Le Chômage

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 2

Le marché du travail

 Définition :
A. Chômage :
Selon le BIT, est chômeur toute personne en âge de travailler (15 ans ou plus sans dépasser l'âge de la retraite) qui
remplit les critères suivants :
« Être sans travail », c’est-à-dire ne pas avoir d’activité, même minimale, pendant la semaine de référence ;
« Être disponible pour travailler », c’est-à-dire être en mesure d’accepter toute opportunité d’emploi qui se présente
dans les quinze jours, sans qu’une tierce obligation soit une entrave au retour à l’activité ;
« Rechercher activement un emploi, ou en avoir trouvé un qui commence ultérieurement ».
Taux de chômage = chômeurs au sens du BIT / population active
B. Emploi :
L'emploi désigne tout processus d'affectation des personnes à des tâches économiquement reconnues, le plus
souvent rémunérées.
 Typologies du chômage :
- Chômage conjoncturel résulte d'un ralentissement de l'activité économique.
- Chômage technologique est dû au remplacement de la main d’œuvre par les machines.
- Chômage structurel est lié aux déséquilibres des structures socio-économiques.
- Chômage technique est lié à l’arrêt de l’activité de l’entreprise.
- Chômage frictionnel lié au délai nécessaire pour trouver un autre emploi.

Le chômage dans la théorie économique


 Approche keynésienne ; Le chômage est involontaire :
Selon John Maynard Keynes ~ La Théorie générale publié en 1936, le chômage s’explique par une insuffisance de la
demande globale. En effet, les entreprises produisent et embauchent selon la demande effective, c-à-d leurs
anticipations de demande en biens et services. Si les entreprises anticipent (à tort ou à raison) de faibles ventes dans
le futur, elles vont réduire dès aujourd’hui leur production pour éviter de se constituer des stocks. Ce faisant, elles
vont réduire leurs effectifs, en cessant d’embaucher, voire en licenciant du personnel. Si l’ensemble des entreprises
sont pessimistes quant à leurs débouchés, le taux de chômage va augmenter, ce qui va entraîner une baisse de la
consommation des ménages : d’une part, les chômeurs réduisent leurs dépenses car leur revenu a décliné ; d’autre
part, les actifs toujours en emploi vont accroître leur épargne, car ils pensent qu’ils ont plus de chances de perdre
eux-mêmes leur emploi (épargne de précaution). Or, la baisse de la consommation conforte les anticipations
pessimistes des entreprises, si bien que ces dernières réduisent davantage leur production, dans l’emploi…
Il s’agit donc d’un cercle vicieux et l’économie se retrouve piégée dans un équilibre de sous-emploi :
Σ des agents auraient intérêt à ce que les ménages consomment plus (les entreprises feraient plus de profit et elles
seraient incités à embaucher, ce qui réduirait le chômage, au bénéfice des ménages), mais chacun d’entre eux n’est
pas incité à le faire, par crainte de ne plus avoir d’argent s’il se retrouvait au chômage ; l’ensemble des agents
auraient intérêt à ce que les entreprises embauchent plus (car cela réduirait le nombre de chômeurs, stimulerait la
consommation des ménages… et permettrait aux entreprises elles-mêmes de faire plus de profit), mais chacune
d’entre elles n’est pas incitée à le faire, car cela accroîtrait ses coûts de production et augmenterait les chances
qu’elle se retrouve en faillite. Tant que les ménages et entreprises sont pessimistes, cela entretient le pessimisme.
Puisque ni les entreprises, ni les ménages ne sont incités à changer de comportement, cela justifie l’intervention de
l’Etat pour stimuler la demande globale et ramener ainsi l’économie au plein emploi. Le gouvernement peut
accroître ses dépenses d’investissement public (ce qui crée directement des débouchés aux entreprises, les incite à
embaucher…), accroître les revenus de transfert et baisser les impôts (pour accroître le pouvoir d’achat des ménages
et les inciter à consommer davantage, ce qui créerait davantage de débouchés pour les entreprises et les inciterait à
embaucher…). Dans une récession, l’accroissement de l’investissement public de son côté, la banque centrale peut
assouplir sa politique monétaire, c’est-à-dire réduire son taux directeur, ce qui incite les banques à réduire leurs
taux d’intérêt et à prêter plus, ce qui incite les ménages et entreprises à s’endetter, donc à dépenser plus).

1
 Approche néo-classique ; Le chômage est volontaire :
Les néo-classiques parlent d’un chômage volontaire causé par :
Les rigidités salariales résultent de l’intervention de l’Etat et de l’action des syndicats qui peuvent être à l’origine de
réglementations du travail qui empêchent la flexibilité salariale, par exemple : l’existence d’un salaire minimum,
d’une législation protectrice de l’emploi, ou encore de systèmes de protection sociale qui pèsent sur le coût du
travail etc.
 Théorie du salaire d’efficience ; Une des raisons pour lesquelles marché ne peut pas s'autoréguler.
Les employeurs ont intérêt à verser un salaire plus élevé que le salaire d’équilibre , car une politique de « bas
salaires » favorise le turn-over et fragilise par conséquent la productivité de l’entreprise alors que proposer un haut
niveau de salaire permet potentiellement d’attirer des candidats déjà formés et productifs qui refusent, dans tous
les cas, d’être payés au niveau du salaire d’équilibre sur le marché du travail.
Costas Azariadis a mis au point la théorie des contrats implicites qui explique que les fluctuations d’activité des
entreprises conduisent à des phénomènes de «sous-salaires» en phase d’expansion (c-à-d que les salaires stagnent
malgré une augmentation du chiffre d’affaires) et de «sur-salaires» en phase de récession du fait de la fixité de la
rémunération. Cette situation crée du chômage volontaire car pendant une crise les salaires seraient supposés
baisser ; ce qui n’est pas le cas.
Assar Lindbeck et Dennis Snower ont développé la théorie des insiders/outsiders.
Les insiders désignent les travailleurs qui sont déjà embauchés dans une entreprise. Les outsiders sont les
travailleurs désirant être embauchés par une entreprise (et parmi eux, il peut y avoir des chômeurs…). Le problème
est que les insiders vont profiter de leur position, du fait d’être déjà dans l’entreprise, pour accroître leurs salaires,
mais ce sera au détriment des outsiders. En effet, cela coûte cher d’embaucher une nouvelle recrue : il faut le former,
il n’est pas tout de suite pleinement efficace, il doit s’intégrer, etc. Ce sont ces coûts de rotation (turnover). Donc, les
patrons sont prêts à verser un plus haut salaire à un insider plutôt qu’embaucher un outsider, tant que la différence
de salaire est inférieure au coût d’embauche.
 Théorie du capital humain de Gary Becker ;
Les individus arbitrent entre le prolongement des études et l’entrée sur le marché de travail, en fonction des gains
salariaux anticipés, (plus de formation = plus de salaire).
La Loi d'Okun établit une relation entre le taux de croissance et la variation du taux de chômage. Il détermine qu'il
faut une croissance du PIB supérieur à 3% en moyenne pour faire baisser le chômage. Ce taux varie selon les pays,
car il dépend de deux facteurs : l'évolution de la population active et de la productivité du travail.

❖ Conclusion :
Le chômage est un phénomène majeur dans la plupart des pays industrialisés, il est aujourd’hui une réalité
quotidienne pour de très nombreuses personnes, il est aussi l’objet des débats chez les économistes.
Il n’y a pas de problème sans solution, mais il n’y a pas de solutions miracles ni guérison immédiate ou bien sans
efforts considérablement importants.

Vous aimerez peut-être aussi