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RESUME .......................................................................................................................................................8
1. INTRODUCTION................................................................................................................................16
1.1. OBJET ET CONTENU DU PRESENT RAPPORT ...............................................................................16
1.2. CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE .............................................................................................16
1.3. CONDUITE DE L’ETUDE ............................................................................................................17
1.4. DEFINITIONS CLES ....................................................................................................................17
2. DESCRIPTION DU PROJET ..............................................................................................................19
2.1. OBJECTIFS ET JUSTIFICATION DU PROJET .................................................................................19
2.2. PREMIERE PHASE DU PROJET ...................................................................................................19
2.3. PRINCIPALES COMPOSANTES DU PROJET ZENATA......................................................................19
2.3.1. Description générale ..................................................................................................19
2.3.2. Construction de logements destinés à différentes classes sociales ............................20
2.3.3. Un environnement écologique bien conçu .................................................................20
2.3.4. Zones d’activité ..........................................................................................................20
2.3.5. Zones d’éducation, de santé et de loisir .....................................................................20
2.3.6. Structure de maîtrise d’ouvrage dédiée .....................................................................20
2.4. BUDGET ET FINANCEMENT DU PROJET ZENATA ........................................................................21
3. CONTEXTE LEGAL ET INSTITUTIONNEL ...................................................................................22
3.1. CADRE LEGAL ...........................................................................................................................22
3.1.1. Vue générale ...............................................................................................................22
3.1.2. Terrains privés............................................................................................................22
3.1.3. L’expropriation ..........................................................................................................24
3.1.4. Terrains domaniaux....................................................................................................27
3.2. POLITIQUES DES INSTITUTIONS FINANCIERES INTERNATIONALES ...........................................2829
3.2.1. Norme 6 de la BEI « Réinstallation Involontaire » ................................................2829
3.2.2. Politique Opérationnelle de la Banque Mondiale PO 4.12 ...................................2829
3.3. COMPARAISON ENTRE LEGISLATION MAROCAINE ET LES NORMES INTERNATIONALES
APPLICABLES ........................................................................................................................3031
3.4. PROGRAMME « VILLES SANS BIDONVILLES » ........................................................................3637
3.5. CADRE INSTITUTIONNEL .......................................................................................................3738
3.5.1. Rappel du cadre institutionnel du projet dans son ensemble .................................3738
3.5.2. Cadre institutionnel d’acquisition des terres .........................................................3738
3.5.3. Ressources et responsabilité de la SAZ dans la mise en œuvre des activités de
compensation et de réinstallation ..........................................................................4142
2 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
3 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
7.8. CAS DES MENAGES BIDONVILLOIS AYANT OPTE POUR LE RELOGEMENT AVANT INTRODUCTION
DE L’OPTION RECASEMENT ...................................................................................................6263
7.9. APPUI AU REMPLACEMENT DES TERRES AGRICOLES ..............................................................6263
7.10. TABLEAU DES DROITS PAR CATEGORIES D’IMPACTS ..............................................................6263
4 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
TABLEAUX
5 Novembre 2014
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SIGLES ET ABREVIATIONS
DH Dirham Marocain
ZI Zone Industrielle
6 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
RESUME
Le présent document
Le présent document constitue la version finale du « Cadre de Politique de Réinstallation » (CPR) pour le
Programme Ville Nouvelle de Zenata qui doit être mis en œuvre par la SAZ avec des financements de la
Banque Européenne d’Investissement (BEI) et de l’Agence Française de Développement (AFD).Le CPR est
fondé sur le cadre réglementaire de la loi marocaine et des politiques de sauvegarde des deux bailleurs de
fonds. Il décrit les principes de réinstallation, les critères d'éligibilité des personnes affectées, ainsi que les
mécanismes de consultation publique applicables.
Le présent CPR a été préparé dans le cadre d’un contrat de consultation entre la Société d’Aménagement de
Zenata (SAZ), qui est maître d’ouvrage de ce Projet, et le bureau d’études Oréade Brèche. Le présent CPR
est approuvé par la SAZ. Le Plan d’Action de Réinstallation (PAR) sera préparé ultérieurement par Oréade
Brèche sur la base des principes contenus dans le CPR, et comprendra, notamment, un budget et un plan de
mise en œuvre détaillés (seuls des éléments préliminaires sont contenus dans le CPR concernant ces points),
ainsi que certains détails en cours de détermination pour la mise en œuvre des principes contenus dans le
CPR.
Le présent résumé exécutif est destiné à permettre une prise de connaissance rapide des principaux éléments
du CPR. Pour le lecteur désireux d’appréhender le détail des mesures prévues et leur justification, le présent
résumé ne saurait en aucun cas se substituer à la lecture du document dans son intégralité.
La zone du Projet bénéficie d’une bonne infrastructure routière et ferroviaire, et la Ville Nouvelle de Zenata
s’intègre dans l’agglomération du Grand Casablanca.
7 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
internationales, le Projet a identifié ces écarts et les comblera par des mesures spécifiques complétant les
dispositions de la loi marocaine.
L’instrument juridique marocain qu’utilise le Projet est l’expropriation, qui concerne les propriétaires de
biens immeubles enregistrés (terres, habitations et autres bâtiments), que cette propriété relève du droit
moderne ou du droit coutumier (par exemple sous forme de « zina », qui permet à une personne de détenir un
bâtiment sur un terrain qui ne lui appartient pas). La procédure d’expropriation est décrite en détail dans le
chapitre juridique du présent CPR. L’une de ses caractéristiques est qu’elle est menée sous la responsabilité
de la justice et de l’administration, et échappe donc en grande partie à la SAZ. En particulier, le montant des
indemnités n’est pas fixé par la SAZ mais par une commission administrative (procédure amiable) ou par un
juge (si la procédure amiable n’aboutit pas à un accord). Les indemnités sont basées sur la réglementation
marocaine, qui ne prévoit pas qu’elles soient fixées à la valeur de remplacement. Néanmoins, la très large
majorité des propriétaires a porté l’affaire en justice qui accorde des indemnités à peu près équivalentes à la
valeur de remplacement.
En outre, un grand nombre de biens sont détenus de manière informelle, notamment, mais pas uniquement,
dans les bidonvilles que le Projet va affecter. Ces bidonvilles sont établis informellement sur des terrains
publics ou privés. Il existe également des locataires non enregistrés, en particulier dans des habitations
établies dans de grands domaines agricoles qui jadis appartenaient à une société parapublique, et des
« cabanons » établis à l’origine au titre d’une autorisation d’occupation temporaire en bord de mer.
Pour les résidents des bidonvilles (« bidonvillois »), le Projet utilise les stratégies et procédures du
programme Villes Sans Bidonville (VSB), qui depuis une dizaine d’années et sur la base d’instructions de
S.M. le Roi, contribue à la résorption des bidonvilles sur tout le territoire du pays. VSB prévoit notamment
que les résidents des bidonvilles soient identifiés à l’aide d’une procédure dite de « ratissage » (en pratique :
un recensement des baraques et de leurs résidents), puis que les listes d’éligibles soient établies sur cette base
par l’autorité locale. Dans le cadre du programme VSB, la réinstallation se fait généralement soit par
« relogement » (attribution d’un appartement au sein d’un programme de logement social avec financement
aidé), soit par « recasement » (attribution d’un lot bi-familial destiné à l’autoconstruction), soit par
« restructuration » (amélioration de l’habitat in situ en apportant les infrastructures et les équipements
nécessaires à un habitat salubre).
Si elle n’était pas complétée par des mesures spécifiques, l’application de l’expropriation d’une part, du
programme VSB d’autre part, risquerait de laisser de côté certaines catégories de personnes affectées : les
résidents des domaines et les locataires sont exclus de l’une ou l’autre procédure, et les zinataires peuvent ne
recevoir qu’une indemnité très modeste ne leur permettant pas, en pratique, de se reloger. Or il s’agit de
catégories potentiellement pauvres.
Les « cabanons » sont établis illégalement sur le domaine privé de l’Etat, puisque les autorisations ne
portaient que sur des constructions non permanentes, alors que la quasi-totalité de ces cabanons sont en dur.
Si la majorité des « cabanoniers » utilise les cabanons en tant que résidences secondaires, il y existe aussi un
certain nombre de résidents permanents qui risqueraient, comme les zinataires, de ne bénéficier que d’une
indemnité insuffisante pour se reloger.
Enfin, les employés des entreprises, qu’elles soient formelles ou informelles, ne sont pas réellement couverts
par la réglementation marocaine de l’expropriation (on compte sur le patron pour compenser les employés de
leurs pertes éventuelles ce qui peut se produire ou non).
La SAZ a donc identifié des solutions pour ces catégories, en suivant le présent CPR, pour assurer la
conformité du programme à la fois à la réglementation marocaine et aux règles internationales.
8 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
Un total de 1 600 hectares sont affectés, dont 1148 sont privés (631 parcelles privées titrées),412relèvent du
domaine privé de l’Etat, et 100 du domaine public.
Le tableau suivant présente l’estimation actuelle (début 2014) des ménages affectés par grande catégorie, sur
la base des données SAZ disponibles (voir détails sur les impacts du Projet au chapitre 5) :
(*) : Les chiffres ci-dessus seront finalisés après les enquêtes en cours.
Les conditions socio-économiques dans les bidonvilles (voir détails au chapitre 4) sont caractérisées par un
chômage élevé, les actifs se répartissant entre des employés des industries de la zone et un nombre important
d’activités informelles diverses (commerce, petite agriculture, pêche, élevage). Les taux de scolarisation des
enfants sont faibles. Les conditions d’hygiène sont déplorables (nappe affleurante et terrain plat entrainant
des inondations chroniques). Enfin, les bidonvilles sont divers. Plusieurs sont de très grands bidonvilles
(Lahjar, le plus gros, compte 3 200 ménages), alors que d’autres ne comptent qu’une ou deux dizaines de
ménages.
9 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
- Le projet engagera toutes les démarches à mêmes d’éviter toute expulsion. Dans le cas où le
recours à des expulsions serait nécessaire, il devra satisfaire aux conditions contenues dans le
standard 6 de la BEI ;
- Le programme de compensation et réinstallation prend en compte non seulement les impacts sur
le logement (déplacement physique) mais également ceux sur les moyens d’existence des
personnes affectées (déplacement économique) ;
- Le cadre de référence est la réglementation marocaine, avec éventuellement des mesures
spécifiques pour compléter cette dernière là où l’application de la seule réglementation
marocaine ne permet pas d’assurer la conformité aux normes de la BEI et de la Banque
Mondiale, en particulier en ce qui concerne la restauration des moyens d’existence ;
- Les bidonvillois sont traités dans le cadre général des principes du programme VSB, mais avec
de notables améliorations, dont notamment l’éligibilité de chaque ménage résident, le choix
entre deux modalités de réinstallation, soit le recasement sur un lot bi-familial de 80 m² en R+3
destiné à l’auto-construction, soit le relogement en appartement social et une attention
particulière apportée au rétablissement des activités économiques et à l’assistance aux personnes
vulnérables ;
- Les propriétaires (y compris les « zinataires ») reçoivent les indemnités prévues dans le cadre de
l’expropriation ; certaines catégories de propriétaires font l’objet de mesures complémentaires
pour permettre leur réinstallation effective et la restauration des moyens d’existence ;
- Les locataires informels, résidents des domaines, et résidents permanents des cabanons ayant
perçu une compensation inférieure à 250 000 DH sont traités comme les bidonvillois, c’est à dire
ont le choix entre recasement et relogement selon les mêmes modalités ;
- Du fait de l’introduction relativement tardive dans le programme de l’option de recasement
(attribution d’un lot bi-familial pour auto-construction d’un immeuble R+3 destiné aux deux
ménages), des ménages qui auraient opté pour le relogement (appartement social) avant que
l’option de recasement ne soit introduite pourront, si elles n’ont pas encore déménagé, si Formatted: French (Belgium)
l’hypothéque n’est pas encore inscrite sur le titre foncier de l’appartement, et si elles en font la
demande, récupérer les fonds déjà versés pour le relogement et bénéficier du recasement au lieu
du relogement ;
- Un dispositif d’enregistrement et de traitement des plaintes est mis en place ;
- Des comités de réinstallation seront mis en place pour assurer la participation et la consultation
des populations concernées durant la préparation et la mise en œuvre du PAR ; ces comités
comprendront des hommes et des femmes ; de manière générale une attention particulière sera
portée au genre pour faire en sorte que les deux sexes soient traités de manière équitable tant
dans la consultation et l’information que dans la mise en œuvre des compensations et de la
réinstallation ;
- Les personnes vulnérables font l’objet d’une assistance spécifique permettant d’atténuer les
impacts du Projet et de restaurer pleinement leur qualité de vie ;
- Un suivi évaluation sera mis en place, notamment pour s’assurer de la restauration des moyens
d’existence ;
- SAZ est responsable de la bonne exécution du programme et de sa conformité aux normes de la
BEI et de la Banque Mondiale et à la réglementation marocaine ;
- Le PAR produit en conformité avec la loi marocaine et avec les normes de la BEI et de la
Banque Mondiale, et le présent CPR sera soumis à consultation publique.
10 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
1
Ceci correspond à une modification de la pratique marocaine habituelle (dans le cadre du programme VSB) où l’unité éligible Formatted: French (Belgium)
aux bénéfices du relogement ou du recasement est généralement la « baraque », et non le ménage. Cette innovation permet
notamment de tenir compte du croît démographique entre la date du ratissage et la période de réinstallation.
11 Novembre 2014
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12 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
13 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
Les plaintes seront systématiquement enregistrées par SAZ. Elles pourront être reçues dans plusieurs
endroits de la zone, en particulier par les autorités locales (caïd et agents auxiliaires de l’administration) et au
« Guichet Unique » déjà en place, mais SAZ constituera un registre unique des plaintes pour pouvoir en
assurer le suivi et la résolution. Les plaintes seront collectées par SAZ à fréquence hebdomadaire et SAZ
assurera la coordination et la responsabilité d’ensemble de leur traitement dans les délais indiqués ci-dessous.
Ces plaintes peuvent être de différents ordres (sur les surfaces, sur le type de bien, sur les attributaires des
indemnisations…).
SAZ répondra aux plaintes par un accusé de réception dans un délai de 7 jours calendaires après réception et
par une proposition de solution dans les 30 jours calendaires après réception. Dans le cas où la résolution
proposée par SAZ ne satisfait pas le plaignant, un dispositif de médiation faisant appel aux autorités locales
et/ou à des personnalités respectées dans les différentes communautés sera mis en place pour rechercher une
solution amiable. Si ceci échoue, l’une ou l’autre partie pourra recourir aux tribunaux. Le mécanisme de
gestion des plaintes est présenté au chapitre 8, qui évoque également le plan de consultation et de diffusion
de l’information qui sera mis en œuvre par SAZ.
Groupes vulnérables
Les groupes vulnérables sont notamment ceux définis par le standard 7 de la BEI (voir détails au chapitre 9).
Le Projet mettra en œuvre des actions spécifiques d’identification et d’assistance en direction des groupes
vulnérables parmi la population affectée. Ces mesures sont présentées dans les grandes lignes au chapitre 9 et
seront précisées par le PAR.
Suivi et évaluation
Le Projet mettra en place un dispositif spécifique de suivi (interne) et d’évaluation (externe) pour les actions
de réinstallation et d’indemnisation. Ce dispositif est présenté dans les principes au chapitre 10, et sera
précisé par le PAR.
14 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
Des éléments plus détaillés sur les responsabilités de mise en œuvre sont présentés au chapitre 11.
Budget et chronogramme
Un budget et un chronogramme préliminaires sont présentés dans le CPR (chapitres 12 et 13). Ces éléments
sont basés sur des données préliminaires qui devront être affinées dans le cadre de la préparation du PAR.
15 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
1. INTRODUCTION
1.1. Objet et contenu du présent rapport
Le présent rapport constitue la version finale du Cadre de Politique de Réinstallation (CPR) pour le
Programme Ville Nouvelle de Zenata. Le CPR établit, dans le cadre réglementaire relatif aux lois marocaines
et aux politiques de sauvegarde de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et de l’Agence Française
de Développement (AFD) les principes de réinstallation, les critères d'éligibilité des personnes affectées,
ainsi que les mécanismes de consultation publique applicables. Le CPR guidera l'élaboration ultérieure du
Plan d’Action de Réinstallation (PAR), requis pour tout déplacement involontaire de population.
Le CPR a été rédigé dans le cadre d’un contrat d’études entre la Société d’Aménagement de Zenata (SAZ),
maître d’ouvrage de ce projet, et le bureau d’études Oréade Brèche. Quatre missions de terrain ont eu lieu du
23 septembre au 8 octobre, du 28 octobre au 2 novembre 2013, début décembre 2013, et en août 2014.
Compte tenu de la participation prévue de bailleurs de fonds internationaux tels que la BEI ou l’AFD, les
normes de réinstallation de ces institutions doivent désormais être appliquées, en sus de la réglementation
marocaine. De ce fait (voir contexte légal et institutionnel au chapitre 4), tous les ménages présents sur le
territoire sont considérés comme Personnes Affectées par le Projet (PAPs), et doivent être pris en charge
selon les principes suivants :
• Minimiser le déplacement ;
• Indemniser les biens à la valeur de remplacement ;
• Privilégier la réinstallation sur l’indemnisation ;
2
Voir définition de ce terme au chapitre 3, paragraphe 0.
16 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
• Evaluer les pertes de revenus temporaires et les indemniser, spécialement pour les industriels et les
autres responsables d’activité économique ;
• Faire en sorte que tous les PAPs (y compris les locataires) puissent rétablir leur moyens d’existence ;
• Apporter une attention spécifique aux personnes vulnérables ;
• Mener la planification de la réinstallation d’une façon participative, impliquant, entre autres, la
possibilité de choix entre différents modes de compensation, et la mise à disposition d’informations
transparentes et aisément compréhensibles.
Dans un deuxième temps, les parties prenantes et en particulier les différentes catégories de PAPs ont été
rencontrées pour recueillir leurs attentes par rapport au projet et en matière de compensation. Ceci a été fait
pour toutes les catégories de PAPs .Néanmoins la SAZ et les autorités locales ont demandé à l’équipe
d’étude de surseoir aux enquêtes par « Focus Group » dans la majorité des bidonvilles sauf un, celui de
Cristal. Au lieu des Focus Groups, nous avons donc eu recours à des entretiens avec des personnes
ressources et à l’observation directe sur le terrain à travers une visite longue dans le plus grand des
bidonvilles affectés, celui de Lahjar.
Personne Affectée par le Projet (PAP) : Toute personne qui du fait du projet perd des droits de propriété,
d’usage, ou d’autres droits sur un bâtiment, des terres (bâties, agricoles ou de pâturage), des cultures, ou tout
autre bien meuble ou immeuble, en totalité ou en partie et de manière permanente ou temporaire. Les PAPs
ne sont pas forcément tous physiquement déplacés du fait du Projet. Parmi les PAPs, certains sont des
personnes physiquement déplacées, d’autres sont des personnes économiquement déplacées.
Déplacement physique : Perte de l’hébergement et des biens du fait des acquisitions de terres par le projet,
nécessitant que la personne affectée se déplace sur un nouveau site. Les personnes physiquement déplacées
doivent déménager du fait du projet.
17 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
Déplacement économique : Pertes de sources de revenu ou de moyens d’existence du fait du Projet en raison,
par exemple, de l’acquisition de terrain ou de restrictions d’accès à certaines ressources (terre, eau), ou de la
disparition d’employeurs. Les personnes économiquement déplacées n’ont pas forcément besoin de
déménager du fait du Projet.
Compensation : Paiement en espèces ou en nature pour un bien ou une ressource acquis ou affecté par le
projet.
Assistance à la réinstallation : Assistance fournie aux personnes déplacées physiquement par le projet. Cette
assistance peut par exemple comprendre le transport, de l’aide alimentaire, l’hébergement, et/ou divers
services aux personnes affectées durant le déménagement et la réinstallation. Elle peut également
comprendre des indemnités en espèces pour le dérangement subi du fait de réinstallation et pour couvrir les
frais de déménagement et de réinstallation, tels que les dépenses de déménagement et le temps de travail
perdu.
Date limite : Date d’achèvement du recensement et de l’inventaire des personnes et biens affectés par le
projet. Les personnes occupant la zone du projet après la date limite ne sont pas éligibles aux indemnisations
ni à l’assistance à la réinstallation. De même, les biens immeubles (tels que les bâtiments, les cultures, les
arbres) mis en place après la date limite ne sont pas indemnisés. Cette date est fixée à avril 2012 pour les
bidonvillois, et mars 2008 pour les autres PAPs, ce qui correspond aux dates des recensements.
Groupes vulnérables : Personnes ou groupes de personnes moins résilients que les autres aux risques et aux
impacts négatifs d’un projet, du fait le plus souvent de discriminations ou d’inégalités financières,
socioéconomiques, culturelles, et/ou de genre subies auparavant. Ils présentent un risque élevé d’être
incapables d’anticiper les risques et impacts négatifs que génère pour eux un projet, d’y faire face et de les
maîtriser. Les individus et groupes vulnérables peuvent inclure les femmes, les enfants, les personnes âgées,
les pauvres ou les minorités ethniques, religieuses, culturelles ou linguistiques.
18 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
2. DESCRIPTION DU PROJET
2.1. Objectifs et justification du Projet
Le Gouvernement du Royaume du Maroc, par l’intermédiaire de la Société d’Aménagement de Zenata,
prépare un programme intitulé Projet d’Aménagement de la ville nouvelle de Zenata(« Projet »).L’appui
de la BEI et de l’AFD a été sollicité pour la mise en œuvre de ce Projet.
Le Projet s’étend sur une superficie totale de 1 860 hectares environ, dont 1 660 ha environ pour la zone SAZ
proprement dite et 200 pour le « Port Sec » dont l’aménagement ne relève pas de la responsabilité de la SAZ.
Le territoire retenu est une réserve stratégique depuis plus de 30 ans. De plus, il bénéficie d’une bonne
infrastructure routière et ferroviaire, est situé immédiatement au nord de l’agglomération de Casablanca, et
demeure relativement libre d’occupation humaine en comparaison d’autres possibilités. Le territoire fait
partie du Grand Casablanca.
Pour parvenir à ces objectifs, les résultats suivants doivent être atteints :
• Une ville de 300.000 habitants à terme;
• Un emploi pour trois habitants notamment grâce à des zones d’activités à forte valeur ajoutée(zones
commerciale, industrielle, de santé, d’éducation et de logistique) ;
• Une mixité sociale et spatiale réussie ;
• Un concept urbain répondant aux standards internationaux de développement durable
environnemental (près de 30% du territoire en espace vert) mis en œuvre.
19 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
Dans une perspective de développement durable, les bâtiments en hauteur sont privilégiés, que ce soient les
logements sociaux, les logements économiques ou les habitations de plus haut standing, mais avec une
densité de seulement 130 habitants/ha pour un bon cadre de vie général.
La ville sera structurée en plusieurs unités de vie. Celles-ci disposeront de tous les équipements de proximité
nécessaires en matière d’éducation, de santé, de commerce et de loisirs, permettant ainsi de limiter les
déplacements. La mobilité collective et douce sera de plus privilégiée. 35% d’espaces verts sont prévus à
l’échelle de l’ensemble de la ville nouvelle.
Les zones de loisir comprendront le bord de mer, ainsi que les espaces verts et le centre commercial.
20 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
PCO 2.2
PCO 2.1
VCO 1 VCO 2
EV EV VCO 4 AM 1 VCO 3
1 AM VCO 5
16 Santé VCO 6 VCO 7
VCO 8.b VCO 9
EV EV AM VCO
AM 2.a AM 15 VCO
2.b VCO 11 10.b
VCO 12.b 10.a
E
EV AM 3 AM 14
V SU 1
SU 2
E S
EV AM 4 AM 5 SU 6 U
V AM 13 SU 4 SU 5
SU 7 3
EV ZI
EV AM 6 Zone Industrielle
AM 12 SU
SU 8 SU 9
E 10 SU 11 SU 12
V AM 7
EV E
V AM 11
AM AM 8 SU 13 SU 14
E 9.b AM
10
Education
EV V
AM 9.a
AM 17
EV Retail
SU 15
21 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
En ce qui concerne la réinstallation involontaire, le Projet applique la législation marocaine d’une part, et les
Standards 6, 7 et 10 de la BEI, et la Politique Opérationnelle (PO 4.12) de la Banque Mondiale appliquée par
l’AFD, d’autre part. Dans le cas où ces deux ensembles réglementaires sont différents, le Projet applique
celui qui est le plus favorable aux personnes affectées par le projet. C’est pourquoi cette description du cadre
législatif relatif à l’acquisition des terres et à la compensation comprend une analyse comparative entre les
dispositions de la législation marocaine et celles de la PO de la Banque Mondiale qui identifie les écarts
entre les deux ensembles réglementaires et propose des mesures pour les combler.
Les terres qui composent l’assiette foncière du projet sont soit des terres appartenant à des propriétaires
privés (environ 1124 ha), soit des terres appartenant au domaine privé de l’Etat (environ 424 ha), soit des
terres appartenant au domaine public de l’Etat.
22 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
l’expropriation pour cause d’utilité publique et à l’occupation temporaire, promulguée en 1982 qui fixe les
limites mentionnées.
La propriété est régie par deux systèmes juridiques. Le premier dit ‘traditionnel’ tire sa légitimité du droit
musulman classique et des us et coutumes ancestrales. Le second dit ‘moderne’ ou d’immatriculation est mis
en place par l’administration coloniale au lendemain de la signature du traité de protectorat dans le but
notamment de lever les contraintes inhérentes à la circulation marchande des biens fonciers et immobiliers.
Ces deux régimes de droit, le régime traditionnel issu du droit musulman et le droit moderne de
l’immatriculation introduit par le Protectorat continuent à coexister de nos jours, malgré l’encouragement de
l’immatriculation par les pouvoirs publics.
Terres Melk
Les terres Melk, c'est-à-dire propriété privée non immatriculée sont soumises aux principes du droit
musulman (rite malékite), c’est à dire le droit de propriété fondé sur la possession. La possession est la
détention exercée à titre de propriétaire paisible et non contesté pendant une durée minimale de dix
ans. La revendication du véritable propriétaire est admise tant que la possession réunissant ces
conditions ne s'est pas continuée pendant une durée d'au moins dix ans. Passé ce délai, l'action du
véritable propriétaire est paralysée. Dans la zone de Zenata, la plupart des terres sont propriété privée.
L’occupation d’une partie des terres acquise par le projet par des bidonvillois ne remplit pas à elle
seule les conditions d’une « possession paisible et non contestée » qui pourrait faire naître un droit de
propriété, car elle ne se fait pas avec l’accord du propriétaire formel. Par ailleurs la loi 39-08 relative
aux droits fonciers réels, qui formalise les normes utilisées dans le traitement du droit de propriété et
des droits réels sur les terrains non immatriculés, précise que « Nul n’est privé de sa propriété que dans
les cas décidés par la loi. Nul n’est exproprié que pour utilité publique et selon les procédures
mentionnées par la loi et contre une indemnité appropriée » (loi 39-08, article lesquelles conditions
ont été explicitées à postériori par la loi 39-08 relative aux droits réels (publiée au bulletin officiel en
2011).
Biens habous
Le habous a pour effet de soustraire définitivement des biens à la circulation marchande. Il est en principe
inaliénable. Il est régi par les principes suivants :
• respect de la volonté du constituant, dont les dispositions ont la même force obligatoire qu'un texte
de loi ;
• tous les actes de gestion relatifs au patrimoine immobilisé doivent être inspirés uniquement par
l'intérêt de la fondation qui ne doit pas péricliter.
Le principe de l'inaliénabilité est tempéré quand il s'agit d'utilité publique. Le prix dans ce cas est
obligatoirement destiné à l'achat d'un immeuble en remplacement de celui qui a été cédé. Dans la zone, seule
une parcelle a ce statut.
Droit de zina
Il existe enfin des droits réels relevant des régimes coutumiers musulmans (menfaa) qui constituent des
démembrements du droit de propriété. C’est le cas du droit de zina en vertu duquel, un bénéficiaire qui
apporte des améliorations à un terrain appartenant à autrui (édifie une construction par exemple) acquiert le
droit de propriété sur les améliorations apportées. La loi 38.9, promulguée en 2011, définit plus précisément
les droits réels.
23 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
3.1.3. L’expropriation
3.1.3.1. Vue générale
Il s’agit d’expropriation lorsque l’administration procède à l’acquisition de biens immeubles en faisant appel
à ses prérogatives de puissance publique. Ce procédé est souvent utilisé lorsque les propriétaires de terres
nécessaires à la réalisation d’ouvrages d’utilité publique refusent de les céder à l’amiable.
C’est le dahir du 6 mai 1982 qui réglemente l’expropriation au Maroc. L’expropriation doit toujours être
justifiée par la nécessité d’utilité publique. Il ne peut y avoir d’expropriation sans déclaration d’utilité
publique. La procédure d’expropriation tend à maintenir un certain équilibre entre les intérêts des
propriétaires et l’intérêt général. Cette préoccupation apparaît à la fois dans les conditions de l’expropriation
et dans les différentes étapes que l’administration doit suivre pour exproprier. Ces étapes sont deux : une
étape purement administrative qui peut être suivie d’une étape judiciaire.
Dans ce qui suit, sont exposées d’abord les conditions de l’expropriation, sa finalité, son domaine
d’application ainsi que les titulaires du droit d’expropriation ; puis les phases de la procédure d’expropriation
(phase administrative et phase judiciaire) les étapes constitutives de chaque phase.
Utilité publique
L’expropriation n’est justifiée que dans la mesure où l’opération envisagée a un but d’utilité publique. Mais
la notion d’utilité publique est conçue d’une façon extrêmement large.
Les opérations ou travaux qui peuvent justifier le recours à la procédure de l’expropriation sont fixés par la
loi, sans, cependant que la liste en soit limitative. Elle mentionne la construction des routes, chemins de fer,
ports, aérodromes, les opérations d’urbanisme, les travaux militaires, l’aménagement et la conservation des
forêts, la défense du sol contre l’érosion, la protection des monuments historiques et des sites etc.
Domaine d’application
L’expropriation porte exclusivement sur les biens immobiliers. Les meubles ne peuvent jamais être
expropriés sauf s’ils sont devenus immeubles par incorporation. L’expropriation n’est pas limitée au droit de
propriété. Elle permet l’acquisition de tous les droits portant sur les biens immobiliers. Les mosquées, les
sanctuaires et les cimetières, le domaine public de l’Etat et les ouvrages militaires sont cependant
inaliénables et échappent au champ d’application de l’expropriation.
24 Novembre 2014
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Vue générale
L’originalité de la procédure d’expropriation en droit marocain réside dans l’engagement successif et
rigoureux de deux phases, une phase administrative et une phase judiciaire. La première, réservée à l’activité
administrative préparatoire à l’expropriation, doit être respectée de manière scrupuleuse. La seconde est
dominée par l’intervention de l’autorité judiciaire, chargée à la fois de permettre à l’expropriant de prendre
possession des terres expropriés contre versement d’une indemnité provisionnelle fixée par l’administration
et de prononcer le transfert de propriété en fixant, l’indemnité d’expropriation.
Il est important de retenir qu’il y a tentative d’accord amiable avant que la phase judiciaire ne soit
déclenchée.
Arrêté de cessibilité
L’arrêté de cessibilité, lorsqu’il est nécessaire, doit être pris dans un délai de deux ans après la publication de
la notification de la déclaration d’utilité publique dont il prolonge ainsi les effets. S’il n’est pas pris dans ce
délai, l’acte déclaratif d’utilité publique devient caduc. De la même manière, l’arrêté de cessibilité n’a
qu’une validité de deux ans puisque, si l’expropriant ne demande pas au juge le transfert de propriété dans ce
délai, l’expropriation ne peut être poursuivie que sur la base d’une nouvelle déclaration d’utilité publique.
Ces exigences de délai ont pour effet d’inciter l’Administration à faire aboutir rapidement la procédure et à
ne pas faire peser pendant une période indéterminée une menace d’expropriation sur les propriétaires.
Enquête administrative
L’enquête administrative doit précéder l’acte qui effectue la désignation des parcelles à exproprier et qui
sera, selon le cas, soit l’arrêté de cessibilité, soit l’acte déclaratif d’utilité publique lui-même.
L’enquête s’ouvre par la publication du projet de désignation au Bulletin Officiel et au moins dans deux
journaux nationaux. La publicité de ce projet est largement assurée par son dépôt au siège de l’autorité locale
du lieu de situation de l’immeuble. Les intéressés qui peuvent en prendre connaissance ont un délai de deux
mois pour faire état de leurs observations et également pour faire connaître tous ceux auxquels ils auraient
consenti des droits sur les immeubles concernés par le projet. La clôture du délai a des effets d’exclusion :
sont déchus de leurs droits à l’égard de l’expropriation, les tiers qui ne se sont pas fait connaître.
25 Novembre 2014
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L’article 10 de la loi du 6 mai 1982 dispose: “ Les intéressés doivent faire connaître tous les fermiers,
locataires et autres détenteurs de droits sur les immeubles, faute de quoi, ils restent seuls chargés envers ces
personnes des indemnités qu’elles pourraient réclamer. Tous les autres tiers sont tenus dans ce même délai de
se faire connaître, sous peine d’être déchus de tout droit. L’expropriant est tenu de se faire délivrer par le
conservateur de la propriété foncière un certificat donnant l’état des détenteurs de droits réels inscrits aux
livres fonciers. Ce certificat peut être collectif ”.
Ainsi, l’enquête administrative permet à la fois de recueillir les objections élevées à l’encontre de l’utilité
publique des travaux et de leurs conditions de réalisation, et de faire apparaître les titulaires de droits portant
sur les immeubles concernés par l’opération. Les droits sur le foncier relevant du régime traditionnel (y
compris lorsqu’ils ne sont pas établis formellement par des titres de propriété) comme ceux relevant du
régime moderne sont couverts par l’expropriation. La non identification des ayants droit n’entraîne en
principe pas de retard dans la prise de possession des terrains et le début des travaux.
La durée moyenne entre la déclaration d’utilité publique et la prise de possession peut varier de façon
significative. Ce délai est, au minimum, deux mois. Au maximum, il est de deux ans.
Recours
La décision d’expropriation peut toujours faire l’objet d’un recours, pour excès de pouvoir, qui donne aux
requérants la possibilité de contester l’utilité publique des travaux, notamment lorsqu’il apparaît que (1) le
but d’utilité publique invoqué par l’expropriant ne correspond pas à ses véritables mobiles, et (2) lorsqu’il
résulte des circonstances de fait que l’opération projetée n’a pas le but d’utilité publique que l’expropriant lui
attribue. Il est vrai que l’effet de l’annulation de la déclaration d’utilité publique est symbolique si le transfert
de propriété a déjà été prononcé.
La Cour Suprême est compétente en premier et dernier ressort pour statuer sur les recours en excès de
pouvoir contre les actes réglementaires du Premier Ministre. Les juridictions de base (tribunaux
administratifs) n’ont pas compétence pour annuler les décisions des plus hautes autorités de l’État. Seule la
Cour Suprême peut le faire. Il faut donc la saisir directement. Il n’y a qu’un seul degré de juridiction et il
n’existe aucun recours contre la décision de la Haute Cour. La jurisprudence marocaine insiste sur la notion
d’intérêt public en matière d’expropriation. Rares ont été les recours en excès de pouvoir contre les décisions
d’expropriation proprement dites qui ont abouti. Les demandeurs ont été quasi-systématiquement déboutés.
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En revanche, le contentieux en matière d’évaluation et de fixation des indemnités est très riche et les
tribunaux ont tendance à défendre les droits du propriétaire et à réévaluer à la hausse, quelquefois de façon
préjudiciable pour l’expropriant, les indemnités d’expropriation.
La prise de possession
L’échec de la tentative d’accord amiable ne paralyse pas la réalisation de l’opération projetée.
L’administration peut toujours prendre possession de l’immeuble après la fixation de l’indemnité par la
commission administrative et pendant que la procédure judiciaire se poursuit, sous réserve de l’accord du
propriétaire, à la seule condition de verser une indemnité provisionnelle. La prise de possession en cours de
procédure judiciaire est également possible, en théorie, lorsque le propriétaire s’y refuse, mais cette
possibilité n’est en général pas appliquée au Maroc actuellement sauf circonstances exceptionnelles et la
SAZ ne l’appliquera pas sauf cas absolument exceptionnel. Dans tous les cas, la SAZ respectera les
prescriptions du standard 6 de la BEI concernant les expulsions.
Le transfert de propriété
Il s‘agit d’une étape essentielle de l’expropriation. Son importance est telle que le législateur a confiée au
juge le soin de la guider. On peut cependant estimer que le rôle du juge est en réalité assez limité à ce niveau,
puisqu’il ne peut refuser de transférer le droit de propriété que s’il décèle dans la procédure une irrégularité
formelle. La compétence judiciaire ne peut être considérée comme protectrice de la propriété privée qu‘en
raison du fait qu’il appartient au juge de fixer l’indemnité.
La fixation de l’indemnité
Elle est réalisée par le jugement qui prononce le transfert de propriété. Son importance est grande à un
double titre : c’est en effet de son montant que dépend, en définitive, la véritable garantie du droit de
propriété. L’autorité judiciaire est chargée de l’évaluation de l’indemnité depuis 1914. Mais sa liberté est loin
d’être totale. Les textes posent, en effet, un certain nombre de règles qu‘elle doit respecter dans son
évaluation. Le juge peut se faire aider, dans sa tâche, par des experts. En pratique, il y a recours chaque fois
qu’une difficulté d’évaluation se présente. L’avis des experts présente un intérêt capital, dans la mesure où le
tribunal est tenté de le suivre.
Le Domaine privé de l’Etat regroupe tous les biens fonciers, immobiliers et mobiliers appartenant à l’Etat
qui ne sont pas du Domaine public. Dans le cas de Zenata, ceux-ci couvrent une surface d’environ 420 ha.
Ces terrains sont soumis aux charges et obligations du droit commun dans la mesure où ils sont aliénables et
font l’objet de tous les actes d’administration et de disposition (vente, location, échange, affectation, etc.). Ils
sont gérés par la Direction des Domaines au sein du Ministère de l’Economie et des Finances.
Le Domaine forestier comprend les forêts domaniales, les nappes alfatières, les dunes terrestres et maritimes
ainsi que les terrains domaniaux reboisés ou à reboiser. . Il s’agit de terres inaliénables et imprescriptibles qui
peuvent, toutefois, faire l’objet de procédures de distraction du régime forestier, quand il s'agit de la
réalisation d'un projet d'utilité publique et d'échanges immobiliers dans le cadre des opérations de
remembrement du domaine forestier. Elles sont gérées par le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la
Lutte contre la Désertification.
Tandis que le Domaine public de l’Etat comprend les rivages de la mer, les rades, les aéroports, les lacs, les
nappes d'eau, les routes, les chemins de fer, les ponts, les barrages, les canaux de navigation et d'irrigation, et
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en général toutes les parties du territoire et tous les ouvrages qui ne peuvent pas faire l'objet d'appropriation
privée parce qu'ils sont à l'usage de tous. Ils sont, pour cela, inaliénables, imprescriptibles et insaisissables.
Les terres appartenant au domaine public peuvent, cependant, faire l’objet d'occupation temporaire et
révocable par des autorisations administratives ou de procédures de déclassement et incorporation au
domaine privé de l'Etat lorsqu’elles cessent d’être affectées à un usage public.
Si les exigences du Standard 6 sont généralement similaires à celles de la PO 4.12 décrites plus bas, un
certain nombre de points spécifiques sont également mentionnés comme devant faire l’objet d’une attention
particulière, notamment les suivants :
• Les sites de réinstallation doivent être situés à l’écart de toute source de pollution et risques naturels
et ne pas entraîner de risques d’un second déplacement ;
• Les personnes affectées ont droit à un logement décent et à la sécurité foncière ;
• Tous les impacts doivent être compensés, qu’il s’agisse des biens eux-mêmes ou de l’accès à ces
biens ;
• Les moyens d’existence doivent être rétablis à un niveau au moins équivalent à celui d’avant le
déplacement ;
• Les déplacés doivent, dans la mesure du possible, avoir le choix entre plusieurs options, à la fois
entre compensation en nature et compensation en espèces, et entre plusieurs sites de réinstallation ;
• L’ensemble du processus de préparation et de mise en œuvre de la réinstallation doit être mené avec
la participation informée des personnes affectées.
La BEI a également édicté deux autres normes qui s’appliquent au Projet de Zenata :
• Norme 7 : Droits et intérêts des personnes vulnérables ;
• Norme 10 : Consultation avec les parties prenantes.
Les principales exigences que cette politique introduit sont les suivantes:
3
www.eib.org - le document n’est pour l’instant disponible qu’en anglais. Par contre la « Déclaration » de 2009 est disponible Field Code Changed
en français.
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• La réinstallation involontaire doit autant que possible être évitée ou minimisée, en envisageant des
variantes dans la conception du projet,
• Lorsqu’il est impossible d’éviter la réinstallation, les actions de réinstallation doivent être conçues et
mises en œuvre en tant que programmes de développement durable, en mettant en place des
ressources suffisantes pour que les personnes déplacées par le projet puissent profiter des avantages
du projet. Les personnes déplacées doivent être consultées et doivent participer à la planification et à
l’exécution des programmes de réinstallation.
• Les personnes déplacées doivent être assistées dans leurs efforts pour améliorer leur niveau de vie,
ou au moins pour le restaurer à son niveau d’avant le déplacement.
En termes d’éligibilité aux bénéfices de la réinstallation, la politique PO 4.12 distingue trois catégories parmi
les Personnes Affectées par le Projet (PAPs) :
a) Les détenteurs d’un droit formel sur les terres (y compris les droits coutumiers et traditionnels
reconnus par la législation du pays) ;
b) Ceux qui n’ont pas de droit formel sur les terres au moment où le recensement commence, mais qui
ont des titres fonciers ou autres — sous réserve que de tels titres soient reconnus par les lois du pays
ou puissent l’être dans le cadre d’un processus identifié dans le plan de réinstallation ;
c) Ceux qui n’ont ni droit formel ni titres susceptibles d’être reconnus sur les terres qu’elles occupent.
La politique 4.12 mentionne que la préférence doit toujours être donnée, pour les personnes dont la
subsistance est basée sur la terre, au remplacement de la terre perdue par des terrains équivalents, plutôt qu’à
une compensation monétaire.
Les personnes relevant des alinéas a) et b) ci-dessus reçoivent une compensation pour les terres qu’elles
perdent. Les personnes relevant du c) reçoivent une aide à la réinstallation en lieu et place de la
compensation pour les terres qu’elles occupent, et toute autre aide permettant d’atteindre les objectifs
énoncés dans la présente politique, à la condition qu’elles aient occupé les terres dans la zone du projet avant
une date limite fixée par l’Emprunteur et acceptable par la PO 4.12. Les personnes occupant ces zones après
la date limite n’ont droit à aucune compensation ni autre forme d’aide à la réinstallation.
En d’autres termes, les occupants informels (catégorie c- ci-dessus) sont reconnus par la politique PO 4.12
comme éligibles, non à une indemnisation pour les terres qu’ils occupent, mais à une assistance à la
réinstallation.
Lorsque ceci est nécessaire pour atteindre les objectifs de la politique, le plan de réinstallation ou le cadre de
politique de réinstallation doivent également comprendre des mesures pour assurer que les personnes
déplacées :
29 Novembre 2014
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• bénéficient d’un soutien après le déplacement, durant une période de transition, sur la base d’une
estimation du temps nécessaire à la restauration de leur niveau de vie,
• bénéficient d’assistance en matière de développement, en plus de l’indemnisation, telle que la
préparation des terrains, le crédit, la formation ou des opportunités d’emploi.
30 Novembre 2014
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Tableau 1. Comparaison entre la loi N° 7-81 sur l’expropriation et les normes internationales applicables, analyse des écarts, et mesure à prendre pour
combler ces écarts
Sujet Prescriptions des Institutions Loi d’expropriation (loi n°7-81) Dispositions Ecarts et propositions pour combler
Financières Internationales complémentaires prévues les écarts
par SAZ
Principes généraux
Eviter ou minimiser le Éviter, dans la mesure du possible, ou Ce principe n’est pas envisagé par la SAZ minimise les impacts en Pas d’écart entre les normes
minimiser la réinstallation involontaire en loi marocaine. préservant une importante usine internationales et le projet.
déplacement
étudiant toutes les alternatives réalisables (Cristal), des maisons
dans la conception du projet. remarquables et les cimetières
Réinstallation et Concevoir la réinstallation sous la forme de La législation marocaine ne comporte Pour les industriels, SAZ prévoit Les sites de réinstallation doivent
programmes de développement pour pas de telles dispositions. des actions d’accompagnement. permettre une amélioration du statut
développement
permettre aux personnes déplacées de socio-économique des déplacés. Des
bénéficier des avantages du projet. actions d’accompagnement doivent être
mises en place, sur le modèle mis en place
pour les industriels.
Recensement Les impacts économiques et sociaux du Les biens expropriés sont identifiés Dans le cas du projet Zenata, les Exécuter une enquête socio-économique
projet doivent être identifiés par un suite à un « ratissage », qui s’apparente bidonvillois sont recensés et ont sur le modèle utilisé pour les bidonvillois
recensement des Personnes Affectées par le à un recensement des chefs de ménage fait l’objet d’une enquête pour les résidents non bidonvillois
Projet, un inventaire des actifs perdus, et mais ne recense pas toutes les socioéconomique. Les autres conformément aux normes internationales,
des enquêtes socio-économiques. personnes affectées. Une enquête catégories de PAP n’ont pas été SAZ va réaliser des compléments de
socio-économique n’est pas prévue. soumises à une telle enquête recensement et des études
socio-économique. socioéconomiques pour les autres
catégories de PAPs.
Au moment de leur passage au guichet
unique, recenser de nouveau les activités
des bidonvillois.
Impacts sur les moyens Les impacts éventuels du Projet sur les Pas de dispositions spécifiques dans la Une enquête socio-économique Inclure un suivi socio-économique pour
moyens d’existence doivent être évalués (en législation marocaine. de base permet de disposer d’une vérifier que les moyens d’existence ne
d’existence
plus des impacts sur les terres et les biens), image des moyens d’existence sont effectivement pas affectés par le
et faire l’objet de mesures d’atténuation et avant le Projet. processus.
de compensation permettant de faire en Des mesures de compensation et
sorte que le niveau de vie personnes réinstallation des activités sont
affectées soit rétabli, après le Projet, à un prévues.
niveau au moins équivalent à celui d’avant Les personnes affectées sont
le Projet. réinstallées dans le même bassin
d’emploi et le processus ne
devrait pas affecter leurs moyens
d’existence.
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Sujet Prescriptions des Institutions Loi d’expropriation (loi n°7-81) Dispositions Ecarts et propositions pour combler
Financières Internationales complémentaires prévues les écarts
par SAZ
Compensation et impact La compensation doit être payée avant que L’expropriant peut prendre possession Eviter, par le biais du Pas d’écart.
l’impact n’ait lieu. du bien avant que les ayants droit contournement, de prendre
n’aient reçu la totalité de leur possession du bien avant que les
indemnité. propriétaires résidents n’aient
reçu la totalité de leur indemnité
définitive. Les prises de
possession n’interviendront que
quand l’ indemnité définitive
aura été payée.
Compensation
Taux de compensation Compensation en nature ou en espèces au Paiement d’une indemnisation à la Quoique les indemnités proposées par la
coût de remplacement intégral compte non valeur nette actuelle, sur la base, dans commission administrative soient
tenu de la dépréciation de l‘actif affecté et un premier stade de la procédure, de généralement inférieures à la valeur de
incluant le coût de la transaction (par valeurs fournies par le Service des remplacement, l’expérience montre que
exemple frais de justice) Domaines et tenant compte de la pour les terres nues la procédure judiciaire
dépréciation de l’actif affecté. Si le accorde aux expropriés des taux de
PAP n’est pas d’accord c’est le juge compensation qui correspondent à la
qui fixe l’indemnité sur l’avis d’un valeur de remplacement. Ceci n’est
expert dans un second stade de la cependant pas le cas pour les bâtiments,
procédure. pour lesquels une compensation
Les frais de justice sont toujours pris en complémentaire est nécessaire, comme le
charge par la partie demanderesse, en prévoit SAZ, sous la forme d’un accès à
l’occurrence SAZ. un lot ou à un logement social
subventionné.
Calcul de la compensation des ▪ Pour les cultures : basé sur l’âge, ▪ Pour les cultures, la commission Pour le bâti, en plus du prix réel ▪ Pour les cultures annuelles, attendre
actifs affectés l’espèce, le prix en haute saison. les évalue et les indemnise si elles pour les propriétaires revu par le que les récoltes soient effectuées,
▪ Pour les terres : valeur du marché, frais sont effectivement affectées. juge, SAZ attribue des sinon les indemniser suivant un
divers/enregistrements, capacité de ▪ Pour le bâti et les terres, le prix est logements sociaux subventionnés barème tenant compte du rendement
production, emplacement, calculé suivant le prix fixé par ou des lots constructibles à prix et du prix du marché.
investissements, et autres avantages décision de justice, lui-même préférentiel, pour les ▪ Pour les arbres fruitiers, les identifier
similaires au terrain acquis pour le généralement basé sur l’évaluation bidonvillois, les zinataires, les et les indemniser en tenant compte de
projet. du service des domaines ou sur locataires et les occupants la période nécessaire pour ré-établir
▪ Pour le bâti : coût des matériaux neufs une évaluation indépendante si la informels des terrains la production de l’arbre.
et de la main d’œuvre sur le marché première proposition est contestée domaniaux. ▪ Pour le bâti, suivre la procédure SAZ
local ou coût global du bâti à neuf. par l’exproprié. qui est compatible avec les normes
internationales.
▪ Pour les terres, baser la compensation
sur la valeur du marché comme le
font les décisions de justice.
32 Novembre 2014
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Sujet Prescriptions des Institutions Loi d’expropriation (loi n°7-81) Dispositions Ecarts et propositions pour combler
Financières Internationales complémentaires prévues les écarts
par SAZ
Indemnisation/compensation Le plan de réinstallation doit comprendre La législation marocaine ne comprend La réinstallation de tous les PAPs est
des populations hôtes qui des mesures d’intégration des personnes pas de dispositions concernant les prévue sur place au sein de la Ville
reçoivent les populations déplacées dans les communautés hôtes communautés hôtes. Nouvelle, cette problématique n’est donc
réinstallés (infrastructures, services, etc.) et qui pas applicable.
profitent aussi à ces dernières.
Activités économiques Compensation des biens immeubles à la Compensation des biens immeubles SAZ prévoit (1) d’allouer des Pas d’écart entre pratique SAZ et normes
valeur de remplacement et assistance à la dans le cadre de l’expropriation. terrains à usage industriel sur la internationales
réinstallation de sorte à éviter tout impact Indemnité de transfert permettant le Ville Nouvelle à des conditions
sur les revenus déménagement préférentielles, (2) de réduire le
délai de réinstallation pour éviter
tout impact du transfert sur
l’entreprise et sur les employés,
et (3) de suivre le rétablissement
de l’entreprise et l’impact sur les
employés
Employés Compensation des pertes de revenus Peuvent éventuellement bénéficier de SAZ prévoit de réduire le délai Pas d’écart entre pratique SAZ et normes
éventuelles et restauration des moyens l’indemnité de transfert mais cette de réinstallation pour éviter tout internationales
d’existence dernière est versée au propriétaire de impact du transfert sur
l’entreprise et non directement aux l’entreprise et sur les employés,
employés et de suivre le rétablissement de
l’entreprise et l’impact sur les
employés
Assistance à la Les personnes affectées par le Projet Pas prévu par la loi. SAZ prévoit une telle assistance Pas d’écart entre pratique SAZ et normes
réinstallation des personnes doivent être assistées pendant et après la et l’assure directement et par le internationales
déplacées réinstallation dans leurs efforts biais de prestataires
d’amélioration, ou du moins de
rétablissement, de leurs moyens d’existence
et de leur niveau de vie.
Eligibilité
Propriétaires coutumiers de Reconnus pour l’indemnisation des terres Reconnus et susceptibles de recevoir En plus de l’indemnisation, le projet
terres ou une compensation en nature des terres une indemnité. aidera les propriétaires à retrouver de la
acquises. terre.
Propriétaires de terrains Indemnités et compensation des terres Reconnus pour l’indemnisation. Même recommandation que pour les
titrés acquises. propriétaires traditionnels.
Occupants informels Compensation des structures bâties et des Les bidonvillois sont pris en compte Le projet prend des mesures d’assistance à
cultures affectées et assistance à la dans le cadre du programme « Villes la réinstallation en faveur de ces
réinstallation. Sans Bidonvilles ». catégories de PAPs.
33 Novembre 2014
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Sujet Prescriptions des Institutions Loi d’expropriation (loi n°7-81) Dispositions Ecarts et propositions pour combler
Financières Internationales complémentaires prévues les écarts
par SAZ
Détenteurs de droits réels, Compensation des droits perdus, des Reconnus pour l’indemnisation. En plus de la compensation des droits
autres que le droit de structures bâties et des cultures affectées et perdus, ces catégories bénéficieront de
propriété, établis assistance à la réinstallation. mesures d’assistance à la réinstallation.
formellement selon le droit
coutumier musulman ou selon
le droit moderne (locataire,
zinataire...)
Occupants informels après la Aucune compensation ni assistance. Pas de dispositions spécifiques, donc Pas d’écart.
aucune compensation.
date limite d’éligibilité
Procédures
Paiement des Avant le déplacement Pas de disposition spécifique obligeant Une partie de l’indemnisation, celle
l’expropriant à régler l’indemnisation évaluée par les domaines, sera payée avant
indemnisations/compensations
avant le déplacement. déplacement, le reste après décision de la
justice.
Forme/nature de la Le choix doit être donnée entre la La règle générale est l’indemnisation Un complément est prévu en Pas d’écart entre pratique SAZ et normes
compensation en nature plutôt que en numéraire. nature (exemple: les lots internationales.
compensation/indemnisation
monétaire, surtout pour les catégories d’habitation, pour les zinataires)
pauvres.
Groupes vulnérables Procédures spécifiques avec une attention Pas de disposition spécifique. Une stratégie de prise en compte des
particulière à ceux qui vivent sous le seuil groupes vulnérables est prévue par le
de pauvreté, les personnes sans terre, les CPR.
vieillards, les femmes et les enfants, et
toutes les autres personnes déplacées
risquant de ne pas être protégées par la
législation nationale relative à la
compensation foncière.
Plaintes Privilégie en général les règlements à Accès au Tribunal pour les personnes Mise en place des exigences de la
l’amiable, un système de gestion des qui refusent l’accord amiable proposé politique de la BEI et de la PO 4.12 par le
conflits proche des personnes concernées, par la Commission d’Indemnisation, et CPR.
simple et facile d’accès. Les personnes réception de plaintes par
affectées doivent avoir un accès aisé à un l’administration.
système de traitement des plaintes.
34 Novembre 2014
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Sujet Prescriptions des Institutions Loi d’expropriation (loi n°7-81) Dispositions Ecarts et propositions pour combler
Financières Internationales complémentaires prévues les écarts
par SAZ
Consultation Les populations déplacées devront être La législation marocaine ne prévoit pas Une stratégie de consultation et
consultées et participer à la planification et que les personnes affectées par le participation des populations déplacées est
à la mise en œuvre des programmes de Projet soient personnellement avisées prévue par le CPR.
réinstallation. de la procédure d’expropriation ni
consultées sur des programmes de
réinstallation. L’arrêté de cessibilité est
publié au Bulletin Officiel et affiché
dans les bureaux de la Commune.
35 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
Le programme est financé en partie sur des fonds publics provenant d’un fond spécial créé à cet effet, le
Fond Social de l’Habitat, FSH (10 des 25 milliards de DH prévus initialement sont financés par l’Etat). Le
foncier nécessaire aux opérations de recasement et aux opérations de relogement est mobilisé en grande
partie sur le domaine de l’Etat ou des collectivités.
L’opérateur technique qui a réalisé la plus grande partie des opérations de VSB est la Holding
d’Aménagement Al-Omrane, opérateur public en habitat. D’autres opérateurs y contribuent également,
comme Idmaj Sakane, société créée spécifiquement pour réaliser le VSB à Casablanca, ou Dyar Almansour,
filiale de la CDG qui a réalisé plusieurs opérations dans l’axe Rabat, Casablanca, dont l’une des premières
opérations de VSB, celle de Douar Alkoura à Rabat. Dyar Al Mansour dispose actuellement d’un contrat
pour reloger une première phase des habitants des bidonvilles situés sur le territoire prévu pour la nouvelle
ville de Zenata. Son mandat ne s’étend actuellement pas au delà du relogement (et donc ne comprend pas la
mise en œuvre du recasement ou de toute autre mesure) et comprend la planification, les études, la
construction, et la maîtrise d’œuvre sociale de la première phase de relogement (2500 ménages).
Le cadre contractuel habituel de la mise en œuvre du programme VSB est le « Contrat Ville Sans
Bidonvilles », établi entre l’Etat et les collectivités locales de chaque ville concernée. Ce contrat de
partenariat définit les missions et les moyens à mettre en place par chaque partenaire.
L’objectif ultime du programme ne se limite pas à changer l’habitat de populations pauvres et exclues. Il vise
à améliorer les conditions socioéconomiques de ces populations et une meilleure inclusion au sein de la ville.
C’est pour cela que l’une des composantes les plus novatrices du programme est l’accompagnement social
qui consiste à promouvoir la participation des populations concernées et à les accompagner dans leurs
démarches pour profiter au mieux des opportunités que leur offre le programme.
36 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
Et d’autre part :
• La Caisse de Dépôt et de Gestion représentée par son Directeur Général.
Ce protocole d’accord définit « les conditions, les devoirs et les engagements des parties prenantes en ce qui
concerne la réalisation de ce projet, Etat marocain et collectivités locales d’un côté et maître d’ouvrage du
projet d’un autre côté » (article 2 du protocole), et fixe les responsabilités en matière de pilotage et de
coordination.
37 Novembre 2014
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Les terres du Domaine public de l’Etat sont gérées par les trois départements ministériels suivants :
• Le ministère de l'Equipement et du Transport ;
• Le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime ;
• Le ministère de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement.
En outre, c’est le ministère de l’Equipement et du Transport qui gère les terres appartenant au Domaine
public maritime.
Les terres appartenant au Domaine privé de l’Etat sont, par principe, soumises aux charges et obligations du
droit commun et sont donc aliénable pouvant faire l’objet de vente ou de cession.
Les terres appartenant au Domaine public de l’Etat doivent, par contre, faire l’objet d’une opération de
déclassement du domaine public de l’Etat et d’incorporation dans le domaine privé de l’Etat préalablement à
toute opération de vente ou à toute autre forme de cession. Inaliénables et imprescriptibles aussi, les terres
appartenant au Domaine forestier doivent faire l’objet d’une distraction du régime forestier afin qu’il soit
possible de les acquérir pour réaliser un projet d’utilité publique.
3.5.2.2. Cadre institutionnel de l’acquisition des terres pour la Ville Nouvelle de Zenata
Le Protocole d’Accord qui fixe le cadre contractuel de conduite du projet a chargé la Direction des Domaines
de l’ensemble des opérations d’acquisition des terres nécessaires au projet, ceux appartenant aux privés
comme ceux appartenant aux domaines. Les procédures de l’expropriation pour utilité publique régie par la
loi 7.81 dans le cas des terres privées, du déclassement du domaine public de l’Etat et de l’incorporation dans
le domaine privé de l’Etat dans le cas des terres du domaine public sont menées par différentes
administrations, comme le montre le tableau ci-après.
Tableau 2. Le foncier dans le projet Zenata : type, administration responsable et PAPs concernés
38 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
La commission administrative d’évaluation chargée de fixer le prix des immeubles ou droits réels frappés
d’expropriation est présidée par le Gouverneur et comprend le chef de la circonscription domaniale (assurant
le secrétariat de la commission en tant qu’autorité expropriante), le receveur de l’enregistrement et du timbre
en tant que membres permanents, et le représentant du ministère de l’Agriculture et de la réforme agraire et
l’inspecteur des impôts ruraux.
• Au niveau central :
o La réinstallation implique l’intervention du Comité national de suivi, du ministère de
l’Habitat pour la mobilisation des fonds du FSH et de la Direction des Domaines dans le
ministère de l’Economie et des Finances pour la mobilisation du foncier public.
• Au niveau territorial
o Dans le cadre de ce programme, les autorités locales représentées par le Wali de la Région
du Grand Casablanca et par le Gouverneur de la Préfecture de Mohammedia jouent un rôle
de premier plan, en particulier dans le pilotage et la coordination des activités du projet y
compris dans la réinstallation. .
Le Wali et le Gouverneur
Plus hautes autorités de l’Etat au niveau territorial, le Wali du Grand Casablanca et le Gouverneur de la
Préfecture de Mohammedia jouent un rôle de premier plan dans le projet en général et dans la réinstallation
en particulier. Investis par la Constitution du rôle de Coordination des services de l’Etat et de la
responsabilité du bon fonctionnement des institutions de l’Etat sur leurs territoires respectifs, ils ont a à ce
titre une importante responsabilité dans toutes les activités de conception, de préparation et de mise en œuvre
du projet.
Ainsi le Wali du Grand Casablanca préside-t-il le Comité de Pilotage et de Suivi du projet de nouvelle ville
de Zenata, institué par le Protocole d’accord relatif au projet4 ainsi que le Comité régional de coordination
du Programme VSB. Il préside le Comite de Coordination régional du VSB. Tandis que le Gouverneur est
chargé par le même Protocole d’accord de réaliser les études socioéconomiques relatives aux bidonvilles et
aux autres types d’occupation du site du projet et de superviser et suivre les travaux du Comité technique
chargé du suivi des études et de la réalisation du projet. Dans le cadre du VSB le Gouverneur préside le
Comité provincial d’identification et de mise en œuvre. A ce titre, il est responsable des études
socioéconomiques devant aboutir à la fixation des bénéficiaires et des opérations de transfert. En fait, ces
études sont réalisées par des opérateurs spécialisés, en l’occurrence le bureau d’études Panex dans le cas de
Zenata, mais c’est au Gouverneur que revient la responsabilité de les valider dans la mesure où il est
responsable du suivi de l’ensemble du processus de la réinstallation.
4 Ce Comité est composé du Gouverneur de la Province de Mohammedia, la Directrice de l’Agence urbaine de Casablanca, le
Président du Conseil de la Région du Grand Casablanca, le Président du Conseil communal de Casablanca, le Président du
Conseil provincial de Mohammedia, le Président du Conseil municipal de Aïn Harrouda, l’inspecteur Provincial de
l’Aménagement du Territoire national, de l’Environnement et de l’Eau.
39 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
Par la suite, Panex a été engagé par la SAZ elle-même pour les études socio-économiques et
l’accompagnement social de l’opération de relogement (reliquat de la première tranche) en conformité avec
la législation et la pratique marocaines dans le cadre du Programme VSB.
Le financement
Les principes du financement par les bidonvillois de l’accès au logement sont les suivants :
Le Tableau 12 résume les montants relevant de la contribution du ménage bidonvillois relogé ou recasé, avec
ou sans intervention d’un tiers associé dans le cas du recasement.
40 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
Le Guichet Unique
Un guichet unique a par ailleurs été mis en place par Dyar Almansour, conformément à la pratique en cours
dans le cadre du VSB, pour faciliter l’accès des relogés aux différentes administrations et opérateurs privés
impliqués dans leur relogement. Le guichet unique regroupe dans le même bâtiment les intervenants
suivants :
• Une unité commerciale et d’accompagnement social du maître d’ouvrage pour aider à la constitution
du dossier administrative et accompagner sur les autres aspects;
• Un organisme bancaire pour ouvrir les comptes bancaires et instruire les demandes de crédit, éditer
et signer les contrats, débloquer les prêts ;
• Des notaires pour établir les actes de vente notariés
• L’autorité locale pour délivrer les documents administratifs nécessaires au dossier
• La Commune urbaine de Aïn Harrouda pour légaliser les signatures, etc.
• La Lydec (société fermière des réseaux d’eau et d’électricité) pour établir et signer les contrats
d’abonnement à l’eau et l’électricité et percevoir les frais d’abonnement et de branchement du
compteur.
SAZ fait actuellement évoluer le mandat du guichet unique vers une mission plus globale, le guichet unique
devenant ainsi un processus plutôt qu’un simple lieu :
• En terme de population visée : il ne s’agit plus de toucher seulement les bidonvillois optant pour le
relogement (et cible de l’opération Dyar Almansour), mais de toucher l’ensemble de la population
affectée par le Projet ;
• En terme de mission : il ne s’agit plus seulement de constituer les dossiers nécessaires au
relogement, mais plus globalement d’exercer une mission de sensibilisation, d’information, de
consultation concernant non pas seulement le relogement mais toutes les options disponibles pour
toutes les catégories concernées. De la même manière, le processus du guichet unique permettra à la
population affectée de déposer des plaintes et de recevoir des réponses sur ces plaintes.
Un nouveau guichet de sensibilisation a été ouvert sur la base de ce concept, en plus du guichet unique
« Dyar Almansour », dans les bureaux du pachalik d’Ain Harrouda.
3.5.3. Ressources et responsabilité de la SAZ dans la mise en œuvre des activités de compensation
et de réinstallation
3.5.3.1. Responsabilités de la SAZ dans la mise en œuvre des activités de compensation et de réinstallation
La SAZ assure la maîtrise d’ouvrage délégué du projet. Elle fait partie des différentes instances de pilotage et
de mise en œuvre du projet.
Le cadre contractuel de la ville nouvelle de Zenata sur la base duquel ont été mise en place les structures
institutionnelles de pilotage politique et technique du processus d’édification de la nouvelle ville de Zenata,
place les activités de compensation des biens expropriés et de la réinstallation des personnes déplacées
involontaires sous la responsabilité des plus hautes autorités régionales et préfectorales (Wali et
Gouverneur). Cependant, il accorde à la SAZ un rôle moteur dans les structures techniques de mise en
œuvre : Secrétariat du Comité technique institué par le Protocole de 2006 et du Comité Local de Suivi de la
réinstallation des bidonvillois institué conformément à la pratique PVSB.
C’est cette position qui a permis à la SAZ, par exemple, d’activer la dynamique qui a conduit au déblocage
du processus de réinstallation des bidonvillois à travers l’offre d’une nouvelle options réclamée par les
PAPs : le recasement sur des lots de terrains à l’intérieur de la nouvelle ville.
En outre, la SAZ intervient auprès des autorités et institutions concernées pour obtenir et hâter la réalisation
des activités qui relèvent de leurs responsabilités dans le cadre de la législation marocaine, qu’il s’agisse
d’expropriation (Domaines), de planification urbaine (Agence Urbaine), de financement (banques),
d’établissement des listes d’éligibles (autorités locales)..
41 Novembre 2014
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Supervisant ces trois pôles, la Direction générale agit sous l’autorité du Président du Groupe CDG dont la
SAZ est une filiale.
SAZ a renforcé ces derniers mois son équipe de réinstallation, par le recrutement d’un responsable
accompagnement social, d’une accompagnatrice sociale et d’un chef de projet recasement. Les chapitres
finaux (en particulier le chapitre 11) du présent document présentent des détails supplémentaires, qui seront
affinés dans le PAR.
42 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
L’annexe 1 présente les compte-rendu d’entretiens et de réunions menées par Oréade-Brèche dans le cadre
de la préparation du présent CPR. Ces informations seront précisées dans le cadre de la préparation du PAR
(voir questionnaires d’enquêtes complémentaires en annexe 2).
4.2. Localisation
Le Projet s’étend entre les deux principales agglomérations de la région, celles de Casablanca et
Mohammedia. Il se présente sous forme d’un rectangle de 5.500 m de long (le long de la côte) et 3.500 m de
large et couvre une surface de 1.830hectares. Le site est relativement plat, avec des pentes faibles à modérées
orientées vers l’Océan Atlantique. A l’arrière du cordon dunaire un bas-fond parallèle à la côte comporte
encore une agriculture irrigable. La zone est marquée par la proximité immédiate de la ville de
Mohammedia. Sur le plan administratif, elle est située en totalité sur le territoire de la Commune Urbaine de
Aïn Harrouda, Préfecture de Mohammedia, Région du Grand Casablanca.
Toujours d’après l’EIES, plusieurs exploitations agricoles d’agriculture et élevage occupent l’espace du
Projet, avec des équipements de pompage privé pour l’irrigation de cultures maraîchères. Le statut foncier
dominant est Melk (privé).La zone du Projet se caractérise par son important potentiel agricole, avec des
surfaces agricoles de l’ordre de 1.500 ha, soit 82% de la superficie totale de la Ville Nouvelle (1.836 ha5).
L’assolement pratiqué comporte une succession de céréales d’hiver et de légumineuses. En 2011,
l’occupation du sol est dominée par la céréaliculture, qui représente 76% de la superficie totale, soit 1.400
ha. En second lieu, l’activité maraîchère se pratique principalement sur des terres irriguées qui
représentent6.6% de la superficie totale de la zone du projet (100 ha).L’irrigation est cependant assez limitée
et dépend principalement des eaux souterraines caractérisées par une salinité élevée, ce qui représente une
contrainte majeure pour le développement d’une activité agricole plus rentable. Quelques plantations
d’arbres fruitiers sont également observées. Le potentiel agricole de la zone apparaît dans l’ensemble mal
exploité, est en partie abandonné (terrains agricoles inutilisés), et ne représente pas un poids régional
important.
5 Y compris port sec, qui ne fait pas partie de la zone sous la responsabilité de la SAZ et n’est pas couvert par le présent CPR.
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Les chiffres ci-dessous proviennent de l’analyse par le consultant de différents tableaux fournis par SAZ. Ils
devront être vérifiés à la lumière des résultats du recensement complémentaire entrepris par SAZ.
6
C’est à dire la partie de la ville nouvelle placée sous la responsabilité de la SAZ, compte non tenu de la zone du Port Sec, qui
de son côté contient 4 bidonvilles.
7 Les constructions à caractère temporaire peuvent être autorisées (dans le cadre d’une autorisation d’occupation du domaine
public maritime) mais pas des habitations constituées de matériaux permanents. La plupart des cabanons sont constitués de
matériaux permanents, et certains sont en fait de considérables villas.
8
C’est à dire « de Znata » (ou Zenata).
9 Et à ne pas confondre avec les “Znati”.
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Tableau 5. Caractéristiques démographiques de la population des bidonvilles (détail par bidonville – sur la base des données du ratissage PANEX)
Nom du Ben Biki 1 Biki 2 Brik Cristal Dahaya Edjid edjid Ghaz- Hassan Hroudat Hroudat Khinito Lahjar Lahjar Mzab Rai Sidiali Sidi ali Sidiali Zbir TOTAL
bidonville simo grand petit wane bouzik hmiry ben ben ben (baal)
azzouz azzouz azzouz
bzouaa loui ouladmalek
Nombre de 442 114 162 357 789 70 801 13 264 193 7 76 142 3185 251 635 437 12 73 6 140 8169
ménages
Homme chef de 350 82 120 282 646 63 577 11 207 158 7 65 119 2495 194 547 367 9 66 5 109 6479
ménage
Femme chef de 92 32 42 75 142 7 224 2 57 35 0 11 23 690 57 88 70 3 7 1 31 1689
ménage
Taille moyenne 3,63 3,37 3,70 3,59 4,07 3,97 3,57 3,77 3,69 3,70 3,71 3,82 3,85 3,83 3,85 3,84 3,67 3,42 3,97 5,33 3,94 3,79
du ménage
Taille du ménage 1--7 1--4 1--9 1--11 1--11 1--9 1--9 1--7 1--8 1--10 2--8 1--7 1--9 1—11 1--10 1--11 1--11 2--6 1--10 5--6 1--9 1--11
- extrêmes
Population totale 1606 384 600 1283 3212 278 2857 49 974 714 26 290 546 12184 966 2436 1604 41 290 32 551 30923
Nombre d'enfants 765 173 304 629 1620 142 1499 23 502 377 13 152 286 6132 503 1142 785 22 159 20 286 13412
Données communiquées par SAZ issues du « ratissage » PANEX, 2011 et mises en ordre par OB, 2013
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Aucune étude socio-économique n’est pour l’instant disponible sur cette population. Elle devra être fournie
par SAZ en vue du PAR. Les observations qualitatives de terrain indiquent que, dans l’ensemble, les
résidents secondaires appartiennent à des catégories socio-économiques aisées, alors les résidents principaux
semblent beaucoup plus modestes.
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50
32
54
1 à 5 indivis
5 à 10 indivis
11 à 15 indivis
136
16 à 20 indivis
Le nombre de propriétés où le propriétaire (ou l’un des co-propriétaires) réside est de 221
Par contre, on ne connait pas, au stade actuel, le nombre de propriétés dont tout ou partie est cultivé ni le
nombre de propriétaires ou de locataires fermiers qui cultivent. Cette information devra être fournie par SAZ
en vue du PAR
4.7.2. Zinataires
En ce qui concerne les ménages zinataires, on ne connaît que le nombre total de ménages qui est de 500. Par
contre, on ne connait pas les autres données indiquées dans le tableau ci-dessous. Ces points, nécessaires
pour le PAR, devront être connus grâce au recensement complémentaire.
4.8. L’habitat
Dans les bidonvilles un seul type d’habitat est reconnu par le programme VSB et reflété dans les règles
d’éligibilité: la « baraque ». Celle-ci revêt pourtant des aspects différents :
• Baraques à caractère plus ou moins temporaire constituées d'un ensemble de matériaux légers de
récupération : planches, tôles ondulées, cartons bitumés ; Ce type est majoritaire dans les bidonvilles
de Zenata ;
• Habitat construit ou durcifié avec des briques en ciment, qui parfois comporte même deux niveaux.
47 Novembre 2014
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La surface au sol de ces logements est variable de 40 à 100 m2. Si l’électricité et l’eau sont généralement
disponibles dans le bidonville, l’assainissement eaux usées demeure inexistant et l’évacuation des eaux
pluviales, quand elle existe, est largement déficiente.
L’habitat (hors bidonvilles) est en général en dur avec un équipement intérieur plus ou moins confortable.
Quelques-uns habitent sans titre dans des maisons des Domaines (généralement des bâtiments datant de la
colonisation et nationalisés dans les années 1970 au titre de la société publique SOGETA, disparue depuis).
Les « cabanons » sont pour leur grande majorité construits sur le domaine privé de l’Etat. Aux termes des
autorisations d’occupation temporaire du domaine privé de l’Etat délivrées aux attributaires, seuls des
matériaux légers (bois) étaient possibles. Cependant, la quasi-totalité de ces « cabanons » sont désormais
construits en dur et certains sont de véritables villas, avec étage et manifestement assez luxueux.
Ces résultats établissent que les bidonvillois, loin d’être uniformément vulnérables ou misérables, disposent
souvent d’un emploi régulier et de revenus, ce qui ne veut bien sûr pas dire qu’il n’existe pas de personnes
vulnérables dans les bidonvilles.
Ces données minimum devront être complétées par SAZ pour les autres habitants
48 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
Leurs chiffres d’affaires ne sont pas disponibles. Le nombre d’employés par entreprise n’est pas connu
systématiquement, mais des ordres de grandeur sont disponibles et il s’avère que certaines emploient jusqu’à
400 ouvriers) quand d’autres n’ont que 10 salariés ou moins. A partir de ces chiffres, le total des employés
affectés est estimé de l’ordre de 5.000. Le PAR présentera un inventaire plus précis du nombre d’employés
affectés.
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Les recensements déjà effectués par SAZ et les autorités locales ainsi que les investigations complémentaires
effectuées lors de nos missions de terrain –à la fois par les focus groups effectués et par les visites de
terrain- nous ont permis d’identifier les impacts prévisibles, par catégorie de PAP. Ces impacts sont relatifs
aux domaines suivants :
• Terres ;
• Bâtiments ;
• Moyens de vivre.
10
Avec cependant quelques exceptions, telles que les sociétés Magister Bois et Motex.
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Tableau 10. Impacts potentiels sur les biens et les moyens d’existence des différents types de PAPs
Catégorie de PAP Catégories d’impact potentiel11
Terres Bâtiments Emploi et moyens d’existence
1)Propriétaires fonciers
Propriétaires fonciers résidents sans activités Perte permanente Perte des maisons S’ils sont employés des entreprises transférables sur la ZI :
agricoles sur leurs propriétés de terres d’habitation et autres risque de perte temporaire de revenus.
bâtiments S’ils sont artisans, commerçants ou exerçant une profession
informelle dans la zone affectée : perte temporaire de revenus
Propriétaires fonciers résidents sur leurs Perte permanente Perte des maisons Perte de leurs sources de revenus
parcelles et y exerçant des activités agricoles de terres d’habitation et autres
et/ou d’élevage bâtiments
Propriétaires fonciers non résidents Perte permanente Perte des loyers si les terres sont louées et perte de revenus si
de terres ils les exploitent
2) Zinataires Perte des maisons S’ils sont employés des entreprises transférables sur la ZI :
d’habitation et autres risque de perte temporaire de revenus
bâtiments S’ils sont artisans, commerçants ou exerçant une profession
formelle ou informelle dans la zone affectée : perte temporaire
ou définitive de revenus
S’ils sont agriculteurs, perte de leurs sources de revenus, s’ils
sont pêcheurs, perte temporaire ou définitive de leurs sources
de revenus.
3) Locataires Perte de leur habitation Idem zinataires
4) Cabanoniers
Cabanoniers titulaires d’une concession Perte de leurs cabanons Perte de revenus locatifs pour ceux qui louent le cabanon
d’occupation non résidents
Cabanoniers titulaires de concessions Perte de leurs cabanons Idem zinataires
d’occupation résidents
Cabanoniers locataires résidents Perte de leur habitation Idem locataires
11 Comme indiqué plus haut, ce tableau présente les impacts. Les mesures de compensation sont présentées plus loin.
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12 Généralement des ouvriers agricoles résidant à titre gracieux ou onéreux sur les terres de leurs employeurs et dans des bâtiments d’habitation mis à disposition par ces derniers. Il s’agit parfois de
personnes vulnérables (personnes relativement âgées) ayant résidé sur place depuis longtemps. Dans certains cas, ces domaines relèvent du domaine privé de l’Etat (anciennes exploitations
agricoles ayant appartenu à une société parapublique aujourd’hui en faillite, la SOGETA).
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Les personnes physiquement déplacées, notamment les bidonvillois, mais aussi les résidents des domaines et
les zinataires, pourront se voir proposer, sous réserve d’éligibilité et dans la mesure du possible, une option
entre les possibilités suivantes :
• Compensation sous forme de relogement (octroi d’un appartement dans le parc social) ;
• Compensation sous forme de recasement (octroi d’une parcelle et auto-construction du logement).
Dans les deux cas, (relogement et recasement), la réinstallation se fera sur le territoire de la Ville Nouvelle,
ce qui permet de minimiser les impacts sur les moyens d’existence dans la mesure où les personnes affectées
ne changent pas de bassin d’emploi.
6.3.2. Date-limite
Conformément aux normes appliquées par la BEI et par l’AFD, une date-limite est déterminée pour éviter les
installations opportunistes visant à obtenir des compensations indues. La date limite est la date des
opérations de recensement destinées à déterminer les ménages et les biens éligibles à compensation.
Les dates retenues sont celles auxquelles les listes d’éligibilité ont été établies, et sont les suivantes :
• Avril 2012 pour les bidonvilles (ratissage PANEX);
• Mars2008 pour les propriétaires et entreprises relevant des procédures d’expropriation (recensement
des expropriés dans le cadre de l’établissement de l’arrêté de cessibilité).
Le ratissage, dans la pratique du programme VSB, constitue un recensement complet des baraques situées
dans le bidonville, et des chefs de ménage qui en sont propriétaires informels. Les listes d’éligibilité établies
à l’occasion des ratissages sont considérées par les autorités locales comme finales (sauf plaintes traitées
dans le cadre des mécanismes propres au VSB). Il est donc naturel que la date-limite prévue par les normes
internationales corresponde à la date du ratissage.
En ce qui concerne les biens formels qui relèvent de l’expropriation, l’arrêté de cessibilité est établi sur la
base des données cadastrales disponibles à la date où l’arrêté est pris. La date de l’arrêté de cessibilité
correspond, par sa finalité, à la date-limite prévue par les normes internationales. L’arrêté de cessibilité est
publié au bulletin officiel et affiché dans les locaux de la commune et dans les locaux des annexes
administratives. L’établissement de l’arrêté de cessibilité a été précédé (fin 2007) d’une enquête foncière
auprès des ayants droit des 800 parcelles expropriées. Le propriétaire de chaque parcelle a été informé de la
procédure d’expropriation et a signé un procès verbal attestant qu’il a reçu cette information. Par ailleurs, la
majorité des expropriés ont consigné par écrit, pendant la même période, des réclamations relatives à leurs
biens auprès de l’expropriant (La direction des domaines a réalisé 4600 Procès-Verbaux dans le cadre de
l’enquête parcellaire et 4350 consignation de réclamation ou observations ont été effectué par les PAPs).
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Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
Normalement, les personnes relevant des alinéas a) et b) ci-dessus reçoivent une compensation pour les
terres qu’elles perdent. Les personnes relevant du c) reçoivent une aide à la réinstallation en lieu et place de
la compensation pour les terres qu’elles occupent, et toute autre aide permettant d’atteindre les objectifs
énoncés dans le présent CPR, à la condition qu’elles aient occupé les terres dans la zone du projet avant la
date limite d’éligibilité fixée par le Projet. Les personnes occupant ces zones après la date limite n’ont droit à
aucune compensation ni aucune autre forme d’aide au recasement.
Les personnes relevant de l’alinéa c) sont les plus nombreuses, puisqu’il s’agit des bidonvillois, des
locataires et des occupants des domaines, soit 8.359 ménages sur un total de 9.515 ménages.
En d’autres termes, les occupants informels (catégorie c) ci-dessus) sont reconnus par la politique PO 4.12 et
le standard 6 de la BEI comme éligibles, non à une indemnisation pour les terres qu’ils occupent, mais à une
assistance à la réinstallation sur un site qui ne risque pas d’être affecté dans le futur par un déplacement.
Cependant, les personnes qui viennent occuper les zones à déplacer/compenser après la date-limite ne sont
pas éligibles à compensation ni à d’autres formes d’assistance.
Le Projet suit ces normes pour ces trois catégories. Ainsi les deux premières reçoivent une compensation en
numéraire, tandis que les bidonvillois (la troisième catégorie) sont soit réinstallés dans un logement social
soit reçoivent un lot.
6.3.4. Eligibilité à la compensation pour les autres biens que les terres
Toutes les personnes faisant partie des trois catégories ci-dessus (c’est à dire les occupants présents à la date
limite) reçoivent une compensation pour la perte des biens autres que la terre (c’est à dire les bâtiments et les
cultures).Pour les bâtiments, les dispositions de compensation ont déjà été mises en place par la SAZ. Pour
les cultures, le projet attendra que les récoltes soient faites.
Pour les bidonvillois et les résidents des anciens domaines agricoles, l’éligibilité est basée sur les ratissages
menés et validés par les autorités locales avec l’assistance d’un bureau d’études contracté par SAZ
(PANEX). Les ratissages dans les différents bidonvilles permettent de prendre en compte tous les ménages
résidant dans ces bidonvilles.
Pour les autres occupants (propriétaires, zinataires, entreprises), l’éligibilité est établie à la fois sur la base
des arrêtés de cessibilité qui reflètent la manifestation des ayant-droits « propriétaires »auprès de la
Commission compétente établie auprès du caïdat d’Aïn Harrouda et sur un recensement complémentaire
pour prendre en compte les autres ménages autonomes vivant dans les maisons des zinataires et des
propriétaires.
6.4. Impacts sur les revenus et assistance à la restauration des moyens d’existence
Un principe fondamental des normes internationales relatives à la réinstallation est que la situation socio-
économique des personnes affectées par la perte de terre doit, après le déplacement, être au moins
équivalente sinon meilleure qu’avant le déplacement.
Si l’impact sur les terres est tel que les personnes sont affectées dans leurs moyens d’existence, la préférence
doit être donnée au remplacement « terre pour terre » plutôt qu’une compensation monétaire. Ceci n’est pas
mentionné dans la législation marocaine qui ne prévoit que des indemnisations.
55 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
D’autre part, le standard 6 de la BEI et la PO 4.12 généralise cette exigence aux personnes
« économiquement déplacées », c’est à dire celles qui ne perdent pas forcément des biens physiques, mais
perdent leurs moyens de subsistance :
• Soit définitivement : ceci peut être le cas par exemple pour les personnes employés par les
occupants des cabanons à des travaux domestiques tels que le ménage ou le gardiennage, qui seront
affectées par la disparition des cabanons, mais ils pourront retrouver ce type d’emploi avec les
nouveaux résidents, et les centres commerciaux, universitaires et de santé qui vont s’installer. C’est
aussi le cas des personnes dont les revenus sont issus de petites activités liées aux bidonvilles (petits
métiers, élevage, etc.)Des dispositions sont indiquées plus loin pour annuler ou au moins réduire les
risques concernant cette catégorie.
• Soit temporairement : artisans commerçants, employés, qui perdent leurs activités pendant le temps
du déménagement et la restauration de la clientèle. Ceci sera pris en charge dans le cadre de
l’indemnité de transfert, qui est destinée à couvrir les pertes de revenus survenant dans la période de
transition liée à la réinstallation de l’activité.
Les mesures de restauration du niveau de vie seront précisées dans le Plan d’Action de Réinstallation (PAR)
et discutées avec les PAPs dans des consultations publiques et lors d’entretiens individuels. Elles
comprendront les mesures suivantes :
• Appui aux agriculteurs qui en expriment le souhait pour les aider à trouver de nouvelles terres
agricoles ;
• Mesures de renforcement des capacités et appui technique pour les différents corps de métiers
affectés (plombiers, électriciens, mécaniciens, agriculteurs, etc.);
• Maintien d’une zone agricole et de maraîchage à l’intérieur de Zenata (80 à 100ha à l’intérieur des
espaces verts prévus) à condition d’obtenir pour cela l’accord des autorités d’urbanisme.
• Soutien à la micro-finance (épargne et crédit), et autres mesures de développement des petites
activités commerciales et artisanales ;
• Formation et développement des capacités.
• Incitation forte des nouvelles entreprises d’embaucher en priorité de la main d’œuvre locale
6.5. Consultation
Dans ce domaine la réglementation marocaine ne prévoit aucune disposition particulière. Cependant la SAZ
a déjà mené des actions de consultation, d’information, et de négociation, qui devront se structurer et se
renforcer dans le cadre d’une stratégie cohérente (décrite avec plus de détail au chapitre 8 du présent CPR) :
• Des campagnes d’information et de consultation devront être engagées dans chaque site concerné,
pour présenter et discuter les options d’indemnisations/compensation(relogement en logement social,
lot et auto-construction de la maison, indemnisation en numéraire) pour les bidonvillois, les résidents
des domaines et les zinataires ;
• Les aspects liés au genre, particulièrement les spécificités de la communication avec les femmes
dans le contexte des bidonvilles, et les activités qui en découlent (focus groups avec les femmes,
entretiens individuels menés par des femmes avec les femmes, plutôt que par des hommes) feront
l’objet d’une attention particulière (SAZ a recruté une travailleuse sociale pour assurer cet aspect) ;
• Ces campagnes d’information et de consultation se poursuivront durant toute la phase de mise en
œuvre et le suivi ;
• Un mécanisme spécifique d’enregistrement et de traitement des plaintes sera mis en place (voir
détails au chapitre 8).
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En outre, la SAZ avait décidé de prendre en compte les entreprises affectées en créant une zone industrielle
de réinstallation au sein de la Ville Nouvelle.
Cependant, ce cadre, essentiellement fondé sur la réglementation et les politiques et programmes marocains,
ne permet pas de prendre en compte certains impacts, en particulier le déplacement économique (petites
activités, employés des entreprises), et certains aspects du déplacement physique (petits propriétaires
résidents).
7.2. Terres
7.2.1. Eligibilité
7.2.1.1. Normes
Dans le cadre du projet Zenata, conformément à la réglementation marocaine, seuls les propriétaires titrés
(propriété formelle) ou détenteurs de droits coutumiers sont indemnisés pour les terres perdues, dans le cadre
des procédures d’expropriation. Les occupants informels ne sont pas indemnisés pour la perte des terres,
mais reçoivent à prix très réduit un terrain de réinstallation en remplacement de la terre perdue (catégorie c-
des personnes éligibles telles que définies par la PO 4.12, voir § 6.3.3ci-dessus). Les locataires reçoivent
également à prix très réduit un terrain de remplacement.
En résumé :
• Propriétaires titrés et coutumiers: Indemnisation de la terre dans le cadre de l’expropriation, avec en
plus une possibilité d’obtenir un lot à prix préférentiel à l’intérieur de Zenata ;
• Occupants informels et locataires : Possibilité d’obtenir un appartement social à un prix
subventionné ou un lot à l’intérieur de Zenata pour l’auto-construction.
57 Novembre 2014
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Les standards internationaux exigent que les terres soient indemnisées à la valeur intégrale de remplacement,
qui est la somme du prix du marché pour des terres similaires et des coûts de transaction (frais et taxes de
mutation).D’autre part, ces normes privilégient le remplacement des terres affectées par des terres de
potentiel équivalent par rapport à la compensation en numéraire
Les prix proposes par la Commission administrative d'évaluation et d'expertise apparaissent généralement
inférieurs à ceux observés sur le marché. Cependant, tous les propriétaires utilisent la possibilité qui leur est
laissée par la législation de rechercher une amélioration de leur indemnisation devant la justice. L’expérience
montre que le tribunal compétent accorde en général des valeurs nettement supérieures à celles initialement
proposées dans le stade amiable de la procédure, qui sont de l’ordre de 600 DH par m2.Un tel niveau est
suffisant pour acquérir des terres agricoles de remplacement au voisinage, en dehors du territoire de la ville
nouvelle.
7.3. Cultures
7.3.1. Eligibilité
7.3.1.1. Normes
Les cultures observées dans les emprises du Projet lors du recensement sont éligibles à compensation.
L’indemnisation est payée au cultivateur (et non au propriétaire). Cependant, les situations de location ou de
métayage doivent être examinées attentivement pour déterminer une clé de répartition juste entre propriétaire
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et métayer ou locataire. Les cultures pérennes (arbres notamment) plantées après la date limite ne sont pas
éligibles à compensation. Si la culture annuelle peut être récoltée avant la destruction, elle ne sera pas
indemnisée, comme cela est prévu par l’arrêté de cessibilité.
L’évaluation des cultures pérennes doit être faite par comptage lors du recensement. Le calcul de la valeur
intégrale de remplacement impose de ne pas considérer seulement le produit de la culture sur une année,
mais de prendre en compte le coût de ré-établissement de la plantation (plants, mise en place et autres), ainsi
que le produit perdu pendant les années nécessaires au ré-établissement de la plantation.
Les bidonvillois ont droit à un logement social subventionné dans le cadre habituel du programme VSB.
Pour assurer la conformité aux normes internationales, SAZ introduit en plus deux options : compensation en
numéraire et recasement (lot viabilisé pour auto-construction de la maison d’habitation sur le territoire de la
Ville Nouvelle).
Les propriétaires autochtones, y compris les zinataires reçoivent une indemnisation de leur bâti à la valeur
réelle. Comme les bidonvillois, ces derniers auront droit à un logement social ou un logement économique
ou un lot de terrain à l’intérieur de Zenata. Les locataires et les résidents des domaines seront traités comme
les bidonvillois.
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Le projet SAZ prévoit les compensations suivantes, allouées au niveau du ménage affecté :
• Pour les bidonvillois : pas d’indemnisation des bâtiments, mais choix pour chaque ménage
recensé entre relogement et recasement:
o Relogement : Accès un appartement à un tarif subventionné (100.000 DH dont 20.000 DH à
verser immédiatement en numéraire et 80.000 DH sous forme de prêt)
o Recasement : allocation à deux ménages d’un terrain à prix subventionné pour construction
d’un immeuble de recasement bi-familial en R+3, avec de préférence participation à
l’investissement d’un tiers associé ;
• Pour les zinataires : indemnisation au prix réel des bâtiments et proposition de réinstallation aux
mêmes conditions que les bidonvillois (relogement ou recasement) pour ceux dont la compensation
est inférieure à 250.000 DH ;
• Pour les locataires et les résidents informels des domaines (SOGETA), proposition de réinstallation
aux mêmes conditions que les bidonvillois (relogement ou recasement) ;
• Pour les concessionnaires de cabanons, qui ont pour la plupart construit en dur alors que les
constructions devaient être seulement en bois, indemnisation du bâti à la valeur réelle, et pour les
cabanoniers résidents dont la compensation est inférieure à 250000 DH, mêmes propositions de
réinstallation que pour les bidonvillois (relogement ou recasement) ;
• Pour les locataires résidents à l’année de cabanons, même proposition de compensation que pour les
bidonvillois (relogement ou recasement).
Les activités informelles exercées dans les bidonvilles sont identifiées et sont en cours d’analyse.
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recasement disposeront, de la même manière, d’un certain délai pendant lequel ils pourront récupérer les
matériaux constitutifs de leur logement avant démolition par le projet.
7.8. Cas des ménages bidonvillois ayant opté pour le relogement avant introduction de
l’option recasement
Du fait de l’introduction relativement tardive dans le programme de l’option de recasement (attribution d’un
lot bi-familial pour auto-construction d’un immeuble R+3 destiné aux deux ménages), des ménages qui
auraient opté pour le relogement (appartement social) avant que l’option de recasement ne soit introduite
pourront, si elles n’ont pas encore déménagé, si l’hypothéque n’est pas encore inscrite sur le titre foncier de Formatted: French (Belgium)
l’appartement, et si elles en font la demande, récupérer les fonds déjà versés pour le relogement et bénéficier
du recasement au lieu du relogement. Les modalités détaillées de cette récupération seront discutées avec les
institutions concernées (en particulier Dyar Al Mansour) et seront précisées dans le PAR.
Dans tous les cas, que le principe ci-dessus s’avère finalement possible ou non, la SAZ appuiera les
personnes affectées par la perte de terres agricoles dans la recherche de terres de remplacement à proximité
de la Ville Nouvelle, de sorte à limiter l’impact du projet sur les moyens d’existence des agriculteurs
affectés. Ceci s’appliquera aux propriétaires titrés de parcelles agricoles.
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Perte de bâtiment Occupants informels ▪ Pas d’indemnisation du bâtiment, ▪ Compensation du bâtiment à la ▪ La proposition de réinstallation
d’habitation privé mais offre de réinstallation valeur intégrale de remplacement subventionnée peut convenir, mais baisser
subventionnée (logement social plus indemnité de déménagement) ou supprimer la part à payer pour les
ou lot de recasement) Ou vulnérables
▪ Réinstallation dans un bâtiment de
caractéristiques et de surface
équivalentes ou supérieures et
indemnité de déménagement
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Le tableau suivant résume les conditions d’accès faites aux différentes catégories de Personnes Affectées par
le Projet pour les différentes options de compensation: Formatted: French (Belgium)
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En outre, une consultation formelle des populations affectées a été organisée à la mi-mai 2014 (journées
« Portes Ouvertes »). Dans ce cadre, les populations affectées, hommes et femmes, ont eu l’occasion de
s’exprimer longuement sur le programme SAZ en général et sur la réinstallation en particulier. Un point
spécifique a été mentionné à de nombreuses reprises par les personnes qui se sont exprimé à cette occasion
(hommes et femmes) : qu’elles souhaitaient se voir offrir une option de recasement (lot destiné à l’auto-
construction) à l’intérieur de la Ville Nouvelle, pour pouvoir bénéficier des avantages économiques et
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sociaux qu’apporterait le Projet. A la suite de cette consultation, et en tenant compte de ces souhaits
exprimés par une majorité des intervenants issus de la population, une décision particulièrement importante a
été prise par la SAZ et par le Gouverneur de la Préfecture de Mohammedia : un site de réinstallation est créé
à l’intérieur de la Ville Nouvelle pour permettre ce recasement « in situ).
La planche suivante présente quelques photos de ces deux journées de consultation issues d’une vidéo
tournée par la SAZ13.
13
Cette dernière est disponible dans son intégralité (version arabe sous-titrée français) à l’adresse suivante :
https://docs.google.com/file/d/0B2N8vEgor8H7Z0dERWlfTVBiMzA/edit?usp=sharing Field Code Changed
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• Information de base sur le projet et son impact en terme de déplacement, et sur les principes de
compensation et de réinstallation tels qu’ils sont présentés dans le présent CPR et ceci auprès de
chaque catégorie de PAP au cours d’une ou plusieurs réunions publiques (des réunions de ce type –
« journées portes ouvertes » ont été menées en mai 2014 et seront renouvelées dans le cadre de la
préparation du PAR) ;
• Enquête socio-économique participative : les études complémentaires socio-économiques prévues
dans le cadre du recensement des personnes et biens affectées doivent permettre de poursuivre la
démarche d’information des personnes concernées, ainsi que des autorités locales et autres
intervenants locaux (Organisations communautaires, Projets et ONGs). En outre, ces enquêtes
doivent également permettre de recueillir les avis, doléances et souhaits de la population sur la
réinstallation ;
• Consultation sur le CPR, puis sur le PAR provisoire : une fois que chacun des deux documents sera
disponible sous forme provisoire, il sera discuté, non seulement avec SAZ et les bailleurs, mais aussi
avec les autorités locales et les représentants de la population lors de journées portes ouvertes (une
session pour le CPR et une autre pour le PAR) ;
• Le processus de consultation avec les PAP se poursuivra durant la mise en œuvre du PAR, selon des
modalités qui seront détaillées dans le PAR, mais qui seront au minimum basées sur la mise en place
de comités de réinstallation (comprenant des représentants des populations déplacées, à la fois des
hommes et des femmes) .
Il est nécessaire que toutes les réunions publiques et autres réunions de consultation soient correctement
documentées à l’aide de fiches de réunions.
Les annexes 4 et 5 présentent, respectivement, une fiche de plainte, et une fiche de compte-rendu de réunion.
8.3. Ressources
8.3.1. Moyens propres à SAZ
Afin de renforcer sa capacité à accomplir les missions relatives à la planification et à la mise en œuvre du
processus de réinstallation des PAPs parmi lesquelles celles d’information, de consultation, et de
participation dont elle a la responsabilité, SAZ a renforcé sa cellule en charge de la réinstallation. Elle est
désormais composée de deux cadres, d’une chargé d’accompagnement social et bénéficie de l’appui d’un
BET spécialisé sous contrat avec la SAZ. Les activités de communication (information, consultation,
participation) sont menées en collaboration entre le département en charge de la communication et la cellule
en charge des aspects sociaux du projet. Les autres cadres impliqués (jusqu’au niveau de la direction
générale) participent également. Le PAR précisera les ressources nécessaires pour la mise en œuvre et le
suivi des activités de communication relatives au processus de réinstallation et les besoins éventuels de
renforcement des capacités de SAZ dans ce domaine.
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quand elles ont besoin d’information. Le Guichet Unique rassemble du personnel mis en place par SAZ
(directement ou par le biais de Dyar al Mansour, autre filiale de la CDG spécialisée dans l’habitat social),
ainsi que les personnes et services requis par l’exécution de la procédure de réinstallation, tels que notaires et
officiers publics. Des réunions peuvent être conduites au Guichet Unique en cas de besoin.
SAZ fait actuellement évoluer le mandat du guichet unique vers une mission plus globale :
• En terme de population visée : il ne s’agit plus de toucher seulement les bidonvillois optant pour le
relogement (et cible de l’opération Dyar Almansour), mais de toucher l’ensemble de la population
affectée ;
• En terme de mission : il ne s’agit plus seulement de constituer les dossiers nécessaires au
relogement, mais plus globalement d’exercer une mission de sensibilisation, d’information, de
consultation concernant non pas seulement le relogement mais toutes les options disponibles pour
toutes les catégories concernées.
Le guichet unique n’est ainsi plus seulement un lieu où sont réglés des problèmes administratifs, mais plus
largement un processus intégré dans la stratégie générale de consultation publique mise en œuvre par la SAZ.
Dans le cadre de cette mission révisée, un nouveau guichet de sensibilisation a été ouvert dans les bureaux du
pachalik d’Ain Harrouda, en plus du guichet unique ouvert en premier lieu et destiné aux candidats au
relogement.
Formatted: French (Belgium)
70 Novembre 2014
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Néanmoins, un grand nombre de PAPs saisissent la justice dans le cadre de l’expropriation pour obtenir une
augmentation de leur compensation.
Pour éviter le recours systématique aux tribunaux en cas de plainte ou litige, SAZ mettra en place un
mécanisme extra - judiciaire de traitement des litiges faisant appel à l’explication et à la médiation par des
tiers. Chaque personne affectée, tout en conservant bien sûr la possibilité de recourir à la Justice marocaine,
pourra faire appel à ce mécanisme, selon des procédures précisées plus loin. Il comprendra trois étapes
principales :
• L’enregistrement de la plainte ou du litige,
• Le traitement amiable,
• Une médiation indépendante pouvant être déclenchée si nécessaire.
Il n’en reste pas moins que compte tenu du mécanisme de l’expropriation, un certain nombre de questions ne
peuvent être réglées que par la justice, même si le mécanisme amiable peut aider à formuler ces questions
correctement. Il s’agit en particulier des questions de successions ou de divorces, qui nécessitent
l’intervention d’un juge. Par contre, le mécanisme amiable sera particulièrement précieux pour traiter des
plaintes et doléances relatives à la réinstallation des bidonvillois.
Afin qu’ils soient situés à proximité et facilement accessibles, les lieux peuvent être les suivants :
• Les bureaux mobiles installés à leur abord, notamment les guichets de sensibilisation relevant du
mécanisme du guichet unique ;
• Les bureaux des caïdats et pachaliks de la zone.
L’annexe 4 présente un modèle de fiche de plainte. Un tableau mensuel de suivi de l’enregistrement des
plaintes sera produit en interne à la SAZ à l’attention de sa direction et des prêteurs pendant les six premiers
mois d’exécution du PAR, puis sa fréquence deviendra trimestrielle. Les statistiques concernant les plaintes
seront dissociés pour tenir compte du sexe des plaignants.
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• Trois à cinq représentants des populations, incluant des représentantes des femmes, choisis parmi les
organisations communautaires de base, les anciens, les autorités traditionnelles ou religieuses, et de
préférence également membres des comités de réinstallation ;
• Un représentant d’une ONG ou organisation de la société civile présente sur le terrain dans la zone
concernée et jouissant d’une haute estime de la part des populations.
Le comité de médiation se réunira environ une fois par mois, à adapter selon les besoins, en présence d’un
représentant du Projet. Ses réunions feront l’objet d’un procès-verbal. Une attention particulière sera
apportée à la possibilité pour les femmes de s’exprimer dans et au travers du comité de médiation.
L’accord éventuel sera sanctionné par un protocole signé des parties et dont le président du Comité de
Médiation se portera garant en signant également.
8.4.3. Rôles respectifs de la SAZ et de l’autorité locale dans la gestion des plaintes
Le rôle de l’autorité locale (caïdat) est de relayer les plaintes éventuelles et de faciliter leur enregistrement
dans le système de gestion des plaintes, de relayer l’information aux populations et aux comités de
réinstallation relativement au système de gestion des plaintes (où, comment), de faciliter la résolution des
plaintes qui concernent directement l’administration (telles que celles relatives aux équipements publics sous
sa responsabilité, ou celles relatives à l’expropriation pour lesquelles l’autorité locale peut jouer un rôle de
coordination vis-à-vis des autres administrations impliquées). Formatted: French (Belgium)
La SAZ coordonne l’ensemble du mécanisme, fait en sorte qu’aucune plainte enregistrée ne soit ignorée,
assure le respect des délais de traitement mentionnés plus haut, convoque le Comité de Médiation en tant que
de besoin et en assure le secrétariat. Une fois les principes de résolution décidés, la SAZ assure le suivi des
actions nécessaires et si nécessaire relance les parties responsables jusqu’à exécution de ces actions et
satisfaction du plaignant. La SAZ assure la clôture de la plainte dans le système de gestion une fois que les
actions nécessaires au traitement et à la résolution ont été achevées. Formatted: French (Belgium)
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9. GROUPES VULNERABLES
9.1. Principes de base
Les principes de base applicables à l’identification et à l’assistance aux groupes vulnérables dans le cadre du
programme de réinstallation de la SAZ sont issus des standards 6 (réinstallation) et 7 (groupes vulnérables)
de la BEI, à savoir notamment les suivants :
• Les groupes vulnérables, c’est à dire les personnes moins à même de bénéficier du programme, sont
identifiés et assistés de manière spécifique, en utilisant les dispositions correspondantes de la loi
marocaine et d’autres mesures si nécessaire ;
• Des mesures de consultation et participation spécifiques sont prises pour permettre à ces groupes de
participer à l’élaboration et à la mise en œuvre du programme ;
• Un suivi spécifique des personnes vulnérables est réalisé en cours de mise en œuvre de la
réinstallation, notamment aux phases les plus critiques (déménagement), et les mesures d’assistance
sont adaptées en fonction des résultats du suivi.
De manière générale, les critères de vulnérabilité peuvent comprendre, sans que la liste indicative ci-dessous
soit limitative :
• L’analphabétisme, qui exclut les personnes concernées de l’accès à l’information et de la
compréhension aisée des documents parfois complexes que requiert le processus de réinstallation ;
• La nationalité et l’appartenance ethnique (peu pertinent dans le contexte de Zenata mais néanmoins à
examiner) ;
• Le genre (les femmes étant généralement plus susceptibles d’être vulnérables, particulièrement
quand elles sont isolées ou chefs de ménage) ;
• L’âge, s’agissant notamment des vieillards, en particulier s’ils sont isolés, et des enfants chefs de
ménage (situation a priori rare dans le contexte marocain mais pas à exclure systématiquement) ;
• Le handicap physique ou mental,
• La maladie, s’agissant particulièrement des personnes atteintes de maladies graves ou incurables
telles que VIH/SIDA, tuberculose, cancers, etc…
• La pauvreté, s’agissant par exemple de ménages sans ressources régulières, ou dont les revenus sont
situés au niveau ou en dessous du seuil de pauvreté, et sans actifs leur appartenant en propre ;
• L’isolement familial et social, s’agissant par exemple des veuves et orphelins ne disposant pas de
réseau familial de solidarité.
L’identification des personnes vulnérables se fera dans le cadre du Projet Zenata en trois étapes, comme
suit :
• Pré-identification (actuellement en cours) sur la base des critères ci-dessus appliqués à titre
préliminaire de manière systématique, ainsi que d’une consultation avec les représentants des
communautés affectées, qui pourront indiquer des ménages potentiellement vulnérables non
préalablement identifiés par les équipes de SAZ ;
• Analyse de vulnérabilité, sur la base des critères identifiés ci-dessus à titre préliminaire, et
comportant notamment :
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o l’identification de ceux des critères ci-dessus qui sont pertinents dans la situation sociale
spécifique des personnes affectées par le projet (notamment pour les bidonvillois mais pas
uniquement14),
o une hiérarchisation de ces critères tenant compte de leur impact social (facteurs d’exclusion
sociaux et d’exclusion spécifiquement par rapport au processus de réinstallation),
o la pondération de ces critères (attribution d’une importance et d’une priorité à chacun d’eux),
pour aboutir à une « grille de vulnérabilité » à appliquer de manière flexible aux personnes
pré-identifiés comme potentiellement vulnérables ;
• « Screening », sur la base d’une enquête en face à face dans le ménage pré-identifié, permettant de
vérifier, au delà des critères de base énoncés ci-dessus, si le ménage est effectivement vulnérable
(présence ou absence de réseaux de solidarité familiale ou communautaire, niveau de pauvreté,
vérification de la réalité des handicaps ou maladies, etc…).
Le PAR précisera, sur la base de ces compléments d’études, notamment de l’analyse de vulnérabilité décrite
ci-dessus, et d’une pré-identification des personnes vulnérables, les critères de vulnérabilité et la grille de
vulnérabilité finalement retenus. Le « screening » de ces personnes sera effectué à des moments clés et revu
régulièrement : études complémentaires pour le PAR, passage devant le guichet unique, signature des
accords de compensation, paiements.
En pratique et en fonction des besoins et demandes des personnes vulnérables concernées, l’assistance
apportée prendra les formes suivantes :
• Accompagnement social spécifique, notamment assistance dans la procédure d’indemnisation (par
exemple procéder à des explications supplémentaires sur le processus, veiller à ce que les documents
soient bien compris, accompagner la personne à la banque pour l’aider à toucher le chèque
d’indemnisation) ;
• Assistance personnalisée à la compréhension des modalités financières d’accès aux parcelles ou
appartements ;
• Assistance personnalisée dans des situations de défaut de paiement des prêts accordés pour le
relogement, par exemple aide à la négociation avec l’organisme de crédit en vue d’un ré-
échelonnement ou d’une réduction des mensualités ;
• Assistance juridique et technique personnalisée à la formalisation des dossiers et documents
nécessaires (prêts, titres, accord avec le tiers associé, etc…), en particulier pour les personnes
analphabètes ;
• Assistance à l’identification d’un tiers associé, particulièrement pour les personnes faiblement
insérées dans les réseaux de solidarité familiale ou communautaire, notamment en recherchant à
mobiliser les investisseurs déjà actifs en tant que tiers associé pour d’autres familles du bidonville,
ou en cherchant à mobiliser les réseaux de solidarité familiaux et claniques là où c’est possible, ainsi
14
Les résidents des domaines de l’Etat (ex-SOGETA), certains zinataires, et même certains résidents des cabanons devront être Formatted: French (Belgium)
inclus dans cette analyse de vulnérabilité car les observations préliminaires effectuées par l’équipe de préparation du CPR
indiquent que dans ces catégories aussi pourraient se trouver des personnes vulnérables.
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Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
qu’en utilisant les possibilités offertes par des organisations non gouvernementales et des opérateurs
du logement utilisant des formules d’association similaires à celles du tiers associé ;
• Assistance dans les négociations avec le tiers associé, pour éviter toute spoliation de la personne
vulnérable par des individus peu scrupuleux ;
• Pour les ménages vulnérables recevant un paiement en numéraire, assistance dans la période suivant
le paiement pour que l’indemnité soit mise en sécurité et que les risques de mauvais usage ou de vol
soient limités par une incitation à ouvrir un compte bancaire par exemple ;
• Assistance durant le déplacement : fournir un véhicule et une assistance particulière, aider la
personne à trouver son lot de recasement, veiller à ce que d’autres ne viennent pas s’installer dessus,
etc…
• Assistance durant la période suivant le déplacement, surtout si les réseaux de solidarité dont
bénéficiait le vulnérable ne peuvent être reconstitués immédiatement : aide alimentaire, suivi
sanitaire, aide au transport, etc…
• Soins, si nécessaire, à des périodes critiques, notamment durant le déménagement et la transition qui
vient immédiatement après.
Le PAR inclura l’analyse de vulnérabilité décrite plus haut, l’identification des personnes vulnérables, ainsi
que des dispositions précises relatives à l’assistance, retenues comme étant les plus pertinentes dans la
situation sociale des personnes et groupes identifiées comme vulnérables parmi les possibilités mentionnées
au paragraphe ci-dessus.
L’expérience montre que l’assistance aux groupes vulnérables est souvent assumée efficacement par des
ONGs spécialisées, qui disposent des agents et de l’expérience pour prendre en charge les personnes
vulnérables. Le PAR identifiera précisément les mesures qu’autorise la législation marocaine en vigueur, les
mesures complémentaires éventuellement nécessaires, ainsi que les organismes publics et privés les mieux
placés pour exécuter ces mesures. La SAZ se dotera des moyens nécessaires, qui seront décrits dans le PAR,
pour suivre et superviser cette exécution, qu’elle soit confiée à des organismes extérieurs ou menée en
interne.
Le PAR définira la méthodologie d’assistance, les ressources (profils et compétences) nécessaires pour la
prodiguer ainsi que le profil et les capacités de l’entité qui en aura la charge (si externalisé), les termes de
références et les modalités de contractualisation et de suivi évaluation.
Le budget d’assistance aux personnes vulnérables prévoira au moins les deux postes principaux suivants :
• Actions spécifiques : assistance au déménagement, assistance à la reconstruction, identification d’un
« tiers associé » pour le financement de la reconstruction, assistance temporaire (aide alimentaire,
suivi sanitaire) ;
• Moyens requis pour l’exécution des actions tant en interne à la SAZ (un ou plusieurs travailleurs
sociaux issu par exemple d’une ONG spécialisée) que dans un éventuel prestataire dont
l’intervention serait jugée nécessaire, ceci pendant la durée de la réinstallation pour assurer le suivi
des groupes vulnérables.
75 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
Au sens du présent document, le suivi vise à corriger « en temps réel » les méthodes de mise en œuvre durant
l’exécution du Projet, alors que l’évaluation vise à vérifier si les objectifs généraux des politiques ont été
respectés et à tirer les enseignements de l’opération pour modifier les stratégies et la mise en œuvre dans une
perspective de plus long terme. Le suivi sera interne, et l’évaluation externe.
10.2. Suivi
10.2.1. Objectifs et contenu
Le suivi est destiné en premier lieu à s’assurer que la mise en œuvre du PAR aboutit aux résultats qui en sont
escomptés, à savoir le rétablissement des moyens d’existence et du niveau de vie des personnes déplacées au
moins à leur niveaux antérieur au déplacement. Il traitera essentiellement des aspects suivants :
• Suivi social et économique : suivi de la situation des déplacés et réinstallés, évolution du coût du
logement dans la zone de déplacement et dans celle de réinstallation, apparition de phénomènes de
spéculation foncière, état de l’environnement et de l’hygiène, restauration des moyens d’existence,
notamment l’agriculture, le commerce et l’artisanat, l’emploi salarié, et les autres activités ;
• Suivi des personnes vulnérables (voir chapitre 9) ;
• Suivi des aspects techniques : supervision et contrôle des travaux de construction ou d’aménagement
de terrains, réception des composantes techniques des actions de réinstallation ;
• Suivi du système de traitement des plaintes et conflits (voir chapitre) ;
• Suivi de la restauration des moyens d’existence : agriculture, activités commerciales ou artisanales,
et suivi des mesures d’assistance éventuellement mises en œuvre dans ce domaine.
Les chiffres produits permettront à la cellule de mise en œuvre du PAR de mettre en place des actions
complémentaires.
10.2.2. Indicateurs
10.2.2.1. Indicateurs globaux d’avancement et de succès
Les indicateurs globaux suivants seront utilisés :
• Nombre de ménages et de personnes affectés par les activités du Projet avec classification selon les
grandes catégories de PAPs distinguées dans le présent CPR,
• Nombre de ménages et de personnes réinstallés avec succès par le Projet,
• Nombre de personnes et de ménages avec des moyens d’existence restaurés avec succès,
• Nombre d’enfants scolarisés,
• Montant total des compensations payées.
Les indicateurs ci-dessus seront suivis à une fréquence trimestrielle par SAZ et présentés dans le rapport de
suivi trimestriel établi par SAZ (voir ci-dessous section 10.3). Tous les indicateurs seront dissociés selon le
sexe lorsque cela est pertinent.
76 Novembre 2014
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La valeur initiale de ces indicateurs de restauration des moyens d’existence sera établie à partir des enquêtes
socio-économiques prévues dans les compléments de recensements. Par la suite, ces enquêtes seront réitérées
à à raison d’une fois par an (rythme exact à préciser dans le PAR), sur un échantillon total de l’ordre de 500
ménages. Enfin, comme indiqué au chapitre 9, les personnes vulnérables feront l’objet d’un suivi social
spécifique. Ces indicateurs socio-économiques seront suivis à une fréquence annuelle pendant cinq ans après
la conclusion de chaque phase significative de réinstallation.
Un rapport de suivi plus substantiel sera produit annuellement. Pour les rapports trimestriels comme annuels,
des détails sur leur substance et leur plan type seront apportés par le PAR.
77 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
suspens, visitera les opérations de relogement et de recasement, et aura toute licence de s’entretenir librement
avec les populations affectées, les autorités locales, et les représentants de SAZ.
L’auditeur produira un rapport de suivi externe, qui sera soumis à SAZ pour vérification des données
factuelles, puis remis aux bailleurs de fonds.
L’auditeur pourra être soit un expert marocain, soit un expert international disposant d’une expérience au
Maroc. Son choix sera effectué par SAZ et soumis à la non-objection des bailleurs de fonds.
Les données produites dans le cadre du suivi serviront bien entendu pour la SAZ pour apporter les
corrections qui s’avèreront nécessaires afin mieux atteindre les objectifs de la réinstallation.
10.5. Evaluation
10.5.1. Objectifs
Les documents de référence pour servir à l’évaluation seront les suivants :
• Le présent cadre de politique de réinstallation,
• Les lois marocaines telles qu’elles sont décrites au chapitre 4,
• Les politiques de la Banque (OP 4.12),
• Le document PAR qui sera préparé dans le cadre du projet SAZ
L’évaluation utilisera les documents et matériaux issus du suivi interne, et en supplément, les évaluateurs
externes identifiés ou choisis par la SAZ procéderont à leurs propres analyses de terrain par enquêtes auprès
des intervenants et des personnes affectées par le projet.
10.5.2. Processus
L’évaluation du programme de réinstallation et d’indemnisation entrepris au sein du projet SAZ sera menée
par des auditeurs extérieurs disposant d’une bonne expérience de la question et si possible des spécificités
marocaines. L’association d’auditeurs internationaux et marocains est recommandée.
78 Novembre 2014
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La figure ci-dessous présente un organigramme de principe pour la mise en œuvre du PAR. Cet
organigramme sera précisé dans le PAR, qui présentera une allocation détaillée des principales tâches de
mise en œuvre ainsi que des détails sur les ressources à mettre en œuvre pour l’exécution, le suivi et le
contrôle de chacune de ces tâches.
79 Novembre 2014
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80 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
• Attribution des compensations en nature aux différentes catégories de PAPs, en complément des
indemnités en numéraire attribuées par le Juge ;
• Signature et approbation des documents relatifs au financement des compensations et opérations de
réinstallation,
• Préparation et attribution des contrats pour travaux de réinstallation et les actions
d’accompagnement,
• Suivi et coordination des paiements des indemnités d’expropriation et des autres indemnités,
• Validation des PV de réception provisoire et définitive des lotissements et immeubles de relogement
et recasement,
• Exécution et gestion des paiements,
• Enregistrement et suivi de la résolution des plaintes,
• Appel aux autorités locales et provinciales en tant que de besoin.
Cette cellule de projet est mise en place au sein de la SAZ. Elle pourrait avoir l’appui d’un bureau d’études
choisi par SAZ. La cellule de projet sera dirigée par un cadre expérimenté (10 ans) dans le domaine du
foncier, réinstallation, ou développement social en milieu urbain et rural, et si possible ayant déjà mené des
opérations similaires. Elle comporterait également un travailleur social expérimenté (10 ans) avec 2 adjoints
pour superviser l’activité des travailleurs sociaux de terrain (environ 3) qui pourraient appartenir à SAZ (de
préférence) ou être recrutés par l’entremise d’un bureau d’études.
81 Novembre 2014
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La facilitation de l’intervention d’un tiers associé pour les familles qui ne parviendraient pas d’elles-mêmes à
trouver un investisseur intéressé comprendra les aspects suivants :
• Recherche de promoteurs parmi les investisseurs déjà actifs en tant que tiers associé pour d’autres
familles du bidonville, et mise en relation de ces promoteurs potentiels avec les familles sans tiers
associé ;
• Information à travers les autorités locales et auprès des propriétaires fonciers de Zenata, notamment
sur le fait que des tiers associés sont nécessaires et que l’investissement est socialement responsable
et peut être financièrement rentable ;
• Mobilisation des réseaux de solidarité familiaux et claniques là où c’est possible ;
• Information des organisations non gouvernementales et des opérateurs du logement utilisant des
formules d’association similaires à celles du tiers associé pour diffuser largement l’information que
l’intervention de tiers associés est nécessaire à Zenata.
82 Novembre 2014
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Tableau 14. Barèmes d’indemnisation approchés pour les terres et bâtiments expropriés
Tableau 15. Coûts unitaires applicables aux bidonvillois et autres catégories réinstallées (préliminaire)
83 Novembre 2014
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Un budget préliminaire du PAR a été établi sur les bases actuellement disponibles et s’élève à environ 10
milliards de DH, soit environ 850 millions d’Euros. Ce budget est en cours d’évaluation plus détaillée et des
éléments précis de budget seront présentés dans le PAR.
84 Novembre 2014
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85 Novembre 2014
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86 Novembre 2014
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87 Novembre 2014
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1. Contexte
L’entretien a été décidé avec les habitants lors d’une visite exploratoire au bidonville faite par l’équipe du
consultant en compagnie du Caïd de l’annexe et du responsable foncier de la SAZ le jeudi 3 octobre 2013.
Arrivés à l’entrée du bidonville une partie de la population était rassemblé, vraisemblablement avertie de
notre arrivée. Ayant considéré qu’il n’était possible de discuter avec la population collectivement nous leur
avons proposé de tenir une réunion avec 6 à 10 représentants qu’ils choisiraient de jeudi à dimanche. Le lieu
de la réunion avait été fixé dans la baraque d’un des habitants qu’ils choisiraient.
2. L’entretien
L’entretien s’est déroulé finalement dans le mobile home. Ce sont les habitants qui ont amené les chaises car
il n’y en avait pas dans le mobile home.
3. Les participants :
- d’une part : le représentant de la SAZ, PANEX et le Consultant
- d’autre part 11 représentants de la population dont 5 appartenant à 4 associations actives dans le
bidonville , association le Citoyen, Association du Développement humain, Association l’Espoir,
Association le Bien pour le développement humain et l’aide sociale ; Association les Horizons AïnHarrouda.
Il y avait 6 autres personnes désignés à titre personnel pour représenter la population.
Profils des représentants de la population :
Du point de vue de l’âge le groupe était diversifié : il y avait des personnes âgées, retraités et autres (4
personnes) il y avait des jeunes (4 personnes) et des personnes âgées entre 40 et 55 ans.
Ils étaient tous des hommes
Le profil socio-professionel était diversifié aussi : il y avait 2 agents de sécurité dans des sociétés privées, 1
tenant d’une institution privée d’enseignement préscolaire au bidonville, 4 employés de sociétés privées dont
1 technicien spécialisé et 3 ouvriers, 3 retraités.
4. Contenu de l’entretien
Après la présentation des participants à l’entretien, le Consultant a présenté sa mission en mettant l’accent
sur la préparation du Plan d’Action de Réinstallation dont l’objectif est de planifier et d’exécuter la
réinstallation des populations déplacées dans le cadre du projet conformément aux normes internationales
afin de garantir la réduction ou à défaut la mitigation des impacts négatifs du projet de manière à garantir que
la population déplacée puisse restaurer ses moyens d’existence au moins à leur niveau d’avant le projet. La
présentation a souligné aussi le caractère participatif du processus d’élaboration du PAR et la nécessité de
consultation de la population à toutes les phases de son élaboration.
L’idée principale exprimée unanimement par les différentes personnes représentant la population est qu’ils
n’accepteraient pas du tout d’être relogés dans des appartements. Les arguments déployés pour défendre
cette idée sont multiples :
-le coût de la réinstallation pour les bidonvillois est largement supérieur dans l’option recasement
sur des lots de terrain par rapport à l’option relogement en appartement « si on a des lots de terrain, on peut
faire appel à un tiers associé qui assumerait le coût de la construction de 2 ou 3 niveaux ce qui permet au
bidonvillois de bénéficier d’un logement gratuit sans débourser aucun sous et peut –être même d’aménager
un logement supplémentaire (pour l’un de ses enfants par exemple) sur la terrasse.
L’argument du coût zéro est avancée corrélé à un autre argument, la pauvreté extrême des
bidonvillois dont la totalité ne disposent pas de quoi payer leur quote-part du logement (100 000 DH).
88 Novembre 2014
Ville nouvelle de Zenata – Maroc – Cadre de Politique de Réinstallation
-L’obligation qu’à l’état de les traiter à égalité avec les autres bidonvillois de Mohammedia ayant
tous bénéficiés de lots de terrain dans le cadre du PVSB.
-la superficie plus importante des logements édifiés sur des lots
-la densité, moindre (3 familles dans un R+2 sur un lot contre 16 voire plus dans un immeuble de
relogement).
-La discussion sur les activités et les revenus des bidonvillois a mis en évidence le lien avec le territoire de
la zone, en particulier la mer puis l’existence de petites activités dont des commerces alimentaires au sein du
bidonville.
Il est à noter que plusieurs représentants de la population ont refusé le principe de discuter d’autres options
que celle d’un lot de terrain et qu’ils ont insisté sur le fait que le lot de terrain doit être dans la zone du projet
non à son extérieur. Ils ont refusé par exemple de discuter l’éventualité de visite des logements qui leur sont
proposés.
Il apparaît clair que les positions exprimées ont été préparées et formulées en concertation entre les
participants.
A la fin de l’entretien le Consultant a rappelé l’objectif et les principes qui commandent le travail qui lui est
demandé par le MO de planification de la réinstallation des populations déplacées par la projet. Il a rappelé
aussi la complexité du projet et la nécessité d’une étude concertée, négociée des options de réinstallation qui
permettent au projet de se faire et d’aboutir à ses résultats et qui permettent à la population déplacée d’en
bénéficier comme un vecteur de son propre développement.
Une visite du bidonville devait suivre l’entretien mais elle a été reportée à la demande des bidonvillois à une
date ultérieure.
A la sortie une partie de la population était rassemblée (100 à 150 personnes) brandissant des banderoles et
des pancartes réclamant des lots de terrain et un traitement équitable par rapport aux autres bidonvillois de la
zone de Mohammedia ayant tous bénéficié de lots de terrain.
Constats :
1. Un grand déficit de communication autour du projet et des options de réinstallation qu’il offre.
2. Un raidissement de l’attitude des habitant de Cristal telle que rapportée par leurs représentants.
Recommandations du Consultant :
-Elaborer le plus rapidement possible d’autres options de réinstallation, en particulier l’option
d’octroi de lots de terrain dans une zone accessible et offrant le minimum d’infrastructures, d’emploi et d’
équipement sociaux, éducatifs, sanitaires nécessaires.
-Susciter et faciliter la constitution de structures de représentation de chaque catégorie de population
affectée par le projet qui soient des interlocuteurs du projet au nom de la population, sur la base d’une
analyse fine des modes d’organisation de la population, des structures formelles et informelles qui
cristallisent cette organisation, des leaderships et notabilité ayant la confiance de la population et la capacité
de la représenter.
-Engager aussi rapidement que possible ces deux préalables ainsi qu’ un processus de consultation de
la population.
89 Novembre 2014
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Informations sur les locataires de la même zone : Les interviewés affirment qu’il y a dans la même zone 27
ménages locataires, payant chacun entre 400 et 500 DH par mois. 5 sont locataires de logements chez la
même propriétaires et 20 louent des logements appartenant à un autre propriétaire. La situation
socioéconomique des autres locataires est selon eux modeste. La plus part sont des ouvriers dans des usines,
des ouvriers dans le bâtiment (ou maçons) ou exercent des petits métiers.
Le tableau (page suivante) présente un récapitulatif des données sur les locataires.
90 Novembre 2014
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91 Novembre 2014
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13.4 Membres du bureau de l’Association des propriétaires znatis (29 octobre 2013)
-Les positions des participants au focus group, tout en étant plutôt raisonnables sont formulées dans
une perspective de négociation.
-Leur discours fait souvent référence à leurs origines Znati. Nous sommes les vrais znatis, nous
sommes les habitants originaires de la zone, la tribu,
-Les participants critiques fortement l’association présidée par Mr Berd affirment que la « tribu » ne
lui fait plus confiance et ne lui accorde aucune légitimité pour la représenter.
-Ils affirment par contre que leur association est représentative de la « tribu ». L’association a tenu
sont AG constitutive le mois du ramadan auquel ont participé selon eux environ 150 propriétaires. Ils
affirment que l’association compte plus de 500 membres.
92 Novembre 2014
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Le revenu et le niveau de vie de tous les occupants permanents est plutôt modeste à moyen bas. Une
partie de leurs revenus provient de la location chambres aux vacanciers pendant l’été.
D’après le mokaddam, ces résidents accepteraient avec enthousiasme la proposition faite aux
bidonvillois.
93 Novembre 2014
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12. Y a t’il des personnes handicapées ou malades chroniques dans le ménage. OUI I__I NON I__I
94 Novembre 2014
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15. Activités ménage relatives à l’Agriculture/Elevage ou à un autre secteur indépendant (commerce, artisanat) :
f. Comptez-vous continuer votre activité après le déplacement : Oui I__I Non I__I
g. Si oui, à quelles
conditions ? _____________________________________________________________________________________
h. Comptez vous continuer cette activité d’agriculture après le déplacement : Oui Non
i. Si oui, où : ____________________________________________________
95 Novembre 2014
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16. RELOGEMENT :
16.1 Préfèreriez-vous être relogé en appartement social (expliquer les modalités) ou sur un lot où vous devrez assurer la
construction de votre logement (expliquer les modalités : APPARTEMENT DE RELOGEMENT / LOT DE
RECASEMENT
16.2 Où préféreriez vous être relogé : Sur la commune d’Ain Harrouda / Ailleurs :
___________________________________________
16.3 De quel type d’assistance estimez-vous avoir besoin en priorité dans la période du déplacement :
96 Novembre 2014
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1.Nom du bidonville
14. Comptez vous continuer cette activité d’agriculture après le déplacement : Oui Non
97 Novembre 2014
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14.3 Questionnaire PAP (bidonvillois avec activité non agricole dans bidonville)
1Nom du bidonville
11. Comptez-vous continuer votre activité après le déplacement : Oui I__I Non I__I
98 Novembre 2014
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1. Nom du Bidonville
5. Y a t’il des personnes handicapées ou malades chroniques dans le ménage. OUI I__I NON I__I
99 Novembre 2014
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Plaignant :
Nom, prénom :
Localité de résidence :
N° ménage :
Date : Lieu :
Participants Projet :
-
-
-
10
11
12
13
1 INTRODUCTION X
1.1 CONTEXTE ET OBJET DU PRESENT RAPPORT X
1.1.1 Contexte X
1.1.2 Objet X
1.2 CONDUITE DU TRAVAIL X
1.3 DEFINITIONS CLES X
9 SUIVI ET EVALUATION X
9.1 OBJECTIFS GENERAUX X
9.2 SUIVI X
9.2.1 Objectifs et contenu X
9.2.2 Indicateurs X
9.3 EVALUATION X
9.3.1 Objectifs X
9.3.2 Processus X
10.2 Budget X
11 CHRONOGRAMME X
11.1 Consultation X
11.2 Plan d’exécution X