institutions-et-principes-fondamentaux-du-proces-civil
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Le terme de droit judiciaire priv6 n6cessite d'6tre precis6. Nous commencerons donc par
prdsenter la matiere elle-m0me, avant de poursuivre par une 6tude des caract6ristiques et du
rdgime gdneral des rdgles de droit judiciaire priv6.
Aprds qu'ait dtd ddfini et cerne le droit judiciaire privd, la rdflexion portera sur sa fonction et
ses caractdres.
S l. Ddlinition et contenu
Technique, le droit judiciaire priv6 n'exclut pas pour autant toute discussion ou controverse
doctrinale th6orique. Au contraire, des d6bats ont mOme eu lieu quant d sa d6nomination et d
son contenu, questions sur lesquelles il convient d'apporter des pr6cisions et d'opdrer des
distinctions
A. Distinctions
Rq. Controverses doctrinales : tous les auteurs n'adhdrent pas dr la qualification de < droit
judiciaire privd >, faute de transposition du concept au contentieux p6nal ou administratif :
Jean Vincent et Serge Guinchard ont ainsi propos6 I'expression de < droit procddural >, Loic
Cadiet celle de < droit judiciaire civil > (expression sugg6r6e par Morel). Les titres des
manuels refletent cette discussion.
Df. L'approche se limite souvent au droit du procis, envisag6 sous cinq aspects :
. L'action
C'est I'dtude des conditions dans lesquelles une personne peut obtenir d'un tribunal la
reconnaissance ou la sanction de ses droits.
. La juridiction
. L'instance
Cette partie est consacree d I'examen des regles de procedure -stricto sensu- concernant
la saisine du tribunal, I'instruction de l'affaire, son jugement et l'exercice des voies de
recours. L'instance est le resultat de la rencontre de I'action et de la juridiction, qui donne
lieu d un rapport juridique spdcifique entre les plaideurs, qualifid de lien d'instance.
. L'arbitrage
C'est la situation dans laquelle des parties recourent d une personne privee (ou plusieurs),
et non d I'autoritd judiciaire, pour trancher le litige qui les oppose. La source en est
conventionnelle.
Ce terme englobe les regles de droit international privd traitant des conflits de lois et des
confl its de j uridictions.
Le droit judiciaire a pour fonction premiere d'assurer la sanction et le respect des droits
substantiels subjectifs des particuliers.
Dans la plupart des cas les rdgles de droit sont (heureusement) exdcutees de manidre
spontande et non contentieuse. Mais lorsqu'un litige advient, son reglement au regard du droit
objectifest en general assurd par lejuge dans le cadre d'un proces.
Rq. Une des particularit6s de la rdgle de droit tient precisdment d sa sanction par I'autoritd
publique. Le respect des ddcisions est assurd grice d l'autoritd de chose jugde et d la force
exdcutoire, effets contraignants caract6ristiques du recours d I'autorit6 judiciaire.
Bq. Cela apparait ndcessaire pour que les conflits soient tranchds conform6ment i la rdgle de
droit, sous rdserve d'exceptions dtroitement contr6l6es : arbitrage, amiable composition,
laquelle peut d'ailleurs 0tre le fait du juge.
Par la suite, la possibilitd d'accompagner des procedures amiables de rdglement des diffdrends
a ete dtendue d d'autres personnes et permise dans un cadre purement conventionnel.
Les incitations d y recourir sont de plus en plus nombreuses, les pouvoirs publics prOnant
ddsormais les vertus de la negociation pour regler les conflits, tout en essayant de garantir la
securitd des processus et en prevoyant toujours la possibilitd de faire homologuer par le juge
les accords obtenus. L'on peut aussi voir dans cette dvolution une volontd de contribuer d
ddsengorger les tribunaux.
En savoir plus : Le ddveloppement encadrd des modes alternatifs de rdglement des diffdrends
Il ne peut par ailleurs €tre fait abstraction des liens existant entre Ia proc6dure et le fond du
droit.
Ces liens sont dans la nature m6me de la procddure, qui ne peut exister en dehors d'un proces
mettant en cause des droits substantiels.
Ensuite, certaines dispositions procddurales assortissant les textes, traduisent la volonte du
ligislateur d'influer par ce biais sur le fond du droit et ses conditions de mise en ceuvre
(delais, qualitd pour agir...).
Enfin. I'interprdtation des textes par les juridictions, selon son caractdre restrictif ou libdral, a
une incidence directe sur les droits subjectifs.
Lesjuridictions et le droit judiciaire peuvent aussijouer un r6le pr6ventif, lid d une certaine
crainte de la sanction : la menace ou I'initiative d'une assignation suffisent parfbis d d6bloquer
une situation et d permettre d'ouvrir des ndgociations..
On dit souvent du droit judiciaire que c'est un droit formaliste et imp6ratif. Nous nous
attacherons d mesurer la pertinence de ces affirmations avant de nous interroger sur sa nature
et son rattachement d d'autres divisions ou branches du droit.
A. Caractdre formaliste
L'6tude de la matidre confirmera que les formalit6s d respecter sont nombreuses (ex. :
exigences de formes et de d6lais) et qu'existe bien un lien entre la forme et le fond du droit,
puisque le non-respect du formalisme est souvent sanctionnd (ex. : dechdances). La sdcurit6
des relations economiques et la valeur des droits apparaissent 6troitement liees d la structure
de la procedure.
Un formalisme excessif et le mauvais fonctionnement du systdme risquent de g6n6rer divers
inconvdnients et d'apparaitre comme des sources potentielles de perturbations : co0t,
complexit6, dur6e excessive des procddures, difficult6s de fonctionnement, encombrement des
juridictions, ddveloppement de l'esprit de chicane.
En revanche, connu d I'avance, bien maitrise et identique pour tous, il peut aussi constituer
une s6curit6 contre I'arbitraire, une garantie de bonne justice : formes et ddlais offrent une
certaine s6curit6, contribuent d une meilleure information des plaideurs, offrent une protection
contre le dilatoire.
En fait, il importe de trouver une juste mesure : le formalisme doit avoir un but pr6cis et les
exigences impos6es doivent permettre de remplir correctement I'objectif ainsi fix6.
Une illustration en est donnde en matidre de nullitds pour vice de forme avec la rdgle < pas de
nullitd sans grief >: le non-respect du formalisme ne sera pas sanctionnd s'il n'a pas 6te
pr6judiciable ir celui qui I'invoque,
B. Caractdre impdratif
Cela etant, en cas de non-respect de dispositions procddurales, les consdquences font souvent
l'objet d'une apprdciation au cas par cas.
C. Nature controvers6e
Le droit judiciaire peut 6tre rattachd au droit public, de par le caractdre de service public de la
Justice et le r6le croissant du juge : la procddure apparait de plus en plus inquisitoire,
notamment d travers le renforcement de ses pouvoirs de sanction.
Il pourrait aussi 6tre rattache au droit prive, de par I'initiative du droit d'action ddvolue aux'
parties, sa finalitd de protection des droits priv6s individuels, et la conception traditionnelle du
principe dispositif imposant une certaine neutralitd au juge.
Nous aborderons successivement les sources, I'application dans le temps puis dans I'espace
des rdgles de droit judiciaire priv6.
A. Sources textuelles
l. Sources internationales
a) Litiges internationaux
Leurs sources, en matidre civile, sont longtemps restdes d'origine essentiellement nationale. Il
existe des rdgles intemationales permettant la reconnaissance et I'ex6cution des d6cisions.
2. Sources nationales
Les sources du droit judiciaire prive sont issues du Code de procddure civile et de divers
autres textes.
1. La jurisprudence
Elle joue ici un rdle, comme en tout autre domaine du droit, soit d travers I'interpretation,
stricte ou liberale, qu'elle fait des textes, soit m0me lorsqu'il y a cr6ation sans texte.
D'obtenir une ddcision su-{fisamment motivde (Cour EDH, 9 sept. 201 I, Boumara-f/France, D.
2011 2283).
2. Les usages
Une place certaine est faite aux habitudes des praticiens, qualifi6es << d'usages du Palais >>.
Certaines de ces pratiques ont parfois ete consacrdes par le legislateur ou avalisees par la Cour
supr0me : m6diation judiciaire, proc6dure de la passerelle, radiation conventionnelle, .. ,
3. La doctrine
Si la doctrine n'est pas une source de droit, elle n'en influence pas moins parfois le l6gislateur
ou les magistrats...
La rdgle doit 6tre pr6cis6e en fonction de l'objet du texte concem6, en distinguant entre lois
d'organisation judiciaire et de compdtence (A), lois de proc6dure (B) et rdglementation
relative d la preuve (C).
. Principe : les lois nouvelles font l'objet d'une application immddiate aux procts d6jir
engag6s.
o Quand une d6cision sur le fond est d6jd intervenue auparavant dans une instance
en cours, 6tant pr6cis6 que la notion de d6cision sur le fond est interpr6t6e de
manidre liberale par la jurisprudence'
o Pour les rdgles concernant la recevabilitd des voies de recours : la recevabilit6
d'un recours s'appr6cie en principe d la date d laquelle est rendu le jugement.
Cette rdgle a parfois 6td controvers6e, au motif que la solution devrait d6pendre
de la position la plus favorable quant d la recevabilitd du recours
B. Lois de proc6dure
Sont en cause les dispositions procedurales relatives au ddroulement du procds.
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. En la matidre, le principe est aussi l'application imm6diate des lois nouvelles aux
instances en cours.
o Si la loi nouvelle intervient alors que I'affaire est pendante devant la Cour
supr€me.
o Lorsqu'est en cause I'ex6cution provisoire.
Dans ce cas, les rdgles applicables sont celles qui 6taient en vigueur au moment
oir la d6cision a 6t6 rendue.
C. R6glementation de la preuve
. Limites du principe :
Le principe est I'application g6ndrale sur le territoire algdrien des dispositions de proc6dure.