S1E15-Les-fautes-de-francais.-des-francais-FWP-1
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N : Tout va bien.
N : Quoi de neuf ?
N : C'est du plaisir. Pour être totalement transparent avec vous et vous dire
la vérité, on est chez ma grand-mère dans le sud-ouest de la France.
V : Ouais, juste à côté de Toulouse donc c'est c'est bien cool, on est en en
pleine campagne.
V : Oui, je pars lundi matin, là je prends le bus direction Lyon pour voir ma
famille un petit peu et mes amis.
N : D'accord. Ouais, c'est un peu long hein, mais bon c'est pratique, c'est pas
cher et c'est bon marché aussi hein. T'as payé combien le billet ?
(1:55) V : J'ai payé 23€ alors qu’en train je crois que c'était 3 fois plus cher
donc 60€.
N : Ah ouais, ça va. Bon alors c'est les vacances, mais on a quand même
voulu faire un un épisode aujourd'hui, tenir notre promesse… Un épisode
une fois par semaine et aujourd'hui, Violaine, de quoi on va parler ?
V: On part pour un sujet langue puisqu'on va parler des fautes, des erreurs
que les Français font en français.
N : Eh oui, vous avez bien entendu, on fait aussi des fautes dans notre
propre langue. On en entend certaines, quasi tous les jours. C'est
involontaire, bien sûr. On ne le fait pas exprès, ce n'est pas conscient.
(3:26) V : Super, mais bon quand même, j'aimerais qu'on soit précis, un peu
rigoureux… Et donc aujourd'hui on va se concentrer uniquement sur
quelques fautes parce qu'on peut pas toutes les faire. Ce serait long. Donc
on se concentre sur les plus fréquentes.
N : Ouais, bien sûr, évidemment, c'est plutôt fréquent. Ça c'est pas correct
hein, mais c'est totalement toléré à l'oral… À l'oral surtout hein, ça passe,
c'est acceptable. Alors que c'est c'est pas correct hein…C'est faux. C'est
évidemment une une traduction de de l'anglais parce que quand tu traduis
“I have been to France” par exemple… Littéralement, c'est “j'ai été”, mais non
c'est mieux si on dit “je suis allé en France”, “je suis allé au resto”, “on est allé
au supermarché”... c'est c'est beaucoup mieux.
V : Mais bon, c'est pas bien grave si on fait cette faute, c'est pas non plus
drame mais c'est vrai que imaginons… J'entends quelqu'un dire “Oh j'ai été à
New York”, “J'ai été en voyage hier”...
V : Ouais, ça fait en fait, je trouve que le niveau de langue est plus bas du
coup. Donc oui tous les 2, je crois qu'on privilégie quand même souvent “je
suis allé.e quelque part”.
N : Ouais, on le dit tous les deux. C'est aussi parce qu'on est prof de français.
V : Bien sûr. Bon à toi, à ton tour, est-ce que tu peux me donner une faute,
enfin nous donner une faute ?
(6:03) N : Ouais, bien sûr. Alors, une autre faute assez récurrente que les
Français vont faire sans s'en rendre compte, hein, bien sûr, c'est toujours le
le sujet. On ne se rend pas compte de ces fautes là… C'est “je vais sur
Bordeaux,” “je monte sur Paris”, “je pars sur Londres”, toi tu vois de quoi il
s’agit.
V : Je vois très bien. C'est une petite faute, mais c'est vrai que c'est assez
rentré dans le langage courant… De tous les jours. Mais c'est vrai que pour
moi, quand j'entends ça, je trouve que c'est très familier. On peut la faire,
c'est pas grave mais mais bon, j'entends que des gens…
N : Ça te choque pas ?
V : Jamais !
N : Tu peux le dire…
V : Non.
N : Non, on dit, “on va à Paris” et on dit “on part à Londres”, mais pas “sur
Londres”. Ça n'a aucun sens, hein. D'ailleurs, physiquement, tu n'es pas sur
la ville de Paris, tu ne te trouves pas sur la ville de de Paris.
V : Ah c'est bizarre, c'est vrai. Un oiseau à la limite pourrait être sur une ville
quand il vole.
V : Bon voilà si vous l’entendez, vous comprendrez que ça existe, que c'est
toléré. Voilà seulement c'est pas très correct mais à l'oral c'est totalement
toléré.
(7:38) V : À moi ? Allez, j’en ai une autre. Alors bon, si vous nous écoutez,
vous avez certainement un niveau intermédiaire. Vous connaissez un
minimum, j'espère, le subjonctif en français.
V : Au moins les bases et vous savez aussi que quand on utilise la structure
de phrase, “je ne pense pas que”, “je ne crois pas que”, “je ne trouve pas
que”... Eh bien, après cette formule, normalement, il faut utiliser le
subjonctif… Tu nous fais un exemple ?
(8:08) N : Bien sûr, donc… “Je ne pense pas qu'il soit heureux”.
N : Alors… “Je ne pense pas” ou “je ne crois pas que tu puisses aller au
musée dimanche”.
N : T'as raison, t'as raison. Mais par contre, à l'oral, même si c'est toléré, moi
personnellement, je continue à utiliser le subjonctif parce que on peut
continuer à utiliser le subjonctif si on veut. Donc la règle de base et toi ?
N : Tu as le droit !
V : Je prends toujours le temps de corriger les élèves quand ils font cette
faute, mais moi je l'applique pas toujours.
(10:31) N : Mais ce n'est plus une faute, donc c'est toléré, donc
heureusement. Allez, autre faute. Alors c'est quelque chose qui m'énerve.
Voilà, je te le dis quand je l'entends ça, ça m'agace hein, un peu. Je l'entends
dans n'importe quelle bouche, ça peut venir du président de la République,
d'un ministre, mais je l’ai aussi entendu à la radio, tu vois, par des
journalistes et bien sûr par des natifs, des gens plus lambdas aussi.
(11:17) V : Ah, je sais. Je sais très très bien. “Les présidentielles”, c’est ça ?
N : Bien joué. En fait, c'est plutôt dans les médias qu'on l'entend. On a une
habitude de dire “les présidentielles” pour parler de l'élection
présidentielle, d'une seule élection en France et d'ailleurs je ne sais pas
V : C'est ça, parce que c'est bien une seule élection. Par contre, après si tu
veux parler de plusieurs élections présidentielles, par exemple, bah en
France de celles de 2017, 2022 ou avant, là tu vas dire “les présidentielles”.
N : Ouais au moins.
V : Mais c'est vrai que c'est quelque chose qui est entré dans le langage
courant. Alors, je sais pas trop pourquoi. Peut-être parce qu'il y a plusieurs
candidats, donc on va dire “les présidentielles” ou peut-être aussi parce
qu'en France, quasi immédiatement après avoir élu le président, on vote
pour les députés. Donc on va dire que c'est les élections présidentielles,
législatives.
N : Oui, parce qu’on dit “les élections législatives”. Mais oui, donc petit
rappel, petit conseil, si vous voulez parler encore mieux qu'un natif… On dit
bien “la présidentielle” ou “l'élection présidentielle” au singulier.
V : Mais là bon, c'est encore une faute que la plupart des natifs ne
connaissent pas où ne remarquent pas.
N : Ah oui, c'est c'est vraiment une toute petite faute hein. Pas de panique
d'ailleurs si vous la faites hein.
(13:24) V : Donc moi bah à mon tour, je vais te partager une faute qui
m'énerve un peu, ou en tout cas que je trouve un peu plus problématique
que celles qu'on a évoqué. C'est une faute que certaines personnes vont
faire, pas trop tu vois et franchement, ça fait un petit peu mal aux oreilles…
Si je te dis “je vais au médecin”.
N : Bien sûr, évidemment, je vais… Alors “je vais au médecin”. On dit aussi,
malheureusement, on fait la faute pour dire “je vais au coiffeur”, ça on
l'entend.
V : Ouais… C'est, j'ai envie de dire, c'est surtout les enfants français qui font
cette faute…
V : Et honnêtement, elle est quand même assez mal vue, assez mal perçue
dans la société, on peut dire. Si on l'a fait au travail, au bureau, au milieu des
collègues…
(14:25) V : Le risque, en fait, c'est vraiment d'être jugé sur sur cette faute
donc c'est terrible. Mais c'est vrai que c'est un tout petit mot, et c'est quand
même une grosse faute. Donc je pense que vous connaissez cette règle pour
la plupart d'entre vous, mais on ne dit pas “je vais au coiffeur ou au
médecin”, mais “je vais chez le médecin”.
(15:22) N : Par contre, on dit “je vais à la boulangerie”, “je vais au cabinet
médical”, “je vais à la boucherie”, “je vais au salon de coiffure”.
V : Ouais, parce que là c'est un lieu donc voilà.
N : Ouais ouais, là c'est c'est plus libre. Ouais tu dis… Moi je pense que je dis
“je vais à Renault”, mais parfois, je vais dire “je vais chez Renault”.
V : Mais ce qu'il faut retenir en tout cas, c'est que si c'est une personne, on
va dire “chez”, ça c'est important. Et d'ailleurs Nathan, tu es allé chez le
coiffeur toi récemment ?
V : Je m'en rends compte mais honnêtement c'est pas très joli, c'est pas
hyper agréable à écouter mais on l'entend chez certaines personnes,
évidemment.
N : Donc conseil, une nouvelle fois, éviter de faire cette faute, c'est une faute
importante là aussi qui fait mal aux oreilles. On dit donc “la sœur de ma
mère”, “le frère de John”, “le copain de Marie”, toujours hein, pas d'exception,
aucune exception. Pensez-y, même si là encore, je pense que vous
connaissez, maîtrisez cette règle. Mais petite piqûre de rappel nécessaire.
V : Bon bah je reviens un peu sur le subjonctif. Une faute que j'entends
souvent, la structure, la formule, “après que” avec le subjonctif, ensuite.
Aïe, aïe, aïe.
V : Je suis sûr que même Emmanuel Macron fait cette erreur. C'est hyper
courant, super commun dans toutes les catégories sociales.
N : Tout à fait, j'ai l'impression, je pense même que 99% de la population est
concernée par cette faute, tu as raison. Vas-y, peut-être que tu peux rappeler
la règle.
N : Pas le subjonctif, et ça, je pense que c'est un scoop pour la majorité des
gens qui nous écoutent
N : Ça fait mal et pour être honnête, ça fait mal. C'est une erreur, mais ça ne
choque personne en fait. On l'entend tous les jours dans les médias, dans
les séries, dans les films, dans les reportages. En fait, ça fait…
(19:10) N : Et pas “après qu'il soit parti”, tu l'as dit. Et même pour aller plus
loin, je crois bien que c'est la règle correcte, cette règle de l’indicatif qui
surprend, qui choque; d’un point de vue natif. Tu sais qu'une fois moi, par
exemple, j'ai déjà dit cette formule hein, avec l’indicatif, donc la forme
correcte. Et quelqu'un une personne, un français natif m'a corrigé m'a parce
que pour lui en fait, c'était bizarre d'utiliser l'indicatif et on en a parlé. Je lui
ai montré la règle et tu vois, il n'était pas au courant. Il ne le savait pas.
V : Bah parce qu'en fait, on l’apprend pas vraiment à l'école je pense et donc
bah c'est la pratique, c'est l'oral qui nous fait apprendre et retenir cette
cette formule.
N : C'est drôle parce qu'on est pas du tout habitué à cette vraie règle, à cette
Règle correcte et d'ailleurs tu me fais penser, c'est une question un peu
piège et je me souviens par exemple pour entrer en en école de journalisme
pendant un concours que que j'ai passé, il y a plusieurs années
maintenant… Je me souviens qu'il y avait eu cette question, tu vois, pour un
peu piéger les candidats, une question de grammaire, d'orthographe et je
suis sûr, je suis mais persuadé que beaucoup d'étudiants, donc des natifs
hein, qui avaient fait pas mal d'années d'études… Eh ben je suis persuadé, je
suis certain qu'ils se sont trompés à cette question et qu'ils ont commis la
la faute.
N : C'est une très bonne question. Je pense que je l'ai apprise sur le tard un
peu, je l'ai apprise passé la vingtaine, peut-être même quand je préparais
ces concours. Je ne suis même pas sûr parce que voilà, on ne l'apprend pas
à l'école.
(21:20) N : Totalement. Parmi toutes les fautes dont on vient de parler, que
l'on vient de citer, celle-ci est, je pense, la moins grave. Mais c'est sympa je
trouve de la connaître parce que peu de gens, en fait, la connaissent et vous
pourrez impressionner, frimer, vous la raconter pendant une soirée si vous
en faites hein, avec avec des natifs ou avec des francophones.
V : Bien sûr, et j'y pense là à l'instant sur d'autres fautes qui nous font un
peu sourire, qu'on trouve un peu mignonnes. C'est tu sais quand on se
trompe avec les expressions françaises, les expressions idiomatiques.
N : Un exemple ? Je sais que les footballeurs, encore eux, hein, ou même les
sportifs adorent. Moi, j'adore le football donc je les écoute. Et ces
footballeurs, eh bien, dans les interviews, ils adorent utiliser des
expressions, sortir des expressions et ce qui est un peu drôle, bah c'est
qu'ils les confondent en fait. Ils se mélangent un peu les pinceaux, comme
on dit hein, cette expression française. Ils se trompent, ils inversent les
mots.
V : T'as un exemple ?
N : Alors, moi qui suis beaucoup les aventures des footballeurs… Alors je
sais pas si certains d'entre vous qui nous écoutez connaissent cette
expression, “les carottes sont cuites”.
N : Mais c'est c'est déjà trop tard en fait hein. On a commencé la phrase
donc on tente, on essaye.
N : Ouais alors c'est une expression qu'on utilise pas mal hein, pour dire
qu'il faut en fait bah rester prudent sur quelque chose, rester prudent sur
une situation, c'est ça. On répète peut-être l'expression correcte.
V : Donc “il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué”. Par
exemple, si t'es confiant avant un examen parce que t'as bien révisé, tu peux
dire bon quand même, “il faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir
tué” pour voilà, rester modeste, rester humble, on sait pas ce qui peut se
passer pendant cet examen.
N : C'est vrai et cette expression, elle est pas facile à mémoriser. Faut être
honnête… Donc parfois on a tendance à la revisiter, on la modifie ou on
change la place du verbe, la place de certains mots, au début, à la fin.
V : Ouais, parfois j'entends, “il faut pas brûler la peau de l'ours avant de
l'avoir vendu”.
N : Ouais, ça, c'est une version que j'ai déjà entendu, mais il y en a des
centaines hein, il y en a vraiment. Il y à toutes les sauces, dans toutes ses
formes. On peut la réinventer, donc ça voilà, c'est assez drôle parce que
souvent ça n'a plus rien à voir. Le sens de la phrase n'a plus rien à voir mais
on rigole hein, c'est très sympa. Tout le monde en fait, et c'est surtout pas
grave.
V : Non surtout, bah quand on sait que le français est l'une des langues les
plus normées au monde, d'un point de vue grammatical, donc avec le plus
de règles.
N : Ouais, moi de mon mon côté et ce n'est que mon avis d'ailleurs. Mais sur
ça je suis plutôt pour une plus grande souplesse. Tu vois, j'aimerais qu'on
soit plus tolérant, plus souple. Ça dépend hein sur quoi… Mais sur ce dont
on vient de parler, pour moi ça c'est essentiel d'être plus tolérant.
V : Et je crois qu'on est tous les 2 d'accord sur ça. Je pense qu'il faut être
moins stigmatisant avec les règles de la langue française
N : Et avec peut-être, ce qui est considéré comme des fautes hein, au sens
même des livres théoriques. Mais c'est un débat de toute façon très
intéressant sur la langue, sur savoir si elle doit évoluer, si elle se porte bien.
N : C'est beau, c'est très très beau. Violaine, on va, d'ailleurs, on va vous
quitter hein, sur ces jolis mots, on espère que que vous avez aimé et surtout,
on espère que vous allez mettre en pratique tout ça, utiliser ces petits
conseils que l'on vous a donnés dans dans l'épisode.