43 - SV Iniquites Territoriales FR

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DU GRAND MONTRÉAL

INIQUITÉS
TERRITORIALES

Réalisé par
Équipe de Vivre en Ville Traduction
Bronwyn Haslam
Florence Desrochers, conseillère — Équité territoriale Emily Wilson

RÉALISATION Léa Ilardo, coordonnatrice — Équité territoriale


Graphisme
Brigitte Lavallée, coordonnatrice — Design urbain
Patricia Gaury
et aménagement

Jeanne Robin, directrice principale Impression


Tabasko
Christian Savard, directeur général

Marianne Turcotte-Plamondon, conseillère —


Équité territoriale et vieillissement actif
Pour en savoir plus sur les initiatives
Signes Vitaux à travers le Canada :
MD

www.vitalsignscanada.ca
Équipe Signes vitaux FGM
Catherine Fisette, directrice, Affaires publiques
et communications

Karel Mayrand, président-directeur général

Marion Van Staeyen, conseillère, Communications La marque de commerce Signes Vitaux est MD

et publications utilisée avec la permission de Fondations


communautaires du Canada

Notice bibliographique recommandée : Fondation du Grand Montréal et Vivre en Ville (2024).


Iniquités territoriales, 136 p. (coll. Signes vitaux du Grand Montréal).
ISBN : 978-2-924893-40-1 (Imprimé)
ISBN : 978-2-924893-41-8 (PDF)
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2024.
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2024.
Fondation du Grand Montréal et Vivre en Ville (2024)
Also available in English.

2
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MATIÈRES vous pouvez participer vous aussi.
COMMUNIQUEZ AVEC NOUS. Nous connaissons les enjeux et les organisations de notre communauté. Si vous
souhaitez faire une différence, nous pouvons vous aider et vous accompagner. www.fgmtl.org

Table des cartes 5 2. Méthodologie 18


Table des tableaux 5 Territoire à l’étude 19
Objectifs 20
Mot du président-directeur général de la Fondation du Grand Montréal 6
Structure du rapport 20
Mot du directeur général de Vivre en Ville 7 Données utilisées 21
Reconnaissance territoriale 8 Limites de l’analyse 21

Énoncé JEDI de la Fondation du Grand Montréal 8


3. Portrait socioéconomique du Grand Montréal 22
Sommaire 9 Un territoire dont l’histoire a débuté bien avant Montréal 23

Comité de pilotage 10 Petite histoire du développement moderne de la métropole 24


Portrait actuel de la défavorisation dans le Grand Montréal 27
Lexique 11

Sigles et abréviations 11 4. Dimensions du cadre bâti et de l’espace public 32

1. Introduction : de l’urgence de s’attarder aux iniquités territoriales 12 Habitation 34

Des crises éclairantes et aggravantes 13 En quoi consiste l’équité territoriale en matière d’habitation? 35

Mieux comprendre les iniquités pour mieux agir 14 Un accès au logement limité pour les plus vulnérables 35

Agir sur les iniquités territoriales pour améliorer la santé et la qualité de vie 16 Une mobilité résidentielle et un accès au territoire limités 40

Agir sur les autres facteurs d’inégalités 17 Les personnes exclues du système d’habitation 48
Crise de l’habitation : tous les voyants sont au rouge 50
Que retenir du rôle de l’habitation au regard de l’équité territoriale? 52

3
TABLE
DES
MATIÈRES

Ressources de proximité 53 Au croisement des iniquités territoriales 99


Les commerces et services de proximité 54 Quand les pénalités se cumulent 99
L’environnement alimentaire 56 L’exemple du quartier Saint-Michel 100
La santé de proximité 58
Pour aller plus loin 103
Les organismes communautaires 60
Les arbres et les parcs 62
5. Agir en faveur de l’équité territoriale 104
Les infrastructures culturelles de proximité 66
Les iniquités territoriales : une réalité du Grand Montréal 105
Les écoles 69
Dans quels secteurs agir en priorité? 107
Que retenir de l’analyse des ressources de proximité
au regard de l’équité territoriale? 70 Quelles priorités d’amélioration du cadre bâti et de l’espace public? 108
Comment mieux travailler à réduire les iniquités territoriales? 110
Mobilité 71
L’équité territoriale, maillon de la réduction des inégalités
Profil de mobilité des ménages à faible revenu 72 économiques et sociales 113
La sécurité des déplacements actifs 74
Bibliographie 114
L’environnement routier des écoles primaires publiques 76
Le réseau structurant de transport en commun 78 Annexes 121

Les équipements cyclables 80 Annexe 1 – Municipalités, arrondissements et sous-régions du Grand Montréal 122

Que retenir de l’analyse de la mobilité au regard de l’équité territoriale? 82 Annexe 2 – Cartes : méthodologie et sources des données 123
Annexe 3 – Tableaux : méthodologie et sources des données 129
Risques environnementaux 83
Annexe 4 – Services de transport adapté dans le Grand Montréal 131
La chaleur accablante 84
Les inondations 88 Remerciements 132

La pollution de l’air 92
Le bruit environnemental 94
Que retenir de l’analyse des risques environnementaux
au regard de l’équité territoriale? 98

4
TABLE DES CARTES TABLE DES TABLEAUX
Territoire du Grand Montréal 19 Principaux équipements cyclables 81 Répartition des ménages entre secteurs 29
de recensement défavorisés et autres secteurs
Secteurs de recensement défavorisés 31 Îlots de chaleur et de fraîcheur 85
Taux de ménages locataires par type de ménage 37
Concentration de logements locatifs 41 Portrait des écarts de température 86
et par sous-région
par sous-région à Saint-Lambert et Longueuil (agglomération
de Longueuil) Part du logement social et communautaire 44
Part du logement social et communautaire 43
dans les arrondissements montréalais
par municipalité Cuvettes de rétention d’eau de ruissellement 89
dans l’agglomération de Montréal Offre et demande de HLM (familles et personnes 47
Ratio de HLM par ménage 46
seules de moins de 60 ans), agglomération
Zones inondées par des crues printanières 90
Accessibilité piétonne aux services 55 de Montréal
dans les arrondissements Pierrefonds-Roxboro
et aux commerces
et L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève (Montréal) Offre et demande de HLM (60 ans et plus), 47
Environnement alimentaire de l’est de 57 agglomération de Montréal
Zones d’exposition à la pollution 93
l’arrondissement de Montréal-Nord (Montréal)
atmosphérique routière Évolution du nombre de personnes en situation 48
Centres locaux de services communautaires (CLSC) 59 d’itinérance visible entre 2018 et 2022
Exposition au bruit environnemental dans 95
Couverture de canopée 63 l’agglomération de Montréal Couverture de canopée des secteurs 62
de recensement défavorisés et des autres secteurs
Parcs, villes de Montréal et de Longueuil 65 Exposition à différentes sources de bruit 96
environnemental, portion de l’arrondissement Environnement routier des écoles primaires 76
Infrastructures culturelles publiques de proximité 67 Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (Montréal) publiques
Risque estimé de collision à pied ou à vélo dans 75 Infrastructures routières et ferroviaires 97 Part du territoire couverte par des îlots de chaleur 84
l’agglomération de Montréal du quartier Pointe-Saint-Charles (Montréal) et de fraîcheur
Environnement routier de l’école primaire 76 Cumul de caractéristiques défavorables 102 Exposition au bruit environnemental 92
La Visitation (arrondissement Ahuntsic-Cartierville, du cadre bâti et de l’espace public dans de circulation majeure
Montréal) le quartier Saint-Michel (Montréal)
Exposition au bruit environnemental 94
Environnement routier des écoles 77 dans l’agglomération de Montréal
primaires publiques
Distribution des caractéristiques du cadre bâti 106
Couverture par le réseau structurant 79 et de l’espace public dans le Grand Montréal :
de transport en commun une synthèse des iniquités territoriales constatées

5
MOT DU
PRÉSIDENT-DIRECTEUR
GÉNÉRAL
de la Fondation du Grand Montréal

Les Signes vitaux sont un portrait réalisé par les Autant de lieux où les populations immigrantes, en partageant avec nous leurs expertises et leurs
fondations communautaires dans plusieurs villes du racisées ou autochtones sont surreprésentées. perspectives, nous ont permis de réfléchir aux enjeux
Canada. Ils mesurent la vitalité de ces collectivités, Avec cette nouvelle édition des Signes vitaux, notre de manière holistique, et donc de produire un rapport
évaluent les grandes tendances et identifient, grâce à objectif est de permettre à notre collectivité de plus complet et plus propice au passage à l’action.
des indicateurs clés, des priorités d’action dans tous mieux comprendre et d’améliorer cette relation entre
les secteurs déterminants de la qualité de vie. Avec sa l’environnement et le vécu des populations. C’est, en terminant, le signal que nous souhaitons
série de rapports Signes vitaux du Grand Montréal, la justement lancer : il faut passer à l’action. Les nombreuses
Dans ce rapport, une attention particulière sera questions abordées dans les pages suivantes
Fondation du Grand Montréal (FGM) s’est donnée pour
donc portée aux questions de logement, de mobilité, sont complexes mais, pour l’essentiel, les solutions
objectifs d’informer, de rassembler et d’encourager
d’accès aux commerces et services, de santé publique sont connues. Les multiples crises auxquelles nous
notre communauté à agir sur les enjeux les plus
et de résilience climatique. C’est pourquoi nous avons faisons face appellent à des interventions ambitieuses,
importants auxquels elle doit faire face. En réunissant
confié son élaboration à l’organisme Vivre en Ville, et le temps des demi-mesures est révolu. Pouvoirs
et en diffusant des données contextualisées et fiables
qui chapeaute une équipe de spécialistes en mesure publics, secteur privé, milieu communautaire, acteurs
sur l’état de la collectivité, notre volonté est de stimuler
de poser un regard global sur ces questions et leurs philanthropiques et autres leaders : tous les secteurs
la réflexion, la concertation et l’élaboration de solutions
interactions. L’analyse qui en résulte constitue un de notre collectivité ont le devoir de collaborer et d’agir
adaptées à ces enjeux.
état de situation consolidé, incorporant des données pour faire en sorte que le cadre urbain ne renforce pas
À travers son travail visant à mobiliser la philanthropie produites par divers acteurs et d’autres ayant été les inégalités, mais contribue plutôt à les atténuer et
pour soutenir le mieux-être des populations les plus générées spécifiquement pour la présente étude, éventuellement à les éliminer.
marginalisées dans le Grand Montréal, la FGM est notamment par le biais d’entrevues sur le terrain.
une observatrice privilégiée de l’impact des iniquités Merci de votre attention, et bonne lecture!
En plus de Vivre en Ville, nous tenons également à
territoriales sur la qualité de vie. Les endroits où
remercier, pour leurs apports précieux, les membres
la pauvreté, l’exclusion et l’isolement sont les plus
du comité de pilotage de cette édition des Signes vitaux.
répandus sont aussi — inévitablement — ceux où
Ces représentant.e.s de la Fondation familiale Trottier,
la nature, les espaces publics et les infrastructures
de la Coalition montréalaise des tables de quartier, de
collectives sont les moins accessibles. Ce sont
la Direction régionale de santé publique de Montréal,
aussi ceux où les conséquences de la pollution et Karel Mayrand
du Service de la diversité et de l’inclusion sociale de
des changements climatiques se font sentir le plus
la Ville de Montréal, de Centraide du Grand Montréal Président-directeur général
durement, tout comme celles de la crise du logement.
et de la Communauté métropolitaine de Montréal, Fondation du Grand Montréal

6
MOT DU
DIRECTEUR GÉNÉRAL
de Vivre en Ville

L’équité est au cœur du travail de Vivre en Ville depuis de discrimination : niveau de revenu et d’éducation, sont pas seulement nos connaissances qui se sont
toujours. Travailler à transformer les milieux de vie origines, situation familiale, genre, orientation sexuelle, approfondies. Notre niveau de préoccupation, et même
pour qu’ils soutiennent un mode de vie durable et âge, etc. d’indignation, face à certaines situations d’injustice
contribuent à la santé et à l’épanouissement, c’est environnementale est plus fort que jamais.
travailler pour tout le monde. Ce virage, que prennent heureusement de plus en
plus d’organisations, est d’autant plus nécessaire de la C’est avec une conviction accrue que l’équité doit
Depuis de nombreuses années, nous mettons de part des personnes qui œuvrent selon une approche être au cœur de nos priorités que nous terminons la
l’avant l’écofiscalité, l’internalisation des coûts, territoriale. En effet, l’organisation des milieux de vie rédaction de ces Signes vitaux. Au plaisir d’y travailler
l’optimisation des ressources; des principes qui peut contribuer à atténuer les inégalités, notamment avec vous.
soutiennent l’équité en évitant de faire peser sur toute par une répartition équitable des équipements
la collectivité certains choix personnels coûteux, collectifs. Malheureusement, elle peut aussi les
qui sont souvent ceux de personnes relativement aggraver, avec des conséquences durables.
privilégiées.
Le moment est d’autant mieux choisi pour réfléchir
Mais travailler au bénéfice de tout le monde peut, à cette responsabilité que les crises auxquelles nous
si l’on n’y prend pas garde, laisser dans l’angle mort faisons face appellent une transformation profonde Christian Savard
la situation des plus vulnérables. Un programme et rapide de nos milieux de vie. Cette transformation Directeur général
universel peut se révéler inéquitable, si ses conditions doit impérativement se faire avec, en tête, l’ambition Vivre en Ville
le réservent de fait aux plus riches. Répondre aux d’en faire des milieux non seulement plus résilients,
demandes citoyennes, cela peut vouloir dire investir là mais aussi plus justes. Pour y parvenir, nous devrons
où ça réclame le plus fort — pas forcément là où cela travailler ensemble et écouter toutes les voix.
serait le plus nécessaire.
Le mandat confié par la Fondation du Grand Montréal
C’est pour cette raison que depuis quelques années, nous a permis d’explorer et de documenter la réalité
Vivre en Ville s’efforce, de plus en plus, d’adopter des iniquités territoriales sur ce territoire. Au fil de
une lunette équité dans ses activités pour mieux ces mois de travail, avec l’appui et la contribution
tenir compte des facteurs de vulnérabilisation ou de nombreuses personnes et organisations, ce ne

7
RECONNAISSANCE ÉNONCÉ JEDI
TERRITORIALE DE LA FONDATION DU
GRAND MONTRÉAL

La Fondation du Grand Montréal (FGM) tient à reconnaître la présence ancestrale Les valeurs de justice, d’équité, de diversité et d’inclusion sont au cœur
des communautés Kanien’kehá:ka de Kahnawà:ke et Kanehsatà:ke, qui occupent de la mission de la Fondation du Grand Montréal, qui aspire à être le reflet
historiquement le territoire aujourd’hui connu comme le Grand Montréal. de la communauté qu’elle sert.

Elle désire aussi souligner que ce territoire a également accueilli au fil du temps Afin de briser les barrières et de créer une société inclusive, la FGM écoute,
plusieurs nations autochtones qui s’y sont établies à différents moments dans apprend, et met en œuvre des mesures intentionnelles dans sa culture
l’Histoire. Encore aujourd’hui, une population autochtone diversifiée incluant des organisationnelle, ses subventions, ses investissements, ses décisions et
membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis réside sur ce territoire, ses actions. Elle reconnaît l’existence de facteurs discriminants envers des
dans des conditions socioéconomiques variées. individus et des groupes de façon directe ou systémique au sein de la société,
ainsi que l’intersectionnalité des différentes discriminations qui peuvent être
Ce territoire a longtemps servi de lieu de rassemblement et d’échange entre les
vécues simultanément, sont indissociables les unes des autres et ne sont pas
Premiers Peuples, et est historiquement le lieu où la Grande Paix de Montréal a été
hiérarchisées.
signée par 39 Premières Nations en 1701. C’est dans un esprit de paix, de justice et
de réconciliation, et en s’inspirant des savoirs des Premiers Peuples, que la FGM La FGM s’engage simultanément à :
œuvre au mieux-être des communautés et à la protection du territoire du Grand
Montréal, aujourd’hui et pour les générations à venir. • procéder à des adaptations structurelles continues dans ses pratiques,
y compris dans ses investissements et ses subventions;
• se former en continu sur les enjeux de justice, d’équité, de diversité et
d’inclusion;
• contribuer à la sensibilisation des parties prenantes et offrir des espaces
de dialogue, d’échange et de rencontre;
• s’assurer que la composition de son personnel, de ses bénévoles et des
ressources consultées reflète la communauté qu’elle sert;
• mesurer et évaluer la progression de ses actions.

La Fondation du Grand Montréal (FGM) soutient l’égalité des sexes et des genres
à travers l’ensemble de ses pratiques, dont ses communications. À ce titre, elle
favorise une écriture inclusive. La FGM s’engage à intégrer progressivement
des règles de communication adaptées à la réduction des inégalités.

8
les services de santé de proximité, les organismes
Un état de situation des iniquités communautaires, les arbres et les parcs,
territoriales les infrastructures culturelles et les écoles.

Dans le but de proposer des pistes d’amélioration La dimension mobilité analyse quatre aspects de
ciblées, ces Signes vitaux s’intéressent aux la mobilité relatifs à la sécurité des déplacements (risque

SOMMAIRE milieux qui, à la fois, présentent des dimensions estimé lors des déplacements actifs et environnement
du cadre bâti et de l’espace public défavorables routier des écoles primaires) et à la distribution de l’offre
à la santé et au bien-être, et accueillent une plus de mobilité durable (réseau structurant de transport en
grande proportion de personnes en situation de commun et équipements cyclables).
vulnérabilité. La dimension risques environnementaux s’attarde aux
risques liés à la chaleur accablante, aux inondations,
à la pollution de l’air et au bruit environnemental.
Identifier les secteurs
Les différents secteurs du Grand Montréal n’offrent
défavorisés Ce portrait des iniquités territoriales confirme la réalité,
dans le Grand Montréal, d’une distribution différenciée,
pas tous une qualité de vie équivalente à leurs Après un bref retour historique sur le développement injuste, systémique et évitable des caractéristiques
résidents et résidentes. Les caractéristiques de la métropole, le portrait socioéconomique du du cadre bâti et de l’espace public, au détriment
défavorables des milieux de vie affectent de façon Grand Montréal identifie les secteurs sur lesquels des secteurs défavorisés.
disproportionnée les personnes qui se trouvent en accentuer l’analyse dans ces Signes vitaux sur les
situation de vulnérabilité. Elles peuvent avoir des iniquités territoriales. Dans le Grand Montréal, 58 % des Agir en faveur de l’équité
conséquences importantes sur la santé et le bien- ménages à faible revenu se concentrent dans le tiers
être. Lorsqu’elles sont au détriment des populations des secteurs de recensement.
territoriale
les plus vulnérables, les disparités de distribution Réduire les iniquités territoriales implique d’agir en
des risques, nuisances et avantages du cadre bâti Quatre dimensions priorité dans les secteurs critiques, soit ceux où se
et de l’espace public constituent des iniquités
territoriales.
des milieux de vie concentrent les personnes en situation de vulnérabilité,
et ceux où s’observent des caractéristiques
Les caractéristiques des milieux de vie étudiées pour défavorables du cadre bâti et de l’espace public.
Un contexte marqué par établir un diagnostic partagé ont été regroupées en
de multiples crises quatre dimensions. Dans chacune des dimensions analysées, une série
d’actions prioritaires sont proposées pour améliorer
Le rôle central du cadre bâti et de l’espace public sur La dimension habitation présente une vue d’ensemble le cadre bâti et l’espace public dans une perspective
la santé et la qualité de vie des populations se retrouve du marché résidentiel. La concentration géographique de réduction des iniquités. Pour réussir la transition
à l’avant-plan des enjeux contemporains, notamment du parc locatif, social et communautaire, combinée au socioécologique du Grand Montréal sans laisser
en matière d’adaptation climatique. Or, les territoires manque d’offre et à la crise en habitation, compromet personne derrière, il est aussi nécessaire de revoir
ne disposent pas tous de la même capacité à faire face la sécurité et le droit à la mobilité résidentielle des nos façons de travailler.
à ces défis présents et futurs, qui se trouvent exacerbés ménages en situation de vulnérabilité.
par la crise de l’habitation et la montée des inégalités
La dimension ressources de proximité s’intéresse
sociales. C’est de cette urgence d’agir plus vite et d’agir
à l’accessibilité aux services et aux commerces
mieux qu’a émergé la volonté de comprendre et
de proximité et décrit les injustices de distribution
de documenter les iniquités territoriales au sein
observables pour l’environnement alimentaire,
du Grand Montréal.

9
COMITÉ Le comité de pilotage a joué un rôle de positionnement, d’orientation et de suivi de

DE PILOTAGE la démarche de cette édition des Signes vitaux du Grand Montréal. Il a également
contribué à la relecture de la version préliminaire du document.

Centraide du Grand Montréal Fondation du Grand Montréal


Marie-Lyne Brunet, vice-présidente, Développement social Marie-Andrée Farmer, directrice, Initiatives stratégiques et partenariats
communautaires
Catherine Fisette, directrice, Affaires publiques et communications
Coalition montréalaise des Tables de quartier Karel Mayrand, président-directeur général
Yves Bellavance, directeur général

Fondation familiale Trottier


Communauté métropolitaine de Montréal Erin Hetherington, directrice des programmes de santé
Philippe Rivet, directeur, Monitoring et planification stratégique Jean-Patrick Toussaint, directeur principal du programme Climat

Direction régionale de santé publique de Montréal Ville de Montréal — Service de la diversité et de l’inclusion sociale
Martine Lévesque, agente de planification, de programmation et de recherche, Thibault Camara, chef de division — Intelligence d’affaires sociales et Optimisation
secteur Environnement urbain et santé des populations Amadou Lamine Cissé, conseiller en planification — Équité des milieux de vie
Anne Pelletier, cheffe de service, équipe Santé environnementale et parcours de vie Yani Cournoyer-Dupuis, agent de recherche — Cartographie et géomatique
en milieux urbains
Louis-François Tétreault, agent de planification, de programmation et de recherche,
secteur Environnement urbain et santé des populations

10
SIGLES
LEXIQUE
ET ABRÉVIATIONS

Abordabilité résidentielle 36 Intersectionnalité 27 Sigles


Accessibilité économique 53 Itinérance visible 48 CIUSSS : Centre intégré universitaire de santé
Accessibilité géographique 53 Itinérance cachée 48 et de services sociaux

Accessibilité physique 53 Logement social et communautaire 42 CLSC : Centre local de services communautaires

Accessibilité universelle 78 Milieu de vie complet 33 CMM : Communauté métropolitaine de Montréal

Aire de diffusion 28 Rénovation urbaine 24 GMF : Groupe de médecine familiale

Analyse différenciée selon les sexes et Revenu résiduel net 51 HLM : Habitation à loyer modique
intersectionnelle (ADS+) 27 IMSE : Indice de milieu socio-économique
Secteur défavorisé 28
Bruit environnemental 94 MFR-AI : Mesure de faible revenu après impôt
Secteur de recensement 28
Cadre bâti 20 OMHM : Office municipal d’habitation de Montréal
Services de première ligne 58
Canopée 62 PMAD : Plan métropolitain d’aménagement
Taux d’effort 36
Espace public 20 et de développement
Transport en commun structurant 78
Habitation à loyer modique (HLM) 44 RMR : Région métropolitaine de recensement
Vitalité culturelle 66
Îlot de chaleur 84 SHQ : Société d’habitation du Québec

Îlot de fraîcheur 84
Abréviations
dBA : Décibel

11
1
INTRODUCTION
DE L’URGENCE DE
S’ATTARDER AUX INIQUITÉS
TERRITORIALES

12
DES CRISES La crise climatique, La crise en habitation,
ÉCLAIRANTES ET de la menace à facteur aggravant
AGGRAVANTES l’opportunité de des iniquités
mieux-être social La crise en habitation a, elle aussi, des effets qui
Il faut parfois traverser une crise pour ouvrir les se répercutent sur le territoire, en venant renforcer
Les changements climatiques représentent la plus
yeux sur ce qui était déjà là. En nous confinant les dynamiques d’exclusion, de défavorisation et
grande menace pour la santé dans le monde au
dans nos quartiers, la pandémie de COVID-19 a fait de marginalisation (Fondation du Grand Montréal
21e siècle, et leurs effets vont aller en augmentant
prendre conscience à beaucoup que les iniquités [FGM], 2022). Une question légitime se pose : qui a
(Organisation mondiale de la santé [OMS], 2018).
d’aménagement entre les milieux de vie sont réellement droit à la ville? Le droit de participer à son
Il est aussi connu que ceux-ci ne touchent pas
génératrices et concomitantes d’inégalités plus larges. aménagement, le droit à un logement adéquat et à
tous les milieux de vie ni toutes les populations
un prix abordable, le droit à des transports collectifs
À Montréal, les infections à la COVID-19 ont touché de de la même façon, et que celles en situation de
performants, le droit à des ressources de qualité à
façon disproportionnée les personnes vivant dans les défavorisation socioéconomique sont plus vulnérables
proximité de son domicile? Ou encore le droit à un
secteurs défavorisés, où se trouve un grand nombre de face à leurs impacts.
environnement sain, reconnu comme droit humain en
travailleuses et de travailleurs de première ligne, et qui La crise climatique oblige les collectivités à adapter 2022 par l’Organisation des Nations unies (Programme
sont aussi des lieux où vit une majorité de personnes leur territoire pour faire face aux différents risques des Nations unies pour l’environnement, 2022)?
s’identifiant comme minorités visibles (Adrien, Markon (chaleur accablante, inondations, pollution de l’air, etc.),
et Springmann, 2020). Ces secteurs abritent des Assurer l’abordabilité de l’habitation est un élément
mais aussi pour réduire leurs émissions de gaz à effet
logements de moindre qualité, densément peuplés, fondamental de l’équité territoriale.
de serre (densification, bonification des réseaux de
et peu d’espaces publics où il aurait été possible de transport actifs et collectifs, etc.). Les mesures à mettre
se retrouver en conservant des distances sécuritaires en place pour atténuer et s’adapter aux changements
(Markon, Springmann et Lemieux, 2020). climatiques doivent être saisies comme une occasion
Il est devenu impossible d’ignorer que les de lutter contre les iniquités sociales et territoriales.
caractéristiques de nos milieux de vie (bâtiments, Les milieux de vie ont un rôle à jouer pour favoriser
réseaux routiers et de transport en commun, le mieux-être social.
végétation, espaces publics, etc.) ont une influence
majeure sur la santé, la qualité de vie et les possibilités
d’épanouissement des populations. À l’heure où nous
écrivons ces lignes, si la pandémie se trouve en partie
derrière nous, la simultanéité de différentes crises
majeures nous pousse à affirmer l’urgence de s’attarder
aux iniquités territoriales.

13
MIEUX Iniquités territoriales : Pourquoi parler d’iniquités
et non d’inégalités?
COMPRENDRE de quoi parle-t-on?
Une répartition égale des caractéristiques des milieux
LES INIQUITÉS
Les iniquités territoriales font référence au fait que
de vie ne serait pas suffisante pour assurer l’équité
tous les territoires n’offrent pas les mêmes chances de
des populations, en raison des caractéristiques
POUR MIEUX AGIR développement et d’accès à la santé et au bien-être
en raison d’une distribution différenciée, injuste,
différenciées de celles-ci. Il est indispensable, dans
l’étude des iniquités territoriales, de considérer
systémique et évitable des risques, nuisances et
ensemble les caractéristiques des populations et celles
Le territoire du Grand Montréal fait et va assurément éléments bénéfiques associés aux milieux de vie.
des milieux où elles vivent.
continuer de faire face à des transformations
majeures pour répondre aux nombreux défis posés Dans le détail, on parlera de distribution :
On parlera d’iniquités territoriales lorsqu’on peut
par notre époque. Pour progresser vers l’idéal d’un • différenciée, dès lors qu’on y observe des observer une superposition aggravante entre
Grand Montréal équitable, il est nécessaire de mieux disparités; la répartition des facteurs de vulnérabilité des
comprendre comment se combinent les iniquités populations (p. ex. un faible niveau de revenu) et des
relatives à toutes les dimensions de la ville. • injuste, lorsque ces disparités sont au détriment de
facteurs vulnérabilisants liés aux dimensions du cadre
populations plus vulnérables;
de vie (p. ex. la faible couverture arborée du territoire).
Que nous disent les territoires et celles et ceux qui
les habitent? Quelles dynamiques orientent les choix • systémique, résultant d’actions et de décisions
Par exemple, le fait de trouver davantage de parcs
d’aménagement des milieux de vie, et à qui ceux-ci prises au fil du temps dont les conséquences
dans les quartiers les plus favorisés constituerait une
bénéficient-ils? Ces Signes vitaux du Grand Montréal tendent à se renforcer mutuellement;
iniquité territoriale. À l’inverse, le fait que les quartiers
dressent un portrait-diagnostic des iniquités présentes • évitable, quand il aurait été possible de parvenir à les moins favorisés soient mieux desservis en transport
sur son territoire. Ce regard approfondi définit le un résultat différent. collectif n’en serait pas une.
chemin à parcourir pour contribuer à la qualité de vie,
à la santé et à la sécurité de toutes et de tous.
Une tendance à renverser
L’équité territoriale est un principe qui doit
guider l’action en matière de développement des
communautés et d’aménagement du territoire pour
faire en sorte de compenser les inégalités sociales et
d’atténuer leurs conséquences. Ce principe renvoie à
des valeurs de solidarité et d’égalité des chances et
implique une préoccupation accrue pour les territoires
qui cumulent un ensemble de caractéristiques
défavorables (Langevin, 2013).

14
Prendre conscience 3. Les injustices procédurales Des dynamiques
des injustices Les injustices procédurales se concentrent sur les
processus de prise de décision et de participation
territoriales
L’équité territoriale s’inscrit dans la poursuite de publique. Les personnes en situation de défavorisation qui exacerbent
la justice urbaine, un ensemble de facteurs qui et de marginalisation manquent généralement d’accès
contribuent au bien-être économique, humain, civique à l’information, sont moins partie prenante de la prise les inégalités
et culturel, ainsi qu’à la santé environnementale et de décision et disposent de peu de pouvoir décisionnel
Au Québec, les iniquités territoriales ne sont
à l’esthétique de l’environnement bâti (Griffin, 2015). en matière d’aménagement du territoire.
généralement pas le résultat d’une planification
Multidimensionnelle, la justice urbaine soulève aussi
consciente. Toutefois, certains choix en matière
des questions relatives à la participation et à la
fabrication de la ville, ainsi qu’à la place accordée à
4. Les injustices d’aménagement du territoire tendent à accroître
différents savoirs expérientiels. de contribution les injustices spatiales et les inégalités sociales.
Les mouvements de gentrification, de départ volontaire
En matière d’équité territoriale, quatre types d’injustices Les injustices de contribution réfèrent au fait que les des classes moyennes vers des quartiers périurbains
sont généralement mises de l’avant (Meerow, populations les plus exposées aux nuisances et aux et de relégation de ménages à faible revenu
Pajouhesh et Miller, 2019). risques sont souvent celles qui contribuent le moins à en périphérie des quartiers centraux constituent
les générer. Pensons, par exemple, aux changements des dynamiques d’exclusion spatiale qui exacerbent
climatiques, face auxquels les populations plus les iniquités territoriales.
1. Les injustices de distribution défavorisées sont plus vulnérables, alors que ces
mêmes populations sont aussi celles qui y contribuent L’évolution du Grand Montréal n’a pas échappé à
Les injustices de distribution (ou spatiales) combinent
le moins. ces dynamiques, et les pouvoirs publics ont une
les disparités d’accès aux ressources territoriales
responsabilité quant à cet état de fait, fruit de décisions
(comme le logement, les services, les opportunités
Ce rapport se concentre principalement sur les ou d’absence de décisions politiques.
économiques, les infrastructures de mobilité, les
injustices de distribution. Cependant, les autres
espaces verts) et les disparités de vécu des principaux Le Québec, s’il a davantage su soutenir les groupes
types d’injustices permettent en partie d’expliquer la
risques et nuisances. les plus défavorisés grâce notamment à ses politiques
formation de ces injustices spatiales et sont essentiels
à considérer pour leur résolution. L’exclusion de la familiales et de lutte contre la pauvreté, n’a pas
2. Les injustices prise de décision peut contribuer à une distribution échappé à la tendance mondiale de l’inégalité
croissante entre les groupes socioéconomiques.
de reconnaissance inéquitable des éléments favorables à la santé et à
La progression des inégalités a des répercussions
la qualité de vie. Sans procédure de reconnaissance,
Les injustices de reconnaissance s’attardent aux certains individus ou groupes sont moins en mesure de négatives sur la cohésion sociale et nuit à l’état de
causes profondes des injustices, c’est-à-dire participer à la vie publique et donc de faire reconnaître santé et de bien-être de la population dans son
aux structures sociales qui les sous-tendent. leurs besoins spécifiques. ensemble (Québec. Institut national de santé publique
La justice de reconnaissance implique de prendre du Québec [INSPQ], 2021a).
en considération les différentes identités qui se
Agir sur les iniquités territoriales est une façon de
croisent au sein des sociétés. Elle force à reconnaître
réduire les conséquences des inégalités.
que certaines d’entre elles sont façonnées par des
injustices historiques, lesquelles peuvent accentuer la
vulnérabilité des individus ou des groupes et altérer
leur expérience de l’espace public et du cadre bâti, de
même que leur capacité à y accéder et à les occuper
(Seyedrezaei et collab., 2023). Elle encourage enfin
au respect entre les différentes identités.

15
AGIR SUR L’état de santé d’une personne est influencé par
une diversité de facteurs appelés « déterminants L’effet de quartier
LES INIQUITÉS de la santé ». Ceux-ci sont d’ordre individuel, social,
environnemental et structurel (Réseau francophone Les milieux de vie exercent une influence

TERRITORIALES international pour la santé [RÉFIPS] et Centre de


collaboration nationale des déterminants de la santé
sur la santé des populations en participant
au façonnement de conditions de vie
POUR AMÉLIORER [CCNDS], 2022). comme le logement, la situation économique,

LA SANTÉ ET Ainsi, la capacité de maintenir une bonne santé dépend le développement individuel et la réussite scolaire.
de facteurs qui dépassent l’individu et ses habitudes
L’impact de l’environnement local se nomme
LA QUALITÉ de vie. Ce qu’on appelle « inégalités sociales de santé »
expose les groupes de population déjà en situation de « effet de quartier » ou « effet de voisinage ».

DE VIE défavorisation à un risque accru de moins bonne santé Bien que l’effet de quartier puisse s’exprimer de
(RÉFIPS et CCNDS, 2022). façon variable sur chaque personne, il explique
une part significative des variations de l’état de
Au Québec, plus les individus sont désavantagés sur santé moyen entre des secteurs géographiques,
le plan matériel et social, plus leur espérance de vie
toutes choses étant égales par ailleurs.
en bonne santé est faible (Québec. INSPQ, 2018a). À
Montréal, on observe ainsi que la région sociosanitaire Ajoutons que les personnes les plus défavorisées
la plus favorisée matériellement, soit celle du Centre aux plans matériel et social sont aussi plus
intégré universitaire de santé et de services sociaux vulnérables à l’effet de quartier, car elles ont
(CIUSSS) du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, a une
une capacité réduite à accéder aux ressources
espérance de vie moyenne supérieure de cinq ans à
nécessaires afin de pallier les insuffisances
celle qui accueille le plus de défavorisation sociale, soit
et les nuisances de leur milieu de vie (Centre
celle du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal
(Québec. Direction régionale de santé publique de Léa-Roback, 2007).
Montréal, 2023a et 2023b). Cette différence relève
en bonne partie de la situation économique des
personnes, mais aussi des caractéristiques de leur
milieu de vie.

Les iniquités territoriales sont ainsi l’une des formes


que prennent les inégalités sociales de santé.

16
AGIR SUR LES À propos de la vulnérabilité misérabilisme. Pour éviter, autant que possible,

AUTRES FACTEURS De façon générale, le concept de vulnérabilité


de contribuer davantage à la vulnérabilité des
populations que l’on souhaite soutenir, il convient

D’INÉGALITÉS renvoie à la prédisposition à être plus sensible


ou fragile face à une menace, quelle qu’en soit
d’associer la vulnérabilité à des situations plutôt qu’à
des individus (Québec. INSPQ, 2023a) et d’identifier,
sa nature. Pour mieux l’appréhender, on peut si possible, les processus à l’origine d’un état de
L’aménagement du territoire est un des champs
d’action qui permet d’atténuer les inégalités (Vivre en décomposer la vulnérabilité en trois éléments : vulnérabilité, comme l’organisation économique,
Ville, 2022), mais réduire les iniquités territoriales ne l’exposition à la menace, la sensibilité aux l’héritage de systèmes d’oppression comme le
suffira évidemment pas à assurer des conditions de vie effets possibles et la capacité d’y faire face. colonialisme ou le patriarcat, les préjugés culturels
équitables. Les facteurs structurels d’inégalités comme Cette prédisposition n’est pas distribuée de et sociaux comme le racisme ou le capacitisme.
les structures politiques, économiques et sociales manière égale parmi la population. Ces facteurs sous-jacents de la vulnérabilité peuvent
ou les dynamiques de discrimination systémique marginaliser certains groupes de populations comme
dépassent largement la question de l’organisation La vulnérabilité n’est pas seulement une
les personnes ayant un faible niveau d’éducation ou
territoriale, et peuvent d’ailleurs l’influencer (RÉFIPS et caractéristique personnelle : elle est conditionnée
de revenu, les Autochtones, les personnes racisées,
CCNDS, 2022). par les déterminants de la santé et est donc
les minorités sexuelles, etc. (Schnitter et collab.,
tributaire des contextes sociaux et du mode
Toutefois, la façon dont on aménage les milieux de vie 2022; Québec. Direction régionale de santé publique
d’organisation de la société. Comme cela a été
peut atténuer les conséquences des inégalités ou, à de Montréal, 2024a).
souligné pendant la pandémie de COVID-19, nous
tout le moins, éviter de les accentuer. En même temps,
sommes peut-être dans la même tempête, mais « S’intéresser à la vulnérabilité, c’est donc aussi
il demeure nécessaire, d’une part, de travailler sur les
autres facteurs d’inégalités, et, d’autre part, d’apporter nous ne sommes pas tous dans le même bateau. s’interroger sur la possibilité de changer certaines
tous les types d’appui nécessaires aux personnes et conditions de vie ou certains environnements
La notion de vulnérabilité a l’avantage de reconnaître
aux communautés qui en sont victimes, notamment lorsqu’il est démontré qu’ils sont défavorables à la
le caractère social et contextuel de la fragilité,
au moyen de programmes sociaux et via le soutien santé » (Québec. INSPQ, 2023a). C’est précisément
mais c’est un concept qui vient avec ses écueils.
d’organismes communautaires. dans cette visée que nous nous intéresserons aux
Parmi eux, le fait d’étiqueter des populations
iniquités territoriales dans le Grand Montréal.
Des milieux de vie justes ne suffiront pas à créer une présente un potentiel discriminatoire qui peut
société juste. Ils peuvent toutefois y contribuer. mener à l’essentialisation de la fragilité, voire au

La commission retient qu’il existe un lien inextricable entre la pauvreté, le racisme et la discrimination systémiques et,
en ce sens, l’aménagement du territoire devient l’écho visuel des inégalités présentes à Montréal. Ainsi, analyser et lutter
contre la pauvreté est essentiel pour combattre le racisme et la discrimination systémiques.
– Office de consultation publique de Montréal (OCPM), 2020.

17
2
MÉTHODOLOGIE

18
TERRITOIRE Territoire du Grand Montréal

À L’ÉTUDE
Ce portrait-diagnostic couvre le territoire de la
Communauté métropolitaine de Montréal (CMM),
qui regroupe 82 municipalités réparties dans cinq
sous-régions, soit l’agglomération de Montréal,
l’agglomération de Longueuil, Laval, la couronne Nord
et la couronne Sud. Les communautés Kanien’kehá:ka
(Mohawk) de Kahnawà:ke et Kanehsatà:ke — en blanc
sur la carte — sont sous juridiction et gestion distinctes
de la CMM et ne font pas partie du territoire étudié.

Le Grand Montréal accueille près de la moitié de


la population du Québec, soit 4,1 millions de personnes
réparties sur un territoire de plus de 4374 km2.
Il comprend des secteurs très urbanisés (la majeure
partie de Montréal, certains secteurs de Laval et
de l’agglomération de Longueuil) et d’autres moins
denses (certains secteurs plus périphériques de
l’agglomération de Longueuil, de Laval et des
couronnes Nord et Sud), mais également un important
territoire agricole et des milieux naturels, dont certains
sont des aires protégées.

Le Grand Montréal constitue un vaste territoire


aux réalités très diverses. En raison des objectifs de
ce rapport, l’analyse se concentrera ici sur les milieux
de vie suffisamment densément occupés pour disposer
de données exploitables.

19
OBJECTIFS STRUCTURE Dimensions du cadre
Ce portrait-diagnostic se veut un état de situation des DU RAPPORT bâti et de l’espace
iniquités territoriales dans le Grand Montréal. Il vise à : public (section 4)
Ces Signes vitaux du Grand Montréal sont structurés
• identifier les milieux qui, à la fois, présentent en trois grandes sections. La seconde section du rapport analyse la distribution
des dimensions du cadre bâti et de l’espace de plusieurs caractéristiques du cadre bâti et de
public défavorables à la santé et au bien-être, l’espace public qui influencent la santé et la qualité
et accueillent une plus grande proportion de Portrait de vie. Ces caractéristiques ont été regroupées en
personnes en situation de vulnérabilité;
socioéconomique quatre dimensions :
• proposer des pistes d’action en vue de résoudre
les problèmes identifiés. du Grand Montréal 1. L’habitation.

2. Les ressources de proximité.


Dans les dernières années, l’importance d’aborder (section 3)
de façon combinée la question des inégalités 3. La mobilité.
La première section dresse un portrait du
sociales et celle des enjeux environnementaux Grand Montréal, combinant une brève histoire 4. Les risques environnementaux.
s’est progressivement imposée dans la littérature de son développement urbain et un portrait de
scientifique traitant des changements climatiques.
Des études urbanistiques analysent également
sa géographie sociale.
Agir en faveur de
depuis plusieurs années les questions d’iniquités
territoriales sur le territoire montréalais ainsi que leurs l’équité territoriale
conséquences sur la santé et la qualité de vie des
populations concernées.
(section 5)
Le rapport se termine par les principaux constats qui
Ce portrait-diagnostic s’inscrit dans la continuité de ont émergé de l’analyse, puis par des pistes de solution
cette réflexion et vise à se doter d’une compréhension pour agir sur les iniquités territoriales sur le territoire
et d’une vision communes de l’équité territoriale, pour du Grand Montréal.
en faire une approche incontournable dans l’évolution
des dynamiques urbaines et, in fine, assurer le bien-
être de toutes les populations.

Lexique
Cadre bâti Espace public
Le cadre bâti fait référence à l’environnement physique, construit ou aménagé, L’espace public désigne l’ensemble des espaces destinés à l’usage de tout
dans lequel on vit. Il se compose notamment des bâtiments (habitations, le monde, sans restriction. Il peut notamment s’agir d’espaces de circulation
institutions, commerces, etc.), des infrastructures, des lieux de rassemblement, (p. ex. réseau viaire) ou de rassemblement (p. ex. parc et place publique).
des parcs et espaces récréatifs, etc. Source : Vivre en Ville.
Source : Vivre en Ville, d’après BC Centre for Disease Control, 2018.

20
DONNÉES LIMITES DE Des données
UTILISÉES L’ANALYSE incomplètes
Une autre limite du présent travail concerne l’accès
Une variété de sources ont été utilisées. Pour aux données : plusieurs données qui auraient permis
chacune d’elles, les données les plus récentes ont Le phénomène une analyse précise des iniquités territoriales étaient
été privilégiées. Le détail des références utilisées et soit indisponibles, soit disponibles à des échelles
de la méthodologie employée pour chaque analyse complexe des iniquités inappropriées. Des pistes de complément potentiel
figure en annexe.
territoriales de l’analyse sont mentionnées au fil du document.

L’ensemble des données sociodémographiques ont


Des personnes et
Les causes et les conséquences des iniquités
été tirées du recensement 2021 de Statistique Canada. territoriales sont multiples, car les rapports sociaux
L’échelle du secteur de recensement (voir la
section 3) a été privilégiée. Lorsque les données ne
résultent eux-mêmes de dynamiques intersectionnelles
qui s’entrecroisent et se renforcent mutuellement (Carde,
des territoires
le permettaient pas, d’autres échelles ont été utilisées. 2021). Ces dynamiques complexes sont à étudier avec L’analyse se concentre ici sur les territoires dans
Une note à cet effet apparaît aux endroits concernés. humilité. Nous avons tenté de prendre garde à ne pas lesquels on trouve une certaine concentration de
établir de liens de causalité de façon hâtive. personnes en situation de défavorisation. À l’intérieur
La littérature scientifique et la littérature grise même de ces territoires, toutes les personnes ne sont
ont également été mobilisées pour les analyses, pas touchées de la même façon par les caractéristiques
particulièrement lorsque les données brutes étaient Un territoire hétérogène du cadre bâti et de l’espace public. De plus, dans
indisponibles ou incomplètes.
qui rend le classement certains secteurs qui ne constituent pas des
territoires de concentration de vulnérabilités, on
Des rencontres avec une dizaine de spécialistes
des sujets abordés ont permis de valider la pertinence impossible trouve néanmoins des personnes vulnérables.
et l’usage des informations en lien avec leurs champs La grandeur du territoire à analyser impose certaines Ainsi, il importe de garder à l’esprit que ce rapport
d’expertise. limites; entre deux grands secteurs du Grand Montréal, ne dresse pas le portrait des conditions de vie de
on observe des disparités majeures sur le plan des toutes les personnes en situation de vulnérabilité.
Enfin, une dizaine d’entrevues avec des tables
dimensions des milieux de vie. Cela rend inopportun
de quartier et des organismes de concertation Au-delà des enseignements issus de ce rapport, qui
un classement des milieux défavorisés entre eux.
communautaire ont été effectuées afin de compléter permet d’identifier des vulnérabilités spécifiques à
et de valider cette étude par des données qualitatives Ainsi, si notre analyse nous a permis d’identifier des certains territoires, il demeure donc nécessaire d’agir
issues de leur connaissance des contextes locaux. secteurs problématiques à certains égards, il ne faut partout pour réduire les conséquences des inégalités,
pas en déduire que les autres secteurs ne le sont pas, territoriales et autres, vécues par les personnes.
et ce, d’autant plus que l’expérience des iniquités peut se
situer à une échelle plus fine (quartier, voisinage, etc.).

21
3
PORTRAIT
SOCIOÉCONOMIQUE DU
GRAND MONTRÉAL

22
UN TERRITOIRE L’histoire coloniale du Canada a eu de profondes
répercussions sur la gouvernance, les langues
Encore aujourd’hui, la pratique de l’urbanisme et
de l’aménagement du territoire reste trop peu sensible

DONT L’HISTOIRE et les cultures des communautés autochtones.


Des politiques violentes et assimilatrices, comme
aux réalités autochtones. Elle doit évoluer pour prendre
acte de cette injustice territoriale historique, dont

A DÉBUTÉ BIEN celle des pensionnats ou de la sédentarisation forcée


des Autochtones dans les communautés, ainsi que
les conséquences sont bien réelles et actuelles.

Ajoutons que la crise climatique exacerbe


AVANT MONTRÉAL des pratiques historiques des États canadien et
québécois en lien avec la gestion du territoire (Ordre « bon nombre des conséquences de la colonisation,
notamment celles liées à la santé mentale, au
des urbanistes du Québec [OUQ], 2023), ont façonné
Ce que l’on connaît comme le Grand Montréal a des injustices qui perdurent encore aujourd’hui. bien-être, à la pauvreté, aux mauvaises conditions
été et continue d’être habité par plusieurs nations de logement, à l’insécurité alimentaire, à l’insalubrité
autochtones depuis plusieurs milliers d’années. La Commission d’enquête sur les relations entre de l’eau et à l’érosion des droits, de la culture et de
Les Kanien’kehá:ka appellent Montréal Tiohtià:ke, les Autochtones et certains services publics au Québec l’accès aux terres » (Assemblée des Premières Nations
« là où les bateaux et les rivières se rencontrent »; (2019), la Commission de vérité et réconciliation du [APN], 2020). Si l’action climatique ne peut être
les Anishinaabeg la nomment Mooniyaang, « la Canada (2015) et l’Enquête nationale sur les femmes séparée de la lutte contre les inégalités sociales,
première étape » (Réseau pour la stratégie urbaine de et les filles autochtones disparues et assassinées elle doit aussi s’enrichir du projet de réconciliation
la communauté autochtone de Montréal, 2019). (2019) ont recommandé l’adoption, par le Québec, avec les Premiers Peuples.
de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des
Il est impensable de se pencher sur les iniquités peuples autochtones (Nations Unies, 2007). Celle-ci
territoriales sans évoquer la dépossession des reconnaît aux peuples autochtones une série de droits,
territoires traditionnels des Premiers Peuples, d’autant dont le droit à l’autodétermination, le droit des peuples
plus que plusieurs Premières Nations revendiquent de se gouverner par eux-mêmes, le droit au territoire
des droits ancestraux sur des territoires qui vont bien traditionnel et à ses ressources ainsi que le droit
au-delà de ceux des « réserves », un terme colonial qui d’élaborer leur propre vision du futur de ces territoires.
désigne les parcelles de terrains réservées à l’usage
exclusif des Premières Nations et régies par la Loi sur
les Indiens, une loi fédérale toujours en vigueur. Il est
préférable de remplacer l’utilisation de ce terme par
« communauté » (Mikana, s. d.).

Ce sont aujourd’hui 46 000 Autochtones, soit 22 %


de la population autochtone du Québec, qui résident
dans la région métropolitaine de recensement (RMR)
de Montréal, en dehors des communautés. Ils et elles
constituent environ 1,1 % de la population du Grand
Montréal (Statistique Canada, 2021).

23
PETITE comme Ville-Émard, Côte-des-Neiges, Notre-Dame-
de-Grâce, Rosemont et Longue-Pointe, suivis de près
Entre 1950 et 1974, les différents projets de
rénovation urbaine ont mené à l’expropriation
HISTOIRE DU par d’autres secteurs de proche banlieue comme
Saint-Michel, Montréal-Nord, Saint-Laurent et LaSalle
de 150 000 personnes et détruit le tissu social
de nombreuses communautés, dont celles des
DÉVELOPPEMENT (Linteau, 2017). communautés noires d’expression anglaise de

MODERNE DE
la Petite-Bourgogne, des ouvriers immigrants

Une transformation de Goose Island et des journaliers du Faubourg

LA MÉTROPOLE majeure du tissu urbain


à m’lasse (Brabant, 2021a).

Les projets de « détaudification » de la ville mènent à


Les iniquités territoriales que l’on observe actuellement La vigueur économique d’après-guerre et l’arrivée de de nombreuses luttes citoyennes contre la destruction
dans le Grand Montréal sont le produit d’une histoire Jean Drapeau à la mairie en 1954 marquent l’entrée de pans de quartiers entiers et pour la construction de
sociale, économique et environnementale complexe de Montréal dans la modernité. À partir des années 50, logements à prix modiques. Financés en grande partie
dans laquelle s’intriquent de nombreuses dynamiques. les préoccupations envers les taudis urbains ainsi que par l’État fédéral et pilotés par les offices municipaux
Pour mieux cerner les contextes marquants qui ont l’intérêt croissant pour des projets d’infrastructures d’habitation, plusieurs projets de logements publics,
façonné la métropole, un bref survol de l’histoire routières, culturelles et commerciales mènent à notamment dans la Petite-Bourgogne, voient le jour
moderne de la région s’impose. de nombreux chantiers de rénovation urbaine, qui pour reloger les quelque 14 000 personnes expropriées
laisseront notamment place à des autoroutes, du quartier (Paré, 2017).

Une urbanisation à l’élargissement de la rue Dorchester (aujourd’hui


le boulevard René-Lévesque), à la Place des Arts
fulgurante du territoire et à la tour de la Société Radio-Canada.

montréalais
Au tournant de la Seconde Guerre mondiale, Montréal
connaît une grave crise de l’habitation en raison du La rénovation urbaine, c’est maintenant une phrase péjorative. [...] On veut
ralentissement de la construction résidentielle causé
rénover un quartier, mais c’est rénover pour l’amusement et le bénéfice d’une autre
par la récession économique des années 30, puis
partie de la population, c’est presque jamais [pour] la partie de la population qui demeure
la guerre. En 1942, 40 % des résidences montréalaises
dans le quartier qui est rénové. C’est une autre espèce de guerre contre les gens qui
sont occupées par plus d’une famille. Plus d’un millier
de ménages se logent comme ils le peuvent dans des touchent de petits salaires.
garages, des hangars, des caves, des magasins, etc. – Joe Baker, dans Régnier, 1972.
En 1943, le Comité de l’habitation du Service
d’urbanisme estime les besoins à 50 000 logements
(Choko, Collin et Germain, 1986).

En réponse à la précarité résidentielle et à la croissance


démographique importante que connaît la ville,
Lexique
plusieurs habitations modestes et homogènes, dont Rénovation urbaine
les maisons préfabriquées de la société de la couronne
Wartime Housing Limited (aussi appelées « maisons de La rénovation urbaine consiste en un processus de remplacement complet de quartiers urbains existants.
vétérans ») et des « walk-up » locatifs, sont construits Source : Vivre en Ville.
à la hâte dans des municipalités et quartiers excentrés

24
Une reconfiguration À ce moment, les changements dans la structure
économique de Montréal mènent à la désindustrialisation
Les logements publics
de Montréal sociospatiale de la ville rapide et massive des quartiers ouvriers et industriels
du Sud-Ouest et d’Hochelaga-Maisonneuve (Linteau,
En 1970, la composition sociale des quartiers est 2007). L’économie de la métropole se transforme et se
Les premiers projets de logements publics encore fortement teintée par l’histoire linguistique et spécialise dans des industries de pointe et le secteur
montréalais ont été entamés après l’adoption, économique de Montréal. À l’ouest, on retrouve surtout des services, qui demandent une main-d’œuvre plus
en 1954, de la Loi nationale sur l’habitation. des quartiers à revenus élevés et très élevés peuplés qualifiée, mais moins nombreuse que les industries
Celle-ci visait à s’attaquer aux taudis et de ménages anglophones et immigrants. À l’est, d’avant. On assiste donc à une période de chômage
aux habitations vétustes, puis à reloger on retrouve majoritairement des francophones et accru pour la main-d’œuvre peu qualifiée des quartiers
les personnes évincées. peu de concentration de richesse. On parle alors de centraux, parallèlement à un accroissement
la pauvreté en forme de T inversé, puisque les zones du nombre de ménages scolarisés sans enfants.
Les toutes premières réalisations, dont les plus défavorisées se retrouvent principalement
les Îlots Saint-Martin dans la Petite-Bourgogne, dans les secteurs situés aux alentours du boulevard L’économie changeante et les incitatifs gouvernementaux
constituaient surtout de « grands ensembles » Saint-Laurent, qui constitue un corridor d’installation à la rénovation ont ainsi contribué aux premiers
rassemblant différents types de ménages. pour les populations immigrantes, dans les quartiers mouvements de gentrification des quartiers centraux.
ouvriers du nord et de l’est du centre-ville et dans Malgré cela, les subventions et aides financières ont
Des habitations plus modestes et davantage les secteurs industriels en déclin du sud-ouest du surtout profité aux secteurs à proximité des « beaux
en continuité avec la trame urbaine ont vite été centre-ville (Rose et Twigge-Molecey, 2013). quartiers » aisés, comme Westmount, Outremont et
privilégiées. La mixité des âges présente dans Notre-Dame-de-Grâce (Dansereau, 1988).
À cette époque, les ménages des classes moyennes
les premières habitations a aussi laissé place
francophones quittent les quartiers centraux en grand En 1978, l’entrée en vigueur de la Loi sur l’immigration
à une séparation plus systématique entre les
nombre pour s’établir de plus en plus loin en périphérie. du gouvernement de Pierre Elliott Trudeau change
installations destinées aux personnes aînées, et le profil ethnoculturel des quartiers montréalais, qui
Encouragés par les nouvelles infrastructures routières
celles destinées aux familles et personnes seules. et par des politiques d’accès à la propriété lancées passent de quartiers dits ethniques, principalement
dans la foulée du choc pétrolier de la fin des années 70, constitués d’une immigration d’origine européenne,
Le modèle de logements publics montréalais se
ces ménages déménagent principalement dans des à multiethniques (Germain et Poirier, 2007).
démarque de celui des « banlieues » françaises
banlieues planifiées de l’extérieur de l’île, notamment Les populations immigrantes nouvellement arrivées
et des projects américains, en ce qu’il repose sur des pays du Sud tendent à s’installer dans les
sur la Rive-Sud du Saint-Laurent. Entre 1971 et 1986,
des bâtiments de taille plus modeste et dont les quartiers centraux de Montréal voient leur nombre banlieues d’après-guerre à forte concentration
les emplacements sont relativement dispersés d’enfants diminuer de 60 % (Senécal, Tremblay et d’appartements locatifs, souvent construits à
sur le territoire, en raison des besoins et Teufel, 1990). la hâte avec des matériaux de piètre qualité,
des terrains disponibles à l’époque de leur comme Montréal-Nord, LaSalle et Saint-Laurent.
construction (Régnier, 1974). Pour freiner l’exode des ménages, le gouvernement
municipal met sur pied des politiques de revalorisation Depuis les années 80, la distribution géographique
des quartiers centraux et du patrimoine, notamment des ménages à faible revenu tend à s’étaler. Bien
par le biais d’incitatifs à la rénovation. Sans mesure qu’on en observe toujours une forte proportion dans
de contrôle des loyers, plusieurs locataires se voient les anciens quartiers ouvriers montréalais, plusieurs
forcés de quitter leur logement rénové, faute d’avoir de ces ménages se sont éloignés du cœur de la ville
des revenus suffisants pour payer les hausses de loyer. et se trouvent maintenant dans des secteurs comme
Côte-des-Neiges, LaSalle, Montréal-Nord, Saint-
Laurent, Saint-Michel, Parc-Extension, de même que
dans certains quartiers de Longueuil et de Laval.

25
Une métropole
Des politiques publiques universelles
caractérisée qui ont limité la ségrégation spatiale
par sa mixité Certaines politiques publiques non territoriales ont des
socioéconomique effets bien concrets sur la répartition des différents groupes
socioéconomiques dans la ville. Selon Séguin et Germain (2000),
Le Grand Montréal se distingue néanmoins d’autres
c’est notamment le cas des politiques publiques de « l’État
métropoles nord-américaines par sa diversité et sa
providence » en matière de santé, d’éducation et de protection
mixité socioéconomique. Les milieux défavorisés y
côtoient les milieux mieux nantis sur la majorité sociale mises en place dans les années 60 et 70, qui ont
du territoire. Certains qualifient cette distribution eu des conséquences spatiales positives pour la région de
de pauvreté en « motif de léopard » (Rose et Montréal « en atténuant la division sociale de l’espace
Twigge-Molecey, 2013). métropolitain et en assurant une offre de services comparable
sur l’ensemble du territoire, quel que soit le niveau de richesse
des populations locales ».

Le portrait montréalais est, de fait, très différent de celui


de certaines villes étatsuniennes, où les dynamiques
territoriales d’exclusion ont eu des effets beaucoup plus
importants et délétères, notamment pour les populations
pauvres et racisées.

26
PORTRAIT les personnes ayant un revenu considérablement plus
bas que les autres. Elle ne mesure donc pas la pauvreté
La pauvreté, à l’intersection
des facteurs de
ACTUEL DE LA absolue. Pour l’année 2021, le seuil de la MFR-AI pour
un ménage d’une personne est de 26 503 $. vulnérabilisation
DÉFAVORISATION Cet indicateur a été retenu pour plusieurs raisons : Bien que le revenu ne soit pas le seul facteur

DANS LE GRAND • Facilité de compréhension : la MFR-AI


correspond à un seuil établi à la moitié du revenu
de vulnérabilisation des ménages, il se situe à
l’intersection d’autres facteurs associés notamment aux

MONTRÉAL médian ajusté des ménages canadiens.


variations de l’état de santé. Les inégalités associées
au revenu coïncident avec les inégalités associées
• Facilité d’utilisation : les données de la MFR-AI à d’autres facteurs socioéconomiques, si bien qu’il y a
sont accessibles et disponibles à différentes « un croisement des privilèges et des désavantages »
Identifier les secteurs échelles, ce qui facilite la reproductibilité des (Québec. INSPQ, 2021a).

les plus défavorisés informations présentées dans ce rapport à d’autres


échelles territoriales.
En raison de la complexité de l’exercice, ce rapport
ne fait pas d’analyse exhaustive de tous les facteurs
Dans le cadre de ces Signes vitaux, nous nous
• Possibilité d’établir des comparaisons : de pouvoir, de privilège et de marginalisation (sexe,
intéresserons aux secteurs où s’observe une
contrairement à d’autres indicateurs de faible origine, statut social, orientation sexuelle, expression
prévalence relativement plus élevée de ménages à
revenu ou de pauvreté, la méthodologie de la MFR-AI de genre, capacités physiques et mentales, etc.).
faible revenu. C’est la mesure de faible revenu après
est stable, ce qui permet de suivre l’évolution du Toutefois, une lunette intersectionnelle est mobilisée
impôt (MFR-AI) du recensement 2021 de Statistique
taux de ménages à faible revenu dans le temps. pour chacune des caractéristiques des milieux de
Canada qui a été utilisée afin d’en cerner les contours.
vie étudiées, lorsque les données disponibles le
En somme, il s’agit d’un indicateur d’inégalité permettent, afin de rendre visibles les différents
La pauvreté, une dimension qui permet d’apprécier le caractère relatif de la prismes sous lesquels les iniquités territoriales peuvent
défavorisation par « les manques, les absences, les
clé de la défavorisation déficiences qui empêchent d’adhérer aux modes de vie
être vécues par les individus.

La MFR-AI correspond à un pourcentage fixe (50 %) partagés par la majorité » (Mercier, 1995).
du revenu familial médian ajusté en fonction de la taille
et de la composition du ménage. Cette mesure permet
d’évaluer la défavorisation relative que peuvent subir

Lexique
Intersectionnalité Analyse différenciée selon les sexes et intersectionnelle (ADS+)
Le concept d’intersectionnalité met en lumière le caractère multidimensionnel des L’approche ADS+ intègre l’intersectionnalité dans l’analyse des politiques
réalités vécues par les personnes marginalisées, et l’interaction complexe entre publiques, des pratiques institutionnelles et des recherches. Elle est, pour ainsi
des discriminations liées par exemple au sexe, au genre, à l’origine ethnique, à la dire, la mise en pratique concrète de l’intersectionnalité par une démarche
religion, à la limitation fonctionnelle, ou encore à l’orientation sexuelle, face aux d’analyse impliquant la prise en compte de données désagrégées, de
normes sociales dominantes et aux systèmes de pouvoir et d’oppression. méthodologies impliquant des données qualitatives et des notions de pouvoir et
Source : Crenshaw, 1989. de hiérarchie possibles dans la mise en place de projets.
Source : Saulnier, 2024.

27
Le tiers des secteurs de Choix de l’échelle d’analyse
recensement du Grand géographique Note méthodologique sur
Montréal considéré comme les secteurs défavorisés
Les données de la MFR-AI sont disponibles à
défavorisé plusieurs échelles géographiques délimitées par Les seuils de prévalence généralement utilisés
Statistique Canada dans le cadre du recensement de pour identifier les secteurs défavorisés oscillent
Dans le cadre de ce rapport, les secteurs défavorisés
la population, notamment l’aire de diffusion (quelques entre 30 % et 40 % de ménages à faible revenu
du Grand Montréal ont été déterminés à partir du taux
centaines de ménages) et le secteur de recensement selon les études.
de ménages à faible revenu selon la MFR-AI à l’échelle
du secteur de recensement. (quelques milliers de ménages).
Toutefois, entre les recensements de 2016 et de
Dans ces Signes vitaux du Grand Montréal, deux types Dans ce rapport, l’échelle du secteur de recensement 2021, la prévalence de ménages à faible revenu
de milieux de vie seront décrits et comparés : a été retenue pour déterminer les secteurs défavorisés. dans le Grand Montréal a chuté de 22 %, sous
En raison de leur taille relativement importante, les l’effet de la hausse ponctuelle des transferts
• Les secteurs défavorisés (36 % des secteurs
secteurs de recensement peuvent masquer certaines gouvernementaux occasionnée par la COVID-19
de recensement), qui correspondent aux secteurs
petites zones de concentration de la défavorisation, (Statistique Canada, 2017; 2021). En utilisant le
de recensement dans lesquels le taux de ménages
notamment en banlieue ou dans les milieux moins seuil de 30 % et plus, le nombre de secteurs
à faible revenu oscille entre 15,2 % et 49,4 %.
denses. Leur utilisation permet cependant de révéler de recensement défavorisés est ainsi passé de
• Les autres secteurs (64 % des secteurs les grandes dynamiques de concentration de la 91 en 2016 (Leloup, Rose et Maaranen, 2018) à
de recensement), qui sont des secteurs de défavorisation à l’échelle du Grand Montréal (Apparicio seulement 30 en 2021.
recensement dans lesquels le taux de ménages et collab., 2008) et de mettre en lumière les situations
à faible revenu est inférieur à 15,2 %. les plus préoccupantes. Pour atténuer l’effet de cette conjoncture,
nous avons ici ajusté les seuils pour obtenir
la même proportion de secteurs de recensement
défavorisés que dans l’étude de Leloup, Rose
et Maaranen (2018).

Lexique
Aire de diffusion Secteur de recensement Secteur défavorisé
Une aire de diffusion est une petite unité Un secteur de recensement est une petite région Un secteur défavorisé correspond à un secteur de
géographique relativement stable, formée d’un géographique relativement stable formée de plusieurs recensement dont le taux de ménages à faible revenu
ou de plusieurs îlots de diffusion contigus, dont la aires de diffusion. Dans le Grand Montréal, les selon la MFR-AI est de 15 % et plus.
population moyenne est de 400 à 700 habitants secteurs de recensement comprennent en moyenne Source : Vivre en Ville.
d’après les données du recensement de la 4351 individus.
population précédent. Il s’agit de la plus petite région Source : Vivre en Ville, d’après Statistique Canada, s. d.
géographique normalisée pour laquelle toutes
les données du recensement sont diffusées.
Source : Vivre en Ville, d’après Statistique Canada, s. d.

28
Une pauvreté diffuse, Des secteurs Une majorité de locataires
mais inégalement défavorisés qui Les ménages locataires forment 72 % de la population
des secteurs défavorisés, contre 32 % dans les autres
répartie ont plusieurs points secteurs. Les walk-up d’après-guerre et les immeubles
Sur les 1,7 million de ménages qui habitent le territoire en commun de cinq étages et plus sont surreprésentés dans
ces secteurs, et souvent jugés par leurs résidents
du Grand Montréal, 221 000 sont à faible revenu
et résidentes comme nécessitant des réparations
selon la MFR-AI, soit 13 % des ménages (Statistique
Canada, 2021).
Des ménages solos majeures (Leloup, Rose et Maaranen, 2018).
On retrouve plus de ménages d’une seule personne
Premier constat : 58 % des ménages à faible revenu dans les secteurs défavorisés (45 %) que dans les
vivent dans un secteur défavorisé. On peut donc autres (28 %).
conclure qu’il y a une certaine concentration de la L’invisibilisation des personnes
défavorisation sur le territoire du Grand Montréal, bien en situation de handicap
que celle-ci soit modeste. Davantage de personnes
Second constat : 42 % des ménages à faible revenu s’identifiant comme minorité Les personnes en situation de handicap sont
parmi les plus vulnérables aux transformations
vivent dans d’autres types de secteurs. On peut donc visible des milieux de vie. Elles ont un revenu nettement
parler d’une défavorisation plutôt diffuse, ce qui pointe
Plus le secteur de recensement comporte de ménages inférieur à la moyenne (Québec. Office des
la nécessité de s’assurer, partout sur le territoire, de
à faible revenu, plus on dénombre de personnes personnes handicapées du Québec [OPHQ], s. d.)
fournir des ressources et des services appropriés pour
s’identifiant comme minorité visible. Dans le Grand et ont une capacité d’adaptation réduite lors
soutenir les ménages à faible revenu.
Montréal, les secteurs défavorisés comprennent 39 %
d’événements climatiques, par exemple.
de personnes s’identifiant à une minorité visible, contre
Répartition des ménages entre secteurs de 23 % dans les autres secteurs. Cependant, le manque d’accès à des données
recensement défavorisés et autres secteurs géolocalisées les concernant (notamment pour
Surreprésentation des des raisons de confidentialité) renforce les
Secteurs Autres
Total populations immigrantes angles morts en matière d’action inclusive
défavorisés secteurs à leur égard.
Les secteurs défavorisés ont un ratio d’immigrantes et
Part des d’immigrants récents 2,5 fois plus élevé que les autres
ménages à 58 % 42 % 100 % secteurs de recensement. Cette surconcentration
faible revenu s’observe aussi, dans une moindre proportion, pour
Part des l’ensemble des personnes immigrantes, qui sont 1,5 fois
ménages pas 32 % 68 % 100 % plus nombreuses dans les secteurs défavorisés.
à faible revenu
Source : Vivre en Ville.
Données : Curbcut Montréal, s. d., d’après les données de Statistique Canada, 2021.

29
Localisation des Plusieurs secteurs de recensement à prévalence
élevée de ménages à faible revenu (entre 22 %
Localisation
secteurs défavorisés et 30 %) se retrouvent aussi dans ces mêmes quartiers. des autres secteurs
Notons une prévalence particulièrement élevée à
du Grand Montréal Parc-Extension, où la quasi-totalité du territoire affiche
Les autres secteurs de recensement couvrent
une large partie du territoire et se retrouvent
un taux élevé de ménages à faible revenu, et à Côte- majoritairement dans les banlieues périphériques,
Dans l’ensemble, la grande majorité des secteurs de
des-Neiges. Depuis plusieurs décennies, ces deux aux extrémités est et ouest de l’île de Montréal et dans
recensement défavorisés se retrouve en milieux urbains
quartiers constituent des lieux d’accueil et de vie pour des quartiers aisés historiques comme Westmount,
plutôt denses.
diverses communautés immigrantes. Le nord-est de Outremont, Hampstead et la Ville de Mont-Royal.
C’est au centre-ville de Montréal, dans le Centre-Sud Montréal-Nord ressort également comme un secteur On les trouve également dans certains secteurs de
et dans certains secteurs au sud du Plateau-Mont- à forte prévalence de ménages à faible revenu, tout quartiers et d’arrondissements centraux gentrifiés
Royal que l’on retrouve la plus grande zone contiguë comme le secteur Chomedey à Laval. ou en cours de gentrification du Plateau-Mont-Royal,
de secteurs de recensement à prévalence très élevée de Rosemont, de La Petite-Patrie, de Verdun,
On retrouve également dans le Grand Montréal
de ménages à faible revenu (30 % et plus) dans le du Sud-Ouest, de Villeray, etc.
des secteurs qui affichent une prévalence plus faible
Grand Montréal. Cette partie de la ville se caractérise
de ménages à faible revenu (entre 15 % et 22 %).
par une proportion supérieure à la moyenne de
Ceux-ci se trouvent dans des quartiers du centre de
logements sociaux et abordables, qui accueillent
l’île, dont le Sud-Ouest, Lachine, LaSalle, Rosemont,
principalement des ménages à faible revenu.
Hochelaga-Maisonneuve, Montréal-Nord, Saint-Michel
Une grande population étudiante, caractérisée par
et Saint-Laurent. Ils sont également présents dans des
son hypermobilité résidentielle (Conseil jeunesse
secteurs plus périphériques, comme Sainte-Geneviève,
de Montréal, 2021), s’y concentre aussi en raison de
Pierrefonds-Roxboro et Sainte-Anne-de-Bellevue.
la présence de nombreux établissements d’enseignement
On retrouve aussi certains de ces secteurs à l’extérieur
postsecondaire. On y trouve également trois fois plus
de l’île, notamment à Longueuil, Sainte-Thérèse et
d’immigrantes et d’immigrants récents que dans
Saint-Eustache.
les autres secteurs de recensement.

30
Secteurs de recensement défavorisés

Secteur de Autre
recensement secteur de
défavorisé recensement

Pourcentage de ménages à faible revenu


≥ 15 à 49 % 1 à < 15 %
par secteur de recensement

333 590 Nombre de secteurs de recensement

Secteurs exclus de l’analyse


Absence de données
14 Nombre de secteurs de recensement

Non couvert par un secteur


de recensement

Limites
Municipalités et arrondissements
Territoire à l’étude

Source : Vivre en Ville.


Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021.

31
4
DIMENSIONS
DU CADRE BÂTI ET
DE L’ESPACE PUBLIC

32
Caractéristiques du Des caractéristiques Risques environnementaux
cadre bâti et de l’espace regroupées en quatre • La chaleur accablante.
• Les inondations.
public étudiées dans dimensions • La pollution de l’air.
ce rapport Les caractéristiques étudiées ont été regroupées en • Le bruit environnemental.
quatre dimensions.
Pour faire la lumière sur les injustices de distribution Pour chaque caractéristique étudiée, nous détaillons
observables sur le territoire du Grand Montréal (voir Habitation divers aspects de sa distribution :
la section 1), ce rapport analyse les caractéristiques du
• Les conditions de logement. • Sa nature inéquitable (ou non) : observe-t-on
cadre bâti et de l’espace public qui influencent la santé
et la qualité de vie. • Les logements locatifs. une distribution inéquitable sur le territoire du
• Les logements sociaux et communautaires. Grand Montréal?
Les caractéristiques analysées ont été choisies pour
• L’itinérance visible et cachée. • Son portrait territorial : quels sont les quartiers
dresser un portrait le plus complet possible de ce qui
rapproche ou sépare les secteurs du Grand Montréal ou les secteurs les plus concernés?
Ressources de proximité
d’un milieu de vie complet. • Ses causes possibles : comment s’expliquent
• Les commerces et services.
Dans l’objectif de dresser un portrait clair et utilisable les disparités observées? Quels phénomènes
• L’environnement alimentaire. peuvent en être à l’origine?
par le milieu, le choix a été fait d’utiliser, de préférence,
des indicateurs concrets plutôt que des indices • Les services de santé.
• Ses effets différenciés : qui sont les populations
composites. • Les organismes communautaires.
et les individus plus susceptibles d’être
• Les arbres et les parcs. vulnérabilisés par ces iniquités territoriales?
• Les infrastructures culturelles. En quoi sont-ils plus vulnérables?
• Les écoles. Notre analyse s’est parfois confrontée à l’insuffisance
des données disponibles. Une revue de littérature
Mobilité a permis de pallier en partie certaines lacunes.
• La sécurité des déplacements actifs. Le cas échéant, des pistes de complément potentiel
• L’environnement routier des écoles primaires. de l’analyse sont indiquées.
• Le réseau structurant de transport en commun.
• Les équipements cyclables.

Lexique
Milieu de vie complet Ainsi, à l’échelle du voisinage, un milieu de vie Plus largement, un milieu de vie complet :
complet : • donne accès de manière efficace aux emplois et
Un milieu de vie complet permet à chaque personne,
• permet de se loger adéquatement; aux activités spécialisées qui ne se retrouvent pas
indépendamment de ses moyens financiers et
• répond aux besoins du quotidien; sur place;
de ses capacités, de trouver réponse à l’essentiel
de ses besoins. Il offre un cadre de vie favorable à • rend possible de se déplacer efficacement et • protège de l’exposition aux risques
la santé et à l’épanouissement. de façon sécuritaire. environnementaux.
Source : Vivre en Ville.

33
L’accès au territoire, c’est d’abord l’accès à l’habitation. Quelles possibilités résidentielles
En effet, c’est à partir du domicile que l’on fait
pour les personnes en situation
l’expérience de la ville. L’habitation constitue de ce fait
une dimension structurante des iniquités territoriales, de défavorisation économique?
puisqu’elle détermine le milieu de vie des individus : Cette section se penchera plus particulièrement
à quoi a-t-on accès comme ressources de proximité? sur l’accès au logement des ménages et sur les

HABITATION Peut-on s’y déplacer de façon efficace et sécuritaire?


Est-on exposé à des risques environnementaux?
conditions de vie des locataires, qui est le statut
résidentiel le plus courant pour les personnes
en situation de défavorisation économique.
La concentration de ménages à faible revenu dans
certains secteurs et leur délocalisation forcée vers Certains constats seront tirés de la répartition des
des milieux de moindre qualité sont en partie la logements locatifs et de celle du logement social et
conséquence de dysfonctionnements du système communautaire (plus particulièrement des HLM) à
d’habitation. travers le Grand Montréal.
En façonnant les milieux de vie et leur composition Une section sur la hausse du nombre de personnes
sociodémographique, les inégalités qui traversent exclues du marché résidentiel et sur la montée
le système d’habitation ont donc des conséquences de l’itinérance visible et cachée s’est avérée
territoriales bien concrètes. incontournable pour comprendre la portée des
iniquités territoriales en matière d’habitation.
Pour cette dimension, une attention particulière
sera portée aux populations vulnérabilisées par des Finalement, un aperçu des causes et des
conditions de marché de l’habitation qui leur sont conséquences de la crise de l’habitation est offert
défavorables. Qui sont ces personnes? Quelles sont afin de comprendre les rouages systémiques qui
les caractéristiques du marché résidentiel qui agissent participent à l’exclusion et à l’insécurité résidentielle.
plus fortement comme facteur de défavorisation?

34
EN QUOI CONSISTE UN ACCÈS AU
Qu’est-ce qu’un logement
L’ÉQUITÉ TERRITORIALE favorable à la santé? LOGEMENT LIMITÉ
EN MATIÈRE Selon Swope et Hernández (2019), un logement
POUR LES PLUS
D’HABITATION? favorable à la santé repose sur quatre piliers : VULNÉRABLES
Un système d’habitation équitable, c’est un système 1. L’état et la qualité : absence de polluants, Face à l’actuelle crise de l’habitation, une grande partie
qui permet : d’insectes, d’humidité, de moisissures; présence de la population du Grand Montréal voit ses conditions
d’eau potable et possibilité de confort thermique; d’accès au logement se dégrader. Certains types de
• l’accès au logement : chaque ménage peut taille convenable, selon le nombre de personnes ménages se trouvent davantage précarisés, ce qui
résider dans un logement, un chez-soi dont les résidentes. se reflète dans leur accès au territoire.
caractéristiques et l’environnement sont favorables
à la santé et compatibles avec son contexte de vie 2. L’abordabilité : un coût trop élevé du loyer
et ses besoins spécifiques; peut compromettre la sécurité financière Des coûts de logement
• le droit à la mobilité résidentielle : des ménages à faible revenu et leur capacité excessifs
les ménages peuvent se relocaliser sans de répondre à leurs autres besoins, notamment L’édition des Signes vitaux du Grand Montréal sur
contraintes déraisonnables en fonction alimentaires et de santé. le logement (FGM, 2022) a montré que certains types
de l’évolution de leur contexte de vie et de ménages sont davantage à risque de consacrer
3. La stabilité résidentielle : capacité à
de leurs besoins. une part déraisonnable de leurs revenus à se loger.
continuer de vivre dans son logement sans subir
Sur le territoire du Grand Montréal, le système de harcèlement ni de dépossession. En premier lieu, notons que les ménages à faible
d’habitation faillit actuellement à chacune de revenu sont largement plus susceptibles de se
ces deux exigences. 4. Le voisinage : la localisation du logement retrouver en situation d’inabordabilité résidentielle,
doit permettre de se déplacer et d’avoir accès avec un taux d’effort excessif.
De ce fait, on peut redouter un phénomène
à des ressources (alimentation, réseaux
de délocalisation résidentielle forcée. Face à Sur l’île de Montréal, 71 % des personnes à faible
de soutien, ressources de proximité) tout en
l’augmentation des prix et au manque d’offre revenu consacrent 30 % et plus de leur revenu brut
protégeant des risques sociaux (p. ex. violence),
en habitation, de nombreux ménages, au premier au logement, alors que c’est le cas de seulement 12 %
rang desquels les ménages défavorisés sur le environnementaux (p. ex. inondations) et
des personnes qui ne sont pas considérées à faible
plan économique, se voient forcés de quitter leur anthropiques (p. ex. pollution). revenu (FGM, 2022). Cette réalité s’observe également
quartier pour trouver un logement adéquat à à Laval, où les ménages à faible revenu sont quatre fois
un prix raisonnable. plus susceptibles d’occuper un logement trop cher, et
sur la Rive-Sud où ils le sont 2,2 fois plus (FGM, 2022).

Les personnes vivant seules, les familles


monoparentales, les personnes immigrantes,
les minorités visibles et les ménages locataires sont
plus nombreux à dédier une part excessive de leur
revenu au paiement du loyer (FGM, 2022).

35
Des coûts qui se répercutent partout, Au Québec, les avoirs immobiliers constituent
la principale source d’actifs des ménages. Le taux d’effort, un indicateur
durant toute la vie
Les ménages propriétaires ont un patrimoine familial
Les ménages qui consacrent une part importante de 20 fois plus élevé que les ménages locataires (Boucher à analyser de façon nuancée sur
leur revenu au paiement du loyer ont plus de difficulté et Torres, 2023), ce qui témoigne de l’importance le plan territorial
à répondre à leurs autres besoins essentiels. du mode d’occupation résidentiel pour la constitution
Les dépenses compressibles comme l’alimentation, d’un patrimoine. Le taux d’effort moyen d’un secteur exprime
les médicaments, le chauffage et la climatisation la part de revenu consacrée à se loger par les
seront souvent les premières à être coupées lorsque De plus, les hausses de valeurs foncières bénéficient ménages qui y résident. L’analyse territorialisée
le loyer est trop élevé, mettant les ménages à risque aux propriétaires alors qu’elles pénalisent les locataires. des taux d’effort ne permet toutefois :
d’insécurité alimentaire, de problèmes de santé et Le système d’habitation creuse ainsi les inégalités
de précarité énergétique. entre les ménages propriétaires et locataires. 1. Ni de tirer des conclusions sur l’aisance
financière des ménages du secteur.
En plus de ces effets bien réels pour celles et ceux
qui peinent à boucler les fins de mois, les ménages qui Des ménages nantis peuvent se permettre de
allouent beaucoup d’argent pour le paiement de leur consacrer au logement une part plus importante
loyer ne bénéficient pas d’un revenu résiduel suffisant de leurs revenus, puisque la part restante leur
pour l’épargne. Cela compromet leur capacité à se permet amplement de répondre à leurs autres
constituer un patrimoine financier permettant de faire besoins. À l’inverse, les ménages qui résident
face aux imprévus et de s’assurer des conditions de vie dans un logement subventionné peuvent avoir
décentes à la retraite. un taux d’effort jugé acceptable, bien que la part
restante de leurs revenus servant à subvenir
aux besoins essentiels soit très faible.

2. Ni de connaître l’évolution de l’abordabilité


dans un secteur.
Les ménages se déplacent dans le temps et
dans l’espace, ce qui empêche de comparer
efficacement le taux d’effort moyen dans un
secteur à différents moments. Par exemple,
Lexique l’arrondissement du Sud-Ouest a connu une baisse
Abordabilité résidentielle Taux d’effort marquée du taux d’effort entre 2001 et 2016, allant
jusqu’à -71 % dans certaines zones. Principalement
Dans un contexte d’abordabilité résidentielle, tous Part du revenu brut du ménage servant à couvrir le attribuable à la gentrification du secteur, cette
les ménages, peu importe leur niveau de revenu, coût du logement et les frais de loyer. Généralement, donnée ne doit toutefois pas être interprétée
ont des options intéressantes pour se loger. un taux d’effort de 30 % ou plus est considéré comme une évolution positive de l’abordabilité de
L’abordabilité résidentielle est une caractéristique comme critique. l’habitation (Gaudreau, Fauveaud et Houle, 2021).
du marché et non d’une seule unité d’habitation. Source : Statistique Canada, 2023.
Pour ces raisons, nous avons choisi de ne pas
Source : Vivre en Ville.
présenter d’analyse territoriale du taux d’effort.

36
Un statut de locataire Taux de ménages locataires par type de ménage et par sous-région
plus fréquent
Proportion des ménages qui sont des :
Dans le Grand Montréal, le revenu est fortement
associé au mode d’occupation résidentielle, où près de Locataires
Locataires subventionnés Locataires (total)
80 % des ménages à faible revenu sont locataires non subventionnés
(Communauté métropolitaine de Montréal [CMM],
2022). Toutefois, d’autres groupes de populations Grand Montréal 4% 42 % 46 %
sont aussi plus susceptibles de fournir un taux d’effort Par type de ménage
excessif, voire critique. Ces derniers partagent une
caractéristique clé en matière d’habitation : le statut de À faible revenu 13 % 64 % 77 %
locataire. À revenu supérieur 0% 19 % 20 %
En effet, les ménages qui fournissent un taux d’effort Personne vivant seule 7% 58 % 65 %
supérieur à 30 % dépendent davantage que les autres
du marché locatif subventionné et non subventionné Famille monoparentale 6% 47 % 53 %
pour subvenir à leurs besoins résidentiels. Parmi les
Couple avec enfants 1% 25 % 26 %
ménages locataires subventionnés, on retrouve une
part supérieure de ménages à faible revenu. Parmi les Autochtone 7% 51 % 58 %
ménages locataires non subventionnés, on retrouve
Immigrant 5% 43 % 48 %
également une part supérieure de plusieurs types de
ménages qui ont un taux d’effort élevé, notamment les Sans résidence permanente 3% 87 % 90 %
personnes vivant seules et les familles monoparentales.
Non immigrant 3% 39 % 42 %
Par sous-région
Couronne Nord 1% 26 % 27 %
Une analyse à compléter par d’autres données :
Couronne Sud 2% 21 % 23 %
• Taux de précarité énergétique selon
Laval 2% 31 % 33 %
les caractéristiques des ménages et
des territoires Agglomération de Longueuil 3% 36 % 39 %

• Analyse territorialisée des évictions Agglomération de Montréal 5% 55 % 60 %


de locataires Source : Vivre en Ville.
Données : Statistique Canada, 2021, d’après les données obtenues par la CMM.
Certaines données ont été arrondies.

37
Des conditions de vie Logements nécessitant
Les demandeurs et globalement plus difficiles des réparations majeures
demandeuses d’asile pour les locataires En matière de salubrité des logements, les locataires
sont davantage exposés à des éléments défavorables
Parmi les résidentes et résidents non Au Québec, l’accès à la propriété demeure un idéal pour la santé que les propriétaires et ils vivent plus
permanents, la situation des personnes culturel fort, notamment pour les classes moyennes. souvent dans des logements qui nécessitent des
demandeuses d’asile est particulièrement La différence entre les statuts de propriétaire et réparations majeures. Dans la RMR de Montréal, 9 %
préoccupante en raison des nombreux facteurs de locataire ne se limite toutefois pas à leur portée des locataires vivent dans un logement de qualité non
d’insécurité résidentielle auxquels cette symbolique. En effet, les locataires vivent, plus souvent convenable (Statistique Canada, 2021).
population est exposée : que les propriétaires, dans des conditions de logement
reconnues pour être plus défavorables à la santé.
• Les ménages demandeurs d’asile avec Des droits qui s’effritent
enfants sont contraints de déménager
Logements de taille insuffisante Bien que les locataires disposent au Québec d’une
fréquemment (Institut universitaire SHERPA, certaine protection, la situation de crise en habitation
2021), ce qui peut avoir un impact sur le Dans le Grand Montréal, 9,7 % des ménages locataires tend à compromettre la garantie de leurs droits.
développement et la réussite scolaire des vivent dans des logements de taille insuffisante pour L’augmentation des loyers, bien supérieure aux taux
enfants (Centre Léa-Roback, 2021). leurs besoins, contre 2,7 % des ménages propriétaires recommandés, en est un exemple frappant. Plusieurs
(CMM, 2022). organismes de défense des droits des locataires
• Un peu plus de 40 % des ménages qui
sonnent ainsi l’alarme devant la fragilisation des
demandent l’asile vivent dans un logement de Sur l’île de Montréal, les ménages locataires avec
conditions d’exercice des droits des locataires.
taille non convenable, contre 9,1 % du reste de enfants occupent de plus petits logements que
Ainsi, les évictions pour cause de rénovation et de
la population canadienne (Tuey et Bastien, 2023). les ménages propriétaires avec enfants. Bien qu’avoir
changement d’affectation du logement ont grandement
accès à moins d’espace n’est pas un indicateur de
• Les demandeuses et demandeurs d’asile augmenté dans les dernières années. Sur l’île de
qualité du logement en soi, observons que 11,6 % des
n’ont pas tendance à dénoncer les conditions Montréal, le Regroupement des comités logements et
locataires avec enfants habitent un logement d’une
d’insalubrité ou la discrimination puisqu’ils associations de locataires du Québec (RCLALQ, 2023)
seule chambre (ou un studio), contre seulement 0,5 %
craignent que ce genre de démarche puisse a constaté une augmentation de 143 % (n = 2 306) des
des propriétaires avec enfants en propriété individuelle
avoir des répercussions négatives sur leur cas d’évictions forcées pour l’année 2023 seulement.
et 3,8 % des propriétaires en copropriété (Ville de
processus d’obtention d’un statut (Institut Montréal, 2020a), ce qui permet de supposer que cette
universitaire SHERPA, 2021). différence de taille est subie, plutôt que choisie.
• Les personnes ayant demandé l’asile
ne sont pas admissibles aux logements
subventionnés par la Société d’habitation
du Québec (SHQ).
Les conséquences de cette précarité
résidentielle peuvent être particulièrement
importantes pour les enfants, qui représentent
près de 23 % des personnes demandeuses
d’asile (Tuey et Bastien, 2023).

38
Je veux plus qu’une ville vivable, plus qu’une ville
durable, plus qu’une ville résiliente. Je veux plus que
l’égalité, qui ne tient pas toujours compte des limitations,
des désavantages ou, dans certains cas, des privilèges qui
rendent inégales les positions de certains individus dans la ville.
Je veux une ville juste où toutes les personnes, mais surtout les
“moins que rien”, sont incluses, ont un accès équitable et inclusif aux
opportunités et aux outils qui leur permettent d’être productives, de
prospérer, d’exceller et de progresser dans les rangs de la mobilité
sociale et économique.
– Toni L. Griffin, professeure praticienne en urbanisme à la Harvard
Graduate School of Design, fondatrice et directrice du Just City Lab
(2015) (traduction libre)

39
UNE MOBILITÉ Cette distribution hétérogène du parc locatif soulève
plusieurs enjeux en matière d’équité territoriale.
RÉSIDENTIELLE ET D’abord, elle crée des barrières invisibles qui
empêchent les ménages moins favorisés de pénétrer
UN ACCÈS AU certains secteurs. Ensuite, elle entrave la mobilité

TERRITOIRE LIMITÉS résidentielle des ménages locataires. Puisque les


logements peuvent rarement s’adapter à l’évolution
des besoins, pratiquement tous les ménages ont à se
L’accès au logement des ménages à faible revenu
déplacer à un moment ou un autre de leur trajectoire
et de ceux qui présentent diverses caractéristiques
de vie (arrivée d’un enfant, décohabitation familiale,
de vulnérabilisation repose majoritairement sur le parc
séparation, etc.). L’offre limitée de logements locatifs
locatif et le logement social et communautaire.
dans certains secteurs compromet la possibilité de
L’étude de la répartition géographique de ces parcs demeurer dans le même milieu de vie au moment
résidentiels renseigne donc sur l’accès au territoire d’un déménagement.
des plus vulnérables.
Enfin, on remarque que les logements locatifs sont
surreprésentés aux abords des lignes structurantes
Une distribution inégale de transport en commun (métro et lignes de bus à
du parc locatif haute fréquence), des caractéristiques précieuses
qui peuvent être particulièrement recherchées par
Les logements locatifs ne sont pas répartis de façon tous types de ménages. En contexte de pénurie de
homogène dans le Grand Montréal. Ils se concentrent logements, un déséquilibre entre l’offre et la demande
surtout au centre, l’île de Montréal présentant un près de ces infrastructures de transport risque
taux de 60 % de ménages locataires, contre environ de provoquer une pression sur le coût des loyers,
25 % dans les couronnes (CMM, 2023a). À Montréal, notamment pour les logements qui présentent
les taux de ménages locataires sont supérieurs dans des caractéristiques rares (p. ex. les logements
les quartiers centraux et dans certains quartiers de trois chambres et plus).
périphériques.
Pour résumer, les ménages à faible revenu ont,
La distribution des ménages locataires suit ainsi d’une part, un accès limité au territoire, et d’autre part,
étroitement celle des ménages à faible revenu. Dans les secteurs qui leur sont actuellement accessibles
les secteurs de recensement défavorisés du Grand sont à fort risque de hausse des prix en habitation,
Montréal, 72 % des ménages sont locataires, contre ce qui pourrait conduire à leur éviction.
32 % dans les autres secteurs (Curbcut Montréal, s. d.).

40
Concentration de logements locatifs
par sous-région

Taux de ménages locataires


supérieur à la moyenne de
chaque sous-région
Secteur de Autre
recensement secteur de
défavorisé recensement
Agglomération
Moyenne : 60 %
de Montréal
Agglomération
Moyenne : 39 %
de Longueuil

Laval Moyenne : 34 %

Couronne Nord Moyenne : 27 %

Couronne Sud Moyenne : 23 %

Secteurs exclus de l’analyse


Absence de données

Non couvert par un secteur


de recensement

Limites
Municipalités et arrondissements
Sous-région du Grand Montréal
Territoire à l’étude

Source : Vivre en Ville.


Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021; CMM, s. d.

41
Une part insuffisante
du logement social et Logements accessibles, Une analyse à compléter par d’autres données :
communautaire adaptables et adaptés • Caractéristiques des logements sociaux
Les bienfaits économiques et individuels du logement Il existe très peu de données sur les logements et communautaires et de leur population
social et communautaire sont nombreux. D’une accessibles, adaptables et adaptés du Grand résidente, par type de programme et territoire
part, ils offrent aux ménages une meilleure sécurité Montréal. De façon générale, les personnes en
• Part du logement social et communautaire
résidentielle, par le biais de loyers à prix modique, situation de handicap subissent de nombreux
par type de programme et territoire
ou même, pour certains ménages, de logements obstacles pour accéder à un logement et
dont le coût n’excède pas 25 % des revenus. D’autre dépendent davantage du logement locatif.
part, l’abordabilité de ces logements est préservée Elles sont 1,8 fois plus que la population sans
sur le long terme en raison de leur vocation sociale,
incapacité à vivre dans un logement inabordable
plutôt que marchande. Tous les types de logements
(Québec. OPHQ, s. d.).
sociaux et communautaires apportent donc un
allègement financier à leurs bénéficiaires, qu’ils soient Au Québec, 14 % de la population avec une
subventionnés ou non (Houle et collab., 2023). incapacité vit dans un logement subventionné,
Dans le Grand Montréal, les logements sociaux et contre 7 % de la population sans incapacité
communautaires ne représentent que 4,1 % de tous (Québec. OPHQ, 2022). Sur l’île de Montréal, on
les logements et 9,1 % des logements locatifs estime que 1,7 % du parc de logements sociaux
(CMM, 2022). La majorité (72 %) d’entre eux et communautaires est adapté et qu’environ
a été construite avant 1995, période marquant 13,5 % est adaptable (Ville de Montréal, 2016).
le désengagement financier du gouvernement
fédéral dans le logement public. Bien que d’autres
programmes gouvernementaux aient pris la relève
pour financer la création de logements à but non
lucratif, la croissance du parc est demeurée — et
demeure — bien en deçà des besoins observés pour
la région (voir plus loin).

Lexique
Logement social et communautaire
Le logement social et communautaire (aussi appelé « à but non lucratif » ou « hors spéculation ») comprend les logements publics gérés par les offices d’habitation et
les logements communautaires gérés entre autres par les coopératives d’habitation et les organismes sans but lucratif. Cette catégorie de logements « correspond à
une formule de propriété poursuivant une finalité sociale plutôt qu’une finalité de profit ».
Source : Québec. Ministère de la Santé et des Services sociaux [MSSS], 2022.

42
Part du logement social et communautaire
par municipalité

0%

> 0 à < 2,5 %

2,5 à < 5 %

5 % à 17 %

Limites
Municipalités
Territoire à l’étude

Source : Vivre en Ville.


Données : CMM, s. d.

43
Part du logement social et communautaire dans les arrondissements montréalais

Arrondissement Part du logement social et communautaire Le logement à loyer modique est


un outil puissant de réduction des
Ahuntsic-Cartierville 7,0 % inégalités sociales de santé. Il peut non
seulement offrir une stabilité résidentielle
Anjou 2,0 %
à long terme, ce qui confère aux locataires
Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce 6,2 % un espace pour se reconstruire et se
relancer, mais également prévenir la
L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève 0,2 % dégradation d’une situation précaire. [...]
Lachine 8,0 % Il aurait tout intérêt à arriver tôt dans la vie
des gens, afin d’éviter les conséquences
LaSalle 3,3 % d’un parcours marqué par la vulnérabilité.
Le Plateau-Mont-Royal 6,6 % – Houle et collab., 2023.

Le Sud-Ouest 18,0 %
Mercier–Hochelaga-Maisonneuve 10,3 %
Montréal-Nord 4,9 %
Outremont 0,8 % Lexique
Pierrefonds-Roxboro 5,9 % Habitation à loyer modique (HLM)
Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles 5,6 % Les HLM sont des logements à propriété
publique gérés par les offices municipaux
Rosemont–La Petite-Patrie 7,3 %
d’habitation. Ils sont essentiellement destinés
Saint-Laurent 2,1 % aux ménages à faible revenu. On en trouve
pour les personnes âgées et pour les familles
Saint-Léonard 1,8 %
(incluant les personnes seules et les couples).
Verdun 3,6 % Tous les loyers sont à 25 % du revenu.

Ville-Marie 38,4 % Source : Vivre en Ville, d’après Front d’action populaire en réaménagement
urbain [FRAPRU], s. d.

Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension 5,7 %
Source : Vivre en Ville.
Données : Ville de Montréal, 2023; Ville de Montréal, s. d.

44
Un accès insuffisant aux HLM Une répartition des HLM inégale
Les habitations à loyer modique (HLM) agissent bien À l’échelle du Grand Montréal, les HLM sont
souvent comme dernier rempart du filet social. distribués de façon inégale. Montréal détient une part
Ces logements profitent principalement aux ménages plus grande de HLM par ménage que la plupart des
défavorisés et vulnérabilisés par les phénomènes autres municipalités. À l’extérieur de l’agglomération
socioéconomiques qui exercent une pression sur de Montréal, près du quart des municipalités (soit
le prix des loyers du marché locatif privé. 16 municipalités sur 67) ont une offre de HLM
inexistante.
La sélection des locataires s’effectue selon une grille
de critères visant à prioriser l’accès aux ménages Si les quartiers historiques de Montréal présentent
les plus vulnérabilisés. Ce processus de sélection un parc de HLM diversifié, destiné aussi bien aux
fait en sorte que les résidentes et résidents des HLM personnes aînées qu’aux familles et personnes
présentent, dans l’ensemble, un profil davantage seules, il n’en va pas de même pour les anciennes
défavorisé que dans les autres types de logements municipalités de banlieue, qui ont tardé à intervenir
sociaux et communautaires (Houle et collab., 2023). sur le plan du logement social et qui ont davantage
concentré leur offre pour les personnes aînées.
Par exemple, Montréal-Nord et Saint-Léonard ont
jadis préféré laisser au marché privé le soin d’accueillir
Un parc à rénover les populations à revenu modeste (Dansereau et
collab., 2002), ce qui explique leur part relative plus
Ce que la carte suivante ne montre pas,
faible de HLM.
c’est l’impérieux besoin de rénovation du parc
de HLM.
Une longue attente pour l’obtention
À Montréal, 6 % des HLM, soit environ d’un HLM
1500 unités, sont actuellement vacants en
Comme en témoigne le nombre de ménages inscrits
raison de rénovations majeures en cours ou
à la liste d’admissibilité à un logement social,
en attente d’être réalisées, faute d’un manque les besoins sont partout et, surtout, nombreux.
de financement chronique (Données de l’OMHM En 2021, 30 000 ménages étaient en attente d’un
rapportées par Duchaine, 2024). logement social dans le Grand Montréal pour un parc
de 26 720 logements HLM (CMM, 2022). Pour obtenir
Dans le Grand Montréal, près de 70 % des HLM
une unité dans l’un des logements du parc géré par
se trouvent dans un immeuble considéré en l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM),
mauvais ou en très mauvais état, selon l’indice il fallait en moyenne 5,8 années en 2022 (OMHM, 2022).
d’état des infrastructures du gouvernement
du Québec (CMM, 2023a). Heureusement, de
nouvelles sommes ont récemment été allouées
au Programme de rénovation des HLM de
la SHQ et de nombreux chantiers de mise à
niveau sont prévus ou en cours de réalisation.

45
Ratio de HLM par ménage

Nombre de HLM publics


pour 100 ménages

>0à<1

1à<5

5à8

Limites
Municipalités, secteurs lavallois et
arrondissements montréalais
Territoire à l’étude

Source : Vivre en Ville.


Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021; Ville de Montréal, 2023;
Ville de Laval, 2017; CMM, s. d.

46
Une offre déficiente pour les familles Offre et demande de HLM (familles et personnes seules de moins de 60 ans,
et les personnes seules agglomération de Montréal)
Dans 18 arrondissements et villes liées, on ne trouve
aucun HLM pour familles et personnes seules. Parmi Nombre de ménages
Ratio ménages
les arrondissements et villes liées dont le parc en Arrondissement Nombre de HLM résidents en attente
contient, huit ont une liste de ménages résidents en attente/HLM
d’un HLM
en attente d’un HLM supérieure au nombre de
logements disponibles dans tout le parc. On peut donc Ahuntsic-Cartierville 648 1088 1,68
supposer que pour les ménages qui résident dans ces Côte-des-Neiges–
arrondissements, l’attente risque d’être très longue. 557 1388 2,49
Notre-Dame-de-Grâce
Dans la pointe ouest de Montréal, les 384 unités HLM LaSalle 80 510 6,38
sont réservées aux personnes de 60 ans et plus. Les
personnes seules et les familles ne peuvent donc pas Montréal-Nord 167 848 5,08
aspirer à obtenir une place en HLM dans ce secteur, Saint-Laurent 92 841 9,14
étant donné qu’aucune unité n’existe pour elles. Or,
372 ménages résidant dans ce secteur étaient inscrits Saint-Léonard 100 703 7,03
à la liste d’admissibilité et en attente d’un tel logement
Verdun 120 385 3,21
en octobre 2023 (OMHM, 2023). Si et lorsqu’ils seront
sélectionnés pour emménager dans un HLM, ces Villeray–Saint-Michel–
784 1891 2,41
ménages devront se déraciner de leur milieu de vie. Parc-Extension
Cette offre limitée constitue une limite importante à Source : Vivre en Ville.
Données : Ville de Montréal, 2023; OMHM, 2023.
l’accès au logement et à la mobilité résidentielle pour
des ménages qui souhaitent demeurer dans leur milieu
de vie tout en bénéficiant de la sécurité procurée par le Offre et demande de HLM (60 ans et plus, agglomération de Montréal)
logement social.
Nombre de ménages
Ratio ménages
Une offre à peine supérieure pour Arrondissement Nombre de HLM résidents en attente
en attente/HLM
les personnes aînées d’un HLM
Les HLM destinés aux personnes de 60 ans et plus Dorval 24 47 1,96
bénéficient d’une meilleure répartition géographique L’Île-Bizard–Sainte-
au sein de l’île de Montréal. Le nombre de personnes 12 23 1,92
Geneviève
résidentes en attente d’un HLM est néanmoins
supérieur au nombre total de HLM dans plusieurs Montréal-Nord 258 378 1,47
arrondissements et villes liées de l’île. Cela soulève des
Saint-Laurent 197 328 1,66
enjeux en matière d’accessibilité au logement public
pour les personnes aînées. Saint-Léonard 192 232 1,21
Source : Vivre en Ville.
Données : Ville de Montréal, 2023; OMHM, 2023.

47
LES PERSONNES Évolution du nombre de personnes en situation La croissance de la population en situation d’itinérance
se heurte à l’insuffisance des ressources destinées
d’itinérance visible entre 2018 et 2022
EXCLUES DU SYSTÈME à les soutenir, puisque celles-ci sont sursollicitées
et qu’il manque de financement visant à en créer de
D’HABITATION Région 2018 2022 Augmentation nouvelles (Ouellette-Vézina, 2024). Ceci a notamment
pour effet d’augmenter le nombre de personnes en
L’itinérance constitue une manifestation extrême des Montréal 3119 4152 + 33 % situation d’itinérance qui passent la nuit dans les lieux
inégalités sociales. Si l’itinérance visible en représente publics. En 2023, la Ville de Montréal a démantelé
la face la plus manifeste, bien des individus doivent Laval 169 179 +6% près de 500 campements (Boily et Gentile, 2024).
composer avec une précarité résidentielle sévère et se Alors que ceux-ci se localisaient traditionnellement à
retrouvent en logement de transition, en hébergement Laurentides 185 387 + 109 % proximité du centre-ville, on les retrouve maintenant
d’urgence ou en situation d’itinérance cachée, faute sur l’ensemble du territoire.
d’avoir accès à un logis. Lanaudière 209 283 + 35 %
Les hommes, les personnes autochtones et les
jeunes appartenant aux communautés LGBTQ+
L’itinérance visible Montérégie 281 555 + 98 % sont surreprésentés parmi les personnes en
en augmentation Source : Vivre en Ville.
situation d’itinérance visible. Selon le Réseau d’aide
Données : Québec. MSSS, 2023. aux personnes seules et itinérantes de Montréal
Entre 2018 et 2022, l’itinérance visible a connu une
(RAPSIM, 2023) et certains acteurs locaux rencontrés,
hausse significative (+ 44 %) dans l’ensemble des
on assiste à une hausse des populations à statut
régions du Québec (Québec. MSSS, 2023). Le dernier
migratoire précaire, incluant des familles. Cette
dénombrement des personnes en situation d’itinérance
situation s’explique en partie à cause d’une instabilité
visible au Québec a montré que cette hausse a été plus
résidentielle accrue induite par la crise de l’habitation,
importante dans certaines régions limitrophes à l’île de
de même que par un manque d’accès au filet social en
Montréal. Néanmoins, près de la moitié des personnes
raison de leur statut migratoire. Cette nouvelle réalité
en situation d’itinérance se trouve sur l’île de Montréal,
se trouve en décalage avec les ressources et services
qui se démarque par sa part supérieure de personnes
existants en matière d’itinérance, qui sont peu adaptés
en situation d’itinérance dans les lieux publics
pour répondre à leurs enjeux spécifiques.

Lexique
Itinérance visible Itinérance cachée
Une personne est considérée comme étant en situation d’itinérance visible Une personne est considérée comme étant en situation d’itinérance cachée si
si elle n’a pas de domicile permanent et sécuritaire ET se trouve, le soir du elle est hébergée temporairement chez d’autres personnes ou dans un hôtel ou
dénombrement, sans abri, dans un lieu non conçu pour l’habitation humaine (par un motel, sans avoir de domicile fixe permanent, ou si elle demeure dans une
exemple, une voiture, un abri de fortune ou une entrée de porte) ou dans une maison de chambres.
ressource temporaire (hébergement d’urgence, refuge pour femmes victimes de Source : Vivre en Ville, d’après Québec. MSSS, 2023.
violence conjugale, ressources de transition, centres de thérapie, de réadaptation
ou de crise, etc.).
Source : Vivre en Ville, d’après Québec. MSSS, 2023.

48
Le logement, pierre angulaire
des trajectoires d’itinérance Risque d’itinérance accru Une analyse à compléter par d’autres données :
Les facteurs sociaux et individuels qui participent
pour les femmes victimes • Portraits géographiques détaillés
à l’exclusion et au maintien d’individus dans un de violence conjugale
statut résidentiel précaire sont multidimensionnels. • Rôle de l’habitation dans le parcours
La crise de l’habitation a des impacts importants des personnes en situation d’itinérance
Parmi eux, notons le manque de revenu, la difficulté
d’accès aux soins de santé, les obstacles à l’insertion pour les populations très vulnérables, notamment
pour les femmes victimes de violence conjugale • Statistiques et analyse qualitative sur
socioprofessionnelle, la sortie d’institutions, etc.
Quel que soit le parcours des personnes en situation et leurs enfants. Pour elles, l’accès à un logement l’itinérance cachée
d’itinérance, l’accès (et le maintien) à un logement constitue en effet « une question de sécurité,
représente un passage obligé pour sortir de la rue. voire de survie » (Brazeau et Laflamme, 2023),
Sans logement, pas de santé; sans santé, pas et le manque de logements abordables est
d’emploi; sans emploi, pas de revenu; sans revenu, identifié comme le principal défi de celles
pas de logement. qui sont hébergées par un établissement
Selon les informations recueillies lors du dernier d’hébergement (Statistique Canada, 2024).
dénombrement, l’expulsion constitue la première cause
Bien que les femmes victimes de violence
évoquée par les personnes en situation d’itinérance
conjugale soient prioritaires pour l’obtention
pour expliquer la perte du dernier logement (Québec.
d’une unité HLM, la pénurie de logements
MSSS, 2023). À Laval, près de trois personnes en
situation d’itinérance sur cinq souhaitent d’ailleurs sociaux est si criante que l’ensemble de
obtenir de l’aide pour trouver et maintenir la chaîne d’aide à ces personnes est retardée,
un logement, ce qui en fait leur besoin le plus criant. voire discontinuée. Cette situation allonge ainsi
de plus en plus les durées en hébergement
d’urgence à court terme, et ce, au-delà des
durées prescrites (Statistique Canada, 2024;
Morin-Martel, 2024). Ces trajectoires de service
discontinues marquent souvent le parcours
des femmes en situation d’itinérance qui ont
été victimes de violence conjugale (Cousineau
et Flynn, 2018).

49
CRISE DE Pénurie de logements Hausse du coût des loyers
L’HABITATION : En 2023, le Grand Montréal a connu son plus bas taux
d’inoccupation depuis les 20 dernières années, soit
La demande élevée pour l’immobilier conjuguée à
la rareté de logements crée les conditions parfaites
TOUS LES VOYANTS 1,5 %. Cette situation s’explique principalement par pour une hausse globale des prix.
la croissance démographique, la vigueur du secteur
SONT AU ROUGE de l’emploi et le coût élevé du prix des propriétés, qui En 2023, le loyer moyen, tous types de logements
confondus, a augmenté de 7,7 % dans le Grand
forcent davantage de ménages à se loger par le biais
Plusieurs facteurs influencent le système d’habitation Montréal (Canada. SCHL, 2024). L’augmentation
du marché locatif privé (Canada. Société canadienne
du Grand Montréal. Les inégalités sociales, du loyer moyen des banlieues surpasse celle de l’île
d’hypothèques et de logement [SCHL], 2024).
la conjoncture économique, les dynamiques de Montréal, et ce, depuis quelques années déjà
immobilières, le marché de l’emploi, les politiques La hausse rapide des taux d’intérêt à partir de 2022 a (FGM, 2022). Malgré certaines différences entre les
publiques, les discriminations et les choix résidentiels également fait chuter le nombre de mises en chantier secteurs de la région, la tendance à la hausse se
s’imbriquent et s’influencent mutuellement. résidentielles dans la région, qui était déjà insuffisant confirme pour l’ensemble d’entre eux.
pour répondre à la demande. Selon la CMM (2022),
À l’heure actuelle, on assiste à une précarisation en 2021, il aurait fallu entre 24 000 et 32 000 logements
croissante de l’accès au logement et de la mobilité supplémentaires disponibles à la vente pour atteindre
résidentielle dans le Grand Montréal. La crise de un ratio équilibré de 8 à 10 vendeurs par acheteur.
l’habitation contribue à exacerber les inégalités
sociales et a un effet délétère sur la santé mentale,
physique et sociale de la population (Québec.
Direction régionale de santé publique de Montréal Tous les logements Des hausses de loyer
et collab., 2022). ne sont pas égaux défavorables à la mobilité
La hausse globale du coût de l’immobilier et des En 2023, Centraide du Grand Montréal (2023)
résidentielle
loyers tend à vulnérabiliser davantage les ménages révélait que les taux d’inoccupation pour les trois Dans le Grand Montréal, l’écart entre le loyer
les plus à risque d’exclusion économique ou sociale. premiers quartiles de loyers se trouvaient bien moyen des logements locatifs inoccupés (1071 $)
Cette crise s’explique en partie par un contexte en deçà de celui des loyers du quartile le plus et occupés (1299 $) est de 21,3 % (Canada.
favorable aux pratiques spéculatives, une demande
élevé, soit les loyers de 1150 $ et plus. SCHL, 2024). Cette différence tend à être
élevée et des mises en chantier résidentielles
insuffisantes et trop lentes. supérieure dans les banlieues (35,9 %) que
En somme, les logements les moins dispendieux
sur l’île de Montréal (17,3 %).
sont les plus rares. Parmi eux, notons que le
taux d’inoccupation pour les logements de trois La mobilité résidentielle des ménages s’effrite
chambres et plus est particulièrement alarmant, au fur et à mesure que le fossé se creuse entre
à 0,2 % seulement, ce qui pose des problèmes ces deux catégories de logements. Entre 2017
sérieux d’abordabilité pour les familles à faible et 2023, le taux de roulement des logements est
revenu à la recherche d’un logement de taille passé de 17,3 % (Canada. SCHL, 2017) à 9,6 %
convenable. (Laberge, 2024).

50
L’accélération de la financiarisation du marché Une déconnexion de plus Un risque réel d’éviction de
immobilier joue un rôle important dans la hausse
du coût des loyers, puisque l’acquisition résidentielle en plus marquée entre les leur milieu de vie pour les
financiarisée considère d’abord le logement comme revenus et les prix ménages à faible revenu
un investissement et cherche ainsi à répondre aux
Les logiques actuelles du système d’habitation créent Si la crise en habitation touche un nombre important
intérêts et aux logiques de la finance en priorisant
un décalage de plus en plus grand entre le prix de ménages de tous types, ce sont les ménages à
l’atteinte de cibles de rendement (Gaudreau, Fauveaud
des logements et le revenu des ménages. Entre 2011 faible revenu qui risquent d’en payer le prix fort.
et Houle, 2021).
et 2021, le prix de vente des logements a augmenté
L’augmentation des prix réduit le choix pour celles
La financiarisation se traduit entre autres par une de 90 % tandis que les revenus des ménages ont
et ceux dont les moyens sont les plus limités. Cette
concentration du marché locatif dans les mains augmenté de seulement 40 % (CMM, 2022).
réduction des possibles peut vouloir dire se contenter
d’une poignée de propriétaires immobiliers.
Les logements locatifs sont eux aussi sensibles aux d’un logement plus petit ou de moins bonne qualité.
À Montréal, 0,46 % des propriétaires détiennent 32 %
hausses de valeur foncière, puisque le coût d’achat
des logements locatifs. Ces logements se concentrent Cela réduit aussi la possibilité de choisir son milieu
des propriétés se répercute directement sur le prix des
principalement au centre, dans les arrondissements de vie. Dans un contexte où la demande de logement
loyers. Ceci mène à une précarisation de la situation
de Ville-Marie (31,8 %) et du Plateau-Mont-Royal social dépasse de très loin l’offre disponible, et où
résidentielle d’un nombre croissant de ménages
(17,9 %) (St-Hilaire, Brunila et Wachsmuth, 2024), qui l’accès à la propriété est difficilement envisageable,
locataires, puisque c’est l’ensemble du marché locatif
sont des secteurs où l’on observe une concentration de nombreux ménages à faible revenu n’ont d’autre
qui est touché par la hausse du coût des loyers.
particulièrement importante de ménages à faible revenu. choix que le marché locatif privé. Or, ce marché est,
En 2023, Centraide du Grand Montréal (2023) calculait de plus en plus, le lieu de toutes les concurrences.
à cet effet que 19 % des ménages du Grand Montréal
On l’a vu, les ménages à faible revenu se concentrent
auraient un revenu résiduel net négatif au début du
actuellement en forte proportion dans les secteurs
mois s’ils vivaient dans un logement du marché privé,
centraux, desservis en transport en commun, qui
après avoir subvenu à leurs besoins essentiels.
offrent une qualité de vie recherchée. Ces milieux de
vie sont aussi ceux prisés par de nombreux ménages
dont les revenus sont plus élevés.

Si l’abordabilité du logement n’est pas protégée dans


les quelques secteurs compatibles avec une bonne
qualité de vie malgré un faible niveau de revenu,
les personnes les plus vulnérables courent un réel
risque d’éviction de leur milieu de vie, à court ou
moyen terme.

Lexique
Revenu résiduel net
Le revenu résiduel net correspond au revenu après impôt et après les dépenses liées au logement (au prix du marché) et toutes autres dépenses jugées essentielles
pour un mode de vie décent.
Source : Centraide, 2023.

51
QUE RETENIR DU RÔLE les autres. En raison d’une répartition hétérogène,
certains secteurs du Grand Montréal, notamment en
Une tempête parfaite
DE L’HABITATION AU périphérie, contiennent des taux infimes de logements qui pousse à la rue
locatifs. Cette caractéristique du marché locatif
REGARD DE L’ÉQUITÉ constitue une iniquité territoriale importante pour
L’impossibilité pour un nombre croissant de personnes
de s’offrir un logis, conjuguée à la demande élevée pour
TERRITORIALE? les ménages défavorisés, d’autant plus que le contexte
de rareté de logements complique déjà la recherche
des logements sociaux et communautaires, contribue à
la hausse de l’itinérance visible et cachée. Cette forme
d’un logis. d’exclusion sociale illustre à quel point le logement est
L’habitation joue un rôle central et déterminant en tant
que facteur de précarisation et d’exclusion sociale. Les une composante essentielle de la vie en société et
choix (ou non-choix) résidentiels sont majeurs dans Un filet social résidentiel dont un facteur majeur d’inégalités.
l’expérience des iniquités territoriales. il est difficile de bénéficier
Le logement social et communautaire agit bien souvent
Le lieu de résidence comme
L’abordabilité du parc comme une bouée de sauvetage pour les personnes unité de mesure des iniquités
résidentiel grand-montréalais et les familles qui, pour une multitude de raisons, sont territoriales
dans l’impossibilité d’habiter dans un logement du
s’effrite marché adapté à leurs besoins et à leurs capacités La croissance des personnes en situation d’itinérance
Notamment en raison d’une offre résidentielle (financières, physiques, etc.). force à reconnaître le rôle déterminant du lieu de
insuffisante pour répondre à la demande, on assiste résidence dans l’étude des iniquités territoriales.
à une flambée des prix généralisée qui touche tous les Sauf exception, la part de ces logements dans le parc En effet, c’est à travers le milieu de vie des gens
types d’habitation, partout à travers le Grand Montréal. résidentiel des différents secteurs du Grand Montréal que le territoire est analysé, et comment situer
L’écart se creuse entre le coût des logements occupés est minime et bien en deçà des besoins actuels. ces personnes si ce n’est à partir de l’endroit
et vacants, mettant ainsi en péril l’abordabilité globale où elles vivent?
Pour illustrer les conséquences du manque de
du parc immobilier montréalais. logements sociaux et communautaires, le cas des
Incapables de s’offrir un loyer au prix du marché, HLM a été étudié plus en détail. L’analyse a d’abord Un système d’habitation qui
plusieurs font le non-choix de rester sur place, en démontré que malgré leur admissibilité, les personnes forge l’expérience du territoire
dépit de logements qui sont tantôt trop petits, tantôt qui ont déposé une demande doivent attendre en
moyenne plusieurs années avant de se voir attribuer L’analyse du système d’habitation au croisement de
insalubres, tantôt mal situés.
une unité. la vulnérabilité des ménages montre que l’endroit où
l’on s’établit est fortement contraint par un ensemble
Un champ des possibles Ensuite, la possibilité pour celles-ci d’obtenir une unité de facteurs systémiques. Si le champ des possibles
dans leur arrondissement ou municipalité de résidence
restreint pour les ménages est mince, en raison de listes d’attente qui dépassent
est grand pour les ménages mieux nantis, qui peuvent
généralement choisir ou quitter un milieu de vie,
défavorisés bien souvent le nombre d’unités disponibles. Dans les ménages défavorisés disposent d’un éventail de
certains cas, il est carrément impossible d’aspirer à choix plus limité. Les conséquences de ces disparités
Pour les ménages en situation de précarité
obtenir un HLM dans son propre milieu de vie, puisqu’il seront approfondies dans les dimensions qui suivent.
économique, la seule option pour se loger consiste
n’y en a tout simplement pas. C’est notamment le cas
bien souvent à occuper un logement locatif.
des familles et personnes seules de l’ouest de l’île, où
L’analyse de la répartition géographique des logements la faible offre de logements HLM n’est destinée qu’aux
locatifs a montré que les ménages locataires ont personnes de 60 ans et plus.
un choix de localisation beaucoup plus restreint que

52
Les ressources de proximité façonnent le quotidien. Comment lire chaque sous-section?
Leur présence en nombre suffisant, leur accessibilité
physique et géographique, de même que leur Pour chacun des sept types de ressources, l’analyse
adéquation avec les besoins du milieu accroissent présente :
la santé et la qualité de vie des populations.
• l’indicateur choisi;
RESSOURCES Sept types de ressources de • lorsque possible, un constat général sur sa

DE PROXIMITÉ proximité analysées au regard de


distribution : est-elle globalement inéquitable,
c’est-à-dire au détriment des secteurs défavorisés
l’équité territoriale pour la majorité du territoire étudié, ou pas?
Si possible, ce constat s’appuie sur
Dans cette section, sept types de ressources sont
la représentation cartographique de l’indicateur,
analysées : les commerces et services de proximité,
parfois accompagnée d’une analyse statistique.
l’environnement alimentaire, les services de santé
Les détails méthodologiques sont disponibles
de proximité, les organismes communautaires,
en annexe;
les arbres et les parcs, les infrastructures culturelles
de proximité et les écoles. • le cas échéant, une identification sommaire
des secteurs défavorisés qui sont les moins
bien pourvus relativement à l’indicateur choisi;
• des considérations complémentaires, notamment
sur les facteurs de défavorisation qui accentuent
la vulnérabilité des personnes relativement à cet
indicateur;
• parfois une ouverture sur d’autres données
qui seraient pertinentes à étudier pour compléter
l’analyse.

Lexique
Accessibilité géographique Accessibilité physique Accessibilité économique
L’accessibilité géographique ou spatiale réfère L’accessibilité physique renvoie à la possibilité, L’accessibilité économique reflète la capacité
à l’accès aux diverses activités (emplois, commerces, pour les personnes à mobilité réduite, de se financière des individus à pouvoir s’acquitter des frais
services, loisirs, etc.). Elle est liée à la répartition de déplacer librement d’un point à un autre, d’accéder et des coûts reliés à une offre de services ou de biens
la population et des activités sur le territoire, mais physiquement aux espaces publics, aux bâtiments de consommation.
aussi à l’offre de transport qui y est disponible. publics ou privés (de travail, d’éducation, de loisir, Source : Vivre en Ville.
Source : Vivre en Ville, d’après Centre d’études sur les réseaux, les transports, de commerce, d’administration, etc.) et aux moyens
l’urbanisme et les constructions publiques [CERTU], 2002. de transport.
Source : Vivre en Ville, d’après CERTU, 2002.

53
LES COMMERCES Une accessibilité piétonne Certains secteurs défavorisés
ET SERVICES globalement limitée moins bien desservis
DE PROXIMITÉ L’analyse globale de l’accessibilité piétonne aux
commerces et services montre qu’elle est très limitée
Plusieurs secteurs défavorisés du Grand Montréal
sont concernés par un accès limité aux commerces
sur le territoire du Grand Montréal. Dans les couronnes et services de proximité. C’est le cas de secteurs
De façon générale, des disparités importantes existent Nord et Sud ainsi qu’à Laval, près de 100 % des excentrés de l’agglomération de Montréal, par
dans le Grand Montréal quant à l’accessibilité piétonne ménages ont un accès moyen, faible ou très faible exemple Montréal-Est, et de certains secteurs des
aux services et aux commerces. aux commerces et services. Dans l’agglomération arrondissements de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve
de Longueuil, 86 % des ménages sont dans cette et de Lachine.
situation et dans celle de Montréal, ce sont près de
Indicateur choisi : indice d’accessibilité À l’extérieur de l’île, le quartier de Fatima, au nord
40 % des ménages dont l’accès à pied aux commerces
piétonne aux services et aux commerces. de Longueuil, et un secteur de Saint-Eustache, sur
et services est ainsi limité (CMM, 2023b).
la couronne Nord, figurent également parmi les moins
Cet indicateur est un indice qui combine bien desservis.
plusieurs informations. Il a été choisi pour offrir Pas de distribution inéquitable
une vue d’ensemble de l’accessibilité, faute de généralisée Au-delà de la proximité
capacité à analyser précisément l’accessibilité
à chacune des ressources de proximité.
La carte de l’accessibilité piétonne aux commerces et géographique, un accès qui
services ne permet pas de qualifier leur distribution
Développé par la firme Local Logic (CMM, comme globalement inéquitable au détriment des
peut être compromis
2023b), l’indice d’accessibilité piétonne aux secteurs défavorisés. Une part importante du territoire L’accessibilité ne dépend pas seulement de la
services et aux commerces s’appuie sur deux couvert par des secteurs défavorisés présente d’ailleurs proximité géographique. Le sentiment d’insécurité ou
principaux facteurs : une bonne accessibilité. la discrimination vécue par les personnes immigrantes
et racisées peuvent influencer l’accès aux services et
• La possibilité de satisfaire les besoins aux commerces, et plus largement à l’espace public
quotidiens à pied : il est principalement (Conseil interculturel de Montréal, 2023).
question de la distance de l’épicerie et de
la pharmacie la plus proche, et d’accès à
une variété de commerces de proximité.

• La convivialité des conditions de marche :


il est principalement question d’accès à des
rues principales où il est agréable de marcher
et de distance par rapport aux grandes
infrastructures de transport telles que les
autoroutes et les voies ferrées qui créent
des barrières physiques pour la marche.

54
Accessibilité piétonne aux services
et aux commerces

Aire de Autre
diffusion aire de
défavorisée diffusion

Très faible

Accessibilité

Très élevée

Secteurs exclus de l’analyse


Absence de données

Limites
Municipalités et arrondissements
Territoire à l’étude

Source : Vivre en Ville.


Données : Local Logic, 2020, d’après CMM, s. d.; Curbcut, s. d., d’après Statistique
Canada, 2021.

55
L’ENVIRONNEMENT Un environnement Une représentation complexe
ALIMENTAIRE multidimensionnel et incomplète
L’aspect territorial, soit la présence et l’accessibilité L’analyse territoriale des enjeux reliés à l’alimentation
On définit l’environnement alimentaire comme géographique aux commerces alimentaires, n’est qu’une comporte plusieurs difficultés qui compromettent
l’ensemble des conditions dans lesquelles une des dimensions de l’accès à une saine alimentation. une cartographie efficace.
personne ou un groupe de personnes a accès Parmi les autres, l’accessibilité économique compte
aux aliments, les choisit et les consomme (Québec. parmi les principaux déterminants de la qualité de Les bases de données sur les commerces alimentaires
MSSS, 2017). Ces conditions dépendent de facteurs l’alimentation (CCNSE, 2017). dans le Grand Montréal ne renseignent ni sur le coût
physiques, sociaux, économiques, culturels et des aliments ni sur leurs caractéristiques culturelles.
politiques régissant l’accessibilité, la disponibilité Ainsi, dans l’est de Montréal, où plusieurs secteurs sont Cartographier les commerces alimentaires ne
et le caractère adéquat des aliments dans considérés comme des déserts alimentaires, la dimension permettrait donc pas de rendre apparentes
une communauté ou une région (Rideout, Mah géographique de l’accès à la saine alimentation les nombreuses situations de mirage alimentaire.
et Minaker, 2015). L’environnement alimentaire joue ne correspond qu’en partie à la réalité vécue par les
ménages à faible revenu, la dimension économique Pour éviter une représentation trompeuse, nous avons
un rôle important dans l’adoption et le maintien
étant le principal frein (Audet et collab., 2023). renoncé à produire une carte de l’accès alimentaire
d’une saine alimentation.
à l’échelle du Grand Montréal. Il serait en revanche
L’accessibilité culturelle, soit l’adéquation d’une intéressant de réaliser cette analyse à l’échelle de
Les environnements ressource aux préférences, valeurs, croyances ou chaque milieu de vie, à partir d’informations plus
aptitudes et connaissances culinaires d’une population
alimentaires défavorables donnée, constitue également une dimension importante
détaillées (Vivre en Ville, 2022b).

à la santé de l’environnement alimentaire pour toutes les


communautés, notamment celles issues de l’immigration.
Trois types d’environnements alimentaires sont
Par exemple, dans les quartiers où l’on retrouve
Une analyse à compléter par d’autres données :
considérés comme problématiques : les déserts,
une grande proportion de ménages à faible revenu • Cartographie des différents types d’épiceries
les marais et les mirages alimentaires.
issus de l’immigration, l’insécurité alimentaire peut être
Un désert alimentaire est un secteur qui est à la fois accentuée par la rareté de commerces alimentaires • Banques alimentaires et autres services
défavorisé et doté d’un faible accès aux commerces ethnoculturels de proximité. Cette rareté crée une d’aide alimentaire
alimentaires (Québec. INSPQ, 2013). L’indice de désert barrière culturelle à la saine alimentation des familles
alimentaire de l’Institut national de santé publique du immigrantes (Porto de Oliveira et Gosselin, 2024). • Accessibilité physique aux commerces
Québec (INSPQ) montre que cette situation s’observe
La multidimensionnalité de l’accès à un environnement • Type d’aliments vendus (accessibilité
principalement dans l’est de l’île de Montréal.
alimentaire favorable à la santé est donc un aspect culturelle)
Un marais alimentaire est un secteur où les aliments de complexe à traiter dans cette section, qui s’intéresse
faible valeur nutritive sont facilement accessibles et plus principalement aux iniquités de distribution. • Prix des aliments vendus (accessibilité
nombreux que les aliments sains (Québec. INSPQ, 2018b). économique)

La notion de mirage alimentaire fait référence au fait


que même en présence d’une offre alimentaire saine
à proximité, si le prix des aliments est trop élevé pour
les personnes à faible revenu, celles-ci n’y ont pas
réellement accès (Centre de collaboration nationale
en santé environnementale [CCNSE], 2017).

56
Environnement alimentaire : Environnement alimentaire
regard sur l’est de de l’est de l’arrondissement
de Montréal-Nord (Montréal)
Montréal-Nord
L’est de Montréal-Nord réunit plusieurs caractéristiques
d’un environnement défavorable à une saine Types de commerces
alimentation. alimentaires
Les principaux commerces alimentaires y sont Supermarché
concentrés le long des boulevards au nord et au sud
du secteur, créant un accès géographique et Épicerie
physique limité, notamment pour les personnes
non motorisées et celles à mobilité réduite. Épicerie spécialisée

Pour compenser le manque de commerces Boulangerie,


alimentaires de proximité, plusieurs initiatives pâtisserie et autre
communautaires ont vu le jour. Parmi elles se trouve
Dépanneur
une coopérative de distribution alimentaire solidaire
fondée par cinq organismes de Montréal-Nord,
Restaurant rapide et cantine
qui a opéré de 2014 à 2022. Si des organismes
communautaires peuvent contribuer à la sécurité
alimentaire en assumant la prise en charge collective
de la lutte contre l’insécurité alimentaire, il demeure
Types de voies
de circulation
qu’ils ne peuvent à eux seuls apporter une solution
à ce problème dont les causes sont beaucoup plus Artère
profondes (Enriquez et Klein, 2019). Nationale ou
collectrice municipale
L’est de Montréal-Nord constitue également
Locale
un marais alimentaire, puisque les aliments de
faible valeur nutritive sont plus accessibles que
la saine alimentation. En effet, pour chaque commerce Limites
d’alimentation, on retrouve 2,4 dépanneurs et
restaurants rapides. Est de Montréal-Nord

Source : Vivre en Ville.


Données : Ville de Montréal, 2023; MRNF, 2024.

57
LA SANTÉ DE PROXIMITÉ Une répartition Un accès encore plus limité
plutôt équitable pour certaines populations
La santé de proximité est un cadre dans lequel on
peut rejoindre les personnes dans leur milieu de vie, Créé au début des années 1970, le réseau des CLSC L’accès à un CLSC éloigné est plus complexe pour les
dans une approche de santé globale qui favorise visait notamment à desservir les quartiers défavorisés personnes vulnérables qui se déplacent difficilement
le travail inter- et pluridisciplinaire. Cette conception qui souffraient d’un manque de services de santé. et pour celles pour qui les coûts d’accès au transport
de la santé accorde une place importante à l’action Bien que la distribution des ménages défavorisés ait collectif sont dissuasifs (Heck et Lapalme, 2017). Enfin,
communautaire et aux particularités du territoire quelque peu changé depuis, les CLSC se retrouvent l’accès aux services de santé de proximité est encore
desservi en s’appuyant sur un triple ancrage local encore aujourd’hui au cœur de plusieurs des secteurs plus limité pour les personnes dont le statut migratoire
(Parole d’excluEs, 2022) : défavorisés identifiés dans ce rapport. C’est donc les prive de couverture d’assurance maladie.
un équipement public dont la répartition sur le territoire
• Les services sociaux et de santé et autres
apparaît plutôt équitable.
institutions.
• Le milieu communautaire. Plusieurs secteurs défavorisés Autres équipements de santé
• La population locale. moins bien équipés Les GMF : l’accès aux médecins de famille
Plusieurs secteurs défavorisés sont relativement a graduellement été transféré des CLSC vers
Indicateur choisi : localisation des centres éloignés d’un CLSC. Parmi les endroits qui s’en les groupes de médecine familiale (GMF)
trouvent particulièrement éloignés, notons certains (Plourde, 2016), un modèle qui, selon l’Institut
locaux de services communautaires (CLSC).
secteurs de l’est de Montréal, notamment Montréal- national d’excellence en santé et services
Les CLSC sont des établissements publics de Nord, Montréal-Est et Tétreaultville. Au centre de l’île, sociaux, est défavorable aux clientèles les plus
santé de première ligne. c’est le cas de certains secteurs situés dans Bordeaux- vulnérables (Québec. INESSS, 2019).
Cartierville, le sud-est de Rosemont-La Petite-Patrie,
le nord de Saint-Michel et l’est de Lachine. Certains Les pharmacies : notre analyse spatiale de
secteurs de l’ouest de l’île sont également concernés, la répartition des pharmacies n’a pas permis de
principalement à Sainte-Geneviève, Sainte-Anne-de- constater d’iniquités territoriales importantes.
Bellevue et Pierrefonds-Roxboro.

Une analyse à compléter par d’autres données :


• Taux de la clientèle des GMF vivant à
proximité de leur clinique
Lexique
• Accès aux différents services médicaux
Services de première ligne
(tests médicaux, etc.)
Les services de première ligne renvoient aux services sanitaires et sociaux « courants » et incluent
notamment les services de prévention des maladies et des problèmes sociaux, la promotion de la santé • Mécanisme d’attribution des postes de
ainsi que les services curatifs non spécialisés comme la médecine de famille et l’accueil psychosocial. médecins selon les plans régionaux
Source : Plourde, 2017. d’effectifs médicaux

58
Centres locaux de services
communautaires (CLSC)

CLSC

Secteur de Autre
recensement secteur de
défavorisé recensement

Secteurs exclus de l’analyse


Absence de données

Non couvert par un secteur


de recensement

Limites
Municipalités et arrondissements
Territoire à l’étude

Source : Vivre en Ville.


Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021; MSSS, 2024.

59
LES ORGANISMES La répartition des organismes Un manque de locaux abordables
COMMUNAUTAIRES communautaires La rareté de locaux commerciaux abordables
est un problème majeur pour les organismes
Il apparaît difficile d’effectuer une analyse des iniquités
communautaires. Il est particulièrement criant dans
Les organismes communautaires offrent des services de répartition des organismes communautaires à
les quartiers où le prix de l’immobilier augmente
essentiels et complémentaires à ceux fournis par l’État. l’échelle du Grand Montréal. Leur seule localisation
rapidement, puisque l’absence de réglementation sur
Ils desservent notamment des populations ayant ne permet de prendre en compte ni la pluralité des
les loyers commerciaux les rend très sensibles aux
des besoins particuliers laissés dans l’angle mort missions des organismes, ni leur échelle d’intervention,
hausses de valeur foncière.
des programmes sociaux et des services publics. ni les besoins différenciés des populations.
Plusieurs organismes sont hébergés par le réseau
Leur polyvalence, leur agilité et leur connaissance
fine du milieu font d’eux des acteurs locaux importants. Une action communautaire public, notamment scolaire, mais sont tout de même à
risque d’éviction. Au début de l’année 2023, la Coalition
Les organismes communautaires constituent précarisée montréalaise des Tables de quartier dénombrait
des ressources de proximité en ce qu’ils offrent des
Le milieu communautaire fournit de nombreux services 48 organismes communautaires en voie d’être évincés
services et du soutien adaptés aux enjeux spécifiques
de qualité sur le territoire du Grand Montréal. de tels locaux pour cause de reprise des locaux ou
vécus par les populations vulnérabilisées de leur milieu.
de vente (Bellavance, 2023). Cette crise des locaux
Leur ancrage territorial fait en sorte qu’ils sont souvent Les tables de quartier et les organismes de communautaires risque d’éloigner les organismes
mobilisés dans la lutte contre les iniquités territoriales, concertation rencontrés en vue de la réalisation de des communautés vulnérables avec lesquelles ils ont
autant dans l’accompagnement des personnes qui en ce diagnostic s’entendent toutefois sur la précarité tissé des liens étroits.
subissent les effets que dans la recherche de solutions de ces services, faute de financement suffisant et
adaptées à leur milieu. en raison de la difficulté à trouver des locaux
Depuis leur émergence au début des années 1960, abordables et appropriés.
ces organismes, souvent créés « par et pour » Une analyse à compléter par d’autres données :
la population utilisatrice, sont au premier plan des Un financement insuffisant
grandes mobilisations citoyennes qui ont marqué • Identification des territoires ayant des
Dans les dernières années, les conséquences
l’histoire contemporaine du Grand Montréal et besoins non comblés en matière de services
désastreuses de la pandémie de COVID-19, de
du Québec (Brabant, 2021b). communautaires
l’inflation et de la crise de l’habitation ont réaffirmé
l’importance de l’action communautaire. Malgré • Infrastructures communautaires (centres
l’existence d’un consensus sur son rôle essentiel, communautaires, espaces de rencontre
le financement de plusieurs organismes demeure
sociale, etc.)
insuffisant pour répondre aux besoins du milieu.
Plus particulièrement, le manque de financement à
la mission, la complexité des redditions de comptes
multiples et les cibles à court terme sont au détriment
de la desserte de la communauté (Lachapelle, 2023).

60
61
LES ARBRES ET Une couverture canopée Plusieurs secteurs défavorisés
LES PARCS inéquitable très peu verdis
Les données recueillies dans de nombreuses villes, Certains secteurs défavorisés sont particulièrement
Les arbres et les parcs produisent une panoplie dont Montréal, montrent une répartition inéquitable peu fournis en arbres, comme le centre-ville de
d’effets positifs sur la santé : ils encouragent un mode de la canopée (Pham et collab., 2017; Landry, Dupras Montréal, les quartiers Centre-Sud, Saint-Michel et Parc-
de vie physiquement actif, favorisent le bien-être et Messier, 2020). Notre analyse le confirme également Extension, ainsi que la municipalité de Montréal-Est.
psychologique et diminuent le stress, le sentiment pour le Grand Montréal. La couverture territoriale de
de solitude et les nuisances comme la pollution de l’air la canopée montre que celle-ci est 28 % moins fournie
et l’effet d’îlot de chaleur urbain (Vivre en Ville, 2022a). dans les secteurs défavorisés que dans les autres
Un milieu de vie verdi réduit ainsi les inégalités sociales secteurs. Ainsi, les secteurs défavorisés sont très loin
Quelles cibles viser?
devant la maladie (Crouse et collab., 2017). d’atteindre les recommandations de couverture de S’appuyant sur les connaissances les plus
canopée, alors que les autres secteurs y sont presque. récentes quant aux effets positifs des espaces
verts sur la santé et le bien-être, et dans le but
Indicateur choisi : part du territoire couvert par
la canopée.
Couverture de canopée des secteurs d’assurer un accès équitable aux arbres et aux
de recensement défavorisés et parcs en milieux urbains, la cible 3-30-300 a été
La canopée est l’indicateur par excellence pour des autres secteurs développée :
renseigner sur la présence et la quantité d’arbres
• Avoir au moins 3 arbres de taille décente
sur un territoire.
Secteurs Autres visibles depuis le domicile, l’école et le lieu
Indicateur choisi : proximité (< 300 m) défavorisés secteurs de travail.
d’un parc d’au moins un hectare de superficie
Part du territoire • Atteindre un minimum de 30 % de couverture
(données disponibles seulement pour la Ville
couverte par 21 % 29 % de canopée dans chaque quartier.
de Montréal et la Ville de Longueuil).
la canopée
• Être à moins de 300 mètres (environ
Cet indicateur renseigne sur l’accès à un espace
Source : Vivre en Ville. 5 minutes de marche) d’un espace vert ou
vert et semble particulièrement intéressant Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021; INSPQ, 2022. d’un parc d’au moins un hectare à partir
dans le contexte où de nombreux ménages
de son domicile.
défavorisés sur le plan économique sont aussi
locataires, et disposent moins d’un espace Source : Konijnendijk, 2023.

extérieur privé.

Lexique
Canopée
Projection au sol de la cime, visible depuis le ciel, des arbres et de toute végétation d’une hauteur minimale de deux mètres.
Source : Vivre en Ville, d’après Bour et collab., 2022.

62
Couverture de canopée

Secteur de Autre
recensement secteur de
défavorisé recensement

Présence de canopée

Absence de canopée

Secteurs exclus de l’analyse


Absence de données

Non couvert par un secteur


de recensement

Limites
Municipalités et arrondissements
Territoire à l’étude

Source : Vivre en Ville.


Données : INSPQ, 2022; Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021.

63
Développement des parcs Certains secteurs défavorisés L’accessibilité des parcs pour
C’est à la fin du 19e siècle que les premiers grands sans accès à un parc de les personnes en situation
parcs (La Fontaine et du Mont-Royal) ont été proximité de handicap
aménagés à Montréal. D’autres parcs d’envergure
(Maisonneuve, Jarry) apparaissent aussi dans La carte de répartition des parcs révèle que certains Selon les données de la Ville de Montréal, les espaces
des quartiers en cours d’urbanisation, en vue de secteurs défavorisés ne contiennent aucun parc d’au verts existants sont très peu accessibles aux personnes
contrôler le développement urbain et de préserver moins 1 hectare dans un rayon de 300 mètres. handicapées.
des espaces non bâtis. De nombreux parcs de quartier C’est le cas pour plusieurs secteurs de Montréal-Nord,
Les 11 critères d’accessibilité d’un espace vert
(p. ex. Laurier) sont aménagés sur des terrains de Saint-Michel, du Plateau-Mont-Royal, de Verdun, de
(Paquet et collab., à paraître) se répartissent en trois
contaminés entre autres par d’anciens dépotoirs Ville-Émard, de la Petite-Patrie, du cœur de Ville-Marie,
catégories :
(Dagenais, 2024). À l’époque, les parcs de quartier, ainsi que de certains secteurs du Vieux-Longueuil.
mini-parcs et parcs-écoles étaient, selon la Ville de 1. Accès véhiculaire : places de stationnement
Montréal, aménagés dans les quartiers populaires Des barrières routières réservées avec vignette, stationnement accessible,
pour la population ne pouvant pas se déplacer zone de débarcadère, zone de débarcadère pour le
à l’extérieur de la métropole ou jusqu’aux grands
à traverser transport adapté.
parcs (Charron, 2020). À Montréal, les grands parcs sont en grande partie
2. Entrée accessible : sentier d’accès, entrée de plain-
délimités (et traversés pour certains) par des voies
pied, rampe d’accès.
de circulation importantes qui posent des enjeux
d’accessibilité, notamment pour les personnes 3. Installations accessibles : accessible en
piétonnes et cyclistes. Par exemple, pour accéder au fauteuil roulant, accessible en fauteuil roulant
parc de la Promenade-Bellerive, situé dans le quartier avec assistance, équipement adapté, toilettes
Tétreaultville, il faut traverser la rue Notre-Dame, accessibles.
où le débit de camionnage est très important (Centre
d’écologie urbaine de Montréal et collab., 2022). Sur les 1173 espaces verts répertoriés, aucun ne
remplit les 11 critères d’accessibilité. Moins de 10 %
des espaces verts satisfont à au moins un critère, et
seulement 1 % à au moins un critère dans chacune des
trois catégories (Paquet et collab., à paraître).

Une analyse à compléter par d’autres données :


• Part des ménages ne disposant pas d’espace
vert extérieur privé et ayant (ou pas) accès à
un parc à moins de 300 mètres

64
Parcs, villes de Montréal et de Longueuil

Couverture territoriale
par les parcs d’un hectare
et plus
Secteur de Autre
recensement secteur de
défavorisé recensement

Parc d’un hectare ou plus

< 300 m d’un parc

> 300 m d’un parc

Limites
Municipalités et arrondissements
Territoire à l’étude

Source : Vivre en Ville.


Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021; Ville de Montréal, 2024;
Ville de Longueuil, 2024.

65
LES INFRASTRUCTURES Une répartition plutôt Au cours de son histoire, le Grand Montréal a accumulé
un retard dans le développement de son réseau de
CULTURELLES équitable bibliothèques, notamment en raison du refus de l’Église
catholique d’adhérer au mouvement des bibliothèques
DE PROXIMITÉ La carte des bibliothèques et des centres culturels ne
permet pas de distinguer de distribution globalement publiques, en plein essor du côté anglophone à la fin
inéquitable au détriment des secteurs défavorisés. du XIXe siècle (Séguin, 2016). Beaucoup a été fait dans
La culture, aussi plurielle soit-elle, agit comme Les secteurs défavorisés de Montréal, en particulier, les deux dernières décennies pour combler cet écart
liant social, soutient le vivre-ensemble et constitue sont plutôt bien desservis en infrastructures culturelles historique (Guillemette-Labory, 2022).
un vecteur de participation citoyenne (Culture de proximité.
Montréal, s. d.). Bien que la vitalité culturelle d’un La politique de développement culturel 2005-2015
territoire ne repose pas uniquement sur la présence prévoyait spécifiquement d’entreprendre un rattrapage
d’infrastructures culturelles, celles-ci sont d’une grande Certains secteurs défavorisés et une mise à niveau des bibliothèques, notamment
importance pour permettre l’expression artistique et moins bien desservis dans « les arrondissements ayant les populations les
plus pauvres [qui] ont le rattrapage le plus important
l’accès à la culture.
La carte suivante montre que les pointes est et à faire » (Ville de Montréal, 2005b). Conséquemment,
ouest de l’île de Montréal sont peu desservies en de nouvelles bibliothèques ont été construites
infrastructures culturelles. Des zones en périphérie ou rénovées dans les dernières années dans
Indicateur choisi : présence de bibliothèques et de certains secteurs défavorisés le sont également : des secteurs défavorisés, comme la bibliothèque
de centres culturels. il s’agit, par exemple, du nord de Saint-Michel, de l’est Maisonneuve. D’autres projets sont à venir, dont
de Rosemont, du sud-est de Saint-Léonard et de l’est la première bibliothèque interarrondissements, qui
Les bibliothèques et les centres culturels de Saint-Laurent. desservira Ahuntsic-Cartierville et Montréal-Nord
(notamment les maisons de la culture à (Ville de Montréal, 2024a). Ce type de bibliothèque
Montréal) jouent un rôle d’infrastructures À Laval, seule la Maison des arts joue le rôle de centre
viendra répondre aux défis des secteurs situés aux
culturelles de proximité gratuites ou accessibles culturel. La construction d’un nouvel édifice dans
extrémités des arrondissements et donc éloignés
à prix modeste. Ils constituent des espaces le secteur Montmorency, qui comprendra à la fois
des bibliothèques, historiquement construites en
une bibliothèque centrale et un centre de création
d’échange et de rencontre. Les bibliothèques leur centre.
artistique, est prévue pour 2027 (Lalonde, 2024).
sont notamment un point de repère pour des
Si ce secteur est central, il reste néanmoins enclavé À Laval, un constat de retard a aussi été dressé
populations nouvellement arrivées, confirmant
par des autoroutes et demeure peu accessible depuis (Conseil régional de la culture de Laval, 2017). Pour
leur rôle essentiel en tant que service de les secteurs défavorisés. déterminer les priorités (construction, agrandissement
proximité. et rénovation de bibliothèques), la Ville utilise plusieurs
critères, dont une densité de population et un indice
de défavorisation élevés (Ville de Laval, 2020).

Lexique
Vitalité culturelle
La vitalité culturelle se caractérise par la présence d’artistes, d’artisans, d’organismes, d’industries culturelles et créatives et d’actions contribuant à une offre culturelle
riche et diversifiée. Elle est ancrée dans les milieux de vie et fait appel à une participation proactive de la communauté, des citoyens et des citoyennes.
Source : Culture Montréal, s. d.

66
Infrastructures culturelles publiques
de proximité

Bibliothèque

Centre culturel

Secteur de Autre
recensement secteur de
défavorisé recensement

Secteurs exclus de l’analyse


Absence de données

Non couvert par un secteur


de recensement

Limites
Municipalités et arrondissements
Territoire à l’étude

Source : Vivre en Ville.


Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021; CMM, 2024.

67
Le centre-ville, entre gratuité
et inaccessibilité Les ateliers d’artistes en péril
Le centre-ville de Montréal est un haut lieu de La présence de lieux de travail pour les artistes
destination pour les activités culturelles. Celui-ci contribue non seulement à la vitalité de
accueille autant des salles de spectacle, dont les prix l’écosystème artistique, mais aussi à la vitalité
des billets sont parmi les plus élevés dans le Grand culturelle d’un quartier. Cependant, si beaucoup
Montréal, que des festivals et activités gratuits et d’artistes s’installent dans les secteurs où le prix
accessibles à tout le monde. des loyers est moins dispendieux, leur présence
L’accès à la culture diffusée au centre-ville dépend risque d’attirer des investisseurs immobiliers, les
toutefois beaucoup de l’accès au transport en commun plaçant ainsi à l’avant-garde des mouvements de
structurant (voir la section « Mobilité »). D’ailleurs, les gentrification, dont ils et elles finissent par être
populations qui bénéficient d’une offre de proximité les premières victimes, comme ce fût le cas dans
moins grande sont aussi celles pour qui la mobilité Saint-Henri et le Mile End dans les années 2000.
est un enjeu. Par le fait même, elles profitent moins de
l’offre culturelle du centre-ville. Malgré les programmes de la Ville de Montréal
pour subventionner les loyers, cette réalité,
couplée à l’actuelle crise de l’habitation, fait en
sorte que les ateliers d’artistes ont de plus en
Une analyse à compléter par d’autres données : plus de difficultés à se maintenir. À Montréal,
l’organisme Ateliers créatifs estimait qu’entre
• Qualité des infrastructures culturelles et
2018 et 2021, entre 400 et 600 artistes ont perdu
nature de leur programmation
leur espace de travail en raison d’expulsions et
• Financement octroyé aux établissements de hausses de loyers (Collectif d’artistes des
Ateliers Casgrain et Ateliers Belleville, 2021).
En 2024, cette situation demeure préoccupante
(Lowrie, 2024).

À l’époque, il y avait beaucoup d’activités culturelles dans les quartiers. Aujourd’hui,


c’est beaucoup plus concentré. Et les gens le nomment. On trouve quelques grosses bibliothèques
sur le chemin de Chambly, mais globalement, c’est ça le problème à Longueuil. Ce n’est pas que
les ressources se situent dans un quartier riche ou pauvre, c’est qu’elles sont à un seul endroit.
L’aménagement n’est pas pensé par quartier.
– Entretien avec un acteur local, 2024.

68
LES ÉCOLES Une répartition assez Une accessibilité scolaire
équitable parfois compromise
Service de proximité par excellence pour les familles,
l’école primaire peut aussi être un lieu d’ancrage pour Le territoire du Grand Montréal présente une plutôt Dans certains cas, le manque de places dans l’école la
la communauté. Pouvoir marcher vers l’école améliore bonne répartition des écoles primaires. Presque plus proche force certains élèves à fréquenter un autre
la santé physique et psychologique des enfants, tous les ménages ont une école primaire à moins établissement scolaire. C’est entre autres le cas dans
augmente leur assiduité et leur performance et favorise de 1200 mètres de leur domicile, soit la distance le quartier Laflèche à Longueuil, où la densification du
leur autonomisation (Québec. Direction régionale de moyenne au-delà de laquelle le transport scolaire secteur attire de nombreuses familles (Marceau, 2023).
santé publique de Montréal, 2024b). est fourni et gratuit.
Plusieurs bâtiments scolaires du Grand Montréal sont
Une analyse plus détaillée pourrait toutefois faire vétustes (Québec. Ministère de l’Éducation du Québec
apparaître des iniquités. En effet, chez les enfants [MEQ], 2022). Les réparations nécessaires pour
Indicateur choisi : présence d’écoles primaires d’âge scolaire, la part modale de la marche décroît remettre ces installations à niveau mènent souvent
publiques. considérablement au-delà de quelques centaines à la délocalisation des élèves vers d’autres
de mètres à parcourir (Martel Poliquin, 2012). Avoir établissements.
Puisque chaque enfant a accès à une école une école à 500 mètres ou à un kilomètre de chez soi
de quartier en fonction de son lieu de résidence, Dans le cas d’écoles aux prises avec des
n’est donc pas du tout la même chose.
les écoles du secteur public ont été retenues. dommages importants en lien avec des moisissures,
Les écoles primaires ont été sélectionnées en ces fermetures peuvent durer très longtemps.
raison de leur caractère de proximité plus fort
Des quartiers denses sans C’est le cas de l’Académie Roberval, une école
que celui des écoles secondaires. écoles de proximité secondaire de Villeray qui sera fermée pour
une période d’au moins dix ans (Morasse, 2023).
Dans un secteur défavorisé du centre-ville de Montréal,
une situation notable de faible accès à une école
primaire est observable. Ainsi, malgré une localisation
on ne peut plus centrale, les familles résidentes de Une analyse à compléter par d’autres données :
l’ouest du Faubourg Saint-Laurent, notamment celles
des Habitations Jeanne-Mance, un complexe de • Part des ménages à distance de marche
logements sociaux, doivent envoyer leurs enfants à (< 500 m) d’une école
l’école en transport scolaire, faute d’avoir une école
publique sans vocation particulière à proximité. • État et besoins en infrastructures scolaires

• Surpopulation dans les écoles

• Centres de la petite enfance et autres


services de garde préscolaire

• Accessibilité des écoles secondaires

69
QUE RETENIR La proximité des ressources : Écoles
DE L’ANALYSE une analyse incomplète Dans l’ensemble, la majorité des secteurs défavorisés
de l’accessibilité a accès à une école primaire publique. Toutefois,
DES RESSOURCES Pour plusieurs types de ressources, notamment en
la vétusté de certaines écoles, notamment dans les
quartiers plus anciens, et la taille inadéquate au regard
DE PROXIMITÉ AU lien avec l’environnement alimentaire, la santé de du nombre d’enfants font craindre une dispersion des
REGARD DE L’ÉQUITÉ proximité et les services communautaires, l’analyse
de la distribution territoriale s’avère insuffisante pour
élèves dans des écoles plus éloignées. Davantage
de recherches sont nécessaires pour analyser
TERRITORIALE? dégager un portrait complet de l’accessibilité, qui
demande à être bonifié par l’accessibilité économique
l’accessibilité de proximité réelle aux écoles de quartier.

et la disponibilité réelle des services.


La présence de ressources de proximité variées Une dimension des milieux
et accessibles est cruciale pour les ménages
à faible revenu. En raison de facteurs physiques Un accès inéquitable de vie complexe à analyser
et économiques qui peuvent limiter leur mobilité,
ces personnes dépendent souvent davantage
aux arbres et aux parcs À plusieurs égards, cette dimension des milieux de vie
s’est révélée difficile à analyser. D’abord, le choix des
des commerces et des services à proximité de Alors que les bienfaits des espaces verts ne sont caractéristiques analysées et des indicateurs retenus
leur domicile. plus à démontrer, l’accès à de la verdure à proximité est forcément incomplet et réducteur. S’il existe bel
de son chez-soi n’est pas garanti à tous les résidents et bien des besoins universels, d’autres besoins plus
et résidentes du Grand Montréal. L’analyse de
Une accessibilité générale aux la couverture de canopée a révélé une situation
particuliers — mais non moins essentiels — ont été
laissés en plan.
commerces et aux services inéquitable, les secteurs défavorisés disposant
plutôt en faveur des secteurs globalement d’une verdure moins dense que celle Ensuite, l’existence ou l’absence de données
consolidées pour le Grand Montréal a nécessairement
des autres secteurs.
défavorisés orienté les choix faits en matière d’indicateurs. À titre
L’analyse de la répartition des parcs a également mis d’exemple, le manque de données à grande échelle
Globalement, les secteurs défavorisés du Grand
en lumière le manque de parcs à proximité de plusieurs pour les parcs a rendu impossible l’analyse de leur
Montréal ont un plutôt bon accès piéton aux
secteurs défavorisés. répartition dans les couronnes Nord et Sud.
commerces et aux services, qui s’explique notamment
en raison de la densité des quartiers où ils se trouvent. Finalement, il s’est avéré difficile de dresser des
Le développement de constats complets sur l’accès aux ressources
La localisation avantageuse de plusieurs ménages à
faible revenu pourrait malheureusement être appelée la culture de proximité de proximité à partir de leur localisation, puisque
à se transformer. En effet, les prix des loyers situés en faveur de l’équité plusieurs autres éléments majeurs, dont l’accessibilité
dans les quartiers denses et bien desservis en économique, entrent en ligne de compte.
En matière d’accès à la culture, la répartition des
ressources de proximité sont sous forte pression
bibliothèques et des centres culturels a été explorée.
à la hausse. Si rien de plus n’est fait pour protéger
Dans l’ensemble, les secteurs défavorisés sont plutôt
l’abordabilité du parc locatif dans ces milieux de
bien desservis par la couverture actuelle de ces
vie complets, les ménages moins fortunés seront
infrastructures culturelles publiques. Malgré tout,
contraints de s’établir en périphérie ou à l’extérieur
certains secteurs défavorisés ne bénéficient pas
de ces quartiers — un phénomène déjà à l’œuvre,
de tels établissements, notamment pour des raisons
comme en témoigne l’apparition de nombreux secteurs
historiques.
défavorisés en périphérie dans les dernières décennies.

70
L’accès à la ville, aux ressources et aux opportunités Quatre aspects de la mobilité
qu’elle offre repose sur la possibilité de se déplacer. Or,
analysés au regard de l’équité
la mobilité dépend de facteurs individuels (âge, genre,
capacité physique, etc.), mais aussi externes (offre de territoriale
transport disponible, tarification, accès physique, etc.). Après un rapide portrait du profil de mobilité
des ménages à faible revenu, cette section détaille
MOBILITÉ La mobilité a le potentiel d’accroître l’équité sociale,
en ce qu’elle élargit les possibilités auxquelles les quatre aspects de la mobilité. Les deux premiers
portent sur la sécurité des déplacements : la sécurité
personnes ont accès. Pensons à l’accès aux pôles
d’emploi, aux soins de santé, aux commerces des déplacements actifs et l’environnement routier
alimentaires : des éléments essentiels à la santé des écoles primaires. Les deux aspects suivants
et la qualité de vie. portent sur les infrastructures de mobilité : l’accès au
transport en commun et l’accès aux équipements
Les infrastructures et les services de déplacement cyclables.
disponibles agissent donc comme un vecteur d’équité
ou d’exclusion sociale et économique (Lachapelle, Comment lire chaque sous-section?
Boisjoly et Vermesch, 2020). Les iniquités dans
l’accès au transport se répercutent sur tous les plans Pour chacun des quatre aspects de la mobilité,
(Bickerstaff, 2018). l’analyse présente :

• l’indicateur choisi;
• un constat général sur sa distribution :
est-elle globalement inéquitable, c’est-à-dire
désavantageuse pour les secteurs défavorisés,
ou pas? Ce constat s’appuie sur la représentation
cartographique de l’indicateur, parfois
accompagnée d’une analyse statistique.
Les détails méthodologiques sont disponibles
en annexe;
• le cas échéant, une identification sommaire des
secteurs défavorisés qui sont les moins bien
pourvus relativement à l’indicateur choisi;
• des considérations complémentaires, notamment
sur les facteurs de défavorisation qui accentuent
la vulnérabilité des personnes relativement à cet
indicateur;
• parfois une ouverture sur d’autres données qui
seraient pertinentes à étudier pour compléter
l’analyse.

71
PROFIL DE MOBILITÉ Une dépendance à la voiture
qui coûte cher Quelques données sur les
DES MÉNAGES déplacements des ménages
À FAIBLE REVENU Les personnes qui vivent dans un ménage à faible
revenu réalisent 60 % de leurs déplacements en à faible revenu
voiture (Lachapelle, Boisjoly et Vermesch, 2020). Une
Dans le Grand Montréal :
part élevée, à rapprocher de la desserte déficiente en
Un usage plus important transport en commun dans de nombreux secteurs. • Les femmes issues de ménages à faible
de la marche et du transport revenu se déplacent plus fréquemment en
En effet, la majorité du territoire du Grand Montréal a
en commun été planifiée en fonction de l’usage de l’automobile. Or, transport en commun ou comme passagères
Les personnes qui vivent dans un ménage à faible comme vu plus tôt dans ce rapport, la pauvreté s’est d’une automobile que les hommes issus de
revenu utilisent en plus grande proportion les étendue dans les secteurs périphériques de Montréal, ménages à faible revenu.
transports actifs, particulièrement la marche et notamment dans l’est de l’île, ainsi qu’à Longueuil
le transport en commun (Lachapelle, Boisjoly et à Laval, où le transport en commun est moins • Les déplacements réalisés hors pointe
et Vermesch, 2020). développé et la dépendance à l’automobile plus forte. sont plus fréquents chez les personnes à
Les personnes à faible revenu qui résident dans ces faible revenu, et plus particulièrement chez
Pour beaucoup de ménages à faible revenu, l’achat secteurs excentrés ont donc des options de transport les femmes de ce groupe. Or, la fréquence
et l’entretien d’un véhicule sont trop coûteux. Pour limitées, et cette contrainte à la mobilité peut constituer de service du transport en commun est
les personnes n’ayant pas ou plus la capacité de une forme d’exclusion. généralement moins élevée hors pointe
conduire, par exemple en raison d’un handicap, l’usage
qu’en période de pointe.
d’un véhicule privé est tout simplement inaccessible
(Bickerstaff, 2018). • Les emplois précaires sont dispersés à
travers l’ensemble du territoire du Grand
Montréal. On n’observe pas de différence
significative entre leur niveau de desserte
en transport en commun et celui des autres
emplois localisés dans les mêmes secteurs.
Il est évidemment possible de faire le choix d’avoir Source : Lachapelle, Boisjoly et Vermesch, 2020.
un véhicule motorisé afin d’avoir une plus grande
mobilité et autonomie, afin d’avoir accès à plus d’activités,
de ressources, de services et d’opportunités. Toutefois,
cette acquisition fragilise économiquement les ménages
en situation précaire.
– Parole d’excluEs, 2019.

72
73
LA SÉCURITÉ DES Certains secteurs défavorisés
particulièrement concernés La mobilité des personnes
DÉPLACEMENTS ACTIFS aînées : quand l’aménagement
par l’insécurité routière
Les caractéristiques de l’environnement routier se compte
Alors qu’au centre de l’île, les secteurs défavorisés
reflètent dans le risque de collision à pied ou à vélo.
semblent bénéficier d’un risque plus faible lors En plus de nombreux effets positifs sur leur
Le volume de trafic, la géométrie des rues et celle
d’un déplacement à pied ou à vélo, à sa périphérie, santé, la marche permet aux personnes aînées
des intersections ont plus d’effet sur le bilan routier que
plusieurs secteurs défavorisés présentent un risque de maintenir leurs activités malgré la perte,
la saison, l’heure de la journée ou les caractéristiques
estimé de collision à pied ou à vélo élevé. Dans
sociodémographiques. On peut donc améliorer la le renoncement ou l’ajout de conditions à leur
Pierrefonds-Roxboro, Côte-Saint-Luc, LaSalle, Saint-
sécurité routière par des actions sur l’environnement permis de conduire. Lors d’une collision routière,
Léonard et Montréal-Est, on observe un risque estimé
routier (Québec. INSPQ, 2011). cependant, la probabilité de blessures graves
particulièrement élevé. Lachine-Est, Saint-Michel et
Montréal-Nord sont aussi concernés par le problème. ou mortelles est plus élevée chez les personnes
Indicateur choisi : nombre de collisions causant aînées. Au Québec, les personnes âgées de 65 ans
Un risque élevé de collision routière pour les personnes et plus comptent pour près de 50 % des décès
des blessures ou des décès piétons ou cyclistes,
à pied et à vélo peut être la conséquence d’un trafic piétons de la dernière décennie, une proportion
rapporté au volume de déplacements non
routier plus important, de vitesses de circulation plus qui dépasse largement leur poids démographique
motorisés, par secteur municipal de l’enquête élevées, du manque d’aménagements sécuritaires,
origine-destination. (18 % en 2016) (Piétons Québec, 2021).
ou une combinaison des trois.
Cet indicateur permet de pondérer le nombre Les personnes aînées sont aussi davantage aux
de collisions par le volume de déplacements prises avec des incapacités physiques. Celles-ci
Une analyse à compléter par d’autres données : peuvent concerner la vision, l’agilité, l’audition,
réalisés, et donc de faire apparaître des
situations d’insécurité routière qui seraient la mobilité, la mémoire ou la cognition, etc.
• Statistiques détaillées des collisions à pied
autrement masquées par la faible pratique de (Québec. Institut de la statistique du Québec
ou à vélo pour les autres sous-régions du
la marche et du vélo dans certains secteurs. [ISQ], 2023). Leurs déplacements peuvent ainsi
Grand Montréal
être rendus plus difficiles, et les caractéristiques
Les données détaillées ne sont disponibles que • Chutes dans l’espace public de l’environnement bâti doivent s’y adapter.
pour le territoire de l’île de Montréal.
• Données détaillées par âge et par genre Des déplacements confortables et sécuritaires
sont notamment favorisés par :
• Cartographie des infrastructures cyclables
Le centre de l’île de Montréal et piétonnes et des mesures d’apaisement de • des trottoirs larges, dégagés, continus, sans
plus sécuritaire que la circulation imperfections et bien entretenus, et ce, en
sa périphérie toutes saisons;
• Présence, qualité et entretien des trottoirs
La carte suivante illustre la variation du risque de • des bancs en quantité suffisante pour
collision estimé à pied ou à vélo sur le territoire de l’île prendre des pauses tout au long du parcours;
de Montréal. Elle suggère que le risque est plus élevé
en périphérie que dans les secteurs plus centraux, • des temps de traversée des intersections
mais ne permet pas de distinguer de distribution adaptés à une vitesse de marche plus lente
globalement inéquitable au détriment des secteurs (Vivre en Ville, 2019a).
défavorisés.

74
Risque estimé de collision à pied ou à vélo
dans l’agglomération de Montréal

Nombre de collisions
à pied et à vélo rapporté au
volume de déplacements
non motorisés, par secteur
municipal
Secteur de Autre
recensement secteur de
défavorisé recensement

Moins élevé

Risque estimé

Plus élevé

Secteurs exclus de l’analyse


Absence de données

Limites
Municipalités et arrondissements

Source : Vivre en Ville.


Données : Ville de Montréal, 2022; ARTM, 2013; ARTM 2018; Curbcut, s. d., d’après
Statistique Canada, 2021.

75
L’ENVIRONNEMENT Les écoles défavorisées aux Certains secteurs sous forte
ROUTIER DES ÉCOLES prises avec un environnement pression routière
routier moins paisible
PRIMAIRES PUBLIQUES Certains secteurs défavorisés sont particulièrement
concernés par la forte présence de voies majeures
Le profil routier dans un rayon de 1200 mètres autour
aux abords des écoles. C’est notamment le cas pour
Aller à l’école à pied ou à vélo est une excellente des écoles primaires publiques montre une distribution
Saint-Henri, la Petite-Bourgogne, LaSalle, Centre-
occasion de pratiquer une activité physique globalement inéquitable sur le territoire du Grand
Sud, Hochelaga, Parc-Extension et Montréal-Nord.
quotidienne et de développer son autonomie. Encore Montréal. Par exemple, seulement 6 % des écoles
Certains secteurs de Saint-Michel, Saint-Léonard et du
faut-il pouvoir le faire dans des conditions sécuritaires défavorisées sont situées dans un secteur ayant
Nouveau-Rosemont contiennent également des écoles
et agréables. L’insécurité routière, réelle ou perçue, très peu de voies majeures (moins de 2 % du réseau
dont l’environnement routier est constitué d’une forte
est l’une des principales raisons invoquées par les routier), comparativement à 22 % des autres écoles.
proportion de voies majeures.
parents pour choisir l’automobile comme mode de La proportion de l’environnement routier constitué de
déplacement de leur enfant entre la maison et l’école voies majeures égale ou supérieure à 10 % concerne Environnement routier de l’école primaire
(Québec. INSPQ, 2011). un peu plus du tiers des écoles défavorisées, contre un La Visitation (arrondissement Ahuntsic-
quart des autres écoles. Cartierville, Montréal)
Dans la région de Montréal, la moitié des collisions
graves impliquant des jeunes de moins de 15 ans se
produit sur une artère principale (Piétons Québec, Environnement routier Territoire de l’école
2024). Avoir à s’y déplacer compromet la sécurité, des écoles primaires publiques La Visitation
la santé et la qualité de vie des enfants.

Part du réseau
routier constituée
Indicateur choisi : part du réseau routier Écoles Autres
de voies majeures
constitué de voies majeures (artère, route défavorisées* écoles
dans un rayon de
nationale, route régionale et collectrice de
1200 mètres
transit) dans un rayon de 1200 mètres autour
de chaque école primaire publique. 0à<2% 6% 22 %
Cet indicateur renseigne sur l’environnement
2à<6% 19 % 25 %
routier dans lequel se déplacent les enfants
entre la maison et l’école. Le rayon de 1200 mètres
6 à < 10 % 40 % 29 %
correspond à la distance moyenne au-delà de
laquelle les enfants ont généralement accès 10 à 26 % 35 % 24 %
au transport scolaire.
Source : Vivre en Ville.
Total 100 % 100 % Données : MRNF, 2024;
CSSDM, 2020.
Source : Vivre en Ville.
Identifiée comme défavorisée, l’école primaire La Visitation est située
Données : Québec. MEQ, 2024; Québec. Ministère des Ressources naturelles et des Forêts
à l’intersection de deux voies de circulation majeures : l’avenue
[MRNF], 2023.
Papineau (6 à 8 voies) et le boulevard Henri-Bourassa (8 voies).
Selon les critères établis par le Centre de services scolaire de
* Selon l’Indice de milieu socio-économique (IMSE) 2022-2023
Montréal, dans cette école, le transport scolaire n’est offert qu’aux
(Québec. MEQ, 2024).
élèves des classes spécialisées (École La Visitation, 2024).

76
Environnement routier des écoles primaires
publiques

Part du réseau routier


constituée de voies majeures*
dans un rayon de 1200 m
autour des écoles primaires
publiques selon leur niveau
de défavorisation**
École Autre
défavorisée école
0à<2%

2à<6%

6 à < 10 %

10 à 26 %

217 478 Nombre d’écoles

Limites
Municipalités et arrondissements
Territoire à l’étude

* Artères, routes nationales, routes régionales et collectrices de transit.


** Selon l’indice de milieu socio-économique pour l’année scolaire 2022-2023.

Source : Vivre en Ville.


Données : MEQ, 2024; MRNF, 2024.

77
LE RÉSEAU Un accès limité au transport Un accès encore plus limité
STRUCTURANT en commun structurant pour les personnes
en situation de handicap
DE TRANSPORT Une faible part du territoire du Grand Montréal est
desservie par le réseau structurant de transport en Le transport en commun peut améliorer l’accès au
EN COMMUN commun. Une bonne partie du territoire desservi se
compose de secteurs défavorisés; on ne peut donc
territoire pour les personnes vivant avec des limitations
fonctionnelles. Dans le Grand Montréal, l’accessibilité
En plus d’être inclusif, le transport en commun aide à par parler de distribution globalement inéquitable. universelle atteint :
maintenir un mode de vie actif et est très sécuritaire : • à Montréal, 100 % pour les bus et 40 % pour
pour une même distance parcourue, le risque de décès Plusieurs secteurs défavorisés le métro (Société de transport de Montréal, s. d.);
est dix fois moins élevé que pour les passagers d’une
automobile (Manceau et collab., 2021). Avoir accès au privés d’accès au transport • à Laval, 40 % (Société de transport de Laval, s. d.);
transport en commun permet aussi d’éviter les frais en commun structurant • à Longueuil, 31 % (Réseau de transport de
d’un véhicule privé et améliore l’accès aux emplois et Longueuil, s. d.);
Sur l’île de Montréal, plusieurs secteurs défavorisés
autres activités.
n’ont aucun accès au transport en commun • ailleurs, 20 % pour le train et 0,4 % pour les bus
structurant : Pierrefonds-Roxboro, Montréal-Est, (Exo, s. d.).
l’est de Montréal-Nord, LaSalle, Lachine ou encore
Offert en parallèle du transport régulier, le transport
Indicateur choisi : localisation à proximité Cartierville. À Laval, Chomedey est séparé du métro
adapté est à plusieurs égards contraignant (voir
d’une station du réseau structurant de transport par l’autoroute 15, ce qui allonge les déplacements à
l’annexe 4).
en commun et accès direct au centre-ville par pied vers la station, un problème également vécu dans
ce réseau. certains secteurs de Laval-des-Rapides. Aucun secteur
défavorisé de la couronne Nord, et presque aucun Une analyse à compléter par d’autres données :
Cet indicateur renseigne sur l’accès à un réseau de la Rive-Sud, n’a accès au transport en commun
concurrentiel qui donne notamment accès aux structurant. • Desserte locale de transport en commun
principaux pôles d’emploi. Les rayons de 600 et
Sans avoir un accès direct par transport en commun au • Niveau global de desserte de transport en
800 mètres correspondent aux distances de
centre-ville, certains secteurs défavorisés bénéficient commun
marche estimées comme acceptables pour de lignes à haute fréquence : ceux qui se trouvent sur
accéder au transport en commun structurant le tracé du prolongement futur de la ligne bleue vers • Accessibilité économique du transport en
depuis sa résidence (Vivre en Ville, 2019b). l’est, ainsi que l’ouest de Notre-Dame-de-Grâce et une commun (coût d’utilisation selon le secteur et
partie de Lachine. existence d’une tarification sociale)

Lexique
Transport en commun structurant Accessibilité universelle
Un réseau de transport en commun structurant offre une desserte à haut niveau L’accessibilité universelle est le caractère d’un produit, procédé, service,
de service grâce à une fréquence élevée et une grande amplitude de service, des information ou environnement qui, dans un but d’équité et dans une approche
mesures de priorité qui assurent sa fiabilité, une importante capacité, une vitesse inclusive, permet à toute personne de réaliser des activités de façon autonome et
commerciale élevée et des infrastructures de qualité. d’obtenir des résultats équivalents.
Source : Vivre en Ville, d’après Vivre en Ville, 2014. Source : Centraide du Grand Montréal, 2021, d’après Langevin et collab., 2011.

78
Couverture par le réseau structurant
de transport en commun

Secteur de Autre
recensement secteur de
défavorisé recensement
d’une station ou d’un arrêt
desservi à haute fréquence
< 800 m
toute la journée et relié
directement au centre-ville
d’une station de métro ou
< 800 m du SRB sans lien direct
au centre-ville
d’un arrêt d’autobus desservi
à haute fréquence toute
< 600 m
la journée sans lien direct
au centre-ville
Sans accès direct au réseau
Ø structurant de transport en
commun

Secteurs exclus de l’analyse


Absence de données

Non couvert par un secteur


de recensement

Limites
Municipalités et arrondissements
Territoire à l’étude

Source : Vivre en Ville.


Données : REM, 2024; SRB, 2024; STM, 2024; Curbcut, s. d. d’après Statistique
Canada, 2021.

79
LES ÉQUIPEMENTS Une couverture territoriale Un usage qui ne dépend pas
CYCLABLES incomplète seulement de la disponibilité
Les infrastructures cyclables en site propre se d’équipements
En plus d’être reconnue pour ses nombreux effets retrouvent un peu partout sur le territoire du Grand Au-delà de la distribution des équipements cyclables
positifs sur la santé (Québec. INSPQ, 2017), la pratique Montréal, sans qu’il soit possible d’identifier une sur le territoire, favoriser la pratique du vélo passe aussi
du vélo présente de nombreux bénéfices collectifs : distribution globalement inéquitable à l’égard des par des mesures d’accompagnement permettant d’en
moins de bruit, une meilleure qualité de l’air, peu secteurs défavorisés. Le réseau présente surtout démocratiser la pratique. À cet égard, la mise sur pied
d’usure de la chaussée, moins de congestion, etc. un caractère incomplet et discontinu. d’ateliers d’entretien et de réparation, de même que des
(Jarry, 2021).
cours offerts à la population pour apprendre à faire du
Le réseau de vélopartage présente lui aussi une
La présence d’équipements est primordiale pour vélo, sont des pistes intéressantes.
distribution territoriale très incomplète, sans caractère
favoriser la pratique du vélo. On enregistre une part globalement inéquitable. L’accès au réseau de vélopartage, quant à lui, peut être
plus importante du vélo comme mode de déplacement
compromis pour des raisons économiques, notamment
vers le travail dans les secteurs denses et équipés en
infrastructures cyclables ainsi qu’en services Certains secteurs défavorisés car il exige la possession d’une carte de crédit.

de vélopartage (CMM, 2023b). moins bien pourvus


Certains secteurs défavorisés sont très mal pourvus Une analyse à compléter par d’autres données :
en pistes cyclables, comme Montréal-Nord et Côte-
Indicateur choisi : infrastructures cyclables en
des-Neiges. Les prochains développements du Réseau • Taux de possession et de maîtrise du vélo
site propre (pistes et sentiers polyvalents).
Express Vélo à Montréal viendront corriger certaines dans la population, selon les profils
Cet indicateur renseigne sur l’accès à un réseau de ces iniquités (Ville de Montréal, 2024b).
• Densité de stations de vélopartage
cyclable à haut niveau de service, alliant confort On retrouve des stations de vélopartage BIXI
et sécurité. dans la majorité des secteurs défavorisés. Plusieurs
secteurs, même dans les quartiers urbains densément
Indicateur choisi : présence de stations de
habités, en sont toutefois dépourvus. Par exemple,
vélopartage BIXI. Montréal-Nord accueille quelques stations dans sa
partie ouest, mais aucune à l’est. À Saint-Michel,
Cet indicateur renseigne sommairement sur
les stations se situent principalement au sud du
l’accès au réseau de vélos en libre-service opéré
quartier et aux abords du parc Frédéric-Back, mais
par l’organisme à but non lucratif BIXI Montréal
on n’en trouve aucune au nord du boulevard Crémazie.
(10 000 vélos et 900 stations).

80
Principaux équipements cyclables

Réseau cyclable
en site propre
Piste cyclable ou sentier polyvalent

Stations BIXI
Secteur de Autre
recensement secteur de
défavorisé recensement

Une station ou plus

Pas de station

Secteurs exclus de l’analyse


Absence de données

Non couvert par un secteur


de recensement

Limites
Municipalités et arrondissements
Territoire à l’étude

Source : Vivre en Ville.


Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021; Vélo Québec, 2023;
BIXI Montréal, 2024.

81
QUE RETENIR Des conditions de Au-delà de l’accessibilité
DE L’ANALYSE déplacement vers l’école géographique, l’accessibilité
clairement inéquitables économique et universelle aux
DE LA MOBILITÉ AU L’analyse de l’environnement routier autour des écoles infrastructures de transport
REGARD DE L’ÉQUITÉ primaires publiques montre une situation globalement L’analyse s’est concentrée sur le cadre bâti et l’espace
TERRITORIALE? inéquitable. La proportion du réseau routier
constituée de voies majeures est plus importante aux
public ainsi que sur l’accessibilité géographique. Pour
profiter pleinement de l’offre de mobilité disponible,
abords des écoles identifiées comme défavorisées que
L’analyse permet de dresser un portrait sommaire et des améliorations prévues dans les secteurs
des autres écoles.
des conditions de mobilité sur le territoire du Grand défavorisés, encore faudra-t-il s’assurer de son
Montréal, et du caractère, inéquitable ou non, Il s’ensuit des conditions de déplacement moins accessibilité économique, qui n’a pas été étudiée ici.
de leur distribution. paisibles, en moyenne, pour les élèves qui fréquentent Puisque plusieurs personnes qui vivent avec des
une école identifiée comme défavorisée. Cela peut limitations fonctionnelles sont également à faible
compromettre leur sécurité et dissuader les déplacements revenu, la question de l’accessibilité universelle,
Un risque routier pour les actifs, au détriment de la santé et de la qualité de vie. à peine effleurée ici, doit aussi être centrale dans
déplacements actifs estimé les futures actions.
plus élevé dans les secteurs Une offre de transport inégale
défavorisés excentrés Offre de mobilité et
dont la distribution pénalise
abordabilité de l’habitation
L’analyse du nombre de collisions rapporté au plusieurs secteurs défavorisés
nombre de déplacements actifs fait apparaître Une grande partie des logements locatifs du Grand
Que ce soit pour le transport en commun structurant
un risque estimé plus élevé dans tous les secteurs Montréal se situe aux abords du transport en commun,
ou pour les équipements cyclables, l’analyse n’a pas
défavorisés excentrés de l’île de Montréal. Dans les notamment dans les quartiers centraux.
montré de distribution globalement inéquitable au
secteurs centraux défavorisés, le risque estimé est
regard des secteurs défavorisés. Dans le contexte actuel de crise de l’habitation qui
moins élevé. Faute de données disponibles, l’analyse
pousse globalement les prix à la hausse, le risque
n’a pas pu être faite pour les autres sous-régions Toutefois, plusieurs secteurs défavorisés disposent est réel que le parc immobilier qui dispose du
du Grand Montréal. d’une moins bonne desserte. C’est le cas, le plus meilleur accès à l’offre de mobilité durable devienne
souvent, des secteurs défavorisés éloignés du centre : majoritairement inabordable pour les ménages à
couronne Nord, Rive-Sud, Laval, parties ouest et est faible revenu, d’autant plus que l’accès au transport
de l’île de Montréal. Certains secteurs défavorisés plus en commun est un facteur d’appréciation des valeurs
centraux sont eux aussi concernés par le problème, par
immobilières (Des Rosiers, 2021).
exemple Pointe-Saint-Charles.
Si aucune mesure n’est prise pour protéger le parc
locatif, notamment en augmentant le nombre de
logements sociaux et communautaires aux abords
du transport en commun, de nombreux ménages à
faible revenu risquent d’être victimes d’une mobilité
résidentielle forcée et de devoir s’en éloigner,
au détriment de leur qualité de vie.

82
La protection de la population face aux menaces Quatre types de risques
présentes dans le milieu environnant constitue une
environnementaux analysés au regard
des priorités d’action en santé publique. La santé
environnementale s’intéresse notamment à la qualité de l’équité territoriale
de l’air, de l’eau et des aliments, aux conditions Cette section étudiera plus précisément quatre types
RISQUES climatiques, aux risques naturels et industriels, etc. de risques environnementaux : ceux liés à la chaleur
accablante, aux inondations, à la pollution de l’air et
ENVIRONNEMENTAUX
Il est reconnu que dans de nombreux milieux de vie,
les populations défavorisées sur les plans économique au bruit environnemental.
et social sont davantage exposées à certaines menaces
environnementales, comme la mauvaise qualité de l’air
Comment lire chaque sous-section?
ou le bruit environnemental.
Pour chacun des quatre types de risques
Par ailleurs, les changements climatiques exacerbent environnementaux, l’analyse présente :
les menaces liées à plusieurs aléas naturels, comme la
• l’indicateur choisi;
chaleur accablante et les inondations.
• un constat général sur sa distribution : est-elle
globalement inéquitable, c’est-à-dire au détriment
des secteurs défavorisés pour la majorité du
territoire étudié, ou pas? Ce constat s’appuie sur
la représentation cartographique de l’indicateur,
parfois accompagnée d’une analyse statistique.
Les détails méthodologiques sont disponibles
en annexes;

• le cas échéant, une identification sommaire des


secteurs défavorisés qui sont les moins bien
pourvus relativement à l’indicateur choisi;

• des considérations complémentaires, notamment


sur les facteurs de défavorisation qui accentuent
la vulnérabilité des personnes relativement à cet
indicateur;

• parfois une ouverture sur d’autres données qui


seraient pertinentes à étudier pour compléter
l’analyse.

83
LA CHALEUR Des îlots de chaleur concentrés Des secteurs particulièrement
ACCABLANTE dans les secteurs défavorisés touchés
Notre analyse permet de distinguer une distribution Le centre et l’est de Montréal comprennent plusieurs
L’année 2023 a été l’année la plus chaude jamais globalement inéquitable des îlots de chaleur, au îlots de chaleur, tout comme Longueuil, Brossard et
enregistrée (Organisation mondiale des Nations détriment des secteurs défavorisés. Les secteurs les quartiers centraux du sud de Laval.
Unies [ONU] Info, 2024). À ce réchauffement des défavorisés du Grand Montréal présentent une proportion
températures moyennes causé par les changements Le centre-ville, le sud-ouest et le nord-est de Montréal
trois fois plus grande d’îlots de chaleur et cinq fois
climatiques s’ajoute l’augmentation du nombre de sont particulièrement mal pourvus en îlots de fraîcheur,
plus petite d’îlots de fraîcheur que les autres secteurs.
journées de chaleur extrême et des vagues de chaleur. de même que le secteur du Vieux-Longueuil.
Notons que cette distribution suit de près celle de
À Montréal, on prévoit que les journées dépassant la canopée (voir la section « Ressources de proximité »).
32 °C seront 3 à 5 fois plus nombreuses qu’aujourd’hui Des effets aggravés pour
pour la période 2049-2070 (Québec. INSPQ, 2021c). Part du territoire couverte par des îlots certaines personnes
de chaleur et de fraîcheur vulnérables
Indicateur choisi : présence d’îlots de chaleur
Les personnes aînées, celles aux prises avec
et d’îlots de fraîcheur urbains. Surface
Surface des des problèmes de santé mentale, celles en situation
des secteurs d’itinérance, ainsi que les jeunes enfants sont
La présence d’îlots de chaleur aggrave les effets autres secteurs
défavorisés particulièrement sensibles aux effets négatifs de
de la chaleur accablante sur la santé humaine.
Pendant la canicule de l’été 2018, la majorité Îlots de la chaleur puisque leur capacité à se protéger lors
32 % 11 % des vagues de chaleur est plus limitée (Québec.
des personnes décédées à Montréal des chaleur
INSPQ, 2024).
conséquences de la chaleur accablante habitait Ni l’un ni
dans un îlot de chaleur (Québec. Direction 60 % 52 %
l’autre
régionale de santé publique de Montréal, 2019).
Îlots de
8% 37 %
fraîcheur
Total 100 % 100 %
Source : Vivre en Ville.
Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021; Québec. INSPQ, s. d.

Lexique
Îlot de chaleur Îlot de fraîcheur
Un îlot de chaleur est un milieu où la température est plus élevée qu’aux alentours. À l’inverse des îlots de chaleur, les îlots de fraîcheur sont des espaces
Plusieurs éléments favorisent la formation d’îlots de chaleur : un faible couvert naturellement frais ou rafraîchis.
végétal, l’imperméabilité des matériaux et leur propension à retenir la chaleur, Source : Vivre en Ville.
la morphologie urbaine, ou encore la chaleur émise localement par les véhicules,
la climatisation et l’activité industrielle.
Source : Vivre en Ville, d’après Québec. INSPQ, 2021b.

84
Îlots de chaleur et de fraîcheur

Secteur de Autre
recensement secteur de
défavorisé recensement

Îlot de chaleur

Ni îlot de chaleur, ni îlot de fraîcheur

Îlot de fraîcheur

Secteurs exclus de l’analyse


Absence de données

Non couvert par un secteur


de recensement

Limites
Municipalités et arrondissements
Territoire à l’étude

Source : Vivre en Ville.


Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021; INSPQ, 2023.

85
Portrait des écarts de température à Saint-Lambert et Longueuil (agglomération de Longueuil)
Iniquités d’accès aux mesures
d’adaptation individuelles
Parmi les mesures d’adaptation possibles à
la chaleur accablante, l’amélioration de la qualité
des logements demeure l’un des leviers d’action
importants. Or, les ménages à faible revenu
ont moins de contrôle sur leur environnement
résidentiel, notamment parce que la très grande
majorité d’entre eux sont locataires.

Bien que les ménages locataires peuvent


procéder à certains ajustements pour limiter
l’effet de la chaleur dans leur logement
(p. ex. installer des rideaux à isolation thermique),
ils n’ont pas d’emprise sur les améliorations
et correctifs majeurs à apporter au bâtiment
en matière d’isolation et de ventilation.

À revenu égal, les locataires de l’agglomération


de Montréal sont aussi moins susceptibles
d’avoir accès à la climatisation (52 %) que
les ménages propriétaires (69 %) (Québec.
Direction de santé publique, 2016), alors que ce
premier groupe est surreprésenté dans plusieurs
des secteurs touchés par les îlots de chaleur.

Écarts de température Zones exclues de l’analyse Réseau de transport


Aire de Autre
Absence de données Ligne ferroviaire
diffusion aire de
défavorisée diffusion Route nationale et artère

Îlot de chaleur Route collectrice


Limites
Rue locale
Ni îlot de chaleur, Municipalités
ni îlot de fraîcheur
Source : Vivre en Ville.
Îlot de fraîcheur Données : INSPQ, 2023; Curbcut, s. d., d’après
Statistique Canada, 2021.

86
87
LES INONDATIONS Certains secteurs Une vulnérabilité
défavorisés plus touchés exacerbée à toutes les étapes
Le Grand Montréal fait face à deux grands types
d’inondations : celles causées par les crues, par les inondations par d’une inondation
c’est-à-dire les débordements de cours d’eau (en eau ruissellement Chaque phase de la sécurité civile lors d’une
libre ou par embâcle de glace) et celles causées inondation, soit la prévention, la préparation,
Certains secteurs défavorisés sont particulièrement
par de fortes pluies (par ruissellement ou par l’intervention et le rétablissement, est plus limitée
concernés par ce risque. On trouve une concentration
refoulement d’égout). On estime que l’île de Montréal pour les ménages à faible revenu, en particulier
de cuvettes topographiques dans le quartier Saint-
a perdu 82 % de ses ruisseaux en près de 150 ans à pour ceux qui composent avec d’autres facteurs de
Michel, Hochelaga-Maisonneuve, le Sud-Ouest,
cause de l’urbanisation (Lacroix-Couture, 2016). Or, vulnérabilité (p. ex. les familles monoparentales,
Verdun, Montréal-Est et Centre-Sud.
l’imperméabilisation du territoire et la faible présence les personnes aînées ou en situation de handicap).
végétale aggravent le risque d’inondation en réduisant Ceci s’explique entre autres par les messages de
l’absorption locale de l’eau (Québec. INSPQ, 2021c). prévention qui les rejoignent moins. Leur capacité à
Des résidences en sous-sol plus se préparer et à se rétablir est également moindre,
L’effet des changements climatiques sur la fréquence
exposées et moins protégées notamment par manque de ressources économiques
et l’intensité des inondations reste difficile à estimer.
pour, par exemple, se munir d’équipements de
L’augmentation récente des crues printanières de Un rapport réalisé pour la ville de New York protection. Le statut de locataire réduit aussi le contrôle
grande envergure ne représente pas forcément aux États-Unis (Nair et Kramer Mills, 2024) sur la réhabilitation résidentielle postsinistre.
les tendances futures : leur intensité devrait même analyse l’exposition des logements en sous-sol
diminuer à long terme. Par contre, du côté des fortes
au risque d’inondation et les risques encourus
pluies causant les inondations par ruissellement, leur
par les populations, souvent plus vulnérables,
récurrence devrait augmenter (Québec. INSPQ, 2021c).
qui les occupent. L’assurance des locataires Une analyse à compléter par d’autres données :
ne couvre généralement pas les inondations,
et les programmes d’assurance fédéraux se • Zones de cuvettes de rétention à l’échelle
Indicateur choisi : présence de cuvettes de du Grand Montréal
limitent aux zones d’inondation côtières qui,
rétention des eaux de ruissellement.
souvent, ne couvrent pas ces zones d’inondation • Statut d’occupation des résidences situées
Les données détaillées ne sont disponibles que pluviale, une caractéristique qui est également en sous-sol dans les zones inondables
pour le territoire de l’île de Montréal. observable au Québec. et les cuvettes de rétention

Un phénomène dispersé
Les inondations par ruissellement concernent surtout
les cuvettes topographiques. Celles-ci sont éparpillées Lors des inondations, tous les locataires ont déménagé. Mais il y a très peu de logements
un peu partout sur l’île de Montréal, sans qu’on puisse locatifs disponibles dans le secteur, surtout pour accueillir des familles. Donc on a vu apparaître
identifier de distribution globalement inéquitable. un phénomène de surpopulation au sein du même logement à la suite des inondations.
– Entretien avec un acteur local, 2024.

88
Cuvettes de rétention d’eau
de ruissellement dans l’agglomération
de Montréal

Secteur de Autre
recensement secteur de
défavorisé recensement
Zone d’accumulation d’eau
de 300 mm et plus

Secteurs exclus de l’analyse


Absence de données

Limites
Municipalités et arrondissements

Source : Vivre en Ville.


Données : Ville de Montréal, 2021; Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021.

89
Des inondations par Zones inondées par
débordement de cours d’eau des crues printanières
dans les arrondissements
qui touchent certains secteurs Pierrefonds-Roxboro et
défavorisés L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève
Les crues menacent les ménages vivant aux abords (Montréal)
des cours d’eau, notamment de la rivière des Prairies.
Certains secteurs défavorisés sont concernés par
ce risque d’inondation. C’est le cas, par exemple, Territoires
des secteurs de Sainte-Geneviève et de Pierrefonds- inondés lors
Roxboro. Les zones inondées en 2017 et 2019 y
des crues
printanières
coïncident avec les secteurs de concentration
de 2017 et 2019
de populations à faible revenu.
Aire de Autre
diffusion aire de
défavorisée diffusion
L’implantation d’infrastructures
vertes et drainantes guidée par
les projets de réaménagement
Pour lutter contre les inondations, des principes comme Limites
celui de la « ville éponge » font de plus en plus leur Municipalités et
apparition. La ville éponge mise sur les infrastructures arrondissements
vertes et drainantes (p. ex. saillie végétalisée, parc
éponge) qui absorbent l’eau lors de fortes pluies de
manière à réduire les risques d’inondations.

À Montréal, l’ajout de ce type d’infrastructures


se fait principalement lorsque l’occasion se présente,
c’est-à-dire lorsqu’un grand projet de réaménagement
(du parc au quartier) ou une réfection routière sont
prévus. Cependant, la prise en compte de facteurs
de vulnérabilité fait son chemin afin de prioriser
les secteurs avec une concentration de populations
particulièrement vulnérables à ce type d’aléa
(Madénian et Van Neste, 2024).

Source : Vivre en Ville.


Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021;
MELCCFP, 2022.

90
On agit beaucoup par opportunité.
Lorsqu’il n’y a pas d’aide financière
particulière, on maximise la rétention d’eau
à chaque fois qu’on réaménage un parc.
– Entretien avec une professionnelle
d’arrondissement, 2024.

91
LA POLLUTION DE L’AIR Des données insuffisantes Part du territoire à proximité d’une voie
pour un portrait détaillé de circulation majeure
La qualité de l’air peut être modifiée par des polluants
d’origine naturelle (p. ex. les feux de forêt) ou d’origine En 2023, sur l’île de Montréal, on enregistrait 34 jours
anthropique (p. ex. les activités industrielles, de mauvaise qualité de l’air, dont 12 jours de smog. Surface des Surface
les transports, l’agriculture, etc.). La pollution de l’air Les sources et événements responsables de secteurs des autres
contribue fortement à plusieurs problèmes de santé, ces jours de mauvaise qualité de l’air sont entre défavorisés secteurs
comme les maladies respiratoires et cardiovasculaires. autres les industries de l’est de Montréal, les ateliers
Au Québec, elle serait responsable chaque année des cours de voirie de Montréal-Nord, la circulation Située à 150 m
de 4000 décès prématurés (Santé Canada, 2021). sur les autoroutes, les activités du Port de Montréal, ou moins
la circulation sur la rue Notre-Dame Est, le chauffage d’une voie de 45 % 15 %
Malgré une période d’amélioration de la qualité de l’air au bois, les feux d’artifice et les feux de forêt (Ville de circulation
dans le Grand Montréal dans les dernières années, Montréal, 2024c). majeure
les changements climatiques pourraient entraîner
une hausse du niveau de certains polluants (Egyed et Une journée est considérée comme mauvaise dès Source : Vivre en Ville.
collab., 2022). Le réchauffement climatique entraînera que les particules fines dépassent une certaine Données : Adresses Québec, 2023; Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021.

également l’augmentation des feux de forêt, ce concentration pendant au moins trois heures
Plusieurs secteurs défavorisés sont particulièrement
qui pourrait accroître l’exposition de la population à une même station. Toutefois, les 11 stations
exposés à la pollution causée par la circulation
du Grand Montréal à la fumée (Québec. Direction d’échantillonnage permanentes ne permettent pas
automobile. Le quartier Centre-Sud et le centre-ville
régionale de santé publique de Montréal, 2024a). d’identifier de spécificités géographiques pour
de Montréal, Saint-Michel, Pointe-Saint-Charles,
ces pics de pollution atmosphérique, puisque les jours
Hochelaga et le quartier Chomedey à Laval sont
de mauvaise qualité de l’air concernent l’ensemble
particulièrement concernés.
Indicateur choisi : secteurs situés à moins de de l’agglomération montréalaise. Même si les niveaux
150 mètres d’une voie de circulation majeure. de polluants mesurés restent bas, un grand nombre
de personnes y sont toutefois exposées de façon
Le secteur des transports est le premier chronique, avec des risques pour leur santé (Direction
régionale de santé publique de Montréal, Ville de La marque des autoroutes
émetteur de particules fines (PM2,5) dans
l’atmosphère à Montréal (Ville de Montréal, Montréal et ministère de l’Environnement, de la Lutte urbaines
2024c). Les concentrations moyennes annuelles contre les changements climatiques, de la Faune et
des Parcs [MELCCFP], 2023). C’est notamment le cas C’est à partir des années 50 que sont construites
de particules fines et de dioxyde d’azote (NO2) les autoroutes urbaines à travers des secteurs
pour les personnes exposées au trafic routier.
sont plus importantes à moins de 150 mètres déjà densément urbanisés. La vitesse et la
d’une voie de circulation majeure. fluidité du transport motorisé primaient alors sur
L’exposition à la pollution des considérations de santé publique associées
routière, un facteur d’iniquités à la pollution ou au bruit (Potvin, 2019).
Une étude menée à Montréal en 2012 indiquait que Aujourd’hui encore, « l’autoroute urbaine crée un
la population à faible revenu et, dans une moindre axe de dévalorisation, sur une frange étroite ».
mesure, les minorités visibles ont tendance à résider Les bâtiments qui donnent directement sur les
dans des zones plus polluées à proximité des grands autoroutes (notamment A-15 et A-40) tendent
axes routiers (Carrier et collab., 2014). C’est ce que à être plus dégradés et à faible valeur locative
notre analyse révèle également. (Sénécal, Archambault et Hamel, 2000).

92
Zones d’exposition à la pollution
atmosphérique routière

Secteur de Autre
recensement secteur de
défavorisé recensement
Zone de 150 m autour d’une voie
de circulation majeure*

Secteurs exclus de l’analyse


Absence de données

Limites
Municipalités et arrondissements
Territoire à l’étude

* Autoroutes, artères, routes nationales et routes régionales.

Source : Vivre en Ville.


Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021; MRNF, 2024.

93
LE BRUIT À Montréal, la recherche sur le bruit environnemental
est unanime quant au fait que les ménages défavorisés
Le centre-ville est très concerné par les enjeux de bruit,
tout comme l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-
ENVIRONNEMENTAL sont exposés à des niveaux de bruit plus élevés que
le reste de la population. Les niveaux de bruit routier
Maisonneuve, la municipalité de Montréal-Est ou
encore le quartier Pointe-Saint-Charles.
Les dommages sur la santé et la qualité de vie sont plus élevés là où les minorités visibles et les
Une étude de 2019 portant spécifiquement sur
causés par le bruit seraient au deuxième rang personnes à faible revenu sont fortement représentées
la localisation des murs antibruit (buttes végétales
des risques environnementaux les plus importants, (Carrier, Apparicio et Séguin 2016). Une étude de
ou murs de béton, de tôle ou de saule qui permettent
après la pollution de l’air : ses effets sont associés Carrier et collab. (2014) a d’ailleurs mis en évidence
de réduire le bruit le long des routes) dans le Grand
à des perturbations et des troubles du sommeil, une corrélation entre la longueur des grandes artères de
Montréal révèle une situation de double iniquité pour
des maladies cardiovasculaires, des pertes d’audition circulation et la proportion de personnes à faible revenu.
les populations à faible revenu, qui sont non seulement
et des acouphènes (Québec. INSPQ, 2023b).
Notre analyse révèle également la présence d’iniquités surreprésentées à proximité des grands axes de
Les principales sources de bruit en milieu urbain en matière d’exposition au bruit. circulation, mais également sous-représentées dans
sont le transport routier, ferroviaire et aérien, ainsi les zones protégées par un mur antibruit (Potvin, 2019).
que les travaux de construction et les divers bruits Exposition au bruit environnemental
du voisinage. La circulation routière est d’ailleurs dans l’agglomération de Montréal
rapportée comme étant la principale source de gêne
causée par le bruit chez la population canadienne
en milieu urbain (Michaud et collab., 2022).
Part des aires Part des
de diffusion autres aires Une analyse à compléter par d’autres données :
défavorisées de diffusion
• Mesures de bruit environnemental à l’échelle
Indicateur choisi : part des ménages exposée 30 % et plus de du Grand Montréal
à un niveau de bruit extérieur moyen de plus de logements
38 % 27 %
60 dBA sur 24 heures. exposés à 60 dBA
ou plus
À partir de 60 décibels (dBA), le niveau de bruit
devient dérangeant pour l’oreille humaine. Source : Vivre en Ville.
Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021; Ragettli et collab., 2016.

Les données ne sont disponibles que pour


Montréal, à l’échelle de l’aire de diffusion.

Lexique
Bruit environnemental
Le bruit environnemental fait référence au bruit auquel la population est exposée en dehors du contexte du milieu de travail (Québec. INSPQ, 2023b). On le divise en
deux catégories : celui provenant de sources mobiles (transport routier, aérien et ferroviaire) et celui provenant de sources fixes (construction et travaux publics,
industries, commerces, activités culturelles et de loisirs).
Certains secteurs surexposés
Source : Vivre en Ville, d’après Québec. Direction régionale de santé publique de Montréal, 2017.
Une distribution inéquitable
94
Exposition au bruit environnemental dans
l’agglomération de Montréal

Part des logements


exposée à des niveaux
sonores moyens de 60 dBA
ou plus sur 24 heures
Aire de Autre
diffusion aire de
défavorisée diffusion

30 % des logements et plus

Moins de 30 % des logements

Aires de diffusion
exclues de l’analyse
Absence de données

Limites
Municipalités et arrondissements

Source : Vivre en Ville.


Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021; Ragettli et collab., 2016.

95
La cohabitation entre les Exposition à différentes sources
milieux de vie résidentiels de bruit environnemental, portion
de l’arrondissement Mercier–
et les activités industrielles, Hochelaga-Maisonneuve (Montréal)
ferroviaires et portuaires
Au-delà du trafic routier, les industries participent
aussi aux nuisances sonores, selon leur proximité
Part des logements
exposée à un niveau
avec le tissu résidentiel.
sonore moyen de
60 dBA ou plus sur
Le cas d’Assomption 24 heures
Sud–Longue-Pointe Aire de Autre
diffusion aire de
Dans l’est de Montréal, le territoire d’Assomption défavorisée diffusion
Sud–Longue-Pointe est singulier en raison de
30 % des logements et plus
l’imbrication de secteurs résidentiels et spécialisés,
et de la présence d’artères métropolitaines majeures.
Moins de 30 % des logements
Les fonctions résidentielle et industrielle sont
présentes depuis fort longtemps sur ce territoire,
de son développement jusqu’à aujourd’hui. À partir Sources de bruit
des années 2000, les espaces ouverts qui servaient environnemental
de zones tampons entre les quartiers résidentiels et
Ligne ferroviaire
les zones industrielles ont cependant peu à peu été
rognés en raison du développement de l’industrie de Autoroute ou artère
la logistique. Ceci a intensifié la pression sur les milieux Zone industrialo-portuaire
de vie résidentiels et participé à leur enclavement tel
qu’on le connaît aujourd’hui (Lambert, Ananian et
Racine, 2021).
Aires de diffusion
Les activités industrialo-portuaires continuent de exclues de l’analyse
prendre de l’expansion dans ce secteur, menaçant le Absence de données
bien-être et la qualité de vie des quelque 3550 personnes
qui l’habitent et des 50 000 autres qui résident dans un
rayon d’un kilomètre autour (Ananian et collab., 2024). Limites
Arrondissement Mercier–
Hochelaga-Maisonneuve

Source : Vivre en Ville.


Données : Curbcut, s. d. d’après Statistique Canada, 2021; MEIE,
2022; Ragettli et collab., 2016.

96
Pointe-Saint-Charles Infrastructures routières et ferroviaires du quartier Pointe-Saint-Charles (Montréal)
Le quartier Pointe-Saint-Charles est situé dans
l’arrondissement du Sud-Ouest, à Montréal. On y
observe une forte prévalence de certaines maladies
chroniques : c’est dans ce territoire de CLSC que
l’on retrouve le plus grand nombre de cas de maladie
pulmonaire obstructive chronique (MPOC) chez
les 35 ans et plus, et de cardiopathies ischémiques
chez les 20 ans et plus (Québec. Direction régionale
de santé publique de Montréal, 2023c).

Pointe-Saint-Charles est confronté à plusieurs


nuisances causées par les activités industrielles et
ferroviaires. Une gare de triage et des voies ferrées
façonnent le quartier et génèrent notamment du bruit
et de la poussière. Sans pouvoir établir un lien de
causalité entre les nuisances auxquelles la population
est exposée et la prévalence supérieure de maladies
chroniques, nous savons que le bruit et la pollution
de l’air sont associés au développement de maladies
pulmonaires et cardiovasculaires.

En matière de nuisances sonores, une étude


acoustique réalisée en 2022 révèle qu’avec le passage
des 56 trains de passagers ou de marchandises
observés lors de la journée à l’étude, « un sommeil
de bonne qualité ne peut avoir lieu, et ce, que ce soit
durant la période de jour, soirée ou de nuit. [...] [Le]
bruit du passage des trains empêche les riverains
d’avoir une conversation ordinaire, de s’adonner à leur
passe-temps, de bien dormir, se reposer ou de faire un
travail qui exige une réflexion et de la concentration »
(Vinacoustik Inc., 2023).

Aire de Autre Réseau de transport


diffusion aire de
défavorisée diffusion Ligne ferroviaire
Autoroute, route nationale ou artère
Source : Vivre en Ville.
Rue locale ou collectrice municipale Données : Curbcut, s. d., d’après Statistique Canada, 2021.

97
QUE RETENIR DE Une exposition à la pollution Un cumul de nuisances qui
L’ANALYSE DES RISQUES issue du trafic routier se renforcent et s’influencent
clairement inéquitable mutuellement
ENVIRONNEMENTAUX Les secteurs défavorisés sont très clairement En bref, les risques environnementaux sont un bon
AU REGARD DE L’ÉQUITÉ surexposés à la pollution émise par les voies exemple du cumul des nuisances qui se renforcent

TERRITORIALE? de circulation majeures. Lors de périodes de


fortes chaleurs, cette pollution est d’autant plus
et s’influencent mutuellement. Les surfaces asphaltées
et imperméables sont propices à la formation d’îlots de
dommageable que les fortes températures contribuent chaleur, mais aussi à la survenue d’inondations.
Les risques environnementaux sont des déterminants à faire augmenter les concentrations de plusieurs Les îlots de chaleur sont présents en grand nombre
de la santé majeurs. Ils influencent directement la santé polluants, dont ceux émis par le trafic routier. le long des zones industrielles, des voies ferrées et des
et le bien-être des populations. Parfois exacerbés dans
grands axes routiers, ceux-ci étant à leur tour sources
un contexte de changements climatiques, ils illustrent
la réalité des iniquités territoriales observables sur Davantage de résidences de pollution de l’air et de bruit environnemental.
le Grand Montréal. exposées à des niveaux élevés Personne ne fait le choix de vivre dans un
de bruit dans les secteurs environnement pollué ou dangereux pour la santé.
Une exposition à la chaleur défavorisés
Cette analyse montre l’urgence de faire de la santé et
de la qualité de vie des populations touchées par les
accablante très marquée On observe également des iniquités dans injustices environnementales une priorité.
dans les secteurs défavorisés la distribution du bruit environnemental. Le trafic
L’analyse a mis en évidence une répartition inéquitable routier est un émetteur de bruit important, ces iniquités
des îlots de chaleur et de fraîcheur au sein du Grand sont donc à mettre en lien avec l’exposition à
Montréal. Ce constat est à mettre en relation avec la pollution traitée dans la section précédente.
la répartition inéquitable de la canopée et des parcs Là encore, les ménages à faible revenu disposent
analysée dans la section « Ressources de proximité ». de peu de leviers pour s’adapter à ces nuisances.
Cette situation est particulièrement préoccupante, La qualité des logements joue aussi un rôle important
sachant que les populations en situation de vulnérabilité dans la protection face au bruit.
sont souvent plus sensibles à la chaleur accablante
en raison de conditions de santé moins favorables.

Des risques d’inondation


en augmentation
Certains secteurs défavorisés à Montréal sont
particulièrement vulnérables aux inondations par
ruissellement, un phénomène en croissance qui pousse
les autorités publiques à accélérer l’implantation
d’infrastructures vertes et drainantes, mais sans vision
claire associée aux zones de vulnérabilité sociale.

98
QUAND LES PÉNALITÉS Des secteurs touchés
SE CUMULENT par plusieurs iniquités
AU Tout au long de ce rapport, nous avons travaillé Il est important d’observer que dans la plupart

CROISEMENT à identifier les secteurs qui, à la fois, accueillent


une plus grande proportion de personnes en situation
des cas, les secteurs défavorisés sont concernés par
plusieurs aspects des iniquités territoriales. Sur le

DES INIQUITÉS de vulnérabilité et présentent des dimensions du cadre


bâti et de l’espace public défavorables à la santé
territoire du Grand Montréal, on peut identifier deux
grands profils d’iniquités territoriales :

TERRITORIALES et au bien-être. 1. Les secteurs moins bien pourvus en équipements,


infrastructures et services. Ils ont en commun
Identifier les secteurs un faible accès aux ressources de proximité
(commerces et services, équipements de santé,
prioritaires infrastructures culturelles, etc.) et une situation
Les secteurs défavorisés qui présentent un moins bon défavorable sur le plan de la mobilité (faible accès
accès aux ressources et services et qui, inversement, au transport collectif et aux équipements cyclables,
sont les plus exposés aux risques et nuisances, insécurité routière). Ce sont souvent des secteurs
peuvent légitimement être considérés comme excentrés (l’est, le nord-est et l’ouest de l’île de
prioritaires dans le cadre d’une action qui vise à rétablir Montréal, Laval, la Couronne Nord, la Rive-Sud).
l’équité territoriale.
2. Les secteurs les plus exposés aux risques et
Ces secteurs sont identifiables, dans chaque section, nuisances d’origine anthropique. Ils ont en
sur les cartes détaillant les caractéristiques du cadre commun un profil préoccupant sur le plan des
bâti et de l’espace public. Ils sont aussi parfois nommés risques environnementaux (forte présence d’îlots
dans le texte. de chaleur, pollution de l’air, bruit environnemental,
pression routière autour des écoles primaires).
Ce sont souvent des secteurs plus densément
L’impossible palmarès peuplés, notamment au centre de Montréal.
Comme nous l’avons souvent répété, il n’est pas
question d’établir un palmarès des milieux défavorisés. Notons, sur le plan de l’habitation, que le parc locatif,
D’une part, le Grand Montréal présente des contextes les logements à but non lucratif et les HLM publics
trop différents pour qu’ils puissent être comparés. sont présents en plus forte proportion dans ce
D’autre part, l’analyse de la répartition des ménages deuxième profil.
défavorisés sur le plan économique montre une Enfin, certains secteurs combinent ces deux profils
répartition plutôt diffuse de la pauvreté, et plusieurs d’iniquités territoriales. C’est notamment le cas de
petites zones de concentration sont masquées par Montréal-Nord, ainsi que du quartier Saint-Michel,
le choix de l’échelle des secteurs de recensement. détaillé ci-après à titre d’exemple.

99
L’EXEMPLE Une nouvelle fracture : De l’extraction calcaire
DU QUARTIER le boulevard Métropolitain à l’enfouissement de déchets
SAINT-MICHEL Après la Seconde Guerre mondiale, Saint-Michel
voit sa population se multiplier par 10, passant de
À la fin des années 1960, la carrière Miron change
de vocation pour débuter l’enfouissement de déchets.
Le quartier Saint-Michel, à Montréal, occupe une place 6000 habitants en 1946 à 68 000, 20 ans plus tard. Ce sont entre 500 et 1000 camions par jour qui vont
particulière dans le développement de la métropole. Cette croissance démographique est due à l’expansion porter les ordures de la métropole (allant jusqu’à la
Les anciennes carrières Miron (aujourd’hui le parc des carrières qui attire un bassin de main-d’œuvre à moitié de tous les déchets municipaux du Québec),
Frédéric-Back) et Francon occupent 42 % du territoire, leurs abords, ainsi qu’à l’arrivée des premières vagues menant, dans les années 1980, à donner à la carrière
engendrant nombre de défis en termes d’enclavement, d’immigration en provenance d’Italie et du Portugal. Miron le surnom de « poubelle de Montréal »
de mobilité et de nuisances. Les habitations se situent alors très près des zones (Rendez-vous télé, 2021). Saint-Michel récolte
industrielles. Cette période correspond à l’âge d’or encore les nuisances de l’agglomération montréalaise,
de Saint-Michel, en ce que beaucoup de commerces cette fois non plus en amont de la chaîne de
Le grand centre minier et de services à la population s’implantent dans consommation, mais en aval. Le dépotoir génère
de la région montréalaise le secteur. Cependant, la construction du boulevard des odeurs nauséabondes, du bruit et de la poussière
Métropolitain en 1960 vient déstructurer le centre de causés par le camionnage, et renforce par le fait même
À la fin du 19e siècle, Saint-Michel, un territoire rural, la municipalité en scindant le quartier en deux. les conflits entre la population locale et les activités
se spécialise dans l’exploitation calcaire. Plusieurs Plusieurs infrastructures sont construites au sud d’enfouissement.
petites carrières sont exploitées dans le secteur, qui du quartier, consolidant la tendance de la population
vont progressivement être rachetées et réunies d’une à s’y installer, et les ressources de proximité à suivre.
part par les frères Miron, et d’autre part, non loin de là, La station de métro Saint-Michel, inaugurée en
par la compagnie Francon Ltd. Dans les années 1950, 1986, vient conférer au sud du quartier son statut de
ces deux sites sont d’une ampleur incomparable pour carrefour (Fontaine et Thibault, 2008).
la région. À cette période, les besoins en pierre et en
béton pour la construction des routes, des autoroutes
et des édifices montréalais sont majeurs.
Une demande de plus en plus forte pour le béton
conduit à l’implantation d’une cimenterie sur
le site de la carrière Miron en 1959. On parle alors
de Saint-Michel comme « le grand centre minier de
la région montréalaise » (Fontaine et Thibault, 2008).
De grandes constructions comme le CHU Sainte-
Justine, Habitat 67, la Place Ville Marie et le Complexe
Desjardins ont été réalisées à partir des matériaux
extraits à Saint-Michel.

Si les activités minières ont permis à la métropole


entière de se développer, c’est sur la population du
quartier que retombent les nuisances de leurs activités.
Dès les années 1960, le dynamitage, le bruit et
la poussière ont fait émerger des luttes menées par
les résidentes et résidents de Saint-Michel (Trudelle
et collab., 2011).

100
Enclavement et cumul routière, de nuisances sonores, et de pollution liée aux Un projet réparateur,
gaz d’échappement. En dehors des activités hivernales,
de nuisances : des traces le site sert d’entrepôt municipal pour du mobilier par et pour la population
de l’histoire encore bien urbain et de site d’entraînement pour les véhicules de Les luttes populaires ont cependant forgé un tissu
déneigement (Vivre Saint-Michel en santé, 2020).
actuelles communautaire fort, porté par la table de concertation
Vivre Saint-Michel en santé. Saint-Michel est un
Après de longues années de mobilisation, les deux Aujourd’hui, Saint-Michel compose avec un passé
territoire d’accueil pour de nombreuses communautés
carrières ferment dans les années 1980, même si ce ayant laissé de lourdes traces sur le territoire.
immigrantes, qui viennent y chercher des structures
n’est qu’en 2000 que les camions à ordures cessent Le déclin de l’industrie extractive, la fracture causée
d’accueil communautaires, des réseaux d’entraide
de déverser leur contenu dans la carrière Miron par le boulevard Métropolitain et l’urbanisation mal
et des loyers abordables. C’est donc autour de la
(Fontaine et Thibault, 2008). Dans une perspective planifiée ont appauvri le quartier. Celui-ci est enclavé
concentration des externalités négatives que s’est
de modernisation et d’essor des préoccupations au sud par le boulevard Métropolitain, en son cœur par
construite l’identité culturelle et politique du quartier
environnementales, un vaste projet de complexe la carrière Francon, au nord par une voie de chemin
(Jolivet et Carré, 2017).
environnemental est aménagé sur ce site, qui de fer, et est délimité à l’est et l’ouest par deux voies
comprend aujourd’hui le parc Frédéric-Back. L’arrivée de circulation majeures, le boulevard Pie-IX et l’avenue À l’inverse de la carrière Miron qui a été requalifiée
du Cirque du Soleil et de la TOHU autour des Papineau. Les conséquences de l’enclavement sont sans implication réelle de la population locale,
années 2000 est aussi venue transformer les couleurs manifestes : la mobilité au sein du quartier est très la table de concertation porte aujourd’hui un projet
du quartier. limitée, et les commerces, ressources et services se de requalification de la carrière Francon, qui est
concentrent au sud. le résultat d’un processus de participation citoyenne
Les nuisances sont, malgré tout, loin d’être disparues. (Vivre Saint-Michel en santé, 2020). Quatre grandes
En effet, la carrière Francon est devenue un site Si l’aménagement du parc Frédéric-Back peut être
recommandations ont émergé de ce processus :
de dépôt à neige, où l’on déverse aujourd’hui encore considéré comme un acte de réparation envers
environ 40 % de la neige collectée sur l’île. Durant le passé minier de Saint-Michel, des enquêtes menées • La construction d’une passerelle multidirectionnelle
une opération de déneigement, quelque 150 camions dans le quartier montrent qu’une très faible part et multifonctionnelle.
à l’heure circulent dans le secteur pour déverser des Micheloises et Michelois le côtoie, celui-ci étant
davantage un lieu de destination métropolitain • La construction de logements sociaux et
leur chargement. À cette période, de jour comme
(Jolivet et Carré, 2017). communautaires.
de nuit, la population subit des nuisances liées
au camionnage, notamment des enjeux de sécurité • La création d’un lieu multiservice permettant
le déploiement d’initiatives culturelles, sportives
et sociales.

• L’ouverture d’un marché public permanent.

Ces quatre éléments reflètent les besoins majeurs


Les résidents du nord confient ne jamais se rendre au sud à cause de la barrière
de la population du quartier, notamment en matière
symbolique, mais aussi très tangible que constitue une infrastructure comme
de logement, de mobilité, et d’accès aux ressources
le boulevard Métropolitain. Pourtant, c’est là que les ressources sont plus présentes.
de proximité.
L’autoroute produit une réelle frontière, c’est comme si c’était deux quartiers différents.
– Entretien avec une actrice locale, 2024.

101
Cumul de caractéristiques
défavorables du cadre bâti et de
l’espace public dans le quartier
Saint-Michel (Montréal)

Sources
d’enclavement
Autoroute
Route nationale,
route régionale, artère
ou collectrice de transit

Ligne ferroviaire

Cour de service et
dépôt à neige

Parc

Pollution de l’air
causée par les
voies de circulation
majeures
Zone de 150 m autour
d’une autoroute, d’une artère,
d’une route nationale ou
d’une route régionale

Transport collectif
structurant
Station de métro sans lien
direct au centre-ville
Station de SRB sans lien
direct au centre-ville
Arrêt d’autobus desservi
à haute fréquence toute
la journée sans lien direct
au centre-ville

Source : Vivre en Ville.


Données : MRNF, 2024; SRB, 2024; STM, 2024.

102
Voici une liste de ressources pour compléter et • Curbcut Montréal (disponible à https://montreal.
poursuivre le travail amorcé avec ces Signes vitaux. curbcut.ca/) et Curbcut Laval (disponible à
https://laval.curbcut.ca/)
Rapports Curbcut est une plateforme d’exploration de la
durabilité urbaine à de multiples échelles spatiales
POUR ALLER • CONSEIL INTERCULTUREL DE MONTRÉAL
(2023). Réduire les inégalités territoriales et prévenir
et temporelles. Elle propose une approche des
questions urbaines axée sur la justice et l’inclusion,
PLUS LOIN les discriminations dans l’espace urbain : vers une
transformation de l’action publique à Montréal.
qui intègre le plus large éventail possible
d’informations pour aider à informer les personnes
Montréal, Ville de Montréal [PDF]. 95 p.
intéressées, les collectivités et le milieu de
• QUÉBEC. DIRECTION RÉGIONALE DE SANTÉ la recherche.
PUBLIQUE DE MONTRÉAL (2024). Évaluation de
la vulnérabilité de l’agglomération de Montréal aux • Indicateurs vitaux du Grand Montréal (disponible
changements climatiques – Rapport final. Montréal, à https://indicateurs-vitaux.cmm.qc.ca/)
CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal [PDF]. La plateforme des Indicateurs vitaux du Grand
116 p. + annexes. Montréal est une initiative conjointe de la
Communauté métropolitaine de Montréal et de
Démarches la Fondation du Grand Montréal. Elle vise à fournir
des données stratégiques fiables sur diverses
• L’approche « Quartiers inclusifs et résilients » dimensions liées au bien-être, à la qualité de vie
lancée par la Ville de Montréal sous forme de et à la mise en place de milieux de vie complets et
projets pilotes dans trois secteurs aux prises durables dans la région métropolitaine de Montréal.
avec des iniquités territoriales.
• Observatoire du Grand Montréal (disponible
à https://observatoire.cmm.qc.ca/)
Plateformes d’exploration
L’Observatoire du Grand Montréal est une
cartographique et de visualisation plateforme de diffusion d’analyses et de données
de données statistiques et cartographiques alimentée par
la Communauté métropolitaine de Montréal afin
• L’indice d’équité des milieux de vie de la Ville de
de suivre le développement de la région et
Montréal (disponible à https://services.montreal.
de ses 82 municipalités, et de connaître son
ca/indice-equite-milieux-vie/)
positionnement parmi les grandes régions
L’indice d’équité des milieux de vie vise à localiser métropolitaines d’Amérique du Nord.
les milieux de vie cumulant des vulnérabilités
urbaines à Montréal afin de susciter la priorisation • Vulnérabilité aux changements climatiques
et la convergence des investissements municipaux. (disponible à https://donnees.montreal.ca/
Cet indice représente les milieux qui cumulent dataset/vulnerabilite-changements-climatiques)
les vulnérabilités sociales, économiques, Carte interactive des vulnérabilités aux aléas
environnementales, d’accès aux ressources de climatiques et données ouvertes de l’agglomération
proximité, d’accès aux ressources de culture, sport de Montréal, publiées par le Bureau de la transition
et loisir et sécurité urbaine. écologique et de la résilience de la Ville de Montréal.

103
5
AGIR EN FAVEUR
DE L’ÉQUITÉ TERRITORIALE

104
LES INIQUITÉS Du côté des ressources de proximité, on constate
que les milieux défavorisés sont beaucoup moins
Une analyse
TERRITORIALES : bien équipés en arbres que les milieux favorisés. à approfondir pour
UNE RÉALITÉ DU
En matière de mobilité, on observe également de fortes
iniquités pour ce qui est de la sécurité et de la convivialité
certaines ressources
de proximité
GRAND MONTRÉAL
des déplacements actifs. L’environnement routier
des écoles primaires défavorisées est nettement moins
Le manque de données et la complexité des analyses
convivial que celui des écoles non défavorisées.
à mener n’ont pas permis de dresser de portrait clair
Observe-t-on, sur le territoire du Grand Montréal, de l’équité de distribution de certaines ressources
une distribution différenciée, injuste, systémique
et évitable des caractéristiques du cadre bâti et
Une distribution de proximité.

de l’espace public? C’est la question à l’origine de ce partiellement inéquitable C’est le cas, notamment, de l’environnement
alimentaire et des écoles, où d’autres facteurs que
rapport, et nous pouvons malheureusement conclure
que oui, sous plusieurs aspects. des ressources l’accessibilité géographique entrent en ligne de

de proximité et des compte. Le coût, l’accessibilité physique, les critères


d’admissibilité ont, en effet, eux aussi, un impact sur
Une distribution conditions de mobilité l’accessibilité réelle.

inéquitable Pour certaines des caractéristiques étudiées, on ne


généralisée pour constate pas de répartition globalement inéquitable, Des facteurs
la plupart des risques
mais une situation problématique dans plusieurs
secteurs défavorisés. Cela concerne souvent les
de vulnérabilité
environnementaux
secteurs périphériques du Grand Montréal, mais populationnels
Plusieurs des caractéristiques du cadre bâti et de
aussi parfois des secteurs plus centraux.
à considérer
l’espace public étudiées dans ce rapport présentent
Plusieurs ressources de proximité présentent ainsi
une distribution partiellement inéquitable. De nombreux en complément
une répartition inéquitable au détriment des secteurs secteurs défavorisés sont moins bien équipés en L’exposition à des éléments problématiques du cadre
défavorisés, généralisée au territoire du Grand Montréal. commerces et services de proximité, en services de bâti et de l’espace public a des conséquences variables
C’est le cas, en particulier, de plusieurs risques santé, en parcs ou en infrastructures culturelles. selon les caractéristiques populationnelles. Cela exige
environnementaux. Les îlots de chaleur, la pollution d’analyser de façon différenciée leur distribution.
C’est aussi le cas en matière de mobilité. Plusieurs
de l’air et le bruit environnemental s’observent de secteurs défavorisés souffrent d’un risque estimé C’est le cas, ici, pour le risque environnemental
façon disproportionnée dans les secteurs défavorisés. lors de déplacements actifs plus élevé, d’une faible que constituent les inondations, face auxquelles
Plusieurs d’entre eux cumulent des éléments nuisibles présence d’équipements cyclables et d’un accès les capacités de préparation et de rétablissement
à la santé des résidents et résidentes. Inversement, déficient au transport en commun. C’est d’autant sont inégales. L’offre de service des organismes
ils disposent de moins d’îlots de fraîcheur que plus problématique que les ménages à faible revenu communautaires devrait également être analysée au
les autres secteurs. dépendent davantage du transport en commun. regard des besoins spécifiques des personnes.
Enfin, d’une manière générale, il convient de se rappeler
que l’absence d’accès à une ressource ou l’exposition
à une nuisance ont souvent des conséquences plus
graves pour les populations les plus vulnérables.

105
Le manque de choix Distribution des caractéristiques du cadre bâti et de l’espace public dans le Grand Montréal :
une synthèse des iniquités territoriales constatées
en habitation, un facteur
aggravant Distribution Distribution
L’analyse des caractéristiques en habitation a montré Nécessité d’une
inéquitable partiellement
que les ménages à faible revenu n’ont accès qu’à analyse plus fine
généralisée inéquitable
un territoire restreint. Leur dépendance au marché
locatif et la faible offre de logement social et
communautaire limitent leurs choix résidentiels Commerces et Environnement
et de localisation. Qui plus est, sous l’effet de la crise services de proximité alimentaire
en habitation, leur territoire risque de rétrécir et de
Ressources Services de santé Organismes
s’éloigner des milieux de vie aux caractéristiques Arbres
les plus favorables. de proximité Parcs communautaires

Ce constat devrait mener à deux engagements Infrastructures Écoles primaires


culturelles publiques
complémentaires : d’une part, celui d’améliorer les
caractéristiques du cadre bâti et de l’espace public –
en priorité dans les secteurs défavorisés – et, d’autre
Risque estimé
part, celui de préserver l’abordabilité de l’habitation
de collision à pied
dans les secteurs déjà mieux pourvus. Environnement routier ou à vélo
des écoles primaires
Mobilité publiques Accès au transport
en commun

Équipements
cyclables

Îlots de chaleur
et de fraîcheur
Risques
Inondations
environnementaux Pollution de l’air

Bruit environnemental

Les dysfonctionnements du système d’habitation constituent un facteur


Habitation
aggravant des iniquités territoriales.

106
DANS QUELS Des secteurs critiques Des secteurs
SECTEURS AGIR en raison des personnes critiques en raison
qui y vivent des caractéristiques
EN PRIORITÉ? du cadre bâti et
La concentration de personnes présentant des facteurs
Où agir pour que les caractéristiques du cadre bâti et
de l’espace public contribuent à réduire les inégalités,
de vulnérabilité constitue une première clé d’analyse.
Dans le Grand Montréal, le tiers des secteurs de
de l’espace public
et non pas à les augmenter? On l’a dit, il n’est pas recensement présente une prévalence de plus de 15 % L’observation de caractéristiques du cadre bâti et de
suffisant de mettre en œuvre des mesures universelles. de ménages à faible revenu (voir la section 3). l’espace public défavorables à la santé et à la qualité
Ces dernières sont utiles pour éviter de créer des On retrouve aussi, dans ces secteurs défavorisés, de vie constitue l’autre clé d’analyse en vue de réduire
inégalités, mais elles ont, trop souvent, le défaut de davantage de personnes immigrantes ou s’identifiant les iniquités territoriales. Dans le Grand Montréal, l’offre
laisser dans l’angle mort à la fois les processus qui comme minorités visibles, de personnes seules et d’habitation, l’accès aux ressources de proximité,
créent les iniquités (voir la section 1) et les réalités de locataires. les conditions de mobilité et l’exposition aux risques
des personnes défavorisées économiquement ou environnementaux sont inégalement répartis. Certains
Il n’est évidemment pas question de limiter secteurs sont plus éloignés que d’autres de la définition
présentant d’autres facteurs de vulnérabilité.
l’implantation d’une mesure à ces secteurs – d’un milieu de vie complet (voir la section 4).
La prise de conscience de la réalité des iniquités les personnes vulnérabilisées sont également
territoriales conduit de plus en plus d’organisations présentes ailleurs sur le territoire – mais il est Le Grand Montréal est un vaste territoire composé
à adopter une lunette équité dans la mise en œuvre nécessaire d’avoir pour eux une attention particulière, de milieux très différents et il n’est pas envisageable,
de mesures. Le diagnostic partagé que constitue ce à différentes étapes de la prise de décision. Si une à moyen terme, que chacun d’entre eux présente
rapport veut contribuer à outiller le milieu et les acteurs mesure évite ces secteurs défavorisés, il est à craindre des caractéristiques idéales. L’identification, dans
publics et philanthropiques dans cette optique. qu’elle contribue à aggraver les inégalités plutôt qu’à ce rapport, de secteurs moins bien pourvus (voir
les réduire. Et ce, quelles qu’en soient les raisons la section 4), permet néanmoins d’éclairer la prise de
Comme souligné à plusieurs reprises, ces Signes objectives (manque d’espace, localisation, absence décision en vue de l’implantation équitable de mesures
vitaux sur les iniquités territoriales ne permettent pas d’opportunités, difficultés d’implantation, etc.). d’amélioration du cadre bâti et de l’espace public.
d’établir un classement entre tous les secteurs ni de
conclure à l’absence de besoins dans certains milieux. L’identification des secteurs défavorisés réalisée pour
Rappelons que dans le Grand Montréal, les facteurs de ce rapport (voir la section 3) gagnera à être complétée La combinaison
vulnérabilité présentent une distribution relativement
diffuse (voir la section 3). L’identification de disparités,
par des analyses :
des deux aspects
• réalisées à plusieurs échelles territoriales;
d’une part dans les caractéristiques populationnelles, C’est évidemment dans la superposition de
et d’autre part dans celles du cadre bâti et de l’espace • portant sur d’autres facteurs de vulnérabilité ces deux clés d’analyse que réside l’apport principal
public, permet néanmoins d’éclairer la prise de décision. et de discrimination, selon une approche de ce diagnostic partagé.
intersectionnelle de type ADS+ (âge, handicap,
Pour agir de façon équitable, il est indispensable d’avoir
origines, etc.);
une attention particulière pour les secteurs, identifiés
• répétées dans le temps, pour s’ajuster à l’évolution dans chaque carte de ces Signes vitaux, qui combinent,
de la répartition de la population sur le territoire. d’une part, une concentration de la défavorisation
économique et, d’autre part, des caractéristiques
défavorables du cadre bâti et de l’espace public.
Comme déjà souligné, il ne faut toutefois pas exclure
des préoccupations les autres secteurs.

107
QUELLES Faire de l’habitation Améliorer l’accès aux
PRIORITÉS une priorité d’action ressources de proximité
D’AMÉLIORATION
L’absence d’un logement convenable fragilise toutes Plusieurs secteurs défavorisés sont moins bien pourvus
les sphères de vie des individus. Or, notre système en ressources de proximité. Des efforts devraient porter

DU CADRE BÂTI
d’habitation ne permet actuellement pas aux plus en priorité sur ces secteurs, souvent excentrés, pour
vulnérables de maintenir ou d’améliorer leur situation y combler les trous. Combiner le concept de ville des

ET DE L’ESPACE résidentielle. Le coût des loyers accapare une part


croissante du budget des ménages, ce qui fragilise leur
15 minutes, qui inspire le projet de PMAD révisé,
à une lunette équité permettra d’améliorer la situation.

PUBLIC? sécurité alimentaire, leurs possibilités de se déplacer


et leur capacité à répondre à des besoins essentiels.
Pour les commerces et services, notamment alimentaires,
cela passe par plus d’encadrement de leur localisation.

Ce rapport analyse la distribution dans le Grand Assurer le droit à la mobilité résidentielle permettra Les iniquités de distribution concernent plusieurs
Montréal de plusieurs caractéristiques du cadre bâti et aux ménages de choisir un logement cohérent avec équipements publics comme les services de santé, les
de l’espace public, regroupées en quatre dimensions : leur contexte de vie et dont les caractéristiques infrastructures culturelles et les écoles. L’implantation
habitation, ressources de proximité, mobilité et favorisent la santé, et de demeurer ou de s’installer de ces équipements au cœur des milieux de vie se
risques environnementaux. Pour chacune de ces dans le milieu de vie de leur choix, tout en préservant heurte souvent à un manque d’espace disponible,
caractéristiques, nous avons généralement opté pour l’équilibre budgétaire nécessaire pour répondre notamment en raison d’équipements de grande taille,
l’étude d’indicateurs concrets, simples à analyser, à l’ensemble de leurs besoins essentiels. de cahier des charges contraignants et de budgets
plutôt que d’indices composites à la lecture moins restreints – des éléments en partie modifiables par
Garantir l’abordabilité en habitation permettra
évidente. Ce choix a aussi pour avantage de faciliter une révision des pratiques de gestion.
également de travailler à l’amélioration des milieux de
l’identification d’actions susceptibles d’améliorer vie sans craindre que les actions posées – par exemple, Enfin, il apparaît nécessaire de rétablir l’équité dans
le cadre bâti et l’espace public dans une perspective le développement de l’offre de transport en commun – la distribution des arbres et des parcs, infrastructures
de réduction des iniquités. ne posent préjudice aux populations qui sont le plus essentielles dans un contexte de crise climatique.
à risque d’exclusion face à la hausse des valeurs
foncières et du prix des loyers qui en découle. Actions prioritaires en ressources
de proximité :
Actions prioritaires en habitation : • Adopter une lunette équité dans la mise en œuvre
du concept de ville des 15 minutes (CMM, 2023c).
• Multiplier l’offre de logement social et à but non
lucratif, en priorité dans les milieux les mieux • Mieux encadrer la localisation des commerces
pourvus en autres caractéristiques (transport et services pour éviter leur concentration et leur
en commun, ressources de proximité, etc.). implantation à distance des milieux de vie, en
particulier aux abords du réseau routier.
• Augmenter l’offre de logement locatif, y compris
• Faire de la proximité un critère prioritaire dans
là où elle est actuellement plus rare.
l’organisation des services publics et le choix de
• Déployer toutes les solutions qui permettront localisation des équipements publics.
de créer un contexte d’abordabilité résidentielle • Mettre en place des programmes incitatifs pour
et d’assurer une sortie de crise durable en favoriser l’usage des équipements publics par
habitation (voir la publication Portes ouvertes – les populations en situation de vulnérabilité.
Vivre en Ville, 2022c).
• Augmenter la canopée en priorité dans
les secteurs défavorisés.

108
Faire de la mobilité Renforcer la résilience Améliorer, partout,
un vecteur d’équité face aux risques les caractéristiques
Rouage essentiel de la participation économique et environnementaux du cadre bâti et
sociale, les transports sont aussi une activité génératrice
de nuisances (insécurité routière, pollution, émissions
Les risques environnementaux sont la catégorie dont de l’espace public
la distribution apparaît le plus nettement inéquitable
de gaz à effet de serre, bruit, etc.). Il ressort de notre On l’a dit, les personnes en situation de vulnérabilité
dans le Grand Montréal. Les mesures qui les visent
analyse que, dans le Grand Montréal, ce sont les sont à risque de subir plus fortement les conséquences
devraient donc être implantées en priorité dans les
personnes les plus vulnérables qui subissent le plus de de caractéristiques défavorables du cadre bâti et
secteurs défavorisés. Notons qu’actuellement, ce n’est
conséquences négatives associées aux déplacements de l’espace public. La création de milieux de vie
pas le cas pour le bruit routier, par exemple, la mise
motorisés. Prendre le virage de la mobilité durable est complets, orientation majeure de la Politique nationale
en place de mesures correctives étant généralement
donc, en soi, une mesure d’équité. de l’architecture et de l’aménagement du territoire
consécutive à une mobilisation citoyenne locale, souvent
(Québec. Ministère des Affaires municipales et de
Si la plupart des secteurs défavorisés subissent le fait de populations plus privilégiées (Potvin, 2019).
l’Habitation [MAMH] et Ministère de la Culture et des
les contrecoups de notre usage massif de l’automobile,
Une bonne partie des risques environnementaux est Communications [MCC], 2022) est donc, en soi,
certains en sont, par ailleurs, fortement dépendants
liée aux activités de transport et leur atténuation repose une mesure d’équité.
en raison d’une offre plus limitée d’équipements de
sur des mesures en mobilité, déjà présentées.
mobilité durable (transport collectif et équipements C’est d’autant plus nécessaire que les personnes en
cyclables). Les changements climatiques rendent encore plus situation de vulnérabilité pourraient subir une mobilité
nécessaire la recherche d’équité face aux aléas comme résidentielle non souhaitée. La crise de l’habitation
Enfin, les iniquités en matière de sécurité routière
la chaleur extrême et les inondations. Cela passe par des qui pousse à la hausse le montant des loyers,
appellent à revoir l’aménagement des rues en priorité
mesures portant sur le cadre bâti, mais aussi par un tissu combinée au manque d’offre de logement social et
dans les secteurs défavorisés.
social fort, un soutien aux organismes communautaires et à but non lucratif, fait en sorte qu’un ménage forcé
des mesures ciblées de préparation et de rétablissement. de quitter son logement n’est pas assuré d’en trouver
Actions prioritaires en mobilité : un autre convenable dans son milieu de vie d’origine.
• Prendre le virage de la mobilité durable (mieux Actions prioritaires en risques
financer le transport collectif, internaliser environnementaux :
les coûts de l’automobile, revoir les normes
de conception des rues, etc.). • Assurer une implantation équitable des mesures
d’atténuation des risques environnementaux et
• Développer le réseau structurant de transport éviter la maladaptation.
collectif en priorité dans les secteurs défavorisés
moins bien pourvus et suffisamment denses. • Prendre le virage de la mobilité durable
(voir les actions prioritaires en mobilité).
• Assurer l’abordabilité du transport collectif par un
laissez-passer universel ou une tarification sociale. • Déployer des mesures de rafraîchissement
(plantation d’arbres, gestion de l’eau, etc.)
• Augmenter l’offre en équipements cyclables en priorité en priorité dans les secteurs défavorisés.
dans les secteurs défavorisés moins bien pourvus.
• Adapter le parc résidentiel aux aléas climatiques.
• Démocratiser l’usage du vélo par des
programmes ciblant les secteurs défavorisés et • Mieux soutenir les organismes communautaires
les personnes en situation de vulnérabilité. et le développement de liens sociaux.

• Déployer massivement des mesures d’apaisement • Développer des programmes de préparation et


de la circulation et de sécurisation des de rétablissement ciblant les secteurs défavorisés
déplacements actifs dans les secteurs défavorisés. et les personnes en situation de vulnérabilité.

109
COMMENT MIEUX Agir selon la science Diversifier les sources
et les connaissances, d’information
TRAVAILLER
À RÉDUIRE plutôt que réagir La mobilisation d’une variété de données est une
composante importante du travail sur les iniquités
à la demande territoriales qui permet de mieux prendre en compte
LES INIQUITÉS Développer des connaissances sur les caractéristiques
leur multidimensionnalité. À cet effet, il importe de
donner de la place aux savoirs expérientiels et de faire
TERRITORIALES? du cadre bâti et de l’espace public, ainsi que sur
leurs conséquences sur les personnes qui y vivent,
écho à différents points de vue, dans une perspective
intersectionnelle.
est un élément crucial de la réduction des iniquités
Les iniquités dans le cadre bâti et l’espace public
territoriales. Les décisions qui ne sont pas basées
peuvent accentuer l’exclusion sociale et fragiliser
sur des données sont plus à risque d’être orientées
Se donner des cibles
les populations déjà vulnérabilisées par un ensemble
par des pressions politiques et citoyennes, qui ont Plusieurs caractéristiques du cadre bâti et de l’espace
de facteurs et d’injustices. Face aux effets inégaux
malheureusement tendance à s’exercer davantage public ont été analysées dans le cadre de ce diagnostic
des crises climatique et de l’habitation, de l’insécurité
en faveur des résidents et résidentes au capital social (voir la section 4). Dans certains cas, la science ou la
alimentaire et de l’impasse environnementale et sociale
et culturel élevé et à perpétuer les iniquités (Centre pratique ont déjà établi des cibles à viser : un maximum
que constitue l’étalement urbain, la réduction des
Léa-Roback, 2007). de 30 % du budget des ménages consacré à se
iniquités territoriales doit devenir partie intégrante
loger, une distance maximale de 600 à 800 mètres à
de la transition socioécologique du Grand Montréal.

Pour réussir cette transition sans laisser personne


Recueillir et diffuser parcourir pour rejoindre un arrêt du réseau structurant
de transport en commun, un minimum de 30 % de
derrière, il est nécessaire de revoir nos façons de travailler. des données couverture canopée, etc.
Recueillir des données, en suivre l’évolution et Déterminer des cibles pour toutes les caractéristiques
développer des tableaux de bord sont des activités des milieux de vie permettrait de mesurer l’écart
L’apport de la justice réparatrice d’aide à la décision essentielles à une action efficace, entre la réalité et les objectifs, en particulier dans
à tous les paliers de gouvernance. Le partage de les secteurs défavorisés, et de mieux articuler les
Les inégalités territoriales découlent en partie données facilitera aussi les activités de recherche politiques et les pratiques de façon à les atteindre.
de diverses formes d’injustices (voir la section 1), et de mobilisation. Le présent rapport a grandement
face auxquelles a été développée l’approche de bénéficié de plateformes d’exploration de données
justice réparatrice. Cette approche permet de sociodémographiques et territoriales.
mettre en lumière le large éventail de besoins de
justice des populations concernées : réparation Poursuivre l’amélioration des
des injustices historiques, reconnaissance,
participation, redistribution et assistance.
connaissances scientifiques
La justice réparatrice soutient également une Mieux comprendre comment les caractéristiques des
logique transformatrice permettant de prévenir milieux de vie influencent le parcours de vie et la santé
les injustices futures (Engone Elloué, 2018). des individus peut contribuer à une prise de décision
éclairée. Être en mesure d’associer, par exemple,
l’organisation territoriale de certains secteurs à
la prévalence de maladies chroniques serait un levier
d’action majeur en santé publique.

110
Démocratiser la prise Faire du milieu Combiner les interventions
de décision communautaire un allié sur le cadre bâti et sur
le cadre social
Par le passé, des décisions menant à des iniquités de premier plan Réduire les iniquités territoriales passe en priorité par
territoriales majeures ont été prises, dans le Grand
Montréal, sans consultation des populations locales En raison d’un accès restreint aux espaces de décision, des interventions sur le cadre bâti et l’espace public,
(voir la section 3). Participer aux décisions qui touchent d’un manque de temps pour l’implication sociale ou mais la résilience face aux crises repose aussi sur
à son milieu de vie est un droit qui doit être renforcé. de besoins plus urgents à combler, les populations les liens sociaux – dont la création est, elle-même, en
en situation de vulnérabilité ne sont pas toujours les partie le résultat d’une organisation territoriale propice
premières à réclamer des améliorations du cadre bâti
Mieux impliquer dans un et de l’espace public, alors que leurs milieux de vie
aux interactions de voisinage.

contexte de transformation en nécessitent souvent davantage. Les effets de la chaleur accablante, en particulier,
peuvent être atténués par la réduction de l’isolement et
Cela est d’autant plus important que de nombreux un soutien ciblé des personnes qui y sont vulnérables.
quartiers se transforment pour s’adapter aux Renforcer des relais naturels La présence d’organismes communautaires est ainsi
changements climatiques ou pour répondre à la crise un facteur de résilience lors de vagues de chaleur.
Soutenir les organismes communautaires qui travaillent
de l’habitation. Les préoccupations des communautés
auprès de populations aux prises avec différentes
qui risquent de subir les effets de ces transformations
doivent être connues et prises en compte.
formes de vulnérabilité s’avère particulièrement porteur Mettre en valeur les succès
de solutions collectives cohérentes avec des valeurs
Pour améliorer la justice procédurale, il est primordial et des besoins variés. Les tables de quartier et autres Porter attention à la manière dont les iniquités
de déployer des efforts particuliers pour impliquer organismes de concertation sont des interlocuteurs territoriales sont mises en évidence publiquement doit
dans la prise de décision les personnes vulnérabilisées de premier plan, qui peuvent rassembler les permettre d’éviter les stigmatisations.
(Vivre en Ville, 2022a). Des efforts concrets sont préoccupations et s’en faire les relais.
nécessaires pour aller chercher directement la voix
de ceux et celles qui ne prennent pas part aux canaux
classiques de participation publique.
Consolider partout
des réseaux de solidarité
Multiplier les approches essentiels L’absence de couverture médiatique locale
fait en sorte que les bons coups ne sont pas
de concertation innovantes Le milieu communautaire complète l’action publique connus et que nous sommes décrits comme
de soutien et d’entraide. Il est tout aussi essentiel dans
Ces dernières années, le Grand Montréal a été un quartier à problème. Il y a pourtant des
les secteurs où se concentrent historiquement les
le théâtre d’exemples inspirants, qu’il faut multiplier et choses qui vont bien et qui mériteraient
personnes en situation de vulnérabilité que dans ceux
systématiser. Dans le quartier Ahuntsic, par exemple, d’être mises en valeur. Il fait bon vivre ici,
où ces populations pourraient se déplacer, que ce soit
un bureau de projet partagé a été mis en place en c’est pas l’enfer!
volontairement ou sous l’effet de la crise de l’habitation.
vue de la transformation d’une ancienne fourrière
Il est donc important de le renforcer partout. – Entretien avec un acteur local, 2024
municipale en écoquartier (Louvain Est). Cet organe de
gouvernance réunit des personnes représentant la Ville
de Montréal, l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville et
la table de concertation Solidarité Ahuntsic (Solidarité
Ahuntsic, s. d. et Vivre en Ville, 2024).

111
Éviter de rendre Face à chaque crise Les transformations
les améliorations et dans toutes territoriales, risque
et opportunité
conditionnelles à les politiques, adopter Que ce soit devant les effets de plus en plus
l’engagement citoyen une lunette équité marqués de la crise climatique, pour réduire leur
empreinte écologique ou pour répondre aux besoins
Si l’implication citoyenne peut faciliter la transformation Chaque crise, qu’elle soit économique,
en habitation, les territoires doivent se transformer.
positive d’un milieu, elle ne doit pas en être environnementale ou sociale, vient avec un risque
Pour les populations en situation de vulnérabilité, ces
la condition, sous peine de renforcer les iniquités. d’aggravation des inégalités. Pour éviter que les plus
transformations viennent avec des risques, en particulier
vulnérables subissent les pires conséquences de
On a, par exemple, pu observer que l’aménagement si leurs voix sont exclues de la prise de décision.
bouleversements dans lesquels leur responsabilité
de ruelles vertes, tributaire d’une implication citoyenne est souvent moindre que celle des personnes mieux Mais les transformations territoriales sont aussi
soutenue, a davantage cours dans les secteurs où nanties (voir la section 1), il importe d’adopter une une opportunité de corriger des situations d’iniquités,
le revenu et le niveau d’éducation sont plus élevés. lunette équité dans l’élaboration et la mise en œuvre à condition d’être abordées avec une lunette équité.
Ce type de transformation est plus rare dans les de solutions. Planifier l’évolution des milieux de vie est l’occasion
secteurs où se concentrent l’immigration récente et
d’y intégrer des objectifs d’équité et de réparer
les personnes s’identifiant comme minorités visibles
(Pham et collab., 2022). La crise climatique, une les conséquences négatives d’orientations passées.

urgence environnementale
et sociale
Ce rapport a notamment documenté la présence Avoir conscience
d’iniquités dans l’exposition aux aléas climatiques,
des héritages du passé
que l’on peut combiner aux inégalités dans
la sensibilité à leurs impacts et dans la capacité à y Certaines identités sont façonnées par
faire face. Ces trois éléments façonnent la vulnérabilité des injustices historiques qui peuvent affecter
des populations. Les mesures d’adaptation aux l’expérience des individus dans l’espace public
changements climatiques doivent s’ajuster à
et le cadre bâti, ainsi que leur capacité à
ces différences dans le niveau de vulnérabilité.
y accéder et à l’occuper (OCPM, 2020).
Dans le cas de la crise climatique, une lunette équité La reconnaissance de ces héritages du passé
doit notamment permettre d’éviter ce qu’on appelle peut soutenir la participation de tous et toutes
la maladaptation, soit le risque d’aggraver le problème à la vie publique et la prise en considération de
en tentant de le repousser. La multiplication des besoins spécifiques, pour sortir des mécanismes
climatiseurs, par exemple, augmente l’effet d’îlot de reproduction des inégalités.
de chaleur, au détriment des personnes qui en sont
dépourvues. Miser sur des solutions basées sur
la nature (verdissement, gestion de l’eau, etc.) plutôt
que sur des solutions technologiques peut permettre
d’éviter cet écueil.

112
L’ÉQUITÉ Les iniquités Un complément à la
TERRITORIALE, territoriales, lutte contre la pauvreté
MAILLON DE conséquence et les discriminations
des inégalités La lutte contre les iniquités territoriales n’est pas
LA RÉDUCTION socioéconomiques
un substitut aux mesures de lutte contre les inégalités.

DES INÉGALITÉS
Elle doit plutôt être considérée comme une approche
de réduction de certaines des conséquences des
Ce rapport montre la réalité d’une distribution

ÉCONOMIQUES
injustices qui traversent notre société.
différenciée, injuste, évitable et systémique de
plusieurs caractéristiques du cadre bâti et de l’espace

ET SOCIALES public dans le Grand Montréal. Au point de départ


de ces iniquités territoriales, on trouve les inégalités
Agir ensemble sur
économiques et sociales. Si les secteurs où se le cadre bâti et l’espace
public pour un Grand
concentrent les ménages à faible revenu présentent
Ces Signes vitaux présentent le diagnostic nécessaire
des caractéristiques moins favorables du cadre bâti,
d’un aspect spécifique des inégalités entre les
personnes, selon leur milieu de vie. Il ne prétend
c’est bien parce que ces secteurs défavorisés existent,
donc parce que des inégalités persistent.
Montréal équitable
pas s’attaquer à la totalité des vastes problèmes Ce diagnostic partagé complète et s’appuie sur des
de la pauvreté, de l’exclusion, des discriminations, connaissances développées par les autorités publiques
ni de la persistance des inégalités. Des milieux de vie Les iniquités et les nombreuses organisations qui œuvrent sur
justes ne suffiront pas à créer une société juste.
Ils peuvent toutefois y contribuer. territoriales, élément le territoire du Grand Montréal. Au fil de sa réalisation,
nous avons constaté une prise de conscience
aggravant des inégalités croissante, à plusieurs niveaux, de la nécessité de
s’attaquer spécifiquement aux iniquités territoriales.
socioéconomiques Ce rapport appartient désormais à la collectivité du
Les iniquités territoriales sont aussi un élément Grand Montréal. Souhaitons que les constats dressés
aggravant des inégalités économiques et sociales. ici soutiennent un renforcement de l’action pour
En compromettant la santé et l’épanouissement des un Grand Montréal équitable.
personnes en situation de vulnérabilité, elles ajoutent
une couche supplémentaire aux facteurs qui
les pénalisent.

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de la population, 2021 », Statistique Canada. [https://www12. crise durable en habitation, collection L’Index, Vivre en Ville.
statcan.gc.ca/census-recensement/2021/ref/dict/az/index- VILLE DE MONTRÉAL (2016). Portrait des logements 64 p.
fra.cfm] (consulté le 15 juillet 2024). accessibles et adaptés : parc des logements sociaux et
communautaires de l’agglomération de Montréal, Montréal, VIVRE EN VILLE (2024). Ouvrir le dialogue : démarche de
STATISTIQUE CANADA (2017). Recensement de 2016, produit Ville de Montréal [PDF]. 54 p. participation publique à l’intention des municipalités qui se
n° 98-316-X2016001 au catalogue de Statistique Canada. densifient, collection Vers des collectivités viables, Vivre en
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pd/prof/index.cfm?Lang=F] (consulté le 8 mai 2024). logements : agglomération de Montréal, Montréal, Ville de
Montréal [PDF]. 38 p. VIVRE SAINT-MICHEL EN SANTÉ (2020). Francon notre
STATISTIQUE CANADA (2021). Recensement de la population quartier : un projet citoyen pour repenser l’ancienne carrière
2021. VILLE DE MONTRÉAL (2024a). « Montréal franchit un Francon, Montréal, Vivre Saint-Michel en santé [PDF]. 15 p.
pas important vers sa toute première bibliothèque inter-
STATISTIQUE CANADA (2023). « L’histoire de deux arrondissement », Communiqué de presse, Cision. [https://
locataires : l’abordabilité du logement chez les locataires www.newswire.ca/fr/news-releases/montreal-franchit-un-
récents et les locataires existants, au Canada. », pas-important-vers-sa-toute-premiere-bibliotheque-inter-
Statistique Canada. [https://www12.statcan.gc.ca/census- arrondissement-866889073.html] (consulté le 22 mai 2024).
recensement/2021/as-sa/98-200-X/2021016/98-200-
X2021016-fra.cfm] (consulté le 12 juillet 2024). VILLE DE MONTRÉAL (2024b). « Le REV : un réseau express
vélo », Ville de Montréal. [https://montreal.ca/articles/le-rev-
STATISTIQUE CANADA (2024). « Les établissements un-reseau-express-velo-4666] (consulté le 5 juin 2024).
d’hébergement canadiens pour les victimes de violence,
2022-2023 », Juristat, no 2024001 [PDF]. 40 p. VILLE DE MONTRÉAL (2024c). Bilan environnemental
2023. Qualité de l’air à Montréal, Montréal, Service de
SWOPE, Carolyn B. et Diana HERNÁNDEZ (2019). « Housing l’environnement, [Ville de Montréal] [PDF]. 16 p.
as a determinant of health equity: A conceptual model »,
Social Science & Medicine, vol. 243. [DOI : 10.1016/j. VINACOUSTIK INC. (2023). Étude d’impact sonore du bruit
socscimed.2019.112571]. ferroviaire sur la qualité de vie des riverains d’infrastructures
ferroviaires, Rapport présenté à la Corporation de
TRUDELLE, Catherine, Juan-Luis KLEIN, Jean-Marc FONTAN développement communautaire Action-Gardien [PDF]. 36 p.
et Diane-Gabrielle TREMBLAY (2011). Conflits urbains et
cohésion socioterritoriale : concertation et compromis dans VIVRE EN VILLE (2014). Retisser la ville : [Ré]articuler
le quartier Saint-Michel à Montréal, Collection Mouvements urbanisation, densification et transport en commun, 2e éd.,
sociaux, CRISES [UQÀM] [PDF]. 35 p. collection Outiller le Québec, Vivre en Ville. 108 p.

TUEY, Catherine et Nicolas BASTIEN (2023). « Résidents VIVRE EN VILLE (2019a). Des milieux de vie pour toute la
non permanents au Canada : un portrait d’une population vie : outils pour guider les municipalités dans l’aménagement
croissante à partir du Recensement de 2021 », Regards sur d’environnements bâtis favorables à un vieillissement actif,
la société canadienne, produit no 75‑006‑X au catalogue de collection Vers des collectivités viables, Vivre en Ville. 64 p.
Statistique Canada, 21 p.
VIVRE EN VILLE (2019b). La réduction du bilan carbone par
VILLE DE LAVAL (2020). Plan directeur des bibliothèques de le transport en commun : études de cas sur l’augmentation du
Laval 2020-2036, Laval, Ville de Laval [PDF]. 33 p. niveau de service, Vivre en Ville [PDF]. 80 p.

VILLE DE MONTRÉAL (2005a). Politique de l’arbre de VIVRE EN VILLE (2022a). Collectivités en santé : guider
Montréal, Montréal, Ville de Montréal [PDF]. 34 p. les municipalités dans l’aménagement de milieux de vie
favorables à la santé, au bien-être et à la qualité de vie,
collection Vers des collectivités viables, Vivre en Ville. 64 p.

120
ANNEXES

121
ANNEXE 1
Municipalités, arrondissements et sous-régions du Grand Montréal

122
ANNEXE 2
Cartes : méthodologie et sources des données

Section Carte Méthodologie Sources

Portrait socio- Secteurs de recensement Secteurs défavorisés selon la MFR-AI Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.).
économique du défavorisés « Explorer la région de Montréal », montreal.curbcut.ca/, Curbcut. (consulté
Grand Montréal Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu le 7 mai 2024), d’après les données de STATISTIQUE CANADA (2021).
supérieure ou égale à 15,2 % Recensement de la population 2021.

Autres secteurs de recensement : inférieure à 15,2 %

Dimensions du Concentration de logements Secteurs de recensement dont le taux de ménages locataires est supérieur à la Moyenne de ménages locataires par sous-région de la CMM : CMM
cadre bâti et de locatifs par sous-région moyenne sous-régionale, superposés au type de secteur de recensement selon [COMMUNAUTÉ MÉTROPOLITAINE DE MONTRÉAL] (s. d.). « Montréal en
l’espace public - la MFR-AI, pour l’année 2021. statistiques », observatoire.cmm.qc.ca/, CMM.
[https://observatoire.cmm.qc.ca/grand-montreal-en-statistiques/]
Habitation
Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu (consulté le 14 mai 2024).
supérieure ou égale à 15,2 %
Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu
inférieure à 15,2 % Taux de ménages locataires par secteur de recensement : CURBCUT
MONTRÉAL (s. d.). Ibid.
Part du logement social Part des logements sociaux et communautaires, incluant les prestataires Part des logements sociaux et communautaires : CMM [COMMUNAUTÉ
et communautaire par du Programme de supplément au loyer sur l’ensemble des logements, par MÉTROPOLITAINE DE MONTRÉAL] (s. d.). op. cit.
municipalité municipalité, pour l’année 2020.
Ratio de HLM par ménage Nombre de HLM publics (2023 [Montréal]; 2017 [Laval]; 2021 [autres HLM publics (autres municipalités) : CMM [COMMUNAUTÉ
municipalités]) pour 100 ménages (2021), par arrondissement montréalais, MÉTROPOLITAINE DE MONTRÉAL] (s. d.). op. cit.
municipalité et secteur lavallois.
HLM publics (Laval) : QUÉBEC. DIRECTION DE SANTÉ PUBLIQUE DE LAVAL
(2023). Liste des HLM publics, partage de données par la DSP Laval, mai 2024.

HLM publics (Montréal) : VILLE DE MONTRÉAL (2023). Répartition des


logements sociaux et communautaires sur l’île de Montréal : faits saillants et
tableaux, Montréal, Ville de Montréal [PDF]. 10 p.

Nombre de ménages : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.

123
Section Carte Méthodologie Sources
Dimensions Accessibilité piétonne aux Indice d’accessibilité piétonne aux services et aux commerces par aire de Indice d’accessibilité piétonne aux services et aux commerces : LOCAL
du cadre bâti et de services et aux commerces diffusion superposé au type d’aire de diffusion selon la MFR-AI, pour l’année LOGIC (2020), récupéré sur CMM [COMMUNAUTÉ MÉTROPOLITAINE DE
l’espace public - 2021. MONTRÉAL] (s. d.). op. cit.
Ressources
Aires de diffusion défavorisées : prévalence de ménages à faible revenu Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
de proximité supérieure ou égale à 15,2 %

Autres aires de diffusion : inférieure à 15,2 %


Environnement alimentaire - Commerces alimentaires : VILLE DE MONTRÉAL (2023). « Locaux
de l’est de l’arrondissement commerciaux et statuts d’occupation », donnees.montreal.ca, Ville de Montréal.
de Montréal-Nord (Montréal) [https://donnees.montreal.ca/dataset/locaux-commerciaux].

Réseau routier : QUÉBEC. MRNF [MINISTÈRE DES RESSOURCES


NATURELLES ET DES FORÊTS] (2024). « AQréseau », donneesquebec.
ca, Données Québec. [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/
adresses-quebec/resource/a23ac6ee-2912-47ba-bec5-23fb9ddc3c7d]
(consulté le 1er août 2024).
Centres locaux de services CLSC superposés au type de secteur de recensement selon la MFR-AI, pour CLSC : QUÉBEC. MSSS [MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES
communautaires (CLSC) l’année 2021. SOCIAUX] (2024). « Fichiers cartographiques M02 des installations et
établissements », donneesquebec.ca, Données Québec.
Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/fichiers-cartographiques-
supérieure ou égale à 15,2 % m02-des-installations-et-etablissements].

Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
inférieure à 15,2 %
Couverture de canopée Couverture de canopée superposée au type de secteur de recensement selon Canopée : QUÉBEC. INSPQ [INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE
la MFR-AI, pour l’année 2021. DU QUÉBEC] (2022). « Cartographie de la canopée de la RMR de Montréal
en format vectoriel », donneesquebec.ca, Données Québec.
Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/canopee-des-six-rmr-
supérieure ou égale à 15,2 % du-quebec/resource/95bc3a15-bad9-46b4-b4f2-8000a391d770].

Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
inférieure à 15,2 %
Parcs, villes de Montréal Zones tampons de 300 m à vol d’oiseau autour des parcs de superficie d’un Parcs de la Ville de Longueuil : VILLE DE LONGUEUIL (2024). « Parcs »,
et de Longueuil hectare et plus. donneesquebec.ca, Données Québec. [https://www.donneesquebec.ca/
recherche/dataset/parcs/resource/265d2acb-f1b6-4c44-b5cb-751eb46f53a4].
Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu
supérieure ou égale à 15,2 % Parcs de la Ville de Montréal : VILLE DE MONTRÉAL (2024). « Grands parcs,
parcs d›arrondissements et espaces publics - format SHP », donneesquebec.
Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu ca, Données Québec. [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/
inférieure à 15,2 % vmtl-grands-parcs-parcs-d-arrondissements-et-espaces-publics/resource/
c57baaf4-0fa8-4aa4-9358-61eb7457b650].

Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
Infrastructures culturelles Bibliothèques et centres culturels superposés au type de secteur de Infrastructures culturelles : CMM [COMMUNAUTÉ MÉTROPOLITAINE DE
publiques de proximité recensement selon la MFR-AI, pour l’année 2021. MONTRÉAL] (2024). Entente de partage de données avec la CMM en avril
2024.
Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu
supérieure ou égale à 15,2 % Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.

Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu


inférieure à 15,2 %

124
Section Carte Méthodologie Sources
Dimensions du Risque estimé de collision Nombre de collisions impliquant des piétons ou des cyclistes blessés ou Collisions routières : VILLE DE MONTRÉAL (2022). « Collisions routières »,
cadre bâti et de à pied ou à vélo dans décédés entre 2014 et 2019, selon le nombre de déplacements non motorisés donnees.montreal.ca, Ville de Montréal.
l’espace public - l’agglomération de Montréal (24 heures, tous motifs sauf retour) attirés et produits par secteur municipal [https://donnees.montreal.ca/dataset/collisions-routieres].
en 2018 superposé au type de secteur de recensement selon la MFR-AI, pour
Mobilité
l’année 2021. Déplacements : ARTM [AUTORITÉ RÉGIONALE DE TRANSPORT
MÉTROPOLITAIN] (2020). Enquête origine-destination 2018 : La mobilité des
Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu personnes dans la région métropolitaine de Montréal - Tableaux des résultats
supérieure ou égale à 15,2 % par secteurs municipaux. ARTM [PDF].

Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu Secteurs municipaux : ARTM [AUTORITÉ RÉGIONALE DE TRANSPORT
inférieure à 15,2 % MÉTROPOLITAIN] (2013). « Secteurs municipaux de l’Enquête OD 2013 »,
donneesquebec.ca, Données Québec.
[https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/artm-secteurs-
municipaux-od13/resource/95ab084b-727e-4322-9433-0fed7baa690d].
Environnement routier de - Réseau routier : QUÉBEC. MRNF [MINISTÈRE DES RESSOURCES
l’école primaire La Visitation NATURELLES ET DES FORÊTS] (2024). op. cit.
(arrondissement Ahuntsic-
Cartierville, Montréal) Territoire de l’école primaire La Visitation : CSSDM [CENTRE DE SERVICES
SCOLAIRE DE MONTRÉAL] (2020). « Version bêta - Recherchez une
école primaire ». [https://www.arcgis.com/apps/webappviewer/index.
html?id=36e856feafc344db93eec9d060324b11].
Environnement routier des Longueur des routes dangereuses (artères, routes nationales, routes IMSE : QUÉBEC. MEQ [MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION] (2024). « Défavorisation
écoles primaires publiques régionales, collectrices de transit) à l’intérieur d’une distance de 1200 m suivant - Écoles primaires 2022-2023 », donneesquebec.ca, Données Québec.
le réseau routier associé aux écoles primaires publiques différenciées selon [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/indices-de-
leur niveau de défavorisation. defavorisation/resource/f9ac688c-4575-42a9-983a-cd7f3f52094a].

École en milieu défavorisé : IMSE = 8 à 10 Réseau routier : QUÉBEC. MRNF [MINISTÈRE DES RESSOURCES
NATURELLES ET DES FORÊTS] (2024). op. cit.
Autres écoles : IMSE = 1 à 7

125
Section Carte Méthodologie Sources
Dimensions du Couverture par le réseau Rayon de 800 m autour des stations de métro ou du REM et d’arrêts d’autobus Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
cadre bâti et de structurant de transport en à haute fréquence toute la journée qui ont un accès direct au centre-ville;
l’espace public - commun REM : REM [RÉSEAU EXPRESS MÉTROPOLITAIN] (2024). « Stations du
Mobilité Rayon de 800 m autour de stations de métro sans lien direct avec le centre-ville réseau », rem.info, REM. [https://rem.info/fr/se-deplacer/stations-du-reseau].
et des arrêts du SRB (seuls les arrêts situés sur le SRB ont été pris en compte,
les arrêts menant au SRB n’ont pas été considérés); Réseau STM : STM [SOCIÉTÉ DE TRANSPORT DE MONTRÉAL] (2024).
« Tracés des lignes de bus et de métro », donnees.montreal.ca, Ville de
Rayon de 600 m autour des arrêts d’autobus à haute fréquence toute la journée Montréal. [https://donnees.montreal.ca/dataset/stm-traces-des-lignes-de-
sans lien direct avec le centre-ville; bus-et-de-metro].

Rayons superposés au type de secteur de recensement selon la MFR-AI, pour SRB : STM [SOCIÉTÉ DE TRANSPORT DE MONTRÉAL] (2024). « Le SRB Pie-
l’année 2021. IX ». stm.info, STM. [https://www.stm.info/fr/a-propos/grands-projets/grands-
projets-bus/le-srb-pie-ix].
Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu
supérieure ou égale à 15,2 % Sources consultées pour l’analyse, mais n’apparaissant pas sur la carte :

Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu STL [SOCIÉTÉ DE TRANSPORT DE LAVAL] (2024). « GTFS - STL »,
inférieure à 15,2 % donneesquebec.ca, Données Québec. [https://www.donneesquebec.ca/
recherche/dataset/https-www-stlaval-ca-datas-opendata-gtf_stl-zip/
resource/3ac7bab9-c1c5-46f6-b84d-fa39411b0840].

EXO (2024). « Données ouvertes », exo.quebec, Exo.


[https://exo.quebec/fr/a-propos/donnees-ouvertes].

RTL [RÉSEAU DE TRANSPORT DE LONGUEUIL] (2024). « DONNÉES GTFS


DU RTL », rtl-longueuil.qc.ca, RTL.
[https://m.rtl-longueuil.qc.ca/fr-CA/donnees-ouvertes/].
Principaux équipements Pistes cyclables ou sentiers polyvalents; Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
cyclables
Présence d’une station ou plus de vélos BIXI superposée au type de secteur de Réseau cyclable : VÉLO QUÉBEC. (2023). Entente de partage de données
recensement selon la MFR-AI, pour l’année 2021. avec Vélo Québec, printemps 2024.

Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu Stations BIXI : BIXI MONTREAL (2024). « État des stations », donnees.
supérieure ou égale à 15,2 % montreal.ca, Ville de Montréal.
[https://donnees.montreal.ca/dataset/bixi-etat-des-stations].
Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu
inférieure à 15,2 %

126
Section Carte Méthodologie Sources
Dimensions du Îlots de chaleur et de fraîcheur Classes d’écarts de température regroupées en trois groupes (classes 1, Écarts de température : QUÉBEC. INSPQ [INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ
cadre bâti et de 2 et 3 = îlot de fraîcheur; classes 4, 5, 6 et 7 = ni îlot de chaleur ni îlot de PUBLIQUE DU QUÉBEC]. (2023). « Îlots de chaleur et de fraîcheur urbains
l’espace public - fraîcheur; classes 8 et 9 = îlot de chaleur) superposées au type de secteur de 2020-2022 (Classes d’écarts de températures) », donneesquebec.ca, Données
recensement selon la MFR-AI, pour l’année 2021. Québec. [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/ilots-de-
Risques
chaleur-fraicheur-urbains-et-ecarts-de-temperature-relatifs-2020-2022/
environnementaux Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu resource/59764569-0a58-4a66-9106-514493711e35].
supérieure ou égale à 15,2 %
Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu
inférieure à 15,2 %
Portrait des écarts de Classes d’écarts de température regroupées en trois groupes (classes 1, 2 et Écarts de température : QUÉBEC. INSPQ [INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ
température à Saint-Lambert 3 = îlot de fraîcheur; classes 4, 5, 6 et 7 = ni îlot de chaleur ni îlot de fraîcheur; PUBLIQUE DU QUÉBEC]. (2023). op. cit.
et Longueuil (agglomération classes 8 et 9 = îlot de chaleur) superposées au type d’aire de diffusion selon
de Longueuil) la MFR-AI, pour l’année 2021. Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.

Aires de diffusion défavorisées : prévalence de ménages à faible revenu


supérieure ou égale à 15,2 %

Autres aires de diffusion : prévalence de ménages à faible revenu inférieure


à 15,2 %
Cuvettes de rétention d’eau Cuvettes de rétention d’eau de ruissellement dont le seuil est supérieur Cuvettes de rétention d’eau de ruissellement : VILLE DE MONTRÉAL (2021).
de ruissellement dans à 300 mm superposées au type de secteur de recensement selon la MFR-AI, « Cuvettes de rétention d’eau de ruissellement », donnees.montreal.ca,
l’agglomération de Montréal pour l’année 2021. Ville de Montréal.
[https://donnees.montreal.ca/dataset/cuvettes-retention-eau-ruissellement].
Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu
supérieure ou égale à 15,2 % Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.

Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu


inférieure à 15,2 %
Zones inondées par des Zones inondées lors des crues printanières exceptionnelles de 2017 et 2019 Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
crues printanières dans les superposées au type de secteur de recensement selon la MFR-AI, pour
arrondissements Pierrefonds- l’année 2021. Territoire inondé lors des crues printanières exceptionnelles de 2017 et
Roxboro et L’Île-Bizard– 2019 : QUÉBEC. MELCCFP [MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT, DE LA
Sainte-Geneviève (Montréal) Aires de diffusion défavorisées : prévalence de ménages à faible revenu LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES, DE LA FAUNE ET
supérieure ou égale à 15,2 % DES PARCS] (2022). « Territoire inondé en 2017 et 2019 » donneesquebec.ca,
Données Québec.
Autres aires de diffusion : prévalence de ménages à faible revenu inférieure [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/territoire-inonde-en-2017-
à 15,2 % et-2019/resource/b2b5b6d4-2544-4555-94cc-8fcaa0e0f185].

Zones d’exposition à la Zones tampons de 150 m autour des routes importantes (autoroutes, artères, Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
pollution atmosphérique routes nationales et routes régionales) superposées au type de secteur de
routière recensement selon la MFR-AI, pour l’année 2021. Réseau routier : MRNF [MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET
DES FORÊTS] (2024). op. cit.
Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu
supérieure ou égale à 15,2 %

Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu


inférieure à 15,2 %

127
Section Carte Méthodologie Sources
Dimensions du Exposition au bruit Aires de diffusion dont 30 % ou plus des logements sont exposés à plus Nombre de logements exposés à plus de 60 dBA sur 24 h : RAGETTLI,
cadre bâti et de environnemental dans de 60 dBA sur 24 h superposées au type d’aire de diffusion selon la MFR-AI, Martina S., Sophie GOUDREAU, Céline PLANTE, Michel FOURNIER, Marianne
l’espace public - l’agglomération de Montréal pour l’année 2021. HATZOPOULOU, Stéphane PERRON et Audrey SMARGIASSI (2016).
« Statistical modeling of the spatial variability of environmental noise levels in
Risques
Aires de diffusion défavorisées : prévalence de ménages à faible revenu Montreal, Canada, using noise measurements and land use characteristics »,
environnementaux supérieure ou égale à 15,2 % Journal of Exposure Science & Environmental Epidemiology, vol. 26, no 6, 597-
605 [DOI :10.1038/ jes.2015.82].
Autres aires de diffusion : prévalence de ménages à faible revenu inférieure
à 15,2 % Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.

Exposition à différentes Aires de diffusion dont 30 % ou plus des logements sont exposés à plus de Zones industrialo-portuaires : QUÉBEC. MEIE [Ministère de l’Économie,
sources de bruit 60 dBA sur 24 h superposées au type d’aire de diffusion selon la MFR-AI, de l’Innovation et de l’Énergie] (2022). « Délimitation des zones industrialo-
environnemental, portion de pour l’année 2021. portuaires », donneesquebec.ca, Données Québec.
l’arrondissement Mercier– [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/delimitation-des-zones-
Hochelaga-Maisonneuve Aires de diffusion défavorisées : prévalence de ménages à faible revenu ip-industrialo-portuaires].
(Montréal) supérieure ou égale à 15,2 %
Nombre de logements exposés à plus de 60 dBA sur 24 h : RAGETTLI,
Autres aires de diffusion : prévalence de ménages à faible revenu inférieure Martina S., Sophie GOUDREAU, Céline PLANTE, Michel FOURNIER, Marianne
à 15,2 % HATZOPOULOU, Stéphane PERRON et Audrey SMARGIASSI (2016). op. cit.

Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
Infrastructures routières Réseaux routier et ferroviaire superposés au type d’aire de diffusion selon Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
et ferroviaires du quartier la MFR-AI, pour l’année 2021.
Pointe-Saint-Charles
(Montréal) Aires de diffusion défavorisées : prévalence de ménages à faible revenu
supérieure ou égale à 15,2 %

Autres aires de diffusion : prévalence de ménages à faible revenu inférieure


à 15,2 %

Données de fond de carte


Données Sources
Limites des secteurs de recensement et STATISTIQUE CANADA (2021). « Recensement de 2021 - Fichiers des limites », Recensement de la population 2021. Statistique Canada.
des aires de diffusion, 2021 [https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2021/geo/sip-pis/boundary-limites/index2021-fra.cfm?year=21].

Limites des aires de diffusion, 2016 STATISTIQUE CANADA (2016). « Recensement de 2016 - Fichiers des limites », Recensement de la population 2016. Statistique Canada.
[https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2011/geo/bound-limit/bound-limit-2016-fra.cfm].

Limites du territoire à l’étude, des sous-régions CMM [COMMUNAUTÉ MÉTROPOLITAINE DE MONTRÉAL] (s. d.). « Données géoréférencées », observatoire.cmm.qc.ca/. CMM.
de la CMM, des municipalités et des arrondissements [https://observatoire.cmm.qc.ca/produits/donnees-georeferencees/#pmad].
de Montréal et de Longueuil
Limites des secteurs lavallois VILLE DE LAVAL (2017). « Limites des secteurs d’aménagement », donneesquebec.ca, Données Québec.
[https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/limites-des-secteurs-d-amenagement/resource/0508da81-5bb1-426c-87b3-42789807f85a].

Contour des bâtiments QUÉBEC. MRNF [MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DES FORÊTS] (2024). « Référentiel québécois sur les bâtiments », donneesquebec.ca,
Données Québec. [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/referentiel_bati].

Réseau routier QUÉBEC. MRNF [MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DES FORÊTS] (2024). « AQréseau », donneesquebec.ca, Données Québec.
[https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/adresses-quebec/resource/a23ac6ee-2912-47ba-bec5-23fb9ddc3c7d].
Réseau ferroviaire QUÉBEC. MTMD [MINISTÈRE DES TRANSPORTS ET DE LA MOBILITÉ DURABLE] (2024)« Réseau ferroviaire », donneesquebec.ca, Données Québec.
[https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/reseau-ferroviaire/resource/bdf44b86-acdb-4e81-b4aa-0b0232e0a47f].

Réseau hydrographique QUÉBEC. MRNF [MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DES FORÊTS]. (2024). « Géobase du réseau hydrographique du Québec (GRHQ) »,
donneesquebec.ca, Données Québec. [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/grhq].
128
ANNEXE 3
Tableaux : méthodologie et sources des données

Section Tableau Méthodologie Sources

Portrait socio- Répartition des ménages Proportion de chaque type de ménages par type de secteur de recensement Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.).
économique du entre secteurs de selon la MFR-AI. « Explorer la région de Montréal » montreal.curbcut.ca/, Curbcut. (consulté
Grand Montréal recensement défavorisés le 7 mai 2024), d’après les données de STATISTIQUE CANADA (2021).
et autres secteurs Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu Recensement de la population 2021.
supérieure ou égale à 15,2 %

Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu


inférieure à 15,2 %
Dimensions du Taux de ménages locataires Proportion des locataires sur l’ensemble des modes d’occupation. Locataires : STATISTIQUE CANADA (2021). Recensement de la population
cadre bâti et de par type de ménage et par 2021, d’après les données obtenues par la CMM.
l’espace public - sous-région
Habitation Part du logement social et Part des logements sociaux et communautaires sur l’ensemble des logements, Ensemble des logements : VILLE DE MONTRÉAL (s. d.). Quartiers de
communautaire dans les par arrondissement. référence en habitation, Données Québec, 2013, mis à jour le 03 juillet 2024.
arrondissements montréalais [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/vmtl-quartiers] (consulté
Contrairement à la carte sur la part des logements sociaux et communautaires le 04 juillet 2024).
présentée dans la même section, ce tableau n’inclut pas les prestataires
du Programme de supplément au loyer (PSL). Logements sociaux et communautaires : VILLE DE MONTRÉAL (2023).
Répartition des logements sociaux et communautaires sur l’île de Montréal : faits
saillants et tableaux, Montréal, Ville de Montréal [PDF]. 10 p.
Offre et demande de HLM Nombre de ménages demandeurs (familles et personnes seules de moins HLM publics : VILLE DE MONTRÉAL (2023). op. cit.
(familles et personnes de 60 ans) par unité HLM existante pour les familles et personnes seules,
seules de moins de 60 ans, par arrondissement et ville liée Ménages demandeurs : OMHM [OFFICE MUNICIPAL D’HABITATION DE
agglomération de Montréal) MONTRÉAL] (2023). Demandeurs par territoire de résidence, octobre 2023,
Montréal, OMHM [PDF]. 2 p.
Offre et demande de Nombre de ménages demandeurs (ménages de 60 ans et plus) par unité HLM HLM publics : VILLE DE MONTRÉAL (2023). op. cit.
HLM (60 ans et plus, existante pour les ménages de 60 ans et plus, par arrondissement et ville liée
agglomération de Montréal) Ménages demandeurs : OMHM [OFFICE MUNICIPAL D’HABITATION DE
MONTRÉAL] (2023). op. cit.
Évolution du nombre de Pourcentage d’augmentation du nombre de personnes en situation d’itinérance Personnes en situation d’itinérance visible : QUÉBEC. MSSS [MINISTÈRE
personnes en situation visible entre 2018 et 2022, pour les régions administratives qui font partie DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX] (2023). Dénombrement des
d’itinérance visible entre du Grand Montréal. personnes en situation d’itinérance au Québec : rapport de l’exercice du
2018 et 2022 11 octobre 2022, Québec, gouvernement du Québec [PDF]. 353 p.
Dimensions du Couverture de canopée des Part de la surface des secteurs couverte par la canopée, superposée à Canopée : QUÉBEC. INSPQ [INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE
cadre bâti et de secteurs de recensement la prévalence de ménages à faible revenu selon la MFR-AI, par secteur de DU QUÉBEC] (2022). « Cartographie de la canopée de la RMR de Montréal
l’espace public défavorisés et des autres recensement pour l’année 2021. en format vectoriel », donneesquebec.ca, Données Québec.
- Ressources de secteurs [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/canopee-des-six-rmr-
Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu du-quebec/resource/95bc3a15-bad9-46b4-b4f2-8000a391d770].
proximité supérieure ou égale à 15,2 %
Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu
inférieure à 15,2 %

129
Section Tableau Méthodologie Sources
Dimensions du Environnement routier des Longueur des routes dangereuses (artères, routes nationales, routes IMSE : QUÉBEC. MÉQ [MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION] (2024). « Défavorisation
cadre bâti et de écoles primaires publiques régionales, collectrices de transit) à l’intérieur d’une distance de 1200 m suivant - Écoles primaires 2022-2023 », donneesquebec.ca, Données Québec.
l’espace public - le réseau routier associé aux écoles primaires publiques différenciées selon [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/indices-de-
leur niveau de défavorisation defavorisation/resource/f9ac688c-4575-42a9-983a-cd7f3f52094a]
Mobilité
Écoles en milieu défavorisé : IMSE = 8 à 10 Réseau routier : QUÉBEC. MRNF [MINISTÈRE DES RESSOURCES
NATURELLES ET DES FORÊTS] (2024). « AQréseau », donneesquebec.
Autres écoles : IMSE = 1 à 7 ca, Données Québec. [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/
adresses-quebec/resource/a23ac6ee-2912-47ba-bec5-23fb9ddc3c7d].

Dimensions du Part du territoire couvert par Superficie des différents types de secteurs (selon la MFR-AI) couverts par Écarts de température : QUÉBEC. INSPQ [INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ
cadre bâti et de des îlots de chaleur et de les données d’écarts de température : PUBLIQUE DU QUÉBEC]. (2023). « Îlots de chaleur et de fraîcheur urbains
l’espace public - fraîcheur 2020-2022 (Classes d’écarts de températures) », donneesquebec.ca, Données
- les îlots de chaleur (classes 8 et 9); Québec. [https://www.donneesquebec.ca/recherche/dataset/ilots-de-
Risques
chaleur-fraicheur-urbains-et-ecarts-de-temperature-relatifs-2020-2022/
environnementaux - les îlots de fraîcheur (classes 1, 2 et 3); resource/59764569-0a58-4a66-9106-514493711e35].
- ni l’un ni l’autre (classes 4, 5, 6 et 7)
Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu
supérieure ou égale à 15,2 %

Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu


inférieure à 15,2 %
Part du territoire à proximité Pourcentage des différents types de secteurs (selon la MFR-AI) couverts Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.
d’une voie de circulation par les zones tampons de 150 m autour des routes importantes (autoroutes,
majeure artères, routes nationales et routes régionales). Réseau routier : QUÉBEC. MRNF [MINISTÈRE DES RESSOURCES
NATURELLES ET DES FORÊTS] (2024). op. cit.
Secteurs de recensement défavorisés : prévalence de ménages à faible revenu
supérieure ou égale à 15,2 %

Autres secteurs de recensement : prévalence de ménages à faible revenu


inférieure à 15,2 %
Exposition au bruit environ- Différents types d’aires de diffusion (selon la MFR-AI) dont la part de Nombre de logements exposés à plus de 60 dBA sur 24 h : RAGETTLI,
nemental, agglomération de logements exposés à 60 dBA ou plus (LAeq24h) est supérieure ou égale Martina S., Sophie GOUDREAU, Céline PLANTE, Michel FOURNIER, Marianne
Montréal à 30 %. HATZOPOULOU, Stéphane PERRON et Audrey SMARGIASSI (2016).
« Statistical modeling of the spatial variability of environmental noise levels in
Aires de diffusion défavorisées : prévalence de ménages à faible revenu Montreal, Canada, using noise measurements and land use characteristics »,
supérieure ou égale à 15,2 % Journal of Exposure Science & Environmental Epidemiology, vol. 26, no 6, 597-
605 [DOI :10.1038/ jes.2015.82].
Autres aires de diffusion : prévalence de ménages à faible revenu inférieure
à 15,2 % Prévalence de ménages à faible revenu : CURBCUT MONTRÉAL (s. d.). op. cit.

130
ANNEXE 4
Services de transport adapté dans le Grand Montréal
Le transport adapté est offert en parallèle du transport régulier aux personnes limitées dans l’accomplissement d’activités normales, ayant des limitations sur le plan de la
mobilité ou une déficience significative et persistante. Il doit être réservé d’avance et il n’est pas possible d’y transporter des bagages.

Société de transport Heures de service Caractéristiques


Exo Dimanche au jeudi : 6 h 30 à 23 h Territoires desservis : couronnes Nord et Sud de Montréal

Vendredi et samedi : 6 h 30 à minuit Du mardi au samedi : réservation jusqu’à 16 h la veille

Dimanche et lundi : réservation au plus tard le vendredi avant 16 h


Réseau de transport de Longueuil (RTL) Lundi au jeudi : 6 h 30 à minuit Territoires desservis : agglomération de Longueuil

Vendredi et samedi : 6 h 30 à 1 h Réservation jusqu’à 19 h la veille

Dimanche : 6 h 30 à 23 h
Société de transport de Laval (STL) Lundi au jeudi : 6 h 30 à 23 h Territoire desservi : Ville de Laval

Vendredi : 6 h 30 à minuit Réservation jusqu’à 17 h la veille

Samedi : 8 h à minuit

Dimanche : 8 h à 23 h
Société de transport de Montréal (STM) Dimanche au jeudi : 6 h à 0 h 30 Territoire desservi : agglomération de Montréal

Vendredi et samedi : 6 h à 1 h 30 Réservation jusqu’à 21 h la veille


Déplacements métropolitains Avec Exo, il faut prévoir une journée de plus pour réserver un déplacement hors
des couronnes Nord et Sud.

Le RTL dessert Montréal-Centre avec possibilité de réservation jusqu’à 19 h la veille,


et les autres secteurs du territoire de l’ARTM en réservant entre 2 et 5 jours
à l’avance pour un déplacement occasionnel, et au moins 7 jours à l’avance pour
un déplacement régulier.

La STL dessert Montréal-Centre avec possibilité de réservation jusqu’à 17 h la veille,


et les autres secteurs du territoire de l’ARTM en réservant 3 jours à l’avance.

La STM dessert l’agglomération de Montréal, l’agglomération de Longueuil, la Ville


de Laval et les couronnes Nord et Sud, en réservant jusqu’à midi la veille.

L’embarquement et le débarquement d’un véhicule de transport adapté présentent des contraintes dans certains secteurs. À Montréal, la demande d’obtention d’un
débarcadère (c.-à-d. un espace sécuritaire pour monter à bord d’un véhicule en tant que passager, près du domicile ou du lieu de travail) est gérée par les arrondissements.
À titre d’exemple, L’île-Bizard–Sainte-Geneviève et Pierrefonds-Roxboro n’offrent pas ce service, et Montréal-Nord le refusera si de telles installations existent déjà à moins
de 12 mètres de l’accès principal de l’immeuble.

131
La Fondation du Grand Montréal et Vivre en Ville remercient sincèrement, pour leur révision éclairante,
les organismes de défense des droits, organisations d’intérêt public et membres du milieu de la recherche :

Centre d’écologie urbaine

REMERCIEMENTS
Vincent Ouellet Jobin, Coordonnateur par intérim, Aménagement et environnement urbain
Julien Voyer, Chargé de projets et développement

Coalition montréalaise des Tables de quartier


Julien Caffin, Coordonnateur, Concertation en développement social de Verdun
Marc-André Fortin, Coordonnateur, Table de concertation du faubourg Saint-Laurent
Joakim Lemieux, Coordonnatrice des activités

Institut national de la recherche scientifique


Xavier Leloup, Professeur-chercheur titulaire, Centre Urbanisation Culture Société
Sophie Van Neste, Professeure-chercheure agrégée, Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en action
climatique urbaine, Centre Urbanisation Culture Société

Institut national de santé publique du Québec


Patrick Morency, Médecin spécialiste

Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale


Marie-Ève Desrosiers, Conseillère en matière de recherche et d’évaluation, Direction des politiques de lutte contre
la pauvreté et de l’action communautaire

Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation – Secrétariat à la région métropolitaine

Observatoire québécois des inégalités


Marianne-Sarah Saulnier, Chercheuse

Transition en Commun
Marlies Trujillo Torres, Coordonnatrice Espace Quartiers et Groupe de travail Logement en Transition
Les réviseuses et réviseurs ont été conviés à
commenter la version préliminaire de ce document et Université du Québec à Montréal
n’en ont ainsi ni révisé, ni endossé le contenu final. Thi-Thanh-Hiên Pham, Professeure agrégée, Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les petites et
moyennes villes en transformation, Département d’études urbaines et touristiques

132
La Fondation du Grand Montréal et Vivre en Ville remercient également chaleureusement ces organisations du Grand Montréal pour leur temps et leur précieux éclairage,
qui ont contribué à l’analyse et à l’interprétation des informations présentées dans ces Signes vitaux :

• Arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve - Section de la transition écologique et de la résilience

• Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE Montréal)

• Corporation de développement communautaire Action-Gardien de Pointe-Saint-Charles

• Corporation de développement communautaire Centre-Sud

• Corporation de développement communautaire de l’agglomération de Longueuil

• Culture Montréal

• Direction de santé publique de Laval

• Direction de santé publique de la Montérégie

• Regroupement des usagers du transport adapté et accessible de l’île de Montréal (RUTA Montréal)

• Table de concertation du faubourg Saint-Laurent

• Table de quartier de Montréal-Nord

• Table de quartier du Nord de l’Ouest-de-l’Île de Montréal

• Table de quartier Hochelaga-Maisonneuve

• Trajectoire Québec

• Ville de Laval - Service de la culture, des loisirs, du sport et du développement social

• Ville de Montréal - Service de la culture

• Vivre Saint-Michel en santé

133
134
La Fondation du Grand Montréal,
une fondation communautaire
Les fondations communautaires sont des organismes de bienfaisance qui se consacrent à améliorer
la vie des communautés de territoires spécifiques en regroupant les dons de bienfaisance de
donateurs et donatrices pour créer des fonds de dotation, puis en redistribuant dans le milieu sous
forme de subventions le revenu que ces placements rapportent. Les fondations communautaires
jouent également un rôle social clé en surveillant la qualité de vie dans leur région et en réunissant
personnes, idées et ressources pour bâtir des communautés plus fortes et résilientes.

Notre mission

La FGM est au service et à l’écoute de sa communauté. En collaboration avec ses partenaires,


elle mobilise les ressources philanthropiques, diffuse des connaissances, catalyse des initiatives
et soutient la communauté, afin de faire progresser les Objectifs de développement durable (ODD)
dans le Grand Montréal.

Notre vision

La Fondation du Grand Montréal aspire à une communauté exempte de pauvreté et de discrimination,


où toutes et tous peuvent réaliser leur potentiel et vivre dans un environnement sain, aujourd’hui
et dans l’avenir.

Nos valeurs
• JUSTICE, ÉQUITÉ, DIVERSITÉ, INCLUSION : Œuvrer à éliminer toute forme de discrimination.
Amplifier la voix des groupes sous-représentés et s’assurer que tout individu se sent inclus,
valorisé et respecté.

• COLLABORATION : Faciliter le partage des expertises et des idées, et rassembler les forces
de la communauté.

• ÉCOUTE : Être attentive aux besoins et aux solutions identifiés par la communauté, et développer
des relations fondées sur la confiance.

• CRÉATION ET INNOVATION : Expérimenter et adopter des approches novatrices pour accroître


son agilité ainsi que son impact sur la communauté.

• INTÉGRITÉ : Faire preuve d’honnêteté, de transparence, d’éthique, d’humilité, d’imputabilité


et de professionnalisme.
Fondation du Grand Montréal
606, rue Cathcart
Bureau 1030
Montréal (Québec) H3B 1K9
514 866-0808
info@fgmtl.org

www.fgmtl.org

La FGM est un organisme de bienfaisance dûment enregistré auprès de l’Agence de revenu du Canada sous
le numéro 88197 9124 RR 0001.

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