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HAUTE ECOLE DE COMMERCE


DE KINSHASA

Cours de Déontologie des Affaires

Dispensé aux finalistes de Licence en Sciences


Commerciales et Financières

Par le professeur

Sylvain MUSINDE SANGWA

Année Académique 2023-2024


2

PLAN DU COURS

Pour son intelligence, ce cours obéira au plan suivant :

CHAPITRE I : DEFINITION DES CONCEPTS, OBJET ET


NECESSITE DE LA DEONTOLOGIE

1. Définition des concepts


- Déontologie
- Affaire
- Déontologie des affaires
- Morale
- Ethique
- Homme d’affaires
2. Place de la déontologie des affaires dans le cursus universitaire
3. Objet de la déontologie
4. Nécessité de la déontologie
5. Déontologie dans le cadre de la profession

CHAPAITRE II : RELIGION ET AFFAIRES

1. Les positions de différentes religions

Introduction

1. Les auteurs ayant analysé ce phénomène


3

2. Position des chrétiens


3. Position des juifs
4. Position des musulmans
5. Position des bouddhistes

2. La réaction d’autres certains penseurs

CHAPAITRE III : LES PRINCIPES GENERAUX DE LA


DEONTOLOGIE DES AFFAIRES

1. Les engagements :

2. Les relations entre concurrents

3. Les devoirs et obligations d’ordre général

4. les obligations dérivant du souci de concourir à l’intérêt général

CHAPITRE IV : CODE ETHIQUE D'ENTREPRISE

1. Directeur éthique
2. Disciplines voisines
§1. Philosophie des affaires
§2. Économie politique
§3. Droit
4

I. INTRODUCTION

Dans ce cours, vous comprendrez ce qu'est la


déontologie des affaires et comment elle se traduit dans les entreprises
et les organisations. Il s'agit d'un cours qui traite des principes moraux
et de la bonne conduite des entreprises. On attend des organisations
qu'elles fixent des standards exigeants et qu'elles respectent certaines
normes de pratiques commerciales communes. Au cours de ce cours,
nous aborderons également la plupart des facettes de la déontologie
des affaires d'une manière facile à comprendre.

Ce cours de déontologie des affaires est


spécialement conçu pour les étudiants en management et pour tous
ceux qui désirent en savoir plus sur les aspects éthiques de la gestion
des affaires. Pour ce faire, ce cours vous apprendra ce qui suit :
- Définition de déontologie,
- déontologie des affaires,
- Responsabilité sociale des entreprises,
- Maintenir des normes éthiques,
- Promouvoir un comportement éthique,
- Responsabilités éthiques de la direction,

Avant toute chose, il est indispensable de


procéder à une définition de la déontologie, de voir quel est son objet
et si elle est nécessaire.

Plusieurs concepts sont utilisés dans le cadre de


ce cours. Nous citerons à titre exemplatif ; Déontologie, Affaires,
Déontologie des affaires, morale, éthique, Homme d’affaires.
5

CHAPITRE I : DEFINITION DES CONCEPTS, OBJET ET


NECESSITE DE LA DEONTOLOGIE

1. Définition des concepts

A. La déontologie (ce mot provient du grec deontos le devoir et logos


le discours) est la théorie des devoirs moraux et l'ensemble des règles
de conduite que l'homme doit respecter à l'égard de la société en
général.

Déontologie : ensemble de règles reconnues dans


une profession de façon à défendre les intérêts des clients ou faciliter
les relations entre professionnelles
* la déontologie du médecin, par exemple, consiste à respecter le
corps humain
B. Affaire : ce concept revêt plusieurs sens :

- pour certains, ‘‘affaires’’ signifie mafia, vol, top secret, etc.. et


cela implique un certain danger. Entendu dans ce sens, le
concept ‘‘affaire’’ revêt une connotation péjorative.

Exemple : celui qui fait le trafic des diamants, de l’or, des


pointes d’ivoire, des chanvres, etc.… dira qu’il fait les
‘‘affaires’’.

- pour d’autres, tel que Jean Schapira dans le Droit International


des affaires (Paris : PUF, 1972), p.20, l’expression affaires
désigne ‘‘toutes les activités lucratives d’ordre privé exercées
par les firmes’’.

C. Déontologie des affaires :

Il n’y a pas une définition standard de la D.A. Ainsi, la


déontologie des affaires peut être considérée comme une discipline qui traite ou
6

analyse un ensemble des devoirs et principes qui permettent à un homme


d’affaires de maximiser son profit tout en demeurant dans la légalité.

Dans ce sens, nous disons alors que la déontologie d’un


Businessman est avant tout de s’occuper de la production ou de la
commercialisation de biens et services que la société recherche pour
réaliser un profit. Ici, deux concepts appellent commentaires : bien et
service.

C. Morale

La Morale, c'est la science du bien et du mal, c'est


une théorie de l'action humaine reposant sur la notion de devoir avec
pour but le bien.

La Morale c’est une approche dichotomique


normative basée sur des valeurs clés apprises ou ensemble de normes
sociales conformes à la conscience

La morale, c'est aussi l'ensemble des règles de


conduite considérées comme bonnes de manière absolue. La morale
est collective et s’applique à chacun qui veut s’y référer et l’appliquer.

D. Ethique :

Défi : nom féminin ou adjectif

Il faut faire la différence entre la morale, qui


renvoie aux mœurs telles qu'elles sont pratiquées (connotation
pratique) et la notion d'éthique, qui est le souci de fonder une morale,
ce qui fait plutôt référence à la théorie, aux règles et aux principes.

 Éthique = science de la morale ou ensemble de principes moraux


qui sont à la base du comportement de quelqu'un.
7

L'éthique d'un individu est ce qui sous-tend ses


comportements vis-à-vis d'autrui, ou vis-à-vis de son environnement

L’éthique est une démarche visant, face à un problème


donné à adopter la meilleure solution en s’appuyant sur des valeurs
apprises, admises et intégrées et en tenant compte du contexte dans
lequel le problème se pose factuellement.

Une démarche et non une science !

Une démarche face à un problème pour adopter une solution =


concret,

Une démarche contextualisée et non uniformisée,

Une démarche qui s’appuie sur des valeurs et non sur la morale,

Une démarche personnelle qui s’appuie sur des valeurs intégrées plus
qu’apprises (différence avec l’éducationnel)

D. Homme ou femme d’affaires

Un homme ou femme d’affaires, c’est un commerçant


ou la personne physique ou morale qui effectue des opérations
commerciales au sens large à titre de profession, à titre professionnel ;
ce qui implique qu’elle les effectue d’une façon habituelle.

L’expression « homme ou femme d’affaires, entend


designer le professionnel des affaires, c’est-à-dire tout agent
économique engagé à titre professionnel dans les opérations de
production et d’échange en vue de réaliser un profit.
Les qualités d’un homme ou d’une femme d’affaires
peuvent être résumées en ces termes :
8

- Il doit avoir des aptitudes physiques, c’est-à-dire être en bonne


santé ;
- Il doit avoir les qualités psycho-morales, lesquelles même s’il
n’a pas une forte formation intellectuelle, réussit mieux e,
affaires ;
- Il doit avoir l’esprit pratique, l’ambition de réussir dans les
affaires, le flair ou le sens vif, très éveillé de l’observation et
d’imagination ;
- Il doit avoir le souci du détail c’est-à-dire de la chose bien faite,
le sens du jugement, de la prise de décision et de la
persévérance ;
- Il doit été habile, avoir de l’aptitude au commandement et au
maniement des hommes, tout en ayant de la courtoisie ;
- Il doit de l’esprit de travail, de l’aptitude au raisonnement
mathématique et comptable pour cause que les opérations
d’affaires donnent lieu à des nombreux calculs ;
- Il doit être à même de se retrouver dans le réseau serré des lois
de toutes sortes que les gouvernants ne cessent de produire.

2. Place de la déontologie des affaires dans le cursus universitaire

La pratique des affaires doit être considérée non


seulement comme un atout de développement individuel de l’homme,
mais aussi celui de l’environnement dans lequel il évolue : le pays.
Ainsi la connaissance de certains principes, devoirs et obligations
s’avère indispensable.

Parler de la déontologie des affaires équivaut également à


poser le problème de la maximisation. En effet, il s’agit ici pour un
homme d’affaires donné de savoir comment par un esprit fertile de
créativité, d’innovation et aussi de vérification, il peut arriver à
maximiser son affaire ou son entreprise.
9

Pour ce faire, la connaissance de certains principes


s’avère nécessaire pour non seulement « être près du soleil », mais
aussi demeurer dans la légalité.

Ainsi, ce cours tel que conçu a pour objectifs de livrer


aux étudiants un certain nombre de connaissances et réflexions
pouvant leur permettre de concilier le souci de maximisation du profit
avec celui de demeurer dans la légalité.

La motivation ou intérêt pédagogique à la base de cours


en sciences commerciales et financières et que les étudiants futures
cadres en sciences commerciales et financières apprennent déjà sur le
banc universitaire, que dans la vie professionnelle, les règles de droit
ne sont les seules qui guident et régissent le comportement dans le
milieu professionnel ; qu’ainsi, quantité d’autres prescriptions
découlent et sont posées par différents autres types de normes.

Ainsi, si dans formation du commercialiste et du


financier, les objectifs poursuivis sont l’acquisition des compétences
techniques (le savoir), et le comportement adéquat (le savoir être), ces
autres normes les font rappeler que les hommes d’affaires ont et sont
tenus à avoir le comportement ou armement moral dans les activités
professionnelles.

L’intérêt pédagogique de ce cours, est que les


étudiants connaissent ces devoirs à être respectés par les hommes
d’affaires et en affaires. Les étudiants doivent tirer la leçon des
enseignements reçus pour connaitre et se souvenir des devoir qui
s’imposeront à eux, étant entendu que tous les diplômés en sciences
commerciales et financières, ne reviendront pas nécessairement des
comptables, marketeurs, fiscalistes, entrepreneurs ou homme
d’affaires.
10

3. Objet de la déontologie

Elle nous impose de respecter des règles de


morale dans la vie sociale, la profession et le comportement
individuel.
- la vie sociale a ses propres règles fondées sur la coutume et les
textes - la profession a aussi ses règles fondées sur les coutumes et
parfois sur les textes (certaines professions sont règlementées au plan
national et parfois aussi au plan international, les architectes par
exemple)
- le comportement individuel s'inscrit à la fois dans la vie sociale et
dans la vie professionnelle. L'individu doit respecter les règles tant
sociales que professionnelles. Celui qui les enfreint risque d'être banni
de la société, que ces règles soient écrites ou non.

4. Nécessité de la déontologie

Qui dit règles de conduite, dit nécessité de les codifier


et de les faire respecter. La vie est inconcevable sans morale; la
déontologie est donc absolument indispensable. Si l'on veut réaliser
cette morale, on est obligé de protéger les hommes contre les autres et
contre eux-mêmes; il en découle la nécessité de créer des règles de
conduite assorties de sanctions (ex: nécessité de règlementer la
profession de médecin pour éviter le charlatanisme et pour protéger
les patients).

5. La déontologie dans le cadre de la profession.

Puisque toute profession impose des devoirs à ceux


qui l'exercent, toute profession a donc une déontologie. Au fur et à
mesure qu'une profession s'organise, elle tend à se donner un statut
11

codifié, ou tout au moins des usages, précisant les devoirs de ses


membres, et ce dans le cadre des groupements et associations
professionnels. Au lieu de se définir dans l'abstrait, la déontologie
essaie de trouver des solutions pratiques et précises applicables à des
cas de conflit que rencontre le professionnel dans l'exercice de son
métier.

Pour les professions les plus avancées telles que


celles de l'ordre médical, les avocats, les formulations déontologiques
ont pris la forme de textes détaillés et autoritaires, émanant d'organes
officiels de la profession. Cependant, la plupart des professions sont à
un stade moins avancé. Dans les professions auxquelles le législateur
ne donne pas d'organisation officielle - comme pour les professions de
traducteur et d'interprète en Belgique - les groupements spontanés de
professionnels peuvent déterminer, par des règlements votés par eux,
les devoirs imposés à leurs membres ainsi que les sanctions possibles.

Le droit déontologique est un droit clos, restreint


à la profession. Les règles de déontologie sont sans efficacité juridique
à l'égard de personnes qui n'appartiennent pas à la profession qu'elles
régissent. La décision prise par une instance professionnelle
compétente en matière de déontologie est indépendante des décisions
prises par des juridictions civiles ou pénales. Le fait d'adhérer à une
association professionnelle signifie qu'un membre accepte les règles et
sanctions qui seront édictées démocratiquement par leur groupement.

CHAPITRE II : LA RELIGION ET LES AFFAIRES


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1. Les positions de différentes religions

Introduction

De nombreuses religions ont de vastes ensembles


de textes ou codes sur l'accumulation et l'usage de la richesse et de
nombreuses entreprises s'appuient sur ces recommandations éthiques
pour deux raisons :

 comme conséquence des convictions religieuses de leurs


propriétaires et dirigeants ;
 comme façon de s'assurer que leurs actions sont conformes aux

standards éthiques de la communauté locale ne disposant pas


d'autre référence éthique écrite.
§1. Les auteurs ayant analysé ce phénomène

Concernant l’influence de la religion sur les


affaires, un certain nombre d’auteurs ont essayé d’analyser ce
phénomène :

- Sumbart par exemple affirme que toutes les religions qui étaient
juives contrairement à l’église catholique, encourageaient le
capitalisme et donc le commerce ou encore la production et
l’accumulation des biens matériels. Ceci peut se comprendre dans la
mesure où les juifs n’avaient pas de portions de terre, par
conséquent ils devaient se lancer dans le commerce.

- Dans le même sens, l’éthique protestante estimait que ‘‘ la réussite


sur la terre est un présage de la réussite au ciel’’. Et cette conception
différenciait la France de la Grande Bretagne du point de vue
commerce. La Grande Bretagne qui était entièrement protestante
avait beaucoup de capitaux à cause de ses colonies alors que la
13

France catholique est restée enfermée sur elle-même et ne comptait


que sur sa philosophie du nationalisme.
- Dans le même sens, John Wesley (1703-1791) fondateur du
méthodisme la grande réforme anglaise, déclarait : ‘‘ il faut exhorter
tous les chrétiens à gagner tout ce qu’ils peuvent, et à épargner le
plus possible, c'est-à-dire à devenir riches’’. (cfr. Ruty M.J. : ‘‘la
psychologie de l’entrepreneur’’ in G. Palma éd., l’économie et les
sciences humaines (Paris : Dunon, 1967), p. 211 tome 2.

- Calvin lui-même avait donné sa propre interprétation de la bible.


Selon lui : ‘‘l’homme a l’esprit de créativité, lequel soutien l’esprit
du risque et d’aventure qui lui donne la clef des affaires. C’est
l’homme le plus audacieux qui réalise plus de bénéfices dans les
affaires. Les protestants, et plus particulièrement Calvin,
contribuèrent à la réussite du prêt à intérêt, ce qui leur conféra une
avance sensible en matière de gestion financière ; Cas de la bourse
de Londres.

Donc, le protestantisme a grandement contribué


au développement de l’esprit capitaliste ou des affaires ; tandis que
le catholicisme a évolué dans le sens contraire. Aussi, n’est-il pas
enseigné en ce qui concerne les catholiques « ne vous amassez point
des trésors sur la terre, où la rouille et les vers détruisent, et où les
voleurs fouillent et dérobent » (Mathieu 6 :19). Et « Je vous le dis
en vérité, difficilement un riche entrera dans le royaume des cieux »
(Mathieu 19 :23), etc.

§2. Position des chrétiens sur les affaires

Dans le christianisme, les fondements de la


théologie sont la Bible, composée de l’ancien et du Nouveau
Testament. Les catholiques y ajoutent la tradition (voir théologie
catholique). Par exemple, Jésus demande à ses disciples : « Et si vous
14

prêtez à ceux dont vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-
on ? » (Luc 6, 34).

Bien qu’il puisse s’agir d’une injonction générale à


la bienveillance désintéressée, ce verset a également été lu à certaines
époques de l'Histoire comme une condamnation du prêt à intérêt ou de
l’usure, tout particulièrement quand le prêt a lieu d'un croyant à un
croyant : l'idée est qu'un chrétien étant tourné vers la vie éternelle,
c'est en fin de compte Dieu qui récompense le prêteur plutôt qu'un
intérêt qu'on prélèverait sur le prêt qu'on accorde.

§3. Position des juifs sur les affaires

Le fondement de toute la loi juive est la Torah ; on y


trouve plus de commandements sur le cacherout (conformité) de son
argent que sur le cacherout de la nourriture

D'autres écrits abordent également cette dimension


éthique. Au XIX siècle, le rabbin Israël de Salant, fondateur en
e

Europe de l'Est du mouvement Mussar, enseigne que tout comme on


fait bien attention à ce que sa nourriture soit casher, on devrait
s'assurer que son argent est bien gagné d'une façon casher . Les
enseignements vont bien plus loin : on fait très largement référence à
la tradition orale dans la Torah que chacun lors de son jugement
dernier, se verra poser comme première question : « as-tu été honnête
en affaires ? »

§4. Position des musulmans sur les affaires

Pour l’Islam, le fondement de la loi est dans le


Coran, complété par les Hadiths. L’éthique musulmane de la richesse
inclut le fait d’éviter l’exploitation par le prêt à intérêt (riba) des
personnes dans le besoin, l’interdiction de la publicité mensongère ;
selon la loi islamique, si un vendeur vend un objet en ayant fait des
affirmations mensongères à son sujet, l’acheteur a le droit de voir la
15

transaction annulée. La dimension éthique du commerce en Islam est


largement traitée dans les ouvrages du fiqh dans la partie traitant du
commerce. Il est ainsi illicite de vendre une marchandise avant de la
posséder, d'exciter le marcher sans intention d'achat, vendre du sperme
ou l'embryon non né, le fruit sur l'arbre, etc.

§5. Position des bouddhistes sur les affaires

Il y a également une tradition d’appliquer les


principes du bouddhisme dans le monde des affaires. L'économiste
britannique E. F. Schumacher a exploré l’éthique des affaires dans
plusieurs conférences éditées en 1979 dans Good Work. Schumacher
suggère un ensemble de perspectives alternatives aux conventions
habituelles du monde des affaires et cite l’exemple d’une entreprise
(the Scott-Bader Corporation) dont le propriétaire a transféré les
actions dans une fondation, donnant mission à cette fondation de
veiller à ce que l’entreprise soit gérée dans l’intérêt de ses salariés et
de la collectivité.

D’autres textes bouddhistes soulignent le rôle


que le travail peut jouer dans l’atteinte de l’illumination, ce qui
interdit tout rôle associé à la violence (par exemple le commerce des
armes) ; mais tous les éléments (la conduite, la parole etc.) vont
concerner la conduite quotidienne de toute personne dans leur travail.
En ce qui concerne les pays de l’Orient, il a
été démontré que le bouddhisme et l’hindouisme n’incitent pas les
fidèles aux affaires L’élite économique au Japon appartient à une secte
religieuse qui est différente de l’hindouisme et du bouddhisme. Cette
secte incite les fidèles aux affaires.

2. La réaction d’autres penseurs


Le 16 ème siècle était donc pratiquement dominé par
l’esprit mercantiliste c'est-à-dire l’idée d’accumuler les métaux
précieux avec comme idéologie de base l’individualisme.
16

- Charles Darwin dans son livre : les origines des espèces (1858)
estime que « la société est la société, tout le monde a droit à la
vie ; mais pour vivre, il faut se battre, il faut lutter ». C’est la
« loi de la sélection naturelle » où le plus fort l’emporte et le
plus faible périt. C’est la loi de la jungle.

- Malthus abonde toujours dans le même sens ; « laisser la


meilleure race survivre. Elle deviendra la meilleure des
meilleures en se perpétuant ».

- Spencer ajoute : « dans une société, il est normal de trouver les


nantis et les moins nantis ». Spencer a été le premier à appliquer
la loi de la sélection dans la société. Une société humaine disait-
il, évolue du stade le plus petit au stade le plus grand. C’est la
théorie évolutionniste. « l’Evolution dans une société est
normale car on peut faire du mal sans le vouloir » disait Spencer.
Exemple : on tue un gibier pour le manger sans toutefois vouloir
du mal à celui-ci.

- Harding pour sa part dans son livre psychology today, nous


parle de « dilemme du bateau» en anglais « life boat ethic ». la
problématique de la vie sur le bateau signifie qu’il y a un bateau
et s’il faut prendre tout le monde sur ce bateau, il va chavirer.
Dès lors, il faut sacrifier certaines personnes pour sauver le
bateau. Il compare donc cette situation à celle qui prévaut dans le
cas des pays développés et des pays sous-développés. Ces
derniers sont les personnes sacrifiées, les quelques personnes qui
restent sur le bateau sont les pays développés. Ceux-ci ne
veulent pas aider les premiers pour ne pas se noyer eux-mêmes.

-
17

CHAPAITRE III : LES PRINCIPES GENERAUX DE LA


DEONTOLOGIE DES AFFAIRES

Dans cette section nous essayerons d’analyser


sommairement les principes généraux qui régissent tour à tour les
engagements d’un homme d’affaires, ses opérations commerciales, ses
relations avec les concurrents, ses opérations financières et ses devoirs
généraux.

1. Les engagements

a. Un homme d’affaires doit respecter scrupuleusement ses


engagements et cela par sa parole (on fait ce qu’on a dit) par la
ponctualité.

Quand il s’agira de s’engager par voie de contrat,


un homme d’affaires doit toujours éviter de signer les contrats qui sont
contraires à l’ordre public (contraire à la loi).

Exemple :
- Chercher à tout prix à connaitre véritablement son partenaire
c'est-à-dire chercher à connaitre avec les moindres détails sa
situation financière et économique

- Ne signer que des contrats d’une durée raisonnable ; ceci pour


éviter de tomber dans la ‘‘théorie de l’imprévision’’.

b. Dans ses engagements écrits, un homme d’affaires doit


toujours être prudent quand il s’agit de :
18

- Signer les documents (il ne le fait pas avant de n’avoir analysé


tout le contenu).

- D’écrire les lettres. (ici, il y a un adage qui dit les paroles


s’envolent, mais les écrits restent). Ainsi donc, un homme
d’affaires prudent est celui qui pèse tous les termes qu’il utilise
de peur que cela ne retourne contre lui.

- Engagements d’une façon générale

2. Les relations entre concurrents

Un homme d’affaires ne vit pas d’une façon isolée.


Ses activités l’obligent d’être constamment en relations avec les
autres ; et notamment ses concurrents. Ainsi, qu’il le veuille ou pas, de
par ses activités, il se trouve enrôlé dans la concurrence. Pour s’en
sortir, il risque d’utiliser un certain nombre des procédés qui faussent
la concurrence et que la loi condamne.

Pour demeurer dans la légalité :

1° Un homme d’affaires ne peut pas se livrer à une concurrence


déloyale. Par concurrence déloyale, nous entendons ‘‘tout acte
contraire aux usages honnêtes, susceptibles d’enlever à des
concurrents une partie de leur clientèle, c'est-à-dire de porter
atteinte soit à leur crédit, soit à leur capacité de concurrence’’ et
cela peut se faire de plusieurs façons :

- En créant par exemple la confusion entre son établissement ou


ses produits et ceux de la concurrence : exemple ; il existe déjà
une marque COCA-COLA avec KOKA-COLA. ADIDAS et
ABIBAS, de LIPAMU et LIPALU. PHILLIPS et PHILLIBS,
PARKER et P. ARKER
19

- Par la communication d’indications inexactes sur la personnalité


commerciale et son industrie.
2° Un homme d’affaire est tenu d’être honnête en matière de
publicité, c’est-à-dire sa publicité doit être conforme aux réalités
des marchés offertes. Sa publicité doit reprendre le prix réel et la
qualité exacte du produit offert. Il doit éviter la publicité de
dénigrer les autres.

3° Concernant les marques, brevets, et modèles, un homme d’affaire


doit savoir que la contrefaçon est définie comme étant le fait
d’imiter ou de reproduire frauduleusement des produits
manufacturés ou en mode. Cette pratique est interdite à un homme
d’affaires.

4° Un homme d’affaires doit savoir vivre en concurrence et non pas


vivre en ennemie. Ainsi pour son intérêt et dans la mesure où cela
peut l’aider à résoudre un certain nombre des problèmes, un
homme d’affaires doit chercher à établir l’esprit de confraternité.

3. Les devoirs et obligations d’ordre général

- La modération dans les exigences

Trop d’hommes d’affaires industriels et


commerçants se sont ruinés à la suite de ce qu’ils n’ont pas
respecté comme il s’imposait, à la modération qui est une règle
importante des affaires. Cette modération doit apparaitre dans les
exigences et dans les profits et par-delà tout, dans les prix. C’est
pour avoir voulu exagérer le volume de leurs affaires que
beaucoup de commerçants et industriels producteurs ont établi
un outillage démesuré et qu’ils se sont endettés dangereusement.
20

C’est pour avoir voulu s’enrichir trop vite que


beaucoup de spéculateurs ou même d’épargnants se sont ruinés
ou ont ruiné leur fortune.

La modération doit également être pratiquée dans


les contrats ou conventions et dans les rapports entre
cocontractants. Elle doit également être pratiquée quand il s’agit
des risques qu’on entend courir aussi bien que la gestion des
biens d’autrui. En effet, il faut considérer qu’il est d’élémentaire
devoir de ne pas faire courir de risques aux capitaux d’autrui
dont on a momentanément la disposition. Le proverbe français à
servir aux hommes d’affaires de préceptes, affirme qu’ un
‘’mauvais arrangement vaut mieux qu’un procès’’

- L’obligation de la prudence

Cette obligation évoque d’abord l’idée que l’homme


d’affaires doit se prémunir contre les illusions. Certains hommes
d’affaires se méprennent toujours sur les chances et les risques d’une
entreprise à laquelle ils décident de consacrer leurs efforts.

Apres quelques échecs, il leur est recommandée de se


méfier d’eux-mêmes et par ainsi leur prudence, ne plus rien faire dans
le domaine entrepris qui puisse les mettre dans de sérieuses difficultés
si l’affaire tournait mal, alors qu’ils en attendent du profit.

Dans ce cadre, nous pouvons retenir quelques exemples de prudence,


tels que :

- L’exigence de ne jamais donner de signature en blanc, sur


quelque document que ce soit ;
- Ne jamais signer des chèques en blanc à qui que ce soit ;
21

- Eviter de donner sa signature comme spécimen, par exemple en


vue d’une reproduction après un article ;
- L’exigence de ne jamais rien signer que l’on n’ait pas
préalablement lu avec attention : lettres, rapports et documents.

- L’obligation de de se connaitre soi-même

Il est connu que beaucoup d’incorrections dans des


affaires ont leur origine première dans des difficultés résultant de
maladresse commises d’erreurs psychologiques ou d’entrainements
qu’il eût fallu éviter.

‘’ Connais-toi toi-même’’ proclamé par le philosophe


grec Socrate, mérite d’être souligner ici, pour faire voir que dans les
affaires, il y a de nombreux mécomptes ou irrégularités qui n’ont eu
d’autres causes que des incidents qui ne se seraient pas produits, si les
intéressés s’étaient davantage méfiés d’eux-mêmes.

Il faut connaitre à la fois sa force, ses faiblesses autant que ses


moyens ; cela permet d’avoir une assurance raisonnée qui par elle-
même accroit ses chances.

Les faiblesses auxquelles l’homme d’affaires doit lutter sont :

- L’impressionnalité qui empêche de donner à chaque chose sa


juste mesure ;
- L’impulsivité qui est un défaut qui fait agir sous l’action des
passions, c’est-à-dire de ce qui est ressenti, alors que l’on devait
agir sous l’effet des mobiles rationnels ;
- La susceptibilité qui rend tel commerçant exagérément
vulnérable au manque de considération réelle ou supposée ;
- La vanité qui est un virus affectant de beaucoup la bonne marche
des affaires ;
22

- La déraison qui entraine à son tour la fantaisie et même le


déséquilibre en affaire.

§ 4. Les opérations financières

Concernant les opérations financières, un homme d’affaires doit :

- s’assurer des services d’un avocat. Dans les pays développés,


chaque famille a un avocat ;

- lorsqu’il sollicite un crédit auprès d’une banque, il doit chercher à


gérer sous sa direction. Dans ce même ordre d’idées, il doit être
constamment en relation avec certains organismes : FEC. ; OPEC ;
SOFIDE ; etc.

§ 5. De la situation particulière du petit commerçant

Toutes les considérations développées ci-haut sur un


homme d’affaires restent valables pour un petit commerçant sauf que :

a) le petit commerçant n’est pas obligé d’observer la législation sur


le grand commerce, notamment :

- il ne doit pas prendre l’inscription au registre de commerce ;


- il n’est obligé de tenir le livre de commerce ;
- il ne paie pas l’impôt sur le chiffre d’affaire.

b) par contre,

- il est obligé de prendre une patente (taxe annuelle fixe).Celle-


ci doit être payée intégralement pour l’année en cours et expire
23

le 31Décembre et renouvelée le 1è Janvier de chaque année.


Elle ne couvre qu’une seule activité.
- il est obligé de tenir une carte de détaillant qui est
renouvelable chaque année.
- s’il fait un commerce sur un marché public, il doit en outre
payer la location de l’emplacement qu’il occupe, payer aussi la
taxe du marché.
- s’il vend du poisson, il doit obtenir une licence spéciale.

4. les obligations dérivant du souci de concourir à l’intérêt général

§ 1 l’obligation d’avoir l’esprit social

La notion de l’intérêt social s’entend de ce que


l’homme d’affaires qu’il soit entrepreneur seul ou agent d’une société,
ne peut agir que conformément à l’intérêt de l’entreprise elle-même
qu’il gère. Toute la compétence et l’efficacité de l’homme d’affaires
doivent être tendues vers le plus grand développement et le meilleur
épanouissement possible de l’entreprise sociale.

Tout acte qui contrarie ou à plus forte raison nuit à


l’intérêt de l’entreprise, doit pouvoir être annulé, et dans certains cas
sanctionné. En revanche, tout acte qui satisfait cet intérêt est licite,
alors même qu’il s’opposerait à la satisfaction des intérêts particuliers
de l’entreprise.

§ 2 l’obligation de rendre service à sa nation


Quelle que soit l’ampleur de ses affaires, un homme
d’affaires doit savoir qu’il appartient à une nation déterminée et que
par conséquent, il a le devoir civique envers celle-ci et cela en
contribuant à son développement.
24

Et quand il a des affaires à l’étranger, il doit


veiller de façon à ne pas salir la réputation de sa nation d’origine.

Qu’il a des devoirs sociaux à remplir et cela varie


selon la nature des activités exercées.

En ce qui concerne les relations d’affaires et la


direction des entreprises, il y a les lois sociales qui exigent que rien ne
soit fait ou enlevé au personnel en rapport avec les avantages que la
loi ou les conventions l’ont attribué. C’est le cas de pension, durée du
travail, justice salariale, les allocations ; etc.

§ 3 l’obligation fiscale

Un homme d’affaires est appelé à consentir au paiement


de l’impôt : celui-ci est une contribution en numéraire, à caractère
annuel, exigée des personnes physiques et morales habitant un pays,
en vue de la couverture des charges publiques.

Donc un homme d’affaires a le devoir fiscal en vue de


contribuer à la pérennité des services de l’Etat ; en d’autres termes, un
homme d’affaires a l’obligation de payer l’impôt.

De cette définition de l’impôt, émergent les notions


capitales suivantes :
- contribution ;
- civisme ;
- exigence ;
- contrainte ;
- consentement, charges collectives
25

§ 4. Les devoirs spéciaux


Ici tout homme d’affaire doit éviter de tomber dans les infractions
suivantes :

- Le vol, l’abus de confiance, l’escroquerie, le faux en


écriture et enfin l’usage du faut.
- Qu’il a certains devoirs spéciaux, notamment la nécessité
de continuer à se former et à s’informer. Et dans le cas de
ses activités, il doit savoir garder secret et confidence qu’il
reçoit de ses partenaires.

CHAPITRE IV : CODE ETHIQUE D'ENTREPRISE

Introduction
26

On peut voir dans la "Charte de bonne conduite à


destination des entreprises multinationales" mise au point par les
Nations unies dans les années 1970 l'ancêtre de ces codes de
déontologie et chartes éthiques.

De nombreuses entreprises ont rédigé des politiques


internes relatives à la conduite éthique de leurs salariés. Ces politiques
peuvent être :

 de simples exhortations générales (souvent appelés principes


éthiques de l’entreprise) ;
 ou au contraire être des consignes plus détaillées, contenant des
exigences de comportement spécifiques (ils sont alors souvent
appelés codes éthiques de l’entreprise).

Ces politiques ont pour objet d’exprimer les


attentes que l’entreprise a envers ses salariés et de proposer à ces
derniers un guide sur la façon de gérer les problèmes éthiques les plus
courants qui puissent survenir dans la pratique des affaires dans cette
entreprise. On espère qu’une telle politique conduira :

 à une plus grande conscience des enjeux éthiques ;


 à une mise en œuvre cohérente ;
 et à éviter tout désastre éthique.

De plus en plus d’entreprises exigent aussi


que leurs salariés participent à un séminaire relatif aux comportements
dans les affaires, qui comprennent fréquemment une discussion des
politiques de l’entreprise, des études de cas et des exigences légales.
Certaines entreprises exigent même que leurs salariés signent un
document indiquant qu’ils appliqueront les règles de conduite de leur
entreprise.
27

Il y a parfois un décalage entre la politique


éthique d’une entreprise et les pratiques réelles de cette même
entreprise. Ainsi, que ces pratiques réelles soient explicitement
sanctionnées par la hiérarchie ou pas, elles font que la politique
éthique de l’entreprise semble être un simple outil marketing, ou pire,
que l’entreprise a un double jeu.

Pour qu’elle soit efficace, la plupart des


éthiciens suggèrent qu’une politique éthique devrait être :

 soutenue sans aucune ambiguïté par les plus hauts échelons de la


hiérarchie, dans leurs discours comme dans leurs actes qui
constituent autant d’exemples ;
 expliquée par écrit et oralement, avec des rappels réguliers ;
 applicable… c'est-à-dire que les salariés doivent tous pouvoir la
comprendre et la mettre en œuvre ;
 pilotée par les plus hauts échelons de la hiérarchie, avec des
audits de routine sur sa mise en œuvre et son amélioration ;
 précisée par l’exposé très explicite des conséquences pour tout
salarié qui désobéirait à cette politique ;
 d’un contenu neutre et non sexiste.

1. Directeur éthique

Des directeurs éthiques (parfois appelés en


anglais ethical officers ou compliance directors ou business conduct
officers) sont nommés formellement dans des entreprises depuis le
milieu des années 1980 (aux États-Unis).

L’un des catalyseurs de la création de cette


nouvelle fonction a été une série de scandales, fraudes, corruptions et
28

abus qui ont entaché l’industrie de la défense des États-Unis à cette


époque.

Dans le contexte de nombreux scandales


d’entreprises entre 2001 et 2004 (concernant de grandes entreprises
comme Enron, WorldCom et Tyco), aux États-Unis, même des petites
et moyennes entreprises ont commencé à nommer un directeur
éthique. Souvent, ils sont directement rattachés au directeur général et
sont responsables de l’évaluation des conséquences éthiques des
activités de l’entreprise, de l'écriture de recommandations sur la
politique éthique de l’entreprise et de la diffusion de l’information
vers les salariés. Ils sont tout particulièrement intéressés par la
détection et la prévention des actions non éthiques ou illégales.

Les fraudes et/ou corruptions ayant aussi


atteint les organisations internationales qui interviennent de plus en
plus dans le domaine des sanctions commerciales, le problème de la
sauvegarde de l'éthique s'y est posé pratiquement dans les mêmes
termes que pour les entreprises privées. Quand bien même ces
organisations ne sont pas à la recherche d'un quelconque profit, elles
peuvent néanmoins être confrontées à des questions d'ordre éthique.

C'est ainsi par exemple du scandale de


l'affaire nourriture contre pétrole où des actes de corruptions au sein
même de l'Organisation des Nations unies sont soupçonnés. Ainsi,
pour répondre à ce genre de questions, il a été créé en 2006 au sein de
l'Organisation des Nations unies un bureau de la déontologie.

La simple mise en place d’une poste de


directeur pour superviser l’éthique a toutes les chances de ne pas
suffire pour inculquer un comportement éthique : un vaste plan
d’action systémique avec le soutien sur la durée des directeurs
exécutifs de l’entreprise sera nécessaire.
29

Les fondations du comportement éthique vont


bien au-delà de la culture d’entreprise et des codes de conduite d’une
entreprise donnée, car elles dépendent aussi très fortement de la
formation morale qu’un individu reçoit dans ses premières années, des
autres institutions qui affectent cet individu, de la compétitivité de
l’environnement d’affaire dans lequel l’entreprise se trouve et en fait,
de la société tout entière.

2. Disciplines voisines

§1. Philosophie des affaires

La déontologie des affaires est à bien


distinguer de ce que les anglo-saxons appellent la philosophie des
affaires (Philosophy of business (en)), une branche de la philosophie
qui traite des fondements philosophiques, politiques et éthiques des
affaires et de l'économie.

La philosophie des affaires s'intéresse


également à des questions telles que :

 une entreprise peut-elle avoir une responsabilité sociale et


laquelle ?
 la théorie du management ;

 les théories de l'individualisme et du collectivisme ;

 le libre arbitre des participants au marché ;

 le rôle de l'intérêt individuel ;

 les théories de la main invisible ;

 les exigences de justice sociale ;

 les droits naturels, tout particulièrement le droit de propriété, en

lien avec les entreprises.


§2. Économie politique
30

La déontologie des affaires est également liée à


l'économie politique, qui est l'analyse économique sur un plan
politique et historique. L'économie politique étudie les conséquences
des actions économiques sur la distribution de la richesse. Elle regarde
qui gagne et qui perd lors des activités économiques et si la répartition
de la richesse qui en résulte est juste, ce qui est une question éthique
clef.

§3. Droit

Le Droit et la déontologie recouvrent des domaines


différents. Ils se distinguent d’abord par leur but : le droit vise à
maintenir l’ordre dans une société, alors que le but de l'éthique est
relatif au comportement des agents économiques et leur dicte la
meilleure conduite à tenir. Au regard de ses moyens d’action, le droit
s’en tient, en principe aux attitudes extérieures, quantifiables ou tout
au moins aux intentions qui se manifestent par un acte.

Ce n’est pas là la démarche de la déontologie qui


sonde les cœurs et considère qu’au-delà de l’acte, c’est l’intention
profonde de chaque agent qui imprime à celui-ci sa nature véritable et
sa portée réelle. Et c’est cela même qui explique la différence des
sanctions du droit et de la morale. Kant explique cette différence en
considérant que le droit est hétéronome (nul ne peut être à la fois juge
et partie), alors que l'éthique dérivant des règles de la morale est
autonome (chacun est son propre juge et c’est la voix de conscience
qui joue le rôle de censeur).

Le droit ne peut ainsi être totalement dissocié de


l'éthique morale. Certains auteurs pensent même que le droit ne peut
qu’être soumis à l'éthique, mais qu’il convient de ne pas accorder une
place trop importante à cette dernière, car « un excès de vertu peut
aboutir à un système totalitaire ».
31

Le droit de l'éthique des affaires a fait l'objet,


pour la première fois, d'un enseignement juridique spécifique.
Discipline d'abord réservée aux écoles de commerce ou de marketing,
l'Université de Cergy-Pontoise a été pionnière en la matière en créant
un parcours sur deux années intitulé « Droit et éthique des affaires ».
Formation créée en 2007, la discipline connait un essor important et
d'autres parcours pourraient voir le jour à travers la France.

Fin

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