Patho Gynéco 1 Si-Sf 2
Patho Gynéco 1 Si-Sf 2
Patho Gynéco 1 Si-Sf 2
Examen gynécologique
Deux situations vont amener une patiente à « subir » un examen
gynécologique :
Bien que le suivi gynécologique systématique des patientes soit recommandé, il n’est pas
obligatoire dans notre pays (comme le suivi des grossesses par exemple), ainsi beaucoup de
patientes ne consulteront leur gynécologue qu’en cas de problème.
Quoi qu’il en soit, l’examen gynécologique obéit à des règles simples qui doivent être
toujours appliquées. La première de ces règles est que l’examen ne doit pas être une corvée
douloureuse pour la patiente. Il appartient donc au médecin de rendre cette consultation
aussi peu traumatisante que possible pour la patiente et de s’adapter à la situation et à son
psychisme.
1.1 La consultation
gynécologique
1.1.1
L’interrogatoire
Il s’agit d’un temps capital et indispensable. Il doit dans un premier temps être
l’occasion de
« détendre l’atmosphère », de mettre la patiente en confiance pour qu’elle puisse se confier
en toute quiétude à son médecin.
L’interrogatoire a trois objectifs
principaux :
1.2 L’examen
clinique
Touchant l’intimité même de la femme, il est souhaitable de commencer l’examen
gynécologique par un examen général avant d’aborder l’examen gynécologique lui-même.
Ce dernier sera réalisé tout en expliquant et en commentant, pour permettre à la patiente de
se détendre. Un bon relâche- ment étant indispensable à la réalisation d’un examen complet.
Rappelons que l’examen gynéco- logique doit être réalisé vessie vide et au mieux rectum
vide également.
1.2.1 L’examen
général
L’état général de la patiente doit être rapidement apprécié, notamment sa morphologie
(poids, taille), l’existence d’une éventuelle altération de l’état général ou de pathologie des
autres appareils.
1.2.1.1 L’examen
gynécologique
L’examen
abdominal
En décubitus dorsal, jambes allongées puis semi-fléchies, paroi abdominale bien
relâchée.
— l’inspection fait un inventaire des cicatrices faisant préciser à nouveau les
interventions correspondantes. L’orifice ombilical et la région sus pubienne
seront étudiés avec minutie,
— la palpation comporte notamment la recherche d’un syndrome tumoral
abdomino-pelvien, d’une douleur abdomino-pelvienne et d’une anomalie des
fosses lombaires,
— la percussion a moins d’intérêt.
L’examen
périnéal
C’est le premier temps de l’examen gynécologique proprement dit, il est réalisé en
position gynécologique, d’abord au repos puis éventuellement lors d’efforts de
poussée.
On notera :
— Les signes d’imprégnation hormonale réglant la trophicité des organes génitaux
externes et le développement des caractères sexuels secondaires : pilosité,
pigmentation, développement des grandes lèvres et du clitoris (sous la
dépendance des androgènes) et des petites lèvres (sous la dépendance des
estrogènes),
— La présence d’une pathologie infectieuse du revêtement cutanéo-muqueux
ou des glandes de Skene et de Bartholin,
— L’existence de séquelles obstétricales à type de déchirure, d’épisiotomie ou de
fistule.
La distance ano-vulvaire est également un élément important à noter.
L’examen
pelvien
Il commence par l’examen au speculum et ensuite par le toucher vaginal
L’examen au spéculum
Manière de tenir le spéculum
L’hystérométrie
L’index appuyant fortement sur la fourchette, le médius se dégage et vient très aisé-
ment se mettre à côté de l’index. Les doigts sont tout d’abord orientés en bas et en arrière
(45° environ) puis on les horizontalise.
La main abdominale « ramène » vers les doigts vaginaux le contenu viscéral pelvien
Résultats
Le TV permet d’apprécier les éléments suivants :
— La face postérieure de la vessie et l’urètre
terminal,
L’inspection
— Les dissymétries : on recherchera dès l’inspection une dissymétrie des deux
seins dans leur taille et leur forme.
— Les anomalies de forme du sein : certaines tumeurs déforment le
sein,
— Les anomalies cutanées : il peut exister des phénomènes dits « de peau
d’orange » ou des zones inflammatoires rougeâtres,
— Les anomalies de l’aréole : l’existence d’un mamelon ombiliqué, d’un aspect
d’eczéma du mamelon.
La palpation
Elle doit être réalisée mains réchauffées. Elle doit être méthodique, quadrant par
quadrant, la topographie des éventuelles anomalies doit être précisée. On recherchera les
nodules, les zones empâtées correspondant à de la mastose. Les zones douloureuses seront
également répertoriées.
Il est parfois utile de rechercher un écoulement mamelonnaire, par pression du sein.
La palpation des seins doit être accompagnée de la palpation des aires ganglionnaires
axillaires et sus-claviculaires.
Sexualité
Objectifs :
2.1 Introduction
Fréquence 15 % à 70 %.
Elle est en réalité difficile à apprécier car il est difficile de répondre par oui ou par non à la
question :
êtes vous frigide ? anorgasmique ?
Quelles sont les conditions de la réussite sexuelle féminine ?
L’existence de plaisir
pendant l’enfance ou l’adolescence témoigne au médecin d’une sexualité latente
d’où la né- cessité de rechercher les flirts et les amours d’adolescentes. L’absence de
tout souvenir à cette époque est un mauvais élément de pronostic.
Les épisodes traumatisants
Les épisodes traumatisants de l’enfance ou de l’adolescence, viol (ne pas s’attacher
à le fai- re dire à la première consultation), aventure homosexuelle.
Les débuts de la vie amoureuse
la nuit de noce avec un mari trop ardent, pas assez tendre et patient, rapport accepté
dans l’inconscience d’une ivresse non voulue, grossesse immédiate, non désirée ;
avortement à la suite de la fuite du garçon, profond chagrin d’amour.
Le partenaire
il peut faire des fautes tactiques au cours de la courtisation qui peuvent
choquer.
Fautes techniques
il peut faire des fautes techniques dans « l’ars
amendi »
• Choc émotionnel de la
défloration,
• Omission des caresses préliminaires. « Il ne me caresse
jamais »,
• Impuissance ou éjaculation précoce du mari ==> nécessité d’éduquer le
mari, etc,
• Le discours du mari peut
choquer,
• La nudité peut être mal
acceptée,
• Certaines techniques font horreur
(levrette),
• Le manque de synchronisation peut être en cause, certaines femmes préfèrent le
matin d’autres ne sont disponibles que le soir.
Les conditions sociales
Les conditions sociales de la vie du couple peuvent être en
cause :
• Cohabitation déplaisante de la belle-famille (peur que les plaintes
amoureuses ne soient perçues de toute la famille),
• Exiguïté de l’appartement avec intrusion fréquente des
enfants,
• Infidélité du
mari.
2.2.1.4 Traitement
adjuvant
— Hygiène : suppression du surmenage, vie au
grand air,
— vertu aphrodisiaque des truffes, piments, épices, crustacés, alcool, thé, café à petite
dose,
— Yohimbine®
6cp/jour,
— œstrogène pour insuffisance
ovarienne.
2.2.2 L’hypersexualité ou
nymphomanie
C’est l’exagération de la
libido.
C’est la fureur utérine accompagnée d’hyperesthésie vulvaire, n’aboutissant pas toujours à
l’orgas- me.
2.2.3 Le
vaginisme
C’est une contraction involontaire et invincible des muscles releveurs de l’anus et
adducteurs qui empêche l’écartement des cuisses et rend impossible tout rapport sexuel (le
vaginisme est à l’in- tromission du pénis, ce qu’est le clignement de l’œil à la pénétration du
moucheron).
Il existe des vaginismes primaires les plus fréquents, des vaginismes secondaires qui sont
presque toujours organiques.
2.2.3.1 Le vaginisme
primaire
Il correspond à trois
mécanismes :
1. La peur de l’acte sexuel (70 % des cas) Ces femmes ont une personnalité infantile,
elles re- doutent la douleur, se croient étroites, elles aiment leur partenaire mais
craignent d’être anéan- ties par la possession.
2. L’hostilité envers le partenaire (25 %) : ce sont des femmes masculines qui ont choisi
un par- tenaire timide, inexpérimenté, à l’érection parfois défaillante. C’est souvent un
névrotique qui
aime être dominé par sa femme.
3. L’aversion pour la sexualité normale (5 %) : il peut s’agir d’une homosexuelle
1. C’est un petit névrotique, il est patient, gentil, il est anxieux, il ne tient pas longtemps,
il est souvent barbu,
2. C’est un grand maladroit, peu expérimenté, parfois brutal, qui se heurte à la double
barrière de l’hymen et de l’incompréhension ou il se contente d’un rapport externe
pendant des années ou il organise sa vie de son coté.
2.2.3.2 Le vaginisme
secondaire
Il est généralement lié à une lésion du vagin. La pénétration est devenue impossible à la
suite d’un traumatisme.
2.2.3.3
Traitement
Si lésion organique : on fait un traitement
spécifique.
Si il n’y a pas de lésion organique : séance de traitement
psychosomatique.
Il comprend 2-3 séances avec explication anatomique lui montrant sur des schémas
comment est constitué l’appareil génital. Il faut faire prendre conscience à la femme de son
appareil génital et l’aider à surmonter son angoisse.
Puis des séances où la femmes explore son
corps.
Elle introduit ensuite elle mêmes des bougies de Héggar de calibre croissant avec exercice
de con- traction et de relâchement. Quand elle est parvenue à un calibre correct elle est
invitée à explorer elle même sa cavité vaginale avec son index. On lui demande de pratiquer
à domicile des exercices de contractions et relâchement des releveurs sur son doigt.
Les rapports sont autorisés quand la femme est capables d’introduire elle même la bougie
n° 3O
sans
traumatisme
.
2.2.4 Les
dyspareunies
3 % des
couples
Définition : ce sont des douleurs déclenchées par les relations
sexuelles.
— Les facteurs psychiques sont importants. Ce peut être une fridigité douloureuse ou ce
sont des douleurs vraiment liées au coït avec retentissement sur la vie sexuelle et son
équilibre psycho-affectif.
2.3.2 L’apareunie
— par absence congénitale de vagin ou syndrome de Rokitansky-Küster-Hauser :
trompes, ovai- res normaux mais utérus atrophique réduit à deux cornes rudimentaire,
— par pseudo-hermaphrodisme masculin avec une absence de vagin, d’utérus et la
présence de gonades souvent en situation ectopique (Testicules féminisant). Il s’agit
d’une insensibilité complète aux androgènes. Il s’agit d’une maladie héréditaire
récessive lié au chromosome X. Le génotype est XY, les gonades sont males. Le
phénotype est féminin à la naissance et le reste à la puberté avec développement des
seins et d’une morphologie féminine parfaite hor- mis l’appareil génital.
— Dans ces tableaux le syndrome de Rokitansk représente 90 % des absences
congénitales de vagin, le syndrome d’insensibilité aux androgènes 8 %, l’absence
isolée de vagin partielle ou totale 2 %,
— Dans tous ces cas il existe un petit récessus inférieur vestibulaire qui dérive de la paroi
posté- rieure du sinus urogénital et dont l’origine est différente des canaux de Muller.
Ce petit vagin est susceptible de se distendre à la suite de rapports naturels
persévérants qu’il faut encourager (méthode non opératoire de Franc). Si le résultat est
insuffisant un clivage intervesico-rectal permettra de créer un neovagin que l’on pourra
recouvrir en partie de muqueuse. Dans le cas d’insensibilité aux androgènes par
mutation du gène du récepteur, le risque de dégénérescence maligne des gonades
impose après la puberté une castration complétée par un traitement es- trogénique
substitutif à vie.
3.1
Introduction
Pertes non sanglantes provenant de l’appareil génital féminin, les leucorrhées sont un motif
fréquent de consultation en gynécologie et doivent toujours poser le problème d’une MST
sous jacente. Il est parfois difficile pour le clinicien de faire la part des choses entre des
leucorrhées physiologiques mais mal vécues par la patiente et des leucorrhées pathologiques
passées au second plan dont il faudra chercher et traiter la cause.
3.2
Rappel
Les leucorrhées physiologiques
proviennent
Ecosystème vaginal :
Le vagin est un écosystème dynamique où chaque femme possède 8 à 10 germes en
équilibre. La
flore dominante est le bacille de Döderlein : lactobacille tapissant la muqueuse vaginale. Il
trans- forme le glycogène abondamment contenu dans les cellules vaginales et cervicales
grâce à l’imprégnation œstrogénique en acide lactique. Cet acide lactique explique le pH
acide du vagin qui est un facteur protecteur de la pullulation microbienne. Cette flore
vaginale évolue selon :
3.3.1 Interrogatoire
• Caractéristiques de l’écoulement :
— Couleur, abondance, odeur (une mauvaise odeur oriente vers un Gardnerella),
— Importance du caractère récent, nouveau de ces caractéristiques.
• Les signes fonctionnels d’accompagnement
— Le prurit oriente vers une mycose, la brûlure vers un trichomonas,
— Les métrorragies (endométrite, néoplasies) ou les douleurs pelviennes (annexite).
• Les circonstances de survenue
— Post coïtale (MST, néoplasie cervicale),
— Après un traitement antibiotique (mycose),
— Lors d’une grossesse (physiologique, mycose),
— Port d’un stérilet (endométrite, salpingite),
— Terrain favorisant (diabète, corticothérapie, immunodépression),
— Notion de MST.
• Signes éventuels chez le partenaire (rougeur, brûlure, écoulement, irratation)
Autres
examens :
• Infectieuses
basses,
• Néoplasiques cervico-
vaginales,
• Atteinte du haut appareil
génital :
— Endométrite,
salpingite,
— Néoplasie endomètre,
tubaire.
Plus rarement l’expression d’un Abcès du douglas, d’une sigmoïdite perforée ou d’une
pelvi- péritonite.
3.5.1 Causes
infectieuses
Trichomonas
La vaginite à trichomonas est de contamination essentiellement vénérienne, elle est
un bon marqueur de MST et ainsi justifie la recherche systématique d’autres germes.
Les leucorrhées sont verdâtres, mousseuses, spumeuses, abondantes et
nauséabondes (odeur de plâtre frais). Au spéculum le vagin est rouge, le col
framboisé. Le prurit est variable en intensité, il existe souvent des brûlures au moment
des rapports ou des mictions.
L’examen direct au microscope optique permet de mettre en évidence le parasite. Il
n’y a pas
d’intérêt à réaliser une
culture.
Le traitement concerne les deux
partenaires :
Soit un traitement unique de 2 g de Metronidazole
(Flagyl®)
Soit un traitement de 10 jours de 500mg en deux prise quotidienne de
Metronidazole
Soit un traitement local prolongé pendant 15j, Metronidazole (Flagyl®)
ovule
Il pourra être renouvelé 1 mois plus
tard.
Mycose
Le symptôme essentiel est le prurit. Intense parfois intolérable le prurit entraîne
souvent des dysuries voir une pollakiurie. Au spéculum les leucorrhées sont
blanches, caillebottées (comme du yaourt), grumeleuses, tapissant les parois du
vagin. La vulve est sèche, œdématiée avec fréquentes lésions de grattage, le vagin est
rouge faisant ressortir le blanc des leucorrhées. L’examen au microscope montre des
filaments mycéliens. Le Candida albicans est le germe le plus souvent retrouvé.
La prescription comprend un traitement spécifique anti mycosique, tel Econazole
(Gynope-
varyl LP®), Fenticonazole (Lomexin®), Miconazole (Gynodaktarin®), Butoconazole
(Gy- nomyk®) ou Isoconazole (Fazol®), en ovule gynécologique et crème. Le
traitement monodose favorise l’observance et ainsi diminue les rechutes. Le
traitement de confort uti- lise des solutions apaisantes comme Gyn-hydralin®,
Saforelle® ou Opalgine®. Un traitement favorisant la remise en place d’une flore
saprophyte locale peut aider la guérison et éviter les récidives : géliofil. De même les
règles d’hygiène locale, associant l’usage de savon peu agressif pour la toilette «
intime », l’usage de sous vêtements en coton peu serrés, permet de prévenir les
récidives. Le traitement du partenaire se fait par pommade anti mycosique lo- cale,
10 j.
En cas de
récidive :
Il faut rechercher des facteurs favorisants comme une antibiothérapie, un diabète ou
une gros- sesse.
Eliminer une autre cause infectieuse
(herpes).
Réaliser un mycogramme pour éliminer une résistance aux
traitement.
Envisager un traitement de longue durée per os ([Miconazole] Daktarin® 8 cp/j
pendant 8j ou
[Amphotericine B] Fungyzone® 6 gel/j pendant
20j).
Gardnerella vaginalis
Gardnerella vaginalis est responsable d’une vaginite fréquente dont l’élément
caractéristique est la mauvaise odeur (poisson pourri). Ce germe est pour certains
un hôte normal de la flore vaginale car isolé chez près de 10 % des patientes. Pour être
pathogène il doit être associé avec différents germes anaérobies. En fait c’est la
décarboxylation par les germes anaérobies des acides aminés élaborées par le
gardnerella qui est responsable de cette odeur caractéristique. A l’état de sels non
volatils in vivo ces amines peuvent être libérées lors de l’alcalinisation du vagin, en
particulier suite à un rapport ou en fin de règles. Les leucorrhées sont grisâtres,
fluides, peu abondantes, adhérentes à la paroi vaginale. L’examen au spéculum
note peu d’irritation locale.
Le germe est mis en évidence par culture mais son association avec des anaérobies est
facile-
ment reconnu par le test à la potasse (SNIFF test) qui révèle, par application d’une
goutte de potasse à un prélèvement sur lame, l’odeur caractéristique de poisson pourri.
Le traitement est justifié du fait de l’inconfort. Soit un traitement monodose par
Metronida- zole (Flagyl®) 2g, soit un traitement associant Amoxicilline (Clamoxyl®)
2g/j pendant 7 j et Metronidazole (Flagyl®) ovule pendant 7j. Le traitement du
partenaire est discuté, les récidives font proposer un traitement complémentaire pour
améliorer la flore vaginale (géliofil®).
Gonocoque
Hautement pathogène il est responsable d’infection génitale hautes (endométrite,
salpingite). Les leucorrhées sont jaunes ou verdâtres, purulentes avec parfois des
signes d’urèthrite ou de skénite. L’examen au spéculum trouve une cervicite avec
glaire purulente, les parois vagina- les sont rouges, saignant au contact.
La notion d’urèthrite chez le partenaire ou d’écoulement méatique doit faire penser au
dia- gnostic.
Actuellement, les techniques d’amplification génique sur prélèvement d’endocol ou
prélèvement uréthral permettent de faire le diagnostic d’infection à Gonocoque avec
une sensibilité voisine de 95 % et une spécificité de 99 %. L’examen direct permet de
trouver le diplocoque gram négatif mais le prélèvement doit être fait idéalement au
laboratoire car la bactérie est fragile (germe de couloir). La culture sur milieu
spécifique, malgré sa faible sensibilité (60 %), reste utile si l’on a besoin d’un
antibiogramme.
Le traitement concerne tous les partenaires, symptomatiques ou non
Mycoplasme, chlamydia
Ils ne sont pas habituellement associés à des leucorrhées mais il faut les rechercher
lorsqu’une MST est suspectée. En particulier en cas de glaire louche, de cervicite chez
une femme jeune, la hantise d’une infection à chlamydia et de ces conséquences sur le
haut appareil génital impose leur recherche systématique.
Les leucorrhées retrouvées sont banales, jaunâtres, parfois accompagnées d’une
urèthrite ou une endocervicite. Avec Mycoplasme on peut avoir des brûlures post
coïtales.
Le diagnostic d’infection à Mycoplasme se fait par culture sur bouillon de croissance
A3 et titrage du germe en UFC/ml (Unités Formant des Colonies).
La technique de référence de diagnostic d’infection à Chlamydia est l’amplification
génique
(par PCR ou LCR notamment) sur prélèvement d’endocol à l’aide d’un écouvillon
standard avec ampoule. Un prélèvement vaginal simple peut suffire de même qu’un
prélèvement uri- naire dans les programmes de dépistage. La sensibilité de ces
techniques peut atteindre 95 à
100 % avec une spécificité de 99 %. Les autres techniques (diagnostic direct par
culture ou
par immunofluorescence directe, diagnostic indirect par technique
immunoenzymatique) sont reléguées au 2ème plan. Une séroconversion de la sérologie
Chlamydia reste une preuve for- melle mais a posteriori de l’infection acquise
profonde ; cette séroconversion ne se produit pas
habituellement en cas de cervicite à Chlamydia sans infection génitale
haute.
Autant la pathogénie de chlamydia ne se discute pas, autant celle des mycoplasmes est
con- troversé tant ils sont retrouvés fréquemment dans les prélèvements cervico-
vaginaux (30 à
4
0
%
).
Le traitement est basé sur les cyclines pour Mycoplasme et Zithromax® en prise
unique pour chlamydia.
Germes banals
Les vaginites bactériennes sont source d’embarras pour le médecin, les troubles
fonctionnels sont dominés par la leucorrhée non spécifique, gênant par son abondance,
sa couleur et sa per- sistance. Il s’y associe parfois des signes d’irritation locale.
Les germes retrouvés sont variés : streptocoque B, staphylocoque, colibacilles,
protéus etc.
Les traitements sont basés sur des produits locaux : Polygynax®, amphocycline®,
colposep- tine® en ovule.
Il ne faut pas oublier de rétablir l’écosystème et de rétablir la flore de
Doderlein.
3.5.2
Néoplasiques
Les leucorrhées peuvent être révélatrices d’une lésion cervicale ou d’un cancer. Il est
important après avoir traité l’infection de vérifier l’état du col surtout si la patiente n’a pas
eu de frottis récent. Une hydrorrhée doit faire évoquer une pathologie utérine ou tubaire.
Un examen gynécologique complet s’impose pour ne pas passer à côté d’une lésion
néoplasique. De même il faut garder à l’esprit qu’une infection vulvo-vaginale, mycosique
par exemple, peut très bien masquer une lésion vulvaire sous jacente. Après un traitement
local il faut revoir ces pa- tientes et surtout en cas de persistance des signes ne pas hésiter à
réaliser des biopsies vulvaires.
4.1 Introduction
Il s’agit d’une infection liée à l’ascension de germes dans l’endomètre puis les trompes à la
suite d’une maladie sexuellement transmise ou d’une manœuvre endo-utérine
(hystérographie, hsytéros- copie, curetage, IVG, DIU). Elle est rarement liée à une infection
de voisinage (appendicite, sigmoidite).
La glaire cervicale joue normalement un rôle protecteur et s’oppose à l’ascension des
germes mais
la flore vaginale peut devenir pathogène en raison d’un déséquilibre hormonal, d’une
immunodé- pression, en post-partum ou post-abortum. Un geste endo-utérin ou une MST
peut favoriser la diffusion des germes.
4.3.2 Symptomatologie
• Douleurs hypogatriques récente uni ou bilatérales, parfois intenses, irradiant vers les
lombes, les cuisses, les organes génitaux externes,
• Syndrome infectieux : fièvre souvent élevée +/- frissons ; le plus souvent l’état
général est conservé.,
• Leucorrhées abondantes et jaunâtres (parfois purulentes),
• Parfois métrorragies,
• Signes fonctionnels urinaires : pollakiurie, brûlures mictionnelles,
• Signes d’irritation péritonéale discrets : nausées, ballonnement, constipation.
4.3.5 La
Cœlioscopie
C’est l’examen de choix pour affirmer le diagnostic et éliminer les diagnostic différentiels.
Systé- matique pour certains, son indication doit être large chez la nulligeste, chez une
patiente ayant un désir de grossesse ou en cas de doute diagnostique.
Elle permet de confirmer le diagnostic, de réaliser un bilan pronostic (bilan lésionnel) et de
prati- quer des gestes à visée thérapeutique (lavage péritonéal, drainage d’un pyosalpinx) et
de réaliser des prélèvements bactériologiques +++.
Certains proposent devant un tableau clinique et biologique évocateur de salpingite, de
traiter d’emblée par antibiotiques et de ne pratiquer la cœlioscopie qu’à distance (2 mois
plus tard) afin de faire un bilan lésionnel et de traiter à froid d’éventuelles séquelles.
Aspect des
trompes :
Pa
rfo
is :
N.B. : Une hystérosalpingographie, une hystéroscopie, autres gestes endo utérins seront
formelle- ment contre indiqués dès que le diagnostic de salpingite est suspecté.
Surveil
lance
Elle sera avant tout
clinique :
•
température
• et douleurs
pelviennes.
Sous le traitement, les douleurs doivent disparaître en 2-3 jours de même que la
défervescence ther- mique (sinon suspecter un abcès).
La surveillance paraclinique
comportera :
• une NFS et une VS (ou un CRP) qui seront renouvelées deux fois par semaine jusqu’à
dispa- rition de l’hyperleucocytose et normalisation de la VS.
• Un contrôle bactériologique de
contrôle
Une cœlioscopie de contrôle à 3 mois pourra être indiquée en cas de désir de grossesse chez
une nullipare ou de persistance des douleurs ou du syndrome inflammatoire, ou pour libérer
des adhé- rences après une forme sévère de salpingite (pelvipéritonite, collection abcédée).
Le meilleur cri- tère clinique de guérison est la grossesse intra utérine évolutive.
• Les formes subaiguës sont les plus fréquentes et posent des difficultés diagnostiques,
• Les deux étiologies principales sont : les MST et les gestes endo-utérins,
• Le chlamydiae trachomatis est le principal germe en cause,
• Le diagnostic de certitude est cœlioscopie,
• La traitement antibiotique comporte l’association d’au moins deux antibiotiques,
• Les complications principales sont les séquelles tubaires