La Gestion Des Conflits en Milieu Scolaire
La Gestion Des Conflits en Milieu Scolaire
La Gestion Des Conflits en Milieu Scolaire
EN MILIEU SCOLAIRE
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Animation « gestion des conflits » à partir de l’ouvrage d’Elisabeth Maheu – sanctionner sans punir. Dire les règles
pour vivre ensemble »
LA GESTION DES CONFLITS EN MILIEU SCOLAIRE
Cette animation pédagogique a été élaborée à partir des lectures de certains ouvrages et d’expériences
de terrain
.L’enfant a besoin de reconnaissance pour se sentir exister dans un groupe, il a besoin d’une
appartenance à un groupe ; la cellule familiale est la première entité où l’enfant doit trouver sécurité
et bienveillance.
La sanction telle qu’elle sera abordée s’inscrit dans une démarche globale dans ce sens qu’elle
s’inscrit dans la construction de l’individu « citoyen du monde » en devenir
Il ne s’agit pas de se culpabiliser mais de prendre le recul nécessaire pour réfléchir sur ce qui est
efficace et juste dans les actions que nous mettons en place pour rappeler l’enfant à son devoir. La
première question est de savoir si je suis au clair sur ce que feraient mes collègues dans la même
situation. Tout comme dans un couple où les désaccords parentaux placent l’enfant dans une
situation de mal être qu’il traduira parfois en toute puissance, il en est de même pour une équipe
pédagogique constituée d’individus avec chacun sa propre histoire, sa propre culture, sa propre
expérience, sa propre sensibilité.
« Mehdi est un enfant scolarisé en CE2 ; ce jour là, à demi tourné sur sa chaise, les jambes
allongées, les fesses sur le bord de la chaise, il tapote avec son crayon sur le bord de la table. La
feuille reste indéniablement blanche et pourtant, je suis sûr, il sait le faire ; moi-même lorsque
j’étais petite, je n’y arrivais pas toujours mais je n’avais pas cette attitude. Allez, je choisis de
l’ignorer…ce bruit de crayon devient pourtant incessant…10 mn …et cette position à moitié
allongée…15 mn…la capuche…il a mis sa capuche…je n’en peux plus, je craque « Enlève ta
capuche et redresse toi ! Redresse- toi (l’empoignant par le bras) mais qu’est ce que tu fais là ! Je
ne vois vraiment pas à quoi tu sers ! Mais franchement si c’est pour ça tu n’as qu’à rester chez
toi !de toute façon, tu ne fais jamais rien, je ne vois pas pourquoi ça changerait ! Bon, personne ne
s’en occupe, on ne lui parle pas ! Et ne te plains pas si personne ne te parle dehors ! Tu me copieras
trente fois je dois m’asseoir correctement en classe »
Que se passe – t – il dans la tête de l’enfant ? Humiliation, peur, colère… Mais dans celle de
l’enseignante ? Echec, colère, remise en question, peur, culpabilité…
Nous voudrions ne pas sanctionner mais nous en arrivons là parce que notre seuil de tolérance a été
éprouvé, mis à mal, il arrive paradoxalement que les sanctions posées prennent la forme de punitions
vengeresses, humiliantes ou mal comprises mais comment faire ?
II – Parler et agir
Nos sanctions reposent souvent sur nos valeurs éducatives, elles mêmes répondant à des normes
sociétales. Souvent, bien involontairement, nous commençons par condamner la personne.
Il s’agira donc de « sanctionner l’acte de transgression » dont un citoyen s’est rendu responsable.
Il est nécessaire de réfléchir à un acte constructif ; l’humiliation, le sentiment d’échec est une
souffrance qui engendre la plupart du temps la colère, la révolte, la peur.
Ce n’est pas le ressenti de l’élève qui est important ; la gêne est désagréable cependant ce n’est pas
l’objectif de la sanction. Une sanction peut être agréable et avoir les effets escomptés
Quel que soit l’acte de l’auteur, celui – ci peut être perçu plus ou moins violent par le destinataire,
quel que soit le niveau de transgression au regard de la loi ou de la règle il est donc important que la
parole s’installe entre les 3 parties : le destinataire, l’auteur et le garant de la loi
1) obligation de réparation
Réparation concrète
Réparation symbolique
Réparation compensatoire
3) il est indispensable que l’auteur mette des mots sur les raisons qui ont entraîné son comportement
L’enfant n’est pas coupable de son histoire mais il est responsable de ce qu’il en fait qu’il soit auteur
ou victime ; il est important de l’accompagner dans la mise en mots
« Pourquoi as-tu fait ça ? » « Tu crois que c’est intelligent » « tu crois qu’on a que ça à faire ? »
« Pourquoi en sommes nous arrivés là ? Quelles sont les conséquences de cet acte, pour toi ? Pour
les autres ? ». Il ne faut pas attendre l’adhésion de l’auteur par la question « Tu es d’accord ? »
Les moyens diffèreront : travail d’écriture, entretien, exposé, acte en relation avec la transgression,
responsabilité par rapport à la règle, débat, recherche de solutions en groupe…
On évitera d’ajouter : « pour la peine, tu me copieras 30 fois … ce que dit le règlement à ce sujet »
Ce n’est pas la pénibilité qui est recherché mais la prise de conscience : risque pour le destinataire,
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Animation « gestion des conflits » à partir de l’ouvrage d’Elisabeth Maheu – sanctionner sans punir. Dire les règles
pour vivre ensemble »
pour le groupe, pour lui – même en termes de danger et non pas de punition
Il convient d’amener l’élève à réfléchir sur la contrainte ; certains ne sont pas prêts à cette réflexion
et préfèrent la punition bête : le tout est d’inviter l’enfant avant la reprise de l’activité à réfléchir sur
le comportement qu’il a décidé afin d’éviter de se retrouver dans une même situation ; la mise en
mots peut être difficile mais lui dire « tu peux te le dire à toi-même. »
Pour intégrer la loi du groupe, il est important que l’enfant se sente accepter dans le groupe ; il
convient de poser le cadre, de poser les règles de respect les uns par rapport aux autres.
La transgression est nécessaire à la construction de la personne ; certains enfants ont toujours besoin
de se poser les limites ; il a besoin d’une réponse stable et ferme ; il cherche une réponse qui peut se
révéler autant destructrice que constructrice ; il s’agit donc pour l’équipe pédagogique de considérer
la transgression comme des occasions qui permettent à la personne de progresser dans son
rapport au monde
La contrainte est alors obligatoire : si l’enfant vit mal la frustration, la contrainte lui permet
cependant de le placer dans un cadre rassurant ; il se sent reconnu par rapport à un groupe pour
lesquels sont posées les mêmes règles. La règle lui montre son appartenance au groupe ; elle le
protège autant que les autres. Faire respecter la loi, la règle par des actes qui respectent elles
mêmes l’enfant, c’est faire reculer la violence.
Il convient donc à chacun de nous d’accepter la frustration.
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pour vivre ensemble »
JEU DU BAROMETRE
4 étiquettes
Consigne : l’exercice est à faire rapidement, sans parler, et sans porter de jugement sur le
comportement du voisin.
Il s’agit d’être réactif. Dans la réalité, nous agissons rapidement. Attention, une réponse « ni oui, ni
non » est de fait interprété comme négociable.
Les enfants comprennent les convergences (dans la classe de Monsieur Untel, on doit laisser son
cartable dehors alors que dans la classe de Madame Untel, ils doivent le rentrer dans la classe) ; en
revanche, les contradictions ne doivent pas être fondamentales ; les enfants ne doivent pas se trouver
pris entre les désaccords d’adultes involontaires ou pas : il convient donc d’harmoniser ses exigences
en tenant compte des pratiques de chacun.
Un outil
Le tableau des règles de vie : il est important de distinguer « lois » (votés par les
députés et les sénateurs) et « règles »
La règle doit être construite, pratiquée, soutenue, instituée et garantie ; la règle s’applique à
tous même par les adultes. La règle peut avoir une exception ; elle doit prouver qu’elle est
constructive et appliquée avec intelligence
Quant l’objectif est atteint, il est important de montrer à la classe que la règle étant instituée, il
n’est plus utile de la formaliser ; une suppression officielle concrétise alors un progrès dans le
domaine de l’autonomie ; devenir autonome, c’est se donner ses propres règles pour s’insérer
dans la société.
Il est important que l’enfant signe « un règlement intérieur » : il est important qu’il atteste
avoir connaissance du règlement intérieur et des sanctions qu’il encourt.
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III construire le rapport à la loi
Loi subie par la soumission immédiate ou loi contestée c’est la loi du plus fort
Il faut s’inscrire dans la loi acceptée : celle qui fait sens, qui a instauré le dialogue ; si la règle
paraît injuste à l’enfant, il s’enfermera dans son objection.
Citoyen Citoyen
Hors la loi Responsable et engagé
Mafieux
Paroles respectueuses
Et sanctions qui ont du sens
Ecoute seule
Enfant exclu,
perdu, violent Enfant soumis Enfant révolté
La crise par rapport aux parents n’est pas toujours des crises par rapport à la loi mais aussi des prises
de distance affectives. Il faut autant que faire se peut collaborer avec les parents.
L’apprentissage de la loi par la pratique de la règle se fait progressivement en fonction de l’âge
Dans l’établissement scolaire, le règlement doit servir de tiers entre l’enseignant et l’élève
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MON RAPPORT A LA LOI AU QUOTIDIEN
Pas de grossièretés
a. Les gros mots sont très vilains dans la bouche d’une fille
b. En cas de colère, un gros mot vaut mieux qu’un coup
c. Les mots n’ont pas la même valeur suivant les générations
d. Les enfants de nos jours sont vraiment impolis
e. C’est par habitude, on ne pense pas vraiment ce qu’on dit
Notre rapport à la loi vient de notre culture, des premiers adultes qui nous ont éduqués, des
expériences vécues. C’est ce rapport à la loi que nous leur montrons souvent. Une prise de recul par
rapport à la loi peut nous amener à mieux comprendre les comportements des élèves.
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III Sanction ou punition
L’éducation est un échange entre l’éducateur et l’éduqué ; il ne fait qu’une partie du chemin en se
demandant ce qui est de son ressort, ce qui ne se négocie pas, ce qu’il va pouvoir apporter comme
réponse, mais aussi ce que l’autre va lui apporter dans les ajustements de la règle.
Si on admet que l’enfant n’est pas encore un individu responsable et qu’il a le droit à l’erreur, alors
nous ne pouvons avoir les mêmes exigences que nous aurions pour un adulte
Sanctionner c’est attribuer à l’autre la responsabilité de ses actes (Mérieux) et si c’est encore
prématuré puisque l’enfant n’est pas éduqué, ce sont des occasions de le mettre en situation de
s’interroger et par de là de l’aider à se construire.
L’enseignant a fait sa part de chemin en posant les contraintes et en proposant son aide
Objectifs
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Définition de sanction et punition
Dictionnaire
Nous parlerons de sanction éducative, ce qui se présente comme une contrainte non violente
La punition sont source de violence et nous punissons plus souvent que nous sanctionnons :
Nous sommes très conditionnés par la notion de châtiment, représentation judéo chrétienne mais pas
seulement, également celle de nos parents, nos grand parents ou nous-mêmes, sachant que ce n’est
qu’en 1990 que la Convention internationale des droits de l'enfant précise que la discipline scolaire
doit respecter la dignité de l'enfant.
Pour beaucoup, la punition doit être sévère, comme si c’était la douleur du puni qui réparait le
dommage
Les mots ne sont pas anodins : sanction, punition, conséquences, mesure, réaction, suite… : ils ont
une connotation plus ou moins fermée ou au contraire tournée vers une solution. On parle du fautif,
de son acte ou plutôt de l’action du garant. On punit un coupable ou on sanctionne une infraction ?
Elle n’est pas oubliée Rappelle à l’enfant ses échecs Ressort avec une image
Elle ne permet pas à l’enfant de Ne pense pas qu’il peut négative de lui-même
rebondir changer Continue car finalement c’est
son seul signe de
reconnaissance
Colère, haine, sentiment de
vengeance se développe
(parfois pour plusieurs années)
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Certains mots sont violents et peuvent devenir du harcèlement
Humiliations
Vexations
Dévalorisation systématique
Condamnation de la personne
Rappel du passé
Rappel de la réputation
Présomption de culpabilité
Bilan catastrophique
Peur
Soumission
Rébellion
colère
Des solutions
Ne pas transformer la parole en une leçon de morale et un discours incantatoire qui fait de l’enfant le
coupable et de l’enseignant la victime.
JE PUNIS OU JE SANCTIONNE
A : Moi ça jamais
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B : Je l’ai fait mais j’aimerais trouver plus efficace
C : Cela peut être une mesure intelligente dans certains cas
D : C’est une bonne idée à laquelle j’adhère
Toute sanction porte un message son but est d’être efficace, d’éviter la récidive
Isoler par :
la chaise à grandir
les activités décrochées de la classe
l’espace bibliothèque
Prendre de la distance dans une situation de crise et faire réfléchir ; elle n’a de sens que pour
protéger le groupe, calmer l’émotion du transgresseur et celle de l’adulte ; elle ne peut que être très
occasionnelle pour éviter « les toujours exclus »
l’espace de retour au calme pendant la récréation (balles anti – stress, affiches et feutres,
coussins)
l’espace de retour au calme dans les autres classes (travail d’écriture mais aussi sous forme
d’affiche)
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Gérer la rupture du contrat
Dans le cadre d’un contrat non respecté, le terme d’exclusion est inadapté : c’est en fait la personne
elle-même qui par la transgression d’une règle, en ne respectant par les clauses, rompt le contrat.
L’auteur est responsable mais n’en est pas toujours conscient : il conviendra de mettre des mots sur
l’acte posé
IV La correction corporelle
Les parents « agresseurs » sont souvent des parents qui hurlent sur leur enfant, qui vont jusqu’à
lever la main. C’est la manifestation de leur incapacité à se remettre en question pour ajuster son
comportement face à une situation de vie qu’il maîtrise mal ; ils auront alors la tentation de
reporter sur autrui leurs problèmes, à chercher des justifications afin de se déculpabiliser. Dans
sa relation éducative, l’enfant cherche à déstabiliser l’adulte en lui rappelant trop crûment son
histoire et sa fragilité. N’ayant souvent pas de pouvoir sur sa propre vie, l’éducateur se sent
agressé ; l’émotion envahissante l’empêche de prendre suffisamment de recul et diminue ainsi
ses capacités d’imagination. ; il est intéressant en relation avec les représentants des parents
d’élèves de penser à un lieu dans l’école où une fois par mois, serait organisé « un café des
parents », lieu de discussion avec éventuellement un intervenant pour mener le débat (sujet
restant au cœur de l’éducation sans culpabilisation)
Le coup de pied aux fesses, le coup de livre sur la tête, la tapette derrière la tête, le hurlement de
colère manifestent l’insupportable
La difficulté est d’être face à des enfants dont le châtiment corporel ou la menace non mise à
exécution justifiant la violence physique, font partie de leur quotidien. Comment expliquer
ensuite à un enfant frappé de ne pas transgresser par la violence. N’y a-t-il pas un effet
pervers de présenter à l’enfant un mal comme un bien ; si l’enfant n’existe que par la
violence physique subie, n’aura-t-il pas tendance de la rechercher à l’école ?
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Animation « gestion des conflits » à partir de l’ouvrage d’Elisabeth Maheu – sanctionner sans punir. Dire les règles
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Et quand l’adulte perd ses moyens
Un adulte qui avoue son emportement, qui s’excuse d’avoir perdu le contrôle, qui dit que ce
n’était pas le bon moyen et qu’il aurait dû utiliser des mots , ne se discrédite pas au contraire, il
reconnaît son geste comme une erreur et s’en excuse. Par contre il reste responsable de certaines
décisions et en tant qu’éducateur, il a le devoir de les imposer avec autorité mais sans violence.
Il autorise et s’autorise au droit à l’erreur, assorti de l’exigence de tout mettre en œuvre pour la
corriger ; il s’agit là de corriger l’erreur et pas l’enfant. La parole rétablit le lien. L’écoute permet
à l’enfant d’exprimer ce que le geste violent a exprimer en lui
La copie, les lignes sont l’exemple type de la punition ; elles sont inutiles à la collectivité. Elles
ont pour rôle l’expiation de la faute ; leur rôle est l’asservissement.
La copie, les lignes, les exercices supplémentaires de Mathématiques ou de Français appelés la
punition intelligente, ne contribuent pas à donner le goût de la matière. Sans rapport net avec
l’acte, la parole accompagnatrice est nécessaire pour tenter de leur donner du sens et un
tantinet d’intelligence et d’humanité.
Si un enfant ne connaît pas une règle de vie, il est prouvé que la copier 30 fois n’a pas de sens ;
l’enfant passe son temps à trouver des stratégies de rapidité « je, je, je…ne, ne, ne …… », Sans
s’appliquer ; ce que l’enseignant ne relèvera pas au risque de s’enfermer dans une spirale
conflictuelle.
Il est prouvé qu’on apprend mieux en ressentant du plaisir et que la mémorisation fonctionne en
association avec des émotions intéressantes
Dans un incident grave de séparation d’enfants, il est nécessaire que l’enseignant puisse trouver
écoute notamment auprès de sa hiérarchie pour exprimer sa colère et sa douleur ; un tel acte met
à mal un adulte dans sa personne mais aussi dans son statut professionnel. Lorsqu’il s’agit d’une
altercation avec un autre adulte, parent, adolescent (grand frère ou grande sœur), le dépôt de
plainte est nécessaire car il y a violence à un agent de l’état dans l’exercice de ses fonctions.
Condamner l’auteur de ces actes est indispensable.
Il n’en demeure pas moins de décrypter les raisons du conflit, de mettre à jour les mécanismes
ascendants et les éléments déclencheurs ; ce travail d’analyse ne peut se faire qu’après coup,
avec d’autres, dans une démarche volontaire, qui permettra de prendre davantage de distance par
rapport aux émotions et d’éviter peut être de se remettre dans une pareille situation.
Donner à l’enfant la possibilité d’éprouver les bienfaits de certaines règles de vie jusque dans son
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corps
Des sujets d’échanges
Nous arrêter pour ressentir l’ambiance de calme qui entoure le travail, l’ambiance
d’écoute bienveillante qui permet de se comprendre
Mettre des mots sur les sensations physiques : « ça me fait quoi de recevoir un coup,
d’être soulevé de force, d’entendre des cris de colère ? Cela me fait quoi un sourire ? »
Faire la différence entre un câlin où l’on se sent aimé, respecté, protégé et libre de s’en
aller, et un câlin obligé, où l’on est comme un objet piégé, ou bien qui nous fait peur ou
qui nous gêne.
Utiliser le corps pour se saluer sincèrement ; apprécier une bonne poignée de main
Sentir la main encourageante du maître sur son épaule « quand il me pose la main sur
l’épaule c’est qu’il peut me faire réussir ! »
Affirmer sa personnalité en libérant sa voix et ses gestes : par exemple au son d’une
musique rythmée, comme en expression corporelle
Apprendre à respirer quand on est énervé : crier, chanter, ou aller courir dehors.
Apprendre à débloquer sa respiration et à s’enraciner par des pratiques comme celle de la
relaxation. Apprendre à contrôler une agression tout en respectant l’intégrité de son
adversaire (cycles de jeux d’opposition, judo, karaté …voir partenaire comme Sport à
l’école)
Comprendre son corps quand il va mal et en prendre soin pour qu’il aille mieux.
S’intéresser aux programmes d’éducation à la santé et à l’hygiène, aux programmes
d’EPS (programmation active avec conscience des enjeux)
Pratiquer les jeux de société où les règles de jeu respectent chacun dans sa personne, sa
place et son statut. Expérimenter l’art de la négociation. Les jeux collectifs doivent
permettre de passer d’un terrain d’affrontement à un terrain d’entente. Vivre un jeu où
chacun, sportif ou non, peut trouver du plaisir et dépasser ses peurs, en intervenant sur les
tactiques et sur les règles
Dynamiser le groupe par des jeux, des danses, des chants… (manque de programmation
et progression = source de gêne générateur d’agitation dans les plus grandes classes)
Echanger pour se rendre compte que les mêmes gestes n’ont pas la même signification
pour chacun en fonction de sa culture et de son histoire
Ceci s’avère difficile ; certains conflits sont depuis longtemps sous – jacents ; les deux
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protagonistes ont parfois d’eux-mêmes mis en place un « accord de distance » ; chacun choisit de
respecter l’autre, sa place dans le groupe en restant « à bonne distance ».
Cependant, des désaccords plus ou moins distanciés s’accumulent, jusqu’à ne plus pouvoir être
supportés, et la crise survient s’exprimant par les insultes et les coups pour une broutille qui
finalement n’est que l’arbre qui cache la forêt.
Traiter la crise
Ne pas traiter la crise alors que les protagonistes sont encore trop dans l’émotion : il
s’agit uniquement de remettre de la distance pour éviter l’ascension de la violence et
d’apaiser les émotions ; on peut faire diversion en enchaînant par une autre activité,
détourner l’attention ; la crise n’est pas le lieu pour donner une sanction ou dialoguer
Ne pas considérer que le conflit est résolu et qu’il ne va pas ressurgir ; l’élément qui a
permis le retour au calme n’a pas apporté de solutions aux conflits
Attitude de l’adulte
Ne pas donner de sanction sur le moment ; une sanction donner sous le coup de l’émotion
peut être injuste et sans aucun sens avec le fait vécu
Tenter de surseoir à ses propres impulsions (pour cela, il faut avoir appris à les
reconnaître, les avouer plutôt que de les refouler sans cesse)
Nécessité de travailler sur sa posture pour cela, prendre conscience de l’importance de
son rôle : respirer, bien se positionner, maîtriser sa voix et ses gestes, porter un regard
distancié sur la scène qui se déroule
Ne pas « fusiller du regard » sur celui qu’on pense responsable
Se parler à soi même, se rappeler son rôle
Remettre la distance entre les protagonistes par un élément tiers qui peut être :
Les sensations concrètes, le « réel », les faits : constater que la règle a été enfreinte sans
procès verbal
L’espace par l’éloignement, la mise à l’écart
Le temps, en différant ce qui peut l’être : dire à chacun, que lorsque tout le monde aura
retrouvé son calme, chacun pourra exprimer son point de vue
Une tierce personne
Le groupe lui –même
La parole : des mots pour aider l’autre à dire sa colère
De l’action, en proposant à ceux qui sont dans l’émotion, quelque chose de concret à faire
Un changement de registre : ton calme, ton empathique
Un événement qui fait diversion : sonnerie,
Rappel du cadre de la situation, des règles en vigueur, des sanctions encourues
Choix des mots
Sans jugement : « je vois que tu es en colère » et non « tu as tort de te mettre dans des
états pour si peu »
Signe de reconnaissance : par le ton, le geste, le regard
Evocation d’un point commun, d’une valeur commune au-delà du différend, les inviter à
s’appuyer sur leur ressources humaines
Il arrive que des enseignants fassent rapidement des procès d’intention, qu’ils interprètent un
peu rapidement les comportements : les annotations sur les cahiers du jour en témoignent
- Tu ne t’appliques pas !
- Tu n’as pas appris tes leçons !
- Tu ne réfléchis pas !
- Tu rêves !
- Tu n’as rien compris !
- Tu n’as pas relu !
- Tu n’as rien fait !
- Comme d’habitude !
- Tu n’as pas lu la consigne !
- Tu n’as pas fait attention à la consigne !
Il ne s’agit pas de ne pas punir mais avant tout, il est nécessaire d’aider l’enfant à prendre
conscience des raisons de son comportement
Classer l’affaire
Souvent l’enfant a une triple peine : l’enseignant, la mère et le père informé par la mère
Il vaut mieux manifester à l’enfant sa possibilité d’évoluer
Il convient de comprendre l’enfant qui transgresse en s’interrogeant nous-mêmes sur les nôtres,
au travail mais aussi dans notre vie de tous les jours
L’enfant qui transgresse recherche parfois les réponses familiales qu’il interprète comme des
gestes d’amour : l’enfant préfère la violence à l’indifférence. Dans certaines familles, la crise de
l’enfant entraîne un retour au calme agréable (situation de couple : dispute conjugale se termine
par un bouquet de fleurs)
Des réponses :
Montrer aux élèves qu’on peut être reconnu par rapport à des actions sociales : relations
intergénérationnelles /maison de retraite, correspondance avec les enfants hospitalisés,
échange avec les IMP
Echanges avec l’école maternelle : responsabilité
Organisation d’un rallye lecture pour les CP avec présentation des ouvrages par les plus
grands
Exposition pour les parents sur la citoyenneté (sujet identique traité par chaque niveau de
classe (inauguration, visite à 16h30)
Conseil de classe des enfants, conseil d’école des représentants des enfants
Organisation de journées à thème une fois par période : journée citoyenne (représentation
par les exposés, les saynètes, la cuisine, les interviews, les expositions, une journée sportive
gérée par les plus grands)
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Animation « gestion des conflits » à partir de l’ouvrage d’Elisabeth Maheu – sanctionner sans punir. Dire les règles
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Mettre en mots par le chant, la poésie, les récits de vie, les tags, le dessin, la mise en scène)
Moins un enfant à de mots à son vocabulaire, plus il a de risque d’avoir recours à la violence.
Des linguistes parlent de « langue illettrée »
V Comment s’appuyer sur ce qui est déjà mis en place et l’ajuster si nécessaire
La dette
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La sanction peut représenter le prix d’une dette à l’égard de la victime ou du groupe…l’auteur de
l’infraction de s’en acquitter pour retrouver sa place dans le groupe, dans l’espace symbolique des
échanges.
Triple finalité de la sanction
psychologique (pour réconcilier le sujet avec lui – même)
éthique (pour responsabiliser le sujet par rapport à ses actes)
politique (elle rappelle la loi pour préserver l’identité du groupe)
Quand il y a un temps de retrait, une médiation par une tierce personne et une activité positive du
groupe, il est possible qu’il y ait une réelle envie de réconciliation.
La réconciliation passe par l’envie de reconnaissance ; l’envie de reconnaissance et le besoin de
limites sont réels chez l’enfant et encore présentes chez l’adulte ; en prendre conscience est le moyen
de ne pas ajouter de la violence à la violence.
Payer sa dette aide à développer le sens de la compassion et la capacité d’empathie.
L’objectif du pédagogue est il là pour aider l’enfant à intégrer les règles, à apprendre à
grandir, à se conduire ? Ou à avoir la paix en le disciplinant ? Docilité ou autonomie ?
La privation de récréation
Elle est interdite dans les textes. Ecarter un enfant de la cour de récréation pour éviter un danger,
ce n’est pas une punition mais la gestion d’un moment d’émotion. Une fois apaisé, l’enfant reprend
sa place dans le groupe
Les règles sont souvent écrites mais pas les sanctions ; l’apprentissage de la loi, ne devrait elle pas
provoquer d’abord une réflexion sur le sens ? En général, le règlement institutionnel et familial
s’associe à l’apprentissage social par l’application d’un code.
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Animation « gestion des conflits » à partir de l’ouvrage d’Elisabeth Maheu – sanctionner sans punir. Dire les règles
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En termes de sanction, il ne faut pas s’enfermer dans des réglementations rigides et égalitaires.
La punition collective peut casser le groupe ou renforcer l’adhésion du groupe contre celui qui a
commis la transgression : le bouc émissaire.
La punition collective renforce la culpabilité du transgresseur mais génère également la peur. La
punition collective incite à la délation et écœure de la solidarité et de la vie collective
La punition collective génère le sentiment d’injustice, un climat d’incompréhension ; elle est
inefficace et souvent mal gérée par l’adulte. Elle génère des situations de blocage, des conflits
d’autorité voir des épreuves de force
Il faut distinguer punition collective et sanction collective plutôt conséquence collective
Nous sommes dans un système d’interactions, de gré ou de force.
L’action de chacun peut avoir des effets positifs ou négatifs sur le groupe. Une transgression
individuelle peut avoir des conséquences sur le groupe.
Une sanction collective peut aussi être les limites que met un adulte à une intervention : « il y a trop
de bruit, vous êtes trop agités, je vous donne un travail personnel écrit » ; l’enseignant ne perd pas sa
crédibilité puisqu’ il n’avoue pas une impuissance plutôt il marque un temps de pause pour
justement ne pas se mettre en colère et réfléchir à la suite.
La sanction collective est éducative dans le sens où elle va vers un partage de pouvoirs, de
responsabilités avec des citoyens amenés à avoir une place dans le fonctionnement du groupe. En cas
d’un fonctionnement négatif du groupe, l’éducateur peut être amené à accompagner le groupe dans
une recherche de solutions par conséquent vers l’apprentissage de la citoyenneté ; le fonctionnement
du groupe doit toujours viser la réinsertion de celui qui a fait des erreurs.
VI le silence
Le bouc émissaire
S’interroger sur la place de la loi dans le groupe (rappeler le garant)
S’interroger sur la place de la parole (où quand comment ?)
S’interroger sur « comment redonner confiance au bouc émissaire ? »
Pour combattre la violence, il est important de mettre en place des situations diversifiées, ou chacun
trouvera une place, une activité, un mode d’expression, où chacun sera valorisé sans faire de l’ombre
aux autres
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Animation « gestion des conflits » à partir de l’ouvrage d’Elisabeth Maheu – sanctionner sans punir. Dire les règles
pour vivre ensemble »
Le tiers dans le conflit
Celui qui intervient dans l’urgence
Le médiateur : difficile pour la directrice ; possible pour des élèves
L’instance prévue pour la sanction ; il n’appartient pas aux élèves de sanctionner leurs pairs,
mais de trouver des solutions de régulation, d’ajustement en écoutant les besoins des autres,
c’est tout à fait envisageable. C’est l’adulte qui doit faire autorité
L’écoute de qualité s’appuie sur un regard qui respecte la personne qui s’exprime, une attitude
corporelle qui indique l’attention, un emplacement qui favorise la parole, sans juger, sans banaliser,
pour mettre avec respect des mots sur l’émotion, , sans disqualifier le ressenti, permettant ainsi à la
personne écoutée de prendre de la distance avec son émotion. L’écoutant laisse à la personne la
responsabilité de sa vie
Carl Rogers : la congruence signifie qu’il vaut mieux une écoute spontanée et authentique même
maladroite qu’une écoute technique mais pas sincère
L’autorité se situe dans un rapport de force. Faire acte d’autorité, c’est parfois imposer des
contraintes ; ce qui ne veut pas dire avec intention de violence mais dans le respect des règles et de la
loi ainsi que le contrôle des émotions.
L’autorité trouve sa légitimité parce qu’elle est instituée. Mais elle trouve son efficacité dans la
compétence et l’exemplarité. Elle est respectée autant qu’elle est respectable et respectueuse.
L’autorité des professeurs et des parents doit être une alchimie de fermeté et de bienveillance
L’émotion et l’histoire personnelle de l’enseignant peuvent parfois venir contrarier son propre projet
éducatif. Pour évoluer, il faut d’abord reconnaître l’émotion qu’il ressent face à la transgression
d’un enfant, puis face à la sanction qu’il doit poser. Il arrive que des adultes punissent par colère ou
par désir de vengeance; quand ils hésitent à sanctionner, c’est souvent par peur, défaitisme ou
attendrissement ; mais éduque-t-on ainsi ? Les sentiments et les souvenirs d’enfance interfèrent dans
l’attitude des éducateurs en général ; cela peu parfois les guider mais aussi les perturber.
Exercice personnel
Cet exercice a pour objectif de permettre aux adultes qui ont à sanctionner de reconnaître et
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d’exprimer les émotions qu’ils ressentent dans leur fonction d’éducateur.et d’évoquer les épisodes de
leur histoire personnelle auxquels elles font écho.
1. Quelles sont les émotions que j’ai l’impression de vivre le plus souvent, dans mon métier ?
2. Quelle est l’émotion qui peut le plus me perturber ?
3. Quelles sont en moi les émotions physiques de cette émotion perturbatrice ?
4. Dans ce cas, qu’est ce que je fais, habituellement ?
5. Qu’est ce que j’aimerais savoir faire ?
6. Est-ce que mon entourage devine facilement mes émotions ?
7. Est-ce que j’exprime facilement à l’enfant mes émotions ?
8. Qu’est ce que je ressens au moment de sanctionner un enfant ?
9. Qu’est ce qui m’amène à crier et à m’emporter ?
10. Existe-t-il une punition que je regrette d’avoir donnée ?
11. Dans quel cas, j’hésite à sanctionner ?
12. Quelle est ma réaction face à un enfant très en colère ?
13. Quelle est ma réaction face à un enfant qui a peur de moi ?
14. Quelle est ma réaction face à un enfant au visage fermé, imperméable ?
15. Quelle est ma réaction face à un enfant qui pleure ?
16. Le jour où je pense avoir bien géré une situation, comment ai-je fait ?
L’autorité tranquille
Rapport se fonde sur la confiance, sur la recherche partagée de solutions, recherche de compromis
sur la base d’un intérêt commun ; elle agit sur l’environnement immédiat.
Cette autorité se construit et s’entretient. « Le progrès vient toujours d’un handicap
surmonté »Albert Jacquart.
Peser dans une relation, c’est avant tout prendre ses responsabilités en se posant les bonnes
questions :
Quelle est ma responsabilité ?
Quelle est ma fonction ?
Quelle est ma compétence ?
Quel est mon intérêt ?
Quelles sont mes convictions ?
Qu’est-ce que tout cela m’autorise ?
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Les peurs qui empêchent d’avancer
- Peur des plaintes des parents
- Peur des menaces reçues
- Peur du regard des autres
- Peur de l’accident
- La surprise
- Le manque d’assurance : le manque de fermeté conduit à la violence ; l’enfant a besoin de se
confronter à un non qui ne vient pas, et quand il est enfin exprimé, c’est sous forme de
sanction excessive
- La colère : l’utiliser intelligemment, c’est trouver en elle l’énergie pour réagir ; et savoir la
transformer en mots et en actes cohérents avec les valeurs que nous défendons.
- Le sentiment d’impuissance : il fait passer de l’autorité à l’autoritarisme ; une fois que la
plainte s’est exprimée, il ne faut pas sans arrêt la faire résonner car au lieu de la raisonner, on
l’amplifie et on aggrave de fait la perception du problème ; il convient de sortir de
l’impuissance pour agir efficacement sur son environnement immédiat en donnant des
objectifs réalistes, en posant des exigences vivables pour les autres et pour soi-même et en
évitant de se mettre dans des impasses et dans une logique d’échec. Parfois sortir de
l’impuissance, c’est se demander : « qu’est ce qui dépend de moi, de nous, et que nous
pouvons changer ? »
- La tristesse : la tristesse est le signe d’une perte. La tristesse nous invite à un travail de deuil
(perte de confiance, perte d’une illusion…)
- Oser dire : de nombreuses personnes voudraient être entendues, comprises sans parler. Il faut
dire les choses, ses exigences sans imaginer que l’interlocuteur va les deviner
Ecouter et comprendre l’élève, ce n’est jamais trop l’écouter ; s’il est écouté et compris, il aura
tendance à davantage respecter les règles et les autres. L’élève sera d’autant plus disposé que les
tâches proposées seront attractives et seront ajustées à ses besoins et ses possibilités. ; Il est
important que la pédagogie soit participative et interactive, c'est-à-dire mettant les élèves en
communication entre eux.
La qualité de la relation pédagogique optimise le bien être de chacun : respecter le corps et ses
rythmes, prendre en compte les émotions, réduire les contraintes à l’indispensable, travailler à la
qualité de la communication, c’est créer une ambiance de travail favorable pour atteindre les
objectifs d’apprentissage.
Travailler en équipe et se concerter. Faire ensemble c’est aussi s’exposer au regard des pairs ;
c’est à leur contact reconnaître ses erreurs et accepter de changer son comportement, ses habitudes.
C’est accepter de perdre son indépendance pédagogique.
Il est important de permettre aux élèves de s’impliquer dans la résolution de leurs conflits, leur offrir
des espaces de parole et de négociation où ils pourront également s’exprimer sur les règles et leur
permettre d’évoluer.
Il est nécessaire de travailler avec les partenaires éducatifs entre autre les parents ; cependant la
relation est parfois difficile et n’aboutit pas au but recherché ; lorsqu’on parle de l’élève à ses
parents, le parent entend parler de « son enfant » ; la relation glisse alors d’un rapport statutaire à un
rapport affectif.
L’enseignant qui tient régulièrement au courant les parents des faits voire des méfaits, affirme
chercher à responsabiliser la famille et aussi « mettre la pression » sur l’enfant : il s’agit là
d’instaurer la peur du gendarme ; mais quelle est la part de responsabilité de l’enseignant ?
Beaucoup de parents renvoient par leur résistance à l’école, leur propre culpabilité et sentiment
d’impuissance
Quelle est la motivation des enseignants qui vont au – devant des parents ?
- Réparer l’enfant ?
- Faire la morale aux parents ?
- Exprimer implicitement son désarroi ou sa colère face à un élève qui nous dé – narcissise ?
- Imposer un modèle éducatif ?
- Résister à la prise en compte de la réalité en culpabilisant élèves et parents ?
Le partenariat suppose pour s’exercer une certaine égalité ? Où est la parole de l’enfant ? Du parent ?
Où est-elle écoutée ?
L’expérience montre que si les parents sentent leur enfant heureux de venir à l’école, ils viendront
plus volontiers rencontrer l’enseignant.
Les difficultés des enfants réveillent très souvent les souffrances anciennes des parents à l’école.
Certains parents ne viennent jamais parce qu’ils s’y sentent exclus voire humiliés par le discours
utilisé a contrario d’autres culturellement vouent une confiance aveugle à l’école.
Il n’est pas toujours utile de tout communiquer aux parents pour éviter l’intégration d’un système de
domination – soumission. L’école a aussi pour fonction une loi séparatrice : une mission
d’accompagnement de l’enfant, d’éducation du citoyen, de favoriser la sortie de l’enfant de sa
famille (condition pour que l’enfant puisse grandir, se développer et apprendre à être responsable de
sa vie et de lui-même)
- Des occasions pour faire connaissance : dans et hors l’école, avec ou sans partenaire
- Donner aux parents plus démunis des occasions de parole et des repères
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La victime ou les victimes
La transgression a-t-elle été nommée ?
La victime est-elle reconnue ?
Réparation du dommage ? Reconnaissance symbolique ?
La victime a-t-elle renoncé à toute idée de vengeance ?
Le lien détérioré par l’acte rétabli ? amélioré ?
La règle
Réaffirmation de la règle transgressée. Compréhension de son sens ?
A-t-on abouti à une amélioration de la règle ?
Un nouveau contrat a-t-il été passé ?
Le garant est-il réhabilité dans son autorité ?
Le sanctionné
A-t-il pris conscience de l’acte ? du dommage ? de la règle ?
A-t-il un sentiment de « justesse » de la sanction ?
A-t-il intégré la règle ? y a-t-il non récidive, amendement définitif, amélioration ?
Est-il entendu dans son intention ? Est-il reconnu comme une personne distincte de son acte ?
Après exécution de la sanction, est-il déculpabilisé ?apaisé ?
Le lien détérioré par l’acte est-il rétabli ?amélioré ?
Le groupe
A-t-il pris conscience de l’acte ? du dommage ? de la règle ?
A-t-il un sentiment de « justesse » de la sanction ?
Est-il responsabilisé ? devenu davantage garant devant la loi ?
A-t-il adapté son fonctionnement, cherché des solutions ?
L’ex-contrevenant est-
il réintégré dans le groupe ?
Le groupe a-t-il pris le goût de la solidarité ? la situation a-t-elle été dédramatisée
(humour…) ?
BIBLIOGRAPHIE
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Sanctionner sans punir Dire les règles de vie pour vivre ensemble - Elisabeth MAHEU
Chronique sociale
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