S1E15-Les-fautes-de-francais.-des-francais-FWP-1

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S1E15.

Quand les Français font des fautes… de


français.

(0:05) Nathan : Salut, comment ça va ? Bienvenue ! Très content de vous


retrouver comme chaque semaine pour discuter, échanger, débattre sur un
thème qui touche directement la société française. Et pour faire tout ça, il
faut être 2 au moins. Alors comme d'habitude, Violaine est là, bien présente
en face de moi. Salut Violaine.

Violaine : Coucou, Bonjour à tous et à toutes.

N : Tout va bien.

V : Super bien, nickel, rien à rien à dire.

N : Quoi de neuf ?

V : Rien de spécial non plus en vacances. Bon, on enregistre cet épisode


mais c’est pas vraiment du travail non ?

N : C'est du plaisir. Pour être totalement transparent avec vous et vous dire
la vérité, on est chez ma grand-mère dans le sud-ouest de la France.

V : Ouais, juste à côté de Toulouse donc c'est c'est bien cool, on est en en
pleine campagne.

(0:58) N : Ça fait du bien de ne rien faire ou presque, juste profiter des


proches. On lit aussi, on mange et pas grand chose d'autre hein, on se
repose, on reste tranquille. Et toi Violaine, Tu repars, tu repars bientôt déjà.

V : Oui, je pars lundi matin, là je prends le bus direction Lyon pour voir ma
famille un petit peu et mes amis.

(1:40) N : Toulouse-Lyon en bus, combien de temps environ ?

© French With Panache


V : Je crois que je pars pour un long voyage parce que c'est 6 h de bus.

N : D'accord. Ouais, c'est un peu long hein, mais bon c'est pratique, c'est pas
cher et c'est bon marché aussi hein. T'as payé combien le billet ?

(1:55) V : J'ai payé 23€ alors qu’en train je crois que c'était 3 fois plus cher
donc 60€.

N : Ah ouais, ça va. Bon alors c'est les vacances, mais on a quand même
voulu faire un un épisode aujourd'hui, tenir notre promesse… Un épisode
une fois par semaine et aujourd'hui, Violaine, de quoi on va parler ?

V: On part pour un sujet langue puisqu'on va parler des fautes, des erreurs
que les Français font en français.

N : Eh oui, vous avez bien entendu, on fait aussi des fautes dans notre
propre langue. On en entend certaines, quasi tous les jours. C'est
involontaire, bien sûr. On ne le fait pas exprès, ce n'est pas conscient.

V : Donc on va en discuter, on va vous donner surtout quelques exemples,


quelques cas.

(2:42) N : Ouais, des situations extrêmement concrètes, précises, dans


lesquelles ça se produit. Tu sais, Violaine, je remarque très souvent que que
mes étudiants étrangers parlent mieux, s'expriment mieux en français que
bah que certains natifs.

V : Tu as totalement raison et je le dis très souvent, moi aussi à mes


étudiants étrangers. Je leur dis qu’ils connaissent en tout cas mieux les
règles de grammaire que certains natifs, ça c'est sûr.

(3:08) N : Ouais et puis on vous donnera notre avis : est-ce-que c'est


vraiment grave de faire ces ces fautes ? Qu'est ce qu'on en pense ? Quelles
sont les les grosses fautes qu'il ne faut absolument pas faire ? Et puis, à
contrario, au contraire, quelles sont celles qui passent mieux, qui sont
acceptables et acceptées surtout ?

(3:26) V : Super, mais bon quand même, j'aimerais qu'on soit précis, un peu
rigoureux… Et donc aujourd'hui on va se concentrer uniquement sur
quelques fautes parce qu'on peut pas toutes les faire. Ce serait long. Donc
on se concentre sur les plus fréquentes.

N : Ouais, en fait on on a fait un choix, on a fait une petite sélection chacun


de notre côté.

V : Donc j'en ai noté quelques-unes et on va voir si toi aussi tu les observes.

N : OK, pareil de mon côté. J'en ai relevé certaines et tiens, on va voir si


ouais, si ce sont les mêmes. Mais vas-y, je te laisse commencer, c'est toi qui
commence… À toi l'honneur.

© French With Panache


(4:07) V : OK alors bon, je vais commencer par une que j'entends très
souvent dans la bouche des Français. C'est en général pour une action en
mouvement en déplacement. Attends, je vais te donner un exemple. En bon
français pour parler du passé, on va dire en français correct, “je suis allée
quelque part”, “je suis allée en France,” “je suis allée au resto”, “on est allé
faire des courses”, bref, on utilise le verbe aller au passé composé. Mais à la
place, il y a pas mal de gens, de natifs notamment qui disent “j'ai été”, “on a
été au resto en France”, “j'ai été en France la semaine dernière”. Tu l’entends
aussi ?

N : Ouais, bien sûr, évidemment, c'est plutôt fréquent. Ça c'est pas correct
hein, mais c'est totalement toléré à l'oral… À l'oral surtout hein, ça passe,
c'est acceptable. Alors que c'est c'est pas correct hein…C'est faux. C'est
évidemment une une traduction de de l'anglais parce que quand tu traduis
“I have been to France” par exemple… Littéralement, c'est “j'ai été”, mais non
c'est mieux si on dit “je suis allé en France”, “je suis allé au resto”, “on est allé
au supermarché”... c'est c'est beaucoup mieux.

V : Mais bon, c'est pas bien grave si on fait cette faute, c'est pas non plus
drame mais c'est vrai que imaginons… J'entends quelqu'un dire “Oh j'ai été à
New York”, “J'ai été en voyage hier”...

N : Bah ça fait plus familier en fait.

V : Ouais, ça fait en fait, je trouve que le niveau de langue est plus bas du
coup. Donc oui tous les 2, je crois qu'on privilégie quand même souvent “je
suis allé.e quelque part”.

N : Ouais, on le dit tous les deux. C'est aussi parce qu'on est prof de français.

V : Bien sûr. Bon à toi, à ton tour, est-ce que tu peux me donner une faute,
enfin nous donner une faute ?

(6:03) N : Ouais, bien sûr. Alors, une autre faute assez récurrente que les
Français vont faire sans s'en rendre compte, hein, bien sûr, c'est toujours le
le sujet. On ne se rend pas compte de ces fautes là… C'est “je vais sur
Bordeaux,” “je monte sur Paris”, “je pars sur Londres”, toi tu vois de quoi il
s’agit.

V : Je vois très bien. C'est une petite faute, mais c'est vrai que c'est assez
rentré dans le langage courant… De tous les jours. Mais c'est vrai que pour
moi, quand j'entends ça, je trouve que c'est très familier. On peut la faire,
c'est pas grave mais mais bon, j'entends que des gens…

N : Ça te choque pas ?

V : Ça me choque pas, je trouve juste que ça fait familier et pareil que la


première faute, que ça va un peu diminuer le niveau de langue.

(6:52) N : Et tu l'as fait toi, cette faute…

V : Jamais !

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N : Est-ce-que tu dis “je monte sur Paris” ?

V : Ah, “je monte sur Paris”.

N : Tu peux le dire…

V : Je crois que je ne le dis plus, mais j'ai pu le dire.

N : Et “je vais sur Paris” ?

V : Non.

N : Non, on dit, “on va à Paris” et on dit “on part à Londres”, mais pas “sur
Londres”. Ça n'a aucun sens, hein. D'ailleurs, physiquement, tu n'es pas sur
la ville de Paris, tu ne te trouves pas sur la ville de de Paris.

V : Ah c'est bizarre, c'est vrai. Un oiseau à la limite pourrait être sur une ville
quand il vole.

N : Ou si tu es dans une montgolfière et que tu survoles une ville, hein, tu


peux le dire… Uniquement pour ça.

V : Bon voilà si vous l’entendez, vous comprendrez que ça existe, que c'est
toléré. Voilà seulement c'est pas très correct mais à l'oral c'est totalement
toléré.

N : Oui, c'est pas, c'est pas bien grave hein.

(7:38) V : À moi ? Allez, j’en ai une autre. Alors bon, si vous nous écoutez,
vous avez certainement un niveau intermédiaire. Vous connaissez un
minimum, j'espère, le subjonctif en français.

N : Au moins les bases.

V : Au moins les bases et vous savez aussi que quand on utilise la structure
de phrase, “je ne pense pas que”, “je ne crois pas que”, “je ne trouve pas
que”... Eh bien, après cette formule, normalement, il faut utiliser le
subjonctif… Tu nous fais un exemple ?

(8:08) N : Bien sûr, donc… “Je ne pense pas qu'il soit heureux”.

V : Voilà, normalement. Et on ne dirait pas “je ne pense pas qu'il est


heureux” … Une autre ?

N : Alors… “Je ne pense pas” ou “je ne crois pas que tu puisses aller au
musée dimanche”.

V : Et pas “je ne pense pas que tu peux aller au musée dimanche”.

N : Ça, vous le savez.

V : Donc toujours le subjonctif, c'est la règle, mais dans la réalité, on entend


tellement de gens, tellement de natifs ne pas utiliser le subjonctif que tout
ce qu'on a dit est correct, on peut dire : “je ne pense pas qu'il a raison”, “je ne
pense pas qu'elle peut faire ça”, “je ne pense pas que tu le connais”... Ça
passe.

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N : Je suis d'accord, ça c'est l'une des fautes les plus fréquentes, hein. Et
comme c'était, en fait, tellement fréquent et commun… Qu'aujourd'hui
maintenant, les linguistes, les méthodes de langue, les méthodes, les livres
que vous utilisez, même pour apprendre la langue, eh bien elles acceptent…
On tolère ce qui était en fait une erreur à l'origine. Donc maintenant, en fait,
c'était une faute, mais maintenant ce n'est plus une faute, c'est accepté et la
pratique a crée une règle en fait, hein, presque. Donc on peut utiliser
l'indicatif après “je ne pense pas que”, “je ne crois pas que”, “je ne trouve
pas que”, mais ça…

V : Seulement à l'oral. Seulement… Voilà, on va dire que l'indicatif avec cette


formule est accepté à l'oral… Dans une conversation à l'écrit toujours,
préférez le le subjonctif, c'est important.

N : T'as raison, t'as raison. Mais par contre, à l'oral, même si c'est toléré, moi
personnellement, je continue à utiliser le subjonctif parce que on peut
continuer à utiliser le subjonctif si on veut. Donc la règle de base et toi ?

(9:53) V : Bah moi ça dépend vraiment. Honnêtement je plaide coupable


parce que parfois j'utilise totalement l'indicatif, surtout à l'oral me choque,
ça ne me choque pas.

N : Tu as le droit !

V : Je prends toujours le temps de corriger les élèves quand ils font cette
faute, mais moi je l'applique pas toujours.

N : D’accord. Je vais faire attention pour pour voir si tu l'utilises et pour


celles et ceux qui nous écoutent, hein, d'ailleurs. Essayez de remarquer
dans les différents épisodes que l'on a déjà fait, si avec cette structure à
négation, on utilise tout le temps le subjonctif, ou ou si parfois un peu
l'indicatif comme tu le fais toi…

V : Si jamais Nathan a fait la faute, dites-nous.

(10:31) N : Mais ce n'est plus une faute, donc c'est toléré, donc
heureusement. Allez, autre faute. Alors c'est quelque chose qui m'énerve.
Voilà, je te le dis quand je l'entends ça, ça m'agace hein, un peu. Je l'entends
dans n'importe quelle bouche, ça peut venir du président de la République,
d'un ministre, mais je l’ai aussi entendu à la radio, tu vois, par des
journalistes et bien sûr par des natifs, des gens plus lambdas aussi.

V : Tu m'en as déjà parlé de cette faute ou pas ?

N : Bien sûr. Un indice, je te donne un indice. Ça relève du vocabulaire de la


politique et on en a parlé pas plus tard qu’il y a une ou deux semaines je
dirais.

(11:17) V : Ah, je sais. Je sais très très bien. “Les présidentielles”, c’est ça ?

N : Bien joué. En fait, c'est plutôt dans les médias qu'on l'entend. On a une
habitude de dire “les présidentielles” pour parler de l'élection
présidentielle, d'une seule élection en France et d'ailleurs je ne sais pas

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pourquoi on va le dire au pluriel alors que la règle… Il faut dire “la la
présidentielle” et pas “les présidentielles”.

V : C'est ça, parce que c'est bien une seule élection. Par contre, après si tu
veux parler de plusieurs élections présidentielles, par exemple, bah en
France de celles de 2017, 2022 ou avant, là tu vas dire “les présidentielles”.

(12:00) N : Oui parce qu'il y en a plusieurs. Mais si tu parles de seulement un


scrutin, une élection présidentielle… Nous en France par exemple, la
prochaine, ce sera en 2027…. Il y a les États-Unis aussi en 2024 et ben, tu vas
dire “je vais voter pour la présidentielle” et pas les présidentielles.

V: Mais ça, si tu mets la radio ou si tu en parles à des natifs, bah, tu vas


autant, tu vas entendre au moins une fois sur 2 quelqu'un le dire au pluriel.

N : Ouais au moins.

V : Mais c'est vrai que c'est quelque chose qui est entré dans le langage
courant. Alors, je sais pas trop pourquoi. Peut-être parce qu'il y a plusieurs
candidats, donc on va dire “les présidentielles” ou peut-être aussi parce
qu'en France, quasi immédiatement après avoir élu le président, on vote
pour les députés. Donc on va dire que c'est les élections présidentielles,
législatives.

N : Oui, parce qu’on dit “les élections législatives”. Mais oui, donc petit
rappel, petit conseil, si vous voulez parler encore mieux qu'un natif… On dit
bien “la présidentielle” ou “l'élection présidentielle” au singulier.

V : Mais là bon, c'est encore une faute que la plupart des natifs ne
connaissent pas où ne remarquent pas.

N : Ah oui, c'est c'est vraiment une toute petite faute hein. Pas de panique
d'ailleurs si vous la faites hein.

V : Mais ça peut énerver Nathan.

N : Un peu. Ça me gêne quand ça vient de journalistes, par exemple. Voilà


dans la bouche de journalistes ou d'hommes politiques même.

(13:24) V : Donc moi bah à mon tour, je vais te partager une faute qui
m'énerve un peu, ou en tout cas que je trouve un peu plus problématique
que celles qu'on a évoqué. C'est une faute que certaines personnes vont
faire, pas trop tu vois et franchement, ça fait un petit peu mal aux oreilles…
Si je te dis “je vais au médecin”.

N : Bien sûr, évidemment, je vais… Alors “je vais au médecin”. On dit aussi,
malheureusement, on fait la faute pour dire “je vais au coiffeur”, ça on
l'entend.

V : Ouais… C'est, j'ai envie de dire, c'est surtout les enfants français qui font
cette faute…

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N : Ouais, on peut l'entendre aussi dans la bouche de certains adultes à
l'oral, mais majoritairement principalement, ça vient des enfants.

V : Et honnêtement, elle est quand même assez mal vue, assez mal perçue
dans la société, on peut dire. Si on l'a fait au travail, au bureau, au milieu des
collègues…

N : À la pause café, dans n'importe quelle situation, en fait, ça passe pas, on


peut te faire la réflexion.

(14:25) V : Le risque, en fait, c'est vraiment d'être jugé sur sur cette faute
donc c'est terrible. Mais c'est vrai que c'est un tout petit mot, et c'est quand
même une grosse faute. Donc je pense que vous connaissez cette règle pour
la plupart d'entre vous, mais on ne dit pas “je vais au coiffeur ou au
médecin”, mais “je vais chez le médecin”.

N : Et “chez le coiffeur”. Je me souviens que je faisais cette faute, Violaine,


quand j'étais enfant. Voilà comme tout le monde je pense hein. Quand
j'avais 12 ans, je disais “je vais au médecin” et ma mère me reprenait, me
faisait la réflexion et me disait “non tu vas, tu ne vas pas au médecin, tu vas
chez le médecin”.

V : Classique, ça m'arrivait tout le temps aussi. Alors petit rappel de la règle,


quand on va chez une personne, on utilise “chez” donc le médecin, le
coiffeur, ce sont des personnes. Pareil pour le boucher ou le boulanger où
vous achetez votre pain.

(15:22) N : Par contre, on dit “je vais à la boulangerie”, “je vais au cabinet
médical”, “je vais à la boucherie”, “je vais au salon de coiffure”.
V : Ouais, parce que là c'est un lieu donc voilà.

N : Et pour, par exemple, un supermarché comme carrefour ou une


entreprise comme Renault, est-ce-que tu as une idée ? Qu'est ce qu'on dit ?

V : Ah bonne question. On entend les 2, non ?

N : Ouais ouais, là c'est c'est plus libre. Ouais tu dis… Moi je pense que je dis
“je vais à Renault”, mais parfois, je vais dire “je vais chez Renault”.

V : Alors que c'est pas une personne.

(15:48) N : Je crois qu'on qu'on varie d'ailleurs, tu te souviens quand, quand


j'avais besoin de réparer ma voiture l'été dernier, là cet été et que je suis allé
chez Renault ? Ah bah tiens, tu vois, je dis “chez” donc ouais c'est c'est
beaucoup plus libre pour ça, pour ces entreprises là, c’est la pratique. Là
encore, il y a pas vraiment tellement de règles.

V : Mais ce qu'il faut retenir en tout cas, c'est que si c'est une personne, on
va dire “chez”, ça c'est important. Et d'ailleurs Nathan, tu es allé chez le
coiffeur toi récemment ?

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(16:20) N : Très juste, oui. Tu as de, tu as de bons yeux. En effet, y’a 3
semaines, je suis allé chez le coiffeur. Bon, un dernier exemple peut-être
enfin, y’en a encore d'autres, y’en a pas mal, on ne peut pas tous les citer ici.
Allez, peut-être encore 2, on va dire. D'abord celle-ci, on entend beaucoup
de gens dire… Et c'est important de le préciser, de ne pas faire la faute. On
entend des Français, des natifs dire “c'est la sœur à ma mère”, “c'est le
frère à John”, “c'est le copain à Marie”. Voilà, ça c'est super fréquent.

V : À l'oral, c'est super fréquent et tu sais que parfois, je me surprends à


faire cette faute quand je suis fatiguée. Honnêtement c'est pas très joli…

N : Mais tu t'en rends compte ?

V : Je m'en rends compte mais honnêtement c'est pas très joli, c'est pas
hyper agréable à écouter mais on l'entend chez certaines personnes,
évidemment.

N : Donc conseil, une nouvelle fois, éviter de faire cette faute, c'est une faute
importante là aussi qui fait mal aux oreilles. On dit donc “la sœur de ma
mère”, “le frère de John”, “le copain de Marie”, toujours hein, pas d'exception,
aucune exception. Pensez-y, même si là encore, je pense que vous
connaissez, maîtrisez cette règle. Mais petite piqûre de rappel nécessaire.

(17:35) V : J'ai une autre faute là à laquelle je viens de penser maintenant…


Une dernière, on a le temps.

N : Ouais bien sûr je t'écoute.

V : Bon bah je reviens un peu sur le subjonctif. Une faute que j'entends
souvent, la structure, la formule, “après que” avec le subjonctif, ensuite.
Aïe, aïe, aïe.

N : Bien sûr. Comment ai-je pu l'oublier ou ne pas y penser ? T'as raison.

V : Je suis sûr que même Emmanuel Macron fait cette erreur. C'est hyper
courant, super commun dans toutes les catégories sociales.

N : Tout à fait, j'ai l'impression, je pense même que 99% de la population est
concernée par cette faute, tu as raison. Vas-y, peut-être que tu peux rappeler
la règle.

V : Et bah ça va peut-être vous surprendre, mais quand on utilise la formule


“après que”, il faut utiliser l'indicatif, ça c'est la règle. Pas de subjonctif.

N : Pas le subjonctif, et ça, je pense que c'est un scoop pour la majorité des
gens qui nous écoutent

V : Et même peut-être des Français qui nous écouteront. Par exemple, si je


dis “après qu'ils soient partis, j'irai au restaurant”. Aïe, ça fait mal.

N : Ça fait mal et pour être honnête, ça fait mal. C'est une erreur, mais ça ne
choque personne en fait. On l'entend tous les jours dans les médias, dans
les séries, dans les films, dans les reportages. En fait, ça fait…

V : C’est totalement accepté.

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N : Ouais voilà donc…

V : C'est totalement accepté alors que la vraie règle, la grammaire correcte,


là dans l'exemple que je vous ai cité, ce serait de dire “après qu'il est parti” -
indicatif -, “j'irai au restaurant”.

(19:10) N : Et pas “après qu'il soit parti”, tu l'as dit. Et même pour aller plus
loin, je crois bien que c'est la règle correcte, cette règle de l’indicatif qui
surprend, qui choque; d’un point de vue natif. Tu sais qu'une fois moi, par
exemple, j'ai déjà dit cette formule hein, avec l’indicatif, donc la forme
correcte. Et quelqu'un une personne, un français natif m'a corrigé m'a parce
que pour lui en fait, c'était bizarre d'utiliser l'indicatif et on en a parlé. Je lui
ai montré la règle et tu vois, il n'était pas au courant. Il ne le savait pas.

V : Bah parce qu'en fait, on l’apprend pas vraiment à l'école je pense et donc
bah c'est la pratique, c'est l'oral qui nous fait apprendre et retenir cette
cette formule.

N : C'est drôle parce qu'on est pas du tout habitué à cette vraie règle, à cette
Règle correcte et d'ailleurs tu me fais penser, c'est une question un peu
piège et je me souviens par exemple pour entrer en en école de journalisme
pendant un concours que que j'ai passé, il y a plusieurs années
maintenant… Je me souviens qu'il y avait eu cette question, tu vois, pour un
peu piéger les candidats, une question de grammaire, d'orthographe et je
suis sûr, je suis mais persuadé que beaucoup d'étudiants, donc des natifs
hein, qui avaient fait pas mal d'années d'études… Eh ben je suis persuadé, je
suis certain qu'ils se sont trompés à cette question et qu'ils ont commis la
la faute.

V : Est-ce-que toi à l'époque tu connaissais déjà la règle ?

N : C'est une très bonne question. Je pense que je l'ai apprise sur le tard un
peu, je l'ai apprise passé la vingtaine, peut-être même quand je préparais
ces concours. Je ne suis même pas sûr parce que voilà, on ne l'apprend pas
à l'école.

V : Mais donc voilà, maintenant vous connaissez la règle.

N : Ouais, vous êtes chanceux.

V : Néanmoins, pour ce cas, si vous utilisez le subjonctif comme 99% des


Français, pas grave, c'est toléré. Indicatif ou subjonctif, on vous laisse le
choix, pour une fois. C'est pas mal en français.

(21:20) N : Totalement. Parmi toutes les fautes dont on vient de parler, que
l'on vient de citer, celle-ci est, je pense, la moins grave. Mais c'est sympa je
trouve de la connaître parce que peu de gens, en fait, la connaissent et vous
pourrez impressionner, frimer, vous la raconter pendant une soirée si vous
en faites hein, avec avec des natifs ou avec des francophones.

V : Bien sûr, et j'y pense là à l'instant sur d'autres fautes qui nous font un
peu sourire, qu'on trouve un peu mignonnes. C'est tu sais quand on se
trompe avec les expressions françaises, les expressions idiomatiques.

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N : J'adore, j'adore ces fautes, moi ça me fait rire. J'adore ces fautes, ce sont
les meilleures, les plus sympathiques parce qu'en fait on ne juge pas tout le
monde en fait… Tout le monde.

(22:09) V : Parfois, en fait, on veut tellement utiliser une expression parce


que ça fait bien, parce que ça élève notre niveau de langue et en fait, on se
trompe. On confond les mots, on n'est pas vraiment sûr de nous, on met pas
les mots au bon endroit.

N : Un exemple ? Je sais que les footballeurs, encore eux, hein, ou même les
sportifs adorent. Moi, j'adore le football donc je les écoute. Et ces
footballeurs, eh bien, dans les interviews, ils adorent utiliser des
expressions, sortir des expressions et ce qui est un peu drôle, bah c'est
qu'ils les confondent en fait. Ils se mélangent un peu les pinceaux, comme
on dit hein, cette expression française. Ils se trompent, ils inversent les
mots.

V : T'as un exemple ?

N : Alors, moi qui suis beaucoup les aventures des footballeurs… Alors je
sais pas si certains d'entre vous qui nous écoutez connaissent cette
expression, “les carottes sont cuites”.

V : Bien sûr. Comment on peut l'expliquer ? En gros, ça veut dire… Quand on


dit “les carottes sont cuites”, c'est pas dans la cuisine, c'est quand on dit que
“il y a plus d'espoir”, en gros..

N : Que c'est c'est terminé, il y a plus d'espoir. Et ben moi je me souviens


d'un joueur, d'un footballeur qui avait dit, après un match perdu je crois, il
avait dit “les carottes sont mortes” donc il avait remixé, réinventé
différemment cette expression.

V : C'est drôle, c'est ouais, c'est très mignon.

N : Ouais, et une autre expression, je me souviens : “il faut rendre à César


ce qui appartient à César”. Ça, c'est une vraie expression pour dire que le
mérite appartient à son auteur, à la personne qui a fait quelque chose ou
qui a dit quelque chose. Eh ben, il y a un autre joueur, il y a quelques
années, qui nous avait sorti “il faut rendre César à César”. Il avait un petit
peu mélangé aussi les mots.

V : Des petites approximations évidemment, mais bon, évidemment, y’a pas


que les footballeurs qui font ce genre de fautes. Nous aussi, ça nous arrive à
tous et en fait, je pense l'expression arrive, elle sort naturellement de notre
bouche et on commence à la dire…Et puis on se rend compte que c'est pas
vraiment ça, que c'est pas correct, qu'on n'est pas à 100% sûr

N : Mais c'est c'est déjà trop tard en fait hein. On a commencé la phrase
donc on tente, on essaye.

V : Et la plus compliquée à mon avis, celle où on est nombreux à tomber


dans le panneau, à tomber dans le piège.

N : Attention, là tu es en train d'utiliser des expressions et c'est risqué.

© French With Panache


(24:48) V : Mais je me trompe pas je crois. Non mais l'expression la plus
délicate c'est, “il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué”.

N : Ouais alors c'est une expression qu'on utilise pas mal hein, pour dire
qu'il faut en fait bah rester prudent sur quelque chose, rester prudent sur
une situation, c'est ça. On répète peut-être l'expression correcte.

V : Donc “il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué”. Par
exemple, si t'es confiant avant un examen parce que t'as bien révisé, tu peux
dire bon quand même, “il faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir
tué” pour voilà, rester modeste, rester humble, on sait pas ce qui peut se
passer pendant cet examen.

N : C'est vrai et cette expression, elle est pas facile à mémoriser. Faut être
honnête… Donc parfois on a tendance à la revisiter, on la modifie ou on
change la place du verbe, la place de certains mots, au début, à la fin.

V : Ouais, parfois j'entends, “il faut pas brûler la peau de l'ours avant de
l'avoir vendu”.

N : Ouais, ça, c'est une version que j'ai déjà entendu, mais il y en a des
centaines hein, il y en a vraiment. Il y à toutes les sauces, dans toutes ses
formes. On peut la réinventer, donc ça voilà, c'est assez drôle parce que
souvent ça n'a plus rien à voir. Le sens de la phrase n'a plus rien à voir mais
on rigole hein, c'est très sympa. Tout le monde en fait, et c'est surtout pas
grave.

V : Non surtout, bah quand on sait que le français est l'une des langues les
plus normées au monde, d'un point de vue grammatical, donc avec le plus
de règles.

N : Ouais, moi de mon mon côté et ce n'est que mon avis d'ailleurs. Mais sur
ça je suis plutôt pour une plus grande souplesse. Tu vois, j'aimerais qu'on
soit plus tolérant, plus souple. Ça dépend hein sur quoi… Mais sur ce dont
on vient de parler, pour moi ça c'est essentiel d'être plus tolérant.

V : Et je crois qu'on est tous les 2 d'accord sur ça. Je pense qu'il faut être
moins stigmatisant avec les règles de la langue française

N : Et avec peut-être, ce qui est considéré comme des fautes hein, au sens
même des livres théoriques. Mais c'est un débat de toute façon très
intéressant sur la langue, sur savoir si elle doit évoluer, si elle se porte bien.

V : Et je pense que quand même, on fera un épisode là-dessus d'ailleurs, sur


comment adapter la langue à la pratique ? Comment arrêter de pointer du
doigt les gens qui font des fautes ? Ça mérite qu'on s'arrête plus
longuement. Donc on n'a pas le temps.

N : Je suis d'accord, on a besoin de plus de temps, donc peut-être qu'on va


passer à la conclusion.

(27:28) V : Ouais, avant de conclure, petite recommandation culturelle, ou en


tout cas petite information à vous partager. Pour ceux et celles qui sont ou
qui vont en France bientôt.

© French With Panache


N : Tu as raison, vas-y, j'allais oublier la recommandation culturelle. Je
t'écoute.

V : Je veux vous signaler que quelque chose vient d'ouvrir en France il y a 2


jours, donc le premier novembre. À Villers-Cotterêts, dans le nord de la
France.

N : C'est pas très loin de Paris.

V : Pas très loin de Paris. La Cité internationale de la langue française


vient d'ouvrir.

N : Ah oui, c'est c'est le fameux grand projet de notre président de la


République, Emmanuel Macron. C'est quoi, c'est un musée, c'est ça ? Un
musée de la langue française, je crois.

V : Bon alors je me suis un peu renseignée. Le directeur le définit pas


exactement comme ça. Il va plutôt dire que c'est un espace pour en fait,
faire vivre justement la langue française. Pour montrer sa diversité, pour
montrer les langues régionales, l'influence des langues étrangères sur le
français, voilà.

N : Très intéressant, très intéressant, on ne l'a pas, vous l'imaginez, hein, On


ne l'a pas encore visité puisque ça vient d'ouvrir. On n'a pas plus de de
détails. J'imagine qu'il y aura des expositions temporaires et permanentes.
Voilà en tout cas, vous avez l'info et si vous y allez, bah écoutez,
racontez-nous, envoyez-nous un message, l'entrée coûte combien ?

V : 9€ je crois. Voilà, et en tout cas petite reco qui rejoint la conclusion


qu'on veut faire… Que une langue, en fait, est vivante, que même un natif
fait des fautes. Même un ministre, même un président de la République en
fait. Donc c'est pas grave dédiabolisons les fautes.

N : C'est beau, c'est très très beau. Violaine, on va, d'ailleurs, on va vous
quitter hein, sur ces jolis mots, on espère que que vous avez aimé et surtout,
on espère que vous allez mettre en pratique tout ça, utiliser ces petits
conseils que l'on vous a donnés dans dans l'épisode.

V : Que tout ça soit utile pour vous.

N : Violaine, merci, merci beaucoup. Comme d'habitude on se voit la


semaine prochaine.

V : Ça marche avec plaisir.

N : Et donc portez-vous bien, salut bye.

© French With Panache

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