Livre Agregation Licence Mathematiques 2006111600
Livre Agregation Licence Mathematiques 2006111600
Livre Agregation Licence Mathematiques 2006111600
3
Chapitre 1
L’alphabet grec
α β γ δ ε ζ
A B Γ ∆ E Z
alpha bêta gamma delta epsilon dzeta
η θ ι κ λ µ
H Θ I K Λ M
êta têta iota kappa lambda mu
ν ξ o π ρ σ
N Ξ O Π P Σ
nu xi omicron pi rhô sigma
τ υ ϕ χ ψ ω
T Υ Φ X Ψ Ω
tau upsilon phi chi psi omega
5
L’alphabet grec 7
Chapitre 2
Notions fondamentales sur les ensembles
2.1 Divers
Ecrire la définition d’une famille (voir Monier) et corriger tous les énoncés où ensemble est
employé à la place de famille.
x ∈ A ∪ B ⇔ x appartient à A ou B c’est un ou inclusif.
x ∈ A∆B ⇔ x appartient à A ou B exclusivement c’est un ou exclusif.
Comment se ramène-t-on d’un calcul sur P(E) avec ∆; ∪ ; ∩ ; − à un calcul algébrique, à lire
pour savoir où il faut l’intégrer (évidement pour faciliter les opérations sur ∆; ∪ ; ∩ ; − ).
Sur P(E), on peut définir une structure d’anneau au sens algébrique (voir livre J. Genet
page 12). On définit 2 lois + : (A, B) A + B = A∆B ; × : (A, B) A × B = A ∩ B.
A retenir :
A∆B = A + B
A∩B =A×B
A−B =A+A×B
A ∪ B = (A + B) + A × B
A×A=A
A+A=∅
Trouver toutes les relations entre CE , ∪ , ∩ , − , ∆.
2.2 Recouvrement
E Ua
Ub
Ua
Ub
Uf
A Uc Uf E
Uc Ue
Ud Ud
Ue
Remarque 2.3.
1. Un recouvrement (Ui)i∈I de E vérifie : E = (Ui)i∈I .
S
i∈I
8
2.4 Quelques notations usuelles 9
Justification : 1 seule image mais plusieurs antécédents. Dans quelles conditions y-a-t-il égalité :
f injective ou f bijective je pense que c’est f injective car dans ce cas f : A f (A) est une bijec-
tion !
2.5 Dénombrement
2.5.1
Rajouter le chapitre sur le dénombrement du cours de calcul intégral de M. Goldman (licence de
mathématiques)
Soient E , f avec F ⊂ E alors CFM = (CEM ) ∩ F .
si E = E1 × E2 et F = F1 × F2 alors E ∩ F = (E1 ∩ F1) × (E2 ∩ F2)
Proposition 2.11.
1. Soit E , F deux ensembles finis, alors :
Card(E ∪ F ) = Card(E) + Card(F ) − Card(E ∩ F ).
2. Soient E1, , En des ensembles finis, n ∈ N∗ , alors :
a) (Formule du crible ou de Poincaré ou principe d’exclusion-inclusion)
Sn Pn
Card − k−1
Card .
P T
i=1 E i = k=1 ( 1) I ∈Pk i∈I Ei
Proposition 2.13.
1. Soit E , F deux ensembles finis, alors :
Card(E × F ) = Card(E) × Card(F )
2. Soient E ; E1, , En des ensembles finis, n ∈ N∗ , alors :
Qn Qn
a) Card i=1 Ei = i=1 Card(Ei).
Rajouter : inf,sup,max,min
Chapitre 3
Topologie générale
Définition 3.2. Les éléments d’une topologie O sont appelés ensembles O-ouverts ou ouverts.
Définition 3.3. Soit E un ensemble et O une topologie sur E. On appelle espace topologique
le couple (E , O).
Exemple 3.4.
1. Toute espace métrique E est un espace topologique : Considérons O l’ensemble des pear-
ties V de E
∗. qui sont vides : V = ∅
∗. ou telles que pour tout point x, il existe une boule ouverte de centre x et contenue
dans une boule ouverte de centre x et de rayon r > 0 elle même contenue dans
cette partie V : ∀x ∈ V ; ∃r > 0; B(x; r) ⊂ V
alors O est une topologie sur E.
2. Soit E un ensemble. La famille O = {∅, E } est une topologie sur E, appelée topologie
grossière. C’est la topologie qui contient le moins d’ouverts. (E , O) est appelé espace
topologique grossier.
3. Soit E un ensemble. La famille O = P(E) est une topologie sur E, appelée topologie dis-
crète. C’est la topologie qui contient le plus d’ouverts. (E , O) est appelé espace topolo-
gique discret.
12
3.1 Espaces topologiques 13
Démonstration.
a) Passage au complémentaire.
b) i∈I Ai . Fi fermé, posons Ai = Fi alors Ai ouvert donc
T T S S
i∈IFi = i∈I Ai = i∈I Ai
ouvert et i∈I Ai fermé.
S
Sn Sn Tn
c) i=1 Ai . i=1 Ai est un ouvert donc i=1 Ai est un fermé.
T T
i=1 Fi = i=1 Ai =
3.1.8.5 Propriétés
11. L’intérieur, l’extérieur et la frontière d’une partie A d’un espace topologique forme une
partition de A.
16 Topologie générale
Remarque 3.34. (Pour retenir les propositions 9 et 10, il faut raisonner en terme de plus
grand et de plus petit ouvert et fermé et qu’il y a égalité pour les intersections finies d’ouverts et
pour les réunions finies de fermés.) Je ne crois pas, il faut plutôt retenir la démonstration ? ,
relire la démonstration page 36 livre Topologie Gilles Christol pour prendre une décision.
Démonstration.
1. pas de démonstration disponible.
2.
3.
◦ ◦
a) si x ∈ A , ∃O ∈ O; O ⊂ A, x ∈ O d’où p ∈ A ⇒ A ⊂ A.
b) si p ∈ A; ∀O ∈ O; p ∈ O ⇒ p ∈ O ∩ A d’où le résultat p est un point adhérent de A
p ∈ Ā .
4. si A = Ā alors A est un fermé, si A est fermé alors Ā ∈ A, car A est le plus petit or A ⊂
Ā donc A = Ā
5. Démonstration page 7 du cours de Ben Abdallah TCD.
6.
7.
8.
9. page 36 livre Topologie Gilles Christol (3).
10. page 36 livre Topologie Gilles Christol (4).
11.
Figure 3.1. C est dense dans B, mais A n’est pas dense dans B.
Remarque 3.37. Dans le cas ou B=E, on dit que A est partout dense dans E. D’où la défin-
tion avec E ⊂ Ā ⇔ E = Ā
3.2 Construction d’une topologie sur un ensemble. 17
Définition 3.38. Soit (E , O) un espace topologique et A une partie de E. On dit que A est
partout dense dans E si et seulement si elle vérifie l’une des propriétés suivantes :
• Elle est dense par rapport à E : tout voisinage de tout point de E rencontre A.
• Autrement dit Ā = E.
Définition 3.42. Soit (E , O) un espace topologique. On dit que E est un espace séparé au
sens d’Hausdorff si et seulement si :
• ∀(x, y) ∈ E 2, x y, ∃ un voisinage Vx de x et un voisinage V y de y tels que Vx ∩ V y = ∅.
C’est l’axiome [T2] de séparation appelé également axiome de séparation de Hausdorff.
• Autrement dit : 2 points distincts quelconques de E admettent des voisinages distincts.
Proposition 3.44. Dans un espace topologique E séparé tout singleton (i.e. tout ensemble
réduit à 1 point) est un fermé de E.
Exemple 3.45. Dans un espace métrique E tout singleton (i.e. tout ensemble réduit à un
point) est un fermé de E.
ii. et possède un plus petit élément qui est l’intersection des éléments de T (A).
Remarque 3.48. La description des éléments de la topologie engendrée à partir des éléments
de A est peu commode. C’est pour cette raison que l’on va définir l’a notion de base de topo-
logie.
Exemple 3.50. C’est le cas de l’ensemble des boules ouvertes d’un espace métrique.
Remarque 3.51. Si B est une base de topologie, la topologie engendrée par B a une descrip-
tion particulièrement simple et utile.
Remarque 3.53.
Exemple 3.55. Voir analyse pour la licence J.P. Marco Masson p. 8-9
Théorème 3.57.
Théorème 3.58.
Proposition 3.59.
Note 3.65. Autrement dit, pour toute intersection de 2 éléments d’un filtre, on peut trouver un
troisième élément contenu dans l’intersection. Un filtre ne contient pas l’ensemble vide.
Proposition 3.66. Tout filtre sur X est une base de filtre sur X (la réciproque n’est pas vraie).
Démonstration.
Démonstration.
Remarque 3.70.
1. C’est évident, mais il faut faire attention : une application (ou en particulier une suite)
converge dans un ensemble donné si et seulement si la limite l appartient à cet ensemble.
2. Si on connait un système fondamental (Vi) de voisinage de l dans E, il suffit de vérifier
cette condition pour les Vi (puisque tout voisinage de l contient un Vi).
2. Avec les conditions précédentes, si E est un espace métrique, on obtient la définition clas-
sique de la convergence d’une suite de point d’un espace métrique :
Dans un espace métrique, on peut définir un autre type de converge «plus fort»: la
convergence uniforme. On a rajouté «simplement» dans la définition pour différencier ces
deux notions. On peut remplacer d(an , l) < ε par an ∈ B(l, ε)
3.3 Convergence, limite et continuité 21
3. Si X et E sont deux espaces topologiques. Si B est la base de filtre définie dans l’exemple
(1). On obtient la définition classique de la convergence d’une fonction sur un espace
topologique et à valeur dans un espace topologique :
4. Rajouter le définition de la limite vers l quand x tend vers x0 selon A : Dico Puf page 441
ou CTE page 72 2003/2004.
5. Dans ce dernier cas, si X et E sont des parties de R et si B est la base de filtre définie
dans l’exemple (3). on obtient la définition de la limite d’une fonction réelle d’une
variable réelle en un point :
La présence du mot simplement est due au fait que R est un espace métrique.
6. En prenant toujours X et E parties de R, mais en utilisant comme bases celles données
dans l’exemple (4), on obtient les définitions de : lim x→x0 f (x);lim x→x0 f (x);
x>0 x>0
lim x→x0 f (x); lim x→x0 f (x); lim x→x0 f (x); lim x→+∞ f (x);lim x→−∞ f (x)
x60 x<0 x 0
7. ?
8. ?
Note 3.77. Les suites joueront un rôle capital dans les espaces métriques, car elles serviront à
établir de nombreuses propriétés topologiques.
Exemple 3.78.
− Un point d’un espace métrique est un point adhérent de A si et seulement s’il est limite
d’une suite de points de A.
− A est fermé si et seulement si toute suite convergente de point de A et convergente dans
E a sa limite dans A.
Avertissement 3.81. L’unicité est assurée parceque E est séparé. Dans le cas contraire f peut
avoir plusieurs limites suivant B. Exemple : Si E est muni de la topologie grossière , tout point
de E est limite de toute suite (xn) de E.
3.3.3 Continuité
Note 3.84. Les fonctions continues jouent un rôle important car elles conservent certaines pro-
priétés : la compacité, la connexité, qu’en est-il de la densité ? l’image d’une partie dense est-t-
elle dense ?
3.3.3.1 En un point
Remarque 3.87.
1. f est continue en x0 ⇔ Pour tout voisinage V de f (x0) dans E, f −1(V ) est voisinage de
x0 dans X.
Exemple 3.88.
1. Continuité d’une fonction à valeur dans des espace métriques :
Exemple 3.94.
Démonstration.
1. Cours M. Ben Abdallah page 11 TCD.
2. Cours M. Ben Abdallah page 11 TCD.
3. La topologie de l’espace discret E est par définition P(E) donc toute image réciproque
d’ouverts de F est un ouvert de E.
Note 3.95. Cette propriété est placé ici car cette C.S. nécessite la continuité d’une des applica-
tions.
Remarque 3.99.
1. Dans un espace métrique, il y a équivalence entre continuité de f en un point et conver-
gence de f (xn) (voir chapitre sur les espaces métriques page 31).
2. Contre exemple, dans lequel la condition de continuité n’est pas satisfaite :
1
xn = n , f :
x x, x 0
1
, f n’est pas continue en 0, limn→+∞ xn = 0
0 2
mais f (0) = 2 et limn→+∞ f (xn) = + ∞.
Note 3.101. Attention ! la continuité ne garantit pas que l’image d’un ouvert soit encore un
ouvert, seul l’image réciproque d’un ouvert est encore un ouvert (voir propriété précédente). Si
c’était le cas cette définition n’aurait pas de sens.
Définition 3.103. Cette fonction est appelée prolongement par continuité de f en x0.
3.5.1 Egalité
Théorème 3.105. Soient E et F 2 espaces topologiques et f , g: E → F deux applications conti-
nues sur T.
1. A = {x ∈ E; f (x) = g(x)} i.e. [f = g] est un fermé dans E.
2. S’il existe une partie S de E partout dense telle que f (a) = g(a), ∀a ∈ S alors f=g sur E
autrement dit f (u) = g(u), ∀u ∈ E
Remarque 3.106. La deuxième partie n’a aucun sens. Quel est le rôle joué par S ?
3.5.2 Inégalité
Théorème 3.107. Soient E un espace topologique et f , g: E → R deux applications réelles con-
tinues sur E alors
1. A = {x ∈ E; f (x) 6 g(x)} i.e. [f 6 g] est un fermé dans E.
2. S’il existe une partie S de E partout dense telle que f (a) 6 g(a), ∀a ∈ S alors f 6 g sur E
autrement dit f (u) 6 g(u), ∀u ∈ E.
3.6 Homéomorphisme
Définition 3.108. Soit X, Y 2 espaces topologiques et f : X → Y une bijection.
On dit que f est un homéomorphisme ou une application bicontinue de X, Y si et seule-
ment si f et f −1 (son application réciproque) sont continues.
Remarque 3.110. L’homéomorphisme est la notion naturelle d’isomorphisme pour les espaces
topologiques.
Remarque 3.112.
1. L’inverse d’un homéomorphisme est un homéomorphisme,
2. La composée f ◦ g de 2 homéomorphisme est un homéomorphisme,
26 Topologie générale
3. L’ensemble des homéomorphisme d’un espace topologique sur lui-même est un groupe
pour la loi ◦ ; appelé groupe des homéomorphismes.
4. La relation «est isomorphe à» est une relation d’équivalence entre espaces topologiques.
5. Si X et Y sont homéomorphes, la structure des parties ouvertes est la même dans X et
Y.
6. Comme toutes les propriétés topologiques sont définies à partir des ensembles ouverts de
X et Y , X et Y auront les mêmes propriétés topologiques. En d’autres termes X et Y
sont presques le «même» espace topologique.
7. Un des buts de la topologie consiste à classer les espaces topologiques à homéomorphisme
près.
Exemple 3.113.
1. Tous les intervalles ouverts non vides de R sont homéomorphes.
2. Dans un espace normé toutes les boules ouvertes sont homéomorphes.
3. Soit a ∈ Rn et λ ∈ R∗
8. f : R → R est un homéomorphisme.
t
t3
Définition 3.114. Soit X un ensemble muni d’une base de filtre B, E un espace topologique, f :
X → E une application, l un point de E.
On dit que l est une valeur d’adhérence de f suivant B si et seulement si pour tout voisinage
V de l dans E et tout élément B ∈ B;f (B) ∩ V ∅.
Théorème 3.116. Soient X un ensemble muni d’une base de filtre B, E un espace topologique
séparé, f : X → E une application.
Si f tend vers l suivant B, l est l’unique valeur d’adhérence de f suivant B.
Théorème 3.118. Soient X un ensemble muni d’une base de filtre B, E un espace topologique,
f : X → E une application.
L’ensemble des valeurs d’adhérence de f suivant B est l’intersection des f (B) quand B par-
court B.
Exemple 3.119. Pour un espace topologique l’ensemble des valeurs d’adhérence d’une suite
(xn) est A = n∈N An où An={xi ∈ α; i 6 n} α = {xn; n ∈ N}.
T
Définition 3.120. Soit (E , O) un espace topologique, (xn)n∈N une suite d’éléments de E et (a)
un point de E. On dit que (a) est valeur d’adhérence de (xn)n∈N dans E, si et seulement si ∀
voisinage V de a dans E et ∀ n ∈ N, ∃i ∈ N, i > n, xi ∈ V.
Théorème 3.121. Soit (E , O) un espace topologique, (x ϕ(n))n∈N une suite extraite de E et (a)
un point de E :
Si (x ϕ(n))n∈N converge vers (a) ⇒ (a) est valeur d’adhérence de (xn)n∈N .
Théorème 3.125. Soit (X , T ) un espace topologique, A une partie non vide de X, alors TA =
{O ∩ A; O ∈ T } i.e. la trace sur A des ouverts de X est une topologie sur A.
Définition 3.126. Soit (X , T ) un espace topologique, A une partie non vide de X, on appelle
topologie induite sur A par T la famille de toutes les intersections de A avec les ouverts de X,
i.e. la trace sur A des ouverts de X.
Exemple 3.127.
1. Soit l’ensemble X = {a, b, c, d, e}. la topologie T = {∅; X; {a}; {c, d}; {a, c, d}; {b, c, d, e}}
sur . Soit A = {a, d, e} une partie de X.
∅ ∩ A = ∅; X ∩ A = A; {a} ∩ A = {a}; {c, d} ∩ A = {d}; {a, c, d} ∩ A = {a, d}; {b, c, d,
e} ∩ A = {d, e}. La topologie induite par T sur A est TA = {∅; A; {a}; {d}; {a, d}; {d,
e}}.
2. Si E est un espace métrique et A une partie de E, A est aussi un espace métrique (une
boule de A est une boule de E ∩ A) et la topologie définie par cette métrique est la topo-
logie induite. Les boules ouvertes de A, sont les traces sur A des boules ouvertes de E.
3.9.1.2 Définition
Définition 3.129. Soit (X , T ) un espace topologique, A une partie non vide de X et TA est la
topologie induite par T sur A, l’espace topologique (A, TA) est appelé sous-espace topologique
A de (X , T ).
Remarque 3.130. Sauf précision contraire, une partie d’un espace topologique sera toujours
supposée munie de la topologie induite par celle de cet espace.
sur E ′′.
Alors T ′′ est aussi la topologie induite par T sur E ′′.
Théorème 3.134. Tout sous-espace topologique, d’un espace topologique séparé est séparé.
Théorème 3.135. Soient X un ensemble muni d’une base de filtre B, E un espace topologique,
E ′ un sous-espace de E, l ∈ E ′ , f : X → E ′.
« f tend vers l suivant B sur E’ » ⇔ « f tend vers l suivant B sur E ».
Note 3.137. Que se passe-t-il pour la continuité, si l’on restreint l’espace de départ d’une fonc-
tion ?
Exemple 3.139. Soit f = 1R\Q , f |Q est continue sur Q, mais f n’est continue en aucun point
de R\Q.
Note 3.140. Que se passe-t-il pour la continuité, si l’on restreint l’espace d’arrivée d’une fonc-
tion ?
Définition 3.144. La topologie engendrée par S est appelée topologie produit est une topo-
logie de E.
Exemple 3.145. Pour les espaces métriques est-ce que la topologigie produit est définie par
une distance définie sur l’espace produit (autrement dit est-ce que l’espace topologique engendré
par les topologies produit est un espace métrique ; i.e. est-il métrisable et inversement. Quelle
sont les distances qui engendrent la topologie produit ?
Soit (E1, δ1), , (En , δn) n espaces métriques, la topologie définie par les distances équiva-
lentes d1, d2, d∞ décrites ci-dessous est identique à la topologie produit :
qP
d1(x, y) = ni=1 δi(xi , yi) , d2(x, y) = n
i=1 (δi(xi , yi)) et d∞(x, y) = sup06i61 δi(xi , yi).
2
P
Définition 3.146. E muni de sa topologie produit est appelé espace topologique produit.
Proposition 3.147. Soit x ∈ E; x = (xi)i∈I où xi ∈ Ei , ∀i ∈ I.
Les ensembles de la forme i∈I Vi ( où Vi est un voisinage de xi dans Ei et où Vi = Ei pour
Q
presque tout i ) constituent un système fondamental de voisinage de x dans E.
Proposition 3.149. Un espace topologique produite est séparé ⇔ chacun de ses facteurs est
séparé.
Proposition 3.150. Soit (Ei)i=1; ;n une famille d’espace topologique, E l’espace topologique
X →
produit E1 × × En et X un ensemble muni d’une base de filtre B, f :
E
x
(fi(x))i∈I
où fi:
X → Ei, l ∈ E avec l = (li)i∈I.
f tend vers l suivant B ⇔ ∀i ∈ I , fi tend vers li suivant B.
T → E
Proposition 3.152. Soient T un espace topologique f :
x (fi(x))i∈I
où fi: X → Ei, l ∈ E
avec l = (li)i∈I.
f est continue ⇔ chaque fi est continue.
Proposition 3.153. SiQI est une réunion de parties disjointes IλQ(où λ parcourt un ensemble
Λ) l’espace topologique , s’identifie à l’espace topologique . («associa-
Q
i∈I Ei λ∈Λ i∈I E i
tivité des produits topologiques»).
Proposition 3.160. L’ensemble S des ouverts élémentaires est une base de topologie sur E.
Définition 3.161. La topologie engendrée par S est appelée topologie produit est une topo-
logie de E.
...
3.10.1 Définitions
3.10.1.1 Axiome de Borel-Lebesgue
Proposition 3.167. Soit (E , O) un espace topologique. Les propositions suivantes sont équiva-
lentes : (propositions équivalentes à l’axiome de Borel-Lebesgue)
1. E vérifie l’axiome de Borel-Lebesgue.
2. Pour toute famille de fermés de E, si l’intersection de tous ses éléments est vide, alors on
peut extraire une sous-famille finie
d’intersection vide.
autrement dit ⇒ ∃i1, , in ∈ I; nk=1 Uik = ∅ .
T T
U
i∈I i = ∅
3. Pour toute famille de fermés de E, si toute intersection finie d’éléments de cette famille
est non vide, alors l’intersection de tous les éléments de cette famille
est non vide.
autrement dit ∀i1, , in ∈ I; k=1 Uik ∅ ⇒
Tn
. (Dual ?? de la pro-
T
i∈I U i ∅
priété de Borel Lebesgue ?????)
3.10 Espaces topologiques Compacts 33
Remarque 3.170. « ... il faut évidement penser que les éléments du recouvrement ouvert con-
sidéré peuvent être choisis arbitrairement petits ... . (Comme pour les fonctions continues) ... la
compacité traduit alors la possibilité de découper l’ensemble de départ en un nombre fini
d’ouverts sur lesquels la fonction varie arbitrairement peu ... . ... la propriété de séparation ...
permet d’écarter les espaces sans intéret pratique (espaces grossiers par exemple ...) et surtout
d’assurer un bon comportement des fermées dans un espace compact. » J.P. Marco p.74 (Ana-
lyse pour la licence - Masson)
Définition 3.171. On dit qu’une partie A d’un espace topologique séparé E est compacte, si
et seulement si le sous-espace topologique A est compact.
Remarque 3.172.
1. Autrement dit pour tout recouvrement de A par des ouverts de A, on peut extraire un
sous-recouvrement fini de A.
2. Pour montrer qu’une partie de E est compacte dans E, on peut revenir à la définition de
la compacité et utiliser les ouverts où les fermés de A. Or, on connait mieux les ouverts
de E d’où la propriété suivante :
4. Dans le cas d’espace métrique, pour montrer qu’un espace n’est pas compact, il suffit de
montrer que ça ne marche pas pour un recouvrement donné : exemple avec Rn et les
boules B(O, r), r ∈ R. Rn, n’est pas compact.
5. Soit (E , d) un espace métrique, E est compact s’il est fini.
Remarque 3.176. Avec une condition plus forte sur E, on peut montrer l’équivalence (prop.
suivante).
Remarque 3.178. La réciproque a déjà été obtenue avec une condition moins forte dans la
proposition précédente.
3.10.2.3 Exemples
1. Dans un espace métrique tout compact est fermé et borné. La réciproque est vraie si et
seulement si les boules fermées de E sont compacts.
2. Soit a, b ∈ R; a 6 b, l’intervalle fermé [a; b] est compact.
3. Les sous-espaces compacts de R sont les parties fermées et bornées de R.
4. R n’est pas compacte car non borné.
5. Dans R, «A relativement compact» ⇔ «A bornée».
Démonstration.
1.
2.
3.
4.
5. Dans R, «A bornée» ⇔ «∃a > 0, tel que A ⊂ [ − a; a]» ⇔ «∃a > 0, tel Ā ⊂ [ − a; a]».
Proposition 3.181. Soit E un espace compact, toute suite dans E admet au moins une valeur
d’adhérence.
Démonstration. Voir cours de licence p.20, Topologie Ellipse p. 69, Topologie générale p.52-
53.
Proposition 3.182. Soit E un espace compact, si une suite dans E admet une seule valeur
d’adhérence l alors elle converge vers l.
Démonstration. Voir cours de licence p.20, Topologie Ellipse p. 69, Topologie générale p.52-
53. CTE page 129.
Note 3.184. En particulier si E est compact alors f (E) est compact (CTE page 130). L’image
par f de tout fermé d’un espace compact est un fermé (Ceci est faux dans le cas général).
Corollaire 3.185. Toute bijection continue d’un espace topologique compact (E , O) sur un
espace topologique séparé (F , O ′) est un homéomorphisme.
Théorème 3.188. (Théorème de Tychonoff) Soit (Ei)i∈I une famille d’espaces topologiques
séparés et E = i∈I Ei l’espace topologique produit.
Q
Alors «E compact» ⇔ «chaque Ei est compact».
Exemple 3.189.
1. Les sous-espaces compacts de Rn sont les parties fermées et bornées.
2. Soit S n = (x1, , xn) ∈ Rn+1; i=1 x2i = 1 , S n est compacte.
Pn
Démonstration.
1. Cours Benabdallah page 26.
2.
3.
3.10.8.2 Applications
− La topologie de la convergence simple.
− Le théorème d’Alembert : tout polynôme non constant, à coefficients complexes, possède
au moins une racine dans C.
3.10.10 Compactification
Voir notes du cours de licence C.T.E.
3.10.10.1 Définitions
3.10.10.2 Exemples
3.11.1 Définition
Définition 3.190.
1. Un espace topologique E est connexe si et seulement si :
3.11 Espaces topologiques connexes 37
Théorème 3.193. Une partie A d’un espace topologique est connexe si et seulement si l’une
des 2 conditions suivantes est réalisée :
i. Si A ⊂ O1 ∪ O2 ou O1, O2 sont 2 ouverts de E vérifiant A ∩ O1 ∩ O2 = ∅ alors A ∩ O1 =
∅ et A ⊂ O2 ou A ∩ O2 = ∅ et A ⊂ O1.
ii. Si A ⊂ F1 ∪ F2 où F1, F2 sont deux fermés de E, tels que A ∩ F1 ∩ F2 = ou ∅ ⇒ A ∩ F1 =
∅, A ⊂ F2 ou A ∩ F2 ⊂ F1. Enoncé déjà présent dans le théorème suivant.
3.11.3 Exemples
Exemple 3.194. Espace et partie connexes
− R est connexe,
− Tout intervalle de R ou de R̄ est connexe, on montre de plus que : Une partie A de R ou
de R̄ est connexe si et seulement si A est un intervalle . Autrement dit les seules parties
connexes de R ou R̄ sont les intervalles.
3.11.4 Propriétés
3.11.4.1 Connexité et adhérence
Proposition 3.196. Soit E un espace topologique, A une partie connexe de E et B ⊂ E tel que
A ⊂ B ⊂ Ā alors B est connexe.
Proposition 3.197. Soit E un espace topologique et A une partie connexe de E alors Ā est
aussi connexe.
Proposition 3.199. Soit (Ci)i∈I S une famille de connexes d’un espace métrique (E , d) telle que
∃i0 ∈ I , ∀i ∈ I , Ci ∩ Ci0 ∅? alors i∈I Ci est connexe.
Proposition 3.200. La réunion d’une famille de parties connexes dont l’intersection n’est pas
vide est connexe.
Proposition 3.201. Soit (Ci)i∈I une famille au plus dénombrable de connexes (autrement dit
avec I = {0; 1; ; p} où I = N) telle que ∀i ∈ I , i 0, Ci−1 ∩ Ci ∅? alors i est connexe.
S
i∈I C
Exemple 3.203.
1. Tout segment [a; b] = {a + t(b − a); t ∈ [0, 1]} d’un espace normé E est connexe. Car image
[0; 1] → [a; b]
de [0, 1] par l’application continuef :
t t a + (1 − t) b
.
Note 3.204. Il me semble que ce soient les conditions minimales pour énoncer le théorème des
valeurs intermédiaires.
Corollaire 3.205. (Théorème des valeurs intermédiaires) Soit E un espace topologique connexe
et f : E → R une application continue. Soient a, b ∈ f (E) avec a < b. Alors pour tout c ∈ ]a, b[, il
existe x ∈ E tel que f (x) = c.
Proposition 3.207. La relation «... sont connectés ...» est une relation d’équivalence.
Définition 3.208. Les classes d’équivalence pour la relation «... sont connectés ...» sont
appelés composantes connexes.
3.11 Espaces topologiques connexes 39
Proposition 3.209. La composante connexe d’un point a ∈ E est la plus grande partie connexe
de E contenant a.
Définition 3.210. Un espace topologique est dit totalement discontinu si chacune des ses
composantes connexe a un seul élément.
Remarque 3.211.
a) Les composantes connexes forment une partition de A.
b) Si elles sont en nombres fini elles sont ouvertes.
c) Les composantes connexes sont fermées.
d) Un espace topologique discret est totalement discontinu. Attention la réciproque n’est pas
vraie : Q est totalement discontinu, mais n’est pas discret.
e) E est connexe ⇔ E n’a qu’une seule composante connexe.
Démonstration.
a) CTE page 151.
Définition 3.215. Un espace topologique E est connexe par arcs si et seulement si pour
tout couple (a, b) de points de E, il existe une application continue f : [0, 1] → E telle que f (0) = a
et f (1) = b. ?à revoir? Autrement dit deux points quelconques peuvent être joints par un chemin
de E.
Remarque 3.217. La réciproque du théorème est fausse dans le cas général d’un espace topo-
logique. Cependant, il y a équivalence pour un ouvert d’un espace vectoriel normé.
Proposition 3.219. Dans un espace topologique localement connexe, chaque composante con-
nexe est à la fois ouverte et fermée.
40 Topologie générale
Définition 4.2.
Définition 4.3.
Remarque 4.8. La différence des diagonales est inférieure à la somme des côtés opposés ( en
longueur)
Démonstration. ?
41
42 Espaces métriques et leur topologie
Exemple 4.9. Si d est une distance alors, pour tout λ ∈ R∗+, λ d est une distance.
Exemple 4.10. Sur R, on peut définir la distance suivante, dite distance usuelle de R
d: (R)2 → R+ .
(x, y)
|x − y |
Exemple 4.11. Sur Rn, On définit les 3 distances suivantes, dites distances usuelles de Rn:
1. d1: (Rn)2 → P R+ (Somme des valeurs absolues des différences des com-
(x, y)
i=1, n |xi − y i |
posantes ou coordonnées ?)
4. Toutes les normes des espaces vectoriels normés permettent de définir des distances c’est
le cas des exemples précédents.
5. d∞: (Rn)2 → R+ .
(x, y)
supi=1, n |xi − yi |
6. Rajouter la distance uniforme masson page 53.
Exemple 4.12. l ′application d: (Rn)2 → R+ est une distance appelée distance dis-
(x, y)
0, si x = y
1, si x y
crète.
Exemple 4.13. Espace affine ? (Sans doute faut-il rajouter un exemple de distance sur un
espace affine ?)
Exemple 4.15.
1. Un ensemble E ∅ muni de la distance discrète est appelé espace métrique discret.
Quel lien y-a-t-il avec l’espace topologique discret défini en topologie ?
2. R muni de sa distance usuelle est un espace métrique.
3. Rn muni d’une des distances usuelles de Rn sont des espaces métriques.
4. Tous les espaces vectoriels normés sont des espaces métriques.
4.1 Définitions et propriétés générales 43
Avertissement 4.19. Est-ce une distance ? Non je ne crois pas ! La distance est définie entre
deux objets de même nature. Or dans ce cas, il s’agit d’un point et d’un ensemble !
A ⊂ E; A ∅
Définition 4.20. Soit (E , d) un espace métrique, . On appelle distance de A à
B ⊂ E; B ∅
B le réel noté d(A, B) tel que d(A, B) = infx∈A; y ∈B (d(x, y)).
Remarque 4.22. Page 32 du cours de CTE : « Bien faire attention que malgré son nom, la dis-
tance entre ensemble n’est absolument pas une distance !! par exemple : si E = R, A = [0; 1], B =
[1; 2] alors d(A; B) = 0 et pourtant A B ».
Définition 4.25. Soit (E , d) un espace métrique et A ⊂ E. «A est dite bornée» ⇔ «δ(A) < +
∞» autrement dit (A a un diamètre fini) : ∃M > 0 tel que d(x, y) 6 M, ∀x, y ∈ A.
Avertissement 4.26. Pour la définition d’une partie bornée, reprendre le présentation du cours
CTE page 32. 3 propriétés équivalentes pouvant servir de définition : Soit (E , d) un espace
métrique :
Définition : A ⊂ E est bornée ⇔ ∃a ∈ E , ∃r > 0; A ⊂ B(a; r)
Propriétés :
1. ⇔ ∀a ∈ E , ∃r > 0; A ⊂ B(a; r).
2. ⇔ δ(A) < + ∞
Attention la notion de boule est définie après. Dans ce cas une réorganisation est nécessaire !
Note 4.27. Rajouter les propriétés du cours (résumé) de licence CTE Chapitre 2 Topo 3 +
remarque f : x d(x; A) contractante.
4.1.3.4 Propriétés
Proposition 4.28. Soient A et B deux parties non vides d’un espace métrique (E , d) et p ∈ E
alors :
1. d(p, A); d(A, B); δ(A) sont des réels non négatifs.
2.
i. si p ⊂ A alors d(p, A) = 0 mais d(p, A) = 0 ; p ∈ A (Voir adh(A)).
A⊂E
ii. si sont tels que A ⊂ B alors ∀u ∈ E , d(u; B) 6 d(u; A).
B ⊂E
iii. Si A ∅; ∀(x, y) ∈ E 2, |d(x, A) − d(y, B)| 6 d(x, y) c’est une généralisation de la
seconde inégalité triangulaire.
3. Si A ∩ B = ∅, alors d(A, B) = 0.
4. Si A est fini alors δ(A) < + ∞; A est borné.
5.
i. δ(A) = 0 ⇔ A = {a}.
ii. δ(A ∪ B) 6 δ(A) + δ(B) + d(A; B).
iii. A borné ⇔ ∃(ρ > 0, u ∈ E) tels que A ⊂ B(u; ρ).
4.1.4.3 Sphère
Remarque 4.32.
1. si r = 0, B(a, o) = ∅ , B ′(a, o) = S(a, o) = {a}.
2. si r > 0, a ∈ B(a, r) ⊂ B ′(a, r), S(a, r) ⊂ B ′(a, r).
Exemple 4.33.
1. Soit E l’espace métrique discret
r B(a, r) B ′(a, r) S(a, r)
0 < r < 1 {a} {a} ∅
r=1 {a} E E − {a}
r>1 E E ∅
2. R2 avec les distances usuelles d1,d2, et d∞, on a pour x = (x1, x2) :
d d(O, x) S d(O, r)
d1 |x | + |x2| {x ∈ R ;|x1| + |x2| = r }
2
p 1 p
d2 (x1)2 + (x2)2 {x ∈ R2; (x1)2 + (x2)2 = r}
d∞ sup(|x1|; |x2|) {x ∈ R2;sup(|x1|; |x2|) = r}
Traçons pour ces 3 distances S d(O, r) :
4.1.5.1 Isométrie
Proposition 4.35. Une isométrie est toujours injective mais pas nécessairement surjective :
f isométrie ⇒ f injective .
Remarque 4.36. En dimension finie, est-ce qu’une isométrie est une bijection ?
Définition 4.37. Deux espaces métriques sont dits isométriques si et seulement s’il existe
une isométrie surjective (i.e. bijective) de l’un dans l’autre.
Remarque 4.38.
1. Si (E , d) et (F , δ) deux espaces métriques isométriques, du point de vue de la théorie des
espaces métriques, ils sont indiscernables, puisque toutes les propriétés sont les mêmes.
Cependant leurs éléments peuvent être de nature très différentes (suites dans l’un et fonc-
tion dans l’autre par exemple).
2. Les translations, les rotations, les symétries du plan sont des exemples d’isométries.
46 Espaces métriques et leur topologie
Remarque 4.40. Est-ce que k peut-être égale à 0 ? Oui pour le CTE page 75 topologie.
Remarque 4.42.
1. Si k = 1 , f est contractante : c’est une contraction.
2. Si k < 1 , f est dite strictement contractante.
Exemple 4.43.
1. Soit (E , d) un espace métrique et x ∈ E donné.
La fonction f : E → R est une contraction à valeur dans R.
u
d(u, x)
On va montrer que les espaces métriques sont des espaces topologiques, où la topologie est
induite par la distance. On pourra alors parler d’ouverts; de fermés; de voisinages; de point
d’accumulation; de limites de suites; de continuité d’une fonction et d’homéomorphisme.
Il est évident que l’intersection de deux boules ouvertes, n’est pas obligatoirement une boule
ouverte. Cependant, on peut montrer que tout point de l’intersection appartient à une boule
ouverte contenue dans cette intersection.
Remarque 4.45. Prérequis : Le cours de topologie. NON ! Car cette partie sera indépendante.
Proposition 4.46. Dans un espace métrique E, toute boule ouverte est une partie ouverte de
E.
Définition 4.48. Soit (E , d) un espace métrique. La topologie T sur E, engendrée par la famille
des boules ouvertes de E, est appelée topologie métrique associée à d.
4.2.2 Ouverts
Proposition 4.50. Soit (E , d) un espace métrique.
O est un ouvert de T si et seulement si :
1. O est la réunion d’une famille quelconque d’élément de B :
(O ∈ T ) ⇔ (O = ∪i∈I Oi; ∀i ∈ I , Oi ∈ B).
2. Autrement dit, pour tout élément x de O, il existe un élément de B contenant x et con-
tenu dans O :
(O ∈ T ) ⇔ (∀x ∈ O, ∃Ox ∈ B; x ∈ Ox et Ox ⊂ O).
Proposition 4.53. Toutes ces propriétés sont des propriétés vues en topologie (Remarque inu-
tile) :
1. ∀V ∈ V(a) ⇒ a ∈ V.
2. ∀V ∈ V(a); ∀V ′ ∈ P(E), V ⊂ V ⇒ V ′ ∈ V(a) ′.
3. ∀V , V ′ ∈ V(a) ⇒ V ∩ V ′ ∈ V(a).
4. ∀V ∈ V(a), ∃U ∋ V(a); ∀b ∈ E , b ∈ U ⇒ V ∈ V(b).
5. Un sous-ensemble U est ouvert si et seulement si U est voisinage de chacun de ses points.
4.2.4 Fermés
Proposition 4.54. Soit E un espace métrique.
1. Toute boule fermée est un fermé de E.
2. Tout ensemble réduit à un point est un fermé dans E. (Autrement dit, tout singleton est
un fermé).
3. Si E est discret, tout sous-ensemble A est fermé.
4. Toute sphère est une partie fermée de E.
4.2.6 Densité
Proposition 4.55. Soit E un espace métrique, A et B deux parties de E.
A est dense par rapport à B ⇔ ∀x ∈ B , ∀ε > 0, B(x, ε) ∩ A ∅.
Définition 4.57. On appelle espace séparable tout espace métrique possédant une partie par-
tout dense dans E et (au plus) dénombrable.
Remarque 4.58. Autrement dit, si et seulement si il possède une suite de points formant une
partie partout dense de E. Définition Dico Puf page 676 + Livre Topologie Ellipse page 130.
«Au plus» est sous-entendu donc pas nécessaire)
Proposition 4.60. (Sans aucun doute c’est faux !, et n’a pas sa place dans ce châpitre) Tout
espace métrique est séparé au sens de Hausdorff.
Remarque 4.63. Ecrire la condition suffisante de densité utilisant les suites : ce doit être
quelque chose du type : A dense dans E ⇔ ∀x ∈ E , ∃ une suite (xn) de points de A convergeant
vers x.
4.2.10 Continuité
4.2.10.1 Définition
R2 → R+
L’application δ:
(x, y) |x − y |
est une distance sur R. (R, δ) est donc un espace
métrique. (Je ne vois pas l’intéret de cette phrase ! c’est d’ailleurs le premier exemple du cours)
50 Espaces métriques et leur topologie
trouve pas dans le cours de M. Benabdallah. Par contre, il en existe un dans mon cours manus-
crit : section espace métrique 2.10. Ceci justifie que cette partie doit se placer dans la section
espace produit. Par exemple dans 5.5.1 ou 5.5.2 ce qui conduit à une autre démonstration de la
continuité de d sur E 2: en utilisant les applications ci-dessus.
Démonstration. Livre Topologie Gilles Christol; Anne Cot et Charles-Michel Marle page 88
ou Topologie générale Jacques Dixmier page 66.
Démonstration.
1. Cours M. Benabdallah page 12.
2.
3.
1
Exemple 4.69. La suite (xn) de R telle que : x2n = n et x2n+1 = n . 0 est valeur d’adhérence de
(xn).
Remarque 4.71. Ce lemme sera utilisé pour démontrer la C.N.S. de compacité dans un espace
métrique.
Définition 4.72. On appelle nombre de Lebesgue pour le recouvrement (Ui)i∈I, tout ρ ∈ R∗+ ,
vérifiant le lemme de Lebesgue précédent.
Remarque 4.73. On a vu qu’un espace métrique est toujours séparé. Pour montrer qu’il est
compact, il suffit donc de montrer qu’il est quasi-compact.
Proposition 4.74. Un espace métrique (E , d) est compact si et seulement si, il est complet et
précompact.
Exemple 4.75.
1. Toute espace métrique fini est compact.
2. L’ensemble R des nombres réels n’est pas compact.
4.2.14.2 Propriétés
Exemple 4.78.
4.2.14.3 Exemples
1. Soit a, b ∈ R; a 6 b, l’intervalle fermé [a; b] est compact.
2. Les sous-espaces compacts de R sont les parties fermées et bornées de R.
3. R n’est pas compacte car non borné.
4. Dans R, «A relativement compact» ⇔ «A bornée».
52 Espaces métriques et leur topologie
5. Les parties compactes de Rn (muni des distances produit usuelles) sont les fermées bor-
nées de Rn. Idem pour les Kn, les parties compactes sont les fermés bornés.
Théorème 4.81. Un espace métrique est compact ⇔ il est recouvert par un nombre fini de
boule.
Proposition 4.82. Soit (xn) une suite convergent d’un espace métrique (E , d), l sa limite,
alors l’ensemble {xn; n ∈ N} ∪ {l} est compact.
4.3.1 Définition
Définition 4.88. Soit (E , d) et (F , δ) deux espaces métriques et une application f : E → F.
On dit que f est uniformément continue si et seulement si :
∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x, y ∈ E , [d(x, y) < η ⇒ δ(f (x), f ′ y)) 6 ε]
Exemple 4.90.
Exemple 4.103. Les distances d1,d2, et d∞ sont des distances métriquement équivalentes
d∞(x, y) 6 d2(x, y) 6 d1(x, y) 6 n × d∞(x, y), ∀(x, y) ∈ (Rn)2
Démonstration.
1.
2. Cours de M. Benabdallah licence TCD page 3.
Exemple 4.105. Les parties ouvertes de Rn sont les mêmes pour d1, d2 et d∞.
Proposition 4.106.
1. 2 distances sont topologiquement équivalentes si et seulement si toute suite convergente
pour une distance est convergente vers la même limite pour l’autre distance.
u
2. d1∼d2 ⇔ ∀ε > 0; ∃α1; α2 > 0; ∀x ∈ Bd1(x;α1) ⊂ Bd2(x;ε), Bd2(x;α2) ⊂ Bd1(x;ε).
Remarque 4.107. Nous verrons que dans un espace vectoriel normé, il y a équivalence.
4.5 Connexité
Proposition 4.108. Soit (E , d) un espace métrique, E est connexe si et seulement si toute
application f de (E , d) → ({0; 1}; δ) est constante. (avec δ distance discrète).
Proposition 4.109. Soit (E1, d1), , (En , dn) n espaces métriques, l’espace produit E =
E1 × × En, et x, y ∈ E. On pose x = (x1, , xn) et y = (y1, , yn).
• δ1: E2 → R+
(x, y)
Pn
i=1 di(xi , yi)
• δ2: E2 → R+
qP
n
(x, y) i=1 (di(xi , yi))2
• δ p: E2 → R+ , p ∈ R+
qP
p n p
(x, y) i=1 (di(xi , yi))
• δ∞ : E2 → R+
(x, y)
sup06i61 di(xi , yi)
1. δ1, δ2, δ p , δ∞ sont des distances sur E.
2. Elles sont équivalentes.
Note 4.110. Revoir l’ordre pour que cela coïncide avec la partie topologie générale.
Proposition 4.111. Soit ((Ei , di))i∈I une suite d’espaces métriques, l’espace produit E =
, et y ∈ E. On pose x = (xi∈I ) et y = (yi)i∈I.
Q
i∈I E i x,
l’application δ: E2 → R+ est une distance sur E.
1 di(xi , yi)
×
P
(x, y) i∈I 2i 1 + di(xi , yi)
Proposition 4.112. Le produit fini ou dénombrable d’espace métrique est un espace métrique.
Proposition 4.113. La topologie induite par la distance de E est égale à la topologie produit de
E.
Proposition 4.114.
i. Un produit fini de voisinage Vi des Ei est un voisinage de E.
ii. Un produit fini de fermé Fi des Ei est un fermé de E.
iii. Un produit fini d’ouvert Oi des Ei est un ouvert de E, appelé ouvert élémentaire.
iv. Une partie ouverte de E est une réunion d’ouverts élémentaires.
56 Espaces métriques et leur topologie
Démonstration.
i.
Proposition 4.118. Soit E = E1 × × Ek un produit fini d’espace métrique, (xn) une suite de
E xn = (x1n , , xkn) et l = (l1, , ln) un point de E.
(xn) converge vers l ⇔ ∀i ∈ {1, , n}, les suites (xin) de Ei tendent vers li.
On dit que (xn) est de Cauchy ⇔ "∀ε > 0, ∃n0 ∈ N, tel que p, q > n0 ⇒ d(x p , x q) 6 ε".
4.7.1.2 Propriétés
Remarque 4.121.
1. La notion de suite de Cauchy n’est pas une propriété topologique.
2. Toute suite extraite d’une suite de Cauchy est de Cauchy.
3. Toute suite convergente est de Cauchy.
4. Toute suite de Cauchy est une suite bornée.
5. Toute suite de Cauchy qui possède une suite extraite convergente est une suite conver-
gente.
Proposition 4.122. Si (xn) est de Cauchy. Toute valeur d’adhérence de (xn) est limite de
(xn). Autrement dit, si (a) est valeur d’adhérence de (xn) alors (xn) converge vers (a).
4.7.1.3 Image d’une suite de Cauchy par une application uniformément continue
Remarque 4.124. Ceci peut servir à montrer qu’une application n’est pas uniformément con-
tinue.
4.7.2.1 Définition
E est complet si et seulement si toute suite de Cauchy (à valeurs dans E) est convergente.
Remarque 4.128. Dans un espace métrique complet, on a alors identité entre suite de cauchy
et suites convergentes. Un espace vectoriel normé complet pour la métrique associée à la norme
est appelé espace de Banach.
Exemple 4.129.
√
[n 2 ]
1. Q n’est pas complet : n
est une suite de Cauchy, mais ne converge pas dans Q.
n
2. ]0; 1] muni de la distance usuelle n’est pas complet.
3. Tout espace métrique dont toutes les boules fermées sont compactes est complet.
4. En particulier R ; Rn , n > 1 ; C ; Cn en fait tout espace vectoriel de dimension finie
quelque soit la norme est un espace complet (en fait se sont des espaces de Banach).
4.7.2.2 Propriétés
Note 4.131. Nous avons vu que la notion de complétude n’est pas une notion topologique donc
elle n’est pas conservée par la continuité d’une application.
Corollaire 4.133.
1. Soient d1, d2 2 distances de E. Si d1, d2 sont uniformément équivalentes alors (E1; d1) est
complet si et seulement si (E2; d2) est complet.
2. Soient (E1, d1) et (E2, d2) deux espaces isométriques, alors (E1; d1) est complet si et seu-
lement si (E2; d2) est complet.
Proposition 4.134.
1. Dans un espace métrique E, tout sous-espace métrique complet est fermé dans E. Autre-
ment dit F sous-espace métrique complet ⇒ F fermé.
2. Dans un espace métrique complet E, tout sous espace fermé de E est complet. Autrement
dit F sous-espace métrique complet ⇔ F fermé.
Remarque 4.135. En résumé dans un espace métrique complet les sous-espaces métriques
complets sont exactement les fermés de l’espace.
Démonstration. Voir cours de licence p.28. Topologie (Ellipse-p.93). Cours exercice 3.6 Topo-
logie page 108 (CTE).
Remarque 4.137. Autrement dit, dans un espace métrique complet et compact, on peut fixer
le rayon des boules ouvertes recouvrant E et inversement. ? ⇒ vient de la compacité mais ⇐
est apporté par la complétude.
Proposition 4.139. (Théorème des fermés emboités) Soit (E , d) un espace métrique complet.
Soit (Fn) une suite décroissante (pourTl’inclusion, c’est à dire que, pour tout n ∈ N, Fn+1 ⊂ Fn)
et telle que limn→+∞ δ(Fn) = 0 alors n∈N Fn est un singleton.
Remarque 4.144.
1. L’hypothèse d(f (x); f (y)) < d(x; y) n’implique pas que f soit une contraction.
x
2. L’hypothèse E complet est fondamentale si E = ]0; 1] et f (x) = 2
alors f est conctrac-
tante et n’a pas de point fixe dans E
3. Cette méthode des itérations est un excellent outil de calcul numérique des valeurs appro-
chées du point fixe. (Banach 1922).
Corollaire 4.145. Soit E un espace métrique complet et f : E → E une application, telle qu’une
des ses itérés ( ∃p ∈ N∗, f p = f ◦ ◦ f) soit contractante (i.e. lipschitzienne de rapport k ∈ [0; 1[ à
vérifier [ ou ] benabdallah page 34).
1. Il existe un unique point a ∈ E, tel que f (a) = a.
2. De plus toutes les orbites des points deE suivant f sont convergentes. Autrement dit pour
x0
tout point x0 ∈ E, la suite définie par converge vers a.
xn+1 = f (xn), n > 1
60 Espaces métriques et leur topologie
Proposition 4.147.
1. Soit (E , d) et (F ; d ′) deux espaces métriques et A une partie de E, si f possède une limite
au point (a) de Eselon la pertie de A, on a :
∀ε > 0; ∃α > 0; ∀x ∈ A; d(x; y) < α ⇒ d ′(f (x); f (y)) < ε (critère de Cauchy).
2. Réciproquement, si (F ′; d ′) est complet, le Critère de Cauchy (CC) ⇒ l’existence d’une
limite de f au point (a) selon A.
Corollaire 4.148. Soient a < b 2 réels, f : ]a; b[ → R dérivable dont la dérivée est bornée sur ]a;
b[ alors f possède un prolongement continu sur [a; b].
b
f (x)dx 6 (b − a) ||f k∞ l’intégrale se prolonge donc en une forme linéaire de
R
• a
même norme sur l’espace des fonctions rélgées. Dans le cas des fonctions réelles, on
vérifie alors la conservation des caractères positifs, puis croissant.
4.8.1 Définition
Définition 4.153.
1. Un espace topologique E est connexe si et seulement si :
Il n’existe aucune partition de E en deux ouverts de E.
2. Une partie A de E est connexe si et seulement si le sous-espace topologique A (i.e.
muni de la topologie induite par celle de E) est connexe.
Théorème 4.156. Une partie A d’un espace topologique est connexe si et seulement si l’une
des 2 conditions suivantes est réalisée :
i. Si A ⊂ O1 ∪ O2 ou O1, O2 sont 2 ouverts de E vérifiant A ∩ O1 ∩ O2 = ∅ alors A ∩ O1 =
∅ et A ⊂ O2 ou A ∩ O2 = ∅ et A ⊂ O1.
ii. Si A ⊂ F1 ∪ F2 où F1, F2 sont deux fermés de E, tels que A ∩ F1 ∩ F2 = ou ∅ ⇒ A ∩ F1 =
∅, A ⊂ F2 ou A ∩ F2 ⊂ F1. Enoncé déjà présent dans le théorème suivant.
4.8.3 Exemples
Exemple 4.157. Espace et partie connexes
− R est connexe,
62 Espaces métriques et leur topologie
4.8.4 Propriétés
4.8.4.1 Connexité et adhérence
Proposition 4.159. Soit E un espace topologique, A une partie connexe de E et B ⊂ E tel que
A ⊂ B ⊂ Ā alors B est connexe.
Proposition 4.160. Soit E un espace topologique et A une partie connexe de E alors Ā est
aussi connexe.
Proposition 4.162. Soit (Ci)i∈I S une famille de connexes d’un espace métrique (E , d) telle que
∃i0 ∈ I , ∀i ∈ I , Ci ∩ Ci0 ∅? alors i∈I Ci est connexe.
Proposition 4.163. La réunion d’une famille de parties connexes dont l’intersection n’est pas
vide est connexe.
Proposition 4.164. Soit (Ci)i∈I une famille au plus dénombrable de connexes (autrement dit
avec I = {0; 1; ; p} où I = N) telle que ∀i ∈ I , i 0, Ci−1 ∩ Ci ∅? alors est connexe.
S
i∈I C i
Exemple 4.166.
1. Tout segment [a; b] = {a + t(b − a); t ∈ [0, 1]} d’un espace normé E est connexe. Car image
[0; 1] → [a; b]
de [0, 1] par l’application continuef :
t t a + (1 − t) b
.
Note 4.167. Il me semble que ce soient les conditions minimales pour énoncer le théorème des
valeurs intermédiaires.
4.8 Espaces topologiques connexes 63
Corollaire 4.168. (Théorème des valeurs intermédiaires) Soit E un espace topologique connexe
et f : E → R une application continue. Soient a, b ∈ f (E) avec a < b. Alors pour tout c ∈ ]a, b[, il
existe x ∈ E tel que f (x) = c.
Proposition 4.170. La relation «... sont connectés ...» est une relation d’équivalence.
Définition 4.171. Les classes d’équivalence pour la relation «... sont connectés ...» sont
appelés composantes connexes.
Proposition 4.172. La composante connexe d’un point a ∈ E est la plus grande partie connexe
de E contenant a.
Définition 4.173. Un espace topologique est dit totalement discontinu si chacune des ses
composantes connexe a un seul élément.
Remarque 4.174.
a) Les composantes connexes forment une partition de A.
b) Si elles sont en nombres fini elles sont ouvertes.
c) Les composantes connexes sont fermées.
d) Un espace topologique discret est totalement discontinu. Attention la réciproque n’est pas
vraie : Q est totalement discontinu, mais n’est pas discret.
e) E est connexe ⇔ E n’a qu’une seule composante connexe.
Démonstration.
a) CTE page 151.
Définition 4.178. Un espace topologique E est connexe par arcs si et seulement si pour
tout couple (a, b) de points de E, il existe une application continue f : [0, 1] → E telle que f (0) = a
et f (1) = b. ?à revoir? Autrement dit deux points quelconques peuvent être joints par un chemin
de E.
Remarque 4.180. La réciproque du théorème est fausse dans le cas général d’un espace
métrique. Cependant, il y a équivalence pour un ouvert d’un espace vectoriel normé.
Proposition 4.182. Dans un espace topologique localement connexe, chaque composante con-
nexe est à la fois ouverte et fermée.
5.1.1.1 Définition
Définition 5.1. Soit K un corps commutatif, E un ensemble, une loi de composition interne
notée + , une loi externe (action) notée · : K × E → E telles que :
(λ, x) λ·x
• (E , + ) est un groupe abélien
• ∀λ, µ ∈ K, ∀x ∈ E , (λ + µ) · x = λ · x + µ · x,
• ∀λ ∈ K, ∀x, y ∈ E , λ · (x + y) = λ · x + λ · y,
• ∀λ, µ ∈ K, ∀x ∈ E , λ(µ · x) = (λµ) · x,
• ∀x ∈ E , 1 · x = x (invariance par l’élément neutre du corps).
On appelle K-espace vectoriel le triplet (E , + , · ) et on dit que E a une structure d’espace vecto-
riel.
Définition 5.4. Soit E un R-espace vectoriel. Une partie A de E est convexe si et seulement si
∀x; y ∈ A le segment [x; y] est contenu dans A.
Proposition 5.5. Soient I un ensemble non vide et (Ei)i∈I, une famille d’espaces vectoriels sur
K. Le produit de la famille (Ei)i∈I muni des deux lois (xi)i∈I + (yi)i∈I = (x + y)i∈I , α(xi)i∈I =
(αxi)i∈I est un espace vectoriel sur K.
Définition 5.6. Soient I un ensemble non vide et (Ei)i∈I, une famille d’espaces vectoriels sur
K. L’espace vectoriel sur K formé par le produit de la famille (Ei)i∈I muni des deux lois
Q i)i∈I = (αxi)i∈I est appelé espace vectoriel produit ou pro-
(xi)i∈I + (yi)i∈I = (x + y)i∈I , α(x
duit direct des (Ei)i∈I et noté i∈I Ei.
Note 5.7. Voir direct : dictionnaire maths-puf page 228, voir algèbre : atlas de mathémétiques
page 85).
66
5.1 Espaces vectoriels et applications linéaires 67
Proposition 5.8. Soient E et F deux espaces vectoriels sur K. F (E , F ) l’ensemble des appli-
cations de E dans F, muni des lois définies par (f + g)(x) = f (x) + g(x), (αf)(x) = αf (x) est un
K-espace vectoriel.
...
...
Définition 5.12. On dit qu’une partie E ′ d’un espace vectoriel E sur K est un sous-espace
vectoriel de E ssi E ′ est stable pour les deux lois de E et si, munie des lois induites, E ′ est un
espace vectoriel sur K.
Proposition 5.13.
1. On démontre que toute partie non vide de E stable pour les deux lois est un sous-espace
vectoriel de E.
2. L’intersection d’un ensemble de sous-espaces vectoriels de E est encore un sous-espace
vectoriel de E.
3. Pour toute partie A de E, l’ensemble des sous-espaces vectoriels de E contenant A pos-
sède un plus petit élément (au sens de la relation d’inclusion).
Définition 5.14. Le plus petit sous-espace vectoriel contenant une partie A de E (au sens de la
relation d’inclusion) est appelé sous-espace vectoriel engendré par A et noté [A].
Proposition 5.15. Lorsque A ∅, [A] est l’ensemble des combinaisons linéaires d’éléments de
A.
Proposition 5.18. Pour toute application linéaire u de E dans F et pour toute application
linéaire v de F dans G, l’application composée v ◦ u est linéaire.
68 Algèbre linéaire et multilinéaire
Proposition 5.20. On démontre que toute application linéaire bijective est un isomorphisme
d’espaces vectoriels.
Définition 5.21.
• endomorphisme de E.
Une application linéaire de E dans lui-même s’appelle
• Un isomorphisme de E sur lui-même s’appelle automorphisme de E.
Définition 5.23. Le groupe des automorphismes de E est appelé groupe linéaire de E et noté
GL(E).
Définition 5.26. L’image par une application linéaire f de E sur F d’un sous-espace vectoriel
de E est appelée image de f et noté Im(f ). Im(f ) = {f (x); x ∈ E } = f (E).
Définition 5.27. L’image récriproque par une application linéaire f de E sur F du singleton
formé de l’élément neutre de F pour l’addition est appelé noyau de f et noté Ker(f ). Ker(f ) =
{x ∈ E; f (x) = 0F } = f −1({0F }).
Proposition 5.28.
1. Soit u une application linéaire de E dans F. L’image par u d’un sous-espace vectoriel de
E est un sous-espace vectoriel de F. En particulier, Im(u) est un sous-espace vectoriel de
F.
2. L’image réciproque par u d’un sous-espace vectoriel de F est un sous-espace vectoriel de
E. En particulier, Ker(u) est un sous-espace vectoriel de E.
3. u surjective ⇔ Im(u) = F, u injective ⇔ Ker(u) = {0E }.
Exemple 5.29. Voir exemples d’applications linéaires : châpitre Matrice (matrice de passage et
changement de base) ????
Définition 5.31. On appelle quotient de E par E ′ et on note E/E ′ l’espace vectoriel formé
par l’ensemble quotient pour une relation d’équivalence compatible avec les lois de E, muni des
lois quotient.
Proposition 5.34. C’est l’ensembleQ des vecteurs de E de la forme xi, où (xi)i∈I est un
P
i∈I
élément à support fini du produit i∈I Ei.
Proposition 5.37. Soient E un K-espace vectoriel, F1, F2 deux sous K-espaces vectoriels de E.
On dit que F1 et F2 sont en somme directe si et seulement si tout élément de F1 + F2 s’écrit
comme somme unique d’un élément de F1 et d’un élément de F2 :
Autrement dit ∀x ∈ F1 + F2, ∃!(x1, x2) ∈ F1 × F2; x = x1 + x2.
Dans ce cas F1 + F2 s’écrit F1 ⊕ F2 et on dit que F1 ⊕ F2 est la somme directe de F1 et F2.
....
espace
P vectoriel E est dite directe, et notée i∈I Ei, si, pour tout élément i de I, Ei ∩
j i
E j = {0}.
Proposition 5.39. CelaP équivaut à dire que, pour tout élément x ∈ Ei, la décomposition
P
i∈I
de x sous la forme x = i∈I xi est unique.
Proposition 5.41. Cela équivaut à dire que tout vecteur x de E se décompose d’une manière et
d’une seule sous la forme x = x ′ + x ′′, x ′ ∈ E ′, x ′′ ∈ E ′′.
70 Algèbre linéaire et multilinéaire
5.1.6.2 Projecteur
Définition 5.42. Les applications PE ′: x x ′, PE ′′: x x ′′ s’appellent projecteur sur E ′ paral-
lèlement à E ′′ et projecteur sur E ′′ parallèlement à E ′. L’image d’un point x de E est appelé
projection de x sur resp. E ′ et E ′′.
Proposition 5.43.
1. Im(PE ′) = E ′ ,
2. Ker(PE ′) = E ′′ ,
3. PE2 ′ = PE ′ ,
4. PE2 ′′ = PE ′′ ,
5. PE ′PE ′′ = PE ′′PE ′ = 0
6. PE ′ + PE ′′ = IE.
7. Réciproquement, soit u un endomorphisme (pourquoi un endomorphisme ? une applica-
tion linéaire n’est pas suffisante !?) de E tel que u2 = u. Alors les sous-espaces vectoriels
Im(u) et Ker(u) sont supplémentaires dans E, et u n’est autre que le projecteur sur
Im(u) parallèlement à Ker(u). C’est pourquoi les endomorphismes idempotents s’appel-
lent projecteurs
8. Soit plus généralement (Ei)i∈I, une famille de sous-espaces vectoriels de E dont E est
somme directe.
P Tout vecteur x de E se décompose d’une manière et d’une seule sous la
forme x = i∈I xi , xi ∈ Ei où la famille (xi)i∈I est à support fini. Pour tout élément i de
I, l’application Pi: x
xi est un projecteur, dont l’image est Ei et le noyau
L
j i
Ej:
Pi = Pi , PiP j = 0, si i j , i∈I Pi = IE.
2 P
Définition 5.44. Soit E un espace vectoriel sur K. Les applications linéaires de E dans K
s’appellent formes linéaires sur E. La valeur d’une forme linéaire f ∗ sur un vecteur x se note
< f ∗, x > .
Définition 5.45. L’espace vectoriel L(E , K) i.e. l’ensemble des applications (formes) linéaires
de E dans K s’appelle dual de E et se note E ∗.
Définition 5.46. On dit qu’un vecteur x et une forme linéaire f ∗ sont orthogonaux si < y ∗,
x > = 0.
Définition 5.47. On dit qu’une partie A de E et une partie B du dual E ∗ sont orthogo-
nales ssi ∀x ∈ A, ∀f ∗ ∈ B, < f ∗ , x > = 0.
Définition 5.48. L’ensemble des formes linéaires orthogonales à A est, appelé orthogonal de
A et noté A⊥.
Proposition 5.49. L’ensemble des formes linéaires orthogonales à A est un sous-espace vecto-
riel de E ∗.
5.1 Espaces vectoriels et applications linéaires 71
Définition 5.50. L’ensemble des vecteurs orthogonaux à une partie B de E ∗ est appelé
antéorthogonal de B et noté B ⊤.
Proposition 5.51. L’ensemble des vecteurs orthogonaux à une partie B de E ∗ est un sous-
espace vectoriel de E.
Proposition 5.52.
1. ∀A ∈ P(E), A ⊂ (A⊥)⊤, ∀B ∈ P(E ∗), B ⊂ (B ⊤)⊥ .
2. Pour tout sous-espace vectoriel E1 de E, (E1⊥)⊤ = E1.
Proposition 5.53. Soient E et F deux espaces vectoriels sur K et u une application linéaire de
E dans F. il existe une application linéaire gu de F ∗ dans E ∗ et une seule, telle que ∀x ∈ E ,
∀y∗ ∈ F ∗, < gu(y ∗), x > = < y∗, u(x) > .
Définition 5.54. Soient E et F deux espaces vectoriels sur K et u une application linéaire de E
dans F. On appelle transposée de u et on note t u , l’unique application linéaire de F ∗ dans E ∗
telle que ∀x ∈ E , ∀y ∗ ∈ F ∗, < tu(f ∗), x > = < f ∗, u(x) > .
Proposition 5.55.
1. L’application tu n’est autre que f ∗ f ∗ ◦ u.
2. L’application u t
u est linéaire et injective.
3. De plus, IE = IE ∗.
t
5.1.7.5 Bidual
Définition 5.60. Soit (xi)i∈I, une famille de vecteurs d’un espace vectoriel E sur K. On dit
que cette famille est génératrice si la partie de E constituée des vecteurs xi est génératrice ;
autrement dit, tout vecteur de E est combinaison linéaire des vecteurs xi.
72 Algèbre linéaire et multilinéaire
Définition 5.61. Soit (xi)i∈I, une famille de vecteurs d’un espace vectoriel E sur K. On dit
que cette famille est libre si toute relation linéaire entre Ples vecteurs xi est triviale ; autrement
dit, pour toute famille (αi)i∈I, de scalaires à support fini, i∈I αixi = 0 ⇒ ∀i ∈ I , αi = 0.
Définition 5.62. Soit (xi)i∈I, une famille de vecteurs d’un espace vectoriel E sur K.
i. On dit que cette famille est une base si elle est libre et génératrice ; autrement dit, pour
tout vecteur x
Pde E, il existe une famille (αi)i∈I, de scalaires à support fini et une seule
telle que x = i∈I αixi.
ii. Pour tout élément i de I, le scalaire αi s’appelle composant de x relatif à xi.
Définition 5.63. Soit S une partie de E. On dit que la partie S est libre si la famille de vec-
teurs de E définie par l’injection canonique de S dans E est libre.
Définition 5.64. On dit que la partie S est basique si elle est libre et génératrice.
Définition 5.66. On appelle dimension d’un K-espace vectoriel, le cardinal d’une de ses
bases, on la note dimK (E) ou dim(E).
Définition 5.67. Un K-espace vectoriel est dit de dimension finie (resp. infinie) ssi ses bases
ont un cardinal fini (resp. infini).
Proposition 5.69. Un espace vectoriel E est de dimension finie si et seulement s’il existe une
partie génératrice finie de E. Cela revient à dire qu’il existe une partie basique finie de E.
Définition 5.71. On appelle alors rang de S et on note rang (S) la dimension de [S].
Proposition 5.72.
1. Si E est de dimension finie, S est de rang fini et rang (S) 6 dim E.
2. Si S est finie, S est de rang fini et rang (S) 6 Card (S) alors S est libre si et seulement si
rang (S) = Card (S) .
5.3 Droite, plan et hyperplan vectoriels 73
3. Si S est de rang fini, alors, pour tout vecteur x de E, S ′ = S ∪ {x } est de rang fini :
− rang (S ′) = rang (S), si xs ∈ [S] ,
− rang (S ′) = rang (S) + 1, si x [S] .
Définition 5.74. Soit E un espace vectoriel. On dit qu’un sous-espace vectoriel E ′ de E est
de codimension nie dans E si l’espace vectoriel quotient E/E ′ est de dimension finie.
Proposition 5.75.
1. Pour que E ′ soit de codimension finie dans E, il faut et il suffit que E ′ admette un sous-
espace vectoriel supplémentaire de dimension finie. Alors, pour tout supplémentaire E ′′ de
E ′ dans E, dim E ′′ = codimE E ′ .
2. Si E est de dimension finie, tout sous-espace vectoriel E ′ de E est de dimension finie et
de codimension finie dans E, et dim E ′ + codimE E ′ = dim E , E ′ = E ⇔ dim E ′ = dim E.
3. Soient E un espace vectoriel, E ′ et E ′′ deux sous-espaces vectoriels de E de dimension
finie. Alors E ′ + E ′′ et E ′ ∩ E ′′ sont de dimension finie et dim (E ′ + E ′′) + dim (E ′ ∩
E ′′) = dim E ′ + dim E ′′ (relation de Grassmann).
Remarque 5.81. Un hyperplan donné n’admet à un coefficient près qu’une seule équation.
Proposition 5.83. Si E est fini, les hyperplans sont les sous-espaces vectoriels de dimension
n − 1.
74 Algèbre linéaire et multilinéaire
Définition 5.85. Soient E un espace vectoriel sur K et B = (e j ) j ∈J une base de E. Pour tout
élément j de J, l’unique forme linéaire e∗j sur E telle que, pour tout élément k de J, < e∗j , ek > =
δ jk s’appelle j ièm e forme linéaire coordonnée.
Proposition 5.86.
1. La famille (e∗j ) j ∈J, est libre ;
2. Pour que ce soit une base de E ∗ , il faut et il suffit que E soit de dimension finie.
Proposition 5.90.
1. Pour que u soit de rang fini, il faut et il suffit que Ker (u) soit de codimension finie dans
E. Dans ce cas, rang (u) = dim Im (u) = codimE Ker (u) .
2. Si E est de dimension finie, u est de rang fini et rang (u) = dim E − dim Ker (u).
3. Soient E et F deux espaces vectoriels de dimension finie sur K, ayant même dimension
n, et u un élément de L(E , F ) : u isomorphisme ⇔ u injectif ⇔ u surjectif ⇔
rang (u) = n.
4. En particulier, soient E un espace vectoriel de dimension n et u un élément de L(E) : u
automorphisme ⇔ u injectif ⇔ u surjectif ⇔ rang (u) = n .
Définition 5.92. Soit p un entier naturel non nul. Soient E1, E2, , E p des K − ev.
Soit ϕ une application ϕ: E1 × × E p F.
• ϕ est dite p-linéaire (ou mutlilinéaire) si et seulement si :
ϕ est linéaire par rapport à chaque place (ou : variable), c’est à dire :
ϕ(x1, , λxi + yi , , x p) = λϕ(x1, , xi , , x p) + ϕ(x1, , yi , , x p).
• Si de plus F = K, on dit que ϕ est une forme p-linéaire.
Exemple 5.93.
1. Si p=1, ϕ n’est autre qu’une application linéaire.
2. L’application nulle est p-linéaire.
3. Le produit scalaire canonique sur R2,
ϕ: R2 × R2 R , est une forme 2-linéaire ( dite bilinéaire ).
((x1, x2), (y1, y2)) x 1 y1 + x 2 y2
4. Le produit vectoriel dans R3
Φ: R3 × R3 R333 , est une
((x1, x2, x3), (y1, y2, y3)) (x2 y3 − x3 y2, x3 y1 − x1 y3, x1 y2 − x2 y1)
application bilinéaire.
Corollaire 5.97. Si p > dim(E), la seule application p-linéaire et alternée de E p dans F est
l’application nulle.
5.4.5 Déterminants
5.4.5.1 Déterminant d’une famille de vecteurs
Soit n ∈ N∗, E un K − ev de dimension n.
Définition 5.99. L’ensemble des formes n-linéaires alternées sur E est noté Λn(E).
Remarque 5.101. Il nous reste qu’à trouver une base de cet space, i.e. une forme n-linéaire
alternée γ. Dans ce cas tout élément de Λn(E) sera le produit de γ par un élément de K.
V 1 = 2 e1 + 3 e2 + 5 e3
Note 5.102. si V2 = 3 e1 + 8 e2 + 1 e3 ?
V3 = 1 e1 + 2e2 + 4 e3
• L’image detB(V1, , Vn) = ni=1 ε(σ)aσ(1)1 aσ(n)n de (V1, , Vn) est appelée
P
détermi-
nant de (V1, , Vn) dans la base B.
Proposition 5.104. On notera β(E) l’ensemble des bases de E, B et B ′ 2 éléments de β(E).
1. detB est une base de Λn(E).
Autrement dit tout élément de Λn(E), est proportionnel à detB.
2. detB(B) = 0.
3. ∀ϕ ∈ Λn(E), ∀S ∈ E n, ϕ(S) = ϕ(B) × detB(S).
4. ∀S ∈ E n, detB ′(S) = detB ′(B) × detB(S).
5. ∀S ∈ E n, (S est liée) ⇔ (detB(S) = 0).
Proposition 5.105. Pour tout f endomorphisme de L(E) et toute forme n-linéaire alternée ϕ de
Λn(E) il existe un unique élément α de K tel que :
ϕ ◦ (f ; ; f ) = αϕ où ϕ ◦ (f × × f ): En → K .
(V1, , Vn) ϕ(f (V1), , f (Vn))
Définition 5.106. Cet élément est appelé déterminant de f, et est noté det(f ).
ainsi ϕ ◦ (f × × f ) = det(f ) × ϕ.
Proposition 5.107. ∀α ∈ K, ∀(f , g) ∈ L(E)2 , ∀B ∈ β(E) avec B = (e1, , en) et (V1, , Vn) ∈
En :
1. ϕ(f (V1), , f (Vn)) = det(f ) × ϕ(V1, , Vn).
5.4 Applications linéaires et multilinéaires en dimension finie 77
Remarque 5.109.
1. On montre que la relation R "est de même sens que " définie par :
′
∀B, B ′ ∈ β(E), (B RB ′) ⇔ (detB(B ) > 0) est une relation d’équivalence.
2. On montre que β(E) admet exactement deux classes d’équivalence modulo R.
Définition 5.110.
• On appelle orientation de E le choix, dans l’ensemble β(E) des bases de E, de l’une des
deux classes d’équivalence modulo R.
• Les bases de cette classe sont alors dites directes ou positives les autres indirectes ou
négatives.
• Le couple (E , β(E)) formé d’un R-e.v. et d’une orientation est appelé R-e.v. orienté.
Remarque 5.111.
1. Si (a1, , ai , , an) et (a1, , − ai , , an) sont deux bases d’orientations différentes i.e. de
signes contraires.
2. De même pour (a1, , ai , , aj , , an) et (a1, , a j , , ai, , an)
5.5 Algèbre
5.5.1 Définition
Définition 5.115. Soient K un corps commutatif, E un ensemble, une loi de composition
interne notée + , une loi externe ( loi d’action) notée · : K × E → E et une loi de compo-
(λ, x) λ·x
sition interne notée × telles que :
• (E , + , · ) est un K-espace vectoriel,
• × est distributive sur + ,
• ∀λ ∈ K, ∀x, y ∈ E , λ · (x × y) = (λ · x) × y = x × (λ · y).
On appelle K-algèbre le quadruplet (E , + , · , × ) et on dit que E a une structure d’algèbre.
Remarque 5.117. Une algèbre sur un corps commutatif K est un espace vectoriel E sur K
muni d’une application bilinéaire de E × E dans E.
Définition 5.118. On dit que l'algèbre E est de dimension nie sur K si l’espace vectoriel
sous jacent l’est.
Définition 5.119. On appelle base de l'algèbre E une base de l’espace vectoriel sous-jacent.
Proposition 5.120. Munie des deux lois de composition, une algèbre associative est un anneau.
Définition 5.121. On dit alors qu’un élément de E est inversible (resp. un diviseur de 0) s’il
est inversible (resp. un diviseur de 0) dans l’anneau sous jacent.
Remarque 5.123. On identifie souvent K à K · e par cette application ; on note alors 1 l’élé-
ment-unité de E.
5.5.2 Sous-algèbre
Définition 5.124. Soient (E , + , · , × ) une K-algèbre, F une partie de E (F ∈ P(E)) et ⊕ , ⊙,
K
⊗ les lois induites par celles de E. On dit que (F , ⊕ , ⊙, ⊗ ) est une sous -algèbre si et seu-
lement si (F , ⊕ , ⊙, ⊗ ) est une K-algèbre.
Définition 5.125. Si l’algèbre E est unitaire, les sous-algèbres de E contenant l’élément unité
de E sont appelées sous-algèbres unitaires de E.
Définition 5.126. On dit qu’une sous-algèbre unitaire E’ de E est pleine si et seulement si,
pour tout élément x de E’ inversible dans E, l’inverse de x appartient à E’.
Proposition 5.127.
Pour qu’une partie F d’une algèbre E soit une sous-algèbre de E, il faut et il suffit que F soit
un sous-espace vectoriel de E stable pour la multiplication induite.
5.5 Algèbre 79
Proposition 5.128. Lorsque l’algèbre E est unitaire, pour que F soit une sous-algèbre unitaire
de E, il faut et il suffit que K · e soit contenu dans F et que F soit stable pour les deux lois de
composition.
Définition 6.3. On appelle espace vectoriel normé, le couple (E , k.kE) formé d’un K-espace
vectoriel E et d’une norme k.kE.
Note 6.4. Dans un espace normé a-t-on nécessairement l’inégalité de Cauchy Schwarz. Je pense
que non, car pour l’inégalité de Cauchy Schwarz, il faut que la norme soit une norme associée à
un produit scalaire. Autrement dit, elle doit posséder la propriété supplémentaire : par exemple
la linéarité de la forme fshc ou fbsr associée.
Proposition 6.7. Soient (E , k.kE ) un K-espace vectoriel normé et (d) sa distance associée,
elle possède les deux propriétés suivantes :
1. kxkE = d(x; O)
82
6.1 Espace vectoriel normé 83
Remarque 6.8. On vient de voir qu’une norme permet toujours de définir une distance. Autre-
ment dit, un espace normé est aussi un espace métrique (conséquence : il possède toutes les pro-
priétés des espaces métriques). Mais une distance peut-elle toujours être définie par une norme ?
Autrement dit un espace métrique est-il également un espace normé. La réponse est non ! Sauf
si la distance vérifie les 2 lois précédentes (2) et (3) homogénéité et invariance par translation. Il
faut également que l’espace métrique soit aussi un espace vectoriel, sinon on ne peut pas définir
d’espace normé. D’où le schéma :
Il existe donc :
− des espaces vectoriels qui sont des espaces métriques sans pour autant qu’il y ait de
norme associée à la distance. Autrement dit, n(x) = d(O, x) n’est pas une norme.
− des espaces métriques qui ne sont pas des espaces normés.
Exemples ?
Exemple 6.9. De normes et par conséquent d’espaces vectoriels normés. Elles sont données en
exemple car les démonstrations seront développées dans les chapitres correspondants.
1. Soit E un espact topologique compact. L’ensemble C(E; K) des fonction continues sur E
à valeur dans K = R ou K = C : l’application n: C(E; K) → R+ est une
f
supx∈E |f (x)|
norme appelée norme de la convergence uniforme. Attention , on notera que cette norme
n’est définie que si E est un espace topologique compact. En effet, il faut que (n) ne
donne pas de valeurs infinies sinon ce n’est plus une norme ! Voir notes correspondant à
sa distance associée (37 bis). Voir remarque cours de topologie Christel [1.2.C] ... page
133. Sa distance associée est en prenant |.| comme distance sur K (f , g)
supx∈E |f (x) − g(x)|
2. ... rajouter la norme intégrale (voir cours sur intégrale de Riemann/Lebesgue) + norme
subordonnée (développée dans le chapitre des fonctions linéaires) + norme de la conver-
gence uniforme ... massons page 53 (c’est l’exemple précédent) + norme sur R x |x|.
qR
b 2
3. Soit E le sous-espace vectoriel des fonctions continues sur [a, b], f a
f (t)dt est une
norme sur E.
4. Nous verrons plus tard que toutes ces normes permettent de définir d’autres normes sur
un espace vectoriel produit.
5. ...
Démonstration.
a) kxk = kx − y + y k or kx − y + y k 6 kx − y k + ky k d’après l’inégalité triangulaire. Donc
kxk 6 kx − y k + ky k soit kxk − ky k 6 kx − y k.
b) De même en posant ky k = ky − x + xk on a ky k − kxk 6 kx − y k autrement dit − kx −
y k 6 kxk − ky k.
84 Espaces Vectoriels, Algèbres Normés et leur topologie
Proposition 6.11. Soit (E1, k.kE1), (E2, k.kE2) 2 espaces vectoriels normés. Sur E = E1 × E2 ,
on peut définir 3 normes :
1. k(x1; x2)k∞ = sup (kx1kE1; kx2kE2), « borne supérieure de normes »
p p p
1
Pn 1
2. k(x1; x2)k p = (kx1kE + kx2kE ) . Pour p > 1, x ∈ Kn , k.kp = i=1 |xi |
p p
.
1 2
Sur R l’inégalité de Minkowsky permet de montrer que l’application k.kp: x
n
Pn 1
i=1 |x i | p p
est une norme, en établissant l’inégalité triangulaire pour k.k p. L’inégalité
de Minkowsky peut donc se retenir sous la forme kx + y k p 6 kxk p + ky k p dans (R, k.kp).
q
3. k(x1; x2)k2 = (kx1k2E1 + kx2k2E2) , « racine carrée de la somme des carrés des normes »
Remarque 6.12. A partir d’un même espace vectoriel produit, on peut donc construire plu-
sieurs normes et donc espaces vectoriels normés. Quelle est la relation entre tous ces espaces :
permettent-ils d’obtenir les mêmes résultats d’un point de vu topologique ou métrique (conti-
nuité, convergence ...) c’est le chapitre sur les équivalences qui permettra de répondre.
Démonstration.
1.
2.
6.1 Espace vectoriel normé 85
Proposition 6.18. Soit E un espace vectoriel, N1, N2 deux normes sur E et d1,d2 les distances
associées. Les propositions suivantes sont équivalentes :
i. N1, N2 sont équivalentes,
ii. d1, d2 sont uniformément équivalentes,
iii. d1, d2 sont topologiquement équivalentes.
Exemple 6.20. k.k∞ ; k.k1 ; k.k2 ; k.kp sont équivalentes. Leurs distances associées définissent des
topologies identiques à la topologie produit.
Théorème 6.21. Pour tout espace normé E de dimension finie n et pour toute base (ei)i=1, ,n
de E l’isomorphisme vectoriel : Kn → E est bicontinue (i.e. un homéomor-
(x1, , xn)
Pn
i=1 xiei
phisme).
Corollaire 6.22. Tout espace normé de dimension finie (n) est homéomorphe à Kn.
Démonstration. Cours de Ben Abdallah page 39-40 (on le montre en démontrant qu’une
norme quelconque est équivalente à k.k1).
86 Espaces Vectoriels, Algèbres Normés et leur topologie
Corollaire 6.24. Toutes les normes sur un e.v. de dimension finie sur K sont équivalentes.
Proposition 6.25. Soit P une partie d’un espace vectoriel normé de dimension finie :
1. P complète ⇔ P fermée
2. P précompacte ⇔ P bornée
3. P compacte ⇔ P fermée bornée
Corollaire 6.26. Tout sous-espace de dimension finie d’un espace normé E est complet et donc
fermé dans E.
Si dim(E j ) < + ∞ ( dim(E j ) est finie) alors f est continue, autrement dit toute application
linéaire sur un produit d’espaces vectoriels de dimensions finies est continue.
Définition 6.33. On appelle algèbre normée, un couple formé par une K-algèbre A et une
norme d’algèbre sur A.
Proposition 6.34. Pour tout ensemble non vide X, l’ensemble des B(X , K) est une algèbre
normée, la troisième loi étant la multiplication.
6.3.2 L(E , F )
Définition 6.37. On note L(E , F ) le K-e.v. des applications linéaires continues de E → F.
Proposition 6.38. L(E , F ) l’ensemble des applications linéaires continues E → F est un K-e.v.
Proposition 6.39. Soit u ∈ L(E , F ), notons k.kE , k.kF les normes de E et F alors on a :
ku(x)kF
inf {k ∈ R+∗; ∀x ∈ E; ku(x)kF 6 kkxkE } = supx 0 kxkE
= sup kxkE 61 ku(x)kF =
supkxkE =1 ku(x)kF.
Les conditions kxkE 6 1 situent x dans la boule unité et kxkE = 1 dans la sphère unité
88 Espaces Vectoriels, Algèbres Normés et leur topologie
Ce réel est noté kukL(E ,F ) ou kukE ,F ou simplement kuk si aucune confusion n’est possible..
Proposition 6.43. Toutes les normes subordonnées d’un endomorphisme sont des normes
d’algèbre. Le couple formé par l’ensemble des endomorphismes et la norme subordonnée i.e.
((L(E), + , · , ◦ ); k.ks) est une K-algèbre normée.
6.4.4 Divers
Théorème 6.53. Pour u ∈ L(E , F , G) et x ∈ E.
2. De plus l’application O: L(E , F , G) → L(E , L(F , G)) est une bijection linéaire (un
u ũ
isomorphisme linéaire) conservant les normes et aussi une isométrie. Autrement dit L(E;
F ; G) est isomorphe et isométrique à L(E; L(F ; G)).
Corollaire 6.54. Si l’espace G est de Banach, l’espace L(E , F , G) est aussi de Banach.
90 Espaces Vectoriels, Algèbres Normés et leur topologie
Proposition 6.56. Toute application multilinéaire d’un produit d’espace normé de dimension
finie est continue.
Corollaire 6.58. Tout espace vectoriel normé de dimension finie est complet.
Corollaire 6.59. Tout sous-espace vectoriel de dimension finie d’un espace vectoriel normé est
fermé.
Corollaire 6.60. Les parties compactes d’un espace vectoriel normé de dimension finie sont les
parties fermées et bornées.
Théorème 6.61. (Riesz) La boule unité fermée dans un espace vectoriel normé de dimension
infinie n’est jamais compacte.
6.6 Série
La définition des séries convergentes est calquée sur le cas des série numériques. Le critère de
Cauchy de convergence des séries s’étend au cas des espaces de Banach. On dit qu’une série de
terme général xn est absolument convergente si la série de terme général kxn k est convergente.
Dans un espace de Banach, la convergence absolue implique la convergence.
Proposition 6.64. Soit un espace de Banach et (xn) une suite de E, si la série de terme
général xn est absolument convergente cette série est convergente.
Corollaire 6.67. Soit E , F 2 espaces de Banach tels que l’espace IS (E , F ) soit non vide alors
IS (E , F ) est ouvert dans L(E , F ) et l’application : L(E , F ) → IS (E , F ) est continue
y u−1
6.7.1 Définition
Dans tout ce chapitre E est un espace de Banach réel ou complexe, End(E) est l’ensemble des
endomorphisme de E et GL(E) est le groupe linéaire de E i.e. l’ensemble des automorphismes
de E.
n
A
Proposition 6.68. Soient A un endomorphisme de E (A ∈ End(E)) et la série n! ; Sn pour
laquelle on pose A0 = IdE.
n
A
1. La série n! ; Sn converge uniformément sur tout ensemble borné contenu dans End(E).
6.7.2 Propriétés
6.7.2.1 Relation entre exponentielles
6.7.2.2 Continuité
Proposition 6.71. L’application exp est continue sur End(E). Elle est aussi localement lip-
schitzienne : kexp(A) − exp(B)k 6 eM × kA − B k si M majore kAk ou kB k.
92 Espaces Vectoriels, Algèbres Normés et leur topologie
Note 6.77.
1. Retirer la partie algèbre linéaire du résumé algèbre linéaire du premier semestre.
2. Retirer la partie espace vectoriel du résumé du second semestre.
6.7 Exponentielle d’un endomorphisme d’un espace de Banach 93
Chapitre 7
Les nombres réels et leur topologie
Au cours de mes révisions pour l’agrégation interne de mathématiques, j’ai été confronté à des
exercices faisant intervenir des inégalités. En particulier dans le livre Analyse 1 de J.M. Monier,
l’exercice 1.2.8 m’a posé des problèmes car aucune méthode un peu générale ne semblait se
dégager pour permettre leur résolution. J’ai trouver une solution à mon problème dans le livre
Les Olympiades de Mathématiques de Tarik Belhaj Soulami. (Partie à mettre avec les nombres
réels).
94
7.6 Inégalité de Hölder 95
Pn Pn Pn
i=1 ai b i > i=1 ai i=1 bi
L’inégalité changeant de sens si les deux suites sont rangées dans l’ordre inverse.
Théorème 7.7. Soient ((x1, x2, , xn); (y1, y2, , yn)) ∈ (Rn) alors
2
Pn qP qP
n n
i=1 x i × yi 6 i=1 x2i × i=1 yi2
avec égalité si et seulement si (x1, x2, , xn) et (y1, y2, , yn) sont proportionnels.
Note 7.8. Elle permet de montrer que l’application k.kp: x ( |xi |) p vérifie l’inégalité trian-
P
gulaire ce qui par conséquent en fait un élément de la démonstration de (R; k.k2) ou (R; k.k p)
espaces normés. On peut donc la retenir sous la forme : kx + y k p 6 kxk p + ky kp. Même
remarque pour (R; d2) et (R; d p) où l’inégalité permet de montrer que d2 et d p sont des dis-
tances.
Théorème 7.9. Soient ((x1, x2, , xn); (y1, y2, , yn)) ∈ (Rn) et p ∈ R; p > 1 alors
2
qP qP qP
p n p p n p p n p
i=1 (xi + yi) 6 i=1 xi + i=1 yi
Attention : l’inégalité est démontrée pour p réel (p ∈ R; p > 1)
Démonstration. Voir livre Olympiades de Mathématiques page 130, pour p = 2. Voir CTE
page 30 autrement.
Note 7.11. Vérifier si en rajoutant des valeurs absolues, on peut élargir l’inégalité à toutes les
valeurs de xi et yi.
Démonstration. Voir livre Olympiades de Mathématiques page 130.
7.8 Topologie de R
7.8.1 Compact de R
Proposition 7.12.
1. Soit a, b ∈ R, l’intervalle fermé [a; b] est compact.
2. Les sous-espaces compacts de R sont les parties fermées et bornées de R.
Démonstration. Voir cours de licence.
7.8.2 Compact de R n
Théorème 7.13. Les sous-espaces compacts de Rn sont les parties fermées et bornées.
Exemple 7.14. Soit S n = (x1, , xn) ∈ Rn+1; ni=1 x2i = 1 , S n est compacte.
P
7.8.3 Connexité
Théorème 7.15. Une partie A de R ou de R̄ est connexe si et seulement si A est un inter-
valle.
Démonstration.
Rajouter inf et sup sur une partie de R.
R corps ordoné !
Proposition 7.16. (R; + ; × ; 6 ) est un corps ordonné.
Théorème 7.17. (CTE 2003-2004 ? page 9 Topologie) Toute partie non vide majorée de R
admet une borne supérieure et toute partie non vide minorée de R admet une borne inférieure.
Théorème 7.18. (dit de « passage au sup et à l’inf ») Soit A une parite nonvide de R :
1. Si M ∈ R et tel que ∀x ∈ R, x ∈ a ⇒ x 6 M alors sup (A) existe et sup (A) 6 M.
2. Si m ∈ R et tel que ∀x ∈ R, x ∈ A ⇒ m 6 x, alors inf (A) existe et m 6 inf (A).
Avertissement 7.19. Valable uniquement pour 6 !
Partie entière d’un réel
Proposition 7.20. Pour tout réel x, il existe un et un seul entier relatif n tel que n 6 x < n + 1.
Démonstration. CTE 2003-2004 ? cours de Topologie page 7.
Définition 7.21. On dira que n est la partie entière de x et on notera n = [x] ou bien x = E(x).
7.8 Topologie de R 97
Chapitre 8
Fonctions
Parmis les fonctions particulières rajouter la fonction indicatrice. Définition, représentation pro-
priété (voir exercice : livre d’exercices Intégrale de Lebesgue). Rajouter également les fonctions
étagées.
Rajouter limite inf (lim) et limite sup lim d’une suite de nombres et d’une fonctions et ?
8.1
sur RFonctions
)
numériques d’une variable réelle (i.e. définie
8.1.4 Dérivabilité
Définition 8.4. Soit f une fonction numérique définie sur un intervalle I de R non réduit à un
point. On dit que f est dérivable en un point x0 de I si la fonction x
f (x) − f (x0)
x − x0
a une limite
en ce point.
Définition 8.6. On dit que f est dérivable sur I si f est dérivable en tout point de I.
Proposition 8.8.
1. Les fonctions numériques définies sur I dérivables au point x0 constituent une sous-
algèbre pleines des fonctions d’une variable réelle de l’algèbre des fonctions numériques
définies sur I.
2. L’application f f (x ) est une forme linéaire.
′
0
98
8.1 Fonctions numériques d’une variable réelle (i.e. définie sur R) 99
3. De même, les fonctions dérivables sur I constituent une sous-algèbre pleine de l’algèbre
des fonctions définies sur I.
4. (αf + βg) ′ = αf + βf ′ ,
5. (f g) ′ = f ′ g + f g ′ ,
′
f f ′ g − f g′
6. g = g2
Proposition 8.9. Soient f une fonction numérique définie sur un intervalle I de R, et g une
fonction numérique définie sux un intervalle J de R contenant f (I).
1. Si f est dérivable en un point x0 de I, et si g est dérivable au point f (x0), alors la fonc-
tion composée g ◦ f est dérivable au point x0.
2. Dans ce cas (g ◦ f )(x0) = (g ′ ◦ f )(x0) × f ′(x0).
3. Si f est dérivable sur I et si g est dérivable sur f (I), alors g ◦ f est dérivable sur I.
4. Et (g ◦ f ) = (g ′ ◦ f ) × f.
Proposition 8.10. Soient f une fonction continue et strictement monotone sur un intervalle I
de R, J l’image de I par f, g la fonction réciproque de f, et x0 un point de I.
1. Lorsque f est dérivable au point x0 , g est dérivable au point y0 = f (x0) si et seulement si
f (x0) 0.
1
2. Dans ces conditions, g ′(y0) = f (x ) .
0
3. Par suite, lorsque f est dérivable sur I, g est dérivable sur J si et seulement si f ′ ne
1
s’annule en aucun point de I, et g ′ = f ′ ◦ g .
Définition 8.11. Soit f une fonction numérique dérivable sur un intervalle I de R, ne s’annu-
lant pas sur I. On appelle dérivée logarithmique de f le quotient de f ′ par f.
Proposition 8.12. Soient (f1, f2, , fp) une suite de p fonctions numériques dérivables sur un
intervalle I de R, ne s’annulant pas sur I, et (n1, n2, , n p) une suite de p entiers rationnels.
(f 1 f 2 f p) ′
n n n
Définition 8.13. On dit que f est de classe C r si elle est r fois dérivable et si Df est continue.
Définition 8.14. On dit qu’une fonction est de classe C 0 si elle est continue sur I,
Définition 8.15. On dit qu’une fonction est de classe C ∞ si elle est indéfiniment dérivable sur
I.
Proposition 8.16.
1. Les fonctions de classe C r sur I constituent une sous-algèbre pleine de l’algèbre unitaire
des fonctions définies sur I.
100 Fonctions
Définition 8.20. On dit que f est de classe C r par morceaux sur un intervalle I si la restri-
ction de f à tout intervalle compact contenu dans I est de classe C r par morceaux.
Définition 8.21. On dit que f admet un maximum au point x0 si, pour tout point x de I,
f (x) 6 f (x0).
Définition 8.22. On dit que f admet un maximum local au point x0 s’il existe un voisinage
V de x0 tel que la restriction de f à I ∩ V admette un maximum au point x0.
Proposition 8.25. Théorème de Rolle. Soit f une fonction numérique continue sur un inter-
valle [a, b] de R, dérivable sur l’intervalle ]a, b[, et telle que f (a) = f (b), il existe alors au moins
un point c de l’intervalle ]a, b[ tel que f ′(c) = 0.
8.1.9 Primitives.
Définition 8.29. Soit f une fonction numérique définie sur un intervalle I de R. On dit
qu’une fonction numérique g définie sur I est une primitive de f sur cet intervalle si g est déri-
vable sur I, sa dérivée étant égale à f.
Proposition 8.30. Pour tout nombre réel a, la fonction g + a est encore une primitive de f.
Réciproquement, pour toute primitive h de f, il existe un nombre réel b tel que h = g + b. Autre-
ment dit, deux primitives d’une même fonction diffèrent d’une constante. Plus précisément,
soient x0 un point de I et y0 un nombre réel. Il existe une primitive h de f et une seule telle que
h(x0) = y0.
Proposition 8.32.
1. L’ensemble Dn(I) des fonctions admettant un développement limité à l’ordre n au voisi-
nage de x0 est un sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel des fonctions numériques défi-
nies sur I.
2. L’ensemble des fonctions polynomiales de degré inférieur à n et l’ensemble des fonctions
négligeables devant (x − x0)n au voisinage de x0 sont deux sous-espaces vectoriels supplé-
mentaires dans Dn(I).
3. En particulier, le développement limité à l’ordre n au voisinage de x0 est unique, et
l’application Pn qui à tout élément de Dn(I) associe son développement limité est un pro-
jecteur : P (αf + βg) = αPn(f ) + βPn(g).
4. Pour tout couple (n, p) d’entiers naturels tel que p < n, Dn(I) est un sous-espace vectoriel
de D p(I), et pour tout élément f de Dn(I), P p(f ) = P p[Pn(f )].
5. L’ensemble Dn(I) est une sous-algèbre pleine de l’algèbre des fonctions numériques défi-
nies sur I. Plus précisément, Pn(f g) = Pn[Pn(f )Pn(g)].
f
6. Si g ne s’annule pas sur I, le développement limité de g est le quotient de la division de
Pn(f ) par Pn(g) suivant les puissances croissantes de x − x0 à l’ordre n.
7. Soient f une fonction admettant un développement limité A à l’ordre n au voisinage de
x0 telle que f (x0) = 0, et g une fonction admettant un développement limité B à l’ordre n
au voisinage de 0. Alors g ◦ f admet un développement limité à l’ordre n au voisinage de
x0 , et Pn(g ◦ f ) = Pn(B ◦ A).
8. Soit f une fonction continue strictement monotone sur un intervalle I contenant 0,
admettant un développement limité à l’ordre n au voisinage de 0, n > 0, et telle que
f (0) = 0 et f ′(0) 0. Alors f 1 admet un développement limité à l’ordre n au voisinage de
0. De plus, les coefficients du développement limité de f 1 s’obtiennent en identifiant le
développement limité à l’ordre n de la fonction composée f 1 ◦ f à la fonction x x.
102 Fonctions
mule de Taylor-Young).
Proposition 8.35.
1. Cela équivaut à dire que, pour tout couple (x, x ′) de points de I et pour tout nombre réel
α appartenant à [0; 1], f (αx + (1 − α)x ′) 6 αf(x) + (1 − α)f (x ′).
2. Dans ces conditions, pour toute suite (x1, x2, , xn) de points de I et pour toute suite
(α1, α2, , αn) de nombres réels positifs de somme égale à 1, f
Pn
i=1 αixi 6
Pn
i=1 αif (xi).
f (y) − f (x) f (x ′) − f (x)
3. Pour tout triplet (x, x ′, y) de points de I tel que x < y < x ′ , y −x
6 x′ − x
6
f (x ′) − f (y)
x′ − y
.
4. Si l’intervalle I est ouvert, f est continue sur I, et dérivable à gauche et à droite en tout
point de I ; les fonctions fg′ et fd′ sont croissantes.
5. Pour qu’une fonction f dérivable sur I soit convexe, il faut et il suffit que f ′ soit crois-
sante.
6. Pour qu’une fonction f deux fois dérivable sur I soit convexe, il faut et il suffit que f ′′
soit positive.
Proposition 8.36. Soit a un nombre réel strictement positif, il existe un morphisme monotone
expa et un seul du groupe additif (R, + ) dans le groupe (R∗+, × ) tel que expa(1) = a.
Définition 8.37. On appelle exponentielle de base a et on note expa l’unique morphisme mono-
tone du groupe (R, + ) dans (R∗+, × ) tel que expa(1) = a.
Proposition 8.38.
1. Lorsque a 1, la fonction expa est un isomorphisme de (R, + ) dans (R∗+, × ), croissant
si a > 1 et décroissant si a < 1.
2. La fonction exponentielle de base 1 est constante et égale à 1.
3. La restriction à Z de expa coïncidant avec n a , la fonction exponentielle de base a se
n
note encore x ax.
4. (a ) = a , (a b)x = axbx.
x y xy
8.1 Fonctions numériques d’une variable réelle (i.e. définie sur R) 103
Définition 8.39. Soit a un nombre réel strictement positif et différent de 1. La fonction réci-
proque de expa est un isomorphisme monotone de (R∗+, × ) dans (R, + ) appelé logarithme de
base a et noté loga.
Proposition 8.41.
1. Elle est dérivable sur ]0; + ∞[ et sa dérivée est la fonction x 1
x
.
2. Pour tout couple (a, b) de nombres réels strictement positifs et différents de 1, loga(b) =
1 ln(b)
log (a)
= ln(a) .
b
Proposition 8.44.
1. C’est un endomorphisme monotone du groupe multiplicatif (R∗+, × ).
2. Suivant la valeur de l’exposant on a :
i. si α > 0, f est bijective strictement croissante,
ii. si α < 0, f est bijective strictement décroissante,
iii. si α = 0, f est constante et égale à 1.
3. Réciproquement, tout endomorphisme monotone de (R∗+, × ) est de la forme précédente.
4. (Comparaison des fonctions logarithmes, puissances et exponentielles) Soient a un
nombre réel strictement supérieur à 1, α et β deux nombres réels strictement positifs.
Alors :
i. limx→+∞ xαexpa( − β x) = 0,
ii. limx→+∞ x −β (loga(x))α = 0,
iii. limx→0 x β |loga(x)|α = 0,
iv. limx→−∞ |x| β expa(α x) = 0.
Proposition 8.46.
1. ex = ch(x) + sh(x),
2. e−x = ch(x) − sh(x),
3. ch2(x) − sh2(x) = 1,
4. Formule d’addition, pour tout couple (a, b) de nombre réels :
i. ch(a + b) = ch(a)ch(b) + sh(a)sh(b),
104 Fonctions
si a 0,
sh(2a) ch(2a) − 1
ix. th(a) = 1 + ch(2a) = sh(2a)
,
R
8.2 Fonction vectorielle d’une variable réelle (i.e. définie sur
)
Les définition et les propriétés relatives aux fontions numériques ne faisant intervenir que la
linéarité s’étendent aux fonctions d’une variable réelle à valeurs dans un espace vectoriel normé
F de dimension finie.
8.2.1 Dérivation
8.2.1.1 Dérivée d’un produit
Proposition 8.51. Soit f une application continue sur un intervalle [a, b] de R à valeurs dans
Fn dérivable dur ]a, b[ et telle que f ′ soit bornée sur ]a, b[. Alors kf (b) − f (a)k 6 (b −
a)supx∈]a,b[ kf ′(x)k.
Proposition 8.52. Soit f une application continue de I dans F, dérivable sur l’intérieur de I.
Pour que f soit constante, il faut et il suffit que, pour tout point x intérieur à I, f ′(x) = 0.
Proposition 8.53. Soit f une application de classe C 1 sur I privé d’un point a à valeurs dans
F. Si f ′ admet un limite au point a, alors f se prolonge en une application de classe C 1 sur I.
8.2.2 Intégration
Proposition 8.54. L’application f R b
a
f (t)dt est linéaire. En outre, a 6 b,
R b
a
f (t)dt 6
R
kf (t)kdt.
Théorème 8.56. Soient f une application de classe C 1 sur [a, b] à valeur dans F et g une fonc-
tion de classe C 1 sur [a, b] à valeurs réelles. Si kf ′k 6 g ′ , alors kf (g) − f (a)k 6 g(b) − g(a).
8.6 Comparaison et évaluation locale des fonctions à valeur dans R (i.e. fonctions numéri-
ques) 107
Proposition 8.57. Soit n un entier naturel, f une fonction de classe C n+1 sur un intervalle I.
(x − a)k
Soit a un point de I, pour tout point x de I, on pose rn(x) = f (x) − f (a) − nk=1 f (k)(a) k! .
P
1. Le nombre rn(x) s’appelle reste, on peut l’écrire sous forme intégrale (dite de Laplace) :
R x (x − t)n R 1 (1 − t)n (n+1)
rn(x) = a f (n+1)(t) n! dt = (x − a)n+1 0 n!
f (a + (x − a)t)dt.
(b − a)n+1
2. krn(b)k 6 (n + 1)!
supx∈]a,b[ kf (n+1)(x)k (majoration de Lagrange).
Remarque 8.58. La théorie des développements limités s’étend sans changement, c’est le cas
en particulier pour la formule de Taylor-Young.
8.5.1 Continuité
8.5.1.1 Continuité sur un intervalle
Démonstration. Voir Analyse 1 J.M. Monier p.110 ou Cours mathématiques premier cycle
J.Dixmier
Démonstration. Voir Analyse 1 J.M. Monier p.113 ou Cours mathématiques premier cycle
J.Dixmier
8.6.1.2 Négligeabilité
8.6.1.3 Equivalence
8.6.1.4 Similitude
(définition à revoir)
Remarque 8.70.
1. Voir remarque livre monier page 40 Analyse 2
2. Les relations de similitude et d’équivalence sont des relations d’équivalence, compatible
avec la multiplication mais pas avec l’addition.
8.6.1.5 Propriétés
Rajouter des exemples usuels voir monier analyse 2 et 3. Monier page 41.
8.7 Fonctions et résultats usuels 109
Définition 8.72. On appelle fonction numérique à support compact, une fonction numérique
nulle en dehors d’un intervalle compact.
Remarque 8.73. L’ensemble des fonctions continues et à support compact est noté CC (U ).
Formules élémentaires
cos2(a) + sin2(a) = 1
1
1 + tg2(a) = cos 2(a)
1
1 + cot2(a) = sin 2(x)
sin(a)
tg(a) = cos(a)
cos(a)
cot(a) = sin(a)
1
cos (a) = 1 + tg 2(a)
2
Formules d’addition
cos(a + b) = cos(a)cos(b) − sin(a)sin(b)
cos(a − b) = cos(a)cos(b) + sin(a)sin(b)
sin(a + b) = sin(a)cos(b) + cos(a)sin(b)
sin(a − b) = sin(a)cos(b) − cos(a)sin(b)
tg(a) + tg(b)
tg(a + b) = 1 − tg(a)tg(b)
tg(a) − tg(b)
tg(a − b) = 1 + tg(a)tg(b)
1
sin(a)cos(b) = 2 [sin(a + b) + sin(a − b)]
1
cos(a)sin(b) = 2 [sin(a + b) − sin(a − b)]
1 + cos(2a)
cos2(a) = 2
1 − cos(2a)
sin2(a) = 2
Transformation de sommes
en produits
a+b a−b
cos(a) + cos(b) = 2cos 2 cos 2
a+b a−b
cos(a) − cos(b) − − 2sin 2 sin 2
a+b a−b
sin(a) + sin(b) = 2sin 2 cos 2
a−b a+b
sin(a) − sin(b) = 2sin 2 cos 2
sin(a + b)
tg(a) + tg(b) = cos(a)cos(b)
sin(a − b)
tg(a) − tg(b) = cos(a)cos(b)
a
1 + cos(a) = 2cos2 2
a
1 − cos(a) = 2sin2 2
Angles opposés
cos( − x) = cos(x)
sin( − x) = − sin(x)
tg( − x) = − tg(x)
Angles supplémentaires
cos(π − x) = − cos(x)
sin(π − x) = sin(x)
tg(π − x) = −tg(x)
Angles complémentaires
π
cos 2 − x = sin(x)
π
sin 2 − x = cos(x)
π 1
tg 2 − x = tg(x) = cot(x)
Angles de différence π
cos(π + x) = − cos(x)
sin(π + x) = − sin(x)
tg(π + x) = − tg(x)
π
Angles de différence 2
π
cos 2 + x = − sin(x)
π
sin 2 + x = cos(x)
π 1
tg 2 + x = − tg(x) = − cot(x)
Equations de base
cos(u) = cos(v) ⇔ u ≡ v[2π] ou u ≡ − v[2π]
112 Fonctions
1
1 − x2
arg th(x) ] − 1, 1[
1 1 1+x
1 − x2 2
ln 1−x
R − { − 1; 1}
1 1 a+x
a2 − x2
a ∈ R∗+ 2a
ln a−x
R − { − a; a}
1 1 x
(x2 + 1)2 2
arctan(x) + 2(x2 + 1) R
x2 1 x
(x2 + 1)2 2
arctan(x) − 2(x2 + 1) R
1
√ arg ch(x) ]1, + ∞[
x2 − 1
1
√ − arg ch( − x) ] − ∞, − 1[
x2 − 1
1 √
√ ln|x + x2 − 1 | R − [ − 1; 1]
x2 − 1
1 √
√ a ∈ R∗+ ln|x + x2 − a2 | R − [ − a; a]
x2 − a2
1
√ arg sh(x) R
x2 + 1
1 √
√ a ∈ R∗+ ln(x + x2 + a2 ) R
x2 + a2
1
√ arcsin(x) ] − 1, 1[
1 − x2
1 x
√ a ∈ R∗+ arcscin a
] − a, a[
a2 − x2
eaxcos(b x) a, b ∈ C∗, a2 + b2 0
eax
a2 + b2
(a cos(b x) + b sin(b x)) R
a, b ∈ C∗, a2 + b2 0
eax
eaxsin(b x) a2 + b2
(a sin(b x) − b cos(b x)) R
8.7 Fonctions et résultats usuels 115
Chapitre 9
Série d’un espace vectoriel normé. Suites
et séries d’applications
Les suites numériques réelles ou complexes et les suites de fonctions sont des exemples de la
définition précédente. Elles doivent être traitées dans le chapitre des nombres réels, complexes et
des espaces de fonctions par exemple. Dans ce cas E = R ou C ou un espace de fonction. Pour
ce chapitre, il faudrait reprendre toutes les définitions des suites réelles ou complexes, pour les
adapter. C’est ce qui a était ci-dessous partiellement, peut-être faudra-t-il supprimer certaines
propriétés ou plus simplement les mettre en exemple.
9.1.1 Convergence
Définition 9.2. On appelle série tout couple A = ((un), (sn)) constitué de deux suites de nom-
Pp
bres complexes telles que, pour tout entier naturel p, s p = n=0 un. L’élément un s’appelle
terme d'ordre n de A, et l’élément sn s’appelle somme partielle d'ordre n de A. La suite
(un) s’appelle terme général de la série A, et la suite (sn), suite des sommes partielles de
A.
Définition 9.3. Soit E un K-espace vectoriel. On appelle somme de deux séries A = ((un),
(sn)) et B = ((vn), (tn)) la série de terme général (un + vn).
Définition 9.5. Soit E un K-espace vectoriel. On appelle produit d'une série A = ((un),
(sn)) par α ∈ K (α un scalaire) la série, notée αA, de terme général (αun).
Proposition 9.6.
1. Il est immédiat que αA = ((αun), (αsn)) .
2. Muni des deux lois précédentes, l’ensemble des séries est un espace vectoriel.
Séries convergentes.
Définition 9.7. Soit E un K-espace vectoriel. On dit qu’une série A = ((un), (sn)) est conver-
gente (resp. divergente) si et seulement si la suite (sn) est convergente (resp. divergente).
Définition 9.8. Soit E un K-espace vectoriel. Lorsque la série A est convergente, la limite de
la suite (sn) s’appelle somme
Pp de la série A et se note s(A), ou encore P+∞ n=0 un, s(A) =
lim p→+∞ sp = lim p→+∞ n=1 un.
116
9.1 Série d’un espace vectoriel normé. 117
toriel
P
(C), et l’application s: A s(A) est une forme linéaire sur
P
c (C).
2. (Condition nécessaire de convergence) Le terme général d’une série convergente converge
vers 0.
3. (Critère de Cauchy de convergence des séries) Si E est un esapce de Banach. Soit A =
((un), (sn)) une série de E pour que la série A converge, il faut et il suffit que la suite
(sn) soit une suite de Cauchy, c’est-à-dire que, pour tout nombre réel strictement positif
ε, il existe un entier naturel n0 tel que, pour tout couple (p, q) d’entiers naturels tel que
Pq
q > p > n0 , n=p+1 un 6 ε.
E
Démonstration. Pour la preuve, il suffit d’écrire que sn est une suite de Cauchy.
Définition 9.11. On dit qu’une série A = ((un), (sn)) de nombres complexes est normale-
ment convergente si la série de terme général (un) est convergente.
Théorème 9.12. Soit (E , k.kE ) un espace de Banach. Soit ( un) une série à valeur dans E
P
Pm
alors : un converge ⇒ ∀ε > 0, ∃nε ∈ N; ∀(m, n) ∈ N2, (m > n > nε) ⇒
P
k=n+1 uk E
Proposition 9.14. Soit E un espace de Banach et A = ((un), (sn)) une série de terme général
(un) et dont la suite des sommes partielle est (sn).
Si A est absolument convergente alors A est convergente.
Note 9.15. En particulier, toute série de nombres réels ouh complexes absolument convergente
P ( − 1)n i
est convergente. La réciproque est bien entendu fausse : n
.
Définition 9.16. Une série convergente mais non normalement convergente est dite semi-con-
vergente.
9.1 Série d’un espace vectoriel normé. 119
Chapitre 10
Séries numériques à termes réels ou com-
plexes.
10.1.1 Convergence
Définition 10.1. On appelle série tout couple A = ((un), (sn)) constitué de deux suites de nom-
Pp
bres complexes telles que, pour tout entier naturel p, s p = n=0 un. L’élément un s’appelle
terme d'ordre n de A, et l’élément sn s’appelle somme partielle d'ordre n de A. La suite
(un) s’appelle terme général de la série A, et la suite (sn), suite des sommes partielles de
A.
Définition 10.2. On appelle somme de deux séries A = ((un), (sn)) et B = ((vn), (tn)) la
série de terme général (un + vn).
Définition 10.4. On appelle produit d'une série A = ((un), (sn)) par un nombre com-
plexe α la série, notée αA, de terme général (αun).
Proposition 10.5.
1. Il est immédiat que αA = ((αun), (αsn)) .
2. Muni des deux lois précédentes, l’ensemble (C) des séries de nombres complexes est
P
un espace vectoriel sur C.
Séries convergentes.
Définition 10.6. On dit qu’une série A = ((un), (sn)) est convergente (resp. divergente) si
et seulement si la suite (sn) est convergente (resp. divergente).
Définition 10.7. Lorsque la série A est convergente, la limite de la suite (sn) s’appelle somme
de la série A et se note s(A), ou encore P+∞
n=0 un, s(A) = lim p→+∞ s p = lim p→+∞
Pp
n=1 un.
Proposition 10.9.
1. L’ensemble c = (C) des séries convergentes est un sous-espace vectoriel de l’espace vec-
P
toriel
P
(C), et l’application s: A s(A) est une forme linéaire sur
P
c (C).
2. (Condition nécessaire de convergence) Le terme général d’une série convergente converge
vers 0.
3. (Critère de Cauchy de convergence des séries) Soit A = ((un), (sn)) une série de nombres
complexes pour que la série A converge, il faut et il suffit que la suite (sn) soit une suite
de Cauchy, c’est-à-dire que, pour tout nombre réel strictement positif ε, il existe un entier
naturel n0 tel que, pour tout couple (p, q) d’entiers naturels tel que q > p > n0 ,
Pq
n= p+1 un 6 ε.
120
10.1 Séries numériques à termes réels ou complexes 121
Séries géométriques.
Définition 10.10. On appelle série géométrique une série A dont le terme général est de la
forme (an), où a ∈ C.
Proposition 10.11.
1. Pour que la série A converge, il faut et il suffit que |a| < 1.
P+∞ n 1
2. Dans ces conditions, n=0 a = 1 − a .
P+∞ a p+1
3. Et, pour tout entier naturel p, n= p+1 a = 1 − a .
n
− Ou bien la suite (sn) n’est pas majorée. Alors sn tend vers + ∞ lorsque n tend vers +
∞.
Proposition 10.12. Soient f une fonction définie sur [0, + ∞[ à valeurs réelles positives,
décroissante et tendant vers 0 au point + ∞ , et A Rla série de terme général (f (n)). Pour que
+∞
la série A converge, il faut et il suffit que l’intégrale 0 f (t)dt converge.
Proposition
10.15. Soient α et β des nombres réels. pour que la série de terme général
1
n β (ln n)α
converge, il faut et il suffit que β > 1 ou (β = 1 et α > 1).
Proposition 10.16. Soient A et B deux séries de nombres réels positifs, de termes généraux
(un) et (v p).
1. Si A est dominée par B, c’est-à-dire si (un) est dominée par (vn), et si B converge, il en
est de même de A.
2. Si A et B sont semblables, la convergence de la série A équivaut à celle de la série B.
Proposition 10.17. (Règle de Cauchy) Soit (un) une suite de nombres réels positifs telle que
p
n
(un) admette une limite. Si β < 1, la série de terme général (un) converge. Si β > 1, la série
de terme général (un) diverge.
Proposition 10.18. (Règle de Riemann) Soit (un) une suite de nombres réels positifs. On sup-
pose qu’il existe un nombre réel α tel que nαun ait une limite β appartenant à [0, + ∞].
1. Si α > 1 et si β est fini, la série de terme général (un) converge.
2. Si α 6 1 et si β 0, la série de terme général (un) diverge.
122 Séries numériques à termes réels ou complexes.
Proposition 10.19. (Comparaison logarithmique des séries de nombres réels positifs) Soient A
et B des séries de nombres réels strictement positifs, de termes généraux (un) et (vn). On sup-
u
pose qu’il existe un entier naturel n0 tel que, pour tout entier n supérieur ou égal à n0 , un+1 6
vn+1 n
v
. Si la série B converge, il en est de même de la série A.
n
Proposition 10.21. (Règle de Raabe-Duhamel) Soit (un) une suite de nombres réels stricte-
u u
ment positifs telle que un+1 tende vers 1 par valeurs inférieures et que n 1 − un+1 admette une
n n
limite β ∈ [0, + ∞].
1. Si β > 1, la série de terme général (un) converge.
2. Si β < 1, la série de terme général (un) diverge.
Proposition 10.23. Une série convergente mais non absolument convergente est dite semi-
convergente.
Note 10.24. |.| est une norme donc la convergence absolue correspond à la convergence nor-
male.
Proposition 10.26.
1. Si la suite (un) converge vers 0 et si la suite (|un |) est décroissante, la série A converge
P+∞
et, pour tout entier naturel p, n= p+1 un 6 |u p+1|.
2. De plus, le reste à l’ordre p est de même signe que le premier terme négligé, c’est-à-dire
u p+1.
10.1 Séries numériques à termes réels ou complexes 123
Chapitre 11
Espaces d’applications leurs structures,
leurs topologies ... .
Dans ce cours, on va définir ce qu’est une fonction.
Soit F E = {f : E → F } l’ensemble des applications d’un ensemble E dans un autre ensemble
F . L’image f (x) de x par une application f ∈ F E obéit aux lois présentent sur F . Si F est un
espace métrique, vectoriel, vectoriel normé, algèbre ou algèbre normé, on va pouvoir étendre sur
F E ces lois. Exemple f + g: x f (x) + g(x) . Traitons en premier l’exemple des fonctions
réelles (c’est à dire à valeurs dans R). On doit pouvoir montrer que RE est un espace vectoriel
normé et même une algèbre normée totalement ordonné. Parmi les fonctions un cas particulier
est à distinguer celui des suites c’est à dire F N . Les cas à étudier sont donc :
E ↓F → N R e.v. e.v.n. e.m. e.t.
N suites réelles suite vectorielles
R
e.n.
e.v.n.
e.m.
e.t.
D’autre cas sont à examiner par exemples les sous-espaces vectoriels des fonctions bornées.
des fonctions R-intégrables, L-intégrables ...
Ou Topologie défines sur un ensemble d’applications ou de fonctions. Les points des espaces
topologiques et métriques sont ici des applications ou des fonctions. Voir livre Topologie
(Ellipse-p.118)
Je remarque que ces deux types de convergence sur des espaces de fonctions sont définies
sans que ces espaces de fonction ne soient muni d’une topologie. Cependant pour la deuxième,
on verra que cette correspondance correspond en fait à la distance supx∈E {d(f (x); g(x)} et que
la convergence uniforme s’exprime dans ce cas là comme la convergence dans un espace
métrique.
Note 11.1. Certaines notions font déjà partie du chapitre sur les fonctions page 13. Il est plus
logique de définir d’abord que l’espace des fonctions bornées est normée puisque sa structure
métrique découle de la norme définie.
124
11.2 Topologie des espaces de fonctions bornées 125
g: [0, 1] → [0, 1]
x 0, si x ∈ [0, 1[
1 si x = 1
Avertissement 11.4. La limite simple de fonctions continues n’est pas forcément continue.
C’est le cas de l’application précédente, g n’est pas continue.
Remarque 11.11.
1. Faire attention aux distances dans la définition de la distance sur B(E; F ) : d(f ; g) =
supx∈E {dF (f (x); g(x))} d est une distance sur B(E; F ) alors que dF est une distance sur
F.
2. Si (fn) est une suite de B(E; F ) dire que (fn) converge vers f dans l’espace métrique
B(E; F ) ⇔ (fn) converge uniformément vers f .
Proposition 11.13. Soit C ∞(E , F ) = B(E , F ) ∩ C(E , F ) avec E espace topologique, où C(E ,
F ) = {f : E → F , continues}. Alors C ∞(E , F ) est fermé dans B(E , F ), en particulier si F est
complet C ∞(E , F ) est aussi complet.
Proposition 11.16. Soit X un ensemble , (E; k.k) un espace de Banach l’ensemble B(X , E)
des application bornées de X → E muni de la norme kf k∞ = supx∈X kf (x)k est un espace de
Banach.
Proposition 11.17. Soit (fn): I → E une suite d’application dans un K-e.v. E. Si ∀n, fn ∈ C 1
les fn sont C 1 , (fn) tend simplement vers f sur I et (fn′ ) tend uniformément vers g. Alors (fn)
tend uniformément vers f sur I, f est de classe C 1 sur I, f ′ = g.
Trouver la place de :
1
(Id + u)−1 6
E 1 − kukE
E
Théorème 11.20. Soit E , F deux espaces de Banach et u0 ∈ Is(E , F ) l’espace des isomor-
phismes linéaires de E → F.
1
v ∈ L(E , F ), kvkL(E ,F ) 6 ku0−1kL(E ,F ) ⇒ u0 + v ∈ Is(E , F ), (u0 + v)−1 6 −1 −1
ku0 k − kv k
Corollaire 11.21. Soit E , F deux espaces de Banach tels que Is(E , F ) soit non vide alors Is(E ,
Is(E , F ) → Is(E , F )
F ) est ouvert dans L(E , F ) et l’application :
u u −1
.
11.3 Suites et séries de fonctions 127
Proposition 11.23. Une telle fonction f est évidemment unique : f (x) = limn→+∞ fn(x).
Définition 11.24. On dit encore que (fn) converge simplement sur E vers f.
Définition 11.25. On dit que (fn) converge uniformément sur E s’il existe une fonction f
définie sur E telle que la suite d’éléments de R̄ de terme général supx∈E |fn(x) − f (x)| converge
vers 0 : ∀ε ∈ R∗+, ∃n0 ∈ N; ∀n > n0, ∀x ∈ E , |fn(x) − f (x)| 6 ε.
Proposition 11.26. Une telle fonction f est unique, et limite simple de la suite (fn);
Définition 11.27. on dit encore que (fn) converge uniformément sur E vers f.
Proposition 11.29.
1. Soit (fn) une suite de fonctions convergeant uniformément sur E vers f. Si, pour tout
entier naturel n, fn est bornée, il en est de même de f.
2. Sur l’espace vectoriel B(E , C) des fonctions bornées sur E, l’application g sup
x∈E |g(x)|
est une norme.
Définition 11.30. Sur l’espace vectoriel B(E , C) des fonctions bornées sur E, l’application g
supx∈E |g(x)| est appelée norme de la convergence uniforme, on la note kg k∞. kg k∞: g
supx∈E |g(x)|.
Proposition 11.31.
1. La convergence uniforme sur E équivaut à la convergence en norme.
2. Muni de cette norme, l’espace vectoriel B(E , C) est complet.
Proposition 11.32.
1. Soient (fn) une suite de fonctions définies sur une partie p de C à valeurs complexes et
x0 un point de p. Si (fn) converge uniformément sur p (ou, plus généralement, sur toute
partie fermée bornée contenue dans p) vers une fonction f et si, pour tout entier naturel
n, fn est continue au point x0 , alors f est continue au point x0.
2. L’ensemble BC(P , C) des fonctions bornées continues sur p est un sous-espace vectoriel
de B(P , C)
3. Muni de la norme induite, BC(P , C) est complet.
Théorème 11.33. Soient (E , d) et (E ′, d ′) deux espaces métrique et (fn) une suite de fonc-
tions de E → E ′ si (fn)n converge uniformément sur E vers f : E → F et si toutes les fonctions
fn sont continues en x0 ∈ E alors f est continue en x0.
128 Espaces d’applications leurs structures, leurs topologies ... .
Théorème 11.34.
1. Soit (fn)n une suite de fonctions continues de [a; b] → K qui converge uniformément vers
R b R b
f sur [a; b] alors f est continue et a f (t)dt = limn→+∞ a fn(t)dt.
Proposition 11.35. Soient [a, b] un intervalle fermé borné de R et (fn) une suite de fonctions
à valeurs complexes intégrables sur [a, b]. Si la suite (fn) converge uniformément sur [a, b] vers
R b R b
une fonction f, alors f est intégrable et a f (t)dt = limn→+∞ a fn(t)dt.
Proposition 11.36. Soient I un intervalle de R et (fn) une suite de fonctions à valeurs com-
plexes continûment dérivables sur I. Si (fn) converge uniformément sur toute partie fermée
bornée contenue dans I vers une fonction g et s’il existe un point x0 de I tel que (fn(x0)) con-
verge, alors :
i. (fn) converge uniformément sur toute partie fermée bornée contenue dans I vers une fon-
ction f,
ii. f est continûment dérivable,
iii. et f ′ = g.
Définition 11.38. On dit que A converge simplement (resp. uniformément) sur E vers une
fonction f si la suite (sn) converge simplement (resp. uniformément) sur E vers f.
Proposition 11.39. (Critère de Cauchy de convergence uniforme) Pour que A converge uni-
formément sur E, il faut et il suffit que ∀ε ∈ R∗+, ∃n0 ∈ N; ∀x ∈ E , ∀p > n0, ∀q > p,
Pq
n= p+1 un(x) 6 ε.
Convergence normale.
Définition 11.40. On dit qu’une série de fonctions A = ((un), (sn)) est normalement conver-
gente sur E si la série de terme général (un) est convergente.
Remarque 11.41. Si E = R ou C muni de la norme z |z | les série normalement convergentes
sont les séries absolument convergentes. (Dict. Puf de mathématiques page 515).
Proposition 11.42. Une série normalement convergente est uniformément convergente sur E,
et absolument convergente en tout point de E.
11.3 Suites et séries de fonctions 129
Proposition 11.43. Soient (un) une suite de fonctions à valeurs complexes définies sur une
partie P de C et x0 un point de P. Si la série de terme général (un) converge uniformément sur
toute partie fermée bornée contenue dans P vers une fonction f et si, pour tout entier naturel n,
un est continue au point x0 , alors f est continue au point x0.
Proposition 11.44. Soient [a, b] un intervalle fermé borné de R et (un) une suite de fonctions
à valeurs complexes intégrables sur [a, b]. Si la série de
terme général (u n) converge uniformé-
R b
menth sur [a, ib], la série de terme général a
un(t) d t est convergente et
R b P+∞ P+∞ R b
a n=0 un(t) dt = n=0 u (t)dt.
a n
Corollaire 11.45. (Interversion des signes de sommation) Si gn est une série de fonctions
P
continues d’un segment [a; b] ⊂ R à valeur dans K qui convergent normalement sur [a; b] alors
R b P+∞ P+∞ R b
a n=0 gn(t)dt = n=0 g (t)dt.
a n
Proposition 11.46. Soient I un intervalle de R et (un) une suite de fonctions à valeurs com-
plexes continûment dérivables sur I. Si la série de terme général (un) est uniformément conver-
gente sur toute partie fermée bornée contenue dans I et s’il existe un point x0 de I tel que la
série de terme général (un(x0)) converge, alors la série de terme général (un) converge unifor-
mément sur toute partie fermée bornée contenue dans I, sa somme est continûment dérivable et
P
+∞ ′
= +∞ ′
n=0 un.
P
n=0 un
Suite et série de fonctions de X(ensemble quelconque) sur E (un espace vectoriel normé).
Proposition 11.48. n(f ) = supx∈E kf (x)kE est une norme sur B(X , E).
Proposition 11.50.
1. Une suite (fn)n de fonctions bornées de X → E converge uniformément vers (f ) si et
seulement si kfn − f k∞ → 0 lorsque n → + ∞.
2. Si E est un espace de Banach alros B(X , E) est aussi un espace de Banach
Définition 11.51. Soit X un ensemble et E un espace de Banach, on dit qu’une sériePde fonc-
tion gn à terme dans B(X; E) converge normalement si et seulement si la série kgn k∞
P
converge.
Théorème 11.52. Une série de fonction gn à valeurs dans un espace de Banach qui con-
P
verge normalement sur un ensemble X converge uniformément sur X.
Théorème 11.54. Soit (fn) une suite de fonctions de classe C 1 de [a; b] → E où E est un
espace de Banach. On suppose que :
i. Il existe x0 ∈ [a; b] tel que la suite (fn(x0))n converge.
ii. La suite de fonctions (fn′ ) converge uniformément sur [a; b] vers une fonction g.
Alors (fn) converge uniformément vers une fonction f de classe C 1 et vérifie f ′ = g
Corollaire 11.55. Une suite de fonctions (fn)n de classe C p (telle que pour tout k = 0, 1, , p,
(fn(k))n converge uniformément vers une fonction gk) converge uniformément vers une fonction f
de classe C p qui vérifie f (k) = gk pour k = 0; 1; ; p
Proposition 11.57. (Lemme d’Abel) Soit z0 un nombre complexe. Si la suite (an z0n) est
bornée, la série entière A est absolument convergente pour tout nombre complexe de module stri-
ctement inférieur à |z0| et uniformément convergente sur tout disque fermé de centre O et de
rayon strictement inférieur à |z0|.
Proposition 11.58. L’ensemble des nombres réels positifs ρ tels que la série de terme général
(|an |ρn) converge est un intervalle d’origine 0
Définition 11.60. L’ensemble D des nombres complexes z tels que |z | < R s’appelle domaine de
convergence
Définition 11.61. Si R ∈ ]0, + ∞[, c’est un disque ouvert, appelé disque de convergence.
Proposition 11.62.
1. Une série entière converge absolument en tout point de D, diverge en tout point extérieur
à D et converge uniformément sur toute partie fermée bornée de C contenue dans D.
2. La fonction f : z P+∞
n=0 anz est continue sur D.
n
Proposition 11.63. Soient A et B deux séries entières, (an) et (bn) les suites de leurs coeffi-
cients, R1 et R2 leurs rayons de convergence.
1. La série A + B est une série entière,
2. Son rayon de convergence R est tel que R > inf (R1, R2) , avec égalité si R1 R2.
11.4 Séries entières 131
P
Proposition 11.64. La série dont le terme général est défini par z p+q=n apbq z n est
une série entière.
P
Définition 11.65. La série dont le terme général est défini par z p+ q=n a pb q z n est
appelée série produit des séries A et B.
Proposition 11.66.
1. Son rayon de convergence est supérieur à inf (R1, R2).
2. Pour tout nombre complexe z tel que |z | < inf (R1, R2), la somme de la série produit est le
produit des sommes de chaque facteur.
Proposition 11.71. pour que f soit développable en série entière sur I, il faut et il suffit que le
reste de Maclaurin de f à l’ordre n converge simplement vers 0 sur I ; il suffit qu’il existe un
nombre réel positif β tel que, pour tout point x de I et pour tout entier naturel n, |f (n)(x)| 6 β.
Proposition 11.72. Soit f une fonction rationnelle n’admettant pas 0 pour pôle. Alors f est
développable en série entière sur l’intervalle ] − R, R[, où R est le plus petit des modules des
pôles de f. De plus, le rayon de convergence du développement en série entière de f est égal à R.
Fonction analytique
CTE cours 2003-2004 page 4. Calcul différentiel.
Définition 11.73. On dit que f est analytique sur I si pour tout a ∈ I, f est développable en
série entière convergente sur un intervalle ouvert ]a − ε; a + ε[ ⊂ I où ε = ε(a) > 0. Autrement
Pn=+∞
dit, f (t) = n=−∞ αn(t − a)n. On dit aussi que f est de classe C ω sur I et on note f ∈ C ω.
∞
Exemple11.75. Exemple de fonction CR mais pas C ω(R).
−1
exp 1 − t2 si t ∈ ] − 1; + 1[
f (t) =
0 si |t| > 1
Proposition 11.77.
1. Pour tout nombre complexe ez̄ = ez̄.
′ ′
2. Pour tout couple (z , z ′) de nombres complexes, ez+z = ez ez .
3. Pour tout entier rationnel n, (ez)n = enz.
4. Pour tout nombre complexe z = x + i y, où x et y sont réels, ez = ex+iy = ex(cos(y) +
isin(y)).
π
i2
5. En particulier, e = i, eiπ = − 1, e2iπ = 1.
6. L’application z ez est continue périodique, de période 2π, c’est-à-dire que, pour tout
′
couple (z , z ′) de nombres complexes, la relation ez = ez équivaut à la relation z ′ − z ∈
2iπZ.
7. Autrement dit, le noyau du morphisme z e z
est 2iπZ.
8. L’application x
e est un morphisme surjectif du groupe additif (R, + ) sur le groupe
ix
Définition 11.80. Soit z un nombre complexe non nul. On appelle argument (resp. argunment
principal) de z et on note arg(z) (resp. Arg(z)) l’argument (resp.l’argunment principal) de z/
|z |.
11.4 Séries entières 133
Proposition 11.81.
1. Pour tout couple (z , z ′) de nombres complexes non nuls, arg(z z ′) = arg(z) + arg(z) , ce
qui équivaut à Arg(z z ′) = Arg(z) + Arg(z ′)(mod.2) .
2. Il en découle que arg(1/z) = − arg(z),
3. et que arg(z/z ′) = arg(z) − arg(z).
4. L’application z ez est une surjection de C sur C∗ plus précisément, soit u un nombre
complexe non nul; l’équation ez = u admet pour solutions les nombres complexes zk =
ln|u| + i Arg(u) + 2 iπk, où k ∈ Z.
Proposition 11.82.
1. ch(i z) = cos(z), sh(i z) = i sin(z), cos(i z) = ch(z), sin(i z) = i sh(z).
2. Pour tout couple (z , z ′) de nombres complexes,
i. cos(z + z ′) = cos(z)cos(z ′) − sin(z)sin(z ′),
ii. sin(z + z ′) = sin(z)cos(z ′) + cos(z)sin(z ′).
3. Pour tout nombre complexe z = x + i y, où x et y sont réels,
i. cos(x + i y) = cos(x) ch(y) − i sin(x) sh(y),
ii. sin(x + i y) = sin(x) ch(y) + i cos(x) sh(y).
4. De plus, pour tout nombre complexe z, cos(z̄ ) = cos(z) , sin(z̄ ) = sin(z) .
5. Enfin, pour tout nombre complexe z = x + i y ,
i. |cos(z)|2 = cos2(x) + sh2(y) = ch2(y) − sin2(x),
ii. |sin(x)|2 = sin2( x) + sh2( y).
6. Pour tout couple (z , z ′ ) de nombres complexes,
z ≡ z ′ (mo d.2π)
i. cos(z ′) = cos(z) ⇔ z ≡ − z ′ (m o d. 2π)
z ≡ z ′ (m o d.2 π)
ii. sin(z ′) = sin(z) ⇔ z ≡ π − z ′ (m o d.2 π)
7. Soit z un nombre complexe pour que cos(z) = 0, il faut et il suffit que z appartienne à
l’ensemble P des nombres réels congrus à π/2 modulo π.
8. L’application tan: z sin(z)/cos(z) est une application continue de C \P dans C.
π
9. P = x ∈ R; x = 2 + k π . L’image de C\P par cette application est C\{ − i, i}.
10. En outre, cette application est périodique de période n plus précisément, pour tout couple
(z, z ′) d’éléments de C \P, tan(z ′) = tan(z) ⇔ z ≡ z ′ (mod.π).
1 2π
f (t)sin(n t)dt, n ∈ N∗.
R
− bn = π 0
Lorsque la fonction f est paire (resp. impaire), les coefficients bn (resp. an) sont nuls.
Proposition 11.85. Si f est continue et de classe C 1 par morceaux, les coefticients de Fourier
de f ′ sont liés à ceux de f par cn(f ′) = i n cn(f )
Proposition 11.86.
1. (théorème de Dirichlet) Si f est de classe C 1 par morceaux, pour tout nombre réel x, la
Pn f (x + •) + f (x − •)
suite de terme général S(x) = p=−n c peipx converge vers f (x) = 2
f (x + •) + f (x − •)
2. En particulier, si, pour tout nombre réel x, f (x) = 2
(condition de Diri-
chlet), la suite (Sn) converge simplement vers f.
3. (Egalité de parseval) Si f est continue par morceaux, la série de terme général (|cn |2)
P+∞ 2 1 R 2π
converge et n=−∞ |cn | = 2π 0
|fn(t)|2dt.
Proposition 11.87. Si f est continue et de classe C 1 par morceaux, la série de terme général
(|cn |2) est convergente et la série de Fourier de f est normalement convergente sur R.
Note 11.89. Il convient d’établir auparavant que l’ensemble des applications continues de E →
R à bien une structure d’algèbre.
Définition 11.92. Treillis : Ensemble ordonné E tel que toute partie {x; y } de E, à deux élé-
ments admette une borne inférieure (notée x ∧ y) et une borne supérieure (notée x ∨ y).
Définition 11.94. On dit qu’une partie A de C(E , R) est réticulée si et seulement si pour toute
f , g ∈ A, sup (f ; g) et inf (f ; g) appartiennent aussi à A.
Lemme 11.95. Soit A une partie réticulée de C(E , R). Dire qu’une fonction f ∈ C(X; R)
appartient à la fermeture Ā de A équivaut à dire que ∀x; y ∈ E; ∀ε > 0; ∃gx, y ∈ A; |f (x) −
gx,y(x)| < ε et |f (y) − gx, y(y)| < ε.
Remarque 11.96. On note la fonction trouvée gx,y pour bien marquer qu’elle dépend de x, y.
Exemple 11.97. Soit E un intervalle [a; b] de R et A l’ensemble des fonctions f continues sur
E qui sont affines par morceaux (c’est à dire qu’il existe un recouvrement fini de E par des
intervalles dans chacun desquels f est affine). Cet ensemble est évidement réticulé et pour tout
x, y; ∃f ∈ A qui prend en x et y des valeurs données quelconques. Donc Ā = C(E; R).
11.6 Théorème de Stone-Weierstrass 135
Théorème 11.101. Soient X un espace topologique compact et A une partie de C(X , R) [resp.
de C(X , C)] ayant les propriétés suivantes :
i. A est une sous-algèbre de C(X , R) [resp. une sous algèbre autoadjointe de C(X , C) au
sens où f ∈ A ⇒ f¯ ∈ A].
ii. A contient les fonctions constantes.
iii. A sépare les points de X : ∀x, y ∈ X; x y, ∃f ∈ A; f (x) f (y).
Alors A est dense dans C(X , R) [resp. de C(X , C)] pour la topologie de la convergence uni-
forme.
Autrement dit une fonction de C(X , C) est limite uniforme d’une suite de fonction de A.
Note 11.104. Corollaire : C’est le théorème de Weierstass ! preuve CTE page 169 cours de
topologie 2003-2004. Soit A une sous-algèbre sur le corps C de C(E; C) telle que :
1. A sépare les points de E.
2. Pour tout x ∈ E, il existe f ∈ A telle que f (x) 0.
3. Pour tout f ∈ A, on a aussi f¯ ∈ A (où f¯ désigne la conjugée de f )
Alors Ā = C(E; C) (autrement dit A est dense dans C(E; C)).
1 R 2π
Si f ∈ A alors f (0) = 2π 0 f (eit)d t. En particulier cette identité est valable quelque soit
f¯ ∈ Ā , cependant cette égalité n’est pas valable ∀f ∈ C(E; C). Si par exemple f (z) = z, cette
identité est fausse.
Théorème 11.106. Pour toute fonction continue f : [a, b] → C, il existe une suite (P1, P2, ) de
polynômes à coefficients complexes telle que :
lim sup |f (x) − Pn(x)| → 0
n→∞ x∈R
Autrement dit la suite de polynôme converge uniformément vers f.
Démonstration. Application directe du théorème de Stone-Weierstrass qui dit que P (C) est
dense dans C([a, b], C). Cours Fack. Licence mathématiques Lyon. Analyse réelle.
Théorème 11.107. Pour toute fonction continue f : R → C, 2π-périodique, il existe une suite
(P1, P2, ) de polynômes trigonométriques à coefficients complexes telle que :
lim sup |f (x) − Pn(x)| → 0.
n→∞ x∈R
Démonstration. Même remarque que précédement. Cours Fack. Licence mathématiques Lyon.
Analyse réelle.
11.7 Approximation de fonction 137
Chapitre 12
Séries entières
12.1.1 Définitions
Définition 12.1. Soient V ∈ VR (0), f ∈ CV. On dit que f est développable en série entière (cen-
trée) en 0 si et seulement si :
1. il existe une série entière n>0 anx de rayon noté R > 0,
n
P
1 + 3! + 5! +
P+∞ x2n+1 x x3 5
sh(x) n=0 (2n + 1)! +∞ R
1 − 2! + 4! +
P+∞ ( − 1)nx2n x x2 4
cos(x) n=0 (2n)!
+∞ R
1 − 3! + 5! +
n 2n+1 3 5
P+∞ ( − 1) x x x
sin(x) n=0 (2n + 1)!
+∞ R
α(α − 1) (α − (n
+
P+∞ − 1))xn αx α(α − 1)x2
(1 + x)α(∈N) n=0 n!
1+ 1!
+ 2!
+∞ R
P+∞ α(α − 1) (α − (n − 1))xn
+
αx α(α − 1)x2
(1 + x)α(∈R ) n=0 n!
1+ 1!
+ 2!
1 ] − 1, 1[
1−x+x −x +
1 P+∞ n n 2 3
1+x n=0 ( − 1) x 1 ] − 1, 1[
1+x+x +x +
1 P+∞ n 2 3
1−x n=0 x 1 ] − 1, 1[
−
n −1 n 2 3
P+∞ ( − 1) x x x
ln(1 + x) n=1 n
x− 2
+ 3
1 ] − 1, 1]
+
P+∞ xn x2 x3
− ln(1 − x) n=0 n
x+ 2
+ 3
1 [ − 1, 1[
+
P+∞ x2n+1 x3 x5
arg th(x) n=0 2n + 1
x+ 3
+ 5
1 ] − 1, 1[
−
n −1 2n+1 3 5
P+∞ ( − 1) x x x
arctan(x) n=0 2n + 1
x− 3
+ 5
1 [ − 1, 1]
√
+
n −1 n 2
P+∞ ( − 1) (2n + 2)!x x x
1+x n=0 22n −1(n − 1)!n!
1+ 2 − 8
1 − 1, 1
−
1 P+∞ ( − 1)n(2n)!xn x 3x2
√
n=0 22n(n!)2
1− 2 + 8
1 − 1, 1
1+x
−
n 2n+1 3 5
P+∞ ( − 1) (2n)! x 1 x 3 x
arg sh(x) n=0 22n(n!)2
× 2n + 1 x− 2 · 3
+8· 5
1 [ − 1, 1]
+
2n+1 3 5
P+∞ (2n)! x 1 x 3 x
arcsin(x) n=0 22n(n!)2 × 2n + 1 x+ 2 · 3
+8· 5
1 [ − 1, 1]
138
12.1 Développements en série entière : DSE 139
Chapitre 13
Dérivation
140
13.1 Théorème de Rolle et des accroissements finis 141
Chapitre 14
Matrices
Introduite vers 1850 par Sylvester, la notion de matrice, dont la théorie a été développée par
Hamilton et Cayley est un outil efficace en algèbre linéaire et en mathématiques appliqué (Dic-
tionnaire des Mathématiques A. Bouvier et M. George PUF).
On verra que l’ensemble des matrices est isomorphe à l’ensemble des applications linéaires
continues. Ce qui explique la similitude des définitions et propriétés des deux ensembles.
Note 14.3. On note Mn(K), l’ensemble des matrices carrées d’ordre n à éléments dans K.
142
14.2 Exemples d’application 143
a1 1 a1 p
Remarque 14.9. Autrement dit, c’est la matrice dont les colonnes sont les composantes de
f (e j ) dans C:
144 Matrices
f (e1) f (e j ) f (e p)
↓ ↓ ↓
a1j a1p
a
11
a2j a2p
a
MatB,C (f ) = 21 .
aij aip
ai1
an1 an j an p
Esquisse de Relation entre L(E , F ) et Mn,p(K)
Proposition 14.20.
- (Eij )i∈N n; j ∈N p est une base de Mn,p(K), appelée base canonique de Mn,p(K).
- dim(Mn, p(K)) = n × p
1 0 0 1 0 0 0 0
Exemple 14.21. E11 = ; E12 = ; E21 = ; E22 = .
0 0 0 0 1 0 0 1
(E11 ; E12 ; E21 ; E22 ) est la base canonique de M2(K).
Proposition 14.23. Les applications Na: Mn, p(K) → R+ suivantes sont des normes sur
(aij )
Na(ai j )
Mn,p(K) :
• N1(aij ) = 16i, j6n, p |aij |,
P
qP
2
• N2(aij ) = 16i, j 6n,p |aij | , norme de Frobenius
Proposition 14.25. Soient A ∈ Mn, p(K), k.kn , k.kp deux normes de Mn,1(K) et M p,1(K) alors
on a :
kA X kn
infX ∈Mp,1(K) {k ∈ K; kA X kn 6 |k | × kX kp } = sup X 0 kX k
= sup kX k p61 kA X kn =
p
X ∈Mp,1(K) X ∈Mp,1(K)
sup kX k p =1 kA X kn.
X ∈Mp,1(K)
146 Matrices
Ce réel est noté kAkn,p ou simplement kAk si aucune confusion n’est possible.
Théorème 14.27.
1. L’application k.kn,p est une norme sur Mn, p(K).
2. Si A ∈ Mn,p(K), X ∈ Mp,1(K), kA X kn 6 kAkn, p × kX kp
3. Si A ∈ Mn,p(K), B ∈ M p, q(K) kA B kn,q 6 kAkn, p × kB kp, q
Définition 14.29. Soient A = (aik )ik ∈ Mn, p(K), B = (bkj)kj ∈ Mp, q(K).
On appelle produit de A par B et on note A × B ou AB, la matrice de Mn,q (K) définie
par : Pp
A × B = (cij )ij où ∀(i, j) ∈ Nn × N q et cij = k=1 aik × bkj
j j
↓ ↓
b1j
i → ai1 aik aip × = i →
P p
a × b
k=1 ik kj
bkj
bp j
Proposition 14.32.
- (Pseudo-distributivité à gauche) Soient A ∈ Mn,p(K), B, C ∈ M p,q (K) alors
A(B + C) = AB + AC.
- (Pseudo-distributivité à droite) Soient A, B ∈ Mn, p(K), C ∈ M p,q (K) alors
(A + B)C = AC + BC.
- Soient A ∈ Mn,p(K), B ∈ M p, q(K) et λ ∈ K alors
(λA)B = λ(AB) = A(λB).
- (Pseudo-associativité) Soient A ∈ Mn,p(K), B ∈ M p, q(K), C ∈ M q,r(K) alors
(AB)C = A(BC).
14.7 Transconjugaison ou Matrice adjointe 147
Proposition 14.33. Soient E,F,G 3 K-ev; B, C, D des bases respectives de E,F,G et 2 applica-
tions f ∈ L(E , F ) et g ∈ L(F , G). On a :
- MatC,D(f ) × MatB,C (g) = MatB,C (f ◦ g).
- MatC (f (x)) = (MatB,C (f )) × (MatB(x)).
Proposition 14.37.
Proposition 14.41. Les opérations élémentaires sur les colonnes ou sur les lignes ne changent
pas le rang. Autrement dit, si B se déduit de A par des opérations élémentaires alors rg(B) =
rg(A).
4 5 10 11
9 0 0 0
, rg(A) = rg(A ) = rg(A ) = rg(A )
Exemple 14.42. A = 5
′ ′′ ′′′
4 2 8
7 1 7 2
20 0 5 1
8 5 10 11
18 0 0 0
,
′
• (2 × C1) → A =
10 4 2 8
14 1 7 2
40 0 5 1
4 35 10 11
9 0 0 0
• 5 10 2 8 ,
(C2 + 3 × C3 → C2) → A ′′ =
7 22 7 2
20 15 5 1
4 5 10 11
20 0 5 1
• 5 4 2 8 .
(L2 ↔ L5) → A ′′′ =
7 1 7 2
9 0 0 0
0 0 1
Définition 14.44. La norme subordonnée à k.kn et k.kn est appelé norme subordonnée et on la
note k.ks.
Proposition 14.45. Toutes les normes subordonnées sur Mn(K) sont des normes d’algèbre. Le
couple formé par l’ensemble des matrices carrées et la norme subordonnée i.e. (Mn(K), k.ks) est
une K-algèbre normée.
Remarque 14.46.
− Dans le cas des matrices la norme d’algèbre est aussi appelé norme matricielle.
14.9 Spécificités propres aux matrices carrées 149
Proposition 14.50.
1.
2. Soit A une matrice de Mn(K) alors tr(tA) = tr(A),
3. Soit A une matrice de Mn(C) tr(A∗) = tr(A) ?? ou ?? tr(A).
Définition 14.51. Une matrice carrée A de Mn(K) est dite nilpotente si et seulement s’il
existe k ∈ N tel que Ak = 0.
Définition 14.53. Le plus petit élément de l’ensemble {k ∈ N∗; Ak = 0} est appelé indice de
nilpotence et est noté ν(A).
14.9.4 Matrice carrée inversible et groupe linéaire GLn( ) K
La notion de matrice inversible n’est définie que pour les matrices carrées.
Définition 14.54.
- Une matrice A de Mn(K) est dite inversible si et seulement s’il existe A ′ ∈ Mn(K) telle
que AA ′ = A ′A = In.
- Dans ce cas A ′ est appelée inverse de A et est noté A−1.
- Une matrice A de Mn(K) est dite singulière si et seulement elle n’est pas inversible.
- A est inversible.
- A est régulière à gauche.
- A est régulière à droite.
- A est régulière.
Définition 14.64. Une matrice carrée de Mn(K) est dite symétrique si et seulement si : tA =
A. On note Sn(K) l’ensemble des matrices symétriques d’ordre n à coefficients dans K.
Proposition 14.66.
-Soient deux matrices symétriques, (AB ∈ Sn(K)) ⇔ (AB = BA).
autrement dit : dire que leur produit commute équivaut à dire que leur produit est symétrique.
-Si A ∈ Sn(K) ∩ GLn(K) alors A−1 ∈ Sn(K)
autrement dit si A est une matrice symétrique inversible A−1 est aussi symétrique.
Définition 14.67. Une matrice carrée de Mn(K) est dite antisymétrique si et seulement si :
t
A = − A. On note An(K) l’ensemble des matrices symétriques d’ordre n à coefficients dans K.
Proposition 14.69. Les sev Sn(K) et An(K) sont supplémentaires dans Mn(K).
Définition 14.72. Une matrice carrée A de Mn(C) est dite hermitienne si et seulement si :
A∗ = A. On note Hn(C) l’ensemble des matrices symétriques d’ordre n à coefficients dans C.
Remarque 14.73. Si A est hermitienne, alors les éléments diagonaux de A sont réels.
1 0 2 1+i 1 0
Exemple 14.74. et sont hermitiennes, mais pas .
0 −3 1−i −5 0 −i
Définition 14.75. Une matrice carrée A de Mn(C) est dite antihermitienne si et seulement
si : A∗ = − A.
0 7 6 92
Définition 14.81. Soit A ∈ Mn(K).
- Une matrice carrée A = (αi, j ) est dite triangulaire ou trigonale supérieure, si tous les
éléments situés au-dessous de la diagonale sont nuls, c’est à dire αi, j = 0 pour i > j.
- L’ensemble des matrices triangulaires supérieures de Mn(K) est noté Tn,s(K).
10 2 6 12
0 7 −2 0
Exemple 14.83. matrice triangulaire supérieure
0
0 3 i
0 0 0 92
10 2 6 12
4 7 −2 0
Exemple 14.86. Eléments diagonaux
5 45 3 i
0 7 6 92
Définition 14.87. Soit A ∈ Mn(K).
- Une matrice carrée A = (αi,j ) est dite diagonale si tous les éléments hors de la diagonale
sont nuls, c’est à dire αi,j = 0 pour i j. Si ses éléments diagonaux sont λ1, , λn on la note
diag(λ1, , λn).
- L’ensemble des matrices diagonales de Mn(K) est noté Dn(K).
10 0 0 0
0 7 0 0
Exemple 14.88. Matrice diagonale 0 0 3 0 .
0 0 0 92
Remarque 14.89. L’ensemble des matrices diagonales de Mn(K) est l’intersection des ensem-
bles des matrices triangulaires supérieures et inférieures de Mn(K):
Dn(K) = Tn,s(K) ∩ Tn,i(K)
Proposition 14.98. Soient E , F deux K − ev. Soient B, B ′ deux bases de E avec P = Pass(B,
B ′) et C , C ′ deux bases de F avec Q = Pass(C , C ′). Soit f ∈ L(E , F ), A = MatB,C (f ) et A ′ =
MatB ′,C ′(f ) alorsx
A ′ = Q−1 × A × P
Proposition 14.99. Soient E un K − ev. Soient B, B ′ deux bases de E avec P = Pass(B, B ′).
Soit f ∈ L(E), A = MatB(f ) et A ′ = MatB ′(f ) alors
A ′ = P −1 × A × P
Proposition 14.101.
-La relation eq est une relation d’équivalence dans Mn,p(K).
-Soient A une matrice de Mn, p(K) de rang r=rg(A) alors :
Ir 0r,p−r
A est équivalente à la matrice Jn, p,r = .
0n−r,r 0n−r,p−r
En particulier Jn,p,0 = 0.
-Soient A,B deux matrices de Mn,p(K) alors (A eq B) ⇔ (rg(A) = rg(B)).
Proposition 14.102. Deux matrices A,B de Mn, p(K) sont équivalentes, si et seulement si elles
représentent (dans des bases) la même application linéaire.
Proposition 14.104. La relation ∼ (appelée similitude des matrices carrées) est une relation
d’équivalence dans Mn(K).
14.11.1 Définition
!
Mn(K) → Mn(K)
Proposition 14.108. La série d’applications
converge
P
k>0
P+∞ 1 k
A k=0 k! A
normalement sur toute partie bornée de Mn(K).
Définition 14.109. On appelle exponentielle d'une matrice carrée, et on note exp, l’appli-
cation :
P+∞ 1 k
exp: Mn(K) → Mn(K) , exp(A) = k=0 k! A
A
P+∞ 1 k
k=0 k! A
14.11.2 Propriétés
14.12.1 Définition
Définition 14.110. Soit A = (aij) une matrice carrée de Mn(K). On appelle déterminant de A,
a11 a1n
et on note det(A), ou ,l’élément de K défini par :
an1 ann
det(A) = ε(σ)aσ(1)1 × × aσ(n)n.
P
σ∈Sn
a11 a1n
On dit que det(A) = est un déterminant d’ordre n.
an1 ann
2. det(α × A) = αn × det(A).
3. det(AB) = det(A) × det(B).
4. det(An) = (det(A))n et det(C k) = (det(C))k.
5. (A ∈ GLn(K)) ⇔ (det(A) 0)
6. det(C −1) = (det(C))−1
7. det(tA) = det(A).
8. Si A est nilpotente ou antisymétrique alors det(A) = 0.
Remarque 14.114. (Deux lignes ou deux colonnes sont liées) ⇔ (le déterminant de la matrice
1 2 0 1 2 1 1 2 1
est nul). 2 7 0 = 0, 2 7 2 = 0, 2 7 0 =0
4 4 0 4 4 4 1 2 1
∆ij =
ai−1,1 ai−1, j −1 ai−1,j +1 ai−1,n
ai+1,1 ai+1,j −1 ai+1,j +1 ai+1,n
• On appelle cofacteur de la place (i, j) dans A ( ou cofacteur de aij ) le produit noté Aij
de ∆ij par ( − 1)i+ j ainsi : Aij = ( − 1)i+ j.
2 6 −3 4
1 3 4 −5
Exemple 14.117. A = Developpement de A par rapport à la 4èm e colonne
4 1 2 0
−3 0 3 6
1 3 4 2 6 −3 2 6 −3
A = ( − 1)1+4 × 4 4 1 2 + ( − 1)2+4 × ( − 5) 4 1 2 + 0 + ( − 1)4+4 × 6 1 3 4 .
−3 0 3 −3 0 3 4 1 2
Développons M,N,P par rapport à leur 3èm e ligne :
1 3 4
3 4 1 3
M = 4 1 2 =( − 1)3+1 × ( − 3) + 0 + ( − 1)3+3 × 3
1 2 4 1
−3 0 3
M = − 3 × (3 × 2 − 4 × 1) + 3 × (1 × 1 − 3 × 4) = − 6 − 33 = − 39,
2 6 −3
6 −3 2 6
N = 4 1 2 = ( − 1)3+1 × ( − 3) + 0 + ( − 1)3+3 × 3
1 2 4 1
−3 0 3
14.12 Déterminant d’une matrice carrée 157
N = − 3 × 15 − 3 × 22 = − 111
2 6 −3
6 −3 2 −3 2 6
P = 1 3 4 = ( − 1)3+1 × 4 + ( − 1)3+2 × 1 + ( − 1)3+3 × 2
3 4 1 4 1 3
4 1 2
P = 4 × 33 − 1 × 11 + 2 × 0 = 121
Conclusion : A = − 4 × ( − 39) − 5 × ( − 111) + 6 × 123 = 156 + 555 + 726=1437
Le choix des développements par ligne ou par colonne est arbitraire. D’autres choix auraient pu
être fait pour chacun des déterminants.
Remarque 14.118.
1. Le développements par rapport à une rangée est utile lorsque la rangée contient beaucoup
d’éléments nuls.
2. Nous allons développer par la suite des méthodes plus rapides de calcul des déterminants.
14.12.2.3 Comatrice
Remarque 14.123. Méthode quasiment inutilisable dès que n > 3. Puisqu’elle nécessite le
calcul de n2 déterminants d’ordre n − 1 et d’un déterminant d’ordre n.
Remarque 14.125. Une matrice diagonale est aussi une matrice triangulaire, son déterminant
est donc aussi égal au produit des éléments diagonaux.
1 6 1 1 1 4×1+2 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1
0 10 2 2 0 4×2+2 2 2 0 2 2 2 0 2 2 2
d= = = 4x + or
0 12 3 3 0 4×3+0 3 3 0 3 3 3 0 0 3 3
0 16 0 4 0 4×4+0 0 4 0 4 0 4 0 0 0 4
1 1 1 1 1 2 1 1
0 2 2 2 0 2 2 2
= 0 (Car deux colonnes sont identiques) et =1×2×3×4=
0 3 3 3 0 0 3 3
0 4 0 4 0 0 0 4
24 donc d=24.
2. On ne change pas la valeur d’un déterminant en remplaçant une colonnes/lignes par la
somme de celle-ci et d’une combinaison linéaire des autres colonnes/lignes.
3. On ne change pas la valeur d’un déterminant en remplaçant (simultanément) chaque
colonne/ligne par la somme de celle-ci et d’une combinaison linéaire des colonnes/lignes
précédentes/suivantes.
Corollaire 14.130. ∀(x1, , xn) ∈ Kn,V (x1, , xn) est non nul si et seulement si x1, , xn sont
deux à deux distincts.
Théorème 14.133. Pour toute matrice A de Mn, p(K), le rang de A est égal à l’ordre
maximum des sous-matrices carrées inversibles extraites de A.
2 1 4 −3
Exemple 14.134. Quel est le rang de A = ∈ M2,4(R) ?
4 0 6 1
rg(A) 6 2, puisque A ∈ M2,4(R).
14.14 Réduction des matrices carrées 159
2 1
D’autre part la matrice d’ordre 2 extraite de A est inversible ( car son déterminant
4 0
-4 est 0 ).
Conclusion : rg(A) = 2.
Remarque 14.137. Les valeurs propres et vecteurs propres sont globalement appelés éléments
propres.
Proposition 14.138.
1. les valeurs propres d’une matrice hermitiene sont réelles.
2. Les valeurs propres d’une matrice unitaire sont complexes de module 1.
Pn Pn
Remarque 14.139. tr(A) = λii autrement dit i=1 λi, det(A) =
P
i=1 aii =
produit des valeurs propres c.s. page 16
Avertissement 14.140. Vp(A + B) Vp(A) + Vp(B), Vp(A B) produit des valeurs propres.
14.14.3 Diagonalisabilité
Définition 14.150. Soit A ∈ Mn(K).
On dit que A est diagonalisable si et seulement s’il existe une matrice diagonale D de
Mn(K) telle que A soit semblable à D.
Autrement dit, ∃P ∈ GLn(K) et ∃D ∈ Dn(K) telles que A = PDP −1.
Remarque 14.151.
1. Si A est diagonalisable, on appelle diagonalisation de A, la donnée de P , D, (P −1).
2. Diagonaliser, c’est déterminer P , D, (P −1).
3. Sauf exception, il n’y a pas unicité d’une diagonalisation (P et D ne sont pas uniques).
4. Une matrice est diagonale ⇔ il existe une base de vecteurs propres.
Corollaire 14.153. Soit A ∈ Mn(K). Si A admet n valeurs propres deux à deux distinctes,
alors A est diagonalisable.
14.14.6 Trigonalisationbilité
Définition 14.154. Soit A ∈ Mn(K).
On dit que A est trigonalisable si et seulement s’il existe une matrice triangulaire T de
Mn(K) telle que A soit semblable à D.
14.16 Valeur singulière d’une matrice rectangulaire 161
Remarque 14.155.
1. Si A est trigonalisable, on appelle trigonalisation de A, la donnée de P , T , (P −1).
2. Trigonaliser, c’est déterminer P , T , (P −1).
3.
4.
Corollaire 14.157. Toute matrice carrée A ∈ Mn(C) (n > 1) est trigonalisable et la matrice
triangulaire possède une diagonale formée par les valeurs propres
14.15 Blocs
Voir cours Schaum. Fiche déterminant rajouter det d’une matrice particulière :
-matrice circulaire,
-matrice de vandermonde.
14.16 Valeur singulière d’une matrice rectangulaire 163
Chapitre 15
Intégration selon Cauchy-Riemann et
Riemann
Rajouter un chapitre pour l’intégration des fonctions d’une variable réelle à valeurs dans un
espace vectoriel . Voir Monier Tome 3 page 138-175 et 181-229
Définition 15.2. Soient f une fonction f : [a, b] → R numérique et une subdivision S = (si) du
appelle somme de Riemann associée à f relativement à cette subdivision
segment [a, b]. On P
toute somme : R = 16i6n (si − si−1)f (ξi) où ∀i ∈ [1, n], ξi ∈ [si−1, si[.
Définition 15.3. On dit qu’une fonction f : [a, b] → R est intégrable au sens de Riemann-
Cauchy ou Riemann-Cauchy-Intégrable ou encore RC-Intégrable sur [a, b] ssi il existe
un nombre réel α tel que pour tout nombre réel ε > 0, il existe un nombre réel η > 0 tel que, pour
toute subdivision S = (si) de pas inférieur à η et pour toute somme de RRiemann ou de Darboux
b Pn
associée à f relativement à cette division |R − α| 6 ε ou |D − α| 6 ε. a
f (t) dt = i=1 (si −
si−1)f (ξi) où ∀i ∈ [1, n], ξi ∈ [si−1, si[. (à vérifier)
R bDans ce cas α est appelée intégrale dénie de la fonction f sur le segment [a, b] et notée :
a
f (t)dt, a, b sont respectivement les bornes inférieure et supérieure de l’intégrale de f.
Proposition 15.4.
1. f intégrable ⇒ f bornée. Autrement dit : si f n’est pas bornée alors f n’est pas intégrable.
4. Critère de Riemann (pour les fonctions bornées) Riemann l’a montré pour les fonctions
bornées elles sont intégrables si et seulement si il existe au moins une subdivision telle que
laR somme de Darboux converge vers 0. Dans ce cas pour toute subdivision (Si),
b
f (t) = lim (xi+1 − xi)M (i, n) = lim (xi+1 − xi)m(i, n). Propriété du cours de
P P
a
Goldman.
5. Si une fonction f : [a, b] → R est intégrable au sens de Riemann alors la fonction |f | l’est
R b R b
aussi et l’on a : a
f (t)dt 6 a |f (t)|dt.
6. Conséquence immédiate si f est intégrable alors sup[a,b] (f ) et inf[a,b] (f ) sont aussi inté-
grables. (E([a, b]), + , × ) est un espace vectoriel reticulé (à vérifier et à intégrer dans la
suite).
Remarque 15.5.
164
15.1 Intégrale de Riemann 165
Remarque 15.7. Dans le cadre de la théorie de Lebesgue, on perd la stabilité des fonctions
Riemann-Intégrables pour la multiplication. Si deux fonctions sont Riemann-Intégrales alors leur
produit est Riemann intégrable.
Définition 15.10. Soit f une fonction intégrable sur un intervalle [a, b].
1 R b
Le nombre b − a a f (t) est appelé valeur moyenne de la fonction f sur l’intervalle [a, b].
Proposition 15.11. Soit a, b, c trois nombres réels tels que a < b < c et f une fonction numé-
rique bornée sur [a, c]. Pour que f soit intégrable sur [a, c], il faut et il suffit qu’elle le soit sur
[a, b] et sur [a, c]. Dans ces conditions :
166 Intégration selon Cauchy-Riemann et Riemann
R c R b R c
a
f (t)dt = a
f (t)dt + b
f (t)dt.
15.1.8 Application g: x R x
a
f (t)dt : dite «intégrale de sa borne supérieure»
Proposition 15.14. Soit f une fonction numérique définie, bornée et intégrable sur un inter-
valle fermé borné [a, b] de R. Alors, pour tout Rpoint x ∈ [a, x]. La fonction :
g: x a
x
f (t)dt
i. g est définie sur [a, b].
ii. g est continue sur [a, b].
iii. si f est positive g est croissante sur [a, b].
iv. si f est négative g est décroissante sur [a, b].
v. si f est continue en un point x0 ∈ [a, b], g est dérivable en x0 et g ′(x0) = f (x0).
Définition 15.16. Soit I un intervalle de R de la forme [a, b[ (resp. ]a, b]) où a ∈ R, b ∈ [a, +
∞](resp. b ∈ R, a ∈ [ − ∞, b]) et f une fonction numérique définie sur I, bornée et intégrable sur
tout
R x intervalle fermé borné
R b contenu dans I. Soit g la fonction numérique définie par g: x
a
f (t)dt (resp. g: x x
f (t)dt).
− On dit que que l’intégrale de f sur [a, b[ (resp. ]a, b]) est convergente ssi g admet un
limite en b (resp. a). Sinon on dit qu’elle est divergente.
R b R x R b
− Cette limite se note alors a
f (t)d t : limx→b a
f (t)d t = a
f (t)d t (resp.
R b R b
limx→a x f (t)dt = a f (t)dt).
15.1 Intégrale de Riemann 167
Remarque 15.18. Lorsqu’on connait une primitive de la fonction, on peut utiliser cette primi-
tive pour décider de la convergence.
Proposition 15.19. Soit f une fonction positive sur un intervalle de la forme [a, b[, bornée et
intégrable sur tout intervalle fermé borné
R x contenu dans [a, b[. L’intégrale de f sur [a, b[ converge
si et seulement si la fonction g: x a
f (t)dt est majorée.
Proposition 15.20. Pour décider de la convergence d’une intégrale, on peut utiliser les inté-
grales de référence suivantes :
L’intégrale sur avec de la fonction est convergente ssi divergente ssi
1 ]0, b] b>0
x x α
α>−1 α6−1
2 [a, + ∞[ a>0
x xα α<−1 α>−1
3 [a, b[ a<b
x (b − x)α α>−1
4 [a, + ∞[
a > 1 x x β(ln(x))α β < − 1 ou (β = − 1, α < − 1)
5 ]0, b[
b ∈ ]0, 1[ x x β |ln(x)|α β > − 1 ou (β = − 1, α < − 1)
Note 15.21.
i. Les intégrales définies dans les lignes (1), (2) et (3) sont appelées intégrales de Riemann.
ii. Les intégrales définies dans les lignes (4) et (5) sont appelées intégrales de Bertrand.
Proposition 15.23. (Comparaison des fonctions positives intégrables) Soit f , g des fonctions
positives sur un intervalle de la forme [a, b[, bornées et intégrables sur tout intervalle fermé
borné contenu dans [a, b[.
i. si f 6 g au voisinage de b et si l’intégrale de g est convergente alors l’intégrale de f est
aussi convergente.
ii. si f ∼ g au voisinage de b, alors l’intégrale de f converge ssi l’intégrale de g converge.
Exemple 15.24.
Proposition 15.25. (Règle de Riemann) Soit f une fonction positive sur un intervalle de la
forme ]0, b] (resp. [a, + ∞[), bornée et intégrable sur tout intervalle fermé borné contenu dans
]0, b] (resp. [a, + ∞[).
On suppose qu’il existe α ∈ R tel que xαf (x) ait une limite β ∈ [0, + ∞] en + ∞.
l’intégrale de f sur est convergente si est divergente si
]0, b] α < 1, β ∈ [0, + ∞[ α > 1, β 0
[a, + ∞[ α > 1, β ∈ [0, + ∞[ α 6 1, β 0
Exemple 15.26. sur [1, + ∞[, f (t) = tx−1e−t est positive et bornée sur [1, + ∞[. Soit γ(t) =
t2 f (t) = tx+1e−t, limt→+∞ γ(t) = 0 donc l’intégrale de f converge.
168 Intégration selon Cauchy-Riemann et Riemann
Définition 15.27. Soit f une fonction numérique définie sur [a, b[, intégrable sur tout inter-
valle fermé et borné contenu dans [a, b[.
On dit que l’intégrale d’une fonction f sur [a, b[ est absolument convergente ssi l’intégrale
de |f | sur [a, b[ est convergente.
Proposition 15.28. Si l’intégrale d’une fonction f sur [a, b[ est absolument convergente
alors l’intégrale de f est convergente. <frak-u>Autrement dit, convergence absolue ⇒ conver-
gence.
Remarque 15.29. La réciproque n’est pas vraie ce qui justifie la définition de la section sui-
vante.
15.1.8.6 Semi-convergence
Définition 15.30. On dit que l’intégrale d’une fonction f sur [a, b[ est semi-convergente ssi
elle est convergente sans être absolument convergente.
+∞ sin(x) π +∞ sin(x)
Exemple 15.31. mais dx n’est pas convergente.
R R
0 x
dx = 2 0 x
15.1.9 Application g: x
mètre»
R b
a
f (x, t)d t : dite «intégrale dépendant d’un para-
Proposition 15.32. Soit une fonction f : [a, b] → R numérique bornée, pour toute subdivision
S = (si) du segment [a, b] on pose :
i. Sm(f , S) = 16i6n (si − si−1)inf[si−1,si[ (f ),
P
Définition 15.33. On dit qu’une fonction f : [a, b] → R est intégrable au sens de Riemann ssi :
i. la fonction f est bornée.
ii. la borne supérieure de m(f , S) est égale à la borne inférieure de M (f , S).
La valeur communeR b de ces bornes est appelée intégrale dénie de la fonction f sur le segment
[a, b] et notée : a f (t)dt.
Définition 15.34. Soit une fonction f : [a, b] → R numérique bornée et A une partie du segment
[a, b]. On appelle oscillation de f dans A et on note ω(f , A) la différence supA (f ) − infA (f ).
Proposition 15.35. Soit une fonction f : [a, b] → R numérique bornée. Pour que f soit inté-
grable au sens de Riemann, il faut et il suffit que la condition suivante soit satisfaite :
P Lorsque le pas de la subdivision S tend vers 0, la quantité SM (f , S) − Sm(f , S) =
16i6n (si − si−1)ω(f , [si−1, si[) tend vers 0.
(2p)! π 22p(p!)2
I2p = 22p(p!)2 2
et I2p+1 = (2p + 1)!
L’intégralle de Lesbesgues que l’on enseigne en deuxième cycle à été découverte par Les-
besgues en 1902. Elle étend le domaine d’intégration de l’intégrale de Riemann tout en coïnci-
dant avec elle sur ce domaine ( ont dit qu’elle est plus puissante ). Son enseignement repose sur
la théorie de la mesure ce qui rend son enseignement assez complexe.
L’intégrale de Kurzweil et Henstock n’est apparemment pas enseignée en France, elle a
été découverte par Kurzweil et Henstock respectivement en 1957 et 1961. Ils ont utilisé des che-
mins différents mais leurs constructions se sont avérées équivalentes. Elle étend également de
domaine d’intégration de l’intégrale de Lesbesgues tout en coïncidant avec elle ( elle est donc
plus puissante ). Le seul livre en langue française est imprimé par un éditeur belge puisque c’est
à l’université de Louvain que son auteur l’enseigne. Elle se définie à un détail près comme une
intégrale de Riemann, ce qui rend sa construction assez aisée.
C’est à travers plusieurs articles que j’ai pu les découvrir et prendre conscience des problèmes
liés à leur enseignement.
172
16.1 Enseignement de l’intégration 173
en 1690. Mais pendant toute cette période, le calcul intégral relève de la démarche expérimen-
tale et aucune définition formelle n’est donnée.
La notion de fonction continue, nécessaire à la définition de l’intégrale, n’est pas encore éta-
blie; elle est perçue intuitivement mais n’est pas définie. Il faut attendre Bolzano (1817) et
Cauchy (1821) pour une formulation plus précise.
b
La notation f (t)dt est employée par Fourier en 1822.
R
a
«... avec le procédé de Riemann, on essayait de sommer les indivisibles en les prenant dans
l’ordre où ils étaient fournis par la variation de x, on opérait donc comme le ferait un commer-
çant sans méthode qui compterait pièces et billets au harsard dans l’ordre où ils lui tomberaient
sous la main, tandis que nous opérons comme le commerçant méthodique qui dit :
− j’ai m(E1) pièces de 1 couronne valant 1 · m(E1),
− j’ai m(E2) pièces de 2 couronnes valant 2 · m(E2),
− j’ai m(E3) pièces de 5 couronnes valant 5 · m(E3),
− etc, j’ai donc en tout :
− S = 1 · m(E1) + 2 · m(E2) + 5 · m(E3) + .
Les deux procédés conduiront, certes, le commerçant au même résultat parce que si riche qu’il
soit, il n’a qu’un nombre fini de billet à compter; mais pour nous, qui avons à additionner une
infinité d’indivisible, la différence entre les deux façons de faire est capitale.»
16.1.1.5 On peut encore faire mieux !
Mais même l’intégrale de Lebesgue doit faire face à certaines difficultés: elle ne permet par
d’intégrer toutes les dérivées, d’autre part si deux fonctions sont intégrables au sens de
Lebesgue, leur produit ne sera pas necéssairement intégrable au sens de Lebesgue (alors que
cette propirété est vraie pour l’intégrale de Riemann). Ce sont Arnaud Denjoy (1912) et Oskar
Perron (1914) de manières indépendantes mais équivalentes qui la perfectionneront (l’équiva-
lence des intégrales de Denjoy et Perron est établi par Hake 1921 et 1925).
Leurs constructions sont encore plus compliquées que celle de l’intégrale de Lebesgue. De
plus, il s’agit d’intégrales non absolues : l’intégrabilité de f n’implique pas celle de |f |. En fait,
c’est la rançon à payer pour que toutes les dérivées soient KH-intégrables or cette propriété est
R b R b
importante en analyse pour toutes les démonstrations utilisant la relation a
fdt 6 a |f |dt.
On montre également que les fonctions f qui sont L-intégrables sont exactement les fonctions
f intégrables au sens de Denjoy-Perron telles que |f | soit aussi KH-intégrable.
Tout ceci limitera l’utilisation de cette extension.
16.1.1.6 Ce n’est pas fini ... Riemann est de retour !
Mais voici que deux mathématiciens Jaroslav Kurzweil et Ralph Henstock découvrent à quelques
années d’intervalle (resp. 1957 et 1961,1963) une nouvelle intégrale «plus puissante que l’inté-
grale de Lebesgue». Nouvelle pas exactement en fait, il s’avère qu’elle est équivalente aux inté-
grales de Denjoy et Perron. La nouveauté c’est son extrême simplicité puisqu’elle se définit à un
détail près comme une intégrale de Riemann. Voilà donc une intégrale qui fédère toutes les défi-
nitions vues précédemment et dont la facilité d’apprentissage est incomparable par rapport à
celle de ces concurrentes.
Théorème 16.2. Si f une fonction numérique continue sur un intervalle I de R, et admet une
R b
primitive F alors a f (t)dt = F (b) − F (a).
Le calcul intégral se limite donc à une recherche de primitive. Pour finir, on étudie une tech-
nique très courante du calcul intégral, l’intégration par partie.
Proposition 16.3. Si une fonction f : [a, b] → R est intégrable au sens de Riemann alors la fon-
R b R b
ction |f | l’est aussi et l’on a : a
f (t)dt 6 a |f (t)|dt.
...
On construit sur l’ensemble un structure d’algèbre (les propriétés pressenties en Terminale
sont formalisées) et en particulier, :
...
Proposition 16.4. Si deux fonctions sont Riemann-intégrables alors leur produit est Riemann-
intégrable.
On peut même obtenir une structure d’espace préhilbertien et d’espace normé. Relation de
Chasles, changement de variable.
− fonction mesurable,
− mesure.
Pour pouvoir enfin définir l’intégrale de Lebesgue et les fonctions Lebesgue-intégrables (L-inté-
grables).
Sur l’ensemble des fonctions L-intégrables, pour les fonctions définies par une intégrale, on
obtient les théorèmes de convergence dominée en particulier le plus «célèbre» :
Remarque 16.6. Dans le cadre de la théorie de Lebesgue, on perd la stabilité des fonctions
Riemann-intégrables pour la multiplication.
Définition 16.9. Soit I = [a, b] un intervalle de R. On dit qu’une fonction f : I → R est inté-
grable au sens de Riemann ou Riemann-intégrable ou encore R-intégrable sur I si et
seulement s’il existe un nombre réel α tel que pour tout nombre réel ε > 0, il existe un nombre
réel δ > 0 tel que, pour toute P-subdivision Π de I de pas inférieur à δ et pour toute somme de
Riemann associée à f relativement à cette division, on ait : |S(I , f , Π) − α| 6 ε.
R bDans ce cas α est appelée intégrale dénie de la fonction f sur le segment [a, b] et notée :
a
f (t)dt, a, b sont respectivement les bornes inférieure et supérieure de l’intégrale de f.
Pour une fonction positive, cela revient à calculer tout simplement l’aire «sous la courbre
représentative de f ». La surface entre la courbe et l’axe des abscisses est découpée suivant la
subdivision de I, en rectangle dont on somme l’aire.
Définition 16.10. Soit µ une mesure sur une tribu T de Ω, f une application étagée positive
telle que f = mk1Ak.
P
On appelle intégrale définie par rapport ou associée à µ l’application :
L µ: E¯+(T ) → [0,P + ∞] avec pour convention 0 × ( + ∞) = + ∞ × 0 = 0
f mkµ(Ak)
L µ(f ) est appelée intégrale de f par rapport à µ. On la note fdµ ou
R R
f (x)dµ(x).
...
Une fonction intégrale est définie par :
Définition 16.12. Soit f : E → R̄+ une fonction mesurable réelle et µ une mesure.
• On Rdit que f est µ-intégrable par rapport à µ si et seulement si :
|f |dµ < + ∞.
Dans ce cas le nombre réel noté f dµ est appelé intégrale (de Lebesgue abstraite)
R
•
ou L-intégrale de f pour la mesure µ.
Encore un fois, on a calculé l’aire «sous la courbe», et λkµ(Ak) représente une approximation
P
de cette aire, correspondant à l’idée de réarrangement de Lebesgue.
16.1.3.3 Kurzweil-Henstock
Les sommes de Riemann sont la notion-clé de cette nouvelle intégrale!
Nous avons vu dans le cas de l’intégrale de Riemann que pour une fonction f positive, son
intégrale représente l’aire située sous la courbe représentative de cette fonction, et que la somme
de Riemann est une approximation de cette aire.
Supposons que l’on veuille empiriquement dessiner une somme de Riemann qui approche
cette intégrale du mieux possible. Spontanément, nous ferons varier le pas x j − x j −1 de la sub-
division en fonction de la manière dont varie f sur le segment [x j −1, x j ] qui contient ζ j : si f
subit là de grandes variations, il faudra prendre un pas petit pour que f (x) ne puisse trop s’éloi-
gner de la valeur f (ζ j ) ; si f ne varie pas beaucoup, un pas plus grand est possible.
C’est cette simple observation (qui se trouvait déjà dans un écrit d’Euler de 1768) qui a con-
duit à la définition de la nouvelle intégrale découverte par Kurzweil et Henstock en 1957 et
1961.
L’idée est la suivante : un réel ε > 0 étant donné, on ne va pas majorer uniformément le pas
x j − x j −1. de la subdivision Π par un réel constant δ > 0, mais par une fonction strictement
positive δ(ζ j ), plus capable de s’adapter aux variations de la fonction f : cette fonction, on
l’appellera une jauge.
Définition 16.13. On appelle jauge sur I = [a, b] toute fonction S définie sur I et à valeurs
réelles strictement positives.
Définition 16.14. Une telle jauge δ étant définie sur un segment I = [a, b], une P-subdivision
Π = ((x j )06 j 6n , (ζ j )16 j 6n) de I sera dite δ-ne si et seulement si elle vérifie : 0 < x j − x j −1 6
δ(ζ j ) pour tout j ∈ {1, 2, , n}.
178 Mesure et Intégrale de Lebesgue
Définition 16.15. Soit I = [a, b] un intervalle de R. On dit qu’une fonction f : I → R est inté-
grable au sens de Henstock ou Kurzweil ou encore KH-intégrable sur I si et seulement
s’il existe un nombre réel α tel que pour tout nombre réel ε > 0, il existe une jauge δ sur I telle
que pour toute P-subdivision δ-fine Π de I et pour toute somme de Riemann associée à f relati-
vement à cette division, on ait :
|S(I , f , Π) − α| < ε.
R b Dans ce cas α est appelée KH-intégrale de la fonction f sur le segment [a, b] et notée :
a
f (t)dt, a, b sont respectivement les bornes inférieure et supérieure de l’intégrale de f.
Pour que cette définition ait un sens, il faut établir le lemme de Cousin :
Lemme 16.17. Pour toute jauge δ sur un segment I, il existe au moins une P-subdivision δ-fine
Π de I.
A la lumière de cette définition, l’intégrale de Riemann n’est autre qu’une KH-intégrale dont
la jauge est fixe.
Pour démontrer la KH-intégrabilité d’une fonction sans connaître à priori la valeur de l’inté-
grale, on dispose du critère de Cauchy :
Proposition 16.18. La fonction f est KH-intégrable sur I = [a, b] ssi pour tout réel ε > 0, il
existe une jauge δ sur I = [a, b] telle que, quelles que soient les P-subdivisions δ-fnes Π et Π ′ du
segment I=[a,b], on ait : |S(I , f , Π) − S(I , f , Π ′)| < ε.
Remarque 16.19. Ceci peut se démontrer progressivement en reprenant mot pour mot les
exposés traditionnels de l’intégrale de Riemann.
− Toute fonction R-intégrable sur un segment est KH-intégrable sur ce segment : les fonc-
tions R-intégrables sont celles pour lesquelles il existe une jauge δ constante. On peut
dire que ce sont les fonctions uniformément KH-intégrables.
− Les fonctions réglées sur un segment y sont donc KH-intégrables, ce qui comprend les fon-
ctions en escalier, monotones, à variation bornée, continues par morceaux, continues, et
leur KH-intégrale est égale à leur R-intégrale.
Nouveautés apportées par la KH-intégrale.
− Un exemple bien connu de non R-intégrabilité est celui de la fonction indicatrice des
rationnels, de Dirichlet. Prenons un exemple un peu plus général, qui comprend cette
fonction comme cas particulier.
16.1 Enseignement de l’intégration 179
Exemple 16.20. Soit un segment I = [a, b] de R, avec a < b, soit D = {a0, a1, a2, } une
partie infinie dénombrable de I, et soit une fonction f définie sur I, nulle sur I \D et non
nulle sur D : f (ak) = ck 0. Pour chaque ε > 0, on définit une jauge δ sur I en posant :
δ(ak) = ε
, pour x ∈ I \D. Soit Π une P-subdivision δ-fine de I, et soit la somme de
2k+2|ck |
δ(x) = 1, x ∈ I \D
Pn
Riemann S(I , f , Π) = j =1 f (ζ j )(x j − x j −1). Si ζ j ∈ I \D alors f (ζ j )(x j − x j −1) = 0. Si
ε
ζ j ∈ D, alors f (ζ j ) = ak pour certain k ∈ N d’où 0 < x j − sj −1 6 δ(ζ j ) = δ(ak) = 2k+2|c | et
ε ε k
donc |f (ζ j )|(x j − x j −1) 6 |ck | 2k+2|c | = 2k+2
k
Attention, le même ζ j = ak peut être élément de deux segments de la subdivision (qui
sont alors consécutifs ), mais pas de plus, et sa contribution à la somme de Riemann est
ε
donc majorée par le double du majorant que nous venons de trouver, soit 2k+1 . On en
Pn P+∞ ε
déduit : |S(I , f , Π)| = j =1 |f (ζ j )|( x j − x j −1) 6 j=1 2k+1 = ε. Cette fonction f se
trouve ainsi KH-intégrable avec une KH-intégrale nulle, alors qu’elle n’est pas R-inté-
grable dans beaucoup de cas, notamment si D̄ = I.
− On a le corollaire suivant :
Corollaire 16.21. si l’on modifie les valeurs d’une fonction KH-intégrable sur I en des
points de I qui forment un ensemble infini dénombrable, alors la nouvelle fonction est
encore KH-intégrable, et sa KH-intégrale reste la méme.
Théorème R b 16.22. si une fonction f est KH-intégrable sur tout [x, b] ⊆ ]a, b], et si
limx→a− x f (t) dt = H ∈ R, alors la fonction f est KH-intégrable sur [a, b], et bien sûr
R b
a
f (t)dt = H
Théorème 16.23. Soit (fn)n∈N une suite monotone de fonctions KH-intégrables sur I = [a, b],
qui converge
R simplement vers une fonction f; la fonction f est KH-intégrable si etR seulement si
b b
la suite a
fn(t)d t admet une limite finie, et dans ce cas, limn→+∞ a fn(t)d t =
R b n∈N
a
f (t)dt.
Le Théorème de convergence dominée, de Lebesgue, doit subir une modification pour tenir
compte du fait que la KH-intégrale est une intégrale non absolue (comme nous le verrons plus
loin). Il devient le Théorème de convergence majorée et minorée :
Théorème 16.24. Soit (fn)n∈N b une suite de fonctions KH-intégrables sur I = [a, b], qui con-
verge simplement vers une fonction f; on suppose qu’il existe deux fonctions KH-intégrables g et
R b
R btelles que g 6 f 6 h; alors, la fonction f est KH-intégrable et limn→+∞ a fn(t)d t =
h
a
f (t)dt.
C’est déjà un progrès, mais il y a plus : toute fonction dérivée est KH-intégrable. D’une
façon plus précise :
′
Proposition 16.25. soitR b F une fonction dérivable sur I = [a, b], et soit F = f ; alors, f est
KH-intégrable sur I, et a f (t)dt = F (b) − F (a).
180 Mesure et Intégrale de Lebesgue
En résumé
On montre que toute fonction C-intégrable est R-intégrable, que toute fonction R-intégrable
est L-intégrable et que toute fonction L-intégrable est KH-intégrable.
16.1.4 Conclusion
La KH-intégrale assure donc la synthèse des trois grands concepts d’intégrale qui ont marqué
successivement la progression de la théorie de l’intégration : les intégrales de Cauchy, de Rie-
mann, de Lebesgue. De façon plus précise, les fonctions f qui sont L-intégrables sont exacte-
ment les fonctions f KH-intégrables telles que |f | soit aussi KH-intégrable or les fonctions L-
intégrables sont les fonctions L-intégrables. Ainsi, on peut donc définir l’intégrale de Lebesgue
au moyen de la KH-intégrale, et en déduire tout ce qui s’ensuit : la théorie de la mesure, la
notion de propriété vraie presque partout, les théorèmes classiques de convergence presque par-
tout, etc. On obtient un exposé plus simple que tous ceux que l’on a pu lire auparavant, et qui
est cohérent avec les autres modes classiques d’intégration. Alors pourquoi attendre ? Certains
professeur pensent que la KH-intégrale peut être enseignée au niveau BAC+1; leur réticence :
elle n’est pas au programme des concours, l’enseigner se serait pénaliser leurs élèves. Cependant
il parait difficile de l’ignorer c’est pourquoi certaines universités l’ont tout de même mise au pro-
gramme de la licence en complément de l’enseignement de l’intégrale de Lebesgue : de futurs
professeurs, qui risquent de l’enseigner, doivent au moins connaître son existence !
Prérequis :
1. Anneau, Algèbre et tribu de parties d’un ensemble.
2. Application mesurable.
Exemple 16.27.
1. Soit E admettant une infinité d’éléments. Coit C la famille des sous-ensembles de E ne
comportant qu’un nombre fini d’élément de E. C est un clan (J. Genet page 11).
2. ∅ est un anneau ? (à vérifier)
3. Soit A ∈ P(E) alors C = {∅, A} est un anneau.
16.3 Anneau, Algèbre et Tribu de parties d’un ensemble 181
algèbre. Elle permet de construire la mesure d’une longueur. «A4 est l’ensemble
des runions finies d’intervalle disjoints de la forme ] − ∞; a]; ]a; b]; ]b; + ∞[; a, b ∈ R;
a < b, ∅ compris.
• Soit E =E1 × E
S2 puis C = {B × C; B ⊂ E1 et C ⊂ E2} alors
A5 = A = i∈I Ai; Ai ∈ C; card(I) < + ∞ est une algèbre.
Elle permet de construire les mesures produits. «A5 est l’ensemble des réunions
finies des produits d’une partie de E1 et d’une partie de E2».
A1, A2, A3, A4, sont des anneaux.
5. L’ensemble des intervalles (a, b) de R, sans préciser si ce sont des intervalles ouverts,
fermés ou bornés est un anneau.
6. Contre exemple : Les espaces topologiques ne sont pas des clans (J. Genet page 12), en
fait il ne suffit pas d’assurer la stabilité par rapport à 2 quelconques des lois ( ∩ , ∪ et ∆, −
).
Note 16.30. Sur le terme Anneau : (Livre J. Genet page 12) On peut définir sur P(E) une
structure d’anneau au sens algébrique à l’aide des deux lois de composition :
Remarque 16.32. On aurait pu définir une algèbre à partir des conditions suivantes.
− Le terme algèbre de boole est justifié par l’exercice (affirmation à vérifier) 1.06 Intégrale
de Lebesgue édition Cépadues - Edition Michel Bouyssel page 24-25.
− On aurait pu définir une algèbre à partir des conditions suivantes.
Proposition 16.33. (Autres Conditions nécessaires et suffisantes) A est une algèbre ... si et
seulement si :
• A ⊂ P(E), " A est un ensemble de partie de E "
• E ∈ A, " A contient E "
• (A, B ∈ A) ⇒ (A ∪ B ∈ A et AC ∈ A), " A stable par réunion et complémentarité ".
• De manière plus complète A est une algèbre si et seulement si : A est stable pour ( ∪ ou ∩
) et (CE ou − ou ∆)
Démonstration.
•
•
•
• Exercice (affirmation à vérifier) 1.06 Intégrale de Lebesgue édition Cépadues - Edition
Michel Bouyssel page 24-25.
Exemple 16.34.
1. A1, A2, A3, A4, A5 sont des anneaux mais ce sont aussi des algèbres.
2. L’ensemble des réunions finies d’intervalles (au sens algébrique) est un clan unitaire.
3. L’ensemble des réunions finies d’intervalles de [α; β[ du type [a, b[ est une algèbre clan
unitaire de parties de [α; β[.
4. Par contre, il n’en est pas de même de l’ensemble des intervalles ouverts (ou fermés) de R
qui n’est pas un clan.
Remarque 16.37. remarque, on aurait pu définir un σ-anneau à partir des conditions sui-
vantes.
16.3 Anneau, Algèbre et Tribu de parties d’un ensemble 183
Remarque 16.41.
1. Certains ouvrages emploient mesurable à la place de probabilisable.
2. A ne pas confondre avec µ-mesurable ou µ est une mesure.
Remarque 16.43. remarque, on aurait pu définir une tribu à partir des conditions suivantes.
Proposition 16.44. (Autres Conditions nécessaires et suffisantes) T est une tribu ... si et seu-
lement si :
• T ⊂ P(E), " T est un ensemble de partie de E "
• E ∈ T, " T contient E "
Exemple 16.45.
1. A1 = P(E) est une tribu.
2. Soit An , n > 1 une partition de E alors A2 = A = i∈I Ai; I ∈ P(N∗) est une tribu.
S
Définition 16.47. On appelle espace probabilisable un couple (E , T ) où T est une tribu d’un
ensemble E. Les éléments de T sont appelés ensembles mesurables de (E , T ) ou T-mesurables.
184 Mesure et Intégrale de Lebesgue
Remarque 16.48.
1. Certains ouvrages emploient mesurable à la place de probabilisable.
2. A ne pas confondre avec µ-mesurable ou µ est une mesure.
Théorème 16.52. L’image réciproque d’un anneau, d’une algèbre, d’un σ-anneau ou d’une
tribu est un anneau, une algèbre, un σ-anneau ou une tribu.
Démonstration.
Théorème 16.55. Soit (T , d) et (S , d ′) 2 espaces métriques; B(T ), B(S) leurs tribus boré-
liennes respectives et f : T → S une application continue.
On a alors : ∀A ∈ B(S), f −1(A) ∈ B(T ). Autrement dit f −1(B(S)) ⊂ B(T ).
Remarque 16.56. Autrement dit une application continue conserve la borélienité d’une partie.
Remarque 16.59. Du fait que ]a; b] = ]a; c] et ]a; c] = ]d; c], on peut se limiter,
T S
c∈Q d∈Q
c>b d>b
dans l’énoncé des théorèmes précédents à prendre des bornes rationnelles.
R
16.3.7.5 P( ) = B( )? R
Théorème 16.60. Soit E un ensemble (Cn)n>1 une suite d’éléments de P(E) distincts. On a
alors card(σ {Cn , n > 1}) = card(R).
16.4.1 Définitions
Définition 16.61. Soit E1 et E2 deux ensembles et f : E1 → E2.
f est une application étagée ⇔ f (E1) est un partie finie de E2
Autrement dit, elle ne prend qu’un nombre fini de valeurs.
Définition 16.62. Soit f : E1 → E2 une application étagée, {y1, y2, , yn } l’ensemble des valeurs
de f (i.e. f (E1)) et Ω une classe de partie de E1.
f est une application étagée sur Ω ou Ω-étagée ⇔ ∀k ∈ {1, , n}, f −1({yk }) ∈ Ω
16.5.1 Définition
Définition 16.64. Soit (E1, T1) et (E2, T2) deux espaces mesurables.
On appelle application (T1 − T2 mesurable) ou mesurable, toute application f : E1 → E2
telle que :
• ∀A ∈ T2, f −1(A) ∈ T1 ,
• autrement dit, f −1(T2) ⊂ T1 ou encore si A et T2-mesurable alors f −1(A) est T1-mesu-
rable.
Remarque 16.65.
1. Si E2 est muni d’une topologie O, on convient de dire qu’une application f : E1 → E2 est
mesurable ou T1-mesurable si et seulement si elle est T1 − σ(O) mesurable.
2. Si T1 , T2 sont les tribus boréliennes de deux espaces topologiques E1, E2, on dit que
l’application est borel-mesurable ou borélienne.
3. Entre deux espaces mesurables, il n’existe pas forcément d’application mesurable !
4. Si T1 = P(E), alors au contraire toute application f : E1 → E2 est mesurable.
5. f −1(T2) est une tribu, c’est la plus petite tribu rendant f mesurable, dite tribu engendrée
par f , on la note σ(f ).
6. En pratique, T2 sera une tribu borélienne de R, il sera donc nécessaire de supposer (E1,
T1) probabilisable.
16.5 Applications mesurables et espace L0 187
Théorème 16.66. Soit (E1, T1) et (E2, T2) deux espaces probabilisables, Ω un sous-ensemble de
P(E2) engendrant T2.
( l’application f : E1 → E2 est mesurable ) ⇔ ( f −1(Ω) ⊂ T1 )
Théorème 16.67. Soit (E1, T1), (E2, T2) et (E3, T3) trois espaces mesurables.
Si f : E1 → E2 et g: E2 → E3 sont deux applications mesurables alors :
l’application g ◦ f : E1 → E3 est mesurable.
Proposition 16.68. Soit (E1, B1) et (E2, B2) deux espaces probabilisables, munis de leurs tribus
boréliennes respectives.
Toute application f : E1 → E2 continue est borélienne.
16.5.2.4 Notation
Définition 16.69. On désignera par L0(E1, T1, E2, T2) l’ensemble des applications mesurables de
(E1, T1) dans (E2, T2).
Remarque 16.70. Les ensembles L0(E , T , R, B(R)), L0(E , T , R̄, B(R̄)), L0(E , T , R+, B(R+))
et L0(E , T , R̄+, B(R̄+)) pourront être notés L0(T ), L0(T ), L0+(T ), L0+(T ) si aucune confusion
n’est possible.
Où est défini la tribu produit ! ou alors définir la tribu produit auparavant. A déplacer vers
intégration.
Démonstration.
Remarque 16.74.
1. C’est une application directe du théorème précédent puisque [a, b[, engendrent la tribu
borélienne de R.
2. Une application indicatrice 1A est mesurable, si et seulement si A ∈ T , (à mettre dans
une section précédente, lire intégrale de Lebesgue).
Théorème 16.75.
1. Si f et g sont des fonctions mesurables sur (E , B) à valeur dans R̄ alors les fonctions sui-
vantes sont mesurables :
− f + g (quand elle existe) ; c × f (c ∈ R) ; f ×g ; f2
− sup (f ; g) ; inf (f ; g)
− f+ ; f−
− |f |
2. Pour que f soit mesurable, il faut et il suffit que f + et f − le soient.
Remarque 16.76.
1. (|f | mesurable ) ; (f + et f − mesurables) et par conséquent : f mesurable.
2. L’expression "quand elle existe" se rapporte aux cas où f (x) = ± ∞ et g(x) = ± ∞ pour
lequel (f + g)(x) n’a pas de sens.
3. Lorsqu’il s’agit de R au lieu de R̄, il n’y évidement aucune restriction.
4. Le théorème précédant peut se résumer en disant que :
"M(B) est une algèbre réticulée sur R pour la relation d’ordre naturelle f 6 g".
Théorème 16.77. Soit (fn) une suite de fonctions mesurables E → R̄ où E est un espace
mesurable.
1. Les fonctions suivantes sont mesurables :
− sup (fn), inf (fn)
− limn→∞(fn), limn→∞(fn)
2. Soient f , g: (E , T ) → R̄ des fonctions mesurables et h: R̄ → R̄, k: R̄ × R̄ → R̄ des fonc-
tions continues, alors h ◦ f et k ◦ (f , g) sont mesurables.
3. Si (fn) converge simplement vers f, alors f est également mesurable.
16.7 Mesures 189
Remarque 16.78.
1. On peut résumer ce théorème en écrivant que :
"M(B) est fermé au sens de la convergence simple des suites".
2. Ce théorème reste valable pour lim (fn) = f pour des fonctions à valeur dans un espace
métrique.
3. Une application immédiate de ce théorème est le lemme suivant :
Exemple 16.79.
1. Prenons (E , B) = (Rp , B(R p)), les fonctions mesurables définies sur R p sont alors boré-
liennes (ou boréliennes-mesurables).
2. La compléxité des fonctions boréliennes apparait lorsqu’on constate :
− que toute limite simple d’une suite (fn) de fonctions continues définies sur R p est
borélienne,
− et que toute limite simple d’une suite de telles fonctions est aussi borélienne etc ...
A revoir !
16.7 Mesures
Les boréliens de R sont indescriptibles de manière explicite.
190 Mesure et Intégrale de Lebesgue
Par contre les intervalles R sont facilement descriptibles [a, b[, ]a, b[, et l’application :
I → R est une mesure au sens de la théorie de la mesure sur l’ensemble de ces inter-
[a, b[ b−a
valles (qui est un anneau mais pas une tribu comme ?) de même pour A4 et sa mesure. L’exten-
sion permettra de l’étendre aux tribus.
On préfère travailler dans une algèbre car les éléments de cette algèbre sont des réunions
finies d’éléments de cette algèbre. Pour définir une mesure c’est beaucoup plus simple.
Nous allons définir la notion de mesure sur une tribu. Mais les tribus sont très/trop com-
plexes, pour pouvoir définir directement de manière explicite une mesure sur elle. Nous allons
donc définir des mesures sur des ensembles moins complexe (comme un anneau, voir une algèbre
une algèbre) puis l’étendre à la tribu. Par exemple la mesure de Lebesgue (voir page 15).
Définition 16.91. Une mesure sur C est dite bornée ou nie si et seulement si ∃M ∈ R+;
∀A ∈ C; |µ(A)| < M, est-ce équivalent à |µ(C)| < + ∞ ? oui ! (évident) !
Définition 16.92. Une mesure sur C est appelée probabilité si et seulement si |µ(C)| < 1
Définition 16.93. µ est dite σ-bornée ou σ-nie si et seulement si ∃(Ai)i>1 une suite d’élé-
ments de A telle que :
S∞
i. E = i=1 Ai «(Ai)i>1 recouvre E»
ii. µ(Ai) < + ∞
Proposition 16.94. Soit µ une mesure. Si µ est bornée alors µ est σ-bornée.
Exemple 16.95.
1. Soit E = {1, , n}, n > 1, n fixé et A = P(E).
l’application µ: A → R+ est une mesure bornée.
A
card(A)
2. Soit E = N et A = P(N).
l’application µ: A → R+ est une mesure σ-bornée.
A
card(A)
3. Soit E = R et A = A4.
l’application µ: A4 → R+ définie par :
A
µ(A)
i. µ(A) = + ∞ si A contient un intervalle de la forme ]b; + ∞[ ou ] − ∞; a],
Xn n
[
ii. µ(A) = (bi − ai) si A = ]ai; bi[
i=1 i=1
µ est une mesure σ-bornée.
4. Rajouter page 15, calcul intégral de Buchwalter.
5. L’application δx: A 1 A(x) est appelée mesure de Dirac au point x.
6. Soit E un ensemble quelconque, A = P(E), n > 1 un nombre entier fixé, (αi)i=1, n une
suite finie d’élément de R+ et (xi)i=1, n une suite finie de point de E.
l’application µ: A → R+ est une mesure positive et bornée.
n
X
A 1A(xi)
i=1
192 Mesure et Intégrale de Lebesgue
Théorème 16.96. Soit µ une mesure définie sur une algèbre A d’un ensemble E.
µ est σ-finie ⇔ µ(E) < + ∞.
Théorème 16.97. Soit µ: A → R+ une mesure définie sur une algèbre A et (Ai)i>1 une suite
croissante d’élément de A convergent vers un ensemble A ∈ A. On a alors limi→+∞ µ(Ai) =
µ(A).
Théorème 16.98. Soit µ: A → R+ une mesure définie sur une algèbre A et (Ai)i>1 une suite
décroissante d’élément de A convergent vers un ensemble A ∈ A. Si de plus ∃i0; µ(Ai0) < + ∞,
on a alors limi→+∞ µ(Ai) = µ(A).
Théorème 16.100. Soit µ: T → R̄+ une mesure définie sur une tribu T = σ(A) engendrée par
une algèbre A.
Si il existe une suite (Ai)i>1 d’éléments de A telle que :
S∞
i. E = i=1 Ai,
ii. µ(Ai) < + ∞.
Alors ∀A ∈ T et ε > 0 fixé, il existe un ensemble B(ε) ∈ A tel que µ(A∆B(ε)) 6 ε.
Théorème 16.101. Soit µ, µ ′: T → R̄+ 2 mesures définies sur une tribu T = σ(A) engendrée
par une algèbre A.
Si les conditions suivantes sont vérifiées :
1. µ(A) = µ ′(A), ∀A ∈ A,
2. il existe une suite (Ai)i>1 d’éléments de A telle que :
i. E = ∞ i=1 Ai,
S
Remarque 16.102. On vient de montrer qu’une mesure définie naturellement sur une algèbre
admet au plus 1 prolongement à la tribu engendrée. Ainsi si le prolongement existe il est unique.
Reste à prouver qu’il en existe effectivement une ! Cette construction est faite à l’aide de la
notion de mesure extérieure.
Exemple 16.105. La mesure extérieure associée à une mesure (notion définie dans la section
suivante) est une mesure extérieure.
Remarque 16.106.
1. Attention, l’appellation mesure extérieure est un abus de vocabulaire puique µ∗ n’est pas
une mesure (elle n’est pas σ-additive mais seulement σ-sous-additive).
2. Par contre, si la mesure extérieure est additive alors elle est une mesure positive.
Proposition 16.108.
1. µ∗(∅) = 0,
2. (A ⊂ B) ⇒ (µ∗(A) 6 µ∗(B)), ∀A, B ∈ P(E) (monotonie-croissante).
S P
+∞ +∞ ∗
3. µ∗ i=1 Ai 6 i=1 µ (Ai), ∀Ai ∈ P(E) (σ-sous additivité).
Autrement dit, la mesure extérieure associée une mesure est une mesure extérieure.
Remarque 16.109. Comme précédement pour la mesure extérieure, la mesure extérieure asso-
ciée à une mesure n’est pas d’une manière générale une mesure.
Remarque 16.111. Dans le cas d’une tribu A est µ-négligeable si et seulement si il est contenu
dans une ensemble de mesure nulle. ?????
194 Mesure et Intégrale de Lebesgue
Proposition 16.112. Soit µ∗ la mesure extérieure associée à une mesure µ σ-bornée définie sur
une algèbre A d’un ensemble E.
1. µ∗(A) = µ(A), ∀A ∈ A, " la mesure extérieure et sa mesure associée coïncident sur A "
2. (µ∗(A) = 0) ⇒ (∃B ⊃ A; µ∗(B) = 0), autrement dit "A µ-négligeable ⇒ A est contenu dans
un ensemble B µ-négligeable",
S
+∞
3. ∀Ai ∈ P(E), i > 1 tels que µ∗(Ai) alors µ∗ i=1 A i = 0.
Rajouter la définition d’un espace complet ici, livre de JP. Marco Mathématique pour la licence.
3. l’application µ∗: M → R̄+ est une mesure bornée sur M, c’est l’unique mesure
A µ∗(A)
bornée qui coïncide avec µ sur A.
Théorème 16.114. Soit µ∗ la mesure extérieure associée à une mesure µ σ-bornée définie sur
une algèbre A d’un ensemble E.
On note M = {A ∈ P(E); µ∗(Ai ∩ A) + µ∗(Ai \A) = µ(Ai), ∀i > 1} et on a alors :
1. La classe M ne dépend pas du choix de la suite (Ai)i>1 d’éléments de A,
2. M = {A ∈ P(E); A = B ∪ N ; B ∈ σ(A) et µ∗(N ) = 0}
M = {A ∈ P(E); A = B ∪ N ; B ∈ σ(A) et µ∗(N ) = 0 et B ∩ N = ∅},
3. La classe M est une tribu et M ⊃ σ(A).
4. l’application µ∗: M → R̄+ est une mesure σ-bornée sur M, c’est l’unique mesure σ-
A µ∗(A)
bornée qui coïncide avec µ sur A.
Définition 16.117. Soit une mesure définie sur une algèbre engendrant la tribu borélienne de
R (par exemple µ: A4 → R̄+ ), on appelle mesure canonique de Lebesgue et on note µl (d x
ou encore λ), la mesure extérieure associée à µ. Autrement dit c’est l’unique mesure prolongeant
µ. Les ensembles A ∈ M sont dits mesurables.
par Buchwalter page 115 Calcul Intégral. (Démonstration n’utilisant pas le théorème de change-
ment de variable). Lire LIvre Daniel Revuz page 80, + d’autre propriété sur Intégration par
rapport à la mesure de Lebesgue. Créer ce chapitre.
Exemple 16.120.
− f 6 g, µ-p.p. ⇔ [f > g] est µ-négligeable, définit sur un espace ordonné.
− f = g, µ-p.p. ⇔ [f g] est µ-négligeable, défini sur toute partie de E Ω.
16.9 Intégrale
Soit (E , T ) un espace probabilisable, on désignera par :
− L̄ (T ) l’ensemble des applications mesurables de (E , T ) → (R̄, B(R̄))
− L̄+(T ) l’ensemble des applications mesurables de (E , T ) → (R̄+, B(R̄+))
− E+(T ) l’ensemble des applications positives et étagées sur T .
Théorème 16.123. (de Beppo Levi) Soit (fn) une suite croissante de fonctions mesurables
positives. (fn ↑f ) ⇒ (L(fn)↑L(f )) .
Remarque 16.124. C’est un théorème de convergence monotone pour les suites de fonctions mesurables
positives. Le théorème de Beppo Levi peut aussi s’écrire L(sup (fn)) = sup (L(fn)). Attention : ne concerne que
les fonction mesurables positives, pour les fonctions mesurables de signe quelconque, on dispose d’un autre théo-
rème de Beppo Levi où il faut ajouter des hypothèses plus fortes : fn suite de fonctions µ-intégrables.
Remarque 16.126. Compte tenu des propriétés précédentes une intégrale supérieure est une
application linéaire.
196 Mesure et Intégrale de Lebesgue
P∞
Proposition 16.127.
R R
S∞
Aj
fdµ = j =1 Aj
fdµ
j =1
Remarque 16.131. On vient d’établir que toute intégrale sup. permet de définir une mesure.
Définition 16.132. Soit µ une mesure sur une tribu T de Ω. f une application étagée positive
telle que f = λk1Ak.
P
On appelle intégrale définie par rapport ou associée à µ l’application :
L µ: E¯+(T ) → [0,P + ∞] avec pour convention 0 × ( + ∞) = + ∞ × 0 = 0
f λkµ(Ak)
L µ(f ) est appelée intégrale de f par rapport à µ. On la note fdµ ou
R R
f (x)dµ(x).
Remarque 16.133.
1. L’intégrale définie d’une fonction étagée par rapport ou associée à µ est une intégrale.
2. Si f = 1A, on a L µ(1A) = µ(A) i.e.
R
1A dµ = µ(A).
3. On notera A fdµ ou A f (x)dµ(x) l’intégrale 1A fdµ.
R R R
4. On vient de définir que toute mesure positive permet de définir une intégrale d’une fonc-
tion étagée.
Remarque 16.135.
1. Soit f une application mesurable quelconque f + − f − dµ
R R
fdµ =
16.9 Intégrale 197
2. L’intégrale d’une fonction mesurable définie par rapport ou associée à µ est une intégrale
(rajouter les propriétés et conclure).
3. Si f = 1A, on a L µ(1A) = µ(A) i.e.
R
1A dµ = µ(A).
4. On notera A fdµ ou A f (x)dµ(x) l’intégrale 1A dµ = nk=1 λkµ(Ak ∩ A).
R R R P
5. On vient de définir que toute mesure positive permet de définir une intégrale d’une fonc-
tion étagée.
Proposition 16.136. (Lemme de Fatou) Soit (fn) une suite quelconque de L̄+ ,
− alors, limn→∞ (fn)dµ 6 limn→∞
R R
fndµ.
− en particulier, si fn → f et si fndµ 6 M alors
R R
fdµ 6 M.
Remarque 16.138. Attention cette propriété est valable uniquement pour une fonction mesu-
rable positive ! (i.e. à valeur dans R+)
Proposition 16.139. Soit f , g ∈ L̄+ et une suite (fn) une suite de L̄+ , alors
R R
− (f 6 g) µ.p.p. ⇒ ( fdµ 6 gdµ),
R R
− (f = g) µ.p.p. ⇒ ( fdµ = gdµ),
R
− ( fdµ < + ∞) ⇒ (f < + ∞) µ.p.p.
− Si (fn) est croissante et fndµ bornée dans R alors (fn) est µ.p.p. convergente dans
R
R.
− Si (fn) est quelconque et si ( fndµ) convergente alors fn est µ.p.p. conver-
P R P
gente dans R et fn → 0 µ.p.p. .
Théorème 16.140. Soit (E , T ) un espace mesuré. Il existe une bijection entre l’ensemble des
mesures positives sur T et l’ensemble des intégrales sur (E , T ).
Exemple 16.141.
Mesure associée Intégrale
Mesure de Dirac δa R
a ∈ E; T = P(E) → fdδa = f (A)
δa(A) = 1A(a)
Mesure discrète
(an)Psuite de E, (αn) suite positive
R
→ fdµ = αkf (ak)
µ= αkδak
Mesure de dénombrement alors L̄+(T ) est l’ensemble des suites
E = N, T = P(N), µ = Σδk → à Rvaleurs dans R̄+
µ(A) = card(A) si A fini, + ∞ sinon
P
xn dµ = xn
Mesure image
→
ν(A) = µ(f −1(A))
MesureR à densité
←
ν(A) = A hdµ
16.9 Intégrale 199
Chapitre 17
Espace L1 des fonctions µ-intégrables
Note 17.1. On étudie maintenant les ensembles de fonctions pour lesquelles l’intégrale est finie,
puis celle dont l’intégrale d’une de ses puissances est fine. Les problèmes apparaissent lors des
opérations infinies sur les intégrales qui même si leurs valeurs deviennent de plus en plus petites
1
ne donnent pas toujours des résultats finies. Par exemple limn→+∞ dt est finie. Ces
R
n(t)
ensembles possèdent des structures que nous mettrons en évidences (espace vectoriel, espace vec-
toriel normé, espace de Hilbert ..) ainsi que des théorèmes de convergences très pratiques. On
dispose ainsi d’outils qui permettent d’affirmer que les calculs faisant intervenir des intégrales
donneront des résultats finis.
17.1.1 Définition
Soit (E , T ) un espace probabilisable, on désignera par :
− L̄ (T ) l’ensemble des applications mesurables de (E , T ) → (R̄, B(R̄))
− E¯ (T ) l’ensemble des applications étagées sur T .
− f + = sup (0, f ) et f − = − inf (0, f ).
Conventions :
Définition 17.2.
1. Soit f : E → R̄+ une fonction mesurable réelle positive et µ une mesure.
• On Rdit que f est µ-intégrable par rapport à µ si et seulement si :
f dµ < + ∞.
Dans ce cas le nombre réel noté fdµ est appelé intégrale (de Lebesgue abstraite)
R
•
de f pour la mesure µ.
2. Soit f : E → R̄ une fonction mesurable réelle et µ une mesure.
• On dit que f est µ-intégrable par Rrapport à µ si et seulement si :
f + et f − sont µ-intégrables i.e. f +dµ < + ∞ et
R −
f dµ < + ∞.
Dans ce cas le nombre réel noté f dµ tel que f dµ = f +dµ − f −dµ est
R R R R
•
appelé intégrale (de Lebesgue abstraite) de f pour la mesure µ.
3. Soit f : E → C une fonction mesurable complexe et µ une mesure.
• On dit que f est µ-intégrable par Rrapport à µ si etRseulement si :
Im(f) et Re(f) µ-intégrables i.e. |Re(f )|dµ et |Im(f )|dµ
Dans ce cas le nombre réel noté f dµ tel que Re(f )dµ + i
R R R R
• f dµ =
Im(f )dµ est appelé intégrale (de Lebesgue abstraite) de f pour la mesure µ.
Remarque 17.3.
1. Pour montrer qu’une application est µ-intégrable bien s’assurer que cette fonction est
mesurable, l’intégrale n’étant définie que pour ce type de fonction !
2. Dans la définition précédente pour une fonction réelle ou complexe écrire :
f +, f − ou (Im(f ), Re(f )) µ-intégrables équivaut à écrire |f | dµ < + ∞
R
200
17.2 Théorèmes de convergence dominée 201
3. On a pris une fonction f : E → [ − ∞; + ∞], on peut donc se retouver avec des opérations
du type : + ∞ + ( − ∞). Or on montre (voir cours de licence p. retrouver la page et
mettre cette propriété en théorème) que l’ensemble des points de valeur infinie pour une
fonction µ-intégrable est de mesure nulle, or par convention on a posé : 0 × ( + ∞) = 0, on
peut donc également par convention décider que + ∞ + ( − ∞) = 0. En fait on aurait pu
donner n’importe qu’elle valeur à cette opération : 26 ou même + ∞, on choisit la plus
simple. Autrement dit, pour une fonction f µ-intégrable l’ensemble des points de mesure
infinie est invisible , ils n’influent pas le résultat.
4. On désignera par L1(E , T , µ, K) ou L1(µ) ou L1 ou L1(K) l’ensemble des fonctions µ-
intégrables (K = R ou C).
5. Si µ est la mesure de Lebesgue, on dit que f est Lebesgue intégrable.
17.1.2 Propriétés
+
Proposition 17.4.
R Soient (E , µ) un espace mesuré et h, g deux fonctions : E → R̄ telles que :
hdµ < + ∞ et
R
gdµ < + ∞
Alors :
R R R
(h − g)dµ = hdµ − gdµ.
Proposition 17.5.
1. Toute fonction mesurable µ.p.p.-nulle est µ-intégrable et d’intégrale nulle.
2. Si f est une fonction mesurable telle qu’il existe une fonction g µ-intégrable avec |f | 6 g
alors : f est µ-intégrable.
3. Si f est µ-intégrable et g mesurable bornée, alors f × g est µ-intégrable.
Proposition 17.6.
1. L1 est un sous-espace vectoriel réticulé de l’algèbre L.
2. (Inégalité de la moyenne) L’intégrale de Lebesgue abs. : f
R
fdµ est une forme linéaire
positive sur L1. En particulier si f ∈ L1 , on a | fdµ| 6
R R
|f |dµ
Remarque 17.8.
1. f est localement µ-intégrable ⇔ pour tout compact K, f × 1K est µ-intégrable.
2. Soit I un intervalle de R, une application mesurable f : E → C est localement λ-inté-
grable ⇔ f est λ-intégrable sur tout segment [a, b] inclus dans I.
Théorème 17.9. (de convergence monotone de Beppo Levi) Soit (fn) une suite croissante de
fonctions fn: U → R µ-intégrables sur un ouvert U de Rn et telle que :
202 Espace L1 des fonctions µ-intégrables
supn>1 fndµ < + ∞ (la suite des intégrales de fn est majorée) alors
R
U
1. La suite (fn) converge en moyenne vers une fonction f finie pour presque tout x et f est
p.p.
intégrable R: limn→+∞ fn(x) = supn>1 (fn(x)) = f (x) < + ∞, (f ∈ L1 ) de plus
limn→+∞ |f − fn |dµ → 0,
2. La suite ( fndµ)n converge vers fdµ i.e. limn→+∞ (fn)dµ = (limn→+∞ fn)dµ.
R R R R
Démonstration. Enoncé d’après le cours ARN Licence de Math 2001-2001 M.Fack, polycopié
page (12).
Remarque 17.10. Convergence en moyenne d’une suite de fonctions : convergence dans L1 des
fonctions réelles Lebesgue intégrables au sens de la semi-norme de la convergence moyenne
R i.e.
la suite (fn)n>0 de fonctions de L1 converge en moyenne vers f ∈ L1 ⇔ la suite générale |f −
fn |dµ converge vers 0 quand n tend vers + ∞.
17.2.3.1 Limite
Le théorème ci-dessous répond à ces deux questions.
17.2.3.2 Continuité
x
R
17.3 Théorème
E
de dérivation pour une fonction définie par
f (x, t)dµ(t)
Proposition 17.16. (Théorème de dérivation sous le signe )
R
204 Espace L1 des fonctions µ-intégrables
Remarque 17.17. En passant sous le signe la dérivée devient logiquement une dérivée par-
R
tielle.
Rajouter : Intégrale convergente de Lebesgue voir livre d’intégration Méthode Hermann page
135.
Rajouter : Holomorphie page 44 Livre Buchwalter.
Remarque 17.20. Concernant les autres intégrales ( fonctions réglées et fonctions continues
par morceaux ) elles sont prolongées par l’intégrales de Riemann et l’on peut énoncer pour ces
intégrales : si une fonction réglée ou une fonction continue par morceaux f est intégrable, alors
R b
elle est λ-intégrable et : a f (x)dx = [a,b] fdλ .
R
17.5 Construction de mesures particulières et leur applications 205
Proposition 17.21. Soit f : [a, b[ → C une application Riemann-intégrable sur tout segment [a,
m] inclus dans [a, b[. Alors :
f est L-mesurable et localement intégrable, de plus :
R t R b−
|f |dλ = limt→b− a |f (x)|dx = a |f (x)|dx,
R
[a,b[
R b−
Remarque 17.22. On ne sait pas a |f (x)| d x est absolument convergente ou pas. Dans ce
cas la valeur peut être finie ou infinie.
Théorème 17.23. Soit f : [a, b[ → C une application Riemann-intégrable sur tout segment [a, m]
inclus dans [a, b[. Alors :
R b−
f est λ-intégrable sur [a, b[ si et seulement si l’intégrale généralisée a f (x)d x est absolu-
R t R b−
ment convergente, et si c’est le cas : [a,b[ fdλ = limt→b− a f (x)dx = a f (x)dx
R
Remarque 17.24.
1. Si f : [a, b] → R est Riemann-intégrable alors |f | l’est également.
2. Attention ! Une fonction f : I → R vérifiant :
R β
la fonction f (R) α fdx, α → a+, β → b− est convergente dans R
n’est pas pour autant, intégrable au sens de Lebesgue. C’est le cas, par exemple de la
fonction f : x
sin(x)
x
R +∞ sin(x)
: 0 x
π
dx = 2 , mais ]0,+∞[
R sin(x)
x
dλ(x) = + ∞.
Proposition 17.27. La mesure de densité d’une application par rapport à une mesure est une
mesure.
Proposition 17.28. Soit ν = f · µ une mesure de densité. Pour toute fonction mesurable g: (E ,
T ) → R̄ on a :
1.
R R
|g |dν = |g |fdµ
206 Espace L1 des fonctions µ-intégrables
2. et si g ∈ L1(R, T , ν) on a :
R R
gdν = gfdµ
Définition 17.30. Soient ν , µ deux mesures sur (E , T ). On dit que ν est absolument continue
par rapport à µ et on note ν ≪ µ si et seulement si : µ(A) = 0 ⇒ ν(A)?.
17.5.2.1 Définition
Définition 17.32. Soit I: (E1, T1, µ) → (E2, T2) une application T1-T2-mesurable.
On appelle mesure image l’application définie par : T2 → R̄+ .
A µ(I −1(A))
On la note notée I ∗ µ, I[µ], I(µ) ou encore µI.
Ainsi avec ces notations, on peut écrire : (I ∗ µ)(A) = I[µ](A) = I(µ)(A) = µI (A) = µ(I −1(A))
Proposition 17.34. (Théorème de transfert) Soit (E1, T1, µ) un espace mesuré, (E2, T2) un
espace mesurable, I: E1 → E2 une application T1-T2-mesurable, K = R̄ ou C et f : E2 → K une
application T 2 − B(K) − mesurable. Sous ces hypothèses on a :
1. si f Rest de signe quelconque
R alors f ◦ I est T 1 − B(K)-mesurable et :
E
|f |d(I ∗ µ) = E
|f ◦ I |dµ.
2 1
Exemple 17.37.
dans Rn
H H: U → V ; U , V ⊂ Rn
x kx
k 0
J J(x) = = kn
0 k
n
R R
f (x)dx = |k |f (k x)dx
Passage en coordonnées polaires dans R2
H H: U → V
(ρ, θ)
(ρcosθ, ρsinθ)
cosθ − ρsinθ
J J(ρ, θ) = =ρ
sinθ ρcosθ
R R R +∞ R π
f (x, y)dxdy = 0 −π
f (ρcosθ, ρsinθ)ρdρdθ
Passage en coordonnées sphériques dans R3
H H: U → V
(ρ, θ, ϕ)
(ρsinθcos ϕ, ρsinθsin ϕ, ρcosθ)
sinθcosϕ ρcosθcosϕ − ρsinθsinϕ
J J(ρ, θ) = sinθsinϕ ρcosθsinϕ ρsinθcosϕ = ρ2sinθ
cosθ − ρsinθ 0
R +∞ R π R π
f (ρsinθcosϕ, ρsinθsinϕ, ρcosθ)ρ2sinθdρdθdϕ
R R R
f (x, y, z)dxdydz = 0 0 −π
Proposition 17.38. Soient (Xi , Ci , µi) (i = 1, 2) deux espaces mesurés tels que les mesures µi
soient σ-finies. Il existe une unique mesure µ sur l’espace mesurable produit (X1 × X2, T1 ⊗ T2),
vérifiant la condition µ(T1 × T2) = µ1(T1) · µ2(T2), pour tout T1 ∈ C1 et T2 ∈ C2.
Remarque 17.39. L’unicité de la mesure produit est assurée par le fait que l’on a pris soin de
choisir µ1 et µ2 σ-finies.
Définition 17.40. Soient (Xi , Ci , µi) (i = 1, 2) deux espaces mesurés tels que les mesures µi
soient σ-finies. On appelle mesure produit des mesures µ1 et µ2 l’unique mesure sur
l’espace mesurable produit (X1 × X2, T1 ⊗ T2) notée µ1 ⊗ µ2 , vérifiant la condition µ1 ⊗ µ2(T1 ×
T2) = µ1(T1) · µ2(T2), pour tout T1 ∈ C1 et T2 ∈ C2.
208 Espace L1 des fonctions µ-intégrables
Remarque 17.41. Il existe deux énoncés du théorème de Fubini qui permet de calculer les
intégrales sur un espace produit :
− l’un pour les fonctions positives mesurables, connu aussi sous le nom de théorème de
Fubini-Tonelli où les hypothèses à vérifier sont quasi inexistantes,
− l’autre pour les fonctions mesurables de signe quelconque, où il faudra vérifier que la fonc-
tion est intégrable par rapport à la mesure produit.
3. l’application x1 R
f (x1, x2)dµ2(x2) est T1 − B(R̄+)-mesurable;
4. l’application x2 R
f (x1, x2)dµ1(x1) est T2 − B(R̄+)-mesurable;
5. et enfin fdµ1 ⊗ dµ2 = ( fdµ2)dµ1 = ( fdµ1)dµ2.
R R R R R
Proposition 17.43. (Théorème R de Fubini) Soit f : (E1 × E2, T1 ⊗ T2, µ1 ⊗1 µ2) → R̄ une fonction
mesurable. On suppose que : |f |dµ1 ⊗ µ2 < + ∞, autrement dit R : f ∈ L (E1 × E2, T1 ⊗ T2, µ1 ⊗
µ2) ou encore f est µ 1 ⊗ µ2-intégrable alors en notant N 1 = {x 1; |f (x1, x2)|dµ2(x2) = + ∞} et
|f (x1, x2)|dµ1(x1) = + ∞} on a :
R
N2 = {x2;
1. µ1(N1) = µ2(N2) = 0
2. et
R R R R R
fdµ1 ⊗ dµ2 = N c ( fdµ2)dµ1 = N c ( fdµ1)dµ2
1 2
Nn
Proposition
Nn 17.45. (Théorème de Fubini-Tonelli) Soient E = Rn, B(Rn) = i=1 B(Ri), µ =
µi alors pour toute fonction positive f : (E , B(R n
), µ) → R̄ intégrable pour µ, on a :
R i=1
fdx = ( ( fdx1)dx2 )dxn.
R R
Proposition 17.46. Soit f1 et f2 deux fonctions numériques définies sur Ω1, Ω2 notons f1 ⊗ f2
la fonction définie sur Ω = Ω1 × Ω2 par : (x1, x2) f1(x1) × f2(x2)
i. Si f1 et f2 sont à valeurs dans [0, + ∞] etR si f1, f2 sont mesurables, alors fR = f1 ⊗ f2 est
Σ-mesurable, à valeur positive ou non et
R
(f1 ⊗ f2)d(µ ⊗ µ) = f1 dµ1 × f2 dµ2
ii. Si f1 et f2 sont à valeurs dans R et si f1, f2 sont intégrables respectivement par rapport à
, alors est intégrable par rapport à et
R
µ
R 1 , µ2 R f = f 1 ⊗ f 2 µ = µ1 ⊗ µ 2 (f 1 ⊗ f 2)d(µ ⊗ µ) =
f1 dµ1 × f2 dµ2
210
Les coniques 211
Chapitre 19
Calcul scientifique
Livre Analyse Numérique Michelle Schatzmann p.218-243
Recherche de méthodes efficaces (c’est à dire en temps polynomial) permettant de résoudre
des problèmes mathématiques. Certains théorèmes d’autre cours apparaissent indaptés dans le
résolution car leur mise en application est irréalisable : soit le temps de d’éxéctuion des algo-
rithme est trop important (en temps exponentiel) soit il monopolise trop de ressources machine.
Le but de ce chapitre est de faire le tri de l’ensemble des cours d’analyse pour rechercher tous
les outils efficaces et les mettre en application.
Voir Document téléchargé G. Bontempi page 52.
Théorème 19.1. (Rappel) Soit f une fonction continue : [a; b] → R si f (a) × f (b) < 0 alors il
existe α ∈ ]a; b[ tel que f (α) = 0.
Le théorème des valeurs intermédiares permet de prouver l’existence d’au moins une solution.
19.1.1.2 Méthode du point fixe attractif contractions Théorème du point fixe con-
tractant et suite (Algorithme des approximations successives)
Ramener l’équation f (x) = 0 à la recherche d’un point fixe d’une fonction g contractante sur un
intervalle I à définir.
− Méthode (1) :
Ecrire l’équation f (x) = 0 sous la forme : x − f (x) = x. En posant g(x) = x − f (x), on remarque
que résoudre l’équation f (x) = 0 c’est trouver le point fixe de g.
Méthode :
Démonstration.
212
19.1 Résolution numérique d’équations et systèmes d’équations non linéaires 213
Théorème 19.6. Soit g une contraction sur [a, b] pour λ fixé et gλ[a, b] ⊂ [a, b].
Alors (1.4) x p+1 = x p − λf (x p) est convergente et converge vers l’unique point fixe de gλ.
f (x)
Théorème 19.8. (de Convergence globale) Soit g(x) = x − f ′(x) avec f 2 fois dérivable.
f (z)f ′′(z)
f ′(z)2
6 k < 1, ∀z ∈ R ⇒ (∀x0 ∈ R, , (1.5) converge vers l ′unique solution de (1.1)).
Définition 19.10. Soient une suite d’approximation (yn) d’un nombre ou d’un vecteur x
donnée par une méthode itérative M et (en) la suite des erreurs en = |yn − x|.
S’il existe λ = sup {α ∈ R; ∃C ∈ R; ∃N ∈ N; n > N ⇒ en+1 6 C (en)α } et tel que λ > 1,
on dira alors que λ est l'ordre de la méthode M ou que M est d'ordre λ > 1 .
Exemple 19.11.
1. La méthode de Newton est d’ordre 2,
2. La méthode de la sécante est d’ordre 1,618,
3. La méthode des contractions est d’ordre 1.
19.2.1 Interprétations
19.2.1.1 Interprétation Affine
Résoudre (S) revient à déterminer l’intersection d’une famille finie d’hyperplans affines.
19.2.1.2 Interprétation matricielle
a11 a1p
b1 x1
Soit A = la matrice de Mn, p(K) et B = . En notant X = ∈
an1 anp bn xp
M p,1(K). (x1, , x p) est une solution de (S) si et seulement si : AX = B.
a11 x1 + + a1px p = b1
Le système (S) admet une solution et une seule, et, pour tout k ∈
an1x1 + + anp x p = bn
{1, , n} :
a11 a1k−1 b1 a1k+1 a1n
1
xk = det(A)
an1 ank −1 bn ank +1 ann
Remarque 19.15. Pour n > 3, les formules de Cramer sont pratiquement impraticables. On
préfère souvent une méthode de combinaison d’équations et délimination d’inconnues.
19.2.2.2 Méthode d’élimination de Gauss
Voir page 18 du cours de Calcul scientifique.
Proposition 19.17. S’il existe une norme subordonnée telle que kM −1N ks < 1 alors l’itéra-
tion Xk+1 = M −1 N Xk + M −1B converge vers l’unique solution du système.
Théorème 19.19.
Proposition 19.20. S’il existe une norme subordonnée telle que kJ ks < 1, kGks < 1, kLω ks < 1
alors l’itération les méthodes de Jacobi, Gauss-Seidel et de la relaxation convergent vers l’unique
solution du système.
Proposition 19.22. Si A est une matrice HDP et si M + N ∗ est aussi HDP alors l’itération
Xk+1 = M −1 N Xk + M −1B converge.
Proposition 19.23. Si A est une matrice HDP et si 0 < ω < 2 alors la méthode de la relaxation
est convergente.
Remarque 19.24.
1. Le théorème implique que Guass-Seidel est convergente pour A HDP.
2. Pour la méthode de Jacobi le théorème ne s’applique pas (voir exemple TD).
Définition 19.25. Soit l’itération Xk+1 = B Xk + C , k > 0 convergeant vers un point fixe X ∗.
On appelle vitesse asymptotique de convergence de la méthode itérative associée à la
matrice B le nombre − ln(ρ(β)).
Exemple 19.26.
π 2h2
1. ρ(J) = 1 − 2
+ O(h4)
216 Calcul scientifique
Définition 19.27. On appelle conditionnement de la matrice A le nombre noté γ(A) tel que :
γ(A) = kAk kAk−1.
Remarque 19.28.
1. Un système linéaire est bien conditionné si γ(A) est petit .
2. Un système linéaire est mal conditionné si γ(A) est grand .
3. Les matrices unitaires sont celles qui sont le mieux conditionné.
Exemple 19.29. Le conditionnement de la matrice suivante est γ(A) > 4000. On vérifie par le
calcul que l’erreur s’amplifie avec un facteur de 30000.
10
7 8 7
7 5 6 5
8 6 10 9
7 5 9 10
19.4.1 Introduction
Proposition 19.32. Il existe un unique polynôme p de degré 6 n (p ∈ Pn) tel que f (xi) = p(xi),
∀i = 0, , n.
Définition 19.34. Ce polynôme est appelé approximation de f de degré au plus n au sens des
moindres carrés discrets.
Définition 19.39. Pour une fonction f définie sur I (xi ∈ I , ∀i = 0, , n). On appelle :
qP
n 2
1. Norme des moindres carrés discrets (NMCD) : kf kN M CD = i=0 f (xi) .
2. Produit scalaire aus sens des MCD : < f , g > = ni=0 f (xi)g(xi)
P
Définition 19.41. Ce polynôme est appelé approximation de f de degré au plus n au sens des
moindres carrés continus.
19.4.3.2 Calcul effectif
19.4.3.3 Droite de régression
Meilleur approximation au sens des moindres carrés discrets pour p=1.
On cherche donc un polynôme de la forme p(x) = α0 + α1x.
covariance xy − x̄ȳ
Proposition 19.42. Equation de la droite : α1 = variance
= x2 − x̄ 2
et p(x) = α1(x − x̄ ) + ȳ.
Exemple 19.45.
• si [a, b] = [ − 1, 1] w(x) = 1 polynôme de Legendre.
• si [a, b] = [0, + ∞] w(x) = ex polynôme de Laguerre.
2
• si [a, b] = [ − ∞, + ∞] w(x) = x−x polynôme de Hermite.
1
• si [a, b] = [ − 1, 1] w(x) = √ polynôme de Tchebitchef.
1 − x2
19.4 Approximation polynomiale 219
Chapitre 20
Applications dérivables et différentiables
Je pense que le nom de cette partie devrait être «Outils d’étude d’une fonction sur un espace
vectoriel normé». Ce serait par conséquent une partie du cours sur les espaces vectoriels normés.
On va définir deux notions : la dérivée et la dérivée directionnelle. Si elles ont toutes les deux
des expressions différentes, leur valeur pour un même point (a) et une direction (k) sont identi-
ques.
Rajouter les définitions d’une submersion/immersion et compléter si nécessaire les remarques
35.131 et 35.134.
Remarque 20.2.
f (a + t h) − f (a)
1. Il me semble que l’on peut écrire que puisque f ′(a, h) = limt→0K ,t 0K t
, on
df (a + t h)
doit pouvoir écrire que f ′(a, h) = dt
(0K ). Voir Avez cours Calcul différentiel.
2. f ′(a, h) est un élément de F .
Remarque 20.4. On peut donc définir une application à partir de cette notion.
Lemme 20.7. Soit λ ∈ K, si f ′(a, h) existe alors f ′(a; λh) aussi et f ′(a; λh) = λf ′(a; h).
Remarque 20.8.
1. Ce lemme permettra de montrer les points 3 et 4.
2. Attention λ ∈ R ou C.
220
20.1 Dérivée directionnelle et G–dérivée 221
3. Si f ′(a; h) existe pour tout h ∈ S(O; 1) (sphère unité de centre O et de rayon 1) l’applica-
tion dérivée directionnelle au point a : f (a; .): E → F est bien définie sur E par
u
h f′
(a, h)
f ′(a; u) = kukE f a; kuk .
E
Définition 20.9. Les points où f ′(u; .) = 0 (i.e. ∀v; f ′(u; v) = 0) sont appelés points critiques ou
point stationnaires.
Remarque 20.10.
1. Dans le cas où F = R, on utilisera cette notion pour trouver des extrémums (maximum
ou minimum).
2. Ce qui est remarquable c’est qu’il n’est pas nécessaire que f soit différentiable pour
rechercher les points stationnaires. Il suffit qu’elle soit dérivable au sens de Gâteau.
Remarque 20.12.
1. Attention ! il n’y a pas de réciproque. Contre-exemple : f : t → t3, f ′(0) = 0, mais f
n’atteint pas de minimum ou de maximum.
2. Supposons que f soit dérivable en tout point u ∈ U les points où f atteint éventuellement
un extrémum sont parmi les points qui sont solutions de l’équation f ′(u; .) = 0, c’est à
dire les points critiques (ou points stationnaires).
Proposition 20.13. f ′(a; h) existe i.e. a une dérivée directionnelle si les fi′(a; h) existent dans
ce cas f ′(a; h) = (f1′(a; h); ; fn′ (a; h)).
Proposition 20.14. Les fi′(a; .) existent et sont linéaires continues si et seulement si f ′(a; .)
existe i.e. f est G-dérivable. (Formulation à vérifier).
Exemple 20.17.
1. Différentielle de γ: Mn(K) → Mn(K) corrigé cassette 1 calcul différentiel (Licence) ou
A
A2
TD.
2. Différentielle de ?: C 1 → C0 corrigé même cassette.
y y + y2
′
20.2.1.2 Unicité
Proposition 20.18. Si f : U → F est différentiable en a.
elle admet une et une seule différentielle en a (daf est unique). Autrement dit, si la différen-
tielle en un point existe, elle est unique. C’est parce que U est un ouvert que l’on a l’unicité.
20.2.1.3 Relation entre différentielle et dérivée directionnelle
Proposition 20.19. Si f : U → F est différentiable en a alors f admet une dérivée directionnelle
i.e. K (a) i.e. f ′(a; kK ) existe et de plus l’on a :
df
dk
K ) − f (a) df (a + t kK )
daf (kK ) = limt→0 K ) = f ′(a; kK ).
f (a + t k df
t
= dt
(0K ) = K (a
dk
Relation entre différentielle en un point et dérivée directionnelle, autre notation :
K)
d f (a + t k K + t × kK )
df (a
dt
(0K ) = K) ?
Autrement dit, c’est la dérivée en 0K de la fonction t → f0(a + t kK ).
d(k
(On dit que f est différentiable sur un ouvert U) ⇔ (f est différentiable en tout point de U).
Définition 20.23. Soit U un ouvert non vide d’un e.v.n. E, F un e.v.n. et f : U → F une appli-
cation.
U → L(E , F )
Si f est différentiable sur un ouvert U l’application :
x dxf est appelée différen-
tielle de f sur U. On la note df ainsi (df (x) = dxf).
Remarque 20.24. La différentielle est parfois appelée dérivée forte ou F-dérivée ou dérivée au
sens de Fréchet (lu pour la première fois dans cours CTES 2004-2005 page 10).
Définition 20.25. Soit fr une application partielle déduite de f sur U. Si fr est différentiable
en ar sa différentielle en ar est appelée diérentielle partielle de f par rapport à la rèm e
variable au point a. On la note dr,af ou Drf (a) ainsi dr,af = darfr et dr,af ∈ L(Er , F ).
Proposition 20.28. Important. S’il existe un ouvert V ⊂ U tel que les fonctions dérivée par-
tielles X ∈ V
∂1 f (x) et X ∈ V
∂2 f (x) existent sur V et sont continues au point a ∈ V alors f
est dérivable (au sens de Fréchet) au point a.
De plus si les dérivées partielles sont continues sur V alors l’application X ∈ V
Df (X) est
continue sur V, i.e. f ∈ C 1(V ).
4. La notion de différentielle, s’étend aux espaces affines. Soit U un ouvert d’un espace
affine normé E (E dont l’espace vectoriel associé E K est normé). Soit F un espace affine
K
normé (i.e. dont l’e.v. associé F est normé). On dit que l’application f : U → F est diffé-
K , FK ) telle que f (a + hK ) = f (a) + l ·
rentiable en a (a ∈ U ) si et seulement s’il existe l ∈ L(E
K + o(khK k). Voir cours de licence de géométrie affine.
h
Théorème 20.31.
1. (f différentiable en a) ⇔ (f dérivable en a).
2. et daf (h) = f ′(a) × h. ainsi daf (1) = f ′(a).
Démonstration. Voir Cours de calcul différentiel Avez page 14. Dans le cours de licence de
lyon, il semble que la démonstration soit faite pour une seule norme !
Interprétation géométrique :
20.2.13 Cas d’une application dans une somme directe (espace pro-
duit)
Remarque 20.44. La réciproque est vraie si les dr,af sont continues en a. Voir réciproque
cours M. Avez Calcul différentiel page 20 + remarque et contre-exemples. Mais la démonstra-
tion nécessite sans doute le théorème de la moyenne, donc ne peut se démontrer à priori. Autre-
ment dit, on obtient une c.n.s. si les différentielles partielles sont continues.
228 Applications dérivables et différentiables
20.3.1 Définition
Définition 20.45. Soit E = Kn et F = Km et f différentiable en un point a de E. On appelle
matrice jacobienne de f en a, la matrice (m, n) de l’application daf dans les bases canoniques de
E et F.
Figure 20.4.
Proposition 20.48. Soit f une fonction d’une variable réelle à valeurs réelles, définie et con-
tinue sur le segment [a, b] et dérivable sur ]a, b[ alors : ∃c ∈ ]a, b[; f (a) − f (b) = f ′(c) × (b − a).
20.4 Théorèmes des accroissements finis 229
Remarque 20.49. Géométriquement cela signifie qu’il existe un point C(c, f(c)) de C f où la
tangente est parallèle au segment [A, B]. (A, B points de Cf d’abscisses respectives a et b).
20.4.1.2 Fonction définie sur un e.v.n.
Remarque 20.50. On retrouve cette propriété pour des fonctions définies sur un e.v.n. et à
valeurs dans R : en remplaçant (f ′(c), (b − a)) par (dcf (U ), kb − ak).
Figure 20.5.
Figure 20.7. Fonction dans un e.v.n. Figure 20.8. Fonction sur et dans R.
230 Applications dérivables et différentiables
Corollaire 20.56. Soient F un e.v.n., f : [a, b] → F une application continue sur [a, b] et déri-
vable sur ]a, b[. Si : (∃k ∈ R; ∀x ∈ ]a; b[, kf ′(x)k 6 k) alors kf (b) − f (a)k 6 k × (b − a)
Note 20.61. Convexe ou connexe ? Un résultat de topologie affine dit que : U convexe ⇒ U
connexe. On peut donc remplacer la condition U connexe par U convexe et obtenir le même
résultat. + Voir contre-exemple livre Avez Calcul diffférentiel page 13 2.2.
Proposition 20.62. (des accroissement finis) Soient E , F deux e.v.n., U un ouvert connexe de
E, f : E → F une application différentiable.
Si (∃k ∈ R∗+; ∀u ∈ U ; kduf kF = ?k) ⇒ (∀(a, b) ∈ U 2, kf (b) − f (a)kF 6 k × kb − akE ).
20.4.3 Applications
20.4.3.1 Application de différentielle 0: x 0
Réciproque du théorème vu au chapitre précédent, ce n’est pas tout à fiat une réciproque car
dans le précédent théorème la condition de convexité ? connexité n’est pas présente.
Théorème 20.65. Soient ]α, β[ ⊂ R et g: ]α, β[ → R dérivable à droite sur ]α, β[ alors :
(g croissante sur ]a, β[) ⇔ ( ∀x ∈ ]α, β[, gd′ (x) > 0).
20.5 Difféomorphisme
Définition 20.68. Soient E , F deux espaces normés, U un ouvert de E, V un ouvert de F.
On dit qu’une application f : U → V est un diéomorphisme si et seulement si f est bijec-
tive et si f puis f −1: V → U (son application inverse) sont différentiables sur U et V.
Remarque 20.71. Si f est un difféomorphisme local au point a alors ∀x ∈ U1, dxf ∈ Is(E , F );
en particulier si E = Rn et F = Rm, on a n = m et la matrice jacobienne de f est inversible en
tout point x de U1.
Remarque 20.74. Le théorème précédent affirme que l’équation f (x) = y admet une solution
unique, pourvu que y soit choisi assez voisin de f (a) et que x soit cherché voisin de a.
Définition 20.78. La fonction y = g(x) s’appelle fonction implicite définie par l’équation
f (x, y) = f (a, b).
Définition 20.81.
1. Soit a un point de U. On dit que f est deux fois différentiable en a si et seulement si :
− df est définie sur un ouvert U ′ de U (contenant a)
20.8 Différentielle d’ordre supérieur 233
− df est différentiable en a.
La différentielle de d f en a est notée d2af, elle appartient à L(E , L(E , F )). On l’appelle
diérentielle seconde de f en a (d2af = da(df )).
2. On dit que f est 2 fois différentiable dans U si et seulement si d f est différentiable en
chaque point de U.
Dans ce cas, l’application d2 f : U → L(E , L(E , F )) est appelée diérentielle
x d2xf
seconde de f. (d2f (x) = d2xf).
Remarque 20.82. Si f ∈ L(E , F ) alors d f : x df x or dxf = f donc f est constante d’où
d2 f = 0.
On peut même utiliser la notation d2af pour d2af (dans ce cas d2af représente à la fois la différen-
tielle seconde de f en a et l’application bilinéaire associée d2af ). On les différencie par les élé-
ments qu’elles manipulent (d2af (h))(k), d2af ∈ L(E , L(E , F )) et pour d2af (h, k), d2af ∈ L2(E , F ).
d2af (h; k) = (d2af (h))(k) = (dadf (h))(k).
Rappel : d2af désigne aussi bien la différentielle seconde de f en a que l’application bilinéaire
associée ( c’est la suite de l’énoncé qui nous indique qu’il s’agit de cette dernière ).
Rajouter règle de calcul comme pour les différentielles d’ordre n.
20.8.2.2 Interprétation de dn n
a f : Application multilinéaire associée à da f
Rappelons que L(E , L(E , , L(E , F ) ) est canoniquement isomorphe à l’e.v.n. Ln(E , F ))
(ensemble des applications n-linéaires sur E à valeurs dans F , cela veut dire qu’une application
de L(E , L(E , F )) permet de définir de manière très simple une application ayant les propriétés
d’une application n-linéaire ). En ayant toujours présent à l’esprit les remarques faites précéde-
ment, on peut définir l’application dna f : En → F ce n’est
(h1, , hn) ( ((dna f (h1))(h2))(h3) )(hn)
plus la différentielle d’ordre n de f , mais une application multinéaire définie à partir de celle-ci
et dna f (h1, , hn) = ( ((dna f (h1))(h2))(h3) )(hn). dna f est appelé application n-linéaire associée
à dna f . Conséquence, on peut travailler indifférement avec dna f ou dna f . On peut même utiliser la
notation dna f pour dna f (dans ce cas dna f représente à la fois la différentielle seconde de f en a et
l’application bilinéaire associée dna f ). On les différencie par les éléments qu’elles manipulent.
20.8.2.3 Calcul de dn
af
20.8.2.5 Propriétés
Remarque 20.92.
1. f est de classe C 0 sur U signifie f est continue sur U .
2. f est de classe C 1 sur U signifie f est continuement différentiable sur U .
20.8.3.3 Propriété
20.8.3.4 Cas où E = Λ
f (a) + daf (h) + 2! daf (h, h) + + n! da f (h, , h) + khknε(h). Avec ε(0) = 0 et limh→0 ε(h) = 0.
1 2 1 n
236 Applications dérivables et différentiables
Note 20.104. A mettre avec les fonctions numériques ! Cette définiton garde un sens si U est
juste un ouvert d’un espace topologique.
Définition 20.105. On dit que a ∈ U est un point critique de f si et seulement si f est différen-
tiable en a et si daf = 0.
Théorème 20.107. Soient U un ouvert d’un espace normé E et f : U → R une fonction 2 fois
différentiable en a ∈ U. Si f admet un minimum relatif au point a alors la forme quadratique
associée à la forme bilinéaire symétrique D2 f (a) est positive i.e. D2 f (a)(h)(h) > 0 ∀h ∈ E.
Définition 20.108. Un forme bilinéaire continue b sur E × E est non dégénérée si O(b) ∈ Is(E ,
L(E , R)) i.e. O(b): E → L(E , R) = E ∗ est une bijection bicontinue.
Proposition 20.109. Soit b une forme bilinéaire continue positive et non dégénérée alors il
existe une constante δ > 0 telle que b(x, x) > δ kxk2 pour tout x ∈ E.
20.11 Maxima et minima relatifs (ou local) liés (ou avec contraintes)
Proposition 20.112. Sous les mêmes hypothèses, si f est de classe C 2. D(f |H )(a) = 0 et
D2 f (a) |H ×H est positive et non dégénérée alors f admet un minimum strict au point a.
Lemme 20.115. Soit ϕ ∈ L(Rn , R) et γ ∈ L(Rn , Rm) (m 6 n) surjective alors si Kerγ ⊂ Kerϕ,
il existe λ ∈ L(Rm , R) unique tel que ϕ = λ ◦ γ.
Définition 21.4. On appelle solution d’une équation différentielle du premier ordre toute fonc-
tion ϕ telle que : ∀x ∈ I; ϕ ′(x) = f (x, ϕ(x)) où I est un intervalle de R.
240
21.3 Equation différentielle linéaire homogène d’ordre 1 à coefficients constants 241
Définition 21.6. Une solution est maximale si elle n’est pas prolongeable.
Théorème d’unicité globale
Soient E un espace de Banach, O un ouvert de R ×E, f : O → E continue sur O localement
ϕ1: I → E
Lipschitzienne et I un intervalle de R. Si sont deux solutions de l’équation y ′ =
ϕ2: I → E
f (t, y) telle que (∃t0 ∈ I; ϕ1(t0) = ϕ2(t0) alors ϕ1 = ϕ2 sur I.
Théorème d’existence globale
Soient E un espace de Banach, O un ouvert de R × E, f : O → E localement Lipschitzienne, I
un intervalle de R et (t0, x0) un point de O alors il existe une solution maximale unique ψ: J →
E contenant toute solution de l’équation y ′ = f (t, y) avec la condition initiale ψ(t0) = x0.
Calcul explicite des solutions : On suppose ici que la dimension de E est finie.
Cas où A est un endomorphisme nilpotent
Soit {ek } une base de vecteurs propres. On a alors A(ek) = akek et An(ek) = ank ek, d’où exp(t ·
A)(ek) = exp(t · ak)(ek). Les fonctions exp(t · ak) · ek sont donc solutions de y ′ = A y. Comme elles
sont au nombre de n = dim(E) et qu’elles sont linéairement indépendantes, elle forment un base
de l’espace des solutions. Dans la pratique les valeurs propres étant déterminées, on cherchera
les ek par la méthode des coefficients indéterminés en écrivant que exp(t · ak)ek vérifie y ′ = A y.
Cas où A est un endomorphisme nilpotent
Si A est un endomorphisme nilpotent d’indice N alors exp(t · A) = IdE + t A + + (N − 1)! .
(t A)N −1
La solution générale de y ′ = A y est une fonction vectorielle dont les composantes sont des poly-
nômes en t de degré strictement inférieur à N . On recherchera les composantes de cette fonction
par la méthode des coefficients indéterminés.(Voir cours Calcul diff. Avez page 53).
Cas général sur le corps des complexes
Soit E un espace de Banach de dimension finie n sur le corps C.
La solution générales de y ′ = A y est donc la somme des m fonctions vectorielles t
etλiXi(t).
Cas général sur le corps des réels (Voir cours Calcul diff. Avez page 54).
21.4.1 Définition
Théorème 21.7. Pour qu’une application ϕ, p fois dérivalbe sur un intervalle, soit solution de
(2), il faut et il suffit que la suite des p applications (ϕ, ϕ ′, ϕ ′′, , ϕ p−1) soit solution de (1).
Autrement dit, soit M l’ensemble des solutions de (2), M ′ l’ensemble des solutions de (1) et
T l’application définie par :
T: M → M′ est une bijection.
ϕ
(ϕ, ϕ , ϕ ′′, , ϕ p−1)
′
Théorème 21.8. Soit ϕ1, ϕ2 deux solutions de (2) pour que ϕ2 prolonge ϕ1 , il faut et il suffit
que la solution (ϕ2, ϕ2′ , ϕ2′′, , ϕ2p−1) de (1) prolonge la solution (ϕ1, ϕ1′ , ϕ1′′, , ϕ1p−1).
Théorème 21.9. Ainsi pour que ϕ soit solution maximale de (2), il faut et il suffit que (ϕ, ϕ ′,
ϕ ′′, , ϕ p−1). Autrement dit, soit N l’ensemble des solutions maximales de (2), N ′ l’ensemble
des solutions maximales de (1) et T l’application définie par :
T: N → N′ est une bijection.
ϕ
(ϕ, ϕ , ϕ ′′, , ϕ p−1)
′
21.4.4 Définitions
Définition 21.10.
21.5.1 Définitions
Définition 21.11.
Remarque 21.14. Ce théorème ne donne aucune idée de la soltuion sauf si A est constant et
B = 0. Dans ce cas la solution est exp(t − t0)A. Cependant en général, on ne pourra pas être
explicite. On procède donc comme suit :
a) Etude de l’équation homogène associée, transformation et introduction d’un outil (appelé
résolvante) permettant de décrire la solution.
b) Etude avec un second membre.
t0)A)(x0).
Résumé : ′ R t
ϕ (t) = A(t)(ϕ(t)) + B(t)
Pour résoudre (*) ϕ(t )=x
la solution de (*) s’écrit R(t; t0)(x0) + t R(t, s) ◦
0 0 0
ϕ(t0) = 0
.
Equation différentielle Expression
de Bernouilli a(t)y m + b(t)y + y ′ = 0 m 1
λ2
1
de Bessel y ′′ + x y ′ + 1 − x2 y = 0
de Clairaut y − x y ′ = A(y ′)
de Euler a x y + b x y ′ + c y = f (x)
2 ′′
Remarque 22.2.
− Pour lever toute ambiguité S, A peuvent être notés S(G), A(G) pour dire qu’il s’agit de
l’ensemble des sommet et des arêtes du graphe G.
− Les arêtes sont donc des couples de sommets et peuvent être notés (u, v).
− En tenant compte de la symétrie, elles peuvent être vues plus simplement comme de
paires de sommets : on remplace les deux couples (u, v) et (v, u) par une seule paire {u,
v }, qu’on écrit uv pour simplifier la notation.
Remarque 22.7.
− L’ensemble des voisins du sommet v est noté N (v).
− Le nombre de sommets d’un graphe G est noté s(G), le nombre d’arête a(G).
Définition 22.8. Soient G = (SG , AG) et H = (SH , AH ) deux graphes. On appelle isomor-
phisme de G dans H toute bijection f : SG → SH telle que uv ∈ AG si et seulement si f (u)f (v) ∈
AH. Dans ce cas, s’il existe un isomorphisme entre G et H, on dit que G est isomorphe à H et
on écrit G @ H.
Définition 22.9. On appelle graphe simple un graphe non orienté (i.e. un multigraphe) (S ,
A) sans boucle et tel que pour deux sommets x, y quelconques, il existe au plus une arête admet-
tant x et y comme extrémités. (e injective ?)
Remarque 22.10. Dans ce cas A est identifiable à une partie de l’ensemble P2(S) des paires
d’éléments de S.
Définition 22.11. Un graphe est dit complet si et seulement si pour toute paire (x; y) de som-
mets du graphes, il existe au moins une arête d’extrémité x; y. (Cela veut-il dire que (e) est inje-
ctive ?)
248
22.1 Notion de Graphe 249
Définition 22.12.
− On appelle clique un graphe simple et complet (Cela veut-il dire que (e) est bijective ?)
− Une clique à n-sommets est appelée n-clique, on la note [Kn].
Remarque 22.14.
− Pour lever toute ambiguité V , E peuvent être notés V (G), E(G) pour dire qu’il s’agit de
l’ensemble des sommets et des arêtes du graphe G.
− Souvent un arc est identifié avec le couple de ses extrémité; E est alors une famille finie
ou dénombrable d’éléments de V × V et le graphe est noté G = (V , E)
− Les arcs sont donc des couples de sommets et peuvent être notés (u, v).
Définition 22.15. Un graphe orienté est dit n-graphe si et seulement si pour tout couple de
sommets (x, y), le nombre d’arcs d’extrémité initiale x et d’extrémité finale y est inférieur à n,
le nombre n étant atteint pour au moins un couple de sommet.
Remarque 22.16. En identifiant un arc, avec le couple de ses extrémités, les 1-graphes sont les
graphes des relations binaires sur un ensemble fini ou dénombrable.
Définition 22.17. Soit un arc (u, v), les sommets u et v sont appelés extrémités de l’arc (u,
v) ou sommets adjacents dans ce cas on note u ∼ v. Plus précisément, on dit que :
− u domine v et on note u → v,
− u est l’extrémité initiale et v est l’extrémité terminale.
− u est un voisin intérieur de v et v est un voisin extérieur de v.
Remarque 22.18. Les ensembles des voisins intérieurs et extérieurs d’un sommet v sont notés
respectivement N −(v) et N +(v).
La définition d’isomorphisme reste valable pour les graphes orientés, en remplaçant les paires
uv et f (u) f (v) par des couples.
Définition 22.19. Soient G = (VG , EG) et H = (VH , EH ) deux graphes. On appelle isomor-
phisme de G dans H toute bijection f : VG → VH telle que (u, v) ∈ EG si et seulement si (f (u),
f (v)) ∈ EH. Dans ce cas, s’il existe un isomorphisme entre G et H, on dit que G est isomorphe à
H et on écrit G @ H.
250 Théorie des Graphes
Définition 22.23. On dit que deux sommets x, y sont réliés par un fuseau si et seulement si
ils existe au moins deux arêtes. Un fuseau est dans ce cas l’ensemble des arêtes reliant x, y.
Figure 22.3.
Définition 22.24. On appelle graphe biparti, tout graphe admettant une partition de
l’ensemble S de ses sommets en deux classes S1 et S2 telles que tout arc du graphe ait une de
ses extrémités dans S1 et l’autre dans S2. Si A est l’ensemble des arcs, il est noté (S1, S2, A).
Définition 22.25. Un graphe est dit complet si et seulement si 2 sommets distincts sont tou-
jours adjacents.
Note 22.26. (Voir si cette définition n’est pas en contradiction avec la définition de la page
153).
22.2 Représentation de graphes 251
Définition 22.28. On appelle Graphe k-chromatique un graphe dont on peut colorier les
sommets à l’aide de k couleurs de manière que deux sommets adjacents distincts ne soient
jamais de la même couleur.
Définition 22.29. La matrice d'incidence d’un graphe non orienté est la matrice M =
(mve) où
− mve = 2, si v est l’extrémité de la boucle e
− mve = 1, si v est l’une des extrémités du lien e,
− mve = 0, sinon.
a 1 2 3 4 5 6 7
1 a 1 2 0 0 0 0 0
1 2 0 0 0 0 0
3
4
b 1 0 1 0 0 0 1 1 0 1 0 0 0 1 3
degré des sommets → 4
→
0 0 1 2 1 0 0
b 3
c c 0 0 1 2 1 0 0
0 0 0 0 1 1 0
2
7
d 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 1 1 2
5 e 0 0 0 0 0 1 1
e
6
d
Définition 22.35. La matrice d'adjacente d’un graphe non orienté est la matrice A =
(auv), où
− auv = 1 si u ∼ v,
− auv = 0 sinon.
Exemple 22.36.
a
b
d
c
252 Théorie des Graphes
a b c d
a 0 1 0 1
0 1 0 1
1 0 1 1
b 1 0 1 1 →
0 1 0 0
c 0 1 0 0 1 1 0 0
d 1 1 0 0
Définition 22.37. Une liste d'adjacence d’un sommet v est une liste L(v) de ses voisins
N (v).
Remarque 22.38. Une suite (L(v); v ∈ V ) de telles listes est une structure plus concise que
celles des matrices d’incidences et d’adjacence, donc plus adaptée aux algorithmes.
Définition 22.39. La matrice d'incidence d’un graphe orienté sans boucle est la matrice
M = (mve) où
− mve = 1, si v est l’extrémité initiale de l’arc e
− mve = − 1, si v est l’extrémité terminale du l’arc e,
− mve = 0, sinon.
Définition 22.40.
− La somme des coefficients négatifs de la ligne v de M s’appelle le degré intérieur du
sommet v, on le note d −(v).
− La somme des coefficients positifs de la ligne v de M s’appelle le degré extérieur du
sommet v, on le note d+(v).
Définition 22.41.
− Un sommet de degré intérieur nul est une source isolé.
− Un sommet de degré extérieur nul est un puits.
Définition 22.42. La matrice d'adjacente d’un graphe orienté sans boucle est la matrice
A = (auv), où
− auv = 1 si u → v,
− auv = − 1 si v → u
− auv = 0 sinon.
Définition 22.44. Une liste d'adjacence d’un sommet v est une liste L(v) de ses voisins
extérieurs N +(v).
Définition 22.45. Une chaîne dans un graphe ou graphe orienté est une suite (v0, v1 , vm) de
sommets distincts, où vi−1 ∼ vi , 1 6 i 6 m,
− le sommet v0 est le sommet initial de la chaîne,
− le sommet vm son sommet terminal.
Quand on veut expliciter ces deux sommets, on parle d’une v0vm-chaine.
Figure 22.5.
Définition 22.46. (A revoir) On appelle cycle d’un graphe une chaine u1, u2, , u q où les arcs
ui sont distincts et telle que l’extrémité de u1 non commune avec u2 coïncide avec l’extrémité de
u q non commune avec u q −1
Définition 22.47. Un circuit dans un graphe ou graphe orienté est une suite (v0, v1 , vm) de
sommets, où vi−1 ∼ vi , 1 6 i 6 m, dont tous sont distincts sauf v0 et vm qui sont confondus.
Définition 22.49. Un chemin dans un graphe orienté est une suite (v0, v1 , vm) de sommets
distincts, où vi−1 → vi , 1 6 i 6 m.
Définition 22.50. Un circuit orienté dans un graphe orienté est une suite (v0, v1 , vm) de
sommets, où vi−1 → vi , 1 6 i 6 m, dont tous sont distincts sauf v0 et vm, qui sont confondus.
Définition 22.51. La longueur d'une chaîne (ou chemin ou circuit ou circuit orienté) est
son nombre d’arêtes.
Définition 22.52. La distance d(u, v) entre deux sommets u et v d’un graphe (ou orienté)
est la longueur d’une plus courte uv-chaîne (plus court (u, v)-chemin).
Définition 22.53.
− Une chaîne, un cycle, un circuit ou un chemin sont dits hamiltoniens si et seulement
s’ils passent une et une seule fois par chaque sommet du graphe.
− Un graphe possédant un cycle hamiltonien est dit hamiltonien.
Exemple 22.54. Une chaîne hamiltonienne dans un graphe est indiquée dans la figure 2.4.
Définition 22.55.
− Une chaîne, un cycle, un circuit ou un chemin sont dits eulériens si et seulement s’ils
utilisent une et une seule fois chaque arêtes du graphe.
− Un graphe possédant une chaine eulérienne est dit eulérien.
Définition 22.56. On appelle racine d’un graphe orienté, un sommet r tel que pour tout
sommet x il existe un chemin de r à x.
254 Théorie des Graphes
Exemple 22.58. Les sommets et les arêtes de la suite définissant une chaîne ou un circuit cons-
tituent les ensembles de sommets et d’arête d’un sous graphe. On peut donc considérer comme
sous graphe toute chaîne et tout circuit d’un graphe.
Définition 22.59. Un sur-graphe d’un graphe G est un graphe H dont G est un sous-graphe.
On écrit dans ce cas : H ⊇ G.
Définition 22.60. Un sous graphe obtenu uniquement par la suppression d’arêtes s’appelle
sous-graphe couvrant.
Exemple 22.61. Une chaine ou un circuit hamiltonien sont donc des sous graphes couvrants.
Définition 22.62. Un sous graphe obtenu uniquement par la suppression de sommets s’appelle
sous-graphe induit.
Exemple 22.63. Dans un graphe simple, tout plus court circuit est un sous-graphe induit.
Définition 22.65. Les sous-graphes induits par les classes d’équivalence de ∼ ∼ s’appellent les
composantes de G. On note c(G) le nombre de composantes de G.
22.5 Connexité et forte connexité 255
Définition 22.66. Un graphe est dit connexe si et seulement si c(G) = 1 (autrement dit il
possède une seule composante).
Définition 22.68. Les sous graphes induits par les classes d’équivalence de ∼ ∼ s’appellent les
composantes fortes de G.
Définition 22.69. Un graphe orienté est fortement connexe si et seulement s’il a une
seule composante forte.
Exemple 22.73. Les sommets séparateurs d’un graphe sont indiqués dans la figure 3.6.
Définition 22.74. Un graphe est séparable si et seulement s’il contient un sommet séparateur,
sinon il est non séparable.
Définition 22.75. Un bloc d’un graphe est un sous-graphe non séparable maximal.
Définition 22.77. Le rayon et le diamètre d’un graphe G = (V, E) sont définis par :
− ray(G) = min {ex(v); v ∈ V },
− diam(G) = max { ex(v); v ∈ V }.
256 Théorie des Graphes
Définition 22.78. Un centre d'un graphe est un sommet dont l’excentricité est égale au
rayon du graphe.
Figure 22.7.
Définition 22.82. Un arbre binaire est un arbre où tout nœud admet soit 0 ou 2 fils.
Théorème 22.83. Les conditions suivantes sont équivalentes :
1. G est un arbre;
2. G est connexe et toute arête de G est arête séparatrice;
3. pour toute paire de sommets de G, il existe une et une seule chaîne qui les relie.
Définition 22.85. Un arbre couvrant d’un graphe G est un arbre qui est un sous-graphe cou-
vrant de G.
Exemple 22.86. Un arbre couvrant dans un graphe est indiqué dans la figure 2.7.
La figure 2.8 montre le circuit obtenu en ajoutant une arête de G à un arbre couvrant T .
Définition 22.90. On appelle circuit fondamental d’un graphe G par rapport à un arbre
couvrant T, tout circuit obtenu par rajout d’une arête à T..
Définition 23.5. On appelle hypergraphe pondéré tout hypergraphe (E , F ) muni d’une fonc-
tion de coût c. On le note (E , F , c)
23.2 Matroïde
Nous définissons ici un type particulier de système d’indépendance appelé matroïde. Les
matroïdes ont été introduits et étudiés pas H. Whitney dans les années 1930. Ils possèdent
maintes belles propriétés et sont d’une improtance capitale dans la combinatoire pure et appli-
quée, ainsi que dans des domaines tels que la géométrie, la statique et l’électrotechnique.
23.2.1 Définition
Définition 23.7. On appelle matroïde tout système d’indépendance (E , F ) qui satisfait la pro-
priété suivante :
∀A, B ∈ F , (card(A) < card(B) ⇒ ∃x ′ ∈ B \A; A ∪ {x ′} ∈ F) (axiome d’existence d’un transfert
stable).
23.2.2 Propriété
Lemme 23.8. Soit M = (E , F ) un matroïde alors M satisfait la propriété suivante :
(M ′): ∀A, B ∈ F , (card(A) < card(B) ⇒ ∃C ∈ F; A ⊆ C ⊆ A ∪ B; card(C) = card(B))
260
23.2 Matroïde 261
Proposition 23.9. Soit M = (E , F ) un matroïde dont B est l’ensemble des bases. Alors M
satisfait les deux propriétés suivantes :
1. Soit B , B ′ deux bases, tout élément x de B \B ′ peut être remplacé par un élément x ′
de B ′\B tel que (B \{x}) ∪ {x ′} reste une base :
B , B ′ ∈ B, ∀x ∈ B \B ′ ⇒ ∃x ′ ∈ B ′\B , (B \{x}) ∪ {x ′} ∈ B.
2. Soit B, B ′ deux bases, tout élément x de B \B ′ peut remplacer un élément x ′ de B ′\B
tel que (B ′\{x ′}) ∪ {x} reste une base :
B , B ′ ∈ B, ∀x ∈ B \B ′ ⇒ ∃x ′ ∈ B ′\B , (B ′\{x ′}) ∪ {x} ∈ B.
Proposition 23.10. Soient (E , B) un clutter ? non nul, satisfaisant la propriété (1) du théo-
rème 31.9, et M = (E , F ) le système d’indépendance pour lequel B est la famille des bases. Alors
M est un matroïde.
23.2.3 Exemples
• Matroïdes graphiques
Exemple 23.12.
Date d’exécution f (x) 1 2 3 4 5 6 7
x x1 x2 x3 x4 x5 x6 x7
Date souhaitée d 1 2 3 4 4 4 6
Définition 23.13. On dira qu’un ensemble de tâches X ⊆ E est réalisable s’il existe un
ordonnancement de E pour lequel les tâches de X sont exécutées toutes avant leurs dates
limites.
24.1 Définitions
Définition 24.1. Un alphabet est un ensemble Σ.
Définition 24.2. Un mot sur Σ est une suite finie d’éléments de Σ; sa longueur est la lon-
gueur de la suite. L’ensemble des mots sur Σ (y compris le mot ε de longueur nulle) est noté
Σ ∗.
264
24.1 Définitions 265
Chapitre 25
Informatique
25.2 Pseudocode
Afin de décrire précisément un algorithme, nous adoptons un format appelé pseudocode, sem-
blable aux codes employés par de nombreux languages de programmation, tels PASCAL, FOR-
TRAN et MAPLE. En particulier, il y a des instructions échanger, des boucles pour, tant que et
répéter/jusqu’à, et des séquences si/alors/sinon. La structure des blocs de l’algorithme est indi-
quée par des indentations plutôt que par des instructions début/fin. Une suite s’appelle un
tableau, et les notations ci-dessous sont employées.
266
25.2 Pseudocode 267
Notations pseudocode.
Tableaux
A tableau
longueur(A) nombre d’éléments du tableau A
A[i] élément du tableau A en position i
A[p..q] tableau de longueur q - p + 1 dont les éléments sont A[p], . . . , A[q]
Attributions.
Les symboles flèche ← et ↔ H ont des interprétations variées, selon le contexte. Par exemple:
i← j attribuer la valeur j à i, poser i égal à j
pour i ← 1 à n attribuer successivement les valeurs 1, 2, , n à i
i↔j j échanger i
Commentaires sont précédés par le symbole #.
Remarque 25.1. Ces notations asymptotiques ne font pas la distinction entre des constantes
multiplicatives positives, qu’elles soient grandes ou petites. Or, si la taille d’entrée, n n’est pas
très élévée, ces constantes cachées peuvent se révéler cruciales dans la pratique.
Exemple 25.2.
1. Quoique 1010 lg n = o(n), pour n < 235 on a 1010 lg n > n .
2. Un problème de programmation linéaire consiste à maximiser (ou minimiser) une fonction
linéaire de plusieurs variables positives satisfaisant une collection d’inéquations linéaires.
Formellement:
maximiser : cx avec : Ax 6 b et x > 0
où x est le vecteur des variables, b et c sont des vecteurs à valeurs réelles, et A est une
matrice à valeurs réelles. Deux algorithmes pour résoudre des programmes linéaires, tota-
lement différents l’un de l’autre, sont la méthode du simplexe, développée par G. Dantzig
il y a une cinquantaine d’années, et la plus récente méthode de l’ellipsoïde de H. Kha-
chian. La méthode du simplexe a un temps d’exécution qui est exponentiel dans le pire
des cas. Or, dans la pratique, elle s’avère très rapide, avec un temps d’exécution moyen
qui est linéaire. La méthode de l’ellipsoïde, en revanche, a un temps d’exécution qui est
polynomial dans le pire des cas, mais elle s’avère bien moins efficace que la méthode du
simplexe sur des problèmes réels.
Remarque 25.3. Trier (a1, a2, ..., an) par ordre décroissant équivaut à trier ( − a1, − a2, ..., −
an) par ordre croissant; les deux problèmes sont donc équivalents.
On étudiera plusieurs algorithmes de tri, ayant chacun ses atouts et ses inconvénients. L’opé-
ration de base utilisée sera la comparaison de deux nombres. Pour la clarté de l’exposition, on
supposera que les nombres à trier sont distincts. D’ailleurs, dans nos exemples, ces nombres
seront tout simplement les entiers 1, 2, , n dans un certain ordre.
L’algorithme TRI INSERTION fait des appels récursifs à lui-même et à une sous-routine
INSERER, qui accepte comme entrée un tableau trié, et insère un seul nouvel élément à la
bonne place.
25.3 Algorithmes de Tri 269
INSERER(A, p, q)
01 # Insérer nouvel élément A[q + 1] dans tableau trié A[p q]
02 i ← q + 1
03 tant que i > p et A[i] < A[i − 1] faire
04 A[i] ↔ A[i − 1]
05 i←i −1
TRI INSERTION(A, p, q)
01 # Trier le tableau A[p q]
02 si q > p
03 alors
04 TRI INSERTION(A, p, q − 1)
05 INSERER(A, p, q − 1)
FUSIONNER(A, p, q, r)
01 # Fusionner sous tableaux triés A[p q], A[q + 1 r]
02 i ← p
03 # A[i] est le plus petit élément de son sous tableau.
04 j ← q + 1
05 # A[j] est le plus petit élément de son sous tableau.
06 k ← p
07 tant que i 6 q et j 6 r faire
08 si A[i]C < A[j]
09 alors
10 B[k] ← A[i]
11 i←i+1
12 sinon B[k] ← A[j]
13 j←j +1
14 k ← k + 1
15 si j = r + 1
16 alors
17 pour s ← 0 à r − k faire
18 A[r − s] ← A[q − s]
19 pour s ← p à k − 1 faire
20 A[s] ← B [s]
Exemple 25.4. A[1..4] = 2458, A[5..8] = 1367. Le plus petit élément de chacun des deux
tableaux est indiqué en gras.
A1 A[2] A[3] A[4] A[5] A[6] A[7] A[8] B[1] B[2] B[3] B[4] B[5] B[6] B[7]
5 2 4 8 1 6 3 7
5 2 4 8 1 6 3 7
4 8 2 5 1 6 3 7
TRI FUSION(A, p, r)
01 # Trier tableau A[p r]
02 si p < r
03 alors
270 Informatique
j k
q+r
04 q← 2
(diviser)
05 TRI FUSION(A, p, q) (régner)
06 TRI FUSION(A, q + 1, r) (régner)
07 FUSIONNER(A, p, q, r)
Cet algorithme a un inconvénient. Les éléments du tableau A ne sont pas triés sur place,
mais sont placés dans un nouveau tableau B. On peut contourner ce problème en utilisant la
sous-routine suivante au lieu de la sous-routine FUSIONNER.
Exemple 25.5. A[1 4] = 2458, A[5 8] = 1367. Les plus petits éléments des deux tableaux, A[i]
et A[j], sont indiqués en gras. 2 4 5 8 1 3 6 7 1 2 4 5 8 3 6 7 1 2 4 5 8 3 6 7 1 2 3 4 5 8 6 7 1 2 3
45867123458671234568712345678
En revanche, cette sous routine a aussi un inconvénient, dont on se rendra compte lorsqu’on
étudiera son temps d’exécution.
PARTITIONNER(A, p, r)
01 # Permuter le tableau A[p r] sur place, et retourner un entier q tel que A[p] remplace A[q]
02 # et A[i] 6 A[q] < A[j], p 6 i < q < j 6 r.
03 i ← p + 1
04 # Tout élément à gauche du curseur i est inférieur où égal à A[p]
05 j ← r
06 # Tout élément à droite du curseur j est supérieur à A[p]
07 répéter
08 tant que A[j] > A[p] et j > i faire
09 j← j −1
10 tant que A[i] 6 A[p] et i < j faire
11 i←i+1
12 si j 6 i
13 alors
14 A[p] ↔ A[j]
15 q←j
25.3 Algorithmes de Tri 271
16 retourner q
17 sinon A[i] ↔ A[j]
18 i← i+1
19 j← j −1
Le premier élément du tableau d’entrée, A[p], s’appelle le pivot. Les longueurs des tableaux
de sortie A[p q − 1] et A[q + 1 r] dépendent uniquement de la taille du pivot par rapport aux
autres éléments. Si le pivot est l’élément médian du tableau d’entrée, par exemple, les deux
tableaux de sortie auront une même longueur. En revanche, si le pivot est le plus petit ou le
plus grand élément du tableau d’entrée, l’un des deux tableaux de sortie sera de longueur nulle.
La façon dans laquelle PARTITIONNER divise le tableau peut donc varier énormément. Afin de
vérifier le bon fonctionnement de PARTITIONNER, il convient de focaliser sur l’ensemble S des
éléments du tableau qui ne sont pas plus grands que le pivot A[p], et son complémentaire L,
l’emsemble constitué des éléments du tableau qui sont plus grands que A[p] :
S = {A[i]; A[i] 6 A[p]},
L = {A[i]; A[i] > A[p]}.
A tout moment, les éléments strictement à gauche du curseur i appartiennent à S et les élé-
ments strictement à droite du curseur j appartiennent à L. Jusqu’à la fin de l’avant dernière ité-
ration de la boucle, la situation est comme indiquée dans le dernier dessin de la figure 1.2, où les
curseurs i et j se situent éventuellement à la même position.
Les déplacements possibles à la dernière itération sont indiqués dans la figure 1.3. La situa-
tion finale, aprés le dernier échange (ligne 9), est montrée dans la figure 1.4. L’algorithme TRI
RAPIDE fait des appels récursifs à lui-même et à la sous routine PARTITIONNER.
TRI RAPIDE(A, p, r)
01 # Trier le tableau A[p r]
02 si p < r
03 alors
04 q = PARTITIONNER(A, p, r)
05 TRI RAPIDE(A, p, q − 1)
06 TRI RAPIDE(A, q + 1, r)
25.4.1 Définition
Dans ce chapitre, on traitera une heuristique très simple et assez générale appelée l’heuristique
gloutonne. On verra que pour une certaine classe de problèmes cette heuristique rend toujours
la solution exacte. Dans un tels cas, l’heuristique est appelée algorithme glouton.
GLOUTON(E , F , c)
01 # Déterminer une base optimale B d’un système d’indépendance pondéré (E , F ) avec
02 # une fonction de coût c.
03 Trier les éléments de E par ordre décroissant de coût : c(x1) > c(xn)
04 F ← ∅
05 pour i ← 1 à n faire
06 si F ∪ {xi } ∈ F
07 alors
08 F ← F ∪ {xi }
09 B ← F
10 retourner B
Proposition 25.8. Soit (E , F ) un système d’indépendance. Supposons que, pour toute fonction
de coût c: E → R+ , l’heuristique GLOUTON(E , F , c) retourne une base optimale. Alors (E , F )
est un matroïde.
25.4.2.2 Exemples :
• Recherche d’un arbre couvrant de coût minimum
Problème : Soit G = (V , E) un graphe connexe avec une fonction de coût c: E → R.
Déterminer un arbre couvrant de G de coût minimum.
KRUSKAL(G,c)
01 # Déterminer un arbre couvrant de G = (V , E) de coût minimum.
02 Trier E sous forme de tableau E[1 m] par ordre croissant des coûts.
03 F ← ∅
04 # F est l’ensemble des arêtes de la forêt déjà construite.
05 pour tout v ∈ V faire
06 r(v ) ← v
07 # r(v) est la racine de la composante de F contenant v.
08 pour i ← 1 à m faire
09 si E[i] = xy et r(x) r(y)
10 alors
11 F ← F ∪ {E [i]}
12 pour tout v ∈ V \{y } faire
13 si r(v) = r(y)
14 alors
15 r(v) ← r(x)
16 r(y) ← r(x)
17 retourner F
La figure 2.9 montre un tri par ordre croissant des arêtes d’un graphe, et la figure 2.10
indique l’arbre optimal retourné par KRUSKAL.
Figure 2.9: Un tri des arêtes par ordre croissant des poids
tâche à la fois. Chaque tâche demande une unité de temps pour s’exécuter. A chaqce
tâche est associée une date limite de terminaison d(x) ainsi qu’une pénalité c(x) à
imposer au cas ou cette date limite ne soit pas respectée.
Déterminer un ordonnancement f : E → {1, 2, , n} de tâches qui minimise
P
{c(x):
f (x) > d(x)}, la somme des pénalités imposées.
x x1 x2 x3 x4 x5 x6 x7
Date souhaitée d 1 2 3 4 4 4 6
Pénalité c 3 6 4 5 7 2 1
↓
x x5 x2 x4 x3 x1 x6 x7
Date souhaitée d 4 2 4 3 1 4 6
Pénalité c 7 6 5 4 3 2 1
↓
Date d’exécution f (x) 1 2 3 4 5 6 7
x x3 x2 x4 x5 x7 x1 x6
Date souhaitée d 3 2 4 4 4 1 6
Pénalité c 4 6 5 7 1 3 2 Total : 5
PARCOURS(G, r).
01 # Construire un arbre couvrant p de racine r dans la composante connexe de G contenant r.
02 # Les sommets incorporés dans l’arbre sont marqués en rouge, les autres en blancs
03 Pour tout v ∈ V \{r}
04 faire couleur[v] ← blanc
05 couleur[r] ← rouge
06 # p est la fonction prédécesseur de l’arbre.
07 # La racine n’a pas de prédécesseur
08 p[r] ← 0
09 tant que vrai
10 si il existe une arête e = xy avec couleur[x] = rouge et couleur[y] = blanc
11 alors
12 couleur[y] ← rouge
13 p[y] ← x
14 sinon
15 retourner p.
Remarquons que cet algorithme s’arrête quand il ne reste aucune arête reliant un sommet
rouge à un sommet blanc. Si tout sommet est rouge, p est un arbre couvrant de G, qui est par
conséquent un graphe connexe. Sinon, le graphe G ne peut contenir aucune chaîne entre un
sommet rouge et un sommet blanc; par définition, il est donc non connexe. On vient de démon-
trer le théorème suivant:
Remarque 25.13. L’algorithme PARCOURS peut être affiné de plusieurs façons en imposant
des contraintes supplémentaires sur le choix de l’arête : ( ligne 6 )
− PARCOURS EN LARGEUR: le sommet x est le plus ancien sommet rouge pour lequel il
existe une arête y avec un sommet blanc;
− PARCOURS EN PROFONDEUR: le sommet est le plus récent sommet rouge pour lequel
il existe une aréte xy avec y un sommet blanc;
− Algorithme de PRIM (dans le cas d’un graphe pondéré): l’arête y est une arête de coût
minimum reliant un sommet rouge à un sommet blanc.
On verra par la suite que les arbres de parcours qui en résultent possèdent des propriétés parti-
culières qui permettent de résoudre plusieurs questions fondamentales sur la structure des gra-
phes.
PARCOURS EN LARGEUR(G, r)
01 # Construire un arbre de parcours en largeur p de racine r dans un graphe connexe G.
02 # Les sommets incorporés dans l’arbre sont marqués en rouge, les autres en blancs.
03 pour tout v ∈ V \{r} faire
04 couleur[v] ← blanc
05 couleur[r] ← rouge
06 # p est la fonction prédécesseur de l’arbre.
07 # La racine n’a pas de prédécesseur
08 p[r] ← ∅
09 # n[v] est le niveau du sommet v dans l’arbre, la distance de r à v dans l’arbre.
10 # La racine est au niveau 0
11 n[r] ← 0
12 # t est le temps, augmenté par une unité pour chaque sommet a jouté à l’arbre.
13 t ← 0
14 t[r] ← t
15 Q ← {r}
16 tant que Q ∅ faire
17 x ← DEFILER(Q)
18 #L[x] est la liste des voisins du sommet
19 pour tout y ∈ L[x] faire
20 si couleur[y] = blanc
21 alors
22 couleur[y] ← rouge
23 p[y] ← x
24 n[y] ← n[x] + 1
25 t←t+ 1
26 t[y] ← t
27 ENFILER(Q, y)
28 retourner (p, n, t).
Proposition 25.14.
1. n[x] < n[y] ⇒ t[x] < t[y].
2. xy ∈ E(G) ⇒ |n[x] − n[y]| 6 1.
3. d(r , v) = n[v] = dT (r, v), pour tout v ∈ V (où dT (r, v) désigne la distance de r à v dans T).
Définition 25.16. (Rappel) Le rayon et le diamètre d’un graphe G = (V, E) sont définis
par :
− ray(G) = min {ex(v); v ∈ V },
− diam(G) = max { ex(v); v ∈ V }.
Ces deux paramètres se calculent donc en temps O (mn) : un parcours en largeur depuis
chaque sommet v, suivi par le calcul du maximum et du minimum d’un ensemble de n
nombres, ce qui se fait en temps O(n).
Définition 25.17. (Rappel) Un centre d'un graphe est un sommet dont l’excentricité
est égale au rayon du graphe.
PP (x)
01 # Construire un arbre de parcours en profondeur T (x) de racine x,
02 # dans le sous graphe induit par les sommets non encore explorés.
03 t ← t + 1
04 # d[x] est le temps de découverte du sommet .
05 d[x] ← t
06 # Le sommet x est ajouté à l’arbre.
07 couleur[x] ← rouge
08 pour tout y ∈ L[x] faire
09 si couleur[y] = blanc
10 alors
11 p[y] ← x
12 PP(y)
13 t ← t + 1
14 # f [x] est le temps de fin d’exploration du gaphe à partir de x.
15 f [x] ← t
PARCOURS EN PROFONDEUR(G, r)
01 # Construire un arbre de parcours en profondeur p de racine r dans un graphe G.
02 # Les sommets incorporés dans l’arbre sont marqués en rouge, les autres en blancs.
03 pour tout v ∈ V faire
04 couleur[v] ← blanc
05 p[r] ← ∅
06 t ← 0
07 PP(r)
08 retourner (p, d, f )
278 Informatique
Cet algorithme est illustré dans la figure 3.4; le couple (d[v], f [v]) est indiqué pour chaque
sommet v. Le temps d’exécution de l’algorithme PARCOURS EN PROFONDEUR(G, r) est
O (m), comme pour PARCOURS EN LARGEUR(G, r).
Proposition 25.19.
1. d[x] < d[y] ⇒ soit d[x] < d[y) < f [y] < f [x] soit d[x] < f [x] < d[y] < f [ y].
2. y ∈ E(G) ⇒ x, y parents.
Remarque 25.20. Soit G un graphe orienté. Si L[x] désigne la liste des voisins extérieurs du
sommet dans G, l’algorithme PARCOURS EN PROFONDEUR(G, r) construit une arbores-
cence de racine r dans G, c’est-à-dire, un arbre orienté (pas forcément couvrant) dont tout
sommet sauf la racine a un degré intérieur de un.
Remarque 25.23. On peut répérer les sommets séparateurs de G en faisant une seule
passe de PARCOURS EN PROFONDEUR(G, r). Par rapport à l’arbre retourné par
l’algorithme :
1. La racine r est un sommet séparateur si et seulement si elle a au moins deux fils.
2. Un sommet v r est un sommet séparateur si et seulement si il a un fils dont
aucun descendant n’est relié à aucun ancêtre strict de v.
Exercice 25.3. En utilisant la propriété (2) de PARCOURS EN PROFONDEUR, vérifier que ces
deux conditions caractérisent bien les sommets séparateurs.
Exercice 25.4. Ecrire un pseudocode pour déterminer les sommets séparateurs d’un graphe G en
faisant une seule passe de PARCOURS EN PROFONDEUR(G, r).
Définition 25.25. (Rappel) Un bloc d’un graphe est un sous graphe non séparable
maximal.
Exercice 25.5. Montrer que deux blocs d’un graphe ont au plus un sommet commun, et qu’un tel
sommet est un sommet séparateur du graphe.
Exercice 25.6. Ecrire un pseudocode pour déterminer les ensembles des sommets des blocs d’un
graphe G en faisant une seule passe de PARCOURS EN PROFONDEUR(G, r).
Remarque 25.26. Une file de priorité peut être mise à jour en utilisant la sous routine
ENTASSER de l’algorithme TRI PAR TAS.
PRIM(G, r, c)
01 # Construire un arbre couvrant de G = (V , E , c) de racine r et de coût minimum.
02 # Les sommets incorporés dans l’arbre sont marqués en rouge, les autres en blancs.
03 pour tout v ∈ V faire
04 couleur[v] ← blanc
05 # clé[v] est le poids minimum d’une arête reliant le sommet blanc v à un sommet rouge.
06 clé[v] ← ∞
07 p[r] ← ∅
08 clé[r] ← 0
09 # Q est une file prioritaire des sommets blancs.
10 Q ← V
11 tant que Q 0 faire
12 x ← EXTRAIRE − MIN(Q)
13 # Le sommet x est a jouté à l’arbre.
14 couleur[x] ← rouge
15 pour tout y ∈ L[x] faire
16 si couleur[y] = blanc et c(xy) < clé[y]
17 alors
18 p[y] ← x
19 clé[y] ← c(xy)
20 METTRE-A-JOUR(Q, y)
21 retourner p.
Remarque 25.27. Bien que cette heuristique ne rentre pas parfaitement dans le cadre de l’heu-
ristique GLOUTON introduite dans le chapitre 2, on peut montrer assez facilement qu’elle
retourne toujours comme sortie un arbre couvrant de coût minimum.
280 Informatique
Définition 25.30. Un problème qui demande une réponse oui ou non s’appelle un problème
de décision.
Remarque 25.31. Le second problème contient de façon implicite une infinitude de tels pro-
blèmes, un pour chaque r ∈ R : existe-t-il un arbre couvrant de coût inférieur ou égal à r ? Dans
ce chapitre, on verra comment classifier les problèmes de décision selon leur complexité algorith-
mique. Pour cela il conviendra d’employer le vocabulaire de la théorie des langages formels.
Pour les besoins de ce chapitre, il suffira de considérer l’alphabet {0, 1}. Un langage sera alors
une partie de {0, 1}∗.
25.6.2 Codages
Soit maintenant Q un problème de décision. Une instance I de Q est un cas spécifique du pro-
blème, par exemple un certain graphe, ou un certain graphe connexe pondéré. Un codage de
l’ensemble I des instances de Q est une injection c: I → {0, 1}∗ . L’ensemble c(I) est donc un
langage. La taille d’une instance I est la longueur de son codage c(I). Ce codage sera supposé
économe.
Exemple 25.32. Dans le cas d’un graphe, par exemple, bien qu’il y a un nombre illimité de
codages possibles, il nous suffit d’en prendre un dont la taille est bornée par une fonction poly-
nomiale du nombre n de sommets et du nombre m d’arêtes.
Un exemple d’un tel codage est la concaténation des lignes de la matrice d’adjacence, une
suite de longueur n2 (voir la figure 4.1 ) .
a b c d
a 0 1 0 1
0 1 0 1
1 0 1 1
b 1 0 1 1 → → 0101101101001100
0 1 0 0
c 0 1 0 0 1 1 0 0
d 1 1 0 0
Figure 4.1: Codage de graphes en mots de {0, 1}∗
Un problème de décision Q ainsi codé peut être vu comme une fonction Q: c(I) → {0, 1}, où
Q(x) = 1 si la réponse est oui et Q(x) = 0 si la réponse est non. On étend le domaine de à {0, 1}∗
en posant Q(x) = 0 si x ∈ {0, 1}∗\c(I) , et on associe à Q le langage L(Q) = {xE {0, 1}∗; Q(x) =
1}.
De même, un algorithme dans ce contexte de langages formels est une fonction A : {0, 1}∗ →
{0, 1}.
25.6 Complexité algorithmique 281
Définition 25.33. On dit que A accepte un mot si A(x) = 1 et que A rejette sinon.
Définition 25.34. On dit que l’algorithme A décide L ou que A est un algorithme de déci-
sion si et seulement si A accepte tout mot d’un langage L et rejette tout mot x ∈ f {0, 1}\ L.
Définition 25.36. L’ensemble des langages pour lesquels il existe des algorithmes de décision
en temps polynomial est noté P.
Exemple 25.37. On a déjà rencontré, dans le cadre des graphes, plusieurs problèmes de déci-
sion qui appartiennent à P, dont :
− Est-ce que le graphe G est connexe ?
− Est-ce que le graphe G est biparti ?
25.6.3.2 La classe NP
Définition 25.38. Un algorithme de vérication est une application V : {0, 1}∗ × {0, 1}∗ →
{0, 1}.
Définition 25.39. L’algorithme V vérie le mot x si et seulement s’il existe un mot y tel que
V (x, y) = 1. Dans ce cas, le mot y s’appelle un certicat pour x.
Définition 25.42. L’ensemble des langages pour lesquels il existe des algorithmes de vérifica-
tion en temps polynomial est noté NP.
Remarque 25.43.
− Par définition, tout langage L décidé par un algorithme A en temps polynomial est égale-
ment vérifié par ce même algorithme (avec le certificat nul) en temps polynomial, c’est-à-
si y = ε
dire, la fonction V définie par V (x, y) = 0A(x),
sinon
est un algorithme de vérification
pour L en temps polynomial. On a donc l’inclusion P ⊆ NP.
− En revanche, il existe des langages dans la classe NP pour lesquels on ne connait aucun
algorithme de décision polynomial.
282 Informatique
Exemple 25.44.
− Un exemple est le problème CIRCUIT HAMILTONIEN, pour lequel un certificat conve-
nable est la suite des sommets d’un circuit hamiltonien. Evidemment, on peut vérifier en
temps polynomial qu’il s’agit bien d’un circuit hamiltonien du graphe.
− Un autre exemple est le problème: FACTORABILITE :
Soit n un entier positif. Existe-t-il des entiers p > 1 et q > 1 tels que p × q = n ?
Dans ce cas, un certificat pourrait consister tout simplement en les facteurs p et q. Il
suffirait de multiplier p et q et vérifier que leur produit est en effet n. Cette opération
peut se faire en temps p(lg n), pour un certain polynôme (la longueur de l’instance n
étant lg n). En revanche, un entier premier n’aurait pas un tel certificat, évidemment.
Pour illustrer la différence entre la décidabilité d’un langage et sa vérification considérer l’énoncé
d’une conjecture difficile.
− Décider si l’énoncé est exact, est équivalent à démontrer la conjecture ou éventuellement
de trouver un contre-exemple.
− En revanche, muni d’une preuve de la conjecture (le certificat), vérifier son exactitude est
une tâche beaucoup plus facile.
Remarque 25.45. On ne sait pas s’il existe des langages qui appartiennent à NP mais pas à P.
En effet, la question P = NP ? est une des principales questions ouvertes en mathématiques.
Une réponse affirmative à cette question aurait des conséquences algorithmiques majeures. Pour
cette raison, une réponse négative est plus probable.
25.6.3.3 La classe co-NP
Soit un problème de décision. La négation de Q est le problème de décision Q̄ défini par Q̄ (x) =
1 − Q(x) pour tout x ∈ c(I); autrement dit, la réponse à est oui si et seulement si la réponse à
est non .
Exemple 25.46. Si Q est le problème CIRCUIT HAMILTONIEN, L(Q̄ ) est le langage défini
par l’ensemble des graphes non hamiltoniens.
Définition 25.47. On définit la classe de langages co-NP par co-NP = {L(Q̄ ); L(Q) ∈ NP}.
25.6.3.4 Remarques
− Le problème de non existence dans un graphe d’un circuit hamiltonien appartient donc à
la classe co-NP. Tandis que la vérification de l’existence d’un circuit hamiltonien est
facile, on ne connait pas de certificat vérifiable en temps polynomial pour la non existence
d’un circuit hamiltonien. Autrement dit, on ne sait pas si CIRCUIT HAMILTONIEN
appartient à co-NP. Plus généralement, la question NP = co-NP ? est ouverte. Il est fort
probable que la réponse sera négative.
− En principe, on pourrait définir de manière analogue la classe co-P : co-P = {L(Q̄ ) ;
L(Q) ∈ P } . Or un algorithme de décision en temps polynomial pour L(Q) se transforme
facilement en un tel algorithme pour L(Q̄ ). Donc NP = co-P, ce qui entraîne la relation
P ⊂ NP ∩ co-NP.
− Il est naturel de demander si cette inclusion est stricte : P ⊂ NP ∩ co-NP ? Encore une
question ouverte! Or cette fois-ci on pense que la réponse sera affirmative. Pour la plu-
part des problèmes appartenant à la fois à NP et à co-NP, on connait en effet des algo-
rithmes polynomiaux.
Exemple 25.48.
• Le problème de décider si un graphe est biparti appartient à NP : une bipartition
sert comme certificat. Ce problème appartient également à co-NP, un certificat
convenable étant un circuit de longueur impaire. Le problème appartient donc à
NP ∩ co-N . Or ce problème appartient en fait à P, puisqu’il existe un algorithme
polynomial pour décider si un graphe est biparti (par exemple, en utilisant un par-
cours en largeur).
25.6 Complexité algorithmique 283
Exemple 25.50. Les problèmes de l’existence d’un circuit hamiltonien dans un graphe et de
l’existence d’un circuit hamiltonien orienté dans un graphe orienté sont polynomialement équiva-
lents. Pour réduire le premier au dernier, il suffit de remplacer chaque arête x y par deux arêtes
(x, y) et (y, x). Pour réduire le dernier au premier, on pourrait remplacer chaque sommet par
une chaîne de longueur deux x−x x+, et remplacer chaque arête (x, y) par une arête x+x−. Ces
réductions sont illustrées dans la figure 4.2.
25.6.4.2 NP-complétude
Ces langages sont alors les langages les plus complexes de la classe N . Selon le théorème
4.2.1, si l’un entre eux appartenait à řP, tout langage dans N s’y retrouverait, et on aurait P =
NP.
25.6.5 Satisfaisabilité
25.6.5.1 Le problème SAT
Une formule booléenne est satisfaisable s’il existe une interprétation pour laquelle la formule
s’évalue à 1. Le problème de satisfaisabilité de formules booléennes, noté SAT, s’énonce comme
suit:
SAT
Soit f une formule booléenne. Est-ce que f est satisfaisable ?
Il est clair que le problème SAT appartient à NP, une interprétation satisfaisante étant un
certificat convenable. Le théorème clé de la théorie de complexité dit que ce problème appartient
en fait à la classe NPC.
On s’intéressera par la suite aux formules booléennes d’une forme particulière. Un littéral est
une variable x ou sa négation x̄ . Une clause disjonctive est une disjonction de littéraux, une
clause conjonctive une conjonction de littéraux. Une formule est en forme normale conjonctive si
elle est une conjonction de clauses disjonctives. Elle est en forme normale disjonctive si elle est
une disjonction de clauses conjonctives.
Proposition 25.56. Toute formule booléenne est équivalente, par une réduction polnomiale, à
une formule booléenne en forme normale conjonctive avec trois littéraux par clause. Autrement
dit, SAT 3-SAT.
26.1 Définition
Définition 26.1. On appelle loi de composition externe ou action d'une ensemble Ω
(dit domaine opérateur) sur un ensemble E, toute application de Ω × E → E. On dit dans ce cas
que Ω opère E.
287
26.1 Définition 289
Chapitre 27
L.C.I., Magma, Semi-groupe, Monoïde
27.1 Loi de composition interne ou loi de composition
Définition 27.1. On appelle loi de composition interne sur E (l.c.i.), toute application f:
E × E → E . Si l’on désigne par ∗ cette loi alors ∀a, b ∈ E , f (a, b) est noté a ∗ b.
Remarque 27.2. f étant une application s’assurer que a ∗ b est unique ∀a, b ∈ E avant
d’affirmer que la loi ∗ est une loi de composition interne.
27.2 Magma
Définition 27.3. Soit E un ensemble, ∗ une loi de composition interne.
Le couple (E , ∗ ) est appelé magma.
Exemple 27.8. f , g ∈ RR , f + g: R → R
x
f (x) + g(x)
Définition 27.9. Soit (E , ∗ ) un magma.
On peut munir P(E) d’une l.c.i., encore notée ∗ , définie par :
∀A, B ∈ P(E), A ∗ B = {x ∈ E; ∃(a, b) ∈ A × B; x = a ∗ b} = {a ∗ b; (a, b) ∈ A × B }
et appelée extension à P(E) de la loi ∗ de E.
Exemple 27.10.
− Dans R, {1, 2} + {4, 9} = {5, 6, 10, 11}, ] − ∞; 0[ + ]0; + ∞[ = R.
290
27.4 Monoïde 291
− Pour A ∈ P(E) et a ∈ A, on peut noter a ∗ A au lieu de {a} ∗ A; par exemple, dans (R, · )
usuel, pour tout x de R, x · Z = {x · n; n ∈ Z }.
Remarque 27.15. On retrouvera donc cette propriété dans un groupe commutatif, un espace
vectoriel, un anneau ou un corps pour la première loi et pour la deuxième loi s’il sont commuta-
tifs.
27.3 Semi-groupe
Définition 27.16. Soit E un ensemble (E , ∗ ) une loi de composition interne associative.
Le couple (E , ∗ ) est appelé semi-groupe.
Remarque 27.17. En fait, il s’agit d’un magma dont la loi de composition est associative
27.4 Monoïde
Définition 27.18. Soit E un ensemble (E , ∗ ) une loi de composition interne associative admet-
tant un élément neutre le triplet (E , ∗ , e) est appelé monoïde.
Remarque 27.19.
1. Il s’agit en fait d’un semi-groupe possédant un élément neutre pour (E , ∗ ).
2. Demi-groupe : synonyme de monoïde selon le dictionnaire de Mathématiques PUF. Bou-
vier et George.
292 L.C.I., Magma, Semi-groupe, Monoïde
Note 27.23. Dans la suite acu sera l’abréviation pour anneau commutatif unitaire et acui celle
pour anneau commutatif unitaire intègre. D p désignera l’ensemble des diviseurs de p. "ou" dési-
gnera le ou inclusif et "ou bien" le ou exclusif.
Autrement dit, il faut montrer que les seuls décompositions possibles en produit de 2 fac-
teurs soient le produit de 2 facteurs inversibles ou de 2 facteurs non inversibles.]
Par négation, un élément non premier n sera donc un élément pour lequel il existera une fac-
torisation en 2 facteurs inversibles (n sera alors inversible) ou en 2 facteurs non inversibles(on
dira alors que n est un élément composé). La structure la plus générale où l’on puisse déve-
lopper ces idées est celle de demi-goupe multiplicatif abélien, comme (N, × ), pour disposer de la
notion d’élément inversible. On se retrouve ainsi dans le cadre naturel où s’est forgé le concept
de nombre entier premier. Formalisons cela en considérant un demi-groupe abelien (E , × ) d’élé-
ment neutre 1. On notera U l’ensemble des éléments inversibles de E (1 ∈ U) et P(E) l’ensemble
des éléments premiers de E obtenu grâce à l’une des 2 définitions équivalentes suivantes :
27.4.2 Définition
Définition 27.25.
• ∀p ∈ E p premier ∀(a, b) ∈ E 2
p = a b ⇒ (a, b) U 2
S
(E \U)2 (I)
27.4 Monoïde 293
• ∀p ∈ E p premier ∀(a, b) ∈ E 2
p = a b ⇒ a ou bien b ∈ U.
C’est à dire que p ne peut s’écrire comme produit de 2 facteurs que si l’un est inversible et pas
l’autre. D’où par négation: ∀p ∈ E, p non premier
∃(a, b) ∈ E 2 p = a b et (a, b) ∈ U 2
S
(E \U)2.
On obtient ainsi une classification des éléments d’un demi-groupe abélien multiplicatif.
Chaque élément d’un tel demi-groupe est :
− soit premier,
− soit inversible,
− soit composé (i.e. factorisable en un produit de 2 éléments non inversibles).
Chaque cas excluant les deux autres.
Remarque 27.26.
− On peut remarquer facilement que tout élément inversible x n’est pas premier, car il est
produit de 2 inversibles x = x × 1. Donc dans un groupe, il n’y a pas d’éléments premiers.
− Un carré x2 n’est jamais premier, car suivant que x est inversible ou pas, x2 est le produit
de 2 inversibles ou de 2 non inversibles.
− D’autre part, pour le demi-groupe (A, × ) d’un acui A l’élément 0 n’est pas premier, car il
est produit de 2 non inversibles 0 = 0 × 0. Donc 0 est même un élément composé.
− Si A est un acu, on pourra bien sûr appliquer cette définition au demi-groupe abelien (A,
× ) i.e. hors intégrité de l’anneau.
Définition 27.29. I idéal premier de A A/I est intègre A/I {0}(A I) et ∀(x,
y) ∈ A/I x.y = 0 x = 0ou y = 0 A/I {0}(A I) et ∀(a, b) ∈ A a b ∈ I a ∈ I
2
ou b ∈ I.
Proposition 27.31. p A est un idéal premier (III) Arnaudiès et Bertin [2], Bouvier ,George, ...
[3]
Proposition 27.32. p U et ∀(a, b) ∈ A2, p|a b p|a ou p|b (IV) Duverney [4]
Montrons que (III) (IV).
Démonstration.
1. (III) ?
(IV) :
On utilisera les équivalences suivantes qui caractérisent un idéal (principal) premier :
p A idéal premier A/p A est intègre
A/p A {0} et ∀(a, b) ∈ A2, a b ∈ p A a∈
p A ou b ∈ p A.
294 L.C.I., Magma, Semi-groupe, Monoïde
2. (IV) ?
(III) :
D’abord A/p A {0}(sinon p A = A p ∈ Uce qui contredirait (IV)) Ensuite a b ∈
pA p|a b d’où d’après (IV) p|a ou p|bc’est à dire a ∈ p A ou b ∈ p Aet ainsi (III) est
bien vérifié.
Remarque 27.33. En définissant un élément premier p d’un acui A grâce à l’une des 2 propo-
sitions équivalentes (III) ou (IV) on aurait l’inconvénient que 0 soit premier. En effet 0A = {0}
est un idéal premier vu que A/0A = A qui est intègre. Des lors (III) < (II) car pour p = 0 (III)
est vraie alors que (II) est fausse. Et même si on ajoutait à (III) p A {0} l’équivalence avec (II)
serait encore fausse. (II) < p A est un idéal premier non nul.
√
Exemple 27.34. On peut s’en convaincre avec l’acui Z(i 5 ) :
Il est facile de montrer qu’avec p = 3 (II) est vraie.
√
En posant N (a + i 5 b) = a2 + 5b2, il est immédiat que N (z z ′) = N (z)N (z ′) d’où si z z ′ = 1
√
avec z = a + i 5 b, N (z) = a2 + 5b2 = 1, ce qui entraîne b = 0, a = ( ± )1.
√
Les inversibles de Z(i 5 ) sont donc 1 et − 1.
Soit U = {1, − 1}. p = 3 0 et p = 3 U = {1, − 1}.
√
De plus a + i 5 b ∈ D3 √ √
(a + i 5 b)(x + i 5 y) = 3 ⇒ N (3) = 9 = (a2 + 5b2)(x2 + 5y2)
a2 + 5b2 ∈ D 9 = {1, 3, 9}.
Or a2 + 5b2 = 1 b = 0 et a = ± 1 √
a + i 5 b = ± 1 ∈ U et a2 + 5b2 = 3 b = 0 et a2 = 3 ce
qui est impossible dans Z.
√ Enfin a + 5b = 9
2 2
x2 + 5y 2 = 1 y = 0 et x = ± 1 d’où avec l’égalité souslignée a +
i 5 b = ± 3 ∈ 3 U.
On a donc prouvé l’inclusion : D 3 ⊂ U 3 U et comme l’inclusion contraire est immédiate
S
(II) est bien vraie √ avec p = 3. √ √
Pourtant 3 Z(i 5 ) est un idéal non nul qui n’est pas premier vu que (2 − i 5 )(2 + i 5 ) = 9 ∈
√ √ √ √ √
3 Z(i 5 ) bien que ni (2 − i 5 ), ni (2 + i 5 ) ∈ 3 Z(i 5 ) compte tenu que 2 − i 5 = 3(a +
√
i 5 b) √
2 = 3a ce qui est impossible dans Z et idem avec 2 + i 5 .
Le but recherché étant de trouver une définition générale d’un élément premier valable aussi
bien pour les entiers naturels que pour les éléments d’un acui quelconque il reste la proposition
(II) et on remarque qu’elle S dans l’introduction. p
est équivalente à la proposition (I) proposée
0 et p U et D p = U
S
pU (II) ∀(a, b) ∈ A2 p = a b
(a, b) U 2 (A\U)2 (I).
Montrons que (II) ⇔ (I)
Démonstration.
1. (II)
?
(I) : p = a b a et b ∈ D p = U
S
pU alors (a, b) U 2. Sinon on aurait p = a b ∈ U
ce qui contredirait (II). On a aussi (a, b) (A\U)2. Sinon a et b U et comme a et b ∈
pU on aurait donc a et b ∈ pU soit a = p ε, b = p θ puis a b = p = p2εθ et p(1 −
S
Dp = U
pεθ) = 0 enfin comme A est intègre et p 0, 1 = pεθ. On aurait donc p ∈ U ce qui contre-
dirait (II). Finalement (I) est vérifiée.
2. (I) ?
(II) : p 0 sinon p = 0.0 avec (0, 0) ∈ (A\U )2 ceSqui contredirait (I). p U sinon
p = p.1 avec (p, 1) ∈ U 2 ce qui
S contredirait (I). D p ⊂ U pU . En effet a ∈ D p p=ab
d’où d’après (I) (a, b) U 2 (A\U )2. D’autre part, on a l’alternative : ou bien a ∈ U et
alors a ∈ U pU, ou bien a U et alors b ∈ U sinon (a, b) ∈ (A\U)2 ce qui contredirait (I).
S
Donc il existe c ∈ Atel queSb c = 1 d’où p = a b p c = a b c = a.1 = a et a ∈ pU vu que c ∈
U . Par conséquent a ∈ U pU. Finalement, l’inclusion annoncée est prouvée et comme
l’inclusion contraire est immédiate, on a montré que (II) est vérifiée ce qui termine la
preuve de l’équivalence annoncée.
27.4 Monoïde 295
Note 27.35. Malgré l’équivalence des propositions (II) et (I) dans un acui, où l’intégrité a été
utilisée, on peut remarquer que (II) fait référence à la structure d’anneau à cause de 0 qui y
figure alors que ce n’est pas le cas de (I) qui se réfère seulement à un demi-groupe abélien multi-
plicatif. On pourrait aussi définir un élément premier, hors intégrité, dans un acu grâce à (I),
mais on perdrait la règle des degrés deg(PQ) = deg(P ) + deg(Q) pour P et Q non nuls qui
découle de l’intégrité or cette règle est fondamentale pour l’arithmétique dans les anneaux de
polynômes A[X1, X2, , Xn]. Il semble dès lors raisonnable de définir un élément premier dans
un acui avec la proposition (II) ou la (I), c’est le choix fait dans ce qui suit. Montrons qu’avec la
proposition (I), on retrouve les caractérisations usuelles des éléments premiers dans N et dans les
demi-groupes multiplicatifs d’anneaux (acui) classiques comme Z, et A[X1, X2...Xn] avec n ≥ 1
et A un acui , éventuellement un corps. Ici je préfère dire polynôme premier que polynôme irré-
ductible qui pourrait faire référence à la notion d’élément irréductible d’un acui dont je préfère
ne pas parler ici, même si , pour p 0 les 2 notions coïncident sur un acui factoriel([2] page 50).
Définition 27.36. Un polynôme de A[Xi] sera dit primitif si et seulement si ses coefficients ne
sont divisibles que par les inversibles de A avec la convention que le polynôme nul n’a que le
coefficient 0.
Par conséquent le polynôme nul n’est pas primitif car o|o et o n’est pas inversible. Il est
clair qu’un polynôme dont l’un des coéfficients est inversible comme 1 ou -1 est primitif. Il est
aussi clair qu’un polynôme non nul à coéfficients dans un corps est primitif car il admet un coéf-
ficient ak 0 et un diviseur d de ce polynôme divisera akdonc d 0et par suite dest inversible.
Démonstration.
1. (?
) P étant premier, P 0 et donc P admet un degré. Si deg(P ) = 0 alors P ∈ A et si
on a P = Q R dans A comme A ⊂ A[Xi], on a aussi P = Q R dans A[Xi] or P ∈ P(A[Xi])
donc Q ou bien R est inversible dans A[Xi] et par suite dans A ce qui assure la primalité
de P dans A. Si deg(P ) ≥ 1 alors P est primitif. En effet, soit D ∈ A un diviseur de P .
On a alors P = D Q dans A[Xi] avec deg(Q) = deg(P ) ≥ 1 d’où Q n’est pas inversible et
par conséquent D est inversible sinon P serait produit de 2 non inversibles ce qui contre-
dirait sa primalité. De plus, si on a P = Q R dans A[Xi] et comme P ∈ P(A[Xi]), Q ou
bien R est inversible donc deg(Q) ou bien deg(R) = 0.
2. (
?
) Si deg(P ) = 0 et P ∈ P(A), on a P 0 soit P = Q R dans A[Xi] alors Q 0 et R 0
d’où Q et R ont un degré et comme deg(P ) = deg(Q) + deg(R) on a deg(Q) = deg(R) = 0
et donc Q et R ∈ A. Or P ∈ P(A) d’où Q ou bien R est inversible dans A et donc dans
A[Xi] ainsi on a bien P ∈ P(A[Xi]. Si deg(P ) ≥ 1, P est primitif et P = Q R deg(Q)
ou bien deg(R) = 0 soit P = Q R dans A[Xi], on a par hypothèse deg(Q) ou bien deg(R) =
0 par exemple deg(Q) = 0 d’où deg(R) ≥ 1 et ainsi R n’est pas inversible. De plus la cons-
tante Q divise le polynôme primitif P donc Q est inversible ce qui prouve bien que P ∈
P(A[Xi]).
Traitons maintenant le cas particulier des polynômes à coéfficients dans un corps commutatif
K. Un élément de K est soit 0 donc non premier soit inversible donc non premier aussi et par
conséquent P(K) = ∅. De plus ∀P ∈ K[Xi] avec d e g(P ) ≥ 1 P est primitif d’où l’équivalence
précédente devient:
P ∈ P(K[Xi]) d e g(P ) ≥ 1 et P = Q R d e g(Q)ou bien d e g(R) = 0
Proposition 27.40. Pour qu’un acui nœthérien soit un corps il faut et il suffit qu’il n’ait pas
d’élément premier. Autrement dit, pour un acui nœthérien A: A est un corps
P(A) = ∅.
Démonstration. On a déjà remarqué que si A est un corps alors P(A) = ∅. Il reste donc à
montrer que si A est un acui nœthérien et P(A) = ∅ alors A est un corps. A est intègre donc par
définition A {0} dès lors on peut choisir un élément non nul a0 ∈ A et en raisonnant par
l’absurde on va montrer que a0 est inversible. En effet si a0 n’était pas inversible comme il n’est
pas premier (P(A) = ∅) il serait composé donc il s’écrirait a0 = a1b1 avec a1 et b1 non inversibles
d’où a0A ⊂ a1A. On pourrait alors recommencer avec a1 à la place de a0 soit a1 = a2b2 avec a2 et
b2 non inversibles d’où a1A ⊂ a2A etc ... A chaque étape, on obtiendrait un élément ak non
inversible et non premier donc il serait composé et pourrait s’écrire ak = ak+1bk+1 avec ak+1 et
bk+1 non inversibles et bien sûr akA ⊂ ak+1A. On construirait ainsi une suite croissante d’idéaux
qui serait stationnaire à partir d’un certain rang n vu que A est nœthérien; par conséquent
anA = an+1A d’où il existerait x ∈ A tel que an+1 = anx et comme par construction an =
an+1bn+1 on aurait an = anx bn+1 puis an(1 − x bn+1) = 0. De plus comme on aurait a0A ⊂ akA
pour tout entier k on aurait an 0 (sinon a0A ⊂ 0A = {0} et donc a0 = 0 et la contradiction) or
A est intègre d’où 1 − x bn+1 = 0 et enfin 1 = x bn+1 d’où bn+1 serait inversible et la contradic-
tion. Finalement A est bien un corps. Par conséquent un acui nœthérien autre qu’un corps
admet au moins un élément premier.
27.4 Monoïde 297
On peut alors montrer que tout élément ni nul ni inversible admet une décomposition pri-
maire qui n’est pas unique en général en s’inspirant de la méthode précédente.
La propriété précédente permet aussi de prouver qu’un acui n’est pas nœthérien effet un acui
autre qu’un corps qui n’a pas d’élément premier n’est pas nœthérien.
Démonstration. D’abord Ẑ est un acui (bien connu) mais ce n’est pas un corps, sinon, comme
l’intersection de 2 corps est un corps on aurait Ẑ Q qui serait un corps or Ẑ Q = Z. En
T T
p
effet soit la fraction irréductible q ∈ Ẑ Q. Il existe donc un polynôme unitaire P ∈ Z[X] de
T
p p p
degré > 1 tel que P ( q ) = 0. D’où, avec des notations évidentes a0 + a1 q + a2( q )2 + ... +
p p
an−1( q )n−1 + ( q )n = 0. Après multiplication par q n, on obtient : a0 q n + a1 p q n−1 + a2 p2 q n−2 +
...an−1 pn−1 q + pn = 0. Dès lors q divise pn et en appliquant le théorème de GAUSS à répétition
comme p ∧ q = 1, on a q|pn q |pn−1 q |pn−2... q|p p
q
∈ Z ce qui prouve une inclu-
sion, l’autre étant évidente. Ẑ n’est donc pas un corps. De plus P(Ẑ) = ∅ sinon soit p ∈ P(Ẑ)
comme p ∈ Ẑ, il existerait P ∈ Z[X] unitaire et de degré ≥ 1 tel que P (p) = 0 d’où avec les nota-
tions précédentes a0 + a1 p + a2 p2 + ...an−1 pn−1 + pn = 0. Or dans C tout complexe est un carré
d’où p = q 2 avec q ∈ C. On aurait donc a0 + a1 q 2 + a2 q 4 + ...an−1 q 2n−2 + q 2n = 0 par conséquent
q ∈ Ẑ et finalement p serait un carré dans Ẑ donc ne pourrait être premier d’où la contradic-
tion.
Ẑ est un bon exemple d’acui sans éléments premiers qui n’est ni nœthérien ni bien sûr facto-
riel. J’espère avoir convaincu le lecteur de l’intérêt d’utiliser la proposition (I) pour définir les
éléments premiers et de l’intérêt de la classification des éléments d’un demi-groupe abélien mult-
plicatif qui s’y rapporte car ce sont des facteurs de clarté et de simplification des preuves en
arithmétique élémentaire ou plus élaborée. Pour me contacter guyphilippe@les-mathemati-
ques.net
Bibliographie
1 S.MACLANE et G.BIRKHOFF Algèbre 1/structures fondamentales GAUTHIER-VIL-
LARS 1970 p171
2 J-M.ARNAUDIES et J.BERTIN Groupes, algèbres et géométrie T1 ELLIPSES 1993 p 48
3 A.BOUVIER, M.GEORGE ET F.LE LIONNAIS Dictionnaire des mathématiques PUF
1996 p670
4 D.DUVERNEY Théorie des nombres DUNOD 1998 p53
Chapitre 28
Théorie des Groupes
Remarque 28.2.
1. (E , ∆) est un monoïde dont tout élément admet un symétrique.
2. Si l’on note · , × , + la loi, l’élément symétrique a−1 est appelé inverse ou opposé.
Exemple 28.3.
1. (Z, + ) est un groupe.
2. Les éléments inversibles (i.e. les unités) d’un anneau (A, + , × ) forment un groupe.
3. (Mn(K, + )) est un groupe.
28.1.5 Propriétés
Proposition 28.7.
1. l’élément neutre e et l’inverse (je préfère l’opposé) sont uniques;
2. Tout élément de E a un symétrique unique b et (a ∗ b)−1 = b−1 ∗ a−1. Il n’est pas néces-
saire que a, b commutent. Cependant, si a et b commutent alors (a∆b)−1 = (b∆a)−1 =
b−1∆a−1 = a−1∆b−1.
299
300 Théorie des Groupes
Remarque 28.8. Un groupe est un monoïde donc il possède les mêmes règles de calcul (pour
la règle (2) m et n ∈ Z)
Démonstration.
1.
2. (a ∗ b)−1 ∗ (a ∗ b) = e → (a ∗ b)−1 ∗ a ∗ b ∗ b−1 = e ∗ b−1 → (a ∗ b)−1 ∗ a = b−1
(a ∗ b)−1 ∗ a ∗ a−1 = b−1 ∗ a−1 → (a ∗ b)−1 = b−1 ∗ a−1.
3.
4.
Proposition 28.10.
1. Les tables de Cayley sont des carrés latins. (i.e. tableaux carrés à n2 cases où sont
répartis n nombres ou symboles qui n’apparaissent qu’une seule fois par ligne ou colonne).
2. L’inverse est faux.
Remarque 28.14. Soit H l’ensemble des sous-groupes de G. Dans H, 6 est une relation
d’ordre partiel.
Remarque 28.19.
1. Autrement dit, il n’existe pas d’élément strictement supérieur à M dans H.
2. Rien de nouveau dans cette définition, qui reprend la définition d’un élément maximal
d’un ensemble quelconque et qui l’applique à l’ensemble H des sous-groupes propres de
G.
3. Attention : M est un sous-groupe propre de G ? (Pourquoi cet avertissement ? : rien
n’empèche d’avoir M = G).
4. Un groupe de + d’1 élément n’a pas nécessairement de sous-groupe maximal.
Cependant ...
Proposition 28.20. Si G est un groupe fini d’ordre > 1, alors tout sous-groupe propre de G est
contenu dans un sous-groupe maximal de G.
Φ(G) = M ∈M M ⇔ M ∅
( T
Proposition 28.23. L’ensemble est un sous-groupe de G.
(Φ(G) = G) ⇔ M = ∅
+1 −1 .
ai ∈ A; εi ∈ { − 1; + 1}; ai = ai; ai = ai ???
Définition 28.26. L’ensemble H vérifiant l’une des 3 propositions (ou seulement la CNS(2)
précédente, dans ce cas les autres CNS sont à mettre en propriété) précédentes est appelé sous-
groupe engendré par A. On le note < A > .
28.2.6.2 Parties génératrices, générateurs ( cas particulier )
Définition 28.27. Si et seulement si G est un sous-groupe engendré par A ( < A > = G), on dit
que : A est un partie génératrice de G. Les éléments de A sont des générateurs de G.
Remarque 28.28.
− si A = {x} le sous-groupe de G engendré {x} par est noté < x > et < x > = {xn; n ∈ Z},
c’est nous le verrons plus loin un groupe monogène.
Hi où Hi est une famille de sous-groupe de G. < A > = {x1 x2 xn; n ∈ N∗; xα ∈
[
− si A =
i∈I
Hα , ∀α, 1 6 α 6 n}.
Remarque 28.33. L’ordre du groupe monogène engendré par x est l’ordre de x. C’est la défi-
nition donnée précédement.
28.2 Structure de sous-groupe 303
Exemple 28.34.
1. (Z, + ) = h1i on a aussi (Z, + ) = h − 1i
2.
3. (Zn , + ) n’est pas monogène.
Proposition 28.37. Soit (G; .) = < x > . C’est à dire un groupe monogène engendré par x alors
(G; · ) est isomorphisme à (Z, + ) ou (Z/nZ; + ), pour n fixé.
Définition 28.38. On appellera groupe cyclique, tout groupe fini pouvant être engendré par
un singleton {x} (i.e. tout groupe monogène fini).
28.2.8.2 Propriétés
Proposition 28.39. Soit (G, · ) un groupe, l’ordre de x est le plus petit entier positif tel que
xn = e.
Proposition 28.40. Soit G un groupe et x un élément de G d’ordre n, alors tout entier k tel
que xk = e est un multiple de n, autrement dit n divise k, n|k.
Note 28.41. Les 2 propriétés précédentes sont-elles à leur place. S’appliquent-elle à tous les
groupes ou seulement aux groupes cycliques. Dans le premier livre, je proposais de transférer
28.31 avec 28.2.4.3.
Proposition 28.42. Soit G un groupe cyclique d’ordre n et G = < a > , pour tout k ∈ Z, l’ordre
n n
de ak est n ∧ k (i.e. pgcd(n; k) ). En particulier :
• ak est un générateur de G ssi n ∧ k = 1, pgcd(n; k) = 1, autrement dit n et k sont premiers
entre eux.
• il existe ϕ(n) générateurs distincts de G.
Exemple 28.45.
1.
2.
304 Théorie des Groupes
Définition 28.46. On appelle centre d’un groupe G et l’on note Z(G) le sous-ensemble de G
défini par : Z(G) = {x ∈ G; ∀a ∈ G, a ∗ x = x ∗ a}. C’est l’ensemble des éléments de G qui commu-
tent avec tous les éléments de G.
Proposition 28.48.
1. Z(G) est un sous-groupe abélien de G.
2. Si G est abélien alors Z(G) = G.
Remarque 28.52. Cette notion sera utile pour caractériser les sous-groupes normaux.
Exemple 28.59.
(Z; + ) → (Z/nZ; +̄)
1. ϕ:
a ā
; ā = a + n Z
Im(ϕ) = Z/nZ et Ker(ϕ) = nZ.
2.
C’est pour cette raison que dans le cas des groupes, on est autorisé à dire qu’un : monomor-
phisme est un homomorphisme injectif. épimorphisme est un homomorphisme surjectif.
Quel est le rôle de u et v ? S’agit-il de fonctions quelconques ou construites pour. ?
Proposition 28.64. Soit (G, · ) un groupe monogène tel que G = < x > (i.e. engendré par x)
alors G est soit isomorphe à (Z, + ) soit isomorphe à (Z/nZ, + ) pour n fixé.
306 Théorie des Groupes
Définition 28.68.
Définition 28.72. Soit (G, · ) un groupe, deux H , K parties de G sont dit conjugés dans
P(G) si et seulement si ∃x ∈ G; K = x · H · x−1.
Définition 28.73. L’ensemble des éléments conjugés à x ∈ G s’appelle (la classe de) conju-
gaison notée Cx : Cx = {g · x · g −1; g ∈ G}.
Proposition 28.74. La relation de conjugaison dans un groupe G est une relation d’équivalence
de G (ce qui justifie l’appellation « classe de conjugaison » vu ci-dessus.
Note 28.77.
1. Rajouter théorie des groupes page 137, voir aussi page 28 ?
2. Les ensembles (pour a ∈ G) Ha = {x a x−1; x ∈ G} (c’est à dire les classes de conjugaison
suivant x, voir livre I volume 2 page 192 bis ) sont-ils des sous-groupes distingués ? Ha ⊂
G or a−1 = x a x−1; a−1 x = x a; y ∈ Ha ⇒ ∃x ∈ G; y = x · a · x−1. Non je ne crois pas, cela
pose un problème de construction a ∈ Ha mais a−1 ?
28.4 Sous-groupe normaux (ou distingués) 307
Proposition 28.78. Tout sous-groupe H de G est distingué si et seulement s’il satisfait l’une
des conditions équivalentes suivantes :
1. Hx = xH , ∀x ∈ G
2. xHx−1 = H , ∀(x ∈ G
3. x −1Hx = H , ∀x ∈ G
4. x −1hx ∈ H , ∀(h, x) ∈ H × G i.e. x −1 H x ⊂ H
Note 28.80. Voir application cours de géométrie car c’est un cas particulier + à insérer entre 7
et 8 de (7) ?
Remarque 28.81.
1. Dans tout groupe G, {e} et G sont des sous-groupes normaux.
2. Dans un groupe abélien, tout sous-groupe est normal.
Proposition 28.82.
1. Si H et K sont 2 sous-groupes d’un groupe G tels que H ⊆ K alors H ⊳ K ⇒ H ⊳ K.
2. Pour un groupe G de centre Z(G) on a : G/Z(G) monogène ⇒ G abélien.
3. Soit G un groupe et une famille de sous-groupe de G alors
4. Z(G) ⊳ G.
5. soit H et K deux sous-groupes d’un groupe G alors
− H ⊳ G ⇒ (H ∩ K) ⊳ K
− H ⊳ G ⇒ H.K 6 G et K ⊳ H.K
6. Soit A une partie non vide d’un groupe CG(A) ⊳ NG(A).
7. soit H un sous-groupe de G alors H ⊳ G ⇒ NG(H) = G.
8. Soient G, G ′ deux groupes et f : G → G ′ un homomorphisme alors
i. H ⊳ G ⇒ f (H) ⊳ f (G)
ii. H ′ ⊳ G ′ ⇒ f −1(H ′) ⊳ G
9. Soit G un groupe.
i. Si H est un sous-groupe de G alors ([G: H] = 2) ⇒ (H ⊳ G).
ii. Pour tout sous-groupe H de G, on a 1 ∈ NH et H ⊳ NG(H).
iii. Si H et K sont deux sous-groupes de G tel que H 6 K, alors (H ⊳ K) ⇒ (K 6
NG(H)).
H.K 6 G
iv. K 6 NG(H) ⇒ H ⊳ H.K
.
10. Dans une groupe fini, tout sous-groupe normal propre de G est contenu dans un sous-
groupe normal maximal de G.
ii. H ∩ K ⊳ K et H ⊳ HK.
iii. Les groupes HK/H et K/HK sont canoniquement isomorphes.
|H | |K |
Proposition 28.85. Soient H et K deux sous-groupes finis de G alors |HK| = |H ∩ K | .
Proposition 28.87. Les seules groupes simples abéliens sont les groupes cycliques d’ordre pre-
mier.
Proposition 28.88. Soit G {e} un groupe alors G n’a pas d’autre sous-groupe que G et {e}
si et seulement si G est cyclique d’ordre premier.
Proposition 28.89. Si G est un groupe fini d’ordre n > 1 contenant un sous-groupe propre H
tel que : [G: H] = k > 1 et n ne divise pas k! alors G n’est pas simple.
28.6.1.1 Propriété
28.6.1.2 Définitions
Remarque 28.92.
1. Rappel : On note H · {x} ou H · x ou encore H x l’ensemble {h x; h ∈ H }, c’est l’exten-
sion de la loi du groupe à G à P(G). De même pour {x} · H,x · H et x H.
28.6 Groupe quotient 309
Remarque 28.95. Autrement dit, il y autant d’éléments dans x · H que dans H. C’est à dire
card(x · H) = card(H) ou #(x · H) = #(H). Attention, ces propriétés n’imposent pas à H ou à G
d’être finis.
Corollaire 28.96. Dans un groupe deux classes à droite ou à gauche modulo un sous-groupe H
sont équipotentes.
28.6.2.1 Enoncé
Théorème 28.97. (Théorème de Lagrange) Si G est un groupe fini, alors l’ordre de tout sous-
groupe H de G divise l’ordre de G.
Corollaire 28.98.
1. Si G est un groupe fini, ∀x ∈ G, l’ordre de x divise l’ordre de G.
2. Si G est un groupe fini, pour tout sous-groupe H de G, le nombre de classe à droite
modulo H est égal au nombre de classe à gauche modulo H.
Théorème 28.99. Pour tout sous-groupe H de G, les ensembles (G/H)d et (G/H) g sont équi-
potents.
310 Théorie des Groupes
Remarque 28.102. On ne peut pas utiliser la notation o((G/H)d ) car G/H n’est pas automa-
tiquement un groupe !
Théorème 28.106.
− Pour tout sous-groupe H de G, la relation d’équivalence H R est compatible à droite (res-
pectivement à gauche) avec la l.c.i. de G : aH Ra ′ ⇒ (a · b)H R(a ′ · b) (resp. aH Ra ′ ⇒ (b ·
a)H R(b · a ′)). Même chose avec RH.
− Réciproquement : Soit R un relation d’équivalence définie sur un groupe G, compatible à
droite (resp. à gauche) avec la l.c.i. de G alors il existe un unique sous-groupe H de G tel
que R = RH (resp. HR).
Remarque 28.107.
1. Si la loi est compatible avec la l.c.i. (c’est à dire compatible simultanément à droite et à
gauche), on en déduit immédiatement que R = RH = H R.
2. Il serait donc intéressant d’étudier tous les groupes pour lesquels HR = RH , c’est le cha-
pitre sur les groupes distingués.
Théorème 28.110. ( 1er théorème d’isomorphisme) Pour tout morphisme f d’un groupe G dans
G
un groupe G ′ , on a : ≃ Im(f ) ψ: G/ker(f ) → Im(f ) . G/ker(f ) est isomorphe à
ker(f )
x̄ f (x)
Im(f ).
Théorème 28.111.
1. Soit H un sous-groupe normal d’un groupe (G, ∗ ), G/H l’ensemble quotient et la loi de
composition quotient ∗
¯ définie par x̄ ∗¯ ȳ = x ∗ y , ∀x̄ , ȳ ∈ G/H alors (G/H , ∗¯) est un
groupe.
2. Sous les mêmes conditions l’application π: G → G/H est un épimorphisme de groupe.
Remarque 28.112. Avec l’habitude, on peut aussi noter ∗ la loi ∗¯. En gardant toujours en
mémoire qu’il s’agit bien de deux lois différentes, car elles ne s’appliquent pas aux mêmes objets.
28.6.4 Définition
Note 28.115. Donnons un nom au groupe défini précédement et étudions ses propriétés.
Définition 28.116. Soit (G, ∗ ) un groupe, H ⊳ G et ¯∗ la loi de composition interne définie par
x̄ ¯∗ ȳ = x ∗ y, où x̄ = {y; xRHy }. On appelle groupe quotient de G par le sous-groupe normal
H, le groupe (G/H , ¯ ∗).
Remarque 28.117. Avec l’habitude, on peut aussi noter ∗ la loi ∗¯. En gardant toujours en
mémoire qu’il s’agit bien de deux lois différentes, car elles ne s’appliquent pas aux mêmes objets.
Théorème 28.124. Soit G un groupe, H ⊳ G alors pour tout sous-groupe K de G, les groupes
quotients K/(H ∩ K) et H · K/H existent et sont isomorphes : K/(H ∩ K) ≈ H · K/H.
Proposition 28.125. (SE , ◦ ) est un groupe ( ◦ est la loi de composition des applications).
Définition 28.126. Le groupe (SE , ◦ ) est appelé groupe symétrique de E ou groupe des
permutations de E.
Cas particulier : le groupe symétrique de Nn est appelé groupe symétrique de degré n, on
le note SN n ou plus simplement Sn.
28.7.2 Etude de Sn
Rappel : Sn est un groupe fini d’ordre n.
4
n
et τ = 3 1 2 4
alors σ ◦ τ = 3 2 1 4 mais τ ◦ σ = 11 32 32
1 2 3 n
n
4
conclusion : σ ◦ τ τ ◦ σ
Note 28.132. Pourquoi « on en déduit » ? cela est-il évident ? Je ne trouve pas de propriété
des groupes permettant de répondre aussi rapidement !
Définition 28.133. Soit σ ∈ Sn, on appelle support de σ est l’ensemble noté supp(σ) des élé-
ments qui ne sont pas l’image d’eux même par σ. supp(σ) = {i ∈ Nn; σ(i) i}.
1 2 3 4 5 6 7 8
Exemple : Définissons σ par σ =
1 5 2 4 8 3 7 6
on a :
σ(2) = 5
σ(3) = 2 σ(1) = 1
σ(5) = 8 et σ(4) = 4 donc supp(σ) = {2; 3; 5; 6; 8}.
σ(6) = 3 σ(7) = 7
σ(8) = 6
Remarque 28.134.
− Dans Sn, σ = Id ssi supp(σ) = ∅.
− Si σ Id dans Sn alors la restriction de σ à supp(σ) est une permutation sur supp(σ).
− supp(σ k) ⊂ supp(σ).
314 Théorie des Groupes
Exemple 28.136.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1. Soit la permutation σ de Sn définie par σ = 10 9 4 7 5 6 1 8 2 3
Par définition supp(σ) = {1; 2; 3; 4; 7; 9; 10}.
puisque σ(1) 1; σ(2) 2; σ(3) 3; σ(4) 4; σ(7) 7; σ(9) 9; σ(10) 10.
On vérifie également que σ est une bijection de supp(σ) → supp(σ), i.e. une permuta-
tion de supp(σ).
2. Soit σ1 et σ2 deux permutations de Nn telles que :
σ1 = (9; 2; 1; 4; 5; 6; 7; 8; 3; 10) et σ2 = (1; 10; 3; 4; 8; 6; 7; 2; 9; 5).
supp(σ1) = {1; 3; 9}
supp(σ2) = {2; 8; 10; 5}
supp(σ1) et supp(σ2) sont bien disjoints.
Calculons σ1 ◦ σ2 et σ2 ◦ σ1
2 3 4 5 6 7 8 9 10
σ1 ◦ σ2 = 19 10 1 4 8 6 7 2 3 5
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
σ2 ◦ σ1 = 9 10 1 4 8 6 7 2 3 5
Proposition 28.137. Soit σ une permutation et Rσ la relation définie par (xRσ y) ⇔ (∃k ∈ Z;
σ k(x) = y). Rσ est une relation d’équivalence.
Proposition 28.139. Les éléments de l’ensemble quotient E \Rσ (ensemble des σ-orbites de E)
réalisent une partition de E.
Exemple 28.140.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Si E = N10 définissons σ par σ = 3 10 6 4 2 1 7 5 8 9
.
On a σ(1) = 3 ; σ(3) = 6 ; σ(6) = 1 d’où 1̄ = {1; 3; 6}.
De même on a 2̄ = {2; 5; 8; 9; 10}.
puisque 3 ∈ 1̄ on a 3̄ = 1̄.
par contre σ(4) = 4 d’où 4̄ = {4}.
comme précédement puisque 5 ∈ 2̄ on a 5̄ = 2̄ de même 6̄ = 1̄ ; 7̄ = 7̄ ; 8̄ = 9̄ = 2̄
On dénombre 4 σ-orbites 1̄ = {1; 3; 6} ; 2̄ = {2; 5; 8; 9; 10} ; 4̄ = {4} ; 7̄ = {7}.
1̄ ∪ 2̄ ∪ 4̄ ∪ 7̄ = E
On vérifie que l’on a bien ∀(i; j) ∈ E 2, i j ⇒ i¯ ∩ j¯ = ∅ en d’autres termes 1̄; 2̄; 4̄; 7̄ est une parti-
∀i ∈ E; i ∅
tion de E.
Proposition 28.142. Soit Ωσ(a) une σ-orbite de a. Si p = card(Ωσ(a)) avec p > 1 alors
Ωσ (a) = {a; σ(a); ; σ p−1(a)}.
28.7 Exemples et études de groupes finis 315
Exemple 28.146. ... de composition de cycles dans S5. c1(1; 2) et c2(3; 4; 5).
c1
c2
1 2
1 2
2
2 1
On a
2 1
1
c ◦c : 3 4 . (3; 4; 5) ◦ (1; 2) = ?
3 3
4 2 1
4 5
4
5
4
5
5
3
5 3
Définition 28.149. Dans un groupe Sn, on dira que deux cycles sont disjoints ssi leur sup-
ports sont disjoints.
Proposition 28.152.
1. Le conjugué d’un k-cycle est un k-cycle.
2. Deux k-cycles quelconques sont conjugués.
3. Deux permutations ( Id) sont conjuguées si et seulement si dans leur décomposition
apparait le même nombre de k-cycles.
28.7.4 Transposition
Définition 28.154. On appelle transposition, tout cycle de longueur 2.
On notera τa,b ou (a, b) la transposition telle que τa,b(a) = b et τa,b(b) = a.
316 Théorie des Groupes
1 2 3 4 5
Exemple 28.155. Pour n = 5, τ2,4 = 1 4 3 2 5
.
Théorème 28.158. Soit une permutation σ telle que σ IdN n et σ ∈ Sn alors σ se décompose
de manière unique (à l’ordre des facteurs près) en un produit de cycles disjoints, différent de
IdN n.
Remarque 28.159.
− Etant donné son unicité, la décomposition d’une permutation σ sera appelée : Décomposi-
tion canonique de σ en produit de cycles.
− Le théorème précédent entraîne que tout groupe Sn est engendré par l’ensemble de ses
cycles.
Théorème 28.160. Soit une permutation σ de Sn telle que σ IdN n avec n > 1.
Si σ = γ1 ◦ γ2 ◦ ◦ γs est la décomposition canonique de σ alors l’ordre de σ dans le groupe
Sn est égal au ppcm des longueurs des cycles γ q , (1 6 q 6 s).
Théorème 28.162. Pour tout n dans N, toute permutation σ de Sn, se décompose (de manière
non unique), en un produit de transposition (non permutable, en général).
Théorème 28.163. Tout groupe symétrique Sn , (n > 2) est engendré par l’ensemble des (n − 1)
transpositions de la forme (1; i) tel que (2 6 i 6 n − 1).
Théorème 28.164. Tout sous-groupe Sn , (n > 2) est engendré par les (n − 1) transpositions
simples.
Exemple 28.165.
Proposition 28.169.
1. Toute transposition est impaire : ε(σ) = − 1.
2. Soit σ une permutation de Sn, τ une transposition alors ε(τ ◦ σ) = − ε(σ).
3. Si la permutation σ est la composée de h transpositions, on a alors : ε(σ) = ( − 1)h.
4. Soient σ1 et σ2 deux permutations de Sn. On a ε(σ1 ◦ σ2) = ε(σ1) × ε(σ2) autrement dit
Sn → { − 1, + 1}
l’application : ε:
σ ε(σ)
est un homomorphisme ( plus exactement un épi-
morphisme ) de groupe.
5. Soit σ une permutation de Sn, on a ε(σ) = ( − 1)n−t où t est le nombre des σ-orbites dis-
Y σ(k) − σ(i)
tinctes. ε(σ) = ??????????????????????????.
k−i
16i6k6n
Lemme 28.176. Pour n > 5 les 3-cycles sont conjugués dans An.
Définition 28.181. Pour tout n > 2 dans N, le groupe Dn est appelé groupe diédral de degré
n.
Proposition 28.182. Pour tout n > 2 dans N, le groupe diédral Dn est fini d’ordre 2n.
Proposition 28.184. Tout groupe G engendré par deux éléments a et b tels que o(a) = n, (n >
2); o(b) = 2 et o(a b) = 2 est isomorphe au groupe diédral Dn.
Définition 28.185. ?
28.8.1 Définitions
Définition 28.187. On dit qu’un groupe (G, ∗ ) d’élément neutre ε opère ou agit à gauche
sur un ensemble E ou que G est muni d'une action de groupe ou encore que G est le
groupe opérateur à gauche ssi il existe une application de G × E → E dite action à gauche
de G sur E et notée · telle que :
i. ∀x ∈ E , ∀α, β ∈ G, α · (β · x) = (α ∗ β) · x (associativité de l’action)
ii. ∀x ∈ E , ε · x = x. (action de l’élément neutre)
Définition 28.188. Les éléments d’un groupe opérateur sont les opérateurs.
Remarque 28.189.
1. On définit de la même manière un groupe opérant à droite. Dans la suite, nous convien-
drons de dire qu’un groupe opére sur un ensemble ssi il opére à gauche sur E. Dans ce
cas, E est appelé un G-ensemble.
2. Voir exemples cours Puf Théorie des groupes p.176.
3. Ces définitions ne sont pas exclusives aux groupes voir : Action d’Ensemble et Domaine
Opérateur. Elles traduisent simplement l’existence d’une loi de composition externe sur
un ensemble donné dont l’ensemble des opérateurs est un groupe.
4. Seconde approche : On dit que G opère sur E à l’aide d’une application bijective ϕ: E →
E ou l’... On appelle action à gauche du groupe G sur un ensemble E, un homomor-
phisme ϕ: G → SE (SE étant le groupe des permutations i.e. des bijections de E → E).
Autrement dit ∀α, β ∈ G, ϕ(α ∗ β) = ϕ(α) ◦ ϕ(β). Dans le cours de Zeng cette approche
est aussi abordée 28.153 et 28.155 ci-après. Si ϕ est injective alors l’action est dite fidèle
c’est à dire ∀α, β ∈ G, ∀x ∈ E , ϕ(α; x) = ϕ(β ; x) ⇒ (α = β). Si
Note 28.195. Selon CTES cette définition équivaut à dire que la loi est fidèle. Pour d’autre,
simplement signifie librement et transitivement. Quelle est la bonne définition ?
Corollaire 28.199. Un groupe (G, ∗ ) opère sur un ensemble E ssi il existe un homomorphisme
γ: G → SE où (SE , ◦ ) est le groupe des permutations de E.
Proposition 28.200.
1. γ opère fidèlement si et seulement si sont application partielle γ(•; x) est injective par
rapport aux opérateurs c’est à dire : ∀α, β ∈ G, ∀x ∈ E , γ(α; x) = γ(β ; x) ⇒ (α = β).
2. γ opère librement si et seulement si sont application partielle γ(•; x) est injective par rap-
port aux éléments de l’ensemble c’est à dire : ∀α ∈ G, ∀x, y ∈ E , γ(α; x) = γ(α ; y) ⇒ (x =
y).
3. γ opère transitivement si et seulement si sont application partielle γ(•; x) est surjective
par rapport aux opérateurx c’est à dire : ∀x, y ∈ E , ∃α ∈ G, y = γ(α; x).
4. γ opère simplement si et seulement si (γ(α; x) = x) ⇒ (α = ε).
Exemple 28.201.
28.8.2 Fixateur
28.8.3 Stabilisateur
Définition 28.203. Soit (G, ∗ ) un groupe, E un G-ensemble. L’ensemble {m ∈ G; m · x = x} de
G associé à un élément x de E est appelé sous-groupe d'isotropie ou stabilisateur de x, on
le note stab(x) ou Sx et ∀x ∈ E , stab(x) = {m ∈ G; m · x = x}. Autrement dit c’est l’ensemble des
éléments de G (groupe opérateur) qui laissent fixe l’élément x de E par la loi d’action.
Remarque 28.205. C’est cette proposition qui justifie le terme de sous-groupe (d’isotropie).
28.8.4 Orbite
Définition 28.206. Soit E un G-ensemble. On appelle orbite de x suivant G ou G-orbite
de x et on note Ωx l’ensemble des éléments de E qui sont obtenus par action d’un élément de G
sur x. Ωx = {m · x; m ∈ G}.
Définition 28.207. Si E est un G-ensemble, toute G-orbite reduite à un seul élément sera dite
ponctuelle.
Proposition 28.210. (Evident) Les orbites des éléments sous l’action de G forment une parti-
tion de E.
Remarque 28.213. Si G est fini card(Ωx) et card(stab(x)) divisent card(G). C’est le théorème
précédent.
Théorème 28.214. Soit E un ensemble fini et G un groupe opérant sur E. Si {xi }16i6r est
une famille de représentants des G-orbites distinctes, alors :
Xr r
X
card(E) = [G: stab(xi)] i.e. card(Ωxi). (Equation des classes)
i=1 i=1
Proposition 28.215. Soit G un groupe fini opérant sur un ensemble fini E. Soit (Ωi)16i6k les
orbites sous cette action.
1 X
Le nombre d’orbite est k = card(fix(g)) (formule de Burnside).
card(G)
g ∈G
Note 28.216. Pourquoi avoir introduit les orbites dans cette définition ?
Note 28.218. D’où vient cette différence de forme ! ? La formule (2) vient uniquement du fait
que l’on ne considère que les classes non ponctuelles. Exercice associé : annales licence maths
sujet avril 2001 ATN.
Théorème 28.222. (Théorème de Cauchy) Soit G un groupe fini. Si p est nombre premier
divisant o(G) alors G a au moins un élément d’ordre p.
Démonstration. Algèbre et géométrie Bréal page 45. Cours licence ATN page 31.
Enoncé Soit G un groupe fini d’ordre spn où p est premier et ne divise pas s alors G contient
au moins un sous-groupe d’ordre pn.
Remarque 28.224.
1. Un groupe fini G a un unique p-sous-groupe de Sylow ssi S est normal dans G.
2. Dans un groupe fini abélien G, pour tout nombre premier p divisant l’ordre de G, il
n’existe qu’un seul p-sous-groupe de Sylow.
3. Application voir Puf théorie des groupes p.212.
Définition 28.225. Soit p un nombre premier et G un groupe abélien. Un élément x ∈ G est dit
p-torsion ssi l’ordre de x est une puissance de p. On note : G p = {x ∈ G; x est p − torsion}.
Proposition 28.229. Le groupe produit direct (G1 × G2) de deux groupes cycliques G1 et G2
d’ordre m et n est cyclique ssi pgcd(m, n) = 1.
Exemple 28.231.
• Z/5Z × Z/5Z × Z/9Z non cyclique et Z/25Z × Z/9Z cyclique donc non isomorphes.
• Z/2Z × Z/2Z non cyclique et Z/4Z cyclique donc non isomorphes.
Proposition 28.234.
Proposition 28.237. Soient deux groupes G1 et G2. Un groupe G est isomorphe à G1 × G2 ssi
il contient deux sous-groupes H1 et H2 tels que :
i. Hi @ Gi , i = 1, 2.
ii. ∀hi ∈ Hi , h1h2 = h2h1.
iii. G = H1H2.
iv. H1 ∩ H2 = {1G }.
Exemple 28.238.
1. G = (R∗, · ) est un groupe multiplicatif, il suffit de prendre G1 = { − 1, + 1}, G1 6 G, G2 =
R∗+. G @ G1 × G2 , x (signe(x), |x|) , x · y (sign(x y), |x y|) = (sign(x), |x|) · (sign(y),
|y |).
2. G = (C∗, · ) G1(R∗+, · ), G1 6 G, G2 = {z ∈ C; |z | = 1} 6 G. G @ G1 × G2 , z (|z |, z
|z |
).
Définition 28.241. Soient I un ensemble fini ,((Gi , ∗i ))i∈I une famille finie de groupes.
QOn appelle groupe produit direct de la famille fini de groupe ((Gi , ∗i ))i∈I le groupe
( i∈I Gi , ∗ ) où ∗ est la loi de composition interne définie par :
( i∈I Gi)2 i∈I Gi .
Q Q
∗: →
((xi)i∈I ; (yi)i∈I ) (xiyi)
Lemme 28.243. Soit x d’ordre m, y d’ordre n tel que x y = y x alors ∃z ∈ < x, y > tel que
o(z) = ppcm(m, n).
Lemme 28.244. Soit G un groupe abélien fini tel que m soit le maximum des ordres des élé-
ments de G alors pour tout x ∈ G, on a (xm = 1) ⇔ (o(x)|m)
Lemme 28.245. Soit x1 un élément de G(abélien) d’ordre maximum d1 et H1 = < x1 > . Pour
tout ȳ ∈ G/H1, ∃y ∈ G; o(ȳ ) = o(y).
Lemme 28.246. Soient (d1, , dr) et (δ1, , δs) deux suites décroissantes d’entiers > 0 telles
que di+1|di; i = 1, , r − 1; dr > 2 et δ j +1|δi; j = 1, , r − 1; dn > 2.
Ces deux suites sont égales ssi ∀m > 1, ri=1 pgcd(m, di) = si=1 pgcd(m, δi).
Q Q
Théorème 28.247. Soit G un groupe abélien fini d’ordre n > 2. Il existe une suite finie et
décroissante d’entiers (d1, , dr) telle que :
1. d2|d1; d3|d2; ; dr |dr −1 et dr > 2.
2. G = Z/d1Z × × Z/drZ
3. La suite (d1, , dr) est unique et donc caractéristique de la classe d’isomorphisme de G.
Anneau commutatif
Anneau
Anneau factoriel
Anneau principal
Anneau intègre
Anneau euclidien
Anneau unitaire
Définition 29.1. Soient A un ensemble, + , · 2 lois de composition interne. On dit que le tri-
plet (A, + , · ) est une structure d’anneau (ou un anneau) si et seulement s’il vérifie les pro-
priétés suivantes :
− (A, + ) est un groupe commutatif.
Le couple formé par l’ensemble et la première loi est un groupe commutatif.
− · est associative et distributive par rapport à + .
La deuxième loi est associative et distributive par rapport à la première loi.
Définition 29.2. Un anneau (A, + , · ) est dit commutatif si et seulement si sa deuxième loi
est commutative.
Remarque 29.4.
1. Rien ne permet de dire que l’élément neutre est unique.
326
29.1 Généralités sur les anneaux 327
2. L’intéret des anneaux unitaires c’est d’assurer l’unicité des éléments inversibles (s’ils exis-
tent). C’est sans doute pour cette raison que l’on choisit dans un cours de considérer tous
les anneaux comme unitaire. ??? Cette remarque a-t-elle un sens : si l’anneau n’est pas
unitaire, on ne peut pas définir d’inverse ! Dans ce cas l’anneau unitaire permet de
s’assurer uniquement de l’existence d’un élément neutre pour la 2ème loi.
Proposition 29.5. Soit x un élément d’un anneau unitaire (A, + , · ), il existe au plus un élé-
ment y tel que x · y = 1A = y · x.
Définition 29.6. On appelle inverse d’un élément x d’un anneau unitaire (A, + , · ) l’unique
élément y (s’il existe) tel que x · y = 1A = y · x, dans ce cas cet inverse est noté x−1. Dans ce cas
x est dit élément unitaire ou élément unité ou encore élément inversible. L’ensemble des
éléments inversibles de l’anneau unitaire (A, + , · ) sera noté A∗.
Remarque 29.7. Attention ! Ne pas confondre avec unité d’un magma qui est l’élément
neutre. Il faut donc distinguer l’unité de l’anneau (qui signifie inversible) et l’unité du magma
qui signifie élément neutre.
Proposition 29.8. Si (A, + , · ) n’est pas réduit à ({0}, + , · ) et si ( · ) n’est pas définie par :
∀(a, b) ∈ A2, a · b = 0 alors l’élément neutre de A pour l’addition n’admet pas de symétrique pour
la multiplication (pas d’inverse) lorsque l’anneau est unifère (unitaire).
29.1.3.1 Division
Définition 29.13. Soit A un anneau. Effectuer la division de a par b c’est trouver q ∈ A tel que
a = b · q l’élément q s’appelle quotient de a par b.
328 Structure d’Anneau
Note 29.14. Attention ! Nous sommes dans un anneau, les éléments ne sont pas nécessaire-
ment tous inversibles (si tous les éléments étaient inversibles nous serions dans un corps). La
division de a par b, c’est trouver q ∈ A tel que a = b · q. La division est-elle l’opération inverse de
la multiplication ? Non ! (Voir remarque ci-dessous, ce n’est pas une application sur A A).
Cependant, en définissant l’application fb par : (q) b · q, on peut considérer l’image réciproque
f −1({a}) (c’est à dire la multiplication inverse ou division du singleton {a} par b). La division
f −1 de {a} par b c’est trouver l’ensemble des q ∈ A tels que a = b × q. La division n’est pas
définie sur A mais sur P(A). On peut aussi définir aussi l’ensemble des paires ou couples (a; c)
tels que a · c = b et M −1 l’ensemble des valeurs de A telles que ∀x ∈ M , ∀a ∈ A, x · a ∈ M c’est la
notion d’idéal. Arrêt
29.1.3.2 Diviseur
Remarque 29.17. Si M est commutatif les notions de diviseurs à droite et à gauche coïncident
et on parle de diviseur.
29.1.3.3 Divisibilité
Définition 29.18. On appelle divisibilité, la relation notée |, définie dans un anneau commu-
tatif par x|y (« x divise y») si et seulement si x est un diviseur de y.
Remarque 29.19. C’est un pré-ordre, mais dans N par exemple c’est un ordre.
29.1.3.4 Divisible
Définition 29.21. On dit qu’un élément x d’un anneau commutatif A est divisible par un
élément y de A si et seulement si y est un diviseur de x.
Définition 29.23. Soit (A, + , · ) un anneau, a un élément non nul de A. S’il existe b ∈ A, b 0
tel que a · b = 0 [resp. b · a = 0] alors a est appelé diviseur de 0 à gauche [resp. à droite].
29.1 Généralités sur les anneaux 329
Remarque 29.24. Pourquoi ne pas écrire : Soit (A, + , · ) un anneau a, b ∈ A; a 0; b 0 tel que
a · b = 0 alors a est appelé diviseur de 0 à gauche et b est appelé diviseur de 0 à droite.
Proposition 29.25. Un élément non nul a d’un anneau est régulier à gauche [resp. à droite]
ssi il n’est pas diviseur de 0 à gauche [resp. à droite].
29.1.5 Sous-anneau
Définition 29.27. Soient (A, + , · ) une anneau, H une partie non vide de A, (H , + , · ) est un
sous-anneau de (A, + , · ) ssi : (H , + , · ) est un anneau (où
+ , · sont les restrictions des opé-
rations à H des opérations définies sur A).
Exemple 29.30.
1. Z est un sous-anneau de R.
2. Les sous-anneaux de Z sont k Z; k ∈ N, car les sous-groupes de Z sont les kZ; k ∈ N qui
sont stables par produit.
Proposition 29.31.
i. Si (A, + , · ) est unifère et si l’élément neutre pour ( · ) appartient à H alors (H , + , · ) est
unifère.
ii. L’intersection d’une famille de sous-anneau de l’anneau (A, + , · ) est un sous-anneau de
A.
Proposition 29.32.
i. Soit X une partie non vide d’un anneau (A, + , · ), il existe un plus petit sous-anneau de
(A, + , · ) contenant X,
ii. à savoir l’intersection de tous les sous-anneaux de (A, + , · ) contenant X.
iii. Ses éléments sont les sommes finies des produits finis d’éléments de X ∪ ( − X).
Définition 29.33. Le plus petit sous-anneau de (A, + , · ) contenant une partie non vide X de
A est appelé sous-anneau engendré par X.
Définition 29.35. L’anneau défini précédement est appelé anneau produit de A1; A2; ; An ou
produit direct de A1; A2; ; An.
Proposition 29.37. Le centre d’un anneau (A, + , · ) est un sous anneau de (A, + , · ).
Remarque 29.38.
• On dispose de toutes les règles valables pour les groupes abéliens.
• Mais aussi des propriétés dues au caractère associatif de la multiplication.
Démonstration.
1. ( − x + x) = 0A → ( − x + x) + x = x → (( − x + x) + x) · y = x · y = ( − x + x) · y + x · y = x · y
en ajoutant − (x · y) à chaque membre on a : ( − x) · y + x · y = 0A ajoutons encore − (x ·
y) à chaque membre on obtient ( − x) · y = − (x · y).
(y + ( − y)) = 0A → y + (y + ( − y)) = y → x · (y + (y + ( − y))) = x · y → x · y + x · (y +
( − y)) = x · y en ajoutant − (x · y) à chaque membre on a : x · y + x · ( − y) = 0A ajoutons
encore − (x · y) à chaque membre on obtient x · ( − y) = − (x · y)
2.
3. ∀m, x ∈ A, 0A + m = m → (0A + m) · x = m · x → 0A · x + m · x = m · x ajoutons − (m · x) à
chaque membre on a : 0A · x = 0A.
∀m, x ∈ A, m + 0A = m → x · (m + 0A) = x · m → x · m + x · 0A = x · m ajoutons − (x · m)
à chaque membre on a : x · 0A = 0A.
4.
Remarque 29.40. Dans un anneau non nul, 0 n’est régulier ni à droite ni à gauche. (n’est ce
pas la propriété 29.4 du livre 1 volume 2) ?
Remarque 29.41.
1. Si le produit de n facteurs indentiquesP : a · a · a = a alors : a · a = a , (an)m =
n n m n+m
a n×m
, (a1 + + an) · (b1 + + bn) = 16i6n,16 j 6m ai · b j .
2. Attention lorsque l’anneau n’est pas unitaire 1A n’existe pas, par conséquent, on ne peut
pas définir a0.
29.1 Généralités sur les anneaux 331
Remarque 29.43. Une autre formule sera donnée pour les anneaux unitaires.
Proposition 29.44.
i. ( − 1A) · a = a · ( − 1A) = − a,
ii. n · a = (n · 1A) · a = a · (1A · n) ???? n ∈ ? dans ce cas faire attention aux signes · et × .
iii. ∀a ∈ A, on peut définir a0 par a0 = 1A.
iv. Si a est un élément inversible de (A, · ), on peut définir a−m, (m ∈ N).
a) a1+(−1) = a1 · a−1 = a0 = 1A, a−1 est l’inverse de a.
b) am+(−m) = a0 = 1A = am · a−m, a−m est l’inverse de am.
c) (a · a−1)m = 1A = am · (a−1)m, a−m = (a−1)m.
v. (am) p = amp.
Proposition 29.45.
i. Soit A un anneau, a, b 2 éléments de A qui commutent (a · b = b · a) alors ∀n ∈ N, (a +
b)n = np=0 (Cnp × (a p · b(n− p))).
P
ii. Conséquences :
Pn k
a) k=0 Cn = 2 ,
n
Pn k p
b) k=0 ( − 1) Cn = 0,
h iP
n n−1 p Pq
c) si p = 2 , q = 2 , k=0 Cn2k = k=0 Cn2k+1 = 2(n−1).
Pn−1 P p+1
d ) Posons : S p = l=0 (a + l r) p alors (a + n r) p+1 − ap+1 = k=1
k
C p+1 r kS(p+1−k) ,
p ∈ N.
e)
iii. Généralisation : Soit (A, + , · ) un anneau et a1, , an des éléments 2 à 2 permutables
pour n ∈ N∗ , on a (a1 + + a p)n = |P p αi |=n α ! α ! aα
1 · · ap .
P n! 1 αp
i=1 1 n
Définition 29.48. (A∗, · ) est appelé groupe des éléments inversibles ou groupes des
unités.
Remarque 29.49.
1. Les éléments inversibles de (A, + , · ) sont parfois appelés unités de A.
332 Structure d’Anneau
Exemple 29.50.
• Z∗ = { − 1; 1}.
• R∗ = R\{0}.
• (Z/nZ)∗ = {k¯ ; 1 6 k 6 n − 1, pgcd(k, n) = 1}, card(Z/nZ)∗ = ϕ(n).
Exemple 29.53.
1. Z est un anneau de caractéristique nulle. Caract(Z) = 0
2. Z/nZ est un anneau de caractéristique n, pour n > 2. Caract(Z/nZ) = n.
3. R est un anneau de caractéristique nulle. Caract(R) = 0.
Définition 29.54. Deux éléments x, y ∈ A sont dits associés ssi il existe ε ∈ A∗ [groupe des
éléments inversibles de A] tel que y = ε · x autrement dit x = ε−1 · y.
29.1 Généralités sur les anneaux 333
Proposition 29.55.
i. L’association définie précédement est une relation d’équivalence.
ii. Si l’anneau commutatif A est intègre x et y sont associés ssi x A = y A.
Avertissement 29.58.
1. Attention, que l’anneau soit intègre ou pas, on a vu que dans un anneau quelconque a ·
0A = 0A !
2. Conclusion dans un anneau intègre, il y a équivalence : (a · b = 0) ⇔ (a = 0 ou b = 0)
Proposition 29.59.
1. Si un anneau (A, + , · ) est intègre alors tout élément de A 0 est simplifiable : x 0 et
x · a = x · b ⇒ a = b, (bien que x ne soit pas forcément inversible).
2. Un sous-anneau d’un anneau intègre est intègre.
3. Si A est intègre et si caractéristique(A) = p 0 alors p est un nombre premier.
Démonstration.
1. (x · a = x · b) ⇒ (x · a − x · b = 0A) ⇒ (x · (a − b) = 0A) ⇒ (a − b = 0A ou x = 0A) ⇒ (a = b).
2.
3. si p = q × r avec q, r ∈ N, q, r premiers entre eux, caract(A) = p.
0A = p × 1A = (q × r) × 1A = (q × 1A) × (r × 1A) ????
A est intègre ⇒ q × 1A = 0A ou r × 1A = 0A
⇒ q ∈ ker(f ) ou r ∈ ker(f ) = p Z ????
⇒ p|q ou r|q comme p = q × r, on a p = q ou p = r ainsi p est premier
Exemple 29.61.
• (Z; + ; × ) est un anneau intègre.
• (R; + ; × ) est un anneau intègre.
• (Z/nZ) est un anneau intègre si et seulement si n est premier.
exemple : (Z/6Z) n’est pas intègre puisque 6 n’est pas premier. Contre-exemple : 2̄ ×
3̄ = 6̄
donc 2̄ × 3̄ = 0̄, 2̄ et 3̄ sont des diviseurs de 0̄.
• L’anneau
Mn des
matrices
carrées
n’est
pas intègre : contre-exemple
−a a a a 0 0
× = .
a −a a a 0 0
334 Structure d’Anneau
• Tout corps est un anneau intègre, mais la réciproque n’est pas vraie. Voir remarque
CTES page 16, envoi 1. Par contre tout anneau intègre peut se « plonger » dans un
corps. Exemple : la construction du corps des fractions.
Définition 29.64. Un ensemble est dit idéal bilatère ou simplement idéal de (A, + , · ) ssi
c’est un idéal à droite et à gauche.
Remarque 29.65.
1. Attention à la définition du sous-anneau ! ici un idéal est un sous-anneau, mais dans cer-
tains cours, on impose au sous-anneau de contenir un élément neutre, dans ce cas bien
que l’idéal I soit stable pour + , · , ce n’est pas un sous-anneau de (A, + , · ), puisqu’il ne
peut contenir 1A. Attention, si c’est le cas la réciproque est fausse : Z est un anneau de
R, mais Z n’est pas un idéal de R.
2. Est-ce important que l’idéal ait une structure d’anneau ? Non, mais il faut simplement
faire remarquer que suivant la définition d’un anneau, l’idéal peut-être un anneau.
3. Soit (A, + , · ) un anneau et B une partie de A, l’ensemble des x ∈ A, tels que x · b = 0, [b ·
x = 0] pour tout b ∈ B est un idéal à gauche [resp. à droite] de (A, + , · ) dit annulateur à
gauche [à droite] de B.
4. On peut construire une c.n.s. pour qu’un idéal soit un corps; c’est que les seuls idéaux de
K soient {0} et K.
5. Dans un anneau commutatif tous les idéaux sont bilatères.
Exemple 29.66.
1. nZ est un idéal de Z.
2. Dans un anneau A, il existe au moins 2 ideaux bilatères {0} et A.
Remarque 29.68. Vérifier si on peut utiliser le terme absorbant. C’est comme I absorbant :
seulement absorbant est réservé à une l.c.i..
Proposition 29.69. Si un idéal I à gauche (resp. droite) d’un anneau (A, + , · ) contient soit
l’identité soit un élément inversible (autrement dit une unité) de (A, + , · ), alors I = A.
Démonstration.
1. Par définition I ⊂ A, montrons que A ⊂ I. ∀a ∈ A, a = a · 1A ⇒ a ∈ I.
2. 1A = u −1 · u donc 1A ∈ I et I = A.
Exemple 29.71. A = Z; I = 6Z = {0̇; 1̇; 2̇; 3̇; 4̇; 5̇}; J = 3Z = {0̄, 1̄; 2̄}; A/J = ?
Z ϕJ
ϕJ
Z/3Z
Diagramme : ϕI ↓ ր ↑ϕJ = ?
Z/6Z
ϕJ /I
(Z/6Z)/(3Z/6Z) = ?
→ → →
ϕJ :
x ϕ :
x + 3Z I x ϕ :
x + 6Z J ẋ x̄
ker ϕJ = {ẋ ∈ Z/6Z; ϕJ (ẋ) = 0̄} = {0 + 6Z; 3 + 6Z} = {0̇; 3̇} = 3Z/6Z
d’où (Z/6Z)/(3Z/6Z) = {0̇; 3̇}; {1̇; 4̇}; {2̇; 5̇} = {0̃; 1̃; 2̃} ≃ {0̄; 1̄; 2̄}.
ii. L’ensemble k∈K Ik des éléments x ∈ A qui sont somme finie xi1 + + xi p d’éléments
P
Note 29.74. Donner plus de cohérence, certaines définitions sont énoncées plusieurs fois. Idéa
engendré par A : l’ensemble des sommes de multiplications à gauche et à droite, ou les deux, des
éléments de A. (Est-ce une définition ou simplement une remarque ??)
Corollaire 29.75. Soit A un anneau unifère. Pour toute partie non vide X de A, il existe un
plus petit idéal à gauche I de A contenant X, à savoir l’intersection de tous les idéaux à gauche
de A contenant X. De plus, I est l’ensemble des éléments de A de la forme a x1 + + a px p où
p ∈ N∗ , x1, , x p ∈ X et a1, , a p ∈ A.
Définition 29.76. Dans un anneau unifère (pourquoi unifère ?) A, ce plus petit idéal à gauche
de A contenant une partie X ∅ de A est appelé l’idéal à gauche engendré par X.
Remarque 29.77. Il existe des énoncés analogues pour les idéaux à droite, d’où une notion
d’idéal à droite egendré par X, dont les éléments sont de la forme x1a1 + + x pa p.
Il en va de même pour les idéaux bilatères. L’idéal bilatère engendré par X est l’ensemble
des a1x1b1 + + a px pb p où p ∈ N∗, x1, , x p ∈ X , a1, , a p , b1, , b p ∈ A. Si I , I ′ sont deux idéaux
à gauche (resp. à droite, bilatères), l’idal à gauche (resp. à droite, bilatère) engendré par I ∪ I ′
est I + I ′ = {x + x ′; x ∈ I , x ′ ∈ I ′}.
336 Structure d’Anneau
Cas où A n’est
X ni commutatif,
X ni unitaire
Xvoir CTES Exercice
X 2.1 page 16, les éléments sont
de la forme x = a+ α1 · a + a · α2 + α2 · a · α3.
a∈I a∈I ,α1 ∈A a∈I ,α2 ∈A a∈I;α2,α3 ∈A
Proposition 29.78. (Déjà comprise dans la remarque ci-dessus) L’intersection d’une famille
d’idéal d’anneaux est un idéal d’anneau : Si (Hi)i∈I est une famille d’idéaux de (A, + , · ) alors
i est un idéal.
T
i∈I H
Définition 29.79. (Déjà comprise dans la remarque ci-dessus) Soit P une partie de A, on
appelle idéal engendré par P, le plus petit idéal (au sens de l’inclusion) de A contenant P.
Proposition
T 29.80. (Déjà comprise dans la remarque ci-dessus) Soit IP l’idéal engendré par P
alors IP = P ⊂H H, H idéal de A.
Proposition 29.81. (Déjà comprise dans la remarque ci-dessus) Plus généralement, si x1, ,
Pn Pn
xn sont les (?) éléments de A, le plus petit idéal contenant A est : i=1 A · xi = { i=1 ai · xi;
∀i, ai ∈ A}.
Définition 29.84. Un idéal I d’un anneau commutatif A est dit principal ssi il peut être
engendré par un seul élément x ∈ A, on le note (x).
Proposition 29.85.
1. Si I est un idéal principal, ∃α ∈ A tel que I = αA.
2. Réciproquemet soit x ∈ A, A x = {a · x; a ∈ A} est un idéal de A noté (x), c’est l’idéal
principal engendré par x.
Remarque 29.86. Important ! On vient de montrer que les idéaux principaux sont exactement
les ensembles m A avec m ∈ A.
Exemple 29.87.
1. (0) et (1) sont des idéaux, avec en particulier (1) = A.
2. Les idéaux de (Z; + ; × ) sont donc les ensembles n Z, n ∈ Z, i.e. tous les sous-groupes de
Z.
3. Tous les idéaux de l’anneau (Z, + , · ) sont principaux.
Note 29.88. La définition d’un ensemble maximal n’est pas propre aux idéaux, c’est donc un
rappel.
Proposition 29.91. Un idéal I d’un anneau commutatif unitaire A est maximal si et seulement
si l’anneau quotient A/I est également un corps.
Remarque 29.94. (Ce qui revient à dire :) I est premier si et seulement si A/I est un anneau
intègre.
Remarque 29.96. La réciproque est fausse. Par exemple : {0} est un idéal premier de Z, mais
il n’est pas maximal, {0} ⊂ 2Z ⊂ Z ou Z/{0} = Z (a ≡ b[0] ⇔ a = b ⇔ a − b ∈ {0}) qui n’est pas un
corps (tout élément 0 n’est pas inversible).
Définition 29.97. On dira que 2 idéaux I et J d’un anneau A sont étrangers ou comaxi-
maux si et seulement si I + J = A.
Exemple 29.98.
1. Pour A = Z, (a) et (b) sont étrangers si et seulement si a et b sont premiers entre eux par
le théorème de Bézout puisque dans ce cas, on peut trouver α, β tels que α × a + β × b =
1 ⇒ 1 ∈ (a) + (b). Donc (a) + (b) = A. 8Z et 15Z.
2. Dans K[X; Y ], les idéaux (X) et (Y ) ne le sont pas.
Définition 29.99. Soit (A, + , · ) un anneau intègre, On dit que (A, + , · ) est un anneau fac-
toriel ssi :
− Tout élément a 0 de A et non inversible admet une factorisation de la forme a = p1 ·
p2 · · pm , m > 0 et p j irréductibles.
− Si a admet une autre factorisation a = q1 · q2 · · qn , n > 0 alors m = n et il existe une per-
mutation σ ∈ Sn telle que q j et pσ(j) soient associés : q j = ε j · pσ(j) où 1 6 i 6 n et ε j ∈ A∗.
Exemple 29.101.
1. Z est factoriel (par le théorème fondamental de l’arithmétique)
338 Structure d’Anneau
√ √ √ √
2. A = Z[i 5 ] = Z + i 5 Z, (i2 = − 1) n’est pas factoriel : Montrer que (1 + i 5 )(1 − i 5 ),
√ √
montrer
√ que 2, 3, 1 + i 5 , 1 − i 5 sont irréductibles dans A, mais que
√ par exemple 1 +
i 5 n’est associé ni à 2, ni à 3 (utiliser pour cela que ∀a = λ + µi 5 ∈ A, le carré du
module |a|2 = λ2 + µ25 ∈ N.
Proposition 29.102. Dans un anneau factoriel A, un élément p non nul est irréductible ssi
l’idéal p · A est premier.
Proposition 29.103. Les diviseurs d de a ∈ A sont donnés (à association près) par d|a ⇔ d ∼
pd11 · pd22 · · pdr r où 0 6 di 6 ai , ∀i ?????????????
Exemple 29.105.
1. Z est principal. Tout idéal est de la forme I = m Z; m ∈ N. (preuve CTES Structure algé-
brique envoi 2 page 3).
2. Soit K un corps, l’anneau des polynômes à coefficients dans K est principal.
Proposition 29.106. Si A est principal, toute suite croissante d’idéaux I0 ⊂ I1 ⊂ I2 ⊂ est sta-
tionnaire : ∃k ∈ N; In = Ik , ∀n > k.
Note 29.108. Je ne trouve pas la définition d’éléments premiers entre eux dans mon résumé.
Dans le cours CTE LM3-M51M page 9 il les définisse ainsi : Si deux éléments ont un pgcd égal à
1A ou n’importe quel inversible, on dit qu’ils sont premiers entre eux.
Définition 29.114. On dit que a divise strictement b ssi a non unitaire et a n’est pas associé à
b.
Proposition 29.115. Dans un anneau intègre. Si a divise b et b divise a, c’est à dire (a) = (b),
il existe u ∈ A∗ tel que a = u · b, autrement dit a et b sont associés dans A.
Exemple 29.116. ?
Exemple 29.118. Dans Z, les éléments irréductibles sont les ± p, avec p premier, 0 n’est pas
irréductible.
Définition 29.119. On dit qu’un élément est réductible ssi il est non unitaire et non irréduc-
tible.
Exemple 29.120.
1. 5 est irréductible car il ne possède comme diviseurs que les éléments unitaires 1 et − 1.
2. 12 est réductible car 12 = 3 × 4 et 3, 4 ne sont pas unitaires.
Avertissement 29.122. Dans ce qui suit l’anneau peut ne pas être principal. Peut-être que le
fait d’imposer à A d’être principal apporte de nouvelles possibilités comme :
− l’intégrité,
− l’énoncé du théorème de Bezout page 215 bis (livre I),
− le PGCD et le PPCM ne sont pas nécessairement uniques. Dans un anneau principal, il
sont définis à un facteur inversible près. CTES page 7 envoi 2. Structure algébrique.
Résultat obtenu pour un anneau principal.
Définition 29.123. On appelle PGCD de deux éléments a et b d’un anneau A, s’il existe ! Un
diviseur de a et b, multiple de tout autre diviseur commun à a et b.
Remarque 29.124. On définit le PGCD de n éléments a1, a2, , an d’un anneau par récur-
rence. PGCD(a1; ; an) = PGCD(PGCD(a1; ; an−1); an). Il vaut mieux parler de DMTD
«Diviseur Multiple de Tout Diviseur».
Définition 29.125. On appelle PPCM de deux éléments a et b d’un anneau A, s’il existe ! Un
multiple m de a et b, diviseur de tout autre multiple commun à a et b.
340 Structure d’Anneau
Remarque 29.126. On définit le PPCM de n éléments a1, a2, , an d’un anneau par récur-
rence. PPCM(a1; ; an) = PPCM(PPCM(a1; ; an−1); an). Il vaut mieux parler de MDTM «
Multiple Diviseur de Tout Multiple».
Avertissement 29.127. Voir CTE page 8 envoi 2. La relation « est multiple de » n’est pas une
relation d’ordre sur A, mais sur A/R (où R: aRb ⇔ (a) = (b). Dans le cas d’un anneau prin-
cipal ??? relire livre I page 218 bis pour comprendre !
Remarque 29.131. Dans le cas d’un anneau unitaire, si f est un morphisme d’anneau f (1A) =
1A ′, f (a × 1) = f (a) × f (1), f (a) = f (a) × f (1)
Définition 29.134. Deux anneaux A et A ′ sont isomorphes ssi il existe au moins un isomor-
phisme f : A → A ′.
Remarque 29.135. Dans ce cas, on ne peut plus distinguer de part les propriétés de leurs lois :
toute propriété vraie sur l’un sera vraie pour l’autre ssi on ne prend en compte que ces deux lois.
On peut donc essayer de classer les anneaux modulo un isomorphisme.
Proposition 29.138. Etant donné un anneau (A, + , · ), il existe un anneau unitaire (Au , ⊕ ,
⊙) tel que A soit isomorphe à une partie B de Au.
Réciproquement
Remarque 29.142. On vient de montrer que les seuls ensembles quotients définis par une loi
compatibles avec les lois de l’anneau sont les ensembles quotients A/I.
Remarque 29.144. On peut donc définir les lois quotients +̄ et ¯· à partir de celle de A :
+̄: A/I × A/I → A/I , ¯: · A/I × A/I → A/I . Lois qui vont permettre de définir sur
(x̄ , ȳ )
x+y (x̄ , ȳ ) x· y
A/I une structure d’anneau.
Proposition 29.145. Soit I un idéal d’un anneau A. Sur le groupe additif quotient A/I, il
existe une unique multiplication qui fait de A/I un anneau. A combiner avec 29.79 (livre I).
Enoncé à revoir ! Peut-être faut-il préciser unitaire ?
Définition 29.147. Soit (A, + , · ) un anneau, I un idéal bilatère de A. L’anneau (A/I , +̄, ¯)
·
est appelé anneau quotient.
Remarque 29.148. Soit A un anneau, on sait qu’il existe au moins 2 idéaux A et {0A }.
• A/A = {x̄ = x + A} = {A}; ∀x ∈ A, x̄ = A. ????
• A/{0A } = {x̄ = x + {0A }} = ; ∀x ∈ A, x̄ = {x}. ????
342 Structure d’Anneau
Exemple 29.150. Si A = Z, I = (n), (n ∈ Z), l’anneau quotient A/I est l’anneau des entiers
modulo n. La notion d’anneau quotient généralise bien les proprités des anneaux quotients des
entiers.
Remarque 29.151. Si A est un anneau intégre alors A/I l’anneau quotient défini par l’idéal I
n’est pas nécessairement intègre.
Exemple 29.152.
• Z est un anneau intègre.
• Z/2Z; Z/3Z; ; Z/pZ avec p premier sont intègres (évident puisque p n’est pas le produit
de 2 autres nombres autre que 1 et lui-même).
× 1̄ 2̄
× 1̄
Z/2Z: ; Z/3Z 1̄ 1̄ 2̄ .
1̄ 1̄
2̄ 1̄ 1̄
• mais Z/6Z n’est pas intègre puisque 6 = 3 × 2.
Théorème 29.158. (théorème chinois) Soit A un anneau T I1; ; In des idéaux étrangers deux à
i=1 Ii = I1 .In.
n
deux alors le morphisme ϕ est un isomorphisme, de plus :
Définition 29.162. Soit (A, + , · ) un anneau commutatif intègre, il est dit euclidien ssi il
existe une fonction ϕ: A\{0} → N (appelée algorithme ou stathme euclidien ou encore
norme)telle que ∀a ∈ A et ∀b ∈ A\{0}, ∃q, r ∈ A avec a = b q + r et r = 0 et ϕ(a) 6 ϕ(b) ou ϕ(r) <
ϕ(b) et r 0. Définition à revoir Bréal page 238, Dico puf page 276.
Remarque 29.163. Pour qu’il y ait une division euclidienne sur l’anneau, il faudrait l’existence
d’une relation d’ordre or ce n’est pas généralement le cas. ϕ est censé jouer ce rôle (commen-
taire personnel). Inutile après le rajout de la définition (1 livre I) ci-contre ou à modifier pour
faire le lien avec la division euclidienne dans Z.
Proposition 29.164. Tout anneau euclidien est principal, euclidien ⇒ principal ⇒ factoriel.
Exemple 29.165.
1. Z est euclidien, on prend ϕ(x) = |x|.
2. Soit K un corps, l’anneau des polynômes K[X] est euclidien, on prend ϕ(P ) = deg(P ).
3. Z[i] est euclidien : Considérons, Z[i] = Z + Zi, (i2 = − 1) (anneau des entiers de
Gauss),∀a ∈ Z[i]; a = λ + µi, µ, λ ∈ Z, posons ϕ(a) = |a|2 = λ2 + µ2 ∈ N. C’est à dire on
prend ϕ(λ + i µ) = λ2 + µ2. Soient a, b ∈ Z[i]; b 0 alors a b−1 = a b¯ϕ−1(b) ∈ Q[i] = Q + Qi
1 1
a b−1 = x + i y avec x, y ∈ Q. Choisissons α, β ∈ Z avec |x − α| 6 2 et |y − β | 6 2 . Notons
q = α + iβ ∈ Z[i]. On obtient ϕ(a b−1 − q) = |(x − α) + i(y − β)|2 = (x − α)2 + (y − β)2 6
1 1 1
4
+ 4 6 2 < 1 donc ϕ(a − b q) = ϕ(a b−1 − q)ϕ(b) < ϕ(b). Ainsi Z[i] est euclidien.
√
1 + i 19
4. Il existe des anneaux principaux qui ne sont pas euclidiens exemple : θ = 2
, A = Z|θ]
est principal mais non euclidien.
Remarque 29.167. CTES LM3 page 5 envoi 2. «q et r ne sont pas nécessairement uniques,
par contre dans K[X] il y a unicité. Dans l’anneau euclidien K[X] des polynômes à coefficients
dans K, la division euclidienne est encore appelée division suivant les puissances décroissantes.
Définition 29.169. Soit A un anneau commutatif unitaire. On appelle élément premier tout
élément p non inversible engendrant un idéal premier (nécessairement principal) de A. (A véri-
fier Puf (p) premier ⇔ ∀x; y ∈ A; x · y ∈ (p) ⇔ x ∈ (p) ou y ∈ (p).
Note 29.170. Pourquoi ne pas définir un élément premier p sur un anneau comme dans (Z; + ;
× ) ? C’est à dire card({diviseur de p}) = 2. Cela n’a pas de sens puisque la décomposition
dépend du nombre d’éléments inversibles. Voir définition guy.philippe@les-mathématiques.net
ou les imprimés ci-joints et éventuellement Quadrature décembre 2002. Les définitions en cour
sont exposées et comparées à celle qu’il propose. La définition est placée juste après la notion
d’inversibilité.
Remarque 29.171. Soit A un anneau intègre. Si p est premier et p 0, alors p est irréduc-
tible. La réciproque sera vraie que pour un anneau factoriel.
Proposition 29.172. (Lemme d’Euclide) Si A est un anneau factoriel tout élément irréductible
de A est premier dans A. (Il y a équivalence).
Proposition 29.173. Soit A un anneau factoriel a, b ∈ A\{0}, les conditions suivantes sont
équivalentes :
i. a, b n’ont pas de facteurs irréductibles commun dans A.
ii. ∀c ∈ A, si a divise bc alors a divise c. (lemme d’Euclide)
iii. ∀c ∈ A, si a, b divise c alors a b divise c.
Proposition 29.174. Soit A un anneau factoriel, deux éléments non nuls a, b ∈ A ont un ppcm
et un pgcd (unique à un facteur inversible près). On a : d = pgcd(a, b) = p∈P pinf (Vp(a),Vp(b)) et
Q
m = ppcm(a, b) = p∈P psup (Vp(a),Vp(b)). En terme d’idéaux (m) = (a) ∩ (b), (d) est le plus petit
Q
Exemple 29.175. Z.
Remarque 29.176. Attention ! On n’a pas ppcp × ppcm = a × b. Plus généralement, on voit
que dans un anneau factoriel A, une famille finie d’élément a1, a2, , an possède un pgcd et un
ppcm. On dit que les (ai)i sont premiers entre eux (dans leurs ensembles) si les ai n’ont aucun
facteur irréductible commun.
cendants sur A. (i.e. Il n’est pas solution d’un polynôme non nul, autrement dit le seul
polynôme dont il est solution est le polynôme nul).
Exemple 29.182.
√ √
1. Z √
sous-anneau de√ C, soit a ∈ Z, a ∈ C a est algébrique sur Z puisque ( a )2 − a = 0 et
Z[ a ] = Z + Z · a .
2. Z sous-anneau de Q, soit a ∈ Z, a 0, a−1 ∈ Q a est algébrique sur Z puisque (a · a−1) −
1 = 0 et Z[a−1] = {b · a−1; b ∈ Z, n > 0}, pour a = 10, on obtient l’anneau des nombres déci-
maux.
3. π est transcendant sur Q. J.C. Carréga Théorie des corps-La règle et le compas.
Remarque 29.183. L’ensemble des nombres algébriques (nombres racines d’un polynôme à
coefficients entiers) est dénombrable, il y a plus de nombres transcendants que de nombres algé-
briques.
Définition 29.185. On appelle polynôme minimal d’un élément algébrique α d’un corps K,
tout polynôme irréductible et unitaire de K[X] admettant α pour racine.
Définition 29.190. Polynôme unitaire, polynôme dont le coefficient du monôme non nul de
plus haut degré est égal à 1.
Définition 29.191. Degré d’un nombre algébrique (Voir CTE M51M page 2 envoi 3). Dic. Puf
degré de son polynôme minimal. Les nombres algébriques de degré 1 sont les nombres rationnel.
346 Structure d’Anneau
Définition 29.195. Extension d’un anneau : si A est un sous-anneau de A ′. On dit que A ′ est
une extension de l’anneau A.
Définition 29.196. Extension algébrique d’un anneau A : Extension d’un anneau A dont tous
les éléments sont algébriques sur A.
Réponse :
J’ai volontairement choisi cette approche pour essayer de faire comprendre que ce qui était important dans un
anneau de polynômes était la propriété universelle sur les prolongements de morphismes que j’ai énoncée. Vous
remarquerez cependant que pour prouver l’existence d’un tel anneau de polynomes, j’ai utilisé la construction
classique avec les suites. Cette demarche peut se généraliser pour des anneaux A et B non commutatifs, mais à
condition de prendre pour x , par exemple un élément qui commute avec tous les éléments de A.
Meilleures salutations.
Marc Chamarie.
Commentaire personnel : il existe plusieurs voies pour obtenir des anneaux de polynôme.
Étendre un anneau existant en définissant des propriétés pour cet élément par rapport aux élé-
ments natifs ou alors repérer un élément possédant déjà ces propriétés dans l’anneau choisi.
29.9.2.1 Définition
Définition 29.198. Soit un anneau A possédant un élément transcendant les autres éléments
de A sont appelés coefficients de x. A\{x} est l’ensemble des coefficients.
Définition 29.199. Un anneau M est dit anneau de polynôme, s’il possède un élément trans-
cendant noté x dont les coefficients forment un sous-anneau A de M.
29.9 Construction d’anneau par ajout d’élément (Extension algébrique). Extension par adjonc-
tion d’un élément 347
Remarque 29.201.
Si A[x], A[x ′] sont deux anneaux de polynômes, d’après la propriété (i) de la proposition pré-
cédente, on voit qu’il existe un unique isomorphisme d’anneau : A[x] → A[x ′] .
a a, ∀a ∈ A
x x′
Proposition 29.202. Tous les anneaux de polynôme A[x]; A[x ′] sont isomorphes. Donc, si on
montre que M = A[x] = A[x ′], on peut étudier M indépendament de x. ??? Cela n’a pas de
sens !
Définition 29.203. On note A[X] tout anneau de polynôme M [x] dont l’anneau des coefficients
de l’éléments transcendant x est isomorphe à A. On parle donc de l’anneau de polynôme A[X] à
une indéterminée X et à coefficients dans A.
Note 29.204. Peut-on définir une relation d’équivalence entre anneaux de polynôme ?
Remarque 29.205.
1. Attention : A[X 2] ⊂ A[X], A[X 2] A[X] mais A[X 2] ≈ A[X].
2. On définit par récurrence sur n > 1, l’anneau des polynômes à n indéterminées X1, X2, ,
Xn et à coefficients dans A comme étant (A[X1, , Xn−1])[X Pn] on le note A[X1, , Xn].
tout élément de A[X1, , Xn] s’écrit de manière unique f = ν ∈N n aνX ν ou aν ∈ A, ∀ν =
(ν1, , νn) on a noté X ν = X ν1 · X ν2 · · X ν3.
Proposition 29.206. Soit (A; + ; · ) un anneau; M l’ensembles des suites de A nulles à partir
d’un certain rang et les opérations ⊕ et ⊙ définies sur M par :
(a0; a1; a2; ) ⊕ (b0; b1; b2; ) = (a0 + b0; a1 + b1; a2 + b2; )
(a0; a1; a2; )⊙(b0; b1; b2; ) = (a0 · b0; a1 · b0 + a0 · b1; a2 · b0 + a1 · b1 + a0 · b2; )
alors (M , ⊕ , ⊙) est un anneau. m, m ′ ∈ A; m · m ′ = m ′ · m.
Si A est unitaire posons X = (0; 1; 0; 0; 0; ); X 0 = (1; 0; 0; 0; 0; ).
Démonstration.
• (M , ⊕ ) est un groupe (facile à prouver).
⊕ est une lci (les suites restent nulles à part d’un certain rang par ⊕ )
La suite nulle (0; 0; 0; ) est l’élément neutre de ⊕ .
La suite ( − a0; − a1; − a2; ) est l’élément symétrique de (a0; a1; a2; ).
• ⊙ est une l.c.i., il existe N ; ∀n > A, an = 0 donc la suite produit est encore nulle.
A⊙B = (a0 · b0; a1 · b0 + a0 · b1; a2 · b0 + a1 · b1 + a0 · b2; a3 · b0 + a2 · b1 + a1 · b2 + a0 · b3; )
C = (c0; c1; c2; c3; )
(A⊙B)⊙C = (a0 b0 c0; a1b0c1 + a0b1c0 + a0b0c1; a2b0c0 + a1b1c0 + a0b2c0 + a1b0c1 +
a0b1c1 + a0b1c1 + a0b0c2; )
Soit les produits (A⊙B)⊙C A⊙(B⊙C), par permutation de ai; bi; ci on montre que :
(A⊙B)⊙C = A⊙(B⊙C).
Montrons qu’elle aussi distributive :
A ⊕ B = (a0 + b0; a1 + b1; a2 + b2; a3 + b3; )
C = (c0; c1; c2; c3; )
348 Structure d’Anneau
(A ⊕ B)⊙C = ((a0 + b0) · c0; (a1 + b1) · c0 + (a0 + b0) · c1; (a2 + b2) · c0 + (a1 + b1) · c1 +
(a0 + b0) · c2; )
(A ⊕ B)⊙C = (a0 · c0 + b0 · c0; (a1 · c0 + a0 · c1) + (b1 · c0 + b0 · c1); (a2 · c0 + a1 · c1 + a0 ·
c2) + (b2 · c0 + b1 · c1 + b0 · c2); )
Ainsi (A ⊕ B)⊙C = A⊙C ⊕ B⊙C, elle est bien distributive.
Si A est unitaire posons X = (0; 1; 0; 0; 0; ) ainsi :
X 2 = (0 · 0; 0 · 1 + 1 · 0; 0 · 0 + 1 · 1 + 0 · 0; 0; 0; ) = (0; 0; 1; 0; 0; )
X 3 = (0; 0; 0; 1; 0; )
Par convention X 0 = (1; 0; 0; 0; 0; ) et l’on note 0X l’élément (0; 0; 0; 0; 0; ).
(m; 0; 0; 0; 0; )⊙X 0 = (m; 0; 0; 0; 0; ) notons le m X 0.
Soit l’ensemble des m · X 0, il est isomorphe canoniquement à A par :
f : A → (f (A); ⊕ ; ⊙) . (f (A); ⊕ ; ⊙) est un sous-anneau de M .
m m X0
(m; 0; 0; 0; 0; )⊙(0; 1; 0; 0; 0; ) = (0; 1; 0; 0; 0; )⊙(0; m; 0; 0; 0; )??? = f (m)⊙X 1
n’est-ce pas plutôt (0; 1; 0; 0; 0; )⊙(m; 0; 0; 0; 0; ) ? notons le m X 1.
Ainsi de suite. Donc toute suite (a0; a1; a2; a3; ) nulle à partir du rang n s’écrit sous
Ln Ln
la forme i=1 f (ai)⊙X ou
i
i=1 ai X en adoptant les notations introduites précédem-
i
ment.
i=1 ai X = 0X , ∀n ⇒ (a1; a2; a3; a4; ) = (0; 0; 0; 0; ) ⇒ a1 =
Ln
Supposons que i
Note 29.207. Pour tout anneau A unitaire, on peut construire un anneau M également uni-
taire, possédant un élément transcendant noté X, un élément unité 1M noté aussi X 0 et tel qu’il
existe un sous-anneau de M isomorphe à A.
0, P =
Pn
Définition 29.208. Soit P ∈ A[X], P i=0 ai · X i , ai ∈ A, ∀i.
• Le degré de P est le plus grand entier n tel que an 0, on le note deg(P )
• an est appelé coecient dominant.
• Si an = 1, le polynôme P est dit unitaire.
Proposition 29.211. (Division euclidienne) Soit (A, + , · ) un anneau. Soit P ∈ A[X] dont le
coefficient dominant est inversible dans A, alors ∀Q ∈ A[X], il existe un couple unique de poly-
nôme R, S ∈ A[X] tel que Q = P S + R et deg(R) < deg(P ). De plus, on a deg(S) = deg(Q) −
deg(P ).
Proposition 29.212. Soit P ∈ K[X] tel que deg(P ) > 1. P est irréductible si et seulement si
ses seuls diviseurs sont les constantes et les polynômes associés à P.
Définition 29.213. Soit P ∈ K[X] un polynôme. P est scindé sur K ou pour K[X] si et seule-
ment s’il est un produit de polynôme de K[X] de degré 1.
29.9 Construction d’anneau par ajout d’élément (Extension algébrique). Extension par adjonc-
tion d’un élément 349
Définition 29.215. Soit E un ensemble de fonctions toute définie sur E et à valeur dans un
ensemble F. L’application : E × E → F s’appelle la fonction d’évaluation relative à E et E.
(f , x)
f (x)
Proposition 29.219.
i. Ker(ex) = {P ∈ A[X]; P (x) = 0} est un idéal de A[X].
ii. et par la propriété universelle du quotient : A[X]/Ker(ex) est isomorphe à A[x],
f (A[X]) = A[x].
Définition 29.220. Si P (x) = 0, on dit que x est une racine dans B du polynôme P.
Exemple 29.221.
1. Soit a ∈ A, alors Ker(ea) = (X − a) et A[X]/(X − a) ≃ A (en effet par division euclidienne)
∀P ∈ A[X], ∃S ∈ A[X], b ∈ A; P = (X − a)S + b, (b ∈ A) en fait b = P (a) donc a est racine
de P ssi P ∈ (X − a). P ∈ ker(ea) ⇔ P (a) = 0 ⇔ (a − a)S + b = 0 ⇔ b = 0 ⇔ P = (X − a)S
autrement dit P ∈ (X − a)A[X] ou encore P ∈ (X − A), où (X − A) est l’idéal engendré
par X − a
√ √
2. a ∈ Z, considérons a ∈ C et a Z alors Ker(e√a ) = (X 2 − a) et Z[X]/(X 2 − a) = Z ⊕
√
Z · a (en effet, par division euclidienne, ∀P ∈ Z[X], P = (X 2 − a)S + λX + µ avec λ, µ ∈
√ √ √ √
Z donc P ( a ) = λ a + µ ainsi a est racine de P ssi λ a + µ = 0, c’est à dire λ = µ =
0.
3. R[X]/(X 2 − 1) = R + R · i ≃ C.
Remarque 29.223.
1. Ce résultat prouve que dans un anneau intègre, un polynôme P 0 a au plus n = deg(P )
racines distinctes.
350 Structure d’Anneau
2. C’est faux en général, par exemple l’anneau Z/8Z n’est pas intègre (2̄, 4̄ sont des divi-
seurs de 0̄ : 2̄ · 4̄ = 0̄) X 2 = 1 à 4 racines distinctes dans Z/8Z, voir tableau ci-dessous ou
les solutions sont : 1̄, 3̄, 5̄, 7̄).
0̄ 1̄ 2̄ 3̄ 4̄ 5̄ 6̄ 7̄
0̄ 0̄ 0̄ 0̄ 0̄ 0̄ 0̄ 0̄ 0̄
1̄ 0̄ 1̄ 2̄ 3̄ 4̄ 5̄ 6̄ 7̄
2̄ 0̄ 2̄ 4̄ 6̄ 0̄ 2̄ 4̄ 6̄
3̄ 0̄ 3̄ 6̄ 1̄ 4̄ 7̄ 2̄ 5̄
4̄ 0̄ 4̄ 0̄ 4̄ 0̄ 4̄ 0̄ 4̄
5̄ 0̄ 5̄ 2̄ 7̄ 4̄ 1̄ 6̄ 3̄
6̄ 0̄ 6̄ 4̄ 2̄ 0̄ 6̄ 4̄ 2̄
7̄ 0̄ 7̄ 6̄ 5̄ 4̄ 3̄ 2̄ 1̄
Définition 29.224. Soit (A, + , · ) un anneau, P ∈ A[X], a une racine de P dans A, le plus
grand entier k > 1 tel que (X − a)k divise P dans A[X] s’appelle la multiplicité de a dans P. Si
k = 1, a est une racine simple de P.
Corollaire 29.226. Pour que λ ∈ K soit une racine simple (multiplicité égale à 1) de a ∈ K[X],
il faut et il suffit que a( λ) = 0et a ′(λ) 0.
Proposition 29.231. Soit P ∈ A[X] et a ∈ A, une racine de P, alors a est racine simple de P
ssi P ′(a) 0.
Proposition 29.233. Soit (A, + , · ) un anneau a1, a2, , an des éléments de A tels que ∀i j ,
ai − a j est inversible dans A, alors ∀b1, b2, , bn ∈ A, il existe un unique polynôme P ∈ A[X] de
degré < n avec P (ai) = bi , ∀i, 1 6 i 6 n.
Remarque 29.234.
.Q
1. Explicitement, on peut prendre pour P : P = j b j h j (a j − ak) (X − ak) ou
P Q
h j
.Q
bien n’est-ce pas plutôt P = j b j h j (X − ak) (a j − ak) ???? .
P Q
h j
3. Soit K un corps (ex: Z/pZ, p premier, R, C) si K est infini alors l’égalité formelle des
polunômes de K[X] est équivalente à l’égalité des fonctions polynômes associées ??? dans
Z/2Z)
Définition 29.236. On dit qu’un polynôme est primitif ssi c(P ) ∈ A∗ autrement dit les coeffi-
cients de P sont premiers entre eux.
Corollaire 29.240.
i. Pour tout corps K et pour tout entier n > 1, K[X1, X2, , Xn] est factoriel (non principal
dès que n > 2).
ii. Z[X1, X2, , Xn] est factoriel (non principal).
X 4 + 4 = (X 2 − 2X + 2)(X 2 + 2X + 2)
Théorème 29.241. (Critère Pn d’Eisenstein) Soit A un anneau factoriel, K son corps de frac-
tions. Soit P ∈ A[X], P = i=1 aiX i , an 0. Supposons qu’il existe un élément irréductible p ∈
A avec p ne divise pas an (dans A), p divise ai , ∀i, 0 6 i 6 n − 1 et p2 ne divise pas a0. Alors P
est irréductible dans K[X].
Exemple 29.242.
1. P = X 5 − 16 est irréductible sur Q, en effet posons Y = X − 1 alors P = Y 5 + 5Y 4 +
10Y 3 + 10Y 2 + 5Y − 15, on peut appliquer les critères d’Einsenstein avec p = 5 ∈ A.
2. ∀p nombre premier X p−1 + X p−2 + + 1 est irréductible sur Q (même méthode).
Proposition 29.243. (Réduction modulo p) Soit A un anneau principal, K son corps des frac-
tions. Soit P ∈ A[X]; P = i aiX i avec an 0. On suppose qu’il existe un élément irréductible
P
p ∈ A avec p ne divise pas an. T = i anX −1 ∈ (A/p)[X] est irréductible alors P est irréductible
P
dans K[X].
Exemple 29.244.
1. 4X 3 − 10X 2 + 6X+1=P irréductible sur Q, on prend A = Z et p = 3, p ∤ 4 et modulo S.
P̄ = X 3 − X 2 + 1 est irréductible car il n’a pas de racine dans Z/3Z.
2. X 2 + Y 2 + X Y + 1 est irréductible dans R[X , Y ] (on prend A = R[Y ] et P = Y alors si
P = X 2 + Y X + (Y 2 + 1) et modulo Y , P̄ = X 2 + 1 est irréductible sur A/Y = R donc P
est irréductible dans R(Y ) donc aussi sur R[Y ] (car P est primitif).
352 Structure d’Anneau
Définition 29.245. Soit A un anneau, B = A[X1, X2, , Xn] l’anneau des polynômes à n élé-
ments à n indéterminées et à coefficients dans A. Le groupe symétrique Sn agit sur B par per-
mutations verticales : ∀p ∈ B, ∀σ ∈ Sn, on pose σ(P ) = P [Xσ(1), , Xσ(n)]. On dit que P est
symétrique ssi σ(P ) = P.
Soit T Q une autre indéterminée Pet considérons dans l’anneau des polynômes B[T ] le polynôme
n n
suivant : i=1 (T − X) = T +
n k
k=1 ( − 1) σkT
n−k
avec ∀k, 1 6 k 6 n, σk ∈ B. Un calcul facile
(récurrence sur n par exemple) montre que σ1 = X1 + + Xn , σ2 = 16i< j6n XiX j , , σk =
P
16i1 < <ik 6n Xi1 Xik , , σn = X1 Xn. Chaque σk est symétrique, homogène de degré k, les
P
(σk)16k6n sont les polynômes symétriques élémentaires. En particulier, si K est un corps etP ∈
K[T ] un polynôme de degré n : P = ni=0 λiT i. Supposons que P a tous ses facteurs irréducti-
P
Qn
bles de degré 1. P = λn i=1 (T − ai) avec ∀i, 1 6 i 6 n, ai ∈ K. Alors ∀i0 6 i 6 n − 1, on obtient
λi = λn( − 1)n−iσn−1(a1, a2, , an). (Relation entre les coefficients et les racines).
Définition 29.247. Soit M (X1, X2, , Xn) = aXu1 1X2u2 Xnun un monôme remarqu’on que
M (σ1, σ2, , σn) = a ∈ σ1u1σ2u σnun et homogène de degré total 1u1 + 2u2 + + n un ce nombre
s’appelle le poids du monôme M.
Définition 29.248. Le poids d'un polynôme sera le maximum des poids de ses monômes.
Remarque 29.249. L’ensemble de tous les polynômes symétriques est un sous-anneau Bsym de
B = A[X1, X2, , Xn].
Théorème 29.250. Soit P ∈ A[X1, , Xn] un polynôme symétrique de degré total d, il existe un
unique polynôme Q ∈ B de poids d tel que P (X1, , Xn) = Q(σ, , σd).
Pn
Exemple 29.251. i=1 Xi3 = σ13 − 3σ1σ2 + 3σ3.
Théorème 29.254. Soit P ∈ K[X] de deg > 2. Si P a une racine dans K alors il n’est pas irré-
ductible sur K.
1. Si P a une racine dans K alors il n’est pas irréductible sur K.
29.9 Construction d’anneau par ajout d’élément (Extension algébrique). Extension par adjonc-
tion d’un élément 353
Exemple 29.255.
1. X 2 + 1 est irréductible dans R[X], car il n’a pas de racine dans R et de degré est égale à
2.
2. f (X) = X 4 + 3X 3 + 2 = (X 2 + 1)(X 2 + 2) n’a pas de racines dans R mais il n’est pas irré-
ductible dans R[X].
3. (X 2 + X + 1)2 n’a pas de racine dans R[X] et pourtant X 2 + X + 1 qui n’est ni constant,
ni associé à (X 2 + X + 1)2 divise ce polynôme !
Exemple 29.259.
1. f (X) = X 3 + 4X 2 + 6X + 2 est irréductible dans Q[X], p = 3, f (X) = X 3 + X 2 + 2 n’a pas
de racine dans Z3 = {0̄; 1̄; 2̄}, 4 ≡ 1[3] donc est irréductible
Théorème 29.260. (Critère d’Eisentein) Soit f (X) = a0 + a1X + + anX n ∈ Z[X](n > 1). S’il
existe un nombre premier p tel que :
1. p divise a0; a1; ; an−1 ,
2. p ne divise pas an,
3. p2 ne divise pas a0
Alors f est irréductible dans Q[X].
Exemple 29.261. f (x) = 2X 5 + 27X 3 − 18X + 12 ∈ Q[X] est irréductible. p = 3 ne divise pas 2,
p2 = 9 ne divise pas 12, mais p = 3 divise 27, 18 et 12
30.1 Corps
Définition 30.1. Soient A un ensemble, + , · 2 lois de composition interne. On dit que le tri-
plet (A, + , · ) est une structure de corps (ou un corps) si et seulement s’il vérifie les propriétés
suivantes :
− (A, + ) est un groupe commutatif (notons 0 son élément neutre).
Le couple formé par l’ensemble et la première loi est un groupe commutatif.
− (A\{0}, · ) est un groupe.
Le couple formé par l’ensemble privé de 0 et la deuxième loi est un groupe.
− · est distributive par rapport à + .
Exemple 30.2. Q, R, C et Z/pZ pour p premier ou p ? voir CTES page 13 envoi 2 2004-2005.
Q est le plus petit corps contenant Z.
Remarque 30.3.
1. le triplet (A, + , · ) est un corps si et seulement si :
− (A, + , · ) est un anneau unitaire (notons 0 l’élément neutre pour la loi + )
− (A\{0}, · ) est une groupe.
2. Autrement dit c’est un anneau unitaire dont le groupe des unités est (A\{0}; .}
3. le triplet (A, + , · ) est un corps si et seulement si :
− (A, + , · ) est un anneau non nul.
− Tout élément non nul de A est inversible A∗ = A\{0}.
4. le triplet (A, + , · ) est un corps si et seulement si : l’anneau (A, + , · ) n’a que deux idéaux
(0) et A (à gauche ou a droite).
Démonstration.
1.
2.
3.
4. ( ⇐ ) Si A n’est pas un corps, il existe x 0 ∈ A; ∀y ∈ A, x y 1. Posons Ix = {x y1 + y2 x;
y1 ∈ A; y2 ∈ A}, Ix est un idéal. Or 1 Ix ⇒ I E et x ∈ Ix; x = 0 ⇒ Ix {0}.
Définition 30.4. Un corps (A, + , · ) est dit commutatif si et seulement si sa deuxième loi est
commutative.
Proposition 30.5. Soit A un anneau et I un idéal de A alors A/I est un corps si et seulement
si I est un idéal maximal.
Corollaire 30.7. Soit A un anneau intègre alors A[X] est principal ssi A est un corps.
356
30.3 Corps des fractions d’un anneau intègre A 357
Remarque 30.11. En particulier un corps est un anneau intègre ! Attention l’inverse n’est pas
vrai. Exemple : Z.
Proposition 30.12. Si (A; + ; · ) est un corps alors (A; + ; · ) est un anneau intègre. Autrement
dit a · b = 0 ⇒ a = 0 ou b = 0.
Proposition 30.13. page 200 Algèbre et géométrie Bréal ou CTES page 16 envoi 1 structures
algébriques.
Proposition 30.14. Soit K un corps. L’anneau K[X] des polynômes à coefficient dans K est
euclidien.
Définition 30.17. Le plus petit sous-corps de A contenant une partie non vide de A est appelé
sous-corps engendré par X.
ii. Les opérations (a1; s1) + (a2; s2) = (a1 · s2 + a2 · s1; s1 · s2) puis (a1; s1) · (a2; s2) =
(a1 · a2; s1 ·
a1 a2
s2) sont compatibles
avec R et définissent des opérations sur K = (A × A∗)/R. s1
+ s2
=
a1s2 + a2s1
s s
.
1 2
v. Le couple (K; ϕ) possède la propriété universelle suivante (P) : si f ∈ Hom(A; B) tel que
f (1A) = 1B et f (A∗) ⊂ B ∗ , il existe un morphisme unique f de K dans B tel que f¯ ◦ ϕ = f
de plus si f est injective alors f¯ est injective.
f
A → B
ϕ
ց ↓f¯
K
Proposition 30.24. Le corps des fractions de l’anneau A est le plus petit corps K contenant
les éléments de A. Tout élément x ∈ K s’écrit x = a · b−1 avec a, b ∈ A, b 0.
Définition 30.25. Soit (A, + , · ) un anneau unitaire commutatif, le plus petit corps K conte-
nant les éléments de A est appelé corps des fractions de A.
Exemple 30.26.
√ √
1. Soit a ∈ Z fixé. A = Z + Z · a = {λ + µ · a ; λ, µ ∈ Z} est un sous-anneau de C. Le corps
√
des fractions de A est : K = Q + Q · a .
2. Le corps des fractions de Z est Q.
30.4.1 Extension
Définition 30.28. Soit L un corps et K un sous-corps de L. On dit que L est une extension de
K.
Remarque 30.29. On peut voir en particulier L comme un K-espace vectoriel (l’addition est
celle du corps et la multipliaction externe est donnée par ∀λ ∈ L, ∀k ∈ L, λ · x = λx. La dimension
du K-ev L est appelée degré de L sur K et notée [L: K].
Théorème 30.30. Soit K ⊆ L ⊆ M deux extensions du corps. Alors [M : K] est fini ssi [M : L]
et [L: K] sont finis, dans ce cas on a [M : K] = [M : L][L: K].
Exemple 30.34.
1. X 2 + 1 est irréductible sur R et on a R[X]/(X 2 + 1) ≃ R[i] = C.
√
2. 4 2 est algébrique de degré 4 sur Q (car X 4 − 2 est irréductible sur Q par le critère
√ √ √ √
d’Eisernstein). On a Q ⊆ Q( 2 ) ⊆ Q(4 2 ), 4 2 est algébrique de degré 2 sur Q( 2 ), le
√
polynome minimal x2 − 2 .
Définition 30.38. Soit K un corps, on dit qu’un polynôme P ∈ L ′[X] non constant est scindé
sur K ssi P ′′ a toute ses racines dans K ′′ , c’est à dire si tous facteurs irréductibles de P dans
K[X] sont degré 1.
Corollaire 30.39. Soit K un corps, P ∈ K[X] non constant. Il existe une extension de degré
fini L telle que p soit scindé sur L.
Définition 30.41. Si K vérifie ces conditions, on dit que K est algébriquement clos.
Remarque 30.44.
1. 0 est racine de a ⇔ ã(0) = ? ⇔ X |a ⇔ le terme constant de a est nul.
2. ∀a ∈ A[X]; a 0, (X − λ)n |a ⇒ n 6 deg(a). Contraposée deg(a) < n et (X − λ)n |a ⇒ a = 0.
Exemple 30.45.
1. C est algébriquement clos (Théorème d’Alembert).
2. Soit K un sous corps de C alors K̃ = {x ∈ C, algébrique sur K } est un corps algébrique-
ment clos, extension algébrique de K: K̃ est une clôture algébrique de K. Par exemple
K̃ = C mais Q̃ C (Il exites des nombres réels non transcendants sur Q.
3. (Théorème de Stenitz)(admis) : tout corps a une clôture algébrique.
Remarque 30.47. On sait que l’anneau quotient Z/pZ est un corps à p éléments.
Proposition 30.48. Soit K un corps fini : alors caract(K) est un nombre premier p. En parti-
culier [K: F p] = f < + ∞, donc card(K) = p f.
Démonstration. car sinon K contient Q ce qui est absurde puisque Q est infini par suite K
contient Fp.
Réciproquement :
Théorème 30.49. Soit p un nombre premier et f > 1 un entier. Il existe un corps fini à q =
p × f éléments. De plus ce corps est unique à un isomorphisme près. On le note F q.
Corollaire 30.50. Soit K un corps fini alors ∀n > 1 il existe un polynôme P ∈ K[X] irréduc-
tible de degré n.
Remarque 30.51. Le résultat précédent est encore vrai pour K = Q (prendre par exemple
X n − 2) mais est faux en général par exemple K = R, les polynômes irréductibles sont exacte-
ment les polynômes de degré 1 et les polynômes de degré 2 a x2 + b x + c avec b2 − 4a c < 0.
En particulier a, b sont premier entre eux ssi ∃λ, µ ∈ A avec λa + µb = 1 (Identité de Bezout).
31.2 Module
Définition 31.2. On appelle module sur un anneau commutatif unitaire (A; ⊕ ; ⊗ )(d’élément
neutre 1A), tout groupe Abélien E muni d’une action (loi de composition interne) (α; x)
α·x
de A sur E telle que pour tout couple (α; β) d’élements de A et tout couple (x; y) d’élément de
E:
• α · (β · x) = (α ⊗ β) · x
• (α ⊕ β) · x = α · x + β · x
• α · (x + y) = α · x + α · y
• 1A · x = x
Remarque 31.3. Un module sur un corps commutatif K est un K-espace vectoriel. Le défini-
tion entre Module et espace vectoriel sont pratiquement identiques. La seule différence étant la
nature du domaine opérateur. C’est un anneau pour un module et un corps pour un espace vec-
toriel.
362
31.4 Algèbre 363
Proposition 31.8. Soient E un K-espace vectoriel, F1, F2 deux sous K-espaces vectoriels de E.
L’ensemble {x1 + x2; (x1, x2) ∈ F1 × F2} est un sous K-espace vectoriel de E.
Définition 31.9. Soient E un K-espace vectoriel, F1, F2 deux sous K-espaces vectoriels de E.
Le sous K-espace vectoriel de E {x1 + x2; (x1, x2) ∈ F1 × F2} est appelé somme de F1 et F2.
On le note F1 + F2. Ainsi F1 + F2 = {x1 + x2; (x1, x2) ∈ F1 × F2}.
Définition 31.10. Soient E un K-espace vectoriel, F1, F2 deux sous K-espaces vectoriels de E.
On dit que F1 et F2 sont en somme directe si et seulement si tout élément de F1 + F2
s’écrit comme somme unique d’un élément de F1 et d’une élément de F2 :
Autrement dit ∀x ∈ F1 + F2, ∃!(x1, x2) ∈ F1 × F2; x = x1 + x2.
Dans ce cas F1 + F2 s’écrit F1 ⊕ F2 et on dit que F1 ⊕ F2 est la somme directe de F1 et F2.
Proposition 31.11. Soient E un K-espace vectoriel, F1, F2 deux sous K-espaces vectoriels de
E.
F1 et F2 sont en somme directe si et seulement si F1 ∩ F2 = {0}.
Définition 31.12. Soient E un K-espace vectoriel, F1, F2 deux sous K-espaces vectoriels de E.
Deux espaces vectoriels sont dits supplémentaires si et seulement si leur somme directe est
égale à E : E = F1 ⊕ F2 autrement dit E = F1 + F2 et F1 ∩ F2 = {0}.
31.4 Algèbre
Même remarque que précédement.
Remarque 31.14.
Théorème 32.3. ( ... de récurrence) Si P (n0) est vraie et si P est héréditaire à partir du rang
n0 alors ∀n ∈ Z; n > n0; P (n) est vraie. (Cours Émilie).
Proposition 32.4. Toute partie non vide de N admet un élément minimal (Cours Émilie).
Remarque 32.8. En fait, ce sont les seuls sous-groupe de Z et tout sous-groupe de (Z; + )
s’écrit sous cette forme. C’est ce qu’énonce la propriété suivante :
Définition 32.11. On appelle division euclidienne ... voir page 217 et 218.
366
32.4 Z possède une structure d’anneau. L’anneau (Z, + , × ) 367
Théorème 32.13. (Identité de Bezout) Soit a et b 2 entiers non nuls. Il existe un diviseur
commun d > 0, tel que tout diviseur commun à a et b divise d. De plus, il existe des entiers u et
v tels que a × u + b × v = d.
Définition 32.14. L’entier d s’appelle le plus grand diviseur commun à a et b, noté PGCD(a;
b) ou plus simplement (a; b).
Théorème 32.20. (Théorème de Bezout) Deux éléments sont premiers entre eux si et seule-
ment si, il existe un couple d’entiers (u; v) tel que a × u + b × v = 1.
Théorème 32.25. Soient a, b deux entiers non nuls. Il existe un unique multiple commun à a
et b tel que tout multiple commun à a et b est un multiple de m.
Définition 32.26. L’entier m > 0 s’appelle le plus petit multiple commun à a et b. On le note
m = ppcm(a, b).
Exemple 32.30.
Nombre Décomposition Premier Raison
1 1×1 non Produit de 2 nombres inversibles
2 1×2 oui Uniquement produit d’1 inversible et 1 non inversible
3 1×3 oui Id em
Pour caractériser un nombre premier, on préfèrera les proprositions suivantes :
Proposition 32.31. Un entier p est premier si et seulement si il vérifie l’une des propositions
suivantes :
p>2
1.
∀a ∈ N∗, (a|p) ⇒ (a = 1 ou a = p)
2. Il n’a que deux diviseurs.
Remarque 32.32. Dans une proposition, si la condition pour une variable est d’être un
nombre premier on la notera p et n dans le cas contraire.
Proposition 32.35. Tout entier n > 2 admet√au moins un diviseur premier. De plus si n n’est
pas premier, il admet un diviseur premier d 6 n .
Théorème 32.36. (Théorème d’Euclide) La suite des nombres premiers est illimitée.
− 840 = (2 × 1) × (2 × 7) × (2 × 15)
d|a
d|b
⇒ d|pgcd(a, b) et a|m
b|m
⇒ ppcm(a, b)|m
Proposition 32.41. Toute partie non vide majorée de Z a un plus grand élément. (Origine
axiome de construction de N).
Note 32.43. π est surjective et non injective. Autrement dit, on montre que :
• π(x + y) = π(x)+̄π(y)
• ¯ π(y)
π(x × y) = π(x)×
Proposition
32.49.
Soit un entier n > 1 et a, b, c, d des entiers quelconques alors :
a≡b a+c≡b+d
c≡d
[n] ⇒ a·c≡b·d
[n]. À vérifier !
Remarque 32.50.
• En particulier ∀m, a ≡ b[n] ⇒ a × m = b × m[n].
• A-t-on aussi ? ∀m, a ≡ b[n] ⇒ am ≡ bm[n] (voir Monier) La propriété est-elle vraie pour
d’autres opérations.
• Cela signifie que la relation d’équivalence est compatible avec l’addition et la multiplica-
tion de Z.
Proposition 32.51.
1. Les loi + et · définies sur Z/nZ par : ā + b¯ = a + b et ā · b¯ = a × b sont des lois de
composition interne sur Z/nZ.
370 Arithmétique
Exemple 32.53. Soit Z/6Z = {0̄, 1̄, 2̄, , 5̄}. 2̄ · 3̄ = 6̄ = 0̄ or 2̄ 0̄, 3̄ 0̄.
Définition 32.54. Un élément ā d’un anneau (Z/nZ, + , · ) est dit inversible si et seulement si :
∃b¯ ∈ Z/nZ; ā · b¯ = 1̄ autrement dit a · b ≡ 1 [n].
Corollaire 32.58. Soit un entier p premier, alors Z/pZ est un corps (on le note F p), i.e. tous
ses éléments sauf 0̄ sont inversibles, (Z/pZ)∗ = {1̄, , p − 1}, il y a donc p − 1 éléments inversi-
bles.
Théorème 32.61. (Théorème d’Euler) Soient n > 2 et a deux entiers premiers entre eux alors :
a ϕ(n) ≡ 1 [n].
Remarque 32.62. Attention ! Cela ne signifie pas que ϕ(n) soit nécessairement le plus petit
entier m tel que am ≡ 1[n], c’est à dire l’ordre de a dans Z/nZ. Une recherche manuelle
s’impose. Exemple : dans Z/25Z, ϕ(25) = 20 et 1920 ≡ 1[25] mais aussi 1910 ≡ 1[25].
Proposition 32.65. Soient a, b, d des entiers quelconques et r, s des entiers positifs alors :
a ≡ b [r]
1. a ≡ b [s]
⇔ a ≡ b, [ppcm(r, s)].
32.5 Z/nZ définition et propriétés. L’anneau (Z/nZ, + , · ) 371
h i
r
2. a d ≡ b d [r] et d 0[r] ⇒ a ≡ b pgcd(r, d)
. Autrement dit, si d, r sont premiers a ≡ b [r]
et on a : a ≡ b[r] ⇒ a × d = b × d[r].
a ≡ b [r]
Note 32.66. a ≡ b [s]
⇒ ? ⇐ a ≡ b, [r; s] Quelle propriété a-t-on ? si on remplace ppcm(r,s) par
r × s.
Remarque 32.68. Si a est inversible (i.e.) a et n premiers entre eux alors a × x = b[n] ⇔ x ≡
a−1 × b[n] où a−1 est l’inverse de a modulo n.
Théorème 32.69. (Théorème des restes chinois) Soient le système S où m1, , mγ sont des
entiers positifs deux à deux premiers entre eux
:
x ≡ b1 [m1]
(S)
x ≡ bγ [m γ ]
Le système (S) admet une unique solution x0 modulo m = m1 × × m γ.
Autrement dit une seule solution x0 dans Z/mZ et dans Z toutesP γi les solutions sont données
par x = x0 + k × (m1 × × m γ ). Méthode pour trouver x0 : x0 = i=1 bi ci mi′ où pour mi donné,
γ
′ m
X m m
ci est l’inverse de mi = m [mi] ou x0 = bi × × ci avec ci inverse de m modulo [mi]. γi =
i mi i
bi × M i=1
m
× c i.
i
Fonctions d'intégrable
de Lebesgue convergente
Fonctions Riemann-intégrables
Fonctions dont l'ensemble des points de
discontinuité est de mesure nullel
Fonctions
d'intégrable de
Riemann Fonctions continues à
convergente support compact
Fonctions de
carré
Fonctions presque-partout intégrable
nulles
Fonctions
Théorie de la mesure
* Ensemble mesurable
* Propriété vraie presque partout
33.1 Objectifs
Transformée de Fourier dans R et S1 (cercle unité).
374
33.1 Objectifs 375
Remarque 33.1. Dans cette étude, on prendra la plus part du temps : n = 1, la généralisation
ne posant pas de problème. Et p sera un réel p > 1 la plus part du temps on prendra p = 1, 2 ou
∞. Une grande partie du cours sera consacrée à p = 1, car les autres cas se ramènent au cas p =
1.
33.1.2 Le cas p = 1
L1(Rn) est le plus intéressant Soit deux fonctions f , g ∈ L1(Rn), f × g nécessairement à
L1(Rn), × n’est pas une loi de composition interne par contre le produit de convolution défini
par ∗ : L1(Rn) × L1(Rn) → R L1(Rn) on note dans ce cas (f ∗ g)(x) = R n f (x −
R
(f , g) f (x − y)g(y)dy
y)g(y)dy. On a alors les résultats suivants :
L’uplet suivant est
(L1(Rn), + , · ) un Espace vectoriel
(L1(Rn), + , ∗ ) un Anneau commutatif
(L1(Rn), + , · , ∗ ) une Algèbre commutative non unitaire
Il existe une fonction appelée transformée de Fourier qui vérifie les lois + , · , ∗
F : L1(Rn)(+,·,∗) → C0(Rn)(+,·,×). Qui permet le transport de la structure ( + , · , ∗ ) → ( + , · ,
× ) où C0 est l’ensemble des fonctions continues sur Rn.
Théorème de densité :
On a le résultat de densité suivant :
∞
Soit CC (Rn) l’adhérence pour la norme k.kp de l’ensemble des fonctions infiniment dériva-
∞ ∞
bles à support compact, CC (Rn) = L p(Rn). Autrement dit CC (Rn) est dense dans L p(Rn) ou
∞
les fonctions de L (R ) peuvent être approchées par une suite de fonctions de CC
p n
(Rn).
∞
Corollaire 33.2. CC (Rn), Lp(Rn) ∩ Lq (Rn) sont denses dans Lp(Rn).
33.1.3 Le cas p = 2
L2(Rn) est intéressant dans le sens Hilbertien, i.e. on peut définir sur L2(Rn) un produit sca-
laire : < f , g > = R n f (x)g(x) dx. (L2(Rn), < .|. > ) est alors complet et on obtient un espace
R
de Hilbert.
33.1.4 Le cas p ≖ ∞
L∞(Rn) = L∞(Rn)/N , k[f ]k∞ = inf {α ∈ [0, + ∞]; |f | 6 α, p.p.} = sup Ess|f (x)|( sup essentiel)
F: L1(Sn)(+,·,∗) → C0(Z)(+,·,×) , F n’est pas surjective, S1 est compact mais pas Rn,
f fˆ
l’espace d’arrivée est C0(Z) et non C0(Rn).
33.2 Espace L0
... Cours de calcul intégral 1er semestre (Fonctions mesurables + définition de l’intégrale sur
L0+)
Prérequis cours sur le calcul intégral :
− Théorème de convergence monotone de Beppo Levi.
− Théorème de convergence dominée de Lebesgue.
− Lemme de Fatou.
− Théorème de fubini.
− Théorème de Tonelli.
− Théorème du changement de variable.
− Théorèmes relatifs à une certaine classe de fonction définie par une intégrale : théorème
de convergence, continuité et de dérivation.
Remarque 33.3.
− On notera L0 l’ensemble des fonctions mesurables.
− Rajouter le passage sur les majorants essentiels p.151 Intégration Hermann.
33.3.1 Définition
Définition 33.4. Soit (E1, T1) et (E2, T2) deux espaces mesurables.
On appelle application (T1 − T2 mesurable) ou mesurable, toute application f : E1 → E2
telle que :
• ∀A ∈ T2, f −1(A) ∈ T1 ,
• autrement dit, f −1(T2) ⊂ T1 ou encore si A et T2-mesurable alors f −1(A) est T1-mesu-
rable.
33.3 Applications mesurables et espace L0 377
Remarque 33.5.
1. Si E2 est muni d’une topologie O, on convient de dire qu’une application f : E1 → E2 est
mesurable ou T1-mesurable si et seulement si elle est T1 − σ(O) mesurable.
2. Si T1 , T2 sont les tribus boréliennes de deux espaces topologiques E1, E2, on dit que
l’application est borel-mesurable ou borélienne.
3. Entre deux espaces mesurables, il n’existe pas forcément d’application mesurable !
4. Si T1 = P(E), alors au contraire toute application f : E1 → E2 est mesurable.
5. f −1(T2) est une tribu, c’est la plus petite tribu rendant f mesurable, dite tribu engendrée
par f , on la note σ(f ).
6. En pratique, T2 sera une tribu borélienne de R, il sera donc nécessaire de supposer (E1,
T1) probabilisable.
Théorème 33.6. Soit (E1, T1) et (E2, T2) deux espaces probabilisables, Ω un sous-ensemble de
P(E2) engendrant T2.
( l’application f : E1 → E2 est mesurable ) ⇔ ( f −1(Ω) ⊂ T1 )
Théorème 33.7. Soit (E1, T1), (E2, T2) et (E3, T3) trois espaces mesurables.
Si f : E1 → E2 et g: E2 → E3 sont deux applications mesurables alors :
l’application g ◦ f : E1 → E3 est mesurable.
Proposition 33.8. Soit (E1, B1) et (E2, B2) deux espaces probabilisables, munis de leurs tribus
boréliennes respectives.
Toute application f : E1 → E2 continue est borélienne.
33.3.2.4 Notation
Définition 33.9. On désignera par L0(E1, T1, E2, T2) l’ensemble des applications mesurables de
(E1, T1) dans (E2, T2).
Remarque 33.10. Les ensembles L0(E , T , R, B(R)), L0(E , T , R̄, B(R̄)), L0(E , T , R+, B(R+))
et L0(E , T , R̄+, B(R̄+)) pourront être notés L0(T ), L0(T ), L0+(T ), L0+(T ) si aucune confusion
n’est possible.
Où est défini la tribu produit ! ou alors définir la tribu produit auparavant. A déplacer vers
intégration.
Démonstration.
Remarque 33.14.
1. C’est une application directe du théorème précédent puisque [a, b[, engendrent la tribu
borélienne de R.
2. Une application indicatrice 1A est mesurable, si et seulement si A ∈ T , (à mettre dans
une section précédente, lire intégrale de Lebesgue).
Théorème 33.15.
1. Si f et g sont des fonctions mesurables sur (E , B) à valeur dans R̄ alors les fonctions sui-
vantes sont mesurables :
− f + g (quand elle existe) ; c × f (c ∈ R) ; f ×g ; f2
− sup (f ; g) ; inf (f ; g)
+ −
− f ; f
− |f |
2. Pour que f soit mesurable, il faut et il suffit que f + et f − le soient.
Remarque 33.16.
1. (|f | mesurable ) ; (f + et f − mesurables) et par conséquent : f mesurable.
2. L’expression "quand elle existe" se rapporte aux cas où f (x) = ± ∞ et g(x) = ± ∞ pour
lequel (f + g)(x) n’a pas de sens.
33.3 Applications mesurables et espace L0 379
Théorème 33.17. Soit (fn) une suite de fonctions mesurables E → R̄ où E est un espace
mesurable.
1. Les fonctions suivantes sont mesurables :
− sup (fn), inf (fn)
− limn→∞(fn), limn→∞(fn)
2. Soient f , g: (E , T ) → R̄ des fonctions mesurables et h: R̄ → R̄, k: R̄ × R̄ → R̄ des fonc-
tions continues, alors h ◦ f et k ◦ (f , g) sont mesurables.
3. Si (fn) converge simplement vers f, alors f est également mesurable.
4. Si ∃A ∈ T ; ∀x A, fn(x)converge dans R̄ alors la fonction définie par
f (x) = limn↑+∞ fn(x), ∀x A
est mesurable.
f (x) = 36, ∀x ∈ A
Remarque 33.18.
1. On peut résumer ce théorème en écrivant que :
"M(B) est fermé au sens de la convergence simple des suites".
2. Ce théorème reste valable pour lim (fn) = f pour des fonctions à valeur dans un espace
métrique.
3. Une application immédiate de ce théorème est le lemme suivant :
Exemple 33.19.
1. Prenons (E , B) = (Rp , B(R p)), les fonctions mesurables définies sur R p sont alors boré-
liennes (ou boréliennes-mesurables).
2. La compléxité des fonctions boréliennes apparait lorsqu’on constate :
− que toute limite simple d’une suite (fn) de fonctions continues définies sur R p est
borélienne,
− et que toute limite simple d’une suite de telles fonctions est aussi borélienne etc ...
• N p: L0(U ) → [0, + ∞]
1
Z
p
p
f |f | dµ
U
Définition 33.22. (Locale) Désignons par N l’espace des fonctions mesurables nulles presque
partout. N = {f ∈ L0(U ); f = 0 µ.p.p.}.
380 Analyse Réelle
33.4.1 Etude de L1
On rappelle des résultats vus dans le cas général en les complétant éventuellement.
33.4.1.1 Définition
... Cours de calcul intégrale 1er semestre
33.4.2 Etude de L2
On rappelle des résultats vus dans le cas général en les complétant éventuellement.
33.4 Espaces L1,L2 et L p 381
33.4.2.1 Définition
Définition 33.30. On désigne par L2(U ) l’espace des fonctions de carrés intégrables f :
U → C.
Exemple 33.31. La fonction f (x) = xα est de carré intégrable sur ]1; + ∞[ ssi 2α + 1 < 0, i.e.
1
α < − 2.
Remarque 33.36. La proposition précédente peut donc servir de critère d’intégration pour un
produit de fonctions.
Remarque 33.39.
1. si p = 1, on parle de fonction µ-intégrable.
2. si p = 2, de fonction de carré µ-intégrable.
Remarque 33.44. La proposition précédente peut donc servir de critère d’intégration pour un
produit de fonctions.
Proposition 33.46.
i. N = {f ∈ L p(U ); N p(f ) = 0 µ.p.p.}.
ii. N est un sous espace vectoriel de L p(U ).
Proposition 33.47. la relation : f ∼ g ⇔ f (x) = g(x) i.e. f (x) − g(x) = 0, pour presque tout x ∈
U ou encore f − g ∈ N est une relation d’équivalence sur L p(U ).
33.5.1 Etude de L1
Remarque 33.48.
1. L1(U ) est encore un espace vectoriel complexe pour les lois quotients : f˙ + ġ = f +˙ g ;
λ ḟ = λ ˙f .
2. Comme U f (x)dx ne change pas quand on remplace f ∈ L1(U ) par une fonction qui lui
R
3. Dans tout ce qui suit, on identifiera tout élément de L1(U ) à un de ses représentant f ∈
L1(U ) et on adoptera aussi la notation f pour désigner l’élément de L1(U ) et l’élément de
L1(U ), c’est le contexte qui précisera la nature de l’élément que l’on manipule (il ne peut
y avoir d’ambiguité).
4. on écrira f ∈ L1(U ) et si x ∈ U est fixé, on ne peut pas parler de valeur de f (x) de f en
x, car si on change cette valeur uniquement en x, on obtient une fonction équivalente (car
{x} est négligeable de sorte que la classe f ∈ L1(U ) est inchangée).
5. Si f est continue sa classe comporte-t-elle un seul élément ?
Remarque 33.50. Ainsi (L1(U ), k.k1) est un espace normé, il y a donc un sens à parler de con-
vergence Rd’une suite (f1, f2, ) de L1(U ) vers f ∈ L1(U ) : cela signifie que limx→∞ kfn − f k1 =
limx→∞ U |fn(x) − f (x)|dx = 0, on dit que la suite converge au sens de la norme k.k1 d’indice
1 ou que la suite converge en moyenne.
Théorème 33.52. (Théorème de Fischer-Riesz) Soit (f1, f2, ) une suite de Cauchy de L1(U ).
Alors il existe f ∈ L1(U ) telle que kfn − f k → 0, n → ∞. En outre, il existe une suite extraite
(fn1, fn2, ) de (fn) telle que :
i. fnk(x) → f (x) pour presque tout x ∈ U.
ii. |fnk(x)| 6 h(x) où h ∈ L1(U ) pour presque tout x ∈ U et pour tout k > 1.
Remarque 33.54. Ce théorème affirme non seulement que L1(U ) est un espace de Banach,
mais qu’en outre si (f1, f2, ) est une suite de fonctions de L1(U ) qui converge vers f ∈ L1(U )
au sens de la norme L1, alors il existe une sous-suite (fn1, fn2, ) qui converge vers f presque
partout. On ne peut pas espérer en général que (fn(x))n>1 converge vers f (x) pour presque
tout x, comme le montre l’exemple suivant :
f1 = 1[0,1] ∈ L1(R); f2 = 1h 0, 1 i; f3 = 1h 1 ,1 i; f4 = 1h 0, 1 i; f5 = 1h 1 , 2 i; f6 = 1h 2 ,1 i;
2 2 3 3 3 3
Comme kfn k → 0, n → ∞, la suite (fn) converge vers 0 dans L1(R). Mais la suite (fn(x))n>1
est pour tout x ∈ [0, 1], une suite qui comporte un nombre infini de 0 et de 1, donc elle ne con-
verge pas. Par contre la sous-suite :
fn1 = 1[0,1]; fn2 = 1h 0, 1 i; fn3 = 1h 0, 1 i; converge presque partout vers 0, ce qui est conforme à
2 3
α
x0 ∈ U tel que f (x0) f (x), il existe par continuité de x |f (x) − g(x)| au
R point x0 un réel ε >
0; kx − x0k 6 ε ⇒ |f (x) − g(x)| > 2 , α = |f (x0) − g(x0)|. Mais alors 0 = U |f (x) − g(x)|dx >
R α α
U 2
d x = 2 vol(B(x0, ε)) > 0 ce qui est absurde. Ceci montre que, si l’on note CC (U ) l’espace
vectoriel des fonctions complexes continue à support compact sur U , l’application
CC (U ) → L1(U ) est une injection. On peut donc sans inconvénient identifier CC (U ) à un
f f˙
sous espace vectoriel de L1(U ).
Théorème 33.55. CC (U ) est dense dans L1(U ) pour la norme (L1(U ), k.k1), i.e. pour toute
f ∈ L1(U ), il existe une suite (f1, f2, ) de fonctions continues à supports compacts sur U telle
que kf − fn k1 → 0 pour n → + ∞. En particulier, on a : U f (x)dx = limn→+∞ U fn(x)dx.
R R
Remarque 33.56.
1. Pour tout ouvert U de Rn, l’espace CC (U ) muni de la norme k.k1 est un espace normé
qui n’est pas complet.
384 Analyse Réelle
33.5.2 Etude de L2
Remarque 33.57.
1
1. Dans ce qui précède, on déduit immédiatement que si l’on pose kf k2 = |f (x)|2dx 2
R
U
pour f ∈ L2(U ) alors on a : kf k2 > 0, kλf k2 = |λ| kf k2 et kf + g k2 6 kf k2 + kg k2.
2. Mais la relation kf k2 = 0 n’implique pas f = 0 mais seulement f (x) = 0 pour presque tout
x ∈ U.
3. C’est pourquoi, l’on a introduit L2(U ) quotient de L2(U ) par la relation d’équivalence
f ∼ g ⇔ f (x) = g(x) pour presque tout x ∈ U afin que L2(U ) soit un espace normé pour la
1
norme kf¯ k2 = kf k2 = |f (x)|2dx 2 .
R
U
iv. L’espace CC (U ) des fonctions continues à support compact sur U est un sous-espace dense
de L2(U ) pour la norme kf k2.
Remarque 33.61. On prendra garde au fait que la dernière proposition est fausse si U n’est
1
pas borné. Par exemple la fonction f (x) = x est de carré intégrable sur ]1, + ∞[, mais elle n’est
pas intégrable sur ]1, + ∞[.
33.5 Espace L1, L2 et L p, p ∈ [1, + ∞] 385
Proposition 33.62.
Z
i. < f |g > = f (x)ḡ (x)d x est une forme hermitienne (positive) complexe non dégénérée
U
(i.e. un produit scalaire suivant les définitions).
ii. (L2(U ), < f |g > ) est un espace de Hilbert.
Remarque 33.63.
1. De nombreuses propriétés géométriques de L2(U ) résultent de cette propriété.
2. En posant g = f , on a bien < f |f > = kf k22, kf k2 est donc la norme associée au produit
scalaire.
Définition 33.64. On désigne par L p(U ) l’espace des classes d’équivalence des fonctions de
carré intégrables sur U pour la relation d’équivalence : f ∼ g ⇔ f (x) = g(x), pour presque tout
x ∈ U. Autrement dit c’est l’espace quotient L p(U )/N.
Proposition 33.67.
1 1 1
i. (Inégalité d Hölder) Soit p, q ∈ [1, + ∞] tels que p
+ q
= 1 avec la convention +∞
= 0 et
0
f , g ∈ L (U ) alors on a : kf × gk1 6 kf kp × kg k q, si f ∈ L , g ∈ L on peut en déduire que
p q
f × g ∈ L1
ii. (Inégalité de Minkovsky) Soient p ∈ ]1, + ∞[ f , g ∈ L0(U ) on a : kf + g k p 6 kf k p + kgk p
Théorème 33.68. Soit U un ouvert de Rn alors on a L2(U ) est un espace de Banach pour la
Z 1
p
norme kf¯ k p = kf k p = |f (x)| pdx .
U
Proposition 33.70.
i. E(Rn) est dense dans Lp(Rn , K), ∀p ∈ [1, + ∞] pour k.k p.
ii. Esc(Rn) est dense dans Lp(Rn , K), ∀p ∈ [1, + ∞[ pour k.kp.
iii. CC (Rn) est dense dans Lp(Rn , K), ∀p ∈ [1, + ∞[ pour k.k p.
∞
iv. CC (Rn) est dense dans L p(Rn , K), ∀p ∈ [1, + ∞[ pour k.kp
v. Soit A une partie dense dans Lp(Rn , K). Toute partie contenant A et incluse dans
L p(Rn) est aussi dense dans L p(Rn).
ii. et la fonction (f ∗ g)(x) = f (x − y)g(y)dy, définie pour presque tout x ∈ Rn, est inté-
grable sur Rn.
Proposition 33.73.
1. En outre, on a : kf ∗ g k1 6 kf k1 kg k1 , il y a égalité si les deux fonctions sont positives.
2. f , g ∈ L1(Rn), f ∗ g = g ∗ f (le produit de convolution est commutatif).
3. f , g, h ∈ L1(Rn), (f ∗ g) ∗ h = f ∗ (g ∗ h) (le produit de convolution est associatif).
4. λ ∈ Rn , g, h ∈ L1(Rn), λ · (g ∗ h) = (λ · g) ∗ h
5. f , g, h ∈ L1(Rn), f ∗ (g + h) = (f ∗ g) + (f ∗ h)
6. On résume les propriétés précédentes en disant que (L1(R), + , · , ∗ ) est une algèbre (com-
mutative ?), elle n’est pas unitaire, elle n’a pas d’élément neutre (voir démonstration TD
Benameur page ? exercice introduction au produit de convolution).
Exemple 33.74. Exemple de fonctions orthogonales : en(t) = eint , em(t) = eimt définies sur H =
L2([0, 2π[) sont orthogonale ssi m n.
Théorème 33.76. Soit α ∈ L1(Rn) telle que α(x)dx = 1, et posons pour tout ε > 0 : αε(x) =
R
x
α ε 1
εn
alors pour toute f ∈ L (R ), on a : kf ∗ αε − f k1 → 0 pour ε → 0.
n
Lemme 33.77. Soit f ∈ L1(Rn). Pour toute α ∈ C0∞(Rn), la fonction f ∗ α définie par :
∂ |β |
(f ∗ α)(x) = f (y)α(x − y)dy est de classe C ∞ et on a : D β = β1 β2 .
R
∂x1 ∂x2 ∂xn
βn
∞
Proposition 33.78. Soit alors α ∈ CC (R) uneRfonction de classe C ∞ à support inclus dans la
boule unité euclidienne kxk 6 1, α > 0, telle que α(x)dx = 1. Pour tout ε > 0, posons : αε(x) =
x 1
α ε × εn .Pour toute fonction f ∈ C0(Rn), on a :
i. f ∗ αε est une fonction de classe C ∞ à support compact inclus dans le voisinage du sup-
port de f des points x ∈ Rn tels que d(x, supp(f )) 6 ε, i.e. supp(f ∗ αE ) ⊂
supp(f ) + B(0, ε) .
ii. supx∈R n |f (x) − (f ∗ αε)(x)| → 0 pour ε → 0.
Remarque 33.79. La proposition ci-dessus est très utilisée pour régulariser une fonction con-
tinue à support compact par convolution. Toutefois, la régularisation d’une fonction L1 par con-
volution est possible (au sens de la norme L1) en appliquant le théorème p.? aux fonction αε
décrites dans la proposition ci-dessus. En fait, il n’est pas nécessaire d’imposer à α d’être à sup-
2
e−|x|
port compact. En effet, la fonction α(x) = n est de classe C ∞, positive et d’intégrale égale à
π2 |x|2
1 −
1. On a donc : kf ∗ αε − f k1 → 0 pour ε → 0 où αε(x) = εn e ε2 et un inspection de la démons-
tration p.? montre que l’on a encore f ∗ αε ∈ C ∞(Rn).
Proposition 33.80. Pour toute f ∈ L1(Rn), les relations R1, R2 définies par :
Pn
• R1: Rn → R ; ξ ∈ Rn , x · ξ = xnξn = < x|ξ > effectuer
j =1
1
f (x → t)e−ixց· ξdx
R
ξ→x n
(2π) 2
tous les changements : les notations adoptés par M. Fack sêment la confusion avec les
exercices de TD.
Remarque 33.81.
1. La seule différence entre ces deux applications est le signe de i.
2. Comme c’est précisé dans la proposition x · E est le produit scalaire < x|E > .
388 Analyse Réelle
Exemple 33.83.
q
2 1
1. Si f (x) = e−|x|, on a : fˆ(ξ) = π
× 1 + ξ2 .
ξ2
−
e 4a
2. Si f (x) = e−ax , on a : fˆ(ξ) = √ .
2
2a
Note 33.85. C’est cette propriété qui justifie l’espace d’arrivée dans la définition suivante.
Définition 33.86.
• On appelle transformation de Fourier l’application notée F et définie par :
F : L1(Rn) → C0(Rn)
f fˆ
• On appelle transformation de Fourier inverse l’application notée F̄ et définie par :
1
F̄ : L (R ) → C0(Rn)
n
f
F̄ f
Remarque 33.88.
1. Au niveau des notations on a donc F (f ) = fˆ, (F (f ))(ξ) = fˆ(ξ).
2. F̄ (f )(x) = F (f )( − x).
Proposition 33.89.
i. F est injective, mais pas surjective, autrement dit deux fonctions f et g intégrables telles
que F (g) = F (f ) sont nécessairement presque partout égales.
ii. (τaf )(x) = f (x − a) ⇒ F (τaf )(x) = e−aix(F (f ))(x),
x
iii. fλ(x) = f λ ⇒ F (fλ)(x) = λ(F (f ))(λx),
Notons p j la projection p j : Rn → R.
(x1, , x j , , xn) xj
33.7 Transformée et Transformation de Fourier et Fourier-Plancherel 389
∂
L’un des intérêts de la transformation de Fourier et de transformer la dérivation ∂x j
en mul-
tiplication par i p j .
Théorème 33.90. Soit f ∈ L1(Rn). On suppose que les fonctions p j · f sont intégrables pour
j = 1, , n alors fˆ est de classe C 1 et on a :
∂ ∂ ˆ
• F (p j · f ) = i · F (f ) soit p jf = i ·
∂x j
f. ∂xj
∂
• i.e. x ∈ Rn, pjf (x) = i · ∂x fˆ(x)
j
Corollaire 33.91. Soit f : Rn → C une fonction telle que x (1 + |x| ) · f (x) soit intégrable
k
∂f
• i.e. ∂x j
(ξ) = i · ξ j · fˆ(ξ) pour tout ξ ∈ Rn.
Corollaire 33.93. Soit f ∈ L1(Rn). On suppose que f est de classe C k et les dérivées partielles
jusqu’à l’ordre k sont intégrables alors on a : fˆ(ξ) = o(|ξ |−k) pour |ξ | → + ∞.
Théorème 33.96. (Inversion de Fourier) Soit f ∈ L1(Rn) telle que fˆ ∈ L1(Rn) alors on a :
• f = F̄ (fˆ) ou f = F̄ ◦ F (f )
• i.e. F̄ ◦ F = IdL1 presque partout.
presque partout avec égalité en tout point où f est continue.
Corollaire 33.97. Soit f ∈ L1(Rn) telle que F (f ) = 0, i.e. fˆ = 0 alors f = 0 presque partout.
Remarque 33.98.
1. On observera que si f ∈ L1(Rn) est telle que fˆ ∈ L1(Rn) alors f est égale presque partout
à une fonction continue. En effet F̄ (fˆ)(x) = F (fˆ)( − x) est une fonction de C0(Rn) et le
résultat provient du théorème d’inversion de Fourier.
2. Un des problèmes de la transformée de Fourier est qu’elle a ses valeurs dans C0(R) or une
fonction C0(R) n’est pas nécessairement intégrable. On ne peut donc pas appliquer direc-
tement la transformée inverse (voir fiche 6 TD page 89).
Définition 33.99. On dira qu’une fonction f : Rn → C est à décroissance rapide ssi elle est de
classe C ∞ et pour tout entier m > 1 et tout mutli-indice α la ??? dérivation, on a :
(1 + |x|2)mDαf (x) → 0 pour |x| → + ∞.
Proposition 33.102.
i. S(Rn) est clairement un sous-espace vectoriel de C0(Rn).
ii. On a S(Rn) ⊂ L1(Rn).
iii. Pour toute fonction f ∈ S(Rn), on a F (f ),fˆ ∈ S(Rn) et donc F (f ),fˆ ∈ L1(Rn).
iv. On a : F (S(Rn)) = S(Rn).
On observera que F : S(Rn) → ? ∈ S(Rn) [Cette expression est incomplète ! que signifie le signe
∈ ]est un isomorphisme d’espaces vectoriels.
est presque partout égale à une fonction de C0(Rn) et le raisonnement ci-dessus montre que f ∈
L2(Rn). Cette observation pose naturellement la question de savoir si la transformation de Fou-
rier peut-être étendue en un isomorphisme de L2(Rn) sur lui-même. Nous allons voir que c’est
en effet le cas. Le résultat principal est le suivant :
Théorème 33.105. (Plancherel) 2 est identique à 1 (vérifier son énoncé) dans le cours de
Fack.
1. La transformation de Fourier F : L1(Rn) ∩ L2(Rn) → L2(Rn) possède un unique prolonge-
ment continu P : L2(Rn) → L2(Rn).
2. De la même manière, la transformation de Fourier inverse F : L1(Rn) ∩ L2(Rn) → L2(Rn)
possède un unique prolongement continu, noté : P̄ : L2(Rn) → L2(Rn).
3. P et P̄ sont deux isométries réciproques adjointes l’une de l’autre autrement dit :
P −1(f ) = P (f¯ ) , i.e. f = P P̄ (f ) = P̄ P (f ) presque partout ? (Voir Buchwalter p 140).
Ce doit être le théorème d’inversion de Plancherel.
Démonstration. L1 ∩ L2 est dense dans L2, ce qui conduit à l’unicité car deux fonctions conti-
nues égales sur une partie dense sont égales partout.
Théorème 33.110. Soit f ∈ L2(Rn) et supposons que pour presque tout ξ ∈ Rn, l’intégrale
−ixξ
f (x)dx converge vers une limite que nous noterons ϕ(ξ) quand R → + ∞. Alors on
R
|x|6R
e
a : fˆ(ξ) = limR→∞ |x|6R e−ixξf (x)dx = ϕ(x) pour presque tout ξ ∈ Rn.
R
Remarque 33.112. On notera que si f ∈ L1([0, 2π]), la fonction t f (t)e−int est intégrable
1 2π R 2π dt
sur [0, 2π] et on a : |cn(f )| = 2π 0 |f (t)| dt = kf k1 où l’on a posé kf k1 = 0 |f (t)| 2π .
R
Théorème 33.113. (Riemann-Lebesgue) Pour toute f ∈ L1([0, 2π]), on a : lim |n|→+∞ cn(f ) =
0.
fixé. Comme |cn(f )r |n|eint | 6 kf k1r |n| laPsérie (1) est normalement convergente sur R et définit
une fonction continue périodique fr(t) = n∈Z cn(f )r |n|eint, on a :
Remarque 33.115. L’application linéaire : L1([0, 2π]) → C0(Z) où C0(Z) est l’espace
f
(cn(f ))n∈Z
des suites tendant vers 0 à l’infini est donc injective (et continue ). On prendra garde au fait que
cette application linéaire n’est pas surjective : il est faux que toute suite de c0(Z) soit la suite
des coefficients de Fourier d’une fonction L1([0, 2π]. Par contre, l’application linéaire :
L2([0, 2π]) → l2(Z) est un isomorphisme d’espaces d’Hilbert comme cela résulte du
f
(cn(f ))n∈Z
théorème vu précédement.
Théorème 33.116. (Critère de convergence de Dini) Soit f ∈ L1([0, 2π]) et supposons que la
fonction u f (t + u) + f (t − u) − 2f (t)
u
soit intégrable sur [0, δ] avec δ > 0. Alors, la série de Fourier
int
.
P
n∈Z cn(f )e
f (t + u) + f (t − u) − 2f (t)
Remarque 33.117. Si f est dérivable au point t, on a : limu→0 u
=
f (t + u) f (t − u) Φ(u)
limu→0 u − − u = 0 et donc u est bornée sur un voisinage de 0. Le théorème de con-
vergence de Dini s’applique et montre alors que f (t) est la somme de sa série de Fourier en tout
point t où elle est dérivable.
33.8 Applications
P∞ 1
33.8.1 Calcul de la somme de la série : n=1 n2
P∞ 1
On peut utiliser la formule de Bessel Parseval pour calculer la somme de la série n=1 n2 .
Considérons en effet la fonction f (t) = t sur [0, 2π], on a :
33.9 Tableau comparatif 393
1 t2 2π
h i
1 2π
= π et pour n ∈ Z,
R
c0(f ) = 2π tdt = 2π 2
0 0
R 2π −int h −int i2π
1 1 te 1 R 2π −int
cn(f ) = 2π 0
te dt = 2π −in
+ −in 0 e dt ,
0
u=t → u′ = 1 1 2π 1
en posant d’où cn(f ) = 2π × − i n = − i n on a donc
−int
v ′ = e −int → v = e
−in
1 2π 2 1 R 2π 2 P∞ 1
t dt = 2π 0 t2dt = π 2 + ∞ 2
R P
2π 0 n=1 n2 = π + 2 n=1 n2
1 t3 2π 4π 2
h i
1 R 2π 2 1 R 2π 2
mais 2π 0 t dt = 2π 0 t dt = t = 2π 3 = 3
0
de sorte que :
4π 2 1
= π2 + 2 ∞ n=1 n2 , on en déduit que :
P
3
P∞ 1 π2
n=1 n2 = 6 .
conséquence si f ∈ C 2
c
|cn(f )| 6 |n|2 il y a égalité partout.
Si f ∈ L1 et fˆ = 0 alors f = 0, pp(x) si f ∈ L1([0, 2π]) et si cn(f ) = 0
∀n ∈ Z ⇒ f = 0, pp(vraie)
f ∈ L2, fˆ ∈ L2, |f (x)|2dx = f ∈ L2([0, 2π]), n∈Z |cn(f )|2 < ∞
R P
dx
|fˆ(t)|dt et on a |f (x)|2 = |cn(f )|2
R R P
2π n∈Z
f ∈ L2([0, 2π]) ⇒ f ∈ L1([0, 2π])
R 2π R 2π
0
|f |dx = 0 |f | − 1dx
R 2π 1 R 1
2π
6 ( 0 |f |2dx) 2 ( 0 12dx) 2 < ∞
33.9 Tableau comparatif 395
Chapitre 34
Formes sesquilinéaires, Espaces Préhil-
bertiens, Hermitiens, Euclidiens et Hil-
bertien
(A mettre juste après espace vectoriel et algèbre normé)
Pour les démonstrations voir cours de Licence 1998-1999 M. ?, ARN. 2001-2002 M. Fack et
livre Topologie Gilles Christol ... Ellipse chapitre 10 page 163 (l’introduction est celle de ce cha-
pitre).
Les espaces de Hilbert sont, après les espaces vectoriels de dimension finie, les espaces vecto-
riels normés dont les propriétés sont les plus simples et remarquables. Ils jouent un rôle d’impor-
tance capitale dans de nombreuses branches mathématiques, en particulier en Analyse. ...
396
34.2 Forme bilinéaire 397
Remarque 34.10.
1. Il est inutile de préciser l’homogénéité et l’additivité par rapport à la deuxième variable,
en raison de la symétrie.
2. Autrement dit, c’est une forme sesquilinéaire hermitienne avec σ = IdR .
Définition 34.11.
1. On dit que ϕ une fshc [resp. fbrs] sur E est positive si et seulement si :
∀x ∈ E , ϕ(x, x) > 0.
2. On dit que ϕ une fshc [resp. fbrs] sur E est négative si et seulement si :
∀x ∈ E , ϕ(x, x) 6 0.
3. On dit que ϕ une fshc [resp. fbrs] sur E est dénie (ou non dégénérée) si et seulement
si :
ϕ(x, x) = 0 ⇒ x = 0.
4. On dit que ϕ une fshc [resp. fbrs] sur E est dénie positive/négative (ou posi-
tive/négative non dégénérée) si et seulement si :
∀x ∈ E − {0}i.e.(∀x 0), ϕ(x, x) > 0 (1) [resp. ϕ(x, x) < 0 (1)].
Remarque 34.12. Autrement dit, une fshc [resp. fbrs] sur E est définie positive/négative
(ou positive/négative non dégénérée) si et seulement si elle est définie et positive/negative :
∀x ∈ E , ϕ(x, x) > 0 [resp. ϕ(x; x) 6 0] et (ϕ(x; x) = 0) ⇒ (x = 0) puisque (ϕ(x; x) = 0) ⇒ (x =
0) s’écrit aussi (x 0) ⇒ (ϕ(x; y) 0) or cette proposition est incluse dans (1), d’autre part
(ϕ(x; x) > 0) ⇒ (ϕ(x; x) > 0).
34.3.1 Définitions
Remarque 34.14. Un produit scalaire doit-il être nécessairement une f.s.h. non dégénérée.
Certains ouvrages définissent pour faire la différence la notion de produit scalaire hermitien ! Il
n’y a pas de réponse unique à tous ces problèmes chaque auteur adoptant sa notation person-
nelle.
Dans ce qui suit, il faut bien avoir en mémoire la nature du corps servant à la construction
de l’espace préhilbertien qui peut donc être Réel ou Complexe.
Il y a un problème au niveau de la définition d’un espace euclidien : faut-il que l’espace soit
de dimension finie ou non ? Certains ouvrage n’impose pas cette condition. Ces espaces permet-
tent de faire de la géométrie en dimension infinie.
Définition 34.15.
• On appelle espace préhilbertien Complexe [resp. Réel] le couple constitué :
i. d’un C-e.v. [resp. K-e.v.],
ii. d’une fshc [resp. fbrs] positive ϕ: E → K.
• La fshc ou fbrs d’un préhilbertien est appellée produit scalaire sur E.
On la note h.|.i, h., .i ou (.|.) ainsi ∀x, y ∈ E , ϕ(x, y) = hx|y i.
Le nombre hx|y i est appelé produit scalaire de x et y.
2
Remarque 34.16. L’inégalité de Cauchy Schwarz s’écrit donc : hx|y i 6 hx|xihy |y i
Exemple 34.17. Les espaces hermitiens [resp. euclidiens] sont des espaces préhilbertiens pour
lesquels le produit scalaire est une fshc [resp. fbrs] définie positive.
34.3 Espaces Préhilbertiens, Hermitiens, Euclidiens et Hilbertien et produits scalaires 399
34.3.1.3 Exemples
ϕ(x, y) est un produit scalaire de
Pn
xiy¯i Cn
Pi=1
n
i=1 xiyi Rn
C0(R)
P
xnyn̄ Cc(Z)
R n∈Z
f (t)g(t) dt L2(U )
1
P (t)Q(t) dt
R
C[X]
R0
f (t)g(t)dt L (R ) et de Cc(U )
2 n
P∞
n=0 xnyn̄ l2(N)
Note 34.19.
1. Cc(Z) est l’ensemble des suites de nombres complexes qui sont à supports finis. On rap-
pelle que les compactes de Z sont les parties finies. Cc(Z) = {?}
2. L’ensemble l2(N) est l’ensemble des suites (xn)n>0 complexes dont la série de terme
P∞
général (x2n)n>0 est absolument convergente, l2(N) = (xn)n>0, xn ∈ C; n=0 |xn |2 < +
Remarque 34.24.
1. Les propriétés de la norme s’écrivent donc sous la forme
− kxk = 0 ⇒ x = 0,
− kλxk = |λ| kxk,
400 Formes sesquilinéaires, Espaces Préhilbertiens, Hermitiens, Euclidiens et Hilbertien
− kx + y k 6 kxk + ky k.
2. Tout espace Hermitien ou Euclidien (E , ϕ) est un espace préhilbertien séparé selon
Hausdorff.
3. L’inégalité de Cauchy Schwarz devient : |hx|y i| 6 kxk ky k.
4. Dans un espace préhilbertien séparé, l’inégalité de Cauchy Schwarz est une égalité si et
seulement si x et y sont linéairement dépendants (i.e. liés).
5. Dans un espace préhilbertien séparé réel, où k.k est la norme associée au produit scalaire
on a : ku + v k = kuk + kv k ⇔ u = α v.
1
5. Si K = C, ∀x, y ∈ E , hx|y i = 4 kx + y k2 + kx − y k2 + i(kx + y k2 − kx − y k2) (identité de
polarisation 2)
1
6. ∀x, y ∈ E , |hx|y i| 6 2 kxk2 + ky k2
Remarque 34.26. Donc, aussi bien dans R, que dans C, la connaissance de la norme sur un
espace préhilbertien séparé suffit à déterminer le produit scalaire.
34.3.3.3 Exemples
Attention la norme de L1 ne provient pas d’un produit scalaire.
Espace Produit scalaire Norme associée
R 1
C([a, b], C) hf |g i = 0 f (t)g(t)dt k.k2
Rn hx|y i = x1 × y1 + + xn × yn Norme Euclidienne
Suite de carré sommable k.k2
P
hx|y i = xiy¯i
1
R b R b ′ ′
C ([a, b], R) hf |g i = a f (t)g(t)dt + a f (t)g (t)dt
Mm,n(R) hA|B i = tr(tA · B)
Proposition à vérifier en veillant à les étendre au cas où K = C.
Remarque 34.28.
1. Le terme préhilbertien a été forgé d’après le nom du très grand mathématicien allemend,
David Hilbert, les anglo-saxons parlent d’espace produit scalaire.
2. Un espace de Hilbert est un espace de Banach.
Exemple 34.29.
Pn
1. H = Cn est un espace de Hilbert pour le produit scalaire i=1 xiy¯i ,
34.5 Orthogonalité 401
P∞
2. H = l2(N) est un espace de Hilbert pour le produit scalaire n=0 xnyn̄ ,
3. H = L (U ) (où U est un ouvert de R ) est un espace de Hilbert pour le produit scalaire
2 n
6. Cc(R) n’est pas un espace de Hilbert pour le produit scalaire f (t)g(t)dt, car la norme
R
Exemple 34.30. f 2(N ), L2([0, 2π]), L2(U ) où U est un ouvert de Rn sont tous des espaces de
Hilbert séparables.
34.5 Orthogonalité
Exemple 34.32.
1. Les fonction en(t) = eint et em(t) = eimt sont orthogonales lorsque n m.
2. Les fonction en(t) = 1[−1,0](t) et em(t) = 1[0,1](t) sont orthogonales.
Remarque 34.33.
1. La relation ⊥ n’est ni réflexive, ni transitive.
2. ⊥ est une relation symétrique (x ⊥ y) ⇒ (y ⊥ x).
3. Pour tout x ∈ E : OE ⊥ x, c’est le seul élément de E à posséder cette propriété. Puisque :
(x OE ) ⇒ (hx|xi 0).
Pourquoi le cours de LM1 licence met-il en garde contre la confusion avec l’orthogonalité de
la géométrie élémentaire ?
Théorème 34.36. (Théorème de Pythagore (2)) Soit (E , h.|.i) un espace préhilbertien séparé,
(x, y) un couple d’éléments de E. Les deux propriétés suivantes sont équivalentes :
i. x et y orthogonaux
ii. kx + y k2 = kxk2 + ky k2.
402 Formes sesquilinéaires, Espaces Préhilbertiens, Hermitiens, Euclidiens et Hilbertien
Remarque 34.46. Dans le cas où K = R l’inégalité exprime que l’angle formé par les vectuers
est obtus.
Proposition 34.48. Soit C un cône convexe complet de E espace préhilbertien. Si x ′ est la pro-
jection de x sur C alors :
kxk2 = ||x ′k2 + kx − x ′k2 et Rehx|x ′i = hx|x ′i.
Remarque 34.55. Une application linéaire continue f d’un espace de Hilbert dans lui-même
est souvent appelé opérateur sur E.
Théorème 34.56. Soient E , F deux espaces de Hilbert sur le même corps, et f : E → F une
application linéaire continue. Il existe une unique application f ∗ adjointe de f. De plus f ∗ est
linéaire et continue.
34.8.1 Définitions
Définition 34.58. Soit E un espace préhilbertien séparé complexe ou réel.
i. Une famille (ei)i∈I de vecteurs de E est appelée famille orthogonale, ssi
∀i ∈ I , ai 0
∀i, j ∈ I , i j, hai |a j i = 0
.
ii. Une famille (ei)i∈I de vecteurs de E est appelée famille orthonormale ou ortho-
normée , ssi
∀i ∈ I , ai 0, kai k2 = 1
∀i, j ∈ I , i j, hai |a j i = 0
.
Définition 34.62. Soit E un espace préhilbertien séparé complexe ou réel. On appelle base hil-
bertienne de E, une famille de vecteurs de E :
i. orthonormale,
ii. et totale i.e. si le sous-espace vectoriel fermé engendré par cette famille est E (Est-ce
équivalent à (l’espace vectoriel engendré par une base hilbertienne est dense dans E).
Proposition 34.63.
i. L’espace vectoriel engendré par une base hilbertienne est dense dans E.
34.9 Géométrie euclidienne 405
ii. Un espace de Hilbert H admet nécessairement des bases hilbertiennes. Toutes ces bases
sont équipotentes.
Proposition 34.64. Soit E un espac préhilbertien séparé, (ai)i∈I, une famille orthonormale
sans E, les propriétés suivantes sont équivalentes :
a) L’espace vectoriel engendré par la famille (ai)i∈I est dense dans E,
b) Pour tout point x de E, on a x = i∈I hai |xiai (famille sommable),
P
c) Pour tout point x de E, la famille des |hai |xi|2 est sommable et l’on a kxk2 =
2
i∈I |hai |xi| . (Relation de Parseval).
P
Définition 34.65. Le cardinal des bases d’un espace de Hilbert H est appelé dimension de H.
Exemple 34.66. Base orthonormale dans un espace de Hilbert.
1. Espace de Hilbert de dimension finie : Pour tout espace de Hilbert une base hilbertienne
est tout simplement une base algébrique orthonormée (Topologie Gilles Christol ...
Ellipse chapitre 10 page 173).
2. Dans Cn, les vecteurs ei = (0, 0, , 1, 0, , 0) le 1 est placé à la ièm e place, i = 1, 2, , n
forment une base orthonormale.
3. Dans l2(N), les vecteurs ei = (0, 0, , 1, 0, ) le 1 est placé à la ièm e place, i = 1, 2, for-
ment une base orthonormale.
4. lI2(K) (Topologie Gilles Christol ... Ellipse chapitre 10 page 174)
R 2π dt
5. Dans L2([0, 2π]) muni du produit scalaire 0 f (t)f (t) 2π , les fonctions en(t) = eint , (n ∈
Z) forment une base orthonormale.
Théorème 34.67. (Décomposition dans une base orthonormale) Soit H un espace de Hilbert et
(e1, e2, ) une base orthonormale de H.
i. Pour toute suite (λ1, λ2, ) de nombres complexes telle que
P∞ 2
P∞ P∞ n=1 |λn | < ∞, la série
2
P∞ n=1 λnen converge dans H et sa somme x = n=1 λnen vérifie : hx|en i = λn , kxk =
2
n=1 |λn | ,
P∞ 2
P∞
ii. Pour tout x ∈ H, on a n=1 |hx|en i| < ∞, en outre on a : x = n=1 hx|en ien (conver-
2 ∞ 2
gence dans H) et kxk = n=1 |hx|en i|
P
Proposition 34.69. Tout espace vectoriel euclidien possède une base orthonormée notée
B.O.N ..
ii. Si B (resp. B ′ ) est une B.O.N. de E (resp. F) et A = MB ,B ′(f ) alors MB ′,B (g) = tA.
Note 34.75.
− Soit A ∈ Mn(R) et e = (e1, , en) une base canonique de Rn ou de Cn, avec
e1 = (1, 0, , 0)
.
en = (0, , 0, 1)
− Soient f (resp. fˆ) l’unique endomorphisme de Rn (resp. Cn) tel que Me(f ) = A (resp.
Me(fˆ) = A).
− On pose sp(A, R) = sp(f ) et sp(A, C) = sp(fˆ).
− Soit χA le polynôme caractéristique de A : sp(A, R) est l’ensemble des racines réelles de
χA, sp(A, C) est l’ensemble des racines complexes de χA.
Proposition 34.79. Soit E {0} un espace vectoriel euclidien et f ∈ L(E). Si f est symétrique
alors E = ⊥ ker(f − λIdE ). Par suite, il existe une BON de vecteurs propres.
L
λ∈Sp(f )
E → R.
x
xi
Définition 34.83. f : E → F est une isométrie vectorielle ssi f est bijective, linéaire et vérifie
l’une des conditions équivalentes précédentes.
Proposition 34.84. Soit E et F des espaces vectoriels euclidiens de même dimension. Les pro-
positions suivantes sont équivalentes :
i. f est une isométrie linéaire.
ii. f ∗ f = IdE
iii. f f ∗ = IdF
iv. f est bijective et f −1 = f ∗
Proposition 34.86. Les isométries vectorielles d’un espace vectoriel euclidien E sur lui-même
forment un groupe.
Définition 34.87. Le groupe formé par les isométries vectoriels d’un espace vectoriel euclidien
E sur lui-même est appelé groupe orthogonal. On le note O(E).
Remarque 34.92.
1. O +(E) est un sous-groupe distingué de O(E). O −(E) n’en n’est pas un.
Proposition 34.94. Soit E un espace vectoriel euclidien de dimension 1 alors O(E) = {IdE ; −
IdE ). O(E) = {IdE }.
Exemple 34.95.
1. Soit E un espace vectoriel euclidien de dimension n. (a1, , an) une BON
Rn est une isométrie vectorielle. ( λia2i c|
P P P
PE → λ ja j ) = λiµi =
λ i ai (λ1, , λn)
((λ1, , λn)|(µ1, , µn)).
2. Conséquences, deux espaces vectoriels euclidiens E , F de même dimension n sont isomé-
triques. PE → Rn → PF , a ∈ BON(E), b ∈ BON(F ).
λiai
(λ1, , λn)
λibi
3. La symétrie orthogonale par rapport au sous espace vectoriel F d’un espace vectoriel
euclidien E. E = F ⊕ F ⊥, posons u = u1 + u2, u1 ∈ F , u2 ∈ F ⊥. σF E → E σF est
u
u1 − u2
la symétrie orthogonale par rapport au sous espace vectoriel F .
Lemme 34.97. Soit E un espace vectoriel, f ∈ O(E), λ ∈ R λ valeur propre de f i.e. λ ∈ Sp(f ),
alors λ = ± 1.
Proposition 34.99. Soit E un espace vectoriel euclidien, F un sous espace vectoriel euclidien
de E. f ∈ O(E); f (F ) ⊂ F alors F ⊥ est stable par f.
Proposition 34.100. Soit E un espace vectoriel euclidien de dimension 2, f ∈ L(E), (a1, a2)
une BON de
E, A = Mat(a1,a2)(f ) alors f ⊂ O(E)
⇔ A est de la forme :
α −β α β
+
(1)A = β α , f ∈ O (E), (2)A = β − α , f ∈ O −(E) avec α2 + β 2 = 1.
Proposition 34.105. Soit E un espace vectoriel dimension 2, f ∈ O −(E). Alors f est un symé-
trie orthogonale par rapport à une droite vectorielle.
Rajouter
Définition d’une réflexion
Définition d’un retournement
34.9.4 Espace C. n
Lemme 34.107. Soit E un R-espace vectoriel de dimension n, f ∈ L(E) alors (i) ou (ii)
i. Il existe un sous espace vectoriel V de dimension 1 de E stable par f.
ii. Il existe un sous espace vectoriel V de dimension 2 de E stable par f et tel que l’endomor-
phisme fV induit par f dans V vérifie det(fV ) > 0.
Traduction matricielle
Si f ∈ O(E) en réunissant des bases ON des Vk et en les rangeant dans un ordre convenable,
on obtient une
BON de E sur laquelle
:
M1
Ml αj − βj
Mat(f ) = où εi = ± 1 et où M j = matrice de rotation avec
ε1
βj αj
εn −l
α2j + β j2 = 1. Si f ∈ SO(E), ∀i, εi = 1.
ii. Si F idE, alors Fix(f ) est une droite vectorielle appelée axe de la rotation.
ii. Il existe un plan vectoriel V et un rotation ρ ∈ O +(E) laissant les éléments de V ⊥ fixes
tel que f = ρ ◦ σV = σV ◦ ρ où σV est la symétrie orthogonale par rapport à V.
Proposition 34.111. Soit E un espace vectoriel (a1, , an) et (b1, , bn) deux bases orthonor-
mées de E, f l’endomorphisme tel que ∀i ∈ {1; ; n}, f (ai) = bi alors a et b sont de même sens
ssi f ∈ O+(E).
34.9.5 Base
Notation : Soit E un espace vectoriel orienté. On note BON+(E) l’ensemble des base orthonor-
mées positives. On note Altn(E , R) l’ensemble des applications n-linéaires alternées de E dans
R.
Définition 34.114. µ est le produit mixte. On note µ(v1, , vn) = [v1, , vn].
Remarque 34.115. Ce produit mixte existe dans n’importe quel espace vectoriel orienté.
− Dimension 1 : v = λ a1, si a1 > 0, [v] = λ.
D(v , v )
− Dimension 2 : (a1, a2) ∈ BON+(E) ⇒ [v1, v2] = D(a1, a2 ) .
1 2
− [u, v, w] = det(u, v, w) = (u ∧ v) · w
Définition 34.119. Soit (E , O) un plan vectoriel euclidien orienté, (u, v) ∈ E × E , kuk = kvk.
Soit ũ le vecteur unitaire tel que (u, ũ) ∈ BON+(E), v = αu + βũ , kvk = 1, α2 + β 2 = 1, (α, β) ∈ U.
L’ensemble des θ ∈ R tels que cos(θ) = α et sin(θ) = β est un élément de R/2πZ. Cette classe
sera notée : (u, v)∧ : elle s’appelle l’angle orienté de u et v dans cet ordre, ainsi : θ ∈ (u, v)∧ ⇔
v = (cos(θ))u + (sin(θ)ũ.
Exemple 34.120.
1. (u, u)∧ = Cl(0) car u = 1u + 0ũ.
2. (u, − u)∧ = Cl(π) car − u = − 1u + 0ũ.
Remarque 34.121. (u, v)∧ a une orientation. Si on change l’orientation c’est à dire dans (E ,
θ˜) (qui est aussi un espace vectoriel euclidien orienté) les angles différents d’un signe − . (u,
˜
v)∧θ = − (u, v)∧θ .
∧
u v
Définition 34.122. Si u ∈ E \{0} et v ∈ E \{0} (u, v)∧ = kuk ; kv k . On note (u, v)∧ une
détermination quelconque de l’angle (u, v)∧ c’est à dire un élément quelconque de (u, v)∧.
Remarque 34.124. Une rotation vectorielle dans E espace vectoriel euclidien orienté, est
w w w
déterminée
par son angle A(f
) : f (0) = 0, ∀w ∈ E \{0}, f kw k = cos(θ) kw k + sin(θ) kwk , f (w) =
w w
kwk cos(θ) kwk + sin(θ) kwk .
Proposition 34.125. Soit E un espace vectoriel euclidien de dimension 2. (a1, a2) une
BON+(E), f ∈ L(E), A = M (f , a1, a2) alors f est la rotation d’angle cl2πθ ssi A =
f (a1) f (a2)
cosθ − sinθ a1 θ ∈ (a1, a2)∧.
sinθ cosθ a2
Notation : ∀θ ∈ R, on note fθ la rotation d’angle Cl2π(θ) (on dit souvent : d’angle θ).
Proposition 34.127.
ii. h passe au quotient R/2πZ et l’application h̃ obtenue par passage au quotient est un iso-
morphisme de groupes de R/2πZ → SO(E), dont l’application réciproque est l’applica-
tion : f A(f ).
Proposition 34.128. Soit u1, u2, u3 3 vecteurs unitaires dans (E , O) plan vectoriel orienté.
Alors :
i. (u1, u3)∧ = (u1, u2)∧ + (u2, u3)∧ dans R/2πZ. (Relation de Chasles). ⇔ (u2, u3)∧ = (u1,
u3)∧ − (u1, u2)∧.
ii. (u1, u1)∧ = 0 et (u1, u2)∧ = − (u2, u1)∧.
Proposition 34.133.
i. si f ∈ SO(E), alors (f (D1), f (D2))∧ = (D1, D2)∧ dans R/πZ.
ii. si f ∈ O −(E), alors (f (D1), f (D2))∧ = − (D1, D2)∧
Remarque 35.4.
1. Si y = x ⊕ Kv on pourra adopter la notation suivante : Kv = y ⊖ x ou Kv = xy .
Ainsi y peut aussi s’écrire : y = x ⊕ (y ⊖ x).
Attention, Les symboles et notations ⊕ , ⊖ , Ku ont été utilisés pour éviter toute confu-
sion avec l’addition et la soustraction dans E K et pour différencier les éléments de E des
K
éléments de E . Par la suite on pourra adopter les signes et notations + , − , u à la place
de ⊕ , ⊖ , Ku à condition de se rappeler la nature de ses opérations et des éléments sur les-
quels elles s’appliquent et de leurs propriétés respectives.
2.
K , Kv ∈ EK :
Proposition 35.5. Soient E un espace affine, ∀a, b, c, d ∈ E et ∀u
i. ∀x ∈ E , x ⊕K0 = x
K = ab + bcK (Relation de Chasles)
ii. (c ⊖ a) = (c ⊖ b) + (b ⊖ a) i.e. ac
iii. (b ⊖ a) = − (a ⊖ b) i.e. ab = − ba
K − ba
iv. (c ⊖ a) = (c ⊖ b) − (a ⊖ b) i.e. ac = bc
v. (a ⊕ Ku ) − (b ⊕ Kv ) = (a ⊖ b) + (u
K − Kv )
vi. a ⊕ (b ⊖ c) = b ⊕ (a ⊖ c)
vii. (a ⊕ Ku ) − c = (a ⊖ c) + u
K
Définition 35.6. Soient E un ensemble non vide, (E , + , · ) un K-espace vectoriel et une appli-
cation ϕ: E × E → E.
414
35.4 Application affine 415
Remarque 35.7. Bien qu’il ne soit pas unique l’espace vectoriel associé E peut être noté EK .
Définition 35.8. On appelle dimension d'un espace ane E la dimension de son espace
vectoriel associé EK : dim(E) = dim(EK ).
Exemple 35.9.
Remarque 35.12.
− En posant x ′ = x ⊕ Ku , on a u
K = x ′ ⊖ x et la condition f (x ⊕ Ku ) = f (x) ⊕ l(uK ) s’écrit :
′ ′
f (x ) ⊖ f (x) = l(x ⊖ x).
− L’application linéaire associée à l’application affine f peut aussi être notée fK les condi-
tions s’écrivent alors f (x ⊕ Ku ) = f (x) ⊕ fK (u
K ) et f (x′) ⊖ f (x) = fK (x ′ ⊖ x) ou encore
′ K ′
f (x)f (x ) = f (xx ).
Définition 35.13. Soient E , F deux espaces affines définis sur le même corps commutatif K et
f : E → F une application affine.
i. f injective ⇔ L f injective.
ii. f surjective ⇔ Lf surjective.
iii. f bijective ⇔ Lf bijective, dans ce cas f −1 est aussi affine et L f −1 = (L f )−1.
Définition 35.14. Soient E , F deux espaces affines définis sur le même corps commutatif K.
On appelle isomorphisme affine de E → F toute bijection affine.
Proposition 35.16. Soient E , F deux espaces affines définis sur le même corps commutatif K,
x0 ∈ E, y0 ∈ F, l ∈ L(E , F ) alors :
Il existe une unique application affine telle que f (x0) = y0 et L f = l. On a f (x) = y0 + l(x −
x0).
Proposition 35.17. Soient E , F , G trois espaces affines définis sur le même corps commutatif
K et f : E → F , g: F → G , 2 applications affines alors :
− g ◦ f est affine,
− et L g◦ f = Lg ◦ L f.
Proposition 35.18. Soient E , F deux espaces vectoriels (munis de leurs structures canoniques
d’espace affine) alors les applications affines de E → F sont de la forme : u
l(u) + v ou l ∈
L(EK , F ) et où v ∈ F.
Remarque 35.19. On ajoute une constante à une application linéaire.
Application linéaire Application affine
L(R, R) x ax x ax+b
L(R2, R) (x, y) a x + b y (x, y) a x + b y + c
Définition 35.20. Soit E un espace affine. On appelle repère cartésien de E tout couple (ω, B)
K . ω est appelé origine.
où ω est un point de E et B est une base dePE
Si pour un point m ∈ E, on a m − ω = i∈I xiai (xi)i∈I sont appelées coordonnées de m par
rapport à (ω; B).
35.4.1 Translation
K.
Définition 35.22. Soient E un espace affine, Kv ∈ E
On appelle translation de vecteur Kv l’application TKv : E → E .
x x + Kv
Proposition 35.23. Dans un espace affine. Les translations sont les applications affines telles
que : Lf = IdEK .
35.4.2 Homothétie
Définition 35.24. Soient E un espace affine, a un point de E, λ ∈ K\{0}.
On appelle homothétie de centre a et de rapport λ l’application h: E → E .
x a + λ(x − a)
On la notera ha,λ.
Proposition 35.26. Supposons λ 0 et λ 1, alors les homothéties de rapport λ sont les appli-
cations affines telles que : Lf = λ IdEK .
Définition 35.30. L’ensemble des automorphismes de E est appelé groupe affine. On le note
GA(E).
Remarque 35.34. Intéret de la relation d’équivalence A(x) = {y; yRx} l’ensemble des classes
forme une partition de E. xRx, x ∈ clx.
Définition 35.35. Les classes de RV s’appellent les sous-espaces affines ou variété affine de E
K . clx = {y; y − x ∈ V } = {x + V } = {y; y ∈ x + V } = {x + v; v ∈ V }.
de direction V
Remarque 35.36.
1. Si V = {0}, clx = 0 + {0} = {x}.
K , clx = x + V = x + EK , clx = EK .
2. Si V = E
Proposition 35.39. Un hyperplan d’un espace affine de dimension n est un sous-espace affine
de dimension n − 1.
35.5.2 Parallélisme
Définition 35.40. Soient E un espace affine et A, B deux sous espaces affines de E.
• K = BK .
On dit que A est parallèle à B ssi A
• K ⊂ BK .
On dit que A est faiblement parallèle à B ssi A
418 Géométrie affine
Remarque 35.41.
1. Le parallélisme est une relation d’équivalence sur l’ensemble des sous-espaces affines de E.
2. Le parallélisme faible est une relation de préordre (i.e. réflexive, transitive).
Proposition 35.43. Soient E un espace affine et A un sous espace affine de direction V. Alors
A est canoniquement muni d’une structure d’espace affine.
K + BK =
Proposition 35.45. Soient E un espace affine, A, B deux sous espaces affines tels que A
KE alors A ∩ B ∅ et A ∩ B est un sous espace affine de direction AK + BK .
Proposition 35.46. Soient E un espace affine de dimension n > 2 et A, B deux hyperplans non
parallèles alors A ∩ B est un sous espace affine de dimension n − 2.
n=2 n=3
Nous sommes dans le plan Nous sommes dans l’espace
L’intersection de 2 droites est un point L’intersection de deux plans est une droite
Proposition 35.49. Le sous espace affine engendré par X est le plus petit sous espace affine
contenant X.
Exemple 35.51.
− Aff({x0, x1}) = x0 + k(x1 − x0).
− Aff({x0, x1, x2}) = x0 + k(x1 − x0) + k ′(x2 − x0).
Remarque 35.56. Si (xi)i∈I est affinement libre alors (xi)i∈I est injective, i.e. i j ⇒ xi x j .
Remarque 35.58. Soit E un espace affine de dimension n. Si (xi)i∈I est une famille affinement
libre alors card(I) 6 n + 1.
Définition 35.60. Soient E un espace affine et A ⊂ E. On dit que A est une base affine ensem-
bliste ssi la famille canonique associée à A est une base affine de E. Autrement dit : A est affi-
nement libre et Aff(A) = E.
Proposition 35.63. Soient E un espace affine de dimension n, (xi)06i6n; ∀i, xi ∈ E. Les propo-
sitions suivantes sont équivalentes.
i. (xi)06i6n est une base affine,
ii. (xi)06i6n est affinement libre.
35.7 Projection
K une direc-
Proposition 35.69. Soient E un espace affine, A sous espace affine de E et W ⊂ E
K (autrement dit EK = AK ⊕ W).
tion supplémentaire de A
− Notons Bx le sous espace affine tel que Bx = x + W.
− Il existe un unique point y ∈ E tel A ∩ Bx = {y }.
K une direction
Définition 35.70. Soient E un espace affine, A sous espace affine de E et W ⊂ E
K K K
supplémentaire de A (autrement dit E = A ⊕ W).
− L’unique point y tel que A ∩ Bx = {y } où Bx = x + W s’appelle le projeté de x sur A paral-
lèlement au sous-espace vectoriel W.
Corollaire 35.75.
i. Si A1 et A2 sont des sous espaces affines parallèles dans E alors f (A1) et f (A2) sont
parallèles dans F.
35.10 Equation d’un hyperplan en dimension finie 421
ii. Si B1 et B2 sont des sous espaces affines parallèles dans F tels que f −1(B1) ∅ et
f −1(B2) ∅ alors f −1(B1) et f −1(B2) sont parallèles.
Remarque 35.80.
n Hyperplan Equation Conditions
2 droite ax+by+c=0 (a, b) (0, 0)
3 plan a x + b y + c z + d = 0 (a, b, c) (0, 0, 0)
35.11 Barycentre
Proposition 35.83. Soit E un K-e.a., (mi , αi)i∈I ∈ E × K avec I fini. Supposons αi 0,
P
alors il existe un unique point G ∈ R tel que :
αi gm =K0 .
P P
− αi(mi − g) = 0,
P
αi(mi −ω)
− g −ω= P
αi
.
Remarque 35.85.
1. ∀λ ∈ K\{0}, bari∈I (xi , λαi) = bari∈I (xi , αi).
2. Si I ∗ = {i; αi 0}, bari∈I (xi , αi) = bari∈I ∗(xi , αi).
3. bar(x, α) = x.
Exemple 35.87.
card(I) Hypothèse Nom
2 1+1 0 Milieu
3 1 + 1 + 1 0 Point médian
Proposition 35.88. P Soient E , F deux espaces affines, f : E → F une application affine et (mi ,
αi)i∈I avec I fini. Si i∈I αi 0 et g = bari∈I (mi , αi) alors f (g) = bari∈I (f (mi), αi).
Associativité du barycentre
Proposition 35.89. Soient E un espace affine (mi , αi)i∈I, tel que i∈I αi 0. Soient (Iλ)λ∈Λ
P
une partition de I telle que ∀λ ∈ Λ, i∈Iλ αi 0.
P
Si g = bari∈I (mi , αi) et gλ = bari∈Iλ(mi , αi) avec sλ = i∈Iλ αi alors g = barλ∈Λ(gλ , sλ).
P
Proposition 35.90. Soit E un espace affine, A un sous espace affine de E et g = bari∈I (mi ,
αi).
Si ∀i, mi ∈ A alors g ∈ A.
Proposition 35.92. Soient E un espace affine de dimension finie, (mi)i∈I une base affine de
E, (αi)i∈I , (αi′)i∈I deux familles d’éléments de K.
Si g = bari∈I (mi , αi) et g ′ = bari∈I (mi , αi′) alors g = g ′ ⇔ ∃λ ∈ K\{0}; (αi′)i∈I = λ(αi)i∈I.
Exemple 35.93. K = R. g = bar((a, 1)(b, 1)(c, 1)), base {a, b, c}. g: (1, 1, 1) a ′(0, 1, 1).
35.12 Convexité 423
35.12 Convexité
Définition 35.94. (à revoir)
1. [a, b] désigne l’ensemble de tous les barycentres à coefficients > 0 des points a et b. [a,
b] = {m; m = ω + α(a − w) + β(b − ω); α + β = 1, α > 0, β > 0}, si ω = a, [a, b] = {m; m = a +
β(b − a); β ∈ [0, 1]}.
2. [a, b[ = [a, b]\{b}.
3. ]a, b[ = [a, b]\{a, b}.
Exemple 35.97.
1. Dans R tout intervalle est une partie convexe.
2. Si A est un sous espace affine de E R-espace affine alors A est convexe.
Remarque 35.98. Si E est un espace affine normé, on pose ∀x, y ∈ E , d(x, y) = kx − y k, d est
alors une distance (Résultat du cours sur les espaces vectoriels normés).
Proposition 35.99. Dans un espace affine normé sur R toutes les boules sont convexes.
Proposition 35.100. Soit (Ai)i∈I, I quelconque, une famille de parties convexes dans E alors
i∈I Ai est convexe.
T
Définition 35.101. Soit E un espace affine et X ⊂ E. L’intersection de toutes les parties con-
vexes qui contiennent X s’appelle la partie convexe engendrée par X, on la note conv(X).
Proposition 35.102. Soient E , F deux espaces affines sur R et f : E → F une application affine
alors :
i. ∀x1, x2 ∈ E , f ([x1, x2]) = [f (x1), f (x2)].
ii. Si A est une partie convexe de E alors f (A) est convexe.
iii. Si B est une partie convexe de F alors f −1(B) est convexe.
Proposition 35.108.
1. EC(A) est l’intersection de tous les convexe de E contenant A.
2. EC(A) = { i∈I λiai; (λi)i∈I , i∈I λi; ∀i ∈ I , ai ∈ A, λi ∈ R+}.
P P
424 Géométrie affine
Théorème 35.109. (de Carathéodory) Soit E un R-espace affine de dimension n. A une partie
non vide de E alors pour tout élément de EC(A) est ?.
• Les ensembles H f+ = f −1(R+), H f− = f −1(R−) sont les deux demi-espaces au sens large de
frontière E.
• Les ensembles H f+∗ = f −1(R+∗ ), H f−∗ = f −1(R−∗) sont les deux demi-espaces au sens
strict de frontière.
35.14.1 Définition
Définition 35.112. Soit E un espace affine.
K est un espace vectoriel normé.
On dit que E est un espace ane normé ssi E
Remarque 35.114. Si l existe elle est unique l = (Df )(x0), la terminologie est la même que
pour la différentiabilité dans un espace vectoriel normé.
férentiable au point x0 ssi l’application : (x1, , xn) (y1, yp) est différentiable au point
(x01, , x0n).
u
xn
a
35.14 Espace Affine normé 425
K aA (xn = a, λn ∈ R).
Remarque 35.117. O ∈ T
Définition 35.118. On dit que u est positivement tangent en a à A ssi ∃(λn), λn > 0, ∃xn → a
telles que limn→+∞ λn(xn − a) = u, on note TK a A.
+
De plus on a : TK a A ⊂ TK aA
+
35.14.3.2 Propriétés
Proposition 35.122. Soit V un sous espace vectoriel fermé de l’espace vectoriel normé ? et a ∈
V alors TK aV = TK a V = V.
+
K aA =
Corollaire 35.123. A sous espace affine fermé de E espace vectoriel normé, a ∈ A alors T
KA.
35.14.4 Sous-variété
35.14.4.1 Définitions
Remarque 35.125. On peut toujours se ramener au cas où A1 = Re1 + Rep et ?(u1, , up)
base de A1 (u1, , u p , u p+1, , un) base de E. g: Rn
→ E1 est un isomor-
(t1, , tn) t1u1 + + tnun
phisme d’espace vectoriel, g(ei) et g( Rei) = 16i6 p Rui = A1 g est un difféomor-
P P
16i6 p
phisme.
35.14.4.2 Propriétés
◦
si p = n, A est une sous-variété de dimension n de E au point a ssi a ∈ A .
si p = 0, A est une sous-variété de dimension 0 de E au point a ssi a est un point isolé de A.
Remarque 35.131. Si (Df )(a) est injective, on dit que f est une immersion au point ?
Proposition 35.133. Soit E , F deux espaces vectoriels normés de dimension finie, U un ouvert
de E, a ∈ U, f : U → F de classe C k. supposons (D f )(a) surjective, posons b = f (a) alors
l’ensemble A = {x; f (x) = b} est une C k sous-variété de E au point a, et TKaA = Ker(Df )(a).
Remarque 35.134. Si (Df )(a) est surjective, on dit que f est une submersion au point a.
Définition 35.135. Soit E , F deux espaces vectoriels normés de dimension finie, k ∈ N∗ , A une
C k sous-variété de E, B une C k sous-variété et f : A → B. On dit que f est différentiable au
point a ssi il existe un ouvert U tel que a ∈ U, et f˜: U → F telle que :
i. f˜ coïncide avec f sur U ∩ A.
ii. f˜ est différentiable au point a.
Remarque 35.136. Si f est différentiable au point a, alors la restriction de (Df )(a) à TKaA est
indépendante de choix de f˜, et (D f )(a)TKaA ⊂ TKbB, où B = f (A). L’application
TKaA → TKbB est linéaire, c’est la différentielle de f au point a.
u
(Df˜)(a)u
35.14.4.6 Généralisation
Les théorèmes classiques pour les ouverts de normés s’étendent aux cas des sous-variétés
f g
Exemple 35.137. A → B → C si f est différentiable en a, g différentiable en b alors
a b = f (a)
g ◦ f est différentiable en a et D(g ◦ f ) = Dg(b) ◦ Df (a)
35.15 Espace affine euclidien 427
35.14.4.7 Carte
Proposition 35.139. Soit E , F deux espaces vectoriels normés de dimension finie, A sous-
variété de F, f : A → B, C k , a ∈ A, b = f (a). Soit V1 ⊂ A, V2 ⊂ B et C1: V1 → Ω1 une carte de A au
point a, C2: V2 → Ω2 une carte de B au point b. Supposons f (V1) ⊂ V2. Alors f est différentiable
en a ssi l’application Ω1 → Ω2 est différentiable en C1(a).
t C2 f C1−1(t)
Si A est une sous-variété, TKaA est un sous-espace vectoriel TaA = a + TKaA est l’espace affine
Remarque 35.143. Comme nous l’avons vu en géométrie vectorielle , l’espace vectoriel eucli-
K est aussi un espace affine normé, il suffit de poser kxk = p(x|y) de plus on peut
dien E
définir une distance par d(x, y) = kx − y k.
Proposition 35.146. Soit E , F deux espaces affines euclidiens, f : E → F une application affine
K → FK .
alors f est une isométrie ssi L f est une isométrie vectorielle de E
Définition 35.147. On appelle rotation (resp. anti-rotation) affine, tout déplacement (resp.
anti-déplacement) ayant au moins un point fixe.
Définition 35.148.
K ⊥, EK = AK ⊕ AK ⊥.
Notation : On note pA la projection sur A par rapport à A
Proposition 35.149. ∀x ∈ E, pA(x) est l’unique point y ∈ A tel que d(x, A) = d(x, y).
35.15.2.2 Symétrie orthogonale par rapport à un sous espace affine d’un espace
affine euclidien E
Proposition 35.151. Soit E un espace affine euclidien, A un sous espace affine de E alors σA:
E → E est une isométrie affine dont l’application linéaire associée eest la symétrie orthogonale
K dans EK c’est à dire LσA = σAK . De plus, Fix(σA) = A.
vectoreille par rapport à A
Définition 35.156. Soit E un espace affine euclidien, on appelle rotation affine de E tout
déplacement de E ayant au moins un point fixe. On appelle anti-rotation affine de E tout anti-
déplacement de E ayant au moins un point fixe.
Proposition 35.157. Soit E un plan affine euclidien, f ∈ Is+(E) alors f est une rotation ou
une translation.
Proposition 35.158. Soit E un plan affine euclidien, f ∈ Is−(E) alors il existe une droite ∆ et
ξ∈∆ K tels que f = Tξ ◦ σ∆ = σ∆ ◦ Tξ où σ∆ est la symétrie orthogonale par rapport à ∆. Une telle
factorisation est unique.
Théorème 35.161. Soient E un espace affine euclidien de dimension 3, f ∈ Is−(E) alors f est
de la forme f = σ ◦ ρ = ρ ◦ σ, où σ est une symétrie orthogonale par rapport à un plan π et où :
i. si Fix(f ) ∅,ρ est une rotation autour d’un axe D orthogonal à π.
ii. si Fix(f ) = ∅, ρ est une translation de vecteur ξ ∈ Kπ.
Chapitre 36
Géométrie différentielle
Dans ce qui suit E désigne un espace affine euclidien, de dimension finie et orienté. On note
|v | la norme euclidienne et x · y ou hx|y i le produit scalaire de x par y.
Définition 36.1. On appelle arc paramétré de classe C p, tout couple (Γ, f ) formé d’une
application f : I → E de classe C p où I est un intervalle (fini ou infini, fermé ou non) de R et Γ
est un partie de E telle que Γ = f (I). Γ est appelée image ou support ou trajectoire de f et
f est appelée représentation paramétrique ou paramétrage de Γ (en abrégé R.P.).
Remarque 36.2.
1. Dans un énoncé, si la classe de l’arc n’a pas d’importance, on parlera simplement d’arc
paramétré sans préciser la classe de l’arc.
2. Il est souvent commode de l’interpréter comme la description du trajet f (I) par d’un
mobile occupant le point f (t) à l’instant t.
Proposition 36.3. Soit (Γ, f ) un arc paramétré de classe C p où f est une application définie
sur I, ϕ un difféomorphisme de classe C p l’application : Ω × E → E .
(ϕ, f )
f◦ϕ
Définition 36.6. Si (Γ1, f1) et (Γ2, f2) sont deux arcs paramétrés de classe C p. On dit que
(Γ1, f1) et (Γ2, f2) sont équivalents ssi il existe un difféomorphisme ϕ de classe C p tel que f2 =
f1 ◦ ϕ.
431
432 Géométrie différentielle
Définition 36.8. Une classe d’équivalence d’arcs paramétrés de classe C p est appelée arc géo-
métrique et tout représentant d’un arc géométrique Γ de classe C p porte le nom de paramé-
trage admissible de Γ.
... (Voir suite Atlas des mathématiques p.u.f. p. 393) Compléter ce chapitre.
Remarque 36.11. Une courbe est une réunion au plus dénombrable d’arcs : exemple la fonc-
tion tangente. Réciproquement un arc est une courbe dont la fonction est définie sur un inter-
valle.
Définition 36.15. On dit qu’une courbe (f , I) est régulière ou encore que le paramétrage
est régulier ssi (f , I) est régulière en tout point de I.
Remarque 36.16. |f ′(t)| représente la vitesse, si la vitesse ne s’annule pas cela indique qu’il
n’y a pas de points anguleux, comme c’est le cas pour la courbe (f , R) où : f :
R → R2 (représenter la courbe).
x
(t2, t3)
Définition 36.17. On dit que la courbe (f , I) est birégulière (ou 2-régulière) au point t0
ssi :
i. f est 2 fois dérivable au point t0.
36.1 Arc et Courbe paramétrés dans un E espace affine euclidien 433
Définition 36.18. On dit qu’une courbe (f , I) est birégulière ou encore que le paramétrage
est birégulier ssi (f , I) est birégulière en tout point de I.
36.1.5 Tangente
Définition 36.19. Lorsque f (t) f (t0), on appelle sécante Dt0,t la droite affine f (t0) +
R(f (t) − f (t0)).
M0 M
Proposition 36.21.
1. Supposons que (f , I) est une courbe ou un arc régulier au point t0 alors ∃η > 0; |t − t0| <
η, (t ∈ I) entraîne f (t) f (t0) et sa tangente affine est la droite affine f (t0) + Rf ′(t0) sa
tangente vectorielle est Rf ′(t0).
2. Supposons que (f , I) est une courbe ou un arc régulier de classe C k, soit f (p) la première
dérivée non nulle de f au point t0 , la tangente affine au point M0 = f (t0) est la droite
affine passant par M0 et de direction Rf (p)(t0).
M0
M0 M
Note 36.25. (partie à supprimer) On peut donc pour ces t, considérer le plan πt0t engendré par
Tt0 f et f (t),∃η > 0 tel que |t − t0| < η, (t ∈ I) ⇒ f (t) ∈ Tt0 f . Ce plan πt0t ( pour ?) tend vers le
plan f (t0) + Rf ′(t0) + Rf ′′(t0) quand t tend vers ce plan limite s’appelle le plan osculateur de
f en t0. On le note Osct0 f et on se note Osct0 f sa direction (Osct0 f = Rf ′(t0) + Rf ′′(t0)).
Définition 36.27. Soit (Γ, f ) un arc/courbe, la droite de Osct0 f qui passe par M0 = f (t0) et
qui est orthogonale à la tangente Tt0 f s’appelle la normale principale de f au point t0.
M0
Définition 36.28. Soit (Γ, f ) un arc/courbe, on appelle binormale de (Γ, f ) au point f (t0)
toute droite affine passant par f (t0) et qui est orthogonale à Tt0 f et à la normale principale
(autrement dit toute droite affine perpendiculaire au plan osculateur).
M0
36.1 Arc et Courbe paramétrés dans un E espace affine euclidien 435
36.1.9
36.1.10 Courbe
Proposition 36.29. Soit p ∈ {1, 2}, f : I → E , h: J → I (J intervalle) Supposons que h soit un
D p-difféomorphisme (bijectif et p dérivable) alors f est p-régulière au point h(u) ssi f ◦ h est p-
régulière et ∀u, h ′(u) 0.
Définition 36.30. On dit qu’une courbe f est unitaire ( ou que f est paramétrée par une abs-
cisse curviligne) ssi ∀t, kf ′(t)k = 1 (f dérivable).
Définition 36.32. s = ε
R t
t0
kf ′(u)kdu + c, ε = ± 1, t → s s’appelle une abscisse curviligne le
long de f.
Remarque 36.33. On voit que si l’arc est 1-régulier, s est un paramètre admissible. Vu sa
signification, il joue un rôle intrinsèque à l’arc. On l’appelle paramètre admissible. (Atlas des
mathématiques p.u.f. p.395).
Proposition 36.34.
i. si s1, s sont des abscisses curviligne le long de f, alors s1 = εs + ?,
ds
ii. dt
= ε|f ′(t)|,
R t
iii. si s est une abscisse curviligne le long de f, s(t) − s(t0) = ε t kf ′(u)kdu, |s(t) − s(t0)| =
R t 0
′
t
kf (u)kdu longueur de f restreinte à l’intervalle [t 0, t].
0
Proposition 36.35. Soit f : I → E régulière de classe C 2. On suppose que f est unitaire c’est à
dire ∀s, kf ′(s)k = 1 alors (f ′(s)|f ′′(s)) = 0.
Proposition 36.37. Soit (Γ, f ) une courbe paramétrée unitaire : f : I → E , ∀s, kf ′(s)k = 1,
dτ
notons τ = f ′(s) et τ1 = f ′(s + h) posons α = Ang(τ , τ1) alors d s = f ′′(s) et kf ′′(s)k =
α
limh→+∞ h .
1
α(s, h) α(s, h) α(s, h) |∆t|
∆(t) = 2sin 2 ⇒ limh→0 h = limh→0 2
1 × h = 1 × |t ′(s)| = |f ′′(s)|.
sin 2 α(s, h)
M(s) M(s+h)
1
Si C est un arc de cercle de rayon R, tous ces quotients valent R . Sinon, plus son quotient
est élevé, plus l’arc se «courbe» ... . Ces résultats conduisent à définir la courbure comme suit.
(Commentaires et illustrations Atlas des mathématiques p.u.f. p. 395)
M0 M
Remarque 36.39. Ainsi |λ| est la courbure non algébrique et on note |λ| = kf ′′(s)k.
Définition 36.40. Soit (Γ, f ) une courbe paramétrée de courbure algébrique |λ|. Notons que
quand |λ| 0, |R| = |λ| où R = λ est le rayon de courbure de f au point s.
1 1
Remarque 36.41. Cette définition se justifie par le fait qu’en tout point de l’arc simple où la
courbure n’est pas nulle, la «meilleure approximation» de l’arc simple par un arc de cercle est
obtenue avec un cercle qui a pour rayon le rayon de courbure. On appelle ce cercle : cercle oscu-
lateur au point considéré (cf. fig. B3 p.398). Il se situe dans le plan osculateur, défini par la
tangente et le vecteur normal principal. Il est centré au point appelé centre de courbure.
Définition 36.42. On appelle centre de courbure le point C défini par : C = f (s) + RnK .
36.1.12 Repère de Frénet
36.1.12.1 Définition
Remarque 36.45.
K et
1. f ′′(s) = λn
dT
ds
K.
= λn
dT
ds 0 λ 0 T D
dT
E
2. Matriciellement : car b = λhn|bi = 0 µ est la torsion de
=
dn
− λ 0 n n
ds
ds
0 −µ 0 b
db
ds
f au point s,
dT
ds
K,
= λn
dn
ds
db
K sont les formules de Frenet.
= − λT + µb, ds = − µ · n
36.1.12.2 Torsion
Définition 36.46. Le réel µ(s) définit par µ · nK = − ds est appelé torsion de f au point M (s),
db
on dit que la torsion est droite ou gauche selon qu’elle est positive ou négative.
Remarque 36.47.
1. La fonction µ est nulle pour tout arc plan ... . Aux points où elle ne s’annule pas, elle
donne une indication sur la foçon dont la courbe s’écarte d’une courbe plane ... . Contrai-
rement à la courbure la torsion peut être négative. la convention adoptée pour la défini-
tion fait que la torsion est positive pour une hélice circulaire directe. On notera que ni la
courbure ni la torsion ne dépendent de l’orientation de l’arc simple auquel elles sont asso-
ciées.
2. µ ne dépend pas du choix de n.
3. Soit s f (s) courbe unitaire, si s1 est une autre abscisse curviligne le long de f , alors
kf ′′(s)k = kg ′′(s1)k, (pour f (s) = g(s1)) et f ′′(s) = g ′′(s1) de plus, on a λ = λ1 et µ = µ1.
Proposition 36.48.
1. f : I → E, ∃h difféomorphisme tel que f ◦ h est unitaire. Par définition, la courbure de f
au point t est la courbure de f ◦ h au point s (pour f C 3 birégulière).
ds d2s dM dM ds
2. f : I → E C 3 , on note s ′ = dt
et s ′′ =dt2
, on a dt = Ts ′ = ds × dt avec M = f (t) = g(s),
d2 M
d t2
dT d s′
= λns ′2 + Ts ′′ = dt s ′ + T dt =
ds
ds ′ d3M
· dt · s ′ + d t , dt3 = λ( − λT + µb)s ′3 + ρn + Ts ′′′
dT ds
K
s ′ s ′′ α
. Orientons Osct par la base (T , n). On a un produit mixte dans ?
2
0 λs ′ β
′3
0 0 λµs
′ ′′ ′3 ′ ′ [f ′(t), f ′′(t)]
[f (t), f (t)] = λs or s = εkf (t)k donc λ = ε kf ′(t)k3
3 3 kf ′(t) ∧ f ′′(t)k
3. On a aussi f ′(t) ∧ f ′′(t) = λs ′ T ∧ n = λs ′ b d’où |λ| = kf ′(t)k3
[f ′(t), f ′′(t), f ′′′(t)] =
[f ′(t), f ′′(t), f ′′′(t)]
λ2 µs ′6 et kf ′(t) ∧ f ′′(t)k2 = λ2s ′6 ⇒ µ = kf ′(t) ∧ f ′′(t)k2
Index
439
Glossaire
441
442 Glossaire
Table des matières
Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
443
444 Table des matières
8 Fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
8.1 Fonctions numériques d’une variable réelle (i.e. définie sur R) . . . . . . . . . . . . . . . . 98
8.1.1 Propriétés d’une fonction continue sur un intervalle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
8.1.2 Propriétés d’une fonction continue sur un fermé borné . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
8.1.3 Fonction réciproque d’une fonction continue et strictement monotone . . . . . . . . 98
8.1.4 Dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
8.1.4.1 Opérations algébrigues sur les fonctions dérivables. . . . . . . . . . . . . . . . . 98
8.1.4.2 Dérivabilité d’une fonction composée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
8.1.4.3 Dérivabilité d’une fonction réciproque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
8.1.4.4 Dérivée logarithmique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
8.1.5 Fonctions de classe C r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
8.1.6 Fonctions de classe C r par morceaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
8.1.7 Théorème de Rolle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
8.1.8 Sens de variation d’une fonction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
8.1.9 Primitives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
8.1.10 Développements limités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
8.1.11 Fonction convexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
8.1.12 Fonctions usuelles numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
8.1.12.1 Fonction affines et linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
8.1.12.2 Fonctions exponentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
8.1.12.3 Fonctions logarithmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
8.1.12.4 Fonctions puissances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
8.1.12.5 Fonctions hyperboliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
8.1.12.6 Fonctions hyperboliques réciproques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
8.1.12.7 Fonctions circulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
8.1.12.8 Fonctions circulaires réciproques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
8.2 Fonction vectorielle d’une variable réelle (i.e. définie sur R) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
8.2.1 Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
8.2.1.1 Dérivée d’un produit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
8.2.1.2 Inégalité des accroissements finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
8.2.1.3 Caractérisation des applications constantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
8.2.1.4 Prolongement des application de classe C 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
8.2.2 Intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
8.2.2.1 Théorème des accroissements finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
8.2.2.2 Formule de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
8.3 Fonction de plusieurs variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
8.4 Suite numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
8.5 Fonction réelle ou complexe d’une variable réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
8.5.1 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
450 Table des matières
13 Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
13.1 Théorème de Rolle et des accroissements finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
13.1.1 Théorème de Rolle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
13.1.2 Théorème des accroissements finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
14 Matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
14.1 Notion de matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
14.2 Exemples d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
14.2.1 ... en algèbre linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
14.2.1.1 Matrice associé à un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
14.2.1.2 Matrice associée à une famille de vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
14.2.1.3 Matrice associée à une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
14.2.1.4 Matrice associée à un endomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
14.2.2 ... en calcul différentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
14.3 Rang d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
14.4 Construction de l’espace vectoriel normé Mn, p(K) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
14.4.1 Addition et multiplication sur Mn,p(K) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
14.4.2 Normes sur Mn,p(K) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
14.5 Multiplication des matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
14.6 Transposition et transposée d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
14.7 Transconjugaison ou Matrice adjointe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
14.8 Opérations élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
14.9 Spécificités propres aux matrices carrées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
14.9.1 Construction de l’anneau et de l’algèbre normée Mn(K) . . . . . . . . . . . . . . . . 148
14.9.2 Trace d’une matrice carrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
14.9.3 Matrice carrée nilpotente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
14.9.4 Matrice carrée inversible et groupe linéaire GLn(K) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
14.9.4.1 Matrice carrée inversible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
14.9.4.2 Groupe Linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
14.9.4.3 Transposé d’une matrice carrée inversible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
14.9.4.4 Transconjugaison et matrice adjointe d’une matrice carrée inversible . . . . . 150
14.9.4.5 Rang et matrice carrée inversible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
14.9.5 Matrices carrées symétrique et antisymétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
452 Table des matières
20.4.3.1 Application de différentielle 0: x 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230
20.4.3.2 Comportement d’une application d’une variable réelle . . . . . . . . . . . . . . 231
20.4.4 Relation entre différentiabilité et Lipschitziennité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
20.4.4.1 Condition suffisante pour qu’une application soit lipschitzienne. . . . . . . . 231
20.4.4.2 Condition suffisante pour qu’une application soit localement lipschitzienne .
231
20.5 Difféomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
20.6 Théorème d’inversion locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
20.7 Théorème des fonctions implicites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
20.8 Différentielle d’ordre supérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
20.8.1 Différentielle d’ordre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
20.8.1.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
20.8.1.2 Interprétation de d2af : Application bilinéaire associée à d2af . . . . . . . . . . 233
20.8.1.3 Calcul de d2af . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
20.8.1.4 Théorème de Schwarz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
20.8.2 Différentielle d’ordre n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
20.8.2.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
20.8.2.2 Interprétation de dna f : Application multilinéaire associée à dna f . . . . . . . . 234
20.8.2.3 Calcul de dna f . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
20.8.2.4 Théorème de Schwarz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
20.8.2.5 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
20.8.2.6 Règles de calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
20.8.3 Application de classe C 1, ; C n; ; C ∞ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
20.8.3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
20.8.3.2 Les espaces C ∞(U , F ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
20.8.3.3 Propriété . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
20.8.3.4 Cas où E = Λ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
20.9 Formules de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
20.9.1 Formule de Taylor asymptotique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
20.9.2 Formule de Taylor avec reste de Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
20.9.3 Formule de Taylor avec reste de Intégrale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
20.10 Maxima et minima relatifs (ou local) libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
20.10.1 Première condition nécessaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
20.10.2 Condition du second ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
20.10.3 Condition suffisante pour le minimum relatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237
20.11 Maxima et minima relatifs (ou local) liés (ou avec contraintes) . . . . . . . . . . . . . . . . . 237
25 Informatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265
25.1 Survol du Cours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266
25.1.1 Sujet, Livres, Site Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266
25.1.2 Algorithmes et Heuristiques : Philosophie et Terminologie . . . . . . . . . . . . . . . 266
25.2 Pseudocode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266
25.2.1 Analyse d’Algorithmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267
25.2.2 Rappel : Taux de Croissance des Fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
25.3 Algorithmes de Tri . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
25.3.1 Enoncé du Problème de Tri . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
25.3.2 Tri par Insertion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
25.3.3 Tri par Division-Fusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
25.3.4 Tri Rapide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
25.3.5 Analyse du Tri par Insertion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
25.3.6 Analyse du Tri par Fusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
25.3.7 Analyse du Tri Rapide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
25.4 Heuristique GLOUTON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
25.4.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
25.4.2 Heuristique GLOUTON appliquée aux Matroïdes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
25.4.2.1 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
25.4.2.2 Exemples : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
25.5 Algorithmes de parcours dans les graphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274
25.5.1 Arbres de parcours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274
25.5.2 Parcours en largeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
25.5.2.1 Algorithme PARCOURS EN LARGEUR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275
Table des matières 459
29 Corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 337
29.1 Corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 337
29.2 Corps des fractions d’un anneau A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 337
29.3 Extension algébriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 338
29.3.1 Extension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 338
29.3.2 Extension algébrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339
29.3.3 Adjonction de Racines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339
29.4 Corps finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 340
30 Divers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341
30.1 Loi de compostion externe ou loi d’action . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341
30.2 Module . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 342
462 Table des matières
31 Arithmétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 343
31.1 L’anneau (Z, + , × ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 344
31.1.1 Nombres premiers entre eux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 344
31.1.2 Nombres premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 345
31.2 L’anneau (Z/nZ, + , · ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 345
Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 426
Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 426