Cours Esp Vect
Cours Esp Vect
Cours Esp Vect
Dr Oumar FALL
INTRODUCTION
Ce cours porte sur l’algèbre linéaire. Il est destiné aux étudiants et pro-
fesseurs des collèges et lycées inscrits en F1C1 et/ou L1 de Mathématiques.
Il comporte essentiellement quelques notions fondementales pouvant ser-
vir aux futurs professeurs et aux professeurs de mieux maitriser les conte-
nus et les techniques d’enseignement de l’algèbre linéaire afin d’obtenir une
bonne utilisation de certaines notions d’algébre linéaire dans l’enseignement
des mathématiques dans le moyen secondaire.
Le cours se divise en 3 chapitres ;
Chapitre 1 : Espaces vectoriels.
Chapitre 2 : Applications linéaires.
Chapitre 3 : Calcul matriciel.
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Chapitre 1
ESPACES VECTORIELS
1.1 GENERALITES
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c. ∀x ∈ E, ∃(−x) ∈ E tel que : x + (−x) = (−x) + x = 0E ((−x) est
l’opposé de x).
d. ∀(x, y) ∈ E 2 , x + y = y + x (la loi ” + ” est commutative).
2. une loi dite externe qui est une application de K × E dans E, appelé
produit externe ou par un scalaire (α, x) 7→ αx et possédant les quatre
propriétés suivantes :
a. ∀(α, β, x) ∈ K × K × E, (α + β)x = αx + βx (distributivité des
vecteurs par rapport à la somme des scalaires)
b. ∀(α, x, y) ∈ K × E × E, α(x + y) = αx + αy (distributivité des
scalaires par rapport à la somme des vecteurs) .
c. ∀(α, β, x) ∈ K × K × E, α(βx) = (αβ)x.
d. ∀x ∈ E, 1 · x = x (1 est un opérateur unité, on dit aussi que E
est unitaire).
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2. Soient a et b deux nombres réels avec a < b, I = [a; b] un intervalle de
R. Notons par C(I, R) l’ensemble des fonctions numériques continues
sur I.
Définissons sur C(I, R) une addition ” + ” et une multiplication par un
réel ” × ” :
∀f, g ∈ C(I, R) et ∀x ∈ I, (f + g)(x) = f (x) + g(x).
∀f ∈ C(I, R), ∀α ∈ R et ∀x ∈ I, (αf )(x) = αf (x).
On vérifie aisément que (C(I, R), +, ×) est un R espace vectoriel.
3. Soit RN l’ensemble des suites réelles (Un )n∈N . Munissons RN de deux
opérations :
a. une opération interne ” + ” telle que : ∀ (Un ), (Vn ) ∈ RN ,
(Un ) + (Vn ) = (Un + Vn )n∈N .
b. une opération externe : multiplication ” × ” par un réel telle que :
∀ (Un ) ∈ RN et ∀α ∈ R,
α(Un ) = (αUn )n∈N .
On vérifie aussi que (RN , +, ×) est un R espace vectoriel.
4. L’ensemble C des nombres complexes est à la fois un R espace vectoriel
et un C espace vectoriel.
5. soient n ≥ 2 un entier naturel et Rn = {(x1 , x2 , ..., xn ), xi ∈ R}.
(Rn , +, ×) est un R espace vectoriel avec les opérations :
(x1 , x2 , ..., xn ) + (y1 , y2 , ..., yn ) = (x1 + y1 , x2 + y2 , ..., xn + yn )
et α(x1 , x2 , ..., xn ) = (αx1 , αx2 , ..., αxn ).
Propriétés 1.1.1. Soit E un K espace vectoriel, nous avons les propriétés
suivantes :
1. ∀x ∈ E, 0 · x = 0E et ∀α ∈ K, α · 0E = 0E
2. ∀(α, x) ∈ K × E, αx = 0E ⇒ (α = 0 ou x = 0E ).
3. ∀(α, x) ∈ K × E, (−α)x = α(−x) = −(αx).
4. ∀(α, β, x) ∈ K × K × E, α(x − y) = αx − αy et (α − β)x = αx − βx.
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1.1.2 Notion de sous espaces vectoriels
Définition 1.1.2. Soit E un espace vectoriel sur un corps K, une partie non
vide F de E est un sous espace vectoriel de E, si F muni des lois induites
de E est un espace vectoriel sur K.
Démonstration. En exercice
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Remarque 1.1.2. 1. Si F est un sous espace vectoriel d’un K espace
vectoriel E, alors 0E ∈ F .
2. Pour montrer qu’une partie non vide F d’un K espace vectoriel E est
un sous espace vectoriel de E il suffit de montrer que :
∀(x; y) ∈ F 2 et ∀α ∈ K ; αx + y ∈ F .
Exercice1
Montrer que F = {(x1 , x2 , x3 , x4 )/x1 = x2 − 2x3 , x4 = −x3 + 3x1 } est un
sous espace vectoriel de R4 .
Exercice2
Soient F et H deux sous espaces vectoriels d’un K espace vectoriel E.
Montrer que :
1. F ∩ H est un sous espace vectoriel de E.
2. F + H = {x + y \ x ∈ F, y ∈ G} est un sous espace vectoriel de E.
3. F ∪ H est un sous espace vectoriel de E si et seulement si F ⊆ H ou
H ⊆ F.
Xn
V ect(x1 , x2 , ..., xn ) = { αi xi /α1 , α2 , ..., αn ∈ K}
i=1
7
Exemples 1.1.4. Soit ϑ l’ensemble des vecteurs du plan.
√
−3→−u + 2→ −
v −→ −
w 2 est une combinaison linéaire des vecteurs →
−
u ,→
−
v ,→
−
w
√
de coefficients −3, 2 et − 2.
√
(−3→ −u + 2→−
v −→ −
w 2) ∈ V ect(→
−
u ,→
−
v ,→
−
w ).
Théorème 1.1.2. Soit E un espace vectoriel sur un corps K. Et soit (xi )16i6n
une famille de vceteurs de E.
V ect(x1 , x2 , ..., xn ) est un sous espace vectoriel de E.
Démonstration. exercice
Démonstration. exercice
Théorème 1.1.4. Si {x1 , x2 , ..., xn } est une famille de vecteurs d’un K es-
pace vectoriel E, alors V ect(x1 , x2 , ..., xn ) =< x1 , x2 , ..., xn >.
Démonstration. exercice
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Exemples 1.1.5. 1. En considèrant C comme espace vectoriel réel, S =
{1; i} est une famille génératrice de C.
En effet, ∀z ∈ C, ∃a, b ∈ R tel que z = a × 1 + b × i = a + ib
2. S = {(1; 0; 0); (0; 1; 0); (0; 0; 1) est une famille génératrice de R3 .
En effet ∀(x; y; z) ∈ R3 , (x; y; z) = x(1; 0; 0) + y(0; 1; 0) + z(0; 0; 1).
3. Soit R2 [X] l’ensemble des polynômes de degré inférieur ou égal à 2.
R2 [X] est un R espace vectoriel.
Soit S = {f1 ; f2 ; f3 } ou f1 (x) = 1; f2 (x) = x − 1 et f3 (x) = (x − 1)2 .
S est une famille génératrice de R2 [X].
En effet soit R2 [X] 3 P (x) = ax2 + bx + c avec a, b, c ∈ R.
P (x) = ax2 + bx + c
= ax2 − 2ax + a + 2ax − a + bx + c
= a(x − 1)2 + (2a + b)x − a + c
= a(x − 1)2 + (2a + b)(x − 1) + 2a + b − a + c
= a(x − 1)2 + (2a + b)(x − 1) + (a + b + c)1
En posant α = a; β = 2a + b et γ = a + b + c, on obtient :
P (x) = α(x − 1)2 + β(x − 1) + γ1. Ainsi S engendre E.
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2. Toute famille contenant 0E est liée. En effet si S = {x1 , x2 , ..., xn−1 , 0E }),
alors on peut remarquer que,0x1 + 0x2 + ... + 0xn−1 + 1 × 0E = 0 avec
1 6= 0, donc S est liée.
3. Toute famille contenant une famille liée est aussi liée. En effet soit
S = {x1 , x2 , ..., xn }) une famille de vecteur de E.
Supposons que S0 = {x1 , x2 , ..., xp }) (avec p < n) est lée. Pour prouver
que S est liée, il suffit de prendre αp+1 = αp−2 = ... = αn = 0.
De ce fait ni=1 αi xi = pi=1 αi xi + ni=p+1 αi xi = 0 et ∃αi0 avec 1 ≤
P P P
Exercice :
Montrer que tout système contenant deux vecteurs identiques est lié.
Théorème 1.1.5. Si le système S = {x1 , x2 , ..., xn }) est lié, alors l’un des
xi est une combinaison linéaire des autres
n p−1 n
X X X
αi xi = 0 ⇒ αi xi + αp xp + α i xi = 0
i=1 i=1 i=p+1
p−1 n
1 X 1 X
⇒ xp = − α i xi − αi xi
αp i=1 αp i=p+1
p−1 n
X αi X αi
⇒ xp = (− )xi + (− )xi
i=1
αp i=p+1
αp
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Exemples 1.1.7. Si S = {x} avec 0E 6= x ∈ E, alors S est libre.
Remarque 1.1.4. 1. Tout système qui n’est pas libre est lié.
2. Dans un système libre, aucun vecteur n’est commbinaison linéaire des
autres
3. Tout sous système d’un système libre est libre.
Démonstration. exercice
Exemples 1.1.8. 1. {1} est une base du R espace vectoriel R. {1; i} est
une base du R espace vectoriel C.
2. {(1; 0; 0; ...0); (0; 1; 0; ...; 0); (0; 0; 1; 0; ...; 0)} est une base du R espace
vectoriel Rn , appelée base canonique de Rn
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3. {1; x; x2 ; ...; xn } est une base du R espace vectoriel Rn [X] (ensemble des
polynômes de degré inférieur ou égal à n) , appelée base canonique de
Rn [X].
Exemples 1.1.10. C = R ⊕ iR. R2 [X] =< 1 > ⊕ < X > ⊕ < X 2 >.
Démonstration. exercice
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1.1.4 Espace vectoriel produit
Soit deux espaces vectoriels E et F sur un même corps K. Considérons
dans le groupe produit des groupes (E, +) et (F, +), l’addition sur E × F est
définie par : (x, y) + (x0 , y 0 ) = (x + x0 , y + y 0 ).
On vérifie que la multiplication externe définie par : α(x, y) = (αx, αy)
(avec α ∈ K) munit le groupe produit E × F d’une structure d’espace vecto-
riel sur K. L’espace vectoriel ainsi définie s’appelle espace vectoriel produit
E × F.
Et plus généralement, étant donnée une famille (Ei )i∈I d’espaces vectoriels
Q
sur un même corps K, on peut définir sur l’ensemble produit i∈I Ei :
– une loi de groupe en posant (xi )i∈I + (yi )i∈I = (xi + yi )i∈I
– une loi de composition externe en posant : α(xi )i∈I = (αxi )i∈I
Q
Ces deux opérations font de i∈I Ei un espace vectoriel sur K qu’on appelle
espace vectoriel produit de la famille (Ei )i∈I d’espaces vectoriels sur K.
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· ∀x ∈ E, x 6= ∅.
·· ∀x; y ∈ E, (x 6= y) ⇒ (x ∩ y = ∅).
· · · ∪x∈E x = E
Définissons sur E/F une addition et une multiplication par un scalaire α ∈ K
de la manière suivante :
∀x, y ∈ E/F ; x + y = x + y. Et
∀x ∈ E/F, α ∈ K ; α × x = αx.
(E/F ; +; 0) est un groupe appelé groupe quotient. De plus,
· α(x + y) = α(x + y) = α(x + y) = αx + αy = αx + αy.
· (α + β)x = (α + β)x = αx + βx = αx + βx = αx + βx.
· α(βx) = α(βx) = α(βx) = (αβ)x = (αβ)x.
· 1x = 1x = αx.
Ainsi (E/F ; +; ×) est un K espace vectoriel appelé espace vectoriel
quotient de E par F .
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1.2 Espaces vectoriels de dimensions finies
Définition 1.2.1. Soit E un espace vectoriel sur un corps K.
E est dit de dimension finie s’il possède un système générateur fini :
S = {x1 , x2 , ..., xn }.
Dans ce cas E est l’ensemble des combinaisons linéaires des éléments de
S.
Démonstration. exercice
15
1. Tout système générateur contient au moins une base.
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Théorème 1.2.3. (Equation aux dimensions)
Soit E1 et E2 deux sous espaces vectoriels d’un K espace vectoriel de
dimension finie.
dim (E1 + E2 )= dim E1 + dim E2 − dim (E1 ∩ E2 )
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Remarque 1.2.2. Le résultat précédent se généralise à p espaces vectoriels,
de dimensions finies sur K : dim(E1 × E2 × ... × Ep ) = dimE1 + dimE2 +
... + dimEp .
1.2.1 Exercices
Exercice 1. Soit E un espace vectoriel sur K (avec K = R ou C)
1. Montrer qu’une famille S est liée si, et seulement si, il existe un vecteur
de S qui est combinaison linéaire des autres vecteurs.
2. Montrer que si S contient 0E alors elle est liée.
La réciproque est - elle vraie ?
3. Montrer que si S contient deux vecteurs identiques alors elle est liée.
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Exercice 2. Soit E = {(x; y; z; t) ∈ R4 x = 2y − z et t = x + y + z}
1. Montrer que E est un espace vectoriel sur R.
2. Déterminer une base de E et préciser sa dimension.
(x, y, z) + (x0 , y 0 , z 0 ) = (x + x0 , y + y 0 , z + z 0 )
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3. Déterminer F1 + F2
4. Déterminer E + F .
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3. Soit F2 l’ensemble des fonctions f2 définies pour tout réel x par :
f2 (x) = γ(x2 − x − 1)
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