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CD — L3 — Université de Rennes Année 2024–2025

Calcul différentiel — TD 6 avec corrections


Différentielles partielles

Exercice 1. Question de cours. Soit f : R2 → R définie par


(
xy
x2 +y 2
si (x, y) ̸= (0, 0)
f (x, y) =
0 sinon.

Montrer que f admet des différentielles partielles en (0, 0) mais n’y est pas différentiable.

Correction. Les applications partielles x 7→ f (x, 0) et y 7→ f (0, y) étant identiquement


nulles, elles sont différentiables en tout point x en en tout point y, respectivement. En
particulier pour x = y = 0, on voit que f admet des différentielles partielles en (0, 0).
Cependant f n’est pas continue en (0, 0) : en effet f (x, x) = 1/2 pour x ̸= 0, qui ne tend
pas vers 0 lorque x → 0. Elle ne peut donc pas être différentiable en (0, 0).

Exercice 2. Soit f : R2 → R définie par


(
y 2 sin( xy ) si y ̸= 0
f (x, y) =
0 si y = 0.

Etudier successivement la continuité de f , l’existence et la continuité des dérivées par-


tielles de f , la différentiabilité de f en tout point de R2 .

Correction. Notons D le complémentaire de {y = 0}. f est clairement continue sur D,


« par opérations usuelles ». Ici, ces opérations usuelles peuvent s’exprimer comme suit :
— La fonction (x, y) 7→ x est continue sur R2 .
— La fonction (x, y) 7→ y est continue de D dans R \ {0}, et la fonction y 7→ y1 est
continue sur R \ {0}, donc par composition, la fonction (x, y) 7→ 1/y est continue
sur D.
— Donc, par produit, la fonction (x, y) 7→ x/y est continue sur D.
— Donc, par composition, (x, y) 7→ sin xy est continue sur D.
— Donc, par produit, (x, y) 7→ y 2 sin xy est continue sur D.
De même, l’application x 7→ f (x, y) est clairement dérivable sur R lorsque y ̸= 0, et sa
dérivée s’exprime au moyen de fonctions usuelles, donnant lieu à une dérivée partielle
∂f x
(x, y) = y cos
∂x y
continue sur D. (Rappel : f étant à valeurs réelles, ses dérivées partielles par rapport à
x ou y en chaque point (x, y) sont juste des nombres réels.)
Par théorèmes usuels, l’application y 7→ f (x, y) est dérivable sur R \ {0}, donnant

∂f x x
(x, y) = 2y sin − x cos
∂y y y
qui, là encore, est continue sur D.
Par théorème du cours, les continuités de ces dérivées partielles sur l’ouvert D impliquent
que f est C 1 sur D (en donc, en particulier, différentiable sur D).

Continuité de f en (x0 , 0). Lorsque (x, y) tend vers (x0 , 0), a fortiori y → 0, donc,
puisque sin(x/y) est borné, y 2 sin(x/y) → 0. Donc f est continue en ce point.
Conclusion : f est continue sur R2 .

Différentielles partielles en (x0 , 0). L’application partielle f1 : x 7→ f (x, 0) est iden-


tiquement nulle donc est différentiable, et ∂f ′
∂x (x, 0) = f1 (0) = 0.
Considérons l’application partielle f2 : y 7→ f (x0 , y). On a

f2 (y) − f2 (0) x
= y sin
y y
qui tend vers 0 lorsque y → 0, donc f admet une différentielle partielle par rapport à y
en (x0 , 0) et on a ∂f
∂y (x0 , 0) = 0.

Continuité des différentielles partielles en (x0 , 0). Avec le même argument que
pour f ci-dessus, on voit que (x, y) 7→ ∂f 2
∂x (x, y) est continue en (x0 , 0), donc sur R .
∂f x x
Pour y ̸= 0, on a vu ∂y (x, y) = 2y sin y − x cos y . Le premier terme a une limite nulle
quand y → 0 (et donc quand (x, y) tends vers (x0 , 0)) mais pour le deuxième terme, ça
dépend de x0 : si x0 = 0, ∂f ∂f
∂y (x, y) → 0, alors que si x0 ̸= 0, ∂y (x, y) → 0 n’a pas de
limite.
Conclusion, ∂f 2 ∂f 2
∂x est continue sur R mais ∂y est continue seulement sur (R \ D)∪ {(0, 0)}.

Différentiabilité de f en (x0 , 0). On ne peut pas conclure directement, mais si f


était différentiable, sa différentielle serait :
∂f ∂f
Df (x0 , 0) · (h, k) = (x0 , 0) · h + (x0 , 0) · k = 0 + 0 = 0.
∂x ∂y
Montrons que c’est bien le cas :
x0 + h
f (x0 + h, 0 + k) − f (x0 , 0) = f (x0 + h, k) = k 2 sin .
k

Or k 2 sin x0k+h = O(|k|2 ) = o(|k|) = o(∥(h, k)∥). Donc f est bien différentiable en (x0 , 0)
et sa différentielle est bien l’application linéaire nulle de R2 dans R.
Conclusion : f est différentiable sur R2 , mais n’est pas C 1 sur R2 .

2
Exercice 3. Soit f : R3 → R2 définie par

f (x, y, z) = (sin(x + y 2 )e−z , 1 + x2 − z)

1. Montrer que f est différentiable sur R3 .


2. Calculer la matrice jacobienne de f dans les bases canoniques de R3 et R2 . On la
notera M (x, y, z).
3. Exprimer Df (x, y, z) en fonction de M (x, y, z).

Correction.
1. Il suffit de montrer que chaque composante est différentiable. Les deux composantes
f1 (x, y, z) = sin(x + y 2 )e−z et f2 (x, y, z) = 1 + x2 − z ont des dérivées partielles
continues (à calculer !) donc par théorème on sait que f1 et f2 sont C 1 . Donc f est
C 1 , en particulier f est différentiable.
2. M (x, y, z) est la matrice
∂f1 ∂f1 ∂f1 !
∂x ∂y ∂z
∂f2 ∂f2 ∂f2
∂x ∂y ∂z

soit :
!
cos(x + y 2 )e−z 2y cos(x + y 2 )e−z − sin(x + y 2 )e−z
M (x, y, z) =
2x 0 −1

3. Df (x, y, z) est l’application linéaire dont la matrice dans les bases canoniques est
M (x, y, z). Donc pour tout vecteur h = (h1 , h2 , h3 ) ∈ R3 :
 
h1
Df (x, y, z) · h = M (x, y, z) h2  .
h3

Exercice 4. Soit f : R3 → R2 une application de classe C 1 et g : R2 → R2 l’application :

g(u, v) = f (cos u + sin v, sin u + cos v, eu−v ) .

1. Montrer que g est de classe C 1 .


2. On suppose que f est différentiable au point A = (1, 1, 1) de R3 , et que sa différen-
tielle en ce point est, en convenant d’identifier une application linéaire de R3 dans
R2 avec sa matrice,  
1 3 4
Df (A) = .
2 −1 3
Déterminer la différentielle de g au point B = (π/2, π/2).

Correction.

3
1. L’application h : R2 → R3 définie par h(u, v) = (cos u + sin v, sin u + cos v, eu−v )
est de classe C 1 , car ses composantes h1 (u, v) = cos u+sin v, h2 (u, v) = sin u+cos v
et h3 (u, v) = eu−v sont de classe C 1 , par suite g = f ◦ h est de classe C 1 comme la
composée de deux applications de classe C 1 .
2. D’après le théorème de différentiation des applications composées, on a :

Dg π2 , π2 = Df h π2 , π2 ◦ Dh π2 , π2
  

qui se traduit par le produit de matrice Dg( π2 , π2 ) = Df (1, 1, 1) · Dh( π2 , π2 ).


D’autre part,
 ∂h1 π π ∂h1 π π 
− sin π2 cos π2
   
∂u ( 2 , 2 ) ∂v ( 2 , 2 ) −1 0
     
π π π π
  ∂h π π ∂h2 π π 
    
Dh 2 , 2 =  ∂u ( 2 , 2 ) ∂v ( 2 , 2 ) =  cos 2 − sin 2  =  0 −1
 2  
,
     
∂h3 π π ∂h3 π π e 0 −e 0 1 −1
∂u ( 2 , 2 ) ∂v ( 2 , 2 )

d’où  
−1 0  
    3 −7
π π
 1 3 4  
Dg 2 , 2 = ·
0 −1
 =
 .
2 −1 3   1 −2
1 −1

Exercice 5. Soit N1 la norme sur Rn définie par


n
X
N1 (x) = |xi | .
i=1

Montrer que N1 est différentiable en un point a = (a1 , . . . , an ) si et seulement si pour


tous i = 1, . . . , n ai ̸= 0. Calculer dans ce cas DN1 (a).
Correction.
1. Pour tout i ∈ {1, . . . , n}, l’application hi : Rn → R défine par hi (x) = |xi | est de
classe C ∞ sur U = (R \ {0})n , comme la composée de g P : R → R, g(t) = |t| et de
la projection Pi (x1 , . . . , xn ) = xi , hi = g ◦ Pi . Ainsi N1 = ni=1 hi est de classe C ∞
sur U = (R \ {0})n .
Réciproquement, si a = (a1 , . . . , an ) ∈ / U, ai = 0 pour un certain i ∈ {1, . . . , n}.
L’application partielle par rapport à la variable xi au point a, est l’application
Xn
fi : R → R définie par fi (t) = |t| + |ai |. Elle n’est pas dérivable en t = 0, par
j=1
j̸=i
suite N1 ne sera pas différentiable au point a.
On a donc montré que N1 est différentiable en un point a = (a1 , . . . , an ) si et
seulement si a ∈ U.

4
2. Soit a = (a1 , . . . , an ) ∈ U alors pour tout i ∈ {1, . . . , n}, ai ̸= 0. Comme N1 est
différentiable en a, ses différentielles partielles existent et on a la relation suivante,
n
X
DN1 (a)(h) = DN1 (a)hi .
i=1

On a Di N1 (a) = Dfi (ai ) = Dg(ai ). Puisque, pour t ̸= 0, g ′ (t) = sgn(t) = t/ |t| (le
signe de t), on obtient, pour tout h = (h1 , . . . , hn ) ∈ Rn
n n
X X ai
DN1 (a)(h) = sgn(ai )hi = hi .
|ai |
i=1 i=1

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