Chapitre Amortissement

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LES TRAVAUX D’INVENTAIRE

INTRODUCTION
L’article 17 de la loi comptable n°96-112 du 30 décembre 1996 stipule que
l’opération d’inventaire doit être réalisée une fois par exercice, à l’effet de vérifier
l’existence des éléments d’actif et de passif et de s’assurer de leur valeur.
L’opération d’inventaire permet également de cerner certains faits et éléments nécessaires
à l’établissement d’une synthèse de l’exercice écoulé et de préparer par là même les états
financiers de fin d’exercice conformément aux dispositions de l’article 20 de la loi précitée.
En effet, après une période déterminée, généralement une année, au cours de laquelle
l’entreprise a effectué une multitude d’opérations d’achats, de ventes, d’acquisitions de biens
d’équipement et autres, les dirigeants sociaux ainsi que les différents partenaires de
l’entreprise (utilisateurs externes des états financiers) désirent connaître le résultat des
activités au cours de l’exercice ainsi que la situation financière et patrimoniale de la firme à la
fin de cet exercice.
Les travaux d’inventaire revêtent alors un caractère obligatoire et présentent un intérêt
évident, aussi bien pour les utilisateurs internes des états financiers que pour les utilisateurs
externes. Ils comportent un ensemble de tâches devant être menées dans un certain ordre.

1/ Notion d’exercice comptable :


En principe, l’exercice comptable coïncide avec l’année civile qui commence le 1er
janvier et se termine le 31/12.
2/ L’obligation d’inventaire en fin d’exercice :
Il s’agit d’une obligation légale qui impose aux entreprises :
- L’établissement d’un inventaire annuel des éléments actifs et passifs de l’entreprise
- L’arrêt annuel des comptes pour établir les états financiers
- La loi comptable nous impose également la tenue des livres comptables et
l’élaboration et la présentation des états financiers. La tenue de la comptabilité doit
être organisée de telle sorte qu’elle permette la saisie complète et l’enregistrement de
toutes les opérations.
- La conservation des données de base, la disponibilité des informations élémentaires
et l’établissement au moment opportun des états financiers
- Le contrôle de l’exactitude des données et des procédures de traitement.

3/ Spécificités des travaux d’inventaire :


Durant l’exercice, l’entreprise ne comptabilise pas uniquement les opérations pour
lesquelles elle a reçu des pièces justificatives externes. En fait, Afin de pouvoir arrêter
son bilan de fin d’exercice, il convient de prendre en compte certains éléments n’ayant
pas été traduit en comptabilité. Il s’agit principalement de la constatation de :

- L’usure des immobilisations


- des charges et produits rattachés à l’exercice et pour lesquelles les pièces
justificatives n’ont pas encore été reçues, ainsi que l’exclusion des charges et produits
qui, bien que comptabilisés ne sont pas rattachés à l’exercice en cours (la
régularisation des charges et des produits)
1
- Le reclassement des créances et des dettes.
- La constatation des provisions
- etc.

Tous ces traitements sont appelés travaux d’inventaire ou de travaux de fin d’exercice.

4/ Séquence des travaux d’inventaire :


Les travaux d’inventaire se réalisent en suivant certaines étapes. Ces étapes se
présentent comme suit :

1ère étape : Etablissement de la balance avant inventaire


2ème étape : L’inventaire physique
3ème étape : Ecritures de régularisation
4ème étape : Clôture des comptes de gestion et détermination du résultat de l'exercice
(Etablissement de l’état de résultat)
ème
5 étape : Etablissement de la balance après inventaire
6ème étape : Etablissement du bilan, de l'état de flux de trésorerie et des notes annexes.

5 - Inventaire physique de certains éléments


a - Inventaire du compte caisse
A la fin de l'exercice le solde débiteur du compte caisse doit être comparé avec
l'existant en caisse.
 En cas de déficit

636 Pertes sur éléments non récurrents déficit


ou exceptionnel
54 caisse déficit

 En cas de l'excédent

54 caisse excédent
736 gains sur éléments non déficit excédent
récurrents ou exceptionnel

b - Redressement du compte banque (établissement de l’état de rapprochement


bancaire)
c - L'inventaire de stock (à revoir au niveau du cours sur les provisions)
d - L'inventaire du compte client

2
Section 1/ Les amortissements
1. Définition

L’amortissement est la constatation de la dépréciation des immobilisations qui résulte


de l’usage, de l’écoulement du temps, de changement technologique (obsolescence)
et/ou toute autre cause dont les effets sont irréversibles.

La norme tunisienne n°5 relative aux immobilisations corporelles définit


l’amortissement comme suit : « l’amortissement est la répartition systématique du
montant amortissable d’une immobilisation sur la durée d’utilisation estimée. Il traduit
la diminution irréversible de la valeur d’une immobilisation résultant de l’usage, du
temps, du changement de technique et toute autre cause. La dotation aux
amortissements de l’exercice est constatée en charge ».

L’amortissement a pour fonction la rétention d’une partie du résultat de l’entreprise


pour permettre le renouvellement des immobilisations. Il représente l’une des sources
d’autofinancement de l’entreprise.

Chaque entreprise doit définir ses méthodes et ses taux d’amortissement


indépendamment des règles fiscales. Ces méthodes et ces taux doivent refléter
fidèlement la réalité économique.

Les méthodes doivent être identiques d’un exercice à un autre, en vertu de la


convention de la permanence des méthodes, afin d’assurer la comparabilité de
l’information financière.

On distingue les immobilisations amortissables et les immobilisations non


amortissables. Les immobilisations amortissables ont une durée de vie limitée et leur
dépréciation est irréversible. Elles peuvent être corporelles (construction, M, MO...) ou
incorporelles (brevets, concession,etc.).

Les immobilisations non amortissables sont :

- Les terrains autres que les terrains d’exploitation.

-Toutes les immobilisations financières (prêt à plus d’un an, titre de participation,
dépôt et cautionnement).

A cet égard il convient de noter que cette dernière catégorie d’immobilisation peut
faire l’objet de dépréciation réversible ou probable auquel cas il convient de constater
les provisions pour dépréciation.

2. NOMENCLATURE :
28 Amortissement des immobilisations
281 Amortissement des immobilisations corporelles.
2811 Amortissement des investissements de recherche et de développement.

3
2812 Amortissement des concessions de marques, brevets, licences, marques, procédés
et valeurs similaires.
2813 Amortissement des logiciels
2814 Amortissement du fonds commercial
2816 Amortissement du droit au bail.
2818 Amortissement des autres immobilisations incorporelles.

282 Amortissement des immobilisations corporelles


2822 Amortissement des constructions
2823 Amortissement des installations techniques, matériel et outillage industriel.
2824 Amortissement du matériel de transport
2828 Amortissement des autres immobilisations corporelles

284 Amortissement des immobilisations à statut juridique particulier.

68 Dotations aux amortissements et aux provisions


681 Dotations aux amortissements et provisions – charges ordinaires (autres que
financière).

6811 Dotation des amortissements des immobilisations incorporelles et corporelles.


68111 Dotation des amortissements des immobilisations incorporelles
68112 Dotation des amortissements des immobilisations corporelles
6812 Dotation aux résorptions des charges reportées.
6818 Dotations aux amortissements et aux provisions liées à une modification
comptable à imputer au résultat de l’exercice ou à une activité abandonnée.
3. Coût d'entrée
Lorsqu’on traite du problème du coût d’entrée, on veut connaître pour quelle valeur on doit
enregistrer l’immobilisation en comptabilité ou en d’autres termes l’inscrire à l’actif du bilan.

Une immobilisation corporelle doit être initialement évaluée à son coût d’acquisition
en cas d’acquisition à titre onéreux, à sa valeur vénale en cas d’acquisition à titre gratuit et à
son coût de production lorsqu’elle est produite par l’entreprise.
Le schéma suivant résume le coût d’entrée des immobilisations corporelles :

4
Coût d’entrée des immobilisations corporelles

Immobilisations corporelles

Acquises à titre Fabriquées par Acquisition à titre


onéreux l’entreprise gratuit

Coût d’acquisition Coût de production Valeur vénale

Cas des immobilisations corporelles acquises à titre onéreux


Le coût total d’une immobilisation corporelle est la contrepartie monétaire ou autre
cédée pour l’acquérir et la mettre en état de marche.

Le coût d’acquisition est une notion différente du prix d’acquisition : le coût


d’acquisition comporte le prix d’acquisition majoré de tous les frais directs nécessaires à la
mise en état de fonctionnement de l’immobilisation conformément à l’utilisation prévue.

On peut donc écrire la formule suivante :

Coût d’acquisition = Prix d’acquisition + Frais directs d’acquisition

a- Les éléments qui font partie du coût d’acquisition


Les éléments qui font partie du coût d’acquisition sont les suivants :
- Le prix d’achat diminué des réductions commerciales sur facture de vente ou sur facture
d’avoir.
- Les droits de douane et taxes non récupérables. (Exemples de taxes non récupérables : la
TVA sur les voitures de tourisme n’est pas déductible, parce qu’on considère que la
voiture n’est pas nécessaire à l’exploitation (la TVA sur les camions et les voitures
utilitaires sont par contre déductibles))
- Les frais directs tels que les commissions et les frais d’acte, les honoraires des architectes
et ingénieurs
b- Les éléments exclus du coût d’acquisition d’une immobilisation corporelle
Parmi les éléments exclus du coût d’acquisition d’une immobilisation corporelle, on
trouve Les frais financiers (tels que les intérêts payés aux fournisseurs d’immobilisations

5
en cas de payements échelonnés et les intérêts sur les emprunts finançant les
immobilisations).
NB : La TVA déductible est exclue du coût d’entrée des immobilisation (du
montant amortissable.
4. Le montant amortissable
Le montant amortissable d’une immobilisation corporelle est son coût historique (le
coût d’entrée étudié dans le paragraphe précédent) ou un autre montant qui lui a
été substitué dans les états financiers, diminué de la valeur résiduelle éventuelle

La valeur résiduelle est le montant net qu’une entreprise compte obtenir en échange
d’un bien à la fin de sa durée d’utilisation après déduction des coûts de cession
prévus.

Dans la pratique, la valeur résiduelle d’un bien est souvent insignifiante et, en
conséquence, est négligée dans le calcul du montant amortissable. S’il apparaît que la
valeur résiduelle n’est pas négligeable, elle est estimée à la date d’acquisition. La
valeur résiduelle est réduite des frais estimés de la revente du bien.

MA = VO - VR
MA = montant amortissable
VO = Valeur d’origine
VR = Valeur résiduelle

5. La durée normale d’utilisation.


La durée normale d’utilisation est :
- Soit la période pendant laquelle l’entreprise compte utiliser une immobilisation
amortissable.
- Soit la période correspondant au nombre d’unités de production (ou équivalent) que
l’entreprise compte obtenir par la mise en ouvre de l’immobilisation amortissable.
La durée d'utilisation ne doit pas être confondue avec la durée de vie ; elle correspond, soit
à la période pendant laquelle l'entreprise a l'intention d'utiliser l'immobilisation, soit au
nombre escompté d'unités à produire résultant de la mise en œuvre de l'immobilisation.
La durée de vie utile d’une immobilisation corporelle doit être réexaminée
périodiquement et si les attentes sont sensiblement différentes des estimations
antérieures, la dotation aux amortissements des exercices en cours et futurs doit être
ajustée.

NB : La date du début de l’amortissement


L'amortissement est calculé à partir de la date d'acquisition, de construction, de fabrication ou
de mise en service ou d'exploitation, si elle intervient ultérieurement (article 12 du code de
l’IRPP et de l’IS)

6. La comptabilisation de l’amortissement :

6
L’amortissement est une charge de l’exercice. Cette charge non décaissable est
comptabilisée comme suit :
__________ __________
6811 Dotation aux amortissements
des immobilisations corporelles et
incorporelles
282 Amortissement des
Immobilisations corporelles
_________ ___________

7. Les différentes méthodes de calcul de l’amortissement

L’amortissement est pratiqué pour les éléments corporels et incorporels amortissables


qui sont la propriété de l’entreprise, ainsi que les immobilisations à statut juridique
particulier soumises à dépréciation.

La méthode d’amortissement linéaire est prévue par la législation comptable et par la


législation fiscale. D’autres méthodes sont prévues par la législation comptable et
d’autres encore par la législation fiscale.

7.1 Les méthodes prévues par la législation comptable

Selon la législation comptable (NCT 5), il y a trois méthodes d’amortissement :


l’amortissement linéaire, l’amortissement variable et l’amortissement décroissant.

La méthode d’amortissement utilisée doit refléter d’une façon fiable la manière selon
laquelle les avantages économiques futurs seront consommés. La méthode retenue doit
être appliquée d’une manière constante d’un exercice à l’autre (Convention de
permanence des méthodes).

La méthode d’amortissement appliquée aux immobilisations corporelles doit être


revue périodiquement et, en cas de modification importante des perspectives
d’avantages futurs attendus de ces immobilisations, la méthode doit être modifiée pour
refléter ce changement de perspectives.

1- L’amortissement constant (ou linéaire) :

Il consiste à répartir de manière uniforme la valeur d’origine de l’immobilisation sur sa


durée normale d’utilisation entraînant ainsi une charge constante pour chaque exercice.

La valeur d’origine correspond au coût d’entrée de l’immobilisation dans le patrimoine


de l’entreprise, c’est à dire son coût d’acquisition ou de production.

VO –VR
A= ______________
= ( VO – VR) T
N

7
VO = Valeur d’origine
VR = Valeur résiduelle
N = Durée de vie
A = Amortissement annuel
T = Taux d’amortissement T = 1/N x 100

L’annuité d’amortissement doit être déterminée selon la règle du PRORATA


TEMPORIS : c’est à dire proportionnellement à la durée qui sépare la date
d’acquisition de la date de clôture.

Pour simplifier les calculs on fait recours à la règle suivante : Si l’immobilisation est
acquise dans les 14 premiers jours du mois, elle est considérée comme étant acquise au
début du mois, si l’acquisition a eu lieu le 15 du mois, on prend en considération la
moitié d’un mois. A partir du 16ème jour, elle est considérée comme étant acquise le
mois suivant.

Exemple :

Le 01/05/N, l'entreprise « X » a acquis une machine pour une valeur de 25 000D. La


valeur résiduelle de cette machine à la date d’acquisition est de 1 100D et les frais de
cession estimés sont de 100D

La durée d'utilisation du bien est de 8 ans et le méthode d'amortissement est la


méthode linéaire.

TAF : Passer l'écriture d'amortissement de cette immobilisation au 31/12/N et au


31/12/N+1.

Montant amortissable = 25 000 – (1 100 – 100)


Montant amortissable = 24 000 D

24 000 x 8
Amort (N) =
8 x12

2- L’amortissement variable :

Elle est basée sur la production par référence à l’emploi du bien. Il conduit à une
charge proportionnelle à l’utilisation du bien.

Exemple

Le 17/03/N. L'entreprise « Y » a acquis un camion pour une valeur 150 000D.


L'estimation de sa durée d'utilisation est faite compte tenu du nombre de km à
parcourir, soit 500 000 km au total. La distance parcourue se présente comme suit :

8
Exercice N : 25 000 km
Exercice N+1 : 70 000 km
Exercice N+2 : 50 000 km

On vous demande de déterminer la charge d'amortissement de chaque exercice

Réponse

- 1er exercice : Amort N = 150 000 x 25 000 / 500 000 = 7 500 D


- 2ème exercice : Amort N+1 = 150 000 x 70 000 / 500 000 = 21 000 D
- 3ème exercice : Amort N+2 = 150 000 x 50 000 / 500 000 = 15 000 D

3. L’amortissement décroissant
L’amortissement décroissant se différencie de l’amortissement linéaire en ce que les
dotations annuelles ne sont plus constantes mais décroissantes. Il découle de la réalité
économique selon laquelle certains biens subissent une plus grande dépréciation durant
les premières années d’utilisation.

Exemples d’application

Exemple 1 :

Le 01/05/N, l'entreprise « X » a acquis une machine pour une valeur de 50 000DT. La


durée d'utilisation du bien est de 8 ans et la méthode d'amortissement retenue est le linéaire.
TAF : Etablir le tableau d’amortissement et passer l’écriture comptable nécessaire à la
clôture de l’exercice N .

Exemple 2 :
L’extrait de la balance avant inventaire de l’entreprise X se présente, au 31/12/N, comme
suit :

Soldes débiteurs Soldes créditeurs


Constructions 200 000
Matériel industriel 100 000
Matériel de transport 50 000
Equipements de bureau A déterminer
Amortissements constructions A déterminer
Amortissement matériel 37 500
industriel
Amortissement matériel de 15 000
transport
Amortissements équipements 18 750
de bureaux

On vous informe, par ailleurs, que :


- Toutes les immobilisations à l’exception du matériel de transport ont été acquises à la date
de création de l’entreprise, c'est-à-dire, le 1er avril N-4.

9
- Les taux d’amortissements sont les suivants : 5% pour les constructions, 20% pour le
matériel de transport et 20% pour les équipements de bureau.
- Toutes les immobilisations sont amorties selon la méthode linéaire.

On vous demande de :
1- déterminer les montants inconnus dans la balance avant inventaire.
2- déterminer la date d’acquisition du matériel de transport.
3- déterminer le taux d’amortissement du matériel industriel.
4- enregistrer les écritures d’amortissement relatives à l’exercice N.

7.2 Les méthodes d’amortissement prévues par la législation fiscale (article


12 bis et 13 du code de l’IRPP et de l’IS)
Notons que la législation fiscale ne reconnait pas la valeur résiduelle et par conséquent, le
montant amortissable est tout simplement la valeur d’origine de l’immobilisation (coût
d’acquisition, coût de production ou valeur vénale selon que le bien est acquis à titre onéreux,
produit par l’entreprise pour elle-même ou acquis à titre gratuit).

1- L’amortissement linéaire

Il s’agit de la même méthode prévue par la législation comptable, sauf que la législation
fiscale a prévu des taux maximum d’amortissement linéaire (prévus par le décret N° 2008-
492). Les principaux taux sont les suivants :

Frais préliminaires 100%


Constructions 5%
Machines, matériels et équipements industriels 15%
Équipements et logiciels informatiques 33,33%
Mobilier et matériel de bureau 20%
Moyens de transport des personnes ou de marchandises 20%

2. L’amortissement linéaire accéléré

L’amortissement linéaire accéléré consiste à utiliser un taux d’amortissement supérieur au


taux d’amortissement linéaire. Ce taux est déterminé en multipliant le taux linaire par un
coefficient qui est supérieur à 1. Selon la législation fiscale tunisienne, un coefficient de 1,5
est appliqué lorsque le bien fonctionne à 2 équipes et un coefficient de 2 est appliqué lorsque
le bien fonctionne à 3 équipes.
L’amortissement linéaire accéléré ne s’applique qu’aux machines, matériels, équipements et
installations utilisés dans les industries manufacturières non saisonnières fonctionnant à deux
équipes ou à trois équipes, et ce, pour les entreprises autorisées à fonctionner avec plus d'une
équipe.

Exemple

Le 01/06/N, l'entreprise « X » a acquis une machine pour une valeur de 90 000DT. La


durée d'utilisation du bien est de 8 ans et la méthode d'amortissement retenue est le linéaire
accéléré sachant que l’immobilisation fonctionne pour deux équipes.

10
TAF : Etablir le tableau d’amortissement et passer l’écriture comptable nécessaire à la
clôture de l’exercice N .

3. L’amortissement intégral

Les immobilisations qui sont de faible valeur peuvent être amortis, intégralement, au cours de
l’exercice de leur mise en service. La valeur maximale des biens immobilisés de faible valeur
pouvant faire l'objet d'un amortissement intégral au titre de l'année de leur utilisation est fixée
à 200 dinars (article 4 du décret N° 2008-492).

4. L’amortissement exceptionnel

L’amortissement exceptionnel est réservé aux immeubles destiné au logement gratuit du


personnel. En fait, aux termes de l’article 13 du code de l’IRPP et de l’IS, les entreprises qui
construisent, font construire ou achètent des immeubles d'habitation destinés au logement de
leur personnel à titre gratuit peuvent, dès achèvement des constructions ou leur acquisition,
effectuer un amortissement exceptionnel égal à 50% de leur prix de revient.
Les immeubles sont considérés comme destinés au personnel au sens de l'alinéa ci-dessus si
les trois quarts au moins de leur superficie totale sont réservés au logement du personnel de
l'entreprise.

L'exploitant individuel, les associés en nom des sociétés de personnes, les membres des
associations en participation ainsi que leurs conjoints et leurs enfants mineurs ne sont pas
considérés comme faisant partie du personnel desdites entreprises.

Etant donné que le taux d’amortissement des constructions, selon la législation fiscale est de
5%, c’est-à-dire que la durée d’amortissement est de 20 ans, l’application de la méthode
d’amortissement exceptionnel consiste à amortir 50% du coût de l’immobilisation le premier
exercice (quel que soit la date d’achèvement ou d’acquisition) et le reste (les 50% restants) sur
10 ans.

Exemple

Le 13/12/N, une entreprise a acquis un immeuble de 3 000 000 DT pour le logement gratuit
de son personnel.

L’amortissement de l’exercice N = 3 000 000 x 50%.

Au 31/12/N la VCN = 3 000 000 – 1 500 000 = 1 500 000 DT.

Les 1 500 000 DT sera amortie sur 10 ans (de l’exercice N+1 jusqu’à l’exercice N+10).

Amortissement de N+1 = 1 500 000/10 = 150 000 DT.

8. L’amortissement des immobilisations incorporelles


Toutes les immobilisations incorporelles sont amortissables.
8.1 Les investissements de recherche et développement

11
Ils sont amortissables sur la durée au cours de laquelle il est attendu que l’entreprise
bénéficie d’avantage économique suite au développement réalisé. Dans ce cas,
l’entreprise fait référence aux points suivants :
- Les produits ou autres avantages provenant de la vente ou de l’utilisation du
produit ou procédé.
- La période au cours de laquelle ce produit ou ce procédé est censé être utilisé ou
vendu.

Les investissements commencent à être amortis au moment où on commence à


commercialiser ou à utiliser le produit ou le procédé

8.2 Les concessions de marques, brevets, licences


Les brevets, marques et droits déposés sont amortissables sur la durée minimale entre
la protection réglementaire et l’utilisation effective attendue (jusqu’à 20 ans pour
brevets ; 15 ans pour les marques, dessin et modèle). Les concessions de licences et
droits similaires sont amortissables sur la durée minimale entre la protection
conventionnelle et l’utilisation probable.

Les concessions, licences et droits similaires doivent être amortis sur la durée du
privilège que leur confèrent les conventions contractuelles, ou sur leur durée probable
d’exploitation si elle est inférieure

8.3 Les logiciels


Ils sont amortissables sur la durée de vie utile compte tenu de l’évolution prévisible
des techniques de conception et de production des logiciels. Cette durée ne peut être
supérieure à 5 ans (norme comptable n° 6)

8.4 Le fonds commercial


Le fonds commercial lorsqu’il est acquis, il est amorti sur une période de 20 ans ou sur
une période plus longue s’il est clairement établi que cette durée est plus appropriée
(norme comptable n° 6 paragraphe 23)

8.5 Droit de bail idem que le fonds commercial

8.6 Schéma comptable

681 dotations aux comptes d’amortissement et provision pour charges ordinaires

281 amortissements des immobilisations incorporelles

9. L’amortissement des charges reportées


Les charges reportées sont formées par les frais préliminaires, les charges à répartir et
les frais d’émission et les primes de remboursement des obligations.

12
27 autres actifs non courants
271 frais préliminaires
272 charges à repartir
273 frais d’émission et prime de remboursement des emprunts

9.1 Frais préliminaires (271)


a -Définition
Les frais préliminaires sont les frais attachés à des opérations conditionnant l'existence, ou le
développement de l'entreprise, engagés au moment de la création de l'entreprise, ou
ultérieurement à cette création dans le cadre d'une extension, de l'ouverture d'un nouvel
établissement ou d'une modification de son capital.
b -Conditions d’immobilisation (capitalisation, activation)
Les frais préliminaires d’une entreprise en phase de création peuvent être portés à
l’actif du bilan en charges reportées dans la mesure où ils sont nécessaires à la mise en
exploitation de l’entreprise et qu’il est probable que les activités futures permettront de
récupérer les montants engagés.

9.2 Charges à répartir


a- Définition
Les charges à répartir sont les charges engagées au cours d'un exercice, dans le cadre
d'opérations spécifiques, ayant une rentabilité globale démontrée et dont la réalisation est
attendue au cours des exercices ultérieurs.

b -Comptabilisation

6812 Dotation aux résorptions des charges reportées


271 frais préliminaires
272 charges à répartir

c- La résorption des charges reportées


Les frais préliminaires constatés en charges reportées doivent être résorbés le plus
rapidement possible et en tout état de cause sur 3 ans à partir de la date d’entrée en
exploitation.

La durée maximale de résorption de 5 ans à partir de l'exercice d'engagement constitue


une contrainte. La méthode linéaire est appropriée.

En ce qui concerne les charges à repartir, la résorption doit être effectuée sur une
période qui ne dépasse pas les 3 ans à partir de la date de leur constatation. La méthode
d'amortissement variable est appropriée, à défaut la méthode linéaire doit être
appliquée.

9.3 Frais d'émission et prime de remboursement des obligations


(Voir chapitre les emprunts)

13
Exemple :
Dans la balance avant inventaire de l'exercice N, le compte charges à répartir présente
un solde débiteur de 4 000D. Cette charge a été enregistrée en comptabilité le 1/1/N-1.
La durée de résorption est de 3 ans. Déterminer le montant des charges initialement
engagées.
Soit X le montant de la charge initialement engagée.

4000 = X – X/3
 2/3 X = 4000
 X = 6000 D

10. L'amortissement des subventions d’investissement


10.1 Définition des subventions d’investissement
Les subventions d'investissement sont les subventions destinées à permettre à l'entreprise
bénéficiaire d'acheter, de construire, de créer ou de se rendre acquéreur, par tout autre moyen,
d'actifs immobilisés ou d'autres actifs.

10.2 Amortissement des subventions amortissables


Les subventions d'investissement relatives à des biens amortissables sont à rapporter aux
résultats des exercices pendant lesquels sont constatées les charges d'amortissement relatives
à ces immobilisations. Ces subventions sont rapportées proportionnellement à ces charges
d'amortissement.

Exemple :
Passer au journal les écritures d'amortissement le 31/12/N+2 d'un équipement acquis à
100 000D le 10/3/N.
La moitié de cet équipement est financée par une subvention d'investissement. Ce bien
est amorti sur 5 ans.
31/12/N+2
6812 Dotation aux amortissements des 20 000
immobilisations corporelles
2823 Amortissement du 20 000
matériel industriel
Dito
1459 Subventions d’investissement inscrites 10 000
aux comptes de résultats
739 Quotes-parts des subventions 10 000
d’investissement inscrites
au résultat de l’exercice

14
Lorsque le débit du compte « 1459 Subventions d’investissement inscrites aux
comptes de résultats » devient égal au crédit du compte « 145 subventions
d'investissement", ces deux comptes sont soldés à l'ouverture de l'exercice suivant.

15
11. Cession d’une immobilisation amortissable
Lorsqu’une immobilisation sort de l’actif à la suite d’une cession, il faut :
 calculer et comptabiliser l’amortissement complémentaire ; explication :
l’amortissement complémentaire est l’amortissement relatif à la période
s’étalant entre l’ouverture de l’exercice de la cession et la date de cession. Par
exemple, pour un bien cédé le 1/4/N+5, l’amortissement complémentaire est
l’amortissement relatif à la période s’étalant entre le 1/1/N+5 et 1/4/N+5. Il est
constaté à la date de cession.
 déterminer la valeur nette comptable (VCN) qui est égale, à :

Valeur d’origine – Cumul d’amortissements

 Déterminer le montant de la TVA à reverser pour les biens ayant donné lieu à
une déduction de la TVA, au moment de l’acquisition. Explication : La cession
des biens ayant donné lieu à une déduction de la TVA au moment de
l’acquisition peut donner lieu à un reversement de la TVA.
Le reversement se fait par 1/5 pour les biens meubles (les biens qui peuvent être
déplacés comme les machines) et par 1/10 pour les biens immeubles (les biens
qui ne peuvent pas être déplacés comme les constructions).
Dans le cas du reversement de la TVA, la fraction d’année civile est comptée
comme une année entière.
Si on prend le cas d’une machine acquise le 1/4/N et cédée le 1/2/N+2 pour
20 000 DT (HTVA 18%), la TVA à reverser sera calculée comme suit :
TVA à reverser = TVA déduite à l’acquisition x (2/5)*
TVA à reverser = 20 000 x 18% x (2/5)
TVA à reverser = 1440 DT.
(*) Comment on a déterminé le quotient (2/5) ? La machine est un bien meuble.
Si elle n’est pas gardée pendant 5 années civiles (ou fractions d’années civiles),
elle donne lieu à un reversement de la TVA. La machine a été acquise le 1/4/N
et cédée le 1/2/N+2 : elle est donc gardée pendant les années civiles N, N+1 et
N+2, c'est-à-dire 3 années, on doit donc reverser la TVA pour les 2 années
restantes (5-3 = 2), c’est pour cette raison qu’on reverse les 2/5 de la TVA
déduite à l’acquisition.
Si on a une construction de 20 000 DT au lieu d’une machine, dans ce cas le
reversement se fait par 1/10 parce que la construction est un bien immeuble : la
TVA à reverser sera calculée comme suit :
TVA à reverser = TVA déduite à l’acquisition x (7/10)
TVA à reverser = 20 000 x 18% x (7/10)
TVA à reverser = 2 520 DT.

Remarque : Comme on l’a déjà précisé dans le cours des immobilisations


corporelles, la TVA sur les voitures de tourisme n’est pas déductible et, par
conséquent, la cession des voitures de tourisme ne donne pas lieu à un
reversement de la TVA.

 Calculer le résultat de cession, d’après le prix de cession d’une part et la valeur


nette comptable d’une autre part.
Le résultat de la cession est calculé comme suit :

Résultat de cession = Prix de cession – VCN – TVA à reverser


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 Comptabiliser :
- La sortie de l’immobilisation : en créditant le compte correspondant.
- L’annulation des amortissements : en débitant le compte correspondant.
- Le reversement de la TVA, le cas échéant, en créditant le compte « 43651 TVA à
reverser ».
- Le résultat de cession doit être porté, au débit du compte 636 « Charges nettes sur
cessions d’immobilisations et autres pertes sur éléments non récurrents ou
exceptionnels », en cas de perte ou au crédit du compte 736 « Produits nets sur
cessions d’immobilisations et autres gains sur éléments non récurrents ou
exceptionnels », en cas de gain.

Exemple :
Le 31/3/N+3, l'entreprise B a cédé à crédit une machine acquise le 1/7/N pour une valeur de
200 000D HT (TVA 18%). Le prix de cession est de 75 000 D et le taux d'amortissement est
de 10%. Passer les écritures de cession de ce matériel.

Résultat de cession = Prix de cession – Valeur comptable nette – TVA à reverser.

Valeur comptable nette = VCN = Valeur d’origine – amortissements cumulés

Amortissement complémentaire = 200 000 x 10 % x 3/12 = 5 000 DT


Amortissements cumulés = Amortissements antérieurs + Amortissement complémentaire
Amortissements cumulés = 200 000 x 10 % x 2,5 + 5 000
Amortissements cumulés = 50 000 + 5 000
Amortissements cumulés = 55 000 DT.

TVA à reverser = 200 000 x 18% x 1/5


TVA à reverser = 7 200 DT

Résultat de cession = 75 000 – (200 000 – 55 000) – 7 200


Résultat de cession = - 77 200 (charge)

Les écritures de cession sont les suivantes :

31/3/N+3
6811 Dotation aux amortissements des 5 000
immobilisations corporelles et incorporelles
Amortissement du matériel 5 000
28234 industriel
Constatation de l’amortissement
complémentaire
Dito
28234 Amortissement du matériel industriel 55 000
452 Créance sur cession d’immobilisation 75 000
636 Charge nette sur cession d’immobilisation 77 200
2234 Matériel industriel 200 000
43651 TVA à reverser 7 200
Constatation de l’écriture de cession

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