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Point 14.6 de l’ordre du jour provisoire 25 mai 2022
PP1 Ayant examiné le rapport du Directeur général sur la lutte anti-infectieuse dans le cadre des
travaux portant sur la couverture sanitaire universelle et les maladies non transmissibles à
l’horizon 2030 ; 1
PP2 Rappelant les résolutions WHA48.7 (1995) 2 sur le Règlement sanitaire international,
WHA58.27 (2015) 3 sur la lutte anti-infectieuse en référence à l’objectif 3 du Plan d’action mondial pour
combattre la résistance aux antimicrobiens, WHA69.1 (2016) 4 sur des soins de qualité pour tous,
WHA70.7 (2017) 5 sur l’amélioration de la prévention, du diagnostic et de la prise en charge clinique de
l’état septique, WHA72.6 (2019) 6 sur la lutte anti-infectieuse en référence à la stratégie 3.3 du plan
d’action mondial pour la sécurité des patients 2021-2030, WHA72.7 (2019) 7 sur la lutte anti-infectieuse
1 Document A75/10.
2 Quarante-Huitième Assemblée mondiale de la Santé (1995). Révision et mise à jour du Règlement sanitaire
international. Organisation mondiale de la Santé (https://apps.who.int/iris/handle/10665/200968).
3 Quarante-Huitième Assemblée mondiale de la Santé (1995). Révision et mise à jour du Règlement sanitaire
PP4 Notant la Déclaration d’Alma Ata 4 sur les soins de santé primaires et la Déclaration
d’Astana 5 pour des soins de santé primaires et des services de santé de grande qualité et sûrs, et
constatant que pour atteindre leurs objectifs, il est primordial de prévenir les dommages causés par la
transmission des infections au point d’entrée et en tous points du système de santé ;
PP5 Sachant que la lutte anti-infectieuse revêt une importance cruciale dans les domaines de la
santé humaine et animale, et qu’il s’agit d’une discipline clinique et de santé publique fondée sur une
approche scientifique offrant des mesures proactives, adaptées et pratiques de prévention et de lutte
s’appuyant sur les maladies infectieuses, l’épidémiologie, les sciences sociales, l’ingénierie et la science
de la mise en œuvre, et le renforcement des systèmes de santé, ce qui implique de disposer d’un
personnel de santé spécialisé qui se consacre pleinement à cette tâche ;
PP6 Notant qu’il est essentiel de disposer de programmes complets de lutte anti-infectieuse
tenant compte de l’approche « Une seule santé » aux niveaux national, infranational et des
établissements pour produire des données fondées sur la science, et appuyer, faciliter et/ou superviser la
bonne application, sur la base de données probantes et tenant compte des risques, de la lutte
anti-infectieuse, ainsi que l’utilisation des ressources et du matériel nécessaires (par exemple les
équipements de protection individuelle) ;
Santé (https://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/WHA73-REC1/A73_REC1-fr.pdf).
2 Soixante-Treizième Assemblée mondiale de la Santé (2020). Riposte à la COVID-19. Organisation mondiale de la
Santé (https://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/WHA73-REC1/A73_REC1-fr.pdf).
3 Soixante-Quatorzième Assemblée mondiale de la Santé (2021). Renforcement de la préparation et de la riposte de
Santé et Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) (1978). Les soins de santé primaires : rapport de la Conférence
internationale sur les soins de santé primaires, Alma-Ata (URSS, 6-12 septembre 1978/rapport conjoint de l’Organisation
mondiale de la Santé et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance). Organisation mondiale de la Santé
(https://apps.who.int/iris/handle/10665/39243).
5 Organisation mondiale de la Santé (2019). Déclaration d’Astana : Conférence internationale sur les soins de santé
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PP7 Constatant avec inquiétude que la pandémie de COVID-19 et les récentes grandes
épidémies de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest et en République démocratique du Congo ont
montré les conséquences dévastatrices d’un manque de préparation et de la mise en œuvre défaillante,
insuffisante et/ou inadaptée des programmes de lutte anti-infectieuse, même dans les pays à revenu élevé,
et ont mis la lutte contre les infections au premier plan ;
PP8 Reconnaissant qu’en plus des flambées épidémiques, sur 100 patients, sept dans les pays à
revenu élevé et 15 dans les pays à revenu faible ou intermédiaire contractent à un moment quelconque 1
au moins une infection nosocomiale pendant leur séjour dans un hôpital de soins aigus, et qu’un quart
des établissements de santé ne disposaient pas des services d’approvisionnement en eau de base en 2019,
ce qui a exposé 1,8 milliard de personnes, y compris les agents de santé et les patients, à un risque accru
d’infections, 2 soulignant les lacunes majeures dans les services d’approvisionnement en eau,
d’assainissement et d’hygiène (services WASH) dans les établissements de santé, alors que ces services
jouent un rôle essentiel dans la lutte anti-infectieuse, et notant que la garantie d’un minimum de sécurité
en matière de services WASH a un coût modeste, compris entre 6,5 et 9,6 milliards USD dans les
46 pays les moins avancés, ce qui représente 4 à 6 % des dépenses de santé récurrentes de ces pays ;
PP9 Bien qu’aucune analyse précise ne soit possible parce que les données sont incomplètes,
notant que l’OMS a estimé que des centaines de millions de patients sont touchés par des infections
nosocomiales entraînant la mort d’un patient infecté sur 10 chaque année, et notant en outre que dans
les hôpitaux de soins aigus, sur 100 patients, sept patients dans les pays à revenu élevé et 15 patients
dans les pays à revenu faible ou intermédiaire contracteront au moins une infection nosocomiale pendant
leur séjour à l’hôpital, et que jusqu’à 30 % des patients en soins intensifs sont touchés par des infections
nosocomiales, avec une incidence de deux à 20 fois plus élevée dans les pays à revenu faible ou
intermédiaire que dans les pays à revenu élevé ; 3
PP10 Notant que les coûts supplémentaires engendrés par les infections nosocomiales, qui
peuvent aller de 1000 à 12 000 USD en moyenne 4 par épisode selon les pays, font peser un lourd fardeau
économique sur les systèmes de santé et représentent des dépenses directes considérables pour les
patients et les familles, et que la mortalité chez les patients touchés par une septicémie associée aux
soins de santé était de 24,4 %, pouvant aller jusqu’à 52,3 % chez les patients traités dans une unité de
soins intensifs et être au moins deux à trois fois plus élevée chez les patients infectés par un organisme
résistant aux antimicrobiens, chez les nouveau-nés et dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ; 5
PP11 Notant que la plupart des infections résistantes aux antibiotiques sont contractées dans les
établissements de santé et que 75 % des années de vie ajustées sur l’incapacité attribuables à la résistance
situation mondial sur les services WASH dans les établissements de santé : les impératifs premiers. Organisation mondiale de
la Santé (https://apps.who.int/iris/handle/10665/349574).
3 Organisation mondiale de la Santé. (2020). Global report on the epidemiology and burden of sepsis: current
sepsis acquired in hospitals and intensive care units: a systematic review and meta-analysis. Intensive Care Medicine. 2020;
46(8):1536-51.
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aux antimicrobiens (RAM) sont dues à des infections nosocomiales. 1 Chaque année, la RAM coûte aux
systèmes de santé environ 1,2 milliard USD. Par exemple, jusqu’à 75 % des ordonnances
d’antimicrobiens dans les établissements de soins de longue durée sont inadaptées, mais les politiques
permettant de lutter contre la mauvaise utilisation des antimicrobiens et la RAM, comme le bon usage
des antimicrobiens et la lutte anti-infectieuse, demeurent sous-utilisées ou sous-optimales ; 2
PP12 Notant qu’une analyse systémique récente et des modèles statistiques prédictifs réalisés par
le groupe Antimicrobial Resistance Collaborators pour l’année 2019 ont montré que les décès associés
à la résistance des bactéries aux antimicrobiens étaient estimés à 4,95 millions (3,62-6,57), dont
1,27 million (intervalle d’incertitude de 95 %, 0,911-1,71) de décès attribuables à la résistance des
bactéries aux antimicrobiens, ce qui traduit le fardeau de la RAM en tant que principale cause de décès
dans le monde, avec un impact élevé dans les milieux à faibles ressources ; 3
PP13 Observant que les interventions présentant le meilleur rapport coût/efficacité pour limiter
la propagation de la résistance aux antimicrobiens en milieu médical sont celles visant à améliorer tous
les facteurs en lien avec l’hôpital, notamment l’hygiène et le bon usage des antimicrobiens, et qu’elles
pouvaient permettre d’éviter trois décès sur quatre attribuables à la RAM ; 4
PP14 Notant que les urgences de santé publique ont montré que la lutte anti-infectieuse, associée
aux principales capacités requises au titre du Règlement sanitaire international (2005), joue un rôle
essentiel dans l’intervention rapide et efficace face aux risques et aux urgences de santé publique de
portée nationale et internationale ainsi que dans leur prévention ;
PP15 Constatant que la pandémie de COVID-19 a également mis en lumière le rôle essentiel que
joue la résilience des systèmes de santé dans la prestation de services de santé essentiels et la
préservation de systèmes de santé fonctionnels, et que la pierre angulaire de la résilience des systèmes
de santé est d’assurer la sécurité des agents de santé, des patients et des visiteurs grâce à une série de
mesures, notamment la lutte anti-infectieuse, les pratiques exemplaires et l’infrastructure essentielle, ce
qui comprend les mesures de précaution visant à limiter la transmission, l’approvisionnement en eau,
l’assainissement et la gestion des déchets partout où les soins de santé sont prodigués ;
1 Cassini A, Högberg LD, Plachouras D, Quattrocchi A, Hoxha A, Simonsen GS, Colomb-Cotinat M, Kretzschmar
ME, Devleesschauwer B, Cecchini M, Ouakrim DA, Oliveira TC, Struelens MJ, Suetens C, Monnet DL; Burden of AMR
Collaborative Group. Attributable deaths and disability-adjusted life-years caused by infections with antibiotic-resistant
bacteria in the EU and the European Economic Area in 2015: a population-level modelling analysis. Lancet Infect Dis. 2019
Jan; 19(1): 56–66. doi: 10.1016/S1473-3099 (18)30605-4. Epub 2018 Nov 5. PMID: 30,409,683; PMCID: PMC6300481.
2 Eze, N., M. Cecchini and T. Oliveira Hashiguchi (2022), Antimicrobial resistance in long-term care facilities,
OECD Health Working Papers, No. 136, OECD Publishing, Paris, https://doi.org/10.1787/e450a835-en.
3 Antimicrobial Resistance Collaborators. Global burden of bacterial antimicrobial resistance in 2019: a systematic
analysis. Lancet. 2022 Feb 12; 399 (10,325):629-655. doi: 10.1016/S0140-6736(21)02724-0. Epub 2022 Jan 19. PMID:
35,065,702; PMCID: PMC8841637.
4 Centre européen de prévention et de contrôle des maladies et OCDE. Antimicrobial resistance. Tackling the burden
in the European Union. Briefing note for EU/EAA countries. 2019 (https://www.oecd.org/health/health-systems/AMR-
Tackling-the-Burden-in-the-EU-OECD-ECDC-Briefing-Note-2019.pdf).
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OP1. à prendre des mesures pour fournir un soutien et/ou garantir que les mesures de prévention
et de lutte anti-infectieuse soient l’un des principaux éléments de la préparation, de la prévention
et de la riposte dans le domaine de la santé mondiale ;
OP2. à considérer que tout un chacun dans le monde doit pouvoir bénéficier de soins sûrs, de
grande qualité, dispensés dans de bonnes conditions d’hygiène et que personne ne devrait être
inutilement exposé à un risque d’infection du fait de pratiques en matière de lutte anti-infectieuse
qui ne sont pas conformes aux normes optimales ;
OP3. à prendre des mesures pour apporter un soutien et/ou faire en sorte que des programmes de
lutte anti-infectieuse fonctionnels et fondés sur des données scientifiques, tant pour les infections
communautaires que pour les infections nosocomiales, en tenant compte de l’approche « Une
seule santé », existent, soient mis en œuvre, fassent l’objet d’une surveillance et soient mis à jour
aux niveaux national, infranational et/ou des établissements de santé, en fonction des contextes
nationaux et conformément aux composantes essentielles de l’OMS pour ces programmes ; 2
OP4. à prendre des mesures visant à appuyer les autorités concernées et/ou veiller à ce que les
normes minimales définies pour les programmes de lutte anti-infectieuse au niveau national,
infranational et au niveau des établissements de santé soient au moins mises en œuvre et fassent
l’objet d’une surveillance, y compris en tenant compte de l’environnement et d’une gestion
appropriée des déchets afin de réduire l’impact supplémentaire sur la santé humaine, animale et
environnementale ;
OP6. à prendre des mesures pour fournir un soutien et/ou veiller à ce que des infrastructures et
des moyens durables de lutte anti-infectieuse, d’approvisionnement en eau, d’assainissement et
d’hygiène soient utilisés dans tous les établissements de santé, y compris ceux dispensant des
soins primaires, à domicile et au niveau communautaire, et dans les établissements de soins de
longue durée, selon le contexte national ;
OP7. à prendre des mesures pour reconnaître l’utilité qu’il y a à disposer, dans divers contextes,
de professionnels de la lutte anti-infectieuse qui soient dotés de compétences et de savoir-faire
appropriés, aient des perspectives de carrière, soient dotés de moyens appropriés et d’une mission
et de pouvoirs clairement définis, soient tenus de rendre compte de leur action, et exercent dans
le cadre de la gouvernance clinique de leurs organisations afin de mettre en œuvre les programmes
de lutte anti-infectieuse et de faire rapport sur leur impact, selon qu’il conviendra dans le contexte
national ;
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OP8. à prendre des mesures en vue de créer et de dispenser des programmes d’enseignement
agréés en matière de lutte anti-infectieuse dans le cadre des études en santé de premier et de
deuxième cycle universitaire et dans le cadre de la formation continue en cours d’emploi, et le cas
échéant dans des contextes nationaux, pour tous les agents de santé et toutes les disciplines
concernées ;
OP9. à prendre des mesures pour s’assurer que les programmes de lutte anti-infectieuse soient
intégrés et alignés sur la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, la qualité des soins, la
sécurité des patients, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, la construction et le remodelage de
l’infrastructure des établissements de soins de santé et les programmes d’action en cas d’urgence
sanitaire, ainsi que les maladies infectieuses transmises par le sang, la tuberculose, les infections
respiratoires aiguës, les maladies à prévention vaccinale et les maladies tropicales négligées, la
santé au travail, la santé sexuelle et reproductive et la santé de la mère, de l’enfant et du
nouveau-né, et d’autres programmes pertinents selon qu’il conviendra dans les contextes
nationaux ;
OP10. à faire preuve d’un engagement politique décisif et visible et à démontrer une volonté des
dirigeants au plus haut niveau pour améliorer durablement la manière dont les programmes de
lutte anti-infectieuse sont appliqués aux niveaux national, local, régional et au niveau des
établissements de santé, notamment l’engagement à considérer que la lutte anti-infectieuse fait
partie des priorités lors de la détermination des budgets de santé nationaux et locaux.
OP11. à élaborer des orientations, adopter des règlements et/ou des cadres juridiques pour faire
respecter les normes et les politiques de lutte anti-infectieuse, et appliquer les meilleures pratiques
moyennant des systèmes d’accréditation des établissements de santé et d’autres dispositifs, selon
le cas et en fonction du contexte national ;
OP12. à mener, en fonction des contextes nationaux, des évaluations régulières, détaillées et à
plusieurs niveaux des programmes de lutte anti-infectieuse, des pratiques et de la surveillance des
infections nosocomiales et de la résistance aux antimicrobiens afin de produire et de partager des
données qui serviront à prendre des mesures et à améliorer les résultats ;
OP13. à continuer d’encourager les investissements dans la recherche sur la lutte anti-infectieuse.
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