Jules Et André SIEGFRIED
Jules Et André SIEGFRIED
Jules Et André SIEGFRIED
Carrière électorale
Siegfried fut premier adjoint, puis maire du Havre (1870-1873 et 1878-1886),
député et conseiller général de la Seine-Inférieure (1886-1897 et 1902-1922),
sénateur (1897-1900), puis ministre du Commerce, de l’Industrie et des
colonies, du 6 décembre 1892 au 30 mars 1893, dans le 1er et le 2e cabinet
Ribot.
À la Chambre, il traita avec compétence les questions commerciales,
maritimes, financières et sociales. Préoccupé par le sort des plus pauvres et
cherchant la prospérité de son pays, il chercha à promouvoir l’habitat social.
Ainsi, la «loi Siegfried» du 30 novembre 1894 encourage la création
d’organismes d’habitations à bon marché. Cette loi qu'il a tant portée avec
ses amis Georges Picot, Émile Cheysson et que Georges Guyon impose
également en lui donnant la forme en tant qu'Architecte Fondateur pour le
logement social par sa réalisation (1892-1896) «Groupe de la Ruche» 5, rue
Paul Lafargue à LA PLAINE SAINT-DENIS (93).
En 1905, lors du vote de la loi de séparation des Églises et de l'État, il est
absent par congé.
C’est auprès de cet homme politique influent, «le plus représentatif de l’esprit
havrais» selon René Coty, que ce dernier entama sa carrière politique.
Jules Siegfried était chevalier de la Légion d'honneur, membre de la
Chambre de commerce du Havre, fondateur de la Société des cités
ouvrières, du Cercle Franklin, des Bains et lavoirs publics. Sa Compagnie
cotonnière est devenue une filiale de Dagris (anciennement Compagnie
française pour le développement des fibres textiles (CFDT)).
Parcours professionnel
D’abord tenté par la politique, à l’instar de son père Jules Siegfried qui fut
maire du Havre, député de la Seine-Inférieure et ministre du Commerce, il y
renonça après plusieurs échecs, dont quatre aux élections législatives (1902,
1903, 1906 et 1910).
Libre-penseur et protestant au moment où la loi Combes interdit tout
enseignement aux membres d’une congrégation (1904) et où la loi de la
séparation des Églises et de l'État (1905) est votée, il rédige un essai sur la
société canadienne dans laquelle il dénonce les écoles confessionnelles ainsi
que l’influence religieuse ambiante. D’abord critiqué par le théologien
Dominique-Ceslas Gonthier, son ouvrage est encore aujourd'hui perçu de
manières diverses, certains le jugeant trop critique tandis que d'autres en font
un reflet fidèle du passé religieux du Canada.
Engagé en politique aux côtés des radicaux indépendants et des républicains
de gauche, André Siegfried se présente en 1902 dans les Basses-Alpes,
dans la circonscription de Castellane, dont le député sortant est le
progressiste antidreyfusard Boni de Castellane. Battu par ce dernier, il
l'accuse de diffamation et obtient l'annulation de l'élection le 7 novembre
suivant. Cependant, à l'élection partielle du 25 janvier 1903, Siegfried est à
nouveau battu, avec plus de 500 voix d'écart.
Lors des élections législatives de 1906, il se présente dans la 2e
circonscription du Havre contre le député sortant progressiste Louis
Brindeau, qui le bat dès le premier tour avec 9 194 voix contre 7 696.
En décembre 1909, il brigue un poste de conseiller général dans le 4e canton
du Havre. Arrivé en seconde position au premier tour derrière le maire
radical-socialiste de Graville-Sainte-Honorine, le docteur Valentino, il est
battu au second tour.
Le 24 avril 1910, il tente une dernière fois sa chance dans la 2e
circonscription du Havre. Arrivé en deuxième position (avec 5 715 voix),
devant Valentino (4 255 voix) mais loin derrière Brindeau (8 758 voix), il est
battu au second tour, avec 7 687 voix (contre 10 210 à Brindeau).
Il est à la fois géographe, sociologue, historien, économiste et écrivain. Il
enseigne à partir de 1911 à l'École libre des sciences politiques.
Il exerce en tant qu'interprète pendant la Première Guerre mondiale.
Très attaché à sa ville natale, il sera le premier président d'honneur de
l'Institut havrais de sociologie économique et de psychologie des peuples,
fondé en 1937.
En 1932, il est élu à l’Académie des sciences morales et politiques. En 1933,
il obtient la chaire (tribune, estrade ; poste de professeur d'université) de
géographie économique et politique au Collège de France. À partir de 1934
et jusqu’à sa mort, il collaborera de façon régulière au Figaro, devenant
administrateur de la société fermière du quotidien en 1950.
Grand officier de la Légion d'honneur, André Siegfried est élu à l’Académie
française deux mois après la Libération de Paris, le 12 octobre 1944, en
même temps que Louis de Broglie et Louis Pasteur Vallery-Radot, avec 13
voix au fauteuil de Gabriel Hanotaux. Il s'agit de la première élection depuis
l'invasion allemande. L'Académie, dont une douzaine de membres décédés
n'ont pas été remplacés depuis quatre ans, et dont plusieurs autres membres
vivent en exil ou sont emprisonnés, ne peut réunir ce jour-là que dix-sept
votants, soit moins que le quorum exigé. Ces trois élections sont malgré tout
considérées comme valables et les trois nouveaux académiciens pourront
même prendre part aux élections suivantes avant d'avoir été reçus en séance
solennelle. André Siegfried est reçu le 21 juin 1945 par le duc de La Force.
Il a écrit régulièrement dans la revue du diplomate Montguerre,
L'Échauguette.
Parcours professoral
Il enseigne à l'École libre des sciences politiques à partir de 1909 ou 1910,
recruté par Anatole Leroy-Beaulieu pour donner le cours de géographie
économique. Il y enseigne jusqu'à la transformation de l'école en Institut
d'études politiques de Paris en 1945, puis de ce moment jusqu'à 1955. Dans
les années 1930, il donne notamment un cours sur les États-Unis, et un autre
sur les politiques commerciales. Il refuse de devenir directeur de l'école, et
c'est Roger Seydoux qui est choisi. Élu professeur au Collège de France en
1933, il conserve ce poste jusqu'en 1945.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il aide à la création d'une antenne de
l'école à Lyon, afin que puissent continuer à y faire leurs études les étudiants
qui vivent en zone libre ou qui ne pourraient vivre en zone occupée. Il est
nommé président du conseil d'administration de l'école à la fin de
l'Occupation. Il fait partie d'un groupe de travail mis en place par le directeur,
Roger Seydoux, également composé de Pierre Renouvin et de Jean-Jacques
Chevallier, qui est chargé de proposer une réforme des études et des
programmes pour l'après-guerre.
Siegfried négocie avec Roger Seydoux, à la Libération, pour garantir la survie
de l’École libre et sa transformation en Institut d'études politiques. Il devient le
premier président de la Fondation nationale des sciences politiques, en 1945.
En 1955, il est professeur détaché à l'université Harvard.
Il reprend dans ses cours à l'Institut d'études politiques de Paris ses analyses
raciales développées dans les années 1920 : «Il y a des races qui
s'assimilent vite, d'autres plus lentement, d'autres enfin, pas du tout», en
France, «les Chinois demeurent toujours des étrangers», «la race noire reste
inférieure», «le Juif est un résidu non fusible dans le creuset».
En 1954, il fonde l’Institut des sciences et techniques humaines (Quai de
Javel), classe préparatoire aux grandes écoles.
Son épouse, née Paule Laroche, est décédée en 1964.
Idées
Proche du sociologue Gustave Le Bon (cf. L'âme des peuples), il publie en
1913 son Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième
République, ouvrage fondateur de la sociologie électorale dans lequel il
insiste notamment sur l’influence de la géologie sur le vote des habitants
d’une quinzaine de départements de l’Ouest de la France durant les quarante
premières années de la Troisième République.
Dans cet ouvrage, il explique notamment les préférences électorales par la
nature des sols. Les sols granitiques favoriseraient les partis conservateurs et
les sols calcaires les partis progressistes. André Siegfried explique cette
corrélation ainsi : l'accès plus facile à l'eau sur les sols granitiques tend à
concentrer les terres entre les mains de grands propriétaires et donc à
disperser les populations, qui ne se fréquentent donc le plus souvent qu'à
l'église.
De ce fait, les populations des sols granitiques étaient sous l'influence, très
puissante pendant la Troisième république, des propriétaires terriens et des
prêtres qui favorisaient les partis conservateurs. Du côté des sols calcaires,
les points d'eau étaient moins nombreux, les populations plus pauvres et plus
concentrées avaient plus l'occasion de se fréquenter ailleurs qu'à l'église
(marché, taverne, etc.). Ainsi, ces populations se tournaient majoritairement
vers les partis progressistes de l'époque.
Jules (père) et André(fils) SIEGFRIED
Carrière électorale
Préoccupé par le sort des plus pauvres et cherchant la prospérité de son
pays, il chercha à promouvoir l’habitat social. Ainsi, la «loi Siegfried» du 30
novembre 1894 encourage la création d’organismes d’habitations à bon
marché. Cette loi qu'il a tant portée avec ses amis Georges Picot, Émile
Cheysson et que Georges Guyon impose également en lui donnant la forme
en tant qu'Architecte Fondateur pour le logement social par sa réalisation
(1892-1896) «Groupe de la Ruche» 5, rue Paul Lafargue à LA PLAINE
SAINT-DENIS (93).
En 1905, lors du vote de la loi de séparation des Églises et de l'État, il est
absent par congé.
C’est auprès de cet homme politique influent, «le plus représentatif de l’esprit
havrais» selon René Coty, que ce dernier entama sa carrière politique.
Jules Siegfried était chevalier de la Légion d'honneur, membre de la
Chambre de commerce du Havre, fondateur de la Société des cités
ouvrières, du Cercle Franklin, des Bains et lavoirs publics. Sa Compagnie
cotonnière est devenue une filiale de Dagris (anciennement Compagnie
française pour le développement des fibres textiles (CFDT)).
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André Siegfried, né au Havre le 21 avril 1875 et mort à Paris le 28 mars
1959, est un sociologue, historien et géographe français, pionnier de la
sociologie électorale.
Jeunesse et études
André Siegfried passe les dix premières années de sa vie au Havre. Il suit
des études secondaires au lycée Condorcet, qu'il évoque dans son
autobiographie, Mes souvenirs d'enfance (1957).
Il intègre ensuite l'École libre des sciences politiques (dont son père fut, des
décennies plus tôt, l'un des actionnaires-fondateurs) mais n'y étudie qu'un an.
Il étudie parallèlement le droit à l'université de Paris, où il obtient une licence
de droit et une licence de lettres. Il obtient un doctorat en histoire en 1904,
avec une thèse sur la démocratie en Nouvelle-Zélande, puis un doctorat de
droit.
Parcours professionnel
D’abord tenté par la politique, à l’instar de son père Jules Siegfried qui fut
maire du Havre, député de la Seine-Inférieure et ministre du Commerce, il y
renonça après plusieurs échecs, dont quatre aux élections législatives (1902,
1903, 1906 et 1910).
Il est à la fois géographe, sociologue, historien, économiste et écrivain. Il
enseigne à partir de 1911 à l'École libre des sciences politiques.
Il exerce en tant qu'interprète pendant la Première Guerre mondiale.
Très attaché à sa ville natale, il sera le premier président d'honneur de
l'Institut havrais de sociologie économique et de psychologie des peuples,
fondé en 1937.
En 1932, il est élu à l’Académie des sciences morales et politiques. En 1933,
il obtient la chaire (tribune, estrade ; poste de professeur d'université) de
géographie économique et politique au Collège de France. À partir de 1934
et jusqu’à sa mort, il collaborera de façon régulière au Figaro, devenant
administrateur de la société fermière du quotidien en 1950.
Grand officier de la Légion d'honneur, André Siegfried est élu à l’Académie
française deux mois après la Libération de Paris, le 12 octobre 1944.
Il a écrit régulièrement dans la revue du diplomate Montguerre,
L'Échauguette.
Parcours professoral
Il enseigne à l'École libre des sciences politiques à partir de 1909 ou 1910,
recruté par Anatole Leroy-Beaulieu pour donner le cours de géographie
économique. Il y enseigne jusqu'à la transformation de l'école en Institut
d'études politiques de Paris en 1945, puis de ce moment jusqu'à 1955. Dans
les années 1930, il donne notamment un cours sur les États-Unis, et un autre
sur les politiques commerciales. Il refuse de devenir directeur de l'école, et
c'est Roger Seydoux qui est choisi. Élu professeur au Collège de France en
1933, il conserve ce poste jusqu'en 1945.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il aide à la création d'une antenne de
l'école à Lyon, afin que puissent continuer à y faire leurs études les étudiants
qui vivent en zone libre ou qui ne pourraient vivre en zone occupée.
Il devient le premier président de la Fondation nationale des sciences
politiques, en 1945. En 1955, il est professeur détaché à l'université Harvard.
Il reprend dans ses cours à l'Institut d'études politiques de Paris ses analyses
raciales développées dans les années 1920 : «Il y a des races qui
s'assimilent vite, d'autres plus lentement, d'autres enfin, pas du tout», en
France, «les Chinois demeurent toujours des étrangers», «la race noire reste
inférieure», «le Juif est un résidu non fusible dans le creuset».
En 1954, il fonde l’Institut des sciences et techniques humaines (Quai de
Javel), classe préparatoire aux grandes écoles.
Idées
Proche du sociologue Gustave Le Bon (cf. L'âme des peuples), il publie en
1913 son Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième
République, ouvrage fondateur de la sociologie électorale dans lequel il
insiste notamment sur l’influence de la géologie sur le vote des habitants
d’une quinzaine de départements de l’Ouest de la France durant les quarante
premières années de la Troisième République.