Partie A - Généralités
Partie A - Généralités
et de la communication DETEC
Partie A: Généralités
Publication
Office fédéral de l’énergie, Section Surveillance des barrages, 3003 Berne
Élaboration
Groupe en charge de la révision de la directive :
A. Baumer, Comité suisse des barrages CSB
R. Boes, ETH Zürich, Versuchsanstalt für Wasserbau, Hydrologie und Glaziologie VAW
G. Darbre, Office fédéral de l’énergie OFEN
S. Gerber, Office fédéral de l’énergie OFEN
H. Meusburger, Conférence suisse des directeurs cantonaux des travaux publics,
de l’aménagement du territoire et de l’environnement (DTAP)
T. Oswald, Office fédéral de l’énergie OFEN
B. Otto, Association suisse pour l’aménagement des eaux ASAE
R. Panduri, Office fédéral de l’énergie OFEN
M. Perraudin, Association des entreprises électriques suisses AES
A. Schleiss, EPF Lausanne, Laboratoire de constructions hydrauliques LCH
A. Truffer, Conférence des directeurs cantonaux de l’énergie EnDK
Date
Première parution (Version 2.0): 1 mars 2015
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Sommaire de la partie A
1. Base légale et principes ..................................................................................................... 4
2. Portée de cette directive .................................................................................................... 5
3. Concept de sécurité des ouvrages d’accumulation en Suisse ............................................ 6
4. Autorité de surveillance et compétences pour la surveillance directe ................................. 7
5. Structure de la directive ..................................................................................................... 8
6. Définition des termes ....................................................................................................... 10
6.1. Termes issus de la législation sur les ouvrages d’accumulation .................................... 10
6.2. Termes pour les ouvrages d’accumulation et les retenues ............................................ 16
6.3. Termes pour les ouvrages de retenue........................................................................... 17
6.4. Ouvrages annexes ........................................................................................................ 19
7. Étapes de procédure........................................................................................................ 20
8. Autres lois et ordonnances fédérales applicables aux ouvrages d’accumulation .............. 22
9. Références bibliographiques ............................................................................................ 23
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1. Base légale et principes
La nouvelle législation sur les ouvrages d’accumulation est entrée en vigueur le 1er janvier 2013,
avec la loi sur les ouvrages d’accumulation (LOA) du 1er octobre 2010 et l’ordonnance révisée
sur les ouvrages d’accumulation (OSOA) du 17 octobre 2012. Elle remplace la loi fédérale du
22 juin 1877 sur la police des eaux et l’ordonnance du 7 décembre 1998 sur la sécurité des
ouvrages d’accumulation (OSOA).
Par état de la science et de la technique on entend les connaissances regardées comme éta-
blies par la communauté scientifique des domaines concernés et pour lesquelles il existe des
possibilités de réalisation. La transposition de ces connaissances en mesures de sécurité et de
contrôle concrètes doit alors être réalisée, lorsque cela est nécessaire à l’atteinte des objectifs
de sécurité visés.
D’autres aspects que celui de la sécurité des ouvrages d’accumulation, notamment ceux liés
à la sécurité du travail et de l’exploitation, sont hors du champ d’application de la législation
sur les ouvrages d’accumulation et ne sont par conséquent pas traités dans cette directive.
Avec la LOA, le législateur fédéral a nouvellement introduit une responsabilité à raison du risque
(art. 13 à 21 LOA). De ce fait, il a prévu pour les ouvrages d’accumulation une disposition légale
de responsabilité civile qui diffère de celle des dispositions générales du code des obligations.
Ce sujet n’est pas abordé dans la présente directive.
L’OFEN est responsable de la publication de cette directive. Elle est élaborée avec les can-
tons, les écoles polytechniques, les organisations professionnelles et l’économie (art. 29, al
2 OSOA).
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2. Portée de cette directive
Cette directive est une aide à la mise en œuvre de la législation sur les ouvrages d’accumula-
tion. Elle n’a pas de caractère légalement contraignant ; elle n’est pas attaquable. Par contre,
les décisions des autorités de surveillance qui s’appuient sur cette directive le sont.
D’une part, elle concrétise des notions imprécises de la législation sur les ouvrages d’accumu-
lation, et décrit d’autre part des mesures (notamment de type constructif ou organisationnel) et
des procédures (notamment en relation avec la réalisation d’études de sécurité et la surveil-
lance) qui sont généralement acceptées par les autorités de surveillance. D’autres mesures et
procédures sont cependant admissibles dès lors que les objectifs de sécurité visés soient at-
teints.
Cette directive s’applique à tous les ouvrages d’accumulation soumis aux dispositions de la
LOA et de l’OSOA (Figure A1) indépendamment du type, des dimensions du barrage, du but
de l’ouvrage d’accumulation, ou de l’autorité de surveillance compétente.
Hauteur d'accumulation [m]
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Les exploitants d’ouvrages d’accumulation et les professionnels qu’ils mandatent doivent pou-
voir se conformer à la directive, sans toutefois qu’il en découle un droit légal.
La sécurité des ouvrages d’accumulation s’appuie sur trois éléments (Figure A2).
Dimensionnement et
construction selon l’état S Minimisation
Sécurité structurale
de la science et de la du risque
technique É
C
U
Contrôles & entretien
conformes aux objectifs Surveillance et entretien R
I
T
Préparation aux cas É Maîtrise du
Plan en cas d‘urgence
d‘urgence risque résiduel
La sécurité structurale a pour objet de s’assurer qu’un ouvrage d’accumulation résiste à tous
les cas de charge et d’exploitation prévisibles. Elle comprend les études et la construction
d’ouvrages d’accumulation ainsi que de parties d’ouvrages. En font partie l’identification des
possibles sollicitations, les vérifications de sécurité correspondantes et les exigences cons-
tructives.
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Le but de la surveillance est de détecter à temps l’évolution des paramètres d'état ou de
comportement qui peuvent affecter négativement la sécurité d'un ouvrage d’accumulation.
L'entretien doit contribuer à prévenir ces phénomènes et à assurer le bon fonctionnement du
dispositif d’auscultation.
Le plan en cas d’urgence sert dans le cas où l’exploitation sûre de l’ouvrage d’accumulation
ne peut être garantie. Il comprend les préparations à la mise en place rapide des mesures
nécessaires, tels que la procédure de notification aux autorités ainsi que l’avertissement et
l’évacuation de la population en danger.
Les compétences sont réglées aux arts. 22 et 23 LOA. Les grands ouvrages d’accumulation
au sens de l’art. 3, al. 2 LOA sont soumis à la surveillance directe de la Confédération (cf.
figure A3). Les ouvrages d’accumulation de moindres dimensions assujettis à la législation
sur les ouvrages d’accumulation sont soumis à la surveillance directe des autorités canto-
nales de surveillance. En cas de circonstances particulières, l’autorité de surveillance de la
Confédération peut convenir avec le canton d’un règlement de compétences dérogeant aux
arts. 22 et 23 LOA (Art. 24 LOA).
Pour les ouvrages qui ne sont pas assujettis aux dispositions de la législation sur les ou-
vrages d’accumulation, il n’y a pas d’autorité de surveillance directe selon les termes de
cette législation.
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Grands ouvrages d’accumulation
(selon art. 3, al. 2 LOA),
en règle générale sous la surveil-
Hauteur d’accumulation [m]
Figure A3: Définition des grands ouvrages d’accumulation et ceux de moindres dimensions
comme base du règlement des compétences entre la Confédération et les cantons (Art. 3, al.
2 LOA)
5. Structure de la directive
- A : Généralités
- B : Risque potentiel particulier comme critère d’assujettissement
- C : Études et construction
- D : Mise en service et exploitation
- E : Plan en cas d’urgence
Partie A : Généralités
- Introduit la base légale ainsi que le but et la portée de la directive ;
- Explique le concept en vigueur pour la sécurité des ouvrages d’accumulation ;
- Contient la définition des termes communs à toutes les parties de la directive ;
- Donne la vue d’ensemble des étapes de procédure d’un ouvrage d’accumulation :
- Contient la liste de références unique à la directive.
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Partie B: Risque potentiel particulier comme critère d’assujettissement
- Précise la notion du risque potentiel particulier ;
- Contient des critères unifiés
o Pour les cantons, pour l’annonce de petits ouvrages qui présentent probable-
ment un risque potentiel particulier ;
o Pour l’OFEN, pour la soumission de petits ouvrages à la loi sur les ouvrages
d’accumulation en raison d’un risque potentiel particulier ;
o Pour l’OFEN, en cas d’exclusion d’un ouvrage du champ d’application de la loi
sur les ouvrages d’accumulation en raison de l’absence de risque potentiel
particulier.
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6. Définition des termes
La définition des termes s’appuie sur celle du CIGB (Bulletin du CIGB 31a - "A glossary of
words and phrases related to dams", 1982).
Exploitant
L’exploitant d’un ouvrage d’accumulation est celui qui en détient l’autorisation de mise en
service (art. 1, al. 5 OSOA) ou la possède de facto. Si aucun exploitant au sens de la défini-
tion ci-dessus ne peut être trouvé, le propriétaire du bien fonds est responsable du respect
des obligations de l’exploitant (Art. 8, al. 6 LOA).
Si l’exploitant fait appel à des tiers pour l’exploitation, l’entretien ou des révisions, il reste res-
ponsable des obligations qui lui incombent selon la LOA et l’OSOA.
Propriétaire
En fonction de la situation concrète, on entend par "propriétaire" le propriétaire du bien fonds
ou celui de l’ouvrage d’accumulation :
Propriétaire du bien fonds: Le propriétaire du bien fonds est celui qui possède le terrain,
respectivement la surface géographique sur lequel l’ouvrage d’accumulation a été érigé
(art. 8, al. 6 LOA).
Propriétaire de l’ouvrage: Est propriétaire de l’ouvrage dans le sens de l’art. 5, al. 2 LOA
celui qui possède le barrage et les ouvrages annexes de l’ouvrage d’accumulation.
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Ouvrages d’accumulation
Les ouvrages d’accumulation sont destinés à relever un plan d’eau, à accumuler de l’eau ou
des boues ainsi qu’à retenir des matériaux charriés, de la glace et de la neige. Les aména-
gements destinés à ne retenir que brièvement de l’eau tombent également sous cette défini-
tion (art. 3, al. 1 LOA). Un ouvrage d’accumulation se compose de l’ouvrage de retenue, du
bassin de retenue qui lui appartient et des installations annexes (Figure A4).
Retenue
(resp. réservoir ou bassin
d’accumulation)
Ouvrage de retenue
(resp. barrage)
Volume de retenue (VR) : Il s’agit du volume d’un ouvrage d’accumulation qui peut
s’échapper en cas de rupture de l’ouvrage de retenue à lac plein. Le volume de retenue
au sens de cette directive ne correspond ainsi en général pas ni au volume utile ni au vo-
lume total de l’ouvrage d’accumulation.
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Hauteur de retenue (HR) : Il s’agit de la hauteur d’eau retenue par le barrage qui corres-
pond au volume de retenue. La hauteur de retenue au sens de cette directive ne corres-
pond ainsi en général pas à la hauteur du barrage (hauteur de l’ouvrage de retenue).
a) Pour les ouvrages d’accumulation avec déversoir non vanné, le niveau déterminant
est celui de la cote du seuil fixe (Figure A5 gauche).
b) Pour les ouvrages d’accumulation dont les crues sont évacuées en totalité ou en par-
tie à l’aide de vannes mobiles, le niveau déterminant est celui de l’arête supérieure de
la vanne (Figure A5 droite).
d) Pour des bassins de rétention des crues, le niveau déterminant est le seuil de l’éva-
cuateur de crue. Le volume de retenue est fixé jusqu’au plan horizontal passant par
ce niveau.
e) Pour les barrages de retenue des sédiments, les dépotoirs à alluvions et les bassins
de protection contre les avalanches, le niveau déterminant est la cote du seuil du dé-
versoir. Des ouvertures éventuelles de drainage (barbacanes) ne sont pas prises en
compte. Dans le cas où le déversoir est équipé d’éléments susceptibles de s’obs-
truer, c’est l’arête supérieure de ces éléments qui est déterminante (Figure A6).
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Le volume de retenue est fixé jusqu’au plan horizontal passant par ce niveau.
Couronnement
Seuil du déversoir
Figure A6: Niveau déterminant pour la détermination de la hauteur de retenue lorsque le dé-
versoir est susceptible de s’obstruer
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a) Alluvionnement de sédiments non-consolidés
Veau
Volume de retenue = Veau + Vsédiments
Vsédiments
HR
Vsédiments
HR
Niveau détermi-
nant pour la hau-
teur de retenue
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h) Dans la détermination de la hauteur et du volume de retenue, on peut partir du ni-
veau amont du terrain naturel (figure A9, bas) pour autant qu’il n’y ait pas de risque
d’érosion (Figure A9, haut). C’est généralement le cas pour une fondation rocheuse.
HR
Terrain naturel
(danger d‘érosion)
HR
Terrain naturel
(pas de danger d‘érosion)
j) Lors de la surélévation d’un lac naturel, la hauteur de retenue est calculée à partir du
niveau de déversement du lac naturel avant surélévation (Figure A10).
Niveau détermi-
nant pour la hau-
teur de retenue
HR
Lac naturel
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k) Des entailles étroites ou des approfondissements de la fondation qui n’ont qu’une in-
fluence négligeable sur la quantité et la vitesse d’eau écoulée en cas d’une rupture
de l’ouvrage de retenue, ne sont pas considérés dans la détermination de la hauteur
de retenue (Figure A11).
Niveau déterminant
pour la hauteur de
retenue
L’OFEN décide en cas de doute si une unité d’exploitation existe, notamment pour les ou-
vrages d’accumulation qui sont aménagés en cascade et qui s’influencent mutuellement.
Cote de danger
Niveau d’eau à partir duquel la sécurité de l’ouvrage d’accumulation est altérée.
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Débit d’étiage Q347, Niveau d’étiage
Q347 représente le débit atteint ou dépassé, en moyenne, 347 jours par an. Le niveau
d’étiage est le niveau d’eau correspondant.
Cote du couronnement
Cote de l’arête supérieure du couronnement d’un ouvrage de retenue. Si un parapet est pré-
sent, celui-ci n’est pas pris en compte, si bien que la cote du couronnement est inférieure à
celle d’un éventuel parapet (Figure A12).
Parapet
Garde de corps (plein) sur le couronnement d’un ouvrage de retenue (Figure A12).
Hauteur du barrage
Hauteur de l’ouvrage de retenue. Correspond à la différence entre la cote du couronnement
et le point le plus bas de la fondation, sans tenir compte d’un possible voile d’étanchéité ou
d’un éventuel approfondissement local (béquille, talon) (Figure A12).
Longueur du couronnement
Longueur de l’axe du couronnement d’un ouvrage de retenue. Il est mesuré d’un appui (cu-
lée) à l’autre.
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Légende :
HK Hauteur du barrage
KK Cote du couronnement
KF Cote de la fondation
HR Hauteur de retenue
KR Cote supérieure
déterminante pour la
hauteur de retenue
KT Cote inférieure
déterminante pour la
hauteur de retenue
KP Cote du parapet
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prendra la position de l’axe du couronnement au droit du profil en travers de hauteur maxi-
mum.
Les ouvrages annexes au sens de l’art. 1, al. 4 OSOA sont les constructions et équipements
qui sont nécessaires à une exploitation sûre. Ce sont,
- Ceux dont la défaillance pourrait entraîner une irruption incontrôlée de grandes quan-
tités d’eau à partir du bassin de retenue,
- Ceux grâces auxquels une telle irruption d’eau peut être empêchée ou
- Ceux à l’aide desquels les risques d’une telle irruption d’eau peuvent être détectés
plus tôt.
En font notamment partie les dispositifs de décharge et de vidange (évacuateur de crue, vi-
dange de fond, vidange intermédiaire) et l’instrumentation de surveillance de l’ouvrage d’ac-
cumulation.
Ne tombent pas dans cette catégorie les constructions et les équipements principalement
destinés à l’exploitation, notamment les prises d’eau, les conduites forcées et galeries en
charge avec leurs organes de fermeture (p.ex. vannes papillon) et les cheminées d’équilibre.
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7. Étapes de procédure
Construction :
- Contrôle des conditions d’avant travaux par l’autorité de surveillance compétente.
- Réalisation des travaux avec préparation de rapports de construction par le maître
d’œuvre
- Contrôle des conditions durant la construction par l’autorité de surveillance compé-
tente
- Achèvement des travaux et préparation d’un rapport final des travaux de construction
par le maître d’œuvre
- Réception, avec procès-verbal, par l’autorité de surveillance
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Règlements Règlement de manoeuvre des vannes Règlement de surveillance
de l'exploitant Règlement en cas d'urgence (Art. 14 OSOA)
(Art. 11 OSOA)
Conditions pour
Conditions pour le Conditions durant Conditions pour la
Contrôle des obliga- l'exploitation
début des travaux l'exécution des travaux mise en service
tions par les autorités
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8. Autres lois et ordonnances fédérales applicables aux ouvrages d’accumulation
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Ordonnance sur les forêts Le terrain à proximité immédiate des installa- [RS 921.01]
tions de barrage est celui qui se trouve immé- (Art. 3, al. 2)
diatement contre le pied aval des barrages. Il
comprend, en général, une bande de 10 m de
largeur.
9. Références bibliographiques
Ce document est un pré tirage de la partie A de la directive sur la sécurité des ouvrages
d’accumulation, révision 2014 – 2015. La version définitive contiendra dans ce paragraphe la
liste de l’ensemble des références bibliographiques.
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