La Chèvre de M. Seguin Texte + Exercices 1

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CE 1 Lecture semaine 21 Prénom

LE 21 Lire un récit classique (1)


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La septième chèvre de M. Seguin

“ À M. Pierre Gringoire, poète lyrique à Paris.


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Tu seras bien toujours le même, mon pauvre Gringoire !


[...] Tu prétends rester libre à ta guise jusqu’au bout... Eh
bien, écoute un peu l’histoire de la chèvre de M. Seguin.
Tu verras ce que l’on gagne à vouloir vivre libre. 5
M. Seguin n’avait jamais eu de bonheur avec ses chèvres.
Il les perdait toutes de la même façon ; un beau matin,
elles cassaient leur corde, s’en allaient dans la montagne,
et là-haut le loup les mangeait. Ni les caresses de leur
maître, ni la peur du loup, rien ne les retenait. C’était, 10
paraît-il, des chèvres indépendantes voulant à tout prix le grand air et la liberté.
Le brave M. Seguin, qui ne comprenait rien au caractère de ses bêtes, était
consterné. Il disait : « C’est fini, les chèvres s’ennuient chez moi, je n’en garderai
pas une. »
Cependant, il ne se découragea pas, et, après avoir perdu six chèvres de la même 15
manière, il en acheta une septième ; seulement, cette fois, il eut soin de la prendre
toute jeune, pour qu’elle s’habituât à demeurer chez lui.
Ah ! Gringoire, qu’elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin ! qu’elle était jolie
avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses
cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande ! C’était 20
presque aussi charmant que le cabri d’Esméralda — Tu te rappelles, Gringoire ? —
et puis, docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans
l’écuelle. Un amour de petite chèvre...
M. Seguin avait derrière sa maison un clos entouré d’aubépines. C’est là qu’il mit
la nouvelle pensionnaire. Il l’attacha à un pieu, au plus bel endroit du pré, en 25
© Infomedia communication

ayant soin de lui laisser beaucoup de corde, et de temps en temps il venait voir si
elle était bien. La chèvre se trouvait très heureuse et broutait l’herbe de si bon
cœur que M. Seguin était ravi.
« Enfin, pensait le pauvre homme, en voilà une qui ne s’ennuiera pas chez moi ! »
M. Seguin se trompait, sa chèvre s’ennuya.
Un jour, elle se dit en regardant la montagne : « Comme on doit être bien là-
haut ! Quel plaisir de gambader dans la bruyère, sans cette maudite longe qui
vous écorche le cou !... C’est bon pour l’âne ou le bœuf de brouter dans un
clos !... Les chèvres, il leur faut du large. »
À partir de ce moment, l’herbe du clos lui parut fade. L’ennui lui vint. Elle 35
maigrit, son lait se fit rare. C’était pitié de la voir tirer tout le jour sur sa longe,
la tête tournée du côté de la montagne, la narine ouverte, en faisant Mé !...
tristement.

Alphonse DAUDET, Lettres de mon moulin, 1869.

• a. Qui est le narrateur de cette histoire ?

• b. À qui est-elle adressée ?

• c. Quels en sont les personnages principaux ?

1. Utilise les mots du texte pour compléter la légende de ce dessin.


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2. Relis bien le quatrième paragraphe du texte puis complète-le ci-dessous.


Ah ! , qu’elle était jolie la chèvre de
M. ! qu’elle était avec ses
doux, sa de sous-officier, ses sabots et
, ses zébrées et ses poils
blancs qui lui faisaient houppelande !

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