Resolutions Et Recommandations 24 Janvier 2022
Resolutions Et Recommandations 24 Janvier 2022
Resolutions Et Recommandations 24 Janvier 2022
de
l'académie internationale du fiqh islamique
Copyright © Académie internationale du Fiqh islamique
Traduction de la 4ème édition de l'arabe vers le français
Deuxième édition en français
1443 / 2022
Sessions 2–24
Résolutions 1–238
1406–1441 / 1985–2019
﷽
َُ أ َ َ َ َ
ُول َ ِ�إو ل ٰٓى � ۟ ِولى � َّ َ �إ ذَ � ٓ َ ُ ْ أ ْ ٌ � ٱ ْ أ ْ أ ٱ ْ ذَ ْ ف أ ذَ ُ ۟ َ َ ْ َ ُّ ُ َ ٱ
ِ ﴿و د� �ب اءهم �مر ِم ذَ� �ل�م ذِ� � ِو�ل�َو ِ� �داعُو� ِب�هِ ۦ ولُوردوه ِإ�لى �لرس ِ
� ّ ٱ ُ ْ َّ ٱ َ ُ ُ ْ ُ َ َ ٱ ُ ْ َ ف َ َ ْ ُ َ � � َ َ ذ َّ ٱ ُ َ َ ْ َٱ ْ أ
�َ�ل� ْم ِر ِم�هَم لَع َِلمه �ل ِ��ي ذَ� �يس� ذ� ِبُ� ُْطو�هۥ ِم�ه َْم ولُولا �َ�ل �ل َِّله عل ي�ُكُم ورحم تَ�َهۥ ل�� ب�َعَ� ُم � شل� يَ�ْط َٰـ ذ
ْ ت َ ت َ َ َ ْ ْ ذ ْ َ ُ ذ ذ ت ْ َ ْ ُ ذ
ً َ َّ
﴾ِإ�لا ت� ِل ي�ُلا
83 :�ل�ساء ُور� ذ س ت
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur des mondes, que les éloges et la paix soient sur notre
maître Mohamed, le dernier des prophètes, sur sa famille ainsi que sur tous ses
compagnons.
L’Académie internationale du Fiqh islamique (AIFI) est l’un des plus impor-
tants organes subsidiaires de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI).
Elle est la principale référence jurisprudentielle pour les États membres de l’OCI
et les communautés musulmanes en dehors du monde musulman, et est en outre
l’aile religieuse de l’Organisation.
Au cours de quatre décennies, l’Académie a participé, par ses résolutions ju-
risprudentielles approuvées par les écoles reconnues de droit musulman, à ex-
poser les jugements de la Charia sur des questions et problèmes contemporains.
Elle a pu se mettre au diapason des développements et des mutations de la vie
moderne, grâce à un Ijtihad collectif qui se distingue par la participation – après
l’aide d’Allah – d’experts dans divers domaines de la connaissance humaine. Cet
Ijtihad est guidé par les principes tolérants de l’Islam et basé sur les enseigne-
ments impérissables de la Charia capables d’apporter le bien-être et le bonheur
à l’humanité à tout moment et en tout lieu. Il convient également de noter que
l’Académie a adopté, depuis sa création, la posture du juste-milieu et les valeurs
de modération, de tolérance et de renonciation au fanatisme et à l’extrémisme.
Ainsi, les précieuses résolutions et recommandations contenues dans cet ou-
vrage authentique représentent l’aboutissement des travaux des plus éminents
savants et experts de la Oumma, depuis la deuxième et jusqu’à la vingt-quatrième
session de l’Académie internationale du Fiqh islamique (1406-1441/1985-2019).
Elles représentent également le fruit de coopération et de collaboration entre
les juristes et experts musulmans en sciences humaines.
J’ai l’honneur et le privilège, au moment de présenter ce livre, d’exprimer en
mon nom et au nom des membres et des experts de l’Académie, ma profonde
gratitude et ma reconnaissance au Gardien des deux Saintes Mosquées, le Roi
Salman bin Abdulaziz Al Saoud, et à son digne Prince héritier SAR Mohammed
bin Salman bin Abdulaziz Al Saoud – qu’Allah les soutienne – pour l’attention
et le soutien généreux que le Royaume apporte à l’Académie depuis sa créa-
iii
tion. Qu’Allah les récompense et accorde la paix, la prospérité et le bien-être au
Royaume d’Arabie saoudite, ainsi qu’à tous les pays et communautés musulmans.
Je voudrais également exprimer ma gratitude et ma reconnaissance à mon
cher frère S.E. Cheikh Dr Saleh bin Abdullah bin Humaid, Président de l’Aca-
démie, Conseiller à la Cour Royale saoudienne, membre du Conseil des Grands
Savants, et Imam-Khatib de la Grande Mosquée de Makkah, pour ses efforts
bénis et son patronage scientifique incessant pour l’Académie.
J’adresse également toute ma reconnaissance et mes remerciements aux ho-
norables membres et experts de l’Académie pour leur soutien continu à celle-ci.
Et enfin, je félicite le Secrétaire général de l’Académie, mon honorable frère,
S.E. Prof. Koutoub Moustapha Sano, pour cette œuvre remarquable en un temps
record depuis sa prise en charge du Secrétariat général de l’Académie. Qu’Allah
le soutienne et lui accorde le succès dans ses fonctions.
iv
Préface de
Son Excellence
Cheikh Dr Saleh bin Abdullah bin Humaid
Président de l’Académie internationale du Fiqh islamique
Conseiller auprès de la Cour royale saoudienne
Membre du Conseil des Grands Savants
Imām-Khaṭīb d’al-Masjid al-Ḥarām
Louange à Allah, qui a honoré les gens de savoir et a élevé les gens de foi et
a fait d’eux des lumières pour guider Ses serviteurs à travers les préceptes du
Coran et les enseignements de Son Messager, le meilleur homme qui ait jamais
vécu. Que les éloges et la paix soient sur lui, sa famille et tous ses compagnons.
Tout serviteur doit savoir que son vrai bonheur réside dans sa connaissance
de sa religion ainsi que dans son application de ce savoir. Cette connaissance
et son application avec sincérité envers le Seigneur des mondes est d’ailleurs le
signe d’avoir atteint le bien et le succès.
Le Prophète ملسو هيلع هللا ىلصa dit : “ Lorsqu’Allah veut du bien à Son serviteur, Il lui ac-
corde la compréhension de la religion.” Ainsi, la compréhension de la religion
(le Fiqh) nous permet de discerner ses jugements et ses objectifs, de distinguer
le halal du haram et de connaitre nos devoirs et nos droits. C’est pourquoi Allah
le Tout-Puissant a dit à propos du Prophète Salomon et du savoir qu’il lui a
conféré : “ Nous la fîmes comprendre à Salomon. Et à chacun Nous donnâmes
la faculté de juger et le savoir. ” Al-Anbiya : 79
Étant donné les évolutions qui s’enchaînent, les changements rapides, les bou-
leversements permanents, l’enchevêtrement des disciplines et le besoin urgent
et permanent de clarifier les dispositions juridiques concernant les questions
nouvelles et inédites, et compte tenu de l’importance de se référer à un Ijtihad
collectif, dans lequel les Fouqaha (juristes) et les spécialistes sont complémen-
taires et les savants discutent avec les spécialistes, l’Académie internationale du
Fiqh islamique s’est efforcée depuis sa création de concrétiser cette coopération
et cette complémentarité entre les juristes des écoles du droit musulman d’une
part et les autres savants, scientifiques et experts d’autre part.
Par la Grâce d’Allah, cet effort scientifique béni a abouti à la publication de
deux cent trente-huit (238) résolutions sur différents problèmes et questions
nouvelles et inédites de notre époque. Ces résolutions et recommandations se
distinguent par leur justesse, leur précision et leur exactitude, car l’Académie
s’est toujours appuyée sur la méthodologie rigoureuse des juristes dans leur
v
réflexion et leur Ijtihad. Il est connu que la première étape de cette réflexion
est de concevoir, conceptualiser et qualifier précisément la situation. Dans un
second temps elle se caractérise par la mise en œuvre des références religieuses
et des maximes juridiques pour s’en servir de base et déduire le jugement des
questions conformément à une méthode scientifique exacte.
Les résolutions et recommandations de l’Académie sont approuvées et accep-
tées par les érudits du monde entier, ce qui en fait une référence jurispruden-
tielle importante pour les musulmans dans et en dehors du monde musulman.
En outre, un grand nombre de savants musulmans, de juristes et de chercheurs
dans les universités et les facultés du monde entier, soulignent l’importance de
se préoccuper de ces résolutions, recommandations et déclarations et encou-
ragent leurs étudiants à les étudier pour pouvoir ainsi lier le Fiqh théorique au
Fiqh pratique et s’initier aux méthodes pour déduire les jugements à travers les
résultats de cet Ijtihad collectif.
Pour parachever cet apprentissage, il convient aussi d’attacher la plus grande
importance aux textes juridiques et aux principes et règles du Fiqh contenus
dans ces résolutions et recommandations, en plus des discussions qui se sont
déroulées et qui sont publiées dans les séries scientifiques de l’Académie.
L’Académie se réjouit de la présentation de cette nouvelle édition du recueil
des résolutions, recommandations et déclarations du Conseil de l’Académie, de la
deuxième session à la vingt-quatrième et dernière session (1406-1441/1985-2019),
une décennie après la dernière publication de cet ouvrage en arabe (1431/2011).
Je profite de cette occasion bénie pour saluer le soutien et l’appui que l’Acadé-
mie a toujours reçu des dirigeants du monde musulman, tant sur le plan finan-
cier que moral, pour mener à bien sa mission, atteindre ses objectifs et mettre en
œuvre ses programmes au service de l’Islam et des musulmans du monde entier.
Je salue également le généreux patronage dont l’Académie continue de béné-
ficier de l’État hôte, le Royaume d’Arabie saoudite, sous la direction bénie du
Gardien des Deux Saintes Mosquées, Le Roi Salman bin Abdulaziz Al Saoud,
et de son digne prince héritier, SAR Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Al
Saoud – qu’Allah les soutienne.
Je tiens également à exprimer mes sincères remerciements au Secrétaire géné-
ral de l’Organisation de la Coopération islamique, mon cher frère M. Hissein
Brahim Taha, pour son soutien continu à l’Académie et à ses activités et
programmes.
Je voudrais également exprimer mes remerciements, ma reconnaissance et
mes prières à ceux qui nous ont précédés, notamment les juristes et les sa-
vants tels que Cheikh Dr Bakr Abou Zayd, ancien Président de l’Académie, et
les anciens Secrétaires généraux de l’Académie, Dr Mohamed Habib Belkhoja,
Prof. Abdulsalam Al-Abbadi et Cheikh Dr Ahmed Khaled Babeker. Qu’Allah ait
vi
pitié de leurs âmes, qu’Il compte parmi les bonnes œuvres le savoir, les actions et
leur gestion par lesquels ils ont soutenu l’Académie et qu’Il ne nous prive pas de
leur récompense et ne nous soumette pas aux épreuves après leur départ. Nous
L’implorons de rendre leurs descendances pieuses et de les combler de savoir.
Enfin, je ne puis qu’exprimer mes sincères remerciements et ma reconnais-
sance au Secrétaire général de l’Académie, Prof. Koutoub Moustapha Sano, et
à ses collègues pour cette réalisation exceptionnelle, dans un court délai après
avoir pris ses fonctions à l’Académie.
J’implore Allah le Tout-Puissant de rendre cette édition utile, de nous gui-
der sur le droit chemin et de nous accorder aide, succès et prospérité dans les
deux mondes.
Et que les éloges et la paix soient sur notre maître Mohamed, sa famille, et
tous ses compagnons.
vii
Préface de
Son Excellence
Prof. Koutoub Moustapha Sano
Secrétaire général de l’Académie internationale du Fiqh islamique
Louange à Allah, qui nous a guidés et sans Lui, nous n’aurions pas pu être
guidés. Louange à Allah, par la grâce Duquel les bonnes actions sont accomplies,
et que les éloges et la paix soient sur le guide suprême, la miséricorde offerte,
l’exemple ultime, le Prophète Mohamed, sur sa famille si pure, ses compagnons
si nobles, et ceux qui suivent leurs traces jusqu’au Jour du Jugement.
L’Islam est assurément le sceau des révélations divines. Il se caractérise par
la souplesse de ses lois, l’étendue de ses jugements et la validité de ses ensei-
gnements pour tous les temps et tous les lieux. En outre, ses fondements géné-
raux, ses objectifs nobles et ses maximes principales sont capables d’orienter les
changements de contextes, de corriger les questions inédites de la vie et d’enca-
drer les bouleversements de l’époque conformément à une méthodologie solide
construite sur des principes fondamentaux, attachée aux objectifs, protégée par
des règles et soucieuse des conséquences. De même, sa qualité de parachève-
ment se distingue par la nature de ses dispositions visant l’intérêt général dans
ce bas monde et dans l’au-delà, l’établissement de la justice, la propagation de
la miséricorde, la protection des droits, l’encadrement des libertés, la vie dans
l’univers et le bonheur pour tous.
Ainsi et compte tenu de l’évolution rapide que connaissent tous les domaines
de la vie contemporaine, de l’enchevêtrement des relations, de l’accumulation
des événements et du caractère indispensable de la collaboration et de la coo-
pération aussi bien entre les savants des différentes écoles de droit musulman,
qu’entre les savants et les experts d’autres domaines, pour clarifier les disposi-
tions de la Charia concernant les questions qui préoccupent les musulmans du
monde entier, l’Académie a tenu jusqu’à présent vingt-quatre sessions scienti-
fiques au cours desquelles elle a publié deux cent trente-huit (238) résolutions
dans les domaines de la finance, des affaires, de la femme, de la famille et des
enfants, ainsi que sur des questions idéologiques, éducatives, culturelles, socio-
logiques et politiques.
Afin de permettre à la Oumma musulmane – états, institutions et indivi-
dus – de bénéficier de ces résolutions et recommandations exceptionnelles, le
Secrétariat général de l’Académie a le plaisir de présenter aux savants, juristes,
penseurs et intellectuels du monde cette édition mise à jour, qui contient toutes
viii
les résolutions et recommandations de l’Académie depuis la deuxième session
jusqu’à la vingt-quatrième session (1406-1441/1985-2019). À cet égard, il convient
de noter que la dernière publication arabe de ces résolutions et recommanda-
tions date de 1432 (2011), et ne contenait que cent quatre-vingt-cinq résolutions
et recommandations (185). Cette nouvelle édition contient quant à elle – grâce
à Allah le Tout-Puissant – l’ensemble des deux cent trente-huit (238) résolutions
et recommandations.
La version française est le résultat de collaborations anciennes et récentes
entre divers experts et entités, à savoir le membre de l’Académie, le Dr Ayachi
Fadad de l’Institut de Recherche et de Formation islamique (Banque isla-
mique de Développement), de M. Nasreddine ben Dhaou l’Organisation de la
Coopération islamique; et du Secrétariat général de l’Académie, M. Mohamed
Mondher Chouk, Directeur du Cabinet et des Protocoles, M. Adama Thiam,
ancien Chef du Département de Traduction, M. Jawzi Belkacem Lardjane, actuel
Chef du Département de Traduction, Dr Salim Boujemaa Mchich de l’Univer-
sité islamique de Médine, et l’Ing. Ilyas Hamid de Malaisie.
Le lecteur peut remarquer un style de traduction légèrement différent dans
les différentes parties du livre, car ces résolutions ont été traduites par plusieurs
traducteurs et à des moments différents. Il va de soi que toute œuvre humaine,
en particulier la traduction, ne peut être exempte d’erreurs involontaires ; par
conséquent, si le lecteur devait constater des erreurs dans lesdites traductions, il
est prié de les communiquer à l’Académie, et de se fier – dans ce cas – à la ver-
sion arabe comme référence principale. Qu’Allah récompense, en notre nom et
au nom de l’Académie, tous ceux qui ont œuvré pour la publication de ce livre.
J’ai le plaisir d’annoncer aux lecteurs, étudiants, universitaires et chercheurs
que la traduction de ces résolutions et recommandations en d’autres langues
vivantes est en cours afin d’en faire bénéficier le plus grand nombre de lecteurs
dans les langues d’Afrique, d’Asie et d’Europe. Ces traductions seront bientôt
achevées et imprimées pour être utiles à tous, et la traduction anglaise a déjà été
achevée et publiée quelques semaines avant la présente version française.
Enfin, au nom des membres et des experts de l’Académie, et en mon propre
nom, je voudrais exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude
au Gardien des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salman bin Abdulaziz Al Saoud,
et à son digne Prince héritier, SAR Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Al
Saoud, qu’Allah les soutienne, pour le généreux patronage et le soutien sans faille
accordés à l’Académie par l’État hôte, Royaume d’Arabie saoudite. Qu’Allah les
récompense de la meilleure des récompenses, et qu’Il préserve la paix, la sécurité
et la prospérité de l’État hôte et des États membres de l’Académie.
Je voudrais également exprimer ma sincère gratitude et ma reconnaissance à
mon cher frère S.E. M. Hissein Brahim Taha, Secrétaire général de l’Organisa-
ix
tion de la Coopération islamique, pour l’attention particulière qu’il accorde à
l’Académie, et pour son soutien continu à ses activités et programmes.
Mes sincères remerciements et ma reconnaissance vont également à S.E.
Cheikh Dr Saleh bin Abdullah bin Humaid, président de l’Académie, conseil-
ler à la Cour royale saoudienne, membre du Conseil des Grands Savants du
Royaume d’Arabie saoudite, Imam-Khatib de la Grande Mosquée de Makkah,
pour sa direction avisée, ses conseils et son soutien à l’Académie. Qu’Allah le
récompense et le préserve comme un bénéfice pour l’Islam et les musulmans.
Enfin, nous lèverons tous en cette occasion, en notre nom et au nom de
l’Académie et de la Oumma, nos mains pour implorer le Noble Seigneur en fa-
veur des éminents savants et juristes en demandant à Allah de les récompenser
de la plus grande récompense pour avoir servi l’Académie de la manière la plus
magnifique, en particulier S.E. Cheikh Dr Bakr Abou Zayd, ancien Président
de l’Académie, et les anciens Secrétaires généraux de l’Académie, Cheikh Dr
Mohamed Habib Belkhoja, Prof. Abdulsalam Al-Abbadi, Prof. Ahmed Khaled
Babeker, et les membres défunts de l’Académie, tels que Cheikh Mohamed
Mukhtar al-Salami, Dr Abdul Sattar Abu Ghuddah, Cheikh Anas Abdul Nur
Kaleesa, Cheikh Dr Wahbah al-Zuhayli, et Cheikh Mohamed Al-Taskhiri, ainsi
que ses experts tels que Prof. Jaafar Abdul Salam, ancien Secrétaire général de
la Ligue des Universités islamiques, Prof. Mohamed Abdul Halim Omar, et
d’autres. Qu’Allah les accepte dans Son paradis parmi les prophètes, les véri-
diques, les martyrs, les justes, et ce sont les meilleurs compagnons.
Je tiens également à exprimer mes remerciements particuliers à l’ensemble du
personnel de l’Académie pour leur dévouement et leur engagement au service
de la Oumma en général et de l’Académie en particulier.
Et que les éloges et la paix soient sur notre maître Mohamed, sa famille et
ses compagnons.
x
L’Académie internationale du Fiqh islamique
Vision
La vision est une description future claire et précise de l’endroit où l’institu-
tion veut être à court terme (cinq ans), ou à moyen terme (dix ans), ou à long
terme (vingt ans ou plus). La vision stratégique de l’Académie peut donc être
résumée comme suit :
xi
Mission
La mission stratégique de l’Académie fait référence au résumé des objectifs et
des aspirations les plus importants pour lesquels elle a été créée. De ce fait, la
mission de l’Académie peut être résumée comme suit :
Valeurs Cardinales
Les valeurs stratégiques font référence aux principes éthiques, aux règles de
comportement et aux règlements applicables qui régissent et guident les activi-
tés d’une institution et définissent ses relations. La réalisation de la vision, de la
mission et des objectifs de l’Académie dépend de l’engagement envers ses valeurs
cardinales qui peuvent être résumées comme suit :
• Modération : éviter toute forme de fanatisme, d’exagération, et de négligence
dans la pensée et le comportement, ce qui implique également de combiner
l’approche de la modération, de la flexibilité, de l’ouverture et de l’équilibre
dans la relation avec l’autre.
• Discipline : adhérer pleinement aux lois et règlements qui régissent le tra-
vail dans l’Académie et définissent les autorités et les responsabilités dans le
respect du cahier des charges et de la hiérarchie administrative.
• Transparence : engagement en faveur de l’intégrité, de l’honnêteté, de la
clarté et de l’équité dans les paroles, les actions et le comportement, et refus
de toute forme de corruption, d’ambiguïté et d’obscurité.
• Justice : éviter l’injustice et l’iniquité, remettre les choses à leur place et don-
ner à chacun son droit en évitant totalement les préjugés et le favoritisme.
• Équité : engagement à la justice dans le traitement d’autrui en respectant les
droits, en les conférant à leurs titulaires légitimes, en atténuant les injustices
et en interdisant les agressions non justifiées.
• Productivité : travailler dur pour accomplir autant d’activités et de tâches
que possible en aussi peu de temps que possible grâce au dévouement, à la
xii
focalisation sur le travail et à la persévérance.
• Créativité et Innovation : promouvoir le travail et améliorer les perfor-
mances en proposant de nouvelles idées qui permettent d’obtenir les meil-
leurs résultats et de trouver des solutions rapides aux évolutions et aux
changements qui peuvent survenir dans l’environnement de travail.
• Coopération et Intégration : solidarité, synergie, entre-aide et assistance
mutuelle entre les fonctionnaires pour atteindre les résultats souhaités par
la mise en œuvre des activités et programmes.
• Accomplissement : l’exécution des tâches et l’optimisation des fonctions
dans les délais impartis en respectant les spécifications et les normes re-
quises afin d’atteindre les objectifs et les finalités.
• Excellence : engagement à la précision, à l’exactitude, à l’ingéniosité et à la
débrouillardise dans l’exécution des tâches et des responsabilités afin de ré-
aliser la vision, la mission et les objectifs avec aisance et souplesse.
Objectifs
Puisque la vision est une description précise d’un avenir ambitieux, et que la
mission est un résumé fidèle des objectifs les plus importants, les objectifs stra-
tégiques sont donc un ensemble de résultats que l’institution cherche à atteindre
par le biais de programmes, d’activités et d’initiatives multiples et diversifiés ca-
pables de remplir la mission ainsi que la vision. Sur la base de cette compréhen-
sion, les objectifs de l’Académie sont fixés pour atteindre les résultats suivants :
• Réaliser l’harmonie intellectuelle et l’intégration entre les juristes des écoles
reconnues de jurisprudence islamique et les experts dans le domaine des
sciences humaines, sociales, naturelles et appliquées afin d’élucider les posi-
tions de la Charia vis-à-vis des questions de la vie contemporaine.
• Promouvoir l’Ijtihad collectif (Ijtihad jamaee) sur les questions et les pro-
blèmes de la vie contemporaine, afin d’élaborer des solutions fondées sur
la Charia, et de clarifier les préférences valables entre plusieurs opinions
juridiques sur la même question, conformément aux intérêts des musul-
mans – qu’il s’agisse d’individus, de communautés ou d’États – et en totale
harmonie avec les arguments juridiques et les objectifs ultimes de la Charia.
• Coordonner entre les autorités de l’Ifta et les institutions de jurisprudence
à l’intérieur et à l’extérieur du monde musulman pour éviter les contradic-
tions et les hostilités entre les opinions sur une même question, en particu-
xiii
lier sur les questions générales qui peuvent causer des conflits.
• Rejeter l’intolérance confessionnelle, le fanatisme religieux et l’excommu-
nication des doctrines islamiques et de leurs adeptes en diffusant l’essence
de la modération, de l’ouverture et de la tolérance parmi les adeptes des
différentes écoles de droit et sectes.
• Réfuter les fatwas sans fondement qui nient les principes islamiques, les
règles établies de l’Ijtihad, et les écoles de droit islamiques savantes sans
donner aucune preuve reconnue.
• Fournir des dispositions de la Charia sur des sujets issus de la réalité vé-
cue afin de faciliter l’élaboration de législations, de lois et de règlements
conformes et en harmonie avec les dispositions de la Charia.
• Exprimer directement les avis de la Charia lorsqu’ils sont demandés et
les traduire dans la réalité vécue tournant autour des défis auxquels est
confrontée la Oumma islamique, et sur les documents émis par l’OCI, les
organisations internationales islamiques et non islamiques.
• Émettre des fatwas aux communautés et organisations musulmanes en de-
hors du monde musulman d’une manière qui préserverait les valeurs de l’Is-
lam, sa culture et ses traditions, qui vise également à protéger leur identité
islamique, dans le respect des éléments essentiels de la citoyenneté et de la
résidence dans les sociétés non musulmanes.
• Promouvoir la coopération, le rapprochement et la complémentarité entre
les savants des différentes écoles de droit en ce qui concerne les principes
fondamentaux de la religion, le renforcement des points communs, le res-
pect des différences et le maintien de l’éthique de la jurisprudence de di-
vergence tout en accordant le poids nécessaire aux opinions des différentes
écoles de droit lorsque l’Académie émet des fatwas et des résolutions.
• Renouveler la science de la jurisprudence islamique en la développant de
l’intérieur et à travers les règles de déduction juridique, les principes, les
règles et les objectifs de la Charia.
• Mener un dialogue interreligieux et interculturel constructif, en collabo-
ration avec le Secrétariat général de l’OCI, pour coopérer au bénéfice de
l’humanité.
Moyens
Les objectifs sont les finalités et les résultats que l’institution vise à atteindre, tan-
dis que les moyens représentent les mécanismes, les activités et les programmes
xiv
utilisés pour atteindre ces résultats. L’Académie adopte de nombreux moyens,
à savoir :
• Émettre des résolutions et des fatwas sur des questions qui préoccupent les
musulmans, les traduire dans des langues vivantes et puis leur donner la plus
large diffusion possible afin d’encourager l’adoption de l’approche islamique
de modération et de tempérance, qui devrait protéger les musulmans contre
l’extrémisme, la surenchère, la négligence, et les avis aberrants.
• Organiser des conférences internationales et de symposiums scientifiques
afin de débattre certaines questions spécifiques ou des questions complexes
ayant de multiples ramifications et nécessitant de plus amples recherches et
des débats juridiques plus poussés que ne le permettent normalement les
réunions du Conseil de l’Académie.
• Rendre l’avis juridique, chaque fois qu’il est sollicité, sur les documents pu-
bliés par l’Organisation de la Coopération Islamique et les autres organisa-
tions islamiques ou non-islamiques.
• Etablir un répertoire des autorités et conseils de l’Ifta, ainsi que des institu-
tions et académies jurisprudentielles à l’intérieur et à l’extérieur du monde
musulman, en vue d’identifier avec lesquelles l’Académie pourrait établir
des relations de coopération et de coordination.
• Créer des centres d’études islamiques dans certaines régions stratégies en
dehors du monde musulman; et coopérer avec les centres existants en vue
de promouvoir les objectifs de l’Académie, et détecter tout ce qui se publié
sur l’Islam dans ces régions concernées afin de corriger les idées fausses et
éventuelles inexactitudes.
• Publier des encyclopédies du Fiqh – trilingues – traitant en détail des ques-
tions actuelles dans les divers domaines de la vie, et s’intéressant de près
aux thèmes abordés dans les traités du Fiqh. Ces encyclopédies devront
être rédigées dans une langue accessible au grand public féru de culture et
d’information.
• Promouvoir la recherche sur la jurisprudence islamique à travers les direc-
tions et les comités de l’Académie, et dans le cadre des universités et autres
instituts scientifiques, en ce qui concerne les défis contemporains, les nou-
veaux développements, et les enjeux actuels.
• Elaborer des projets de lois types – trilingues – dans les divers domaines qui
nécessitent la codification des dispositions de la Charia, en tenant compte
de la diversité des avis juridiques ; et en assurant leur diffusion dans le
monde musulman afin d’en faciliter la consultation lors de la modification
xv
des législations, lois et règlements existants.
• Renouveler le patrimoine du droit musulman, avec une attention particu-
lière aux livres des sources de la jurisprudence, des finalités de la loi isla-
mique, de la jurisprudence et de la jurisprudence comparée; ainsi que la
publication des manuscrits non encore publiés dans ces domaines, après
avoir achevé des études sur celle-ci; ainsi que la traduction des classiques de
ce type de patrimoine dans les langues jugées importantes au double plan
islamique et international.
• Élaborer un glossaire trilingue global sur la terminologie du Fiqh et des
fondements du Fiqh, avec comme objectif la définition précise de chaque
terme dans un langage simple et intelligible.
• Publier les travaux, résolutions et fatwas de l’Académie, ainsi que les re-
cherches les plus importantes qui y sont présentées, dans la revue scienti-
fique de l’Académie et sur son site web, et les faire connaître et les traduire
dans les jugées importantes au double plan islamique et international.
• Solliciter l’assistance d’experts spécialisés dans divers domaines scienti-
fiques et appliqués afin d’étudier et d’analyser les thématiques présentées à
l’Académie.
• Publier une revue à comité de lecture basée sur des principes scientifiques
établis afin de servir la recherche et les études sur les questions liées à la
Charia et au Fiqh, et dans laquelle seront publiées certaines des recherches
d’érudits et d’universitaires dans ces domaines.
Départements et Divisions
Il est donc nécessaire d’identifier les organes et les agences responsables de la
mise en œuvre des activités et des programmes de l’Académie. À cette fin, l’Aca-
démie est composée des départements et divisions suivants :
• Le Cabinet du Secrétaire général de l’Académie internationale du
Fiqh islamique, composé du conseiller spécial de Son Excellence, du conseil-
ler pour les médias et les finances, du conseiller pour les médias, et du super-
viseur du cabinet.
• La Direction du Cabinet, des Protocoles, et des Affaires juridiques,
composé de trois la divisions, à savoir : la division du cabinet, la division
des protocoles et du transport, la division des affaires juridiques.
• Le Département de la Planification et de la Coopération internatio-
xvi
nale, composé de trois la divisions, à savoir : la division de la planification
et du développement, la division de la coopération internationale et des re-
lations extérieures, et la division de l’archivage, du suivi et de la correction.
• Le Département de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des
Personnes âgées, composé de trois la divisions, à savoir : la division des
affaires féminines, la division des affaires de la jeunesse et de l’enfance, et la
division des affaires des personnes âgées et handicapées.
• Le Département des Affaires administratives et financières, composé
de trois la divisions, à savoir : la division des affaires administratives et de la
formation, la division des affaires financières et comptables, et la division
des entrepôts et des bibliothèques.
• Le Département des Médias, des Relations publiques et des
Technologies de l’information et de la communication, composé
de trois la divisions, à savoir : la division des médias, la division des re-
lations publiques, la division des technologies de l’information et de la
communication.
• Le Département des Finances, des Investissements et des Projets,
composé de trois la divisions, à savoir : la division du Waqf, la division des
finances et des investissements, et la division des projets.
• Le Département de la Recherche, des Etudes, de la Fatwa, des
Encyclopédies, de la Traduction et de l’Impression, composé de trois
la divisions, à savoir : la division de la recherche et des encyclopédies, la
division des études et de la fatwa, la division de la traduction, ainsi que la
division de l’impression et de publication.
• Le Département des Sessions, Conférences et Séminaires, composé de
quatre la divisions, à savoir : la division des sessions, la division des confé-
rences et séminaires, et la division des ateliers et conférences publiques.
xvii
République de Côte d’Ivoire, en 2017, en vertu du décret n°44/6F, pour en faire
la ressource permanente dont les dons et les revenus sont consacrés régulière-
ment aux activités et aux programmes de l’Académie.
Le Fonds Waqf de l’Académie a été créé par les États membres de l’OCI pour
recevoir tous types de dons et de subventions en espèces et en nature de la part
d’États, d’organisations, de fondations et de donateurs individuels. Le Fonds
Waqf est supervisé par un Conseil d’administration présidé par Son Excellence
M. Hissein Brahim Taha, Secrétaire général de l’OCI. Il est également composé
des membres suivants :
• Son Excellence Cheikh Dr Saleh bin Abdullah bin Humaid, conseiller à la
Cour Royale Saoudienne, membre du Conseil des Grands Savants, Imam
Khatib à la Grande Mosquée de la Mecque, et Président de l’Académie.
• Son Excellence Professeur Koutoub Moustapha Sano, Secrétaire général de
l’Académie.
• Son Excellence Cheikh Dr Abdullah bin Muhammad Al-Mutlaq, Conseiller
à la Cour Royale Saoudienne, Membre du Conseil des Grands Savants du
Royaume d’Arabie Saoudite.
• Son Excellence Cheikh Dr Saad bin Nasser Al-Shathri, Conseiller de la
Cour Royale Saoudienne, membre du Conseil des Grands Savants du
Royaume d’Arabie saoudite.
• Son Excellence Cheikh Dr. Ahmed bin Abdulaziz Al-Haddad, Grand
Moufti de Dubaï, Émirats Arabes Unis.
• Son Éminence Professeur Abdullah Mabrouk Al-Najjar, membre de l’Aca-
démie de Recherche islamique de l’Université Al-Azhar, République arabe
d’Égypte.
• Son Éminence Professeur Yusuf bin Abdullah Al-Shubaily, professeur à
l’Institut judiciaire supérieur de l’Université Imam Muhammad bin Saud
au Royaume d’Arabie saoudite.
• Son Éminence Professeur Sami Suwailem, directeur par intérim de l’Ins-
titut de Recherche et de Formation islamique de la Banque islamique de
Développement.
Le Conseil de Surveillance, qui est chargé de superviser le Fonds Waqf de
l’Académie, est composé des membres suivants :
• Son Excellence Cheikh Dr Saleh bin Abdullah bin Humaid, conseiller à la
Cour Royale Saoudienne, membre du Conseil des Grands Savants, Imam
Khatib à la Grande Mosquée de la Mecque, et Président de l’Académie.
xviii
• Son Excellence Cheikh Dr Ahmed Muhammad Ali, président honoraire
de la Banque islamique de Développement du Royaume d’Arabie saoudite.
• Son Excellence Professeur Koutoub Moustapha Sano, Secrétaire général de
l’Académie.
• Son Éminence Dr. Youssef Hassan Khalawi, Secrétaire général de la
Chambre Islamique d’Industrie et de Commerce au Royaume d’Arabie
Saoudite.
• Son Éminence Dr. Abdulrahman bin Saleh Al-Atram, président du Conseil
de la Charia de la banque Inma au Royaume d’Arabie saoudite.
• Son Éminence Dr Omar Zuhair Hafez, ancien Secrétaire général du
Conseil général des Banques et Institutions financières islamiques.
Le Secrétariat général de l’Académie espère que les Secrétariats généraux des
Awqaf et les institutions liées au Waqf dans le monde entier soutiendront le
Fonds Waqf de l’Académie. D’autre part, le Secrétariat général de l’Académie
espère conclure des partenariats stratégiques et des accords de coopération avec
des États, des gouvernements, des organisations et des fondations qui souhaitent
participer au financement et à la planification des activités et des programmes
de l’Académie à l’intérieur et à l’extérieur du monde musulman.
Qu’Allah récompense tous ceux qui ont contribué de quelque manière que
ce soit à faire de cette mission une réalité concrète et une aspiration réalisable,
avec la permission du Très-Haut, le Tout-Puissant!
xix
Contents
Avant-propos
Vision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .xi
Mission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xii
Valeurs Cardinales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xii
Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .xiii
Moyens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xiv
Départements et Divisions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xvi
Fonds Waqf de l’Académie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xvii
Résolution N° 1 (1/2) : La Zakat des Dettes . 2 : Résolution N° 2 (2/2) : La Zakat des Biens
immobiliers et des Terres non-agricoles louées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Résolution N° 3 (3/2) : Les Réponses aux Demandes de Fatwas de l’Institut international
de la Pensée islamique à Washington, DC (USA) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Résolution N° 4 (4/2) : Le Quadianisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Résolution N° 5 (5/2) : Les Bébés-éprouvette. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Résolution N° 6 (6/2) : Les Banques de Lait Humain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Résolution N° 7 (7/2) : Les Appareils de Réanimation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Résolution N° 8 (8/2) : Les Demandes d’Explication de la Banque islamique de
Développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Résolution N° 9 (9/2) : L’Assurance et la Réassurance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Résolution N° 10 (10/2) : Les Transactions bancaires comportant des Intérêts et les
Transactions des Banques islamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Résolution N° 11 (11/2) : L’Unification des Débuts des Mois lunaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Résolution N° 12 (12/2) : Les Lettres de Garantie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
xxi
Résolutions et Recommandations de la 3ème Session du Conseil de
l’Académie internationale du Fiqh islamique (Amman, Royaume hachémite
de Jordanie · 8–13 Safar 1407/11–16 Octobre 1986) . . . . . . . . . . . . . . . . 17
xxii
Résolutions et Recommandations de la 5ème Session du Conseil de
l’Académie internationale du Fiqh islamique (Koweït City, État du Koweït ·
1–6 Joumada Al-Oula 1409/10–15 Décembre 1988) . . . . . . . . . . . . . . . . 75
xxiii
Résolutions et Recommandations de la 7ème Session du Conseil de
l’Académie internationale du Fiqh islamique (Jeddah, Royaume d’Arabie
saoudite · 7–12 Dhoul Quida 1412/9–14 Mai 1992) . . . . . . . . . . . . . . . 113
xxiv
Résolution nº 88 (5/9) : Les Appels d’Offres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
Résolution nº 89 (6/9) : Les Problèmes relatifs à la Monnaie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
Résolution nº 90 (7/9) : Le SIDA et les Dispositions jurisprudentielles y afférentes . . . . . . . . 173
Résolution nº 91 (8/9) : Le Principe de l’Arbitrage dans la Jurisprudence islamique . . . . . . 176
Résolution nº 92 (9/9) : La Prévention prohibitive (Sadd Al-Darrai) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178
Résolution nº 107 (1/12) : Les Contrats d’Approvisionnement et les Appels d’Offres . . . . . 218
Résolution nº 108 (2/12) : Les Cartes de Crédit à Débit différé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
Résolution nº 109 (3/12) : La Pénalité de Retard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
xxv
Résolution nº 110 (4/12) : La Location-vente et les Titres de Location . . . . . . . . . . . . . . . . 224
Résolution nº 111 (5/12) : L’Investissement du Produit des Awqaf (Houbous) . . . . . . . . . . 227
Résolution nº 112 (6/12) : La Désignation par le Biais d’Indices et de Signes . . . . . . . . . . . 228
Résolution nº 113 (7/12) : Le Droit des Enfants et des Personnes âgées . . . . . . . . . . . . . . . 229
Résolution nº 114 (8/12) : La Déclaration islamique sur le Rôle de la Femme dans le
Développement de la Société musulmane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
Résolution nº 115 (9/12) : L’Inflation et la Dévaluation de la Monnaie. . . . . . . . . . . . . . . . 235
Résolution nº 116 (10/12) : La Traduction du Noble Coran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239
Résolution nº 117 (11/12) : La Création d’une Institution islamique pour le Noble Coran 240
Résolution nº 118 (12/12) : Appel pour Al-Qouds Al-Charif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241
Résolution nº 119 (1/13) : L’Investissement des Biens et des Revenus issus des Awqaf . . . . 244
Résolution nº 120 (2/13) : La Zakat des Produits agricoles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245
Résolution nº 121 (3/13) : La Zakat des Actions acquises dans le But d’en utiliser les
Dividendes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
Résolution nº 122 (4/13) : Le Partenariat dégressif (Moucharaka Moutanaqissa) à la
lumière des nouveaux Contrats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248
Résolution nº 123 (5/13) : L’Investissement participatif collectif (Qirad ou Moudaraba
Mouchtaraka) dans les Institutions financières (comptes d’investissement) . . . . . . . . . . . . 249
Résolution nº 124 (6/13) : L’Assurance maladie et l’Utilisation des Cartes de soins . . . . . . . 254
Résolution nº 125 (7/13) : Déclaration à la suite des évènements en Palestine et en
d’autres lieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255
Résolution nº 126 (8/13) : Les Droits de l’Homme en Islam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261
xxvi
financières islamiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281
Résolution N° 134 (8/14) : Le Nouvel Ordre mondial, la Mondialisation, les Coalitions
régionales et leur Impact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287
Résolution N° 143 (1/16) : La Zakat sur les Comptes bloqués, les Compagnies d’Assurance
islamique, les Dépôts de Garantie en numéraire et les Indemnités de Fin de Service . . . . . 320
Résolution N° 144 (2/16) : Les Différends entre le Conjoint et l’Epouse exerçant un Travail 324
Résolution N° 145 (3/16) : L’Aqilah et ses Applications contemporaines au Paiement de la
Diya . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 328
Résolution N° 146 (4/16) : Les Nouvelles Lectures du Noble Coran et des Textes islamiques 330
Résolution N° 147 (5/16) : Les Marchandises internationales et les Prescriptions relatives à
leurs Transactions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332
Résolution N° 148 (6/16) : La « Kafala » commerciale (Parrainage d’Entreprise) . . . . . . . . . 334
Résolution N° 149 (7/16) : L’Assurance médicale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336
Résolution N° 150 (8/16) : Nous et l’Autre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 338
Résolution N° 151 (9/16) : La Prise en charge des Minorités musulmanes . . . . . . . . . . . . . . 341
xxvii
de Jordanie · 28 Joumada Al-Oula – 2 Joumada Al-Akhira 1427/24 – 28 Juin
2006) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 347
Résolution N° 152 (1/17) : L’Islam, l’Oumma unique, et les diverses Écoles théologiques,
jurisprudentielles et éducatives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 348
Résolution N° 153 (3/17) : L’Ifta : Conditions et Ethiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 354
Résolution N° 154 (4/17) : La Position de l’Islam vis-à-vis du Fanatisme, de l’Extrémisme
et du Terrorisme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 358
Résolution N° 155 (5/17) : La Réconciliation entre l’Attachement aux Principes
fondamentaux de l’Islam et les Impératifs de Citoyenneté des Musulmans vivant à
l’Extérieur du Monde musulman . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 361
Résolution N° 156 (6/17) : La Finalisation de la Résolution relative aux Titres de
Partenariat (Soukouk Moucharaka) et la Composition de leurs Actifs . . . . . . . . . . . . . . . . 364
Résolution N° 157 (7/17) : Les Promesses réciproques et la Collusion dans les Contrats . . . . 366
Résolution N° 158 (8/17) : La Cession des Créances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 368
Résolution N° 159 (9/17) : Le Statut de la Femme et son Rôle social dans la Perspective de
l’Islam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 370
Résolution N° 160 (10/17) : Les Relations extérieures et les Engagements internationaux
des Etats musulmans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 373
Résolution N° 161 (11/17) : Les Règles de la Charia applicables à la Recherche biomédicale
sur l’Etre humain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 375
Résolution N° 162 (12/17) : Les Personnes diabétiques et le Jeune du Ramadan . . . . . . . . . . 378
xxviii
d’Urgence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 412
Résolution N° 173 (11/18) : La Chirurgie esthétique et la Règlementation pertinente . . . . . 414
Résolution N° 174 (12/18) : La Finalisation de la Résolution relative aux Actes entraînant
une Rupture du Jeûne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 418
Résolution N° 175 (1/19) : La Liberté Religieuse dans la Charia : Dimensions et Principes . . 420
Résolution N° 176 (2/19) : La Liberté d’Expression : Règles et Dispositions . . . . . . . . . . . . . 422
Résolution N° 177 (3/19) : Le Rôle de la Surveillance chariatique dans le Contrôle des
Activités bancaires islamiques : Son Importance, ses Conditions et sa Méthode de Travail 424
Résolution N° 178 (4/19) : Les Soukouk islamiques : Applications contemporaines et
Négociation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 427
Résolution N° 179 (5/19) : Le Tawarouq : Son Essence et ses Différents Types (Celui connu
dans le domaine jurisprudentiel et celui utilisé de manière structurée par les banques) . . . 431
Résolution N° 180 (6/19) : La Violence familiale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 433
Résolution N° 181 (7/19) : Le Waqf d’Actions, de Soukouk, de Droits immatériels et
d’Usufruits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 437
Résolution N° 182 (8/19) : Application du Système B.O.T (Construire-Exploiter-
Transférer) dans la Rénovation de Propriétés des Awqaf et des Services publics . . . . . . . . . 440
Résolution N° 183 (9/19) : Le Diabète et le Jeûne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 442
Résolution N° 184 (10/19) : L’Obtention d’une Autorisation pour les Opérations
Médicales Urgentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 447
Résolution N° 185 (11/19) : La Conservation de l’Environnement en Islam . . . . . . . . . . . . . 450
xxix
(nouvelles données) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 477
Résolution N° 195 (1/21) : La Couverture des Risques dans les Transactions financières . . . . 486
Résolution N° 196 (2/21) : La Poursuite de l’Étude sur les Soukouk islamiques . . . . . . . . . . 487
Résolution N° 197 (3/21) : La Responsabilité Pénale des Automobilistes en cas d’Excès de
Vitesse ou de Négligence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 490
Résolution N° 198 (4/21) : La Transmutation, la Dilution et l’Utilisation d’Additifs dans
les Produits alimentaires et les Médicaments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 492
Résolution N° 199 (5/21) : La Représentation des Prophètes et des Compagnons du
Prophète dans les Œuvres artistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 495
Résolution N° 200 (6/21) : Les Principes de l’Assurance coopérative à la Lumière des
Jugements et des Règles de la Charia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 496
Résolution N° 201 (7/21) : L’Abattage des Animaux après étourdissement par Choc
électrique : À la Lumière des derniers Développements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 507
Résolution N° 202 (8/21) : Le Dialogue entre les Adeptes des Écoles Musulmanes . . . . . . . . 508
Résolution N° 203 (9/21) : L’Hérédité, le Génie génétique et le Génome humain. . . . . . . . . 511
Résolution N° 204 (10/21) : Les Combats entre Musulmans au nom du Djihad . . . . . . . . . 518
xxx
Cas, Règles et Conditions de leurs Réalisations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 550
Résolution N° 215 (11/22) : Poursuite des Recherches et Etudes sur les Questions de
l’Assurance coopérative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 551
Résolution N° 216 (12/22) : La Visite de Jérusalem : Objectifs et Dispositions . . . . . . . . . . . 556
Résolution N° 217 (1/23) : Le Mariage de Jeunes Filles, entre le Droit du Tuteur et l’Intérêt
de la Jeune Fille, et l’Etendue de l’Autorité du Gouvernement dans son Interdiction ou
sa Réglementation du point de vue de la Charia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 558
Résolution N° 218 (2/23) : Les Dispositions relatives à l’Insolvabilité et la Faillite selon la
Charia et les Systèmes Contemporains (Poursuite de la résolution antérieure). . . . . . . . . . 560
Résolution N° 219 (3/23) : Les Annulatifs du Jeûne dans le Domaine
Thérapeutique (poursuite de la résolution antérieure) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 563
Résolution N° 220 (4/23) : La Réduction du Capuchon clitoridien selon la Jurisprudence
islamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 566
Résolution N° 221 (5/23) : Les Dispositifs intellectuels et pratiques pour lutter contre le
Fanatisme, l’Extrémisme et le Terrorisme dans les Différents Domaines . . . . . . . . . . . . . . 568
Résolution N° 222 (6/23) : Les Avantages offerts par les Banques aux Clients de Comptes
courants du point de vue de la Charia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 571
Résolution N° 223 (7/23) : La Responsabilité du Médecin concernant les Erreurs médicales
non-intentionnelles du point de vue de la Charia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 574
Résolution N° 224 (8/23) : La Couverture des Risques dans les Transactions financières :
Principes et Règles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 581
Résolution N° 225 (9/23) : Le Halal, Réponses aux questions de l’Institut de
Normalisation et de Métrologie des Pays musulmans (SMIIC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 585
Résolution N° 226 (10/23) : La Prédominance et L’Affiliation dans les Transactions
Financières : Cas, Règles et Conditions de leurs Réalisations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 586
Résolution N° 227 (11/23) : L’Impact du Contrat de Mariage sur la Propriété des Époux. . . 591
Résolution N° 228 (12/23) : Les Suggestions du Comité instauré par le Secrétariat général
de l’Académie pour aborder certaines Questions relatives aux Obligations financières
islamiques (Soukouk). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 592
Résolution N° 230 (1/24) : Les Contrats intelligents : Comment les activer et les résilier
(Étude des Contrats intelligents et de l’étendue de leurs liens avec la Cryptomonnaie) . . . 610
Résolution N° 231 (2/24) : Inflation monétaire et Fluctuation de la Valeur des Devises . . . . 612
xxxi
Résolution N° 232 (3/24) : Les Contrats FIDIC (Modèle de contrats définis par la
Fédération internationale des Ingénieurs-conseils) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 613
Résolution N° 233 (4/24) : La Tolérance en Islam : Sa Nécessité et Ses Effets dans la Société
et dans le Monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 614
Résolution N° 234 (5/24) : Atteindre la Sécurité Alimentaire et Hydrique : Les Problèmes
les plus critiques et leurs Effets sur les futurs Défis de la Oumma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 616
Résolution N° 235 (6/24) : Le Génome Humain et la Bio-ingénierie future : Révision
des Résolutions de l’Académie, Présentation des Résultats effectifs, des nouveaux
Développements et des Défis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 618
Résolution N° 236 (7/24) : Le Rôle de l’Éducation Religieuse dans le Renforcement de la
Paix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 620
Résolution N° 237 (8/24) : Les Monnaies électroniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 623
Résolution N° 238 (9/24) : Les Opérations de Couverture dans les Institutions financières
islamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 626
xxxii
Résolutions et Recommandations de la 2ème
Session1 du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Jeddah
Royaume d’Arabie saoudite
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 1 (1/2)
La Zakat des Dettes
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 2ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Rabi Al-Akhir H (22–28 Décembre 1985) ;
Ayant examiné les études présentées concernant la Zakat des dettes,
ayant débattu, de manière exhaustive, de la question sous ses divers aspects,
Il apparait ce qui suit :
A. Il n’existe pas, dans le Livre d’Allah - qu’Il soit exalté -, ni dans la Sounna
de Son Prophète ملسو هيلع هللا ىلص, de textes qui traitent en détail de la Zakat sur les dettes.
B. Les opinions recueillies auprès des Compagnons du Prophète et des
“Tabi’ine” (les générations qui leur ont succédé), sont nombreuses quant aux
modalités de prélèvement de la Zakat sur les dettes.
C. En conséquence, les diverses écoles juridiques islamiques ont, en la ma-
tière, des positions divergentes.
D. Cette différence d’opinions est la conséquence d’une divergence concer-
nant la règle suivante : “Un avoir percevable doit-il être considéré comme effec-
tivement perçu ? ”
Sur la base de ce qui précède, Le Conseil décide ce qui suit :
1. La Zakat sur la dette est obligatoire pour le créancier, pour chaque année,
lorsque le débiteur est solvable et consent à payer.
2. La Zakat sur la dette est obligatoire pour le créancier, au terme d’une
année à compter du jour du recouvrement du prêt, lorsque le débiteur
est insolvable ou récalcitrant.
Allah est plus Savant
•
2
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 2 (2/2)
La Zakat des Biens immobiliers et des Terres non-agricoles louées
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 2ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Rabi Al-Akhir H (22–28 Décembre 1985) ;
Ayant examiné les études présentées concernant la Zakat des biens immobi-
liers et des terres louées non agricoles,
Ayant débattu de la question, de manière exhaustive et approfondie ;
Il apparait ce qui suit :
• Il n’existe pas de texte explicite imposant la Zakat sur les biens immobiliers
et les terres loués.
• Il n’existe pas non plus de texte de référence imposant la Zakat de façon
immédiate sur les revenus issus des biens immeubles et des terres non agri-
coles loués.
En conséquence, le Conseil décide :
A. La Zakat n’est pas obligatoire sur la valeur des biens immobiliers et des
terres loués.
B. La Zakat est obligatoire sur les revenus engendrés par ces biens dont elle
représente le quart du dixième (2,5%) et est payable au terme d’une année révolue,
pourvu que soient réunies les conditions de la Zakat et que rien ne s’y oppose.
Allah est plus Savant
•
3
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 3 (3/2)
Les Réponses aux Demandes de Fatwas de l’Institut international
de la Pensée islamique à Washington, DC (USA)
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 2ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Rabi Al-Akhir H (22–28 Décembre 1985) ;
Ayant constitué un Comité composé de membres de l’Académie pour exa-
miner les questions émanant de l’Institut International de la Pensée Islamique,
à Washington, DC ;
Ayant examiné les réponses présentées à leur sujet :
Il apparait ce qui suit:
• Les réponses ont été formulées de manière trop succincte pour être convain-
cantes et trancher toute divergence et objection.
• L’Académie se doit de résoudre les problématiques auxquelles nos frères vi-
vants en Occident sont confrontés.
En conséquence, Le Conseil décide ce qui suit :
1. Charger le Secrétariat Général de l’Académie de soumettre ces questions
aux membres du Conseil ou aux experts de son choix, en vue d’élaborer
des réponses étayées, basées sur des arguments tirés de la Charia et sur les
avis des premiers Fouqaha (savants spécialistes du Fiqh), en les présentant
sous une forme convaincante et claire.
2. Charger le Secrétariat Général de l’Académie de soumettre les réponses
recueillies à la 3e session du Conseil.
Allah est plus Savant
4
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 4 (4/2)
Le Quadianisme
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 2ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Rabi Al-Akhir H (22–28 Décembre 1985) ;
Ayant examiné la demande d’avis juridique soumise par le Conseil de
Jurisprudence Islamique de Cape Town (Afrique du Sud), concernant la posi-
tion de la Charia au sujet du Quadianisme et du groupe appelé “Lahorite”, qui
en est issu et ce, pour savoir s’il faut les considérer comme des musulmans ou
non et si un non-musulman est habilité à juger d’une question de cette nature ;
À la lumière des recherches et des documents présentés aux membres de
l’Académie à ce sujet et sur Mirza Gholam Ahmad Al-Qadiani, qui s’est fait
connaître en Inde, au cours du siècle dernier et dont se réclament les sectes
quadianistes et lahorite ;
Ayant analysé les renseignements précités concernant ces deux sectes ;
S’étant assuré que Mirza Gholam Ahmad s’était prétendu prophète envoyé
et recevant la révélation, que cela est établi par ses écrits dont certains, selon lui,
procèdent de la Révélation et qu’il s’est employé durant toute sa vie à propager
cette prétention et à appeler les gens, dans ses livres et ses propos, à croire en sa
qualité de prophète et de messager ; de plus, il est établi qu’il niait de nombreux
principes de la religion que nul ne peut ignorer, tel que le djihad ;
Ayant également pris connaissance du jugement rendu au même sujet
par l’Académie de Fiqh de Makkah Al-Mukarramah ;
5
du même jugement d’apostasie que les Quadianistes, bien qu’ils présentent
Mirza Gholam Ahmad comme l’ombre et la manifestation de notre Prophète
Mohammed ملسو هيلع هللا ىلص.
• Aucun tribunal non islamique et aucun magistrat non musulman ne sont
habilités à juger de l’appartenance à l’Islam ou de l’apostasie de quelqu’un,
notamment lorsqu’il s’agit de questions contraires à l’unanimité de la
Oumma islamique représentée par ses académies et ses savants. En effet, le
jugement sur l’appartenance à l’Islam ou l’apostasie n’est recevable que s’il
émane d’un musulman connaissant toutes les conditions d’adhésion à l’Is-
lam ou d’apostasie, saisissant le sens profond de l’Islam et de la mécréance,
et ayant une ample connaissance de tout ce qui est établi dans le Livre, la
Sounna et l’Ijma’ (le Consensus). En conséquence, le jugement d’un tel
tribunal est nul.
Allah est plus Savant
•
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 5 (5/2)
Les Bébés-éprouvette
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 2ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Rabi Al-Akhir H (22–28 Décembre 1985) ;
Ayant passé en revue les études présentées par les Fouqaha et les médecins
sur la question des “Bébés-éprouvette”, sous les deux angles du Fiqh et de la
technique médicale,
Ayant débattu des études soumises à son appréciation et des divers aspects
soulevés, et ce, afin de jeter la lumière sur cette question ;
Ayant constaté que la question nécessite une étude plus approfondie sur
le plan médical et sur le plan du Fiqh, ainsi que le réexamen des études et des
recherches précédentes et nécessite de concevoir de manière exhaustive la ques-
tion sous tous ses
7
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 6 (6/2)
Les Banques de Lait Humain
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 2ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Rabi Al-Akhir H (22–28 Décembre 1985) ;
L’académie ayant été saisie d’une étude sur le plan du Fiqh et d’une étude
au sujet des banques de lait humain ;
Ayant examiné le contenu de ces deux études et après en avoir débattu de
manière exhaustive concernant les différents aspects de la question ;
Il apparait ce qui suit :
1. L’expérimentation des banques de lait fut entreprise par les pays occi-
dentaux et a ensuite révélé certains aspects négatifs tant techniques que
scientifiques, entraînant leur déclin et une diminution de l’intérêt les
concernant.
2. L’Islam considère que l’allaitement crée un lien identique au lien de pa-
renté par le sang et implique les mêmes interdictions que les liens de
parenté par le sang d’après l’avis unanime des Musulmans. L’une des
finalités générales de la Charia est de préserver les liens de parenté, or, les
banques de lait entraînent qu’ils soient mêlés et incertains.
3. Les relations sociales dans le monde musulman permettent d’assurer l’al-
laitement naturel, qui est nécessaire dans certains cas particuliers au nou-
veau-né prématuré de petit poids ou ayant besoin de lait maternel, ce qui
dispense du recours aux banques de lait.
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 7 (7/2)
Les Appareils de Réanimation
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 2ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Rabi Al-Akhir H (22–28 Décembre 1985) ;
Ayant examiné les études dans le domaine du Fiqh et de la médecine pré-
sentées au sujet des “Appareils de réanimation” ;
Ayant débattu de manière exhaustive de cette question et soulevé diverses
interrogations, notamment au sujet de la vie et de la mort, du fait de la relation
existante entre le débranchement des appareils de réanimation et la fin de la vie
de la personne en réanimation,
Etant donné que plusieurs aspects de la question ne sont pas suffisamment
élucidés et compte tenu de l’étude complète faite sur la question par l’Organi-
sation Islamique des Sciences Médicales du Koweït, à laquelle il est indispen-
sable de se référer ;
Décide :
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 8 (8/2)
Les Demandes d’Explication de la Banque
islamique de Développement
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 2ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Rabi Al-Akhir H (22–28 Décembre 1985) ;
Ayant entendu l’exposé, par la Banque Islamique de Développement, d’une
série de questions et de demandes de renseignements requérant l’obtention de
Fatwas (avis juridiques) ;
Ayant entendu le rapport de la sous-commission formée au cours de la ses-
sion et composée de leurs Éminences les membres ainsi que les experts qui s’y
sont joints, qui ont apporté des réponses aux questions posées.
Vu que la question nécessite un examen plus approfondi et exhaustif impli-
quant des contacts et un échange de vues avec ladite banque dans le cadre d’une
commission que cette dernière se chargerait de constituer ;
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 9 (9/2)
L’Assurance et la Réassurance
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 2ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Rabi Al-Akhir H (22–28 Décembre 1985) ;
Ayant suivi les exposés présentés par les savants participant à la session sur
les questions de l’assurance et la réassurance ;
Ayant débattu à propos des études présentées ;
Ayant examiné de manière approfondie la question sous ses divers aspects
et formes, ainsi que ses principes de base et ses objectifs ;
Ayant examiné les décisions adoptées par les académies de Fiqh et les insti-
tutions scientifiques à ce sujet,
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 10 (10/2)
Les Transactions bancaires comportant des Intérêts
et les Transactions des Banques islamiques
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 2ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Rabi Al-Akhir H (22–28 Décembre 1985) ;
Ayant pris connaissance des diverses études portant sur les transactions ban-
caires modernes.
Ayant examiné lesdites études et en ayant débattu de celles-ci de manière
approfondie, ce qui a mis en relief les effets négatifs de ce mode de transaction
sur l’ordre économique international et sur sa stabilité notamment dans les pays
du Tiers monde.
Ayant examiné les conséquences désastreuses engendrées par ce système du
fait de sa violation des commandements du Livre d’Allah qui interdisent ex-
plicitement l’usure partielle ou totale et appellent à s’en repentir et à se limiter
au recouvrement du principal des crédits que cette somme soit importante ou
minime, quel qu’en soit le montant, et compte tenu de la menace d’une guerre
destructrice par Allah et Son Messager contre ceux qui pratiquent le prêt avec
intérêts.
12
des musulmans et éviter que ces derniers ne vivent en état de contradic-
tion entre les réalités de leur vie et les exigences de leur foi.
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 11 (11/2)
L’Unification des Débuts des Mois lunaires
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 2ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Rabi Al-Akhir H (22–28 Décembre 1985) ;
Ayant passé en revue les études qui lui ont été soumises par les membres et
les experts au sujet de l’unification des débuts des mois lunaires :
Après discussion approfondie par les participants des exposés faits sur la
question et avoir entendu de nombreuses opinions concernant le recours au
calcul pour déterminer les débuts des mois lunaires :
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 12 (12/2)
Les Lettres de Garantie
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 2ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Rabi Al-Akhir H (22–28 Décembre 1985) ;
Ayant étudié la question des lettres de garantie et examiné les études et re-
cherches y afférentes, et suite aux délibérations et débats exhaustifs à cet effet,
il ressort ce qui suit :
A. Les différents types de lettres de garantie, tant initiales que finales, peuvent
être avec ou sans couverture. En l’absence de couverture, elle implique que la
responsabilité du garant soit associée à celle d’autrui concernant tout ce qui est
requis au moment de la lettre et à l’avenir. Ce type d’engagement correspond à
ce qui est nommé “garantie” ou “caution” dans le Fiqh islamique.
Dans le cas où la lettre de garantie comporte une couverture, la relation entre
le requérant de la lettre et son émetteur est une procuration. Or, la procuration
est valable à titre onéreux ou gratuit, la relation de caution au profit du bénéfi-
ciaire (celui profitant de la caution) étant toujours présente.
B. La caution est un contrat bénévole basé sur la bonté et la bienveillance. Les
Fouqaha (juristes du Fiqh) affirment qu’il est interdit de percevoir une compen-
sation en contrepartie, car, dans le cas où le garant paie la somme de la garantie,
cet acte ressemblera à un prêt avec intérêt au bénéfice de celui qui s’est porté
caution, ce qui est interdit par la Charia.
15
éléments nécessaires pour assurer cette caution.
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Résolutions et Recommandations de la 3ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Amman
Royaume hachémite de Jordanie
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 13 (1/3)
Les Demandes d’Explication de la Banque
islamique de Développement
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 3ème session, à Amman (Royaume ha-
chémite de Jordanie), du 8 au 13 Safar H (11–16 Octobre 1986) ;
Ayant étudié amplement et discuté largement de toutes les demandes
soumises par la Banque Islamique de Développement (BID) à l’Académie ,
18
du délai de location est acceptable par la Charia si elle fait l’objet d’un contrat
séparé.
Cinquièmement : La responsabilité de la destruction et de la détérioration du
matériel incombe à la Banque en sa qualité de propriétaire de ces équipements,
sauf abus ou négligence de la part du locataire, auxquels cas la responsabilité
incombe à ce dernier.
Sixièmement : Les frais d’assurance, autant que possible auprès de compa-
gnies islamiques, sont à la charge de la Banque.
C. Au sujet des opérations de vente à crédit et à tempérament
Premièrement : La promesse de vente, par la Banque Islamique de
Développement, d’équipements au client, après leur acquisition par la Banque,
est acceptable par la Charia.
Deuxièmement : Le mandatement, par la Banque Islamique de
Développement, d’un de ses clients pour l’achat, pour le compte de la Banque,
des équipements et autres matériels dont ce client a besoin, avec des spécifica-
tions définies et à des prix déterminés, et ce dans le but que la Banque lui vende
ces biens après leur réception et acquisition par le mandataire, est une opération
acceptable par la Charia ; toutefois, il est préférable, si possible, que le manda-
taire d’achat soit autre que le client précité.
Troisièmement : L’accord de vente doit intervenir après l’appropriation et la
possession effective du matériel et faire l’objet d’un contrat séparé.
D. Au sujet des opérations de financement du commerce extérieur
Les principes appliqués aux opérations de vente à crédit et à tempérament
sont applicables à ce type d’opérations.
E. Au sujet de l’utilisation des intérêts des fonds que la Banque Islamique
de Développement est contrainte de déposer auprès des banques étrangères :
Il est interdit à la Banque Islamique de Développement de protéger la valeur
réelle de ses fonds contre les effets de la fluctuation monétaire au moyen des
intérêts engendrés par ses dépôts. C’est pourquoi il est impératif d’utiliser ces
intérêts au profit d’objectifs d’utilité publique tels que la formation, la recherche,
la mise à disposition de moyen de secours humanitaire, l’assistance financière et
technique aux États membres ainsi qu’aux institutions scientifiques, aux établis-
sements et écoles et à tout ce qui contribue à la diffusion du savoir islamique.
Allah est plus Savant
•
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 14 (2/3)
La Zakat sur les Actions dans les Sociétés
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 3ème session, à Amman (Royaume ha-
chémite de Jordanie), du 8 au 13 Safar H (11–16 Octobre 1986) ;
Ayant discuté de la question de la Zakat sur les actions dans les sociétés, sous
tous ses aspects et pris connaissance des études présentées à ce sujet,
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 15 (3/3)
L’Investissement de la Zakat dans des Projets générant des Bénéfices
sans attribution de Titre de Propriété individuelle à l’Ayant Droit
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 3ème session, à Amman (Royaume ha-
chémite de Jordanie), du 8 au 13 Safar H (11–16 Octobre 1986) ;
Ayant examiné les études soumises au sujet de “l’investissement de la Zakat
dans des projets rentables sans attribution de propriété individuelle à l’ayant
droit” ;
Et ayant écouté les avis des membres et des experts à ce sujet ;
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 16 (4/3)
Les Bébés-éprouvette
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 3ème session, à Amman (Royaume ha-
chémite de Jordanie), du 8 au 13 Safar H (11–16 Octobre 1986) ;
Ayant passé en revue les études soumises à l’Académie au sujet de la pro-
création assistée (les bébés-éprouvette) et l’audition des explications fournies
par les experts et les médecins ;
AYANT CONSTATÉ, après délibération, que les méthodes d’insémination arti-
ficielle connues de nos jours sont au nombre de sept (7),
22
B. Quant aux sixième et septième méthodes, le Conseil estime que rien n’em-
pêche d’y recourir en cas de besoin, tout en soulignant la nécessité de prendre
toutes les précautions nécessaires. Ces méthodes sont :
1. La fécondation in vitro de l’ovule d’une femme, par le spermatozoïde de
son mari, puis l’insémination de l’ovule fécondé dans l’utérus de cette
même femme.
2. L’inoculation du spermatozoïde du mari à l’endroit approprié du vagin
ou de l’utérus de son épouse, par insémination interne.
23
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 17 (5/3)
Les Appareils de Réanimation
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 3ème session, à Amman (Royaume ha-
chémite de Jordanie), du 8 au 13 Safar H (11–16 Octobre 1986) ;
Après discussions de tous les aspects soulevés autour de la question des ap-
pareils de réanimation ;
Et après audition des explications exhaustives fournies par les médecins
spécialisés en la matière ;
24
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 18 (6/3)
L’Unification des Débuts des Mois lunaires
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 3ème session, à Amman (Royaume ha-
chémite de Jordanie), du 8 au 13 Safar H (11–16 Octobre 1986) ;
Ayant passé en revue deux questions relatives à “l’unification des débuts
des mois lunaires”, à savoir :
1. Le degré d’incidence de la différence des lieux d’observation de la lune sur
l’unification des débuts des mois ;
2. L’utilisation du calcul astronomique pour déterminer les débuts des mois
lunaires.
ayant examiné les études soumises à ce sujet par les membres et les experts :
25
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 19 (7/3)
L’Ihram pour ceux qui se rendent au Hadj ou
à la Omrah par Avion ou Bateau
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 3ème session, à Amman (Royaume ha-
chémite de Jordanie), du 8 au 13 Safar H (11–16 Octobre 1986) ;
Ayant pris connaissance des études présentées concernant la question de
l’Ihram (état de sacralisation) pour ceux qui se rendent au Haj ou à la Omrah,
par avion ou bateau,
26
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 20 (8/3)
L’Attribution de la Zakat au Profit du Fonds de Solidarité islamique
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 3ème session, à Amman (Royaume ha-
chémite de Jordanie), du 8 au 13 Safar H (11–16 Octobre 1986) ;
Ayant entendu le discours du Secrétaire général adjoint de l’Organisation
de la Conférence islamique sur les activités du Fonds de Solidarité Islamique et
sur ses besoins pressants de soutien matériel ainsi que sa proposition visant à ce
que le Fonds de Solidarité soit un des bénéficiaires de la Zakat ;
27
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 21 (9/3)
Les Dispositions de la Charia à l’Egard des Billets de
Banque et de la Fluctuation de la Valeur de la Monnaie
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 3ème session, à Amman (Royaume ha-
chémite de Jordanie), du 8 au 13 Safar H (11–16 Octobre 1986) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie au sujet des “Dispositions
de la Charia à l’égard des billets de banque et de la fluctuation de la valeur de
la monnaie”
28
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 22 (10/3)
Les Titres de “Mouqarada” et les Titres de
Développement et d’Investissement
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 3ème session, à Amman (Royaume ha-
chémite de Jordanie), du 8 au 13 Safar H (11–16 Octobre 1986) ;
Ayant examiné l’étude présentée sur la question des “titres de Mouqarada et
les titres de développement et d’investissement”,
ayant entendu les débats qui ont eu lieu à ce sujet :
Conformément au plan de travail de l’Académie exigeant la préparation de
plusieurs études sur un même sujet,
compte tenu de l’importance de cette question et la nécessité de l’examiner
en détail sous tous ses aspects et de recueillir toutes les opinions y afférentes :
29
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 23 (11/3)
Les Demandes d’Explication de l’Institut international
de la Pensée islamique de Washington, DC (USA)
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 3ème session, à Amman (Royaume ha-
chémite de Jordanie), du 8 au 13 Safar H (11–16 Octobre 1986) ;
Ayant examiné les demandes d’explication soumises par l’Institut interna-
tional de la Pensée islamique à Washington et les réponses préparées par des
membres et experts du Conseil de l’Académie
Que les éloges et le Salut soient sur Notre Seigneur Mohammed, Ultime Messager,
sur les Siens et sur Ses Compagnons.
QUESTION N° 3 :
Quelle est la position de la Charia à l’égard du mariage d’une musulmane avec
un non-musulman, surtout si elle espérait la conversion de celui-ci à l’Islam après
le mariage ? En effet, beaucoup de femmes musulmanes prétendent qu’elles ne
trouvent pas souvent de mari musulman convenable et qu’elles seraient ainsi
exposées aux inconduites ou risquent de vivre dans des conditions fort gênantes.
RÉPONSE :
Le mariage d’une musulmane à un non-musulman est interdit par la Charia, et
ce, selon le Coran, la Sounna et le consensus. Si un tel mariage était conclu, il
30
serait frappé de nullité et les dispositions de la Charia relatives au mariage ne
pourraient s’y appliquer et les enfants nés d’un tel mariage sont illégitimes. Le
fait d’espérer la conversion du mari à l’Islam ne modifie nullement ce jugement.
QUESTION N° 4 :
Quelle est la position de la Charia sur la continuité d’un lien matrimonial
et de la cohabitation entre une épouse convertie à l’Islam et son mari resté
non musulman, au cas où elle craindrait que les enfants nés de ce mariage
s’égarent et dérivent en cas de divorce tout en sachant que l’épouse nourrit
l’espoir que son mari se convertisse à l’Islam si leurs relations matrimoniales
restaient maintenues ?
Et quel serait le jugement si elle ne nourrissait pas l’espoir qu’il se convertisse
à l’Islam, mais qu’il se comporte bien avec elle et qu’elle craint, si elle s’en sépare,
de ne pas trouver de mari musulman ?
RÉPONSE :
Dès qu’une femme se convertit à l’Islam et que le mari refuse d’en faire de même,
leur mariage est dissout. L’épouse n’a plus le droit de vivre maritalement avec
cet homme. Cependant, la femme doit observer le délai de viduité. Si le mari
se convertit à l’Islam pendant cette période, elle redeviendra son épouse sur la
base du mariage précédent.
En revanche, si la période de viduité est arrivée à son terme sans que le mari
se convertisse à l’Islam, le lien de mariage qui les unit est rompu. Si, par la suite,
le mari se convertit à l’Islam et qu’ils souhaitent tous les deux reprendre la vie
conjugale, ils pourront le faire par le biais d’un nouveau contrat de mariage.
La notion de bon traitement par le mari n’a pas d’effet sur la légitimité de la
continuation du lien matrimonial.
QUESTION N°5 :
Quelle est la position de la Charia au sujet de l’enterrement des morts musul-
mans dans les cimetières des non musulmans, vu que l’enterrement n’est pas
permis en dehors des cimetières et qu’il n’existe pas de cimetières propres aux
musulmans dans la plupart des États nord-américains et dans les pays européens ?
31
RÉPONSE :
L’enterrement d’un musulman dans les cimetières des non-musulmans dans des
pays non musulmans est permis pour cause de nécessité impérieuse.
QUESTION N° 6 :
Quelle est la position de la Charia sur la vente d’une mosquée, si les musulmans
quittent la région où elle est située, et s’ils craignent sa dégradation ou son ap-
propriation par autrui ? En effet, il arrive souvent que les musulmans achètent un
local à usage d’habitation et le transforment en mosquée. Si la majorité d’entre
eux quitte la région pour des raisons liées à leurs activités, la mosquée est dé-
sertée ou laissée à l’abandon et parfois certaines personnes se l’approprient. Or,
il est possible de la vendre et de l’échanger contre une autre mosquée qui sera
installée dans une zone où vivent des musulmans. Quelle est alors la position
de la Charia au sujet de cette vente ou de cet échange ? S’il n’a pas été possible
d’acquérir une autre mosquée en échange, quelle est la forme la plus indiquée
pour l’utilisation du produit de la vente ?
RÉPONSE :
Il est permis de vendre une mosquée devenue inutilisée ou située dans une zone
abandonnée par les musulmans ou qui risque d’être accaparée par des non-mu-
sulmans, à condition que le produit de la vente soit utilisé pour l’achat d’un
autre local qui sera transformé en mosquée.
QUESTION N°8 :
Certaines femmes ou jeunes filles se trouvent, du fait de leurs situations pro-
fessionnelles ou leurs études, obligées d’habiter seules ou avec des femmes non
musulmanes. Quelle est la position de la Charia au sujet de cette situation ?
RÉPONSE :
Selon la Charia, il n’est pas permis à une femme musulmane d’habiter seule
dans une région étrangère.
QUESTION N° 9 :
Aux États-Unis, beaucoup de femmes disent qu’elles peuvent couvrir toutes les
parties de leur corps, à l’exception du visage et des mains, alors que certaines
32
d’entre elles avancent que la direction de leur travail, leur interdit de se couvrir
même la tête. Quelles sont les parties du corps de la femme qu’il est permis de
ne pas voiler dans le cas extrême, c’est-à-dire en présence d’hommes étrangers
dans le lieu de travail ou d’études ?
RÉPONSE :
Selon la majorité des ulémas, le voile pour la femme musulmane consiste à cou-
vrir tout le corps, à l’exception du visage et des mains à condition que des ten-
tations ne risquent pas d’être suscitées. Dans le cas contraire, il est obligatoire
de les couvrir également.
QUESTIONS N° 10 & 11 :
Dans ce pays de nombreux étudiants musulmans se trouvent dans l’obligation
de travailler pour couvrir leurs frais d’études et de subsistance, car pour nombre
d’entre eux, l’argent qu’ils reçoivent de leurs proches n’est pas suffisant. Cela les
oblige à exercer un emploi sans lequel ils ne pourraient survivre. Or, souvent,
ils ne trouvent d’emploi que dans les restaurants qui servent des boissons al-
coolisées ou proposent des repas contenant du porc et autres produits prohibés.
Quelle est la position de la Charia concernant le travail du musulman dans
ces lieux ? Qu’en est-il de la vente par un musulman, de boissons alcoolisées et
de porc à un non-musulman ou la fabrication de boissons alcoolisées et leurs
ventes à des non-musulmans, sachant que dans ces pays certains musulmans
exercent ce genre de profession ?
RÉPONSE :
Le musulman peut, s’il ne trouve pas de travail licite du point de vue de la Charia,
travailler dans des restaurants appartenant à des non-musulmans, à condition
qu’il ne serve pas lui-même de boissons alcoolisées, ne les transporte pas, ne les
fabrique pas et ne les vende pas. Il en est de même pour ce qui est de servir du
porc et autre produit prohibé de même nature.
QUESTION N°12 :
De nombreux médicaments contiennent des quantités diverses d’alcool, variant
de 0,01 à 25%. La plupart de ces médicaments sont utilisés contre le rhume, l’an-
gine, la toux et d’autres maladies courantes. Les médicaments contenant l’alcool
représentent en général près de 95% des remèdes utilisés contre ces maladies, ce
33
qui rend difficile, voire impossible, l’acquisition d’autres produits pharmaceu-
tiques ne contenant pas d’alcool. Quelle est la position de la Charia au sujet de
la consommation de ces médicaments ?
RÉPONSE :
Le musulman malade peut prendre des médicaments contenant une proportion
d’alcool, à défaut d’un autre médicament dépourvu de cette substance, si ce mé-
dicament a été prescrit par un médecin honnête et fiable sur le plan professionnel.
QUESTION N° 13 :
Il existe des levures et des gélatines qui contiennent des quantités très faibles
d’éléments extraits du porc. Est-il permis par la Charia d’utiliser ces levures et
ces gélatines ?
RÉPONSE :
Il n’est pas permis au musulman d’utiliser dans sa nourriture des levures ou des
gélatines extraites du porc. Les levures et les gélatines d’origine végétale ou pro-
venant d’animaux égorgés conformément à la Charia permettent suffisamment
de s’en abstenir.
QUESTION N° 14 :
La plupart des musulmans sont contraints d’organiser les cérémonies de mariage
de leurs filles dans leurs mosquées. Ces cérémonies comportent souvent de la
danse, des chants et de la musique. Ils ne disposent pas de locaux suffisamment
spacieux pour tenir ce genre de cérémonies. Quel est le jugement de l’organi-
sation de ces manifestations dans les mosquées ?
RÉPONSE :
Il est recommandé de conclure le contrat de mariage dans les mosquées. Il n’est
pas permis d’y organiser ces cérémonies si celles-ci comportent des interdits
de la Charia, tels que le regroupement mixte d’hommes et de femmes, que ces
dernières portent des tenues impudiques ou quand ces cérémonies comportent
de la danse et de la musique.
34
QUESTION N°16 :
Quel est le jugement du mariage d’un étudiant musulman ou d’une étudiante
musulmane, avec l’intention de rompre ce mariage au terme de ses études,
pour retourner à son lieu de résidence permanente, sachant qu’habituellement
ce mariage se fait par contrat ordinaire ayant la même forme qu’un contrat de
mariage permanent ?
RÉPONSE :
En principe le mariage se doit d’être continu et permanent et donner naissance
à un foyer stable tant qu’aucune raison ne vienne y mettre fin.
QUESTION N° 17 :
Quel est le jugement de la Charia au sujet d’une femme qui s’épile les sourcils
ou se met du “Khôl” pour se rendre au travail ou à ses études ?
RÉPONSE :
L’application du “ Khôl ” est permise par la Charia pour l’homme comme pour
la femme. Mais l’épilation des sourcils n’est permise que dans le cas où les poils
des sourcils déforment l’apparence de la femme.
QUESTION N° 18 :
Certaines femmes musulmanes disent qu’elles trouvent embarrassant de ne pas
serrer la main à des hommes étrangers qui fréquentent leurs lieux de travail ou
d’études. Elles leur serrent donc la main pour éviter l’embarras.
Il en est de même pour beaucoup de musulmans qui disent que lorsque des
femmes étrangères se présentent pour leur serrer la main, il est embarrassant de
ne pas en faire de même selon les propos de ces hommes et ces femmes.
RÉPONSE :
Le fait, pour un homme, de serrer la main à une femme étrangère pubère est
interdit par la Charia, et vice-versa.
QUESTION N° 19 :
Quelle est la position de la Charia au sujet de la location d’une église pour ac-
35
complir les cinq prières quotidiennes ou la prière du vendredi et celles des deux
principales fêtes musulmanes, alors que dans ces églises se trouvent des statues et
autres objets que l’on trouve généralement dans les églises ? Il est à signaler que
les églises sont les locaux dont le loyer est souvent le moins cher par rapport à
ce qu’on pourrait louer ailleurs chez des chrétiens. Certaines églises sont mises
à disposition gratuitement par les universités ou les institutions de bienfaisance
pour de telles occasions.
RÉPONSE :
Dans la Charia rien n’interdit la location d’une église pour accomplir la prière
en cas de besoin, en évitant de prier en direction des statues et des portraits, les-
quels doivent être couverts s’ils sont situés dans la direction de la Qibla.
QUESTION N° 20 :
Quelle est la position de la Charia concernant la consommation de la viande
d’animaux égorgés par les “ Gens du Livre ” (Juifs et Chrétiens), ainsi que les
repas qu’ils servent dans leurs restaurants, tout en ignorant s’ils ont prononcé
le nom d’Allah ou pas au moment de les égorger ?
RÉPONSE :
La viande d’animaux égorgés par les “ Gens du Livre ” est licite, s’ils sont égor-
gés de manière acceptée par la Charia, même si le nom d’Allah n’y a pas été
prononcé. L’Académie recommande l’approfondissement de cette question lors
de sa prochaine session.³
QUESTION N° 21 :
Dans de nombreuses cérémonies publiques auxquelles les musulmans sont in-
vités, des boissons alcoolisées sont servies et les femmes se mêlent aux hommes.
Or, s’abstenir d’assister à ces cérémonies aboutit à l’isolement du musulman du
reste de la société et la perte de certains avantages. Quelle est la position de la
Charia sur le fait d’assister à ces cérémonies, sans participer à la consommation
de boissons alcoolisées ou de porc, ni à la danse ?
36
RÉPONSE :
Il n’est pas permis au musulman et à la musulmane d’assister à des cérémonies
où sont servies des boissons alcoolisées, car il s’agit d’assemblées dans lesquelles
des péchés et des interdits sont commis.
QUESTION N° 23 :
Dans plusieurs États américains et les pays européens, il est difficile, voire im-
possible, d’observer la nouvelle lune aux mois de Ramadan ou de Shawal. Or le
progrès scientifique réalisé dans ces pays permet de connaître de façon précise
la naissance de la lune par le calcul astronomique. Est-il permis de se baser sur
le calcul dans ces pays ?
Et est-il permis de tirer profit des observatoires et de croire aux déclarations
des non-musulmans qui supervisent ces observatoires, sachant qu’il y a lieu de
croire qu’ils disent la vérité ? Il est à signaler que le fait, pour les musulmans
d’Amérique ou d’Europe, de suivre certains pays musulmans d’Orient au sujet
du début ou de la fin de la période du jeûne a suscité entre eux de nombreuses
divergences qui souvent font perdre les aspects les plus importants de ces fêtes
et provoquent des problèmes quasi permanents. Selon certains, l’adoption du
calcul astronomique pourrait mettre fin, ou presque, à cet état de choses.
RÉPONSE :
Il est obligatoire de s’appuyer sur la vision du croissant lunaire tout en s’aidant
du calcul astronomique, conformément aux Hadiths du Prophète ملسو هيلع هللا ىلصet aux
vérités scientifiques. Si la vision est confirmée dans un pays, les musulmans
doivent s’y conformer, sans tenir compte de la différence des lieux de vision de
la lune, compte tenu du sens général de l’ordre prescrivant le début et la fin de
la période du jeûne.4
QUESTION N° 24 :
Quelle est la position de la Charia concernant l’exercice, par un musulman, d’ac-
tivités dans les départements et les ministères du Gouvernement des États-Unis
ou d’autres gouvernements non musulmans, notamment dans des domaines
importants comme celui des industries nucléaires ou des études stratégiques et
autres domaines semblables ?
37
RÉPONSE :
Il est permis au musulman d’exercer une activité licite du point de vue de la
Charia dans des départements et des institutions appartenant à des gouverne-
ments non musulmans, si son activité ne conduit pas à porter préjudice aux
musulmans.
QUESTION N° 25 :
Quelle est la position de la Charia sur le fait, pour un architecte musulman,
d’établir des plans de bâtiments destinés aux chrétiens, comme des églises ou
autres, sachant que cela fait partie de son activité dans l’entreprise qui l’emploie
et qu’il s’exposerait au licenciement s’il s’abstenait de le faire ?
Quelle est la position de la Charia sur l’octroi d’une donation, par un mu-
sulman ou une association islamique, au profit d’institutions d’enseignement
ou d’évangélisation ou au profit de l’église ?
RÉPONSE :
Il n’est pas permis à un musulman d’élaborer des plans d’architecture ou de
construire des lieux d’adoration pour des non-musulmans ou d’y contribuer
financièrement ou sous une forme active.
QUESTION N° 27 :
De nombreux chefs de familles musulmanes pratiquent la vente de boissons al-
coolisées et de porc, ainsi que d’autres produits prohibés, tandis que leurs épouses
et leurs enfants désapprouvent ce fait, il est à noter que ces derniers vivent du
revenu de ce chef de famille. Ce faisant, sont-ils fautifs au regard de la Charia ?
RÉPONSE :
Les femmes et les enfants qui ne sont pas en mesure de gagner leur vie de ma-
nière licite ont le droit, à cause de la contrainte, de se nourrir des revenus illicites
du chef de famille tels que la vente de boissons alcoolisées et de porc et autres
ressources prohibées (haram), mais après avoir fait l’effort de le convaincre de
chercher un autre emploi et de gagner sa vie de façon licite.
QUESTION N° 28 :
Quel est le jugement de la Charia au sujet de l’achat d’un logement ou d’une
38
voiture pour usage personnel et des meubles pour son logement, en faisant ap-
pel aux banques ou aux institutions qui imposent un bénéfice fixe sur les prêts,
en contrepartie de l’hypothèque de ces biens ? Il est à souligner que pour les
logements, les voitures et les meubles, en général, l’alternative à la vente serait
la location à un montant mensuel généralement plus élevé que le montant de
la traite payée à la banque pour le prêt.
RÉPONSE :
Ce genre de transaction n’est pas permis par la Charia.
Allah est plus Savant
•
39
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 24 (12/3)
Les Projets scientifiques de l’Académie
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 3ème session, à Amman (Royaume ha-
chémite de Jordanie), du 8 au 13 Safar H (11–16 Octobre 1986) ;
Ayant examiné le rapport de la Section de Planification du Conseil sur sa réu-
nion tenue les 8 et 9 Safar 1407 H (11 et 12 octobre 1986) au cours de laquelle elle
a passé en revue un certain nombre de questions inscrites à son ordre du jour ;
40
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 25 (13/3)
Les Recommandations de la 3ème session du Conseil de l’Académie
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 3ème session, à Amman (Royaume ha-
chémite de Jordanie), du 8 au 13 Safar H (11–16 Octobre 1986) ;
Ayant écouté le discours de Sa Majesté le Prince Hassan bin Talal, Prince
Héritier du Royaume hachémite de Jordanie, sur les problèmes pressants dont
souffrent les musulmans dans les domaines du développement économique et
social et la nécessité d’agir en vue de satisfaire les besoins pressants des musul-
mans dans la lutte contre la pauvreté, la maladie et l’ignorance, et d’assurer à
l’homme une vie décente ;
Ayant entendu l’appel de Sa Majesté le Prince Héritier adressé aux mondes
arabe et islamique en vue de venir en aide au Soudan ;
Ayant pris conscience de la nécessité de redoubler d’efforts pour libérer la
Mosquée Al-Aqsa, première des deux “ Qibla ” et troisième lieu saint de l’Islam,
tout près de laquelle se tient la présente session du Conseil ;
Convaincu de la nécessité d’accorder une importance primordiale aux ques-
tions liées à la vie des musulmans dans les domaines social, économique, celui
de la solidarité et de la nécessité d’approfondir l’étude et la recherche dans ces
domaines en favorisant l’organisation de séminaires scientifiques et de journées
d’études et autres.
41
le resserrement de ses rangs, en s’élevant au-dessus de tous les facteurs de di-
vision et en adoptant la Charia comme mode de vie tant privée que publique.
Troisièmement : L’Académie devra accorder un intérêt particulier aux do-
maines des études, des recherches, des Fatwas et des projets, aux questions im-
portantes pour les musulmans, en rapport avec leur vie sociale, économique, le
resserrement de leurs rangs, l’unification de leurs positions et la réalisation de
tous les facteurs de complémentarité et de solidarité entre eux, et leur permettre
de faire face à tous les défis, et de vivre conformément aux prescriptions de la
Charia.
Quatrièmement : Faire la distinction entre les questions relatives aux études
et recherches et celles concernant les “Fatwas”, et ce, en mettant l’accent, pour
ce qui est des études et des recherches notamment sur les séminaires scienti-
fiques et les journées d’étude, conformément à un plan élaboré par la Section
de Planification de l’Académie, pour être soumis au Conseil.
Allah est le Garant du succès
•
42
Résolutions et Recommandations de la 4ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Jeddah
Royaume d’Arabie saoudite
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 26 (1/4)
La Transplantation d’Organes d’un Corps humain
vivant ou mort au Profit d’un Homme vivant
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 4ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 18 au 23 Joumada Al-Akhira H (6–11 Février 1988) ;
Après avoir pris connaissance des études de fiqh et de médecine soumises à
l’Académie sur la question de la “Transplantation d’organes d’un corps humain
mort ou vivant, au profit d’un homme” ;
À la lumière des discussions qui ont permis de constater que la pratique de
la greffe est devenue un fait courant grâce au progrès scientifique et médical,
mais que ses résultats positifs bien qu’évidents, comportent souvent des effets
psychologiques et sociaux négatifs résultant de la pratique de cette greffe sans
tenir compte des règles prescrites par la Charia destinées à préserver la dignité
de l’homme, tout en soulignant la nécessité de mettre en application les finalités
de la Charia garantissant tous les biens et les intérêts prédominants pour les in-
dividus et les sociétés et qui appellent à l’entraide, la compassion et l’abnégation.
Après avoir cerné la question et dégagé les points qui doivent faire l’objet
de recherche et permettre d’en préciser les différents aspects, formes et cas, dont
chacun doit faire l’objet d’une décision spécifique ;
44
• Transplantation de l’organe à partir d’un individu vivant
• Transplantation de l’organe à partir d’un individu mort
• Transplantation de l’organe à partir d’un fœtus.
Première forme :
La transplantation de l’organe à partir d’un individu vivant comporte les cas
suivants :
• Greffe de l’organe d’un endroit du corps à un autre endroit du même corps,
tel que les greffes de peau, des cartilages, des os, des vaisseaux sanguins, etc.
• Transplantation de l’organe prélevé d’un homme vivant à un autre homme.
Dans ce cas, les organes se divisent en deux catégories : ceux dont dépend
la vie et ceux dont elle ne dépend pas. Les organes vitaux peuvent être des
organes uniques comme le cœur et le foie ou multiples comme les reins et
les poumons.
Parmi les organes qui n’ont pas une fonction vitale, il en est ceux qui
assurent une fonction essentielle dans l’organisme et d’autres qui n’ont pas
cette fonction. Il en est également ceux qui se renouvellent spontanément
comme le sang et d’autres qui ne se renouvellent pas. Il en est ceux qui ont
des incidences sur les liens de parenté, l’hérédité, la personnalité globale, et
d’autres qui n’ont aucune incidence de ce genre.
Deuxième forme :
Transplantation de l’organe d’un mort : il est à observer que la mort peut prendre
deux aspects :
Premier aspect : mort du cerveau par l’arrêt définitif de toutes ses fonctions
d’un point de vue médical.
Deuxième aspect : arrêt total et irréversible du cœur et de la respiration du
point de vue médical.
Dans les deux cas, il a été tenu compte de la résolution adoptée par l’Acadé-
mie islamique du Fiqh à sa 3e session.
Troisième forme :
La transplantation d’organes à partir de fœtus peut intervenir dans trois cas :
45
Du point de vue des dispositions de la Charia :
Premièrement : Il est permis de greffer un organe du corps d’un homme d’un
endroit à un autre de son corps, tout en s’assurant que le bienfait attendu de
cette opération l’emporte sur le dommage qui pourrait en résulter et à condi-
tion que ce soit pour remplacer un organe manquant, restituer la forme ou la
fonction habituelle d’un organe ou corriger un défaut ou une difformité causant
à l’individu des torts psychologiques ou organiques.
Deuxièmement : Il est permis de transplanter l’organe prélevé sur le corps
d’un homme à celui d’un autre homme, si l’organe en question se renouvelle
spontanément, comme le sang et la peau, à condition que le donneur soit lé-
galement pleinement apte à prendre cette décision et que soient assurées les
conditions requises par la Charia en la matière.
Troisièmement : Il est permis d’utiliser une partie de l’organe qui a été en-
levée du corps d’une personne malade, comme par exemple l’utilisation de la
cornée de l’œil si, par suite d’une maladie, l’œil est enlevé.
Quatrièmement : Il est prohibé de prélever sur un homme un organe vital
comme le cœur, pour le transplanter à un autre homme.
Cinquièmement : Il est prohibé de prélever sur un homme vivant un organe
dont l’absence bloquerait une fonction essentielle de son organisme, même si sa
vie n’en dépendait pas, comme dans le cas de la cornée de l’œil. Cependant, le
prélèvement qui n’affecte que partiellement une fonction essentielle fait l’objet
d’étude et de réflexion, comme indiqué dans le huitième paragraphe ci-dessous.
Sixièmement : Il est permis de transplanter un organe du corps d’une per-
sonne décédée si cet organe est essentiel pour maintenir le receveur en vie ou
pour restaurer une fonction essentielle de son organisme, sous réserve que soit
donnée l’autorisation par le donneur avant sa mort ou par ses héritiers après
celle-ci. Si le défunt n’a pas pu être identifié ou s’il n’a pas d’héritiers, l’autori-
sation du représentant de la communauté musulmane est requise.
Septièmement : Il est à observer que la transplantation d’organes dans les cas
précités est permise, à condition que l’organe en question n’ait pas fait l’objet
d’une vente, étant donné qu’il est interdit, dans tous les cas, de mettre en vente
des organes humains. Cependant, engager des dépenses en vue d’obtenir l’organe
en cas de besoin impérieux ou de verser une somme en guise d’appréciation et
de récompense est matière d’Ijtihad et de réflexion.
Huitièmement : Tous les cas et toutes les formes autres que ceux précités,
concernant le fond de la question, sont matière d’étude et de réflexion et doivent
être soumis à l’étude et à l’examen du Conseil de l’Académie, au cours d’une
46
prochaine session, à la lumière des données de la médecine et des dispositions
de la Charia.
Allah est plus Savant
•
47
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 27 (2/4)
L’Attribution de la Zakat au Profit du Fonds de Solidarité islamique
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 4ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 18 au 23 Joumada Al-Akhira H (6–11 Février 1988) ;
Après avoir pris connaissance de la note explicative concernant le Fonds
de Solidarité islamique et sa qualité de Waqf soumise à la 3e session du Conseil,
ainsi que des études parvenues à la présente session concernant la question de
l’attribution de la Zakat au profit du Fonds de Solidarité islamique ;
48
dans les meilleurs délais possibles, afin que ces derniers puissent en tirer
profit dans un délai n’excédant pas une année.
Et recommande ce qui suit :
Afin de permettre au Fonds de Solidarité Islamique d’accomplir ses nobles ob-
jectifs mentionnés dans ses statuts et pour lesquels il a été créé, et en application
de la résolution de la seconde conférence du Sommet Islamique qui fait men-
tion de la création de ce fonds et de son financement à travers les participations
des pays membres,
Et vu l’absence d’aide régulière et bénévole de la part de certains états
membres,
Le conseil sollicite les états, les gouvernements, les fondations et les musul-
mans aisés afin qu’ils remplissent leur devoir de soutien de ce fonds pour lui per-
mettre d’accomplir ses nobles objectifs au service de la communauté musulmane.
Allah est plus Savant
•
49
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 28 (3/4)
La Zakat sur les Actions des Sociétés
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 4ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 18 au 23 Joumada Al-Akhira H (6–11 Février 1988) ;
Après avoir pris connaissance des études et recherches qui lui sont parve-
nues sur la question de la “Zakat sur les actions des sociétés” ;
50
Zakat sur ses fonds dans les conditions précitées, il devra s’en acquitter sur cette
considération, car elle constitue la base du mode d’acquittement de la Zakat
sur les actions.
Au cas où l’actionnaire ne serait pas en mesure d’obtenir ces éléments
d’information :
• S’il a investi dans la société dans le but de tirer profit des revenus annuels de
ses actions et non dans le but de faire le commerce de celle-ci, alors, comme
dans le cas de la Zakat sur les exploitations et conformément à la Résolution
no 2 (2–2) adoptée par la 2e session du Conseil au sujet de la Zakat sur les
biens immobiliers et les terres non agricoles loués, il n’est pas redevable de
Zakat sur la valeur de ses actions, mais sur les revenus de ses actions, au taux
du quart du dixième, et ce, au terme d’une année révolue à compter de la
date d’encaissement du revenu, pourvu que les conditions de la Zakat soient
réunies et qu’il n’y ait pas d’empêchement([^9]).
• Si l’actionnaire a investi dans le but de faire le commerce de ses actions, il
doit payer la Zakat sur ses actions dans les mêmes conditions que pour les
marchandises. Si la Zakat vient à échéance (au terme d’une année) et qu’il
est toujours en possession de ses actions, il doit s’acquitter de la Zakat sur
la valeur boursière de ses actions. En l’absence d’une bourse de valeur, il
paiera la Zakat sur la valeur de ses actions telle que fixée par des experts. Il
doit, dans ces conditions, payer le quart du dixième (2,5%) du montant des
actions et du bénéfice de ces actions.
Quatrièmement : Si l’actionnaire, au cours de l’année, cède ses actions, il
devra ajouter leur prix de vente à ses biens et s’acquitter de la Zakat quand
celle-ci arrivera à échéance sur la totalité de ses biens. Quant à l’acquéreur d’ac-
tion, il paie la Zakat sur les actions achetées dans les conditions précédemment
indiquées.
Allah est plus Savant
•
51
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 29 (4/4)
L’Expropriation pour cause d’Utilité publique
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 4ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 18 au 23 Joumada Al-Akhira H (6–11 Février 1988) ;
Après avoir pris connaissance des études soumises à l’Académie concernant
la question de “l’expropriation pour cause d’utilité publique”,
À la lumière de ce qui est incontestablement admis dans les principes de la
Charia au sujet du respect de la propriété individuelle, au point de constituer
l’une des dispositions de la religion ayant un caractère catégorique notoire et
évident ;
Vu que la sauvegarde des biens est l’une des “cinq nécessités” connues comme
les objectifs dont la Charia prône la préservation et que les textes de la Charia
puisés du Livre sacré et de la Sounna concordent également à protéger ;
Tout en rappelant qu’il a été établi dans la Sounna et la pratique de ses
compagnons et de ceux qui les ont suivis que l’expropriation fut exercée pour
cause d’intérêt public, en application des règles générales de la Charia concer-
nant la protection des intérêts, le fait de placer le besoin général au même niveau
que la “nécessité” et de tolérer un dommage particulier dans le but d’éviter un
dommage général ;
52
au prix d’un bien équivalent.
2. Que l’expropriation soit effectuée par l’autorité publique ou son repré-
sentant en ce domaine.
3. Que l’expropriation soit effectuée pour cause d’utilité publique, nécessi-
tée par un intérêt général ou un besoin de même importance comme c’est
le cas pour les mosquées, les routes et les ponts.
4. Que le bien immeuble exproprié ne soit pas utilisé dans un investisse-
ment public ou privé et que l’acte d’expropriation n’intervienne pas avant
les délais nécessaires.
Si toutes ces conditions ou certaines d’entre elles font défaut, l’expropriation
devient un acte d’injustice et d’usurpation contre lequel Allah et Son Prophète
ont mis en garde.
En cas de renonciation à l’utilisation du bien immeuble objet de l’expropria-
tion aux fins d’utilité publique précitée, sa restitution revient en priorité à son
propriétaire d’origine ou à ses héritiers avec versement d’une indemnité équi-
table au profit du propriétaire.
Allah est plus Savant
•
53
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 30 (5/4)
Les Titres “Mouqarada” et les Titres d’Investissement
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 4ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 18 au 23 Joumada Al-Akhira H (6–11 Février 1988) ;
Après avoir pris connaissance des documents qui lui ont été soumis sur
la question des “Titres Mouqarada et les titres d’investissement” et qui consti-
tuent les conclusions des travaux du séminaire organisé par l’Académie, en col-
laboration avec l’Institut Islamique de Recherches et de Formation (IRTI) de
la Banque Islamique de Développement, du 6 au 9 Mouharam 1408 H (2 au 5
septembre 1987), en application de la Résolution nº 10/3 adoptée par la 3e ses-
sion du Conseil et avec la participation de ses experts ainsi que les chercheurs
de l’Institut et d’autres centres scientifiques et économiques ;
Considérant l’importance cruciale de cette question et la nécessité de l’exa-
miner minutieusement sous tous ses aspects ;
Considérant également que cette formule permet de promouvoir les po-
tentialités de développement des ressources à travers la combinaison du capital
et du travail ;
Après avoir passé en revue les dix recommandations du séminaire et les avoir
discutées à la lumière des études soumises à ce séminaire et à d’autres rencontres.
54
pour les certificats Mouqarada, doit nécessairement comporter les élé-
ments ci-après :
Premier élément : Le titre Mouqarada doit représenter une propriété
d'une part indivise dans le projet pour l’établissement ou le financement
duquel ces titres ont été émis. La propriété doit durer du début à la fin
du projet. Il confère également tous les droits et privilèges reconnus par
la Charia au détenteur de la propriété, à savoir la vente, le don, l’hypo-
thèque, l’héritage et autres, en tenant compte du fait que ces titres repré-
sentent le capital Moudaraba.
Deuxième élément : En ce qui concerne les titres Mouqradha, le contrat
est conclu sur les bases suivantes: les conditions sont celles définies dans
l’appel à la souscription publique (prospectus), la prise d’option se traduit
par la souscription à ces titres et l’agrément exprime l’accord de la partie
émettrice.
L’appel à la souscription publique doit comporter toutes les données re-
quises par la Charia dans le contrat de “Qiradh” (Moudaraba), c’est-à-dire
la nature du capital, la distribution des bénéfices et autres conditions
particulières inhérentes à cette émission qui doivent être conformes à la
Charia.
Troisième élément : Le titre Mouqarada doit être négociable au terme
de la période de souscription, étant considéré que le Moudarib (le ges-
tionnaire du capital et du projet) a donné son accord, au moment de
l’émission, à condition de tenir compte des règles suivantes :
A. Si le capital de Qiradh, réuni au terme de la souscription publique et,
avant son utilisation, est encore à l’état de liquidité, la négociation des
titres Mougaradha constitue un échange d’argent contre de l’argent et est
soumise aux dispositions de la Charia régissant le change.
B. Si le capital de Qiradh est transformé en dettes, la négociation des
titres Moudaraba est soumise aux règles de la négociation des prêts.
C. Si le capital Qiradh est converti en avoirs mixtes comprenant des liqui-
dités, des dettes, des biens en nature et des usufruits, les titres Mouqarada
peuvent être négociés à un prix convenu, pourvu que la majeure partie
du capital soit sous forme de valeurs en nature et d’usufruit. Mais, au cas
où il serait en majorité constitué de liquidités et de dettes, la négociation
des titres est soumise aux lois de la Charia qui seront précisées dans une
note explicative qui sera préparée et présentée à la prochaine session de
l’Académie. Quoi qu’il en soit, tous les échanges doivent être enregis-
55
trés conformément aux normes reconnues, dans les registres de la partie
émettrice.
Quatrième élément : Celui qui reçoit les fonds provenant de la souscrip-
tion publique aux titres Mouqarada pour l’investissement dans le projet
proposé est le “Moudarib” c’est-à-dire le gestionnaire du capital et du
projet. Il ne possède du projet qu’une part égale au montant qu’il aurait
pu souscrire, et sera ainsi détenteur de la partie du capital qu’il aura ap-
portée, en plus de sa part dans les bénéfices après leur réalisation, confor-
mément aux conditions stipulées dans l’appel à la souscription. C’est sur
cette base qu’il pourra prendre part à la propriété du projet. Le rôle du
Moudarib dans la gestion des fonds souscrits et dans la propriété du pro-
jet est celui d’un dépositaire, qui ne peut pas être tenu pour responsable,
sauf si sa responsabilité est permise par les dispositions de la Charia.
3. Tout en tenant compte des dispositions précitées relatives à la négocia-
tion, on peut noter que la négociation des titres Mouqarada dans les
marchés financiers est permise conformément aux règles de la Charia
et en fonction du contexte de l’offre et de la demande. En pareil cas, la
négociation des titres Mouqarada est soumise à l’approbation des parties
contractantes.
La négociation des titres est également permise si, à des périodes régu-
lières et déterminées, la partie émettrice fait une annonce ou une offre au
public, par laquelle elle s’engage à racheter les titres à un prix fixé en utili-
sant les bénéfices tirés de l’opération de Moudaraba. Il est préconisé, dans
ce cas, que les prix soient fixés par des experts, à la lumière des conditions
prévalant sur le marché et du centre financier du projet. Une annonce
ou une offre peut également être faite par une partie autre que la partie
émettrice, indiquant son engagement à racheter les titres en utilisant ses
propres fonds de la manière indiquée précédemment.
4. Il n’est pas permis que l’annonce d’émission ou que les titres de
Mouqarada soient assortis d’une garantie du capital par le gérant, ou
d’une garantie d’un bénéfice d’un montant forfaitaire ou équivalent à un
pourcentage du capital. Si une telle clause est explicitement ou implicite-
ment mentionnée, la condition de garantie s’annule et le gestionnaire du
capital et du projet (Moudarib) a droit à un bénéfice équivalent à celui
tiré d’une opération effectuée dans les mêmes conditions.
5. Le prospectus d’émission ou le certificat Mouqarada émis par suite de
cette publication, ne doit pas comporter de texte imposant la vente,
même s’il est soumis à une condition ou une date ultérieure. Cependant,
56
un titre Mouqarada peut comporter une promesse de vente et dans ce cas,
la vente ne peut intervenir que sur la base d’un contrat et à un prix fixé
par des experts qualifiés et acceptables aux deux parties.
6. Le prospectus ou le titre Mouqarada ne doivent comporter aucun texte
indiquant que la société a pu fixer les bénéfices. Si un tel texte existait, le
contrat deviendrait alors nul. En conséquence :
A. Le prospectus ou le titre Mouqarada émis à la suite de cette publica-
tion ne doit pas stipuler le paiement d’un montant spécifique à l’action-
naire ou le propriétaire du projet.
B. Seul le bénéfice doit être partagé comme les règles de la Charia affé-
rentes le déterminent, à savoir que ce qui est en plus du capital et non le
chiffre d’affaires ou le rendement. Le montant du bénéfice est évalué soit
par bilan (tandhidh), soit par évaluation financière du projet.
Tout ce qui dépasse le capital après bilan ou évaluation constitue le bé-
néfice qui doit être réparti entre les porteurs de titres et le Moudarib,
conformément aux dispositions du contrat.
C. Un compte de pertes et profits du projet doit être établi et publié et
doit être mis à la disposition des porteurs de titres.
7. Le bénéfice est dû quand il est réalisé. Sa posséssion est effective par bilan
ou évaluation, et il n’est payable qu’après répartition. Si le projet produit
un chiffre d’affaires ou un rendement, il est permis d’en distribuer le
rendement. Tout ce qui est distribué aux parties contractantes avant le
bilan (tandhidh) est considéré comme une avance avant le calcul définitif.
8. Il est permis, selon la Charia, d’inclure dans le prospectus ou le titre
Mouqarada, une clause stipulant qu’au terme de chaque exercice, un cer-
tain pourcentage sera déduit, soit de la part des bénéfices revenant aux
porteurs de titres au cas où il y aurait bilan périodique, soit de leur part
du chiffre d’affaires et du rendement distribués à titre d’acompte, et ce,
pour constituer un fonds de réserve permettant de faire face aux imprévus,
tels que la perte de capital.
9. Rien, dans la Charia, n’interdit de faire mention, dans le prospectus ou
les titres Mouqarada, d’une promesse faite par une tierce personne, étran-
gère par sa personnalité et son appartenance financière aux deux parties
contractantes, de faire don, sans contrepartie, d’une somme d’argent des-
tinée à faire face aux pertes ayant affecté un projet. Cela, à condition
qu’un tel engagement soit indépendant du contrat de spéculation, c’est-
à-dire que le fait, pour la tierce personne, d’honorer ses engagements ne
57
constitue pas une condition de validité du contrat ni de l’application
de son exécution. Il s’ensuit que les porteurs de titres et le Moudarib ne
peuvent pas prétendre à l’invalidité de la Moudaraba en raison de la dé-
faillance de la tierce personne à tenir sa promesse, sous prétexte que cet
engagement fut pris en considération dans le contrat.
Deuxièmement : Le Conseil de l’Académie a passé en revue quatre autres
formes mentionnées dans les recommandations du séminaire qu’il a organisé.
Elles sont indiquées ci-dessous en tant que suggestions dont on peut tirer profit
dans l’établissement de Awqaf et son utilisation pour investir sans contrevenir
aux conditions qui doivent être observées pour assurer la pérennité du Waqf.
Ces formes sont :
A. Constituer un partenariat entre le Waqf, par la valeur de ses possessions
en nature, et les détenteurs de capitaux, au moyen des fonds qu’ils apportent,
pour faire fructifier le Waqf.
B. Présenter les biens immobiliers du Waqf (comme biens fixes) à un entre-
preneur utilisant ses propres fonds, pour les développer, moyennant une part
sur les revenus du Waqf.
C. Constituer des Awqaf au moyen de contrats de fabrication (Istisnaʿ)
conclus avec les banques islamiques, moyennant une part des bénéfices.
D. Louer le Waqf en contrepartie de biens en nature, tels que le fait de
construire sur le site du Waqf uniquement, ou en plus d’un loyer modique.
Le Conseil de l’Académie est d’accord avec la recommandation du séminaire
concernant la nécessité de plus développer les explications autour de ces formes
d’exploitation du waqf. Il a chargé le Secrétariat général de l’Académie d’étudier
la question, d’identifier d’autres formules d’investissement acceptables aux yeux
de la Charia, d’organiser un séminaire sur ces formules d’investissement et d’en
exposer les conclusions au Conseil lors de sa prochaine session.
Allah est plus Savant
•
58
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 31 (6/4)
L’Indemnité de Droit au Bail ou Pas-de-porte
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 4ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 18 au 23 Joumada Al-Akhira H (6–11 Février 1988) ;
Après avoir pris connaissance des recherches dans le domaine du Fiqh qui
lui sont parvenues concernant “l’indemnité de droit au bail ou de pas-de-porte” ;
59
par la Charia, car elle constitue une compensation pour le renoncement,
par le locataire, de son plein gré, à un droit qu’il a vendu au propriétaire.
Mais si la durée de la location est terminée et que le contrat n’a pas été
implicitement ou explicitement reconduit, selon les cas, par une clause
tacite de reconduction, l’indemnité de reprise ne peut avoir lieu pour la
simple raison que le propriétaire est plus en droit que quiconque de dis-
poser de son bien après expiration du contrat de location.
4. S’il y a accord entre le premier et le nouveau locataire, au cours de la pé-
riode de location, sur le renoncement du premier à la période de location
restante en contrepartie d’un montant s’ajoutant au loyer, l’indemnité
de reprise est légalement autorisée par la Charia pourvu que les termes
du contrat de location signé entre le propriétaire et le premier locataire
soient respectés et tout en respectant les lois appliquées lorsque celles-ci
sont conformes à la Charia.
Cependant, en matière de location de longue durée, et contrairement aux
contrats établis conformément à certaines lois, il n’est pas permis au locataire
de louer le bien à un autre locataire ni de réclamer une indemnité de reprise,
sans le consentement du propriétaire.
Mais s’il y a accord entre le premier et le nouveau locataire, après l’expiration
du contrat de location, l’indemnité de reprise ne peut être réclamée, le droit de
jouissance du premier locataire ayant pris fin.
Allah est plus Savant
•
60
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 32 (7/4)
La Vente de la Marque commerciale et de la Licence
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 4ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 18 au 23 Joumada Al-Akhira H (6–11 Février 1988) ;
Après avoir pris connaissance des études qui lui ont été soumises concer-
nant la question de la “vente de la marque commerciale et de la licence”, et ayant
constaté que ces études diffèrent quant à la manière d’appréhender la question
et que les termes techniques utilisés pour ces nouvelles formes de contrats va-
rient d’une étude à l’autre à cause des différentes langues à partir desquelles ils
ont été traduits, de sorte qu’il n’y a pas eu concordance sur une même question
et que des divergences de points de vue sont apparues ;
61
recherches pour englober les sujets comparables dans la structure générale de
l’étude.
Allah est le Garant du succès
•
62
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 33 (8/4)
La Location-vente, la Mourabaha au profit du Donneur
d’Ordre d’Achat et la Fluctuation de la Monnaie
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 4ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 18 au 23 Joumada Al-Akhira H (6–11 Février 1988) ;
63
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 34 (9/4)
Le Baha’isme
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 4ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 18 au 23 Joumada Al-Akhira H (6–11 Février 1988) ;
Partant de la résolution de la 5e Conférence islamique au Sommet, tenue
Koweït du 26 au 29 Joumada Al-Oula 1407 H (26–29 janvier 1987), invitant
l’Académie internationale du Fiqh islamique à statuer sur les idéologies subver-
sives contraires aux préceptes du Noble Coran et de la Sounna :
Considérant les dangers que représente le Bahaïsme pour le monde musul-
man et le soutien qu’il reçoit de certains milieux hostiles à l’Islam :
Après étude approfondie des croyances de ce groupe et après s’être assuré
que le dénommé Bahaʾ, fondateur de cette secte, prétend être messager d’Allah,
que ses ouvrages sont issus de la révélation divine et invite le monde entier à
croire à son message, qu’il nie que l’Envoyé d’Allah Mohammed ملسو هيلع هللا ىلصsoit l’ul-
time messager d’Allah et soutient que les livres qui lui ont été révélés abrogent
le Coran et que d’autre part il croit en la réincarnation.
Considérant que Bahaʾ a délibérément modifié ou ignoré un grand nombre
de préceptes du Fiqh. Ainsi:
• Il a changé le nombre et l’horaire des prières prescrites en portant le nombre
des prières à neuf (9), à pratiquer en trois reprises : le matin, à midi et
l’après-midi.
• Il a modifié le “Tayamoum” le réduisant à une simple phrase que doit pro-
noncer l’adepte bahaïste, en disant : “Au nom d’Allah le plus pur, le plus
pur”.
• Il a réduit la période du jeûne à dix-neuf jours se terminant à la fête du
Naïrouz, le 21 mars de chaque année.
• Il a détourné la “Qibla” et l’a orientée vers la maison de Bahaʾ à Akka
(Saint-Jean d’Acre) en Palestine occupée.
• Il a interdit le Jihad et a aboli les “Houdoud” (peines légales).
• Il a institué l’égalité entre homme et femme en matière d’héritage et léga-
64
lisé l’usure.
Après avoir pris connaissance des études présentées sur la question des
“dimensions de l’unité islamique” et qui comportent une mise en garde contre
les mouvements subversifs qui visent à diviser la Oumma, à ébranler son unité,
à l’effriter en groupes et parties et conduire à l’apostasie (ridda) et d’abandon
de l’Islam ;
Recommande
Il est obligatoire, pour toutes les instances islamiques, partout dans le monde,
de parer, par tous les moyens dont elles disposent, aux dangers que comporte
cette tendance déviante visant à porter atteinte à l’Islam en tant que foi, et en
tant que législation et conception de la vie.
Allah est plus Savant
•
65
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 35 (10/4)
Le Projet de Vulgarisation du Fiqh
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 4ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 18 au 23 Joumada Al-Akhira H (6–11 Février 1988) ;
Après étude du rapport présenté sur le projet de vulgarisation du Fiqh et qui
comporte le plan proposé pour la réalisation de ce projet, tel que soumis par la
commission qui en est chargée ;
Après avoir pris connaissance du rapport de la sous-commission constituée
au cours de la présente session du Conseil en vue d’étudier le projet de vulga-
risation du Fiqh et de la recommandation de cette sous-commission d’adopter
le plan précité et de confier le suivi de son exécution au Secrétariat Général de
l’Académie ;
66
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 36 (11/4)
Le Projet d’Encyclopédie du Fiqh économique
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 4ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 18 au 23 Joumada Al-Akhira H (6–11 Février 1988) ;
Après étude du rapport élaboré par la commission chargée de préparer un
programme exécutif concernant le projet de l’encyclopédie du Fiqh économique
et qui comporte les étapes proposées pour la première phase (groupe de parti-
cipation) ainsi qu’à ses décisions ;
Ayant pris connaissance du rapport de la sous-commission constituée au
cours de la présente session du Conseil en vue d’étudier le projet d’encyclopé-
die du Fiqh et la recommandation de cette sous-commission d’adopter le pro-
gramme exécutif du projet tel qu’amendé sur sa proposition, ainsi que les aspects
devant être introduits dans le plan des sujets et les références complémentaires
à la liste des références.
67
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 37 (12/4)
Le Projet de l’Encyclopédie des Maximes du Fiqh
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 4ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 18 au 23 Joumada Al-Akhira H (6–11 Février 1988) ;
Après étude du rapport établi sur le projet de Recueil des règles du Fiqh
Après avoir pris connaissance du rapport de la commission constituée
au cours de la présente session du Conseil en vue d’étudier le projet de l’Ency-
clopédie des Maximes du Fiqh et les étapes à suivre et qui comporte la version
définitive du projet puis les sept étapes proposées pour l’élaboration du Recueil
et notamment les avis multiples concernant la première et la cinquième étape ;
68
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 38 (13/4)
Les Recommandations de la 4ème Session
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 4ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 18 au 23 Joumada Al-Akhira H (6–11 Février 1988) ;
Premièrement :
Après avoir pris connaissance des études qui lui ont été soumises sur les moda-
lités de la lutte contre la dégradation des mœurs, études qui ont mis en relief ce
que le monde entier endure du fait de la dégradation des mœurs qui a gagné en
ampleur dans notre monde musulman d’une façon qui déplaît à Allah, le Très-
Haut, et qui est incompatible avec le rôle d’avant-garde assigné à la Oumma
pour conduire l’humanité vers la pureté sur le plan de la foi, de la morale et du
comportement ;
En harmonie avec les spécificités concordantes de l’Islam et compte tenu du
fait que dans la religion l’aspect moral est l’un des aspects les plus importants
et que l’appartenance à l’Islam ne peut porter complètement ses fruits que par
l’application de la Charia et de l’ensemble de ses principes et de ses règles dans
tous les domaines de la vie.
Recommande
A. D’œuvrer en vue du renforcement et de la correction de la conscience de
foi, en attirant l’attention et en sensibilisant quant aux effets de la foi correcte
sur l’âme.
B. Œuvrer à expurger les médias (presse, télévision et radio), et les publici-
tés dans notre monde musulman, de tout ce qui est de nature à constituer une
désobéissance à Allah et les débarrasser complètement de tout ce qui pourrait
aiguiser le désir sensuel, conduire à la déviance et à la dissolution des mœurs.
C. Mettre en place les programmes scientifiques en vue de sauvegarder l’au-
thenticité et le patrimoine de l’Islam, mettre en échec toutes les tentatives d’oc-
cidentalisation d’aliénation de l’identité et de dépersonnalisation et contrecarrer
toutes les formes d’invasion intellectuelle et culturelle qui sont en contradiction
69
avec les principes moraux islamiques. Souligner la nécessité de mettre en place
un contrôle islamique strict des activités touristiques et de l’envoi de missions à
l’étranger afin d’éviter ce qui pourrait être à l’origine d’atteinte aux fondements
et aux vertus de la personnalité islamique.
D. Orienter l’enseignement selon une conception islamique, enseigner toutes
les sciences à partir d’un point de vue islamique et faire des disciplines religieuses
des matières essentielles dans tous les cycles et spécialités de l’enseignement, de
façon à renforcer et enraciner chez les musulmans la foi et la morale islamiques.
La Oumma doit œuvrer en vue d’avoir un rôle d’avant-garde dans les différents
domaines de la science.
E. Former la famille islamique sur des bases saines ; encourager et faciliter le
mariage et inciter les parents à assurer à leurs enfants, filles et garçons, une édu-
cation saine afin qu’ils constituent des générations qui adoreront Allah sur le
droit chemin qui assumeront l’œuvre permanente d’appel et de propagation de
l’Islam. Préparer la femme à assumer son rôle de mère et de maîtresse de maison,
conformément aux exigences de la Charia et mettre un terme au phénomène
répandu d’emploi de gouvernantes étrangères et notamment non musulmanes.
F. Préparer toutes les conditions de nature à assurer aux jeunes générations
une éducation islamique pour qu’elles respectent les fondements de l’Islam et
sa morale, qu’elles soient conscientes de leurs devoirs vis-à-vis de son Créateur
et de sa Oumma et qu’elles se débarrassent du vide spirituel qui conduit à la
consommation de la drogue, des boissons alcoolisées et à la dépravation des
mœurs sous toutes ses formes. Associer la jeunesse aux questions importantes
engageant son devenir, lui confier des responsabilités selon sa compétence et son
aptitude. Combler le temps libre des jeunes par des activités utiles, des distrac-
tions et des sports et des compétitions saines et innocentes en veillant à donner
à ces activités une orientation islamique.
Deuxièmement :
Après avoir pris Connaissance des études soumises à l’Académie sur la ques-
tion des “dimensions de l’unité islamique et les moyens d’en tirer profit”, et se
basant sur la prééminence du lien de l’Islam qui unit les peuples de la Oumma
islamique, lien indestructible qui est le fondement de la solidarité souhaitée et
une règle permanente de toute construction civilisationnelle visant à unifier les
rangs des musulmans, et à conjuguer les efforts entrepris pour faire face aux dé-
fis de l’époque contemporaine et à réaliser la gloire et le progrès de la Oumma.
Compte tenu du fait que le lien islamique constitue une puissante motivation
et un facteur durable devant permettre la coordination des points de vue et des
politiques des États islamiques dans les différents domaines du développement
économique et social, ainsi qu’un facteur de consolidation des relations de coo-
70
pération d’entraide et de compassion entre les peuples de la Oumma, en vue
de surmonter les obstacles à son développement tels que les différentes formes
de dépendance et les défis qui l’empêchent de réaliser ses objectifs de progrès,
d’invulnérabilité et de prospérité.
Recommande également
A. De défendre la foi islamique, de l’affermir dans une forme épurée des al-
térations, de mettre en garde contre tout ce qui pourrait porter atteinte à la foi,
jeter le doute sur ses fondements et ébranler l’unité des musulmans et les vouer
aux dissensions et à la discorde.
B. Mettre en exergue l’intérêt accordé par l’Académie internationale du Fiqh
islamique aux recherches et études en matière de Fiqh qui visent à affronter les
défis intellectuels engendrés par le modernisme. Souligner l’intérêt accordé par
le Fiqh islamique aux problèmes de la société et la nécessité d’adopter le Fiqh
comme élément essentiel du progrès intellectuel de la Oumma, étendre les do-
maines de son application dans les lois promulguées par les États islamiques
concernant toutes les affaires de la société.
C. Il est obligatoire d’établir une coordination étroite dans le domaine de
l’éducation et de l’enseignement, du point de vue du contenu des programmes
selon les voies saines de la civilisation intellectuelle édifiée par l’Islam, et ce, dans
le but de former des générations de musulmans unifiés dans les références de
leur foi, proches dans leur orientation intellectuelle et également fiers d’appar-
tenir à une même civilisation.
D. Accorder toute priorité à la recherche scientifique dans les différents do-
maines de la connaissance et consacrer 1% du PIB au financement des pro-
grammes de recherche, et à la création de laboratoires scientifiques sur des bases
de coopération et de complémentarité entre les universités islamiques.
E. Œuvrer en collaboration avec les universités islamiques pour mettre au
point un programme d’études s’articulant sur un certain nombre de grands axes
devant faire l’objet de recherches en matière de Fiqh, créer une haute commis-
sion de penseurs musulmans pour superviser et évaluer ces recherches et enfin
créer un prix couronnant la meilleure œuvre.
F. Faire en sorte que l’information écrite et audiovisuelle dans les pays mu-
sulmans tende à concrétiser la soumission à Allah sur cette terre, à propager le
bien et la vertu et à se libérer des idées subversives de l’esprit et de la morale
prônant l’athéisme et s’éloignant du droit chemin.
G. Édifier une économie islamique qui ne soit pas soumise aux systèmes de
l’Est ni de l’Ouest, mais véritablement islamique, tout en œuvrant à la création
d’un marché commun islamique qui favoriserait la coopération des musulmans
71
dans les domaines de la production et de la commercialisation, sans recourir à
l’étranger, étant donné que l’économie est un facteur déterminant dans la vie
des sociétés, et la complémentarité dans ce domaine constitue la voie de l’unité
entre les peuples de la Oumma islamique.
Troisièmement :
Se basant sur le fait que l’islamisation de l’enseignement dans les pays musul-
mans est devenue de nos jours une nécessité inéluctable pour la formation saine
et équilibrée des générations islamiques dans les domaines de la pensée, de la
conception et de la conduite ;
Recommande également :
Faire en sorte que toutes les sciences soient régies par l’Islam, aussi bien en amont
qu’en aval, que l’Islam, par ses systèmes et règles, en soit le cadre de référence
et que la foi islamique serve comme base et origine à la construction de la mé-
thodologie de l’éducation et de l’enseignement.
Les principaux éléments de la méthodologie souhaitée pour l’islamisation de
l’enseignement se résument comme suit :
A. Faire de la foi islamique une base de la vaste conception islamique qui
englobe à la fois l’univers, l’homme et la vie, qui fait connaître à l’homme le
Créateur de la vie et son rapport avec l’univers, ainsi que les rapports de l’homme
avec son Créateur et avec sa société.
B. Faire de l’Islam l’axe des sciences sociales, humaines, économiques et po-
litiques et mettre en relief ses visions concernant l’être humain et leur relation
au Créateur de l’univers, de l’homme et de la vie, et ce, en coordination avec
les organisations islamiques opérant dans ce domaine, telles que l’Organisation
Islamique des Sciences Médicales et l’Organisation Islamique pour l’Éducation,
les Sciences et la Culture (ISESCO).
C. Mettre en évidence la perversité des théories contraires à l’Islam comme
les théories matérialistes et athées et toute pratique qui induit en erreur comme
la divination, la sorcellerie, l’astrologie et mettre en garde contre les sciences que
l’Islam a condamnées et interdites et qui sont basées sur la perversion et la luxure.
D. Réécrire l’histoire des sciences et des connaissances, en expliquant leur
évolution et en mettant en lumière la contribution des musulmans et leur essor.
Expurger l’histoire des théories orientalistes ou qui appellent à l’occidentalisa-
tion et qui ont déformé le véritable cours de l’histoire. Revoir la classification
des sciences et des méthodologies de recherches selon la conception islamique,
et ce, par l’intermédiaire des activités des centres et des institutions de recherche
scientifique et des centres d’économie islamique dans les divers pays musulmans.
72
E. Rétablir la relation profonde des sciences de l’univers, de l’homme et de la
vie avec leur Créateur. Le savant qui effectue des recherches dans ces domaines
doit considérer qu’elles sont une manifestation de la merveilleuse création di-
vine et de la perfection de Son œuvre.
F. Mettre en place les règles tirées de la religion musulmane en accord avec ses
objectifs et ses finalités, pour qu’elles servent de principes à toutes les sciences ou
à l’une de ces sciences, et démontrer les défauts des méthodologies occidentales
qui ont créé un hiatus illusoire entre la religion et la science, ou ont établi une
structure erronée pour certaines disciplines scientifiques comme c’est le cas de
l’histoire, l’économie et la sociologie.
Il convient de tenir compte de l’existence d’un projet susceptible de contri-
buer à l’islamisation de l’enseignement ou même de constituer l’un des moyens
nécessaires à sa réalisation et qui est le projet “d’islamisation de la Connaissance”
dont l’Institut International de la Pensée Islamique prend en charge les besoins
en matière de planification et de mise en œuvre par des articles, des ouvrages
et des séminaires.
Allah est le Garant du succès
•
73
Résolutions et Recommandations de la 5ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Koweït City
État du Koweït
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 39 (1/5)
Le Contrôle des Naissances
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 5ème session, à Koweït City (État du
Koweït), du 1 au 6 Joumada Al-Oula H (10–15 Décembre 1988) ;
Vu qu’au regard de la Charia l’un des objectifs du mariage est la procréation
et la préservation du genre humain, et qu’il n’est pas permis de porter atteinte à
cet objectif, car une telle atteinte est incompatible avec les textes et les directives
de la Charia qui appellent à l’accroissement des naissances, à la préservation et
la conservation du genre humain, la procréation étant l’un des cinq principes
généraux dont la Charia prescrit l’observance :
76
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
77
réciproque qui engage la responsabilité (obligatoire) est assimilable à la vente
ferme, celle-ci étant assujettie à la condition que le vendeur soit propriétaire
du produit à vendre, pour qu’il n’y ait pas infraction au hadith selon lequel le
Prophète ملسو هيلع هللا ىلصa interdit de vendre ce qu’on ne possède pas.
Le Conseil de l’Académie, ayant constaté que la plupart des banques isla-
miques orientaient la majeure partie de leurs activités vers le financement par
voie de “Mourabaha” pour le donneur d’ordre d’achat ;
Recommande
Premièrement : Que l’activité de toutes les banques islamiques soit étendue
à tous les mécanismes de développement de l’économie, et notamment au lan-
cement de projets industriels ou commerciaux par des initiatives individuelles
ou par voie de participation et de Mourabaha avec d’autres partenaires.
Deuxièmement : Que les cas concrets d’application de la Mourabaha au don-
neur d’ordre d’achat auprès des banques islamiques soient étudiés en vue de
dégager les fondements propres à prévenir toute défaillance dans la pratique et
à aider au respect des dispositions de la Charia, tant générales que particulières,
concernant la Mourabaha au donneur d’ordre d’achat.
Allah est plus Savant
•
78
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 42 (4/5)
La Fluctuation de la Monnaie
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 5ème session, à Koweït City (État du
Koweït), du 1 au 6 Joumada Al-Oula H (10–15 Décembre 1988) ;
Ayant examiné les études présentées par les membres et les experts sur la
question de la “fluctuation de la monnaie”, et après audition des discussions
sur cette question :
Ayant pris connaissance de la Résolution nº 2 (9/3) adoptée par le Conseil
de l’Académie, à sa 3e session et aux termes de laquelle les billets de banque étant
considérés comme des monnaies légales possédant une caractéristique moné-
taire complète sont régis par les dispositions de la Charia applicables à l’or et à
l’argent et notamment les règles relatives à l’usure (Riba), à la Zakat et à l’achat
par paiement anticipé en général ;
79
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 43 (5/5)
Les Droits incorporels
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 5ème session, à Koweït City (État du
Koweït), du 1 au 6 Joumada Al-Oula H (10–15 Décembre 1988) ;
Ayant pris connaissance des études présentées par les membres et les ex-
perts concernant « les droits incorporels » et après audition des discussions sur
cette question ;
80
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 44 (6/5)
La Location-vente
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 5ème session, à Koweït City (État du
Koweït), du 1 au 6 Joumada Al-Oula H (10–15 Décembre 1988) ;
Ayant pris connaissance des études présentées par les membres et les ex-
perts sur la question de “la location-vente” et écouté les discussions qui ont
porté sur cette question,
Ayant également pris connaissance de la Résolution nº 13 (1/3) adoptée
par l’Académie au cours de sa 3e session, en réponse aux questions par la Banque
Islamique de développement (alinéa b) concernant les opérations du leasing ;
• Prorogation du bail
• Résiliation du contrat de bail et restitution du bien à son propriétaire
• Rachat du bien au prix du marché à l’expiration du bail
81
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 45 (7/5)
Le Financement immobilier pour la
Construction et l’Achat de Logements
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 5ème session, à Koweït City (État du
Koweït), du 1 au 6 Joumada Al-Oula H (10–15 Décembre 1988) ;
Après présentation de la question relative au “financement immobilier pour
la construction et l’achat de logement” :
82
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 46 (8/5)
La Limitation des Bénéfices des Commerçants
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 5ème session, à Koweït City (État du
Koweït), du 1 au 6 Joumada Al-Oula H (10–15 Décembre 1988) ;
Ayant pris connaissance des études présentées par les membres et les ex-
perts sur “la question de la détermination des bénéfices des commerçants”, et
écouté les discussions qui ont porté sur cette question ;
83
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 47 (9/5)
La Coutume
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 5ème session, à Koweït City (État du
Koweït), du 1 au 6 Joumada Al-Oula H (10–15 Décembre 1988) ;
Ayant pris connaissance des études présentées par les membres et les ex-
perts sur la question de la “coutume” (‘urf ) et écouté les discussions qui ont
porté sur ce point ;
84
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 48 (10/5)
L’Application des Règles de la Charia
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 5ème session, à Koweït City (État du
Koweït), du 1 au 6 Joumada Al-Oula H (10–15 Décembre 1988) ;
Ayant pris connaissance des études présentées par les membres et les experts
sur la question de “l’application des règles de la Charia” et écouté les discussions
qui ont porté sur ce point ;
Tenant compte du fait que l’Académie internationale du Fiqh islamique
est née de la volonté bienveillante du 3e Sommet islamique de Makkah Al-
Mukarramah, en vue de rechercher des solutions inspirées de la Charia aux pro-
blèmes de la Oumma islamique, d’adapter la vie des musulmans aux règles de la
Charia, d’éliminer tous les obstacles qui entravent l’application de la législation
divine, d’aménager tous les moyens nécessaires à son application comme l’im-
plique la foi en la souveraineté divine et la primauté de la Charia d’Allah, sup-
primer les contradictions existant entre certains dirigeants musulmans et leurs
peuples, mettre fin aux causes de tension, de contradiction et d’affrontement
dans leurs pays respectifs et faire régner la sécurité en terre d’Islam ;
85
B. Assurer la coordination entre l’Académie et les autres institutions scienti-
fiques qui s’intéressent à la question de l’application de la Charia et procèdent
à l’élaboration de plans, de moyens et d’études, en vue d’aplanir les obstacles et
les ambiguïtés qui entravent l’application de la Charia dans les pays musulmans.
C. Collecter les projets de lois islamiques élaborés dans les divers pays mu-
sulmans et les analyser en vue d’en tirer profit.
D. Appeler à la réforme des programmes d’éducation et d’enseignement et
des divers moyens d’information et les mobiliser en faveur de l’application de
la Charia et la formation d’une génération de musulmans dévoués à la législa-
tion d’Allah le Très-Haut.
E. Développer la formation des chercheurs, des juges, des substituts et des
avocats, afin de mettre en place les ressources humaines nécessaires à l’applica-
tion de la Charia.
Allah est le Garant du succès
•
86
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 49 (11/5)
La Commission islamique internationale de Droit
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 5ème session, à Koweït City (État du
Koweït), du 1 au 6 Joumada Al-Oula H (10–15 Décembre 1988) ;
Ayant pris connaissance de la note portant sur le projet de statuts de la
Commission Islamique Internationale de Droit, soumise à son attention par la
17e Conférence islamique des Ministres des Affaires étrangères, tenue à Amman
(Royaume hachémite de Jordanie), en vertu de la Résolution nº 45/17-P ;
87
Résolutions et Recommandations de la 6ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Jeddah
Royaume d’Arabie saoudite
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 50 (1/6)
Le Financement immobilier pour la
Construction et l’Achat de Logement
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 6ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Chabane H (14–20 Mars 1990) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie portant sur « le financement
immobilier pour la construction et l’achat de logement »,
ayant suivi les discussions sur la question,
90
C. La construction de logements destinés à la vente à tempérament par des
promoteurs immobiliers particuliers ou sociétés.
D. Compte tenu du fait que le logement représente une nécessité pour
l’homme, son acquisition peut se faire par contrat de fabrication («Istisna »).
Ainsi l’achat du logement est effectué avant sa construction, conformément à
un descriptif détaillé évitant tout inconnue qui serait source de litige et sans
obligation de paiement immédiat du coût dans sa totalité. Il est plutôt permis
de différer le paiement et de l’étaler sur des tranches à convenir en prenant en
considération les clauses et les situations prévues pour le contrat de fabrication
«Istisna» définies par les Fouqaha et qui le distinguent du contrat de « Salam »
(à livraison différée).
Et l’Académie recommande de poursuivre l’examen de la question en vue
d’identifier d’autres moyens licites permettant l’acquisition de logements par
ceux qui le désirent.
Allah est le Garant du succès
•
91
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 51 (2/6)
La Vente à tempérament
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 6ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Chabane H (14–20 Mars 1990) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie et portant sur « la vente à
tempérament », et ayant suivi les discussions sur la question,
Premièrement : Il est permis que le prix, pour un paiement différé, soit ma-
joré par rapport à celui d’un paiement au comptant. Il est également permis
de mentionner le prix de vente au comptant et celui à payer par tranches défi-
nies. La vente n’est valide que si les deux parties contractantes ont expressément
convenu du mode de paiement : au comptant ou à terme. La vente n’est pas per-
mise par la Charia si elle est effectuée sans décision sur le mode de paiement : au
comptant ou à terme et en l’absence d’un accord ferme sur un montant précis.
Deuxièmement : Il n’est pas permis par la Charia de faire, dans le contrat de
vente à terme, une mention distincte des intérêts découlant d’un paiement par
tranches par rapport au prix de vente au comptant, de façon à les lier à la pé-
riode des échéances, que les parties contractantes ont convenu du taux d’intérêt
ou l’ont indexé sur le taux en cours.
Troisièmement : Si le débiteur acheteur accuse un retard dans l’acquittement
de ses traites, il n’est pas permis de lui faire subir une charge supplémentaire sur
le montant de la dette, que ce soit selon une clause préalable ou sans clause, car
ce serait alors du « riba » (usure) qui est prohibé.
Quatrièmement : Il est interdit au débiteur solvable d’atermoyer quant au
paiement des tranches dues. Toutefois, il n’est pas permis par la Charia de fixer
des conditions de compensation en cas de retard de paiement.
Cinquièmement : Dans les cas de vente à tempérament, le vendeur peut, se-
lon la Charia, établir des conditions de remboursement avant terme, lorsque le
débiteur n’a pas respecté les délais prévus pour certains remboursements, dès lors
que le débiteur doit avoir accepté une telle disposition à la conclusion du contrat.
Sixièmement : Le vendeur ne peut pas, après-vente, garder la propriété de
l’objet vendu. Mais il peut exiger de l’acheteur d’hypothéquer auprès de lui
l’objet vendu, dans le but de garantir son droit à recouvrer les tranches différées.
92
Et l’Académie recommande :
L’examen de certaines questions liées à la vente à tempérament en vue d’arrê-
ter une décision, et ce, après la préparation d’études et de recherches adéquates
portant sur :
a. L’escompte, par le vendeur, auprès des banques, de traites couvrant les
échéances différées.
b. Le remboursement immédiat de la dette en contrepartie de la remise
d’une partie de cette dette. Cette question est intitulée : “diminue et
anticipe” (Da’ wa Ta’ajjal).
c. Les conséquences de la mort du débiteur sur le paiement des traites avant
l’échéance.
Allah est le Garant du succès
•
93
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 52 (3/6)
La Conclusion des Contrats au moyen des
Méthodes de Communication modernes
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 6ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Chabane H (14–20 Mars 1990) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie et portant sur « la conclusion
des contrats au moyen des méthodes de communication moderne » .
Étant donné l’évolution considérable des moyens de communication et
leur utilisation dans la conclusion des contrats en raison de leur rapidité dans
la réalisation des transactions financières et de gestion ;
Ayant passé en revue les observations des Fouqaha concernant la conclu-
sion des contrats par voie verbale, écrite, par signes ou par représentant, entre
parties présentes, ce qui nécessite leur réunion (sauf pour les legs, la désigna-
tion d’un mandataire ou d’un agent), la concordance entre l’offre et l’accepta-
tion avec l’absence d’éléments indiquant la dénonciation du contrat par l’une
des deux parties et l’enchainement sans interruption de l’offre et l’acceptation
conformément à l’usage.
94
ceptation, l’auteur de l’offre est lié par son offre jusqu’à l’expiration de ce délai
et ne peut se rétracter.
Quatrièmement : Les règles susmentionnées ne sont pas applicables au
contrat de mariage qui exige la présence de témoins, ni aux opérations de change
qui nécessitent une réception réciproque instantanée, ni à la vente « Salam » qui
requiert le paiement du capital avant la livraison.
Cinquièmement : Concernant les cas éventuels de fraude, de falsification ou
d’erreur, les règles afférentes à la vérification de l’authenticité seront appliquées.
Allah est plus Savant
•
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 53 (4/6)
Qabd (la Possession) : Ses différentes Formes notamment
ses Formes récentes et les Jugements les régissant
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 6ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Chabane H (14–20 Mars 1990) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie et portant sur « Le Qabd
(la possession) : ses différentes formes, notamment ses formes récentes et les ju-
gements les régissant », et ayant suivi les discussions sur la question,
96
Une période de grâce est permise pour l’écriture bancaire
des transactions dans lesquelles le bénéficiaire peut s’emparer
effectivement de la somme, pour des délais comparables à ceux en
usage dans les marchés de transaction. Toutefois, le bénéficiaire
n’est pas autorisé à disposer de la devise au cours de la période de
grâce, mais seulement après l’écriture bancaire qui rend possible
l’encaissement effectif.
2. La réception d’un chèque ayant une provision disponible au retrait dans
la monnaie inscrite sur ce chèque au moment de son recouvrement et sa
détention par la Banque.
97
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 54 (5/6)
La Greffe des Cellules cérébrales et du Système nerveux
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 6ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Chabane H (14–20 Mars 1990) ;
Ayant examiné les études et recommandations relatives à cette question
qui a constitué l’un des sujets traités au cours du 6ème séminaire de Fiqh et de
Médecine, tenu à Koweït City, du 23 au 26 Rabi Al-Awal 1410 H (23–26 oc-
tobre 1989), en collaboration entre l’Académie et l’Organisation Islamique des
Sciences Médicales du Koweït ;
À la lumière des conclusions du séminaire susmentionné, à savoir qu’il ne
s’agit pas de greffe du cerveau d’une personne à une autre, mais que l’objectif
visé par la greffe consiste à remédier à la déficience de certains tissus bien déter-
minés du cerveau dans la sécrétion en quantité adéquate de substances chimiques
ou hormonales, et ce, par leur remplacement par des tissus similaires obtenus
à partir d’une autre source, ou le traitement d’une lésion du système nerveux
due à certaines pathologies.
98
A. Première méthode :
Prise directe de ces tissus à partir d’un fœtus humain “in utero”, en procédant
à une opération chirurgicale. Cette méthode entraîne la mort du fœtus dès le
prélèvement de ses cellules cérébrales. Cette opération est interdite par la Charia,
sauf dans le cas où elle intervient à la suite d’un avortement spontané non in-
tentionnel ou d’un avortement licite pratiqué pour sauver la vie de la mère et
que la mort du fœtus est établie. Dans de tels cas, les conditions d’utilisation
du fœtus stipulées dans la Résolution nº 59 (8/6) de la présente session doivent
être observées.
B. Deuxième méthode :
Cette méthode, qui consiste à conserver des cellules cérébrales dans des cultures
spéciales en vue de leur utilisation ultérieure, pourrait être pratiquée dans un
proche avenir. Il n’y a pas d’objection à cette méthode, du point de vue de la
Charia, si la source des cellules conservées en culture ainsi que leur mode d’ob-
tention sont licites.
Quatrièmement : Cas du nouveau-né anencéphale : Dans le cas où il est né vi-
vant, aucune partie de son corps ne peut être utilisée tant que sa mort n’est pas
confirmée par la cessation des fonctions du tronc cérébral, autrement, il n’existe
pas de différence entre ce nouveau-né et ceux qui sont nés en bonne santé. S’il
est mort, l’utilisation des parties de son corps doit se faire conformément aux
règles et conditions applicables à la greffe des organes d’une personne décédée,
telles que l’obtention de l’autorisation requise, l’absence de substitut, la néces-
sité impérieuse et autres conditions prévues dans la Résolution nº 26 (1/4) de la
4e session du Conseil de l’Académie.
Il n’y a pas d’objection du point de vue de la Charia à garder ce nouveau-né
anencéphale en réanimation au-delà de la cessation des fonctions du cerveau
(qui peut être diagnostiquée), et ce pour maintenir en vie les organes propres
à la greffe, en vue de leur utilisation pour une greffe dans un autre corps, dans
les conditions susmentionnées.
Allah est plus Savant
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notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 55 (6/6)
L’Excédent d’Ovules fécondés
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 6ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Chabane H (14–20 Mars 1990) ;
Ayant examiné les études et recommandations relatives à cette question
qui a constitué l’un des sujets traités au cours du 6ème séminaire de Fiqh et de
Médecine, tenu à Koweït City, du 23 au 26 Rabi Al-Awal 1410 H (23–26 oc-
tobre 1989), en collaboration entre 1’Académie et l’Organisation Islamique des
Sciences Médicales du Koweït ;
Ayant examiné les 13e et 14e recommandations adoptées par le 3e séminaire
de l’Organisation Islamique des Sciences Médicales, tenu au Koweït, du 20 au
23 Chabane 1407 H (18 au 21 avril 1987), sur la question des ovules fécondés,
ainsi que la 5e recommandation de la 1re session de l’Organisation Islamique
des Sciences Médicales, tenu au Koweït, du 11 au 14 Chabane 1403 H (24 au 27
mai 1982), sur la même question :
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Résolution N° 56 (7/6)
L’Utilisation de Fœtus comme Source dans la Greffe d’Organes
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 6ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Chabane H (14–20 Mars 1990) ;
Ayant examiné les études et recommandations relatives à cette question
qui a constitué l’un des sujets traités au cours du 6ème séminaire médico-ju-
ridique, tenu à Koweït City, du 23 au 26 Rabi Al-Awal 1410 H (23–26 octobre
1989), en collaboration entre l’Académie et l’Organisation Islamique des Sciences
Médicales du Koweït ;
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Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 57 (8/6)
La Greffe des Organes génitaux
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 6ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Chabane H (14–20 Mars 1990) ;
Ayant examiné les études et recommandations relatives à cette question
qui a constitué l’un des sujets traités au cours du 6ème séminaire de Fiqh et de
Médecine, tenu à Koweït City, du 23 au 26 Rabi Al-Awal 1410 H (23–26 oc-
tobre 1989), en collaboration entre l’Académie et l’Organisation Islamique des
Sciences Médicales du Koweït ;
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 58 (9/6)
La Greffe d’un Organe amputé lors de l’Application d’une
Peine corporelle (Hadd) ou de la Loi du Talion (Qissas)
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 6ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Chabane H (14–20 Mars 1990) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie sur la question de “la greffe
d’un organe amputé lors de l’application d’une peine corporelle (hadd) ou de
la loi du Talion (qissas)”, et écouté les discussions à ce sujet,
Compte tenu des objectifs de la Charia dans l’application du “Hadd” qui
visent la sanction, la dissuasion et la punition et qu’à cette fin, les effets (ré-
sultant de l’application de la sanction) doivent persister afin de servir de leçon,
d’admonition et d’éradication du crime ;
Vu que, la restauration, grâce à la chirurgie moderne, d’un organe amputé
en application d’une peine corporelle “Hadd”, exige une opération immédiate,
qui ne peut être effectuée qu’à la suite d’une préparation médicale spéciale et
une complicité, indiquant par là un manque de sérieux dans l’application de la
peine “Hadd” et dans son efficacité :
103
Troisièmement : En cas d’erreur judiciaire ou d’exécution, il est permis de
restaurer l’organe amputé en application d’une peine corporelle (“Hadd”) ou
de la loi du Talion (Qissas).
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
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notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 59 (10/6)
Les Marchés financiers
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 6ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Chabane H (14–20 Mars 1990) ;
Ayant examiné les études, recommandations et conclusions du séminaire
sur “les marchés financiers”, tenu à Rabat (Royaume du Maroc), du 20 au 24
Rabi Al-Akhir 1410 H (20 au 24 octobre 1989), par l’Académie, en collabora-
tion avec l’Institut Islamique de Recherches et de Formation (IRTI) relevant de
la Banque Islamique de Développement, et sous l’égide du ministère des Awqaf
et des Affaires Islamiques du Royaume du Maroc ;
À la lumière des dispositions de la Charia consistant à inciter au gain licite,
à l’investissement et au développement de l’épargne, sur la base des modalités
d’investissement islamique fondées sur le principe du partage des charges et des
risques, y compris le risque d’endettement ;
Vu le rôle des marchés financiers dans les transactions financières et l’encou-
ragement à l’investissement ;
Vu que l’intérêt porté à ces marchés financiers et l’étude des règles qui les ré-
gissent répondent à un besoin pressant de faire connaître aux gens les dispositions
du Fiqh dans les domaines contemporains et concorde avec les efforts profonds
des Fouqaha pour expliquer les règles régissant les transactions financières et en
particulier les règles du marché et le système comptable applicable aux marchés ;
Considérant que l’importance des marchés financiers englobe les marchés
secondaires, qui permettent aux investisseurs de se placer de nouveau dans les
marchés financiers, offre l’occasion d’obtenir des liquidités et encourage à investir
en raison de la confiance quant à la possibilité de quitter le marché le cas échéant :
Ayant pris connaissance des questions abordées dans les études soumises
à l’Académie concernant les systèmes et les lois des marchés financiers existants,
leurs mécanismes et leurs instruments :
105
de l’obligation de préserver et d’accroitre les capitaux, puisqu’il suscite l’entraide
pour combler les besoins publics et s’acquitter des devoirs religieux et civiques
liés au capital.
Deuxièmement : Ces marchés financiers -dont le principe est nécessaire – ne
représentent pas, dans leur état actuel le modèle susceptible de réaliser les objec-
tifs de développement et d’investissement du capital selon l’optique islamique.
Cette situation exige la conjugaison d’efforts scientifiques de la part des Fouqaha
et des économistes pour réexaminer les mécanismes et instruments sur lesquels
ces marchés reposent, et apporter les amendements nécessaires, à la lumière des
dispositions de la Charia.
Troisièmement : Le concept de marché financier repose sur des règles de
gestion et de procédure. Par conséquent, son adoption relève de la règle des
Al-Massalih al-Moursala (Les intérêts élargis) – concernant ce qui s’inscrit sous
les règles générales de la religion et ne s’oppose pas aux dispositions figurant
explicitement dans “un texte” ou une règle de la Charia. Ce concept fait ainsi
partie des réglementations instituées par les pouvoirs publics dans le domaine
des métiers et des services d’utilité publique. Nul ne peut enfreindre ni contour-
ner cette réglementation, dans la mesure où elle est conforme aux règles et aux
principes de la Charia.
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 60 (11/6)
Les Obligations
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 6ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Chabane H (14–20 Mars 1990) ;
Ayant examiné les études, recommandations et conclusions du séminaire
sur “les marchés financiers”, tenu à Rabat (Royaume du Maroc), du 20 au 24
Rabi Al-Akhir 1410 H (20 au 24 octobre 1989), par l’Académie, en collabora-
tion avec l’Institut Islamique de Recherches et de Formation (IRTI) relevant de
la Banque Islamique de Développement, et sous l’égide du ministère des Awqaf
et des Affaires islamiques du Royaume du Maroc
Vu que l’obligation est un titre par lequel l’émetteur s’engage soit à payer à
son détenteur la valeur nominale du titre arrivé à échéance, soit avec un inté-
rêt convenu sur la valeur nominale du titre, soit à la condition de garantir des
profits sous la forme de primes distribuées par tirage au sort ou d’une somme
forfaitaire ou d’une remise ;
107
de l’ensemble des emprunteurs ou de certains d’entre eux sans les spécifier, outre
le fait que de tels titres s’apparentent à des jeux de hasard (Qimar).
Quatrièmement : L’une des alternatives aux titres dont l’émission, l’achat et
l’échange sont prohibés réside dans les titres ou les chèques établis sur la base
du contrat de Moudaraba (l’investissement participatif ), pour des projets ou
des activités d’investissement donnés. Ainsi, les détenteurs de titres d’obligation
ne reçoivent pas d’intérêts ou de bénéfice forfaitaire, mais une part du bénéfice
du projet au prorata du nombre de titres ou de chèques qu’ils détiennent. Ils
ne perçoivent cette part du bénéfice que si celui-ci est effectivement réalisé. La
disposition adoptée dans la Résolution nº 30 (5/4) du Conseil de l’Académie
sur les titres Mouqarada peut être mise à profit à cet égard.
Allah est plus Savant
•
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 61 (12/6)
Les Thèmes d’Etude et Séminaires proposés
par le Comité de Planification
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 6ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Chabane H (14–20 Mars 1990) ;
Avant examiné le rapport du Comité de Planification soumis au Secrétariat
Général de l’Académie et distribué aux membres du Conseil, rapport relatif aux
thèmes proposés à l’examen du Conseil et classés par ordre de priorité dans une
liste comprenant les divers sujets ci-après indiqués :
1. Le droit international dans le Fiqh islamique contemporain
2. Le mariage et l’héritage dans le Fiqh contemporain
3. La pensée islamique contemporaine
4. Les adorations dans le Fiqh islamique contemporain
5. Les transactions et l’économie dans le Fiqh islamique contemporain
6. Les fondements du Fiqh à la lumière de l’époque contemporaine
7. La médecine et les sciences
8. Les questions contemporaines autres que celles citées ci-dessus
De même, le rapport propose l’organisation de séminaires sur les thèmes
suivants :
1. Droits et devoirs de la femme dans l’Islam
2. Le droit international en Islam
3. Les droits de l’Homme en coordination avec les efforts de l’Organisation
de la Conférence islamique
4. Les droits de l’enfant en islam avec référence à l’accord international sur
les droits de l’enfant
5. Droits et devoirs des non-musulmans en Islam
6. Les musulmans d’aujourd’hui entre authenticité et dépendance
109
7. Étude de modèles de constitution islamique
8. Position de l’Islam vis-à-vis des arts modernes (la peinture, la chanson, la
musique et le théâtre.)
9. Le système de gouvernance islamique : ses fondements, ses règles et les
grandes questions dans l’époque contemporaine.
10. L’Information et les moyens de communication modernes du point de
vue de l’Islam
11. Les Règles du Fiqh concernant les fluctuations de devise de valeur instable
12. Les aides sociales en Islam et ses applications modernes
13. Bons du Trésor et Certificats d’investissement
14. Les Options et les futures utilisées dans les marchés financiers
Décide ce qui suit :
Premièrement : Observer ces propositions et charger le Secrétariat Général
de l’Académie de choisir parmi ces sujets, en tenant compte de l’intérêt qui s’at-
tache à chacun d’eux et en particulier ceux qui ont fait l’objet d’une résolution
de la session précédente demandant leur étude.
Deuxièmement : Charger le Secrétariat Général de l’Académie d’organiser les
séminaires proposés en accordant la priorité aux thèmes qui ont déjà été pro-
posés pour étude au cours des sessions précédentes tout en tenant compte de la
situation et des moyens disponibles.
Allah est le Garant du succès
•
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 62 (13/6)
Les Recommandations de la 6ème session
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 6ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 10 au 16 Chabane H (14–20 Mars 1990) ;
111
la question de la multiplication de l’expiation pour homicides multiples en vue
d’une prise de décision à ce sujet.
Sixièmement : Report de l’examen de la question sur les actions de sociétés en
vue de l’élaboration d’études et de recherches plus approfondies à ce sujet([^15]).
Septièmement : Organiser un séminaire sur le thème « les options et les
futures ».
Huitièmement : Mise sur pied, à la discrétion du Secrétariat général de
l’Académie, d’un comité composé de Fouqaha et d’économistes, en vue de
répondre aux demandes d’explication soumises par la Banque Islamique de
Développement au sujet de sa participation aux activités de sociétés de partici-
pation par actions.
Allah est le Garant du succès
•
112
Résolutions et Recommandations de la 7ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Jeddah
Royaume d’Arabie saoudite
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 63 (1/7)
Les Marchés financiers
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 7ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 7 au 12 Dhoul Quida H (9–14 Mai 1992) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie sur « les marchés
financiers (les actions, les options, les marchandises et les cartes de crédit) » ;
ayant suivi les débats qui se sont déroulés à ce sujet,
114
travail autre que la garantie et qui consiste, par exemple, à élaborer des
études ou à commercialiser des actions.
3. Échelonnement du paiement des actions au moment de la souscription :
La Charia n’interdit pas le paiement d’une partie de la valeur de l’action
souscrite avec le report des paiements du reliquat. Ceci est considéré
comme une participation de la valeur de ce premier paiement, avec une
promesse d’augmentation de capital, ce qui n’implique aucun manque-
ment à la Charia car cela concerne l’ensemble des actions. Vis-à-vis des
tiers, la société assume toute la responsabilité de la totalité du capital
déclaré, celui-ci étant le montant connu et accepté par toutes les parties
commerçant avec la société.
4. L’action au porteur :
La vente (de l’action au porteur) étant une part indivise des actifs de la
société et vu que le titre de l’action est un document attestant le droit du
possesseur de cette part indivise, la Charia n’interdit pas l’émission ni la
circulation de ces actions.
5. L’Objet du contrat dans la vente d’une action :
L’objet du contrat dans la vente d’une action est la part indivise des actifs
de la société. Le titre de l’action constitue un document confirmant le
droit à cette part.
6. Les actions préférentielles :
Il n’est pas permis d’émettre des actions préférentielles ayant des caracté-
ristiques financières qui permettent de garantir le capital ou une part des
bénéfices, ou permettent d’être prioritaire au moment du bilan ou de la
distribution des dividendes.
Il est permis toutefois de conférer à certaines actions des avantages en ce
qui concerne la procédure ou l’administration.
7. Le recours au Riba (usure) dans la commercialisation d’actions :
115
b. Il n’est pas permis non plus de vendre une action dont le vendeur ne
détient pas la propriété, mais dont il ne jouit que de la promesse de
prêt de cette action par un courtier au moment de l’acquisition. Cela
revient en effet à vendre ce que l’on ne possède pas. L’interdiction
est d’autant plus formelle lorsqu’il est exigé que le courtier perçoive
le montant pour qu’il en profite en le déposant moyennant un taux
d’intérêt, et cela en contrepartie du prêt qu’il a concédé.
8. Vendre ou hypothéquer une action :
Il est permis de vendre ou d’hypothéquer une action conformément aux
dispositions des statuts de la société. C’est le cas lorsque les statuts sti-
pulent que la vente est libre ou assujettie au droit de préemption accordé
aux actionnaires les plus anciens. Devront aussi être respectées les dispo-
sitions des statuts concernant la possibilité pour les actionnaires d’hypo-
théquer leurs parts.
9. Émission d’actions avec droits d’émission :
Il n’est pas interdit de majorer d’un montant précis la valeur de l’action
afin de couvrir les frais de l’émission, à condition que ce montant addi-
tionnel soit calculé de manière adéquate.
10. Émission d’actions à un montant supérieur ou inférieur :
Il est permis d’émettre de nouvelles actions pour l’augmentation du capi-
tal si l’émission s’effectue conformément à la valeur réelle des anciennes
actions selon l’évaluation de l’actif de la société, établie par des experts ou
au prix du marché.
11. Garantie de la société pour l’achat d’action :
Le Conseil est d’avis de surseoir à toute décision à ce sujet jusqu’à une
session ultérieure, en attendant un surcroît d’examens et d’études.
12. La délimitation de la responsabilité d’une société à responsabilité limitée
(SARL) :
La Charia n’interdit pas la constitution d’une société dont la responsa-
bilité est limitée à son propre capital, car cela est porté à la connaissance
des partenaires de la société et que, de ce fait, il n’y a pas duperie pour les
parties interagissant avec la société.
Il n’est pas interdit non plus que la responsabilité de certains actionnaires
soit illimitée vis-à-vis des créanciers sans qu’une contrepartie soit accor-
116
dée pour cet engagement. Il s’agit de sociétés qui regroupent à la fois des
associés solidaires et des associés à responsabilité limitée.
13. La négociation des actions par le biais de courtiers accrédités et droits
d’adhésion aux marchés :
Les autorités officielles compétentes sont habilitées à organiser la com-
mercialisation de certaines actions en exigeant le recours aux services de
courtiers spécialement accrédités dans ce domaine, étant donné qu’il
s’agit de décision réglementaire visant à concrétiser des intérêts licites.
Il est également permis d’exiger des droits d’adhésion pour toutes les
personnes qui opèrent des transactions sur les places financières s’il s’agit
de décisions réglementaires visant à concrétiser des intérêts licites.
14. Le droit de priorité :
Le Conseil décide de différer sa décision à ce sujet jusqu’à une session
ultérieure, pour un surcroît de réflexion et d’examens.
15. Le certificat de propriété :
Le Conseil décide de différer sa décision à ce sujet jusqu’à une session
ultérieure, pour un surcroît de réflexion et d’examens.
117
Première méthode : Le contrat stipulant que la livraison et le paiement
de la marchandise se font dans l’immédiat cette marchandise, sous sa
forme physique ou matérialisée sous forme de titre, étant la propriété du
vendeur et en sa possession. Ce contrat est autorisé par la Charia, selon
les conditions de vente usuelles.
Deuxième méthode : Un contrat stipulant le droit de recevoir la mar-
chandise et d’en payer le prix immédiatement, cet échange étant pos-
sible et comprenant la garantie de l’organisme compétent du marché. Ce
contrat est autorisé par la Charia selon les conditions de vente connues.
Troisième méthode : Un contrat stipulant la livraison d’une marchan-
dise précisément décrite à une date différée, le paiement se faisant à la
livraison, avec une disposition mettant fin au contrat dès que la marchan-
dise aura été livrée et payée. Ce type de contrat n’est pas autorisé, car le
paiement et la marchandise sont différés. Ce contrat peut être modifié de
manière à remplir les conditions inhérentes au “Salam” (vente d’un objet
livré à terme et payé à l’avance). Si le contrat répond aux conditions de
ce type de vente “Salam”, il devient licite.
De même, il n’est pas permis de vendre une marchandise achetée sous la
forme du “Salam” avant sa réception.
Quatrième méthode : Le contrat concerne la livraison d’une marchan-
dise précisément décrite à une date différée, le paiement devant être effec-
tué au moment de la livraison, sans que le contrat ne prévoie la cessation
du contrat dès la livraison et le paiement effectif, ce qui permet ainsi que
le contrat soit annulé par un contrat inverse.
Cette formule qui est la plus courante sur les marchés n’est licite en au-
cune manière, au regard de la Charia.
2. Transaction en devises :
Les transactions en devises se font sur les marchés organisés selon l’une
des quatre formules mentionnées plus haut, afférentes au commerce de
marchandises.
Il n’est pas permis d’acheter et de vendre des devises selon les troisième
et quatrième méthodes. Quant aux deux premières méthodes, elles sont
licites pour l’achat ou la vente de devises, pourvu que les conditions de
change conventionnelles soient respectées.
3. Commercialisation de l’indice :
L’indice est un chiffre qui se calcule au moyen d’une méthode statistique
118
spéciale et dont le but est de connaître le volume des variations sur un
marché donné. Cet indice est vendu dans certaines places internationales.
Il n’est pas permis d’acheter ou de vendre un indice, car cela s’apparente
aux jeux de hasard et porte sur la vente ou l’achat de quelque chose de
fictif et qui ne peut exister.
4. L’alternative licite aux transactions interdites concernant les marchandises
et devises :
Il importe d’organiser un marché islamique des marchandises et des de-
vises sur la base des transactions autorisées par la Charia et tout particu-
lièrement le “Salam”, le change, la promesse de vente différée, le contrat
de fabrication (Istisna), et autres.
Le Conseil de l’Académie est d’avis qu’il est nécessaire d’élaborer une
étude exhaustive sur les conditions auxquelles sont soumises ces formules
de rechange et leurs méthodes d’application dans un marché islamique
structuré.
119
B. Conceptualisation des cartes de crédit au regard de la Charia
Après avoir débattu de la question, le Conseil décide de reporter toute déci-
sion concernant la conceptualisation des cartes de crédit au regard de la Charia
ainsi que la position de cette dernière à ce sujet en attendant un surcroît d’étude
et d’analyse ([^17]).
Allah est plus Savant
•
120
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 64 (2/7)
La Vente à tempérament
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 7ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 7 au 12 Dhoul Quida H (9–14 Mai 1992) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie au sujet de “la
vente à tempérament”, et à titre de continuation de la Résolution nº 51 (2/6) de
la 6ème session y afférente ;
ayant suivi les délibérations qui ont porté sur ce thème :
121
paiement doit lui être accordé lorsqu’il ne possède rien au-delà de ses besoins fon-
damentaux, qui puisse lui permettre de payer sa dette en numéraire ou en nature.
Allah est plus Savant
•
122
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 65 (3/7)
Le Contrat de Fabrication (Aqd al-Istisna)
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 7ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 7 au 12 Dhoul Quida H (9–14 Mai 1992) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie au sujet du
“contrat de fabrication (Aqd al-Istisna)”
ayant suivi les délibérations qui ont porté sur ce thème et tenant compte des
objectifs de la Charia au service des intérêts des individus, ainsi que des règles
de jurisprudence, en matière de contrat et de transaction,
Et considérant que le contrat de fabrication joue un rôle considérable dans
le développement de l’industrie et ouvre de larges perspectives devant le finan-
cement et la promotion de l’industrie islamique ;
123
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 66 (4/7)
La Vente à réméré (Bay’ul Wafa’a)
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 7ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 7 au 12 Dhoul Quida H (9–14 Mai 1992) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie au sujet de “la
vente à réméré” (“Bay’ul Wafa’a”),
ayant suivi les délibérations qui ont porté sur ce type de vente et sa nature, à
savoir la vente d’un actif sous la condition que l’acheteur le restitue au vendeur
lorsque celui-ci lui en rembourse le prix :
124
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 67 (5/7)
Les Soins médicaux
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 7ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 7 au 12 Dhoul Quida H (9–14 Mai 1992) ;
Avant pris connaissance des études soumises à l’Académie au sujet des
“soins médicaux”,
ayant suivi les délibérations qui ont porté sur cette question :
125
A. La foi du musulman lui dicte que la maladie et son remède sont entre
les mains d’Allah et que les soins médicaux sont des causes qu’Allah
a placées dans l’univers. Par conséquent, il ne faut jamais désespérer
de la miséricorde divine.
Au contraire, il faut toujours garder espoir en la guérison, par la
permission d’Allah. Les médecins et les parents doivent veiller à
remonter le moral de leur patient, à continuer à s’occuper de lui,
à alléger ses souffrances morales et physiques indépendamment de
l’éventualité de guérison.
B. Les médecins sont seules habilités à décréter si l’état du malade est
désespéré ou non au moyen des possibilités dont dispose la médecine
en tout temps et en tous lieux et en fonction des conditions du
malade.
III. Troisièmement : Le consentement du malade
A. Le consentement du malade est une condition à tout traitement qui
doit lui être administré lorsqu’il est jugé apte au regard de la Charia.
S’il n’est pas apte ou ne l’est que partiellement, c’est l’autorisation
du tuteur légal qui sera prise en compte, dans l’ordre de priorité du
tutorat, conformément aux dispositions de la Charia qui limitent le
champ d’action du tuteur à tout ce qui est dans l’intérêt du malade
et à lui éviter tout préjudice.
Toutefois, si le tuteur porte un préjudice évident au malade en
refusant de donner l’ordre de le soigner, le droit de donner cet ordre
est transféré aux autres tuteurs et en dernier lieu au représentant de
l’autorité.
B. Dans certains cas, l’autorité peut imposer les soins, en cas de maladies
contagieuses et vaccins préventifs.
C. En cas d’urgence et lorsque la vie de l’individu est en danger,
l’autorisation de soins n’est plus indispensable pour commencer le
traitement.
D. Les recherches médicales sont subordonnées au consentement du ma-
lade jugé pleinement apte sans la moindre contrainte (comme dans le cas
des détenus) ou persuasion matérielle (comme dans le cas des pauvres).
En tous les cas, ces recherches et analyses ne doivent entraîner aucun
préjudice.
Il n’est pas permis d’entreprendre des recherches médicales sur des per-
sonnes mineures, ou entièrement ou partiellement inaptes à exprimer leur
126
consentement, même avec le consentement des tuteurs.
127
elle être réanimée en cas d’arrêt cardiaque ? Et doit-elle être soignée
en cas d’inflammation pulmonaire ? Qui a le droit de décider de
l’arrêt des soins dans ces cas ? Est-ce une commission médicale ou
une commission d’éthique ou bien les médecins de concert avec les
parents ?
9. Clarification du point de vue de la Charia et de la Sounna concernant
ces cas et situations.
128
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 68 (6/7)
Le Droit international au Regard de l’Islam
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 7ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 7 au 12 Dhoul Quida H (9–14 Mai 1992) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie au sujet du
“Droit international au regard de l’Islam”,
Le conseil salue les efforts remarquables dans les recherches soumises et
débattues lors de sa 7e session.
Le conseil est d’avis que ce thème, compte tenu de son importance et de
son ampleur, mérite d’être analysé et étudié d’une façon plus approfondie dans
de multiples aspects nécessaires.
Et après avoir écouté les débats qui ont porté sur ce thème,
129
4. Les avis des Fouqaha concernant la classification des divers pays.
5. Les origines historiques de la situation qui prévaut actuellement dans le
monde musulman.
6. Les relations internes au sein d’un État islamique (les peuples et les
minorités).
7. Les relations d’un État islamique avec les autres États.
8. La position d’un État islamique vis-à-vis des organisations, conventions,
traités internationaux.
Troisièmement : Le Conseil suggère à la commission préparatoire de présen-
ter des notes explicatives pouvant aider les chercheurs à cerner les détails relatifs
à ces axes, et cela au cours des mois à venir.
Allah est le Garant du succès
•
130
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution N° 69 (7/7)
L’Invasion intellectuelle
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 7ème session, à Jeddah (Royaume d’Arabie
saoudite), du 7 au 12 Dhoul Quida H (9–14 Mai 1992) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie au sujet de
“l’invasion intellectuelle”, dont elles ont mis en lumière les débuts, la gravité et
les perspectives, ainsi que ses conséquences dans les pays arabes et islamiques,
tout en passant en revue certaines ambiguïtés et attaques qu’il a suscitées, outre
les complots et pratiques destinés à ébranler la communauté musulmane et à
endiguer l’expansion de l’Islam. Ces recherches ont également fait ressortir le
rôle de l’Islam dans la préservation de la Oumma, dans la résistance à cette in-
vasion et dans la mise en échec de bon nombre de ses plans et complots. Elles
ont exposé les moyens de lutter contre cette invasion et de protéger la Oumma
contre toutes ses conséquences, dans tous les domaines et à tous les niveaux.
Après avoir écouté les délibérations auxquelles ces communications ont
donné lieu ;
131
dans la vie des musulmans pour pouvoir endiguer toutes formes d’invasion in-
tellectuelle et leurs conséquences et pour faire connaître aux musulmans, d’une
façon saine et complète, les préceptes de leur religion.
Cinquièmement : Dissiper les ambiguïtés suscitées par les ennemis de l’Islam
par le biais de méthodes scientifiques saines et en étant animé de la conviction du
croyant en la perfection de sa religion sans avoir besoin de recourir aux moyens
défensifs et aux justifications inopérantes.
Sixièmement : Se préoccuper d’étudier les idées nouvelles et les principes
importés et mettre en lumière avec objectivité et fidélité leurs lacunes et leurs
points faibles.
Septièmement : Se préoccuper de l’éveil des musulmans et appuyer les insti-
tutions œuvrant dans le domaine de la prédication et du travail islamique pour
l’édification d’une personnalité musulmane vertueuse qui présente à la société
universelle une image lumineuse de l’application de la Charia aux plans indi-
viduel et collectif, dans tous les domaines de la vie politique, sociale, culturelle
et économique.
Huitièmement : Accorder un intérêt particulier à la langue arabe, œuvrer
à son expansion, consolider son enseignement partout dans le monde en tant
que langue du Noble Coran et l’adopter comme langue d’enseignement dans
les écoles, les instituts et les universités des pays arabes et islamiques.
Neuvièmement : Veiller à démontrer la mansuétude de l’Islam et qu’il vint
pour le bonheur et le bien-être de l’être humain ici-bas et dans l’au-delà, et cela
en agissant à l’échelle du monde entier et dans les différentes langues vivantes.
Dixièmement : Mettre à profit de manière effective et étudiée tous les pro-
cédés modernes d’information, afin de faire parvenir la vérité et l’information
partout dans le monde, sans négliger aucun moyen disponible.
Onzièmement : Attaquer de front tous les problèmes de notre époque avec
les solutions apportées par l’Islam pour les résoudre en œuvrant à la mise en
application de ces solutions, car l’application réussie est la meilleure manière
de prêcher et d’expliquer.
Douzièmement : Œuvrer en vue de faire ressortir l’unité de tous les musul-
mans et leur complémentarité sur tous les plans et afin de résoudre leurs conflits
et différends pacifiquement et conformément aux dispositions de la Charia, dans
le but de faire échouer les plans d’invasion culturelle qui visent à déchirer l’unité
des musulmans et à semer la discorde et l’inimitié dans leurs rangs.
Treizièmement : Œuvrer à édifier la puissance des musulmans et à assurer
leur autosuffisance économique et militaire.
Quatorzièmement : Exhorter les États arabes et islamiques à apporter leur
soutien à leurs coreligionnaires victimes de l’oppression dans diverses régions
132
du globe, à soutenir leur cause et à mettre fin, par tous les moyens, à l’agression
dont ils sont la cible.
Le Conseil recommande également au Secrétariat Général de l’Académie
de continuer à soulever les principales questions qui se rapportent à ce sujet lors
des prochaines sessions et séminaires de l’Académie, eu égard à l’importance du
thème de l’invasion culturelle et à la nécessité d’élaborer une stratégie complète
pour l’affronter dans ses aspects tant anciens que nouveaux, en commençant,
par exemple, par les problèmes de la christianisation et de l’orientalisme lors de
la prochaine session.
Allah est le Garant du succès
•
133
Résolutions et Recommandations de la 8ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 70 (1/8)
L’Usage de la Dispense et ses Jugements
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 8ème session, à Bandar Seri Begawan
(Sultanat de Brunei Darussalam), du 1 au 7 Mouharam H (21–27 Juin 1993) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie au sujet de “l’usage de la
dispense et ses jugements”
Ayant écouté les délibérations sur cette question ;
136
A. Les avis des Fouqaha sur lesquels est basée la dispense doivent être re-
connus sur le plan de la Charia et ne pas être considérés comme des avis
marginaux.
B. Qu’il y ait un besoin réel de recours à la dispense, en vue d’alléger la
difficulté, que ce besoin soit d’ordre public, privé ou individuel.
C. Le bénéficiaire de la dispense doit être capable de décision, ou s’ap-
puyer sur quelqu’un répondant à ces conditions.
D. L’usage de la dispense ne doit pas conduire à une combinaison (Talfiq)
prohibée mentionnée au point 6 de la présente résolution.
E. L’avis chariatique invoqué ne doit pas servir de prétexte à des fins
illicites.
F. L’esprit du bénéficiaire doit être serein en optant pour la dispense.
5. La combinaison (Talfiq) dans le cadre du suivisme d’écoles (Madhahib)
consiste pour le suiviste à adopter, dans une question à deux ou plusieurs
ramifications liées, une modalité qui n’a été avancée par aucun des sa-
vants qu’il a suivis concernant cette question.
6. La combinaison (Talfiq) est prohibée dans les cas suivants :
A. Si elle conduit à user d’une dispense par simple volonté de suivre ses
passions, ou si elle contrevient à l’une des conditions légitimant l’usage
de la dispense.
B. Si elle conduit à être en opposition à une décision de Justice.
C. Si elle s’oppose à un avis que la personne avait adopté par suivisme
dans une situation précédente.
D. Si elle conduit à s’opposer au consensus ou ce qui en découle.
E. Si elle mène à un amalgame d’avis qu’aucun savant (Moujtahid)
n’approuve.
Allah est plus Savant
•
137
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le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 71 (2/8)
Les Accidents de la Circulation
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 8ème session, à Bandar Seri Begawan
(Sultanat de Brunei Darussalam), du 1 au 7 Mouharam H (21–27 Juin 1993) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie au sujet des accidents de
la circulation ;
Ayant entendu les débats sur cette question ;
Considérant l’accroissement des accidents de la circulation et leurs consé-
quences sur la vie et les biens, et vu que l’intérêt général exige que la réglemen-
tation concernant les voitures automobiles comporte des conditions de sécurité
telles que le bon état des équipements, les règles de transfert de propriété et des
permis de conduire, les précautions à prendre quant à l’octroi des permis de
conduire selon les conditions particulières d’âge, de capacité physique, de bonne
vue et de connaissance des règles de la circulation, ainsi que de la limitation de
la vitesse et de la charge des véhicules ;
138
cause à autrui, dans la mesure où les éléments relatifs à l’erreur et au dommage
sont établis. Sa responsabilité n’est dégagée que dans les cas suivants:
A. Si l’accident est la conséquence d’une force irrépressible à laquelle il ne
pouvait résister et ne pouvait s’en protéger. Cela concerne tout événement fortuit.
B. Si l’accident est provoqué par un agissement de la victime ayant eu de
fortes répercussions sur l’avènement de ce qui se produisit.
C. Si l’accident résulte d’une faute ou d’un méfait commis par une tierce
partie, celle-ci en porte la responsabilité.
Troisièmement : La responsabilité des accidents de la circulation provoqués
sur les routes par les animaux incombe à leurs propriétaires s’ils ont fait preuve
de négligence dans la surveillance de leurs animaux. Une telle affaire est du res-
sort des tribunaux compétents.
Quatrièmement : Si le conducteur et la victime sont tous deux co-respon-
sables de l’accident, chaque partie doit assumer les dégâts causés à l’autre partie.
Cinquièmement :
A. En principe, l’auteur direct de l’accident est tenu légalement de l’obliga-
tion de garantie envers les tiers, même s’il n’a pas commis de faute. Quant à ce-
lui qui a été la cause de l’accident, il n’est tenu de l’obligation de garantie qu’en
cas faute ou de négligence de sa part.
B. En cas d’implication commune de l’auteur direct de l’accident et d’une
partie qui fut la cause de cet accident, la responsabilité incombe au premier, sauf
si la seconde a commis une faute alors que l’auteur direct lui n’en a pas commis.
C. En présence de deux causes différentes ayant toutes deux des répercus-
sions sur les dommages, chacune des deux parties est responsable proportion-
nellement au degré de leurs répercussions sur les dommages provoqués. Si leurs
implications respectives sont d’un degré égal ou indéterminé, la responsabilité
incombe à égalité à chacune des deux parties.
Allah est plus Savant
•
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Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 72 (3/8)
La Vente avec Arrhes
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 8ème session, à Bandar Seri Begawan
(Sultanat de Brunei Darussalam), du 1 au 7 Mouharam H (21–27 Juin 1993) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie au sujet de “la vente avec
arrhes”,
ayant entendu les débats sur cette question :
140
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Résolution nº 73 (4/8)
Les Contrats de Vente aux Enchères
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 8ème session, à Bandar Seri Begawan
(Sultanat de Brunei Darussalam), du 1 au 7 Mouharam H (21–27 Juin 1993) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie au sujet des contrats de
vente aux enchères :
Ayant entendu les débats sur cette question ;
Notant que la vente aux enchères est une pratique largement répandue de
nos jours et que des abus ont été constatés dans certains cas, ce qui rend néces-
saire de réglementer cette pratique de manière à préserver les droits des parties
au contrat, conformément aux dispositions de la Charia,
et vu que la vente aux enchères est adoptée par des institutions et des gou-
vernements et pratiquée avec une réglementation administrative spécifique,
et en vue de clarifier les dispositions de la Charia au sujet de tels contrats ;
141
5. Il n’est pas prohibé, selon la Charia, de percevoir des droits d’entrée, prix
du cahier des charges, tant que le montant ne dépasse pas la valeur réelle
du cahier des charges, vu que ces droits d’entrée en sont le prix.
6. Une institution financière islamique ou toute autre partie peut proposer
des projets d’investissement en vue de s’assurer une part de profit plus
grande, que l’investisseur soit parti ou non d’un contrat de Moudaraba
avec la banque.
7. La fraude dans les enchères (Najach) est prohibée (haram). Elle peut
prendre, entre autres, les formes suivantes :
A. Quelqu’un qui n’a aucune intention d’acheter renchérit dans le seul
but d’inciter le véritable acheteur à surenchérir.
B. Quelqu’un qui n’a aucune intention d’acheter fait semblant d’admirer
la marchandise, vantant en expert ses mérites, afin d’inciter l’acheteur à
la surenchère.
C. Le propriétaire de la marchandise, l’agent ou le courtier prétend avoir
payé tel prix, en vue d’influencer l’acheteur potentiel à en offrir un prix
supérieur.
D. Parmi les formes modernes de cette fraude prohibée par la Charia, il
faut souligner l’utilisation des médias (audiovisuel ou presse écrite) qui
attachent à la marchandise des caractéristiques irréelles ou en augmentent
la valeur, en vue de séduire l’acheteur et l’inciter à acheter.
Allah est plus Savant
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notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 74 (5/8)
Les Applications de la Charia pour
l’Etablissement du Marché islamique
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 8ème session, à Bandar Seri Begawan
(Sultanat de Brunei Darussalam), du 1 au 7 Mouharam H (21–27 Juin 1993) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie au sujet des applications de
la Charia pour l’établissement du marché islamique, en complément d’étude
aux questions relatives aux marchés financiers et aux titres financiers islamiques
qui ont fait l’objet de débats au cours des sessions précédentes du Conseil, en
particulier lors de la 7e session tenue à Jeddah([^18]), et des séminaires organi-
sés sur cette question, en vue de parvenir à mettre en place un certain nombre
d’outils légiférés pour l’établissement d’un marché financier islamique qui sera
le réceptacle pouvant contenir les liquidités disponibles dans les pays musul-
mans et pourra concrétiser les objectifs de développement, d’entraide réciproque,
d’équilibre et de complémentarité entre les pays musulmans,
Ayant entendu les débats sur le moyen le plus approprié de tirer profit des
différentes approches pour la mise en place du marché islamique, notamment
les actions, les titres et les contrats spéciaux. En vue de l’établissement du mar-
ché islamique s’inspirant de la Charia ;
143
la résolution N44 (6/5). Ainsi ces titres peuvent jouer un rôle utile dans le mar-
ché financier islamique dans le domaine des usufruits.
Troisièmement : les contrats de vente « Salam » (vente d’un objet
livré à terme et payé à l’avance)
Ces contrats, dans le respect de leurs conditions, couvrent un large domaine
d’activités, car ils permettent à l’acheteur d’investir son surplus de fonds en vue
de réaliser un profit, et au vendeur de s’assurer des prix adéquats pour ses mar-
chandises. Il est nécessaire de rappeler, à ce propos, la Résolution nº 63 (1/7) de
l’Académie qui stipule qu’une marchandise objet d’un contrat de vente «Salam»
ne peut être vendue avant d’être effectivement reçue.
Quatrièmement : Les contrats de fabrication (al-Istisna)
L’Académie a adopté la Résolution nº 65 (3/7) sur les contrats de manufacture.
Cinquièmement : La vente à tempérament
La vente à tempérament est une autre forme d’investissement qui facilite les
opérations d’achat dans la mesure où l’acheteur a immédiatement accès à la mar-
chandise tout en payant plus tard, tandis que le vendeur obtient de meilleurs
prix. Il en résulte une distribution plus large et une disponibilité plus grande
des marchandises au sein de la communauté([^19]).
Sixièmement : La promesse unilatérale et bilatérale (al-
Mouwa’ada)
L’Académie a adopté la Résolution nº 40-41 (2-3/5) sur la promesse et l’enga-
gement dans les contrats de Moudaraba en faveur du donneur d’ordre d’achat.
144
F. Les accords amiables dans les marchés financiers (en échange d’une com-
pensation ou autre).
G. Les appels d’offres.
Allah est le Garant du succès
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Au nom d’Allah,
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Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 75 (6/8)
Les Questions monétaires
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 8ème session, à Bandar Seri Begawan
(Sultanat de Brunei Darussalam), du 1 au 7 Mouharam H (21–27 Juin 1993) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie au sujet des questions
monétaires ;
Ayant entendu les débats sur cette question ;
146
tant qui fait l’objet du change ne doit rester impayée, et ce conformément aux
dispositions de la Résolution nº 50 (1/6) au sujet de la prise de possession (Qabd).
Troisièmement : Les deux parties au contrat peuvent, au moment de l’éta-
blissement de celui-ci, s’entendre sur le règlement du solde du montant, en to-
talité dans une monnaie donnée, ou en tranches bien définies et dans diverses
monnaies ou contre une certaine quantité d’or, le règlement s’effectuant comme
ils en avaient convenu. Il est aussi permis que le règlement s’effectue comme il
a été décrit dans le paragraphe précédent.
Quatrièmement : Une dette contractée dans une monnaie donnée ne doit pas
être enregistrée sur le compte du débiteur dans sa contre-valeur en or ou dans
d’autres monnaies de sorte qu’il serait imposé au débiteur de régler sa dette en
or ou dans la monnaie utilisée pour l’enregistrement de la dette.
Cinquièmement : Le Conseil réitère sa Résolution nº 42 (4/5) adoptée au
sujet de la fluctuation du taux de change des monnaies.
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notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 76 (7/8)
Les Problèmes des Banques islamiques
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 8ème session, à Bandar Seri Begawan
(Sultanat de Brunei Darussalam), du 1 au 7 Mouharam H (21–27 Juin 1993) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie au sujet des problèmes des
banques islamiques :
Ayant entendu les débats sur cette question :
Ayant passé en revue les documents contenant les suggestions pour la solu-
tion de ces problèmes dans tous leurs aspects techniques, administratifs ou re-
latifs à la Charia, ainsi que les problèmes concernant la relation de ces banques
avec différentes autres parties ;
Et ayant écouté le débat autour de ces problèmes :
Décide :
De soumettre au Secrétariat Général de l’Académie la liste suivante, s’articulant
autour de quatre thèmes majeurs, afin qu’il charge des experts de les étudier et
de soumettre les résultats de leurs travaux aux prochaines sessions du Conseil
de l’Académie, suivant l’ordre de priorité établi par le Comité de planification.
Thème 1 : Les dépôts et les problèmes y afférents :
A. La garantie des dépôts d’investissement conformément aux dispositions
de la Charia afférentes aux règles de la Moudaraba.
B. L’échange interbancaire de dépôts sans pratique d’intérêts.
C. Conceptualisation des dépôts et de leur comptabilisation dans la pers-
pective de la Charia.
D. L’octroi d’un prêt à une personne sous condition que les fonds soient utili-
sés pour financer des opérations avec la banque ou pour une autre activité définie.
E. Les frais de la Moudaraba et qui doit les prendre en charge (l’agent
Moudarib ou le portefeuille de la Moudaraba).
F. Définition de la relation entre les dépositaires et les actionnaires.
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G. Les intermédiaires dans les opérations de Moudaraba, de location et de
garantie.
H. Désignation de l’agent de la Moudaraba (Moudarib) dans les banques
islamiques (les actionnaires, le conseil d’administration ou le conseil exécutif ).
I. L’alternative islamique aux comptes à découvert.
J. La Zakat des banques islamiques sur leurs fonds et leurs dépôts.
Thème 2 : La Mourabaha
A. La Mourabaha dans les actions
B. Le report de l’enregistrement du titre de propriété dans les opérations de
Mourabaha afin de garantir les droits de la banque au règlement.
C. La Mourabaha à tempérament avec procuration au donneur d’ordre
d’achat en le considérant comme garant.
D. L’atermoiement dans le règlement des dettes résultant d’une Mourabaha
ou d’une transaction à tempérament.
E. L’assurance sur les dettes.
F. La vente des dettes.
Thème 3 : La location
A. La sous-location du bien loué au propriétaire ou à quelqu’un d’autre.
B. La location des services d’un tiers pour les sous-louer.
C. La location, le prêt ou l’hypothèque des actions.
D. L’entretien du bien loué.
E. L’achat d’un bien d’un tiers, sous condition qu’il le prenne en location.
F. La jonction de la location et de la Moudaraba.
Thème 4 : Les contrats
A. La condition conventionnelle du droit de la banque à la résiliation en cas
de non-paiement des traites.
B. La condition conventionnelle portant sur le changement du contrat en un
autre type de contrat en cas de défaillance dans le règlement des traites.
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actif qu’elles jouent dans le développement national dans le cadre des Règles
de contrôle et conformément à la nature propre au système bancaire islamique.
L’Organisation de la Conférence islamique et la Banque Islamique de déve-
loppement sont invitées à reprendre les réunions des responsables des banques
centrales des pays musulmans pour répondre aux besoins de la présente
recommandation.
Deuxièmement : Les banques islamiques doivent s’assurer que leurs dirigeants
et leurs employés reçoivent une formation professionnelle appropriée compatible
avec la nature du système bancaire islamique, et dispensent des programmes
de formation en collaboration avec l’Institut islamique de Recherche et de
Formation (IRTI) de la Banque Islamique de Développement ou avec les autres
institutions concernées par la formation bancaire islamique.
Troisièmement : Un intérêt accru doit être porté aux contrats de « Salam »
(vente d’un objet livré à terme et payé à l’avance) et « d’Istisna’ » (contrats de
fabrication), car ils représentent des alternatives compatibles avec la Charia aux
formules traditionnelles de financement de la production.
Quatrièmement : Limiter autant que possible l’usage de la Mourabaha pour
le donneur d’ordre d’achat et s’en tenir aux pratiques se faisant sous le contrôle
de la banque et dans lesquelles il existe une protection contre la violation des
principes de la Charia qui les régissent. D’autre part, les autres formes d’inves-
tissement telles que la Moudaraba, les partenariats et la location devraient être
étendues en s’assurant d’un suivi et d’une évaluation périodiques. Les différentes
formes permises de Moudaraba devraient être mises à profit de façon à régler
le fonctionnement des activités de Moudaraba et à assurer une comptabilité
précise de ses résultats.
Cinquièmement : Création d’un marché d’échange de marchandises entre les
pays musulmans comme alternative au marché international où l’on rencontre
beaucoup d’activités incompatibles avec la Charia.
Sixièmement : Les excédents de fonds devraient être mis au service des ob-
jectifs de développement dans le monde musulman à travers la collaboration
entre les banques islamiques en vue du renforcement des fonds d’investissement
communs et la mise en œuvre de projets conjoints.
Septièmement : Accélérer le processus devant aboutir à l’instauration d’un
indice acceptable par la Charia pour remplacer les taux d’intérêts usuraires dans
le calcul de la marge bénéficiaire dans les transactions.
Huitièmement : La structure de base du Marché financier islamique doit être
élargie par une action commune des banques islamiques et en collaboration
avec la Banque Islamique de Développement, afin de le rendre plus novateur et
plus entreprenant dans le domaine de la création et l’échange des instruments
financiers islamiques dans tous les pays musulmans.
150
Neuvièmement : Appeler les instances qui légifèrent à établir des règles spé-
cifiques dans le domaine des modes d’investissement islamique telles que la
Moudaraba, les partenariats, la Mouzara’a (le fermage), la Moussaqa (le mé-
tayage), le Salam (vente d’un objet livré à terme et payé à l’avance), l’Istisna’ (les
contrats de fabrication) et l’Ijar (la location).
Dixièmement : Appeler les banques islamiques à établir une base de données
qui fournirait des informations suffisantes sur les clients des banques islamiques
et les hommes d’affaires, en vue de servir de référence aux banques islamiques et
l’utiliser pour encourager les transactions avec des partenaires intègres et dignes
de confiance, tout en permettant d’éviter ceux qui n’auraient pas ces qualités.
Onzièmement : Appeler les banques islamiques à coordonner l’activité de leurs
organes de contrôle juridiques islamiques internes, en donnant une impulsion
nouvelle à la haute instance de contrôle chariatique des banques islamiques,
ou bien à travers la création d’un nouvel organisme de manière à assurer une
unification des critères de travail des instances de contrôle chariatique dans les
banques islamiques.
Allah est le Garant du succès
•
151
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 77 (8/8)
La Participation aux Titres des Sociétés par
Actions pratiquant l’Intérêt (Riba)
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 8ème session, à Bandar Seri Begawan
(Sultanat de Brunei Darussalam), du 1 au 7 Mouharam H (21–27 Juin 1993) ;
Après avoir pris connaissance des recommandations du symposium écono-
mique au sujet de la participation aux titres des sociétés par actions pratiquant
l’intérêt (Riba); organisé en collaboration avec l’Institut Islamique de Recherches
et de Formation (IRTI) relevant de la Banque Islamique de Développement ;
Après avoir examiné les études sur cette question présentées au cours du
séminaire ;
Tenant dûment compte de l’importance de cette question et la nécessité
d’effectuer une étude approfondie de tous ses aspects, dans tous ses détails et
d’explorer tous les points de vue s’y rapportant :
152
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 78 (9/8)
Les Cartes de Crédit
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 8ème session, à Bandar Seri Begawan
(Sultanat de Brunei Darussalam), du 1 au 7 Mouharam H (21–27 Juin 1993) ;
Après avoir examiné les études présentées à l’Académie au sujet des cartes
de crédit ;
Ayant entendu les discussions sur cette question :
Tenant dûment compte de l’importance de cette question et la nécessité
d’effectuer une étude approfondie de tous ses aspects, dans tous ses détails et
d’explorer tous les points de vue s’y rapportant,
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 79 (10/8)
Le Secret médical
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 8ème session, à Bandar Seri Begawan
(Sultanat de Brunei Darussalam), du 1 au 7 Mouharam H (21–27 Juin 1993) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie au sujet du secret médical :
Ayant entendu les débats sur cette question ;
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A. Les cas où il est obligatoire de trahir un secret en application de la règle
de la recherche du moindre mal et ainsi que la règle impliquant de rechercher
l’intérêt général, ce qui peut mener à faire supporter un préjudice à un individu
pour sauvegarder l’intérêt général. Ces cas se répartissent en deux catégories :
• Ceux qui consistent à repousser un mal pour protéger la société d’un
préjudice.
• Ceux qui consistent à repousser un mal pour protéger un individu d’un
préjudice.
B. Les cas où il est permis de trahir un secret, en vue :
• De produire un bénéfice pour la société.
• De repousser un préjudice général.
Tous ces cas doivent être rigoureusement régis par les objectifs et les priorités
établis par la Charia en vue de sauvegarder la foi, la vie humaine, la raison, la
propriété et la descendance.
Sixièmement : Les cas exceptionnels où il est obligatoire ou autorisé de lever le
secret médical doivent être stipulés dans les règlements et codes de déontologie
régissant les professions médicales et autres. Ils doivent être clairement définis
et énumérés dans tous leurs détails concernant la manière de divulguer le secret
ainsi que les personnes à qui il doit être divulgué. Les autorités compétentes
devront familiariser chacun à ces exceptions.
155
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 80 (11/8)
La Déontologie du Médecin : Sa Responsabilité et ses Garanties
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 8ème session, à Bandar Seri Begawan
(Sultanat de Brunei Darussalam), du 1 au 7 Mouharam H (21–27 Juin 1993) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie au sujet de la déontologie
du médecin : sa responsabilité et ses garanties ;
Ayant entendu les débats sur cette question ;
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 81 (12/8)
Le Traitement médical de la Femme par un homme
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 8ème session, à Bandar Seri Begawan
(Sultanat de Brunei Darussalam), du 1 au 7 Mouharam H (21–27 Juin 1993) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie au sujet du “traitement mé-
dical de la femme par un homme” ;
Ayant entendu les débats sur cette question ;
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 82 (13/8)
La Maladie du SIDA
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 8ème session, à Bandar Seri Begawan
(Sultanat de Brunei Darussalam), du 1 au 7 Mouharam H (21–27 Juin 1993) ;
Ayant examiné les études soumises à l’Académie au sujet de la maladie du
SIDA ;
Ayant entendu les débats sur cette question ;
Constatant au terme de ce débat que les deux péchés les plus exécrables
que sont l’adultère et l’homosexualité représentent la cause principale des ma-
ladies sexuelles, dont la plus dangereuse est le SIDA (syndrome d’immunodéfi-
cience acquise) et que la lutte contre le vice et la bonne orientation des médias
et du tourisme constituent une arme importante pour les prévenir, et insistant
sur le fait que, l’observance scrupuleuse des préceptes de l’Islam, la lutte contre
le vice, la réforme des médias, l’interdiction des films et des feuilletons licen-
cieux et le contrôle du tourisme constituent les moyens les plus appropriés pour
éloigner ces fléaux.
158
contribuer à contaminer les autres membres de la société. De même, il convient
d’accorder un enseignement adéquat aux enfants séropositifs.
Troisièmement : Que le Secrétariat Général de l’Académie charge les mé-
decins et les théologiens d’élaborer des études complémentaires sur les sujets
suivants, en vue de leur soumission aux prochaines sessions du Conseil([^22]) :
A. La mise en quarantaine du séropositif et du malade du SIDA.
B. L’attitude des employeurs à l’égard du malade du SIDA.
C. L’avortement de la femme atteinte par le virus du SIDA.
D. L’octroi du droit d’annulation du mariage pour l’épouse du malade du
SIDA.
E. Le Sida peut-il être considéré comme une maladie fatale pour ce qui est
des actes accomplis par le malade ?
F. Les implications, pour les mères atteintes du SIDA, sur leur droit de garde
de leurs enfants.
G. Quel est le jugement de la Charia à l’égard de quelqu’un qui transmet
volontairement le SIDA ?
H. Indemnisation des victimes atteintes du Sida par suite d’une transfusion
sanguine ou d’une transplantation d’organe.
I. La pratique d’un contrôle médical prénuptial pour éviter les dangers de
contamination par des maladies contagieuses, dont le Sida.
Allah est plus Savant
•
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 83 (14/8)
L’Organisation des Demandes de Recherches et de
leurs Discussions lors des Sessions de l’Académie
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 8ème session, à Bandar Seri Begawan
(Sultanat de Brunei Darussalam), du 1 au 7 Mouharam H (21–27 Juin 1993) ;
Ayant examiné les règles régissant la publication des études de l’Académie
et les conditions stipulées pour ces études,
Ayant entendu les débats sur la question de l’ambiguïté qui entoure le pro-
cessus de demande d’élaboration d’études et la fixation d’un délai limite pour
la réception de ces études, de manière à permettre au Secrétariat Général de
l’Académie de les évaluer à la lumière des règles en vigueur ;
160
Résolutions et Recommandations de la 9ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Abu Dhabi
Émirats Arabes Unis
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 84 (1/9)
Le Commerce de l’Or : Les Solutions chariatiques
au Cumul du Change et du Transfert
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 9ème session, à Abu Dhabi (Émirats
Arabes Unis), du 1 au 6 Dhoul Qui’da H (1–6 Avril 1995) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie au sujet de la
question : “le Commerce de l’or : les solutions chariatiques au cumul du change
et du transfert”,
Ayant entendu les débats qui ont eu lieu à ce sujet,
162
• L’achat d’actions d’une société opérant dans le domaine de l’extraction du
minerai d’or ou d’argent.
• L’appropriation ou la cession de l’or moyennant la remise ou l’obtention de
certificats représentant des quantités déterminées de métal précieux déposé
dans les coffres des établissements émetteurs de ces certificats et au moyen
desquels chaque attributaire a toute latitude de retirer son or ou d’en dis-
poser à sa guise.
163
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 85 (2/9)
La Vente Salam et ses Applications modernes
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 9ème session, à Abu Dhabi (Émirats
Arabes Unis), du 1 au 6 Dhoul Qui’da H (1–6 Avril 1995) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie concernant la
question de : « La vente Salam (vente d’un objet livré à terme et payé à l’avance)
et ses applications modernes » ;
Ayant entendu les débats qui ont eu lieu à ce sujet,
164
soit susceptible de constituer une marchandise à livrer en échange du capital
payé par l’acquéreur.
F. Dans le cas où le livreur est dans l’incapacité d’effectuer la livraison à
l’échéance convenue, l’acquéreur a le choix entre attendre que la marchandise
à livrer puisse lui être procurée ou résilier son contrat et récupérer sa mise de
fonds. Si la livraison ne peut avoir lieu pour des raisons de force majeure, il de-
vra attendre meilleure fortune.
G. Il n’est pas permis d’exiger le paiement d’une pénalité pour le retard de
livraison de l’objet du contrat, car cette livraison non effectuée vaut créance, et
il est illicite, au regard de la Charia, de réclamer une plus-value sur une dette
en arguant du non-règlement de cette dette dans les délais voulus.
H. Il n’est pas permis de reconvertir une créance en prix fourni pour la vente
à livraison différée, car cela reviendrait à vendre une créance en contrepartie
d’une autre créance.
Deuxièmement : Les applications contemporaines de la vente à
livrer (Salam)
La vente à livrer représente de nos jours un instrument de financement extrê-
mement fiable dans le système économique islamique comme dans le domaine
d’activité des banques islamiques, de par sa souplesse et son adaptation aux
besoins de financement les plus divers, qu’il s’agisse d’un financement à court,
moyen ou long terme. De surcroît, ce type de financement correspond aux be-
soins de catégories nombreuses et variables d’utilisateurs, que ce soit parmi les
producteurs agricoles, les industriels, les entrepreneurs ou les négociants, outre
qu’il permet de couvrir les frais d’exploitation et autres postes de dépenses.
C’est la raison pour laquelle les domaines d’application du contrat de livrai-
son ont tendance à se multiplier. On en citera à titre indicatif :
1. Le contrat “Salam” est adapté au financement des travaux agricoles. C’est
ainsi que la Banque Islamique traite avec les cultivateurs dont elle s’at-
tend à ce qu’ils disposent, au moment de la saison, de leurs récoltes ou
de celles d’autrui qu’ils auront eu la possibilité d’acquérir et de livrer
dans l’hypothèse où ils risqueraient de ne pouvoir effectuer une telle li-
vraison en puisant dans leurs propres récoltes. De la sorte, ce mode de
financement procure-t-il à ces agriculteurs un avantage substantiel et leur
épargne-t-il les affres de l’incapacité, financièrement parlant, à réaliser
leur production ?
2. L’usage du contrat “Salam” est licite pour le financement de l’activité
agricole et industrielle, notamment le préfinancement de la production
et de l’exportation des biens courants, par leur acquisition sous le régime
du contrat “Salam” et leur revente à un prix rémunérateur.
165
3. Le contrat “Salam” est applicable au financement des artisans et des petits
producteurs agricoles ou industriels, par la fourniture à ces derniers des
moyens de production appropriés sous forme d’outils, de machines ou
de matières premières en tant que capital livraison en contrepartie de
l’obtention et de la revente d’une fraction de leur production.
LE CONSEIL RECOMMANDE :
De parachever l’examen des applications modernes de la vente “Salam” une fois
que toutes les études y afférentes auront été finalisées.8
Allah est le Garant du succès
•
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 86 (3/9)
Les Dépôts bancaires (Comptes bancaires)
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 9ème session, à Abu Dhabi (Émirats
Arabes Unis), du 1 au 6 Dhoul Qui’da H (1–6 Avril 1995) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie concernant la
question : “des dépôts bancaires (comptes bancaires)” ;
Ayant entendu les débats qui ont eu lieu à ce sujet,
167
garantie de ces comptes courants dès lors qu’ils ne participent pas aux emprunts
ni aux bénéfices qui en résultent.
Quatrièmement : Mettre en gage des avoirs bancaires est licite, qu’il s’agisse
de dépôts à vue (comptes courants) ou de dépôts d’investissement. Dans ce cas,
l’hypothèque ne peut s’appliquer que si elle s’accompagne d’une procédure
conservatoire empêchant le titulaire du compte de l’utiliser pendant toute la
durée de l’hypothèque. Si la banque auprès de laquelle le compte est ouvert est
elle-même l’hypothéquant, les avoirs devront être virés sur un compte d’inves-
tissement. Il y a dès lors extinction de la garantie puisque l’on passe du crédit
simple au crédit Qiradh (Moudaraba), les bénéfices devant alors revenir au ti-
tulaire du compte, pour éviter que l’hypothèque (le débiteur) ne profite de la
plus-value de l’hypothèque.
Cinquièmement : La retenue à la source (sur les comptes) est licite s’il y a
accord préalable entre la banque et son client.
Sixièmement : Les transactions sont en principe fondées sur la confiance et
la sincérité dans la communication des données de manière à éviter toute équi-
voque ou tromperie et à se conformer à la vérité et aux dispositions de la Charia.
Cela vaut, a fortiori, pour les banques qui gèrent les comptes de leur clientèle
et dont l’activité repose sur des relations de confiance supposée afin d'exclure
toute manœuvre frauduleuse vis-à-vis des personnes concernées.
Allah est plus Savant
•
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Au nom d’Allah,
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Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 87 (4/9)
L’Investissement dans les Actions et les Unités d’Investissement
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 9ème session, à Abu Dhabi (Émirats
Arabes Unis), du 1 au 6 Dhoul Qui’da H (1–6 Avril 1995) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie concernant “l’in-
vestissement dans les actions et les unités d’investissement”, dont il appert que la
question comporte, entre autres éléments, l’acquisition d’actions de sociétés dont
l’objectif et la principale activité sont légaux, mais qui, néanmoins, contractent
des prêts ou déposent des fonds en percevant des intérêts; question qui n’a pu
être tranchée de manière définitive bien que deux séminaires lui aient été consa-
crés et bien que l’Académie ait émis une décision de principe à ce sujet lors de
sa 7ème session, suivie d’une seconde décision lors de sa 8ème session([^24]),
aux termes desquelles le Secrétariat Général est invité à demander un surcroît
d’études pour permettre à l’Académie d’adopter la résolution appropriée à sa
prochaine session,
Ayant entamé les discussions à ce sujet, discussions dont il ressort que la
question requiert des études multiples et approfondies en vue de définir les règles
afférentes à ce genre d’unités d’investissement qui font aujourd’hui florès tant
dans les pays musulmans qu’ailleurs ;
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 88 (5/9)
Les Appels d’Offres
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 9ème session, à Abu Dhabi (Émirats
Arabes Unis), du 1 au 6 Dhoul Qui’da H (1–6 Avril 1995) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie concernant la
question des “appels d’offres” ;
Ayant entendu les débats qui ont eu lieu à ce sujet :
Se conformant à la stratégie de l’Académie quant à l’obligation d’élaborer
un certain nombre d’études sur toute la question aux fins d’en cerner tous les
aspects techniques et de tenir compte des diverses tendances jurisprudentielles
y afférentes ;
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 89 (6/9)
Les Problèmes relatifs à la Monnaie
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 9ème session, à Abu Dhabi (Émirats
Arabes Unis), du 1 au 6 Dhoul Qui’da H (1–6 Avril 1995) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie concernant “les
problèmes relatifs à la monnaie” ;
Ayant entendu les débats qui ont eu lieu à ce sujet et dont il ressort qu’il
existe des tendances diverses concernant la manière d’appréhender le phénomène
de l’inflation galopante qui entraîne une érosion profonde du pouvoir d’achat
de certaines devises. Parmi ses différentes tendances, il y a les avis suivants :
A. Ces cas exceptionnels sont englobés dans la résolution de la cinquième ses-
sion de l’Académie énonçant ce qui suit : “Dans le remboursement d’une dette
fixe contractée dans une monnaie donnée, c'est la quantité et non la valeur qui
doit être prise en compte, car les dettes doivent être remboursées en quantité
égale. Ainsi, il n’est pas permis d’indexer les dettes fixes, quelle qu’en soit l’ori-
gine, sur le niveau des prix.”
B. Dans ces cas exceptionnels, le principe de l’indexation sur l’indice du
coût de la vie (prise en compte du pouvoir d’achat des monnaies) sera appliqué.
C. Dans ces cas exceptionnels, le principe qui doit être appliqué est celui de
l’indexation de la monnaie sur le taux de l’or (en prenant en considération la
valeur de cette monnaie en or au moment de l’accord).
D. Dans ces cas, le principe du compromis obligatoire après évaluation du
préjudice subi par les deux parties (le créancier et le débiteur) doit être appliqué.
E. Une distinction sera faite entre la dépréciation d’une monnaie par le jeu
de l’offre et de la demande et la dévaluation volontaire par un État de sa propre
monnaie par la promulgation d’un décret explicite, ce qui peut, éventuellement,
se traduire par une baisse de la valeur de la monnaie fiduciaire qui, précisément,
tire sa force de sa cote et de son acceptabilité.
F. Une distinction sera faite entre la diminution du pouvoir d’achat éven-
tuellement consécutive à des politiques adoptées par les gouvernements et une
baisse de ce pouvoir d’achat imputable à des facteurs exogènes.
G. La prise en compte, dans ces cas exceptionnels, du principe des “exoné-
171
rations pour cause de catastrophes”, principe qui participe de la prise en consi-
dération des circonstances imprévues et fortuites.
À la lumière de ces tendances divergentes qui requièrent des études et des
recherches plus circonstanciées,
172
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 90 (7/9)
Le SIDA et les Dispositions jurisprudentielles y afférentes
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 9ème session, à Abu Dhabi (Émirats
Arabes Unis), du 1 au 6 Dhoul Qui’da H (1–6 Avril 1995) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie concernant la
question du Syndrome d’Immunodéficience Acquise (SIDA) et les dispositions
jurisprudentielles y afférentes et après s’être référé à la Résolution nº 82 (13/8) ;
Et ayant suivi les débats qui se sont déroulés à ce sujet,
173
acte interdit qui compte parmi les péchés majeurs. C’est également un acte qui
doit impliquer ici-bas une sanction proportionnelle à la gravité de cet acte et
ses conséquences sur les individus et la société.
Si l’auteur de cet acte a pour but la propagation de ce virus dans la société,
son forfait sera considéré comme une forme de “Hiraba” (guerre déclarée) et de
propagation du désordre sur terre et sera donc passible de l’une des sanctions
mentionnées dans le verset de la “Hiraba” : “Voici quel devra être le châtiment
de ceux qui déclarent la guerre à Allah et Son Messager et sèment le désordre
sur terre. Ils devront être mis à mort ou crucifiés, ou avoir la main coupée, ainsi
que le pied opposé, ou encore être bannis de leur patrie. Telle est l’ignominie à
laquelle ils seront exposés ici-bas, avant de subir d’affreux tourments dans l’au-
delà”. (Al-Maïda - La Table Servie : 33)
Si l’objectif de cette contamination délibérée est d’inoculer le virus à une
personne précise et si la victime a bel et bien été contaminée, mais n’a pas suc-
combé à la maladie, le coupable sera condamné à une peine laissée à l’appré-
ciation du magistrat. En revanche, si elle venait à succomber la peine capitale
pourra être envisagée.
En outre, si le coupable a délibérément tenté de contaminer une personne
précise sans que celle-ci ait contracté la maladie, il sera condamné à une peine
laissée à la discrétion du juge.
Troisièmement : L’interruption volontaire de grossesse (I.V.G.)
chez la femme atteinte par le Syndrome d’Immunodéficience
Acquise (SIDA)
Étant donné que le passage du virus du SIDA de la femme enceinte au fœtus ne
se produit, généralement, qu’à un stade avancé de la grossesse (après que la vie
est insufflée au fœtus), ou après l’accouchement, l’interruption de la grossesse
n’est pas autorisée par la Charia.
Quatrièmement : Garde et allaitement d’un bébé sain par sa mère
séropositive
Les données médicales actuellement disponibles indiquant qu’à l’instar des autres
formes de cohabitation quotidienne, la garde d’un enfant sain et son allaite-
ment par sa mère séropositive ne constitue pas un risque avéré de contamination
par le Syndrome d’Immunodéficience Acquise (SIDA), rien n’empêche dans la
charia que la mère soit en charge de l’enfant sauf en cas d’émission d’un avis
médical différent.
174
Cinquièmement : Le droit du conjoint sain de demander à se sé-
parer de son conjoint séropositif :
L’épouse est légalement fondée à réclamer le divorce avec son conjoint séropo-
sitif étant donné que le Syndrome d’Immunodéficience Acquise (SIDA) est une
maladie principalement sexuellement transmissible.
Sixièmement : Le SIDA est considéré de jure comme une maladie fatale à partir
du moment où le patient en présente tous les symptômes, qu’il est dans l’incapa-
cité de mener une existence normale et se trouve au stade terminal de la maladie.
175
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 91 (8/9)
Le Principe de l’Arbitrage dans la Jurisprudence islamique
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 9ème session, à Abu Dhabi (Émirats
Arabes Unis), du 1 au 6 Dhoul Qui’da H (1–6 Avril 1995) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie concernant la
question du principe de l’arbitrage dans la jurisprudence islamique,
Ayant entendu les débats qui ont eu lieu à ce sujet,
176
Quatrièmement : L’arbitre doit répondre à toutes les conditions requises chez
un juge.
Cinquièmement : En principe, l’exécution du jugement est volontaire. En
cas de réticence de la part de l’une des parties, la justice est saisie aux fins de
faire appliquer la sentence. Un magistrat ne peut récuser un jugement arbitral
tant que ce jugement ne constitue pas une forme d’injustice flagrante ou est en
contradiction avec une disposition de la Charia.
Sixièmement : Faute de juridictions islamiques internationales, il est permis
aux États ou institutions islamiques de recourir aux instances judiciaires inter-
nationales non islamiques en vue d’obtenir une chose permise par la Charia.
177
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 92 (9/9)
La Prévention prohibitive (Sadd Al-Darrai)
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 9ème session, à Abu Dhabi (Émirats
Arabes Unis), du 1 au 6 Dhoul Qui’da H (1–6 Avril 1995) ;
Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie concernant la
question de « la prévention prohibitive » ;
Ayant entendu les débats qui ont eu lieu à ce sujet,
178
c. Le troisième, qui fait l’objet d’une divergence d’opinions : les
agissements en apparence correcte, mais que l’on suspecte d’avoir
pour objectif de parvenir à des fins répréhensibles, du fait que c’est le
plus souvent le but de telles pratiques.
5. La “Dhari’a” est permise lorsqu’elle ne mène que rarement vers un méfait
ou lorsque le bienfait qui en est attendu l’emporte sur l’inconvénient.
6. Elle est interdite, lorsque celle-ci est de nature à conduire inéluctable-
ment, ou souvent, à commettre un acte répréhensible, ou encore lorsque
les conséquences négatives l’emportent sur les avantages.
179
Résolutions et Recommandations de la 10ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Jeddah
Royaume d’Arabie saoudite
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 93 (1/10)
Les Substances entraînant la Rupture du jeune
dans le Domaine de la Médication
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 10ème session, à Jeddah (Royaume d’Ara-
bie saoudite), du 23 au 28 Safar H (28 juin – 3 juillet 1997) ;
Ayant pris connaissance des recherches faites au sujet des “substances en-
traînant la rupture du jeûne dans le domaine de la médication” et des recom-
mandations émanant du 9e séminaire de la médecine à la lumière du Fiqh or-
ganisé par l’Organisation Islamique des Sciences Médicales, en collaboration
avec l’Académie et d’autres institutions, à Casablanca (Royaume du Maroc) du
9 au 12 Safar 1418 H (14 au 17 juin 1997),
Ayant écouté les débats qui se sont déroulés à ce sujet avec la participation
de spécialistes du Fiqh et de médecins,
Et ayant examiné les textes du Noble Livre et de la Sounna et les avis des
Fouqaha :
182
ou de la femme: sonde urinaire, urétroscope, substances radio-opaques,
médicaments, solutions pour le lavement de la vessie.
6. L’obturation ou l’extraction dentaire, le nettoyage des dents, l’utilisation
du Siwak ou d’une brosse à dents, à condition de ne pas avaler ce qui
atteint la gorge.
7. Le bain de bouche, le gargarisme, les pulvérisations buccales, à condition
de ne pas avaler ce qui atteint la gorge.
8. Les injections sous-cutanées, intramusculaires ou intraveineuses, à l’ex-
ception des sérums et des perfusions nutritifs.
9. L’oxygène.
10. L’anesthésie par vaporisateur, à condition de ne pas administrer au ma-
lade de liquides nutritifs.
11. Tout ce qui pénètre dans le corps par absorption cutanée, qu’il s’agisse
de crèmes, de pommades ou de patchs cutanés contenant des produits
médicamenteux ou chimiques.
12. L’introduction d’une sonde dans les artères pour l’examen des vaisseaux
du cœur ou d’autres organes.
13. L’introduction d’une sonde par la paroi abdominale (laparoscopie) pour
examiner les intestins ou procéder à une opération chirurgicale.
14. La biopsie du foie ou d’autres organes sans administration de solutions.
15. L’introduction d’une sonde dans l’estomac (gastroscopie) sans adminis-
tration de solutions.
16. L’introduction de tout instrument ou produit thérapeutique dans le cer-
veau ou la moelle osseuse.
17. Le vomissement involontaire, contrairement au vomissement provoqué.
Deuxièmement :
Le médecin musulman se doit de recommander à son malade de reporter les
différentes formes de traitement précitées qui peuvent être reportées sans porter
préjudice jusqu’après la rupture du jeûne,
Troisièmement :
Différer les décisions concernant les cas suivants pour de plus amples études
et recherches pour connaître leurs effets sur le jeûne, tout en se concentrant sur
183
les textes évoquant leurs jugements dans la Tradition du Prophète et les paroles
de ses Compagnons :
1. Les inhalateurs utilisés pour l’asthme et l’inhalation de vapeurs
médicamenteuses.
2. La phlébotomie et la Hijama (Cupping).
3. Le prélèvement d’échantillons sanguins aux fins d’analyse, le don de sang
et la transfusion sanguine.
4. Les injections utilisées pour soigner l’insuffisance rénale et qui sont injec-
tées dans le péritoine ou le rein artificiel.
5. Tout ce qui est introduit dans l’anus : injection rectale, suppositoires,
sondes ou la pratique du toucher rectal pour examen médical.
6. Les opérations chirurgicales sous anesthésie générale lorsque le malade a
émis avant l’aube l’intention d’observer le Jeûne et ne s’est fait adminis-
trer aucune solution nutritive.
Allah est plus Savant
•
184
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 94 (2/10)
Le Clonage humain
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 10ème session, à Jeddah (Royaume d’Ara-
bie saoudite), du 23 au 28 Safar H (28 juin – 3 juillet 1997) ;
Ayant pris connaissance des études présentées au sujet du “clonage hu-
main” et des études, recherches et recommandations émanant du neuvième sé-
minaire médical à la lumière du Fiqh organisé par l’Organisation Islamique des
Sciences Médicales, en collaboration avec l’Académie et d’autres institutions, à
Casablanca (Royaume du Maroc) du 9 au 12 Safar 1418 H (14 au 17 juin 1997) ;
Ayant écouté les délibérations qui ont eu lieu à ce sujet avec la participation
de Fouqaha et de médecins ;
Conclut :
Préambule
Allah a créé l’homme dans la meilleure forme et l’a honoré au plus haut point.
Allah n’a-t-Il pas dit : “Nous avons singulièrement honoré les fils d’Adam, leur
avons facilité les routes du continent et de la mer, leur avons procuré les meil-
leures nourritures et leur avons donné la prééminence sur bon nombre d’êtres
créés par Nous”. (Sourate du Voyage Nocturne, Verset 70)
Allah a doté l’homme d’un esprit, l’a honoré en le rendant responsable, en a
fait son légataire sur terre, lui a permis de la civiliser et l’a honoré en le chargeant
d’une mission compatible avec la saine nature, ou qui est plutôt la saine nature
même. Allah a dit : “Relève donc la tête pour te vouer au culte pur de l’Unique,
selon la nature innée dont Allah a pourvu les hommes en les créant. Ce qu’Al-
lah a créé ne saurait être modifié. Telle est la religion droite, mais la plupart des
hommes n’en savent rien” (Sourate des Byzantins, verset 30).
L’Islam insiste sur la nécessité de préserver la nature innée de l’homme, par le
maintien des cinq principes universels : la religion, la vie, la raison, la progéniture
et la fortune et la nécessité de la préserver contre toute modification corruptrice
tant au niveau des causes que des conséquences, comme en témoigne le Hadith
Qudoussi cité par Al-Qurtubi d’après la narration du Qadi Isma’il: “J’ai créé
185
Mes serviteurs tous monothéistes, mais les démons sont venus les détourner de
leur religion… et leur ont demandé de changer Ma créature” !
Allah a enseigné à l’homme ce que celui-ci ignorait et lui a ordonné la re-
cherche, l’observation, la réflexion et la méditation. Dans de nombreux ver-
sets, Allah interpelle les hommes : “Ne voient-ils pas ? ” (Sourate TâHâ, V. 89),
“L’homme ne sait-il pas que Nous l’avons créé d’un liquide insignifiant ?” (Sourate
Yasin, V. 77), “Ce sont là des signes pour ceux qui comprennent” (Sourate le
tonnerre, V. 3), “C’est là un rappel pour ceux qui ont conscience” (Sourate le
tonnerre, V. 4), “Il y a là un rappel pour qui sait réfléchir” (Sourate les groupes, V.
21); “Lis ! au Nom de ton Seigneur qui a créé”. (Sourate le corps accroché, V. 21)
L’Islam n’érige aucun obstacle ni aucune entrave à la liberté de la recherche
scientifique qui constitue un moyen de découvrir l’ordre établi par Allah dans
Sa création. Cependant l’Islam dispose aussi que la porte ne saurait être laissée
ouverte sans restriction à l’application généralisée et sans limites des résultats
de la recherche scientifique, sans être d’abord passée au crible de la Charia, afin
d’autoriser ce qui est licite et de prohiber ce qui ne l’est pas (haram). Il n’est pas
permis de mettre en application une découverte simplement parce que cette ap-
plication est de l’ordre du possible. Il faut que ce soit une science utile pouvant
servir l’intérêt des gens et les prémunir contre le mal. La science doit respecter la
dignité de l’homme et sa place dans le monde, et la finalité pour laquelle Allah
l’a créé. L’homme ne saurait être un champ d’expérimentation. En aucune façon,
son identité, sa spécificité et sa particularité ne doivent être violées. La science
ne doit ni ébranler la stabilité de la structure sociale ni détruire les fondements
de la parenté, les liens de mariage et les structures familiales reconnus au fil de
l’histoire humaine et préservés par la loi divine sur des bases solides émanant
des dispositions édictées par Allah.
L’une des innovations de notre époque a trait à une question qui a focalisé
l’attention du monde entier, à travers les médias, et qui n’est autre que le clo-
nage. Il était donc indispensable de faire connaître la position de la Charia à ce
propos, après avoir fait étudier la question dans tous ses détails, par une élite
d’experts et de savants spécialisés dans ce domaine.
Définition du clonage
Il est bien connu que l’ordre établi par Allah stipule que tout être humain qu’Il
crée est le résultat de la rencontre entre un spermatozoïde et un ovule dont cha-
cun des noyaux respectifs englobe un nombre de chromosomes égal à la moitié
des chromosomes contenus dans les cellules du corps humain. Lorsque le sper-
matozoïde du père (le mari) s’unit à l’ovule de la mère (l’épouse), l’ensemble se
transforme en un embryon renfermant une carte génétique complète et capable
de se reproduire.
186
Une fois qu’il s’est fixé dans la matrice de la mère, cet embryon se développe
graduellement pour devenir un être complet qui sera mis au monde par la vo-
lonté d’Allah. Ce faisant, la cellule initiale se subdivise pour donner deux cel-
lules identiques, puis quatre, puis huit, et ainsi de suite jusqu’à atteindre l’étape
de détermination de la différentiation de l’individu embryonnaire. Si l’une des
cellules de l’embryon se divise en deux parties semblables, l’on obtient deux
jumeaux identiques. Une expérience réalisée sur certains animaux a permis de
donner artificiellement naissance à des jumeaux identiques. On ne sait si sem-
blable expérience a été pratiquée sur l’homme. Cette opération a été considérée
comme une forme de clonage ou de procréation, dès lors qu’elle donne lieu à des
copies ou à des espèces identiques. Cette forme a été appelée clonage par division.
Il existe une autre méthode de clonage d’un être entier. Elle consiste à prélever
le noyau d’une cellule du corps contenant l’ensemble du patrimoine génétique
et à le transplanter dans un ovocyte énucléé. Il se constitue alors un embryon
contenant un patrimoine génétique complet et ayant la capacité de se repro-
duire. Implanté dans l’utérus, l’embryon se développe, atteint sa forme complète
et devient un être vivant pleinement constitué qui naît par la volonté d’Allah.
Ce type de clonage est connu sous l’appellation de “transfert du nucleus” ou
“remplacement du nucleus de l’ovocyte”. C’est ce que l’on entend par le terme
“clonage” et c’est cette opération qui a donné naissance à la brebis Dolly. Mais
cette nouvelle créature n’est pas une copie conforme à l’original, car l’ovule de
la mère dont on a enlevé le noyau conserve quelques restes de celui-ci dans la
partie qui entoure le noyau enlevé. Ces restes ont un effet notable sur la transfor-
mation des caractéristiques héritées de la cellule du corps. Une telle expérience
n’a pas été, à notre connaissance, pratiquée sur l’homme.
Le clonage est donc la mise au monde d’une ou plusieurs créatures vivantes,
soit en transplantant le noyau d’une cellule dans un ovocyte énucléé, soit par la
division d’un ovule fécondé à une étape précédant la différenciation des tissus
et des membres.
Nul n’ignore que de telles opérations ne constituent pas une création totale,
ni même partielle. Allah Tout-Puissant a dit : “Peut-être auraient-ils prêté à Allah
des associés capables comme Lui de créer, en sorte que l’oeuvre de ces derniers
et celle d’Allah se confondraient à leurs yeux. Dis alors : Il n’est qu’Allah qui a
créé toute chose. Il est Unique, le Dominateur Souverain” (Sourate du Tonnerre,
Verset 16). Allah a également dit : “Avez-vous considéré le liquide que vous ré-
pandez ? Est-ce vous qui le créez ou en sommes-Nous le Créateur ? C’est Nous
qui vous avons prédestiné la mort et rien ne pourra Nous empêcher de vous
remplacer par d’autres hommes comme vous ou d’un aspect différent de celui
que vous connaissez. Vous savez pourtant que Nous avons procédé à la première
création. Si seulement vous réfléchissiez ? ” (Sourate de l’Événement, Versets 58
187
à 62). Allah dit aussi : “L’homme ne sait-il pas que Nous l’avons créé d’un li-
quide insignifiant ? Le voilà pourtant qui se transforme en disputeur acharné.
Oubliant sa propre création, il dit : « Qui redonnera vie aux os devenus pous-
sière ? » Réponds : « Celui qui les a créés la première fois et qui connaît parfaite-
ment tous les éléments de Sa création, Celui qui, pour vous, fait jaillir du bois
vert une étincelle qui vous sert à allumer vos feux » . Celui qui a créé les cieux et
la terre n’est-Il pas capable de créer d’autres hommes comme eux ? Si, car Il est
le Créateur de toute chose, l’Omniscient ! Il Lui suffit, lorsqu’Il veut une chose,
de dire : « Sois ! » et celle-ci s’accomplit.” (Sourate Yasin, V. 77 à 82)
Allah a encore dit : “Nous avons, en vérité, créé l’homme à partir d’une essence
d’argile, puis sa descendance d’un liquide insignifiant placé dans un réceptacle
sûr. Nous faisons ensuite de ce liquide un corps s’accrochant à la matrice, puis
de ce dernier une masse de chair au sein de laquelle se forme le squelette que
Nous revêtons finalement d’une masse musculaire avant d’en faire une créature
différente. Béni soit Allah, le Créateur par excellence ! ” (Sourate des Croyants,
v. 12 à 14)
Se fondant sur les études précédentes soumises à l’Académie, les délibéra-
tions et les principes de la Charia,
188
tement le suivi de la question du clonage et de toute nouvelle découverte dans
ce domaine, et établiront la terminologie et organiseront les séminaires et les
colloques nécessaires pour faire connaître les dispositions de la Charia à ce sujet.
Septièmement : Le Conseil appelle à la constitution de commissions spé-
cialisées comprenant des experts et des Fouqaha à l’effet d’établir les règles de
déontologie qui doivent être observées en matière de recherches en biologie
dans les pays musulmans.
Huitièmement : Le Conseil appelle à la création et au renforcement des éta-
blissements et instituts scientifiques qui entreprennent des recherches dans les
domaines de la biologie et de la génétique, mais concernant des questions autres
que le clonage humain, conformément aux règles de la Charia, afin que le monde
musulman ne reste pas en état de dépendance d’autrui dans ce domaine.
Neuvièmement : Consacrer l’application des découvertes scientifiques à partir
d’une vision islamique et inviter les médias à adopter une attitude conforme aux
prescriptions de la religion concernant ces questions, à éviter de les utiliser d’une
façon incompatible avec l’Islam, et à sensibiliser l’opinion publique au devoir
de vérification avec toute prise de position, conformément à l’appel d’Allah qui
dit: “quand leur parvient une nouvelle, ils s’empressent aussitôt de la divulguer
partout, qu’elle soit rassurante ou alarmante, quand ils feraient mieux d’en ré-
férer au Prophète et aux responsables d’entre eux, seuls à même d’en pénétrer
le sens et de l’utiliser à propos” (Sourate des Femmes, V. 83)
Allah est plus Savant
•
189
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 95 (3/10)
L’Abattage des Animaux
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 10ème session, à Jeddah (Royaume d’Ara-
bie saoudite), du 23 au 28 Safar H (28 juin – 3 juillet 1997) ;
Avant pris connaissance des études présentées au sujet de “l’abattage des
animaux” et écouté les délibérations qui ont eu lieu à ce sujet avec la participa-
tion de Fouqaha, de médecins et de nutritionnistes ;
Rappelant que l’égorgement d’animaux est une des questions assujetties à
des dispositions de la Charia puisées dans le Noble Livre d’Allah et la Sounna,
l’observance de ces dispositions faisant partie du respect des préceptes de l’Is-
lam et des signes distinctifs du musulman par rapport à celui qui ne l’est pas.
Rappelant la Parole du Prophète ملسو هيلع هللا ىلصqui a dit : “Celui qui fait sa prière comme
nous la faisons ; qui se tourne comme nous vers la Qibla, qui mange la viande
de l’animal que nous avons égorgé, celui-là est musulman et jouit de la protec-
tion d’Allah et de Son Prophète.” ;
190
elle doit être égorgée ou abattue.
Deuxièmement : L’égorgement licite est soumis aux conditions ci-après :
1. La personne qui pratique l’égorgement doit être pubère et jouir de ses
facultés mentales. Elle doit être musulmane ou appartenir à une religion
du Livre (Juifs ou Chrétiens). Ne peut être consommée, la chair de bêtes
tuées par des païens, des athées, des mécréants, des mazdéens, des apos-
tats ou tous autres infidèles, excepté les Gens du Livre.
2. L’égorgement doit se faire à l’aide d’un instrument tranchant, coupant
net, en fer ou tout autre métal, pouvant faire jaillir le sang, à l’exclusion
des dents et des ongles.
Il est prohibé de consommer la chair de bêtes mortes par étouffement,
qu’il soit provoqué par elles-mêmes ou par autre qu’elles, ou encore as-
sommées à l’aide d’un objet contondant (pierre, bâton ou autre…) ou
des suites d’une chute mortelle d’un endroit élevé ou dans un ravin, ou
d’un coup de corne ou encore les restes d’animaux dévorés par un fauve
ou par des oiseaux rapaces non dressés pour la chasse. Néanmoins, si la
bête susmentionnée est capturée encore vivante puis égorgée, il sera licite
d’en consommer la chair.
3. L’égorgeur doit invoquer le nom d’Allah au début de l’opération.
L’utilisation d’un enregistrement ne peut remplacer l’acte d’invocation
du nom d’Allah. Cependant si l’égorgeur oublie d’invoquer le nom d’Al-
lah, la viande de bête égorgée sera néanmoins licite à la consommation,
aux yeux de la Charia.
Troisièmement : L’égorgement doit s’accompagner d’un comportement décent
comme l’impose la Charia, en faisant preuve de clémence et de douceur envers
l’animal à égorger, avant, pendant et après l’égorgement.
L’aiguisage de l’instrument ne doit pas être effectué devant l’animal à égor-
ger. Un animal ne doit pas être égorgé au vu d’un autre animal. Il est interdit
d’égorger un animal à l’aide d’un outil non aiguisé. La bête à immoler ne doit
pas être torturée. Aucune partie de son corps ne doit être coupée, et elle ne doit
pas être dépecée, ni plongée dans de l’eau bouillante, ni plumée, avant de s’être
assuré qu’elle a complètement cessé de vivre.
Quatrièmement : La bête à égorger doit être saine de toute maladie conta-
gieuse et de tout ce qui peut altérer la consistance de sa chair d’une manière
nuisible à son consommateur. Cette exigence sanitaire est impérative concernant
les viandes vendues sur le marché ou importées.
Cinquièmement :
191
1. L’égorgement licite doit, en principe, se faire sans provoquer au préalable
l’étourdissement de l’animal, dès lors que la méthode islamique, de par
ses exigences et ses règles, est la meilleure parce que plus clémente envers
l’animal dont elle abrège les souffrances. Aussi est-il requis des autorités
concernées de développer les moyens et outils utilisés dans l’égorgement
des animaux de grande taille, de manière à satisfaire pleinement à ces
exigences.
2. Tout en se conformant aux dispositions du paragraphe 1 ci-dessus, il est
autorisé de consommer la chair d’un animal égorgé de façon licite après
son étourdissement, lorsque les conditions techniques sont réunies pour
permettre de s’assurer que l’animal n’a pas perdu la vie avant son égor-
gement. Ces conditions, à l’heure actuelle, sont définies comme suit par
les experts :
192
qu’elle est exempte de tout ingrédient illicite. Cette viande est toutefois prohi-
bée, dans tous les cas s’il est établi que l’animal n’a pas été égorgé de façon licite.
Huitièmement : En principe, l’égorgement de la volaille ou d’un autre ani-
mal doit être effectué de façon manuelle. Il est toutefois permis d’utiliser des
instruments mécaniques pour l’égorgement de la volaille, étant donné que les
conditions d’un égorgement conforme à la Charia sont réunies telles que spé-
cifiées dans le paragraphe “deuxièmement”. Il est permis de prononcer le nom
d’Allah pour un ensemble d’animaux, à condition qu’il n’y ait pas d’interruption
dans l’opération d’égorgement. S’il y a interruption, l’invocation sera réitérée.
Neuvièmement :
1. Si les viandes sont importées de pays dont la population est constituée en
majorité par des Gens du Livre et que les animaux y sont égorgés dans
des abattoirs modernes et d’une façon licite et en observant les condi-
tions d’égorgement stipulées par la Charia précisée dans le paragraphe
deuxièmement, leur consommation est licite, conformément à la parole
divine : “Il vous est permis de consommer la nourriture des Gens du Livre”
(Sourate La Table Servie, V. 5)
2. Les viandes importées de pays dont la population n’appartient pas en
majorité aux Gens du Livre, sont interdites puisqu’il existe une forte pré-
somption que l’égorgement a été effectué par une personne non habilitée
(aux yeux de la Charia).
3. La consommation de viandes importées de pays tel que défini dans l’ali-
néa (2) est permise si l’égorgement a lieu sous la supervision d’une insti-
tution islamique agréée et si l’égorgeur est musulman ou appartient aux
Gens du Livre.
Le Conseil recommande ce qui suit :
Premièrement : Les gouvernements des pays musulmans sont invités à inter-
venir auprès des autorités des pays non musulmans dans lesquels résident des
musulmans, afin qu'ils offrent à ces derniers la possibilité d’égorger les animaux
d’une façon licite sans recourir à l’étourdissement.
Deuxièmement : Pour éliminer tous les problèmes découlant de l’importa-
tion de viandes à partir de pays non musulmans, il est indispensable de mettre
en œuvre les mesures suivantes :
1. Œuvrer au développement du cheptel dans les pays musulmans afin d’as-
surer leur autosuffisance dans ce domaine.
2. Se limiter, dans la mesure du possible, à l’importation de viandes à partir
des pays musulmans.
3. Importer le bétail sur pied et l’égorger selon la méthode islamique, pour
193
être certain que les conditions prescrites par la Charia sont observées.
4. Demander à l’Organisation de la Conférence islamique de désigner un
organe islamique unique en vue d’assurer l’amélioration des opérations
de contrôle des viandes importées, et ce par la création d’une institution
chargée d’établir des règlements détaillés spécifiant les conditions d’égor-
gement conformes à la Charia et d’assurer directement, à plein temps et
sur le terrain, le contrôle et la supervision de cette tâche, et ce, avec l’assis-
tance d’experts en matière de Charia et de techniciens. Les viandes jugées
conformes par cette instance devront porter une marque commerciale
distinctive de validation inscrite au registre des marques commerciales
déposées et protégées au plan international par la loi.
5. Œuvrer à ce que la mission de contrôle ne soit confiée qu’à la seule auto-
rité ci-dessus mentionnée à l’alinéa (d) et inviter tous les États islamiques
à ne reconnaître que cette autorité.
6. En attendant la mise en œuvre de la recommandation indiquée à l’alinéa
(4) de ce dispositif, il est demandé aux exportateurs et importateurs de
viandes de s’engager à respecter les conditions d’égorgement licite de tout
animal dont la viande est destinée aux pays musulmans, afin d’épargner
aux musulmans le risque de commettre un acte illicite (haram) en faisant
preuve de laxisme en important des viandes sans s’assurer au préalable
que l’animal a été égorgé d’une façon licite.
Allah est plus Savant
•
194
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 96 (4/10)
La Carte de Crédit
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 10ème session, à Jeddah (Royaume d’Ara-
bie saoudite), du 23 au 28 Safar H (28 juin – 3 juillet 1997) ;
Ayant pris connaissance des études présentées au sujet de “la Carte de cré-
dit” et écouté les délibérations qui ont eu lieu à ce propos, avec la participation
de Fouqaha et d’économistes ;
195
C. Créer un organe chariatique financier et économique chargé de protéger
les individus contre les abus des banques et de sauvegarder leurs droits dans les
limites des dispositions de la Charia et élaborer une politique financière, pour
protéger l’économie nationale et établir des règlements soigneusement conçus
en vue de protéger la société et les individus contre les abus des banques et de
prémunir la Oumma contre les conséquences néfastes qui en découlent.
Allah est le Garant du succès
•
196
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 97 (5/10)
Le Rôle de la Femme musulmane dans le Développement
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation de
la Conférence islamique, réuni en sa 10ème session, à Jeddah (Royaume d’Ara-
bie saoudite), du 23 au 28 Safar H (28 juin – 3 juillet 1997) ;
Ayant pris connaissance des recommandations au sujet du “Rôle de la
femme musulmane dans le développement” et après délibérations à ce sujet,
197
Résolutions et Recommandations de la 11ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Manama
Bahreïn
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 98 (1/11)
L’Unité islamique
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 11ème session, à Manama (Bahreïn), du
25 au 30 Rajab H (14–19 Novembre 1998) ;
Ayant examiné les études présentées à l’Académie concernant la question de
l’unité islamique, et à la lumière des débats qui ont attiré l’attention sur le fait
que cette question compte parmi les causes les plus importantes qu’il incombe
à la Oumma islamique d’étudier sous le double aspect théorique et pratique et
qu’œuvrer pour l’unité intellectuelle, législative et politique de la Oumma et
d’affermissement de sa foi monothéiste pure, constitue l’un des objectifs pri-
mordiaux de cette Académie internationale;
200
Révélation, la religion et la Nation de l’Islam avaient prospéré et s’étaient éten-
dues à l’Est comme à l’Ouest.
La Oumma conduisait alors la civilisation universelle par le biais de la civi-
lisation de l’Islam, qui était la plus grande civilisation de l’époque, parce que
fondée sur le culte d’Allah L’unique, et porteuse de justice, de liberté et d’égalité.
Deuxièmement : L’unité islamique réside dans la concrétisation de la sou-
mission à Allah le Très-Haut par la croyance, par les actes et par la parole, en
se conformant aux enseignements du Noble Livre d’Allah et de la Sounna du
Prophète ملسو هيلع هللا ىلصet en préservant cette religion qui réunit les musulmans autour de
la Parole de vérité, dans les différents domaines du vécu : intellectuel, écono-
mique, social et politique. Sitôt qu’elle avait dévié des fondements de son unité,
la Oumma s’était trouvée engluée dans les querelles intestines. Les motifs de
déchirement et de discorde n’ont fait que s’accentuer, et ce pour maintes raisons,
dont les pratiques d’un colonialisme toujours prompt à appliquer la vieille re-
cette du “diviser pour régner”. Le colonisateur s’était empressé ainsi de diviser
la Oumma, de la dépecer en morceaux épars sur des bases de “nationalismes” et
d’appartenances ethniques et de créer la division entre Arabes et Musulmans.
Les orientalistes déployèrent beaucoup de zèle à consacrer ces clivages dans des
thèses auxquelles ils donnèrent la plus large publicité parmi le public musulman.
Troisièmement : Les divergences jurisprudentielles, qui procèdent de l’Ij-
tihad en ce qui concerne la compréhension des textes de la Charia et de leurs
signifiants, sont chose naturelle en soi. Ces divergences ont en effet contribué à
enrichir le thesaurus législatif qui réalise les buts et les spécificités de la Charia,
et ont contribué à faciliter la pratique et à dissiper les gênes rencontrées, ce qui
constitue certains des objectifs et des particularités de la Charia.
Quatrièmement : Les musulmans ont l’obligation de veiller à la sauvegarde
du prestige et de l’aura de tous les Compagnons du Prophète .
Les Savants sont appelés à louer leurs mérites, à exalter leur rôle dans la trans-
mission de la Charia à la Oumma et à mettre en évidence leurs droits sur cette
Oumma. Quant aux Gouvernements, il leur incombe de promulguer des règle-
ments pour châtier quiconque minimiserait leur importance d’une manière ou
d’une autre. Ainsi la valeur des Compagnons (Puisse Allah être satisfait d’eux)
sera préservée et l’un des germes de discorde extirpé.
Cinquièmement : Il est nécessaire de se conformer au Livre et à la Sounna
et de suivre l’exemple des devanciers parmi les Compagnons (Puisse Allah être
satisfait d’eux tous), et leurs disciples dans la bonne action, en s’écartant des
chemins de la perdition, en se gardant de tout ce qui risque de provoquer des
dissensions et de diviser les musulmans, et en vouant ses efforts à l’appel à l’Is-
lam et à la diffusion de ses principes parmi les non-musulmans.
201
Les recommandations :
Notre époque est - et cela n’est un secret pour personne - celle des regroupements
et des grands blocs qui poursuivent chacun ses propres objectifs idéologiques et
socio-économiques au nom de la mondialisation, de la laïcité et de la modernité.
L’ouverture de l’espace médiatique sans nulle restriction ni entrave d’aucune
sorte a fait du monde musulman la cible d’une campagne virulente visant à le
déposséder de ses spécificités et à gommer son identité et les traits spirituels et
intellectuels de sa civilisation. Or, notre Oumma ne pourra se prémunir de ces
périls que par l’union et l’élimination des facteurs de division, d’autant plus
qu’elle possède tous les éléments objectifs pour réaliser une telle unité dogma-
tique, sociale, économique, législative et culturelle.
En conséquence, l’Académie recommande ce qui suit :
A. Réaffirmer la résolution de l’Académie N°48 (5/10) sur l’application des
dispositions de la Charia ainsi que les recommandations pertinentes faites ul-
térieurement, et la résolution de l’Académie N°69 (7/7) sur l’invasion intellec-
tuelle (première recommandation).
B. Exhorter les gouvernements des pays musulmans à soutenir les efforts de
l’Organisation de la Conférence islamique et de l’Académie internationale du
Fiqh islamique en tant qu’illustrations de l’unité politique et intellectuelle des
musulmans.
C. Transcender les contentieux historiques, sachant que le fait de les soulever
ne peut que raviver les rancunes et accentuer la discorde.
D. Cultiver la bonne opinion et la confiance mutuelle entre les États et les
peuples musulmans, en incitant les médias à promouvoir l’esprit d’harmonie
et à professer l’éthique de dialogue, de tolérance et d’indulgence vis-à-vis des
divers points de vue interprétatifs.
E. Mobiliser la Oumma autour des causes qui engagent son avenir et aux-
quelles elle adhère unanimement, et en tout premier lieu, la cause d’Al-Qouds
et de la Mosquée Al-Aqsa, première des deux Qibla et lieu d’ascension (’Isra’a)
du Messager d'Allah ملسو هيلع هللا ىلص, afin de repousser les dangers qui en menacent l’islamité
et d’en affirmer le caractère de cause commune de tous les musulmans.
Les participants à la Conférence en appellent à cet égard aux gouvernements
des pays musulmans en vue d’accorder un intérêt accru à cette cause et aux causes
similaires, et de prendre les mesures qui s’imposent, dont :
• La condamnation des politiques de déportation, de colonisation et de judaï-
sation dont sont l’objet les territoires et les populations de Palestine, ainsi que
l’occupation, l’injustice, la répression, les spoliations, le meurtre, le déracine-
ment et les atteintes à la dignité de l’Homme et aux droits fondamentaux de
202
la personne dont sont victimes les citoyens palestiniens.
• Le soutien sans réserve à la Palestine militante, à sa Terre Bénie et à la
Mosquée Al-Aqsa, Première des deux Qibla, dans sa lutte pour l’indépen-
dance, et la solidarité avec le peuple Palestinien dans sa résistance et son
vaillant combat.
• La dénonciation du mouvement sioniste et de l’occupation israélienne pour
les brimades de toutes sortes et les exactions odieuses exercées à l’encontre
du peuple palestinien qui lutte pour son émancipation et la libération de
ses Lieux Saints.
F. Accorder tout intérêt requis aux mécanismes prioritaires dans la concréti-
sation par étape de l’unité islamique, tels que :
203
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Résolution nº 99 (2/11)
La Laïcité
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’Organisation
de la Conférence islamique, réuni en sa 11ème session, à Manama (Bahreïn), du
25 au 30 Rajab H (14–19 Novembre 1998) ;
Ayant examiné les études présentées à l’Académie concernant la question
de la “Laïcité”, et à la lumière des débats qui ont attiré l’attention sur le danger
que ce phénomène fait courir à la Oumma islamique,
204
Cinquièmement : L’Islam est à la fois religion, État et mode de vie. L’Islam
vaut en tout temps et en tout lieu. En Islam, la religion est indissociable de la
vie quotidienne, et c’est de cette religion qu’émanent toutes les prescriptions
qui régissent le vécu de chaque musulman. L’Islam empreint, en fait, chaque
acte de notre vie, aussi bien sur le plan politique qu'économique, social, édu-
catif, informatif et autres.
205
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
206
L’Académie recommande,
A. L’Organisation de la Conférence islamique doit constituer un Comité de
penseurs et d’intellectuels musulmans appelé à se pencher sur le phénomène du
modernisme et sur ses conséquences, et de l’étudier de manière scientifique, ob-
jective et exhaustive afin d’attirer l’attention sur les aspects factices et racoleurs
que ce modernisme recèle et de prémunir les jeunes générations de la Oumma
islamique contre ses effets pernicieux.
B. Il incombe aux gouvernants des musulmans de barrer la route à ce mo-
dernisme factice et de prendre les mesures appropriées pour en prémunir leurs
concitoyens et leurs patries.
Allah est le Garant du succès
•
207
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Décide :
I. Il est illicite de vendre une dette rééchelonnée, autrement qu’au débiteur
par paiement anticipé dans une monnaie de même nature ou de nature diffé-
rente, parce que cette pratique mène à l’usure. Il est également illicite de vendre
cette dette sur paiement différé dans une monnaie de même nature ou de na-
ture différente, parce que cela reviendrait à vendre une créance contre une autre
créance, ce qui est prohibé par la Charia. Il n’y a point de différence, dans le cas
d’espèce, entre une créance née d’un prêt ou une créance née d’une vente à terme.
II. De réaffirmer la résolution de l’Académie N°60 (11/6) sur les titres à sa
6e session, tenue au Royaume d’Arabie Saoudite, du 17 au 23 Chabane 1410 H
(14–20 mars 1990), ainsi que le paragraphe (3) de la Résolution nº 64 (2/7)
sur l’escompte des effets de commerce, à sa 7e session, au Royaume d’Arabie
Saoudite, du 7 au 12 Dhoul Quida 1412 H (9–14 mai 1992).
III. L’Académie a passé en revue d’autres formes de vente de la dette. Elle a
décidé de différer son verdict à leur sujet pour complément de recherche, et de
demander au Secrétariat Général de former une Commission en vue d’étudier
ces formes de vente et de proposer des alternatives légales à la vente de la dette,
l’Académie devant se saisir à nouveau de la question à une session ultérieure.
Allah est plus Savant
•
208
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Décide :
I. De réaffirmer la résolution de l’Académie N° 21(9/3) sur les billets de
banque et la fluctuation de la valeur de la monnaie, ainsi que les résolutions N°
63(1/7) sur les marchés financiers (paragraphe 3) : les transactions de marchan-
dises, de devises et d’indices dans les marchés organisés ; N° 2 (Transaction en
devises) ; et N° 53(4/6) sur la possession (paragraphe 2/1–C).
II. Il est illicite, au regard de la Charia, de vendre des devises à terme
tout comme il est illicite d’en promettre la conversion, cet interdit étant
expressément mentionné dans le Livre et la Sounna et faisant l’unanimité de
la Oumma.
III. L’usure, le commerce des devises et la pratique du change non soumis
aux règles de la Charia comptent parmi les principales causes à l’origine des
crises et des convulsions qui ont fait chanceler les économies de certains États.
L’Académie recommande
Il est nécessaire d’établir un contrôle légal sur les marchés financiers et d’en
assujettir les transactions aux dispositions de la Charia afférentes au commerce
des devises et autres, car ces dispositions constituent une soupape de sûreté en
cas de catastrophes économiques.
Allah est le Garant du succès
•
209
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
DÉCIDE :
I. Le contrat de maintenance est un nouveau type de contrat indépendant
auquel s’appliquent les dispositions générales régissant les contrats. Sa modé-
lisation selon les principes de la Charia et son jugement varient en fonction
de la forme du contrat. Il s’agit d’un contrat dont la nature est d’accorder une
rémunération en échange de laquelle l’une des parties s’engage à procéder aux
contrôles d’entretien et aux réparations périodiques ou imprévues sur une ma-
chine ou autre, pendant une période convenue et en contrepartie d’une indem-
nisation convenue. La partie appelée à assurer cette maintenance peut s’engager
à fournir la main-d’œuvre seule ou la main-d’œuvre et les pièces de rechange.
II. Il existe plusieurs formules de contrat de maintenance, dont le
jugement de certaines d’entre elles a pu être déterminé, à savoir :
1. Le contrat de maintenance non accompagné d’un autre contrat et
dans lequel le prestataire s’engage à fournir uniquement la main-
d’œuvre, ou bien la main-d’œuvre et des consommables de valeur
insignifiante dont les contractants ne tiennent habituellement pas
compte. Ce type de contrat, qui est assimilable à un contrat de
location de service, est juridiquement valable, à condition que le
travail à effectuer et la rémunération à payer soient déterminés.
2. Le contrat de maintenance non accompagné d’un autre contrat et
dans lequel le prestataire s’engage à fournir la main-d’œuvre et le
propriétaire les matériaux. Ce type de contrat obéit aux mêmes
conditions et dispositions citées plus haut.
210
3. La maintenance mise en condition dans une vente, par le vendeur
pendant une période déterminée. Ce type de contrat est assimilable
à la forme d’une condition ajoutée à une vente et est licite, que la
maintenance soit assurée avec ou sans fourniture de matériaux.
4. La maintenance mise en condition dans un contrat de location,
qu’elle soit à fournir par le loueur ou par le locataire. C’est un
contrat dans lequel une condition est ajoutée à une location.
Les dispositions qui régissent cette forme de contrat stipulent
que, lorsque la maintenance est d’une nature telle qu’elle permet
d’assurer l’usage du bien loué, elle incombe obligatoirement au
propriétaire sans qu’il soit nécessaire qu’une telle condition soit
stipulée, et cette forme de maintenance ne peut être mise à la
charge du locataire. À l’inverse, lorsque l’usage n’est pas tributaire
de la maintenance, celle-ci peut être assurée soit par le loueur soit
par le locataire, sous réserve d’être mentionnée en termes explicites.
Il existe également d’autres formes de contrat de maintenance à
l’examen desquelles l’Académie a décidé de surseoir pour complément
d’étude et de recherche.
III. Dans tous les cas de figure, la maintenance doit être déterminée en
termes explicites et non de manière équivoque pouvant aboutir à des différends.
En outre, lorsque les matériaux sont à la charge du prestataire, ils doivent être
également mentionnés et la rémunération fixée à l’avance dans toutes les formes
de contrat.
Allah est plus Savant
•
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Décide :
1. De mettre à profit le patrimoine jurisprudentiel des Fatwas (Nawazils)
dans toutes ses composantes, afin de trouver une réponse aux ques-
tionnements de notre époque, tant sur le plan de la méthodologie de la
Fatwa à la lumière des règles de l’Ijtihad, de la déduction (l’Istinbat), de la
construction de réponses subsidiaires sur les bases de principes généraux
(Takhrij), et des règles de jurisprudence, que sur le plan des différentes
ramifications et branches du Fiqh qu’il a été donné aux Fouqaha de traiter
dans des circonstances similaires, au stade des applications pratiques à
l’époque où ils ont vécu.
2. Œuvrer à la recension des principaux ouvrages de référence en matière
de Fatwas, et à faire revivre les ouvrages auxiliaires à ce sujet tels que
“Al-Tanbihat ala al-Mudawana” du Qadi Iyad, “Al-Barnamaj” du Cheikh
Adhoum, les Fatwas de l’Imam Ghazali, “Taqwim Al-Nadhar” d’Ibn Al-
Dahan, ainsi que les ouvrages dédiés aux avis choisis en raison des us et
coutumes dans le rite malékite et ses capitales scientifiques comme Fès,
Kairouan et Cordoue, et les exposés d’Abu Al-Saoud et autres traités qui
peuvent constituer une méthodologie pour mettre en évidence la vitalité
et la permanence du Fiqh.
3. D’éditer une monographie détaillée faisant la synthèse des fondements
et des règles de l’Ifta, de la terminologie propre à chaque école jurispru-
dentielle, des méthodes spécifiques à chaque rite pour choisir l’avis retenu
(Tarjih) ou construire des réponses subsidiaires sur les bases de principes
généraux (Takhrij), y compris en répertoriant les avis choisis en raison des
212
us et coutumes dans le rite malékite et autres, et la publication du livre
“Al-Madkhal ila Fiqh Al- Nawazil”, oeuvre du Président de l’Académie.
4. D’incorporer le reste des traités relatifs aux Fatwas dans le plan de l’En-
cyclopédie des règles du Fiqh, pour faciliter ainsi l’accès aux règles sur
lesquelles se fondent les Fatwas et qui ne figurent pas dans les codes de
jurisprudence.
L’Académie recommande :
1. Il convient de se méfier des Fatwas qui ne reposent pas sur un fondement
chariatique et ne s’appuient pas sur des références juridiquement valables,
mais seulement sur des intérêts illusoires juridiquement nuls, variant au
gré des humeurs et des circonstances et contraires aux usages, aux prin-
cipes et aux objectifs de la Charia.
2. Les Savants, les corps constitués et les Comités en charge de l’Ifta doivent
être incités à tenir compte des résolutions et des recommandations des
Académies du Fiqh par souci de réglementer, de coordonner, d’harmoni-
ser et d’unifier les Fatwas à l’échelle du monde musulman.
3. Il convient de restreindre les demandes de Fatwas aux seules personnes
qui se distinguent par leur érudition, leur réserve et leur crainte d’Allah.
4. Il est impératif pour ceux appelés à émettre des Fatwas de respecter les
règles de l’Ifta telles qu’énoncées par les Savants, notamment :
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Décide:
De surseoir à l’examen de la question pour complément d’étude et de recherche.
Allah est le Garant du succès
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Résolutions et Recommandations de la 12ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Riyad
Royaume d’Arabie saoudite
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moment du contrat, ce dernier n’est pas licite, car il est fondé sur la
promesse réciproque qui engage les deux parties. L’Académie a adopté
la Résolution nº 40-41 qui prévoit que la promesse engageante
ressemble au contrat lui-même, la vente devenant ainsi du type de
celle du “différé contre le différé”. Or, si la promesse réciproque
n’engage pas la responsabilité de l’une des deux parties ou les deux,
elle devient licite à condition que la vente ait lieu par un nouveau
contrat ou par la livraison.
2. Le Contrat d’appel d’offres
Premièrement : L’appel d’offres est la tentative d’arriver à l’offre la plus
basse pour l’achat d’une marchandise ou un service. La partie requérante
invite les parties intéressées à formuler leurs offres selon des conditions et
des caractéristiques déterminées.
Deuxièmement : L’appel d’offres est licite dans la Charia. Il est équivalent
à la vente aux enchères et les dispositions afférentes à cette dernière s’y
appliquent, que ce soit un appel d’offres général ou limité, intérieur ou
extérieur, annoncé ou discret. L’Académie a adopté concernant la vente
aux enchères la Résolution nº 73 (8/4) lors de sa 8ème session.
Troisièmement : Il est licite de limiter la participation à l’appel d’offres
aux seuls classés officiellement, ou à ceux possédant une autorisation gou-
vernementale. Il est obligatoire que cette classification ou cette autorisa-
tion soit établie sur des bases objectives et justes.
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220
elle n’implique pas de supplément d’intérêt ajouté à la dette principale. Il en
découle ce qui suit :
a. La permission pour l’émetteur de facturer au client des frais forfaitaires
lors de la délivrance ou du renouvellement de la carte en ce qu’ils
représentent le coût réel des services proposés par celui-là.
b. La permission pour la banque émettrice de prendre du commerçant une
commission sur les achats du client à condition que le prix de vente avec
la carte soit le même que le prix payable en espèces.
Troisièmement : le retrait d’espèces par le porteur de la carte est un prêt
de la part de son émetteur ; en conséquence, il n’y a aucun mal au regard de la
Charia s’il n’implique pas d’intérêt. De même les frais forfaitaires qui ne sont
pas liés à la somme créditée ou sa durée ne sont pas une forme d’intérêt. Tout
supplément aux services effectifs est illicite, car il est considéré comme intérêt
usurier contraire à la Charia ainsi qu’il en est fait mention dans les résolutions
N°10 (10/2) et 13 (1/3) de l’Académie.
Quatrièmement : Il est illicite d’acheter l’or, l’argent et les pièces de monnaie
avec les cartes de crédit à débit différé.
Allah est plus Savant
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Quatrièmement : Il est permis que la pénalité de retard soit conditionnée
dans tous les contrats financiers, sauf les contrats dont l’obligation initiale est
une dette, car elle relèverait dès lors d’une forme évidente de riba (usure).
a. Il s’ensuit que cette condition est permise, par exemple, dans les
contrats de construction pour le promoteur, les contrats d’import pour
l’importateur, les contrats de fabrication pour le fabricant, s’il ne s’est pas
conformé à son obligation ou a pris du retard dans son exécution.
b. Elle n’est pas permise, par exemple, dans la vente à tempérament, en
raison du retard du débiteur à rembourser ses tranches venues à échéance,
que ce soit par cause d’incapacité ou d’atermoiement, de même
qu’elle n’est pas permise dans le contrat de fabrication (istisna) pour le
commanditaire s’il tarde à payer ce qu’il doit.
Cinquièmement : Le préjudice pour lequel il est permis d’être dédommagé
inclut le préjudice financier effectif ainsi que la perte réelle engendrée et subie
par la personne lésée et son manque à gagner de manière certaine, mais n’inclut
pas le préjudice moral.
Sixièmement : Il n’est point fait recours à la pénalité de retard si la partie
engagée par le contrat prouve que sa violation du contrat est indépendante de
sa volonté ou prouve que la partie engageante n’est nullement lésée par la vio-
lation du contrat.
Septièmement : Il est permis au tribunal, sur la base d’une requête déposée
par l’une des deux parties contractantes de modifier le montant de la pénalité
si elle y trouve justification ou exagération.
L’Académie recommande :
L’organisation d’un séminaire spécial pour la discussion des conditions et les
arrangements à proposer aux banques islamiques afin de leur garantir le rem-
boursement des dettes qui leur sont dues.
Allah est plus Savant
•
223
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
224
iv. Si le contrat inclut une assurance couvrant l’objet loué,
celle-ci doit être du type de mutuelle islamique, non pas
commercial, et incombe au propriétaire donnant location et
non pas au locataire.
v. Il faut que les règles de location soient appliquées au contrat
de la location-vente tout au long de la période de location, et
celles de la vente au moment du changement de propriété de
l’objet en question.
vi. Les coûts de la maintenance, autres que ceux du
fonctionnement, incombent au propriétaire donnant location
et non pas au locataire, tout au long de la période de location.
225
après le paiement de toutes les tranches de location dues pour la
période, d’acheter l’objet loué au prix du marché à la fin de la période
de location, et ce, conformément à la Résolution nº 44 (6/5).
c. Le contrat de location permettant au locataire de profiter du bien
loué, en contrepartie, d’un loyer déterminé pendant une durée
déterminée, ce contrat étant associé à une promesse de vente du bien
loué après le paiement de toutes les échéances du loyer, pour un prix
de vente convenu.
d. Le contrat de location qui permet au locataire de profiter de l’objet
loué en contrepartie d’un prix déterminé, pour une durée délimitée,
le propriétaire donnant au locataire le droit de choisir d’acquérir
l’objet loué à tout moment, à condition que la vente se produise à ce
moment dans le cadre d’un nouveau contrat au prix du marché en
accord avec la Résolution nº 44 (6/5) ou selon l’accord convenu au
moment de ce nouveau contrat.
Quatrièmement : Il est des cas de contrats de location-vente qui font
encore l’objet de désaccords et nécessitent de ce fait une étude à présenter
lors d’une prochaine session si Allah le veut.
2. Les titres de location :
L’Académie décide le report de la question des titres de location - pour
permettre de préparer les études nécessaires et les soumettre lors d’une
prochaine session.
226
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
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notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
229
4. Les enfants orphelins, abandonnés, réfugiés, victimes de guerre ou autres
qui n’ont point de subsistance possèdent tous les droits de l’enfant et ces
derniers incombent à la société et à l’état.
5. L’enfant a droit à l’allaitement naturel jusqu’à l’âge de deux ans.
6. L’enfant a un droit à la protection et à une prise en charge dans un climat
sain et digne, et la mère est plus à même que quiconque d’assurer ce rôle,
et vient ensuite le reste de la famille de l’enfant selon l’ordre prescrit par
la Charia.
7. La tutelle de l’enfant – par sa famille ou la justice – pour la préservation
de son être et de ses biens est un de ses droits qu’il est illicite de négliger,
sachant qu’à maturité il devient maître de ses agissements.
8. La bonne éducation, la bonne instruction morale, l’enseignement, la for-
mation, l’acquisition des expériences et des compétences permis par la
Charia qui donnent qualification et indépendance à l’enfant pour gagner
sa vie après la puberté, sont parmi les droits les plus importants à lui assu-
rer, en consacrant une attention toute particulière aux plus doués d’entre
eux pour développer leurs capacités, tout cela dans le cadre de la Charia.
9. L’Islam défend aux parents et à toute autre personne de négliger l’édu-
cation des enfants afin qu’ils ne soient pas abandonnés ou délaissés, de
même qu’il interdit leur exploitation et leur assignation à des travaux qui
peuvent influer sur leur intégrité corporelle, intellectuelle ou mentale.
10. Porter atteinte à la foi, la personne, l’honneur, les biens, ou l’esprit des
enfants est un crime grave.
230
En conséquence, l’Académie décide ce qui suit :
1. Il est nécessaire d’informer les personnes âgées de ce qui les aide à pré-
server leur santé corporelle, spirituelle et sociale; de poursuivre les efforts
pour leur enseignement des prescriptions religieuses dont ils ont besoin
pour leur pratique rituelle, leurs interactions avec les autres et leur état
personnel; et de renforcer leur relation à Allah, leur confiance en Sa mi-
séricorde et en Son pardon.
2. Insister sur l’importance du fait que les personnes âgées sont des membres
à part entière de la société et qu’ils doivent jouir de l’ensemble des droits
de l’homme.
3. Leur famille doit être le milieu prioritaire dans lequel ils vivent pour
leur permettre de profiter d’une vie familiale, pour que leurs enfants et
petits-enfants leur dévouent la piété filiale et pour qu’ils puissent savourer
la relation avec leurs proches, leurs amis et leurs voisins. S’ils n’ont pas
de famille, il est impératif que leur soit prodiguée l’atmosphère familiale
nécessaire dans les maisons pour personnes âgées.
4. La conscientisation de la société à propos de la place éminente des per-
sonnes âgées et de leurs droits, et ce à travers des programmes pédago-
giques et médiatiques avec une attention particulière portée sur la piété
filiale due aux parents.
5. La création de maisons de repos pour les personnes âgées qui n’ont pas de
familles ou dont les familles n’ont pas la capacité de les prendre en charge.
6. Porter un intérêt particulier à la gériatrie dans les facultés de médecine,
les instituts médicaux, former certains médecins à la recherche et aux
gériatriques, et réserver des départements spécialisés en gériatrie dans les
hôpitaux.
7. Réserver des sièges pour les personnes âgées dans les moyens de transport
en commun et les lieux publics, dans les espaces de stationnement et
autres lieux afin de les protéger.
8. L’adoption de la déclaration du Koweït à propos des droits des personnes
âgées.
Allah est plus Savant
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le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
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232
dehors du cadre de la Charia. Ainsi, et compte tenu de sa maternité et de ses
autres particularités, il revient à la femme le rôle essentiel pour établir la stabi-
lité et le confort de cet édifice familial.
Troisièmement : La maternité est l’une des fonctions naturelles de la femme
dans sa vie. De fait, elle ne peut réaliser cette noble mission de la meilleure
manière et former les générations à venir si ce n’est en obtenant tous ses droits
islamiques afin de mener à bien sa fonction dans les domaines de la vie qui lui
sont spécifiques.
Quatrièmement : La femme et l’homme sont égaux dans la dignité et l’huma-
nité, de même que la femme a des droits et des devoirs qui correspondent à sa
nature, ses capacités et sa constitution. Alors que l’homme et la femme jouissent
de caractéristiques différentes, il n’en reste pas moins qu’ils sont complémentaires
dans les responsabilités qui incombent à chacun d’eux dans la Charia.
Cinquièmement : L’invitation à respecter la femme dans tous les domaines et
le refus de la violence, dont elle souffre encore dans certaines sociétés, comme la
violence domestique, l’abus sexuel, la pornographie, la prostitution, sa mercanti-
lisation et le harcèlement sexuel qui sont constatés dans beaucoup de sociétés qui
déprécient la valeur et la dignité de la femme et lui dénient ses droits légaux, ces
dernières pratiques étant étrangères à l’Islam et n’y sont liées d’aucune manière.
Sixièmement : La prise en charge par les médias de la confirmation du rôle
positif de la femme et du refus de toutes les formes d’exploitation de la femme
dans les médias, les publications et la publicité dépréciant les valeurs et les vertus
et qui sont une manière d’avilir sa personnalité et de violer sa dignité.
Septièmement : Il est nécessaire de prodiguer tous les efforts pour réduire les
souffrances des femmes et des communautés faibles et en particulier les femmes
musulmanes qui sont encore victimes des conflits armés, de l’occupation étran-
gère, de la pauvreté et des pressions économiques extérieures.
Huitièmement : Le développement global et continu ne peut se réaliser si
ce n’est sur la base de valeurs religieuses et morales. Cela implique le refus des
tentatives d’imposer des conceptions culturelles et sociales étrangères de même
que la condamnation des attaques incessantes émanant de certaines institutions
contre les conceptions et les prescriptions islamiques liées à la femme.
Neuvièmement : Sont condamnées les méthodes pratiquées par certains États
pour empêcher la femme musulmane de se conformer à sa religion, de pratiquer
ses rites et ce qu’Allah lui a prescrit, tels la pudeur et le port du Hijab.
Dixièmement : L’effort de faire en sorte que les institutions d’éducation fé-
minine à tous les niveaux soient séparées de celles de l’éducation masculine, par
respect pour les droits légaux de la femme et en application des exigences de
la Charia.
Onzièmement : La Charia, dans ses sources fondamentales, est l’unique
233
référence pour l’interprétation et l’explicitation de tous les articles de cette
déclaration.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
235
la dette à terme par une monnaie en posant la condition de l’honorer par une
autre monnaie (indexation de la dette à cette monnaie) ou par un panier de
monnaies. La Résolution nº 75 (6/8) “quatrièmement” a d’ailleurs été adoptée
pour interdire ce type d’activité.
Troisièmement : Il est illicite selon la Charia de s’entendre au moment de
conclure le contrat sur l’indexation des dettes à terme par ce qui suit :
a. Une monnaie de compte
b. L’indice du coût de la vie ou quelque autre type d’indice
c. L’or ou l’argent
d. Le prix d’une marchandise spécifique
e. Le taux de la croissance du Produit National
f. Une autre monnaie
g. Le taux d’intérêt
h. La moyenne des prix d’un panier de marchandises
Et ceci en raison de ce qu’implique cette liaison comme gharar (tromperie)
et approximation de sorte qu’aucune des deux parties ne sache ce qui lui revient
et ce qui lui incombe et que la condition de détermination requise pour la vali-
dité des contrats ne soit pas remplie. Si ces références d’indexation suivent une
courbe ascendante, cela implique la non-équivalence entre l’engagement initial
et le remboursement requis tout en étant exigé en condition dans le contrat et
est de ce fait une forme de riba.
Quatrièmement : L’indexation des salaires et des loyers :
a. Insister sur l’application de la Résolution nº 75 (6/8) du Conseil de
l’Académie, section première permettant l’indexation des salaires suivant
les changements au niveau des prix.
b. Il est permis, dans les locations de longue durée, de déterminer le loyer
pour la première période et de s’entendre dans le contrat de location sur
l’indexation du loyer pour les périodes suivantes à un élément précis, à
condition que le montant du salaire soit connu au commencement de
chaque période.
236
qu’à éviter le financement par l’inflation que ce soit pour combler le
déficit budgétaire ou les projets de développement. Dans le même temps,
il est conseillé aux peuples musulmans de se conformer totalement aux
valeurs islamiques dans la consommation afin que nos sociétés musul-
manes s’éloignent de toutes les formes de gaspillage, d’excès et d’abus qui
sont les exemples de comportements générateurs d’inflation.
2. Accroître la coopération économique entre les pays musulmans, en parti-
culier dans le domaine du commerce extérieur, Œuvrer au remplacement
des produits des pays industrialisés par ceux des pays musulmans et au
renforcement de position négociatrice et concurrentielle par rapport aux
pays industrialisés.
3. Accomplir des études au niveau des banques islamiques pour déterminer
les répercussions de l’inflation sur ses actifs et suggérer les moyens adé-
quats pour les protéger et protéger les dépositaires et les investisseurs des
effets néfastes de l’inflation. Étudier et créer les normes comptables du
phénomène de l’inflation au niveau des institutions financières islamiques.
4. Élaborer une étude sur l’élargissement de l’utilisation des instruments
de financement et d’investissement islamiques appliqués à l’inflation, de
même que les effets possibles sur les prescriptions de la Charia.
5. Étudier le bien-fondé du retour à l’une des formes rattachant la monnaie
à l’or comme un moyen pour éviter l’inflation.
6. Sachant que le développement de la production et l’augmentation de
la capacité de production effectivement utilisée sont parmi les plus im-
portants facteurs permettant de combattre l’inflation à moyen et à long
terme, il faut Œuvrer à augmenter la production et son amélioration
dans les pays musulmans notamment en élaborant les stratégies et en
prenant les mesures encourageant la promotion du niveau de l’épargne et
de l’investissement afin de réaliser un développement durable.
7. Inviter les gouvernements des États musulmans à Œuvrer dans le sens
de l’équilibrage de leurs budgets publics (incluant tous les budgets régu-
liers, ceux destinés pour le développement et les budgets spécifiques qui
bénéficient des ressources financières publiques pour leur financement)
en s’astreignant à la diminution et la rationalisation des dépenses confor-
mément au cadre islamique. Or, si les budgets ont besoin d’être financés,
la solution licite consiste à se limiter aux instruments de financement isla-
miques reposant sur les associations, les ventes et les locations de services.
Il est obligatoire par ailleurs de s’interdire le prêt usuraire, que ce soit à
travers des banques et des institutions financières, ou à travers l’émission
237
de bons de créance.
8. Prendre en compte les normes de la Charia lors de l’utilisation des instru-
ments de la politique financière, que ce soit ceux relatifs au changement
dans les recettes publiques ou à ceux des dépenses publiques en fondant
ces politiques sur les principes de justice, d’intérêt général pour la société,
de prise en charge des plus pauvres et en faisant porter la charge des re-
cettes publiques aux individus en fonction de leurs capacités financières
représentées à la fois par le revenu et la fortune.
9. Il est nécessaire d’utiliser tous les instruments acceptables par la Charia
dans les politiques financières et monétaires, les moyens de persuasion et
les autres politiques économiques et administratives, en vue d’Œuvrer
pour débarrasser les sociétés islamiques des nuisances de l’inflation et
de sorte que ces politiques se donnent pour objectif de diminuer le taux
d’inflation au niveau le plus bas possible.
10. Fournir toutes les garanties nécessaires pour que la décision de la banque
centrale soit indépendante dans la gestion des affaires monétaires et l’en-
gagement de celle-ci à réaliser la stabilité monétaire et la lutte contre
l’inflation. De même, il faut prendre soin de la coordination continue
entre la banque centrale et les autorités économiques et financières, en
vue de réaliser les objectifs du développement économique, la stabilité
économique et monétaire et la lutte contre le chômage.
11. Étudier et épurer les projets et les institutions publiques au cas où la via-
bilité économique visée ne s’est pas concrétisée et examiner la possibilité
de transférer ces projets vers le secteur privé et les soumettre aux facteurs
du marché conformément à l’approche islamique, en ce que cela a d’effet
dans l’amélioration de la capacité de production et dans la diminution
des charges financières du budget, contribuant ainsi à l’atténuation de
l’inflation.
12. Inviter les musulmans, individus et gouvernements, à se conformer au
système de la Charia et ses principes économiques, éducatifs, moraux et
sociaux.
13. Quant aux solutions suggérées pour lutter contre l’inflation, l’Académie
a décidé de les ajourner à une prochaine session.
Allah est le Garant du succès
•
238
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Et recommande :
La création d’une institution s’occupant de l’interprétation (tafsir) du Noble
Coran et de ses sciences, rattachée au Complexe Roi Fahad pour l’Impression
du Noble Moushaf.
Allah est plus Savant
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241
Résolutions et Recommandations de la 13ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Koweït City
État du Koweït
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
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246
comptes de l’entreprise, le montant de la Zakat impayée correspondant à ses
propres parts d’actions, il devra procéder au maximum d’investigations possibles
avant de s’acquitter de la Zakat des biens assujettis à celle-ci au prorata de ses
actions. Cette procédure est valable uniquement si la société n’est pas confrontée
à des déficits importants qui feraient que ses actifs seraient totalement absorbés
par l’extinction de ses créances.
Si la société ne dispose pas d’actifs imposables au titre de la Zakat, les dis-
positions de la Résolution nº 28 (3/4) lui deviendront alors applicables, à savoir
que « la Zakat est due sur les dividendes et non sur l’action elle-même » .
Allah est plus Savant
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249
capital à laquelle l’administrateur (Moudarib) lui-même peut s’associer. Les ju-
risconsultes (fouqaha) ont aussi admis que cette forme de placement ne trans-
gressait pas les prescriptions de l’investissement participatif (Moudaraba) légal
et est conforme à la Charia du moment qu’elle obéit strictement aux règles de
jurisprudence applicables à la Moudaraba. Toutefois, la participation à cette
forme de Moudaraba implique l’observance scrupuleuse de certaines précau-
tions liées à la nature même de l’opération, pour rester fidèle aux dispositions
fixées par la Charia.
Troisièmement : Les parties de l’investissement participatif (Mou-
daraba)
Les investisseurs sont collectivement propriétaires du capital et la relation
existante entre eux (y compris l’administrateur (Moudarib) lorsqu’il com-
bine ses fonds propres avec les leurs), s’appelle une opération de partenariat
(Moucharaka). Le gestionnaire chargé du placement des capitaux est l’adminis-
trateur (Moudarib), qu’il s’agisse d’une personne physique ou d’une personne
morale comme les banques et les institutions financières. La relation entre l’ad-
ministrateur (Moudarib) et les investisseurs s’appelle un investissement partici-
patif (Moudaraba ou Qirad), car il lui revient de prendre seul toutes les décisions
concernant le placement, la gestion et l’organisation. Lorsque l’administrateur
(Moudarib) est amené à mandater une tierce partie pour effectuer les investis-
sements requis, cet arrangement est considéré comme une deuxième opéra-
tion d’investissement participatif (Moudaraba) entre le premier administrateur
(Moudarib) et la tierce partie et non comme un acte de courtage en faveur des
propriétaires des capitaux (titulaires des comptes d’investissement).
Quatrièmement : La combinaison des capitaux dans l’investisse-
ment participatif collectif (Moudaraba Mouchtaraka)
Rien n’interdit de combiner entre eux les capitaux apportés par différents
investisseurs, ou de les combiner avec les fonds propres de l’administrateur
(Moudarib), puisque cela se fait sur la base d’un consentement mutuel tacite ou
explicite des parties au contrat. De même, si l’opération de Moudaraba et le plan
d’investissement sont mis en œuvre par une personne morale, aucun des parti-
cipants n’aura à craindre d’être lésé puisque les parts de capital de chacun sont
clairement définies. De surcroît, la combinaison des capitaux ne peut qu’avoir
des effets positifs en termes de capacité financière et de bénéfice.
250
Cinquièmement : Imposer une durée déterminée pour l’investis-
sement participatif (Moudaraba)
En principe, l’investissement participatif (Moudaraba) est un contrat rési-
liable que l’une ou l’autre des deux parties peut annuler de manière unilatérale.
Cependant, il existe deux cas d’espèce dans lesquels un contrat d’investisse-
ment participatif (Moudaraba) ne peut être résilié, à savoir : (1) si l’adminis-
trateur (Moudarib) a déjà enclenché le processus d’investissement, l’opération
de Moudaraba engage alors toutes les parties jusqu’au terme de l’opération par
voie de dissolution effective ou anticipée. (2) Si le propriétaire des fonds ou
l’administrateur (Moudarib) s’est engagé à ne pas résilier le contrat pendant
une période prédéterminée, il doit, dans ce cas, honorer son engagement afin
de ne pas perturber le processus d’investissement tout au long de cette période.
Sixièmement : Fixation de la date d’échéance de la Moudaraba
Rien n’interdit que les deux parties fixent de commun accord une date d’échéance
précise du contrat de Moudaraba. Dans ce cas, ce dernier viendrait à expiration
au terme de ce délai, sans que l’une ou l’autre des deux parties ait besoin d’en
réclamer la résiliation. La spécification de la durée du contrat de Moudaraba
se traduit, dans le cas d’espèce, par l’interdiction d’effectuer de nouvelles opé-
rations après la date limite ainsi fixée, sauf pour la finalisation des opérations
déjà en cours.
Septièmement : Le partage des bénéfices de l’investissement par-
ticipatif (Moudaraba) en fonction des parts d’investissement au
prorata temporis
Lors de la distribution des dividendes, rien n’interdit de recourir à la méthode
mathématique qui consiste à prendre en considération la part respective de
chaque investisseur ayant souscrit au capital et la durée de sa participation, car
les mises de fonds des différents associés ont concouru collectivement à la réali-
sation des dividendes, chacun au prorata de son apport personnel et de la durée
de son placement. Par conséquent, cette méthode dans laquelle l’éligibilité de
chaque contributeur à une fraction du profit est calculée au prorata de son ap-
port et de la durée de son investissement apparaît-elle comme la plus équitable
et la plus juste pour rémunérer les différents investisseurs. Parce qu’en acceptant
d’emblée de s’engager dans une opération d’investissement participatif collectif
(Moudaraba Mouchtaraka), les associés ont convenu tacitement d’ignorer les
disparités qu’il est impossible de déterminer, outre le fait que, par définition, le
partenariat implique que chaque participant obtienne une fraction des bénéfices
générés par les fonds de son associé. Cette modalité de partage ne s’oppose en
251
rien à la participation collective aux bénéfices et est approuvée du moment où
chacun donne son consentement pour le partage des parts qui en résulte.
Huitièmement : Constitution d’un comité bénévole pour la pré-
servation des droits des investisseurs
Dès lors que les investisseurs (propriétaires des capitaux) ont le droit de s’assu-
rer que l’administrateur (Moudarib) va effectivement honorer ses engagements,
il n’y a pas d’objection, du point de vue de la Charia, à ce qu’ils constituent
un comité de bénévoles composé de membres choisis en leur sein, en vue de
défendre leurs intérêts et de veiller à la bonne exécution des clauses du contrat,
sans toutefois s’ingérer dans les décisions d’investissement de ce dernier, sauf
pour ce qui est de lui prodiguer des conseils non contraignants.
Neuvièmement : Le dépositaire du fonds d’investissement
Le dépositaire des fonds d’investissement est une banque ou une institution
financière bien notée par les agences de rating et alliant l’expérience profes-
sionnelle à la solvabilité, et qui est mandatée par les investisseurs pour recevoir
les capitaux et les effets matérialisant l’actif en vue de les garder en dépôt et
d’empêcher l’administrateur (Moudarib) d’en disposer de manière contraire aux
clauses du contrat. Cette procédure n’est pas prohibée par la Charia, à condi-
tion de le mentionner expressément dans les statuts (de l’institution financière
et de l’administrateur (Moudarib)), de manière que les souscripteurs en soient
parfaitement informés et sous réserve que le dépositaire n’interfère pas dans les
décisions d’investissement et que son travail se limite à la seule garde des capi-
taux et à la vérification de la conformité aux exigences techniques et chariatiques
afférentes à l’investissement.
Dixièmement : Fixation d’une marge de profit minimum et de
primes payables à l’administrateur (Moudarib)
La Charia n’interdit aucunement de fixer un taux de rendement moyen à es-
compter, et de stipuler qu’en cas de profit excédant ce même taux, l’administra-
teur (Moudarib) aura droit à une part spécifique de ces gains supplémentaires.
Ceci après avoir stipulé la part du profit revenant à chacune des deux parties,
indépendamment du montant des gains.
Onzièmement : Identification de l’administrateur (Moudarib)
lorsque l’investissement participatif (Moudaraba) est effectué
avec une personne morale (banque ou institution financière)
Lorsque l’opération d’investissement participatif (Moudaraba) est gérée par une
personne morale, telle que banque ou institution financière, l’administrateur
252
(Moudarib) est cette même personne morale, indépendamment de tout chan-
gement dans la composition de l’Assemblée générale, du Conseil de direction
ou de la Direction exécutive. D’autre part, la relation entre les propriétaires des
capitaux et l’administrateur (Moudarib) ne sera pas affectée par un tel chan-
gement aussi longtemps que celui-ci se ferait en conformité avec les clauses du
contrat de participation à la Moudaraba.
La Moudaraba ne sera pas non plus affectée par une éventuelle fusion entre
la personne morale qui en est le gestionnaire avec une autre personne morale.
Toutefois, lorsqu’une filiale de l’institution gestionnaire de la Moudaraba de-
vient indépendante et jouit de sa propre personnalité juridique, les propriétaires
des capitaux sont en droit de résilier le contrat de l’administrateur (Moudarib),
même avant la date d’échéance prévue.
Dès lors qu’il gère l’opération d’investissement participatif (Moudaraba) par
le biais de ses employés, le Moudarib doit supporter les charges et frais de per-
sonnel encourus à ce titre, ainsi que tous les autres frais et charges indirects. Ces
dépenses sont en effet incluses dans la part du profit revenant à l’administrateur
(Moudarib). L’opération de Moudaraba proprement dite ne peut être grevée
que des charges directes qui lui sont inhérentes, en plus du coût des prestations
que l’administrateur (Moudarib) n’est pas supposé effectuer lui-même, comme
les honoraires des collaborateurs externes ne faisant pas partie du personnel de
l’administrateur (Moudarib).
Douzièmement : Responsabilité engagée dans / Garantie de l’in-
vestissement participatif et jugement concernant la responsabi-
lité/ la garantie de l’administrateur (Moudarib)
L’administrateur (Moudarib) possède le statut de dépositaire et, à ce titre, sa res-
ponsabilité dans les pertes ou les dommages n’est pas engagée, sauf si ces pertes
ou dommages sont dus à une faute ou une négligence de sa part, y compris la
violation des prescriptions de la Charia ou le non-respect des termes et condi-
tions du contrat d’investissement.
Cette clause s’applique indifféremment à l’investissement participatif
(Moudaraba) individuel et l’investissement participatif collectif (Moudaraba
mouchtaraka) et ne peut être modifiée sous prétexte d’affilier cette transaction
à la prestation de service (Ijara Mouchtaraka) ou lorsque les deux parties le sti-
pulent dans le contrat et s’engagent sur cette base. Cependant, la garantie d’une
tierce partie reste recevable conformément aux termes et conditions énoncés
dans la Résolution nº 30 (4/5), Para 9, de l’Académie.
Allah est plus Savant
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Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
254
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
255
Ibn Mâjah par le biais d’une chaîne de transmetteurs authentiques). De même,
il est interdit de retarder la divulgation du savoir lorsque le besoin s’en fait sentir.
Au nombre des questions impérieuses qui concernent la Oumma et qui
nécessitent une mise au point et une clarification, la question palestinienne
et d’autres événements similaires qui ont pour théâtre un certain nombre de
contrées islamiques s’imposent d’emblée.
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arables, l’arrachage des arbres qui s’y trouvent et l’embargo sur le ravitaillement
à destination des territoires palestiniens assiégés.
Soutenir le peuple palestinien est le devoir de la Oumma tout entière, aussi
bien les gouvernements que les peuples musulmans. En effet, les musulmans
ne font qu’un. L’asile du plus modeste d’entre eux s’applique à tous les autres.
Ils sont soudés contre leurs ennemis et se soutiennent les uns les autres comme
les pierres d’un édifice.
{Quatrièmement : Il est également du devoir des gouvernements des pays
musulmans de déployer tous les efforts possibles, par le biais des organisations
internationales et de leurs relations politiques et économiques, pour mettre fin
aux soutiens extérieurs politiques et militaires dont bénéficie l’ennemi.
Cinquièmement : Le peuple palestinien a le droit d’établir son État indépen-
dant sur la totalité de ses territoires et avec pour capitale la ville d’Al-Qouds. Il a
également le droit de se défendre et de combattre l’ennemi par tous les moyens
de résistance légitime. C’est un grand honneur et un bienfait incommensurable
pour tout Musulman de mourir en martyr pour la cause d’Allah Le Très-Haut.
257
Deuxièmement : Soutien à la cause des Musulmans
Les Musulmans, partout où ils se trouvent, ne forment qu’une seule et même
Nation, unis par leur foi monothéiste, par la Charia et leur convergence vers
une seule et même Direction, celle de la Qibla, lors de leurs prières. Comme
l’a dit le Prophète ملسو هيلع هللا ىلص: ils sont pareils à un seul corps : quand un membre est af-
fecté, c’est tout le corps qui souffre. Aussi, est-il du devoir de chaque Musulman
de soutenir les autres Musulmans, où qu’ils puissent se trouver, quand ils sont
agressés, quand leur terre est spoliée ou quand quelque autre calamité vient
à s’abattre sur eux. Allah nous dit : « Les croyants, hommes et femmes, sont
amis les uns des autres ; ils se recommandent mutuellement le bien et s’inter-
disent mutuellement le mal » (Al-Tawbah (Le Repentir) : 71). Le Prophète ملسو هيلع هللا ىلص
a également dit : « un Musulman est le frère d’un autre Musulman ; jamais il
ne l’opprime ni ne le livre (à l’ennemi). Quand un Musulman pourvoit aux
besoins de son frère, Allah pourvoira à ses propres besoins. Celui qui soulage
le mal d’un Musulman verra Allah le soulager de son mal le jour du Jugement
Dernier » (Mouslim : 1830).
Le soutien à la cause des Musulmans peut prendre la forme d’un soutien phy-
sique, financier, moral, politique ou autre, selon les possibilités et les moyens de
chacun et au gré de la situation et des circonstances.
L’Académie réaffirme également sa recommandation faite lors de la 7e session
« exhortant les pays arabes et musulmans à soutenir les Musulmans victimes de
la persécution aux quatre coins de la planète, et à user de tous les moyens pos-
sibles pour défendre leurs causes et repousser les attaques dont ils sont l’objet ».
Troisièmement : L’interdiction des agressions en Islam
L’Islam proscrit formellement l’agression injustifiée, comme le fait de terroriser
les populations pacifiques et les innocents et tous ceux dont le sang est supposé
être préservé par les Musulmans. Toute agression de ce type participe du terro-
risme, pratique prohibée en Islam.
Fourbir ses armes et mobiliser ses forces pour terrifier l’ennemi sont certes une
exigence de la Charia comme la Parole Divine nous le commande expressément :
« Préparez, contre eux ce que vous pouvez de forces et de chevaux pour jeter l’ef-
froi dans (le cœur de) l’ennemi d’Allah et votre ennemi ainsi que d’autres, en
dehors d’eux, que vous ne connaissez pas et qu’Allah connaît » (Al-Anfal : 60).
Une personne qui résiste par tous les moyens en sa possession et de toutes
ses forces à ceux qui ont usurpé sa terre et occupé sa patrie, ne fait qu’accomplir
son devoir et remplir une mission légitime. Ce constat vaut pour la résistance
opposée par le peuple palestinien aux occupants sionistes qui ont usurpé sa terre
et font fi de tous ses droits.
258
À cet égard, il est navrant de constater que certaines grandes puissances re-
courent sans vergogne à la politique des deux poids, deux mesures dans l’affaire
palestinienne et considèrent le propriétaire légitime de la terre, qui défend sa vie,
son honneur et ses biens, comme un terroriste, alors que l’envahisseur qui viole
tous les droits humains, se sert des armes les plus meurtrières pour faire couler
le sang et persiste à faire fi de toutes les conventions et de toutes les normes du
Droit international, est complaisamment présenté comme un innocent acculé
à lutter pour sa survie et à son corps défendant.
De même, l’une des pires formes d’injustice et de terrorisme est de vouloir
coûte que coûte accoler l’étiquette du terrorisme à l’Islam, qui est la religion de
la modération et du juste milieu. Une autre forme d’injustice consiste également
à harceler certaines organisations caritatives et de Da’wa, ainsi que d’autres ins-
titutions financières islamiques en les accusant de terrorisme, sans apporter la
moindre preuve à l’appui de ces allégations.
Quatrièmement : L’éthique islamique
Le monde a besoin aujourd’hui, et plus que jamais, de l’éthique islamique en
temps de paix et de guerre, afin de faire régner la justice, indispensable à l’exis-
tence de la terre et des cieux, et de bannir l’injustice, l’arrogance et la corruption
qui se répandent hélas ! à travers le globe. En fait, la véritable cause sous-jacente
aux révoltes et aux séditions n’est autre que la division du monde en classes et la
mainmise des pays nantis sur les ressources, leur hégémonie et leur appropriation
du Savoir qu’Allah Le Très-Haut a ordonné d’acquérir dans Son Livre Saint et
qu’Il a envoyé Ses Messagers pour le promouvoir parmi tous les êtres humains
afin de faire régner la justice et l’équité : Nous avons certes envoyé Nos Apôtres
avec les Preuves, et fait descendre avec eux, l’Écriture et la Balance, afin que les
Hommes pratiquent l’équité » (Al-Hadid : 25).
Cinquièmement : L’Académie rend hommage discours exhaustif et important
de S. E. le Secrétaire Général de l’Organisation de la Conférence islamique, qui
a été prononcé en son nom par le Secrétaire Général adjoint pour les Affaires
politiques et les Minorités musulmanes, et dans lequel il a déclaré en substance :
La session de votre auguste assemblée intervient à un moment extrêmement
délicat et sensible où les menaces contre notre existence ont atteint un niveau sans
précédent… L’agression dont nous sommes aujourd’hui l’objet met en péril notre
devenir et nous place dans une situation des plus désespérées. C’est pourquoi nous
nous devons tous, états et peuples, de serrer les rangs et de faire bloc pour défendre
nos Lieux Saints et notre patrimoine religieux et culturel.
Vous pouvez aisément voir l’arrogance et l’impudence de l’ennemi sioniste, voir aussi
jusqu’à quelle extrémité son hystérie belliciste a entraîné cet ennemi dont la folie
259
meurtrière a mené toute la région au bord de l’implosion en poursuivant sa guerre
génocidaire contre le vaillant peuple palestinien, fort dans son arrogance égoïste,
du soutien militaire, économique et politique inconditionnel que lui apportent des
sources extérieures.
En plus de la Palestine, une guerre féroce aux objectifs des plus flous a été déclenchée
sur le territoire d’un autre pays musulman sinistré qu’est l’Afghanistan, une guerre
qui a fait d’innombrables victimes parmi des vieillards, des femmes et des enfants
qui n’ont pourtant commis aucun crime ni délit.
C’est dire que le fait de prodiguer à la société musulmane les conseils éclairés dont
elle a besoin revêt une importance primordiale qui transcende toutes les autres
causes, car c’est le devenir même de la Oumma qui est en jeu. C’est pourquoi
cette question mérite qu’on lui accorde toute l’importance requise pour en faire
une œuvre de civilisation rigoureuse et fructueuse qui jettera les bases du réveil des
musulmans.
Allah est le Garant du succès
•
260
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
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nombre de ses aspects, la législation islamique est en accord avec les objectifs
de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme promulguée en 1948 par
l’Assemblée générale des Nations Unies. Toutefois, la loi islamique diffère de
la Déclaration des Droits de l’Homme par certains de ses aspects, notamment
ceux relatifs à l’éthique et au système social islamique.
Considérant que la Charia a promulgué des règles destinées à la préservation
et à la réalisation de ses objectifs éthiques, dont les plus importants, concernent
les cinq fondements sur lesquels reposent les droits humains fondamentaux que
sont la vie humaine, la religion, la propriété, la raison et l’honneur et la posté-
rité; qu’en outre, dans le but d’empêcher toutes dérives éventuelles par rapport
à ces prescriptions, la Charia – à l’instar de tous les autres systèmes législatifs
– a décrété une série de mesures préventives et dissuasives destinées à protéger
la société contre les différentes dérives ; que de nombreuses institutions et ins-
tances internationales ayant reconnu l’efficacité de la législation islamique dans
la gestion et la résolution des problèmes rencontrés par l’humanité, ce qui devrait
faire réfléchir tous les gens raisonnables et les inciter à prendre cette législation
en considération et à en tirer parti ;
Considérant également que la Charte des Nations Unies reconnaît à tout État
le droit d’étendre sa souveraineté à l’intérieur de ses frontières géographiques et
d’interdire toute forme d’ingérence dans ses affaires internes et que les lois des
pays souverains l’emportent sur les lois et systèmes étrangers ;
En outre, l’Académie :
Premièrement : INVITE les États et les organisations internationales et huma-
nitaires à œuvrer pour le respect des droits des minorités musulmanes à travers le
monde et pour qu’elles soient traitées avec équité, surtout dans cette conjecture
délicate, afin de concrétiser le principe de justice et de donner à chacun ses droits.
262
Deuxièmement : EXPRIME son entière disposition à entrer en contact avec
les juristes, les institutions académiques, les organisations internationales, of-
ficielles ou populaires, de tout horizon et de toute tendance, pour étudier
les moyens d’améliorer la coopération et la compréhension mutuelle dans le
domaine des droits de l’homme, en vue de promouvoir la paix, la justice, la
prospérité et le bien-être de tous, de décourager les mauvais comportements et
d’encourager la coexistence sur la base des principes précités.
Que notre devise en cela s’inspire de la Parole Divine : « Certes Allah com-
mande l’équité, la bienfaisance et l’assistance aux proches. Et Il interdit la tur-
pitude, l’acte répréhensible et la rébellion : Il vous exhorte afin que vous vous
souveniez » (Al-Nahl (L’Abeille) : 90), et aussi ces Paroles du Prophète ملسو هيلع هللا ىلصpro-
noncées lors de son Pèlerinage d’Adieu à Makkah : « Votre sang, vos biens et
votre honneur sont aussi inviolables entre vous et sacrés que le sont ce Jour, lors
de ce Mois et au sein cette Cité ».
Allah est le Garant du succès
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Résolutions et Recommandations de la 14ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Doha
État Du Qatar
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
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Troisièmement : L’usage de bulletins de participation au concours (coupons)
dont la valeur globale ou partielle est incluse dans le montant du prix est prohibé
par la Charia, car, dans ce cas, ce processus serait assimilable à un jeu de hasard.
Quatrièmement : Le fait pour deux ou plusieurs parties de parier sur le ré-
sultat des actes d’autrui, que ces actes soient d’ordre matériel ou immatériel, est
un acte illicite au regard des textes du Noble Coran et des hadiths proscrivant
les jeux de hasard.
Cinquièmement : Le paiement d’appels téléphoniques pour la participation
aux concours est prohibé si l’intégralité ou une fraction du montant payé est
incluse dans le montant des Prix, car un tel procédé constituerait un moyen il-
licite de s’approprier l’argent d’autrui.
Sixièmement : Il n’y a aucun inconvénient à ce que les donateurs des prix
recourent à ce genre de concours en accord avec la Charia si leur seul but est
de promouvoir leurs offres de biens et services (sans en retirer un gain finan-
cier direct), à condition que ni la totalité ni même une fraction du prix ne soit
apportée par les compétiteurs et que le processus promotionnel n’implique ni
tricherie, ni tromperie, ni escroquerie au détriment des consommateurs.
Septièmement : L’augmentation progressive du montant du prix ou sa di-
minution en fonction de défaite postérieure à la victoire est une pratique inter-
dite par la Charia.
Huitièmement : Les cartes de fidélité délivrées par les établissements hôteliers,
les compagnies aériennes et autres entreprises et qui permettent à leurs déten-
teurs d’accumuler des points échangeables contre certains avantages autorisés
par la Charia sont licites lorsque ces cartes sont gratuites (sans contre partie).
Lorsque l’obtention de ces cartes est payante, elles sont illicites en raison du
caractère aléatoire et entaché de flou de l’opération (gharar).
Recommandations :
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
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soi-même à des attaques suicides dirigées contre l’ennemi, le Conseil a
décidé de différer l’examen de cette question jusqu’à la prochaine session
pour se donner le temps de préparer des études spécifiques sur ce thème.
Recommandations :
1. L’Académie recommande l’élaboration d’un corpus islamique sur le Droit
humain international, sur le modèle des corpus juridiques convention-
nels. Ce corpus sera ensuite traduit dans les principales langues interna-
tionales pour être placé dans les différentes bibliothèques universitaires
et dans les librairies des institutions onusiennes. Cette procédure sera
assurément plus efficace que le fait de se contenter de répéter sans cesse
que l’Islam n’a rien à voir avec le terrorisme, et elle permettra d’éclairer
l’esprit des non-musulmans sur les points de vue de l’Islam de manière
parfaitement claire et sans ambiguïté.
2. L’Académie recommande également que soit mis en place un comité
d’érudits chargé d’élaborer une charte islamique indiquant clairement
le point de vue de l’Islam sur les rapports avec les non-musulmans.
Cette charte devra ensuite être traduite dans les langues internationales
et diffusée par le biais des médias modernes afin de réfuter les préju-
gés et idées fausses et de révéler au grand jour les réalités de l’Islam aux
non-musulmans.
Allah est plus Savant
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le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
270
a. Accord sur le prix global sur la base des dossiers d’appel d’offres, des
plans et des caractéristiques précisément définies.
b. Accord sur le prix par phase quantifiable, stipulant le prix et la
quantité, et sur la base des plans et modèles convenus d’avance.
c. Accord sur le prix en se basant sur le coût de revient réel majoré d’un
pourcentage de bénéfice. Dans ce cas, le fabricant devra présenter
des comptes et factures précis et détaillés du coût de revient stipulant
les caractéristiques et les montants. Une fois ces documents remis à
l’administration désignée dans le contrat, le fabricant aura droit au
coût de revient ajouté au pourcentage de bénéfice convenu.
5. Un contrat de fabrication peut inclure une clause de pénalité afin de
garantir la bonne exécution du marché conclu, sauf cas de force majeure.
En l’occurrence, ce sont les dispositions de la Résolution nº 109 (3/12) de
l’Académie relative à la clause pénale qui deviendront être applicables.
6. Dans le contrat de fabrication, il est autorisé que le paiement soit différé
ou échelonné à des échéances prédéterminées ou en fonction des étapes
d’exécution du contrat.
7. Le contrat peut faire l’objet d’amendements et d’addenda à convenir
entre les parties.
8. Si le fabricant procède à des modifications ou à des ajouts, avec la per-
mission du commanditaire, mais sans que les deux parties se soient en-
tendues au préalable sur le montant de la rémunération, le fabricant aura
droit à la rémunération normalement payée pour des travaux similaires.
9. Si le fabricant procède à des modifications ou à des ajouts, sans autorisa-
tion du commanditaire, il n’aura pas le droit de réclamer un complément
de rémunération ou une compensation pour ces modifications ou ajouts.
10. Le fabricant s’engage à dédommager le commanditaire pour toute faute,
négligence ou violation des clauses du contrat commise par lui, de même
qu’il s’engage à dédommager les défauts de fabrication et erreurs dont
il est à l’origine. Toutefois, le fabricant ne peut être tenu pour respon-
sable d’une erreur commise par le commanditaire ni répondre des consé-
quences d’un cas de force majeure.
11. Lorsque le commanditaire stipule au fabricant la condition que le travail
soit effectué par lui-même, ce dernier ne pourra confier les travaux à un
sous-traitant.
12. Lorsque le commanditaire n’impose pas une condition exigeant que le
271
travail soit effectué par le fabricant lui-même, ce dernier pourra assigner
ce travail à un sous-traitant, sauf si ce travail est censé être effectué par
le fabricant en personne en raison de qualités qui le distinguent et qui
varient d’un prestataire à un autre.
13. Le fabricant répond des travaux confiés à ses sous-traitants et sa respon-
sabilité vis-à-vis du commanditaire reste engagée pour toute la durée spé-
cifiée dans le contrat.
14. Il n’est pas accepté, au regard de la Charia, d’inclure dans le contrat de
fabrication une clause de non-garantie pour le fabricant.
15. Il est permis de stipuler que la garantie est valable pour un laps de temps
déterminé.
16. Il n’est pas accepté de stipuler, dans les contrats de fabrication, une dé-
charge de responsabilité pour les défauts de fabrication pendant la pé-
riode de garantie stipulée dans le contrat.
Recommandations :
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le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
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notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
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2. Les sociétés de personnes : Ces sociétés intuitu personæ, c’est-à-dire en
considération de la personne même des associés. Ils se connaissent et
se font confiance les uns les autres. Ce type de sociétés se subdivisent
comme suit :
274
Charia, comme les banques pratiquant l’intérêt ou les entreprises, dont les ac-
tivités sont entièrement ou partiellement articulées autour de choses prohibées
telles que le trafic de stupéfiants, la pornographie ou le commerce de produits à
base de porc. Les activités de ces sociétés doivent également être exemptes de du-
perie (Gharar) et d’inconnue pouvant être un motif de contentieux et de toutes
autres restrictions qui, aux yeux de la Charia, entraînent la nullité du partenariat.
Troisièmement: Il n’est pas permis aux sociétés d’émettre des actions de
jouissance, des actions de préférence ou d’obligations.
Quatrièmement: En cas de perte du capital, chaque associé assumera sa part
des pertes au prorata de ses parts de capital.
Cinquièmement: Chaque actionnaire détient une part indivise des actifs
proportionnelle au nombre d’actions qu’il possède. Cette part reste sa propriété
personnelle jusqu’au moment où elle est transférée à quelqu’un d’autre, en cas
de sortie amiable ou toutes autres formes de mutation de la propriété.
Sixièmement: Dans le cas des sociétés en holding et des multinationales, la
perception de la Zakat sur les actions détenues par les associés est régie par les
dispositions de la Résolution nº 28 (3/4) de la 4e session et de la Résolution
nº 120 (3/13) de la 13e session de l’Académie.
Allah Le Très-Haut est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
L’examen de cette question est différé dans l’attente de mener des études dis-
tinctes sur les questions jurisprudentielles suivantes :
1. La multiplication des compensations financières (Kaffara) en cas de vic-
times multiples.
2. Les options de substitution en l’absence d’agnat (Aqila) ou de leur inca-
pacité à s’acquitter de la compensation financière (Kaffara).
3. La privation de l’auteur d’un homicide involontaire de son droit à
l’héritage.
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
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les fixer à un niveau préjudiciable à l’usager, il est obligatoire au regard
de la Charia que tous les contrats d’adhésion soient soumis à l’examen
des pouvoirs publics, avant leur mise en œuvre, afin qu’elles puissent
approuver ce qui lui paraîtra équitable et faire amender ou supprimer les
clauses préjudiciables aux intérêts de l’usager, comme l’exige le principe
de justice prônée par la Charia.
4. Du point de vue du Fiqh, les contrats d’adhésion peuvent être divisés en
deux catégories:
La première catégorie concerne les contrats d’adhésion dont le tarif est
équitable et qui ne comportent pas de clauses préjudiciables aux intérêts
de l’adhérent. Ce genre de contrat est valide au regard de la Charia et
engage les deux parties. Ni l’État ni la justice n’ont le droit d’interférer
dans l’annulation ou la modification d’un tel contrat, car leur interven-
tion n’a pas ici de justification au regard de la Charia. En effet, dans ce
cas, la partie qui jouit du monopole des biens ou services considérés, n’en
interdit pas l’accès au public, et les met à leur disposition à un prix requis
au regard de la Charia, c’est-à-dire au prix normal des biens et services
similaires (ou légèrement désavantageux, dans une mesure admissible par
la Charia et l’usage, puisque ceci est inévitable dans les transactions fi-
nancières et que les gens ont pour habitude de le tolérer) et aussi parce
que les savants considèrent unanimement que la vente d’un objet à une
personne contrainte de l’acquérir à un prix équitable est valide.
La seconde catégorie concerne les contrats d’adhésion qui portent
préjudice aux intérêts de l’adhérent en raison de son prix injuste (com-
portant un abus démesuré) ou bien parce qu’il est assorti de conditions
arbitraires et néfastes pour l’adhérent. Dans ce cas, il incombe à l’État
d’intervenir d’emblée (avant qu’il soit proposé) pour imposer un prix
honnête permettant de protéger les parties contraintes d’acquérir les bi-
ens ou les services en question. L’intervention de l’autorité publique con-
sistera en l’occurrence à faire baisser le prix jugé excessif pour le ramener
au tarif normal pour des biens ou services de nature similaire ou pour
faire abroger ou modifier les termes inéquitables du contrat afin d’établir
la justice entre les deux parties. Cette obligation d’intervenir pour l’État
se justifie par :
a. Le devoir de l’État (Waliy Al-Amr), au regard de la Charia est de
réparer le préjudice résultant du monopole d’une société ou d’un
individu sur une marchandise ou un service indispensable au public,
lorsque l’intéressé refuse de mettre cette marchandise ou ce service à
278
la disposition du public à un prix raisonnable (prix normal pour des
biens ou services de nature similaire), en imposant un prix équitable.
En agissant ainsi, les pouvoirs publics auront fait respecter deux
droits : le droit du public à être protégé contre les préjudices résultant
des abus de titulaire concernant le prix et les conditions, et le droit du
détenteur du monopole à obtenir une juste rémunération.
b. Cette homologation des prix revient à faire primer l’intérêt général –
qui est de permettre aux personnes contraintes d’acquérir ces biens et
services à un prix équitable – par rapport à l’intérêt individuel – en
l’occurrence celui de l’entité jouissant du monopole et qui n’accepte
de leur céder ses biens et services qu’à un prix exorbitant ou à des
conditions injustes. Cet ordre de priorité est très fermement établi
dans les règles du Fiqh (jurisprudence) islamique qui stipulent que
« l’intérêt général doit prévaloir sur l’intérêt individuel » et aussi que
« le préjudice individuel doit être enduré lorsqu’il permet d’éviter un
préjudice général ».
5. Dans le cas des entreprises disposant d’un monopole sur les importations,
il faut distinguer les trois cas de figure suivants :
Premier cas de figure: Lorsque la marchandise ou le service en question
n’est pas nécessaire ou indispensable au public ou à un groupe d’indivi-
dus, par exemple, s’il s’agit d’un article ou d’une prestation relevant des
loisirs dont le public peut se passer, ou si cette marchandise ou ce service
n’est pas en soi indispensable en raison de la disponibilité, sur le marché,
de produits de substitution à un prix plus raisonnable. Dans ce cas, les
agents détenteurs du monopole dudit bien ou service sont libres de le
commercialiser au prix convenu avec l’acquéreur. Ni l’État ni à l’autorité
judiciaire n’ont le droit d’intervenir dans la fixation de ce prix, puisque le
consentement mutuel est le critère qui détermine la validité d’un contrat
et que cette validité entraîne l’application des engagements mentionnés
par les parties dans le contrat en question. De plus, la Charia autorise à
un agent d’avoir l’exclusivité sur un produit et de s’en assurer le mono-
pole et il lui est permis de vendre ce qu’il possède au prix qu’il désire du
moment où cela ne comporte pas de préjudice pour l’ensemble des gens.
Il est donc interdit de lui imposer un prix.
Deuxième cas de figure: Lorsque le bien ou le service en question est
indispensable au public ou à un groupe d’individus et que le fournisseur
le propose aux consommateurs à un prix équitable (c’est-à-dire n’étant
pas exagérément désavantageux ou injustement arbitraire), l’État n’a pas à
279
intervenir pour l’homologation des tarifs, car l’exclusivité et le monopole
du produit par le fournisseur procèdent du droit de celui-ci de disposer
librement de ce qui lui appartient et qu’il n’y a ici ni injustice ni préjudice
pour ceux qui ont besoin de ce produit. Il n’y a donc pas de raison de s’y
opposer.
Troisième cas de figure: Lorsque le bien ou le service en question
répond à une nécessité ou un besoin général, ou à un besoin individuel,
mais qu’il n’existe pas de substitut à ce bien ou à ce service, et que l’agent
n’entend le proposer qu’à un prix excessivement élevé ou assorti des con-
ditions injustes. Dans ce cas, il incombe à l’État d’intervenir pour lever le
préjudice subi par les usagers en imposant un tarif homologué.
Allah Le Très-Haut est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
281
lequel l’une des parties mandante la seconde pour investir une somme
d’argent que la première possède avec l’objectif d’en tirer profit en contre-
partie d’une rémunération forfaitaire ou d’un pourcentage bien précis
du retour sur investissement. Dans ce genre de contrat, les jurisconsultes
musulmans (fouqaha) sont unanimes à dire que le mandataire est le pro-
priétaire du capital investi, il en perçoit les dividendes (Ghunm), et en
assume les pertes éventuelles (Ghurm), tandis que le courtier mandaté
n’a droit, lui, qu’aux honoraires stipulés dans le contrat de courtage, s’il
s’agit d’un contrat de courtage contre rémunération. Pour cette raison,
la banque conventionnelle ne peut être considérée comme mandataire
chargée d’investir les fonds des déposants, puisque ces dépôts garantis
par la banque sont des prêts dont elle peut disposer à sa guise, et qu’elle
s’engage à rembourser. Or, dans le cas d’un prêt, l’équivalent de l’objet du
prêt doit être rendu sans qu’un supplément ne puisse être exigé.
c. L’intérêt bancaire conventionnel est une forme d’usure (Riba) prohibée
par la Charia
L’intérêt sur les dépôts bancaires est une forme d’usure (Riba) prohibée
par la Charia, comme l’énoncent expressément les textes coraniques et la
Sounna. Cet aspect a été maintes fois souligné dans plusieurs résolutions
(Fatwas), depuis la 2e Conférence de l’Académie de Recherches Islamique
tenue pendant le mois de Mouharam en 1385 H (mai 1965) au Caire,
avec la participation de 85 jurisconsultes comptants parmi les plus grands
savants de la Oumma et de représentants de 35 pays musulmans. Cette
conférence avait rappelé, dans la première de ses recommandations, que
« le prélèvement d’intérêts sur les prêts en tout genre est considéré comme
une forme d’usure et est donc prohibé ». Il s’en suivit toute une série de
résolutions et de recommandations adoptées par de nombreuses instances,
à savoir :
• La 1re Conférence internationale sur l’économie islamique, tenue en
1396 H (1976), à Makkah, qui réunit plus de 300 érudits, jurisconsultes
et experts de l’économie et du domaine bancaire et qui fut sanctionnée
par une nouvelle résolution confirmant l’interdiction des intérêts
bancaires.
• La 2e Conférence des banques islamiques, tenue au Koweït en 1403 H
(1983) et qui, elle aussi, adopta la même décision.
• La 2e session de l’Académie internationale du Fiqh islamique de l’OCI,
tenue pendant le mois de Rabi’ Al-Akhir 1406 H (décembre 1985),
dont la Résolution nº 10 (2/10) stipulait que : « Toute augmentation
282
ou tout intérêt grevant une dette venue à échéance et que le débiteur
n’est pas en mesure d’honorer, en contrepartie du rééchelonnement de
cette dette, de même que l’augmentation ou le prélèvement d’un taux
d’intérêt sur le prêt à compter de la date du contrat, sont deux formes
de riba formellement proscrites par la Charia ».
• La 9e session du Conseil du Fiqh Islamique de la Ligue Islamique
Mondiale, tenue à Makkah, en 1406 H (1986), qui a décrété que « Tout
argent provenant des intérêts usuraires constitue un gain illicite au
regard de la Charia ».
• Le Comité de l’Ifta de l’Université d’Al-Azhar, qui a confirmé
l’interdiction des gains sur les certificats d’investissement de type (A)
et (B), puisqu’ils font partie de la catégorie des prêts avec intérêts et
que les prêts avec intérêts sont des formes de (Riba). Or (Riba) est
interdit.
• La Fatwa émise par l’ancien Moufti d’Al-Azhar Cheikh Mohammed
Sayed Tantawi, en 1409 H (1989), qui avait déclaré que « le fait de
déposer des fonds auprès des banques, tout comme le fait de les prêter
ou de les emprunter sous quelque forme que ce soit, en contrepartie
d’un taux d’intérêt prédéterminé est une pratique prohibée par la
Charia ». En plus de toutes ces fatwas, il en est d’autres qui ont été
émises par diverses instances jurisprudentielles telles que les Académies
de Fiqh dans les pays musulmans, les comités de l’Ifta, les séminaires
et congrès, aussi bien que des fatwas émises individuellement par des
Fouqaha et des experts dans le domaine de l’économie et des activités
bancaires à l’échelle du monde musulman. Tous ces avis juridiques
traduisent un consensus clair existant entre les savants musulmans
contemporains concernant le caractère illicite des intérêts bancaires,
consensus qu’il n’est pas permis de contredire.
d. Fixation préalable du rendement de l’investissement par une somme fixe
ou un pourcentage de la valeur du capital
Il est établi que le contrat de prêt avec intérêt diffère du contrat d’investis-
sement participatif (Moudaraba) conforme à la Charia, car dans le premier cas
l’emprunteur assume seul les pertes et profits, alors que l’investissement partici-
patif (Moudaraba) est une opération dans laquelle les deux parties partagent les
profits et assument ensemble les pertes s’il y en a, en application de la Parole du
Prophète ملسو هيلع هللا ىلص, selon laquelle : « Le droit au profit implique de supporter sa part
du risque » (Hadith avec une chaine de transmetteurs authentique, rapporté
283
par l’Imam Ahmad et les auteurs des Quatre Livres de Sounnane). Autrement
dit, les dividendes, augmentations et plus-values résultant d’un investissement
reviennent d’office à la partie qui a assumé le risque de pertes, de dégradation ou
de dommage. C’est à partir de ce même Hadith que les jurisconsultes (Fouqaha)
ont pu établir la fameuse règle jurisprudentielle énonçant que « le gain dépend
de la prise de risque ». De même, le Prophète « ملسو هيلع هللا ىلصa interdit qu’une personne
soit rémunérée pour une transaction si elle n’a pas assumé un risque de pertes
» (Rapporté dans les Quatre Livres de Sounnane).
Les jurisconsultes (Fouqaha) de toutes les écoles et depuis des siècles sont
unanimes à professer que le retour en investissement d’une opération de
Moudarabah ou toute autre forme d’association ne doit pas être prédéterminé
par une somme forfaitaire ou un pourcentage de la mise de fonds (capital), car
une telle procédure reviendrait à garantir le principal, ce qui est contraire aux
textes et références authentiques de la Charia. De plus, cela conduit à mettre
fin au principe du partage des profits et des pertes, qui constitue un aspect fon-
damental du partenariat et de la Moudarabah. Ce consensus est vérifié et établi
puisqu’aucun avis contraire n’est rapporté à ce sujet. À ce propos, dans son traité
« Al Mughni » (34/3): Ibn Qoudama a écrit « Tous les éminents érudits dont
les points de vue nous ont été rapportés ont unanimement décrété la nullité
du Qirad (Moudarabah) s’il comporte une condition accordant, à l’une ou aux
deux parties à la fois, une somme d’argent prédéterminée en guise de profit ».
Par ailleurs, le consensus (Ijma’) est une référence chariatique à part entière.
Par conséquent, l’Académie qui entérine ce fait à l’unanimité, conseille aux
Musulmans de toujours rechercher le gain licite (Halal) et d’éviter le gain illi-
cite (Haram), obéissant en cela à Allah Le Très-Haut et à Son Prophète (PSSL).
Deuxièmement : Les créances non réglées à l’échéance
a. Concernant la clause contractuelle relative à la pénalité de retard, le
Conseil réaffirme ses décisions antérieures à ce sujet telles que stipulées
dans sa Résolution nº 85 (2/9) sur les contrats de vente à terme (Salam),
qui indiquait ce qui suit: « Il est interdit d’imposer une pénalité de re-
tard sur la livraison tardive* de l’objet d’une vente à terme (Salam), car
il s’agit d’une forme de dette et le fait d’imposer une pénalité de retard
sur une dette est une pratique prohibée ». De même que sa Résolution
nº 109 (3/12) sur la clause de pénalité énonce qu’ « une clause pénale peut
être incluse dans tous les contrats financiers, à l’exception de ceux dans
lesquels l’engagement initial est une créance, car cela relève d’une forme
évidente de pratique de l’usure (Riba). C’est pourquoi, il est -par exemple-
illicite d’imposer une pénalité de retard dans un contrat de vente à crédit
284
au seul motif que le débiteur n’a pas réglé les traites impayées, soit pour
cause d’insolvabilité soit par mauvaise volonté. Cette interdiction vaut
également dans le cas d’un contrat de fabrication (Istisna), lorsque le
commanditaire tarde à s’acquitter du règlement ».
b. L’Académie réaffirme sa précédente Résolution nº 51 (2/6) sur la vente à
crédit, qui comprend en substance les points suivants:
Troisièmement: « Lorsque l’acquéreur débiteur tarde à s’acquitter des
échéances dues, il est interdit de l’obliger, en vertu d’une condition préex-
istante ou non, à payer un quelconque supplément, parce qu’une telle
pratique relèverait de l’usure (riba) ».
Quatrièmement: Même s’il est interdit à un débiteur solvable de retarder
le paiement des tranches du crédit arrivées à échéance, la Charia interdit
aussi au créancier de réclamer une compensation en cas de rembourse-
ment tardif.
Troisièmement : Recommandations
285
alternatifs qui permettent de résoudre le problème des retards de paie-
ment dans les institutions financières islamiques. À cet égard, une étude
circonstanciée et pertinente devrait être présentée à une session ultérieure
de l’Académie.
Allah Le Très-Haut est Plus Savant
•
286
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
287
servir les intérêts de ces mêmes grandes puissances et à propager des valeurs
purement matérialistes de la culture occidentale contemporaine.
La mondialisation, sous cette forme, constitue un défi évident pour la
Oumma et son message divin ainsi que pour la civilisation bien guidée qu’elle
a fondée et qui a apporté tant de bienfaits à l’humanité et fait son bonheur dans
tous les aspects de la vie. D’où la lourde responsabilité qui pèse sur les épaules
de nos érudits, de nos politiciens, de nos intellectuels et de nos dirigeants pour
ce qui est d’explorer les voies et moyens dans les domaines politique, culturel,
économique et de l’information pour promouvoir le réveil de la Oumma. Cet ef-
fort pour le renouveau de l’Islam est nécessaire dans les deux domaines suivants :
Le premier: Renforcer les générations montantes de la Oumma afin qu’elles
puissent faire face aux défis de la mondialisation contemporaine qui s’exerce sous
l’influence occidentales. Cela exige des efforts considérables pour construire la
personnalité islamique contemporaine qui soit en mesure d’affronter ces défis
avec la plus grande conscience, lucidité, sagacité et une compréhension profonde,
modérée et équilibrée de l’Islam. Cette compréhension parfaitement équilibrée
allie la connaissance et la foi, l’authenticité et la modernité, l’attachement aux
principes fondamentaux et l’ouverture aux acquis de notre temps. Tout cela
implique d’accorder le plus grand intérêt aux programmes de l’enseignement
en mettant particulièrement l’accent sur les matières religieuses et en rejetant
toute ingérence extérieure dans ce domaine.
Le second: Prendre les rênes de l’initiative et faire face aux outils et méca-
nismes de la mondialisation en adoptant des stratégies rationnelles et globales
pour s’adresser aux autres sociétés humaines contemporaines dans des manières
et des langues qu’elles comprennent, sans improvisation, ni superficialité ni
théories à courte vue. Une telle initiative doit intégrer, entre autres, les dimen-
sions intellectuelles, idéologiques, culturelles et médiatiques, tout en poursuivant
l’objectif d’améliorer les pratiques innovantes dans les domaines de la science
et du développement socioéconomique, de façon à garantir une vie décente à
chaque être humain de la société.
Dans le cadre de ces plans globaux et étant donné que l’Islam est une reli-
gion universelle destinée à promouvoir le bien-être de toute l’humanité ici-bas
et dans l’au-delà, et sachant aussi que l’Islam est l’ultime religion et la seule foi
qu’Allah agrée, l’Académie recommande ce qui suit :
1. Faire connaître, à travers une méthodologie rationnelle et objective la vo-
cation universaliste de l’Islam et les solutions qu’il apporte aux problèmes
de l’humanité, en employant tous les moyens possibles pour y parvenir.
2. Renforcer l’Organisation de la Conférence islamique et ses organes sub-
sidiaires ainsi que l’ensemble des autres institutions islamiques interna-
288
tionales et leur permettre de jouer un rôle pour la coalisation du monde
musulman notamment dans le domaine de l’économie.
3. Œuvrer résolument à la création du marché commun musulman et à pro-
mouvoir les projets et les investissements économiques communs entre
les pays arabes et musulmans.
4. Restructurer la relation entre le monde musulman et le nouvel ordre
mondial de façon à affirmer l’indépendance des pays musulmans et à
garantir le plein respect de leur souveraineté et de leur spécificité, dans le
but de préserver l’identité islamique de leurs peuples.
5. Œuvrer sérieusement au développement des capacités scientifiques et
technologiques des pays musulmans et à l’implantation de la technologie
de pointe dans ces mêmes pays.
6. Œuvrer au renforcement des relations entre les peuples musulmans et à
la réalisation de l’unité islamique face aux défis multiples.
7. Mettre l’accent sur la nécessité de concilier l’authenticité et la modernité
en tant que composantes fondamentales du discours islamique et s’effor-
cer d’en parfaire les outils de manière à mieux sensibiliser les enfants des
musulmans et à propager ce noble message de l’Islam qui garantit le bien
et le progrès pour l’humanité, en bannissant la surenchère et l’extrémisme
d’une part, et le laxisme et de la permissivité, d’autre part.
8. Promouvoir les notions d’Ijtihad (effort juridique) dans les cursus des
centres d’enseignement religieux ainsi qu’au sein des Conseils de l’If-
ta, et les Académies de Fiqh afin de permettre à la Oumma de prendre
en charge les problèmes émergents et nouveaux à la lumière d’une lec-
ture approfondie et exhaustive de la Charia et de proposer des solutions
appropriées.
9. Mettre à contribution les moyens de communication modernes comme
les chaines de télévision satellitaires et l’Internet, pour disséminer les
connaissances islamiques et projeter l’image radieuse de cette religion.
10. Veiller à la coordination entre les gouvernements et les organisations bé-
névoles des pays musulmans lors des congrès internationaux et au sein
des instances mondiales afin de mettre en exergue les prises de position
remarquables de l’Islam et qui pourraient préserver l’humanité de tous les
maux et lui permettre d’éviter les embûches du chemin.
Allah est le Garant du succès
•
289
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges et le salut soient. Sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les siens et sur ses compagnons,
L’Académie a examiné l’évolution de la dangereuse situation dans laquelle
les pays arabes et musulmans, et plus particulièrement la Palestine et l’Irak, se
trouvent englués aujourd’hui. Elle observe le terrorisme d’État pratiqué par les
autorités sionistes dans les territoires palestiniens occupés : meurtres de femmes,
de personnes âgées et d’enfants innocents et de civils désarmés; arrestations et
assassinats arbitraires, ainsi que les incursions armées et la destruction des ha-
bitations, le saccage des terres agricoles et le maintien d’un bouclage militaire
permanent autour des villes, villages et camps palestiniens, à commencer par la
ville d’Al-Qouds, lieu de l’Isra (Voyage Nocturne) et du Mi’raj du Prophète ملسو هيلع هللا ىلص,
qui fait partie intégrante du dogme de la foi des Musulmans, et l’interdiction
faite aux Palestiniens d’aller accomplir leurs prières à la Mosquée Bénie d’Al-Aqsa.
En dépit de tous ces actes de terrorisme d’État, Israël prétend rechercher la
paix et s’évertue à faire accroire que son dirigeant criminel est un homme de
paix, tout en qualifiant de terroristes les martyrs qui défendent leur religion,
leurs vies, leur patrie et leur honneur.
Il ne fait aucun doute que cette agression de la part des forces d’occupation
israélienne représente l’incarnation même du terrorisme et constitue une viola-
tion flagrante des droits humains et des conventions internationales. Tous ces
agissements se passent au vu et au su du monde entier, y compris les pays qui
se sont érigés en défenseurs de la liberté, de la démocratie, de la justice et des
droits de l’homme.
En outre, l’agression anglo-américaine qui menace aujourd’hui l’Irak vise en
fait à agresser la population musulmane de ce pays et à s’emparer de ses riches ter-
ritoires et de ses ressources, dans un mépris total des appels des Musulmans pour
mettre fin à cette agression non déguisée, en faisant fi des résolutions émises par
les organes officiels et les organisations populaires des pays arabes et islamiques,
ainsi que de toutes les exhortations lancées par les nations et les pays épris de
paix. Cette attitude des forces d’invasion constitue un déni de toutes les valeurs
et de toutes conventions internationales relatives au respect de la souveraineté
et de l’intégrité territoriale des autres nations et à la sécurité de leurs citoyens.
Face à cette situation, l’Académie en appelle aux gouvernants et aux peuples
290
de la Oumma en vue de fournir un soutien sans réserve, qui est en fait une obli-
gation décrétée par Allah et Son Messager ملسو هيلع هللا ىلصaux peuples irakien et palestinien
afin de préserver leur vie et leur sang qu’Allah a interdit de verser sans raison. En
effet: « Les Musulmans sont certes frères » (Al-Hujarat : 10) et: « Les croyantes
et les croyants sont des alliés les uns pour les autres. Ils ordonnent le conve-
nable et proscrivent le Blâmable » (Al-Tawba : 71). Le Prophète ملسو هيلع هللا ىلص, qu’Allah le
couvre de Ses éloges, a également dit à ce propos: « Les croyants sont pour les
croyants à l’image des pierres d’un édifice qui se soutiennent mutuellement »
(rapporté par El-Boukhari et Mouslim), et aussi: « Le Musulman est le frère du
Musulman. Il ne lui fait point de tort, ni ne le trahit, ni ne le livre à l’ennemi »
(rapporté par El-Boukhari et Mouslim).
Sur la base de ces versets et de ces hadiths, l’Académie voudrait ajouter ce
qui suit :
Premièrement: La Charia interdit de soutenir les agresseurs ou de les aider
à réaliser leurs desseins belliqueux et à faire couler le sang sacré des innocents.
Deuxièmement: Une agression lancée contre un pays musulman est une
agression dirigée contre la Oumma tout entière.
Troisièmement: Selon la Charia, tous les gouvernants musulmans sont te-
nus de faire leur devoir de solidarité et de soutien de la cause de leur foi, de leur
Oumma et de leur patrie.
Louanges à Allah, le Seigneur des Mondes
•
291
Résolutions et Recommandations de la 15ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Mascate
Sultanat d’Oman
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
294
L’Académie recommande ce qui suit :
a. Œuvrer pour organiser les efforts des prédicateurs et des penseurs concer-
nés par le discours islamique, aussi bien dans les communautés musul-
manes que non-musulmanes, en vue d’assurer le respect des directives du
Coran et de la Sounna concernant la Dawa et qui mettent l’accent sur
la sagesse et la douce exhortation et en vue d’éviter tout ce qui pourrait
repousser l’auditoire de l’appel à la vérité.
b. Mettre à contribution, de manière indispensable, tous les moyens de
communication modernes et toutes les technologies avancées pour que
le discours islamique puisse parvenir à toutes les couches sociales.
c. Inviter les gouvernements musulmans et les Musulmans à déployer
moyens financiers et efforts pour diffuser le discours islamique par le biais
des médias et plus particulièrement les chaînes satellitaires et l’Internet,
en vue d’expliciter les réalités de l’Islam, de lever les ambiguïtés, de réfu-
ter les accusations dont il fait l’objet, et de veiller à purifier ce discours
médiatique de tout ce qui va à l’encontre de l’Islam.
d. Encourager l’Ijtihad (l’effort intellectuel) constructif en vue de la réforme
du langage employé dans le discours islamique afin qu’il soit à la fois
authentique et moderne, à savoir : fidèle aux principes fondamentaux de
la Charia et prenant, en même temps, en compte les évolutions de notre
temps et les coutumes qui ne transgressent pas les préceptes établis de la
Charia.
Allah est Le Garant du succès
•
295
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
296
terminée. Dans ce cas, chacune des deux parties devra prendre en charge
les frais de maintenance au prorata de leurs parts respectives.
5. Le partenariat dégressif (Moucharaka Moutanaqissa) est licite aussi long-
temps qu’elle se conforme au code général de la Charia relatif aux parte-
nariats et obéit aux conditions suivantes :
297
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
298
sant de main en main.
4. Il est permis d’émettre et de négocier en bourse des titres de location
(Soukouk Ijara), représentant les droits de propriété sur des actifs en loca-
tion sous réserve de remplir les conditions afférentes aux actifs réels qui
peuvent être l’objet d’un contrat de location tel que les biens immobiliers,
avions, navires, etc., et ce à partir du moment où le titre (Souk) corres-
pondrait à un droit de propriété sur un bien réel donné en location et de
nature à générer un revenu connu.
5. Le détenteur de titre (saq) a le droit de le négocier et de le céder sur un
marché secondaire, à n’importe quel acquéreur, à un prix convenu entre
eux, que ce prix soit égal, inférieur ou supérieur au prix d’achat initial
du titre, vu que les cours des biens réels sont soumis aux fluctuations du
marché (loi de l’offre et de la demande).
6. Le détenteur de titre (saq) a droit à la part de profit qui lui revient – re-
venu généré par le contrat de location – aux échéances indiquées dans le
prospectus d’émission, après déduction des frais et autres charges encou-
rues par le bailleur, conformément aux règles des contrats de location.
7. Le locataire qui détient le droit de sous-location est légalement fondé
à émettre des titres de location (Soukouk Ijara) représentant des parts
connues de l’usufruit qu’il a acquis par le biais du contrat de location,
dans le but de les sous-louer. Dans ce cas, les obligations doivent être
émises préalablement à la signature des contrats avec les sous-locataires
potentiels et ce, que le montant de la sous-location soit égal, inférieur ou
supérieur à celui du contrat de location original. Si le locataire a déjà si-
gné un contrat avec les sous-locataires, il ne lui est plus permis d’émettre
des titres (Soukouk) parce que ceux-ci constitueraient alors une créance
sur les sous-locataires au profit de l’émetteur des titres.
8. L’émetteur ou le gestionnaire des titres de location (Soukouk Ijara) ne
peut garantir ni le montant du titre ni leur rendement et, en cas de dé-
térioration partielle ou totale du bien en location, ces pertes doivent être
supportées par les détenteurs des titres.
Recommandations
299
permettre à l’Académie d’émettre une résolution pertinente à leur sujet, à la lu-
mière des conclusions dudit séminaire. Ces formes non traitées ici sont :
1. Le jugement de l’émission de titres de propriété de biens loués avec op-
tion d’achat au même vendeur de ces biens.
2. Le jugement de l’émission et de la négociation des titres de location
(Soukouk Ijara) portant sur des actifs déterminés qui ne sont pas encore
réalisées.
Allah est plus Savant
•
300
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
301
teurs et aux créateurs.
5. S’attacher aux valeurs islamiques dans l’évaluation de la performance
du processus pédagogique et éducatif parallèlement au recours aux tech-
niques modernes et au renforcement de la coordination et de l’échange
d’information entre les institutions d’éducation des pays musulmans.
6. Améliorer et développer les programmes éducatifs présents dans les pays
musulmans afin qu’ils reflètent à la fois l’authenticité islamique et la mo-
dernité, et ce, de manière totalement indépendante et en dehors de toute
ingérence extérieure.
7. Étendre l’enseignement de la langue arabe à tous les cycles de l’enseigne-
ment, afin qu’il soit transmis dans la langue du Coran et de la Sounna
pour préserver l’identité musulmane et garder le lien avec le patrimoine
culturel conservé dans cette langue.
8. Épurer toutes les matières et disciplines de tous les concepts allogènes et
non conformes aux principes islamiques.
9. Encourager l’esprit d’innovation, d’invention, de critique constructive,
de dialogue et de modération dans le processus éducatif et pédagogique.
10. Mettre l’accent sur la formation des enseignants au niveau de ses valeurs,
ses connaissances et sa pédagogie, et concevoir des manuels scolaires
conformes aux principes et aux valeurs islamiques.
11. Assurer la scolarisation obligatoire et gratuite au niveau du primaire et du
collège dans tous dans les pays musulmans afin d’éradiquer l’analphabé-
tisme et d’inculquer aux jeunes générations les principes islamiques et les
connaissances modernes.
12. Abolir la dualité actuelle des systèmes éducatifs et adopter un système
tirant sa source dans les données et principes islamiques, sans pour autant
négliger les impératifs contemporains et les connaissances nécessaires à
chaque spécialité, et former les apprenants de manière à leur donner les
moyens d’affronter les défis immédiats et futurs.
13. Accorder tout l’intérêt requis aux principes fondamentaux de l’éducation
islamique pour en faire les lignes directrices du processus pédagogique.
Le même degré d’intérêt sera également accordé à l’éducation morale
afin que tous les apprenants s’imprègnent des normes de conduite et des
valeurs de l’Islam.
14. Intégrer dans les programmes d’enseignement des éléments essentiels en
vue de renforcer l’unité islamique ainsi que la culture de la cohabitation
bienveillante avec les autres nations.
302
15. Demander au Secrétariat Général de l’Académie internationale du Fiqh
islamique d’organiser – en coordination avec l’Organisation Islamique
pour l’Éducation, la Science et la Culture (ISESCO) et les autres parties
concernées – un séminaire spécifique sur « l’Islamisation des programmes
de l’enseignement », et mettre à profit les efforts antérieurement déployés
dans ce domaine en vue d’élaborer une stratégie exhaustive pour le dé-
veloppement et l’islamisation des programmes éducatifs à l’échelle du
monde musulman.
Les conclusions de ce séminaire seront par la suite communiquées à l’Or-
ganisation de la Conférence islamique qui les transmettra à son tour aux
Ministres de l’Éducation des pays musulmans.
Allah est le Garant du succès
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303
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
304
5. Les institutions islamiques proposant des alternatives aux cartes de cré-
dit non provisionnées doivent respecter les restrictions pertinentes de la
Charia concernant l’émission de ces cartes de substitution et leurs condi-
tions et doivent éviter toute ambiguïté en rapport avec l’usure (Riba)
et tout ce qui est de nature à conduire à ce genre de pratique interdite,
comme le rachat d’une créance par une autre.
Allah est plus Savant
•
305
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
306
5. En principe, dans le cas des Awqaf familiaux, et lorsque le donateur ne
mentionne pas expressément qu’une partie des revenus du Waqf doit
être réinvestie, il n’est pas permis d’effectuer un tel investissement sans le
consentement des bénéficiaires. A contrario, dans le cas d’un Waqf à ca-
ractère caritatif, la décision de réinvestissement d’une partie du revenu du
Waqf pour le développement de l’actif de mainmorte peut être légalement
prise quand une telle décision correspond à un intérêt prépondérant, et
ce en respectant strictement les prescriptions qui seront détaillées plus
loin dans la présente résolution.
6. Il est parfaitement licite d’investir le revenu excédentaire du Waqf pour
en développer l’actif ou pour en maximiser le rendement, et ce, seule-
ment après paiement des montants dus aux bénéficiaires et déduction
des frais et charges annexes. Il est également permis d’investir les fonds
accumulés résultant du retard des versements aux bénéficiaires.
7. Il est permis d’investir les provisions accumulées du fonds de réserve af-
fecté à l’entretien, la réhabilitation et d’autres motifs légitimes.
8. Il n’existe pas d’objection, au regard de la Charia, à combiner les actifs des
différents Awqaf en un fonds d’investissement unique, aussi longtemps
que les volontés du donateur de chaque Waqf seront respectées et que les
droits aux revenus de chaque Waqf soient attribués aux bénéficiaires à qui
le Waqf est destiné.
9. En investissant les fonds du Waqf, l’on veillera à respecter les normes
ci-après :
307
évitant ce qui pourrait mener à la perte de leurs droits de propriété ;
s’il s’agit de fonds en liquide, ils peuvent être investis au moyen de
n’importe quel mode de placement agréé par la Charia, comme la
Moudarabah (participation), la Mourabaha (intermédiation), l’Istisna’
(fabrication), etc.
e. La divulgation régulière des opérations d’investissement et la diffusion
de l’information pertinente et conformément aux usages.
Le Waqf monétaire
1. Il est permis de créer un Waqf monétaire, car il satisfait à l’objectif de
la Charia concernant le waqf, qui est d’en conserver le principal et d’en
offrir l’usufruit à des fins charitables, et sachant aussi qu’en désignant de
l’argent, ce ne sont pas des pièces spécifiques que l’on désigne, mais un
montant de la même valeur.
2. La Charia autorise l’immobilisation de liquidités sous forme de waqf pour
servir au Qard Hassan (c.-à-d. les prêts bienfaisants et sans intérêts), et
pour être investies directement ou en partenariat avec plusieurs donateurs
associés dans un fonds unique, ou en offrant la possibilité de participer
à des parts du capital immobilisé en Waqf afin d’encourager les Awqaf et
de permettre d’y adhérer collectivement.
3. Lorsqu’un Waqf monétaire est investi dans l’acquisition d’un actif cor-
porel (comme lorsque l’administrateur du Waqf l’utilise pour l’acquisi-
tion d’un bien immobilier ou pour ordonner la fabrication d’un bien), le
bien-fonds ou l’actif corporel acquis ne devient pas lui-même un waqf
à la place du numéraire. Par conséquent, les biens ainsi acquis peuvent
être revendus afin de pérenniser l’investissement, tandis que le montant
originel en numéraire constituera le capital du waqf.
Compte tenu de ce qui précède, l’Académie recommande ce qui suit :
1. Inciter les pays membres de l’Organisation de la Conférence islamique
et les communautés musulmanes des pays non musulmans à veiller à la
sauvegarde des établissements du waqf, à lui conférer de l’intérêt, à ne
pas y porter atteinte et à faire revivre certaines formes de waqf comme le
waqf familial qui a été aboli par la législation de certains pays arabes et
musulmans.
2. Inciter les pays arabes et musulmans, de même que les organisations, ins-
titutions et organismes internationaux concernés à assumer leurs respon-
sabilités en termes de sauvegarde, de protection et de développement des
308
actifs des awqaf en Palestine en général et dans la ville sainte d’Al-Qouds
en particulier, et ce afin de concrétiser les nobles objectifs et la mission
assignés à ces Awqaf.
3. Inviter les gouvernements des pays musulmans à prendre en charge, dans
la mesure du possible, les frais de gestion des awqaf, et ce au titre de l’uti-
lité publique et parce que le rôle des gouvernements est précisément de
veiller aux intérêts de leurs pays et de leurs peuples.
4. Inviter les institutions compétentes à élaborer des normes de conformi-
té chariatiques et comptables pouvant être appliquées à l’audit charia-
tique, financier et administratif de la gestion de l’administrateur du waqf,
qu’il s’agisse d’un individu, d’une direction collégiale, d’une institution
ou d’un ministère. La gestion des Awqaf doit en effet se conformer aux
règles d’audit selon les normes chariatiques, administratives, financières
et comptables.
5. Il est impératif de développer un ensemble de critères normatifs destinés
à servir de références pour le suivi des dépenses du Waqf, notamment le
marketing, la publicité, la gestion administrative, la rémunération du
personnel, et les primes, et qui serviront de référence pour la surveillance,
l’audit, et l’évaluation de la performance.
6. Encourager la renaissance du système de waqf sous toutes ses formes, qui
avait joué jadis un grand rôle dans l’essor de la civilisation islamique, la
stimulation du développement scientifique, socioéconomique et humain.
7. Mettre à profit les expériences avant-gardistes de certains États arabes et
musulmans en matière de gestion, de sauvegarde et de développement
du Waqf.
8. En matière d’investissements des fonds Waqf, la priorité doit être accor-
dée aux pays musulmans.
Allah est le Garant du succès
•
309
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Les savants musulmans ont établi des critères précis qui permettent de
faire la distinction entre les différentes sortes d’intérêts et de les hiérar-
310
chiser en fonction de leur objectif. Ils ont ainsi divisé ces intérêts en trois
catégories compte tenu de leur importance pour la vie humaine, à savoir :
• Les nécessités indispensables.
• Les besoins.
• Les perfectionnements.
3. Il est établi dans le Fiqh que le gouvernant doit rechercher l’intérêt public.
Partant de là, il est tenu d’avoir cette réalité constamment présente à l’es-
prit lorsqu’il administre les affaires publiques. Et, en retour, les citoyens
doivent lui obéir concernant ce qu’il décrète en ce sens.
4. « L’intérêt élargi » a de nombreuses applications dans la vie sociale, ainsi
que dans les sphères socioéconomiques, éducatives, administratives, ju-
ridiques et autres. Ce fait en soi suffit pour attester du caractère éternel
de la Charia et de sa capacité à répondre aux attentes et aux besoins des
communautés humaines, comme l’ont amplement démontré les études
présentées à cette session.
Allah est plus Savant
•
311
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
312
patient (cf. Résolution nº 79 (8/10)).
h. S’il a refusé de faire son devoir de médecin dans un cas d’urgence (les
cas de nécessité impérative).
3. Le médecin -ou assimilé- assume une responsabilité pénale dans les cas
susvisés lorsque les conditions afférentes à cette responsabilité pénale se
trouvent réunies, et ce sauf en cas d’erreur médicale (paragraphe f ci-des-
sus) où sa responsabilité pénale n’est engagée que s’il s’agit d’une erreur
grossière.
4. Lorsque le traitement est administré par une équipe médicale complète,
chaque praticien devra répondre de ses propres erreurs, comme l’énonce
la règle suivante : « Lorsqu’une cause directe et une cause indirecte sont
à l’origine d’un préjudice, c’est la cause directe qui endosse la responsa-
bilité de celui-ci, excepté lorsque la responsabilité de la cause indirecte
est prépondérante ». Le chef d’équipe assume, dans le cas d’espèce, une
responsabilité solidaire pour les erreurs commises par les membres de son
équipe, lorsqu’il leur prodigue des directives erronées ou qu’il ne super-
vise pas suffisamment leur travail.
5. Qu’il soit public ou privé, l’établissement médical assume la responsabili-
té civile des préjudices éventuels et dus à une carence de sa part, lorsqu’il
faillit à ses engagements ou lorsque des instructions injustifiées émanant
de ce même établissement causent un tort aux patients.
Par conséquent, l’Académie recommande ce qui suit :
1. Élaborer une étude sur les applications contemporaines du système
d’« Al-Aqilah » (caution solidaire des agnats) et proposer des solutions
alternatives qui soient conformes à la Charia.
2. Élaborer une étude spécifique sur le préjudice immatériel et sa réparation
dans toutes les affaires relatives aux responsabilités civiles en général.
3. Appeler les gouvernants des pays musulmans à harmoniser leurs législa-
tions réglementant l’exercice des professions médicales comme dans les
cas d’avortement, de mort cérébrale, d’autopsie, etc.
4. Demander aux universités des pays musulmans d’introduire une matière
spécifique sur « l’éthique et la jurisprudence (Fiqh) médicales » à l’inten-
tion des étudiants des facultés de médecine et des écoles d’infirmiers.
5. Demander aux gouvernants des pays musulmans de réglementer et de
superviser l’exercice de la médecine alternative et de la médecine tradi-
tionnelle afin de protéger la société contre les préjudices.
313
6. Exhorter les médias à établir un contrôle vigilant sur leur contenu en
matière de médecine et de santé publique.
7. Encourager les praticiens musulmans à entreprendre des travaux de re-
cherche et d’expérimentation à la fois scientifiques et jurisprudentielles.
Allah est le Garant du succès
•
314
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges et le salut soient. Sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les siens et sur ses compagnons.
L’Académie internationale du Fiqh islamique, qui suit les exactions perpétrées
par les usurpateurs sionistes en Palestine occupée, en appelle à la conscience
mondiale pour mettre un terme aux actes terroristes auxquels se livrent les forces
d’occupation, tels que les meurtres quotidiens de femmes, d’enfants et d’hommes,
les tueries collectives et répétées, la destruction des habitations, le déplacement
forcé des habitants, le vol des terres et le saccage des terres arables et des récoltes
et l’arrachage des arbres fruitiers qui glorifient L’Unique et Tout-Puissant.
Les forces de l’occupant ne se sont d’ailleurs pas arrêtées là, mais elles ont
également dressé un mur de séparation qui a dépecé les territoires palestiniens
et en a dévoré plus de 25% de la superficie totale, par suite de la démolition des
maisons habitées afin de faire place à la construction de cette muraille raciste,
sans le moindre respect, ni pour les préceptes des religions révélées, ni pour les
usages et les conventions internationales.
Pis encore, les autorités occupantes n’hésitent pas à s’acoquiner avec des
bandes de truands et de pillards pour lancer des attaques armées contre les
banques afin de s’emparer des économies des déposants palestiniens.
Ces forfaits constituent des crimes sans précédent dans l’histoire de l’huma-
nité, même aux heures les plus sombres et lors des épisodes les plus iniques et
tragiques de cette histoire. Tout cela sous le prétexte de se défendre et en pré-
tendant que les organisations palestiniennes sont des organisations terroristes !
Comment les Palestiniens pourraient-ils être terroristes alors qu’ils ne font que
défendre leur terre, leur honneur et ce qui leur appartient face à un occupant
usurpateur qui n’a aucun respect pour l’humanité ? Si ces allégations étaient
fondées, alors on pourrait affirmer que tous les mouvements de libération du
monde entier ne sont que des bandes de terroristes !
Les membres de l’Académie internationale du Fiqh islamique sont conster-
nés au plus haut point par l’attitude passive de la communauté internationale
devant cette forme de terrorisme dont nous voyons chaque jour le spectacle. Ils
exhortent en même temps les institutions internationales à prendre leurs res-
ponsabilités en réparant cette injustice et en concrétisant les principes de liberté,
de justice et d’équité dont elles se gargarisent.
L’Académie internationale du Fiqh islamique exhorte également les États
arabes, à l’occasion de la tenue du Sommet arabe à Tunis à la fin du mois cou-
315
rant, à se pencher sur le problème des trous creusés par Israël dans les soubas-
sements et aux alentours de la Mosquée Al-Aqsa. L’Académie lance un appel
à tous les gouvernements des pays musulmans en vue d’assumer sérieusement
leurs responsabilités devant Allah , devant leurs citoyens et devant l’histoire.
La condamnation et la dénonciation seules ne suffisent pas. Il incombe aux
pays arabes et musulmans de faire tout ce dont ils sont capables – et ils peuvent
beaucoup faire en effet – pour défendre la terre bénie de Palestine et apporter
leur soutien à son peuple qui lutte vaillamment, y compris une assistance ma-
térielle et humanitaire ou encore le déploiement de véritables efforts en vue de
mettre fin à l’occupation israélienne et de libérer Al-Qouds et ses Lieux Saints.
Les gouvernements et peuples du monde musulman doivent assumer leur res-
ponsabilité historique qui est de faire cesser ces violations flagrantes et de soutenir
la résistance héroïque du vaillant peuple palestinien dans cette terrible tragédie.
Il n’y a là aucune difficulté pour Allah de le faire et Allah est Maître de Son
ordre, mais la plupart des hommes ne savent point.
Allah est Le Garant du succès
•
316
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges et le salut soient. Sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les siens et sur ses compagnons,
L’Académie internationale du Fiqh islamique, réunie en sa 15ème session, a
suivi de près les événements dramatiques qui se déroulent en Irak, les complots
ourdis dans le but d’en saper l’unité et les velléités des conspirateurs visant à
susciter des conflits ethniques et interconfessionnels qui risquent de faire voler
en éclats l’unité et la cohésion du peuple irakien, entrainant des conséquences et
des troubles dramatiques qui détruisent tout sur leur passage et d’interminables
guerres de factions et des maux indescriptibles qui pourraient non seulement
dévaster ce pays, mais embraser toute la région et ouvrir la porte aux ennemis
à l’affût de cette Oumma.
Consciente de sa position et du devoir des Oulémas qui est de conseiller la
Oumma, l’Académie internationale du Fiqh islamique condamne dans les termes
les plus énergiques tous ces complots tramés contre l’Irak.
L’Académie internationale du Fiqh islamique proclame son appui sans réserve
et son soutien au peuple irakien qui n’a épargné et ne continue de n’épargner
aucun effort pour barrer la route à la sédition et œuvrer à l’unification des rangs
du peuple irakien, liquider les séquelles de l’occupation tyrannique et rétablir
la souveraineté totale de l’Irak tout en garantissant les droits de tous sur la base
de la justice et de la fraternité. L’Académie appelle l’Irak tout entier: Arabes,
Kurdes et Turkmènes, sunnites et chiites ainsi que toutes les forces politiques et
communautés tribales, à travailler main dans la main pour repousser les périls
qui guettent l’Irak et lui permettre de retrouver sa place au sein de la Oumma
et de reprendre le rôle qui lui revient aux échelons régional et international.
Allah est Le Garant du succès
•
317
Résolutions et Recommandations de la 16ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Dubaï
État des Émirats Arabes Unis
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
320
que le montant global de la Zakat due sur la totalité de ses avoirs. Dans
l’hypothèse où plusieurs années se seraient écoulées avant le recouvrement
de ces sommes par le déposant, la Zakat sera acquittée pour une seule
annuité au moment de la restitution des montants dus au déposant. Au
contraire, lorsque ces montants ont été déposés sur un compte d’investis-
sement, le paiement de la Zakat sera régi par les dispositions énoncées au
point (Premièrement: a) ci-dessous.
b. La Zakat sur les montants déposés à titre de caution pour l’exécution
d’un marché, et sur les dépôts de garantie effectués par les particuliers et
les entreprises pour pouvoir accéder à certains services ou prestations tels
que le téléphone, l’électricité, les cautions pour la location de locaux ou
d’équipements, doit être payée par le déposant pour une seule annuité et
au moment de récupérer sa mise de fonds.
c. Les acomptes perçus par le vendeur ne sont pas déductibles de l’assiette
de ses actifs assujettis au paiement de la Zakat. Celui-ci doit en effet
s’acquitter de la Zakat sur ces acomptes, car il en est le propriétaire, que
l’acheteur annule le contrat ou le finalise.
Troisièmement : Le dépôt légal de garantie
Le dépôt légal de garantie désigne la somme d’argent dont les autorités com-
pétentes exigent le dépôt auprès d’une banque pour délivrer à une entreprise
l’autorisation d’exercer. Si ce montant est bloqué à titre temporaire, c’est à l’en-
treprise concernée de s’acquitter de la Zakat correspondante en même temps
que la Zakat du reste de ses actifs. En revanche, lorsque cette somme constitue
un dépôt bloqué à titre irréversible, l’entreprise ne paie la Zakat que pour la
première annuité et au moment du recouvrement de la somme bloquée.
Quatrièmement : Réserves et résultats reportés (bénéfices non
distribués ou réinvestis)
L’entreprise doit payer la Zakat sur ses réserves et ses bénéfices non distribués
en même temps que la Zakat exigible sur ses actifs courants et non courants,
dans l’hypothèse où elle appliquerait la méthode de calcul de la Zakat sur des
actifs courants.
Cinquièmement : La Zakat sur les compagnies d’assurance islami-
ques
a. La compagnie ne paie pas de Zakat sur les dotations aux provisions tech-
niques, les soldes créditeurs des réassureurs, les demandes d’indemnisa-
tion à régulariser et les demandes d’indemnisation en cours de régularisa-
321
tion. Elle doit les défalquer de l’assiette de ses actifs soumis au paiement
de la Zakat, parce qu’il s’agit d’un encours en attente de régularisation.
b. Les réserves, les provisions pour risques courants, les réserves complé-
mentaires, les réserves d’assurance-vie, et les montants retenus au titre de
la réassurance ne sont pas déductibles des actifs assujettis à la Zakat, car
ces avoirs appartiennent à la compagnie et il incombe donc à celle-ci de
s’acquitter de la Zakat y afférente.
Sixièmement : Indemnités de fin de service
Zakat des indemnités de fin de service pour les fonctionnaires et les employés
a. L’indemnité de fin de service représente les droits financiers que la loi
ou les clauses du contrat accordent à un fonctionnaire ou à un employé,
sous certaines conditions. Cette indemnité est calculée sur la base du
nombre d’années de service, des motifs de la cessation du service et du
salaire de du fonctionnaire ou de l’employé concerné. Elle est versée au
bénéficiaire ou à sa famille à la fin de la période du service. Le fonction-
naire ou l’employé n’est pas tenu de s’acquitter de la Zakat sur le montant
de cette indemnité aussi longtemps qu’il reste en activité, car il n’est pas
encore pleinement propriétaire de ce montant. Si la décision est prise
de calculer le montant qui lui est dû et de le verser au fonctionnaire et à
l’employé en une seule fois ou par tranches, cet argent lui est alors totale-
ment acquis et il doit l’ajouter à l’assiette de ses avoirs soumis à la Zakat.
b. La pension de retraite est un montant forfaitaire versé mensuellement
par l’État ou par l’organisme compétent et auquel le fonctionnaire ou
l’employé devient éligible, en vertu de la réglementation en vigueur ou de
son contrat de travail, à partir de la date de cessation d’activité. La Zakat
à acquitter sur cette pension de retraite est calculée suivant les mêmes
modalités indiquées au point (sixièmement (a)) ci-dessus, que pour l’in-
demnité de fin de service.
c. L’indemnité de retraite est une somme versée par l’État ou l’organisme
compétent à un fonctionnaire ou un employé affilié à un régime de sé-
curité sociale, mais non éligible à la pension de retraite. La Zakat sur le
capital retraite est payable dans les mêmes conditions énoncées au point
(sixièmement (a)).
d. L’épargne salariale est un pourcentage déduit du salaire ou de la ré-
munération du fonctionnaire ou de l’employé pour être investi en même
temps qu’une cotisation spécifique de la part de l’employeur, et qui est
reversée en une seule fois au fonctionnaire ou à l’employé à la fin de sa
322
carrière ou en fonction des dispositions réglementaires en vigueur.
La Zakat applicable à ces montants dépend du type de compte sur lequel
les fonds sont déposés. S’il s’agit d’un compte spécial ouvert au nom du
fonctionnaire ou de l’employé de sorte que l’intéressé a toute la latitude
de choisir le mode d’investissement vers lequel les fonds doivent être
canalisés, ce dernier doit ajouter le montant en question à l’assiette de ses
actifs assujettis à la Zakat pour être pris en considération dans le calcul
du seuil minimum et être soumis au même délai obligatoire.
Si, au contraire, l’argent est déposé sur un compte sur lequel le fonction-
naire ou l’employé n’exerce aucun contrôle, celui-ci n’est pas tenu de
payer la Zakat correspondante, parce qu’il n’en est pas entièrement pro-
priétaire. Dans le cas d’espèce, le fonctionnaire ou l’employé n’est astreint
au paiement de la Zakat que pour une année et au moment de percevoir
le montant qui lui est dû.
La Zakat sur l’indemnité de fin de service pour les institutions et entreprises
Les institutions et les entreprises privées doivent payer la Zakat due sur le re-
liquat non décaissé des indemnités de fin de service, du capital retraite et de
la pension de retraite, car ces fonds leur appartiennent en propre et sont donc
censés s’ajouter à l’assiette de leurs actifs assujettis au paiement de la Zakat.
A contrario, les établissements publics ne sont pas assujettis au paiement de
la Zakat sur ces montants qui sont des fonds publics.
Allah est plus Savant
•
323
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
324
l’épouse a le droit d’exercer un travail à l’extérieur du foyer, et pour autant
que ce travail soit adapté à sa féminité et à ses spécificités selon les us et
coutumes agréés par la Charia et à condition qu’elle se plie aux prescrip-
tions de la Charia, respecte les préceptes religieux et les principes moraux,
et assume entièrement ses responsabilités fondamentales de maîtresse de
maison.
2. Le fait d’exercer un métier hors du foyer conjugal ne dépossède pas
l’épouse de son droit d’être entretenue par son conjoint comme le sti-
pule la Charia et conformément aux prescriptions jurisprudentielles per-
tinentes, à moins que l’exercice de ce métier n’entraîne un refus du devoir
conjugal, qui est un motif légalement valable pour la privation du droit
à la prise en charge.
Quatrièmement : Contribution de l’épouse aux dépenses du
ménage
1. Selon la Charia, l’épouse n’est nullement obligée de contribuer aux dé-
penses du ménage auxquelles le conjoint est légalement tenu de subvenir
et elle ne peut donc être contrainte à le faire.
2. La contribution volontaire de l’épouse à ces dépenses est néanmoins
chose souhaitable au regard de la Charia, car elle constitue une illustra-
tion concrète de la notion de coopération, d’entraide et d’harmonie entre
les époux.
3. Les deux conjoints peuvent se mettre d’accord et à l’amiable sur l’usage
auquel pourrait être affecté le salaire ou les gains acquis par l’épouse.
4. Lorsque l’exercice par l’épouse d’un travail salarié hors du foyer occa-
sionne des dépenses supplémentaires la concernant, ces dépenses doivent
être prises en charge par l’intéressée.
Cinquièmement : Émettre la condition du droit à l’exercice
d’un travail
1. La femme peut exiger l’ajout d’une clause dans le contrat de mariage
stipulant son droit d’exercer un travail salarié hors du foyer conjugal. Si
le mari accepte cette condition, qui sera expressément mentionnée dans
le contrat, il sera forcé d’honorer son engagement.
2. Le mari peut demander à son épouse d’arrêter de travailler après lui avoir
pourtant autorisé si l’abandon de cet emploi est dans l’intérêt de la fa-
mille et des enfants.
3. La charia interdit au mari de lier son accord pour le travail de son épouse
325
hors du foyer ou d’émettre en condition à cela, que son épouse contribue
aux dépenses du ménage censées être entièrement à sa charge à lui, ou
qu’elle lui reverse une partie de son salaire ou de ses revenus.
4. Le mari n’a pas le droit de contraindre sa femme à prendre un emploi à
l’extérieur.
Sixièmement : Participation de l’épouse à la propriété
Lorsque l’épouse a contribué à partir de ses propres ressources à l’acquisition
d’un logement, d’un bien immobilier ou foncier, ou d’un projet commercial,
elle a droit à une part de la propriété proportionnelle à sa mise de fonds.
Septièmement : Utilisation abusive des droits concernant le
travail
1. Le mariage implique certains droits et devoirs réciproques entre les deux
parties. Ces droits et devoirs sont expressément mentionnés par la Charia.
Les relations conjugales doivent être ainsi fondées sur l’équité, le soutien
mutuel et la compassion. La transgression de ces principes est strictement
prohibée par la Charia.
2. Le mari ne doit pas abuser de son droit en empêchant son épouse de
travailler ou en l’obligeant à quitter son emploi pour le seul motif de lui
causer un préjudice, mais seulement s’il en résulte un mal ou une consé-
quence néfaste supérieurs au bénéfice qui en est escompté.
3. Le même constat vaut pour l’épouse qui ne doit pas abuser de son droit
en insistant pour conserver son emploi à seule fin de causer un tort au
conjoint ou au ménage, ou encore lorsque l’exercice de ce travail entraîne
un préjudice supérieur aux avantages qui en sont escomptés.
Recommandations
• L’Académie préconise la préparation d’une série d’études sociales, économi-
ques et médicales sur l’impact du travail de la femme hors de son foyer pour
la famille et l’épouse elle-même, sachant l’importance de telles études pour ce
qui est de clarifier les divers aspects du sujet. Les échantillons à étudier dev-
ront être empruntés à plusieurs communautés différentes.
• L’Académie réaffirme la nécessité d’enraciner le concept de complémenta-
rité mutuelle entre les conjoints et sur l’attachement de l’Islam à faire en
sorte que les relations conjugales soient basées sur l’affection mutuelle et la
compassion.
• Organiser un séminaire spécial pour débattre des affaires de la femme
326
musulmane en général et de son rôle dans l’édification de la société musul-
mane en particulier de sorte d’accompagner, sous l’égide des principes de
la Charia, le développement de civilisation, ce qui conduirait tous les gou-
vernements et institutions islamiques à adopter les résolutions et recom-
mandations de l’Académie et à les présenter aux conférences internationales
sur la femme et la population.
Allah est plus Savant
•
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
328
sion, à condition que le statut de l’organisation stipule explicitement que
les préjudices commis par les membres sont mutuellement pris en charge.
c. Les fonds spéciaux constitués par les agents de l’État et les salariés des
entreprises privées à des fins de coopération mutuelle et d’entraide.
Quatrièmement : Recommandations
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
330
Deuxièmement :
Combattre ces interprétations tendancieuses est donc devenu une obligation
collective pour les Musulmans. Pour conjurer ce péril, il est possible de recourir
aux moyens suivants :
• Appeler les gouvernements des pays musulmans à faire front contre ce péril
immense en expliquant la différence entre les notions de liberté d’opinion
responsable et respectueuse des normes et des valeurs fondamentales et la
liberté anarchique et destructrice. Ainsi ces gouvernements pourront pren-
dre les mesures qui s’imposent pour établir un contrôle strict sur les maisons
d’édition, les centres culturels et les médias. Parallèlement, des campagnes
de vaste envergure pourront être lancées pour approfondir la prise de con-
science islamique et ouvrir les yeux des générations montantes et des jeunes
étudiants sur les critères régissant l’effort jurisprudentiel (Ijtihad) et de l’in-
terprétation correcte du Coran ainsi que l’explication des Paroles (Hadith)
du Prophète ملسو هيلع هللا ىلص.
• Mettre à contribution les moyens adéquats (tels que l’organisation de sémi-
naires et de débats) pour baliser le terrain à l’étude approfondie des sciences
et de la terminologie de la Charia et encourager l’Ijtihad respectueux des
normes et prescriptions jurisprudentielles, des fondamentaux de la langue
arabe et de l’usage admis de ses termes.
• Élargir le champ du dialogue méthodologique et positif avec les partisans
de la nouvelle doctrine d’interprétation.
• Encourager les spécialistes des études islamiques à multiplier les réponses
scientifiques efficaces et à réfuter leurs thèses et assertions à tous les échelons
et plus particulièrement dans le cadre des cursus scolaires et universitaires.
• Inciter certains étudiants poursuivant des études supérieures en matière de
dogme, de Hadith et de Charia, à traiter dans leurs thèses et mémoires des
thèmes leur permettant de faire connaître les vérités établies et de répon-
dre par des arguments solides aux allégations fallacieuses des zélateurs de la
nouvelle doctrine.
• Mettre en place un groupe de travail relevant de l’Académie internation-
ale du Fiqh islamique et créer une bibliothèque complète et comportant
l’ensemble des ouvrages parus à ce jour et traitant de ce sujet ainsi que les
réponses pertinentes. Ces dispositions pourraient en effet faciliter la coor-
dination entre les différentes institutions se consacrant à la recherche dans
le monde musulman et à l’étranger.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
332
tement valide au regard de la Charia. Il n’est pas licite non plus de vendre une
marchandise acquise par la méthode du « Salam » avant livraison de celle-ci.
4e méthode : Le contrat implique la livraison, à une date ultérieure, d’une
marchandise répondant à des critères donnés, et le paiement de son prix à la li-
vraison, sans que ce contrat ne comporte de clause stipulant que la transaction
se conclut par la livraison et la réception physiques de la marchandise, et donc
que le contrat peut être annulé en signant un nouveau contrat. Le principe
même de ce type de contrat, qui est le plus couramment usité sur le marché,
est prohibé par la Charia.
Deuxièmement : À la lumière des études qui lui ont été présentées, le Conseil
de l’Académie a délibéré autour d’un certain nombre de formes de transac-
tions auxquelles recourent les institutions financières islamiques et a abouti à la
conclusion que les applications de ce genre de contrat connaissent des formes
multiples et variées et revêtent divers aspects nécessitant un examen minutieux
et circonstancié avant de pouvoir en extrapoler des règles jurisprudentielles
applicables au commerce international des marchandises. Le Conseil a donc
recommandé au Secrétariat de l’Académie d’organiser un séminaire spécifique
pour aborder les problématiques suivantes :
1. Présentation des applications concrètes en termes de transactions effec-
tuées par les institutions financières islamiques sur le marché international.
2. Faire l’inventaire exhaustif des différentes conditions qu’il incombe aux
institutions financières islamiques d’observer et d’appliquer à leurs tran-
sactions sur le marché financier.
3. Réalisation de plus amples études portant sur ces transactions afin de faire
le tour complet de toutes les problématiques en suspens concernant le
commerce international des marchandises.
Troisièmement : Le Conseil de l’Académie apprécie l’intention affichée par
le Gouvernement de Dubaï de créer, dans cette ville, un marché international
de marchandises et espère que ce projet permettra aux institutions financières
islamiques d’éviter les pratiques prohibées ayant cours sur les marchés interna-
tionaux et pointés du doigt dans les études pertinentes présentées à l’Académie.
Le Conseil recommande aux responsables en charge du projet d’accorder tout
l’intérêt requis aux aspects jurisprudentiels dans l’élaboration des statuts et des
principes de fonctionnement du futur marché et de mettre en place les méca-
nismes et dispositifs à même d’assurer la conformité des pratiques du marché
aux règles et prescriptions de la Charia.
Allah est plus Savant
•
333
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
334
2. Untel, citoyen d’un pays donné, forme un partenariat avec un étranger
–si la loi le permet–, en vertu duquel il reçoit une somme forfaitaire ou
perçoit périodiquement un montant mutuellement convenu, en contre-
partie de l’exploitation d’une licence octroyée pour l’activité ou le projet
commercial commun.
335
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
336
• Le bilan de santé de l’assuré et les problèmes de santé auxquels il risque
de se heurter.
• Les demandes de règlement adressées par l’institution médicale
à l’institution de prise en charge doivent être basées sur les actes et
prestations réellement fournies et non pas sur des coûts estimatifs
comme dans le cas des compagnies d’assurance commerciales.
• L’assurance médicale est licite si elle est fournie par une compagnie
d’assurance islamique (coopérative ou mutuelle) qui exerce ses activités
conformément aux prescriptions de la Charia énoncées par l’Académie
dans sa résolution 9 (9/2) sur l’assurance et la réassurance.
b. Si l’assurance médicale est fournie par une compagnie d’assurance à vo-
cation purement commerciale, elle est illicite comme le stipule la Résolu-
tion nº 9 (9/2) de l’Académie.
4. Supervision et contrôle
Il incombe aux organes compétents de superviser et de contrôler les opérations
d’assurance médicale aux fins d’établir la justice et de protéger les citoyens contre
l’exploitation et l’injustice.
337
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
338
Recommandations
1. L’Académie appelle les États membres de l’Organisation de la Conférence
islamique ainsi que les organisations islamiques, universités et centres
islamiques spécialisés, à adopter des plans spécifiques pour la publication
des travaux de recherche, thèses et études en différentes langues traitant
des différentes problématiques en rapport avec le dialogue afin de faire
ressortir les réalités de l’Islam en tant que religion universelle et afin éga-
lement de bien montrer que l’Islam ne nourrit pas de haine à l’égard des
autres. L’accent devra également être mis sur les valeurs de l’Islam, la
sécurité et le renforcement de la coopération pour combattre la pauvreté,
la faim et la maladie, et promouvoir la croissance économique et le par-
tenariat dans des projets au service de toute l’humanité. La coordination
des efforts avec l’Académie s’impose également pour la publication de ces
thèses et études.
2. Inviter les organisations gouvernementales et non gouvernementales
concernées et opérantes dans le domaine des relations internationales à
sensibiliser la communauté internationale aux valeurs et principes de la
coopération, de la paix et de l’ordre que l’Islam peut offrir à l’humanité à
travers la présence effective de musulmans au sein d’instances internatio-
nales à l’instar des Nations Unies, de l’UNESCO et autres organisations
économiques et industriels. Cette mission de sensibilisation sur cet ap-
port positif des Musulmans implique deux conditions :
339
justice humanitaire et du droit naturel dont les pays occidentaux se
sont fait les porte-drapeaux.
Allah est plus Savant
•
340
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
341
quelles se heurtent les Musulmans en dehors du monde musulman.
3. Demander à l’Académie d’organiser, en collaboration avec d’autres ins-
tances compétentes du monde musulman et de l’étranger, des stages de
formation thématiques à l’intention des imams, prédicateurs et directeurs
de centres islamiques de l’extérieur du monde musulman.
4. Inviter les Musulmans expatriés à préserver les principes fondamentaux
de l’Islam, à bannir les querelles doctrinales et à s’attacher à l’unité des
rangs dans l’accomplissement des rites religieux.
5. Inciter tous les Musulmans extra-muros à donner, par leurs comporte-
ments et leurs interactions avec les autres, le meilleur exemple en termes
de civilité et de civisme propres à l’Islam.
6. Inviter de l’Organisation de la Conférence islamique à renforcer le
Département en charge des Affaires des Musulmans dans les États non
membres, et à mettre en œuvre les multiples résolutions pertinentes
adoptées par l’Organisation.
Allah est plus Savant
•
342
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges et le salut soient. Sur
notre Maître Mohammed, fidèle Messager, sur les siens qui étaient si purs, et
sur ses compagnons mains si blanches, ainsi que ceux qui les suivront en ac-
complissant le bien jusqu’au Jour du Jugement.
Ceci-di: Il est maintenant devenu évident que les organisations sionistes extré-
mistes qui sévissent en Palestine, et dont le nombre dépasse les 30 organisations,
en sont venues à se sentir fortes et à surestimer leur capacité à réaliser leurs plans
agressifs chimériques de destruction de la vénérable Mosquée Al-Aqsa, première
des deux « Qibla » et dernière des trois mosquées vers lesquelles les musulmans
sont invités à voyager pour y accomplir la prière, et pour ensuite établir le pré-
tendu temple « de Salomon » sur ses ruines. Elles cherchent maintenant des
justifications et des excuses pour commettre leur forfait. Elles ont ainsi tenté
à plusieurs reprises de pénétrer par effraction à l’intérieur de l’esplanade de la
Mosquée pour y célébrer leurs rites religieux afin de consacrer leurs convoitises
et leurs desseins belliqueux.
Au vu de tout ce qui précède et après avoir pris acte des déclarations bellicistes
de la part des extrémistes et des dirigeants officiels d’Israël à propos de la ville
d’Al-Qouds en général et de la Mosquée d’Al-Aqsa en particulier, le Conseil
de l’Académie internationale du Fiqh islamique, réuni pour sa session à Dubaï
(Émirats Arabes Unis) du 30 Safar au 5 Rabi Awal 1426H (9-14 avril 2005) ;
343
3. La Mosquée Al-Aqsa n’appartient qu’aux Musulmans et uniquement aux
Musulmans et n’a rien à voir avec les Juifs, lesquels devraient prendre
garde aux conséquences de leurs actes sacrilèges. L’entière responsabili-
té de toute agression contre Al-Aqsa repose sur les épaules des autori-
tés de l’occupant juif et des pays qui les soutiennent. Al-Aqsa n’est pas
négociable et ne peut faire l’objet de la moindre concession. Nul n’au-
rait l’outrecuidance de faire des compromis à ce sujet, car la mosquée
d’Al-Aqsa est bien trop noble.
4. Il ne peut y avoir de paix juste et équitable ni de stabilité dans la région
qu’avec la fin de l’occupation juive de la ville d’Al-Qouds et de sa Sainte
Mosquée, et le retour des Palestiniens auprès des leurs.
5. Le peuple palestinien a le droit d’établir son propre État indépendant sur
l’ensemble de ses territoires, y compris Al-Qouds en tant que capitale de
l’État palestinien. Les Palestiniens ont également le droit de se défendre,
de lutter contre leur ennemi par tous les moyens légitimes et de faciliter
le retour des réfugiés dans leurs foyers.
L’Académie lance un appel aux gouvernements et aux citoyens des pays arabes
et musulmans pour les exhorter à assumer leurs responsabilités historiques, reli-
gieuses et patriotiques en prenant la défense de cette ville et de sa Sainte Mosquée
prises en otage, à soutenir son peuple résistant, à y pérenniser leur présence et à
en soutenir les institutions sanitaires, éducatives, sociales et autres, afin d’éviter
la judaïsation ou l’internationalisation de la ville qui sont totalement inaccep-
tables, et d’œuvrer sans répit à la cessation de l’occupation par Israël de la Terre
de l’Isra et du Mi’raj du Prophète Mohammed ملسو هيلع هللا ىلص.
Allah Seul mène vers le succès
•
344
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges et le salut soient. Sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les siens et sur ses compagnons.
Conformément à la directive du Prophète « ملسو هيلع هللا ىلصQuiconque ne se soucie point
des affaires des Musulmans n’est pas des leurs », l’Académie internationale du
Fiqh islamique, réunie en session ordinaire à Dubaï, Émirats Arabes Unis, du 30
Safar au 5 Rabi Al-Awal 1426 H (9–14 avril 2005), suit de près les drames quo-
tidiens dont les habitants de l’Irak occupé sont victimes. Le peuple irakien, qui
n’a que trop longtemps souffert et combattu l’injustice, la dictature et la tyran-
nie, se retrouve aujourd’hui sous le poids de l’injustice et de la tyrannie. Il est
désormais clair que tous les prétextes mis en avant pour tenter de justifier cette
guerre contre l’Irak ont prouvé l’un après l’autre leur totale inanité, sans pour
autant que l’objectif proclamé de secourir le peuple irakien ne se soit matérialisé.
Deux années se sont maintenant écoulées depuis le déclenchement de la
guerre et l’occupation de l’Irak, deux années tout au long desquelles le peuple
irakien n’a connu que les affres de la destruction, du gâchis, du chaos généra-
lisé, de l’assassinat des Oulémas et savants, des complots destinés à susciter des
conflits interethniques et interconfessionnels et à fomenter la sédition parmi
les Irakiens qui ne font qu’un seul et même peuple. Tout cela ne fait qu’encou-
rager davantage l’ennemi à s’obstiner à conspirer, car l’union du peuple irakien
ne lui permet pas d’achever ses perfides objectifs qui sont de briser leurs liens
et cette unité.
C’est pourquoi Nous, Oulémas participant à la session de l’Académie inter-
nationale du Fiqh islamique à Dubaï, exhortons tous nos frères d’Irak, ce pays
occupé et exsangue, à s’attacher tous au Pacte d’Allah et à faire bloc pour déjouer
les plans des conspirateurs. Tous les Irakiens doivent se donner la main pour
mettre fin à l’occupation et préserver la totale souveraineté de leur patrie. Il leur
incombe d’œuvrer sans répit à l’édification d’un Irak uni, indépendant, sûr et
fort qui jouisse de la sécurité, à l’ombre des principes modérés et équitables de
l’Islam, sans laisser de place aux atrocités ou aux conflits sectaires maléfiques.
Tout en condamnant l’abus de pouvoir et la corruption sur terre et en stigma-
tisant l’agression, l’injustice et l’arbitraire sous toutes leurs formes, nous invitons
toutes les organisations régionales de même que l’ONU et toutes les personnes
éprises de paix, de sécurité, de liberté et de justice dans ce monde, à conjuguer
leurs efforts pour mettre sans délai un terme à toutes les tragédies vécues par
345
l’Irak, pays où la gravité de la situation fait planer de lourdes menaces sur la
région tout entière et sur ses alentours.
Nous observons attentivement et en même temps les mutations qui s’opèrent
en Irak et sommes bien conscients de la volonté du peuple irakien de se do-
ter de ses propres institutions constitutionnelles. Nous sommes certains qu’il
n’existe pas un seul Irakien qui ne soit pas attaché à l’intégrité, à l’indépendance
et à la pleine souveraineté de l’Irak. Nous espérons qu’Allah fera naitre de ces
événements de grands bienfaits et succès qui permettront au peuple irakien
de s’affranchir du carcan de l’occupation, et l’aidera à prendre ses destinées en
main, à se doter de la constitution et des institutions constitutionnelles qui lui
conviennent, à rebâtir l’économie irakienne sinistrée, à resserrer les relations
avec les pays voisins et à assumer le grand rôle qui lui sied au service de la soli-
darité islamique et internationale en vue de concrétiser les nobles objectifs de
la Oumma et ses aspirations à la paix dans le monde entier.
Allah Seul mène vers le succès
•
346
Résolutions et Recommandations de la 17ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Amman
Royaume hachémite de Jordanie
347
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
348
Sa Sainte Garde – pour avoir parrainé le Message d’Amman et en avoir assuré
la large médiatisation à l’échelle internationale.
Deuxièmement : Confirmation des résolutions adoptées par la Conférence
islamique internationale tenue à Amman (Royaume hachémite de Jordanie)
sur « la Réalité de l’Islam et son rôle dans la société contemporaine », vu la
conformité de ces résolutions avec les études et délibérations de cette session.
Le préambule de ces résolutions s’est, du reste, référé aux avis jurisprudentiels
et aux résolutions émises par les Comités de Fatwa et les Oulémas éminents des
différentes écoles doctrinales (Madhahib), et ce, en souscrivant entièrement à
ces avis et résolutions, à savoir :
1. Selon la Charia, quiconque suit l’un des quatre courants de la Sounna et
de la Jama’ah (Hanafite, Malikite, Chafi’ites et Hanbalite), ou les cou-
rants Ja’afarite, Zaydite, Ibâdite ou Zâhirite, est un Musulman, et ne
peut à ce titre être taxé d’apostasie. Son sang, son honneur et ses biens
sont donc sacrés et intouchables. De surcroît, le Cheikh d’AlAzhar a
émis une fatwa stipulant l’interdiction de traiter de mécréants les adeptes
du dogme Acharite, du soufisme authentique, et de la Salafiya vraie. De
même, accuser les autres de mécréants est par conséquent prohibé quand
il s’agit d’une communauté de Musulmans qui croit en Allah et en Son
Prophète ملسو هيلع هللا ىلص, adhèrent aux fondements de la foi et du dogme islamique et
ne contestent aucune des obligations religieuses connues de tous.
2. Les points de convergence entre les différents courants sont bien plus
nombreux que les points de divergence. Les fidèles des huit écoles sont
tous d’accord autour des principes fondamentaux de l’Islam. Ils croient
en l’unicité d’Allah, et que le Noble Coran est la Parole d’Allah qu’Il
a fait descendre et en a garanti, pour l’éternité, la préservation contre
toute falsification. Ils croient aussi que notre Maître Mohammed ملسو هيلع هللا ىلص,
est le Prophète d’Allah et son Messager envoyé à toute l’humanité. Tous
adhèrent aux cinq piliers fondamentaux de l’Islam, à savoir les deux pro-
fessions de foi, la prière, la zakat, le jeûne du Ramadan et le pèlerinage
à Makkah, de même qu’aux fondements de la foi : la foi en Allah, en
Ses Anges, en Ses Livres, en Ses Messagers, au Jugement Dernier, et au
Destin (heureux ou malheureux). Les divergences entre Oulémas parmi
les adeptes des différentes obédiences, ne portant que sur des questions
secondaires et aussi sur quelques questions de fond, sont en réalité une
bénédiction et un bienfait pour l’humanité. Les Anciens disent en ef-
fet que « la diversité des opinions des Oulémas est un signe de grande
miséricorde » .
349
3. Reconnaitre les différentes écoles doctrinales (Madhahib) de l’Islam in-
dique un engagement envers une méthodologie spécifique dans l’élabo-
ration des avis jurisprudentiels (Fatwas). Il n’est pas permis d’émettre des
Fatwas, sans avoir les compétences adéquates requises. Il n’est pas per-
mis non plus d’émettre des avis jurisprudentiels (Fatwas) sans le respect
d’une méthodologie appropriée de l’une des différentes écoles doctrinales
(Madhahib), tout comme il est interdit à quiconque de se réclamer de l’Ij-
tihad (effort de réflexion) et d’inventer de nouveaux points de vue ou de
nouvelles opinions qui sont rejetés et éloignent ainsi les musulmans des
règles et principes de la charia et des avis bien établis au sein des écoles
doctrinales.
4. La quintessence du Message d’Amman en date du 27 Ramadan 1425 H (9
novembre 2004) qui avait été rendu public dans l’enceinte de la Mosquée
Hachémite, met en exergue l’engagement strict envers ces écoles doctri-
nales et à leurs méthodologies respectives. En effet, la reconnaissance de
ces écoles et l’attachement au dialogue et à la convergence entre elles sont
les seuls garants de la modération et du juste milieu, de la tolérance, de
la clémence et du dialogue.
5. Nous appelons les Musulmans à bannir les différends, à parler d’une seule
voix, à serrer les rangs, à se respecter les uns les autres, à renforcer la so-
lidarité entre leurs peuples et leurs États, à resserrer les liens de fraternité
qui les unissent dans l’amour d’Allah et à ne pas ouvrir la brèche à la sédi-
tion et à l’ingérence dans leurs affaires internes. Allah nous dit : « Les
croyants sont tous frères ; réconciliez-vous donc avec vos deux frères et
craignez Allah, peut-être sera-t-Il clément à votre égard » (Al-Houjourat :
10).
6. Les participants à la Conférence islamique internationale, réunis à
Amman, capitale du Royaume hachémite de Jordanie, à proximité de
la Mosquée Al-Aqsa et des territoires palestiniens occupés, soulignent la
nécessité de déployer tous les efforts pour protéger la Mosquée d’Al-Aqsa,
première des deux Qibla et dernière des trois mosquées vers lesquelles
les musulmans sont invités à voyager pour y accomplir la prière, contre
les périls et les agressions dont elle est la cible, et ce en mettant fin à
l’occupation et en libérant les Lieux Saints. Des efforts similaires doivent
être déployés pour préserver les sanctuaires islamiques d’Irak et partout
ailleurs.
7. Les participants insistent sur la nécessité d’approfondir les concepts de
liberté et de respect de l’opinion d’autrui à l’échelle du monde musulman.
350
Troisièmement : Confirmation de la Résolution nº 98 (1/11) de l’Académie
concernant « l’Unité islamique » et les recommandations pertinentes qu’elle
contient, et de la nécessité de mettre en place les mécanismes préconisés pour
concrétiser l’unité islamique. En conclusion de ladite résolution, le Secrétariat
de l’Académie a été invité à former un comité parmi ses membres et experts
dont la composition et les attributs devraient être approuvés par l’Organisation
de la Conférence islamique, à charge pour ce comité d’élaborer une étude scien-
tifique et de proposer des mécanismes spécifiques en vue de concrétiser l’unité
islamique dans les domaines culturel, social et économique.
Quatrièmement : Élaboration et présentation d’un ensemble de règles géné-
rales relatives aux questions faisant l’objet d’un consensus, et identification des
questions controversées en vue de remonter à leurs sources de référence dans
la Charia. Dans ce processus, les thèses des différentes écoles seront présentées
de manière honnête et impartiale afin d’accorder une immense importance aux
dénominateurs communs et de respecter les différences. En mettant en parallèle
les différentes opinions, la justesse de chacune sera jugée à l’aune de la solidité
de l’argument et de la conformité aux finalités de la Charia, et sans chercher à
faire prévaloir l’obédience personnelle du chercheur ou à avantager le courant
dominant dans telle contrée ou telle société.
Cinquièmement : L’enseignement aux étudiants et aux élèves des lycées de
l’intelligence concernant l’unité islamique et l’éthique de la divergence d’opinion
et du débat constructif, dont le point le plus important est de ne pas dénigrer
l’opinion d’autrui sans forcément y souscrire.
Sixièmement : La restauration des méthodes d’éducation spirituelle conformes
au Noble Coran et à la Sounna, en tant que moyen d’enrayer les notions maté-
rialistes en vogue de nos jours et d’empêcher la jeunesse de se laisser contaminer
par les nouveaux modes de comportements qui ignorent les principes de l’Islam.
Septièmement : Les savants des différentes écoles jurisprudentielles sont invi-
tés à entreprendre un travail de conscientisation et de sensibilisation à l’impératif
de modération en recourant à toute la panoplie des moyens tels que réunions
communes, séminaires thématiques, et conférences publiques à organiser, avec
le concours des organes en charge du rapprochement entre les « Madhahib ».
Ces efforts viseront à rectifier les idées fausses et la perception tronquée des dif-
férentes doctrines idéologiques, jurisprudentielles et éducatives, en rappelant
que les différentes doctrines se vouent exclusivement à l’application des prin-
cipes et des commandements de l’Islam, et en expliquant aussi que la pluralité
de ces courants de pensée est source de diversité et de complémentarité et non
pas un motif de discorde et de confrontation. Il leur appartiendra également de
351
mettre en exergue les spécificités et les mérites de chaque doctrine et d’accorder
tout l’intérêt requis à la littérature qui s’y rattache.
Huitièmement : Le respect des différentes écoles « Madhahib » et doctrines
n’empêche pas la critique constructive qui a pour but de maximiser les conver-
gences et de minimiser les divergences. Il devrait y avoir ainsi un vaste champ
de débat constructif entre les diverses écoles jurisprudentielles, à la lumière des
préceptes du Noble Coran et de la Sounna du Prophète ملسو هيلع هللا ىلص, afin de renforcer et
de cimenter l’unité des rangs des Musulmans.
Neuvièmement : Les Musulmans se doivent de barrer la voie aux nouvelles
écoles et tendances idéologiques qui sont antinomiques avec les commande-
ments du Noble Coran et les enseignements de la Sounna. Si l’intolérance est
inacceptable, il en va de même pour le laxisme. Il serait en effet aberrant de
tolérer n’importe quelle allégation même quand elle est des plus suspectes. Des
dispositifs doivent être mis en place pour déterminer qui peut réellement être
qualifié de musulman.
Dixièmement : Il convient de rappeler que les différentes écoles doctrinales,
jurisprudentielles et d’éducation spirituelle n’assument en aucune façon la res-
ponsabilité des exactions commises en leur nom telles que le meurtre d’inno-
cents, les atteintes à leur dignité et le saccage de leurs biens.
Recommandations
1. Le Conseil recommande au Secrétariat de l’Académie d’organiser des sé-
minaires et des réunions en vue de débattre des causes sous-jacentes au
conflit entre les adeptes des différentes écoles doctrinales afin d’empêcher
que ses causes ne deviennent des facteurs de l’éclatement de la Oumma.
Les délibérations pourraient porter sur le réexamen de certaines déclara-
tions et références qui ont été mal comprises, mal appliquées ou ont fait
l’objet d’une propagande tendancieuse, notamment :
a. La question de l’Allégeance et du reniement (Al Wala’ Wa Al-Bara’).
b. Le Hadith à propos du « Groupe sauvé » et les conclusions qui en
découlent.
c. Les règles rationnelles à appliquer avant de taxer quelqu’un
d’apostasie, de perversité ou d’hérésie.
d. Le verdict d’apostasie et les conditions d’application de la peine y
afférent.
e. L’extension de la notion de péchés majeurs et les conséquences qu’il
peut y avoir à accuser les autres d’avoir commis de tels péchés.
352
f. Accuser d’apostasie au motif de n’avoir pas appliqué pleinement les
prescriptions de la Charia, sans faire la distinction entre les différents
cas.
2. Le Conseil recommande aux instances compétentes des pays musulmans
de prendre les mesures nécessaires pour interdire la publication et la diffu-
sion des écrits de nature à approfondir les dissensions, à jeter l’anathème
sur certains Musulmans taxés à tort de mécréance ou d’égarement, sans
aucune preuve légale à l’appui de ces allégations.
3. Le Conseil recommande également aux instances compétentes de conti-
nuer à se référer totalement à la Charia dans l’émission de toutes les lois
et de tous les règlements, conformément aux résolutions et recomman-
dations adoptées par l’Académie à ses sessions précédentes.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
354
3. Une connaissance approfondie, des sources du Fiqh et des principes, des
règles et des finalités de la Charia ; en plus de la maîtrise de certaines
autres disciplines connexes comme la grammaire, la rhétorique, la lin-
guistique, la logique et autres.
4. La connaissance des contextes et des us et coutumes, de même que de la
conjoncture de cette époque et ses nouvelles problématiques et la prise en
compte des changements de ces données dans le processus d’émission de
la fatwa, tant qu’elles ne sont pas en contradiction avec un texte.
5. L’aptitude à déduire des avis jurisprudentiels à partir des sources de la
Charia.
6. La consultation des hommes de l’art et des spécialistes dans les disciplines
pertinentes (médecine, économie, etc.) pour avoir une vision claire du
sujet avant d’émettre une Fatwa.
355
d’autres Fatwas ayant fait l’unanimité, sont nulles et non avenues.
Recommandations
1. L’Académie recommande d’établir des canaux de communication et de
coordination permanents entre les comités de l’Ifta à l’échelle du monde
musulman afin de favoriser l’échange d’informations autour des problé-
matiques inédites et des nouveaux événements.
2. Faire de l’Ifta une science à part entière, qui pourrait être enseignée dans
les facultés de théologie, les écoles de la magistrature et les instituts de
formation des Imams et des prédicateurs.
3. Organiser des séminaires à intervalles réguliers pour disséminer l’informa-
tion sur l’importance de l’Ifta et la nécessité d’y recourir ce qui permettra
de répondre aux questionnements de notre temps dans ce domaine.
4. L’Académie recommande de veiller à l’application de sa Résolution nº 104
(7/11) concernant les moyens de tirer profit des fatwas et notamment les
dispositions suivantes :
356
du Fiqh, afin de mieux maîtriser le contrôle, la coordination et
l’harmonisation des fatwas à l’échelle du monde musulman.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
358
également être pratiqué par un État ou un groupe d’États contre un ou
plusieurs autres États.
2. Une nette distinction doit être faite entre les crimes terroristes d’une
part et la résistance légitime à l’occupation par les moyens permis par la
Charia d’autre part, car la résistance à l’occupation est un acte visant à
lever une injustice et à recouvrer des droits spoliés qui est légitimé par la
Charia, par le bon sens et par les conventions internationales.
3. La lutte contre le terrorisme doit commencer par la recherche d’une so-
lution aux causes sous-jacentes de ce fléau, au nombre desquels : l’exagé-
ration, l’extrémisme, le fanatisme et la méconnaissance de la Charia. Le
terrorisme peut également avoir pour alibi la violation des droits humains,
la négation des libertés politiques et de la liberté d’opinion, la frustration,
l’exclusion et l’instabilité économique, sociale et politique.
4. Réaffirmation des dispositions de la résolution de l’Académie mentionnée
précédemment, soulignant que le Djihad visant à défendre la foi isla-
mique ou les territoires musulmans et à les libérer du joug de l’occupa-
tion étrangère n’a rien à voir avec le terrorisme aussi longtemps que l’on
respectera les prescriptions de la Charia.
Le conseil recommande également ce qui suit :
1. Renforcer le rôle des Oulémas, des Fouqaha, des prédicateurs et des ins-
titutions académiques générales et spécialisées dans la sensibilisation à
la nécessité de lutter contre le terrorisme et d’en extirper les causes à la
racine.
2. Inviter tous les médias à faire preuve de circonspection dans la présen-
tation des informations et des reportages surtout lorsqu’il s’agit d’actes
terroristes. Ces médias se doivent aussi d’éviter tout amalgame entre le
terrorisme et l’Islam, sachant pertinemment que les actes de terrorisme
furent commis par le passé et continuent d’être commis aussi par des
personnes appartenant à d’autres religions et cultures.
3. Inviter les institutions scientifiques et éducatives à montrer l’Islam sous
son visage radieux, en mettant en relief les valeurs de tolérance, d’amour,
de communication avec l’autre et d’entraide dans le bien.
4. Demander au Secrétariat de l’Académie de continuer à accorder tout l’in-
térêt requis à cette question en organisant des séminaires, des colloques
et des ateliers, en vue d’expliciter les prescriptions de la Charia relatives
à la dénonciation, la prohibition et l’élimination du terrorisme. Des ef-
forts doivent être également déployés en vue d’élaborer un cadre global
359
et exhaustif au regard de la Charia couvrant tous les aspects du problème.
5. Appeler les Nations Unies à concentrer leurs efforts sur la lutte contre
le terrorisme, le renforcement de la coopération internationale dans ce
domaine et l’élaboration d’un ensemble de critères internationaux fixes
permettant de distinguer les différentes formes de terrorisme.
6. Inviter les États et les gouvernements du monde entier à accorder la prio-
rité absolue à la coexistence pacifique, à bannir toute occupation par la
force des territoires d’autres États, à ne pas contester le droit des autres
nations à l’autodétermination et à asseoir leurs relations avec les autres
sur la base de l’égalité, de la paix et de la justice.
7. Inviter les pays occidentaux à réviser leurs programmes pédagogiques qui
sont entachés d’une perception tronquée de la religion musulmane, et
à empêcher leurs différents médias de commettre des actes délibérés et
préjudiciables à l’image de l’Islam pour barrer la route à la culture de
l’hostilité et de la haine.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
361
conformer aux prescriptions de la Charia en recourant à l’arbitrage islamique
ou en sollicitant une Fatwa qui devra alors être scrupuleusement respectée.
Quatrièmement : Dans l’émission de Fatwa, rien ne justifie un statut d’ex-
ception pour les musulmans des pays non musulmans, sauf en cas de nécessité
absolue, ou d’un besoin général qui pourrait aboutir à des difficultés et des gênes.
Les conditions de la Charia afférentes aux cas de nécessité absolue et de besoin
devront être scrupuleusement respectées et les dispenses devront être strictement
proportionnelles aux contraintes.
Recommandations :
1. L’Académie réaffirme la nécessité de l’interaction entre les citoyens mu-
sulmans des pays non islamiques d’une part, et les pays musulmans et
communautés musulmanes, d’autre part.
2. L’Académie invite les pays musulmans à prêter leur assistance aux
Musulmans extra-muros en vue de renforcer leur présence dans les en-
droits où ils vivent, par la création d’écoles et d’instituts pour l’enseigne-
ment de la religion musulmane et de la langue arabe et de facultés pour la
formation des prédicateurs et Imams, sachant toute l’importance de cette
assistance pour la sauvegarde de l’identité islamique des musulmans en
dehors des pays musulmans.
3. Mettre en place un centre d’information en vue de créer des bases de
données sur les Musulmans expatriés dans les pays non-membres de
l’Organisation de la Conférence islamique. Les données s’intéresseront
notamment à la composition démographique, à l’histoire et au statut de
ces Musulmans dans les pays d’accueil, ainsi qu’aux activités des organisa-
tions islamiques présentes sur le terrain, et ce dans le cadre d’un état des
lieux complet de la situation des Musulmans en dehors des musulmans.
4. Accorder toute l’importance requise à la formation de prédicateurs mu-
sulmans qualifiés et aptes à composer avec les réalités de la situation des
Musulmans extra-muros dans les pays et dans les sociétés où ils vivent.
Leur formation devra porter sur la langue et la connaissance des us et
coutumes locales, des réalités politiques et socioéconomiques et des
mentalités.
5. Demander aux centres islamiques concernés par les affaires des
Musulmans extra-muros de coopérer avec les Académies et les Conseils
du Fiqh à l’échelle de la région où ils se trouvent et composés de
Musulmans qui évoluent dans le même environnement, et partagent les
mêmes préoccupations. Cette forme de coopération aura pour but d’aider
362
les Musulmans expatriés à obtenir la reconnaissance de leurs droits reli-
gieux et à trouver des solutions jurisprudentielles adaptées à leur situation.
6. Inviter les Académies et les Conseils du Fiqh basés à l’extérieur du monde
musulman à coordonner leurs efforts et à coopérer avec l’Académie inter-
nationale du Fiqh en raison de son statut de référence pour la Oumma en
matière de sciences et de jurisprudence islamiques.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
L’adoption d’une résolution à ce sujet est reportée pour plus ample examen. Le
364
Conseil de l’Académie recommande à cet égard de convoquer un séminaire pour
élaborer la réglementation que l’Académie avait prévu de promulguer dans sa
Résolution nº 30 (5/4).
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
366
ne se mue pas instantanément en un contrat de vente différée. La propriété de
la marchandise en question n’est pas automatiquement transférée du vendeur à
l’acheteur et le prix convenu ne devient pas une créance sur lui. Autrement dit,
la cession n’a effectivement lieu qu’à l’échéance convenue de commun accord.
Cinquièmement : Au cas où l’une des deux parties n’honore pas ses promesses,
dans les situations visées à l’alinéa (Troisièmement) ci-dessus, elle pourra être
forcée, par voie de recours judiciaire, à remplir le contrat ou, à défaut, indem-
niser l’autre partie au prorata du préjudice réel subi du fait du non-respect des
engagements contractés (et non pas le montant du bénéfice escompté).
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Premièrement : Le rachat d’une dette par une autre dette, pratique prohibée
par la Charia, se dit d’une transaction dans laquelle le montant d’une dette est
augmenté en contrepartie du rééchelonnement des délais de remboursement,
ou d’une transaction menant à ce résultat. L’opération peut consister à régler la
créance originelle en contractant un nouvel emprunt aux termes duquel le dé-
biteur, qu’il soit solvable ou insolvable, obtient un nouveau crédit de son créan-
cier pour rembourser l’intégralité ou une partie d’un crédit antérieur. L’une des
formes de cette pratique est que le débiteur achète une marchandise auprès de
son créancier pour un prix à payer ultérieurement et lui rétrocéder cette même
marchandise au prix de vente au comptant à seule fin de rembourser la totalité
ou une fraction de sa dette antérieure.
Deuxièmement : Formes de cession d’une créance admises par la Charia
1. La cession d’une créance à une tierce partie à travers l’une des formes
368
suivantes :
a. Cession de la dette pour un prix libellé dans une monnaie différente
à payer au comptant et au taux du jour.
b. Cession de la dette en contrepartie d’une marchandise donnée.
c. Cession de la dette en contrepartie de l’usufruit d’un actif spécifique.
2. La cession d’une créance faisant partie d’un portefeuille mixte composé
en majorité de biens matériels, d’actifs et de droits d’usufruit, qui consti-
tuent l’objet principal de la transaction.
369
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
370
certains principes et préceptes islamiques à une forme de discrimination à l’en-
contre de la femme.
Deuxièmement : Le slogan de l’égalité entre l’homme et la femme doit être
manié avec beaucoup de précautions pour éviter qu’il ne serve de prétexte pour
légitimer certains agissements et pratiques contraires à la religion islamique.
Troisièmement : La femme musulmane doit être protégée contre toutes les
pratiques, coutumes et traditions entachées d’injustice flagrante et susceptibles
de la frustrer de son droit à la sauvegarde de sa foi, de sa dignité, de son honneur
et de ses biens personnels, ainsi que des autres droits garantis par les principes
internationaux des droits humains et par les principes de la Charia.
Quatrièmement : Les conférences internationales sur la population et le
développement et les accords auxquels elles ont abouti se sont manifestement
intéressées beaucoup plus aux aspects purement matériels qu’aux dimensions
spirituelles, en faisant l’impasse sur la vocation naturelle de la femme qui est
celle d’être une mère de famille investie de la lourde responsabilité de l’éduca-
tion des enfants de manière appropriée ; au lieu de cela, elles invitent la femme
à la dégradation de sa moralité. Cela ne signifie pas que de l’Académie diminue
l’importance des aspects positifs qu’elles comportent également.
Cinquièmement : Les conférences sur la population et le développement ont
ignoré ou marginalisé le rôle des femmes dans l’édifice social. Elles ont même
légitimé les relations contre nature sous toutes leurs formes.
Sixièmement : Devant l’accélération des événements internationaux et des
mutations qui les accompagnent, l’Académie estime que les Musulmans se
doivent de tenir compte de ces changements et de les évaluer à la lumière
de Charia. Les activités des conférences consacrées aux problèmes relatifs aux
femmes doivent être également suivies de près. Il incombe ainsi aux États et
aux organisations islamiques d’adopter une position unifiée afin d’amener ces
conférences à adopter des résolutions compatibles avec les principes islamiques.
Recommandations
1. Participer activement aux conférences internationales sur les questions
relatives aux femmes et proposer des solutions alternatives islamiques aux
problèmes sociaux.
2. Faire connaître sur la plus large échelle possible, la position de l’Islam à
l’égard des problèmes de la femme, notamment pour ce qui concerne ses
droits et devoirs, et diffuser cette information dans les langues vivantes
aux quatre coins du globe.
3. Demander au Secrétariat de l’Académie d’organiser des ateliers et sémi-
371
naires pour se pencher sur les questions suivantes :
372
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Premièrement : Les relations entre les pays musulmans et les autres membres
de la communauté internationale sont fondées sur la paix, le bannissement des
guerres, le respect mutuel et la coopération au service des intérêts communs de
toute l’humanité, dans le cadre des principes et des prescriptions de la Charia ;
Deuxièmement : Un État islamique ne nourrit aucun sentiment d’inimité
à l’égard des autres États au seul motif qu’ils professent une religion différente.
L’État islamique est seulement hostile à ceux qui l’agressent ou qui s’attaquent à
ses symboles sacrés et à ses Lieux Saints. Aux yeux de l’Islam, la guerre est tou-
jours l’ultime voie de recours pour se défendre et repousser l’agresseur.
Troisièmement : La coopération et la complémentarité entre les États musul-
mans sont impératives dans tous les domaines, comme la création d’un marché
commun islamique et d’espaces de libre-échange, ou la signature d’accords de
coopération multiformes.
Quatrièmement : Il n’y a aucune objection, du point de vue de la Charia, à
conclure des conventions internationales qui servent les intérêts des Musulmans,
quel qu’en soit le domaine, à condition que ces conventions n’enfreignent pas
les règles et principes de l’Islam et ne se traduisent pas par l’hégémonisme d’une
puissance sur les autres États partis à l’accord ou sur le reste du globe.
373
Recommandations :
1. L’Académie recommande aux universités et centres de recherche du
monde arabo-musulman d’accorder tout l’intérêt requis aux études visant
à expliciter les principes de l’Islam en matière de relations internatio-
nales et de respect des droits des non-musulmans vivant parmi la société
musulmane.
2. L’Académie invite les pays musulmans à désigner des spécialistes versés
dans la culture islamique parmi leurs délégations aux conférences inter-
nationales et culturelles organisées à un niveau international, en vue de
présenter le point de vue de l’Islam sur les questions en débat.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
375
toute liberté, de son plein gré et sans ne subir aucune forme de contrainte,
ni de tromperie, ni d’exploitation, car la Charia stipule que « nul ne peut
disposer des droits d’un être humain sans son autorisation expresse ».
La Charia garantit également le respect et la protection des individus ne
jouissant pas de toutes leurs facultés mentales, contre les abus éventuels
et les risques de violation de leurs droits, fut-ce par un responsable ou
par un tuteur légal. C’est ainsi que les règles générales du Fiqh disposent
que « Les décisions prises par une personne inapte sont invalides ». Aussi,
la Charia a-t-elle pris soin de désigner un responsable ou un tuteur légal
pour agir à sa place et en son nom, à charge pour celui-ci d’assumer cette
responsabilité au mieux des intérêts de la personne inapte et sans prendre
de décisions néfastes ou préjudiciables.
2. La réalisation des intérêts, qui est un autre objectif capital de la
Charia, se traduit par « la quête assidue des bienfaits et la volonté d’épar-
gner à l’humanité des maux éventuels ». Dans les cas où un dommage
est inévitable, on choisira toujours le moindre mal en s’efforçant de le
minimiser au maximum.
3. L’établissement de la justice, c’est-à-dire l’obligation morale d’agir
envers chaque personne en suivant ce qui est juste et bon d’un point de
vue de l’éthique, et de traiter tout un chacun (homme ou femme) avec
dignité et impartialité et de reconnaître les droits de chacun. Ce souci de
justice est l’expression concrète du principe intangible qui est d’établir le
bon droit et l’équité, principe dont l’Islam a jeté les bases et dont il a fait
l’élément clé d’une vie humaine exemplaire et la voie du salut.
4. L’altruisme prêché par le plus exhaustif de tous les versets coraniques,
qui appelle les Croyants à s’adonner à toutes les bonnes actions et les met
en garde contre les péchés : « Allah ordonne l’Équité, la Bienfaisance et
la Libéralité… » (Al-Nahal : 90).
Deuxièmement : La déontologie de la recherche biomédicale
appliquée à l’être humain
Le Conseil RÉAFFIRME les règles éthiques afférentes à la recherche biomédicale
applicable aux êtres humains telles qu’énoncées dans la charte citée au préam-
bule de la présente résolution, sachant que ces règles régissent la pratique de la
recherche biomédicale en conformité avec les principes de la Charia. Le Conseil
INVITE en même temps l’Organisation Islamique des Sciences médicales à orga-
niser une conférence élargie, groupant les praticiens et les jurisconsultes, pour
approfondir la compréhension de ces règles et principes déontologiques.
376
Recommandations :
1. L’Académie recommande aux responsables des pays musulmans d’encou-
rager et de soutenir la recherche et les chercheurs en leur allouant des
budgets conséquents, en créant les conditions les plus propices à la re-
cherche et en pourvoyant aux besoins scientifiques et matériels des cher-
cheurs pour les motiver et leur permettre de se vouer à l’accomplissement
de leur devoir civique.
2. L’Académie recommande à tous les pays musulmans d’établir des canaux
de communication avec les savants et scientifiques musulmans expatriés
qui représentent « un capital fabuleux pour la Oumma », de coopérer
avec eux et de les encourager à collaborer avec leurs homologues mu-
sulmans en vue de doter les pays musulmans de bases solides pour la
recherche scientifique.
3. L’Académie recommande à l’Organisation Islamique des Sciences
Médicales au Koweït et aux Ministres de la Santé des pays musulmans
d’organiser des stages d’initiation à la jurisprudence et à la déontologie
professionnelle à l’intention du personnel médical et paramédical, et no-
tamment à l’éthique propre à la recherche scientifique et aux règles et
principes visés dans la présente résolution.
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
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Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges et le salut soient. Sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les siens et sur ses compagnons.
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique, de l’Organisation
de la Conférence islamique réuni en sa 17ème session à Amman (Royaume ha-
chémite de Jordanie) du 28 Joumada Al-Awal au 2 Joumada Al-Akhira 1427 H
(24-28 juin 2006) ;
Agissant en tant que porte-parole de tous les États et peuples musulmans, et
dans le cadre de l’intérêt qu’elle accorde aux affaires des Musulmans,
ADOPTE la présente déclaration au sujet de la Palestine, de la Mosquée Al-
Aqsa, de l’Irak et de la Somalie ;
La Cause De La Palestine Et D’al-Aqsa
L’Académie internationale du Fiqh islamique suit de près l’évolution de la situa-
tion tragique dans laquelle survivent aujourd’hui les habitants de la Palestine
occupée, du fait du joug impitoyable et du bouclage total imposés par l’occu-
pant, bouclage qui a été resserré encore plus comme pour punir le peuple pa-
lestinien d’avoir osé exercer son droit naturel à élire son gouvernement et son
assemblée législative. L’Académie internationale du Fiqh islamique en appelle à
tous les États du monde musulman et du monde entier pour leur demander de
faire leur devoir moral et humanitaire qui est de mettre fin aux diverses formes
d’oppression et de souffrance imposées au peuple palestinien.
Face à ces évènements graves, l’Académie lance un appel à la communauté
internationale, afin qu’il soit mis fin aux crimes terroristes des autorités d’occu-
pation marqués par le massacre quotidien d’innocents, dont des femmes, des
enfants et des hommes, les tueries massives à répétition, la destruction des habi-
tations et la déportation de leurs occupants, la confiscation des terres, le saccage
des plantations et l’arrachage des arbres fruitiers. Les autorités occupantes ne se
sont d’ailleurs pas arrêtées là. Elles sont allées encore plus loin dans l’infamie en
entreprenant d’ériger une muraille de séparation raciste sur les décombres des
maisons qu’elles ont rasées entièrement, une clôture qui a avalé quelque 25%
des territoires palestiniens, faisant fi des préceptes des religions révélées, dans un
mépris total des normes et traditions d’humanité, et en refusant obstinément de
se plier aux normes du droit et aux conventions internationales et notamment
de se conformer aux verdicts de la Cour internationale de Justice.
379
L’Académie attire l’attention de la communauté internationale sur le fait que
ces crimes et ce bouclage n’ont point de précédent dans toute l’histoire de l’hu-
manité, même en ses épisodes les plus sombres et les plus répressifs. Le plus re-
grettable est que les autorités israéliennes continuent ostensiblement à commettre
leurs forfaits en invoquant le prétexte de la légitime défense tout en qualifiant
la résistance à l’occupation et à la répression d’actes de terrorisme et d’agression.
Devant les déclarations belliqueuses et les plans machiavéliques des extré-
mistes et des dirigeants israéliens à propos de la Ville d’Al-Qouds en général et
la Mosquée Al-Aqsa en particulier, l’Académie internationale du Fiqh islamique
tient à réaffirmer, une fois de plus, à l’occasion de la présente session, les termes
de ses déclarations et résolutions antérieures et notamment ce qui suit :
1. La Ville d’Al-Qouds et la Mosquée Al-Aqsa sont des Lieux Saints pour
les Musulmans du monde entier, car ils sont liés à l’Ascension Nocturne
du Prophète Mohammed ملسو هيلع هللا ىلصaux Septièmes Cieux, comme nous le dit
le Noble Coran, et aussi parce que la Mosquée d’Al-Aqsa est la première
Qibla des Musulmans.
2. La Mosquée Al-Aqsa appartient exclusivement aux Musulmans et les
Juifs n’ont rien à voir avec elle. Ils doivent prendre garde aux consé-
quences potentiellement graves qu’il peut y avoir à mettre ce vénérable
édifice en danger. Pour les Musulmans, l’entière responsabilité de toute
attaque contre la Mosquée Al-Aqsa repose sur les épaules des autorités
d’occupation israéliennes et des pays qui les soutiennent. La Mosquée
Al-Aqsa n’est pas négociable. Aucun compromis ne peut être fait à ce
sujet et nul n’est autorisé à faire la moindre concession aux dépens de la
cause d’Al-Aqsa. Cette Mosquée est bien trop noble pour être l’objet de
concession.
3. Il ne peut y avoir de paix et de stabilité, ni de solution équitable dans la
région, sauf avec la cessation de l’occupation juive de la Ville d’Al-Qouds
et de sa Sainte Mosquée, et la restitution des territoires palestiniens à ses
propriétaires légitimes.
4. Le peuple palestinien a le droit d’établir son propre État indépendant
sur la totalité de ses territoires, avec pour capitale Al-Qouds Al-Charif.
Les Palestiniens ont également le droit de se défendre, de combattre leur
ennemi par tous les moyens licites et ont le droit pour les réfugiés parmi
eux de retourner sur leur terre.
5. L’Académie aimerait saluer les grands efforts déployés par le Royaume
hachémite de Jordanie pour protéger la Mosquée d’Al-Aqsa et préserver
l’identité arabo-islamique de la ville sainte, et notamment le Ministère
380
jordanien des Awqaf et des affaires et lieux sacrés islamiques, ainsi que
le comité de l’administration des finances d’Al-Qouds issu de l’Orga-
nisation de la Conférence islamique. L’Académie salue également les
nombreux efforts pour le soutien de la cause de la Mosquée Al-Aqsa et
de la ville d’Al-Qouds de la part des autres pays et organisations arabes
et musulmans. L’Académie lance un appel aux gouvernements et aux
peuples du monde arabo-musulman pour les inviter à assumer leurs res-
ponsabilités religieuses, patriotiques et historiques en prenant la défense
de la ville occupée d’Al-Qouds et de sa Vénérable Mosquée, en apportant
leur appui au vaillant peuple palestinien pour renforcer sa présence dans
la ville et le soutenir dans les domaines de la santé, de l’éducation et des
services sociaux, et en contrecarrant toutes les tentatives de judaïsation ou
d’internationalisation de la Ville sainte d’Al-Qouds, les deux hypothèses
étant aussi inacceptables l’une que l’autre.
Irak
L’Irak fait aujourd’hui face à une série de crises graves qui mettent en péril son
entité, son existence, son intégrité et sa souveraineté. C’est ainsi qu’en plus des
atrocités de l’occupation, les attaques des groupes terroristes ont redoublé de
virulence : assassinats de citoyens innocents, qui n’épargnent ni les femmes, ni
les enfants, ni les vieillards, attentats à l’explosif contre les mosquées, les lieux
de culte et les places de marché, semant ainsi la mort et la désolation partout
où ils passent.
En plus de cette situation déjà catastrophique, le fléau du communautarisme
est venu exacerber encore plus les tensions à travers les assassinats au faciès, les
actes visant à terroriser la population irakienne et à faire de Bagdad, terre de paix
et berceau de civilisations anciennes, de la grandeur des dynasties d’Al-Rachid
et Al-Amin un vaste champ de ruines, où règnent le chaos et la destruction, où
l’on décapite les gens pour un oui ou pour un nom. Chaque jour, le fleuve du
Tigre charrie son lot de têtes sans corps et de corps décapités. Les attentats à
l’aveuglette sont devenus un spectacle tristement banal dans tous les lieux publics
où les gens se rassemblent en masse comme les mosquées, les lieux historiques,
les marchés, les stations d’autobus et les édifices publics. Et ce sans parler de la
situation abominable qui règne dans les prisons et centres de détention ni du
pilonnage impitoyable des quartiers résidentiels.
En dépit de tous ces drames, l’Académie entrevoit une petite lueur d’espoir
à travers les dernières élections qui ont abouti à la mise en place d’institutions
officielles telles que le parlement, le gouvernement et la présidence.
381
À cet égard, l’Académie lance un appel en vue de mettre fin à l’occupation.
Elle condamne tous les actes de violence et de terrorisme de même qu’elle dé-
nonce les tentatives visant à provoquer des conflits intercommunautaires et in-
terconfessionnels. Elle exhorte les dirigeants chiites et sunnites à faire tout ce
qui est en leur pouvoir pour enrayer ces affrontements sanglants dans lesquels
il ne saurait y avoir ni vainqueur ni vaincu. Ce n’est ni plus ni moins qu’un dé-
sastre sans nom qui détruit tout. Désamorcer les tensions religieuses et éteindre
les flammes sectaires ce sont là les conditions sine qua non au succès de toute
solution politique à même d’assurer, à l’Irak, la stabilité et le progrès dont il a
tant besoin.
À cette occasion, l’Académie invite tous les Irakiens à accorder plus d’intérêt
à la participation politique et à la collaboration avec les institutions gouver-
nementales et notamment les Ministères de la Défense et de l’Intérieur, afin
de consacrer le partage équilibré des pouvoirs sociaux et politiques et de ga-
rantir l’égalité entre les différentes strates de la société irakienne. Les Irakiens
sont ainsi appelés à travailler main dans la main pour faire aboutir les plans du
gouvernement portant sur la dissolution des milices partisanes et à favoriser la
réconciliation nationale sur la base de la tolérance et de l’égalité des droits de
tous. C’est à ce prix et seulement à ce prix que l’Irak pourra recouvrer sa totale
souveraineté, préserver son unité nationale, ne laisser à l’occupation aucun pré-
texte pour perdurer, et retrouver enfin la place qui lui sied au sein de la Oumma
arabo-islamique.
L’Académie lance un appel à tous les pays musulmans et amis pour qu’ils
apportent un secours d’urgence aux régions irakiennes touchées et aident l’Irak
à surmonter cette grave crise et à retrouver sa place et à jouer le rôle positif qui
est le sien au sein de la communauté internationale. L’Académie tient également
à rendre hommage aux efforts déployés par certains pays en vue de favoriser
la réconciliation et mettre un terme aux souffrances du peuple irakien, et plus
particulièrement les efforts du Royaume hachémite de Jordanie visant à réunir
les leaders religieux irakiens autour d’une solution globale susceptible de servir
de base à un règlement politique durable.
Somalie
Concernant la situation qui prévaut en Somalie, l’Académie internationale du
Fiqh islamique de l’Organisation de la Conférence islamique appelle tous les
frères somaliens, y compris le Chef de l’État, le Gouvernement, les dirigeants
des tribunaux islamiques et tout le peuple somalien, à opter pour une réconci-
liation sérieuse et efficace, à bannir la violence et les affrontements et à placer
les intérêts supérieurs du peuple somalien avant tout intérêt personnel, en sai-
382
sissant cette occasion propice pour rétablir la paix et conjuguer leurs efforts en
vue de rétablir la sécurité et la stabilité afin de s’atteler à la reconstruction de
leur pays dévasté par la guerre.
L’Académie souscrit également aux efforts déployés par la Ligue des États
Arabes en faveur de la Somalie et réaffirme l’importance du rôle joué par l’Orga-
nisation de la Conférence islamique, sous la direction éclairée de leurs Secrétaires
généraux respectifs. Le Conseil tient également à rendre hommage au Comité
de suivi du dossier somalien pour ses efforts. L’Académie espère voir ces efforts
se poursuivre, s’intensifier et s’étendre à tous les domaines possibles, et notam-
ment l’octroi d’une assistance économique, politique et sécuritaire à la Somalie
pour que ce pays enfin réunifié puisse retrouver la place qui lui sied au sein des
organisations interarabes, panislamiques et internationales.
Le Conseil de l’Académie invite en même temps les gouvernements et les
peuples de la Oumma islamique à soutenir la Somalie et à lui accorder leur as-
sistance dans tous les domaines et plus particulièrement l’assistance d’urgence
aux régions dévastées par la guerre et l’assistance humanitaire aux populations
affectées par la sécheresse. « Le Musulman est le frère du Musulman. Jamais il
ne lui fait du tort, ni le trahit, ni le livre à l’ennemi », et « Allah accorde Son
aide à Son serviteur aussi longtemps que ce serviteur aide ses frères ».
Allah est le Garant du succès
•
383
Résolutions et Recommandations de la 18ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Putrajaya
Malaisie
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
386
de leur renoncement aux préceptes de l’Islam et de leur mimétisme des autres
modèles culturels positifs humains.
Troisièmement : Une approche culturelle islamique, fondée sur une stra-
tégie cohérente, pourrait affranchir les pays et les communautés islamiques de
l’hégémonie, de la dépendance et du sous-développement.
Quatrièmement : Une bonne compréhension de l’Islam, alliée à la stricte
application de ses préceptes et de ses commandements de manière harmonieuse
et équilibrée, constitue une condition sine qua non et un préalable fondamental
dont dépend le succès du projet de renaissance islamique.
Cinquièmement : La stricte adhésion au concept de la Choura (consultation
mutuelle) au double plan théorique et pratique, comme nous le commande le
Saint Coran : « Et consulte-les donc sur toute affaire » (Al-Imran : 159) et « Ceux
qui conduisent leurs affaires par la voie de la délibération » (Al-Choura : 38).
Aussi, la Choura est-elle considérée à juste titre comme l’un des fondements les
plus solides pour asseoir l’État islamique.
Sixièmement : Le Conseil prend acte du caractère parfaitement licite du
concept de séparation des pouvoirs (législatif, judiciaire et exécutif ), concept
aujourd’hui largement répandu et faisant l’objet d’un consensus général.
L’argumentaire permettant de légitimer ce concept peut être puisé dans les dif-
férents aspects des actes du Prophète ملسو هيلع هللا ىلصagissant alternativement en temps que
Messager, gouvernant et juge.
Septièmement : Le droit de citoyenneté doit être garanti à tous, y compris
les non-musulmans, en vertu des règles de la Charia et du principe d’équilibre
entre les droits et les devoirs.
Huitièmement : L’encouragement de la participation des femmes à toutes
les activités publiques sans enfreindre les prescriptions de la Charia qui lui sont
propres. Allah ne nous dit-Il pas : « Les croyants et les croyantes sont les protec-
teurs les uns des autres. Ils ordonnent le convenable et interdisent le blâmable »
(Al-Tawbah : 71).
Neuvièmement : Les Musulmans doivent se départir des comportements
négatifs pour pouvoir relever les défis auxquels ils font face, à savoir :
a. Le fanatisme sectaire qui hypothèque l’effort de réforme prôné par la
Charia.
b. L’intolérance idéologique et l’immodération qui sont sources de discorde
et donne naissance aux mouvements extrémistes.
c. L’athéisme, l’irréligion qui reposent sur le rejet de toute corrélation entre
la religion et le vécu.
d. Le monisme (savoir partiel et fragmentaire) qui ne permet pas de visuali-
387
ser le problème dans toutes ses dimensions.
e. L’incapacité de saisir la valeur du temps et son impact sur l’échec et le
sous-développement des musulmans.
Recommandations :
1. Renforcer la foi et promouvoir les bonnes actions, en tant que première
étape à franchir dans le cadre des efforts visant à forger l’identité isla-
mique en vue de restaurer le rôle dynamique de la culture islamique et
son importance dans l’essor de la civilisation universelle.
2. Souligner le fait que les enseignements civilisationnels de l’Islam reposent
sur l’enracinement des valeurs morales et éthiques de l’Islam au sein de
la société.
3. Rendre un hommage mérité à la Malaisie pour les démarches qu’elle a en-
gagées en adoptant son projet d’Approche culturelle islamique et l’appeler
à organiser une conférence internationale destinée à mettre en exergue les
réalités culturelles et le contenu du message éternel de l’Islam. Les conclu-
sions de cette conférence devant être par la suite soumises à l’appréciation
des intellectuels et des leaders des autres pays musulmans.
Allah est plus Savant
•
388
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
389
mique (foi, Chari’a et mode de vie) dans le contenu des cours.
2. La mise à niveau et le développement des programmes dans les différents
pays musulmans en vue de refléter et de concilier à la fois l’authenticité
islamique et la modernité ; et ce de manière autonome et en dehors de
toute ingérence extérieure.
3. L’épuration de toutes les matières et disciplines de tous les concepts allo-
gènes et non conformes aux principes islamiques.
4. Assurer la scolarisation obligatoire et gratuite dans le primaire et du col-
lège dans tous les pays musulmans afin d’éradiquer l’analphabétisme et
d’inculquer aux jeunes générations les principes islamiques et les connais-
sances modernes.
5. Abolir la dualité actuelle des systèmes éducatifs et adopter un système
tirant sa source dans les données et principes islamiques, sans pour autant
négliger les impératifs contemporains et les connaissances nécessaires à
chaque spécialité, afin de former les apprenants pour leur donner les
moyens d’affronter les défis immédiats et futurs.
6. Demander au Secrétariat général de l’Académie Islamique du Fiqh d’or-
ganiser – en coordination avec l’Organisation Islamique pour l’Éducation,
la Science et la Culture (ISESCO) et les autres parties concernées – un
séminaire thématique sur « le renouveau des programmes de l’enseigne-
ment », et mettre à profit les efforts antérieurement déployés dans ce do-
maine en vue d’élaborer une stratégie exhaustive pour le développement
des programmes éducatifs à l’échelle du monde musulman. Les conclu-
sions de ce séminaire seront par la suite communiquées à* l’Organisation
de la Conférence islamique *qui les soumettra à son tour à l’appréciation
des Ministres de l’Éducation des pays musulmans.
390
tion, l’esprit d’équipe, la ponctualité, la confiance en soi, le dialogue construc-
tif, le respect des autres opinions, la critique objective, le respect des érudits et
des spécialistes et l’appréciation du savoir et de la science, l’encouragement de
l’effort de réflexion, la liberté responsable, l’équité, l’honnêteté, la modernité,
l’aptitude à voir loin et le respect des valeurs du travail.
Sixièmement : Les institutions concernées se doivent d’accorder une impor-
tance conséquente à la planification éducative et s’efforcer de relier ce travail de
planification aux besoins à long terme de la société musulmane afin d’établir
une corrélation adéquate entre le développement humain et la réalisation des
objectifs de développement intégré à travers la perspective islamique.
Septièmement : Il existe un besoin avéré en termes de formation pour pou-
voir disposer de responsables qualifiés et capables de prendre en charge la gestion
et la promotion des différents établissements d’enseignement et de formation
pluridisciplinaires notamment dans les spécialités requises par la Oumma isla-
mique. La compétence et l’intégrité sont les qualités premières exigées de ces
futurs leaders comme nous le rappelle le Verset coranique : « Place-moi à la tête
des magasins de ce pays ! Je suis bon gardien et très savant » (Joseph : 53). Il est
également rapporté que le Prophète ملسو هيلع هللا ىلصa dit à Abou Zarr : « Tu es faible et ceci
est une mission de confiance qui risque de générer honte et regrets au Jour du
Jugement dernier, sauf si elle a été accomplie convenablement et scrupuleuse-
ment » (Hadith cité par l’Imam Mouslim dans son Sahih).
Huitièmement : La promotion de la recherche scientifique et l’encourage-
ment des dépenses allouées à ce chapitre, eu égard à l’importance de son rôle
dans le développement humain de personnes utiles à la Oumma et dans la sa-
tisfaction des besoins multiples de celle-ci.
Neuvièmement : En raison d’un grand pourcentage d’analphabétisme fé-
minin dans maintes contrées du monde musulman, l’Académie est amenée
à réaffirmer ici la nécessité de pourvoir à l’éducation et à l’enseignement des
femmes pour les habiliter à assumer un rôle conséquent dans le développement
et l’essor de la société musulmane. À cet égard, l’Académie confirme à nouveau
sa Résolution nº 114/8/12 relative à la « Déclaration islamique sur le rôle des
femmes dans le développement de la société musulmane », de même que toutes
les autres résolutions pertinentes.
Dixièmement : Le moyen le mieux indiqué pour promouvoir les compétences
humaines nécessaires à la réalisation des objectifs des programmes d’enseigne-
ment, de formation et de développement intégré, c’est de veiller à inscrire cette
démarche dans un souci permanent de complémentarité et d’osmose avec les
autres composantes du développement, notamment :
1. L’application de la Charia dans les différents domaines du vécu. À cet
391
égard, l’Académie réaffirme sa Résolution nº 48 (10/5) sur l’application
des règles de la Charia.
2. La propagation des concepts de « liberté responsable », d’équité, de sécu-
rité dans son acception globale, le bannissement du despotisme, l’appli-
cation des principes des droits de l’homme sur la base des buts ultimes
et des principes généraux de la Charia, comme le stipule la Charte isla-
mique des Droits de l’Homme entérinée par l’Académie.
Recommandations :
1. Entreprendre une série d’études et organiser des séminaires sur le phéno-
mène de la fuite des cerveaux dont sont victimes les pays musulmans afin
d’en identifier les causes sous-jacentes et de proposer des plans d’action
pour y remédier et des contre-mesures destinées à en atténuer l’impact.
2. Veiller à établir la coordination, la coopération et la complémentarité qui
s’imposent entre les États islamiques dans les domaines de l’éducation,
de l’enseignement, de la culture et de la formation et profiter des expé-
riences utiles dans ce domaine, en ayant à l’esprit le verset coranique :
« Entraidez-vous dans la bonté pieuse et la piété ! Ne vous entraidez point
dans le péché et l’abus de droit ! Soyez pieux envers Allah ! Allah est re-
doutable en Son châtiment » (Al-Maidah : 3). Cette démarche permettra
de confirmer le contenu de la résolution de l’Académie 96 (1/11) concer-
nant l’unité de la Oumma.
3. Encourager la création d’instituts spécialisés et de centres académiques
pour répondre aux besoins de développement humain et prendre en
charge les jeunes talents et les éléments les plus doués.
4. Organiser un colloque sur le transfert de technologie et son implantation
dans les pays musulmans parallèlement à l’encouragement de l’enseigne-
ment électronique.
5. Mettre à profit l’expérience de certains pays musulmans et autres dans le
domaine de la lutte contre l’analphabétisme et de la promotion de l’en-
seignement professionnel et technique.
6. Établir des canaux de communication et de coopération entre le monde
musulman et les scientifiques musulmans expatriés.
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Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Premièrement : Les actifs dont il n’est pas expressément mentionné qu’ils sont
ou non assujettis à la Zakat peuvent faire l’objet d’efforts de réflexion (Ijtihad),
dès lors que les conditions de la Charia afférentes à l’Ijtihad sont remplies.
Deuxièmement : Le payeur de la Zakat n’est pas supposé couvrir tous les huit
types de récipiendaires de la Zakat lorsqu’il procède lui-même à sa distribution.
En revanche, si la distribution est confiée à une autorité compétente (Imam ou
autre), il convient de la distribuer aux huit types de récipiendaires concernés
dans la mesure où les fonds seraient disponibles, les besoins avérés et les huit
types d’ayant droits accessibles.
Troisièmement : En principe, la Zakat doit être distribuée sans retard, à
l’échéance ou aussitôt collectée. Toutefois, la distribution de la Zakat peut être
différée lorsque l’intérêt l’exige ou bien dans l’attente d’un proche nécessiteux,
ou encore lorsque la Zakat est censée être distribuée à intervalles réguliers pour
pourvoir aux besoins récurrents des pauvres souffrant d’invalidité ou d’impotence.
Quatrièmement : Les pauvres et les indigents :
• Les pauvres et les indigents doivent recevoir un montant leur permettant de
satisfaire leurs besoins et, si possible, les besoins de leurs parents à charge, et
ce à la discrétion des instances responsables de la Zakat.
394
• Si les pauvres et les nécessiteux sont aptes à gagner leur vie au moyen de
l’artisanat, il leur sera accordé une somme appropriée pour, en l’occurrence,
financer l’acquisition de leurs outils de travail, ou pour mettre en place un
petit commerce s’ils sont capables de commercer, ou pour acquérir un petit
lopin de terre arable s’ils sont capables de se livrer à l’agriculture, ces moy-
ens leur garantissant du même coup un flux régulier de revenus pour sub-
venir à leurs besoins. De ce fait, les fonds de la Zakat peuvent être investis
dans de petits projets tels que métiers à tisser, machines à coudre à usage
domestique, petits ateliers, et autres, qui deviendront ainsi la propriété des
personnes nécessiteuses et des démunis.
• Les fonds de la Zakat peuvent également être employés pour le financement
de projets générateurs de revenus et de services en vertu de la Résolution
nº 15/3/3 de l’Académie.
395
de sorte que cette part doit être distribuée chaque fois que le besoin
s’en fait sentir.
2. La Zakat peut être donnée aux nouveaux convertis à l’Islam afin
de raffermir leur foi ou de compenser des pertes éventuelles. La
Zakat peut être également donnée à un infidèle dont on espère la
conversion ou pour le dissuader de nuire aux Musulmans.
3. Les fonds de la Zakat peuvent servir à financer l’octroi d’une
assistance humanitaire à des populations sinistrées non musulmanes
dans les régions frappées par des catastrophes naturelles, des séismes
ou des inondations dans le but de gagner leur affection.
C. L’affranchissement d’esclaves
1. La part de la Zakat réservée à l’affranchissement des esclaves inclut
les rançons payées pour la libération de Musulmans capturés.
2. Les fonds de la Zakat peuvent être utilisés pour obtenir la remise en
liberté de Musulmans ou de membres de leurs familles kidnappés.
396
2. L’aide financée sur la Zakat par le biais d’un Fonds spécial
d’assistance aux personnes déplacées et aux migrants affectés par
les guerres, les inondations, les famines et les séismes.
3. Une assistance peut être octroyée aux étudiants nécessiteux qui
ne bénéficient pas d’une bourse pour aller étudier à l’étranger,
conformément aux critères d’usage.
4. Les sans-papiers sans ressources peuvent être assistés sur les fonds
de la Zakat pour leur rapatriement.
5. Une aide peut être également accordée aux étudiants à plein temps
et aux voyageurs dans la gêne et incapables de subvenir à leurs
besoins.
Recommandations
397
communication et les chaînes satellitaires, pour faire prendre conscience
aux Musulmans des problématiques contemporaines de la Zakat et son
rôle dans le processus de développement socioéconomique de la Oumma
islamique.
6. Inviter les pays musulmans à accorder des exonérations fiscales aux
payeurs de la Zakat en leur permettant de déduire les sommes payées
au titre de la Zakat de l’assiette de leur revenu imposable, et ce afin de
motiver et d’encourager les Musulmans nantis à s’acquitter de la Zakat.
7. Enseigner le Fiqh et la comptabilité de la Zakat à l’université et dans les
lycées afin de promouvoir la connaissance de la Zakat en tant que troi-
sième pilier de l’Islam.
Allah est plus Savant
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le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
399
Troisièmement : Inviter la communauté internationale à se solidariser avec la
Oumma islamique et à coopérer avec elle pour repousser ces attaques haineuses
lancées contre l’Islam et les Musulmans, promouvoir la culture de l’amitié et
de la solidarité entre les nations, bannir la haine et la violence et coopérer au
service de l’humanité.
Quatrièmement : Inviter les communautés musulmanes extra-muros à jouer
le rôle d’Ambassadeurs de la paix, à faire parvenir le message authentique et
pur de l’Islam à tous les peuples et à toutes les nations, à bannir les pratiques
dommageables à l’image de l’Islam et à respecter scrupuleusement les valeurs et
principes de l’Islam. L’Académie invite également les pays musulmans à accor-
der toute l’assistance requise à ces communautés musulmanes pour parfaire leur
connaissance de l’Islam et les tenir informées des développements de l’actualité
dans le monde musulman. Des instances spéciales pourraient en outre être créées
dans le but de resserrer les liens entre ces communautés et la Oumma islamique.
Cinquièmement : Dresser un répertoire complet de tous les écrits et publica-
tions traitant de ce phénomène et inciter les intellectuels musulmans maîtrisant
les langues vivantes à établir le dialogue et à ouvrir un débat avec les autres en
vue de redresser l’image tronquée de l’Islam et des Musulmans à l’intérieur et
l’extérieur des pays musulmans.
Sixièmement : Donner une formation avancée dans les langues étrangères
aux prédicateurs envoyés dans les pays non musulmans pour les habiliter à pré-
senter les aspects conceptuels et pratiques de l’Islam en en donnant eux-mêmes
l’exemple vivant par l’attitude, le comportement et la relation avec autrui. Les
institutions de formation des prédicateurs préexistantes pourraient être encou-
ragées à accomplir cette tâche, ou à défaut, de nouvelles institutions pourraient
être créées à cette fin.
Septièmement : Établir les relations avec l’autre sur le respect mutuel et la
diffusion du message immaculé de l’Islam tout en mettant l’accent, dans les
programmes de l’enseignement, sur l’impératif de compréhension mutuelle et
la sensibilisation à cette exigence de notre temps.
Recommandations :
1. Mettre en œuvre la clause n°4, paragraphe (6) du statut de l’Académie qui
prévoit « la création de centres d’études islamiques dans certaines régions
importantes en dehors du monde musulman ; la coopération avec les
centres existants pour promouvoir les objectifs de l’Académie et suivre
de près les publications traitant de l’Islam à l’intérieur de chaque région
afin de réfuter les préjugés et les idées fausses ». Les centres d’études isla-
miques proposés seraient appelés à préparer une étude approfondie sur
400
l’Occident et à définir la stratégie appropriée qu’il incombera aux États
et aux peuples musulmans d’adopter pour traiter avec les différents pays
occidentaux et avec les autres forces qui influencent les gouvernements
et l’opinion occidentale.
2. Établir la coordination requise avec l’Observatoire créé par l’Organisation
de la Conférence islamique pour suivre les questions en rapport avec
l’Islam dans les médias occidentaux, s’efforcer de redresser l’image de l’Is-
lam dans le système éducatif occidental, de récuser les idées reçues et de
présenter l’Islam sous son véritable jour, en coordination avec l’Académie.
3. Organiser des séminaires et des congrès groupant des intellectuels mu-
sulmans et non musulmans afin de promouvoir le dialogue franc et de
jeter ainsi des passerelles propices à l’entente et à l’interaction entre les
deux parties.
Allah est plus Savant
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le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Premièrement : Les objectifs de la Charia sont les notions, les règles générales et
les finalités suprêmes que le législateur a cherché à concrétiser en promulguant
les prescriptions jurisprudentielles dans l’intérêt de tous les êtres humains dans
ce monde et dans l’au-delà.
Deuxièmement : La prise en compte des finalités de la Charia dans l’effort
de déduction des prescriptions jurisprudentielles appelle un certain nombre de
considérations, à savoir :
1. Une vision exhaustive des textes et des règles de la Charia.
2. Considérer la réalisation des finalités de la Charia comme l’un des fac-
teurs permettant de trancher en cas de divergence d’opinions entre les
Fouqaha.
3. Prendre en considération les finalités des actes accomplis par les in-
dividus afin de leur appliquer les prescriptions de la Charia qui leur
correspondent.
402
Quatrièmement : Nécessité d’avoir constamment à l’esprit les finalités de la
Charia dans l’effort de réflexion jurisprudentielle (Ijtihad).
Cinquièmement : L’application correcte des finalités de la Charia ne peut
être en contradiction avec le signifiant des textes jurisprudentiels ni avec les avis
unanimes établis de manière authentique.
Sixièmement : Nécessité d’étudier les dimensions multiples des finalités de
la Charia au plan social, économique, éducatif et politique et autre.
Septièmement : Le rappel des finalités de la Charia est essentiel et indispen-
sable à la bonne compréhension du discours islamique.
Huitièmement : La prise en compte des finalités de la Charia dans la dé-
duction des prescriptions jurisprudentielles appropriées applicables aux problé-
matiques nouvelles et aux transactions financières contemporaines et autres est
très importante pour que se démarquent les énoncés et les produits financiers
islamiques des modes conventionnels.
Recommandations :
1. Demander à l’Académie d’entreprendre des recherches plus poussées pour
faire mieux connaître les finalités de la Charia et les efforts déployés par
les Oulémas et les chercheurs dans ce domaine.
2. Inviter les institutions académiques à intégrer dans leurs cursus l’ensei-
gnement les finalités de la Charia.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Premièrement : L’âge de sept (7) ans est l’âge de la prise de conscience qui pré-
cède la puberté. Partant, un enfant ne peut être tenu pour responsable de ses
actes avant d’avoir atteint cet âge. À l’âge de raison, les agissements de l’enfant
en matière de transactions financières peuvent être classés en trois catégories. La
première catégorie est celle où les agissements sont strictement bénéfiques et sont
donc considérés comme valides ; la seconde catégorie est celle des engagements
dont le caractère bénéfique ou nocif est douteux et qui doivent être validés par
le tuteur de l’enfant ; et enfin la troisième catégorie qui est celle des comporte-
ments totalement préjudiciables qui sont considérés comme nuls et non avenus.
Deuxièmement : Parce que l’âge de la puberté est étroitement lié à la crois-
sance et au développement du corps entrainant l’arriver au stade d’une pleine
404
prise de conscience, ce sont les signes physiques qui doivent être pris en compte
pour déterminer le passage naturel à la puberté. La puberté peut également être
fixée à l’âge de 15 ans révolus pour ce qui concerne les obligations religieuses. À
l’inverse, et pour ce qui concerne les responsabilités financières et pénales, le
gouvernant peut fixer à sa discrétion l’âge de la puberté au mieux de l’intérêt
public et en tenant compte des circonstances spécifiques du lieu et du milieu.
Troisièmement : Un enfant n’ayant pas encore atteint l’âge de la puberté ne
peut en aucun cas être condamné aux peines (Al-Hadd ou Al Qasas) mais est
seulement passible de sanction et de punition laissées à l’appréciation de l’au-
torité compétente en fonction de l’âge exact du mineur.
Quatrièmement : Un enfant en dessous de l’âge de la puberté n’est pas
exempté de la responsabilité financière lorsqu’il en vient à commettre un pré-
judice ni n’est dispensé de l’obligation de s’acquitter du « prix du sang » en cas
d’homicide.
Allah est plus Savant
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le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
406
prédisposées à exceller comme l’éducation, l’enseignement, la gynécologie, la
pédiatrie et l’action sociale.
Troisièmement : Les femmes musulmanes peuvent participer aux activi-
tés sociales, culturelles et éducatives qui ne sont pas contraires aux règles de la
Charia et à condition de respecter les prescriptions y afférentes.
Quatrièmement : L’Académie réaffirme ses résolutions précédentes n°
114(8/12) et 159 (8/17) relatives aux femmes.
Recommandations :
1. Mettre en place une organisation islamique internationale spécialisée qui
serait appelée, entre autres, à superviser les questions en rapport avec la
femme et à participer aux conférences organisées autour de ce thème.
2. Coopérer avec les organisations internationales en charge de la protection
de la famille, de la femme et de l’enfance.
3. Inviter tous les pays membres de l’Organisation de la Conférence isla-
mique à faire consigner leurs réserves sur les clauses des conventions in-
ternationales qui comportent des principes contraires à la Charia.
4. L’Académie recommande de mener de plus amples recherches et investi-
gations sur les droits politiques, juridiques et le droit d’occuper un poste
de gouvernant pour les femmes au sein de la société musulmane.
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Troisièmement : Principes de jurisprudence islamique applicables
à la multipropriété ou propriété en temps partagé
a. La Charia reconnaît comme licite l’achat ou la location d’une part d’un
bien donné et de s’entendre avec les autres copropriétaires, directement
ou par l’intermédiaire d’un agent immobilier, pour jouir d’une partie
définie de la propriété acquise ou louée ou pour en jouir à des périodes
successives déterminées. La part acquise ou louée peut également être
cédée à un tiers par voie de cession, de donation, de succession, d’hypo-
thèque ou tous autres moyens légaux pertinents aux droits de propriété.
b. L’application du principe de temps partagé doit remplir les conditions de
vente et de location stipulées par la Charia.
c. En cas de location, les charges liées à l’état général des lieux, sans les-
quelles le bien-fonds serait inutilisable, incombent au loueur, tandis que
les charges courantes et les frais d’entretien périodiques peuvent être as-
signés au locataire en vertu des clauses du contrat. Si le loueur assure lui-
même l’entretien périodique et les charges courantes, il fera supporter au
locataire uniquement les frais normalement encourus pour des travaux
similaires, ou lui fera un montant forfaitaire mutuellement convenu. En
cas de cession, les frais d’entretien seront répartis entre les copropriétaires
au prorata de leurs parts (spatiales ou temporelles) respectives.
d. Les copropriétaires peuvent échanger leurs parts de la propriété collective
entre eux, soit directement soit par l’intermédiaire d’un courtier agréé.
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Troisièmement : La création des droits de servitude dépend des
facteurs suivants :
1. L’autorisation du propriétaire, en cas de propriété privée, moyennant
compensation ou à titre gracieux.
2. La contrainte.
3. La revivification d’un terrain à l’abandon.
4. La mitoyenneté et la copropriété.
5. Des servitudes peuvent découler de facteurs nouveaux n’allant pas à l’en-
contre des textes de la Charia et de ses principes généraux tels que la pose
de câbles électriques et de canaux et tuyaux d’évacuation des eaux usées.
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3. Les avantages thérapeutiques espérés doivent être supérieurs à ses incon-
vénients éventuels. Le médecin fera également de son mieux pour mini-
miser les risques.
4. Lorsque le patient est complètement rétabli, le médecin devra lui expli-
quer tous les détails de sa maladie.
5. Le traitement doit être gratuit. Toutefois, lorsqu’il est administré à titre
onéreux, les sommes exigibles devront être déterminées par une tierce
partie indépendante et neutre.
Troisièmement : L’adoption d’une décision dans les cas suivants est reportée
à une prochaine session de l’Académie :
1. Lorsque le patient refuse de subir une intervention chirurgicale urgente
comme l’appendicectomie.
2. Lorsque le cordon ombilical s’enroule autour du cou du fœtus et que
l’autorisation préalable n’est pas obtenue pour pratiquer une césarienne
et sauver le bébé.
3. Lorsqu’un enfant malade a besoin d’une intervention médicale invasive
comme pour l’appendicectomie, la dialyse, la transfusion sanguine et que
son tuteur refuse le traitement.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
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6. Il ne doit pas y avoir une forme de traitement moins invasive que la
chirurgie.
7. L’intervention ne doit pas aller à l’encontre des textes de la Charia,
comme le Hadith rapporté par Ibn Massoud : « Allah maudit les femmes
qui tatouent les autres et celles qui se font tatouer, celles qui épilent les
sourcils et celles qui se les font épiler et celles qui se liment les dents
pour paraître plus belles et qui modifient la création d’Allah » (Rapporté
par Al-Boukhari). De même que le hadith rapporté par Ibn Abbas :
« Maudites soient celles qui rallongent leur chevelure naturelle par des
postiches, épilent les sourcils ou se font tatouer sauf pour cause de mala-
die » (Rapporté par Abou Daoud). De surcroît, le Prophète ملسو هيلع هللا ىلصa formel-
lement interdit aux hommes d’imiter les femmes et aux femmes d’imiter
les hommes, tout comme il nous a mis en garde contre l’imitation des
autres nations ainsi que ceux connus pour leurs mœurs dissolues et leur
caractère débauché.
8. Les autres règles de procédure médicale stipulées par la jurisprudence
islamique doivent être également strictement observées : l’interdiction
faite à un homme et une femme de s’isoler des autres et de retrouver en
tête à tête, et l’interdiction de dévoiler à d’autres sans nécessité absolue
une partie des organes intimes du corps.
415
e. Supprimer une malformation disgracieuse et susceptible de constituer
ne source de traumatisme physique ou psychique (Résolution nº 26
(1/4) de l’Académie.
2. Il n’est pas permis de pratiquer des interventions de chirurgie esthétique
non destinées à soigner un état pathologique, et à seule fin de modifier
l’apparence saine de la personne dans le but de suivre ses passions ou le
désir d’imiter les autres.
C’est le cas notamment du remodelage du visage, du nez, du contour des
lèvres, des yeux ou des joues pour avoir une apparence particulière, ou
pour tromper les autres, fuir la justice.
3. La réduction de la masse pondérale par le recours aux moyens scienti-
fiques appropriés dont la chirurgie (liposuccion) est licite si la surcharge
pondérale (obésité) est un cas pathologique et qu’il n’existe ait pas d’autre
moyen moins risqué d’y remédier que par la chirurgie et à condition qu’il
n’y ait pas de danger.
4. Il n’est licite de faire disparaitre les rides par voie chirurgicale ou par
injection sauf en cas de pathologie confirmée et à condition que l’inter-
vention soit sans danger.
5. Le rétablissement d’un hymen déchiré à la suite d’un accident ou d’un
viol ou sous la contrainte est licite. A contrario, ce type d’intervention est
proscrit par la Charia en cas d’adultère ou de fornication, afin de ne pas
encourager le vice et la falsification. Le rétablissement de l’hymen doit
être, de préférence, confiée à des femmes médecins.
6. Les médecins spécialisés dans la chirurgie plastique doivent scrupuleu-
sement observer les règles de la Charia dans l’exercice de leur profession
et faire preuve de dévouement à l’intérêt de leurs patients, car le dévoue-
ment est un aspect essentiel de la religion (« la religion est dévouement »)
Recommandations :
1. Il incombe aux hôpitaux publics, aux cliniques privées et aux praticiens
de redouter le courroux divin et donc de s’abstenir de pratiquer les formes
prohibées d’interventions de chirurgie plastique et esthétique.
2. Il incombe également aux médecins et aux chirurgiens d’approfondir
leur connaissance de la déontologie médicale notamment dans le do-
maine de la chirurgie ésthétique. Leur décision d’accepter ou de refuser
de pratiquer de telles opérations ne doit pas dépendre uniquement de
416
la recherche du gain matériel. Ils doivent s’assurer de la légalité du type
d’intervention réclamée et éviter toute publicité contraire à la réalité.
Allah est plus Savant
•
417
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
L’examen de cette question est ajourné à la prochaine session pour plus amples
études et investigations.
Allah est plus Savant
•
418
Résolutions et Recommandations de la 19ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Charjah
Émirats Arabes Unis
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
420
Quatrièmement : la diversité des obédiences et des écoles jurisprudentielles
est un fait naturel, et la coopération entre musulmans, malgré leurs différences,
est une obligation religieuse, prescrite dans le Coran et la Sounna. En effet, l’Is-
lam appelle à l’adoration d’Allah Seul et a l’unité de la Oumma, en s’entraidant
dans les domaines d’entente, et en faisant preuve d’indulgence dans la divergence.
Cinquièmement : il est primordial de mettre fin aux polémiques déclenchées,
au sein des sociétés musulmanes, au sujet des principes immuables de l’Islam,
et à la remise en cause des questions religieuses établies de manière incontes-
table et que nul ne saurait ignorer, car cela représente un immense danger pour
la religion et la société. Ces pratiques abusives, commises sous le prétexte de la
liberté religieuse, doivent être strictement réprimées afin de protéger la société
et d’assurer sa stabilité religieuse et intellectuelle, et d’empêcher les non-mu-
sulmans d’en tirer profit.
Sixièmement : L’émission de fatwas concernant l’apostasie et l’incroyance est
réservée exclusivement aux savants musulmans reconnus.
C’est aux instances de justice que revient ensuite l’application des prescrip-
tions religieuses énumérées par les Fouqaha à ce sujet, comme le fait d’exhorter
au repentir et de dissiper les ambiguïtés, pendant un délai suffisant, et cela pour
permettre de réaliser les intérêts visés par la Charia.
Septièmement : déclarer ouvertement l’apostasie constitue un réel danger
pour l’unité de la société musulmane et pour la foi des musulmans. En outre, cela
encourage les non-musulmans, ou les hypocrites, à semer l’incertitude au sein de
la société. Par conséquent, le coupable d’un tel acte mérite un châtiment infligé
par la justice afin de parer à son danger, et protéger la stabilité de la société. Or,
cette décision ne contredit pas la liberté religieuse assurée par l’Islam, pour ceux
qui respectent les sentiments religieux, les valeurs de la société et l’ordre public.
421
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
422
f. Prendre en considération les répercussions et l’impact que peut susciter
l’expression de l’opinion afin de respecter le principe d’évaluation des
intérêts et préjudices et de déterminer lequel s’avère prépondérant.
g. L’opinion exprimée doit être fondée sur des sources fiables, et éviter la
propagation de rumeurs, conformément à la parole d’Allah Le Très Haut :
« O vous qui avez cru! Si un pervers vous apporte une nouvelle, voyez bien
clair [de crainte] que par inadvertance vous ne portiez atteinte à des gens
et que vous ne regrettiez par la suite ce que vous avez fait. ». (el-Houjou-
rat :
h. La liberté d’expression ne doit contenir aucune offense contre la religion,
ses rites, ses lois, ou ses symboles sacrés.
i. La liberté d’expression ne doit pas entraîner de trouble à l’ordre public ni
susciter la division chez les musulmans.
423
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
424
leur révocation ainsi que la détermination de leur rémunération doit
émaner de l’assemblée générale de l’institution. L’approbation finale
des décisions à cet égard doit être accordée par l’organe central de
surveillance chariatique ou de toute autre autorité compétente.
b. Le membre du conseil de surveillance chariatique ne doit pas être un
directeur exécutif au sein de l’institution, y être employé, ou y exercer
une quelconque activité, si ce n’est celle de membre du conseil de
surveillance chariatique.
c. Le membre du conseil de surveillance chariatique ne doit pas être
actionnaire dans la banque ou l’institution concernée.
1/2 Règles relatives à l’Ijtihad et aux Fatwas au sein du conseil d’audit
islamique :
a. Respecter les résolutions de l’Académie internationale du Fiqh
islamique et tenir compte des résolutions des autres conseils et
organisations assumant le devoir d’Ijtihad collectif, dans la mesure
où celles-ci ne sont pas en contradiction avec celles de l’Académie
internationale du Fiqh islamique.
b. Éviter les avis marginaux récusés, la recherche d’avis permissifs et le
montage blâmable entre des avis différents, comme cela est indiqué
dans la résolution de l’Académie internationale du Fiqh islamique n°
70 (1/8).
c. Prendre en considération les finalités de la Charia et les conséquences
des actes lors de l’exposé du jugement de la Charia.
d. Prendre en considération la résolution de l’Académie internationale
du Fiqh islamique n° 135 (2/17) concernant les règles de la fatwa.
2. L’administration interne d’audit islamique :
Il s’agit du département qui applique les procédures nécessaires assurant
la bonne application des décisions du conseil de la charia dans toutes
les transactions effectuées par l’institution et doit s’acquitter des tâches
suivantes :
a. Examen des notices et des procédures afin de s’assurer de l’exécution
des opérations conformément aux décisions publiées par le conseil
d’audit islamique.
b. Former le personnel de l’institution afin qu’il soit apte à accomplir
son travail de manière correcte sur le plan religieux et professionnel.
425
c. Constituer une équipe chargée de l’audit chariatique interne. L’équipe
doit disposer de compétences scientifiques et pratiques suffisantes,
jouir d’une autonomie et relever directement d’une autorité supérieure
au sein de la structure organisationnelle de l’institution, telle que
le comité d’audit ou le conseil d’administration. Les membres de
l’équipe doivent être nommés et licenciés en coordination avec le
conseil de surveillance chariatique de l’institution.
3. Le conseil central de supervision chariatique
C’est un conseil de surveillance chariatique parmi les autorités de con-
trôle au sein de l’État et deux tâches principales lui sont affectées :
a. Superviser les activités émanant de son autorité en matière de
contrôle.
b. S’assurer de l’efficacité de la surveillance chariatique au niveau des
institutions, et ce par une vérification scrupuleuse des travaux des
conseils de surveillance chariatique et des départements de contrôle
interne, ainsi que par la rédaction des réglementations et des normes
régissant les activités de contrôle chariatique dans les institutions,
notamment la nomination, la révocation, la compétence, le nombre
et le mandat des conseils de surveillance chariatique.
L’Académie recommande ce qui suit :
a. Les autorités de contrôle de chaque pays se doivent d’émettre des législa-
tions et des lois visant à régulariser les activités de supervision de la charia,
et d’engager les procédures nécessaires pour assurer l’indépendance de la
fonction de supervision chariatique.
b. Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique recommande
aux agences de notation islamiques de s’abstenir de noter les produits
interdits par les résolutions de l’Académie.
Allah est plus Savant
•
426
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
427
Néanmoins, les détenteurs de Soukouk ne sont pas autorisés à déterminer
un revenu défini préalablement correspondant à un pourcentage de la
valeur nominale ou à un montant forfaitaire.
5. Les soukouk supportent la totalité des risques d’investissement.
6. Les soukouk supportent également toutes les charges et conséquences
résultant de la propriété des actifs qu’elles représentent, y compris les
frais de placement, la dépréciation, les coûts de maintenance ou les frais
d’assurance.
Troisièmement: les Jugements de la Charia concernant les Souk-
ouk
1. Il n’est pas permis que le gestionnaire des Soukouk s’engage à octroyer
des prêts ou des dons aux détenteurs de soukouk lorsque les profits réels
sont inférieurs aux profits espérés. Cependant il peut faire don de la dif-
férence ou la prêter gracieusement après l’apparition des résultats de l’in-
vestissement. En outre, ce qui devient d’usage est considéré comme un
engagement.
2. Le gestionnaire des soukouk possède le statut de dépositaire et ne garantit
pas la valeur des soukouk, sauf en cas de faute ou de négligence, ou en
cas de violation des conditions de la moudaraba, du partenariat ou de la
procuration en vue d’investissement.
3. Les soukouk ne doivent pas être échangés à leur valeur nominale. Ils
doivent être rachetés à la valeur marchande ou à la valeur convenue au
moment du rachat.
4. En ce qui concerne la négociabilité des Soukouk, les normes énon-
cées dans la résolution n° 30 de l’AIFI (3/5) doivent être respectées,
notamment:
428
capital soit composé majoritairement d’actifs matériels et d’usufruits.
Si la majeure partie du capital du Qiradh est composée d’argent et
de dettes, la négociation des Soukouk sera soumise aux règles de
la Charia indiquées dans une note explicative qui sera préparée et
présentée à l’Académie lors de sa prochaine session.
Dans tous les cas, la négociation d’actifs doit être inscrite dans les registres
de la partie émettrice.
Quatrièmement : La permission de négocier les Soukouk ne doit pas être
utilisée ou servir de prétexte pour la titrisation et à la négociation de dettes,
comme lorsque l’activité d’un fond devient le négoce de dettes résultant de
marchandises, tout en conservant quelques marchandises en guise de prétexte
pour justifier leurs transactions.
Cinquièmement : les applications contemporaines des Soukouk
Compte tenu du fait que la loi islamique est en mesure de traiter de toutes
les questions émergentes et notamment en émettant des jugements concer-
nant les nouvelles problématiques et du fait que les Soukouk islamiques sont
le résultat d’un effort novateur visant à trouver un instrument de financement
conforme à la Charia pour servir les grands projets économiques, les Soukouk
se sont révélés adaptés à diverses utilisations. Ils peuvent être utilisés comme
un outil efficace de politique monétaire, pour la mobilisation de fonds pour les
banques islamiques et l’investissement de leurs liquidités excédentaires, pour la
rénovation et la mise en valeur des propriétés des Awqaf et le financement de
projets gouvernementaux. Les Soukouk peuvent également être utiles dans les
programmes de privatisation temporaires. Cependant, le rendement de tous ces
types de soukouk doit provenir d’actifs générant des revenus.
429
vité économique et fiabilité au regard de la Charia.
Allah est plus Savant
•
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
431
quant à lui le rôle du financeur.
Deuxièmement : les Tawarouq structuré et inversé sont interdits, car ils im-
pliquent une coopération explicite, implicite ou d’usage entre le financeur et le
Moustawriq (l’acheteur) afin de manœuvrer pour obtenir un montant d’argent
comptant en échange d’une dette d’un montant supérieur, ce qui est une forme
de riba (usure).
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
433
conformément aux directives de la Charia.
f. Le droit de chacun des époux de jouir de son partenaire afin de préserver
sa chasteté, même lorsque l’un des deux n’en ressent pas le désir.
g. Le fait que la femme assume essentiellement la responsabilité de la ma-
ternité et de prendre soin du foyer, alors que l’homme s’occupe de la
subsistance de la famille.
h. L’autorité du tuteur pour conclure le mariage d’une jeune fille vierge.
i. Les différentes parts allouées par la Charia dans le domaine de l’héritage
et des testaments.
j. Le Divorce selon les principes spécifiés de la Charia.
k. La Polygamie pratiquée avec justice.
Troisièmement: l’Approche Islamique pour Résoudre les Conflits
Conjugaux
Dans les cas de conflits conjugaux, en particulier ceux liés à l’attitude récalci-
trante de la femme et à sa désobéissance persistante envers son mari, les règles
suivantes doivent être observées:
1. Éviter les injures, les insultes et le mépris.
2. Lorsque le mari traites les conflits directement avec sa femme, il doit res-
pecter l’approche disciplinaire bien connue de la Charia, à commencer
par l’exhortation, puis par l’interruption des relations sexuelles et enfin
en frappant de coups non violents qui soient plus proches de simulations
que de vrais coups. Frapper n’est pas la meilleure solution, car le Prophète
ملسو هيلع هللا ىلصa déclaré : « Le meilleur d’entre vous n’a pas recourt aux coups », et, car
nous devons suivre l’exemple de notre Prophète ملسو هيلع هللا ىلصqui n’a jamais frappé
de femmes.
3. Recourir à l’intervention de deux arbitres lorsque le conflit devient grave.
4. Recourir au divorce selon les règles de la Charia concernant les différentes
catégories de celui-ci (divorce que l’on peut ravisé (Raj’y), ou entériné
avec la possibilité pour les époux de se remarier ensemble (baynouna
soughra), ou sans cette possibilité (baynouna koubra), ainsi que de le
prononcer dans les moments où il est autorisé) – tout en considérant le
divorce comme l’acte permis le plus détesté par Allah, le Tout-Puissant.
Quatrièmement: l’Académie souligne les points suivants:
1. Au niveau de la famille:
434
a. Se concentrer sur l’éducation religieuse en tant que moyen
d’édification sociale.
b. Souligner les principes fondamentaux de la Charia concernant
l’édification de la famille, comme l’entraide, l’affection, la miséricorde,
le calme, la bonté, la piété et la bonne compagnie entre époux.
c. L’adoption du dialogue comme méthode pour résoudre les problèmes
familiaux internes.
2. Au niveau des institutions et des établissements officiels :
435
du système de divorce de la Charia, et leur appel au renoncement
de l’autorité et la responsabilité de l’homme au sein de la famille, ou
toute autre attitude négative à l’égard des fondements de la Charia.
c. Rejeter toutes les clauses des conventions internationales autorisant
des pratiques s’opposant aux règles de la Charia et à la nature
humaine telles que la légalisation du mariage homosexuel, les
relations sexuelles hors mariage, les formes de mixité interdites par la
Charia, et tout ce qui contredit les règles de la Charia.
d. Exhorter les organes législatifs à sanctionner pénalement toutes
formes de violence au sein de la famille du fait de son interdiction
par la Charia.
e. Restreindre le pouvoir exécutif aux autorités judiciaires concernées.
f. Renforcer le respect des particularités de la culture et des
principes islamiques, ainsi que le respect des réserves émises par
les gouvernements des pays musulmans envers certaines clauses
en contradiction avec la Charia, dans les chartes et conventions
internationales relatives à la famille.
g. Créer un comité chargé d’élaborer un code énonçant les droits et
devoirs des membres de la famille afin d’élaborer un projet de loi
pour la famille qui soit conforme à la Charia.
Allah est plus Savant
•
436
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Premièrement : le Waqf est l’un des domaines du Fiqh largement ouvert à l’Ij-
tihad (Réflexion jurisprudentielle). C’est une opération dont la raison saisit les
finalités et qui est liée aux objectifs de la Charia. Son but est de concrétiser aussi
bien l’intérêt des donateurs et des bénéficiaires.
Deuxièmement : Le don d’actions, de Soukouk, de droits im-
matériels et d’usufruit en Waqf
1. Les textes de la Charia sur le waqf sont généraux et peuvent donc englo-
ber ce qui est permanent ou temporaire, distinct ou commun; les actifs
tangibles, les usufruits ou le numéraire, les biens immobiliers ou mobi-
liers. En effets, les Awqaf sont une forme de donation, domaine facilité
et encouragé dans la Charia.
2. Il est autorisé de faire la donation en bien de main morte (Waqf )
d’actions de sociétés qu’il est licite de posséder, de droits immatériels,
d’usufruit ou de parts de placement, car se sont différentes formes d’actifs
pris en considération par la Charia.
3. La donation d’actions, de soukouk, de droits, d’avantages, et d’autres
formes en biens de main morte (Waqf ), est soumise à un certain nombre
de règles, dont les plus importantes sont les suivantes :
437
a. En principe, les actions données sous forme de waqf doivent être
conservées et leur rendement utilisé pour les objectifs du Waqf, et ne
doivent pas être échangées à des fins commerciales sur les marchés
financiers. En effet, l’intendant du Waqf n’est autorisé à en disposer
que pour un intérêt prépondérant ou selon les conditions stipulées
par le donateur. Les actions sont donc soumises aux conditions
afférentes au remplacement des actifs du waqf.
b. Si la société est dissoute ou que le montant des Soukouk est
remboursé, la valeur en actions ou en Soukouk peut être utilisée
pour l’achat d’autres actifs tels que des biens immobiliers, des actions
ou des Soukouk, sur la base des conditions du donateur ou afin de
concrétiser un intérêt prépondérant pour le Waqf.
c. Si le waqf est temporaire selon la volonté du donateur, il doit être
dissout au terme déterminé.
d. Lorsque de l’argent liquide donnée en Waqf est investie dans l’achat
d’actions ou de Soukouk, ces actifs ne se substituent pas à l’argent
pour devenir bien de main morte, à moins que le donateur ne l’ait
stipulé. Il est permis de vendre de telles actions ou soukouk pour faire
un autre investissement plus avantageux pour le Waqf et le capital
reste l’actif perpétuel du waqf.
e. Le waqf peut prendre la forme d’avantages, de services ou d’argent.
Cela comprend les services des hôpitaux, des universités, des
établissements éducatifs, le téléphone, l’électricité et l’usufruit
d’habitations, de ponts et de routes.
f. La donation temporaire d’usufruit d’un bien en tant que waqf
n’affecte pas la capacité du propriétaire de disposer de ce bien. Il peut
disposer du bien de toutes les manières licites du moment où le droit
à l’usufruit cédé en Waqf est respecté.
g. Le Waqf de droits immatériels prend fin lorsque ces droits arrivent à
leur terme légal.
h. Délimiter une durée pour le Waqf implique que celui-ci se terminera
à la fin de cette période. Il est permis de délimiter une durée
conformément à la volonté du donateur, pour toutes les sortes de
waqf.
i. Il est permis à une personne qui possède des fonds suspects ou illicites
dont il ignore les propriétaires de s’en affranchir et de se libérer de
leur caractère corrompu en les investissant dans un waqf à des fins
438
charitables publiques qui ne sont pas relatives aux adorations comme
la construction de mosquées ou l’impression du Noble Coran. En
outre, il est interdit de posséder des actions dans des banques (qui
pratique l’usure: Riba) ou des compagnies d’assurances traditionnelles.
j. Il est permis à une personne qui a fait l’acquisition d’actifs générant
des revenus illicites de faire la donation en waqf de ces actifs. Leurs
revenus seront alors utilisés pour l’intérêt du Waqf et le jugement
relatif aux Awqaf charitables leur sera appliqué. En effet, lorsqu’il est
impossible de les restituer à leurs propriétaires, c’est aux pauvres et
aux nécessiteux qu’ils doivent être remis.
La personne en charge du waqf devra, dès que possible, remplacer
ces fonds par un bien licite au regard de la charia, même si cela
va à l’encontre des conditions stipulées par le donateur, car toute
condition stipulée par ce dernier est considérée comme nulle si elle
va à l’encontre d’un texte de la Charia.
L’Académie recommande également ce qui suit:
1. Inviter les gouvernements et les organes législatifs des pays musulmans à
revoir leurs législations sur le waqf d’une manière qui soit conforme aux
résolutions de l’Académie internationale du Fiqh islamique.
2. Exhorter les ministères de l’Éducation et les universités des pays mu-
sulmans à élaborer des programmes comprenant l’étude scientifique et
thématique du Waqf.
3. Lors de ses prochaines sessions, l’Académie internationale du Fiqh isla-
mique examinera une étude approfondie sur la gestion du waqf, ses bases,
son organisation, ses règles et les critères pour nominer les responsables
de l’administration du waqf et leur maintien à ce poste. Ce sujet doit faire
l’objet de beaucoup d’attention, car il constitue une condition fondamen-
tale pour la réussite et le renouveau des Awqaf et de leurs placements.
Allah est plus Savant
•
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
440
de leurs règles et de les rédiger afin de faciliter leur consultation lors des négo-
ciations et de litiges.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
442
dénominations et les classifications adoptées par l’Organisation Internationale
de la Santé spécialisée dans le diabète, les types de diabète sont les suivants :
1. Le diabète de type I, qui nécessite la prise d’insuline en plusieurs doses
dans la journée.
2. Le diabète de type II, qui ne nécessite pas la prise d’insuline.
3. Le diabète gestationnel.
4. D’autres types :
443
• Les patients diabétiques contraints d’effectuer des travaux nécessitant des
efforts physiques importants.
• Les patients diabétiques dialysés.
• Les femmes diabétiques pendant la grossesse.
Deuxième catégorie :
Cette catégorie inclut les patients présentant un risque relativement élevé de
complications lors du jeûne, et qui, selon l’avis des médecins, seraient fort pro-
bables. L’état des patients de cette catégorie relève d’un ou de plusieurs des cas
suivant :
• Ceux dont le taux de sucre dans le sang est élevé, comme la moyenne com-
prise entre [180 et 300 mg / dcl], [10 et 16,5 mm] et le taux d’hémoglobine
accumulé (hémoglobine glyquée) supérieur à 10%.
• Ceux qui souffrent d’insuffisance rénale.
• Ceux qui souffrent de maladies des grandes artères (telles que les maladies
cardiovasculaires).
• Les personnes vivant seules et recevant des injections d’insuline ou des mé-
dicaments qui réduisent le sucre en stimulant les cellules productrices d’in-
suline dans le pancréas.
• Ceux qui souffrent d’autres maladies entraînant des risques supplémentaires.
• Les personnes âgées qui souffrent d’autres maladies.
• Les patients qui reçoivent des traitements ayant un effet sur l’état
psychologique.
Les cas de ces deux catégories s’appuient sur la certitude ou la forte probabilité
du préjudice causé par le jeune, selon l’avis d’un médecin spécialiste et fiable.
Par conséquent, un patient qui fait face à l’un des cas cités ci-dessus dans les
deux catégories ne doit pas jeûner. Il lui est interdit de jeûner afin d’éviter de
nuire à sa personne, car Allah Le Très-Haut a dit: “Ne causez pas votre perte de
vos propres mains” (Al-Baqarah : 195) et Il a également dit: “Et ne vous tuez pas
vous-même. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous.” (Al- Nisa’a : 29).
Et il est du devoir du médecin traitant d’expliquer aux patients le risque qu’en-
444
traîne le jeûne pour eux, et de les informer de la probabilité élevée de complica-
tions qui seraient vraisemblablement préjudiciables pour leur santé ou leur vie.
En outre, le médecin se doit d’effectuer toutes les procédures médicales né-
cessaires, permettant au patient de jeûner sans subir de préjudice.
Les règles concernant le fait de rompre le jeûne durant le Ramadan pour cause
de maladie doivent être appliquées aux patients des catégories I et II, confor-
mément à la parole d’Allah Le Très-Haut : « Quiconque d’entre vous est malade
ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours. Quant à ceux qui ne
pourraient le supporter qu’avec grandes difficultés, ils devront en compensation
nourrir un nécessiteux » (Al-Baqarah : 184).
Celui qui accomplit le jeûne, alors que celui-ci lui nuit, aura commis un pé-
ché, mais son jeûne sera valide.
Troisième catégorie :
Il s’agit des patients qui sont moyennement exposés aux complications dues au
jeûne. Cette catégorie est composée des cas stables et contrôlés par le biais de
traitements qui réduisent le sucre en stimulant les cellules productrices d’insu-
line dans le pancréas.
Quatrième catégorie:
Il n’est pas permis aux patients de ces deux catégories de rompre leur jeûne, car
les résultats médicaux n’indiquent pas de complications néfastes pouvant affec-
ter leur santé ou leur vie. Au contraire, le jeûne peut s’avérer bénéfique pour la
plupart d’entre eux.
Le médecin doit s’en tenir à ces règles et déterminer le traitement approprié
a chaque cas isolément.
445
charia sur cette question. Cela nécessite l’aménagement de ces informa-
tions par les autorités compétentes, et leur diffusion auprès des personnes
concernées.
2. Les jurisconsultes et les prédicateurs doivent conseiller aux personnes
qui se dirigent vers eux à la recherche d’un avis juridique de consulter
leurs médecins traitants qui comprennent les dimensions médicales et
religieuses du jeune, et qui craignent Allah en prodiguant les conseils
adaptés à chaque cas.
3. Étant donné les réels dangers des complications du diabète pour la san-
té et la vie des patients diabétiques, tous les moyens possibles doivent
être mis en œuvre afin d’orienter et de sensibiliser, notamment par les
sermons dans les mosquées et les différents médias, et ce afin d’informer
les patients sur les dispositions précédentes. En effet, l’amélioration de
la prise de conscience au sujet de la maladie et de la manière d’agir face
à celle-ci, permet d’atténuer nettement ses effets et facilite l’acceptation
par les patients des dispositions de la Charia et des conseils médicaux
pour la traiter.
4. Nous recommandons à l’IOMS, avec la coopération de l’Académie inter-
nationale du Fiqh islamique, de préparer un guide d’orientation sur ce
sujet, en langue arabe et en d’autres langues, de travailler à sa diffusion
auprès des médecins et des spécialistes du Fiqh, et mettre son contenu
en ligne à la disposition des patients, afin qu’ils puissent également en
bénéficier.
5. Exhorter les ministères de la Santé des pays musulmans à mettre en pra-
tique les programmes nationaux dans les domaines de la prévention, du
traitement et de la sensibilisation au diabète et aux dispositions de la
Charia en la matière.
Allah est plus Savant
•
446
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
447
2. Si le patient est apte, en pleine possession de ses moyens et a la capacité
d’assimiler et de prendre une décision sans être forcé et que les médecins
ont décidé que son cas est urgent nécessitant une intervention médicale
ou chirurgicale, il est obligatoire pour le patient de donner son accord
pour être soigné faute de quoi il aura commis un péché au regard de la
Charia.
Et il est permis au médecin d’intervenir en prodiguant les soins néces-
saires afin de sauver la vie du patient en s’appuyant sur les dispositions de
la Charia concernant la « nécessité impérieuse ».
3. Si le patient n’est pas apte, et que son tuteur refuse d’accorder son autori-
sation pour qu’il reçoive des soins alors que son cas est urgent, son refus
n’est alors pas pris en considération et le droit d’autoriser des soins revient
au dirigeant ou aux autorités compétentes qui le représentent.
4. Si l’exécution d’une césarienne est nécessaire pour sauver la vie du bébé
ou celle de la mère, ou leurs vies à tous les deux, et que les époux, ou
l’un d’eux refusent de donner leur accord, leur refus n’est alors pas pris
en compte et le droit d’autoriser des soins revient au dirigeant ou aux
autorités compétentes qui le représentent.
5. Les interventions médicales sur les cas urgents sont soumises aux condi-
tions suivantes :
448
Suite à cela, le Conseil recommande ce qui suit:
• Nous appelons les gouvernements des pays musulmans à instaurer une lég-
islation qui régulent la pratique médicale dans l’ensemble des cas urgents et
pressants, et ce en mettant en application les résolutions de l’Académie se
rapportant au domaine médical.
• Œuvrer à la sensibilisation du patient concernant la santé, afin d’éviter de
telles situations et de préserver la vie de ce dernier.
Allah est plus Savant
•
449
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
450
2. La formation d’un comité, au sein de l’Académie internationale de Fiqh
islamique, chargé d’étudier l’environnement, dans une perspective isla-
mique, et de faire l’inventaire de l’ensemble des études, des accords et des
problèmes relatifs à l’environnement.
3. Coopérer avec la communauté internationale dans toute initiative visant
la préservation de l’environnement et la lutte contre la pollution, et par-
ticiper à tous les accords signés à cet effet, pourvu que ces initiatives et
accords ne soient pas en contradiction avec les règles de la Charia, ou ne
portent pas préjudice aux pays musulmans.
4. Inviter les pays musulmans à faire fonctionner les organisations pour l’en-
vironnement créées par l’Organisation de la Coopération islamique et les
organismes qui lui sont affiliés. S’ajoute à cela la nécessité de s’entraider
étroitement avec le Conseil de la Coopération Arabe chargé des questions
environnementales, ainsi qu’avec le Conseil de Coopération du Golfe qui
est soucieux de cette question.
5. Encourager la création d’industries respectueuses de l’environnement et
les soutenir par tous les moyens possibles.
6. Nous prions les pays membres de l’Organisation de la Coopération isla-
mique de persévérer dans la promulgation de lois et de réglementations
pour l’environnement et l’interdiction de la pollution, et ce en s’appuyant
sur le pouvoir exécutif, afin d’imposer des sanctions pour toute nuisance
faite à l’environnement. De plus, nous appelons au renforcement des dis-
positifs de surveillance des actes et comportements susceptibles de porter
préjudice aux composantes de l’environnement, quels qu’ils soient : l’eau,
l’air ou le sol.
7. Demander aux institutions en charge des affaires religieuses dans les pays
musulmans de fournir aux imams et aux prédicateurs des informations
sur l’environnement et diffuser les recherches et les études concernant
l’environnement et les moyens de le préserver.
8. Diffuser la culture écologique par différents moyens, afin de sensibiliser
davantage à la propreté et à la protection de l’environnement contre tout
danger, notamment :
451
c. Accorder une attention particulière au Fiqh de l’environnement à
travers des études de jurisprudence au sein des facultés de charia et
des études islamiques.
Allah est plus Savant
•
452
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur des mondes, et que les éloges et la paix soient sur
notre maître Mohammed, le sceau des prophètes, sur sa famille ainsi que tous
ses compagnons.
Publié à l’occasion de la 19ème session du Conseil de l’Académie à Charjah
du 26 au 30 avril 2009.
L’Académie internationale de Fiqh islamique issue de l’Organisation de la
Conférence islamique réunie pour sa 19ème session dans l’Émirat de Charjah
(Émirats arabes unis) du 1 au 5 Joumada Al-Oula 1430 H (26-30 avril 2009), en
tant que référence dans le domaine du Fiqh pour la Oumma , consciente de ses
responsabilités et partant de son devoir envers la Oumma face aux défis et aux
dangers, en particulier en ce qui concerne la Palestine, l’Irak, la Somalie et le
Soudan, affirme ce qui suit :
Premièrement : la Palestine et la Mosquée Al-Aqsa
L’Académie Internationale de Jurisprudence Islamique observe avec réproba-
tions toutes
les souffrances affligées au peuple palestinien fier et engagé dans un conflit
acharné avec l’ennemi sioniste brutal et arrogant, qui se moque du respect des
droits de l’homme les plus élémentaires, en particulier lors de la récente agres-
sion contre la bande de Gaza, du déplacement de réfugiés, de la famine et de
l’insécurité de l’embargo et des meurtres qui n’épargnent ni vieillards, ni enfants,
ni femme, ni infirmes.
À cela vient s’ajouter l’interdiction des aides et des ravitaillements répondant
aux besoins humanitaires minimaux en nourriture et en médicaments.
Face à ces crimes odieux, l’Académie appelle les pays du monde entier et les
pays du monde musulman en particulier à s’acquitter de leur devoir légitime,
fraternel et humanitaire de mettre fin aux souffrances du peuple palestinien et
de lui fournir les ressources essentielles dont il a besoin.
L’Académie internationale du Fiqh islamique lance également un appel à
toutes les factions du peuple palestinien et aux composantes de la société civile
pour qu’ils unissent leurs rangs et leur position envers la Palestine afin de re-
pousser les dangers, protéger leurs droits et mettre un terme à l’occupation par
tous les moyens possibles. De même, l’Académie exhorte la communauté inter-
453
nationale à agir de manière décisive et énergique afin de dissuader l’occupation
de poursuivre sa pratique de la violence et du terrorisme.
L’Académie exprime également sa profonde préoccupation et ses craintes en
raison de la judaïsation que subit la noble ville d’Al-Qouds (Jérusalem) dans le
but de faire disparaître son identité arabe et islamique, ainsi que les tentatives
pour démolir la mosquée Al-Aqsa et le harcèlement des premiers habitants de
Jérusalem, musulmans et chrétiens. L’Académie souligne aussi que la ville d’Al-
Qouds (Jérusalem) et la mosquée d’Al-Aqsa sont sacrées pour les musulmans
du monde entier et que la mosquée d’Al-Aqsa est aussi la première direction
vers laquelle priaient les musulmans, et le lieu vers lequel le Prophète ملسو هيلع هللا ىلصeffec-
tua son voyage nocturne et duquel il s’éleva vers le ciel le plus haut et réaffirme
que la mosquée d’Al-Asa appartient aux musulmans seuls et que les juifs n’ont
aucun lien avec celle-ci. Il est obligatoire de prendre garde aux dangers de violer
le caractère sacré de cette mosquée et de tenir les autorités d’occupation et les
pays qui les soutiennent responsables de toute attaque contre Al-Aqsa et la ville
d’Al-Qouds Al-Sharif. Aucun compromis ne peut être fait au sujet de ces deux
lieux et nul n’est autorisé à faire la moindre concession les concernant. Ces lieux
sont bien trop nobles pour être l’objet de concession.
L’Académie appelle tous les dirigeants et les peuples du monde arabe et mu-
sulman à soutenir le peuple palestinien opprimé et à assumer leur responsabi-
lité religieuse, nationale et historique de défendre la ville de Al-Qouds et de sa
mosquée sacrée et de se tenir aux côtés de ce peuple résistant et de renforcer
leur présence afin d’empêcher la judaïsation ou l’internationalisation de la ville,
ce qui est inacceptable, quelle que soit la situation.
Deuxièmement : la République d’Irak
L’Académie internationale du Fiqh islamique appelle tout le peuple irakien à
œuvrer sérieusement et sincèrement pour préserver l’unité, l’indépendance et
la souveraineté de l’Irak sur son territoire, à mettre en place un véritable équi-
libre entre toutes les composantes du peuple irakien et ses factions. L’Académie
appelle aussi à la concrétisation de la réconciliation nationale sur la base de la
tolérance et du respect des droits de tous et appelle à mettre fin à la présence de
forces étrangères et au retour de l’Irak pour jouer efficacement son rôle dans les
rangs de la communauté arabe et musulmane.
Troisièmement : la Somalie
Concernant les événements en Somalie, l’Académie lance un appel aux frères
somaliens, au Président, au gouvernement et au peuple et les invite à se réconci-
lier sincèrement à mettre fin aux combats et à la division et à privilégier l’intérêt
454
supérieur du peuple somalien aux intérêts personnels et les implore de ne pas
manquer cette occasion de se réconcilier à l’ombre d’un gouvernement légitime.
L’Académie appelle également à ne pas répondre aux appels qui visent à di-
viser les rangs et affaiblir les efforts sincères dont la Somalie a besoin à ce stade
crucial de son histoire. L’Académie appelle aussi les Somaliens à se réunir dans
le but de construire et non de détruire, d’unifier et non de diviser et de déve-
lopper et non de reculer, tout cela pour le retour de la stabilité du pays et la
reconstruction de ce que la guerre a détruit.
À cet égard, l’Académie déplore vivement les agissements de pirates sur les
côtes somaliennes et les autres actes de pillage en mer ainsi que ceux qui me-
nacent à la sécurité de la navigation navale et mettent en péril la sécurité de
la mer rouge. L’Académie affirme que de tels actes de piraterie sont considérés
comme une forme de brigandage par la jurisprudence islamique.
Quatrièmement : la République du Soudan
L’Académie déplore les accusations portées par la Cour pénale internationale
contre le Président de la République du Soudan, le Général Omar al-Bachir,
alors qu’il déploie de nombreux efforts pour rétablir la sécurité et la stabilité au
Soudan tandis que le monde ferme les yeux sur les crimes contre l’humanité
commis à Gaza, en Cisjordanie et dans d’autres parties du monde. Cela reflète
la politique des deux poids, deux mesures et la sélectivité de la communauté
internationale auxquelles l’académie appelle à mettre fin.
L’Académie souligne la nécessité de traiter le problème du Darfour sur le
principe d’un attachement à l’unité du Soudan et de pleine souveraineté sur
son territoire.
L’Assemblée déclare son soutien aux efforts bénis de l’Organisation de la
Conférence islamique avec l’appui de Son Excellence le Secrétaire général de
l’Organisation de la Conférence islamique, Le professeur et Docteur Ekmeleddin
Ihsanoglu, dans toutes ces questions et dans d’autres domaines économiques, po-
litiques sécuritaires. De même, elle soutient également les efforts de tous les pays
musulmans dans ces domaines, en espérant les voir se multiplier et se développer.
Nous implorons Allah de protéger notre Oumma de tout mal et de la guider
vers la droiture, car Allah est le Garant du succès.
455
Résolutions et Recommandations de la 20ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Oran
Royaume d’Arabie saoudite
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
458
accordez un sursis jusqu’à ce qu’il soit dans l’aisance. » (Al-Baqarah : 280)
3. L’insolvable n’est pas puni d’emprisonnement s’il prouve son insolvabilité,
alors que le failli peut subir une peine d’emprisonnement à la discrétion
des autorités (ta’zir), en cas de fraude, de duperie, de négligence ou de
manquement.
4. L’insolvabilité peut résulter d’une dette ou d’un droit légal tel que la sub-
sistance, contrairement à la faillite, qui a toujours pour origine une dette.
Troisièmement : les Jugements concernant la Faillite dans la
Jurisprudence Islamique
1. Le failli doit être interdit de toute utilisation de ses biens qui engendrerait
un préjudice pour ses créanciers. La prise de cette décision et le lever de
celle-ci reviennent aux autorités judiciaires.
2. Il est permis d’empêcher un failli de voyager si son voyage porte claire-
ment atteinte aux droits de ses créanciers.
3. Les dettes du failli dont le règlement devait être différé deviennent
immédiates.
4. Le pouvoir judiciaire procède à la vente des actifs du failli de la manière la
plus avantageuse pour les créanciers et les débiteurs et partage le produit
de la vente. Si de nouveaux actifs appartenant au failli sont découverts
les créanciers ont le droit de demander le remboursement du reliquat de
leur dette.
5. Il est autorisé à un créancier de reprendre son bien lorsqu’il le trouve en
l’état parmi les actifs du débiteur en faillite et qu’il n’a pas encore été
dédommagé pour celui-ci.
Quatrièmement : Imposer une pénalité au mauvais payeur solvable
459
Cinquièmement : L’Académie décide de reporter l’étude des ques-
tions suivantes, concernant « l’insolvabilité et la faillite », à
une prochaine session :
1. Questions jurisprudentielles relatives à la protection des institutions
financières islamiques, notamment la question de « l’assurance sur les
dettes » et « l’engagement de donation »
2. Jugements relatifs aux transactions du failli et de l’insolvable en période
de suspicion.
3. Jugements relatifs à la faillite des sociétés et des institutions financières
dans le contexte des systèmes contemporains.
4. Problèmes liés à l’insolvabilité (civile), du fait que le terme « insolvabilité »
dans le droit positif englobe parfois les notions de faillite et d’insolvabilité
du point de vue du fiqh islamique.
Allah est Plus Savant
•
460
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
461
dans le domaine de la réglementation et de l’audit, il convient de développer
une conception exhaustive de l’assurance coopérative.
462
11. Principe de franchise et questions s’y rapportant.
463
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
464
3. Les documents de Soukouk doivent stipuler les mécanismes nécessaires
pour contrôler leur application et s’assurer qu’ils ne soient pas de simples
prétextes ou ne soient pas factices et pour permettre de corriger les fautes
éventuelles. Un examen périodique doit également être réalisé pour véri-
fier, d’une part, que les fonds obtenus par les soukouk sont bien utilisés
aux fins prévues lors de leur émission, et d’autre part, que les soukouk
impliquent réellement ce qui résulte de tout contrat d’un point de vue
de la Charia.
4. Les soukouk islamiques doivent respecter toutes les différences fonda-
mentales, au niveau de leur structuration, leur conception et leur com-
position, qui les distinguent des obligations (à caractère usuraire), et leur
mécanisme de commercialisation et de tarification doit en être impacté.
Deuxièmement : Les Engagements
1. Il n’est pas permis au moudarib, partenaire, ou agent de s’engager à pren-
dre les mesures suivantes :
a. Acheter les Soukouk ou les actifs qu’ils représentent à une valeur
nominale ou à une valeur prédéterminée, dans la mesure où un
tel arrangement reviendrait à garantir le capital ou à percevoir un
montant comptant contre une somme supérieure à terme.
Les cas de faute et de négligence constituent une exception à ce qui
précède afin de garantir les droits des détenteurs de soukouk.
b. Prêter au détenteur de soukouk lorsque le rendement réel est inférieur
aux prévisions, étant donné qu’une telle transaction constituerait une
combinaison entre un prêt et une vente, ou à un prêt comportant
des intérêts. Néanmoins, il est permis de constituer un fonds de
réserve issu des bénéfices afin de compenser une baisse de rendement
éventuelle.
2. Dans la Charia, il est permis de se prémunir contre les risques liés au cap-
ital dans les soukouk ou autres, par le biais d’une assurance coopérative
ou solidaire conforme aux règles de la Charia.
465
été vendu, que cette condition soit ou non explicite ou implicite. Une transac-
tion de ce type est une forme de vente nommée “’Inah” et est interdite dans la
Charia. De ce fait, il n’est pas permis d’émettre des Soukouk fondés sur cette
configuration.
Quatrième : Location d’un actif non spécifié et décrit précisé-
ment
1. Il est permis de louer des biens non spécifiés, mais décrits précisément, à
condition que les règles de transaction dans la Charia soient respectées.
Par conséquent, il est permis d’émettre des soukouk fondés sur cette
configuration.
2. La problématique de cette forme concerne deux points :
a. Lorsque les dettes et les sommes sont reliées à un actif à qui elles
peuvent être imputées et que le titre financier est adossé à la propriété
de ce même actif. Dans ce cas, il est permis de négocier le titre
financier, quel que soit le ratio de dettes et d’argent par rapport à
466
l’actif tangible.
b. Le second cas est celui où cette attribution est inexistante ou que le
titre financier n’est pas adossé à l’actif tangible titulaire des dettes et
des sommes. Dans ce cas, la négociation de tels titres sera soumise
aux règles de « prédominance ».
4. Si la société ou le projet auquel le titre est adossé n’a pas encore démarré
ou est en liquidation, la négociation de tels titres sera soumise aux règles
de « prédominance ».
5. Les recherches soumises à l’Académie indiquent que l’affiliation pourrait
être établie par le biais de la propriété de l’employeur, de l’entreprise ou
de l’activité. Il est également apparu que le concept de prédominance
avait une large portée.
Par conséquent, en raison de la nécessité de définir les critères relatifs
à la notion d’affiliation, ainsi que ceux relatifs à la notion de prédomi-
nance et de présenter les cas se rapportant à chacune de ces deux notions,
le Conseil recommande au Secrétariat de l’Académie de convoquer une
équipe de savants et d’experts pour étudier ces critères à la lumière des
points précédents et d’en soumettre une étude détaillée la prochaine ses-
sion de l’Académie.
467
isse jouir d’une vie saine à l’ombre des enseignements d’Allah, Le
Tout-Puissant.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
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le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
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de la date de leur émission sans affecter les contrats qui les précèdent, y
compris les soukouk émis sur la base de l’Ijtihad ou de fatwa admissibles
par la Charia ».
Ainsi, l’Académie recommande ce qui suit :
1. Poursuivre le dialogue avec les banques centrales et les organes de sur-
veillance dans les pays musulmans afin de permettre aux institutions fi-
nancières islamiques de jouer leur rôle dans la vie économique et le dével-
oppement national en accord avec les règles d’audit et conformément aux
spécificités du domaine de finance islamique.
2. Communiquer les résolutions de l’Académie à toutes les banques et insti-
tutions financières islamiques, aux institutions d’éducation et d’enseigne-
ments et centres de recherche et d’études locaux et internationaux en plus
de leur propagation à travers les médias et les réseaux sociaux.
3. Appeler les institutions financières islamiques à adopter les résolutions
de l’Académie.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
472
épouse doivent également être autorisées en assurant leur confidentialité.
7. Assurer aux prisonniers les droits que la Charia leur garantit, comme
leur droit à une nourriture adaptée et des vêtements convenables, des
sanitaires propres et leur permettre d’accomplir leur purification rituelle.
8. Les prisonniers doivent avoir la possibilité de pratiquer librement leurs
rites religieux. Le plus grand intérêt doit être accordé à leur instruction en
général et en particulier dans le domaine religieux et la prise de contact
avec des prédicateurs et des conseillers à l’intérieur de la prison doit leur
être facilitée.
9. Les peines de privation ou de restriction de la liberté doivent être limitées
le plus possible en ayant recours à des peines corporelles ou de substitu-
tion à la prison afin d’éviter les conséquences néfastes de la restriction de
la liberté.
10. Limiter la détention préventive et les arrestations et toutes les autres
formes de détention auxquelles les pays ont parfois recours sans décision
judiciaire et émettre des lois suffisantes pour garantir les droits des per-
sonnes recherchées. En outre, une limite maximale de détention préven-
tive doit être fixée.
11. L’adoption de lois dans tous les pays musulmans pour l’indemnisation
des prisonniers innocentés. Ces lois doivent également inclure l’indem-
nisation des prisonniers victimes d’agression et permettre de poursuivre
les auteurs de sévices.
12. Organiser des séminaires pour les prisonniers et les responsables des pris-
ons afin de les informer de leurs droits et devoirs respectifs, ainsi que
des sanctions qui pourraient être infligées en cas de négligence de leurs
responsabilités.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
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6. Toutes les mesures préventives pour empêcher les crimes passibles de
peine de mort, de sorte que l’auteur du crime ne dispose d’aucune excuse
dans l’application de la peine qui lui est infligée.
7. Le choix du procédé employé pour l’exécution de la peine capitale est
laissé à la législation des pays musulmans, dans le cadre des règles et des
objectifs généraux de la Charia.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
477
que rien n’est venu les annuler.
3. Des indices qui ne sont pas incontestables peuvent également être pris en
considération pour l’attribution de droits ou autre lorsqu’il existe d’autres
éléments sur lesquelles les juges peuvent s’appuyer.
Quatrièmement : l’empreinte génétique (ADN)
D’un point de vue scientifique, l’empreinte génétique (ADN) est un moyen
presque infaillible dans la vérification de la filiation biologique et de l’identité
des personnes, en particulier dans le domaine de la médecine légale. Elle s’élève
donc au niveau des indices forts pris en considération par la majorité des érudits
du Fiqh dans les cas autres que les houdoud. L’empreinte génétique représente
un énorme progrès à notre époque dans le domaine de la qiyafa (désignation de
la parenté sur la base de ressemblances), qui est admis par la majorité des érudits
des différentes écoles du Fiqh en tant que moyen d’établir une filiation contestée,
à condition que l’empreinte génétique soit obtenue de plusieurs laboratoires.
Par conséquent, dans les cas où la qiyafa peut être prise en compte, l’em-
preinte génétique peut être à fortiori prise en considération pour affirmer une
filiation dans les situations suivantes :
1. Les cas de litiges concernant des personnes dont la filiation est inconnue
sous toutes les formes de litiges mentionnées par les érudits du Fiqh.
2. Les cas de confusion entre des nouveau-nés dans les hôpitaux, les centres
de puériculture et autres, ainsi que les cas de confusion entre des bébés
éprouvettes.
3. Les cas de perte ou de confusion d’enfants lors d’accidents ou de catastro-
phes naturelles lorsqu’il est impossible de retrouver leurs familles. Il en
est de même pour les cadavres non identifiables dans les guerres ou autre.
478
Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
La Production aux États-Unis d’un Film infamant envers le Plus Noble des
Prophète, qu’Allah le couvre de Ses éloges.
Louange à Allah, Seigneur des mondes, et que les éloges et la paix soient sur
notre maître Mohammed, le sceau des prophètes, sur sa famille ainsi que tous
ses compagnons
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique, de l’Organi-
sation de la Coopération islamique, s’étant réuni en sa 20ème session à Oran
(République Algérienne Démocratique et Populaire) du 26 Chawal au 2 Dhoul
Qui’da 1433 H (13-18 septembre 2012), constate avec une vive inquiétude les
tentatives de certaines personnes habitées par la haine de l’Islam aux États-Unis
de porter atteinte au noble rang du Prophète Mohammed ملسو هيلع هللا ىلصà travers la pro-
duction d’un film.
Cet acte, contraire aux lois divines, aux conventions internationales et aux
valeurs humaines, est une provocation contre l’ensemble de la communauté mu-
sulmane à travers ce qu’ils ont de plus sacré : le Prophète et Messager Mohammed
ملسو هيلع هللا ىلصenvoyé en tant que miséricorde pour le monde entier. Un tel comportement
provoque non seulement les musulmans, mais aussi toute âme charitable. Il va
sans dire que de tels actes ne servent absolument pas la cause de la paix ni celle
de la coexistence. Bien au contraire, ils ne peuvent aboutir qu’à de l’extrémisme
et causer des conséquences désastreuses.
Le Conseil de l’Académie internationale de Fiqh islamique, condamnant cet
acte scandaleux, ce comportement odieux et d’autres agissements de la sorte com-
mis par ces personnes malintentionnées, clarifie un certain nombre de points :
Premièrement : la liberté n’est pas une valeur absolue, elle est étroitement
liée à la responsabilité et a pour condition de ne pas porter atteinte aux droits –
moral ou matériel – d’autrui. Alors, que dire lorsque ces outrages sont commis
à l’encontre de symboles sacrés des religions et de leurs adeptes ?! L’Assemblée
Générale des Nations Unies a souligné cette question, à plusieurs occasions, no-
tamment à la 59e session, lors de la réunion plénière qui a eu lieu le 11 novembre
2004 lors de laquelle une résolution fut adoptée pour encourager le dialogue
interreligieux et lutter contre la diffamation des religions. On y affirmait éga-
lement que l’échange de conseils et le dialogue interreligieux constituent deux
dimensions essentielles à la communication pour la communication entre les
civilisations et la culture de la paix.
À la 61e session du Comité des Droits de l’Homme, il a également été ques-
tion des souffrances infligées aux minorités et aux communautés musulmanes
479
dans certains pays non musulmans, de l’image négative véhiculée par les mé-
dias à propos de l’Islam, et de l’adoption et l’application de lois qui visent et
discriminent les musulmans. Le Comité a donc décidé d’adopter les résolutions
relatives à la lutte contre la diffamation des religions. Il a aussi appelé les pays
à prendre des mesures strictes pour interdire la propagation d’idées et de tout
élément appelant au racisme et à la haine envers les étrangers, une quelconque
religion, ou envers ses adeptes et qui constituent une incitation à la discrimina-
tion, à l’hostilité ou à la violence.
Parmi les plus importants points mis en exergue dans cette résolution se
trouve l’affirmation que la diffamation des religions est l’une des principales
causes de discorde sociale et mène vers la violation des droits de l’homme et a
des conséquences néfastes sur la coexistence pacifique et le respect mutuel entre
les adeptes des religions.
Deuxièmement : le Conseil de l’Académie internationale de Fiqh islamique
rejette fermement toute forme de sélectivité dans le traitement des questions
concernant l’Islam et les musulmanes, et appelle les dirigeants des pays dans
lesquels sont commis ces actes honteux à empêcher qu’ils soient perpétrés et
propagés, et à juger leurs auteurs, sans se limiter à de simples réprobations sans
de véritables actions qui mettent fin à ces agissements.
Troisièmement : le Conseil de l’Académie internationale de Fiqh islamique
appelle les dirigeants des États musulmans à prendre fermement position contre
ces pratiques et à mettre en garde les dirigeants des pays où ces actes ont eu lieu
contre leurs conséquences néfastes sur leurs intérêts et sur l’avenir des relations
entre les peuples et les civilisations.
Quatrièmement : le Conseil de l’Académie internationale de Fiqh islamique
appelle les organisations de la société civile occidentale, les personnes nobles
du monde entier, ainsi que toute personne dotée de conscience, à condamner
ce comportement marginal et à se rassembler derrière les valeurs de civilisation
qui préservent les croyances des adeptes des religions et respectent leurs sym-
boles religieux. Le Conseil de l’Académie internationale de Fiqh islamique ap-
pelle également l’ONU à adopter des résolutions contraignantes condamnant
pénalement tout acte incitant à la haine contre l’Islam et ses symboles sacrés.
Cinquièmement : Le conseil de l’Académie internationale de Fiqh islamique
appelle toutes les organisations musulmanes à réfuter ces positions suspectes
et à exprimer leur soutien au noble Prophète ملسو هيلع هللا ىلصpar des moyens pacifiques et
conformes aux règles de la Charia, sans porter atteinte aux personnes, aux biens,
ou aux missions diplomatiques, par respect pour les engagements et les conven-
tions et en application des enseignements et valeurs de l’Islam.
Sixièmement : le Conseil exhorte les musulmans à s’attacher au suivi de la
480
voie de leur Prophète ملسو هيلع هللا ىلص, à suivre son exemple de manière concrète et à œuvrer
dans la transmission de son message qui est une miséricorde pour l’Univers dans
ses différents aspects humanitaires ce qui permettra de le faire connaitre et de
rectifier la fausse image que les ennemis et les détracteurs de l’Islam tentent en
vain de propager partout.
Les musulmans n’ont pas le moindre doute que la religion d’Allah demeurera
préservée, que l’Islam restera toujours victorieux, qu’Allah élèvera Sa Parole, ac-
cordera la victoire à Son Prophète, et que son message sera toujours triomphant,
et qu’Il rejettera toujours ceux qui lui voue de la haine. Allah le Tout-Puissant a
dit : “Nous t’avons effectivement défendu vis-à-vis des railleurs.” (Al-Hijr : 95) et
Il a également dit : “Celui qui te hait sera certes, sans postérité.” (Al-Kawthar : 3).
Et que notre dernière prière soit que toutes les louanges appartiennent à Allah,
le Seigneur des Mondes et que les bénédictions et le salut d’Allah soient sur
notre Prophète Mohammed, sur sa famille ainsi que sur tous ses compagnons.
481
Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur des mondes, et que les éloges et la paix soient sur
notre maître Mohammed, le sceau des prophètes, sur sa famille ainsi que tous
ses compagnons,
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique, de l’Organi-
sation de la Coopération islamique, s’étant réuni en sa 20ème session à Oran
(République Algérienne Démocratique et Populaire) du 26 Chawal au 2 Dhoul
Qui’da 1433 H (13-18 septembre 2012), suit les tentatives incessantes des auto-
rités d’occupation israéliennes pour judaïser la ville d’Al-Qouds et démolir la
Grande Mosquée Al-Aqsa en saisissant de vastes terrains environnants pour la
construction d’immenses bâtiments séparant le quartier de Selwan au sud, et
l’ancienne ville à l’ouest, et par l’installation récente de tombes factices à plu-
sieurs endroits du côté sud de la Mosquée Al-Aqsa, en plus des fouilles continues
réalisées autour de la Mosquée et en dessous du bâtiment principal, exposant
ainsi la Mosquée à l’effondrement.
Tout en observant ces événements avec la plus grande préoccupation, le
Conseil de l’Académie condamne fermement ces actes criminels ainsi que les
intrusions ininterrompues dans les cours de la Mosquée, que ce soit par des res-
ponsables du gouvernement d’occupation ou par des groupes extrémistes juifs,
afin d’imposer un nouvel état de fait dans la Mosquée. Et un partage de celle-ci
au niveau du temps et de son espace.
Tout en dénonçant ces actes, le Conseil réaffirme lors de sa 20e session, tenue
à Oran (République Algérienne Démocratique et Populaire), que :
La Mosquée Sainte Al-Aqsa, avec toutes ses infrastructures, ses cours et ses
terrasses, est réservée aux musulmans, et personne d’autre n’a le droit de dispo-
ser de n’importe quel endroit de celle-ci.
Le Conseil accuse également les autorités d’occupation israéliennes de viola-
tion du caractère sacré de la Mosquée Sainte Al-Aqsa et appelle les musulmans
du monde entier, à la fois les gouvernements et les peuples, à assumer leurs res-
ponsabilités religieuses vis-à-vis de la ville d’Al-Qouds et de sa Mosquée Sainte.
Ceci dit, que la bénédiction et la paix d’Allah soient sur notre prophète
Mohammed, sur sa famille ainsi que sur tous ses compagnons.
482
Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur des mondes, et que les éloges et la paix soient sur
notre maître Mohammed, le sceau des prophètes, sur sa famille ainsi que tous
ses compagnons,
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique, de l’Organi-
sation de la Coopération islamique, s’étant réuni en sa 20ème session à Oran
(République Algérienne Démocratique et Populaire) du 26 Chawal au 2 Dhoul
Qui’da 1433 H (13-18 septembre 2012),
Ayant suivi les événements se déroulant en République Arabe Syrienne depuis
plus de 18 mois, et entendu l’appel du peuple syrien qui revendique sa liberté,
sa dignité et fin de toute injustice, qui débuta par des manifestations pacifiques
auxquelles le régime en place riposta par des massacres, et en portant atteinte
aux biens et aux dignités et en détruisant les maisons,
Le Conseil de l’Académie condamne fermement ces actes monstrueux et
annonce ce qui suit :
Premièrement : Le Conseil affirme son soutien aux revendications du peuple
syrien pour obtenir la liberté, la dignité et la fierté.
Deuxièmement : Le Conseil souligne que l’État syrien doit rester uni et dé-
nonce tout appel à la division, au sectarisme ou au séparatisme.
Troisièmement : Le Conseil condamne toutes les formes d’agressions brutales,
les assassinats et les mutilations dont sont victimes les manifestants pacifiques,
ainsi que la dévastation de villes et de villages et de toute chose.
Quatrièmement : Le Conseil demande au régime syrien de cesser immédia-
tement toute hostilité, tout meurtre et toute effusion de sang et tout recours
aux armes.
Cinquièmement : Le Conseil demande la libération des détenus dans les
plus brefs délais.
Sixièmement : Le Conseil appelle le régime syrien à permettre aux organisa-
tions humanitaires de soigner les malades et les blessés et d’acheminer une aide
alimentaire et médicale aux personnes blessées et aux nécessiteux.
Septièmement : Le Conseil exhorte la communauté internationale et tous les
états à se joindre au peuple syrien et le soutenir et protéger ses intérêts.
Huitièmement : Le Conseil lance un appel aux gouvernements et aux peuples
du monde entier pour qu’ils s’empressent d’apporter l’aide humanitaire, et pro-
tection au peuple syrien et de porter secours aux réfugiés, aux sans-abris et aux
blessés.
483
Et notre dernière prière est que toutes les louanges appartiennent à Allah, le
Seigneur des Mondes ; et que les bénédictions et la paix soient sur notre Prophète
Mohammed, sur sa famille ainsi que sur tous ses compagnons.
484
Résolutions et Recommandations de la 21ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Riyad
Royaume d’Arabie Saoudite
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
486
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
487
4. Ces résolutions sur le report de loyer ne doivent en aucun cas être uti-
lisées pour pratiquer des actes interdits par la Charia, tels que « la vente
de créance contre une autre créance ». Les bénéfices sur des marchandises
que le bénéficiaire ne garantit pas, ou la vente de marchandise avant de
les posséder.
Deuxièmement : Jugement de la Charia sur la négociation de
titres de location d’actifs déterminés qui ne sont pas encore
réalisés avant l’identification de l’objet du contrat
1. L’Académie réaffirme sa Résolution nº188 (3/20).
2. Il est interdit de négocier les soukouk de propriété d’actifs déterminés
qui ne sont pas encore réalisés avant l’identification de l’actif duquel un
avantage doit être obtenu.
3. Il est interdit de négocier les Soukouk de location de services alloués par
un établissement décrit avant qu’il soit désigné à moins que les conditions
de la Charia concernant les transactions de créances soient respectées.
Une fois que la partie fournissant les services est déterminée, il est permis
de négocier les titres de location.
4. Il n’est pas permis de négocier les Soukouk adossés à des actifs dont la
fabrication a été commandée et qui sont loués sur la base de leur descrip-
tion avant leur réalisation, tant que la réalisation de ces actifs commandés
n’a pas débutée.
Troisièmement : Parmi les cas d’émission de Soukouk
1. L’Académie réaffirme sa Résolution nº 188 (3/20).
2. Si les soukouk représentent les actifs d’un projet ou d’une activité
économique particulière et comprennent des actifs réels, de l’argent, des
dettes et des avantages, ils sont soumis au point (3 - A) du cinquième ar-
ticle de la résolution no. 188 (3/20), conformément aux points suivants :
488
regard de la loi et de la Charia, il devient alors permis d’émettre et
de négocier les soukouk ou les unités, conformément au principe
d’affiliation.
c. L’activité économique mentionnée dans le point précédent est
l’entreprise qui génère des dettes et de l’argent d’une manière
acceptable pour la Charia.
3. L’Académie réaffirme ce qui est indiqué au sixième paragraphe de sa
Résolution nº 188 (3/20) stipulant que “les résolutions de l’Académie
sont valables à compter de la date de leur émission sans affecter les con-
trats qui les précèdent, notamment les soukouk émis sur la base de l’Ijti-
had ou de fatwa admissibles par la Charia.”
4. Concernant les deux principes de taba’iya (d’affiliation) et de ghal-
aba (prédominance), le Conseil est d’avis que les résolutions à ce su-
jet devraient être reportées à une session ultérieure et recommande de
préparer davantage des recherches sur les sujets.
Allah est plus Savant
•
489
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
490
le conducteur est considéré comme responsable pénalement de préjudice vo-
lontaire, involontaire ou accidentel selon les cas et les autorités pourront lui
appliquer la sanction adaptée.
Quatrièmement : L’Académie recommande aux organismes concernés dans
les pays musulmans de sensibiliser les consciences à l’importance du respect des
règles de la circulation et aux conséquences néfastes sur les individus et la société
en général qui découlent du non-respect de ces règles.
Allah est plus Savant
•
491
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
492
qu’elles sont ajoutées aux aliments et aux médicaments deviennent des subs-
tances autorisées par la Charia selon deux méthodes :
a. La Transmutation (Istihalah)
Dans la terminologie du fiqh, le terme (Istihala) transmutation désig-
ne « le changement de la nature d’une matière impure ou interdite à la
consommation et la transformation de sa substance vers une autre mat-
ière différente de la première par son appellation, ses particularités et ses
caractéristiques ». Dans la terminologie scientifique courante, il désigne
toute interaction chimique complète, telle que : la transformation des
huiles et des graisses d’origines différentes en savon, ainsi que la dissoci-
ation de la matière en ses diverses composantes, comme dans le cas de la
décomposition des huiles et des graisses en acides gras et en glycérine.
Les interactions chimiques peuvent se produire par le biais de procédés
scientifiques et techniques et peuvent également avoir lieu – de manière
imperceptible – sous différentes formes évoquées par les savants du Fiqh,
notamment : l’acétification, le tannage et l’incinération. Si l’interac-
tion chimique est partielle, il n’y a pas transmutation (istihala) et, par
conséquent, si la substance en question est impure à l’origine elle le rest-
era et il ne sera pas permis de l’utiliser. Par conséquent :
493
dans différents types de pâtes, telles que les gâteaux, les biscuits, le
pouding, le pain, les produits laitiers, les aliments pour bébés, les
médicaments, et pouvant être ajouté à la farine, il est jugé halal
(licite), car différent du sang dans son appellation, ses particularités
et ses caractéristiques et n’a donc pas le jugement du sang.
b. En ce qui concerne la dilution, l’Académie décide de suspendre sa
décision pour de plus d’amples recherches.
L’Académie recommande ce qui suit :
1. Il est indispensable d’exploiter la peau et les os des animaux abattus de
manière légiférée afin d’en extraire la gélatine utilisée dans les aliments et
les médicaments dans le but de préserver les ressources du pays et d’éviter
les ambiguïtés liées à l’utilisation de produits d’origines interdites par la
Charia.
2. Exhorter les responsables des pays musulmans à veiller au respect des con-
ditions et des critères déterminés par la Charia concernant les matières
premières et les méthodes de fabrication dans les industries pharmaceu-
tiques et alimentaires.
3. Les autorités concernées des pays musulmans doivent imposer aux so-
ciétés productrices et importatrices de produits alimentaires en con-
serves d’indiquer la composition détaillée de chacun de leurs produits de
manière claire et dans la langue nationale.
4. Inviter l’Organisation Islamique des Sciences Médicales OISM (Koweït) à
suivre de près les évolutions du domaine alimentaire et pharmaceutique
et à organiser des séminaires – en coopération avec l’Académie – pour les
étudier et éclaircir la position de la Charia à leur égard.
Allah est plus Savant
•
494
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
L’examen de cette question est reporté à une prochaine session, pour de plus
amples recherches et études.
Allah est le Garant du succès
•
495
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
496
les membres d’un groupe ou de plusieurs groupes de la société qui con-
tribuent qui s’associent pour supporter mutuellement à la prise de risque
sans rechercher de profit. Par conséquent, il ne constitue pas un contrat
lucratif et le degré de gharar (incertitude) qu’il implique est tolérable. Par
contre, l’assurance commerciale est un contrat lucratif qui vise à générer
un profit par le biais du transfert des risques de l’assuré vers une société
d’assurance. Par conséquent, l’assurance commerciale est soumise aux
règles régissant les transactions lucratives dans lesquelles l’existence d’in-
certitude (gharar) est préjudiciable.
2. Les parties en relation dans l’assurance coopérative sont : l’ensemble des
cotisants au fonds d’assurance coopérative et la partie gestionnaire, tandis
que dans assurance commerciale, les parties en présence sont la com-
pagnie d’assurance et les porteurs de titres d’assurance.
3. Dans les assurances coopératives, il existe un fonds composé des contribu-
tions des assurés, des bénéfices générés par l’investissement des cotisations
et des fonds de réserve, alors que ce type de fonds n’existe pas dans les
assurances commerciales.
4. En assurance coopérative, la société de gestion assume les tâches de ges-
tion de la couverture et des activités de l’assurance, ainsi que le placement
des fonds d’assurance, alors que dans l’assurance commerciale, la com-
pagnie d’assurance est l’assureur qui détient les primes d’assurance ainsi
que les bénéfices et le surplus qui en découlent.
5. L’assuré et l’assureur en assurance coopérative sont en fait la même per-
sonne avec deux considérations juridiques différentes, alors que dans l’as-
surance commerciale il s’agit de deux personnes différentes, puisque le
cotisant est l’assuré et que l’assureur est la compagnie d’assurance.
6. La direction de l’assurance coopérative, qu’elle soit un organe élu par les
cotisants, une entreprise spécialisée ou un établissement public, est man-
dataire du fonds des cotisants (preneurs d’assurance) et a le droit de rece-
voir une rémunération pour cela. À l’inverse, dans l’assurance commer-
ciale, la compagnie est une partie principale et agit en son propre nom.
7. La société de gestion en assurance coopérative ne détient pas les primes
d’assurance (cotisations), car les primes appartiennent au fonds des
adhérents (les assurés) par contre dans l’assurance commerciale, la so-
ciété détient les primes d’assurance en contrepartie de son engagement à
indemniser en cas de sinistre.
8. En assurance coopérative, le montant restant des primes et des revenus –
497
après déduction des frais et indemnisations – reste la propriété du fonds
et constitue le surplus qui est exploité comme l’indiquent les statuts. Cela
ne peut arriver dans l’assurance commerciale puisque l’entreprise est pro-
priétaire des primes par le contrat et l’encaissement de celles-ci. Dans
l’assurance commerciale, les primes représentent donc un revenu et un
bénéfice.
9. En assurance coopérative, les dividendes de l’investissement des primes
– après déduction des frais du coût de la société de gestion – reviennent
au fonds des assurés tandis que ces revenus appartiennent à la compagnie
d’assurance dans le cas d’une assurance commerciale.
10. Lors de la liquidation des fonds d’assurance coopérative, ses actifs sont
dépensés à des fins charitables, ou répartis entre les cotisants immédiate-
ment (comme indiqué en détail dans l’article 13 ci-après), alors que ces
actifs sont destinés aux actionnaires en assurance commerciale.
11. En matière d’assurance coopérative, la société respecte les règles perti-
nentes de la Charia et des fatwas de ses conseils chariatiques, ce qui n’est
pas le cas des assurances commerciales.
12. Les assurances coopératives et commerciales sont similaires du point de
vue des notions fondamentales de l’assurance, à savoir :
A. La notion de l’intérêt d’assurance : qui est le droit légal des assurances
qui découle d’une relation financière légale entre l’assuré et l’objet de
l’assurance.
B. Le principe de bonne foi : il s’agit du devoir volontaire et obligatoire
de divulguer de manière précise et complète de toutes les dimensions es-
sentielles du risque contre lequel on demande à être assuré, qu’elles soient
demandées ou non.
C. Le principe de causalité proche et directe : qui fait référence à cette
cause effective suffisante pour être à l’origine d’une succession d’événe-
ments donnant causant le résultat sans l’intervention d’un autre facteur
provenant d’une nouvelle source indépendante brisant la série d’incidents.
D. Le principe d’indemnisation.
E. Le principe de Participation.
F. Le principe de Substitution et Droits.
498
1. Le respect des règles et principes de la Charia dans toutes les transactions
et tous les contrats.
2. Le refus d’assurer tout ce qui est interdit par la Charia.
3. Éviter toute transaction usuraire impliquant de donner ou de recevoir
Riba.
Ce qui suit est une présentation des bases et principes fondamentaux de l’as-
surance coopérative islamique :
Article (1) : Définition
L’assurance coopérative est le processus par lequel un groupe de personnes
confrontées à un ou plusieurs risques s’associe pour verser un montant spéci-
fique sur la base de l’entraide, à un fonds à but non lucratif destiné à être utilisé
pour dédommager les préjudices subis par l’un d’entre eux lorsque le risque en
question se matérialise, conformément aux contrats signés et aux législations
en vigueur.
Article (2) : Les formes de gestion des assurances coopératives :
L’assurance coopérative est gérée par un organisme agréé indépendant qui fonc-
tionne conformément aux règles de la Charia et qui peut prendre plusieurs
formes dont les plus connues sont :
a. Un corps composé d’assurés choisis.
b. Une société spécialisée dans la gestion d’assurances.
c. Un établissement public créé par un ou plusieurs États et qui leur est
affilié.
Article (3): Relation entre le fonds et la Parti Gérante La rela-
tion entre la caisse d’assurance et l’administration gérante se
déroule comme suit:
a. En cas de la gestion des activités d’assurance leur relation sera un contrat
de procuration moyennant ou non une rémunération.
b. En cas d’investissement, cette relation prendra la forme d’un contrat
de procuration ou d’un contrat Moudaraba. Dans le cas d’un contrat
de procuration, celle-ci peut se faire contre une compensation ou pas.
Dans le cas d’une Moudaraba, l’organe de gestion a droit à une part des
bénéfices convenue préalablement, alors que les pertes sont supportées
par le propriétaire du capital, sauf en cas de négligence ou de faute, ou de
non-respect des conditions ou de la réglementation.
499
Article (4) : Rémunération de la gestion :
La rémunération de la gestion prend l’une des deux formes suivantes :
a. Lorsque la société d’assurance coopérative est gérée selon les règles du
contrat de procuration, il est permis que la rémunération de la partie
dirigeante soit un montant forfaitaire ou un pourcentage donné de
contributions.
b. Lorsque la gestion des actifs de placement du fonds des adhérents est
gérée par contrat de Moudaraba, la partie gérante (Moudarib) a droit
à un pourcentage donné du bénéfice. Par contre, si la gestion de
l’investissement est régie par un contrat de procuration, la rémunération
peut prendre la forme d’un montant forfaitaire ou d’un pourcentage
donné des montants investis.
Article (5) : Propriété des contributions et du rendement de
leur investissement
500
Article (8) : Surplus d’Assurance du fonds
Le surplus d’assurance correspond au solde financier restant des cotisations
perçues, des rendements des investissements et de tout autre revenu, après le
paiement des indemnisations et la déduction des fonds de réserve et des pro-
visions nécessaires, ainsi que le règlement de toutes les dépenses et de tous les
engagements financiers du fonds.
L’intégralité du surplus d’assurance peut être conservée dans le fonds ou ré-
partie, entièrement ou en partie, entre les souscripteurs de manière juste et res-
pectueuse des règles du fonds.
Article (9) : Le déficit dans la Caisse d’Assurance Coopérative et
ses cas :
En cas d’incapacité du fonds à honorer ses engagements, il est permis à la société
gérante d’avoir recours, sans s’y engager, à une ou plusieurs des actions suivantes :
a. Emprunter auprès d’une tierce partie.
b. L’octroi d’un prêt de bienfaisance (qard hassan) de la partie gérante au
fonds.
c. Augmenter le montant des contributions avec l’accord des cotisants.
d. Diminuer le montant des indemnisations ou les payer en plusieurs fois,
avec l’accord des ayants droit.
501
a. Réduire le plus possible la proportion de réassurance attribuée à des
sociétés de réassurance traditionnelle.
b. L’organisme de gestion de l’assurance coopérative ne doit pas affecter
les primes de réassurance qu’elle perçoit à un type de placement non
conforme aux règles et aux principes de la Charia. De même, elle ne
doit pas réclamer une part du rendement des investissements de ces
sociétés si elles ne sont pas conformes aux principes de la Charia, et
ne doit pas accepter de supporter une partie des pertes subies par les
investissements de ces sociétés.
c. Les sociétés d’assurances coopératives ne doivent verser aucune sorte
d’intérêt pour les montants de provisions proposées par les sociétés
de réassurance traditionnelles, ni en percevoir pour les montants
de provisions qu’elles proposent. En outre, c’est auprès des sociétés
d’assurance coopérative que ces réserves doivent être contractées et
non auprès des sociétés de réassurance.
d. Réduire le plus possible la durée des accords passés avec les sociétés
de réassurance traditionnelles.
Article (11) : L’engagement au respect des principes de la Charia
L’organisme gérant l’assurance coopérative doit s’engager à respecter les prin-
cipes de la Charia dans toutes les opérations, activités et investissements dans
le secteur des assurances.
Article (12) : Supervision de Chariatique
Une entreprise d’assurance coopérative doit nommer un conseil de surveillance
de Chariatique et un organe d’audit Chariatique comme indiqué dans la réso-
lution n° 177 (3/19) de l’Académie sur “Le Rôle de la Supervision de la Charia
dans le Contrôle des Activités Bancaires Islamiques : Importance, Conditions
et Mode de Fonctionnement).” La nomination et le fonctionnement de ce
conseil doivent être soumis à l’approbation de l’organe central de supervision
Chariatique s’il existe.
Article (13) : Liquidation du fonds
Lorsqu’un fonds d’assurance coopérative est liquidé, ses actifs peuvent être uti-
lisés à des fins caritatives ou répartis entre les cotisants sur des bases équitables,
après qu’il se soit acquitté de ses engagements techniques et juridiques en res-
pectant les réglementations du fonds et sous le contrôle de l’autorité générale
502
chargée de la supervision de la Charia. Dans ce cas, il n’est pas permis qu’une
quelconque part de ces actifs ne revienne à l’organisme gestionnaire du fonds.
Article (14) : Résolution de conflit
Les conflits qui surviennent entre la société d’assurance coopérative et les assurés
doivent être réglés conformément aux lois et règlements en vigueur. En cas de
litige, la conciliation sera privilégiée avant d’avoir recours à l’arbitrage. Si cela
n’est pas possible, alors on fera appel à l’organe judiciaire compétent.
Article (15) : Relation entre les cotisants du fonds d’assurance
coopérative
La relation entre cotisants du fonds est une forme de coopération dans laquelle
un groupe de personnes accepte de verser des montants spécifiques pour indem-
niser les préjudices subis par l’un d’entre eux ou réaliser un intérêt. C’est une
sorte d’entraide basée sur l’indulgence, le soutien et la concession de droit. Il
n’est pas lucratif et n’est pas basé sur l’intransigeance et la recherche du profit.
Par conséquent, la présence de grande incertitude n’est pas préjudiciable dans
ce type d’arrangement et il n’est pas concerné par le riba. Plusieurs références
peuvent être citées, telles que :
Premièrement : L’appel à l’entraide dans le bien et la piété À cet égard, Allah
le Tout-Puissant dit : « Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres
et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et crai-
gnez Allah, car Allah est, certes, dur en punition ! » (Al-Ma’eda : 2)
Deuxièmement : le hadith concernant la tribu des Acharites.
Abu Moussa al-Achari rapporte , que le Prophète ملسو هيلع هللا ىلصa dit : « Lorsque les
gens de la tribu des Ash’ari manquaient de nourriture pendant les batailles, ou
que la nourriture de leurs familles à Médine venait à manquer, ils rassemblaient
toute la nourriture qui leur restait dans une feuille, puis la distribuaient entre
eux de manière égale avec un même récipient. Ainsi, ces gens sont des miens,
et je suis des leurs ».
En commentant ce hadith, Al-Nawawi a dit :
« Ce hadith évoque le mérite des membres de la tribu des Acharites de l’altruisme et
du soutien, et le mérite de partager ses provisions de nourriture pendant les voyages,
mais aussi de réunir la nourriture et de la partager lorsqu’on est résident et que
celle-ci manque. Le hadith ne fait pas référence au partage décrit dans les ouvrages
de Fiqh avec toutes ses conditions, et son interdiction lorsqu’elle intervient dans des
domaines concernés par Riba, ou à une exigence, etc., dont il est question dans le
hadith. Pour obtenir des parts égales et leur consolation les uns avec les autres avec
ce qu’ils avaient. » (Explication de Sahih Mouslim par al-Nawawi : 62/16)
503
Troisièmement : Le Principe de Partage ou al-Mounahada. L’imam Al-
Bukhari a présenté le concept de Mounahada dans le titre : “Chapitre du
Partenariat, Section sur le Partenariat dans les aliments, le partage (nahd), et
les marchandises (’ouroud) et comment partager une marchandise mesurée en
poids ou en volume approximatifs ou à la main, lorsque les musulmans ne voient
aucun inconvénient à ce que chacun consomme une partie, et le jugement du
partage approximatif de l’or et de l’argent, ou de manger les dattes deux par
deux quand elles sont mises en commun.” On entend ici la contribution d’un
groupe de voyageurs à tous les frais de déplacement et la répartition de ces dé-
penses entre eux.
Ibn Hajar Al-Asqalani a également indiqué que le terme Nahd ou Mounahada
se réfère à un partage égal des aliments de subsistance pendant les voyages. Il a
ensuite précisé que le partage comprend généralement une multitude de pro-
duits, parmi lesquels des produits alimentaires, notamment des produits sujets
au riba. Pourtant, les restrictions en matière de riba imposées à l’échange de
marchandises comprenant la riba sont omis dans le cas de Nahd, car la preuve
de l’autorisation de Nahd est bien établie. (voir Fat’hul Bari : 5/128)
Article (16): Autonomie de la Caisse
La caisse d’assurance coopérative doit être indépendante et formée par les dons
des participants ou autres. L’indépendance de la caisse peut être assurée en lui
conférant la personnalité morale reconnue par la loi ou en séparant totalement
ses comptes de ceux du gestionnaire. On peut également créer un waqf en argent
à but caritatif en se basant sur la validité de ce type de waqf.
Article (17): Démission d’un participant à la Caisse
La police d’assurance coopérative régit les cas de démission conformément aux
réglementations, conditions et normes approuvées par le Conseil de la Charia,
sans causer de préjudice à d’autres participants.
Article (18): Contribution à la Caisse d’assurance :
1. La contribution peut être déterminée conformément aux principes ac-
tuariels basés sur des techniques statistiques, en tenant compte du fait
que le risque est constant ou variable. Le processus de détermination
impliquerait également l’application du principe de proportionnalité en-
tre la contribution et le risque lui-même et la prise en compte du type
et de la période de contribution, ainsi que du montant de la couverture
d’assurance.
2. Les risques assurés doivent être probables, et non pas simplement liés à
504
l’envie du client, et ne doivent pas concerner un objet interdit.
Article (19): Substitution
La direction de la caisse se substitue au participant qu’elle a dédommagé pour
le préjudice qu’il a subi dans les actions engagées pour la réparation du préju-
dice subi dans toutes les actions en justice et tous les droits et le produit ainsi
perçu est reversé au fonds.
Article (20): La Franchise
Il est permis de stipuler dans la police d’assurance que le client d’assurance doit
supporter un montant forfaitaire ou un pourcentage du montant de l’indemnisa-
tion pour les torts que lui infligent d’autres personnes ou qu’il inflige aux autres.
Article (21): Propriété des contributions
La caisse est autorisée à acquérir les contributions et, dans ce cas, les preneurs
d’assurance ne seront plus propriétaires de leurs contributions dès qu’ils les au-
ront payées. Dans ce cas, chaque preneur d’assurance est réputé avoir cédé son
droit de propriété de sa contribution à la caisse. L’une de ces deux options, de
possession ou de renonciation, du droit de contribution devrait être explicite-
ment mentionnée dans la police d’assurance.
505
• Conseil Général des Banques et Institutions Financières islamiques au
Bahreïn (ang. GCIBFI).
L’émission des normes de la Charia régissant les activités d’assurance
coopérative et de banque islamique fait partie des fonctions de base
du conseil. Il devra faire en sorte que ces normes soient ratifiées par
l’Académie et les faire adopter par les organismes de surveillance et de
réglementation, de manière à ce qu’elles constituent les règles du travail
des institutions financières islamiques.
Les secrétariats du Groupe de la Banque Islamique de Développement
et de l’Académie peuvent se coordonner pour élaborer la proposition
détaillée sur les modalités de travail du conseil d’administration.
4. Le secrétariat général de l’Académie devrait entreprendre plus d’études
sur certaines questions relatives à l’assurance coopérative, notamment :
506
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
507
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
508
à-dire les références et la méthodologie y afférente adoptées par les
savants de la Oumma – et souligner l’observance de ses règles.
b. Identifier les points d’accord et de désaccord, et se servir des
convergences comme base pour analyser les divergences. Ceci afin
de maintenir une bonne coexistence, dans le respect de l’opinion de
chacun, et dans la mesure où cette opinion n’est pas en opposition
avec le Coran, la Sounna, et le consensus des savants de la Oumma.
c. Le dialogue est limité aux questions incertaines ouvertes à l’Ijtihad
(jugement interprétatif ). Quant aux questions fondées sur des
jugements catégoriques, le dialogue n’a pas lieu d’être, sauf s’il vise à
recommander et expliquer leurs applications.
6. Adoption du plan préparé par le secrétariat de l’Académie internationale
du Fiqh islamique, en application du programme décennal concernant
ce sujet, qui fut déclaré suite à la conférence du 3e Sommet Islamique
Extraordinaire, tenue à Makkah, à l’aimable invitation du Gardien des
Deux Saintes Mosquées, le 5-6 Dhoul Qui’da, 1426 H correspondent au
7-8 décembre 2005. Ce plan, qui fut soumis à l’OCI, fut approuvé par
les savants des différentes écoles, à l’invitation du Secrétaire Général de
l’Organisation de la Coopération islamique, le 28 juillet 2008. Et outre,
ce plan doit être distribué aux parties concernées qui y sont indiquées.
L’Académie recommande ce qui suit :
1. Souligner le fait que les adeptes de toute doctrine islamique ont pour ob-
ligation de respecter les Mères des croyants (les épouses du Prophète, que
la paix et la bénédiction soient sur lui), les Compagnons et la Famille du
Prophète, et de s’abstenir de leur faire tort ou les rabaisser par des injures
ou des paroles diffamatoires.
2. Interdiction de déclarer mécréant un groupe de musulmans tant qu’ils
croient en Allah et en Son messager Mohammed ملسو هيلع هللا ىلصaux piliers de l’Islam,
aux piliers de la Foi (la croyance), et ne nie pas les principes fondamen-
taux de la religion que nul n’est sensé ignoré.
3. Le sang du musulman est sacré, quelle que soit sa doctrine, et tout com-
bat entre musulmans est strictement interdit.
4. Interdire toute tâche missionnaire organisée par les adeptes de certaines
sectes adressées aux adeptes d’autres doctrines, et ce afin d’éviter la sédi-
tion, la désunion, la rancœur et la haine.
5. Diffusion des recommandations précédentes parmi les pays membres de
509
l’Organisation de la Coopération islamique afin de les incorporer dans
les programmes d’enseignement, les diffuser par le biais des médias, et les
adopter dans les différentes décisions politiques.
6. Organisation des séminaires et des forums pour approfondir le dialogue
entre les adeptes des écoles et sectes musulmanes, en éliminer les obsta-
cles qui entravent ce dialogue, réaffirmer les principes fondamentaux et
les valeurs communes et promouvoir une culture de tolérance, de juste
milieu, et de modération.
Allah est le Garant du succès
•
510
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
511
2. Il n’est pas permis d’utiliser le génome de manière néfaste ou allant à
l’encontre de la Charia.
3. Interdiction de mener de quelconques recherches, thérapies ou diagnos-
tics, sur le génome d’une personne, sans avoir au préalable évalué les ris-
ques et avantages potentiels des travaux à mener et veiller à l’application
des règles de la Charia en rapport avec ce sujet.
4. L’obligation d’obtenir une autorisation valide et reconnue par la Charia,
afin d’analyser la carte génétique d’une personne, et ce par la personne
elle-même ou par son tuteur légal, tout en veillant à son intérêt.
5. Toute personne bénéficie du droit de décider s’il souhaite ou non être
informé des résultats ou des conséquences de tout examen génétique le
concernant.
6. Les résultats d’analyses génétiques, qu’ils soient conservés ou utilisés à des
fins de recherche ou à toute autre fin, doivent être traités en toute confi-
dentialité. Le dévoilement de ces informations n’est permis que dans les
cas mentionnés dans la résolution de l’Académie no. 79 (10/8), à propos
du : « secret médical », et la résolution no. 142 (8/15) concernant « La
responsabilité civile du médecin ».
De plus, en cas de maladie grave, le médecin est enjoint d’obtenir l’autor-
isation du patient pour informer sa famille. Si le patient refuse de donner
son accord, le médecin doit tout de même tenter de le convaincre afin de
protéger la vie des autres membres de la famille.
7. Insister sur les principes de la Charia – concernant le génome humain –
énoncés dans la recommandation du “Séminaire sur l’hérédité, le génie
génétique, le génome humain et le traitement génétique” organise par
l’OISM en coopération avec l’Académie internationale du Fiqh islamique
en 1419 H.
8. Nul ne doit faire l’objet de discrimination en raison de ses caractéristiques
génétiques, si le but est la violation de ses droits, de ses libertés fonda-
mentales ou l’atteinte à sa dignité.
9. Il est interdit de mener des recherches cliniques sur le génome humain
ou ainsi que toute activité à ce sujet, en particulier dans les domaines de
la biologie, de la génétique et de la médecine, qui contredisent les règles
de la Charia, ou ne respectent pas les droits de l’homme reconnus par la
Charia.
512
Le traitement génétique des cellules humaines (thérapie génique ou génothérapie)
Il s’agit de transférer une partie de l’ADN (ou d’un gène d’ajustement) pour le
remplacement d’un gène infecté et ainsi restaurer une fonction génétique anté-
rieure dans la cellule. La génothérapie se divise en deux types, et ce en fonction
de la cellule traitée :
— Premier type : traitement génétique des cellules somatiques
Ce type de traitement inclut toutes les cellules du corps, et son jugement diffère
selon l’objectif recherche. Si la guérison est le but réel du traitement génétique,
celui-ci est autorisé avec les conditions suivantes :
1. Le traitement ne doit pas causer un mal plus grand que le mal déjà
existant.
2. Le traitement n’est autorisé que s’il permet, de manière probable, une
guérison ou une atténuation de la douleur.
3. Aucune alternative ne doit exister.
4. Respecter les conditions de la transplantation d’organes, concernant
le donateur et le receveur, reconnues par la Charia comme l’a indiqué
l’Académie dans sa Résolution nº 57 (8/6). En outre, le traitement géné-
tique doit être effectué par des spécialistes du domaine, connus pour leur
expertise, et leur loyauté.
513
Deuxièmement : Le Génie Génétique
1. Il est interdit d’utiliser le génie génétique dans le but de modifier la con-
figuration génétique au moyen de ce que l’on appelle « l’amélioration de
la descendance humaine ». Toute tentative d’altération génétique sur la
personnalité de l’humain ou d’ingérence dans sa capacité à être responsa-
ble de sa propre personne est interdite par la Charia.
2. L’utilisation du génie génétique dans les domaines de la botanique et de
la zoologie est en principe permise, sous certaines restrictions :
514
Jugements de la Charia sur le Traitement Génétique :
Les jugements du traitement génétique diffèrent comme suit :
Ce type de dépistage est autorisé, à condition que les moyens utilisés soient au-
torisés et ne comportent pas de dangers. Par ailleurs, l’autorité nationale com-
pétente a le droit d’imposer un tel dispositif, pour préserver l’intérêt public, et
ce lorsqu’une maladie épidémique se propage dans un pays, ou lorsque l’état se
trouve exposé à des matières radioactives ou toxiques pouvant affecter les gènes.
Toutefois, les résultats de l’enquête doivent rester confidentiels afin de préser-
ver l’honneur et la vie privée de la personne, conformément aux prescriptions
divines, afin que les objectifs et les principes de la Charia soient réalisés.
Il est permis de procéder à un examen génétique avant le mariage, tant que les
moyens utilisés sont autorisés et sans danger, dans la mesure où ce processus
réalise les objectifs de la Charia et protège la famille des maladies génétiques.
L’autorité compétente peut également l’imposer afin de réaliser un intérêt pu-
blic reconnu par la Charia.
Cette méthode peut recourir à des moyens médicaux différents et peut être ré-
alisée à différents stades de la grossesse : au début, au milieu ou à la fin. S’il est
prouvé qu’il existe une maladie génétique, il est permis de faire avorter la femme,
comme indiqué dans la Résolution no. 56 (6/7) de l’Académie internationale
du Fiqh islamique sur l’avortement.
515
E. Jugement de la Charia sur l’examen génétique après l’accouchement
Un examen génétique doit être effectué pour les nouveau-nés afin de donner
une chance d’intervention précoce lorsqu’il existe des cas curables.
516
mateurs puissent en être informés.
8. Demander aux pays musulmans d’édicter les règles et règlements néces-
saires pour protéger leur population d’être prise comme des cobayes.
9. Renforcer le rôle des agences de protection des consommateurs et sensi-
biliser à leur sujet dans les pays musulmans.
Allah est plus Savant
•
517
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
518
Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur des mondes, et que les éloges et la paix soient sur
notre maître Mohammed, le sceau des prophètes, sur sa famille ainsi que tous
ses compagnons,
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique, de l’Organisation
de la Coopération islamique, réuni à sa 21e session, tenue à Riyad (Royaume
d’Arabie saoudite) du 15 au 19 Mouharam, (18-22 décembre 2013),
En sa qualité d’institution de référence pour la Oumma dans le domaine
du Fiqh,
Et ayant pleine conscience de sa responsabilité et de son devoir envers la
Oumma concernant les défis et dangers auxquels elle est confrontée, et en par-
ticulier ce qui a lieu dans le monde arabe et certains pays musulmans
Et suivant et observant de près les combats, les conflits et les troubles régnant
dans plusieurs pays du monde musulman, ce chaos qui est sur le point d’em-
porter la Oumma, menaçant à la fois : son entité, son unité, sa sécurité, son
économie, ainsi que ses fondements, faisant souffrir les peuples sous le poids
de l’injustice, la faim, la terreur, la division, la faiblesse du pouvoir, et qui ont
interrompu le cours normal de la vie et déstabilisé la sécurité et l’ordre,
Et partant du devoir de l’Académie envers l’ensemble de la Oumma,
Et compte tenu des résolutions de l’Académie lors de ses précédentes sessions,
notamment ce qui fut décidé lors de sa 20e session, tenue à Oran (République
Algérienne Démocratique et Populaire) du 26 Chawal au 2 Dhoul Qui’da 1433 H
(13-18 septembre 2012), au sujet de la Syrie ;
Le Conseil de l’Académie adresse cet appel aux *enfants de la Oumma, ses
dirigeants, ses savants et ses gouverneurs, et en particulier les pays et les com-
munautés qui endurent ces troubles et ces conflits :
Premièrement : Réaffirmer le caractère sacré de la vie humaine, et du musul-
man, et interdire toute atteinte portée à la vie d’autrui, en application de la pa-
role d’Allah Le Très Haut qui dit : « …que quiconque tuerait une personne non
coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait
tué tous les hommes » (Al-Ma’ida: 32), et celle du Prophète : « Le musulman est
sacré pour le musulman, aussi bien son sang, que ses biens, et son honneur… »
(rapporté par Al-Bukhari et Mouslim).
Deuxièmement : Mettre l’accent sur l’unité et l’intégrité territoriale de la
Oumma islamique et en aucune façon n’assister ou participer aux opérations
519
visant l’effritement de l’unité de la Communauté, et souligner également l’im-
portance de l’unité nationale, qui est le principal moyen garantissant la force et
la cohésion du pays et qui le protège des conflits internes.
Troisièmement : La nécessité de sensibiliser l’ensemble des classes sociales
des sociétés arabes et islamiques, pour ne pas laisser d’occasion aux ennemis de
la Oumma et à ceux qui sont à l’affut de celle-ci et déjouer ainsi leurs plans qui
visent à la détruire et à la détourner des questions majeures qui la concernent,
en l’occupant par des conflits intérieurs.
Quatrièmement : Souligner l’importance du dialogue, comme cela fut men-
tionné dans la résolution de l’Académie n°152 (1/17) en tant que moyen de ré-
soudre les conflits et désaccords politiques et dans les relations entre les gouver-
nements, leurs peuples et les différents partis politiques. Et en aucun cas n’avoir
recours à la force, à la violence, ou aux armes, entre les enfants de la même
Nation et du même Pays, et s’éloigner du fanatisme, et des idéologies sectaires
et partisanes intolérantes,
Cinquièmement : Affirmer le droit des peuples à la justice, l’équité, la consul-
tation, l’entraide et garantir une vie décente pour toutes les classes sociales, afin
de réaliser les objectifs suprêmes de la Oumma.
Sixièmement : L’obligation de soutenir les peuples opprimés qui subissent dif-
férents types d’injustice, de crimes, de violences et d’insécurité, car les croyants
sont frères, comme le dit Allah glorifie soit-Il : « Les croyants sont des frères »
(Al-Hujurat : 10)
Septièmement : Insister sur le droit des peuples à la liberté et à réprouver le
mal et enjoindre au bien de manière pacifique et conforme aux prescriptions
de la Charia.
En outre, l’Académie exhorte les enfants de la Oumma, qu’ils soient diri-
geants, simples citoyens, pouvoirs politiques, savants ou intellectuels à s’unir
pour faire face aux dangers qui les entourent et afin que leurs pays puissent à
nouveau accomplir leur rôle envers la Oumma.
En tant qu’organisation internationale issue de l’Organisation de la
Coopération islamique, l’Académie appelle les dirigeants des États à s’entraider
et concentrer leurs efforts pour colmater les brèches, mettre fin à l’injustice et
répandre la paix dans ces sociétés qui ont perdu la paix et la sécurité.
Nous prions Allah Le Très Haut de protéger notre Oumma contre tous les
maux et de la guider. Il est Celui Qui accorde la réussite.
520
Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louange à Allah, Seigneur des mondes, et que les éloges et la paix soient sur
notre maître Mohammed, le sceau des prophètes, sur sa famille ainsi que tous
ses compagnons
Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique, de l’Organisation
de la Coopération islamique, réuni à sa 21e session, tenue à Riyad (Royaume
d’Arabie saoudite) du 15 au 19 Mouharam, 1435 H au (18-22 novembre 2013) ;
En sa qualité d’institution de référence pour la Oumma dans le domaine du
Fiqh, et pleinement consciente de ses responsabilités, et de son devoir envers
la Oumma concernant les défis et les dangers auxquels elle est confrontée, et
particulièrement les hostilités israéliennes que subit la ville d’Al-Qouds et sa
Mosquée bénite d’Al-Aqsa,
L’Académie réaffirme les points suivants :
• La Mosquée Sainte Al-Aqsa est un joyau qui orne Al-Qouds et la Palestine,
un lieu chéri par les cœurs des musulmans, la première des deux Qibla, et
l’une des trois Mosquées vers lesquelles les musulmans voyagent et le lieu du
« voyage nocturne » (al-Isra) de notre Prophète Mohammed ملسو هيلع هللا ىلصet de
son « ascension » (al-Mi’raj) dans les cieux. Cet événement fut mentionné
dans le Noble Coran, dans La Parole du Très Haut : « Gloire à (Dieu) qui a
fait voyager de nuit son serviteur, de la Mosquée sacrée à la Mosquée al-Aqsa,
dont nous avons béni les alentours, afin de lui montrer quelques-uns de nos
Signes, Il est certes Celui qui entend et voit (toutes choses). » (Al-Isra’a : 1) Ce
verset montre clairement le lien éternel qui existe entre la Grande Mosquée
de Makkah et la Mosquée Al-Aqsa, ce qui pousse les musulmans à se soucier
de leur Mosquée Sainte et à y être attachés.
• Cette mosquée bénie et sa ville sacrée subissent quotidiennement les assauts
criminels de l’occupation israélienne. Celle-ci s’efforce de judaïser la ville
sainte et d’étendre pleinement son contrôle sur la mosquée Al-Aqsa par
ses pratiques agressives, qui consistent dans la colonisation et la saisie des
terres, la démolition des logements des habitants d’Al-Qouds, les travaux
de fouille qui ont atteint les fondations de la Mosquée l’exposant à l’effon-
drement, les abus concernant les monuments islamiques, la construction
de temples juifs dans la ville sainte. De ces temples et d’autres endroits, les
colons juifs partent envahir la Mosquée Al-Aqsa et agressent les citoyens
521
palestiniens. Loin de s’arrêter là, les colonisateurs ont poursuivi leurs agres-
sions contre la Mosquée Al-Aqsa en préparant des plans pour un partage de
celle-ci au niveau du temps et de son espace entre les musulmans et les juifs.
À cet effet, un comité annexe au Parlement israélien émit des déclarations
officielles et un projet de loi comme un acte préparatoire à l’établissement
de leur prétendu « temple ».
• Conscient des graves dangers qui entourent la ville d’Al-Qouds, sa Mosquée
Al-Aqsa et de nombreux autres lieux sacrés, le Conseil de l’Académie in-
ternationale de Fiqh islamique appelle la Oumma -États, Gouvernements
et Peuples- à faire face à ces dangers et à y mettre fin par des actions poli-
tiques et juridiques dans toutes les assemblées régionales ou internationales.
L’Académie appelle aussi à soutenir moralement et matériellement le peuple
d’Al-Qouds afin de renforcer leur résistance et leur lutte. Cette aide doit
couvrir les divers domaines de la vie comme la santé, l’éducation, mais aus-
si le domaine social et économique et en particulier répondre au problème
du logement. Il faut aussi enjoindre les pays arabes à honorer, dans les plus
brefs délais, leurs promesses d’aides financières qui ont été approuvées lors
des sommets Arabes afin de diminuer les souffrances du peuple d’Al-Qouds.
• Le Conseil de l’Académie rend hommage aux résistants de ville al-Qouds,
pour tous leurs efforts pour rebuter et faire échouer les agressions qui
touchent à la sacralité de la Mosquée. Le Conseil remercie également les
efforts des pays membres de l’Organisation de la Coopération islamique, la
Ligue des Etats Arabes, ainsi que le Comité d’Al-Qouds pour préserver les
lieux sacrés de la ville sainte.
522
la résistance de son peuple pour mettre fin à la colonisation de cette terre sacrée.
« Allah soutient, certes, ceux qui soutiennent Sa religion. Allah est assurément
Fort et Puissant. » (Al-Hadj 22:40)
523
Résolutions et Recommandations de la 22ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Koweït City
État du Koweït
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
526
Ainsi, l’Académie recommande ce qui suit :
527
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Premièrement : le djihad, au sens général, désigne tout effort légitime pour éle-
ver la parole d’Allah Le Tout-Puissant, transmettre le message de l’Islam par les
moyens matériels et moraux et propager la justice, la sécurité et la miséricorde
dans les sociétés humaines.
Deuxièmement : le djihad est de deux types :
1. Djihad offensif (jihad al-talab) : qui vise à protéger la liberté d’appeler à
l’Islam en supprimant tout obstacle empêchant cette prédication d’une
part, et d’autre part à défendre les opprimés et les plus faibles sur terre,
conformément aux règles et conditions fixées par les Fouqaha (juristes
musulmans), garantissant ainsi les intérêts et repoussant les méfaits.
Allah le Tout-Puissant a dit : « Et combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait
plus polythéisme et que la religion soit entièrement à Allah seul. » (Al-
Baqarah : 193). Il a également dit : « Et qu’avez-vous à ne pas combattre
dans le sentier d’Allah, et pour la cause des faibles : hommes, femmes et
enfants qui disent : Seigneur! Fais-nous sortir de cette cité dont les gens
529
sont injustes, » (Al-Nisa’a : 75).
Le but ultime du « djihad offensif » est la transmission du message de l’Islam,
sans pour autant forcer les gens à se convertir, suivant la Parole du Très Haut :
« Il n’y a aucune contrainte en religion » (Al-Baqarah :256); « …Le devoir du
Messager est uniquement de prêcher le message clair » (Al-Nour : 54); et « …(Ô
Mohammed) ton devoir n’est que de transmettre (le message) » (Al-Choura : 48).
Dans ce type de djihad et dans les circonstances actuelles, les prédicateurs se
doivent de tirer avantage des conventions et des traités internationaux, qui ont
fait du monde une terre d’armistice (dar ’ahd), où les pays offrent la liberté de
se déplacer et de prêcher. Les prédicateurs doivent aussi tirer profit des divers
moyens modernes et notamment des nouveaux moyens de communication,
transmettre le message de l’Islam dans différentes langues et dans différentes
sociétés.
À cette occasion, le Conseil réaffirme les principes fondamentaux de la Charia,
à propos desquels il a déjà émis des résolutions et des recommandations, no-
tamment : la préparation des équipements nécessaires et le renforcement des
armées du monde musulman, en leur fournissant l’équipement nécessaire, et
en œuvrant à l’acquisition des sources qu’il est obligatoire de chercher à obtenir
pour pouvoir protéger la Oumma.
2. Djihad défensif (djihad al daf ’) : Il désigne le devoir de défense imposé
par la Charia lorsque la Oumma, la société, la religion, le pays, ou les individus
sont attaqués. Ce type de djihad cesse lorsque l’attaque prend fin, et que
l’ennemi quitte le territoire des musulmans. À cet égard, Allah, le Tout-Puissant
dit : « Combattez dans la cause d’Allah ceux qui vous combattent, mais ne
transgressez pas les limites, car Allah n’aime pas les transgresseurs » (Al-Baqarah :
190).
L’Académie recommande ce qui suit :
530
tenir compte de l’actualité et s’attacher aux principes et fondements de
l’Islam.
Allah est plus Savant
•
531
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
532
(anathème) de groupes de musulmans et de les assigner à ce jugement, d’au-
tant plus s’il s’agit des compagnons du Prophète ملسو هيلع هللا ىلصet des mères des croyants
(qu’Allah les agrée tous), ainsi que le fait de les dénigrer et d’amoindrir leur
haute place et leur valeur.
533
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
534
se doivent d’éviter tout discours incitant à la division ou aux querelles sectaires,
entre les différents groupes de la société.
Allah est plus Savant
•
535
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
536
Dans tous les points susmentionnés, il convient de respecter les règles et
normes convenues entre spécialistes dans ce domaine.
Deuxièmement : En ce qui concerne le plasma sanguin – qui fut mentionné
dans la résolution mentionnée précédemment – le Conseil estime que le sujet
doit être réexaminé en raison de la disponibilité de nouvelles informations. Le
secrétariat de l’Académie se chargera de constituer un comité à cet effet.
Troisièmement : Compte tenu de la résolution susmentionnée de l’Acadé-
mie concernant la dilution: l’Académie décide de reporter ce sujet pour de plus
amples recherches.
Quatrièmement : En ce qui concerne l’alcool, la gélatine et leur transmutation:
Les participants ont approuvé ce qui fut déclaré dans la fatwa et la recom-
mandation émises par l’Organisation Islamique des Sciences Médicales (IOMS),
lors du séminaire sur «les Substances Interdites et Impures dans les Aliments et
les Médicaments», tenu au Koweït (l’État du Koweït), du 22 au 24 Dhoul al-Hi-
djah 1415 H, (22-24 mai 1995), au siège de l’Organisation Islamique des Sciences
Médicales (IOMS). Le texte de la fatwa et de la recommandation étant le suivant :
537
pour distiller les matières odorantes volatiles ou de crèmes contenant de l’alcool
ne présente aucun inconvénient. Néanmoins, cette autorisation n’inclut pas les
boissons alcoolisées, car toute utilisation de celles-ci est interdite.
Troisièmement : Malgré que l’alcool est une substance enivrante et que sa
consommation est interdite, et jusqu’à ce que les musulmans réalisent leur am-
bition de fabriquer des médicaments sans alcool, en particulier pour les enfants
et les femmes pendant la grossesse, rien n’interdit dans la Charia l’utilisation de
médicaments contenant une quantité infime d’alcool à des fins de conservation
ou de distillation d’éléments qui ne peuvent se dissoudre dans l’eau.
Cependant, l’alcool ne doit pas être utilisé dans ces médicaments comme
sédatif et l’on ne doit y avoir recours qu’en l’absence de tout autre substitut thé-
rapeutique. Le séminaire recommande à cet égard que les autorités sanitaires
concernées déterminent ces taux d’alcool à utiliser en fonction des normes scien-
tifiques et des réglementations concernant les médicaments.
Quatrièmement : Il est interdit de consommer des denrées alimentaires
contenant une quantité de boissons alcoolisées même si la quantité est faible,
notamment les denrées alimentaires largement utilisées dans les pays occiden-
taux comme certains types de chocolats et de produits surgelés (glaces et crèmes
glacées) et certaines boissons gazeuses en raison du principe issu de la Charia
selon lequel les produits enivrants sont interdits qu’ils soient consommés en
petite ou grande quantité, outre le fait qu’il n’y ait pas de motif légiféré qui jus-
tifie leur utilisation.
Cinquièmement : Les produits alimentaires dans lesquels une faible quan-
tité d’alcool est utilisée pour distiller des éléments qui ne peuvent se dissoudre
dans l’eau, tels que les colorants, les conservateurs et autres sont permis à la
consommation, car ils sont devenus très fréquents et que la plus grande partie
de ces alcools s’évaporent et se dissipent lors de la fabrication de ces aliments
selon les réglementations et indications des autorités sanitaires et alimentaires.
Néanmoins, les fabricants doivent chercher à utiliser des substituts sans alcool.
Sixièmement : Les denrées alimentaires comprenant de la graisse de porc,
comme certains types de fromage, d’huile, de graisse, de ghee et de beurre ainsi
que certains types de biscuits, de chocolats et de crèmes glacées, sont strictement
interdites, en raison de l’avis unanime des érudits de la Charia concernant l’im-
pureté du porc et l’interdiction de le consommer et parce qu’il n’existe aucun
motif impérieux justifiant la consommation de ces produits.
Septièmement : La gélatine. Le Conseil de l’Académie a décidé de deman-
der à son Secrétariat de reporter l’étude de la question pour un surcroît de re-
cherches et d’études.
538
Hormones et Enzymes
• L’hormone est une substance chimique que les glandes endocrines sécrètent
dans le sang et régule de nombreux processus métaboliques et structurels vi-
taux. Les effets de l’hormone s’appliquent à tout le corps.
• L’enzyme est une molécule de protéine sécrétée par les cellules du corps.
Elle a un effet local qui accélère l’interaction chimique dans les organismes
sans être consommée.
• L’héparine extraite de porc ne doit être utilisée qu’en cas de nécessité im-
périeuse lorsqu’elle est modifiée pour obtenir une héparine de bas poids
moléculaire, car cette opération ne constitue pas un processus de trans-
mutation chimique pouvant servir de base à un jugement indépendant.
Cependant, il n’y a pas de mal à utiliser l’héparine préparée par génie géné-
tique sans aucun composant de porc.
• L’utilisation d’insuline extraite de porc est interdite, sauf en cas de néces-
sité impérieuse, car il existe des substituts licites. L’utilisation d’insuline
humaine et de ses analogues préparés par génie génétique est quant à elle
autorisée.
• Valves cardiaques : les valves de substitution peuvent être de substances
métalliques ou organiques (humaine ou animale) et leur utilisation est per-
mise. Quant aux valves issues du porc il est interdit de les utiliser sauf en
cas de nécessité impérieuse.
Le conseil a donc décidé ce qui suit :
Fromage fabriqué à partir de la présure :
1. La présure de porc est interdite et considérée comme impure.
2. Si la présure est extraite d’un animal comestible qui a été égorgé con-
formément aux principes de la Charia, elle est considérée comme pure
et halal.
3. Si la présure est extraite d’une bête morte ou qui n’a pas été abattue con-
formément aux principes de la Charia, la plupart des participants sont
d’avis qu’elle est impure et non halal.
4. Il est permis d’utiliser de la présure préparée par génie génétique à partir
du gène qui l’a produite.
539
Eaux usées traitées
Il s’agit d’eau que les gens ont utilisée pour leurs besoins quotidiens dans le
domaine domestique, celui des services ou de l’industrie et qui est porteuse de
différentes sortes de déchets humains et industriels.
L’utilisation des eaux usées traitées
Le Conseil a décidé qu’il est permis d’utiliser les eaux usées traitées à des fins
telles que le lavage des sols et des vêtements. Elles peuvent également être uti-
lisées pour l’irrigation de cultures agricoles non comestibles tant que cela n’est
pas nocif. Dans le cas contraire, elles ne doivent pas être utilisées pour éviter
ses conséquences néfastes.
Il est permis de les utiliser dans la nourriture ou pour boire si elles ne sont
pas nocives. Il n’est permis de les utiliser dans les adorations qu’après s’être as-
suré de leur pureté.
540
tion en eaux usées, afin qu’ils puissent acheter en connaissance de cause.
8. Utiliser les déchets des eaux usées pour la production d’énergie et afin
d’atténuer la pollution de l’environnement.
541
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
542
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
543
ce avec l’autorisation leur propriétaire. Cela concerne le dépositaire, l’em-
prunteur, le locataire, l’associé, le moudarib (le gestionnaire du capital), le
superviseur du waqf, l’exécuteur testamentaire et autres.
C’est ce statut qui s’applique aux comptes d’investissement dans les ban-
ques islamiques. À cet égard, le Conseil réaffirme ce qui est indiqué à la
deuxième clause alinéa (b) de sa résolution mentionnée ci-dessus : “Les
dépôts confiés aux banques appliquant effectivement les prescriptions
de la Charia en échange d’un certificat d’investissement au prorata du
bénéfice à réaliser et qui constituent un capital de ‘Moudaraba’ régi par
les dispositions afférentes à la ‘Moudaraba’ dans le droit islamique, no-
tamment l’interdiction faite au gestionnaire du capital (Moudarib) – en
l’occurrence la banque – de garantir le capital objet de l’opération de
spéculation.”
544
al-Mouqarada, qui indique “qu’Il n’est pas permis que l’annonce d’émission ou
que les titres de Mouqarada soient assortis d’une garantie du capital par le gé-
rant, ou d’une garantie d’un bénéfice d’un montant forfaitaire ou équivalent à
un pourcentage du capital. Si une telle clause est explicitement ou implicitement
mentionnée, la condition de garantie s’annule et le gestionnaire du capital et du
projet (Moudarib) a droit à un bénéfice équivalent à celui tiré d’une opération
effectuée dans les mêmes conditions.”
Cinquièmement : En cas de litige pour cause de pertes, c’est à la banque de
prouver qu’elle n’a pas commis de faute, et cela contrairement à ce qu’affirme
la règle générale. Cette exception n’a lieu qu’à condition qu’il existe des indices
réfutant les contestations de la banque des fautes qui lui sont imputées. Parmi
les facteurs qui renforcent le recours à cette procédure, figurent les suivants :
1. L’usage est de ne pas accepter les affirmations du moudarib (la banque)
tant que celui-ci ne fournit pas une preuve de l’absence de faute ou de
négligence de sa part.
2. Les forts soupçons à l’égard du mandataire : De lourds soupçons in-
diquent le manque de véracité du mandataire (le moudarib) dans son
déni des fautes et des négligences, car le moudarib est censé préserver le
capital investi contre toute perte et réaliser des profits.
3. Il est plus bénéfique que l’établissement des preuves incombe au moudar-
ib (la banque) afin de protéger les fonds des investisseurs contre les défic-
its en cas d’allégation du moudarib ou lorsque les fonds des investisseurs
sont perdus.
545
pour les Institutions Financières Islamiques (AAOIFI) – Bahreïn, considéra
cela comme faisant partie des responsabilités de l’auditeur externe. Cette
tâche peut également être confiée au conseil de surveillance chariatique.
546
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
547
manière que ce soit et de tirer profit de leurs énergies et de leurs capacités
pour leur propre intérêt et celui de leur société.
6. Les personnes handicapées ont des droits sur l’État :
548
leurs droits et qui adoptent leurs causes aux niveaux local et international.
6. L’Académie réaffirme la nécessité de faire tout ce qui est possible pour ré-
duire les causes de handicap, y compris l’examen médical avant le mariage
et la vaccination contre la poliomyélite ou les autres types de maladies.
7. Réaffirmer les conventions internationales sur les droits des personnes
handicapées qui ne contreviennent pas aux règles de la Charia.
Allah est plus Savant
•
549
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
550
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
551
- La possibilité de prélever un pourcentage du surplus réalisé pour couvrir
le risque de catastrophes naturelles.
- La possibilité que la rémunération accordée au gestionnaire des opérations
d’assurance soit constituée d’une partie ou d’un pourcentage du surplus
de l’assurance pour l’ensemble de ses activités sans déduire d’autres frais
des cotisations.
- La possibilité de combiner un pourcentage du montant des cotisations
avec un pourcentage de l’excédent pour la rémunération accordée au
gestionnaire d’assurance en contrepartie de sa gestion des opérations
d’assurance, ce qui constituerait une prime à l’amélioration des
performances.
• Étudier sous tous ses aspects le principe de waqf présent dans l’assurance
islamique, en exposant les motivations suscitées par les expériences mises en
œuvre dans les entreprises de ce secteur et étudier dans quelle mesure cette
méthode remplit les conditions et les règlements de la Charia.
• Passer en revue les expériences internationales en matière d’assurance
coopérative et déterminer dans quelle mesure elles se sont conformées aux
principes adoptés dans la résolution de l’Académie n° 200 (6/21) sur les
Principes de l’Assurance Coopérative à la Lumière des Jugements et des
Règles de la Charia.
552
naire d’assurance en contrepartie de sa gestion des opérations d’assurance,
ce qui constituerait une prime pour l’amélioration des performances.
Après avoir examiné les recommandations du séminaire, le Conseil de l’Aca-
démie confirme le contenu des articles IV et VI de la résolution du Conseil n°
200 (6/21) et considère que le fait que la rémunération soit issue d’un pourcen-
tage du surplus ou accorder un pourcentage du surplus en tant que prime pour
le gestionnaire, ne devrait pas être pris en considération, car cela conduit à des
obscurités pratiques et jurisprudentielles.
Aspect II : Étudier sous tous ses aspects le principe de waqf présent dans l’as-
surance islamique. Le séminaire a conclu à ce sujet ce qui suit :
Conformément à l’article XVI de la Résolution nº 200 (6/21) du Conseil
sur les Principes de l’Assurance Coopérative à la Lumière des Jugements et des
Règles de la Charia, qui stipule ce qui suit :
Il est possible d’établir un waqf de monnaie à but caritatif basé sur le prin-
cipe de la dotation d’argent (waqf al-nouqoud).
Le Conseil de l’Académie estime que l’on peut bénéficier du waqf dans le
cadre de la mise en œuvre de la résolution précédente par le biais des procé-
dures suivantes :
1. Il est permis d’établir des caisses de waqf de solidarité et utiliser les div-
idendes des fonds de ces dernières pour couvrir certains risques. Il est
également permis à ces caisses d’accepter les paiements échelonnés pour
les différents types d’assurance tout comme il lui est permis d’accepter les
dons. La Charia n’interdit pas les dépenses effectuées à partir des bénéfic-
es des fonds ainsi que des paiements échelonnés et des dons mentionnés
précédemment pour couvrir les risques.
Les autorités de supervision des Awqaf des différents pays en coordination
avec les autorités concernées du secteur de l’assurance coopérative devront
organiser ce type d’activité conformément à ce qu’ils jugent bénéfique et
dans le respect des principes de la justice.
2. Il est permis de déduire une partie du surplus d’assurance pour constituer
un waqf de monnaie pour renforcer la solvabilité de la caisse et sa capacité
à couvrir les risques des assurés.
3. Il est permis aux compagnies d’assurance islamiques de créer un waqf
avec des contributions financières déduites du surplus d’assurance pour
utiliser leurs dividendes en cas de déficit ou de défaillance des compagnies
participantes à la caisse.
Par conséquent, le waqf peut être utilisé dans le domaine de l’assurance coo-
553
pérative, mais il ne peut se substituer aux formules que l’Académie a énoncées
dans sa résolution.
Aspect III : Passer en revue les expériences internationales en matière d’assu-
rance coopérative et déterminer dans quelle mesure elles se sont conformées aux
principes adoptés dans la résolution de l’Académie n° 200 (6/21) sur les Principes
de l’Assurance Coopérative à la Lumière des Jugements et des Règles de la Charia.
À la lumière des études sur les expériences internationales, le Conseil a ob-
servé que la plupart des expériences internationales en matière d’assurance coo-
pérative étaient conformes à la Résolution nº 200 (6/21) de l’Académie, tout en
constatant certaines irrégularités qui se traduisent principalement par ce qui suit :
Premièrement : L’absence des conseils internes de surveillance chariatique
dans certaines compagnies d’assurance solidaire.
Deuxièmement : Imposer à la société de gestion d’accorder un prêt gracieux
(qard hassan) ou l’engagement préalable de celle-ci à l’accorder, ce qui est en
contradiction avec l’article IX de la résolution de l’Académie à sa 21e session.
Troisièmement : Ne pas informer les participants au moment du contrat des
mécanismes et procédures d’assurance coopérative.
Quatrièmement : Le partage du surplus d’assurance entre la société de ges-
tion et les souscripteurs, alors que la société a déjà perçu sa rémunération ou
un pourcentage des bénéfices en vertu de ce qui a été approuvé dans le contrat
de mandat (wakala) ou le contrat de Moudaraba.
Cinquièmement : Le renoncement de l’assuré au profit de la Moudaraba si
le profit est inférieur à un montant déterminé.
Deuxièmement : Recommandations
554
l’assurance coopérative d’accorder à l’assiette de l’assurance (caisse des assurés…
compte d’assurance indépendant des comptes de la société) – une personnalité
juridique qui doit inclure tous les participants aux comptes d’assurance coo-
pérative, en prenant note de la résolution de l’Académie n° 200 (6/21) et en
désignant le représentant de cette personnalité juridique de manière à ne pas
entrainer de conflits d’intérêts.
Quatrièmement : publier des normes pour l’audit des institutions et sociétés
d’assurance islamiques, afin d’atteindre les objectifs et la vision de l’Académie
dans sa Résolution nº 200 (6/21), qui protège les droits des parties concernées,
et tout particulièrement ce qui concerne les relations entre la partie gestionnaire
et la caisse d’assurance de manière à garantir l’absence de conflits d’intérêts et
la justice pour les deux parties.
Allah est plus Savant
•
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
556
Résolutions et Recommandations de la 23ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Al-Madinah al-Mounawarah
Royaume d’Arabie saoudite
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
558
est une décision qui appartient au gouverneur dans chaque pays en fonc-
tion des circonstances de l’époque, du lieu, de l’âge et de l’intérêt général.
5. Il est obligatoire de prendre en compte l’intérêt de la jeune fille dans le
processus du mariage.
6. La tutelle du père ou d’autres tuteurs sur la jeune fille se restreint à ce qui
concrétise l’intérêt de la jeune fille.
7. L’accorde de la jeune fille pour la marier est obligatoire. Il n’est pas permis
de la marier sans son accord et son consentement, conformément à la
parole du Prophète Mohammed, que la paix et la bénédiction soient sur
lui : “ Une femme qui a déjà été mariée a plus de droits sur sa personne
que son tuteur. Quant à la femme vierge on doit agir à sa demande et son
silence vaut consentement ”.
Si elle a été mariée sans son consentement, elle a le droit de demander
l’annulation du mariage.
8. Tout État a le droit de délimiter l’âge du mariage en fonction de ce qu’il
considère être de l’intérêt de la jeune fille, de la famille et de la société,
tout comme il a le droit également de déterminer la peine appropriée
réservée à quiconque marierait une jeune fille sans l’autorisation du juge.
9. Il est nécessaire d’établir des critères médicaux dans le cadre des mariages
de jeunes filles et il n’est pas permis de marier une jeune fille sans respect-
er ces critères, qui doivent être déterminés par des médecins fiables.
Allah est plus Savant
•
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le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
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Quatrièmement : Parmi les problèmes d’insolvabilité et de faillite sur les
marchés financiers islamiques, il y a ce qui suit :
1. Le retard de paiement relève de l’insolvabilité et n’est pas considéré
comme une faillite du point de vue de la Charia si les actifs appartenant
à l’établissement ou à la société suffisent pour couvrir les dettes. Le créan-
cier peut faire appel à la justice pour obtenir une déclaration de faillite.
L’établissement ou la société débitrice peut également recourir à la justice
pour obliger les créanciers à concéder un délai.
2. Et parmi les solutions suggérées pour résoudre les problèmes d’insolvabil-
ité dans les établissements et sociétés financières islamiques :
561
4. Le Conseil recommande au secrétariat de l’Académie de poursuivre
l’étude des effets de l’insolvabilité et de la faillite sur les sociétés à re-
sponsabilité limitée, y compris le cas où la société à responsabilité limitée
est insolvable ou en faillite alors que son principal propriétaire est lui
encore solvable.
Allah est plus Savant
•
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le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
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563
A : Ce qui n’annule pas le jeûne
1. L’inhalateur contre l’asthme n’affecte pas la validité du jeûne, car il cible
le système respiratoire, et la quantité qui arrive à l’estomac est minime,
non préjudiciable, involontaire, et inférieure à celle qui résulte du rinçage
de bouche et de l’utilisation du Siwak pour brosser les dents.
2. Le prélèvement de sang pour des analyses en laboratoire ou le don de
sang.
3. Tout ce qui entre par l’anus comme injections, suppositoires, endoscopes
et pommades, mis à part les injections nutritives.
4. Les patchs coupe-faim.
5. La liposuccion si elle n’est pas accompagnée de liquides nutritifs.
6. L’endoscopie rectale ou le toucher rectal.
7. La hijama (cupping) et le Fasd (phlébotomie).
8. La perte de conscience (évanouissement) causée par une anesthé-
sie générale pendant une partie de la journée, et cela même si la perte
de connaissance persiste le reste de la journée ; et ceci dès lors qu’on a
procédé à l’anesthésie et à condition qu’elle ne soit pas accompagnée de
l’administration de liquides.
B : Les annulatifs du jeûne
1. Tout ce qui entre dans le système digestif, en dépassant la bouche, le
pharynx et passe par les organes qui digèrent les aliments, c’est-à-dire
l’œsophage et les intestins.
2. Tout ce qui nourrit le corps du jeûneur, quelle que soit la voie naturelle
empruntée, puisque cela s’inscrit dans la définition du mot “manger”, et
donc contredit le noble objectif du jeûne, comme les injections nutritives.
3. L’humidification par gaz respiratoire pour le traitement de l’asthme an-
nule le jeune, car la quantité entrant dans l’estomac est beaucoup plus
importante que la quantité tolérée.
4. La transfusion sanguine, car elle contient une grande quantité d’eau.
5. L’Hémodialyse et la dialyse péritonéale en raison de l’administration
d’une grande quantité d’eau, de sels minéraux et de saccharose.
6. Les capsules utilisées dans les inhalateurs contre l’asthme et qui contien-
nent de la poudre sèche. En effet, cette dernière constitue un corps qui
pénètre dans l’estomac.
564
Recommandations
1. Le médecin traitant joue un rôle essentiel dans la détermination de la
nécessité ou du besoin d’effectuer des interventions thérapeutiques ou
diagnostiques pouvant entraîner l’invalidité du jeûne. Si une telle procé-
dure n’est pas jugée indispensable, et qu’il est possible de la reporter après
le jeûne, le médecin doit alors conseiller cela à son patient.
2. Travailler à la sensibilisation des patients sur tout ce qui concerne l’ac-
complissement de leurs actes d’adoration d’une manière juste basée sur la
Charia, et les inviter à consulter des savants fiables pour ce qui leur parait
confus dans les questions du jeûne.
3. Informer le patient souffrant d’insuffisance rénale incurable qu’il ne doit
pas jeûner pour préserver sa santé, car il est excusé, et qu’en compensa-
tion, il devra nourrir un nécessiteux pour chaque jour qu’il n’a pas jeûné.
Allah est plus Savant
•
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
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566
scrit pas dans le cadre des « mutilations génitales féminines », qui sont
interdites par l’Islam et condamnées par les organisations internationales
de santé, notamment par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Recommandation
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notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Toutes les formes et les sortes d’extrémisme sont interdites par les textes du
Coran et de la Sounna. Cette interdiction est encore plus lourde lorsque l’ex-
trémisme conduit à porter atteinte à la vie, à l’honneur, aux biens, aux esprits
et aux croyances.
Et recommande
568
les sciences du noble Coran et doter ces centres des moyens éducatifs les plus
récents pour combattre les pensées extrémistes.
Quatrièmement : Sélectionner des mouftis compétents remplissant les condi-
tions nécessaires à la délivrance de fatwas et les désigner dans les différentes villes
et régions de chaque pays. Inviter également les États à adopter l’Ifta collectif
sur les questions contemporaines et générales pour faire revivre la jurisprudence
de l’Ijtihad collectif et ces pays à instaurer des lois interdisant aux personnes
incompétentes d’émettre des Fatwas et appliquer des sanctions à cet effet.
Cinquième : Moderniser et développer les programmes scolaires dans les
établissements d’enseignement en vue d’ouvrir leurs contenus à la culture du
respect des droits de l’homme, ainsi qu’à la renonciation à la violence, à l’extré-
misme, au terrorisme et à l’athéisme et à la reconnaissance du droit d’autrui à
la diversité et à la différence.
Sixièmement : Concevoir des programmes éducatifs qui soient en accord avec
le dogme de la Oumma et ses principes et de manière à combiner authenticité
et modernité et revoir les idées faussées que ces programmes contiennent sur
l’Islam, et travailler à leur correction.
Septièmement : Exhorter les institutions médiatiques à adopter un discours
fondé sur le juste milieu et la modération dans la diffusion de leurs programmes
et à s’appuyer sur les faits en s’éloignant des rumeurs.
Huitièmement : Travailler à rectifier les fausses conceptions concernant cer-
tains termes islamiques tels que le jihad, le califat, l’alliance et le désaveu ainsi
que d’autres thèmes utilisés pour entrainer les jeunes dans les conflits.
Neuvièmement : Introduire dans les écoles et les universités des programmes
et des matières d’enseignement axés sur le rejet de la violence, de la criminalité
et du sectarisme et qui oeuvrent à éveiller les consciences sur le caractère sacré
de la vie, des biens et de l’honneur.
Dixièmement : Lancer un projet culturel de qualité et global dans la société,
supervisé par les institutions publiques concernées et visant à corriger la vision
négative envers l’Islam et ses enseignements et à raffermir les principes de la
charia omis par les gens et négligés par les prédicateurs et les penseurs.
Onzièmement : Entériner une politique éducative basée sur le renforcement
des principes de tolérance, de citoyenneté, de pensée critique et de respect de
l’opinion d’autrui.
Douzièmement : Appeler les pays et les communautés à tirer profit des ex-
périences réussies dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.
Treizièmement : Ouvrir des perspectives de dialogue avec les partisans de
la pensée extrémiste pour réfuter leurs ambiguïtés et les ramener sur la bonne
569
voie vers une vie sociale modérée et à coexister avec la société et le système, afin
d’assurer la sécurité, la stabilité et le développement de la société.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
571
Définition des avantages bancaires
Les avantages bancaires sont les droits supplémentaires offerts par la banque aux
utilisateurs de comptes courants (à vue), afin de les attirer et les encourager à
créer des comptes ou à les prolonger.
Ces avantages bancaires, selon la nature de leur utilité et le but recherché se
divisent en deux catégories :
1. Les Avantages qui profitent au client uniquement.
2. Les Avantages qui profitent aux deux parties, la banque et le client.
572
Cependant, si les avantages sont offerts à chaque nouveau client acquis
par la banque – qu’ils soient versés dans le compte courant ou sur le
compte de (mudarabah), ou par un financement, ou autre –, ils sont alors
considérés comme des dépenses publicitaires et de marketing, pour attirer
des clients et des bénéficiaires. Ceci est autorisé en vertu du principe du
caractère licite des choses à leur origine tant que cela n’est pas lié au prêt
en fonction de son montant et sa durée.
— La seconde catégorie : les Avantages qui profitent aux deux parties – la banque
et le client
Ils sont de deux types : Le premier : les avantages liés aux opérations de dépôt et
de retrait. Le second : ceux qui n’ont pas de rapport avec cela.
1. Les avantages offerts par la banque au client et qui sont liés aux opéra-
tions de dépôt et de retrait du compte courant et dont profitent les deux
parties – comme les services de carnets de chèques et de cartes de guichet
automatique – sont permis par la Charia.
En effet, il s’agit d’une aide proposée par le prêteur à l’emprunteur, en
vue de faciliter l’obtention de son droit financier et cela à condition que
les avantages qui découlent du prêt ne soient pas réservés uniquement au
prêteur, mais qu’ils profitent également à l’emprunteur.
Par ailleurs, ces avantages comportent des bénéfices pour les deux parties,
sans nuire à aucune d’entre elles, et la Charia n’interdit pas les avantages
qui ne comportent aucun préjudice. De plus, ce type d’avantages n’est
pas interdit explicitement par un texte de la Charia et ne se rapproche
pas non plus d’une des notions interdites dans les textes. Par conséquent,
il est obligatoire de s’en remettre au principe initial de permission.
2. Les avantages profitant aux deux parties, non liés aux opérations de dépôt
et de retrait d’un compte courant – comme l’offre de certains services
bancaires à des frais préférentiels inférieurs à ceux proposés aux autres, les
taux de change, les frais de virement bancaire, les prix des coffres, les frais
de lettre de crédit, l’émission de cartes de crédit et de lettres de garantie
et autres. Toutes ces opérations sont interdites, car elles entrent dans la
catégorie de l’emprunt qui génère un intérêt.
Allah est plus Savant
•
573
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
574
5. Établir des programmes scientifiques résultants d’études et de recherches
approfondies, sur les causes et les facteurs d’erreurs médicales afin d’élab-
orer des solutions appropriées pour les minimiser autant que possible.
6. La nécessité de créer l’environnement et les conditions idéales à la réali-
sation des soins de santé internes et externes afin de garantir leurs succès.
7. La sécurité des patients doit être la principale préoccupation de toutes les
politiques médicales.
8. Des ateliers de travail doivent être organisés pour tous les employés du
secteur de la santé pour les former, les sensibiliser et développer leur
éthique musulmane, afin de surmonter les erreurs qui leur font face. Ces
ateliers seront considérés comme l’une des principales tâches du travail
médical.
9. Fournir les moyens nécessaires, tels que les appareils, les laboratoires et
les informations et respecter les conventions internationales du travail
(protocoles) afin de parvenir à un diagnostic sûr et une description pré-
cise de la maladie.
10. Le respect des règles et des lois internationales du travail en limitant les
heures de travail du personnel médical à huit heures par jour maximum
(en particulier pendant les jours de garde), ceci afin de préserver la con-
centration du médecin et de protéger la santé du patient.
11. S’engager à réduire autant que possible le nombre de patients par mé-
decin afin de donner au malade suffisamment de temps pour expliquer
ses problèmes de santé.
12. Il est indispensable d’effectuer une révision périodique de toutes les lois et
résolutions relatives aux garanties de sécurité et à la protection du patient
contre les erreurs médicales.
13. Insister sur l’importance de l’entretien périodique du matériel médical
par des professionnels afin de garantir son bon fonctionnement et sa
disponibilité en quantité suffisante.
14. Travailler à la création d’une haute autorité en matière d’erreurs médicales,
regroupant des professionnels de différentes spécialités, ayant l’expérience
requise et reconnus pour leur honnêteté et leur sincérité.
Ce Comité d’Éthique doit être supervisé par le ministre spécialisé dans le
domaine. L’une de ses missions est d’enquêter sur tout incident médical,
préjudiciable ou non, le plus rapidement possible avant que ses traces
et ses effets ne disparaissent. Cette enquête doit être complète, afin de
575
déterminer la cause et l’effet de l’erreur en cas de dommage. Ses rapports
doivent être soumis aux autorités responsables et suivis de recommanda-
tions afin d’éviter de telles erreurs à l’avenir.
15. Encourager les médecins fautifs à divulguer leurs erreurs, afin de faire
preuve de transparence et de clarté afin de servir l’avenir de la pratique
médicale et sa réussite, et instaurer des moyens légaux pour réduire leurs
poursuites judiciaires.
16. Encourager les personnes informées des erreurs médicales à les sig-
naler tout en assurant leur protection contre tout harcèlement et tout
dommage.
17. La nécessité de créer une base de données portant sur les erreurs médi-
cales élaborée par un comité spécialisé composé de médecins, de Fouqaha
et de juristes et promulguer une loi exigeant que tous les acteurs des
départements travaillant pour le ministère de la santé signalent les erreurs,
et fournissent à la base de données les informations permettant de con-
naitre les causes et les circonstances de ces erreurs.
18. L’évaluation par l’autorité compétente du membre de l’équipe médicale
lorsque celui-ci est à l’origine d’erreurs graves entraînant des dommages,
afin d’identifier ses conditions de travail et sa qualification.
19. Inviter les autorités responsables à répertorier et contrôler les produits
pharmaceutiques afin de s’assurer que les procédures à ce sujet soient
réalisées, de garantir le suivi des médicaments après utilisation, en par-
ticulier pour les plus dangereux et enregistrer toute observation d’effets
secondaires ou d’interaction médicamenteuse avec d’autres médicaments,
ou encore le taux de dommages causés, s’il y en a, et prendre les mesures
nécessaires à cet effet.
20. Sensibiliser afin de faire évoluer la conception de la société vis-à-vis des
erreurs médicales pour faire accepter leur éventualité dans la pratique
médicale.
21. Œuvrer à la création d’une carte numérique dotée d’un système de code-
barre à l’intention de chaque individu dans le pays et utilisée dans toutes
les transactions médicales, en insistant sur la nécessité de tester le disposi-
tif de code-barre de temps à autre afin d’en vérifier l’efficacité.
22. Travailler à l’émission de recherches, de procédures (protocoles) et de
guides de travail afin de renforcer la base de données des patients, leur
situation et leurs antécédents médicaux.
23. La nécessité de rassembler et classer les erreurs dans la pratique médicale
576
afin de s’en servir pour faire évoluer les rapports scientifiques et pour
analyser chaque type d’erreur.
24. Faire la distinction entre les erreurs médicales dues à la négligence des
médecins et celles dues à la négligence des établissements médicaux en
raison de la défaillance de leurs systèmes et de leurs matériels indispensa-
bles au traitement médical.
25. Faire la distinction entre les erreurs médicales et les événements négatifs
indésirables qui sont hors de la volonté du médecin. En outre, faire la
distinction entre les erreurs médicales et les complications médicales pré-
visibles résultant des soins médicaux.
26. Considérer le médecin responsable des cas de négligence et de faute
contraires aux règles de traitement médical convenues entre experts en
médecine. S’ajoute à cela le cas où le médecin soigne le patient sans sa
permission ou celle de son tuteur légal ou des autorités dans les situations
où une autorisation est requise.
27. L’indemnisation incombe à la personne responsable en cas de transgres-
sion ou de négligence conformément à la Charia et au droit pénal.
28. Travailler à la préparation d’un manuel scolaire sur la déontologie de la
médecine et les erreurs médicales dans toutes les spécialités, ainsi que
leurs mesures de prévention, et enseigner ce manuel de manière obliga-
toire aux étudiants en médecine.
29. Le médecin doit apporter une attention particulière au patient et à sa
maladie ainsi qu’aux conséquences du traitement, dans les limites de l’in-
térêt du malade en fonction des circonstances du milieu et de la culture
dominante.
30. Le médecin doit agir concernant les soins prodigués à son patient comme
une personne soucieuse de son état.
31. Il est interdit au médecin de divulguer les secrets du patient et il portera
la responsabilité du préjudice moral ou physique qui en résultera. Voir
la résolution no. 79 (10/8) de l’Académie et la recommandation de la
conférence de l’Organisation Islamique des Sciences Médicales qui s’est
tenue au Koweït en avril 1987.
Deuxièmement : La permission médicale
577
A. Les cas urgents représentant une menace pour la vie du patient ou certains
membres essentiels de son corps, lorsqu’il est impossible d’obtenir la
permission du patient ou de son tuteur légal.
578
étudier la mise en place d’un projet unique de directives juridiques por-
tant sur « les règles de la pratique médicale et la responsabilité en cas
d’erreur médicale », et afin que les pays arabo-musulmans s’aident de cela
dans la législation de leurs lois concernant la pratique médicale et les
erreurs qui en découlent.
3. L’établissement d’une autorité exclusive dans chaque pays arabe et musul-
man qui soit, indépendante, et, seule habilitée dans la préparation de
rapports d’expertise dans les procès judiciaires civils et privés et dans les
litiges présentés devant les comités et tribunaux d’arbitrage concernant
les erreurs résultant de la pratique médicale.
4. Introduire le système de réconciliation lors des poursuites pénales liées
aux erreurs de pratique médicale, et ce à n’importe quel stade du procès.
Cette réconciliation aura comme aboutissement l’arrêt de la procédure
pénale et l’annulation de l’exécution des sanctions si les jugements devi-
ennent décisifs.
5. Élargir les moyens de résolution des litiges et recourir à l’arbitrage en
responsabilité civile, résultant d’une erreur de pratique médicale.
6. Mettre en place des comités spéciaux pour traiter les poursuites en justice
non pénales et civiles d’ordres privés concernant les erreurs des médecins
et de leurs collaborateurs à condition que ces comités soient les seules
habilités dans ce domaine.
7. Il est nécessaire de développer la connaissance effective de toutes les ques-
tions de fond, des procédures et des principales composantes du travail
d’équipe et les renforcer précocement dans les programmes de formation
des universités et des instituts de médecine.
8. Les médecins doivent recevoir une formation sur la pratique et les retours
d’informations, en développant les connaissances et les compétences du
travail en équipe, afin d’affiner les aptitudes acquises dans les universités
et les instituts académiques.
9. Former les médecins lors de la période du résidanat dans le but de ren-
forcer l’importance du travail d’équipe dans les soins médicaux et de
faciliter le passage vers une culture de la sécurité.
10. Le secteur des soins de santé devrait développer et intensifier les enseigne-
ments tirés des programmes de qualification avancée.
11. Il convient de rendre hommage aux compétences des médecins en
matière de travail d’équipe par le biais de procédures pour l’octroi de
diplômes permettant d’exercer la profession.
579
12. L’examen de la licence par des conseils spécialisés doit inclure une
évaluation des connaissances des nouveaux médecins concernant les
composantes du travail d’équipe et leurs ambitions professionnelles
communes.
13. Étudier la mise en place de système d’assurance concernant les risques
découlant des pratiques médicales afin d’encourager le médecin à redou-
bler d’efforts dans le traitement du patient.
14. Les médias et autres moyens de sensibilisation doivent accorder de l’im-
portance aux informations en relation avec les troubles psychologiques
afin de les traiter rapidement et efficacement et sensibiliser la population
aux droits des patients souffrant de troubles psychologiques.
15. La collaboration des pays arabes et musulmans afin d’élaborer une loi
d’orientation unifiée pour la santé psychologique, inspirée des principes
généraux du droit islamique, ainsi que des accords internationaux et des
valeurs qui s’y rapportent.
16. L’entraide de l’Organisation de la Coopération islamique et des pays ara-
bes et musulmans pour élaborer une loi d’orientation unifiée concernant
la santé mentale, inspirée des principes généraux du droit islamique et des
accords et principes internationaux pertinents.
17. Organiser un séminaire spécialisé sur la santé psychologique et mentale
pour discuter des questions éthiques et juridiques à ce sujet et aboutir à
des recommandations spécifiques à cet égard.
18. Les établissements médicaux doivent se préparer à organiser des réunions
périodiques entre médecins ou collaborateurs afin d’étudier toutes les
nouvelles questions du domaine de la pratique médicale, échanger des
avis sur les problèmes et les obstacles rencontrés dans cette pratique et
étudier les erreurs médicales et suggérer des méthodes pour les éviter ou
les restreindre.
19. Développer les compétences des médecins en matière de communica-
tion avec les patients et leurs proches de manière à permettre d’identifier
l’évolution de l’état de santé du malade ainsi que les problèmes pouvant
survenir lors des procédures médicales.
Allah est plus Savant
•
580
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
581
Ces formules comprennent les dérivés qui incluent : des futures, *les options,
des swaps (contrats d’échange temporaire). Certaines de ces formules ont
d’ores et déjà été jugées illicites par la résolution de l’Académie, telles que
les options, la plupart des futures et des échanges différés conformément à
la résolution portant sur les marchés financiers.
2. Le concept de risque :
Sa signification linguistique est : la probabilité de destruction.
En termes financiers : La probabilité de faillite financière, de perte, ou de
manque à gagner ou de profit inférieur aux attentes.
Selon la définition précédente, le risque est indissociable de l’activité
économique. Pour protéger les parties contractantes contre les risques
des transactions, la Charia a instauré des contrats de sûreté comme le
gage, la caution (garantie) et autres. Et de manière générale, les risques
ne sont pas souhaitables, car ils exposent les biens à la perte.
3. La « protection » quant à elle désigne : “l’utilisation des moyens disponi-
bles pour se protéger contre la perte, le déficit ou les dommages”.
Dans ce sens, la protection est plus générale que la garantie du capital, car
la garantie est l’engagement pris par une partie donnée d’assumer ce qui
arrive au capital en cas de perte, de dommage ou de diminution, alors
que la protection consiste à protéger le capital, ce qui inclut à la fois les
garanties directes et indirectes.
Deuxièmement : la position de la Charia concernant la couver-
ture de risque :
1. La couverture, dans son sens général, désigne la protection et la préserva-
tion de l’argent contre les risques, et dans ce sens, elle est compatible avec
les objectifs de la Charia concernant la protection de l’argent.
2. Le jugement de la Charia concernant les applications pratiques dépend
du degré de conformité des formules et des mécanismes de couverture
sous leurs diverses formes aux règles de la Charia. Cela nécessite une
étude détaillée des différentes formules et de vérifier le degré de leur con-
formité aux conditions de la Charia.
Troisièmement : les règles de la Charia pour les formules et les
méthodes de couverture
1. Les formules de couverture ne doivent ni comporter de Riba, ni mener à
cela, ni contenir de caractère amplement hasardeux (gharar), car c’est une
manière de consommer injustement les biens des autres.
582
2. La formule de couverture doit elle-même être autorisée par la Charia.
3. La formule de couverture ne doit pas conduire à la vente de dettes à un
montant différent de sa valeur nominale et à des échanges illicites comme
cela fut observé sur les marchés financiers traditionnels (basés sur les
intérêts).
4. Les formules de couverture ne doivent pas conduire à la vente de droits
simples, comme la vente d’options qui fut interdite par l’Académie dans
la résolution No63 (1/7), paragraphe 2 (b).
Elles ne doivent pas non plus conduire à une indemnisation pour un
engagement, comme la rémunération contre garantie, interdite par
l’Académie dans sa résolution no. 12 (12/2).
5. Prendre en compte des objectifs de la Charia lors de la formulation des
contrats de couverture, ainsi que des conséquences de ces contrats et
leurs effets dans les différents domaines, car veiller aux finalités est une
exigence importante de la Charia.
6. Les contrats de couverture ne doivent pas donner lieu à une garantie du
capital ou du bénéfice escompté que cette garantie soit assurée par le
gérant, gestionnaire du fonds (Moudarib) ou de l’agent, en dehors des cas
de fautes ou de négligences ou de transgression des conditions.
7. Le risque lui-même ne doit pas faire l’objet d’une rémunération.
8. L’objectif des outils de couverture doit être la préservation de l’argent et
non le fait de jouer sur les différences de prix (spéculation).
Recommandations : Le Conseil recommande ce qui suit :
1. En raison de la diversité des formules de couverture, de ses méthodes et
mécanismes dans les applications pratiques des institutions financières
islamiques, et vu qu’ils s’agit de questions contemporaines du Fiqh en-
tourées par les grands principes de l’Ijtihad dans la Charia, l’Académie
recommande d’organiser des séminaires scientifiques en coopération
avec des institutions financières islamiques pour étudier les outils et les
transactions de couverture pratiqués par les institutions financières islam-
iques ou approuvés par leurs conseils. Ceci afin de vérifier dans quelle
mesure ces institutions respectent les règles et conditions approuvées par
l’Académie dans ses résolutions et recommandations.
2. Exhorter les dirigeants et les travailleurs dans les institutions financières
islamiques à tirer profit des formules et contrats approuvés par l’Académie
internationale du Fiqh islamique et par le Conseil du Fiqh Islamique affil-
583
ié à la Ligue Islamique Mondiale et par d’autres conseils fiables relatifs à
la formulation des contrats et transactions de couverture de risques, tels
que le contrat Salam (vente d’un objet livré à terme et payé à l’avance), le
contrat de Salam parallèle(Salam mouwazi), la Mourabaha au profit du
donneur d’ordre d’achat, contrat Istisna’ (contrat de fabrication), contrat
d’Istisna’ parallèle (Istisna mouwazi), la condition de choix de rétracta-
tion, en conformité aux règles de la charia énoncées dans les résolutions
de l’Académie.
Allah est plus Savant
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584
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
585
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Et recommande :
586
à un élément principal) est approuvé par la Charia et stipule que le subordonné
est affilié, et que tout ce qui est affilié à une chose porte son jugement. Par consé-
quent, l’affiliation est prise en compte dans la négociation de titres financiers à
condition que l’élément principal soit réalisé.
Le critère qui détermine la réalisation de l’élément principal est l’existence
de l’activité, du travail et de l’entité (l’établissement ou l’entreprise) responsable
des mouvements financiers. Par conséquent, il est permis dans ce cas d’échanger
des valeurs mobilières, sans tenir compte de la part d’argent et des dettes dans
ses actifs, car, ces derniers seront considérés comme affiliés à l’élément princi-
pal, tout en s’assurant que l’élément principal reste existant dans chaque étape
de la négociation.
Troisièmement : Dans le cas où les titres financiers ne représentent pas une
activité commerciale où l’argent est échangé, mais plutôt la propriété d’une part
indivise dans certains financements proposés par une institution financière, l’Aca-
démie confirme le paragraphe C du troisième article de la résolution No30 où il
fut déclaré que si les actifs représentés par les titres financiers sont mixtes, com-
posés d’argent, de dettes, d’actifs matériels, d’usufruits et d’argent et de dettes
internes, il est permis de les négocier au prix convenu, pourvu que la majeure
partie du capital soit sous forme d’actifs tangibles et d’usufruits.
La règle en cela est que le pourcentage des actifs tangibles et des usufruits
doit être supérieur à la moitié du capital (50%).
Quatrièmement : Il n’est pas permis d’utiliser l’autorisation de négocier des
titres financiers – conformément au principe d’affiliation – comme prétexte ou
ruse pour transformer des dettes en titres et pour les négocier, comme lorsque
le titre financier représente des dettes et de l’argent auxquels des actifs tangibles
et des usufruits ont été ajoutés pour les rendre prédominants afin de permettre
leur titrisation.
Application des principes de prédominance et d’affiliation aux
titres financiers
587
3. Il est permis d’échanger des obligations, si la majorité des actifs sont
des actifs tangibles, des usufruits, ou des services, après la clôture de la
souscription et le commencement de l’activité. Par contre, avant le com-
mencement de l’activité, les règles de la Charia afférentes au contrat de
change doivent être appliquées si les actifs sont sous forme d’argent, et
les règles afférentes aux échanges de dettes doivent être appliquées si les
actifs sont des dettes.
4. Il est permis d’échanger des titres de propriété d’usufruits de biens déter-
minés avant de les louer à nouveau. Si les éléments étaient loués à nou-
veau, le titre, représentera le loyer et il sera donc une dette pour le deux-
ième locataire. Par conséquent, la négociation devra se conformer aux
règles et aux dispositions concernant les échanges de dettes.
5. Il n’est permis d’échanger les titres de propriété d’usufruit de biens aux
caractéristiques définies, avant d’avoir désigné le bien précis qui sera loué
et avant de le livrer, qu’à condition de respecter les règles relatives aux
échanges de dettes. Une fois l’actif loué précisément désigné, les titres
peuvent être négociés.
6. Il est permis de négocier les titres de propriété de services qui s’obtiennent
auprès d’une partie précisément désignée avant de louer à nouveau ces
services. Si les services sont à nouveau loués, le titre représente alors la
rémunération et devient de ce fait une dette pour le deuxième locataire et
la négociation du titre doit respecter les règles d’échange de dettes.
7. Il n’est permis d’échanger des titres de propriété de services qui s’obtien-
nent auprès d’une partie précisément décrite avant d’avoir précisément
désigner cette dernière, qu’en se conformant aux règles afférentes aux
échanges de dettes. Une fois la partie précisément désignée, il est permis
de négocier les titres.
8. La négociation de titres d’Istisna (contrat de fabrication) est permise s’ils
sont émis par le fabricant, ou si l’argent est transformé en actifs tangibles
dont les détenteurs des titres deviennent propriétaires pendant la durée
de la fabrication.
Par contre, si le produit de la vente des titres est utilisé pour être le prix
d’un contrat de fabrication parallèle ou que l’actif fabriqué a été livré à
celui qui l’a commandé de sorte que le prix du contrat de fabrication est
devenu une dette pour ce dernier, la négociation de ces titres devra être
conforme aux règles de la Charia en matière d’échange de dettes.
9. Il n’est pas permis d’échanger des titres salam (soukuk al-salam), car cela
588
constitue une vente de dettes et leur négociation doit donc respecter les
règles de la Charia concernant l’échange de dette.
10. Il n’est pas permis d’échanger des *titres Mourabaha (Soukouk al-Mour-
abaha) après la vente et la livraison de la marchandise de Mourabaha à
l’acheteur, car cela constitue une vente de dettes.
11. Il est permis de négocier des titres Moucharaka (Titre de partenariat), des
titres de moudaraba et des titres de Wakala Al-Istithmar (de procuration
d’investissement) après la clôture des souscriptions et le respect des règles
relatives à l’actif affilié énoncées au troisième article ci-dessus.
12. Il est permis d’échanger des obligations de location opérationnelle ou de
crédit-bail, une fois que le bailleur est devenu propriétaire de l’objet à
louer.
Deuxièmement : Les Actions
En tenant compte de ce qui a été mentionné dans les résolutions ci-dessus ainsi
que la résolution de l’Académie N° 63 concernant les marchés financiers, en
particulier les paragraphes (4), (5), (7), (8) et (13), il convient de prendre en
considération les éléments suivants :
1. Il n’est pas permis de négocier des actions de sociétés dont les actifs ne
sont que des dettes qu’en tenant compte des règles de la Charia en mat-
ière d’échange de dettes.
2. Il n’est pas permis de négocier des actions de sociétés si leurs actifs ne
sont que de l’argent, que ce soit au cours de la période de souscription ou
après, et avant qu’une partie du capital financier équivalente à 10% ne
soit transformée en actifs tangibles.
3. Si les actifs adossés aux actions sont composés d’actifs tangibles, d’usu-
fruits, d’argent et de dettes et que les actifs tangibles et les usufruits ne
sont pas prédominants sur les dettes et l’argent, de sorte qu’ils sont en
quantité égale ou que l’argent et les dettes sont prédominants, ou encore
qu’il est impossible de connaitre ce qui est prédominant, la règle d’affili-
ation doit être appliquée.
Le critère déterminant pour appliquer cette règle réside dans la concréti-
sation de l’élément prédominant, c’est-à-dire l’activité, le travail, et l’en-
tité responsable (l’organe administratif ) des transactions financières.
Dans ce cas, il est permis de négocier les actions sans prendre en compte
le taux d’argent et de dettes de ses actifs, car ces éléments sont considérés
589
comme un affilié à l’élément principal prédominant et non comme des
éléments indépendants, tout s’assurant que l’élément principal prédomi-
nant reste présent à chacune des étapes de la négociation.
Allah est plus Savant
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
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Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
592
Déclaration de la Cohabitation gracieuse à l’Ombre de l’Islam
Louange à Allah, Seigneur des mondes, et que les éloges et la paix soient sur ce-
lui qu’Allah envoya par Miséricorde pour l’univers, notre Prophète Mohamed,
sur sa famille ainsi que tous ses compagnons,
Ceci dit ;
L’Islam est l’ultime religion et sa loi est la dernière des lois célestes. Elle ap-
pelle à l’adoration d’Allah Seul et son objectif et son but principal, à l’instar des
autres messages divins, est d’apporter le bien et le bonheur à l’humanité, ici-bas
et dans l’au-delà. Allah le Très Haut a dit : “Nous ne t’avons envoyé qu’en mi-
séricorde pour l’univers.” (Les Prophètes : 107)
“Nous avons fait descendre sur toi le Livre, comme un exposé explicite de
toute chose, ainsi qu’un guide, une grâce et une bonne annonce aux Musulmans.”
(Les Abeilles : 89)
Étant convaincus, nous, membres du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique de l’Organisation de la Coopération islamique, réuni en sa
23ème session à Médine, du 19 au 23 Safar 1440 H (28 octobre - 1er novembre
2018), de l’importance des principes et des valeurs apportées par l’Islam,
Voici réunis dans cette déclaration, un certain nombre de ces principes, ô
combien nécessaires à l’humanité et aux différentes sociétés. Nous suivons en
cela l’exemple du Messager d’Allah ملسو هيلع هللا ىلصqui, lorsqu’il émigra à Médine (Yathrib),
rédigea entre ses habitants et ses différentes tribus, un pacte réglementant les
relations entre eux. Le Prophète ملسو هيلع هللا ىلصy cita un ensemble des principales valeurs
islamiques, et ce qui suit fait mention des plus importants d’entre eux (des plus
importantes d’entre elles) :
–1–
L’appel de l’Islam est général, et son Messager ملسو هيلع هللا ىلصa été envoyé à l’humanité tout
entière. Allah, le Très Haut, a dit : “Nous ne t’avons envoyé qu’en tant qu’an-
nonciateur et avertisseur pour toute l’humanité. Mais la plupart des gens ne
savent pas.” (Les Coalisés : 28)
Et en raison de l’universalité du message islamique, l’appel à l’Islam fait
partie des obligations. En outre la transmission de ce message doit se faire par
de sages et douces exhortations et des discussions dans la plus grande aménité,
loin de toute rudesse et sécheresse. Allah le Très Haut a dit : “Par la sagesse et
la bonne exhortation, appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute
593
avec eux de la meilleure façon. Car c’est ton Seigneur qui connaît le mieux celui
qui s’égare de Son sentier et c’est Lui qui connaît le mieux ceux qui sont bien
guidés.” (Les Abeilles : 125)
–2–
Dans la vision de l’Islam, les êtres humains ont été désignés par Allah pour
régner et se succéder sur terre. Ils ont été honorés par Allah le Très Haut a ho-
noré leurs corps et leurs âmes, si bien qu’il est défendu de leur causer du tort,
de les mépriser ou les humilier, qu’ils soient vivants ou morts. Allah Le Tout
Puissant a dit : “Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam. Nous les avons
transportés sur terre et sur mer, leur avons attribué de bonnes choses comme
nourriture, et Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créatures.”
(Le Voyage Nocturne : 70)
Et le Prophète ملسو هيلع هللا ىلصa dit à ce sujet : “Briser les os d’un mort est aussi grave que
de les briser lorsqu’il est vivant”29
Et toutes les créatures sont assujetties par Allah pour servir l’être humain,
Allah le Très Haut a dit : “Ne voyez-vous pas qu’Allah vous a assujetti ce qui
est dans les cieux et sur la terre ? Et Il vous a comblés de Ses bienfaits apparents
et cachés. Et parmi les gens, il y en a qui discutent à propos d’Allah, sans science,
ni guidée, ni Livre éclairant. ” (Louqman : 20)
Il a également dit – glorifié soit-Il – : “Il vous a assujetti tout ce qui est dans
les cieux et sur la terre, le tout venant de Lui. Il y a là des signes pour des gens
qui réfléchissent.” (L’agenouillée : 13)
La considération portée par l’Islam à l’être humain concerne aussi bien son
corps, que son esprit et son âme, afin que ce dernier puisse s’acquitter des de-
voirs liés à son règne sur cette terre.
–3–
Et Allah a ordonné à l’homme de suivre Ses lois transmises par les prophètes et
les messagers, et son sort dans cette vie et au Jour dernier dépend de son atta-
chement aux lois divines. Allah, le Très Haut, a dit : « Descendez d’ici, (Adam et
Eve), [Vous serez] tous (avec vos descendants) ennemis les uns des autres. Puis, si
jamais un guide vous vient de Ma part, quiconque suit Mon guide ne s’égarera
ni ne sera malheureux, (Tâ-Hâ : 123) Et quiconque se détourne de Mon Rappel,
mènera certes, une vie pleine de gêne, et le Jour de la Résurrection Nous l’amè-
nerons aveugle au rassemblement ». (Tâ-Hâ : 124)
594
–4–
–5–
En Islam, il n’y a pas de discrimination entre les êtres humains, fondée sur la
couleur, le sexe ou la langue. Ils ont tous une origine unique, un père et une
mère uniques (Adam et Eve). Allah, le Très Haut, a déclaré : “O hommes !
Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être, et a créé de celui-ci son
épouse, et qui de ces deux-là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d’hommes
et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les
autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe par-
faitement.” (Les Femmes : 1)
Le Prophète ملسو هيلع هللا ىلصa dit :
« Allah le Très Haut a dit : “O hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une
femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous
entreconnaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah
est certes Omniscient et Grand Connaisseur.” (Les Appartements : 13) En vérité, un
arabe n’est pas supérieur à un non-arabe, pas plus que ne l’est un non arabe à un
arabe, ou un homme blanc à un homme noir ou un homme noir à un homme blanc,
si ce n’est par la Taqwa (la piété). »30
–6–
En outre, il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes concernant
la dignité humaine et les prescriptions de la Charia. Allah le Très Haut a dit :
“Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le
convenable, interdisent le blâmable, accomplissent la Salât, s’acquittent de la
Zakât et obéissent à Allah et à Son messager. Voilà ceux auxquels Allah fera mi-
séricorde, car Allah est Puissant et Sage.” (Le Repentir :71)
Et le Prophète ملسو هيلع هللا ىلصa déclaré : “ Les femmes sont les semblables des hommes ”31
595
Les allocutions introduites par « O vous les gens » et « O vous les croyants »,
dans le Coran et les Ahadiths, s’adressent à la fois aux hommes et aux femmes.
–7–
L’un des piliers de la foi musulmane consiste à croire à l’ensemble des prophètes
et des messagers et aux livres qui leur ont été révélés à les respecter et leur rendre
hommage, tout en ayant foi qu’Allah les a tous envoyés pour appeler à Lui vouer
un culte exclusif et à L’adorer. Et il n’est pas permis à un musulman de faire
une distinction entre les prophètes et les messagers d’Allah. Le Coran a déclaré :
« Le Messager a cru en ce qu’on a fait descendre vers lui venant de son Seigneur,
et aussi les croyants: tous ont cru en Allah, en Ses anges, à Ses livres et en Ses
messagers; (en disant): « Nous ne faisons aucune distinction entre Ses messa-
gers ». Et ils ont dit : “Nous avons entendu et obéi. Seigneur, nous implorons
Ton pardon. C’est à Toi que sera le retour.” » (La Vache : 285)
L’Islam appelle à dialoguer avec les gens du Livre (les juifs et les chrétiens)
et à débattre avec eux de la meilleure manière. Allah le Très Haut a dit : “Dis :
« O gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous : que nous
n’adorions qu’Allah, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns
les autres pour seigneurs en dehors d’Allah ». Puis, s’ils tournent le dos, dites :
« Soyez témoins que nous, nous sommes soumis ».” (La Famille D’imrân :64)
–8–
–9–
L’âme humaine, en islam, est protégée et préservée. En effet, tuer une seule âme
en l’Islam revient à tuer l’ensemble de l’humanité et préserver une seule âme re-
vient à préserver l’ensemble de l’humanité. Ce qui fut aussi le cas pour toutes les
596
religions divines. Allah le Très Haut a dit : “C’est pourquoi Nous avons prescrit
pour les Enfants d’Israël que tuer une personne non coupable d’un meurtre ou
d’une corruption sur terre revient à tuer l’humanité toute entière et préserver
une vie revient à préserver l’humanité entière. En effet, Nos messagers sont ve-
nus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre
eux se mettent à commettre des excès sur la terre.” (Le Repas : 32)
– 10 –
– 11 –
– 12 –
La paix est l’un des objectifs éminents de l’Islam et la base de la relation avec
autrui. Prôner la bienfaisance envers ceux qui sont pacifiques est l’une de ses
597
caractéristiques. Allah, le Très Haut, a dit : “Allah ne vous défend pas d’être
bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la re-
ligion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables.
(L’éprouvée : 8) Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous
ont combattus pour la religion, chassés de vos demeures et ont aidé à votre ex-
pulsion. Et ceux qui les prennent pour alliés sont les injustes.” (L’éprouvée : 9)
Le Très Haut a également dit : “Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui
vous combattent, et ne transgressez pas. Certes, Allah n’aime pas les transgres-
seurs !” (La Vache : 190)
Ainsi, le Jihad fut légiféré pour être un moyen de repousser les agressions,
défendre la nation et éliminer tout obstacle entre les gens et la foi en Allah et
la dernière religion. Il fut aussi légiféré pour porter secours aux opprimés qu’on
empêche de croire en Allah. Allah le Très Haut, dit : “Et qu’avez-vous à ne pas
combattre dans le sentier d’Allah, et pour la cause des faibles : hommes, femmes
et enfants qui disent : « Seigneur ! Fais-nous sortir de cette cité dont les gens sont
injustes, et accorde-nous de Ta part un allié, et accorde-nous de Ta part un se-
coureur ».” (Les Femmes :75)
Le Jihad vient éliminer tout obstacle afin que ne subsiste plus aucune tribula-
tion et que la religion d’Allah prévale. Allah le Très Haut a dit : “Combattez-les
jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus de sédition, et que la* religion soit entièrement
à Allah. Puis, s’ils cessent (ils seront pardonnés, car) Allah observe bien ce qu’ils
œuvrent.” (Le Butin :39)
Le but unique du Jihad en Islam est donc de repousser les agressions, d’écar-
ter tout obstacle empêchant les gens d’adopter la religion d’Allah et de protéger
les plus vulnérables sur terre.
– 13 –
Il n’est pas permis de s’en prendre à autrui injustement, qu’il s’agisse de sa per-
sonne, ses biens ou son honneur. Lors de la défense de la religion, de la vie des
personnes, de la dignité et des biens, la riposte doit être proportionnelle au
préjudice causé. Allah le Très Haut a dit : « Quiconque vous agresse sera donc
attaqué de manière proportionnée. Craignez Allah et sachez qu’Allah est avec
ceux qui Le craignent. » (La Vache : 194)
Le Très Haut a également déclaré : “Si vous devez exercer des représailles,
qu’elles soient en proportion du préjudice subi, bien qu’il soit préférable d’y re-
noncer et de supporter patiemment l’offense ressentie.” (Les Abeilles : 126)
598
– 14 –
La recherche d’une paix basée sur la justice et qui préserve les droits des enne-
mis est un objectif important en Islam. Allah le Très Haut a dit : “Alors, s’ils
inclinent à la paix, incline vers celle-ci (toi aussi) et place ta confiance en Allah,
car c’est Lui l’Audient, l’Omniscient.” (Le Butin :61)
En outre, la trahison et la tromperie y sont interdites. Allah le Très Haut a
dit : “Si jamais tu crains vraiment une trahison de la part d’un peuple, dénonce
alors le pacte (que tu as conclu avec), d’une façon franche et loyale, car Allah
n’aime pas les traîtres.” (Le Butin : 58)
– 15 –
L’une des choses évidentes dans cette religion est sa condamnation stricte de
toutes les formes de ce que l’on nomme terrorisme aujourd’hui. Cela concerne
le meurtre d’innocents, l’agression des familles, le pillage de villes, de villages,
des biens et la violation des dignités de manières ignobles et inhumaines, mais
aussi l’agression contre la noble Mosquée al-Aqsa et les attentats à la bombe
au cœur des mosquées. Quelle injustice alors d’associer l’Islam à ces actes alors
qu’il a toujours condamné ces crimes.
De ce fait, une campagne médiatique massive doit être menée pour clarifier
la réalité de l’Islam et sa prééminence garantissant le bien de l’humanité ici-bas
et dans l’au-delà. Et cela doit également se refléter dans les programmes d’en-
seignement et d’éducation.
– 16 –
599
– 17 –
L’entraide entre les enfants de l’Adam est la relation concrète qui doit exister
entre les adeptes de cette religion et les autres. Cette entraide vise le bien de
l’humanité. La différence de religion, de couleur et de sexe n’entrave et n’affai-
blit en rien l’appel à l’entraide. Allah Le Très Haut a dit : “Ne laissez pas la haine
pour un peuple qui vous a obstrué la route vers la Mosquée sacrée vous inciter
à transgresser. Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de
la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez
Allah, car Allah est, certes, dur en punition !” (Le Repas : 2)
600
– 19 –
Les non-musulmans vivants dans les pays musulmans jouissent des mêmes droits
que les musulmans. Ils sont libres de garder leurs religions, croyances et rituels.
Allah, Le Très Haut, a dit : “Allah ne vous défend pas d’être bienfaisants et équi-
tables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous
ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables.” (L’éprouvée :
8) Et Le Très Haut a dit aussi : “Nulle contrainte en religion !” (La Vache : 256)
Le Pacte du Prophète, aussi appelé la Charte de Médine, qui est un pacte
que le Messager d’Allah ملسو هيلع هللا ىلصa décrété pour la communauté de Médine après son
Hégire, vient affirmer ce grand principe de l’Islam. En effet, il constitue le fon-
dement des relations entre les composantes sociales de Médine, et le fondement
de la société et de l’état en Islam.
De là vient l’importance du dialogue et de la discussion avec douceur pour
une construction sociale saine. La mise en pratique de ces principes dans les
conquêtes islamiques se traduisit par cette parole répétée à de maintes reprises :
« Il leur revient ce qu’il nous revient et leur incombe ce qu’il nous incombe .»
La jizya étant un impôt payé en échange de la protection, Abu Ubayda Amer
Bin al-Jarah ne l’a préleva pas aux habitants de Homs (en Syrie) après avoir
pourtant conquis la région tant qu’il n’était pas en mesure de les protéger. Par
ailleurs, un décret juridique imposa aux armées musulmanes de se retirer de
Samarcande, après qu’elles s’y soient introduites, car il avait été constaté que
ses habitants n’avaient pas été invités à l’Islam et qu’un délai de réflexion ne
leur avait pas été accordé comme l’impliquent les principes du Jihad en Islam.
De ce fait l’Islam s’intéresse aux droits des minorités non musulmanes vivant
dans la société musulmane. Il a appelé à les laisser libres dans leurs croyances et
leurs religions et a interdit d’attaquer leurs églises et leurs lieux de culte. L’Islam
se préoccupa également de la citoyenneté des minorités musulmanes vivant dans
les pays non musulmans tant que leur identité religieuse est préservée.
– 20 –
La gouvernance islamique à Médine illustre bien ces valeurs Ces principes sont
aussi évidents dans la Charte que le Prophète Muhammad ملسو هيلع هللا ىلص, fit écrire
à son arrivée à Médine et dans lequel il assura la sécurité aux Juifs concernant
leur religion et de leurs biens. Il y déclara – sur lui la paix – : « Les Juifs prati-
queront leur religion librement. » 34
601
– 21 –
Ainsi, l’Islam est un appel à la justice et au respect des droits d’autrui, sans dis-
tinction de religion, de sexe, de couleur ou de langue. L’injustice y est interdite
même envers les ennemis. Certes, Allah Le Très Haut a dit : “Quand vous ju-
gez entre des gens, jugez *avec équité. Quelle bonne exhortation qu’Allah vous
fait ! Allah est, en vérité, Celui qui entend et qui voit tout.” (Les Femmes :58) Il
a également dit, élevé soit-Il : “O les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs)
envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple
ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité : cela est plus proche de la
piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce
que vous faites.” (Le Repas : 8)
Dans un hadith qoudoussi, Allah Le Très-Haut dit : « Ô Mes serviteurs ! Je
me suis interdit d’être injuste et J’ai rendu l’injustice interdite entre vous égale-
ment. Ne soyez donc pas injustes les uns envers les autres !»35
– 22 –
S’accrocher fermement à Allah, ainsi que l’unité et l’entraide entre les musul-
mans constituent la forteresse protectrice des musulmans, ainsi que leur source
de bonheur, ici-bas et dans l’au-delà. À l’inverse s’éloigner d’Allah et la désunion
des musulmans est le chemin menant aux épreuves et est la cause de leur mal-
heur. Allah, Le Très Haut, a déclaré : “Et quiconque se détourne de Mon Rappel
mènera certes, une vie pleine de gêne, et le Jour de la Résurrection Nous l’amè-
nerons aveugle au rassemblement.” (Tâ-Hâ : 124). Et Il a dit “Cramponnez-vous
tous ensemble au « Habl » (corde) d’Allah et ne soyez pas divisés.” (Les Femmes :
103) Il a également déclaré : “Quiconque s’attache fortement à Allah, il est certes
guidé vers un droit chemin.” (La Famille D’imrân : 101)
L’entraide et la solidarité entre musulmans, sur les plans scientifique, éco-
nomique et militaire, garantissent à la fois leur force, leur enrichissement et le
confort de leurs peuples. Cela leur assure, aussi, la stabilité, la prospérité et la
sécurité de leurs pays. Allah Le Très Haut a dit : “Entraidez-vous dans l’accom-
plissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le
péché et la transgression. Et craignez Allah, car Allah est, certes, dur en puni-
tion !” (Le Repas : 2)
602
– 23 –
L’Islam accorde de l’importance aux droits des voisins, quelles que soient leurs
religions. Il a appelé et exhorté à honorer les voisins, Allah Le Très Haut a dit :
“Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos)
père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin
lointain, le collègue et le voyageur, et les esclaves en votre possession, car Allah
n’aime pas, en vérité, le présomptueux, l’arrogant.” (Les Femmes : 36)
Le Prophète Muhammad ملسو هيلع هللا ىلصa répété trois fois : “Par Allah, il n’a pas la foi.
Par Allah, il n’a pas la foi. Par Allah, il n’a pas la foi !”
On lui a demandé : “Qui est-ce, Messager d’Allah ?” Le prophète a répondu :
“Celui dont le voisin n’est pas à l’abri de son mal.”36
– 24 –
– 25 –
Travailler et œuvrer sur terre pour gagner sa subsistance est une obligation en
Islam, Allah Le Très Haut a dit : “Puis quand la Salât est achevée, dispersez-vous
sur terre et recherchez [quelque effet] de la grâce d’Allah, et invoquez beaucoup
Allah afin que vous réussissiez.” (Le Vendredi :10), Et Il a dit : “C’est Lui qui vous
a soumis la terre : parcourez donc ses grandes étendues. Mangez de ce qu’Il vous
fournit. Vers Lui est la Résurrection.” (Le Règne :15)
Le développement complet, sous toutes ses dimensions, fait partie des centres
d’intérêt de l’Islam. Cela nécessite l’élaboration de plan et de programme pour
concrétiser cet objectif. Travailler dur et consciencieusement est le moyen qui
mène à la renaissance des musulmans, à la prospérité de leur pays et au confort
de leur peuple. Les Prophètes, eux-mêmes, ملسو هيلع هللا ىلصtravaillaient. Al-Miqdam bin
Ma’dykarib a rapporté que le Messager d’Allah ملسو هيلع هللا ىلصa dit :
“Aucune nourriture n’est meilleure pour l’homme que celle qu’il tire de ses
603
propres mains. Dawud, le prophète d’Allah ملسو هيلع هللا ىلص, ne mangeait que de ce qu’il ga-
gnait de ses propres mains.”37
Les textes à ce sujet abondent dans le Coran et la Sounna. L’imam al-Ghazali
a déclaré dans « Revivification des Sciences de la Religion » : “Si l’on aban-
donnait les industries et l’agriculture, les moyens de subsistance s’épuiseraient et
la plupart des créatures périraient. Ainsi, l’organisation de la vie se base sur un
système d’entraide entre tous les individus, où chaque groupe social est engagé
dans une profession particulière, car si tous exerçaient la même tâche, le reste
des professions seraient abandonnées, et tout le monde périrait.”
– 26 –
– 27 –
604
réconciliez-les. Si l’un d’eux se rebelle contre l’autre, combattez le groupe qui
se rebelle, jusqu’à ce qu’il se conforme à l’ordre d’Allah. Puis, s’il s’y conforme,
réconciliez-les avec justice et soyez équitables, car Allah aime les équitables.”
(Les Appartements : 9)
Or, négliger cette question ne ferait qu’engendrer des tribulations, des troubles
et des conflits dans les pays musulmans. Les tribulations ouvrent la voie à de
nombreux maux qui doivent être évités et contournés par tous les moyens, car
elles entrainent la division des musulmans, brisent leur force, et donnent le pou-
voir à leur ennemi aux aguets. Allah, Le Très Haut, a déclaré : “Craignez une
calamité qui n’affligera pas exclusivement les injustes d’entre vous. Et sachez
qu’Allah est dur en punition.” (Le Butin :25)
Le Très Haut a également déclaré : “Ne vous disputez pas, sinon vous fléchi-
rez et perdrez votre force. Et soyez endurants, car Allah est avec les endurants.”
(Le Butin :46)
– 28 –
40 Le système de numérotation a été modifié dans cette résolution pour des besoins de
traduction, mais le contenu original est le même.
4¹ Imam Al-Boukhary. Sahih. Volume 5. No. 4347.
605
– 29 –
L’un des principes fondamentaux de l’Islam est d’assurer à toute personne une
vie digne dans la société, quelle que soit sa croyance. C’est pour cela que lorsqu’
Umar bin Khattab (584-644 H), qu’Allah l’agrée, vit un vieil homme mendier,
il lui demanda : « Que t’arrive-t-il ? » Il lui répondit : « Je n’ai pas d’argent et on
me prélève la jizya. » Umar s’exclama : « il serait injuste qu’après t’avoir pris ta
jeunesse nous te prélevions ensuite la Jizya. » Il ordonna alors de ne plus faire
payer la jizya aux vieillards et lui alloua une rente issue du Trésor Public pour
couvrir ses besoins.42
En outre, Umar bin Abdul-Aziz (682-720 H) écrivit à ses agents de Bassorah :
“Prenez soin des personnes de la dhimma (sous protection juridique) qui sont
devenues vieilles et faibles et n’ont plus de ressources et donnez-leur ce dont ils
ont besoin du Trésor Public (bayt el-maal).”43
– 30 –
À la lumière des faits que nous avons mentionnés sur cette noble religion qu’est
l’Islam et qui ont servi de base aux résolutions de l’Académie internationale
du Fiqh islamique dans les questions qui ont été examinées, discutées et déci-
dés dans ses résolutions et qui ont porté sur divers aspects juridiques ; tels que
les croyances, les cultes, les transactions, les crimes, la moralité et tout ce qui
concerne la communauté humaine ; nous concluons que ces points doivent être
pris en compte dans le discours islamique contemporain et que la prédication à
Allah doit être accomplie avec sagesse dans les questions qu’elle aborde, qu’elles
soient économiques, médicales, familiales, intellectuelles ou encore scientifiques.
Allah Le Très Haut a dit : “Dis : «Voici ma voie, j’appelle les gens à [la reli-
gion] d’Allah, moi et ceux qui me suivent, nous basant sur une preuve évidente.
Gloire à Allah! Et je ne suis point du nombre des associateurs.” (Joseph : 108)
Ceci nécessite la formation de prédicateurs et de savants qui soient à la hau-
teur des défis du siècle, connaissent la réalité des principes de cette religion et de
la société contemporaine, et appellent à Allah avec sagesse et bonne exhortation,
et débatte de la meilleure manière pour défendre cette religion, conformément
à la Parole d’Allah Le Très Haut :
“Par la sagesse et la bonne exhortation, appelle (les gens) au sentier de ton
Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon.” (Les Abeilles : 125)
606
Et que les éloges et la paix d’Allah soient sur notre prophète Muhammad, sur
sa famille ainsi que sur tous ses compagnons.
607
Résolutions et Recommandations de la 24ème
Session du Conseil de l’Académie internationale
du Fiqh islamique
Dubaï
Émirats Arabes Unis
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
610
Il est souhaitable d’inviter des techniciens et des spécialistes des blockchains,
des cryptomonnaies et autres domaines.
Allah est plus Savant
•
611
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
612
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
613
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
614
tolérance et de la coexistence en Islam.
Le Conseil de l’Académie recommande également ce qui suit :
• Enseigner la valeur de la tolérance dans les programmes éducatifs et scolaires.
• Intégrer les valeurs de tolérance dans tous les domaines du discours
religieux.
• Souligner la valeur de tolérance dans les médias et les divers réseaux sociaux.
• Exhorter les experts et les intellectuels à attacher de l’importance à l’écriture
et la traduction concernant les valeurs de tolérance dans les médias.
• Inviter les Nations Unies et ses États Membres à adopter des lois et à signer
des traités internationaux qui criminalisent la xénophobie, l’exclusion, le
chauvinisme et la discrimination raciale, et à les intégrer dans les lois de ses
États Membres.
Allah est plus Savant
•
615
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
Recommandations :
616
3. Les scientifiques spécialisés dans l’hydrologie, l’agriculture et l’environ-
nement doivent s’efforcer de mettre en place des dispositifs et de trouver
des solutions pour assurer la sécurité hydrique et alimentaire. Ils devraient
également tirer parti des techniques offertes par la quatrième révolution
industrielle dans le domaine du recyclage de l’eau en accord avec les règles
et les dispositions de la Charia.
4. Les pays musulmans doivent coopérer au plus vite pour résoudre les
problèmes liés aux pénuries d’eau et de nourriture en mettant en place
des politiques et des plans appropriés pour assurer le développement des
ressources en eau et la réalisation de la sécurité alimentaire. Ils doivent
également coopérer avec les organisations régionales et internationales
spécialisées dans les domaines de l’eau et de l’alimentation.
5. Utiliser les techniques modernes de production de semences et améliorer
les équipements de développement agricole afin d’assurer des taux de
production plus élevés et d’atteindre la sécurité alimentaire.
6. Les pays musulmans doivent s’efforcer de tirer parti des enseignements de
la Charia en ce qui concerne le développement des ressources agricoles en
suivant le principe de revivification des terres mortes en conformité avec
les enseignements de la Charia et doivent également s’efforcer à éliminer
les obstacles qui empêchent sa réalisation.
Allah est plus Savant
•
617
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
618
(d’embellissement) est strictement interdite.
3. Exiger des procédures réglementaires rigoureuses pour garantir la dignité
des patients concernés dans l’édition génomique et pour empêcher l’abus
de ces techniques.
619
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
620
5. Souligner, dans les programmes d’éducation religieuse, le fait qu’Allah Le
Tout-Puissant et le Très-Haut a honoré l’être humain et que l’être humain
a droit à une vie décente, à l’éducation, à une bonne santé et à d’autres
éléments essentiels de la vie.
6. Mettre en évidence les compétences et les concepts qui renforcent les
valeurs religieuses tolérantes, le patriotisme et les attitudes positives au
sein de la société, et s’efforcer de les utiliser dans les programmes d’ensei-
gnement et de prédication religieux.
7. Diffuser des programmes éducatifs avancés dans l’enseignement de la
langue arabe aux non-arabophones afin d’améliorer leurs connaissances
de l’Islam, de sa culture, et de ses valeurs.
8. Propager les programmes d’éducation religieuse par le biais des moyens
de communication modernes pour une diffusion plus large et pour recti-
fier les perceptions négatives concernant l’Islam et les musulmans.
9. Souligner l’importance du partenariat et de la coopération entre éru-
dits religieux et experts en éducation et en sciences de l’éducation, pour
élaborer des programmes d’éducation religieuse basés sur une approche
pédagogique qui élève les valeurs religieuses et les renforce dans le com-
portement des jeunes.
10. La coordination et la coopération entre les médias et les établissements
d’enseignement, de prédication, de culture et de jeunesse, afin de ren-
forcer et promouvoir l’identité religieuse et culturelle et de consolider
l’identité nationale et le respect des autres opinions.
11. Développer des méthodes de formation pour les guides religieux et les
acteurs dans le domaine religieux.
12. La formation scientifique et pédagogique des enseignants de l’éducation
religieuse dans les États Membres et les qualifier pendant le service par le
biais de la formation continue.
13. Développer des méthodes et des moyens pédagogiques adaptés à la
génération des médias cognitifs, renforcer les valeurs de dialogue et de
débat et développer les méthodes d’activités éducatives qui enseignent la
pensée systématique et forgent une capacité personnelle à dialoguer avec
les autres.
14. Préparer et publier des études et des recherches clés sur le renforcement
de l’éducation basée sur la modération et la tempérance, et les traduire
dans les langues vivantes.
15. Créer des centres de recherche chargés de guider et de conseiller les
621
musulmans, répondre aux partisans du fanatisme, du Takfirisme et de
l’athéisme et réfuter leurs opinions et leurs arguments en s’appuyant sur
les enseignements de la Charia.
16. Organisation de séminaires internationaux sur le thème de l’exploitation
des réseaux sociaux dans la promotion des valeurs de paix, du juste milieu
et de modération.
17. Promouvoir la culture de paix et développer les compétences, les valeurs
et les attitudes dans les programmes d’éducation religieuse qui reflètent
et renforcent l’interaction et la cohésion sociales.
18. Souligner l’importance de l’enseignement de la jurisprudence comparée
et de la comparaison des religions dans les universités des États Membres
selon une méthodologie qui met en relief la flexibilité de la Charia et le
principe de différence et de diversité ainsi que son rôle dans le plural-
isme, la compréhension et l’acceptation des autres, et la souplesse des
jugements.
19. Souligner l’importance de l’éducation religieuse et du développement de
ses programmes.
20. Mettre en évidence les concepts islamiques authentiques concernant les
femmes en Islam et les inclure dans les programmes d’éducation religieuse.
Allah est plus Savant
•
622
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
623
monnaie, aucun gouvernement ou entité privée ne supervise son émis-
sion. La plupart des cryptomonnaies fonctionnent avec la technologie de
la chaîne de blocs ou la blockchain, qui produit la monnaie et tient le
registre complet des transactions monétaires. Une autre caractéristique de
Bitcoin est la controverse sur la personnalité de son premier émetteur.
2. Les cryptomonnaies sont utilisées via des plateformes en ligne ou par l’in-
termédiaire de courtiers. Ces plateformes sont payantes et chaque client
doit disposer d’un portefeuille électronique personnel sur son ordinateur
pour établir sa propriété de la cryptomonnaie et pouvoir les utiliser.
L’une des caractéristiques les plus distinctives des plateformes et des por-
tefeuilles électroniques est la possibilité d’utiliser des pseudonymes ce
qu’on appelle aussi l’anonymat.
3. Certains pays, tels que la Malaisie, ont rendu obligatoire l’obtention des
licences nécessaires auprès des autorités concernées pour créer ces plate-
formes électroniques. Ces pays ont également mis en place des règlements
pour les utilisateurs de ces plateformes, en particulier, l’affichage de leur
véritable identité.
4. Bien que ce type de monnaie se soit répandu dans de nombreux pays
et dans des milliers de magasins commerciaux et qu’elles puissent être
échangées contre des monnaies nationales, et que certaines autorités gou-
vernementales les ont approuvées, de nombreuses études indiquent les
risques liés à l’utilisation des cryptomonnaies, en particulier l’instabilité
de la valeur de ces monnaies.
624
importants associés à ce type de devises et de l’instabilité de leurs transactions,
le Conseil de l’Académie recommande de poursuivre les recherches et les études
sur les questions relatives à son jugement.
Allah est plus Savant
•
625
Au nom d’Allah,
le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur
notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.
1. Le concept de couverture.
2. Le concept de risque.
3. Le concept de protection.
4. La position de la Charia concernant la couverture des risques.
5. Les règles de la Charia pour les formules et les méthodes de couverture.
626
1. La couverture économique : elle repose sur le fait de diversifier les ac-
tifs, les portefeuilles d’investissements et les formules. Cela est requis par
la Charia pour une bonne gestion des ressources.
2. La couverture coopérative : basée sur des formules d’entraide en con-
cluant des contrats d’assurance coopérative, et ce afin de compenser les
dommages et pertes auxquels l’institution financière islamique pourrait
être confrontée. Cette formule n’est pas contestée par la Charia en raison
de la légitimité de l’assurance coopérative sur les projets, ainsi que sur les
actifs physiques et financiers. Or, les résolutions de l’Académie n° 9 (9/2)
et n° 200 (6/21) ont confirmé le caractère licite de l’assurance coopérative
et de ses différentes formules.
3. La couverture contractuelle parallèle (mouwazi) : Elle consiste à
établir un contrat parallèle au contrat initial, avec les mêmes clauses et
spécifications, par lequel l’institution se protège contre les risques du pre-
mier contrat, tels que les contrats Salam (vente d’un objet livré à terme
et payé à l’avance), Salam Mouwazi (Salam parallèle), contrats d’Istisna’
(de fabrication), et d’Istisna’ mouwazi (fabrication parallèle) en sont des
exemples comme indiqué dans les recommandations de la Résolution
nº 224 (8/23) au sujet de la couverture.
L’une des règles de la Charia les plus importantes pour l’autorisation des
contrats parallèles est de ne pas lier le premier contrat au second, mais
que chaque contrat soit indépendant au niveau de ses droits et de ses
engagements.
4. Contrats combinés : Il s’agit de combinaison des contrats dans le but de
couvrir les risques en les associant, mais sans les relier sous forme de con-
ditions mutuelles et sans les intégrer l’un à l’autre, comme en combinant
la vente et l’engagement contraignant, ou la procuration (Wakala) et la
Mourabaha. Parmi les plus importantes de ces formules, on peut citer les
suivantes:
627
B. La combinaison de l’Ijara et de la Moucharaka : Le mécanisme de
couverture dans cette formule est similaire à la méthode précédente.
Cependant, la couverture est obtenue par le biais du contrat d’Ijara
au lieu du contrat de Mourabaha, comme en investissant une partie
du portefeuille d’investissement dans l’achat des Soukouk al-ijara avec
des revenus suffisants pour couvrir le capital. Le montant restant est
investi dans des contrats de Moucharaka.
C. Combinaison de la Mourabaha et de la vente avec arrhes : Le capital est
divisé en deux parties : la première partie consiste en une Mourabaha
avec des sociétés solvables et avec un profit défini; tandis que la
seconde partie consiste en un achat d’actions avec arrhes.
Si les taux des actions augmentent, le contrat d’achat est conclu, les ac-
tions sont reçues et vendues, le montant de la vente est remis au vendeur
et le fonds concrétise ainsi un profit.
Toutefois, si le prix des actions n’augmente pas, le contrat est abandonné
et l’acompte est perdu. Le capital reste couvert grâce au contrat de la
Mourabaha. Dans ce procédé, il est obligatoire de respecter les règles de
la Charia pour la vente avec arrhes, ce qui implique de conserver l’objet
du dépôt sans le négocier, depuis le moment où le contrat a été signé
jusqu’au moment de son aboutissement et l’acompte ne doit pas être
utilisé.
5. La couverture par l’utilisation de l’option de rétractation pour se protéger
contre la rétractation du client comme dans le contrat de Mourabaha et
de crédit-bail. Les résolutions de l’Académie sur la promesse bilatérale
indiquent que celle-ci est permise à condition que les deux parties, où
l’une d’entre elles possède l’option de se rétracter. Sans cette condition, la
transaction n’est pas permise.
Il convient de souligner que dans les résolutions dans lesquelles
l’Académie a autorisé la promesse contraignante, la considérant comme
une couverture contre la rétractation du client et la protection de l’entre-
prise contre les pertes, le droit de rétractation est alors accordé à l’autre
partie.
6. Couverture par garanties pour protéger le capital d’investissement :
Il y a des mécanismes divers qui font partie des formules de garantie pour
couvrir les risques liés à la perte ou au non-profit dans les projets d’inves-
tissement. L’Académie a confirmé dans ses résolutions qu’ils étaient licites.
Parmi ces formules :
628
a. Garantie par une partie tierce : Il s’agit d’une personne physique
ou morale indépendante des deux parties du contrat, si elle s’oblige
à faire don de la garantie dans un projet déterminé. La résolution
de l’Académie n° 30 (5/4) a confirmé que cette garantie est licite
selon la Charia, à condition que le garant soit indépendant dans sa
personnalité et dans sa responsabilité financière envers les deux parties
du contrat et fait don d’une contribution bénévole sans-intérêts pour
indemniser la perte d’un projet déterminé, à condition qu’il s’agisse
d’un engagement indépendant.
b. Charger le Moudarib (gestionnaire du fonds) de prouver la perte :
l’Académie a souligné dans sa Résolution nº 212 (8/22) que la
responsabilité de prouver la perte était transférée au Moudarib (la
banque) en exception à la règle et cela à condition qu’il existe des
indices à l’encontre de ses prétentions de ne pas avoir commis de
fautes.
629
3. Exiger que les détenteurs des soukouk n’aient pas la capacité de les utiliser,
comme le fait d’empêcher l’utilisation de l’actif loué en cas de défaut de
paiement des tranches.
4. Le non-transfert de la propriété des actifs des soukouk aux investisseurs
ou aux détenteurs des soukouk, ce qui signifie que la responsabilité de la
garantie des Soukouk ne leur incombe pas et qu’ils ne supportent pas les
pertes en échange d’avoir droit aux bénéfices. La preuve en est que ces
actifs restent généralement dans le budget de l’émetteur.
5. L’exigence présente dans le prospectus d’émission des Soukouk que le
gérant accorde un prêt aux détenteurs des soukouk dans le cas où le profit
effectif tombe en dessous d’un certain pourcentage. Cette exigence est
souvent motivée par le fait que si le profit dépasse un certain pourcent-
age, l’excédent doit être entièrement restitué au gestionnaire sous forme
de prime.
630
contraignant dans la vente est équivalent à la vente elle-même.
B. Cette formule ne respecte pas les conditions des cas exceptionnels
mentionnés dans la résolution de l’Académie n° 157 (6/17),
concernant l’engagement contraignant et la collusion dans les
contrats. L’Académie a permis l’engagement contraignant dans des
cas exceptionnels tout en confirmant dans la résolution que, dans ces
cas exceptionnels, l’engagement contraignant ne doit pas inclure de
riba.
2. Les deux engagements mutuels (l’engagement contraignant avec des con-
ditions spécifiques, face à un engagement contraignant avec des condi-
tions différentes pour l’exécution d’un contrat de change à l’avenir).
Formule : La première partie fait à la deuxième partie la promesse con-
traignante de vendre un montant d’une devise à un taux fixe et à un
moment déterminé, si l’évolution du taux de change n’est pas à son avan-
tage. Par contre si le cours est à son avantage, il ne prend aucun engage-
ment. La seconde partie doit également faire une promesse contraignante
d’acheter la même devise, au même taux fixe, au même moment déter-
miné, si l’évolution du taux de change n’est pas à son avantage. Par contre,
si elle est à son avantage, rien ne sera promis de sa part.
Jugement selon la Charia :
Il n’est pas permis que les engagements mutuels constituent une couver-
ture contre les fluctuations des taux de change, car leur forme réelle est
similaire à l’engagement contraignant de réaliser un change, ce qui est
interdit par la Charia en vertu des résolutions de l’Académie ci-dessus.
3. Une proposition prolongée pour une période déterminée qui contraint la
partie proposant à conclure un contrat de change.
Formule : La première partie émet une proposition prolongée jusqu’à
un jour donné dans lequel l’accord de change est conclu, en vendant
la devise à un taux et à un montant déterminés. L’autre partie s’engage
de manière contraignante ou non, à émettre son accord dans le délai
convenu.
Jugement selon la Charia :
A. Il n’est pas permis d’appliquer le principe de la proposition
prolongée à l’accord de change, car la condition d’échange
immédiat lors de la passation du contrat doit être respectée, qu’il
reçoive ou non un engagement contraignant de la part de l’autre
631
partie, comme mentionné dans la résolution de l’Académie n° 52
(3/6) sur l’établissement de contrats au moyen des méthodes de
communication modernes à l’alinéa 4.
B. Si la proposition prolongée et contraignante reçoit un engagement
contraignant de l’autre partie, elle est similaire à l’engagement
contraignant et plus grave encore à cause de l’existence de la
proposition qui est l’un des deux piliers du contrat.
4. Exécution de deux opérations de tawarouq moutaqabil (transactions de
Tawarouq mutuel):
Formule : L’exécution du Tawarouq structuré entrainant l’attribution
d’une dette du montant de la première devise devant être payée, puis une
transaction de Tawarouq inverse dont le résultat est l’attribution d’une
dette avec le montant de la deuxième devise devant être reçu. Il en résult-
era deux dettes mutuelles pour les deux parties de la transaction, chacune
dans une devise différente.
Jugement selon la Charia :
Cette transaction étant basée dans sa structure sur un type de Tawarouq
jugé interdit par la Charia, elle est donc interdite. La résolution de
l’Académie n° 179 (5/19), sur le Tawarouq et ses types, a souligné que les
deux types de tawarouq (structuré ou inversé) sont interdits, du fait qu’il
existe une collusion explicite ou implicite ou coutumière, entre l’inves-
tisseur et le Moustawariq, dans le but de ruser pour obtenir un montant
contant supérieur à celui qui est dû, ce qui est une forme de Riba.
5. L’engagement contraignant pour effectuer une transaction de mourabaha
ou de vente future à perte dont le profit ou la perte est basé sur un indice
convenu.
Formule : Cette transaction s’effectue par l’engagement contraignant des
deux parties à effectuer une transaction Mourabaha ou de vente à perte,
de la première partie à la deuxième partie, ou de la deuxième partie à la
première partie en un jour ultérieur. Le profit ou la perte est compté sur
la base du rapport positif/négatif en un jour futur convenu pour le calcul
de l’indice.
Jugement selon la Charia :
A. L’engagement contraignant réciproque des deux parties n’est en
principe pas permis, en vertu de la résolution de l’Académie n° 40
(5/2).
632
B. Cette formule ne fait pas partie des cas exemptés permis par
l’Académie dans sa Résolution nº 157 concernant les promesses
réciproques et la collusion dans les contrats, comme cela est
mentionné dans le paragraphe (quatrièmement, alinéa 1-1 A).
6. Les deux engagements mutuels (l’engagement contraignant avec des con-
ditions spécifiques, face à un engagement contraignant avec des condi-
tions différentes pour effectuer à l’avenir une transaction de mourabaha
ou de vente à perte).
Formule : La première partie fait la promesse contraignante à la deux-
ième partie de faire une opération de Mourabaha ou de vente à perte
à un moment défini, si l’évolution du taux de change n’est pas à son
avantage. Par contre si le cours est à son avantage, il ne prend aucun
engagement. La seconde partie doit également faire une promesse con-
traignante d’effectuer une opération de Mourabaha ou de vente à perte
au même moment déterminé, si l’évolution du taux de change n’est pas
à son avantage. Par contre, si elle est à son avantage, rien ne sera promis
de sa part. Le profit de la Mourabaha ou le déficit de la vente à perte est
calculé en fonction d’un indice convenu.
Jugement selon la Charia:
Il n’est pas permis d’avoir recours aux engagements mutuels, car leur
forme réelle est similaire à l’engagement contraignant, ce qui est interdit
par la Charia comme mentionné dans le paragraphe 4 alinéa 5.
Les engagements réciproques pour fournir une couverture ne sont pas
permis, car leur nature ressemble à un engagement contraignant dans un
contrat de change, ce qui est interdit par la Charia conformément à ce
qui fut mentionné dans la résolution susmentionnée.
633
ou la perte de chaque transaction est calculé par le rapport positif/négatif
dans chaque jour futur en convenant de calculer l’indicateur à ce jour.
Jugement selon la Charia :
A. Il n’est pas permis d’utiliser l’engagement contraignant comme une
forme de couverture pour échanger les taux d’intérêt fixes et variables.
Cela est dû au fait que l’engagement contraignant est similaire à un
contrat, comme indiqué dans la résolution de l’Académie n° 40
(5/2) sur le respect de l’engagement et de la Mourabaha au profit
du donneur d’ordre d’achat stipulant que l’engagement contraignant
concernant une vente est similaire à la vente elle-même.
B. Cette formule ne fait pas partie des cas exemptés permis par
l’Académie dans sa Résolution nº 157, comme cela est mentionné
dans le paragraphe (quatrièmement, alinéa 1-1 A).
2. Les deux engagements mutuels (l’engagement contraignant avec des con-
ditions spécifiques, face à un engagement contraignant avec des condi-
tions différentes pour effectuer à l’avenir une transaction de mourabaha
ou de vente à perte).
Formule : La première partie fait la promesse contraignante à la deux-
ième partie de faire une série d’opérations de Mourabaha ou de vente à
perte à des moments définis, si l’évolution du taux de change n’est pas à
son avantage. Par contre si le cours est à son avantage, il ne prend aucun
engagement. La seconde partie doit également faire une promesse con-
traignante d’accomplir une série d’opérations de Mourabaha ou de vente
à perte aux mêmes moments déterminés, si l’évolution du taux de change
n’est pas à son avantage. Par contre, si elle est à son avantage, rien ne sera
promis de sa part. Le profit de la Mourabaha ou le déficit de la vente à
perte est calculé en fonction d’un indice convenu.
Jugement selon la Charia :
Il n’est pas permis d’effectuer deux engagements réciproques, car leur
forme réelle est similaire à l’engagement contraignant interdit par la
Charia, comme mentionné au paragraphe 6.
3. Exécution de deux opérations de tawarouq moutaqabil (transactions de
Tawarouq mutuel):
Formule : Effectuer une transaction de Tawarouq structuré entrainant
l’attribution d’une dette de l’intérêt fixe demandé, puis une transaction
de Tawarouq inverse est effectuée dont le résultat est l’attribution d’une
634
dette au montant de l’intérêt variable et de manière à déduire les mont-
ants de chaque dette opposée pour chaque jour du délai de leur rem-
boursement. Cette déduction à ce moment défini se réalise en ne payant
que la différence uniquement. Le taux d’intérêt variable dans la transac-
tion de Tawarouq peut être déterminé selon trois méthodes:
1. Passation de contrat de Tawarouq à taux variable.
2. Passation de contrat de Tawarouq à taux fixe avec l’engagement
de déduire tout dépassement de l’indice des taux d’intérêt pour
chaque jour de futur versement de tranches.
3. Le Tawarouq cyclique en réalisant une série de transactions tawarouq
à court terme, chacune à un prix fixe pour créer à la fin une dette
à taux variable.
Jugement selon la Charia :
Elle est interdite parce que la transaction est basée sur une formule inter-
dite par la Charia (le Tawarouq), comme indiqué au paragraphe 4, alinéa
4.
Type III: l’engagement contraignant d’une seule partie comme
alternative à la transaction d’options
Formule : L’une des parties s’engage de manière contraignante à effectuer une
transaction Mourabaha avec la seconde partie au montant de l’écart positif, en
un jour ou dans un délai convenu, à la demande de la seconde partie.
Cet engagement contraignant est vendu à un prix déterminé qui doit être
payé au départ.
La première partie qui émet un engagement contraignant a le statut du ven-
deur de l’option, et la deuxième partie ayant le droit de contraindre d’exécuter
l’engagement a le statut de la partie acheteuse de l’option.
Jugement selon la Charia :
Il n’est pas permis de rémunérer l’engagement contraignant.
La résolution n° 63 de l’Académie International du Fiqh Islamique au sujet
des marchés financiers a énoncé les points suivants:
635
par le truchement d’un organisme garantissant les droits des deux parties.
B. L’avis de la Charia
Les contrats d’option tels qu’ils ont cours actuellement dans les places
financières mondiales sont une forme inédite de contrat qui ne fait partie
d’aucune forme de contrat connue dans la Charia.
Recommandations
1. l’Académie recommande aux Conseils de la Charia, les Autorités de
Fatwa, et de Supervision Chariatique, les savants et les chercheurs, de
concilier entre le respect des objectifs fondamentaux de la Charia et ses
règles précises concernant les contrats lors de l’Ijtihad dans la structura-
tion des produits financiers islamiques en général et dans la formulation
des contrats de couverture en particulier. De même, il faut tenir compte
des conséquences de ces contrats et de leurs effets, car la prise en compte
des conséquences est un principe fondamental dans la Charia.
2. L’Académie recommande aux départements d’investissement et de
trésorerie au niveau des institutions (niveau partiel), ainsi qu’aux au-
torités chargées de l’élaboration des politiques monétaires et financières
au niveau des Etats (au niveau global), de veiller à la réalisation d’un
équilibre entre les engagements et les dettes d’une part, et entre la richesse
et l’activité réelle d’autre part, et d’éviter le dumping qui affecte l’activité
économique en général.
Allah est plus Savant
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636
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