Chapître 6 Stratigraphie

Chapitre 6 COURS DE STRATIGRAPHIE / PALEOGEOGRAPHIE
PALÉOGÉOGRAPHIE (les bassins sédimentaires et leur évolution)

1. LES BASSINS SEDIMENTAIRES
Définition :
On appelle « bassin sédimentaire » une zone subsidente renfermant un volume de sédiment d’au
moins 1 km3 conservés sous une forme relativement simple » (Bally, 1975 ; Perrodon, 1980).
Il s’agit d’une concavité du substratum où s’accumulent des sédiments.
La combinaison apport sédimentaire / subsidence définit l’avenir des bassins sédimentaires

1. LES BASSINS SEDIMENTAIRES Subsidence tectonique
(liée à un étirement)
Définition :
Subsidence :
Affaissement superficiel de la croûte
continentale et création d'espace
disponible pour une future sédimentation
Subsidence tectonique
(d’origine thermique)
Les facteurs de la subsidence :

 distension / compression
 refroidissement de la lithosphère
 surcharge
Subsidence par surcharge
(zone de flexure ici)
Les facteurs de la subsidence
Bassins flexuraux :
Avant et arrière arc (subduction)
ou
Avant et arrière pays (accrétion
par collision : chaine de
montagne)
Bassins sédimentaires en fonction du contexte tectonique. A : rift continental. B : marge passive avec
structuration en demi-grabens et bassin océanique. C : bassins d'arrière-arc, d'avant-arc et fosse océanique
en zone de subduction. D : bassins liés à une faille transformante (décrochement dextre).
1. LES BASSINS SEDIMENTAIRES Bassins extensifs : Rifts
Les facteurs de la subsidence
Bassins extensifs et compressifs
 Molasses : dépôts détritiques continentaux Bassins extensifs : Marges passives

ou marins peu profonds.
 Flysch : dépôts turbiditiques et marins
profonds
Bassins compressifs : Bassins flexuraux
: Apports sédimentaires
Bassins de Plate forme, bassins intracratoniques, bassins péricratoniques
Les cratons ou ossature des continents

Définition d’un craton : vaste portion stable du domaine continental par opposition
aux zones instables déformées (les orogènes).
La diversité des bassins sédimentaires est liée à :
• Frontière de plaques
 la position des bassins • Intraplaque
• Distention - Extension
 leur contexte géodynamique • Compression
• Cisaillement
• Continentale
 la nature de la lithosphère
• Océanique
Bassins des
marges actives
Les deux types de bassins d'avant-pays : bassin périphérique ou bassin d'arrière-arc
Bassins des
marges passives
Les différentes formes de bassins sédimentaires
D’un point de vue géométrique trois

formes de bassins sédimentaires sont
reconnues :
 fermé subcirculaire (A),
 ouvert (B) et
 fermé allongé (C) (fig. 41):
La ligne doublée d’un pointillé représente l’isobathe 0 de

chacun de ces bassins, les suivantes des isobathes de plus en
plus profondes dans le sens des flèches
Centres et axes dans les bassins sédimentaires
On appelle centre d’un bassin subcirculaire les

points les plus bas de la cuvette correspondante
et axe d’un bassin allongé la ligne qui réunit les
points les plus bas de chacune de ses
transversales (fig. 42A).
Figure 42 : Schéma illustrant la notion de

centre ou axe (A) d’un bassin, de centre ou
axe de la cuvette topographique en cours de
remplissage (B) et de dépocentre ou
dépoaxe (C).
2. LES DIFFERENTS STADES DE L’EVOLUTION D’UN BASSIN SEDIMENTAIRE
Comme celle d’un être vivant, l’histoire de tout bassin sédimentaire est faite de grands
événements et de grandes étapes que sont : la naissance, la croissance, la maturité et la vieillesse.
2.1. Stade de jeunesse.

Un bassin prend naissance du fait d’une subsidence active et étroitement localisée.
C’est une phase de creusement qui s’étend peu à peu aux aires voisines par une sorte de
migration concentrique des flexures bordières en même temps que la subsidence
s’atténue progressivement.
2.2. Stade de maturité.
C’est une phase de distension au cours de laquelle le bassin atteint son maximum d’extension. Il
se caractérise par :
 l’atténuation et l’éloignement des
flexures marginales ;
 le ralentissement de la subsidence ;
 le relèvement de l’aire centrale ;
 le développement de transgression
sur les marges s’il est marin ;
 la persistance d’un volcanisme
fissural ;
Les dépôts sont plus homogènes, moins profonds, souvent chimiques avec une sédimentation
détritique sur les marges.
La sédimentation varie dans l’espace et dans le temps, ceci liée à plusieurs facteus (eutatisme,
orogenèse, variation climatique, type d’altération, nature des sédiments apportés...)
2.3. Le stade de vieillesse.

Il est marqué par une intense sédimentation qui comble rapidement le bassin.
3. LES PRINCIPAUX TYPES DE BASSINS SEDIMENTAIRES ET LEURS CARACTERISTIQUES
3.1. Les bassins intracratoniques

3.1.1. Les bassins de plate-forme (description générale)
Ce sont des aires sédimentaires aux vastes dimensions, de forme générale ovale ou arrondie.
 Leur diamètre dépasse souvent une centaine de km tandis que
 l’épaisseur des sédiments qui s’y trouvent accumulés dépasse rarement 4 à 5 km.
 Le fond de ces bassins est souvent accidenté de voûtes anticlinales locales séparant des
cuvettes synclinales. Ces bassins présentent également de fréquentes fractures assez souvent
accompagnées de venues volcaniques acides.
 Les sédiments sont en général constitués de sables et grès, d’argiles, de roches carbonatées et
par fois d’évaporites. Le matériel grossier y est rare.
 Il s’agit de bassins stables dont les seules perturbations sont dues aux mouvements verticaux
liés à la subsidence et aux mouvements de transgressions et régressions.
 Age : Ces bassins sont particulièrement nombreux au Paléozoïque inférieur et moyen puis au
Mésozoïque. Parmi eux, on peut citer le Bassin de Taoudéni, les bassins de Paris, de Moscou, de
Sibérie occidentale, etc…
3.1. Les bassins intracratoniques
3.1.2. Les bassins d’effondrement (description générale)
Ce sont des aires sédimentaires de
 forme ovale, triangulaire ou le plus souvent allongée dont l’histoire a comporté des périodes
d’intense subsidence liée à des effondrements par failles ou flexures bordières.
 Leur longueur dépasse souvent la centaine de km tandis que leur largeur peut être, parfois, de
quelques dizaines de km seulement et que leur
 profondeur peut atteindre 10 000 m. Ce sont des grabens ou semi-grabens.
Ils se caractérisent par :
• la présence de failles et flexures bordières,
• un affaissement de l’aire centrale,
• un écartement des bordures,
• un volcanisme notable et la formation de horsts et grabens,
• une sédimentation épaisse de milieu profond et confiné dominée par des pélites mêlées à des
produits de glissement par gravité et des évaporites,
• des déformations synsédimentaires nées lors des périodes de tension.
Les bassins d’effondrement connus datent plus particulièrement du Paléozoïque supérieur, du
Crétacé et du Cénozoïque. Ce sont des bassins mobiles qu’on appelle souvent rifts. Ils occupent,
par rapport au craton qui les porte des positions différentes.
3.2. Les bassins péricratoniques

Ce sont des aires allongées et plus ou moins subsidentes, au profil transversal très
asymétrique et situées à la limite d’une aire continentale consolidée et stable et d’une
aire océanique en voie d’extension.
Longueur : plusieurs centaines de km à quelques milliers ;
Largeur : quelques dizaines à 1 centaine de km ;
Profondeur : inférieure ou égale à 10 000 m.
On rencontre :
 des bassins péricratoniques actuels et
 des bassins péricratoniques anciens
3.2.1. Les bassins péricratoniques actuels
L’exemple le plus connu est celui du Cap

Hatteras situé le long de la Côte est des
Etats-Unis.
Ce bassin qui fonctionne depuis le début
du Crétacé est formé de couches qui
plongent doucement sous la mer en
direction du large et englobe :
a) un plateau continental subsident abritant des
sédiments issus de l’érosion de l’avant-pays
(marnes plus ou moins gréseuses, calcaires) et
une pente continentale pauvre en dépôts,
installés sur la bordure du craton ;
b) une plaine océanique à dépôts de turbidites
Figure 43 : Un bassin péricratonique actuel : les confins du continent américain et de

l’Atlantique, dans la région du Cap Hatteras (adapté de R.S. Dietz et J.C. Holden, 1974,
in Boulin, 1977). 1 = craton appalachien ; 2 = terrains continentaux du Trias-Jurassique ;
3 à 8 = sédiments marins épicontinentaux (3 = Ctétacé inférieur, 4 = Crétacé supérieur, 5
= Eocène, 6 = Oligocène, 7 = Miocène, 8 = Pliocène) ; 9 = sédiments bathyaux et
abyssaux, dont le substratum, au-delà du talus continental, est probablement simique.
3.2.2. Les bassins péricratoniques anciens
Parmi ces bassins se trouvent, notamment, ceux dans lesquels se sont
déposés les sédiments formés au cours des cycles orogéniques responsables
de certaines chaînes de montagnes jeunes ou anciennes.
Deux exemples de ces bassins sont connus et à partir desquels se sont
édifiées les Alpes occidentales et les Andes.
(large domaine continental subsident) (un haut fond) (bordure de l'océan)

a) Dans les Alpes occidentales Evolution du bassin péricratonique à une chaine de montagne
Figure 44 : Coupe interprétative très schématique du domaine

des Alpes occidentales vers la fin du Crétacé (d’après Boulin, 1977).
1) craton hercynien et terrains triasiques sus-jacent ;

2) sédiments épicontinentaux du Jurassique et du Crétacé qui témoignent d’une profondeur de dépôt
variable d’un point à l’autre et d’une subsidence souvent très importante en zone dauphinoise, d’une
sédimentation de haut fond à fleur d’eau en zone briançonnaise ;
3) et 4) sédiments bathyaux et même peut être abyssaux déposés aux confins d’une aire émettrice de
matériel volcanique basique.
a) Dans les Alpes occidentales
a1) Les trois domaines sédimentaires du bassin péricratonique ancien .
 des sédiments détritiques et carbonatés d’âge Jurassique à Crétacé, épicontinentaux plus ou moins épais
et plus ou moins subsidents (zones dauphinoise, ultra-dauphinoise ; briançonnaise et subbriançonnaise).
 Des sédiments presque contemporains des précédents, essentiellement détritiques, occupant une position
interne. Leurs premiers termes admettent des intercalations de roches volcaniques basiques témoins
d’épanchements sous-marins à partir d’une croûte océanique. Le dépôt de ces sédiments interne s’est
achevé au Crétacé supérieur avec des témoins d’une série de type flysch (turbidites) témoins d’un dépôt
de pied de pente continentale (zone piemontaise).
 En position intermédiaire, apparaissent des secteurs qui témoignent d’une érosion localement
importante, d’une sédimentation réduite et d’une flexure génératrice de brèches synsédimentaires,
caractéristiques de la pente continentale séparant les domaines externes et internes. Il s’agit
essentiellement de la zone prépiemontaise.
Ces dépôts sont comparables à ceux qu’on observe actuellement au Cap Hatteras et sont les témoins de
l’existence d’un bassin péricratonique ancien.
a2) L’évolution ultérieure du bassin après la lithogénèse dominante
A la lithogénèse succède une période de mobilité s’exprimant notamment par de remarquables structures
tangentielles à regard fondamentalement externe. Il s’en est suivi une épirogénèse génératrice d’émersions
et de reliefs importants occasionnant l’accumulation de molasses en piemont.
PALÉOGÉOGRAPHIE
b) Les Andes
Bassin andin
inclus dans les
limites du
continent qu’il
bordait.
Figure 45 : Coupe très schématique du domaine des Andes centrales au Crétacé (in (Boulin, 1977)).
1) craton sud-américain constitué par la croûte continentale et les terrains pré-mésozoïques ;
2) croûte océanique ;
3) sédiments andins d’âge mésozoïque essentiellement continentaux et molassiques sans flysch ;
4) volcans à dominante andésitique.
Exemple de Paléogéographie du Bassin du Sénégal
Coupe schématique Est-Ouest à travers le bassin sénégalais (Spengler et al, 1966, modifié)
Exemples de Paléogéographie dans le Bassin Sénégalais
En fonction des âges on note des variations latérales de faciès
(accompagnées souvent de variations latérales d’épaisseurs)
Figure 1- Carte paléogéographique du Maastrichtien
Figure 2- Carte paléogéographique du Paléocène
Figure 4- Carte paléogéographique l’Eocène supérieur Figure 3- Carte paléogéographique de l’Eocène inférieur

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PALÉOGÉOGRAPHIE (les bassins sédimentaires et leur évolution)

La combinaison apport sédimentaire / subsidence définit l’avenir des bassins sédimentaires

Les facteurs de la subsidence :

Les facteurs de la subsidence

Les facteurs de la subsidence

Bassins extensifs et compressifs

 Molasses : dépôts détritiques continentaux Bassins extensifs : Marges passives

Bassins compressifs : Bassins flexuraux

Les cratons ou ossature des continents

La diversité des bassins sédimentaires est liée à :

Les deux types de bassins d'avant-pays : bassin périphérique ou bassin d'arrière-arc

D’un point de vue géométrique trois

La ligne doublée d’un pointillé représente l’isobathe 0 de

On appelle centre d’un bassin subcirculaire les

Figure 42 : Schéma illustrant la notion de

2.1. Stade de jeunesse.

2.3. Le stade de vieillesse.

3.1. Les bassins intracratoniques

3.2. Les bassins péricratoniques

L’exemple le plus connu est celui du Cap

Figure 43 : Un bassin péricratonique actuel : les confins du continent américain et de

(large domaine continental subsident) (un haut fond) (bordure de l'océan)

Figure 44 : Coupe interprétative très schématique du domaine

1) craton hercynien et terrains triasiques sus-jacent ;

Figure 1- Carte paléogéographique du Maastrichtien

Figure 2- Carte paléogéographique du Paléocène

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