Banque de Dépôt Du Trésor Public
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S.B. : Il faut noter qu’il y a un planning qui devrait permettre d’avoir les
premiers services de cette plateforme nationale de paiement numérique
au cours du début de l’année prochaine. Elle vise essentiellement les
paiements au profit de l’Administration publique. Si vous avez un impôt ou
un droit à payer à l’Etat, vous pouvez accéder à cette plateforme et le
faire, en utilisant par exemple les paiements mobiles, les cartes bancaires,
les virements bancaires, etc.
S.B. : La BDT permet à l’Etat de mieux maîtriser ses ressources. Ce qui lui
permet d’augmenter les possibilités de s’autofinancer et de se prendre en
charge. Si, l’Etat n’a pas une main mise sur ses ressources, il ne peut être
en mesure de faire face au mieux à ses engagements. En offrant des
services de qualité, cette banque permettra à toutes les structures
publiques de mutualiser leurs trésoreries et à l’Etat de mieux s’organiser
pour se prendre en charge et de faire face à ses dépenses de
développement.
S.B. : Le premier produit est le compte bancaire. Mais vous pouvez ne pas
disposer de compte bancaire à la BDT, mais bénéficier de certains produits
comme les cartes bancaires de paiement. Nous avons des cartes bancaires
prépayés Yennenga qui ne sont pas liés à des comptes et qui permettent
de faire des retraits, des achats dans les commerces. Mais cette carte
n’est pas ouverte au grand public.
Elle est réservée aux Administrations publiques. Nous avons d’abord voulu
viser les fonctionnaires, les travailleurs du public en mission, mais aussi
les étudiants pour le paiement des bourses. Il y a aussi les moyens de
paiement que nous envisageons mettre à la disposition de notre clientèle,
notamment les distributeurs automatiques de billets, afin d’offrir plus de
possibilités aux détenteurs de nos produits d’accéder aux services
bancaires. Pour les comptes, nous sommes en train de voir comment
mieux les organiser, pour que le public puisse tirer le maximum de
produits, c’est-à-dire qu’au-delà des dépôts classiques, qu’il y ait la
possibilité d’avoir des produits d’épargne étudiés, adaptés aux besoins des
populations.
S.B. : Cette question est régie par un décret de 2024, qui est une relecture
de celui de 1998 pour le conformer aux réalités du moment. Ce décret
dispose qu’il y a
Ce qui veut dire que pour le virement de leurs salaires, les fonctionnaires
sont obligés d’avoir leurs comptes à la BDT. Mais le texte donne 18 mois à
l’administration pour mettre en œuvre le virement des salaires des
fonctionnaires à la BDT. Pour ce qui est des déposants facultatifs, tout le
monde est concerné. Tout citoyen qui le désire et remplit les conditions
peut ouvrir un compte au Trésor. Il s’agit des particuliers, des entreprises,
des associations, des mutuelles, etc. Certains d’entre eux ont déjà ouvert
des comptes. C’est pour cela que nous nous organisons pour offrir des
services complets, car nous n’avons plus seulement à faire aux déposants
classiques mais aussi à d’autres types de clients.
C’est l’Etat qui veut gérer la ressource qu’il paie aux fonctionnaires
comme salaire et qui est une ressource publique. Et l’Etat, dans cette
réorganisation, veut mieux gérer ses ressources publiques. L’essentiel est
que le fonctionnaire ne perd rien en ayant son salaire domicilié au Trésor.
Avec la BDT, notre ambition est de faire en sorte que nos clients aient à
dépenser de moins en moins du cash, mais qu’ils utilisent plutôt les
paiements numériques pour leurs dépenses courantes. Et nous avons en
projet de lancer un mobile money qui viendra s’ajouter à ce qui existe sur
le marché comme Orange Money, Moov Money, Sank Money, Coris Money,
Wave, …
S : Avec toutes ces innovations, vous renforcez ceux qui estiment que
l’Etat vient faire de la concurrence au secteur privé…
S.B. : Non, loin de là. Nous sommes-là pour offrir des services alternatifs.
Nous ne demandons pas à quelqu’un de quitter là où il est pour venir chez
nous. Quand vous partez au marché, il y a par exemple plusieurs vendeurs
de tomates ; et chacun achète là où il veut.
S : Mais on vous dira que l’Etat a plus à être dans son rôle régalien de
régulation du marché que d’être un acteur direct dudit marché….
S.B. : L’Etat fait ce travail de régulation. Si l’Etat n’a pas les moyens pour
la mise en œuvre de ses politiques, cela peut poser problème. La mission
du Trésor public est de mieux gérer les ressources publiques. Si l’Etat se
rend compte qu’en mettant des services et produits innovants, alternatifs
à la disposition des citoyens, cela contribue à mieux gérer ses propres
ressources, naturellement il va s’y engager.
A travers la BDT, l’Etat veut offrir des services alternatifs, conformes aux
normes en matière bancaire, à l’ensemble des Burkinabé qui n’ont pas
accès facilement au service bancaire.
Avec la BDT, l’Etat veut réorganiser les dépôts publics pour mieux investir.
Cette réorganisation peut profiter également aux banques. Par exemple,
l’Etat a créé la Caisse des dépôts et d’investissements qui a pour mission
de mobiliser les ressources publiques de long terme pour mieux investir.
En mobilisant ces ressources, elle peut les placer dans les banques
privées.
S.B. : Comme je le disais plus haut, la fonction bancaire fait partie des
attributions classiques du Trésor public qui est de gérer les dépôts publics.
La Banque du Trésor a déjà été expérimentée plus tôt par la Côte d’Ivoire
qui est beaucoup en avance (2002), car elle a vite compris qu’il lui fallait
cette structure. Dans la sous-région, des pays comme le Sénégal, le Togo,
le Bénin, le Mali sont dans la même dynamique ; ils sont en train de
réaliser des études à l’effet de mettre en place leurs banques du Trésor.
Plus loin, nous avons le Maroc qui a une expérience que les gens qualifient
de « réussie », en matière de Banque des dépôts du Trésor. On peut citer
également l’Agence France Trésor chargée de gérer le compte unique du
Trésor et la dette publique française. Autrement dit, la BDT n’est pas une
trouvaille du Burkina Faso. Dans le plan stratégique 2021-2025 de la
DGTCP, la valorisation de la fonction ban