Wiki-Calcul du déterminant d'une matrice
Wiki-Calcul du déterminant d'une matrice
Wiki-Calcul du déterminant d'une matrice
Le calcul du déterminant d'une matrice carrée est un outil nécessaire, tant en algèbre linéaire pour vérifier une inversibilité ou calculer
l'inverse d'une matrice, qu'en analyse vectorielle avec, par exemple, le calcul d'un jacobien.
S'il existe une formule générale de calcul du déterminant, sa complexité en fait une technique difficile à mettre en œuvre pour des matrices de grande
taille. On lui préfère alors des méthodes de calcul plus simples comme la technique du pivot de Gauss.
Présentation
Il s'agit donc d'effectuer tous les produits possibles en prenant un élément par ligne et par colonne dans la matrice, de les multiplier tantôt par +1
tantôt par –1, et de faire la somme des n! termes ainsi obtenus. Cette affectation (+1 ou –1) fait intervenir le nombre d'inversions de la permutation,
c'est-à-dire le nombre de paires parmi les termes du produit où l’élément de gauche dans la matrice est situé plus bas que l'élément de droite. Si ce
nombre est impair, le produit est multiplié par –1, sinon il est multiplié par +1.
1. Le produit (–2)(1)(–1) est précédé de + car dans toutes les paires, le terme de gauche est au-dessus de celui de droite ;
2. le produit (–2)(0)(3) est précédé du signe – car il existe une seule paire, la paire {0;3}, où le terme de gauche est sous le terme de droite ;
3. le produit (–1)(2)(–1) précédé de – car il existe une seule paire, {–1;2}, où le terme de gauche est sous celui de droite ;
4. le produit (–1)(0)(–3) précédé de + à cause des paires {–1;–3} et {0;–3} ;
5. le produit (4)(2)(3) précédé de + à cause des paires {4;2} et {4;3} ;
6. et le produit (4)(1)(–3) précédé de – à cause des trois paires {4;1}, {4;–3} et {1;–3}.
On peut aussi calculer le déterminant d'une matrice de taille n à l'aide de n déterminants de matrices de taille n - 1 obtenues en enlevant à la matrice
de départ une ligne et une colonne. Si A est la matrice, pour tout i et j, on note la matrice obtenue en enlevant à A sa i-ème ligne et sa j-ème
colonne.
On peut alors développer le calcul du déterminant de A suivant une ligne ou une colonne.
Le terme est appelé le cofacteur du terme et le terme est appelé le mineur du terme . Cette méthode porte le nom
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de développement suivant une ligne (ou une colonne) , méthode de Laplace ou méthode des cofacteurs ou des mineurs .
Ainsi, puisque les deux développements (selon une ligne i ou une colonne j) ci-dessus sont, finalement, identiques, il est encore possible de simplifier
la calcul du déterminant. En regardant par exemple la localisation d'un coefficient nul de la matrice, il est plus judicieux de choisir la bonne valeur de
i ou j afin d'avoir le coefficient nul dans l'un des cofacteurs pour annuler un terme et ainsi simplifier la somme, comme c'est le cas dans l'exemple
ci-dessous.
Exemple : le déterminant de la matrice précédente se développe aisément suivant la deuxième colonne, la plus avantageuse pour la disposition des
zéros.
Il y a en effet 6 façons de choisir trois termes un par ligne et par colonne, il y a donc 6 produits dans un déterminant d'ordre 3 ; 3 sont précédés du
signe + et 3 sont précédés du signe –.
La règle de Sarrus (nommée d'après Pierre-Frédéric Sarrus) est un procédé visuel, qui permet de retenir la formule de calcul des déterminants
d’ordre 3. La règle de Sarrus consiste à écrire les trois colonnes de la matrice et à répéter, dans l’ordre, les deux premières lignes en dessous de la
matrice. Il suffit alors d’effectuer les produits des coefficients de chaque diagonale et d’en faire la somme si la diagonale est descendante ou la
différence si la diagonale est ascendante.
a b c a b c
d e f d e f
g h i et g h i
a b c a b c
d e f d e f
affectés d'un signe positif affectés d'un signe négatif
Ce n'est toutefois pas toujours la méthode la plus simple ou la plus rapide. Une approche fondée sur les propriétés de linéarité du déterminant permet
souvent d'effectuer moins d'opérations, ou d'obtenir une forme factorisée plus intéressante.
On remarque cependant que la présence d'un zéro dans une des cases de la matrice permet de faire disparaitre (n-1)! calculs. L'idée est donc de
trouver des techniques remplaçant le calcul du déterminant d'une matrice par celui d'une matrice contenant de nombreux zéros, dite matrice à trous.
On dispose pour cela d'un certain nombre de propriétés opératoires et de quelques techniques.
Le déterminant est une forme n-linéaire alternée des vecteurs colonnes ou des vecteurs lignes. Cette propriété a les conséquences suivantes :
On peut le démontrer par récurrence : il suffit d'appliquer la formule de Laplace à la première colonne pour se ramener d'une matrice de taille n
à une matrice de taille n – 1.
Le déterminant d'une matrice triangulaire par blocs est le produit des déterminants des blocs diagonaux :
où
.
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Deux démonstrations
Il suffit ensuite de prouver que la première matrice a pour déterminant det C, la seconde det A. Mais pour cela on reprend
la méthode de démonstration utilisée pour les matrices triangulaires. Ainsi pour la première matrice, on effectue des
développements successifs par rapport aux premières lignes, qui sont les plus simples : il ne reste plus que le déterminant
de C. Pour la deuxième matrice, on suit une méthode analogue avec les dernières lignes.
Notons
Alors
Or pour qu'un produit soit non nul, il faut que soit stable par et comme est une bijection de
Cette méthode consiste à remplacer la matrice par une matrice triangulaire en utilisant seulement des permutations de lignes ou colonnes et des
ajouts à une ligne d'un multiple d'une autre ligne de manière à faire apparaitre un maximum de zéros.
on choisit dans la matrice un terme non nul , en général le premier terme en haut à gauche, que l'on appelle le pivot ;
si le terme choisi n'est pas , on peut, en permutant les lignes 1 et i et les colonnes 1 et j, le mettre à la bonne position. On obtient alors une
matrice A' telle que ;
on élimine tous les termes situés sous le pivot, en ajoutant à la ligne k la ligne 1 multipliée par . Cette opération ne change pas la
valeur du déterminant ;
on recommence ensuite le même processus dans la sous-matrice privée de sa première ligne et de sa première colonne ;
on obtient alors à la dernière étape une matrice triangulaire dont le déterminant est égal, au signe près, au déterminant de la matrice de départ.
Ainsi, dans la matrice , on peut choisir –2 comme premier pivot et ajouter ainsi à la seconde ligne, la première multipliée par
En choisissant 2 comme second pivot et en permutant les lignes 2 et 3, ce qui conduit à multiplier par –1 le déterminant, on obtient directement une
matrice triangulaire.
Déterminant de Vandermonde
Le déterminant de Vandermonde est le déterminant d'une matrice dans laquelle chaque ligne est composée des premières puissances d'un même
nombre. Si les coefficients sont dans un corps (ou un anneau intègre), ce déterminant s'annule si et seulement si deux lignes sont identiques.
Déterminant circulant
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Un déterminant circulant droit est le déterminant d'une matrice dont les lignes sont obtenues par permutations circulaires des éléments de la
première ligne. Supposons donnée la famille de complexes :
Une matrice tridiagonale est une matrice à trous contenant des zéros sauf éventuellement sur la première diagonale ainsi que les deux sous-
diagonales limitrophes supérieure et inférieure. Le déterminant d'une telle matrice se calcule par récurrence à l'aide des sous-matrices tridiagonales
obtenues en ne conservant que les k premières lignes et les k premières colonnes. Si l'on appelle A la matrice définie par :
.
Déterminant d'une matrice de Hessenberg
Une matrice de Hessenberg est une matrice quasi-triangulaire. Dans une matrice de Hessenberg supérieure, tous les termes situés sous la diagonale
sont nuls sauf éventuellement ceux situés sur la première sous-diagonale. À ce titre, une matrice tridiagonale est une matrice de Hessenberg à la fois
supérieure et inférieure. Le déterminant d'une matrice de Hessenberg inférieure se calcule par récurrence selon une technique voisine de celle utilisée
pour le calcul du déterminant tridiagonal. En appelant les sous-matrices de Hessenberg obtenues en ne conservant que les k premières lignes et
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les k premières colonnes, on a :
Déterminant de Sylvester
On appelle déterminant de Sylvester ou résultant des polynômes P et Q le déterminant de la matrice de Sylvester de dimension n + m :
Si l'on se place dans un corps dans lequel les deux polynômes sont scindés, c'est-à-dire qu'ils se décomposent en produit de polynômes du premier
degré :
on a :
Soient et deux familles de complexes tels que, pour tout i et j, , le déterminant de Cauchy associé à ces
Il a pour expression
En particulier, si et , le déterminant obtenu est le déterminant de Hilbert dont il existe la formule explicite
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suivante :
avec la notation :
L'utilisation d'une méthode de pivot de Gauss demande la précaution de ne pas diviser par 0. Si la matrice est suffisamment régulière pour que le
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choix du pivot soit naturellement sur la diagonale, le nombre d'opérations est majoré par un nombre proportionnel à . Si pour des calculs à la
main, le choix se porte sur des pivots simples (proches de 1), en analyse numérique, il est souvent préférable de choisir pour pivot des nombres
grands en valeur absolue pour minimiser les erreurs commises dans le calcul des quotients. Enfin, si l'on tient à donner le résultat sous forme exacte
fractionnaire, il faut aussi tenir compte de la taille des nombres manipulés. Dans ce cas, d'autres méthodes se révèlent intéressantes comme la
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méthode de Jordan-Bareiss ou la méthode de Dogson .
Notes et références
1. Stéphane Balac et Frédéric Sturm, Algèbre et Analyse : Cours de 7. Jounaïdi Abdeljaoued et Henri Lombardi, Méthodes matricielles —
mathématiques de première année avec exercices (lire en ligne (http Introduction à la complexité algébrique, Springer, 2004 (lire en ligne (h
s://books.google.com/books?id=-LbuKvfK9AkC&pg=PA481)), p. 481. ttps://books.google.com/books?id=uPtnGfJHoU8C&pg=PA75)), p. 75.
2. Arthur Adam et Francis Lousberg, Espace Math 56, p. 484. 8. (en) Robert Fossum, « The Hilbert Matrix and its Determinant » (http://
3. Lara Thomas, « Algèbre linéaire » (http://archive.wikiwix.com/cache/? s3.amazonaws.com/cramster-resource/10732_n_23997.pdf), sur
url=http%3A%2F%2Falg-geo.epfl.ch%2Fcours%2Falglin0910%2FPol s3.amazonaws.com, 2004.
ycopAlgLin0910.pdf), sur EPFL, p. 44. 9. Alfio Quarteroni, Fausto Saleri et Paola Gervasio, Calcul scientifique :
4. M. Fouquet, « Calcul du déterminant d'une matrice par la méthode Cours, exercices corrigés et illustrations en matlab (lire en ligne (http
des mineurs » (http://www.math.jussieu.fr/~fouquet/ENSEIGNEMENT/ s://books.google.com/books?id=ipC_8nc4On8C&pg=PA30)), p. 30.
MAPLE/TP101.html#MapleAutoBookmark2), sur math.jussieu.fr. 10. Abdeljaoued et Lombardi 2004, p. 60.
5. Pour une preuve plus simple, voir le premier point de cet exercice 11. Abdeljaoued et Lombardi 2004, p. 66.
corrigé sur Wikiversité. 12. Abdeljaoued et Lombardi 2004, p. 71.
6. Daniel Guinin et Bernard Joppin, Algèbre et géométrie MPSI (lire en
ligne (https://books.google.com/books?id=fWbutuSMIYQC&pg=PA45
4)), p. 454.
Voir aussi
Bibliographie
(en)W. M. Gentleman et S. C. Johnson, « Analysis of Algorithms, A Case Study : Determinants of Matrices With Polynomial Entries », ACM
Transactions on Mathematical Software, vol. 2, no 3,septembre 1976, p. 232–241 (lire en ligne (http://inst.cs.berkeley.edu/~cs282/sp02/readings/gentleman.pd
f) [PDF])
Liens externes
Online Matrix Calculator (http://www.bluebit.gr/matrix-calculator/), sur le site bluebit.gr
(en)
Operation with matrices in R (determinant, track, inverse, adjoint, transpose) (http://www.elektro-energetika.cz/calculations/matreg.php?lan
(en)
guage=english), sur le site elektro-energetika.cz