Dutercq Y. (2005). Les régulations des politiques d éducation

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Revue des sciences de l'éducation

Dutercq, Y. (2005). Les régulations des politiques d’éducation.


Rennes, France : Presses universitaires de Rennes
Claire Lapointe

Volume 33, numéro 3, 2007

L’élève à risque dans l’école d’aujourd’hui : apprentissage,


adaptation sociale, intervention et réussite

URI : https://id.erudit.org/iderudit/018981ar
DOI : https://doi.org/10.7202/018981ar

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Éditeur(s)
Revue des sciences de l'éducation

ISSN
0318-479X (imprimé)
1705-0065 (numérique)

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Lapointe, C. (2007). Compte rendu de [Dutercq, Y. (2005). Les régulations des
politiques d’éducation. Rennes, France : Presses universitaires de Rennes].
Revue des sciences de l'éducation, 33(3), 780–783.
https://doi.org/10.7202/018981ar

Tous droits réservés © Revue des sciences de l'éducation, 2008 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des
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Les textes choisis assurent la cohérence de l’ouvrage qui vise d’abord à présenter
le modèle pédagogique développé par l’auteur pour l’enseignement du français,
langue première (chapitres 1, 2, 3), puis à cerner le contexte dans lequel se déroule
l’enseignement du français au Canada (chapitres 4, 5, 6). Par la suite, Cazabon fait
un bilan de la recherche en didactique et des interventions politiques qui visent
l’avancement de l’enseignement du français au Canada (chapitres 7, 8, 9).
Le fil conducteur de l’ouvrage concerne les changements qui s’imposent, selon
l’auteur, pour réussir l’enseignement du français à l’école. Ces changements concer-
nent le rapport aux contenus d’apprentissage, à l’enseignement et à l’apprenant.
Ils s’inscrivent dans une approche communicative du langage. Pour l’auteur, une
telle approche suppose une perception élargie des fonctions de la langue comme
globalité de moyens (p. 28) que les membres d’une communauté culturelle se
donnent pour exprimer leur culture et leur personnalité.
Le livre de Cazabon suscite l’intérêt à différents égards. D’abord, l’auteur pro-
pose des pratiques pédagogiques qui devraient aboutir à des résultats prometteurs
puisqu’elles visent non seulement l’enseignement du français, langue maternelle,
en classe, mais également l’engagement du milieu dans lequel évoluent les élèves
pour qu’ils puissent exprimer leur culture, en français. Ensuite, l’auteur soulève le
fait que peu de changements relatifs au financement accordé aux institutions
d’enseignement ou à la mise en œuvre de pratiques pédagogiques novatrices par
les enseignants ont été apportés à la suite des recommandations formulées par les
chercheurs au cours des vingt dernières années. Cazabon porte aussi un regard
interrogateur sur la formation des enseignants et sur la maîtrise du français et des
pratiques pédagogiques susceptibles de favoriser son acquisition par les futurs
enseignants du français. Ses propos invitent à la réflexion collective sur les enjeux
liés à l’enseignement du français, et interpellent les décideurs gouvernementaux
en matière d’enseignement du et en français, langue minoritaire.
Nous recommandons la lecture de cet ouvrage autant aux décideurs politiques
qu’aux formateurs d’enseignants et aux enseignants. Le choix des articles effectué
par l’auteur témoigne à la fois de préoccupations liées à des décisions politiques
en matière d’enseignement du français en milieu francophone minoritaire, et à
des pratiques pédagogiques qui s’inscrivent dans une démarche qui associe l’école
et l’ensemble des actions mises en œuvre par la communauté culturelle pour en
assurer l’acquisition et aussi la vitalité.
Renée Gagnon
Université du Québec à Trois-Rivières

Dutercq, Y. (2005). Les régulations des politiques d’éducation. Rennes, France :


Presses universitaires de Rennes.
Réalisé sous la direction d’Yves Dutercq, ce collectif présente une fine analyse
critique du processus de décentralisation de la gouverne de l’éducation, vécu dans

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différents pays européens, et ce, de manière plus intense depuis l’intégration euro-
péenne. Cette analyse m’apparaît fine, car tout en ayant un caractère international,
elle aborde cette problématique d’un point de vue à la fois micro et macro. Elle est
également critique : elle permet de mettre en exergue les incohérences et contra-
dictions présentes dans ce processus. Après avoir résumé chacun des principaux
textes, je conclurai en partageant mes observations quant aux forces et faiblesses
de cet ouvrage.
Le collectif comprend onze textes, dont une introduction et une conclusion
signées par Yves Dutercq et une postface de Michel Fabre. L’analyse macro se
retrouve plus particulièrement dans les chapitres signés par George Solaux (analyse
historique), Christian Maroy (comparaison entre cinq pays) et Joao Barroso (de
la régulation transnationale à la régulation locale) et l’analyse micro dans les cha-
pitres signés par Vincent Lang (le cas des inspecteurs d’académie), Agnès Van
Zanten (le cas des configurations locales) et Christophe Michaut (le cas des uni-
versités). Une analyse de niveau meso est également présentée dans les chapitres
d’Yves Dutercq (la gestion par les collectivités territoriales) et de Rémy Le Saout
(la gestion intercommunale).
L’analyse de Georges Solaux porte sur l’évolution des modes de régulation de
l’éducation en contexte français et européen de 1930 à nos jours. Elle est construite
à partir de textes, dont les sites web d’organisations internationales telles que le
FMI et la Banque mondiale. Solaux souhaite montrer que l’évolution des modes
de régulation de l’éducation en France dépend des idéologies dominantes, elles-
mêmes reliées à des courants sociétaux plus larges. Dans ce but, il utilise comme
concepts-clés les notions d’individu, de réflexivité, de gouvernance et de com-
plexité. Cette analyse l’amène à constater, entre autres, la promotion de la concur-
rence comme moyen de régulation et l’émergence de la préséance du principe de
liberté sur celui d’égalité, ce qui lui fait conclure que l’école n’échappe pas aux
tendances vers le libéralisme.
À partir de six études de cas, Maroy présente une analyse comparative des formes
de régulation intermédiaire dans cinq pays européens : l’Angleterre, la France, la
Belgique, le Portugal et la Hongrie. L’objectif est de comparer l’évolution des modes
de régulation dans ces cinq pays et de voir leur influence sur les systèmes d’éducation.
Après avoir décrit chacun des contextes étudiés, Maroy procède à une analyse com-
parative en utilisant la théorie sociologique des organisations et du travail. Il observe
en conclusion que les processus de décentralisation de la gestion des systèmes d’en-
seignement s’accompagnent d’un certain renforcement des instances de régulation
intermédiaire, sauf en Angleterre. Maroy voit là le signe possible du déclin de l’auto-
nomie traditionnelle du champ scolaire par rapport au champ social (p. 83).
S’appuyant sur deux études de cas des Inspecteurs d’académie, Vincent Lang
discute de l’influence de la déconcentration sur la ligne hiérarchique de l’admi-
nistration de l’éducation nationale en France. Constatant les tensions et contra-
dictions provoquées par les processus simultanés de décentralisation politique et

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de déconcentration administrative, Lang se demande si la déconcentration vise


réellement un plus grand partage des pouvoirs et des responsabilités.
Agnès van Zanten s’est, elle aussi, intéressée au développement des niveaux de
régulation intermédiaire et au rôle des acteurs, mais du point de vue de leur légi-
timité perçue. Elle a procédé à une enquête, également de type étude de cas, sur les
modes de régulation des systèmes éducatifs. Sur la base de ses données, Van Zanten
est d’avis que l’émergence d’une régulation territoriale apparaît problématique,
étant donné la fragile légitimité des instances et des collectifs locaux. Selon elle, le
statut seul ne suffit pas à consolider cette légitimité ; encore faut-il qu’elle soit
reconnue par les acteurs et actrices du système.
Le processus d’appropriation, par une entité locale, du pouvoir de gouvernance
qui lui est assigné est présenté par Yves Dutercq. Le cas étudié est celui d’un conseil
général de collège, quelque peu équivalent à un conseil d’établissement québécois,
qui s’engage dans un processus de consultation afin d’améliorer le sort des jeunes
collégiens, sans toutefois oser empiéter sur le terrain de l’Éducation nationale.
Dans son texte, Dutercq réfléchit également au rôle important de l’État dans la
prévention des disparités ou inégalités interterritoriales.
Rémy Le Saout étudie les effets des politiques intercommunales sur la gestion
des écoles. Cette modalité, qui, selon l’auteur, constitue une solution technique et
financière, mais non éducative, au développement des écoles, permet la réunion
de plusieurs communes dans le but d’établir ou entretenir une école. Le Saout
constate qu’une condition de succès pour cette politique, qui est toujours en déve-
loppement et en transformation, est que l’intercommunalité procure des nouveaux
moyens pour l’action publique locale et qu’elle maintienne une relative autonomie
d’action chez les agents (p. 139-140).
De son côté, Christophe Michaut s’intéresse aux chances de réussite comparées
d’étudiants inscrits dans une antenne universitaire et d’étudiants inscrits dans une
université centrale. La création de ces antennes visait en effet à favoriser les régions
moins propices aux études supérieures. Deux méthodes sont utilisées dans cette
étude : un questionnaire sur les conditions de fonctionnement des premiers cycles
et trois études de cas, deux dans des centres universitaires et une dans une antenne.
L’auteur conclut qu’il n’y a pas de lien systématique et scientifique entre les condi-
tions structurelles des universités et le rendement scolaire des étudiants.
L’intéressante problématique de la contamination des concepts et des mesures
est abordée par Joao Barroso dans son étude du rôle et du pouvoir de l’État por-
tugais dans le fonctionnement du système éducatif. Selon Barroso, la complexité
actuelle du système de régulation de l’éducation exige de donner à l’État un rôle
renouvelé (p. 171), un rôle de métarégulation qui permettrait de préserver l’équi-
libre, actuellement très précaire, entre le respect de l’individu et celui de la collec-
tivité, un phénomène identifié par d’autres auteurs du collectif sous les principes
de liberté et d’égalité.
Cet ouvrage possède des forces certaines. En premier lieu, fidèle à la tradition
française, sa plus grande force, selon moi, réside dans la structure théorique et

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conceptuelle des textes, rare en francophonie canadienne et chez les auteurs amé-
ricains. La description très bien documentée et l’analyse, surtout théorique, des
transformations vécues par les systèmes éducatifs de certains pays européens
intéresseront plusieurs lecteurs et lectrices. Je constate également quelques fai-
blesses. Par exemple, les textes tendent à être lourds et même parfois confus.
Plusieurs pistes et questions sont introduites, mais dans la plupart des textes, les
méthodes pour recueillir les données sont peu explicitées et les réponses demeurent
vagues. Je constate aussi la présence de biais idéologiques quant aux impacts
négatifs du libéralisme et de la mondialisation sur l’éducation. Toutefois, malgré
ces faiblesses et un contexte fortement différent des contextes éducatifs québécois
et canadiens, ce qui exige une bonne connaissance des systèmes scolaires européens,
il est intéressant de constater la présence de convergences entre les problématiques
que nous vivons et celles décrites dans l’ouvrage, dont la crainte que la primauté
des droits individuels sur le bien commun n’entraîne la réémergence d’importantes
inégalités sociales à l’école et par l’école.
Claire Lapointe
Université Laval

Baby, A. (2005). La pédagogie des poqués. Sainte-Foy, Québec : Presses de l’Uni-


versité du Québec.
D’entrée de jeu, le titre de cet ouvrage soulève des questionnements : qui sont ces
poqués dont il est fait mention ? Existerait-il une pédagogie différente pour eux ?
Conscient des interrogations possibles du lecteur, l’auteur présente une définition
de la personne dite poquée avant même d’amorcer son texte. Il s’agit de l’élève en
difficultés (il insiste sur le pluriel de ce mot) ou exclus de l’école ou de la société.
Plus spécifiquement, ces poqués sont les élèves qui fréquentent les Centre de for-
mation en entreprise et récupération (CFER). Les CFER, qui s’adressent à des
élèves de 16 ans et plus en sérieuses difficultés d’apprentissage, sont des entreprises
intégrées aux écoles qui permettent aux élèves de recevoir une formation prépa-
ratoire à des fonctions de travail de faible niveau de qualification.
Cet ouvrage, de la collection Éducation-Intervention, s’adresse à un public
élargi, notamment aux intervenants des milieux de pratique, et est divisé en deux
parties. Dans la première partie, l’auteur présente d’abord ses intérêts et son par-
cours de chercheur ainsi que les raisons qui l’ont amené à accepter ce mandat de
recherche, qui était de dégager le modèle pédagogique de base des CFER. Ensuite,
il décrit et analyse les caractéristiques organisationnelles (tâche des enseignants,
grille-matière, etc.) et pédagogiques (outils, stratégies d’intervention, etc.) des
CFER. L’auteur montre alors l’impact positif, sur les élèves, de la formation céfé-
rienne, tout en mettant en évidence un paradoxe : celui d’arriver à maintenir un
niveau de motivation élevé des élèves, malgré un discours réaliste quant à leurs
limites et à leurs opportunités d’emplois. Enfin, il termine par la présentation de

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