Cours Semestre 2
Cours Semestre 2
Cours Semestre 2
Epreuve finale : écrit d’une heure (QCM ou question de cours deuxième quinzième
d’avril ou fin avril ou début mai)
Le droit est divisé en grandes catégories. Plusieurs distinctions, dichotomies parmi les
branches : entre le droit international et le droit interne (national) ; au sein du droit
interne autre grande distinction en droit public et droit privé ; au sein du droit public
il y a le droit constitutionnel et le droit administratif.
1. La monarchie de Juillet
Après la Révolution de 1789 il y a eu la révolution de Juillet 1830 qui a démis le roi
Charles X qui s’opposait aux députés libéraux et a place au pouvoir, le roi Louis
Philippe I à la tête de la monarchie de Juillet. Des lois vont être adoptées concernant
les collectivités territoriales. En quoi consistaient ces lois ? Premièrement, quant à la
désignation des membres des autorités locales, la loi du 21 mars 1831 qui prévoit
l’élection des membres municipaux, des conseils municipaux élus tous les 6 ans par un
collège électoral restreint. En revanche, les maires des communes restaient nommés
par le pouvoir central soit directement soit indirectement mais à la différence de ce qui
se passait avant, les maires des communes devaient être choisis parmi les élus du
conseil municipal. Ce qui signifie qu’ils étaient indirectement élus par les habitants de
la commune. Le même système a été établi en 1833 pour les conseillers généraux des
cantons.
Quant au fond des compétences reconnues aux autorités locales, du point de vue
matérielle il y a eu une loi du 18 juillet 1837 qui reconnaît la personnalité civile de la
commune. La commune devient une personnalité morale, elle a un patrimoine propre,
des biens communaux, a le droit d’utiliser les revenus communaux et a le droit régler
par ses délibération la gestion de son patrimoine. Cela dit, le droit de régler par ces
délibérations signifie que la commune a le droit d’émettre des souhaits, ce sont encore
les préfets qui décident au nom du pouvoir central. Un an plus tard, en 1838, cette
personnalité civile est également reconnue aux départements.
2. La seconde République (1848 – 1851)
Par une loi du 3 juillet 1848, on élargi le corps électoral qui va avoir le droit d’élire
les membres des assemblées délibérantes de toutes les collectivités territoriales. On
passe tout de même d’un collège électoral restreint à un suffrage universel. Pour les
communes de plus de 6 000 habitants, les maires et leurs adjoints sont toujours
nommés par le pouvoir central.
3. Le second Empire (1851 – 1870)
Il y a un décret de 1852 qui s’intitule « décentralisation administrative ». A l’époque le
mot décentralisation n’a pas le même sens qu’aujourd’hui, ça se rapproche plus de la
déconcentration. C’était un décret qui donnait des compétences des ministres aux
préfets. Il y a eu aussi un pas important avec deux lois : une en 1866 pour les
départements et une de 1867 pour les communes. Deux lois qui autorisent les conseils
généraux (pour les départements) et les conseils municipaux (pour les communes) à
adopter des normes locales sans l’autorisation des préfets sur des matières locales qui
ne sont pas très bien définies avec un contrôle a posteriori. Pour ce qui concerne la
désignation des organes exécutifs des collectivités territoriales, une loi de 1870 rétablie
l’élection des présidents des conseils généraux par les habitants et aussi l’obligation de
choisir les maires parmi les élus des conseils municipaux.
4. La IIIème République (1871 – 1940)
Là encore on avance doucement vers la décentralisation. Il y a une loi du 10 août 1871
qui concerne les départements. Il est prévu que les membres des conseils généraux sont
élus par les habitants pour 6 ans et avec cette loi, on commence à parler de la notion
« d’affaires départementales » différentes des affaires nationales. Cela dit, il y a une
limite qui persiste. En effet, le préfet reste le représentant de l’Etat dans le département
mais il reste aussi l’organe exécutif du conseil général. Cela veut dire que c’est
l’administration préfectorale et donc l’Etat qui a le mot final dans la gestion des affaires
départementales. Se pose la question de la répartition des compétences. Le conseil
général peut tout de même prendre certaines dispositions sans autorisation préalable
du préfet mais pas sur l’ensemble des affaires départementale. Le conseil peut
simplement émettre des vœux pour les affaires économiques et l’administration
générale. Mais en 1926 avec le décret du 25 novembre, les conseils généraux vont
détenir un pouvoir de décision sur tout objet d’intérêt départemental avec
l’autorisation préalable du préfet. La loi du 5 avril 1884 sur l’organisation municipale
est importante car c’est elle qui a posé les bases de l’organisation municipale actuelle.
Du point de vue de la désignation des membres des conseils municipaux et des maires,
la structure des communes est clairement définie comme une structure à deux
organes : un organe délibérant (collégial) qui s’appelle le conseil municipal, chargé de
voter des délibérations et un organe exécutif chargé d’exécuter les délibérations du
conseil municipal et cet organe est le maire de la commune. Les membres du conseil
municipal sont renouvelés tous les 6 ans et ce sont les membres de conseil municipal
(élus par les habitants de la commune) qui vont élire parmi eux le maire de la
commune, l’organe exécutif.
Dans la question de fond, cette loi apporte des précisions. La loi de 1884 consacre une
véritable close de compétences générale au profit du conseil municipal. « Le conseil
municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune ». Les contours de la
notion d’affaires de la commune sont évidemment très flous mais il est certain que c’est
un champ de compétences très vaste qui est ainsi reconnu aux communes. Il existe bien
des affaires communales. Le contrôle exercé par le préfet sur les décisions du conseil
municipal est allégé. Certaines de ces décisions seulement doivent faire l’objet d’une
approbation préalable par le préfet. Seules les décisions pouvant engager un intérêt
général supérieur par exemple en matière de budget, de finances ou de voirie doivent
faire l’objet d’un contrôle préalable par le préfet. Autrement, pour les autres décisions
le préfet exerce un contrôle a posteriori. Durant cette période on voit aussi apparaître
progressivement un troisième niveau, échelon territorial qui est la première forme des
régions. Ce besoin de troisième niveau apparaît pour des raisons matérielles. Fin XIX°
et début XX°, c’est une période de grands progrès technologiques et scientifiques qui
entraînent un fort besoin de l’intervention de l’Etat dans de nombreux domaines
comme les communications, les transports, la santé et ce besoin d’intervention se
faisait sentir surtout pour planifier le développer économique. En 1917, sont ainsi
créés 17 groupements économiques régionaux. Les chambres de commerces étaient
invitées à se regrouper au sein de ces regroupements mais n’a pas produit les effets
escomptés. Durant la SGM on va retenter d’établir un troisième échelon territorial et
en 1941 sous le régime de Vichy, la loi du 19 avril 1941 qui va créer 18 préfets
régionaux auxquels vont être confiés des pouvoirs spéciaux en matière de police et
aussi en matière économique pour organiser les prix et la distribution des denrée
alimentaires. Après la SGM on a les mis de côté d’une part par ce que les préfets
départementaux n’étaient pas heureux de voir arriver des préfets régionaux qui leur
seraient hiérarchiquement supérieurs et surtout car après la SGM, il y a eu une forme
de rejet de tout ce qui a pu être créé sous le régime de Vichy. Cela dit, cette idée
d’échelon régional reviendra à nouveau quelques années plus tard sous sa dimension
économique (1955) puis sous sa forme administrative.
III. La loi
Acte voté par le Parlement, par l’AN et le Sénat et la Constitution de 58 prévoit que le
Parlement peut adopter des lois uniquement sur certaines matière et uniquement
suivant certaines procédures la répartition des compétences normatives commencent
par diviser les compétences du législatif et de l’exécutif ( !!! art. 34 et 37). D’un part,
l’art 34 énumère une liste de matières sur lesquelles le Parlement est compétent pour
adopter des lois. En vertu de l’art 34 il est indiqué que « la loi fixe les règles et
détermine les principes fondamentaux au sujet des droits civiques, des libertés
publiques, du statut des personnes mais encore le droit pénal et le droit civil,
l’organisation générale de la défense nationale, l’enseignement, le droit de propriété,
le droit du travail… ». D’autre part, l’art 37 nous indique que les matières autres que
celles qui sont du domaine de la loi ont un caractère réglementaire, cela signifie que
toutes les matières qui ne sont pas énumérées à l’art 34 relèvent en principe de la
compétence normative du pouvoir exécutif, de la compétence réglementaire du
pouvoir exécutif.
A la différence de la loi qui est l’acte normatif adopté par le Parlement, les actes
réglementaires constituent l’ensemble des actes normatifs adoptés par le pouvoir
exécutif et son administration. Très souvent le pouvoir exécutif adopte ces actes
réglementaires pour mettre en œuvre une loi mais le pouvoir exécutif exerce également
ce pouvoir réglementaire de façon « autonome », c’est-à-dire sans lien avec l’exécution
d’une loi. L’expression « acte réglementaire » désigne une large catégorie d’actes qui
englobe tous les actes adoptés par le pouvoir exécutif et son administration.
Concrètement, il s’agit là de différents actes qui s’appellent soit des décrets, des arrêtés
ou bien encore des délibérations pour les assemblées délibérantes des collectivités
territoriales.
1. Les titulaires du pouvoir réglementaire
De nombreuses autorités administratives détiennent le pouvoir d’adopter des actes
réglementaires. Tout d’abord, il existe un pouvoir réglementaire générale qui
appartient aux deux têtes du pouvoir exécutif c’est-à-dire le PM et le PDR. Ce pouvoir
réglementaire générale peut s’exercer dans tous les domaines sauf bien sûr dans les
domaines que la Constitution réserve à la loi (art. 37), peut adopter des règles qui vont
s’adapter à tout le territoire national et à tous les administrés. En revanche, ce pouvoir
appartient dans son principe au PM (art. 21) sauf ce qu’indique l’art. 13. Le PDR est
aussi titulaire d’un pouvoir réglementaire notamment pour adopter certains décrets
comme ceux délibérés en Conseil des ministres (art. 13 et 9), signés à la foi par le
président et par le PM. Il n’existe pas de liste stricte des décrets qui doivent être adoptés
en conseil des ministres, c’est alors selon la volonté du PDR.
Le pouvoir réglementaire spécialisé a une portée limitée et est assez variée et peut
appartenir à différentes autorités. Il peut appartenir aux différents ministres du
gouvernement lorsqu’une loi ou un décret le prévoit. Ou bien encore il peut être
délégué à certains établissements publics ou certaines autorités administratives
indépendantes ou même des entreprises publiques. Ce pouvoir réglementaire
spécialisé existe aussi au niveau local d’une part de nombreux textes législatifs ou
réglementaires attribuent un certain pouvoir réglementaire aux circonscriptions
administratives de l’Etat (aux préfets) et surtout d’autre part, les collectivités
territoriales détiennent elles aussi un pouvoir réglementaire local. La Constitution et
la loi attribuent des compétences aux collectivités territoriales et il est prévu que ces
collectivités exercent leurs compétences en adoptant des actes réglementaires locaux.
Enfin, au sein de toute administration, il existe un pouvoir réglementaire interne qui
signifie que tous les chefs de service qui sont à la tête d’une administration et disposent
d’un pouvoir réglementaire interne. Cela veut dire que tous les directeurs
d’établissement publics, tous les maires, tous ces chefs de services administratifs ont
le pouvoir d’organiser leur service.
2. La hiérarchie entre les actes administratifs
Globalement la hiérarchie entre les actes suit la hiérarchie qu’il y entre les personnes
qui ont les ont adoptés. Les actes adoptés par les deux têtes ont un autorité supérieure
comparé aux actes adoptés par des autorités inférieures. Une hiérarchie entre les actes
administratifs réglementaires et les actes administratifs individuels existe.
I. Le gouvernement
Pour ce qui concerne la composition, la Constitution ne précise rien, c’est au PDR et au
PM de décider quels sont les différents ministères qui vont constituer le gouvernement.
C’est aussi eux qui vont décider des ministres qui seront à la tête de ces ministères.
C’est le PDR qui nomme les ministres par un décret personnel et le PM doit
contresigner. Le gouvernement se réunit essentiellement au sein du conseil des
ministres, formation qui réunit le PM, tous les ministres et parfois des secrétaire d’Etat
et président par le PDR. Ce conseil examine tous les projets de loi et d’ordonnances à
soumettre au Parlement. Ça n’est pas le conseil des ministres en tant que tel qui
adoptes les actes juridiques qu’on appelle les décrets, il n’adopte pas d’actes
réglementaires. Les décrets sont des actes réglementaires qui formellement sont
adoptés soit par le président soit par le PM soit par un ministre s’il y est habilité mais
un décret qui est délibéré en conseil des ministres de veut pas dire qu’il est adopté par
lui. Le conseil est un organe de réunion mais non pas un organe de décision. Le
gouvernement peut aussi se trouver réuni au sein de comités interministériels qui
réunissent certains ministres et qui visent à améliorer la coordination entre
l’administration des différents ministères pour les questions qui concernent plusieurs
ministères à la fois, qui nécessitent une approche interministérielle comme pour le
développement environnemental.
Il peut, à titre exceptionnel, le suppléer pour la présidence d'un Conseil des ministres
en vertu d'une délégation expresse et pour un ordre du jour déterminé.
Il n’y a pas de règles de droit concernant le nombre de ministères qui doivent exister
dans le gouvernement mais en pratique, les gouvernements sont constitués d’une
vingtaine de ministères et d’une vingtaine de secrétaire d’Etat. Les activités de ces
ministères sont reliées sous plusieurs aspects et parfois il peut être difficile de répartir
les matières, il faut donc trancher. Ex : le commerce extérieur devrait être rattaché au
ministère de l’Europe et des affaires étrangères ou au ministère du commerce ? pour
la coopération culturelle internationale relève du ministère de la culture ou de celui
de l’Europe et des affaires étrangères ? Pour la formation professionnelle, ministère
du travail ou celui de l’éducation nationale ? Tout cela est conjoncturel et ça évolue
tout le temps, c’est à chaque fois le président et le PM qui répartissent les matières
entre les ministères au regard de ce qui leur paraît être le plus pertinent à l’instant T.
On peut considérer que les administrations centrales de l’Etat ont la responsabilité des
missions de conception, d’animation, d’appui des services déconcentrés mais aussi
d’orientation, d’évaluation et de contrôle. Les administrations centrales dans les
ministères participent à l’élaboration des projets de lois et de décrets, préparent et
mettent en œuvre les décisions du gouvernement et des ministres et adressent des
directives aux services à compétences nationales ainsi qu’aux organismes publiques
rattachés à l’Etat et aux services démontrés de l’Etat pour orienter leur action. En
revanche, les administrations centrales n’ont pas de mission d’organisation, cela
revient en principe aux services déconcentrés.
La plupart des services administratifs des ministères sont organisés sur le même
modèle. Globalement, chaque ministère est découpé en directions dont la compétence
est déterminée par un décret. Il existe deux catégories de direction dans chaque
ministère. Il y a d’une part des directions qui exercent des fonctions transversales et
qui sont en charge par exemple des ressources financières, des ressources humaines,
de la communication. D’autre part, il y a les direction spécialisées dans un question de
politique publique spécifique donc le ministère est en charge. Par exemple direction
générale de la création artistique pour le ministère de la culture, direction générale des
patrimoine… organisées par décrets ou arrêt par un ministre. Il y a aussi des sous
directions et en dessous il y a des bureaux ministériels, échelon de base de la structure
d’un ministère. Est apparue la fonction de secrétaire général au sein de chaque
ministère, chaque ministre est assisté d’un secrétaire général qui a pour mission de
coordonner les différents services du ministère, de le moderniser et aussi d’améliorer
les relations entre ses services centraux et déconcentrés sur l’ensemble du territoire. Et
enfin, chaque ministre dispose aussi d’un cabinet qui est à sa disposition dont il nomme
librement les membres, le plus souvent ce sont des conseillers d’Etat, des
polytechniciens, des ingénieurs. Ce cabinet organise la vie politique du ministre, sa vie
publique, les relations avec la presse, les interventions du ministre au Parlement,
s’occupe de la carrière du ministre, à sa suite. Souvent, ce sont des conseillers
politiques qui peuvent donner des conseils politiques et il peut y avoir parfois une
concurrence entre les membres du cabinet et les services administratifs du ministère
qui vont aussi donner des conseils mais qui peuvent être opposés.
1. La notion de déconcentration
L’autorité hiérarchique est compétente pour prendre toutes les mesures relatives à la
carrière des agents de l’administration de l’Etat. C’est-à-dire la nomination,
l’avancement, l’annotation des agents et dispose aussi du pouvoir disciplinaire et de
sanction. Les agents sont soumis aux obligations de la fonction publique comme le
devoir de neutralité, de réserve, d’obéissance. Les agents encourent des sanctions
disciplinaires en cas de non-respect de leurs obligations. Pour certains postes, les
agents peuvent même parfois être mutés voire révoqués de manière discrétionnaire
(sans justification), il s’agit des postes à la discrétion du gouvernement comme le poste
de préfet. Ils sont nommés librement pas le décret du président pris en conseil des
ministres.
En quoi consiste le pouvoir hiérarchique qui s’exerce sur les actes pris par les agents ?
Le pouvoir hiérarchique du supérieur se manifeste par trois prérogatives sur les actes
de ces agents subordonnés :
A. La circonscription communale
La commune est non seulement une collectivité territoriale mais elle est aussi une
circonscription administrative de l’Etat, elle est un échelon modeste de
l’administration déconcentrée de l’Etat mais c’est un échelon de déconcentration un
peu particulier. En effet, l’Etat ne place pas de services propres dans cet échelon
territorial, ne nomme pas d’agent. Pour agir au sein de la circonscription communale,
l’Etat va se servir du maire. Le maire est un élu qui est à la tête de la collectivité
territoriale mais il est aussi automatiquement un agent de l’Etat pour certaines
fonctions. (Art. L 2122-27 du code générale des collectivités territoriales). On parle de
dédoublement fonctionnel du maire. Sous l’autorité hiérarchique du préfet, le maire
doit rappeler au respect des lois et règlements et doit procéder à leur exécution dans sa
commune. En tant qu’agent de l’Etat, il doit organiser le recensement, les élections,
quand le maire marie quelqu’un ce n’est pas une compétence des communes mais une
de l’Etat qui a l’obligation de gérer l’Etat civil. De même, le maire va agir au nom de
l’Etat en matière de police comme dans certaines questions d’urbanisme, hébergement
d’étrangers. Tout cela, le maire le fait au nom de l’Etat en tant qu’agent de l’Etat et non
au nom de la commune. Sous cette casquette-là, le maire est une sorte de mini préfet à
l’échelon communale et dans ce cadre-là, le maire est bien soumis au pouvoir
hiérarchique du préfet de département (en cas de défaillance le préfet peut se
substituer au maire).
B. La circonscription départementale
Auparavant, chaque ministère nommait des agents dans chaque département. Dans
chèque département, les citoyens pouvaient accéder à chaque ministère. Cette
organisation emportait un risque de dispersion et d’incohérence de la voix de l’Etat
dans le département. Les représentants pouvaient ne pas apporter forcément les
mêmes réponses. Réforme effectuée en 2007, réforme de l’administration territoriale
de l’Etat. Cette réforme a débouché sur une nouvelle organisation départementale de
l’Etat, effectuée par deux circulaires du PM de 2008 (7 juillet et 31 décembre). Il y
a aussi eu un décret du 3 décembre 2009 relatif aux directions départementales
interministérielles. Depuis cette réforme, au sen des départements, les services
déconcentrés de l’Etat sont regroupés en un petit nombre de directions
départementales interministérielles en fonction des politiques publiques que l’Etat
veut mener au niveau départemental local. Ces directions interministérielles sont
placées sous autorité du préfet de département et elles relèvent du PM et non plus de
chaque ministère. En général, on trouve deux directions interministérielles dans les
départements. On trouve la direction départementale des territoire (DDT) et on trouve
la direction départementale de la protection des populations et de la cohésion sociale
(DDPPCS) qui elle-même est divisée dans les départements les plus peuplés. Mais en
plus de ces deux directions de base, certains ministères ont toutefois conservé quelques
services au sein des départements (services départementaux de l’éducation nationale,
direction départementale des finances publiques ou encore la direction
départementale de la sécurité publique (ministère de l’intérieur)).
C. La circonscription régionale
La région est la circonscription administrative de l’Etat la plus vaste mais aussi la plus
récente. Elle n’a été instituée comme véritable circonscription d’administration à
vocation générale qu’à partir des années 60. Au début, la région est d’abord
apparue comme un échelon territoriale de mise en œuvre des politiques nationales en
matière de développement politique et social et d’aménagement du territoire. Mais elle
sert aussi de cadre à la coordination des actions départementales. En tant que
circonscription administrative, la région a été renforcée notablement par la loi du 13
août 2004 puis par la RGPP (révision générale des politiques publiques) lancée en
2006, puis par un décret du 7 mai 2015 édictant une seconde charte de la
déconcentration. Aujourd’hui, on pourrait presque dire que la région est entrain de
devenir l’échelon de droit commun de pilotage des politiques publiques. Autrement dit,
c’est l’échelon de l’animation et de la coordination de l’ensemble des politiques
publiques de l’Etat et de l’UE dans de nombreux domaines notamment dans le
domaine de l’emploie, de l’innovation, recherche, culture, développement politique et
social, aménagement durable du territoire, santé publique. La région anime et
coordonne l’action des préfets département qui mettent en œuvre les politiques
publiques.
Les services sont regroupés sous 5 directions placées sous l’autorité du préfet de région
et qui dépendent d’un ou plusieurs ministères.
En plus de ces directions, il existe trois autres structures régionales qui ne sont pas
soumises à l’autorité du préfet de région mais soumise à d’autres autorités, d’autres
agents nommés par l’Etat dans la région.
b) Le préfet de région
Sous l’autorité du préfet de région, tous les services régionaux sont réunis au sein d’un
comité d’administration régional (CAR). Le secrétariat du CAR est assuré par un
organe administratif, le secrétariat général aux affaires régionales (SGAR). Le CAR est
constitué des préfets de départements de la région, des recteurs d’académie, du
directeur général de l’ARS, … Ce comité est consulté sur les orientation stratégiques de
l’Etat dans la région et il examine les moyens nécessaires de la mise en œuvre des
politiques de l’Etat dans la région.
Parmi toutes les circonscription de l’Etat, les deux essentielles sont la circonscription
départementale et la régionale. Ces deux niveaux s’appuient l’un sur l’autre afin de mettre en
œuvre les politiques nationales voulues par le gouvernement.
Art 71 « Dans les collectivités territoriales de la République le représentant de l’Etat,
représentant de chacun des membres du gouvernement, a la charge des intérêts nationaux, du
contrôle administratif et du respect des lois. » Cela veut dire que le préfet représente l’Etat
dans sa circonscription, il est le garant de l’autorité et de la paix, a la charge de l’ordre publique,
dispose de pouvoirs de police, autorité de police administrative générale, a la charge de
contrôler la légalité de l’action des collectivités territoriales et des établissements publics,
signent des contrats au nom de l’Etat et est le représentant de chacun des membres du
gouvernement, ce qui veut dire qu’il doit veiller à l’exécution et des décisions politiques
gouvernementales sur son territoire.
3ème Partie : Les collectivités territoriales (CT)
Les CT sont des personnes publiques distinctes de l’Etat, elles sont certes soumises au
contrôle de l’Etat mais elles ont leur propre personnalité juridique et elles bénéficient
d’une autonomie.
a) La fonction de délibération
L’organe délibérant exerce la compétence de principe de la CT, compétence de droit
commun (art. 72). Logique que la compétence de principe soit exercée par son organe
délibérant dans la mesure où il prend les décisions. Compétence de principe : à moins
d’exception prévue par des textes, c’est l’organe délibérant qui décide des affaires qui
concernent la collectivité. Article sur les communes : art. L 2121-29 du CGCT énonce
la clause générale « le conseil municipal règle par ses délibération les affaires de la
commune ». La loi peut apporter des restrictions à cette compétence de principe de
l’organe délibérant. Par exemple, la loi peut réserver certaines compétences à l’organe
exécutif de la collectivité ou bien à une autre personne publique. Mais en sens inverse,
la loi peut également confier à l’organe délibérant des compétences spécifiques
supplémentaires qui viennent s’ajouter à ces compétences de droit commun, par ex la
loi prévoit que l’organe délibérant vote le compte administratif de la CT. Le plus
souvent, ces délibérations sont des actes décisoires qui peuvent être soit des actes
administratifs individuels soit des actes réglementaires, généraux, il peut encore s’agir
d’acte de droit privé, ces actes sont soit publiés au JO soit même affichés, certains
doivent être transmis au préfet mais ces actes sont toujours rendus publics. Si elles
sont décisoires, elles peuvent être contestées devant le juge administratif soit par le
préfet soit par des administrés qui peuvent engager un recourt pour excès de pouvoir.
Toutes les délibérations ne constituent pas des actes décisoires et que certaines
peuvent être de simples vœux ou avis de la CT. Le comité soumet un avis consultatif,
par ex à l’art 4221-3 du CGCT prévoit que « le conseil régional délibère en vue d’émettre
des avis sur les problèmes de développement et d’aménagement de la région au sujet
desquels il est obligatoirement consulté par l’Etat ». Toutes CT ont le droit d’émettre
des vœux, des prises de position ou des déclarations d’intentions sur tous les objets
d’intérêt local même sur des questions qui normalement relèveraient d’une autre
personne publique, les CT ont le droit d’émettre des avis dès lors qu’il y a un intérêt
local. Avis et vœux ne sont pas décisoires, n’ont rien de contraignant. Ces vœux ne
peuvent pas être contestés par la voie d’un recours pour abus de pouvoir déposé par un
administré mais ils peuvent être contesté devant le juge par le préfet avec un déféré
préfectoral.
b) La fonction de contrôle sur l’organe exécutif
L’organe délibérant d’une collectivité exerce une forme de contrôle sur l’organe
exécutif mais il s’agit d’une forme de contrôle légère. Le mécanisme de contrôle que
l’organe délibérant local peut exercer sur l’exécutif n’est pas comparable au contrôle
qui est prévu au niveau national en faveur de l’AN sur le gouvernement. Ils ne peuvent
pas aboutir au renversement de l’autre organe. Il n’existe pas au niveau local de
procédure qui permettrait à l’organe délibérant de contraindre l’exécutif à
démissionner et il n’existe pas non plus en sens inverse de procédure qui permettrai à
l’exécutif de dissoudre l’organe délibérant local. En cas de mésentente entre les deux
organes, il arrive qu’il y ait des situations de blocage, de paralysie dans le
fonctionnement de la CT. Par exemple il peut arriver que l’exécutif refuse d’organiser
la mesure définie par le délibérant. Dans ce cas-là, seul un décret du gouvernement
pourra dissoudre l’organe délibérant de la collectivité et seul l’Etat pourra soit
dissoudre l’organe délibérant ou démettre l’organe exécutif. Toutefois, en dehors de
ces situations extrême de blocage, l’organe délibérant de la collectivité exerce tout de
même plusieurs formes de contrôle sur l’organe exécutif.
• L’organe délibérant exerce un contrôle général de la gestion de la CT
Contrôle doux qui n’est pas assorti de sanction. S’exerce généralement par la voie de
l’information. Obligation de communiquer certaines informations au délibérant avant
et pendant l’adoption des délibérations, obliger d’envoyer l’ordre du jour du conseil
local et note explicative de synthèse ou rapport sur les questions qui vont faire objet de
délibération. De même, l’exécutif a obligation de répondre à des questions
supplémentaires. L’exécutif a une obligation d’information qui va au-delà des
délibérations. Information sur la gestion des collectivités et sur les satellites de la
collectivité. Par exemple, quand il a transféré des compétences. De même, quand une
collectivité a voté des fonds pour une association, il faut des informations pour l’organe
délibérant sur l’activité de cette association. En outre, l’organe délibérant a le droit de
poser des questions à l’exécutif sur la gestion et aussi demander la création de …… ;
Une fois que l’organe délibérant est informé, il peut créer une situation de blocage de
la CT et refuser de voter de nouvelles délibérations proposées par l’exécutifs comme
voter le budget. D’autre part, l’organe délibérant peut faire aussi entendre sa voix en
critiquant la gestion faite par l’exécutif et donc adopter des délibérations dessus. Ce ne
sont pas des actes décisoires, ils ne peuvent pas faire lieu d’excès de pouvoir. L’organe
délibérant ne pourrait pas prononcer lui-même l’annulation des actes prononcés par
l’organe exécutif mais il ne pourrait pas non plus les contester devant le juge
administratif sauf pour des motifs limités. Pour contester la légalité externe des actes,
saisir le juge en invoquant la méconnaissance des droits et prérogatives de l’organe
délibérant. Toutefois, les membres délibérants peuvent essayer de contester
indirectement la légalité de l’action de l’exécutif en engageant des recours pour excès
de pouvoir contre leur propre délibération.