Candide Chapitre 3 PDF

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Module : 1 Lecture méthodique

objectifs : - situer le passage dans son contexte..

 lire et apprécier une œuvre


 étudier le champ sémantique de la guerre.

support : candide voltaire ( chapitre 3)

Passage : «rien n'était si beau, si leste …………en n'oubliant jamais Mlle


Cunégonde»

Déroulement :

 lecture magistrale du passage proposé


 mise en situation (exposé de 10 mn.)

candide est chassé du château, son paradis terrestre, à grands coups de


pieds dans le derrière pour avoir osé embrasser Cunégonde la petite
baronnette.

Il se retrouve bientôt dans la ville voisine et enrôlé, plus ou moine de


force, dans l'armée bulgare. il est soumis à un entraînement intensif et
coercitif (qui exerce une contrainte), auquel il s'adapte aisément.

Ayant un jour, en toute innocence, pris la poudre d'escampette (la fuite),


il est arrêté et condamné en cour martiale à la peine capitale pour
désertion. mais comme il a choisi d'être flagellé (fouetté violemment)
plutôt que fusillé, il est sauvé in extremis par le roi des bulgares.

Peu de temps après la guerre éclate.

II- Etude du passage :

1. Que fait le narrateur dans ce passage ? il décrit la guerre


2. Remplissez le tableau suivant en relevant les indices se
rapportant à la perception, et d'autres se rapportant à
l'impression :

1
Récit de la bataille
perception impression

opération par laquelle l'esprit saisit le réaction morale ou affective


monde extérieur et différencie les objets produite par une cause
(son résultat) quelconque
les trompettes, les fifres. rien n'était si beau.
les canons renversèrent. formaient une harmonie.
la mousqueterie ôta . du meilleur des mondes.
la baïonnette fut aussi la raison suffisante.
le tout pouvait bien. cette boucherie héroïque.

Remarques :

Entre les murs du château, candide avait les pensées inspirées par
Pangloss et les sentiments inspirés par Cunégonde : pensée
déformée, sensibilité pauvre, imagination nulle. Le récit de la
bataille est soumis à la personnalité du témoin ce qui donne lieu à
une focalisation interne

 candide voit les armées comme un beau spectacle «rien n'était si


beau.»
 il est émerveillé devant une «harmonie» à la fois visuelle «. si
brillant.», et auditive «trompette, tambours, canons.».
 l'accumulation des adjectifs et la répétition de l'adverbe intensif «si»
traduisent cet émerveillement devant
 il réutilise le leitmotiv, emprunté à pangloss «raison suffisante»,
«meilleur des mondes».

3. voltaire prend donc, le masque de candide : pourquoi d'après


vous, un tel jeu ? pour répondre à cette question remplissez le
tableau suivant :

les horreurs de la guerre (boucherie) l'héroïsme


armée, canons, enfer beau, leste, brillant, trompettes.
six mille hommes harmonie
neuf à dix mille coquins meilleur des mondes
baïonnette raison suffisante
infectaient mes
trentaine de mille deux rois
morts, mourants, cendres te deum

2
égorgés, sanglants, éventrés lois du droit public
demi-brulés, criblés de coups héros
cervelles répandues héros
bras et jambes coupés hors du théâtre
membres palpitants
ruines

Remarques :

1. voltaire se moque de son héros et avec lui des intellectuels qui


manquent de courage face à la réalité «candide, qui tremblait
comme un philosophe, se cacha.
2. il semble adopter à travers candide, la logique de la guerre en la
débarrassant de ses horreurs par un langage qui la justifie :

 elle permet d'éliminer les «coquins»


 elle est inscrite dans un ordre naturel (cf. la formule «raison
suffisante» appartenant au système leibnizien)
 elle n'a rien de choquant et se réduit à un simple décompte de
victimes chosifiées «le tout pouvait bien se monter à une trentaine
de mille mes.»

synthèse :

1. voltaire vise à atteindre la sensibilité du lecteur en dressant


un tableau cruel mais dépouillé. il fait jouer ici à la fois :

o l'ironie contre la guerre (elle est présentée comme


belle, utile et équitable)
o la satire de l'optimisme à la Pangloss (candide est
incapable d'intégrer dans ses notions «Panglossiennes»
les faits qu'il voit et dont l'horreur déborde (cf. enfer,
boucherie.)

2. la composition de ce texte oppose deux images de la guerre :


o dans le premier paragraphe, elle est considérée avec les
préjugés philosophiques de candide. elle apparaît
comme un jeu séduisant qui confirme les théories de
pangloss.
o mais bientôt, dans la deuxième partie du passage, il en
découvre la réalité concrète et absurde. le bel ordre
initial fait alors place au chaos. les vérités auxquelles
croyait le héros sont brutalement remises en question.

3
3. l'ensemble devient intolérable étant donné l'incohérence
entre :

 le mal moral objectif (l’atrocité de la guerre ) et le bien moral


subjectif ( l'optimisme de Pangloss qui renvoie à la doctrine
de «l'harmonie préétablie» de Leibniz : dans cette
perspective, la guerre cesse d'être absurde, car elle s'inscrit
dans la logique d'une volonté providentielle qui veille au
destin des hommes )
 dans une telle situation, il ne reste à candide dont les
sentiments se réduisent à Cunégonde, qu'à «se cacher» et à
«s'enfuir».

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