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Module de MICROECONOMIE

Support de cours

Semestre 1 Ensemble 1
Année universitaire 2020/2021

Professeur : F. BOUTALEB

Page 1/27 Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales Km 8, Route d'El Jadida – Oasis - Casablanca
Tél : 05.22.23.11.00 – 05.22.23.04.94 Fax : 05.22.25.02.01 Site Web : www.fdc.ma
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INTRODUCTION

La microéconomie étudie comment les agents économiques – pris individuellement – prennent leurs
décisions de production ou de consommation, et elle s’intéresse aux relations qui existent entre celles-
ci. Ces décisions individuelles ainsi que leurs interrelations se répercutent au niveau macroéconomique
dans ce sens que les agrégats macroéconomiques ne sont rien d’autre que des sommes de grandeurs
microéconomiques. On peut à juste titre, considérer la microéconomie comme l’étude des arbres et la
macroéconomie comme l’étude de la forêt.

Il y a lieu de noter que la microéconomie s’intéresse essentiellement aux problèmes d’allocation des
ressources par les individus alors que la macroéconomie s’intéresse aux problèmes de régulation du
cours de l’activité économique. La théorie du consommateur propose une explication des choix que
devrait opérer un individu compte tenu de toutes les contraintes qui restreignent sa liberté d’action
alors que la théorie keynésienne du multiplicateur se propose d’expliquer comment est-ce qu’une
politique budgétaire expansionniste peut relancer l’économie par une action sur la demande globale.
La problématique de base de la microéconomie est la recherche de l’optimum et celle de la
macroéconomie est la réalisation d’un équilibre global jugé satisfaisants aux yeux de tous les acteurs
de l’économie.

Les phénomènes étudiés par la science économique ne sont pas si transparents qu’ils ne peuvent le
paraître aux yeux des observateurs peu avertis ; ils sont inextricablement entremêlés entre eux que
l’on ne peut prétendre les saisir de manière parfaite. Ce faisant, l’analyste – économiste se doit de les
appréhender à travers des grilles de lecture ou d’interprétation qui se fondent sur les signaux les plus
distinctifs que le monde réel émet. Compte tenu de l’objectif poursuivi par l’étude ou par la recherche,
l’analyste doit se faire une représentation simplifiée et adéquate de la réalité pour bien la comprendre,
bien l’expliquer, et au besoin, prévoir les évènements.

Pour étudier les phénomènes qui retiennent leur attention, les économistes se servent de plus en plus
des modèles élaborés à partir des corps d’hypothèses décrivant – de manière idéalisée – les
comportements des agents économiques et les mécanismes selon lesquels fonctionne le système
économique. Ainsi, un modèle peut se définir comme un schéma simplifié ou une maquette de la
réalité, et à ce titre, il n’est pas censé être une copie conforme de la réalité. Sa valeur ne provient pas
essentiellement du nombre de possibilités de vérification empirique qu’on peut lui coller mais plutôt
de sa capacité à résister aux critiques et à toutes les tentatives envisagées pour la remettre en cause.

Il convient de distinguer les modèles à formulation littéraire des modèles formulés à l’aide d’équations.
Alors que certains modèles se construisent sur une suite logique de propositions qui ne sont pas
exprimées en termes mathématiques, il y en a d’autres qui se construisent essentiellement sur des
équations qui mettent en relation différentes variables et différents agents économiques. Le côté fort
de ces modèles mathématiques est de focaliser l’attention sur un ensemble bien défini de variables, et
de les mettre en musique afin de tirer les conclusions qui découlent des hypothèses formulées au
départ de la réflexion.

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Analyse du comportement du consommateur


La théorie néoclassique du comportement du consommateur se propose d’expliquer comment se
forme la demande individuelle des biens. A cet égard, elle postule que tout individu est rationnel dans
son processus de prise de décisions. Ceci suppose donc qu’il est soumis à un ensemble d’axiomes
établissant ou caractérisant son comportement : - axiome de comparaison ; - axiome réflexivité ; -
axiome de transitivité. Il faut noter que ces axiomes garantissent l’existence de la fonction d’utilité du
consommateur.

Les préférences variant d’une personne à une autre, les biens étant onéreux et les individus n’ayant
pas le même niveau de revenu, la théorie suggère qu’un consommateur rationnel est celui qui, dans
son ensemble budgétaire ou ensemble de consommation, arrive à identifier et à consommer le panier
de biens lui procurant le maximum de satisfaction.

Section 1. Analyse des possibilités d’action du consommateur

Dans l’analyse du comportement du consommateur, il s’avère important de définir en premier lieu ses
possibilités d’action compte tenu de son revenu et des prix en vigueur sur le marché. Une personne
qui dispose d’un revenu monétaire de 100 ne peut pas se permettre d’acheter un bien qui 101 UM ou
plus. Par contre, il peut se permettre d’acheter – au même moment – deux unités d’un bien qui coûte
30 UM et une unité d’un autre qui coûte 40 UM.

Pour bien étudier les choix ou décisions du consommateur, il faut dès le départ, savoir ce qu’il peut
faire sur le marché avec le pouvoir d’achat que lui confère son revenu monétaire. Ce revient à étudier
l’ensemble des éléments qui restreignent la liberté d’action du consommateur. La première contrainte
qui s’impose à lui est une contrainte financière car les biens économiques sont, par définition, des
biens onéreux. La nature peut également imposer des contraintes au consommateur selon que le bien
qu’il souhaite consommer est disponible à des moments de temps précis (c’est le cas des fruits
saisonniers) ou à des endroits précis (c’est le cas du sable à utiliser pour la construction).

D’autres contraintes aux possibilités d’action du consommateur peuvent résulter des mesures prises
par l’Etat ou les collectivités publiques. En effet, la levée d’une taxe sur la vente d’un bien, la fixation
des quotas dans la consommation de certains biens et l’interdiction de consommer certains biens sont
autant de mesures qui ne vont pas sans conséquence sur l’aptitude d’un individu à assouvir ses
besoins. Il s’avère donc important de définir l’ensemble de faisabilité ou des possibilités d’action du
consommateur, c’est-à-dire l’ensemble des paniers de biens qui lui sont accessibles, car c’est à
l’intérieur de cet ensemble qu’il faudra rechercher le meilleur des paniers (de biens) à ses yeux.

Qu’entend-on par ensemble budgétaire ?

Par ensemble budgétaire EB, on entend l’ensemble des paniers de biens que le consommateur peut se
procurer compte tenu de son revenu et des prix des biens sur le marché. Autrement dit, c’est
l’ensemble des paniers de biens financièrement réalisables ou accessibles au consommateur.
Considérons le tableau ci-après.

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Bien 1 Prix du Bien 2 Prix du Dépense totale Revenu Observation


bien 1 bien 2
x1 p1 x2 p2 D = p 1 x 1 + p2 x 2 M
12 10 21 5 225 200 Inaccessible
11 10 20 5 210 200 Inaccessible
10 10 20 5 200 200 Accessible
9 10 18 5 180 200 Accessible
8 10 18 5 170 200 Accessible
8 10 17 5 165 200 Accessible
7 10 16 5 150 200 Accessible
6 10 15 5 135 200 Accessible

Il ressort de ce tableau que les paniers accessibles aux consommateurs sont ceux qui suscitent une
dépense inférieure ou égale au revenu et les paniers inaccessibles sont ceux qui entraînent une
dépense totale supérieure au revenu alloué à la consommation de l’individu. De manière formelle, on
peut définir l’ensemble budgétaire EB comme suit. Soit un individu qui est supposé acheter n biens et
dont le revenu est m. Si les prix des biens sur le marché sont p1, p2, …, pn, son ensemble budgétaire se
définit en compréhension de la sorte :

EB = (x1, x2, …, xn)  Rn+ telle que m ≥ p1x1 + p2x2 +… + pnxn.

Le panier de biens (x1, x2, …, xn) peut être représenté par un vecteur colonne X [ce qui veut dire que X
= (x1, x2,…, xn)] et les prix peuvent être représentés par le vecteur ligne P. Avec cette notation,
l’ensemble budgétaire peut être défini de la sorte :

EB = X Rn+ telle que m ≥ PX.

L’appartenance des paniers ou vecteurs de biens à l’ensemble Rn+ laisse entendre que les quantités de
biens ne peuvent être que supérieures ou égales à zéro (contrainte de non négativité). Au regard de
cette définition, on peut dire que c’est l’ensemble des paniers qui ne coûtent pas plus que le revenu de
l’individu, c’est-à-dire qui coûtent moins ou exactement m. Si le nombre de biens est de deux, la
contrainte budgétaire s’écrirait :
m ≥ p1x1 + p2x2.

Pour représenter graphiquement l’ensemble budgétaire, il faudra chercher à tracer sa frontière


supérieure. A cet effet, l’inégalité large de la contrainte sera remplacée par le signe d’égalité (m = p1x1
+ p2x2) et ensuite, il sera question d’identifier l’ordonnée à l’origine et l’abscisse à l’origine. L’ordonnée
à l’origine x20 est obtenue en renvoyant dans m = p1x1 + p2x2 la valeur x1 = 0. Celle-ci est égale au
rapport du revenu sur le prix du bien 2, soit m/p2 et s’interprète comme étant la quantité maximale du
bien 2 que l’individu peut acheter sur le marché compte tenu de son revenu. L’abscisse à l’origine x10
est obtenue en supposant que x2 = 0. Elle donne la quantité maximale du bien 1 que l’individu peut
acquérir sur le marché compte tenu de son revenu, c’est-à-dire m/p1. En reliant l’ordonnée à l’abscisse
à l’origine par un segment de droite, on obtient la frontière supérieure de l’ensemble budgétaire qu’on
appelle droite de budget.

En résolvant la contrainte budgétaire par rapport à x2, on obtient l’équation de la droite de budget.

x2 = (m/p2) – (p1/p2)x1.

La pente de la droite du budget est négative parce que l’accroissement de la quantité achetée de x1
(x1) doit se faire accompagner d’une baisse de x2 (–x2) pour que la dépense de l’individu soit
maintenue constante. Tout en admettant que les prix des biens sont constants, prenons la variation
totale (ou la différentielle totale) de m :

m = p1x1 + p2x 2 = 0 (ou dm = p1dx1 + p2dx 2 = 0).

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La variation totale (ou la différentielle totale) est égale à zéro car le revenu est constant. En
arrangeant les éléments de cette dernière relation, on arrive à établir que :

x2/x1= –p1/p2 (ou dx2/dx1= –p1/p2).

La pente est bel et bien négative et elle est égale au rapport des prix des biens 1 et 2. Ce rapport de
prix qu’on appelle aussi prix relatif s’interprète comme le taux de substitution du marché en ce qu’il
renseigne sur le nombre d’unité de bien 2 qu’il faut sacrifier pour accroître la quantité du bien tout en
respectant le revenu m. L’ensemble budgétaire d’un individu qui est appelé à acheter les biens x1 et x2
sur le marché respectivement aux prix p1 et p2 se présente de la manière ci-après.

x2

m/p2

Pente = – p1/p2

A. B.

EB

D. F. H

0 m/p1 x1

Les paniers de biens A, D, F et H sont financières accessibles puisqu’ils appartiennent à l’ensemble


budgétaire EB alors que le panier B ne l’est pas. Les paniers A, D et F donnent lieu à des dépenses
inférieures au revenu m, le panier H donne lieu à une dépense égale à m et le panier B entraîne une
dépense supérieure à m (il est d’ailleurs en-dehors de l’ensemble EB). Si le revenu de l’individu est égal
à 200 et que les biens 1 et 2 coûtent respectivement 10 UM et 5 UM, l’ordonnée et l’abscisse à l’origine
de sa droite de budget seront :

x20 = m/p2 = 40 et x10 = m/p1 = 20.

La pente de sa droite de budget est égale –2 (le taux de substitution du marché est égal à 2). Ainsi,
pour disposer d’une unité en plus de x1, l’individu devra sacrifier 2 unités de x2.

Qu’entend-on par ensemble de consommation ?

Puisque les biens recherchés ne sont pas toujours disponibles sur le marché et que l’Etat peut
réglementer la consommation d’un bien ou d’une gamme de biens, à la contrainte financière du
consommateur, il peut se greffer d’autres contraintes. Le contingentement de la consommation d’un
bien ou la levée d’une taxe par l’Etat, modifie les possibilités de consommation et donne lieu à un
ensemble de faisabilité différent de EB.

Ainsi, l’ensemble de consommation contient les paniers de biens accessibles à l’individu compte de son
pouvoir d’achat et de toutes les contraintes auxquelles il est censé faire face : contraintes imposées
par l’Etat, contrainte de disponibilité des biens, contraintes naturelles. L’ensemble de consommation
est dans ces conditions, un sous-ensemble de l’ensemble budgétaire. Ils se confondent lorsque seule la
contrainte financière détermine les possibilités de consommation de l’individu. Soit le tableau ci-après.

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Bien 1 Prix du Bien 2 Prix du Dépense Revenu Décision de l’Etat Observation


bien 1 bien 2 théorique
X1 p1 x2 p2 D = p 1 x 1 + p2 x 2 m
8 10 18 5 170 200 Personne ne peut Inaccessible
8 10 17 5 165 200 consommer plus de 7 Inaccessible
7 10 16 5 150 200 unités de x1. Accessible
6 10 15 5 135 200 Accessible

On constate que pour tous les paniers, la dépense théorique est inférieure au revenu, mais les deux
premiers paniers ne sont pas accessibles parce que contenant plus de 7 unités du bien 1 (non respect
de la norme fixée par l’Etat). Lorsque l’Etat décide que la consommation du bien 1 ne peut pas
dépasser x10, quantité inférieure à la quantité maximale que l’individu peut acheter (m/p1), son
ensemble de consommation se présentera comme suit.

x2

m/p2

Cette partie de l’ensemble budgétaire n’est plus accessible à l’individu.

EC

0 x10 m/p1 x1

L’ensemble de consommation EC représenté ci-dessus est un sous-ensemble de l’ensemble budgétaire


EB. La partie complémentaire de EC dans EB correspond à la partie qui n’est plus accessible à l’individu
à la suite du contingentement imposé par l’Etat.

On peut également s’imaginer ce qui se passerait si l’Etat décide de lever une taxe t sur le bien 1
lorsque la quantité demandée de celui-ci dépasse la quantité x10. La taxe étant une charge, les
entreprises vendant le bien 1 devront revoir à la hausse le prix du bien pour les quantités supérieures à
la norme fixée par l’Etat. Ainsi, pour une consommation du bien 1 inférieure ou égale à la norme, la
dépense totale de l’individu D sera donnée par :

D = p1x1 + p2x2

En revanche, pour une consommation du bien 1 supérieure à la norme, elle sera donnée par la somme :

D = p1x10 + (p1 + t)( x1 – x10) + p2x2

Dans ces conditions, la pente de la droite du budget sera – en valeur absolue – égale à p1/p2 pour les
quantités du bien 1 inférieure à x10 et elle sera de (p1 + t)/p2. Cette situation s’illustre bien à travers le
tableau ci-après.

Bien 1 Prix du Bien 2 Prix du Décision de l’Etat Dépense Dépense Observation


bien 1 Bien 2 avant taxe après taxe
x1 p1 x2 p2 Si la consommation
10 10 19 5 de x1 dépasse 7 195 201 Inaccessible
8 10 17 5 unités, il faudra 165 167 Accessible
7 10 16 5 supporter une taxe 150 150 Accessible
6 10 15 5 de 2 UM. 135 135 Accessible

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Il ressort de ce tableau que pour les paniers contenant une quantité du bien 1 supérieure à la norme, la
dépense après l’intervention de l’Etat sera supérieure à la dépense avant l’intervention. Le panier de
biens (x1 ; x2) = (10 ; 19) qui, initialement était accessible, ne l’est plus. Graphiquement, la situation se
présentera de la sorte.

x2

m/p2
pente = p1/p2

EC pente = (p1 + t)/p2

0 x10 x1

L’ensemble de consommation EC est un sous-ensemble de l’ensemble budgétaire EB car tous les points
de EC appartiennent à EB mais l’inverse n’est pas vrai. Ainsi, l’effet de l’intervention de l’Etat est de
réduire l’ensemble de faisabilité du consommateur.

Section 2. Préférences du consommateur et fonction d’utilité

A. Les préférences du consommateur

Le consommateur est supposé avoir des préférences à l’égard des paniers de biens appartenant à son
ensemble budgétaire EB ou ensemble de consommation EC. Ainsi, il doit être capable de dire si le
panier X est préféré ou faiblement préféré (ou est au moins aussi désirable que) au panier Y, ou
inversement. Autrement dit, il doit être en mesure d’établir un certain préordre dans ses préférences
pour qu’il soit cohérent. Cette cohérence est le fait des trois axiomes évoqués plus haut.

Axiome de comparaison.  X et Y appartenant à EC, soit X est préféré à Y, soit Y est préféré à X, soit les
deux simultanément. Cet axiome suggère que le consommateur doit se prononcer sur sa
consommation, c’est-à-dire comparer deux paniers de manière à déterminer lequel il préfère.

Axiome de réflexivité.  X appartenant à EC, X est au moins aussi désirable que X. Ce deuxième axiome
est évident et suggère qu’un panier de biens présente des particularités qui déterminent sa valeur
relative aux yeux du consommateur.

Axiome de transitivité.  X, Y et Z appartenant à EC, si X est préféré à Y et Y préféré à Z, alors X est


préféré à Z. Ce troisième axiome assure la cohérence des choix du consommateur. Il lui interdit de se
contredire dans son processus de prise de décisions.

La courbe d’indifférence

Si le consommateur se trouve en face de deux biens substituables : x1 et x2, on peut identifier ou


constituer – selon une certaine règle – un ensemble de paniers (x1 ; x2) permettant au consommateur
de réaliser un même niveau de satisfaction. Admettons que la situation de départ de l’individu
corresponde au panier A du tableau ci-dessous.

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Panier Bien 1 Bien 2 Observation


x1 x2
A 15 10 Niveau de départ
B 17 09 Même satisfaction que A
C 20 10 Satisfaction supérieure à A
D 10 09 Satisfaction inférieure à A

Le panier B procure au consommateur la même satisfaction que le panier A parce que le panier B
contient un peu plus d’unités de bien 1 et un peu moins d’unités du bien 2 que le panier A. Le passage
de A à B qui ne modifie en rien le niveau de satisfaction traduit un mécanisme de substitution entre
bien. Pour avoir un même niveau de satisfaction, l’individu décide de baisser la quantité consommée
du bien 2 (x2 = –1) et d’accroître celle du bien 1 (x1 = 2). On peut donc dire qu’aux yeux de l’individu,
une unité de bien 2 équivaut à deux unités du bien 1.

Le panier C procure au consommateur une plus grande satisfaction que le panier A car ils contiennent
la même quantité du bien 2 et le panier C contient plus d’unités du bien 1. Autrement dit, le passage du
panier A au panier C suppose un accroissement de niveau de vie ou de satisfaction car la quantité
consommée du bien 2 n’a pas changé (x2 = 0) et celle du bien 1 a augmenté (x1 = 5). Le panier D
procure une satisfaction moindre que le panier A car il contient moins d’unités des deux biens.

En partant de cet ensemble d’observations, il est possible de représenter graphiquement le lieu


géométrique des différents paniers de biens qui procurent au consommateur un même niveau de
satisfaction. Ce lieu géométrique est appelé courbe d’indifférence en ce que l’individu – du point de
vue de la satisfaction – est indifférent entre les paniers de biens qui forme la courbe.

Pour des biens imparfaitement substituables (le cas envisagé ci-dessus), la courbe d’indifférence est
convexe par rapport à l’origine des axes. Cette allure est justifiée par le mécanisme de substitution qui
s’opère lorsque l’on passe d’un panier de biens à un autre sans modifier le niveau de satisfaction de
l’individu.

x2

x2A A

x2B B

U0

0 x1A x1B x1

Les paniers A et B qui sont sur une même courbe d’indifférence, procure à l’individu un même niveau
de satisfaction (U0). Le passage de A à B correspond à une diminution de la quantité du bien 2 (–x2)
et une augmentation de la quantité du bien 1 (x1).

Il faut noter que deux courbes d’indifférence ne correspondant pas à un même niveau d’utilité, ne
peuvent jamais se couper. En effet, comme nous l’avons fait remarquer avec l’axiome de transitivité,
les choix d’un consommateur rationnel doivent être cohérents. Il ne peut pas dire que le panier A est
préféré au panier B et dire au même moment que le panier C est préféré au panier A alors qu’à ses
yeux, le panier B équivaut au panier C. De même, il ne peut pas soutenir que le panier A est préféré au
panier B alors que le panier A équivaut au panier C et ce dernier équivaut au panier B. Cette
contradiction apparaît clairement dans le graphique suivant.

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x2

0 x1

Au regard de leurs compositions respectives (x1A  x1B et x2A  x2B), on dit que le panier A est préféré
au panier B. Cependant, le panier C qui se trouve au point de croisement des deux courbes
d’indifférence équivaut à la fois aux paniers A et B, ce qui est une contradiction.

L’utilité marginale et le taux marginal de substitution

Le niveau de satisfaction de l’individu dépendant des quantités de biens consommées, on peut établir
la relation suivante :
U = U(x1, x2).

Etant donné que ce sont les quantités de biens qui déterminent le niveau de satisfaction, une variation
de la quantité de bien consommée entraîne une variation de la satisfaction. L’effet de l’accroissement
d’une unité (ou d’un accroissement infinitésimal) du bien 1 ou bien 2 sur l’utilité ou la satisfaction
totale de l’individu est appelé utilité marginale du bien.

Bien 1 Utilité totale Utilité marginale


x1 U Umx1
11 27 –
12 31 4
13 33 2

L’utilité marginale du bien 1 est donnée par le rapport des variations de l’utilité totale et de la quantité
consommée du bien 1, soit :
Umx1 = U/x1 (ou Umx1 = dU/dx1).

Il ressort de l’observation que dans un processus de consommation, la valeur relative ou l’utilité


marginale d’un bien évolue de manière décroissante (loi de Gossen). L’anecdote utilisée pour rendre
compte de cet état de choses est celui d’une personne en provenance dans lieu désertique et qui désir
étancher sa soif en prenant de l’eau. L’intérêt qu’il va accorder au premier verre sera plus grand que
celui qu’il va accorder au second verre, et ainsi de suite.

Tout le long d’une courbe d’indifférence, le niveau de satisfaction est constant, c’est-à-dire égal à U0.
Prenons la variation totale ou la différentielle totale de U0 :

U0 = Umx1x1 + Umx2x2 = 0 (ou dU0 = Umx1dx1 + Umx2dx2 = 0).

En aménageant les termes de cette relation, on arrive à l’expression suivante :

–x2/x1 = Umx1/Umx2 (ou –dx2/dx1 = Umx1/Umx2).

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Cette expression qui mesure la pente de la tangente menée en un point de la courbe d’indifférence est
appelée taux marginal de substitution. Etant donné qu’il correspond au rapport des variations des
quantités de biens consommées, on le considère comme étant l’expression des préférences relatives
des biens aux yeux du consommateur.

Lorsqu’il ajuste les quantités de biens consommées pour maintenir inchangé son niveau de
satisfaction, le consommateur se rapporte à l’utilité marginale des biens qu’il ajuste. La perte d’utilité
enregistrée lorsqu’il diminue la quantité consommée du bien 2 doit être exactement compensée par le
gain d’utilité résultant de l’accroissement de la quantité consommée du bien 1 pour rester sur la même
courbe d’indifférence.
x
2

x2A A

x2B B
U0

0 x1A x1B x1

Le passage du panier A au panier B qui suppose une modification des quantités consommés des deux
biens, se traduit aussi par une baisse de la pente de la tangente menée à la courbe d’indifférence
(baisse du taux marginal de substitution). Pour comprendre cet état de choses, il y a lieu de se
rapporter à la loi de Gossen (loi de la décroissance de l’utilité marginale). Par construction, le taux
marginal de substitution TmS est donné par le rapport des utilités marginales des biens, soit :

TmS = Umx1/Umx2.

Lorsque l’on passe du panier A au panier B, le bien 2 devient relativement rare (ce qui accroît son utilité
marginale) et le bien 1 devient relativement abondant (ce qui diminue son utilité marginale). Il ne peut
donc s’en suivre qu’une baisse du taux marginal de substitution.

B. La fonction d’utilité

Il est souvent commode d’utiliser une fonction d’utilité pour caractériser le comportement du
consommateur. Celle-ci est définie dans l’ensemble de consommation EB et est à valeur dans
l’ensemble Rn+ telle que Xest préféré à Y si et seulement si U(X)  U(Y). C’est un outil permettant de
synthétiser le comportement d’un consommateur rationnel mais il ne faut pas lui donner une
interprétation psychologique quelconque. Sa force réside dans le fait qu’elle soit ordinale1.

1 Les premiers économistes à avoir étudié le concept d’utilité le considéraient comme une grandeur cardinale. Or,
à dire le vrai, on ne peut attacher une valeur particulière à un index d’utilité et lui faire subir des opérations
arithmétiques.

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Si la fonction d’utilité U(.) est monotone2 et qu’elle respecte les trois axiomes de comportement, il est
possible de caractériser un même comportement de consommation par une transformation
monotone de la fonction U(.). Si U(X)  U(Y) pour le consommateur, on devra nécessairement vérifier
que f(U(X))  f(U(Y)) si la fonction f(.) est une transformation monotone de la fonction U(.), car la
fonction d’utilité établit une relation d’ordre entre paniers de biens.

La fonction d’utilité est concave en ce que l’utilité totale augmente jusqu’à un certain seuil (point de
saturation) avec la quantité de biens consommés mais à un rythme décroissant. Ceci parce que
lorsqu’un bien devient relativement abondant, son utilité ou sa valeur relative aux yeux du
consommateur diminue (loi de Gossen).

Utilité.

U = U(x).

0 x* x

Le point x* est un maximum parce qu’il procure à la fonction d’utilité une valeur qu’aucun autre point
de l’ensemble de faisabilité ne peut lui procurer. Lorsque la consommation de l’individu va au-delà de
x*, son niveau de vie ou de satisfaction baisse. Le point x* étant un maximum, son utilité marginale est
égale à zéro et pour toutes les quantités venant après x*, l’utilité marginale devient négative. Une
fonction d’utilité U(.) est dite « well behaved » lorsque sa dérivée première est non négative et sa
dérivée seconde est négative, c’est-à-dire lorsque :

U(.)  0 et U(.)  0.

C. Problème économique du consommateur

Le problème économique de base du consommateur est celui de la maximisation de l’utilité que lui
procure un panier de biens compte tenu des contraintes qui restreignent sa liberté d’actions. En
l’absence de toute intervention de l’Etat, le problème s’écrit formellement comme suit :

Max U(x1, x2,…, xn)


telle que m ≥ p1x1 + p2x2 +… + pnxn
avec x1, x2,…, xn ≥ 0.

Pour que ce problème ait une solution finie, il faudrait que la fonction d’utilité soit continue dans son
domaine de définition et que l’ensemble de consommation (ensemble de faisabilité) soit fermé et
borné (c’est-à-dire un ensemble convexe).

2 Une fonction monotone est une fonction qui croît ou décroît toujours dans son domaine de définition.

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La résolution du problème économique d’un consommateur rationnel consiste à trouver un


compromis entre ce qu’il veut (l’utilité recherchée) et ce qu’il peut (possibilités d’action déterminées
par l’ensemble de consommation). Nous allons considérer – dans les lignes qui suivent – que le
consommateur se trouve en présence de deux biens pour illustrer les différentes méthodes de
résolution de son problème d’optimisation.

Max U(x1, x2)


telle que m ≥ p1x1 + p2x2
avec x1, x2 ≥ 0.

Résolution graphique du problème

La résolution du problème du consommateur par la méthode graphique consiste à égaliser la pente de


sa droite de budget à la pente de sa courbe d’indifférence. Les pentes de la courbe d’indifférence et de
la droite du budget sont respectivement :

–dx2/dx1 = Umx1/Umx2 et –dx2/dx1 = p1/p2.

En égalisant ces deux pentes, on obtient la condition d’équilibre du consommateur, soit :

TmS = Umx1/Umx2 = p1/p2.

Traçons dans un même plan, la droite du budget du consommateur et un ensemble de courbes


d’indifférence3pour déterminer le panier de biens qui lui permet de réaliser son équilibre.

x2;

A C G;

x2* H E F.
U2

U1

U0
0 x1* x1

L’objectif du consommateur est de situer sur la courbe d’indifférence la plus élevée possible. Etant
donné que les paniers qui constituent la courbe d’indifférence U2 tels que G et F n’appartiennent pas à
son ensemble budgétaire, il ne pourra pas les acheter. Les paniers A et H sont financièrement
accessibles mais ils procurent une satisfaction inférieure à celle procurée par le panier E qui est aussi
un panier accessible. Le panier (x1* ; x2*) correspond à la solution optimale du problème en ce qu’il est
le seul panier de l’ensemble budgétaire qui permet au consommateur de réaliser la plus grande
satisfaction possible, c’est-à-dire d’atteindre la courbe d’indifférence U1. Au point E, la pente de la
droite du budget est égale à la pente de la courbe d’indifférence.

3 On appelle carte d’indifférence, un ensemble de courbes d’indifférence.

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Résolution algébrique du problème

Le problème du consommateur peut être résolu selon une approche algébrique, à l’aide de deux
méthodes, à savoir la méthode de substitution et la méthode du multiplicateur de Lagrange.

Méthode de substitution

Cette méthode consiste à ramener un problème d’optimisation sous contrainte à un problème


d’optimisation libre en résolvant la contrainte par rapport à une des variables et en renvoyant le
résultat obtenu dans la fonction-objectif. En résolvant la contrainte budgétaire par rapport à x2, on
obtient :
x2 = (m – p1x1)/p2.

Si on rentre dans la fonction-objectif avec cette relation, le problème devient :

Max U = f[x1, (m – p1x1)/p2]

Prenons la condition du premier ordre de la maximisation.

dU/dx1 = Umx1 + Umx2(dx2/dx1) = 0 ou Umx1 + Umx2(–p1/p2) = 0.

En aménageant les éléments de cette dernière relation, on obtient la condition d’équilibre d’un
consommateur, soit :
TmS = Umx1/Umx2 = p1/p2.

Méthode de Lagrange

La méthode de Lagrange consiste à transformer un problème d’optimisation sous contrainte en un


problème d’optimisation libre en se servant d’une fonction auxiliaire appelée Lagrangien. Cette
fonction associe la fonction-objectif et la contrainte afin que, dans le processus d’optimisation, soit
prise en considération la sensibilité du comportement par rapport au desserrement de n’importe quel
élément de la contrainte. Le Lagrangien du problème de maximisation de l’utilité du consommateur
s’écrit de la sorte :
L = U(x1, x2) (p1x1 + p2x2  m),

où  représente le multiplicateur de Lagrange. En différentiant le Lagrangien par rapport aux xi, on


obtient les conditions du premier ordre :

L/x1 = Umx1  p1 = 0 Umx1 = p1


L/x2 = Umx2  p2 = 0 Umx2 = p2

En divisant la première condition du premier ordre par la deuxième condition, ce qui élimine le
multiplicateur de Lagrange, on obtient :

Umx1/Umx2 = p1/p2.

La fraction de gauche représente le taux marginal de substitution entre les biens 1 et 2 et celle de
droite le taux de substitution économique aussi appelé prix relatif des biens. La maximisation implique
l’égalité de ces deux taux. Il faut toutefois noter que ceci ne se vérifie que si les préférences sont
convexes, c’est-à-dire si les courbes d’indifférence qui rendent compte du comportement du
consommateur sont convexes par rapport à l’origine des axes.

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Il est possible d’avoir des solutions frontières ou solutions au coin, c’est-à-dire des solutions telles qu’à
l’équilibre, la quantité demandée d’un bien est égale à zéro. C’est le type de résultats que l’on obtient
généralement lorsque les préférences du consommateur sont concaves ou lorsque les biens qu’il
demande sont parfaitement substituables.

Section 3. Fonction de demande et élasticités

La fonction de demande renseigne sur la relation entre la demande d’un bien et les prix des biens et le
revenu du consommateur. En règle générale, la demande d’un bien diminue lorsque son prix
augmente et vice-versa. Nous allons montrer d’où proviennent ces conclusions.

A. Variation du prix, équilibre du consommateur et demande

Lorsque le prix du bien 1 baisse alors que celui du bien 2 est maintenu inchangé et que le revenu du
consommateur demeure le même, on assiste à un pivotement vers l’extérieur de la droite de budget.
Ce déplacement suppose un élargissement des possibilités d’action du consommateur (accroissement
du pouvoir d’achat). Le consommateur devrait à cet effet améliorer son niveau de vie en passant sur
une courbe d’indifférence supérieure (passage de U0 à U1 et passage de U1 à U2).

x2

E2
E1
E0
U2

U1
U0
0 x1

Prix du bien 1

p1

p1
p1

0 x1

A partir de l’évolution des prix et des quantités consommées par l’individu, on arrive à établir une
relation de sens inverse entre la demande du bien 1 et son prix.

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B. Variation du revenu, équilibre du consommateur et demande

Les effets d’un accroissement du revenu du consommateur sont l’élargissement de son ensemble
budgétaire (la droite de budget se déplace parallèlement vers l’extérieur) et le déplacement de sa
position d’équilibre (accroissement des quantités consommées des deux biens). Le déplacement
parallèle vers l’extérieur de la droite de budget tient au fait que le revenu a augmenté et que les prix
des biens n’ont pas changé.

x
2

E2 Courbe revenu - consommation

E1
U2

E0 U1
U0

0 x1

Revenu

m

m

0 x1

A l’aide du graphique ci-dessus, on arrive à montrer qu’un accroissement du revenu du consommateur


entraîne un accroissement de la quantité demandée du bien 1.

C. Exception aux lois énoncées : Bien de Giffen et bien inférieur

Bien de Giffen

En règle générale, lorsque le prix d’un bien diminue, on s’attend à ce que sa demande augmente. Il est
pourtant possible d’observer un comportement opposé. En effet, il est possible qu’après diminution
du prix d’un bien que le consommateur décide d’utiliser le surplus de pouvoir d’achat dans le
financement de la consommation d’un autre bien. Dans ces conditions, le bien dont le prix a diminué
est considéré comme un bien de Giffen.

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x
2

E

0 x1

Il faut quand même noter que des situations de ce genre quoique théoriquement envisageables, sont
peu probables dans la réalité. Il n’y a pas de raison valable pour que la demande diminue lorsque le
prix diminue.

Bien inférieur

Considérons une personne qui consomme deux biens, à savoir la viande de bœuf et le poisson
chinchard. Si, à la suite d’un accroissement de son revenu, on assiste à une diminution de la quantité
consommée de chinchard et à l’accroissement de la quantité de viande consommée, on conclue que le
chinchard est un bien inférieur et la viande de bœuf, un bien supérieur. Graphiquement, les choses se
présentent comme suit.

x2

E1
E2

0 x1

Cette situation montre que la relation de sens positif entre la quantité consommée d’un bien et le
revenu du consommateur n’est pas toujours vérifiée. Pour certains biens, les accroissements du
revenu du consommateur se traduisent par une baisse des quantités consommées. On les qualifie ainsi
de biens inférieurs par rapport aux biens qui les remplacent dans le panier de consommation.

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Fonctions de demande classique (ou marshalienne4) et élasticité

La solution au problème de maximisation de l’utilité du consommateur donne lieu à des fonctions de


demande classique dont les arguments sont le revenu du consommateur et les prix des biens sur les
marchés, soit :

xi = xi(m, pi, …, pn).

Si le bien est normal, tout accroissement du revenu devrait se traduire par une hausse de la quantité
consommée du bien, tout accroissement de son prix pi devrait se traduire par une baisse de la quantité
consommé et les effets des variations des autres prix sur la demande dépendent du type de relation
qui relie le bien i autres biens : relation de substitualité ou relation de complémentarité. S’il y a une
relation de complémentarité, la demande diminuera si le prix du bien j augmente et elle augmentera
en cas de substitualité.

Etant donné que l’on connaît les facteurs explicatifs de la demande, il y a lieu de chercher à mesurer
l’impact d’une variation d’un des déterminants de la demande sur la quantité de bien demandée. On
serait tenté de faire le rapport de la variation de la quantité demandée sur la variation du facteur
explicatif, la variation du prix par exemple. Mais la chose devient compliquée en ce que les unités de
mesure des quantités et des prix ne sont pas concordantes. Pour contourner cette faiblesse, les
économistes se servent du coefficient d’élasticité qui n’est rien d’autre que le rapport des variations
relatives de la demande et du prix (ou du revenu).

Le coefficient d’élasticité mesure la sensibilité de la demande à la variation d’un de ses arguments.


Ainsi, l’élasticité-revenu mesure l’effet d’une variation de m sur xi, l’élasticité-prix l’effet d’une variation
de pi sur xi et l’élasticité croisée l’effet d’une variation de pj sur xi.

Elasticité-revenu : xi, m = (dxi/dm)(m/xi)


Elasticité-prix : xi, pi = (dxi/dpi)(pi/xi)
Elasticité croisée : xi, pj = (dxi/dpj)(pj/xi).

Si l’on est en présence de données discrètes, les trois coefficients d’élasticité seront donnés par les
relations suivantes :
Elasticité-revenu : xi, m = (xi/m)(m/xi)
Elasticité-prix : xi, pi = (xi/pi)(pi/xi)
Elasticité croisée : xi, pj = (xi/pj)(pj/xi).

Pour éviter les complications dans le calcul de l’élasticité à partir des données discrètes, Samuelson a
suggéré les formules suivantes :

x m  m
Elasticité-revenu : xi, m  1 2 .
 m x1  x2
x p  p
Elasticité–prix : xi, pi  i1 i2

 p x
i 1  x2
pj1  pj2
Elasticité croisée : xi, pj  x .
pj x1  x2

4 Ces fonctions sont dites marshaliennes car elles ont été proposées par l’économiste A. Marshall.

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Section 4. Effet prix, effet de substitution et effet revenu : Analyse de Slutsky

La variation du prix d’un bien entraîne deux effets : (1) modification du taux d’échange ou prix relatif
des biens et (2) modification du pouvoir d’achat du consommateur. Pour ce faire, il faut toujours
décomposer la variation du prix en deux effets. L’effet de la première modification est appelé effet de
substitution et celui de la deuxième est appelé effet de revenu, effet de substitution en ce que le
changement du prix relatif doit amener l’individu à revoir la composition de son panier de biens et
effet de revenu en ce que l’ensemble budgétaire de l’individu change. Lorsque le prix du bien 1 diminue
en passant de p1 à p1, la droite de budget pivote autour de l’ordonnée à l’origine. Ce mouvement se
traduit par un changement de la pente de la droite de budget et se décompose en deux étapes : la
rotation de la droite autour du choix initial (E0) et ensuite le déplacement parallèle vers le haut de la
droite en direction du nouvel équilibre E1.

x2

Droite de budget initiale Nouvelle droite


m/p2

0
x2 E0
.E1

0 x10 m/p1 m/p1 x1

Soit m le revenu associé à la droite de budget après rotation. La contrainte budgétaire après rotation
et la contrainte initiale s’écrivent respectivement de la sorte :

m = p1x1 + p2x2 et m = p1x1 + p2x2.

Retranchons la deuxième de la première pour avoir la relation suivante :

m  – m = x1p1 – p1 ou m = x1p1.

Cette équation indique la variation du revenu nominal nécessaire pour que le panier initial soit
accessible au nouveau prix relatif. Ainsi, l’effet de substitution xS1 est la variation de la demande du
bien 1 quand le prix et le revenu deviennent p1 et m, soit :

xS1 = x1(p1, m ) – x1(p1, m).

L’effet de revenu est la variation de la demande du bien 1 lorsque le revenu passe de m  à m et que le
prix du bien est maintenu au niveau p1 :

xm1 = x1(p1, m) – x1(p1, m ).

La somme des deux effets donne la variation totale de la demande.

x1 = x1(p1, m) – x1(p1, m).

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Effets prix, de substitution et revenu : Cas des biens de Giffen et des biens inférieurs

Eu égard à la nature des biens de Giffen et des biens inférieurs, il faut noter que l’analyse des effets
pour ces deux types de biens est assez particulière. En cas de diminution du prix du bien 1, pour les
biens de Giffen et les biens inférieurs, l’effet de substitution est positif et l’effet revenu est négatif. Il
faut toutefois noter que pour les biens de Giffen, l’effet revenu l’emporte sur l’effet de substitution si
bien que l’effet prix est lui-même négatif alors que pour les biens inférieurs, l’effet revenu est inférieur
à l’effet de substitution.

x x2
2

E
E
E . E

0 x1 0 x1
Bien de Giffen Bien inférieur

Section 5. Effet prix, effet de substitution et effet revenu : Analyse de Hicks

Lorsque le prix d’un bien diminue, on s’attend à ce que l’ensemble budgétaire du consommateur
s’élargisse et qu’il passe sur une courbe d’indifférence supérieure. Il est cependant possible de voir
l’individu garder le même niveau de satisfaction après diminution du prix d’un des biens.

x2
Comme l’indique le graphique ci-contre, selon
Hicks, l’effet de substitution correspond au
passage du point E au point E et l’effet revenu
correspond au passage de E à E. Du fait de la
variation d’un des prix, le taux de substitution du
marché change. Ainsi, l’individu s’ajustera
E
premièrement de sorte à rester sur sa courbe
E
E
d’indifférence initiale. Ensuite, il s’ajustera en
fonction de son pouvoir d’achat additionnel.

0 x1 A partir de cette analyse, Hicks propose la


fonction de demande compensée (ou
Prix
hicksienne). Dans cette fonction, le revenu est
remplacé par le niveau d’utilité recherché ou
réalisé U*. Comme le montre le graphique à
gauche, la demande compensée est moins
p1 sensible que la demande classique (ou
marshalienne) aux variations du prix. Ceci
s’explique par le fait que malgré la baisse du prix
p1
du bien 1, le consommateur reste sur sa courbe
xdh x dm
d’indifférence de départ (ou initiale).

0 x1

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Considérons un individu qui dispose d’un revenu de 500 UM et qui chaque matin consomme une
bouteille de Coca-cola car celle-ci coûte 500 UM. Si le prix de la bouteille passe à 50 UM, selon l’analyse
classique, la demande de Coca-cola devrait passer à 10 bouteilles, or il est impossible sinon absurde
qu’une telle consommation soit réalisée. En toute rigueur, on peut voir le nombre de bouteilles passer
de 1 à 2 ou à 3 (tout au plus à 4). Un tel comportement peut être caractérisé par une fonction de
demande compensée.

Dérivation algébrique des fonctions de demande compensée

Par une approche duale, le problème du consommateur peut être présenté en termes d’une
minimisation de la dépense pour réaliser un niveau donné de satisfaction.

Min m = p1x1 + p2x2 +… + pnxn


telle que U(x1, x2,…, xn) ≥ U*
avec (x1, x2,…, xn)  EC.

La solution de ce programme donnera lui aux mêmes valeurs d’équilibre que celles obtenues après
résolution du programme de maximisation car les deux sont en dualité. Cependant, les fonctions de
demande que l’on obtient ici diffèrent des fonctions de demande marshalienne en ce qu’elles ont pour
arguments les prix des biens et le niveau d’utilité U*.

xhi = xhi(U*, pi, …, pn).

Pour cette fonction de demande que l’on appelle fonction de demande compensée, il n’est pas
possible de calculer l’élasticité-revenu car le revenu m n’est plus un argument de la fonction de
demande. Il convient également de remarquer les effets-prix ne sont pas de même ampleur.

Comme signalé ci-dessus, en règle générale, la courbe de demande hicksienne (ou compensée) a une
pente plus raide que la courbe de demande marshalienne (ou classique). Ceci parce que dans le
premier programme, l’ensemble budgétaire était fixé alors que dans le second, il est changeant et le
problème est celui de réaliser un niveau donné de satisfaction.

p1
xdm xdh

p1 e E

0 x1e x1

Le point E correspond à la fois à la solution du problème de maximisation de l’utilité et à la solution du


problème de minimisation de la dépense. Pour un prix supérieur à p1e, la demande compensée sera
supérieure à la demande classique car il faut maintenir inchangé le niveau de satisfaction. En revanche,
si le prix tombe à un niveau inférieur à p1e, la demande compensée sera inférieure à la demande
classique.

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Section 6. Quelques cas particuliers de préférences

A. Les substituts parfaits

Deux biens x1 et x2 sont qualifiés de parfaitement substituables si le consommateur est disposé à les
substituer à un taux constant. Admettons qu’un étudiant, pour présenter son interrogation de
microéconomie, a besoin d’un stylo, peu importe la couleur de celui-ci. Puisqu’il n’aura pas à utiliser au
même moment deux stylos, on pourra lui donner un stylo de couleur bleue ou un stylo de couleur
noire. Dans ces conditions, le stylo de couleur noire est un substitut parfait du stylo de couleur bleue et
le taux d’échange est de un contre un.

Représentons par x1 le nombre de stylos de couleur bleue et par x2, le nombre de stylos de couleur
noire. Si la couleur n’importe pas, on peut considérer les paniers suivants comme procurant au
consommateur un même niveau de satisfaction ou d’utilité.

Panier A B C D E F G H I
x1 4 3 5 6 2 7 1 0 8
x2 4 5 3 2 6 1 7 8 0
x1 + x2 8 8 8 8 8 8 8 8 8

La courbe d’indifférence représentant les préférences du consommateur dans ce cas précis est une
droite de pente –1. Ceci parce que les déplacements le long de la courbe d’indifférence exigent des
sacrifices ou pertes en x2 égales aux accroissements de x1.

x2

J.

K.

0 8 x1

Il se dégage du tableau et du graphique que pour l’individu, ce qui importe c’est d’avoir au total 8
stylos. Le panier K qui contient moins de 8 stylos procure une satisfaction inférieure aux paniers A, B,
…, I et le panier J qui contient plus de 8 stylos, procure une satisfaction plus grande que les paniers A
B, …, I. Dans ces conditions, on peut écrire la fonction d’utilité de l’individu de la sorte :

U(x1, x2) = x1 + x2.

A partir de ce cas particulier, on déduit que lorsque deux biens sont parfaitement substituables, la
courbe d’indifférence associée aux préférences du consommateur est une droite. C’est la constance
de la pente de la courbe qui constitue la caractéristique principale des substituts parfaits.

Admettons qu’aux yeux d’un autre consommateur, un stylo de couleur bleue équivaut exactement à
deux stylos de couleur noire. Comme le montre bien le tableau ci-dessous, dans ce deuxième cas, ce
qui importe, ce n’est plus le total de stylos mais plutôt le total de stylos selon les exigences en termes
de couleur car le taux d’échange est de –2.

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Panier A B C D E F G
x1 4 5 6 0 1 2 3
x2 4 2 0 12 10 8 6
x1 + x2 8 7 6 12 11 10 9
2x1 + x2 12 12 12 12 12 12 12

La courbe d’indifférence représentant les préférences de ce deuxième consommateur est une droite
de pente –2. Ceci parce qu’il faut sacrifier 2 unités de x2 pour avoir une unité additionnelle de x1 pour
un même niveau de satisfaction.

x2

12

0 6 x1

Dans ce deuxième cas, la courbe d’indifférence est aussi une droite. On peut donc dire que la forme
générale de la fonction d’utilité lorsque les biens des substituts parfaits est la suivante :

U(x1, x2) = ax1 + bx2.

Les utilités marginales des deux biens sont constantes : Umx1 = a et Umx2 = b. Par conséquent, le taux
marginal de substitution est aussi constant : TmS = a/b. La position d’équilibre du consommateur ne
sera pas déterminée par la condition de tangence qu’on a mise en évidence plus haut. On va se servir à
cet effet de l’approche graphique.

x2

D
Droite de budget
.F

0 E x1

Les points D, E et F sont des points financièrement réalisables puisque appartenant à l’ensemble
budgétaire. Le consommateur réalise son équilibre au point E car – de tous les points qui lui sont
accessibles – c’est le point qui lui procure le plus de satisfaction. On est donc en présence d’une
solution frontière : x1* = m/p1 et x2 = 0. Le consommateur n’achètera que le bien 1 parce qu’il coûte
moins cher.

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B. Les biens complémentaires

Deux biens x1 et x2 sont complémentaires dans un processus de consommation si l’on ne peut pas
consommer l’un sans l’autre et cela, dans des proportions fixes. C’est le cas d’une personne qui
consomme nécessairement une tasse de thé avec deux morceaux de sucres ou une paire de chaussure
avec une paire de chaussette. Si on lui donne 2 tasses de thé, il faudra nécessairement lui adjoindre 4
morceaux de sucre pour qu’il puisse assurer convenablement sa consommation. De même, il faut
accompagner 2 paires de chaussures de 2 paires de chaussettes pour qu’il accroisse sa satisfaction.

Panier Tasses Morceaux Utilité Observation


de thé De sucre
x1 x2
A 1 2 Même niveau Le nombre de tasse correspond aux morceaux de sucre
B 1 3 Même niveau Il y a un morceau de sucre en trop
C 1 4 Même niveau Il y a deux morceaux de sucre en trop
D 2 2 Même niveau Il y a une tasse de thé en trop
E 3 2 Même niveau Il y a deux tasses de thé en trop
F 2 4 Supérieur Le nombre de tasse correspond aux morceaux de sucre

Il ressort de ce tableau que le niveau de satisfaction dépend de la correspondance entre le nombre de


tasses et de morceaux. Pour accroître le niveau de satisfaction, il faut accroître simultanément et dans
les mêmes proportions les quantités consommées des deux biens (c’est le cas du panier F). Les paniers
B, C, D et E procurent à l’individu un même niveau de satisfaction que le panier A parce que contenant
un peu trop de sucre ou un peu trop de tasses de thé. Par un raisonnement analogue, on peut
identifier les paniers de biens qui procurent à l’individu la même satisfaction que le panier F.

x2

4 C F U1

2 A U0
D E

0 1 2 3 x1

Pour ce type de biens, la courbe d’indifférence prend la forme d’un « L » majuscule et la fonction
d’utilité s’écrit comme suit : U = min ax1, bx2. Les coefficients a et b renseignent sur la manière de
combiner les deux biens et l’expression « min » laisse entendre que c’est le bien qui est relativement
rare (par rapport aux exigences du consommateur) qui détermine le niveau de satisfaction.

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x
2

D U2
x2* E F U1

H U0

0 x1* x1

Les paniers de biens D et H sont financièrement accessibles tout comme le panier E. Mais pour le
consommateur, le meilleur des choix se trouve réalisé en E, car ce panier procure une plus grande
satisfaction. Le panier F qui équivaut au panier E n’est pas financièrement réalisable parce que
contenant trop d’unités du bien 1.

C. Les biens neutres

Un bien est neutre aux yeux d’un consommateur si la quantité disponible de ce bien n’influence
aucunement son niveau de satisfaction. Admettons qu’à une réception, le protocole présente à un
diabétique – lors d’un premier service – un panier de 19 bouteilles de boisson sucrée. Le diabétique ne
consommera aucune bouteille compte tenu de son état de santé. Si – lors d’un deuxième service – le
protocole lui présente un autre panier contenant cette fois, 30 bouteilles de boisson sucrée, son
niveau de satisfaction n’aura pas changé. Ainsi, la boisson sucrée est un bien neutre à ses yeux. Sa
situation ne pourra s’améliorer que si on lui présente un panier contenant du soda. Plus important sera
le nombre de bouteilles de soda, plus élevée sera sa satisfaction.

Si l’on représente le nombre d’unité du bien neutre par x2 et le nombre de bien désirable par x1, la
courbe d’indifférence de l’individu sera une droite parallèle à l’axe des ordonnées. La satisfaction
augmentera que si l’on augmente la quantité de x1.

x2
U0 U1

0 1 2 x1

Dans ce cas, le consommateur réalise son équilibre en consacrant tout son revenu à l’acquisition du
bien désirable (solution frontière). Ceci parce que le niveau de satisfaction est déterminé par x1 et que
celui-ci est maximisé au point x1* = m/p1.

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x2

U U U U
0 1 2 3

m/p2

0 m/p1 x1

D. Les biens indésirables

Un bien indésirable est un bien que le consommateur n’aime ou ne souhaiterait pas consommer.
Admettons que pour des raisons de santé, un parent soit obligé de faire boire régulièrement à son
enfant du jus de carotte alors que celui-ci ne l’aime pas. Pour l’enfant, ce jus est un bien indésirable et il
ferait tout ce qu’il peut pour éviter de le consommer.

Conscient des goûts de son enfant, le parent peut – pour séduire son enfant – lui proposer en
accompagnement du chocolat (bien qu’il aime). On peut donc dire que l’enfant sera prêt à prendre
facilement un verre de jus si on lui donne par la suite un petit pot de chocolat. S’il faut lui donner deux
verres de jus, comment devrait-on ajuster la quantité de chocolat pour que sa satisfaction soit la même
que celle réalisée avec un verre de jus et un petit pot de chocolat ? Il faudra simplement lui donner un
deuxième pot de chocolat. Dans ces conditions, les courbes d’indifférences du consommateur auront
une pente positive.

x2
U U U
0 1 2

0 x1

La satisfaction de l’enfant s’accroîtrait si l’on maintient inchangé le nombre de verres de jus et


augmente le nombre de pots de chocolat, si l’on diminue le nombre de verres de jus et maintient
inchangé le nombre de pots de chocolat ou si l’on diminue le nombre de verres de jus et augmente le
nombre de pots de chocolat.

E. Les préférences concaves

Il existe de ces biens que l’individu ne peut pas consommer au même moment compte tenu de leur
nature ou de ses goûts. C’est le cas de la combinaison poisson salé – gâteau aux fraises. Dans de telle
situation, la courbe d’indifférence du consommateur est concave par rapport à l’origine des axes.

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x
2

Droite de budget

0 F x1

Le point E qui est un point de tangence entre une courbe d’indifférence et la droite de budget ne
correspond pas à un choix optimal pour le consommateur car il est possible pour lui d’acheter le panier
F qui se situe sur une courbe d’indifférence supérieure. L’équilibre qui est donc réalisé au point F est
une solution au coin en ce que x1* = m/p1 et x2* = 0.

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