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2022-2023 Hygiène Hospitalière (HH)

Licence Pro 3ième Année_EC2023

CHAP5: ANTISEPSIE ET ASEPSIE

Enseignant :

EDOU-MBO Gervais, B.Sc, M.Sc.


Radiobiologiste, Physicien Médical
Service de Médecine Nucléaire,
Institut de Cancérologie d’AKANDA
CP/AIEA-GAB/RAF6051-53
Tel : +24166454786
Email : gervaisemedoumbo@gmail.com
LH_LicencePro 3ème Année_EC2023

INTRODUCTION

Dans l’antiquité, ceux qui possèdent au plus haut degré l’art de la lutte contre la putréfaction
furent sans conteste les embaumeurs égyptiens qui parviennent à conserver les momies
trouvées quasi intactes après plus de trois millénaires.

De tous temps, la lutte contre les maladies infectieuses a tenu une place importante. Bien
avant que le mot antiseptique ne soit employé, de nombreuses substances (épices, essences,
huiles végétales) sont utilisées pour éviter le risque de contamination, empêcher la
putréfaction des plaies et l’infection des blessures. Intuitivement l’origine environnementale
de certaines maladies était reconnue. Certaines précautions étaient donc prises :

 Eau bouillie,
 Fumigations des salles d’opération.

La grande controverse qui agitera le monde des biologistes et des philosophes pendant plus
de vingt siècles sera la croyance en l’existence ou non des « générations spontanées ». Les
uns s’opposaient au scepticisme des autres. Il faudra attendre les travaux de Louis Pasteur
pour prouver définitivement l’inexistence des « générations spontanées ». En étudiant
l’altération de la bière, Pasteur s’aperçut que la fermentation et la putréfaction étaient dues
à des êtres vivants : les micro-organismes, en contact avec des matières organiques.

Ces conclusions eurent permit à un chirurgien écossais Joseph Lister 1 er baron (1827-1912),
la découverte de l’antisepsieen 1865 réduisant de beaucoup le nombre de décès à la suite
d’infections contractées en salles d’opération. En traitant ses instruments, les blessures et
les blouses au phénol, Lister (1827-1912) parvint en 1869 à réduire le taux de mortalité
opératoire à 15/100. A partir de 1872, Pasteur reprit ses travaux et découvrit les germes
responsables des plus terribles d’infections, le staphylocoque et le streptocoque. Il inversa
la théorie de Lister qui voulait que les germes n’étaient amenés par l’air mais par contact et
qu’il fallait éviter de les transmettre et les détruire avant qu’ils n’atteignent la plaie
opératoire. Par le lavage des mains et des instruments et la stérilisation par la chaleur de tout
le matériel du chirurgien, il inventa l’asepsie.

Antisepsie, désinfection et stérilisation, sont les composantes de l’asepsie dont l’objectif est
d’éviter la pénétration des microbes dans l’organisme en s’appuyant sur un ensemble de
procédures médicales et de soins.

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L’ANTISEPSIE

Il existe un équilibre entre les germes et l’organisme d’accueil. L’infection correspond à la


rupture de cet équilibre qui peut provenir de deux causes : le germe devient plus virulent ou
l’organisme d’accueil s’affaiblit. L’antisepsie est par définition (AFNOR NFT 72-101) une
opération au résultat momentané, permettant au niveau des tissus vivants (peau saine,
muqueuses, plaies) et dans la limite de leur tolérance, d’éliminer ou de tuer tous les micro-
organismes et/ou d’inactiver les virus présents. L’étymologie du terme antisepsie est : anti :
(contre) septos (microbes).

Pour le Comité Européen de Normalisation CEN/TC 216, le terme d’antisepsie devrait être
réservé au cas où l’opération est destinée au traitement d’une infection constituée, on parle
d’antiseptise de la plaie, le terme de désinfection désignant une opération visant à prévenir
une infection. On parle aussi de la désinfection de la peau saine, de désinfection des mains
mais d’antisepsie de la plaie.

Cette opération a pour objectif principal la prévention des infections à partir de la flore
microbienne de la peau et des muqueuses.

A titre thérapeutique, l’antisepsie est parfois utilisée sur des plaies, des brûlures et
dermatoses infectées. Pour les plaies souillées : un traitemendétersif préalable ou associé à
l’antiseptique est conseillé. Une antisepsie peut être soit bactériostatique quand une
population de germes voit momentanément sa croissance inhibée et elle est bactéricide si le
nombre de bactéries viables est inférieur à la population de départ. Le résultat de cette
opération est limité aux micro-organismes et /ou virus présents au moment de l’opération
(définition AFNOR).

La désinfection est aussi une opération qui permet d’abaisser le nombre de micro-
organismes portés par les milieux inertes (instruments, plan de travail, objets), exemples :
désinfecter le sol, un local,…. Elle s’adresse uniquement à des milieux décontaminés et
rincés.

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L’antiseptise et la désinfection ont une action limitée dans le temps et se réalisent au moyen
de « méthodes antiseptiques » Elles font appel à certains produits dits antiseptiques,
désinfectants qui peuvent être constitués par les mêmes molécules.

Le choix d’un antiseptique ou d’un désinfectant ne se fait pas au hasard. Il doit répondre à
des besoins et objectifs précis, correspondant aux conditions présentes. L’utilisation des
antiseptiques à la différence de l’utilisation des désinfectants peut être limitée par le seuil
de tolérance cutanée. Les antiseptiques sont des médicaments, leurs règles de prescription
peuvent être aussi rigoureuses qu’un antibiotique:

 Spectre des micro-organismes et des virus sensibles ;


 Indications ;
 Concentrations efficaces au site requis ;
 Tolérance ;
 Temps de contact.

Certains voient leur efficacité diminuée par les matières organiques (sang, sérosités…). Les
désinfectants sont des substances chimiques qui du fait de leur toxicité, ne peuvent être
utilisés comme antiseptiques. Le niveau d’action des antiseptiques sur les virus est souvent
très inférieur à celui des désinfectants pour dispositifs médicaux, soit en raison de leur
mécanisme d’action, soit en raison de leur concentration faible au regard de la concentration
nécessaire à l’activité virucide, afin de ne pas être cytotoxiques pour les tissus vivants.

Les antiseptiques comme les désinfectants agissent sous différents mécanismes d’action. Ils
peuvent être bactéricides ou bactériostatiques, sporicides, virucides et fongicides ou
fongistatiques. Ils sont classés en 4 catégories :

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 Les antiseptiques majeurs : bactéricides, d’action rapide, de spectre large (biguanides,
Halogènes, Alcools…..) ;
 Les antiseptiques mineurs : bactéricides ou bactériostatiques à spectre étroit
(Ammoniums quaternaires, Carbanilides, Diamidines, Acides, Dérivés métalliques) ;
 Les antiseptiques à déconseiller : toxicité et effets secondaires importants (dérivés
mercuriels) ;
 Produits considérés à tort comme des antiseptiques : non bactéricides et à spectre
étroit (Peroxyde d’hydrogène, colorants).

Un antiseptique en usage externe peut parfaitement, compléter un usage interne


d’antibiotique. Comme pour les antibiotiques, les germes peuvent développer une résistance
aux antiseptiques et aux désinfectants.

Les découvertes de Lister sur l’antisepsie furent d’abord accueillies avec scepticisme, mais
dans les années 1880, elles étaient acceptées par tous.

ENCADRE 1

Les règles pour bien utiliser les antiseptiques et les désinfectants:

 Utiliser le bon produit en fonction du geste et de l’action recherchée ;


 Choisir la procédure adaptée au niveau de risque ;
 Respecter la même gamme d’antiseptique pendant le soin et pour les soins ultérieurs
(antiseptiques) ;
 Respecter le temps de contact afin d’assurer l’efficacité du produit ;
 Vérifier la date de péremption ;
 Indiquer la date d’ouverture sur le flacon d’ouvert ;
 Respecter le temps de conservation du produit ;
 Eviter de transverser (source d’erreur et risque de contamination), ne pas
reconditionner ;
 Conserver à l’abri de la lumière et de la chaleur ;
 Ne pas contaminer l’ouverture du flacon avec les doigts ou des objets souillés.

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DEF ANTISEPTIQUE • « Produit destiné à détruire les microorganismes présents sur les tissus vivants
(peau saine, muqueuses, plaies) utilisé dans des conditions définies » • C’est un médicament avec A.M.M.

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Quelle est la différence entre un désinfectant et un antiseptique ?

Les termes de désinfectant et d'antiseptique sont souvent utilisés sans distinction.


S'ils sont tous deux destinés à éliminer des micro-organismes, il existe pourtant une
nuance.

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Qu’est-ce qu’un désinfectant ?
Un désinfectant est un produit biocide qui tue certains micro-organismes (comme des bactéries) et en
inhibe d’autres (comme des virus), sur des surfaces inertes ou non vivantes.

Les désinfectants servent à éliminer des agents potentiellement pathogènes sur tous types de surfaces :
instruments, matériel médical, sols, surfaces hautes…

Ils agissent seulement sur les microbes déjà présents au moment de leur utilisation. C’est pourquoi il est
intéressant de désinfecter régulièrement les surfaces pour limiter les risques de contamination, surtout en
période d’épidémie.

Tous les désinfectants ne sont pas efficaces sur tous les germes. Référez-vous aux normes
biocides indiquées par le fabricant pour connaître les bactéries, virus, champignons, levures ou
spores sur lesquels le produit agit.

Si vous n’avez pas besoin de cibler un germe en particulier, préférez un désinfectant à large spectre, qui
agira sur un grand nombre de souches de microbes, dont les plus répandus. C’est le cas par exemple
du Surfa’safe des laboratoires ANIOS pour les surfaces hautes ou du Surfanios pour les sols.

Pour profiter du potentiel optimal d’un désinfectant, il est impératif d’en respecter le mode d’emploi et tout
particulièrement le temps de pose. Ce temps de contact est nécessaire pour que le produit ait le temps
d’agir correctement sur les microbes. Pour la désinfection d’instruments médicaux, il est recommandé de
favoriser l’emploi d’alcool isopropylique à 70% ou alcool modifié à l’isopropanol.

Qu’est-ce qu’un antiseptique ?


Un antiseptique est un produit servant à éliminer des micro-organismes sur des tissus vivants comme
la peau ou les muqueuses. Son utilisation aboutit à une « antisepsie » de la zone traitée.

Selon la définition de l’AFNOR, l’antisepsie est une « opération au résultat momentané permettant, au
niveau des tissus vivants, dans la limite de leur tolérance, d’éliminer ou de tuer les micro-organismes, et/ou
d’inactiver les virus, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux micro-
organismes et/ou virus présents au moment de l’opération ».

Un résultat momentané signifie que l’antiseptique est efficace au moment de son utilisation mais que cette
efficacité ne persiste pas dans le temps.

Tout comme un désinfectant, un antiseptique agit uniquement sur les micro-organismes déjà présents sur
la zone où il est appliqué. Il n’a pas d’effet préventif pour empêcher que des agents pathogènes ne se
déposent sur la peau.

Un antiseptique est donc un désinfectant destiné aux surfaces corporelles.

La désinfection des mains dans un but préventif (limiter les contaminations manuportées) peut se faire
grâce à une friction avec du gel hydroalcoolique ou par un lavage poussé avec un savon antiseptique.

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Différents types d’antiseptiques
Il existe plusieurs produits antiseptiques dans le commerce. Ils sont tous sont destinés à éliminer des
microbes mais ne sont pas utilisés dans les mêmes circonstances.

Pour désinfecter une peau saine, c’est à dire sans lésion, vous pouvez choisir de la chlorhexidine
alcoolique. Elle possède un fort pouvoir antiseptique. Elle est choisie par exemple pour désinfecter la peau
avant une prise de sang ou une injection.

En revanche, si la peau est lésée, il faut choisir un antiseptique moins agressif, qui ne piquera pas.
La chlorhexidine aqueuse est tout indiquée dans ce cas. Elle permet de désinfecter des plaies superficielles
de manière efficace et sans douleur.

Ce qu’il faut retenir

 Désinfectants et antiseptiques sont utilisés dans le même but : éliminer ou


inactiver des micro-organismes tels que des bactéries ou des virus.
 Un désinfectant s’emploie sur des surfaces inertes.
 Un antiseptique s’emploie sur des surfaces vivantes.

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L’ASEPSIE

Pour prévenir les infections, le respect d’une hygiène irréprochable est nécessaire afin
d’éviter l’intrusion le brassage de germes pathogènes au sein de la structure de soin. Le mot
asepsie vient du grec « sepsis »qui signifie putréfaction et le préfixe primitif « a ». Elle veut
dire « absence d’infection » contrairement à l’antisepsie qui veut dire « lutter contre
l’infection ». Cette opération par définition consiste à un ensemble de mesures propres à
empêcher tout apport exogène de microorganismes.

C’est une pratique indispensable en milieu hospitalier. Le personnel soignant est susceptible
d’apporter de nombreux microbes au malade. Ceci est particulièrement grave quant le
patient doit subir un acte chirurgical, car les microbes ne sont plus arrêtés par la barrière
cutanée. C’est pour cette raison que tout le matériel utilisé en chirurgie est préalablement
stérilisé (instruments, fils, pansements,…). L’asepsie est obtenue par le moyen de deux
procédés :

 La stérilisation et la désinfection.
 La stérilisation qui est une action de rendre stérile n’est pas absolue. Elle
consiste à obtenir une réduction de 6 logarithmes du nombre de germes.

Dans la désinfection, on vise une réduction de 5 logarithmes, d’où l’importance du nettoyage


préalable avant la stérilisation. On stérilise tout ce qui est introduit par effraction dans le
corps (ex : aiguilles, instruments….), tout ce qui est en contact avec une cavité stérile (ex :
vessie) et tout ce qui ne peut absolument pas comporter de germes (ex : biberons, tétines….).

Le premier chercheur qui a introduit l’usage de l’autoclave en microbiologie fût CHARLES


CHAMBERLAND, élève de PASTEUR, qui fit fabriquer en 1879 l’autoclave qui porta son
nom. Ce procédé réservé aux dispositifs médicaux thermorésistants utilise de la chaleur
humide dans le processus de stérilisation. C’est la méthode de référence la plus utilisée dans
les établissements de soins. La désinfection est réservée aux surfaces et certains dispositifs
médicaux non stérilisables. Elle s’applique à du matériel propre lorsque tout procédé de
stérilisation est impossible. Elle utilise l’action d’un produit chimique satisfaisant à des
normes de bactéricidie, fongicidie, virucidie et éventuellement sporicidie.

L’opération est au résultat momentané permettant d’éliminer ou de tuer les microorganismes


et/ou d’inactiver les virus indésirables supportés par les milieux contaminés en fonction des
objets fixés.

Trois niveaux de désinfection sont requis pour trois niveaux de risque infectieux :
désinfection de haut niveau lorsque le niveau de risque est élevé, désinfection de niveau
médian ou de bas niveau.

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ENCADRE 2 : Principes pour mener « une bonne stérilisation »

 Toujours stériliser à la température la plus élevée possible ;


 Toute stérilisation doit faire l’objet de contrôles ;
 A lui seul, le contrôle fiable peut prouver une défaillance ;
 A lui tout seul, un contrôle correct ne peut affirmer la stérilité de la charge
;
 La stérilité d’un produit que l’on veut utiliser est une qualité intrinsèque
que l’on ne peut pas prouver ;
 La stérilité est une qualité de produit comme une autre ;
 La fiabilité de la stérilisation passe par la mise en œuvre d’un système
qualité, et par l’application de procédures définies par les bonnes pratiques
de stérilisation ;
 La stérilisation est un acte fondamental et non une activité subalterne ;
 La stérilisation n’est pas une course de vitesse ;
 La stérilisation n’est pas un acte magique ;
 On ne stérilise bien que ce qui est propre ;
 Aucune négligence, légèreté ou compromission n’est tolérable ;
 L’humidité est à redouter pour le stockage avant et après stérilisation ;
 Devant tout nouveau matériel à stériliser, il faut bien réfléchir ;
 On est souvent surpris par la résistance des matériaux à la température ;
 La stérilisation à la vapeur est la stérilisation de référence.

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Définitions des termes antiseptique, désinfectant et antibiotique. Présentation d'un


antiseptique, la bétadine, et d'antibiotiques, les pénicillines.

Cet article explique les différences entre ces deux grands types de produits avant de mettre la focale
sur deux exemples. Le premier porte sur un antiseptique, la bétadine ; le second sur une catégorie
d’antibiotiques, les pénicillines...

Définitions: Les antiseptiques et désinfectants

Les antiseptiques sont des produits destinés à inhiber la croissance ou à tuer les micro-organismes
et/ou à inactiver les virus au niveau de tissus vivants (peau saine, muqueuses, plaies). Ce sont donc
des substances ayant une activité antibactérienne, antifongique et/ou antivirale. Leurs conditions
d’utilisation sont prévues pour ne pas altérer les tissus sur lesquels elles sont placées.

Les antiseptiques sont à rapprocher des désinfectants qui ont également pour but de limiter la
croissance ou de tuer les micro-organismes. Mais contrairement aux antiseptiques qui sont
appliqués sur des tissus vivants, les désinfectants sont utilisés sur des matériaux inertes (sol,
meubles, matériel médical…).

Les antiseptiques et désinfectants sont capables d’inhiber le développement des micro-organismes


(bactériostase, fongistase, virustase) ou d’avoir une action létale (bactéricidie, fongicidie, virucidie,
sporicidie) selon différents mécanismes d’action : coagulation des organites intracellulaires,
altération des membranes.

Exemples de médicaments antiseptiques désinfectants


Ils permettent de nettoyer efficacement une plaie et d'éliminer les bactéries, germes et autres virus
qui pourraient s'y développer. Ils s'appliquent localement.
 Dakin®
 Chlorexidine®
 Biseptine®
 Eosine®
 Hexomedine®
 Betadine®

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Un exemple d’antiseptique : la bétadine

La bétadine figure parmi les antiseptiques les plus


connus. Elle est disponible en différentes
préparations. Par exemple, la bétadine scrub 4 % est
utilisée pour le lavage des mains, le nettoyage des
plaies et l’antisepsie avant opération. Le principe
actif de la bétadine est l’iode sous forme I3-. Dans la
bétadine cet iode est lié à un polymère, la povidone
(aussi appelée polyvidone). L’iode agit en oxydant
les composés présents à l’intérieur des cellules ce
qui, selon la dose employée, limite leur croissance ou
les tue. Le mode d’action de la bétadine est donc très
peu spécifique : elle agit aussi bien sur les bactéries,
les champignons et les virus.

Figure 1 - Povidone iodée

La bétadine est formée de povidone iodée en solution aqueuse. Cette dernière est un long polymère
chargé positivement, qui lie les ions I3-. Wikimedia

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Les antibiotiques

Ce sont des molécules capables de tuer des bactéries (effet bactéricide) ou d’inhiber leur croissance
(effet bactériostatique) sans affecter les cellules eucaryotes de l’hôte (qu’il s’agisse d’un humain
ou d’un autre animal).

La plupart des antibiotiques actuels sont issus de molécules produites naturellement par des micro-
organismes, et modifiées chimiquement pour améliorer leur activité et/ou changer certains
paramètres pharmacocinétiques essentiels.

Par rapport aux antiseptiques et aux désinfectants, qui agissent généralement sur tous types de
micro-organismes, les antibiotiques n’agissent que sur les bactéries, avec une spécificité plus ou
moins importante. Cela vient du fait qu’ils interfèrent avec des voies métaboliques essentielles
chez les bactéries, mais absentes ou peu actives chez les cellules eucaryotes.

L’activité anti-bactérienne des antibiotiques s’exercent à travers cinq modalités, en fonction des
molécules :

 inhibition de la synthèse de la paroi bactérienne ;


 inhibition de la synthèse protéique ;
 inhibition de la synthèse des acides nucléiques (ADN, ARN) ;
 modification de la perméabilité des membranes ;
 inhibition de voies métaboliques particulières.

Un exemple d’antibiotique : les pénicillines et leurs dérivés

L’effet du premier antibiotique, la pénicilline G, a été décrit en 1928 par Alexander Fleming. De
nombreux dérivés ont été créés à partir de cette molécule afin d’en améliorer l’efficacité et d’en
modifier certains paramètres pharmacocinétiques essentiels. Ainsi, la pénicilline G n’est presque
plus utilisée aujourd’hui, car elle est impossible à prendre oralement (la molécule est sensible au
pH acide de l’estomac) et est efficace uniquement contre les bactéries Gram +. En effet, à cause de
son hydrophobicité, la pénicilline G ne peut traverser la membrane externe des bactéries Gram –.
Parmi les dérivés de cette molécule qui contournent ces écueils, l’amoxicilline est l’un des
antibiotiques les plus utilisés actuellement en France. Il est commercialisé en tant que médicament
générique ou sous le nom de Clamoxyl par exemple.

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Figure 2 - Pénicilline G (A) et amoxicilline (B)


La pénicilline G (A), produite par le champignon Penicillium notatum et l'un de ses dérivés,
l'amoxicilline (B). Les différences entre les deux molécules sont indiquées en rouge. Toutes les
molécules de la famille des pénicillines se caractérisent par la présence d'un noyau β-lactame,
indiqué en bleu.
Formule de la pénicilline par Cacycle, domaine public, Wikipédia ; formule de l’amoxicilline par
Benjah-bmm27, domaine public

Les médicaments de la famille des pénicillines (pénicilline G, amoxicilline, ampicilline…) agissent


sur des enzymes appelées transpeptidases, qui sont impliquées dans la synthèse du peptidoglycane,
composant essentiel de la paroi des bactéries. Les pénicillines viennent se fixer à la place du substrat
des transpeptidases. Elles forment un complexe enzyme-produit qui ne se dissocie pas. Dans la
mesure où les transpeptidases sont inactivées, la paroi ne peut donc plus être synthétisée
correctement, ce qui entraîne la mort des bactéries par choc osmotique.

Comme le peptidoglycane est présent chez les bactéries, mais absent chez les champignons, les
virus et les cellules eucaryotes, l’effet des pénicillines est donc spécifique aux bactéries. Cela
explique l’absence d’effets secondaires des pénicillines, mis à part chez les personnes allergiques.

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CONCLUSION

L’hygiène au quotidien sous-entend la notion de propreté mais dans le domaine médical on


parle d’asepsie, véritable priorité de santé publique.

Il faut aussi poser de nouveaux quelques questions gênantes. L’asepsie nous ramène au
premier principe hippocratique : d’abord ne pas nuire. Elle nous rappelle que c’est la nature
qui guérit elle-même quand on évite de lui nuire ou quand on l’aide par des interventions
appropriées.

Pasteur est surtout connu du grand public pour ses travaux sur la rage mais c’est comme
découvreur de l’asepsie chirurgicale qu’il est devenu un bienfaiteur de l’humanité.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1- Galtier ; Historique de la stérilisation : de l’antiquité à Pasteur ; Magazine n° 29


Supplément « histoire » de la stérilisation; 2003

2- CClin Paris-Nord ;Antiseptiques et désinfectants ; 2000

3- Gallon JEPU PH.; Découverte de l’antisepsie et de l’asepsie chirurgicale ; 2004

4- Micorsoft Encarta; Lister ; Joseph, 1erbaron ; 2005

5- Saint PEN; Guide de prescription et d’usage des antiseptiques ; 2000

6- Etudiant Podologie.fr ; Prévention des infections (décontamination, désinfection,


asepsie, antisepsie, stérilisation).

7- Seiglan A. ; Du bon usage des antiseptiques, Edition en mode texte ; bien venue chez
AILES ; Article récents ; 2006

8- Anonyme; Hygiène et désinfection.htm ; La désinfection des plaies et du matériel de


secourisme.

9- CClin Sud Ouest ;Le bon usage des antiseptiques ; 2000/2001

10- Infirmier @. Com ; Quelques définitions, infections nosocomiales, les antiseptiques

11- Huchon Bécel D. ; Activité virucide des antiseptiques et désinfectants, Revue Hygiènes
2005 ; XII (6) : 468 - 472

12- CCLIN Sud Est; Bon usage des antiseptiques, Guide Technique d’hygiène hospitalière,
Fiche N°14.03 ; 2004

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Notes complémentaires

Un antiseptique:
 Est un désinfectant à usage corporel ;
 Est une substance qui détruit ou prévient le développement des agents infectieux
(microorganismes ou virus) sur la peau ou les muqueuses.
 Est à distinguer d’un antibiotique, qui agit seulement contre les bactéries et est administré
par injection ou par voie orale.
 Est au plan règlementaire, un médicament nécessitant une AMM.
 Fut étudiée expérimentalement au XVIIIe siècle par John Pringle. Joseph Lister, inspiré par
les travaux de Pasteur sur les fermentations, fut un des pionniers et le plus efficace
vulgarisateur de l'application de l'antisepsie à la chirurgie.

Produits antiseptiques

Formule chimique de la chlorhexidine.

Il existe plusieurs classes de produits antiseptiques, déterminées selon leur structure chimique et
leur efficacité. Les antiseptiques majeurs regroupent les biguanides (chlorhexidine), les dérivés
iodés (povidone iodée), les dérivés chlorés (hypochlorite de sodium), et les alcools (éthanol).
Les différentes classes d'antiseptiques ne doivent pas être mélangées ni combinées, sous peine
d'inactivation, voire d'entraîner la formation de produits irritants. Certains antiseptiques existent
sous forme de solution aqueuse ou de solution alcoolique. En dehors d'une contre-
indication occasionnelle, la forme alcoolique doit être préférée. En effet, l'action est plus rapide, et
l'indice de pénétration de l'antiseptique meilleur. La concentration et la pénétration du di-iode est
ainsi augmentée. Les antiseptiques mineurs regroupent les colorants, comme l'éosine, la solution
de Milian, la fluorescéine ou le Bleu de méthylène.

D'autres classes, moins utilisées, existent. Les composés organomercuriels ne sont plus fabriqués.
Les oxydants comprennent l'eau oxygénée et le permanganate de potassium. Les ammoniums
quaternaires sont, eux, dominés par le chlorure de benzalkonium.
La rémanence est le temps durant lequel persiste l'action antiseptique en absence de nouvelle
application. L'éthanol, par exemple, ne possède pas de rémanence, tandis que celle de la povidone
iodée est de trois heures.

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Utilisation (Généralités)
Les antiseptiques sont utilisés de plusieurs manières. Ils peuvent servir à désinfecter une plaie
souillée, sur peau lésée, mais aussi sur peau saine à préparer le champ opératoire. À cette fin, il
existe différents types de produits adaptés à l'utilisation cutanée ou muqueuse, orale comme
gynécologique.
Les antiseptiques permettent l'élimination de la flore cutanée transitoire, et la réduction de la flore
résidente.
Protocoles antiseptiques

Exemple d'antisepsie cutanée avant une intervention chirurgicale. La coloration orangée est
caractéristique des dérivés iodés. Le produit est appliqué par une personne en tenue stérile, avec
une compresse stérile tenue à l'extrémité d'une pince.

Le choix du protocole doit être adapté au niveau de risque. On distingue les procédures en un temps
(passage unique d'une solution alcoolique) pour les gestes à faible risque, en deux temps (deux
passages avec un antiseptique majeur) pour les gestes à risque intermédiaire, et enfin en quatre
temps pour les gestes à risque élevé de contamination. Cette dernière procédure comporte en
premier lieu une détersion par un savon antiseptique, qui est rincé, puis la peau est séchée. Enfin,
le dernier temps est un badigeon par un antiseptique majeur de la même classe.

Hygiène Hospitalière EC2023 18

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