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W

ABB 4 | 13

review
fr

e v u e
R B
Les secrets des coulisses du Net 6 AB
Efficacité énergétique en continu 16
Sécuriser l’alimentation électrique 22 La revue
La question brûlante du refroidissement 53 technologique
du Groupe ABB

Datacenters
et d’encombrement, de dépenses d’équipement,
d’installation, d’implantation et de maintenance.
En 2012, ABB équipait le tout dernier centre de Une exemplarité récompensée par le prestigieux
calcul de la société suisse Green Datacenter, à Watt d’Or 2013, prix suisse de l’efficacité énergé-
Lupfig (Zurich-Ouest), du plus puissant système tique. Dans la foulée, ABB installait son système
de distribution en courant continu au monde. Decathlon® de gestion d’infrastructures pour
Cette installation de 1 MW sert de vitrine techno- fiabiliser et optimiser tous les actifs du datacenter.
logique aux multiples avantages du continu sur À découvrir en p. 16 et 41 de ce numéro
l’alternatif : moins de complexité, de conversion d’ABB Review.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­2 ABB review 4|13


Sommaire

Définition
7 Dans les coulisses du Net
Les nouvelles usines du monde numérique

& configuration 11 Continuité de service


Classification des datacenters en fonction
de leur disponibilité

Alimentation 16 Lignes continues


Architecture courant continu basse tension

& protection 22 Au secours de la performance


Systèmes d’alimentation d’urgence ABB

29 Service continu
Alimentations sans interruption ABB

34 De source sûre
Les inverseurs de sources statiques numériques ABB
dopent la fiabilité des datacenters

Conception 41 Couloirs d’excellence


Solution ABB de gestion centralisée et intégrée de la

& exploitation
performance énergétique des datacenters

48 Décisions éclairées
Une approche de conception architecturale innovante

53 La chaîne du froid
Améliorer la conception et la gestion des systèmes de
refroidissement

58 Au-delà du miroir
Optimisation des datacenters

Transport 64 Prise en charge


En route pour l’électromobilité zéro émission

& pilotage 70 Cap sur la performance


Une solution ABB pour fiabiliser et intégrer les systèmes
de dragage

Communication
74 Radio libre
Le sans-fil industriel adopte la maille Wi-Fi

& partenariat 79 Activité motrice


ABB, partenaire d’un fabricant de pompes flottantes

Rétrospective
81 Index 2013
Tous les articles de l’année

Sommaire ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­3
Édito

Du pratique
au stratégique

Chers lecteurs,
Saviez-vous qu’ABB est un acteur majeur (refroidissement compris) sont tout aussi
de l’industrie en plein essor des centres de vitaux. Et pour cause : la consommation
données ou datacenters, et ce depuis les électrique de tous les datacenters du monde
premiers jours de leur fulgurant développe- avoisinera bientôt celle de pays comme
ment ? l’Argentine ou les Pays-Bas. C’est dire
combien la chasse aux kilowatts et leur
Les datacenters ont commencé à fleurir dans utilisation éco-efficace, sans jamais rogner
les années 1990 avec la révolution Internet et sur la fiabilité, deviennent un enjeu de
l’inflation de la demande en connexions haut société.
débit ininterrompues, aussi bien pour le grand
public que les entreprises dont les moyens Fort de son expérience de fournisseur
Claes Rytoft informatiques en interne ne suffisaient plus. de systèmes d’énergie et d’automatisation
On bâtit alors de grands entrepôts et centres pour applications stratégiques, ABB est
de calcul . . . Dans son livre The Big Switch, aujourd’hui un équipementier de l’industrie
l’écrivain américain Nicholas Carr compare le des datacenters. Mais là où la concurrence
premier datacenter qu’il visite en 2004 à une se contente d’assembler des datacenters à
centrale d’information alimentant la société partir de composants bâtis pour le tertiaire,
du numérique, à l’image des centrales ABB propose des équipements et systèmes
d’énergie de l’ère industrielle. industriels intrinsèquement fiables, robustes
et éco-énergétiques. La contribution d’ABB
Cette analogie, fût-elle exacte, est aujourd’hui se reflète dans la qualité de ses produits mais
très en deçà de la réalité : plus qu’une aussi dans sa capacité à développer et à
ressource informatique, le datacenter est mettre en œuvre des solutions complètes,
devenu le premier actif de l’entreprise du de la chaîne d’alimentation électrique à la
XXIe siècle. La numérisation croissante fait surveillance et à la conduite automatisées
de ce flux continuel de données toujours des systèmes.
disponibles (à la fraction de seconde près) le
« nerf de la guerre » de l’économie globalisée. En dehors des datacenters, ABB Review
Aux dires des analystes du cabinet d’études poursuit son exploration technologique sur un
451 Research, le volume de données échan- bus 100 % électrique rechargé en 15 s, des
gées par mois dans le monde atteindra navires de dragage pilotés par automate et
11 zettaoctets (1021) en 2017 ! D’où l’explo- des transmissions sans fil taillées pour
sion des datacenters non seulement en l’industrie.
taille mais aussi en complexité et en coût.
Une mutation technologique qui méritait un Bon parcours,
numéro d’ABB Review pour en explorer les
rouages et les moyens d’en assurer la
fiabilité.

Pour le néophyte, un datacenter est une


salle informatique alignant des centaines de Claes Rytoft
serveurs en rangs serrés. Ce n’est là que la Directeur des technologies
partie visible de l’édifice : son alimentation et Directeur général adjoint
électrique et son contrôle-commande du Groupe ABB

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­4 ABB review 4|13


Éditorial ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­5
­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­6 ABB review 4|13
Dans les
coulisses
du Net
Les nouvelles usines
du monde numérique

MIETEK GLINKOWSKI – À l’ère du tout-numérique, nous consommons et produi-


sons un volume de données sans précédent, dopé par l’essor d’Internet, des
moteurs de recherche, des applications mobiles et des smartphones qui
envahissent notre quotidien. Mais sait-on que ces usages et qu’un nombre
croissant d’activités professionnelles reposent sur le stockage, la mise en
réseau et le traitement de données au sein de gigantesques entrepôts et usines
de l’information, plus souvent appelés datacenters ? Centres névralgiques de la
nébuleuse Internet, ils sont indissociables des applications stratégiques des
entreprises. ABB propose pour cela une palette de produits, de solutions
intégrées et de compétences métiers garantissant sécurité, fiabilité, efficacité
opérationnelle et énergétique.

Photo
Dans un monde brassant et stockant des volumes
inédits de données, ABB aide les entreprises à faire
tourner sans faille leurs applications stratégiques.

Dans les coulisses du Net ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­7


1 Segmentation du marché des datacenters

Les datacenters touchent une multitude de Administration


domaines d’activité. Si l’administration fédérale des États-Unis exploitait
432 datacenters en 1999, elle en compte près de
Colocation/hébergement 7000* en 2013 pour répondre aux besoins de
Nombre de petites et moyennes entreprises (PME) l’ensemble de ses services (fiscalité, défense,
qui n’ont pas l’intention ni les moyens de conserver prestations sociales). Un poste qui pèse dans le
leurs ressources en interne, externalisent soit le budget de l’État.
cœur de leurs infrastructures informatiques et
télécoms (colocation), soit leurs applications Santé
logicielles, sites web, etc. (hébergement), auprès Ce segment devrait connaître une croissance
de sociétés indépendantes dont ce sont le métier rapide avec la numérisation des dossiers médicaux
et la principale source de revenus. consignant tout l’historique des patients (consulta-
tions, hospitalisations, actes chirurgicaux). Une
Finance énorme dépense pour le secteur.
Les banques et autres institutions financières, telles
que la Bourse de New York (NYSE), le Nasdaq, la Commerce, industrie et services
Bourse de Tokyo, doivent pouvoir compter sur des Ce vaste ensemble regroupe des sociétés privées
datacenters à haute disponibilité pour réaliser leurs et cotées en Bourse dans des secteurs aussi variés
transactions, sans que ces derniers constituent une que le pétrole et le gaz, le plastique, la grande
source de revenus pour l’entreprise. distribution et les « utilités » (électricité, gaz, eau).
Si bien des PME optent pour la colocation, les
Télécommunications grands groupes possèdent et exploitent leurs
De l’ADSL à la téléphonie mobile de dernière propres datacenters, à l’instar de BP avec son Most
génération, les opérateurs télécoms jouent un of the World (MoW), l’un des quatre « mégacentres »
rôle capital dans le secteur des datacenters. qui hébergent ses ressources informatiques
Aujourd’hui, presque tous les services de téléphonie mondiales.
sont passés au numérique et beaucoup s’appuient
sur le transport de la voix sur IP (VoIP) et donc la L’ « informatique en nuage » (cloud computing)
connectivité internet. Tous les acteurs de premier occupe une place à part : ce n’est pas un segment
plan comme NTT, AT&T ou T-Mobile possèdent, à proprement parler mais plutôt un service sur le

L
construisent et exploitent leurs propres datacenters. marché des bases de données. Elle permet de
es datacenters de dernière géné- répartir des applications informatiques sur plusieurs
ration sont des bâtiments indus- Informatique serveurs, voire plusieurs centres physiques. Une
Des entreprises comme Google, Amazon, eBay, application n’est alors plus directement rattachée à
triels dédiés qui abritent des Facebook, entre autres, ont émergé avec l’essor un équipement ou à un datacenter donné. Exemple :
équipements et systèmes imbri- d’Internet, il y a une quinzaine d’années. Si les dans l’application iTunes, les données (musique,
qués et interdépendants, aux exigences datacenters constituent leurs principaux actifs, elles vidéos, films) sont distribuées entre une série de
particulières  ➔ 1. D’une superficie d’à peine tirent l’essentiel de leur chiffre d’affaires de la serveurs et de centres Apple distincts. Cette
publicité ou du commerce en ligne. Elles innovent répartition est dynamique en ce sens qu’elle varie
200 m2 jusqu’à l’équivalent de 15 terrains tous azimuts, que ce soit dans la construction de avec les ressources, la disponibilité de l’informatique
de football (environ 140 000 m2), certains datacenters « propriétaires », les services et la (ainsi que de l’alimentation, du refroidissement et de
nécessitent 500 kW quand d’autres satisfaction de la clientèle. plusieurs autres facteurs), le trafic web, etc.
­réclament 100 MW.
* Government Accountability Office,
www.gao.gov, 2013.
La filière explose avec 7,7 millions de
baies informatiques dénombrées dans
le monde en 2012 1 (soit 15 % de plus
qu’en 2011) et un taux de croissance cité de l’Espagne ou de l’Italie, et près le fonctionnement sans faille de cette
e stimé à 25 % aux États-Unis, voire à
­ du double de celle du Mexique. installation stratégique  ➔ 4.
60 % dans certains pays comme la
Turquie. Un rapport de Digital Realty 2
­ Portrait-robot L’infrastructure informatique se compose
rend bien compte de l’essor des data­ Trois infrastructures cohabitent dans un principalement de matériels et de logi-
centers d’entreprise. La figure   ➔ 2 en datacenter : informatique, alimentation ciels classés en trois grands groupes,
illustre les principaux l­eviers avec, en
­ serveurs, commu-
priorité, l’efficacité énergétique et la tateurs réseau et
­s écurité, et dans une moindre mesure, Combien de logiciels, baies de stockage
la consolidation du parc de serveurs, la (la « mémoire » du
connectivité et la redondance. ABB a des de bases de données, de site). Chacun rem-
solutions économiques pour répondre
à ces besoins.
­s ystèmes d’exploitation et plit un rôle, même si
les serveurs ­intègrent
d’applications cloud sont souvent une partie
Les datacenters sont très énergivores : stoc­kage. C’est là
on estime qu’ils représentent jusqu’à ­hébergés par un datacenter ? que sont exécutées
2 % de la consommation électrique mon- les principales fonc­
diale 3. Sur une puissance installée totale 4 électrique et refroidissement  ➔ 3. Elles tions des datacenters et sont fournis les
d’environ 5000 GW, ils engloutissent doivent être parfaitement compatibles, services informatiques. Nombreux sont
quelque 120 GW, soit plus que la capa­ concordantes et optimisées pour assurer les logiciels, processus de virtualisation,

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­8 ABB review 4|13


2 Priorités de déploiement des datacenters 4 Les trois rouages du datacenter

80
Très important/Important Extrêmement important
70

Alimentation
60

50
Pourcentage

40
Refroidissement
30

20

10 Informatique

0
Efficacité énergétique

Sécurité

Virtualisation

Puissance électrique

Reprise après sinistre/


Réglementation SOX

Applications/Services

Agrandissement

Contraintes de
refroidissement

Réglementation
éventuelle

Informatique en nuage

Consolidation
de l’informatique

Écobilan

Connectivité

Redondance
DCIM

L’infrastructure d’un datacenter repose sur


Source : Digital Realty, 2011
l’interaction de l’informatique, de l’alimentation
électrique et du refroidissement avec la
plate-forme de gestion DCIM.
3 Agencement

Alimentation électrique Informatique

Refroidissement

bases de données, sites web, systèmes Les équipements informatiques dégagent


d’exploitation et traitements déportés beaucoup de chaleur. L’alimentation et le
« dans le nuage » (cloud) brassés par un refroidissement représentent respective-
data­c enter. ment 60 % et 40 % de la consommation
d’un datacenter type. Le coefficient d’effi-
L’alimentation électrique et le refroidisse- cacité énergétique PUE (Power Usage
ment sont les deux lots techniques Effectiveness) vaut 1,82  ➔ 5 , soit mieux
­nécessaires au fonctionnement des équi- que la moyenne industrielle de 1,9.
pements informatiques. Sauf exception ­L’infrastructure d’alimentation comprend
(piles à combustible, par exemple), ces quatre éléments, dont les serveurs
derniers sont souvent raccordés au r­ éseau (charge informatique) qui consomment
électrique général et alimentés par une environ 44 % du total. La quasi-totalité
cascade de transformateurs, de tableaux, de la puissance consommée par l’ali- Notes
1 Data Center Dynamics Converged, dossier de
de groupes électrogènes, d’alimenta- mentation et le refroidissement se perd
presse 2012
tions sans interruption, de jeux de barres en chaleur, qu’il faut évacuer pour main- 2 What is Driving the US Market? Digital Realty
et d’inverseurs de sources. L’électricité tenir la température de fonctionnement Trust, 2011
prélevée du réseau est transformée, dans les plages prescrites et permettre 3 De 1,1 % à 2,5 % selon les sources :
http://www.analyticspress.com/datacenters.html,
convertie et stabilisée avant d’être distri- l’accès du personnel. Cette régulation
www.greenpeace.org, www.forbes.com
buée aux serveurs en racks. thermique nécessite une panoplie de 4 Données 2010, Energy Information Administra-
systèmes de froid très complexes : refroi- tion, www.eia.gov

Dans les coulisses du Net ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­9


5 Bilan énergétique simplifié d’un datacenter

L’alimentation représente 60 % de la consomma-


Consommation
Traitement tion électrique totale, et le refroidissement 40 %.
serveurs
informatique
44 %
Cela donne un coefficient d’efficacité énergétique
PUE (Power Usage Effectiveness) de 1,82 (PUE =
Alimentation Modules de 100/55*), meilleur que la moyenne de l’industrie.
électrique puissance 10 %
60 % Quasi-totalité Précisons que les pertes ASI et le refroidissement
de l’énergie comptent pour des « consommations non
ASI 5 % dissipée informatiques ».
sous forme
Puissance de chaleur
d’entrée L’alimentation électrique comprend quatre
Distribution électrique
100 % 1% éléments, dont les serveurs (traitement informa-
tique) qui consomment 44 % de l’énergie totale.

Refroidis­ Transfert thermique 25 % * La formule retenue ici est PUE = 100/55 (et non
sement 100/60), puisque sont soustraits des 60 % les
40 % Pertes dues au 5 % de pertes ASI considérées comme des
refroidissement 15 %
charges non informatiques.

dissement par liquide, par air, par immer-


6 Indicateurs de performance énergétique
sion, confinement en allées chaudes/
froides, climatisation et traitement d’air.
Le PUE est l’indicateur clé de performance informatique en remplaçant les anciens
Le refroidissement est le premier poste de énergétique des datacenters. Il exprime le serveurs, par exemple, mais sans toucher à
consommation « non informatique »  ➔ 6. rapport du total de l’énergie consommée par le l’infrastructure de refroidissement, augmente
datacenter sur le total de l’énergie utilisée par mécaniquement le PUE, alors que le centre a
les équipements informatiques. bel et bien gagné en efficacité énergétique.
Une autre composante revêt une impor-
tance croissante : la gestion des infra­ PUE =
Consommation globale
Ce constat peut dissuader de moderniser les
structures DCIM (Data Center Infrastruc- Consommation informatique
installations. Dans d’autres cas, la démarche
ture Management). Cette plate-forme Par définition, il est toujours supérieur à 1 ; tout d’amélioration du PUE conduit à l’adoption de
ce qui est au-dessus de 1 correspond aux systèmes de refroidissement . . . qui utilisent
collecte, pilote, intègre, surveille et gère
consommations non informatiques (refroidisse- plus d’eau ! D’où l’élaboration de deux
l’ensemble des systèmes du datacenter. ment, éclairage, sécurité, etc.). indicateurs comme le WUE (Water Usage
Bien régler les capteurs de température Efficiency) pour calculer la consommation d’eau
des unités de climatisation pour qu’ils En 2007, le PUE moyen s’élevait aux États-Unis nécessaire au refroidissement des datacenters
à 1,9, selon l’Agence américaine de protection et le CUE (Carbon Usage Efficiency) pour leur
­indiquent fidèlement la température des
de l’environnement (EPA) ; autrement dit, empreinte carbone (rapport des émissions de
cartes mères de serveurs ou veiller à la chaque watt informatique nécessitait 0,9 watt CO 2 liées à la consommation d’énergie du
distribution homogène de l’électricité d’équipement annexe, à commencer par la datacenter sur celle de la charge informatique,
entre chaque ligne d’alimentation des climatisation. En 2012, celui des entreprises exprimé en kg éqCO2/kWh).
non informatiques se situait à 2,9 (Digital
baies informatiques, sans risque de sur-
Realty).
charge des câbles ou de déclenchement
des disjoncteurs . . . La tâche n’est pas Pourtant, le PUE n’est pas la seule mesure
aisée. Il faut aussi r­ epérer l’emplacement de performance énergétique d’un datacenter :
la réduction de la consommation de la charge
de chaque équipement informatique,
­s avoir à quoi il sert, quand le remplacer
ou ­e ncore, dans un site de colocation, à
qui il appartient. Toutes ces fonctions, et
bien d’autres, incombent au DCIM qui
associe souvent matériels et logiciels de
collecte, de traitement et d’affichage de
données (température, tension, courant,
débit d’air, alarmes, etc.), en vrai « chef
d’orchestre » de tous les systèmes et
a ctivités du centre. À l’opérateur d’en
­
faire bon usage ! Mietek Glinkowski
ABB Data Centers
Raleigh (Caroline du Nord, États-Unis)
mietek.glinkowski@us.abb.com

Pour aller plus loin :


www.abb.com/datacenters

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­1 0 ABB review 4|13


Continuité de service
Classification des MIETEK GLINKOWSKI – Tous les industriels le savent : aucun
système n’est à l’abri d’une défaillance. Pour le marché des
datacenters en datacenters, la priorité absolue est la continuité de service.
Les analystes du secteur estiment qu’une panne d’une heure
fonction de leur coûte en moyenne 350 000 dollars ; un chiffre en augmentation

disponibilité constante au vu du nombre croissant d’entreprises qui stockent,


mettent en réseau et traitent des données numériques, dont
la quasi-totalité transite ou est hébergée par un datacenter.
Les coûts faramineux d’une interruption de service, même très
brève, font de la disponibilité un critère déterminant de concep-
tion, d’exploitation et de maintenance de ces « usines de
l’information ».

Continuité de service ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­1 1


Pour le marché 1 Fiabilité et disponibilité

des datacenters, Fiabilité et disponibilité sont deux notions


distinctes, souvent mal interprétées et confondues
laquelle détermine le niveau de criticité des
composants dans l’accomplissement de la
la priorité absolue avec la qualité d’un système ou d’un produit.
La fiabilité varie dans le temps comme suit :
mission stratégique du datacenter.

est la continuité R(t) = e-λ1


avec R(t) = fiabilité, t = temps, et λ=Tf/Tp, taux de
Il en résulte que la fiabilité doit être évaluée
aux différents points du système où l’énergie

de service. défaillance (nombre total de défaillances Tf sur la


durée totale Tp).
électrique est fournie à la charge informatique.

Quand la « qualité » désigne l’état d’un équipe-


Plus le système fonctionne longtemps, plus la ment neuf livré au client, la fiabilité et, donc, la
fiabilité est faible. λ est la réciproque de la disponibilité se mesurent sur une durée ; elles
moyenne des temps de bon fonctionnement prennent aussi en compte l’effet du vieillissement
(MTBF). Le temps moyen de réparation (MTTR) et les contraintes subies par l’équipement au sein
d’un système ou dispositif défaillant est un autre du système.
indicateur important. Ces deux indicateurs
expriment la disponibilité intrinsèque (DI) La redondance des équipements et des circuits
d’un système ou dispositif, soit électriques permet d’accroître la fiabilité. Or plus
DI = MTBF/(MTBF+MTTR). il y a d’équipements, plus il y a de probabilité de
défaillance d’un ou de plusieurs composants.
Lorsque le concept de disponibilité inclut les Tout système doit trouver un équilibre entre,
temps d’arrêt pour maintenance planifiée, on d’une part, le niveau de redondance et la comple-
parle de disponibilité opérationnelle (DO). xité associée, d’autre part, les gains de fiabilité.
Un système bien conçu doit tirer le maximum de
La fiabilité et la disponibilité ne sont pas l’équipement, exploiter tout son potentiel et
constantes mais fonction de composants fournir un niveau suffisant de redondance et de
spécifiques du système et de sa topologie, secours pour fiabiliser l’alimentation électrique.

L
a disponibilité d’un datacenter 1500 W/m². Les ingénieurs énergéti-
est une mesure de la continuité ciens doivent également savoir que plus
de service annoncée aux utilisa- le tier est élevé, plus la tension d’ali-
teurs. Aujourd’hui, la « haute mentation électrique du datacenter est
disponibilité » est pour l’essentiel obte- élevée. En effet, la continuité de fourni-
nue par la redondance des architec- ture s’améliore au fur et à mesure que
tures, des équipements (informatiques l’on passe des circuits basse tension
et énergétiques), des circuits électriques (BT) à la distribution moyenne tension
et des logiciels  ➔ 1. Plusieurs classifica- (MT) et au transport haute tension (HT).
tions définissent ce critère dans les Plus on tend vers la HT, moins on risque
data­ c enters. La dynamique technolo- la perturbation ou la panne générale.
gique, la quête de différenciation, les
enjeux environnementaux et, par-dessus Tier I
tout, des facteurs économiques dictent Architecture la plus simple, son niveau
souvent les choix architecturaux selon de disponibilité et la densité de puis-
le niveau de disponibilité ou des critères sance pour la charge informatique sont
radicalement différents. L’Uptime Insti- les plus faibles. Ce concept est appelé
tute classe les datacenters en quatre « N » car n charges informatiques néces-
catégories, ou « tiers I à IV », correspon- sitent n alimentations sans interruption
dant chacune à un niveau de disponibi- et groupes électrogènes. Le schéma  ➔ 3
lité croissant   ➔ 2. Ce référentiel, qui n’est en reproduit les composants de base.
pas toujours suivi, est celui adopté ici
pour notre description de l’architecture Connexion au réseau
électrique des datacenters. Un datacenter de tier I est raccordé au
réseau par l’intermédiaire d’un transfor-
Un datacenter de tier I, le moins cher et mateur abaisseur MT->BT.
le moins performant, vise un taux de
disponibilité de 99,671 % correspon- Groupe électrogène
dant à 28,8 heures d’arrêt cumulé Généralement couplé à un moteur die-
­a nnuel, alors qu’un site de tier IV cible sel, ce générateur de secours prend la
99,995 %, soit 24 minutes d’arrêt par relève en cas de coupure réseau prolon-
an. Les tiers I à IV sont également gée. Son autonomie, qui dépend des
Photo p. 11
Quelle architecture électrique pour des datacenters c aractérisés par différentes densités
­ réserves de combustible, varie de 24 à
à haute disponibilité ? de puissance, allant de 200 W/m² à 72 heures ; elle peut être accrue avec un

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­1 2 ABB review 4|13


2 Tableau comparatif des architectures d’alimentation (tier)/taux de disponibilité
Aujourd’hui, le
Tier I Tier II Tier III Tier IV haut niveau de
­d isponibilité est
Nombre de circuits 1 seul 1 seul 1 actif/ 2 actifs
d’alimentation 1 passif
Redondance N N+1 N+1 2 (N+1)
ou 2N pour l’essentiel
Tension réseau
Temps d’indisponibilité/an
208, 480 V
28,8 h
208, 480 V
22,0 h
12–15 kV
1,6 h
12–15 kV
0,4 h
­o btenu par la
Taux de disponibilité du 99,671 % 99,749 % 99,982 % 99,995 % ­redondance des
datacenter
© The Uptime Institute ­a rchitectures, équi-
pements (informa-
3 Architecture tier I (N) 4 Architecture tier II (N+1) tiques et énergé-
Connexion réseau Connexion réseau
tiques), circuits
Gén. N Gén. N Gén. +1 électriques et
­l ogiciels.
Appareillage principal Appareillage principal Appareillage gén.

ASI Appareillage ASI ASI Appareillage


N électrique N +1 électrique

Charge mécanique Charge mécanique


Appareillage BT Appareillage BT
(refroidissement) (refroidissement)

PDU PDU

Équipement Équipement
informatique informatique
(charge critique) (charge critique)

contrat de ravitaillement de fioul priori- nettoie l’onde de tension de toutes les


taire. La génératrice est une machine imperfections du réseau (transitoires,
synchrone d’une puissance de quelques creux et pics de tension, etc.). Son bus
centaines de kilo­w atts (kW) à deux ou CC inter­ m édiaire est raccordé à une
trois mégawatts (MW). batterie de secours dont l’auto­ n omie
s’étage de 2–3 minutes à 7–10 minutes
Inverseur de sources automatique selon sa taille. Le basculement entre le
Cet appareil spécial à logique de réseau et la batterie est indétectable et
contrôle-commande et de protection instantané.
assure une inversion de sources instan-
tanée (réseau électrique <–> groupe Appareillage électrique
électrogène) dans des conditions don- Les datacenters nécessitent différents
nées. La plupart du temps, il est de type appareils pour la distribution de l’éner-
« à coupure » : en cas de perte réseau, le gie électrique aux nombreuses rangées
disjoncteur de tête s’ouvre et le groupe de serveurs ou d’équipements informa-
électrogène ne se ferme qu’après avoir tiques (charge critique) ainsi qu’aux
correctement démarré, atteint la vitesse ­s ystèmes de refroidissement (pompes,
et le niveau d’excitation désirés, et été ventilateurs, vannes, compresseurs, etc.)
synchronisé. Ce démarrage peut prendre et autres charges mécaniques. Les disjonc­
quelques secondes, voire une minute teurs protègent également des défauts
quand il y a plusieurs groupes. et autres anomalies. Dans un site tier I,
il s’agit exclusivement d’appareils BT
Alimentations sans interruption (ASI) (moins de 1 kV environ).
Il s’agit pour l’essentiel d’onduleurs de
trois types : en attente passive, en inter­
action directe avec le réseau et à double
conversion (alternatif/continu/alternatif).
Ce dernier, le plus répandu, stabilise et

Continuité de service ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­1 3


L’ajout du circuit 5 Architecture tier III en mode actif/passif ; pas d’ASI dans le circuit passif

électrique passif
fait grimper le coût Actif Connexion réseau Connexion réseau Passif

des installations
Gén. Gén.

tout en compli- Appareillage principal Appareillage gén. Appareillage gén. Appareillage principal

quant le contrôle- ASI


N
ASI
+1
Appareillage
électrique
Appareillage
électrique

commande, la Appareillage BT Appareillage BT

coordination et la
Charge mécanique
(refroidissement)

maintenance.
PDU PDU
Équipement
informatique
(charge critique)

Unités de distribution électrique (PDU) Tier III


Ces unités regroupent des disjoncteurs, Encore appelée configuration active/
des compteurs et, en Amérique du passive, cette architecture comporte un
Nord, des transformateurs BT pour la double circuit d’alimentation  ➔ 5. Outre
distribution électrique des baies de la redondance des équipements cri-
s erveurs ainsi que la protection et la
­ tiques, un deuxième circuit électrique
mesure de la tension et du courant four- fonctionnant en parallèle alimente la
nis aux charges individuelles. charge informatique en cas de défail-
lance du circuit primaire. Ce circuit sup-
Blocs d’alimentation plémentaire passif n’est utilisé qu’en cas
Les blocs d’alimentation font partie de de besoin. Un datacenter tier III néces-
l’équipement informatique. Comparables site également une deuxième con­n exion
à ceux des PC de bureau, ils transfor- réseau. L’ajout du circuit électrique pas-
ment le 220 V ou 110 V en tension sif fait grimper le coût des installations
continue distribuée aux différentes tout en compliquant le contrôle-com-
charges informatiques, serveurs, équi- mande, la coordination, la maintenance,
pements réseau, baies de stockage. etc. On y trouve également un tableau
Les plus répandus sont les alimenta- électrique supplémentaire et une armoire
tions à découpage sans transformateur. de départs-moteurs qui doivent permettre
La redondance des circuits électriques le fonctionnement intégral du datacen-
dans les architectures tiers III et IV ter sur le circuit p ­ assif. L’équipement
fait qu’un nombre croissant de blocs informatique peut ici pleinement tirer
d’alimentation est aujourd’hui doté profit du circuit r­ edondant et utiliser, par
d’entrées bitension en CA. exemple, des alimentations doubles
pour chaque serveur. Le nombre de
Tier II points uniques de défaillance est ainsi
Cette architecture « N+1 » se distingue considérablement réduit. Néanmoins, le
de la précédente par un groupe électro- circuit passif n’étant pas protégé par une
gène et une ASI supplémentaires  ➔ 4. ASI, le ­s ystème est, en cas d’urgence,
Si certains des composants les plus cri- vulnérable aux instabilités du réseau
tiques du système sont doublés pour électrique, voire aux pannes de courant.
une disponibilité accrue, le reste du sys-
tème est fondamentalement identique. Tier IV
Cette redondance ne supprime pas L’architecture tier IV, ou « 2(N+1) », est la
­p lusieurs points uniques de défaillance Rolls des datacenters  ➔ 6. Un nombre
dans le circuit d’alimentation de la relativement réduit d’infrastructures dans
charge informatique. le monde est certifié tier IV ; leurs sys-
tèmes fonctionnent en parallèle et en
redondance active. Si chaque circuit est
dimensionné pour pouvoir alimenter la

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­1 4 ABB review 4|13


6 Architecture tier IV 2(N+1) : deux circuits actifs simultanément
Tout système est
Connexion réseau A Connexion réseau B
affaire de compro-
Gén. N Gén. +1 Gén. N Gén. +1 mis entre, d’une
part, le niveau
Appareillage principal Appareillage gén. Appareillage gén. Appareillage principal
de redondance
ASI
N
ASI
+1
Appareillage
électrique
Appareillage
électrique
ASI
N
ASI
+1 et la complexité
Appareillage BT
Charge mécanique
Appareillage BT associée, d’autre
part, les gains
(refroidissement)

PDU PDU

de fiabilité.
A B

Équipement
informatique
(charge critique)

totalité de la charge, en fonctionnement Concevoir, installer et optimiser l’éco-


normal, le taux maximum d’utilisation ne système informatique exigent des compé­
dépasse pas 50 %. De surcroît, certaines tences techniques pointues. Dans les data­
architectures tier IV possèdent N+1 ASI centers, les notions de disponibilité et de
fiabilité évoluent au
rythme de l’éléva-
Les architectures de data­ tion des niveaux de
tension, de la com-
centers certifiées tier IV plexité des sché-

­fonctionnent en parallèle et mas de commuta-


tion, de l’élargis-
en ­redondance active. sement des plages
de fonctionnement
et groupes électrogènes dans chaque des équipements informatiques et, plus
circuit ; or cette disponibilité accrue important, de l’avènement des logiciels
(+0,01 %) a son pendant en termes de tolérants aux pannes et du cloud com-
complexité et de coût. L’objectif est ici puting. Alors, restez au courant !
une indisponibilité de service annuelle
cumulée de 24 minutes pour l’utilisateur
(soit une défaillance tous les 5 ans).

Changement permanent
Les taux de disponibilité et d’indisponi-
bilité de la classification tier ne sont pas
les seuls facteurs à prendre en compte.
L’impact des interruptions de service sur
le fonctionnement des équipements stra-
tégiques varie également. Par exemple,
sur une année, les conséquences de
10 microcoupures de 50 ms chacune de
l’alimentation électrique des serveurs
seront nettement plus graves qu’une
seule coupure de 500 ms. Même si, au
final, le taux de disponibilité annuel est
le même (­ a rrêt cumulé de 0,5 s), les
10 microcoupures obligent les serveurs
à redémarrer 10 fois par an (entraînant Mietek Glinkowski
un risque de perte de données), alors ABB Data Centers
que la coupure unique ne nécessite Raleigh (Caroline du Nord, États-Unis)
qu’un seul redémarrage sur l’année. mietek.glinkowski@us.abb.com

Continuité de service ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­1 5


Lignes continues
Architecture ANDRÉ SCHÄRER – Les centres de données ou datacenters du monde
entier consomment chaque année près de 80 millions de mégawattheures,
courant continu soit bientôt autant que des pays comme l’Argentine ou les Pays-Bas.
Ils sont aussi responsables d’environ 2 % des émissions totales de CO2,
basse tension qui menacent de quadrupler à l’horizon 2020, si les quelque 6 millions
de serveurs supplémentaires chaque année ne s’accompagnent pas
d’une recomposition du bouquet électrique et de mesures éco-efficaces.
Un centre de taille moyenne engloutit à lui seul l’équivalent de la consom-
mation énergétique de 25 000 foyers américains ou près du double en
Europe. Comment freiner cet appétit qui plombe la facture d’électricité et
la planète ? Pour ABB, le courant continu offre plusieurs avantages, à
commencer par la suppression des transformations et conversions de la
chaîne électrique, qui permet de réduire de 10 % les pertes entre le raccor-
dement réseau du centre et le serveur.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­1 6 ABB review 4|13


Le courant continu
supprime deux
étapes de conver-
sion.

S
i de plus en plus de voix en sortirent vainqueur, imposant un sys- Preuve du développement croissant de
vantent les mérites de l’effica- tème de transport et de distribution élec- la technologie CC, l’électricité chemine
cité énergétique et du déploie- trique aujourd’hui plus que centenaire. au moins une fois en continu sur le par-
ment massif des énergies cours qui relie producteur et consomma-
renou­velables   ➔ 1 , ABB prône la solution Cette prédominance sonne-t-elle le glas teur. Si certaines conversions restent
du courant continu (CC) dans les data­ du courant continu ? Loin s’en faut. À nécessai­res, les niveaux de tension et de
centers. l’âge numérique, de plus en plus d’équi- fréquence n’ont parfois qu’une justifica-
pements électroniques, informatiques, tion historique. De plus, ces étapes
Genèse télécoms et jusqu’aux véhicules élec- engendrent des pertes d’énergie que
­
Le tournant du XXe siècle fut le théâtre triques fonctionnent en courant continu. l’on peut éviter. Fort des progrès de
d’une « bataille des courants » entre les À l’autre extrémité de la chaîne, des sys- l’électronique de puissance, ABB rebat
tenants de l’alternatif (Nicola Tesla et tèmes photovoltaïques, des piles à com- les cartes et fait avancer l’alimentation
George Westinghouse) et le partisan du bustible et certains parcs éoliens en pro- CC partout où elle est synonyme d’éco-
continu (Thomas Edison) ; les premiers duisent. Le réseau de transport a aussi nomies d’énergie.
ouvert une brèche dans l’hégémonie de
l’alternatif (CA) : la technologie du cou- Le plus puissant au monde
rant continu haute tension (CCHT) sur de Les datacenters se prêtent particulière-
Photo longues distances avec de faibles pertes. ment bien à une alimentation CC. Ils
En 2012, ABB a équipé le datacenter zurichois
Depuis près de 60 ans, ABB y joue un abritent en effet pléthore de consom­
du fournisseur d’accès internet green.ch du plus
puissant système de distribution en courant continu rôle central de développeur et d’équipe- mateurs identiques ou du moins simi-
au monde. mentier. laires (serveurs, équipements réseau,

Lignes continues ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­1 7


la sécurité du personnel et la compatibi-
L’installation 1 Gisements d’efficacité énergétique
lité du matériel. Précisons que le 380 V
pourrait devenir la norme du transport et
­pilote a été déve- L’arsenal écologique des datacenters ne
se limite pas au courant continu : on peut de la distribution CC, sous les auspices
loppée, installée améliorer leur implantation, leur conception
et leur exploitation, mais aussi la technologie
d’instances normatives comme la CEI, la
NEMA (association américaine des fabri-
et lancée en un des serveurs et leur refroidissement.
cants de produits électriques) et EMerge
Alliance 1.
temps record
Il faut néanmoins veiller à ne pas restreindre
l’optimisation aux composants individuels, ce

par ABB, exclu­


qui aurait pour effet de faire tourner le centre
La technologie éprouvée d’ABB fut rete-
en dessous de ses capacités et de sa courbe
de rendement ! La clé du succès tient dans
nue pour garantir la fiabilité et la disponi-
sivement pour l’adoption d’une démarche globale tenant bilité de toute la distribution CC. Si le
compte de l’interaction des maîtres d’ouvrage/ redresseur central fut développé spécifi-
­l’hébergeur exploitants et de leurs équipementiers.
quement pour ce projet, ses « briques de

suisse Green base » empruntent à bien d’autres appli-


cations leurs modules à électronique de
­D atacenter. puissance de dernière génération.

Du réseau à la puce
Deux arrivées en 16 kV indépendantes,
ainsi que l’alimentation de secours four-
nie par un groupe électrogène, transitent
d’abord par un appareillage moyenne
tension (MT) à isolation gazeuse ZX0
d’ABB avant d’être basculées automati-
systèmes de stockage, etc.), évitant de quement en position normale, secours
multiplier les niveaux de tension. ou test par un système de contrôle-
commande ABB Tanomat.
En 2011, Green Datacenter, hébergeur
du fournisseur d’accès ­ internet suisse Redresseur
green.ch, décide d’équiper en CC l’exten- La sortie de l’appareillage MT attaque
sion de 1100 m² des 3300 m² de son directement le redresseur central, qui
­
centre de Zurich-Ouest, à Lupfig (photo aligne un interrupteur-sectionneur MT et
p. 16–17), avec ABB pour partenaire. un transformateur sec à trois enroule-
Voyons le détail de cette application, qui ments ABB de 1100 kVA à haut rende-
a valeur d’exemple et non de standard. ment pour convertir le 16 kV en basse
tension (BT). Deux modules parallèles
Vitrine technologique hexaphasés (6 pulses) à thyristors de la
Pour démontrer les gains d’efficacité série DCS800 d’ABB redressent le cou-
énergétique sur une grande échelle, la rant une première fois pour alimenter les
solution de distribution CC fut dimen- serveurs (distribution principale), une
sionnée à près de 1 mégawatt (MW)  ➔ 3 , seconde pour charger les batteries et
­
à l’instar d’une poignée de systèmes offrir une autonomie d’une dizaine de
­
simi­l aires plus petits, déjà en service ­minutes à pleine charge.
dans le monde mais essentiellement à
des fins de recherche-développement. En sortie, les modules redresseurs sont
connectés en série, formant une prise
Pour ce qui est du niveau de tension CC, centrale qui peut être mise à la masse.
le choix se porta sur 400 V en circuit ou- Ce système à 3 conducteurs fournit L+
vert, avec un double objectif : d’une part, (+200 V), M et L– (–200 V), tandis que les
maintenir la tension au plus haut niveau charges se raccordent entre L+ et L–.
possible pour minimiser les pertes et la Vient ensuite un tableau basse tension
quantité de cuivre, d’autre part, assurer MNS d’ABB qui sert d’interface avec les
batteries et fournit l’énergie aux armoires
de distribution PDU (Power Distribution
Units) MNS iS, contiguës aux salles
­informatiques.
Note
1 Organisation industrielle mondiale visant à
mettre en place des critères pour l’adoption
Le tableau MNS est conçu pour fonc-
rapide de la distribution CC au sein des tionner à 400 VCC et acheminer un cou-
bâtiments tertiaires. rant constant maxi de 3 kA. Pour garantir

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­1 8 ABB review 4|13


2 Avantages de l’alimentation en courant continu des datacenters sur l’alimentation traditionnelle en courant alternatif

Transformateur Tableau Onduleur Armoire de Alimentation Serveur


MT/BT distribution serveur
PDU 4 5

Architecture
CA
16 400 400 400 400 380 12
kVCA VCA VCA VCA VCA VCC VCC

Batterie

Transformateur Redresseur PDU Alimentation Serveur Moins de conversions


MT/BT central serveur – Rendement accru
CA/CC
Moins d’équipements
1 – Coût réduit
Architecture – Gain de place
CC
16 380 12
kVCA VCC VCC

la sécurité du personnel et du matériel en Chaque sortie comporte une mesure


régime normal comme en court-circuit, haute précision, suivant le principe du La solution a été
ses propriétés furent rigoureusement shunt. Cette mesure individuelle autorise
testées et certifiées par un laboratoire également la maintenance prédictive, rigoureusement
indépen­d ant, notamment sa tenue assi-
gnée maxi au court-circuit de 65 kA, au
par exemple en relevant et en enregis-
trant en temps réel la température de
testée pour garan-
vu des spécificités du projet (contribution chaque conducteur (L+ et L–). La détec- tir la sécurité des
des batteries au court-circuit, etc.). tion d’une anomalie ou d’une mauvaise
tendance par le contrôle-commande amont personnes et du
La technologie
peut alors déclencher une intervention
proactive pour parer au danger ou au
matériel en régime
éprouvée ABB fut
dysfonctionnement. normal comme en
choisie pour toute Charge informatique court-circuit.
La chaîne de distribution aboutit à une
la chaîne de distri- baie de serveurs industriels. Un système
de stockage en réseau HP X1800 G2,
bution CC, gage quatre serveurs HP ProLiant DL385 G7,

de fiabilité et de un châssis HP BladeSystem c3000 de


trois serveurs lames HP BL465c G7 CTO
disponibilité. et un commutateur HP 5500-24G DC EI
constituent le démonstrateur sur lequel
ABB exécute certaines applications pour
MNS iS tester la capacité de traitement.
Deux armoires redondantes MNS iS
400 VCC distribuent l’énergie aux ser- On pense souvent qu’un équipement
veurs. Selon le cahier des charges client, infor­m atique alimenté en CC est différent
l’opération peut aussi se faire à distance, de celui alimenté en CA. Il n’en est rien.
pour plus de précision, avec les tout Dans notre cas, le serveur est identique,
nouveaux table­aux MNS iRPP (Remote à une différence près : son alimentation
Power ­Panels). Basées sur le même simplifiée en CC (redresseur en moins,
appa­reillage basse tension MNS que la par exemple), qui permet de gagner 3 %
distribution principale, les armoires MNS iS de rendement sur les alimentations CA
affichent des performances identiques, de dernière génération, selon le spécia-
hormis leur courant assigné unitaire de liste de la conversion d’énergie Power-
1,6 kA. One. Raccordement à part, rien ne dis-

Lignes continues ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­1 9


On se focalise 3 Alimentation CC du centre Green Datacenter

Groupe

souvent sur l’effi- électrogène Réseau

cacité énergétique
du CC dans les Redresseur
central

datacenters, Chargeur

­oubliant ses
batterie –/–
Bus de charge

­nombreux autres Batterie Tableau MNS

atouts. Total = 6
Bus de décharge Bus CC
Jeu de barres/
câble CC

PDU

MNS iRPP MNS iRPP

Alim CC-CC Alim CC-CC


–/– –/–
12 V 12 V

Serveur Serveur

tingue les deux solutions de l’extérieur Bilan chiffré


(même encombrement). L’efficacité énergétique de la distribution
CC jusqu’au serveur (bloc d’alimentation
Comparatif éloquent compris) peut, selon la charge, gagner
La comparaison de la topologie de cir- jusqu’à 10 % sur la solution CA, grâce
cuit mise en œuvre dans ce projet avec aux moindres conversions et autres
­effets. Les besoins en refroidissement de
la salle informatique sont par ailleurs
Le matériel infor- r éduits, diminuant d’autant l’énergie
­
­requise.
matique alimenté
en continu est Le débat sur les avantages du CC dans
les datacenters se résume souvent à
­d ifférent de celui l’argument de l’efficacité énergétique et
mentionne rarement ses autres atouts.
alimenté en alter- Dans ce projet, les bénéfices (mesures

natif ; une affirma- comparatives et données réelles à l’appui)


se chiffrent comme suit :
tion répandue, – Efficacité énergétique : +10 % (sans
compter les moindres besoins en
mais fausse. refroidissement de la salle informa-
tique) ;
– Budget d’investissement en
le CA classique  ➔ 2 (également utilisé chez infrastruc­t ure d’alimentation
Green) confirme la suppression de deux ­électrique : –15 % ;
étapes de conversion : l’ASI avec son tan- – Surface utile de l’infrastructure
dem redresseur-onduleur et le redres- d’alimentation : –25 %.
seur à l’entrée de l’alimentation du serveur.
Diminuer le nombre de composants
En Amérique du Nord, dans un data­ améliore également la fiabilité et réduit la
center aux normes ANSI, il faudrait équi- probabilité d’erreur humaine. La simplifi-
per l’armoire PDU d’un transformateur cation de l’architecture et la diminution
supplémentaire 480/277 V-208/120 V, sur- du nombre d’équipements font aussi
tout pour des raisons de sécurité d’exploi- chuter les dépenses d’installation (envi-
tation. C’est encore une transformation ron –20 %, selon les retours d’expé-
de moins en CC. rience), de fonctionnement et d’entretien

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­2 0 ABB review 4|13


4 Nouvelle solution CC d’ABB :
le plein d’avantages en 2015 Preuve d’un développement croissant,
– Conversion CA/CC en tête d‘installation l’électricité chemine au moins une
fois en courant continu sur le parcours
pour minimiser la distorsion harmonique ;
– Sortie stable régulée à 380 VCC, avec de
faibles ondulations résiduelles, favorisant
l’emploi d’alimentations « à bande étroite »
pour un rendement maximal ;
producteur-consommateur.
– Rendement accru du redresseur sur une
grande plage de puissance ;
– Nette diminution du coût système
par rapport aux dernières générations
d’onduleurs CA ;
– Gain de place et facilité d’accès ;
– Intégration et modularité de la plate-forme,
évolutivité progressive ;
– Possibilité de microréseau CC (facilité
d’intégration des batteries et énergies
alternatives sans mise en parallèle ni
synchronisation) ;
– Raccordement des équipements
CA d’origine ;
– Tenue aux courts-circuits ;
– Assemblage validé par essais de type.

(chiffrages à confirmer). Une évaluation Au demeurant, elle retrouve tout son


juste et factuelle des systèmes CC et CA ­intérêt quand le datacenter fait office de
devrait prendre en compte tous ces cri- microréseau CC ; le site n’est plus sim-
tères de coût, de la planification à la plement consommateur (dépense élec-
construction, de l’exploitation à la main- trique) mais aussi producteur local
tenance. (recet­tes), selon le principe du « comp-
teur inversé ». De nombreuses conver-
Nouvelle génération sions étant éliminées, l’interconnexion
Rappelons que cette installation pilote et la compatibilité de l’ensemble des
est une solution ABB développée, instal- équipements du site – y compris les
lée et lancée en un temps record, exclu- énergies renouvelables locales (photo-
sivement pour son client Green Data­ voltaïque, éolien, hydrogène, etc.), les
center. solutions de stockage (batteries, par
exemple) et autres charges –, s’en
ABB développe pour 2015 une nouvelle trouvent simplifiées.
solution CC appelée à révolutionner
l ’architecture d’alimentation des data­
­ Loin d’être futuriste, l’idée est déjà à
centers  ➔ 4. l’origine d’initiatives et de projets.

Microréseau CC
Le courant continu n’est pas la panacée
pour tous les datacenters ; il arrive que
l’alternatif soit mieux adapté. Pour opti-
miser la solution, il faut considérer les
centres dans leur globalité et envisager
leur intégration, de l’alimentation réseau
au serveur. Dans les petites infrastruc-
tures, les économies peuvent s’avérer
insuffisantes en valeur absolue pour jus-
tifier la technologie CC. Celle-ci devrait
être privilégiée pour les nouvelles
constructions d’envergure, sachant que
ses avantages s’amenuisent dans le cas André Schärer
de rénovations et de petites extensions ABB Low Voltage Systems
de centres CA. Lenzbourg (Suisse)
andre.schaerer@ch.abb.com

Lignes continues ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­2 1


Au secours
de la performance
Systèmes d’alimentation d’urgence ABB pour datacenters

MANFRED FAHR, RALPH SCHMIDHAUSER, JOHN RABER – l’information qu’on leur demande souvent une disponibi-
Les datacenters figurent parmi les plus importants mais lité à 100 %. Malgré toutes les précautions prises par les
aussi les plus discrets « coffres-forts » de l’économie concepteurs et les exploitants, les coupures de courant
numérique. Relevés bancaires, dossiers médicaux ou de sont imparables et parfois lourdes de conséquences :
retraite, bilans comptables, avis d’imposition, publica- perte de données, indisponibilité de services straté-
tions sur les réseaux sociaux (plus de 300 millions de giques, risque de dégradation du matériel et préjudice
photos mises en ligne chaque jour sur Facebook) . . . tout financier pouvant atteindre plusieurs millions d’euros.
ce qui fait notre quotidien y est engrangé. Notre société Autant de bonnes raisons de fiabiliser les systèmes
est devenue à ce point dépendante de ces centrales de d’alimentation d’urgence des datacenters.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­2 2 ABB review 4|13


1 Les groupes électrogènes ABB fiabilisent l’alimentation de secours des datacenters.

s­ ecours et de leurs systèmes de aussi leurs bénéfices, et non s’en tenir


contrôle-commande sont souvent sim- aux caractéristiques techniques  ➔ 1.
plifiées à l’extrême et mal exécutées.
D’où des menaces « de l’intérieur », qui Évolutivité

L
sont sous-estimées ou tout bonnement L’évolutivité est un critère de conception
es incidents ou aléas qui ignorées. Pire, des systèmes de contrôle- primordial des alimentations de secours
m enacent le réseau électrique
­ commande non standardisés et des modernes : les systèmes d’alimentation
sont difficilement prévisibles, composants dépareillés ou de mauvaise et de contrôle-commande doivent croître
voire incontrôlables Chaque année, qualité peuvent former un point unique au rythme de la demande énergétique et
orages et intempéries, tels l’ouragan de défaillance, qui augmente le risque des nouveaux besoins et priorités des
Sandy aux États-Unis, entraînent de de dysfonctionnement au moment précis clients, sans sacrifier à la qualité ou à la
­g igantesques coupures de courant qui où le besoin de fiabilité est le plus aigu. fiabilité, ni entraîner d’arrêts.
poussent de nombreux systèmes d’ali- Le non-respect des règles d’installation
mentation d’urgence au-delà de leurs a aussi un coût : un grand acteur de L’extension d’un datacenter est souvent
limites. Les accidents liés à l’infrastruc- l ’Internet a récemment écopé d’une
­ progressive. Un système d’alimentation
ture sont une autre cause majeure de amende de plus
pannes électriques. Sans compter que de 500 000 dollars
les énergéticiens doivent gérer le vieillis- aux États-Unis pour La commande de l’alimenta-
sement des réseaux ainsi que leur avoir installé et fait
d écentralisation et leur imprévisibilité
­ régulièrement tour- tion d’urgence ABB repose
croissantes. La haute fiabilité de l’ali-
mentation de secours est donc cruciale
ner des générateurs
diesel sur son site
sur l’automate programmable
pour un datacenter. en Virginie, sans en industriel.
avoir reçu l’autori-
La qualité avant tout sation de l’agence de l’environnement d’urgence moderne doit fonctionner à
La plupart des datacenters utilise des ali- américaine [1]. Quoi qu’il en soit, les GE plein, depuis le début de l’exploitation
mentations sans interruption (ASI) cou- mal installés sont ­aujourd’hui probléma- jusqu’à l’ultime agrandissement du data­
plées à des groupes électrogènes (GE) tiques. center. Il faut donc étudier avec soin
diesel pour pallier les coupures ou ­l’alimentation électrique, l’architecture de
pannes générales. Malheureusement, la Les capacités du système de contrôle- communication, le contrôle-commande
conception et l’installation de ces commande, la qualité de l’ensemble de et l’infrastructure du bâtiment. Utiliser
ses composants et le respect des règles des composants standardisés, garantis-
de l’art en matière d’installation sont sant une compatibilité amont/aval et une
trois facteurs déterminants de la perfor- disponibilité sur le long terme, permet de
Photo p. 24 mance, de la fonctionnalité et de la fiabi- faire évoluer et de déployer le système
Un datacenter qui vise 100 % de disponibilité lité d’une alimentation d’urgence. Et quand sur plusieurs années, sans avoir à tout
a besoin d’un groupe de secours extrêmement
on en vient à développer des alimenta- remplacer.
fiable en cas de coupure secteur prolongée.
Quelles sont les caractéristiques de cette tions de première classe, il faut prendre
alimentation d’urgence ? en compte toutes leurs exigences mais

Au secours de la performance ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­2 3


2 L’armoire de commande ABB, « chef pilote » de l’alimentation d’urgence

Les systèmes d’alimentation ABB per- système d’alimentation sont largement


Les capacités mettent d’échelonner ces extensions ou conditionnées mais aussi, et surtout,
modifications sans interruption de ser- ­limitées par la qualité et les capacités du
du système de vice, et de tester chaque étape une à une, contrôle-commande et de ses compo-

contrôle-commande, sans risque pour les opérations en cours. santes.

la qualité des Une nouvelle définition de la criticité Élément vital de toute alimentation cri-
Les notions et principes de « criticité » de tique, l’API constitue un point unique de
­c omposants et le l’alimentation électrique varient d’un défaillance aux conséquences potentiel-

professionnalisme secteur industriel à l’autre et le plus sou-


vent d’un client à l’autre. La distinction
lement dévastatrices. C’est pourquoi les
systèmes de contrôle-commande ABB
de l’installation traditionnelle entre groupes de charges reposent sur des composants standardi-
secourus par ASI, obligatoirement cou- sés et sont compatibles avec l’ensemble
sont les trois plés à une alimentation d’urgence ou de la gamme ABB ; évolutions concep-

­facteurs clés de a limentés par le seul réseau, n’a plus


­
cours. Le premier critère de différencia-
tuelles, améliorations fonctionnelles et
extensions de capacité peuvent se faire
la performance, tion est aujourd’hui leur tenue à une cou-
pure brève, de durée moyenne ou à
à tout moment, sans interrompre le
­service ni menacer la disponibilité et la
de la fonctionnalité a ucune coupure. De quoi remettre à
­ fiabilité de l’ensemble.

et de la fiabilité plat la conception même du système


d’alimentation d’urgence, ainsi que le Fiabilité et disponibilité
d’une alimentation choix et le dimensionnement des compo­
sants. Autre voie d’amélioration de la
ABB conçoit et fournit des alimentations
de secours et d’urgence totalement inté-
d’urgence. ­fiabilité : limiter ou délester les charges grées ainsi que des systèmes complets
électriques non prioritaires, en n’alimen- « clés en main ». Le client dispose ainsi
tant que les serveurs essentiels. d’un guichet unique pour la planification,
le développement et l’installation du sys-
Contrôle-commande tème tout entier, auxiliaire inclus. Cette
L’offre en alimentations d’urgence ABB souplesse d’intégration facilite les exten-
inclut aussi bien de nouvelles installa- sions, l’entretien et la maintenance tout
tions que la modernisation de systèmes en réduisant le nombre d ­ ’interfaces pour
de contrôle-commande complets qui une fiabilité accrue. Les composants élec-
gèrent à la fois les GE et la distribution triques (appareillages basse et moyenne
électrique. L’alimentation d’urgence ABB tension, transformateurs, etc.), les sys-
est asservie à l’automate programmable tèmes de contrôle-commande et les a ­ uxi-
industriel (API)  ➔ 2 à   ➔ 4, qui pilote les liaires (systèmes d’alimentation en com-
génératrices et moteurs diesel des bustible et d’échappement, de ventila-
groupes électrogènes, et communique tion et refroi­dissement) font l’objet d’un
avec les autres systèmes de contrôle- « contrat de confiance » englobant la
commande, les charges, les ASI, l’appa- fourniture, l’intégration, la mise en route,
reillage électrique et la conduite du pro- la maintenance et le service.
cédé. La performance et la fiabilité d’un

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­2 4 ABB review 4|13


3 L’armoire de commande grandit avec l’extension du datacenter.
La fiabilité, clé
de l’alimentation
électrique d’un
­d atacenter.

L’utilisation de composants standardisés système de distribution CC de son tout


de qualité réduit énormément le temps nouveau datacenter ultramoderne (cf.
de maintenance ou d’intervention sur p. 16–21 de ce numéro d’ABB Review).
défaillance, puisqu’ils peuvent être L’utilisation du courant continu réduit les
remplacés en un
­
tour de main. Cer-
tains modules sont La souplesse de financement
même échangeables
à chaud, facilitant du groupe électrogène
encore la tâche.
compte presque autant que
Technologies de la technique ; un crédit-bail
pointe
ABB est capable ou un contrat de service
de concevoir des
alimentations d’ur-
­global permet de planifier
gence à partir d’une avec précision les dépenses
palette de techno-
logies. Puissant et d’exploitation et de garantir
évolutif, le système de
contrôle-commande
une fiabilité maximale.
permet l’emploi d’ASI
à groupe tournant diesel ou même l’inté- pertes de conversion de puissance et
gration de solutions de stock­a ge d’éner- autorise un rendement 10 à 20 % supé-
gie par air comprimé. rieur à celui de la distribution en courant
alternatif (CA). Les systèmes CC sont
Le dernier cri des techniques de distribu- en outre moins complexes et moins
tion électrique dans les datacenters e ncombrants, d’où des économies sur
­
­repose sur le courant continu (CC). L’un le budget d’équipement, d’installation,
des plus grands fournisseurs d’accès d’implantation et de maintenance pou-
i nternet suisses, green.ch, a confié à
­ vant atteindre 30 % des coûts totaux
ABB la conception et l’installation du du site. Le data­center de green.ch est

Au secours de la performance ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­2 5


L’emploi de composants standardisés 4 Intérieur de l’armoire de commande

de qualité, vite et facilement remplacés,


réduit beaucoup le temps de mainte-
nance ou d’intervention, tout comme
l’échange à chaud de modules.

équipé de groupes électrogènes de


­secours ABB   ➔ 5.

L’automate haut de gamme AC500, pilier


du système de contrôle-commande
ABB Master, assure l’interfaçage avec la
solution de gestion d’infrastructures de
data­center DecathlonTM d’ABB et commu-
nique en permanence avec les systèmes
et équipements amont et aval sur des
boucles optiques intégrées. Les clients
peuvent ainsi surveiller, analyser et piloter
les systèmes d’alimentation d’urgence
en local, mais aussi sécuriser la fourni-
ture électrique et optimiser les opéra- causés par les séismes et autres catas-
tions à distance, selon les besoins. trophes naturelles. Les dernières révisions
de l’IBC et d’autres c ­ odes du secteur
Des services de télésurveillance et de prévoient que les systèmes critiques
­report d’alarmes transmettent les infor- doivent résister aux mêmes forces que le
mations critiques vers des mobiles (télé- bâtiment qui les abrite ; un appareil certi-
phones, par exemple). Cela permet de fié parasismique par l’IBC aura donc subi
réagir immédiatement aux menaces et une analyse sismique et des essais sur
de planifier facilement des actions pré- table vibrante triaxiale.
ventives pour garantir une disponibilité à
100 %. Grâce à ces accès distants, les Ces règles faisant autorité en Amérique
exploitants de réseau électrique peuvent de Nord, ABB a déjà intégré bon nombre
se procurer de la puissance supplémen- d’entre elles dans ses produits.
taire pour faire face aux pics de charge.
Tous les GE stationnaires industriels à
La crème du diesel moteur gaz ou diesel et refroidissement
ABB utilise exclusivement les moteurs liquide d’ABB satisfont aux exigences
diesel haut de gamme de constructeurs IBC de résistance au vent, qui sont fonc-
réputés afin de satisfaire, voire dépasser tion de la classe d’exposition au risque
les exigences environnementales les plus et d’occupation des locaux ; un hôpital,
draconiennes. Les systèmes d’échappe- par exemple, doit obéir à des règles de
ment peuvent être conçus de m ­ anière à sécurité plus contraignantes qu’une
réduire encore la pollution ­atmosphérique usine ou un centre commercial. La
et sonore. modélisation mathématique de divers
­
scénarios et des contraintes associées a
Les groupes électrogènes ABB sont permis de déterminer la tenue au vent
conformes aux strictes obligations d’inté- des GE dans différentes situations.
grité structurelle du Code international
du bâtiment IBC (International Building Les groupes électrogènes ABB sont
Code). Celui-ci recense les exigences ­également conformes aux exigences de la
imposées aux bâtiments pour prévenir norme Underwriters Laboratory UL 2200,
les risques de blessures ou les dégâts certification de sécurité la plus courante

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­2 6 ABB review 4|13


5 Le groupe électrogène et les armoires de commande fournis à green.ch intègrent un bus optique redondant.

ter les imprévus, tout en garantissant


« Évolutivité », maître une fiabilité maximale. D’autres modes
de financement gèrent les évolutions, les
mot des alimenta- extensions et la migration vers les nou-

tions de secours velles plates-formes technologiques. La


location évite les grosses dépenses
modernes. ­d ’investissement, accélère la réalisation
du projet, laisse une marge de manœuvre
pour la croissance future, clarifie et faci-
aux États-Unis. Le GE doit pour cela lite la gestion des finances.
fonctionner à des tensions inférieures ou
égales à 600 V et être conçu pour une Des solutions techniques et financières
installation et une exploitation en site se chargent également des « entre-
« ordinaire », au sens de la norme NFPA- deux » : l’ajout de modules de puissance Manfred Fahr
70 du National Electrical Code (NEC) temporaires permet de parer facilement Ralph Schmidhauser
américain. La certification atteste que à une demande supplémentaire, tandis ABB Low Voltage Products
l’appareil a subi des essais poussés pour que les systèmes en conteneur assurent Lenzbourg (Suisse)
garantir des niveaux de disponibilité et de la continuité de service pendant les manfred.fahr@ch.abb.com
sécurité supérieurs, et une probabilité de phases d’extension du site, sans risquer ralph.schmidhauser@ch.abb.com
défaillance inférieure à celle d’un appareil des arrêts d’exploitation coûteux ni com-
non certifié. promettre la disponibilité. John Raber
Baldor Electric Company
Modèle économique L’augmentation du nombre et de la taille Société du Groupe ABB
Les alimentations d’urgence destinées des datacenters va de pair avec des ali- Oshkosh (Wisconsin, États-Unis)
aux datacenters sont de lourds investis- mentations d’urgence plus complexes john.raber@baldor.abb.com
sements. Leur fourniture et leur sou- mais aussi plus puissantes. ABB conti-
plesse de financement comptent donc nuera de développer cette technologie Bibliographie
presque autant que leurs caractéris- pour garantir aux datacenters leur [1] The New York Times, « Power, Pollution and the
tiques techniques. Par exemple, les conformité réglementaire et normative, Internet », [en ligne], disponible sur :
http://www.nytimes.com/2012/09/23/
contrats de crédit-bail ou de service glo- et aux clients, une disponibilité sans
technology/data-centers-waste-vast-amounts-
bal permettent de planifier avec préci- faille. of-energy-belying-industry-image.html?_r=0,
sion les dépenses d’exploitation et d’évi- 22 septembre 2012, consulté le 1er août 2013.

Au secours de la performance ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­2 7


­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­2 8 ABB review 4|13
Service continu
Les alimentations sans interruption ABB

L
JUHA LANTTA – Les articles de ce es perturbations du réseau élec- placée « en bout d’allée » de serveurs,
numéro d’ABB Review sont nombreux trique revêtent de multiples dans les centres plus petits.
à souligner l’extrême dépendance de formes : au-delà des défauts les
notre société de l’information vis-à-vis plus perceptibles (de la coupure Les serveurs ne sont pas les seuls équipe-
des centres de données ou datacenters. de quelques minutes à la panne générale ments à protéger : il faut également ­secourir
Ceux-ci doivent impérativement tourner de plusieurs heures), il peut s’agir de les appareils et systèmes auxiliaires qui
en continu et bénéficier d’une « haute ­fléchissements, creux et pics de tension gèrent le refroidissement et la sécurité (« charges
qualité électrique ». C’est le rôle des de courte durée, de sous-tensions et mécaniques ») et sont indispensables au
alimentations sans interruption (ASI). surtensions plus ou moins longues, mais bon fonctionnement du datacenter. ABB
La fiabilité étant capitale dans ce aussi de « parasites » tels que bruits a aussi les solutions pour fiabiliser leur
domaine, ABB en a fait le fondement sur la ligne, variations de fréquence et ­alimentation électrique.
de ses ASI à haut rendement énergé- harmoniques.
tique, qui concourent à l’allégement de
la facture d’électricité des datacenters Remède universel
énergivores. Si les besoins de protec- Les ASI ont pour Une ASI filtre les pics, creux,
tion électrique varient d’un centre à
l’autre, les efforts pour concilier le
rôle de nettoyer la
tension d’alimen­t a­
bruits et harmoniques de la
niveau de disponibilité requis et un tion de ces imper- tension d’alimentation.
coût total de possession raisonnable fections, contribuant
ne débouchent pas forcément sur des à la qualité de l’onde
compromis mais, bien au contraire, sur de sortie  ➔ 1. En cas de panne secteur, Segmentation des datacenters
une solution optimisée pour chaque des batteries ou autres réserves d’énergie La conception d’un datacenter tient prin-
cas de figure. assurent un premier niveau de secours cipalement compte de trois critères :
(quelques minutes), relayé par un groupe taille, densité de puissance et criticité.
électrogène si l’interruption se prolonge. L’infrastructure d’alimentation fait partie
De quoi garantir au datacenter un fonc- intégrante du site. L’Uptime Institute pré-
tionnement non stop, sans altération ni conise quatre catégories d’architecture
perte de données. électrique des datacenters (tiers I à IV),
classées par niveau de protection crois-
Photo ci-contre Champ d’action sant  ➔ 2 :
Les coupures d’alimentation peuvent survenir à tout Principale mission d’une ASI : protéger − Tier I : architecture la plus simple,
moment et compromettre la continuité de service
les serveurs. Pour cela, elle peut être sans redondance ;
d’un datacenter. La parade ? Une technologie et
une configuration d’ASI bien choisies, comme ici la centralisée, agencement convenant le − Tier II : redondance des éléments
Conceptpower DPA 500 d’ABB. plus souvent aux grands datacenters, ou d’infrastructure ;

Service continu ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­2 9


1 Correction des défauts réseau 2 Caractéristiques des 4 niveaux (tiers) de l’infrastructure d’alimentation

ASI à double conversion Tier I Tier II Tier III Tier IV

Nombre de 1 seul 1 seul 1 actif 2 actifs


circuits d’alimentation 1 passif

Redondance N N+1 N+1 2N ou


2 (N+1)

Maintenance sans Non Non Oui Oui


arrêt des machines

Tolérance aux pannes Non Non Non Oui


(scénario le plus
Entrée Sortie défavorable)

Disponibilité du site 99,670 99,750 99,980 99,990


(%)

− Tier III : maintenance effectuée sans MTBF étant la moyenne des temps de
Dans un datacenter arrêter les machines ; bon fonctionnement et MTTR, le temps

de tier IV, une − Tier IV : tolérance aux pannes. moyen de réparation (en h). Ces para-
mètres caractéristiques des ASI affectent
configuration de Toujours plus
Le principe de double circuit d’alimenta-
la disponibilité du système. Notons que
les ASI modulaires minimisent le MTTR.
deux ASI à redon- tion actif, utilisé aujourd’hui dans les da-
tacenters de tier IV, est apparu avec les L’architecture parallèle décentralisée
dance N+1 permet charges informatiques à double attache. DPA (Parallel Decentralized Architecture)
d’intervenir sur Quel que soit leur niveau de certification,
les datacenters critiques sont très sou-
de l’ASI Conceptpower DPA 500 d’ABB,
par exemple, améliore la disponibilité et
­l’infrastructure vent équipés d’une alimentation tier IV, la fiabilité  ➔ 4. Chaque ASI modulaire
tolérante aux pannes : dans ce cas, la embarque tout le matériel et le logiciel
sans cesser disponibilité de l’alimentation électrique nécessaires au fonctionnement du sys-
­d’alimenter la prime sur le coût de la protection. Cette
architecture résiste à une défaillance
tème entier ; autrement dit, chaque
­module ASI a ses propres circuit de déri-
charge critique. ­m ajeure en amont comme en aval, auto- vation (by-pass) passif, redresseur,
rise la maintenance sans arrêter les onduleur, commande logique, panneau
­
m achines et permet même d’intervenir
­ de commande, chargeur et batterie.
sur l’infrastructure sans couper la charge
critique. Comment ? Par une topologie La duplication et la distribution des compo­
« 2(N+1) » associant deux systèmes sants critiques entre modules éliminent
d’ASI parallèles à redondance active les points uniques de défaillance poten-
(soit un nombre suffisant pour alimenter tiels. Dans l’éventualité peu probable
la charge maximale prévue) plus une ASI d’une panne de module ASI, le système
supplémentaire  ➔ 3. continue de fonctionner normalement,
hors module défaillant qui est alors
Fiabilité et disponibilité ­découplé de l’ensemble sans perturber
Les ASI jouent un rôle essentiel dans la les autres.
fiabilité de l’équipement informatique et
la disponibilité des données ; leur propre Il est possible d’insérer ou de débrocher
fiabilité est donc vitale car toute défail- les modules Conceptpower DPA 500 sans
lance et indisponibilité mettent en péril risque pour la charge critique ni b ­ esoin
les charges sensibles. Le moyen le d’arrêter les machines ou de ­ basculer
plus sûr d’accroître la disponibilité de sur le réseau  ➔ 5. Cette fonction­ nalité
l’alimentation est d’optimiser la redon- exclusive d’ABB garantit la continuité
dance des systèmes d’ASI et d’écourter de service, réduit sensiblement le MTTR,
le plus possible leur maintenance et leur diminue les stocks de pièces de rechange
réparation. La disponibilité mesure le et simplifie les mises à niveau du système.
bon fonctionnement du système (en %),
suivant l’équation : L’échange à chaud des modules et la
­réduction des temps de réparation per-
MTBF/(MTBF+MTTR) mettent d’atteindre une disponibilité de
99,9999 %, idéale pour les ­datacenters.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­3 0 ABB review 4|13


3 Architecture tier IV avec 4 + 6 ASI
Les ASI devant
Système d’ASI A 4 x 300 kW Système d’ASI B 4 x 300 kW
­f iabiliser l’informa-
G G G G
tique et garantir
la disponibilité
des données, leur
Alim A Charge Alim B
propre fiabilité est
Système d’ASI A 6 x 500 kW Système d’ASI B 6 x 500 kW
capitale.
G G G G

Alim A Charge Alim B

4 Système d’ASI Conceptpower DPA 500 d’ABB, modulable jusqu’à 3 MW

Modularité verticale :
un à cinq modules par armoire

Modularité horizontale :
armoires en parallèle jusqu’à 3 MW

Topologies et moins solliciter la fonction batterie- de qualité, que la charge soit alimentée
On distingue trois grandes familles d’ASI : onduleur. La tension r­ éseau est surveillée par le réseau ou le groupe électro-
en attente passive (offline), en inter­action en continu : quand tension ou fréquence gène  ➔ 1.
avec le réseau, à conversion double. sortent des t­olérances, l’onduleur et sa
batterie a
­ limentent la charge. Cette technique offre le meilleur degré
Les premières sont des ASI de faible d’intégrité de l’alimentation puisqu’elle
­c alibre (moins de 5 kVA) qui, en régime Généralement destinée aux faibles puis- fournit en permanence à la charge une
normal, alimentent la charge critique sances (jusqu’à 10 kVA), cette solution tension filtrée et stabilisée ; c’est la solu-
direc­tement à partir du réseau, sans concurrente de l’attente passive est plus tion privilégiée des applications critiques
passer par une conversion de tension coûteuse mais a l’avantage de protéger comme les datacenters. Elle convient
en amont  ➔ 6 ; en cas de défaillance la charge des chutes de tension de aux configurations parallèles à partage
d’alimentation du circuit by-pass, elles longue durée. de charge, assurant le niveau de redon-
transfèrent la charge à l’onduleur ; en dance souhaité.
cas de panne secteur, une batterie Dans certains systèmes d’ASI en inter­
­c hargée par le réseau fournit une alimen- action avec le réseau plus puissants Classification
tation stable. (plusieurs centaines de kVA), un régula- Dans un souci de normalisation des
teur de tension automatique actif rem- ­spécifications et des performances des
Les ASI en interaction avec le réseau en place le transformateur. ASI, la norme CEI 62040-3 définit trois
font de même   ➔ 7 : en temps normal classes d’alimentation sans interruption,
comme en régime perturbé, batterie, Dans la topologie à double conversion, la en fonction de
chargeur et onduleur agissent à l’iden- plus répandue en termes de puissances − la dépendance tension de sortie/
tique. Pour autant, les circuits de régula- (500 W à 5 MW) et d’applications, le tension d’entrée réseau ;
tion de tension ajoutés au by-pass néces- courant alternatif en entrée est converti − la forme de l’onde de tension de
sitent souvent l’emploi d’un transforma- en courant continu par le redresseur, sortie ;
teur à changeur de prises pour corriger puis reconverti en alternatif par l’ondu- − des courbes de tolérance dynamiques
les petites baisses ou hausses de tension, leur. On obtient en sortie une sinusoïde de la sortie.

Service continu ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­3 1


5 Échange à chaud des modules débrochables Conceptpower DPA 500

Un code « AA BB CCC » résume ces carac- Réserves d’énergie technologie de stockage d’énergie
téristiques. En obtenant la meilleure note Pratiquement tous les fabricants d’ASI ­encore balbutiante n’en reste pas moins
dans chaque catégorie, les ASI d’ABB sont ont recours à des batteries pour stocker prometteuse pour les ASI.
certifiées « VFI SS 111 », à savoir : l’énergie nécessaire à la continuité
− VFI (Voltage and Frequency Inde- ­d ’alimentation en cas de panne ou de Faible coût global
pendent) : la sortie n’est pas altérée fluctuation réseau. Autre possibilité, les Modulables, évolutives et à rendement
par les fluctuations de tension et volants d’inertie : insensibles aux cycles inégalé, les ASI d’ABB sont écono-
variations de fréquence du réseau, de charge, peu exigeants en refroidisse- miques à l’achat comme à l’utilisation.
et reste dans les tolérances de la ment et opérationnels sur une large La Conceptpower DPA 500, par exemple,
norme de compatibilité électromagné- plage de températures, ils constituent affiche jusqu’à 96 % de rendement : avec
tique CEI 61000-2-4. En général, une réserve d’énergie cinétique. Par sa courbe plate, elle est source d’impor-
seules les ASI à double conversion contre, ils sont beaucoup plus chers à tantes économies d’énergie dans tous les
remplissent cette condition, les ASI régimes de fonc-
en attente obtenant à l’opposé la tionnement et pré-
mention la plus faible, soit VFD
(Voltage and Frequency Dependent) ;
Chaque module ASI de la sente un coût total
de possession plus
− SS : le taux global de distorsion ­s olution Conceptpower bas que celui de
harmonique de la tension de sortie
est inférieur à 0,08, conformément à DPA 500 d’ABB embarque tout autre s­ ystème
d’ASI comparable.
la norme CEI 61000-2-2, sous toutes
les charges linéaires et non linéaires
le matériel et logiciel néces- Calculé en divisant
de référence ; saires au fonctionnement du la puissance totale
− 111 : ces chiffres renvoient aux trois de l’installation par
courbes de tolérance qui décrivent en système tout entier pour celle de l’infrastruc-
dynamique l’évolution des limites de
tension de sortie en fonction de la
­garantir disponibilité et fiabilité ture informatique,
le PUE (Power Usage
durée. Ils indiquent la performance de l’alimentation. Effec­tiveness) mesure
lors du basculement de l’alimentation, l’efficacité énergé-
par exemple, en mode normal, tique d’un data­center.
batterie ou by-pass (premier chiffre), l’achat et n’alimentent la charge que Une ASI à haut rendement permet de
sous charge linéaire (deuxième chiffre) quelques secondes. s’approcher du PUE idéal de 1.
et non linéaire (troisième). Seuls les Dans une pile à combustible, l’hydro-
systèmes notés « 111 » garantissent la gène et l’oxygène gazeux réagissent et Les coûts liés au refroidissement du
qualité de la tension de sortie dans produisent de l’eau . . . mais aussi de data­c enter sont également considé-
tous les régimes de fonctionnement l’électricité ! Beaucoup plus coûteuse rables. Les ASI à haut rendement, dont
et protègent les charges critiques de que les batteries et plus délicate à la consommation énergétique et les
manière optimale. ­m anier, l’hydrogène étant explosif, cette ­besoins en refroidissement sont moindres,

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­3 2 ABB review 4|13


sieurs dizaines de mégawatts et donc
6 Attente passive
d’alimenter d’imposantes charges, voire
des datacenters entiers.
Régime normal
By-pass commun

Les normes continueront d’évoluer pour


accompagner le déploiement des nou-
velles sources d’énergie, des réseaux
Chargeur Charge
critique électriques « intelligents » (Smart Grids),
Réseau

des outils de gestion d’infrastructures


(DCIM) . . . et de bien d’autres innova-
Commutateur
mécanique tions encore insoupçonnées que porte
Onduleur en germe le secteur des datacenters en
Batterie
plein essor et l’un des plus dynamiques à
l’échelle du globe.

7 Interaction avec le réseau

Transformateur (stabilisation/amélioration de la tension)


Régime normal

By-pass

Charge
Chargeur Onduleur critique
Réseau

Commutateur
mécanique ou
statique

Batterie

8 Double conversion

Régime normal
By-pass distribué
Réseau

Charge
Redresseur Onduleur critique
Réseau

Commutateur statique

Batterie

génèrent des économies supplémen- Les défis posés par le coût total de pos-
taires. Peu encombrantes, les solutions session et le développement durable
ABB sont idéales pour les datacenters où orienteront le marché vers des technolo-
chaque mètre carré vaut son pesant d’or. gies « éco-énergétiques ».

Évolutions du marché Les ASI sans transformateur continue-


La taille, le nombre et la complexité des ront de dominer le marché. S’il n’est
datacenters sont voués à augmenter, pla- pas impensable de réduire encore
çant la barre plus haut pour les ASI. ­l’encombrement des ASI, impossible de
­L’apparition de datacenters modulaires ou rogner sur le cuivre, indispensable au
en conteneurs, de plus en plus perfection- transport de courants forts. D’où l’appa- Juha Lantta
nés, obligera à concevoir des systèmes rition en moyenne tension de solutions Newave SA
de protection électrique plus polyvalents d’ASI nouvelles ou complémentaires, et Société du Groupe ABB
mais toujours aussi fiables et f­ aciles ­c apables, à ces niveaux de courant rela- Quartino (Suisse)
­d’entretien, continuité d’alimentation oblige ! tivement plus faibles, de supporter plu- juha.lantta@ch.abb.com

Service continu ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­3 3


De source sûre
Les inverseurs de sources statiques numériques ABB
dopent la fiabilité des datacenters

CHRISTOPHER BELCASTRO, HANS PFITZER – Les informa- temps réel de toute dégradation ou disparition du courant
tions qui transitent par les datacenters sont bien souvent réseau entraîne le basculement instantané et imperceptible
essentielles à la bonne marche de notre société. Leur sur l’équipement de secours. Les inverseurs de sources
disponibilité doit donc être garantie en permanence. Or le statiques (ISS) remplissent à merveille cette mission
réseau électrique pouvant faire défaut, chaque datacenter critique et sont désormais partie intégrante de la fiabilité
est pourvu d’une alimentation de secours qui répond au des architectures électriques des datacenters.
besoin absolu de continuité de service. La détection en

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­3 4 ABB review 4|13


La qualité de l’énergie électrique (ten-
1 Inverseur de sources statique numérique ABB
sion, phase et forme d’onde) fournie par
chaque source est surveillée en perma-
nence. Tout franchissement de seuil d’un
des paramètres de qualité d’une source
pendant une période donnée entraîne
le basculement sur l’autre source. En
g énéral, la détection de l’instabilité du
­
réseau et l’inversion de sources inter-
viennent en un quart de cycle de tension,
soit environ quatre millisecondes. Ce
type d’inverseur protège également le
datacenter des coupures très brèves,
voire des creux ou pics de tension dans
la source d’alimentation normale.

Les produits décrits ci-après sont des


appareils triphasés fonctionnant entre
100 et 4000 A sous 208 à 600 V  ➔ 1.

Pour les opérations d’entretien, de main-


tenance ou de remplacement sans
a rrêter le datacenter, l’ISSN d’ABB
­
i ntègre des commutateurs en boîtier
­
moulé d ­ébrochables assurant l’isola-
tion et la mise en dérivation. Ces commu­ – Absence de surchauffe ou de perte

U
tateurs protègent également des courts- de charge par la redondance des
n inverseur de sources est un circuits et empêchent les déclen­ ventilateurs avec autodiagnostic ;
appareil électrique qui bas­ chements intem-
cule, manuellement ou automati­ pestifs en l’absence
quement, l’alimentation d’une de déclencheur de L’inverseur de sources statique
charge sur une autre source. En inventant, surcharge. Un ISSN
il y a trente ans, l’inverseur de sources classique compte est raccordé à deux sources
statique numérique (ISSN), Cyberex, une
société du Groupe ABB, révolutionna la
six commutateurs :
deux d’entrée (iso-
isolées l’une de l’autre dans
distribution de puissance. Depuis, son lés), deux de déri- tous les modes de fonctionne-
parc installé d’inverseurs ISSN est le pre- vation (pour la main-
mier au monde. L’appareil utilise des tenance) et deux ment. La qualité de l’onde
­semi-conducteurs de puissance, plus pré-
cisément des thyristors, comme disposi-
de sortie (paral-
lèles). Ils suppri-
­élec­trique fournie par chaque
tifs ultrarapides « à coupure » pour garantir ment les points source est surveillée en continu.
un courant de qualité à la charge critique uniques de défail-
d’un client. La technologie de traitement lance dans les thy-
numérique du signal DSP (Digital Signal ristors et les isolent électriquement lors – Prévention des pertes de charge en
Processing) est utilisée pour analyser en de la maintenance  ➔ 2. cas de coupure d’alimentation par
temps réel la forme d’onde de la source et la détec­t ion des thyristors en court-
commander la logique de l’ISSN. Fiabilité accrue circuit ;
D’autres atouts contribuent à la fiabilité – Non-propagation des défauts de
Bases techniques de l’inverseur ISSN : surintensité aux autres systèmes de
Les inverseurs ISSN d’ABB garantissent – Tolérance optimale des thyristors de distribution en amont par leur détec-
aux charges stratégiques une alimenta- type II aux défauts, coordonnée avec tion et leur isolation en aval.
tion électrique stabilisée, fiabilisée et la protection aval ;
ininterrompue [1, 2]. Ils sont raccordés à – Absence de point unique de défail- Depuis 2004, l’ISSN affiche un taux de
deux sources distinctes (normale et de lance par la redondance des commu- disponibilité de 99,9999 %, soit six « 9 »,
remplacement), isolées l’une de l’autre tateurs de sortie ; ainsi qu’un rendement opérationnel de
dans tous les modes de fonctionnement. – Surveillance par thermographie 99,60 % à demi-charge et de 99,73 % à
infrarouge (ports intégrés) des pleine charge.
Photo raccordements des charges critiques
En basculant instantanément d’une source à l’autre,
sans ouvrir les équipements ; Disponibilité des datacenters
l’inverseur de sources statique numérique d’ABB garantit
la disponibilité ininterrompue de la charge critique d’un – Prévention des défaillances logiques Dans l’environnement actuel, les datacen-
datacenter en cas de défaillance d’une source. par la redondance des alimentations ; ters doivent afficher une fiabilité et un ren-

De source sûre ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­3 5


La fonction DIR limite en dynamique le 2 Schéma de principe d’un inverseur de
sources statique à 6 commutateurs

courant d’appel du transformateur à Source 1 Source 2

moins de 1,2 fois son courant à pleine


charge.
Q1 Q2
Commut. Commut.
entrée entrée

Thyristors

S1 S2
Commut. Commut.
dérivation dérivation

Commut.
sortie

Sortie

dement extrêmement élevés. Leur taux de Elle a néanmoins ses inconvénients :


disponibilité se calcule comme suit : – Point unique de défaillance avec le
MTBF/(MTBF+MTTR) avec bus commun et les charges à simple
MTBF = moyenne des temps de bon attache ;
fonctionnement ; – Propagation des défauts à travers
MTTR = temps moyen de réparation. chaque module redondant parallèle ;
– Perte de rendement liée au fonction-
La disponibilité augmente donc avec la nement à faible charge des ASI ;
fiabilité et la maintenabilité. Le ­ besoin – Calibre obligatoirement identique des
d’un référentiel commun pour classer les ASI.
data­ c enters selon leur fiabilité et leur
maintenabilité apparut au milieu des Architecture redondante décentralisée
­années 1990. L’Uptime Institute ­développa Cette architecture regroupe plusieurs
à cette fin un système de classification modules ASI alimentés de manière indé-
à 4 niveaux de disponibilité (tier I à IV), pendante et raccordés à deux inverseurs
utilisé depuis 1995  ➔ 3. de sources statiques ou plus  ➔ 4b. Elle
présente des avantages sur l’architec-
Architecture des datacenters et ture redondante parallèle (N+1) :
inverseurs de sources – Haute disponibilité à moindre coût ;
Quelques configurations simples de data­ – Rendement plus élevé que les
centers permettent de mettre en avant architectures N+1 et 2(N+1) ;
l’intérêt et la souplesse de l’inverseur de – Nombre accru de points d’alimen­
sources statique numérique d’ABB. tation stabilisée par les ASI et les
ISSN ;
Architecture redondante parallèle (N+1) – Propagation des défauts par un seul
En général, cette architecture comprend et unique module ASI ;
des alimentations sans interruption (ASI) – Réduction du nombre de points
modulaires de calibre et de configuration uniques de défaillance.
identiques, raccordées en parallèle à un
même bus de sortie  ➔ 4a. Elle est dési- Seul inconvénient, l’ISSN est incapable
gnée « N+1 » lorsqu’un système n pos- de faire face à la défaillance simultanée
sède au moins un équipement de s­ ecours de plusieurs modules ASI.
autonome supplémentaire (+1). Ce mo-
dule ASI de plus confère une meilleure Architecture redondante sans inverseur de
disponibilité que l’architecture N et sim- sources statique
plifie l’extension de l’infrastructure. Les architectures de datacenter « 2N »
sont les plus fiables mais aussi les plus
coûteuses  ➔ 5a. En général, elles mettent

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­3 6 ABB review 4|13


3 Système de classification des datacenters selon leur disponibilité (tier I à IV)
L’inverseur de
Disponi­ Indisponi­ Indisponibilité Architecture Caractéristiques
sources statique
bilité (%) bilité (h/an) moyenne sur
20 ans numérique d’ABB
Tier I 99,671 28,82 96,07 N Composants non redondants
et un seul circuit d’alimentation
électrique de la charge infor-
peut permuter
Tier II 99,741 22,69 75,63 N+1 redondante
matique

Composants redondants et
entre deux ou trois
parallèle un seul circuit d’alimentation
de la charge informatique sources pour des
Tier III 99,982 1,58 5,26 Redondante
­décentralisée
Composants redondants et
­circuits d’alimentation redon- applications à
haute disponibilité.
dants en mode actif/passif

Tier IV 99,995 0,44 1,46 Plusieurs lignes Plusieurs systèmes séparés


parallèles 2N, avec composants redondants
2N+1, 2N+2 et circuits d’alimentation en
mode actif/actif

en œuvre des charges à double attache, – Suppression des points uniques de


avec les avantages suivants : défaillance dans toute l’architecture
– La séparation des sources et circuits par la séparation des sources et des
d’alimentation élimine les points circuits d’alimentation (redondance de
uniques de défaillance dans l’installa- bout en bout) ;
tion complète ; – Maintenance des équipements en
– La redondance du système est totale ; amont (appareillage électrique, par
– La maintenance des équipements en exemple) sans mise en dérivation ;
aval (appareillage électrique, par – Redondance pour les charges à
exemple) se fait sans mise en dériva- double attache et protection contre la
tion ; défaillance des sources ;
– Le courant est stabilisé en permanence. – Suppression efficace des problèmes
de qualité du courant sans aucune
Les inconvénients sont : perturbation en aval.
– Coût et emprise au sol importants ;
– Perte de rendement liée au fonction- Inconvénients :
nement à faible charge des ASI ; – Coût et emprise au sol ;
– Alimentation non maintenue sur les – Perte de rendement liée au fonction-
deux entrées d’une charge à double nement à faible charge des ASI.
attache en cas de défaillance de l’ASI.
Topologies en amont
Architecture redondante avec inverseur de En amont, on trouve généralement deux
sources statique sources, le réseau électrique et un géné-
Par définition, les systèmes tier III et IV ali- rateur de secours, le basculement de
mentent en continu les charges à double l’une à l’autre se faisant par un inverseur
attache redondantes. Pour autant, ils ne de sources automatique  ➔ 6a. Quoique
garantissent pas une disponibilité redon- bon marché, cette solution allonge les
dante aux charges à double attache qui temps d’inversion et retarde le démar-
exigent en continu un courant de qualité rage du générateur dont les perfor-
sur les deux attaches. Le recours à des mances ne sont pas garanties.
ISS permet ici de gagner en fiabilité  ➔ 5b.
L’inverseur de sources statique numé-
Cette configuration offre de multiples rique d’ABB peut permuter entre deux ou
avantages : trois sources pour des applications à plus
– Niveau de disponibilité maximal ; haute disponibilité  ➔ 6b. Les risques
– Points multiples d’alimentation d’une panne d’alimentation simultanée
stabilisée en permanence ; sur un système intégralement redondant
sont relativement faibles. Grâce aux deux

De source sûre ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­3 7


La technologie du 4 Comparaison architecture N+1 redondante parallèle et architecture redondante
­décentralisée (4 charges)

traitement numé-

ASI = alimentation sans interruption / PDU = armoire de distribution électrique /


ASI-1
Charge PDU Charge PDU ISS ASI-1

rique du signal est ASI-2

Charge PDU ISS ASI-2


Réseau
utilisée pour analy-
ASI-3 Réseau
Charge PDU électrique électrique
ASI-4

ser en temps réel


ASI-C
ASI-5
Charge PDU

la forme d’onde
ASI-6
Charge PDU ISS ASI-3
ASI-7

et commander la Charge PDU


ASI-8 Charge PDU ISS ASI-4

ISS = inverseur de sources statique


logique de l’inver- Redondante parallèle (N+1)
ASI – Charge à simple attache
Redondante décentralisée
avec ISS – Charge à simple attache

seur de sources Disponibilité (%) 99,976 (trois « 9 ») Disponibilité (%) 99,976 (trois « 9 »)

statique.
Indisponibilité (h/an) 2,08 Indisponibilité (h/an) 2,10

Interruptions d’ali- 6,95 Interruptions d’ali- 6,99


mentation/20 ans mentation/20 ans

Coût ($) 1,7 million Coût ($) 1,28 million

4a Architecture N+1 redondante parallèle 4b Architecture redondante décentralisée

5 Comparaison architecture 2N redondante avec et sans inverseur de


sources statique

ASI = alimentation sans interruption / PDU = armoire de distribution électrique /


PDU ASI-1 PDU ISS ASI-1

Réseau
Réseau
électrique
électrique

Charge Charge

PDU ASI-2 PDU ISS ASI-2

ISS = inverseur de sources statique


ASI double ASI double avec ISS
Charge à double attache Charge à double attache

Disponibilité (%) 99,987 (trois « 9 ») Disponibilité (%) 99,99999 (sept « 9 »)

Indisponibilité (h/an) 1,12 Indisponibilité (h/an) 0,0005

Interruptions d’ali- 3,73 Interruptions d’ali- 0,0017


mentation/20 ans mentation/20 ans

Coût ($) 460 000 Coût ($) 540 000

5a Sans inverseur de sources statique 5b Avec inverseur de sources statique

arrivées réseau via deux postes distincts, – Élimination de toutes les imperfec-
un ISSN offre des performances supé- tions réseau et continuité d’alimenta-
rieures à celles d’un inverseur de sources tion de tous les composants en aval ;
statique en termes de protection, de – Possibilité d’intervenir sur une source
puissance de commutation, de temps tout en garantissant la stabilité de
d’inversion et de rendements de distribu- l’alimentation fournie par la seconde
tion dans toute l’installation. Cyberex a source ;
installé de nombreux gros ISSN sur les – Rendements extrêmement élevés de
arrivées de datacenters et de sites indus- la distribution électrique ;
triels. Bien que plus chère que la solution – Possibilité d’ajouter une troisième
à inverseurs de sources automatiques et source (générateur de secours, par
nécessitant un double raccordement au exemple) ;
réseau, l’ISSN possède de nombreux – Coût inférieur à celui des ASI.
avantages, notamment :
– Taux de disponibilité plus élevé en
amont ;

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­3 8 ABB review 4|13


rant alternatif (CA) dans les deux sens. Le
6 Comparaison de configurations en amont
processus d’inversion est simple :
1) Suppression d’un signal de gâchette
Réseau Réseau côté source active, suite à la détection
électrique électrique
d’un problème de qualité du courant ou
d’une demande d’inversion manuelle ;
2) Mesure du courant dans les deux thy-
Aval ISA Aval ISS ristors actifs pour déterminer l’état
conducteur de chacun d’eux sur une
Réseau
Générateur électrique période donnée ;
3) Une fois les deux états connus, envoi
d’un signal de gâchette au thyristor
correspondant de la série inactive,
Un raccordement réseau, Deux raccordements
un secours par ISA réseau par ISS permettant la circulation du courant
Disponibilité (%) 99,994 (quatre « 9 ») Disponibilité (%) 99,999 (cinq « 9 ») dans ce dernier tout en empêchant si-
Indisponibilité (h/an) 0,49 Indisponibilité (h/an) 0,013 multanément la circulation de courant
Interruptions d’ali- 1,64 Interruptions d’ali- 0,044 entre les sources ;
mentation/20 ans mentation/20 ans
4) Dès extinction naturelle du thyristor,
envoi du signal de gâchette à l’autre
thyristor inactif pour mener l’inversion
6a Permutation réseau/secours 6b Double raccordement au réseau à bonne fin.
par inverseur de sources automatique (ISA) par inverseur de sources statique (ISS)

Plus fiable, plus disponible


7 Courant d’appel du transformateur (pouvant atteindre 7200 A pour une intensité admissible L’ISSN d’ABB gomme efficacement les
à pleine charge de 600 A) sans algorithme DIR défauts réseau en amont sans créer de
perturbations en aval. Il remplace avan-
Intensité admissible
tageusement un inverseur de sources
Courant d’appel
automatique, voire un système d’ASI ; il
contribue ainsi à renforcer la fiabilité tout
Intensité (unités arbitraires)

en réduisant considérablement l’emprise


au sol, en augmentant les rendements
électriques et en baissant le coût global.

Dans les configurations 2N, le taux de


disponibilité maximal peut être obtenu
avec un ISSN connecté à deux arrivées
Temps (unités arbitraires) réseau indépendantes. Cette architec-
ture multiredondante élimine les points
uniques de défaillance jusqu’aux alimen-
tations des charges à double attache.
Les « plus » de l’inverseur de sources Lorsque la fonction DIR est activée, le Enfin, tout en stabilisant en permanence
statique numérique d’ABB courant d’appel peut être limité en dyna- l’alimentation fournie à la charge critique
Outre les avantages précités, l’ISSN mique à moins de 1,2 fois l’intensité à d’un client, un ISSN isole mieux des
d’ABB a d’autres fonctions spéciales : pleine charge du transformateur. ­défauts et offre une meilleure protection
en maintenance.
Limitation dynamique du courant d’appel Algorithmes de mesure de la qualité du courant
L’algorithme DIR (Dynamic Inrush Restraint) Deux circuits DSP échantillonnent les
limite le courant appelé par le transforma- sources 10 000 fois par seconde et
teur en aval lors de l’inversion entre deux ­u tilisent des algorithmes brevetés pour Christopher Belcastro
sources en discordance de phase. Cette détecter en moins de 2 ms les perturba- Hans Pfitzer
limitation se fait en surveillant continuelle- tions et interruptions de la source, per- ABB Low Voltage Products
ment le flux du transformateur et en choi- mettant des inver­s ions en moins d’un Richmond (Virginie, États-Unis)
sissant le moment précis de l’inversion quart de cycle. christopher.belcastro@tnb.com
pour que ce flux n’excède pas le point de hans.pfitzer@tnb.com
saturation du noyau du transformateur. Inversion en douceur
L’excitation d’un transfor­mateur provoque un L’algorithme d’inversion de sources de Bibliographie
courant d’appel de pointe pouvant atteindre l’ISSN passe d’une série active de thyris- [1] Standard IEEE Gold Book 493–1990, Design of
5 à 12 fois l’intensité admissible à pleine tors à une série inactive en supprimant un Reliable Industrial and Commercial Power
Systems, New York, NY, 1991.
charge ; en cas d’inversion entre deux sources signal de gâchette de deux thyristors en
[2] Short, T., A., Distribution Reliability and Power
déphasées, ce courant peut représenter
­ parallèle conduisant le courant en sens Quality, 1st edition, Boca Raton, FL, CRC Press,
20 fois l’intensité admissible  ➔ 7. opposé qui, ensemble, véhiculent le cou- 2006.

De source sûre ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­3 9


­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­4 0 ABB review 4|13
Couloirs
d’excellence
La solution ABB de gestion centralisée
et intégrée de la performance énergé-
tique des datacenters

JIM SHANAHAN – Ces monstres informatiques énergivores (plus de 2 % de


l­’électricité consommée dans bien des pays) que sont aujourd’hui les centres de
données ou datacenters se sont construits sur des systèmes d’automatisation
traditionnels qui, pour être fidèles à leur mission, n’en sont pas moins dépassés
par l’explosion de la demande. Les industriels l’ont compris : pour se démarquer
de la concurrence, les outils de gestion d’infrastructures DCIM (Data Center
Infrastructure Management) doivent proposer des solutions de pointe, éminem-
ment évolutives. Grâce au bien-nommé Decathlon®, ABB aide ses clients à
creuser l’écart dans cette course à l’expansion.

Illustration ci-contre
Des outils pointus de gestion globale et intégrée
d’un datacenter sont indispensables pour faire la
différence sur un marché très concurrentiel.

Couloirs d’excellence ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­4 1


1 Architecture de Decathlon

Interfaces
utilisateur
Centre de conduite Client portable Portail web

TM
Gestion Planification
GTB Cloud sécurisé
puissance des ressources
Decathlon
et capacités
Modules
applicatifs
Gestion ®

Gestion GMAO Autres des données


d’énergie énergétiques

Bibliothèque Gestion Télé­ Historiques Commande &


Fonctions
d’équipements d’alarmes surveillance & rapports automatisation
de base
Répertoire d’aspects Decathlon

Surveillance et conduite sécurisée

Interface
Mécanique Électrique Informatique Gestion Autre
externe
& SE d’applications

formaliser les mesures de perfor-


mances du centre ;

L
− le DCIM analyse ces données et
e fonctionnement des datacen- fournit des informations exploitables
ters est à l’image de leur confi- sur la gestion du centre ;
guration physique : d’un côté, − le DCIM n’est pas une solution
des centaines de serveurs empi- autonome, mais une composante de
lés et rangés en couloirs, de l’autre, des la stratégie de gestion globale du
équipements de « servitude » méca- centre.
niques et électriques qui alimentent en
énergie et en froid l’infrastructure infor- En fait, tout dépend de l’angle sous
matique. Une organisation fragmentée ­lequel l’outil est exploité : pour l’informati-
cien, le DCIM sert
à gérer l’emplace-
ABB a tiré profit de ses ment des serveurs,
la configuration et
­meilleures pratiques dans le taux de charge,

d’autres secteurs industriels quand le respon-


sable des services
et les a fusionnées avec de techniques y voit un
système de con-
nouvelles bibliothèques duite et de suivi des

­s pécifiques aux datacenters équipements élec-


tromécaniques, et
pour former ­D ecathlon . ® le décideur, un ins-
trument de compa­
raison des perfor-
qui ne permet pas d’avoir une vue glo- mances des datacenters et d’aide au
bale du site, pourtant indispensable aux ­pilotage stratégique et opérationnel. Une
arbitrages stratégiques. certitude : le DCIM Decathlon® d’ABB est
l’un des plus aboutis du marché. À la fois
Si le terme courant de « DCIM » peut prê- solution matérielle et suite logicielle, il
ter à confusion, les définitions qu’en procure les outils nécessaires à la ges-
donnent les grands noms de la recherche tion centralisée et intégrée des installa-
industrielle s’accordent sur trois points : tions d’alimentation électrique, de refroi-
− le DCIM nécessite une instrumenta- dissement et de traitement informatique.
tion pour collecter, consolider et

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­4 2 ABB review 4|13


2 Intégration des tâches Decathlon : ici, un ordre d’intervention de la GMAO
Decathlon ­a pplique
aux ­d atacenters
les enseignements
tirés de l’automati-
sation industrielle.

lité fournit de nou- La température idéale


Decathlon s’enrichit de fonc- veaux leviers aux C’est souvent le besoin de piloter ou de
gestionnaires et opé­ surveiller l’environnement physique des
tions de conduite avancée, ra­t eurs, et amé­- serveurs qui est à l’origine d’un projet

de gestion de la maintenance, liore l’organisation du


centre. Decathlon
DCIM. Depuis quelques années, une pra-
tique fait son chemin en salle informa-
de distribution stratégique de hérite des meilleures tique : augmenter la température d’entrée
pratiques ABB em- pour réduire les besoins en refroidisse-
l’énergie et de la capacité à ployées dans d’autres ment et améliorer ainsi le rendement

transférer des charges vers secteurs industriels


et de leur fusion
énergétique. Il n’est pas rare de trouver
aujourd’hui des allées « froides » en face
d’autres centres, en fonction avec de nouvelles avant de machines à 27 °C et, à l’arrière,
bibliothèques appli- des allées chaudes franchissant 40 °C !
du coût ou de la disponibilité catives, spécifiques Les robots ABB viennent ici à la res-

de l’énergie. aux datacenters  ➔ 1.


Son socle de fonc-
cousse des équipes techniques pour
­accomplir des tâches pénibles, comme
tionnalités DCIM déplacer ou câbler les serveurs.
L’information est regroupée dans un seul s’enrichit d’outils avancés de contrôle-
environnement d’exploitation, par l’inter- commande, de gestion de la mainte- Dans ces environnements extrêmes, une
médiaire d’une source unique de don- nance (GMAO), de distribution straté- régulation thermique fine est primordiale
nées qui décloisonne la communication gique de l’énergie et, par le biais du pour empêcher la surchauffe. Et pas seu-
entre services généraux et directions concept de « virtualisation de la puis- lement en plaçant des capteurs a ­ utour
i nformatiques. Ces derniers peuvent
­ sance », indépendante du ­matériel, de la des baies, mais aussi à l’intérieur, au
alors travailler plus efficacement, sous capacité à répartir la charge de calcul plus près des processeurs (CPU) pour y
une même bannière, pour indexer, trans- sur plusieurs centres, suivant le coût ou relever, sous protocole SNMP (Simple
mettre et partager les améliorations la disponibilité de l’offre énergétique. Network Management Protocol), la tem-
­a pportées au centre. pérature moyenne des empilements de
Fondamentalement, un datacenter est 30 à 40 serveurs. Ce contrôle serré per-
Plus récemment sont apparues des solu- un gigantesque convertisseur d’énergie met d’améliorer l’efficacité énergétique et
tions DCIM complètes offrant une visibilité en transactions, qui produit une énorme de détecter très tôt les anomalies au
de bout en bout. Qui paye la facture quantité de données mais aussi de calo- cœur de chaque serveur, partie la plus
électrique du datacenter est à présent ries à évacuer. Voyons de plus près cet chaude du datacenter (cf. p. 53 de ce
capable d’en mesurer la performance « écosystème » pour en comprendre les ­numéro d’ABB Review).
énergétique, notamment la charge par rouages, les nouveaux modes de gestion
kilowattheure (nombre de transactions et tout l’intérêt d’une solution DCIM inté- Gestion du bâtiment
SAP par mégawatt, par exemple, ou de grée. La gestion technique du bâtiment (GTB)
courriels traités par dollar). Cette visibi­ a pour rôle de surveiller et de comman-

Couloirs d’excellence ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­4 3


3 Synoptique du groupe froid

der les lots techniques (éclairage, venti- d’automatisation étendue 800xA d’ABB,
lation, etc.) et la sécurité (détection et Decathlon collecte, norme, enregistre
extinction incendie) d’un site de grande et analyse les masses de données de
envergure. Avec la montée des préoccu- l’informatique et des équipements tech-
pations énergétiques, la recherche sur niques. Il exploite en outre tout son capital
technologique en
matière de contrôle-
Decathlon connaît l’emplace- commande de pro-
cédé et d’automa-
ment de chaque serveur, tisation (conduite

­alloue automatiquement au avancée, autoré-


glage et traitement
dernier ajouté une position d’alarmes évolué,
etc.) pour optimi-
optimale et fait le meilleur ser le data­ center.

usage de la puissance, du Pour ce qui est du


suivi et de l’optimi-
refroidissement et du câblage sation des perfor-
mances du centre,
réseau. une GTB tradition-
nelle est plus pro-
les améliorations fonctionnelles de la blématique et onéreuse car elle n’est pas
GTB évolue vers de plus grandes exi- conçue pour une saisie des données,
gences d’efficacité. La discipline n’est une analyse et une configuration utilisa-
pourtant pas de taille à suivre la dyna- teur à la fois larges et granulaires.
mique et la montée en charge (consoli-
dation) d’un datacenter dans lequel les Continuité électrique
données des capteurs embarqués de La chaîne de distribution qui va du p ­ ylône
milliers de serveurs essaimés sur plu- au processeur constitue autant de mail-
sieurs sites sont mises en équation pour lons à surveiller et à optimiser. Decathlon
formuler des stratégies et tactiques ne se contente pas de relever les
d’amélioration et d’optimisation de la ­mesures de compteurs pour les ventiler
disponibilité. Bâti sur la plate-forme par utilisateur, zone et source ; il traque

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­4 4 ABB review 4|13


4 Gestion dynamique des besoins énergétiques

les imperfections du courant (pics de


tension, par exemple), gère les disjonc- Un contrôle serré
teurs pour délester ou alerter, et procure
une vue d’ensemble de tout le trajet de l’environne-
électrique, de l’alimentation réseau à la
carte mère de chaque serveur.
ment, basé sur
la température
Gestion de la capacité
Entre sa livraison et son retrait de ser- des processeurs,
vice, au terme de trois années (cycle
d’actualisation d’un datacenter), le ser-
permet d’améliorer
veur passe par une multitude d’étapes l’efficacité énergé-
(mise en rack, duplication, déverminage,
affectation de la puissance et du réseau, tique et de détec-
déploiement dynamique, etc.) qu’il faut
suivre et administrer au plus près. C’est
ter très tôt les
tout l’objet d’une application de gestion
des ressources et de planification des
­p roblèmes de
besoins. Decathlon utilise pour cela le chaque serveur.
­l ogiciel nlyte ou d’autres solutions de
partenaires technologiques qui lui per-
mettent de synchroniser la cartographie modifications) et recense les machines,
des serveurs avec sa base de données systèmes d’exploitation et applications
interne. L’application affecte automati- virtualisés qui tournent sur chaque ser-
quement un nouveau serveur au meilleur veur physique. En liant cette connais-
emplacement pour optimiser l’alimenta- sance des emplacements et des raccor-
tion, le refroidissement et le câblage dements de serveurs à des informations
­r éseau. Cette répartition ciblée allonge la temps réel sur leur environnement et
durée de vie du centre en garantissant leurs paramètres internes, Decathlon
l’utilisation de l’intégralité des ressources peut assurer la conduite, la supervision
disponibles, sans gaspillage. Elle gère et l’analyse centralisée, en boucle fer-
également toutes les interventions sur mée, des traditionnels silos techniques
les serveurs (ajouts, déplacements ou et informatiques.

Couloirs d’excellence ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­4 5


La charge de 5 Schéma unifilaire d’un datacenter dans Decathlon

calcul peut passer


d’une rangée de
serveurs ou de tout
un centre à l’autre
pour économiser
l’énergie ou com-
penser le coût ou
la disponibilité de
l’énergie.

Bilan de santé Migration contrôlée miser leurs pointes de consommation


Un datacenter n’est pas qu’une concen- Decathlon peut surveiller l’utilisation CPU ou à tirer profit de leur raccordement au
tration de ressources informatiques et du parc serveurs d’un ou de plusieurs réseau, en revendant notamment l’élec-
télécoms (serveurs, commutateurs, etc.) ; datacenters. Par l’automatisation du tricité des groupes électrogènes, dans le
c’est aussi toute l’infrastructure tech- runbook 1 et l’intégration avec des solu- cadre d’un programme de réponse à la
nique assurant la continuité de l’alimen- tions de virtualisation, la charge de calcul demande. Dans ce cas, au lieu d’être
tation (groupes électrogènes, onduleurs, migre alors d’une rangée de serveurs à testés tous les mois et de dissiper leur
batteries, appareillage électrique), le refroi­ l’autre, voire d’un centre à l’autre. Ce puissance en pure perte dans une ran-
dissement (groupes froid, pompes, uni- peut être pour économiser l’énergie, par gée de charges, les groupes fonctionnent
tés de traitement d’air ou de climatisa- la mise en veille des serveurs inoccupés, quand le réseau en a besoin ; c’est
tion) et la sécurité du site (détection et ou pour des raisons de coût ou de dis- ­autant dans l’escarcelle du gestionnaire !
extinction incendie, contrôle d’accès, ponibilité de l’énergie. Un service d’ana- Ce raccordement bidirectionnel au r­ éseau
détection de fuites, etc.). Autant d’équi- lyse et de renseignement énergétiques améliore aussi beaucoup la résilience du
pements qui nécessitent un entretien GEI (Global Energy Intelligence) procure datacenter par rapport à un inverseur de
r égulier. Decathlon peut s’interfacer à
­ au gestionnaire une interface unique sources automatique traditionnel.
des GMAO tels SAP ou Maximo, ou être avec l’ensemble de l’offre énergétique
couplé à une GMAO ABB comme Service- mondiale, qui lui permet de déplacer les Il est également possible d’augmenter
Pro ou Ventyx Ellipse  ➔ 2. Il peut ­d éployer charges informatiques d’un datacenter à l’efficience des serveurs en plafonnant
des « surveillants d’actifs » sur des équi- l’autre, au gré du marché ou des possibi- leur consommation énergétique (power
pements sensibles pour en ­ g arantir le lités d’ajustement de la puissance à la capping), c’est-à-dire en fixant à certains
bon fonctionnement ; en cas de franchis- demande. C’est pour doter Decathlon de moments une limite à la puissance que
sement des seuils admissibles, il émet ces services d’« intelligence énergé- peuvent prélever les processeurs non
un ordre d’intervention avant même que tique », d’automatisation du runbook et prioritaires. Cette optimisation peut se
l’équipement passe en alarme. Cette de plafonnement de la consommation faire sans risque supplémentaire, en
maintenance conditionnelle est renfor- des serveurs qu’ABB a investi dans le adaptant l’infrastructure de calcul à la
cée par son centre de­­télé-exploitation spécialiste californien (Santa Clara) de demande réelle. Decathlon détermine la
ROC (Remote Operations Centre) qui l’automatisation des datacenters Power capacité optimale requise par une charge
met à la disposition du technicien des Assure. Des fonctions de négoce et de informatique donnée et ajuste en temps
experts « métier » pour l’aider à prévenir gestion temps réel des prix de l’énergie réel la disponibilité des serveurs avec les
l’escalade et la panne. sont également assurées par les suites besoins en r­efroidissement et en ser-
logicielles Ventyx. vices techniques. L’efficacité opération-
nelle en ressort améliorée, et les coûts
Ingénieuse alimentation énergétiques, diminués (cf. p. 48).
Note Decathlon associe sa solution de gestion
1 Registre d’exploitation compilant l’ensemble des
d’énergie, utilisée avec succès dans
démarches et tâches effectuées par l’administra-
teur ou l’opérateur du site pour optimiser la ­l’industrie papetière et d’autres secteurs,
gestion des changements et des incidents. au GEI pour aider les datacenters à mini-

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­4 6 ABB review 4|13


6 Modèle de maturité d’un datacenter

Conduite automatisée
Investissements des infrastructures
pour améliorer informatiques &
la réactivité et techniques
Valeur stratégique du datacenter pour l’entreprise

Investissements
conquérir le marché
pour améliorer
– Flexibilité et agilité
la disponibilité,
– Analyse des données
analyse de la durée
Optimisation énergétiques (GIE)
de vie et croissance
des performances – Réactivité du service
Confiance aveugle – Gestion dynamique
– Économies de l’informatique :
État de grâce
Consolidation sur l’exploitation automatismes de
Faible rendement
des ressources – Efficacité transfert de charges
énergétique vers d‘autres centres
Secours et – Économies – Visibilité et
surdimensionnement sur le matériel conduite
– Économies améliorée
– Gestion du chaos – Risques réduits et
sur le centre
– Absence de disponibilité
– Impact sur
maintenance accrue
l’environnement
programmée
Étape 1 Étape 2 Étape 3 Étape 4

Améliorations réactives, tactiques et Améliorations proactives, stratégiques et Temps


temporaires structurelles

Secours et surdimensionnement Consolidation des ressources

Optimisation des performances Conduite automatisée des infrastructures


informatiques & techniques

Vue panoramique Modularité applicative avisé fera du raccordement au r­ éseau non


Decathlon affiche toutes ces informations Decathlon est un système modulaire ; plus un coût mais une source de revenus
sur une fenêtre utilisateur  ➔ 3 à  ➔ 5. Dans une fois son noyau installé, il est facile et un levier d’amélioration de la disponi-
ses tableaux de bord et rapports configu- de lui greffer des modules applicatifs. bilité, en installant une connexion bidirec-
rables, les indicateurs phares de la per- En pratique, chaque application nourrit tionnelle et en participant aux programmes
formance énergétique comme le PUE et consolide la base de données d’ori- automatisés de réponse à la demande.
(Power Usage Effectiveness) sont com- gine ; à mesure que s’ajoutent des
plétés par des paramètres plus synthé- lots mécaniques, électriques ou infor­
tiques, tels le CADE (Corporate Average matiques, les applications de visualisa-
Datacenter Efficiency) qui calcule l’effica- tion, de rapport et d’analyse fournissent
cité moyenne des datacenters de l’entre- une image plus complète du site.
prise en tenant compte du taux d’occu- Au lancement d’une solution DCIM –
là où la plupart
des ­g estionnaires
Decathlon aide à minimiser les de datacenter n’en
sont qu’à l’étape
pointes de charge ou à tirer 1 ou 2 du modèle

profit de la revente d’électricité de ­ m aturité –,


­D ecathlon privilé-
des groupes électrogènes, gie un déploie­ment
échelonné   ➔ 6.
dans le cadre d’un programme
de réponse à la demande. En matière de dis-
ponibilité, l’exploi-
tant d’un nouveau
pation des serveurs. La question du rem- site peut compter sur un « état de grâce »
placement du PUE par une métrique plus d’un ou de deux ans avant de prendre
globale de l’efficacité d’un data­center n’est peu à peu conscience de ­l’importance
pas e­ncore tranchée. Il n’en demeure accrue du suivi temps réel et de la main-
pas moins que la visibilité de bout en tenance pour éviter incidents et pannes.
bout de Decathlon procure au gestion- Dans ce cas, une solution de gestion de
naire ou à l’opérateur une vue générale l’énergie prolonge cette période en anti-
de ses systèmes, avec la possibilité de cipant les anomalies (déclenchement de
paramétrer ses propres mesures de per- disjoncteur, surtension, etc.), tandis Jim Shanahan
formance énergétique. qu’un suivi d’actifs prévient les pannes ABB Process Automation, Control Technologies
d’éléments sensibles avec la mainte- Dublin (Irlande)
nance conditionnelle. Un opérateur plus jim.shanahan@ie.abb.com

Couloirs d’excellence ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­4 7


Décisions
éclairées
Une approche PATRICK KOMISCHKE – Un produit devrait se concevoir au vu des besoins
exprimés par un client ou un utilisateur. Ces exigences, assorties de
­innovante pour normes et réglementations, se conjuguent aux ressources et compé-
tences du fournisseur pour créer le produit. Concevoir l’archi­tecture
la conception électrique des datacenters intervient dans un environnement très

­architecturale dynamique. Sans être une discipline radicalement nouvelle, la diversité


des choix architecturaux ainsi que l’évolution rapide des technologies
des datacenters et des exigences des clients posent de nombreux défis. Pour preuve,
l’existence de différentes méthodologies de conception des datacenters.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­4 8 ABB review 4|13


1 Avantages de l’approche systèmes d’ABB

Économies potentielles comparées à l’année précédant le lancement (%)


45

40

35

30

25

20

15

10

0
Problème Examen Examen Finalisation Développe- Lance- Économies Réduction
à résoudre des choix des choix de l‘étude de ment de la ment du réalisées constante
fonctionnels d’implantation conception chaîne de projet en cours des coûts E&M
valeur d’exécution et des risques

– Réduction des risques liés au projet ; Domaines d’expertise ABB : maîtrise des
– Projet au forfait (obligation de résultats pour équipements et technologies, suivi d’exécution
ABB, non de moyens) ; des projets, développement de projets/
– Planning intégré du projet coordonné par les applications/produits, maîtrise d’œuvre. L’objectif
ingénieurs du maître d’ouvrage et du client ; est de combiner et d’optimiser les choix
– Réduction des intervenants (coordination technologiques, l’ingénierie et la gestion de
simplifiée) ; projets, les ressources locales pour arriver à la
– Gestion pluridisciplinaire du projet par les solution la plus « éco-efficace ».
experts ABB ;
– Implication directe des usines ABB ; – Réduction des coûts de gestion de projet pour

L
– Désignation d’un responsable au sein de le client ;
e processus de conception d’un chaque usine ABB pour la fourniture des – Réduction des coûts d’exécution du projet ;
datacenter débute par l’identifi- équipements ; – Réduction des coûts de garantie, d’exploitation
– Maîtrise des plannings de livraison en imposant et de maintenance (E&M) pour le client ;
cation des besoins capacitaires
des priorités de production aux usines ABB ; – Expertise ABB pluridisciplinaire ;
et la spécification d’un niveau de – Réduction des risques liés aux technologies – Expertise mondiale dans les d ­ atacenters ;
disponibilité ou tier (cf. p. 11–15 de ce émergentes par un accès temps réel aux – Spécialistes techniques issus de différentes
numéro d’ABB Review). Parmi les autres experts ABB ; disciplines et usines, garantie de la meilleure
aspects à prendre en compte, citons la – Réduction des frais d’attribution du marché. solution auprès d’un fournisseur unique ;
– Réduction du coût de possession.
sélection de l’emplacement géographique et
l’agencement des équipements (« urba-
nisation »), ainsi que la sécurité et la
compatibilité avec d’autres systèmes. systèmes de contrôle-commande basés Les acquisitions réalisées par ABB ces
sur différentes plates-formes logicielles. dernières années ont encore élargi son
Il s’agit d’abord de choisir la source de offre qui couvre désormais pratiquement
puissance en haute tension (HT) : réseau Gérer cette pluridisciplinarité et cet arsenal toute la panoplie des besoins en alimen-
électrique général ou fournisseurs indé- technologique oblige à disposer, au sein tation électrique des datacenters. Si cer-
pendants. Il faut ensuite concevoir la de l’entreprise, d’une palette complète de tains produits ne figurent pas au cata-
chaîne de distribution électrique en moyens techniques et de l’expertise cor- logue, son approche systèmes permet
moyenne et basse tension (MT et BT) respondante. Il est également important de les sélectionner auprès d’un fournis-
jusqu’aux équipements consommateurs, de travailler étroitement avec le client pour seur tiers et de les intégrer en toute
baies de serveurs pour l’essentiel mais choisir l’architecture optimale. transparence.
également tous les auxiliaires qui contri-
buent à la fiabilité et à la sécurité du da- En quoi la démarche ABB est-elle Cette démarche, qui s’apparente à un
tacenter. Si ce sont principalement des différente ? service d’IAGC (ingénierie, approvision-
matériels, leur combinaison et leur inté- ABB jouit d’une longue expérience nement et gestion de la construction),
gration sans heurts nécessitent plusieurs de la fourniture de produits pour les procure des avantages notables aux
data­c enters. Récemment, le Groupe a clients ou investisseurs du secteur des
beaucoup fait pour intégrer ses produits datacenters  ➔ 1 et  ➔ 2.
et élargir son offre. Pour autant, son véri-
llustration p. 48 table atout réside dans sa démarche Projet ABB interne
Concevoir un datacenter ne se limite pas à trier sur d’équipementier et son approche sys- Pour tester et étayer son approche sys-
le volet une myriade de fournisseurs et de produits ; tèmes. Ici, ABB allie son vaste catalogue tèmes, ABB lança en 2012 un projet
il faut aussi décider d’une architecture et d’une
de produits à ses compétences d’inté- interne de conception d’un datacenter
­
stratégie opérationnelle, sachant que tout choix
initial portera à conséquence sur la durée de vie de grateur : les deux font la paire. de 20 MW et de niveau de disponibilité
l’installation. Comment sortir de ce dédale ? tier III contenant un maximum de pro-

Décisions éclairées ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­4 9


2 Méthodes traditionnelles d’externalisation

Conception-Soumission-Construction Contrat clé en main

Chef de projet Chef de projet


client client

Chef
Bureau Service Service
de projet
d’études achats travaux
unique

Entreprises Gestion de la
Ingénieristes Équipementiers Ingénierie Approvisionnement
de construction construction

Plusieurs contrats remportés Un seul contrat remporté


et gérés par plusieurs et géré par une
services/entreprises seule entreprise
– Faible montant par contrat – Coût total le plus faible
– Importantes ressources internes – Ressources internes limitées
– Risque client élevé – Risque client faible
– Délais plus longs – Délais plus courts

duits ABB et aussi proche que possible garantir le niveau de fiabilité de même
L’offre ABB couvre des configurations typiques du marché. que le bon raccordement et l’intégration
Le but était de valider la démarche en au réseau électrique. Les nombreux
pratiquement toute utilisant des produits ABB ainsi que des débats sur les avantages comparés
­
la panoplie des produits d’entreprises récemment ac-
quises (Baldor et Thomas & Betts) et de
de l’isolation dans l’air et de l’isolation
gazeuse constituent un très bon exemple
équipements élec- les intégrer dans une solution ABB glo- de l’intérêt de ­ l’approche systèmes.
bale de datacenter. Avant toute décision, ABB analyse le
triques d’un data­ ­r éseau auquel le datacenter sera raccor-

center. Le projet incluait l’élaboration des sché-


mas unifilaires, des plans d’urbanisation,
dé et émet des préconisations auprès du
client et du fournisseur d’électri­cité. Le
processus d’ana-
lyse figure en   ➔3
Spécialistes techniques prove- et les conclusions
en   ➔ 4.
nant de différentes disciplines et
sites de ­production ABB garan- D’autres facteurs
comme l’urbanisa-
tissent la meilleure solution. tion et les exi-
gences de sécurité
des spécifications et de tout élément interviennent. La figure  ➔ 5 compare les
susceptible de contribuer à l’objectif visé : deux ­solutions, montrant l’important gain
d’une part, la fourniture monosource des de place.
équipements du datacenter et leur inté-
gration, d’autre part, une solution alignée La même démarche s’applique côté MT
sur les besoins des clients et du marché. mais il faut, en plus, tenir compte de
Ce projet interne a permis de valider l’inté­
gration des charges et des sous-­
l’approche systèmes d’ABB et de lancer systèmes comme les groupes électro-
le concept sur le marché. gènes, et faire des choix : appareillage
d’intérieur ou d’extérieur, installation ou
Revue de détail non au sein du datacenter, niveau de
Côté arrivée HT, la démarche consiste en bruit, sécurité, etc. ABB dispose égale-
une analyse des différents équipements ment de toute l’expertise nécessaire à la
(appareillage à isolation dans l’air ou prise en compte de ces éléments dans la
g azeuse, types de transformateurs et
­ solution optimale.
systèmes de contrôle-commande) pour

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­5 0 ABB review 4|13


3 Méthodologie d’optimisation de l’appareillage électrique

Exigences Principales étapes de la méthodologie


fonctionnelles 1 Établissement du cahier des charges 4 Analyse économique
C Analyse Hiérarchisation Choix de la
Configurations fonctionnel de l’appareillage 5 Hiérarchisation des différentes
l technique et des configuration 2 Identification des différentes configurations configurations
d’appareillage
i économique configurations optimale 3 Analyse de fiabilité 6 Choix de la configuration optimale
e Préférences
n du client
65
t
60
TurboSpec SubRel SubRank
55
Cahier des charges fonctionnel Cahier des charges fonctionnel Soumission
50

(Millions $)
45
Fréquence
40
des coupures
35
0 – 0,02
30
0,02 – 0,04 Isol. gaz Isol. air Isol. air/Disj.-sect.
25
0,04 – 0,06
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55
0,06 – 0,08
Coût des coupures ($/kW)
> 0,08

Appareillage/ Q globale Q globale Q défail. Q défail. Q maint. Q maint.


Isolation par an h/an par an h/an par an h/an

Air 0,94748 14,57 0,09748 3,17 0,85 11,40

Air/Disj.-sect. 0,54136 13,01 0,09136 3,21 0,45 9,80

Gaz 0,36770 12,69 0,05100 3,16 0,32 9,53

4 Outils d’évaluation 5 Comparaison de l’emprise au sol d’un appareillage HT à isolation


gazeuse ABB avec celle d’un appareillage à isolation dans l’air

Objectifs du client Hiérarchisation des configurations

Coût global
– Investissements de départ
– Coût de fiabilité
– Coût d’exploitation & de
maintenance

Performance
– Souplesse d’adaptation
– Sécurité
– Niveau d’automatisation
– Obsolescence technologique

Facteurs environnementaux
– Écobilan
– Tenue à la pollution de l’air
– Esthétique/Design
– Nuisance sonore
– CEM
– Radio/télévision
– Émission de perturbations
– Traitement en fin de vie
Un appareillage à isolation gazeuse occupe environ 15 % de moins de
place qu’un appareillage classique, pour une fiabilité accrue.

Pour ce projet interne, la part prédomi- combiner, se connecter ou s’ajouter aux de puiser dans le catalogue très étoffé
nante des produits et variantes ABB solutions précédentes. L’expertise d’ABB de produits ABB pour les combiner à des
se retrouve côté BT et à l’interface avec dans l’intégration des systèmes consti- solutions « maison ».
les serveurs du datacenter, domaine tue une part importante de son porte-
dans lequel le Groupe dispose d’une feuille. En mettant l’accent sur son
solide expérience. Reste que certains ­a pproche systèmes et en mutualisant le
produits sont absents de l’offre ABB savoir-faire des nombreuses sociétés du
ou difficiles à intégrer. Ici encore, Groupe, une solution optimale est pro-
­l’approche systèmes est précieuse car posée à chaque client.
ABB peut aider à l’intégration d’un pro-
duit tiers ou lancer un projet de déve- Des solutions pour tous
loppement interne. Confrontés aux difficultés du secteur de
l’électrotechnique (notamment le moins
Au-delà du traditionnel triptyque HT/MT/ grand nombre d’effectifs qualifiés en Patrick Komischke
BT, l’offre ABB inclut d’autres produits et ­interne), les clients saisissent de mieux ABB Power Systems
solutions logicielles qui répondent aux en mieux l’intérêt de l’approche systèmes Raleigh (Caroline du Nord, États-Unis)
besoins des datacenters et peuvent se d’ABB. Ils pourront toutefois continuer patrick.komischke@us.abb.com

Décisions éclairées ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­5 1


­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­5 2 ABB review 4|13
La chaîne
du froid
Optimiser la conception et la gestion
des systèmes de refroidissement
des datacenters
SHRIKANT BHAT, CARSTEN FRANKE, LENNART MERKERT, NAVEEN BHUTANI –
La dissipation de chaleur est une problématique majeure des centres de
données. Et pour cause : jusqu’à 45 % de la consommation énergétique totale
de l’infrastructure ne sert qu’au refroidissement des baies informatiques [1].
La tendance devrait encore s’accentuer avec la compacité et la densification
croissantes des serveurs. Pour y remédier, les techniques de refroidissement
ainsi que les systèmes de gestion de l’énergie et de conduite associés
progressent à grands pas. Relever ce défi impose une démarche radicale,
focalisée sur le trio efficacité énergétique, gestion intégrée et haute fiabilité.
Riche de son expérience dans la gestion des systèmes d’énergie stratégiques
et des procédés industriels complexes, ABB est en ordre de marche.

Photo
Une bonne partie de l’énergie consommée par
un datacenter se perd en chaleur. Traiter cette
importante charge calorifique dans un si petit
volume impose de recourir aux toutes dernières
technologies de refroidissement.
Photo ©2013 Michelle Kiener

La chaîne du froid ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­5 3


1 Flux thermique dans un datacenter classique

Déperdition

Moyen intermédiaire
Charge Chaleur évacuée de transfert thermique Milieu
informatique par ventilateurs, (refroidisseur) ambiant
pompes, etc. + économiseur
(si installé)

Alimentation électrique

nisation » des datacenters, comme charge et les exigences de fiabilité. ABB


l’aménagement des baies informatiques y répond par son expertise en haute
en allées chaudes et froides, peuvent fiabilité des composants de systèmes
­
améliorer le rendement jusqu’à 30 % [3]. électriques critiques et sa longue expé-

I
Le refroidissement sur puce, encore rience de la gestion intégrée des procé-
l n’y a pas si longtemps, la régulation à l’étude, promet un refroidissement dés.
thermique des datacenters se basait pouvant atteindre
encore sur les méthodes de refroi­ 15 °C pour des
dissement classique du bâtiment, le flux thermiques de Les mesures d’efficacité
serveur étant assimilé à un « équivalent 1300 W/cm 2 [4]. Le
­h umain ». Cela fonctionnait d’ailleurs très refroidissement par ­t hermique visent à réduire la
bien . . . jusqu’à ces dix dernières années,
où l’augmentation exponentielle des den-
liquide, déjà com-
mercialisé, est appe-
quantité d’énergie nécessaire
sités de puissance des microproces- lé à réduire la con- pour évacuer la chaleur et en
seurs (de l’ordre de 1 à 100 W/cm2) [2] sommation d’éner-
a fait grimper en flèche les besoins en gie jusqu’à 50 % par récupérer un maximum pour
­refroidissement. rapport aux métho-
des traditionnelles
la réutiliser au mieux.
Le refroidissement des datacenters par air. Enfin, le
consiste à évacuer l’air chaud dégagé refroi­
d issement par séchage de l’air Traquer les calories
par les baies informatiques dans le milieu sur membrane et évaporation devrait La maîtrise du refroidissement des équi-
ambiant, à l’aide d’un fluide caloporteur faire chuter les besoins en énergie de pements de datacenter passe d’abord
(air ou liquide)  ➔ 1 : un transfert thermique 86,2 % par rapport aux systèmes clas- par la cartographie de leur comporte-
pour le moins énergivore ! Les ­mesures siques avec compression mécanique de ment thermique. Les points chauds pro-
d’efficacité visent donc à réduire la quan- vapeur [5]. blématiques que constituent les zones
tité d’énergie nécessaire pour extraire de forte densité peuvent être détectés
cette chaleur et à en récupérer un maxi- La production de chaleur dans un data­ par capteurs à infrarouge (IR) ou sans fil.
mum pour la réutiliser au mieux. À ces center peut augmenter avec l’énergie Les capteurs logiciels associant les don-
objectifs participent les innovations dans solaire thermique qui alimente un refroi- nées déjà disponibles à des modèles
la conception du système de refroidisse- disseur à absorption 1, abaissant le détaillés de simulation dynamique des
­
ment, mais aussi dans son exploitation. ­rendement énergétique PUE 2 à moins
Voyons les maillons forts de cette double de 1.
Note
stratégie de progrès  ➔ 2.
1 Équipement utilisant l’eau chaude de la boucle
Si le refroidissement par eau, par absorp- de refroidissement primaire et, à l’occasion, le
Nouveautés tion et par évaporation est déjà à l’œuvre solaire thermique, pour alimenter une autre
Il existe plusieurs techniques de refroi- dans d’autres secteurs industriels, il se boucle d’eau glacée.
2 Power Usage Effectiveness : rapport entre la
dissement parvenues à différents stades heurte aux deux grands ­enjeux des data­
quantité totale d’énergie consommée par le
de maturité, dont certaines sont promet- centers : la production non homogène de datacenter et celle absorbée par l’équipement
teuses  ➔ 3. De nouvelles règles d’« urba- chaleur associée à la dynamique de la informatique.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­5 4 ABB review 4|13


2 Composantes clés de la gestion du système de refroidissement
La gestion de la
charge informa-
tique étant souvent
Mesure/
Surveillance

découplée de
Nouvelles ­l ’alimentation et
du refroidissement,
techniques de Commande
refroidissement

les traitements
Gestion du
système de
refroidissement

­i nformatiques sont
Gestion
lancés sans tenir
Fiabilité
intégrée
informatique/
alimentation/
compte des
froid
­b esoins en refroi-
dissement ou
fluides (CFD) ou les modèles empiriques ou plusieurs jeux de filtres à particules,
en puissance.
sont aussi de précieux outils. pour éviter l’encrassement du matériel La solution ?
informatique, et par une régulation
Il importe d’étudier les technologies hygro­m étrique. ­Coordonner
émergentes en se posant les questions
suivantes : L’optimisation globale de ce système
les trois sous-­
− Quelles sont les techniques de ­implique de minimiser le coût de puis- ensembles.
refroidissement en présence et leurs sance net tout en satisfaisant aux exi-
limites ? gences de refroidissement d’une charge
− Quelles solutions évoluées peut-on informatique donnée. D’où un problème
intégrer au système ? de « répon­se­ à la demande » complexe,
− Quel niveau d’intégration ou d’adapta- ­m êlant prévisions météo, prix de l’éner-
tion envisager ? dans quelles limites ? gie et courbes de charge/rendement
− Quel est l’impact d’une nouvelle pour tous les équipements concernés.
solution sur la fiabilité de toute Une solution de refroidissement intégrée
l’infrastructure de refroidissement et combinant seulement un économiseur et
de traitement informatique ? une commande prédictive par modèle
− Quelle serait la valeur ajoutée d’une pour la régulation thermique a permis de
nouvelle ressource (gains immédiats, réduire jusqu’à 30 % les coûts de gestion
retour sur investissement, etc.) ? du refroidissement [6]. Cette situation
pourrait encore s’améliorer avec un sto­
ABB a déjà prouvé l’intérêt de la commu- ckage supplémentaire et une gestion de
nication sans fil par capteurs IR, de l’ins- réponse à la demande exploitant les
trumentation logicielle et des outils de ­fluctuations des prix de l’énergie.
diagnostic énergétique dans différentes
applications de l’énergie et de l’automa- Opter pour la modularité
tisation. Son savoir-faire peut s’étendre, Les unités de refroidissement modulaires
moyennant adaptations, au suivi de per- permettent aux datacenters de dévelop-
formances des datacenters. per progressivement leurs capacités.
­Aujourd’hui banalisées au point de s’ériger
Gérer le refroidissement en standard de conception, elles font
Le système de refroidissement d’un néanmoins peser des contraintes sur la
data­c enter se compose d’une tour aéro- gestion intégrée du refroidissement, du
réfrigérante, d’un refroidisseur, de pompes fait de leur interaction avec les équipe-
et d’équipements de stockage ther- ments connexes (refroidisseur, évapo­
mique  ➔ 4, auquel s’ajoute souvent un rateur, économiseur). Le gestionnaire
économiseur qui réduit la consommation d’énergie cpmPlus Energy Manager
énergétique du refroidisseur en aspirant d’ABB lève ces obstacles et aide les
l’air froid extérieur. Cet air passe par un clients à tirer avantage de l’intégration.

La chaîne du froid ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­5 5


L’optimisation d’un système 3 Moteurs des nouvelles techniques de refroidissement dans les datacenters

Moteur Techniques Commentaires


de refroidissement intégré Performance Confinement
­d’allées
But : minimiser la consommation
thermo­ d’énergie et les pertes en
implique de minimiser le coût dynamique Refroidissement
sur puce
identifiant les équipements
d’évacuation de la chaleur et en

de puissance net tout en évitant les mélanges de flux


thermiques

­satisfaisant aux exigences de Matériaux Refroidissement


par liquide
Nouveaux matériaux = efficacité
­améliorée, évacuation accélérée

refroidissement de la charge Refroidissement


par séchage d’air
sur membrane
informatique : un problème Refroidissement
+ récupération
Refroidissement
par absorption
Une des voies les
plus prometteuses
complexe de « réponse à la de chaleur

demande ». Intégration Refroidissement Une des voies les


des énergies solaire plus prometteuses
renouvelables

Intégrer alimentation, informatique et pour optimiser leur refroi­dissement et leur


refroidissement consommation électrique. Cette variation
Dans la quasi-totalité des datacenters, dynamique du couple tension/fréquence,
la gestion de la charge informatique est plus connue sous l’abréviation DVFS
découplée de la gestion du refroidisse- (Dynamic Voltage and Frequency Scaling),
ment ou de l’alimentation ; c’est en toute garantit que le traitement informatique
autarcie que son logiciel décide du lan- respecte les niveaux de service contrac-
cement de nouvelles tâches de traite- tuels. Il est également possible de bascu-
ment ou de leur migration, faisant fi des ler la charge informatique vers d’autres
besoins de refroidissement ou de puis- serveurs pour économiser l’alimentation
sance. Certes, on peut ainsi r­ogner la ou le refroidissement ; cette migration,
puissance utilisée par l’informatique, restreinte dans le passé à une poignée
mais c’est au prix d’une plus grande d’applications capables de gérer les points
consommation d’énergie de refroi­dis­se­ de reprise, est aujourd’hui facilitée par la
ment ! virtualisation croissante des serveurs.

Pour éviter cela, il faut coordonner ces La gestion coordonnée peut aller jusqu’à
trois sous-ensembles et disposer d’un mutualiser les ressources non pas d’un,
outil de gestion dynamique et prédictive mais de plusieurs centres dispersés
de la charge informatique, qui tient avec, à la clé, des économies d’énergie
compte de l’emplacement du centre et supplémentaires de 5 à 10 % et un avan-
de l’évolution de son approvisionnement tage de taille : une capacité installée uni-
énergétique. Intégrable au système de taire pouvant être inférieure au maximum
gestion d’infrastructures de datacenter dont aurait besoin le même datacenter
DecathlonTM d’ABB, cette gestion avan- pour fonctionner en îlot. D’où, indirecte-
cée de la charge annonce un allégement ment, un meilleur usage de l’énergie.
de 20 à 40 % de la facture énergétique [7]. Une stratégie de partage de la charge
informatique exploite les variations
La solution peut aussi prendre directe- ­horaires des prix de l’énergie et les diffé-
ment en compte des aspects de mainte- rences de température ambiante entre
nance, par exemple, en lissant la charge sites. Les prédictions des prix de l’éner-
entre serveurs et leurs dispositifs de gie et les prévisions de refroidissement
refroi­d issement pour uniformiser le vieil- peuvent être aisément déduites de
lissement des composants. Elle aide ­Decathlon, la gestion de la charge infor-
aussi à gérer la puissance : si les besoins matique n’ayant plus qu’à traiter le flux
en froid ou les prix de l’énergie atteignent d’informations.
un seuil critique, Decathlon baisse la ten-
sion d’alimentation des composants ou
la fréquence d’horloge des processeurs

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­5 6 ABB review 4|13


4 Infrastructures physiques d’un datacenter : refroidissement, alimentation et informatique
Intégrable au sys-
tème de gestion

Matériel d’alimentation électrique (unités de conversion/distribution, ASI)


Matériel de refroidissement

d’infrastructures
Tour
aéro-
réfri­-
Refroidis-
seur
Pompes
Refroidis-
sement
Stockage
thermique
de datacenters
gérante
naturel
­Decathlon d’ABB,
Puissance
d’entrée
la gestion avancée
(traditionnelle/
renouvelable) de la charge peut
alléger la facture
énergétique de
20 à 40 %.
Charge informatique (serveurs)

Shrikant Bhat
Naveen Bhutani
ABB Corporate Research
Cette gestion « intersite » n’est pas sans des temps de bon fonctionnement Bangalore (Inde)
contraintes juridiques et logistiques : cer- (MTBF) ou la garantie constructeur. Cette shrikant.bhat@in.abb.com
taines données, par exemple, peuvent intervention périodique n’est pourtant naveen.bhutani@in.abb.com
être soumises à une juridiction particu- pas l’idéal car les profils de charge et les
lière, limitant les possibilités de migra- conditions d’exploitation et d’environne- Carsten Franke
tion. De même, les aspects sécurité et ment peuvent s’écarter des moyennes ABB Corporate Research
protection des données gagnent en annoncées par le constructeur ; mieux Baden-Dättwil (Suisse)
acuité si les datacenters relèvent de dif- vaut ajuster ces opérations au cas par carsten.franke@ch.abb.com
férentes entités juridiques. Sans compter cas, pour chaque équipement. De même,
les besoins en énergie supplémentaires une contre-performance ou un compor- Lennart Merkert
et les coûts de communication induits tement inhabituel peut être signe avant- ABB Corporate Research
par la migration. coureur de défaillances ; la surveillance Ladenburg (Allemagne)
de l’état fonctionnel des composants cri- lennart.merkert@de.abb.com
Fiabiliser tiques permet de mieux planifier la main-
Une hygrométrie et des températures tenance et le remplacement.
variables, ainsi qu’un air de mauvaise
­ Bibliographie
[1] Marcinichen, J. B., et al., “A review of on-chip
qualité sont les principaux facteurs de Prenons l’exemple de la tension aux micro-evaporation: Experimental evaluation of
dégradation de la fiabilité, liés à l’emploi bornes des condensateurs d’un conver- liquid pumping and vapor compression driven
d’un économiseur. Pour contrecarrer ce tisseur de puissance qui chute sensible- cooling systems and control”, Applied Energy,
phénomène, il est possible de surveiller ment et se met à osciller peu de temps vol. 92, tome C, p. 147–161, 2012.
[2] Marcinichen, J. B., et al., “On-chip two-phase
la qualité de l’arrivée d’air ; si celle-ci avant la défaillance de l’appareil. La sur- cooling of data centers: Cooling system and
passe en dessous des niveaux normali- veillance et le dépistage systématiques energy recovery evaluation”, Applied Thermal
sés, Decathlon engage des actions pré- de ces dérives permettent de lancer des Engineering, vol. 41, p. 36–51, 2012.
ventives, comme fermer automatique- actions préventives (réparation, rempla- [3] Subzero Engineering Inc., Hot Aisle Contain-
ment, [en ligne], disponible sur :
ment les prises d’air et basculer sur un cement, etc.) en temps voulu, réduisant http://www.subzeroeng.com/containment/
autre mode de refroidissement. les arrêts machine puisque l’on a décelé hot-aisle-containment, consulté en août 2013.
et résolu par anticipation la panne. La [4] Ihtesham, C., et al., “On-chip cooling by
Les points chauds nuisent également à fiabilité et la disponibilité du datacenter y superlattice-based thin-film thermoelectrics”,
Nature Nanotechnology, Vol. 4, n° 4,
la fiabilité. Une surveillance et une régu- gagnent ; les coûts de maintenance et de
p. 235–238, 2009.
lation thermiques efficaces peuvent y remplacement inutiles sont supprimés. [5] El-Dessouky, et al., “A novel air conditioning
­remédier sans surdimensionner le refroi- system: Membrane air drying and evaporative
dissement du datacenter tout entier et Par sa capacité à surveiller et à fiabiliser cooling”, Trans. IChemE, Vol. 78, partie A,
p. 999–1009, 2000.
alléger directement la facture énergé- nombre d’applications industrielles stra-
[6] Zhou, R., et al., “Optimization and control
tique. tégiques dans les domaines de l’énergie of cooling microgrids for data centers”,
et de l’automatisation, ABB se pose en HP Technical Report, 2012.
Autres précautions : l’entretien régulier parfait pilote de ces centres névralgiques [7] Nebel, W., et al., “Untersuchung des Potentials
von rechenzentrenübergreifendem Lastmanage-
ou le remplacement des équipements de l’information, surtout avec Decathlon
ment zur Reduzierung des Energieverbrauchs in
sensibles avant défaillance, au terme comme coéquipier. der KIT”, Technical report, OFFIS Institut für
d’une période fixe définie par la moyenne Informatik, 2009.

La chaîne du froid ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­5 7


Au-delà du miroir
Dans les coulisses de l’optimisation des datacenters

ZHENYUAN WANG, ALEXANDRE OUDALOV, FRANCISCO


­CANALES, ERNST SCHOLTZ – S’il n’est pas de débat sur la
conception d’un centre de données sans parler d’optimi­
sation, il est beaucoup plus difficile de concrétiser ce
mot d’ordre, tant sont différentes les priorités du maître
d’ouvrage, de l’architecte et des ingénieurs. Savoir gom-
mer ces divergences mais aussi intégrer les grandes
tendances industrielles d’aujourd’hui et de demain (dont
la performance énergétique, l’alimentation en courant
continu et l’autoproduction) sont les principaux moteurs
de cette dynamique mondiale.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­5 8 ABB review 4|13


Un datacenter
100 % CC est
l’idéal puisque le
courant continu est
déjà au fondement
de la plupart des
énergies renouve-
lables.

L
es datacenters sont habituelle- tique nul ou « zéro énergie », voire auto- que les interruptions de fourniture peuvent
ment alimentés en courant alter- nomes, c’est-à-dire capables de pro- avoir de lourdes conséquences finan-
natif (CA) mais les batteries qui duire leur propre électricité à partir de cières pour le maître d’ouvrage ou l’opé-
garantissent leur continuité de ressources locales comme la biomasse, rateur du centre, au-delà d’écorner sa
service, tout comme leurs charges infor- le solaire photovoltaïque (PV) et l’éolien. réputation ; côté fiabilité, le datacenter
­
matiques (serveurs) et équipements Les datacenters s’inscrivent dans cette peut tirer profit d’une auto-cicatri­sation du
électroniques (processeurs), fonctionnent vision. réseau de distribution, fonction qui tend à
toujours en courant continu (CC). D’où la se généraliser. Dans les deux cas, l’amé-
multiplication des conversions CA/CC Facteurs d’influence lioration engendre souvent un surcoût.
et CC/CA. L’idéal serait une distribu- L’optimisation des datacenters n’est pas
tion 100 % CC, d’autant que le courant qu’une question d’efficacité énergétique. Protection et sécurité
continu est déjà au fondement de la plu- D’autres leviers d’action entrent en jeu. La mise en œuvre de règles rigoureuses
part des énergies renouvelables. C’est permet de protéger et de sécuriser le
toute l’ambition de EMerge Alliance 1 et Dépenses d’investissement (CapEx) site.
de son projet d’« enernet » (Internet de et d’exploitation (OpEx)
l’énergie) à base de microréseau CC ; De nombreux facteurs influent sur le coût Évolutivité
en réduisant le nombre de conversions final d’une architecture : atténuer les har- Dans un marché en pleine croissance,
CA/CC, un bâtiment peut gagner 5 à moniques de courant injecté dans le certains hébergeurs envisagent d’étendre
15 % d’efficacité énergétique. ­réseau CA, par exemple, peut obliger à progressivement la puissance de calcul
investir dans des filtres antiharmoniques et la capacité d’alimentation des ser-
En lieu et place des traditionnels bâti- entre le réseau et le centre. veurs ; dans ce dernier cas, se posent
ments branchés au réseau électrique, les questions du type et du nombre de
surgissent des édifices à bilan énergé- Fiabilité et disponibilité
Les datacenters CA traditionnels sont Note
Photo 1 Organisation professionnelle mondiale visant à
classés par niveau de fiabilité et de dispo-
La performance des serveurs n’est que l’un des mettre en place des critères pour l’adoption
nombreux facteurs décisifs dans la conception d’un nibilité, ou tier (cf. p. 11–15 de ce n
­ uméro rapide de standards [1] et normes industriels de
datacenter. d’ABB Review). Côté disponibilité, notons distribution CC au sein des bâtiments tertiaires.

Au-delà du miroir ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­5 9


1 Recherche du moindre coût total de possession pour un seul objectif de performance
(fiabilité, efficacité, environnement, etc.)

CapEx

Coûts
OpEx

Total

Faible Niveau de performance Élevé

groupes de secours, de la configuration Implantation


Les bâtiments à des alimentations sans interruption (ASI) Le choix de l’emplacement géogra-
et batteries modulaires, entre autres. phique du centre est un critère qui influe,
bilan énergétique entre autres, sur les coûts du mètre carré

nul produisent leur Encombrement


Réduire l’emprise au sol est un avantage
et de l’électricité, les dépenses d’inves-
tissement et d’exploitation du m ­ atériel
propre énergie à quand le mètre carré est cher, mais cela de refroidissement.
a aussi l’inconvénient d’augmenter la
partir de la bio- densité de puissance des baies de ser- Compte tenu de cette multitude de fac-

masse, du solaire veurs, des ASI, etc., et de renchérir


d’autant le système de refroidissement.
teurs croisés, quels sont les critères de
choix d’une architecture « optimale » ?
photovoltaïque et
Énergies renouvelables Questionnaire à choix multiples
de l’éolien. Les énergies renouvelables (EnR), photo­ Interrogeons-nous sur la définition d’une
voltaïque et éolien en particulier, doivent conception « optimale » : est-ce celle qui
être facilement intégrées. Le ­recours aux affiche le plus bas coût total de posses-
EnR améliore l’image du data­center auprès sion  ➔ 1 pour atteindre la performance
du grand public et compense souvent visée ? Ou qui a le moindre impact envi-
les surcoûts d’investissement là où la ronnemental ? le plus faible encombre-
ressource est abondante. Dans le monde ment au sol ? ou encore le rendement le
entier, le datacenter « vert » est ten- plus élevé . . . ? Le qualificatif d’optimal a
dance ! de grandes chances d’être synonyme de
« plus vert » pour le développeur de
Bilan énergétique nul grands projets, qui a la fibre environne-
D’ordinaire plus petits que la moyenne, les mentale et les reins solides, mais de
centres zéro énergie combinent souvent « moins cher à l’achat » pour le petit
de faibles besoins et une production locale dévelop­peur soucieux de vite rentabiliser
à partir d’EnR. Dans la plupart des cas, il sa mise de fonds, sans se ruiner d’entrée
leur faut une alimentation de secours et un de jeu en EnR.
contrat de fourniture fiables, ainsi que des
dispositifs de stockage d’énergie. Il est toujours possible d’optimiser l’archi-
tecture d’un datacenter quand le déve-
Refroidissement loppeur a en tête des objectifs clairs et pré-
Les baies de serveurs des datacenters cis. Certaines exigences, réelles et hypo-
modernes affichent des densités de puis- thétiques, méritent néanmoins discussion :
sance supérieures à 10 kW/rack, e ­ ncore − Le nombre d’années de fonctionnement
appelées à augmenter. Or, au-dessus de du centre avant « ré-urbanisation » ;
20 kW/rack, le refroidissement par liquide − Son emplacement, dont découlent
s’impose, alourdissant l’investissement le coût du foncier et de l’énergie,
de départ. l’existence d’autres sources d’éner-

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­6 0 ABB review 4|13


2 Optimisation de la conception architecturale d’un datacenter (les flèches indiquent les dépendances et les pavés bleu clair,
les analyses techniques)

Évaluation globale de la conception du centre


(somme pondérée)

CapEx OpEx Pondération


des attributs
de conception
du centre

PDU/STS/PSU Fiabilité/
disponibilité

Distribution de l’alimentation
Alimentation de
Sécurité en salle informatique Évolutivité
secours/d‘urgence Rendement du système
(système (densité de puissance des baies (potentiel de mise
(évolutivité, encombrement, (à différents niveaux de charge)
et personnel) et besoins en refroidissement à niveau)
qualité du courant)
des serveurs)

Emplacement et caractéristiques associées, charge informatique totale, densité de puissance moyenne par rack,
choix de la technique de refroidissement, conception architecturale

Compétences :
Maître d’ouvrage Architecte Ingénieurs

gie, le climat (coûts de refroidisse- − la capacité prévue (en MW) sur le


ment) et d’autres critères comme les court terme et dans le futur, laquelle Certains héber-
contrats de fourniture de services se répercute sur le surdimensionne-
complémentaires ou les accords ment et la fiabilité du matériel d’ali- geurs envisageant
avec des propriétaires d’immeubles
pour chauffer leurs bâtiments
mentation ;
− la densité moyenne de puissance
d’augmenter pro-
(et compenser les dépenses) ; par rack, qui influe sur la conception gressivement les
− La densité de puissance moyenne par du système de refroidissement et
rack sur la durée de fonctionnement le dimensionnement du système capacités de calcul

prévue du centre ;
Les objectifs de fiabilité et de disponi-
d’alimentation ;
− les techniques de refroidissement
et d’alimentation
bilité ou, a contrario, les pénalités privilégiées. des serveurs pour
admissibles à l’année pour interrup-
tion de service ; Il est avant tout le premier contributeur répondre à la de-
− Les contraintes du site (espace,
distribution électrique, câblage) ;
au processus d’optimisation car c’est lui
qui pondère les différents attributs du
mande, l’évolutivité
− La planification à long terme du site et
du datacenter.
centre pour son évaluation globale. est aujourd’hui
L’architecte ­p rimordiale.
Partant de la définition d’« optimal » et de Partant des données du maître d’ouvrage,
ces prérequis, de multiples choix archi- l’architecte du datacenter propose plu-
tecturaux peuvent être étudiés pour sieurs conceptions qui peuvent se baser
­o btenir une conception idéale. Ce pro- sur une distribution CC, CA traditionnelle
cessus exige l’implication de toutes les ou une combinaison des deux, complé-
parties prenantes, maître d’ouvrage, tée de multiples sources d’énergie de
a rchitecte et ingénieurs (informatique,
­ secours, de protections, etc. En prin-
réseau, électricité, froid, etc.)  ➔ 2. cipe, cette architecture détermine à
grands traits le coût et la performance
Le maître d’ouvrage du datacenter, qui seront ensuite affinés
Le maître d’ouvrage du centre (ou bénéfi- et précisés par de rigoureux calculs et
ciaire de l’architecture optimisée) joue un évaluations techniques.
rôle clé dans le processus d’optimisation
car il connaît bien les nombreux a ­ spects L’ingénieur
liés à la conception du centre, notamment Au cœur de la démarche, l’ingénieur
− l’emplacement géographique et les prend le relais des exigences et des
informations connexes (cf. supra) ; choix architecturaux clarifiés par le

Au-delà du miroir ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­6 1


Minimisation des 3 Bâtiment « zéro énergie » : aucune consommation d’énergie nette du réseau électrique
sur une période donnée

coûts et maximisa- Achat d’électricité Piles à combustible en marche Rendement PV maxi

tion de l’efficacité à un tarif plus bas (coût de production inférieur


au prix d’achat de l’électricité)

énergétique : deux 140

objectifs prioritaires 120

Unité de mesure de puissance (charge maxi = 100)


de la conception
100

80

des datacenters, 60

outre la fiabilité, 40

20
Échange d’énergie
nette nul avec le
réseau

incontournable. 0
2:00 4:00 6:00 8:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00 20:00 22:00
-20

-40

-60

-80

-100

Commande de montée en Absorption de surplus Revente d’électricité


charge PV par stockage d’énergie PV par batteries à un tarif plus élevé

Charge informatique Climatisation/Ventilation Charge totale PV

Pile à combustible Stockage d’énergie Alimentation réseau

maître d’ouvrage. La fourniture élec- − les groupes de secours : ASI à base


trique, par exemple, s’accompagne de de batteries, de supercondensateurs
nombreuses études portant sur ou de volants d’inertie, groupes
− l’unité de distribution de l’alimentation diesel ou autres types de production
PDU (Power Distribution Unit), d’énergie offrant quelques heures
l’inverseur de sources statique STS à plusieurs jours d’autonomie. Si
(Static Transfer Switch) et l’alimenta- l’architecte peut avoir décidé du type
tion PSU (Power Supply Unit) : de d’équipements et de son niveau de
l’architecture retenue et de la charge redondance, l’ingénieur peaufine ici le
informatique totale découlent le type, détail des caractéristiques assignées,
les caractéristiques, la surface au sol, des auxiliaires de protection et de
commande, de
la surface au sol,
Bien des architectures de du rendement,
de la fiabilité, du
­d atacenters sont envisa- coût et du nombre
geables pour en déduire la d’ASI. Les diffé­-
rences de coût de
meilleure configuration. réalisation entre
plusieurs solutions
sont prises en
la densité de puissance, le rende- compte dans l’aménagement des
ment, la fiabilité, le coût et le nombre salles accueillant ces équipements
d’équipements ; (local convertisseur/batteries, par
− la distribution de puissance entre exemple) ;
serveurs : en fonction de la densité − la sécurité, avec les équipements de
de puissance des racks et de la protection adéquats et règles de mise
technique de refroidissement choisie, à la terre : type, caractéristiques et
il s’agit de déterminer la taille, la nombre de protections, section/
longueur et la mise à la masse de longueur des conducteurs de terre.
sécurité de la ligne et des barres de La fonction de limitation des courants
distribution ; de défaut des convertisseurs est

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­6 2 ABB review 4|13


incluse dans le dimensionnement de − Modularité : les datacenters peuvent
la protection ; être rapidement construits et mainte- Le maître d’ou-
− le rendement du système, à au moins nus en état avec des modules
trois niveaux de charge (20, 50 et standardisés débrochables (racks, vrage est le pre-
100 %), avec comme principales
données d’entrée les courbes de
alimentations, armoires de batteries,
refroidisseurs et groupes de secours) ;
mier contributeur
rendement des PDU/STS/PSU et ASI. − Migration dans les nuages : le au processus
Les lignes de distribution des salles regroupement ou « colocation »
de serveurs, quand elles sont prises permet de mutualiser les services ­d ’optimisation car
en compte, sont relativement courtes
avec un rendement supposé de 100 % ;
informatiques de plusieurs entreprises
(en particulier les fournisseurs
il pondère les diffé-
− le bilan de performance globale du d’accès au cloud) au sein d’un même rents attributs du
système, principal critère d’estimation datacenter et de faire ainsi des
des coûts d’exploitation, tout comme économies d’échelle ; centre pour son
le coût de fonctionnement des
alimentations de secours et les pertes
− Hausse de température : le déploie-
ment des serveurs lames a fait
évaluation globale.
financières en cas de panne ou de exploser la densité de puissance des
pénalité. Le budget d’investissement, baies de serveurs, mais a aussi
pour sa part, est fonction des coûts accentué les besoins et difficultés de
des équipements d’alimentation et de refroidissement. Pour les datacenters alimentés par piles à
distribution de l’infrastructure informa- combustible et photovoltaïque, l’exploita-
tique et des protections. D’autres Le concept de bâtiment zéro énergie tion en microréseau, synonyme d’autono-
types de dépenses d’investissement ­séduit également par plusieurs facteurs mie énergétique, est une réelle possibilité.
comme d’exploitation, considérées d’influence qui valent aussi pour les Reste à optimiser cette conception tout
identiques pour tous les choix archi- ­d atacenters : en satisfaisant à son cortège d’exigences
tecturaux, ne sont pas comptabilisés − Chute rapide des prix des technolo- énoncées plus haut . . . Mais c’est là une
dans le processus d’optimisation ; gies d’autoproduction électrique autre histoire.
− la fiabilité et la disponibilité, indispen- (panneaux PV en tête) ;
sables au respect des exigences − Maîtrise des charges de chauffage,
métiers [2] ; à cet égard, la conception de ventilation, de climatisation et
d’un datacenter CC peut s’apparenter d’éclairage, et migration de l’informa-
à celle d’un équivalent CA de niveau tique, en particulier dans les centres
(tier) supérieur, grâce aux économies de calcul cloud ;
réalisées sur les étapes de conversion ; − Progrès de la construction éco-éner-
− l’évolutivité (modularité potentielle des gétique. Zhenyuan Wang
équipements de puissance, avan- Ernst Scholtz
tages du remplacement des modules Par définition, est « zéro énergie » un bâti- ABB Corporate Research
sous tension, intégration du centre). ment qui ne prélève aucune énergie Raleigh-Durham (Caroline du Nord, États-Unis)
nette du réseau électrique sur une zhenyuan.wang@us.abb.com
Tout compte fait ­p ériode donnée   ➔ 3. Les datacenters se ernst.scholtz@us.abb.com
L’évaluation de l’ensemble est habituel- caractérisant par une très haute densité
lement simple et rapide car elle peut se de consommation (100 fois celle d’un Alexandre Oudalov
résumer au calcul des sommes pondé- immeuble de bureaux moyen) et de rela- Francisco Canales
rées. Rappelons qu’il appartient au tivement faibles variations journalières et ABB Corporate Research
maître d’ouvrage de donner différents saisonnières, plusieurs facteurs clés Baden-Dättwil (Suisse)
poids aux attributs structurels du centre. doivent être pris en considération dans alexandre.oudalov@ch.abb.com
ce type d’architecture : francisco.canales@ch.abb.com
Tendances − Disponibilité de la fourniture énergé-
En règle générale, minimiser les coûts tique pour la production locale ;
d’investissement et d’exploitation, et maxi­ − Type, mode de fonctionnement et Bibliographie
[1] Patterson, B. T., “DC, Come Home”,
miser l’efficacité énergétique sont les deux taille de la production locale ; IEEE Power & Energy Magazine,
principaux objectifs de conception du − Équilibrage de la charge informatique ; novembre/décembre 2012.
datacenter, au-delà de la fiabilité, incon- − Prévision à court terme de la charge [2] Bodi, F., “DC-grade reliability for UPS in
tournable. Cette optimisation doit égale- informatique et de la production locale. telecommunications data centers”,
29th International Telecommunications Energy
ment tenir compte des grands courants Conference, Rome (Italie), p. 595–602, 2007.
industriels : La distribution électrique peut se faire en [3] Pless, S., Torcellini, P., “Net-Zero Energy
− Intégration des énergies « propres » : CA ou CC, sachant qu’une architecture Buildings : A Classification System Based on
les EnR ou énergies à faible teneur en CC sera plus efficace et facilitera la Renewable Energy Supply Options”, National
Renewable Energy Laboratory, Golden, CO,
carbone, avec le zéro énergie en ligne ­d émarche. Technical Report, TP-550-44586, [en ligne],
de mire, suscitent de plus en plus disponible sur : http://www.nrel.gov/
d’intérêt ; sustainable_nrel/pdfs/44586.pdf, 2010.

Au-delà du miroir ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­6 3


Prise en charge
En route pour BRUCE WARNER, OLIVIER AUGÉ, ANDREAS MOGLESTUE – Si « faire le plein »
de son véhicule électrique évoque pour vous le casse-tête des câbles de
l’électromobilité recharge et l’obligation de s’armer de patience, ABB et ses partenaires
entendent bien changer la donne : voici un bus 100 % électrique de grande
zéro émission capacité et à haute efficacité énergétique, qui se recharge en 15 secondes,
le temps d’un arrêt, par contact automatique avec un rail aérien de forte
puissance installé sur l’abribus. Baptisé TOSA, il est aujourd’hui testé sur
la ligne reliant l’aéroport de Genève au parc des expositions Palexpo.
Ce bus a aussi ses vertus écologiques : silencieux et non polluant, il est
alimenté par de petites batteries à longue durée de vie. Fini les câbles
aériens et les pylônes disgracieux ! Le système est en outre fonctionnelle-
ment sûr, grâce à son rail de charge ultrarapide qui n’est sous tension que
lorsqu’il est en contact, évitant les champs électromagnétiques de la
charge par induction. Un premier succès qui ouvre à TOSA la voie de la
production en série.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­6 4 ABB review 4|13


P
artout sur la planète, l’urbani- deux grandes formes : l’énergie est soit lution atmosphérique et sonore poussent
sation gagne : en 2008, plus de embarquée (cas des bus alimentés au les constructeurs et les exploitants de
la moitié de la population mon- gazole, par exemple), soit transmise par réseaux à envisager d’autres pistes que
diale était citadine, une pre- un système de contact électrique per­ le diesel pour alimenter les bus. Citons
mière dans l’histoire de l’humanité ! Cette manent entre le véhicule et la source notamment, à divers degrés de mise en
expansion confronte la ville à de nom- d’énergie (caténaire
breux défis, dont l’efficacité des trans- du tramway, 3 e rail
ports. Le développement du transport du métro, etc.). La récupération de l’énergie de
collectif est la réponse des urbanistes Cette dernière solu-
du monde entier à la congestion et à la tion est l’apanage freinage réduit le gaspillage.
pollution. des grands axes de
transport pour lesquels les lourds inves- œuvre, les carburants alternatifs, comme
Pour être multiples, les modes de trans- tissements en infrastructures sont plus le gaz naturel véhicule (GNV), ou d’autres
port collectif nécessitent toujours de faciles à justifier ; la première est celle chaînes de traction : hybride, électrique
transmettre l’énergie d’une source fixe à des budgets plus modestes, surtout au pure (batteries) et trolleybus  ➔ 1.
un véhicule en mouvement. Hormis lancement du projet, dont le tracé peut
quelques exceptions, ce transfert revêt évoluer avec plus de souplesse. Au carrefour de ces trois dernières solu-
tions figurent des moteurs électriques
Tel fut le statu quo, des décennies qui récupèrent l’énergie de freinage,
d urant. Mais pour combien de temps
­ r éduisant d’autant le gaspillage. Mais
­
Photo
Le démonstrateur de bus électrique TOSA, e ncore ? L’envolée du prix des carbu-
­ « récupérer » n’est pas stricto sensu
à Genève (Suisse) rants et la lutte croissante contre la pol- « ­
réutiliser » : les véhicules hybrides et

Prise en charge ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­6 5


1 Signes des temps 2 Comparaison des chaînes de traction

Avant service À l’arrêt À l’accélération Au freinage À l’arrêt


– L’Agence internationale de l’Énergie prédit
le maintien du cours du baril au-dessus de
Diesel
100 dollars dans les prochaines années.
– Une étude McKinsey pronostique une
Dissipation de l’énergie de freinage
baisse d’environ 75 % du prix des
batteries automobiles lithium-ion à
l’horizon 2025.
– Partout dans le monde, les taxes carbone Trolleybus
se multiplient.
– La pression réglementaire sur les
émissions polluantes du transport routier Bus
équipé
(comme la norme Euro 6, en vigueur en de
septembre 2014) est aujourd’hui mondiale. batterie
– Les progrès de l’électronique de
puissance (augmentation des fréquences
Électrique
de commutation, diminution des pertes et sans
de l’encombrement des convertisseurs) contact
TOSA
renforcent la viabilité du tout-électrique.

Moteur diesel Moteur électrique

Diesel Batterie Flux d’énergie

3 Propre et sans fil

L’idée de transmettre l’énergie à des véhicules long de la desserte. L’induction peut aussi
autrement que par des caténaires n’est pas servir à la recharge d’autres véhicules, dont
nouvelle. À l’orée du XXe siècle, plusieurs trams les bus. Reste l’obstacle des pertes d’énergie
étaient déjà alimentés par un câble conducteur en cours de charge et du coût élevé de
dans un rail « à gorge » ancré dans la l’enfouissement de l’infrastructure de recharge.
chaussée.
Le système de recharge ultrarapide « flash »
Or ce dernier avait le défaut de s’encrasser, d’ABB est intrinsèquement sûr : les points de
quand ce n’est pas d’exposer les autres charge ne sont sous tension que lorsque le
usagers de la voirie au risque d’électrocution ! bus est effectivement raccordé ➔ 5 et la
Des constructeurs ont donc retravaillé le connexion électrique directe évite les
concept ces dernières années en lui substi- inconvénients des champs électromagné-
tuant une technique plus élaborée et plus sûre tiques. L’installation est également facilitée en
de transmission par contact ou induction, qui l’absence d’équipements lourds enfouis dans
peut être couplée à des batteries, évitant ainsi la chaussée.
d’encastrer cet onéreux équipement tout au

électriques doivent s’encombrer de tion énergétique et leur capacité de


lourdes batteries pour combler l’écart transport. Certes, on peut compenser
entre l’offre et la demande d’énergie, en réduisant le nombre de batteries,
alors que les trolleybus ont l’avantage de quitte à les recharger plus souvent, mais
s’alimenter directement au réseau élec- ces arrêts supplémentaires à la station
trique général  ➔ 2. de recharge sont une perte de temps et
de productivité.
Les bus équipés de batteries ont leurs
limites. Malgré des progrès considé- Le trolleybus contourne ces obstacles.
rables, la densité énergétique des accu- Allégé des contraintes du stockage
mulateurs reste en effet très faible : à d’énergie, il accélère mieux et consomme
masse équivalente, ils embarquent au moins. Reste la question des lignes
mieux 50 fois moins d’énergie que le ­aériennes   ➔ 3 ; coûteuses à aménager
­d iesel 1. Leur surpoids et leur encombre- comme à entretenir, leur impact sur le
ment pénalisent aussi leur consomma- paysage urbain n’est pas toujours du
goût des riverains !

Comment faire rouler le bus électrique


sans l’alourdir de gros organes de sto­­-
Note
1 46 MJ/kg pour le diesel, moins de 1 MJ/kg pour c­kage ou l’arrêter fréquemment pour
les batteries rechargeables « rechar­ger ses accus » ?

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­6 6 ABB review 4|13


4 Les quatre partenaires à l’origine du projet et de l’acronyme « TOSA »
Chères à installer
et à entretenir, les
lignes aériennes
des trolleybus
­rencontrent de
Autres acteurs suisses :
– Parc des expositions Palexpo et aéroport

nombreux détrac-
de Genève
– Université de Sciences appliquées Hepia,
T = Transports publics genevois (TPG) architecte des abribus
O = Office de la Promotion industrielle
genevoise (OPI), coordonnateur du projet
– HESS, constructeur de l’autobus articulé
– Canton de Genève, Office fédéral de
teurs.
S = Fournisseur d’électricité SIG (Services l’Énergie, Office fédéral des Routes
industriels de Genève) – École polytechnique fédérale de Lausanne
A = ABB Sécheron (EPFL) et Haute École Arc (HeArc)

5 Mécanisme de charge électrique ultrarapide sur le toit du bus TOSA

Priorité aux passagers nant jusqu’à dix fois moins de courant,


Différence de taille entre le bus et l’auto- la station « flash » charge en quelques
mobile : l’un suit un itinéraire fixe quand ­m inutes des supercondensateurs acco-
l’autre roule à sa guise. Partant, la ques- lés à l’abribus. La connexion électrique
tion du rayon d’action, primordiale dans peut alors se faire avec une alimentation
le cas de la voiture électrique, se résume de faible puissance, moins chère et plus
avantageusement pour le bus à la « dis- vite disponible. Cette recharge est en
tance jusqu’à la prochaine station de outre programmée de façon à laisser les
recharge ». D’où l’idée d’implanter les
­ supercondensateurs déchargés plus
points de charge aux arrêts ; libéré des longtemps quand le bus circule moins
batteries, le véhicule gagne en légèreté, souvent. Les hautes tensions étant res-
en agilité, en efficacité énergétique et en ponsables de leur dégradation dans le
capacité d’accueil. De plus, si le temps temps, c’est là une ingénieuse façon de
de charge se limite à la durée d’un arrêt doubler leur durée de vie.
en station, l’opération n’a pas de consé-
quences sur les horaires de bus. De Avec une recharge limitée à 15–25 s
ce cahier des charges est né le projet (le temps de montée/descente du bus),
d’autobus électrique urbain TOSA  ➔ 4. la connexion électrique doit s’établir le
plus vite possible, concrètement en
Recharge ultrarapide moins d’une seconde. À l’approche d’un
La charge de 400 kW en 15 s des batte- arrêt, le conducteur du bus veille en prio-
ries embarquées peut appeler beaucoup rité à la sécurité des passagers et des
de courant sur le réseau électrique. Pour piétons tout en gardant l’œil sur la circu-
lisser cette demande tout en ponction- lation. Pour le soulager et lui faciliter la

Prise en charge ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­6 7


Le bus électrique 6 De courtes et fréquentes recharges aident à maintenir la batterie à niveau.

TOSA roulera 510

jusqu’en avril 490


34

2014 sur un 470


32

court tronçon

Niveau batterie (kWh)


30
450

Altitude (m)
de démonstration 430
28

à Genève. 410
26

390 24
Altitude

Niveau batterie
370 22
Arrêt de bus
350 20
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000

Distance (m)

tâche, la connexion est automatique, de recharge ne doit ni retarder le bus, ni


dès serrage des freins : sur le toit du bus, l’empêcher de rattraper son retard.
un bras rétractable piloté par laser fait
contact avec le rail d’alimentation de la La station de recharge au terminus se
station de recharge  ➔ 5. compose d’un pont redresseur à diodes
dodécaphasé (12 pulses) qui effectue la
La hauteur du rail intégré à l’abribus et conversion CA-CC, comme en traction
sa mise sous tension, uniquement à l’ar- électrique (trains, trams ou trolleybus), à
rêt du bus, en font une solution intrinsè- 500 V : une solution simple, économique
quement sûre. et extrêmement fiable.

Le temps, c’est de l’argent L’électronique de la station flash est à la


Les coûts d’exploitation d’une ligne de fois plus compliquée et plus souple ; un
bus sont surtout fonction du salaire du pont de thyristors charge les super-
conducteur, de la fréquence du service et condensateurs et régule la quantité
de la taille de la flotte. La transition diesel- d’énergie emmagasinée. Lors de la
électrique ne doit donc pas, à service connexion bus-station, la commande
égal, faire baisser la vitesse commerciale ferme un contact en sortie des super-
condensateurs pour
les décharger.
Le bus profite d’un arrêt
Quand le bus roule,
pour ponctionner 400 kW les batteries se

du réseau électrique et ­rechargent égale-


ment à chaque frei-
« recharger ses accus » nage. Au lieu d’un
système par frotte-
en 15 s. ment qui transforme
toute l’énergie ciné-
tique en chaleur,
moyenne ni accroître la flotte. D’où la les moteurs du bus peuvent basculer en
création de deux types de station de mode générateur et restituer une bonne
charge sur le parcours du bus : le premier partie de cette énergie aux batteries  ➔ 2.
délivre en 15 s une puissante dose
d’énergie (400 kW) qui ne permet pas La recharge des batteries sur un itiné-
pour autant la recharge totale des batte- raire type est reproduite en  ➔ 6 : partielle
ries  ➔ 6 ; le second fournit 200 kW, en 3 à pour assurer les « sauts de puce »
5 min, aux terminus de la ligne ou lors d’un arrêt à l’autre, plus importante au
d’arrêts prolongés (pause du conducteur, terminus.
par exemple). Dans les deux cas, le temps

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­6 8 ABB review 4|13


7 Cahier des charges de la ligne test de 8 La recharge flash affiche d’ores et déjà un réel avantage concurrentiel, appelé à se renforcer
Genève dans l’avenir.

– 11 bus articulés (18 m) 140

– 2 essieux motorisés (sur 3) 120

Coûts comparés (%)


– Batteries équivalentes à 2 voitures 100
électriques (38 kWh) 80
– Capacité d’accueil de 134 voyageurs 60
– Recharge au réseau électrique
40
basse tension 400 VCA
20
0
Diesel Hybride Trolleybus Changement TOSA TOSA TOSA
(diesel) de batterie Charge au Charge Charge
terminus en route en route
TCO annualisé actuel TCO annualisé futur seulement sans stockage avec stockage

Coût total de possession (TCO), hors frais communs à tous les modes de transport (personnel, p. ex.)

À cela s’ajoute un troisième type de Genève  ➔ 7. Pour l’instant, c’est un par-


­recharge, plus longue, pour le retour au cours sans faute !
dépôt. Là, pas besoin de recharge ultra-
rapide puisque le temps est moins La solution tient la route
compté ; le bus est branché par câble à Le système de recharge flash d’ABB
une alimentation dédiée. Quatre bus ­a ffiche d’ores et déjà une compétitivité
peuvent ainsi se raccorder à une station qui ne peut que se renforcer à l’avenir ;
en témoigne la comparaison avec
d’autres modes  ➔ 8, basée sur la triple
Le bus TOSA, prêt hypothèse d’une inflation du prix des
carburants et de la réglementation sur
pour l’intégration le CO2, et d’une baisse du coût des

des énergies ­b atteries.

­renouvelables. Le diesel perdant de son intérêt, tant sur


le plan économique qu’environnemental,
et les opérateurs de transport cherchant
de dépôt, qui les charge les uns après un mode de déplacement urbain innovant
les autres. La configuration électrique est et libéré des câbles aériens, la recharge
la même qu’au terminus (pont redresseur flash est bien placée pour détrôner les
à diodes 12 pulses), à une exception trolleybus et les véhicules diesel, et
près : sa puissance d’alimentation de amorcer le virage de l’électromobilité.
50 kW, au lieu de 200 kW au terminus.

Énergies renouvelables
Le bus TOSA est naturellement adapté
aux énergies renouvelables. En effet, à la
différence des véhicules électriques clas-
siques, contraints d’attendre le retour au
domicile pour une recharge nocturne, le
bus se recharge le jour ; il peut donc
d irectement exploiter l’énergie solaire !
­
La capacité des stations de recharge
flash à stocker l’énergie sur de courtes Bruce Warner
périodes et à lisser les pics de charge Olivier Augé
protège le système de l’intermittence de ABB Sécheron S.A.
cette production renouvelable. Genève (Suisse)
bruce.warner@ch.abb.com
Ligne pilote olivier.auge@ch.abb.com
Le prototype de bus TOSA circulera
jusqu’en avril 2014 sur un tronçon de Andreas Moglestue
1,8 km reliant l’aéroport de Genève et le ABB Review
parc des expositions Palexpo, avant Zurich (Suisse)
d’assurer un service régulier, toujours à andreas.moglestue@ch.abb.com

Prise en charge ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­6 9


Cap sur la performance
Une solution ABB pour DAVID-BINGHUI LI, EVAN-FEI E, VISTA-HAO FENG, WEIWEI LONG – L’auto-
mate programmable industriel (API) est l’épine dorsale de l’automatisa-
fiabiliser et intégrer les tion des procédés électromécaniques. Capable de multiplier les
configurations d’entrées/sorties (E/S) et de résister aux ambiances
systèmes de dragage difficiles (variations de températures, interférences électromagné-
tiques, vibrations et chocs), il est bien adapté à la commande automa-
tisée d’une ligne de production, d’un procédé ou d’une machine dont
il améliore considérablement les performances. ABB vient d’élargir le
domaine applicatif de son propre API modulaire en développant des
fonctions avancées de contrôle-commande, de protection et de
supervision des dragues aspiratrices en marche. L’originalité du
système DreDCU (Dredger Drive Control Unit) réside dans la com-
mande simultanée de plusieurs entraînements. Le Groupe a installé
avec succès son système à bord de trois navires de dragage.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­7 0 ABB review 4|13


1 Configuration type d’une drague aspiratrice

ACS 800 Moteur de la pompe


à eau étanche

400 V
Moteur de la pompe

6,6 kV
à eau étanche

ACS 800LC
Groupe diesel Moteur de l’éjecteur

Pompe à boue Bec d’élinde

Pompe
ACS 6000LC immergée

U
ne drague aspiratrice en ­m oteurs diesel   ➔ 1. Chaque entraîne- les choses . . . sauf à équiper le navire
marche est un navire équipé ment se compose d’un transformateur, d’un système DreDCU avancé de pro-
de plusieurs gros moteurs, d’un convertisseur et d’un moteur. tection et de coordination des entraîne-
différents types de pompes et ments au niveau système.
un ou deux longs tubes appelés élindes Évolution des besoins
et munies, à leur extrémité, d’un bec Il y a à peine 5 ans, seuls quelques Travaux de développement
pour aspirer les sédiments du fond des équipements de dragage (éjecteurs, par ABB disposait déjà d’un automate haut
mers ou des rivières. Le sable est en exemple) étaient pilotés par un conver- de gamme pour les systèmes propul-
­g énéral stocké à bord tandis que l’eau tisseur de fréquence avec des fonctions sifs en configuration mono-entraîne-
est rejetée. Le déchargement du maté- de commande et de protection simples, ment. Or la complexité des configura-
riau dragué se fait soit par clapage aisément gérées par le logiciel du tions multi-entraînements (multidrive) des
(ouver­ture de clapets en fond de puits), convertisseur lui-même. L’automatisa- applications de dragage imposait de
soit par pompage lorsqu’il s’agit de tion se cantonnait donc au niveau pro- développer une nouvelle solution. Les
mettre en valeur des sols ou de réensa- duit, les autres gros appareils restant ingénieurs sont donc partis d’un des
­
bler des plages. directement entraînés par des moteurs ­a utomates ABB existants pour dévelop-
diesel commandés séparément. per le système DreDCU.
Ce type de bâtiment, apte à assurer
de nombreux travaux et à transporter Entre-temps, les économies de carbu- Les sites industriels les plus modernes
des matériaux sur de longues distances, rant potentielles de la commande en mettent en œuvre les automates, inter-
est souvent considéré par la profession fréquence variable d’un plus grand faces de communication et modules
comme la « bête de somme » du nombre d’équipements sont devenues d’E/S de la plate-forme d’automatisa-
dragage. manifestes. L’ajout de fonctions comme tion étendue 800xA d’ABB. Son produit
phare, l’AC 800M,
L’alimentation électrique des convertis- est un API modu-
seurs de fréquence principaux pilotant Le système DreDCU simplifie laire caractérisé par
les moteurs des différentes pompes des fonctions de
(pompes à boue, éjecteurs, pompes la coordination des différents communication, une
immer­g ées et pompes à eau étanches)
est fournie par des générateurs à
entraînements du navire. redondance totale
et la gestion d’un
large éventail d’E/S.
la permutation entre une pompe à boue Il prend en charge plusieurs réseaux,
et une pompe immergée ou la supervi- bus de terrain, protocoles série et E/S
Photo p. 70
Le système DreDCU d’ABB dope l’efficacité sion du mode maître/esclave entre deux pour l’exécution transparente de straté-
énergétique des dragues aspiratrices en marche. pompes, complique toutefois fortement gies de contrôle-commande évoluées

Cap sur la performance ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­7 1


2 Nouveau système DreDCU d’ABB 3 Principales caractéristiques du DreDCU

Poste de commande Pupitres de conduite et de gestion énergétique


– Commande de 11 entraînements maxi
du dragage – Interfaçage avec la téléconduite et le
système d’automatisation intégré sur
Serveur de commande
Profibus et Modbus
de la drague
– Affichage (option)
– Interfaçage avec le télédiagnostic
Réseau de conduite (hors fourniture ABB)
Serveur de conduite (option)
– Interfaçage avec la téléassistance
Système DreDCU
24 VCC (option)
Automate
– Conformité aux exigences des principales
Cartes d’E/S
agences de classification

Bus de commande/Profibus

Entraîne-
ment Variateur
le système DreDCU est un sous-­
multidrive BT/MT ensemble de l’installation électrique
Variateur Variateur Variateur Variateur BT
MT MT BT BT complète   ➔ 3. Son programme d’appli-
cation, standardisé et évolutif, est basé
en partie sur la bibliothèque logicielle de
Moteur Moteur de la Moteur Moteur de la Moteur Treuil Translation Pro-
de la pompe de pompe à eau du d’amarrage pulsion l’AC 800M pour configurations multi-­
pompe à immergée l’éjecteur étanche désagréga teur
boue entraînement ; les fonctions pour l’appa-
Commande des équipements Commande des équipements reil propulsif ont été remplacées par des
d’une drague aspiratrice d’une drague à désagrégateur
fonctions spécifiques aux applications
de dragage. Il a fallu ainsi développer
une fonction de permutation entre la
pompe à boue et la pompe immergée,
de même que des applications de sécu- ajouter des interfaces spéciales pour
Le programme rité fonctionnelle, de distribution élec- la pompe à boue et modifier la procé-
trique, de contrôle qualité et de gestion dure de démarrage/arrêt du dragage.
d’application, énergétique. Il permet d’automatiser Enfin, un logiciel dédié a été déve­ -

­standardisé et des applications de toutes tailles. loppé pour les pompes à boue afin
de visualiser les données de tous les
­é volutif, est basé Le système DreDCU comprend un auto- entraînements.
mate AC 800M avec son logiciel d’appli-
en partie sur la cation, les modules de communication L’adaptation du programme de com-

­bibliothèque et modems, les modules d’E/S et les


alimentations   ➔ 2. Un affichage (option)
mande du système DreDCU aux travaux
spécifiques de dragage se fait par para-
­logicielle de ­ fournit une liste d’alarmes et des infor- métrage. Il comporte des fonctions
mations détaillées sur chaque alarme standards de commande des différents
l’AC 800M. déclenchée. équipements : démarrage/arrêt séquen-
tiel, arrêt d’urgence
et accélération sur
L’ajout de fonctions de com- rampe. En option,
divers modes opé-
mande du dragage complique ratoires sont dis-

beaucoup les opérations . . . ponibles comme la


commande maître/
sauf à équiper le ­n avire d’un esclave, le fonction-
nement en régime
système DreDCU ! de surcharge et
la permutation. Le
logiciel surveille et
L’ensemble est logé dans une armoire protège toute la chaîne d’entraînement
placée dans le local des convertisseurs des équipements de dragage, envoie
de fréquence du navire ou directement des alarmes à un système d’automatisa-
dans l’armoire des convertisseurs. tion intégré et met en œuvre des com-
mandes auxiliaires pour les principaux
Conçu pour un type de navire spéci- équipements. En 2012, ABB a installé
fique avec des fonctions et des modes son système DreDCU à bord de trois
opératoires propres aux variateurs ABB, navires   ➔ 4.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­7 2 ABB review 4|13


4 Dragues aspiratrices en marche équipées du système DreDCU

TongTu No9 XinHaihu No8 XinHaihu


Chantier naval : Guangzhou WenChong Chantier naval : Guangzhou WenChong Chantier naval : Zhenhua Changxin
Armateur : CCCC Tianjin Dredging Co, Ltd Armateur : CCCC SDC Waterway Construction Co, Ltd Armateur : CCCC Shanghai Dredging Co, Ltd
Architecte : 708 Designed Institute, classification CCS, Architecte : 708 Designed Institute, classification CCS, Architecte : 708 Designed Institute, classification CCS,
livraison 2011 livraison 2012 livraison 2012

Fourniture ABB : Fourniture ABB : Fourniture ABB :


– 2 groupes diesel de 10 000 kVA – 2 groupes diesel de 7200 kVA/1500 tr/min/6,6 kV – 2 groupes diesel de 7200 kVA/1500 tr/min/ 6,6 kV
– 1 tableau principal – 2 résistances de mise à la terre – 2 résistances de mise à la terre
– 4 transformateurs d’éjecteur de 1150 kVA – 1 tableau MT de 6,6 kV/50 Hz – 1 tableau MT de 6,6 kV/50 Hz
– 4 transformateurs de pompe à boue – 2 transformateurs de pompe à boue – 2 transformateurs de pompe à boue
de 3450 kVA de 1725 V/5200 kVA de 1725 V/5200 kVA
– 2 transformateurs de distribution de 2000 kVA – 2 transformateurs d’éjecteur de 710 V/1650 kVA – 2 transformateurs d’éjecteur de 710 V/1650 kVA
– 2 ASI CC 110 V/30 A – 2 transformateurs de distribution – 2 transformateurs de distribution
– 2 convertisseurs ACS 6000 pour de 400 V/1600 kVA de 400 V/1600 kVA
la pompe à boue – 2 convertisseurs ACS 1000 de 3,3 kV – 2 convertisseurs ACS 1000 de 3,3 kV
– 2 convertisseurs ACS 800LC pour l’éjecteur – 2 convertisseurs ACS 800 de 690 V – 2 convertisseurs ACS 800 de 690 V
– 2 convertisseurs ACS 800 pour la – 2 moteurs pour pompe à boue – 2 moteurs pour pompe à boue
pompe à eau étanche de 4500 kW/1500 tr/min de 4500 kW/1500 tr/min
– 2 pompes à boue de 6000 kW – 2 moteurs pour éjecteur de 1000 kW/1500 tr/min – 2 moteurs pour éjecteur
– 2 éjecteurs de 2000 kW – 2 démarreurs progressifs de 1000 kW/1500 tr/min
– 1 armoire DCU – 2 ASI CC – 2 démarreurs progressifs
– 2 ASI CC

d’aménagement. Les efforts de dévelop­


La solution DreDCU pement se poursuivent afin d’adapter
la solution à un deuxième type de navire,
améliore la fiabilité à savoir une drague à désagrégateur.

et l’efficacité du Au final, l’objectif est d’installer le sys-


tème DreDCU à bord d’une large palette
dragage en surveil- de bâtiments spéciaux, y compris les
navires de service, de transport lourd et
lant à la fois l’état d’assistance ainsi que les grues flot-

fonctionnel des tantes.

équipements et
l’environnement
d’exploitation.

À suivre . . .
La solution DreDCU offre de multiples
avantages. Elle améliore la fiabilité et David-Binghui Li
l’efficacité des opérations de dragage Evan-Fei E
en surveillant à la fois l’état fonctionnel Vista-Hao Feng
des équipements et l’environnement Weiwei Long
d’exploitation, réduisant les risques de ABB Marine and Crane
défaillance en cas de perte d’énergie. Shanghai (Chine)
La standardisation de la plate-forme david-binghui.li@cn.abb.com
simplifie l’interfaçage avec d’autres pro- evan-fei.e@cn.abb.com
duits ABB alors que la compacité des vista-hao.feng@cn.abb.com
armoires garantit une grande souplesse weiwei.long@cn.abb.com

Cap sur la performance ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­7 3


Radio libre
Le sans-fil industriel adopte la maille Wi-Fi

PETER BILL, MATHIAS KRANICH, NARASIMHA CHARI – moyen de communication radio le plus efficace et le plus
Les transmissions de données et, a fortiori, celles qui économique) en acquérant un spécialiste de la Silicon
empruntent la « voie des airs » sont un véritable accéléra- Valley, Tropos. L’architecture maillée Tropos s’appuie sur
teur pour nombre d’applications industrielles. Fort de ce de très solides fondations technologiques, déjà à l’œuvre
constat, ABB a fait le saut du sans-fil 802.11 (souvent le dans de grands projets industriels.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­7 4 ABB review 4|13


1 Tropos permet la separation logique de multiples applications au sein d’une infrastructure
commune.

Comptage évolué
Facturation/MDE
et gestion des consommations

Gestion
Automatisation de la distribution de la
distribution

Système
Effectifs mobiles
d’information
géographique

Automatisation des postes électriques Sécurité

Sécurité des postes Réseaux locaux


virtuels indépendants

licence, la solution Tropos offre une du lien radio pour en déduire l’itinéraire
infrastruc­t ure réseau extrêmement fiable, ­offrant tout du long le meilleur débit.
évolutive et tolérante aux pannes, capable
de contourner rapidement et sans diffi- Coup double
cultés les interférences et les engorge- Le standard IEEE 802.11 et ses déclinai-

L
ments en période de fort trafic. sons utilisent deux bandes de fréquences
’activité réseaux de communica- (2,4 et 5 GHz) pour lesquelles Tropos est
tion ABB propose une infrastruc- Contrairement aux architectures pilotées le seul à proposer un routeur double
ture sans fil large bande sur IP, par un nœud central, le réseau maillé r adio bimode (connexions maillées et
­
très facile à déployer sur une ou Tropos, décentralisé par excellence, ­accès poste client), renforçant nettement
plusieurs applications en extérieur. Haut peut facilement se reconstituer après la la fiabilité et la performance des réseaux
débit, robustesse de la communication, perte d’un équipement. Chaque routeur multibandes. Ce routeur accroît la capa-
sécurité, évolutivité, souplesse de déploie- scrute en permanence son environne- cité de la maille radio en exploitant a
­ utant
ment et de déport . . . la solution maillée ment à la recherche des meilleures voies que possible les 5 GHz (4,9/5,8 GHz),
Tropos, leader qui échappent habituellement aux autres
du marché, pré- appareils communicants et sont donc
sente de nom- L’activité réseaux de commu­ bien moins encombrés que le 2,4 GHz.
breux avantages Dans les périmètres où l’emploi des
sur les techno- nication ABB propose une 5 GHz est restreint, faute de propagation
logies concurren­
tes [1] : un rou-
­infrastructure sans fil large en ligne directe, le routeur se replie auto-
matiquement sur le 2,4 GHz et ses trans-
tage dynamique bande sur IP, facile à déployer missions fiables à longue portée.
et adaptatif qui se
joue des obsta- et multi-application. Mobilité débridée
cles, une ges- Les réseaux maillés à infrastructure fixe
tion des radiofréquences, une sécurité d’acheminement : si une passerelle de Tropos peuvent rapidement croître avec
multiniveau, un routeur extérieur optimi- communication ou un routeur pose pro- des routeurs mobiles de la même gamme
sé, des standards ouverts et un logiciel de blème, la maille s’auto-adapte pour et assurer, entre autres, des services
commande et d’analyse pointu. ­a ssurer la continuité de couverture. Dès d’urgence. Chaque nœud mobile ajouté
que le routeur est rétabli, le réseau étend la connectivité radio aux postes
Routage dynamique ­retrouve sa configuration optimale. clients situés dans son domaine de por-
En associant des algorithmes brevetés tée, créant pratiquement partout une
de gestion des radiofréquences à des L’architecture Tropos s’appuie sur le pro- zone de réponse tactique.
technologies radio standardisées sans tocole de routage radio prédictif PWRP
(Predictive Wireless Routing ProtocolTM) Gestion des ressources radio
dont les algorithmes brevetés maxi- Le protocole PWRP utilise des algorithmes
Photo ci-contre misent la performance et la robustesse brevetés pour optimiser en permanence et
De nombreuses applications industrielles ont besoin
des réseaux sans fil maillés. Ce proto- en dynamique le spectre hertzien :
de réseaux sans fil large bande à la fois robustes,
sûrs et évolutifs. Comment la technologie maillée cole dynamique permet aux routeurs − PowerCurve TM : cet algorithme
802.11 Tropos d’ABB répond-elle à ces exigences ? de mesurer de bout en bout la qualité distribué augmente ou baisse dynami-

Radio libre ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­7 5


2 Configuration Tropos

Régulateur de
tension

Datacenter du fournisseur Capteurs


d’énergie

Relais
Poste
Poste électrique
électrique
Caméra video
Tropos 1410
Tropos 7320
Batterie de
condensateurs
Dans le poste électrique

Réenclen-
Alimentation
Données cheur Collecteur de données compteurs
mobiles
Stockage
Alimentation Tropos 1410
d’énergie

Régulateur de
tension
Fibre/Point à point sous licence Tropos 1410

2,4/5,8 GHz sans licence Infrastructure


900 MHz Réseau de comptage
domestique évolué Tropos 1410
ZigBee (AMI)

quement la puissance d’émission, et − des transmissions robustes, de la


La topologie adapte continuellement le débit pour couche physique (matériel durci et
maintenir la fiabilité de chaque canal infalsifiable, par exemple) à la couche
­maillée Tropos radio et autoriser un maximum de application (transferts sécurisés

est capable de connexions simultanément. Une façon,


par exemple, d’éviter la « cacophonie »
HTTPS, etc.) ;
− une démarche sécurité granulaire,
contourner rapi- des routeurs « ­bavards » ; dictée par l’opérateur, pour assurer
− Airtime Congestion ControlTM (ACC) : le découplage logique des multiples
dement les zones conçu pour homogénéiser les applications partageant une infrastruc­

d’interférences et performances d’un grand nombre


d’utilisateurs du spectre, surtout sur
ture commune  ➔ 1 ;
− un logiciel qui s’adapte à l’évolution
de congestion. réseau chargé, l’algorithme ACC pallie des menaces et englobe les plus
une faiblesse bien connue de la récentes exigences et règles de
sous-couche MAC (Medium Access sécurité.
Control) d’accès au support de
transmission ; Un routeur aguerri
− Adaptive Noise Immunity (ANI) : Secouru par batterie, le routeur Tropos
l’algorithme ANI ajuste en temps réel est durci pour les environnements très
les paramètres de détection des exigeants. Ses canaux radio sont optimi-
paquets au niveau de la radio pour sés pour l’extérieur : ils peuvent émettre
minimiser les erreurs et affiner au jusqu’à la puissance maximale autorisée
maximum la sensibilité de réception. et offrent la meilleure sensibilité de
récep­t ion de l’industrie.
Sécurisation multiniveau
Malgré les progrès accomplis, les liaisons Des protocoles ouverts
radio sont plus vulnérables que les sup- La technologie et les solutions Tropos
ports filaires. Pour y remédier, la ­solution visent une interopérabilité et une protec-
Tropos s’appuie sur quatre leviers : tion des investissements maximales, en
− des mécanismes conformes aux prenant en charge tous les standards
standards ouverts, passés au crible ouverts de chaque couche de la pile
des professionnels de la sécurité ­protocolaire, tels Ethernet (IEEE 802.3),
informatique (IPSec, IEEE 802.1x, ­W i-Fi (IEEE 802.11), la gestion d’accès
IEEE 802.11i, chiffrement AES et IEEE 802.1x, TCP/IP, etc.
SSL/TLS, certification FIPS 140-2, etc.) ;

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­7 6 ABB review 4|13


3 Routeur Tropos sur un site d’exploration de la société pétrogazière EOG Resources
Le protocole PWRP
permet aux routeurs
de mesurer de bout
en bout la qualité
du lien radio pour
en déduire le trajet
offrant le meilleur
débit.

Une commande et une analyse Dans quelques années, d’autres applica-


pointues tions destinées aux réseaux électriques
Tropos Control est un logiciel de gestion intelligents (automatisation de la distribu-
complète de réseau qui rationalise le tion, production décentralisée, électro-
déploie­ment, l’optimisation, la mainte- mobilité et vidéosurveillance) réclame-
nance et la conduite des grandes ront des transmissions radio à haut débit
infrastruc­tures radio. et faible temps de latence ; un appétit
que seul un réseau large bande évolutif
La maille à l’épreuve comme Tropos est en mesure d’assouvir.
Les solutions de réseau maillé 802.11
d’ABB intéressent une multitude d’appli- La régie municipale Burbank Water and
cations. Power (BWP) utilise Tropos pour ses
appli­
c ations AMI/MDE et l’automatisa-
Réseaux électriques communicants tion de son réseau de distribution d’eau
L’infrastructure de comptage évolué et d’électricité en Californie. BWP entend
AMI (Advanced Metering Infrastructure) par là lisser les pics de consommation
n’est qu’une des briques applicatives (pour éviter de construire de nouvelles
indis­p ensables à la construction du centrales) et faire face à l’augmentation
­réseau électrique du futur (Smart Grid) ; du parc de véhicules électriques. Elle
la maîtrise de la demande en électricité projette également de segmenter le trafic
(MDE), l’automatisation et la commande en plusieurs groupes d’utilisateurs et
de la distribution, la gestion des pannes appli­
c a­
t ions, et de partager le réseau
et l’administration des effectifs mobiles avec d’autres services de la ville.
apportent aussi leur pierre à l’édifice  ➔ 1.
Pour autant, il n’est ni rentable, ni effi- Mines à ciel ouvert
cace de déployer et de gérer des r­ éseaux Pour être sûre et efficace, cette exploita-
distincts pour chacune d’elles. Un seul tion minière exige une coordination pré-
réseau standardisé et puissant, comme cise de quelques-unes des plus grosses
Tropos, qui agrège les transmissions et des plus coûteuses machines au
d’une myriade d’applications, est plus monde, en conditions extrêmes (chaleur,
simple à gérer et mieux rentabilisé  ➔ 2. froid, chocs et vibrations). Maximiser la
productivité des opérations et de la
maintenance peut beaucoup améliorer la
rentabilité et la sécurité du site.

Radio libre ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­7 7


La compagnie pétrolière et gazière EOG
La solution Tropos Resources intervient en Amérique du Nord
sur des sites reculés, sans couverture
comprend une suite ­réseau   ➔ 3. Les solutions radio Tropos

d’algorithmes pour qu’elle a mises en œuvre permettent aux


équipes distantes de communiquer avec
une gestion effi- le centre de conduite des opérations ;
l’exploitation gagne en efficacité et le
cace du spectre personnel, en sécurité.

radio et une réutili- Applications portuaires

sation optimale des Un fort trafic, de même que le déplace-


ment continu de grosses « boîtes »
fréquences de métalli­q ues, font des ports à conteneurs

transmission. un environnement semé d’embûches


pour le réseau sans fil. Dans l’un des
plus grands ports du Mexique, Tropos
s’en accommode très bien en géolocali-
Les transmissions radio riment ici avec sant en temps réel les conteneurs à
plus d’efficacité, de productivité, de sécu- ­l’extérieur comme dans les entrepôts.
rité et de sûreté. Un réseau sans fil per-
met de remonter en temps réel quantité Villes « branchées »
de données (télémesures des engins et Dans les grandes villes modernes, de
équipements lourds, vidéos d’exploita- multiples services municipaux peuvent
tion et de surveillance, informations du tirer profit d’un réseau sans fil Tropos.
système de sécurité, relevés de parois et Les routeurs fixes et mobiles Tropos
données de terrain alimentant le logiciel de la ville d’Oklahoma desservent ainsi
de gestion de la mine) au centre de plus de 180 applications sur 1600 km2,
super­vision et de conduite pour analyse ­n otamment
et intervention. − les communications mobiles large
bande dans les véhicules de police,
L’un des plus grands producteurs d’engrais qui permettent à 1500 agents de
au monde, PotashCorp, a déployé au passer 100 000 heures de plus à
sein de sa mine de phosphate d’Aurora, l’année sur le terrain ;
en Caroline du Nord, un réseau Tropos − des centaines de caméras de vidéo-
à nœuds fixes et mobiles assurant la surveillance sur IP ;
­télémesure des équipements, la surveil- − le service d’inspection des bâtiments,
lance temps réel des véhicules (vitesse, renforçant l’efficacité des contrôleurs
température, pression des pneuma- sur le terrain et réduisant les délais
tiques, etc.), la transmission des don- d’intervention ;
nées de production et les communica- − les contrôleurs de feux de circulation
tions vocales sur IP. en centre-ville.

Pétrole et gaz Simple et sûr


Si les tâches de relevé, d’enregistrement Les algorithmes brevetés et le logiciel
des mesures et de réglage sur les plates- Tropos d’ABB, ainsi que son matériel aux Peter Bill
formes et têtes de puits pétrolières en standards de l’industrie, surclassent la Mathias Kranich
mer sont souvent assurées par des concurrence en fiabilité, performance et ABB Power Systems
­b ateaux annexes ou tenders, qui doivent simplicité de maintenance, tout en facili- Baden (Suisse)
parcourir de longues distances pour se tant l’accès de milliers de terminaux peter.bill@ch.abb.com
rendre sur place, c’est par radiocommu- compatibles Wi-Fi. mathias.kranich@ch.abb.com
nication que s’effectue la télésurveillance
en temps réel. Cela permet de mieux uti- De nombreuses applications réclament Narasimha Chari
liser les compétences, d’accélérer la une solution sans fil large bande alliant ABB Communication Networks
résolu­tion des problèmes et de réduire robustesse, sécurité et évolutivité. La Sunnyvale (Californie, États-Unis)
les temps de déplacement. En outre, un solu­t ion ABB a de quoi permettre aux chari@tropos.com
réseau sans fil peut doter les installations clients de bâtir et d’exploiter des réseaux
de services vocaux compétitifs et de de transmission performants, au service
Bibliographie
transmissions de données haut débit, d’applications multisectorielles. [1] Bill, P., Kranich, M., Chari, N., « Maille serrée :
même dans les zones non couvertes par les réseaux 802.11 sur le terrain », Revue ABB,
la téléphonie cellulaire. 1/2013, p. 42–44.

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­7 8 ABB review 4|13


Activité motrice
ABB, partenaire OSCAR AVELLA – Un « partenariat » est un accord de coopération entre
deux parties ou plus en vue de réaliser un projet commun tout en
d’un fabricant partageant les risques, moyens et compétences liés à son exécution.

colombien de ABB affiche un beau palmarès de partenariats avec des entreprises


de toutes tailles. Le Groupe s’est récemment associé à une petite
pompes axiales entreprise familiale colombienne pour un projet de modernisation de
systèmes d’irrigation au Moyen-Orient. Les pompes axiales flottantes
flottantes sont entraînées par des moteurs ABB à haut rendement de sa série
Process Performance.

Activité motrice ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­7 9


1 Pompes flottantes ETec entraînées par des moteurs ABB

Entraînement
2 Commande ETec de moteurs asynchrones
Pour entraîner ses pompes flottantes à cage ABB
destinées aux projets d’irrigation au
Quantité Puissance Caractéristiques
Moyen-Orient, ETec a commandé l’an
8 371 kW – M3BP
dernier 38 moteurs asynchrones à cage – Hauteur d’axe 355
Process Performance à ABB Motors and
15 336 kW – 380 V, 50 Hz
Generators  ➔ 2. « Notre décision de coopé- – 1500 tr/min
ration fut motivée par la réputation mon- – IP55

diale du Groupe, garante des perfor- 15 485 kW – IM2001

C
mances du produit que nous nous apprê-
réée par Eric Thiriez à Cartha- tions à proposer », explique Eric Thiriez.
gène en Colombie, la société Le moteur électrique présente des
ETec fabriquait à l’origine des La pompe flottante nécessite un moteur avantages appréciables sur le moteur à
pompes axiales fixes pour des de faible hauteur d’axe, de type fermé et combustion : moins de points de défail-
entreprises publiques. Or ces pompes autoventilé, à rendement élevé et échauf- lance, maintenance préventive allégée
étant parfois installées sur des sols trop fement limité. ABB dispose de machines et coûts d’exploitation réduits.
meubles pour en supporter le poids, ETec
en vint à développer une version flottante. Pour ABB, ce partenariat est synonyme de
Les pompes flottan­ relations durables avec le client, d’accrois-
Les pompes flottantes sont des ensembles sement de ses ventes de moteurs Process
complets et intégrés conçus pour fonc- tes sont entraînées Performance et de débouché important :
tionner en continu et refouler plus de
5000 litres d’eau par seconde  ➔ 1. Très
par des moteurs suite à ce premier succès, 55 autres
­moteurs ABB ont été commandés pour
vite installées et mises en service, elles asynchrones à cage le projet d’irrigation du Moyen-Orient.
ne nécessitent aucun des travaux de ABB poursuit son partenariat avec ETec
­g énie civil imposés par les autres types Process Performance dans le double objectif de dévelop­ per
de pompe de débits identiques ou infé-
rieurs. Capable d’accueillir un large
d’ABB. des moteurs de type Usage général des-
tinés aux pompes en série et d’élargir le
éventail de pompes axiales, semi-axiales domaine d’application des moteurs Pro-
et multi-étagées à gros débits, la solu- répondant très précisément à ce cahier cess Performance associés aux démar-
tion flottante est destinée à de nom- des charges : haut rendement IE2 et très reurs progressifs ABB pour élaborer une
breuses applications (acheminement de haut rendement « premium » IE3 1, combi- solution de pompage complète.
l’eau, agriculture et aquaculture, lutte naison puissance/hauteur d’axe, réserves
contre les inondations et irrigation). thermiques autorisant des températures
de fonctionnement maximales de 55 °C
au niveau de la mer.
Oscar Avella
Grâce à ce partenariat, ETec a élaboré ABB Discrete Automation and Motion
une solution de pompage à un coût Bogota (Colombie)
avantageux intégrant des moteurs Pro- oscar.avella@co.abb.com
cess Performance d’ABB à haut rende-
Photo p. 79
ment. Celle-ci est proposée lorsqu’un
Les moteurs à haut rendement Process Performance
d’ABB sont conçus pour réduire la consommation câble peut être tiré depuis le réseau Note
énergétique des applications contraignantes. électrique ou un générateur à proximité. 1 Classes de rendement normalisées CEI 60034-30

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­8 0 ABB review 4|13


ABB review 1|13 ABB review 2|13

Innovation Technologies
d’avenir
ABB 1 | 13 ABB 2 | 13

revue review
Actualités technologiques Actualités technologiques
du Groupe ABB du Groupe ABB

la revue
Des innovations à couper le souffle 6 Disjoncteur hybride CCHT 6 ABB
Alimentations sans interruption 13 Une bouffée d’air frais dans la mine 35
Le véhicule électrique adopte le Cloud 24 Maintenance : à qui profite la CRIM ? 64
Des interfaces plus humaines 70 100 ans d’électronique de puissance 70

Innovation Technologies
d’avenir

6 Palmarès 2013 6 Montée en charge


Une année d’innovations Le disjoncteur hybride d’ABB fiabilise les réseaux
13 Concentré de puissance en courant continu à haute tension
Des alimentations sans interruption (ASI) modulaires 14 Coupes claires
et intelligentes Nouvelle génération de disjoncteurs haute tension ABB
16 Facteurs de puissance 19 Une puce deux-en-un
Qualité du courant : maux et remèdes ABB présente son transistor BIGT
20 Secours modulaire 24 Solution de facilité
Les ASI gagnent en intelligence, modularité, souplesse Réseaux à neutre compensé : le meilleur plan de protection
et disponibilité contre les défauts à la terre
24 Stations de services Cloud 29 Prise de contact
Des solutions de connectivité ABB pour l’électromobilité ABB fait progresser la technologie des contacteurs
29 Prise en main 35 Du bon air sous terre
Un disjoncteur « intelligent » gère les charges pour diminuer ABB optimise la ventilation des mines souterraines
les coupures 42 Mécanique de précision
36 Un aiguilleur fidèle au poste Des outils de productivité pour l’industrie minière
Le multiplexeur universel FOX615 d’ABB relève les 48 Une mine d’informations
nouveaux défis de la communication industrielle La percée d’ABB dans l’intégration de l’équipement
42 Maille serrée mobile souterrain
Les réseaux 802.11 à l’épreuve du terrain 52 Vingt mille lieues sur les mers
45 Simulation avancée du moulage réactif Logiciel ABB de surveillance et d’aide à la navigation
ABB présente sa nouvelle plate-forme numérique eRAMZES OCTOPUS-Onboard
52 Guet sur le Net 54 En rangs serrés
Gardez la main sur votre contrôle-commande avec ABB aligne datacenters et contrôle-commande industriel
l’application web My Control System d’ABB 59 Tours de Babel
59 Valorisation énergétique Émuler les interfaces de communication du système de
Des pistes pour améliorer l’empreinte énergétique contrôle-commande distribué avec SoftCI d’ABB
d’une machine à papier 64 État critique
64 Grande puissance Quelles stratégies de maintenance pour les sites industriels
ABB étoffe sa gamme de moteurs asynchrones complexes ?
haute tension 70 Cent ans de plénitude
70 L’important, c’est l’exploitant Des valves à vapeur de mercure au disjoncteur hybride,
L’ethnographie pour mieux comprendre la conduite ABB fête un siècle d’électronique de puissance
opérateur
76 Réactivité à tous les étages
ABB échafaude l’édifice 800xA en Colombie

Index ­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­8 1
ABB review 3|13 ABB review 4|13

Simulation Datacenters

ABB 3 | 13 ABB 4 | 13

review review
La revue
technologique
fr
du Groupe ABB

e e
RevuB RevuB
les mathématiques, as de la simulation 11 AB Les secrets des coulisses du Net 6 AB
Disjoncteur ultrarapide ABB 27 Efficacité énergétique en continu 16
la robotique au top 61 Sécuriser l’alimentation électrique 22 La revue
Résilience sismique 77 La question brûlante du refroidissement 53 technologique
du Groupe ABB

Simulation Datacenters

6 Réalité prédite 7 Dans les coulisses du Net


Simuler pour un monde meilleur Les nouvelles usines du monde numérique
11 Chaos bien ordonné 11 Continuité de service
Les mathématiques appliquées rationalisent produits Classification des datacenters en fonction de leur
et procédés industriels disponibilité
16 Couplages multiples 16 Lignes continues
Simulation Toolbox optimise les propriétés diélectriques Architecture courant continu basse tension
et thermiques du matériel électrique 22 Au secours de la performance
22 Arrêt sur image Systèmes d’alimentation d’urgence ABB
La simulation numérique au programme de l’industrie 29 Service continu
27 Élan d’ouverture Alimentations sans interruption ABB
ABB simule un disjoncteur CCHT ultrarapide 35 De source sûre
34 Plus vite que l’éclair Les inverseurs de sources statiques numériques ABB
La simulation d’arcs électriques dans les disjoncteurs dopent la fiabilité des datacenters
39 Copie conforme 41 Couloirs d’excellence
Simulation électromagnétique des transformateurs Solution ABB de gestion centralisée et intégrée de la
44 Projet phare performance énergétique des datacenters
Un partenariat pilote pour consolider les réseaux 48 Décisions éclairées
électriques du futur Une approche de conception architecturale innovante
47 De la mesure en toutes choses 53 La chaîne du froid
La simulation système et multiphysique améliore la précision Améliorer la conception et la gestion des systèmes de
et la robustesse des capteurs de process refroidissement
54 Avancée détonante 58 Au-delà du miroir
Simuler la montée en pression dans les installations Optimisation des datacenters
électriques 64 Prise en charge
61 Du virtuel au réel En route pour l’électromobilité zéro émission
Robotique et automatisation industrielles à l’ère du 70 Cap sur la performance
prototypage et de la mise en service virtuels Une solution ABB pour fiabiliser et intégrer les systèmes
65 Génie intégré de dragage
De nouveaux algorithmes de simulation pour une intégration 74 Radio libre
accrue des convertisseurs électroniques de fréquence Le sans-fil industriel adopte la maille Wi-Fi
72 Forme progressive 79 Activité motrice
Des polymères bien moulés grâce à la simulation ABB, partenaire d’un fabricant de pompes flottantes
numérique avancée 81 Index 2013
77 Performances de pointe Tous les articles de l’année
La simulation numérique améliore les performances
sismiques et vibroacoustiques des équipements électriques

­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­8 2 ABB review 4|13


Rédaction

Claes Rytoft
Chief Technology Officer and
Group Senior Vice President

Clarissa Haller
Head of Corporate Communications

Ron Popper
Head of Corporate Responsibility

Eero Jaaskela
Head of Group Account Management

Andreas Moglestue
Chief Editor
andreas.moglestue@ch.abb.com

Édition
ABB Review est publiée par la direction R&D and
Technology du Groupe ABB.

ABB Technology Ltd.


ABB Review/REV
Affolternstrasse 44
CH-8050 Zurich (Suisse)

ABB Review paraît quatre fois par an en anglais,


français, allemand, espagnol et chinois.
Dans le numéro 1 |14
La revue est diffusée gratuitement à tous ceux et

L’innovation
celles qui s’intéressent à la technologie et à la
stratégie d’ABB. Pour vous abonner, contactez
votre correspondant ABB ou d ­ irectement la

prend de la hauteur
Rédaction.

La reproduction partielle d’articles est autorisée


sous réserve d’en indiquer l’origine.
La reproduction d’articles complets requiert
l’autorisation écrite de l’éditeur.
Des éoliennes géantes aux économies de carburant poussées
Édition et droits d’auteur ©2013
ABB Technology Ltd. par les progrès des turbocompresseurs, en passant par la
CH- Zurich (Suisse) mesure de courant à des niveaux de précision sans précédent,
un acheminement de l’eau potable bien plus efficace ou les
Impression
Vorarlberger Verlagsanstalt GmbH dernières avancées de la simulation . . . : l’innovation atteindra
AT-6850 Dornbirn (Autriche) des sommets dans notre premier numéro de l’année !
Maquette
DAVILLA AG
Zurich (Suisse)

Traduction française
Dominique Helies
dhelies@wanadoo.fr

Avertissement
Les avis exprimés dans la présente publi­cation
n’engagent que leurs auteurs et sont donnés
uniquement pour information. Le lecteur ne devra
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consulter un professionnel. Il est entendu que les
auteurs ne fournissent aucun conseil ou point de
Nouveauté
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exprimées dans la présente publication.

ISSN : 1013-3119

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