Gredi 0909
Gredi 0909
Gredi 0909
LUC SAVARD
Des politiques environnementales au système de permis
d’émission négociables : Etats des lieux en France sous des
éclairages théoriques
LUC SAVARD∗∗1
Mars 2009
Résumé
Cette étude porte sur l’analyse de la réglementation applicable dans le cadre des politiques
environnementales en France, à la lumière de la théorie économique. Elle dresse un bilan de
l’évolution des pratiques et se focalise d’avantage sur le fonctionnement du système de permis
d’émission négociables. La réalisation de cet état des lieux a exigé une démarche complémentaire en
réponse à la nécessité de rigueur attendue dans un tel exercice : à savoir le déplacement sur le terrain.
En effet, pour un sujet d’une telle envergure, la compréhension de la pratique, les retours
d’expériences peuvent apporter d’avantage de précisions dans l’appréhension du fonctionnement des
instruments mis en place. Ainsi, l’initiation de nombreux entretiens, rencontres et échanges avec
certains acteurs institutionnels clés en activité au cœur des politiques environnementales développées
dans cette étude se sont avérées – à posteriori – indispensables, et par ailleurs très fructueuses.
∗
Centre d'Analyse et de Recherche en Économie (CARE), Université de Rouen, France et GREDI, Department
of Economics, Faculté d’Administration, Université de Sherbrooke, Sherbrooke Canada
Û
Mission Climat de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) – Paris.- France.
∗∗
Corresponding author, GREDI, Department of economics, Faculté d’administration, Université de Sherbrooke,
Sherbrooke - Canada (luc.savard@usherbrooke.ca)
1
C’est l’occasion de remercier les interlocuteurs ci-dessous pour leurs disponibilités, éclairages, communication
d’informations techniques, Eddy POITRAT, Tiffany WEYNACHTER.
1. Introduction
Des diagnostics et constats de plus en plus probants mettent en évidence de façon certaine les risques
potentiels et irréversibles de changements climatiques, dont les effets concrets sont perceptibles à
plusieurs lieux stratégiques de la planète2, le concept de ‘développement durable’ jadis issu des
travaux de la commission Bruntland [1987], connaît aujourd’hui un gain d’intérêt prépondérant.
Indissociable avec la préoccupation de justice intergénérationnelle, le développement durable est « un
processus de changement par lequel l’exploitation des ressources, l’orientation des investissements,
des changements techniques et institutionnels se trouvent en harmonie et renforcent le potentiel actuel
et futur de satisfaction des besoins humains » (Maréchal, 1996). Il se résume également par un
ensemble d’actions cohérentes dont la stratégie consiste à aborder les problèmes environnementaux et
sociaux dans leur complexité, proposer des solutions – mesures écologiques, modes de production
nouveaux mettant l’économie au service de la société - pour les résoudre dans leur diversité.
Dans ces conditions et comme relevées par diverses expertises scientifiques à l’instar de celle réalisée
par le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), il n’est plus à
démontrer que l’amplification de l’effet de serre engendrée par les comportements anthropiques de
consommation privée « non durable », de production industrielle basée sur la consommation
d’énergies fossiles, en sont les principales causes.
Ces constats et l’identification précise des problématiques associées, justifient déjà à eux seuls la
dynamique de réformes environnementales internationales nécessaires, voire indispensables, impulsant
un nouveau modèle de développement, revendiquant une réorientation des modes de production et de
consommation, plus soucieuse de responsabilités d’ordre sociétales. Il s’agit ainsi pour la communauté
internationale, de relever le défi de la réorganisation en profondeur de la sphère économique dans
laquelle les préoccupations environnementales ne seraient plus du domaine de l’accessoire ; et au sein
de laquelle la tendance de convergence collective vers certaines valeurs et exigences communes -
normes instituées, labels écologiques - justifierait l’adhésion à l’adoption ou l’usage de l’éthique
environnementale par les entreprises, comme critère de différenciation.
Bien que la prise de conscience soit générale, il est difficile de ne pas soulever une question
inéluctable, nonobstant l’absence d’éléments de réponses efficaces : comment concilier l’intérêt
rationnel des entreprises et l’intérêt général compte tenu des risques environnementaux actuels ? Sous
quelles conditions pourrait-on parvenir à un engagement en faveur d’une croissance soutenable pour
l’ensemble de l’humanité ? L’ampleur des problèmes évoqués dans ces interrogations constitue le
2
Fonte de glaciers, montée du niveau des mers, réduction de la couche d’ozone, espèces menacées ou en voie de
disparition.
1
fondement de la place qu’occupent les questions d’ordre écologiques dans l’action politique et tout
l’enjeu qu’elles représentent à l’échelle internationale.
La mobilisation des instances mondiales– Organisation des Nations Unies (ONU), Union européenne
(UE) – autour de la protection de l’environnement est la résultante d’une part des conclusions émises
par le GIEC, des préoccupations majeures de l’opinion publique dans certains pays, ayant conduit à
l’instauration de politiques de régulation diverses. Les conventions et protocoles entrés en vigueur
(Montréal, Rio de Janeiro [1992], Kyoto [1997]) dans le domaine de la lutte contre le changement
climatique ont conduit à l’instauration de quotas d’émissions de gaz à effet de serre pour les pays
industrialisés. En dépit de la défaillance de deux grands émetteurs – les Etats-Unis et l’Australie –
responsables d’environ 20% des émissions totales de gaz à effet de serre – Cf. Vue panoramique des
émissions de CO2 par pays -, ces engagements sont autant de solutions mises en œuvre pour lutter
collectivement sur le plan international, contre la menace que représentent les émissions de gaz à effet
de serre (GES).
Ratifié par l’Union européenne le 31 mai 2002, le Protocole de Kyoto [1997] adopté dans le but de
mettre en application la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
(CCNUCC)3, instaure à la suite de son entrée en vigueur en février 2005, un système d’échange de
permis d’émission négociables. Comme le souligne Godard [2005], ce protocole « fixait aux pays
industriels (OCDE, pays européens en transition, Russie) des objectifs quantifiés, juridiquement
contraignants, permettant d’atteindre en moyenne, en comptant les contributions attendues des deux
pays défaillants, une réduction de 5.2% en 2008 – 2012 par rapport aux émissions de 1990 pour six
GES, dont le principal est le CO2 ».
3
Sommet de la Terre de Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992 sur l’environnement et le développement
2
solutions de marché d’instruments de régulation environnementale ; ainsi que le projet
d’expérimentation mis en place pendant la même année au Danemark dans le secteur de la production
d’électricité, pour n’en citer que ceux là.
La mise en place de ces systèmes de négociabilité des actifs environnementaux donnant droit à l’usage
de l’environnement, nécessite le concours indispensable des organismes gouvernementaux qui
assurent diverses fonctions (coordination des négociations, contributions techniques, représentation de
l’autorité publique, …). Les Organisations Non Gouvernementales4 (ONG) fortes de leurs convictions
écologiques et leur contribution à la sensibilisation du grand public, ont un rôle prépondérant par leur
large implication dans les processus de négociations, et leur participation aux « marchés climatiques ».
Cependant, force est de constater que quel qu’en soit le cas, l’instauration d’un tel système autorisant
la négociabilité de permis d’émission sous-entend au préalable des clarifications quant à la répartition
initiale parmi les parties prenantes dudit système, de lots individuels, selon des critères individualisés
et équitables, de « l’objet » représentant l’instrument en présence.
La définition de modalités d’allocation initiales dans ce cadre pose le problème de l’attribution d’un
bien rare, divisible et homogène, dont la détention confère au porteur, initialement le droit de d’usage,
au demeurant, le droit à émettre une quantité définie de GES. Le système des quotas instaure une
rareté artificielle du droit d’émission matérialisé par un permis, afin que ce dernier ait un prix
suffisamment significatif pour influencer les décisions des acteurs économiques.
Le Protocole de Kyoto est un instrument économique permettant de limiter les émissions de gaz à effet
de serre par les quantités au niveau international. Ces acteurs s’échangeant volontairement sur un
marché organisé à cet effet, au prix de cession, des quantités sollicitées de ce bien spécifique qui
confère : soit le droit d’usage de l’atmosphère selon la réglementation en vigueur, soit d’autres
prérogatives rattachées à l’exercice du droit de propriété de ce bien particulier, à savoir : droit de
perception d’une rente environnementale, spéculation, thésaurisation, échanges.
4
World Wide Fund (WWF), GreenPeace, Réseau Action Climat France en sont quelques exemples.
3
L’objectif de cette synthèse est de rendre compte des pratiques en matière de politiques
environnementales, de l’institutionnalisation à l’applicabilité du système de permis d’émission
négociables dans l’économie française, puis son fonctionnement effectif.
A cet effet, la deuxième section s’attache à préciser des éléments généraux qui sont le socle de la
dynamique institutionnelle quant au problème étudié ; tandis que la section suivante décrit la
protection environnementale en Europe puis en France, la quatrième présente un état des lieux à base
de graphiques, au sein des secteurs de production, en matière d’émissions atmosphériques puis
identifie les contraintes globales de l’économie française. La section cinq apporte les éclairages
théoriques sur lesquels repose l’instrument d’internalisation utilisé ; la sixième section rend compte du
paysage expérimental qui associe l’entrée en vigueur de la réglementation concernant les permis
d’émission, et les modalités particulières propres au système instauré. Enfin, la dernière section
conclut tandis que les annexes apportent divers éléments complémentaires, théoriques et analytiques.
L’émergence de la notion de droit d’usage exige par nécessité de rigueur des précisions ne fussent que
synthétique, sinon claires de la question du droit de propriété. Cette démarche participe d’une
identification du point de départ où vient se greffer le processus d’institutionnalisation ayant abouti à
la mise en place de l’instrument de politique au centre de notre étude. En effet, il est question par la
définition de droits d’usage de l’atmosphère comme lieu de déversement de polluants à l’état de gaz,
d’une part, d’encadrer les conditions de sa réalisation qui obligent le pollueur à détenir une
autorisation officielle. D’autre part, il convient de souligner qu’il existe en opposition à l’aspect
souligné ci-dessus, un droit inaliénable de chaque citoyen, dont l’Etat est garant.
4
L’article L.220-2 définit ensuite la nature de tout type d’émissions pouvant être considérée comme
pollution atmosphérique au sens de la présente loi ; à savoir « l'introduction par l'homme, directement
ou indirectement, dans l'atmosphère et les espaces clos, de substances ayant des conséquences
préjudiciables de nature à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux ressources biologiques et aux
écosystèmes, à influer sur les changements climatiques (… ) » ; les GES constituant une illustration
parfaite des substances auxquelles fait référence cet article.
Depuis le 1er janvier 2005, la directive européenne sur l’échange des quotas d’émission de CO2 est
entrée en vigueur au sein de l’UE, s’applique aux Etats membres désignés, parmi lesquels la France.
Ce texte prévoit que les Etats allouent aux industriels de six secteurs intensifs en CO2 (production
d’énergie, ciment, verre, métaux ferreux, industries minérales, pâte à papier), des quotas
d’émission. Au terme de chaque année, les entreprises restituent les quotas correspondants au
nombre de tonnes de CO2 qu’elles ont émis.
3.2. La France
Les premières mesures visant à réduire les GES en France ont été prises dès les années 1990. A la
suite du Protocole de Kyoto, un Plan National de Lutte contre les Changements Climatiques (PNLCC)
a été adopté en 2000. Il a été renforcé par le ‘Plan Climat’, présenté le 22 Juillet 2004 ; celui-ci a pour
but de sensibiliser les acteurs de tous les domaines concernés, dans lesquels des performances globales
devront progressivement s’améliorer (logements, industriels, agriculteurs, Etats et collectivités locales,
transports), afin de converger vers l’objectif de réduction d’émissions de GES du protocole de
Kyoto. « Le système des quotas échangeables se donnait pour ambition en France de diminuer de
2.43%, à l’horizon fin 2008, les rejets de CO2 de 1126 installations industrielles en activités sur le
5
Cf. Tableau récapitulatif des objectifs de Kyoto au sein de l’Union Européenne.
5
territoire » (Guide Pratique du Marché des Quotas d’Emissions de CO2, Caisse des Dépôts et
Consignations et al. [2004], p.10). Cependant, malgré son importance, cet objectif est demeuré
insuffisant par rapport aux contraintes quantitatives assignées par le protocole.
En effet, d’ici à 2010, la France devra veiller à la stabilisation de ses émissions de GES, et ne pas
dépasser le niveau de référence, fixé à l’année 1990. Compte tenue de l’évolution tendancielle
constatée en 2002, atteindre un tel objectif suppose de réduire d’environ 13% (54 MteCO2, estimation
en 2003) d’émission de GES par an à l’horizon 2010. En terme d’effort de réduction à fournir, une
comparaison avec l’Allemagne6 par exemple, permet de constater et de préciser tout de même que si la
France détient un avantage particulier, c’est à cause de sa structure particulière de production
énergétique basée sur le nucléaire, élément important dans la définition de l’objectif des pays. Ce
choix de production d’électricité en France provient de la politique énergétique volontariste, suite au
premier choc pétrolier (octobre 1973) visant la diversification des sources d’approvisionnement, le
développement de la production d’électricité nucléaire et renouvelable (le bois énergie et
l’hydraulique) et surtout les économies d’énergie (Leray et de la Roncière, [2003]).
4. Emissions de GES en France : états des lieux dans les différents secteurs
Au titre de la Convention Cadre de Nations Unies sur les Changements Climatiques, nous présentons
ici, dans les secteurs concernés, les données relatives aux inventaires des émissions françaises de GES
à effets directs (CO2, CH4, N2O, HFC, PFC, SF6) constituant le « panier de Kyoto » et des émissions
à effets indirects (NOx, CO, COVNM, SO2) pour lesquels les Etats doivent rapporter les émissions
dans le cadre de la Convention. En terme de Pouvoir de Réchauffement Global (PRG) net pour l’année
2004, la contribution directe des différents gaz à effet de serre au « panier de Kyoto » est la
suivante (en % du PRG net - Cf. Graphique 1) : CO2 : 74.2 ; N2O7 : 10.5 ; CH4 : 12.7 ; HFC, PFC et
SF6 : 2.7. La hiérarchie ci-après est observée, lorsqu’il s’agit des tendances des émissions par
catégories de sources émettrices (toujours en % du PRG net – Cf. Graphique 2) : Energie : 73 ;
Agriculture : 17 ; Procédés industriels : 7.2 et Déchets : 2.6.
6
Ce pays devra diminuer ses émissions de GES de 21% pour revenir au niveau de 1990.
7
En se basant sur les émissions d’acide nitrique, adipique et glyoxalique, la France a proposé l’inclusion dans le
champ de la Directive Européenne 2003/87/CE du 13 octobre 2003 qui établit pour la période 2008-2012 un
système d’échange de quotas d’émissions de GES.
6
4.1. Illustrations Graphiques
4.1.1. Contributions des émissions françaises de GES (Année 2004)
13% 3%
CO2 -> 74,2 %
11%
N2O -> 10,5 %
CH4 -> 12,7 %
7% 3%
Energie -> 73%
17%
Agriculture -> 17%
Industries -> 7,2%
73% Déchets -> 2,6%
7
D’une manière générale, les émissions de GES par secteurs en France8 (Cf. graphique 3) ont les
proportions suivantes9 : Production et transformation de l’énergie : 13% (-9%), Transport : 26%
(+23%), Industrie : 20% (-22%) ; Bâtiment : 19% (+22%) ; Agriculture et Sylviculture : 19% (-10%) ;
Traitement des déchets : 3% (-8%).
Force est de constater que plusieurs secteurs à l’origine de la plupart des émissions, ne font pas partie
de ces secteurs soumis à quota. Ainsi, pour atteindre l’objectif fixé, il faudrait soit imposer plus de
restrictions en termes d’émission aux secteurs concernés par le dispositif d’échanges de quotas, ou
alors le rendre obligatoire à d’autres secteurs à l’origine d’importantes quantités d’émissions au sein
de l’économie française. Ce qui n’est pas le cas actuel du système de quotas d’émission négociables en
France. En effet, un tel système soulève des questions diverses. Son acceptabilité étant fondée sur des
critères ambivalents en l’occurrence comme le souligne Leseur [2003] :
• Un critère économique fondé sur la répartition des coûts et la répartition des efforts ;
• Un critère normatif fondé sur une certaine conception de l’équité ; à savoir celle que nous
retenons dans notre analyse : l’équité intergénérationnelle.
8
CITEPA/Inventaire SECTEN/Format PNLCC/Février 2006.
9
L’évolution depuis 1990 est mentionnée entre parenthèses.
10
Les seuils sont fixés après avis du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique qui elle-même suit les normes
d’autres institutions de référence (UE, Organisation Mondiale de la Santé (OMS)): [1987], [2000], [2006]))
8
Avant d’aborder l’une des questions essentielles, il convient d’effectuer une synthèse sur les propriétés
théoriques ainsi que des éléments historiques concernant le système d’échange des quotas
transférables en général et les permis d’émission négociables en particulier.
Quelle qu’en soit la typologie11, une externalité en général désigne toute influence directe des actions
d’un agent économique sur les fonctions ‘objectif’ d’autres agents (Vallée, 2002) par l’exercice d’une
influence directe ou indirecte sur leurs fonctions d’utilité ou possibilité de production.
Dans cette situation, les décisions de consommation ou de production de certains agents affectent
directement la satisfaction d’autres agents, sans que le marché n’en fasse payer le coût ou ne rétribue
ces agents pour cette interaction, et caractérisant bien la notion d’effets externes. La branche de
l’économie ayant pour objet l’étude de l’impact des pollutions sur le bien-être, fonde ses solutions sur
le corpus théorique de l’analyse néoclassique du bien-être12. Initialement, en supposant selon les
préceptes de la macroéconomie standard une absence d’opposition entre les coûts et les avantages pour
la collectivité et les agents, les prix reflètent parfaitement les valeurs sociales des biens. Il va donc être
dans ce cas impossible d’améliorer la satisfaction d’un agent, sans diminuer celle d’un autre (Cf.
Optimum de Pareto).
11
Se référer à Assouline et al. [1998], ‘La théorie des externalités environnementales’ in Schubert et al. [1998],
‘L’environnement, une nouvelle dimension de l’analyse économique’.
12
Cf. Beaumais et al. [2001], ‘Economie de l’environnement’, p. 15-16, pour un exposé détaillé sur la théorie du
bien-être.
9
5.2. Synthèse des principaux instruments d’internalisation
Le déploiement des politiques environnementales à la fin des années soixante et au début des années
soixante-dix s’est opéré autour de l’approche réglementaire, par la combinaison d’une adaptation des
lois existantes et la mise en place de nouvelles réglementations stratégiques. Ainsi, bon nombre de
textes de lois spécialement dédiés à certains problèmes environnementaux ou simplement de portée
générale, ont des implications importantes dans le domaine environnemental (Fixation des quotas de
prélèvements, contrôle d’activités à risques limitations et zonages imposé par les Plans Locaux
d’Urbanisme (PLU)13 dans le but de circonscrire, superviser le déploiement d’activités générant des
pollutions…).
Ces mécanismes qui sont les plus utilisés en raison de leur grande acceptabilité, font appel à la
responsabilité civile de l’émetteur de pollution. En revanche, cette approche peut représenter une
éventuelle source d’inefficacité soit par de dysfonctionnement au niveau des contrôles, ou par manque
d’incitation supplémentaire susceptible d’apparaître au-delà de la norme fixée. A cet égard, les aides
financières constituent une alternative susceptible de modifier la rationalité des pollueurs.
En effet, l’allocation des subventions incitatives est une pratique courante. Elle s’opère principalement
à travers des aides à l’investissement ‘durable’ favorisant le développement de nouvelles technologies,
les prêts à intérêt réduit consentis aux pollueurs pour financer des dispositifs de dépollution ou des
allègements fiscaux. Cependant, ce dispositif révèle des limites telles que les risques de distorsions au
fonctionnement des marchés, les problèmes d’efficacité par la possibilité d’effets d’aubaine.
Concernant ce dernier point, selon le rapport du Commissariat général du plan [1999] sur l’évaluation
des politiques publiques relatif à la maîtrise de l’énergie, il « n’a pas été possible de mettre en
évidence l’impact de l’aide, très modeste, constituée par le régime d’amortissement accéléré des
investissements de maîtrise d’énergie, qui représente un avantage équivalent à une subvention de 2 à
5% selon la durée de vie de l’installation, (…) complique sans profit réel, le paysage des financements
des entreprises et des collectivités ».
Pour pallier à ces faiblesses, d’autres instruments semblent encore plus adaptés aux circonstances.
C’est le groupe des instruments économiques, constitués principalement de la fiscalité incitative et des
permis d’émission négociables. En France, on note un très fort ancrage dans la dynamique des
réformes fiscales vertes (Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP), institution de
nombreuses redevances14. De nos jours, le PNAQ en vigueur assure la promotion de permis
13
Créés par la Loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain du 13 décembre 2000, en remplacement
des Plans d’Occupation des Sols (POS).
14
Voir Barde [1998], pour plus de détails sur les éco-redevances, Vallée [2002] pour d’autres
approfondissements sur ces instruments ; l’étude économique de l’OCDE [2001] pour des limites à partir de
10
d’émission négociables (Protocole de Kyoto [1997]) qui prennent essence dans les droits de propriétés
développés par Coase [1960], Manne [1965], Demzet [1967], Furubotn et al. [1972], et De Alesi
[1983].
Un marché de permis à polluer selon Laffont [1982], « consiste à mettre en place un système complet
de marchés concurrentiels flexibles qui marchandisent les effets externes de la pollution », et permet
comme le souligne Montgomery [1972] de ramener les externalités sous le contrôle d’un système des
prix. Le bon fonctionnement et l’efficacité du système repose sur les modalités initiales d’allocation
aux différentes parties prenantes du système. De nos jours, il existe un large éventail de règles
d’attribution théoriques ou pratiques15 : distribution gratuite, ventes aux enchères, critères de
performance, d’équité, de responsabilité causale, de justice selon Rawls [1971], utilitariste.
Dans le Plan National d’Allocation des Quotas (PNAQ) publié, deux modalités de découpages
permettant de déterminer la contribution des installations couvertes par la directive - et l’évaluation de
quotas alloués conduisant - à la réalisation de l’objectif Kyoto en France sont possibles. On distingue :
retours d’expériences ; et pour une extension sur le débat du double dividende se référer à Chiroleu-Assouline,
M., [2001], le double dividende : les approches théoriques, Revue Française d’Economie, 16(2), 119-147.
15
Pour plus de détails sur ces modalités d’allocation ou d’autres instruments de politiques environnementales,
voir Harris et al. [1981], Beaumais et al. [2001], Vallée [2002], Mullins et al. [2003], Godard [2003], Van
Ierland [2004].
16
Convention Cadre de Nations Unies sur les Changements Climatiques.
11
1. Une première approche définie en champs restreint et élargi
a. Le champ restreint est constitué par le ‘Domaine Energie’ que constituent la
production d’électricité, le raffinage, les réseaux de chaleur ; et le ‘Domaine Industrie’
constitué par les métaux ferreux, l’industrie minérale, la pâte à papier ;
b. Le champ élargi quant à lui comprend d’autres installations de combustion avec
chaudières de plus de 20 MW dans la chimie, l’agroalimentaire, la métallurgie des
métaux non ferreux, diverses industries et services (automobile, hôpitaux…).
Tel qu’indiqué par le décret 2004-832 du 19 Août 2004 pris pour l’application des articles L229-5 à
L229-19 relatifs au système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre et inscrit dans le
code de l’environnement français, les domaines d’activités décrits ci-dessous sont concernés par le
système instauré :
17
Sont exclus : les déchets dangereux ou déchets ménagers.
12
6.2. Modalités d’allocations initiales des quotas : Pratiques actuelles
En France, 1319 installations industrielles sont concernées par le dispositif du PNAQ ; dans la
pratique, sur la période (2005 – 2007), 160 millions de quotas ont été alloués gratuitement à
l’ensemble de ces sites, bien que le dispositif législatif ait prévu sur les périodes (2005 – 2007) et
(2008 – 2012), une allocation gratuite minimale de 95 % des quotas et 5% en mise aux enchères. Les
quotas d’émission ainsi alloués correspondent à des règles d’allocation propres à chaque secteur
d’activité ou champs décrits ci-dessus. Préalablement à l’affectation des quotas aux installations
identifiées, des enquêtes ont été réalisées. Ces opérations avaient pour objectif de déterminer les
émissions historiques de CO2 de chacune des installations industrielles en France, sur la période
(1996-2002) au regard des facteurs d’émissions nationaux moyens par activité ; facteurs d’émissions
élaborés18 par le Centre Interprofessionnel Technique d’Etudes de la Pollution Atmosphérique
(CITEPA) et contrôlé par la Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement
(DRIRE).
Deux évaluations d’enveloppes de quotas ont été réalisées pour le champ restreint avec pour soucis
majeur dans la démarche de conformité aux objectifs du Protocole, l’exigence de compétitivité
industrielle française, mais également l’attractivité territoriale au regard des investissements directs
étrangers. Ainsi, la première évaluation aboutissant à un montant total de quotas de 126.29 MtCO2
(Industrie : 59.67 MtCO2 ; Energie : 66.62 MtCO2) tient compte des perspectives d’activité et de
progrès technologiques réalisables pendant la période initiale d’évaluation (2005 – 2007). Ce montant
est déterminé à partir de la relation ci-dessous19 établissant l’allocation sectorielle des quotas ou
Besoins des Secteurs ( BS ) :
combustibles, issues soit d’un procédé chimique, de l’utilisation de l’énergie ou de l’utilisation d’un
combustible, par unité produite, estimées comme moyenne des émissions historiques sur la période
(1998 – 2001) ; CP est le Coefficient de Progrès déterminé par les travaux de l’Agence de
l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) reflète certaines caractéristiques essentielles
de l’évolution technologique dans le tissu industriel français ; enfin, l’estimation de production
18
Cf. CITEPA [2005], Inventaire national des émissions de gaz à effet de serre, format SECTEN et Bilan
Carbone [2007], Guide des facteurs d’émissions, version 5.0.
19
Confère guide du Plan National d’Allocation des Quotas d’émissions.
13
Y[2005− 2007] sur la période d’évaluation est obtenue au regard d’études prospectives réalisées par le
La seconde évaluation pour le champ restreint aboutit à une enveloppe d’un montant de 123.24
MtCO2 (Industrie : 58.26 MtCO2 ; Energie : 64.98 MtCO2). On constate en effet une diminution de la
quantité d’émission dans le secteur énergétique, compensée par une légère augmentation dans le
secteur industriel. Cette réduction supplémentaire globale de -3.05 MtCO2 est justifiée par des
contraintes spécifiques liées à certaines caractéristiques particulière de l’économie française, à savoir :
outre la préservation de la compétitivité et l’attractivité territoriale déjà soulignées, on note la part très
importante du nucléaire dans le mode de production énergétique en somme peu émettrice de CO2, et
un soucis d’équité de juste partage du « fardeau » avec d’autres secteurs.
En effet, une analyse comparative limitée au cas de la situation de quatre pays frontaliers révèle et
traduit en terme de niveau par tête de CO2 du secteur de la production d’électricité20, un décalage très
significatif, ainsi que l’illustre le tableau ci-dessous. A titre indicatif, les Etats-Unis se situent encore
largement en tête avec 7.94 tCO2/habitant.
Tableau 1.
Comparaison des émissions par tête de CO2 du secteur de la production d’électricité
Les quotas d’émission reçus par chaque secteur d’activité dans les deux champs considérés étant
obtenus par l’application d’une clé de répartition – Cf. équations 1. et 2. – sur le stock global
disponible de quotas à chaque période, les allocations intersectorielles qui constituent les clés de
répartition du stock global des quotas d’émission, récapitulées dans le tableau ci-dessous ont été
réalisées.
20
La comparaison des émissions des principaux électriciens Européens fait constater en 2007, une tendance à la
hausse des émissions de GES.
14
Tableau 2.
Répartition intersectorielle de quotas des émissions dans le champ restreint
Le tableau suivant – Tableau 3 – présente un aperçu des estimations progressives des plafonds de
quotas d’émission parmi les installations du champ restreint. Les évolutions mensuelles ou
trimestrielles dans le tableau se justifient par les ajustements réalisés au fur et à mesure, pendant les
phases de consultation ayant permis la définition progressive des périmètres des installations
industrielles concernées.
Tableau 3.
Evolution des plafonds sectoriels annuels du PNAQ (champ restreint)
21
Installations de combustion externalisées dans l’énergie.
22
Installations de combustion externalisées dans l’industrie.
15
6.3.2. Champ élargi
Les sites industriels23 du champ dit élargi qui ont la particularité d’être des installations de combustion
dont l’exploitation s’effectue parfois dans le cadre d’activités non visées en Annexe I du Protocole de
Kyoto, reçoivent eux aussi une enveloppe de quotas. Les émissions historiques représentées par la
moyenne - corrigée par un facteur de 0.95 - des trois années les plus fortes entre 1996 et
( 3_ Max
)
2002 Em{1996− 2002} , années qui constituent la période de référence. En outre, les estimations d’un
( ) qui prennent en compte les spécificités sectorielles, et sont fonction de différents types
réalisées σ Y
Comme illustration, les valeurs suivantes sont retenues : d’après les données statistiques d’expertise du
Ministère de l’Agriculture et de la Pêche24, 10% de croissance par an dans le secteur des produits
amylacés (secteur inclus dans l’agroalimentaire) ; 2.2% de taux de croissance en moyenne pour la plus
part des autres secteurs d’activité ; et enfin, l’estimation d’un coefficient à partir de l’accroissement
moyen des heures de fonctionnement de la cogénération, dans la catégorie des installations de
combustion externalisées.
hors combustion externalisée et hors réserve prévisionnelle pour les nouveaux entrants.
3_ Max
[2] QCE = Em{1996− 2002} × 0.95 × σ Y × 0.9757
L’ensemble des années ayant servi de référence à l’estimation des émissions moyennes intégrées dans
la détermination des quotas aux secteurs de chaque champ, est synthétisé dans le Tableau 4 ci-dessous.
23
Agroalimentaire, chimie, métallurgie des métaux non ferreux, industries diverses.
24
Ancien Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche et des Affaires Rurales.
16
Tableau 4 : Années de référence pour l’allocation des quotas intersectoriels
Secteurs d’activité Année(s) de référence
1. Production centralisée d’énergie Moyenne des années de 1996 à 2002
Moyenne des 3 années choisies sur la période
2. Raffineries 1997 – 2001 (émissions les plus élevées pour
chaque installation)
3. Chauffage urbain 2003
4. Combustion externalisée 2002
5. Transport de gaz 2002
Propositions du secteur de l’acier reflétant la
Champ restreint
20 MW des autres secteurs (Industrie Moyenne des trois années les plus élevées sur
13. agroalimentaire – Chimie et Autres la période 1996 – 2002, puis application d’un
installations de cette catégorie) facteur correctif de 0.95
Production d’énergie externalisée 2002
14.
Au final, sur la période 2005 – 2007, le total de quotas attribués par an déterminé par les relations
exposées antérieurement est évalué à 150.81 MtCO2 pour les champs restreints et élargis. En
considérant qu’il pourrait y avoir des nouveaux entrants, fondement de la nécessité d’une prévision de
quotas pour ces entités tel que le prévoit l’article L.229 – 8 du Code de l’environnement ; un montant
de quotas évalué à 5,69 MtCO2 a été intégré à l’affectation globale déterminée précédemment (Cf.
Tableau 3). La prise en compte de la prévision de quotas pour les nouveaux entrants nous conduit à un
total de quotas équivalent à 156,50 MtCO2 par an. D’après les modalités d’évaluation du plafond total
de quotas, comme le souligne Godard [2005], les règles d’affectation retenues ont pour effet que les
quotas individuelles sont proches des besoins estimés par les entreprises concernées, même si certaines
branches se sont plaintes d’être maltraitées.
Nous présentons ci-dessous – Tableau 5 – une vue synoptique des installations d’après le découpage
effectué par le Plan National d’Allocation de Quotas.
17
Tableau 5.
Installations industrielles des champs restreint et élargi d’après le Plan National d’Allocation des
Quotas
RAFFINERIES
PRODUCTION
D’ELECTRICITE
CHAUFFAGE
URBAIN
PRODUCTION
D’ENERGIE
CHAMP RESTREINT
EXTERNALISEE
(ENERGIE)
PRODUCTION
D’ENERGIE
EXTERNALISEE
(INDUSTRIE)
COKERIES – FONTE/ACIER
CIMENT
CHAUX
CERAMIQUE
TUILES ET BRIQUES
INDUSTRIE
AGROALIMENTAIRE
PRODUCTION D’ENERGIE
EXTERNALISEE
AUTRES
18
Les installations référencées dans ce tableau et qui sont soumises à la réglementation France, reçoivent
chaque année, un quota d’émission de GES correspondant, leur conférant le droit d’émettre une
quantité fixée de GES pendant la période de validité précisée. Chaque année, afin de se conformer aux
règles de fonctionnement du système, ces installations doivent déclarer les émissions effectives
générées par leurs activités au cours de l’année civile antérieure ; puis, restituer avant le 30 avril, les
quotas équivalents au total de ces émissions.
Lorsque les émissions effectives sont supérieures aux quotas initialement alloués, elles peuvent soit
acquérir des quotas supplémentaires par l’intermédiaire des courtiers spécialisés ou sur une bourse du
carbone, lieu de confrontation d’offres et demandes ; soit se servir sur le stock de quotas prévu pour
l’allocation de l’année suivante. Dans le cas contraire, deux éventualités sont possibles : la vente du
surplus de quotas enregistrés, ou alors, son report sur l’année suivante, report valable uniquement
pendant une même période en cours, et pas au-delà. A noter qu’il existe une pénalité en cas de non
restitution de quotas (40 € par quota manquant en phase I ; 100 euros en phase II). Cette
pénalité n’est pas libératoire et impose de rendre le quota manquant lors de la restitution de
l’année suivante.
Les quotas d’émission négociables délivrés aux exploitants d’installations autorisées à émettre
des GES constituent des biens meubles exclusivement matérialisés par une inscription au
compte de leur détenteur au registre national (Article L.229-15), affectés par l’Etat pour une
durée de trois ans – depuis le 1er Janvier 2005 -, puis par période de cinq ans, dans le cadre
d’un plan établi pour chaque période (Article L.229-8).
En France, La Caisse des dépôts et des consignations est l’instance chargée par décret du 23
décembre 2004, de la mise en place et de la tenue du registre national des quotas d’émission,
qui est un système informatisé permettant d’enregistrer les mouvements en temps réel, initiés
par les détenteurs de compte. Les quotas d’émission peuvent être acquis, détenus et cédés par
tout exploitant d’une installation au titre de laquelle a été délivrée par un Etat membre de la
Communauté européenne une autorisation d’émettre des gaz à effet de serre, par toute
personne physique ressortissante d’un Etat membre de la Communauté européenne, par toute
personne morale y ayant son siège et par les Etats membre eux-mêmes (II - Article L.229-15).
Les entités ci-dessus mentionnées peuvent détenir un compte dans le registre national auprès
de la Caisse de dépôts et de consignation. Ce dispositif réglementaire ainsi aménagé, laisse
19
envisager divers types de possibilités de transactions qui s’opèrent au quotidien. Des
hypothèses de modélisation, principalement en équilibre général calculable, peuvent en être
déduites.
7. Conclusion
En France actuellement, la lutte contre les changements climatiques fait partie des
préoccupations politiques et citoyennes. Les réponses à cette demande croissante de l’opinion
publique ont conduit à la réédification du paysage réglementaire en matière de politiques de
protection d’environnement, par une démarche non seulement évolutive personnalisée, mais
aussi collective, en phase avec l’agenda de l’Union Européenne. Nous avons tenté de rendre
compte de ce nouveau paysage réglementaire, de le repositionner au regard de l’évolution des
théories applicables en la matière. La démarche orientée adoptée nous a permis de faire
émerger une des problématiques au cœur du système des permis d’émission négociables, à
savoir, les règles d’allocation initiales aux acteurs concernés et les intuitions économiques
diverses qui en ressortent, pouvant justifier l’adoption d’hypothèses dans un cadre de
modélisation théorique ou appliqué.
20
Annexe 1 - Emissions agrégées de GES au format PNLCC
120
indice base 100 en 1990
110
Objectifs du
protocole de Kyoto
100
France : 0%
90
UE 15 : - 8%
80
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010
120
indice base 100 en 1990
110
Objectifs du
protocole de Kyoto
100
France : 0%
90
UE 15 : - 8%
80
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010
21
Annexe 1.3 – Données détaillées des émissions sectorielles (métropole + DOM +TOM +
CT) – Format PNLCC de 1990 à 2003
22
Annexe 2. – Panorama des niveaux d’émission de 16 pays25 à l’origine de
90 % des émissions mondiales de CO2 en 2004
25
L’ensemble de ces pays représente 65 % de la population de la planète, et 85 % du PIB mondial.
23
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24
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