1spe Cours1 Structure Polarite Entite

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Première spécialité Cours chapitre 1

Chapitre 1
De la structure à la polarité d’une entité chimique

Objectifs : − établir le schéma de Lewis de molécules et d’ions mono ou


polyatomiques, à partir du tableau périodique : O2, H2, N2, H2O, CO2,
NH3, CH4, HC, H+, H3O+, Na+, NH4+, C–, HO–, O2−;
− décrire une lacune électronique ;
− interpréter la géométrie d’une entité à partir de son schéma de Lewis ;
− décrire l’évolution de l’électronégativité au sein du tableau périodique ;
− déterminer le caractère polaire d’une liaison à partir de la donnée de
l’électronégativité des atomes ;
− déterminer le caractère polaire ou apolaire d’une entité moléculaire à
partir de sa géométrie et de la polarité des liaisons.

À l’échelle microscopique, les entités chimiques (atomes, molécules, ions) sont au


cœur de la matière. L’étude de leur structure (répartition des électrons notamment)
donne des outils pour comprendre la cohésion de la matière, l’interaction entre les
entités (lors de mélanges par exemple) ainsi que leur réactivité chimique.

Au cours de ce chapitre, le schéma de Lewis (abordé en seconde) est re-décrit et


approfondi. Il permet d’expliquer et de prévoir la stabilité des entités chimiques, et il
met en évidence les électrons de valence, au cœur de l’interaction entre entités.
À partir de ce schéma de Lewis, la géométrie des entités chimiques est décrite.
La répartition en 3 dimensions des électrons au sein d’une entité, à l’origine de la
polarité de celle-ci, permettra enfin d’obtenir les éléments de description nécessaires
pour expliquer la cohésion de la matière (chapitre 2).

1. Schéma de Lewis d’une entité chimique


1.1. Le schéma de Lewis pour observer la stabilité d’une entité

Rappel : pour gagner en stabilité, les atomes autres que les gaz nobles ont tendance
à réagir (formation d’ions monoatomiques ou création de liaisons covalentes) afin
d’obtenir une configuration de valence à 8 électrons (ou à deux électrons pour les
atomes proches du gaz nobles hélium) : c’est la « règle de l’octet » (ou « règle du
duet » pour deux électrons).

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Un
n schéma de Lewis permet de montrer, dans une entité chimique, tous les électrons
de valence de tous les atomes. Ces électrons de valence peuvent :
- être impliqués dans une liaison covalente entre atomes,
- ou bien se positionner de manière non
non-liante
liante autour des atomes.
Le schéma de Lewis offre un support visuel pratique pour vérifier que les atomes
vérifient les règles de stabilité (règle du duet ou de l’octet).

Exemple : la molécule de dioxyde de carbone O C O

Exemple : dans
ans la molécule de borane BH3, les H obéissent à la
règle du duet, mais on constate qu’il manque 2 électrons (un
doublet) à B pour assurer sa stabilité. On dit que B porte une
« lacune électronique », que l’on représente par un rectangle.
On peut prédire que cette molécule s’impliquera dans des
réactions chimiques permettant de combler cette lacune...

En classe de seconde, on observait et on complétait des schémas de Lewis. En classe


de première, on apprend à les construire dans des cas simples.

1.2. Dessiner le schéma


chéma de Lewis d’un atome

Étapes à suivre Exemple : cas de l’oxygène O

Trouver le nombre d’électrons de Pour l’oxygène, Z = 8 donc O possède 8


l’atome et établir sa électrons ; la configuration électronique est donc
configuration électronique. 1s22s22p4.

Compter le nombre d’électrons Couche de valence : la deuxième


xième, qui contient 6
de valence. électrons de valence.

Placer les électrons de valence On place successivement les 6 électrons, ce qui


progressivement en haut, à donne, étape par étape :
droite, en bas, à gauche du
. .. .. .O.. . .O... . . O... .
symbole de l’atome ; à partir du
O O O.
5ème électron à placer, regrouper
Finalement, le schéma de Lewis de l’atome
les électrons par paire (qu’on
appelle des doublets non liants).
iants).
d’oxygène est : . O.
(doublets non liants représentés en tirets).

L’atome
’atome d’oxygène possède deux doublets non liants, et deux électrons célibataires
par lesquels il peut s’engager dans deux liaisons covalentes simples (ou une liaison
double).

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✨Remarque importante : on trouve aisément le schéma de Lewis d’un atome


connaissant sa place dans le tableau périodique (valable pour les trois premières
lignes). Sa position dans la ligne du tableau renseigne sur son nombre d’électrons de
valence (6ème case de la ligne pour O, donc 6 électrons de valence). Comme O se
situe à deux cases du gaz noble néon, O peut développer deux liaisons
covalentes. Il utilise 2 électrons de valence pour des liaisons, et a donc O..
6−2=4 électrons de valence non liants, soit 2 doublets non liants.

1.3. Dessiner le schéma de Lewis d’une molécule

Étapes à suivre Exemple : cas de la molécule d’eau H2O

Écrire le schéma de Lewis de chaque


atome présent dans la molécule.
. O. .H .H
Créer les liaisons covalentes de la H O
molécule, en associant deux électrons
de deux atomes différents (une liaison
. O. .H .H
simple est représentée par un tiret). donne H

1.4. Dessiner le schéma de Lewis d’un ion

Si l’ion est monoatomique, il suffit d’écrire sa configuration électronique et


d’appliquer les mêmes étapes qu’en 1.2.

Exemple : l’ion oxyde, O2−, possède 2 électrons de plus que l’atome. 2−


Sa configuration électronique est 1s22s22p6, et son schéma de Lewis : O

Si l’ion est polyatomique, la charge électrique est attribuée à l’un des atomes de l’ion,
puis on applique la procédure habituelle.
H
Exemple : dans l’ion ammonium NH4+, on attribue la +
H N H
charge « formelle » + à l’atome d’azote car c’est la seule
possibilité pour relier les 5 atomes.
H

2. Géométrie d’une molécule ou d’un ion polyatomique

En général, les molécules ou ion polyatomiques ne sont pas plats : ce sont des objets
en trois dimensions. La forme en 3D de ces entités provient du fait que leurs
électrons de valence (doublets liants ou non liants) se repoussent les uns les autres et
cherchent à s’éloigner au maximum.

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À partir du schéma de Lewis d’une molécule ou d’un ion polyatomique, il est possible
d’interpréter sa géométrie.

Exemple : la molécule d’ammoniac a une géométrie pyramidale à base


triangulaire. Son schéma de Lewis montre pourquoi cette géométrie est la plus
favorable :

Géométrie résultante :
Schéma de Lewis Répulsion des doublets
pyramide à base triangulaire

H N H

Pour comprendre, dans le chapitre 2, la cohésion de la matière et les interactions


observées expérimentalement entre entités, on va définir la polarité d’une molécule,
qui est reliée à sa géométrie mais aussi à l’électronégativité de ses atomes.

3. Polarité d’une molécule


3.1. L’électronégativité des atomes

L’électronégativité 𝜒 (prononcer « khi ») est une grandeur sans dimension, définie


pour un atome impliqué dans une liaison covalente, et traduisant sa capacité à attirer
les électrons de cette liaison. Plus 𝜒 est élevée, plus l’atome attire les électrons ; il est
qualifié d’atome « électronégatif ».

On observe ci-dessous l’évolution de l’électronégativité dans la classification


périodique (3 premières lignes) :

1 2
H Pour chaque élement, sont indiqués : He
2,2 Z
Symbole

3 4 cP 5 6 7 8 9 10
Li Be B C N O F Ne
1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0

11 12 13 14 15 16 17 18
Na Mg Al Si P S Cl Ar
0,9 1,2 1,5 1,8 2,2 2,5 3,2

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3.2. Polarisation d’une liaison covalente

Dans une liaison covalente entre deux atomes d’électronégativité identique ou


proche (Δ𝜒 ≤ 0,4), le doublet liant est équitablement réparti entre les deux atomes
de la liaison. On dit que la liaison est apolaire.

Exemple : la liaison dans le dichlore C2 est apolaire. C C

Dans une liaison covalente entre deux atomes d’électronégativité suffisamment


différente, le doublet liant est délocalisé vers l’atome le plus électronégatif. On dit
que la liaison est polarisée, et on l’indique par des charges partielles 𝛿 (lire « delta
plus ») et 𝛿 sur la représentation de la molécule.

Exemple : la liaison C−C dans la molécule de chlorométhane d+ d−


H3C C
est polarisée.

✨Remarque : si la différence d’électronégativité entre deux atomes est trop


importante, alors la liaison perd son caractère covalent : elle devient une « liaison
ionique ».

3.3. Prévoir la polarité d’une molécule

Le caractère polaire ou apolaire d’une molécule peut se déterminer à partir de sa


géométrie et de la polarité des liaisons.
Si les positions moyennes des charges partielles positives et négatives ne sont pas
confondues, alors la molécule est polaire. Elle est apolaire sinon.

Exemple : Eau, polaire Dioxyde de carbone, apolaire

O
O C O
H H

La notion d’entité moléculaire polaire, abordée dans ce chapitre via des modèles
(Lewis, géométrie par répulsion des paires d’électrons), va permettre de détailler dans
le chapitre 2 la manière dont les entités interagissent, et d’expliquer la cohésion des
solides moléculaires.

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