CC Mars 2021 Correction

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Equations différentielles - M61 2021

Contrôle continu du 15 mars - Durée 2h


Documents interdits.
1. (Question de cours) Soit le système d’EDO linéaire suivant à coefficients constants, n ∈ N? , A ∈ L(Rn ),
f ∈ C 0 (R, Rn ), t ∈ R, (
x0 (t) = Ax(t) + f (t)
.
x(0) = x0 ∈ Rn
(a) Donner l’expression de la résolvante de ce système.

R(t, s) = eA(t−s) .

(b) Donner l’expression de la solution (Formule de Duhamel).


Z t
x(t) = R(t, 0)x0 + R(t, s)f (s) ds.
0

0
u (t) = v(t)

0
(c) Application : Résoudre v (t) = −u(t) + t .

u(0) = 1, v(0) = 0


0 1
Il convient d’expliciter la résolvante pour A = . On remarque que i et −i sont valeurs
−1 0
propres, la solution sans second membre (R(t, 0)x0 ) est donc combinaison linéaire complexe, pour
chacune des composantes, de eit et e−it , soit une combinaison linéaire réelle de cos(t) et sin(t).
   
1 A cos(t) + B sin(t)
R(t, 0)x0 = R(t, 0) = .
0 C cos(t) + D sin(t)

En identifiant les coefficients réelles A, B, C, D en t = 0, on a

A = 1, C = 0.

En dérivant R(t, 0)x0 et en identifiant en t = 0 la relation donne

B = 0, D = −1.

On a donc    
1 cos(t)
R(t, 0)x0 = R(t, 0) = .
0 − sin(t)
En procédant de même, on a également
   
0 sin(t)
R(t, 0) = .
1 cos(t)

Et donc Z t   Z t   
0 sin(t − s)s t − sin(t)
R(t, s) ds = ds = .
0 s 0 cos(t − s)s 1 − cos(t)
     
u(t) cos(t) t − sin(t)
= + .
v(t) − sin(t) 1 − cos(t)
(
x0 (t) = sin(t)x5 (t)
2. Soit le problème de Cauchy .
x(0) = x0 ∈ R

1
(a) Cette EDO posède-t-elle une unique solution maximale (I, x) ?
La fonction f de R × R → R définie par f (t, x) = sin(t)x5 est trivialement C 1 . On peut donc
appliquer le théorème de Cauchy-Lipschitz au problème de Cauchy et il existe une unique solution
maximale (I, x) avec 0 ∈ I.
(b) Expliciter une/la solution maximale de ce problème.
Si x0 = 0, la solution est trivialement (R, 0). On suppose désormais x0 6= 0.
Un calcul formel obtenu en intégrant x−5 (t)x0 (t) = sin(t) conduit à proposer l’expression suivante
pour x(t) :
1 −4 1
x (t) − x−4 = cos(t) − 1.
4 4 0
Soit encore
x−4 (t) = x−4
0 + 4(cos(t) − 1).

On peut définir x(t) tant que x−4


0 + 4(cos(t) − 1) > 0 (ce qui est vrai sur un voisinage de 0 au moins).
Si x−4 −4
0 > 8 alors x0 + 4(cos(t) − 1) > 8 − 8 = 0 pour tout t et la solution calculée est globale. Sinon,
on note t+ le plus petit réel positif tel que x−4
0 + 4(cos(t) − 1) = 0 et la solution maximale est définie
sur ] − t+ , t+ [.
3. Soit le système d’EDO linéaire suivant à coefficients non constants, n ∈ N? , A ∈ C 0 (R, L(Rn )), f ∈ Rn ,
t ∈ R, (
x0 (t) = A(t)x(t) + A(t)f
.
x(0) = x0 ∈ Rn
Montrer qu’il existe une unique solution globale sur R.
C’est un système linéaire à coefficients non constants mais continues sur R. D’après le cours, la solution
maximale est globale.
On suppose de plus que pour tout t ∈ R, A(t) est anti-symétrique, montrer que la solution est bornée
sur R avec kx(t)k ≤ kx0 k + 2kf k.
On note y(t) = x(t) + f , on a y 0 (t) = x0 (t) = A(t)y(t). On prend le produit scalaire de cette équation
avec y et on exploite l’anti-symétrie de A(t) :

1 d
ky(t)k2 = 0.
2 dt
Donc kx(t) + f k = kx0 + f k ≤ kx0 k + kf k et finalement kx(t)k − kf k ≤ kx(t) + f k ≤ kx0 k + kf k, soit

kx(t)k ≤ kx0 k + 2kf k, ∀t ∈ R.


4 2
4. En construisant une fonction de Liapounov de la forme V (x, y) = a x4 + b y2 , étudier la globalité des
solutions pour t positif ainsi que la stabilité de (0, 0) pour l’EDO :
(
x0 (t) = −x(t) + x(t)y 2 (t)
.
y 0 (t) = −2x4 (t)y(t) − y 3 (t)

Il s’agit d’un système d’EDO autonome de la forme X 0 (t) = f (X(t)) avec f polynômiale. Il existe donc
une unique solution maximale pour chaque donnée de Cauchy. Pour t dans l’intervalle de  la3solution

2x (t)
maximale, on a l’estimation suivante obtenue par le produit scalaire de l’équation avec :
y(t)

d 1 4 1
( x (t) + y 2 (t)) = −2x4 (t) − y 4 (t).
dt 2 2
d
On vérifie aisément que la fonction V (x, y) = x4 + y 2 est définie positive et que dt V (x(t), y(t)) < 0
si (x(t), y(t)) 6= (0, 0). V est donc une fonction de Lyapunov stricte pour l’EDO. Ceci garantit la

2
globalité sur R+ de toute solution de l’EDO qui est de plus bornée sur R+ ainsi que la stabilité
asymptotique de (0, 0).
Montrer que x et y gardent le Rsigne de leur donnée initiale.
t 2
On note que x(t) = x(0)e−t+ 0 y (s)ds et que l’intégrale est définie pour tout t de l’intervalle de la
solution maximale. Ainsi, l’exponentielle est bien définie etR positive donc x(t) garde le signe de sa
t 4 2
donnée initiale. On conclut de même pour y avec y(t) = y0 e 0 −2x (s)−y (s)ds .
2 2
5. En construisant une fonction de Liapounov de la forme V (x, y) = a x2 + b y2 , étudier la globalité des
solutions pour t positif ainsi que la stabilité de (0, 0) pour l’EDO :
(
x0 (t) = −x3 (t) + x(t)y 2 (t)
.
y 0 (t) = 21 x2 (t)y(t) − y 3 (t)

Il s’agit d’un système d’EDO autonome de la forme X 0 (t) = f (X(t)) avec f polynômiale. Il existe donc
une unique solution maximale pour chaque donnée de Cauchy. Pour t dans l’intervalle de  la solution

x(t)
maximale, on a l’estimation suivante obtenue par le produit scalaire de l’équation avec :
y(t)

d 1 2 1 3 3
( x (t) + y 2 (t)) = −x4 (t) − y 4 (t) + x2 (t)y 2 (t) ≤ −x4 (t) − y 4 (t) + (x4 (t) + y 4 (t)).
dt 2 2 2 4
On a donc
d 1 2 1 3 1 1
( x (t) + y 2 (t)) = −x4 (t) − y 4 (t) + x2 (t)y 2 (t) ≤ − x4 (t) − y 4 (t).
dt 2 2 2 4 4
Finalement,
d 2 1 1
(x (t) + y 2 (t)) ≤ − x4 (t) − y 4 (t).
dt 2 2
On conclut comme dans l’exo précédent.
6. Etudier la stabilité des solutions stationnaires de
(
x0 (t) = −(y(t) − 1)2 x(t)
.
y 0 (t) = −(x(t) − 1)2 y(t)

Il s’agit d’un système d’EDO autonome de la forme X 0 (t) = f (X(t)) avec f polynômiale. Il existe
donc une unique solution maximale pour chaque donnée de Cauchy. Les solutions stationnaires sont
(0, 0) et (1, 1).
En linéarisant le sytème en (0, 0), on obtient le système d’EDO
(
x0l (t) = −xl (t)
.
yl0 (t) = −yl (t),

qui est un système amorti découplé et donc avec valeurs propres strictement négatives. Le point
stationnaire (0, 0) est donc asymptotiquement stable pour le système linéarisé et le système nonlinéaire
de départ.
En linéarisant le sytème en (1, 1), on obtient le système d’EDO
(
x0l (t) = 0
.
yl0 (t) = 0,

qui possède 0 comme valeurs propres triviales mais qui ne permet pas de conclure quant à la stabilité
du point stationnaire (1, 1) du système nonlinéaire de départ. Il faut donc raisonner directement sur le
système nonlinéaire pour conclure. Il suffit de considérer une perturbation de (1, 1) par valeur inférieur
sur les 2 composantes (aussi petite soit-elle) et constater que chaque composante de la solution décroît

3
tant que x et y reste positif. On peut donc s’éloigner d’une distance de plus de 21 (par exemple) du
point (1, 1) en temps fini (temps facilement explicitable en fonction de la perturbation et tant qu’on
reste à distance de l’origine) pour une perturbation par valeur inférieure aussi petite soit-elle. Ce point
stationnaire est donc instable.
7. On considère le problème de Cauchy
( √
u0 (t) = − sin(u(t))(sin(u(t)) − 12 )(sin(u(t)) − 3
2 ) .
u(0) = u0 ∈ [− π2 , π2 ]

(a) Etudier la globalité sur R du problème de Cauchy.



La fonction f de R dans R définie par f (x) = − sin(x)(sin(x) − 21 )(sin(x) − 23 ) est trivialement
C 1 et même bornée car la fonction sin est bornée. On note K un majorant de |f |.
Il existe une unique solution maximale (I, u) à ce problème de Cauchy et pour tout t de I, on a

|u(t)| ≤ |u0 | + Kt.

Cette majoration et le théorème des extrémités assurent que I = R.


(b) Etudier le comportement asymptotique de u en +∞ selon la donnée de Cauchy.
On remarque que f (0) = 0, f ( π6 ) = 0 et f ( π3 ) = 0, d’où 3 solutions stationnaires admissibles pour
la donnée de Cauchy.
On remarque que si − π2 < u < 0 alors f (u) > 0. On remarque que si 0 < u < π6 alors f (u) < 0.
On remarque que si π6 < u < π3 alors f (u) > 0. On remarque que si π3 < u < π2 alors f (u) < 0.
Les solutions stationnaires sont des barrières pour les autres solutions, on en déduit que si − π2 <
u0 < 0 alors la solution reste inférieure à 0 et est croissante. De même, si 0 < u0 < π6 , la solution
satisfait 0 < u(t) < π6 et est décroissante. Aussi, si π6 < u0 < π3 , la solution satisfait π6 < u(t) < π3
et est croissante. Enfin, si π3 < u0 < π2 , la solution satisfait π3 < u(t) < π2 et est décroissante.
On peut donc conclure quant aux convergence en +∞ par des arguments de fonction croissante
majorée ou décroissante minorée. Si π2 ≥ u0 > π6 la solution converge vers une limite l > π6 . Si
cette limite n’est pas π3 , f (l) 6= 0 et la solution est asymptotiquement voisine d’une asymptote
oblique qui contredit l’hypothèse de solution bornée. Ainsi la limite est π3 .
De même, si − π2 ≤ u0 < π6 la solution converge vers une limite qui ne peut être que 0.
(c) Conclure quant à la stabilité des points stationnaires de [− π2 , π2 ].
Les trois seuls points stationnaires 0, π6 , π3 sont respectivement stable instable et stable d’après
les résultats de la question précédente.

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