Cours Fcts Reels PC1 1
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Cours Fcts Reels PC1 1
COURS D’ANALYSE
confor e au prog amme officiel t nisien de la classe de
1ère année Préparatoires Scientifiques PC
}
HAFEDH BOUSBIH
MAÎTRE‐ASSISTANT EN MATHÉMATIQUES
—————————————–
CHAPITRE
1
Hafedh Bousbih 1. L’ensemble des nombres réels R
Exemples 1.0 :
Exemples 1.1 :
Exemples 1.2 :
La relation de divisibilité | est une relation d’ordre par ielle sur N.
Proposition 1.1
La relation « ≤ » (usuelle) sur R est une relation d’ordre totale.
Démonst ation.
En effet :
• ⩽ est réflexive car pour tout x ∈ R, x ⩽ x,
• ⩽ est antisy ét ique car pour tous x, y ∈ R, (x ⩽ y et y ⩽ x) =⇒ x = y.
• ⩽ est t ansitive car pour tous x, y, z ∈ R, (x ⩽ y et y ⩽ z) =⇒ x ⩽ z .
Propriétés 1.2
Pour tous x, y ∈ R, on a :
Démonst ation.
[Démonst ation des inégalités t iang laires]
4) −|x| ≤ x ≤ |x| et −|y| ≤ y ≤ |y|. En additionnant, on obtient : − (|x| + |y|) ≤ x + y ≤ |x| + |y|, donc |x + y| ≤ |x| + |y|.
5) Puisque x = (x − y) + y, on a d’après la première inégalité : |x| = (x − y) + y ≤ |x − y| + |y|. Donc |x| − |y| ≤ |x − y|, et
en inter er issant les rôles de x et y, on a aussi |y| − |x| ≤ |y − x|. Comme |y − x| = |x − y| on a donc |x| − |y| ≤ |x − y|.
Remarque 1.0 :
Pour tout réel x, on note x+ = max(x, 0) et x− = max(−x, 0).
(
x si x ≥ 0 −x si x ≤ 0
Aut ement dit : x+ = et x− =
0 sinon 0 sinon
On peut facilement valider les propriétés suivantes :
x+ ≥ 0 x− ≥ 0
• Pour tout réel x :
x = x+ − x− |x| = x+ + x− .
1
max(x, y) = (x + y + |x − y|)
• Pour tous réels x et y : 2
min(x, y) = 1 (x + y − |x − y|)
2
Exercice 1 :
√ √ √ √
1. Soient a et b deux réels positifs ou nuls, mont er que : a+ b≤ 2 a + b.
2 √
2. Soient a et b deux réels st ictement positifs, mont er que : 1 1
≤ ab.
a + b
√ √ √ √
Ces deux ex ressions ( a+ b et 2 a + b) sont positives donc
√ √ √ √ √ √ √ √
( 2 a + b)2 ≥ ( a + b)2 ⇐⇒ 2 a+b≥ a+ b
2.
√
2 √ 2ab √ 2 ab √ √ √ √
1 1
≤ ab ⇐⇒ ≤ ab ⇐⇒ ≤ 1 ⇐⇒ 2 ab ≤ a + b ⇐⇒ 0 ≤ a − 2 ab + b ⇐⇒ 0 ≤ ( a − b)2
a + b
a+b a+b
∀ a, b ∈ I, ∀ x ∈ R, (a ≤ x ≤ b =⇒ x ∈ I)
Remarque 1.1 :
Remarque 1.2 :
Inter alles et valeur absolue
Soient a un réel quelconque et r un réel st ictement positif. Alors :
• |x − a| ≤ r est équivalent à x ∈ [a − r, a + r].
• |x − a| ≥ r est équivalent à x ∈] − ∞, a − r] ou x ∈ [a + r, +∞[.
Ces propriétés sont encore vraies en remplaçant les inégalités larges par des inégalités st ictes et les inter alles fer és par
des inter alles ouver s.
Propriétés 1.3
• L’intersection de deux interalles de R est un inter alle de R.
• La réunion de deux inter alles de R non disjoints est un inter alle de R.
Démonst ation.
• Soient I et J deux inter alles de R, posons K = I ∩ J .
Si K est vide, alors c’est un inter alle. Si K n’est pas vide, alors soit x, y ∈ K et soit z un réel tel que x ⩽ z ⩽ y.
Comme I est un inter alle contenant x et y, I contient z , de même J contient z , finalement z ∈ K et donc K est un inter alle de R.
• Supposons I et J non disjoints et soit K = I ∪ J .
K est non vide, soit x, y ∈ K et soit z un réel tel que x ⩽ z ⩽ y .
Si x et y sont dans I , alors z est dans I et donc dans K, de même si x et y sont dans J .
Si x est dans I et y dans J , soit t ∈ I ∩ J , si z ⩽ t, alors z est compris ent e x et t qui sont éléments de I , donc z ∈ I .
Si t ⩽ z , alors z est compris ent e t et y qui sont éléments de J , donc z est élément de J .
Dans les deux cas on a bien z ∈ K et donc K est un inter alle de R.
2
Exercice 2 :
Déter iner les ensembles suivants, mett e ces ensemble sous la for e d’un inter alle de R ou une réunion d’inter alles.
n o n o
2x
A1 = x ∈ R, x2 < 1 , A2 = x ∈ R, x3 ≤ 1 A3 = x ∈ R, −1 < 2 <1
x +1
∗ 1 1
A4 = x ∈ R , >1 A5 = x ∈ R, −1 < 2 <1
|x| x −1
Définition 1.6
Soit A une par ie de R.
• On dit que A est majorée s’il existe M ∈ R tel que pour tout x ∈ A, x ≤ M .
On dit alors que M est un majorant de A.
• On dit que A est minorée s’il existe m ∈ R tel que pour tout x ∈ A, x ≥ m.
On dit alors que m est un minorant de A.
• On dit que A est bor ée lorsque A est à la fois majorée et minorée.
Exemples 1.3 :
minorants A majorants
[ [
0 1
Remarque 1.3 :
La par ie A est bor ée si et seulement si : ∃ M ∈ R+ tel que ∀ x ∈ A, |x| ≤ M. Plus précisément, M = max(|m|, |M |).
Démonst ation.
Soient M, M ′ ∈ R. Si M et M ′ sont deux plus g ands éléments de A : M′ ⩽ M car M majore A et M ′ ∈ A, et de même
M ⩽ M ′ car M ′ majore A et M ∈ A. Conclusion : M = M ′ .
Exemples 1.4 :
L’inter alle [0, 1[ admet 0 pour plus petit élément mais N’A PAS de plus g and élément. En effet :
‐ 0 appar ient à [0, 1[ et le minore, donc en est le plus petit élément.
Pour mont er que [0, 1[ n’a pas de plus g and élément, il nous suffit de mont er qu’aucun élément de [0, 1[ ne majore [0, 1[.
Or pour tout x ∈ [0, 1[: x < x + 1 alors que x + 1 ∈ [0, 1[, donc on ar ive toujours à t ouver au‐dessus de tout élément
2 2
de [0, 1[ un élément de [0, 1[ st ictement supérieur.
Remarque 1.4 :
Il faut garder à l’esprit que le plus g and élément ou le plus petit élément n’existent pas toujours.
Exemples 1.5 :
• max[a, b] = b , min[a, b] = a.
• L’inter alle ]a, b[ n’a pas de plus g and élément, ni de plus petit élément.
• L’inter alle [0, 1[ a pour plus petit élément 0 et n’a pas de plus g and élément.
Exemples 1.6 :
1
Soit A = | n ∈ N∗ .
1−
n
Notons un = 1 − 1 pour n ∈ N∗ . Alors A = un | n ∈ N∗ . Voici une représentation g aphique de A sur la droite numérique :
n
0 = u1 1 u3 u4 u5 1
= u2
2
1. A n’a pas de plus gand élément : Supposons qu’il existe un plus g and élément α = maxA.
On aurait alors un ≤ α, pour tout un . Ainsi 1 − 1 ≤ α donc α ≥ 1 − 1 .
n n
À la limite lorsque n −→ +∞ cela implique α ≥ 1.
Comme α est le plus g and élément de A alors α ∈ A. Donc il existe n0 tel que α = un0 . Mais alors α = 1 − 1 < 1.
n0
Ce qui est en cont adiction avec α ≥ 1. Donc A n’a pas de maximum.
2. min(A) = 0 : Il y a deux choses à vérifier tout d’abord pour n = 1, u1 = 0 donc 0 ∈ A.
Ensuite pour tout n ≥ 1, un ≥ 0. Ainsi min(A) = 0.
Théorème 1.1
1. Toute par ie non vide de N possède un plus petit élément.
2. Toute par ie non vide majorée de N possède un plus g and élément.
Démonst ation.
1. Soit A une par ie de N, vide ou non.
Supposons par cont aposition que A ne possède pas de plus petit élément. Aucun élément de A ne peut alors minorer A.
Or nous allons mont er par récur ence que A est minorée par n pour tout n ∈ N. Il en découlera comme voulu que A est vide.
Initialisation : A est minorée par 0 car toute par ie de N l’est.
Hérédité : Soit n ∈ N. Supposons A minorée par n.
Comme par hy othèse A ne possède pas de plus petit élément, forcément n ∈/ A, donc a > n pour tout a ∈ A.
Mais ceci revient à dire, parce que nous t availlons avec des entiers, que a ⩾ n + 1 pour tout a ∈ A. En d’aut es ter es, A est
minorée par n + 1.
2. Soit A une par ie non vide majorée de N. Par hy othèse, l’ensemble des majorants ENTIERS de A est non vide, donc possède un
plus petit élément m d’après (1).
‐ Supposons d’abord que m = 0. Dans ce cas a ⩽ m = 0 pour tout a ∈ A, donc a = 0 car a ∈ N.
Puisque A est non vide, cela mont e que A = {0}, et donc A admet 0 pour plus g and élément.
‐ À présent, si m 6= 0 : m − 1 ∈ N. Par définition de m, m − 1 ne majore donc pas A, donc m − 1 < a pour un cer ain
a ∈ A.
Or l’INÉGALITÉ D’ENTIERS m − 1 < a ⩽ m est en fait une ÉGALITÉ : m = a, donc m ∈ A.
Ainsi m est un élément de A qui majore A, i.e. le plus g and élément de A.
Exercice 3 :
Soient a, b deux réels st ictement positifs. Les par ies suivantes sont elles majorées, minorées?
Si oui, déter iner si leurs maximums ou minimums existent ou non.
b b
{a + bn; n ∈ N} n
a + (−1) b; n ∈ N a + ; n ∈ N∗ n ∗
a + (−1) ; n ∈ N .
n n
Définition 2.1
Soit A une par ie de R et f une fonction de A à valeurs dans R. On appelle domaine de définition de f l’ensemble
Df = x ∈ A tels que f (x) existe .
Étant donné une fonction f , il faudra toujours commencer par préciser le domaine de définition de f .
Exemples 2.0 :
p 1
Déter inons le domaine de définition de f : x 7−→ −x2 + 5x − 6 et de g : x 7−→ .
cos (2x)
2
‐ La fonction racine est définie sur R+ et −x + 5x − 6 = −(x − 2)(x − 3) ≥ 0 pour x ∈ [2, 3].
On en déduit que la fonction f est définie sur [2, 3].
‐ La fonction g est définie pour tout x ∈ R tel que cos (2x) 6= 0.
Or cos (2x) = 0 si et seulement s’il existe k ∈ Z tel que 2x = π + kπ, soit encore x = π + k π .
[ π 2 4 2
π 3π π
Ainsi, on obtient Dg = +k , +k .
4 2 4 2
k∈Z
Définition 2.2
Soient f et g deux fonctions définies sur un inter alle commun I .
1. La somme de f et g est la fonction notée (f + g) est définie, pour tout x ∈ I , par :
(λ f )(x) = λ f (x).
4. Si de plus, g ne s’annule pas sur I . Le quotient de f par g est la fonction notée f définie pour tout x ∈ I par :
g
f f (x)
(x) =
g g(x)
f +g
(f + g)(x)
g(x) f
g
f (x)
Définition 2.3
Soient f une fonction définie sur un inter alle I et g une fonction définie sur un inter alle J telles que f (I) ⊂ J .
La composée de f par g est la fonction, notée g ◦ f , définie pour tout x ∈ I , par :
Définition 2.4
Soit f une fonction de Df dans R. On appelle courbe représentative de f , et on note Cf , l’ensemble des points de coordonnées
(x, f (x)) x ∈ Df du plan dans le repère or honor é direct (O,⃗i, ⃗j).
Propriétés 2.1
Soit f : R −→ R et a ∈ R. Le g aphe de
‐ x 7−→ f (x) + a se déduit du g aphe de f par une t anslation de vecteur a⃗j .
‐ x 7−→ f (x + a) se déduit du g aphe de f par une t anslation de vecteur −a⃗i.
‐ x 7−→ f (a − x) se déduit du g aphe de f par une sy ét ie d’axe x = a/2.
‐ x 7−→ f (ax) se déduit du g aphe de f par une dilatation horizontale de rappor 1/a.
‐ x 7−→ af (x) se déduit du g aphe de f par une dilatation ver icale de rappor a.
Exemples 2.1 :
(x − 1)2
Représenter la courbe représentative de la fonction f (x) = − 1 à par ir de la courbe représentative de x 7−→ x2 .
2
2
Déter iner alors g aphiquement l’ensemble des solutions de l’inéquation (x − 1) − 1 ≤ −1/2
2
Pour t acer le g aphe de f à par ir de la courbe de x 7−→ x2 , on effect e successivement :
‐ une t anslation de vecteur ⃗i
‐ une dilatation ver icale de rappor 1/2 ;
‐ une t anslation de vecteur −⃗j .
2
Les solutions de l’inéquation (x − 1) − 1 ≤ −1/2 sont alors l’ensemble des x ∈ [−1, 3] pour lesquels la courbe est sit ée
2
en dessous de la droite y = −1/2. L’ensemble des solutions est donc l’inter alle [0, 2].
Définition 2.5
‐ Une fonction f est dite paire lorsque le domaine de définition Df est sy ét ique par rappor à 0 et que :
∀ x ∈ Df , f (−x) = f (x)
‐ Une fonction f est dite impaire lorsque le domaine de définition Df est sy ét ique par rappor à 0 et que :
∀ x ∈ Df , f (−x) = −f (x)
∀ x ∈ Df , x + T ∈ Df et f (x + T ) = f (x).
Remarque 2.0 :
• f est paire si et seulement si son g aphe est sy ét ique par rappor à l’axe des ordonnées (fig re de gauche).
• f est impaire si et seulement si son g aphe est sy ét ique par rappor à l’origine (fig re de droite).
y
y
x
x
• f est périodique de période T si et seulement si son g aphe est invariant par la t anslation de vecteur T⃗i, où ⃗i est le premier
vecteur de coordonnées.
f
f (x) = f (x + T )
⃗i x x+T
Exemples 2.2 :
‐ x 7−→ x2 , |x|, cos (x) sont paires.
‐ x 7−→ 1 , x, x3 , sin (x), tan (x) sont impaires.
x
‐ cos, sin sont 2π‐périodiques, tan est π périodique. Si a > 0, x 7−→ cos (ax) est 2π ‐périodique.
a
‐ x 7−→ xn a la parité de n :
y
x3
x2
Remarque 2.1 :
• Lorsqu’une fonction sera paire ou impaire, on rest eindra son ét de au domaine Df ∩ [0, +∞[ et on complétera la courbe par
une simple sy ét ie.
• Si la fonction est T −périodique, on rest eindra son ét de à un seg ent de long eur T et on complétera la courbe par t anslation
de vecteur T⃗i.
Exemples 2.3 :
Déter inons le domaine d’ét de de la fonction f définie sur R par f (x) = cos (2x) .
cos 2 (x) + 1 h i
‐ Dans un premier temps, on remarque que la fonction est π‐périodique. On rest eint l’ét de de f à l’inter alle − π , π
h 2 h2
‐ Dans un deuxième temps, on note que f est également paire. On peut donc rest eindre le domaine d’ét de à 0, π .
h h 2
Le domaine d’ét de de f est donc 0, π . Lors de la représentation g aphique, on pensera à compléter la courbe par une sy ét ie
2
d’axe (Oy), puis par une t anslation de vecteur π⃗i.
‐ Attention à l’er eur suivante : f (x) ≤ f (x + 1) pour tout x n’implique pas que f est croissante (prendre par exemple
x 7−→ cos (2πx)).
Définition 2.6
Soient I un inter alle de R et f : I −→ R une fonction. On dit que :
Exemples 2.4 :
Un exemple de fonction croissante (et même st ictement croissante) :
f (y)
f (x)
x y
Exemples 2.5 :
[0, +∞[−→ R
• La fonction racine car ée √ est st ictement croissante.
x 7−→ x
• Les fonctions ex onentielle ex : R −→ R et logarithme ln :]0, +∞[−→ R sont st ictement croissantes.
R −→ R [0, +∞[−→ R
• La fonction valeur absolue n’est ni croissante, ni décroissante. Par cont e, la fonction est
x 7−→ |x| x 7−→ |x|
st ictement croissante.
• La fonction cos est :
‐ décroissante sur tout inter alle de la for e [2kπ, (2k + 1)π] , (k ∈ Z),
‐ croissante sur tout inter alle de la for e [(2k + 1)π, (2k + 2)π] , (k ∈ Z). Mais elle n’est pas monotone sur R.
Propriétés 2.2
La composée de deux fonctions monotones est monotone (et la règle des sig es donne le sens de monotonie).
Remarque 2.2 :
On ne peut en revanche rien dire sur le produit ou une combinaison linéaire quelconque de deux fonctions monotones en général!
Par exemple x 7−→ x2 est croissante sur R+ , x 7−→ x également, mais pas x 7−→ x2 − x!
Définition 2.7
‐ Une fonction f est dite majorée lorsqu’il existe un réel M tel que : ∀ x ∈ Df , f (x) ≤ M .
Un tel réel M est alors appelé un majorant de f .
‐ Une fonction f est dite minorée lorsqu’il existe un réel m tel que : ∀ x ∈ Df , f (x) ≥ m.
Un tel réel m est alors appelé un minorant de f .
‐ Une fonction f est dite bor ée lorsqu’elle est à la fois majorée et minorée.
Propriétés 2.3
Une fonction f est bor ée si et seulement si |f | : x 7−→ |f (x)| est majorée.
Démonst ation.
Supposons f bor ée. Alors f est minorée et majorée, donc on a m et M ∈ R tels que pour tout x ∈ I , m ≤ f (x) ≤ M .
Soit N = max(|m|, |M |), alors pour x ∈ I, −N ≤ m ≤ f (x) ≤ M ≤ N , donc |f (x)| ≤ N .
Supposons maintenant avoir M > 0 tel que pour tout x ∈ I, |f (x)| ≤ M . Alors pour x ∈ I, −M ≤ f (x) ≤ M , donc f
est minorée (par −M ) et majorée (par M ).
Exemples 2.6 :
La fonction f : x 7−→ 1 2 , définie sur R, est majorée par 1 et minorée par 0 .
1+x
En effet, pour tout x ∈ R
1 1
1 ≤ 1 + x2 ⇔ ≤ 1 ⇔ f (x) ≤ 1 et 0 < 1 + x2 ⇔ 0 < ⇔ 0 < f (x)
1 + x2 1 + x2
Ainsi, pour tout x ∈ R, 0 < f (x) ≤ 1.
Définition 2.8
Soit f une fonction et x0 un point de Df .
‐ f admet un maximum global (resp. minimum global) en x0 , lorsque :
∀ x ∈ Df , f (x) ≤ f (x0 ) resp . f (x) ≥ f (x0 )
On note alors f (x0 ) = max f (x) (resp. f (x0 ) = min f (x) ).
x∈Df x∈Df
‐ f admet un maximum local (resp. minimum local) en x0 s’il existe un inter alle I ⊂ Df contenant x0 tel que :
∀ x ∈ I, f (x) ≤ f (x0 ) (resp. f (x) ≥ f (x0 )
On note alors f (x0 ) = maxf (x) (resp. f (x0 ) = minf (x) )
x∈I x∈I
Exemples 2.7 :
1
1. Reprenons la fonction f (x) = de l’exemple précédent. f admet un maximum global en 0. En effet, pour tout x ∈ R
1 + x2
1
f (x) = ≤ 1 = f (0)
1 + x2
Par cont e, elle n’admet pas de minimum global.
En effet, si f admet un minimum global en x0 , alors pour tout x ∈ R, f (x) ≥ f (x0 ).
Or si x est ”assez g and”, on a :
1 1
1 + x2 > 1 + x20 ⇔ < ⇔ f (x) < f (x0 ) .
1 + x2 1 + x20
On obtient donc une cont adiction, donc f n’admet pas de minimum global.
2. La fonction g(x) = x3 − 3x, définie sur R, admet un maximum local en −1 .
En effet, g(−1) = 2 et ∀ x ∈ R, g(x) − g(−1) = x3 − 3x − 2 = (x + 1)2 (x − 2) d’où : ∀ x ∈ ]−∞, 2] , g(x) ≤ g(−1).
Remarque 2.3 :
À l’aide des quantificateurs, les négations des définitions précédemment énoncées sont les suivantes :
‐ f est non majorée par M : ∃ x ∈ I, f (x) > M .
‐ f est non minorée : ∀ m ∈ R, ∃ x ∈ I, f (x) < m.
‐ f est non bor ée : ∀ M ∈ R, ∃ x ∈ I, |f (x)| > x.
‐ f n’est pas croissante : ∃ x, y ∈ I, x < y et f (x) > f (y)
‐ f n’est pas monotone : ∃ x, y, z, t ∈ I, x < y, z < t et f (x) > f (y), f (z) < f (t).
Définition 2.9
Soit f : E −→ F une fonction, où E et F sont des par ies de R.
• f est injective si : ∀ x, x′ ∈ E tels que f (x) = f (x′ ) on a x = x′ ;
• f est surjective si : ∀ y ∈ F, ∃ x ∈ E tel que y = f (x) ;
• f est bijective si f est à la fois injective et surjective, c’est‐à‐dire : ∀ y ∈ F, ∃!x∈E tel que y = f (x).
Proposition 2.1
Si f : E −→ F est une fonction bijective alors il existe une unique application g : F −→ E telle que g ◦ f = idE et f ◦ g = idF .
La fonction g est la bijection réciproque de f et se note f −1 .
Remarque 2.4 :
Voici le g aphe d’une fonction injective (à gauche), d’une fonction surjective (au milieu) et enfin le g aphe d’une fonction bijective
ainsi que le g aphe de sa bijection réciproque.
y y y f
y=x
f −1
y
y
x x x1 x2 x3 x x
Lemme 2.1
Soit f : I −→ R une fonction définie sur un inter alle I de R. Si f est st ictement monotone sur I , alors f est injective sur I .
Démonst ation.
Soient x, x′ ∈ I tels que f (x) = f (x′ ). Mont ons que x = x′ . Si on avait x < x′ , alors on aurait nécessairement f (x) < f (x′ ) ou
f (x) > f (x′ ), suivant que f est st ictement croissante, ou st ictement décroissante.
Comme c’est impossible, on en déduit que x ≥ x′ . En échangeant les rôles de x et de x′ , on mont e de même que x ≤ x′ .
On en conclut que x = x′ et donc que f est injective.
y
y=x
f −1
f
J = f (I)
I x
Remarque 2.5 :
En pratique, si on veut appliquer ce théorème à une fonction continue f : I −→ R, on découpe l’inter alle I en sous‐inter alles
sur lesquels la fonction f est st ictement monotone.
Exemples 2.8 :
Considérons la fonction car ée définie sur R par f (x) = x2 . La fonction f n’est pas st ictement monotone sur R : elle n’est pas même
pas injective car un nombre et son opposé ont même car é.
Cependant, en rest eig ant son ensemble de définition à ] − ∞, 0] d’une par et à [0, +∞[ d’aut e par , on définit deux fonctions
st ictement monotones :
( (
] − ∞, 0] −→ [0, +∞[ [0, +∞[−→ [0, +∞[
f1 : et f2 :
x 7−→ x2 x 7−→ x2
On remarque que f (] − ∞, 0]) = f ([0, +∞[) = [0, +∞[. D’après le théorème précédent, les fonctions f1 et f2 sont des bijections.
Déter inons leurs fonctions réciproques f1−1 : [0, +∞[−→] − ∞, 0] et f2−1 : [0, +∞[−→ [0, +∞[.
Soient deux réels x et y tels que y ≥ 0. Alors
√ √
y = f (x) ⇐⇒ y = x2 ⇔ x = y ou x = − y,
c’est‐à‐dire y admet (au plus) deux antécédents, l’un dans [0, +∞[ et l’aut e dans ] − ∞, 0].
√ √
Et donc f1−1 (y) = − y et f2−1 (y) = y.
On vérifie bien que chacune des deux fonctions f1 et f2 a le même sens de variation que sa réciproque.
y
y=x
f1 f2
y
f2−1
√ √ x
− y y
f1−1
On remarque que la courbe totale en pointillé (à la fois la par ie bleue et la ver e), qui est l’image du g aphe de f par la sy ét ie par
rappor à la première bissect ice, ne peut pas êt e le g aphe d’une fonction : c’est une aut e manière de voir que f n’est pas bijective.
Remarque 2.6 :
Soit f une fonction définie sur un inter alle I . Pour mont er que f est bijective, on utilise l’une des deux méthodes suivantes :
• Méthode 1 : On mont e que f est continue et st ictement monotone sur I .
Alors, d’après le théorème de la bijection, f réalise une bijection de l’inter alle I sur l’inter alle J = f (I).
Cette méthode est simple à appliquer car il suffit de justifier que f est continue sur I et d’ét dier ses variations pour mont er qu’elle
est bijective. Par cont e, cette méthode ne donne pas l’ex ression de la bijection réciproque f −1 de f .
• Méthode 2 : On mont e que l’équation y = f (x) (d’inconnue x ) possède une unique solution qui est x = f −1 (y)
Cette méthode, en générale plus compliquée que la précédente, per et d’obtenir l’ex ression de la bijection réciproque f −1 de f .
Exemples 2.9 :
• Soit f la fonction définie par f (x) = x3 + x + 1.
1. Démont er que f réalise une bijection de l’inter alle I = [−1, 0] sur un inter alle J à déter iner.
2. En déduire que l’équation f (x) = 0 admet une unique solution dans l’inter alle [−1, 0].
La fonction f est définie et continue sur R comme fonction poly omiale.
Elle est de plus dérivable, et f ′ (x) = 3x2 + 1 > 0 pour tout x ∈ R. Ainsi f est st ictement croissante.
Par le théorème de la bijection, f réalise une bijection de [−1, 0] sur l’inter alle f ([−1, 0]) = [−1, 1].
Puisqu’enfin 0 ∈ [−1, 1], on en déduit que l’équation f (x) = 0 admet une unique solution dans l’inter alle [−1, 0].
• Soit g la fonction définie par :
] − 1, +∞[ −→] − ∞, 1[
g: x−1
x 7−→
x+1
Mont er que g est une bijection et déter iner sa bijection réciproque.
Tout d’abord g est bien définie : en effet pour x > −1, on a x + 1 > 0 et le quotient x − 1 est bien défini.
x+1
De plus pour tout x > −1, on a :
x−1 2
=1− ∈] − ∞, 1[
x+1 x+1
Soit y < 1. on résout l’équation y = g(x) :
x−1 1+y 2
y= ⇐⇒ x(y − 1) = −1 − y ⇐⇒ x = = −1 + .
x+1 1−y 1−y
Ainsi g est bijective et son application réciproque g−1 est donnée par
] − ∞, 1[ −→] − 1, +∞[
g −1 : 1+y
y 7−→
1−y
1. Soient ℓ, ℓ′ ∈ R
si f a pour limite ℓ ℓ ℓ +∞ −∞ +∞
si g a pour limite ℓ′ +∞ −∞ +∞ −∞ −∞
′
alors f + g a pour limite ℓ+ℓ +∞ −∞ +∞ −∞ F. I.
2. Soient ℓ, ℓ′ ∈ R
3. Soient ℓ, ℓ′ ∈ R, ℓ′ 6= 0
si f a pour limite ℓ ℓ +∞ −∞ +∞ −∞ +∞ ou −∞
si g a pour limite ℓ′ +∞ ou −∞ ℓ′ > 0 ℓ′ > 0 ℓ′ < 0 ℓ′ < 0 +∞ ou −∞
alors fg a pour limite l
ℓ′ 0 +∞ −∞ −∞ +∞ F. I.
Exemples 2.10 :
x2 − 1
• Calculons la limite quand x → +∞ de : f (x) = x
1 − x4
On est ici dans le cas d’une for e indéter inée du t e ” ∞ ”.
∞
x2 1 − 3
1
1 1− 3
1
x2 − x1
On peut cependant lever cette indéter ination en factorisant en haut et en bas par x : = 4 1 x = 2 1 x .
1−x 4 x 4 −1 x 4 −1
x x
Par la propriété d’opérations sur les limites, on obtient que x→+∞
lim f (x) = 0
1
• Calculons la limite quand x → +∞ de : g(x) = qx .
2− 4− 1
x
Là aussi, on est dans le cas d’une for e du t e « 0/0
». Pour lever
l’indéter ination, on multiplie par la quantité conjug ée :
q q
1
1
2 + 4 − x1 1
2+ 4− 1 r
x x x 1
qx = q q = =2+ 4− .
2− 4− 1 4−4+ 1 x
x 2 − 4 − x1 2 − 4 − x1 x
lim (g ◦ f ) (x) = c.
x→a
Remarque 2.8 :
Cette der ière propriété nous per et alors de justifier la recherche d’une limite par changement de variable; on ne s’intéresse plus à
la limite de g ◦ f (x) quand x −→ a, mais de g(X) quand X −→ b.
Exemples 2.11 :
2
Calculer la limite quand x → 0 de la fonction : x 7−→ ln (x)2 + 2 ln (x) .
ln (x) + 1
2
On a lim ln (x) = −∞. On ét die alors la limite quand X −→ −∞ de X 2+ 2X :
x→0 X +1
1
X 2 + 2X 1 + 2X X 2 + 2X
Or = .. Ainsi lim = 1, et par propriété de limite d’une composée lim g(x) = 1.
X2 + 1 1 + X12 X→−∞ X 2 + 1 x→0
2.7 Continuité
Définition 2.10
Soient I un inter alle de R et f : I −→ R une fonction.
‐ On dit que f est continue en un point a ∈ I si x→a
lim f (x) = f (a).
‐ On dit que f est continue sur un inter alle I si elle est continue en tout point de I .
Remarque 2.9 :
Une fonction f est continue sur un inter alle I si elle est définie sur cet inter alle et si sa courbe représentative se t ace d’un ”t ait
continu”, sans lever le crayon. Par exemples :
• Fonctions continues sur [0, 6] :
2.8 Dérivabilité
Définition 2.11
Soient I un inter alle de R, f : I −→ R une fonction et a un point de I .
On dit que f est dérivable en a si le taux d’accroissement de f ent e x et a, f (x) − f (a) , (x 6= a) admet une limite finie quand
x−a
x tend vers a.
Dans ce cas, la limite est appelée nombre dérivé de f en a et est noté f ′ (a). On note alors :
Remarque 2.10 :
Lorsque le taux d’accroissement tend vers ±∞, la courbe admet une tangente ver icale en A.
Définition 2.13
Une fonction f : I −→ R est dérivable sur I si f est dérivable en tout point de I .
On appelle fonction dérivée de f sur I , que l’on note f ′ (ou df ), la fonction qui à tout x de I associe le nombre dérivé de f en x.
dx
Démonst ation.
Fixons a, x ∈ I, a 6= x. Alors f (x) = f (x) − f (a) × (x − a) + f (a).
x−a
Le membre de droite a bien une limite quand x tend vers a, qui est f (a). Ainsi f est bien continue en a ∈ I , et donc sur I .
2
Remarque 2.11 :
La réciproque est fausse : une fonction peut êt e continue en un point et non dérivable en ce point.
Par exemple, les fonctions valeur absolue ou racine car ée sont continues en 0 et non dérivables en 0.
3. Supposons que g ne s’annule pas sur I . Le quotient 1 est encore dérivable sur I et pour tout x ∈ I
g
′
1 −g ′ (x)
(x) = .
g (g(x))2
4. Supposons que g ne s’annule pas sur I . Le quotient f est encore dérivable sur I et pour tout x ∈ I
g
′
f f ′ (x)g(x) − f (x)g ′ (x)
(x) = .
g (g(x))2
Soit f une fonction bijective de I dans J . Si f est dérivable sur I et si f ′ ne s’annule pas sur I , alors f −1 est dérivable sur J et :
′ 1
∀ y ∈ J, f −1 (y) = .
f ′ (f −1 (y))
Exemples 2.12 :
√
Soit f : R+ −→ R+ , x 7−→ x2 est bijective (comme vu plus haut) de réciproque : f −1 : R+ −→ R+ , x 7−→ x.
f est dérivable (car poly omiale) et pour x ∈ R+ , f ′ (x) = 2x. Ainsi, f ′ (x) = 0 ⇐⇒ x = 0.
Par le théorème de dérivabilité de la fonction réciproque, f −1 est dérivable sur R+ \{f (0)} = R∗+ , et pour y ∈ R∗+ ,
′ 1 1
f −1 (y) = = √ .
f ′ (f −1 (y)) 2 y
Remarque 2.12 :
Ainsi on a f (0) = f, f (1) = f ′ , f (2) = f ′′ , . . .
Exemples 2.13 :
Soit f l’application définie par : ∀ x ∈ R∗ , f (x) = 1 .
x
n!
Mont ons que pour tout n ∈ N et pour tout ∀ x ∈ R∗ , f (n) (x) = (−1)n .
xn+1
n!
On note P(n) la proposition ” ∀ x ∈ R∗ , f (n) (x) = (−1)n ”. On mont e que P(n) est vraie pour tout n ∈ N par récur ence.
xn+1
1 0! 1
Initialisation : n = 0 : f (0) (x) = et (−1)0 1 = , donc P(0) est vraie.
x x x
Hérédité : Supposons que P(n) est vraie et mont ons P(n + 1).
n!
On a par hy othèse de récur ence que pour tout ∀ x ∈ R∗ , f (n) (x) = (−1)n n+1 .
x
La fonction f est bien dérivable sur R comme quotient de fonctions dérivables, et on a pour tout ∀ x ∈ R∗ :
(n) ∗
′ −(n + 1) (n + 1)!
f (n+1) (x) = f (n) (x) = (−1)n n! = (−1)n+1 n+2
xn+2 x
D’où la propriété au rang n + 1. On conclut par principe de récur ence.
2.9 Ét de de fonctions
Plan d’ét de d’une fonction
Nous ter inons en résumant les différentes étapes pour l’ét de d’une fonction f .
‐ On commence par déter iner le domaine de définition de f .
‐ On rest eint l’inter alle d’ét de par parité ou périodicité si c’est le cas.
‐ Avant de dériver, on justifie que f est continue et dérivable sur l’inter alle d’ét de.
‐ On calcule et on factorise f ′ puis on déter ine son sig e en résolvant l’inéquation f ′ (x) > 0. On déter ine également les points
d’annulation de la dérivée en résolvant f ′ (x) = 0.
‐ On déter ine les limites de f au ex émités du domaine de définition, et selon les cas ses ex emum, des valeurs remarquables...
‐ On dresse le tableau de variation de f en y repor ant toutes les infor ations obtenues.
‐ On t ace la courbe représentative de f , en utilisant les évent elles sy ét ies liées à la parité ou la périodicité.
Exemples 2.14 :
Et de de la fonction f : x 7−→ sin 2x + 2 sin x
L’ensemble de définition de f est clairement R.
f est 2π ‐périodique et impaire. On peut donc l’ét dier sur [0, π].
f est clairement dérivable et pour tout x ∈ R
3x
f ′ (x) = 2 cos (2x) + 2 cos x = 4 cos cos x
2 2
On en déduit le tableau de variations suivant.
π
x 0 π
3
f ′ (x) + 0 − 0
√
3 3
f 2
On remarque qu’on a en par iculier des tangentes horizontales aux points d’abscisses 0 et π.
On en déduit le t acé suivant.
3 Fonctions usuelles
3.1 Les fonctions logarithmes
La fonction logarithme népérien
Définition 3.1
1
On appelle fonction logarithme népérien la fonction ln définie comme l’unique primitive de x 7−→ sur R∗+ qui s’annule en 1.
x
Propriétés 3.1
Z x
dt
1. Pour tout x ∈ R∗+ , on a ln (x) =
1 t
Remarque 3.0 :
La dérivée de la fonction x 7−→ ln (|x|) est x 7−→ 1/x.
Ce résultat a déjà été établi pour x > 0, et il reste valable pour x < 0 car on a alors :
d d
ln (−x) = −1 = 1 .
ln (|x|) =
dx dx −x x
Finalement, x 7−→ ln (|x|) est une primitive de x 7−→ 1/x sur ] − ∞, 0[ et sur ]0, +∞[.
Propriétés 3.2
Soient a, b ∈ R∗+
1. ln (ab) = ln (a) + ln (b).
a
1
2. ln = − ln (b), et donc ln = ln (a) − ln (b).
b b
3. Pour tout n ∈ Z, ln an = n ln (a).
Théorème 3.1
La fonction ln réalise une bijection de R∗+ sur R.
Définition 3.2
On appelle logarithme décimal (ou de base 10 ) et on note log (ou log10 ) la fonction de R∗+ dans R définie par :
Remarque 3.1 :
‐ log vérifie les même propriétés que ln , la seule différence est que log(10) = 1 ce qui per et d’avoir log 10n = n pour n ∈ Z.
Par exemple puisque log(46!) ≈ 57, 76, on en déduit que 46! est un nombre à 58 chiffres!
‐ Cette fonction est t ès utilisée en physique et en chimie. Le ph par exemple, est le logarithme décimal des concent ations.
La mag it de d’un séisme est le logarithme décimal de son amplit de.
Proposition 3.1
1
La fonction log est dérivable sur R∗+ et pour tout x ∈ R∗+ , on a : log(x) = .
x ln (10)
On en déduit immédiatement :
Remarque 3.2 :
1. ex (0) = 1
2. Pour tout x ∈ R, ln ◦ ex (x) = x et pour tout x ∈ R∗+ , ex ◦ ln (x) = x.
Proposition 3.2
La fonction ex est également continue et st ictement croissante sur R : elle réalise une bijection de R sur R∗+ .
De plus, elle est dérivable sur R et pour tout x ∈ R, ex ′ (x) = ex (x).
Propriétés 3.4
Pour tous a, b ∈ R, on a :
1. ex (a + b) = ex (a)ex (b)
1 ex (a)
2. ex (−b) = , et donc ex (a − b) = .
ex (b) ex (b)
3. Pour tout n ∈ Z, ex (na) = (ex (a))n .
ex x
y
e
1
0 1 x
Définition 3.4
Soit α ∈ R. On appelle fonction puissance d’ex osant α la fonction pα définie sur R∗+ par :
pα (x) = xα = eα ln (x)
Propriétés 3.6
1. Soit α ∈ R∗ . La fonction puissance d’ex osant α est continue et dérivable sur R∗+ , et pour tout x ∈ R∗+ on a
La fonction pα est donc st ictement monotone sur R∗+ et sa monotonie dépend du sig e de α.
lim xα = +∞ et lim xα = 0.
2. Si α > 0, alors x→+∞
x→0
lim xα = 0 et lim xα = +∞.
Si α < 0, alors x→+∞
x→0
Démonst ation.
α α
pα est dérivable sur R∗+ comme composée de fonctions qui le sont, et pour x ∈ R∗+ , p′α (x) = x = αxα−1 .
x
Remarque 3.4 :
Si α > 0, la fonction pα peut êt e définie sur R+ en lieu et place de R∗+ .
En effet, nous venons de mont er que dans ce cas, lim xα = 0.
x→0
On prolonge alors pα en 0 en posant pα (0) = 0. Ainsi définie, la fonction pα est alors continue sur R+ .
Pour lever cer aine indéter ination, il est t ès pratique de connaît e le compor ement asy ptotique des fonctions usuelles les unes
par rappor aux aut es.
Propriétés 3.8 : Croissances comparées
Pour tous α, β ∈ R∗+
α αx
1) lim ( ln (x))
β
=0 2) lim+ xβ | ln (x)|α = 0 3) lim e
x→+∞ β
= +∞ 4) lim |x|β eαx = 0
x→+∞ x x→0 x x→−∞
Démonst ation.
lim ln x
1. Préliminaire : mont ons que x→+∞ =0:
x
√ 1 1
Soit x > 1. Pour t ∈ [1, x], ≤ √ puis en intég ant (les bor es étant dans le bon sens),
t ≤ t, donc
t t
Z x Z x h √ ix
dt dt √ √
0 ≤ ln x = ≤ √ = 2 t = 2 x − 2 ≤ 2 x.
1 t 1 t 1
√
En divisant par x > 0, il vient 0 ≤ ln x ≤ 2 x = √2 . Par le théorème des gendar es, on a alors limx→+∞ ln x = 0
x x x x
β α β α β
α ln x ln x β
β β β β
Pour x > 0, on a : ( ln αx) = lnαx = α
= β α
.
x xβ xβ α xβ
α
Vu que x→+∞
lim x β = +∞, on en déduit le résultat de la proposition.
( ln X)β
2. Posons X = 1 . On a : lim+ xα | ln x|β = lim X −α ( ln X)β = limX→+∞ =0
x x→0 X→+∞ Xα
eax ln x
3. = ex (−α ln (x) + ax) = ex x a − α −→ +∞ par opérations sur les limites.
xα x x→+∞
at −1
4. Posons t = −x. On a : x→−∞ lim e α
lim tα e−at = t→+∞
lim |x|α eax = t→+∞ =0
t
‐ Si une fonction est donnée sous la for e u(x)v(x) (u à valeur st ictement positive), on veillera à chaque fois à se ramener à une
écrit re ex onentielle ex (v(x) ln (u(x))) pour en simplifier l’ét de.
ex x xa (a > 1)
y
x xa (a < 1)
ln x
1
0 1 x
Exemples 3.0 :
x
1
Ét dier puis représenter la fonction définie par f (x) = 1+ .
x
‐ Variations de f :
La fonction f est définie si et seulement si 1 + 1 > 0 donc Df = − ∞, −1[∪]0, +∞[.
x
f est dérivable sur son ensemble de définition et
!
′ 1 1 1 1 1 1
f (x) = ln 1+ − 1
ex ln (1+ x ) = ln 1+ − ex ln (1+ x )
x x 1+ x
x x+1
Donc k est croissante sur ] − ∞, −1[, décroissante sur ]0, +∞[ et on a x→±∞
lim k(x) = 0 (par quotient).
On en déduit que k est positive sur ] − ∞, −1[ et sur ]0, +∞[. Donc f est croissante sur ] − ∞, −1[ et sur ]0, +∞[.
‐ Limites de f aux bor es de
son domaine
de définition :
Limite en ±∞ : x→+∞lim x ln 1 + 1
= lim
ln (1 + X) = 1.
x X→0 X
Ainsi, x→+∞
lim f (x) = e (par composition). De même, on t ouve que x→−∞
lim f (x) = e.
Limite en 0 : lim x ln 1 + 1
= lim
ln (1 + X)
= lim
ln (X)
ln 1 + 1
.
x→0+ x X→+∞ X X→+∞ X X
Or, lim ln (X) = 0 (par croissances comparées) et lim ln 1 +
1
= ln (1) = 0 par composition.
X→+∞ X X→+∞ X
Ainsi, lim+ x ln 1 + 1 = 0 et lim+ f (x) = 1 (par composition).
x→0 x x→0
On peut alors prolonger lafonctionf par continuité en 0 en posant f (0) = 0.
1 + 1
Limite en −1 : lim − 1 + = 0 donc par composition et produit, lim x ln 1 + = +∞.
x→(−1) x x→(−1)− x
Finalement, lim f (x) = +∞ (par composition).
x→(−1)−
‐ Courbe représentative de f :
Définition 3.5
‐ On appelle alors fonction cosinus hy erbolique la par ie paire de la fonction ex onentielle définie par :
ex + e−x
∀ x ∈ R, ch (x) = .
2
‐ On appelle alors fonction sinus hy erbolique la par ie impaire de la fonction ex onentielle définie par :
ex − e−x
∀ x ∈ R, sh (x) = .
2
Remarque 3.5 :
En par iculier, ch est paire, sh est impaire et elles vérifient pour tout x ∈ R :
0 1 x
Exercice 4 :
Démont er les inégalités suivantes, valables pour tout x ≥ 0 :
2
sh (x) ≥ x, ch(x) ≥ 1 + x .
2
Définition 3.6
Dans un plan muni d’un repère or honor é direct, on considère le cercle t igonomét ique et on note M un point du cercle tel
−−→
que l’angle de vecteurs (⃗i, OM ) = x :
‐ On appelle alors fonction cosinus la fonction notée cos définie sur R par cos (x) = xM .
‐ On appelle alors fonction sinus la fonction notée sin définie sur R par sin (x) = yM .
n o
‐ Enfin, on définit la fonction tangente sur R \ π + kπ, k ∈ Z par tan (x) = sin (x) = yP .
2 cos (x)
Définition 3.7
Soit a > 0. On dit que deux nombres réels x et y sont cong s modulo a, noté x ≡ y[a] s’il existe k ∈ Z tel que x = y + ka.
Propriétés 3.15
Définition 3.8
‐ La bijection réciproque de cos : h[0, π] −→i [−1, 1] est appelée arccosinus et est définie par : arccos : [−1, 1] −→ [0,hπ] i
‐ La bijection réciproque de sin : − π , π −→ [−1, 1] est appelée arcsinus et est définie par : arcsin : [−1, 1] −→ − π , π
i 2 2h i 2h 2
‐ La bijection réciproque de tan : − π , π −→ R est appelée arctangente et est définie par : arctan : R −→ − π , π .
2 2 2 2
Démonst ation.
cos :]0, π[−→] − 1, 1[ est bijective, dérivable, et pour x ∈]0, π[, cos ′ (x) = − sin (x) < 0.
Par le théorème de dérivabilité de la fonction réciproque, arccos est dérivable sur ] −1, 1[, et pour tout x ∈] − 1, 1[,
1
arccos ′ (x) = − .
sin ( arccos x)
D’aut e par , pour tout x ∈] − 1, 1[, cos 2 ( arccos x) + sin 2 ( arccos x) = 1 , donc sin 2 ( arccos x) = 1 − x2 puis
p
sin ( arccos x) = ± 1 − x2 . p
Or, arccos x ∈ [0, π] et sin est positif sur cet inter alle, donc sin ( arccos x) = 1 − x2 et on a ainsi prouvé le résultat voulu.
Voici les g aphes des fonctions cos et arccos :
y
arccos x π
y +1
x π
−π −
π 0 π π 2
2 2 x
−1 cos x −1 0 1
Démonst
i
ation.
h i h
sin : − π , π −→] − 1, 1[ est bijective, dérivable, et pour tout x ∈ − π , π , sin ′ (x) = cos (x) > 0..
2 2 2 2
Par le théorème de dérivabilité de la fonction réciproque, arcsin est dérivable sur ] − 1, 1[, et pour x ∈] − 1, 1[,
1
arcsin ′ (x) = .
cos ( arcsin x)
D’aut e par , pour tout x ∈] − 1, 1[, cos 2 ( arcsin x) + sin 2 ( arcsin x) = 1, donc cos 2 ( arcsin x) = 1 − x2 puis
p
cos ( arcsin x) = ± 1 − x2 . p
Or, arcsin x ∈] − π , π [ et cos est positif sur cet inter alle, donc cos ( arcsin x) = 1 − x2 et on a ainsi le résultat voulu.
2 2
‐ En posant f = sin , on a, pour tout x ∈ [−1,
1] :
f ◦ f (−x) = −x = −f ◦ f (x) = −f f −1 (x) = f −f −1 (x) car f est impaire. En appliquant f −1 à chacun
−1 −1
des membres de cette der ière égalité, on déduit que f −1 (−x) = −f −1 (x), ce qui mont e que f −1 est impaire.
Voici les g aphes des fonctions sin et arcsin :
π y
2 arcsin x
y +1 sin x x
−1 0 1
x
−π −
π 0 π π
2 2 π
−
−1 2
Démonst ation.
π π π π
• tan :] − , [→ R est bijective, dérivable, et pour x ∈] − , [, tan ′ (x) = 1 + tan 2 (x) > 0.
2 2 2 2
Par le théorème de dérivabilité de la fonction réciproque, arctan est dérivable, et pour tout x ∈] − 1, 1[,
1 1
arctan ′ (x) = = .
1 + tan 2 ( arctan x) 1 + x2
Voici les g aphes des fonctions tan et arctan :
y tan x
π
−π π x 2 y
0 x
arctan x
π π 3π
−
2 2 2
π
−
2
‐ Pour mont er une égalité faisant inter enir les fonctions t igonomét iques réciproques, on peut essayer de mont er que
les cosinus/sinus/tangentes des deux membres sont égaux. Attention, ceci ne mont e qu’une cong ence ent e les deux ter es.
Il faut ensuite avoir un encadrement des deux membres pour la t ansfor er en égalité.
Propriétés 3.21
1
Pour tout x ∈ R∗ , on a arctan x + arctan = sig e (x) π .
x 2
Démonst ation.
π 1 1 π 1
Soit x ∈ R∗+ , tan − arctan = 1
= x = tan ( arctan (x)), donc − arctan ≡ arctan x[π]
2 x
i
tan arctan x i
2 x
h h
Or arctan (x) ∈]0, π [ et arctan 1 ∈ 0, π (car x > 0 et 1 > 0) donc π − arctan 1 ∈ 0, π donc on a égalité.
2 x 2 x 2 x 2
Si x ∈ R∗− , on applique l’égalité obtenue à −x > 0.
Le tableau de gauche est un résumé des principales for ules sur les dérivées à connaît e, x est une variable.
Le tableau de droite est celui des compositions, u représente une fonction x 7−→ u(x).
Remarque 3.6 :
√
• Notez que les for ules pour xn , 1 , x et xα sont aussi des conséquences de la dérivée de l’ex onentielle. Par exemple xα = eα ln x
x
et donc
d α d α ln x 1 1
(x ) = (e ) = α eα ln x = α xα = αxα−1 .
dx dx x x
• Si vous devez dériver une fonction avec un ex osant dépendant de x il faut absolument repasser à la for e ex onentielle. Par
exemple si f (x) = 2x alors on réécrit d’abord f (x) = ex ln 2 pour pouvoir calculer f ′ (x) = ln 2 · ex ln 2 = ln 2 · 2x .
Exercice 5 :
Simplifier les ex ressions suivantes :
tan ( arcsin x), sin ( arccos x), ∀x ∈ [−1, 1] et cos ( arctan x), ∀ x ∈ R.
Remarque 4.0 :
On peut donc toujours se ramener à t availler avec les par ies réelles et imaginaires de f , c’est à dire sur des fonctions à valeurs
dans R.
‐ Propriétés analog es aux fonctions à valeurs réelles :
Unicité de la limite, caractérisation par les suites, opérations sur les limites.
‐ Mais cer aines propriétés ne sont pas conser ées :
Toutes les propriétés liées à la relation d’ordre ⩽ de R : Théorèmes d’encadrement.
Proposition 4.1
f continue en a ⇐⇒ Re (f ) et Im (f ) sont continues en a.
Remarque 4.1 :
‐ Proprétés analog es aux fonctions à valeurs réelles : Opérations algebriques : combinaison lineaire, produit, quotient,...
‐ Mais cer aines propiétés ne sont pas conser ées tel que celui de la bijection réciproque.
Exemples 4.0 :
x 7−→ eix est dérivable sur R et sa dérivée est x 7−→ ieix .
Remarque 4.2 :
Ce sont exactement les mêmes propriétés que pour les fonctions à valeurs réelles.
Proposition 4.2
Soit φ une fonction à valeurs complexes dérivable sur I . Alors ex ◦ φ est dérivable sur I et ( ex ◦ φ)′ = ( ex ◦ φ)φ′ .
Remarque 4.3 :
On a bien entendu des résultats plus généraux pour les composées de fonctions de R dans R par des fonctions de R dans C mais
ceux‐ci seront t aités plus loin.
Exemples 4.1 :
Pour α ∈ C, x 7−→ eαx est dérivable et sa dérivée est x 7−→ αeαx .