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Module : Politiques commerciales internationales

& politique de change

Master Commerce International

Professeur RAOUF Radouane

2024-2025
Ce cours est complété par une formation
sur l’Analyse des Politiques Commerciales:
focus sur les modèles de gravité et EGC
Objectifs et prérequis

Partie Introductive
Comprendre
Analyse positive:
– Les grandes tendances de l’économie mondiale et les acteurs;
– Comment expliquer la structure de l’échange international? Les forces de la spécialisation?
– Comment se déterminent les prix à l’international (les termes de l’échanges)?
• Analyse normative: les conséquences du CI
– Le lien entre commerce, ouverture , croissance et développement;
– Gains et pertes liés au CI
• Libéralisation commerciale et protectionnisme: Des théories et des tests empiriques,
• Les institutions et règles du CI (Chapitre 4 : livre de Abdelmalki et Sandretto, 2017, « Le commerce
international »)
Partie 1: les politiques commerciales:
• Arsenal des instruments de protection (Chapitre 3)
• Finalité et implication sur l’économie et la société
• Mesure, analyse et évaluation d’impact
Partie 2: Politique de change
• À quoi cela consiste? Finalité? Et implications socioéconomiques
• SMI et type de taux de change
• Modèle de Polak, ISLMBP
Prérequis: Théories du commerce international, Micro et macroéconomie ouverte
Plan
Chapitre 1- Politiques commerciales
Section1- Les différentes types de protectionnisme
1- Le protectionnisme tarifaire
2- Le protectionnisme non-tarifaire
Section 2- La mesure du protectionnisme
1- La protection tarifaire
2- La protection non-tarifaire
3- La protection effective
Section 3- Le marché politique de protection
1- Les arguments traditionnels en faveur du protectionnisme
A. Les motifs internationaux
B. Les motifs internes
2- Formation endogène des politiques de protection: offre et
demande
Chapitre 2 – Politique commerciale en concurrence parfaite
Section 1- Les effets du tarif douanier
Section 2 - Les effets du quota et autres barrières non tarifaires
Chapitre 3 – Politique commerciale en concurrence imparfaite
Références
• Krugman P., et Obstfield M., (2009). Economie internationale, 8ème édition, Pearson
Education.
• Mucchielli J-L., Mayer T., (2005). Economie internationale. Dalloz.
• Bouët A., (2000), « La mesure des protections commerciales nationales »,
Document de travail CEPII, N° 00-15.
• Anderson et van Wincoop (2004), « Trade costs » NBER Working paper N° 10480.
• Baldwin R.E., (1982), « The political Economy of Protectionism » in J.N. Bhagwati
ed., Import Competition and Response, Cambridge University Press.
• Masserlin, P., 2001, Measuring the costs of protection in Europe: European
commercial policy in the 2000s, Institute for International Economics, Washington.
• James Brander et Barbara Spencer, « Export Subsidies and International Market
Share Rivalry », Journal of International Economics, 16, 1985, p. 83-100.
• Recherche et ressources de l’OMC:
https://www.wto.org/french/res_f/reser_f/reser_f.htm
Comprendre l’OMC:
https://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/fact3_f.htm
Thèmes de recherche
1. Politique commerciale et changement
climatique (Economie Mondiale 2023),
2. Le Commerce digital/E-commerce au Maroc et
régulations
3. ZLECAf: le défis des listes de produits au Maroc
4. Le traitement du secteur agricole dans les ALE
signés par le Maroc
5. L’impact des événements actuels (Guerre, crises
économiques, inflation, ….) sur les politiques
commerciales
6. Indice du Taux d’intégration en Afrique
Politique de change

1. Le Dollar américain et la crypto monnaie


(Grekou, économie mondiale 2021)
2. Politique de change au Maroc à l’épreuve des
évènements actuels,
3. Flottement de change au Maroc: risques et
opportunités
Introduction
• Les modèles théoriques de commerce international en concurrence parfaite
indiquent qu’en règle générale, le commerce international est bénéfique à tous les
partenaires à l’échange.
• Le CI permet de relâcher les contraintes imposées à un pays en autarcie, du fait
des limites technologiques ou factorielles.
• Les modèles en concurrence imparfaite, que lorsque les firmes disposent d’un
certain pouvoir de marché, l’ouverture engendre des économies d’échelle, une
concurrence accrue entre les firmes et une plus grande diversité de produits
offerts aux consommateurs.
 Pourtant le libre échange existe peu dans la réalité: les pays imposent le plus
souvent des entraves à l’échange sous forme de tarifs douaniers ou de barrières
non tarifaires.
 Dans la plupart des pays, des groupes de producteurs ou des partis et
organisations politiques demandent plus de protection (les problèmes autour des
round de l’OMC).
 Comment comprendre cette apparente contradiction? Si le libre échange semble
être la solution optimale d’un point de vue mondial, ce n’est pas toujours le cas
d’un point de vue national.
 Sous certaines conditions, le protectionnisme peut même s’avérer plus profitable
que le libre-échange. Mais surtout, le libre-échange entraîne des modifications
dans la répartition nationale des revenus et des richesses, au détriment des
secteurs ou des facteurs de production les moins compétitifs.
« Dans l'isolement, nos besoins surpassent nos facultés.
Par l'échange, nos facultés surpassent nos besoins »

Frédéric Bastiat (1801-1850)


Le SCM
1. Un commerce sans discrimination
1. Clause de la nation la plus favorisée (NPF): égalité de
traitement pour les autres.
– Quelques exceptions sont autorisées. Par exemple, des pays
peuvent conclure un accord de libre-échange qui s’applique
uniquement aux marchandises échangées à l'intérieur du groupe
— ce qui établit une discrimination contre les marchandises
provenant de l'extérieur. Le cas de de commerce inéquitable:
dumping…
2. Traitement national: égalité de traitement pour les
étrangers et les nationaux.
– Les produits importés et les produits de fabrication locale doivent
être traités de manière égale, du moins une fois que le produit
importé a été admis sur le marché. Il doit en aller de même pour
les services, les marques de commerce, les droits d’auteur et les
brevets étrangers et nationaux.
2. Libéralisation du commerce: progressive et par voie de négociation
– Les pays en développement disposent généralement d’un délai plus
long pour s’acquitter de leurs obligations.
3. Prévisibilité: grâce à la consolidation et à la transparence
– Parfois, il est peut-être aussi important de promettre de ne pas
renforcer un obstacle au commerce que d’en réduire, car la promesse
permet aux entreprises de mieux voir les possibilités qu’elles auront à
l’avenir. Lorsqu’il y a stabilité et prévisibilité, l’investissement est
encouragé, des emplois sont créés et les consommateurs peuvent
profiter pleinement des avantages qui résultent de la concurrence,
c’est-à-dire du choix et de la baisse des prix.
– La consolidation consiste à fixer des plafonds pour les taux de droits
de douane
– La surveillance à laquelle sont soumises régulièrement les politiques
commerciales nationales par le biais du Mécanisme d’examen des
politiques commerciales est un autre moyen d’encourager la
transparence aussi bien au niveau national que sur le plan multilatéral
(3 ans (Union européenne, États-Unis, Japon et Chine) , 5 ans (16 pays
venant ensuite dans la part de commerce), 7 ans (les autres pays),
4. Promouvoir une concurrence loyale
– il s’agit d’un système de règles visant à garantir une concurrence
ouverte, loyale et exempte de distorsions.
– Les règles relatives à la non-discrimination — traitement NPF et
traitement national — ont pour objet de garantir des conditions
commerciales loyales, de même que celles qui concernent le
dumping (exportation à des prix inférieurs au coût pour obtenir une
part de marché) et les subventions.
5. Encourager le développement et les réformes économiques
– Plus des trois quarts des membres de l’OMC sont des pays en
développement et des pays qui sont en transition vers une économie
de marché.
– Plus récemment, les pays développés ont commencé à admettre
l'importation en franchise de droits et sans contingent de la quasi-
totalité des produits en provenance des pays les moins avancés.
Différentes étapes d'un processus d'intégration régionale
Dans The theory of economic integration (1961), Balassa a établi quelles étaient les
différentes étapes du processus d'intégration régionale, à savoir la zone de libre-
échange (free trade area), l'union douanière (customs union), le marché commun
(common or single market), l'union économique et monétaire (economic union).
C'est la théorie fondatrice de l'Union européenne.

La zone de libre-échange : les partenaires échangent librement leurs marchandises à


la suite de la suppression des obstacles tarifaires et non tarifaires. La réglementation
des échanges de produits avec le reste du monde reste du ressort des politiques
commerciales nationales ;
L'union douanière : non seulement les obstacles douaniers, quantitatifs et tarifaires,
sont éliminés (zone de libre-échange) mais les États membres fixent également un
tarif extérieur commun. Ils adoptent donc une politique commerciale commune ;
Le marché commun: résulte de l'ouverture de l'ensemble des marchés, le marché
des produits, le marché du travail et celui des capitaux. II repose donc sur la libre
circulation des hommes et des capitaux ;
L'union économique et monétaire : ajoute au marché commun une harmonisation
des politiques économiques et la mise en place d'une monnaie commune. Par
conséquent, cette forme d'intégration nécessite une régulation économique par le
biais d'interventions étatiques.
Chapitre 1- Politiques commerciales

Section1- Les différentes types de protectionnisme


• Le protectionnisme est un phénomène complexe dans ses
causes et effets, mais également dans sa mesure.
• Il est difficile de mesurer le niveau de protection d’une
économie et de résumer ce niveau à l’aide d’une statistique
simple.
• Il est également difficile de comparer les pays entre eux à
cet égard.
Le protectionnisme prend des formes diverses et surtout
changeant, s’adaptant aux différents contraintes
institutionnelles en vigueur.
On peut distinguer différents types de barrières à
l’échange, Une première distinction doit être établie entre
les barrières tarifaires et non tarifaires
1- Le protectionnisme tarifaire

• La première mesure protectionniste est le


droit de douane.
• Les barrières tarifaires se réfèrent aux
mesures douanières qui visent à prélever une
taxe sur les importations quand elles
pénètrent dans un pays.
• Cette mesure est la plus simple et la plus
transparente, car elle est directement
interprétable et comparable entre pays.
1- Le protectionnisme tarifaire
• Le droit est prélevé soit sur le prix « cif » soit, si le coût de transport est
exclu, sur le prix « fob » (free on board).

• Un droit de douane peut être prélevé soit sur la valeur de la marchandise


(ad valorem) soit par unité de produit importé auquel cas on parle d’un
droit de douane spécifique (exp: 1000 DHs par tonne de sucre importée). Il
faut calculer des équivalents ad valorem pour pouvoir comparer les taux
entre les pays.

• On peut parler d’une formule de droit appelée quota tarifaire ( taux le plus
faible est appelé Inside Quota Tariff Rate, le second, plus élevé, s’appelle le
Outside Quota Tariff Rate).

• Il existe enfin un autre type de droit de douane appelé droit anti-dumping.


Pour contrer des stratégies de « prix prédateurs » de la part d’un pays
étranger.
1- Le protectionnisme tarifaire

Les statistiques et le processus de négociation multilatérale font


référence à deux types de droit:

1) Le droit appliqué à la Nation la Plus Favorisé (NPF), qui selon les


principes de l’OMC doit être appliqué à l’ensemble de partenaires,
hors accords préférentiels signalés à l’OMC.
2) Le droit consolidé, qui est un taux plafond que le pays déclare à
l’OMC et qu’il s’engage à ne pas dépasser.

L’écart entre le droit NPF et droit consolidé rend compte de la


flexibilité d’un pays peut vouloir s’octroyer pour remonter ses
droits de douane si le besoin fait sentir. Bouët (2000) cite
l’exemple du produit « autres céréales » (SH 100890) auquel la
Corée applique un taux NPF de 3% alors que le taux consolidé du
même pays est de 800%.
Les tarifs moyens appliqués sur tous les produits (en %)
2- Le protectionnisme non-tarifaire

Il existe une multitude de barrières non tarifaires


que l’on peut distinguer selon leurs intentions
premières:
1) Les mesures dont l’objectif premier est la
restriction des échanges/importations:
• Les quotas ou les contingents: il s’agit d’un
plafond quantitatif (en volume, en valeur ou en
part de marché), une limitation de la quantité
autorisée à l’importation qui peut aller jusqu’à
la prohibition.
2- Le protectionnisme non-tarifaire

• Les contingents tarifaires: il s’agit d’une


combinaison d’un quota et d’un tarif qui
prévoit qu’au-delà d’une certaine quantité
les importations sont autorisées moyennant
un droit de douane substantiel.
• Parfois, le système inverse est appliqué avec
un droit prélevé sur une quantité limitée
puis une prohibition.
2- Le protectionnisme non-tarifaire

• Les dépôts préalables: les importateurs doivent


payer au préalable une fraction de leurs
importations ce qui constitue une barrière aux
échanges surtout lorsque l’inflation est élevée.
• Licences d’importation: dans ce cas, les
importateurs doivent obtenir au préalable une
licence pour importer les biens qu’ils
souhaitent.
2- Le protectionnisme non-tarifaire

• Le rationnement des devises: il s’agit d’un


rationnement des devises mis en place pour résoudre
des situations de pénurie de devises. Ce rationnement
peut prendre la forme d’un taux de change multiple
(en vendant les devises à des prix différents selon les
demandeurs) ou en édictant des critères d’accès aux
devises.
• Valeurs mercuriales: il s’agit d’un prix de référence
utilisé pour le calcul du droit de douane. Ces valeurs
servent de prix plancher pour éviter souvent des
fraudes fiscales liées à des pratiques de sous-
facturation des marchandises importées.
2- Le protectionnisme non-tarifaire

• Restrictions volontaires à l’exportation (RVE):


il s’agit d’accords négociés bilatéralement
entre un pays importateur et un pays
exportateur. En ce sens, elles ne sont pas
compatibles avec les règles de l’OMC en
raison de leur caractère bilatéral.
• Ce système se distingue par trois
caractéristiques majeures
2- Le protectionnisme non-tarifaire

i. Il établit une discrimination entre les pays


exportateurs puisque le système est appliqué
uniquement aux exportations du pays qui l’a négocié.
ii. Les négociations portent souvent sur des grandes
catégories de produits ce qui laisse une marge de
manœuvre aux exportateurs quant au choix de la
gamme de produits.
iii. Les rentes des quota à l’importation échoient aux
importateurs alors qu’elles sont captées par les
exportateurs dans le cas des restrictions volontaires
à l’exportation.
2- Le protectionnisme non-tarifaire

• Mécanisme de contenu local (règles d’origine): Ce


mécanisme est souvent utilisé par les pays qui
veulent encourager une industrie naissante.

Ce principe est appliqué également pour octroyer le


statut d’origine dans une zone de libre-échange (50%
ou 2/3 de la valeur ajoutée doit provenir de la zone
de libre échange pour que la marchandise puisse
circuler librement).

• Subventions aux industries concurrentes aux


importations.
2- Le protectionnisme non-tarifaire
C. Barrières non tarifaires
2) Mesures pour lesquelles la restriction du
commerce n’est qu’un objectif secondaire:

• Réglementations sanitaires;
• Normes de sécurité;
• Aide gouvernementale aux activités de R+D;
• Réglementation de l’emballage et étiquetage.
2- Le protectionnisme non-tarifaire

3) Mesures ayant des effets indirects sur le


commerce:

• Production gouvernementale et monopole


de distribution;
• Toutes les mesures visant à augmenter les
prix des biens importés.
International classification of non-tariff
measures
Section 2- La mesure du protectionnisme

On distingue en général deux grandes méthodes de mesure de la


protection:
• La première cherche à synthétiser les différentes mesures de
protection observables et de comparer les niveaux de protection
entre pays.
• La deuxième est fondée sur l’impact de la protection. Les
économistes s’intéressent en particulier à deux types d’impact:
 Celui sur le volume de commerce ( un taux de protection
élevé se traduit par un degré d’ouverture faible de
l’économie).
 Celui sur les écarts de prix: price gap (les barrières
protectionnistes réduisent les possibilités d’arbitrage et de
convergence des prix entre pays).

• Il ya un risque d’attribuer à la protection des phénomènes en réalité


expliqués par d’autres déterminants (modèle gravitationnelle).
1- La protection tarifaire

• Un droit de douane moyen (base de données TRAINS


(Trade Analysis and Information System), COMTRADE du
CNUCED)
http://tariffdata.wto.org

Difficultés relatives au calcul du droit de douane moyen


(Bouët (2000), Anderson et van Wincoop (2004)).
 disponibilité des statistiques;
 Le problème de conversion des différents types de droit de
douane en équivalent ad valorem.
 La question de la pondération des différents secteurs. Les
produits subissent des taux de protection radicalement
différents (plus de 5000 lignes).
2- La protection non-tarifaire

Les barrières non-tarifaires (BNT) présentent des problèmes de mesures encore plus
importantes. Elles reposent sur:
• Les indicateurs de fréquence : signalent le nombre de produits concernés par les
MNT
• L’indice de couverture: indique la part des importations du pays concernées par
chaque type de MNT.
Bouët et al., (2002), « MAcMaps: une mesure bilatérale et désagrégée de l’accès au
marché », Economie Internationale, (89-90): 39-64.

• La base de données TRAINS signale la présence ou l’absence d’une barrière non


tarifaire pour chacun des 5000 produits au niveau le plus fin (6 chiffres). La base
comporte 18 types de barrières différentes.
Jon Haveman (eiit.org) propose une version plus facile de cette base avec un
regroupement en:

 Barrières dures (les mesures touchant au prix et aux quantités importées).


 Menaces (les mesures antidumping).
 Barrières portant sur la qualité des produits (les normes, etc.).
3- La protection effective

Le taux de protection effective: c’est le


pourcentage d’augmentation de la valeur
ajoutée du secteur, par unité de produit qui
est dû à l’ensemble des barrières tarifaires
mises en place par le pays.
La protection du bien final vise à encourager la
production nationale. Un droit sur les inputs
peut contrebalancer cet effet en augmentant
les coûts des producteurs.
3- La protection effective
Avec droit de douane de
En situation de libre échange 10% sur automobiles 5% sur inputs
Valeur
unitaire
d’une 550 (DD de 10% sur automob
automobile
500 500
en milliers
Valeur ajoutée
Valeur ajoutée unitaire:
unitaire: v’ = 235
v = 200 315 (DD de 5% sur les inputs)
300 300

Coûts unitaire des


inputs:
Coûts unitaire des
inputs:
= 315 e v'v
= 300
v
3- La protection effective

• Droit de douane de 10% sur voitures (produit final)


⇒ producteurs peuvent vendre à 550 000
⇒ v’ = 250 000

e = (250 - 200)/200 = 25%

• 10% sur le produit final et 5% sur les inputs


e = (235 - 200)/200 = 17.5%

Le taux de protection effective diffère du droit de douane ad valorem


Section 3- Le marché politique de la protection

L’effet général de la protection semble largement négatif, il n’en


demeure pas moins qu’une protection peut améliorer la position
d’un pays, engendrer une redistribution des revenus, changer la
rémunérations des facteurs, avantager certains secteurs contre tels
autres, etc.
Pour toutes ces raisons, un pays, ou un gouvernement, va être amené
à proposer des mesures de protection, fortement demandées par
certains groupes sociaux. Un véritable marché de la protection va
alors s’établir entre les offreurs et les demandeurs.

1- Les arguments traditionnels en faveur du protectionnisme


A. Les motifs internationaux
B. Les motifs internes
2- Formation endogène des politiques de protection
1- Les arguments traditionnels en faveur du protectionnisme

A. Les motifs internationaux


• L’argument des termes de l’échange: un tarif améliore les termes de
l’échange du pays importateur si celui-ci est un grand pays et donc
influence les prix internationaux. La protection est alors meilleure que le
libre-échange, à condition toutefois qu’il n’y ait pas de représailles.
• L’argument de la balance commerciale: Un tarif augmente le prix des
produits importés, et doit en principe en limiter les importations. (les
mesures protectionnistes sont utilisées pour changer la structure des
échanges et la spécialisation du pays, et non son déficit ou son excédent
courant d’ensemble).
• L’argument des représailles: on peut s’enfoncer dans un cercle vicieux de
fermeture progressive des frontières.
• L’argument de l’indépendance vis-à-vis de l’étranger: ex de l’énergie (USA
en 1979 contre l’importation de pétrole du Golf, tarif sur les ordinateurs
du Brésil).
• L’argument de la défense nationale: « l’English Navigation Act » d’Adam
Smith, interdisant le transport maritime étranger pour le commerce de
produits anglais afin de maintenir le pouvoir de la marine anglaise. De nos
jours encore de nombreuses interdictions d’importer ou d’exporter, des
produits ayant un lien avec la défense nationale, sont encore en vigueur.
(interdiction d’exporter des technologies de pointe vers certains pays).
1- Les arguments traditionnels en faveur du protectionnisme
B. Les motifs internes
• Les arguments liés à l’âge de l’industrie
- L’argument de l’industrie naissante: cet argument repose sur le fait qu’un pays
pense avoir un avantage comparatif potentiel dans une industrie, mais du fait d’un
manque d’expérience, de faibles niveaux de fabrication (manque d’économies
d’échelle).., cet avantage comparatif ne pourra devenir effectif qu’après un certain
temps. Durant cette période « d’enfance », il conviendrait alors d’effectuer une
protection provisoire. (le choix de la meilleure politique commerciale: subvention
par exemple).
- L’argument de l’industrie sénescente: un argument opposé au précédent peut être
avancé pour protéger temporairement les vieilles industries en perte d’avantages
comparatifs. (faciliter la réallocation des facteurs vers les secteurs compétitifs:
textile par exemple). (USA et les producteurs d’aciers en 2003-2004).
• Les autres arguments
- L’argument du revenu: le tarif est une taxe qui engendre un revenu pour l’Etat.
- L’argument de la distribution du revenu: le tarif douanier protège le revenu du
facteur relativement rare dans le pays et baisse celui du facteur abondant
(théorème de Stolper-Samuelson). Ou alors la protection de la rémunération du
facteur spécifique du secteur qui n’a plus d’avantage comparatif (revenu
agricole…).
1- Les arguments traditionnels en faveur du protectionnisme

- L’argument de l’emploi: le tarif douanier est justifié parfois par le


fait qu’il protège le travail domestique contre le travail étranger bon
marché. (argument peut être qualifié de fallacieux car, même si les
salaires sont plus élevés dans l’économie nationale, la productivité
peut également être plus importante et donc les coûts du travail
concurrentiels). (Les conditions de travail: dumping social).
1- Les arguments traditionnels en faveur du protectionnisme

• L’argument des distorsions internes: des distorsions


peuvent exister pour divers raisons: monopole, syndicats,
déséconomies d’échelle, réglementations.

• L’idée est d’utiliser le tarif pour annuler partiellement ou


totalement la distorsion (la structure interne des prix,
l’allocation des ressources).
2- Formation endogène des politiques de protection

Dans une démocratie, les agents économiques vont


essayer de faire pression sur le gouvernement,
notamment à travers leur vote, pour faire prévaloir
leurs préférences en termes de protectionnisme ou de
libre-échange. La demande de la protection est
souvent plus forte que la demande de libre-échange
(problème d’asymétrie). L’offre de protection et le fait
du gouvernement et de la bureaucratie qui cherche à
se maintenir au pouvoir en satisfaisant les groupes
majoritaires ou les plus puissants (Bananes dollars).
Un véritable marché politique de la protection.
2- Formation endogène des politiques de protection

A. La demande de protection [Baldwin (1982)]

1) La concentration des agents favorables à la protection (la


menace de chômage ou de désindustrialisation dans
certains régions ou dans quelques industries).
2) L’effet diffus de la réduction tarifaire; (consommateurs/
producteurs: leur réaction est plus intense).
3) La sur-représentation des protectionnistes au parlement;
4) Le marchandage ou le log rolling entre différents groupes
protectionnistes (la coalition entre différents groupes de
pression);
5) L’intérêt de l’Etat. L’Etat peut être lui-même, demandeur
de protection pour s’assurer des ressources fiscales.
2- Formation endogène des politiques de protection

B. L’offre de protection
La mise en place d’un tarif, comme son niveau
est le résultat d’une décision politique à
laquelle prennent part les politiciens , en
particulier le gouvernement (doctrine libérale,
interventionniste, la pression des lobbies,
réélection..) et l’administration (formule les
textes: maximiser leur propres utilités:
prestige, pouvoir d’influence, pots de vin…).
Chapitre 2 – Politique commerciale en concurrence
parfaite

Section 1- Les effets du tarif douanier

1) Le tarif douanier est essentiellement mis en œuvre pour


limiter les importations et ainsi favoriser les productions
nationales de mêmes produits.
2) Le droit de douane fournit des revenus à l’Etat surtout dans
les PVD.

Les effets des droits de douane peuvent être différents selon


que le pays protectionniste est un petit pays, n’influençant
pas les prix internationaux, ou un grand pays dont la
demande influence au contraire les prix mondiaux.
Section 1- Les effets du tarif douanier

A- Les effets du tarif douanier pour un petit pays

L’offre mondiale est infiniment élastique par rapport à la


demande de ce pays. Cette demande est confronté à un
prix international fixe et l’offre mondiale est représentée
par une droite horizontale.
- L’imposition d’un tarif douanier affectera les prix perçus par
les producteurs et les consommateurs nationaux mais pas
le prix relatif international.
- l’imposition change également la distribution des revenus à
l’intérieur du pays. Le droit de douane déplace la
production en faveur du bien protégé.
- L’équivalence des instruments de taxation: une taxe sur la
consommation couplée à une subvention à la production.
A- Les effets du tarif douanier pour un petit pays

Droits de douane ad valorem


Les importations
diminuent de « AB »
D O à « CE »
P

C E Prix domestique: PM(1+t)

Recette fiscale R
T Q S
Px mondial
A B

Q
Département d’Economie
et de Gestion

B- Les effets du tarif douanier pour un grand pays


Le rôle de l’élasticité

D Les importations
Prix O
diminuent de « AB »
à « CE »

C E Prix domestique: PM(1+t)

Recette fiscale R
T Q S
PW
A R’ B
PW’

Q
Département d’Economie
et de Gestion

C- Les effets du quota

P
Rente des Offre*’
importateurs Perte
sèche
Pq
A
B Offre*
Pw
Demande

M
Mq Mf
Chapitre 3 – Politique commerciale en concurrence
imparfaite: les politiques commerciales stratégiques

• Dans les années 80, les économistes Barbara Spencer et James


Brander ont proposé un nouvel argument en faveur des soutiens
publics à l’industrie. L’imperfection du marché peut suffire à
justifier l’intervention de l’Etat. (les surprofits, des rentes, pouvoir
de marché de quelques firmes).
• Les auteurs soulignent qu’un gouvernement peut intervenir pour
modifier un peu les règles de jeu, et transférer une partie des
rentes détenues par des entreprises étrangères vers les entreprises
domestiques.
• Un autre argument en faveur des politiques commerciales
stratégiques repose sur le fait que les gouvernements devraient
soutenir les secteurs qui génèrent des externalités technologiques
et pour profiter des économies d’échelles (internes /externes)
(ressemblance avec l’argument de l’industrie naissante).
 Théoriquement, ces arguments sont convaincants. Cependant, ils
sont bien souvent trop subtils et nécessitent de rassembler trop
d’informations pour être appliqués avec une efficacité certaine.
Chapitre 3- Les politiques commerciales stratégiques

• Une illustration de l’analyse de Brander-Spencer


Produire Ne pas Produire
Boeing Airbus
-5 -5 100 * 0
Produire
Ne pas Produire 0 100 0 0

Produire -5 20* 100 0


Ne pas Produire 0 125 0 0
Chapitre 3- Les politiques commerciales stratégiques

• Concurrence entre deux firmes: un cas alternatif

Produire Ne pas Produire


Boeing Airbus
5 -20 125* 0
Produire
Ne pas Produire 0 100 0 0

Produire 5* 5* 125 0
Ne pas Produire 0 125 0 0
Chapitre 3- Les politiques commerciales stratégiques:
les limites

Ces deux situations (décrites dans les tableaux) semblent a priori


presque similaires, mais elles conduisent à des résultats opposés:
• dans le premier cas, subventionner la firme domestique est une
stratégie efficace;
• Dans le second, c’est un fiasco.
 Une politique commerciale stratégique pertinente nécessite une
lecture adéquate de la situation pour limiter les effets pervers sur le
reste de l’économie.
 L’exigence d’information se complique du fait qu’il est
concrètement impossible de considérer les différents secteurs de
façon isolé. (la subvention d’un secteur drainera des ressources qui
ne seront plus disponibles pour d’autres activités)..
 Les PCS (qui répondent à toutes ces critiques) sont des politiques
qui n’apportent de bien à une économie qu’au détriment de ses
voisins (beggar-thy-neighbor policies : les politiques du chacun pour
soi). Guerre commerciale, + les représailles.
Formation sur l’Analyse de Politiques Commerciales:
focus sur les modèles de gravité et EGC
27-31 mars 2017
Dakar, Sénégal

Pré-session : Présentation des outils d’analyse de


politiques commerciales
Simon Mevel (CEA/ATPC)
Plan de présentation
I. Outils descriptifs
• Sources de données
• Exemples d’utilisations: structure et composition du commerce en Afrique
• Calcul des indices

II. Outils d’analyses ex-post


• Le modèle de gravité appliqué au commerce (analyse économétrique)

III. Outils d’analyses ex-ante


• Modèle d’équilibre partiel
• Modèle d’équilibre général
• Modèle de micro simulation
I. Outils descriptifs

 Sources de données
• Exemples d’utilisations: structure et composition du
commerce en Afrique
• Calcul des indices
I. Outils descriptifs: Sources de données

 Pourquoi est-il important de se focaliser sur les données


dans le contexte de l’analyse des politiques commerciales,
notamment dans le modèle EGC?
 Les données constituent l’élément central (données d’entrée)
de l’analyse des politiques commerciales
 Elles décrivent les conditions passées et actuelles qui influent
fortement sur les résultats de l’analyse
 En d’autres termes, l’analyse des données est essentielle pour
comprendre d’où nous venons, où nous sommes et où nous allons
(particulièrement dans le cas du modèle EGC)
I. Outils descriptifs: Sources de données

 Remarque importante:

 Toutes les sources de données énumérés ci-après ne sont pas


exhaustives; il existe beaucoup d’autres sources de données à
exploiter (cependant, la fiabilité des données est essentielle pour
une bonne analyse des politiques commerciales)

 Flux bilatéraux de commerce


 UNCTADStat (http://unctadstat.unctad.org/wds/ReportFolders/reportFolders.aspx)
 Par année, depuis 1995
 Plus de 200 pays couverts (mais également des groupes régionaux comme les CERs)
 Utilisation de la Classification Type pour le Commerce International (avec des
données que l’on peut examiner en ligne pour environ 255 secteurs; données sur les
groupements également disponibles)
 Données sur le commerce de services disponibles (mais pas au niveau bilatéral)
I. Outils descriptifs: Sources de données

 Flux bilatéraux de commerce (suite)


 UN COMTRADE (http://comtrade.un.org/)

 Par année, de 1962 à 2015 (même par mois depuis 2010)

 Plus de 200 pays couverts (données sur les groupements également disponibles, mais
moins d’options que dans UNCTADStat; bien qu’il y ait la possibilité de créer des
groupements spécifiques)

 Diverses options de nomenclature des secteurs/produits, y compris le système


harmonisé de 6 chiffres (SH6, plus 5000 produits)

 Nombre d’enregistrements/téléchargements relativement limité; cependant, les données


sont également disponibles sur la plateforme en ligne World Integrated Trade Solution
(WITS) avec un nombre plus élevé d’enregistrements/téléchargements; il suffit de
s’inscrire gratuitement au: https://wits.worldbank.org/WITS/WITS/Restricted/Login.aspx

Remarque: Quelle que soit la base de données utilisée, les données ne sont pas
nécessairement disponibles pour chaque année, pour tous les pays
I. Outils descriptifs: Sources de données
 Flux bilatéraux de commerce (suite)
 BACI (http://www.cepii.fr/CEPII/fr/bdd_modele/presentation.asp?id=1) du Centre d’Etudes
Prospectives et d’Informations Internationales (CEPII)
 Basé sur UN COMTRADE (offrant ainsi des données sur le commerce bilatéral à un niveau très
détaillé de désagrégation des produits)

 Besoin d’avoir un abonnement UN COMTRADE pour télécharger BACI

 Possibilité de réconcilier les flux d’exportations et d’importations (à travers un exercice


économétrique)
• Puisque les flux miroirs ne correspondent pas souvent (c’est-à-dire l’exportation d’un produit k d’un
pays A à un pays B diffère souvent de l’importation du même produit par le pays B du pays A) à
cause de:
o Différences de prix (les valeurs d’exportation sont souvent déclarées en CAF–coût, assurance, fret–
tandis que les importations sont déclarées en valeur FOB–free on board « sans frais à bord »);
o Décalage horaire (un produit déclaré une année à la douane d’un pays A peut être enregistré l’année
suivante à la douane du pays B);
o Différences dans les nomenclatures douanières (pas sous le même code produit d’un pays à un
autre);
o Erreurs éventuelles sur les données.

 Cependant, les données sont disponibles avec généralement une ou deux années de retards et
sont lourdes à télécharger
I. Outils descriptifs: Sources de données
 Informations sur la protection bilatérale
 Système d’Analyse et d’Information Commerciale de la CNUCED (TRAINS)
 En utilisant la plateforme intégrée WITS
(https://wits.worldbank.org/WITS/WITS/Restricted/Login.aspx)
 Des options limitées pour les méthodes d’agrégation des tarifs douaniers

 Base de données Market Access Map du Centre du Commerce International


(MAcMap) (http://www.macmap.org/Default.aspx?lang=fr-FR)
 Plus d’options sur les méthodes d’agrégation des tarifs douaniers existent; mais base onéreuse,
sauf pour les utilisateurs des PMA pour lesquels l’utilisation est gratuite

 Base de données MAcMap-HS6 conjointe CEPII-CCI


(http://www.cepii.fr/francgraph/bdd/macmap.htm)
 Plus exhaustive, mais il faut faire partie d’un consortium, et l’utilisation n’est pas très conviviale

 Outil d’analyse et de simulation tarifaire pour les économistes (TASTE)


 Repose sur la base de données MAcMap-HS6 (possibilité d’avoir des informations sur les tarifs douaniers sur
236 pays exportateurs, 236 pays importateurs et plus de 5,000 produits, et de les agréger à votre guise)
 Gratuit et convivial
 Seules les données des versions 2004 et 2007 sont disponibles au public (la version 2007 peut être téléchargée
à partir du lien: https://www.gtap.agecon.purdue.edu/resources/taste/taste.asp ); la version avec les
données de 2011 sera rendue publique prochainement
I. Outils descriptifs: Sources de données

 Mesures Non-Tarifaires (MNT) et Barrières Non-Tarifaires


(BNT) - Définitions

 Les termes BNT et MNT sont souvent utilisés de manière


interchangeable

 Cependant, les BNT peuvent être considéré comme un sous-


ensemble des MNT:

 MNT renvoie à toutes les mesures imposées sur les flux commerciaux
plutôt que sur les tarifs douaniers

 Les BNT sont des MNT qui sont injustifiées ou utilisées à mauvais escient
• Ex: les mesures sanitaires et phytosanitaires sont des MNT en principe
(protection de la santé) mais elles sont souvent détournées vers des
utilisations/intérêts purement protectionnistes, devenant ainsi des BNT
I. Outils descriptifs: Sources de données

 Mesures Non-Tarifaires (MNT) et Barrières Non-Tarifaires


(BNT) – Définitions (suite)

 Formes de BNT (Classification de l’OMC):


 Intervention de l’Etat dans le commerce, et pratiques restrictives tolérées
par les gouvernements (exemple: interdictions/restrictions d’importations)

 Procédures douanières et administratives à l’entrée (ex.: règles d’origine)

 Barrières techniques au commerce (ex.: standards)

 Mesures sanitaires et phytosanitaires (ex.: certification)

 Limitations spécifiques (ex.: restrictions quantitatives)

 Charges sur les importations (ex.: frais administratifs élevés)

 Autres (ex.: questions de propriété intellectuelle)


I. Outils descriptifs: Sources de données
 Où trouver des informations sur les MNT et BNT?
 Système d’analyse et d’information commerciale de la CNUCED (TRAINS)
 Utilisez la plateforme intégrée WITS (https://wits.worldbank.org/WITS/WITS/Restricted/Login.aspx)
 Informations disponibles sur: les mesures sanitaires et phytosanitaires, les barrières techniques et les
mesures relatives aux exportations
 Plus de 20 pays africains exportateurs couverts

 MAcMap du Centre du Commerce International (http://www.macmap.org/Default.aspx?lang=fr-


FR)
 Informations sur une variété de règlementations (réglementation sanitaire sur la qualité des denrées,
règles sur le conditionnement, …) appliquées par pays dans le cadre de processus import-export
 Disponibles uniquement pour environ 10 pays africains exportateurs

 Rapports Doing Business de la Banque Mondiale – Commerce transfrontalier


(http://francais.doingbusiness.org/)
 Pas de BNT en tant que telles (aspect de facilitation commerciale) mais très utile pour quantifier les
coûts des échanges transfrontaliers qui entravent le commerce (comme le nombre de documents
requis à l’exportation/importation, les délais d’import/export en jours (y compris les procédures
douanières, les opérations portuaires et de manutention, le transport), les coûts des
exportations/importations (coût d’un conteneur 20 pieds en dollars))
 A part le volet commerce transfrontalier, informations sur les contraintes nationales susceptibles
d’affecter le commerce (facilité de se lancer dans les affaires, permis de construction, accès à
l’électricité, …)
I. Outils descriptifs

• Sources de données
 Exemples d’utilisations: Structure et composition
du commerce en Afrique
• Calcul des indices
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
 Les performances commerciales de l’Afrique semblent assez
impressionnantes, particulièrement au cours de la décennie écoulée
(même si elles ont ralenti à cause de la crise économique et financière)

Evolution du total des exportations et importations de biens et de services de l’Afrique, 1995-2012 (en milliards de dollars)

Croissance sur la période


2002-2012:
Exportations de biens: +334%
Exportations de services:
+169%
Importations de biens: +321%
Importations de services:
+276%

Source: Calculs des auteurs basés sur UNCTADstat


I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
 Cependant, la part de l’Afrique dans le commerce mondial est
restée relativement marginale, comparativement aux autres régions
Evolution de la part des principales régions dans les exportations (importations) mondiales, biens uniquement, %

Exportations de biens Importations de biens

1993 2003 2013 1993 2003 2013

Europe 45.3 45.9 36.3 44.4 45.0 35.8 ↓


Asie 26.0 26.1 31.5 23.6 23.5 31.8 
Amérique du Nord 18.0 15.8 13.2 21.3 22.4 17.4 ↓
Moyen Orient 3.5 4.1 7.4 3.3 2.8 4.2 
Etats indépendants
du Commonwealth
1.5 2.6 4.3 1.2 1.7 3.1 
Amérique Centrale
et du Sud
3.0 3.0 4.0 3.3 2.5 4.2 
Afrique 2.5 2.4 3.3 2.6 2.2 3.4 
Source: OMC, Statistiques du Commerce International, 2014

 S’agissant des services, la part de l’Afrique dans le commerce international est également
faible: 2,3% pour les exportations et 3,4% pour les importations (moyenne 1993-2013)
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
 Composition des exportations totales de biens de l’Afrique
Evolution des exportations de biens par les principaux secteurs, 1995-2012 (milliards de dollars)

Source: Calculs des auteurs basés sur UNCTADstat , classification CTCI pour les secteurs

 Les exportations de l’Afrique portent essentiellement sur les ressources naturelles (les
hydrocarbures représentent près de 2/3 des exportations cumulées sur la période 1995-2012)
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
 Composition des importations totales de biens de l’Afrique
Evolution des importations par les principaux secteurs, 1995-2012 (milliards de dollars)

Source: Calculs des auteurs basés sur UNCTADstat , classification CTCI pour les secteurs

 Les importations concernent principalement les produits industriels (les produits manufacturés
constituent plus de 2/3 des importations cumulées sur la période 1995-2012)
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
 Destination des exportations de biens
Evolution de la part des 5 premiers partenaires de l’Afrique (+exportations intra-africaines)
dans le total des exportations Africaines de biens (milliards de dollars)

 La part des partenaires


internationaux (UE + E-U) dans
les exportations de l’Afrique a
chuté de 65,4% (en 1995) à
47,4% (en 2012)
 Au même moment, la part des
principales économies
émergentes (Chine + Inde) dans
les exportations de l’Afrique est
passée de seulement 3,4% (en
1995) à 18,9% (en 2012)
 Le commerce intra-africain
(exportations) est resté stable
sur la période à seulement
10,9%

Source: Calculs des auteurs basés sur UNCTADstat


I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
 Origine des importations de biens vers l’Afrique
Evolution de la part des 5 premiers partenaires de l’Afrique (+importations intra-africaines)
dans le total des importations Africaines de biens (milliards de dollars)

 La part des partenaires


internationaux (UE + E-U) dans
les importations de l’Afrique a
chuté de 57,0% (en 1995) à
37,6% (en 2012)
 Au même moment, la part des
principales économies
émergentes (Chine + Inde) dans
les importations de l’Afrique est
passée de seulement 3,5% (en
1995) à 19,5% (en 2012)
 Le commerce intra-africain
(importations) est resté stable
sur la période à seulement
11,7% (les importations portent
habituellement sur la valeur
CAF)

Source: Calculs des auteurs basés sur UNCTADstat


I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
 Croisant composition et destinations principales des exportations
totales de biens de l’Afrique
Evolution des exportations de biens de l’Afrique par destination, ventilée par secteur,
moyenne 1995-1997 comparée à moyenne 2010-2012 (milliards de dollars)

Source: Calculs des auteurs basés sur UNCTADstat , classification CTCI pour les secteurs

 Comme mentionné précédemment, et quelle que soit la destination, les ressources naturelles constituent la plus
grande part des exportations de l’Afrique; sauf dans le cas des échanges intra-africains (où les produits
manufacturés prédominent)
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
 Croisant composition et sources principales des importations
totales de biens de l’Afrique
Evolution des importations de biens de l’Afrique par pays d’origine, ventilée par secteur,
moyenne en 1995-1997 comparée à 2010-2012 (milliards de dollars)

Source: Calculs des auteurs basés sur UNCTADstat , classification CTCI pour les secteurs

 Les produits industriels constituent la plus grande part des importations de l’Afrique
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
 Messages clés après un bref survol des données sur les flux
commerciaux au niveau mondial:
 Le total des exportations de l’Afrique est fortement dominé par des produits primaires qui ont,
en général, un faible contenu en valeur ajoutée (pétrole brut, métaux ferreux et non-ferreux
non raffinés, …)
 D’où des perspectives limitées de croissance durable et de développement des économies africaines

 L’Afrique importe essentiellement des produits industriels


 D’où la dépendance du continent vis-à-vis des partenaires étrangers pour ses besoins industriels qui sont
considérables

 Les économies émergentes (Chine, Inde) deviennent de plus en plus des partenaires
importants pour l’Afrique:
 En termes d’exportations et d’importations
 Aux dépens des partenaires traditionnels (UE et Etats-Unis)
• Cependant, les perspectives avec les partenaires émergents ne sont pas nécessairement plus
prometteuses (une forte concentration des exportations et importations dans quelques secteurs)

 Du fait de ces tendances commerciales, l’Afrique est très vulnérable aux chocs extérieurs (ex:
la récente crise économique et financière; besoin urgent de diversification)

 Un des constats est la différence apparente dans la composition des échanges intra-africains
(plus industrialisés) comparée à la composition du commerce africain avec les principaux
partenaires actuels du continent
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
Evolution de la part des exportations (importations) vers (en provenance) les (des) partenaires de
l’Afrique dans le total de ses exportations (importations) – 1995-2012

Source: Calculs des auteurs basés sur UNCTADstat

 La part du commerce intra-africain est restée relativement stable, aux environs de 10-12%
Attention: ces chiffres ne prennent pas en compte le commerce informel qui est supposé être substantiel
en Afrique
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
 La part du commerce intra régional en Afrique est relativement
faible par rapport à celles des autres régions principales
Part du commerce intra régional par région, 2013, %

Source: OMC, Statistiques du Commerce International, 2014

 L’Afrique et le Moyen Orient sont à la traine en ce qui concerne leur part dans le commerce
intra régional
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
 Même si certaines CERs font mieux que d’autres en termes de commerce
intra régional, aucune d’entre elles ne consacre plus de 20% de son
commerce total à ses partenaires régionaux
Part du commerce intra-régional par CER, moyennes 1995-97 vs. 2010-12, %

Source: OMC, Statistiques du Commerce International , 2014

 Les parts du commerce intra régional de la CEA et SADC sont relativement plus élevées que la
moyenne africaine, mais certaines CER (particulièrement l’UMA et la CEEAC) sont loin derrière
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
Exportations africaines vers les partenaires de l’Afrique Exportations Africaines vers le reste du monde

Importations africaines des partenaires de l’Afrique Importations Africaines en provenance du reste du monde

Source: Calculs des auteurs basés sur UNCTADstat , classification CTCI pour les secteurs

 Mais malgré les faibles niveaux d’échanges intra régionaux, le commerce intra régional porte essentiellement sur les
produits manufacturés (d’où les perspectives d’industrialisation) tandis que les exportations vers le reste du monde
portent essentiellement sur les ressources naturelles
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
 Ce qui est vrai au niveau continental est généralement vérifié au
niveau régional …
Part des produits manufactures dans le total des échanges intra-CER, moyenne 2010-2012

70.0%

60.0%

50.0%

40.0%

30.0%

20.0%

10.0%

0.0%
AD
A

A
ca

C
C

AS
AS

AD
M
ES
EA

D
fri

IG

W
SA
C

-S
M
A

EC

O
EN
O

EC
C

C
Source: Calculs des auteurs basés sur UNCTADstat , classification CTCI pour les secteurs

 Les produits manufacturés représentent la plus grande part du commerce intra-africain et intra-CER
pour la moitié des CERs [les exceptions sont: CEDEAO (hydrocarbures=56%), UMA
(hydrocarbures=46%), CEN-SAD (hydrocarbures=38%) et IGAD (alimentation=45%)]
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
 Une analyse plus poussée au niveau pays confirme non seulement (dans bien
des cas) une plus forte tendance à l’industrialisation du commerce en Afrique,
mais également une plus grande diversification des échanges intra africains
(dans la quasi-totalité des cas)
5 premières exportations de quelques pays africains vers des partenaires en Afrique vs. reste du monde – moyennes en 2010-12
Export to Africa Export to Rest of the world

share/tot. exports

share/tot. exports
Pdt share/tot.

Pdt share/tot.
Top 5 pdts

Top 5 pdts
Country

Product

export

export
Product

Petroleum oils or bituminous minerals>70% oil 38% Cotton 31%


Other meat and edible meat offal 13% Gold, non-monetary 25%
Benin Rice 9% 70% Fruits and nuts (excluding oil nuts) 18% 86%
Iron & steel bars, rods, angles 6% Non-ferrous base metal waste 9%
Petroleum oils, crude 4% Ferrous waste 4%
Nickel ores & concentrates 11% Pearls, precious & semi-precious stones 87%
Pearls, precious & semi-precious stones 11% Nickel ores & concentrates 9%
Botswana Gold, non-monetary 8% 39% Natural abrasives, n.e.s. 1% 99%
Copper ores and concentrates 5% Meat of bovine animals, fresh, chilled or frozen 1%
Meat of bovine animals, fresh, chilled or frozen 4% Copper ores and concentrates 1%
Petroleum oils or bituminous minerals>70% oil 34% Petroleum oils, crude 43%
Soaps, cleansing and polishing prep. 5% Cocoa 15%
Cameroon Civil engineering equipment 4% 50% Wood simply worked 9% 77%
Ships, boats & floating structures 4% Wood in the rough or roughly squared 5%
Lime, cement, fabrica. constr. mat. 4% Fruits and nuts (excluding oil nuts) 5%

Source: Calculs des auteurs basés sur UNCTADstat , classification CTCI pour les secteurs
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
5 premières exportations de quelques pays africains vers des partenaires en Afrique vs. reste du monde – moyennes en 2010-12

Export to Africa Export to Rest of the world

share/tot. exports

share/tot. exports
Pdt share/tot.

Pdt share/tot.
Top 5 pdts

Top 5 pdts
Country

Product

export

export
Product

Articles of apparel, of textile fabrics 12% Spices 20%


Men's clothing of textile fabrics, not knitted 10% Articles of apparel, of textile fabrics 14%
Madagascar Petroleum oils or bituminous minerals>70% oil 9% 44% Ores and concentrates of base metals 9% 54%
Women's clothing, of textile fabrics 6% Crustaceans, mollusks and aquatic invertebrates 7%
Sugar, molasses and honey 6% Men's clothing of textile fabrics, not knitted 4%
Gold, non-monetary 74% Cotton 41%
Fertilizers 9% Gold, non-monetary 37%
Mali Live animals 6% 93% Petroleum oils or bituminous minerals>70% oil 6% 89%
Cotton 2% Oil seeds and oleaginous fruits 3%
Petroleum oils or bituminous minerals>70% oil 2% Leather 2%
Articles of apparel, of textile fabrics 15% Articles of apparel, of textile fabrics 15%
Men's clothing of textile fabrics, not knitted 12% Fish, aqua. invertebrates, prepared, preserved 13%
Mauritius Knitted or crocheted fabrics 6% 45% Sugar, molasses and honey 13% 53%
Textile yarn 6% Men's clothing of textile fabrics, not knitted 9%
Cotton fabrics, woven 5% Women's clothing, of textile, knitted 3%
Petroleum oils or bituminous minerals>70 % oil 26% Inorganic chemical elements, salts 19%
Lime, cement, fabrica. constr. mat. 16% Petroleum oils or bituminous minerals>70% oil 18%
Senegal Fish 7% 59% Fish 12% 69%
Edible products and preparations 6% Gold, non-monetary 11%
Tobacco, manufactured 5% Crustaceans, mollusks and aquatic invertebrates 9%

Source: Calculs des auteurs basés sur UNCTADstat , classification CTCI pour les secteurs
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations
5 premières exportations de quelques pays africains vers des partenaires en Afrique vs. reste du monde – moyennes en 2010-12
Export to Africa Export to Rest of the world

share/tot. exports

share/tot. exports
Pdt share/tot.

Pdt share/tot.
Top 5 pdts

Top 5 pdts
Country

Product

export

export
Product

Lime, cement, fabrica. constr. mat. 29% Cocoa 21%


Petroleum oils or bituminous minerals>70% oil 7% Crude fertilizers 17%
Togo Articles of plastics 6% 53% Cotton 16% 75%
Perfumery, cosmetics or toilet prepar. 5% Gold, non-monetary 15%
Fertilizers 5% Coffee and coffee substitutes 5%
Lime, cement, fabrica. constr. mat. 10% Coffee and coffee substitutes 33%
Tea and mate 6% Fish 11%
Uganda Sugar, molasses and honey 5% 30% Telecommunication equipment 10% 67%
Animal or veg. oils & fats 5% Cotton 7%
Vegetable fats & oils 4% Tobacco, unmanufactured; tobacco refuse 6%
Coke & semi-cokes of coal 19% Tobacco, unmanufactured; tobacco refuse 32%
Nickel ores & concentrates 14% Pig iron & spiegeleisen 16%
Zimbabwe Gold, non-monetary 13% 61% Cotton 11% 73%
Tobacco, unmanufactured; tobacco refuse 9% Sugar, molasses and honey 7%
Printed matter 6% Pearls, precious & semi-precious stones 6%

Source: Calculs des auteurs basés sur UNCTADstat , classification CTCI pour les secteurs
I. Outils descriptifs : Exemples d’utilisations

 Recommandations clés basées sur un examen sommaire de la


structure et de la composition du commerce en Afrique:
 L’Afrique doit adopter une posture plus stratégique lorsqu’elle
s’engage avec les partenaires étrangers
 Il est essentiel d’exploiter le commerce intra-africain dont les
caractéristiques sont de loin plus prometteuses que le
commerce entre l’Afrique et le reste du monde
 En particulier, dans la perspective de promouvoir la diversification de
l’Afrique, son industrialisation, et ainsi sa transformation structurelle

 Mais au regard des parts limitées, par le passé et actuellement,


du commerce intra africain, il importe de l’accroitre rapidement
 Il y a évidemment des obstacles (tarifs douaniers et BNT, etc.) mais cela
permettra d’avoir des avantages commerciaux qui se traduiront en
croissance et en des résultats positifs de développement pour les économies
africaines
I. Outils descriptifs

• Sources de données
• Exemples d’utilisations: Structure et composition du
commerce en Afrique
 Calcul des indices
I. Outils descriptifs: Calcul des indices

 Il est possible d’utiliser les données de flux commerciaux pour calculer des
indices qui permettent d’avoir un aperçu sur les performances
commerciales d’un pays donné

 Ici, nous allons nous focaliser sur deux indices (mais il en existe
évidemment davantage):

 Avantage Comparatif Révélé

 Diversification des exportations


I. Outils descriptifs: Calcul des indices
 Indice d’Avantage Comparatif Révélé (ACR) (Béla Balassa, 1965):
 Permet de mesurer l’avantage/désavantage relatif d’un pays dans
l’exportation d’un produit donné (ou d’un groupe de produits) vers l’étranger
(ou vers un groupe de pays de référence)

 Peut donner des informations sur les exportations à prioriser (mais


uniquement sur la base des tendances commerciales actuelles)

 Mesuré traditionnellement comme suit: X ki


ACR  i Xi
k
Xk
Avec: X
Xki: Exportations par un pays i d’un produit (ou groupe de produits) k vers l’étranger (ou vers un groupe de pays de
référence);
Xi: Volume total des exportations à l’étranger (ou vers un groupe de pays de référence);
Xk: Exportations d’un produit (ou groupe de produits) k vers l’étranger (ou un groupe de pays de référence);
X: Volume total des exportations vers l’étranger (ou vers un groupe de pays de référence);
ACRki: Avantage/Désavantage révélé du pays i par rapport à un produit (ou groupe de produits) k
 Si ACRki >1, alors le pays i a un avantage comparatif révélé dans l’exportation d’un produit (ou groupe de
produits) k vers l’étranger (ou vers un groupe de pays de référence); sinon il s’agit d’un désavantage relatif
I. Outils descriptifs: Calcul des indices

 Remarque importante: l’indice ACR est asymétrique (aucun plafond pour


les produits ayant un avantage comparative révélé, mais un seuil (0)
pour ceux avec un désavantage comparatif)

 La solution est de normaliser l’indice (Keld Laursen, 2000) comme suit:

k 1
i
ACR
ACRN k 
i

ACRki  1
 Si 0 < ACRNki < 1 alors le pays i a un avantage comparatif révélé dans l’exportation d’un
produit (ou groupe de produits) k vers l’étranger (ou vers un groupe de pays de
référence)

 Si 0 > ACRNki > -1 alors le pays i a un désavantage comparatif dans l’exportation d’un
produit (ou groupe de produits) k vers l’étranger (ou vers un groupe de pays de
référence)
I. Outils descriptifs: Calcul des indices

 ACR- Application:
 Veuillez calculer l’ACRN pour l’Afrique dans son ensemble pour les moyennes
des périodes 2003-2004 et 2013-2014 (en utilisant les informations contenues
dans le fichier ACR_Afrique.xls)

 Quels sont les produits qui ont un avantage comparatif révélé pour le
Continent dans son ensemble?

 Avez-vous observé un changement dans le temps?

 Facultatif: vous pouvez reprendre les étapes ci-dessus avec un pays de votre
choix en lieu et place de l’Afrique dans son ensemble [vous pouvez télécharger les
données requises à partir de la plateforme en ligne WITS
(https://wits.worldbank.org/WITS/WITS/Restricted/Login.aspx) après inscription gratuite]
I. Outils descriptifs: Calcul des indices
 Indice de diversification des exportations:
 Permet de mesurer si les exportations d’un pays: ont tendance à se
concentrer dans quelques produits [acheminés vers quelques
partenaires/marchés], ou concernent une gamme relativement large
de produits [destinés à un éventail relativement large de
partenaires/marchés]

 Mesuré typiquement à travers l’indice Herfindahl-Hirschman (IHH)


comme suit: 2
 
 Pour les produits:  i 
IHH i produits    P 
P X p

p 1
  p 
i
X
Avec:  p 1 
Xpi: Exportations par un pays i d’un produit p vers l’étranger;
p: Tout produit exportable; prenant des valeurs de p = 1 à P (nombre total des produits commercialisés);
HHIi: Indice Herfindahl-Hirschman pour le pays i ; prenant des valeurs de 1/P à 1;
 Par convention IHHi <0.01: forte diversification; 0.01 <= IHHi < 0.15: diversification satisfaisante; 0.15 <=
IHHi <= 0.25: diversification modérée; IHHi > 0.25: diversification faible (ou forte concentration)
I. Outils descriptifs: Calcul des indices
2
 Pour les marchés:  
M
 i 
  M m 
X
IHH i marchés
 
  Xm 
m 1 i
Avec:
 m 1 
Xmi: Exportations d’un pays i vers un marché (pays) m;
m: Tout marché de destination d’un produit exporté; prenant des valeurs m = 1 à M (nombre total des marchés de
destination des produits exportés);
IHHi: Indice Herfindahl-Hirschman pour le pays i, prenant des valeurs 1/M à 1;

 Il est également important de normaliser l’indice comme suit:


1 1
IHH i  IHH i 
IHHN i produits  P or IHHN i marchés  M
1 1
1 1
Avec: P M
IHHNi: Indice Herfindahl-Hirschman Normalisé pour le pays i; prenant les valeurs de 0 à 1;
 Une valeur proche de 0 montre une forte diversification, tandis qu’une valeur proche de 1 fait état d’une
forte concentration
I. Outils descriptifs: Calcul des indices

 Il faut noter que l’indice HH permet uniquement de mesurer la


diversification (ou concentration) des exportations à la marge intensive
(diversification (ou concentration) dans les flux commerciaux existants)

 On peut simplement mesurer la diversification des exportations à la


marge extensive (expansion des exportations = nouveaux flux
commerciaux) en comparant le nombre de lignes d’exportations actives
(commercialisées) avec le nombre total des lignes (nombre total des
produits ou marchés potentiels)
 Plus le ratio est élevé, plus la diversification des exportations est grande à la
marge extensive

 Il existe des méthodologies autres que l’Indice HH pour mesurer les


marges intensive et extensive de la diversification (Cf Hummels et
Klenow, 2005) – Nous n’allons pas les détailler ici, car ce n’est pas l’objet
de la présente formation
I. Outils descriptifs: Calcul des indices
 IHH - Application:
 Veuillez calculer l’indice HHN pour la diversification/concentration de produits
pour l’Afrique dans son ensemble pour les moyennes des période 2003-2004
et 2013-2014 (en utilisant les informations contenues dans le fichier
IHH_produit&marché_Afrique.xls)

 Veuillez calculer l’Indice HHN pour la diversification/concentration des marchés


pour l’Afrique dans son ensemble pour les moyennes des périodes 2003-2004
et 2013-2014 (en utilisant les informations contenues dans le fichier
IHH_produit&marché_Afrique.xls)

 Faites une représentation graphique des résultats dans Excel (produit en


abscisse et marché en ordonnée)
 Les résultats indiquent-ils une diversification ou une concentration (pour les
produits et pour les marchés) dans les exportations de l’Afrique? Des
changements observés dans le temps?

 Facultatif: vous pouvez reprendre les mêmes étapes avec le pays de votre
choix en lieu et place du continent dans son ensemble (téléchargez les données
requises à partir de la plateforme en ligne WITS
(https://wits.worldbank.org/WITS/WITS/Restricted/Login.aspx) après inscription gratuite)
II. Outils d’analyse ex-post

 Le Modèle de gravité appliqué au commerce


(Analyse économétrique)
II. Outils d’analyse ex-post: Modèle de gravité
appliqué au commerce

 Principales caractéristiques:

 Utilisé pour analyser les effets d’un changement de politiques sur les
flux commerciaux a posteriori (ex-post) par exemple pour:

 Vérifier l’effectivité des accords commerciaux;

 Analyser les effets de l’adhésion à l’OMC;

 Explorer les effets des tarifs douaniers et BNT;

 Explorer les impacts associés à la langue commune; aux relations


coloniales et à d’autres variables quantitatives susceptibles d’avoir un
impact sur le commerce.
II. Outils d’analyse ex-post: Modèle de gravité

 Principales caractéristiques (suite):

 Basé sur une analogie avec la loi de la gravitation universelle en


physique (Isaac Newton, 1686) selon laquelle:
 "Chaque particule de matière dans l’Univers attire toute autre particule
avec une force proportionnelle au produit de leurs masses et inversement
proportionnelle au carré de la distance qui les sépare"

m1  m2
F  F1  F2  G 
r2

Avec:
m1 et m2: masses 1 et 2 (en kilogrammes (kg));
Source: I, Dennis Nilsson (2008)
r: Distance entre les 2 masses (en mètres (m));
G: Constante de gravitation universelle = 6.6726 x 10-11 (en N*m2*kg-2);
F: Magnitude de la force gravitationnelle entre les masses (en Newtons (N)).
II. Outils d’analyse ex-post: Modèle de gravité
 Principales caractéristiques (suite):
 En termes économiques, le modèle de gravité indique que:
“Les interactions économiques entre deux entités géographiques sont
proportionnelles à la taille de ces entités et inversement liées à la distance
entre elles”

 En d’autres termes, en ce qui concerne le commerce: la distance


et la taille économique (PIB) déterminent les échanges bilatéraux
(ou la résistance)
 Cadre de base du modèle (Jan Tinbergen, 1962):
 2
Yi 1  Y j
X i, j    3
Avec: Di , j
Di,j: Distance (ou coûts des échanges) entre un pays i et un pays j;
Yi et Yj: Produit Intérieur Brut du pays i (ou offre de biens exportables) et Produit Intérieur Brut du
pays j (ou demande de biens exportables); utilisé comme indicateur pour la taille économique;
α = Constante;
β1, β2, β3 = Paramètres à estimer;
Xi,j = Flux commerciaux du pays i au pays j.
II. Outils d’analyse ex-post: Modèle de gravité

 Estimation économétrique:
 L’équation du cadre de base est habituellement changée en une
forme linéaire pour une analyse économétrique (en utilisant des
logarithmes):

ln( X i , j )    1 ln(Yi )  2 ln(Yj )  3 ln(Di , j )  4 DUM i , j  5 ln(POLi , j )   i , j

 Où β4 DUMi,j représente toute variable muette (0 ou 1) que l’on peut ajouter à


l’équation pour étudier l’impact d’éléments spécifiques (les 2 pays ont une frontière
commune, la même langue, sont parties prenantes au même accord commercial…);

 Et β5 ln(POLi,j) représente toute variable de politique que l’on peut ajouter à l’équation
pour jauger les effets de politiques spécifiques (taux de change entre les 2 pays,
influence des BNT…);
 εi,j : Terme d’erreur pour saisir ce qui reste inexpliqué par le modèle.
II. Outils d’analyse ex-post: Modèle de gravité
 Estimation économétrique (suite):

 Cependant, l’approche de forme linéaire présente au moins 2 limites:


 Puisque ln(x) est défini uniquement si x>0, l’équation ne peut être résolue lorsqu’il n’y a
pas de commerce bilatéral entre les 2 pays au cours d’une année donnée
 Il a été prouvé qu’elle fournit des estimations erronées en présence d’hétéroscédasticité
(le terme d’erreur n’est pas indépendant des autres variables, ce qui conduit à des
estimations erronées des élasticités correspondantes)

 L’approche préférée est d’utiliser une forme multiplicative plutôt qu’une forme
linéaire (comme préconisé par Santos Silva et Silvana Tenreyro, 2006):

X i, j  exp  1 ln(Yi )  2 ln(Yj )  3 ln(Di, j )  4 DUM i, j  5 ln(POLi, j )  i, j

 Utilise la technique d’estimation du pseudo-maximum de vraisemblance (PMV)


(tandis que la forme linéaire repose sur la technique des moindres carrés
ordinaires (MCO)
II. Outils d’analyse ex-post: Modèle de gravité

 Extension: Modèle de gravité avec résistances multilatérales


 Intuition: plus deux pays sont éloignés du reste du monde, plus ils échangent
entre eux. Les résistances multilatérales sont faibles lorsqu’un pays est éloigné
du reste du marché.

 Problème: les résistances multilatérales sont inobservables. Comment les


évaluer?

 Quelques solutions:
 Utiliser des variables muettes d’importateur/exportateur avec des données
transversales;
 Utiliser des effets constants avec des données de panel;
 Construire un indice d’éloignement. Pour le pays i, l’indice sera:

 Chacune des solutions ci-dessus a ses avantages et inconvénients; veuillez consulter le Guide de l’OMC et
de la CNUCED pour plus de détails: https://www.wto.org/english/res_e/publications_e/wto_unctad12_e.pdf
II. Outils d’analyse ex-post: Modèle de gravité

 Extension: Modèle de gravité avec résistances multilatérales (suite)

 L’équation de base de gravité est:

 La cadre du modèle de base peut être converti en forme linéaire pour faciliter
une analyse économétrique à l’aide de la technique MCO:

Avec:
Yi et Yj représentant le PIB du pays i et du pays j; et Y étant le PIB mondial;
tij représentant le coût des échanges entre le pays i et le pays j;
Πi étant la résistance multilatérale à la sortie du pays i (la facilité du pays exportateur d’accéder au
marché);
Pj étant la résistance multilatérale du pays j à l’entrée (la facilité du pays importateur d’accéder au
marché).
(OMC et CNUCED, 2012)
II. Outils d’analyse ex-post: Modèle de gravité

 Forces:
 Données facilement disponibles; Modèle relativement facile à utiliser;
 Permet d’évaluer les éléments difficiles à quantifier (barrières non tarifaires,
infrastructure, produits standards, etc.)
 Peut être utilisé pour anticiper les flux commerciaux futurs en fonction des
observations passées
 Peut être utilisé non seulement avec des données agrégées (niveau pays) mais
également avec des données désagrégées (niveau sectoriel)

 Faiblesses:
 Manque de fondements économiques (basé plutôt sur l’intuition: si la taille
économique augmente, l’offre et la demande augmentent, entrainant ainsi une
hausse du volume d’exportations et d’importations; les pays voisins ont
tendance à plus commercer entre eux)
 Ne permet pas d’estimer directement les effets sur le bien-être
II. Outils d’analyse ex-post: Modèle de gravité

 Où trouver les données nécessaires pour mener une analyse de


politiques commerciales à l’aide du modèle de gravité?

 Centre d’Etudes Prospectives et d’Information Internationales (CEPII)


 Fournit des informations exhaustives prêtes à l’emploi (même sous format
STATA) pour les modèles de gravité compilés dans une base de données (y
compris le PIB, la distance et les variables muettes sur les frontières
communes, la langue commune, les relations coloniales, etc.)
 Téléchargeable ici: http://www.cepii.fr/CEPII/fr/bdd_modele/presentation.asp?id=8
 Peuvent être trouvées dans le dossier intitulé “Données Modèle de
Gravité_CEPII” qui sera distribué pendant la formation

 Piermartini et Yotov (2016) donnent une liste quasi-exhaustive de sources de


données pour la construction d’un modèle de gravité; à chaque source de données
est associée le lien correspondant. Les sources de données sont également
réparties par sujet (flux commerciaux, RTA, etc.)
II. Outils d’analyse ex-post: Modèle de gravité

 Références utiles:

 Piermartini, R. et Yotov, Yoto, (2016), “Estimation des Effets des Politiques


Commerciales avec Gravité Structurelle”, Document de travail ERSD No.10-2016.

 OMC et CNUCED (2012), “Guide Pratique pour l’Analyse des Politiques


Commerciales” (https://www.wto.org/english/res_e/publications_e/wto_unctad12_e.pdf)
expliquant étape par étape comment:
 Construire une base de données sur la gravité;
 Evaluer le modèle de gravité.
 L’analyse est basée sur le logiciel STATA. Les codes et bases de
données STATA sont disponibles en ligne.
III. Outils d’analyse ex-ante

 Modèle d’équilibre partiel (EP)


• Modèle d’équilibre général (EG)
• Modèle de Micro-simulation (MS)
III. Outils d’analyse ex-ante: Modèle
d’équilibre partiel (EP)
 Principales caractéristiques:

 D’abord développé par Antoine Augustin Cournot (1838) et


ensuite formalisé par Alfred Marshall (Principes de l’Economies,
1890)
 Utilisé pour anticiper les effets économiques suite à un
changement de politique; l’analyse est menée avant la
survenance du changement (ex-ante)
 Accent mis sur un produit/marché à la fois (ceteris paribus: “tous
les autres éléments restent inchangés ou constants”)
 Se penche sur tout changement dans le commerce, d’un secteur
donnée, entrainé par des instruments de politique
 Par exemple: quels sont les effets de l’imposition d’une
interdiction d’importation de blé?
III. Outils d’analyse ex-ante : Modèle EP
 Convergence vers l’équilibre – Illustration graphique:
 Exemple de libéralisation unilatérale (suppression de tarif douanier
(t)) d’un produit 1 dans un petit pays i; et effets sur le bien-être social

Prix Les consommateurs gagnent:


Offre (O) A C
B D
Les producteur perdent:

A
L’Etat perd:
P1 + t C
A B C D
P1
La Nation (net) gagne:

IMP10 Demande (D) B D

O11 O10 D10 D11 Quantité

IMP11
III. Outils d’analyse ex-ante : Modèle EP

 Forces:

 Exigences minimum en termes de données (généralement les


flux commerciaux, les données de politiques commerciales pour
les secteurs en question, et quelques élasticités décrivant le
comportement des producteurs et des consommateurs, c-à-d
comment ils réagissent face au changements de prix)

 Relativement facile à utiliser (des résultats obtenus rapidement)


et transparent (il existe un certain nombre de modèles prêts à
l’emploi et disponibles en ligne)

 Permet de mener une analyse à un niveau très désagrégé d’un


secteur donné (par exemple: importations de « sucre roux » par
un pays donné)
III. Outils d’analyse ex-ante : Modèle EP

 Faiblesses:
 Ne prend pas compte tous les effets à l’échelle de l’économie
(aucune interaction ou retour/feedback: “toutes les autres choses
étant égales”; par exemple, dans l’analyse du secteur de la
cordonnerie, l’utilisation d’un intrant (cuir) pour fabriquer un
produit (chaussures) est occultée)
 Doit être utilisé pour analyser uniquement un (petit)
secteur/marché où les effets d’engrenage (ou indirects) sont
négligeables
 Ne tient pas compte des contraintes sur les facteurs de
production et leur mouvement à travers les secteurs
 Puisque cela repose sur quelques données, il faut être prudent
car les erreurs de données risquent d’avoir un impact sur les
résultats
III. Outils d’analyse ex-ante : Modèle EP
 Exemples de modèles EP disponibles en ligne pour une utilisation
immédiate:
 Outil de Simulation de l’Impact des Réformes des Tarifaires (TRIST)
 Développé par la Banque Mondiale
 Configuré sous Excel
 Téléchargeable gratuitement (même avec une version prête à l’emploi pour
certains pays tels que Burundi, Ethiopie, le Kenya, Madagascar, Malawi,
Seychelles, Zambie) au:
http://econ.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/EXTDEC/EXTRESEARCH/EXTPROGRAMS/EXTTRADE
RESEARCH/0,,contentMDK:22326520~pagePK:210058~piPK:210062~theSitePK:544849,00.html
 Utilisé largement pour calculer les incidences des réformes commerciales sur
les recettes douanières

 SMART
 Développé par la Banque Mondiale; repose sur les données tarifaires du
systèmes TRAINS de la CNUCED
 Peut être utilisé à partir de la plateforme en ligne WITS à la rubrique
‘Simulation tarifaire et commerciale’ après inscription gratuite au:
https://wits.worldbank.org/WITS/WITS/Restricted/Login.aspx
III. Outils d’analyse ex-ante

• Modèle d’Equilibre Partiel (EP)


 Modèle d’Equilibre Général (EG)
• Modèle de Micro-simulation (MS)
III. Outils d’analyse ex-ante: Modèle
d’Equilibre Général (EG)
 Principales caractéristiques:
 Attribué à Léon Walras (Eléments d’économie politique pure,
1874)
 Comme pour le modèle EP, le modèle EG est utilisé pour
anticiper les effets sur l’économie d’un changement de politique,
sachant que l’analyse est effectuée avant la survenance du
changement (ex-ante)
 Mais le modèle EG examine les équilibres sur tous les marchés
simultanément
 Evalue les effets économiques associés aux politiques
commerciales susceptibles d’avoir un impact sur de multiples
marchés:
 Exemples: la libéralisation multilatérale bénéficie-t-elle à tous les pays en termes de bien-être?
Quels sont les secteurs qui sont le plus affectés par la libéralisation commerciale? Comment
l’intégration régionale renforce-t-elle le commerce intra régional? Un accord de commerce bilatéral
peut-il détourner ou créer plus d’échanges commerciaux?
III. Outils d’analyse ex-ante: Modèle EG

 Interactions entre agents dans une économie ouverte

Source: Piermartini R. et R. Teh, Document de Consultation OMC No. 10 (2005)


III. Outils d’analyse ex-ante: Modèle EG
 Convergence vers l’équilibre – Illustration graphique:
 Exemple de libéralisation d’un produit 1 dans un petit pays i qui produit et
consomme deux produits (produit 1 et produit 2); et les effets sur le bien-être

Produit 2
(O2, D2) - P1(1+t)/P2
Niveau de bien-être avec de tarifs
-P1/P2 douaniers sur le produit 1 (D0)
Niveau de bien-être après libéralisation (D1)
O1
Exportations du produit 2
en situation de libre échange
Importations du produit 1 dans O0
Recettes
douanières
D1 > D0
une situation de libre échange
pour l’Etat
D1
Exportation du produit 2 avec des D 0
tarifs sur le produit 1 Importations du produit 1 avec
des tarifs douaniersTarif
sur le
produit 1 douanier
Produit 1
(O1, D1)
III. Outils d’analyse ex-ante: Modèle EG

 Forces:

 Capable de capter les interactions multiples qui ont lieu dans


les différents secteurs et entre agents de l’économie

 Fournit une masse d’informations précieuses (exportations,


importations et production par secteur, bien-être économique,
etc.)
III. Outils d’analyse ex-ante: Modèle EG

 Faiblesses:

 Exigences de données (volume considérable de données requis


pour représenter toutes les interactions ayant lieu dans
l’économie mondiale)

 Complexe (requiert des compétences en programmation et un


logiciel sophistiqué et relativement cher pour résoudre le modèle)

 Pas très transparent (faite de plusieurs équations, souvent


appelée “boîte noire”)

 Repose sur beaucoup de postulats/simplifications (souvent seul


un consommateur représentatif par pays/région, etc.)
III. Outils d’analyse ex-ante: Modèle EG

 Modèles pays unique vs. Modèles multi-pays:


 Les modèles pays unique se focalisent sur une économie spécifique

 Les modèles multi-pays examinant plusieurs économies

 Modèles statiques vs. Modèles dynamiques:


 Modèles statiques:
 Traitent uniquement de la nature de l’équilibre final par rapport à l’équilibre initial

 Ne peut pas saisir les coûts et les bénéfices potentiels (comme l’accumulation des
capitaux, les changement technologiques) associés à la transition

 Modèles dynamiques:
 Examinent aussi bien la nature de l’équilibre final que l’évolution du système économique
entre les états initial et final

 Saisissent certains des coûts et bénéfices potentiels pendant la transition


III. Outils d’analyse ex-ante: Modèle EG
 Exemples de modèles EGC multi-pays et multi-secteurs actuellement
utilisés pour l’analyse des politiques commerciales:

 Modèle Global Trade Analysis Project (GTAP)


 Développé par l’Université Purdue (Etats-Unis)
 Cours organisés annuellement
 Interface relativement conviviale; programmée en GEMPACK (disponible aussi en version GAMS)
 Plus de détails disponibles ici : https://www.gtap.agecon.purdue.edu/

 Modeling International Relationships in Applied General Equilibrium (MIRAGE)


 Développé par le CEPII (Paris)
 Nécessaire d’être membre du consortium MIRAGE pour pouvoir l’utiliser (le CEA est membre
aux côtés de CEPII, IFPRI, ITC/CCI, INRA, OMC, DG du Commerce de la Commission
Européenne, Trinity College, Universita del Molise)
 Programmé en GAMS
 Plus de détails disponibles ici: http://www.mirage-model.eu/miragewiki/index.php?title=Accueil

 LINKAGE
 Développé et maintenu par la Banque Mondiale; programmé en GAMS et en GEMPACK
 Plus de détails disponibles ici :
http://econ.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/EXTDEC/EXTDECPROSPECTS/0,,contentMD
K:20357492~menuPK:681018~pagePK:64165401~piPK:64165026~theSitePK:476883,00.html
III. Outils d’analyse ex-ante: Modèle EG
 Remarque:
 Il est important de comprendre pourquoi les études menées à travers
les mêmes modèles ou des modèles différents (même s’ils ont des
structures similaires; comme les 3 modèles présentés dans la diapo
précédente) donnent des estimations variées; cela peut s’expliquer
par:
 Les différences de caractéristiques/postulats dans certains modèles
(ex.: modèle statique vs. modèle dynamique)
 Les différences dans les données (notamment les sources
d’informations sur les tarifs douaniers)
 Les différences dans les valeurs des paramètres (comme les
élasticités d’Armington: comment substituer les biens en fonction de
leur origine géographique [domestiques ou importés]?)
 Les différences dans les éléments des scenarios modélisés (produits
sensibles/spéciaux pris en compte ou pas dans les scenarios de
libéralisation, type de formule pour la réduction des tarifs douaniers,…)
III. Outils d’analyse ex-ante

• Modèle d’Equilibre Partiel (EP)


• Modèle d’Equilibre Général (EG)
 Modèle de Microsimulation (MS)
III. Outils d’analyse ex-ante: Modèle de
Microsimulation (MS)
 Principales caractéristiques:
 Utilisé pour anticiper sur les effets au niveau micro (souvent au niveau
des ménages) d’un changement de politique; comme pour les modèles
EP et EG, la micro simulation est menée avant que le changement ne
se produise (ex-ante)
 Les effets au niveau micro (également appelés effets distributifs) sont
les effets d’une réforme de politique décomposés à travers divers
segments de la population (grâce à l’utilisation d’enquêtes très
détaillées au niveau des ménages comme données d’entrée pour le
modèle)
 Evalue généralement les effets distributifs des politiques commerciales
sur le bien-être social, particulièrement sur la pauvreté et l’inégalité
 Exemples: Peut-on s’attendre à ce que l’accord commercial
augmente/réduise la pauvreté dans un pays? L’accord commercial va-t-il
accentuer/réduire les inégalités dans un pays donné?
III. Outils d’analyse ex-ante: Modèle MS

 Comment cela fonctionne-t-il?

 Lien entre le niveau macroéconomique (Modèle EP ou [le plus


souvent] Modèle EG) et la dimension microéconomique
(Modèle de microsimulation)
 Essentiellement 3 façons de lier les modèles EP/EG et MS:
1) Approche complètement intégrée (John Cockburn, 2001)

2) Approche descendante (François Bourguignon, Anne-Sophie


Robilliard et Sherman Robinson, 2003)
3) Approche descendante/ascendante (Luc Savard, 2003)
III. Outils d’analyse ex-ante: Modèle MS

 Lien entre les modèles EP/EG et MS:


1) Approche complètement intégrée
 Intègre simplement de nouvelles équations pour prendre en
compte le niveau microéconomique dans le modèle EP/EG
 En remplaçant le(s) ménage(s) représentatif(s) dans le modèle
EP/EG par des ménages “de la vie réelle” sur la base
d’informations détaillées tirées des enquêtes sur les ménages
 Limites:

 Relativement long et pas très simple d’ajouter des équations au


niveau microéconomique dans le modèle EP/EG
 A tendance à mal capter les réponses comportementales des agents
économiques face aux chocs des politiques (les spécifications ne
sont pas assez détaillées et le modèle ne prévoit pas d’effet de
retour du niveau micro vers le niveau macro)
III. Outils d’analyse ex-ante: Modèle MS
 Lien entre les modèles EP/EG et MS (suite):
2) Approche descendante
 Développement d’un modèle MS séparé (du modèle EP/EG) qui
permette d’évaluer les réponses comportementales à une réforme de
politique (par exemple: comment les revenus d’un ménage sont affectés
par le changement de politique?)
 Faire tourner le modèle EP/EG avec la réforme ciblée et utilisation des
résultats sélectionnés (changements dans les prix, les échanges…)
dans le modèle comme données d’entrée pour le modèle MS
 Ensuite exécuter le modèle MS en conséquence
 Limites:
 Même si les effets du niveau macro sur les ménages peuvent être bien
captés (mieux que dans l’approche entièrement intégrée), cette approche ne
capte pas bien les impacts du niveau microéconomique susceptibles
d’affecter les variables macroéconomique (ex.: impact des revenus des
ménages sur la consommation)
III. Outils d’analyse ex-ante: Modèle MS
 Lien entre les modèles EP/EG et MS (suite):
3) Approche descendante/ascendante
 Séparer le modèle MS du modèle EP/EG
 Cependant, lien bidirectionnel entre les 2 modèles, comme suit:
 Exécuter le modèle EP/EG (données de sortie utilisées comme données d’entrée
dans le modèle MS)
 Ensuite exécuter le modèle MS [et agréger les variables (ex.: consommation et
offre de main d’œuvre) à utiliser comme données d’entrée dans le modèle EP/EG]
 Re-exécuter le modèle EP/EG (de nouvelles données de sortie utilisées comme
données d’entrée pour le modèle MS)
 Re-exécuter le modèle MS (et agréger les variables à utiliser comme de
nouvelles données d’entrée pour le modèle EP/EG), etc.
• Autant d’itérations nécessaires jusqu’à ce que les 2 modèles
convergent en termes de niveau des variables agrégées
 Limites:
 Approche plus satisfaisante pour le modèle MS, mais pas épargnée par les incohérence de
données entre les modèles macro et micro

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