EXPOSE CHANGEMENT CLIMATIQUE

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INTRODUCTION

Le changement climatique est une réalité. Qualifié par certains auteurs de problème
majeur pour le XXIe siècle, l'ensemble de ses implications ne va apparaître que
progressivement. Pour les quelques décennies à venir, certaines études prévoient une
augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre de l'ordre de 0,2 ou
0,3 oC tous les dix ans. Par son rythme, celle-ci mettra à rude épreuve la capacité
d'adaptation des espèces — l'Homme y compris — et des écosystèmes. Que signifie
vivre avec un climat qui se modifie plus rapidement que par le passé ? Habiter une
région où les moyennes des températures et de pluviométrie, où la configuration même
du climat ne sont plus stables ? Nos sociétés n'en ont pas l'expérience.
Il y a vingt mille ans, trois kilomètres de glace recouvraient une bonne partie de
l'Europe, tandis que le niveau des océans se trouvait 120 mètres plus bas qu'aujourd'hui.
Cette planète bien différente connaissait un climat qui n'avait pourtant que 4 à 5 oC de
moins en moyenne qu'aujourd'hui. Il fallut trois mille à quatre mille ans pour gagner ces
degrés-là, et au cours des dix mille dernières années, la température moyenne du globe
est restée stable à plus ou moins un degré près. Le réchauffement d'il y a quelques
millénaires a d'ailleurs des relations avec l'apparition des grands foyers de sociétés
agricoles qui signent le début des civilisations. Or la température moyenne à la surface
de la Terre a augmenté de 0,85 oC entre 1880 et 2012 [GIEC, 2013]. En outre, le rythme
actuel d'accumulation des gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère, due à des
émissions qui restent à la hausse au niveau mondial, pousse un nombre important de
scientifiques à estimer qu'un réchauffement global de 3 à 4 oC à l'horizon 2100 semble
de plus en plus probable [New et al., 2011 ; AIE, 2013 ; Climat Action Tracker, 2013].
Comme tous les problèmes environnementaux de portée mondiale, le changement
climatique affecte des sociétés qui se trouvent dans des situations extrêmement
différentes. Ainsi que l'on peut le lire au début du rapport Brundtland [CMED, 1987],
fondateur du développement durable : « La Terre est une, le monde lui ne l'est pas. »
Pour des sociétés où une grande partie de la population vit directement de la production
agricole, des perturbations des saisons amèneront des impacts considérables. Certaines
villes aussi, sous l'effet notamment des modifications — permanentes ou extrêmes —
du régime des eaux, subiront des effets directs (problèmes d'approvisionnement en eau,
d'inondation, d'impact sur les côtes) exigeant des mesures particulières de gestion.
Ailleurs encore, ce sont des incendies de forêts ou des modifications profondes de la
faune et de la flore qui se dessinent.
DÉFINITION SIMPLE
On appelle changement climatique, les modifications du climat accompagnées d’une
augmentation générale des températures moyennes à un niveau mondial. Ces
modifications sont dues à l’augmentation de la concentration des gaz à effet de
serre présents dans l’atmosphère.
On peut parler de « changements climatiques » au pluriel puisque différents
phénomènes se produisent sur notre planète : conditions météorologiques, élévation du
niveau des mers, risques d’inondations… Ce sont tous les pays qui sont concernés en
termes d’effets.
I- LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), organisme
de référence sur le sujet, définit le changement climatique comme “tout changement de
climat dans le temps, qu’il soit dû à la variabilité naturelle ou aux activités humaines”.
Le terme de changement climatique est, généralement, utilisé au singulier. Cependant,
les composantes du changement climatique étant multiples, il est plus approprié de
parler de changements climatiques au pluriel. Ainsi, le changement climatique se traduit
par plusieurs phénomènes : modification des températures à la surface de la Terre,
élévation du niveau de la mer, fonte des neiges et des glaces, perturbation des régimes
de précipitations puis multiplication et intensification des événements extrêmes (ex :
inondations, sécheresses). Le réchauffement climatique correspond à l’augmentation des
températures moyennes à la surface du globe. L’augmentation de la quantité de gaz à
effet de serre (GES) a pour conséquence d’augmenter le nombre de rayonnements
infrarouges (IR) réfléchis dans l’atmosphère, provoquant ainsi une modification des
températures à la surface du globe. Les différents compartiments terrestres voient alors
leur température changer.
L’augmentation du niveau des mers est dûe, en premier lieu, à la modification de la
température des mers et océans : sous l'effet de la chaleur, l'eau se dilate et occupe un
volume plus important. En second lieu, elle est dûe à la fonte des glaces terrestres ou
d’eau douce (calottes glaciaires, glaciers, etc.) sous l’effet de l’élévation des
températures atmosphériques.
La fonte des glaciers de montagne, des banquises et calottes polaires - se caractérisant
par la diminution de la superficie et de l’épaisseur des glace - est causée par
l’augmentation des températures à la surface de la Terre et des températures dans les
mers et les océans.
Les régimes de précipitation se trouvent également modifiés. Une atmosphère plus
chaude peut transporter jusqu’à 7 % d’humidité en plus par degré de réchauffement et,
plus l’atmosphère est humide, plus la probabilité de pluies est importante. La circulation
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atmosphérique est modifiée, les vents et les régimes de précipitations aussi (en savoir
plus sur le cycle de l’eau).
Enfin, par l’intensification des événements extrêmes. On regroupe sous le terme
“événement climatique extrême” les inondations, les tempêtes, les sécheresses et
canicules, les ouragans, les tornades, les typhons, les vagues-submersion, les feux de
forêt ou encore les cyclones. L’évolution du climat a pour conséquences de modifier
l’intensité, la fréquence, la durée et la répartition de ces phénomènes extrêmes. Par
exemple, les sécheresses (déficit en eau sur une longue période) seront plus fréquentes,
plus intenses et plus longues du fait de l'augmentation du phénomène d'évaporation liée
à la hausse des températures (en savoir plus sur la sécheresse).
Ces changements climatiques s’accompagnent de modifications environnementales à
l’échelle mondiale. Elles sont engendrées par la généralisation des échanges
(urbanisation, etc.) et par les activités humaines (déforestation, etc.). L’ensemble de ces
modifications à l’échelle planétaire sont nommées changements globaux.

1. Le climat de la Terre
Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le climat correspond aux
conditions météorologiques et atmosphériques moyennes observées à un endroit donné
(température, précipitations, ensoleillement, humidité, etc.) et calculées à partir
d’observations d’au moins 30 ans. Les climats terrestres sont variés (équatorial, tropical,
tempéré, polaire, désertique, etc.). Les climats résultent d’interactions entre les cinq
compartiments terrestres : l’atmosphère (couche gazeuse entourant la Terre), la
pédosphère (sols), l’hydrosphère (mers, océans, lacs et cours d’eau), la cryosphère
(neiges et glaces) et la biosphère (êtres vivants).

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2. L’effet de serre
Lorsque les rayons du soleil atteignent la Terre, une partie de ces rayons est absorbée,
permettant aux compartiments terrestres de se réchauffer, tandis qu’une autre partie est
réfléchie. De par sa forme sphérique, certaines zones de la Terre sont situées à une
distance moins importante du soleil que d’autres. Certaines zones de la planète
(l’équateur) reçoivent plus de rayons solaires que d’autres (les pôles par exemple). C’est
ce phénomène qui forme en partie les climats terrestres. Les courants atmosphériques et
hydro sphériques permettent ensuite de redistribuer la chaleur à la surface de la Terre.

En retour, les compartiments terrestres émettent un rayonnement infrarouge que les


nuages et les gaz à effets de serre (GES), qui agissent tels une couche isolante,
absorbent et retournent en partie vers le sol : c’est l’effet de serre. La chaleur se retrouve
piégée entre ces compartiments, de la même manière que dans une serre de culture. Le
phénomène d’effet de serre est un phénomène naturel : il permet de créer un équilibre
entre l’énergie absorbée et celle qui est réémise. Les principaux GES retrouvés
naturellement dans l’atmosphère sont la vapeur d’eau (H2O), le dioxyde de carbone
(CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O) ou encore l’ozone (O3).
Le rôle de l’effet de serre dans la régulation du climat est essentiel car s’il n’existait pas,
la température terrestre moyenne serait non pas de 14°C, tel qu’actuellement, mais de -
18°C.

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II- EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

1. Températures plus élevées


L’augmentation des concentrations en gaz à effet de serre se traduit par une hausse de la
température à la surface du globe. La dernière décennie, de 2011 à 2020, a été la plus
chaude jamais enregistrée. Depuis les années 1980, chaque décennie a été plus chaude
que la précédente. Sur presque toutes les surfaces émergées, la fréquence des jours de
chaleur et des canicules augmente. La hausse des températures entraîne une
augmentation des maladies liées à la chaleur et rend le travail en plein air plus difficile.
Les incendies de forêt se déclenchent plus facilement et se propagent plus rapidement
dans des conditions plus chaudes. Dans l’Arctique, par rapport à la moyenne mondiale,
les températures ont augmenté au moins deux fois plus vite.
2. Tempêtes plus violentes
Les tempêtes destructrices sont devenues plus intenses et plus fréquentes dans de
nombreuses régions. Du fait de la hausse des températures, une plus grande quantité
d’humidité s’évapore, ce qui aggrave les précipitations extrêmes et les inondations et
provoque des tempêtes plus dévastatrices. Le réchauffement des océans a également une
incidence sur la fréquence et l’ampleur des tempêtes tropicales. Les eaux chaudes de
surface alimentent les cyclones, les ouragans et les typhons. Bien souvent, ces
phénomènes détruisent des habitations et des communautés, entraînant des pertes
humaines et économiques considérables.
3. Augmentation des sécheresses
Le changement climatique influe sur la disponibilité de l’eau, qui devient plus rare dans
un plus grand nombre de régions. Le réchauffement climatique aggrave les pénuries
d’eau dans des régions déjà en proie à des problèmes d’approvisionnement en eau ; il
entraîne des risques accrus de sécheresse agricole néfaste pour les cultures et de
sécheresse écologique rendant les écosystèmes plus vulnérables. Les sécheresses
peuvent également provoquer des tempêtes de sable et de poussière destructrices,
susceptibles de déplacer des milliards de tonnes de sable à travers les continents. Les
déserts s’étendent, réduisant les surfaces propices aux cultures vivrières. De nombreuses
personnes sont aujourd’hui confrontées à la menace d’un manque d’eau récurrent.
4. Réchauffement et montée des océans
Les océans absorbent la majeure partie de la chaleur liée au réchauffement de la planète.
Le rythme du réchauffement océanique a fortement augmenté au cours de ces deux
dernières décennies, quelle que soit la profondeur considérée. Au fur et à mesure du
réchauffement des océans, leur volume augmente, car l’eau se dilate lorsqu’elle gagne
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en température. La fonte des calottes glaciaires entraîne également une élévation du
niveau des mers, mettant en péril les communautés côtières et insulaires. En outre, les
océans absorbent quantité de dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère. Or,
l’augmentation du dioxyde de carbone favorise l’acidification des océans, ce qui met en
danger la faune et la flore marines et les récifs coralliens.
5. Disparition d’espèces
Le changement climatique présente des risques pour la survie des espèces terrestres et
océaniques. Ces risques augmentent avec la hausse des températures. Sous l’effet
amplificateur du changement climatique, le monde voit disparaître des espèces à un
rythme mille fois plus élevé qu’à tout autre moment de l’histoire de l’humanité. Un
million d’espèces risquent de s’éteindre au cours des prochaines décennies. Les
incendies de forêt, les phénomènes météorologiques extrêmes, les espèces nuisibles
envahissantes et les maladies font partie des nombreuses menaces liées au changement
climatique. Si certaines espèces étaient capables de se déplacer et de survivre, d’autres
ne le pourraient pas.
6. Pénuries de denrées alimentaires
Les modifications du climat et l’augmentation des phénomènes météorologiques
extrêmes figurent au nombre des causes de l’aggravation de la faim et de la malnutrition
dans le monde. Il existe un risque de destruction ou de perte de productivité des
ressources halieutiques, des cultures et des animaux d’élevage. En raison de
l’acidification des océans, les ressources marines qui permettent de nourrir des milliards
de personnes sont menacées. Les modifications de la couverture de neige et de glace
dans de nombreuses régions de l’Arctique perturbent l’approvisionnement en denrées
alimentaires provenant de l’élevage, de la chasse et de la pêche. Le stress thermique
peut entraîner une réduction des ressources en eau et des prairies destinées au pâturage,
et de ce fait, une baisse du rendement des cultures et des répercussions sur le bétail.
7. Accroissement des risques sanitaires
Le changement climatique constitue la plus grande menace pour la santé de l’humanité.
Les effets du changement climatique nuisent déjà à la santé : pollution atmosphérique,
maladies, phénomènes météorologiques extrêmes, déplacements forcés, pressions sur la
santé mentale, aggravation de la faim et de la malnutrition dans des endroits où les
populations ne parviennent pas à produire ou à trouver de la nourriture en suffisance.
Chaque année, les facteurs environnementaux coûtent la vie à environ 13 millions de
personnes. Les variations climatiques favorisent le développement des maladies et, en
raison des phénomènes météorologiques extrêmes, le nombre de décès augmente et les
systèmes de soins de santé ont du mal à suivre.

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8. Pauvreté et déplacements de populations
Le changement climatique accroît les facteurs qui précipitent des populations dans la
pauvreté et les y maintiennent. Les inondations peuvent emporter les bidonvilles en
milieu urbain, détruisant sur leur passage habitations et moyens de subsistance. La
chaleur peut rendre difficile le travail en plein air. Le manque d’eau peut nuire aux
cultures. Au cours de la dernière décennie (2010-2019), en raison de phénomènes
météorologiques, environ 23,1 millions de personnes ont été déplacées en moyenne
chaque année et bien davantage encore se sont retrouvées exposées à un risque de
pauvreté. La plupart des réfugiés proviennent de pays qui sont les plus vulnérables et les
moins prêts à s’adapter aux effets du changement climatique.

III-LES CAUSES ET CONSÉQUENCES DU CHANGEMENT


CLIMATIQUE

1. Causes
a) Production d’énergie
La production d’électricité et de chaleur par la combustion de combustibles fossiles est
à l’origine d’une grande partie des émissions mondiales. La majeure partie de
l’électricité est encore produite par la combustion de charbon, de pétrole ou de gaz, ce
qui génère du dioxyde de carbone et de l’oxyde nitreux, puissants gaz à effet de serre
qui enveloppent la Terre et retiennent la chaleur du soleil. À l’échelle mondiale, un peu
plus d’un quart de l’électricité provient de sources renouvelables (énergie éolienne,
énergie solaire et autres) qui, contrairement aux combustibles fossiles, ne rejettent que
peu ou pas de gaz à effet de serre ou de polluants dans l’air.
b) Fabrication de produits
Le secteur manufacturier et l’industrie génèrent des émissions, principalement dues à la
combustion de combustibles fossiles pour produire l’énergie nécessaire à la fabrication
de produits tels que le ciment, le fer, l’acier, les composants électroniques, les matières
plastiques, les vêtements et d’autres biens. L’exploitation minière et d’autres processus
industriels libèrent également des gaz, tout comme l’industrie de la construction. Les
machines utilisées dans les processus de fabrication fonctionnent généralement au
charbon, au pétrole ou au gaz et certains matériaux, comme les plastiques, sont
fabriqués à partir de produits chimiques issus de combustibles fossiles. L’industrie
manufacturière est l’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre dans
le monde.

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c) Abattage de forêts
L’abattage de forêts pour faire place à des exploitations agricoles ou à des pâturages, ou
pour d’autres raisons, entraîne des émissions. En effet, les arbres, une fois coupés,
libèrent le carbone qu’ils ont stocké. Chaque année, environ 12 millions d’hectares de
forêt sont détruits. Étant donné que les forêts absorbent le dioxyde de carbone, leur
destruction limite également la capacité de la nature à empêcher les émissions dans
l’atmosphère. La déforestation, associée à l’agriculture et à d’autres changements
d’affectation des sols, est à l’origine d’environ un quart des émissions mondiales de gaz
à effet de serre.
d) Utilisation de moyens de transport
Les voitures, les camions, les navires et les avions sont pour la plupart alimentés par des
combustibles fossiles. De ce fait, les transports constituent une source importante
d’émissions de gaz à effet de serre et notamment de dioxyde de carbone. La majeure
partie est imputable aux véhicules routiers, en raison de la combustion de produits
dérivés du pétrole, comme l’essence, dans des moteurs à combustion interne. Toutefois,
les émissions des navires et des avions continuent de croître. Les transports sont à
l’origine de près d’un quart des émissions mondiales de dioxyde de carbone liées à
l’énergie et les tendances laissent présager une augmentation importante de la
consommation d’énergie dans ce secteur au cours des années à venir.
e) Production de denrées alimentaires
La production de denrées alimentaires entraîne des émissions de dioxyde de carbone, de
méthane et d’autres gaz à effet de serre de diverses manières, notamment à travers la
déforestation et le défrichage des terres pour l’agriculture et le pâturage, la digestion des
bovins et des ovins, la production et l’utilisation d’engrais et d’effluents d’élevage pour
les cultures, et l’utilisation d’énergie pour faire fonctionner les équipements agricoles ou
les bateaux de pêche, généralement au moyen de combustibles fossiles. En raison de
tous ces éléments, la production de denrées alimentaires constitue un facteur important
du changement climatique. En outre, les activités de conditionnement et de distribution
des denrées sont également à l’origine d’émissions de gaz à effet de serre.
f) Alimentation des bâtiments en énergie
À l’échelle mondiale, les bâtiments résidentiels et commerciaux consomment plus de
la moitié de l’électricité. Étant donné que le charbon, le pétrole et le gaz naturel
continuent d’y être utilisés pour le chauffage et la climatisation, ces bâtiments
émettent des quantités importantes de gaz à effet de serre. Ces dernières années,
l’accroissement de la demande en énergie pour le chauffage et la climatisation, associé
à une augmentation du taux d’équipement en climatiseurs, ainsi que la hausse de la

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consommation d’électricité pour l’éclairage, les appareils et les dispositifs connectés,
ont entraîné une augmentation des émissions de dioxyde de carbone liées à l’énergie
dans les bâtiments.
g) Surconsommation
Le logement dans lequel on vit, l’énergie que l’on consomme, le mode de déplacement
que l’on utilise, ce que l’on mange et la quantité de déchets que l’on met au rebut sont
autant d’éléments qui contribuent aux émissions de gaz à effet de serre. Il en va de
même des biens que l’on consomme, tels que les vêtements, les appareils électroniques
et les matières plastiques. Une grande partie des émissions mondiales de gaz à effet de
serre est liée aux particuliers. Nos modes de vie ont une incidence profonde sur notre
planète. Les personnes les plus riches portent la plus grande responsabilité : ensemble,
celles qui constituent le 1 % le plus aisé de la population mondiale sont à l’origine de
plus d’émissions de gaz à effet de serre que les 50 % de personnes les plus défavorisées.

2. Conséquences
En utilisant le terme de « réchauffement climatique », on comprend qu’il est question
d’augmentation de température. Mais au-delà de la définition du changement
climatique, les effets du réchauffement sont conséquents et concernent tous les pays.

a) Sur la biodiversité
Tous ces bouleversements ont un effet direct sur les écosystèmes, les plantes et les
animaux qui voient leur milieu de vie drastiquement changer. Ainsi, ce sont les cycles
de modifications et les cycles migratoires qui sont perturbés allant même jusqu’à
l’extinction d’espèces.

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C’est tout un équilibre qui est perturbé et ce sont des phénomènes qui concernent la
planète entière en s’intensifiant. Il faut donc protéger l'environnement dès
maintenant.

b) Sur les océans


La montée des eaux
A votre avis, de combien de centimètres le niveau des océans s’est levé en un siècle ?
La réponse : 20 cm ! Cela est en partie liée à la fonte des calottes glaciaires qui entraîne
la hausse du niveau de la mer à un rythme élevé (un siècle!).
Selon les estimations, la mer s'élèvera à un mètre d’ici 2100, deux mètres pour 2300
mais une part d’incertitude demeure, ce qui ne nous empêche pas d’atteindre deux
mètres en 2100.
Et qui dit avancée de la mer sur la terre dit aussi disparition de certaines habitations et
commerces, ce qui touche finalement beaucoup de pays. Une disparition de terre en
somme.
L’acidification des océans
Phénomène dû au CO2 excédentaire qui se dissout dans les eaux de surface,
l’acidification des océans interroge encore beaucoup. En effet, les scientifiques ignorent
encore ce que produirait cette acidité, notamment chez les récifs coralliens, les
coquillages et les planctons.
Cependant, on sait que l’acidification des océans pourrait limiter la production
d'oxygène effectuée par la mer, ainsi que le stockage de CO2. Ce qui aggraverait encore
le réchauffement climatique.

c) Sur les hommes


L’homme est directement touché par ces changements climatiques. On peut par exemple
citer les conflits liés à la raréfaction de certaines ressources (naturelles comme l’eau,
énergétiques, alimentaires, halieutiques...). Par ailleurs, l’élévation du niveau de la mer
entraîne le déplacement de populations. D’après les estimations, en 2050, ce serait 250
millions de réfugiés climatiques. Et sans citer les catastrophes telles que les canicules,
les tempêtes, les sécheresses et les inondations.
Une menace sur la sécurité alimentaire

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Au rythme actuel, le réchauffement climatique pourrait conduire à une chute des
rendements agricoles dans de nombreuses parties du globe. Les changements
climatiques impactent déjà très fortement les moyens de subsistance d’un grand nombre
de producteurs et productrices agricoles des pays pauvres, les exposant ainsi davantage
à la faim et à la pauvreté.
D’autre part, quand les sécheresses ou les inondations se multiplient, la perte des
récoltes entraîne une hausse des prix des denrées alimentaires qui rend d’autant plus
difficile l’accès à la nourriture pour des milliers de personnes. Entre 2010 et 2020, le
prix des denrées de base (riz, maïs, blé) a été multiplié par 2. La moitié de cette hausse
serait imputable aux changements climatiques.

d) Alimentation et santé
Les effets sur la santé comprennent à la fois les effets directs des conditions
météorologiques extrêmes, qui entraînent des blessures et des pertes de vie, et les effets
indirects, tels que la malnutrition provoquée par les mauvaises récoltes.
Diverses maladies infectieuses se transmettent plus facilement dans un climat plus
chaud, comme la dengue, qui affecte le plus gravement les enfants, et le paludisme. Les
jeunes enfants sont les plus vulnérables aux pénuries alimentaires et, avec les personnes
âgées, aux chaleurs extrêmes. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé
qu'entre 2030 et 2050, le changement climatique devrait provoquer environ
250 000 décès supplémentaires par an dus à l'exposition à la chaleur des personnes
âgées, à l'augmentation des maladies diarrhéiques, du paludisme, de la dengue,
des inondations côtières et de la dénutrition infantile. Plus de 500 000 décès
supplémentaires d'adultes sont prévus chaque année d'ici à 2050 en raison de la
réduction de la disponibilité et de la qualité des aliments. D'autres risques sanitaires
majeurs associés au changement climatique concernent la qualité de l'air et de l'eau.
L'OMS a classé les conséquences humaines du changement climatique comme la plus
grande menace pour la santé mondiale au 21e siècle.
Selon une étude scientifique publiée en 2021 dans la revue Nature Climate Change,
37 % des décès dans le monde dus aux vagues de chaleur chaque année sont attribuables
au réchauffement climatique, soit un bilan de 100 000 décès par an. Cette proportion
s'élève au-dessus de 40 % dans des pays comme le Mexique, l’Afrique du Sud,
la Thaïlande ou le Chili, et dépasse 60 % au Brésil, aux Philippines, au Koweït ou
au Guatemala. Selon une étude du chercheur Daniel Bressler, l'émission de 4 434 tonnes
de carbone (soit l'équivalent des émissions totales de 3,5 Américains durant leur vie)
entraînerait le décès additionnel d'une personne d'ici la fin du xxie siècle, selon le
scénario d'un réchauffement de 4,1 °C au-dessus des niveaux pré-industriels. Il estime
que « d'ici la fin du siècle, le changement climatique entraînera la mort de 4,6
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millions de personnes par an, soit plus que la pollution (3,4 millions) et pratiquement
autant que l’obésité (4,7 millions) » — pour un total de 83 millions de morts. L'essentiel
de ces morts concernerait des régions les plus chaudes et les plus pauvres, à savoir
l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud.
Le changement climatique affecte la sécurité alimentaire et a entraîné une réduction des
rendements moyens mondiaux de maïs, de blé et de soja entre 1981 et 2010. Le
réchauffement futur pourrait réduire davantage les rendements mondiaux des
principales cultures. La production agricole sera probablement affectée négativement
dans les pays à faible latitude, tandis que les effets aux latitudes nord peuvent être
positifs ou négatifs. Jusqu'à 183 millions de personnes supplémentaires dans le monde,
en particulier les personnes à faible revenu, risquent de souffrir de la faim en raison de
ces effets. Les effets du réchauffement sur les océans se répercutent sur les stocks de
poissons, avec un déclin mondial du potentiel maximal de capture. Seuls les stocks
polaires présentent un potentiel accru. Les régions qui dépendent de l'eau des glaciers,
les régions déjà sèches et les petites îles courent un risque accru de stress hydrique en
raison du changement climatique.

IV- CHANGEMENT CLIMATIQUE ET BIODIVERSITÉ


Selon la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et
les services écosystémiques (IPBES), le changement climatique est également une des
cinq grandes menaces qui pèsent sur la biodiversité (avec l’artificialisation des sols, la
surexploitation, les pollutions, et les espèces exotiques envahissantes).

1. Des migrations forcées


Le changement climatique contribue à modifier les conditions de vie des espèces, les
forçant à migrer et à adapter leur mode de vie. Ces migrations, comme le moustique
tigre qui remonte vers le Nord, peuvent induire de nouveaux risques sanitaires
(transmission de maladies) et des déséquilibres sur la chaîne alimentaire.
Ces migrations ne concernent pas que les animaux. Dans les Alpes par exemple, les
lignes de plantes forestières comme la renoncule ont remonté d’environ 30 mètres ces
trente dernières années à cause de la hausse des températures. Cette ascension va
rapidement poser un problème d’espace et probablement participer à la disparition de
plusieurs espèces. En milieu marin, très ouvert par nature, ces migrations sont très
rapides et les espèces présentes peuvent être rapidement modifiés y compris celles avec
un intérêt économique. Les espèces ne pouvant pas s’adapter sont menacées de
disparition. Ainsi, 15 à 37 % des espèces vivantes pourraient disparaître d’ici 2050

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2. Canicules marines
Le changement climatique affecte aussi la température des océans. Ainsi, depuis le
milieu du XXe siècle, le nombre de jours de canicules marines (pics de très forte chaleur
sur au moins 5 jours consécutifs) a plus que doublé. La biodiversité marine et
notamment les récifs coralliens sont particulièrement touchés.
Lorsqu'un épisode de canicule marine dépasse les 180 jours, les coraux blanchissent
quatre fois plus rapidement. Ce phénomène se développe également à cause de
l’acidification des océans qui modifie la fixation du calcaire par les coraux et les
symbioses avec les algues indispensables à leur vie. En moins de 40 ans, le
blanchissement des coraux a été multiplié par 10. Ces coraux malades deviennent un
milieu inhospitalier pour les poissons alors même qu’ils jouent un rôle considérable
dans leur cycle de vie.
Ce phénomène a également d’autres conséquences. Par exemple, la hausse de
température des océans influe sur la ponte des tortues de la Grande barrière de corail. En
effet, le sexe des tortues est déterminé par la température à laquelle l’œuf est exposé au
moment de la ponte. En dessous de 28°C, les œufs se transformeront en tortues mâles,
au-dessus de 31°C, les œufs se transformeront en tortues femelles.
Sur la population des tortues présentes au nord de la Grande barrière de corail, 86,8 %
sont des femelles.
La canicule marine menace également les algues fixées ou les herbiers, incapables de se
déplacer vers des régions plus fraîches.
AGIR FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Un rapport commun du GIEC et de l'IPBES publié en juin 2021, identifie plusieurs
actions pour accroître les avantages pour le climat et la nature. Selon ce rapport, « la
protection et la restauration des écosystèmes riches en carbone constituent la priorité
absolue dans une perspective conjointe d’atténuation du changement climatique et de
protection de la biodiversité ».

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Cela est fortement mis en avant dans la stratégie européenne pour la biodiversité et son
pendant nationale la stratégie nationale 3.
Quatre piliers d’action sont identifiés comme essentiels :
 Protéger : réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des
forêts couplée à la préservation de la biodiversité et la conservation des
écosystèmes non forestiers riches en carbone sur terre et en mer, y compris les
systèmes d’eau douce et les zones côtières ;
 Restaurer : restauration des écosystèmes dégradés, comme les zones humides
qui sont des puits de carbone efficaces, des écosystèmes de prévention des
inondations et des foyers de biodiversité ;
 Gérer : valorisation des pratiques agricoles, forestières et de pêche respectueuses
du climat et de la biodiversité, changements dans la consommation pour réduire
la pression sur les terres, optimisation de la localisation des chaînes
d’approvisionnement (environ 30 % des menaces pesant sur les espèces dans le
monde sont liées au commerce international des produits de base : huiles, farines,
…) ;
 Créer : verdissement urbain et soutien à la biodiversité pour réduire la
consommation d’énergie et permettre aux villes de devenir des puits de carbone,
possibilités d’atténuation sur les nouveaux habitats combinant des matériaux bas-
carbone et des espaces pour la réintroduction de la biodiversité dans la ville,
options d’atténuation privilégiant les solutions naturels et non technologiques ou
consommatrices de ressources.
La combinaison des actions positives pour le climat et la biodiversité montre qu’elle
peut aboutir à l’atténuation du dérèglement climatique ainsi qu’à l’adaptation par la
protection de la biodiversité qui rend ainsi des services écosystémiques qui deviennent
vitaux. A contrario des solutions d’adaptation au changement climatique ou même
d’atténuation peuvent être destructrices de la biodiversité : mauvais positionnement des
installations d’énergie renouvelables, captation des ressources en eau au détriment des
écosystèmes (« bassines »), solutions « grises » (utilisation du béton) pour lutter contre
les risques ; choix d’essences exotiques pour l’aquaculture, la sylviculture, l’agriculture.

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V- LES SOLUTIONS POUR S’ADAPTER AU CHANGEMENT
CLIMATIQUE
Au-delà de la lutte contre le changement climatique, des solutions sont également
envisagées pour adapter les habitudes de l’Homme à ce phénomène. Canicules plus
fréquentes, périodes de sécheresses qui touchent de plus en plus de territoires et en toute
saison, inondations spectaculaires, incitent la population à trouver des moyens
d’apprendre à limiter les émissions de CO2 inutiles, mais aussi à vivre différemment.
Les solutions fondées sur la nature déclinées par le projet LIFE Artisan en sont un
exemple inspirant et qui fonctionne.
Par exemple, la restauration de certains milieux naturels comme les mangroves dans les
territoires ultra-marins ou les zones humides permettent de recréer une protection
naturelle contre de nombreux aléas climatiques (risques de submersion marine,
cyclones, inondations diverses…). .
Ces actions permettent à la nature en bon état de « jouer tout son rôle de « régulateur »,
et à l’Homme d’y vivre en sécurité. Préserver ou restaurer les milieux naturels, en ville
mais aussi à la campagne, encourage la résilience des territoires face aux effets du
changement climatique

CONCLUSION
Le problème du changement climatique, tel qu’il est posé aujourd’hui, ne peut se
comprendre à l’aide des seules sciences de l’environnement. La théorie de l’effet de
serre ne permet plus de comprendre les ressorts profonds du problème, ni ses
possibilités de solution. Car le changement climatique n’est pas seulement affaire
d’accumulation de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, ou de hausse de la
température moyenne à la surface de la terre, mais est aussi, et surtout, un problème de
modèles de production et de développement, de rapports Nord-Sud, de sécurité
internationale, de géographie des ressources naturelles, d’action collective, de justice et
d’équité, etc.

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