Optimisation-v-2
Optimisation-v-2
Optimisation-v-2
à deux joueurs de somme nulle ainsi qu’avec les problèmes primal et dual de Fenchel
du Chapitre 2. Une forme générale du lemme de Farkas est donnée en préparation
du chapitre suivant. Les constructions et les résultats sont étendus au problème
d’optimisation quadratique et aux fonctions objectif Fréchet différentiables. À la fin
de ce chapitre, on donne un aperçu de l’optimisation via les sous-différentielles qui
font appel à l’analyse multivoque.
Le chapitre 5 traite de l’optimisation différentiable par rapport à un en-
semble de points admissibles spécifié par un nombre fini de fonctions de contrainte
différentiables. En utilisant la condition nécessaire duale d’optimalité, on retrouve
le Théorème des multiplicateurs de Lagrange pour les contraintes de type égalité, le
Théorème de Karush-Kuhn-Tucker pour celles de type inégalité, et enfin le théorème
général pour le cas mixte de contraintes de types égalité et inégalité.
Définition 4.1.
Soit A une partie non vide de R.
a) On dit que b0 ∈ R est une plus petite borne supérieure de A si
i) b0 est une borne supérieure de A,
ii) pour toute borne supérieure M de A, on a b0 ≤ M .
La plus petite borne supérieure b0 de A est unique et sera notée sup A. Si
A n’est pas borné supérieurement, on pose sup A = +∞.
b) On dit que b0 ∈ R est une plus grande borne inférieure de A si
i) b0 est une borne inférieure de A,
ii) pour toute borne inférieure m de A, on a b0 ≥ m.
6 Chapitre 1. Introduction
Rn = R × . . . × R (4.1)
| {z }
n fois
4. Quelques révisions d’analyse classique 7
∀α ∈ R, x ∈ Rn , α x = (αx1 , . . . , αxn )
∀x, y ∈ Rn , x + y = (x1 + y1 , . . . , xn + yn )
Définition 4.2.
La base canonique orthonormale de Rn est l’ensemble {eni ∈ Rn : 1 ≤ i ≤ n} défini
par
(
déf déf 1, si i = j
(eni )j = δij , δij =
0, si i 6= j,
c’est-à-dire,
en1 = (1, 0, 0, . . . , 0, 0), en2 = (0, 1, 0, . . . , 0, 0), ..., enn = (0, 0, 0, . . . , 0, 1).
Définition 4.3.
Soit U une partie de Rn .
(i) a ∈ Rn est un point intérieur de U s’il existe r > 0 tel que Br (a) ⊂ U .
(ii) L’intérieur de U est l’ensemble de tous les points intérieurs de U . On le
notera int U . Par définition int U ⊂ U .
(iii) V (x) est un voisinage de x s’il existe r > 0 tel que Br (x) ⊂ V (x).
(iv) A est un ensemble ouvert de Rn pour tout x ∈ A, il existe un voisinage
V (x) de x tel que V (x) ⊂ A.
(v) La famille T de tous les ouverts dans Rn est la topologie de Rn générée
par la norme.
Un espace métrique E est dit complet si toute suite de Cauchy. converge vers un
point de E. Rn est un espace complet.
4. Quelques révisions d’analyse classique 9
Définition 4.5.
Soit U une partie de Rn .
(i) a ∈ U est un point isolé de U s’il existe r > 0 tel que Br′ (a) ∩ U = ∅.
(ii) a ∈ Rn est un point d’accumulation de U si, pour tout r > 0, Br′ (a) ∩ U 6=
∅.
Théorème 4.2 (Heine–Borel). Soit E une partie non vide de Rn . Alors E est
compacte si et seulement si E est fermée et bornée. 16 17
Dans un espace vectoriel normé V , une partie compacte E de V est fermée
et bornée, mais la réciproque n’est généralement pas vraie sauf dans des espaces
normés de dimension finie.
On a les équivalences suivantes dans les espaces métriques.
Théorème 4.3 (Bolzano–Weierstrass). Soit un espace métrique (X, d) et un sous-
ensemble E de X. Les propriétés suivantes sont équivalentes. 18 19
16. Heinrich Eduard Heine (1821–1881).
17. Félix Edouard Justin Émile Borel (1871–1956).
18. Bernard Placidus Johann Nepomuk Bolzano (1781–1848).
19. Karl Theodor Wilhelm Weierstrass (1815–1897) fut le chef de file d’une brillante
10 Chapitre 1. Introduction
Remarque 4.3.
Ce résultat demeure vrai dans un espace métrique arbitraire (X, d), mais il est aussi
vrai dans un espace topologique T4 en faisant appel au Lemme de Uryshohn 20 en
Topologie.
pour les boules ouvertes Bε (f (x)) et Bδ(x) (x). Ceci mêne au critère équivalent sui-
vant en termes de voisinages.
Démonstration. Pour tout voisignage W de f (x) il existe ε > 0 tel que Bε (f (x)) ⊂
W . Si f est continue en x, alors par définition, il existe δ(x) > 0 tel que Bδ(x)) (x) ⊂
f −1 {Bε (f (x))}. Comme f −1 {Bε (f (x))} ⊂ f −1 {W }, f −1 {Bε (f (x))} est donc bien
un voisinage de x par définition. Réciproquement, pour tout ε > 0, la boule ouverte
Bε (f (x)) est un voisinage de f (x). Alors f −1 {Bε (f (x))} est un voisinage de x.
Il existe donc une boule ouverte Bδ(x) (x) de rayon δ(x) > 0 tel que Bδ(x) (x) ⊂
f −1 {Bε (f (x))}. D’où la définition ε-δ de la continuité de f en x.
f est continue et
déf |f (x)|
kf kL(Rn ,R) = sup = kak. (4.7)
x6=0 kxkRn
Remarque 4.4.
kAk2 est appelée norme de Frobenius. 21 L(Rn , Rm ) est un espace de Hilbert pour
le produit scalaire (dit de Frobenius) 22
m X
X n
déf √
A·· B = aij bij , kAk2 = A·· A, (4.10)
i=1 j=1
Le vecteur a est unique. Pour tout ε > 0, on prend δ = ε/(kak + 1). De là,
|f (x)|
∀x ∈ Rn , |f (x)| = |x · a| ≤ kxk kak ⇒ kf kL(Rn ,R) = sup ≤ kak.
06=x∈Rn kxk
Mais, comme f (a/kak) = a·(a/kak) = kak, le supremum est atteint et kf kL(Rn ,R) =
kak.
(ii) On applique (i) à chaque composante fi (x) = ei · f (x) de f : il existe
ai ∈ Rn tel que fi (x) = ai · x. En utilisant les composantes (ai1 , . . . , ain ) de chaque
ai , on forme ainsi la matrice A :
f1 (x) a1 · x a11 . . . a1n x1
.. .. .. .. .. .. .
f (x) = . = . = . . . .
fn (x) an · x an1 . . . ann xn
| {z } | {z }
A x
M L
x 7→ M (x) 7→ L(M (x)) : Rn −→
| R
ℓ
{z −→} R
m
L◦M
des matrices A et B et
kABk2 kAk2 kBk2
z }| { z }| {
1/2 z( }| {
)1/2 1/2
Xm X
n m
XXℓ Xℓ X
n
(A B)2ij ≤ a2ik b2kj . (4.13)
i=1 j=1 i=1 k=1 k=1 j=1
∀x ∈ Rn , a(y) · x = y · Ax
4. Quelques révisions d’analyse classique 15
Si Aij = em n
i · Aej est la matrice m × n associée à A pour les bases orthonormales
n m
canoniques {ej : 1 ≤ j ≤ n} et {em
n
i : 1 ≤ i ≤ m} de R et R , alors la matrice
n × m associée à A⊤ est donnée par (A⊤ )ij = Aji .
On complète l’exposé par les définitions suivantes :
Définition 4.13.
Soit A ∈ L(Rn , Rn ) une application linéaire (matrice n × n).
(i) A est symétrique si A⊤ = A (aji = aij ).
(ii) Une application linéaire symétrique A est définie positive (resp., semi-
définie positive) si
∀x ∈ Rn , x 6= 0, (Ax) · x > 0 (resp., ∀x ∈ Rn , (Ax) · x ≥ 0).
On écrira A > 0 (resp., A ≥ 0).
Définition 4.14.
Soit A ∈ L(Rn , Rn ) et C l’ensemble des nombres complexes :
(i) λ ∈ C est une valeur propre de A s’il existe x ∈ Cn non nul tel que
Ax = λx ; on dira que x ∈ Cn est un vecteur propre de A associé à λ ;
(iii) l’ensemble E(λ) = Ker[A − λI] est un sous-espace linéaire de Cn appelé
espace propre de A associé à la valeur propre λ ;
(iv) si l’espace propre E(λ) associé à la valeur propre λ de A est de dimension
un, on dit que la valeur propre est simple.
Les valeurs propres et l’ensemble des vecteurs propres sont donc donnés par
det[A − λI] = 0 et E(λ) = Ker[A − λI]. (4.17)
n n
Lorsque A⊤ = A, les valeurs propres λ de A ∈ L(R , R ) sont toutes réelles et
E(λ) ⊂ Rn .
16 Chapitre 1. Introduction
5 Exercices
Exercice 5.1.
Soient n ≥ 1 et m ≥ 1 des entiers et L(Rn , Rm ) l’espace des applications linéaires
A : Rn → Rm . On pose L(Rn ) = L(Rn , Rn ),
déf déf
Ker A = {x ∈ Rn : Ax = 0} , Im A = {Ax : x ∈ Rn } .
(i) Montrer que si A ∈ L(Rn , Rm ) est injective, alors A⊤ A ∈ L(Rn ) est définie
positive et inversible, où A⊤ ∈ L(Rm , Rn ) est l’application transposée de
A.
(ii) Montrer que pour A ∈ L(Rn , Rm ), (A⊤ )⊤ = A, Ker A⊤ = (Im A)⊥ et
Im A⊤ = (Ker A)⊥ , où l’orthogonal U ⊥ d’un sous-ensemble U de Rn est
défini par
déf
U ⊥ = {v ∈ Rn : v · u = 0, ∀u ∈ U }.
Chapitre 2
10
10
Existence,
8
10
6
10
4
10
2
10
0
10
1 0.8 0.6
0.6
0.4
0.2
0
convexités
0.4
et convexification
0.2 0 0.8
! 0.2 ! 0.4 ! 0.6 ! 0.8 1
!1
1 Introduction
Dans ce chapitre, Rn sera le produit cartésien muni du produit scalaire et de
la norme (4.2) du Chapitre 1, f : Rn → R ou R ∪{+∞} une fonction objectif et U
une partie non vide de Rn .
Le Théorème de Weierstrass donne des conditions sur U et f pour lesquelles
il existe des points de U réalisant l’infimum inf f (U ) et le supremum sup f (U ) :
compacité de U et continuité de f dans U . En fait, on peut se limiter au problème
de minimisation, car celui de la maximisation se ramène à celui de la minimisation en
mettant un signe moins devant la fonction objectif. En se restreignant à la recherche
de l’infimum, on peut élargir la classe de fonctions objectif à des fonctions f : Rn →
R ∪{+∞} et l’on pourra relaxer la condition de continuité en une condition de semi-
continuité inférieure qui permettra d’obtenir l’existence de points minimisants pour
des fonctions discontinues. Des conditions de croissance à l’infini complèteront les
résultats lorsque U est fermé mais non-borné. En absence de compacité, on donne
aussi le Principe variationnel d’Ekeland et quelques unes de ses ramifications comme
le théorème d’existence de Takahashi et celui de point fixe de Caristi. Tous ces
résultats sont vrais pour des espaces vectoriels de dimension finie et les idées et
constructions de bases se généralisent aux espaces de fonctions.
La dernière partie du chapitre est consacrée à la convexité qui joue un rôle
particulier dans le contexte de la minimisation. Si, en plus,de l’existence, la convexité
de f est stricte on obtient l’unicité du point minimisant. Pour des fonctions objectif
convexes, tous les infima sont globaux et égaux. D’où l’idée de convexifier une
fonction et de rechercher l’infimum de sa convexifiée qui coı̈ncidera avec l’infimum
global de la fonction initiale qui peut avoir plusieurs infima locaux. Ceci mène aux
travaux de Legendre, Fenchel et Rockafellar, à l’introduction de la transformée de
Fenchel–Legendre, aux des problèmes primal et dual, et au Théorème de dualité de
Fenchel que l’on reverra au Chapitre 4 dans le contexte des optimisations linéaire
et quadratique.
17
18 Chapitre 2. Existence, convexités et convexification
Exemple 2.1.
Soit U = R et la fonction
0 1 0 1
Figure 2.1. Fonctions discontinues ayant un point minimisant dans [0, 1].
Définition 3.1.
Soient f : Rn → R une fonction et U ⊂ Rn .
(i) On associe à f son domaine effectif
déf
dom f = {x ∈ Rn : −∞ < f (x) < +∞} . (3.1)
Lorsqu’il existe b ∈ U tel que f (b) = sup f (U ), on dira que f atteint son
maximum en un point de U et l’on écrira
Comme on considère les extrema de fonctions qui peuvent prendre les valeurs
±∞, il convient de donner la démonstration que tout supremum pour f peut se
ramener à l’infimum pour −f et vice versa.
Remarque 3.1.
Dans le cas du supremum, on prolongera f par −∞ en considérant la fonction
( )
déf f (x), si x ∈ U
f U (x) = = −(−f )U (x). (3.7)
− ∞, si x ∈ Rn \U
On est alors amené à exclure les cas (i) et (ii) pour l’infimum pour en arri-
ver à la notion de fonction propre que l’on étend à des fonctions qui ne sont pas
nécessairement convexes. La notion duale pour le supremum s’obtient en considérant
l’infimum de −f .
Définition 3.2.
Soit une fonction f : Rn → R ∪ {±∞}.
(i) f est dite propre 4 pour l’infimum si
a) pour tout x ∈ Rn , f (x) > −∞ et
b) il existe x ∈ Rn tel que f (x) < +∞.
Ceci est donc équivalent à f : Rn → R ∪{+∞} et dom f 6= ∅.
(ii) f est dite propre pour le supremum si
a) pour tout x ∈ Rn , f (x) < +∞ et
b) il existe x ∈ Rn tel que f (x) > −∞.
Ceci est donc équivalent à f : Rn → R ∪{−∞} et dom f 6= ∅.
Lorsque le contexte le permet, on dira simplement fonction propre.
Un autre cas trivial est celui où dom f est un singleton, c’est à dire qu’il n’existe
qu’un seul point où f prend une valeur finie.
La première condition dit que f (a) se trouve en dessous de tous les points limite
de f (x), lorsque x tend vers a, alors que la seconde dit que f (a) se trouve au
dessus, d’où la décomposition de la continuité en semi-continuité inférieure et semi-
continuité supérieure.
Définition 4.1.
Soit U , ∅ 6= U ⊂ Rn .
4. Il ne faut pas confondre fonction propre traduction de l’anglais proper function avec
fonction propre traduction de eigenfunction.
4. Semi-continuités inférieure et supérieure 23
Les fonctions de la Figure 2.1 sont sci dans ]0, 1[ . La fonction identiquement égale
à +∞ est sci et celle identiquement égale à −∞ est scs dans Rn . Comme on l’a vu
au début, la définition (4.1) de la continuité d’une fonction f : Rn → R en un point
a ∈ Rn est équivalente aux deux conditions (4.2) : la première est la sci en a avec
h = f (a) − ε < f (a) et la seconde est la scs en a avec k = f (a) + ε > f (a).
Pour U fermé, on a, comme pour les fonctions continues sur U , un prolonge-
ment sci à tout Rn .
Remarque 4.1.
En général, si U n’est pas fermé, fU n’est pas sci, mais cette condition n’est pas
nécessaire. En effet, soit U = (0, 1] et f (x) = 1/x dans U . Le prolongement
( )
1/x, si 0 < x ≤ 1
x 7→ fU (x) = : R → R ∪{+∞}.
+ ∞, si x ∈ R \(0, 1]
est sci. Il suffit de montrer que fU est sci en x = 0. En effet, pour tout h < fU (0) =
+∞, on prend comme voisinage de 0, V (0) = (−∞, 1/h) pour lequel f (x) > h.
24 Chapitre 2. Existence, convexités et convexification
et, par définition, fU est sci sur Rn \U . Comme pour tout a ∈ U , fU (a) = f (a) et
f est sci en tout point de U , il existe donc un voisinage V (a) de a tel que
puisque, par construction, fU (x) = +∞ sur Rn \U . fU est donc aussi sci en tout
point de U .
Exemple 4.1.
La fonction indicatrice d’une partie fermée U de Rn
(
déf 0, si x ∈ U,
IU (x) =
+ ∞, si x ∈
/ U,
Il est facile de vérifier les propriétés suivantes des fonctions sci (voir les exer-
cices 9.1 à 9.4) en utilisant la convention (+∞) + (+∞) = +∞, (+∞) + a = +∞
pour tout a ∈ R, et (+∞) a = (a/kak) ∞ pour tout a ∈ R différent de 0.
est sci en a.
4. Semi-continuités inférieure et supérieure 25
déf
x 7→ (λf )(x) = λf (x) : Rn → R ∪{+∞}
est sci en a.
(iii) Pour toute famille {fα }α∈A (A un ensemble d’indices possiblement infini)
de fonctions fα : Rn → R ∪{+∞} sci en a ∈ Rn , l’ enveloppe supérieure
déf
x 7→ sup fα (x) = sup fα (x): Rn → R ∪{+∞}
α∈A α∈A
est sci en a ∈ Rn .
(iv) Pour toute famille finie fi : Rn → R ∪{+∞}, 1 ≤ i ≤ m, de fonctions sci
en a ∈ Rn , l’ enveloppe inférieure
déf
x 7→ min fi (x) = min fi (x): Rn → R ∪{+∞}
1≤i≤m 1≤i≤m
est sci en a ∈ Rn .
(v) Pour une fonction f : Rn → R et un point a ∈ Rn
Exemple 4.2.
Pour chaque entier k ≥ 1, soit la fonction numérique continue
1, si x ∈ [0, 1],
déf
fk (x) = 1 − k(x − 1), si x ∈ [1, 1 + 1/k],
0, si x ∈ [1 + 1/k, 2].
Définition 4.2.
Pour une fonction f : Rn → R ∪{+∞} (resp., f : Rn → R ∪{−∞})
déf déf
lim inf f (x) = sup inf f (x) resp., lim sup f (x) = inf sup f (x) .
x→a ε>0 x6=a x→a ε>0 x6=a
kx−ak<ε kx−ak<ε
Démonstration. (⇒) Si f est sci en a, pour tout h < f (a), il existe un voisinage
V (a) de a tel que pour tout x ∈ V (a), f (x) > h. Comme V (a) est un voisinage de
a il existe une boule Bε (a), ε > 0, tel que Bε (a) ⊂ V (a) et
L’inégalité étant vraie pour tout h < f (a), on peut faire tendre h vers f (a) :
sup inf f (x) ≥ inf f (x) > h ⇒ ∀x ∈ Bε0 (a), f (x) > h.
ε>0 x∈Bε (a) x∈Bε0 (a)
x6=a x6=a
Définition 4.3.
L’épigraphe d’une fonction f : Rn → R ∪{+∞} est l’ensemble
déf
épi f = {(x, µ) ∈ Rn × R : x ∈ dom f et µ ≥ f (x)} . (4.6)
Remarque 4.2.
Cependant, le domaine effectif dom f d’une fonction f sci n’est pas nécessairement
fermé, comme le montre l’exemple de la fonction f (x) = 1/|x| si x 6= 0 et +∞ si
x = 0, où dom f = R \{0}.
f (x)
f (a)
h
x
a
Gh
{x ∈ Rn : fU (x) ≤ h} = {x ∈ U : fU (x) ≤ h} = Fh .
Exemple 4.3.
La fonction indicatrice d’une partie fermée U de Rn
(
déf 0, si x ∈ U,
IU (x) =
+ ∞, si x ∈
/ U,
S’il existe g sci dans Rn tel que g ≤ f dans Rn , cl f est sci dans Rn . Sinon,
on pose cl f (x) = −∞ par convention.
(ii) La régularisée scs d’une fonction f : Rn → R ∪{−∞} est définie comme
l’enveloppe inférieure des fonctions scs supérieures ou égales à f
déf
cl scs f (x) = inf g(x). (4.9)
g scs et
f ≤g dans Rn
S’il existe g scs dans Rn tel que f ≤ g dans Rn , cl scs f est scs dans Rn .
Sinon, on pose cl scs f (x) = +∞ par convention.
Fk = {x ∈ U : f (x) ≤ k} = {x ∈ Rn : fU (x) ≤ k}
est ouvert. Fk est aussi non vide puisque par définition du inf, pour tout k tel que
m < k, il existe f (x) ∈ f (U ) tel que m = inf f (U ) ≤ f (x) < k.
On veut montrer que ∩k>m Fk 6= ∅. On procède par contradiction. Si cette
intersection est vide, alors
Ceci contredit la comjecture que l’intersection des {Fk : k > m} est vide.
Puisque ∩k>m Fk 6= ∅, tout élément
a ∈ ∩k>m Fk ⊂ U ,
appartient à U et
en laissant k tendre vers m. Le point a dans U est un point minimisant ainsi que
tous les points dans l’intersection des Fk : argmin f (U ) = ∩k>m Fk .
inf f (U ) ≥ inf f (U )
|
0 |
−1 0 1
Exemple 5.1.
Soient U = [−1, 1]\{0} et la fonction sci
(
1, si x 6= 0,
f (x) =
0, si x = 0.
Alors U = [−1, 1] et
inf f (U ) = 1 > 0 = inf f (U ).
De plus, f n’est pas scs en 0. En effet, pour 1/2 > 0 = f (0) l’ensemble
inf f (U ) = inf f (U ).
Démonstration. Comme U ⊂ U , on a
inf f (U ) ≤ inf f (U ).
Comme U 6= ∅ les deux inf sont bornés supérieurement. Si inf f (U ) = −∞, alors
inf f (U ) = −∞ et le résultat est vrai. Si inf f (U ) est fini, supposons que
La difficulté provient du fait que l’ensemble Rn n’est pas borné et donc pas compact.
Remarque 5.1.
En analysant la démonstration du théorème précédent, on s’aperçoit que l’on a pas
vraiment besoin de la compacité de U . Puisque les parties fermés Fk de U forment
une suite croissante
Fk1 ⊂ Fk2 ⊂ U, ∀k2 ≥ k1 > m,
alors, pour tout k̄ > m, ∩k̄≥k>m Fk = ∩k>m Fk . Il suffit donc de trouver un k̄ ∈ R
pour lequel la section inférieure Fk̄ = {x ∈ U : f (x) ≤ k̄} soit non vide et bornée
(donc compacte 5 au lieu de faire l’hypothèse sur U .
Définition 5.1.
Soit U une partie non vide de Rn .
(i) La fonction f : U → R ∪{+∞} est à section inférieure bornée dans U s’il
existe k ∈ R tel que la section inférieure
Fk = {x ∈ U : f (x) ≤ k} (5.3)
Lorsque U est une partie non vide compacte de Rn (c’est-à-dire, bornée et fermée),
alors toute fonction f propre pour l’infimum est à section inférieure bornée dans U .
5. En dimension finie, un ensemble est compact si et seulement si il est borné et fermé par
le théorème de Heine-Borel (Théorème 4.2 du Chapitre 1).
5. Existence de points minimisants dans U 33
Définition 5.2.
Soient U , ∅ 6= U ⊂ Rn , non bornée et f : U → R ∪{+∞}. La fonction f est
croissante à l’infini dans U si
Fk = {x ∈ U : f (x) ≤ k}
On en conclut que
Exemple 5.4.
Les fonctions f (x) = |x| et f (x) = x2 sont croissantes à l’infini dans R.
Exemple 5.5.
La fonction f (x) = x − b n’est pas croissante à l’infini dans R. En effet, il suffit de
prendre la suite xn = −n pour les entiers positifs n tendant vers l’infini.
Exemple 5.6.
La fonction f (x) = sin x + (1 + x)2 est croissante à l’infini dans R. En effet
f (x) ≥ −1 + (1 + x)2 = x2 − 2x → +∞
lorsque |x| → ∞.
5. Existence de points minimisants dans U 35
Exemple 5.7.
Soit la fonction
f (x1 , x2 ) = (x1 + x2 )2 .
Alors f n’est pas croissante à l’infini dans R2 . Il suffit de prendre la suite {(n, −n)},
n ≥ 1,
U = {(x1 , 0) : x1 ∈ R}
car
f (x) = x21 → +∞
lorsque |x1 | tend vers +∞ dans U .
Dans ce cas,
∀x ∈ Rn , kAxk ≥ αkxk
∀x ∈ Rn , (Ax) · x ≥ αkxk2 ,
alors
∀x ∈ Rn , x 6= 0, (Ax) · x ≥ αkxk2 > 0
36 Chapitre 2. Existence, convexités et convexification
et A > 0.
(⇒) Dans l’autre sens si A > 0, alors
∀x ∈ Rn , (Ax) · x ≥ 0.
∀x ∈ Rn , (Ax) · x ≥ αkxk2 .
xk xk 1 xk xk
0≤A · < ⇒ lim A · = 0.
kxk k kxk k k k→∞ kxk k kxk k
Donc
∃s 6= 0 tel que As · s = 0 =⇒ A ≯ 0.
Ceci contredit l’hypothèse que A > 0. D’où le résultat.
Pour montrer que A est inversible, il suffit de vérifier que sous l’hypothèse
A > 0, l’application linéaire A : Rn → Rn est injective. Ceci revient à montrer que
Ax = 0 entraı̂ne x = 0. En utilisant le résultat que nous venons de démontrer, on
vérifie facilement les implications suivantes
Ax = 0 ⇒ 0 = Ax · x ≥ α kxk2 ⇒ x = 0.
En particulier, pour x 6= 0,
Enfin, comme
Exemple 5.8.
Soit A une matrice n × n symétrique tel que A > 0. On associe à A et à un vecteur
arbitraire b de Rn la fonction numérique suivante 6
1
f (x) = (Ax) · x + b · x, x ∈ Rn .
2
Par le Lemme 5.1 appliqué à la matrice A, il existe α > 0 tel que
∀x ∈ Rn , Ax · x ≥ αkxk2 .
Il vient
1 1
f (x) = (Ax) · x + b · x =⇒ f (x) ≥ αkxk2 − kbk kxk
2 2
et la fonction f est croissante à l’infini dans Rn . Comme f est polynômiale, elle est
continue et comme U = Rn est fermé, on a l’existence d’un point minimisant.
Démonstration. Puisque U est fermé et que f est sci, les sections inférieures {Fk }
en (5.4) sont fermées et argmin f (U ), en tant qu’intersection de fermés est fermée.
Si, en plus, f est à section inférieure bornée (il existe k0 tel que Fk0 soit non vide
et bornée) le fermé Fk0 est compact. L’ensemble des minimisants
\
argmin f (U ) = Fk ⊂ Fk0
k>m
est donc compact en tant que partie bornée d’un compact Fk0 .
Exemple 5.9.
On revient aux Exemples 5.2 et 5.3 pour U , ∅ 6= U ⊂ Rn . Pour x ∈ Rn , on a montré
que dU (x) = dU (x) et que