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RÉPUBLIQUE DU BÉNIN

UNIVERSITE D’ABOMEY CALAVI (UAC)

Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC)

Département Génie Mécanique et Energétique

Licence Professionnelle ‘’Machinisme Agricole’’

Cours de
Hydraulique agricole et hydromécanisation
de la production agricoles

Chargé du cours
SAGBO Prospère
Ingénieur du Génie Rural,
Spécialiste en irrigation et drainage
En service à la Direction du Génie Rural

Année académique 2016 - 2017


Plan cours

1. Historique de la pratique de l’irrigation dans le monde et au Bénin


a. Enjeu de l’agriculture et de la sécurité alimentaire
b. Expérience du Bénin en matière d’irrigation
c. Situation de l’irrigation dans le monde

2. Relations entre l’eau, le sol et les plantes


a. Les sources d’eau
b. L’eau dans le sol
c. Les besoins en eau des plantes

3. Paramètres de base et calculs pour conception de l’irrigation


a. Détermination des besoins en eau d’irrigation
b. Débits d’irrigation
c. Calcul de canaux à surface libre
d. Calcul de conduite sous pression

4. Différents systèmes d’aménagement hydroagricole


a. Système à maitrise partielle d’eau
b. Système à maitrise totale d’eau
c. Ouvrages de mobilisation de l’eau
d. Ouvrages de distribution de l’eau
e. Ouvrages de régulation et de sécurité

5. Différentes techniques de drainage et modes opératoires


a. Principe du drainage des terres agricoles
b. Drainage de surface
c. Drainage souterrain
~3~
CHAPITRE I : HISTORIQUE DE LA PRATIQUE DE L’IRRIGATION DANS LE MONDE ET AU BENIN

1. Introduction
Au nombre des facteurs qui limitent l’essor de l’agriculture béninoise, ceux relatifs au domaine de
l’irrigation ont souvent été d’une grande préoccupation politique pour le rôle de principal moteur de
développement économique conféré au secteur agricole et au regard des immenses potentialités
hydroagricoles dont regorge le pays. En effet, malgré les efforts de promotion des aménagements
hydroagricoles, l’agriculture béninoise demeure caractérisée par une forte dépendance des aléas
climatiques car essentiellement pluviale et par une prédominance de petites exploitations
familiales traditionnelles et de subsistance, peu enclines à la modernisation et aux investissements
en capital. Les défis du secteur agricole sont :
i) couverture des besoins alimentaire et nutritionnel sans cesse croissants des populations,1
ii) amélioration de la productivité et de la compétitivité du secteur agricole et rural pour assurer
l’accroissement des revenus des producteurs agricoles, la satisfaction des besoins non
alimentaires (soins de santé, éducation et autres), ainsi que la contribution du secteur à la
croissance de l’économie nationale,
iii) amélioration de l’attractivité de l’activité agricole et du milieu rural par la création des
conditions requises dans les différentes zones agro-écologiques permettant de rendre
l’agriculture attrayante, d’améliorer les conditions d’emploi et d’existence en milieu rural et de
stabiliser les forces vives, notamment les jeunes et les femmes.
Les défis ci-dessus, en sus de l’avènement de la crise alimentaire de 2007-2008, appellent à
répondre impérativement à la question de la maîtrise de l’eau à des fins agricoles.
Selon le rapport de référence SOLAW (FAO, 2011) 2 , les risques sont considérables et si les
tendances actuelles se maintiennent, une série de grands systèmes d'exploitation de la terre et de
l'eau, et la production vivrière qu'ils assurent, sont menacés. D'autres documents internationaux
convergent pour souligner que satisfaire les nouvelles demandes alimentaires au cours des
prochaines décennies constitue un challenge tant sur le plan technique qu’environnemental. La
maîtrise de l’eau à des fins agricoles devient un impératif à satisfaire pour un pays en
développement comme le Bénin dont l’économie est essentiellement agricole.
Le gouvernement du Bénin entend faire de l’agriculture un secteur d’investissements prioritaires, à
travers le développement des filières phares. L’objectif visé est d’assurer en premier lieu la
sécurité alimentaire et nutritionnelle sur le plan national et de conquérir une part importante du
marché extérieur dans les filières pour lesquelles le Bénin dispose d’avantages comparatifs ou de
potentialités avérées. Dans ce contexte, il est impérieux d’œuvrer pour l’amélioration des systèmes
de production avec des actions d’accompagnement et d’appui à la production et à la valorisation
des productions.
Il s’agit de promouvoir l'irrigation à travers des nouvelles technologies susceptibles d’accroître la
production de façon durable et d’économiser l’eau dans un régime climatique de plus en plus
irrégulier et peu rassurant.
Ainsi et afin de soutenir efficacement les futurs programmes d'irrigation dans le pays, il est
nécessaire de faire la synthèse des informations disponibles sur l'état du secteur d'irrigation puis
de formuler les orientations stratégiques claires et les actions pertinentes à mener au niveau
1
L’analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité Alimentaire et de la Nutrition (AGVSAN) conduite au Bénin en 2008 a révélé que
972 000 personnes soit 12% des ménages, sont en insécurité alimentaire. Par ailleurs, bien que le reste de la population soit considéré
en sécurité alimentaire, 1 048 000 personnes soit 13,2% sont à risque d’insécurité alimentaire.
2 Il s’agit d’un rapport sur « L'état des ressources en terres et en eau pour l'alimentation et l'agriculture dans le monde : Gérer les
systèmes en danger »
~4~
national comme au niveau des pôles de développement agricole, ainsi que les investissements
nécessaires.

2. Diagnostic du secteur de l’irrigation au Bénin : Etat des lieux et enjeux

2.1. Potentiel hydroagricole


2.1.1. Ressources en eau du Bénin
a) Ressources globales
Les ressources en eau pour les plantes, mais aussi pour les populations, le bétail et l’industrie
proviennent des précipitations, des eaux de surface et des eaux souterraines. La saison pluvieuse
s’étend sur cinq mois dans le Nord et sur six à sept mois dans le Sud et la pluviométrie moyenne
annuelle varie entre 700 mm et 1400 mm. Les documents de la FAO (Aquastat) indiquent une
pluviométrie moyenne annuelle de 1039 mm qui, sur les 114 763 Km2que couvre le pays, génère
119,24 milliards m3/an, soit près de 12.000 m3 d’eau / par an et par personne pour les 10,32
millions de béninois (estimation 2013). Cette disponibilité est largement au-dessus du seuil de
1.700 m3/an internationalement considéré comme la limite où des problèmes d’eau pourraient
apparaître.
Le paradoxe est pourtant que cette pluviométrie s’avère insuffisante pour obtenir des rendements
élevés et constants des cultures:
▪ Dans le nord du pays, le régime pluviométrique unimodal analogue à celui du centre-sud
du Burkina Faso ou du Mali et les rendements des cultures restent fortement dépendants
de la pluviométrie ;
▪ Dans le sud du Bénin, tout se passe comme si on avait deux saisons des pluies, l’une
d’environ 700 à 800 mm, l’autre de 500 à 600 mm, toutes deux insuffisantes pour assurer
un bon rendement des cultures, en raison des trous de pluviométrie de deux ou trois
semaines qui sont fréquents.

b) Ressources en eaux de surface


En dehors du fleuve Niger qui traverse plusieurs pays (4 206 km dont 120 km en bordure du
territoire béninois), les cours d’eau du Bénin drainent globalement treize (13) milliards de mètres
cubes d’eau par an (estimation faite à partir des stations jaugées) répartis entre les bassins du
Pendjari (380 km), du Mékrou (410 km), de l’Alibori (338 km), de la Sota (250 km), de l’Ouémé
(510 km), du Mono (500 km dont seulement 100 km sur le territoire béninois), du Couffo (190 km).
Les lacs et les lagunes forment au sud du pays un chapelet de plans d’eau composé des lacs
Ahémé (entre 78 et 100 km2 respectivement en étiage et en crue), le lac Nokoué (entre 160 et 180
km2 à l’étiage et en crue), le lac Toho (15 km²) et trois systèmes lagunaires que sont la lagune de
Ouidah (40 km²), la lagune de Porto-Novo (35 km²) et la lagune de Grand-Popo (15 km²).

c) Ressources en eaux souterraines


La capacité totale de recharge des nappes souterraines est estimée à 1 870 millions de mètres
cubes d’eau par an. Les ressources en eaux souterraines du Bénin sont très inégalement
réparties, le bassin sédimentaire côtier détenant à lui seul 32% des ressources en eaux
souterraines pour une superficie totale inférieure à 10% de celle du pays. Le tableau ci-après
donne la répartition des eaux souterraines selon les différents ensembles hydrogéologiques.

Tableau 1: Répartition des eaux souterraines par ensemble hydrogéologiques

Recharge annuelle Recharge


Unités Superficies (km²)
(Millions de m3) (m3/ha)
~5~

Régions des socles 90 400 1 120 123

Grès de Kandi 10 000 125 125

Bassin sédimentaire côtier 12 000 600 500

Alluvions du Niger 200 25 1 250

TOTAL 112 600 1870 166

Les nappes du sud et des alluvions du Niger sont en général continues, à faible profondeur et de
bon débit (jusqu’à 100 m3/heure). Elles peuvent être exploitées par des forages à faible coût. Les
nappes du Nord (socle et grès de Kandi) sont des nappes discontinues, à plus grande profondeur
et de débit faible (10 m3/heure au plus, sauf exception). Elles ne peuvent être exploitées de
manière permanente qu’en utilisant des techniques de forages coûteuses.

2.1.2. Potentiel en terres irrigables


Le potentiel en terres irrigables au Bénin est estimé à 375 000 hectares, non compris les
ressources en terres non encore estimées des vallées de la Pendjari et du Couffo. Ce potentiel
comprend 140 000 hectares de terres de vallées ou de plaines inondables et 205 000 hectares de
terres de bas-fonds et 30 000 hectares de terres irrigables par les eaux souterraines et réparties
dans l’ensemble du pays ainsi qu’il suit :

Répartition plaines inondables et vallées par Répartition des bas-fonds par


cours d’eau département
Niger : 30 000 ha Atacora/Donga : 56 000 ha
Mono : 27 000 ha Atlantique/Littoral : 15 000 ha
Ouémé : 83 000 ha Borgou/Alibori : 33 000 ha
___________ Mono/Couffo : 17 000 ha
TOTAL : 140 000 ha Ouémé/plateau : 19 000 ha
Zou/Collines : 65 000 ha
___________
TOTAL : 205 000 ha

S’agissant des terres irrigables à partir des eaux souterraines, la partie sud du Bénin est la plus
propice du fait de l’existence des nappes peu profondes, voire artésiennes avec de bons débits
pouvant dépasser 50 m3/heure. En exploitant seulement 50% des recharges annuelles, le potentiel
irrigable est d’au-moins 20.000 à 30.000 ha (pour des besoins annuels en eau de 10.000 à 15.000
m3/ha). Il en est de même pour la vallée du Niger, en particulier les berges de la Sota où le
potentiel est plus réduit (à peine quelques centaines d’hectares).
En termes de connaissance des ressources en terres irrigables, les vallées du Couffo et de la
Pendjari n’ont pas encore fait l’objet d’évaluation. De même, l’inventaire des bas-fonds n’est pas
exhaustif. Par ailleurs, il est possible grâce aux technologies de pompage d’irriguer des terres
autres que les vallées, plaines inondables et bas-fonds. En conséquence, des investigations
complémentaires restent à faire pour clarifier le potentiel ci-dessus indiqué.

Le tableau 2 ci-après présente la répartition du potentiel hydroagricole par pôle de développement


agricole (PDA).
Tableau 2 : Répartition du potentiel hydroagricole par Pôle de développement agricole
Territoire Potentiel hydroagricole
Pole Label Cultures phares Terres Actions pour maitrise de l’eau
Entité Communes concernées Eaux
Vallées (ha) Bas-fonds (ha)
Zones Aménagement de périmètres
Riz, maraichage
rizicoles Fleuve Niger et rizicoles avec maitrise totale de
PDA1 Vallée Niger Malanville et Karimama et Elevage de 30 000 -
plaines et Sota l’eau et petite irrigation pour le
bovin
bas-fonds maraichage. Retenues d’eau
irrigation d’appoint pour
Banikoara, Gogounou, Coton, Maïs,
Alibori Sud, Pluie et eaux cotonnier et maïs
Bassin Kandi, Ségbana, Sinendé, Sorgho, Soja
PDA2 Borgou Nord souterraines des - 38 000 Aménagement de bas-fonds
cotonnier Bembéréké, Kalalé, Elevage intensif
et 2KP Grès de Kandi pour riz et maraichage
Kouandé, Kèrou, Péhunco de bovin
Retenues d’eau pour l’élevage
Expérimentation de l’irrigation
d’appoint pour cotonnier et maïs
Tanguiéta, Matéri, Coton, Riz, Maïs, Vallée de
Coton Atacora Aménagement de bas-fonds
PDA3 Toucountouna, Cobly, Manguier, Niébé, Pluie Pendjari 24 000
vivriers Ouest avec maitrise partielle d’eau
Boukoumbé, Natitingou Arachide, Elevage ND
pour riz et maïs
Retenue d’eau pour l’élevage
N’Dali, Nikki, Pèrèrè, Coton, Expérimentation de l’irrigation
Pluie et eaux
Parakou, Tchaourou, Anacardier, Maïs, d’appoint pour cotonnier et maïs
Coton Borgou-Sud, souterraines des
Copargo, Djougou, Ouaké, riz, niébé, Soja, Aménagement de bas-fonds
PDA4 vivriers Donga et zones à socles - 72 500
Bassila, Bantè, Glazoué, arachide, manioc avec maitrise partielle pour riz et
anacardier Collines difficilement
Ouèssè, Savè, Dassa- igname, manguier maraichage
mobilisables
zounmè, Savalou, Djidja élevage Retenue d’eau pour l’élevage
Zangnanado, Covè, Ouinhi, Expérimentation de l’irrigation
Arboricul- Agrumes, Palmier,
Zakpota, Bohicon, Abomey, d’appoint pour les agrumes et
ture à huile, riz, maïs,
Zou et Agbangnizoun, Pluie, les affluents palmier à huile
PDA5 fruitière et manguier, niébé, 33 000 28 500
Couffo Zogbodomey, Aplahoué, de l’Ouémé Aménagement de bas-fonds
cultures arachide, Petit
Klouékanmè, Djakotomey, avec maitrise partielle pour riz
vivrières élevage
Toviklin, Lalo, Dogbo et réalisation d’ouvrages pour
Pluie et eaux Expérimentation de l’irrigation
Palmier à Palmier à huile, souterraines avec d’appoint à partir de puits
Kétou, Adja-Ouèrè, Pobé,
PDA6 huile et Plateau maïs, manioc et possibilité de - 8 000 artésiens pour le palmier à huile
Sakété et Ifangni
vivriers riz forage artésien Aménagement bas-fonds avec
par endroit maitrise partielle pour riz et maïs
Lokossa, Athiémé,
Aménagement de périmètre
ComèHouéyogbé, Bopa, Ouémé, Mono et
rizicoles et infrastructures pour
Grand-Popo, Kpomassè, les eaux
Aquaculture, aquaculture
Zone de Ouidah, Tori-Bossito, Allada, souterraines de
Ouémé, ananas, manioc, Equipement d’irrigation de
pêcherie et Toffo, Zè, Abomey-Calavi, bassin
PDA7 Atlantique et riz, maraîchage, 107 000 34 500 cultures exondées sur plateau
maraî- Sô-Ava, Dangbo, Adjohoun, sédimentaire
Mono Palmier à Huile et (ananas, maraîchage etc.)
chage Bonou, , Aguégués, Akpro- facilement
Petit élevage Aménagement de bas-fonds
Missérété, AdjarraAvrankou, exploitable au
avec maitrise partielle pour riz et
P/Novo, Sèmè-Podji et moyen de forage
maïs
Cotonou
TOTAL 170 000 205 000
~7~
2.1.3. Niveau de valorisation du potentiel hydroagricole

Les expériences du Bénin en matière d’aménagement hydroagricole portent sur quelques


24 181 hectares tout système confondu et réparti par pôle de développement agricole
comme indiqué dans le tableau 3 :

La superficie totale équipée pour l’agriculture irriguée estimée à 24 181 hectares


représentant 6,4% des terres irrigables et environ 1,2% des terres annuellement cultivées
qui sont estimées à environ deux (02) millions d’hectares.

Tableau 3 : Répartition des aménagements hydroagricoles par pôle de développement agricole

Types d’aménagement (ha)


Pole Label Entité Périmètres à maitrise d’eau3 Bas- Périmètres
Equipé Exploité fonds4 privés5
Zones rizicoles plaines
PDA1 Vallée Niger 1 111 916 50 6 500
et bas-fonds
Alibori Sud, Borgou
PDA2 Bassin cotonnier 0 0 316 2 150
Nord et 2KP
PDA3 Coton vivriers Atacora Ouest 200 0 237 220
Coton vivriers Borgou-Sud, Donga
PDA4 4 608 4 475 608 1 482
anacardiers et Collines
Arboriculture fruitière
PDA5 Zou et Couffo 1 439 792 177 256
et cultures vivrières
Palmier à huile et
PDA6 Plateau 0 0 18 255
vivriers
Zone de pêcherie et Ouémé, Atlantique
PDA7 2 830 0 53 1 721
maraîchage et Mono
TOTAL 10 188 6 183 1 459 12 584

Le tableau ci-dessus révèle que les grands périmètres collectifs sont réalisés dans les
vallées (Niger et Ouémé) mais seulement 61% environ de ces grands aménagements sont
exploités et la plus grande superficie exploitée est sur le périmètre sucrier de Savè (44%).
Aussi, faut-il signaler que la quasi-totalité de ces périmètres ont été réalisés par d’anciennes
Sociétés d’Etat. Ceux encore en cours d’exploitation hormis le périmètre sucrier de Savè
(17%) sont ceux ayant bénéficié de diverses assistances technique et financière pour leur
réhabilitation.

S’agissant des ouvrages de mobilisation de l’eau de surface, le Bénin compte trois cent onze
(311) retenues d’eau (barrages et surcreusements) avec une capacité de stockage cumulée
de 50,6 millions m3, soit moins de 0,4% du total des eaux annuellement drainées (13 milliards

3 Les périmètres à maîtrise totale d’eau font référence aux périmètres rizicoles généralement
gravitaires avec ou sans station de pompage et des canaux généralement à ciel ouvert. Il s’agit
souvent des réalisations de l’Etat
4 Les aménagements de bas-fonds concernent la mise en place d’ouvrage généralement en terre

retenir et épandre l’eau de pluie afin de permettre aux cultures de boucler leur cycle de production
avec moins de stress hydrique
5 Les périmètres privés sont de sites individuels de petites tailles (quelques hectares seulement)

aménagement par des privés sur ressources propres. Les systèmes mis en place sont divers et varié
(tuyauterie, motopompe, asperseurs etc.) mais la recherche de l’efficacité et de la rentabilité du
système est une constance.
~8~
m3). Mais il faut signaler que la plupart de ces retenues d’eau sont réalisées dans le cadre de
projets de promotion de l’élevage et sont à but pastoral.
Par ailleurs, d’après les résultats de l’étude diagnostique de l’état des retenues d’eau au
Bénin réalisée en 2008, cent trente-cinq (135) soit 43% de l’existant nécessiteraient en
urgence d’être réfectionnés et les travaux de réfection concerneraient 110 digues. Depuis
lors, divers projets (PDREGDE, PAFILAV, ONG-APIDEV avec la Coopération Suisse) n’ont
réhabilité que seize (16) barrages.
Aussi, convient-il de signaler que la plupart des retenues d’eau ont été réalisées dans le
cadre de projets de promotion d’élevage et ils sont souvent exploités à des fins pastorales.
Des efforts sont en cours pour la diversification et l’intensification de l’exploitation des
retenues d’eau. C’est le cas du Projet d’Appui au Développement de la Pêche Artisanal
(PADPA) qui a investi pour l’empoissonnement des retenues d’eau au Bénin et les projets de
réhabilitation prennent aussi en compte dans la mesure du possible (grande capacité et
disponibilité en terre) l’aménagement de périmètre irrigué à l’aval.
Le tableau 4 suivant présente la répartition des ouvrages d’hydraulique pastorale par pôle de
développement agricole.

Tableau 4 : Répartition des retenues d’eau existant par pôle de développement agricole

Volume Bétail Besoins


Nom Taux de
Pole Label Entité Cultures phares total (milliers en points
bre couverture
(103 m3) de têtes) d’eaux
Zones
rizicoles Vallée Riz, maraichage et
PDA1 6 1 350 284,4 95 6,3%
plaines et Niger Elevage de bovin
bas-fonds
Alibori
Coton, Maïs, Sorgho,
Sud,
Bassin Soja
PDA2 Borgou 120 14 599 1 000,2 333 36,1%
cotonnier Elevage intensif de
Nord et
bovin
2KP
Coton, Riz,
Coton Atacora Maïs,Manguier,
PDA3 36 1 390 287,2 96 37,5%
vivriers Ouest Niébé, Arachide,
Elevage
Coton, Anacardier,
Borgou-
Coton Maïs, riz, niébé, Soja,
Sud,
PDA4 vivriers arachide, manioc 142 32 974 750 250 56,8%
Donga et
anacardiers igname, manguier
Collines
élevage
Agrumes, manguier,
Arboriculture Palmier à huile, riz,
fruitière et Zou et maïs, niébé,
PDA5 4 197 27 9 44,5%
cultures Couffo arachide, Petit
vivrières élevage et espace
agro-sylvo-pastoral
Palmier à
Palmier à huile, maïs,
PDA6 huile et Plateau 3 90 33,5 11 27,3%
manioc et riz
vivriers
Aquaculture, ananas,
Zone de Ouémé, manioc, riz,
PDA7 pêcherie et Atlantique maraîchage, Palmier 0 181,4 60 0%
maraîchage et Mono à Huile et Petit
élevage
TOTAL 311 50 600 2 563,7 854 36,4%
~9~
3. Situation de l’irrigation dans le monde

L'irrigation est un phénomène plus large qu'une simple technique d'apport d'eau. Elle pose
des questions d'aménagement de l'espace, de structuration des sociétés, ou encore de
gouvernance. Avec un fort développement depuis la seconde guerre mondiale, dans un
contexte de réchauffement climatique, la technique d'irrigation pose actuellement des
questions environnementales et sociales.
Du fait des enjeux de développement démographique, agricole et de la nécessité pour les
pays d’assurer la sécurité alimentaire de leur peuple, les superficies agricoles cultivées à
l’échelle mondiale sont en constante croissance.
L'irrigation existe depuis longtemps. Elle remonte à l'époque gauloise pour la France. « Les
gens se sont traditionnellement organisés pour trouver l'eau, la transporter puis la valoriser
par des productions agricoles de qualité ». L'irrigation entraînait ainsi des formes de
coopérations sociales au niveau local, avec l'objectif de partager les bénéfices.
Pour assurer une alimentation en quantité et en qualité, à bas prix, le contexte de l'après-
guerre a favorisé le développement de l'irrigation, avec la construction de barrage.
Aujourd'hui 250 millions d'hectares de surfaces agricoles sont irriguées, contre 100 millions
d’hectares avant 1950.
Au Japon, le développement des infrastructures de mobilisation des eaux de surface à des
fins de divers usages dont agricole est effectif depuis près de deux siècles.
Entre 1961 et 2009, les surfaces irriguées sont passées de 139 à 301 millions d'hectares,
soit une augmentation de 117%. En 2009, elles représentaient 20% de la surface agricole
mondiale (300 millions sur 1,5 milliard d'hectares), tout en assurant 40% de la production
mondiale. Ceci grâce à une productivité près de 2,7 fois supérieure aux terres non irriguées
Le système connait actuellement des limites. « Au lieu de rester une pratique collective, c'est
devenu une pratique individuelle avec la gestion privée ». Une situation qui n'est pas
spécifique aux pays du sud. « Aux Etats-Unis par exemple, des tensions existent aussi ».
Il existe trois types de gestion de l'irrigation. Le système étatique, avec des décisions
centralisées et une redistribution dans les territoires. Le modèle privatisé, à l'instar du Chili. «
Les communautés paysannes ont parfois été balayées ». Enfin, le système du droit commun,
où des institutions représentent les intérêts locaux. « Il nécessite un équilibre état-privé et
territoire, avec des accords passés entre ces trois niveaux, et des visions communes ». Le
coût énergétique, qui va augmenter d'ici à 2050, pourrait par ailleurs être une aubaine pour
rassembler les acteurs.
~ 10 ~
CHAPITRE 2 : RELATIONS ENTRE L’EAU, LE SOL ET LES PLANTES

1. Sources d'eau

Les différentes sources exploitables pour les aménagements hydro-agricoles sont :


- l’eau de pluie ;
- les eaux de surface ;
- les eaux souterraines.
 Eaux de pluie
La pluie est un phénomène naturel par lequel des gouttes d'eau tombent du ciel vers le sol.
Il s'agit de la forme la plus commune de précipitations sur Terre, et son rôle est prépondérant
dans le cycle de l'eau. Cette eau de pluie peut être récupérée par un système de collecte et
de stockage dans la perspective d'une utilisation ultérieure.

Dans le cas pratique des aménagements, cette eau est piégée dans les casiers rizicoles et
ce faisant, on permet aux cultures notamment le riz de résister au stress hydrique jusqu'à
l'arrivée d’un autre épisode pluvial. Dans d'autre cas et si les moyens le permettent cette eau
est retenue dans un réservoir pour son utilisation en période de pénurie.

 Eaux de surface
Il s'agit de l'eau qui se trouve à la surface ou proche de la surface du sol. Dans une zone
donnée, il s'agit pour l'essentiel des cours d'eau, des océans, des lacs et des eaux de
ruissellement qui s'y trouvent. Dans le cadre des aménagements se sont les eaux des cours
d'eau, des retenues d'eau et des lacs qui sont recherchées.

L’exploitation des eaux superficielles à des fins d’irrigation se fait par prélèvement directe
(prise au fil de l’eau ou au moyen d’un matériel d’exhaure) ou par suite de mobilisation par
construction de retenue d’eau.

 Eaux souterraines
Les eaux souterraines sont toutes les eaux se trouvant sous la surface du sol, dans la zone
de saturation et en contact direct avec le sol ou le sous-sol (dans les aquifères). Elles
concernent les eaux mobilisées par les puits, forage simple ou forage artésien.

L’exploitation des eaux souterraines à des fins agricoles est beaucoup plus pratiquée dans le
bassin sédimentaire côtier (Cotonou, Sèmè-Podji, Grand-Popo) et dans les alluvions du
Niger (Karimama et Malanville) où la nappe alluviale est peu profonde. En plus de ces
localités, il existe une portion du territoire national qui prend en compte les communes de
Lokossa, Dogbo, Lalo, Ouinhi, Adja-Ouèrè etc. où il y a un artésianisme qui se développe au
niveau de certains puits qui ont parfois des débits importants (plus de 100 l/s) permettant de
procéder à l’irrigation des terres agricoles.
~ 11 ~

Forages artésiens

2. Capacité des sols en eau

La teneur en eau est fonction de la porosité et de la perméabilité du sol. Le volume maximal


d'eau qu'un sol peut retenir est la "capacité au champ" ou capacité de rétention du sol qui
dépend essentiellement de la granulométrie du sol. Près de la surface, le sol n'est pas
saturé, les espaces vides contiennent de l'eau et de l'air, l'eau est soumise aux forces de
gravité et de capillarité. A partir d'une certaine profondeur, la teneur en eau n'augmente plus,
le sol est saturé, tous Les pores du sol sont remplis d'eau, cette zone saturée forme une
nappe, les forces de gravité sont prédominantes. L'eau du sol ne représente que 0,064% de
l'eau douce totale, son rôle est cependant essentiel puisque c'est l'eau qu'utilisent les racines
des plantes.

Planche 1 : Eau du sol

La capacité au champ est la capacité de rétention maximale en eau du sol. Elle correspond
plus précisément à la quantité d'eau retenue, après 48 heures d'égouttement de l'eau libre
vers la nappe phréatique, par un sol préalablement gorgé d'eau (par des pluies ou un
arrosage intensif).
~ 12 ~
La quantité totale d'eau retenue dépend essentiellement de la texture du sol et de sa
profondeur. L'eau excédentaire descend vers la nappe phréatique, plus ou moins vite suivant
la perméabilité du sol, qui dépend de la texture du sol, mais également de sa structure (sol
tassé, sol ameubli ayant une bonne porosité, etc.). La capacité au champ et la perméabilité
sont des données très importantes pour l'irrigation : la capacité intervient pour calculer la
dose d'arrosage et la perméabilité pour déterminer la vitesse d'arrosage.

La réserve utile en eau d'un sol (RU) est la quantité d’eau que le sol peut absorber et
restituer à la plante. La RU est autrement dit la différence entre l’humidité à la capacité au
champ et l’humidité au point de flétrissement permanent.

La RU est composée pour 2/3 de RFU (Réserve Facilement Utilisable) et pour 1/3 de RDU
(Réserve Difficilement Utilisable ou réserve de survie).

Figure 1 : Cycle de l’eau

 Illustration de la RU et son importance dans le pilotage de l'irrigation


L'eau rejetée par évapotranspiration doit être puisée de façon continue par la plante dans le
sol considéré comme un réservoir dans lequel s'effectue le stockage des apports discontinus
d'eau par la pluie ou l'irrigation (Figure 13). Toute l'eau du sol n'est pas accessible aux
racines (Figure 14).
~ 13 ~
Figure 2 : Les échanges d'eau entre le sol, la plante et l'atmosphère

Figure 3 : Disponibilité de l'eau d'une couche de sol pour les plantes

L'eau du sol utilisable par les plantes constitue la réserve utile (RU). Les racines peuvent
puiser l'eau entre deux bornes d'humidité :

 Une borne haute ou Capacité au Champ (CC) :C'est l'humidité du sol après
ressuyage (avec une succion variable avec le type de sol et souvent inférieure à 1/3 de
bar correspondant à l'ancienne unité PF=2,7) ;
 Une borne basse ou "point de flétrissement permanent" PFP : Elle correspond à la
capacité maximale de succion par la plante, voisine de 15 bars (ancienne unité
PF=4,2), valeur fixée pour les mesures au laboratoire
~ 14 ~
Figure 4 : Profondeur d’enracinement suivant le stade de développement de la plante

Figure 5 : Réserves en eau du sol et leur utilisation par les plantes

Ces deux bornes varient suivant le type de sol. Plus un sol est grossier, plus ces deux
humidités sont faibles et plus faible est l'écart entre les deux.

3. Besoin en eau des cultures

Dans le système sol – plante – atmosphère, l’eau est utilisée de la manière suivante :

- Une partie entre dans la composition du végétal : Eau de constitution

- Une partie est transpirée par les feuilles : Eau de végétation

- Une partie est évaporée par le sol : Evaporation.

L’eau transpirée par les feuilles et celle évaporée par le sol constituent l’évapotranspiration
(ET). On définit l’Evapotranspiration Potentielle (ETP) comme la quantité d’eau que cède à
~ 15 ~
l’atmosphère, par évapotranspiration, une culture de végétation abondante en pleine
croissance couvrant totalement un sol largement pourvu d’eau.

 Pourquoi déterminer les besoins en eau des cultures ?

Connaître la valeur des besoins en eau des cultures est à la base de :

- Projet d'irrigation : conception des réseaux d'irrigation (calcul du débit de


dimensionnement des ouvrages) ;
- Gestion des réseaux d'irrigation : prévision à court terme (programmation des apports
d'eau) ;
- Pilotage des irrigations ;
- Planification de l'utilisation des ressources hydrauliques (volume d'eau nécessaire
pour l'irrigation, surface irrigable au vue des ressources en eau disponibles.

 Besoin en eau d'irrigation (BI)

Il est défini comme étant le volume d'eau qui devra être apporté par irrigation en complément
à la pluviométrie et éventuellement d'autres ressources telles que les remontées capillaires
(l'apport d'une nappe phréatique), la réserve en eau initiale dans le sol, et la fraction de
lessivage (lorsque la salinité influe sur la disponibilité en eau pour les plantes).

En matière d’irrigation, le réservoir d’eau du sol est déterminé par :

- Le volume d'eau total disponible pour la plante


- La capacité à céder plus ou moins facilement l'eau qu'il contient
~ 16 ~
Les propriétés de "réservoir" sont spécifiques à chaque type de sol et leur connaissance est
nécessaire à la mise en place d’un programme d’irrigation rationnel.

Planche 2 : Besoins en eau d’irrigation

Le calcul de ces besoins d'irrigation repose sur un bilan hydrique, qui exprime la différence
entre les besoins en eau de la culture et les apports d'eau d'origine naturelle.
~ 17 ~
4. Détermination des besoins en eau des cultures

4.1. Détermination des calendriers culturaux optimaux


Le calendrier cultural optimal d’une culture donnée provient de la combinaison des données
pluviométriques et d’évapotranspiration de la zone d’installation de la culture. La
combinaison de ces deux paramètres climatiques permet l’établissement du diagramme
climatique. La figure ci-après présente le cas du périmètre irrigué de Tangbédji dans la
Commune de Zogbodomey et dégage les différentes périodes de culture que sont :

- Période sèche : de novembre à mi-mars


- Période pré-humide : de mi-mars à mi-mai
- Période humide : de mi-mai à mi-octobre
- Période post-humide : de mi-octobre à novembre

200.0

180.0
mm

160.0

140.0

120.0

100.0

80.0

60.0

40.0

20.0

0.0
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Juil Aoû Sept Oct Nov Déc
Puie 6.8 32.1 75.5 117.0 133.6 148.6 177.2 116.3 159.9 124.3 26.7 12.1
ETP 125.4 130.8 148.7 139.8 134.9 112.1 102.0 98.2 105.2 123.5 128.5 123.6
ETP/2 62.7 65.4 74.3 69.9 67.4 56.0 51.0 49.1 52.6 61.7 64.2 61.8

Diagramme climatique de la Commune de Zogbodomey

En vue de minimiser les charges récurrentes et de récolter à bonnes périodes pour échapper
aux pressions parasitaires, les calendriers culturaux ci-après sont estimés optimaux. Si la
durée maximum du cycle de la variété du riz à promouvoir sur le périmètre rizicole est de
120 jours valable pour le riz et la plupart des céréales, il est conseillé de mener :

- la culture d’hivernage du 1er juin au 30 septembre ;


- la culture de contre saison du 1er décembre au 30 mars.
~ 18 ~
4.2. Evaluation des besoins en eau

4.2.1. Calcul des besoins en eau des cultures


La formule utilisée pour le calcul des besoins en eau est : ETculture = ETP x Kc

- ETculture = besoins en eau de la culture en mm


- ETP = Evapotranspiration potentielle en mm
- Kc = Coefficient cultural

Cette formule bien qu’aisée d’emploi, nécessite que certains aspects spécifiques aux
cultures soient pris en compte.

➢ Détermination des coefficients culturaux


La saison végétative totale d’une culture se divise en quatre (04) phases de croissance ou
phénophases à savoir :

1. la phase initiale : c’est la période qui s’étale du semis ou du repiquage jusqu’à


une couverture d’environ 10 % de la surface du sol,
2. la phase de développement finit quand la couverture est d’environ 70 à 80 % de
la surface du sol,
3. la phase de mi-saison commence à la fin de la phase de développement et finit à
la maturation qui comprend la floraison et la formation des grains,
4. la phase d’arrière-saison commence à la fin de la phase de mi-saison et se
termine au dernier jour de la récolte.
Les coefficients culturaux par phénophase du riz sont comme suit :

Tableau 5 : Coefficients culturaux


Phase de Phase de mi- Phase d’arrière-
Désignation Durée totale Phase initiale
développement saison saison
120 jours 20 j 30 j 40 j 30 j
Riz
Kc 1,15 1,15 1,35 1,15
Source : Bulletin 35, FAO

N.B : Les durées sont en jours tandis que les Kc sont sans dimension.

Ces différentes phases ne prennent pas en compte la phase de pépinière qui dure 20 jours

➢ Détermination des besoins en eau du riz


Hivernage : Date de repiquage : 1erjuin après 20 jours de pépinière
Contre-saison : Date de repiquage : 1er décembre après 20 jours en pépinière
~ 19 ~
Tableau 6 : Dates des phénophases
N° Phénophases Durée Période hivernale Période contre-saison

1erdécembre au 20
1 phase initiale 20 1erjuin au 20 juin
décembre
21 décembre au 19
2 phase de développement 30 21 juin au 20 juillet
janvier
3 phase de mi-saison 40 21 juillet au 29août 20 janvier au 28 février
4 Phase d’arrière-saison 30 30août au 28 septembre 1ermars au 30mars

Tableau 7 : Besoins en eau du riz

Saisons Hivernale Contre saison


Mois Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril

ETP (mm/j) 4,35 3,74 3,29 3,17 3,51 3,98 4,28 3,99 4,04 4,67 4,80 4,66
Phénophase 1 2 3 4 1 2 3 4
Kc/phénophase 1,15 1,15 1,35 1,15 1,15 1,15 1,35 1,15
Kc/mois 1,15 1,15 1,34 1,15 1,15 1,23 1,35 1,15
Etculture (mm/j) 4,30 3,78 4,25 4,04 4,59 4,97 6,30 5,52
Etculture
129,0 117,2 131,8 121,2 142,3 154,1 176,4 165,6
(mm/mois)

➢ Calculs des Besoins en Eau d’Irrigation (BEI)


Les besoins en eau d’irrigation sont calculés classiquement avec la formule

BEI = Etculture – Pe où Pe = pluie efficace en mm et BEI = Besoins en Eau d’Irrigation

Pe = 0,8 P – 25 si P> 75 mm/mois, Pe = 0,6 P – 10 si P< 75 mm/mois

Mais dans le cas du riz, la culture croît dans l’eau et le calcul de ses besoins en eau
d’irrigation est une exception. Non seulement l’eau dans laquelle il croît doit assurer ses
besoins physiologiques en tant que culture (Etculture), mais encore :

- la saturation du sol avant la plantation (ou le repiquage),

- les pertes par percolation et par infiltration,

- le maintien d’une lame d’eau.

i) Détermination de la quantité d’eau nécessaire pour la mise en boue (Sat)


Avant de procéder au repiquage, il faut de l’eau pour saturer la zone radiculaire. Cette
quantité d’eau dépend du type de sol et de la profondeur d’enracinement. Compte tenu du
type de sol du quartier hydraulique, et tenant aussi compte de la pratique en cours sur le
périmètre, la quantité d’eau nécessaire pour saturer le sol (SAT) retenue est égale à 50 mm.

ii) Détermination des pertes par percolation (Perc)


~ 20 ~
Les pertes par percolation dépendent aussi du type de sol. Elles sont faibles dans les sols
argileux lourds bien mis en boue. Elles sont par contre élevées dans les sols à structure
granulaire. Nous retenons qu’en moyenne ces pertes seront égales à 5 mm/jour.

iii) Constitution d’une lame d’eau (Le)


Le riz a besoin d’une lame d’eau pour bien se développer. Les travaux de la recherche et
l’expérience des périmètres rizicoles dans des zones similaires ont établi que la lame d’eau
requise pour obtenir des rendements optimaux est définie comme suit :

- Phase initiale : 2 cm
- Phase de développement : 2,5 cm
- Phase de mi-saison : 5 cm
- Phase d’arrière-saison : 0 cm

iv) Détermination des besoins en eau d’irrigation proprement dits


Les besoins en eau d’irrigation sont calculés par la formule :

BEI (riz) = (Etculture – Pe) + (SAT + PERC + Le)

Sur cette base, les résultats se présentent comme ci-après

Tableau 8 : Besoins en eau d’irrigation du riz (mm)

Saisons Hivernale Contre saison

Mois Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril

Etculture
129,0 117,2 131,8 121,2 142,3 154,1 176,4 165,6
(mm/mois)

P (mm) 148,6 177,2 116,3 159,9 12,1 6,8 32,1 75,5

Pe (mm) 93,9 116,8 68,0 102,9 0,0 0,0 9,3 35,4

SAT (mm) 50 50

PERC (mm) 150 155 155 150 155 155 140 155

Le (mm) 25 25 25 25

BEI (mm) 260,1 180,3 218,8 168,3 372,3 334,1 307,1 285,2
Volume
3 716 2 576 3 126 2 404 5 319 4 773 4 387 4 074
(m3/ha)

11 830 m3/ha 18 560 m3/ha


NB : L’efficience d’irrigation est pris égale à 70%.
~ 21 ~

CHAPITRE 3 : PARAMETRES DE BASE ET CALCULS POUR CONCEPTION DE L’IRRIGATION

1. Détermination des besoins en eau d’irrigation

Le calcul des besoins en eau d’irrigation part des besoins de la culture ou de


la plante et prend en compte d’une part les apports d’eau naturels (pluie et
réserve du sol) et d’autre part les pertes d’eau lors du transport dans les
canaux d’irrigation et les pertes lors de l’application à la parcelle.

L’apport d’eau par la pluie fait allusion à la notion de pluie efficace. La relation
entre hauteur de pluie tombée (P) et la notion de pluie efficace (Pe) est la
suivante

Pe = 0,8 P – 25 si P> 75 mm/mois, Pe = 0,6 P – 10 si P< 75 mm/mois

Les pertes d’eau quant à elles, font référence à la notion de l’efficience de


l’irrigation. L’efficience (Ef) est le rapport entre le volume net d’eau (Bnet) dont
la culture a besoin et le volume total prélevé pour l’irrigation ou encore volume
brut (Vbrut). Ef = Bnet/Bbrut

Le tableau ci-après donne des ordres de grandeurs de l’efficience au champs


des systèmes d’irrigation.
Tableau 1. Valeur en % de l’efficience au champ
Systèmes d’irrigation Efficience au champ (en % )
Systèmes d’irrigation de surface
Irrigation à la raie (inclinée) 50-80
Avec réutilisation des eaux en aval 60-90
Irrigation à la raie (horizontale) 65-95
Irrigation par planche 50-80
Bassins plats 80-95
Aspersion (sauf pivots)
Aspersion avec déplacement 60-85
Side Roll 60-85
Canon déplaçable 55-75
Rampes Frontale
Sprays (alimentation par tuyau) 75-95
Sprays (alimentation par canal) 75-95
Pivots
Asperseurs à batteur avec canon d’extrémité 75-90
Spray sans canon d’extrémité 75-95
Système LEPA sans canon d’extrémité 80-95
Systèmes de micro irrigation
~ 22 ~

Goutte à goutte de surface 70-95


Goutte à goutte enterré (SDI) 75-95
Micro asperseurs 70-95

2. Débits d’irrigation

Débit fictif continu (DFC)

C’est le débit auquel il faut alimenter l’ouvrage de tête du réseau d’irrigation


pour que les besoins de la culture du riz soient satisfaits de façon continue,
c’est-à-dire en irriguant 24 heures sur 24.
La formule utilisée pour le calcul du débit fictif continu est :
DFC (en l/s/ha)=(Volume à prélever mensuellement)/(86400 x Nbre de jour dans le mois)

Débit maximum de pointe (DMP)

C’est le débit qu’il faudra fournir le mois de pointe pendant la durée d’irrigation
journalière retenue sur le périmètre. Les ordres de grandeurs de durée
d’irrigation selon les systèmes. Le maximum possible sur les périmètres avec
systèmes gravitaire est de dix (10) à douze (12) heures par jour.

Main d’eau

La main d’eau est le débit optimum qu’un irriguant peut manipuler dans les
conditions de sécurité pour porter les besoins en eau d’irrigation de la sa
parcelle sans perdre inutilement le temps.
~ 23 ~

3. Calcul de canaux à surface libre

En système d’irrigation à surface libre, la formule utilisée pour le


dimensionnement des canaux est celle de Manning Strickler qui s’écrit ainsi
qu’il suit :
2 1
1 A
Q = AR 3 i 2 et R=
n P

Avec : n = coefficient de rugosité du canal, n varie de 0,025 (canal en terre et enherbé) à


0,014 (canal revêtu en béton lisse)
A = section mouillée du canal en mètre carré (m²)
R = Rayon hydraulique en mètre (m)
i= Gradient hydraulique (pente du canal)
P = Périmètre mouillé en mètre (m)
b = Largeur du radier en mètre (m)
h = Tirant d’eau ou profondeur de la lame d’eau dans le canal en mètre (m).

i=l/L

l
L

4. Calcul de conduite sous pression

Le calcul de dimensionnement de conduite sous pression requiert un compromis entre un


transfert de puissance avec le minimum de perte et une optimisation des coûts. C’est ainsi
qu’une conduite sous dimensionnée provoquera d’énormes pertes de puissance alors qu’une
~ 24 ~
conduite surdimensionnée provoquera d’éventuels problèmes de place vide et des frais plus
élevés.

Le choix du diamètre nominal d’une conduite dépend du débit Q (l/min) et de la vitesse de


passage du liquide à transporter.

Il existe des abaques qui permettent de désigner la section nominale optimale d’une
conduite assurant le service de transport d’eau dans le système et en fonction de la nature
de la tuyauterie (PVC simple, PEFD, PEHD, Aciers ou béton etc.). Dans ce cas, le paramètre
ou critère de base du dimensionnement est la vitesse admissible. A titre indicatif, les
tranches de vitesses recommandées sont :
✓ A : conduites d’aspiration : 0,6 à 1,3 m/s
✓ B : conduites de pression : 2,5 à 6,0 m/s
✓ C : conduites de retour : 1,7 à 4,5 m/s

En dehors du choix du diamètre qui tient compte de la vitesse admissible, l’ingénierie des
conduites sous pression prend également en compte la détermination des pertes de
charges. Plusieurs formules sont utilisées pour le calcul desdites pertes de charge. On a :

- Formule de Chezy et Bazin

La première formule permettant d'exprimer la perte de charge d'un écoulement gravitaire fut
donnée par Chézy au 18ème siècle.L'inconvénient de la formule de Chézy était d'avoir un
coefficient de rugosité "C" qui dépendait du taux de remplissage de la section de passage.

Bazin était ingénieur des Ponts et Chaussées au 19ème et début du 20ème siècle. Il était un
des disciples de Darcy.Il a proposé une forme générale de la formule de Chézy en rendant le
coefficient de rugosité indépendant du taux de remplissage de la canalisation.
~ 25 ~

Dans la formule de Bazin,le coefficient de rugosité de Bazin varie selon le matériau utilisé
pour la canalisation.Dans la formule de Bazin on retrouve l'expression du coefficient de
rugosité de Chézy.La conversion de "C" (Coefficient de Chézy) en "γ" (Coefficient de Bazin)
est donnée par la deuxième formule.

Coefficient de rugosité de Bazin


Parois très unies (ciment, bois raboté) : γ = 0,06
Parois unies (planches, briques, pierre de taille) : γ = 0,16
Parois en maçonnerie de moellons : γ = 0,46
Parois de nature mixte (terre très régulière, pierrés) : γ = 0,85
Parois en terre ordinaire : γ = 1,30
Parois en terre de résistance exceptionnelle (galets, herbe) : γ = 1,75

- Formule de Colebrook
 V2
J = 10   Q *103
D 2g

Avec

1  k 2,51 
= −2 Log  − 
  3,71D Re   "Log est le logarithme décimal"

• J = perte de charge en m de colonne d'eau


• λ = Coefficient de frottement ou de perte de charge
• D = diamètre du tuyau ou diamètre hydraulique pour les conduites non
cylindriques, en m
• V = vitesse d'écoulement en m/s
~ 26 ~
• g = accélération de la pesanteur en m/s² (=9.81)
• k = coefficient de rugosité équivalente de la paroi en m (k=0,001mm)
𝑉.𝐷
• Re = Nombre de Reynolds𝑅𝑒 = oùν est la viscosité cinématique de
𝑣

l'eau en m²/s (à la température ambiante ou ordinaire de l’eau de 30°C,


v=0,804*10-6 m²/s)

- Formule de Hazen et Wiliam


Cette formule nous permet de faire un calcul approximatif mais très rapide de la perte de
charge dans des canalisations d'eau. Pour des calculs précis, il est indispensable d'utiliser
des logiciels adaptés. La formule de Hazen et Wiliam ‘écrit :

Dans d’autre cas, les conduites ne servent pas seulement pour le transport de l’eau mais
assurent également le service de route par la distribution de l’eau. C’est le cas des tuyaux
servant de rampes alimentant les asperseurs et les gouteurs dans un système d’irrigation
par aspersion d’une part ou de système d’irrigation goutte à goutte d’autre part. Ici la
démarche de dimensionnement fait appel à l’utilisation d’autre abaque pour tenir compte du
service de route et des pertes de charge.

Etude de cas de dimensionnement de système d’irrigation par aspersion.


CHAPITRE 4 : DIFFERENTS SYSTEME D’AMENAGEMENT HYDROAGRICOLE

1- Systèmes d’aménagement hydro-agricole

Les systèmes d’aménagement hydro-agricole sont ici catégorisés en deux groupes à savoir :

- Aménagements à maitrise totale d’eau : s’entend tout système d’aménagement


permettant d’une part l’apport artificiel d’eau (en dehors de la pluie) à la parcelle de
culture et d’autre part l’évacuation au besoin du surplus d’eau pour le
développement harmonieux et convenable de la plante. Exemple des périmètres
irrigués de Malanville.
- Aménagements à maitrise partielle d’eau : il s’agit des systèmes d’aménagement
permettant de gérer au mieux l’eau provenant de la pluie pour satisfaire des
besoins de la culture. On peut ici citer les cas d’aménagement de bas-fonds qui
existe un peu partout sur le territoire national.

Signalons aussi qu’il existe de systèmes d’aménagements qu’on pourrait qualifier


d’intermédiaire entre les deux catégories ci-dessus définies.
Le tableau 3 présente une vue synoptique des ouvrages constitutifs courants selon les
catégories d’aménagement hydro-agricole :

Tableau 9 : Ouvrages constitutifs des aménagements hydro-agricoles

Aménagement
Aménagement avec Maitrise Totale d’Eau avec Maitrise
Catégories Partielle d’Eau
d’ouvrages
Cultures
Riziculture Toutes cultures
exondées
Retenues d’eau Retenues d’eau
Mobilisation de
Puits Puits
l’eau
Forages forages Ouvrages de collecte,
rétention et
Station de d’épandage d’eau de
Exhaure d’eau Station de pompage
pompage pluie.
Digue
Canaux d’irrigation en Conduite sous
d’amortissement
remblai revêtus ou non pression
Transport d’eau Diguette de rétention
Canaux de drainage en (en terre ou en pierre)
déblai non revêtu et de cloisonnement
Ouvrages d’art
Application à la Asperseurs – Ouvrages
Prise TOR – siphon
parcelle goutteurs d’assainissement
Ouvrages et
Ouvrages de Divers ouvrages de Dispositifs de équipements pour
régulation singularité et d’art contrôle Q & P l’irrigation d’appoint
Ouvrage de Digue de protection
protection contre inondation
Planche 3 : Quelques ouvrages de système d’aménagement avec maitrise totale d’eau

Canal revêtu et piste


Point de refoulement de
d’exploitation
station de pompage

Déversoir de prise sur


canal

Bassin de dissipation et
canal revêtu

Talus aval de la Digue de


Prise TOR à la parcelle protection contre inondation

Planche 4 : Quelques ouvrages de système d’aménagement avec maitrise partielle d’eau

Diguette en terre compactée avec


Ouvrage de vidange Diguette en terre
parois enherbées
compactée suivi de clos

Diguette en pierres sèches

Diguette en terre
Ouvrage de vidange
compactée suivant CN
2-OUVRAGES DES SYSTEMES D’AMENAGEMENT AVEC MAITRISE TOTALE D’EAU

2.1-Ouvrages de mobilisation d’eau


Les ouvrages de mobilisation d’eau sont variables et sont fonction de la source d’eau. On
distingue :
Tableau 10 : Ouvrages de mobilisation d’eau

Eaux souterraines Eaux de surface


Puisards et puits traditionnels Bâches de rétention en terre
Puits modernes à grands diamètres Retenue d’eau par surcreusement
Forages Retenue d’eau par barrage

Le tableau suivant présente les avantages comparatifs des trois (03) principaux ouvrages de
mobilisation des eaux que sont le puits, le forage et le barrage.

Tableau 11 : Avantages comparatifs des trois principaux ouvrages de mobilisation des eaux

Ouvrages Avantages Inconvénients


- Implantation difficile sans moyen de
prospection
- Sécurité d’exploitation limitée (épuisement
- Peu cher
voire tarissement temporaire)
- Exécution rapide
- Eau pas toujours saine si puits non couvert
Puits - Exhaure manuelle possible
- Débit pas toujours intéressant
- Facile d’entretien
- Accessible à peu de personnes à la fois
- Occupation de l’espace infime
- Emplacement favorable peut être rejeté par
les populations pour raisons
socioculturelles
- Exige un moyen d’exhaure mécanique
- Risque d’épuisement de la nappe
- Plus cher que le puits mais très
- Réalisation plus délicate (personnel et
bon marché que le barrage
matériel spécialisés)
- Permet une meilleure et profonde
Forages - Débit pas toujours intéressant
exploitation de la nappe
- Accessible à peu de personnes à la fois
- Eau saine
- Emplacement favorable peut être rejeté par
- Occupation de l’espace infime
les populations pour raisons
socioculturelles
- Permet de stocker des volumes
relativement importants qui - Très onéreux et très peu de sites sont
auraient ruisselé favorables
- Facilité d’exploitation d’eau - Eau polluée et sujette à forte évaporation
(écoulement gravitaire et - Gestion et entretien assez complexes
Barrages accessible à plusieurs personnes - Occupe beaucoup d’espace
à la fois) - Envasement progressif
- Rechargement des nappes - Développement de maladie hydrique
environnantes - Menace la sécurité des personnes et des
- Permet plusieurs activités socio- biens
économiques

2.1.1-Pour les eaux souterraines


• Puisard et puits : sont les ouvrages permettant d’exploiter l’eau souterraine des
nappes superficielles (quelques mètres à deux ou trois dizaines de mètres). Ils
sont réalisés traditionnellement avec des équipements manuels et sans protection
des colonnes de cuvelage et de captage.

• Puits modernes à grands diamètres : leur réalisation est plus soignée que pour
les puits traditionnels avec des dispositifs de protection (en béton armé) aussi
bien de la colonne de cuvelage que de celle de captage.

La réalisation à succès d’un puits à


grands diamètres requiert un certain
nombre d’investigations préalables
(hydrogéologie et sondage
géophysique) pour mieux cerner
l’implantation de l’ouvrage et accroitre
les chances de le réussir.
Les différentes parties de l’ouvrage
sont :
- Colonne de captage qui explore
les couches de l’aquifère
contenant l’eau
- Colonne de cuvelage qui est au-
dessus du captage
- Super structure : l’ensemble des
aménagements de surface qui
sont margelle – dispositif anti-
bourbier – rigole d’évacuation –
puits perdu

• Forage en nappe profonde : à la différence de puits modernes à grands


diamètres, le forage est réalisé avec des parois de diamètres plus réduits (100 à
140 mm contre 1200 à 1400 mm pour le puits) avec des équipements et
matériaux spéciaux (tuyaux PVC HD) et peut atteindre des couches très
profondes (plusieurs dizaines voire centaines de mètres).
Les investigations préalables à la réalisation avec succès d’un forage sont les
mêmes que pour le puits moderne à grands diamètres.
Dépendamment de la nature de l’aquifère exploré, le forage peut être un forage
simple/ordinaire ou un forage artésien. Le forage est dit artésien lorsque l’eau de
l’aquifère capté est naturellement à une pression suffisamment élevée qui lui
permet de remonter en surface par jaillissement.
Planche 5 : Forages artésiens

Forage artésien dans Ouinhi Forage artésien à Madécali (Malanville)

2.1.2-Pour les eaux de surface

Les ouvrages de mobilisation des eaux de surface sont les bâches de rétention en terre, les
retenues d’eau par surcreusement de marre et retenue d’eau par barrage de cours d’eau.

• Bâches de rétention en terre : il s’agit d’ouvrages simples réalisés par excavation


de la terre de manière à réaliser une cuvette pour la collecte des eaux de pluie
et/ou de ruissellement. Fonction de la nature du sol abritant l’ouvrage, la
réalisation peut inclure les travaux de traitement et de stabilisation des berges
après excavation de manière à prévenir les éboulements de terre.

• Surcreusement de marre : il s’agit d’ouvrages réalisés pour augmenter la capacité


de stockage de réceptacles naturels des eaux de surface. Dépendamment des
caractéristiques du site (topographie, résultats des sondages géotechniques, des
études hydrologiques etc.) la réalisation peut inclure des travaux de traitement de
l’étanchéité de la cuvette ou de construction de déversoirs et de chenal
d’évacuation du trop-plein d’eau.

• Barrage : c’est un ouvrage artificiel qui coupe un cours d’eau. Il est assez
complexe et délicat de réalisation. De ce fait, sa conception et sa réalisation
doivent être conduites de manière à ce qu’il – résiste à la poussée de l’eau – soit
pourvu d’un déversoir qui laisse passer l’eau des crues – soit équipé d’une
vidange de fond pour les besoins d’entretien – comporte une ou des prises d’eau
pour servir les diverses fonctions.
Planche 6 : Ouvrages constitutifs d’une retenue d’eau

Déversoir en bec de canard Talus amont de digue en charge Chenal d’évacuation de crue

Déversoir et bassin de dissipation Digue avec déversoir central Ouvrage de prise dans la cuvette

Le barrage, comme le montre les images ci-dessus, comporte différentes parties ou


ouvrages que sont :
▪ Cuvette : calcul de capacité, étude de l’étanchéité de la cuvette et traitement

S Volume de la retenue
• La cuvette est assimilée à un cône renversé
L l de hauteur H
et de base S (surface de la retenue) :
V = 1/3 H * S
S2 H • On peut aussi utiliser la corrélation:
V = (L * l * H) / 2,67
avec L la plus grande longueur de la retenue
et l lalongueur mouillée du barrage.

Figure 6 : Vue d’ensemble d’un barrage


▪ Digue : le noyau d’ancrage ou fondation, le corps et ses diverses protections
(talus amont et aval, crête et ouvrages d’art=bajoyer, murs de crête) ;

Figure 7 : Profil en travers type d’une digue

La digue peut être homogène ou non selon de disponibilité ou non des matériaux
imperméables, l’existence ou non de couche imperméable dans l’axe de la digue (révélée
par les sondages géotechniques) ou dans la cuvette et communiquant avec l’aval. La
nécessité de traiter un défaut d’étanchéité peut conduire à différentes solutions illustrées
comme suit.

Planche 7 : Traitements de défaut d’étanchéité

Solution de tapis argileux en Parafouilles : écran étanche Mur en béton/paroi moulée


amont dans la fondation ou rideau de palplanches

Les autres ouvrages ou parties de la digue sont, le filtre, le drain de pieds aval, la protection
de talus aval (par enherbement et couronnement latéritique), la protection de talus amont
(perrés maçonnés au voisinage des bajoyers suivi de perrés secs), la crête de la digue avec
du couronnement latéritique et les murs de crête amont et ou aval.

Exercice pratique 1 :
Calcul de volume de remblai pour digue à partir des profils en travers et en long de l’ouvrage
et des quantitatifs pour les diverses protections de la digue.

▪ Déversoir et chenal d’évacuation des crues : différentes formes de déversoirs,


épis ou diguette de protection, chute, bassin de dissipation et les protections
subséquents ;

La figure 3 montre les différentes parties d’un ouvrage évacuateur des crues.

Figure 8 : Différentes parties d’un ouvrage évacuateur des crues

Le calcul de la longueur d’un déversoir se fait au moyen de la formule de débit sur un seuil
dénoyé qui est : Q = m* L* (2g)1/2*h3/2avec
Q : débit sur le seuil (m3/s)
L : longueur déversante (m),
h : charge sur le seuil (m)
m : coefficient de débit du seuil (-)
g : accélération de la pesanteur (g = 10 m/s2)

Figure 9 : Phénomène de laminage des crues :


La prise en compte du phénomène de laminage illustré par la figure ci-dessus permet de
réduire la longueur du déversoir. En effet, le laminage de la crue suppose qu’une partie du
volume de crue qui entre dans la cuvette est stockée au niveau du plan d’eau pour être
déstockée de façon retardée. Ce qui modifie l’hydrogramme de crue par un abaissement du
débit de pointe, d’où la possibilité d’avoir de déversoir de longueur plus réduite.

Les protections au niveau des chenaux d’évacuation des crues font appel aux travaux de :

- Construction de seuil et de bassin de dissipation qui peut dépendamment de


l’analyse hydraulique de l’écoulement à ce niveau, être équipé de blocs de chute de
chicane.

Photo 1 : Blocs de chute et chicane sur bassin de dissipation

- Protection en perrés maçonnés et/ou perrés secs ou en gabion


Planche 8 : Protection en perrés

Protection en perrés maçonnés Protection en perrés non maçonnés


2.2-Ouvrages de transport et de distribution d’eau

Les ouvrages de transport d’eau dans un réseau d’irrigation sont de deux (02) ordres

2.2.1-Les canaux à ciel ouvert

L’écoulement dans un canal à ciel ouvert obéit à des lois hydrauliques faisant notamment
intervenir le débit, la pente, la forme géométrique et la rugosité de la section du canal. Leur
dimensionnement se fait au moyen de la formule de Manning Strickler qui s’écrit ainsi qu’il
suit :

2 1
1 A
Q= AR 3 i 2 et R=
n P

Avec : n = coefficient de rugosité du canal, n varie de 0,025 (canal en terre et enherbé) à


0,014 (canal revêtu en béton lisse)
A = section mouillée du canal en mètre carré (m²)
R = Rayon hydrauliqueen mètre (m)
i= Gradient hydraulique (pente du canal)
P = Périmètre mouillé en mètre (m)
b = Largeur du radier en mètre (m)
h = Tirant d’eau ou profondeur de la lame d’eau dans le canal en mètre (m).

i=l/L

l
L

Dans un système d’irrigation, les canaux sont de différents ordres et différents


gabarits (primaire, secondaire, tertiaire voire quaternaire ou arroseur). Pour un bon
fonctionnement du réseau gravitaire, un point d’honneur doit être accordé au calage des
canaux. Le principe pour le calage de l’ensemble d’un réseau d’irrigation obéit aux règles ci-
après :
- Le calage se fait des ouvrages terminaux du réseau (ouvrages de prise à la
parcelle) vers l’ouvrage de tête de réseau ;
- L’ouvrage de rang « n » est calé à la côte lui permettant de dominer tout ouvrage de
rang « n-1 » qu’il dessert
- Les ouvrages linéaires (canaux d’irrigation) sont calés avec une pente d’au plus 1%.

Exercice pratique 2 :
Etude d’un cas de dimensionnement de réseau d’irrigation gravitaire et d’élaboration de
programme d’irrigation au tour d’eau.

2.2.2-Les conduites sous pression

Le calcul de dimensionnement de conduite sous pression requiert un compromis entre un


transfert de puissance avec le minimum de perte et une optimisation des coûts. C’est ainsi
qu’une conduite sous dimensionnée provoquera d’énormes pertes de puissance alors qu’une
conduite surdimensionnée provoquera d’éventuels problèmes de place vide et des frais plus
élevés.

Le choix du diamètre nominal d’une conduite dépend du débit Q (l/min) et de la vitesse de


passage du liquide à transporter.

Photo 2 : Canaux sous pression

Ledit abaque permet de désigner la section nominale optimale d’une conduite assurant le
service de transport d’eau dans le système. Dans ce cas, le paramètre ou critère de base du
dimensionnement est la vitesse admissible. A titre indicatif, les tranches de vitesses
recommandées sont :
✓ A : conduites d’aspiration : 0,6 à 1,3 m/s
✓ B : conduites de pression : 2,5 à 6,0 m/s
✓ C : conduites de retour : 1,7 à 4,5 m/s
Dans d’autre cas, les conduites ne servent pas seulement pour le transport de l’eau mais
assurent également le service de route par la distribution de l’eau. C’est le cas des tuyaux
servant de rampes alimentant les asperseurs et les gouteurs dans un système d’irrigation
par aspersion d’une part ou de système d’irrigation goutte à goutte d’autre part. Ici la
démarche de dimensionnement fait appel à l’utilisation d’autre abaque pour tenir compte du
service de route.

La figure 5 présente une illustration d’un système d’irrigation par aspersion.

Figure 10 : Système d’irrigation par aspersion

12x16+12/2
=198 m

\ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \ \\\\
12x13+12/2=16
2m

C D1 - D17 Dx Sprinkler
\ \ Head
S1 S14
Support 1m
Pipe
Branch Pipe B
Branch Support Pipe
\ \ Pipe
Main
Pipe 12x13+12/2=162
167 m
m A

F.P.orPu
mp

2.3-Equipement d’exhaure

0,163∗𝑄∗𝐻𝑀𝑇
La formule pour le calcul de capacité des équipements d’exhaure est : 𝑃 = 𝜌

✓ P désigne la puissance de l’équipement en kilowatt (kw)


✓ Q désigne le débit à pomper en m3/min
✓ HMT désigne la hauteur manométrique totale en mètre
✓ 𝜌 désigne le rendement de l’utilisation de l’énergie par l’équipement
La hauteur manométrique totale (HMT) prend en compte les hauteurs physiques d’élévation
(He) et des pertes de charge (h). Ainsi, HMT = He + h.
L’une des formules les plus utilisées pour le calcul des pertes de charges est celle de Hazen
William qui s’écrit
h=1,15*10,67*(Q/C)1,85*D-4,871*L où :
✓ le coefficient 1,15 prend en compte les pertes de charges singulières,
✓ C désigne le coefficient de vélocité (fonction de la nature du tuyau, C=140
pour le PVC)
✓ Q est le débit en m3/s
✓ D le diamètre du tuyau en m
✓ L la longueur du tuyau en m

2.3.1-Ouvrages ou équipements d’application de l’eau à la parcelle

Dans cette catégorie, on distingue :

Les prises à la parcelle TOR : c’est un ouvrage à ciel ouvert permettant de dériver la
totalité du débit véhiculé par le canal arroseur. Il comporte deux vannettes, l’une sectionnant
le canal d’amenée et l’autre placée au point d’alimentation de la parcelle ou en tête de
l’arroseur. Les supports des tabliers qui sont en bois (ou métallique) sont préfabriqués en
béton armé.

Photo 3 : Ouvrage de prise à la parcelle sur le périmètre de la Sota à Malanville

Les bouches hydrantes : il s’agit ici de l’ultime ouvrage ou équipement d’où l’eau sort en
vue de son application sur la parcelle dans le cas d’un réseau d’irrigation avec des canaux
sous pression.
Planche 9 : Dispositifs de bouches hydrantes

Pomme d’arrosage raccordée à une bouche


Exemple de bouche hydrante
hydrante

Les asperseurs et goutteurs : ce sont des équipements manufacturés raccordés au tuyau


d’irrigation (cas du système par aspersion) ou incorporé au tuyau d’irrigation (cas du
système goutte à goutte).

Planche 10 : Asperseurs et goutteurs

Exemple d’asperseur Exemple de goutteur

2.3.2-Ouvrages de régulation et de sécurité du réseau d’irrigation

Les ouvrages de régulation : Ce sont des ouvrages permettant de contrôler le niveau de la


lame d’eau dans le réseau d’irrigation pour éviter que les variations saisonnières de
l’écoulement induisent des perturbations dans le fonctionnement du réseau d’irrigation. Ils
sont utiles pour entretenir la lame d’eau minimum nécessaire pour faire fonctionner le réseau
d’irrigation. Ainsi, les ouvrages de régulation permettent de stabiliser le plan d’eau au droit
des prises et l’on dispose pour cela de deux solutions à savoir, le réglage par niveau amont
constant et le réglage par niveau aval constant.

Planche 11 : Ouvrages de régulation

Exemple d’ouvrage sur canal commandé Exemple d’ouvrage sur canal commandé par
par l’amont : un déversoir (qui est statique) l’aval : vanne AVIS ou AVIO (qui est
ou une vanne AMIL (qui est automatique) automatique)

NB :
- les vannes AVIS fonctionnement à surface libre et ne sont utilisables que si la charge
ne dépasse pas une certaine cote qui conduirait à un tablier de hauteur prohibitive.
- Les AVIO, construites pour résister à des pressions plus élevées sont installées sur
des orifices plus large

Photo 4 : Vanne AVIO régulant la lame d’eau à l’aval


Les ouvrages de répartition du débit :Ce sont des ouvrages servent à distribuer l’eau
selon des débits déterminés dans les canaux successifs. Il s’agit le plus souvent de
déversoirs (fonctionnement passif) ou de vanne de décharges (intervention manuelle), voire
de vannes automatisées sur les grands systèmes.

Planche 12 : Ouvrages de répartition

Ouvrage de prise à la parcelle Prise sur canal par pertuis de fond

Les ouvrages de franchissement : il s’agit des ouvrages d’art facilitant les déplacements
aussi bien des hommes que des engins/équipements sur le périmètre.

Figure 11 : Ouvrage de franchissement canal-piste d’exploitation

Les raccordements entre ouvrages : la liaison entre deux ouvrages linéaires ou un


ouvrage linéaire et un ouvrage ponctuel est assuré par des ouvrages de raccordement.
Planche 13 : Ouvrages de raccordement

Raccordement entre un ouvrage linéaire et un


Raccordement entre ouvrages linéaires
ponctuel

Les bassins d’amortissement et les systèmes de tranquillisation : ces ouvrages sont


nécessaires lorsque la pente d’un canal de transport d’eau est assez forte pour induire un
régime d’écoulement turbulent source d’érosion sur les ouvrages. Les ouvrages de
dissipation et/ou de tranquillisation sont prévus pour dissiper l’énergie de l’eau et restituer le
régime d’écoulement normal.

𝑄𝑚𝑎𝑥 ∗𝑍𝑚𝑎𝑥
La formule de dimensionnement de bassins de dissipation est :𝑉 = avec
2 ∗ 75
V=volume du bassin en m3
Q = débit en l/s
Z = Hauteur de chute en m

Les dispositions adoptées pour les dimensions du bassin sont que la longueur du bassin
sera 1,5 fois Z et la profondeur de 0,10 à 0,3 mètres environs.
Planche 14 : Bassins d’amortissement

Vue en plan d’un ouvrage de chute Coupe transversale d’un bassin de dissipation

Les ouvrages de vidange : ils servent à vidanger ou à assainir les périmètres irrigués. Ils
sont constitués d’éléments ponctuels (goulottes en PVC ou ouvrages de vidange en
maçonnerie pour vidanger la parcelle) et des éléments linéaires. Ceux-ci sont des canaux en
terre généralement non revêtus, construits en déblai, de gabarits et de formes géométriques
variables selon leur importance et le débit qu’ils véhiculent.

2.4-Ouvrages de protection

Les digues de protection contre les inondations sont selon les cas des digues de ceinture ou
des digues linéaires. Leurs gabarits et dispositions constructives sont généralement
déterminés par l’importance des crues contre lesquelles elles sont censées protéger.

Planche 15 : Digues de protection

Digue de protection en construction sur le Digue de protection en construction sur le


périmètre irrigué de Malanville périmètre irrigué du CPEAS-Zonmon
3-Les ouvrages des systèmes d’aménagement avec maitrise partielle d’eau

3.1-Ouvrages de rétention et d’épandage de crue

Les diguettes en terre : Il s’agit des diguettes de rétention donc de taille plus grande et des
diguettes de cloisonnement qui sont de plus petite taille. Elles sont toujours réalisées suivant
les courbes de niveau avec ou sans terre d’apport mais compactées par couches
successives. Elles sont toujours de forme trapézoïdale

Planche 16 : Diguettes en terre

Diguette de rétention suivie de Diguette de rétention en CN Diguette de rétention avec


celle de cloisonnement avec crête bien horizontale parois enherbées

Les diguettes en pierres sèches : elles jouent les mêmes rôles que les diguettes de
rétention en terre, mais sont préférables sur les sites sujets à de violentes et importantes
crues.

Planche 17 : Diguettes en pierres sèches ou cordon pierreux

Digue de rétention en pierres sèches suivant les courbes de niveau


La figure 7 illustre le fonctionnement hydraulique des diguettes de rétention

Figure 12 : Fonctionnement des diguettes déversantes


les diguettes déversantes en courbes de niveau
avec déversoirs latéraux.
Diguette déversante

déversoirs latéraux

Diguette munie de
déversoirs latéraux

courbe de niveau
axe du bas fond
Diguette
Aile de la diguette
Déversoirs en perré
Déversement

Pente longitudinale < 3% ; Crue décennale < 25 l/s par mètre

Diguette amont Diguette aval


Casier rizicole

0 à 10 cm 30 à 40 cm
Lame déversante

3.2-Ouvrages de vidange

Il s’agit des ouvrages d’art construit en maçonnerie qui jouent en réalité un double rôle à
savoir :

- Vidange des parcelles et évacuation de crue


- Consolidation des points critiques ou faibles (point de passage naturel des eaux) au
niveau des diguettes en terre
Planche 18 : Ouvrage de vidange

3.3-Ouvrages d’assainissement

Ceux-ci font référence aux drains et chenaux d’évacuation des crues

Planche 19 : Ouvrage d’assainissement


Les diguettes déversantes en courbes de niveau avec digue
amont de régulation et chenal d’évacuation des crues

Chenal d’évacuation des crues

Pente longitudinale < 3 % ; Crue décennale < 50 l/s par mètre


Diguette amont Diguette aval
Casier rizicole

0 à 10 cm 30 à 40 cm
Lame déversante
3.4-Ouvrages de dérivation des écoulements

Planche 20 : Ouvrages de dérivation


Ouvrage de diversion pour l’épandage des
crues et écoulements
EPANDAGE DE CRUE : IRRIGATION

SEUIL AXE DU MARIGOT

CASIERS

PRISE

ARROSEUR DRAIN
DRAIN CASIERS

AXE DE DRAINAGE NATUREL

LIMITE DU BAS-FOND

Schéma d’un aménagement avec dérivation des


Prise de dérivation
écoulements

3.5-Ouvrages et équipements pour irrigation d’appoint

Il s’agit des puits, des aménagements de sources ou de point de prélèvement sur des cours
d’eau avec ou sans équipement d’exhaure (motopompe) pour permettre de pratiquer une
irrigation d’appoint sur un périmètre aménagé avec maîtrise partielle de l’eau.

Planche 21 : Ouvrages et équipements pour irrigation d’appoint

Puits en cours de fonçage Equipement d’exhaure Pompage à partie d’une


dans un bas-fond ‘motopompe) source d’eau
TECHNIQUES D’AMENAGEMENT SOMMAIRE DES BAS-FONDS

1- Généralités

L’agriculture Béninoise est essentiellement de type pluvial et donc tributaire des conditions
climatiques. La non maîtrise du régime des pluies et les anomalies climatiques rendent
aléatoire la réussite des campagnes agricoles. Dès lors, la maîtrise de l’eau apparaît comme
une nécessité pour sécuriser la production, surtout vivrière.Cette maîtrise de l'eau nécessite
la mise en place des ouvrages et équipements performants pour atteindre ces objectifs.
Dans cette optique plusieurs types d'aménagement de grande envergure ont été mis en
place, mais il s'en est suivi un échec.

Les causes des échecs des grands aménagements sont de plusieurs ordres dont entre autre
la mise en place des ouvrages très sophistiqués et difficilement manipulables par les
exploitants et la non implication de ceux-ci à la conception et à la réalisation.

Au regard de cette problématique, une réorientation des approches d'intervention et des


principes des aménagements sont promus et se basent sur l'utilisation des techniques
simples d'aménagement qualifié de sommaire avec la participation des bénéficiaires depuis
la conception à la réalisation des travaux.

Les bas-fonds et formations similaires sont les écosystèmes favorables à ce type


d'aménagement hydro-agricole. Ils sont ciblés pour la promotion et le développement de
production rizicole afin d'atténuer le gap constaté au niveau de culture qui entraine une
importation sans proportion du riz dans nos pays.

2. Terminologie

2.1. Définition du terme "Bas-fond"

Le terme principal qui nécessite une clarification dans ce manuel est le mot "Bas-fond". Pour
ce faire, la revue bibliographique réalisée a révélé qu’il y a un manque de définition
consistante du concept bas-fond. En effet, Il y a plusieurs définitions du concept bas-fond et
beaucoup d’auteurs signalent qu’il n’existe pas une définition qui ait été acceptéepartous, ce
qui augmente la confusion et rend souvent difficile la compréhension du concept. Mais, bien
qu’il ait de grandes différences entre les définitions, elles sont toutes basées sur les
caractéristiques techniques à savoir morpho-pédologiques et l’hydrologie des bas-fonds.

Au Bénin, avec les actions des projets BEN 84/012 et BEN 91/002 « Inventaire, Etudes et
Aménagement des Bas-Fonds » et après un inventaire des différentes définitions dans la
littérature, une définition de travail a été adoptée sur le plan national. Il s’agit de la définition
donnée par Raunet (1985) qui définit les bas-fonds comme «des fonds plats ou concaves
des vallons, petites vallées et axes d’écoulement déprimés, souvent marécageux, ne
possédant pas de cours d’eau important bien marqué, submergés pendant une
période plus ou moins longue de l’année par une nappe à circulation et ressuyage
lent, correspondant le plus souvent à l’affleurement d’une nappe phréatique ».Dans les
régions sahéliennes, il a été établi que la superficie du bassin versant hébergeant un bas-
fond doit être inférieure à 75 km². Mais dans les zones humides, cette superficie conduit déjà
à un autre type de formation ; tant est que les moyens techniques et financiers nécessaires à
l’aménagement d’une formation du genre sont très élevés.Mais dans le souci de répondre
aux impératifs de la stratégie visant la satisfaction des populations en matière
d’aménagement, les interventions se sont étendues à toutes les zones où les disponibilités
en eaux de surface ou souterraine pouvaient permettre des activités de production (vivrière,
maraîchère, etc.). En combinant tous ces éléments ci-dessus énumérés, la définition que la
structure étatique chargée de la mise en valeur qu’est la Direction du Génie Rural (DGR) a
adoptée est la définition suivante:

«Les bas-fonds sont des vallées intérieures, à fonds plats ou concaves avec des axes
d’écoulement temporaires ou pérennes, qui sont inondés pendant des périodes de
l’année d’au moins plusieurs jours, et dans lesquels on trouve des sols aux
caractéristiques hydromorphes et une superficie de bassin versant relativement
modeste».

2.2. Caractéristiques d'un bas-fond

- un bas-fond présente toujours une pente bien visible;

- les sols sont des apports de matériaux pédologiques venant de l’amont;

- leur superficie varie de quelques ares à quelques dizaines d’hectares;

- leur inondation est souvent progressive.

- le bas-fond est aménageable à l’échelle d’une famille ou d’un petit groupe de


producteurs.

Un bas-fond n’est pas à confondre à une plaine alluviale qui elle :

- occupe des centaines d’hectares;

- présente des pentes très faibles et très peu visibles;

- s’inonde brutalement;

- est difficilement aménageable même à l’échelle nationale;

- présente toujours un cours d’eau souvent permanent.

Le schéma ci-après présente la position du bas-fond sur le réseau hydrographique.

Page 50
Figure 13 : Position du bas-fond sur le réseau hydrographique

2.3. Délimitation et détermination de la surface du bassin versant d’un bas-fond

Chaque bassin versant est séparé des bassins versants voisins par une ligne de partage des
eaux. Dans les régions montagneuses où la topographie est très marquée, la ligne de
partage des eaux est déterminée précisément par les lignes de crête. Par contre, lorsque la
topographie est relativement imperceptible, la ligne de partage des eaux est difficile à
repérer de manière précise.

D’une manière générale on retiendra le principe suivant pour la détermination d’un bassin
versant :

a) Positionner sur carte ou photo aérienne le lieu d’implantation de l’aménagement


(exutoire) ;
b) Repérer le réseau hydrographique, c’est-à-dire l’ensemble des cours d’eau ou
thalwegs susceptibles de drainer les eaux de surface et situés en amont du lieu
d’implantation ;
c) Repérer les points hauts puis les courbes de niveau autour de ces points hauts ;

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d) Tracer la ligne de partage des eaux en suivant les lignes de crête puis en
rejoignant l’exutoire par une ligne de plus grande pente perpendiculaire aux
courbes de niveau ;
e) Affiner éventuellement le tracé dans les secteurs douteux par des visites de
terrain ;
f) Planimétrer la surface ainsi délimitée et mesurer le périmètre.

3. Aménagements rizicoles

3.1. Principes généraux de l'aménagement rizicole

Les bas-fonds rizicoles ou formation similaires sont susceptibles d'être traversés par des
crues importantes. L’aménagement n'a pour but que d'assurer le contrôle partiel de l'eau.
Pour ce faire, il doit être simple tout en ayant l'efficacité maximum sur le plan technique.

L'aménagement consiste en la mise en place des diguettes en terre compactée de 30 à 40


cm de hauteur, construites suivant les courbes de niveau. Elles sont appelées des diguettes
isohypses et permettent d'améliorer les conditions d'alimentation en eau du riz par la
conjugaison des effets ci-après :

- étalement des eaux ruisselées sur l'ensemble du bas-fond lors des années de faible
pluviométrie;

- allongement de la période d'inondation consécutive à chaque crue, et en


conséquence une amélioration de l'infiltration en particulier sur les sites où la période
d'inondation est brève;

- meilleur captage des pluies, spécialement en avril et juillet;

- maintien d'une lame d'eau moyenne de 20 cm, favorable au développement du riz;

- conservation de l'eau et de l'humidité du sol, quand bien même survient un trou


pluviométrique de 15 jours dans le déroulement du cycle végétatif de la plante;

- conservation des engrais dans les casiers rizicoles, etc.

Les diguettes sont espacées suivant une dénivelée de 15 cm maximum de façon à ce que le
point le plus bas dispose d'une lame d'eau maximale de 20 cm et le point le plus haut d'une
lame d'eau de 5 cm (voir figure ci-après).

Page 52
Afin de pouvoir supporter les inondations, les normes suivantes doivent être observées :

- largeur en crête : 0,40 m

- talus amont : 1/2

- talus aval : 1/2,5

Par ailleurs, une revanche de 10 cm sera respectée dans la partie centrale; En bordure du
bas-fond le tracé de la diguette quitte la courbe de niveau pour remonter vers la côte (cote
de la courbe + 0,20 m), correspondant au plan nominal.

La partie qui quitte la courbe de niveau s'appelle aile. Sur cette aile, la revanche est
progressivement réduite pour constituer une zone de déversement lorsque le niveau du plan
d'eau dépasse le niveau nominal. C’est pour cette raison qu'on l'appelle aile déversante. Sa
largeur minimale est de 1,5 m.

En dehors des ailes dont la crête est inclinée, la crête de la diguette est horizontale. Les
points de débordement singulier rendent la diguette vulnérable.

3.2. Rôle de la topographie

3.2.1. Etudes topographiques

On peut aménager certains bas-fonds sans étude topographiques en implantation directe.


Cette méthode tout en permettant de réduire le coût des études dans des proportions
importantes ne s'applique qu'à de petits bas-fonds de 2 à 3 ha où il est possible d'avoir une
vue d'ensemble du terrain.

Lorsque la superficie devient plus grande, le lever topographique donne une meilleure idée
de l'ensemble du bas-fond et permet une répartition régulière des diguettes; il permet de
disposer d'un plan auquel il est possible de se référer ultérieurement.

La densité des points doit être suffisante pour permettre un tracé correct des courbes de
niveau. On lève environ 1 point tous les 20 m de façon à obtenir un quadrillage régulier du
terrain.

Page 53
En outre, tous les points particuliers à savoir arbre, pistes, concessions, marigots, termitière
etc., sont notés.

Le lever, après calcul est reporté à l'échelle 1/500 ou 1/1000 si respectivement la superficie
est inférieure à 5 ha ou supérieure à 5 ha.

Avec le matériel sophistiqué à savoir théodolite, niveau de l'ingénieur, etc. une équipe
topographique entrainée pour lever 4 ha en moyenne par jours la participation paysanne est
élevée. Par contre, dans le cas contraire cette moyenne journalière chute à 1 ha

3.2.2. Tracé de la diguette

Le tracé de l'aménagement se fait au bureau en tenant compte de tous les renseignements


notés sur le terrain au cours du lever.

La diguette est constituée par décomposition de la courbe de niveau en une succession de


segments de droite suivant aussi fidèlement que possible la courbe de niveau et en
corrigeant certains petits accidents de terrain.

Latéralement, la diguette remonte jusqu'à un point situé à 20 cm plus haut que la courbe de
niveau sur laquelle elle se trouve. Il faut éviter de créer des angles aigues, cause de ruptures
fréquentes, en disposant convenablement les extrémités de diguettes

3.2.3. Longueur des diguettes

L'aménagement rizicole s'effectue le plus souvent dans les zones de fort ruissellement. Il est
alors indispensable de prévoir certains passages pour l'eau qui permettront d'évacuer la
majeure partie des crues.

D'après l'expérience, une longueur de 150 à 200 m est une bonne moyenne.

3.2.4. Ecartement des diguettes

L'écartement des diguettes varie en fonction de la pente du bas-fond. Une hauteur de


diguette de 30 cm semble constituer un optimum, car le risque de rupture croît avec la
hauteur.

Si l'on veut obtenir lors du remplissage une tranche d'eau de 5 cm dans la partie amont du
casier rizicole, et une revanche de 10 cm sur la diguette, la dénivelée entre les deux
diguettes successives est de 15 cm.

dh=30cm- (10cm+5cm )  15cm

Page 54
dh 15
L'écartement E=  avec P la pente moyenne du bas-fond.
P P

- Si la pente est forte >1%, on choisit dh-20 cm, et la revanche dans ce cas n'est que de 5
cm;

- Si la pente est au-delà de 2%, la densité de diguettes à construire devient trop importante,
et on prend la décision de ne plus aménager.

La pente de 30/00 est caractéristique. Dans ce cas, l'écartement E = 15 cm/0,003 = 5000 cm


soit 50 m.

Mais pour un bon fonctionnement hydraulique d'un réseau, l'écartement maximum est de 45
m.

Pour des pentes inférieures à 30/00, il faut garder un écartement systématique de 45 m.

La figure 10 démontre de manière explicite comment on peut prendre la décision


d'aménagement rien qu'avec l'élément pente ou topographie.

Figure 14 : Décision d'aménagement suivant la pente

3.2.5. Pourquoi cette formation

Les diguettes sont construites en courbe de niveau ou sensiblement. La détermination des


courbes de niveau peut se faire avec des appareils topographiques tels que le niveau de
l'ingénieur, le clisimètre pendule, le théodolite, GPS bi fréquence, la station totale, etc. Mais
ces appareils coutent très chers et leur utilisation même renchérit inutilement le coût des
études d'aménagement. Il est donc aisé de comprendre que ces appareils sont peu adaptés
au souci de reproduction du système par les exploitants et partant la mise en valeur durable
des bas-fonds et formations similaires.

Page 55
Pour ce faire, il faudrait s'orienter vers les procédés simples, fiables et faciles à apprendre et
à mettre en œuvre par les exploitants

4. TECHNIQUES D'AMENAGEMENT SOMMAIRE

4.1. Paramètres de choix du site

Pente du terrain : un terrain trop pentu (à forte pente) occasionne plus le ruissellement de
surface et par conséquent l’érosion et l’assèchement rapide. C’est le cas des bas-fonds trop
concaves dont les versants sont sujets à l’érosion hydrique et dont les fonds connaissent
d’excessives inondations avec de faibles possibilités d’extension de culture.
Il faut alors choisir des sites de bas-fonds plats et à pentes douces (moins de 1%).
Perméabilité du sol : un sol trop perméable favorise l’infiltration profonde et rapide de l’eau,
ce qui ne permet pas la constitution et le maintien de la lame d’eau qu’exige la culture du riz
de bas-fond. Il faut alors choisir des sols peu perméables.
Régime hydrique : Le régime hydrique renseigne sur l’intensité de l’inondation (hauteur de
lame d’eau), la période d’inondation et sur l’écoulement.
Pour la riziculture de bas-fond, les sites qui offrent un caractère saisonnier d’inondation sont
recommandés.

4.1.1. Techniques pratiques d’appréciation des paramètres

Par simple observation de terrain, l’on peut facilement apprécier sa configuration. Par
observation de terrain suivie de questionnement auprès des populations riveraines, on peut
apprécier le régime hydrique. La pente et la perméabilité requièrent parfois des mesures au
champ pour être mieux appréciées.

4.1.2. Techniques pratiques de détermination de la pente du sol

Il existe en pratique, deux types de matériels qui permettent de déterminer la pente du sol. Il
s’agit :
- Triangle en A

- Triangle à pente

Page 56
Le procédé de fabrication et d’utilisation desdits matériels se présente comme ci-après :

A-1 Fabrication du Triangle en A

Matériel : 3 lattes de bois ayant chacune 2 m de long

1 corde de 2 m de long

1 morceau de pierre

3 clous ou une ficelle

Mode opératoire

1ère étape
Avec la ficelle ou le clou, relier 2 lattes à 15 cm de leurs extrémités ;Fixer la 3ème latte aux
deux autres et à 30 à 40 cm de la 2ème extrémité de façon à former un triangle isocèle appelé
« cadre A » ;

15 cm

Cadre A

30 à 40 cm

2ème étape
Attacher solidement le morceau de pierre à une extrémité de la corde et fixer la
deuxième extrémité au sommet du triangle ;

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15 cm

Cadre A + fil à plomb

30 - 40 cm

3ème étape
• Poser le triangle à un endroit plat ;

• Marquer sur le sol l’emplacement des 2 pieds du triangle ;

• Quand la ficelle ne bouge plus, marquer sur la latte du bas l’endroit où la ficelle
s’arrête ;

• Tourner le triangle en mettant le pied droit du triangle à la place du pied gauche et le


pied gauche à la place du pied droit ;

• Quand la ficelle ne bouge plus, marquer d’un trait sur la latte transversale l’endroit où
passe la ficelle ;

Pied 1 Pied 2 Pied 2 Pied 1

ère ème
1 marque 2 marque
B C C B

Si les deux marques sont l’une sur l’autre, faire une petite coupure à ce endroit ;
Si les deux marques ne sont pas au même endroit faire la coupure au milieu et enlever les
deux (2) premières marques. C’est le point A d’horizontalité ;

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En faisant bouger les pieds du triangle, si la ficelle se mobilise devant la coupure, le triangle
est horizontal.
Les deux (2) pieds sont à la même hauteur, c'est-à-dire sur la même courbe de niveau.

Coupure au milieu
Des deux (2) marques

Il faut revoir toutes les images et uniformiser les triangles qui doivent être partout identiques.

A-2 Mode d’utilisation du Triangle en A


- Poser le triangle en suivant le sens de la pente

- Soulever le pied le plus bas du triangle jusqu'à ce que la ficelle s’immobilise sur la
marque de référence de la barre transversale

- Mesurer la hauteur entre le sol et le bout du pied soulevé : c’est le dénivelé X ;

- Faire pivoter le triangle et reprendre la même opération trois fois au moins.

X1
X2
∑Xi X3

Xn

La valeur de la pente en pourcentage est déterminée selon la formule suivante :


n
P = 100  ( X i ) / d
i =1

d étant le produit du nombre de pose du triangle en A et l’écartement entre les deux


pieds du triangle et (∑Xi) est la somme des dénivelés Xi.

Page 59
B-1 Fabrication du triangle à pente :

➢ On commence par une planche d’un mètre et une planche de 1,73 mètre fixées
ensemble à angle droit

1,73 m
1m 90°

2m

➢ Ensuite, on ajoute une planche de transversale qui doit être bien parallèle au sol et
fixée au milieu des deux premières planches.

0,5 m

0,5 m

➢ Au sommet de l’angle droit du triangle, on enfonce un clou auquel on attache une


ficelle qui porte à son second bout un poids : boulon, pierre, etc.

➢ On pose le dispositif ainsi monté (ensemble triangle – ficelle – poids) sur un sol plat,
un sol cimenté de préférence. On fait une marque bien claire à l’endroit où passe la
corde sur la planche transversale. C’est le niveau O, le triangle est à l’horizontale.

Page 60
➢ Sur un mur, on mesure les hauteurs suivantes : 10 cm, 20 cm, 40 cm 60 cm, 80 cm,
etc.

➢ Le côté le plus long du triangle reste posé sur le sol et on lève le pied le plus court à
hauteur de 10 cm. A l’endroit où passe la ficelle, on fait une marque et on écrit 5 %
(en effet, 10 cm/20 cm = 5%.) et ainsi de suite pour les autres mesures.

80 cm
60 cm
40 cm
Le triangle est prêt à l’emploi
20 cm
10 cm

Hauteur sur le mur : 0 10 cm 20 cm 40 cm 60 cm 80 cm

Pourcentage de pente : 0 5% 10 % 20 % 30 % 40 %

Il faut veiller à l’orthogonalité du sommet A de tous les triangles à pente.

B-2. Mode d’utilisation du triangle à pente


➢ On choisit la ligne ou la direction du site dont on veut déterminer la pente.

➢ On pose les deux côtés du triangle sur la ligne ou la direction dont la pente est
recherchée. On déplace cinq (05) fois le triangle dans le sens de la pente ou suivant
la direction dont la pente est recherchée et à chaque position, on écrit le pourcentage
indiqué par la ficelle sur la graduation des pourcentages de pente sur la planche
transversale.

➢ La pente du terrain suivant la direction choisie est donnée par la moyenne


arithmétique des pourcentages de pente lus pour les cinq (05) différentes positions.

4.1.3. Technique d’appréciation de la perméabilité

Des mesures de perméabilité peuvent être facilement réalisées sur le terrain comme suit
(voir figure 11) :

Page 61
Figure 15 : Technique de mesure de la perméabilité du sol
Chronomètre
Règle
graduée

1. Creuser un petit trou d'environ 20 cm


Sol de profondeur (éventuellement à la
tarière),
Sol 2. Le remplir plusieurs fois et laisser
saturé l'eau s’infiltrer totalement.
en eau 3. Le remplir une dernière fois et
mesurer la vitesse de descente' de l'eau
: Sa vitesse d’infiltration.

Dans un sol déjà saturé en eau, il faut plus de 10 heures pour que le niveau de l’eau dans le
trou baisse d’un (01) centimètre. On dit alors que ce sol est apte à la riziculture eu égard à la
perméabilité.

4.2. Techniques d’aménagement sommaire de bas-fonds

Les aménagements sommaires de bas-fonds encore qualifiés d’aménagements avec


maîtrise partielle de l’eau permettent une maximisation de l’utilisation de l’eau de pluie pour
la satisfaction des besoins de la plante. Le principe de fonctionnement de ces
aménagements est d’améliorer la répartition spatiale et temporelle de l’eau de pluie sur le
site de production. Le but visé dans la présente section n’est pas de passer en revue tous
les systèmes ou ouvrages auxquels on fait recours dans les aménagements sommaires de
bas-fond mais plutôt de fournir des informations sur la conception et la réalisation de
l’ouvrage fondamental des aménagements sommaires de bas-fonds. Il s’agit des diguettes
en courbes de niveau.
4.2.1. Détermination des lignes de courbes de niveau
Il existe plusieurs techniques pratiques de détermination des lignes de courbes de niveau.
On peut citer l’utilisation des tubes à eau, du triangle en A ou encore du triangle à pente etc.
a) Détermination avec le triangle en A

Pour déterminer les courbes de niveau, il faut repérer le sens de la plus grande pente et se
porter à la partie supérieure pour tracer la première courbe.
La détermination des courbes de niveau avec l’utilisation du triangle en A se présente ainsi
qu’il suit :
➢ On choisit un point de départ de la ligne qu’on matérialise par un piquet. Un des pieds
du triangle reste au pied du piquet.

➢ On fait pivoter le triangle et quand la ficelle est au point A d’horizontalité, on plante un


nouveau piquet à l’autre bout du triangle et ainsi de suite.

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On choisit les intervalles de distance entre courbes de niveau (distances entre
diguettes) en fonction de la pente du terrain. En terrain pentu, les courbes sont plus
rapprochées et les parcelles de tailles plus petites. La distance entre deux courbes
peut être déterminée en fonction de la pente du terrain au moyen du tableau de
correspondance ci-après :

Tableau 12 : Distance entre deux courbesde niveau en fonction de la pente


Faible pente Pente moyenne Forte pente (10 Très forte
PENTE
(inférieure à 5 0/00) (5 à 100/00) à 15 0/00) pente (20 0/00)

DISTANCE 30 m 20 m 12 m 5m

Ces normes constituent des repères et restent indicatives car elles peuvent varier aussi en
fonction de la structure du sol, de la perméabilité du sol et du dispositif antiérosif choisi.
b) Détermination avec le triangle à pente

➢ On choisit un point de départ de la ligne qu’on matérialise par un piquet. Un des


pieds du triangle reste au pied du piquet ;

➢ On fait pivoter le triangle et quand la ficelle est au point 0, on plante un nouveau


piquet à l’autre bout du triangle et ainsi de suite.

On choisit les intervalles de distance entre courbes de niveau (distance entre diguettes) en
fonction de la pente du terrain. Sur un terrain pentu, les diguettes sont plus rapprochées et
les parcelles de tailles plus petites. La distance entre deux diguettes peut être déterminée en
fonction de la pente du terrain au moyen du tableau de correspondance ci-après :

Tableau 13 : Largeur maximale des parcelles en fonction de la pente


Pente du terrain Largeur maximale des parcelles
0,5 pour mille 100 m
1 pour mille 50 m
2 pour mille 25 m
3 pour mille 18 m
4 pour mille 12,5 m
5 pour mille 10 m

4.2.2. Réalisation des diguettes en courbes de niveau


Les diguettes sont construites suivant les lignes matérialisées au moyen des piquets
conformément à la procédure ci-dessus décrite. Elles sont de forme trapézoïdale avec une
hauteur d’environ 30 cm et compactées par couches successives. Un compactage léger au
moyen de masse de béton est toujours mieux par rapport à un simple billon.
➢ Autres dispositions pratiques

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Pour une meilleure durabilité du système d’aménagement sommaire des bas-fonds, il faut
veiller à l’entretien régulier des diguettes, ne pas les sarcler, recharger et reprofiler à chaque
début de campagne. Les touffes d’herbes sur les diguettes sont de nature à renforcer leur
consistance ; il ne faut donc pas les déraciner au cours du sarclage. Aussi faut-il éviter de
faire des trous dans les diguettes en saison sèche lors des chasses aux rats. Par ailleurs il
faut préserver les flancs des bas-fonds avec l’installation des arbres et respecter une bande
de 50 m par rapport aux berges des cours d’eau pour éviter l’ensablement.

➢ Conseils importants à retenir

• La sélection du site pour l’installation de la culture du riz de bas-fonds est un exercice


délicat qu’il faudra opérer en toute connaissance de cause pour réduire les risques
d’échec.

• Des techniques simples d’investigation au champ permettent d’apprécier les


paramètres de choix du site et les aménagements sommaires réalisables à faible
coût et maîtrisables par les producteurs et les agents d’encadrements peuvent aider
à une meilleure utilisation de l’eau sans la maîtrise totale.

Page 64
3. Pratiques d'économie de l'eau

3.1. Introduction

Dégradation des ressources naturelles  baisse de productivité des terres non irriguées
Décideurs politiques et techniciens ont entrepris de grands efforts pour contrer les
sécheresses erratiques;

Malheureusement Résultats mitigés Mais nécessité de nourrir


une population toujours croissante, chose impossible sans une agriculture irriguée.

Alors plusieurs questions se posent : Quels sont les pratiques d'économie de l'eau?
Comment irriguer pour ne plus tomber dans les mêmes erreurs que le passé ?

Les nouvelles connaissances théoriques qui ont débouché sur des innovations techniques
ont permis de mieux maîtriser l’écoulement et de maintenir la teneur en humidité et en
nutriments du sol à des niveaux proches de l’optimum pendant toute la végétation.

Les plus importantes de ces innovations sont les techniques basées sur l’application
fréquente d’un faible volume d’eau et de nutriments sur une surface partielle, en
ajustant le débit en fonction des besoins des cultures

3.2. Nouvelles pratiques de l’irrigation

Les méthodes d’irrigation qui répondent aux considérations ci-dessus s’appellent méthodes
d’irrigation HELPFUL.

Tableau 14 : Définition du sigle HELPFUL


Anglais Français
H High-frequency Haute fréquence
E Efficient Efficace
L Low-volume Faible volume
P Partial-area Surface partielle
FU Farm-Unit Exploitation unitaire
L Low-cost Faiblecoût

En paraphrasant, on dira qu’il faudra adopter une Haute fréquence d’irrigation avec une
Efficacité dans l’utilisation de l’eau, en appliquant de Faibles volumes sur une Surface
partielle de l’Exploitation (parcelle) à Faibles coûts.
Récapitulatif des mesures permettant d’améliorer l’efficacité de l’eau

➢Conservation de l’eau
- Réduire les pertes pendant le transport en utilisant des canaux revêtus ou des
canalisations
- Réduire l’évaporation directe pendant l’irrigation en évitant l’arrosage par
aspersion à midi. Minimiser le volume d’eau intercepté par le feuillage en plaçant
les asperseurs sous frondaison
- Réduire les pertes par ruissellement et par percolation dues à la sur-irrigation
- Réduire le volume qui s’évapore du sol nu en le recouvrant de paille et en veillant
à ce que les bandes entre les rangs restent sèches,
- Réduire le volume transpiré par les adventices en évitant de mouiller les bandes
entre les rangs et en désherbant quand il le faut.
➢Renforcement de la croissance des cultures
- Sélectionner les cultures commercialisables les plus adaptées à la région
- Prévoir un calendrier optimal pour les semis et la récolte
- Adopter des façons culturales optimales (éviter les labours excessifs)
- Adopter les méthodes appropriées pour lutter contre les insectes, les parasites et
les ravageurs
- Epandre dans la mesure du possible des engrais pour fertiliser efficacement, de
préférence par fertigation
- Adopter des mesures de conservation des sols pour garantir une production
durable à long terme
- Eviter la salinisation progressive du sol en surveillant la hauteur de la nappe et les
premiers signes d’accumulation saline en drainant comme il convient
- Irriguer très souvent et en administrant juste la quantité qu’il faut pour prévenir les
déficits hydriques en tenant compte des conditions météorologiques et des
phénophases.

3.3. Méthode pratique d'irrigation HELPFUL


Les méthodes d’irrigation efficaces, peu coûteuses, basées sur le déversement fréquent d’un
faible volume d’eau sur une partie du champ, appelées méthodes d’irrigation HELPFUL
peuvent être classées en deux catégories à savoir : les méthodes d’irrigation souterraine et
les méthodes d’irrigation superficielle.

3.3.1 Méthodes d’irrigation souterraine

Elles comprennent toutes les méthodes qui consistent à déverser l’eau directement dans la
rhizosphère par l’intermédiaire de réceptacles poreux ou perforés qui sont enfouis dans le
sol à une certaine profondeur (entre 15 et 50 cm) et dont les ouvertures affleurent à la

Page 66
surface. Ces réceptacles que l’on remplit périodiquement d’eau ou qui restent pleins en
permanence, rejettent de l’eau dans le sol environnant à travers leurs parois perméables.

La vitesse d’infiltration et la distribution de l’humidité à l’intérieur de la rhizosphère dépendent


aussi des propriétés du sol :

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 Profil uniforme à texture grossière (sol sableux)
Sol Conduite poreuse enfouie à moins de 50 cm

La zone mouillée a la forme d’une carotte parce que l’eau tend normalement à s’écouler vers
le bas.

 Profil à texture fine (argileux) ou étagé


Sol Conduite poreuse enfouie à moins de 50 cm

La zone mouillée a la forme d’un oignon parce qu’une quantité d’eau plus abondante s’étend
latéralement dans le sol.

 Vases de céramique poreux

Planche 22 : Utilisation de vase poreux

Forme du mouillage du sol autour d'un vase d'argile Forme du mouillage du sol irrigué par une série de vases
poreux enfoui entre deux rangées de cultures. d'argile poreux enfouis entre deux rangées de cultures

 Tuyaux poreux sectionnés

Forme du mouillage d'un sol irrigué par des tuyaux souterrains d'argile poreux: les sections
de tuyaux sont assemblées pour former des sources linéaires horizontales parallèles
destinées à irriguer des cultures en lignes.

Planche 23 : Utilisation de tuyaux poreux

Forme du mouillage d'un sol irrigué par un tuyau poreux Culture en lignes plantée juste au-dessus de
enfoui à l'horizontale entre deux rangs parallèles de cultures tuyaux poreux horizontaux

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L’expérience montre qu’une seule conduite aménagée de cette façon permet d’irriguer les
deux rangées d’une culture maraîchère plantée de part et d’autre du tuyau. La quantité d’eau
déversée varie de 6 à 8 mm par jour. Des cultures de gombo et de tomate se sont bien
développées avec cette méthode d’irrigation.

 Manchons de plastique perforés

On utilise une fine gaine de plastique pour former un boyau en forme de manchon.

Figure 16 : Utilisation de manchon en plastique

Forme de la zone mouillée par


un manchon de plastique rempli
de sable, perforé sur un côté et
placé à la verticale dans la
rhizosphère

Le principal avantage de cette méthode est son faible coût. Elle a par contre plusieurs
inconvénients :

- Etant donné que le manchon est en plastique souple, il ne peut pas conserver sa
forme et doit être rempli de sable avant d’être placé dans le sol, ce qui réduit sa
capacité ( le volume d’eau qu’il peut retenir de 50 à 60%).
- Le sable lui-même tend à retenir un pourcentage important de l’humidité qui y
pénètre et à empêcher l’eau de sortir, ce qui réduit encore la capacité effective.
- Comme le boyau de plastique est imperméable, il doit être perforé et il faut pouvoir
optimiser le diamètre et l’espacement entre les perforations ; ce qu’il faut faire par
tâtonnement.
- Il arrive aussi que les racines des plantes et des mauvaises cultures pénètrent dans
les perforations.
Malgré ses imperfections, cette méthode a été appliquée avec succès au manioc et à
d’autres cultures dans les sols sableux du Sénégal.

 Goutte – à- goutte souterrain

Figure 17 : Gaine d’une conduite d’irrigation goutte à goutte

Source linéaire d'irrigation au goutte-à-


goutte munie de perforations peu espacées

Page 69
Il s’agit d’une méthode d’irrigation plus sophistiquée donc plus coûteuse basée sur
l’utilisation de tubes de plastique étroits (environ 2cm de diamètre). Ceux-ci sont enterrés
dans le sol à une profondeur comprise entre 20 et 50 cm, et ce, afin de ne pas gêner les
façons culturales normales ou la circulation des engins. Les tubes sont entièrement poreux
ou munis de goutteurs ou de perforations.

S’ils sont poreux, ils donnent de l’eau sur toute leur longueur,

S’ils sont pourvus de goutteurs, ils ne libèrent l’eau qu’à des points déterminés, à partir
desquels elle se répand ou se diffuse dans le sol.

3.3.2 Méthodes d’irrigation superficielle

 Système complet de goutte-à-goutte

On appelle irrigation goutte à goutte, l’application lente et localisée d’eau au niveau d’un
point ou d’une grille de points sur la surface du sol. L’eau est amenée jusqu’aux goutteurs
par un réseau de tuyaux en plastique généralement en PVC. Des canalisations latérales de
diamètre 10 à 25 mm, alimentées par une conduite principale sont posées sur le sol. Ces
canalisations sont perforées ou munies de goutteurs spéciaux. Chaque goutteur doit
déverser 1 à 2 litres par heure. La pression de l’eau dans les tuyaux est ordinairement
comprise entre 0,5 et 2,5 atmosphères. Cette pression s’atténue par pertes de charge dues
aux frottements lorsque l’eau s’écoule à travers les étroits passages ou orifices des
goutteurs, si bien que l’eau sort à une pression atmosphérique.

Les goutteurs sont soit internes soit externes.

Les avantages de l’irrigation goutte à goutte sont :

- Si les applications sont fréquentes, la portion mouillée du sol n’est pas saturée tout
en restant en permanence humide.
- L’irrigation n’est pas affectée par le vent, comme c’est le cas pour l’aspersion
- Lesystème goutte à goutte permet d’utiliser l’eau légèrement saumâtre (1000 à 2000
mg/L) pour irriguer des cultures comme la betterave, les tomates qui ne sont pas trop
sensibles à la salinité. L’eau saumâtre n’entre pas en contact avec le feuillage qui
risque moins d’être brûlé par le sel qu’avec l’irrigation par aspersion. Cependant, si
l’eau d’irrigation est saumâtre, une fraction des sels transportés par l’eau tend à se
concentrer à la périphérie des cercles mouillés et à former des anneaux de sels
visibles autour de chaque point de gouttage. Ces anneaux sont habituellement
lessivés dans les zones où les pluies saisonnières sont abondantes.
- Les réseaux complets de goutte-à-goutte permettent de réduire considérablement les
frais de main d’œuvre, mais leur bon fonctionnement ne peut être assuré que s’ils
sont supervisés en permanence par des techniciens qualifiés et les pièces de
rechange sont disponibles.

Page 70
L’aspect le plus important de l’entretien d’un système d’irrigation goutte à goutte est la
prévention de l’obstruction des goutteurs par des particules en suspension (limon), des
organismes biologiques ou leurs produits et par la précipitation chimique des sels.

On peut empêcher la formation d’algues et autres dépôts en injectant du chlore dans l’eau et
prévenir la précipitation de sels comme le carbonate de calcium en acidifiant périodiquement
l’eau.

Diverses sortes de particules peuvent être enlevées de l’eau d’irrigation au moyen de filtres à
grille, de filtres à gravier, à sable ou à tripoli et de séparateurs centrifuges.

Les filtres à grille sont assez délicats et nécessitent des inspections et des nettoyages
fréquents.

Les filtres à gravier et à sable sont moins coûteux, mais tendent à s’encrasser et à entraîner
une baisse considérable de la pression. A mesure que les pores du gravier ou du sable sont
obstrués par les matières solides ou les pellicules qui s’y déposent, la pression diminue et le
débit ralentit, ce qui nécessite un nettoyage fréquent des filtres et leur remplacement.

L’espacement entre les canalisations latérales appelées rampes est déterminé par
l’espacement entre les rangs de cultures. Quand les cultures sont sur planches, on dispose
une rampe au milieu de deux rangs de cultures. Le goutte à goutte est particulièrement
approprié pour les vergers et les cultures maraîchères disposées en ligne et en planches. Il
se prête moins aux cultures de plein plantées serrées, nécessitant un mouillage uniforme de
tout le volume de sol.

Il est clair que les systèmes d’irrigation au goutte-à-goutte requièrent des investissements
relativement élevés car il faut une grande quantité de tuyaux, de tubes, de goutteurs et de
dispositifs auxiliaires pour parvenir à délivrer le volume d’eau requis en des points
spécifiques. Pour qu’ils soient facilement applicables en Afrique, il faut trouver des moyens
de réduire leurs coûts d’installation et de fonctionnement.

Figure 18 : Forme de mouillage du sol sous un goutteur

Page 71
Figure 19 : Schéma d’un système classique d’irrigation au goutte à goutte

 Goutte-à-goutte simplifié

Les goutteurs ne doivent pas nécessairement être des dispositifs de précision. Ils peuvent
être improvisés en perçant des trous dans les rampes (canalisations latérales) à l’aide de
petits poinçons. Pour empêcher l’obstruction de ces trous ou un écoulement trop important,
on peut les recouvrir d’un collier fait à partir d’un bout du tuyau utilisé. Pour fabriquer les
goutteurs, on peut aussi couper de petits bouts de tuyau (micro-tubes) et les insérer dans les
trous pratiqués dans les parois des canalisations. On ajustera ensuite la longueur des micro-
tubes pour obtenir le débit souhaité.

Planche 24 : Gaine d’une conduite d’irrigation goutte à goutte simplifié

Fabrication d'un système simple d'arrosage au goutte-à- Fabrication d'un système simple d'arrosage au
goutte en perforant un tuyau de plastique et en recouvrant goutte-à-goutte, en insérant un micro-tube, de
les orifices avec un manchon découpé dans le même tuyau longueur réglable, dans un tuyau latéral

La pression hydrauliquedans les conduites ne doit nécessairement pas être créée par des
pompes mécaniques. Il suffit d’installer un réservoir de quelques mètres au-dessus du sol à
arroser pour créer une pression de gravité suffisante pour irriguer au goutte-à- goutte une

Page 72
petite surface. En élargissant le diamètre des tubes et les orifices des goutteurs et en
augmentant la durée des arrosages on peut compenser la faiblesse de la pression. Ces
dispositions sont particulièrement efficaces si le terrain est plat et si les canalisations
latérales (rampes) ne sont pas trop longues ou n’ont pas un trop faible diamètre.

Le filtragepeut être assuré en interposant un simple récipient rempli de sable lavé entre la
source d’eau et les conduites d’irrigation. L’eau (trouble) qui vient de la source, entrera au
fond du récipient et se répandra vers le haut à travers les couches de sable dont elle sortira
filtrée pour aller dans les conduites.

La mesure du débit est fondamentale pour garantir une utilisation efficace de l’eau. Si un
système n’est pas équipé de débitmètre ou d’une valve doseuse, le débit doit être contrôlé
en enregistrant la durée de chaque irrigation, de même que l’uniformité du débit des
goutteurs. Pour ce faire, on peut enregistrer le temps qu’il faut pour que l’eau qui s’écoule
remplisse une cuve d’un volume donné. Le volume d’eau déversé à chaque arrosage doit
correspondre aux besoins estimés de la culture en fonction de son stade végétatif et des
conditions météorologiques.

 Micro aspersion

L’irrigation au moyen de micro-pulvérisateurs, également appelés mini-asperseurs ou


gicleurs se fonde sur le principe que seule une fraction de la surface est arrosée. L’eau est
éjectée en jets fins par une série de gicleurs d’où elle tombe en pluie. Chaque gicleur peut
arroser une superficie plus grande qu’un goutteur. Le système de la micro aspersion permet
donc d’augmenter le volume de sol mouillé dans lequel les racines absorbent l’eau et les
nutriments.

Au niveau de la micro aspersion, le risque d’obstruction est réduit et le filtrage n’est plus une
nécessité impérieuse comme au niveau du goutte-à-goutte, car les orifices des gicleurs sont
plus larges et le taux d’écoulement est supérieur. Ainsi, le coût est quelque peu réduit.

La pression reste cependant de l’ordre de 1 à 2 atmosphères. Il faut cependant disposer d’un


système de pompage ou surélever le réservoir d’alimentation d’au moins 10 mètres.

L’inconvénient majeur de la micro aspersion, d’accroître l’évaporation du fait la surface


mouillée est plus grande, que l’eau est pulvérisée dans l’air sec et que les feuilles les plus
basses sont mouillées. Les maladies fongiques y trouvent un milieu favorable.

C’est un système qui convient bien pour l’arboriculture.

Page 73
Figure 20 : Forme du mouillage du sol, sous micro-aspersion

 Barboteur de basse chute

L’irrigation par barboteur est une méthode d’application fréquente d’un faible volume d’eau
sur une surface partielle dans laquelle l’eau est distribuée dans des conduites fermées.
L’eau sort librement en gargouillant de tuyaux verticaux ouverts. Cela évite le filtrage. Les
tuyaux verticaux sont appelés hampe ou tube allongé vertical ; leur diamètre varie entre 1 et
3 cm et ils sont généralement raccordés à des rampes de diamètre 100 mm, enfouies dans
le sol. Ce système convient bien pour l’arboriculture.

Figure 21 : Forme du mouillage du sol irrigué par un barboteur, avec coude souterrain

3.3.3 Irrigation souterraine par contrôle de la nappe

Elévation ou abaissement de la nappe phréatique pour l'irrigation souterraine, en contrôlant


le niveau de l'eau dans des fossés parallèles.

Figure 22 : Irrigation souterraine par contrôle de la nappe

Page 74
Récapitulatif des méthodes d'irrigation à petite échelle

Méthodes nécessitant uniquement de la main-d'œuvre et des matériaux locaux


• Des pots de céramique poreux cuits à chaleur modérée sont posés à la surface ou
enfouis dans le sol à l'intérieur de la rhizosphère. Lorsqu'ils sont remplis d'eau et
d'engrais dissous, les réceptacles d'argile perméable exsudent de l'eau et des
éléments nutritifs dans le sol.
• Des tuyaux de céramique sectionnés constituent des sources linéaires qui
humidifient un volume de sol de forme allongée.
• Méthodes basées sur des matériaux importés, mais assemblés sur place
• Des tuyaux de plastique moulé ou des canalisations de plastique extrudé sont
perforés à la main et posés sur le sol pour simuler une irrigation au goutte-à-goutte.
• Des sections verticales de tuyaux de plastique (ou même des récipients de plastique
mis au rebut, bouteilles, etc.) sont enfouies dans le sol.
• Des récipients de plastique à parois minces sont remplis de sable ou de gravier pour
fournir une résistance mécanique à l'écrasement.
• Des manchons de plastique recouvrent les sections perforées des tuyaux pour
empêcher les racines de pénétrer dans les orifices d'évacuation.
• Des filtres à sable empêchent les particules en suspension ou les algues d'obstruer
les orifices de sortie.
• Des récipients auxiliaires sont utilisés pour dissoudre et injecter l'engrais dans l'eau
d'irrigation.
• Des tubes allonge verticaux ou hampes sont utilisés pour déverser l'eau amenée par
une conduite souterraine dans de petits bassins.

Méthodes basées sur des éléments importés*


• Les assemblages de goutteurs et de micro-asperseurs fabriqués industriellement
sont soigneusement supervisés et entretenus.
• Des équipements accessoires, tels que filtres à grille et filtres remplis de matières
diverses, valves doseuses, régulateurs de pression et injecteurs d'engrais sont
utilisés dans divers assemblages.
* Ces options ne sont justifiées que pour l'arrosage des cultures commerciales dans une
économie de marché stable.

3.4. Conseils pratiques pour une irrigation efficiente

Les producteurs pilotent l’arrosage des cultures souvent par l’observation. Ils ne savent
souvent pas s’ils apportent trop ou peu d’eau. Avec les aménagements qui seront réalisés, il
leur sera encore plus difficile d’apprécier correctement si réellement ils ont apporté à leurs
parcelles la dose requise et qui est déclarée. Il faudra disposer d’un certain nombre de
conseils à administrer évidemment selon les principes de l’Ecole au Champ.

Page 75
 Etablir un plan de campagne

Au début de chaque campagne de culture, il faut établir un plan de campagne en mettant en


évidence :

- Les superficies à cultiver par spéculation,


- L’adéquation entre la quantité d’eau disponible et les superficies à cultiver en
rapport aux besoins en eau de chaque culture,
- Les charges de production (carburant, semences, engrais, entretien et réparation,
charges administratives
- Les besoins en formation (thèmes à développer pour la gestion efficiente de l’eau
et de la fertilité des terres sous irrigation)
 Arroser de préférence tôt le matin, sinon dans l'après-midi.

Dans le cas d’irrigation par aspersion ou à l’arrosoir ou l’eau mouille les parties aériennes
des plantes, en apportant l’eau le matin (attendre que la rosée ait disparu depuis 1 à 2
heures), si le soleil est présent après l’irrigation, la plante reste moins longtemps mouillée
que dans le cas d’une irrigation le soir ou la nuit. Les maladies qui ont besoin de la présence
d’eau pendant un certain temps pour pénétrer dans la plante (champignons et bactéries des
feuilles) sont alors freinées ou arrêtées dans leur développement.

 Arroser même en saison des pluies quand les pluies sont irrégulières ou
insuffisantes : mais toujours en tenant compte de l'importance de ces pluies pour
les cultures (utilisation de pluviomètre).

Une plante qui souffre à un moment donné d’un stress hydrique (excès ou insuffisance) est
sensible aux ennemis. Une disponibilité en eau irrégulière provoque ces stress. Même en
l’absence de parasite, la plante perd une partie de ses capacités de production

Vérifier si l'eau atteint bien la zone des racines et que l'arrosage n'est pas
superficiel, ni excessif.

Pour évaluer la quantité d’eau disponible au toucher ou d’après l’aspect du sol suivre la
méthodologie suivante :

1. Creuser un trou d'environ 20 à 30 cm de profondeur. Prélever un échantillon de sol


au niveau de la zone d’enracinement.
2. Serrer fortement dans la main trois ou quatre fois une poignée de terre. Noter si le
sol s’émiette ou conserve une forme oblongue.
3. Dans le dernier cas, le lancer en l’air à une trentaine de cm et le rattraper. Si la
masse se fragmente après cinq lancées ou moins, elle est jugée fragile ; si elle reste
entière, elle est considérée durable.

Page 76
Sur un sol sec, faire une copieuse pré-irrigation.

Cette opération est valable dans le cas des méthodes d’irrigation non HELPFUL et elle
facilitera le labour et la reprise des plants repiqués, ou plantés.

Biner régulièrement afin d'assurer une meilleure pénétration ainsi qu'une


moindre évaporation de l'eau dans le sol. Un binage vaut un arrosage.

Cette opération favorise une croissance vigoureuse des plantes en améliorant l’aération du
sol et en permettant une meilleure disponibilité en eau.

Un bon paillage, et l'installation d'un brise-vent peuvent diminuer les


quantités d'eau nécessaires pour les arrosages en réduisant les pertes par
évaporation.

• Le brise-vent doit être perméable à 50 % au vent, pour éviter des phénomènes


de tourbillons néfastes et permettre en même temps une aération correcte.
L’effet de brise-vent se manifeste efficacement sur une distance égale à 5 à 10
fois sa hauteur.
• Un paillage offre plusieurs avantages : évaporation moindre, frein au
développement de mauvaises herbes. Mais, selon le type, il peut être plus ou
moins favorable au développement et à la dissémination d’ennemis de culture.

Tableau 15 : Influence des types de paillage sur quelques ennemis des cultures
mildiouestemphyliose

Maladies sur fruits du

Maladies des racines


Mineuse des feuilles

nymphosant dans le
Mouches blanches
Caractéristique du

Gale bactérienne,

bas des plantes


Alternariose,

Chenilles se

et du collet
Pucerons
paillage *

Thrips

sol

(si humidité
Paille     
excessive)
Plastique
     
hermétique
Plastique
(Bemisiatabaci)
jaune
Plastique
argenté ou   
blanc mat
Plastique

noir
 Favorable à la dispersion et/ou au développement de l’ennemi
 Défavorable à la dispersion et/ou au développement de l’ennemi
* les propriétés des paillages peuvent être cumulées : ainsi on peut utiliser un plastique hermétique
(non troué et non poreux) de couleur blanche : dans ce cas les influences vont se cumuler.

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Tableau 16 : Liste de plantes pouvant servir de brise-vent
Espèce Nom
Caractéristiques Avantages Inconvénients
(nom latin) commun
Arbuste ou petit
- Branches utilisées pour les
arbre épineux.
Acacia laeta clôtures. Très résistant au sec
Préfère substrat
(250 à 750 mm)
sablo-argileux.
Arbuste épineux
Acacia atteignant 9 m. - Employé dans les clôtures. Donne
mellifera Préfère les sols combustible et charbon.
argileux.
- Très résistant au sec (250 à 1000
Gommier mm). Combustible et bois à
Arbre épineux
Acacia nilotica rouge charbon. Perches et pieux.
atteignant 20 m
ouGonakier Jeunes gousses utilisées comme
légume. Fourrage.
Arbuste ou arbre
- Très résistant au sec (100 à 800
Acacia Gommier épineux de 2 à 6
mm). Gomme arabique. Plante
senegal blanc m. Préfère les sols
mellifère.
sableux.
Acacia tortilis -
Anacardium
Anacardier Buissonnant - vigoureux et très résistant
occidentale
- Feuillage persistant
- Bien adapté aux zones arides
- Epargné par le bétail
Azadirachtaind Arbre de 5 à 20 m - Croissance rapide
Neem
ica de haut. - Résistant à la chaleur
- Feuilles et graines utilisables
comme insecticide
- perches
Arbuste ou petit - Très frugal. Très bon fourrage.
Bauhinia
arbre atteignant 8 Bois de feux et matériel de
rufescens
m de haut clôture.
Cajanuscajan -
- Rejette vigoureusement et résiste
Arbre de 5 à 20 m
Cassia siamea Sindian aux termites. Bois de feu.
de haut.
Perches.
- Bien adapté à la chaleur et aux
conditions d'aridité
Casuarina Arbre de 25 à 30 m
Filao - Croissance rapide besoin d'irrigation
equisetifolia de haut.
- Tolérant au sel
- Enrichit le sol en azote
Conocarpusla - Croissance rapide
besoin d'irrigation
urifolius - Très tolérant au sel
- Croissance rapide
- Peut souffrir du vent
- Les feuilles peuvent servir pour la
- Système radiculaire très
préparation d’un acaricide-
Eucalyptus Arbre atteignant 20 développé concurrentiel
Eucalyptus insecticide
camaldulensis m. pour les cultures et donc
- Rejette de souche facilement
à utiliser seulement en
- Perches
bordure d'exploitation
- Espèce mellifère
Euphorbiatiruc
alli et Arbuste de 5 m de Sensible aux nématodes à
- Bouturage facile
Euphorbiabals haut très branchu. galles
amifera
Gliricidiasepiu
-
m
Jatrophacurca - L’huile est utilisable comme Est un réservoir pour le
Pourghère
s insecticide acaricide virus du manioc CMV
- Supporte des sécheresses de 4 à
Arbre ou arbuste
Leucaenealeu 5 mois Sensible aux nématodes à
Leucaena de 5 à 20 m de
cophylla - Croissance rapide galles
haut
- Bonne régénération par rejets de

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Espèce Nom
Caractéristiques Avantages Inconvénients
(nom latin) commun
souche
- Plante fourragère
- Bois de feu
- Feuilles donnent un bon compost
- Perches
- Fabrication de papier
- Améliore le sol en fixant l’azote
- Croissance rapide
- Très résistant au sec
- Bouturage facile
Moringaoleifer Arbre ou arbuste - Plante mellifère Sensible aux acariens
Ben ailé
a de 8 m de haut - Gousses et feuilles consommées tétranyques
comme légumes
- Huile de bonne qualité à partir des
graines
- Supporte la sécheresse (150 à
700 mm/an)
- Convient en sol sableux ou
Prosopis Arbre de 12 à 15 m
Prosopis rocheux
juliflora de haut
- Fourrage
- Très bon bois de feu et ce
charbon
- Très résistant à la sécheresse
Tamarix - Tolérant au sel
articulata - adapté aux sols peu profonds et
calcaires
- Très frugal
Arbuste de 4 à 5 m - Supporte chaleur et sécheresse
Ziziphusmaurit Très attaqué par les
de haut ou arbre (150 à 500 mm)
iana insectes
atteignant 12 m - Fruits comestibles
- Bois résistant aux termites
Source : Mémento du développement des cultures maraîchères

Page 79
Chapitre 5 : Différentes techniques de drainage et modes opératoires

a. Principe du drainage des terres agricoles


Le réseau de drainage permet d’évacuer le surplus d’eau apportée par les eaux de pluie et
par irrigation. Le drainage est plus sollicité pour évacuer l’eau de pluie que l’excédent d’eau
d’irrigation.

Fonction de la naLe système d’évacuation retenu est constitué par des fossés à ciel ouvert
en terre. Bien que ce système occupe plus d’emprise que les conduites enterrées, il a
l’avantage d’être efficace, moins coûteux et plus facile à entretenir.

Le réseau est composé :

• d’un réseau de fossés tertiaires, placé à la limite des parcelles et recevant les excès d’eau
des parcelles et des pistes. Il déverse dans des fossés secondaires.
• d’un réseau de fossés secondaires qui collecte les eaux des fossés tertiaires,
• d’un réseau de fossés primaires qui reçoit les eaux des fossés secondaires et assure
l’évacuation de ces eaux vers les rejets.
Le dimensionnement du réseau de drainage tient compte de :
a) Temps de submersion
Le temps de submersion admissible pour une surface cultivée dépend du type de cultures et du stade
de développement de la plante. Les durées de submersion admissibles sans perte notable des
rendements culturales (moins de 10% de perte) sont données d’après SACAMIN (de l’Institut
Agronomique Méditerranéenne de Bari) comme suit :
- Pâturage et fourrages: 3 à 5 jours
- céréales : 2 à 11 jours
Pour G.A. HEJNDRICX (IIIème Congrès International des Irrigations et de drainage), les temps
d’évacuation admissibles sont :
- céréales : 5 jours
- Cultures industrielles : 7 jours
- cultures maraîchères : 5 jours
- prairies : 14 jours
- arbres fruitiers : 10 jours
Pour une durée de vie du projet de 30 ans, il est raisonnable de dimensionner le réseau de drainage
pour la crue décennale, c’est à dire la pluviométrie qui statistiquement ne se présente qu’une fois tous
les dix ans. Un dimensionnement pour une période de retour plus importante occasionnera des
investissements onéreux. Ainsi la durée de submersion n’aura lieu qu’une seule fois tous les dix ans.
b) Débit caractéristique
Le réseau de drainage est calculé pour permettre l’évacuation pendant une durée ne dépassant pas la
durée de submersion admissible, la lame d’eau obtenue pour une pluie critique dont la période
moyenne de retour est égale à 10 ans.
Si on considère que l’averse a eu lieu sur un terrain saturé où les pertes par percolation et par
évaporation valent 25 % de la pluie tombée, la lame d’eau à évacuer sera égale à 75 % de la pluie
journalière extrême de récurrence 10 ans.
Le débit caractéristique Qc du réseau qui correspond au débit par unité de surface à évacuer de la
parcelle sera calculé par la formule suivante :
Qc = c.i / 0,360
Avec c : coefficient de ruissellement (proportion de la pluie arrivant au drain)

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i : intensité de la pluie décennale
Pour i = 153 mm (valeur déterminée par ajustement statistique d’une série des pluies journalières de
la station d'Ahlan) d'une part et d'autre part, on admet une chute de rendement des cultures de 10%
pour une durée de submersion de 5 jours, le débit caractéristique est de :
(0,75 x 1530) / (3,6 x 24 x 5) = 2,66 l/s/ha,arrondi à 2,65l/s/ha
Un drain tertiaire qui dessert une parcelle de 1,0 ha aura donc à évacuer instantanément un débit de
2,65 l/s pendant une durée de submersion de 5 jours.

c) Dimensionnement
Les fossés en terre, ont une section trapézoïdale avec un fruit des talus de 2/1. La largeur à la base
est de 0,5 m pour les fossés tertiaires et de 1 m pour les fossés secondaires et primaires.
La formule utilisée pour le dimensionnement des canaux est de Manning Strickler avec un coefficient
de rugosité K = 30. La vitesse d’écoulement est limitée pour les fossés en terre à 0,5 m/s. Une
revanche d’au moins 20 cm est adoptée.
La profondeur des fossés doit assurer l’assainissement de la zone racinaire des plantes. La
profondeur minimale des fossés tertiaires est de 0,5 m.
Le réseau de drainage du périmètre s’étale sur un linéaire de 14 255 ml, répartie entre :
- 8310ml de fossés primaires,
- 2125 ml de fossés secondaires,
- 8320 ml de fossés tertiaires.

b. Drainage de surface

c. Drainage souterrain

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