Français 1ere - Cours

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LECTURE METHODIQUE

SEANCE 1 : Introduction à l’étude de l’œuvre Antigone de Jean Anouilh


I.JEAN ANOUILH ET SON OEUVRE
1. BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR
Jean Anouilh (1910-1987) est un auteur dramatique et metteur en scène français.
Né à Bordeaux, Anouilh fait des études de droit à Paris puis travaille dans la publicité
avant de devenir le secrétaire de Louis Jouvet en 1928. Cette rencontre est décisive et conforte
sa volonté de se consacrer au théâtre. Ses premières pièces rencontrent l’adhésion d’un vaste
public. Sous leur apparente ingénuité, elles développent une vision profondément pessimiste
à l’existence.
Anouilh se révèle également doué pour la comédie. Sous l’occupation, il donne deux
adaptations modernes de tragédies grecques qui obtiennent un succès retentissant.
Sa pièce Becket ou l’Honneur de Dieu (1959) qui obtient un triomphe dès sa première
représentation, sera adaptée au cinéma en 1964, puis reprise en 1971 à la Comédie-
Française.
Epris de modernité, Anouilh est aussi un défenseur convaincu du théâtre « nouveau ».
Après avoir révélé Samuel Beckett au grand public francophone, il défend Steve Passeur et
Ionesco. Parfois considéré comme un auteur de théâtre de distraction, il a donné des pièces
de pur divertissement comme la Culotte (1978) et le Nombril (1981), Anouilh n’en a pas moins
contribué à renouveler les techniques dramatiques traditionnelles.
Dénonçant le mensonge social et les idéaux naïfs, son œuvre constitue un vaste
réquisitoire contre la famille, l’amour et l’amitié.
A la fin des années soixante, il s’est tourné vers un théâtre plus autobiographique où se
réaffirme cependant sa nostalgie d’une pureté inaccessible.

2. LA BIBLIOGRAPHIE DE JEAN ANOUILH


Jean ANOUILH s’est illustré en tant que dramaturge et son œuvre est aussi importante
qu’abondante. Ainsi, à partir de la Libération, Anouilh répartit-il sa production dramatique,
régulière et féconde, en pièces « roses », « noires », « brillantes », « costumées »,
« grinçantes », « secrètes » et « farceuses », suivant leur degré de pessimisme, de férocité et
d’hypocrisie.
* Pièces roses
Humulus – Le Muet – Le bal des voleurs (1938) – Le rendez-vous de sentis – Léocadia aux
Editions La Table Ronde, 1958.
* Pièces noires
L’hermine (1932) – La sauvage (1938) – Le voyageur sans bagage – Eurydice (1942) aux
Editions La Table Ronde, 1958.
* Nouvelles pièces noires
Jézabel – Antigone (1944) – Roméo et Jeannette – Médée, aux Editions La Table Ronde,
1947.
* Pièces brillantes
L’invitation au château – Colombe – La répétition où l’amour puni – Cécile où l’Ecole des pères
aux Editions La Table Ronde, 1960.
* Pièces costumées
L’Alouette (1953) – Becket ou l’honneur de Dieu (1959) – La Foire d’Empoigne, aux Editions
La Table Ronde, 1960.
* Pièces grinçantes
Ardèle ou la Marguerite – La Valse des Toréadors – Ornifle ou le courant d’air – Pauvre Bitos
ou le Dîner des têtes, aux Editions La Table Ronde, 1960.
* Nouvelles pièces grinçantes
L’Hurluberlu ou le Réactionnaire amoureux – La Grotte – L’Orchestre – le Boulanger, la
Boulangère et le petit Mitron (1968) – Cher Antoine ou l’Amour raté, 1969; les poissons rouges
ou mon père ce héros (1970) – Ne réveillez pas Madame (1970), aux Editions La Table Ronde,
1961.
II.CONTEXTE HISTORIQUE ET LITTERAIRE
1. CONTEXTE HISTORIQUE
Antigone est une pièce de théâtre en un acte. Ecrite en 1942, elle a été représentée pour
la première fois à Paris, le 04 Février 1944 au théâtre de l’Atelier, alors que la France était
sous occupation allemande.
2. CONTEXTE LITTERAIRE
L’œuvre s’inscrit dans le sillage des œuvres de l’absurde. Cette notion est
contemporaine à sa rédaction. Il s’agit ici de l’absurdité de la guerre.
III.FORMULATION DE L’AXE D’ETUDE
L’axe d’étude choisie est : Le personnage tragique dans Antigone de Jean ANOUILH
LECTURE METHODIQUE N°1
TEXTE N°1 : « Ismène, soudain... je ne veux pas avoir raison. » pp. 23-25
ISMENE, soudain.
Pourquoi parles-tu d’autre chose ?
ANTIGONE, doucement, sans cesser
de lui caresser les cheveux.

Je ne parle pas d’autre chose…


ISMENE
Tu sais, j’ai bien pensé, Antigone.
ANTIGONE
Oui.
ISMENE
J’ai bien pensé toute la nuit. Tu es folle.
ANTIGONE
Oui.
ISMENE
Nous ne pouvons pas.
ANTIGONE, après un silence, de sa petite voix.
Pourquoi ?
ISMENE
Il nous ferait mourir.
ANTIGONE
Bien sûr. A chacun son rôle. Lui, il doit nous faire mourir, et nous,
nous devons aller enterrer notre frère. C’est comme cela que ça été
distribué. Qu’est-ce que tu veux que nous y fassions ?

ISMENE
Je ne veux pas mourir.
ANTIGONE, doucement.
Moi aussi j’aurais bien voulu ne pas mourir.
ISMENE
Ecoute, j’ai bien réfléchi toute la nuit. Je suis l’aînée. Je réfléchis
plus que toi. Toi, c’est ce qui te passe par la tête tout de suite, et
tant pis si c’est une bêtise. Moi, je suis plus pondérée. Je réfléchis.

ANTIGONE
Il y a des fois où il ne faut pas trop réfléchir.
ISMENE
Si, Antigone. D’abord c’est horrible, bien sûr, et j’ai pitié moi
aussi de mon frère, mais je comprends un peu notre oncle.

ANTIGONE
Moi je ne veux pas comprendre un peu.
ISMENE
Il est le roi, il faut qu’il donne l’exemple.
ANTIGONE
Moi, je ne suis pas le roi. Il ne faut pas que je donne l’exemple,
moi… Ce qui lui passe, par la tête, la petite Antigone, la sale bête, l’entêtée, la mauvaise, et
puis on la met dans un coin ou dans un trou. Et c’est bien fait pour elle. Elle n’avait qu’à ne
pas désobéir !

ISMENE
Allez ! Allez !... Tes sourcils joints, ton regard droit devant toi
et te voilà lancée sans écouter personne. Ecoute-moi. J’ai
raison plus souvent que toi.

ANTIGONE
Je ne veux pas avoir raison.

I.SITUATION
Le texte soumis à notre étude est extrait de l’œuvre théâtrale Antigone de Jean Anouilh.

II. LECTURE EXPRESSIVE


III. HYPOTHESE GENERALE
Scène polémique sur l’opportunité de l’ensevelissement de Polynice.
IV. VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE
-Axe de lecture n°1 : Scène polémique
-Axe de lecture n°2 : Regards croisés sur l’opportunité d’ensevelir Polynice

Axe 1
Entrées Repérages Analyses Interprétations

« Ismène, soudain Peur grandissante


pourquoi parles-tu d’Ismène face à la
Les répliques d’autre chose ? Ces deux propos détermination
témoignent des d’Antigone
sentiments des d’ensevelir Polynice.
personnages
« Il nous fera
mourir »

« il y a des fois où il Divergence de vue


ne faut pas trop et de motivation
réfléchir. » Phrases affirmatives d’Antigone et
opposées aux d’Ismène sur le
Les figures de « Si, Antigone. » phrases négatives
construction projet
« Je comprend un d’ensevelissement
peu notre oncle. » de Polynice.

« Moi je ne veux pas


comprendre. »

Bilan partiel 1
Les répliques et les figures de construction nous ont permis de montrer que ce texte
présente une scène polémique.

Axe 2
Entrées Repérages Analyses Interprétations

« nous ne pouvons Antigone veut


pas » accomplir seule son
destin sans l’aide de
« Il nous fera… » sa sœur soucieuse
Marques de la Pronoms de la 1ère
personne Moi, je ne veux personne du bien-être
pas… » commun. La
solitude,
« Moi, je ne suis pas l’égocentrisme du
le roi » héros tragique
(Antigone)
s’opposent à
l’altruisme d’Ismène.

Ismène est à la fois


préoccupée et
‘’Doucement, sans angoissée de mourir
cesser de lui si bien qu’elle
caresser les Adverbes, phrases
infinitives et renonce au projet.
Didascalies cheveux’’
nominales Antigone lui oppose
‘’Après un long sa sérénité, décidée
silence…’’ à ensevelir Polynice
‘’Doucement’’ tout en bravant la loi
de Créon.
Bilan partiel 2
Les marques de la personne et les didascalies ont mis en évidence les regards croisés
sur l’opportunité d’ensevelir Polynice.

V.BILAN
Cette scène a révélé la sagesse d’Ismène mais aussi sa volonté de respecter les lois de
la cité contre l’entêtement et l’anticonformisme d’Antigone résolue à affronter seule Créon.
LECTURE METHODIQUE N°2
TEXTE N°2 « Alors, écoute-moi bien…ce que l’on peut. » pp. 69-71.
Alors, écoute-moi bien. Tu es Antigone, tu es la fille d’Œdipe, soit, mais tu as vingt ans
et il n’y a pas longtemps encore tout cela se serait réglé par du pain sec et une paire de gifles.
(Il la regarde, souriant.) Te faire faire mourir ! Tu ne t’ai pas regardée, moineau ! Tu es trop
maigre. Grossis un peu, plutôt, pour faire un gros garçon à Hémon. Thèbes en a besoin plus
que de ta mort, je te l’assure. Tu vas rentrer chez toi tout de suite, faire ce que je t’ai dit et te
taire. Je me charge du silence des autres. Allez, va ! Et ne me foudroie pas comme cela du
regard. Tu me prends pour une brute, c’est entendu, et tu dois penser que je suis décidément
bien prosaïque. Mais je t’aime bien tout de même avec ton sale caractère. N’oublie pas que
c’est moi qui t’ai fait cadeau de ta première poupée, il n’y a pas si longtemps.

Antigone ne répond pas. Elle va sortir. Il l’arrête.

CREON
Antigone ! C’est par cette porte qu’on regagne ta chambre. Où t’en vas-tu par là ?
Antigone, s’est arrêtée, elle lui répond doucement, sans forfanterie.
Vous le saviez bien…
Un silence. Ils se regardent encore debout l’un en face de l’autre.

CREON, murmure, comme pour lui.


Quel jeu joues-tu ?
ANTIGONE
Je ne joue pas.
CREON
Tu ne comprends donc pas que si quelqu’un d’autre que ces trois brutes sait tout à l’heure ce
que tu as tenté de faire, je serai obligé de te faire mourir ? Si tu te tais maintenant, si tu
renonces à cette folie, j’ai une chance de te sauver, mais je ne l’aurai plus dans cinq minutes.
Le comprends-tu ?
ANTIGONE
Il faut que j’aille enterrer mon frère que ces hommes ont découvert.

CREON
Tu irais refaire ce geste absurde ? il y a une autre garde autour du corps de Polynice et, même
si tu parviens à le recouvrir encore, on dégagera son cadavre, tu le sais bien. Que peux-tu
donc, sinon t’ensanglanter encore les ongles et te faire prendre.
ANTIGONE
Rien d’autre que cela, je le sais bien. Mais cela, du moins, je le peux. Et il faut faire ce que l’on
peut.
I.SITUATION
Le texte soumis à notre étude est extrait de l’œuvre théâtrale Antigone de Jean Anouilh.

II.LECTURE EXPRESSIVE
III.HYPOTHESE GENERALE
Scène tragique décrivant l’obstination d’Antigone
IV.VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE
-Axe de lecture n°1 : Scène tragique
-Axe de lecture n°2 : Scène de l’obstination d’Antigone

Axe1
Entrées Repérages Analyses Interprétations

Créon : « Alors,
écoute-moi bien… il
n’y a pas si Les répliques -Volubilité de Créon
longtemps. » longues de Créon qui s’échine à
opposées à celles sauver sa nièce,
Antigone : « Vous le courtes d’Antigone laquelle est en
savez bien. » révèlent l’état position de force.
Répliques d’esprit des
Créon : « Tu nu personnages. -Créon raisonne
comprends… Le Antigone qui reste
comprends-tu ? » inflexible
Antigone : « Il faut…
ont découvert. »

« Te faire mourir ! » Créon intimide


Antigone en créant
« mourir », « mort », Champ lexical de la une atmosphère
« ensanglanté », mort, du macabre macabre pour
Lexique « cadavre », susciter la frayeur en
« corps » elle.

Bilan partiel 1
Les répliques et le lexique nous ont permis de montrer que ce texte présente une scène
tragique.
Axe 2
Entrées Repérages Analyses Interprétations

« Antigone ne Ces moments de


répond pas… il silence expriment :
l’arrête. » Jeux de scène
révélant l’état d’âme -mépris, défiance,
« …, s’est des protagonistes témérité d’Antigone
Didascalies arrêtée…sans vis-à-vis de Créon.
forfanterie. »
-déconsidération de
« Un silence. En face l’argumentaire de
de l’autre. » Créon.

-Conviction,
entêtement,
« Je ne joue pas » Phrases négatives détermination
de volonté et d’Antigone
« Il faut que phrases déclaratives
j’aille…ont exprimant l’opinion. -Choix de la mort par
Modalisation découvert. » Antigone au
« Il faut faire ce que détriment de la vie
l’on peut. » que lui offre Créon.
-Refus de se plier à
la loi, de se
soumettre donc à
Créon.

Bilan partiel 2
Les didascalies et la modalisation nous ont permis de montrer qu’il s’agit de l’obstination
d’Antigone.
V.BILAN
Antigone brave Créon et est résolue à accomplir son destin malgré les menaces de celui-
ci.
LECTURE METHODIQUE N°3
TEXTE N°3 : « Le messager : Une terrible nouvelle…flaque rouge. » pp. 118-119
LE MESSAGER

Une terrible nouvelle. On venait de jeter Antigone dans son trou. On n’avait pas encore
fini de rouler les derniers blocs de pierre lorsque Créon et tous ceux qui l’entourent entendent
des plaintes qui sortent soudain du tombeau. Chacun se tait et écoute, car ce n’est pas la voix
d’Antigone. C’est une plainte nouvelle qui sort des profondeurs du trou… Tous regardent
Créon, et lui qui a deviné le premier, lui qui sait déjà avant tous les autres, hurle soudain
comme un fou : « Enlevez les pierres ! Enlevez les pierres !" Les esclaves se jettent sur les
blocs entassés et, parmi eux, le roi suant, dont les mains saignent. Les pierres bougent enfin
et le plus mince se glisse dans l’ouverture. Antigone est au fond de la tombe pendue aux fils
de sa ceinture, des fils bleus, des fils verts, des fils rouges qui lui font comme un collier
d’enfant, et Hémon à genoux qui la tient dans ses bras et gémit, le visage enfoui dans sa robe.
On bouge un bloc encore et Créon peut enfin descendre. On voit ses cheveux blancs dans
l’ombre, au fond du trou. Il essaie de relever Hémon, il le supplie. Hémon ne l’entend pas. Puis
soudain il se dresse, les yeux noirs, et il n’a jamais tant ressemblé au petit garçon d’autrefois,
il regarde son père sans rien dire, une minute, et, tout à coup, il lui crache au visage, et tire
son épée. Créon a bondi hors de portée. Alors Hémon le regarde avec ses yeux d’enfant,
lourds de mépris, et Créon ne peut pas éviter ce regard comme la lame. Hémon regarde ce
vieil homme tremblant à l’autre bout de la caverne et, sans rien dire, il se plonge l’épée dans
le ventre et il s’étend contre Antigone, l’embrassant dans une immense flaque rouge.

I.SITUATION
Le texte soumis à notre étude est extrait de l’œuvre théâtrale Antigone de Jean Anouilh.

II.LECTURE EXPRESSIVE
III.HYPOTHESE GENERALE
Récit tragique de la mort d’Antigone et d’Hémon
IV.VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE
-Axe de lecture n°1 : Récit tragique
-Axe de lecture n°2 : Récit de la mort d’Antigone et d’Hémon

Axe 1
Entrées Repérages Analyses Interprétations

« les esclaves se -Dynamique du récit


jettent sur les blocs » traduisant le branle-
bas et la panique de
« Le plus mince se la cour royale face à
glisse… » Abondance de
verbes d’action la tournure
« On bouge un imprimant un inattendue que
bloc… », enchainement prennent les
Verbes d’action
rapide aux évènements
« descendre », « Il évènements
essaie de relever
Hémon. », « Créon a -Détermination et
bondi… » engagement de
Créon à sauver son
fils
-Scène désolante et
macabre qui inspire
« une terrible la peur, l’angoisse,
nouvelle », « on la pitié.
venait de jeter
Antigone dans son -Esprit de sacrifice
trou. », « … des qui révèle la
plaintes qui sortes grandeur d’âme de
soudain du ceux qui s’offrent en
Tonalité Tonalité tragique
tombeau. » holocauste : Hémon
(passion
« Antigone est… de amoureuse),
sa ceinture… » Antigone (destin,
« Il se plonge l’épée morale)
dans le ventre

Bilan partiel 1
Les verbes d’action et la tonalité nous ont permis de montrer que ce texte est un récit
tragique.

Axe 2
Entrées Repérages Analyses Interprétations
« Terrible »,
« plainte », « hurle »,
« gémit », suant », Champ lexical de la
« saigne », souffrance
« pendu »
Antigone et Hémon
« trou », « tombe », vivent une véritable
Lexique pendue », agonie.
« immense flaque
rouge », « l’épée
Champ lexical de la
dans le ventre »
mort

-« Une terrible -Situation initiale La densité, la


nouvelle… blocs de concision et
pierre » l’enchainement
rapide des
-lorsque Créon… -Elément évènements
tombeau. » perturbateur
Schéma narratif racontés par le
-« Chacun se Messager rendent
tait…comme la -Péripéties implacable
lame. » l’accomplissement
-« Hémon du destin tragique
regarde…flaque d’Antigone
rouge. » -Situation finale

Bilan partiel 2
Le lexique et le schéma narratif montre qu’il s’agit du récit de la mort d’Antigone et
d’Hémon.

V.BILAN
Le destin tragique d’Antigone est accompli à travers le dénouement de l’intrigue. Les outils
tels que les verbes d’action, la tonalité, le lexique et le schéma narratif nous ont permis de
montrer cela.
SEANCE 1 : Introduction à l’étude de l’œuvre poétique La ronde des jours de Bernard
Binlin DADIE
I.REGARD SUR LA VIE ET L’ŒUVRE DE L’AUTEUR
1. Biographie de l’auteur
Né en 1916 dans le sud-est de la Côte d’Ivoire à Assinie, Bernard B. DADIE est un écrivain
ivoirien. Après ses études à Bassam puis à Dabou, il rentre en 1930 à l’EPS (Ecole Primaire
Secondaire). En 1933, il est reçu à l’école William Ponty de Dakar où il poursuivra ses études
de 1934 à 1936. Après ses études, il travaille au Sénégal en tant que fonctionnaire à l’institut
française d’Afrique noire. De retour en Côte d’Ivoire en 1947, il fut tour à tour commis
administratif membre du R.D.A, journaliste, prisonnier politique, inspecteur des affaires
culturelles et Ministre de la culture.

2. L’œuvre de l’auteur
Il est auteur de plusieurs œuvres dont :
-Assémien Déyilé, roi du Sanwi (1936)
-Climbié (1956)
-Les voix dans le vent (1970)
-Le pagne noir (1955)

II.ANALYSE DE L’ŒUVRE
La ronde des jours, édité en 1956 est le second des trois recueils de poèmes publié par
DADIE. Les deux autres étant Afrique debout (1950) et Homme de tous les continents (1967).

1. La poesie de dadie
L’analyse de La ronde des jours révèle une poésie de la négritude. Au-delà des couleurs
(races), il voit une race unique, celle des humains.
L’écriture de DADIE devient parfois lyrique lorsqu’il évoque la tendresse des liens
familiaux ou l’amour de l’être aimé. La ronde des jours est un hymne à la grandeur de l’Afrique.

2. Les themes majeurs


Pour DADIE « Poésie et témoignage se trouvent dans le même acte », d’où, l’importance
du message.
Dans La ronde des jours, on pourrait distinguer les thèmes suivants :
-Louange de l’Afrique
-Engagement
-Rêve de fraternité
-Hymne à la vie
-Célébration de l’amour

III.AXES D’ETUDE ET POEMES A ETUDIER

1. Axe d’etude
Dans la perspective de l’étude de ce recueil, les poèmes peuvent être regroupés en cinq
(5) rubriques obéissant aux axes d’étude suivants :
-Une poésie militante
-La célébration de l’Afrique
-La célébration de la fraternité
-La célébration de l’amour
-Une vision contrastée de la vie
2. LES POEMES A ETUDIER
-‘’Je n’aime pas !’’
-‘’Couronne de l’Afrique’’
-‘’Les lignes de nos mains’’
-‘’Pour toi, pour moi’’
-‘’Notre adieux
LECTURE METHODIQUE N°1
TEXTE N°1 : ‘’Je n’aime pas !’’ pp. 47-48
Je porte une laisse en parure
La laisse de l’Europe galante.
Je n’aime pas la cravate.

Je porte une chaîne aux reins


La chaîne de l’Europe en armes.
Je n’aime pas la ceinture.

Je porte une cloche sur la tête


La cloche de l’Europe en fièvre.
Je n’aime pas le casque.

Je porte la mort au bras


la mort de l’Europe en délire.
Je n’aime pas la montre.

Je n’aime pas la pierre, la pierre,


la pierre sourde des tombes,
la pierre gouailleuse des prisons.

Je n’aime pas le son des clés


des clés aux mains des sentinelles
des sentinelles aux portes des geôles
des geôles à la misère des cimetières.

Je n’aime pas le cri du corbeau


Sur les villes en fête,
L’appel de l’hyène dans la nuit quiète.

Je n’aime pas voir


les larmes aux yeux de l’enfant,
les cernes aux yeux de la mère,
les têtes que soutiennent les bras,
les têtes penchées de soucis,
des visages crispés d’épouvante,
une femme en loques,
un homme en guenilles.

Je n’aime pas voir


l’enfant tendre la main,

Je n’aime pas voir


l’avenir mendier.

Je n’aime pas !...


I.SITUATION
Le poème à étudier est extrait de la ronde des jours de l’écrivain ivoirien Bernard DADIE.
Ce poème s’inscrit dans l’axe d’étude : Poésie militante.

II.LECTURE EXPRESSIVE

III.HYPOTHESE GENERALE
Dénonciation satirique des attributs de la civilisation occidentale

IV.VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE


-Axe de lecture n°1 : Dénonciation de la civilisation occidentale
-Axe de lecture n°2 : Dénonciation de la misère et de la souffrance humaine

Axe 1
Entrées Repérages Analyses Interprétations

Ces noms qui


caractérisent la
culture occidentale
Cravate, ceinture sont décriés par l »
casque, montre, poète. Il refuse de
Champ lexical chaine, clé, Noms communs les porter car
sentinelle symbole d’une
aliénation culturelle.

Cette phrase traduit


le rejet catégorique.
Forme de phrase Je n’aime pas Phrase négative

Bilan partiel 1
Le champ lexical et les formes de phrase montrent que le poète dénonce la civilisation
occidentale.
Axe 2
Entées Repérages Analyses Interprétations

Larmes, soucis, Noms communs A travers ces mots,


épouvante, tombe, relatifs à la misère le poète indique la
Le lexique prison, cimetière détresse et la misère
de la population

Elle traduit le refus


de cette souffrance
Figures de Je n’aime pas Anaphore par l’auteur, d’où
construction l’idée de révolte.

Bilan partiel 2
Le lexique et la métaphore traduisent la dénonciation de la misère et de la souffrance
humaine par le poète.

V.BILAN
Les résultats obtenus permettent de vérifier l’hypothèse générale. En effet, le champ
lexical, le lexique, les formes de phrases et les figures de construction témoignent de la
dénonciation de la civilisation occidentale. Le poète, pour éviter l’aliénation de la culturelle
africaine, s’est donné les mots justes pour critiquer celles de l’occident et pousse les africains
vers la révolte.
LECTURE METHODIQUE N°2
TEXTE N°2 ‘’ Couronne à l’Afrique’’ pp. 40-41
Je te tresserai une couronne
de lauriers et d’hibiscus,
sertie de papillons éployés
et du calme des sous-bois en fleurs.

Je te tresserai une couronne,


d’émeraude avec les perles du trésor des Atlantes
Une couronne d’écume de l’eau de mes larmes
[candides

Et une guirlande
de la chanson des pousses roses
et de la fraîcheur de l’onde.

Je te tresserai une couronne


d’azur de la trame du zéphyr
et du gazouillis de la Brise
par les matins embués où le souffle des êtres
dans l’air se profile.

Je te tresserai une couronne


d’harmonies de mes chassons printanières
qu’envie de Rossignol en atours d’épousée,
et des sandales faites de fourrures
de lionnes en courroux.

Je te tresserai une couronne


de flamme pure emmêlée de l’arc-en-ciel
des anciennes heures de fortune,
avec, enclose,
l’ardeur du flamboyant millénaire.

Je te tresserai une couronne


d’aurores bleues
et un collier de gemmes roses
que le Temps
Jamais, n’osera ternir !

Je te tresserai une couronne


d’essence de fleurs
avec des pendentifs de vie et de sagesse
[humaine.

Je te tresserai une couronne


de douce lueur
avec l’éclat de la Vénus des tropiques
Et dans l’orbe du scintillement fiévreux
de la voie lactée.

J’écrirai
en lettres
de feu,
Ton
Non,
Ô Afrique !

I.SITUATION
‘’Couronne à l’Afrique est un poème du célèbre écrivain, poète ivoirien Bernard B. DADIE.
Ce texte est extrait de son œuvre poétique La ronde des jours, texte dans lequel il promet de
célébrer le continent africain, d’où notre axe d’étude.

II.LECTURE

III.HYPOTHESE GENERALE
Poème lyrique célébrant les vertus d’humanisme de l’Afrique

IV.VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE


-Axe de lecture n°1: Un hymne à la grandeur de l’Afrique
-Axe de lecture n°2 : Une promesse de la célébration de l’Afrique

Axe 1
Entrées Repérages Analyses Interprétations

L’auteur montre la
parure, la beauté du
Le lexique Emeraude, perle, Noms continent africain à
collier travers ces
éléments.

Je te tresserai une Anaphore Par ces figures de


couronne. style, l’auteur
Procédés démontre la
rhétoriques grandeur du
Flore, faune continent noir..
Enumération

Bilan partiel 1
Le lexique et les procédés rhétoriques montrent qu’il s’agit d’un hymne à la grandeur de
l’Afrique.
Axe 2
Entrées Repérages Analyses Interprétations

Cette phrase
anaphorique au futur
simple marque la
promesse faite par
l’auteur de magnifier
Figures de style Je te tresserai une Anaphore son continent. Il
couronne. s’agit pour lui de
célébrer le grand
continent exploité
par le colon.

Lauriers et Le poète traduit ici


d’hibiscus ses ambitions pour
Image poétique Groupes nominaux le continent. Il le loue
D’émeraude avec et est dévoué à se
des flammes battre pour son
pures…arc-en-ciel épanouissement.

Bilan partiel 2
L’anaphore et l’image poétique montre qu’il s’agit d’une promesse de la célébration de
l’Afrique.

V.BILAN
Le lexique, les procédés rhétoriques, les figures de style et l’image poétique nous ont
permis de montrer que ce texte est un poème lyrique célébrant les vertus d’humanisme de
l’Afrique. Notre hypothèse générale est donc confirmée.
A travers ce poème, DADIE montre son attachement au continent noir dont il est issu.
LECTURE METHODIQUE N°3
TEXTE N°3 : ‘’Les lignes de nos mains’’ pp. 5-6
Les lignes de nos mains
ne sont point des parallèles
des chemins en montagnes
des gerçures sur troncs d’arbres
des traces de luttes homériques.

Les lignes de nos mains


ne sont point des longitudes
des boyaux en tranchées
des sillons dans des plaines
des raies en chevelures
des pistes dans la broussaille.

Elles ne sont point


des ruelles pour les peines
des canaux pour les larmes
des rigoles pour les haines
des cordes pour pendus
ni des portions
ni des tranches
ni des morceaux
de ceci… de cela…

Les lignes de nos mains


ni Jaunes
Noires
Blanches
ne sont point des frontières
des fossés entre nos villages
des filins pour lier des faisceaux de
[rancœur.

Les lignes de nos mains


sont des signes de Vie,
de Destin,
de Cœur,
d’Amour,

de douces chaînes
qui nous lient
les uns aux autres
les vivants aux morts.

Les lignes de nos mains


ni blanches
ni noires
ni jaunes,
les lignes de nos mains
unissent les bouquets de nos rêves.

Juillet 1954.
I.SITUATION
Le texte qui attire notre attention est un poème extrait de La ronde des jours de l’écrivain
ivoirien Bernard B. DADIE. Ce recueil de poème évoque l’attachement du poète pour l’Afrique.

II.LECTURE EXPRESSIVE

III.HYPOTHESE GENERALE
Poème évoquant la célébration de la fraternité des hommes et de tous les horizons
IV.VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE
-Axe de lecture n°1 : la symbolique des lignes des lignes des mains
-Axe de lecture n°2 : La célébration de la fraternité humaine

Axe 1
Entrées Repérages Analyses Interprétations

Les lignes… 1ère partie L’auteur commence


rancœur. par rejeter les
valeurs négatives, à
savoir, celles qui
peuvent être source
de division, de
discorde entre les
hommes. Par la
La structure suite, il affirme les
Les lignes… nos valeurs positives,
rêves. 2ème partie c'est-à-dire, celles
qui symbolisent la
vie, la fraternité et
l’union des peuples
du monde.
L’auteur traduit ici
que les lignes de la
main n’ont pas de
Les procédés Ni jaune, noire, Enumération couleur. Ainsi,
rhétoriques blanche comme ces lignes, le
peuple vivant la terre
doit ignorer les
différentes races et
vivre en harmonie.
Bilan 1
La structure et les procédés rhétoriques ont mis en relief la symbolique des lignes des
mains.

Axe 2
Entrées Repérages Analyses Interprétations

A travers cette
formule, l’auteur
Les procédés Ne sont point Modalité négative rejette tous ceux qui
grammaticaux peuvent diviser
l’humanité.

Pour l’auteur, il faut


supprimer les
Ni blanches, ni couleurs et les
noires, ni jaunes races. Les êtres
Les procédés Enumération
rhétoriques humains doivent
vivre dans ce monde
comme une seule
personne.

Bilan partiel 2
Les procédés grammaticaux et les procédés rhétoriques ont montré qu’il s’agit de la
célébration de la fraternité humaine.

V.BILAN
Les lignes de nos mains sont pour le poète des symboles révélateurs de la diversité
dans l’unicité de destin commun, de point d’attache de tous les hommes.
LECTURE METHODIQUE N°4
TEXTE N°4 : ‘’pour toi, pour moi’’ pp. 27-28
Je marcherai pour toi, ma fille,
Et pour moi, tu verras encore les anges.

Dans tes mains innocentes,


Coupe parfumée de senteurs célestes,
Offre nos prières ardentes…

Je marcherai pour toi, ma fille,


Et pour moi, tu verras encore les anges.

La vie n’est pas une coulée de roses, d’étoiles,


Un tapis de mousse, un parterre de rêves d’enfant,
Et mes pieds racornis à l’étape
Ne sentent plus leurs blessures…

Je marcherai pour toi, ma fille,


Et pour moi, tu verras encore les anges.

Mon rire n’a plus le charme qui plaît à Dieu


Mon cœur n’a plus ces galops des premiers jours

Et vers la Mort, penché,


Je traîne mon fardeau de peines…

Je marcherai pour toi, ma fille,


Et pour moi, tu verras encore les anges.

Et lorsque je ne serai plus,


Afin que tes mains demeurent la coupe de nos
[prières
Ombre,
Je te suivrai encore… pas à pas
Pour toi, je verrai Dieu
Et les anges sur toi ne cesseront de veiller…

Tu marcheras pour ton enfant, ma fille…


Et pour toi, il verra les anges.

Juillet 1954.
I.SITUATION
‘’Pour toi, pour moi’’ est un poème du célèbre dramaturge Bernard DADIE, ivoirien né en
1916. Ce texte est extrait de son œuvre la ronde des jours.
II.LECTURE
III.HYPOTHESE GENERALE
Poème lyrique évoquant les sentiments personnels
Axe de lecture n°1 : Evocation lyrique d’un amour paternel
Axe de lecture n°2 : Une promesse de bonheur d’un père à sa fille

Axe 1
Entrées Repérages Analyses Interprétations

A travers ce jeu de
pronoms personnels,
l’auteur établie un
Enonciation Je, tu, moi, toi Pronoms personnels dialogue entre lui et
sa fille.

L’emploi du futur par


le poète évoque ici
son désir, sa volonté
Temps verbal Marcherai Futur simple de de recherche d’un
l’indicatif mieux-être pour sa
fille.

Bilan partiel 1
L’énonciation et le temps verbal soulignent l’évocation lyrique d’un amour paternel.
Axe 2

Entrées Repérages Analyses Interprétations

Ange, senteurs Le poète évoque ici


célestes, tapis de les éléments de
Le lexique mousse Groupe de mots bonheur souhaités
pour sa fille.

Marcherai Verbe L’auteur est dévoué


à fournir tous les
efforts pour faire le
Le champ lexical de Tapis par terre pieds Noms communs bonheur de sa fille.
la marche

Bilan partiel 2
Le lexique et le champ lexical de la marche ont montré qu’il s’agit d’une promesse de
bonheur d’un père à sa fille.
V.BILAN
Le poète présente la fille comme le symbole de la jeunesse, de la pureté, de
l’innocence, et oppose à cela le père qui lui, renvoie à la vieillesse, à la mort, au fardeau, à la
peine et à l’ombre.
LECTURE METHODIQUE N°5
TEXTE N°5 : ‘’Notre adieu’’ pp. 45-46
Jamais,
Un triste adieu,
des larmes et des sanglots
des colonnes de voitures et des amis éplorés

Mais
Un cantique
Une prière.

Portez-moi
Comme l’on irait à la fête
En concert.
Faisons ce bout de chemin
Ensemble,
dans les rires,
comme si nous allions
cueillir des fleurs,
des fruits

Portez-moi
comme l’on irait à la fête,
En concert.
Un cantique,
Une prière

Et que les fleurs de l’Amour


Sur ma tombe,
À chacun
Parlant de rythme.

Jamais,
Un triste adieu
Mais un cantique,
une prière

des rires,
comme si nous
[allions
Cueillir des fleurs,
[des fruits

Et que les fleurs de l’Amour


Sur ma tombe
À tous,
chantent
la vie.

1954.
I.SITUATION
Le texte en présence est un poème intitulé ‘’Notre adieu’’, extrait de La ronde des
jours du poète ivoirien Bernard DADIE.
II.LECTURE
III.HYPOTHESE GENERALE
Aspiration du poète à des funérailles joyeuses
IV.VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE
Axe de lecture n°1 : Prière pour une séparation joyeuse
Axe de lecture n°2 : Une conception antithétique de la mort

Axe 1
Entrées Repérages Analyses Interprétations
Noms communs
relatifs à la religion
Le lexique Cantique, prière
Pour l’auteur, les
_______________ funérailles ne
_______________ _______________ doivent pas être des
moments de
Noms communs tristesse. Ce sont
Fête, concert, rire, relatifs à la joie des périodes de
amour, vie louange à Dieu et de
réjouissance.
Champ lexical Verbe
Chante

Bilan partiel 1
Le lexique et le champ lexical ont montré qu’il s’agit d’une prière pour une séparation
joyeuse.
Axe 2
Entrées Repérages Analyses Interprétations

Jamais un triste Cette structure


adieu…des amis fortement
éplorés 1ère partie déséquilibrée
marque pour le
poète une période
très courte pour la
tristesse et une
Structure Mais un cantique longue pour la joie
chante la vie 2ème partie lors des funérailles

Cette opposition de
la tristesse et de la
Triste/fêtes, gaieté témoignent
larme/concert qu’un adieu est
Figures de style Opposition
Sanglot/rire conçu comme une
fête, comme une
renaissance

Bilan partiel 2
La structure et les figures de style traduisent une conception antithétique de la mort.

V.BILAN
Le lexique, le champ lexical, la structure et les figures de style nous ont permis de
montrer qu’il s’agit de l’aspiration du poète à des funérailles joyeuses. Notre hypothèse
générale est donc confirmée.
PERFECTIONNEMENT DE
LA LANGUE ET SAVOIR-
FAIRE
COMPETENCE 2 : Traiter des situations relatives à l’utilisation des outils de la langue et au
savoir-faire.
ACTIVITE : Perfectionnement de la langue
LEÇON 1 : Le rythme dans le texte poétique et dans la prose.
Situation d’apprentissage
Les élèves de la première A/C/D du collège Atlantique ont assisté à une prestation de paroliers
au foyer de leur établissement. Séduits par la diction, la cadence des phrases, ils décident, à
partir des supports suivants :
Texte support 1 : Fait couler le rocher et fleurir le désert.
Texte support 2 : Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées (Hugo)
Texte support 3 : Ainsi de peu à peu crût l’Empire Romain (Du Bellay)
Texte 4 : Elle a vu ta blessure et n’a pu la fermer. (Musset)
Texte support 5 : Je n’ai plus rien à apprendre, j’ai marché plus vite qu’un autre, et j’ai fait le
tour de ma vie. (Chateaubriand)
D’identifier, d’analyser les ressources de la prosodie afin de mieux les interpréter en contexte.
SEANCE 1 : le rythme dans le texte poétique.
I-Le rythme
Le rythme c’est le mouvement de la phrase ou du vers comme réglé, mesuré. Il est marqué
par des accents qui eux-mêmes, obéissent à des règles codifiées.
Il existe plusieurs types de rythmes.
II-Les différents types de rythmes
1-Le rythme binaire
Vers qui a comme particularité sur le plan du rythme, d’être divisé en 2 ou 4 mesures de même
longueur. L’accent tonique se trouve alors en nombre pair. Ils ont des césures régulières qui
s’appuient sur des accents fixes.
Exemple : Les décasyllabes (vers de 10 syllabes), les alexandrins (vers de 12 syllabes).
Exemple : N’est-ce point assez // de tant de tristesse (A. de Musset)
5 césure 5
Exemple : Texte support 1 : Fait couler/ le rocher // et fleurir/ le désert.
3 3 Césure 3 3
Décompte : 3 + 3 + 3 + 3
2-Le rythme ternaire
Le rythme d’un vers est ternaire si ce vers est divisé en 3 mesures de même longueur marqué
chacun par un accent. Il crée une cadence à rebondissements continuels.
Exemple : Texte support 2 : Je marcherai / les yeux fixés / sur mes pensées (Hugo)
4/ 4/ 4
Décompte : 4 + 4 + 4
3-Le rythme accumulatif
Un vers a un rythme accumulatif si le nombre de mesures (chaque mesure se termine par un
accent tonique) est supérieur à la moyenne (4 pour un alexandrin)
Exemple : Amour / peur / joie / mort / fin / folie / espoir !
2 1 1 1 1 2 2
4-Le rythme croissant
Le rythme d’un vers est croissant si les mesures sont de plus en plus longues.
Exemple : Texte 3 : Ainsi / de peu à peu // crût l’Empire Romain (Du Bellay)
2 4 6
Ce type de rythme est généralement utilisé pour mettre en évidence un sentiment ou un
mouvement qui augmente.
5-Le rythme décroissant
Le rythme est décroissant si les mesures sont de plus en plus courtes.
Exemple : Il sortit de la cour / ralentit / freina / stop !
6 3 2 1
C’est le schéma inverse du rythme croissant.
6-Le rythme régulier
Le rythme est dit régulier lorsqu’il garde la même cadence à un intervalle régulier tout le long
du vers.
7-Le rythme irrégulier
Le rythme est dit irrégulier lorsqu’il change de cadence ou lorsqu’il ne garde pas la même
cadence.
8. La pause
C’est un temps de silence ou de pause observée après chaque accent rythmique. Cette pause
respiratoire doit se traduire lors de la lecture.
9. L’accent
Appelé accent tonique ou rythmique, il est un signe conventionnel qui ressemble à un accent
aigu placé au-dessus de la syllabe accentuée. Généralement, elle frappe la dernière syllabe
prononcée d’un mot.
10-L’enjambement
Il y a enjambement, lorsqu’un vers à lui seul n’est pas compréhensible. Pour qu’il présente une
unité de sens, il doit dépendre des vers qui le précèdent ou qui le suivent.
Exemple 1 : V1 : J’errais donc l’œil rivé sur le pavé vieilli
V2 : Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue
V3 : Et dans le soir, tu m’es en riant apparue
Les vers 1 et 3 permettent de comprendre le vers 2. Ici, il y a enjambement entre le vers 1 et
le vers 2 d’une part et d’autre part, entre le vers 2 et le vers 3. (Enjambement externe).
Exemple 2 : V1 : Personne ne lit plus // le sort dans les tarots
Ici, le premier hémistiche ne suffit pas. Il présente une unité de sens si l’on lit le deuxième
hémistiche. Entre les deux hémistiches, il y a enjambement, qu’on appelle enjambement
interne.
11-Le rejet
On appelle rejet quand la fin d’un vers se trouve en tête du vers suivant.
Exemple : V1 : Si j’ai parlé
V2 : De mon amour, c’est à l’eau lente
Dans cet exemple, « De mon amour » est le rejet.
12-Le contre-rejet
On parle de contre-rejet, quand une phrase débute par la fin d’un vers et se poursuit dans tout
le vers suivant.

Exemple : V1 : La nuit était lugubre. On entendait

V2 : Des coups de fusil


V3 : Dans la rue où l’on en tirait d’autres
Dans cet exemple, « on entendait » est contre-rejet.

SITUATION D’EVALUATION
Indiquez le type de rythme pour chaque vers.
V1 : J’ai dit à mon cœur à mon faible cœur
V2 : Cette nuit, comme les autres, j’ai pleuré
Résolution
V1 : Rythme binaire
V2 : Rythme ternaire
COMPETENCE 2
ACTIVITE : Perfectionnement de la langue
LEÇON 2 : Le rythme dans le texte poétique et dans la prose.
SEANCE 2 : Le rythme dans le texte en prose
I. Définition
Le texte en prose est un poème qui abandonnant la forme du vers pour utiliser la prose,
valorise la recherche du rythme de la phrase et des images. La prose est une forme ordinaire
du discours parlé, qui n’est pas assujetti aux règles prosodiques ; autrement dit, l’écriture en
prose est celle qui n’est pas en vers.
II. le rythme de la phrase (Prose)
En prose, c’est la phrase seule qui sert de base au rythme, l’organisation en groupes
rythmiques coïncidant étroitement avec l’organisation syntaxique. A priori, toute prose a un
rythme. Mais la notion de rythme, même en prose, suppose la perception de régularités (retour
de certains nombres, structures binaires, ternaires…) et d’irrégularités calculées (jeu du pair
et de l’impair, symétries et dissymétries, longueurs croissantes et décroissantes…). Certaines
proses en paraissent si dépourvues qu’on peut les dire rythmiquement amorphes.
III. Les différents types de rythmes
1. Le rythme binaire
Dans le rythme binaire, les deux membres de la phrase ont la même construction. On obtient
une symétrie qui permet le parallélisme ou l’opposition des idées.
Exemple :
Elle a vu la blessure et n’a pu la fermer. (Musset)
2. Le rythme ternaire
Ici, les trois membres de la phrase ont la même construction. On obtient un effet de
parallélisme ou de simultanéité.
Exemple :
Je n’ai plus rien à apprendre, j’ai marché plus vite qu’un autre, et j’ai fait le tour de ma vie.
(Chateaubriand)
3. L’accumulation
Une série de compléments ou de propositions se succèdent pour donner par exemple une
impression de foisonnement ou d’accablement.
Exemple :
Quand elle s’est assurée que le silence règne aux alentours, elle retire successivement des
profondeurs de son nid, sans le secours de la méditation, les diverses parties de son corps et
s’avance à pas comptés vers ma couche. (Lautréamont)
4. La progression (Rythme croissant)
A l’intérieur de la phrase, les propositions d’abord courtes deviennent de plus en plus longues :
effet d’amplitude.
5. Le rythme décroissant
A l’intérieur de la phrase, les propositions d’abord longues deviennent de plus en plus courtes.

Exemple :
6. L’alternance
A l’intérieur d’une même phrase, des propositions courtes alternent avec des propositions
longues. Les propositions courtes insistent sur les données catégoriques du discours, les
longues sur les méandres (les choses tortueuses) du sentiment, de l’idée.
7. La pause
C’est un temps de silence ou de pause observée après chaque accent rythmique. Cette pause
respiratoire doit se traduit lors de la lecture.
8. L’accent
Appelé accent tonique ou rythmique, il est un signe conventionnel qui ressemble à un accent
aigu placé au-dessus de la syllabe accentuée. Généralement, elle frappe la dernière syllabe
prononcée d’un mot.
SITUATION D’EVALUATION
Soient les phrases suivantes :
P1 : C’est là qu’il faut aller vivre, c’est là qu’il faut aller mourir !
P2 : C’est là qu’il faut aller respirer, rêver et allonger les heures par l’infini des sensations.
A Quel rythme appartient chacune des phrases ?
RESOLUTION
P1 : C’est là qu’il faut aller vivre, / c’est là qu’il faut aller mourir ! (Deux temps/ rythme binaire)
P2 : C’est là qu’il faut aller respirer, / rêver et / allonger les heures par l’infini des sensations.
(Trois temps/rythme ternaire)
COMPETENCE 2 : Traiter des situations relatives à l’utilisation d’outils de la langue et au
savoir-faire
ACTIVITE : Perfectionnement de la langue
LEÇON 2 : Les tonalités littéraires
Situation d’apprentissage
Les élèves de la première A-C-D du collège Atlantique de Port-Bouët ont été émus par la
beauté d’un texte lu par l’un des leurs. Aussi, à partir des supports suivants s’exercent-ils à
identifier, à analyser et à utiliser judicieusement les tonalités littéraires.
Texte 1 :
Détrompe-toi. Je suis une force qui va !
Agent aveugle et sourd de mystères funèbres !
Une âme de malheur faite avec des ténèbres !
Où vais-je ? Je ne sais. Mais je me sens poussé
D’un souffle impétueux, d’un destin insensé.
Je descends, je descends, et jamais ne m’arrête.
Si, parfois, haletant, j’ose tourner la tête,
Une voix me dit : Marche ! Et l’abîme est profond,
Et de flamme ou de sang je le vois rouge au fond !
Cependant, à l’entour de ma course farouche,
Tout se brise, tout meurt. Malheur à qui me touche !
Of ! Fuis ! Détourne-toi de mon chemin fatal !
Hélas ! Sans le vouloir, je te fais du mal !

Texte 2 :
BELISE
Veux-tu, toute ta vie, offenser la grammaire ?
MARTINE
Qui parle d’offenser grand’mère ou grand’père ?
Victor HUGO, Hernani,
III, 4

SEANCE 1 : Les tonalités littéraires : Lyrique, comique (parodique, satirique), tragique,


épique, dramatique.
I. Définition
Dans un texte, l’auteur utilise plusieurs procédés d’écriture dans l’objectif d’atteindre les
sentiments ou l’état d’âme du lecteur. L’ensemble de ces procédés est appelé Tonalités
littéraires.
II. Les différentes tonalités littéraires
1. La tonalité lyrique
L’adjectif lyrique vient du mot ‘’lyre’’ qui désignait un instrument de musique utilisé par les
poètes de l’antiquité pour accompagner leur texte. La tonalité lyrique peut se définir comme
l’expression de sentiments (plainte ou joie par exemple) personnels. Le but est de créer ou de
partager le même état d’âme chez le lecteur. Elle se caractérise par l’usage du pronom ‘’Je’’,
marque de la subjectivité, le champ lexical des sentiments, musicalité du rythme, métaphore,
comparaison, etc.
2. La tonalité comique
C’est la tonalité qui cherche l’expression du rire, le divertissement. En plus de cela, le comique
peut avoir une portée critique. Le rire peut mettre en évidence les défauts de l’homme afin de
les corriger. Il rejoint en cela la tonalité satirique. C’est une tonalité fréquente dans la comédie
mais qui peut se trouver dans d’autres genres littéraires. Les procédés caractéristiques utilisés
sont : la parodie, la satire, les figures de répétition, le registre courant ou familier, les
exagérations, les jeux de mots, etc. -La tonalité parodique cherche à imiter un style, un
discours, un genre littéraire en exagérant les procédés.
3. La tonalité tragique
Elle traduit le pessimisme face à une situation sans issue. A la différence de la tonalité
pathétique qui cherche à faire pleurer, la tonalité tragique cherche à susciter la terreur. Elle
présente des héros aux prises avec des passions les entrainant fatalement vers la mort sans
qu’ils puissent échapper à un destin déjà tracé et imposé par les dieux. Les procédés
caractéristiques : le registre soutenu, les figures d’amplification comme l’hyperbole, les figures
d’opposition, les exclamations, les apostrophes, les interrogations, les supplications, la plainte,
l’impuissance, la mort, etc.
4. La tonalité épique
C’est un genre développé en Afrique où le héros est un homme hors du commun confronté à
des situations extraordinaires, voire surnaturels. Elle célèbre des exploits souvent historiques
réalisés par un héros. Par l’emploi de l’hyperbole, on donne à un sujet des dimensions
supérieures. L’amplification, les superlatifs, les hyperboles, les énumérations, les
accumulations, les personnifications, les adverbes d’intensité, l’enchaînement d’actions, le
merveilleux, etc… sont les procédés caractéristiques.
5. La tonalité dramatique
La tonalité dramatique s’applique dans le cas où se succèdent les péripéties qui maintiennent
le spectateur ou le lecteur dans un état d’attente. On peut parler de suspens. Elle est
caractérisée par des évènements violents qui se succèdent et provoque chez le lecteur la
terreur et la pitié. Les procédés utilisés : les champs lexicaux de la violence et des passions
destructrices, les actions, les exclamations, les interrogations, les émotions fortes, etc.
Situation d’évaluation
Identifiez la ou les tonalités littéraires de ce texte ci-dessous et justifiez votre réponse.
Objet infortuné des vengeances célestes,
Je m’abhorre encore plus que tu ne me détestes.
Les Dieux m’en sont témoins, ces Dieux qui dans mon flanc,
Ont allumé le feu fatal à tout mon sang ;
Ces Dieux qui se sont fait une gloire cruelle
De séduire le cœur d’une faible mortelle.
Toi-même en ton esprit rappelle le passé.
C’est peu de t’avoir fui, cruel, je t’ai chassé.
J’ai voulu te paraître odieuse, inhumaine ;
Pour mieux te résister, j’ai cherché ta haine.
De quoi m’ont profité mes inutiles soins ?
Tu me haïssais plus, je ne t’aimais pas moins.
Tes malheurs te prêtaient encore de nouveaux charmes
J’ai langui, j’ai séché, dans les feux, dans les larmes.
Jean
RACINE, Phèdre, II, 5.
COMPETENCE 2 :
ACTIVITE : perfectionnement de la langue
LEÇON 2 : Les tonalités littéraires
SEANCE 2 : Les tonalités littéraires : ironiques, fantastique, pathétique, réaliste, oratoire.
I- Les tonalités littéraires.
1-La tonalité ironique
L’ironie, c’est dire le contraire de ce que l’on pense dans le but de faire rire. Elle permet de
critiquer ou de tourner en dérision un point de vue ou adversaire. Elle sert alors la tonalité
comique ou satirique. Les procédés utilisés sont : Les figures d’opposition, les exagérations,
les atténuations inattendues…
2-La tonalité fantastique
Elle cherche à susciter l’angoisse, la peur, l’hésitation. Il s’agit de faire intervenir des faits
mystérieux dans le réel. Les émotions sont suscitées par l’incertitude dans l’interprétation de
ce qui est en train de se produire : est-ce naturel ou surnaturel ? Rationnel ou irrationnel ? le
doute est donc l’élément fondateur de la tonalité fantastique.
Les procédés utilisés sont : intrusion du mystérieux dans la vie ordinaire, le champ lexical de
l’étrange, les modalisateurs du doute, la focalisation interne, le champ lexical de la peur, de
l’hésitation.
3. La tonalité pathétique
L’adjectif pathétique vient du mot Grec ‘’Pathos’’ qui signifie ‘’souffrance, la compassion, la
douleur’’. Elle est donc liée à l’expression d’une douleur, d’une souffrance qui touche le lecteur.
Elle présente souvent des êtres victimes d’injustice ou seul désarmé devant un malheur. Son
objectif est d’émouvoir jusqu’aux larmes.
Les procédés utilisés sont : Les figures d’amplification, le champ lexical des sentiments forts,
de la souffrance, de la douleur, de la pitié, les exclamations, les interrogations, les
injonctions…
4-La tonalité réaliste
Elle tente de représenter le réel sans embellissement même dans ses aspects les plus
extraordinaires.
Les procédés sont : les effets du réel, les propos réalistes, le champ lexical du réel…
5-La tonalité oratoire
Elle cherche à convaincre, persuader de la validité d’une thèse, d’une analyse.
Les procédés utilisés sont : l’emploi massif de « je, nous, vous », les interrogations, les
apostrophes, les anaphores, les images, les impératifs, les champs lexicaux de la conviction
à travers les citations et les comparaisons…
6. La tonalité polémique
La tonalité polémique apparaît dans un débat opposant deux adversaires qui luttent pour des
positions différentes, combattant des idées et se posent dans des situations argumentatives
conflictuelles. C’est la tonalité de la colère, de l’indignation. Les caractéristiques du texte
polémique sont des propos violents, voire agressifs, le lexique critique, dépréciatif voire
injurieux
7. La tonalité didactique
On la retrouve dans des textes où le locuteur cherche instruire le lecteur. L’auteur utilise donc
un vocabulaire clair et précis pour donner une contenance rigoureuse au texte. Elle cherche à
expliquer ou à enseigner un savoir à travers des explications ou une morale. Ce sont les textes
explicatifs, argumentatifs, les maximes…
Les procédés caractéristiques sont : Un style objectif, un vocabulaire neutre, les recettes, les
phrases déclaratives…
SITUATION D’EVALUATION
Identifiez la ou les tonalités dans chacun des textes et justifiez votre réponse.
Demain dès l’aube…
Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne pus demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,


Sans rien au-dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,


Ni les voiles au loin descendant sur Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur la tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor HUGO, « Aujourd’hui », Les contemplations.
COMPETENCE 2 : Traiter des situations relatives à l’utilisation des outils de la langue
ACTIVITE : Perfectionnement de la langue
LEÇON 3 : La focalisation ou le point de vue
Situation d’apprentissage
Les élèves de la première A-C-D du collège Atlantique de Port-Bouët veulent renforcer leurs
acquis à la construction du sens de textes divers. Pour cela, ils forment des groupes en vue
de faire des recherches sur la focalisation dans un texte. A partir de cours extraits, ils
s’exercent à identifier et à analyser les différents points de vue afin de mieux les utiliser.
TEXTE 1 : M. De Clèves ne trouva pas que mademoiselle de Chartres eut changé de
sentiment en changeant de nom. La qualité de mari lui donna de plus grands privilèges ; mais
elle ne lui donna pas une autre place dans le cœur de sa femme. […] et, quoi qu’elle vécut
parfaitement avec lui, il n’était pas entièrement heureux. (Madame de Lafayette, la princesse
de Clèves, 1678).

TEXTE 2 : A 9h, la salle de théâtre des variétés était encore vide. Quelques personnes au
balcon et à l’orchestre, attendaient perdues parmi les fauteuils de velours grenat, dans le petit
jour du lustre à demi-feu. Une ombre noyait la grande tache rouge du rideau ; et pas un bruit
ne venait de la scène, la rampe éteinte, les pupitres des musiciens débandés. […] Par moment,
une ouverture se montrait, affairée, des coupons à la main, poussant devant elle un monsieur
et une dame qui s’asseyaient… (Emile Zola, Nana, 1880.)
TEXTE 3 : Elle descendait au salon. Il était sombre derrière ses volets fermes et elle fut
quelques temps avant d’y rien distinguer ; puis son regard s’habituant à l’obscurité, elle
reconnut peu à peu les hautes tapisseries où se promenaient des oiseaux. Deux fauteuils
étaient restés devant la cheminée comme si on venait de les quitter ; et l’odeur même de la
pièce, une odeur qu’elle avait toujours gardée […] pénétrait Jeanne, l’enveloppait de
souvenirs, grisait sa mémoire. (Guy de Maupassant, une vie, 1883)

Séance 1 : La focalisation ou le point de vue


I. Définition
Le point de vue est un choix que fait le narrateur pour raconter son histoire : il choisit un angle
de vue. Le point de vue est une relation avec ce qu’il sait des faits et des évènements.
Il existe trois point de vue ou focalisations qui peuvent quelques fois cohabiter dans une même
narration.
II. Les différentes focalisations ou points de vue
1. La focalisation zéro ou point de vue omniscient
Le narrateur sait tout, voit tout, révèle le passé et l’avenir des personnages, leurs pensées. Il
connait leur passé, présent et avenir, leurs actes, leurs sentiments, leurs projets, leurs pensées
les plus intimes, les plus enfouies dans le fort intérieur.
Ce point de vue est celui des narrations à la 3e personne (il). (N ˃ P)
Exemple : Texte 1
2. La focalisation externe
Dans la focalisation externe, le narrateur en sait moins que les personnages (N ˂ P). Simple
témoin de l’action, il agit un peu comme l’œil d’une caméra, suivants les faits et gestes des
protagonistes de l’extérieur, mais incapable de deviner leurs pensées. Il voit les personnages
se mouvoir devant lui sans savoir à quoi ils pensent, ni ce qu’ils vont faire ou devenir.
Ce point de vue est celui des narrations à la troisième personne (Il). Mais, il utilise également
la 1ère personne (Je).
Exemple : Texte 2
3. La focalisation interne
Dans cette focalisation, le narrateur ne raconte que ce que sait, voit et ressent un personnage
donné. Le narrateur en sait autant que ce personnage à partir d’un regard duquel il raconte
l’histoire (N = P). il ne peut donc pas rapporter les pensées des autres personnages. Il utilise
un lexique à connotation péjorative ou méliorative. Ce point de vue est celui des narrations à
la 1ère personne (je) ou à la deuxième personne (tu), mais on le trouve aussi dans celles à la
3e personne (il).
Exemple : Texte 3
SITUATION D’EVALUATION
Trouve la focalisation ou le point de vue exprimé dans chaque phrase.
P1 : « Julien se tourna vivement et, (…) oublia une partie de sa timidité ».
P2 : « Monsieur Grandet, encore nommé par certaines gens le Père Grandet était en 1789 un
maître-tonnelier ».
P3 : « L’automne venu, ils se mirent à la gymnastique de chambre ; elle les ennuya ».
P4 : « Pour s’essuyer le front, ils retirèrent leurs coiffures, que chacun posa près de soi ; et le
petit homme aperçut, écrit dans le chapeau de son voisin Bouvard, pendant que celui-ci
distinguer aisément dans la casquette du particulier en redingote le mot ‘’Pécuchet’’.
RESOLUTION
P1 : Point de vue omniscient
P2 : Focalisation interne
P3 : Focalisation omnisciente
P4 : Focalisation externe.
COMPETENCE 2 : Traiter des situations relatives à l’utilisation d’outils de la langue et au
savoir-faire
ACTIVITE : PERFECTIONNEMENT DE LA LANGUE
LEÇON 4 : L’ARGUMENTATION
SITUATION D’APPRENTISSAGE
Au cours d’un débat organisé par le club littéraire, les élèves de la première A/C et D du
collège Atlantique sont impressionnés par la logique de l’argumentation d’un participant. En
vue de l’imiter, ils s’exercent à partir de couts textes illustratifs :
Texte support 1 : « Tout homme a des rêves. Pierre est un homme. Donc Pierre a des
rêves ».
Texte support 2 : « Il a voté dimanche. C’est donc un bon citoyen ».
Texte support 3 : « La culture, c’est comme la confiture, moins on a, plus on l’étale ».
Texte support4 : « On ne peut vouloir le beurre et l’argent du beurre ».
A dégager les différents modes de raisonnement, à analyser leur valeur d’emploi et à les
utiliser en contexte.
SEANCE 1 : Les modes de raisonnement.
I-Définition
Un raisonnement est une suite de propositions vrais ou fausses liées les unes aux autres et
aboutissant à une conclusion. IL existe plusieurs types de raisonnement.
II- Les types de raisonnement.
1-Le raisonnement déductif
Le raisonnement déductif va du général au particulier. Il tire la conséquence d’une loi, d’un
principe, d’une règle générale et les applique à un cas particulier.
Exemple : Texte 1.
2-Le raisonnement inductif
L’induction ou le raisonnement inductif est un mode de raisonnement, une opération mentale
qui consiste à remonter du singulier au général.
Exemple : Texte 2.
3-Le raisonnement par analogie.
C’est un raisonnement qui consiste à rapporter deux termes (objets, phénomènes, domaines)
qui présente des similitudes de rapports. Autrement dit, il consiste à s’appuyer sur une
analogie, une ressemblance ou une association d’idées entre deux situations.
Exemple : Texte 3.
4-Le raisonnement par opposition
C’est un raisonnement qui met en valeur une thèse ou un jugement en le confrontant à une
thèse ou à un jugement contraire afin d’en souligner les différences ou les divergences.
Exemple : Texte 4.
5-Le raisonnement par l’absurde.
Le raisonnement par l’absurde ou apagogie est un raisonnement qui permet de démontrer
qu’une affirmation est vraie en montrant que son contraire est faux. Il s’appuie sur la règle
logique que SI ¨non P¨ est faux, alors P est vraie.
Le raisonnement consiste à supposer que l’affirmation contraire est vraie et en tirer les
conséquences que cela pourrait avoir. Une seule conséquence absurde, manifestement
fausse ou une contradiction permet d’affirmer que l’affirmation contraire est fausse et donc
d’en conclure que l’affirmation initiale est vraie. Le raisonnement par l’absurde est une variante
du raisonnement par contraposition.
Exemple : Disons que si vous avez beaucoup d’affaires (P), vous avez besoin d’une grande
valise (S). Il n’en découle pas que si un voyage a une grande valise, il transporte en réalité
beaucoup de choses. En revanche, cela signifie que si la valise n’est pas grande, il ne peut
pas avoir emporté beaucoup de choses. En d’autres termes, « Non S » prouve « Non P ».
SITUATION D’EVALUATION
A quel type de raisonnement correspond ce passage ?
Les hommes ont toujours cru remédier à l’ignorance des choses en inventant des mots
auxquels ils ne purent attacher un vrai sens. (…)
C’est ainsi que des spéculateurs, en créant des mots et multipliant les êtres, n’ont fait que se
plonger dans des embarras plus grands que ceux qu’ils voulaient éviter, et mettre des
obstacles aux progrès des connaissances. (D’Holbach, Système de la nature, 1770.)
REPONSE : Raisonnement déductif.
COMPETENCE 2
ACTIVITE : Perfectionnement de la langue
LEÇON 5 : L’implicite
Situation d’apprentissage
A l’occasion de la journée nationale de lecture, les organisateurs remettent aux élèves
présents une brochure contenant une série de textes. Ceux de la première A-C-D du collège
Atlantique de port-Bouët l’ayant lue, sont émerveillés par la subtilité du message véhiculé. Ils
décident d’en savoir plus sur le non-dit. Pour ce faire, ils s’exercent à partir du support suivant :
P1 : Il ne vole plus.
P2 : Pierre s’imagine.
SEANCE 1 : L’implicite : Le présupposé et le sous-entendu
I. L’implicite
Les hommes, dans leurs différents rapports communiquent par l’intermédiaire du langage.
Cette communication s’inscrit dans le cadre d’échanges mutuels d’informations ou de
messages. La transmission de ces informations peut se faire sous forme dénotée. Mais, il peut
arriver que le message soit transmis de façon indirecte, avec nuance. Ce mode est dit
implicite.
II. Les composants de l’implicite
Comme cela a été dit, en matière d’échanges communicatifs entre les hommes, les
informations peuvent être transmises clairement, sans aucune ambigüité susceptible de
conduire à des erreurs de compréhension et d’interprétations. Cependant, le massage
transmis peut être flou, c’est-à-dire, pas clairement exprimé, comportant quelques ‘’zones
d’ombre’’. On peut donc définir l’implicite comme tout ce qu’un locuteur laisse entendre et qui
comprend la catégorie des sous-entendus et des présupposés.
1. Le sous-entendu
C’est un contenu impliqué par un énoncé. Le locuteur cherche à le faire entendre à son
interlocuteur en lui laissant le soin de le comprendre ou de le déduire en fonction du contexte.
Exemple :
« Il est huit heures ». peut sous-entendre « Tu es en retard ». ou « Tu es en avance ». ou
« C’est le moment de partir ». ou « La réunion va commencer ». etc.
2. Le présupposé
Le contenu présupposé laisse entrevoir un fait antérieur à ce qui est dit dans l’énoncé. C’est
le deuxième sens caché de l’énoncé, pourtant bien présent en arrière-plan, donc non visible
parce que non offert sous forme de signes à lire. C’est ce qu’on appelle le présupposé.
Exemple : Rokia ne vend plus. ( = Rokia a arrêté de vendre / Rokia vendait avant.)
NB : la différence entre le sous-entendu et le présupposé est que le sous-entendu est sujet à
discussion, le présupposé ne souffre d’aucune contestation, d’aucune discussion possible.
SITUATION D’EVALUATION
Dites dans cet énoncé, s’il s’agit d’un contenu présupposé ou sous-entendu.
P1 : Si tu travailles bien, tu auras une récompense.
EXPRESSION ECRITE

Compétence 3 : Traiter des situations relatives à la rédaction des écrits divers


ACTIVITE : Expression écrite
LEÇON 1 : questions + résumé + production écrite
Situation d’apprentissage
A l’occasion de la journée nationale de la lecture, les organisateurs remettent aux élèves
présents une brochure contenant une série de textes argumentatifs. Ceux de la première A-
C-D du collège Atlantique l’ayant lue, en retiennent deux de 600 mots environ.
TEXTE SUPPORT 1 : Questions + résumé + Production écrite
Les enfants exploités
La question du travail des enfants a été largement médiatisée et, depuis quelques
années, des campagnes cherchent à mobiliser l’opinion publique. Pour mettre un terme à cette
exploitation, la convention des droits de l’enfant, votée par les Nations Unies, constitue une
déclaration de principe sans doute nécessaire mais bien rarement mise en application. Sans
doute reste-t-elle trop vague sur les définitions des notions d’enfance et de travail : jusqu’à
quel âge peut-on parler d’enfant, comment considérer les travaux domestiques ou agricoles
effectués au sein de la famille ?
L’absence de réflexion théorique et la défection des chercheurs en la matière
s’expliquent sans doute du fait que le domaine a été longtemps occupé par des acteurs de
terrain, ONG, ou organismes internationaux concernés par ce problème (UNICEF, BIT). Un
colloque réunissant des chercheurs de différentes disciplines (économistes, sociologiques,
ethnologues) a donné lieu à la première publication d’importance sur la question (l’enfant
exploité, oppression, mise au travail, prolétarisation, Ed. KARTHALA-ORSTOM, 1996).
L’indignation que suscite le travail des enfants masque parfois des réalités sociales et
économiques complexes. Par exemple, il faut savoir que l’appauvrissement de certains pays
amène inévitablement les familles, à la limite de la survie, à mettre leurs enfants au travail.
Beaucoup de spécialistes pensent donc que, compte tenu de cette réalité, il est illusoire
de vouloir contraindre les Etats à éradiquer le travail des enfants, quand on sait que la logique
impitoyable du capitaliste mondial conduit inévitablement à l’exploitation des plus faibles et
donc des mineurs et des enfants. Le poids de la dette, en effet, amène les Etats à développer
les exportations, et pour être compétitifs sur le marché mondial, à produire à moindre coût. Or
les industries du sud n’ont qu’un seul moyen de faire baisser leurs prix, c’est réduire le coût
de la main d’œuvre. C’est ce qui explique qu’elles vont choisir d’embaucher des femmes et
des enfants, moins payés que les hommes à travail équivalent. Les entreprises du nord sont
directement impliquées puisqu’elles organisent la concurrence entre les pays du sud pour
obtenir les meilleurs prix, et choisissent de se délocaliser pour avoir accès à une main d’œuvre
bon marché. On sait par exemple que l’Inde, premier producteur mondial de tapis noués,
n’occupe cette place que par le travail de 250 OOO enfants et que toute application stricte
d’une législation prohibant le travail des enfants aboutirait à une perte catastrophique en
devise.
Par ailleurs, le déclin de ces industries entraîne un accroissement du chômage, et donc
un développement de secteurs informels qui font particulièrement appel à la main d’œuvre
enfantine. La question se pose donc de définir ce qu’un enfant au travail, à quel âge il peut
travailler, et quel type de tâche il peut accomplir sans que cela perturbe son développement
physique et mental. Les situations en effet sont multiples : des enfants très jeunes (quatre ou
cinq ans), des travaux pénibles et dangereux (extraction minière, manipulation de produits
toxiques…), des horaires éprouvants (12 à 14 h par jour) des salaires misérables, mais aussi
des conditions plus descentes (travail domestique ou agricole dans le cadre de la famille,
apprentissage auprès d’un patron.) encore qu’il y ait des situations ambigües : le paternalisme
qui régit les rapports entre père et fils, oncle et neveu ou, sur ce modèle, patron et apprenti
peut servir de prétexte à la pire des exploitations. L’enfant lui-même ressent avec une certaine
fierté le fait d’assumer une partie de la subsistance des siens en effectuant des travaux durs.
La conséquence la plus grave est qu’ainsi, rien ne leur permet de préparer leur avenir d’adultes
non scolarisés, affectés à des tâches non qualifiées, ils n’acquièrent la plupart du temps aucun
savoir-faire. Les spécialistes voient une corrélation évidente entre la faillite de l’école et le
travail des enfants. L’école a perdu sa crédibilité, les familles pensent qu’il est inutile d’y
envoyer les enfants. Cette école n’est pas pour eux, elle ne permet pas d’avoir un métier,
d’échapper à la misère, d’apprendre quelque chose d’utile, et de plus elle coûte trop chère.
Julien DEBELQUE, Diagonales N° 42 Mai, 1997, p.8.
I. Questions
1. Quel est le thème abordé dans ce texte ?
2. Trouvez la thèse défendue par l’auteur.
3. Relevez dans le texte deux raisons qui font obstacles à la résolution définitive du travail des
enfants.
II. Résumé
Résumez ce texte au ¼ de son volume initial. Une marge de plus ou moins 10% est tolérée.
III. Production écrite
« Les contraintes de la pauvreté pèsent lourdement sur les économies familiales, et dans
beaucoup de cas le travail des enfants est vécu comme une nécessité. » Dans un
développement organisé et argumenté, vous étayerez ces propos de l’auteur. »
TEXTE SUPPORT 2 : Résumé de texte argumentatif.
Le travail
On a fait du travail une punition et une déchéance. Le travail, un châtiment et la misère
e notre vie ! L’âge d’or de l’humanité, un temps de paresse et d’ignorance ! Je me révolte
contre cette double pensée. Mais c’est ne point travailler qui eut été le grand malheur de
l’humanité ; elle eut été alors vraiment condamnée et à ne rien savoir, et à ne point inventer,
et à n’exercer ni son esprit ni sa volonté ; et la privation d’une telle tâche régulière et utile, loin
d’être l’occasion d’un plaisir perpétuel, l’aurait privé de la haute et fine jouissance qui
enveloppe le travail en cours et en sa fin. A ceux qui nieraient la beauté morale de ce travail,
je rappellerai les paroles de l’historien Augustin Thierry qui, ¨ aveugle et souffrant sans espoir
et sans relâche¨ trouvait en ses heures de labeur sa suprême consolation.
Mais je repousse pareillement la théorie de ces optimistes modernes qui font du travail
une manière de plaisir. Il y a plaisir à faire et à finir sa tâche. Mais le métier lui-même, par
l’effort qu’il exige, par les doutes qu’il éveille est gros de peine et de fatigue. Cela est vrai non
seulement de l’ouvrier manuel penché sur l’enclume et l’établi, mais de l’artiste qui cherche
une forme inédite ou de l’historien qui cherche la vérité.
Douleur et joie se rencontre également dans la vie du travail, comme elles accompagnent
la vie de famille ou le patriotisme. Elles sont toutes à la fois la marque et la récompense de
devoir qui nous impose notre condition d’homme.
Car le travail est une nécessité. Je ne dis pas une nécessité matérielle, un devoir envers
soi-même. C’est ravaler le travail, rabaisser le métier ou la profession, que d’y voir une manière
de soutenir sa vie, disons le mot, de gagner de l’argent.
Que l’argent, le gain, le salaire, soient indispensables à l’exercice d’une profession, cela
va de soi : l’homme de métier a droit à une rémunération en échange de ce qu’il fournit. Mais
ce salaire si important soit-il dans la vie d’un travailleur, n’est qu’un règlement de circonstance.
La véritable signification de l’acte de travail apparait dès qu’on examine son rapport avec
l’ensemble des actes humains, dès qu’on regarde l’homme de travail au milieu de la nation. Et
je dis que le travail est une nécessité sociale, un devoir envers sa patrie.
Le métier, la profession, c’est l’occupation habituelle d’un homme à l’effet d’être utile aux
autres hommes. Labourer son champ, c’est préparer du pain pour la nourriture de tous ;
extraire du charbon, c’est préparer du feu pour le foyer de tous ; étudier le passé, c’est préparer
des vérités pour l’enseignement de tous. Qui dit travail, dit service rendu. Quiconque travaille
produit sa part possible des choses nécessaires à la société. Car je ne me figure pas un
laboureur qui ne sèmerait du blé que pour lui-même, un mineur qui ne retirerait du charbon
que pour sa famille, l’historien qui ne lirait les documents que pour son instruction personnelle.
Non ! La profession, telle que je la conçois, et la mienne aussi bien que le plus manuel des
métiers, la vie laborieuse, à côté du geste professionnel, doit s’ouvrir au désir du bien de tous.
Découvrir la vérité sur le passé et ne point la transmettre, c’est manquer à son devoir d’homme.
Vous qui, par vos forces, vos facultés, votre éducation, pouvez donner à l’humanité du blé, du
charbon, de la science, vous n’avez pas le droit de le lui refuser. Le métier pour chacun de
nous, c’est notre manière d’être un homme et de rendre des services d’homme dans la société
humaine.
Travail et société humaine sont deux énergies solidaires ; l’une ne progresse sans
l’autre. A dire toute ma pensée, le travail est pour l’ensemble de l’humanité ce qu’est l’âme
pour chacun de nous, ce qu’est l’amour pour la famille, le souffle divin qui anime et fait vivre.
Camille Jullian, Jeune
Afrique, Nov. 2008.
I-QUESTIONS
1-Quel est le thème abordé dans le texte ?
2-Quelle est la thèse défendue par l’auteur ?
3-Expliquez en contexte l’expression « le travail est une nécessité »
II-RESUME
Résumez ce texte de 592 mots au 1/3 de son volume initial. Une marge de plus ou moins 10%
est tolérée.
III-PRODUCTION ECRITE
Etayez dans un développement argumenté et organisé l’affirmation de Camille : « Le travail
est une nécessité sociale, un devoir envers sa patrie ».

Fascinés par le thème et la rigueur de l’argumentation, ils décident d’en retenir l’essentiel.
Pour ce faire, ils s’organisent pour répondre aux questions posées sur le texte, résumer le
texte au quart de son volume et rédiger un texte argumentatif à partir d’un sujet portant sur un
problème traité dans le texte.
SEANCE 1 : Répondre aux consignes/questions
I. Présentation de l’épreuve
Le résumé du texte argumentatif est un exercice ou une épreuve de français dans laquelle
l’auteur défend une opinion ou une thèse avec des arguments et des exemples.
Il comprend trois parties distinctes :
-Les questions
-Le résumé
-La production écrite.
II. Les questions
1. Les types de questions
Les questions portent sur deux ou trois questions de compréhension et de vocabulaire dont le
but est de guider l’élève vers une compréhension globale du texte.
a. Les questions relatives au système énonciatif
Elles portent sur la thèse défendue sur le thème, la thèse contraire, les thèses défendues ou
la visée argumentative.
Exemple : quelle est la thèse défendue par l’auteur ?
b. Les questions relatives à l’organisation lexicale
Elles portent sur les mots ou expressions à expliquer en contexte.
Exemple : Expliquez en contexte le mot ou expression suivante : « … »
c. Les questions relatives à l’organisation argumentative (La syntaxe)
Elles portent sur la structure du texte ou les connecteurs logiques ou les indices textuels.
Exemple : Dégagez la structure du texte.
2. Les réponses aux questions
Cf : texte support : ‘’Les enfants exploités’’
Auteur : Julien DEBELQUE
Source : Diagonales N°42 Mai 1997, p. 8
1. Le thème abordé dans ce texte est :
-L’exploitation des enfants
-Le travail des enfants
2. La thèse de l’auteur est la suivante :
Pour l’auteur, le travail des enfants ou l’exploitation des enfants est inacceptable, mais il pense
qu’il faut définir les conditions devant régir le travail qui s’avère un mal nécessaire.
3. Les raisons qui font obstacles à la résolution définitive du travail des enfants sont les
suivantes :
-La pauvreté accrue des parents
-Le désir de l’enfant à subvenir aux besoins de la famille
-La concurrence farouche entre les entreprises du nord et celles du sud pour obtenir les
meilleurs prix sur le marché international
-Le développement de secteurs informels dû au déclin des grandes industries.

SITUATION D’EVALUATION
Quelle est la visée argumentative de l’auteur ?
Résolution :
L’auteur veut inciter l’opinion internationale à se pencher sérieusement sur le problème de
l’exploitation des enfants afin de proposer des solutions concrètes en déterminant les
conditions de travail par exemple (horaire, âge, salaire…) en vue d’amoindrir les
conséquences néfastes d’une telle pratique.
COMPETENCE 3 : TRAITER DES SITUATIONS RELATIVES A LA REDACTION DES
ECRITS DIVERS.
ACTIVITE : EXPRESSION ECRITE
LEÇON 1 : QUESTIONS +RESUME+PRODUCTION ECRITE
SEANCE 2 : RESUME : Identifier la situation d’argumentation.
I-Identification de la situation d’argumentation.
Il s’agit de construire le sens du texte argumentatif en faisant ressortir certains nombres
d’éléments ou indices. C’est éléments sont :
1- Le thème
C’est le sujet principal abordé dans le texte. C’est ce dont parle texte.
Exemple : L’exploitation des enfants/Le travail des enfants
2- Le champ lexical lié au thème.
C’est l’ensemble des mots ou groupes de mots qui renvoient au thème.
Exemple : Travail, des enfants, exploitation, des notions d’enfance et de travail, les travaux
domestiques ou agricoles…
3- La thèse
C’est le point de vue soutenu ou défendu dans le texte.
Exemple : selon l’auteur, le travail des enfants ou l’exploitation des enfants est inacceptable,
mais il pense qu’il faut définir les conditions devant régir le travail qui s’avère un mal
nécessaire.
4- Le champ lexical lié à la thèse.
C’est l’ensemble des arguments avancés pour soutenir la thèse.
Exemple : Arg 1 : L’indignation … économiques complexes.
Arg 2 : La question se pose donc de définir … son développement physique et
mental.
Arg 3 : La conséquence la plus grave … aucun savoir-faire.
5- La thèse contraire
C’est l’opinion contraire à celle de l’auteur.
6- Les indices d’énonciation
Ce sont les marques de personne, de l’espace, du temps, les indices de sentiment et de
jugement.
Exemple : Il, ils (pronoms personnels), Il (pronom impersonnel).
-Lorsque l’auteur lui-même porte son propre jugement ou donne son point de vue cela se
reconnait par la présence du pronom personnel « je », « nous ».
-lorsque l’auteur donne un point de vue général, cela se reconnait par la présence du pronom
personnel « il ».
7- La structure du texte
C’est l’articulation du texte, l’enchainement des idées du texte. C’est aussi les différentes
séquences que le texte comporte.
Exemple : - Séquence 1 : « La question … de la famille ? » : Médiatisation du travail des
enfants
- -Séquence 2 : « L’absence … au travail. » : Manque de réflexion sur la question
- -Séquence 3 : « Beaucoup … trop chère. » : Les difficultés à éradiquer le
phénomène
8- La visée argumentative
C’est ce que l’auteur cherche à modifier en termes de conception ou de comportement chez
le lecteur.
Exemple : L’auteur veut inciter l’opinion internationale à se pencher sérieusement sur le
problème de l’exploitation des enfants afin de proposer des solutions concrètes en déterminant
les conditions de travail par exemple (horaire, âge, salaire…) en vue d’amoindrir les
conséquences néfastes d’une telle pratique.

II-SITUATION D’EVALUATION
Donnez la thèse contraire à celle de l’auteur et le champ lexical lié à la thèse contraire.
COMPETENCE 3 : TRAITER DES SITUATIONS RELATIVES A LA REDACTION DES
ECRITS DIVERS.
ACTIVITE : Expression écrite
LEÇON 1 : Questions + Résumé + Production écrite
SEANCE 3 : Résumé : Sélection des idées essentielles et établir un enchaînement logique
entre les idées essentielles
I. Sélection des idées essentielles
La sélection des idées essentielles nous impose un toilettage du texte, c’est-à-dire, se
débarrasser de tout ce qui est dispensable comme :
-Les exemples illustratifs
-Les digressions (ce qui s’écarte du sujet principal)
-Les parenthèses
-Les insistances
-Les citations
-Les expansions
-Les répétitions
-Les énumérations
-Les questions
-Les comparaisons, les métaphores
-Les chiffres
-Les explications…
Pour réussir cette étape, il faut :
-identifier les connecteurs logiques car ils permettent de structurer le texte et d’organiser les
différentes étapes de l’argumentation (les séquences argumentatives).
-distinguer la thèse ou les thèses, les arguments et les exemples.
-identifier et sélectionner les idées essentielles.
II. Enchaînement logique entre les idées essentielles
Après avoir identifié et sélectionné les idées essentielles, il faut établir, au moyen de
connecteurs logiques équivalents entre celles-ci (les idées essentielles) un enchaînement.
Cf : texte support : ‘’Les enfants exploités’’
*Sélection des idées essentielles

*Paragraphe 1 :
- ‘’La question du travail des enfants a été largement médiatisée.’’
- ‘’La convention des droits … mise en application.’’
*Paragraphe 2 :
-‘’L’absence de réflexion théorique … des acteurs de terrain’’
- ‘’Un colloque réunissant des chercheurs de différentes disciplines a donné lieu … sur la
question.’’
- ‘’L’indignation … complexes.’’
*Paragraphe 3 :
- ‘’Beaucoup de spécialistes … des mineurs et des enfants.’’
- ‘’C’est ce qui explique … à travail équivalent.’’
*Paragraphe 4 :
-‘’Le déclin de ces industries … main-d’œuvre enfantine.’’
- ‘’La question se pose donc de définir ce qu’un enfant au travail.’’
- ‘’Les contraintes de la pauvreté pèsent … une nécessité.’’
- ‘’L’enfant lui-même ressent … des travaux durs.’’

III. SITUAION D’EVALAUATION


Etablit un enchaînement logique entre les idées essentielles sélectionnées.
COMPETENCE 3 : Traiter des situations relatives à la rédaction des écrits divers.
ACTIVITE : Expression écrite
LEÇON 1 : Questions + Résumé + Production écrite
SEANCE 4 : Reformulation des idées essentielles
I. Reformulation des idées essentielles
La reformulation des idées essentielles est une activité ou une opération qui consiste à dire
(formuler), à reprendre sous une autre forme (autrement) les idées essentielles sélectionnées
dans le but de les rendre plus claires. Il faut donc les reformuler dans une expression
personnelle en gardant le sens. Dans ce cas, il conviendra d’utiliser :
-Des synonymes ou des équivalents à certains mots du texte.
Exemple : Le travail des enfants = main-d’œuvre enfantine.
-Un adjectif à la place d’un complément du nom
Exemple : De l’enfant = enfantine
-Un adverbe à la place d’un groupe nominal prépositionnel (GNP)
Exemple : L’enfant lui-même ressent avec une certaine fierté = L’enfant ressent avec fierté.
-Un adjectif à la place d’une proposition relative
Exemple : -L’indignation que suscite le travail des enfants = L’indignation suscitée.
-Le village où je suis né = Le village natal.
-Des mots englobant ou génétiques à la place des énumérations
Exemple : -L’absence de réflexion …occupé par les acteurs de terrain, ONG ou organismes
internationaux concernés par ce problème UNICEF, BIT) = occupé par les organisations
-Seuls la radio, la télévision, la presse écrite peuvent mieux nous informer = Seuls
les médias peuvent mieux nous informer.
-Des phrases simples à la place des phrases complexes
Exemple : Les entreprises du nord … bon marché. = Les entreprises du nord s’impliquent à
cause de la concurrence entre pays riches et pays pauvres.
-Un signe de ponctuation à la place d’une subordination ou d’un connecteur logique.
Exemple : Astou prit la meilleure part, puisqu’elle était arrivée la première. = Astou prit la
meilleure part, étant la première.
-Une proposition infinitive à la place d’une subordonnée complétive.
Exemple : Un vieil homme, très malade depuis longtemps, voyait que sa fin arrivait. = L’homme
voyait sa fin arriver.
NB : Il est interdit de reproduire la syntaxe (arrangement des mots et construction des
propositions dans la phrase selon les règles de grammaire) du texte argumentatif. Il faut donc
la transformer radicalement. On peut changer la nature d’un mot.
Exemple : -Réaménager = Réaménagement
-Attendent = Attente
-On peut changer la voix du verbe.
Exemple : Les résultats sont attendus par les élèves. = Les élèves attendent leurs résultats.
*Reformulation des idées essentielles
Texte support : ‘’Les enfants exploités’’
Paragraphe 1
-Le travail des enfants est connu de tous.
-Les déclarations des Nations-Unies sur la question n’ont proposé que des solutions
inefficaces.
Paragraphe 2
-L’absence de spécialistes en la matière a favorisé l’émergence des organisations qui se sont
penchées sur la question.
-Mais le triste constat, compte tenu de la réalité, est que ce phénomène ne peut être éradiqué
à cause de la pauvreté excessive des familles obligeant leurs enfants à travailler pour survivre.
Paragraphe 3
-Cette situation ambigüe fait donc dire aux spécialistes que le travail des enfants ne peut être
enrayé.
-En effet, le poids écrasant de la dette des pays en voie de développement les oblige du fait
de la concurrence déloyale des pays développés à recourir à la main-d’œuvre enfantine à
moindre coût pour être compétitif sur le marché mondial.
Paragraphe 4
-Le déclin des industries des pays en voie de développement ne ferait qu’accroître le
phénomène dû au développement du secteur informel et surtout la pauvreté accrue des
familles.
-Il faut donc définir des conditions descentes qui régissent le travail de l’enfant.
-Puisque celui-ci éprouve lui-même certaine fierté à se rendre utile.

SITUATION D’EVALUATION
Reformulez les phrases suivantes :
P1 : Le choc des sociétés riches et des sociétés pauvres n’est plus ici un scandale théorique
découlant d’une analyse académique ; il est une réalité quotidienne.
P2 : Cette personne qui arrive toujours à l’heure à son lieu de travail est appréciée.
P3 : La peinture, la sculpture, l’architecture, la gravure se développe dans cette région
d’Afrique.
Résolution
P1 : L’opposition entre pays riches et pays pauvres est bien réelle.
P2 : Cette personne ponctuelle est appréciée.
P3 : L’art se développe dans cette localité africaine.
COMPETENCE 3 : TRAITER DES SITUATIONS RELATIVES A LA REDACTION DES
ECRITS DIVERS.
ACTIVITE : Expression écrite
LEÇON 1 : Questions + Résumé + Production écrite
SEANCE 5 : Rédaction du résumé
I. Rédaction collective du résumé
La rédaction du résumé s’obtient à partir des idées essentielles reformulées en appliquant la
technique du résumé, en respectant les contraintes du résumé. Le résumé doit être en
conformité avec le schéma argumentatif de base.
*Rédaction du résumé
Le travail des enfants est connu de tous. Les déclarations des Nations-Unies sur la
question n’ont proposé que des solutions inefficaces. L’absence de spécialistes en la matière
a favorisé l’émergence des organisations qui se sont penchées sur la question. Mais le triste
constat, compte tenu de la réalité, est que ce phénomène ne peut être éradiqué à cause de la
pauvreté excessive des familles obligeant leurs enfants à travailler pour survivre. Cette
situation ambigüe fait donc dire aux spécialistes que le travail des enfants ne peut être enrayé.
En effet, le poids écrasant de la dette des pays en voie de développement les oblige, du fait
de la concurrence déloyale des pays développés, à recourir à la main-d’œuvre enfantine à
moindre coût pour être compétitif sur le marché mondial. Aussi, Le déclin des industries des
pays en voie de développement ne ferait-il qu’accroître le phénomène dû au développement
du secteur informel et surtout la pauvreté accrue des familles. Il faut alors définir des
conditions descentes qui régissent le travail de l’enfant puisque celui-ci éprouve lui-même
certaine fierté à se rendre utile.

II-SITUATION d’EVALUATION
Résumez le passage suivant :
Le journaliste se contente de braquer le projecteur sur l’objet qui lui est présenté, et, souvent,
ne sachant pas percevoir dans tel détour d’un texte une disposition essentielle, endormira le
lecteur sous un commentaire rassurant. Plus gravement, même de consciencieux spécialistes
deviennent, sans s’en rendre compte, complices de leurs sources, et une véritable symbiose
s’établit entre informateurs et journalistes. Forts contents l’un de l’autre, ceux-ci et ceux-là
communiquent alors dans la compétence, mot bien français et qui masque sous sa souffrance
tant d’insuffisance.
PHILIPPE VIANNAY, Le Monde, 25
novembre 1975.
COMPETENCE 3 : TRAITER DES SITUATIONS RELATIVES A LA REDACTION DES
ECRITS DIVERS.
ACTIVITE : EXPRESSION ECRITE
LEÇON 1 : QUESTIONS + RESUME + PRODUCTION ECRITE
SEANCE 6 : Production d’un texte argumentatif
I- La production écrite
La production écrite est la 3ème partie du devoir de résumé de texte argumentatif. Elle a pour
but de donner un avis favorable (étayer, soutenir) ou défavorable (réfuter ou rejeter) sur une
réflexion, une affirmation, une pensée généralement tirée du texte argumentatif. Elle est
considérée comme la partie culturelle du devoir. En effet, tous les arguments et les exemples
qui la composent ne proviennent pas obligatoirement des œuvres littéraires au programme
mais sont le fruit de la connaissance de l’élève et cela suffit pour faire une bonne production
écrite.
II-Analyse du sujet et recherche des idées.
1-Analyse du sujet.
Le sujet est composé de deux parties qui sont :
-L’information
-La consigne
a- L’information
Elle comporte la pensée, l’affirmation ou la citation, le thème, la thèse et des mots clés.
b- La consigne
Elle indique ce qu’il faut faire ou la tâche à faire à travers les mots comme :
-Etayer : Soutenir, monter la véracité, la justesse, le bienfondé de l’affirmation ou de la pensée
de l’auteur.
-Réfuter : rejeter, récuser, être contre, s’opposer à la pensée ou à l’affirmation de l’auteur en
montrant les insuffisances.
-Discuter : Soutenir puis réfuter l’affirmation ou la pensée de l’auteur.
2-Recherche des idées.
Cf : Texte : ‘’Les enfants exploités’’
Auteur : Julien Debelque, Diagonales, n°42, Mai 1997, p. 8.
La recherche des idées se fait en fonction du sujet et du point de vue à travers des arguments
et des exemples. Il faut varier les domaines de recherche : plan politique, sportif, social,
économique…
Première idée : De nombreux enfants ou mineurs sont employés dans les plantations de café,
de cacao en Côte d’Ivoire. En effet, des enfants sont convoyés dans certains pays tel que la
Côte d’ Ivoire où la main-d’œuvre enfantine est recherchée.
Exemple : Les enfants maliens, guinéens…
Deuxième idée : Dans la plupart des pays pauvres où le secteur informel très florissant du fait
de la misère, on assiste à une prolifération de petits métiers. Ces petits métiers recrutent
surtout les enfants pour des salaires misérables.
Exemple : Le métier de cirage de chaussures, de vente d’eau, de vente de journaux…
Troisième idée : dans les villages aussi, la pauvreté accrue empêche les parents démunis de
scolariser leurs enfants parce que ceux-ci constituent une main-d’œuvre appréciable pour les
travaux champêtres.
Exemple : Le défrichage des champs, la semence du riz, de maïs…
Quatrième idée : Certaines familles nécessiteuses font travailler leurs enfants pour arrondir
leur fin du mois : on voit alors dans les rues des fillettes vendre des mangues, orages ou toutes
sortes de fruits, des enfants colporteurs de bagages.
NB : Toutes ces idées seront transformées en arguments.

III-SITUATION D’EVALUATION
Recherchez les idées de la production écrite du texte support 2.
Résolution
Première idée : Au plan alimentaire, le travail contribue au besoin de la société. En effet, le
travail permet à la société de subvenir aux besoins alimentaires. Ex : Le cultivateur, en
travaillant permet à la société de se nourrir en igname, en riz, en manioc, en légumes, en
fruits…
Deuxième idée : Au plan sécuritaire, le travail apporte la sécurité, l’ordre et la tranquillité
sociale. Par ailleurs, il est aussi une obligation pour servir valablement son pays. EX : Les
forces de l’ordre telle la police, la gendarmerie et l’armée assurent la sécurité des biens et des
personnes.
Troisième idée : Au plan vestimentaire, le travail permet à la population de se vêtir, de se
couvrir. C’est le cas de ceux qui cultivent le coton ; en agissant ainsi, ils rendent service à la
nation.
Quatrième idée : Au plan intellectuel et didactique, le travail contribue à l’acquisition d’un
certain nombre de savoir et de connaissance. Il permet à la société de s’informer et de se
former, de s’instruire et d’apprendre beaucoup de choses à travers les découvertes
scientifiques et technologiques, les inventions…
COMPETENCE 3 : TRAITER DES SITUATIONS RELATIVES A LA REDACTION DES
ECRITS DIVERS
ACTIVITE : EXPRESSION ECRITE
LEÇON 1 : QUESTIONS + RESUME + PRODUCTION ECRITE
SEANCE 7 : Organiser les arguments.
I-Organisation de l’argumentation.
Organiser l’argumentation, c’est ordonner les différents arguments recensés pour étayer ou
réfuter la thèse de l’auteur, autrement dit, mettre de l’ordre dans ces idées de manière à leur
assurer un agencement cohérent lors de la rédaction. Cette étape correspond à l’élaboration
du plan du développement. C’est la phase d’argumentation. Donc il s’agit de transformer les
idées en arguments et organiser la réflexion en vue de rédiger le développement. Pour mener
à bien cette étape, il faut classer les arguments et les exemples qui les illustrent. Nous allons
procéder de la manière suivante :
Arg 1 : De nombreux enfants ou mineurs sont employés dans les plantations de café, de cacao
en Côte d’Ivoire. En effet, des enfants sont convoyés dans certains pays tel que la Côte d’
Ivoire où la main-d’œuvre enfantine est recherchée.
Exemple : Les enfants maliens, guinéens…
Arg 2 : Dans la plupart des pays pauvres où le secteur informel très florissant du fait de la
misère, on assiste à une prolifération de petits métiers. Ces petits métiers recrutent surtout les
enfants pour des salaires misérables.
Exemple : Le métier de cirage de chaussures, de vente d’eau, de vente de journaux…
Arg 3 : Dans les villages aussi, la pauvreté accrue empêche les parents démunis de scolariser
leurs enfants parce que ceux-ci constituent une main-d’œuvre appréciable pour les travaux
champêtres.
Exemple : Le défrichage des champs, la semence du riz, de maïs…
Arg 4 : Certaines familles nécessiteuses font travailler leurs enfants pour arrondir leur fin du
mois : on voit alors dans les rues des fillettes vendre des mangues, orages ou toutes sortes
de fruits, des enfants colporteurs de bagages.
II- Le paragraphe argumentatif.
1- Les composantes d’un paragraphe argumentatif
Un paragraphe argumentatif constitue une unité cohérente qui comprend :
-L’argument qui est l’idée.
-L’explication de l’argument qui consiste à expliquer l’idée.
-L’exemple qui illustre l’argument.
Ainsi, nous avons :
a-Paragraphe argumentatif 1.
-Argument : De nombreux enfants ou mineurs sont employés dans les plantations de café, de
cacao en Côte d’Ivoire.
-Explication : En effet, des enfants sont convoyés dans certains pays tel que la Côte d’ Ivoire
où la main-d’œuvre enfantine est recherchée.
-Exemple : Les enfants maliens, guinéens…
b-Paragraphe argumentatif 2.
Argument : Dans la plupart des pays pauvres où le secteur informel est très florissant du fait
de la misère, on assiste à une prolifération de petits métiers.
Explication : Ces petits métiers recrutent surtout les enfants pour des salaires misérables.
Exemple : Le métier de cirage de chaussures, de vente d’eau, de vente de journaux…
c-Paragraphe argumentatif 3.
-Argument : Dans les villages aussi, la pauvreté accrue empêche les parents démunis de
scolariser leurs enfants.
Explication : Ceux-ci constituent une main-d’œuvre appréciable pour les travaux champêtres.
Exemple : Le défrichage des champs, la semence du riz, de maïs…
d-Paragraphe argumentatif 4
-Argument : Certaines familles nécessiteuses font travailler leurs enfants.
-Explication : Ils espèrent arrondir leur fin du mois en le faisant.
-Exemple : des fillettes vendeuses de mangues, orages ou toutes sortes de fruits, des enfants
colporteurs de bagages.
2- Rédaction de paragraphes argumentatifs
a. Paragraphe argumentatif 1.
Au plan agricole, de nombreux enfants ou mineurs sont employés dans les plantations de café,
de cacao en Côte d’Ivoire. En effet, des enfants sont convoyés dans certains pays tel que la
Côte d’ Ivoire où la main-d’œuvre enfantine est recherchée. Par exemple Les enfants maliens,
guinéens…
b. Paragraphe argumentatif 2.
Au plan économique, dans la plupart des pays pauvres où le secteur informel est très florissant
du fait de la misère, on assiste à une prolifération de petits métiers. Ceux-ci recrutent surtout
les enfants pour des salaires misérables. C’est le cas du métier de cirage de chaussures, de
vente d’eau, de vente de journaux…
c. Paragraphe argumentatif 3.
Au plan social, dans les villages aussi, la pauvreté accrue empêche les parents démunis de
scolariser leurs enfants. Ceux-ci constituent une main-d’œuvre appréciable pour les travaux
champêtres tels que le défrichage des champs, la semence du riz, de maïs…
d-Paragraphe argumentatif 4.
Au plan familial, certaines familles nécessiteuses font travailler leurs enfants. Elles espèrent
arrondir leur fin du mois en le faisant. C’est l’exemple des fillettes vendeuses de mangues,
orages ou toutes sortes de fruits, des enfants colporteurs de bagages.
SITUATION D’EVALUATION
Rédigez le paragraphe argumentatif 1 et 2 de la production écrite du texte support 2.
COMPETENCE 3 : TRAITER DES SITUATIONS RELATIVES A LA REDACTION DES
TEXTES DIVERS
ACTIVITE : EXPRESSION ECRITE
LEÇON 1 : QUESTIONS + RESUME + PRODUCTION ECRITE
SEANCE 8 : Rédiger l’introduction et la conclusion.
I-Rédaction de l’introduction
L’introduction de la production écrite est constituée de trois parties distinctes.
1-Une phrase d’accrochage.
Elle comprend le nom de l’auteur, le titre de l’œuvre, le titre du texte, la source, la date de
publication ou de parution.
2-L’insertion de la thèse à étayer ou à réfuter.
Il faut annoncer la citation tirée du texte de base.
3-L’annonce du plan
Elle évoque la prise de position qui annonce le plan du devoir.
Exemple :
Julien DEBELQUE, dans une revue ‘’Diagonales’’ N°42 publiée en Mai 1997 affirme :
« Les contraintes de la pauvreté pèsent lourdement sur les économies familiales, et dans
beaucoup de cas le travail des enfants est vécu comme une nécessité. » Dans un
développement organisé et argumenté, vous étayerez ces propos de l’auteur. »
Dans un développement argumenté et organisé, nous tenterons d’étayer le point de vue
de l’auteur.
II-Rédaction de la conclusion
Elle comprend deux étapes.
1-Le bilan
Il fait la synthèse ou le résumé de ce qui a été abordé dans le développement.
2-L’ouverture
Elle consiste à élargir la citation pour son actualisation.
Exemple :
Au terme de notre analyse, nous pouvons retenir que la pauvreté accentuée constitue
l’une des raisons fondamentales du travail des enfants. (Bilan)
Les autorités doivent se pencher sur la question pour le bien-être des enfants.
(Ouverture)
SITUATION D’EVALUATION
Rédigez l’introduction et la conclusion de la production écrite du texte support 2.
COMPETENCE 3 : TRAITER DES SITUATIONS RELATIVES A LA REDACTION DES
ECRITS DIVERS
ACTIVITE : EXPRESSION ECRITE
LEÇON 1 : QUESTIONS +RESUME + PRODUCTION ECRITE
SEANCE 9 : Rédiger un texte argumentatif
I-Rédaction d’un texte argumentatif
La rédaction d’un texte argumentatif se fait en trois étapes.
-L’introduction qui comprend la phrase d’accrochage, l’insertion de la thèse à étayer ou à
réfuter et l’annonce du plan.
-Le développement qui comporte les paragraphes argumentatifs pour étayer ou à réfuter la
thèse.
-La conclusion qui comprend le bilan et l’ouverture.
*Exemple de rédaction d’un texte argumentatif
INTRODUCTION
Julien DEBELQUE, dans une revue ‘’Diagonales’’ N°42 publiée en Mai 1997 affirme : « Les
contraintes de la pauvreté pèsent lourdement sur les économies familiales, et dans beaucoup
de cas le travail des enfants est vécu comme une nécessité. » Dans un développement
organisé et argumenté, nous allons étayer ces propos de l’auteur.
DEVELOPPEMENT
D’abord, au plan agricole, de nombreux enfants ou mineurs sont employés dans les
plantations de café, de cacao en Côte d’Ivoire. En effet, des enfants sont convoyés dans
certains pays tel que la Côte d’ Ivoire où la main-d’œuvre enfantine est recherchée. Par
exemple Les enfants maliens, guinéens
Ensuite, au plan économique, dans la plupart des pays pauvres où le secteur informel
est très florissant du fait de la misère, on assiste à une prolifération de petits métiers. Ceux-ci
recrutent surtout les enfants pour des salaires misérables. C’est le cas du métier de cirage de
chaussures, de vente d’eau, de vente de journaux…
Par ailleurs, au plan social, dans les villages aussi, la pauvreté accrue empêche les
parents démunis de scolariser leurs enfants. Ceux-ci constituent une main-d’œuvre
appréciable pour les travaux champêtres tels que le défrichage des champs, la semence du
riz, de maïs…
Enfin, au plan familial, certaines familles nécessiteuses font travailler leurs enfants. Elles
espèrent arrondir leur fin du mois en le faisant. C’est l’exemple des fillettes vendeuses de
mangues, orages ou toutes sortes de fruits, des enfants colporteurs de bagages.
CONCLUSION
Au terme de notre analyse, nous pouvons retenir que la pauvreté accentuée constitue l’une
des raisons fondamentales du travail des enfants. (Bilan)
Les autorités doivent se pencher sur la question pour le bien-être des enfants.
(Ouverture)
II-SITUATION D’EVALUATION
Rédigez la production écrite du texte support 2.
COMPETENCE 3 : Traiter des situations relatives à la rédaction des écrits divers.
ACTIVITE : Expression écrite
LEÇON 2 : Le commentaire composé
Situation d’apprentissage
Au cours de leurs recherches à la bibliothèque, des élèves de la Première A/C/D du collège
Atlantique de Port-Bouët découvrent dans un ouvrage un sujet de commentaire composé.
Curieux de comprendre le fonctionnement de cet exercice, ces élèves s’organisent pour
analyser le libellé, identifier les centres d’intérêt, rechercher et organiser les idées en vue de
rédiger le commentaire composé.

Texte support 1
Rien qu’à y penser.
Le car tanguait sur le chemin abrupt comme s’il exécutait une danse macabre. Mais ses
mouvements saccadés n’ébranlaient ni l’attention, ni la conscience de Zango dont le regard,
tel celui d’un fauve en quête de sa pitance quotidienne, observait la pauvre nature sur laquelle
s’était abattue la folie destructrice de l’homme.
Ah, la guerre ! Pourquoi faut-il que les hommes en arrivent à ce stade d’animalité d’un
autre âge ? Pourquoi l’homme, être pensant, ne dominerait-il pas ses instincts guerriers afin
de préserver la vie de ses semblables et la sienne ? Arbres desséchés, champs
fantomatiques, animaux squelettiques, ciel blafard, soleil affamé, vent coléreux… Tout
semblait porter le deuil le deuil de cette funeste entreprise ! Et lui, Zango, avait ajouté son
grain de sel, et non des moindres, à cette folie générale. Mais aujourd’hui, après plusieurs
péripéties comme en recèlent les grandes palabres africaines, la guerre était bel et bien
terminée et il regagnait son village pour retrouver les siens.
Il pensa alors à sa mère, à l’émotion que cette chère et tendre mère éprouvait quand elle
le verrait. Rien qu’à y penser, il était tout ému ! Mais ce qui l’effrayait le plus, c’était la réaction
des villageois. Il avait conscience qu’il ne serait pas le bienvenu dans sa propre famille, a
fortiori dans le village. Mais où aller ? IL n’en avait aucune idée. Soukassa est le village qui l’a
vu naître. Il y avait fait ses premiers pas dans la vie. Et aujourd’hui, plus que d’ordinaire, il avait
besoin de cet endroit et de ses habitants pour repartir dans la vie, après la douloureuse
expérience de la guerre.
Il comprit alors qu’en tout voyage, la difficulté n’est pas tant de partir, mais bien de revenir
au bercail, surtout quand on a été enfant-soldat comme lui, le temps d’une guerre dont il ignore
les raisons.
Après deux heures de routes, pendant lesquelles sa conscience se livra à une véritable
introspection, Zango aperçut enfin la pancarte indiquant Soukassa, son village. Son cœur fit
un énorme bond dans sa poitrine, mais il trouva l’énergie nécessaire pour crier :
-Chauffeur, je descends ici !
Zango, avec cette agilité de soldat qu’il avait acquise le temps de la sale guerre qui avait
déchiré le pays, sauta du car qui devait continuer sa route jusqu’au village voisin.
François d’Assise N’DA, Le retour de l’enfant soldat, Vallesse 2008.

Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez que le personnage, par une
introspection, mesure l’absurdité de la guerre.
TEXTE SUPPORT 2 :
Le narrateur, introspectivement, revisitait les péripéties de sa vie. Infirmier dévoué
dans une petite agglomération de campagne, il venait d’être élu à une écrasante
majorité à la Présidence de la République.
Le pouvoir m’était apparu comme quelque chose de très sérieux et de très lourd malgré
ma carrure d’athlète bien taillée, mes cent deux kilogrammes de chair, d’os et de sang et d’eau
et mes cent quatre-vingt-dix-sept centimètres de longueur. Dimensions respectables qui me
donnaient l’allure d’un haltérophile, mais tellement insignifiantes pour la charge du pouvoir qui
a surtout besoin d’un cœur pour aimer et d’une tête pour porter l’amphore sacrée des espoirs
du peuple. Comment porter, seul, les espoirs de trente millions d’habitants nourris en principe
aux sources de la sagesse ancestrale et dont les yeux me diraient constamment :
« Cher enfant de notre chère patrie, nous t’avons confié tous nos espoirs : c’est l’amphore
collée sur la tête qui est si lourde. Souviens-toi cher fils de notre chère patrie, que l’amphore
est lourde, très lourde, et qu’elle est vide et que tu as la charge de la combler pour en anéantir
le poids contraignant ».
Déjà je sentais le poids du vase sacré sur ma tête, et celui de l’obsession qui serait
désormais mon lot quotidien : ne jamais briser le vase. Tas yaakar : la grande malédiction.
Jamais. Plutôt mourir que faire figure de traitre […] J’avais toujours considéré la honte comme
le désastre suprême. Une sale bête poisseuse. Sa simple vision m’avait effrayé et avait
déclenché en moi un réflexe d’autodéfense. ¨Non, ce spectre immonde ne me couvrira jamais.
¨ Un sursaut de détermination avait secoué tous mes nerfs et m’avait, du coup, libéré des
entraves du doute. Pas de dérobade. Le sort en est jeté. Je marcherai droit devant mon peuple.
Je ne briserai jamais l’amphore sacrée confiée par trente millions d’hommes et de femmes.
Ma charge est lourde, mais elle est sublime. Je ne trahirai jamais mon peuple. […]
Je devais y réussir parce que j’aimais profondément mon pays et cet amour avait été
jusqu’alors ma seule lanterne et la force mystérieuse et dynamique qui m’avait poussé des
salles de garde de l’hôpital jusqu’aux portes du château présidentiel. Un long chemin de
souffrances endurées, d’humiliations bues et de haines refoulées pour arriver au seul but rêvé :
installer le peuple dans la dignité et le bien-être moral et spirituel.
Aminata Sow FALL, L’Ex-Père de la nation, Paris, l’Harmattan,
1987 ; pp12-13.
1-Amphore : vase à deux anses symétriques servant à conserver des aliments.
2-Tas yaakar : briser l’espoir.
Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous étudierez comment le narrateur
conçoit le pouvoir et présente sa vision du dirigeant idéal.
SEANCE 1 : Analyse du libellé et construction du sens du texte
I. Définition
Le commentaire composé est un exercice argumenté visant à mettre en valeur la qualité d’un
texte. Pour cela, il faut faire appel au fond (les idées) et à la forme (les procédés grammaticaux,
les figures de style…). C’est donc le fait de révéler la signification profonde en allant au-delà
de l’explicite.
II. Analyse du libellé
Le texte à commenter est toujours accompagné d’une consigne appelée aussi libellé. La
compréhension de ce libellé est essentielle pour la réussite du devoir parce qu’il donne des
repères pour la compréhension du texte et surtout suggère les grandes articulations du plan.
Il comprend deux composantes.
1. La tâche
Elle indique le type de travail à faire : il s’agit d’un commentaire composé. Elle constitue
généralement la première phrase du libellé.
Exemple : Vous ferez de ce texte un commentaire composé.
2. Les centres d’intérêt
Nous avons le plus souvent deux centres d’intérêt dans le libellé. Ils indiquent les grandes
orientations du développement. Le centre d’intérêt est un thème à exploiter en faisant ressortir
les indices textuels pertinents du texte. Il s’agit de justifier chaque thème à l’aide d’outils
d’analyse tels que les procédés grammaticaux, les figures de style, etc.
Exemple :
-Centre d’intérêt 1 : L’introspection de Zango.
-Centre d’intérêt 2 : L’absurdité de la guerre.

III. Construction du sens du texte


Il s’agit avant tout de savoir à quel genre littéraire appartient le texte (poésie, roman, théâtre…).
Cette étape comprend :
1. Le type ou la nature du texte
Il faut chercher à savoir si le texte est un récit, un dialogue, un discours, une description, un
portrait, un poème…
Exemple : Un texte romanesque ou un récit
2. La tonalité
La tonalité est le sentiment ou l’impression qu’on ressent après lecture d’un texte.
Il faut donc dégager la tonalité du texte après l’avoir lu.
Exemple : Tonalité pathétique.
3. Le thème
C’est ce dont parle le texte.
Exemple : La guerre, un fléau aux conséquences désastreuses/la guerre et ses
conséquences/le phénomène des enfants-soldats/les conséquences désastreuses de la
guerre.
4. Idée générale
C’est ce que dit l’auteur à propos du thème ou l’opinion qu’il développe.
Exemple : Le regard de Zango sur les conséquences désastreuses de la guerre.
IV. Les indices textuels
Ce sont les éléments pertinents du texte sélectionnés en fonction des centres d’intérêt dans
le but de les analyser et les interpréter. Ces indices peuvent être : les indices d’énonciation,
les indices lexicaux, les procédés grammaticaux, les figures de style… Il faut savoir que tous
ces éléments ne seront pas forcément repérables dans tous les textes proposés, mais cela va
dépendre du texte à étudier.
1. Les procédés grammaticaux
Exemple : - « Il pensa. », « IL avait conscience. », « Il comprit alors qu’en tout voyage… »,
« Sa conscience se livra à une véritable introspection. » → Présence de propositions de prise
de conscience composées de verbes d’opinion.
- « Rien qu’à y penser, il était tout ému. » → Phrase exclamative exprimant
l’émotion.
« Ah la guerre ! » → Phrase exclamative.

2. Les figures de style


Exemple : « Mais aujourd’hui…les siens. » = Comparaison.

Situation d’évaluation
Analysez le libellé du texte support 2 et construisez le sens du texte.
COMPETENCE 3 : Traiter des situations relatives à la rédaction des écrits divers.
ACTIVITE : Expression écrite
LEÇON 2 : Le commentaire composé
SEANCE 2 : Organisation des centres d’intérêts
I. Organisation des centres d’intérêt
Il faut identifier les centres d’intérêt dans un ordre précis imposé par le libellé. L’organisation
des centres d’intérêt se fait en tenant compte des indices textuels. Autrement dit, les indices
textuels sont répartis selon les centres d’intérêt. Cette organisation se fait en plusieurs étapes.
1. La recherche des sous-titres
Les sous-titres sont des sous-thèmes qui constituent les sous-parties des différents centres
d’intérêt. Au regard des interprétations données aux différents indices textuels, on cherche à
regrouper celle qui sont voisines du point de vue du sens. Ce regroupement des idées devrait
permettre de dégager trois ou quatre sous-thèmes ou sous-titres.
Exemple :
-Sous-titre 1 : L’examen de conscience de Zango.
-Sous-titre 2 : Le regret de Zango.
2. Le plan détaillé
Pour mieux comprendre cette étape, il s’agira de constituer deux tableaux dans lesquels
apparaîtra le plan détaillé. Chaque tableau correspond à un centre d’intérêt.

*Centre d’intérêt 1 : L’introspection de Zango.

Sous-thèmes/sous Indices Analyses Interprétations


titres textuels/repérages (Comment le dit-il ?) (Pourquoi le dit-il ?)
(Que dit l’auteur ?)
- « Il pensa. »
A travers la variation
- « IL avait de ces propositions,
conscience. » l’on perçoit que
- « Il comprit alors Zango s’adonne à un
qu’en tout Présence de profond examen de
voyage… » propositions de prise conscience.
de conscience Désormais, il mesure
1- L’examen de - « Sa conscience composées de la gravité de son acte
conscience de Zango. se livra à une verbes d’opinion. tout en pensant à la
véritable réaction des siens.
introspection. » Aussi, est-il gagné
par l’émotion à
- « Rien qu’à y
travers la phrase
penser, il était tout
exclamative. Cet état
ému. »
le dérange
énormément. Ainsi,
pensant à son retour
Phrase exclamative. au bercail, il a
« Ah, la guerre ! » conscience qu’il sera
traité comme un
paria dans le village.
Il faut dire que Zango
fait une analyse ou
un examen critique
de sa propre
conscience.

Les phrases
- « Ah, la guerre ! » → Phrase exclamatives et
exclamative interrogatives, la
comparaison, la
proposition
emphatique et
l’adverbe de temps
- « Pourquoi faut-il … mettent en exergue
d’un autre âge ? » l’état d’âme de
- « Pourquoi l’homme -Interrogations ou Zango ; elles
… la sienne ? » questions expriment son
- « Mais où aller ? » rhétoriques regret, sa
désolation, son
2-Le regret de désarroi et son
Zango inquiétude. En effet,
après la
douloureuse
expérience de la
- « Mais aujourd’hui … guerre, le retour de
les siens. » Zango auprès des
-Comparaison siens est inévitable.
Ces différentes
- « Mais ce qui interrogations
l’effrayait…villageois. » paraissent comme
-Proposition catharsis
emphatique (purification) pour le
libérer de ses
impairs
- « Et aujourd’hui, plus (maladresses).
que … guerre. » C’est un remède qui
Présence d’adverbe va lui permettre de
de temps. guérir du remords et
‘’Aujourd’hui’’ du traumatisme de
la guerre. Il faut
donc souligner le
chagrin ou la
mauvaise humeur
de Zango
provoquée par la
guerre.

Transition : (Bilan du centre d’intérêt 1 et annonce du 2ème centre d’intérêt)


Le personnage principal, dans une introspection se rend compte de la gravité et de l’absurdité
de la guerre.

*Centre d’intérêt 2 : L’absurdité de la guerre.


Sous-thèmes/sous Indices Analyses Interprétations
titres textuels/repérages (Comment le dit-il ?) (Pourquoi le dit-il ?)
(Que dit l’auteur ?)

-
« folie destructrice » -L’emploi du champ
- « arbres lexical de la
desséchés » -Champ lexical de la destruction doublée
1-La destruction de - « animaux destruction doublé de métaphores et de
la nature. squelettiques » de métaphores. la phrase
- « champs exclamative doublée
fantomatiques » d’une hyperbole
- « funeste marquent le
entreprise » caractère horrible et
- « ciel blafard » exécrable de la
- « soleil affamé » guerre, et du
- « vent coléreux » désastre commis.
En effet, à travers
l’hyperbole, l’on se
trouve au bord de
-Phrase exclamative l’apocalypse. Ce fut
doublée d’une une guerre sans
- « Tout hyperbole merci. Elle n’a
semblait…funeste épargné aucun
entreprise ! » élément de la
nature : la faune, la
flore et le monde
astral ont subi tour à
tour les affres de la
guerre. Il faut noter
que la guerre est
contraire à la
logique.
- « ZAngo dont le -Comparaison
regard, tel celui d’un La comparaison et la
fauve…de proposition
2-La l’homme » péjorative montrent
déshumanisation que la guerre ravale
l’être humain au
rang de l’animal et
-Proposition montrent aussi
- « …les hommes en péjorative de la comment la guerre
arrivent à ce stade déshumanisation peut transformer
d’animalité…un l’homme et faire
autre âge ? » perdre à celui-ci sa
valeur humaine.

Conclusion partielle :

II. SITUATION D’EVALUATION


Elaborez le plan détaillé du texte support 2.
COMPETENCE 3 : Traiter des situations relatives à la rédaction des écrits divers.
ACTIVITE : Expression écrite
LEÇON 2 : Le commentaire composé
SEANCE 3 : Rédaction d’un paragraphe
I. Paragraphe argumentatif
1. Définition
C’est un paragraphe qui expose des thèses (idées).
2. Les composantes d’un paragraphe argumentatif
Il comporte :
a. Une idée directrice (sous-thème).
Elle constitue un argument exposé pour démontrer la validité de la thèse que constitue le
centre d’intérêt en question. Cet argument est développé à travers un paragraphe et un seul.
Tout changement d’idée oblige au changement de paragraphe, avec passage à la ligne.
b. Explication du sous-thème
L’objectif de tout argumentateur étant de convaincre, il a le devoir d’expliquer l’idée qu’il
défend, de dire ce qu’elle signifie exactement.
c. Illustration du sous-thème
Il faut l’illustrer par un ou deux indices textuels. Le commentaire composé prend ses exemples
dans le texte support.
d- Conclusion du sous-thème et annonce du sous-thème suivant
Elle reprend sous une autre forme l’idée développée dans ce paragraphe et établit le lien avec
l’idée qui sera développée dans le paragraphe suivant.
II. Rédaction d’un paragraphe argumentatif
Exemple : 1er paragraphe argumentatif = 1er sous-thème + un ou deux indice(s) textuel(s)
illustratif(s)
Pour mettre en évidence l’introspection du personnage de Zango, l’auteur met en évidence
dans un premier temps, l’examen de conscience de Zango à travers la variation de ces
propositions « Il pensa », « Il avait conscience… », « Il comprit alors qu’en tout
voyage… », « Sa conscience se livra à une véritable introspection » composées de verbes
d’opinions « pensa », « comprit ». L’on s’aperçoit que Zango s’adonne à un profond examen
de conscience. Désormais, il mesure la gravité de son acte tout en pensant à la réaction des
siens. Aussi, est-il gagné par l’émotion à travers la phrase exclamative « Rien qu’à y penser,
il était tout ému ! » Cet état le dérange énormément. Ainsi, pensant à son retour au bercail, il
a conscience qu’il sera traité comme un paria dans le village. Il faut dire que Zango fait une
analyse ou un examen critique de sa propre conscience.

Situation d’évaluation
Rédigez le deuxième paragraphe argumentatif du texte support 2.
COMPETENCE 3 : Traiter des situations relatives à la rédaction des écrits divers.
ACTIVITE : Expression écrite
LEÇON 2 : Le commentaire composé
SEANCE 4 : Rédaction d’un centre d’intérêt
I-Rédaction d’un centre d’intérêt.
La rédaction du centre d’intérêt débute toujours par une phrase introductive annonçant le
centre d’intérêt et doit se faire dans une logique. Il faut donc faire appel à des éléments
appropriés tels que les mots de liaison ou phrases de liaison (connecteurs logiques, les
organisateurs textuels…) entre les paragraphes pour une belle ossature.
*Rédaction d’un centre d’intérêt :
Pour mettre en évidence l’introspection du personnage de Zango, l’auteur met en
évidence dans un premier temps, l’examen de conscience de Zango à travers la variation de
ces propositions « Il pensa », « Il avait conscience… », « Il comprit alors qu’en tout
voyage… », « Sa conscience se livra à une véritable introspection » composées de verbes
d’opinions « pensa », « comprit ». L’on s’aperçoit que Zango s’adonne à un profond examen
de conscience. Désormais, il mesure la gravité de son acte tout en pensant à la réaction des
siens. Aussi, est-il gagné par l’émotion à travers la phrase exclamative « Rien qu’à y penser,
il était tout ému ! » Cet état le dérange énormément. Ainsi, pensant à son retour au bercail, il
a conscience qu’il sera traité comme un paria dans le village. Il faut dire que Zango fait une
analyse ou un examen critique de sa propre conscience.
Dans un second temps, l’auteur nous montre comment Zango regrette ses actes qu’il a
commis. Les phrases exclamatives « Ah, la guerre ! » et interrogatives « Pourquoi faut-il…un
autre âge ? », « Pourquoi l’homme…et la sienne ? », « Mais où aller ? », la comparaison
exprimée dans « Mais aujourd’hui…comme en recèlent…retrouver les siens », la proposition
emphatique « Mais ce qui…villageois », l’adverbe de temps employé dans « Et aujourd’hui,
plus que…expérience de la guerre » mettent en exergue l’état d’âme de Zango. Elles
expriment son regret, sa désolation, son désarroi et son inquiétude. En effet, après la
douloureuse expérience de la guerre, le retour de Zango auprès des siens est inévitable. Ces
différentes interrogations paraissent comme catharsis (une purification) pour le libérer de ses
impairs (maladresses). C’est un remède qui va lui permettre de guérir du remord et des
traumatismes de la guerre. Il faut donc souligner le chagrin ou la mauvaise humeur de Zango
provoquée par la guerre.
Zango, dans son introspection, se rend compte de la gravité et de l’absurdité de la guerre.
(Transition)
Situation d’évaluation
Rédigez le centre d’intérêt 1 du commentaire composé du texte support 2. (Feuilles de copies)
COMPETENCE 3 : Traiter des situations relatives à la rédaction des écrits divers.
ACTIVITE : Expression écrite
LEÇON 2 : Le commentaire composé
SEANCE 5 : Rédaction d’une introduction et d’une conclusion
I-L ’introduction
Elle comprend trois parties liées les unes aux autres avec des caractéristiques distinctes et
rédigées en un seul paragraphe. Ce sont : le contexte général ou la mise en contexte, la
présentation et l’annonce du plan.
1- Le Contexte général ou la mise en contexte.
Il est aussi connu sous l’appellation¨ amorce¨.
L’on pourrait partir d’une approche thématique (le thème abordé dans le texte), d’un
mouvement littéraire, d’un contexte littéraire, politique, social… ou d’une approche
biographique (ne donner de la vie de l’auteur et de l’ensemble de ses œuvres que des
informations susceptibles de faciliter la compréhension du texte à commenter).
2-La Présentation du texte.
Présenter le texte, c’est donner des informations sur :
-L’auteur : son nom, sa nationalité, son époque, sa date ou année de naissance…
-L’œuvre : le titre, le genre littéraire, la date de publication, un bref aperçu de l’œuvre si on la
connait, sa maison d’édition.
-Le texte : la nature, le titre, la tonalité, l’idée générale.
3-L’annonce du plan ou des centres d’intérêt.
Elle annonce les grandes orientations du devoir à travers le rappel des centres d’intérêt.
II-La technique de rédaction du commentaire composé.
L’exploitation du texte à commenter se fait sans dissocier le fond de la forme.
III-Rédaction d’une introduction.
Exemple :
L’après-guerre constitue une période préoccupante pour de nombreux pays africains.
Cette triste réalité attire l’attention de bon nombre d’écrivains parmi lesquels s’inscrit François
d’Assise N’Da qui, dans son texte extrait de l’œuvre Le Retour de L’enfant Soldat parue en
2008, évoque, sur un ton pathétique le regard de l’enfant Zango sur les conséquences
funestes de la guerre. Dans le développement qui va suivre, nous allons faire l’analyse de
l’introspection de zango avant de mettre en lumière l’absurdité de la guerre.
IV. La conclusion
Elle comprend deux parties.
1. Le bilan
C’est le résumé des deux centres d’intérêt exploités dans le développement.
2. L’ouverture
Il s’agit de rapprocher le texte étudié avec un autre texte ayant abordé le même thème.
Exemple :
En définitive, nous avons étudié un texte aux accents pathétiques à travers lequel nous
découvrons les effets néfastes et cruels de la guerre qui n’épargne aucun élément de la nature.
Aussi, le narrateur présente-t-il une vision apocalyptique de la guerre et le non-sens de ce
phénomène, fruit de l’immoralité des hommes.
De même que François d’Assise, Voltaire dans Candide a fait la description des atrocités de
la guerre.

SITUATION D’EVALUATION
Rédigez l’introduction du commentaire composé du texte support 2.
COMPETENCE 3 : Traiter des situations relatives à la rédaction des écrits divers.
ACTIVITE : Expression écrite
LEÇON 2 : Le commentaire composé
SEANCE 6 : Rédaction du commentaire composé.
I-Identification des différentes parties du libellé.
Il comprend :
-La tâche ou le type de travail à accomplir.
-Les centres d’intérêt.
II-Explication du centre d’intérêt.
Le centre d’intérêt est un thème à exploiter en faisant ressortir les indices textuels pertinents
du texte.
III-Le plan détaillé
1-L’introduction
-Le contexte général ou la mise en contexte.
-La présentation du texte.
-L’annonce du plan.
2-Le développement
-Centre d’intérêt 1 : L’introspection de Zango.
-Centre d’intérêt 2 : L’absurdité de la guerre.
IV-La technique de rédaction du commentaire composé.
Elle se fait sans dissocier le fond de la forme.
V-Rédaction du commentaire composé partiel.
1-Introduction
L’après-guerre constitue une période préoccupante pour de nombreux pays africains.
Cette triste réalité attire l’attention de bon nombre d’écrivains parmi lesquels s’inscrit François
d’Assise N’Da qui, dans son texte extrait de l’œuvre Le Retour de L’enfant Soldat parue en
2008, évoque, sur un ton pathétique le regard de Zango sur les conséquences funestes de la
guerre. Dans le développement qui va suivre, nous allons faire l’analyse de l’introspection de
zango avant de mettre en lumière l’absurdité de la guerre.

2-Développement
Pour montrer l’introspection du personnage de Zango, l’auteur met en évidence dans un
premier temps, l’examen de conscience de Zango à travers la variation de ces propositions « Il
pensa », « Il avait conscience… », « Il comprit alors qu’en tout voyage… », « Sa conscience
se livra à une véritable introspection » composées de verbes d’opinions « pensa »,
« comprit ». L’on s’aperçoit que Zango s’adonne à un profond examen de conscience.
Désormais, il mesure la gravité de son acte tout en pensant à la réaction des siens. Aussi, est-
il gagné par l’émotion à travers la phrase exclamative « Rien qu’à y penser, il était tout ému ! »
Cet état le dérange énormément. Ainsi, pensant à son retour au bercail, il a conscience qu’il
sera traité comme un paria dans le village. Il faut dire que Zango fait une analyse ou un examen
critique de sa propre conscience.
Dans un second temps, l’auteur nous montre comment Zango regrette ses actes qu’il a
commis. Les phrases exclamatives « Ah, la guerre ! » et interrogatives « Pourquoi faut-il…un
autre âge ? », « Pourquoi l’homme…et la sienne ? », « Mais où aller ? », la comparaison
exprimée dans « Mais aujourd’hui…comme en recèlent…retrouver les siens », la proposition
emphatique « Mais ce qui…villageois », l’adverbe de temps employé dans « Et aujourd’hui,
plus que…expérience de la guerre » mettent en exergue l’état d’âme de Zango. Elles
expriment son regret, sa désolation, son désarroi et son inquiétude. En effet, après la
douloureuse expérience de la guerre, le retour de Zango auprès des siens est inévitable. Ces
différentes interrogations paraissent comme catharsis (une purification) pour le libérer de ses
impairs (maladresses). C’est un remède qui va lui permettre de guérir du remord et des
traumatismes de la guerre. Il faut donc souligner le chagrin ou la mauvaise humeur de Zango
provoquée par la guerre.
Zango, dans son introspection, se rend compte de la gravité et de l’absurdité de la guerre.
(Transition)
Cette absurdité de la guerre, dans ce second centre d’intérêt se révèle d’abord, par la
destruction de la nature à travers le champ lexical de la destruction doublée de métaphores
« folie destructrice, arbres desséchés, animaux squelettiques, champs fantomatiques, ciel
blafard, soleil affamé, vent coléreux, funeste entreprise », la phrase exclamative doublée d’une
hyperbole « Tout semblait…funeste entreprise » marquant le caractère horrible et exécrable
de la guerre et du désastre commis. En effet, à travers l’hyperbole, l’on se trouve au bord de
l’apocalypse. Ce fut une guerre sans merci. Elle n’a épargné aucun élément de la nature : la
faune, la flore et le monde astral, ont subi tour à tour les affres de la guerre. Il faut noter que
la guerre est contraire à la logique.
Ensuite, l’auteur montre que la guerre participe à la déshumanisation de l’espèce
humaine. Il le fait savoir à travers la comparaison « Zango dont le regard, tel un
fauve…destructrice de l’homme » et la proposition péjorative « …les hommes en arrivent à ce
stade d’animalité d’un autre âge ? » Ces différents procédés indiquent que la guerre ravale
l’être humain au rang de l’animal et aussi montrent comment la guerre peut transformer
l’homme et faire perdre à celui-ci sa valeur humaine.
Au regard de ce qui précède, la guerre a des effets néfastes sur l’existence humaine.

3-Conclusion
En définitive, nous avons étudié un texte aux accents pathétiques à travers lequel nous
découvrons les effets néfastes et cruels de la guerre qui n’épargne aucun élément de la nature.
Aussi, le narrateur présente-t-il une vision apocalyptique de la guerre et le non-sens de ce
phénomène, fruit de l’immoralité des hommes.
De même que François d’Assise, Voltaire dans Candide a fait la description des atrocités
de la guerre.

SITUATION D’EVALUATION
Rédigez un commentaire composé partiel du texte support 2.
COMPETENCE 3 : Traiter des situations relatives à la rédaction des écrits divers.
ACTIVITE : EXPRESSION ECRITE
LECON 3 : DISSERTATION LITTERAIRE.
SITUATION D’PPRENTISSAGE
Lors de la préparation d’un concours littéraire organisé par la mairie, les élèves de la 1 ère
A/C/D du collège Atlantique de Port-Bouet découvrent des sujets de dissertation littéraire :
SUJET 1 :
« La littérature négro-africaine est une littérature de remise en cause et de remise en place. »
Dans un développement argumenté et illustré d’exemples précis tirés d’œuvres littéraires lues
ou étudiées, expliquez et discutez ces propos d’Emmanuel Donggala.
SUJET 2 :
« Romanciers révolutionnaires, poètes militants, dramaturges engagés, tout a été dit pour
célébrer la littérature. Et pourtant l’écrivain n’est qu’un moustique qui bourdonne autour d’une
pyramide. »
Dans un développement organisé et illustré d’exemples tirés d’œuvres littéraires étudiées ou
lues, dites ce que vous inspire cette opinion.
SUJET 3 :
« Un livre a toujours été pour moi un ami, un conseiller, un consolateur éloquent et calme dont
je ne voulais pas épuiser vite les ressources. »
En vous inspirant de votre expérience de lecteur, expliquez dans une argumentation
organisée, cette opinion de George SAND.
SUJET 4 :
Jean-Paul SARTRE dans qu’est-ce que la littérature ? (1948, Situation II) tenait ce
propos : « Ainsi, de quelque façon que vous y soyez venu, quelle que soient les opinions que
vous ayez professées, la littérature vous jette dans la bataille ; écrire est une certaine façon
de vouloir la liberté ; si vous avez commencé, de gré ou de force, vous êtes engagé. »
Expliquez et discutez cette opinion de Jean-Paul SARTRE dans un développement argumenté
et illustré d’exemples tirés d’œuvres littéraires lues ou étudiées.
SUJET 5 :
Dans quelle mesure le personnage de roman donne-t-il au lecteur un accès privilégié à la
connaissance du cœur humain ?
Voulant être les meilleurs, ces élèves s’organisent pour analyser ces sujets, rechercher les
idées, élaborer un plan, rédiger le développement, rédiger une introduction et une conclusion
dans le cadre de l’élaboration d’une dissertation littéraire.
SEANCE 1 : Analyse du sujet.
I-Définition
La dissertation littéraire est un exercice de réflexion sur une idée, une citation, une opinion
portant problématique littéraire. Comme le souligne l’épithète ¨littéraire¨, elle n’emprunte ses
connaissances qu’au seul domaine de la littérature.
II-Analyse du sujet.
1-Les types de sujets
Nous avons généralement deux types de sujets :
a-Le sujet avec citation.
Il est composé de deux parties distinctes :
-L’information :
Elle comporte la citation, le point de vue d’un auteur ou d’un critique.
Exemple : « La littérature négro-africaine est une littérature de remise en cause et de remise
en place. » (Sujet 1)
-La consigne :
Elle définit les tâches à faire en nous indiquant le plan à suivre.
Exemple : Dans un développement argumenté et illustré d’exemples précis tirés d’œuvres
littéraires lues ou étudiées, expliquez et discutez ces propos d’Emmanuel Donggala.(Texte 1)
b-Le sujet sans citation
Il comprend l’information et la consigne. C’est-à-dire la consigne est enchâssée dans
l’information.
-L’information :
Exemple : le personnage de roman donne au lecteur un accès privilégié à la connaissance du
cœur humain. (Sujet 5)
-La consigne :
Exemple : Dans quelle mesure ?
2-Les éléments essentiels du sujet.
Ce sont les mots clés. Il s’agit de les identifier ou les repérer en vue d’analyser leurs sens.
Exemple : (Sujet 1)
-La littérature négro-africaine : c’est la littérature des peuples noirs africains.
-Remise en cause (remettre en cause) : critiquer, dénoncer.
-Remise en place (remettre en place) : corriger, apporter une correction.
3-Reformulation du sujet
Il s’agit de reprendre le sujet dans un autre langage en gardant le sens.
Exemple (sujet 1) :
La littérature négro-africaine est une littérature qui critique, dénonce pour corriger.
4-La problématique
La problématique est l’ensemble des problèmes que l’on peut dégager d’un énoncé et auquel
le devoir doit apporter des éléments de réponse. Pour dégager convenablement une
problématique, il faut se poser un certain nombre de questions selon la démarche suivante :
D’abord : De quoi parle le sujet ? Par rapport à quelle question ou quel problème l’auteur se
prononce-t-il ?
Exemple : il se prononce sur la fonction de la littérature négro-africaine. (Le problème) (sujet
1)
Ensuite : Qu’est-ce qu’il en dit ? C’est-à-dire quel est son point de vue sur ce problème ?
Exemple : il soutient que la littérature négro-africaine est une littérature de remise en cause,
de remise en place. (La thèse)
Enfin : Existe-t-il un point de vue différent sur la question ? Est-il opposé à celui de l’auteur ?
Exemple : d’autres penseurs estiment que la littérature négro-africaine aborde d’autres
fonctions telles que l’exaltation des valeurs négro-africaines, l’exaltation des sentiments et la
fonction d’évasion. (L’antithèse).

SITUATION D’EVALUATION
Distinguez les différentes parties du sujet 2, repérez les éléments essentiels du sujet et
dégagez la problématique.
COMPETENCE 3 : Traiter des situations relatives à la rédaction des écrits divers.
ACTIVITE : EXPRESSION ECRITE
LEÇON 3 : DISSERTATION LITTERAIRE.
SEANCE 2 : Recherche des idées.
I-La recherche des idées.
La recherche des idées est une activité qui consiste à interroger notre culture littéraire pour y
trouver les arguments qui soutiennent la thèse en présence. Recenser les idées qui vous
viennent à l’esprit au brouillon et illustrez-les, c’est-à-dire appuyez-les avec des exemples
précis.
*Les arguments et exemples :
*Justification de la thèse.
La littérature négro-africaine est une littérature engagée : elle remet en cause certaines
pratiques de la société en vue d’un changement qualitatif.

Argument 1 : Critique de certaines pratiques telles que :


-l’excision
Exemple :
Rebelle de Fatou Kéita qui décrit les souffrances causées par les mutilations génitales pour
inviter la société à mettre fin à cette pratique.
Les soleils des indépendances de Ahmadou kourouma qui va au-delà des simples souffrances
physiques dues à l’excision pour dénoncer la stérilité qui peut découler de cette mutilation
génitale. C’est le cas de Salimata, l’épouse de Fama, devenue stérile à la suite de cette
intervention.
Ceci, en vue d’amener les défenseurs de cette pratique à changer de comportement.
-les sacrifices humains
Exemple :
La mort et l’écuyer du roi de Wolé Soyinka dans laquelle l’auteur évoque cette pratique
culturelle Ibo qui exige qu’à la mort du roi, son écuyer soit exécuté pour l’accompagner dans
sa dernière demeure. Soyinka invite ici la société à tourner le dos à cette pratique.
Argument 2 : Critique des abus de pouvoirs
-des pouvoirs coloniaux
Exemple :
Ville cruelle d’Eza Boto. Dénonciation de l’exploitation économique exercée par le colon sur
les paysans noirs. C’est le cas de Bandia spolié par l’acheteur grec Démétropoulos.
‘’Chaka’’ extrait de Ethiopiques de Léopold Sédar Senghor. A travers Chaka, l’auteur évoque
la balkanisation de l’Afrique pour lutter contre la colonisation.

-des pouvoirs politiques d’après les indépendances


Exemple :
Jazz et vin de palme d’Emmanuel Boundzéki avec la critique de l’injustice et de l’arbitraire
dans la nouvelle : ‘’Le procès du père Likibi’’.
Le cercle des tropiques d’Alioun Fantouré qui dénonce le pouvoir totalitaire et sanglant du
Président Messie-Koi.
La parenthèse de sang de Sony Labou Tansi qui met en scène un régime militaire, totalitaire
et sanguinaire en vue d’amener les hommes et les dirigeants des pays africains indépendants
à changer de comportement pour l’épanouissement des peuples.
Transition
*Limites de la thèse
La littérature négro-africaine aborde d’autres questions.
Argument 1 : L’exaltation des valeurs négro-africaines.
Exemples :
Chants d’ombre de L. S. Senghor avec son poème ‘’Femme noire’’ qui est un hymne à la
beauté africaine. Il valorise également les croyances religieuses africaines, à travers ‘’Prières
aux masques’’.
L’enfant noir de Camara Laye qui valorise le mode d’éducation de la société africaine.
Argument 2 : L’exaltation des sentiments
Exemple :
Griots poèmes de Niangoran Porquet avec le poème ‘’Mariam la Grande’’ où il évoque son
amour pour sa mère.
Coups de pilon de David Diop avec le poème ‘’Ramakam’’ où le poète exprime son amour
pour la femme aimée.
Argument 3 : La littérature d’évasion
Exemple :
Le messager de Camara Nangala qui retrace l’aventure de Cheick dans son village Waninou.
L’affaire du silure de Guy Menga qui relate les aventures passionnantes de deux garçons de
14 ans dans un bateau volé, sur les eaux du Congo, à la découverte du pays.
Argument 4 : La littérature autobiographique
Exemple :
L’enfant noir de Camara Laye
Climbié de B. B. Dadié.
SITUATION D’EVALUATION
Trouvez des arguments et leurs illustrations au sujet 2.
COMPETENCE 3 : Traiter des situations relatives à la rédaction des écrits divers.
ACTIVITE : EXPRESSION ECRITE
LEÇON 3 : DISSERTATION LITTERAIRE.
SEANCE 3 : Elaboration du plan.
I- Les différents types de plans
C’est la consigne qui nous impose le plan à suivre dans notre développement.
Il y a en général deux types de plans dans la dissertation.
1-Le plan inventaire ou explicatif
Il invite à une argumentation rigoureuse essentiellement appuyée sur des arguments et des
exemples en vue d’expliquer le bien-fondé de la pensée ou de l’affirmation ou du point de vue
de l’auteur. Le sujet inventaire se caractérise toujours dans le libellé par les mots suivants :
-Expliquez
-Justifiez
-Montrez
-Commentez
Exemple : (sujet 3 et sujet 5)
2-Le plan dialectique.
Il invite à une argumentation qui est composée de deux parties :
a-La thèse
Elle a pour fonction de montrer la véracité ou la justesse de l’affirmation ou de la pensée de
l’auteur. C’est-à-dire de montrer que l’on approuve l’opinion. Il faut donc trouver des arguments
et des exemples pour justifier la véracité de l’affirmation.
b-L ’antithèse
Elle a pour but de montrer les limites ou les insuffisances dans l’affirmation de l’auteur. Il faut
donc trouver des arguments et des exemples pour montrer que l’on n’est pas entièrement
d’accord avec l’affirmation de l’auteur.
Les plans dialectiques se reconnaissent dans les libellés par les expressions suivantes :
-Appréciez cette affirmation
-Analysez cette affirmation
Expliquez et discutez cette affirmation
-Commentez et discutez cette affirmation
-Partagez-vous cette affirmation ?
-Approuvez-vous cette affirmation ?
-Etes-vous partisans de cette affirmation ?
-Peut-on dire… ?
-Que vous inspire… ?
Exemple : (sujet 1)
II. La construction du plan
Il s’agit de former des paragraphes argumentatifs en parties et sous-parties et établir à
l’intérieur de chaque partie une hiérarchie entre les arguments et leurs illustrations. Il faut
trouver les éléments de transition entre les différentes parties.
Chaque partie du développement doit comporter un certain nombre de paragraphes.
1. Constitution d’un paragraphe argumentatif
Le paragraphe argumentatif est constitué de la manière suivante :
-Enoncé de l’argument
-Explication de l’argument
-Illustration de l’argument par un ou deux exemple
-Conclusion de l’argument et annonce de l’argument suivant
Exemple :
*Paragraphe argumentatif 1
La littérature négro-africaine est un moyen de critique et de dénonciation de certaines
pratiques telles que l’excision (énoncé de l’argument). Celle-ci existe encore dans certaines
contrées africaines (explication de l’argument). Fatou Kéita en parle dans son œuvre Rebelle
qui décrit les souffrances causées par les mutilations génitales pour inviter la société à mettre
fin à cette pratique. Nous pouvons citer aussi Les soleils des indépendances de Ahmadou
kourouma qui va au-delà des simples souffrances physiques dues à l’excision pour dénoncer
la stérilité qui peut découler de cette mutilation génitale. C’est le cas de Salimata, l’épouse de
Fama, devenue stérile à la suite de cette intervention. (Illustration de l’argument)
Ceci, en vue d’amener les défenseurs de cette pratique à changer de comportement.
*Paragraphe argumentatif 2
La littérature négro-africaine met à nu des abus de pouvoirs coloniaux. Pendant la
colonisation, les occidentaux ont commis des actes méprisables au détriment de l’Afrique. Ville
cruelle d’Eza Boto en est un exemple palpable. Dans cette œuvre, il dénonce l’exploitation
économique exercée par le colon sur les paysans noirs. C’est aussi le cas de Bandia spolié
par l’acheteur grec Démétropoulos. Outre ces exemples, nous pouvons mentionner‘’Chaka’’
extrait de Ethiopiques de Léopold Sédar Senghor. A travers Chaka, l’auteur évoque la
balkanisation de l’Afrique pour lutter contre la colonisation.

2. Les transitions
Elles ont pour fonction de relier des idées différentes consécutives pour donner de la vigueur
à votre démonstration.
Une transition permet de passer de la première partie (la thèse) à la deuxième partie
(l’antithèse). Une bonne transition entre deux parties du développement doit conclure la
première et annoncer la deuxième. En d’autre termes, elle permet de mettre fin à la thèse par
une conclusion partielle et d’annoncer l’antithèse.
Exemple :
Au vu de ce qui précède, la littérature négro-africaine dénonce pour corriger les imperfections
de l’être humain. Cependant, celle-ci n’a-t-elle d’autres vocations ?
SITUATION D’EVALUATION
Trouvez les transitions entre les différentes parties du sujet 2.
COMPETENCE 3 : Traiter des situations relatives à la rédaction des écrits divers.
ACTIVITE : EXPRESSION ECRITE
LEÇON 3 : DISSERTATION LITTERAIRE.
SEANCE 4 : Rédaction d’une partie du développement.
I-Le développement.
Le développement a pour rôle d’apporter des éléments justificatifs, des réponses concrètes
aux idées émises dans la problématique. Pour donc le réussir, il faut avancer des arguments
avec des phrases claires, des styles simples en utilisant des connecteurs logiques pour mieux
agencer les idées. Tout ceci doit être illustré par des exemples précis expliqués et tirés
exclusivement des œuvres littéraires au programme ou non. Sa typologie dépend des
différents types de plans suggérés par le libellé.
1-La structure du développement.
Elle est constituée :
-D’une phrase introductive énonçant l’idée directrice de la première partie. (La thèse)
-1er paragraphe argumentatif = 1er argument + un ou un deux exemple(s).
-2ème paragraphe argumentatif = 2e argument + un ou deux exemple(s).
-3e paragraphe argumentatif = 3e argument + un ou deux exemple(s).
Une phrase conclusive et transitionnelle établissant un bilan partiel et introduisant la deuxième
partie. (Transition)
-D’une phrase introductive énonçant l’idée directrice de la deuxième partie. (L’antithèse)
-1er paragraphe argumentatif = 1er argument + un ou un deux exemple(s).
-2ème paragraphe argumentatif = 2e argument + un ou deux exemple(s).
-3e paragraphe argumentatif = 3e argument + un ou deux exemple(s).
-Phrase conclusive de la deuxième partie du développement.
2-Rédaction
La littérature négro-africaine est une littérature engagée : elle remet en cause certaines
pratiques de la société en vue d’un changement qualitatif.
D’abord, la littérature négro-africaine est un moyen de critique et de dénonciation de
certaines pratiques telles que l’excision (énoncé de l’argument). Celle-ci existe encore dans
certaines contrées africaines (explication de l’argument). Fatou Kéita en parle dans son œuvre
Rebelle qui décrit les souffrances causées par les mutilations génitales pour inviter la société
à mettre fin à cette pratique. Nous pouvons citer aussi Les soleils des indépendances de
Ahmadou kourouma qui va au-delà des simples souffrances physiques dues à l’excision pour
dénoncer la stérilité qui peut découler de cette mutilation génitale. C’est le cas de Salimata,
l’épouse de Fama, devenue stérile à la suite de cette intervention. (Illustration de l’argument).
Ceci, en vue d’amener les défenseurs de cette pratique à changer de comportement.
En outre, la littérature négro-africaine met à nu des abus de pouvoirs coloniaux. (Énoncé
de l’argument) Pendant la colonisation, les occidentaux ont commis des actes méprisables au
détriment de l’Afrique. (Explication de l’argument). Ville cruelle d’Eza Boto en est un exemple
palpable. Dans cette œuvre, il dénonce l’exploitation économique exercée par le colon sur les
paysans noirs. C’est aussi le cas de Bandia spolié par l’acheteur grec Démétropoulos. Outre
ces exemples, nous pouvons mentionner‘’Chaka’’ extrait de Ethiopiques de Léopold Sédar
Senghor. A travers Chaka, l’auteur évoque la balkanisation de l’Afrique pour lutter contre la
colonisation. (Illustration de l’argument)
Au vu de ce qui précède, la littérature négro-africaine dénonce pour corriger les
imperfections de l’être humain. Cependant, celle-ci n’a-t-elle d’autres vocations ?
La littérature négro-africaine aborde d’autres questions telles que les valeurs culturelles,
les sentiments, l’évasion.
D’abord, la littérature négro-africaine exalte les valeurs négro-africaines. Les Noirs
africains ont leurs propres cultures qui constituent des valeurs fondamentales mais longtemps
bafouées par l’occident. L. S. Senghor, à travers son poème ‘’Femme noire’’ extrait de Chants
d’ombre, fait l’éloge de la beauté africaine en chantant un hymne. Il valorise également les
croyances religieuses africaines, à travers ‘’Prières aux masques’’. Outre ces exemples, nous
pouvons citer L’enfant noir de Camara Laye qui valorise le mode d’éducation de la société
africaine.
Ensuite, La littérature négro-africaine exalte les sentiments. Elle traduit nos sentiments
pour un être cher comme le montre si bien l’œuvre Griots poèmes de Niangoran Porquet avec
le poème ‘’Mariam la Grande’’ où il évoque son amour pour sa mère et le recueil de poèmes
Coups de pilon de David Diop avec le poème ‘’Ramakam’’ où le poète exprime son amour
pour la femme aimée.
Enfin, la littérature négro-africaine un moyen d’évasion. Elle permet au lecteur de fuir les
réalités sociales pour le plonger dans un monde de rêve. Guy Menga ne reste pas indifférent
avec son œuvre L’affaire du silure dans laquelle il relate les aventures passionnantes de deux
garçons de 14 ans dans un bateau volé, sur les eaux du Congo, à la découverte du pays. De
même, Le messager de Camara Nangala retrace l’aventure pittoresque de Cheick dans son
village Waninou.

SITUATION D’EVALUATION
Rédigez une partie du développement sujet 2
COMPETENCE 3 : Traiter des situations relatives à la rédaction des écrits divers.
ACTIVITE : EXPRESSION ECRITE
LEÇON 3 : DISSERTATION LITTERAIRE.
SEANCE 5 : Rédaction d’une introduction et d’une conclusion.
I-Introduction
Elle comprend :
1-Une perspective générale ou généralité.
Il s’agit d’amener le sujet ou le situer dans un contexte général en s’appuyant sur le thème
évoqué dans le sujet. Tout cela peut se faire :
-Par analogie à l’aide d’une idée voisine de celle du sujet ayant une dimension un peu plus
générale ou à l’aide d’un fait très connu ayant eu un grand retentissement.
-Par contraste à l’aide d’une idée ou d’une opinion directement opposée.
-Par une définition qui n’est pas celle du dictionnaire parce que reflétant le parti pris
idéologique d’un groupe de penseurs. Une définition favorable ou opposée à la perspective de
la pensée à étudier.
2-L’énoncé du sujet
La citation doit être reproduite textuellement si elle est courte, dans ses éléments essentiels
ou dans sa reformulation si elle est longue. On inclut alors quelques expressions clés.
3-La problématique
Elle est l’ensemble des problèmes soulevés par le sujet. Elle consiste à reprendre sous forme
de questions les problèmes posés par le sujet et constitue les grands axes de réflexion du
devoir auxquels l’élève doit répondre dans le développement. Elle peut donc constituer
l’annonce du plan.
4-L’annonce du plan
C’est la démarche à suivre dans le développement.
*Exemple :
La question de la fonction de la littérature a toujours été diversement appréciée dans le
monde littéraire. Si pour les uns, la littérature négro-africaine a une dimension purement
ludique, didactique ou lyrique, pour les autres, elle est un combat, une lutte, un engagement.
Emmanuel Dongala s’inscrit dans cette dernière vision en affirmant : « La littérature négro-
africaine est une littérature de remise en cause et de remise en place. » Autrement dit, la
littérature négro-africaine est une littérature qui critique, dénonce pour corriger. Ainsi, le sujet
pose ici le problème de la fonction de la littérature négro-africaine. Dès lors, dans quelles
mesures la littérature négro-africaine peut-elle critiquer, dénoncer pour corriger ? N’aborde-t-
elle pas aussi d’autres questions ? Telles sont les préoccupations auxquelles nous tenterons
de répondre.
II-La conclusion
Elle doit être logique par rapport à la problématique posée et au développement. Elle constitue
la fin de notre travail. Elle se fait généralement en trois parties.
1-Le bilan
Il fait la synthèse ou le résumé de tout ce qui a été dit dans le développement.
2-Le jugement ou le point de vue personnel.
Il fait paraitre votre appréciation ou avis personnel du problème, votre point de vue et permet
de répondre clairement à la préoccupation formulée dans l’introduction.
3-L’ouverture
Elle consiste en une mise en rapport du sujet traité avec :
-Un fait actuel
-Un genre littéraire
-Une œuvre littéraire
-L’esthétique de l’auteur
-L’idéologie d’un personnage ou d’un auteur
-Une grande problématique littéraire.
*Exemple :
En définitive, nous pouvons retenir que la littérature négro-africaine dénonce, critique pour
amélioration mais aussi exalte les valeurs culturelles, les sentiments et constitue un moyen
d’évasion. Pour notre part nous pensons que la littérature négro-africaine est
pluridimensionnelle et contribue au bonheur des peuples et de ses lecteurs.

SITUATION D’EVALUATION
Rédigez l’introduction et la conclusion du sujet 2.
COMPETENCE 3 : Traiter des situations relatives à la rédaction des écrits divers.
ACTIVITE : EXPRESSION ECRITE
LEÇON 3 : DISSERTATION LITTERAIRE.
SEANCE 6 : Rédaction d’une dissertation littéraire partielle.
I-Rédaction d’une dissertation littéraire
1-Intoduction
La question de la fonction de la littérature a toujours été diversement appréciée dans le
monde littéraire. Si pour les uns, la littérature négro-africaine a une dimension purement
ludique, didactique ou lyrique, pour les autres, elle est un combat, une lutte, un engagement.
Emmanuel Dongala s’inscrit dans cette dernière vision en affirmant : « La littérature négro-
africaine est une littérature de remise en cause et de remise en place. » Autrement dit, la
littérature négro-africaine est une littérature qui critique, dénonce pour corriger. Ainsi, le sujet
pose ici le problème de la fonction de la littérature négro-africaine. Dès lors, dans quelles
mesures la littérature négro-africaine peut-elle critiquer, dénoncer pour corriger ? N’aborde-t-
elle pas aussi d’autres questions ? Telles sont les préoccupations auxquelles nous tenterons
de répondre.
2-Développemnt
La littérature négro-africaine est une littérature engagée : elle remet en cause certaines
pratiques de la société en vue d’un changement qualitatif.
D’abord, la littérature négro-africaine est un moyen de critique et de dénonciation de
certaines pratiques telles que l’excision (énoncé de l’argument). Celle-ci existe encore dans
certaines contrées africaines (explication de l’argument). Fatou Kéita en parle dans son œuvre
Rebelle qui décrit les souffrances causées par les mutilations génitales pour inviter la société
à mettre fin à cette pratique. Nous pouvons citer aussi Les soleils des indépendances de
Ahmadou kourouma qui va au-delà des simples souffrances physiques dues à l’excision pour
dénoncer la stérilité qui peut découler de cette mutilation génitale. C’est le cas de Salimata,
l’épouse de Fama, devenue stérile à la suite de cette intervention. (Illustration de l’argument).
Ceci, en vue d’amener les défenseurs de cette pratique à changer de comportement.
En outre, la littérature négro-africaine met à nu des abus de pouvoirs coloniaux. (Énoncé
de l’argument) Pendant la colonisation, les occidentaux ont commis des actes méprisables au
détriment de l’Afrique. (Explication de l’argument). Ville cruelle d’Eza Boto en est un exemple
palpable. Dans cette œuvre, il dénonce l’exploitation économique exercée par le colon sur les
paysans noirs. C’est aussi le cas de Bandia spolié par l’acheteur grec Démétropoulos. Outre
ces exemples, nous pouvons mentionner‘’Chaka’’ extrait de Ethiopiques de Léopold Sédar
Senghor. A travers Chaka, l’auteur évoque la balkanisation de l’Afrique pour lutter contre la
colonisation. (Illustration de l’argument)
Au vu de ce qui précède, la littérature négro-africaine dénonce pour corriger les
imperfections de l’être humain. Cependant, celle-ci n’a-t-elle d’autres vocations ?
La littérature négro-africaine aborde d’autres questions telles que les valeurs culturelles,
les sentiments, l’évasion.
D’abord, la littérature négro-africaine exalte les valeurs négro-africaines. Les Noirs
africains ont leurs propres cultures qui constituent des valeurs fondamentales mais longtemps
bafouées par l’occident. L. S. Senghor, à travers son poème ‘’Femme noire’’ extrait de Chants
d’ombre, fait l’éloge de la beauté africaine en chantant un hymne. Il valorise également les
croyances religieuses africaines, à travers ‘’Prières aux masques’’. Outre ces exemples, nous
pouvons citer L’enfant noir de Camara Laye qui valorise le mode d’éducation de la société
africaine.
Ensuite, La littérature négro-africaine exalte les sentiments. Elle traduit nos sentiments
pour un être cher comme le montre si bien l’œuvre Griots poèmes de Niangoran Porquet avec
le poème ‘’Mariam la Grande’’ où il évoque son amour pour sa mère et le recueil de poèmes
Coups de pilon de David Diop avec le poème ‘’Ramakam’’ où le poète exprime son amour
pour la femme aimée.
Enfin, la littérature négro-africaine un moyen d’évasion. Elle permet au lecteur de fuir les
réalités sociales pour le plonger dans un monde de rêve. Guy Menga ne reste pas indifférent
avec son œuvre L’affaire du silure dans laquelle il relate les aventures passionnantes de deux
garçons de 14 ans dans un bateau volé, sur les eaux du Congo, à la découverte du pays. De
même, Le messager de Camara Nangala retrace l’aventure pittoresque de Cheick dans son
village Waninou.
3-Conclusion
En définitive, nous pouvons retenir que la littérature négro-africaine dénonce, critique pour
amélioration mais aussi exalte les valeurs culturelles, les sentiments et constitue un moyen
d’évasion. Pour notre part nous pensons que la littérature négro-africaine est
pluridimensionnelle et contribue au bonheur des peuples et de ses lecteurs.

SITUATION D’EVALUATION
Rédigez l’introduction, le développement et la conclusion du sujet 2.

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