Manuel Premiers Secours. Mdif - PDF 17 12 12

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République de Guinée

Manuel de Premiers Secours


Pour Secouriste Equipier

Reproduction Déc. 2012


Ont participé à l'élaboration de ce Manuel Premiers Secours pour
Secouristes Équipiers :

Croix-Rouge Guinéenne (CRG)

Amadou Diallo, Moniteur PS et Chef du Département Gestion des


Catastrophes et Réduction des Risques
Kollet Camara, Instructeur PS et Divisionnaire Département GCRR
Mamady Kourouma, Moniteur PS et Divisionnaire Département GCRR
Dr Pierrot Guilavogui, Instructeur PS et Chef du Service Formation
Premiers Secours Commercial
Amadou Camara, Moniteur PS et Responsable IT-Télécom/Logistique
N'Fanly Touré, Responsable Programme RLF de la CRG
Gono Sangaré, Moniteur PS et Divisionnaire Département GCRR
Mamadou Djiwo Diallo, Monitrice PS et Divisionnaire Département GCRR
Amadou Kadiatou Diallo, Moniteur PS et Divisionnaire Département
GCRR

Comité international de la Croix-Rouge (CICR)

Bangaly Diabaté, Instructeur PS et Field Officer Premiers Secours


Rached Bouhlel, Expert en Premiers Secours
Roger Aubé, Délégué Coopération

Illustrations

Alya Touré, Caricaturiste

Remerciements à :

Jean-Jacques Tshamala, Chef de Délégation CICR - Guinée


Néné Mariama Bah, Secrétaire Comptable CICR
Dr Fabrice Jamet, Médecin CICR
Toumany Keita, Assistant Coopération CICR
Mamady Cissé, Secrétaire Exécutif
Fodé Djiba Kaba, Coordinateur des Programmes de la CRG
Aminata Amadou Diallo, Monitrice et Field Officer Communication
Wilhelm Odde, Ex Délégué Coopération

Merci à tous ceux qui ont contribué à l'élaboration de ce Manuel et au


Chef de Délégation du CICR en Guinée, Mr Jean-Jacques Tshamala,
ainsi qu'au Président de la Croix-Rouge Guinéenne, Youssouf
TRAORE, pour leur support.
Le mot de
L'équipe de rédaction

Ce manuel de premiers secours pour le secouriste équipier est une


compilation des gestes pratiques et de la pédagogie, afin de permettre
aux secouristes équipiers de poser les bons gestes.

Il est important de retenir que l'essentiel derrière tout cet apprentissage


est de pouvoir sauver des vies. Cet ouvrage permet non seulement au
secouriste équipier d'acquérir des connaissances techniques mais
aussi de servir d'ébauche dans l'apprentissage des capacités
pédagogiques d'enseignement des gestes qui sauvent à d'autres
secouristes et grand public.

Ce manuel est un guide précieux pour le secouriste équipier, afin


d'approfondir ses connaissances techniques.

Ce manuel servira de support pour le secouriste équipier, dans le but de


répondre à plusieurs situations qui touchent chaque jour des milliers
de populations et ceci, quelques soient les conditions, le moment, le
lieu et la nature de la détresse.

Ce manuel est un pré-réquis et un outil d'accompagnement pour toute


personne ou volontaire désireux de se professionnaliser dans le
secourisme.

Les représentations graphiques du présent manuel de formation en gestes qui


sauvent ont pour objectif d'en rendre la lecture et la compréhension plus aisées.
Les illustrations, photographies, infographies et images ne remplacent pas le texte
proprement dit, qui constitue exclusivement le curriculum, en ligne avec les
standards en matière de Premiers Secours, validés par le Mouvement International
de la Croix Rouge et du Croissant Rouge et notamment le CICR.
PREFACE
Chaque année, des milliers de personnes, enfants et adultes, sont victimes
d'accidents de la vie courante : malaises, brûlures, plaies avec forte perte de
sang, noyades, étouffements….

Pour certains, les conséquences en sont irrémédiables, voire fatales !


Pourtant, près de la moitié de ces catastrophes pourrait être évitée si une
personne connaissant les gestes qui sauvent intervenait à temps.

A travers la législation civile guinéenne qui soutient que toute personne en


danger doit être secourue pour éviter le délit de non assistance aux
personnes en danger, l'État entend apporter une réponse adaptée à la
multiplication des accidents, catastrophes et sinistres. De ce fait, le citoyen
est placé au cœur du dispositif de la sécurité civile, le rendant le premier
acteur de sa propre sécurité et, par voie de conséquence, de celle des autres.

La Croix-Rouge Guinéenne, premier éducateur national au premiers


secours, assure la formation en secourisme pour des milliers de femmes et
d'hommes engagés à sauver des vies lors de situations de troubles, de
conflits, de catastrophes et mêmes lors des événements de réjouissances
populaires. Elle délivre chaque années près de 2000 attestations à des
nouveaux secouristes équipiers ayant réussis à la formation.

La Croix-Rouge guinéenne avec l'appui du Comité international de la Croix-


Rouge (CICR) se prépare en tout temps à la gestion des catastrophes et à la
réduction des risques. Cette préparation dans le but de répondre avec
promptitude et efficacité à toutes situations d'urgences comme ce fut le cas
par le passé, confère à la Croix-Rouge Guinéenne une forte légitimité pour
inciter les Guinéens à considérer l'apprentissage des gestes de premiers
secours comme un devoir civique ; pour leur dire que chacun a le don et la
possibilité de sauver des vies en effectuant des gestes simples et essentiels.

C'est dans cet esprit que la Croix Rouge Guinéenne, appuyée par ses
partenaires internationaux, édite ce « Manuel de Premiers Secours pour
Équipiers» qui embrasse toutes les situations où les gestes qui sauvent
peuvent s'avérer déterminants : au travail, sur les routes, au domicile, sur les
lieux de loisirs, sports...

Ce manuel s'adresse à toute personne disposant déjà d'une connaissance


technique et pratique sur les gestes qui sauvent. La formation contenue dans
ce manuel s'adresse à toute personne âgée d'au moins treize ans, pour qui la
vie représente le bien le plus sacré et prête à servir son prochain.
AVANT-PROPOS

Dans le but d'accomplir sa mission humanitaire : "Protéger la vie, la santé et


atténuer les souffrances humaines en toute circonstance et en toute
impartialité", la Croix-Rouge Guinéenne (CRG) accorde une importance
particulière à l'élaboration de ce manuel de Premiers Secours sur les gestes
qui sauvent, pour le secouriste équipier . La diffusion de cette formation des
secouristes équipiers constitue pour la CRG un défi important à relever.

Ce manuel est un outil d'accompagnement pour la formation en premiers


secours qui aidera à agir promptement face à des accidents de travail,
domestiques et routiers qui, en dehors du cancer et des maladies cardio-
vasculaires, font partie des causes de mortalité les plus courantes en
Guinée. Aujourd'hui, selon les statistiques, sur dix personnes accidentées,
six gardent des séquelles (handicaps divers), deux sont saint et saufs et deux
décèdent.

La Croix-Rouge dispose de secouristes bien formés qui apportent chaque


jour une réponse et une assistance à de nombreuses personnes en détresse,
mais compte tenu du nombre très réduit de secouristes formés parmi la
population générale en Guinée, il va sans dire que la CRG ne sera jamais en
mesure de satisfaire toutes les demandes si elle étaient adressées qu'à ses
seuls secouristes. Une meilleure prise en charge implique une intervention
primordiale mais limitée, d'où la nécessité de prodiguer les premiers gestes
dans les premières minutes qui suivent la détresse. Dans la grande majorité
des cas, ce sont des gestes très simples mais s'ils ne sont pas biens
effectués et à temps, on peut s'attendre à des conséquences graves pour la
victime. C'est en ce sens que la CRG a jugé judicieux d'accroître le nombre
de secouristes formés pour la prise en charge efficace et efficiente de
l'ensemble des populations en détresse.

La CRG espère que ce manuel servira à :


! informer les secouristes sur l'importance des gestes capitaux de
Premiers Secours,
! approfondir les gestes techniques de premier secours,
! éveiller en tout citoyen la connaissance que toute personne a droit à une
assistance,
! susciter l'entraide (porter secours, poser un geste qui peut sauver une
victime),
! réduire la crainte de porter assistance et les dangers liés à la
précipitation,
! réduire la mortalité des victimes par une prise en charge adéquate.
Grâce au soutien financier et l'appui technique du Comité international
de la Croix-Rouge (CICR), la Croix-Rouge Guinéenne a su et a pu
développer des stratégies nouvelles et des outils appropriés en matière
de Premier Secours, aussi bien dans ses interventions sur le terrain
que dans la prévention des accidents.

Nos vifs remerciements vont au CICR pour le financement et l'apport


technique sans lesquels ce manuel n'aurait été élaboré.

OIX R
CR
.

OU
S. N

GE

LE
PRESIDENT

Youssouf TRAORE
Président de la CRG
TABLE DES MATIERES
CHAPITRE 1 – Rappel sur la Connaissance du Mouvement International de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge 11
1.1. Connaître les composantes du Mouvement (mandats) 11
1.2. Connaître la structure et le fonctionnement de la CRG, notamment
concernant les activités en matière de secourisme 11
1.2.1. Gestion des Catastrophes et Réduction des Risques 11
11
1.2.2. Santé et soins communautaires 11
1.2.3. Formation aux Premiers Secours 12
1.2.4. Le Rétablissement des liens familiaux 12

CHAPITRE 2 – Rôle et Responsabilité du Secouriste Équipier 12


2.1. Rôle humanitaire 12
2.1.1. Les devoirs des secouristes 12
2.1.2. Les droits des secouristes 13
2.2. Notions de sécurité 13

CHAPITRE 3 - L'organisation des interventions en cas de conflit


Armé, situations de violences et catastrophes naturelles. 14
3.1. Définir le rôle de chacun face à des situations d'urgences exceptionnelles 14
3.2. Connaître les Plan d'Urgence/Contingence nationaux/locaux; celui de la CRG
et ceux auxquels la SN est associée ainsi que les modalités d'action des
secouristes équipiers dans ces dispositifs. 14

CHAPITRE 4 - L'équipement et l'hygiène 16


4.1. Connaître et se familiariser avec les équipements d'une équipe de
secouristes équipiers et ses formes de remplacement improvisées 16
4.2. Contrôler, vérifier et entretenir l'état fonctionnel et sanitaire du matériel pour
limiter la transmission des infections 17

CHAPITRE 5 - Le principe d'action du secouriste 18


5.1. La protection : Les techniques de dégagement d'urgence d'une victime 18
5.2. L'alerte : 18

CHAPITRE 6 - Le Bilan 21
6.1. Circonstanciel 21
6.2. Primaire (d'urgence vitale)
22
6.3. Secondaire (complémentaires) 22
CHAPITRE 7 - Les afflux de blessés : Opération de triage Catégoriser les
victimes en fonction de leur état et hiérarchiser les actions de secours, et ensuite,
d'évacuation. 22

CHAPITRE 8 – LA VICTIME S'ETOUFFE 24


8.1. l'obstruction totale des voies aériennes chez l'adulte/ l'enfant et chez le
nourrisson Chez l'adulte et l'enfant de plus de un an 24
8.1.1. Cas 1 24
8.1.2. Cas 2 24
8.2. Chez le bébé âgé de moins d'un an l'obstruction partielle des voies
aériennes 25

CHAPITRE 9 – Les Hémorragies : Saignement Abondant 26


9.1. Les saignements abondants : 26
- la compression locale directe
- le pansement compressif
*Les saignements du nez, vomissement ou crachats de sang

CHAPITRE 10 - LA VICTIME EST INCONSCIENTE ET RESPIRE 28


* victime inconsciente qui respire
- Libération des Voies Aériennes (LVA)
- Position Latérale de Sécurité (PLS)

CHAPITRE 11 - L'absence de respiration :


La victime ne respire pas 31
11.1. - chez l'adulte 31
11.2. - chez l'enfant (de moins de 8 ans) 32
11.3. - chez le nourrisson (âgé de moins de 1 an) 32

CHAPITRE 12 - LA VICTIME PRESENTE UNE PLAIE 33


12.1. Les plaies graves 33
12.2. Les plaies simples 33
12.3. Plaies particulières (par projectiles) 34

CHAPITRE 13 – Les Brûlures :


34
13.1. Brûlures Graves
13.2. Brûlures Simples
34
13.2. Cas Particulières (gaz lacrymogène, brûlures chimiques, etc.) 35
CHAPITRE 14 – Les morsures et piqûres d'animaux : 36
14.3. En cas de plaie causée par une morsure ou piqûre d'un animal 36

CHAPITRE 15 – Les Traumatismes 37


15.1. des membres 37
15.2. du dos, du cou et /ou de la tête 37
15.3. du thorax, de l'abdomen 38

CHAPITRE 16 – Les Malaises La victime se plaint d'un malaise 39


16. Elle affirme se sentir mal 39

CHAPITRE 17 – L'asphyxie
Prendre en charge une victime d'asphyxie. 40

CHAPITRE 18 – L'intoxication
Prendre en charge une victime d'intoxication 41

CHAPITRE 19 – Les Relevages 42


19. Assurer le ramassage correct d'une victime en limitant l'aggravation de l'état
de la victime

CHAPITRE 20 – Le brancardage et le transport : 43


20. Assurer le transport d'une victime dans les meilleures conditions pour éviter
l'aggravation de son état vers les centres de soins

CHAPITRE 21 – La gestion du stress et le soutien moral : 45


21.1 Assurer le transport d'une victime dans les meilleures conditions pour éviter
l'aggravation de son état vers les centres de soins. Faire face aux émotions
violentes liées aux situations difficiles. Prendre en charge une victime affectée par
une situation difficile/un choc émotionnel.

CHAPITRE 22 - Les maladies : 47


- Maladies diarrhéiques
- Paludisme
- Choléra

CHAPITRE 23 - Le Rétablissement des Liens Familiaux (RLF) 48


Collecter les informations nécessaires sur les personnes assistées par les
secouristes brigadiers et prévenir les disparitions.

CHAPITRE 24 - La gestion des dépouilles mortelles: 49


Savoir quand et comment agir face à une dépouille mortelle (identification,
maniement, référencement).

Liste du matériel pour la formation civique aux gestes qui sauvent


Équipe de rédaction 56
1- Le texte est écrit en ''français facile'' afin de faciliter la diffusion
de messages simples dans les communautés;
2- le formateur s'efforcera à communiquer en français le plus
simple ou en langue locale au tant que possible et adaptera le
vocabulaire au niveau de compréhension du groupe.

ATTENTION !
L'emblème de la Croix-Rouge est un symbole de protection en cas
de conflits et de crises sociales et les règles de son utilisation sont
définies par la loi, L95 du 9 mai 1995.

FORMATION EN PREMIERS SECOURS (PS)


DE LA CROIX-ROUGE GUINEENNE

La Croix-Rouge Guinéenne en tant d'auxiliaire des Pouvoirs Publics


intervient dans toutes les situations d'urgence afin de porter secours aux
personnes en détresse.

Par ailleurs, elle propose à l'ensemble de la population, des institutions


et des entreprises des formations aux gestes de premiers secours.

Pour tous renseignement sur la formation en premiers secours,


contactez les adresses suivantes : crgconakry@yahoo.fr /
crgconakry@gmail.com / crgps@gmail.com

Devenez volontaire de la Croix-Rouge !

La Croix-Rouge Guinéenne est ouverte à toute personne qui


souhaite la rejoindre. Elle existe grâce à son réseau de volontaires.
Les volontaires agissent pour le bien de la communauté tout en
trouvant, dans leur dévouement, une source de satisfaction
personnelle.

Pour devenir volontaire, il vous suffit de contacter le comité


local de la CRG le plus proche de chez vous, qui vous
expliquera les conditions d'adhésion.
CHAPITRE 1 :

Rappel sur la Connaissance du Mouvement International de la Croix-


Rouge et du Croissant-Rouge

1.1. Les Composantes du Mouvement :


! 1863 : Création du CICR et début de la création des Sociétés
Nationales dans le monde entier.

Le Comité International de la Croix-Rouge basé à Genève intervient en


période de conflit armé et
> de violences/troubles internes.

! 1919 : Création de la Fédération Internationale


des Sociétés de la Croix- Rouge et du
Croissant- Rouge.

?Fédération Internationale des Sociétés de la Croix Rouge et


du Croissant-Rouge coordonne l'assistance internationale du
Mouvement en faveur des victimes de catastrophes naturelles,

?Les (186) Sociétés Nationales de la


Croix- Rouge et du Croissant-Rouge
(telle que la Croix-Rouge Guinéenne) qui
travaillent en tout temps: paix, guerre et
catastrophes. Elles mènent des activités
en faveur des plus vulnérables.

1.2. Principales activités de la CRG, notamment concernant les


activités en matière de secourisme :
1.2.1. Gestion des Catastrophes et
Réduction des Risques :
?A s s u r e l a c o u v e r t u r e
s a n i t a i r e d e s
manifestations publiques et
sportives,
?assiste les victimes de
catastrophes naturelles ou
humaines.

1.2.2. Santé et soins communautaires :


?Sensibilisation de la population sur l'hygiène publiques et les
épidémies,
?Dons bénévoles de sang,

11
?Participation aux campagnes de vaccination (journée
nationales de vaccination) auprès des populations.

1.2.3. Formation aux Premiers Secours :


> Formation Civique aux Gestes qui Sauvent (grand public).
> Formation premier secours en milieu priofessionnel pour la
réduction des accidents de travail.
> Formation des Secouristes Équipiers pour la réponse lors des
situations d'urgences.
> Formation de Moniteurs et Instructeurs de Premiers Secours
(formation de secouristes et du grand public).

1.2.4. Le Rétablissement des liens familiaux :


> La recherche des personnes disparues, séparées,
> L'échange de nouvelles familiales (MCR, DR, Téléphone,
internet,….)
> La réunification familiale,
> L'identification, enregistrement des dépouilles mortelles,
> Transmission des documents personnels officiels (certificats,
diplôme,….)
> Livraison de documents de voyage en cas de nécessité

CHAPITRE 2 Rôle et responsabilité du Secouriste Équipier (1)

2.1. Le rôle humanitaire des secouristes

Vous devez contribuer en tout temps à faire en sorte que l'ensemble de


la population comprenne et soutienne le droit des individus à être
protégés et à recevoir des soins.

La population doit aussi être sensibilisée à la nécessité de respecter les


emblèmes afin que l'aide humanitaire puisse être apportée de manière
plus efficace, pour le bien de tous.

À tout moment, par votre attitude et vos actions, vous devez vous
efforcer de gagner le respect de vos interlocuteurs.

2.1.1. Les devoirs et les droits des secouristes

Ø
Aider à protéger et à sauver des vies et aider les autres
personnes à le faire.

(1) Cf manuel CICR Premiers secours dans le contexte d'un conflit


et autres situations de violences, avril 2008
12
Ø
Respecter et préserver la dignité de la victime.
Ø
Participer au contrôle des maladies (éducation de la
population à la santé).
Ø
Être suffisamment flexible et polyvalent (logistique,
administration, etc.)
Ø
Respecter le code de conduite des volontaires de la CRG

2.1.2. Les droits des secouristes


Ø Vous avez le droit d'être respecté
Ø De ne pas faire l'objet d'attaque
Ø D'avoir accès aux lieux ou vos services sont requis
Ø De soigner les malades et les blessés civils et militaires
Ø De fournir des services conformément à votre formation et
aux moyens disponibles.
Ø De ne pas être empêché de fournir les services.
Ø De ne pas être contraint de fournir des services contraires à
l'éthique médicale.

2.2. Notions de sécurité


Agir en sécurité
Ø Sécurité d'abord : votre propre sécurité, celle de la victime et
celle des autres.
Ø Connaissez votre mission et vos limites personnelles
Ø Préparez vous physiquement et moralement
Ø Gardez une attitude polie et respectueuse chaque fois que
vous entrez en contact avec des individus ayant recours à la
force ou à la violence.
Ø Comportez-vous et agissez de manière calme et
systématique : ne confondez pas urgence et précipitation !
Ø Réfléchissez avant d'agir : prenez le temps d'écouter et
d'expliquer ce que vous êtes en train de faire
Ø Respectez les différences des autres (habitudes religion,
culture etc)
Ø Soyez discipliné, observez les règles et suivez les ordres de
votre chef d'équipe
Ø Connaissez et agissez selon les principes humanitaires
(humanité, impartialité et neutralité)
Ø conformez-vous aux règles fondamentales qui protègent les
individus en situation de violence ; respectez les Principes
fondamentaux du Mouvement international de la Croix-
Rouge et du Croissant-Rouge.
13
Ø
N'enfreignez jamais les ordres des autorités responsables
de la zone où vous devez intervenir.
Ø
Arrêtez-vous aux points de contrôle et respectez les couvre-
feux, cessez-le-feu, trêves et autres directives.
Ø
N'acceptez jamais que des personnes armées prennent
place avec vous à bord d'un véhicule ; ne leur offrez jamais
un refuge. N'entreposez et ne transportez jamais des armes
ou des munitions.
Ø
Ne touchez jamais des objets suspects ou inconnus, ni des
cadavres, sans avoir reçu au préalable le feu vert des
démineurs.

CHAPITRE 3 - L'organisation des interventions en cas de conflit


Armé, situations de violences et catastrophes naturelles.

3.1. Définir le rôle de chacun face à des situations d'urgences


exceptionnelles. (Voir Chapitre 2 Schema squelette)

3.2. Connaître les Plan d'Urgence/Contingence nationaux/


locaux et ceux auxquels la CRG est associée ainsi que
les modalités d'action des secouristes équipiers dans
ces dispositifs.

Résumé du Plan d'Alerte et d'Action

Document de référence : Plan d'Alerte et d'Action concerté CRG-CICR-


CRD situations de violences et catastrophes naturelles. Procédures &
modalités d'activation de la couverture sanitaire.

Phase A : État de veille

·les secouristes sont dans la communauté, prêts à être mobilisés,


·ils remontent à leur Secrétaire Exécutif (qui est le point focal du
comité) toutes informations importantes sur toutes situations de
crises sociales éventuelles qui pourraient engendrées un besoin
humanitaire.
·le Secrétaire Exécutif demeure particulièrement attentif aux
éléments suivants :
* la frustration et la contestation populaire,
* la formation des groupuscules aux comportements agressifs,

14
violents ou menaçants devant des bureaux administratifs,
lieux publics (carrefours, stades, marchés, rues, places
publiques…,
* le comportement des forces de l'ordre ou de sécurité
* le comportement des autorités civiles, forces de sécurité et
militaires,
* l'établissement de barricades sur les routes principales et
secondaires,
* le contrôle routier des forces de l'ordre,
* la dispersion de manifestants devant les bureaux, ou lieux
publics par les forces de l'ordre,
* l'arrestation de leaders politiques ou de partisans,
* les signes d'alertes précoses, (informations
météorologiques…).

A ce stade :
F le comité demeure vigilant mais continue à fonctionner
normalement,
F pas de déploiement,
F pas de prise en charge.

Phase B : État d'alerte

·la situation locale dégénère en lien avec les éléments observés


(ceux mentionnés ci-dessus) ou une forte présomption que la
situation dégénère existe,
·le Secrétaire Exécutif local remonte les informations au niveau du
Secrétaire Exécutif National, après concertation avec son
Président (Gouvernance),
·le Secrétaire Exécutif National à son tour, informe le CICR,
·5 secouristes du comité sont identifiés (idéalement, le SE, les
responsables PRC, RLF, COM et le Chef Équipiers) pour intervenir
en attendant l'autorisation de leur secrétaire exécutif. Ce dernier
en accord avec le Secrétaire exécutif national doit
décider de déclencher le plan de déploiement partiel ou non.

A ce stade :

F
Pas de déploiement de brigades, ni de secouristes,
F
Pas de prise en charge pour les secouristes (pas de
perdiem).

15
Phase C : Déploiement partiel
Évaluation de la situation sur le terrain (si autorisation) :

·les cinq secouristes rejoignent le siège ou le point de ralliement


préalablement choisi
·une personne peut rester au comité pour assurer la permanence
de la radio (si disponible) et assurer un bon flux des informations,
·le reste de l'équipe se rend sur le terrain pour constater de visu la
situation :
* faire l'état des lieux,
* analyser la situation,
* confirmer ou infirmer la nécessité d'un déploiement total de
l'équipe de secouriste,
* dans un délai maximum de 2h, rendre comte au Secrétaire
Exécutif national, via le SE local avec des propositions de
décisions à prendre et qui détermineront de passer à l'étape
suivante ou non (phase d.).
* si le déploiement s'arrête là, faire un rapide contre rendu écrit
et revenir à la phase B.

A ce stade :
F Déploiement de 5 secouristes
F Prise en charge des 5 secouristes.

Phase D : Déploiement total


· le déploiement total est enclenché par le Secrétaire Exécutif
national et la Coopération CICR après consultation des
membres Poste Central de Commandement (CCC),
· le comité informe les autorités compétentes du déploiement afin
d'assurer la sécurisation maximale des opérations, la/lesbrigade/s
de secouristes se rendent sur le terrain et opèrent la
couverture sanitaire, selon les procédures CRG en vigueur,
· un suivi/monitoring de la situation, heure par heure est effectué par
le Secrétaire Exécutif local, soit par radio HF, soit par téléphone,
· les informations sont rapportées directement au Secrétaire
Exécutif national qui transmet l'information au PCC.

A ce stade :
! Déploiement total de l’équipe de secouristes
! Prise en charge de l’équipe.

16
CHAPITRE 4 - L'équipement et l'hygiène

4.1. Connaître et se familiariser avec les équipements d'une équipe


de secouristes équipiers et ses formes de remplacement improvisées
L'équipier secouriste doit savoir assurer l'entretien et l'inventaire du
matériel de premiers secours. Le matériel mis à sa disposition doit être
simple à utiliser et sa mise en œuvre doit permettre la stabilisation ou
l'amélioration de l'état d'une victime présentant une détresse vitale.

Effets personnels et accessoires


Ø Prenez de quoi écrire (cahier ou bloc et crayons).
Ø une lampe de poche,

Trousse de premiers secours (2)


Ø Veillez à ce que le contenu reste propre et en bon état
Ø Remplacez les articles utilisés ou périmés
Ø Utilisez le contenu de la trousse et soyez prêt à improviser avec
d'autres matériaux
Ø ne l'utilisez pas à d'autres fins que les premiers soins
Ø ne l'abandonnez pas sans surveillance car elle pourrait être volée
et utilisée de manière abusive

4.2. Contrôler, vérifier et entretenir l'état fonctionnel et sanitaire du


matériel pour limiter la transmission des infections.

Le secouriste prend les précautions nécessaires pour limiter la


transmission des infections :
Ø Un des moyens d'acquérir cette résistance est la vaccination !
Ø Il doit se laver les mains avec de l'eau et du savon
systématiquement, le plus tôt possible après un contact avec une
victime, même s'il a porté des gants de protection à usage unique.
Le lavage des mains est un moyen simple et efficace pour
diminuer la contamination
Ø Il doit se protéger les mains (gant, sac plastique…).
Ø L'absence de gants ne doit en aucun cas retarder l'exécution d'un
geste vital
Ø Il doit avoir une hygiène corporelle qui respecte les principes
d'hygiène individuelle élémentaire (douche quotidienne, ongles
très courts, hygiène des mains…)

2
Rappelez-vous qu'un emblème distinctif figure sur la trousse
17
Ø
Il doit porter d'une tenue adaptée, confortable et lavable. Elle doit
être changée et lavée en cas de souillure par du sang ou des
liquides biologiques
Ø
Il doit portez des chaussures fermées et solides
Ø
Il doit recouvrir toute plaie par un pansement
Ø
Il doit effectuer le nettoyage et la désinfection des
surfaces souillées (Matériels PS) et du véhicule après le
transport, selon la procédure de la CRG (3)
Ø
Il faut être vigilant en présence d'objets coupants ou piquants
sur les lieux d'intervention

CHAPITRE 5 - Le principe d'action du secouriste

5.1. La protection :

*Faire face à un :
ü Danger maîtrisable
ü Danger non maîtrisable
*Effectuer un dégagement d'urgence si nécessaire

5.1.1. En situation d'urgence, le sauveteur :


· annonce qui il est et ce qu'il va faire en gardant son calme,
· évalue la situation, rapidement mais sans précipitation,
· ne se met jamais en danger ou ne prend jamais de risque,
· se fait aider par les personnes présentes, leur dit ce qu'elles
doivent faire et ne pas faire.

5.2. En présence d'un danger :


5.2.1 Qui protéger ?
· soi-même,
·la (ou les) victime(s) et ses (ou
leurs) bien (s) (4)
· les autres (témoins, curieux...)

5.2.2 Comment protéger ?


· approchez-vous avec prudence de la zone,
· évaluez la présence de dangers : regardez, demandez aux
personnes présentes,
3
Mettre en place une procédure de nettoyage simple et la mettre dans chaque véhicule
(4) Généralement des membres du syndicat des transporteurs sont sur le lieu de l'accident
et ce sont eux qui ont la responsabilité, avec les forces de l'ordre, de protéger les biens de
la victime.
18
·supprimez le danger si possible ou écartez les personnes
présentes du danger,
·agissez proprement, protégez-vous les mains et évitez le contact
direct avec le sang.

5.3. Quelques cas particuliers :


5.3.1 Accident de circulation :
· si vous êtes en voiture, allumez les quatre côtés/clignotants (les
feux de détresse) dès que vous voyez l'accident. Garez votre
véhicule si possible après le lieu de l'accident, et demandez à tous
les occupants de votre véhicule de rester hors de portée du
danger,
· signalez la zone de part et d'autre de l'accident à 150 ou 200 m en
utilisant les moyens à
disposition (les branches
d'arbres et herbes,les quatre
côtés/clignotant d'un véhicule,
triangles de signalisation ou
tous autres objets disponibles
avec l'aide des témoins
éventuels,
· interdisez à toute personne d'approcher si un danger persiste
(transport de matières dangereuses, écoulement de carburant…),
· coupez le contact de la (ou des) voiture(s)
accidentée (s), quand c'est possible, et interdisez
de fumer dans la zone de l'accident.

5.3.2 Accident électrique domestique :


· ne touchez pas la victime,
· ne touchez aucun objet (fil,
câble, etc.), ni liquide,
· coupez le courant électrique au
disjoncteur. Si ce n'est pas
possible, isolez-vous du sol en
vous tenant debout sur un
support non conducteur (un
plastique, une chaise en bois…),
· éloignez la source électrique de la victime à l'aide d'un bâton en
bois sec ou en plastique,
· demandez de l'aide, portez secours et évacuez la victime dans le
centre de santé le plus proche.

19
5.3.3 Incendie d'une habitation :
· n'entrez jamais dans un lieu en feu,
· demandez à toutes les personnes en danger
de quitter les lieux personnes à évacuer le
bâtiment,
· aidez à combattre l'incendie s'il n'y a pas de
danger à le faire,
· empêchez que les gens s'approchent de
l'incendie,
· si vous vous trouvez dans une chambre ou une maison en feu,
quittez-la immédiatement et fermez la (ou les) porte(s) si possible.

5.4. Technique de dégagement d'urgence d'une victime :

Ne déplacez pas une victime SAUF si elle est en danger et


que vous pouvez intervenir en toute sécurité :
Ø si la victime est consciente, expliquez-lui ce que
vous allez faire et demandez-lui de coopérer,
Ø si la victime est inconsciente ou incapable de
coopérer:
- attrapez solidement ses mains ou ses pieds,
- tirez la victime rapidement vers un endroit sûr.

5.5. Qui informer ou alerter ?


· La ou les personnes les plus
proches,
· en cas d'incendie, les sapeurs-
pompiers, si votre région en
dispose, (5)
· en cas d'accident de la circulation, informez la police, ou la
gendarmerie, ou le centre de santé, ou l'hôpital public le plus
proche, ou le syndicat des transporteurs à travers les chauffeurs

(5) Les pompiers existent uniquement dans les régions de Conakry (18) et Labé (17),
les numéros sont gratuits mais ne fonctionnaient pas au moment d'un test effectué
en octobre 2010.
20
·en cas de catastrophe ou conflit, informez les autorités locales,
(exemple : inondation, incendie de village, conflit entre
communautés…),
·informez le bureau du comité de la Croix-Rouge
Guinéenne le plus proche.

5.5.1. Quand informer ?


· Lorsque le sauveteur a besoin d'aide et de soutien.

5.5.2. Comment informer ?


Les informations sont transmises par :
· une personne, qui a compris ce
qu'elle doit faire, dire et où aller
pour informer,
· téléphone si vous en
disposez(6),
· message écrit,
· en cas de catastrophe (inondation, épidémie, etc.) : la radio, les
médias et les moyens traditionnels (tambour, taballa, crieurs
publics, flûte…) sont utilisés pour informer la population.

Que dire ?
Se présenter et répondre aux questions des services de
secours :
· sur la nature du problème,
· sur les risques éventuels,
· sur la localisation de l'évènement (lieu et distance),
· sur le nombre de personnes concernées et leur état,
· sur l'assistance apportée aux victimes.

CHAPITRE 6 - Le Bilan

6.1. Le bilan circonstanciel


Ø Il est réalisé très rapidement par un équipier désigné
Ø Un recueil des informations concernant la ou les victimes et
leur environnement.
Ø Il permet d'apprécier la situation, d'en évaluer les risques et
de prendre les mesures adaptées, notamment en ce qui
concerne la sécurité.
Ø Il permet de répondre aux questions suivantes :

(6) Pour appeler quelqu'un ou pour connaître le numéro d'un service d'urgence.
21
Ø
Que s'est-il passé ?
Ø
Existe-t-il un danger ?
Ø
Les secours sont-ils suffisants pour le moment ?
Ø
Les informations en ma possession sont-elles correctes?

6.2. Primaire (d'urgence vitale)

Le bilan d'urgence vitale a pour but de rechercher une détresse vitale qui
menace immédiatement et à très court terme la vie de la victime et qui
nécessite la mise en œuvre rapide de gestes de secours avant toute autre
action.

Au cours du bilan d'urgence vitale, l'équipier secouriste doit :


Ø Rechercher une détresse immédiatement vitale
(saignement, étouffement total)
Ø Reconnaître une inconscience ou identifier la plainte
principale de la victime
Ø Rechercher une détresse vitale moins évidente ;
Ø Transmettre les informations recueillies au chef d'équipe.

6.3. Secondaire (complémentaires)

Le bilan secondaire permet aux équipiers d'évaluer les autres lésions


(traumatisme, plaie, brûlures…), malaise ou maladie

Le secouriste équipier doit surveiller l'évolution de l'état de la victime et


l'efficacité de l'action entreprise / gestes réalisés.

CHAPITRE 7 - Les afflux de blessés : Opération de triage

Le triage est l'action qui consiste à catégoriser les victimes en fonction du


degré d'urgence, de leur cas et de leurs besoins en termes de traitement ou
d'évacuation.

Il s'agit d'intervenir en faveur du plus grand nombre possible de victimes


ayant les meilleures chances de survie avec l'utilisation optimale du
personnel et des moyens à disposition.

22
Catégoriser et établir des priorités

repérer les blessés les plus gravement atteints,


puis repérer et éloigner :
Caté- · les morts
goriser
· les blessés légers
· les personnes indemnes.
répartir les cas les plus graves en diverses catégories
Établir en fonction à la fois :
des
· de la nature du problème et
priorités
· du traitement possible compte tenu des ressources
disponibles (personnel et matériel).

Dans certaines circonstances, le triage tient compte de la localisation des


victimes. Prenons, par exemple, le cas où l'accès à une personne blessée
est particulièrement difficile en raison de la topographie des lieux. Son état
aurait justifié qu'elle soit traitée en priorité mais il faudrait beaucoup de
temps et d'efforts pour arriver jusqu'à elle.
Lui porter secours étant de ce fait contraire à l'intérêt des autres victimes,
un degré inférieur de priorité sera donc accordé à cette victime.

Traiter et évacuer

Catégorie Victimes à traiter Victimes à évacuer


Prioritaires (sur place)
1 Conditions mettant la vie de la victime en Conditions mettant la vie de la victime en
(urgent) danger mais « gérables », tout au moins danger mais qui sont stabilisées et
pendant un certain temps, en recourant à des resteront sous contrôle jusqu’au moment
gestes simples et immédiats. du transfert vers le niveau de soins
suivant.
2 Problèmes graves mais ne mettant pas Problèmes graves, ne mettant pas
(grave) immédiatement la vie de la victime en danger immédiatement la vie de la victime en
– une certaine attente est acceptable. danger, mais qui s’aggraveront au fil du
temps.
3 Blessures légères nécessitant des soins Blessures stables pouvant être traitées
(attente/ chirurgicaux minimes. en dernier.
délai) Blessures pour lesquelles un délai d’attente
indéfini est possible, même s’il n’est pas
souhaitable.
4 Victimes gravement atteintes dont l’état ne Victimes gravement atteintes dont l’état
(à ne pas pourra pas être amélioré par des soins ne pourra pas être amélioré par des
traiter ni médicaux et/ou chirurgicaux, ou pour qui soins médicaux et/ou chirurgicaux, ou
déplacer) l’espoir de guérison est faible. pour qui l’espoir de guérison est faible.
Personnes décédées ou mourantes. Personnes décédées ou mourantes.

La catégorie déterminée lors du triage est notée sur une fiche qui est
fixée sur une partie visible de la victime.

23
CHAPITRE 8 : La victime s'etouffe

Les enfants peuvent s'étouffer en avalant des objets. Chez les


adultes, l'étouffement survient souvent au cours d'un repas.

8.1. Chez l'adulte et l'enfant de plus de un an :

8.1.1. Cas 1
· la victime respire, répond aux questions et peut
dire :
" je m'étouffe ",
· la victime peut tousser.

Que faire ?
· Encouragez la victime à tousser,
· ne pas essayer d'aller chercher l'objet au fond de la gorge,
· installez la victime dans la position où elle se sent le mieux, le plus
souvent assise,
· parlez-lui régulièrement pour lui expliquer ce qui se passe et pour
la réconforter,
· surveillez la victime jusqu'à son évacuation vers le centre de santé
ou l'hôpital le plus proche ou jusqu'à ce qu'elle reprenne une
respiration normale.

8.1.2 . Cas 2
· la victime est consciente, elle
fait des signes de la tête,
· la victime ne peut ni parler, ni
respirer, ni tousser, elle peut
émettre des sifflements ou
Te n t e r d e t o u s s e r s a n s
émettre de bruit,
· elle garde la bouche ouverte
Et tient sa gorge avec les mains.

Que faire ?
· Donnez-lui 5 claques dans le dos :
! tenez-vous sur le côté et un peu en arrière
de la victime,

24
Ø
penchez la victime vers l'avant en soutenant sa poitrine
d'une main,
Ø
donnez un maximum de 5 claques avec le plat de la main,
Ø
arrêtez dès que l'objet est sorti.

·Si l'objet n'est pas sorti après 5 claques dans le dos :


réalisez 5 compressions sur le ventre :
Ø tenez-vous derrière la victime et placez vos bras autour
de la partie supérieure de son ventre,
Ø penchez la victime vers l'avant,
Ø placez vos poings fermés au-dessus du nombril,
Ø maintenez votre poing en place à l'aide de votre seconde
main,
Ø enfoncez fortement votre poing vers vous et vers le haut,
Ø recommencez ce geste 5 fois au maximum,

·si le problème n'est pas résolu, alternez les mêmes


gestes (5
Claques dans le dos, puis 5 compressions sur le
Ventre),
·si la victime perd connaissance, posez-la
délicatement sur le
sol, puis effectuez des compressions sur la poitrine,
·poursuivez les compressions sur la poitrine pendant
une minute et évacuez-la vers le centre de santé ou
l'hôpital le plus proche en la plaçant sur le côté.

8.2. Chez le bébé âgé de moins d'un an :

Le bébé ne crie pas, il est agité, ses yeux grandement ouverts, sa


bouche ouverte et il ne peut pas respirer

Que faire ?
· Asseyez-vous et couchez le bébé à
plat ventre sur votre bras
(7) la tête penchée vers le bas,
· maintenez la tête avec vos
doigts de part et d'autre de la
bouche sans appuyer sur la gorge,

7
Le bras = membre supérieur
26
·donnez 5 claques en haut du dos avec le plat de la main
ouverte,
·Si après les 5 claques dans son dos, l'objet n'est pas sorti :

Ø
retournez-le sur le dos, en le maintenant fermement,
Ø
allongez-le tête basse sur votre bras et votre cuisse,
Ø
placez la pulpe de deux doigts d'une main au milieu de
la poitrine du bébé, une largeur d'un doigt au dessous
d'une ligne imaginaire réunissant ses seins (8),
Ø
appuyez 5 fois.

·Si la victime perd connaissance, posez-la délicatement sur le sol,


puis effectuez des compressions sur la poitrine.

CHAPITRE 9 : La victime saigne

9.1. La victime saigne abondamment :

Que faire ?
· Protégez-vous les mains avec un sac
plastique ou un tissu propre,
· arrêtez immédiatement le saignement en
appuyant fermement avec votre main
Protegée sur l'endroit qui saigne, ou demandez à la victime
d'appuyer avec sa propre main,
· maintenez la pression,
· allongez la victime en
Position horizontale,
· remplacez votre
pression de la
main par un tissu
propre (pagne,
foulard, serviette…) qui couvre
complètement la partie qui saigne et faites au
moins deux tours sur le membre blessé,
· serrez suffisamment fort pour arrêter le saignement,
· vérifiez que le saignement est arrêté,
· si le saignement n'est pas totalement arrêté, posez un deuxième
tissu propre sur le premier,

8
Seins = au niveau des mamelons
26
· en cas d'échec reprenez
l'appui avec votre main sur le
tissu (pansement) sans
jamais le retirer,
·évacuez la victime vers le
centre de santé ou l'hôpital
le plus proche,
·parlez-lui régulièrement pour
lui expliquer ce qui se passe
et pour la réconforter,
·couvrez bien la victime,
· lavez-vous les mains dès que possible, après avoir effectué ces
gestes de premiers secours.

Si la victime est consciente et ne souffre pas d'un coup


sur la tête :
· donnez-lui à boire de l'eau potable, par petites
gorgées,
· arrêtez si la victime a des envies de vomir, ou si elle
vomit, ou si elle a un trouble de la conscience.

9.2. Saignement du nez :

Que faire?
· Faites asseoir la victime, la tête courbée en
avant et ne pas l'allonger,
· demandez-lui de comprimer avec son doigt le côté du nez qui
saigne, pendant 10 minutes,
· recommandez à ce qu'elle ne
renifle, ni ne souffle par le nez
pendant et durant quelques heures
après l'arrêt du saignement,
· si le saignement de nez ne s'arrête
pas ou il survient après une chute
ou un coup, évacuez la victime vers
le centre de santé ou l'hôpital le
plus proche, tout en surveillant son
état de conscience.
· parlez-lui régulièrement pour lui
expliquer ce qui se passe et pour la
réconforter.

27
9.3. La victime vomit ou crache du sang
On voit le sang sortir par la bouche de la victime (vomissements ou
crachements).

Que faire ?
Protégez-vous les mains avec un sac en plastique ou un tissu propre,
· installez la victime dans la position assise si elle ne supporte pas
la position allongée,
· conservez les vomissures ou les crachats, si possible, dans un
récipient, pour être montrés au médecin,
· ne jamais donner à boire si la victime est inconsciente,
· évacuez immédiatement la victime vers le centre de santé ou
l'hôpital le plus proche,
· parlez-lui régulièrement pour lui expliquer ce qui se passe et
pour la réconforter,
· si la victime ne répond plus (inconsciente), pratiquez les gestes qui
s'imposent (chapitre 7).

9.4. Autres saignements


Toute perte de sang inhabituelle par un autre orifice naturel nécessite :
· d'allonger la victime,
· de couvrir la victime,
· de parler régulièrement à la victime pour lui expliquer ce qui se
passe et pour la réconforter,
· d'évacuer immédiatement la victime vers le centre de santé ou
l'hôpital le plus proche.

Si la victime est consciente et ne souffre pas d'un coup à la tête :


· donnez-lui à boire de l'eau potable, par petites gorgées,
· arrêtez si la victime a des envies de vomir, ou si elle vomit, ou si elle
a un trouble de la conscience.

CHAPITRE 10 : La victime est inconsciente


et respire

10.1. Comment reconnaître ?


· Approchez-vous de la victime et vérifiez l'état de sa conscience.
· posez-lui des questions simples :
- « comment ça va? »
- « vous m'entendez? »
· prendre sa main et lui demander :
- « serrez-moi la main »
- « ouvrez les yeux »

28
La victime ne répond pas aux questions et ne réagit pas :
elle est inconsciente.

En cas de perte de conscience, les muscles se


relâchent ce qui provoque un blocage du passage de
l'air par la chute de la langue dans le fond de la gorge.

Que faire?
a) Desserrez la ceinture, le col et
tout ce qui peut gêner la
respiration,
b) basculez prudemment sa
tête en arrière :
Ø placez une main sur le
front de la victime,
Ø tenez son menton à l'aide de deux doigts et soulevez celui-ci.

c) S'assurez que la victime respire, en vous


penchant au dessus de sa bouche et en
comptant jusqu'à 10 :
Ø essayez de sentir le souffle en plaçant
votre joue près de sa bouche,
Ø écoutez les bruits de la respiration en
approchant votre oreille de sa bouche,
Ø regardez le soulèvement et l'abaissement de la
poitrine et du ventre,
d) s'il y a un objet apparent dans la bouche, enlevez-le

10.2. Si la victime est inconsciente et si elle respire toujours, mettez-la


sur le côté, la bouche tournée vers le bas

Comment ?
· S'assurez-vous que ses jambes sont allongées côte à côte. Si
ce n'est pas le cas, les rapprocher délicatement l'une de l'autre,

29
·mettez le bras le plus proche ·attrapez la jambe opposée
de vous à angle droit de son derrière le genou et
corps. Pliez ensuite son relevez-la en gardant le
coude, pied au sol,
·saisissez l'autre bras de la ·écartez-vous au maximum
victime d'une main, placez le de la victime.
dos de sa main contre son
oreille, de votre côté.

·appuyez sur le genou relevé et ·retirez doucement votre main


faites basculer la victime sur le en soutenant le coude de la
côté vers vous, victime pour ne pas entraîner
sa main et

·stabilisez la victime en ajustant la jambe du dessus à angle droit,


·ouvrez sa bouche d'une main, avec le pouce et l'index, sans faire
bouger sa tête, afin de permettre l'écoulement des liquides vers
l'extérieur,
·couvrez la victime,
·surveillez la victime et évacuez-la vers un centre de santé le plus
proche.

30
CHAPITRE 11 : La victime ne respire pas

11.1. La victime, adulte, est inconsciente et ne respire pas

Que faire?

·Desserrez la ceinture, le col et tout ce qui peut


gêner la respiration,
·basculez prudemment la tête de la victime
en arrière :
Ø placez une main sur son front,
Ø tenez le menton à l'aide de deux
doigts et soulevez- le,
·vérifiez que la victime respire en vous
penchant au dessus de sa bouche et en
comptant jusqu'à 10, :
Ø essayez de sentir le souffle en plaçant
votre joue près de sa bouche,
Ø écoutez les bruits de la respiration en approchant votre
oreille de sa bouche,
Ø regardez le soulèvement et l'abaissement de la poitrine et le
ventre,
·s'il y a un objet apparent dans la bouche, enlevez-le.

Aucun souffle, aucun son, aucun mouvement n'est perçu :


la victime est en arrêt cardiaque !

11.2. Aide et Secours


Cherchez de l'aide, informez ou faites informer la
personne la plus proche et commencez le plus
rapidement possible le massage cardiaque.

Comment ?
· Placez la victime par terre ou sur un plan
dur,
· mettez-vous à genoux à côté de la
victime, le plus proche d'elle,
· placez le talon de votre main au milieu
de sa poitrine,
· placez l'autre main sur la première,
· positionnez-vous verticalement sur
la poitrine de la victime, bras
tendus,

31
·appuyez sur la poitrine avec une force suffisante pour la
comprimer, afin de vider le cœur (sang) et les poumons (air) de
leurs contenus,
·laissez la poitrine de la victime reprendre sa forme initiale après
chaque pression, afin de permettre au sang de revenir vers le cœur
et l'air vers les poumons,
·effectuez 100 compressions en une minute en restant
attentif à toutes réactions de la victime,
·arrêtez le massage cardiaque à la fin des 100 compressions
et mettez la victime sur le côté, la bouche tournée vers le bas
pour l'évacuer au centre de santé ou l'hôpital le plus proche.

Si la victime reprend sa respiration au cours du massage cardiaque :


· arrêtez immédiatement le geste,
· mettez-la sur le côté, la bouche tournée vers le bas,
· évacuez-la au centre de santé ou à l'hôpital le plus proche.

11.3. Un bébé (âgé de moins de 1 an) ou un enfant (de moins de 8 ans) est
inconscient et ne respire pas

Que faire ?
· Vérifiez la respiration de la victime, comme expliqué pour l'adulte,
· faites 5 insufflations :
Ø basculez prudemment la tête de la victime en arrière,
Ø mettez votre bouche contre la bouche de la victime et pincez le
nez, ou mettez votre bouche contre la bouche et le nez s'il
s'agit d'un petit enfant ou d'un bébé,
Ø insufflez lentement jusqu'au soulèvement de la poitrine de la
victime,

x 5 fois x 5 fois

·faites ensuite 30 compressions sur la poitrine de la victime


Ø chez l'enfant utilisez une ou Ø chez le bébé n'utilisez que
deux mains deux doigts

x 30 fois x 30 fois

32
·faites ensuite 2 insufflations et enchaînez avec 30 compressions
sur la poitrine pendant une minute,
·évacuez la victime au centre de santé ou à l'hôpital le plus proche,
·si la victime reprend sa respiration, arrêtez les compressions et les
insufflations. Mettez la victime sur le côté,
·si les insufflations sont impossibles (cela vous gêne, il y a du sang
ou du vomi dans la bouche de la victime, etc.) : effectuez
uniquement les compressions sur la poitrine.

CHAPITRE 12 - La victime présente une plaie

12.1. La victime présente une plaie simple :

Que faire ?

·Lavez-vous les mains avec de l'eau propre et du savon, et


protégez-les à l'aide d'un sac plastique,
·nettoyez avec douceur la plaie à l'eau propre et au savon ou
éventuellement avec un antiseptique (exemple Bétadine),
·emballez la plaie dans un tissu propre (pagne, foulard,
serviette) ou éventuellement avec
un pansement,
·assurez-vous, si possible, que la
victime est bien vaccinée contre le
tétanos,
·dites à la victime de nettoyer la
plaie tous les deux jours et ensuite d'emballer la plaie,
·conseillez à la victime de se rendre au centre de santé ou à l'hôpital
le plus proche, si elle a de la fièvre, ou si la plaie devient chaude ou
douloureuse, ou encore, s'il y a un écoulement.

12.2. La victime présente une plaie grave si :

·la plaie est large ou profonde,


·la plaie est difficile à nettoyer,
·la plaie est située au niveau du visage, des yeux, du cou, de la
poitrine, du ventre ou des parties génitales (organes sexuels),
·la plaie est causée par une arme à feu ou une arme blanche,
·un objet est logé dans la plaie.

33
Que faire ?

en cas de plaie à la poitrin


· en cas de plaie au ventre,
·
installez la victime dans la installez la victime à plat
position semi-assise pour dos, cuisses et genoux
faciliter sa respiration, fléchis pour relâcher les
muscles et diminuer la
douleur
·en cas de plaie à l'œil
allongez la victime à plat dos,
tête calée pour éviter
d'aggraver son état.

CHAPITRE 13 :
La victime présente une brûlure

13.1. La victime présente une brûlure simple si elle est superficielle.


La peau est rouge et la zone est douloureuse.

Que faire ?
· Ecartez la victime de la source du danger,
· éloignez tout objet inflammable,
· arrosez la brûlure avec de l'eau propre
jusqu'au soulagement de la douleur,
· retirez immédiatement tout vêtement près de
la brûlure, bague, montre, s'ils ne sont pas
collés à la peau brûlée,
· emballez la brûlure dans un tissu, un drap, ou
une serviette propre,
· si il y a aggravation de l'état de la victime
(fièvre…) évacuez la victime vers un centre de santé ou l'hôpital le
plus proche.
34
13.2. La victime souffre d'une brûlure grave si :

Ø elle présente des cloques (unique ou multiples) dont


l'étendue est supérieure à la moitié de la
paume de la main de la victime,
ou
Ø elle est située au visage, à l'oreille, à la
main, au pied, à l'articulation ou sur les
parties génitales,
ou
Ø elle couvre tout le cou, la poitrine ou un
membre,
ou
Ø elle est causée par une source électrique ou un produit
chimique,
ou
Ø la victime est un enfant de moins
de cinq ans ou un adulte de
plus de soixante ans.

Que faire ?
· Arrosez la brûlure avec de l'eau
propre jusqu'au soulagement de la douleur,
· allongez la victime,
· recouvrez toute la partie brûlée
d'un tissu, d'un drap, ou d'une
serviette propre,
· donnez fréquemment à la
victime des petites quantités
d'eau potable,
· évacuez la victime au centre de santé ou l'hôpital le plus
proche,
· parlez-lui régulièrement et expliquez-lui ce qui ce passe pour la
réconforter.

13.3. La victime souffre d'une


brûlure interne, si elle a inspiré de la
fumée ou un gaz chaud ou elle a
avalé un produit brûlant ou chimique

35
Que faire ?
· Placez la victime en position assise si elle a du mal à respirer
· ne pas faire vomir la victime,
· ne pas lui donner à boire de l'eau mais une à deux cuillérées
d'huile rouge fraiche,
· évacuez-la au centre de santé ou l'hôpital le plus proche avec
l'emballage ou le reste du produit que la victime a avalé,
· parlez-lui régulièrement et expliquez-lui ce qui ce passe pour la
réconforter.

13.4. La victime souffre d'une brûlure par projection sur la peau et


sur les vêtements d'un produit chimique (soude caustique, acide
pour batteries, bouteille d'essence, etc.)

Que faire ?
· Enlevez ou faites enlever immédiatement les vêtements en se
protégeant soi même,
· arrosez abondamment la victime à
grande eau le plutôt possible pour
éliminer le produit,
· évacuez-la au centre de santé ou
l'hôpital le plus proche avec
l'emballage ou le reste du produit en
cause,
· parlez régulièrement à la victime et
expliquez-lui ce qui ce passe pour
la réconforter.

CHAPITRE 14 – Les morsures et piqûres d'animaux

14.1 En cas de plaie causée par une morsure


ou piqûre d'un animal:

Ø
calmez et allongez la victime,
Ø
nettoyez la plaie avec de l'eau
propre et du savon et rincez à
grande eau, même si elle est
de petite taille,
Ø
emballez la plaie,
Ø
identifiez l'animal, s'il s'agit d'un
chien et renseignez-vous s'il
est vacciné,

36
Ø
ne tentez jamais d'aspirer le venin avec
la bouche, vous pouvez vous
empoisonner,
Ø
n'attachez pas la partie touchée
sinon le membre peut être coupé
amputé),

·En cas d'objet planté dans la plaie, ne pas


l'enlever.

Dans tous les cas de plaies graves :

·emballez la plaie pour éviter une infection,


·couvrez la victime,
·évitez de retirer tout objet planté dans la plaie,
·évacuez la victime au centre de santé ou
l'hôpital le plus proche,
·parlez régulièrement à la victime et expliquez-lui ce qui ce
passe pour la réconforter.

CHAPITRE 15 :
La victime se plaint apres un traumatisme

15.1. La victime a subi un coup ou elle est tombée


Elle est consciente mais elle ne peut pas bouger le membre atteint et se
plaint d'une douleur très forte.

Que faire ?

·Calmez la victime et demandez-


lui de ne pas bouger,
·demandez de l'aide, et faites
rassembler des morceaux de
bois lisses, ou de bambou ou de
carton et des tissus (pagnes,
foulards, serviettes),
·si le membre est déformé :
réalignez-le et maintenez la
traction jusqu'à ce que le
membre atteint soit fixé,

37
·en cas de saignement, arrêtez-le immédiatement, en vous
protégeant les mains avec un sac plastique ou un linge propre,
·en cas de plaie ou de brûlure : faites les gestes qui s'imposent,
·fixez délicatement le membre atteint à l'aide de morceaux de
bois lisses (proposition/voir image) ou de
bambou, ou de carton ou d'un foulard, afin de
diminuer la douleur et d'éviter l'aggravation
de la blessure pendant le transport,
·couvrez bien la victime,
·évacuez la victime au centre de santé ou
l'hôpital le plus proche,
·parlez régulièrement à la victime et
expliquez-lui ce qui ce passe pour la
réconforter.

15.2. Si la victime est consciente et ne souffre pas d'un


coup à la tête :
· donnez-lui à boire de l'eau potable, par petites
gorgées,
· arrêtez si la victime a des
envies de vomir, ou si elle
vomit, ou si elle a un trouble
de la conscience.

15.3. La victime a fait une chute


Elle est consciente, allongée au sol et elle ne peut pas bouger. Elle se plaint
d'une douleur très forte du dos, de la nuque ou de la tête.

Que faire ?
· Calmez la victime et demandez-lui de ne pas bouger,
· demandez de l'aide, et faites rassembler du carton ou des
tissus (pagnes, foulards, serviettes),
· ne bougez jamais la victime, afin d'éviter l'aggravation de son état,

38
! maintenez sa tête avec vos deux
mains,
! couvrez bien la victime,
! pour déplacer la victime, faites-vous
aider (si possible) et manipulez-la ave
beaucoup de prudence,
! installez doucement la victime sur un
plan dur (une porte, une planche large
par exemple) avec des personnes
présentes capables de vous aider,
! mettez des cales de part et d'autre du cou de la victime (serviettes
roulées) et fixez la tête de la victime sur le plan dur avec un tissu
(pagnes, foulard, serviette),
! couvrez bien la victime,
! évacuez la victime au centre de santé ou l'hôpital le plus proche,
! parlez régulièrement à la victime et expliquez-lui ce qui ce passe
pour la réconforter.
CHAPITRE 16 :
La victime se plaint d'un malaise
16. La victime est consciente. Elle affirme se sentir mal.
Elle peut se plaindre d'une douleur serrant la poitrine ou de douleurs de
ventre. Elle peut avoir des difficultés à respirer, des sueurs ou envie de vomir.

Que faire ?

! Mettez la victime au repos, allongée et à l'abri. Si elle a du mal à


respirer, installez-la dans la position où elle se sent le mieux,
! rassurez la victime et demandez-lui ou
aux personnes présentes,
! depuis combien de temps elle souffre ?
! Est-ce la première fois que cela lui
arrive?
! A-t-elle été récemment hospitalisée?
! Prend-elle des médicaments ?
! Si elle est agitée, éloignez les
personnes présentes et les objets
environnants,
! couvrez bien la victime,
! évacuez la victime au centre de santé
ou l'hôpital le plus proche en
surveillant son état et transmettez les informations aux cadres de
santé concernant son état,
! parlez-lui régulièrement pour lui expliquer ce qui se passe et pour la
réconforter,
! si elle ne répond plus, pratiquez les gestes qui s'imposent.
39
CHAPITRE 17 – L'asphyxie
Prendre en charge une victime d'asphyxie
CAUSES :
Ø Noyade
Ø Obstruction de la bouche et du nez par un sac plastic ou un tissu
épais
Ø Inhalation de gaz toxiques
Ø Chez un sujet inconscient dont la langue tombe en arrière ;
Ø Ensevelissement sous du sable, de la terre ou des décombres.

En présence d'une victime d'asphyxie, appliquer sans délai les


mesures suivantes :

Ø
Dégagez les voies respiratoires :
ü Éliminez toute cause d'obstruction,
ü mettez le patient hors de danger.

Ø
En cas d'asphyxie par les gaz toxiques :
ü Évitez d'inhaler les substances en question pendant votre
intervention ;
ü Tenez vous le plus prêt possible du sol ;
ü Placez un tissu mouillé devant votre bouche

Si vous craignez d'être contaminé, abstenez-vous !

Ø
Libérez les voies respiratoires
ü Basculez la tête du patient en arrière et soutenez son menton.
cela facilitera la respiration

Ø
Contrôlez si la victime respire
ü Observez sa poitrine
ü Écoutez sa respiration
ü Sentez son souffle

Si la victime respire normalement demeurez à ses côtés et rassurez-


la, et si elle ne respire pas, pratiquez immédiatement la respiration
artificielle !

N'entrez jamais dans un bâtiment en ruine s'il ya un risque


d'effondrement

40
CHAPITRE 18 – L'intoxication
Prendre en charge une victime d'intoxication.
L'intoxication peut survenir rapidement, lorsqu'une personne avale une
substance ou mordue par un animal venimeux.

Elle peut être progressive, chez les personnes qui fument, qui boivent
l'alcool et consomment des drogues ou médicaments dangereux.

Que faire ?

En présence d'une personne qui a avalé de l'acide ou un produit toxique


corrosif, comme le pétrole, la soude caustique, procédez de la manière
suivante :

Ø
Faites-lui boire de petites gorgées de l'huile rouge (huile de
palme) fraîche,

Ø
évacuez-la immédiatement au centre de santé ou à l'hôpital le
plus proche

Ø
ne la faites ni boire de l'eau, ni du lait,

Ø
ne la faites ni vomir.

En présence d'une personne qui a avalé un poison autre qu'un acide, ou la


soude caustique,
tel que : des baies ou des champignons venimeux, des semences
empoisonnées ou des pesticides, ou encore des médicaments, et si la
personne n'a pas perdu la conscience, procédez comme suit :

Ø
faites-la vomir en introduisant le doigt dans le fond de la gorge,

Ø
répétez l'opération 15 minutes plus tard,

Ø
une fois qu'elle a vomi, faites la boire abondamment, si possible
du lait ou de la boisson contenant du blanc d'œuf cru.

En cas de morsure ou de piqûre d'animaux venimeux, reportez vous


au chapitre

Dans toutes les circonstances, évacuez la ou les victimes au centre de


santé ou à l'hôpital le plus proche.

41
CHAPITRE 19 – Les techniques de ramassage, de
brancardages et de transport :
19. Assurer le transport d'une victime dans les meilleures conditions pour
éviter l'aggravation de son état vers les centres de soins

19.1. La victime doit être transportée ou évacuée au centre de santé ou


l'hôpital le plus proche. Cette manipulation doit limiter au maximum
l'aggravation de son état.

Que faire ?
! Transportez la victime en respectant la position d'attente (PLS,
PAD, Assise, démie-assise),
! faites-vous aider par d'autres personnes et dirigez l'action,
! mettez délicatement la victime sur un moyen de transport improvisé
selon le cas (une porte, une chaise, une couverture, un pagne, une
natte, un brancard si votre communauté en dispose9 …) et attachez
la victime,
! en cas de saignement, de plaie ou de brûlure, le pansement
doit rester toujours visible,
! en cas d'atteinte d'un membre après la fixation du pansement,
soutenez la victime ou utilisez une chaise pour la transporter,

! en cas d'atteinte du dos de la victime, utilisez un


plan dur ou une porte et manipulez la victime avec
beaucoup de prudence,
! veillez à ce que la tête et le cou de la victime
restent alignés avec le reste de son corps,
! couvrez bien la victime,
! parlez-lui régulièrement pour lui expliquer ce qui
se passe et pour la réconforter,
! allez doucement (ne courez pas ou ne roulez pas
vite sur la route),
! reposez-vous de temps en temps, et buvez de
l'eau potable régulièrement.

(9) Dans chaque église ou mosquée et dans chaque Comité Préfectoral/Communal de la CRG, il y a un
brancard disponible.
42
CHAPITRE 20 – La gestion du stress et le soutien moral:
20. Assurer le transport d'une victime dans les meilleures conditions pour
éviter l'aggravation de son état vers les centres de soins...……….
Faire face aux émotions violentes liées aux situations difficiles.
Prendre en charge une victime affectée par une situation difficile/un choc
émotionnel.

C'est la collaboration avec les personnes ou une population affectée dans le


but de promouvoir leurs propres ressources pour faciliter leur rétablissement.

Dans un incident critique, le secouriste équipier doit savoir que la santé de


l'homme, c'est l'équilibre social et mental.
Ø Le savoir être du secouriste est aussi important que son savoir faire.
Ø Plutôt, sont données les Assistances physiques que morales, plus les
dégâts futurs seront évités.
Ø Pour apporter un soutien moral aux personnes ou population affectée,
il faut d'abord connaître :

a. Les signes des réactions chez les personnes ou populations


affectées :
ü SYMPTOMES PHYSIQUES : fatigue excessive, maux de tête,
diarrhée, douleur abdominale, modification de l'appétit trouble du
sommeil, mal de dos, constipation ;
ü SIGNES EMOTIONNELS : anxiété, frustration, saute d'humeur,
sensation de culpabilité, pessimisme, optimisme injustifiés, crise
de larmes, apathie, irritabilité cauchemar, dépression ;
ü SIGNES MENTAUX : trou de mémoire, difficulté de
concentration, rendement médiocre, perte de créativité et de
motivation, attitude négative, sensation d'ennui et paranoïa
ü SIGNES RELATIONNELS : sentiment d'isolement, intolérance à
l'égard d'autrui, solitude, comportement antisocial, perte de
croyance et de spiritualité, repli sur soi.

b. Face à ces différents signes et symptômes, le secouriste


équipier, pour soutenir ces personnes doit exécuter ces actions :
ü Créer un lien : une relation de sécurité, de confiance, explorer les
besoins et permettre à la personne de se gérer ;
ü Être disponible, dans l'empathie, le respect
ü Essayer de rester dans le non jugement
ü Si possible l'amener en dehors de la situation dangereuse ou
stressante
ü Limiter leur contact avec les bruits, images et les odeurs de ces
situations
ü Protégez-les des foules et des médiats s'ils sont présents ;
ü Organiser à boire si nécessaire et à manger s'ils en ont besoin ;
43
Demander doucement à la personne ce qui s'est passé, comment
ü
ça va, et donnez lui le temps de répondre, parler de son
expérience, de ses émotions, s'il souhaite parler.
Ne forcez jamais une personne à parler
ü
Rassurer la personne que ses réactions sont des réactions
ü
normales face à une situation anormale ;
Discutez avec eux des solutions possibles et encouragez-les à
ü
trouver leurs propres solutions parmi celles exprimées.

c. Dans un incident critique


Le secouriste équipier peut être stressé autant que les personnes
affectées, il doit être capable d'évaluer et de gérer ses propres stress.

Comment reconnaître ses propres stress ?

Moins de 15 : Votre état est normal compte tenu des conditions de travail
Être 16 et 25 : Vous êtes stressé et vous devez vous ménager
Entre 25 et 30 : Vous êtes particulièrement stressé et il faudrait demander de
l'aide.

d. Mesures préventives pour diminuer le stress


Ø Il serait vraiment ridicule de s'occuper des autres sans s'occuper
de soi-même ;
Ø Le secouriste équipier doit comprendre que le stress est inhérent
à l'action humanitaire

e. Quelques conseils pratiques


ü Éviter le surmenage (équilibre, structure, soins, repos, repas,
relaxation)
ü Faites des pauses régulières pendant la journée ;
ü Exercices physiques quotidiens (20min/J)
ü Dormez suffisamment dans un endroit sûr ;
ü mangez de manière équilibrée, au moins un repas chaud par
jour
44
Contrôler votre consommation d'alcool, de café et de nicotine...
ü
Contrôlez régulièrement votre sécurités agissez avec respect et
ü
prudence
Gardez des moments privés pour vous
ü
Gardez un lien avec les amis et les parents en famille.
ü
Connaître son seuil de tolérance, vos ressources et vos limites,
ü
vos réactions face aux stress ;
Savoir s'arrêter : sachez aussi dire « Non », si on exige trop de
ü
vous sur le plan professionnel.
Partagez, communiquez, exprimez-vous clairement
ü
Faites le débriefing après chaque situation d'urgence.
ü

CHAPITRE 21 : Les maladies

La victime fatiguée a les yeux enfoncés, les lèvres sèches. Elle a soif, elle fait
plusieurs selles liquides par jour. Parfois, elle vomit.

21.1. Si c'est un jeune enfant ou un adulte :

Que faire ?
Faire boire abondamment la victime même si elle
vomit. Donnez-lui autant liquides qu'elle peut boire en
petites gorgées :
Ø de l'eau de cuisson de riz ou de feuilles de
goyavier,
Ø ou de l'eau bouillie refroidie en rajoutant pour chaque litre : deux
cuillères à soupe de sucre et une cuillère à soupe de sel,
ou du coca cola préparé de la manière suivante :

ouvrez la bouteille de coca-cola,


¡
versez le contenu dans un récipient propre,
¡
remplissez la bouteille avec de l'eau potable,
¡
versez l'eau dans le récipient et mélangez
avec le coca-cola (= le diluer de moitié dans
de l'eau) donnez-lui à boire en petites
quantités et plusieurs fois par jour, tant que la victime accepte .

21.2. Si c'est un bébé :


! l'allaitement au sein doit continuer,
! le faire boire.

45
21.3. En Général
Pour vous et pour toutes les personnes en contact avec la
victime :
Ø bien se laver les mains avec de l'eau propre et du
savon ou des cendres, chaque fois après être allé à
la selle et chaque fois avant de manger,
Ø bien laver les fruits et les légumes et les éplucher
proprement, avant de les manger,
Ø mangez les aliments bien cuits et chauds.

! si la victime continue de vomir ou d'avoir de la diarrhée après une


journée, ou si elle ne se sent vraiment pas bien, évacuez-la au centre
de santé ou à l'hôpital le plus proche,
! parlez-lui régulièrement pour lui expliquer ce qui se passe et pour la
réconforter.

21.4. La victime est fatiguée et présente une forte


fièvre (le corps chaud, des frissons, etc.)

Que faire ?
! refroidir le corps de la victime avec un pagne
ou une serviette mouillée,
! évacuez la victime au centre de santé ou
l'hôpital le plus proche.

21.5. Si la victime est consciente et ne souffre pas d'un coup à la tête :

! donnez-lui à boire de l'eau potable, par petites gorgées, autant que la


victime peut en boire
! arrêtez si la victime a des envies de vomir, ou si elle vomit, ou si elle a
un trouble de la conscience.

46
CHAPITRE 22 - Le Rétablissement des Liens Familiaux (RLF)

Collecter les informations nécessaires sur les personnes assistées par les
secouristes brigadiers et prévenir les disparitions.

Manuel Equipiers –Secouriste


Rétablissement des Liens Familiaux (RLF)
Le rétablissement des liens familiaux (RLF) désigne des activités dont le but
est de prévenir la séparation et la disparition, rétablir et maintenir le contact
entre les membres de familles séparées et clarifier le sort des personnes
disparues suite à un conflit, une catastrophe naturelle et parfois suite à des
raisons sociales particulières. Ces activités sont réalisées à travers :
! La recherche des personnes disparues, séparées
! L'échange de nouvelles familiales (MCR, DR, Téléphone, internet….)
! La réunification familiale
! L'identification, enregistrement des dépouilles mortelles
! Transmission des documents personnels officiels (certificats,
diplôme….)
! Livraison de documents de voyage en cas de nécessité

Dans les situations de conflits, catastrophes naturelles ou troubles internes,


le secouriste équipiers en charge du (RLF) d'une équipe avant son
déploiement doit avoir :
! Les formulaires de messages à sens unique
! Les fiches d'évacuations
! La liste des centres de références (hôpitaux, centres de santé, camps
d'accueil etc)
! La liste des noms et contacts des volontaires déployés
! Les fiches statistiques
! Les fiches des personnes disparues
! Les fiches d'identification et de pré enregistrement d'ENA et ES
! Les fiches d'identification et d'enregistrement des dépouilles mortelles
! Fournitures (règle, bic, registre…)
! Téléphone/cartes de recharge
! Appareil photo.

Le secouriste équipier pendant les situations de crises doit :


! Prévenir les disparitions
! Faciliter la recherche pour permettre les personnes séparées/dispa-
rues de se retrouver
! S'assurer de l'identification des morts non identifiés, connaître avec
précision les lieux d'inhumation, afin de faciliter l'action RLF visant à
éclaircir leur sort
! Apporter un soutien moral aux parents des victimes
! Regrouper toutes les informations sur l'assistance apportée aux
victimes
47
! Réceptionner et enregistrer des demandes de recherche
! Signaler tout autre cas d'abus et violation de droit graves (violence
sexuelle, arrestations, tout autre cas atypique)
! Remplir les fiches statistiques
! Transmettre toutes les fiches au Responsable RLF de façon journalière.

Attention : Vérifier le lien familial entre le demandeur et la personne


recherchée avant toute action RLF (surtout en situation conflictuelle). La
personne recherchée doit être informé de l'identité du demandeur avant de
les mettre en contact.

CHAPITRE 23 - La gestion des dépouilles mortelles (les


morts):

Savoir quand et comment agir face à une dépouille mortelle (identification,


maniement, référencement).
Introduction : la gestion des dépouilles mortelles (manipulation et
identification des morts) est une tâche sensible à laquelle les secouristes
sont exposés régulièrement en Guinée, dans le cadre de déploiement
(couverture sanitaire) ou non. Il est bon de rappeler avant tout que :

! cela demande du sang froid et du courage,


! les secouristes ne doivent jamais se sentir dans l'obligation de gérer une
dépouille mortelle s'ils ne s'en sentent pas capable,
! ils ne doivent jamais agir en contradiction avec les autorités,
! ils doivent s'assurer que leur rôle est bien compris et accepté par ces
dernières.

Toute intervention sanitaire qui nécessite la gestion d'une ou de plusieurs


dépouille/s mortelle/s doit être rapportée immédiatement au Chef de Dépar-
tement national GCRR (Gestion des Catastrophes et Réduction des Ris-
ques) qui transmettra l'information au Secrétaire Exécutif et au Responsable
RLF de la CRG à Conakry.

Dans le cas d'un nombre important de dépouilles mortelles à gérer et si le


temps et les moyens de communication le permettent, des consignes
spécifiques qui vont au-delà de ce que décrit cette fiche, seront com-
muniquées aux secouristes par le siège de la CRG. Il faut tenir compte que
lorsque les corps sont localisés dans une zone reculée, cette coordination
n'est pas possible et que les comités doivent agir de par eux-mêmes.

48
Enfin, il est important de bien distinguer la partie identification (action
purement RLF) de la partie manipulation des corps bien qu'elles se
complètent et que, dans la réalité, ce sont souvent les mêmes volontaires
(secouristes équipiers /brigadiers) qui manipulent et s'efforcent d'identifier
les corps.

I ) L'IDENTIFICATION DES DEPOUILLES MORTELLES


photo 1
Le rôle qui relève directement du mandat RLF de la CRG
dans ce domaine est d'assurer l'identification des dépouilles
mortelles non identifiées et la localisation des corps afin
qu'ils puissent être rendus à leurs familles. Il s'agit d'une
activité de Rétablissement des Liens Familiaux (RLF)
intégrée aux Premiers Secours.

Lorsqu'ils sont amenés à gérer une /des dépouilles


mortelles, les secouristes doivent s'assurer :
Ø d'utiliser les fiches d'enregistrement des dépouilles
mortelles de la CRG (voir annexes),
Ø de s'assurer de l'endroit exact où le/les corps est/sont entreposé/s ou
enterré/s,
Ø de prendre une photographie du corps (obligatoire quand/si matériel
photographique disponible) :
Ø photographies additionnelles possibles :
- un gros plan sur les signes physiques particuliers (tatouages,
cicatrices, tâches de naissance sur la peau, scarifications rituelles…)
(photo 3),
- la partie supérieure du corps (du haut des cuisses jusqu'à la tête
(inclue) (photo 4).
- la partie inférieure du corps (incluant avant bras, ventre et jambes)
(photo 5),
photo 2 photo 3 photo 4

Collecte de post mortem data : Il est important de collecter


également tous les éléments qui pourraient permettre
l'identification du corps ("post mortem data"). En effet, lors de
cas de noyades et de long séjour dans l'eau par exemple, les
corps sont difficilement reconnaissables à partir d'une seule
photographie et peuvent être même totalement mécon-
naissables. photo 5
49
Toutefois, en l'absence de fiches, les informations suivantes
doivent êtres collectées :

! l'endroit où le corps à été trouvé et dans quelles circonstances (ne


négliger aucun détail),
! de sécuriser et d'inventorier tous les biens personnels de la dépouille
mortelle : bijoux, lunettes, sac, téléphone, portefeuille…et de les
sécuriser dans un sac ou un pagne numéroté (voir annexes 3 et 4),
! le sexe, l'âge approximatif, les vêtements portés (sans déshabiller le
corps en public / dévoiler les parties intimes pour préserver la dignité des
victimes),
! la taille de la victime (en l'absence de centimètre, utiliser nombre de
pieds /avant-bras / bois ou corde…),
! les signes, cicatrices, blessures apparentes et toute autre particularité
physique qui pourraient faciliter l'identification des dépouilles.

II) LA MANIPULATION DES DEPOUILLES MORTELLES

Rappelez-vous que les morts ne sont jamais une priorité vis-à-vis


d'une victime vivante !

Excepté dans les contextes épidémiques reconnus tels que le choléra, les
dépouilles mortelles ne constituent pas de risques particuliers de
transmission de maladie ou d'infection. Toutefois, par confort,
les secouristes peuvent s'équiper de masques ou se couvrir la bouche et
le nez à l'aide d'un bandeau/d'une écharpe.

Cadre idéal : normalement, l'action du secouriste équipier s'arrête au dépôt


du corps aux autorités. En ce qui concerne les autres tâches potentielles
comme l'enterrement et la codification des corps (étiquetage), etc., elles
doivent être suivies et exécutées sous la direction du Département GCRR et
RLF depuis Conakry et à travers leurs Responsables dans les comités.

Malheureusement, la pratique montre qu'en Guinée, les volontaires des


comités sont souvent laissés à eux-mêmes. Les éléments minimaux ci-
dessous sont donc à observer lors de la manipulation des corps,
notamment dans les comités isolés ou des régions reculées.

Définition : les post mortem data sont les informations collectées sur les corps après la mort
comme décrit dans les annexes 2 et 3 ("post" = après). Les ante mortem data sont les
informations collectées auprès des familles des disparus et qui vous expliquent à quoi les
personnes qu'ils recherchent ressemblaient physiquement avant leur mort ("ante" = avant) mais
aussi : quels habits portaient-ils, quels objets avaient-ils avec eux, où ont-ils été vus la dernière
fois, où se rendaient-ils, etc. ? Ces éléments ante mortem (ante mortem data) sont très utiles et
permettent de faire un rapprochement avec les informations post mortem (post mortem data)
que vous aurez récoltés sur les fiches 2 et 3 et qui permettront aux familles, s'il y a
correspondance, de savoir si leur proche est décédé ou non et où se trouvent le corps (enterré ou
non) qu'ils peuvent alors récupérer s'ils le souhaitent avec l'accord des autorités.
50
Cadre idéal : normalement, l'action du secouriste équipier s'arrête au dépôt
du corps aux autorités. En ce qui concerne les autres tâches potentielles
comme l'enterrement et la codification des corps (étiquetage), etc., elles
doivent être suivies et exécutées sous la direction du Département GCRR et
RLF depuis Conakry et à travers leurs Responsables dans les comités.

Malheureusement, la pratique montre qu'en Guinée, les volontaires des


comités sont souvent laissés à eux-mêmes. Les éléments minimaux ci-
dessous sont donc à observer lors de la manipulation des corps,
notamment dans les comités isolés ou des régions reculées.

A) précautions sanitaires :
! se protéger les mains (gants si disponibles ou sacs plastiques, etc.),
! en cas de risque de contact avec des fluides corporels (selles, urines,
sang, vomissures, etc.), se protéger autant que possible les pieds
(chaussures fermées, bottes plastiques ou sac plastique),
! se laver les mains consciencieusement avec de l'eau propre et du savon
chaque fois que vous enlevez vos gants ou sacs plastiques et/ou avant
de toucher quoi ou qui que ce soit,
! prendre le temps de traiter et protéger toute blessure des équipiers avant
de reprendre la manipulation.
En cas de dislocation des corps, il ne faut pas essayer de regrouper
les parties du corps (pied, jambe, bras, etc.) mais les traiter
séparément
B) Numérotation :
! traiter les parties de corps (exemple : des membres) comme des corps
entiers,
! donner un numéro de référence par dépouille (exemple : numéro
d'équipe A, B, C + Numéro par corps ou partie de corps traités),
! noter la date et le lieu où le corps a été trouvé, selon le formulaire
(annexe 1),
! utiliser des étiquettes qui peuvent être un bout de papier simple protégé
par du plastique qui doivent absolument être résistantes à l'eau,
! fixer les étiquettes sur le corps/partie de corps ainsi que sur le matériel
utilisé pour envelopper le corps, de la manière la plus visible qui soit,
! reporter ce même numéro sur le sac plastique ou le pagne qui regroupe
les effets personnels trouvés sur le corps/partie de corps (voir annexe 2
et 3).

C) Enveloppement
! Envelopper chaque corps ou partie de corps
séparément dans un pagne, drap, tissu, natte,
bâche/ sac plastique, etc. Rassembler les effets
personnels trouvés sur le corps des morts et les
protéger d'un pagne ou d'un sac plastique
(comme expliqué ci-dessupour la numérotation).
51
D) Ramassage :
! les corps doivent être transportés
vers l'endroit désigné par les
autorités (structures sanitaires,
morgue, mosquée, église, etc.),
! les effets personnels regroupés dans
des sacs/ pagnes doivent être
enregistrés et stockés de manière la
plus organisée possible dans le local
CPCR, CSPCR le plus proche avec
l'accord des autorités. Le rôle de la CR et surtout du mandat RLF doit
être expliqué aux autorités si elles s'y opposent.

E) Inhumation :
! pour un petit nombre de corps, favoriser les sépultures individuelles
mais s'assurer de toutes les localiser clairement (plan indiquant
exactement où se trouve chaque corps avec sa référence numérotée,
comme un plan de cimetière),
! au-delà d'un nombre de corps qui rendrait difficile la localisation des
sépultures individuelles, favoriser l'enterrement collectif en tranchée.

Recommandations pour creuser une tranchée :


! creuser un trou d'1,5 m de profondeur pour une meilleure conservation
(température),
! creuser la tranchée à au moins 200 m des sources d'eau potable, par
précaution sanitaire,
! espacer les corps de 0,4m (40 cm), pour mieux les localiser ensuite10
! les corps doivent être disposés en une seule couche (pas d'em-
pilement).

En conclusion, il est bon de rappeler aux équipiers :

- qu'il leur faut toujours agir en respect du code de conduite de la CRG,


notamment vis-à-vis des règles de confidentialité,

- d'être respectueux et sensible aux souffrances des proches des défunts,

- de ne pas négliger leur propre état psychologique et de ne pas hésiter


de partager leur ressenti et leur expérience lors des débriefings effectués
obligatoirement après chaque opération de gestion de dépouilles mor-
telles.

10
Considérant qu'un corps représente environ 60 cm de large, on devrait trouver 1 corps tous les un mètre
(60 cm + 40 cm d'espacement).

52
Annexe 1

Éléments post mortem à collecter sur les dépouilles mortelles (= élé-


ments descriptifs de la personne observables après sa mort, y compris sa
localisation) : afin de pouvoir établir des correspondance avec les familles qui
recherchent leurs proches et qui nous donneront des éléments ante mortem
data (= éléments descriptifs de la personne avant sa mort) / voir en bas de
page pour plus de détails explicatifs.

Sexe Masculin ou Féminin (entourez la réponse)


Age approximatif

Cheveux (rasé, tressés, perruque,


tresse avec mèches, couleur…) . Décrire.

Pilosité du visage (moustaches, barbe…)

Pilosité du corps (poils)

Traits distinctifs:

Physiques (forme des oreilles, sourcils, nez, menton, mains,


pieds, ongles, membres manquants/amputés),

Marques sur la peau (cicatrices, tatouages, taches de


naissance…),
Blessures apparentes (indiquer l’emplacement et le
coté du corps),

État de la dentition (couronnes, dents en or,


décoration, fausses dents).

Annexe 2

Éléments matériels associés : il s'agit de lister /inventorier tous les biens


personnels récoltés sur la dépouille mortelle (bijoux, lunettes, sac, téléphone,
portefeuille, etc.) que vous sécuriserez dans un sac ou un pagne de
numéroté avec la même référence que celle que vous étiquetterez sur le
corps (voir annexe 4). Ces éléments sont à conserver par la CRG,
idéalement au comité (CPCR ou CSPCR), avec l'autorisation des
autorités locales.

53
personne.
la
identifier
à
amener
pourraient
qui
Visible
évident/
particulier
trait
tout
Décrire
détail)
aucun
négliger
(ne
circonstance
quelle
dans
et
trouvé
été
a
corps
le

Endroit
Chaussures Types (bottes, chaussures, sandales), couleu r, marque, pointure. Donner le plus de
détails possibles.
Accessoires Lunettes (couleur, forme), parapluie ou tout autre accessoire. Donner le plus de détails
possibles.
de vue ou
autre.

Effets Montre, bijoux, portefeuilles, clés, photos , téléphone portable (y compris numéro),
médicaments, cigarettes, etc. Donner le plus de détails possibles.
personnels
Documents Carte d’identité, permis de conduire, carte de crédit, carte de vidéo club, etc. Lister les
documents collectés et els in formations essentielles qui y figurent (nom, âge
d’identité
adresse…).

Annexe : 3

Numérotation des dépouilles mortelles : Afin de pouvoir localiser les


dépouilles mortelles lorsque le corps a été identifié et que les familles veulent
se recueillir sur leur tombe ou récupérer le corps, il faut respecter absolument
une numérotation très précise. La numérotation est primordiale et impérative.
Elle doit être faite de manière très minutieuse.

2. Procéder ainsi : Attention:


Commencer toujours par numéroter l’équipe de volontaire (d’une* le même numéro (A1, A2, A3,
ou de plusieurs personnes) avec une lettre. B1, B2, etc.) devra être reporté
sur la dépouille mortelle et sur
Ex : A, B, C,
les effets récoltés sur le corps
Ajouter un chiffre correspondant au numéro du corps, partie du corps ou qui seront regroupés dans un
de l’élément associé à la lettre numérotant l’équipe. pagne/ sac.
Ex : A1, A2, A3 , …

* une seule personne peut constituer une équipe si elle opere seule.

Exemple de numérotation
Numéro de l’équipe de secouristes équipiers Numéro du corps, partie de corps
Équipe A A1, A2, A3, A4, A5, A6, A7, A8, A9, A10
Équipe B B1, B2, B3, B4, B5, B6, B7, B8, B9, B10
Équipe C C1, C2, C3, C4, C5, C6, C7, C8, C9, C10

54
possibles.
détails
de
plus
le
Donner
marques.
de
nom
raccommodages,
tissus,
couleurs,
vêtements,
de
VêtementsTypes
D….
C,
B,
A,
….ou
4,
3,
2,
:1,
éviter
enterrés.
sont
corps
les
si
surtout
établie,
identification
son
fois
une
recherché
corps
le
localiser
de
difficile
très

impossible
ensuite
sera
D…Il
C,
B,
3…ouA,
ou
2
1,
numérotés
corps
plusieurs
avec
ainsi
retrouver
se
de
est
risque
grand
le
que
et
équipes
ieurs
plus
toujours
a
y
il
Car…
suivantes:
numérotations
les
1.Éviter
Liste du matériel pour la formation
des secouristes équipiers
Protection :
! un moreau de bois sec,
! sacs plastiques,
! 8 foulards,
! branche d'arbre,
! 8 nattes si disponibles.

La victime qui s'étouffe :


! assiette, bol,
! poupée ou mannequin bébé si disponible.

La victime qui saigne :


! pagnes, foulards, serviettes en fonction de ce qui est disponible,
! sacs plastiques,
! nattes, couvertures si disponibles.

La victime est inconsciente :


! nattes ou couverture,
! pagne.

La victime qui ne respire pas :


! poupée ou mannequin si disponible

La victime présente une plaie :


! de l'eau et du savon,
! pagne, foulard, serviette,
! sacs plastiques,
! nattes ou couverture.

La victime présente une brûlure :


! de l'eau,
! pagne, foulard, serviette,
! nattes ou couverture.

La victime se plaint d'un traumatisme :


! des morceaux de bois lisses, de bambou, de carton et des tissus en
fonction de ce qui est disponible,
! pagnes, foulards, serviettes en fonction de ce qui est disponible.

La victime doit être transportée ou évacuée :


! nattes ou couvertures,
! chaise (généralement se trouve sur place) pagnes, foulards,
! serviettes en fonction de ce qui est disponible,
! le battant d'une porte si disponible (généralement se trouve sur
place).
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