Chapitre 3 Et 4

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3.

Les cartes filles


Revenons à présent à l’intérieur du boîtier de l’unité centrale, et plus
précisément au niveau de la carte mère. Dans un précédent chapitre, nous
avions vu que cette dernière possédait de nombreux connecteurs internes, dont
le nombre dépendait du modèle choisi. Vous en souvenez-vous ? Ces
connecteurs servent notamment à brancher les cartes filles, qui vont nous
intéresser dans le présent chapitre.
Si le rôle de la carte mère ne varie pas quel que soit le modèle (il s’agit
toujours d’une grande plaque accueillant les autres composants de
l’ordinateur), la donne n’est pas la même pour les cartes filles : il en existe
plusieurs types, aux rôles bien définis. On parlera ainsi de carte graphique, de
carte réseau, de carte tuner, etc. Elles ont chacune une fonctionnalité
spécifique. Si elles sont toutes regroupées sous le terme de « carte fille », c’est
avant tout pour leur dépendance vis-à-vis de la carte mère, à laquelle elles sont
toutes branchées.
Au cours de ce chapitre, nous parlerons donc des cartes filles les plus courantes
: cartes son, cartes réseau, cartes contrôleur, cartes tuner… Et pour
commencer, les cartes à mettre en relation avec le chapitre précédent : les
cartes graphiques.

3.1.Les cartes graphiques

3.1.1. Rôle de la carte graphique


Lorsqu’on utilise un ordinateur, nous avons les yeux rivés sur l’écran. Ce
dernier est l’interface principale permettant à l’ordinateur de transmettre des
informations à l’utilisateur. Ainsi, il n’est rien de plus naturel pour nous que de
déplacer une fenêtre d’explorateur de fichiers, de lancer un jeu, de regarder un
Blu-Ray, etc. Toutes ces images qui apparaissent à l’écran sont générées par
l’ordinateur qui, comme vous le savez, travaille avec des 0 et des 1. Le rôle de
la carte graphique est alors de transformer ces 0 et 1 en données
graphiques, puis de les envoyer à l’écran.
De nos jours, les cartes graphiques font même beaucoup plus ! En effet, elles
ont également pour tâche de procéder à de très nombreux calculs de rendu
quand cela est nécessaire. C’est notamment le cas dans les jeux vidéo actuels
ou pour les logiciels de modélisation et d’animation 3D (3DSMax, Blender,
LightWave, Maya, etc.). La carte graphique sera également sollicitée lors de
l’application de filtres dans des logiciels de traitement d’images 2D (Photoshop,
Gimp, etc.), l’affichage de certains éléments de Windows (notamment les
thèmes « Aero », apportant la transparence aux fenêtres), certains calculs
mathématiques poussés, le décodage de certains formats vidéos, etc.
Si vous êtes intéressé par l’une de ces applications, alors il vous faut porter une
attention toute particulière au choix de la carte graphique. Je vais même aller
plus loin : la carte graphique est

1
Alors l’un des éléments les plus importants de votre configuration ! Il n’est
donc pas étonnant de voir le prix de la carte graphique grimper à 20 ou 25% du
prix total de votre PC ! Joueurs, vous êtes donc prévenus : ne sous-estimez pas
le choix de votre carte graphique !
En revanche, si la principale utilisation que vous faites de votre ordinateur est la
bureautique ou la navigation sur le Web, alors la carte graphique ne sera pas
primordiale. Vous pourrez même vous contenter de la carte graphique intégrée
de base à la carte mère. Celle-ci est souvent très basique, mais après tout, si
vous n’avez pas de besoins particuliers en termes d’affichage, alors pourquoi
se ruiner ?

La carte graphique est une carte fille complexe, dotée de plusieurs composants
importants. Nous allons en décrire quelques-uns.

3.1.2. Composants de la carte graphique


Carte « fille » ne veut pas dire carte « basique ». La carte graphique possède
plusieurs composants très importants, à commencer par son propre
processeur : le GPU.

3.1.2.1. Le GPU (Graphics Processing Unit)

On l’a vu plus tôt, le processeur (ou CPU) est un des éléments les plus importants
de l’ordinateur : il s’occupe de tous les calculs nécessaires au fonctionnement
du système. Tous ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles cela est parfois
trop pour lui. Il s’aide donc du processeur de la carte graphique, le GPU, pour
tous les calculs spécifiques à l’affichage.
L’intérêt est double. D’une part, le GPU soulage la charge de travail du CPU. En
effet, on travaille plus efficacement à deux que tout seul. D’autre part, le GPU
est spécialisé dans les calculs graphiques. C’est un peu comme dans la cuisine
d’un restaurant : le cuisinier est capable de réaliser la plupart des plats, mais
les clients sont bien plus satisfaits quand il est aidé par un spécialiste des
desserts. Ce dernier ne s’occupe peut-être que des desserts, mais il s’en
occupe très bien ! Et cela laisse du temps au cuisinier « principal » pour la
préparation des plats.

FIGURE 3.1. – Le GPU, le processeur de la carte graphique

2
Tout comme le CPU, le GPU a tendance à chauffer. Il est donc généralement
accompagné d’un radiateur, voire d’un ventirad (si vous avez bien suivi le
chapitre sur la carte mère , vous devriez savoir de quoi il s’agit ).

3.1.2.2. La mémoire

Certaines images sont parfois très complexes, notamment les images 3D. Pour
les générer, le GPU doit faire plusieurs « passes » afin d’ajouter les éléments les
uns après les autres. Par exemple, le GPU doit être en mesure d’ajouter les
textures à une image 3D, c’est-à-dire d’appliquer à chaque élément les
couleurs ou habillages (une texture « brique » sur le mur d’une maison, etc.).
Parfois, les textures elles-mêmes nécessitent de nombreux calculs avant d’être
applicables. Avant de pouvoir être utilisés dans l’image, tous les éléments de
l’image déjà constitués sont donc stockés dans la mémoire vidéo de la carte
graphique. Ainsi, plus la quantité de mémoire est importante, plus la carte
graphique pourra gérer un nombre important de textures ou des textures
composées de plus de pixels.
La mémoire sert également à constituer les éléments d’une image pendant
qu’une autre est affichée à l’écran (on parle de framebuffer). Tout cela doit
aller extrêmement vite ! Il est hors de question pour l’utilisateur d’attendre que
sa carte graphique construise chaque image de son jeu ou de son film. La
mémoire sert donc de tampon, permettant de calculer les images aussi
rapidement que nécessaire.
Il existe plusieurs types de mémoires vidéo. Les plus courants actuellement
sont les GDDR2, GDDR3 et GDDR5 (la GDDR4 a été très vite remplacée par
cette dernière). La GDDR2 équipe principalement les cartes graphiques
d’entrée de gamme mais tend à être remplacée par la GDDR3. La GDDR5 quant
à elle, est la plus performante et devient petit à petit la norme.

3.1.2.3. Les autres composants utiles

Une carte graphique est faite de beaucoup d’autres composants, parmi


lesquels le RAMDAC et le BIOS vidéo.
Le RAMDAC est un convertisseur numérique-analogique. Il transforme les
données numériques produites par le GPU en données analogiques pouvant
être affichées à l’écran. Avec l’arrivée des ports numériques tels que le DVI, le
RAMDAC est devenu inutile : le GPU peut envoyer à l’écran les données
numériques directement.
Tout comme le BIOS de la carte mère, le BIOS vidéo contient quant à lui les
informations nécessaires au fonctionnement de la carte graphique (modes
d’affichage supportés, etc.) et à son démarrage.

3.1.3. La connectique
Sur les vieux PC (pardon, les PC d’un certain âge) la carte graphique était
branchée à la carte mère via un port AGBP 8x, voire un port PCI (si vous ne
vous souvenez plus de leur frimousse, je vous invite à relire le passage
concerné dans le chapitre de la carte mère). Aujourd’hui, elle se connecte sur
un port PCIe x16 :

3
FIGURE 3.2. – Un port PCIe x16

Pour les PC portables, on peut trouver des cartes graphiques externes se


branchant sur un port USB.
Une fois la carte graphique branchée, celle-ci offre plusieurs connecteurs
externes, que nous avons vus dans le chapitre traitant de l’écran : VGA, DVI,
HDMI ou encore Display Port (ces deux derniers étant les ports que l’on
trouvera de plus en plus dans les années à venir).

3.2.Les cartes son


N’avez-vous jamais été averti par un magnifique DING ♪ qu’une erreur était
survenue dans votre système ? Ou peut-être utilisez-vous votre ordinateur pour
écouter de la musique, regarder un film, ou même pour communiquer de vive
voix avec vos proches ? Bref, les applications « sonores » ne manquent pas !
Mais la carte son ne sert pas uniquement à émettre du son, elle a également
pour tâche de le recevoir (avec l’aide d’un micro bien entendu).
Bonne nouvelle : si vous avez une carte mère, vous avez déjà une carte son !
En effet, les cartes mères actuelles intègrent toutes le nécessaire à l’émission
et à la réception du son.

? Sans vouloir passer pour le radin de service, pourquoi dépenser plus pour
une carte son dédiée ? Y a-t-il un véritable intérêt comme pour les cartes
graphiques ?
La réponse est… oui et non. Comme toujours, tout dépend de vos attentes.
— Si vous êtes un joueur invétéré, il se peut que dans certains cas
(néanmoins rares) une carte son performante vous permette d’obtenir
une meilleure spatialisation des sons. Autrement dit, vous pourrez plus
facilement repérer un son provenant d’une autre pièce que celle où se
trouve votre personnage.
— Si vous êtes passionné de musique (vraiment passionné), une bonne
carte son vous procurera une meilleure qualité d’écoute.
— Si vous décidez de faire de votre PC un Home Cinema, vous aurez besoin
d’une carte son compatible 5.1 ou 7.1 (nous reviendrons sur ces termes
dans un prochain chapitre).

4
— Enfin, si vous êtes intéressé par la création audio (artiste, ingénieur du
son, etc.), alors il faudra vous tourner vers des cartes son
professionnelles. Ces cartes peuvent être internes ou externes.

FIGURE 3.3. – Différentes cartes son

L’installation d’une carte son a un autre inconvénient que son prix (même si ce
n’est pas le composant le plus dispendieux) : elle occupe un port
supplémentaire. Cela peut être un port PCI, un port PCIe ou même un port USB.
Dans tous les cas, si vous êtes en pénurie de ports, la carte son n’est pas
forcément à privilégier. L’apport d’une carte son dédiée (par rapport à la carte
son intégrée à la carte mère) n’est pas aussi flagrant que pour les cartes
graphiques.

3.3.Les cartes réseau


Pour que votre ordinateur puisse échanger avec le reste du Monde, il a besoin
d’une interface réseau. Ce « reste du Monde » peut être le réseau local de
votre maison (afin d’échanger des photos avec l’ordinateur d’un ami par
exemple), le réseau de votre entreprise (pour imprimer un document sur la
photocopieuse du bout du couloir) ou bien le Monde tout entier lorsqu’il s’agit
d’Internet. De nos jours, un ordinateur sans interface réseau (filaire ou non) se
trouve bien esseulé.

3.3.1. Les cartes Ethernet


La méthode la plus courante pour relier un ordinateur à un réseau est sans
doute l’utilisation d’un câble Ethernet :

5
FIGURE 3.4. – Câble Ethernet

i
Ethernet est un protocole réseau décrivant les trames échangées entre les
différents postes. C’est donc par abus de langage que nous appelons les cartes
réseau des «cartes Ethernet
». Nous devrions plutôt les appeler des « cartes réseau capables de traiter le
protocole Ethernet ». Mais c’est un peu long, je vous l’accorde. D’autres
protocoles réseau existent, tels que le Token Ring, mais ils sont bien moins
répandus que l’Ethernet.
La plupart des cartes mères récentes sont équipées d’une puce gérant le
protocole Ethernet à des débits pouvant aller jusqu’à 1.000 Mbps (Gigabit
Ethernet). Ainsi, il est de moins en moins fréquent d’utiliser une carte dédiée.
Toutefois, vous ne pourrez pas y couper si vous souhaitez atteindre des débits
de 10 Gbps (10 Gigabit Ethernet) ou supérieurs.

FIGURE 3.5. – Carte Ethernet

Dans le cas où vous choisissez l’installation d’une carte réseau dédiée, cette
dernière sera à placer dans un port PCI ou PCIe.

6
3.3.2. Les cartes Wi-Fi

3.3.2.1. Quelques mots sur le Wi-Fi

Avec un fil, c’est bien. Sans fil, c’est mieux ! Le Wi-Fi est une variante du
protocole Ethernet, spécialement conçue pour être utilisée sans fil (Wi-Fi est
d’ailleurs la contraction de « Wireless Fidelity », soit « fidélité sans fil »). Ainsi,
plus besoin de ce pénible câble toujours trop court et bien contraignant lorsqu’il
s’agit de traverser une cloison. « Wi-Fi » est le sympathique nom donné à la
norme, mais son véritable nom est 802.11.
Il existe des cartes mères pourvues d’une puce Wi-Fi mais cela est encore rare,
au moins pour les PC de bureau (les cartes mères des ordinateurs portables
récents en sont de plus en plus souvent équipées). L’utilisation du Wi-Fi passe
donc la plupart du temps par l’installation d’une carte fille, branchée en PCI ou
PCIe.

FIGURE 3.6. – Carte Wi-Fi

Avoir une interface Wi-Fi n’empêche en rien d’avoir une interface Ethernet, les
deux peuvent très bien cohabiter. D’ailleurs, sauf cas particuliers, un ordinateur
équipé d’une interface Wi-Fi est aussi équipé d’une carte Ethernet. L’ordinateur
peut alors être connecté au réseau de deux façons différentes, selon votre
choix ou bien les possibilités qui s’offrent à vous. Un ordinateur peut même
avoir deux interfaces Ethernet ! Cela ne le gêne absolument pas.

i
Chaque interface réseau de l’ordinateur (qu’elle soit filaire ou non) est pourvue
d’une adresse MAC, également appelée adresse physique. Cette adresse est
unique au monde : aucune carte réseau n’a la même adresse MAC qu’une autre.
Cela permet donc de distinguer à coup sûr une interface réseau d’une autre. Dans
Windows par exemple, pour afficher la liste de vos interfaces réseau, tapez la
commande suivante dans l’invite de commande Windows (cherchez « cmd.exe »
dans le champ de recherche du menu Démarrer) : « ipconfig /all ». Vous
obtiendrez quelque chose tel que :

1 C:\Users\Matthieu>ipconfig /all
2
3 Configuration IP de Windows
4 : SHIGERUM-PC
5 Nom de l'hôte . . . . . . . . . :
6 . Suffixe DNS principal . . . . : Hybride
7 . . Type de noeud. . . . . . . . : Non
8 . . : Non
9 Routage IP activé . . . . . . . .
Proxy WINS activé . . . . . . . .

7
1
0 Carte Ethernet Connexion au réseau local :
1
1 Statut du média. . . . . . . . . . . . : Média déconnecté
1 Suffixe DNS propre à la connexion. . . :
2 Description. . . . . . . . . . . . . . : Atheros AR8132 PCI-E Fast
1 Ethernet Adresse physique . . . . . . . . . . . : BC-AE-C5-A0-CD-BB
3 DHCP activé. . . . . . . . . . . . . . : Oui
1 Configuration automatique activée. . . : Oui
4
1 Carte réseau sans fil Connexion réseau sans fil :
5
1 Statut du média. . . . . . . . . . . . : Média déconnecté
6 Suffixe DNS propre à la connexion. . . :
1 Description. . . . . . . . . . . . . . : Broadcom 802.11n Network Adapter
7 Adresse physique . . . . . . . . . . . : 48-5D-60-A8-90-C3
1 DHCP activé. . . . . . . . . . . . . . : Oui
8 Configuration automatique activée. . . : Oui
1

On distingue bien les deux interfaces réseau, filaire (« Carte Ethernet ») ou non
(« Carte réseau sans fil »), ainsi que leurs adresses MAC.

3.3.2.2. Différentes normes

La norme 802.11 est la norme Wi-Fi de base. Comme toute norme, la 802.11 a
évolué (et continue d’évoluer) et de nombreuses variantes ont vu le jour. Ces
variantes ont pour but d’améliorer les débits, de régler des problèmes de
sécurité, etc. Les normes les plus courantes aujourd’hui sont les suivantes :
— 802.11b : débit théorique de 11 Mbps (6 Mbps réels) sur la bande de
fréquences de 2,4 GHz avec une portée maximale de 300 m.
— 802.11g : débit théorique de 54 Mbps (25 Mbps réels) sur la bande de
fréquences de 2,4 GHz. C’est la norme la plus répandue dans le
commerce.
— 802.11n : débit théorique de 300 Mbps (100 Mbps réels) sur la bande de
fréquences de 2,4 GHz et/ou de 5 GHz avec une portée maximale de 100
m. C’est la norme la plus récente.
Dans tous les cas, la compatibilité ascendante est respectée. Cela signifie qu’un
appareil fonc- tionnant avec une norme 802.11 récente sera toujours capable
de communiquer avec un appareil de norme plus ancienne.

3.3.3. Les prises CPL


Mis à part le Wi-Fi, il existe un autre moyen de s’affranchir des câbles pour
monter un réseau informatique. Il consiste en l’utilisation d’un autre réseau
déjà présent dans la maison, le réseau électrique, et de prises CPL :

8
FIGURE 3.7. – Boîtiers CPL

Ces prises ne sont pas des cartes filles, dans le sens où elles ne se branchent
pas directement sur la carte mère, mais sur une prise de courant classique de
la maison. Ainsi, chaque prise CPL peut devenir un point d’entrée du réseau
informatique. Voyons un exemple.
Imaginons que votre MODEM (ou votre routeur, box, etc.) se trouve dans le
salon et que le but du jeu est d’amener le réseau informatique dans la chambre
qui se situe à l’étage. Une première méthode serait de faire courir un câble
Ethernet dans les escaliers, mais cela n’est ni très pratique, ni très esthétique.
Autre méthode : les prises CPL. Une première prise CPL est reliée au routeur
situé à quelques centimètres d’elle (grâce à un câble Ethernet) et est branchée
sur le secteur. A l’étage, une seconde prise CPL est elle aussi branchée sur une
prise de courant classique et est cette fois reliée à l’ordinateur de la chambre
(toujours avec un câble Ethernet). Le réseau informatique est alors « porté »
par le réseau électrique, du salon à la chambre. Cette méthode nécessite un
peu plus de matériel, mais a le mérite d’éviter qu’un très long câble Ethernet
ne traverse toute la maison.

FIGURE 3.8. – Maison sans CPL à gauche, maison avec CPL à droite

Les 1ers boîtiers permettaient des débits pouvant aller jusqu’à 85 Mbps mais
aujourd’hui, les débits moyens se situent dans les 200 Mbps et peuvent même
monter jusqu’à 500 Mbps. Les prises CPL ont donc un avantage non
négligeable par rapport au Wi-Fi : le débit est meilleur.

! Il peut exister des problèmes de compatibilité entre les différents modèles


de prises CPL. Pour ne pas avoir de surprises, prenez garde à ce que vos
différents boîtiers respectent tous la norme HomePlug.

9
3.4.Autres cartes filles

3.4.1. Les cartes contrôleur


Une carte graphique permet l’ajout d’un connecteur graphique, une carte son
permet l’ajout d’un connecteur audio, une carte réseau permet l’ajout d’un
connecteur réseau, une carte… Enfin bref, je crois que vous avez compris. Le
principe est le même pour les cartes contrôleurs, qui permettent d’ajouter
des contrôleurs, bien souvent à destination de périphériques de stockage.
Par exemple, on utilisera une carte contrôleur SATA sur de vieilles cartes mère
n’étant pas équipées de base par ce type de port. L’inverse est également
possible : on peut très bien vouloir brancher un disque dur en IDE sur une carte
mère récente ne disposant que de connecteurs SATA. Si un connecteur USB est
endommagé ou bien si l’on souhaite profiter des débits de l’USB3, on se
tournera là encore vers une carte contrôleur adéquate.

FIGURE 3.9. – Différentes cartes contrôleur

3.4.2. Les cartes tuner


On l’a vu dans le chapitre précédent : les écrans d’ordinateur et les écrans de
télévision ont tendance à converger (si on exclut la taille gigantesque des
derniers écrans de Home Cinema). Dans ces conditions, pourquoi ne pas faire
de votre ordinateur une télévision à part entière ? Parce qu’il n’a pas de tuner
TV peut-être ? Qu’à cela ne tienne, les cartes tuner sont là pour ça !
Mais avant tout, qu’est-ce qu’un tuner au juste ? Un tuner, c’est d’abord un
appareil permettant d’exclure un certain nombre de plages de fréquence qui ne
nous intéressent pas. Typiquement, un tuner TV ne s’intéressera qu’aux
fréquences… TV. Idem pour un tuner audio, qui ne retient que les ondes radio.
Dans tous les cas, un tuner peut être analogique (TV hertzienne traditionnelle),
numérique (TNT) ou bien les deux à la fois (on parle de tuner hybride).
Les cartes tuner à destination d’ordinateurs peuvent être connectées sur un
port USB ou bien en interne, sur un port PCI/PCIe. Pour les ordinateurs
portables, on trouvera plus fréquemment des cartes au format PCMCIA.

i
Nous n’en avons pas parlé jusqu’à présent car cela concerne principalement les
ordinateurs portables, mais les cartes PCMCIA sont fréquentes dans le
commerce. Elles sont utilisées dans de divers buts, tels que les cartes tuner, les
cartes réseau (Ethernet ou Wi-Fi), cartes contrôleurs, etc. Aujourd’hui, les cartes
PCMCIA les plus courantes sont de type ExpressCard. Ci-dessous, une carte
PCMCI tuner :

10
FIGURE 3.10. – PCMCIA tuner

Certaines cartes tuner sont accompagnées d’une petite télécommande, de quoi


transformer votre PC en véritable télévision ou radio.

FIGURE 3.11. – Cartes tuner

3.5.À retenir pour bien choisir


— Carte graphique : Tout d’abord, une carte graphique dédiée n’est pas
forcément utile si vous n’utilisez votre ordinateur que pour le surf ou la
bureautique (auquel cas la carte graphique intégrée à la carte mère
suffit). En revanche, il faut se poser la question de son achat si vous jouez
ou utilisez des applications graphiques (2D ou 3D). Premier critère bête
et méchant permettant de juger de la qualité d’une carte graphique : son
prix. On dit souvent que celui-ci doit être à hauteur de 20 ou 25% du coût
total de votre configuration. Outre les critères de puissance, il faudra
porter une attention particulière au bruit et à la consommation électrique
(parfois excessive) de la carte graphique que vous choisirez.
Deux constructeurs se partagent le marché : Nvidia (GeForce) et AMD (Radeon).
— Carte son : L’apport d’une carte son dédiée n’est pas toujours
perceptible par une oreille non-entraînée. L’achat d’une telle carte ne
sera donc utile que pour les professionnels de la création audio ou les
grands passionnés de musique. Dans la plupart des cas, la carte son
intégrée à la carte mère est amplement suffisante.

11
— Carte réseau : Tout comme la carte son, il est assez rare de devoir se
procurer une carte réseau (Ethernet) dédiée. Cela peut néanmoins être le
cas si vous avez besoin de débits élevés, à partir de 10 Gbps.
Le Wi-Fi étant rarement intégré aux cartes mères des PC de bureau, vous
devrez proba- blement vous équiper d’une carte dédiée si vous souhaitez
profiter de cette technologie.
— Carte contrôleur : Les cartes contrôleurs sont utiles pour ajouter un
connecteur absent de votre configuration ou bien en remplacer un
défectueux (ports USB, SATA, IDE, etc.).
— Carte tuner : Une carte tuner est utilisée pour recevoir la télévision (ou
la radio) sur votre ordinateur. Il faudra vous poser la question de ce que
vous souhaitez recevoir : signal numérique (TNT), signal analogique
(Hertzien) ou bien les deux. Encore une fois, c’est d’abord vos besoins qui
dicteront l’achat ou non d’une telle carte.

En voilà des cartes ! Il y en a pour tous les sens : la vue (carte graphique),
l’ouïe (carte son),… Bon, les autres cartes filles ne correspondent pas à des
sens « humains ». Mais vous avez compris le principe : ces cartes sont
primordiales pour l’ordinateur. Si ce n’est pas par le biais d’une carte fille
dédiée, ces fonctionnalités doivent être gérées par la carte mère elle-même (je
pense notamment aux cartes son ou réseau).
Dans le prochain chapitre, nous allons parler
de… Mince, j’ai oublié…
Ah si, ça me revient ! Nous allons parler de la mémoire de l’ordinateur.

12
4. Les périphériques de stockage
Plus tôt dans ce tutoriel, nous mettions en parallèle la capacité de réflexion du
cerveau humain avec les calculs du CPU. Mais nous avions mis de côté une
autre faculté du cerveau : sa capacité à mémoriser des informations. Sans
mémoire, nous ne pourrions aller bien loin (parlez-en à mon poisson rouge). De
la même façon, un ordinateur sans mémoire n’aurait pas beaucoup d’intérêt.
Imaginez devoir recommencer un rapport de stage ou une partie de jeu vidéo à
chaque fois que vous arrêtez votre ordinateur (les joueurs de Star Fox 64
comprendront de quoi je veux parler).
Nous avons déjà rapidement abordé la mémoire morte (ROM) dans le chapitre
traitant de la carte mère, nous ne reviendrons donc pas ici sur ce type de
mémoire très particulier. Nous nous intéresserons plutôt à d’autres types de
mémoire : la mémoire vive et la mémoire de masse. La première représente
les données en cours de traitement. La seconde sert à sauvegarder des
données sur le long terme (fichiers systèmes, documents, photos, musiques,
etc.), que ce soit en interne sur le disque dur ou sur des périphériques
externes.
Les différentes mémoires d’un ordinateur prennent donc une place très
importante dans sa configuration. Elles vont nous occuper tout au long de ce
chapitre.

4.1.La mémoire vive

4.1.1. Rôle de la mémoire vive


Vous souvenez-vous de ces jours de contrôles de Maths à l’école ? Après de
longues révisions, la veille ou juste avant de rentrer dans la salle d’examen,
votre tête était pleine de formules et de théorèmes ! Seulement sitôt l’épreuve
terminée, vous aviez tout oublié. Impossible de vous faire réciter les fameux
théorèmes… En fait, vous n’aviez gardé en mémoire que ce dont vous aviez
besoin, au moment où vous en aviez besoin. Vous n’aviez pas rangé les
théorèmes dans les mêmes « cases » de votre cerveau que votre numéro de
téléphone ou que les souvenirs de vos dernières vacances.
Alors bien sûr, un ordinateur ne fonctionne pas exactement comme le cerveau
humain mais l’idée est là. La mémoire vive, appelée également RAM, est
utilisée pour les traitements en cours de l’ordinateur : fonctionnement du
système d’exploitation, programmes lancés, etc. Par exemple, quand vous
utilisez un logiciel de traitement de texte, la mémoire vive stocke les données
nécessaires au fonctionnement du programme ainsi que votre travail en cours.
Ce n’est qu’au moment où vous enregistrez votre document que ce dernier est
sauvegardé sur le disque dur (c’est-à-dire la mémoire de masse, dont nous
parlerons tout à l’heure).
La mémoire vive se présente sous forme d’une ou plusieurs barrettes, des
circuits imprimés équipés de puces de mémoire. C’est une mémoire dite
volatile, ce qui signifie qu’elle s’efface

13
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur
complètement lorsqu’elle n’est plus alimentée en courant électrique. C’est pour
cette raison que vous perdez tout votre travail en cours si le réseau électrique
a le bon goût de vous jouer des tours.

? Si je comprends bien, la mémoire vive est un peu comme la mémoire du


disque dur, sauf qu’elle s’efface à chaque fois que j’arrête l’ordinateur.
C’est un peu dommage… Pourquoi ne pas utiliser le disque dur pour la
mémoire vive ? Ainsi, plus de problème de coupure de courant !

La mémoire vive possède un autre atout considérable sur les disques durs
classiques : elle est beaucoup plus rapide. Cela permet au processeur
d’accéder très vite aux données dont il a besoin. Un disque dur étant très lent
(nous le verrons dans quelques minutes), il ferait attendre le CPU à chacune de
ses requêtes, ce qui ralentirait considérablement le système.

4.1.2. Caractéristiques importantes

4.1.2.1. La capacité

La quantité de mémoire vive est le premier critère à regarder lors de l’achat de


barrettes de mémoire vive. C’est aussi le plus important. Aujourd’hui, le
standard est de 4 Go, minimum. Le prix des barrettes n’étant pas excessif, il
serait dommage de viser en dessous. Au-delà de 4 Go, votre OS devra
nécessairement être en 64 bits (et non 32). Si vous souhaitez un peu plus de
confort et avoir le temps de voir venir, vous pouvez pousser jusqu’à 8 Go, mais
il est inutile d’aller bien au-delà.
Pour être utilisée, la mémoire est gérée par un contrôleur mémoire, inclus dans
le processeur. Aujourd’hui, tous fonctionnent en « Dual Channel », ce qui leur
permet d’accéder à deux barrettes en parallèle et ainsi de réduire les temps
d’accès globaux. Ainsi, il est plus avantageux de se doter de deux barrettes de
2 Go plutôt que d’une seule barrette de 4 Go. C’est également pour cette raison
que vous avez tout intérêt à choisir deux barrettes de même marque et même
modèle. En effet, si les temps d’accès varient (ce qui est fatalement le cas si les
marques sont différentes), les accès à la plus lente « brideront » les accès à la
plus rapide.

4.1.2.2. Les timings

Au sein d’une barrette de mémoire, les données sont enregistrées dans des
cases mémoires. Ces cases sont disposées en lignes et en colonnes. Ainsi, pour
connaître le contenu d’une case mémoire, le contrôleur mémoire doit connaître
ses numéros de ligne et colonne puis y accéder. Cela prend un certain temps,
défini par ce qu’on appelle les timings de la mémoire vive.
Les timings sont au nombre de quatre et représentent des temps d’accès précis dans la
mémoire :
— CAS delay ;
— RAS to CAS delay ;
— RAS active time ;
— RAS Precharge Time.

14
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur
Dans les caractéristiques d’une barrette de mémoire, vous les trouverez notés
séparément, ou bien sous forme de listes, telles que 9-9-9-24 ou 7-8-7-24.
Il n’est pas primordial de connaître précisément la définition de chacun des
timings pour choisir sa barrette de mémoire vive. Une chose est sûre, comme ce
sont des temps d’accès, ils doivent être le plus petits possible. Cela dit, il faut
bien reconnaître que ces valeurs ne sont pas primordiales pour les
performances de vos barrettes.

4.1.3. A quoi ça ressemble, la RAM?

4.1.3.1. Le format

Il existe plusieurs formats de barrettes de mémoire, mais aujourd’hui les deux


plus répandus sont le DIMM et le SO-DIMM. Le premier est à destination des
PC de bureau, le second est quant à lui utilisé pour les ordinateurs portables.

FIGURE 4.1. – À gauche deux barrettes au format DIMM, à droite deux barrettes
au format SO-DIMM

Certaines barrettes de mémoire vive sont équipées de radiateurs, leur


permettant de refroidir plus rapidement. Il existe même des modèles haut de
gamme pourvu de ventilateurs ! Mais à ce niveau-là, je pense qu’on peut parler
de « fioritures ».

FIGURE 4.2. – Barrette de RAM avec radiateur

15
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

4.1.3.2. Le type

Il existe plusieurs types de RAM. La mémoire qui nous intéresse ici est la
SDRAM, à mettre en opposition à la VRAM, utilisée dans les cartes graphiques.
La VRAM n’a strictement rien à voir avec la SDRAM, il n’y a donc aucun lien à
faire entre la carte graphique et la mémoire vive.
Au sein des mémoires SDRAM, on distinguera principalement la DDR2-SDRAM de la DDR3-
SDRAM.
La DDR2 est en fin de vie et est donc à éviter au profit de la plus récente DDR3,
qui améliore les performances tout en consommant moins d’énergie.

4.2.Le disque dur


Comme je le disais plus haut, la mémoire vive est à mettre en opposition à la
mémoire de masse. Cette dernière est non-volatile (les données persistent
même sans alimentation électrique) et bien plus lente que la RAM. Son
représentant le plus courant est bien sûr le disque dur, que l’on abrège très
souvent HDD.
Le disque dur sert ainsi de mémoire « à long terme » des données contenues
dans l’ordinateur. C’est lui qui stocke vos documents, photos, musiques, vidéos,
etc. Il contient également les fichiers systèmes de votre OS (système
d’exploitation).

4.2.1. Structure et fonctionnement d’un disque dur

4.2.1.1. Structure globale

Un disque dur est composé de plusieurs plateaux superposés, tournant autour


d’un même axe. Les données sont stockées sur l’une des deux faces de chaque
plateau ou bien sur les deux selon les modèles. Pour lire ou écrire sur ces
plateaux, le disque est équipé de têtes de lecture/écriture, une par face de
plateau utilisée. S’il y a trois plateaux double-faces par exemple, il y aura donc
six têtes.

FIGURE 4.3. – Trois plateaux double-faces impliquent six têtes de lecture/écriture

16
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur
Les têtes se déplacent sur un arc de cercle à la surface des plateaux. Ce
mouvement combiné à celui de la rotation des plateaux permet aux têtes
d’accéder à la totalité de la surface inscriptible.

FIGURE 4.4. – Tête de lecture parcourant le disque

L’espace entre une tête de lecture et son plateau est extrêmement petite :
environs 10 nanomètres (soit 10−8 mètre). Pour vous donner un ordre d’idée, un
cheveu a un diamètre d’environ 50 micromètres (soit 50.10−6 mètre). Un
cheveu est donc environ 5000 fois plus épais que l’espace entre une tête et son
plateau ! Vous imaginez donc bien l’effet dévastateur d’une poussière qui se
promènerait sur un plateau… Mais pas d’inquiétude, les disques durs sont
protégés et hermétiques. Ils restent fragiles bien sûr, mais on peut tout de
même les manipuler normalement sans aucun problème.

17
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

FIGURE 4.5. – Différents éléments d’un disque dur

4.2.1.2. Pistes, secteurs, cylindres et clusters

Les têtes ne sont pas indépendantes les unes des autres. Elles se déplacent
toutes en même temps, sur le même arc de cercle, et sont ainsi toujours
superposées les unes aux autres.

? C’est bête, chaque tête devrait pouvoir se déplacer de façon autonome et


ainsi lire ou écrire une section différente du disque. Pourquoi n’est-ce pas
le cas ?
Tout simplement parce que les données sont inscrites sur le disque d’une façon
tout à fait particulière, un petit morceau de fichier sur chaque plateau. Pour
bien comprendre, je dois vous présenter la façon dont sont découpés les
plateaux du disque.
Tout d’abord, chaque plateau est composé de pistes, que l’ont peut considérer
comme des cercles concentriques. Chaque piste est à son tour divisée en
petites sections, appelées secteurs, que l’on peut voir cette fois comme des
arcs de cercle.

18
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

FIGURE 4.6. – Pistes et secteurs d’un disque dur

Voilà pour le découpage d’un plateau. Mais comme nous l’avons vu tout à
l’heure, un disque contient plusieurs plateaux superposés. Je fais donc appel à
vos souvenirs de géométrie et vous pose la question : que forment des cercles
empilés les uns au-dessus des autres ? Vous avez trouvé ? Des cylindres bien
sûr ! C’est ainsi qu’on appelle la section d’un disque dur formée par les pistes «
voisines » (en hauteur) sur les différents plateaux.

19
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

FIGURE 4.7. – Cylindre d’un disque dur

Le regroupement d’un certain nombre de secteurs forme ce qu’on appelle un


cluster (ou bloc). Ce nombre dépend du système de fichier utilisé pour
formater le disque dur (ou une partition de celui-ci).

i
Le système de fichiers est la norme utilisée pour organiser les données au sein
du disque dur. Il permet la gestion des droits sur les fichiers, la journalisation des
écritures, etc. Le système de fichier utilisé sur Windows est NTFS. Celui utilisé
sur les distributions GNU/Linux est généralement ext4.

Le bloc est la plus petite unité de stockage d’un système de fichier. Autrement
dit, du point de vue du système de fichiers, un fichier enregistré sur le disque
occupe nécessairement au moins un bloc, même s’il est plus petit que la taille
d’un bloc.
Prenons l’exemple d’un système de fichiers quelconque dont la taille de bloc
serait de 4 ko. Un fichier de 13 ko occupera alors quatre blocs :
— trois blocs « pleins » (4 ko chacun) ;
— et un bloc « partiellement rempli » (1 ko sur les 4 possibles).

20
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur
Au final, nos 13 ko sont répartis sur les 16 ko disponibles, 3 ko sont donc
perdus. Cette perte est normale et est fort heureusement négligeable à l’usage
grâce aux algorithmes des systèmes de fichiers actuels, mais il est toujours
bon de la connaître.

4.2.2. Caractéristiques importantes

4.2.2.1. Tournent les plateaux!

La structure d’un disque dur est impressionnante. Elle l’est d’autant plus quand
on sait que tout cela est en rotation à une vitesse très élevée ! En effet, les
plateaux sont en continuelle rotation lors du fonctionnement d’un disque dur.
Ils le sont à une vitesse constante, appelée vitesse de rotation, exprimée en
tours par minute (tpm ou rpm, c’est la même chose).
Cette vitesse est une des caractéristiques les plus importantes des disques
durs car plus elle est élevée, plus l’accès aux données (en lecture ou en
écriture) sera rapide. En effet, les têtes de lecture/écriture doivent
régulièrement « attendre » que les plateaux arrivent dans la bonne position
pour pouvoir accéder aux données. S’ils tournent plus vite, les têtes attendent
moins longtemps. Logique.
Aujourd’hui, on distingue principalement deux vitesses de rotation : 5400 ou
7200 tours par minutes. Les disques en 7200 rpm sont bien sûr à privilégier
pour des accès plus rapides.

i
On trouve beaucoup de disques durs dits « green », qui consomment moins
d’énergie. Alors c’est vrai, ils consomment moins d’énergie, mais généralement
pour la bonne raison qu’ils tournent à 5400 rpm seulement. À vous de voir si la
toute relative économie d’énergie est à préférer à la rapidité de votre disque.

Attention cependant à un point : qui dit vitesse de rotation plus élevée dit aussi
usure plus rapide. Un disque en 7200 rpm risque donc (même si c’est à
relativiser bien évidemment) de tomber en panne plus rapidement qu’un 5400
rpm. Si votre disque doit contenir des données importantes, il peut être
préférable d’opter pour un disque moins rapide mais plus robuste. Quoi qu’il en
soit, faire des sauvegardes est toujours nécessaire !

4.2.2.2. Format, densité surfacique et nombre de plateaux

S’il y a une caractéristique simple concernant les disques durs, c’est bien le
format ! Il n’y a pas trente-six solutions mais principalement deux : 2,5” ou
3,5” (le format se mesure en pouces). Les disques durs 2,5” sont destinés aux
ordinateurs portables alors que leurs grands frères sont utilisés pour les PC de
bureau. On trouve également des disques de 1,8” mais ils sont utilisés dans des
cas bien particuliers (tels que les baladeurs). Bref, les disques les plus petits
pour les appareils les plus petits, c’est logique, c’est simple.

21
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

FIGURE 4.8. – Disques durs 3,5 pouces (à gauche) et 2,5 pouces (à droite).

Une autre caractéristique importante est indirectement liée au format : la


densité surfacique. Cette dernière détermine la quantité de données par
unité de surface. Autrement dit, plus la densité surfacique est élevée, moins les
têtes de lecture/écriture ont besoin de se déplacer pour accéder aux données. Il
faut donc qu’elle soit le plus élevée possible.
La densité surfacique est donc le ratio entre la quantité de données et la
surface de disque. À format et capacité égaux, on pourrait donc imaginer que la
densité surfacique est constante selon les disques. Mais c’est sans compter un
paramètre souvent oublié : le nombre de plateaux. En effet (toujours à
format et capacité égaux), plus le nombre de plateaux sera élevé, plus la
densité surfacique sera faible. Les données sont d’avantages « éparpillées » sur
le disque s’il dispose de trois plateaux, plutôt que de deux. Cela implique que
les têtes ont plus de travail et que par conséquent, le disque est moins rapide.

4.2.2.3. Mémoire cache

Mais même avec une densité surfacique très élevée, le disque dur reste un
élément mécanique et par conséquent très lent. Cela est fortement pénalisant,
notamment pour le fonctionnement du système d’exploitation qui accède en
permanence à plusieurs petits fichiers. Faire se déplacer les têtes de lectures
pour ces fichiers à chaque fois qu’ils sont sollicités rendrait le système trop peu
réactif. Pour pallier à ce problème, la plupart des disques durs possèdent une
petite mémoire cache, capable de stocker les données les plus souvent
utilisées.
Cette mémoire est électronique (ce n’est donc pas la tête de lecture qui s’en
occupe) et donc très rapide. Ainsi, les petits fichiers fréquemment utilisés sont
toujours sous le coude du disque dur, qui peut laisser les têtes de lecture
vaquer à leurs occupations. Aujourd’hui, la plupart des disques durs possèdent
une mémoire cache de 32 Mo, voir 64 Mo. Dans les faits, au-delà de 16 Mo, le
gain de réactivité est négligeable. Ce n’est donc pas un critère de la plus haute
importance lorsque l’on choisit son disque dur.

4.2.2.4. Capacité

Enfin (et surtout), la capacité du disque dur est bien sûr un critère important.
250 Go, 500 Go, 1 To (soit 1000 Go)… vous trouverez des disques durs de
toutes les tailles ! Bien sûr, au sein d’une même gamme, le prix augmente avec
la capacité. Attention tout de même, au-delà de 3 To, à ce que votre système
d’exploitation soit capable de gérer une telle quantité de mémoire (avec
Windows, il vous faudra par exemple Vista au minimum).

22
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

4.2.3. Connectiques et débits

4.2.3.1. Comment SATA aujourd’hui?

Nous en parlions dans le chapitre sur la carte mère, deux connecteurs


principaux existent pour brancher un disque dur : IDE (également appelé ATA
ou PATA) et SATA. Les ports IDE impliquent la présence de larges nappes
gênant la circulation de l’air dans l’unité centrale (et donc limitant le
refroidissement des composants). De plus, leur débit théorique est plus faible
que celui des ports SATA. Tout cela fait donc que l’on assiste aujourd’hui à une
disparition progressive des ports IDE au profit des ports SATA.

FIGURE 4.9. – Nappes IDE (à gauche) et câbles SATA (à droite)

Il existe principalement trois normes SATA, sobrement nommées SATA I, SATA II


et SATA III. Ce sont des évolutions successives de la norme, ayant pour but
(entre autres) d’améliorer le débit, c’est-à-dire la quantité de données pouvant
être lue ou écrite par seconde.

Norme Débit théorique / débit réel


(Mo/s)
SATA I 187 / 150
SATA II 350 / 300
SATA III 700 / 600

Pour information, le débit théorique maximum en IDE (ATA-7, dernière norme


en date) était de seulement 133 Mo/s. Vous voyez la différence. Plus rares, on
trouve également des disques durs en SCSI (débits jusqu’à 64 Mo/s) ou SAS
(jusqu’à 600 Mo/s).

4.2.3.2. Alimentation électrique

Pour fonctionner, un disque dur a besoin d’une alimentation électrique. Celle-ci


est assurée par le boîtier d’alimentation, que nous verrons dans un prochain
chapitre. Pour l’instant, nous allons nous contenter de voir les connecteurs
utilisés pour alimenter le disque dur.
Pour les disques en IDE, on utilise une prise MOLEX, branchée à côté du port IDE :

23
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

FIGURE 4.10. – Prise MOLEX

Pour les disques en SATA, l’alimentation électrique est faite en… SATA. Oui, les
ports utilisés pour les données et l’alimentation sont définis par la même norme
et ont ainsi le même nom. Pour les différencier, le port d’alimentation est plus
large que celui des données. Voici un petit schéma résumant les choses :

FIGURE 4.11. – Connecteurs de disques en IDE (à gauche) et en SATA (à droite)

Certains disques en SATA disposent également d’une prise MOLEX, comme on


peut le voir ci-dessus, afin de pouvoir être utilisés avec un boîtier
d’alimentation ne proposant que des connecteurs MOLEX. Il existe toutefois des
adaptateurs MOLEX → SATA si besoin.

! Il ne faut surtout pas utiliser la prise MOLEX et la prise


d’alimentation SATA !

4.3.Le SSD

4.3.1. Un disque SSD n’est pas un disque


Ne trouvez-vous pas cela incroyable qu’à notre époque il reste des parties
mécaniques dans nos ordinateurs, telles que les têtes de lecture/écriture des
disques dur ? Comme nous venons de le voir à l’instant, ces parties forcément
« lentes » sont de véritables goulets d’étranglement dans

24
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur
le fonctionnement du système. Eh bien vous n’êtes pas seuls à penser cela !
Voilà pourquoi a été inventé un autre type de disque : le SSD. Et vous allez voir
que la rapidité n’est pas le seul avantage des disques SSD.
Les SSD étant les dignes remplaçants de nos chers disques durs, on a
rapidement tendance à les appeler « disques SSD ». Pourtant ils n’ont
absolument rien en commun avec un disque : ils ne sont pas en rotation, ils ne
possèdent pas de plateaux… Ils ne sont même pas ronds ! C’est donc un abus
de langage comme on les aime, dû à l’histoire de l’informatique.
Mais alors si un SSD n’a ni plateaux, ni de têtes de lecture/écriture mécaniques,
comment fonctionne-t-il ? La réponse tient en deux mots : mémoire flash. En
effet, la mémoire d’un SSD est de type « flash », ce qui signifie que les données
sont inscrites dans de petites cellules de mémoire au sein d’une puce. Il n’y a
donc aucun élément mécanique. Chaque cellule de mémoire peut être lue ou
écrite avec le même délai, peu importe son positionnement sur la puce. Avec
un disque dur classique, il fallait attendre que la tête de lecture se déplace à la
surface des plateaux pour aller chercher les données. C’était long, trop long,
mais cela n’a plus lieu d’être avec les SSD. Cette prouesse est rendue possible
grâce au contrôleur, premier des critères que nous allons voir à présent.

4.3.2. Caractéristiques importantes

4.3.2.1. Le contrôleur

A côté de sa puce de mémoire flash, le SSD est équipé d’un contrôleur, qui est
chargé de choisir les cellules où lire et stocker les données. C’est ce contrôleur
qui fait d’ailleurs toute la force des SSD, car il est capable d’accéder à plusieurs
cellules à la fois, ce qui augmente considérablement le débit de données !
Plutôt que de lire une cellule, puis une autre, puis une autre, etc., le SSD lit
plusieurs cellules à la fois et rassemble le tout. Le gain de temps est net. La
qualité du contrôleur (et de son firmware) est donc primordiale dans le choix
d’un SSD.

Finalement, on peut donc voir


un SSD comme une sorte de ruche où chaque alvéole représente une cellule
mémoire. Les abeilles (le contrôleur) sont capables de déposer du miel (nos
données) en adressant plusieurs alvéoles à la fois.

25
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

Bien, et comment procéderait une abeille si elle voulait modifier le contenu


d’une alvéole (pour y mettre du miel tout neuf par exemple) ? Il lui faudrait en
tout état de cause regarder ce qu’il y a dans l’alvéole, la vider si besoin, avant
de la remplir. Eh bien c’est exactement la même chose avec une cellule de SSD
: pour écrire dans une cellule, il faut que le contrôleur en vérifie le contenu au
préalable, ce qui prend du temps. La conséquence directe est qu’il est plus
rapide de lire le contenu d’une cellule que d’y écrire. Et comme je n’ai
aucune idée de la véritable façon de procéder des abeilles, je vais m’arrêter là
avec ces dernières.
Autre caractéristique qui a une très grande importance comme nous le verrons
tout à l’heure : les contrôleurs SSD sont bien plus performants pour la gestion
des petits fichiers que pour celle des gros. Concrètement, un SSD est plus
efficace avec un fichier texte de quelques kilooctets qu’avec une vidéo de
plusieurs gigaoctets.

4.3.2.2. Type de mémoire

Le contrôleur est donc en charge de choisir les cellules mémoires à adresser. Ces
cellules mémoires peuvent être de plusieurs types, ayant chacun leur avantages
et inconvénients. Nous allons passer en revue ces différents types, pour le
plaisir, mais vous allez voir que le choix sera finalement assez rapide.
Premier type : la mémoire SLC. Comme son nom l’indique (avec un peu
d’imagination en tout cas), il s’agit d’une mémoire dont les cellules contiennent
chacune un et un seul bit de données, c’est-à-dire un 0 ou un 1. À l’inverse, les
cellules mémoires de type MLC contiennent chacune plusieurs bits de données
(de deux à quatre).
Cette différence majeure implique plusieurs choses. Tout d’abord, la SLC est
plus rapide que la MLC, le contrôleur n’ayant pas besoin de se poser la
question du bit à impacter au sein d’une cellule (il n’y en a qu’un, c’est facile).
Ensuite, pour impacter plusieurs bits par cellule, la MLC nécessite plus de
courant électrique, elle consomme donc plus que la SLC. Enfin, les tensions
appliquées sur les cellules MLC étant plus fortes, ces dernières sont usées plus
rapidement. Au final, la SLC semble donc meilleure sur tous les plans. Tous,
sauf un bien évidemment, son prix.
Ainsi la SLC est plus rapide que la MLC, consomme moins, à une meilleure
durée de vie mais est aussi plus chère. Le choix du type de mémoire est-il donc
un simple choix performance/prix ? Eh bien non, pour la simple et bonne raison
que l’on trouve très majoritairement des mémoires MLC dans les SSD grand
public. Les SLC sont plutôt destinés aux entreprises et aux serveurs. Si vous
décidez d’équiper votre ordinateur personnel d’un SSD, il y a fort à parier qu’il
sera équipé d’une mémoire MLC.
On trouve également un type de mémoire intermédiaire, la mémoire eMLC, qui
se situe à mi-chemin entre la MLC et la SLC.

4.3.2.3. Format et connectique

Après le point de vue micro avec les types de mémoire, prenons un peu de
hauteur pour nous intéresser aux différents formats de SSD et à leurs
connectiques.
La majorité des SSD sont en 2,5”, soit la taille des disques durs pour
ordinateurs portables. On en trouve également en 3,5”, généralement un peu
moins chers, mais cela est plus rare.

26
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur
Dans les deux cas, l’interface la plus courante est SATA (2 ou 3). Bien sûr, les
SSD en SATA3 permettent d’obtenir des débits plus importants, mais on peut se
poser la question de l’intérêt de la chose. En effet, les temps d’accès des SSD
étant extrêmement faible, ce sont les applications elles-mêmes qui n’arriveront
plus à suivre la cadence de débits trop élevés. Plus rares, on trouve des SSD se
connectant en IDE ou USB3.

FIGURE 4.12. – SSD 2,5 pouces SATA

Voilà pour ce qui est des SSD de format « classiques », dont le principe se
rapproche fortement des disques durs habituels. Mais il existe également des
SSD sous forme de « cartes filles », se connectant sur un port PCIe. Ce sont les
SSD offrant les débits les plus élevés, mais ce sont également les plus chers.

FIGURE 4.13. – SSD 2,5 pouces PCIe

Enfin, il existe des SSD se connectant en mini-SATA. Ils sont essentiellement


utilisés dans les PC portables, NetBooks, Tablettes, les smartphones, ou autres
baladeurs.

27
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

FIGURE 4.14. – SSD 2,5 pouces mini-SATA

4.3.2.4. Capacité

Tout comme les disques durs classiques, la capacité d’un SSD est évidemment
un critère central dans le choix de celui-ci. De la même manière, le prix grimpe
avec la capacité : plus elle est importante, plus le SSD est cher. Cela semble
logique.
Ce qui diffère des disques durs classiques, c’est le « prix au giga », bien plus
grand pour les SSD. Il est inconcevable de s’équiper d’un SSD de capacité
équivalente à celles auxquelles nous sommes habitués avec les disques durs.
Même en étant très riche, les SSD ne vont de toute façon guère au-delà des 480
Go. Et les prix sont alors faramineux ! Vous êtes donc prévenus : SSD ne rime
pas avec forte capacité (enfin si, en l’occurrence ça rime, mais vous avez
compris ce que je voulais dire).

4.3.3. Faut-il choisir un SSD plutôt qu’un disque dur classique?


Maintenant que nous connaissons mieux ces messieurs les SSD, pouvons-nous
nous tourner vers eux les yeux fermés ? Pas si sûr…

4.3.3.1. Du pour, du contre…

Les SSD ont d’indéniables avantages par rapport aux disques durs classiques,
au premier chef desquels leur formidable rapidité. L’absence de toute partie
mécanique permet de décupler les temps d’accès aux données bien au-delà de
ce que pourrait proposer un disque dur. Les SSD sont également bien plus
résistants aux chocs (toujours grâce à l’absence de partie mécanique). Ils
consomment moins, ce qui permet non seulement d’alléger la facture
d’électricité, mais également de s’affranchir de la chaleur et du bruit produits
par un disque dur classique. À première vue, il n’y a donc pas de doute : les
SSD sont à préférer !
Oui mais voilà, tout n’est pas si rose dans ce monde de brutes. L’inconvénient
majeur des SSD reste leur prix beaucoup trop élevé pour le commun des
mortels. Si vous souhaitez éviter de mettre votre foyer sur la paille, il faudra
donc opter pour un SSD de faible capacité. Deuxième inconvénient important :
la durée de vie des SSD est plus faible que celle des disques durs classiques.
Cela est dû au nombre de cycles de lecture/effacement/écriture que peuvent
subir les cellules, usées un peu plus à chaque fois qu’une tension leur est
appliquée. Alors finalement, qu’est-ce qu’on fait ?

28
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

4.3.3.2. … et du compromis.

Nous avons vu tout à l’heure que les SSD étaient plus efficaces pour lire que
pour écrire. Nous avons également vu qu’ils étaient plus performants quand il
s’agissait de petits fichiers. On peut donc facilement en conclure que les SSD
sont parfaits pour… lire des petits fichiers. Bien, et dans quels cas avons-nous
surtout besoin de lire des fichiers de petites tailles ? Eh bien pour le système
d’exploitation, rien que ça ! En effet, un OS passe son temps à trifouiller ses
fichiers systèmes (petits en général) et a rarement besoin de les modifier. Le
principe est le même pour la majorité des logiciels.
Ainsi, vous l’aurez compris, les SSD sont tout à fait adaptés pour jouer le rôle
de disque système. Un SSD de 60 ou 128 Go est généralement suffisant pour
l’OS et les logiciels, vous n’aurez donc pas besoin de vous ruiner. En parallèle,
vous devrez disposer d’un disque dur classique de bonne capacité pour stocker
toutes vos données : documents, photos, musiques, vidéos, etc. Le couple
SSD/disque dur est ainsi une très bonne façon d’obtenir un système très réactif,
tout en conservant une bonne capacité de stockage.

? Plus haut, tu nous disais que la durée de vie des SSD était relativement
faible. Est-ce judicieux de placer son système sur un disque qui peut
mourir à tout moment ?
Je vois que vous êtes prudent, c’est bien. Premièrement, il est préférable de
perdre son système que ses données (on peut réinstaller Windows ou sa
distribution GNU/Linux préférée, mais on ne peut pas retrouver ses photos et
documents perdus). Cela dit, le but n’est pas de mettre une épée de Damoclès
au-dessus de la tête de votre système ! Dans la pratique, la faible durée de vie
des SSD est à relativiser.
Tout d’abord, même si le taux de pannes reste plus élevé que pour les disques
durs, cela n’est pas une règle générale. Si vous achetez un SSD, il ne tombera
pas forcément en panne dans les premiers jours d’utilisation ! Ensuite, il faut
bien se mettre dans la tête qu’un SSD n’est pas un disque : les technologies
sont différentes et par conséquent, les usages doivent l’être aussi. Il existe une
série de recommandations permettant d’allonger la durée de vie d’un SSD, à
commencer par la limitation des écritures. En effet, comme on l’a vu plus haut,
plus on utilise un SSD, plus ses cellules sont abîmées par les tensions
appliquées. Parmi les recommandations courantes visant à augmenter la durée
de vie d’un SSD, on peut citer les suivantes :
— Placer toutes les données sur un disque dur classique, qui viendrait en
complément du disque SSD réservé au système.
— Ne jamais défragmenter un SSD. Si cela pouvait être utile pour un disque
dur, le grand nombre d’écritures réalisées au cours de cette opération est
nocif pour un SSD.
— Désactiver les fonctionnalités devenues inutiles étant donné la rapidité
d’un SSD (indexa- tion du disque, mise en veille prolongée, etc.).
— Vérifier l’activation de la commande TRIM. Nous allons en parler plus en
détail dans quelques instants.
— Plus généralement, éviter tout processus d’écriture si cela n’a pas un réel intérêt.

29
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

4.3.3.3. La commande TRIM

TRIM est le nom d’une commande permettant d’optimiser l’utilisation des SSD. Le «
trimming
» doit être supporté par le SSD lui-même, mais aussi par l’OS utilisé. Tous les
SSD actuels savent la gérer, pas de soucis de ce côté-là. Au niveau des OS,
Windows 7 (avec des partitions en NTFS) et GNU/Linux (avec un noyau Linux
2.6.33 au minimum et des partitions en ext4) sont parfaitement aptes. Pour
bien comprendre en quoi cette commande consiste, il me faut d’abord vous
parler de la suppression de fichier.
Que se passe-t-il « réellement » lorsqu’un fichier est supprimé (après un
éventuel passage par la corbeille) ? Le fichier est-il perdu à jamais ? Eh bien
non, le fichier n’est pas vraiment supprimé. En fait, seul son emplacement sur le
disque est « oublié » par le système de fichier. Physiquement, le fichier est
toujours sur le disque !

FIGURE 4.15. – Lors de la suppression d’un fichier, seule son adresse sur le disque
est perdue, mais pas le fichier lui-même

Physiquement, le fichier est donc toujours sur le disque. C’est d’ailleurs grâce à
cela que certains logiciels sont capables de récupérer des fichiers supprimés,
même lorsque la corbeille a été vidée. Tant qu’un autre fichier n’est pas écrit
par-dessus (ce qui peut arriver à tout moment, l’adresse ayant été libérée du
point de vue du système de fichier), alors le fichier est toujours lisible.
C’est la qu’intervient la commande TRIM ! Si cette dernière est activée, alors la
suppression d’un fichier sera complète : non seulement l’adresse sera perdue,
mais le fichier sera également physiquement supprimé du disque. Dans ces
conditions, il devient impossible de le récupérer, même avec un logiciel spécial.
Alors où se situe l’intérêt pour les SSD dans tout ça ? Plus haut, nous avons vu
que le contrôleur du SSD devait lire le contenu d’une cellule avant de pouvoir y
écrire. Si la cellule est vide, alors le contrôleur ne perd pas de temps et écrit
directement ce qu’il a à écrire. Sans la commande TRIM, au bout d’un certain
temps d’utilisation du SSD, toutes les cellules auraient fini par être pleines (ce
qui ne veut pas dire que le système de fichier voit le SSD plein, attention). Les
performances en écriture se seraient alors dégradées, le contrôleur n’ayant
plus jamais le luxe de pouvoir écrire sans lecture préalable. La commande TRIM
améliore ainsi la durée de vie du SSD.

30
I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

4.4.Mémoire flash, encore et toujours


Les SSD n’ont pas le monopole de la mémoire flash, bien au contraire. Celle-ci
se trouve par exemple dans un périphérique que vous avez certainement déjà
manipulé : la clé USB.

4.4.1. Les clés USB


Il fût un temps, pas si lointain, où nous nous embêtions avec de fragiles
disquettes, pas performantes pour un sou. Heureusement, les clés USB sont
venues révolutionner nos usages ! Comme leur nom l’indique, elles se
connectent à l’ordinateur sur un port USB (USB 2 ou USB 3). Les clés USB 1 ont
aujourd’hui quasiment disparues. Bien évidemment, les clés les plus rapides
sont en USB 3, mais elles sont également les plus chères.
Il en existe de toutes capacités (de 1 à 256 Go) et de toutes formes, du
bâtonnet sobre à la brique de Lego, en passant par la forme d’une véritable…
clé. Bref, il y en a pour tous les goûts, même les plus kitchs.

FIGURE 4.16. – Des clés USB de toutes formes

Tout comme les SSD, elles sont à base de mémoire flash (MLC). Cela dit, les
contrôleurs utilisés ne sont pas les mêmes que dans les SSD, les performances
constatées sont donc bien inférieures que sur ces derniers.
Un critère important à prendre en considération lors de l’achat d’une clé USB
est sa vitesse de lecture/écriture (en Mo/s). Plus ces vitesses sont grandes,
moins vous mettrez de temps à transférer un fichier depuis ou vers un
ordinateur.
Enfin, certaines clés USB offrent des fonctionnalités supplémentaires telles que
le cryptage des données qu’elles contiennent ou bien l’interdiction d’écriture.
Mais pour cela, à vous de voir si vos besoins valent le surcoût engendré.

4.4.2. Les cartes mémoires


Les appareils photos et caméras numériques actuels sont équipés de cartes
mémoires, elles aussi de type flash. Le but de ce tutoriel n’est pas de vous
parler des appareils photos ou des caméras, mais bien des cartes mémoires et
de leur lecteur.

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I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

4.4.2.1. Le lecteur

Pour transférer vos photos (ou vidéos) depuis une carte mémoire vers votre
ordinateur, deux méthodes s’offrent à vous :
— insérer la carte dans l’appareil et le brancher à l’ordinateur, via un câble
(USB en règle générale) ;
— insérer la carte dans un lecteur adéquat spécialement conçu à cet effet.
C’est cette seconde solution qui nous intéresse ici. Les lecteurs de cartes
mémoire existent en versions « interne » (format 3,5”), s’intégrant dans le
boîtier de l’ordinateur, ou bien en version
« externe » :

FIGURE 4.17. – Lecteurs de cartes mémoire, interne à gauche et externe à droite

Dans les deux cas, le lecteur se branche généralement en USB 2 ou USB 3 (port
interne pour le lecteur « interne »). Ainsi, certains lecteurs offrent des ports
USB supplémentaires.
Prenez garde à ce que le lecteur soit compatible avec le type de carte mémoire
qui vous intéresse. Cela dit aujourd’hui, beaucoup de lecteurs sont capables de
lire la plupart des cartes mémoires du marché. À ce sujet, voyons à présents les
types de cartes mémoires les plus courants.

4.4.2.2. Les différents types de cartes mémoires

Il existe de nombreux types de cartes mémoire, chacun décliné en plusieurs


variantes. Petit tour d’horizon.
Commençons avec les cartes les plus courantes aujourd’hui, les cartes SD.
Elles sont utilisées dans les appareils photos et caméras de plusieurs grandes
marques. Pour les appareils de petites tailles (typiquement, les téléphones), on
trouvera des cartes Micro SD :

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I. Le fonctionnement d’un
ordinateur
FIGURE 4.18. – Une carte Micro SD et son adaptateur, permettant de la lire dans
un lecteur SD classique

Les cartes SD de première génération ont une capacité maximale de 2 Go,


mais les cartes SDHC et SDXC peuvent monter respectivement jusqu’à 32 Go
et 2 To.
Sur les appareils de marque SONY, on trouve essentiellement des cartes
Memory Stick (ou MS). Elles sont souvent plus chères que les cartes SD, mais si
votre appareil photo est conçu pour les utiliser, vous n’avez pas trop le choix.
Plus petites que les MS classiques, les « Duo » et « Pro Duo » sont maintenant
les plus répandues des Memory Stick :

FIGURE 4.19. – Une carte Memory Stick Pro Duo

Côté miniaturisation, on trouve les cartes Memory Stick Micro M2. En règle
générale, les Memory Stick ont une capacité maximale de 32 Go.
Plus rares, les cartes MMC ont quant à elle une capacité maximale de 2 Go.
Elles sont déclinées en MMC Micro, MMC Mobile, MMC Plus et MMC Reduced

Size.
Chez Olympus et Fuji principalement, on utilise des cartes SM (Micro Drive) et cD
Card. Enfin, on trouve parfois des cartes CF et miCARD, bien que ces types de
cartes soient plus rares.

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I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

FIGURE 4.20. – Autres cartes

4.5.Les lecteurs/graveurs de disques optiques


(CD, DVD et Blu-ray)
Copier un CD audio en MP3, installer un logiciel, regarder un film en DVD ou
Blu-ray… Toutes ces actions ont un point commun : elles utilisent un disque
optique. Ces petites galettes aux multiples usages ne sont pas à oublier
lorsque vous montez votre ordinateur.

4.5.1. Les différents types de disques optiques


On trouve trois principaux types de disques optiques : les CD, les DVD et les
Blu-ray, selon leur ordre d’apparition sur le marché. Chacun est une évolution
du précédent, offrant une plus grande capacité. On peut garder à l’esprit cet
ordre de grandeur : un DVD équivaut à environ sept CD et un Blu-ray
représente environ cinq DVD (soit 35 CD !).
Un CD permet de stocker 650 Mo ou 74 minutes de musique (on peut
également en trouver de 700 ou 800 Mo). Il peut être inscriptible une seule fois
(CD-R) ou réinscriptible (CD-RW).

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I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

Le DVD a quant à lui une capacité de 4,7 Go en simple couche et 8,5 Go en


double couche (on parle alors de DVD-DL). Il existe deux normes de DVD : les
DVD « - » et les DVD « + ». Ces derniers sont plus récents et plus adaptés au
stockage de données. Tout comme les CD, ils peuvent être inscriptibles ou
réinscriptibles. Au final, on retrouve une petite foule de types de DVD : DVD±R,
DVD±R DL, DVD±RW et DVD±RW DL.

Enfin, le Blu-ray (attention à l’orthographe, il n’y a effectivement pas de « e »


à « Blu ») a une capacité de 25 Go en simple couche, 50 Go en double couche
et 128 Go en quadruple couche. Les BD (c’est l’abréviation des Blu-ray Disc)
inscriptibles sont nommés BD-R et les réinscriptibles sont nommés BD-RE.
J’imagine que les appeler R et RW comme tout le monde devait être trop
simple…

Au fait, savez-vous d’où vient le nom « Blu-ray » ? Tout simplement de la


couleur du laser utilisé pour les lire et graver. La faible longueur d’onde du bleu
permet d’obtenir une précision supérieure, et donc de stocker plus de données
sur une même surface. La perte du « e » au nom de couleur « blue » est une
affaire purement commerciale, permettant aux inventeurs (SONY en
l’occurrence) de déposer la marque.

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I. Le fonctionnement d’un
ordinateur

4.5.2. Le lecteur/graveur
Passons à l’appareil permettant de lire ou graver ces petites galettes. Tout
d’abord, précisons que la compatibilité ascendante a été respectée, ce qui
signifie que les lecteurs/graveurs de Blu-Ray sont capables de lire/graver des
DVD. Idem avec les lecteurs/graveurs DVD et les CD.
Si les graveurs sont forcément lecteurs, l’inverse n’est pas vrai. Et bien
sûr, les graveurs sont plus chers que les simples lecteurs. Il faut donc bien
définir vos besoins. Première question à se poser : avez-vous besoin de lecteur
Blu-ray ? La réponse est oui si vous êtes amateurs de films en HD. Maintenant,
votre lecteur Blu-ray doit-il aussi être graveur ? Etant donné le prix actuel des
BD-R ou BD-RW, on peut se poser la question de l’intérêt de la chose.
Pour les DVD, on ne trouve principalement plus que des graveurs. Pas
d’inquiétude en ce qui concerne les normes « + » et « - », tous les graveurs
actuels sont capables de gérer les deux.
Dans les caractéristiques des lecteurs/graveurs, vous trouverez fréquemment
des vitesses de lecture/écriture, notées 16x, 24x, 48x, etc. Celles-ci
caractérisent en réalité le débit de données lues/écrites. L’unité de référence de
cette notation, la vitesse « 1x », a une signification historique : le débit de
lecture d’un CD audio, soit 150 ko/s. « 2x » signifie donc 300 ko/s, « 4x »
signifie 600 ko/s, etc.

Reste à se poser la question de la connectique et du format. Les


lecteurs/graveurs internes se connectent aujourd’hui très majoritairement en
SATA. Leurs homologues externes sont quand à eux plutôt tournés vers l’USB
ou le FireWire. Une chose est sûre, la connectique ne change pas grand-chose
en terme de performances.

4.6.À retenir pour bien choisir


— Mémoire vive : Les différentes marques de barrettes de mémoire vive
ne présentent pas d’énorme différences de performance. En termes de
capacité, il n’est pas forcément utile de dépasser les 8 Go. L’idéal est
d’utiliser plusieurs barrettes identiques afin de profiter des capacités de
parallélisme du contrôleur mémoire.
— Disque dur : La vitesse de rotation d’un disque dur est un des critères les
plus importants. La norme actuelle est au 7200 rpm. Il en existe des plus
rapides, mais la hausse de prix n’est pas forcément à la hauteur des
espérances. Attention également au format du disque : 3,5” pour les
ordinateurs de bureau ou 2,5” pour les portables.

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I. Le fonctionnement d’un
ordinateur
Niveau connectique, le SATA (2 ou 3) est à privilégier à tout prix par
rapport à l’IDE encombrant et vieillissant.
— SSD : Le « prix au giga » des disques SSD étant encore très élevé, les
SSD sont souvent utilisés comme disque système afin de profiter de leur
grande rapidité. Les critères importants sont le type de mémoire (MLC ou
SLC), le contrôleur, le format et la connectique. Cela dit, on trouve très
majoritairement des SSD MLC en SATA 2 ou 3 (le SATA 3 est d’ailleurs à
privilégier pour un SSD). Le prix reste donc le meilleur critère de choix
(en espérant les promos…).
— Clé USB : Outre la capacité (de 1 à 256 Go) et la forme (et donc
l’encombrement) de la clé USB, un critère important à prendre en compte
est la vitesse de lecture/écriture. En outre, les clés USB 3 auront un bien
meilleur débit que les clés USB 2, à condition que votre ordinateur soit
équipé en ports USB 3 bien sûr.
— Lecteurs de cartes et disques optiques : Concernant les lecteurs de
cartes mémoire et lecteurs/graveurs de disques optiques, tout dépend de
vos besoins. Si votre appareil photo ne fonctionne qu’avec un type de
carte, vous n’avez pas d’autres choix que de choisir un lecteur
compatible. Pour ce qui est des disques optiques, si vous êtes un
inconditionnel du cinéma (HD, forcément), le lecteur Blu-ray sera
indispensable. Côté graveur DVD, ils sont désormais monnaie courante
pour des prix très raisonnables, il serait dommage de s’en passer.

Les différentes mémoires de l’ordinateur sont une part importante de son


fonctionnement. Si la mémoire vive est gage de réactivité, il ne faut pas non
plus mettre de côté les performances du disque dur. Les SSD sont pour cela le
meilleur choix possible, à condition d’y mettre le prix. Bien souvent, on choisira
un compromis SSD/disque dur, afin d’obtenir un système très réactif, tout en
conservant une grande capacité de stockage.
Dans le prochain chapitre, nous abordons un point souvent négligé :
l’alimentation électrique de l’ordinateur.

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