Cours de GPPC L2S4 2023

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SYLLABUS

Intitulé officiel : Grand Problème Politique Contemporaine (GPPC)


Code officiel : RI2
Formation cible : Etudiants
Niveau du cours : LICENCE
Semestre : 4
Volume horaire : 20 heures Nombre de semaines : 3
Equipe pédagogique : Relation Internationale
Objectifs du cours :

Le présent cours vise à initier les étudiants à l’analyse d’enjeux politiques faisant l’objet de
politiques publiques instituées. Ainsi, il permet de comprendre les analyses médiatiques des
problèmes contemporains, d’avoir une meilleure connaissance du champ politique et les enjeux
politiques actuels.

Au terme du cours, l'étudiant sera capable d’identifier, analyser et tirer profit grands problèmes
politiques contemporains. La finalité est qu’il puisse un jour y faire face et surtout tirer profit
des opportunités présentes.

Méthode d’enseignement : CM

Mode d’évaluation : Examen écrit

Références bibliographiques

- BONIFACE Pascal, (2017) Comprendre le Monde, Editions Armand Colin

- BONIFACE Pascal, (2017) La géopolitique, Editions Eyroles

- RüdigerLüdeking : Le terrorisme nucléaire et la maîtrise des armements nucléaires ;


- John H. Large : Les conséquences du 11 septembre 2001 pour l’industrie nucléaire.
NuclairPosturReview 2010 ;
- Pierre SANARClENS, Yohan ARIFIN (2010) ; La Politique internationale, 6ème éd, P 57-71
- Guilhaudis Jean-François, (2002) Manuel de Relations internationales Contemporaines,
Editions-Juris-classeur ;
- Jean-David Gayraud, David Sénat, Le terrorisme, Paris, PUF, « Que sais-je », 2002.
- Alain Bauer, Jean-Louis Bruguière, Les 100 mots du terrorisme, Paris, PUF, « Que
sais-je », 2010. Mireille Delmas-Marty et Henry Laurens (dir.), Terrorismes. Histoire et

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droit, Paris, CNRS Éditions, 2010, recensé par Perrine Simon--‐Nahum sur
http://www.laviedesidees.fr/Le-terrorisme-de Robespierre-a-Al.html
- Gilles Ferragu, Histoire du terrorisme, Paris, Perrin, 2014. Résumé de son projet dans
http://www.histoire.presse.fr/actualite/infos/terrorisme-definitions-09-01-2015-1
- Patrice Gueniffey, « Généalogie du terrorisme contemporain », Le Débat, 2003/4
(n°126), p. 157-173, réflexion actualisée dans « Le terrorisme est efficace en
proportion de la peur qu’il provoque » Le Figaro, 10-11 janvier 2015.
Documents :
- Gérard-François Dumont « Les migrations internationales et l’Afrique : des logiques
Sud-Nord ou Sud-Sud ? », les analyses de Populations et avenir, mar 2019
téléchargeable sur https://www.population-et-avenir.com/les-analyses-de-population-
avenir/
- Office of the Coordinator for Counterterrorism, Patterns of Global Terrorism 2002, US
Department of State Publication 11038, Washington DC, Avril 2003, page 13.
Consultable en ligne à : http://www.state.gov
- TerrorismAct 2000. Consultable en ligne à : http://www.homeoffice.gov.uk
- Code pénal du 10 septembre 1995, le titre II. Consultable en ligne à :
http://www.legifrance.gouv.fr
- CRETTIEZ Xavier (dir.), Le Terrorisme : violence et politique, no : 859, Paris, La
Documentation française, 2001, p.3.
- LAQUER Walter, The Terrorism Reader: A HistoricalAnthology, New York, Meridian,
1978, p.262.
- Union Européenne (2016) recueil des normes internationales pour les élections,
document élaboré dans le cadre des missions d’observations électorales.

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INTRODUCTION :

En introduction de ce cours, il nous parait indispensable de répondre à cette question


fondamentale :

Qu’est-ce qu’un grand problème politique contemporain ?

Grand : il s’agit d’une certaine ampleur des problèmes : les petits problèmes peuvent devenir
grands. Le problème majeur d’aujourd’hui peut ne pas l’être demain. Cependant, certains sujets
ou thématiques de recherche conservent leur pertinence et deviennent ce que l’on qualifie de
grands problèmes politiques contemporains.

D’après le dictionnaire Larousse, un problème est le point sur lequel on s’interroge. La question
qui prête à discussion. Dans le domaine des sciences sociales en général, le problème serait un
fait suscitant des interrogations auxquelles l’on apporte des réponses scientifiquement
élaborées. Un problème politique est défini à partir de quatre (4) critères cumulatifs qui sont la
magnitude et la visibilité (critère quantitatif), la reconnaissance publique, la politisation (critère
qualitatif) et la contemporanéité.

La magnitude et la visibilité (un critère quantitatif) suppose l’implication d’un grand nombre
d’individus surtout d’acteurs incontournables. Ce qui peut conduire à des dégâts énormes
perceptibles à une grande échelle. A tire d’exemple nous pouvons citer le trafic d’êtres humains
le terrorisme.

La reconnaissance publique conduit à une prise de conscience de son existence et l’impérieuse


nécessité de trouver des solutions depuis un certain temps déjà. Patrick Champagne parle à ce
titre, de la construction médiatique. Autrement dit, le problème gagne en visibilité grâce à une
publicisation sans pourtant écarter le risque de publicisation biaisée dans le rôle des médias. Il
faut donc prendre en compte la logique contextuelle.

Le critère qualitatif concerne la qualité, la nature des choses et non la quantité, l’aspect non
mesurable. Il suffit de connaitre les limites des conditions des phénomènes et le sens dans lequel
ils peuvent varier. Pouvons-nous transformer le temps psychologique qui est qualitatif en un
temps quantitatif.

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La contemporanéité est le caractère de ce qui est contemporain. Elle fait référence à l’état actuel
du problème au moment du contexte. Le problème existe à la même époque où l’on le traite.
Les acteurs des relations internationales font face à plusieurs problèmes. Pour des raisons
académiques, nous n’abordons que les plus importants dans le cadre de ce cours.

Les Grands Problèmes Politiques Contemporains relèvent tout à la fois de l'international et de


l'interne. Aussi l'enseignement dispensé retient-il deux thèmes illustrant cette double réalité.
D'une part est étudié la menace nucléaire, le premier, à la différence du second, ayant bénéficié
de sa traduction étatique. Quant au thème consacré à une problématique malienne, pourra être
intitulé : « le terrorisme ».

Chapitre 1 : Le retour de la menace nucléaire

La nature relativement conflictuelle des relations internationales interétatiques et le souci


permanent pour chaque État d’assurer sa propre sécurité dans une perspective de puissance ont
été à l’origine de la conception de plusieurs armes dont l’arme nucléaire. La présentation de ce
module portera successivement sur les concepts (I), les risques liés à la modernisation des
armes, nucléaires (II),

Section 1 : les concepts

Deux concepts méritent d’être élucidés : la notion d’armes nucléaire (A) et la notion de menace
nucléaire (B).

A- Notion d’arme nucléaire

Une arme nucléaire est une arme non conventionnelle qui utilise l'énergie dégagée par la fission
de noyaux atomiques lourds (uranium, plutonium dans le cas des bombes A), ou par une
combinaison de ce phénomène avec celui de la fusion de noyaux atomiques légers (hydrogène
dans le cas des bombes H). L'énergie libérée par l'explosion s'exprime par son équivalent en
TNT. Elle est l’arme la plus puissante jamais inventée par l’homme. Les deux seules bombes
atomiques utilisées dans l’histoire de l’humanité représentent 14 000 à 20 000 tonnes de TNT
soit 14 et 20 kilotonnes.

B- la menace nucléaire ?

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La maîtrise de l’arme atomique par les États-Unis en 1945, puis par l’URSS en 1949, place le
monde sous la menace permanente d’un conflit destructeur. Chacun des deux pays possède la
capacité d’anéantir son adversaire, de le rayer de la carte mondiale. La période de la guerre
froide est marquée par une féroce course aux armements.

La tension nucléaire atteint son point culminant en octobre 1962, lors de la crise des missiles
de Cuba.

• L'équilibre de la terreur

• L’échec du débarquement de la baie des Cochons rapproche Cuba de l’Union soviétique.

• Nikita Khrouchtchev, évoque la possibilité d’une « coexistence pacifique » entre les


deux grandes puissances (USA et l’URSS)

• La période de la « détente », et l’instauration du « téléphone rouge » entre Moscou et


Washington

Le retour de la menace signifie la résurgence du spectre de l’utilisation de l’arme nucléaire dans


le débat politique. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer.

Section 2 : Les raisons du retour de la menace nucléaire

L’observation du comportement des acteurs de la scène internationale conduit à deux constats.


D’une part, ceux qui se sont engagés à lutter contre la prolifération sont au contraire dans un
processus d’augmentation et de modernisation des capacités nucléaires (A) et d’autre part, la
présence du risque grandissant d’accès et d’utilisation des terroristes(B).

A- De l’augmentation des capacités et à la modernisation des armes nucléaires

Les cinq (5) membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, URSS,
Royaume-Uni, France, Chine) et quatre (4) autres États détiennent des armes nucléaires. En
1967, les États-Unis disposaient de quelques 32 000 têtes nucléaires. Un seul B-52 peut
emporter une bombe de 25 mégatonnes soit douze fois la puissance des deux bombes lancées
lors de la seconde guerre mondiale. Le tableau ci-dessous donne un aperçu assez clair de la
détention d’armes nucléaires dans le monde.

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Les 9 États détenteurs de l’armes nucléaires :

ÉTATS Nombre de bombes

États Unis d’Amérique (USA) 8 500

Russie 11 000

France 300

Grand Bretagne (UK) 200

Chine 200

Israël 100

Inde 100

Pakistan 100

Corée du Nord 7

------------------------------------- ------------------------

Total 20 500

Nous remarquons non seulement que les premiers détenteurs continuent de renforcer leur
capacité d’influence mais aussi l’apparition d’autres puissances nucléaires. En plus, d’autres
États (Iran, Afrique du sud) affichent la volonté d’en posséder. Il faut donc relativiser les
résultats du TNP. Par ailleurs le refus des puissances nucléaires d’adhérer au traité symbolique
d’interdiction d’armes nucléaire en dit long.

Il faut dès lors comprendre les préoccupations américaines et israéliennes lorsqu’ils tentent par
tous les moyens à empêcher l’Iran d’en posséder.

L’on assiste ainsi à une course à la modernisation des armes nucléaires visant à les adapter au
contexte de lutte anti-terroriste ou de développement des nouvelles technologies. Les menaces
ont changé et les stratégies de défense doivent s’adapter. Par exemple, pour les américains, l’un
des enjeux de cette modernisation consiste à frapper les terroristes enfouis dans les montagnes.
Les principaux détenteurs d’armes n’ont cessé d’augmenter leur arsenal nucléaire pour atteindre
des milliers depuis 1945.

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B- Les risques liés à l’accès / détention et à l’utilisation

La menace nucléaire présente pendant de la Guerre froide a diminué toutefois, la possibilité


demeure que des armes nucléaires pourraient tomber entre les mains d'un terroriste. Par
ailleurs, la fin de la guerre froide n’a pas supprimé le risque d’une confrontation future entre
puissances nucléaires.

1. Dégradation des équilibres géostratégiques

Avec la multi polarisation du monde, l’on assiste à une dégradation des équilibres
géostratégiques. Ce qui conduit :

• a une émergence de nouvelles puissances nucléaires : affaiblir, contourner ou tester la


dissuasion élargie ;

• au risque d’escalade aboutissant à une frappe nucléaire coréenne ciblant des intérêts
américains, dont les bases américaines en Asie.

• L’annexion de la Crimée en 2014 : Revoir la stratégie nucléaire.

2. Échec du désarmement nucléaire (agenda de Prague) :

Pour éviter que tout le monde n’ait accès aux armes nucléaires, les États ont signé en 1968 le
traité de non-prolifération. Il est entré vigueur en 1970. Le traité de non-prolifération nucléaire
(TNP) repose sur la distinction entre les États dits dotés de l’arme nucléaire, ayant effectué un
essai nucléaire avant le 1er janvier 1967, et les autres États, dits non dotés : les puissances
nucléaires s’engagent à ne pas aider un autre pays à acquérir des armes nucléaires ; tandis que
les États ne possédant pas d’armes nucléaires s’engagent à ne pas développer d’armes
nucléaires.

Malgré le TNP, quatre États se sont dotés officieusement de l’arme nucléaire (le Pakistan,
l’Inde, Israël, non-signataires du traité, et la Corée du Nord, retirée du TNP en 2003). Ces
puissances continuent de produire des bombes en mégatonnes c’est-à-dire l’équivalent d’un
million de tonne TNT. Une bombe de ce genre qui tomberait dans une ville détruirait tous les
immeubles se trouvent dans un rayon de 5 kilomètre. Une ville comme Paris serait rayée de la
carte. Par extension, toutes les villes du monde peuvent être détruites par quelques Bombes
selon Bernard Brodie et qu’il n’existe aucun moyen de défense efficace

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3-Les conséquences de l’utilisation de l’arme nucléaire

Avec les modernisations en cours, l’on est en droit de se demander s’il existe un seul pays au
monde capable de se protéger. Il est difficile d’imaginer son utilisation mais au cas cela se
produirait, les effets à court, moyen et long termes sont incalculables. Attlele en écrivant au
président Truman à la sortie de la 2ème guerre mondiale disait « Si l’humanité continue de
fabriquer des bombes atomiques sans modifier la nature des relations politiques entre États, ces
bombes seront utilisées pour une commune destruction ». Il est difficile d’imaginer une guerre
nucléaire entre puissances occidentales. Le risque est aujourd’hui lié à leur utilisation par
certains États ou groupes terroristes. Pierre SANARCMENS souligne qu’une guerre atomique
annihilerait de vaste pans de civilisation, et qu’elle aurait des conséquences humaines et
écologiques effroyables.

Chapitre 2 : L’international terrorisme

1. La notion de terrorisme international

Devant l'actualité tragique de ces dernières années, une question se pose


régulièrement. Comment des êtres humains, à priori doués de conscience, peuvent-ils être aussi
insensible à la douleur humaine et commettre des actes d'une telle barbarie ? Comment peut-on
abandonner à ce point tout ce qui fait de nous des humains au nom d'un idéal (quel qu'il soit) ?

Qu’est-ce-que le terrorisme ?

Selon Gilles Ferragu, Il n’existe pas pour la communauté internationale de définition


« structurante et consensuelle » du terrorisme, et donc de texte auquel on puisse se référer
aisément, rien de comparable à la définition du génocide entérinée par l’ONU en 1948.

C’est ainsi que, chaque Etat a élaboré une définition du terrorisme pour pouvoir le combattre
par la loi.

Dans cette perspective, la loi américaine définit le terrorisme comme « la violence préméditée,
à motivations politiques, exercée contre des cibles non combattantes par des groupes
subnationaux ou des agents clandestins, dont le but est généralement d’influencer une
opinion »

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Dans la loi britannique, la menace signifie « la pratique ou la menace d’une action qui a
pour but d’influencer le gouvernement ou d’intimider le public ou une partie de celui-ci,
afin de promouvoir une cause idéologique, religieuse ou politique ».

Quant à la loi française, elle le définit comme « des actes intentionnellement en relation avec
une entreprise, ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou
la terreur, les atteintes volontaires à la vie, à l’intégrité de la personne, l’enlèvement ou la
séquestration ainsi que le détournement d’aéronef, de navire ou de tout autre moyen de
transport ».

Concernant la législation malienne sur le terrorisme : « le terrorisme qui consiste en la


commission d’un acte violent qui cause ou qui pourrait causer la mort ou une blessure ou
la destruction de biens avec l’intention d’intimider la population ou d’obliger un
gouvernement à faire ou à abstenir de faire quelque chose, constitue de nos jours l’une
des menaces les plus graves pour la paix, la sécurité, le développement, les droits de
l’homme et la stabilité des Etats ».

Pourquoi le terrorisme est-il si difficile à définir ? Parce que le terrorisme est d’abord « un
phénomène contemporain et le fruit de la modernité technologique et médiatique pour les uns,
arme de faibles pour les autres ».

2. Point historique sur le terrorisme

Le terme de « terrorisme » peut prêter à confusion car le « isme » semble indiquer qu’il s’agit
d’une doctrine ou d’une idéologie. Or, pour Bauer, « le terrorisme n’est pas une doctrine mais
une méthode fondée sur l’usage de la terreur ». Si les Etats constituant l’ONU n’arrivent pas à
le définir, c’est essentiellement parce que :

Les Etats ont pu avoir recours aux méthodes terroristes dans leurs affrontements directement
ou en soutenant des mouvements terroristes. On peut citer par exemple pour le cas, les USA
au Japon, l’Allemagne en Europe, la France en Algérie, l’Arménie en Azerbaïdjan, la Turquie
en Arménie et pour le second cas, Les USA en Syrie, l’Arabie Saoudite et l’Iran en Syrie, la
Turquie en Syrie et en Lybie, la France Au Mali, etc.

Certains gouvernements sont issus de mouvements qui ont pratiqué le terrorisme. Par exemple,
le Liban, le Yémen, la Lybie, etc.

La condamnation du terrorisme et la lutte contre ce phénomène est donc liée à la tentative de


construire un véritable ordre international fondé sur le droit et le respect des personnes, où les

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Etats peuvent lutter contre le terrorisme parce qu’ils s’interdisent d’y recourir. C’est ainsi que
la société des Nations a proposé en 1937 une « une convention pour la prévention et la
répression du terrorisme ».

La mise en avant du fait que le terrorisme est une méthode et non une idéologie permet une
approche la plus neutre possible du phénomène, et permet de remonter dans l’histoire du
terrorisme : attentats contre des personnes, enlèvement, sabotage des bâtiments publics ou des
infrastructures (auquel il faut ajouter depuis le début du XXIe siècle le «cyberterrorisme»).

3. Le terrorisme dans l’histoire

Le mot « terrorisme » est d’abord apparu en français pour être traduit dans d’autres langues. Il
est attesté en 1794, alors que le mot « terreur » dans son sens politique est apparu dès 1789 sous
la plume de Marat. Pour les révolutionnaires les plus radicaux, la « terreur » inspirée par les
émeutes populaires ou par la répression doit frapper les ennemis de la révolution, puis les
révolutionnaires plus modérés qu’eux-mêmes. Les premiers à être qualifiés de « terroristes »
sont les partisans de la Terreur révolutionnaire.

La peur est désormais au cœur d’une stratégie politique. L’historien Patrice Gueniffey propose
ainsi une définition générale du terrorisme : comme « une stratégie mettant en œuvre une
quantité de violence à l’intensité variable, dans le but de provoquer le degré de terreur jugé
nécessaire à l’accomplissement d’objectifs dont le terroriste estime qu’il ne peut les atteindre
par d’autres moyens ».

Il définit également le terrorisme comme une « stratégie de la communication », ce qui nous


permet de lier la croissance du phénomène terroriste à celle de la place de l’opinion publique,
jusqu’à nos « sociétés de communication ».

On peut définir trois types de terrorisme :

1. Le terrorisme d’un groupe révolutionnaire visant à déstabiliser un Etat

2. Le terrorisme des mouvements nationalistes et de libération nationale

3. Le terrorisme utilisé comme arme par les Etats

3.1. Le terrorisme d’un groupe révolutionnaire visant à déstabiliser un Etat

Tuer le dirigeant d’un pays est une pratique ancienne. Le « tyrannicide » est pratiqué dans
l’Europe moderne déchirée par les guerres de religion. Napoléon, Louis-Philippe, Napoléon III

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sont la cible d’attentats. Cet enracinement de la violence politique a conduit le géostratège
Gérard Chaliand et le politologue Arnaud Blin à diriger une histoire du terrorisme qui va de
l’Antiquité à Al Qaïda (Histoire du Terrorisme, de l’Antiquité à Al Qaïda, Paris,). Mais ces auteurs eux-mêmes
reconnaissent une rupture qui aboutit à la mise en place d’un « terrorisme moderne » aux
XIXe et XXe siècles.
Pour Gilles Ferragu, c’est dans la Russie des années 1870 que surgissent des groupes organisés,
munis d’un discours politique cohérent, et pour qui l’attentat est le moyen d’amener par la
révolution un changement politique global. L’abolition du servage par Alexandre II, en 1861,
n’a pas réglé les problèmes de la paysannerie, et le mouvement populiste développe le projet
d’une révolution qui s’appuierait sur les masses rurales. De leur échec et de l’influence de
l’anarchisme, naissent des groupes qui donnent la priorité à la destruction de l’Etat russe,
puisque les campagnes restent inertes. Après les tentatives de 1866 et 1879, Alexandre II est
assassiné le 1er mars 1881.
Le mot « terrorisme » a dépassé ses origines françaises pour trouver en Russie un sens nouveau,
désignant les attentats politiques accomplis par des groupes organisés. L’invention de la
dynamite, en 1867, donne à ces derniers une efficacité redoutable. Cette conception de l’attentat
susceptible de déclencher une révolution à la fois politique et sociale gagne toute l’Europe, et
prend dans la mouvance anarchiste le nom de « propagande par le fait » (Jean-Noël Jeanneney «

Anarchistes ! la ‘propagande par le fait’ », L’Histoire, 2001/11 n°259)

Le terrorisme révolutionnaire lié à l’idée d’une révolution sociale a connu une longue postérité,
avec un renouveau dans les années 1970 et jusqu’aux années 1980 en République Fédérale
d’Allemagne, en Italie, et dans une moindre mesure en France avec Action Directe.
Mais on peut certainement classer le terrorisme islamiste dans cette rubrique du terrorisme
révolutionnaire. La fondation des Frères musulmans par Al-Banna dans le monde
sunnite, la révolution iranienne de l’Ayatollah Khomeiny (1979) dans le monde chiite ont été
des moments décisifs de la formulation d’un projet politique présentant le retour à une
organisation purement islamique de la société comme le remède au déclin de régions
dominées par l’Occident. Ce projet politique radical peut employer différentes stratégies
(présentation aux élections, implantation dans la société…) mais une aile peut choisir d’utiliser
la stratégie terroriste. La traduction et l’étude de la Charte du Hezbollah libanais par
Dominique Avon et Anaïs-Trissa Khatchadourian montre à quel point l’héritage anti-
impérialiste et révolutionnaire est fort dans l’idéologie de ce mouvement. Gilles Kepel affirme
dans son ouvrage consacré à Al-Qaida que Le réseau terroriste Al-Qaida, célèbre depuis le 11

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septembre 200, (Al-Qaida dans le texte, Paris, PUF-Quadrige, 2008, recension de la première édition de 2005) développe lui
aussi une doctrine révolutionnaire et anti-impérialiste.

3.2. Le terrorisme des mouvements nationalistes et de libération nationale

Il surgit très tôt. L’assassinat du journaliste Kotzebue par le jeune étudiant bavarois Karl Sand,
le 23 mars 1819, en relève : c’est parce que ce publiciste défendait l’influence russe qu’il
apparaît aux yeux du jeune étudiant favorable à l’union de l’Allemagne qu’il doit payer. Les
nationalistes italiens s’organisent en sociétés secrètes, comme la Giovine Italia (« Jeune Italie
») de Mazzini qui fomentent des insurrections, et l’attentat d’Orsini contre Napoléon III, le 14
janvier 1858, répond bien à cette logique. Partout où des sentiments nationaux ne sont pas
reconnus, le terrorisme peut apparaître à certains comme une solution.

La double monarchie d’Autriche-Hongrie, qui renferme nombre de nationalités, est


particulièrement vulnérable. Dès 1882, un attentat manqué a visé l’empereur François-Joseph.
Le 28 juin 1914, c’est le célèbre attentat de Sarajevo perpétré par un jeune bosniaque, Gavrilo
Princip, contre François-Ferdinand, héritier du trône. Pour Gilles Ferragu, la portée n’en est pas
immédiatement saisie, mais « si l’objectif final du terrorisme est la déstabilisation, le chaos, et
au final le changement, alors aucun attentat n’aura eu jusqu’à présent une influence aussi
déterminante sur le cours de l’Histoire et la vie de millions d’individus » (Gilles Ferragu, p.131). Le
terrorisme nationaliste continue sa route au XXe siècle : on peut donner l’exemple de
l’assassinat du ministre des affaires étrangères français Paul Doumer et du roi Alexandre Ier de
Yougoslavie à Marseille, le 9 octobre 1934, dû aux oustachis croates et aux comitadjis
macédoniens. La Seconde Guerre mondiale, dont on sait qu’elle fit beaucoup plus de morts
civils que la première, est un tournant décisif dans l’histoire du terrorisme. La guerre de
partisans se développe dans toutes les zones occupées (et « terrorisées ») par l’Allemagne nazie.
Comme l’écrit Patrice Gueniffey, « le terrorisme nationaliste constitue le seul cas où
l’interprétation se heurte à de grandes difficultés. La frontière entre guerre irrégulière et
terrorisme y est souvent difficile à tracer ». Le problème est particulièrement aigu pour la
Résistance française, surtout au moment où elle est rejointe massivement par le Parti
Communiste après la rupture du pacte germano-soviétique. L’historien Jean-François
Muracciole décrit ainsi la phase où la lutte armée immédiate prédomine :

Vichy et l’occupant ne désigneront jamais les résistants autrement que comme des « terroristes
». Par la suite, la Résistance devient un modèle invoqué par tous les mouvements nationalistes
ayant une stratégie terroriste. Et ce en particulier dans le cas des luttes anticoloniales. La guerre

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d’Algérie, par exemple, commence par la célèbre vague d’attentats de la Toussaint Rouge. Le
terrorisme lié à la question palestinienne peut bien sûr être rattaché à ce terrorisme lié à des
questions nationales. L’écheveau est d’autant plus complexe à démêler qu’il y a eu un
terrorisme sioniste se tournant vers l’Angleterre, qui joua un rôle non pas exclusif, mais
important dans la naissance de l’Etat d’Israël (Charles Enderlin, Par le feu et par le sang : le combat clandestin pour

l'indépendance d'Israël, 1936-1948, Paris : Hachette Littératures, 2009)

3.3. Le terrorisme utilisé comme arme par les Etats

La terreur est bien sûr au cœur des régimes totalitaires. Ceux-ci répondent à la définition des
régimes despotiques donnée par Montesquieu, dont le « principe » est la crainte qu’ils inspirent.
Cela permet de resituer la montée du terrorisme au XXe siècle dans une montée générale de la
violence politique, mais aussi de rendre compte de certains terrorismes spécifiques, par exemple
le terrorisme de l’opération Némésis (du nom de la déesse grecque de la juste colère et de
rétribution) qui vise, à partir de 1919 et au début des années 1920, à exécuter les responsables
turcs du génocide arménien de 1915-1916. La situation de guerre ou d’occupation accroît bien
sûr cette pression. La terreur accrue trouve alors une légitimation dans le terrorisme de
résistance, comme dans le cas de la France occupée lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais
selon Gilles Ferragu, certains Etats démocratiques ont parfois décidé de fermer les yeux sur un
terrorisme d’extrême droite pour lutter contre un terrorisme d’extrême gauche : c’est le cas du
gouvernement italien au début des années 1970 (Gilles Ferragu, p.102). Différents mouvements
terroristes peuvent aussi être financés ou aidés par des Etats pour en déstabiliser d’autres. Les
services secrets serbes sont compromis dans l’attentat de Sarajevo, quand bien même il ne
semble pas que le gouvernement ait commandité l’opération ; mais la Stasi est-allemande est
soupçonnée d’avoir financé la Fraction Armée Rouge (dit « bande à Baader ») qui opère en
RFA au début des années 1970.
4. La lutte antiterroriste
Le terrorisme vise à déstabiliser des Etats qui oscillent entre plusieurs types de réponse. La
Russie tsariste a vu se mettre en place le cycle attentat-répression qui est intégré à la stratégie
du terrorisme. Les Etats qui s’appuient sur la terreur utilisent les attentats pour justifier
l’aggravation de celle-ci. En URSS, l’exécution de Sergueï Kirov, membre du Politburo, le 1er
décembre 1934, par Leonid Vassilievitch Nikolaev, permet à Staline de se débarrasser de ses
rivaux Zinoviev et Kamenev, et de lancer tous les procès qui frappent les vieux bolcheviks à
partir de 1936. Pour les Etats démocratiques, l’affaire est plus complexe. Jusqu’où peut-on
adapter la législation pour combattre le terrorisme ? Quels sont les contours de la « guerre contre

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le terrorisme » ? Mais la lutte contre le terrorisme n’est pas qu’une affaire de répression, c’est
aussi une affaire de renseignement. On pourra suivre grâce au texte ci-joint l’exemple de l’évolution du renseignement

français face à ce nouveau défi : (renvoi au texte deTristan Lecoq qui sera dans la rubrique « défense », texte joint)

5. Les enjeux politiques du terrorisme

Le terrorisme vise la destruction même des droits de l’homme, de la démocratie et de l’état de


droit. Il s’attaque aux valeurs qui sont au cœur de la Charte des Nations Unies et d’autres
instruments internationaux :

- le respect des droits de l’homme ;

- la primauté du droit ; les règles régissant les conflits armés et la protection des civils ;

- la tolérance entre les peuples et les nations ;

- et le règlement pacifique des conflits.

Le terrorisme a un impact direct sur l’exercice d’un certain nombre de droits de l’homme, en
particulier du droit à la vie, à la liberté et à l’intégrité physique. Les actes terroristes peuvent
déstabiliser les gouvernements, affaiblir la société civile, compromettre la paix et la sécurité,
menacer le développement social et économique, et avoir un effet particulièrement
préjudiciable pour certains groupes, toutes choses qui influent directement sur l’exercice des
droits fondamentaux de l’homme. Les effets destructeurs du terrorisme pour les droits de
l’homme et la sécurité ont été reconnus au plus haut niveau de l’Organisation des Nations-
Unies, notamment par le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, l’ex-Commission des droits
de l’homme et le nouveau Conseil des droits de l’homme.

Les États Membres ont en particulier déclaré que le terrorisme :

• Menace la dignité et la sécurité des êtres humains partout, met en danger ou prend des vies
innocentes, crée un climat qui empêche les populations d’être libérées de la peur, compromet
les libertés fondamentales et vise à la destruction des droits de l’homme ;

• A un effet négatif sur l’instauration de l’état de droit, affaiblit la société civile pluraliste, vise
à détruire les bases démocratiques de la société, et déstabilise des gouvernements légitimement
constitués ;

• A des liens avec la criminalité transnationale organisée, le trafic de drogues, le blanchiment


d’argent et le trafic d’armes ainsi que les transferts illégaux de matières nucléaires, chimiques

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et biologiques et est aussi lié à des crimes graves tels qu’assassinats, chantages, enlèvements,
agressions, prises d’otages et vols, commis en conséquence ;

• A des conséquences négatives pour le développement économique et social des États, met à
mal les relations amicales entre les États, et a un effet pernicieux sur les liens de coopération
entre les États, y compris la coopération pour le développement ;

• et Menace l’intégrité territoriale et la sécurité des États, constitue une grave violation du but
et des principes des Nations Unies, est une menace pour la paix et la sécurité internationales, et
doit être éliminé comme une condition essentielle du maintien de la paix et de la sécurité
internationales.

6. Historique sur la formation du terrorisme en Afrique de l’ouest

AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) est un avatar de la guerre civile algérienne des années
quatre-vingt-dix. Après l’interruption du processus électoral en 1992, les éléments les plus
radicaux du FIS (Front islamique du Salut) ont fondé les GIA (Groupes islamiques armés) qui
ont multiplié les attentats contre les forces armées algériennes et les civils, puis ont organisé
des massacres de civils de grande ampleur. Devant cette dérive mortifère qu’ils n’approuvaient
pas, des membres des GIA se sont regroupés pour lutter prioritairement contre le pouvoir
qualifié de taghût (tyran) et ont créé en 1998, sous la direction d’Hassan Hattab, le GSPC.

GSPC (Groupe salafiste pour la Prédication et le Combat), créé en 1998, sous la direction
d’Hassan Hattab. Le rapprochement avec Al-Qaïda se fit progressivement ; en 2004,
Abdelmalek Droukdel (juin 2020) remplaça Hassan Hattab et développa les liens avec Al-Qaïda
: en janvier 2007, le GSPC devint AQMI.

AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) : Former en janvier 2007 en remplacement du


GSPC, petit à petit, devant la pression de plus en plus forte de l’armée algérienne, AQMI est
contraint de réorienter son action dans la zone saharo-sahélienne, au détriment de l’Algérie du
Nord. Les membres d’AQMI se réclament de la tendance jihadiste du salafisme. Ils veulent
reconstruire le califat originel par le jihad, qu’ils considèrent comme une obligation absolue. Ils
tentent de prendre le contrôle de la zone saharo-sahélienne pour en faire la base de leur projet
de reconquête de la oumma (communauté) musulmane. AQMI était organisée en deux katîba(s)
(brigades) au départ, toutes deux dirigées par des « émirs » algériens : Abou Zeid et Mokhtar
Belmokhtar. Peu nombreux en 2010 (80 à 200 membres) les effectifs d’AQMI ont fortement
progressé (200 à 800 membres début 2012) grâce en particulier aux ressources financières

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importantes (100 à 200 millions d’Euros) issues des rançons payées par certains pays pour la
libération de leurs otages et des divers trafics auxquels participe AQMI (drogue, cigarettes,
migrants...). Certaines estimations – non vérifiées – attribuent actuellement à AQMI de 3 à 4
000 membres organisés en six katîba(s). Mais un désaccord entre A. Droukdel et M. Belmokhtar
aurait abouti à la création, en novembre 2012, d’un nouveau mouvement, « les Signataires
avec du Sang ».

Le MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest), issu d’une


scission d’AQMI à l’été 2011, a été créé dans le but d’étendre l’insurrection islamiste du
Maghreb vers l’Afrique de l’Ouest en se basant sur les populations locales. En fait, il semble
bien que l’idéologie islamiste ne soit qu’un couvert pour des activités essentiellement mafieuses
(enlèvements, trafics en tout genre, drogue principalement). Le MUJAO a occupé Gao à l’été
2012 et y a fait appliquer une version très rigoureuse de la sharîa. Il recrute principalement dans
les ethnies noires du Mali, mais le seul commandant noir d’une katîba a déserté en novembre,
en disant que les membres du MUJAO « n’ont rien de musulmans. Ils tuent, violent et volent ».
Le groupe Ansar Dine est apparu début 2012. Il est formé d’ex rebelles Touaregs dont certains
ont commencé la lutte contre l’État malien depuis plus de 20 ans. C’est notamment le cas de
leur chef, Iyad ag Ghali qui a déclenché la révolte touarègue le 28 juin 1990. Suite à l’accord
de Tamanrasset (1992), il se rallie au gouvernement de Bamako avec lequel il collabore
jusqu’en 2010. En 2007, il est nommé conseiller consulaire à Jeddah. Peu après, des contacts
s’établissent entre Iyad ag Ghali et des éléments d’Al-Qaïda, ce qui lui vaut d’être expulsé
d’Arabie saoudite en 2010. Il fonde Ansar Dine début 2012 dans le but de faire appliquer la
sharîa au Mali.

Boko Haram (ce qui signifie « l’éducation occidentale est un péché ») a été fondé par
Mohamed Yusuf en 2002. Il a pour but l’instauration de la sharîa dans tout le Nigéria. Se
réclamant du salafisme et des talibans afghan, Boko Haram est une secte faisant à l’occasion
appel à la magie. De 2004 à 2009, des heurts de plus en plus violents opposent les membres de
la secte aux forces de sécurité, principalement dans le Nord du Nigéria ; en juillet 2009, une
attaque particulièrement violente de Boko Haram, réprimée par la police et l’armée, entraine la
mort de plus d’un millier de personnes. Mohamed Yusuf, capturé par l’armée est exécuté par la
police. Sanni Umaru lui succède à la tête de la secte. En 2010/2011, Boko Haram multiplie les
attaques contre les chrétiens et les édifices gouvernementaux. En 2012, il aurait pris contact
avec AQMI et aurait envoyé une centaine de combattants au Nord-Mali.

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Le MNLA (Mouvement national de Libération de l’Azawad), formé par la réunion, en
octobre 2011, de deux mouvements touaregs, est une organisation politique et militaire laïque
qui revendique l’indépendance de l’Azawad (Nord-Mali). Conforté par l’arrivée de Touaregs
formés dans l’armée ou les milices libyennes et d’armes venant de Libye, suite à la chute de
Kadhafi, le MNLA se lance à la conquête du Nord-Mali en janvier 2012, mais il est rapidement
débordé par les mouvements islamistes qui l’expulsent des villes (Gao, Tombouctou, Kidal...)
en juin/juillet.

En conclusion, En particulier, les groupes terroristes de l’Afrique de l’Ouest dépendent de


sources de financement diverses et privées et exploitent la mondialisation et les avancées
technologiques dans la collecte, le transfert et l’utilisation de fonds pour leurs activités. Plus
important, les groupes terroristes ouest africains cherchent à financer leurs activités à travers
des produits tirés d’activités criminelles, y compris le kidnapping et le trafic de stupéfiants. Le
lien entre financement du terrorisme et commerce est lui aussi très manifeste en Afrique de
l’Ouest.

Enfin, il ne faut pas oublier que le terrorisme est, selon le mot de Patrice Gueniffey, une «
stratégie de la communication ».

La mobilisation de l’opinion n’est donc pas neutre : les grands rassemblements républicains
du11 janvier 2015 en France gardent toute leur importance, écho très amplifié des marches
espagnoles contre le terrorisme basque de l’ETA.

Bibliographie

Quelques ouvrages et articles synthétiques sur le terrorisme :

1. Jean-David Gayraud, David Sénat, Le terrorisme, Paris, PUF, « Que sais-je », 2002.

2. Alain Bauer, Jean-Louis Bruguière, Les 100 mots du terrorisme, Paris, PUF, « Que sais-je », 2010.
Mireille Delmas-Marty et Henry Laurens (dir.), Terrorismes. Histoire et droit, Paris, CNRS Éditions,
2010, recensé par Perrine Simon-Nahum sur http://www.laviedesidees.fr/Le-terrorisme-de
Robespierre-a-Al.html

3. Gilles Ferragu, Histoire du terrorisme, Paris, Perrin, 2014. Résumé de son projet dans
http://www.histoire.presse.fr/actualite/infos/terrorisme-definitions-09-01-2015-128346

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4. Patrice Gueniffey, « Généalogie du terrorisme contemporain », Le Débat, 2003/4 (n°126), p.
157-173, réflexion actualisée dans « Le terrorisme est efficace en proportion de la peur qu’il
provoque » Le Figaro, 10-11 janvier 2015.

5. Tristan Lecoq « Les formes et la pratique du renseignement en France depuis les années
1990 : Structures, acteurs, enjeux » (références de la mise en ligne)

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