GT-VI-4 - Lignes de Transport
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GT-VI-4 - Lignes de Transport
Guide technique
JUILLET 2006
Avertissement
Un amendement (A) peut modifier le présent document. Dans un tel cas, il a préséance sur celui-ci jusqu'à
son intégration lors de la prochaine révision du document
Modifications
1 Introduction ................................................................................................................................ 1
2 OBJET ....................................................................................................................................... 1
3 DOMAINE D’APPLICATION...................................................................................................... 1
4 RÉFÉRENCES .......................................................................................................................... 2
6 MISE EN SITUATION................................................................................................................ 3
11 PRINCIPES THÉORIQUES..................................................................................................................... 8
11.1 Résistance de la fondation .............................................................................................. 8
11.2 Résistance du piquet de terre ......................................................................................... 9
11.3 Résistance du contrepoids .............................................................................................. 9
11.4 Résistance du câble de garde....................................................................................... 10
11.5 Résistivité des sols........................................................................................................ 10
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................ 16
ANNEXES
Figure 1: Courant injecté, montée en potentiel, impédance transitoire d'un piquet dont la résistance en
courant faible est égale à 65 ohms..................................................................................................... 5
Figure 4: Mesure de la résistance de la fondation grillage métallique d'un pylône à 120 kV de type BBB ... 15
1 INTRODUCTION
Le guide technique GT-VI "Mise à la terre et immunité des installations contre les perturbations" fait partie
des normes d'ingénierie de la direction principale Expertise d'Hydro-Québec Équipement et SEBJ.
Section 3: Postes;
Section 6: Bâtiments;
Le but de ce guide est de documenter, selon une vision intégrée et complète, les principes de base relatifs à
l'ingénierie de mise à la terre et d'immunité des installations contre les diverses perturbations susceptibles
de s'y produire.
La section 1 du guide expose la théorie et les principes généraux relatifs à ces sujets alors que les sections
spécifiques 2 à 7 du guide précisent l’application des notions générales dans le cadre particulier des divers
types d’installations et équipements exploités par l’entreprise.
2 OBJET
Cette section du guide technique regroupe l'information de base destinée aux ingénieurs civils en charge de
la conception et de l'installation des systèmes de mise à la terre des lignes de transport d'Hydro-Québec.
Elle décrit les pratiques actuelles ainsi que les principes qui en régissent la conception.
Cette section du guide technique a été préparée à partir des pratiques qui ont été généralement utilisées à ce
jour pour les lignes de transport d'Hydro-Québec et des normes et pratiques généralement appliquées par
l'industrie.
3 DOMAINE D’APPLICATION
Cette section du guide technique s'applique aux systèmes de mise à la terre des nouvelles lignes de transport
aériennes et les anciennes lignes ciblées à cause de leur comportement déficient face à la foudre. Elle
s'applique à tous les types de supports.
4 RÉFÉRENCES
Hydro-Québec (HQ)
FORTIN Jacques, Guide de mesure pour les installations de mise à la terre d'Hydro-Quebec.
Hydro-Québec, révision 1986
IEEE Std 81-1983, IEEE Guide for Measuring Earth Resistivity, Ground Impedance, and Earth Surface
Potentials of a Ground System (Part 1).
IEEE Std 1243-1997, IEEE Guide for improving the Lighting Performance of Transmission Lines.
5 DÉFINITIONS ET ACRONYMES
Les définitions qui suivent sont celles dont l'usage est particulier aux lignes de transport. Elles sont
complémentaires à celles apparaissant à la sous-section « Définition et acronymes» de la section 1 de ce
guide. Certaines sont extraites du document produit par le service Rédaction et terminologie intitulé
"Vocabulaire illustré des lignes aériennes de transport et de distribution d'électricité" [9]
5.1 Contrepoids
Conducteur enterré assurant une liaison électrique entre un ou plusieurs supports d'une ligne aérienne et le
sol, réduisant la résistance de mise à la terre des supports.
5.2 CGFO
Type de câble de garde dont le noyau renferme un ou plusieurs faisceaux de fibres optiques.
5.3 Alumoweld
Marque de commerce désignant un type de toron (brin) utilisé dans les câbles toronnés. Le brin est constitué
d'un amalgame de deux métaux, soit l'aluminium et l'acier. On l'utilise dans la fabrication de certains câbles
de garde pour lesquels une conductivité élevée ou une impédance faible sont requises.
Conducteur assurant une liaison électrique entre une prise de terre et soit la masse d'un support métallique,
soit le câble de garde dans le cas d'un support non métallique tel un portique de bois.
6 MISE EN SITUATION
Les statistiques de continuité de service indiquent que nos lignes sont généralement bien protégées contre la
foudre. Le nombre d’interruptions par année par kilomètre se compare avantageusement avec les lignes des
réseaux voisins et les lignes semblables dans le monde.
Nos pratiques d’ingénierie en matière de mise à la terre (MALT) n'incluaient pas jusqu'à tout récemment de
mesures systématiques pour cibler les zones où la résistance de mise à la terre des supports est déficiente.
Dans les régions montagneuses et aux endroits où le roc est présent à la surface du sol, le contrepoids est
ancré simplement au roc le rendant vulnérable à des bris fortuits et ne permet pas de drainer efficacement
l’énergie de la foudre à la terre.
Le service « Conception de Lignes et Génie civil de transport » de la direction Ingénierie du transport est en
charge de la conception mécanique des lignes. Tous les aspects électriques (isolation, mise à la terre, etc)
sont spécifiés par le service « Études de réseaux » de la direction Planification des actifs de la division
TransÉnergie. Bien que notre unité possède les connaissances de base à l'égard des critères électriques, pour
les questions plus complexes nous recourrons à l'expertise de l'unité Études de réseaux.
Les préoccupations reliées à la mise à la terre surviennent habituellement lorsqu’un nouveau projet de ligne
doit être entrepris. Il faut alors appliquer les prescriptions reliées à la MALT que nous retrouvons dans les
CEG (Caractéristiques Électriques Générales ) émises par le service Études de réseaux. On y précise de
manière typique les exigences suivantes :
On exige également, et cela depuis un passé récent, de ceinturer chaque support d’un contrepoids à une
distance de 4 mètres du périmètre formé par les pieds du pylône qui doit être relié à chacun des montants du
support. Dans le cas des supports de bois le contrepoids périmétrique doit être relié au conducteur de terre
fixé sur les poteaux et qui est connecté au câble de garde.
La mise en œuvre de ces exigences est décrite partiellement dans un devis technique de construction
(DC-015) élaboré en 1980 par le service Études et Normalisation et complété par des exigences
particulières à chacun des projets.
Récemment, soit depuis 2004, de nouvelles exigences émises par le service Études de réseaux ont fait leur
apparition. On demande de mesurer la résistance de mise à la terre de chaque support avant la pose du câble
de garde et des contrepoids. On demande également l'utilisation de câble de garde de type "Alumoweld" à
la place des câbles d'acier habituel. Pour les supports déjà conçus cela implique des vérifications
structurales et la vérification des méthodes d'entretien. Le rôle du câble de garde de type "Alumoweld" sera
expliqué dans les sections qui suivent.
La mise à la terre d’une ligne permet d’abord de la protéger contre la foudre qui risque de provoquer des
interruptions temporaires de service, mais aussi de protéger les humains et animaux contre les élévations de
potentiel lorsque survient un défaut. Elle permet également de réduire la résistance de mise à la terre des
postes auxquels elle est reliée facilitant la conception de la grille de MALT.
Les câbles de garde protègent la ligne contre les coups de foudre directs. La MALT, si elle est efficace, va
permettre à l’énergie provenant de la foudre qui a touché le support ou le câble de garde, d’être drainée
efficacement dans le sol, évitant ainsi une élévation de potentiel trop grande aux bornes des isolateurs ce qui
provoquerait un court-circuit et le déclenchement de la ligne.
Il s'agit ici d'un rôle de sécurité. Les humains ou les animaux qui se trouvent à proximité d’un support lors
d’un court-circuit doivent être protégés par une mise à la terre appropriée. En effet, lors d’un court-circuit,
provoqué par la foudre ou d’autres phénomènes, il se produit un courant de défaut qu’une bonne MALT
saura dissiper pour réduire les dangers chez les êtres vivants situés près du support à ce moment. Un courant
aussi faible que 1 mA est considéré comme étant le seuil de perception par un humain [1].
La mise à la terre d’une ligne contribue à dissiper le courant lors de l’apparition d’un défaut dans le poste
ou sur une ligne à proximité du poste. La ligne contribue à protéger le poste dans la mesure où elle permet
de réduire significativement la résistance des prises de terre du poste, tout particulièrement pour les postes
situés dans un sol très résistif. Les tensions de contact sont donc réduites au poste.
La MALT d’une ligne a pour objectif d’éviter un court-circuit provoqué par une surtension aux bornes des
chaînes d’isolateurs suite à un coup de foudre sur le câble de garde ou sur un support. Ce phénomène est
appelé contournement indirect ou inverse pour le différencier du cas où la foudre frappe directement un
conducteur. Si la foudre frappe un câble de garde ou un support et si les prises de terre ne sont pas
suffisamment efficaces pour drainer l’énergie de la foudre dans le sol, on assistera à une augmentation de
potentiel du support. Pour éviter une élévation de potentiel trop importante et limiter à un niveau acceptable
le nombre de courts-circuits qui pourraient en découler, l’impédance de la prise de terre ne doit pas
dépasser environ 25 ohms pour une ligne à simple terne et 15 ohms pour une ligne biterne. Ces deux valeurs
sont normalement spécifiées aux CEG et peuvent à l'occasion varier dépendant de la qualité de la protection
offerte par le câble de garde.
La foudre est un phénomène transitoire très rapide ce qui le distingue des courants de défauts qui sont
beaucoup plus lents. En l’espace de quelques microsecondes, le courant de foudre atteint des valeurs
pouvant excéder 100 kA. Aussi, à cause de la rapidité du phénomène, seulement une longueur limitée du
contrepoids contribue à dissiper l’énergie. En fait le phénomène est si rapide que l’onde n’a pas le temps de
se rendre aux supports voisins, ni par les contrepoids ni par les câbles de garde avant que la surtension
atteigne sa valeur maximale au support où elle a frappé. C’est pour cela que la prise de terre incluant les
fondations, les contrepoids et les tiges, doit permettre de réduire l’impédance totale de chacun des supports.
Pour expliquer ce phénomène il faut savoir que lorsque nous sommes en présence d’une impulsion de
courant à front très bref telle que celle produite par la foudre, le courant et la tension ne sont plus en phase.
Il a été observé que le maximum de l’élévation de potentiel apparaît avant le maximum de l’impulsion de
courant (voir figure 1). L’impédance de la prise de terre n’est plus exclusivement résistive comme elle
l’était à 60 Hz, mais elle possède également une composante inductive. Cela a pour conséquence de retarder
l’écoulement du courant aux abords immédiats du point d’injection.
temps (μs)
Figure 1: Courant injecté, montée en potentiel, impédance transitoire d'un piquet dont la
résistance en courant faible est égale à 65 ohms
La mise à la terre des lignes protège également les personnes situées à proximité des supports
principalement lorsqu’un courant de défaut provoqué par un court-circuit circule dans le support jusque
dans le sol où il doit être dissipé. À ce moment-là il se produit une augmentation de potentiel dans le sol en
périphérie du support. Une malt efficace va permettre de réduire ce potentiel afin d’éviter à une personne de
subir un potentiel de pas ou de contact trop élevé.
En fait, il faut éviter une chute de potentiel trop rapide à proximité du support car une personne se déplaçant
à proximité du support pourrait être soumise à une différence de potentiel (correspondant à la distance d’un
pas) entraînant la circulation d’un courant électrique (figure 2) supérieur aux valeurs généralement
acceptées. Le même phénomène se manifeste si une personne touche la structure métallique. On parle alors
d’un potentiel de contact qui génère ici un courant qui circule du bras jusque dans le sol en passant par le
tronc et les jambes (figure 3).
La méthode de mise à la terre préconisée pour atténuer ce phénomène consiste à enfouir à une profondeur
d’environ 600 mm un contrepoids qui ceinture le support à une distance d’environ 4 m et qui est relié à
chacun des pieds du pylône ou des poteaux des portiques de bois.
Ce mécanisme est également efficace pour éviter que des animaux perçoivent des chocs, en particulier lors
d’un orage.
La mise à la terre des lignes contribue à réduire la résistance équivalente de la mise à la terre des postes
auxquels elles sont raccordées, ce qui simplifie la conception de la grille de mise à la terre. En effet,
lorsqu’un court-circuit survient dans un poste, une partie importante du courant de défaut résultant se
dissipe dans le sol en empruntant les câbles de garde et contrepoids des lignes qui sont raccordées à la grille
de mise à la terre du poste. L’élévation de potentiel du sol dans le poste s’en trouve réduite.
Il faut cependant se prémunir contre des dommages qui pourraient être causés au CGFO. En effet, le
courant de défaut qui est injecté dans le câble de garde de la ligne fera augmenter la température du câble ce
qui pourrait provoquer une déformation de la gaine protectrice des fibres optiques et ainsi affecter la qualité
de la transmission. Pour garantir une protection efficace des CGFO, le service Études de réseaux a produit
trois CEGN portant les appellations suivantes :
• LI-CGFO-01 (20 kA): Pour les lignes à 315 kV et moins hors de la plaine de Montréal
pour l’intégration de centrales éloignées;
• LI-CGFO-02 (31,5 kA) : Pour toutes les lignes à 735 kV et sur toutes les lignes à 315 kV et
moins situées dans la vallée du St-Laurent sauf sur les premiers
5 km;
• LI-CGFO-01 (50 kA) : Dans les cinq premiers kilomètres à la sortie des postes majeurs à
735-230 kV ou 735-315 kV.
Il est particulièrement important d’assurer une mise à la terre efficace aux premiers supports à la sortie des
postes car ce sont eux qui contribuent le plus à réduire la résistance de mise à la terre des postes. Nous
savons également qu'un poste est typiquement localisé près d'une route ou d'une rivière, ce qui provoque
l'interruption rapide du contrepoids. Cela amplifie l'importance d'une mise à la terre efficace des premiers
supports.
11 PRINCIPES THÉORIQUES
Les principes théoriques évoqués dans cette section sont tirés d'un document produit par les ingénieurs
André Coutu et Antonio Dutil du service Études de réseaux [2]. Plusieurs paramètres interviennent dans la
conception efficace de la mise à la terre d'une ligne. Les principaux sont les suivants:
Le principe de base consiste à mettre en place un système dont la résistance équivalente RT est minimale.
RT dépend conséquemment de la résistance (ou impédance) de chaque composant en parallèle contribuant à
dissiper le courant de défaut RT est obtenue au moyen de la formule suivante :
On retrouve à l'annexe B un exemple d'application des principes théoriques pour un pylône à quatre
fondations à grillages métalliques, de deux contrepoids continus, d'un piquet de terre et d'un câble de garde.
Les fondations des pylônes se comportent sous les impulsions de la foudre sensiblement de la même
manière que sous une impulsion à 60 hertz, de sorte qu'on peut considérer que l'impédance et la résistance
sont à peu près les mêmes.
Le modèle théorique actuellement utilisé pour le calcul des fondations s'appuie sur la simplification que la
fondation peut être représentée par un hémisphère. La formulation de la résistance revêt alors la forme
suivante:
ρ
RF = où ρ = résistivité du sol
2π ⋅ r r = rayon de l'hémisphère
Il existe une grande variété de fondations sur nos lignes. La simplification de les représenter par un
hémisphère est souvent utilisée. L'hypothèse est raisonnable dans le cas des fondations sur grillage
métallique, mais pour les fondations sur pieux, sur caissons, avec massif de béton et ancrées au roc, la
représentation pourrait être améliorée en analysant le résultat des mesures effectuées lors de la construction,
si on a également mesurée la résistivité du sol avoisinant.
Il faut tenir en compte que pour plusieurs de nos types de fondations, les matériaux en place sont excavés et
remplacés par des matériaux d'emprunt dont la résistivité est fréquemment supérieure. De plus le contact
direct entre les parties métalliques de la fondation et le terrain naturel est réduit par l'installation d'un
coussin de pierre concassée et à l'occasion d'une membrane géotextile.
Les piquets de terre sont utilisés depuis longtemps sur nos lignes (voir figure no 4 de l'annexe A). L'usage le
plus fréquent survient lorsqu'un contrepoids continu ne peut être installé. Cette situation se présente
principalement dans les zones agricoles où celui-ci pourrait nuire à l'exploitation agricole et être sectionné.
Nous l'utilisons également lorsque le contrepoids continu doit être interrompu à cause d'obstacles à franchir
(routes, cours d'eau). Plus récemment on l'utilise pour améliorer la performance des fondations à grillage
métallique. Les piquets de terre de moins d'une quinzaine de mètres se comportent sous les impulsions de
la foudre à peu près de la même manière que sous une impulsion à 60 hertz. Il est alors possible de
considérer que l'impédance et la résistance sont à peu près les mêmes.
La formulation reconnue pour le calcul de la résistance RP d'un piquet de terre est la suivante:
Le contrepoids continu utilisé sur nos lignes est un fil d'acier galvanisé #5 SWG ("Steel Wire Gage" aussi
connu sous l’appellation de Washburn and Moen, American Steel and Wire Co). Son diamètre est de
5,25 mm et la masse minimale de zinc doit être de 610 g/m² (voir figure no 1 de l'annexe A). Il constitue le
moyen privilégié et le plus efficace pour la mise à la terre de nos lignes. La résistance d'un contrepoids RC à
faible fréquence (60 Hz) se calcule selon la formulation suivante:
RC =
ρ
2π l
( )
ln 96 . 875 ⋅ l 2 où ρ = résistivité du sol (ohm-m)
Le diamètre et la conductivité du contrepoids n'ont pas beaucoup d'influence. Par ailleurs, la résistivité du
sol et la longueur sont des facteurs importants.
−304.8t
ZCP = RC + [ZC − RC ] ⋅ e 2l où RC = résistance à 60 Hz
ZC = impédance caractéristique
t = temps (μs)
l = longueur (m)
L'impédance caractéristique ZC est de 165 ohms. Toutefois lorsque plusieurs contrepoids sont enfouis en
parallèle leur impédance caractéristique individuelle augmente par l'induction mutuelle. Pour le phénomène
de la foudre, le temps pour atteindre la crête maximum de l'impulsion est approximé à 2 μs.
Encore une fois la résistivité du sol joue un rôle déterminant dans l'efficacité du contrepoids. Lorsque la
ligne est située dans un sol de grande résistivité tel que le roc, il devient important de trouver dans chacune
des portées une zone de faible résistivité et d'y enfouir le contrepoids.
L’impédance d’un câble de garde en acier (CGA) est surtout résistive. Elle est de l’ordre de 3 à 4 ohms/km
dépendant de son calibre L’impédance d’un CGFO est surtout inductive. Elle est inférieure à 1 ohm/km. En
présence d’un courant de court-circuit, un CGFO en parallèle avec un CGA portera donc environ 3 fois plus
de courant que le CGA. Par contre, face à la foudre il en est autrement. Il faut alors parler d'impédance
caractéristique des câbles de garde ZCG et la valeur considérée est de l’ordre de 450 ohms pour le câble de
garde en acier. Cette valeur est légèrement plus faible pour le CGFO mais on utilisera la même valeur. S'il y
a deux câbles de garde installés en parallèle, l'impédance équivalente est de 300 ohms.
La résistivité des sols (ρ) est un des principaux paramètres à prendre en compte. Exprimé en ohm-m, plus
la résistivité du sol est basse et plus la mise à la terre sera efficace. Un sol sec ne permet pas au courant
électrique de circuler aussi facilement qu’un sol humide. Heureusement un sol n'est jamais tout à fait sec à
l'état naturel. Lorsque le taux d'humidité du sol atteint une valeur d’au moins 15%, il voit sa résistivité
baisser rapidement.
La température influence grandement la résistivité. Plus la température est froide (gel) et plus la résistivité
est grande. Pour un sol dont le taux d'humidité est de 15% il a été constaté que la résistivité était 45 fois
plus élevée à -15°C qu'à 20°C [12].
Il est impossible d'établir une valeur unique pour un type de sol. Trop de paramètres viennent influencer la
résistivité. Il est toutefois possible d'établir des valeurs approximatives pour des sols typiques. Le tableau 1
dresse la liste des matériaux typiques observés et leur résistivité.
La mesure de la résistivité des sols des nouvelles lignes n'est actuellement pas incluse dans les projets. Cette
information serait utile à la conception de la prise de terre adaptée à chaque support et particulièrement pour
les zones problématiques. Les firmes qui réalisent les études géotechniques à la phase projet pourraient
réaliser ces mesures. Dans le cas des avant-projets où il existe une étude géomorphologique, il serait
possible d'évaluer la problématique entourant la conception des prises de terre.
Par ailleurs, il faut tenir compte que les mesures de résistivité des sols doivent être relevées lorsque le sol
n'est pas gelé, le gel ayant pour effet d'augmenter sensiblement les mesures, en partie parce qu’il est
difficile d’avoir un bon contact entre les tiges de mesure et le sol. Les résultats peuvent être facilement
faussés surtout que le sol n’est pas gelé en profondeur et que les fondations demeurent en contact avec un
sol non gelé.
La conception de la mise à la terre d'une nouvelle ligne doit être conforme aux critères de conception
spécifiés aux documents suivants:
• Le Cahier des charges propre au projet émis par Lignes Câbles et Environnement de la direction
DESTT de la division TransÉnergie;
Idéalement, il est souhaitable que la résistance de mise à la terre de chacun des supports soit de 15 ohms
pour une ligne à double terne et de 25 ohms pour une ligne à simple terne. Cette règle peut varier selon la
hauteur des supports utilisés et le niveau de tension de la ligne. Ainsi, certains supports à simple terne en
acier avec armement alterne requièrent une résistance de terre maximale de 15 ohms.
De manière typique on prescrit systématiquement l'installation d'un contrepoids continu. Une ligne à simple
terne aura un (1) contrepoids continu et une ligne biterne aura deux contrepoids continus. Des exceptions
existent telles que pour les lignes avec pylône à simple terne de la famille BB où deux contrepoids continus
sont prescrits pour limiter le nombre de déclenchements. En effet, les pylônes étant plus hauts, la ligne sera
frappée plus souvent. Les contrepoids et les câbles de garde doivent être reliés entre eux à chaque pylône.
On exige également d'enfouir un fil de contrepoids à 600 mm autour des supports et à une distance
d'environ 4 mètres de la base et de le raccorder électriquement à chacun des pieds du support.
Si le contrepoids ne peut être installé, il faut alors se référer au devis de construction DC-015 émis par le
service Études et Normalisation en 1980. Ce devis (voir annexe C) précise les actions à prendre lors de
l’interruption du contrepoids et le mode de raccordement au poste, en se référant aux dessins normalisés
suivants:
La révision du devis DC-015 en spécification normalisé SN47.XX est prévu en 2009 pour tenir compte des
nouvelles pratiques, pour y intégrer les matrices qualité et couvrir les particularités telles que les
croisements de lignes.
Durant la période de transition à la nouvelle spécification il faut tenir compte des pratiques d'aujourd'hui et
des préoccupations de plus en plus nombreuses de nos clients face à la mise à la terre. Pour ce faire nous
préparons pour chacun de nos projets des clauses techniques particulières spécifiques à la mise à la terre. À
l'annexe D on retrouve les exigences techniques particulières de la mise à la terre du projet de construction
de la ligne à 120 kV Lanaudière / Ramezay qui fut réalisé à l'automne 2005.
Selon la nature des sols et des composants de la ligne nous prescrivons les mesures particulières qui
permettront d'atteindre les niveaux de performance souhaitée. Ainsi dans les zones de sol à haute résistivité,
nous prescrivons de manière systématique dans chaque portée de faire serpenter le contrepoids là où le sol
est moins résistif.
En territoire agricole où le contrepoids continu ne doit pas être installé, nous demandons d'ajouter des
piquets de terre aux fondations à grillage métallique. Le contrepoids périmétrique doit être enfoui plus
profondément, soit à 900mm, et ne doit pas être installé dans le sol de remblai de pierre concassé ou
l'équivalent.
Une attention particulière doit être portée à la conception des fondations. Il est important d'assurer un lien
électrique entre les membrures principales des pylônes et les parties métalliques des fondations, tout
particulièrement pour les fondations avec tête de béton. Les pieux et les caissons seront efficaces dans la
mesure où il y a contact électrique avec le pylône. Il faut éviter que ce lien électrique soit fait par un fil
d'acier vulnérable à un bris.
Les préoccupations de nos clients de minimiser les interruptions de service des lignes causées par la foudre
ont provoqué le besoin de démontrer l'efficacité du comportement électrique des lignes. Ainsi, des mesures
de résistance de mise à la terre à chacun des supports d’une ligne en construction sont désormais prises.
Avec le concours des spécialistes de Études de réseaux, de nouvelles méthodes de mesures furent
développées et sont actuellement expérimentées sur les projets en cours de construction.
Idéalement ce que nous désirons connaître et mesurer c'est la résistance de terre à chaque support au
moment où la foudre frappe la ligne sur les câbles de garde ou aux supports. Or il est difficile de simuler la
foudre lors des mesures à cause de la rapidité du phénomène. Nous pouvons par contre tenter de mesurer la
résistance des composants qui sont particulièrement sollicités lors d’un coup de foudre. Pour ce faire,
puisque le rôle de dissipation du câble de garde est limité et que les contrepoids continus sont sollicités sur
une faible longueur ( à la mi-portée ou moins), il faut en principe, lors de la mesure, isoler le câble de garde
et sectionner les contrepoids à mi-portée. Cela est possible mais demeure une tâche importante.
Alors pour simplifier la démarche, la méthode suggère de procéder d’abord à une mesure lorsque les
fondations et les supports sont installés sans câble de garde et sans contrepoids continu. De cette manière la
résistance mesurée est celle de la mise à la terre du support au moyen de ses fondations. Si la valeur obtenue
n'est pas satisfaisante, une attention particulière devra être portée, lors de la pose des contrepoids, aux
endroits où la résistance de mise à la terre des supports s’est avérée élevée. Dans les portées adjacentes à
ces supports, les endroits présentant des dépôts de sol meuble devront être localisés, et une longueur
additionnelle de quelques dizaines de mètres de contrepoids devra y être enfouis en serpentant.
La procédure de mesure implique l'utilisation d'un conducteur de petit calibre qui relie deux supports
consécutifs. Une des extrémités du conducteur est raccordée au support Pi alors que l'autre extrémité est
raccordée à la borne d'un ohmmètre dont l'autre borne est à son tour raccordée au support Pi+1 au moyen
d’un conducteur de petit calibre étendu entre les 2 supports (voir figure 4). Le courant induit par un
ohmmètre (environ 1 ampère) permet alors d'établir la somme des résistances de mise à la terre des
fondations des deux supports et du conducteur de mesure. Il faut ensuite répéter la procédure entre les
supports Pi+1 et Pi+2 et ainsi de suite jusqu'au dernier support. La résistance individuelle de chacun des
supports peut être approximée comme étant la demie de la résistance mesurée de laquelle on a soustrait la
résistance du conducteur de mesure. Si la résistance de mise à la terre du premier support peut être effectuée
par rapport à celle de la mise à la terre du poste à l’extrémité, cette dernière étant négligeable par rapport à
celle du support, on obtient directement la résistance de mise à la terre du premier support, incluant la
résistance du conducteur de mesure. La valeur correspondante aux autres supports peut alors être obtenue
par simple soustraction lors des mesures subséquentes.
La méthode de mesure préconisée possède l'avantage d'être efficace même l'hiver quand la résistivité du sol
en surface augmente sensiblement à cause du gel. La méthode de mesure utilisée dans le passé (méthode de
chute de potentiel) utilisait des électrodes enfoncées à faible profondeur ne permettant pas de franchir la
zone de sol gelé. En général, les lignes sont construites en hiver car cela facilite la construction et minimise
les impacts sur l'environnement.
La tâche d'appliquer cette procédure est confiée à l'entrepreneur en charge de la construction. La description
de la procédure apparaît aux clauses techniques particulières du devis de construction.
[1] Fortin J (rév 1986). Guide de mesure pour les installations de mise à la terre
d'Hydro-Québec. Service Essais et expertises techniques, Région Maisonneuve.
Dossier no 13264. Rapport no 85101.
[3] Bewley L.V., (1951). Travelling Waves on Transmission Systems. John Wiley &
Sons, New York, Chapman & Hall, London.
[4] Fortin J (rév 1976). Mesure pour les installations de mise à la terre d'un pylône.
Service Études et Normalisation, Direction Projets de Lignes de transport.PLT-EN-
76-002.
[5] Beaulieu G, Dutil A (2003). La Foudre: caractéristiques et impact sur les lignes de
transport, Division TransÉnergie, Direction Planification des actifs et Affaires
réglementaires, Études de réseau et Critères de performance.
[6] Dutil A (rév 1995). Document explicatif relatif aux Caractéristiques Électriques
Générales Normalisées des Lignes de Électriques, Division Études d'appareillage,
service Études de réseau, Direction Planification du transport, Vice Présidence
Réseaux.
[8] Bouchard M(1974). Protection des lignes de transport contre la foudre. Service
Études de réseaux, Direction Planification – Génie.
[10] Cigré, (2005). Methods for measuring the earthing resistance of transmission
towers equipped with earth wires. Working group 36.02
[11] Cigré, (1991). Guide to procedures for estimating the lightning performance of
transmission lines. Working group 33.01
ANNEXE A
ANNEXE B
Caractéristiques du Sol
terrainType
sablonneux
RC =
ρ
2π l
(
ln 96 . 875 ⋅ l 2 ) R P =
ρ ⎡ ⎛ 4l ⎞
⎢ ln ⎜
2π l ⎣ ⎝ a ⎠
⎤
⎟ − 1⎥
⎦
RF =
ρ
2π ⋅ r
Nombre 1
R cg 0 Ω
−304.8t Z cg
Nombre 1 Nombre 4 450 Ω
Z CP = RC + [Z C − RC ] ⋅ e 2l
Longueur l 3.65 m Rayon hémisphérique La résistance à 60 Hz d'un câble de
garde est très faible.
Longueur l 400 m Rayon a 0.02 m équivalent 4 m L'impédance impulsionnelle est de
Nombre 2 RP 2439 Ω RF 99 Ω 450 ohms pour 1 câble de garde, et
μs L'impédance à haute fréquence des de 300 ohms pour 2 câbles de garde
temps 2
fondations est semblable à la en parallèle.
Rc 33 Ω résistance à 60 Hz. Valeur à t = 2μs
Z cp (t) 60 Ω
Résistance totale RT 21 1 1 1 1 1
Zcp Contrepoids * 30 = + + +
RF Fondations 99
RT Z CG Z CP RF RP
Zcg Câble de garde * 225 * La valeur est divisée par 2 pour tenir compte
RP Piquet 2439 des deux côtés du pylône
ANNEXE C
DC-015-80-0-(N)
COWTREWIDS
Direction D E V I S TECHNIQUE
I n g e n i e r i e de 1 ignes
ARTICLE TITRE -
PAGE
OBJET
DESCRIPTION
INSTALLATION
Posi tionnement
I n t e r r u p t i o n du contrepoids pour
1 ignes 2 735 kV
I n t e r r u p t i o n du contrepoids pour
l i g n e s a u t r e s que 735 kV
Profondeur
Obstacles i n f r a n c h i s s a b l e s
Terrains drodabl es en pente
Zone de deboisement
Connexion au poste
L i gnes para1 1el es
p o i sement
Echeancier
Mise en garde
Direction DEVIS TECHNIQUE
IngGni e r i e de 1ignes
1.0 OBJET
2.0 DESCRIPTION
3.0 INSTALLATION
c) Si l e r o c e s t a' moins de 75 mm de l a s u r f a c e du s o l , l e
contrepoids e s t f i x 6 solidement au r o c 2 e n v i r o n t o u s l e s
30 me'tres au moyen de crochets d'ancrage inse're's dans l e s
f i s s u r e s du r o c ou dans des t r o u s f o r k 2 c e t e f f e t .
Le contrepoids d o i t 6 t r e i n s t a l 15:
ANNEXE D
Projet 6817-01
Construction d'une ligne monoterne à 120 kV S.T.
Lanaudière – Ramezay
(circuit 1199)
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Les travaux relatifs à la mise à la terre des fondations des pylônes comprennent entre
autres:
2.0 ÉQUIPEMENT
Deux contrepoids continus en acier galvanisé no 5 SWG doivent être installés entre le
support 18 existant et le rang de la chaloupe (support 4). Sur ce tronçon, il sera
discontinu au ruisseau Barrette. Il est également requis d'en installer entre le support 39
et le poste Ramezay, tronçon propriété d'Hydro-Québec. La profondeur d'enfouissement
est de 90 cm pour permettre l'exploitation agricole éventuelle de ces terrains.
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Un fil de conrtrepoids en acier galvanisé no 5 SWG doit être installé autour de chacun
des pylônes de la ligne. Le périmètre d'installation du contrepoids est situé au minimum à
quatre (4) mètres du périmètre formé par les quatre (4) montants du pylône. Le
contrepoids ne doit pas être situé dans le sol de remblayage. Dans lequel cas il sera
installé à un (1) mètre du périmètre d'excavation. (voir figures no 1, 2 et 3).
Deux (2) piquets de terre composés de deux (2) tiges de 1,8m chacune sont requis à
toutes les fondations à grillage métallique. Ces piquets vont permettre de palier à
l'absence d'un contact direct entre les poutrelles métalliques et le terrain naturel, une
membrane géotextile étant prescrite pour chacune des fondations à grillage métallique.
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Les piquets doivent être installés dans le fond de fouille et raccordés aux poutres
principales à l'aide d'une pince de raccord de malt. Cela implique le perçage préalable
des poutres (voir figure no 1).
Les pieux des fondations des pylônes BBF, BBK et BBM doivent être raccordés
électriquement avec les montants principaux des supports. Ce lien électrique est assuré
par l'installation d'un fil de contrepoids 5SWG relié à chacun des pieux à l'aide d'une
soudure de type Caldwell, et par le raccord entre ce fil et un fil de contrepoids relié au
montant principal. Pour réduire le risque de sectionnement du fil exposé à la surface, il
doit être fixé du côté intérieur de la cornière métallique.
Les mesures de résistance ohmique doivent être réalisées par une firme spécialisée,
accréditée par Hydro-Québec, sous la responsabilité de l'Entrepreneur. Les données
doivent consignées dans un rapport et transmis au représentant d'Hydro-Québec le plus
tôt possible afin d'appliquer des mesures correctives s'il y a lieu.
La résistance ohmique de tous les supports doit être mesurée une fois les supports mis
en place et ce avant que les câbles (conducteur et câble de garde) ne soient installés.
Dans le cas de fondations à grillage métallique où des tiges de malt sont prévues, celles-
ci doivent également être présentes au moment de la mesure. Par contre aucun
contrepoids continu et périmétrique ne doit être raccordé pendant la mesure. La valeur
de résistivité visée est de 15 ohms par support.
La procédure implique l'utilisation d'un conducteur de petit calibre qui relie deux pylônes
consécutifs. Une des extrémités du conducteur est raccordée au pylône Pi alors que
l'autre extrémité est raccordée à la borne d'un ohmètre dont l'autre borne est à son tour
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raccordée au pylône Pi+1. Le courant induit par un ohmètre (environ 1 ampère) permet
alors d'établir la somme des résistances de mise mise à la terre des fondations des deux
pylônes. Il faut ensuite répéter la procédure entre les pylônes Pi+1 et Pi+2 et ainsi de suite
jusqu'au dernier pylône. La résistance individuelle de chacun des pylônes est
approximée comme étant la demie de la résistance mesurée. Pour assurer la mesure du
pylône #1 il faut prévoir la mesure avec le pylône existant #18.
De même une mesure du dernier pylône (#40) et du poste Ramezay doit être réalisée.
Une des bornes du ohmètre doit alors être raccordée à la clôture du poste.
La longueur du conducteur doit être constante pour toutes les mesures. Dans le cas où
cela ne peut être respecté, la nouvelle longueur doit être établie et notée.
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FIGURE NO 2: Tranchée du contrepoids périmétrique à l'extérieur du périmètre d'excavation d'un pylône monopode.
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FIGURE NO 3: Tranchée à l'extérieur de la zone de remblayage des fondations d'un pylône à quatre pattes
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