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Cours de Législation G2

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1

INTRODUCTION

Le cours de législation en matière est une compilation ou un rassemblement ou


même un regroupement des textes légaux et réglementaires régissant les matières
économiques. Ces textes légaux et réglementaires varient selon le temps et le lieu où ils
doivent être appliqués. Ils se conforment donc aux aspects du milieu où l'on vit, des pratiques
de la vie quotidienne et du temps. C'est le cas par exemple de la Charte coloniale, pour qu'elle
soit appliquée à la colonie, le Parlement belge devrait procéder à la révision de sa
Constitution. Ceci montre l'importance de l'étude des différents textes légaux et
réglementaires de notre pays pour mieux cerner les réalités des matières économiques.

Depuis l'Etat Indépendant du Congo (1885) jusqu'en 2012, en passant par le


Congo indépendant (1ère, 2ème et 3ème République), la RDC a connu plusieurs textes
légaux et réglementaires en matière économique.

En 2012, la réglementation sur les sociétés commerciales avait connu une


nouvelle ère avec l'adhésion de la RDC au Traité de l'OHADA. Depuis, le cours de la
réglementation en matière économique a subi de profondes modifications car le Droit de
l'Ohada est venu simplifier les procédures en matières des affaires et donne la sécurité
juridique et judiciaire des investisseurs.

En effet, pour attirer les investisseurs étrangers et encourager les


investissements domestiques, la RDC qui a ratifié le Traité du Port Louis, a entrepris
d'harmoniser, voire d'unifier sa législation relative au secteur économique. Le développement
économique du pays en dépend.

Nous avons ainsi délimité les matières de ce cours en tenant compte de cet
aspect du droit des sociétés commerciales de l'Ohada bien que nous allons aussi parler
brièvement des différentes législations notamment les législations fiscale, douanière, en
matière des investissements, en matière du travail et de la sécurité sociale, bancaire, de
change, des assurances, minière ainsi que le droit de la concurrence.

OBJECTIF DU COURS

 Aider l'étudiant de G2Droit à avoir une lumière sur les différentes législations en
matière économique ;
 Faire la différence entre les actes législatifs et les actes réglementaires ;
 Avoir les notions essentielles sur le droit des sociétés commerciales de l'OHADA ;
 Connaitre quelques infractions à caractère économique.
2

DE LA LEGISLATION

La législation désigne d'une manière générale un corps des Lois et des


règlements en vigueur dans un Etat déterminé.

La législation comprend, la Constitution, les règles que fixe le Parlement, c’est


à dire l’Assemblée nationale et le Sénat, les règlements administratifs que sont les décrets, les
arrêtés et, dans une certaine mesure, les circulaires.

Considérée dans cette optique, la législation en matières économiques s'entend


comme l'ensemble des dispositions constitutionnelles, légales, réglementaires et
conventionnelles régissant les matières économiques au cours d'une période donnée.

Le droit économique est constitué de l'ensemble des règles juridiques


contenues dans la législation en matières économiques qui l'englobe et qui lui donne les
matières premières dont les dispositions forment ce droit qui reste tributaire de
l'interventionnisme législatif et réglementaire des pouvoirs publics en matières économiques.

La législation apparaît donc comme un grand ensemble qui inclut le droit


économique qui en est issu..

Analysons les actes législatifs et administratifs pour mieux comprendre ensuite


la notion de "législation".

I. ACTES LEGISLATIFS

Les actes législatifs sont ceux qui émanent de l'organe législatif, cad du
parlement : l'Assemblée nationale et le Sénat.

Parmi ces actes législatifs, l'on peut citer la loi et les actes ayant force de loi.

A. La Loi

1. Notion

La loi se définit aussi bien au sens matériel qu'au sens organique ou structurel.

o Au sens matériel

La loi est l'ensemble des actes règles en opposition aux actes conditions ; c'est
donc l'ensemble des actes juridiques de portée générale, impersonnelle et abstraite.

Considérées dans l'optique matérielle, toutes les sources formelles écrites sont
des lois.
3

o Au sens organique

La loi est tout acte émanant du législateur et élaboré selon la procédure


constitutionnelle d'élaboration des lois.

En droit congolais, le législateur ordinaire est le parlement qui, de par la


volonté constitutionnelle, exerce le pouvoir législatif à travers ses deux chambres :
l'Assemblée nationale et le Sénat ; il est compétent pour élaborer des lois (article 100
Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce jour).

Toutefois, il est important de signaler que tout acte émanant du parlement n'est
pas nécessairement une loi, c'est le cas d'une motion de censure qui concerne tous les
membres du Gouvernement ou de défiance qui ne concerne qu'un seul membre. C'est aussi le
cas de règlement d'ordre intérieur qui n'est pas une loi car celle-ci est élaborée suivant une
procédure spéciale prévue par la Constitution et détaillée dans le règlement d'ordre intérieur.

Cette précision permet de dégager la nuance qu'il convient d'établir entre l'acte
parlementaire et la loi, Les motions et le règlement d'ordre intérieur sont donc des actes
parlementaires et non des lois.

2, Initiative de la loi

L'initiative des lois appartient concurremment au Gouvernement, à chaque


député et à chaque sénateur.(ART. 130 de la Constitution du 18 février 2006 telle que
modifiée à ce jour).

Cette différenciation d'initiative législative est à la base d'une


conceptualisation spécifique à chaque organe d'intervention ; c'est ainsi que l'on parle tantôt
des propositions des lois tantôt des projets des lois selon les organes de leur émanation.

o Projet de lois

Le projet de lois suppose que l'initiative de la loi est de l'émanation du


Gouvernement qui l'adopte en conseil des ministres et le dépose dans le bureau de l'une des
chambres (Constitution, art 130 §2). Le projet de loi de finances est présenté au plus tard le
15 septembre de chaque année.

o Proposition de lois

La proposition des lois votées au Parlement et promulguées par le Président de


la République est prise à l'initiative d'un ou de plusieurs parlementaires.

Ces propositions de loi sont, avant délibération et adoption, notifiées pour


information au Gouvernement qui adresse, dans les 15 jours suivant leur transmission, ses
4

observations éventuelles au bureau de l'une des chambres. Passé ce délai, ces propositions
sont mises en délibération.

3. La Loi Organique

Elle a pour base juridique l'article 124 de la Constitution.

La Loi organique est une loi votée à la majorité absolue des membres
composant chaque chambre, sur des matières limitatives, préalablement prévues dans la
Constitution en rapport avec l'organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics.

Sa promulgation est obligatoirement subordonnée à la déclaration de sa


conformité à la Constitution par la Cour Constitutionnelle régulièrement saisie par le
Président de la république dans un délai de 15 jours.

Ex. Les articles 3, 8,10,150 alinéa 3, 152 al.6, 169, 177, 179 de la Constitution.

Elle précise ou complète les dispositions constitutionnelles qui en fixent les


principes généraux.

Les lois organiques contribuent à la pérennité de la Constitution en déléguant


au Parlement le pouvoir de préciser certaines dispositions constitutionnelles susceptibles de
changer avec le temps.

B. Les actes ayant force de la loi ou actes équipollents

Les actes ayant force de la loi ou actes équipollents ont pour base juridique ou
siège de la matière l'article 129 de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce
jour.

Ce sont des actes interchangeables émanant de l'exécutif et qui interviennent


dans toutes les matières où peut intervenir la loi dans les conditions prévues par la
Constitution, tout en ayant une force équipollente à celle d'une loi ordinaire.

1. Quelques actes ayant force de loi et Initiative législative du Chef de l'État

Parmi les actes ayant force des lois, il y a notamment les ordonnances lois, les
ordonnances législatives, les Décrets lois et les Décrets législatifs.

- Les ordonnances législatives (3 types) :

Ce sont des actes législatifs délégués qui, sous l'EIC, étaient édictés en cas
d'urgence par l'Administrateur général lorsqu'il intervenait par délégation dans les domaines
réservés à la loi.
5

Ces ordonnances législatives n'étaient valables que pour une durée de 6 mois
au terme desquels elles tombaient en caducité si elles n'étaient pas approuvées par le décret
du Roi Souverain.

Ex : Ordonnance législative du 14/05/1886 fixant l'interprétation en matière de justice,


approuvée par le décret du Roi Souverain du 12/11/1886.

Elles étaient aussi prises par les vices gouverneurs généraux dans leurs provinces.

Avant l'indépendance, elles étaient utilisées par le Gouverneur général du


Congo-Belge (ex Administrateur Général sous l'EIC) qui avait compétence sur certaines
matières relevant du domaine de la loi.

Les décrets législatifs

Ce sont les décrets du Roi Souverain qui; sous l'EIC, édictaient les règles
générales et impersonnelles dans le domaine réservé à la loi dans les autres systèmes
politiques.

Les décrets-loi (1ère Rép. et Accords de LUSAKA)

Ils constituent une spécialité du premier régime où le Président de la


République intervenait dans les domaines de la loi pendant les périodes d'intercessions
parlementaires.

Ce système était également d'application sous le régime de transition instauré


par la révolution du 17 mai 1997 ainsi que celui instauré par la Constitution issue des accords
de Lusaka sous le régime « 1+4 ».

o Les Ordonnances lois (Il et III ième Rép.)

Elles ont caractérisé la 2ème République où le Président de la République


pouvait constitutionnellement intervenir dans le domaine de la loi lorsqu'il y avait
cumulativement vacance parlementaire et urgence.

En ce jour, il ressort de la combinaison des articles 78, 79, 92 et 129 de la


Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée, la reconnaissance par voie de
conséquence et donc implicite, au Président de la République, de l'initiative législative ou
mieux encore les prérogatives législatives par voie d'ordonnance-lois, prérogatives qui ne
peuvent s'exercer que sous réserve de quatre conditions suivantes : urgence, délai limité,
matières déterminées et autorisation.

Cela découle de l'article 129 §1 qui prévoit que le Gouvernement peut, pour
l'exécution urgente de son programme d'action, demander à l'Assemblée nationale ou au
Sénat l'autorisation ( loi d'habilitation qui fixe la date limite de la présentation de la loi de
ratification) de prendre, par ordonnances-lois, pendant un délai limité et sur des matières
déterminées, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi.
6

Cet article est, non seulement, muet sur l'identité de la personne qui dans le
Gouvernement signe cet acte, mais il ne confère pas non plus de manière expresse au Chef de
l'Etat une quelconque initiative législative.

Cependant, en examinant les autres dispositions, il y a lieu de conclure que cet


article 129 renvoie au Président de la République au regard des motivations suivantes :

o C'est le Président de la République qui nomme et met fin aux fonctions de membres
du Gouvernement (Premier ministre et les autres membres du Gouvernement, article 78);

o Il convoque et préside le conseil des ministres (article 79);

o Il agit par voie d'ordonnance (article 79) tandis que le Premier ministre, chef du
Gouvernement, n'agit que par voie de décret de sorte que si c'était lui qui devrait intervenir
dans le sens de l'article 129, il le ferait par Décret-loi ; cependant, en parlant de l'ordonnance-
loi, cette disposition l'exclue de cette compétence ;

o Par conséquent, dans l'article 129, le Constituant visait donc l'intervention du Chef de
l'Etat qui préside le conseil des ministres et agit par voie d'ordonnance.

Il reste entendu que ces ordonnances-lois délibérées en conseil des ministres


entrent en vigueur dès leur publication. Elles deviennent caduques si le projet de loi de
ratification n'est pas déposé devant le Parlement au plus tard à la date limite fixée par la loi
d'habilitation,

Faute pour le Parlement de ratifier ces ordonnances-lois dans le délai visé, ou


en cas de rejet du projet de loi de ratification, elles cessent de plein droit de produire leurs
effets, sans rétroactivité, dans l'immédiat et pour l'avenir. Mais une fois ratifiées, ces
ordonnances-lois ne peuvent être modifiées dans leurs dispositions que par la loi.

2. Evolution des prérogatives législatives du Chef de l'Etat et des actes ayant force de
lois

o SOUS l'ETAT INDEPENDANT DU CONGO (E.I.C) 1885-1908

Les Décrets du roi souverain avaient une double typologie administrative et


législative «selon le cas :

Ils étaient administratifs lorsqu'ils étaient à portée individuelle ; c'est le cas des
décrets portant nomination de hauts cadres.

Ils étalent législatifs assortis de force de loi lorsqu'ils édictaient des règles
générales et impersonnelles dans les domaines réservés à la loi dans d'autres systèmes
politiques, c'est le cas du décret du 4 mai 1895 portant code civil livre I (les personnes) et de
celui du 30/07/1888 relatif au code civil livre III (les obligations).
7

Ces textes sont encore en vigueur sur base de la charte coloniale qui prévoit
dans ses dispositions finales que « les décrets, règlements et autres » en vigueur dans la
colonie conservent leur force obligatoire sauf dispositions contraires qui les abrogent.

SOUS L'EMPIRE DE LA CHARTE COLONIALE DU 15/11/1908-30/06/1960.

La Charte coloniale n'est pas une Constitution à part entière, comme d'aucuns
l'ont crû, c'est un texte fondamental de l'époque, considéré comme une loi organique et
particulière belge, édictée en vertu de l'article 1 er al 4 de la Constitution belge pour régir le
Congo belge.

Cet article prévoyait que les protectorats de la Belgique seraient régis par des
lois particulières, ce qui a fait que la Constitution belge devrait être révisée en conséquence
pour s'appliquer au Congo mais pas dans sa totalité d'autant plus que le Congo belge avait
une personnalité distincte de celle de la métropole et à ce titre, il était régi par des lois
particulières. C'est ainsi qu'avant le 30 juin 1960, le Congo belge est régi par la loi du 18
octobre 1908 sur le Gouvernement du Congo belge, communément appelée « Charte
coloniale ».

Cette Charte a été élaborée par le Parlement belge, sanctionnée et promulguée


par le Roi des belges et est entrée en vigueur le 15 novembre 1908. Elle a fait l'objet de
plusieurs modifications.

Pendant cette période, la colonie congolaise était gouvernée par voie de Décret
pris par le Roi de Beiges qui était, pour la colonie, le législateur ordinaire ; le parlement belge
n'intervenait que rarement soit une seule fois lors du vote de la loi budgétaire.

Ce Décret du Roi, inférieur aux lois votées par le parlement belge, était édicté
sur proposition des ministres de la colonie après avis du conseil colonial.

* SOUS LA LOI FONDAMENTALE.

L'on distingue deux importantes périodes :

o Régime normal prévu par la loi fondamentale du 19/05/1960

L'art. 37 de la loi fondamentale prévoyait les ordonnances- lois sous forme


d'acte de l'exécutif ayant force de loi que le Chef de Etat pouvait édicter sur demande du
gouvernement avec l'autorisation du parlement.

Ces ordonnances-lois élaborées en conseil des Ministres pouvaient intervenir


dans les domaines normalement dévolus à la loi et étaient soumises à l'avis préalable de la
chambre de constitutionnalité.
8

La différence avec le système actuel est telle que l'avis n'est pas préalable alors
que les quatre conditions à remplir le sont ; en plus, il faut une loi d'habilitation qui est du
ressort du Parlement même.

Une fois adoptées par le gouvernement réuni en conseil des ministres, le projet
était sanctionné par le Chef de l'Etat et entrait en vigueur pendant 6 mois avant l'expiration
desquels le parlement devait les approuver si non elles tombaient en caducité.

o Régime de crise avec l'institution du collège des commissaires généraux

La mise en place par le Chef de l'Etat, à travers le Décret-loi constitutionnel du


29/9/1960 relatif à l'exercice des pouvoirs législatif et exécutif, du collège des commissaires
généraux pendant la période de crise où régnait l'imbroglio (confusion) caractérisé par la
neutralisation et la mise en congé du Parlement par le Chef de l'Etat, a comblé le vide
juridique créé entre le 14 et le 20/9/1960.

Cette institution mixte et bipolaire ayant une double compétence exécutive et


législative du 29/09/1960 au 09/02/1961 (Près de 5 mois) exerçait le pouvoir exécutif à la
place du gouvernement et le pouvoir législatif à la place du Parlement.

 SOUS LE CONGO INDEPENDANT

o Il a été conféré, par l'article 3 du D,L. du 9/02/1961 relatif à l'exercice des pouvoirs
législatif et exécutif à l'échelon central, au gouvernement provisoire le pouvoir
législatif dévolu par la loi fondamentale aux chambres, sous forme des Décrets lois
contresignés par le 1er Ministre et le Ministre Intéressé.

o L'article unique de l'O.L. n°7 du 30/11/1965 accordant des pouvoirs spéciaux au


Président de la République, lui octroie le pouvoir de prendre, par O.L. des mesures
qui sont normalement du domaine de la loi avec obligation de déposer ces O.L, dans
les 2 mois suivant leur signature, sur le bureau de l'une des deux chambres
législatives. Elles restent en vigueur aussi longtemps qu'elles ne sont pas abrogées par
un acte législatif.

o L/O.L. N°66/92 bis du 07/03/1966 attribuant le pouvoir législatif au Président de la


République lui confère l'exercice par voie d'O.L. du pouvoir législatif mais avec une
simple obligation de les transmettre pour information à la chambre des députés et au
sénat dans les deux mois suivant la date de leur signature. Cette O.L abroge celle du
30/11/1965.

o L'O.L. n° 66/621 du 21/10/1966 relative aux pouvoirs du Président de la République


et du Parlement, restitue la compétence au parlement de voter la loi.

o Cependant, le Président de la République est autorisé à prendre, en cas d'urgence, par


O.L. toutes mesures qui, d'après la constitution, sont du domaine de la loi ; ces O.L.
ne sont soumises à aucune approbation ou ratification. Elles restent en vigueur tant
9

qu'elles ne sont pas abrogées ; c'est ce dernier système qui a caractérisé la deuxième
république.

II. ACTES ADMINISTRATIFS

A. Généralités

1. Définition

En Droit congolais, l'acte administratif se définit comme tout acte juridique


adopté unilatéralement par une autorité administrative et qui affecte l'ordonnancement
juridique, c'est-à-dire les droits ou obligations des tiers sans leur consentement.

Il s'articule en décision exécutoire susceptible de porter grief.

Décryptage de cette définition :

o acte juridique : ce caractère juridique de l'acte administratif le distingue des actes


matériels en ce qu'il vise à produire les effets juridiques poursuivis et voulus sans
chercher l'exécution d'un acte matériel.
o adopté unilatéralement : le caractère unilatéral découle du fait que l'acte administratif
est l'œuvre de la seule volonté déclarée de l'Administration.

L'unilatéralité de l'acte ne doit pas se confondre avec l'unicité de l'organe qui


prend la décision d'autant plus qu'un acte peut émaner d'un seul ou plusieurs organes
administratifs dépendant d'une même personne ou de plusieurs personnes administratives
distinctes.

Exi : un acte pris par l'Assemblée provinciale de la Province Orientale (autorité


administrative collégiale) ou par le conseil de la faculté de Droit.

L'on peut noter que bien que relevant d'un organe collégial, cette collégialité
garantie l'unicité de sorte que pour le tiers, l'Administration unilatérale est l'autorité qui
décide.

Ex2: Deux ou plusieurs ministres qui, dans le cadre des domaines qui sont à
cheval, prennent un arrêté interdépartemental.

Il convient de relever dans les deux derniers exemples que la pluralité des
organes qui interviennent n'entame pas le caractère unilatéral de l'acte administratif dans la
10

mesure où ces organes représentent vis-à-vis des administrés une seule administration ou tout
simplement ('Administration.

o Par une autorité administrative ; cette autorité peut être individuelle ou collective
mais agissant au nom d'un seul organe.
o Affecte l'ordonnancement juridique : c'est l'ensemble des règles de droit qui soit
imposent (es obligations soit confèrent les droits de sorte que si l'ordonnancement
juridique n'est pas. affecté, il n'y a pas d'acte juridique.
o Les droits et obligations des tiers sans leur consentement : cet élément se rattache à
l'aspect unilatéral dont le principe est que le consentement du destinataire de l'acte
administratif unilatéral n'est pas requis.

2. Classification des actes administratifs

L'on peut classifier les actes administratifs selon la nature, les volontés en
présence, l'objet, la structure interne de l'acte ou selon les effets juridiques.

o Selon la nature de l'acte : l'on distingue les actes administratifs juridiques qui visent
à produire des effets juridiques voulus, des actes administratifs matériels qui se
limitent à l'exécution matérielle d'un acte juridique qui en est la base.
o Selon les volontés en présence: l'on a des actes administratifs unilatéraux c'est-à-dire
ceux pris unilatéralement et discrétionnairement par l'administration comme actes de
décision exécutoire produisant des effets juridiques à caractère général et les actes
administratifs plurilatéraux dont la formation passe par le concours de volontés de
l'administration et d'autres parties ex. le contrat administratif.
o Selon l'objet: l'on distingue les actes réglementaires c'est-à-dire les déclarations de
volonté de l'Administration ayant pour but de produire des effets juridiques à
caractère général, des actes individuels qui n'ont pas pour but de tracer une norme de
conduite mais de conférer ou de reconnaître un droit subjectif, c'est donc l'acte
unilatéral poursuivant un objet à effet subjectif; il convient ici de noter que seuls les
actes réglementaires peuvent faire l'objet d'exception d'illégalité.
o Selon la structure interne de l'acte : l'on a des actes administratifs simples dont
l'élaboration dépend de la seule volonté de l'administration sans le recours de
particuliers, ce sont des actes monocolores et univoques, ex. :.acte de nomination,
règlement, et des actes administratifs complexes lesquels sont équivoques,
ambivalents et multicolores, ex. : contrat administratif où nous trouvons les trois
phases suivantes -.préparatoire, décisoire et le post-décisoire.
o Selon les effets juridiques : l'on distingue les actes administratifs décisoires (qui
emportent des décisions) des actes administratifs préparatoires c'est-à-dire ceux qui,
sans constituer la décision elle-même, la préparent.

Ex. Avis, propositions, sauf cas d'avis conforme qui confère une autorisation.

B. Le règlement administratif
11

1. Siège de la matière

Aux termes de l'article 128 de la Constitution du 18 février 2006 qui en


constitue le fondement juridique ; « Les matières autres que celles qui sont du domaine de la
loi ont un caractère réglementaire. Les textes à caractère de loi intervenus en ces matières
peuvent être modifiés par décret si la Cour Constitutionnelle, à la demande du
Gouvernement, a déclaré qu'ils ont un caractère réglementaire en vertu de l'alinéa
précédent. »

La deuxième partie de ce texte constitue une sorte de dérogation au principe de


la symétrie juridique et donc de parallélisme de forme et des compétences.

Il convient de souligner que c'est le Premier Ministre qui dispose du pouvoir


réglementaire en vertu de l'article 92 de la Constitution, et ce, sous réserve des prérogatives
dévolues au Président de la République par la Constitution.

2. Notion du règlement administratif

Le règlement est un acte administratif à caractère unilatéral de portée abstraite,


générale et impersonnelle, pris dans le but d'assurer l'exécution des lois.

Analyse des éléments tirés de cette notion :

o Le règlement est un acte administratif : le vocable administration ici employé ne


renvoie pas nécessairement à l'administration gouvernementale mais à la fonction
administrative qui peut s'exercer au parlement, au gouvernement, au conseil
judiciaire.
o Ex. : Le 1er Président de la CSJ peut prendre un règlement pour assurer le
fonctionnement administratif de la Justice.
o Le règlement est un acte administratif unilatéral : l'élément unilatéral permet
d'établir la distinction selon l'objet entre les règlements et les contrats administratifs
qui sont des actes bilatéraux.
o Le règlement est à caractère général et impersonnel : considéré selon la matière, le
règlement s'apparente à la loi dont il diffère de par la procédure particulière et l'organe
de son élaboration (de la loi).

Ces deux caractères permettent de différencier les actes réglementaires des actes individuels
qui eux s'adressent à un individu ou un groupe d'individus bien déterminé, tandis que le
règlement s'adresse à tous les individus.

3. Classification

L'on peut ranger les règlements administratifs suivant différents critères tenant
à l'autorité dont émane l'acte, à la matière, au rapport entre la loi et le règlement et à la forme.
12

L'intérêt du critère lié à l'autorité dont émane l'acte est celui de déterminer la hiérarchie du
règlement.

o Critère de l'autorité de l'acte :

L'on distingue les règlements émanant des autorités provinciales ou locales, de


ceux émanant des autorités des organes de gestion de certains services publics personnalisés
et de ceux émanant des autorités du pouvoir central.

Le gouverneur, le Bourgmestre sont des autorités administratives provinciales


et communales, ils statuent l'un par arrêté, l'autre par décision tandis que les ministres ont un
pouvoir réglementaire par délégation, c'est-à-dire ils participent au pouvoir réglementaire du
Premier ministre dont ils appliquent les décisions par voie d'arrêté, (art.92 al.2 de la
Constitution.)

En effet, la hiérarchie de règlements est tributaire de la position des autorités et


des organes de leur émanation. Ainsi, au nom de cette hiérarchie organique, le règlement
émanant des autorités supérieures sont au-dessus de ceux émanant des autorités
subordonnées.

Ex: le Chef de l'Etat prend les ordonnances qui sont supérieures aux arrêtés des ministres
chargés de les exécuter; les arrêtés de ministres s'imposent sur ceux émanant des autorités
provinciales et locales, ex. Arrêté du ministre de l'intérieur qui s'impose au Gouverneur de
Province.

Conséquences de ce principe :

o l'autorité inférieure ne peut pas déroger à un règlement émanant de l'autorité


supérieure.,
o l'autorité qui a édicté son règlement ne peut pas y aller à l'encontre par un acte
individuel sans l'avoir au préalable modifié en vertu du principe «Pater Legem Quam
Ipse fecisset» (l'acte s'impose à l'autorité qui l'a pris).
o l'autorité supérieure ne peut aller à l'encontre d'un règlement émanant d'une autorité
inférieure qu'après avoir pris une mesure générale l'abrogeant et non une mesure
individuelle.

N.B. : Il sied aussi de relever que les règlements à portée générale l'emportent sur ceux à
portée particulière en vertu du principe de légalité.

o Critère matériel :
 Règlements d'exécution : ceux ayant pour objet d'assurer l'exécution des lois qu'ils
complètent dans leurs détails et en facilitent la compréhension en comblant les
lacunes.
 Règlements organiques : Ce sont ceux ayant pour objet l'organisation et le
fonctionnement de service, ils peuvent être édictés par tout chef de service et
complétés par des circulaires ou notes de service.
13

 Règlements de police, ceux édictés en vue du maintien de l'ordre public (la sécurité, la
salubrité et la tranquillité publique), dans le cadre de la police administrative qui est
préventive et non de la police judiciaire qui est répressive.
o Critère de rapport entre la loi et le règlement : art.128 de la Constitution :
 Règlements autonomes : ils revêtent deux sens selon qu'ils sont perçus sous l'angle
technique ou doctrinal.

Dans l'optique technique, les règlements autonomes désignent les règlements


qui interviennent là où la loi ne peut pas ou ne peut plus intervenir.

Dans leurs dimensions doctrinales, les règlements autonomes emportent


l'acception des règlements qui interviennent dans un domaine où la loi n'est pas encore
intervenue.

 Règlements subordonnés sont ceux qui sont pris en exécution et dans le sillage d'une
loi préalablement édictée à la matière.

CHAPITRE PREMIER : LES LOIS DE DEVELOPPEMENT

SECTION I : GENERALITES

I.1. NOTIONS

La législation en matière économique n’a pour objectif que le développement


socio-économique des Etats. Raison pour laquelle les Etats disposent d'un arsenal de textes
légaux et règlementaires en vue de leur développement car la législation en matière
économique forme le cadre dans lequel se fait le développement. En effet, la législation en
matière économique vise l'ensemble des lois, règlements et conventions qui régissent les
matières économiques. Ainsi, chaque Etat a sa propre législation. Cette notion des lois de
développement peut être tirée de la Constitution et découle de la théorie générale du
développement.

A. LA THEORIE DE DEVELOPPEMENT

Par développement il faut entendre l’amélioration des conditions de vie et des


infrastructures d’un Etat. C’est ainsi que l’on peut parler d’un développement partiel ou
intégral. Mais chaque Etat a la mission de rechercher le développement intégral.

Le développement est intégral lorsqu’il tient compte de plusieurs facteurs de la


vie tel que le social, l’économie, la politique, la technique, etc. pour atteindre le mieux-être de
l’homme.

Pour ce faire, le pouvoir politique doit être capable d’assurer la stabilité


politique et la promotion de bons rapports sociaux ainsi que l’assainissement du climat des
affaires. Et le développement s'organise grâce à la technique de la planification qui a pour
indicateur principal la croissance économique.
14

B. CROISSANCE ECONOMIQUE

1. NOTION

Certains théoriciens et praticiens du développement préfèrent définir la


croissance économique comme étant un processus d'élévation continu et soutenu du produit
de l'économie par habitant. La croissance économique désigne la variation positive de la
production de biens et de services dans une économie sur une période donnée, généralement
une période longue. En pratique l'indicateur le plus utilisé pour la mesurer est le produit
intérieur brut (PIB). Il est mesuré en "volume" ou "à prix constants" pour corriger les effets
de l'inflation. Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise souvent la
croissance du PIB par habitant comme indicateur de l'amélioration de la richesse individuelle,
assimilée au niveau de vie. Lorsque le PIB croit à un taux supérieur à la croissance
démographique, on dit que le niveau de vie s'élève, et lorsque par contre, la croissance
démographique est supérieure au taux de croissance du PIB, on dit que le niveau de vie
baisse.

1.1 LE PRODUIT INTERIEUR BRUT (PIB) ET LE PRODUIT NATIONAL BRUT


(PNB)

Le Produit Intérieur Brut est un indicateur économique qui permet de mesurer


les richesses produites au sein d'un pays ou d'une zone géographique au cours d'une période
déterminée. C'est un indicateur de base du niveau général de santé économique d'un pays ou
d'une zone géographique ou du monde (PIB mondial).

Calculer le PIB consiste à faire la somme des valeurs ajoutées des biens et
services produits au sein d'un pays ou d'une zone géographique par :

 les entreprises (nationales et étrangères), les collectivités publiques, les associations,


les ménages. Il mesure l'activité réalisée dans un pays par toutes les unités
résidentielles quelle que soit leur nationalité : critère de territorialité. Il ne faut pas
confondre le PIB avec le PNB (Produit National Brut). Ce dernier mesure les
richesses créées à travers le monde par les acteurs économiques de même nationalité.
C'est la somme des valeurs ajoutées créées en une année par toutes les entreprises
nationales, implantées dans le pays et à l'étranger : c'est le critère de nationalité.
Exemple : les bénéfices d'une entreprise congolaise résultant de l'activité de sa filiale
française ne seront pas comptabilisés dans le calcul du PIB de la RDC, mais dans le
calcul de son PNB.

NB. Dans l'Union Européenne (UE), la notion de PNB correspond à celle de Revenu National
Brut (RNB).

Le PIB correspond à la somme des éléments comptables suivants :

Les dépenses de consommation finale ;


15

 la formation brute de capital fixe (investissements réalisés par les différents acteurs
économiques) ;
 la variation de stock càd la différence de valeur entre les entrées et les sorties de biens
(matières premières, produits semi finis ou finis) ;
 le solde des échanges extérieurs (différence entre les biens/ services exportés à
l'étranger et ceux importés de l'étranger).

Il est important de noter que le "Système Européen de Compte 2010" (SEC


2010) prévoit d'intégrer des activités au paravent exclues du calcul du PIB, telles que les
dépenses de recherche et développement, comptabilisées comme des investissements, les
crédits d'impôts (comptabilisés comme des dépenses de l'Etat), les activités illégales (trafic de
stupéfiants, contrebande de tabac et d'alcool, prostitution, …).

Le PIB national permet de comparer les performances économiques de


plusieurs pays, alors que le PIB mondial représente la somme de tous les PIB nationaux,
après leur conversion en dollars. L'accélération ou le ralentissement de la croissance de cet
indicateur reflète la situation économique dans le monde.

1.2. LIMITES DU PIB

A l'avis de certains analystes, le PIB est un indicateur de croissance


économique qui présente des limites car il ne permet pas d'évaluer le niveau de
développement durable d'un pays et le bien être social de ses habitants. Certaines activités
pouvant contribuer au bien être individuel et collectif de la population ne sont pas prises en
compte dans le calcul du PIB, c'est le cas notamment des activités domestiques, des activités
bénévoles exercées au sein d'une association ou d'un syndicat (conseils juridiques à domicile
par exemple). Par contre, certaines activités considérées comme étant nuisibles à l'Homme et
à l'environnement sont prises en compte dans le calcul du PIB (production d'armes et de
cigarettes, activité polluante de certaines entreprises).

2. IMPORTANCE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

La croissance est un processus fondamental des économies du moment,


reposant sur le développement des facteurs de production. Elle transforme la vie des
populations dans la mesure où elle crée davantage de biens et de services. A long terme, la
croissance a un impact important sur la démographie et le niveau de vie. Elle permet
d'évaluer le degré de réalisation de la plupart des objectifs de la politique économique :
augmentation des revenus et accroissement de la richesse matérielle et du bien être de la
population ; augmentation de la capacité de créer des emplois, l'élargissement de l'assiette
fiscale pour la mobilisation des moyens nécessaires au développement des services publics ;
affirmation de la puissance économique des pays vis-à-vis du reste du monde, etc.

3. DIFFERENCE ENTRE CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT

Le développement peut être défini comme étant un progrès intégral de


l'homme dans toutes les dimensions de son être à travers des facteurs démographique
16

(planning familial), politico juridique (liberté de faire de la politique, primauté du droit,


équité judiciaire), économique (amélioration des procédés de production et réalisation d'une
croissance soutenue) et socioculturel (bonne couverture sanitaire, épanouissement intellectuel
et culturel).

La croissance économique est un élément du développement, elle apparait


comme une condition première de l'amélioration de l'ensemble des cinq principaux éléments
constitutifs du domaine économique :

 la consommation : la croissance accroit la quantité de biens offerts sur le marché et


assure aussi le financement des biens et services publics dont dépend la
consommation collective ;
 l'appareil de production : la croissance mesure les performances de l'appareil productif
à travers les valeurs ajoutées à chaque étape de la production. Elle ouvre les
perspectives de profit qui motivent les détenteurs de capitaux, et crée les perspectives
d'emploi rémunérateur. Elle assure à l'appareil productif les équipements et matières
dont il a besoin, ainsi que ses possibilités de débouchés ;
 les échanges extérieurs : la croissance permet l'entrée de devises, et donc la possibilité
de recourir aux produits et aux opportunités des marchés extérieurs ;
 l'activité des pouvoirs publics qui ne peut être financée que par des prélèvements
fiscaux sur l'activité marchande. Ainsi, les ressources de l'Etat sont conditionnées par
la croissance de l'activité productrice ;
 la réduction de divers déséquilibres : la croissance est un instrument de lutte contre le
déficit de la balance des paiements et contre les pressions inflationnistes.

C. DOING BUSINESS

Le doing business concerne les normes et réglementations qui sont favorables


ou défavorables à l'activité commerciale. Il présente des indicateurs quantitatifs sur la
réglementation des affaires et la protection des droits de propriété qui peuvent être comparés
entre les différents pays du monde.

Les aspects de la réglementation des affaires ont une incidence sur 11 étapes
de la vie d'une entreprise. Ces étapes sont prises en compte dans le classement doing business
sur la facilité de faire des affaires : création d'entreprise, obtention d'un permis de construire,
raccordement à l'électricité, transfert de propriété, obtention de prêts, protection des
investisseurs, paiement des taxes et impôts, commerce transfrontalier, exécution des contrats
et règlement de l'insolvabilité, réglementation du marché du travail, distribution adéquate de
richesse.

Le premier rapport Doing Business est apparu en 2003 avec 5 indicateurs. La


réglementation des affaires est un modèle spécifique de réglementation visant à encourager la
croissance et à protéger les particuliers dans le secteur privé. Ce dernier est maintenant
considéré comme un facteur déterminant de la croissance économique et du développement.
17

Les pouvoirs publics doivent travailler de concert avec le secteur privé pour créer un cadre
stimulant pour les entreprises.

1. IMPORTANCE DE DOING BUSINESS

 Une réglementation efficiente des affaires peut encourager la création et la croissance


des entreprises et minimiser les risques de distorsions ou de défaillance du marché.
 La réglementation peut contribuer à corriger et à empêcher les défaillances du
marché.
 Elle peut aussi permettre d'intervenir quand les opérations du marché conduisent à des
résultats inacceptables sur le plan social, tels que la distribution inadéquate des
richesses et l'inégalité. Ainsi les pouvoirs publics ont la capacité de formuler et
d'appliquer des réglementations contribuant à assurer l'existence d'un terrain de jeu
équitable pour les citoyens et les acteurs économiques dans une société.
 Une réglementation efficace des entreprises favorise l'accès au marché, la création
d'emplois, la productivité et l'amélioration des niveaux de développement économique
en général.

L'important n'est pas de mettre en place une réglementation excessive qui, au


demeurant, peut devenir des obstacles, des écueils au développement, mais d'adopter une
réglementation plus intelligente visant à concilier la nécessité de faciliter les activités du
secteur privé et la nécessité de protéger les intérêts des consommateurs et d'autres groupes
sociaux par des mesures de sauvegarde. La plupart des indicateurs Doing Business s'appuient
sur les lois et réglementation en vigueur.

2. QUELQUES STRATEGIES EN FAVEUR DU DOING BUSINESS

Amélioration du climat des affaires

L'amélioration du climat des affaires suppose un environnement des affaires


attractif, une simplification des démarches administratives pour réduire coûts et délais, et une
garantie de la sécurité juridique aptes à stimuler les investissements privés de création, à
provoquer l'extension et la modernisation des investissements existants en vue de soutenir,
par ricochet, la croissance économique et assurer la promotion de l'emploi.

o Promotion du secteur privé

Le secteur privé et informel congolais est dominé par de petites et moyennes


entreprises (PME) individuelles ou familiales de petite ou moyenne taille, à capitaux
18

nationaux ou étrangers, caractérisées par la faiblesse généralisée des fonds propres, des
capacités des ressources humaines, le manque de vision du futur et sujettes à d'énormes
difficultés d'accès aux financements des établissements de crédit du fait de l'absence d'une
politique cohérente de financement, de l'absence d'une institution financière spécialisée à cet
effet

Sa promotion passe par l'amélioration de l'intermédiation financière et le développement de la


micro finance pour faire de lui une force motrice de la croissance économique du pays.

o Amélioration de l'intermédiation financière

Un système financier sain, solide et crédible s'avère un des facteurs capables


d'impulser la croissance et le développement dans un pays.

II.2 BREF APERCU DES PLANS DE DEVELOPPEMENT EN RDC

A L'activité économique avant la colonisation :

Les autochtones étaient organisés en royaumes et en empires car le territoire


actuel de la RDC n'était pas défini avant la conférence de Berlin de 1885. L'activité
économique (la cueillette, pêche, chasse, etc.) diffère considérablement de celle du monde
moderne. La base matérielle est fortement dépendante de la nature.

B. L'économie de l'Etat Indépendant du Congo (EIC)

Léopold II de Belgique règne sur l'Etat Indépendant du Congo comme s'il


s'agissait de sa propriété privée. De1885 à 1891, le libéralisme économique bat son plein. Le
commerce privé est encouragé et entièrement libre, car l'Etat n'y voit aucun inconvénient. Le
pouvoir colonial avait planifié l'exploitation du Congo principalement au profit de la
Belgique et subsidiairement d'autres pays étrangers vers lesquels étaient évacués tous les
produits.

En 1892, vu la nécessité dans laquelle se trouve la jeune colonie en termes


financiers (afin de mettre en valeur le territoire), s'annonce l'interventionnisme. De 1908 à
1914, le libéralisme économique revient en force. Il ya eu des fluctuations importantes de
nature conjoncturelle pendant l'entre deux guerres. D'où une importante lacune en ce qui
concerne l'existence d'une véritable loi de développement intégral.

Dans les années 50, le pouvoir colonial a mis en place le système de colonats
belges installés presque dans l'ensemble du pays et dirigés par les anciens agents et
administrateurs territoriaux puis d'autres résidents étrangers moyennant crédit et autres
avantages. C'était donc l'exploitation rationnelle du pays au profit de la métropole.

C. Après l'indépendance, les quotas à l'importation renforcent l'industrialisation


nationale
19

C.1. Sous la première République

Entre 1960 et 1965 l'histoire économique est marquée par des problèmes
politiques notamment éclatement des structures politiques et effondrement administratif. D'où
les luttes intestines avec pour seule priorité l'indépendance politique et peu d'intérêt pour les
activités économiques.

Si la colonisation a légué au nouvel Etat une économie productive et équipée,


la croissance ne suit pas. Elle s'était arrêtée dès la fin de 1957, provoquée par des récessions
conjoncturelles, une baisse des investissements privés et la fuite massive des capitaux. Le
Congo commence son cycle de problèmes économiques et géopolitiques.

L'on signale toutefois la création du haut commissariat général au plan chargé


de concevoir, de préparer et de présenter un plan de développement de la RDC en vue de
valoriser son économie. Cette institution deviendra plus tard le commissariat général au plan
avant d'être appelé Institut de planification et disparaître par la suite.

C.2. Sous la deuxième République

A cause de l'important potentiel du pays, la corruption s'est très tôt installée. Il


y avait une mainmise du pouvoir sur l'économie pour en détourner les profits dans le cadre
d'un enrichissement personnel. C'est la descente aux enfers.

Toutefois, il y avait des initiatives pour assurer le développement du pays.


Ainsi, le 05/03/ 1969 il y eut création du Ministère d'Etat chargé du plan, de la Recherche
Scientifique et de l'aménagement du territoire. Malheureusement, ce Ministère sera dissout
quatre mois seulement après ; l'aménagement du territoire ayant été rattaché aux travaux
publics et le plan réduit en un simple service rattaché au bureau du président de la
République.

Plus tard, les autorités du MPR, conformément au manifeste de la N'sele,


réintègrent le plan à la Présidence de la République. De là, sera créé un commissariat général
au plan qui deviendra par la suite rattaché à la présidence de la République avec à la tête un
Commissaire Général. En 1983, le Commissariat redevient le Ministère du Plan.

C.2.1.Quelques plans sous la deuxième République

 PLAN MOBUTU : DE 1979 à 1981

Ce plan a été approuvé par l'O.L no 80/012 du 05/09/1980 et comportait un


programme de stabilisation avec le Fonds Monétaire International (FMI) qui devrait aider le
Zaïre à l'époque en difficultés financières à faire face à ses dettes extérieures. En effet, la
RDC avait des crises économiques multiformes au cours de la décennie 1970 avec les
phénomènes tels que la zaïrianisation, la radicalisation et la rétrocession. A cela, il faut
20

ajouter les deux guerres du Katanga de 80 jours en 1977 et celle de 6 jours en 1978 à Kolwezi
; le Katanga étant considéré comme le poumon économique du Zaïre. D'où la nécessité pour
le Chef de l'Etat d'initier ce programme de relance économique avec le FMI.

 LE PROGRAMME ALIMENTAIRE MINIMUM "PAM" 1982

Ce plan voulait promouvoir l'agriculture en la mettant à la portée de toute la


population. Le gouvernement qui devrait contrôler cette agriculture, devrait aussi assurer le
moyen de transport pour aider l'évacuation des produits agricoles vers les grands centres.

Le PAM changera en PAR (Programme Alimentaire Réaliste) pour faire de


l'agriculture priorité des priorités et l'objectif à atteindre dans le cadre d'une loi de
développement ne doit pas être le minimum de peur de tomber dans le négligeable.

 LE PROGRAMME INTERIMAIRE DE REHABILITATION ECONOMIQUE


"PRINT" 1983 à 1985.

C'est la continuité du plan MOBUTU avec le FMI, donc un programme


monétaire et financier.

 PLAN QUINQUENAL DE 1986 à 1990

Consacré par la loi no 86/001 du 07/03/1986, ce plan sera en réalité le


prolongement du plan MOBUTU qui visait le redressement de l'ensemble de l'économie
nationale tout en cherchant à dépasser les différents investissements antérieurs. Ce plan
voulait assurer le développement économique et social en partant de tous les secteurs
correspondants en englobant toutes les structures.

C.2.2 AUTRES PLANS DE 1998 à 2016

 PLAN TRIENAL DE 1998 à 2001 : plan mis sur pied par le Chef de l'Etat sous
l'impulsion des comités du pouvoir populaire pour la promotion de l'agriculture
et l'installation des cantines populaires.
 LE PROGRAMME MINIMUM DE PARTENARIAT POUR LA TRANSITION
ET LA RELANCE "PMPTR"

C'est l'extension des actions de PMURR sur l'ensemble du territoire national,


préparé en vue de relayer celui-ci en reprenant le secteur des infrastructures comme première
priorité de ses interventions. Il s'agit des transports, énergie, Eau, infrastructures et services
urbains et de télécom.

 DOCUMENT DE STRATEGIE ET DE CROISSANCE POUR LA


REDUCTION DE LA PAUVRETE "DSCRP"

C'est un outil national de lutte contre la pauvreté grâce à une stratégie des
réformes économico sociales. La stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté a été
conçue en deux étapes chacune d'elle constituant une génération.
21

La première génération ou DSCRP1 DE 2007 à 2009

Prorogée jusqu'au 31 décembre 2010 et conduisant à l'I PPTE point


d'achèvement. Cette première étape a consisté à la mise en place d'un document intérimaire
de la stratégie de réduction de la pauvreté élaboré selon une approche participative à partir de
2001, pour être publié en juillet 2006 tandis que le plan d'action de sa mise en œuvre n'a été
finalisé qu'en juillet 2007.

La seconde génération ou DSCRP2 DE 2011 à 2015.

Il fait suite à la prorogation de l'échéance du DSCRP1 au 31 décembre 2010 et


dont la revue préalable en mars 2010 et les actions combinées dans le cadre de sa mise en
œuvre ont notamment recommandé l'intensification et l'accélération des efforts de lutte contre
la pauvreté et l'atteinte des OMD (Objectif du Millénaire pour le Développement).

DIFFERENCES ENTRE DSCRP1 ET DSCRP2

Le DSCRP2 se distingue du DSCRP1 en ce qu'il s'inscrit dans un cadre de


planification, de programmation et de budgétisation qui a évolué par rapport à ce dernier
grâce à un nouveau système national de planification et de programmation reposant sur la
gestion axée sur le résultat et le développement de nouveaux outils au niveau national,
sectoriel et provincial.

En outre, le DSCRP2 opérationnalise tout autant les cinq chantiers de la


république matérialisés dans le programme du Gouvernement, les OMD à travers le
document de plaidoyer pour la mobilisation des ressources et leur réalisation en RDC.

Nature juridique et optique du développement du DSCRP

Le DSCRP est un document de politique économique et un cadre de référence


pour la formulation des programmes de développement économique et social.

Il fixe le cadre de coordination des efforts du Gouvernement et de ses


partenaires, aussi bien dans la mise en œuvre des axes de la stratégie que dans la mobilisation
des ressources pour le financement de cette dernière. Il permet une remise à niveau des
institutions et des structures de l'Etat.

Relation entre DSCRF et les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)

Les OMD visent le développement des pays ainsi que la réduction de


l'incidence et de la profondeur de la pauvreté.

C'est sur ce fond que la RDC a décidé de placer la lutte contre la pauvreté au
centre de sa politique de développement, par l'élaboration et la mise en œuvre d'une stratégie
nationale de réduction de la pauvreté, unique cadre fédérateur de l'ensemble des initiatives
22

dans ce domaine, stratégie basée sur les OMD et fortement appuyée par les partenaires
bilatéraux et multilatéraux.

Ce Pacte du millénaire pour le développement conclu en 2000 est constitué de


huit objectifs du millénaire pour le développement allant de 2010 à 2015, lesquels s'articulent
comme suit :

Réduction de l'extrême pauvreté et de la faim ; - Assurer l'éducation primaire


pour tous ; - Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes ;- Réduire la
mortalité infantile ; - Améliorer la santé maternelle ; - Combattre le VIH/sida, le paludisme et
d'autres maladies ; - Assurer un environnement durable et - Mettre en place un partenariat
mondial pour le développement.

 La politique des cinq chantiers 2006-2011 et 2011-2016.

o Nature juridique des cinq chantiers

Les « 5 chantiers » constituent un contrat de gouvernance qui s'articule en un


cadre stratégique de référence destiné à orienter le gouvernement dans son programme pour
réaliser la croissance et réduire la pauvreté à travers un programme de développement et de
modernisation des infrastructures économiques et sociales, appuyé par plusieurs actions
destinées à assainir le climat des affaires pour attirer les investissements créateurs d'emplois.

* Philosophie de cinq chantiers

Cette philosophie réside dans le souci pour les gouvernants :

- d'assurer la promotion des conditions favorables à la création de plus de richesses,


leur répartition plus équitable en vue de l'accélération de la croissance et la réduction de la
pauvreté permettant ainsi à la population d'accéder aux services sociaux de base.

- provoquer l'émergence et le développement de la RDC à partir d'une vision et des


idées forces résolument tournées vers des choix portant sur des formules novatrices, efficaces
et audacieuses.

- reconfigurer la RDC au plan social, économique, culturel et politique.

- remettre en cause les formes considérées figées qui retardent ou freinent l'évolution de
la société.

C'est donc une émancipation considérable tournée vers la quête des


innovations dans tous les domaines, une exigence de nouvelles mœurs et d'un nouveau mode
de vie. Cette volonté de changement a comme finalité la modernité, entendue comme attitude
et mode de vie et d'agir, par-delà la modernisation des structures et des infrastructures qu'elle
entraîne,

SECTION II : De la planification économique


23

Par planification économique, l’on entend le programme qui retrace la marche


à suivre pour atteindre des objectifs bien précis en orientant l’économie dans un sens comme
dans un autre. C'est une ligne de conduite pour atteindre des objectifs visés afin d'orienter
l'économie dans une direction précise et adéquate.

Elle est donc la conscience politique, l'appréhension des besoins de la


communauté et la maîtrise progressive par cette dernière des moyens nécessaires à la
satisfaction de ces besoins.

C’est généralement par une loi qu’une planification est coulée dans un
document appelé plan au point qu’il faille dire qu’il n’y a pas de plan de développement sans
loi. Et la loi qui approuve un plan de développement est appelée « loi de développement ».
En effet, dans toutes les Constitutions ayant régi notre pays, le plan est approuvé par la loi
d'où l'origine de l'expression "loi de développement".

1. DU CARACTERE ET DE L'ELABORATION

A. DU CARACTERE DE LA PLANIFICATION

La planification peut être impérative ou indicative.

 Elle est impérative ou contraignante lorsqu'elle consiste pour l'Etat à prendre des
mesures contraignantes et dirigistes en imposant aux entreprises des conditions qui
viennent parfois des bailleurs de fonds. Cette forme d'interventionnisme autoritaire de
l'Etat dans la vie économique l'amène à créer les entreprises étatiques sous forme de
sociétés commerciales, à participer au capital de certaines sociétés deviennent ainsi
d'économie mixte ou à privatiser la gestion. C'est le cas de la réforme effectuée en
2008 sur les entreprises du portefeuille.
 Elle est indicative, concertée ou contractuelle lorsqu'elle consiste notamment à l'octroi
des avantages incitatifs de l'ordre fiscal, financier (subventions, prêts, primes) tels que
prévus par les codes des investissements, minier, forestier, en faveur des pouvoirs
privés qui s'engagent à appliquer les orientations de la politique économique en vue
de contribuer au développement du pays.

B. Elaboration du plan

Le point de départ de l’élaboration d’un plan de développement est l’analyse


de tous les problèmes essentiels, surtout structurels qui se posent dans un Etat en focalisant
l’attention sur les causes profondes de la crise, l’inventaire des possibilités qui pourront
permettre à relever le niveau de développement à court, moyen et long termes.

C’est donc ce diagnostic qui va permettre à l’Etat de concevoir une


planification conséquente décrivant la situation économique et sociale du pays en proposant
les perspectives et orientations pour la matérialisation du plan de développement. Le plan
tend à orienter dans une certaine direction, face aux objectifs à atteindre, l'économie d'un
pays en vue d'en assurer un développement cohérent.
24

Le plan de développement est promulgué par le chef de l’Etat à l’instar de


toutes les lois après leur adoption par le parlement.

B. 1. PROCEDURE D'ELABORATION D'UN PLAN

Préparation d'un rapport préliminaire décrivant la situation économique et


sociale du pays, traçant les perspectives et orientations, proposant des modèles de croissance,
fixant des objectifs, définissant les stratégies, les politiques et la méthodologie tant pour
l'élaboration que pour la mise en œuvre du plan.

 Examen de ce rapport par le conseil national et les conseils provinciaux de


planification qui, selon la Constitution de 2006, sont prévus par les articles 208 à
2010.
 Elaboration du plan de base au sommet conformément aux directives des instances de
planification que sont les conseils de planification au niveau national et provincial.
 Sanction du projet de plan par les instances supérieures du pays : Assemblées
provinciales, Gouvernement, Parlement et Président la République.

B.2. ADOPTION ET PUBLICATION

Le Parlement prendra une loi pour asseoir le projet de la loi portant le plan une
fois adopté. La dite loi sera promulguée par le Chef de l'Etat et rendue exécutoire par le
Gouvernement.

C. Exécution du plan

L’exécution de tout plan de développement exige la réunion de moyens


financiers conséquents. C’est ainsi que l’Etat est le premier bailleur de fonds de son plan de
développement à travers son budget ; mais le plan de développement peut également être
financé par les entités administratives voire territoriales décentralisées, par les
investissements du secteur privé, les emprunts et dons, etc.

N.B. : les emprunts au FMI visent à suppléer au déficit budgétaire d'un pays.

Aujourd'hui, grâce à l'avancée de la reforme des entreprises publiques,


l'économie privée s'est développée plus vite, les conditions du commerce se sont visiblement
améliorées et le développement de partenariat avec l'Etat s'est accéléré.

L’exécution de la loi de développement se fait mutatis mutandis comme


l’exécution du budget de l’Etat lui-même. Et le Parlement en assure le contrôle car les crédits
budgétaires alloués à un plan de développement économique et social revêtent souvent un
caractère contraignant au même titre que ceux relatifs à la dette publique.

2. Conditions préalables à une bonne planification et causes de l'inefficacité.

A. Pour une bonne planification, il faut ;


25

o la stabilité et une bonne structure gouvernementale pour éviter de bloquer le


dynamisme économique ;
o un bon fonctionnement de l'appareil étatique ;
o disposer des services compétents pouvant concevoir une stratégie de développement
économique ;
o jouir d'une certaine indépendance économique ;

Avoir des cadres bien formés et la nomination doit tenir compte de critères
objectifs tels la qualification des candidats.

B. Causes d'échec et d'inefficacité de la planification

o Manque ou insuffisance des techniciens et experts de la planification capables


d'élaborer et d'exécuter des plans, de concevoir des institutions et de construire des
systèmes économiques ;
o Absence ou insuffisance de services compétents susceptibles de fournir une certaine
quantité d'information d'ordre statistique, économique, monétaire et social
indispensable à l'élaboration du plan ;
o Nombre considérable des problèmes immédiats auxquels sont confrontés les pays du
tiers monde et qui détournent souvent l'attention du gouvernement au détriment des
objectifs à long terme ;
o Le caractère fort ambitieux des plans souvent élaborés à tel enseigne qu'ils s'avèrent
irréalisables faute d'infrastructures financières ;
o La planification n'a souvent servi pour beaucoup que de moyen de propagande pour
de gouvernement, se limitant aux seules velléités.

CHAP. II LES LOIS ET REGLEMENTS EN MATIERE ECONOMIQUE

Section I : la liberté du commerce et de l'industrie

En RDC, l'accès aux activités commerciales est libre sous réserve toute fois
des textes légaux et réglementaires en matière. L'article 35 de la Constitution du 18 février
2011 telle que modifiée par la loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant sur révision de
certains articles, dispose :"L'Etat garantit le droit à l'initiative privée tant aux nationaux
qu'aux étrangers. Il encourage l'exercice du petit commerce, de l'art et de l'artisanat par les
congolais et veille à la protection et à la promotion de l'expertise et des compétences
nationales. La loi fixe les modalités de ce droit."

Ce principe traduit une double réalité dans la mesure où il exclut le monopole


en garantissant à chaque citoyen le droit de s'adonner à l'exercice de toute industrie ou négoce
de son gré et au même moment il confère à chaque commerçant le droit de concurrencer
l'autre dans les limites de la loi.
26

Le législateur est appelé à organiser le cadre d'exercice pratique en indiquant


les différents cas de limitation et les conditions d'exercice. Il peut apporter des limitations
justifiées par l'intérêt général. La loi peut : ériger une activité en monopole cad consacrer des
monopoles légaux à certaines entreprises de l'Etat ; nationaliser une entreprise ; interdire ce
qui peut troubler l'ordre public ; réglementer une profession en exigeant une déclaration ou
une autorisation (permis, licence…) c'est-à-dire restreindre l'entrée dans une sphère d'une
organisation professionnelle à des personnes réunissant les mêmes conditions d'accès
notamment la tenue de certains diplômes spécifiques.

Le Tome III des codes et lois du Congo belge portant sur les matières
économiques, traite dans sa seconde partie de la législation économique qui reprend soixante
treize(73) thèmes tels que l'alcool, les assurances, les changes, le commerce extérieur, les
douanes, les droits intellectuels, le droit de transport,… Dans le cadre de ce cours, on ne saura
pas examiner tous ces thèmes. Seuls quelques uns d'eux seront brièvement analysés.

1. Loi portant sur le commerce : loi n°73/009 particulière du 5 janvier 1973

Il est à noter que cette législation est remplacée en grande partie par l’Acte
uniforme relatif au Droit du commerce général. Cet Acte, entré en vigueur le 1er janvier
1998, s'applique à tout commerçant, personne physique ou morale, y compris toutes sociétés
commerciales, dans lesquelles un Etat ou une personne de droit public est associée, ainsi que
tout groupement d'intérêt économique, dont l'établissement ou le siège social est situé sur le
territoire de l'un des Etats parties au Traité. La RD Congo a ratifié ce Traité OHADA le 13
juillet 2012 et le 13 septembre 13, les actes uniformes entre en vigueur en RDC à compter de
90 jours à dater de leur publication dans le journal officiel OHADA et un délai de 30 jours est
laissé à l’Etat congolais pour l’opposabilité à tous. De nos jours, c’est le Droit des affaires
OHADA qui doit être enseigné aux universités car, c’est le droit qui devient applicable en
RDC. Cet Acte uniforme traite du Statut de commerçant, de l’entreprenant, des actes de
commerce, du bail à usage professionnel, du fonds de commerce, de la vente commerciale
etc.

2. Le décret-loi sur les sociétés commerciales du 27 février 1887.

Ce décret était la base juridique de toutes les sociétés commerciales en RDC,


mais avec l’adhésion de la RDC au Traité OHADA, il faudra appliquer l’Acte uniforme
relatif au Droit des sociétés commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique tel que
révisé aujourd’hui.

Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

A. Le Traité OHADA

Le Traité relatif à l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires a été signé


à Port-Louis le 17 octobre 1993. Ce Traité a pour principal objectif de remédier à l'insécurité
juridique et judiciaire existant dans les Etats Parties en modernisant et en harmonisant le droit
des affaires dans les différents Etats membres. Le Traité poursuit les objectifs suivants : •
27

mettre à la disposition de chaque Etat des règles communes simples, modernes adaptées à la
situation économique ;

 promouvoir l'arbitrage comme instrument rapide et discret des litiges commerciaux ;


 améliorer la formation des magistrats et des auxiliaires de justice ; • favoriser
l'institution d'une Communauté Economique Africaine.

B. Les institutions

L'OHADA est composée de quatre institutions, qui sont chargées de


l'élaboration et de l'application du nouveau droit commun :

I. Le Conseil des Ministres de la Justice et des Finances

Il adopte à l'unanimité les " actes uniformes ", qui sont directement applicables
dans chacun des droits internes des Etats Parties. Il se réunit au moins une fois par an sur
convocation de son Président, à l'initiative de celui-ci ou du tiers des Etats Parties. La
présidence est exercée à tour de rôle par chaque Etat partie pour une durée d'un an.

II. Le Secrétariat Permanent

Cet organe, rattaché au Conseil des ministres, est chargé de la préparation des
Actes Uniformes en concertation avec les gouvernements des Etats-parties, de la coordination
des activités et du suivi des travaux de l'Organisation. Il prépare notamment le programme
annuel d'harmonisation du droit des affaires et s'occupe de la publication du Journal Officiel
de l'OHADA.

III. L'Ecole Régionale Supérieure de la Magistrature (ERSUMA)

Rattachée au Secrétariat permanent, elle assure la formation et le


perfectionnement des magistrats et des auxiliaires de justice des Etats-parties au nouveau
droit harmonisé des affaires.

IV. La Cour Commune de Justice et d'Arbitrage (CCJA)

Elle est composée de sept juges élus, pour sept ans renouvelables une fois,
parmi les ressortissants des Etats-parties. La Cour élit en son sein pour une durée de trois ans
et six mois non renouvelables son président et ses deux vice-présidents. La Cour exerce les
attributions suivantes :

 elle est consultée pour avis sur les projets d'acte uniforme avant leur présentation et
leur adoption éventuelle par le Conseil des Ministres, ainsi que sur l'interprétation et
l'application des Actes Uniformes,
28

 elle est juge de cassation, en lieu et place des cours de cassation nationales, pour tout
contentieux relatif au droit uniforme ; la Cour peut être saisie soit directement par
l'une des parties à une instance devant une juridiction nationale, soit sur renvoi d'une
juridiction nationale ;
 elle organise et contrôle le bon déroulement des procédures d'arbitrage : elle nomme
ou confirme les arbitres, est informée du déroulement de l'instance et examine les
projets de sentence, auxquels elle ne peut proposer que des modifications de pure
forme.

C. Les actes uniformes

Les actes pris pour l'adoption des règles communes sont qualifiés

" Actes uniformes ". " Les projets d'actes uniformes sont communiqués par le
Secrétariat permanent aux gouvernements des Etats Parties, qui disposent d'un délai de
quatre-vingt-dix jours à compter de la date de la réception de cette communication pour faire
parvenir au Secrétariat permanent leurs observations écrites " (article 7 alinéa 1).

Le projet d'acte uniforme, accompagné des observations des Etats parties et


d'un rapport du Secrétaire permanent est transmis ensuite à la Cour Commune de Justice et
d'Arbitrage, qui dispose d'un délai de trente jours pour donner son avis. Le texte définitif doit
être adopté par le Conseil des ministres à l'unanimité des représentants des Etats parties
présents et votants. Ils entrent en vigueur, sauf dispositions particulières, 90 jours après leur
adoption par le Conseil des ministres de la Justice et des Finances. Ils doivent être publiés au
journal officiel de l'OHADA ainsi qu'au Journal Officiel de chacun des Etats membres.

Les actes uniformes sont directement applicables et obligatoires dans les


Etats-parties, nonobstant toute disposition contraire de droit interne, antérieure ou
postérieure. Le conseil des ministres a adopté le 17 avril 1997 les trois premiers actes
uniformes, qui, par mesure dérogatoire au Traité, sont entrés en vigueur le 1er janvier 1998 :

 l'acte uniforme relatif au droit commercial général,


 l'acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt
économique,
 l'acte uniforme portant organisation des sûretés.
 Deux nouveaux Actes Uniformes ont été adoptés par le Conseil des ministres du 10
avril 1998 :
 l'acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et
des voies d'exécution,
 l'acte uniforme portant organisation des procédures collectives d'apurement du
passif.

Enfin, s'agissant de l'arbitrage et de la Cour commune de justice et d'arbitrage,


un Acte uniforme et deux règlements ont été adoptés :
29

 Acte uniforme sur le droit de l'arbitrage dans le cadre du traité de l'OHADA (le 11
juin 1999);
 Règlement d'arbitrage de la Cour commune de justice et d'arbitrage de l'OHADA ;
 Règlement de procédure de la Cour commune de justice et d'arbitrage de
l'OHADA.

D'autres Actes uniformes :

Acte uniforme relatif aux sociétés coopératives ; Acte uniforme relatif au Droit
d'Arbitrage ; Acte Uniforme relatif aux Contrats de Transport de Marchandises par Route ;
Acte Uniforme portant Organisation et Harmonisation des Comptabilités des Entreprises.

3. Législation fiscale (Droit fiscal) :

Ordonnance-loi n°69/009 du 10 février 1969 sur Contributions cédulaires sur


les revenus.

L'Article 174 de la Constitution du 18 février 2006 « Il ne peut être établi


d'impôts que par la loi. La contribution aux charges publiques constitue un devoir pour toute
personne vivant en République Démocratique du Congo. Il ne peut être établi d'exemption ou
d'allègement fiscal qu'en vertu de la loi ».

L'Article 204 al.16 de la Constitution rétrocède certains impôts aux provinces,


notamment les impôts, les taxes et les droits provinciaux et locaux, notamment l'impôt
foncier, l'impôt sur les revenus locatifs et l'impôt sur les véhicules automoteurs… Le terme
impôt est polysémique compte tenu des divers aspects qu'il revêt et de ses multiples
répercutions dans des domaines aussi divers que variés. Si, par exemple, l'on prend en
considération l'aspect de justice et d'égalité, l'impôt se définit comme un procédé légal et
annuel de répartition des charges publiques d'après les facultés contributives de chaque
contribuable. Sous l'angle budgétaire, il se définit comme étant un moyen de procurer au
trésor public les recettes nécessaires à la couverture de ses dépenses. Les auteurs proposent
ainsi plusieurs définitions de l'impôt selon que l'on met l'accent sur l'un ou l'autre de ses
aspects. Mais la définition classique est celle de Gaston Jeze, l'un des plus grands financiers
du 18e siècle. Selon lui : « L’impôt est « une prestation pécuniaire requise des particuliers par
voie d'autorité à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges
publiques ».

Cette O.L. traite des impôts sur les revenus locatifs, sur les revenus
professionnels et sur les revenus mobiliers :

 Article 1er : "Il est établi : 1.Une contribution sur les revenus provenant de la location
des bâtiments et terrains sis en RDC ou contribution sur les revenus locatifs ; 2. Une
30

contribution mobilière sur les revenus des capitaux mobiliers investis en RDC ; 3.
Une contribution sur les revenus professionnels ou contribution professionnelle. Taux
de la contribution mobilière est fixé à 20%.

Il y a aussi l'Ordonnance-loi n°69-007 du 10 février 1969 portant Contribution


exceptionnelle sur les rémunérations des expatriés. Ce type d’impôt frappe les expatriés qui
travaillent en RDC en dehors de l’impôt sur la rémunération professionnelle (IPR). L'article
1er : Il est établi une contribution exceptionnelle sur les rémunérations versées par les
employeurs à leur personnel expatrié.

L'article 2 : La contribution est assise sur le montant des rémunérations payées


par chaque employeur à son personnel expatrié. Le taux de la contribution exceptionnelle sur
les rémunérations des expatriés est fixé à 25%.

Le Code fiscal regroupe toute la législation fiscale, il établit les différents


impôts à payer en RDC, la procédure de recouvrement (volontaire ou forcé), les infractions
fiscales et tout ce qui a trait aux impôts dûs à la DGI (impôts attribués au Pouvoir central et
ceux dûs aux provinces, voire l’article 204).

4. Législation douanière :

Ordonnance-loi n° 10/002 du 20 aout 2010 portant code des douanes. Cette


législation traite des droits et accises (l’ensemble des impôts et taxes et droits à l’importation
et droits à l’exportation à payer si l’on exerce le commerce d’importation et d’exportation).
Le Code douanier établit la procédure douanière en RDC, les infractions et sanctions
douanières. Le droit douanier congolais se caractérise par la multiplicité de ses sources,
l'abondance et la densité de ses textes.

Le droit douanier regroupe l'ensemble des dispositions juridiques régissant les


divers champs d'intervention de l'administration des Douanes et des Impôts indirects. Ces
dispositions sont constituées de sources législatives, règlementaires administratives ou
conventionnelles et jurisprudentielles. La législation douanière de la RDC est constituée par
l'Ordonnance loi n° 10/ 002/ du 20 aout 2010 portant code des douanes et les dispositions
légales et règlementaires édictées pour son application.

De manière plus explicite, c'est l'ensemble des prescriptions législatives et


règlementaires concernant l'importation, l'exportation, l'acheminement ou le stockage des
marchandises que la douane est expressément chargée d'appliquer et des règlementations
éventuellement arrêtées par la douane en vertu des pouvoirs qui ont été attribués par la loi.

En général, la législation douanière comprend des dispositions sur :

 les attributions, prérogatives et responsabilités des administrations des douanes, ainsi


que les droits et les obligations des usagers ;
 les divers régimes douaniers ainsi que les conditions et les formalités relatives à leur
application ;
31

 les éléments en rapport avec l'application des droits et taxes à l'importation ou à


l'exportation ;
 la nature et les conséquences juridiques des infractions douanières ;
 les diverses voies de recours.
 Ces dispositions légales et règlementaires édictées pour son application dont
notamment :
 le Décret n° 011/46 du 24 Décembre 2011 portant mesures d'application de
l'Ordonnance loi no 1O/002 du 20 aout 2010 portant code des douanes ;
 l'Arrêté ministériel n° 016/ CAB/ MIN/ FINANANCES/2011 du 11avril portant
mesures d'application de l'Ordonnance loi no 10/002 du 20 aout 2010 portant code des
douanes ;
 la Décision no DG/DGDA/DG/2011/296 du 11 aout portant mesures d'application de
l'Ordonnance n° 10/002 du 20 aout 2010 portant Code des douanes. Elle s'applique
sur l'ensemble du territoire douanier de la RDC et sans égard à la qualité des
personnes, c'est ainsi que nul ne peut se prévaloir de ses fonctions, de ses qualités ni
de son statut pour enfreindre les dispositions de la législation douanière.

Si la taxation des mouvements de marchandises demeure le noyau dur du droit


douanier, celui-ci offre aux investisseurs étrangers de nombreux avantages.

5. Législation en matière des investissements :

Loi n° 004/2002 du 21 février 2002 portant code des investissements.


L'investissement se révèle être le facteur par excellence de la croissance économique et du
développement qui consiste dans l'augmentation des grandeurs économiques. La croissance
économique suppose elle-même des changements majeurs de structures et d'importantes
modifications correspondantes dans les conditions institutionnelles et sociales du pays.

Après presque deux décennies d'existence du code des investissements, des


lacunes importantes sont apparues dans son application, compte tenu des modifications
légales et réglementaires significatives intervenues depuis sa promulgation depuis 1986. Ces
lacunes étaient au niveau aussi bien de son organisation que de sa philosophie. Le constat est
qu'évoluant dans un contexte de régression économique et d'implantation accélérée, la
performance du secteur privé a été de manière générale insuffisante et celle de l'industrie
congolaise particulièrement médiocre. L'industrie congolaise restait dans son ensemble
coûteuse, peu compétitive, sous capitalisée et soumise à un processus à long terme de
désinvestissement. D'où il fallait réviser ce code des investissements qui du reste était
largement dépassé. La promulgation du nouveau code souple et transparent se justifie dans le
but de créer un cadre légal attrayant qui assure un stock de confiance nécessaire à la sécurité
des investissements.

Institué par la Loi n° 004 du 21 février 2002, le Code des Investissements de la


République Démocratique du Congo fixe les règles générales applicables aux investissements
directs tant nationaux qu’étrangers réalisés sur le sol congolais. Tandis que les dispositions de
la présente loi ne s’appliquent pas aux secteurs ci-après, lesquels sont régis par des
32

dispositions particulières. Il s’agit de : hydrocarbures, banques, assurances, réassurances,


production d’armements et d’explosifs, activités militaires.

Le Code des Investissements vise essentiellement à :

 Favoriser l’implantation des entreprises de génie civil chargées de construction et


entretien des routes et autoroutes ainsi que celles de transport en commun des
personnes et des marchandises, qu’il s’agisse du transport terrestre, fluvial ou
aérien ;

 Favoriser les investissements qui développeront l’agriculture et l’agro-industrie


par la mécanisation en vue d’assurer l’autosuffisance alimentaire afin de réduire
les importations des produits de base et permettre à la fois l’accroissement des
revenus dans les communes rurales, l’amélioration de l’approvisionnement des
industries agroalimentaires en matière première et enfin, l’élargissement du
marché intérieur des biens de consommation courante ;

 Favoriser les investissements lourds pour asseoir une base industrielle solide sur
laquelle repose une croissance économique durable ;

 Favoriser les investissements de valorisation des ressources naturelles nationales


sur place afin d’en accroître la valeur ajoutée et le volume exportable.

Cet instrument par excellence d’attraction des investissements prévoit des


incitations à caractère fiscal et douanier destinées aux investissements privés, publics et
d’économie mixte en faveur des opérateurs économiques nationaux et étrangers, pour la
relance de l’économie congolaise qui demeure encore extravertie.

Ledit Code institue un Régime Unique à savoir, le Régime Général et


comporte des dispositions particulières en faveur des Petites et Moyennes Entreprises (PME)
et Petites et Moyennes Industries (PMI).

L’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements, ANAPI, constitue


une émanation du cadre légal des investissements en RDC (cfr article 4). Placée sous la
tutelle du Ministre ayant le Plan et Suivi de la Révolution de la Modernité dans ses
attributions, l’ANAPI est un Etablissement Public chargé de quatre missions essentielles,
notamment :
 Promotion de l’image positive de la République Démocratique du Congo ;
 Promotion des opportunités spécifiques d’investissement ;
 Plaidoyer en vue de l’amélioration du climat des affaires au pays ;
 Accompagnement administratif des investisseurs qui décident d’établir ou
d’étendre leurs activités économiques sur le territoire national.

Secteurs éligibles au Code des Investissements


33

Les secteurs ci-après sont éligibles aux dispositions du Code des


Investissements. Il s’agit de : agriculture, agro-industrie, élevage, pêche, industries
manufacturières, hôtellerie et restauration, bâtiments et travaux publics, logements sociaux,
bois et foresterie, transports aériens, routiers, maritimes, lacustres et fluviaux,
télécommunications, technologies de l’information, énergie, textile, services divers.

Procédure d’agrément

Tout investisseur souhaitant bénéficier des avantages prévus par la présente


loi, est tenu de déposer un dossier de demande d’agrément en un exemplaire, auprès de
l’ANAPI, lequel devra être présenté conformément au modèle recommandé par le présent
Code.

La procédure d’agrément passe par plusieurs étapes et le délai légal pour


l’octroi d’agrément est de 30 jours maximum, à compter du jour du dépôt du dossier de
demande d’agrément.

Conditions d’éligibilité

Pour être éligible au Code des Investissements, il faut :


 Etre une entité économique de droit congolais (preuves juridiques de l’existence
de l’entreprise);
 Garantir une valeur ajoutée d’au moins 35% ;
 Garantir la disponibilité du coût d’investissement : 10.000 à 200.000 USD pour
les PME/PMI et de plus de 200.000 USD pour les autres ;
 Investir dans un des secteurs d’activités éligibles au Code des Investissements ;
 Soumettre à l’ANAPI, le projet d’investissement présenté selon le modèle légal
recommandé par le Code des Investissements, avec la preuve de paiement des
frais de dépôt ainsi que les preuves de la capacité financière de l’entreprise à
réaliser le projet.

Avantages accordés

Les projets éligibles au présent Code, bénéficient des avantages ci-après :

 Exonération de l’impôt professionnel sur les bénéfices et profits (avantages fiscaux et


parafiscaux). Les bénéfices réalisés par les investissements nouveaux agréés sont
totalement exonérés de la contribution professionnelle sur les revenus prévue au titre
IV de l'Ordonnance-Loi n°69-009 du 10 février 1969, telle que modifiée à ce jour.

 Exonération de l’impôt foncier sur les superficies bâties et non bâties utilisées pour le
projet d’investissement. Les entreprises agréées sont exonérées de la contribution sur
la superficie des concessions foncières et des propriétés bâties prévue au titre II de
34

l'Ordonnance-Loi n°69-006 du 10 février 1969, telle que modifiée et complétée à ce


jour, pour les superficies liées uniquement au projet d'investissement agréé.
 Exonération totale des droits d’entrée (avantages douaniers) des équipements et autres
matériels (neufs) etc., à l’exclusion de la taxe administrative de 2%, les
investissements d'utilité publique bénéficient de l'exonération totale des droits et taxes
à l'importation pour les machines, l'outillage et les matériels neufs, les pièces de
recharge de première dotation ne dépassant pas 10% de la valeur CIF des dits
équipements, après présentation de leurs demandes approuvées par l'ANAPI. . Les
engins lourds, les navires, et les aéronefs de seconde main sont acceptés en
exonération totale.
 Exonération des droits de sortie des produits finis ;
 Exonération des droits proportionnels lors de la constitution de la société anonyme et
de l’augmentation du capital social pour financer le projet agréé.

Les PME et PMI bénéficient en sus des avantages spécifiques suivants :

 Exonération des droits d’entrée des équipements et autres matériels de seconde main ;
 Autorisation d’une part, à déduire de leur bénéfice imposable, les sommes dépensées
au titre de formation, de perfectionnement du chef d’entreprise ou de son personnel,
de protection et conservation de la nature ; et d’autre part, à calculer leurs
amortissements selon un mode dégressif.

L'investissement c'est le placement, l'emploi de fonds, l'action d'engager des


capitaux dans une entreprise en vue d'un profit à long terme. C'est la décision par laquelle un
individu, une entreprise ou une collectivité affecte ses ressources propres ou des fonds
empruntés à l'accroissement de son stock de biens productifs.

La législation congolaise établit une distinction entre les investissements


directs et des investissements étrangers directs.

Les investissements directs visent à mettre en place une capacité nouvelle ou à


accroitre la capacité de production de biens ou de prestations de services, à élargir la gamme
des produits fabriqués ou de services rendus, à accroitre la productivité de l'entreprise ou
améliorer la qualité des biens ou des services (article 26 de loi portant Code congolais des
investissements). Loi n° 004/ 2002 du 21 février 2002 portant Code des investissements
contient un ensemble des mesures incitatives mises en place pour conférer aux entreprises
bénéficiaires un certain nombre d'avantages fiscaux et douaniers. Il favorise les
investissements de création d'extension et de modernisation ou perfectionnement. C'est donc
un instrument d'attractivité en RDC. Il fixe les règles générales applicables aux
investissements directs tant nationaux qu'étrangers réalisés sur le sol congolais.

Les investissements directs sont la clé de la croissance économique du fait


qu'ils concourent à l'activité permettant de mettre en place l'équipement plus productif. Ils
concourent à l'achat ou à la construction d'usines et d'autres actifs dans un autre pays. Ils
35

financent l'actif immobilisé à long terme (usines, exploitations agricoles ou autres activités
productives).

L'investissement étranger direct est un investissement dont la participation


étrangère dans le capital social d'une entreprise dans laquelle l'investissement réalisé est au
moins égale à 10%. Nous pouvons ici citer l'investissement en participation ou contractuel
qui se traduit par un recours accru à des mécanismes contractuels.

Enfin il ya des investissements nationaux et internationaux. Les


investissements nationaux peuvent être soit privés (agents économiques nationaux agissant à
titre individuel) soit publics (assurent la promotion de l'Etat et sont gérés par les entreprises
publiques ou par les entités décentralisées). Lorsque l'on parle des investissements nationaux
publics on fait allusion d'une part à l'administration publique de l'Etat et des Collectivités
locales, et d'autre part des entreprises dont au moins 51% du capital social est détenu par une
administration publique ainsi que l'association qui en dépend en grande partie pour leur
financement. Les investissements internationaux ou étrangers sont, eux aussi, soit privés
(initiative prise par une personne physique ou morale étrangère du droit privé à mettre une
capacité nouvelle ou à accroitre la capacité de biens et de prestation des services dans un
autre pays afin d'en tirer profit) soit publics (exploitation des capitaux d'un pays étranger dans
un autre pays afin d'y créer une entreprise, de racheter ou de prendre une participation dans
une entreprise de ce pays).

La protection des investissements privés en RDC se fait à travers un certain


nombre d'indicateurs notamment le climat d'affaires et les mécanismes juridiques de la
protection des investissements. Dans le climat des affaires, nous avons le doing business qui
constitue l'étude des normes et règlementations relatives aux conditions des réalisations des
affaires dans un pays et aux opportunités qu'il offre aux investissements. Le doing business
est réalisé par la société financière internationale en collaboration avec la Banque Mondiale.

Quels seront alors la nouvelle philosophie et l'esprit du nouveau code des


investissements ? La République Démocratique du Congo ayant opté pour une économie
libérale tempérée du type « Economie sociale du marché », la croissance économique et le
développement reposent sur les trois points suivants : • L'Etat fournit le cadre et
l'environnement incitatif ; • Le secteur privé créé les richesses nationales et l’emploi ; • La
société civile, elle, se charge de promouvoir l'homme dans toute sa dimension. Au vu de tout
ce qui précède, l'esprit de ce code sera non seulement un code incitatif et compétitif, mais
aussi et surtout un code qui incite les investisseurs dans des objectifs de son programme de
développement..

6. Législation en matière du travail et de la sécurité sociale :

Loi n° 16/010 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n° 015-2002 du


16 octobre 2002 portant Code du travail.
36

La législation du travail comportée par le Code du Travail, traite du contrat de


travail, des conditions relatives au travail, les relations entre l’employeur et le travailleur.
Dans le Code du Travail, l’on retrouve toutes les dispositions régissant le contrat du travail,
du salaire des droits et obligations de l’employeur et ceux du travail. Et les conditions de la
résiliation du travail, par exemple, le contrat de travail à durée indéterminée (CDI) et le
contrat à durée déterminée (CDD), leur mode de résiliation, la procédure y relative devant
l’inspection du travail avant d’en arriver au tribunal de travail (crée par la loi n°016 du 16
octobre 2002 portant création des tribunaux de travail). Le Code du Travail est applicable à
tous les travailleurs, y compris ceux des entreprises publiques exerçant leur activité
professionnelle sur l’étendue de la République Démocratique du Congo, quels que soient la
race, le sexe, l’état civil, la religion, l’opinion politique, l’ascendance nationale, l’origine
sociale et la nationalité des parties, la nature des prestations, le montant de la rémunération ou
le lieu de conclusion du contrat, dès lors que ce dernier s’exécute en République
Démocratique du Congo. Il s’applique également aux travailleurs des services publics de
l’Etat engagés par contrat de travail. Sont exclus de son champ d’application : les magistrats ;
les agents de carrière des services publics de l’Etat régis par le statut général ; les agents et
fonctionnaires de carrière des services publics de l’Etat régis par des statuts particuliers ; les
éléments de Forces Armées Congolaises, de la Police Nationale Congolaise et du Service
National.

Avec l'évolution socio économique et celle des normes internationales en


matière du travail, certaines dispositions de la loi n° 015/ 2002 du 16 octobre 2002 portant
Code du travail sont apparues inadaptées, entrainant ainsi des difficultés pour leur
application. Il s'est avéré dès lors nécessaire de les conformer aux réalités. Sur 334 Articles
que compte la loi, 15 articles ont subi des modifications à savoir des articles 1er,6,7, 62, 119,
121, 125, 129, 190, 216, 217, 218, 219, 241 et 321 avec ajout de deux articles 61bis et 61 ter.

Au titre des modifications, il ya lieu de retenir notamment :

 la fixation de la capacité de contracter à 18 ans ;


 la consécration de la rupture du travail de commun accord ;
 la fixation de la durée légale de travail à huit heures par jour ;
 la possibilité pour la femme enceinte de suspendre son contrat sans que cela ne soit
considéré comme une cause de résiliation ;
 la possibilité pour un étranger, ayant rempli certaines conditions, d'être désigné à la
direction d'un syndicat ;
 l'exclusion du statut sérologique au VIH comme motif de licenciement.

La Sécurité Sociale est régie par :

 Loi n° 16/009 du 15 juillet 2016 fixant les règles relatives au régime général de la
sécurité sociale.
37

 Le Décret-loi du 29 juin 1961 organique de la Sécurité sociale. Ce décret loi


organique a été plusieurs fois modifié et en dépit de ses avancées, il était loin de
rencontrer la vision du constituant qui, selon la Constitution du 18 février 2006 telle
que modifiée à ce jour, place le Congolais au centre de toute l'action gouvernementale
le couvrant de sa protection dès la conception jusqu'à la fin de sa vie. Son application
était restreinte, discriminatoire et partielle quant aux prestations, il n'a couvert que
quelques villes. D'où la présente loi (n° 16/009 du 15 juillet 2016) fixe les règles
concernant le régime général de la sécurité sociale, conformément à l'article 122point
14 de la Constitution et va au-delà du décret loi susvisé.

En effet, non seulement elle ajoute aux allocations familiales les prestations
prénatales et de maternité, mais aussi elle couvre tout le territoire national et prend en compte
les principes édictés par la Conférence interafricaine de la prévoyance sociale (CIPRES) et la
Convention 102 de Genève du 28 juin 1952 sur le minimum de la sécurité sociale. Il en est
ainsi des principes de l'égalité entre l'homme et la femme, du suivi régulier de la mise en
œuvre et de l'évaluation périodique, de l'accessibilité et de l'efficacité des procédures.

o Loi n° 75/028 du 19/09/1975 modifiant le décret-loi du 29 juin 1961 organique de la


sécurité sociale.
 L’Arrêté départemental n° 0021 du 10 avril 1978 relatif à l’affiliation des
employeurs, à l’immatriculation des travailleurs ainsi qu’aux modalités et
conditions de versement des cotisations de la sécurité sociale.

Le régime de Sécurité Sociale couvre le service :

 des prestations en cas d’accident du travail et de maladie professionnelle (branche des


risques professionnels) ;
 des pensions d’invalidité, de retraite et de décès (branche des pensions) ;
 des allocations familiales (branche des allocations familiales) ;
 de toutes autres prestations de sécurité sociale à instituer ultérieurement en faveur des
travailleurs salariés.

La Sécurité Sociale garantit donc des revenus aux salariés qui pourraient en
être privés partiellement ou totalement. En effet, le travailleur recherche essentiellement une
sécurité matérielle pour palier aux difficultés inhérentes à certaines circonstances de sa vie
qui peuvent réduire ses moyens de vie : la maladie, l’accident, la vieillesse, le chômage…

Il est important de signaler que l'Institut National de Sécurité Sociale INSS),


crée par le Décret loi du 29 juin 1961 est devenu par le Décret n° 18/027 du 14 juillet 2018
portant création, organisation et fonctionnement d'un établissement public une Caisse,
dénommée Caisse Nationale de Sécurité Sociale, en sigle "CNSS". Outre, la Loi n° 16/009 du
15 juillet 2016 fixant les règles relatives au régime général de la sécurité sociale et la Loi n°
08/009 du 07 juillet 2008 portant dispositions générales applicables aux établissements
publics, la Caisse est régie par le présent Décret.
38

7. Législation bancaire :

Loi n° 003/2002 du 02 février 2002 relative à l’activité et au contrôle des


établissements de crédit (Droit bancaire).

En RDC, la régulation des institutions bancaires et non bancaires est régit par
les textes suivants :

 Loi n° 002/2002 du 02 février 2002 portant dispositions applicables aux coopératives


d'épargne et de crédit ;
 Loi n° 003/2002 du 02 février 2002 relative au control des établissements de crédit ;
 Loi n°005/2002 du 07 mai 2002 relative à la constitution, à l'organisation et au
fonctionnement de la banque centrale du Congo.
 La loi n°003/2002 du 2 février 2002 est venue remplacer l'ordonnance - loi n°72 - 004
du 14 janvier 1972, dite « loi bancaire », relative à la protection de l'épargne et au
contrôle des intermédiaires financiers. Elle définit désormais un cadre unique
couvrant l'ensemble des activités du secteur financier dont certains échappaient aux
dispositions de l'ordonnance - loi précitée. De ce point de vue, elle subdivise les
opérations de banque en trois catégories distinctes, à savoir :
 La réception des fonds au public.
 Les opérations de crédit et
 Les opérations de paiement et la gestion des moyens de paiement. La nouvelle « loi
bancaire » regroupe, sous le vocable nouveau d’établissement de crédit, les entreprises
limitativement identifiées ci - âpres :
 Les banques. • Les coopératives d'épargne et crédit • Les caisses d'épargne • Les
institutions financières spécialisées, les sociétés financières.

En même temps que le législateur réserve le monopole de la réalisation de


banque aux seuls établissements de crédit, il instaure une protection contre l'usage abusif des
termes banque, coopérative d'épargne et de crédit, caisse d'épargne, société financière,
institution financière spécialisée. Et selon cette même loi bancaire, les établissements de
crédit sont tenus, avant d'exercer leurs activités, d'obtenir l'agrément de la banque centrale.
Cet agrément est subordonné à certaines conditions de fond dont l'existence et la réunion sont
contrôlées par la banque centrale lors de l'instruction de la demande d'agrément. Ces
conditions sont d'ordre juridique et économique.

a. Les conditions d'ordre juridique sont : Les banques doivent être constituées sous la
forme de société par actions à responsabilité limitée.
 Elles doivent justifier d'un capital minimum libéré déterminé par la banque centrale ;
 Ses dirigeants ne doivent pas être frappés pas l'interdiction professionnelle.

Les conditions d'ordre économique portent sur l'existence d'un besoin


économique évident justifiant l'implantation de l'Etablissement de crédit ainsi que
l'adéquation des moyens techniques et financiers au programme d'activité. Il y a également
39

l'obligation pour la banque centrale de s'assurer de la crédibilité des promoteurs pour éviter
notamment l'introduction dans le circuit financier des capitaux d'origine criminelle.

b. Le retrait d'agrément est prononcé par banque centrale.

Il entraine la radiation de la liste des Etablissements de crédit. La nouvelle loi


bancaire prévoit la mise en place d'un ou de plusieurs systèmes de protection de dépôts en
vue de préserver l'intégrité de système financier lorsque la situation d'un Etablissement de
crédit en difficulté l'exige. L'objectif visé est de limiter la probabilité de retraits massifs. Cette
même loi bancaire consacre la pratique de mise à l'index. A coté des sanctions pénales, elle
prévoit une batterie de sanctions disciplinaires pour contribuer à l'assainissement au système
financier et à la sécurisation des épargnants. En fin, obligation est faite à tout établissement
de crédit de doter en qualité de commissaires des personnes physiques ou une personne
morale, ceux parmi les commissaires aux comptes agrées par la banque centrale.

8. Législation de change :

Réglementation de la Banque Centrale du 22 février 2001 (droit cambiaire).

1. Détention de monnaies étrangères

En RDC, la détention de monnaies étrangères à l'intérieur ainsi que par les


voyageurs résidents et non-résidents à l'entrée du territoire national est libre. Les voyageurs
sont tenus de faire une déclaration pour tout montant supérieur à 10.000 $ US ou l'équivalent
en d'autres monnaies. Au delà de ce plafond, les sorties de devises doivent faire l'objet d'un
transfert bancaire.

2. Transactions et prestations de services en devises étrangères

Les transactions et prestations de service sur le territoire national sont fixées et


payées en monnaie nationale ou monnaies étrangères. Les financements en devise sont
autorisés et leur remboursement s'effectue conformément aux clauses contractuelles entre
parties.

3. Transferts des revenus & Transferts courants

Toutes opérations relatives aux transferts des revenus, aux transferts courants
et aux mouvements des capitaux d'une valeur supérieure à 10.000 $ US requièrent la
souscription d'une déclaration (modèle "RC") auprès d'une banque agréée. Dans le cas d'un
montant inférieur à 10.000 $ US, aucune déclaration n'est requise.

Mouvements de capitaux.

L'entrée des capitaux au titre d'investissements directs ou de préfinancements


des exportations est autorisée moyennant souscription d'une déclaration "modèle RC". Les
capitaux doivent provenir de transactions ayant une origine économique licite. Pour tout
40

emprunt extérieur, le remboursement du principal et des intérêts s'effectuent librement


moyennant souscription de la déclaration "modèle RC".
Les devises étrangères, en l'occurrence le Dollar américain, demeurent des
ressources rares dans les pays en voie de développement dont les économies sont extraverties.
Il en est ainsi de la RDCONGO qui achète plus qu'elle ne vend à l'extérieur. Face à cette
situation, la Banque Centrale du Congo (BCC), soucieuse d'assurer une gestion rationnelle
des devises étrangères et de se conformer au principe du libéralisme économique prôné par
les autorités de la RDC, a dû libéraliser les opérations de change sur l'ensemble du territoire
national.

Il s'en suit que les opérations de change devraient s'effectuer librement par les
intermédiaires agrées par la BCC, sous le contrôle et aux conditions fixées par elle. Ce
pendant, à la suite de la baisse de production, de la destruction du système bancaire de la
RDC, bref, de la détérioration du système économique congolais, la BCC se trouve
continuellement dans l'impossibilité de satisfaire à toutes les demandes de devises qui lui sont
lancées.

De ce fait, il s'est développé un marché noir de change en RDC où se


négocient les offres et les demandes d'achat de devises qui ne trouvent pas preneurs au
marché officiel. L'existence du marché parallèle de change soulève un certain nombre de
problèmes au regard de la règlementation de change de la RDC. En effet, la règlementation
de change est l'ensemble des règles qui soumettent au contrôle des pouvoirs publics tous les
mouvements de capitaux, des biens ou de valeurs susceptibles d'affecter les ressources d'un
Etat.

En RDC, ce sont l'Ordonnance loi n° 67- 272 du 23 juin 1967 et le Décret loi
n° 004 du 31 janvier 2001 qui portent les mesures réglementant le change. Alors que le 1er
texte confère à la Banque Centrale les pouvoirs d'édicter des règlements en matière de
change, le second porte essentiellement sur des opérations en monnaies nationales et
étrangères en RDC. En effet, l'article 9 de l'Ordonnance loi no 67- 272 du 23 juin 1967
dispose qu'hormis les intermédiaires autorisés par la Banque nationale, personne ne peut, sur
le territoire de la RDC, faire le commerce des monnaies et moyens de payement en monnaies
étrangères.

De son côté, la circulaire de la BCC du 22 février 2003 qui constitue une


mesure d'exécution de l'Ordonnance loi précitée prévoit à son article 56 deux catégories
d'intermédiaires agrées : les intermédiaires agrées bancaires ou banques agréées d'une part, et
les intermédiaires agrées non bancaires comprenant les institutions financières, les
coopératives d'épargne et de crédit, les institutions de micro finances, les bureaux de change
et les messageries financières, d'autre part.

La BCC a mis en place un nouveau dispositif réglementaire sur le change au


Congo, entré en vigueur le 25 septembre 2014, qui consacre la primauté du franc congolais
sur les devises étrangères. Cette règlementation des changes remplace celle de 2003 et
apporte certains amendements mais surtout des innovations importantes.
41

Il y a l'instruction n° 007 du 6 septembre 2017 portant réglementation de


change manuel en RDC. Le cambisme ne peut se pratiquer que dans un bureau de change et
non dans la rue. Selon l'instruction n° 007, il faut être une personne morale de droit congolais,
avoir comme unique activité le change manuel ( objet social) et obtenir l'agrément de la BCC
pour pouvoir exercer en tant que Bureau de Change en RDC. La BCC sensibilise les
changeurs manuels à se conformer à l'instruction n° 007 sur la réglementation de l'activité des
bureaux de change en RDC. Chaque cambiste est tenu de suivre la procédure définie,
satisfaire aux conditions établies avant d'obtenir un agrément moyennant des frais estimés à
environs 3000 USD. Quant à la procédure, le Requérant "est par ailleurs invité à verser la
caution requise, soit USD 2500 majorés des frais d'agrément de 20% de la caution, soit USD
500 (la caution n'est pas rémunérée et est remboursable en USD à la cessation des activités
moyennant déduction éventuelle des sommes dues au Trésor Public et/ou à la BCC". Et c'est
sans compter les frais de dossier taxé à 3% de la caution, soit USD 75.

9. Législation des assurances : Loi n° 15/005 du 17 mars 2015 portant code des
assurances

Créée le 23 novembre 1966 par l'Ordonnance loi n° 66/0622 bis, la SONAS a


vu le jour avec comme mission première d'unifier les activités d'assurances exercées jadis par
les Compagnies privées étrangères avec le grand esprit de la conférence internationale de
Berlin de 1885 complétée par les chartes du 22 mars 1885 de Sain germain de la Haye portant
sur la liberté de commerce dans tout le territoire du bassin conventionnel du Congo.

Le droit des assurances en RDC était régi par les textes épars qui appelaient
une modernisation et l’adoption d’un code des assurances. Les principaux textes sont :

 Assurance obligatoire : Ordonnance-loi n°6-22 du 23 novembre 1966 portant


création d'une assurance obligatoire ;
 Loi n° 74-007 du 10 juillet 1974 portant sur portant assurance obligatoire de la
responsabilité des constructeurs ;
 Responsabilité civile automobile : loi n°73-013 du 5 janvier 1973 portant
obligation de l’assurance de responsabilité civile en matière d’utilisation des
véhicules automoteurs ;
 Ordonnance n° 62-262 du 21 aout 1958 portant transport de personnes.
 Ordonnance n° 78-194 du 5 mai 1978 portant statuts d’une entreprise publique
dénommée société nationale d’assurances «SONAS» ;
 Ordonnance-loi n° 240 du 2 juin 1967. – Octroi du monopole des assurances à la
Société nationale d’assurance «SONAS.

Le secteur des assurances en RDC était très mal au point et la SONAS


devenue incapable de faire face aux devoirs qui étaient les siens, a été transformé en société
commerciale mais sans succès car, l’Etat congolais démuni en terme des capitaux propres
devait ouvrir le capital social de la SONAS aux particuliers ou tout simplement libéraliser le
secteur des assurances enfin que les privés puissent y investir comme c’est le cas dans les
Etats modernes. D'où le nouveau code portant libéralisation du marché congolais des
42

assurances. La SONAS est désormais une société commerciale sujette au droit commercial
OHADA.

La Loi portant Code des Assurances est l'un des plus importants dispositifs
parmi les reformes initiées en vue de moderniser et de libéraliser certaines activités des
secteurs économique et financier de la RDC. L'assurance constitue une des activités
essentielles au développement économique et social des pays modernes.

Elle contribue, d'une part, à la sécurité des familles et la pérennité des


entreprises en compensant les conséquences des accidents qui menacent leur patrimoine ou la
sécurité de leurs revenus ; et d'autre part, elle suscite une épargne collective qui, étant investi
au service de l'économie nationale, contribue fortement au développement de cette dernière.
La sécurité juridique est, en effet, un des soucis majeurs des investisseurs et donc une
condition du développement du pays et de l'amélioration des conditions de vie de ses
Citoyens.

Le Statut juridique de la SONAS est défini par l'Ordonnance loi n° 78/194 du


05/05/ 1978 qui dispose que la SONAS est une entreprise publique à caractère technique et
commercial dotée d'une personnalité juridique propre placée sous la tutelle du ministère de
l'économie et budget et celui du portefeuille. Cette entreprise jouissait d'un monopole
d'exploitation du marché des assurances sur toute l'étendue de la RDC. Aujourd'hui avec la
loi n° 15/005 du 17 mars 2015 portant Code des assurances, il y a la démonopolisation de la
SONAS. Avec cette libéralisation du secteur des assurances, les privés peuvent désormais
créer de sociétés des assurances.

10. Le droit de la concurrence

Le droit de la concurrence est une branche spécialisée du droit des affaires.

En RDC, la liberté des prix reste la forme principale de la concurrence. Le


marché doit être protégé sans nuire à l'émergence des grands groupes industriels et
commerciaux. Il ya l'Ordonnance loi du 24 février 1950 relative à la concurrence déloyale et
le Décret loi du 20 mars 1961 complété par l'Ordonnance du 18 septembre 1983 portant les
dispositions relatives aux prix.

Le droit de la concurrence regroupe l'ensemble des dispositions législatives et


réglementaires visant à garantir le respect du principe de la liberté du commerce et de
l'industrie au sein d'une économie de libre marché. Cette branche du droit est l'un des
fondements du droit communautaire. Il est connu sous l'expression de droit antitrust dans le
monde anglo-saxon. Au sens strict du terme le droit de la concurrence désigne
essentiellement le droit des pratiques anticoncurrentielles (ententes et abus de domination,
dénigrement, confusion, désorganisation…), le contrôle des concentrations ainsi que le
contrôle des aides d'État. « La concurrence apparaît de plus en plus comme une forme
d’organisation et non plus comme un état naturel, spontané, normal ». À défaut de pouvoir
décréter la concurrence, le rôle du droit de la concurrence est souvent d’obliger les
43

entreprises à se faire concurrence, ou à la subir. La protection des concurrents n’est pas le


souci premier du droit de la concurrence ; ce qui le préoccupe, en principe, c’est le
fonctionnement macro-économique du marché et notamment la recherche de l’efficience
économique. L'efficience économique est entendue comme « la plus grande satisfaction du
consommateur par les producteurs compte tenu de la rareté des ressources globales de la
collectivité ». En pratique, et en fonction de la pondération des politiques de concurrence, les
règles de droit de la concurrence et plus largement du droit économique ont vocation,
concomitamment ou alternativement à : • autoriser, voir stimuler la concurrence entre les
entreprises garantissant : • l’accès au marché ; • la transparence du marché ; • protéger la
concurrence existante en sanctionnant la concurrence déloyale ; • les pratiques exclusives de
concurrence ; • limiter ou interdire la concurrence dans certains cas : • en autorisant certaines
entités à échapper à l’application du droit de la concurrence (but exclusivement social,
prérogatives de puissance publique…); • en concédant provisoirement certains monopoles
pour encourager la recherche (propriété intellectuelle des brevets).

11. Législation minière (Code minier) :

Loi no 18/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant la LOI n° 007/2002


du 11 juillet 2002 juillet portant Code minier.

Depuis l’Etat Indépendant du Congo, les ressources naturelles


particulièrement les substances minérales précieuses, n’ont cessé d’attirer des chercheurs et
des investisseurs miniers venant de différents horizons. Ce qui avait amené le Congo Belge à
légiférer sur la recherche et l’exploitation des substances minérales dans le Territoire
National.

En effet, par Décret du 16 décembre 1910 modifié et complété par le Décret


du 16 avril 1919, le Gouvernement du Congo Belge avait réglementé la recherche et
l’exploitation minières uniquement dans le Katanga. Cette législation a été plus tard abrogée
et remplacée par le Décret du 24 septembre 1937 pour l’ensemble du Territoire National. Ce
Décret est resté en vigueur jusqu’en 1967 année de la promulgation de la première législation
minière du Congo Indépendant par l’ordonnance-loi n° 67/231 du 3/05/1967, portant
législation générale sur les mines et les hydrocarbures. Cette dernière a été à son tour abrogée
par l’ordonnance-loi n°81-013 du 2 avril 1981 portant législation générale sur les Mines et les
Hydrocarbures, telle que modifiée et complétée par l'ordonnance loi no 82=039 du 5
novembre 1982. L’abrogation n’avait pas apporté de grandes innovations de sorte que la
dernière loi minière de 1981 ne s’était point écartée de celle de 1967 dans ses grandes lignes.
Il ressort de l’analyse objective des toutes les données bilantaires des activités minières
disponibles à ce jour, que les législations promulguées après l’indépendance de la République
Démocratique du Congo, c’est-à-dire depuis 1967, n’avaient pas attiré les investissements,
mais qu’elles avaient plutôt eu un impact négatif sur la production minière du pays et sur les
finances publiques. Et que les régimes : minier, fiscal, douanier et de change qu’elles avaient
organisés n’étaient pas incitatifs.
44

La loi no 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier se voulait plus


compétitive, avec des procédures d'octroi des droits miniers et /ou des carrières objectives,
rapides et transparentes, ainsi qu'un régime fiscal, douanier et de change indicatif pour
l'investisseur.

Néanmoins, l'essor du secteur minier, censé rapporter à l'Etat des recettes


substantielles pour son développement économique et social, n'a pas su rencontrer ces
attentes. Il était donc devenu impérieux de reconsidérer le Code minier de 2002 et son
application.

Cette reconsidération a été justifiée par un certain nombre des lacunes et


faiblesses dans son chef, notamment : = l'insuffisance des dispositions relatives au gel des
substances minérales dans les périmètres couverts par les droits miniers et de carrières ;

 la modalité de la quotité de la participation de l'Etat dans le capital social des


sociétés minières;
 le faible taux des droits fixes pour l'enregistrement des hypothèques et des
contrats de cession,…

12. LA LEGISLATION EN MATIERE DE PROPRIETE INTELLECTUELLE

De 1885 à 1981, les droits de propriétés intellectuelles(DPI) étaient régis au


Congo par cinq instruments juridiques :

o le décret du Roi souverain des belges du 29 octobre 1886 sur les brevets ;
o le décret du Roi souverain des belges du 26 avril 1888 sur les marques de fabriques et
de commerce ;
o le décret royal du 24 avril 1922 sur les dépôts de dessins et modèles industriels ;
o le décret du 21 juin 1948 relatif à la protection du droit d'auteur ;
o l'ordonnance no 41/63 du 24 février 1950 sur la concurrence déloyale.
o C'est seulement en 1982 que la RDC a reconnu la nécessité d'adapter sa législation
interne pour se conformer à ses obligations internationales. Les obligations
internationales concernent :
o la Convention de Berne de 1886 sur la protection de la propriété littéraire et
artistique ;
o la Convention de Paris de 1883 sur la protection de la propriété industrielle. Par
rapport à la propriété industrielle, la réforme législative a aboutit à la loi no 82=001
du 7janvier 1982 régissant la propriété industrielle. La loi sur la propriété littéraire et
artistique a débouché sur l'Ordonnance loi no 86=033 du 5 avril 1986 portant
protection des droits d'auteurs et des droits voisins.

La propriété intellectuelle est un ensemble composé, d'une part , des droits de


propriété industrielle et, d'autre part, du droit d'auteur. La propriété industrielle est constituée
par l'ensemble des droits protégeant, par la reconnaissance d'un monopole temporaire
d'exploitation, certaines créations nouvelles et certains signes distinctifs. Les créations de
45

caractère technique peuvent faire l'objet d'un brevet d'invention ; les créations de caractère
ornemental sont l'objet du dépôt d'un dessin ou d'un modèle. Les signes distinctifs sont
constitués essentiellement de la marque, du nom commercial, de l'enseigne, et de l'appellation
d'origine.

Le droit d'auteur est une prérogative attribuée à l'auteur d'une œuvre de


l'esprit : écrits, conférences, œuvres dramatiques, chorégraphiques, cinématographiques,
graphiques, phonographiques, logiciels, … Le droit d'auteur comporte un droit pécuniaire
(droit de tirer profit de l'œuvre) , et un droit moral.
CHAPITRE TROIS : REGLEMENTATION SUR LES SOCIETES
COMMERCIALES DE L'OHADA

SECTION I : CONSIDERATIONS GENERALES

I.1 INTRODUCTION

A. BASE LEGALE

Le Traité du 17 octobre 1993 relatif à l'harmonisation du droit des affaires en


Afrique tel que révisé à QUEBEC le 17 octobre 2008.

Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit commercial général ; avec 289
articles, cet Acte est entré en vigueur le 1er janvier 1998.

Acte Uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit des Sociétés commerciales et


du groupement d'intérêt économique. Avec 920 articles, cet Acte uniforme est entré en
vigueur le 1er janvier 1998.

Il a été remplacé par l'Acte Uniforme du 30 janvier 2014 adopté lors de la


35eme réunion du conseil des ministres de l'OHADA et est entré en vigueur le 5 mai 2014.

Acte Uniforme du 15 décembre 2010 relatif au droit des sociétés


coopératives ; avec 388 articles, cet Acte était adopté le 15 décembre 2010 à Lomé.

La loi du 12 septembre 2012 autorisant la promulgation de l'adhésion de la


RDC au Traité de Port Louis.

Le nouvel Acte Uniforme relatif au droit des sociétés commerciales de 2014 a


pour but de faciliter la création des entreprises dans la zone OHADA, et par là même, le
développement des investissements dans les pays membres.

Bien que le nombre d'articles reste le même, 920 articles, les innovations dans
le nouvel Acte uniforme sont nombreuses et riches. On peut les classer autour de quatre
lignes directrices que sont l'assouplissement des structures des sociétés commerciales,
l'assouplissement des règles de financement des sociétés par actions, l'assouplissement du
formalisme et le renforcement de la protection de l'intérêt social.
46

Sur le plan interne, l'atelier de sensibilisation au "Projet de compétitivité et


développement du secteur privé", tenu à Kinshasa du 3 au 4 février 2004, dirigé par le comité
de pilotage de la réforme des entreprises publiques, "COPIREP", a fait le constat selon lequel
l'Etat congolais ne parvenait plus à assurer correctement l'intérêt général de sa propre
population au sein des entreprises publiques. D'où une série de textes :

o Loi no 08/007 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la


transformation des entreprises publiques de l'Etat ;
o Loi no 08/008 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales relatives au
désengagement de l'Etat des entreprises du portefeuille ;
o Décret no 09/11 du 24 avril 2009 portant mesures transitoires relatives à la
transformation des entreprises publiques ;
o Décret no 09/12 du 24 avril 2009 établissant la liste des entreprises publiques
transformées en sociétés commerciales, établissements publics et services publics.

B. Conséquence de l'adhésion de la RDC au Traité de l'OHADA

La conséquence de cette adhésion c'est la suprématie du droit uniforme et la


mise en conformité du droit interne. En effet, depuis l'acte d'adhésion de la RDC aux Statuts
de Port Louis càd aux Actes uniformes de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique de
Droit des Affaires, les sociétés commerciales sont désormais régies par cette nouvelle
règlementation.

Les Actes uniformes posent le problème de la supranationalité qui consiste en


l'existence d'un système institutionnel autonome permettant de privilégier le bien commun
par rapport aux intérêts nationaux et d'édicter les normes qui non seulement s'imposent aux
Etats, mais aussi régissent directement la situation juridique des particuliers.

En effet, l'Article 10 du Traité du 17 octobre 1993 relatif à l'harmonisation du


droit des affaires en Afrique, tel que révisé à QUEBEC le 17 octobre 2008 dispose :"les Actes
uniformes sont directement applicables et obligatoires dans les Etats parties nonobstant toute
disposition contraire de droit interne, antérieure ou postérieure." Donc, seules les dispositions
non contraires ainsi que les dispositions intervenant dans des domaines non ciblés par
l'OHADA subsistent car l'article tranche clairement en faveur de la primauté et de l'effet
direct des Actes Uniformes. Cet article de Port Louis implique également que le droit de
l'OHADA est applicable sans qu'il ne soit besoin d'une ratification. Il peut être invoqué aussi
bien dans les rapports entre ressortissants des Etats membres (effet direct horizontal) que
dans un litige entre un individu et un Etat membre (effet direct vertical). Les Actes Uniformes
ont une vocation à l'applicabilité directe, en faisant irruption dans les droits internes des Etats
membres.

L'article 215 de la Constitution en vigueur en RDC telle que modifiée à ce


jour, reconnait la suprématie des traités et accords internationaux sur la loi interne dès leur
publication à condition d'être régulièrement conclus, et de recevoir la réciprocité
d'application.
47

C. LA COMMERCIALITE DES SOCIETES :

L'Article 6 al.1 de l'AUSCGIE dispose :"le caractère commercial d'une société


est déterminé par sa forme ou par son objet …"On peut donc considérer la commercialité des
sociétés soit par l'objet soit par la forme.

1. LA COMMERCIALITE PAR L'OBJET

La commercialité par l'objet suppose que la société accomplit, conformément à


l'article2 (définition du commerçant) et à l'article 3 (énumération des actes de commerce) de
l'Acte uniforme portant droit commercial, des actes de commerce et en fait sa profession
habituelle.

Ces actes de commerce sont les suivants :

 L'achat de biens meubles et immeubles en vue de leur revente ;


 Les opérations de banque, de bourse, de change, de courtage, d'assurance et de transit ;
 Les contrats entre commerçants pour les besoins de leur commerce ;
 L'exploitation industrielle des mines, carrières et de tout gisement de ressources
naturelles ;
 Les opérations de manufacture, de transport et de télécommunication ;
o Les opérations d'intermédiaires de commerce, telles que commission, courtages,
agences ainsi que les opérations d'intermédiaire pour l'achat, la souscription, la vente
ou la location d'immeubles, de fonds de commerce, d'actions ou de parts de société
commerciale ou immobilière ;
o Les actes effectués par les sociétés commerciales (article 3).

2. LA COMMERCIALITE PAR LA FORME

Sont commerciales à raison de leur forme et quelque soit leur objet, les
Sociétés en nom collectif (SNC), les Sociétés en commandite simple (SCS), les Sociétés à
responsabilité limitée (SARL), les Sociétés anonymes (SA) et les Sociétés par actions
simplifiées (SAS) :art.6 al.2 DE L'AUSCGIE.

Avec la commercialité par la forme, l'AU a unifié le régime des sociétés


commerciales de personnes et des sociétés commerciales de capitaux. Ces 5 variétés de
sociétés restent commerciales, quelle que soit la nature de leur objet.

1). SOCIETE EN NOM COLLECTIF (SNC)

La SNC est celle dans laquelle tous les associés sont commerçants et
répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales (art.270). Les associés en nom
collectif sont tenus indéfiniment et solidairement du passif social, même après dissolution et
liquidation de la société. Ils sont également solidaires de tous les engagements de la société ;
48

aucune stipulation contraire n'est admise. A cela, on peut ajouter le principe d'incessibilité des
parts sociales (sauf accord unanime des associés).

La SNC est la plus commerciale des sociétés commerciales. Tout d'abord, elle
est commerciale par la forme ; ensuite, les associés sont des commerçants. Enfin, c'est une
société fondée sur l'intuitus personae, et comme telle, adaptée aux petites et moyennes
entreprises. C'est la forme très ancienne de société et son fonctionnement est simple, raison
pour laquelle l'AU lui a consacré l'essentiel de la réglementation des sociétés de personnes.

2). SOCIETE EN COMMANDITE SIMPLE (SCS)

Comme la SNC, la SCS est une société dont les membres sont liés par
l'intuitus personae. On retrouve par conséquent dans le régime juridique de cette société, la
plupart des règles propres aux SNC : l'intuitus personae guide le choix de ses membres ; les
associés sont titulaires de parts sociales dont la cessibilité est contrôlée; les modalités de
participation aux décisions collectives, d'information des associés et de contrôle de la société
par ces derniers sont relativement les mêmes ; les causes de dissolution et les effets sont aussi
quasiment les mêmes que pour les associés en nom collectif.

Toutefois, la SCS présente aussi ses particularités :

= elle est composée de deux types d'associés : les commandités qui sont
assimilés aux associés en nom et les commanditaires, bailleurs de fonds, responsables du
passif seulement à concurrence de leurs apports. Seuls les premiers gèrent la société ; la
considération de la personne des commanditaires est moins importante que celle des
commandités : la cessibilité plus facile de leurs parts sociales et le principe de continuation de
la société malgré leur décès. (Indéfiniment et solidairement responsables des dettes sociales).

3). SOCIETE A RESPONSABILITE LIMITEE (SARL)

La SARL a l'avantage de permettre à ses associés de se livrer à une


exploitation commerciale, sans prendre personnellement la qualité de commerçant. C'est une
société dans laquelle les associés ne sont responsables des dettes sociales qu'à concurrence de
leurs apports et dont les droits sont représentatifs par des parts sociales.

La société peut être constituée par une personne physique, ou entre 2 ou


plusieurs personnes physiques ou morales (art. 309) ; elle est donc pluripersonnelle ou
unipersonnelle. La SARL emprunte ses caractéristiques à la fois aux sociétés de personnes et
aux sociétés de capitaux. Par assimilation aux premières, la société est fondée sur l'intuitus
personae, le capital de la société est divisé en parts sociales en principe cessibles dans des
conditions strictement énumérées par la loi et la gestion est confiée à un gérant. La SARL se
rapproche des sociétés de capitaux par le fait que les associés n'ont pas la qualité de
commerçant ; ils ne sont responsables du passif social qu'à concurrence de leurs apports ; la
survenance d'un événement atteignant personnellement un associé tel que le décès, la faillite
ou l'incapacité, est en principe sans effet sur la société.
49

4). SOCIETE ANONYME

Elle présente les caractéristiques suivantes :

 C'est une société à risque limité : les actionnaires ne supportent les pertes sociales qu'à
concurrence de leurs apports ;
 C'est une société de capitaux : le capital apporté compte plus que la personne qui
l'apporte, l'actionnaire en ce sens, s'efface derrière l'action ;
 C'est une société hiérarchisée : chaque organe dispose de pouvoirs propres, ce qui
renforce le caractère institutionnel de la société ;
 C'est une société par actions et peut être constituée, comme la SARL, par un seul
associé.

Il y a innovation dans l'organisation de l'administration et la direction de la SA


car deux possibilités sont désormais offertes aux actionnaires : la SA avec Conseil
d'administration ou la SA avec administrateur général.

Dans le premier cas, la société est administrée par un président du conseil


d'administration et un directeur général ou par un président directeur général. Dans le cadre
de SA unipersonnelle, il n'y a qu'un seul administrateur général cumulant tous les pouvoirs.

5). SOCIETE PAR ACTIONS SIMPLIFIEES (SAS)

La SAS est une modalité de la société par actions, les associés n'étant
responsables des dettes sociales qu'à concurrence de leurs apports. La SAS partage avec la
SA certains éléments de son régime juridique. Elle est formellement une société de capitaux
dont l'originalité est notable puisqu'aucun capital minimum n'est requis et qu'en conséquence,
les associés de la SAS jouissent de la liberté totale pour fixer le montant du capital social et
celui du nominal des actions (art. 853 5). L'objectif de son institution étant l'assouplissement
des structures des sociétés commerciales.

Lorsque la SAS est unipersonnel, elle prend la dénomination "SASU" : Société


par Action Simplifiée Unipersonnelle.

La SAS emprunte une partie de ses règles aux sociétés de personnes : elle n'est
pas autorisée à faire appel public à l'épargne ; elle peut émettre des actions inaliénables en
contrepartie d'apports en industrie. L'organisation du fonctionnement de la SAS est elle-
même empreinte de flexibilité. Les associés sont libres de l'organiser comme ils le veulent.
Le seul organe imposé est le président.

Outre ces cinq (5) types de sociétés, l'AUSCGIE organise les sociétés non
immatriculées.

Deux types de sociétés commerciales à risque illimité seront brièvement


analysées dans le cadre de ce cours : la Société en Participation (S.P) et la Société de fait
50

(S.F). On peut les comparer à des mort nés. En effet il s'agit de sociétés qui ne sont pas allées
jusqu'à leur terme et aux quelles manque un attribut essentiel : la personnalité morale.

LA SOCIETE EN PARTICIPATION

C'est celle dans laquelle les associés conviennent qu'elle ne sera pas
immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier et qu'elle n'aura pas la
personnalité morale. Elle n'est pas soumise à la publicité. L'existence de la société en
participation peut être prouvée par tous moyens."

La société en participation résulte de la volonté délibérée des associés, c'est


donc une société pluripersonnelle. Les associés conviennent librement de l'objet, de la durée,
des conditions de fonctionnement, des droits des associés, de la fin de la société en
participation sous réserve de ne pas déroger aux règles impératives. Les rapports entre
associés sont régis par les mêmes dispositions que celles régissant la société en nom collectif.

LA SOCIETE DE FAIT

Il y a société de fait lorsque deux ou plusieurs personnes physiques ou morales


se comportent comme des associés sans avoir constitué entre elles l'une des sociétés
reconnues par l'Acte uniforme. Il n'y a donc pas constitution de société, la société se déduit
du comportement de deux ou plusieurs personnes physiques ou morales. On décèle
l'existence d'un certain affectiio societatis. Aussi, les caractéristiques essentielles (apports,
partage de bénéfices et des pertes, cause licite, etc…) doivent être réunies. Lorsqu'il y a
reconnaissance par la juridiction compétente de l'existence d'une société de fait, ladite société
est alors soumise au régime juridique applicable à la société en nom collectif. L'Acte
uniforme organise aussi les sociétés coopératives qui sont régies par l'Acte uniforme relatif au
droit des sociétés coopératives et prévoit deux types de sociétés : l'une en forme simplifiée et
l'autre avec Conseil d'Administration. Acte adopté le 15/12/2010 à Lomé au TOGO.

SECTION II. CONSTITUTION ET FONCTIONNEMENT DES SOCIÉTÉS


COMMERCIALES EN DROIT OHADA

II.1 : LA SOCIETE COMMERCIALE EN DROIT OHADA

A. Définition de la société commerciale

Acteur de !a vie des affaires, l'entreprise peut être exploitée sous une forme
individuelle ou sous forme de société. En raison du faible seuil de productivité, d'absence de
patrimoine d'affectation apriori, et même parois du traitement fiscal défavorable de
l'entreprise individuelle, l'exploitation d'une activité sous forme de société est souvent
préférée et considérée mieux adaptée à ''entreprise.

Pour le législateur de l'OHADA, la société commerciale "est créée par deux ou


plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d'affecter à une activité des biens, en
numéraire ou en nature dans le but de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie oui
51

pourra en résulter. Les associés s'engagent à contribuer aux pertes dans les conditions prévues
par chaque société. La société commerciale doit être créée dans l'intérêt commun des
associées". Dans certains cas, elle peut n'être créée que par une seule personne physique ou
morale. On parle alors de société unipersonnelle. En droit OHADA, seules trois formes de
sociétés commerciales peuvent être constituées de cette manière : la société anonyme, la
société par actions simplifiées et la société à responsabilité l'imitée.

B. Nature juridique de la société

Le législateur n'a pas précisé quelle est la nature juridique de la société. C’est
pourquoi la question a toujours donné lieu à un débat qui n'est pas clos à ce jour. A ses
débuts, la société est d'abord envisagée comme contrat. Puis par la suite, la doctrine en
découvre une institution.

1. La société commerciale envisagée comme contrat

Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes


s'obligent, envers une OU plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose.
C'est un accord de volonté dirigé vers un effet de droit. Il crée une obligation (donner, faire
ou ne pas faire) ou un transfert des droits patrimoniaux (réels, personnels ou intellectuels)
d'une personne à une autre. Il faut distinguer l'acte juridique unilatéral émanant d'une seule
volonté et l'acte conventionnel ou convention qui s'entend de tout accord de volonté. Le
contrant n'est donc qu'une espèce de convention. La perception contractuelle de la société tire
sa source du principe civiliste de l'autonomie de la volonté. La société selon la thèse
contractualiste est un contrat puisque le consentement individuel se trouve à son origine, elle
résulte de la volonté des parties. A ce titre elle doit satisfaire aux exigences de validité de tout
contrat (consentement, capacité, cause, objet). Les conditions de validité d'un contrat sont
énumérées par l'article 8 du Code Civil Livre III des obligations. Pour l'article 4 de l'AUDSC,
la société commerciale est créée par un contrat.

D'un point de vue économique l'autonomie de la volonté est le substrat du


libéralisme. Le contenu et la conclusion du contrat, sont laissés à la libre négociation des
individus. Ainsi plusieurs corollaires juridiques découlent de cette théorie à savoir :

=Le principe de liberté contractuelle : les relations contractuelles entre individus doivent être
abandonnées à leur libre volonté et le législateur ne doit intervenir que le moins possible ;

o Le principe du consensus : la volonté d'une personne suffit à l'engager. Le contrat est


valable du seul échange des consentements ;
o Le principe de force obligatoire du contrat : un individu qui s'est librement engagé ne
peut se délier de cet engagement : "les conventions légalement formées tiennent lieu de
loi à ceux les ont faites (article 33 droit des obligations et des contrats);
52

o Le principe d'effet relatif du contrat : seul celui qui a manifesté sa volonté de s'engager
dans un contrat est lié par ce contrat : "les conventions n'ont d'effet qu'entre les parties
contractantes ; (...)" (article 63 droit des obligations et des contrats).
Toutefois, la conception contractualiste de la société a été critiquée. Il faut
aussi ajouter à ce débat qu'en droit OHADA, si la société est créée par un contrat, il n'est pas
nécessairement juste de dire qu'elle est un contrat. Elle apparait plus comme une personne qui
naît d'un contrat, même si cette position n'est pas absolue, au regard tant du défaut de
personnalité juridique de la société en participation que de naissance à la vie juridique de la
société par acte unilatéral. En outre, la conception contractuelle de la société ne permet pas
d'appréhender tout le droit des sociétés qui demeure en très grande partie réglementé.

2. La société commerciale envisagée comme une institution

Selon la conception institutionnaliste, la société est soumise à un ensemble de


règles imposées par le législateur (formalisme de création, règles de fonctionnement).L'article
2 de l'AUDSC accentue l'analyse institutionnelle de la société sur le caractère d'ordre public
qu'il imprime aux dispositions régissant les sociétés.

Beaucoup en doctrine considèrent que la société a plutôt une nature mixte à la


fois institutionnelle et contractuelle. Elle naît d'un contrat par lequel les fondateurs concluent
un acte de société et elle devient ensuite une institution dont l'organisation et le
fonctionnement sont régis par des règles- auxquelles les associés ne peuvent échapper. Pour
certains au contraire, elle est suis generis" c'est-à-dire particulière en son genre.

Pour clore cette section, nous allons placer un mot sur le droit des sociétés. Au
départ, le droit des sociétés n'était pas une branche autonome du droit. Il constituait une partie
du droit commercial qui est elle-même une branche du droit privé applicable aux
commerçants et à leurs activités professionnelles. Bien qu'ayant aujourd'hui son autonomie, le
droit des sociétés fait partie intégrante d'un ensemble plus vaste appelé droit des affaires.
Celui-ci comprend, toutes les règles liées au monde des affaires.

Nous pouvons alors définir le droit des sociétés comme l'ensemble des règles
qui gouvernent les relations juridiques d'une société ou des sociétés entre elles. Son objet est
de réglementer l'organisation, le fonctionnement et la disposition de la société de la scène
juridique.

Pour bien comprendre le droit des sociétés de l'OHADA, il est important de parler de sa
constitution.

II.2 : DE LA CONSTITUTION D'UNE SOCIÉTÉ COMMERCIALE EN DROIT


OHADA

Selon l'article 4 de l'AUSCGIE, la société commerciale est un contrat par


lequel deux ou plusieurs personnes (sauf le cas où une SARL, une SA ou SAS peut être créée
par une seule personne) conviennent d'affecter à une activité des biens en numéraires ou en
nature dans le but de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter.
53

Elles s'engagent à contribuer aux pertes dans les conditions prévus par l'acte uniforme portant
droit des sociétés commerciales.

La constitution d'une société commerciale est soumise non seulement à des


conditions de fond cumulant celles des contrats en général et du contrat de société en
particulier, mais également à des conditions de forme exclusivement prévues pour les
sociétés commerciales. Les formalités de constitution sont contenues dans l'Acte uniforme.

Dès lors, comme dans tout acte juridique contractuel, la constitution d'une
société exige des conditions de fond (A) et des conditions de forme (B).

A. LES CONDITIONS DE FOND

Les conditions de fond sont générales (1), mais aussi particulières (2).

1. Les conditions générales de formation du contrat de la société.

La société étant définit à l’article 4 AUSCGIE par la notion de contrat, il est


alors nécessaire qu'il y ait respecté des conditions de validité des contrats à savoir : le
consentement libre de la volonté sur l'objet substantiel (1°), la capacité des associes (2°),
l'objet social (3°), la cause du contrat qui ne doit être illicite et immorale (4°).

1° La société est engendrée par le consentement libre de l'associé.

Le consentement est la volonté spécifique de s'associer qui comme dans tout


contrat doit être sincère et exempt de vices. La volonté n'existe pas lorsque l'accord des
associés ne porte pas sur les éléments essentiels de la future société. Il en est de même
lorsqu’il s'agit d'une simple promesse. Cette première exigence exclut la création d'une
société sous une condition suspensive.

Le consentement doit être sincère. II ne doit pas être simulé. Il y a simulation


lors que l'on fait semblant de s'associer. Une société est créée mais elle dissimile par
exemple une exploitation personnelle. Le consentement donné à cette occasion n'est
qu'apparent. Selon la jurisprudence, il y a lieu de distinguer trois hypothèses de simulation :

La simulation porte sur l'existence du consentement. C'est le cas des prétendus


associés qui n'ont aucune intention d'être associé ni de coopérer ensemble. La société est
dépourvue des éléments constitutifs tels que la pluralité des associés, l'affection societatis.
Elle n'a donc aucune exigence juridique. On parle des sociétés fictives. La sanction est la
nullité mais inopposable aux tiers de bonne foi.

La simulation porte sur la nature du contrat dont les stipulations sont tenues
sécrètes sous l'apparence d'un contrat des sociétés. La société apparente cache à la fois une
opération illicite ou une volonté de fraude. C'est le cas de l'apport d'un immeuble à une
société que déguise une donation fait à un membre de la famille.
54

La simulation porte sur la personne de l'associé. Celui qui se présente comme


l'associé n'est qu'un prête nom agissant en lieu et place du véritable associé qui préfère rester
dans l'ombre. Dans ce cas nous avons deux contrats : le contrat social et le contrat de mandat
conclu entre le véritable associé et le prête nom.

Le consentement doit être exempt de tout vice.

Le consentement ne doit pas être donné par erreur ni sous l'effet d'un dol ou la
violence. La violence est pratiquement inexistante en droit de société. S'agissant de l'erreur, il
y en a de trois sortes :

L'erreur sur la personne de l'associé : elle ne peut être retenue lorsque la


considération de la personne a été la cause principale de l'engagement de l'associé. C'est le
cas dans les sociétés à fort intuitu personae.

L'erreur sur la forme de la société : elle est assimilée à une erreur sur la nature
du consentement. L'associé croit qu'il est associé d'une société dans laquelle sa responsabilité
est limitée alors qu'en réalité, il est associé dans une société dans laquelle sa responsabilité est
indéfinie.

L'erreur sur les apports : l'apport est le bien qu'une personne affecte au
patrimoine d'une société en contre partie de son entrée dans la société en qualité d'associé. Le
plus souvent l'erreur porte sur la valeur, sur le prix non admis en droit. Seule peut être retenue
l'erreur sur la nature des apports- Le dol est un acte de déloyauté commis par un associé à
rencontre d'un ou des plusieurs autres associés. L’associé victime doit démontrer qu'il n'aurait
pas consentis à devenir associé s'il avait connaissance de manœuvre frauduleuse pratiquée
avec l'intention de le tromper.

2° Capacité et pouvoir des associes.

Pour faire partie d'une société il faut avoir la capacité juridique. La capacité
d'un associé s'entend de son aptitude à participer à la société. Le droit de société ne connaît
pas des principes ou des règles spécifiques s'agissant de la capacité. Ces règles relèvent du
droit des personnes et de famille. Toute fois les articles 7à 9 de l'AUDCG évoquent
l'incapacité du mineur pour les actes de commerce et incompatibilité de statut de commerçant
avec d'autres professions. La capacité peut être envisagée à deux niveaux : les règles
générales applicables à tous les associés et les règles particulières. Il faut aussi distinguer
selon que la société confère à la personne de l'associé la qualité de commerçant ou non ainsi,
nous distinguons :

a. La capacité civile

Lorsqu'en s'associant l'associé n'acquiert pas la qualité de commerçant, il doit


posséder la simple capacité de s'engager contractuellement. Aux termes de l'article 41 alinéa
1 de la constitution révisée de la République
55

Démocratique du Congo du 18 février 2006, est mineur, la personne de l'un ou


l'autre sexe qui n'a pas l'âge de dix-huit (18) ans accomplis.

> Les mineurs

Il n’y a pas trop de difficultés pour les mineurs associés ou actionnaires d’une
Société par Action (S.A). En effet les actionnaires d'une S.A n'ont pas obligatoirement la
qualité de commerçant et ne sont responsables qu'à concurrence de leur apport. Dans un tel
cas le représentant légal du mineur va assister aux Assemblées Générales.

La question était discutée pour les SARL mais aujourd'hui, la doctrine


commerciale unanime estime qu'un mineur peut être associé d'une SARL et qu'un mineur
pourrait même être associé unique d'une SARL unipersonnelle.

Quid des sociétés de personnes notamment les sociétés en nom collectif et les
sociétés en commandite simple ?

L'article 8 de l'acte uniforme dispose que "les mineurs et les incapables ne


peuvent être associés d'une société dans laquelle ils seraient dès lors tenus des dettes sociales
au-delà de leurs apports". De la lecture de cette disposition il résulté que le mineur ne peut
faire partie de société de personnes ni être commandité dans une société en commandite
simple (SCS) mais le mineur peut être commanditaire.

Le mineur émancipé bénéficie de la même capacité qu'un majeur.

La capacité commerciale

Dans les sociétés de personnes les associés doivent avoir la capacité


commerciale c'est-à-dire celle de faire les actes de commerce. Il s'agit des sociétés à non
collectif, des sociétés à commandite simple et des sociétés en participation.

Les incompatibilités commerciales

L'article 9 AUDCG : l'exercice d'une activité commerciale est incompatible


avec l'exercice des fonctions ou des professions suivantes :
* fonctionnaires et personnels des collectivités publiques et des entreprises à participation
publique ;
* officiers ministériels et auxiliaires des justices : avocats, huissiers, commissaire- priseurs,
agent d'échange, notaire, greffier, administrateur et liquidateurs judiciaires ;
* expert-comptable et comptable agrée, commissaire aux comptes et aux apports,
conseiller juridique, courrier maritime;
* plus généralement de toute profession dont l'exercice fait l'objet d'une règlementation
interdisant le cumul de cette activité avec l'exercice d'une profession commerciale".

Il y a des cas particuliers concernant les étrangers, les personnes morales, les
personnes frappées par une déchéance et les époux,
56

d. les dirigeants étrangers

Ils peuvent être membres d'une société dans l'espace OHADA mais à condition
de se conformer aux règles relatives au séjour (carte de séjour) et à l'exercice d'une activité de
¡'État partie où ils veulent s'installer (autorisation d'installation),

e. les personnes morales

Les sociétés civiles et commerciales dotées de personnalité morale peuvent


participer à la constitution d'autres sociétés en souscrivant des parts sociales ou actions de
celles-ci. Elles le font par l'entremise d'une personne physique en l’occurrence le mandataire
désigné à cet effet ou le représentant légal. Toute fois, une incapacité pèse sur les sociétés en
participation et les sociétés de fait dépourvues de la personnalité morale.

f. les personnes frappées d'une déchéance

Certaines déchéances sont générales et prononcées à titre de peines


complémentaires pour certaines infractions comme par exemple les infractions contre les
biens. D'autres sont liées aux procédures collectives (article 196 AUPC prévoit la faillite
personnelle notamment pour détournement, dissimulation, disparition d'une partie de l'actif
social, reconnaissance frauduleuse des dettes qui n'existaient pas

L'article 203 AUPC dispose des effets de la faillite personnelle :

L'interdiction générale de faire le commerce, de diriger, de gérer, administrer


ou contrôler une entreprise commerciale à forme individuellement ou toute personne morale
ayant une activité économique ;

L'interdiction d'exercer une fonction publique personnelle, administrative,


judiciaire ou de la représentation personnelle

Lorsque la juridiction compétente prononce la faillite personnelle elle en fixe


la durée qui ne peut être inférieure à trois ans et supérieure à dix ans;

Les déchéances, incapacités et interdictions, résultant de la faillite personnelle


cessent, de l'article 10 AUDCG confirme ces textes dans ses dispositions ;

Nul ne peut exercer une activité commerciale, directement ou par personne


interposée, s'il a fait l'objet ;

d' une interdiction générale définitive ou temporaire prononcée par une


juridiction de l'un des Etats parties ; que cette interdiction ait été prononcée comme une peine
principale ou comme peine complémentaire ;

d'une interdiction par une juridiction professionnelle : dans ce cas l'interdiction


ne s'applique qu'à l'activité commerciale considérée ;
57

d'une condamnation définitive à une peine privative de liberté pour un crime


de droit commun, ou à une peine d'au moins trois mois d'emprisonnement non assorti de
sursis pour un délit contre les biens, ou une infraction en matière économique ou financière".

Frapper d'une déchéance, le futur associé ne peut plus participer valablement à


une société de personnes. De plus, l'existence d'une procédure collective à l'encontre d'un
commerçant, personne physique ou morale peut avoir une influence sur les apports effectués
en période suspecte ou sur ceux consentis après le jugement déclaratif (jugement d'ouverture
d'une procédure collective). De tels apports peuvent être inopposables aux créanciers du
débiteur failli.

g. la situation des époux

Il y a deux séries de problèmes : la coexistence de deux époux dans une même


société et l'utilisation des biens de la communauté.

Est-ce que deux époux ont le droit d'être associés dans une même Société ?

Aucun texte ne prohibe le fait que les époux constituent entre eux une société.
Par conséquent, les époux peuvent créer toute sorte de société. Mais puisque que la société
crée des rapports égaux entre ies associés tandis que le mariage établit des rapports inégaux,
le mari étant le chef de famille ; il était donc nécessaire d'interdire la constitution de société
entre époux pour sauvegarder l'immutabilité des régimes matrimoniaux.

Pour sa part, le législateur OHADA opte pour une solution autre à l'article 9
AUSCGIE "deux époux ne peuvent être associés d'une même société dans laquelle ils
seraient tenus des dettes sociales indéfiniment ou solidairement." Il en résulte que le
législateur reconnaît la validité de la société entre époux mais ceux-ci ne peuvent constituer
une société en nom collectif ou en participation. En revanche, lorsqu'il s'agit d'une société en
commandite simple, l’un serait commandité et l'autre commanditaire mais jamais les deux
commandités à la fois.

L'Acte uniforme institue une égalité entre mari et femme quant à l'attribution
du statut de commerçant en son article 7 al.2.

Il dispose : "le conjoint d'un commerçant n'aura la qualité de commerçant que


s'il accomplit des actes de commerce visés aux articles 3 et 4 à titre de profession habituelle
et séparément de son époux". Ainsi, en cas d'exercice en commun du commerce par les deux
époux, ce n'est plus le mari qui est réputé commerçant mais l'un des époux : soit le mari soit
la femme.

3° l'objet social

Toute société doit avoir un objet déterminé. L'objet de la société c'est


l'ensemble des opérations en vue des quelles la société à été créée. C'est le programme de la
société, le but de la société. La notion d'objet social est d'une grande importance. Auparavant
58

cette notion permettait de distinguer les sociétés civiles des sociétés commerciales mais
aujourd'hui, ce critère matériel a perdu son importance. Il existe cependant des sociétés dont
la nature commerciale ou civile est déterminée suivant ia nature de leur objet (art 6 Acte
uniforme); c'est le cas des sociétés en participation et des sociétés de fait.

La notion d'objet social a une seconde importance considérable, c'est la mesure


des pouvoirs des organes de gestion : en vertu du principe de spécialité ; l'objet social doit
être déterminé et décrit dans les statuts (Article 19 Acte uniforme).

Les organes d'une société ne peuvent agir que dans la limite de l'objet social
qui constitue une sorte de boussole. Mais la notion d'objet social est en déclin du moins pour
les sociétés de capitaux. L'objet social est réglementé ; il doit être déterminé et licite. En effet
l'article 19 de l'acte uniforme exige qu’il soit mentionné dans les statuts, la publicité et les
annonces légales, donc un minimum de précisions est nécessaire. Et l'article 13 de l'acte
uniforme de préciser que : les statuts énoncent 1° la forme de société 2° sa dénomination
suivie, le cas échéant, de son sigle; 3° la nature et le domaine de son activité, qui ferment son
objet social... etc."

Quelques fois l'objet social est défini de façon limitée, dans d'autres cas
notamment pour les holdings, la définition de l'objet social est large et à la limite indéfinie.

Dans la pratique certains statuts de sociétés définissent l'objet social en termes


très généraux pour permettre aux dirigeants de s'adapter aux impératifs économiques, sans
qu'il soit nécessaire de convoquer une Assemblée Générale (AG) pour modifier les statuts.
L'impossibilité de l'objet social dès l'origine entraînerait la nullité de la société alors que
l’impossibilité en cours d'exercice est une cause de dissolution.

Aux termes de l'article 20 AUSCGIE: toute société doit avoir un objet licite,
c.-à-d. conforme à l'ordre public et aux bonnes mœurs. Ainsi la création d'une société dans un
but de fraude fiscale ou d'exploitation d'une société de maison close ou de tolérance n'est pas
permise.

De même lors que l'activité à exercer est réglementée, la société doit se


conformer aux règles particulières auxquelles cette activité est soumise (art 21 AUSC).

L'objet social peut être modifié mais dans le respect de certaines formes
légales. Ainsi dans les SARL et les SA; le changement d'objet social entraînant une
modification des statuts, il faudra respecter les conditions de majorité à savoir les SARL
majorité 3/4 (art 358 AUSC) et SA majorité 2/3 (art 554 aliéna 1 AUSC).

Quand peut-on parler de changement de l'objet social ? Il ya divers cas de


changement de l'objet social. Est-ce qu'un changement radical de l'objet ne pourrait pas être
analysé comme une douce de dissolution ? En droit des sociétés OHADA, l'idée qui prévaut
59

est que le changement radical de l'objet social n'entraine pas la dissolution de la société. Cette
idée est confrontée par la loi et par pratique.

La loi tout d'abord ne vise dans les causes de dissolution que la disposition de
l'objet social et non son simple changement fut-il radical. La pratique aussi fournit des
nombreux exemples de société qui sont des coquilles vides, sans objet et qui ne sont pas
dissoutes pour autant.

4° La cause de contrat de société

La cause ici est entendue dans le sens de la cause du contrat de société, un


élément du contrat du droit commun. Mais la cause dans le sens du contrat spécifique liée à
l'existence de la société est le profit du bénéfice ou de l'économie que peuvent en tirer les
associés ou actionnaires dans le fait de leur engagement par leurs apports à la société. Il y a
donc un intérêt de contrepartie des apports.

La cause est distincte de l'objet mais, parfois elle s'y confond. Dans certains
cas l'objet peut être parfaitement licite alors que la cause est illicite. Il en va ainsi d'une
société qui ne tient pas compte des droits des travailleurs et dont le but poursuivi de manière
effrénée et absolue est le bénéfice. La cause inavouée est explicite et implicite. Toutes
atteintes à l'ordre public international dans la violation de droit de l'homme et des libertés
publiques rendent la cause illicite. Dans les contrats de société, l'absence de cause ou le
défaut de cause est rare. Le plus souvent, la nullité est encourue pour illicéité ou immoralité
de la cause.

La cause consiste en la réalisation de l'objet social. Comme pour l'objet social,


elle doit être licite. Ainsi une société ne doit pas être constituée dans le but d'éluder certains
droits ou d'éviter les poursuites des créanciers.

2. LES CONDITIONS SPÉCIFIQUES DE FORMATION DU CONTRAT DE


SOCIÉTÉ

La société n'existe en droit que si les conditions particulières suivantes sont


réunies : l'existence de l'apport des associés (1), le but de réalisation d'économie ou de
partage des bénéfices générés par les activités sociales (2), l'engagement des associés de
contribuer aux pertes (3) et la création de la société dans l'intérêt commun de tous (4).

1° Les apports des associés

L'apport de l'associé dans une société est obligatoire sous peine de nullité de la
société. Le terme apport a deux sens. Il désigne l'opération par laquelle l'associé affecte
certains biens ou services à la société qu'il constitue. C'est aussi le bien (espèce, immeuble,
brevets...) dont les associés transfèrent la propriété ou la jouissance à la société. En
contrepartie de l'apport, l'associé reçoit des titres de société appelés parts sociales ou actions.
Il existe trois formes d'apports : l'apport en numéraire, l'apport en nature et l'apport en
industrie.
60

L'apport en numéraire c'est l'argent. L'associé réalise son apport en transférant


à la société la propriété de la somme d'argent qu'il s'est engagé à lui apporter. Cet engagement
est pris par la souscription des titres émis par la société. C'est seulement lorsque la société a
intégralement et définitivement encaissée la somme d'argent qui lui a été transférée qu'on
peut considérer que l'associé a libéré son apport. En cas de retard dans le versement, les
sommes restant dues à la société portent de plein droit intérêt au taux légal à compter du jour
où le versement devait être effectué, sans préjudice de dommages-intérêts s'il y a lieu. Les
apports en numéraire doivent être libérés intégralement lors de la souscription, sauf
déposition contraire de la loi. Laquelle a prévu des exceptions pour les SA où il est permis de
libérer au moins le quart (1/4) et les SARL, au moins la moitié (1/2), de la valeur nominale
des titres souscrits lors de la souscription au capital social. Le reste est libéré après un certain
délai à compter de l'immatriculation de la société.

Ils ne sont donc pas pris en compte dans celui-ci. Mais ils donnent droit à

l'attribution des titres sociaux. En principe, les droits et obligations de chaque


associé sont proportionnels à ses apports. Mais par exception à cette règle, les apports en
industrie confèrent à rapporteur au maximum 25%, des droits de vote, des bénéfices, de l'actif
net, et des pertes de la société. En plus de ces limitations légales, les titres sociaux résultant
des apports en industrie présentent l'inconvénient de ne pas porter de valeur nominale et de
n'être ni cessibles, ni transmissibles. Ils sont en quelque sorte intuitu personae.

2° Le but des associés : partager le bénéfice ou profiter de l'économie

Le motif ou but visé par les associés qui constituent une société est
nécessairement de réaliser des bénéfices à partager entre eux. C'est là un trait caractéristique
qui distingue la société d'une association ou d'une fondation. Pour la jurisprudence, le
bénéfice s'entend "d'un gain pécuniaire ou d'un gain matériel qui s'ajoutait à la fortune des
associés". Mais les associés peuvent constituer aussi, non pour ajouter un gain à leur fortune,
mais pour ne pas diminuer celle-ci. Dans ce cas, ils réalisent des économies. Le législateur de
l'OHADA a considéré la réalisation d'économie comme un but social que peuvent poursuivre
les associés. Par exemple, une société peut être constituée dans le but de faire des économies
sur le loyer ou de payer moins d'impôt ou de faire des achats en gros. Il faut indiquer que les
clauses attribuant à un associé la totalité du profit procuré par la société ou excluant un
associé totalement du profit la société sont réputées non écrites, sans effet. Pareilles clauses
sont léonines.

3° La contribution aux pertes

La contribution aux pertes de la société est une obligation de l'associé, il est


logique que les bénéfices devant être partagés, les pertes soient également supportées. La
participation de tous les associés aux pertes est tout aussi nécessaire à l'existence et à la
validité d'une société que la vacation aux bénéfices. Les clauses exonérant un associé de la
totalité des pertes ou mettant à sa charge la totalité des pertes, sont réputées non écrites. Ce
sont là des clauses léonines. Si de telles stipulations existent, elles sont nul effet.
61

B. LES CONDITIONS DE FORME : LES FORMALITES D’INSTITUTION

Il convient de présenter d'abord les formalités communes (1) et ensuite des conditions
spécifiques (2)

1. Les conditions communes (de formation du contrat de société)

1° Rédaction des statuts

Dans le cas normal des sociétés de droit le premier acte important c'est la
rédaction des statuts. Dans la pratique avant la rédaction des statuts il y a des pourparlers, des
projets, des promesses, etc. Même si on arrive à admettre l'engagement juridique en cas de
non-exécution de cet engagement, il n'y a pas obligation de faire c.-à-d. exécution forcée mais
seulement allocation de dommages et intérêts. Les statuts déterminent notamment, outre les
apports de chaque associé ou actionnaire, la forme, l'objet, la dénomination sociale, le siège
social, le capital social, la durée de la société et les modalités de son fonctionnement.

La question du défaut d'écrit parait résolue. Mais quid de l'absence même de


statuts dans ce cas la société devient-elle nulle ? Si l'on se réfère à l'acte uniforme révisé
(articles 242 et suivants AUSC) point de nullité sans texte puisque les nullités sont désormais
expressément exprimées dans chaque article concerné de l'Acte uniforme. Cependant,
certains auteurs pensent nul lorsqu'il n'ya pas de statuts du tout, il n'ya pas de société.
Nous pouvons clore ce paragraphe en spécifiant que même si l'absence de
statuts n'entraine pas la nullité, cela conduira à une conséquence grave qui est la non
immatriculation donc, l'absence de personnalité morale tant que les statuts n'ont pas été
rédigés.
Dès lors que des statuts ne sont pas rédiges, on serait alors en présence d'une
société de fait.

2° le passage par le notaire ,

Les articles 10 et 11 de l'AUSC soulèvent les problèmes de notaire dans la


forme des statuts.
En effet, l'article 10 dispose " sauf dispositions nationales contraires, les statuts
sont établis par acte notarié ou par tout acte offrant des garanties d'authenticité dans l'État du
siège de la société déposé avec reconnaissance d'écritures et de signatures par toutes les
parties ou rang des minutes d'un notaire. Ils ne peuvent être modifiés qu'en la même forme".
Et l'article 11, cependant, dispose "lorsque les statuts sont établis par acte sous seing privé il
en est dressé autant d'originaux qu'il est nécessaire pour le dépôt d'un exemplaire au siège
social et l'exécution des diverses formalités requises par les textes en vigueur.."
62

Pour l'article 10, il convient ici de noter le compromis opéré par le législateur
OHADA qui a fait preuve de pragmatisme pour permettre lors qu'il n'existe dans un État
partie des dispositions qui n'obligent pas de passer par la notaire, de les appliquer. Cela parce
que l'ancien article 10 AUSC ne contenait pas "sauf dispositions nationales contraires,". Pour
l'article 11, la remise d'un exemplaire des statuts aux associés n'est obligatoire que dans les
SNC, les SARL et les SCS. Pour les autres sociétés, il faut une demande préalable de
l'associé soit au moment de la signature des statuts soit de l'Assemblée Générale constitutive.
Toute fois une copie des statuts doit être tenue à la disposition des associés par la société ou
siège social.

3° La déclaration de régularité et de conformité. (DRC)

La déclaration de régularité et de conformité (DRC) constitue un palliatif au


contrôle préalable. L'article 73 de l'acte uniforme dispose que les fondateurs et les premiers
membres des organes de gestion, d'administration et de direction doivent déposer au R.C.C.M
une déclaration dans laquelle ils indiquent toutes les opérations effectuées en vue de la
constitution régulière de la société. Cette déclaration, c'est l'affirmation que la constitution de
société a été réalisée en conformité avec l'AUSC. La déclaration de conformité doit être
déposée au greffe du tribunal. La sanction du défaut de déclaration de régularité et de
conformité c'est le rejet de l'immatriculation au RCCM. (Article 73 AUSC). Le défaut de
sincérité dans la DRC est sanctionné. Toutefois, le dépôt de la DRC n’est pas exigé lorsque la
création de la société a donné lieu à l’établissement d’une déclaration notariée de versement
et de souscription (DNSV).

4°. L’immatriculation de la société au R.C.C.M

La doctrine estime que cette immatriculation n’est pas une formalité de

Constitution mais un acte de déclaration de naissance. L immatriculation


présente un aspect original pour les sociétés. La demande est faite par les dirigeants ou les
mandataires dans le mois de la constitution. Pour les SA et SARL, les dirigeants ne peuvent
retirer les fonds tant que la société n’aura pas été immatriculée. Mais l’activité de la société
peut commercer avant I 'immatriculation (art. 106 Acte uniforme). Cela se comprend d'autant
plus que l'article 114 de l'AU précise que les associés peuvent convenir que la société ne sera
point immatriculée. La société est dite alors la société en participation. Elle n’a pas «
personnalité juridique ».

5° La publicité de la société

Cette publicité est indispensable car elle permet aux tiers qui entrent en
relation d’affaires avec la société, de connaître ses structures. L’innovation ici c’est la
possibilité de faire le dépôt par voie électronique (art. 256-1 AU). L’article 256-2 dispose : «
les formalités de publicité par dépôt d’actes ou de pièces prévues par le présent Acte
uniforme sont effectuées au greffe de la juridiction compétente ou de l’organe compétent
dans l’Etat partie du lieu du siège social. Les formalités effectuées auprès de RCCM font
63

l’objet d’avis insérés dans le bulletin national des registres du commerce et du crédit
mobilier, lors qu’il existe {..) » La publicité dans un journal d’annonces légales est reprise par
l'article 257-1 AUSC qui précise le contenu de l’avis « qui doit obligatoirement comprendre
la dénomination sociale de la société suivie, le cas échéant, de son sigle, la forme de la
société ; le montant du capital social ; l'adresse du siège social; le numéro d'immatriculation
au RCCM"

2. LA SOCIETE, UN CONTRAT SOUMIS A DES REGLES PARTICULIERES.

Nous distinguons ici les règles non impératives (a) des règles congénitales à
l’existence et à la croissance de la société (b),

a. DES REGLES NON IMPERATIVES

Nous avons les règles de la pluralité des associés (1) et l’affectio societatis (2).

1° PLURALITE DES ASSOCIES

La pluralité des associés n’est plus aujourd’hui une règle impérative puis que
la loi reconnaît des sociétés unipersonnelles. La portée réduite de cette règle est liée à deux
facteurs : la possibilité de créer une société unipersonnelle définit à l’article 5 AUSCGIE, et
la continuation de la société pendant un certain temps en cas de réunion des parts sociales ou
actions en une seule main lors que les autres associés partent ou décèdent,

A ce jour, la législation congolaise a créé de sociétés unipersonnelles dans le


cadre de la réforme des entreprises du portefeuille initiées en 2008 ayant concerné certaines
entreprises publiques du secteur marchand transformées en sociétés commerciales et dont le
capital social appartient intégralement à l’Etat congolais, actionnaire unique et ce, en vertu de
la loi N° 03/007 du 07 Juillet 2008, portant dispositions générales relatives à la
transformation des entreprises publiques. (SNEL, OCC, REGIDESO..).

Cela est, au demeurant, conforme à l’esprit du Traité OHADA qui considère


comme sociétés commerciales régies par ce droit, non seulement les sociétés constituées par
les particuliers, mais également celles dans lesquelles l’Etat ou une personne morale de droit
public est associée.

2° L’ÂFFECTIO SOCIETATIS

L’affectio societatis vécu comme un jus fraternitatis dans les sociétés en nom
collectif, se dilue en un certain intérêt commun des associés dans les SA, SAS ou SARL.

L’affectio societatis est donc cette intention de s’associer, de se traiter comme


des égaux pour poursuivre ensemble l’œuvre commune. Les termes de l’article 4 AUSC GIE,
« créer la société dans l’intérêt commun », sont certainement un euphémisme de l’affectio
société dans l’Acte uniforme.
64

L’on a critiqué la place conférée à cette notion parce qu’en réalité il s agit d’un
élément psychologique et par conséquent subjectif, alors que le mise en commun des apports
et le partage des bénéfices sont des éléments objectifs. De plus, l'institution de la société à
associé unique où l’idée de collaboration est exclue, a renforcé les critiques.

Malgré ces critiques, l’intérêt de l’affectio societatis reste considérable eu


égard à son rôle d’offrir à la société un critère de qualification, dans la distinction entre
société ; association et indivision. L’affectio societatis joue trois rôles

Offrir à la société un critère de qualification. Ainsi dans tous les cas où les
parties n’auront pas clairement manifesté leur volonté, le juge va chercher à travers leur
comportement si elles se sont ou non comportées comme des associes. Si les critères
matériels et objectifs sont insuffisants à établir la distinction, la collaboration active à la
marche de la société fait distinguer l’associé du préteur ou bailleur qui participe au bénéfice
et le travailleur de l'apporteur en industrie.

L’absence de l’affectio societatis peut entraîner la nullité du contrat de société


de sorte que les personnes prétendument associées vont se retrouver sans lien juridique. De
même, la disparition de l’affectio societatis peut provoquer la dissolution de la société. C’est
le cas d’une mésentente paralysant le bon fonctionnement de la société surtout dans les
sociétés de personne.

L’affectio societatis suppose pour l’associé le droit de rester dans la société.


Mais ce droit est relatif puis que la jurisprudence permet l’exclusion d’un associé coupable
d’infraction grave. De façon générale, on considère que le devoir de collaborer de l’associé
lui interdit de concurrencer l’activité de la société.

b. DES REGLES CONGENITALES A L'EXISTENCE ET A LA CROISSANCE DE


LA SOCIETE.

Nous allons développer deux règles fondamentales et congénitales à


l’existence et à la croissance de la société qui font d’elle une réelle entreprise dynamisée par
le profit. Ainsi, nous allons parler des apports (1) affectés à une activité des biens en
numéraire ou en nature et la vocation des associés à la formation du capital (2) dans le but de
partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter.

1. Les apports, garants de l’existence de la société.

L’apport, consiste à affecter à l'activité sociale une somme d’argent, la


propriété ou la jouissance d’un bien ou une force de travail (apport industrie). La mise en
commun de ces apports constitue un élément indispensable à la formation de la société
conformément à l’article 37 AUSC GIE qui dispose « chaque associé doit faire un apport à la
société. Chaque associé est débiteur envers la société de tout ce qu’il s’est obligé à lui
apporter en numéraire ou en nature ». Sans apport, il n’ya pas de société. L’obligation
s’impose à tous les associés et vaut pour toutes les formes de société y compris celles qui sont
dépourvues de personnalité morale (société en participation). L’apport matérialise la volonté
65

de l'apporteur de participer à une société et l’acte d’apport confère la qualité d’associé (le
prête-nom par exemple n’a pas la qualité d’associé).

1° Les caractéristiques de l'apport.

L’apport doit être réel et sérieux. Dans le cas contraire, il est fictif, dénué de
toute valeur, insusceptible d’accroître le fonds social et d’être pris en considération pour
déterminer le capital de la société. L’apport est fictif lors que l’associé apporte un brevet
d’intervention déjà tombé dans le domaine public. Aussi lors que le bien est grevé d’un passif
lourd qui absorbe quasiment la valeur de l’apport (apport d’un immeuble hypothéqué). La
sanction de la festivité est la nullité de la société ou de l’apport selon le cas.

2° La vérité des apports

Aux termes de l’article 40 AUSCGÎE, chaque associé peut apporter à la société :


De l’argent, par apport en numéraire ;
De l’industrie par apport de main d’œuvre ;
Des droits portant sur des biens en nature, mobiliers ou immobiliers, corporels ou incorporels,
par apport en nature ;

Tout autre apport est interdit.

 L’apport en numéraire : consiste à remettre une somme d’argent à la société et en


contrepartie à recevoir des actions ou des parts sociales, Sa société rémunère
1’apporteur par des titres sociaux, pour une valeur égale à celle des apports « (article
63 AUSC GIE).

C'est seulement lorsque la société a intégralement et définitivement encaissé la


somme d'argent qui lui a été transférée qu'on peut considérer que l'associé a libéré son apport
(art.42 AUDSC). Les apports en numéraire doivent être libérés intégralement lors de
souscription, sauf disposition contraire de la loi. La quelle a prévu des exceptions pour les SA
où il est permis de libérer au moins le quart et les SARL au moins la moitié de la valeur
nominale des titres souscrits lors de la souscription du capital social. Le reste est libéré après
un certain délai à compter de l'immatriculation de la société.

Il se distingue de l’apport en compte courant encore appelé de l’avance en


compte courant qui représente un prêt consenti par l’associé de la société. Dans ce cas
l’associé préteur devient créancier et reçoit ou pas des droits sociaux mais des intérêts sur le
prêt (20% d’intérêt en droit commun) l’apport en compte courant est réservé aux associés et
aux tiers comme les institutions bancaires.

L’apport en industrie : il consiste à l’engagement de travailler pour la société.


Il s’agit d’un travail à exécuter en qualité d’associé, un travail de direction. Dans le cas
contraire l'apporteur ne serait qu’un salarié participant au bénéfice.
66

Il convient de relever que dans la plupart de société, seuls les fondateurs


peuvent faire des apports en industrie car une autre personne qui le ferait ne subirait aucune
perte si la société ne marche pas sauf dans les sociétés de personnes où le fait d’être associé
permet de saisir dans le patrimoine de celui-ci alors que dans les SA la saisie se limite aux
actions. Il donne lieu à des actions hors capital appelées « parts de fondateurs ou parts
bénéficiaires ».

L’apport en nature : il consiste en tout bien attribué à la société autre qu’une


somme d’argent susceptible d’une évaluation pécuniaire et pouvant être exploité
commercialement. Il peut s’agir de biens mobiliers ou immobiliers, de biens corporels ou
incorporels (fonds de commerce, droit de propriété intellectuelle, matériel ou machines), bref
tout bien se trouvant dans le commerce juridique.

CHAPITRE QUATRE : LES INFRACTIONS EN DROIT PENAL DES AFFAIRES

Le droit pénal des affaires a pour objet de lutter contre la délinquance


économique et financière ou encore d’affaires. Les infractions sont diverses et concernent
autant les personnes physiques que morales. En tant qu’acteur économique, subissant
beaucoup de pression (concurrence, relations contractuelles, lourde fiscalité, etc.) vous
pouvez parfois vous compromettre dans des actes prohibés..

Pour protéger le monde des affaires contre les dérapages qui peuvent porter
atteinte à sa crédibilité et à sa transparence, le législateur OHADA, de manière subtile, en
plus des sanctions non répressives, n'a pas voulu que le droit des affaires évolue en marge du
droit pénal. Il a institutionnalisé l'immixtion du droit pénal dans l'ensemble des moyens à
mettre en œuvre pour discipliner les opérateurs économiques dans leurs actions quotidiennes
et assainir le monde des affaires en Afrique. L'objectif étant de briser la tendance à
l'immoralité qui prévaut dans le milieu d'affaires. C'est dans ce sens que l'article 5, alinéa 2 du
Traité fondateur dispose que "Les Actes uniformes peuvent inclure des dispositions
d'incrimination pénale, les Etats parties s'engagent à déterminer les sanctions pénales
encourues".

Comme nous pouvons le constater, le droit a un rôle plus actif à jouer pour
accompagner et favoriser le développement économique et social. Il est appelé à jouer le 1er
rôle dans l'intégration économique et la croissance.

Ces infractions ont comme sources soit le Code pénal soit les Actes uniformes
du droit de l'OHADA.

Les principales infractions issues du Code pénal

Le vol

Le Code pénal définit le vol comme la soustraction frauduleuse de la chose


d’autrui. En effet, l'article 79 dispose "quiconque a soustrait frauduleusement une chose qui
ne lui appartient pas est coupable de vol". Les différentes peines seront applicables selon les
67

conditions dans lesquelles le vol a été commis, mais également selon les personnes qui ont
commis cet acte.

L'extorsion

C’est le fait d'obtenir par violence, menace de violences ou contrainte soit une
signature, un engagement ou une renonciation, soit la révélation d'un secret, soit la remise de
fonds, de valeurs ou d'un bien quelconque, objets mobiliers, obligations, promesses,
quittances. Le Code pénal en ses articles 82 et 84 fixe une peine allant de cinq à vingt ans ou
d'une amende.

En présence de causes aggravantes, d’autres peines plus graves sont


applicables.: vol commis à l'aide d'effraction, d'escalade, de fausses clefs, vol commis la nuit
ou par un fonctionnaire public à l'aide de ses fonctions ou s'il est à mains armées.

L'escroquerie et la tromperie

Quiconque, dans le but de s'approprier une chose appartenant à autrui, s'est fait
remettre ou délivrer des fonds, meubles, obligations, quittances, décharges, soit en faisant
usage de faux noms ou fausses qualités, en employant des manœuvres frauduleuses pour
persuader l'existence de fausses entreprises (…). Article 98 du Code pénal congolais.

C’est le fait, soit par l'usage d'un faux nom ou d'une fausse qualité, soit par
l'abus d'une qualité vraie, soit par l'emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une
personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d'un
tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à
consentir un acte opérant obligation ou décharge.

Cette infraction est punie d'un an au plus de servitude pénale et d'une amende
pour celui qui a trompé l'acheteur.

L'abus de confiance

C'est le fait par une personne de détourner frauduleusement, au préjudice


d'autrui, des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui ont été remis et qu'elle a
acceptés à charge de les rendre, de les représenter ou d'en faire un usage déterminé.

L’abus de confiance expose à une peine de trois mois à cinq ans et d’une
amende. Des peines complémentaires peuvent être prononcées comme l’interdiction
d’exercer une procession commerciale ou industrielle ou l’interdiction de diriger directement
ou indirectement une société commerciale. La responsabilité pénale de la personne morale est
encourue aussi.

Le recel

Le fait de dissimuler, de détenir ou de transmettre une chose, ou de faire office


d'intermédiaire afin de la transmettre en sachant que cette chose provient d'un crime ou d'un
68

délit. C'est également le fait, en connaissance de cause, de bénéficier, par tout moyen, du
produit d'un crime ou d'un délit. C'est le recèlement des objets obtenus à l'aide d'une
infraction.

Cette infraction est punie de cinq ans d'emprisonnement au maximum et d'une


amende..

Le blanchiment

Le blanchiment est le fait de faciliter, par tout moyen, la justification


mensongère de l'origine des biens ou des revenus de l'auteur d'un crime ou d'un délit ayant
procuré à celui-ci un profit direct ou indirect. Constitue également un blanchiment le fait
d'apporter un concours à une opération de placement, de dissimulation ou de conversion du
produit direct ou indirect d'un crime ou d'un délit.

La corruption active et le trafic d'influence

C’est le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique, chargée d'une
mission de service public, ou investie d'un mandat électif public, de solliciter ou d'agréer,
sans droit, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons,
des présents ou des avantages quelconques :

 Soit pour accomplir ou s'abstenir d'accomplir un acte de sa fonction, de sa mission ou


de son mandat ou facilité par sa fonction, sa mission ou son mandat ;

 Soit pour abuser de son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir d'une
autorité ou d'une administration publique des distinctions, des emplois, des marchés
ou toute autre décision favorable.

L'usurpation de titres

L'usage, sans droit, d'un titre attaché à une profession réglementée par l'autorité publique
ou d'un diplôme officiel ou d'une qualité dont les conditions d'attribution sont fixées par
l'autorité publique.

Le faux

Constitue un faux, toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et


accompli par quelque moyen que ce soit dans un écrit ou tout autre support d’expression de la
pensée, qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet, d’établir la preuve d’un droit ou d’un
fait ayant des conséquences juridiques.

La fausse monnaie
69

Cette infraction comprend notamment la contrefaçon ou la falsification des pièces de


monnaie ou des billets de banque ayant cours légal en RDC ou émis par les institutions
étrangères ou internationales habilitées à cette fin.

Le délit de contrefaçon

Le délit de contrefaçon est défini par le droit de la propriété intellectuelle


comme toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute
autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements
relatifs à la propriété des auteurs, tout comme le fait :

 D'éditer, de mettre à la disposition du public ou de communiquer au public,


sciemment et sous quelque forme que ce soit, un logiciel manifestement destiné à la
mise à disposition du public non autorisée d'œuvres ou d'objets protégés

 D'inciter sciemment, y compris à travers une annonce publicitaire, à l'usage d'un


logiciel mentionné ci-dessus.

La banqueroute

L'article 86 du Code pénal congolais parle de la banqueroute pour le


commerçant déclaré en faillite qui frauduleusement aura détourné ou dissimilé une partie de
son actif ou sera reconnu débiteur de sommes qu'il ne devait pas et aura soustrait ses livres ou
en aura enlevé, effacé ou altéré le contenu.

En cas d'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire ou de


liquidation judiciaire, sont coupables de banqueroute, les personnes mentionnées par les
dispositions du Code pénal contre lesquelles a été relevé l'un des faits ci-après :
 Avoir, dans l'intention d'éviter ou de retarder l'ouverture de la procédure de
redressement judiciaire, soit fait des achats en vue d'une revente au-dessous du cours,
soit employé des moyens ruineux pour se procurer des fonds ;
 Avoir détourné ou dissimulé tout ou partie de l'actif du débiteur ;
 Avoir frauduleusement augmenté le passif du débiteur ;
 Avoir tenu une comptabilité fictive ou fait disparaître des documents comptables de
l'entreprise ou de la personne morale ou s'être abstenu de tenir toute comptabilité
lorsque les textes applicables en font obligation ;
 Avoir tenu une comptabilité manifestement incomplète ou irrégulière au regard des
dispositions légales.

L'auteur et l'éventuel complice d'une banqueroute s'exposent chacun à une


peine maximale de 1 an d'emprisonnement et d'une amende (art.87 du Code pénal
congolais). Lorsque la personne auteur de l’infraction est un dirigeant d’une entreprise ou
d’une entreprise prestataire de services d’investissement,(Administrateur directeur ou gérant
des sociétés), la peine sera encore beaucoup plus grande et même l' amende va s'augmenter.
(art. 86 du Code pénal congolais)..
70

L'art. 89 décrit les cas assimilés à la banqueroute pour les administrateurs


directeurs ou gérants des sociétés qui :

o auront détourné ou dissimilé une partie de l'actif de la société ou reconnu la société


débitrice des sommes qu'elle ne devait pas ;
o auront soustrait les livres de la société ou en auront enlevé, effacé ou altéré le contenu ;
o auront omis de publier l'acte de société ou les actes modificatifs de celui-ci dans les
formes et délais prévus par la loi ;
o auront, dans ces actes, fait des indications contraires à la vérité ;
o auront provoqué la faillite de la société.

Du détournement de main d'œuvre

Quiconque aura frauduleusement utilisé à son profit ou au profit d'un tiers les
services d'engagés mis sous ses ordres par le maitre, en vue d'un travail à exécuter par celui-ci
ou pour autrui. (article 97 du Code pénal Livre 2).

De la grivèlerie

Cette infraction concerne celui qui, sachant qu'il est dans l'impossibilité de
payer, se sera fait servir, dans un établissement à ce destiné, des boissons ou des aliments
qu'il y aura consommés en tout ou en partie, se sera fait donner un logement dans un hôtel où
il s'est présenté comme voyageur, ou aura pris en location une voiture de louage.

Les infractions prévues à l'alinéa précédant ne pourront être poursuivies que


sur la plainte de la partie lésée. Le paiement du prix et des frais de justice avancés par la
partie plaignante ou le désistement de celle-ci éteindra l'action publique. (Article 102 bis du
Code pénal Livre2).

L'AUSCGIE dans sa 3ème partie, donne les dispositions pénales

Infractions concernant la Société à Responsabilité Limitée

Le fait, pour les associés d'une société à responsabilité limitée, d'omettre, dans
l'acte de société, la déclaration concernant la répartition des parts sociales entre tous les
associés, la libération des parts ou le dépôt des fonds.

Les gérants encourent une sanction pénale notamment pour des agissements
effectués de mauvaise foi et contraires aux intérêts de la société. S’ils ne dressent pas
l’inventaire ni établissent les comptes annuels et le rapport de gestion pour chaque exercice.

Infractions relatives à la constitution des Sociétés (Articles 886 à 887)

Art. 886 : "Constitue une infraction pénale, le fait, pour les fondateurs, le président directeur
général, le directeur général, l'administrateur général ou l'administrateur général
adjoint d'une société anonyme d'émettre des actions avant l'immatriculation ou à
71

n'importe quelle époque lorsque l'immatriculation est obtenue par fraude ou que
la société est irrégulièrement constituée."

C'est le fait, pour les fondateurs, le président, les administrateurs ou les


directeurs généraux d'une société anonyme, d'émettre ou négocier des actions ou des
coupures d'actions sans que les actions de numéraire aient été libérées à la souscription de la
moitié au moins ou sans que les actions d'apport aient été intégralement libérées avant
l'immatriculation de la société au registre du commerce et de crédit mobilier et des sociétés.

La peine prévue au présent article peut être portée au double lorsque les
actions ou coupures d'actions ont fait l'objet d'une offre au public.

Est puni d'un emprisonnement le fait, pour toute personne de faire attribuer
frauduleusement à un apport en nature une évaluation supérieure à sa valeur réelle.

Infractions relatives à la gérance, à l'administration et à la direction des sociétés


(ART.888 à 891 2)

Art. 888 :"Encourent une sanction pénale, ceux qui ont sciemment négocié :

1. des actions non entièrement libérées ;


2. des actions de numéraire pour lesquelles le versement du quart du nominal n'a pas été
effectué.

Est puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende le fait pour :
 Le président, les administrateurs ou les directeurs généraux d'une société anonyme
d'opérer entre les actionnaires la répartition de dividendes fictifs, en l'absence
d'inventaire, ou au moyen d'inventaires frauduleux ;
 Le président, les administrateurs ou les directeurs généraux d'une société anonyme de
publier ou présenter aux actionnaires, même en l'absence de toute distribution de
dividendes, des comptes annuels ne donnant pas, pour chaque exercice, une image
fidèle du résultat des opérations de l'exercice, de la situation financière et du
patrimoine, à l'expiration de cette période, en vue de dissimuler la véritable situation
de la société ;
 Le président, les administrateurs ou les directeurs généraux d'une société anonyme de
faire, de mauvaise foi, des biens ou du crédit de la société, un usage qu'ils savent
contraire à l'intérêt de celle-ci, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre
société ou entreprise dans laquelle ils sont intéressés directement ou indirectement ;
 Le président, les administrateurs ou les directeurs généraux d'une société anonyme de
faire, de mauvaise foi, des pouvoirs qu'ils possèdent ou des voix dont ils disposent, en
cette qualité, un usage qu'ils savent contraire aux intérêts de la société, à des fins
personnelles ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle ils sont
intéressés directement ou indirectement.
72

Est puni d'une amende le fait, pour le président, les administrateurs ou les
directeurs généraux d'une société anonyme, de ne pas, pour chaque exercice, dresser
l'inventaire et établir des comptes annuels et un rapport de gestion.

Infractions relatives aux assemblées générales d'actionnaires (ART. 891 3 et 892)

C'est le fait d'empêcher un actionnaire de participer à une assemblée


d'actionnaires, ainsi que le fait de se faire accorder, garantir ou promettre des avantages pour
voter dans un certain sens ou pour ne pas participer au vote, ainsi que le fait d'accorder,
garantir ou promettre ces avantages.

Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux qui, sciemment,


n'établissent pas les procès verbaux d'assemblées générales dans les formes requises par l'acte
uniforme.

Infractions relatives aux modifications du capital des SA

a) Celles relatives à l'augmentation du capital (ART. 893 à 895)

C'est le fait, pour le président, les administrateurs ou les directeurs généraux


d'une société anonyme, d'émettre des actions ou des coupures d'actions sans que le capital
antérieurement souscrit de la société ait été intégralement libéré ou sans que les nouvelles
actions d'apport aient été intégralement libérées avant l'inscription modificative au registre du
commerce et de crédit mobilier ou encore sans que les actions de numéraire nouvelles aient
été libérées, lors de la souscription, du quart au moins de leur valeur nominale et, le cas
échéant, de la totalité de la prime d'émission.

Encourent une sanction pénale, le président, les administrateurs ou les


commissaires aux comptes d'une société anonyme qui, sciemment, ont donné ou confirmé
des indications inexactes dans les rapports présentés à l'assemblée générale appelée à décider
de la suppression du droit préférentiel de souscription des actionnaires.

b) Celles relatives à la réduction de capital (ART. 896)

C'est le fait, pour le président ou les administrateurs d'une société anonyme, de


procéder à une réduction du capital social sans respecter l'égalité des actionnaires et sans
avoir communiqué le projet de réduction de capital aux commissaires aux comptes quarante
cinq (45) jours avant la tenue de l'assemblée générale appelée à statuer sur la réduction de
capital..

Modification du capital pour les SAS

Encourt une sanction pénale, le président ou un dirigeant de société par


actions simplifiée qui ne consulte pas les associés dans les conditions prévues par les statuts
en cas d'augmentation, d'amortissement ou de réduction du capital, de fusion, de scission, de
dissolution ou de transformation de la société.
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Les infractions relatives au contrôle des sociétés (ART. 897 à 900)

Art. 897 :"Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux qui n'ont pas provoqué la
désignation des commissaires aux comptes de la société ou ne les ont pas convoqués aux
assemblées générales. Ou les dirigeants qui, sciemment ont fait obstacle aux vérifications ou
au contrôle des commissaires aux comptes ou qui ont refusé la communication de tous
contrats, livres, documents comptables et registre de procès verbaux.

Encourt une sanction pénale, toute personne qui, soit en son nom personnel,
soit à titre d'associé d'une société de commissaires aux comptes, a sciemment accepté, exercé
ou conservé des fonctions de commissaires aux comptes, nonobstant les incompatibilités
légales. Tout commissaire aux comptes qui a sciemment donné ou confirmé des informations
mensongères sur la situation de la société ou qui n'a pas révélé au ministère public les faits
délictueux dont il a eu connaissance.

Les infractions relatives à la dissolution des sociétés (ART.901)

Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux qui, sciemment, lorsque
les capitaux propres de la société deviennent inférieurs à la moitié du capital social du fait des
pertes constatées dans les états financiers de synthèse :

N'ont pas fait convoquer, dans les quatre mois qui suivent l'approbation des
états financiers de synthèse ayant fait apparaitre ces pertes, l'assemblée générale
extraordinaire à l'effet de décider, s'il y a lieu, la dissolution anticipée de la société ; n'ont pas
déposé au Registre du commerce et du crédit mobilier et publié dans un journal habilité à
recevoir les annonces légales, la dissolution anticipée de le société.

Les infractions relatives à la liquidation des sociétés (ART. 902 à 904)

Encourt une sanction pénale, le liquidateur d'une société qui, sciemment :

 n'a pas, dans le délai d'un mois à compter de sa nomination publié dans un journal
habilité à recevoir les annonces légales du lieu du siège social, l'acte le nommant
liquidateur et déposé au Registre du commerce et du crédit mobilier les décisions
prononçant la dissolution ;
 n'a pas convoqué les associés, en fin de liquidation, pour statuer sur le compte
définitif de la liquidation, sur le quitus de sa gestion et la décharge de son mandat et
pour constater la clôture de la liquidation.

Lorsque la liquidation intervient sur décision judiciaire, encourt une sanction pénale, le
liquidateur qui, sciemment :

 n'a pas, dans les six mois de sa nomination, présenté un rapport sur la situation active
et passive de la société en liquidation et sur la poursuite des opérations de liquidation,
ni sollicité les autorisations nécessaires pour les terminer ; n'a pas, dans les trois mois
de la clôture de chaque exercice, établi les états financiers de synthèse au vu de
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l'inventaire ; n'a pas permis aux associés d'exercer, en période de liquidation, leur
droit de communication des documents sociaux dans les mêmes conditions
qu'antérieurement et doit les convoquer au moins une fois par an, pour leur rendre
compte des états financiers de synthèse ;il doit déposer à un compte dans une banque
au nom de la société en liquidation, dans le délai de quinze jours à compter de la
décision de la répartition, les sommes affectées aux répartitions entre les associés et
les créanciers.

Les infractions en cas d'appel public à l'épargne (ART. 905)

Encourent une sanction pénale, les présidents, les administrateurs ou les directeurs généraux
de société qui ont émis des valeurs mobilières offertes au public :

o sans qu'une notice soit insérée dans un journal habilité à recevoir les annonces légales ;
o sans que le prospectus et circulaires reproduisent les mentions de la notice prévue ;
o sans que les affiches et les annonces dans les journaux reproduisent les mêmes
mentions avec référence à la dite notice, et indication du numéro du journal ;
o sans que les affiches, les prospectus et les circulaires mentionnent la signature de la
personne ou représentant de la société dont l'offre émane.

Le délit d'abus de biens sociaux


 Le fait, pour toute personne, de faire attribuer frauduleusement à un apport en nature une
évaluation supérieure à sa valeur réelle
 Le fait, pour les gérants, d'opérer entre les associés la répartition de dividendes fictifs, en
l'absence d'inventaire ou au moyen d'inventaires frauduleux ;
 Le fait, pour les gérants, même en l'absence de toute distribution de dividendes, de
présenter aux associés des comptes annuels ne donnant pas, pour chaque exercice, une
image fidèle du résultat des opérations de l'exercice, de la situation financière et du
patrimoine à l'expiration de cette période en vue de dissimuler la véritable situation de la
société ;
 Le fait, pour les gérants, de faire, de mauvaise foi, des biens ou du crédit de la société, un
usage qu'ils savent contraire à l'intérêt de celle-ci, à des fins personnelles ou pour
favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle ils sont intéressés directement ou
indirectement ;Le fait, pour les gérants, de faire, de mauvaise foi, des pouvoirs qu'ils
possèdent ou des voix dont ils disposent, en cette qualité, un usage qu'ils savent contraire
aux intérêts de la société, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre société ou
une autre entreprise dans laquelle ils sont intéressés directement ou indirectement

Les principales infractions issues du droit de la consommation

La publicité trompeuse ou de nature à induire en erreur

C’est une pratique commerciale trompeuse dans la mesure où elle créée une confusion avec
un autre bien ou service, une marque, un nom commercial ou un autre signe distinctif d’un
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concurrent, ou si elle repose sur des allégations, indications ou présentations fausses ou de


nature à induire en erreur.

Le délit de tromperie

Sera puni d'un emprisonnement et d'une amende, quiconque, qu'il soit ou non
partie au contrat, aura trompé ou tenté de tromper le contractant, par quelque moyen ou
procédé que ce soit, même par l'intermédiaire d'un tiers :
 Soit sur la nature, l'espèce, l'origine, les qualités substantielles, la composition ou la
teneur en principes utiles de toutes marchandises ;
 Soit sur la quantité des choses livrées ou sur leur identité par la livraison d'une
marchandise autre que la chose déterminée qui a fait l'objet du contrat ;
 Soit sur l'aptitude à l'emploi, les risques inhérents à l'utilisation du produit, les contrôles
effectués, les modes d'emploi ou les précautions à prendre.

La falsification

Seront punis :
 Ceux qui falsifieront des denrées servant à l'alimentation de l'homme ou des animaux,
des boissons et des produits agricoles ou naturels destinés à être vendus ;
 Ceux qui exposeront, mettront en vente ou vendront des denrées servant à
l'alimentation de l'homme ou des animaux, des boissons et des produits agricoles ou
naturels qu'ils sauront être falsifiés ou corrompus ou toxiques ;
 Ceux qui exposeront, mettront en vente ou vendront, connaissant leur destination, des
produits, objets ou appareils propres à effectuer la falsification des denrées servant à
l'alimentation de l'homme ou des animaux, des boissons ou des produits agricoles ou
naturels et ceux qui auront provoqué à leur emploi par le moyen de brochures,
circulaires, prospectus, affiches, annonces ou instructions quelconques.

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