Banque de Dépôt Du Trésor Public

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Seydou Barro, directeur de la Banque des dépôts du Trésor : « Le texte


donne 18 mois pour virer les salaires des fonctionnaires à la BDT »

Par JK. Sidwaya -25 septembre 2024

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Le directeur de la BDT, Seydou Barro : « pour la mise en place d’une telle


structure stratégique, il faut de la volonté politique affichée, car cela
demande un changement de paradigme dans la façon de faire ».

La Banque des dépôts du trésor (BDT) a lancé officiellement ses activités,


vendredi 2 août dernier. Un mois après, Sidwaya s’est entretenu avec son
directeur, Seydou Barro, le 3 septembre 2024, à Ouagadougou. Dans cette
interview, M. Barro revient, entre autres, sur les missions et les objectifs
assignés à la BDT, son processus d’opérationnalisation, son offre de
produits et services bancaires, ses déposants obligatoires et facultatifs, le
délai pour le virement des salaires des fonctionnaires dans cette banque. Il
y rejette également en bloc les critiques soutenant que la banque vient
faire de la concurrence aux banques commerciales.

Sidwaya (S) : La BDT a lancé officiellement ses activités, vendredi 2 août


2024, en présence des plus hautes autorités du Burkina. Qu’est-ce qui a
motivé la création de cette banque ?

Seydou Barro (S.B.) : La BDT a été mis en place pour permettre


d’améliorer tout le service lié à la tenue des comptes de dépôts logés au
Trésor. La fonction bancaire est une mission classique de la direction
générale du trésor et de la comptabilité publique qu’elle exerce depuis fort
longtemps. Malheureusement, il nous est reproché beaucoup de griefs
quant à la qualité des services rendus au public.

Le premier objectif est d’améliorer la qualité des services que le Trésor


offre au public. Le deuxième objectif est qu’en plus des déposants
classiques, que sont les structures publiques, l’Etat veut véritablement
offrir des services alternatifs, conformes aux normes en matière bancaire,
à l’ensemble des Burkinabé qui n’ont pas accès facilement au service
bancaire surtout que le Trésor public est très déconcentré sur l’ensemble
du territoire national. La finalité est aussi de mieux exercer cette activité
de gestion des dépôts, en assurant la centralisation des fonds publics et
en améliorant ainsi la gestion de la trésorerie de l’Etat.

La BDT a donc pour principales missions de gérer les dépôts de la


clientèle, d’offrir des moyens de paiement innovants, d’assurer la
digitalisation des paiements de l’Etat. Aujourd’hui, il y a une panoplie
d’initiatives entreprises par les services publics pour gérer les paiements
des dépenses publiques à travers des plateformes numériques. Désormais,
il revient à la banque du Trésor de coordonner et de centraliser tout ce qui
est moyens de paiement électronique de l’Etat. A ce titre, il y a une
plateforme nationale de paiement numérique en cours d’élaboration.

S : Et quand cette plateforme va être opérationnelle ?

S.B. : Il faut noter qu’il y a un planning qui devrait permettre d’avoir les
premiers services de cette plateforme nationale de paiement numérique
au cours du début de l’année prochaine. Elle vise essentiellement les
paiements au profit de l’Administration publique. Si vous avez un impôt ou
un droit à payer à l’Etat, vous pouvez accéder à cette plateforme et le
faire, en utilisant par exemple les paiements mobiles, les cartes bancaires,
les virements bancaires, etc.

S : Cette banque est présentée comme un instrument de souveraineté


financière du Burkina. Pouvez-vous nous en dire plus ?

S.B. : La BDT permet à l’Etat de mieux maîtriser ses ressources. Ce qui lui
permet d’augmenter les possibilités de s’autofinancer et de se prendre en
charge. Si, l’Etat n’a pas une main mise sur ses ressources, il ne peut être
en mesure de faire face au mieux à ses engagements. En offrant des
services de qualité, cette banque permettra à toutes les structures
publiques de mutualiser leurs trésoreries et à l’Etat de mieux s’organiser
pour se prendre en charge et de faire face à ses dépenses de
développement.

Avec une offre de services alternatifs, la BDT va également permettre aux


populations d’avoir des services bancaires, indépendamment de toute
idée de concurrencer les banques privées, comme l’a dit le ministre en
charge des finances. Tout ceci mis ensemble, nous pouvons dire
qu’effectivement, cette banque permet de mieux assurer la souveraineté
de l’Etat sur certains pans de ses attributions, notamment en matière de
gestion des finances publiques.

S : Quels sont les produits et services bancaires qu’offre la BDT ?

S.B. : Le premier produit est le compte bancaire. Mais vous pouvez ne pas
disposer de compte bancaire à la BDT, mais bénéficier de certains produits
comme les cartes bancaires de paiement. Nous avons des cartes bancaires
prépayés Yennenga qui ne sont pas liés à des comptes et qui permettent
de faire des retraits, des achats dans les commerces. Mais cette carte
n’est pas ouverte au grand public.

Elle est réservée aux Administrations publiques. Nous avons d’abord voulu
viser les fonctionnaires, les travailleurs du public en mission, mais aussi
les étudiants pour le paiement des bourses. Il y a aussi les moyens de
paiement que nous envisageons mettre à la disposition de notre clientèle,
notamment les distributeurs automatiques de billets, afin d’offrir plus de
possibilités aux détenteurs de nos produits d’accéder aux services
bancaires. Pour les comptes, nous sommes en train de voir comment
mieux les organiser, pour que le public puisse tirer le maximum de
produits, c’est-à-dire qu’au-delà des dépôts classiques, qu’il y ait la
possibilité d’avoir des produits d’épargne étudiés, adaptés aux besoins des
populations.

Nous sommes en train de travailler à préciser ce dont le client peut


bénéficier à partir de son compte bancaire, en termes de taux d’intérêt
pour l’épargne, de possibilité de payer des bons de trésor. Nous sommes
donc en train de peaufiner les détails des différents produits qui pourraient
intéresser le public. Bref, la BDT va donc offrir des services monétiques, de
cartes bancaires, des guichets de distribution automatiques, des
plateformes de télébanking ou e-banking.

S : La BDT ne va pas faire de crédits…


S.B. : Pour le moment, cette banque ne peut pas faire du crédit pour
diverses raisons. Pour faire du crédit, il faut d’abord qu’il y ait des dépôts.
Faire du crédit demande que l’Etat disponibilise des ressources alors qu’il a
déjà déployé des ressources dans d’autres secteurs pour faire du crédit.
Nous avons les Fonds nationaux, des Fonds de financements

Au niveau de l’agriculture, de l’élevage, le Fonds burkinabè de


développement économique et social pour les secteurs plus structurés,
etc.

Même si après, la BDT veut faire du financement, il va falloir qu’elle


constitue des

Selon le directeur de la BDT, Seydou Barro : « l’Etat veille à ce que le


secteur bancaire privé se porte bien, car elles participent à créer des
emplois, de la richesse, etc. ».

Ressources assez suffisantes pour ne pas avoir à recourir au budget de


l’Etat pour le faire. Car, la Banque centrale ne va pas nous autoriser à
créer de l’argent pour faire du crédit. C’est cette prudence que l’Etat
observe pour que nous ne fassions pas du crédit. En plus, l’Etat est aussi
soucieux de l’équilibre des banques commerciales. Il ne voudrait pas se
lancer tous azimuts dans tout ce que les banques privées font. Le ministre
chargé des finances a aussi le souci d’assurer la stabilité du secteur
bancaire, c’est son rôle. Les actions doivent donc être suffisamment
mesurées pour ne pas fragiliser la viabilité du système bancaire national.

S : Qui sont les clients de la BDT ?

S.B. : Cette question est régie par un décret de 2024, qui est une relecture
de celui de 1998 pour le conformer aux réalités du moment. Ce décret
dispose qu’il y a

Deux types de déposants au Trésor : les déposants obligatoires et les


déposants facultatifs. Les déposants obligatoires concernent toutes les
structures publiques, les services administratifs de l’Etat, les
Etablissements publics de l’Etat, les projets et programmes.
Et dans une moindre mesure les Sociétés d’Etat, car elles bénéficient
d’une dérogation, et par conséquent, elles ne font pas partie du champ
obligatoire. Mais l’Etat peut leur exiger de déposer une partie de leurs
ressources à la Banque du trésor, puisqu’elles appartiennent à l’Etat. Et, il
appartient à l’Etat de mettre son argent là où il veut. Ce nouveau décret a
inclus les fonctionnaires dans le champ des déposants obligatoires pour ce
qui concerne leurs salaires et autres rémunérations.

Ce qui veut dire que pour le virement de leurs salaires, les fonctionnaires
sont obligés d’avoir leurs comptes à la BDT. Mais le texte donne 18 mois à
l’administration pour mettre en œuvre le virement des salaires des
fonctionnaires à la BDT. Pour ce qui est des déposants facultatifs, tout le
monde est concerné. Tout citoyen qui le désire et remplit les conditions
peut ouvrir un compte au Trésor. Il s’agit des particuliers, des entreprises,
des associations, des mutuelles, etc. Certains d’entre eux ont déjà ouvert
des comptes. C’est pour cela que nous nous organisons pour offrir des
services complets, car nous n’avons plus seulement à faire aux déposants
classiques mais aussi à d’autres types de clients.

S : Les fonctionnaires doivent disposer de comptes salaires à la BDT qui ne


donne pas de crédits. Certains ont des prêts en cours dans les banques
commerciales. Tout cela ne pose-t-il pas de problèmes pour ces derniers ?

S.B. : Les fonctionnaires n’ont pas à s’inquiéter. Le fonctionnaire qui veut


prendre un prêt dans une banque commerciale aura toujours la possibilité
de le faire. Maintenant comment le paiement va-t-il s’opérer ? Cette
question va être réglée entre la BDT et la banque concernée. Pour ce qui
concerne les crédits aux fonctionnaires, l’Etat n’a pas voulu retirer tout de
suite aux banques cette activité d’octroi de crédits, de commerce de
l’argent qui leur rapporte.

Jusque-là, pour prendre un prêt bancaire, la banque commerciale a besoin


que l’Etat lui garantisse que le salaire du fonctionnaire va lui être viré
régulièrement. L’Etat a toujours offert cette garantie aux banques. Je
rassure que l’Etat prendra des dispositions pour que les salaires des
agents publics qui ont toujours été payés par le Trésor public continue de
l’être, avec plus d’efficacité. Et tout ce que le fonctionnaire pouvait faire
avec son salaire, il aura toujours la possibilité de le faire.
S : Le fait d’avoir son compte salaire à la BDT et de prendre un prêt dans
une banque commerciale ne va-t-elle pas engendrer de charges
supplémentaires pour le fonctionnaire, surtout en termes de frais de
gestion ou de tenue de compte ?

S.B. : Il y a deux types de frais bancaires : les frais liés à la tenue du


compte et les frais liés au crédit. La banque commerciale qui ne tient plus
le compte salaire du fonctionnaire, ne devrait plus prendre des frais y
relatifs, en dehors des frais liés au crédit, à partir du moment où le salaire
est désormais logé au Trésor. La BDT va prélever des frais de tenue de
comptes, mais en veillant à ce qu’ils ne soient pas plus contraignants pour
le fonctionnaire. Et nous travaillons à définir les taux ou les montants y
relatifs.

S : Qu’est-ce qu’un fonctionnaire gagne en ayant son compte salaire à la


BDT que de l’avoir dans une banque commerciale ?

S.B. : Il faut d’abord clarifier un problème de sémantique. En fait, il ne


s’agit pas pour le fonctionnaire de virer son salaire à la BDT. Comme s’il le
virait d’une autre banque vers le Trésor. Non, c’est bien le contraire car de
tout temps c’est le Trésor qui paie le salaire du fonctionnaire et ensuite le
vire à la demande de ce dernier, dans sa banque. Les salaires vont du
Trésor aux banques et non l’inverse.

C’est le Trésor public qui a imposé à partir de 2020, la bancarisation


obligatoire des salaires qu’il paie, sans passer par un compte salaire au
Trésor, car la fonction bancaire n’avait pas encore été bien structurée. Le
Trésor est actuellement en pleine mutation pour mieux servir. Du reste,
comme toutes les banques, tout agent émargeant au budget d’une
banque dispose d’un compte salaire dans sa propre banque. Pour revenir à
votre question, je la poserais autrement : qu’est-ce que le fonctionnaire
perd en ayant son compte salaire à la BDT ? L’objectif n’est pas forcément
qu’il gagne quelque chose.

C’est l’Etat qui veut gérer la ressource qu’il paie aux fonctionnaires
comme salaire et qui est une ressource publique. Et l’Etat, dans cette
réorganisation, veut mieux gérer ses ressources publiques. L’essentiel est
que le fonctionnaire ne perd rien en ayant son salaire domicilié au Trésor.
Avec la BDT, notre ambition est de faire en sorte que nos clients aient à
dépenser de moins en moins du cash, mais qu’ils utilisent plutôt les
paiements numériques pour leurs dépenses courantes. Et nous avons en
projet de lancer un mobile money qui viendra s’ajouter à ce qui existe sur
le marché comme Orange Money, Moov Money, Sank Money, Coris Money,
Wave, …

S : Avec toutes ces innovations, vous renforcez ceux qui estiment que
l’Etat vient faire de la concurrence au secteur privé…

S.B. : Non, loin de là. Nous sommes-là pour offrir des services alternatifs.
Nous ne demandons pas à quelqu’un de quitter là où il est pour venir chez
nous. Quand vous partez au marché, il y a par exemple plusieurs vendeurs
de tomates ; et chacun achète là où il veut.

S : Mais on vous dira que l’Etat a plus à être dans son rôle régalien de
régulation du marché que d’être un acteur direct dudit marché….

S.B. : L’Etat fait ce travail de régulation. Si l’Etat n’a pas les moyens pour
la mise en œuvre de ses politiques, cela peut poser problème. La mission
du Trésor public est de mieux gérer les ressources publiques. Si l’Etat se
rend compte qu’en mettant des services et produits innovants, alternatifs
à la disposition des citoyens, cela contribue à mieux gérer ses propres
ressources, naturellement il va s’y engager.

Dans ce monde en pleine mutation sur les outils et moyens de transaction


financière, pourquoi certaines personnes doivent penser que notre Trésor
public doit continuer à travailler avec des moyens archaïques. La marche
du monde nous impose de nous adapter. La BDT n’est donc pas là pour
faire de la concurrence au secteur bancaire privé. Car la fonction bancaire
qui est assignée au Trésor public n’est pas nouveau.

Et là on pourrait y faire de la concurrence, c’est en réalité des domaines


qui relevaient de la compétence de l’Etat. Par exemple, les structures
publiques sont obligées de déposer leur argent au Trésor, mais par
insuffisance dans les dispositifs de suivi existants, beaucoup d’entre elles
ont leurs ressources déposées dans des banques privées. Si aujourd’hui
l’Etat dit qu’il a besoin de ses ressources pour mieux les gérer et qu’il s’est
mieux organisé pour cela, je ne vois pas pourquoi une banque
commerciale va dire que l’Etat lui fait de la concurrence !

A travers la BDT, l’Etat veut offrir des services alternatifs, conformes aux
normes en matière bancaire, à l’ensemble des Burkinabé qui n’ont pas
accès facilement au service bancaire.

Il faudrait que ces banques se concentrent sur leur cœur de métier et


laisser à l’Etat la gestion de ses ressources publiques. Je vois mal la BDT
en train de faire la publicité du genre : « venez ouvrir vos comptes au
Trésor, c’est la meilleure banque ! ». Elle ne fera pas cela ! Son objectif est
d’offrir des services alternatifs modernes aux Administrations publiques et
aux usagers du service publics où qu’ils se trouvent. En tous les cas, l’Etat
est le dernier garant. Qu’il s’agisse des banques ou des établissements de
crédits, quand ils sont en difficultés, c’est l’Etat qui vient à la rescousse. La
Banque des dépôts du Trésor n’est pas une exclusivité burkinabè. Elle
existe déjà dans beaucoup de pays ou est en voie de l’être.

S : Il se dit que la BDT va contribuer à renforcer le système bancaire


national….

S.B. : L’Etat, en décidant de prendre le contrôle de la gestion des


ressources publiques, cela va amener les banques privées à se concentrer
sur leur cœur de métier qui est la mobilisation de la clientèle privée,
l’épargne privé, etc. Sans vouloir critiquer les banques privées, certaines
d’entre elles sont frileuses quant aux opérations de crédits. Alors que c’est
le crédit qui attire la clientèle.

Avec la BDT, l’Etat veut réorganiser les dépôts publics pour mieux investir.
Cette réorganisation peut profiter également aux banques. Par exemple,
l’Etat a créé la Caisse des dépôts et d’investissements qui a pour mission
de mobiliser les ressources publiques de long terme pour mieux investir.
En mobilisant ces ressources, elle peut les placer dans les banques
privées.

S : Certains soutiennent que la création de la BDT va créer une crise de


trésorerie au niveau de certaines banques commerciales qui n’auront plus
assez de liquidités pour financer l’économie nationale, notamment les
besoins des particuliers et des entreprises.

S.B. : On ne peut faire ce reproche à l’Etat, tout simplement parce que


l’Etat a décidé de mieux gérer ses ressources. Comment le financement de
l’économie par les banques privées va-t-il se baser exclusivement sur les
ressources publiques ? Si c’est le cas, cela veut dire que les banques ne
faisaient aucun effort pour mobiliser d’autres types de ressources ! Le
financement de l’économie à partir des fonds publics se fait à travers les
interventions de l’Etat : soit par injection directe de crédits ou soit par les
marchés publics. Si l’Etat, avec ses ressources, réalise des
investissements, l’argent va chez des entreprises et des particuliers qui
vont aller renflouer leurs comptes dans les banques privées.

Aujourd’hui, les banques utilisent les ressources de l’Etat à leur


disposition, sous forme de DAT, c’est-à-dire de Dépôts à terme, ou d’autres
dépôts courants stables pour les refiler à l’Etat sous forme de crédits à
travers les émissions sur les marchés financiers, à taux parfois très
prohibitifs. Une fois de plus, si l’Etat a suffisamment de ressources, il peut
réaliser beaucoup d’interventions, d’investissements qui profiteront au
privé. Si par faute de moyens, l’Etat est en défaut de paiement, les
banques privées auront des difficultés, car les entreprises avec lesquelles
elles ont pris des engagements ne seront pas payées. Les banques ont
donc intérêt à ce que l’Etat ait suffisamment de ressources.

En tout état de cause, l’Etat veille à ce que le secteur bancaire privé se


porte bien, car elles participent à créer des emplois, de la richesse, etc.
Mais si une banque commerciale ne se concentre pas sur son cœur de
métier et compte essentiellement sur les ressources publiques, cela pose
également problème. Il y a des économies où l’Etat n’a généralement pas
de comptes dans les banques commerciales mais seulement à la banque
centrale.

S : Pouvez-vous revenir sur le retour d’expériences de la BDT dans les pays


africains où elle a déjà été implémentée ?

S.B. : Comme je le disais plus haut, la fonction bancaire fait partie des
attributions classiques du Trésor public qui est de gérer les dépôts publics.
La Banque du Trésor a déjà été expérimentée plus tôt par la Côte d’Ivoire
qui est beaucoup en avance (2002), car elle a vite compris qu’il lui fallait
cette structure. Dans la sous-région, des pays comme le Sénégal, le Togo,
le Bénin, le Mali sont dans la même dynamique ; ils sont en train de
réaliser des études à l’effet de mettre en place leurs banques du Trésor.

Plus loin, nous avons le Maroc qui a une expérience que les gens qualifient
de « réussie », en matière de Banque des dépôts du Trésor. On peut citer
également l’Agence France Trésor chargée de gérer le compte unique du
Trésor et la dette publique française. Autrement dit, la BDT n’est pas une
trouvaille du Burkina Faso. Dans le plan stratégique 2021-2025 de la
DGTCP, la valorisation de la fonction ban

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