Cours de Législation G2
Cours de Législation G2
INTRODUCTION
Nous avons ainsi délimité les matières de ce cours en tenant compte de cet
aspect du droit des sociétés commerciales de l'Ohada bien que nous allons aussi parler
brièvement des différentes législations notamment les législations fiscale, douanière, en
matière des investissements, en matière du travail et de la sécurité sociale, bancaire, de
change, des assurances, minière ainsi que le droit de la concurrence.
OBJECTIF DU COURS
Aider l'étudiant de G2Droit à avoir une lumière sur les différentes législations en
matière économique ;
Faire la différence entre les actes législatifs et les actes réglementaires ;
Avoir les notions essentielles sur le droit des sociétés commerciales de l'OHADA ;
Connaitre quelques infractions à caractère économique.
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DE LA LEGISLATION
I. ACTES LEGISLATIFS
Les actes législatifs sont ceux qui émanent de l'organe législatif, cad du
parlement : l'Assemblée nationale et le Sénat.
Parmi ces actes législatifs, l'on peut citer la loi et les actes ayant force de loi.
A. La Loi
1. Notion
La loi se définit aussi bien au sens matériel qu'au sens organique ou structurel.
o Au sens matériel
La loi est l'ensemble des actes règles en opposition aux actes conditions ; c'est
donc l'ensemble des actes juridiques de portée générale, impersonnelle et abstraite.
Considérées dans l'optique matérielle, toutes les sources formelles écrites sont
des lois.
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o Au sens organique
Toutefois, il est important de signaler que tout acte émanant du parlement n'est
pas nécessairement une loi, c'est le cas d'une motion de censure qui concerne tous les
membres du Gouvernement ou de défiance qui ne concerne qu'un seul membre. C'est aussi le
cas de règlement d'ordre intérieur qui n'est pas une loi car celle-ci est élaborée suivant une
procédure spéciale prévue par la Constitution et détaillée dans le règlement d'ordre intérieur.
Cette précision permet de dégager la nuance qu'il convient d'établir entre l'acte
parlementaire et la loi, Les motions et le règlement d'ordre intérieur sont donc des actes
parlementaires et non des lois.
2, Initiative de la loi
o Projet de lois
o Proposition de lois
observations éventuelles au bureau de l'une des chambres. Passé ce délai, ces propositions
sont mises en délibération.
3. La Loi Organique
La Loi organique est une loi votée à la majorité absolue des membres
composant chaque chambre, sur des matières limitatives, préalablement prévues dans la
Constitution en rapport avec l'organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics.
Ex. Les articles 3, 8,10,150 alinéa 3, 152 al.6, 169, 177, 179 de la Constitution.
Les actes ayant force de la loi ou actes équipollents ont pour base juridique ou
siège de la matière l'article 129 de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce
jour.
Parmi les actes ayant force des lois, il y a notamment les ordonnances lois, les
ordonnances législatives, les Décrets lois et les Décrets législatifs.
Ce sont des actes législatifs délégués qui, sous l'EIC, étaient édictés en cas
d'urgence par l'Administrateur général lorsqu'il intervenait par délégation dans les domaines
réservés à la loi.
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Ces ordonnances législatives n'étaient valables que pour une durée de 6 mois
au terme desquels elles tombaient en caducité si elles n'étaient pas approuvées par le décret
du Roi Souverain.
Elles étaient aussi prises par les vices gouverneurs généraux dans leurs provinces.
Ce sont les décrets du Roi Souverain qui; sous l'EIC, édictaient les règles
générales et impersonnelles dans le domaine réservé à la loi dans les autres systèmes
politiques.
Cela découle de l'article 129 §1 qui prévoit que le Gouvernement peut, pour
l'exécution urgente de son programme d'action, demander à l'Assemblée nationale ou au
Sénat l'autorisation ( loi d'habilitation qui fixe la date limite de la présentation de la loi de
ratification) de prendre, par ordonnances-lois, pendant un délai limité et sur des matières
déterminées, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi.
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Cet article est, non seulement, muet sur l'identité de la personne qui dans le
Gouvernement signe cet acte, mais il ne confère pas non plus de manière expresse au Chef de
l'Etat une quelconque initiative législative.
o C'est le Président de la République qui nomme et met fin aux fonctions de membres
du Gouvernement (Premier ministre et les autres membres du Gouvernement, article 78);
o Il agit par voie d'ordonnance (article 79) tandis que le Premier ministre, chef du
Gouvernement, n'agit que par voie de décret de sorte que si c'était lui qui devrait intervenir
dans le sens de l'article 129, il le ferait par Décret-loi ; cependant, en parlant de l'ordonnance-
loi, cette disposition l'exclue de cette compétence ;
o Par conséquent, dans l'article 129, le Constituant visait donc l'intervention du Chef de
l'Etat qui préside le conseil des ministres et agit par voie d'ordonnance.
2. Evolution des prérogatives législatives du Chef de l'Etat et des actes ayant force de
lois
Ils étaient administratifs lorsqu'ils étaient à portée individuelle ; c'est le cas des
décrets portant nomination de hauts cadres.
Ils étalent législatifs assortis de force de loi lorsqu'ils édictaient des règles
générales et impersonnelles dans les domaines réservés à la loi dans d'autres systèmes
politiques, c'est le cas du décret du 4 mai 1895 portant code civil livre I (les personnes) et de
celui du 30/07/1888 relatif au code civil livre III (les obligations).
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Ces textes sont encore en vigueur sur base de la charte coloniale qui prévoit
dans ses dispositions finales que « les décrets, règlements et autres » en vigueur dans la
colonie conservent leur force obligatoire sauf dispositions contraires qui les abrogent.
La Charte coloniale n'est pas une Constitution à part entière, comme d'aucuns
l'ont crû, c'est un texte fondamental de l'époque, considéré comme une loi organique et
particulière belge, édictée en vertu de l'article 1 er al 4 de la Constitution belge pour régir le
Congo belge.
Cet article prévoyait que les protectorats de la Belgique seraient régis par des
lois particulières, ce qui a fait que la Constitution belge devrait être révisée en conséquence
pour s'appliquer au Congo mais pas dans sa totalité d'autant plus que le Congo belge avait
une personnalité distincte de celle de la métropole et à ce titre, il était régi par des lois
particulières. C'est ainsi qu'avant le 30 juin 1960, le Congo belge est régi par la loi du 18
octobre 1908 sur le Gouvernement du Congo belge, communément appelée « Charte
coloniale ».
Pendant cette période, la colonie congolaise était gouvernée par voie de Décret
pris par le Roi de Beiges qui était, pour la colonie, le législateur ordinaire ; le parlement belge
n'intervenait que rarement soit une seule fois lors du vote de la loi budgétaire.
Ce Décret du Roi, inférieur aux lois votées par le parlement belge, était édicté
sur proposition des ministres de la colonie après avis du conseil colonial.
La différence avec le système actuel est telle que l'avis n'est pas préalable alors
que les quatre conditions à remplir le sont ; en plus, il faut une loi d'habilitation qui est du
ressort du Parlement même.
Une fois adoptées par le gouvernement réuni en conseil des ministres, le projet
était sanctionné par le Chef de l'Etat et entrait en vigueur pendant 6 mois avant l'expiration
desquels le parlement devait les approuver si non elles tombaient en caducité.
o Il a été conféré, par l'article 3 du D,L. du 9/02/1961 relatif à l'exercice des pouvoirs
législatif et exécutif à l'échelon central, au gouvernement provisoire le pouvoir
législatif dévolu par la loi fondamentale aux chambres, sous forme des Décrets lois
contresignés par le 1er Ministre et le Ministre Intéressé.
qu'elles ne sont pas abrogées ; c'est ce dernier système qui a caractérisé la deuxième
république.
A. Généralités
1. Définition
L'on peut noter que bien que relevant d'un organe collégial, cette collégialité
garantie l'unicité de sorte que pour le tiers, l'Administration unilatérale est l'autorité qui
décide.
Ex2: Deux ou plusieurs ministres qui, dans le cadre des domaines qui sont à
cheval, prennent un arrêté interdépartemental.
Il convient de relever dans les deux derniers exemples que la pluralité des
organes qui interviennent n'entame pas le caractère unilatéral de l'acte administratif dans la
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mesure où ces organes représentent vis-à-vis des administrés une seule administration ou tout
simplement ('Administration.
o Par une autorité administrative ; cette autorité peut être individuelle ou collective
mais agissant au nom d'un seul organe.
o Affecte l'ordonnancement juridique : c'est l'ensemble des règles de droit qui soit
imposent (es obligations soit confèrent les droits de sorte que si l'ordonnancement
juridique n'est pas. affecté, il n'y a pas d'acte juridique.
o Les droits et obligations des tiers sans leur consentement : cet élément se rattache à
l'aspect unilatéral dont le principe est que le consentement du destinataire de l'acte
administratif unilatéral n'est pas requis.
L'on peut classifier les actes administratifs selon la nature, les volontés en
présence, l'objet, la structure interne de l'acte ou selon les effets juridiques.
o Selon la nature de l'acte : l'on distingue les actes administratifs juridiques qui visent
à produire des effets juridiques voulus, des actes administratifs matériels qui se
limitent à l'exécution matérielle d'un acte juridique qui en est la base.
o Selon les volontés en présence: l'on a des actes administratifs unilatéraux c'est-à-dire
ceux pris unilatéralement et discrétionnairement par l'administration comme actes de
décision exécutoire produisant des effets juridiques à caractère général et les actes
administratifs plurilatéraux dont la formation passe par le concours de volontés de
l'administration et d'autres parties ex. le contrat administratif.
o Selon l'objet: l'on distingue les actes réglementaires c'est-à-dire les déclarations de
volonté de l'Administration ayant pour but de produire des effets juridiques à
caractère général, des actes individuels qui n'ont pas pour but de tracer une norme de
conduite mais de conférer ou de reconnaître un droit subjectif, c'est donc l'acte
unilatéral poursuivant un objet à effet subjectif; il convient ici de noter que seuls les
actes réglementaires peuvent faire l'objet d'exception d'illégalité.
o Selon la structure interne de l'acte : l'on a des actes administratifs simples dont
l'élaboration dépend de la seule volonté de l'administration sans le recours de
particuliers, ce sont des actes monocolores et univoques, ex. :.acte de nomination,
règlement, et des actes administratifs complexes lesquels sont équivoques,
ambivalents et multicolores, ex. : contrat administratif où nous trouvons les trois
phases suivantes -.préparatoire, décisoire et le post-décisoire.
o Selon les effets juridiques : l'on distingue les actes administratifs décisoires (qui
emportent des décisions) des actes administratifs préparatoires c'est-à-dire ceux qui,
sans constituer la décision elle-même, la préparent.
Ex. Avis, propositions, sauf cas d'avis conforme qui confère une autorisation.
B. Le règlement administratif
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1. Siège de la matière
Ces deux caractères permettent de différencier les actes réglementaires des actes individuels
qui eux s'adressent à un individu ou un groupe d'individus bien déterminé, tandis que le
règlement s'adresse à tous les individus.
3. Classification
L'on peut ranger les règlements administratifs suivant différents critères tenant
à l'autorité dont émane l'acte, à la matière, au rapport entre la loi et le règlement et à la forme.
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L'intérêt du critère lié à l'autorité dont émane l'acte est celui de déterminer la hiérarchie du
règlement.
Ex: le Chef de l'Etat prend les ordonnances qui sont supérieures aux arrêtés des ministres
chargés de les exécuter; les arrêtés de ministres s'imposent sur ceux émanant des autorités
provinciales et locales, ex. Arrêté du ministre de l'intérieur qui s'impose au Gouverneur de
Province.
Conséquences de ce principe :
N.B. : Il sied aussi de relever que les règlements à portée générale l'emportent sur ceux à
portée particulière en vertu du principe de légalité.
o Critère matériel :
Règlements d'exécution : ceux ayant pour objet d'assurer l'exécution des lois qu'ils
complètent dans leurs détails et en facilitent la compréhension en comblant les
lacunes.
Règlements organiques : Ce sont ceux ayant pour objet l'organisation et le
fonctionnement de service, ils peuvent être édictés par tout chef de service et
complétés par des circulaires ou notes de service.
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Règlements de police, ceux édictés en vue du maintien de l'ordre public (la sécurité, la
salubrité et la tranquillité publique), dans le cadre de la police administrative qui est
préventive et non de la police judiciaire qui est répressive.
o Critère de rapport entre la loi et le règlement : art.128 de la Constitution :
Règlements autonomes : ils revêtent deux sens selon qu'ils sont perçus sous l'angle
technique ou doctrinal.
Règlements subordonnés sont ceux qui sont pris en exécution et dans le sillage d'une
loi préalablement édictée à la matière.
SECTION I : GENERALITES
I.1. NOTIONS
A. LA THEORIE DE DEVELOPPEMENT
B. CROISSANCE ECONOMIQUE
1. NOTION
Calculer le PIB consiste à faire la somme des valeurs ajoutées des biens et
services produits au sein d'un pays ou d'une zone géographique par :
NB. Dans l'Union Européenne (UE), la notion de PNB correspond à celle de Revenu National
Brut (RNB).
la formation brute de capital fixe (investissements réalisés par les différents acteurs
économiques) ;
la variation de stock càd la différence de valeur entre les entrées et les sorties de biens
(matières premières, produits semi finis ou finis) ;
le solde des échanges extérieurs (différence entre les biens/ services exportés à
l'étranger et ceux importés de l'étranger).
C. DOING BUSINESS
Les aspects de la réglementation des affaires ont une incidence sur 11 étapes
de la vie d'une entreprise. Ces étapes sont prises en compte dans le classement doing business
sur la facilité de faire des affaires : création d'entreprise, obtention d'un permis de construire,
raccordement à l'électricité, transfert de propriété, obtention de prêts, protection des
investisseurs, paiement des taxes et impôts, commerce transfrontalier, exécution des contrats
et règlement de l'insolvabilité, réglementation du marché du travail, distribution adéquate de
richesse.
Les pouvoirs publics doivent travailler de concert avec le secteur privé pour créer un cadre
stimulant pour les entreprises.
nationaux ou étrangers, caractérisées par la faiblesse généralisée des fonds propres, des
capacités des ressources humaines, le manque de vision du futur et sujettes à d'énormes
difficultés d'accès aux financements des établissements de crédit du fait de l'absence d'une
politique cohérente de financement, de l'absence d'une institution financière spécialisée à cet
effet
Dans les années 50, le pouvoir colonial a mis en place le système de colonats
belges installés presque dans l'ensemble du pays et dirigés par les anciens agents et
administrateurs territoriaux puis d'autres résidents étrangers moyennant crédit et autres
avantages. C'était donc l'exploitation rationnelle du pays au profit de la métropole.
Entre 1960 et 1965 l'histoire économique est marquée par des problèmes
politiques notamment éclatement des structures politiques et effondrement administratif. D'où
les luttes intestines avec pour seule priorité l'indépendance politique et peu d'intérêt pour les
activités économiques.
ajouter les deux guerres du Katanga de 80 jours en 1977 et celle de 6 jours en 1978 à Kolwezi
; le Katanga étant considéré comme le poumon économique du Zaïre. D'où la nécessité pour
le Chef de l'Etat d'initier ce programme de relance économique avec le FMI.
PLAN TRIENAL DE 1998 à 2001 : plan mis sur pied par le Chef de l'Etat sous
l'impulsion des comités du pouvoir populaire pour la promotion de l'agriculture
et l'installation des cantines populaires.
LE PROGRAMME MINIMUM DE PARTENARIAT POUR LA TRANSITION
ET LA RELANCE "PMPTR"
C'est un outil national de lutte contre la pauvreté grâce à une stratégie des
réformes économico sociales. La stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté a été
conçue en deux étapes chacune d'elle constituant une génération.
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C'est sur ce fond que la RDC a décidé de placer la lutte contre la pauvreté au
centre de sa politique de développement, par l'élaboration et la mise en œuvre d'une stratégie
nationale de réduction de la pauvreté, unique cadre fédérateur de l'ensemble des initiatives
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dans ce domaine, stratégie basée sur les OMD et fortement appuyée par les partenaires
bilatéraux et multilatéraux.
- remettre en cause les formes considérées figées qui retardent ou freinent l'évolution de
la société.
C’est généralement par une loi qu’une planification est coulée dans un
document appelé plan au point qu’il faille dire qu’il n’y a pas de plan de développement sans
loi. Et la loi qui approuve un plan de développement est appelée « loi de développement ».
En effet, dans toutes les Constitutions ayant régi notre pays, le plan est approuvé par la loi
d'où l'origine de l'expression "loi de développement".
1. DU CARACTERE ET DE L'ELABORATION
A. DU CARACTERE DE LA PLANIFICATION
Elle est impérative ou contraignante lorsqu'elle consiste pour l'Etat à prendre des
mesures contraignantes et dirigistes en imposant aux entreprises des conditions qui
viennent parfois des bailleurs de fonds. Cette forme d'interventionnisme autoritaire de
l'Etat dans la vie économique l'amène à créer les entreprises étatiques sous forme de
sociétés commerciales, à participer au capital de certaines sociétés deviennent ainsi
d'économie mixte ou à privatiser la gestion. C'est le cas de la réforme effectuée en
2008 sur les entreprises du portefeuille.
Elle est indicative, concertée ou contractuelle lorsqu'elle consiste notamment à l'octroi
des avantages incitatifs de l'ordre fiscal, financier (subventions, prêts, primes) tels que
prévus par les codes des investissements, minier, forestier, en faveur des pouvoirs
privés qui s'engagent à appliquer les orientations de la politique économique en vue
de contribuer au développement du pays.
B. Elaboration du plan
Le Parlement prendra une loi pour asseoir le projet de la loi portant le plan une
fois adopté. La dite loi sera promulguée par le Chef de l'Etat et rendue exécutoire par le
Gouvernement.
C. Exécution du plan
N.B. : les emprunts au FMI visent à suppléer au déficit budgétaire d'un pays.
Avoir des cadres bien formés et la nomination doit tenir compte de critères
objectifs tels la qualification des candidats.
En RDC, l'accès aux activités commerciales est libre sous réserve toute fois
des textes légaux et réglementaires en matière. L'article 35 de la Constitution du 18 février
2011 telle que modifiée par la loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant sur révision de
certains articles, dispose :"L'Etat garantit le droit à l'initiative privée tant aux nationaux
qu'aux étrangers. Il encourage l'exercice du petit commerce, de l'art et de l'artisanat par les
congolais et veille à la protection et à la promotion de l'expertise et des compétences
nationales. La loi fixe les modalités de ce droit."
Le Tome III des codes et lois du Congo belge portant sur les matières
économiques, traite dans sa seconde partie de la législation économique qui reprend soixante
treize(73) thèmes tels que l'alcool, les assurances, les changes, le commerce extérieur, les
douanes, les droits intellectuels, le droit de transport,… Dans le cadre de ce cours, on ne saura
pas examiner tous ces thèmes. Seuls quelques uns d'eux seront brièvement analysés.
Il est à noter que cette législation est remplacée en grande partie par l’Acte
uniforme relatif au Droit du commerce général. Cet Acte, entré en vigueur le 1er janvier
1998, s'applique à tout commerçant, personne physique ou morale, y compris toutes sociétés
commerciales, dans lesquelles un Etat ou une personne de droit public est associée, ainsi que
tout groupement d'intérêt économique, dont l'établissement ou le siège social est situé sur le
territoire de l'un des Etats parties au Traité. La RD Congo a ratifié ce Traité OHADA le 13
juillet 2012 et le 13 septembre 13, les actes uniformes entre en vigueur en RDC à compter de
90 jours à dater de leur publication dans le journal officiel OHADA et un délai de 30 jours est
laissé à l’Etat congolais pour l’opposabilité à tous. De nos jours, c’est le Droit des affaires
OHADA qui doit être enseigné aux universités car, c’est le droit qui devient applicable en
RDC. Cet Acte uniforme traite du Statut de commerçant, de l’entreprenant, des actes de
commerce, du bail à usage professionnel, du fonds de commerce, de la vente commerciale
etc.
A. Le Traité OHADA
mettre à la disposition de chaque Etat des règles communes simples, modernes adaptées à la
situation économique ;
B. Les institutions
Il adopte à l'unanimité les " actes uniformes ", qui sont directement applicables
dans chacun des droits internes des Etats Parties. Il se réunit au moins une fois par an sur
convocation de son Président, à l'initiative de celui-ci ou du tiers des Etats Parties. La
présidence est exercée à tour de rôle par chaque Etat partie pour une durée d'un an.
Cet organe, rattaché au Conseil des ministres, est chargé de la préparation des
Actes Uniformes en concertation avec les gouvernements des Etats-parties, de la coordination
des activités et du suivi des travaux de l'Organisation. Il prépare notamment le programme
annuel d'harmonisation du droit des affaires et s'occupe de la publication du Journal Officiel
de l'OHADA.
Elle est composée de sept juges élus, pour sept ans renouvelables une fois,
parmi les ressortissants des Etats-parties. La Cour élit en son sein pour une durée de trois ans
et six mois non renouvelables son président et ses deux vice-présidents. La Cour exerce les
attributions suivantes :
elle est consultée pour avis sur les projets d'acte uniforme avant leur présentation et
leur adoption éventuelle par le Conseil des Ministres, ainsi que sur l'interprétation et
l'application des Actes Uniformes,
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elle est juge de cassation, en lieu et place des cours de cassation nationales, pour tout
contentieux relatif au droit uniforme ; la Cour peut être saisie soit directement par
l'une des parties à une instance devant une juridiction nationale, soit sur renvoi d'une
juridiction nationale ;
elle organise et contrôle le bon déroulement des procédures d'arbitrage : elle nomme
ou confirme les arbitres, est informée du déroulement de l'instance et examine les
projets de sentence, auxquels elle ne peut proposer que des modifications de pure
forme.
Les actes pris pour l'adoption des règles communes sont qualifiés
" Actes uniformes ". " Les projets d'actes uniformes sont communiqués par le
Secrétariat permanent aux gouvernements des Etats Parties, qui disposent d'un délai de
quatre-vingt-dix jours à compter de la date de la réception de cette communication pour faire
parvenir au Secrétariat permanent leurs observations écrites " (article 7 alinéa 1).
Acte uniforme sur le droit de l'arbitrage dans le cadre du traité de l'OHADA (le 11
juin 1999);
Règlement d'arbitrage de la Cour commune de justice et d'arbitrage de l'OHADA ;
Règlement de procédure de la Cour commune de justice et d'arbitrage de
l'OHADA.
Acte uniforme relatif aux sociétés coopératives ; Acte uniforme relatif au Droit
d'Arbitrage ; Acte Uniforme relatif aux Contrats de Transport de Marchandises par Route ;
Acte Uniforme portant Organisation et Harmonisation des Comptabilités des Entreprises.
Cette O.L. traite des impôts sur les revenus locatifs, sur les revenus
professionnels et sur les revenus mobiliers :
Article 1er : "Il est établi : 1.Une contribution sur les revenus provenant de la location
des bâtiments et terrains sis en RDC ou contribution sur les revenus locatifs ; 2. Une
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contribution mobilière sur les revenus des capitaux mobiliers investis en RDC ; 3.
Une contribution sur les revenus professionnels ou contribution professionnelle. Taux
de la contribution mobilière est fixé à 20%.
4. Législation douanière :
Favoriser les investissements lourds pour asseoir une base industrielle solide sur
laquelle repose une croissance économique durable ;
Procédure d’agrément
Conditions d’éligibilité
Avantages accordés
Exonération de l’impôt foncier sur les superficies bâties et non bâties utilisées pour le
projet d’investissement. Les entreprises agréées sont exonérées de la contribution sur
la superficie des concessions foncières et des propriétés bâties prévue au titre II de
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Exonération des droits d’entrée des équipements et autres matériels de seconde main ;
Autorisation d’une part, à déduire de leur bénéfice imposable, les sommes dépensées
au titre de formation, de perfectionnement du chef d’entreprise ou de son personnel,
de protection et conservation de la nature ; et d’autre part, à calculer leurs
amortissements selon un mode dégressif.
financent l'actif immobilisé à long terme (usines, exploitations agricoles ou autres activités
productives).
Loi n° 16/009 du 15 juillet 2016 fixant les règles relatives au régime général de la
sécurité sociale.
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En effet, non seulement elle ajoute aux allocations familiales les prestations
prénatales et de maternité, mais aussi elle couvre tout le territoire national et prend en compte
les principes édictés par la Conférence interafricaine de la prévoyance sociale (CIPRES) et la
Convention 102 de Genève du 28 juin 1952 sur le minimum de la sécurité sociale. Il en est
ainsi des principes de l'égalité entre l'homme et la femme, du suivi régulier de la mise en
œuvre et de l'évaluation périodique, de l'accessibilité et de l'efficacité des procédures.
La Sécurité Sociale garantit donc des revenus aux salariés qui pourraient en
être privés partiellement ou totalement. En effet, le travailleur recherche essentiellement une
sécurité matérielle pour palier aux difficultés inhérentes à certaines circonstances de sa vie
qui peuvent réduire ses moyens de vie : la maladie, l’accident, la vieillesse, le chômage…
7. Législation bancaire :
En RDC, la régulation des institutions bancaires et non bancaires est régit par
les textes suivants :
a. Les conditions d'ordre juridique sont : Les banques doivent être constituées sous la
forme de société par actions à responsabilité limitée.
Elles doivent justifier d'un capital minimum libéré déterminé par la banque centrale ;
Ses dirigeants ne doivent pas être frappés pas l'interdiction professionnelle.
l'obligation pour la banque centrale de s'assurer de la crédibilité des promoteurs pour éviter
notamment l'introduction dans le circuit financier des capitaux d'origine criminelle.
8. Législation de change :
Toutes opérations relatives aux transferts des revenus, aux transferts courants
et aux mouvements des capitaux d'une valeur supérieure à 10.000 $ US requièrent la
souscription d'une déclaration (modèle "RC") auprès d'une banque agréée. Dans le cas d'un
montant inférieur à 10.000 $ US, aucune déclaration n'est requise.
Mouvements de capitaux.
Il s'en suit que les opérations de change devraient s'effectuer librement par les
intermédiaires agrées par la BCC, sous le contrôle et aux conditions fixées par elle. Ce
pendant, à la suite de la baisse de production, de la destruction du système bancaire de la
RDC, bref, de la détérioration du système économique congolais, la BCC se trouve
continuellement dans l'impossibilité de satisfaire à toutes les demandes de devises qui lui sont
lancées.
En RDC, ce sont l'Ordonnance loi n° 67- 272 du 23 juin 1967 et le Décret loi
n° 004 du 31 janvier 2001 qui portent les mesures réglementant le change. Alors que le 1er
texte confère à la Banque Centrale les pouvoirs d'édicter des règlements en matière de
change, le second porte essentiellement sur des opérations en monnaies nationales et
étrangères en RDC. En effet, l'article 9 de l'Ordonnance loi no 67- 272 du 23 juin 1967
dispose qu'hormis les intermédiaires autorisés par la Banque nationale, personne ne peut, sur
le territoire de la RDC, faire le commerce des monnaies et moyens de payement en monnaies
étrangères.
9. Législation des assurances : Loi n° 15/005 du 17 mars 2015 portant code des
assurances
Le droit des assurances en RDC était régi par les textes épars qui appelaient
une modernisation et l’adoption d’un code des assurances. Les principaux textes sont :
assurances. La SONAS est désormais une société commerciale sujette au droit commercial
OHADA.
La Loi portant Code des Assurances est l'un des plus importants dispositifs
parmi les reformes initiées en vue de moderniser et de libéraliser certaines activités des
secteurs économique et financier de la RDC. L'assurance constitue une des activités
essentielles au développement économique et social des pays modernes.
o le décret du Roi souverain des belges du 29 octobre 1886 sur les brevets ;
o le décret du Roi souverain des belges du 26 avril 1888 sur les marques de fabriques et
de commerce ;
o le décret royal du 24 avril 1922 sur les dépôts de dessins et modèles industriels ;
o le décret du 21 juin 1948 relatif à la protection du droit d'auteur ;
o l'ordonnance no 41/63 du 24 février 1950 sur la concurrence déloyale.
o C'est seulement en 1982 que la RDC a reconnu la nécessité d'adapter sa législation
interne pour se conformer à ses obligations internationales. Les obligations
internationales concernent :
o la Convention de Berne de 1886 sur la protection de la propriété littéraire et
artistique ;
o la Convention de Paris de 1883 sur la protection de la propriété industrielle. Par
rapport à la propriété industrielle, la réforme législative a aboutit à la loi no 82=001
du 7janvier 1982 régissant la propriété industrielle. La loi sur la propriété littéraire et
artistique a débouché sur l'Ordonnance loi no 86=033 du 5 avril 1986 portant
protection des droits d'auteurs et des droits voisins.
caractère technique peuvent faire l'objet d'un brevet d'invention ; les créations de caractère
ornemental sont l'objet du dépôt d'un dessin ou d'un modèle. Les signes distinctifs sont
constitués essentiellement de la marque, du nom commercial, de l'enseigne, et de l'appellation
d'origine.
I.1 INTRODUCTION
A. BASE LEGALE
Acte uniforme du 17 avril 1997 relatif au droit commercial général ; avec 289
articles, cet Acte est entré en vigueur le 1er janvier 1998.
Bien que le nombre d'articles reste le même, 920 articles, les innovations dans
le nouvel Acte uniforme sont nombreuses et riches. On peut les classer autour de quatre
lignes directrices que sont l'assouplissement des structures des sociétés commerciales,
l'assouplissement des règles de financement des sociétés par actions, l'assouplissement du
formalisme et le renforcement de la protection de l'intérêt social.
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Sont commerciales à raison de leur forme et quelque soit leur objet, les
Sociétés en nom collectif (SNC), les Sociétés en commandite simple (SCS), les Sociétés à
responsabilité limitée (SARL), les Sociétés anonymes (SA) et les Sociétés par actions
simplifiées (SAS) :art.6 al.2 DE L'AUSCGIE.
La SNC est celle dans laquelle tous les associés sont commerçants et
répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales (art.270). Les associés en nom
collectif sont tenus indéfiniment et solidairement du passif social, même après dissolution et
liquidation de la société. Ils sont également solidaires de tous les engagements de la société ;
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aucune stipulation contraire n'est admise. A cela, on peut ajouter le principe d'incessibilité des
parts sociales (sauf accord unanime des associés).
La SNC est la plus commerciale des sociétés commerciales. Tout d'abord, elle
est commerciale par la forme ; ensuite, les associés sont des commerçants. Enfin, c'est une
société fondée sur l'intuitus personae, et comme telle, adaptée aux petites et moyennes
entreprises. C'est la forme très ancienne de société et son fonctionnement est simple, raison
pour laquelle l'AU lui a consacré l'essentiel de la réglementation des sociétés de personnes.
Comme la SNC, la SCS est une société dont les membres sont liés par
l'intuitus personae. On retrouve par conséquent dans le régime juridique de cette société, la
plupart des règles propres aux SNC : l'intuitus personae guide le choix de ses membres ; les
associés sont titulaires de parts sociales dont la cessibilité est contrôlée; les modalités de
participation aux décisions collectives, d'information des associés et de contrôle de la société
par ces derniers sont relativement les mêmes ; les causes de dissolution et les effets sont aussi
quasiment les mêmes que pour les associés en nom collectif.
= elle est composée de deux types d'associés : les commandités qui sont
assimilés aux associés en nom et les commanditaires, bailleurs de fonds, responsables du
passif seulement à concurrence de leurs apports. Seuls les premiers gèrent la société ; la
considération de la personne des commanditaires est moins importante que celle des
commandités : la cessibilité plus facile de leurs parts sociales et le principe de continuation de
la société malgré leur décès. (Indéfiniment et solidairement responsables des dettes sociales).
C'est une société à risque limité : les actionnaires ne supportent les pertes sociales qu'à
concurrence de leurs apports ;
C'est une société de capitaux : le capital apporté compte plus que la personne qui
l'apporte, l'actionnaire en ce sens, s'efface derrière l'action ;
C'est une société hiérarchisée : chaque organe dispose de pouvoirs propres, ce qui
renforce le caractère institutionnel de la société ;
C'est une société par actions et peut être constituée, comme la SARL, par un seul
associé.
La SAS est une modalité de la société par actions, les associés n'étant
responsables des dettes sociales qu'à concurrence de leurs apports. La SAS partage avec la
SA certains éléments de son régime juridique. Elle est formellement une société de capitaux
dont l'originalité est notable puisqu'aucun capital minimum n'est requis et qu'en conséquence,
les associés de la SAS jouissent de la liberté totale pour fixer le montant du capital social et
celui du nominal des actions (art. 853 5). L'objectif de son institution étant l'assouplissement
des structures des sociétés commerciales.
La SAS emprunte une partie de ses règles aux sociétés de personnes : elle n'est
pas autorisée à faire appel public à l'épargne ; elle peut émettre des actions inaliénables en
contrepartie d'apports en industrie. L'organisation du fonctionnement de la SAS est elle-
même empreinte de flexibilité. Les associés sont libres de l'organiser comme ils le veulent.
Le seul organe imposé est le président.
Outre ces cinq (5) types de sociétés, l'AUSCGIE organise les sociétés non
immatriculées.
(S.F). On peut les comparer à des mort nés. En effet il s'agit de sociétés qui ne sont pas allées
jusqu'à leur terme et aux quelles manque un attribut essentiel : la personnalité morale.
LA SOCIETE EN PARTICIPATION
C'est celle dans laquelle les associés conviennent qu'elle ne sera pas
immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier et qu'elle n'aura pas la
personnalité morale. Elle n'est pas soumise à la publicité. L'existence de la société en
participation peut être prouvée par tous moyens."
LA SOCIETE DE FAIT
Acteur de !a vie des affaires, l'entreprise peut être exploitée sous une forme
individuelle ou sous forme de société. En raison du faible seuil de productivité, d'absence de
patrimoine d'affectation apriori, et même parois du traitement fiscal défavorable de
l'entreprise individuelle, l'exploitation d'une activité sous forme de société est souvent
préférée et considérée mieux adaptée à ''entreprise.
pourra en résulter. Les associés s'engagent à contribuer aux pertes dans les conditions prévues
par chaque société. La société commerciale doit être créée dans l'intérêt commun des
associées". Dans certains cas, elle peut n'être créée que par une seule personne physique ou
morale. On parle alors de société unipersonnelle. En droit OHADA, seules trois formes de
sociétés commerciales peuvent être constituées de cette manière : la société anonyme, la
société par actions simplifiées et la société à responsabilité l'imitée.
Le législateur n'a pas précisé quelle est la nature juridique de la société. C’est
pourquoi la question a toujours donné lieu à un débat qui n'est pas clos à ce jour. A ses
débuts, la société est d'abord envisagée comme contrat. Puis par la suite, la doctrine en
découvre une institution.
=Le principe de liberté contractuelle : les relations contractuelles entre individus doivent être
abandonnées à leur libre volonté et le législateur ne doit intervenir que le moins possible ;
o Le principe d'effet relatif du contrat : seul celui qui a manifesté sa volonté de s'engager
dans un contrat est lié par ce contrat : "les conventions n'ont d'effet qu'entre les parties
contractantes ; (...)" (article 63 droit des obligations et des contrats).
Toutefois, la conception contractualiste de la société a été critiquée. Il faut
aussi ajouter à ce débat qu'en droit OHADA, si la société est créée par un contrat, il n'est pas
nécessairement juste de dire qu'elle est un contrat. Elle apparait plus comme une personne qui
naît d'un contrat, même si cette position n'est pas absolue, au regard tant du défaut de
personnalité juridique de la société en participation que de naissance à la vie juridique de la
société par acte unilatéral. En outre, la conception contractuelle de la société ne permet pas
d'appréhender tout le droit des sociétés qui demeure en très grande partie réglementé.
Pour clore cette section, nous allons placer un mot sur le droit des sociétés. Au
départ, le droit des sociétés n'était pas une branche autonome du droit. Il constituait une partie
du droit commercial qui est elle-même une branche du droit privé applicable aux
commerçants et à leurs activités professionnelles. Bien qu'ayant aujourd'hui son autonomie, le
droit des sociétés fait partie intégrante d'un ensemble plus vaste appelé droit des affaires.
Celui-ci comprend, toutes les règles liées au monde des affaires.
Nous pouvons alors définir le droit des sociétés comme l'ensemble des règles
qui gouvernent les relations juridiques d'une société ou des sociétés entre elles. Son objet est
de réglementer l'organisation, le fonctionnement et la disposition de la société de la scène
juridique.
Pour bien comprendre le droit des sociétés de l'OHADA, il est important de parler de sa
constitution.
Elles s'engagent à contribuer aux pertes dans les conditions prévus par l'acte uniforme portant
droit des sociétés commerciales.
Dès lors, comme dans tout acte juridique contractuel, la constitution d'une
société exige des conditions de fond (A) et des conditions de forme (B).
Les conditions de fond sont générales (1), mais aussi particulières (2).
La simulation porte sur la nature du contrat dont les stipulations sont tenues
sécrètes sous l'apparence d'un contrat des sociétés. La société apparente cache à la fois une
opération illicite ou une volonté de fraude. C'est le cas de l'apport d'un immeuble à une
société que déguise une donation fait à un membre de la famille.
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Le consentement ne doit pas être donné par erreur ni sous l'effet d'un dol ou la
violence. La violence est pratiquement inexistante en droit de société. S'agissant de l'erreur, il
y en a de trois sortes :
L'erreur sur la forme de la société : elle est assimilée à une erreur sur la nature
du consentement. L'associé croit qu'il est associé d'une société dans laquelle sa responsabilité
est limitée alors qu'en réalité, il est associé dans une société dans laquelle sa responsabilité est
indéfinie.
L'erreur sur les apports : l'apport est le bien qu'une personne affecte au
patrimoine d'une société en contre partie de son entrée dans la société en qualité d'associé. Le
plus souvent l'erreur porte sur la valeur, sur le prix non admis en droit. Seule peut être retenue
l'erreur sur la nature des apports- Le dol est un acte de déloyauté commis par un associé à
rencontre d'un ou des plusieurs autres associés. L’associé victime doit démontrer qu'il n'aurait
pas consentis à devenir associé s'il avait connaissance de manœuvre frauduleuse pratiquée
avec l'intention de le tromper.
Pour faire partie d'une société il faut avoir la capacité juridique. La capacité
d'un associé s'entend de son aptitude à participer à la société. Le droit de société ne connaît
pas des principes ou des règles spécifiques s'agissant de la capacité. Ces règles relèvent du
droit des personnes et de famille. Toute fois les articles 7à 9 de l'AUDCG évoquent
l'incapacité du mineur pour les actes de commerce et incompatibilité de statut de commerçant
avec d'autres professions. La capacité peut être envisagée à deux niveaux : les règles
générales applicables à tous les associés et les règles particulières. Il faut aussi distinguer
selon que la société confère à la personne de l'associé la qualité de commerçant ou non ainsi,
nous distinguons :
a. La capacité civile
Il n’y a pas trop de difficultés pour les mineurs associés ou actionnaires d’une
Société par Action (S.A). En effet les actionnaires d'une S.A n'ont pas obligatoirement la
qualité de commerçant et ne sont responsables qu'à concurrence de leur apport. Dans un tel
cas le représentant légal du mineur va assister aux Assemblées Générales.
Quid des sociétés de personnes notamment les sociétés en nom collectif et les
sociétés en commandite simple ?
La capacité commerciale
Il y a des cas particuliers concernant les étrangers, les personnes morales, les
personnes frappées par une déchéance et les époux,
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Ils peuvent être membres d'une société dans l'espace OHADA mais à condition
de se conformer aux règles relatives au séjour (carte de séjour) et à l'exercice d'une activité de
¡'État partie où ils veulent s'installer (autorisation d'installation),
Est-ce que deux époux ont le droit d'être associés dans une même Société ?
Aucun texte ne prohibe le fait que les époux constituent entre eux une société.
Par conséquent, les époux peuvent créer toute sorte de société. Mais puisque que la société
crée des rapports égaux entre ies associés tandis que le mariage établit des rapports inégaux,
le mari étant le chef de famille ; il était donc nécessaire d'interdire la constitution de société
entre époux pour sauvegarder l'immutabilité des régimes matrimoniaux.
Pour sa part, le législateur OHADA opte pour une solution autre à l'article 9
AUSCGIE "deux époux ne peuvent être associés d'une même société dans laquelle ils
seraient tenus des dettes sociales indéfiniment ou solidairement." Il en résulte que le
législateur reconnaît la validité de la société entre époux mais ceux-ci ne peuvent constituer
une société en nom collectif ou en participation. En revanche, lorsqu'il s'agit d'une société en
commandite simple, l’un serait commandité et l'autre commanditaire mais jamais les deux
commandités à la fois.
L'Acte uniforme institue une égalité entre mari et femme quant à l'attribution
du statut de commerçant en son article 7 al.2.
3° l'objet social
cette notion permettait de distinguer les sociétés civiles des sociétés commerciales mais
aujourd'hui, ce critère matériel a perdu son importance. Il existe cependant des sociétés dont
la nature commerciale ou civile est déterminée suivant ia nature de leur objet (art 6 Acte
uniforme); c'est le cas des sociétés en participation et des sociétés de fait.
Les organes d'une société ne peuvent agir que dans la limite de l'objet social
qui constitue une sorte de boussole. Mais la notion d'objet social est en déclin du moins pour
les sociétés de capitaux. L'objet social est réglementé ; il doit être déterminé et licite. En effet
l'article 19 de l'acte uniforme exige qu’il soit mentionné dans les statuts, la publicité et les
annonces légales, donc un minimum de précisions est nécessaire. Et l'article 13 de l'acte
uniforme de préciser que : les statuts énoncent 1° la forme de société 2° sa dénomination
suivie, le cas échéant, de son sigle; 3° la nature et le domaine de son activité, qui ferment son
objet social... etc."
Quelques fois l'objet social est défini de façon limitée, dans d'autres cas
notamment pour les holdings, la définition de l'objet social est large et à la limite indéfinie.
Aux termes de l'article 20 AUSCGIE: toute société doit avoir un objet licite,
c.-à-d. conforme à l'ordre public et aux bonnes mœurs. Ainsi la création d'une société dans un
but de fraude fiscale ou d'exploitation d'une société de maison close ou de tolérance n'est pas
permise.
L'objet social peut être modifié mais dans le respect de certaines formes
légales. Ainsi dans les SARL et les SA; le changement d'objet social entraînant une
modification des statuts, il faudra respecter les conditions de majorité à savoir les SARL
majorité 3/4 (art 358 AUSC) et SA majorité 2/3 (art 554 aliéna 1 AUSC).
est que le changement radical de l'objet social n'entraine pas la dissolution de la société. Cette
idée est confrontée par la loi et par pratique.
La loi tout d'abord ne vise dans les causes de dissolution que la disposition de
l'objet social et non son simple changement fut-il radical. La pratique aussi fournit des
nombreux exemples de société qui sont des coquilles vides, sans objet et qui ne sont pas
dissoutes pour autant.
La cause est distincte de l'objet mais, parfois elle s'y confond. Dans certains
cas l'objet peut être parfaitement licite alors que la cause est illicite. Il en va ainsi d'une
société qui ne tient pas compte des droits des travailleurs et dont le but poursuivi de manière
effrénée et absolue est le bénéfice. La cause inavouée est explicite et implicite. Toutes
atteintes à l'ordre public international dans la violation de droit de l'homme et des libertés
publiques rendent la cause illicite. Dans les contrats de société, l'absence de cause ou le
défaut de cause est rare. Le plus souvent, la nullité est encourue pour illicéité ou immoralité
de la cause.
L'apport de l'associé dans une société est obligatoire sous peine de nullité de la
société. Le terme apport a deux sens. Il désigne l'opération par laquelle l'associé affecte
certains biens ou services à la société qu'il constitue. C'est aussi le bien (espèce, immeuble,
brevets...) dont les associés transfèrent la propriété ou la jouissance à la société. En
contrepartie de l'apport, l'associé reçoit des titres de société appelés parts sociales ou actions.
Il existe trois formes d'apports : l'apport en numéraire, l'apport en nature et l'apport en
industrie.
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Ils ne sont donc pas pris en compte dans celui-ci. Mais ils donnent droit à
Le motif ou but visé par les associés qui constituent une société est
nécessairement de réaliser des bénéfices à partager entre eux. C'est là un trait caractéristique
qui distingue la société d'une association ou d'une fondation. Pour la jurisprudence, le
bénéfice s'entend "d'un gain pécuniaire ou d'un gain matériel qui s'ajoutait à la fortune des
associés". Mais les associés peuvent constituer aussi, non pour ajouter un gain à leur fortune,
mais pour ne pas diminuer celle-ci. Dans ce cas, ils réalisent des économies. Le législateur de
l'OHADA a considéré la réalisation d'économie comme un but social que peuvent poursuivre
les associés. Par exemple, une société peut être constituée dans le but de faire des économies
sur le loyer ou de payer moins d'impôt ou de faire des achats en gros. Il faut indiquer que les
clauses attribuant à un associé la totalité du profit procuré par la société ou excluant un
associé totalement du profit la société sont réputées non écrites, sans effet. Pareilles clauses
sont léonines.
Il convient de présenter d'abord les formalités communes (1) et ensuite des conditions
spécifiques (2)
Dans le cas normal des sociétés de droit le premier acte important c'est la
rédaction des statuts. Dans la pratique avant la rédaction des statuts il y a des pourparlers, des
projets, des promesses, etc. Même si on arrive à admettre l'engagement juridique en cas de
non-exécution de cet engagement, il n'y a pas obligation de faire c.-à-d. exécution forcée mais
seulement allocation de dommages et intérêts. Les statuts déterminent notamment, outre les
apports de chaque associé ou actionnaire, la forme, l'objet, la dénomination sociale, le siège
social, le capital social, la durée de la société et les modalités de son fonctionnement.
Pour l'article 10, il convient ici de noter le compromis opéré par le législateur
OHADA qui a fait preuve de pragmatisme pour permettre lors qu'il n'existe dans un État
partie des dispositions qui n'obligent pas de passer par la notaire, de les appliquer. Cela parce
que l'ancien article 10 AUSC ne contenait pas "sauf dispositions nationales contraires,". Pour
l'article 11, la remise d'un exemplaire des statuts aux associés n'est obligatoire que dans les
SNC, les SARL et les SCS. Pour les autres sociétés, il faut une demande préalable de
l'associé soit au moment de la signature des statuts soit de l'Assemblée Générale constitutive.
Toute fois une copie des statuts doit être tenue à la disposition des associés par la société ou
siège social.
5° La publicité de la société
Cette publicité est indispensable car elle permet aux tiers qui entrent en
relation d’affaires avec la société, de connaître ses structures. L’innovation ici c’est la
possibilité de faire le dépôt par voie électronique (art. 256-1 AU). L’article 256-2 dispose : «
les formalités de publicité par dépôt d’actes ou de pièces prévues par le présent Acte
uniforme sont effectuées au greffe de la juridiction compétente ou de l’organe compétent
dans l’Etat partie du lieu du siège social. Les formalités effectuées auprès de RCCM font
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l’objet d’avis insérés dans le bulletin national des registres du commerce et du crédit
mobilier, lors qu’il existe {..) » La publicité dans un journal d’annonces légales est reprise par
l'article 257-1 AUSC qui précise le contenu de l’avis « qui doit obligatoirement comprendre
la dénomination sociale de la société suivie, le cas échéant, de son sigle, la forme de la
société ; le montant du capital social ; l'adresse du siège social; le numéro d'immatriculation
au RCCM"
Nous distinguons ici les règles non impératives (a) des règles congénitales à
l’existence et à la croissance de la société (b),
Nous avons les règles de la pluralité des associés (1) et l’affectio societatis (2).
La pluralité des associés n’est plus aujourd’hui une règle impérative puis que
la loi reconnaît des sociétés unipersonnelles. La portée réduite de cette règle est liée à deux
facteurs : la possibilité de créer une société unipersonnelle définit à l’article 5 AUSCGIE, et
la continuation de la société pendant un certain temps en cas de réunion des parts sociales ou
actions en une seule main lors que les autres associés partent ou décèdent,
2° L’ÂFFECTIO SOCIETATIS
L’affectio societatis vécu comme un jus fraternitatis dans les sociétés en nom
collectif, se dilue en un certain intérêt commun des associés dans les SA, SAS ou SARL.
L’on a critiqué la place conférée à cette notion parce qu’en réalité il s agit d’un
élément psychologique et par conséquent subjectif, alors que le mise en commun des apports
et le partage des bénéfices sont des éléments objectifs. De plus, l'institution de la société à
associé unique où l’idée de collaboration est exclue, a renforcé les critiques.
Offrir à la société un critère de qualification. Ainsi dans tous les cas où les
parties n’auront pas clairement manifesté leur volonté, le juge va chercher à travers leur
comportement si elles se sont ou non comportées comme des associes. Si les critères
matériels et objectifs sont insuffisants à établir la distinction, la collaboration active à la
marche de la société fait distinguer l’associé du préteur ou bailleur qui participe au bénéfice
et le travailleur de l'apporteur en industrie.
de l'apporteur de participer à une société et l’acte d’apport confère la qualité d’associé (le
prête-nom par exemple n’a pas la qualité d’associé).
L’apport doit être réel et sérieux. Dans le cas contraire, il est fictif, dénué de
toute valeur, insusceptible d’accroître le fonds social et d’être pris en considération pour
déterminer le capital de la société. L’apport est fictif lors que l’associé apporte un brevet
d’intervention déjà tombé dans le domaine public. Aussi lors que le bien est grevé d’un passif
lourd qui absorbe quasiment la valeur de l’apport (apport d’un immeuble hypothéqué). La
sanction de la festivité est la nullité de la société ou de l’apport selon le cas.
Pour protéger le monde des affaires contre les dérapages qui peuvent porter
atteinte à sa crédibilité et à sa transparence, le législateur OHADA, de manière subtile, en
plus des sanctions non répressives, n'a pas voulu que le droit des affaires évolue en marge du
droit pénal. Il a institutionnalisé l'immixtion du droit pénal dans l'ensemble des moyens à
mettre en œuvre pour discipliner les opérateurs économiques dans leurs actions quotidiennes
et assainir le monde des affaires en Afrique. L'objectif étant de briser la tendance à
l'immoralité qui prévaut dans le milieu d'affaires. C'est dans ce sens que l'article 5, alinéa 2 du
Traité fondateur dispose que "Les Actes uniformes peuvent inclure des dispositions
d'incrimination pénale, les Etats parties s'engagent à déterminer les sanctions pénales
encourues".
Comme nous pouvons le constater, le droit a un rôle plus actif à jouer pour
accompagner et favoriser le développement économique et social. Il est appelé à jouer le 1er
rôle dans l'intégration économique et la croissance.
Ces infractions ont comme sources soit le Code pénal soit les Actes uniformes
du droit de l'OHADA.
Le vol
conditions dans lesquelles le vol a été commis, mais également selon les personnes qui ont
commis cet acte.
L'extorsion
C’est le fait d'obtenir par violence, menace de violences ou contrainte soit une
signature, un engagement ou une renonciation, soit la révélation d'un secret, soit la remise de
fonds, de valeurs ou d'un bien quelconque, objets mobiliers, obligations, promesses,
quittances. Le Code pénal en ses articles 82 et 84 fixe une peine allant de cinq à vingt ans ou
d'une amende.
L'escroquerie et la tromperie
Quiconque, dans le but de s'approprier une chose appartenant à autrui, s'est fait
remettre ou délivrer des fonds, meubles, obligations, quittances, décharges, soit en faisant
usage de faux noms ou fausses qualités, en employant des manœuvres frauduleuses pour
persuader l'existence de fausses entreprises (…). Article 98 du Code pénal congolais.
C’est le fait, soit par l'usage d'un faux nom ou d'une fausse qualité, soit par
l'abus d'une qualité vraie, soit par l'emploi de manœuvres frauduleuses, de tromper une
personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d'un
tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à
consentir un acte opérant obligation ou décharge.
Cette infraction est punie d'un an au plus de servitude pénale et d'une amende
pour celui qui a trompé l'acheteur.
L'abus de confiance
L’abus de confiance expose à une peine de trois mois à cinq ans et d’une
amende. Des peines complémentaires peuvent être prononcées comme l’interdiction
d’exercer une procession commerciale ou industrielle ou l’interdiction de diriger directement
ou indirectement une société commerciale. La responsabilité pénale de la personne morale est
encourue aussi.
Le recel
délit. C'est également le fait, en connaissance de cause, de bénéficier, par tout moyen, du
produit d'un crime ou d'un délit. C'est le recèlement des objets obtenus à l'aide d'une
infraction.
Le blanchiment
C’est le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique, chargée d'une
mission de service public, ou investie d'un mandat électif public, de solliciter ou d'agréer,
sans droit, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons,
des présents ou des avantages quelconques :
Soit pour abuser de son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir d'une
autorité ou d'une administration publique des distinctions, des emplois, des marchés
ou toute autre décision favorable.
L'usurpation de titres
L'usage, sans droit, d'un titre attaché à une profession réglementée par l'autorité publique
ou d'un diplôme officiel ou d'une qualité dont les conditions d'attribution sont fixées par
l'autorité publique.
Le faux
La fausse monnaie
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Le délit de contrefaçon
La banqueroute
Quiconque aura frauduleusement utilisé à son profit ou au profit d'un tiers les
services d'engagés mis sous ses ordres par le maitre, en vue d'un travail à exécuter par celui-ci
ou pour autrui. (article 97 du Code pénal Livre 2).
De la grivèlerie
Cette infraction concerne celui qui, sachant qu'il est dans l'impossibilité de
payer, se sera fait servir, dans un établissement à ce destiné, des boissons ou des aliments
qu'il y aura consommés en tout ou en partie, se sera fait donner un logement dans un hôtel où
il s'est présenté comme voyageur, ou aura pris en location une voiture de louage.
Le fait, pour les associés d'une société à responsabilité limitée, d'omettre, dans
l'acte de société, la déclaration concernant la répartition des parts sociales entre tous les
associés, la libération des parts ou le dépôt des fonds.
Les gérants encourent une sanction pénale notamment pour des agissements
effectués de mauvaise foi et contraires aux intérêts de la société. S’ils ne dressent pas
l’inventaire ni établissent les comptes annuels et le rapport de gestion pour chaque exercice.
Art. 886 : "Constitue une infraction pénale, le fait, pour les fondateurs, le président directeur
général, le directeur général, l'administrateur général ou l'administrateur général
adjoint d'une société anonyme d'émettre des actions avant l'immatriculation ou à
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n'importe quelle époque lorsque l'immatriculation est obtenue par fraude ou que
la société est irrégulièrement constituée."
La peine prévue au présent article peut être portée au double lorsque les
actions ou coupures d'actions ont fait l'objet d'une offre au public.
Est puni d'un emprisonnement le fait, pour toute personne de faire attribuer
frauduleusement à un apport en nature une évaluation supérieure à sa valeur réelle.
Art. 888 :"Encourent une sanction pénale, ceux qui ont sciemment négocié :
Est puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende le fait pour :
Le président, les administrateurs ou les directeurs généraux d'une société anonyme
d'opérer entre les actionnaires la répartition de dividendes fictifs, en l'absence
d'inventaire, ou au moyen d'inventaires frauduleux ;
Le président, les administrateurs ou les directeurs généraux d'une société anonyme de
publier ou présenter aux actionnaires, même en l'absence de toute distribution de
dividendes, des comptes annuels ne donnant pas, pour chaque exercice, une image
fidèle du résultat des opérations de l'exercice, de la situation financière et du
patrimoine, à l'expiration de cette période, en vue de dissimuler la véritable situation
de la société ;
Le président, les administrateurs ou les directeurs généraux d'une société anonyme de
faire, de mauvaise foi, des biens ou du crédit de la société, un usage qu'ils savent
contraire à l'intérêt de celle-ci, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre
société ou entreprise dans laquelle ils sont intéressés directement ou indirectement ;
Le président, les administrateurs ou les directeurs généraux d'une société anonyme de
faire, de mauvaise foi, des pouvoirs qu'ils possèdent ou des voix dont ils disposent, en
cette qualité, un usage qu'ils savent contraire aux intérêts de la société, à des fins
personnelles ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle ils sont
intéressés directement ou indirectement.
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Est puni d'une amende le fait, pour le président, les administrateurs ou les
directeurs généraux d'une société anonyme, de ne pas, pour chaque exercice, dresser
l'inventaire et établir des comptes annuels et un rapport de gestion.
Art. 897 :"Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux qui n'ont pas provoqué la
désignation des commissaires aux comptes de la société ou ne les ont pas convoqués aux
assemblées générales. Ou les dirigeants qui, sciemment ont fait obstacle aux vérifications ou
au contrôle des commissaires aux comptes ou qui ont refusé la communication de tous
contrats, livres, documents comptables et registre de procès verbaux.
Encourt une sanction pénale, toute personne qui, soit en son nom personnel,
soit à titre d'associé d'une société de commissaires aux comptes, a sciemment accepté, exercé
ou conservé des fonctions de commissaires aux comptes, nonobstant les incompatibilités
légales. Tout commissaire aux comptes qui a sciemment donné ou confirmé des informations
mensongères sur la situation de la société ou qui n'a pas révélé au ministère public les faits
délictueux dont il a eu connaissance.
Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux qui, sciemment, lorsque
les capitaux propres de la société deviennent inférieurs à la moitié du capital social du fait des
pertes constatées dans les états financiers de synthèse :
N'ont pas fait convoquer, dans les quatre mois qui suivent l'approbation des
états financiers de synthèse ayant fait apparaitre ces pertes, l'assemblée générale
extraordinaire à l'effet de décider, s'il y a lieu, la dissolution anticipée de la société ; n'ont pas
déposé au Registre du commerce et du crédit mobilier et publié dans un journal habilité à
recevoir les annonces légales, la dissolution anticipée de le société.
n'a pas, dans le délai d'un mois à compter de sa nomination publié dans un journal
habilité à recevoir les annonces légales du lieu du siège social, l'acte le nommant
liquidateur et déposé au Registre du commerce et du crédit mobilier les décisions
prononçant la dissolution ;
n'a pas convoqué les associés, en fin de liquidation, pour statuer sur le compte
définitif de la liquidation, sur le quitus de sa gestion et la décharge de son mandat et
pour constater la clôture de la liquidation.
Lorsque la liquidation intervient sur décision judiciaire, encourt une sanction pénale, le
liquidateur qui, sciemment :
n'a pas, dans les six mois de sa nomination, présenté un rapport sur la situation active
et passive de la société en liquidation et sur la poursuite des opérations de liquidation,
ni sollicité les autorisations nécessaires pour les terminer ; n'a pas, dans les trois mois
de la clôture de chaque exercice, établi les états financiers de synthèse au vu de
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l'inventaire ; n'a pas permis aux associés d'exercer, en période de liquidation, leur
droit de communication des documents sociaux dans les mêmes conditions
qu'antérieurement et doit les convoquer au moins une fois par an, pour leur rendre
compte des états financiers de synthèse ;il doit déposer à un compte dans une banque
au nom de la société en liquidation, dans le délai de quinze jours à compter de la
décision de la répartition, les sommes affectées aux répartitions entre les associés et
les créanciers.
Encourent une sanction pénale, les présidents, les administrateurs ou les directeurs généraux
de société qui ont émis des valeurs mobilières offertes au public :
o sans qu'une notice soit insérée dans un journal habilité à recevoir les annonces légales ;
o sans que le prospectus et circulaires reproduisent les mentions de la notice prévue ;
o sans que les affiches et les annonces dans les journaux reproduisent les mêmes
mentions avec référence à la dite notice, et indication du numéro du journal ;
o sans que les affiches, les prospectus et les circulaires mentionnent la signature de la
personne ou représentant de la société dont l'offre émane.
C’est une pratique commerciale trompeuse dans la mesure où elle créée une confusion avec
un autre bien ou service, une marque, un nom commercial ou un autre signe distinctif d’un
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Le délit de tromperie
Sera puni d'un emprisonnement et d'une amende, quiconque, qu'il soit ou non
partie au contrat, aura trompé ou tenté de tromper le contractant, par quelque moyen ou
procédé que ce soit, même par l'intermédiaire d'un tiers :
Soit sur la nature, l'espèce, l'origine, les qualités substantielles, la composition ou la
teneur en principes utiles de toutes marchandises ;
Soit sur la quantité des choses livrées ou sur leur identité par la livraison d'une
marchandise autre que la chose déterminée qui a fait l'objet du contrat ;
Soit sur l'aptitude à l'emploi, les risques inhérents à l'utilisation du produit, les contrôles
effectués, les modes d'emploi ou les précautions à prendre.
La falsification
Seront punis :
Ceux qui falsifieront des denrées servant à l'alimentation de l'homme ou des animaux,
des boissons et des produits agricoles ou naturels destinés à être vendus ;
Ceux qui exposeront, mettront en vente ou vendront des denrées servant à
l'alimentation de l'homme ou des animaux, des boissons et des produits agricoles ou
naturels qu'ils sauront être falsifiés ou corrompus ou toxiques ;
Ceux qui exposeront, mettront en vente ou vendront, connaissant leur destination, des
produits, objets ou appareils propres à effectuer la falsification des denrées servant à
l'alimentation de l'homme ou des animaux, des boissons ou des produits agricoles ou
naturels et ceux qui auront provoqué à leur emploi par le moyen de brochures,
circulaires, prospectus, affiches, annonces ou instructions quelconques.