SYSCOD Chap 2

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SYSCOD Chap 2

Chapitre 2 : Le Plan Comptable OHADA (SYSCOD)

Dans ce chapitre, nous allons explorer en détail le Plan Comptable OHADA (SYSCOD), son
architecture, ses principes, et sa structure. Ce plan comptable est essentiel pour uniformiser la
comptabilité des entreprises des pays membres de l'OHADA. Nous allons détailler la manière dont il
est organisé, les différents types de comptes qu'il comprend, et les règles de base qui régissent la
comptabilité sous le système OHADA.

2.1. Structure du Plan Comptable OHADA (SYSCOD)

Le Plan Comptable OHADA est organisé de manière systématique pour faciliter la gestion des
finances des entreprises et la comparaison des états financiers entre les pays membres. Il est divisé
en classes de comptes qui permettent de regrouper les transactions financières selon leur nature.

2.1.1. Les classes de comptes du SYSCOD

Le SYSCOD est structuré autour de 9 classes de comptes, chacune correspondant à un type


spécifique d'opérations comptables. Voici les grandes lignes des classes de comptes :

1. Classe 1 : Comptes de capitaux

o Cette classe regroupe les comptes relatifs au financement à long terme de


l'entreprise, comme le capital social, les emprunts à long terme, et les réserves.

Exemple :

o 101 - Capital social : Ce compte représente le capital apporté par les actionnaires ou
les associés d'une entreprise.

o 161 - Emprunts obligataires : Compte qui enregistre les emprunts à long terme
effectués par l'entreprise.

2. Classe 2 : Comptes d'immobilisations

o Ces comptes concernent les biens durables que possède l'entreprise, tels que les
terrains, les bâtiments, les équipements, et les véhicules.

Exemple :

o 201 - Terrains : Ce compte enregistre la valeur des terrains détenus par l'entreprise.

o 215 - Matériel informatique : Représente l'immobilisation liée aux équipements


informatiques.

3. Classe 3 : Comptes de stocks

o Ces comptes concernent l'enregistrement des biens et produits que l'entreprise


détient pour la vente ou la production.

Exemple :

o 301 - Matières premières : Enregistre la valeur des matières premières utilisées dans
la production de biens.
o 345 - Produits finis : Représente la valeur des produits prêts à être vendus.

4. Classe 4 : Comptes de tiers

o Ces comptes concernent les relations de l'entreprise avec ses créanciers, débiteurs,
et autres parties externes, comme les fournisseurs, les clients, ou l'État.

Exemple :

o 401 - Fournisseurs : Représente les dettes de l'entreprise envers ses fournisseurs


pour des achats à crédit.

o 411 - Clients : Comptabilise les créances que l'entreprise a sur ses clients pour les
ventes effectuées à crédit.

5. Classe 5 : Comptes financiers

o Cette classe regroupe les comptes relatifs à la gestion de la trésorerie de


l'entreprise, comme la banque, la caisse, et les crédits à court terme.

Exemple :

o 512 - Banque : Enregistre les mouvements d'argent sur les comptes bancaires de
l'entreprise.

o 531 - Caisse : Comptabilise les liquidités détenues en espèces par l'entreprise.

6. Classe 6 : Comptes de charges

o Ces comptes concernent les dépenses engagées par l'entreprise dans le cadre de son
activité, telles que les charges de personnel, les frais généraux, les impôts, etc.

Exemple :

o 601 - Achats de matières premières : Représente les dépenses liées à l'achat de


matières premières.

o 641 - Salaires et traitements : Comptabilise les charges relatives aux salaires du


personnel.

7. Classe 7 : Comptes de produits

o Cette classe regroupe les comptes relatifs aux revenus de l'entreprise, notamment
les ventes de produits, les services rendus, et autres revenus.

Exemple :

o 701 - Ventes de produits : Enregistre les revenus générés par la vente de biens ou de
services.

o 707 - Prestations de services : Comptabilise les revenus provenant de la fourniture


de services.

8. Classe 8 : Comptes de gestion courante


o Cette classe regroupe les comptes qui permettent d’analyser le résultat de
l’entreprise à court terme, tels que les produits et charges exceptionnels, ainsi que
les amortissements.

Exemple :

o 801 - Résultat net : Représente le résultat net de l'entreprise à la fin de l'exercice.

o 815 - Amortissements : Enregistre les amortissements sur les immobilisations de


l'entreprise.

9. Classe 9 : Comptes spéciaux

o Ces comptes sont utilisés pour enregistrer les opérations spécifiques qui ne rentrent
pas dans les classes précédentes, comme les provisions, les engagements hors bilan,
etc.

Exemple :

o 901 - Provisions pour risques : Enregistre les provisions destinées à couvrir des
risques futurs.

o 909 - Engagements hors bilan : Représente les engagements qui ne sont pas encore
comptabilisés mais qui peuvent affecter les finances de l'entreprise à l'avenir.

2.2. Les principes comptables sous le SYSCOD

Le SYSCOD repose sur plusieurs principes fondamentaux qui guident la tenue des comptes et la
préparation des états financiers.

2.2.1. Le principe de la comptabilité en partie double

Ce principe stipule que chaque transaction financière doit être enregistrée à la fois au débit et au
crédit dans les comptes. Cela permet de garantir l’équilibre des comptes et d’assurer la véracité des
informations financières.

Exemple :

 Si une entreprise achète des matières premières pour 1 000 000 CFA en utilisant son compte
bancaire, la transaction sera enregistrée comme suit :

o Débit : 301 - Matières premières : 1 000 000 CFA

o Crédit : 512 - Banque : 1 000 000 CFA

2.2.2. Le principe de continuité d'exploitation

Ce principe stipule que les entreprises doivent établir leurs états financiers en supposant qu'elles
poursuivent leur activité dans un avenir prévisible, à moins qu’il n’en soit autrement précisé.

Exemple :

 Une entreprise qui envisage de fermer ses portes doit clairement l'indiquer dans ses états
financiers. Si l’entreprise ne prévoit pas de cessation d’activité, elle doit établir ses comptes
comme si elle allait continuer à fonctionner à l’avenir.
2.2.3. Le principe de prudence

Le principe de prudence exige que les entreprises comptabilisent les pertes potentielles dès qu'elles
sont identifiées, mais qu'elles ne comptabilisent les gains que lorsqu'ils sont réalisés.

Exemple :

 Une entreprise qui a une créance douteuse (un client qui a des difficultés à payer) doit
prévoir une provision pour créance douteuse, même si la créance n'est pas encore impayée,
mais que le risque de non-recouvrement est élevé.

2.3. Règles d'application du SYSCOD

Les entreprises doivent respecter certaines règles pour assurer une bonne application du SYSCOD et
produire des états financiers conformes.

2.3.1. L’utilisation des amortissements

Les amortissements sont utilisés pour répartir le coût d’un bien durable sur sa durée de vie utile. Le
SYSCOD définit des règles précises sur la façon de calculer et de comptabiliser les amortissements.

Exemple :

 Une entreprise qui achète un véhicule pour 5 000 000 CFA, avec une durée de vie de 5 ans,
devra enregistrer un amortissement annuel de 1 000 000 CFA pendant 5 ans.

2.3.2. La gestion des provisions

Les provisions sont enregistrées pour couvrir des pertes futures probables, mais non encore
réalisées. Le SYSCOD précise les critères de comptabilisation des provisions.

Exemple :

 Si une entreprise prévoit un risque de litige avec un fournisseur, elle devra créer une
provision pour ce litige dans ses comptes, même si le paiement n'a pas encore eu lieu.

2.4. Conclusion du Chapitre 2

Le Plan Comptable OHADA (SYSCOD) est un outil essentiel pour l'harmonisation de la comptabilité
des entreprises dans les pays membres de l’OHADA. Il est organisé autour de classes de comptes qui
permettent de regrouper les transactions selon leur nature, facilitant ainsi la gestion financière et la
préparation des états financiers.

Les principes comptables sous-jacents, comme la comptabilité en partie double, la continuité


d’exploitation, et la prudence, garantissent la transparence et la fiabilité des informations
financières. L'application correcte du SYSCOD est fondamentale pour assurer la conformité des états
financiers et la prise de décision des entreprises dans la zone OHADA. Ce système comptable
harmonisé est crucial pour renforcer l'intégration économique de la région et améliorer la
compétitivité des entreprises africaines à l'échelle mondiale.

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