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Chapitre 1

Résolution d’équations nonlinéaires par récurrence

MAT2784 A - Automne 2024

Table des matières

1 Théorème des valeurs intermédiaires 2

2 Récurrence de point fixe 3

3 Méthode de Newton et méthode de la sécante 7

3.1 Méthode de Newton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

3.2 La méthode de la sécante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11


1 THÉORÈME DES VALEURS INTERMÉDIAIRES 2

1 Théorème des valeurs intermédiaires

Soit f (x) une fonction à valeurs réelles d’une variable réelle x. Dans ce chapitre, nous
présentons des méthodes itératives pour résoudre des équations de la forme f (x) = 0.

Définition 1.1. Une racine de l’équation f (x) = 0, ou un zéro de f (x), est un nombre p
tel que f (p) = 0.

Il est toujours bon de connaı̂tre un intervalle sur lequel nous sommes certains qu’une racine
doit exister. Ainsi, nous avons besoin d’un corollaire du théorème suivant.

Théorème 1.1 (Théorème des valeurs intermédiaires). Soit a < b et f (x) une fonction
continue sur [a, b]. Si w est un nombre strictement entre f (a) et f (b), alors il existe un
nombre c tel que a < c < b et f (c) = w.

Ainsi, nous pouvons adapter le théorème ci-dessus pour vérifier l’existence d’une racine sur
un intervalle ouvert.

Corollaire 1.1. Soit a < b et f (x) une fonction continue sur [a, b]. Si f (a)f (b) < 0 (c’est-
à-dire que f (a) et f (b) sont de signes opposés), alors il existe une racine (ou un zéro) de
f (x) dans l’intervalle ouvert ]a, b[.

Visuellement,
2 RÉCURRENCE DE POINT FIXE 3

2 Récurrence de point fixe

Ici, nous trouvons la racine de f (x) en trouvant le point fixe d’une fonction associée g(x) -
plus précisément, si f (p) = 0 (c’est-à-dire que p est une racine de f (x)), alors g(x) est tel
que g(p) = p.

Une façon de trouver un tel g(x) serait de résoudre pour un x apparaissant dans l’équation
f (x) = 0. Par exemple, si f (x) = x3 − cos(x) − x + 15, alors dans l’équation

f (x) = 0
3
x − cos(x) − x + 15 = 0
x3 − cos(x) + 15 = x
g(x) = x

Nous choisirions g(x) = x3 − cos(x) + 15 puisque nous savons que g(x) = x dans cette
situation.

En fait, toute fonction de la forme g(x) = kf (x) + x satisfera la condition de point fixe.

Commencez par une estimation pour p, que nous appellerons x0 - l’entier le plus proche
est généralement bon (nous pouvons trouver cela en utilisant le corollaire au théorème des
valeurs intermédiaires). Ensuite, laissez x1 = g(x0 ), x2 = g(x1 ), x3 = g(x2 ), et ainsi de suite...
En général, nous avons que xn+1 = g(xn ).

Cette itération génère une séquence, {xn }∞


n=0 . Si cette séquence converge, elle doit converger
vers p, la racine que nous recherchons. À la limite où n devient grand, xn+1 et xn deviendront
indistinguables - mais xn+1 = g(xn ), c’est-à-dire que g(xn ) tend vers xn à mesure que n
devient plus grand, donc xn doit tendre vers p.

MAIS toutes les séquences ne convergent pas ! Nous devons nous assurer qu’elle convergera.
2 RÉCURRENCE DE POINT FIXE 4

Condition de convergence : Si |g ′ (x)| < 1 près de p, alors la séquence convergera.

Visuellement :
2 RÉCURRENCE DE POINT FIXE 5

Exemple 2.1. Considérons la fonction f (x) = x3 − x2 + 6x − 7.


(a) Vérifiez qu’elle a une racine dans [1, 2].
(b) Trouvez un g(x) qui satisfera la condition de point fixe et la condition de convergence.
(c) Trouvez la racine à 4 décimales près en commençant par x0 = 1.
2 RÉCURRENCE DE POINT FIXE 6
3 MÉTHODE DE NEWTON ET MÉTHODE DE LA SÉCANTE 7

3 Méthode de Newton et méthode de la sécante

3.1 Méthode de Newton

Soit xn une approximation d’une racine, p, de f (x) = 0. Tracez la tangente

y = f (xn ) + f ′ (xn )(x − xn )

à la courbe y = f (x) au point (xn , f (xn )). Ensuite, xn+1 est déterminé par le point d’inter-
section, (xn+1 , 0), de cette droite avec l’axe des x,

0 = f (xn ) + f ′ (xn )(xn+1 − xn ).

Si f ′ (xn ) ̸= 0, en résolvant cette équation pour xn+1 , nous obtenons la méthode de Newton

f (xn )
xn+1 = xn − .
f ′ (xn+1 )

Visuellement :
3 MÉTHODE DE NEWTON ET MÉTHODE DE LA SÉCANTE 8

Exemple 3.1. Trouvez le point d’intersection de y = ln x et y = 8−2x (à 4 décimales près).


3 MÉTHODE DE NEWTON ET MÉTHODE DE LA SÉCANTE 9
3 MÉTHODE DE NEWTON ET MÉTHODE DE LA SÉCANTE 10

En général, la méthode de Newton peut converger vers la racine désirée, vers une autre racine
ou vers un cycle attractif. La position de notre estimation initiale x0 par rapport à la racine
p, aux autres racines et aux extrema locaux peut affecter le résultat.

Visuellement :
3 MÉTHODE DE NEWTON ET MÉTHODE DE LA SÉCANTE 11

3.2 La méthode de la sécante

Soit xn−1 et xn deux approximations d’une racine, p, de f (x) = 0. Tracez la sécante à


la courbe y = f (x) à travers les points (xn−1 , f (xn−1 )) et (xn , f (xn )). L’équation de cette
sécante est
f (xn ) − f (xn−1 )
y = f (xn ) + (x − xn ).
xn − xn−1
Le xn+1 est déterminé par le point d’intersection (xn+1 , 0) de la sécante avec l’axe des x.

f (xn ) − f (xn−1 )
0 = f (xn ) + (x − xn ).
xn − xn−1
En résolvant pour xn+1 , nous obtenons la méthode de la sécante :

(xn − xn−1 )
xn+1 = xn − f (xn ).
(f (xn ) − f (xn−1 ))

Visuellement :

Remarque 3.1. Cette méthode converge vers une racine simple et peut ne pas converger vers
une racine multiple. Elle est généralement plus lente que la méthode de Newton. Cependant,
elle ne nécessite pas la dérivée de f (x).

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