Intégration Pisciculture Maraîchage

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Fiche Produit

Intégration Maraîchage Pisciculture (IMP)

Le programme AMSANA (Appui Multisectoriel à la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle dans l’Atacora)

zones d’intervention Les communes d’intervention sont confrontées


Communes de Boukombé, Colby, Matéri, à un problème d’insécurité alimentaire et nutri-
Tanguiéta (département de l’Atacora) tionnelle lié à la diminution de la disponibilité
des cultures vivrières et maraîchères, l’insta-
acteurs de mise en œuvre bilité des stocks alimentaires et aux mauvaises
pratiques nutritionnelles et d’hygiène.
Croix-Rouge, Enabel, Iles de Paix, Protos et
Louvain coopération Le programme AMSANA renforce les ca-
pacités des communes afin d’améliorer
l’alimentation des ménages et leurs pra-
12 592 080 tiques nutritionnelles et d’hygiène.

Site de maraîchage AMSANA


2016 - 2020 (commune de Boukombé)

Pourquoi l’Intégration Maraîchage Pisciculture ?


L’accès à une alimentation diversifiée à tout moment, basée sur la disponibilité et l’accessibilité des denrées alimentaires
pour les ménages, est un droit universel pour tous.
Cette alimentation nécessite une combinaison de trois catégories d’aliments dans l’assiette : les aliments de fonctionne-
ments (légumes, feuilles et fruits), de croissances (noix, graines, légumineuses et protéines animales) et de forces (céréales,
racines, tubercules, huiles et graisses). Cependant, nombreuses sont encore les personnes pour qui cette combinaison d’al-
iment n’est pas aisé toute l’année, notamment en saison sèche ou les denrées alimentaires se font rares et le manque de
moyens ne permet pas d’y avoir facilement accès.
Dans la zone d’intervention, l’amélioration
de l’alimentation des populations est diffi-
cile, car les aliments de fonctionnement
et de croissance ne sont, soit pas dis-
ponible, soit pas accessible à certaines
périodes de l’année. Les bas-fonds de la
zone sont inondés pendant tout ou partie
de saison des pluies, ce qui y rend difficile
les productions agricoles, mais offre
une opportunité pour y développer de
la pisciculture.
Dans le cadre de l’amélioration de l’alimenta-
tion de leurs populations et afin de renforcer
leurs capacités, le programme AMSANA a ac-
compagné les communes d’intervention dans
le développement du maraîchage de saison
sèche ainsi que de la mise en œuvre de l’ap-
proche d’Intégration Maraîchage Pisci-
culture (IMP).
Types d’aliments à consommer pour un repas équilibré

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L’approche : quatre principes
L’approche Intégration Maraîchage Pisciculture (IMP) est caractérisée par la mise en œuvre d’un système de pro-
duction basée sur la gestion intégrée des ressources (eau, terre, travail) et la réduction des coûts de produc-
tion du poisson (investissement et fonctionnement). Elle crée une articulation entre plusieurs systèmes de production
dans une logique d’agroécologie et d’autoproduction, en associant la pisciculture au maraîchage. L’approche
repose sur quatre principes :

1. Valorisation de l’eau (pluie et souterraine) par la production de protéines animales et l’amélioration


des productions maraîchères ;
2. Infrastructures piscicoles facilement reproductibles ;
3. Production de poisson à moindre coût ; et
4. Mise en réseau des différents acteurs.
L’approche IMP, dans le cadre d’AMSANA, a été testée et éprouvée sur le terrain, pendant plus de 3 ans. Sa mise en place
a nécessité une étude de faisabilité sociale afin de déterminer l’intérêt et l’envie de la communauté à s’impliquer dans la
dynamique et de définir avec eux l’espèce de poisson à produire.

1. Des infrastructures piscicoles facilement reproductibles


L’approche Intégration Maraîchage Pisciculture (IMP) repose, dans le cadre d’AMSANA, sur l’auto-construction (mo-
bilisation communautaire) de trois types d’infrastructures piscicoles : les trous à poisson, les bassins relais (semi-en-
terrés ou surélevés) et les bâches (enterrées, semi-enterrées ou posé au sol). La réalisation peu onéreuse des-
dits infrastructures renforce les capacités des artisans locaux qui sont impliqués.
Les trous à poisson et les bassins relais sont auto-construit pendant la saison sèche. Les trous à poissons sont con-
struits dans des bas-fonds argileux (forte capacité de rétention d’eau) permettant de retenir l’eau de la saison des pluies,
tandis que les bassins relais sont construits entre les sources d’eau (puits ou forage) et les planches maraîchères ce qui
permet une utilisation optimale de l’eau en la stockant dans lesdits bassins ; l’eau, enrichie en azote par les poissons,
est utilisée sur les planches maraîchères. Les bâches sont quant à elles réalisées et utilisées en toute saison dans un lieu
sécurisé disposant d’une source d’eau à proximité (voir la fiche technique « Des infrastructures piscicoles simple et
peu onéreuses »).

Trou à poisson après la saison des pluies Pêche de contrôle dans un bassin relais surélevé Bâches enterrées dans un jardin scolaire
(commune de Boukombé) (commune de Cobly) (commune de Boukombé)

Au total 24 trous à poisson, 21 bassins relais et 74 bâches ont été réalisés. L’auto construction (mo-
bilisation communautaire) engendre des coûts forfaitaires différents d’une infrastructure à une autre :
20 000 – 50 000 F CFA (31 – 77 euros) pour un trou à poisson (1-5 jours de travail), 30 000 F CFA (46 euros)
pour un bassin relais (6 jours de travail) et 0 F CFA pour une bâche (0.5 jours de travail).

2. La valorisation de l’eau par la production de protéines animales et


l’amélioration des productions maraîchères
Les trois types d’infrastructures piscicoles mis en place permettent une
valorisation de l’eau (pluie, surface et souterraine) à deux niveaux : la pro-
duction de poisson (Clarias gariepinus : poisson chat africain) et l’utilisa-
tion de l’eau enrichie par les poissons pour la production maraîchère.
Dans les trous à poisson, c’est l’eau de pluie (retenue grâce à la texture
argileuse des sols) qui est utilisée pour la production de poissons tandis
que dans les bassins relais et les bâches, c’est l’eau souterraine qui est
utilisée.
Pêche finale et vente des clarias produits

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Dans le cadre d’AMSANA, l’approche IMP, à travers les 24 trous à poissons et les 21 bassins relais,
a permis la production de 2 300 kg de Clarias gariepinus sur deux saisons piscicoles (2018-2019 et
2019-2020)

L’utilisation de l’eau enrichie par le poisson ne concerne que


les bassins relais. L’emplacement des bassins relais, entre la
source d’eau et les planches maraîchères, permet un stockage
de l’eau provenant des puits ou forage. Cette eau, enrichie en
azote par les poissons, est utilisée pour arroser les cultures
maraîchères ce qui permet d’augmenter leurs rendements.

Arrosage des planches maraîchères avec de l’eau enrichie

3. Une production de poisson à moindre coût


La production de poisson sur laquelle repose l’approche IMP est basé sur le modèle familial de production de poulet
communément appelé « poulet bicyclette ». La production du poulet bicyclette est caractérisé par un (i) faible coût de
production (investissement et fonctionnement) et un (ii) double bénéfice (vente et autoconsommation).
Le poisson produit dans l’approche IMP est donc
un « poisson bicyclette » à l’instar du poulet bicy-
clette.
Le faible coût de production du poisson
bicyclette résulte de l’utilisation d’infrastruc-
tures piscicoles peu onéreuses (voir la fiche
technique « Des infrastructures piscicoles sim-
ple et peu onéreuses ») ainsi que l’utilisation d’al-
iment produit localement et/ou d’aliments
alternatifs tels que les asticots, les escargots, les
cafards, les vers de terres et les feuilles de moringa,
de leucena, etc. (voir la fiche produit « Alimenta-
tion des poissons à partir de produits locaux »).
L’aliment produit localement est basé sur l’utili-
sation de sous-produits disponible dans la zone
d’intervention, qui garantit un bon rapport qual- Le poisson bicyclette

ité/prix. Les aliments alternatifs sont soit collectés


soit produits.
Les bénéfices de la production du poisson bicyclette sont au nombre de trois : l’augmentation de la produc-
tion maraîchère, la vente et l’autoconsommation du poisson.

4. Une mise en réseau des différents acteurs


La dynamisation de l’approche IMP repose sur la mise en réseau des différents acteurs impliqués. La mise
en réseau permet des échanges entre les maraîchers, entre les maraîchers et les pisciculteurs expérimentés impliqués
dans la réalisation d’infrastructures piscicoles (voir la fiche technique « Des infrastructures piscicoles simple et peu

Dans le cadre d’AMSANA, cette mise en réseau s’est traduit par la création d’un groupe WhatsApp
« poisson bicyclette » qui a permet un partage vertical et horizontal d’expériences, de questions
et de propositions de solutions. Le groupe WhatsApp facilite et promeut également la dynamique
générale en annonçant, par exemple, l’empoissonnement et/ou les pêches sur les différents sites.
onéreuses ») et l’accompagnement de la production de poisson (alimentation, suivie, pêches de contrôles et gestion de l’eau).

Les résultats obtenus


L’intégration Maraîchage Pisciculture a permis l’émergence d’une pisciculture de type paysanne peu onéreuse
car basé sur le modèle de production du poulet bicyclette. Les maraîchers impliqués dans l’activité ont acquis
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des compétences en termes de constructions d’infrastructures piscicoles et de production de poissons
(alimentation, suivie, gestion de l’eau et pêches de contrôle et finales). La production du poisson bicyclette de l’approche IMP a
permis d’obtenir des protéines animales (rares et peu accessible dans la zone) tout en augmentant les rendements
d’au moins 50 % pour les légumes feuilles et fruits, par l’utilisation de l’eau enrichie en azote par les poissons.
La mise en œuvre de l’approche IMP a également permis la mise en place d’un centre d’offres et de services (basé
dans la commune de Boukombé avec une annexe dans la commune de Cobly). Ce centre d’offres et de services produit de l’al-
iment (provende) à partir de produits locaux (voir la fiche produit « Alimentation des poissons à partir de produits
locaux ») et du grillage (voir la fiche technique « Production locale de grillage »). Le grillage produit dans le centre
permet une sécurisation physique à la fois des trous à poisson, mais aussi des sites maraîchers à moindre coût.

Production de provende au centre d’offres et de services de Boukombé Production de grillage au centre d’offres et de services de Boukombé

Les perspectives
Réduire les coûts de réalisation des infrastructures en mettant en place des infrastructures encore moins
onéreuses.
Par exemple, la mise à disposition d’une buse à ciment, spécifiquement dimensionnée pour l’activité, per-
mettant d’obtenir un bassin de 3m3 pourrait être une solution à la portée d’un plus grand nombre de ménages. En
effet, la construction d’un bassin relais de 10m3 revient, dans le contexte béninois (commune de Boukombé), à 300
000 - 350 000 F CFA (458 – 534 euros) c’est-à-dire 35 000 F CFA par m3 tandis que la buse est réalisable pour
environ 20 000 F CFA (31 euros) c’est-à-dire 7 000 F CFA par m3 soit 5 fois moins. La buse de 3m3 est réalisée en
utilisant un moule spécialement dimensionné (2m de diamètre, 1m de haut et de 0.10m d’épaisseur) permettant ainsi à tout
membre de la communauté d’y avoir accès.
Les différentes infrastructures piscicoles, testées et mises en œuvre, dans le cadre d’AMSANA offre une large
panoplie de solutions. Ces derniers peuvent être implantés sur l’ensemble des sites maraîchers du département et
contribuer ainsi à réduire significativement le niveau d’insécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.

Contact de l’artisan qui fabrique les équipements à Natitingou Mairie de Cobly


(Bénin) M. Alphonse B. GNAYATI (Point Focal-Sécurité Alimentaire et
M. Guillaume ADIMI Nutritionnelle)
Tél : +229 96 03 17 13 Tél : +229 97 49 97 20
Email : guillaumeadimi7@gmail.com apaebenong@yahoo.fr
site internet : https//www.restonssoudessoudeur.Business.Site/

Mairie de Matéri
Mairie de Boukombé M. Séverin GNARIGO (Point Focal-Sécurité Alimentaire et
Sébastien N. OTCHATIDA (Point Focal-Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle)
Nutritionnelle) Tél : +229 96 19 52 36
Tél : +229 96 10 07 02 gnarigoseverin@gmail.com
Email : seb.otchatida@gmail.com

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