Pharmacologie Cardiovasculaire
Pharmacologie Cardiovasculaire
Pharmacologie Cardiovasculaire
I - Hypertension artérielle
Etat pathologique caractérisé par une augmentation des résistances périphériques
totales en rapport avec une vasoconstriction et un épaississement de la paroi
artériolaire, entrainant une élévation de la pression artérielle systémique.
Selon l’OMS, l’hypertension artérielle est définie comme une pression systolique
supérieure ou égale à 160 mm Hg, et une pression diastolique supérieure ou égale à 95
mm Hg.
La PA est maintenue dans les limites normales grâce aux mécanismes qui contrôlent
les facteurs hémodynamiques tels que :
-Le système nerveux autonome.
•Vasoconstriction (α1vasculaires).
c. Vasopressine (ADH):
•Hormone qui agit au niveau du tubule rénal et provoque l’ouverture de canaux
aquifères permettant la réabsorption d’eau.
L’HTA peut être soit essentielle (sans cause apparenté) soit secondaire à une
pathologie ou une prise médicamenteuse :
–Sténose de l’artère rénale (hypersécrétion de rénine).
–Phéochromocytome (tumeur sécrétrice de catécholamines).
–Médicamenteuse : oestroprogestatifs, corticoïdes, AINS.
–Autres : consommation excessive de réglisse (glycirrhizine).
Sur le plan physiopathologique il peut y avoir augmentation de la résistance
périphérique vasculaire et/ou du débit sanguin (secondaire à une augmentation de la
volémie).
Facteurs de risques associés à l’HTA :
- tabac, dyslipidémie (athérosclérose), obésité et diabète de type II.
- Age > 45 ans pour les hommes et >55 ans pour les femmes.
- Sédentarité, obésité abdominale
- Régime alimentaire à base de graisse, sel et alcool
- ATCD familiaux
- Atteinte d’un organe cible : rein (insuffisance rénale), cœurs et vaisseaux
(insuffisance cardiaque), cerveau (AVC).
La prise en charge :
I.3- Médicaments
1. Les diurétiques
1.1 Introduction et généralités
Les traitements diurétiques augmentent l’élimination urinaire de sodium en agissant à
différents niveaux de la surface luminale (pôle urinaire) des cellules du tubule rénal. Cet
effet a pour conséquence la diminution de la volémie et de la surcharge sodique de
l’organisme. Cette propriété est mise à profit dans le traitement de l’hypertension
artérielle et de l’insuffisance cardiaque.
On distingue trois catégories principales de diurétiques en fonction des sites d’action au
niveau du tubule rénal :
• Ceux qui inhibent la réabsorption du sodium au niveau de la branche ascendante de
l’anse de Henlé (diurétiques de l’anse) : ils inhibent le co-transport Na+, K+ et Cl-. La
natriurèse induite est très importante, puisque la réabsorption à ce niveau l’est aussi. Ils
sont principalement représentés par le furosémide (Lasilix*) et le bumétanide
(Burinex*).
• Ceux qui inhibent la réabsorption de sodium au niveau du tube contourné distal : les
thiazides et apparentés. Exemple : l’hydrochlorothiazide (mis sur le marché en 1957)
• Ceux qui inhibent la réabsorption de sodium au niveau du tube contourné distal et
surtout du tube collecteur (diurétiques distaux). Certains de ceux-ci sont des inhibiteurs
compétitifs de l’aldostérone. L’amplitude de leur effet dépendra donc du niveau de
concentration plasmatique de l’aldostérone.
1.2 Mécanisme d’action
Les diurétiques diminuent la pression artérielle essentiellement en réduisant les
réserves de sodium de l’organisme. Au début, les diurétiques réduisent la pression
artérielle en réduisant le volume sanguin et le débit cardiaque. Les résistances
périphériques peuvent augmenter. Après 6 - 8 semaines, le débit cardiaque revient à la
normale tandis que les résistances vasculaires périphériques diminuent. On pense que
le sodium contribue à la résistance vasculaire en augmentant le tonus vasoconstricteur
artériolaire et la réactivité vasculaire à l’action des différentes substances endogènes
vasoconstrictrices comme l’angiotensine II, les catécholamines, l’endothéline etc…
Cette hyperréactivité pourrait être secondaire à la surcharge calcique induite par la
surcharge sodique intracellulaire chronique. Ces effets sont annulés ou inversés par les
diurétiques ou la restriction sodée.
Il existe chez l’insuffisant cardiaque une altération de la capacité du rein à éliminer le
sodium, d’où une rétention hydro-sodée. Celle ci s’accentue lorsqu’en plus aux stades
avancés de la maladie, le système rénine angiotensine aldostérone est stimulé pour
maintenir la pression artérielle. La rétention hydro-sodée chez l’insuffisant cardiaque
induit une augmentation des pressions de remplissage ventriculaire gauche à l’origine
d’une augmentation du travail cardiaque et d’une réduction de la perfusion des couches
sous-endocardiques (responsable d’une ischémie préjudiciable à leur niveau) et expose
à l’œdème pulmonaire.
Effets indésirables
— Hypovolémie, déshydratation extracellulaire, insuffisance rénale fonctionnelle
directement en rapport avec un effet diurétique trop important favorisé par une
réduction des apports hydriques (vertiges, hypotension orthostatique)
— Hyponatrémie dite de dilution
— Hypokaliémie :
L’inhibition de la réabsorption de sodium au niveau de l’anse de Henlé augmente de
façon considérable la quantité de Na arrivant dans le tube contourné distal et stimule sa
réabsorption à ce niveau en l’échange d’une excrétion de potassium et d’ions H+.
Ces diurétiques exposent ainsi à l’alcalose métabolique hypokaliémique. Lorsque
l’hypokaliémie est importante, elle expose à des troubles graves du rythme cardiaque.
— L’hypomagnésémie est une autre conséquence prévisible de l’effet des diurétiques
de l’anse.
— L’ototoxicité est un effet indésirable bien décrit des diurétiques de l’anse. Elle est
proportionnelle à la dose administrée et habituellement (mais pas toujours) réversible.
Cette complication s’observe en cas d’utilisation de fortes doses chez des patients
insuffisants rénaux ou qui reçoivent aussi d’autres produits ototoxiques (en pratique
antibiotiques aminosides).
— Réactions d’hypersensibilité :
Néphropathie interstitielle aiguë allergique. Le furosémide et le bumétanide sont des
dérivés sulfamidés exposant au risque allergique chez les patients sensibilisés à
d’autres sulfamides (diurétiques thiazidiques, antibiotiques).
Usage et précautions d’emploi
Indications thérapeutiques
Insuffisance cardiaques chronique, œdème aigu pulmonaire, hypercalcémie.
Interaction et association
Réduction de l’effet diurétique avec les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens)
Inhibition de l’excrétion du lithium (compétition avec la réabsorption du sodium au
niveau du tube contourné distal) ototoxicité en cas d’utilisation de fortes doses
associées à d’autres substances ototoxiques (aminosides).
Propriétés pharmacocinétiques
Tous les thiazides sont résorbés lorsqu’ils sont administrés par voie orale, mais
présentent des différences dans leur métabolisme. Tous sont sécrétés par le système
sécrétoire des acides organiques et entrent en compétition avec la sécrétion de l’acide
urique. Pour être actifs, ils doivent parvenir au pôle urinaire des cellules du tube
contourné distal du néphron.
Propriétés pharmacodynamiques
Les thiazides inhibent le cotransport NaCl au niveau du tube contourné distal (face
endoluminale des cellules du tube contourné distal). Ils n’inhibent pas la réabsorption
du calcium, cette dernière étant modulée par l’hormone parathyroïdienne (PTH).
Cependant, l’inhibition de la réabsorption du NaCl au niveau du tube contourné distal
induit une stimulation relative de la réabsorption du calcium. L’effet global est une
diurèse chloro- sodée avec une diminution de l’excrétion du calcium.
Effets indésirables
Hypovolémie et insuffisance rénale fonctionnelle en cas de surdosage et insuffisance
d’apport hydrique : sensation de faiblesse, hypotension orthostatique, signes cutanés
de déshydratation.