21M192 (1)
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21M192 (1)
FACULTE DE MEDECINE ET
D’ODONTO-STOMATOLOGIE
DEDICACES
Je dédie ce travail à mes chers mes parents : M. MARIKO Lassana et Maimouna
YALCOUE
Il m’est impossible de traduire ici tous les liens qui unissent un enfant à ses parents. Sans vos
conseils, vos sacrifices, vos prières, vos encouragements et vos bénédictions, ce travail
n’aurait jamais pu être réalisé.
Merci pour toute la charge affective et la qualité de l’éducation que vous m’as inculquée.
A mes frères et sœurs :
Adama Lassana MARIKO, Bintou MARIKO, Fanta Lassana MARIKO, Assetou
Lassana MARIKO, Issa Lassana MARIKO, Mohamed Lassana MARIKO, Coumba
Lassana MARIKO
Restons unis, tolérants et surtout sincèrement solidaires. C’est l’occasion pour moi de vous
remercier très sincèrement pour votre soutien.
Merci d’être tout ce que tu es pour moi, ma moitié, ma confidente, ma meilleure amie, puisse
Allah nous garder éternellement sur le droit chemin tout au long de notre vie, tu as été là pour
moi dans les moments les plus durs de ma vie et t’imagines pas à quel point je t’en suis
reconnaissant ; Qu’ALLAH nous comble de ses biens faits
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance aux personnes qui ont contribué à la réalisation
de ce travail :
A mes cousins
Merci pour votre soutien moral tout au long de ce travail.
Au Pr Daouda Kassoum MINTA,
Je vous remercie m’avoir fait bénéficier de l’étendue de vos connaissances scientifiques et
pour l’ensemble de vos actions aussi bien sur le plan de la formation que sur le plan humain.
Au Dr Garan DABO
Je vous remercie pour disponibilité et votre assistance pour le succès de ce travail.
Au Dr Mama KANTA Manager de Santé et Sécurité au travail Loulo-Gounkoto
Au Dr Abdoul Aziz SOW
Au Dr Salif FOMBA
Au Dr Cheick Oumar SOUMARE
Merci de m’avoir accepté au sein de votre centre et pour votre assistance.
A l’ensemble du corps infirmier :
-Tièma FANE -Dioncounda SISSOKO
-Félix MONKORO -Moussa TRAORE
-Mady Ouley DIALLO -Boubacar SAMAKE Labo
-Dramane BERTHE -Djibril DIABATE
Merci pour vos soutiens et encouragements.
Aux familles :
YALCOUE Yirimadjo, CAMARA Yirimadjo, DIALLO Hamdalaye, SIBY Niamakoro,
MARIKO Koutiala, MARIKO Magnambougou.
Merci pour vos conseils et le soutien moral.
Au corps professoral de la FMOS :
Veuillez recevoir mes sincères remerciements pour les connaissances que vous m’avez
octroyé à travers vos enseignements théoriques et pratiques de haute qualité.
A tous mes enseignants depuis l’école primaire jusqu’au lycée : Merci à vous tous.
complications,
Honorable Maître,
Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider ce jury malgré vos multiples
occupations. Vos admirables qualifiés scientifiques, sociales et morales ainsi que votre
simplicité font de vous un maître respecté de tous. Votre rigueur scientifique et votre amour
pour le travail bien fait font de vous un maître exemplaire et témoigne aussi de l’importance
que vous attachez à la formation. Vos nombreuses tâches ne vous ont pas empêché d’apporter
votre contribution à ce modeste travail.
Cher Maître, permettez-nous de vous exprimer notre humble et profonde gratitude.
Praticien hospitalier,
Microbiens
Cher maître,
Vous nous faites un grand honneur en acceptant de juger ce travail malgré vos multiples
occupations. L’intégrité, l’assiduité, le courage, le sens élevé de la responsabilité, et le souci
du travail bien fait sont des qualités qui vous définissent et qui ont forcé notre admiration.
Nous vous souhaitons longue et heureuse vie.
Veuillez accepter cher maître, l’expression de notre plus haute considération.
Praticien hospitalier
Cher maître,
Nous vous remercions pour la confiance en nous proposant ce travail.
Vos qualités humaines, scientifique et surtout votre sens élevé de responsabilité dans le
travail font de vous un maître respectable et admiré. Votre rigueur et votre amour pour le
travail bien accompli ainsi votre sens critique ont fait de vous un homme apprécié. Vous
constituez un exemple pour la génération de chercheur à laquelle nous espérons faire partie.
Nous sommes très fiers d’être parmi vos élèves. Soyez rassuré, cher maitre de notre profonde
gratitude et de nos sincères remerciements.
Praticien hospitalier,
Chercheur du DEAP/MRCT/FMOS-Mali,
(SOMARAM)
Cher maître
Perfectionnement chevronné, vos qualités académiques, votre grande culture scientifique,
imposent respect et admiration. Nous vous sommes redevables de l’aboutissement de ce
travail et en témoigne de notre estime infinie, nous vous prions cher maître d’accepter
l’expression de notre haute considération et de notre profond attachement.
2 OBJECTIFS ..................................................................................................................... 3
Recommandations ............................................................................................................... 40
Références ........................................................................................................................... 42
7 Annexe........................................................................................................................ xlviii
xlix
SERMENT D’HYPOCRATE ............................................................................................................................... lii
1 INTRODUCTION
Des fièvres (aigue et prolongée) sont considérées comme une réaction de l’organisme à son
agression par un microorganisme. En fonction du délai d’apparition, la fièvre peut être aigue ou
prolongée.
La fièvre est un motif fréquent de consultation et ses étiologies sont nombreuses et diversifiées.
[1]
Les étiologies infectieuses sont de loin les plus fréquentes dans les fièvres aigues mais
responsables de 40 à 50% des fièvres prolongées. [1]
Actuellement avec la stabilisation du paludisme considéré comme la première endémie au
monde, d’autres infections sont de nos jours des causes des fièvres entre autres les infections
émergentes et ré émergentes.
Déjà les maladies émergentes, dont 75 % sont d'origine animale, ont quadruplé au cours des
cinquante dernières années. Dans les pays du Sud, ces maladies (comme celle à virus Ebola, la
dengue, le chikungunya ou la fièvre du Nil) sont déjà à l'origine d'environ 43 % des décès. Les
dernières crises sanitaires comme le SRAS, E. coli ou O104H4, Ebola constituent de réelles
menaces pour la planète toute entière [1].
Selon une étude menée en Inde sur 100 patients fébriles, les étiologies infectieuses dominaient
avec 71% des cas dont les plus fréquentes étaient : la tuberculose (19%), les infections
respiratoires basses (11 %), les infections urinaires (10 %) et le paludisme à Plasmodium
falciparum (5 %) [2].
Le cumul de plusieurs facteurs favorise l’émergence ou la réémergence des maladies infectieuses
telles les modifications de l’écosystème, l’acquisition de mécanisme de résistance aux
médicaments anti –infectieux, la baisse de la vigilance des systèmes de contrôle. [3]
A ceux-ci il faut ajouter : la mondialisation des échanges avec l'essor des moyens aériens, l’essor
de l'écotourisme qui progresse de 10% par an vers les pays tropicaux, les flux migratoires
d’Afrique, d'Asie, mais aussi d’Europe de l’Est et récemment du Moyen-Orient, l'intervention
humaine rapprochant le réservoir animal de l’homme, les catastrophes naturelles et les
nombreuses crises d’origine humaine (conflits) [3].
Le paludisme est resté depuis des décennies la principale pourvoyeuse de fièvres dans notre
contexte avec des fréquences variables selon les saisons au cours de l’année. Ce qui justifiait
dans certaines mesures pour les praticiens à instituer un traitement antipaludique devant tout cas
fébrile. Et depuis dans les différentes politiques de lutte recommandées par l’OMS et ses
partenaires, le paludisme est en passe de stabilisation.
Selon le dernier rapport du Ministère en charge de la santé, à partir des examens effectués sur les
sérothèques de nos laboratoires d’autres causes infectieuses de la fièvre ont pu être isolées. Les
dernières épidémies d’Ebola, de lassa, de chikungunya en sont une illustration convaincante.
Une meilleure cartographie des étiologies infectieuses (autre le paludisme) des causes de fièvre
apparait important afin d’orienter les règles de conduite et les choix thérapeutiques des
praticiens.
Il nous apparait important et précieux d’effectuer une étude panoramique des différents agents
microbiens en causes dans les fièvres dans une zone géographique urbaine et semi-urbaine dans
le district de Bamako. C’est dans ce cadre que se situe la présente étude.
Hypothèses de recherche
Le paludisme reste la principale cause de fièvre
D’autres causes (bactrienne, virale, fongique) apparaissent de plus en plus importantes
Les autres causes (bactérienne, virale et fongique) surviennent à des fréquences variables selon
les saisons au cours de l’année.
Existe-il une variation selon les lieux de résidence et le terrain des autres causes de fièvres ?
2 OBJECTIFS
2.1 Objectif général
Etudier les étiologies des fièvres chez les patients consultants aux centres de santé du Complexe
minier de Loulo.
2.2 Objectifs spécifiques
Déterminer la prévalence des fièvres dans les motifs de consultation et
d’hospitalisation ;
Déterminer les autres étiologies des fièvres infectieuses ;
Déterminer les facteurs associés à l’émergence des autres causes de fièvre.
3 GENERALITES
3.1 Définition
La fièvre est une réponse physiologique à la maladie, connue depuis Hippocrate. La réponse
fébrile entraine d’une part l’augmentation de la température du corps, médiée par des cytokines,
mais permet aussi la synthèse de protéine de la phase aiguë de l’inflammation et l’activation de
la synthèse endocrinienne [5]. Si la définition clinique de la fièvre est une augmentation de la
température corporelle au-dessus de la normale (température au repos mesurée par voie rectale
>37°5 C le matin et >38° C le soir), elle n’est pourtant qu’un des aspects de la réponse fébrile
qui s’accompagne souvent de myalgie, d’arthralgies, d’anorexie ou somnolence [4].
3.1.1 Variation de la température
La température corporelle peut être sujette à de faibles variations physiologiques liées à divers
paramètres :
Le nycthémère : La température corporelle fluctue normalement au cours de la journée,
avec les niveaux les plus bas vers 4 heures et les plus hauts en fin d'après-midi, entre 4 h et 6 h
(en supposant que la personne dort la nuit et reste éveillée pendant la journée) [5].
Figur
e4:
Repré
sentati
on de
la thermorégulation et des réponses provoquées par une exposition au froid ou à la chaleur [14].
Physiopathologie de la fièvre
Origine et mécanisme pathogénique de la fièvre :
La fièvre est une élévation thermique due à la présence de substances pyrogènes.
Les pyrogènes peuvent être exogènes (provenance extérieure) ou endogènes (fabriqués par
l'organisme fébrile).
Les pyrogènes exogènes sont des fragments d’agents pathogènes qui peuvent être
des bactéries, des virus, des champignons, des parasites [15].
Les pyrogènes endogènes : représentés par de nombreuses cytokines dont les plus
impliqués sont l’IL6 (Interleukine6), IL1 (Interleukine1), TNF α (Tumor Necrosis Factor α), INF
(Interféron). Le rôle des prostaglandines est encore soutenu aujourd’hui.
Parmi les prostaglandines, PGE 2 semble la plus pyrogène e [16].
Les pyrogènes exogènes sont opsonines par le complément et phagocytés par des macrophages.
Ainsi les cellules de Kupffer hépatiques vont déverser de nombreuses substances pyrogènes
endogènes, qui parviennent ensuite au centre thermorégulateur soit directement par voie
sanguine (température du sang perfusant la région hypothalamique) ou par voie nerveuse via le
nerf vague en liaison avec les récepteurs au chaud et au froid pour déclencher une réaction
fébrile [17].
Certaines pathologies défient cette règle par une dissociation pouls/température (ex : phlébite)
Signes respiratoires
Augmentation de la fréquence respiratoire.
Favorise la déperdition de chaleur par l’air expirée.
Signes digestifs
Anorexie plus ou moins prononcée.
Vomissement et nausées.
Signes urinaires
Oligurie voire anurie.
Signes neuropsychiques
L’asthénie voire une apathie.
Un état d’agitation.
Céphalées secondaires à l’état de vasoconstriction.
Douleurs associées (musculaire).
Sensation de « mal être » lors d’une maladie infectieuse est d’origine
immunologique.
Les équivalents de fièvre
Le « flush », visage un peu rouge, érythémateux, coup de chaud
La pâleur
La sudation
Les frissons : souvent associés à une bactériémie
Les sensations anormales de froid ou de chaud
3.2.2 Caractéristiques de la fièvre
Mode d'apparition de la fièvre [21] :
Brutal : ascension thermique en quelques minutes ou heures. Le moment d'apparition est
facile à préciser (états septiques)
Progressif : ascension thermique en quelques jours (foyers profonds, maladies
inflammatoires)
Insidieux : le début de la fièvre est imprécis, quelques jours, quelques semaines
(tuberculose, endocardite, néoplasie)
Intensité de la fièvre [22] :
La fébricule se définit par une élévation thermique entre 37.8 et 38.5 °C.
La fièvre modérée correspond à une température entre 38.5 et 39 °C.
4 MATERIELS ET METHODES
4.1 Cadre et lieu de l’étude
4.1.1 Cadre de l’étude
Notre étude a été faite sur le complexe Loulo-Gounkoto dans la commune de Loulo dans le
cercle de Kéniéba.
Le Complexe Loulo-Gounkoto comprend les mines souterraines de Yaléa, de Gara ainsi que la
super carrière de Gounkoto qui pourrait, selon les responsables de Barrick, être une quatrième
mine souterraine dont la faisabilité est en cours d’étude.
Situé à 17 km au nord-ouest de Kéniéba, à 3 km à l’est de la frontière avec le Sénégal et à 27 km
au sud de la mine de Loulo, le gisement d’or du complexe Loulo-Gounkoto couvre un permis
d’une superficie d’environ 99,944 km2.
Le Complexe minier Loulo-Gounkoto, qui est classé parmi les 10 plus grandes mines d’or au
monde, a, de nouveau, enregistré au cours du dernier trimestre, la plus grande amélioration de
production du portefeuille global de Barrick.
Le service de santé du complexe minier relève du CSRef de kéniéba conformément à la
pyramide sanitaire nationale.
4.1.2 Lieu de l’étude
L’étude a été réalisé au niveau des 3 centres de santé du Complexe minier de Loulo.
Présentation du service de santé
Le complexe minier de Loulo dispose 3 centres de santé.
Deux (02) sont situés en plein cœur du camp des deux (02) mines Loulo et Gounkoto. Gounkoto
se trouve à 30 km au sud de la grande mine (Loulo).
Le trois (03) centres sont situés au sein de la cité des travailleurs (2 km de la mine Loulo) dédiés
aux soins au profit des familles des travailleurs et la population générale.
Les différentes unités de soins
Trois (03) unités de consultations
Deux laboratoires d’analyses
Deux unités de médecine de travail
Trois (03) pharmacies
Une unité de radiologie
Une unité de maternité
Une unité de centre de dépistage volontaire de HIV
Le personnel des centres de santé comprend
Un médecin de travail manager
Manager
Dr KANTA
Médecin
Médecin Médecin
Dr
Dr S.FOMBA Dr A.A.SOW
C.SOUMARE
Laboratory
Heath Nurse Senior Nurse Senior Nurse Midwife Senior Nurse
Technician
M.O.DIALLO F.MONKORO T.FANE A.MARIKO TRAORE
B;SAMAKE
4 Nurse
Tous patients admis pour syndrome fébrile disposant d’un minimum de bilan
biologique ;
Tous patients admis pour syndrome fébrile consentant participer volontairement à
l’étude.
Définition opérationnelle : il s’agit des patients ayant consulté pour sensation fébrile aigue
(≤ 5jours d’évolution) ou prolongée (≥ 21 jours) avec une température corporelle ˃ 37,8°C.
4.2.2 Critères de non inclusion :
Patient d’âge ˂ 5 ans quelque soit le sexe et le statut immunologique ;
Patient répondant aux critères admis en dehors de notre période d’étude ;
Patient ne disposant d’aucun bilan biologique
Patient ne consentant pas à participer à l’étude.
4.3 Echantillonnage
La taille d'échantillon a été calculée avec la formule de Schwartz :
n = t² × p × (1-p) / m²
n : Taille d'échantillon minimale pour l'obtention de résultats significatifs pour un
événement et un niveau de risque fixé
t : Niveau de confiance (la valeur type du niveau de confiance de 95 % sera 1,96)
p : proportion estimée de la population qui présente la caractéristique
m : Marge d'erreur (fixée à 5 %)
Nous estimons notre échantillon à 369 patients.
4.4 Type et durée d’étude
Nous avons conduit une étude épidémiologique transversale observationnelle des patients
consultant pour fièvre dans les centres de santé du complexe minier de Loulo.
Cette étude s’est étalée sur une période de 14 mois (allant du 01 l’Avril 2019 au 30 Mai 2020)
afin de mieux couvrir les différentes saisons de l’année.
4.5 Déroulement de l’étude
Les données furent recueillies sur une fiche d’enquête renfermant les variables
sociodémographiques, cliniques et paracliniques. Un étudiant en thèse a été recruté en qualité de
technicien d’étude (recrutement des patients, recueil des données, acheminement des
prélèvements au laboratoire et classement des dossiers).
Le protocole d’étude
Le protocole a été partagé avec les médecins en activités dans les 3 centres du complexe minier
de Loulo.
Les cas dépistés
Le protocole a été expliqué à tout cas dépisté, en français, en bambara et en peulh. Une fois son
avis favorable verbal obtenu, il a soumis à la signature du certificat de consentement. Au plan de
la prise en charge, il a effectué à un examen clinique exhaustif : Interrogatoire, un examen
physique complet appareil par appareil. Des prélèvements biologiques comme stipulés sur la
fiche d’enquête ont été effectués. Les variables cliniques et paracliniques ont été portées sur une
fiche d’enquête élaborée pour la circonstance.
Les variables étudiées
Données sociodémographiques
Il s’agit là des coordonnées du patient (nom, prénom, âge, sexe, profession, statut matrimonial,
niveau d’étude)
Données cliniques
Il s’agit des données d’un examen clinique minutieux comportant :
Motif de consultation ;
Antécédents du patient ;
Données de l’examen général : prise de température, Pression Artérielle, Pouls,
Fréquence respiratoire, Poids.
Données de l’examen physique : examens cutanéomuqueux et des phanères.
La température prise au niveau axillaire a été corrigée en ajoutant 0,5°C au chiffre obtenu. Et le
chiffre obtenu à la prise de la température au niveau rectal était restée inchangée.
Les données de l’examen de chaque appareil
Données paracliniques
Ont comportés des examens qui ont été réalisés systématiquement chez tous les patients inclus et
des examens en fonction de l’orientation clinique. Les examens réalisables au niveau du centre
de référence ont été faits sur place et pour ceux non réalisables sur place ont été envoyé dans les
laboratoires disposant de plateau technique nécessaire pour la réalisation de ces analyses.
Examens systématiques
NFS-VS, CRP, Procalcitonine, Urée – Créatinine, ALAT – ASAT, Bilirubine
GE/FM
Hémocultures,
TDR : Rickettsiose, Leptospirose, Fièvre typhoïde, Dengue, Chikungunya, VIH,
HVB, HVC, Syphilis, Brucellose, Lassa, Babésiose, Ebola, Fièvre de la vallée du Rift, Crimée
Congo. Il s’agit des tests chromatographiques basés sur la détection des anticorps dirigés contre
le microorganisme recherché. Ils sont d’une grande aide diagnostique.
Examens en fonction de l’orientation clinique
ECBU, Coproculture, EPS, Examen cytobactériologique et biochimique du LCR et du liquide
des séreuses, Prélèvements locaux de pus, Recherche du BK, Examen cytobactériologique des
expectorations, Antigènes urinaires à pneumocoque et à légionnelle, Sérologie amibienne,
myélogramme, biopsie d’organes et examens radiologiques.
Matériels et modalités de prélèvement
Matériels de prélèvement :
Tube EDTA : pour la NFS-VS
Tubes secs : pour les examens biochimiques
Ballonnets d’hémocultures aérobie anaérobie et Sabouraud : pour
l’ensemencement des produits biologiques.
Seringue 10cc : pour le prélèvement du sang total
Vaccinostyle : utilisés dans les prélèvements des gouttes de sang au bout du doigt
pour la réalisation des TDR
Lames porte objet : pour la réalisation des GE et des Frottis
Tubes secs stériles : pour le recueil des urines, du LCR, des expectorations, des
selles, des liquides des séreuses et d’autres produits biologiques.
Modalités de prélèvement
NFS-VS : 5 ml de sang total ont été prélevés pour sa réalisation
Hémocultures sur milieux aérobie et anaérobie : il s’agit des milieux de
cultures pour bactéries aérobies et anaérobies. Au moins deux hémocultures ont été réalisées
chez chaque patient inclus. Et 10 ml de sang total ont été prélevés pour chaque ballonnet
d’hémoculture.
Hémoculture sur milieu de Sabouraud : c’est un milieu de culture
mycologique. Un seul ballonnet suffit pour l’ensemencement.
Les examens biochimiques et les examens sérologiques : ont été réalisés sur
tubes secs devant contenir 5 ml de sang total.
Les GE : il s’agit de gouttes de sang prélevé au niveau digital sur une lame et
permettant la recherche de Plasmodium, étalé, coloré en Giemsa.
Frottis : c’est un étalement sur lame de sang total ou d’autres produits
biologiques.
5 RESULTATS
5.1 Résultats globaux
Nombre de consultations
N=37316
La tranche d’âge 25 – 34 ans était la plus représentée avec un âge moyen de 30 ans +/-25ans et
des extrêmes allant de 05 à 56 ans.
5.2.2 Sexe :
Les hommes étaient plus représentés dans notre série avec un sex-ratio (1242H/298F) à 4,16
1400 90%
80%
1200
70%
1000
60%
800 50%
600 40%
30%
400
20%
200 81% 19%
(n=1242) (n=292) 10%
0 0%
Masculin Feminin
5.2.3 Profession
Tableau 2 : répartition des patients de la série en fonction de leur occupation
La profession manœuvre a représentée dans notre étude 63,8% des cas soit 982/1540 cas.
Statut matrimonial
60 52,6
[VALEUR]
50
40
30
20
10 0,2
0
Mariées Célibataires Veuve
Statut matrimonial
Niveau d'étude
45,00%
40,00% 38,10%
35,00%
29,40%
30,00%
25,00%
20,00% 16,80% 15,60%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
Primaire Secondaire Supérieur Aucun
5.2.6 Résidence
Tableau 3 : répartition des patients selon la résidence
30 Periode
25
20
15
10
Periode
5.2.9 Admission
La DK clinique comptait 326 patients (21,1%), 627 (40,7%) via le camp clinique, et 587 (38,1%)
ont été enregistrés au sein de Gounkoto.
La fièvre modérée (38.5°C) était majoritairement notée soit 51% chez nos patients (787 cas).
Les manifestations cliniques étaient variées et les signes généraux font asthénie et anorexie
étaient plus représentées dans notre série avec 21,9%.
Le taux d’hémoglobine moyen de nos patients était de 12.5 g/dl ± 0,438 avec des extrêmes allant
de 7 à 15 g/ dl. L’anémie avec un taux d’hémoglobine ≤ 9 g/dl a été observée chez 13,7 % des
cas.
Taux de leucocytes
Tableau 8 : la répartition des cas en fonction du taux de leucocytes
Leucocytes Effectif Pourcentage
Leucopénie <4.000 66 4,3
Normo-leucocyte 4-10.000 1198 77,6
Hyperleucocytose >10.000 276 17,9
Total 1540 100
CRP
Tableau 10 : le résultat de CRP des patients
Réalisée chez tous les patients, la CRP était élevée (˃100 mg/l) chez 50 patients soit 3,2%.
Procalcitonine
Tableau 11 : les résultats de Procalcitonine des patients
L’ECBU a été réalisé chez 77 patients et la coloration de gram a montré des Cocci à Gram
positif dans 21 cas et des Bacilles à Gram négatif dans 41 cas.
Les TDR de leptospirose, Dengue, Hépatite B, HIV, Typhoïde et G.E ont été effectué chez tous
nos patients fébriles (inclus).
5.4.2 Imagerie
Radiographie thoracique
La radiologie conventionnelle
Tableau 14 : l’apport de la radiographie thoracique n=130
La radiographie thoracique a été réalisée chez 130 patients. Elle avait objectivé des anomalies
dans seulement dans 13 cas dont 9 cas d’atteintes parenchymateuses et 4 cas d’atteinte pleurale.
Les atteintes parenchymateuses consistaient à un infiltrat micronodulaire basal droit dans un cas,
et des opacités micronodulaires diffuses dans l’autre cas.
5.5 Etiologies
Tableau 15 : Répartition des étiologies
Etiologies/Saisonnalité
350
300
250
200
150
100
50
Etiologies Antécédent
Contact animal Voyage récent Aucun ATCD
Bactérienne 180 47 632
Virale 21 06 41
Parasitaire 156 41 416
La majeure partie de nos patients n’avait pas de contact avec les animaux en raison de la
politique de protection environnementale vis-à-vis des animaux de la mine.
Etiologies/températures
Tableau 17 : étiologies selon les différents degrés de température
Etiologies Température
38.5°C 39°C 40°C
Bactérienne 465 288 106
Virale 40 22 06
Parasitaire 282 227 104
Plus que la moitié de nos patients avait une température comprise entre 38.5 et 39°C dû à
l’accessibilité des centres de santé et surtout dû aux différentes étiologies (fièvre à court terme).
Etiologies/radiographie thoracique
Tableau 19 : répartition des étiologies en fonction de la radiographie conventionnelle n=130
Etiologies Rx thoracique
Rx normale Anomalies
(Atteintes pleurale et
parenchymateuse)
Bactérienne 108 10
Virale 07 03
Parasitaire 02 00
Réalisée chez 130 patients et revenue anormale chez 13 patients seulement dont 10 d’une
infection bactérienne et 03 d’infection virale. Ce qui témoigne que la majeure partie de nos
infections respiratoires était des infections mineures.
Etiologies/leucocytes
Tableau 20 : répartition des étiologies selon les leucocytes
Etiologies Leucocyte
Hyperleucocytose Leucopénie Normale Total
Bactérienne 147 47 665 859
Virale 15 03 50 68
Parasitaire 114 16 483 613
Total 276 66 1198 1540
6 COMMENTAIRES ET DISCUSSION
Notre étude prospective transversale s’est étalée sur une période de 14 mois allant du 01 Avril
2019 à 31 Mai 2020 et a concerné les patients consultés pour fièvre au sein des trois (03) centres
du complexe. Durant la période d’étude nous avons inclus 1540 patients fébriles sur 37316
consultations réalisées soit une prévalence de 4,12%.
6.1 Les limites de l’étude
Au cours de cette étude, nous avons été confrontés à certains obstacles, entre-autre :
Le manque d’information sur le devenir des patients. En effet, après administration du
traitement en ambulatoire, la majorité des patients ne sont pas revenus au rendez-vous.
Aussi, certains patients ont été référés par le CSRéf de Kéniéba ou dans un CHU de
Bamako. Nous n’avons pas eu de retour d’information ;
Certains examens complémentaires souhaités n’étaient pas réalisables sur place.
Malgré ces insuffisances dans la prise en charge des patients, cette étude fait ressortir une vue
panoramique des principales étiologies diagnosticables dans ce contexte.
6.2 Données épidémiologiques
Age et sexe
La médiane d’âge dans notre série était de (30 +/- 25 ans) ans avec des extrêmes allant de 05 ans
et 56 ans. Le caractère jeune de notre série a été noté dans l’étude de Traoré [44] avec une
médiane de 25 ans.
La prédominance masculine a été observée dans notre série avec 1242 hommes affectés pour 298
femmes soit un sex-ratio de 4,16.
Par contre dans la série marocaine de Moutsinga [30] on avait décrit une prédominance féminine
avec 56 femmes affectées pour 45 hommes.
Profession
Les manœuvres (usine) ont plus représenté 63,8%, suivis des enfants et élèves avec 13,8%. Ces
résultats sont proches de ceux de Coulibaly au Mali en 2004 [52].
Influence saisonnière
Dans notre étude, 69,2% de consultation pour fièvre étaient survenues entre le mois de Juillet et
Décembre.
Koné [29] avait fait le même constat avec 78.6% pendant cette même période.
Cette grande fréquence pourrait s’expliquer par l’influence de la forte transmission du paludisme
pendant cette période à cause des eaux stagnants, l’abondance de la végétation et surtout
l’utilisation irrégulière des moustiquaires imprégnées selon Tangara A [33] dans les CSCOM de
la commune rurale de Kati.
Délai de consultation
La durée moyenne de l’apparition de la fièvre à la consultation était de 48h dans notre série,
durée moins importante que celle rapportée dans l’étude marocaine de Moutsinga [30] où elle
était de 86.5 jours en moyenne.
Cette différence de durée peut s’expliquer par le manque de plateau technique et aussi l’absence
d’hospitalisation sur les sites et également les problèmes d’accès aux soins.
La différence des délais de consultation peut être attribuée à la pathologie en cause et également
aux problèmes d’accès aux soins.
Données cliniques
Les antécédents de voyage et de contact avec les animaux ont été notés chez 449 patients de
notre série soit 29,3%. Cependant 70,6% des patients n’avaient aucun antécédent élucidé.
La différence de cette fréquence résulte du résultat de la campagne de sensibilisation que la mine
effectue chaque année.
Les manifestations initiales étaient variées dominées par les arthralgies et les céphalées dans
1113 cas soit 72.3% des patients par rapport à 88,37% dans une série rapportée chez les patients
admis en médecine interne (CHU-point G) par Haidara [47].
Dans la grande majorité des cas, les signes cliniques à l’admission ne permettaient pas une
orientation étiologique claire, et c’est l’interrogatoire et l’examen physique répétés au cours de
consultation qui avaient permis de déceler des signes physiques absents à l’admission guidant
ainsi vers des pistes de recherche étiologique.
Les principaux signes objectivés à l’examen physique étaient : signe pulmonaire (113 cas soit
7.3%), l’éruption cutanée (30 cas soit 1,9%), les signes digestifs (199 cas soit 21%), ORL (150
cas soit 9,7%), l’atteinte ostéoarticulaire et le signe anémique (92 cas soit 5.9% chacun). Par
ailleurs l’examen était strictement normal dans 11.4%.
Données paracliniques
Les sérologies ont été contributives dans 211 cas, d’autres en fonction du contexte et ont permis
de poser le diagnostic ; il s’agit de : 145 cas de salmonelloses, de 07 cas de VIH associées à la
dermatose, de 43 cas de l’hépatite b, 05 cas de dengue, 11 cas de leptospirose.
ECBU a été contributif pour le diagnostic de cystite dans 21 cas. Le germe a été isolé dans 62
cas dont 21 étaient des Cocci Gram positif.
Diagnostics étiologiques
Dans notre étude le diagnostic de paludisme a été porté chez 613 patients sur 1540 cas de fièvre
soient 39,8% dont 154 patients étaient en contact avec les animaux, 114 cas d’hyperleucocytose,
521 patients avaient CRP positive et 178 cas procalcitonine positive. Avec cette fréquence le
paludisme a représenté la première cause de fièvre sur le complexe minier Loulo-Gounkoto.
Traoré [44] le classait aussi en première position dans l’étude parmi les motifs de consultations
en Médecine générale CHU Kati et Csref Kati en 2009. En 1989, dans le service de médecine
interne CHU Point G [47] la fièvre représentait le plus fréquent motif de consultation au cours de
son étude montrant la place du paludisme dans les syndromes fébriles. Cette morbidité de 33,6%
du paludisme dans l’ensemble des consultations en Médecine Interne pourrait être considérée
comme une sous-estimation de celle-ci vu la non représentativité de la population générale. Mais
au cours de ces dernières années, il a eu assez d’amélioration concernant la lutte contre le
paludisme et la lutte contre les vecteurs faite chaque année.
La fréquence des fièvres palustres est plus élevée d’Octobre à Décembre (380/613) dans notre
série. Cette période correspond à une intense transmission du paludisme en zone de savane
soudanienne. Plusieurs travaux au Mali [49], [51], [52] et dans le reste de la sous-région [50] au
Burkina Faso [48] au Sénégal [54] au Cameroun et [53] au Bénin confirment nos résultats.
Si dans notre série les fièvres palustres sont dominantes entre 15-24 ans, elles viennent en 2è
position chez les 25-34 ans, 3ème position chez les 35-44 ans et 4ème place chez les 5-14
contrairement dans plusieurs études où se sont les 1-15 ans qui sont plus touchés.
Cette différence de tranches d’âge de notre série par rapport aux autres études est surement due
au fait que les moins de 5 ans ne sont pas beaucoup représentés au sein de notre série et que
parmi les 3 centres de santé il n’y a qu’un centre qui s’occupe des enfants.
Aussi, l’examen cyto bactériologique des urines et l’uroculture moins demandés que le
sérodiagnostic de Widal doiventt être plus courants qu’ils ne sont habituellement devant une
fièvre [47].
Les infections respiratoires aigües (IRA) avec une fréquence de 21,0% (n=323) les
pneumopathies ont représenté la deuxième cause de fièvre dans notre étude avec 50 cas
d’hyperleucocytose, procalcitonine positive chez 83 patients. Leur fréquence élevée
s’expliquerait par le changement climatique, les fumées domestiques et la pollution
atmosphérique. SY avait trouvé en 2002 qu’elles représentaient la deuxième cause
d’hospitalisation à la pédiatrie du CHU Gabriel Touré après le paludisme [56]. A Madagascar,
Charrieras, cité par Coulibaly [52] a trouvé que les infections respiratoires aigües représentaient
la première cause d’hospitalisation. Par contre, Bobossi et Moyen G n’ont pas identifié les IRA
basses comme cause première de fièvre [59].
L'incidence de la bronchiolite est mal connue au Mali. Sa fréquence est élevée et évaluée en
milieu de savane (Minier). Nos résultats sont très proches de ceux obtenus par Bobossi et al., à
Bangui (20,9 % des IRAB et 1,7 % des hospitalisations) [58].
Par ailleurs nos chiffres étaient supérieurs Bogne et al., au Cameroun, où la bronchiolite
représenterait 12,4% des infections respiratoires aigües basses et 1,6% des consultations
pédiatriques [60]. La bronchiolite représente 2 à 3% des hospitalisations chez les nourrissons
âgés de moins de 5 ans au Royaume-Uni [57].
La plupart de nos enfants était admis dans un tableau de détresse respiratoire d’où leur prise en
charge urgente. La majorité des patients (66,07%) était consulté entre Juillet et décembre, à la fin
de la saison des pluies et au début de la saison sèche. Le pic d’hospitalisation était obtenu au
mois d’octobre en tout début de la saison sèche (33%). Le plus faible nombre de cas était
observé aux mois de février et Mai, période de forte chaleur où les températures dépassent les 40
degrés. Nos résultats concordent avec ceux de Bobossi et al., qui ont recruté plus de patients
durant la saison sèche [58].
Au sein de notre série les infections respiratoires aigües sont fréquentes chez les enfants ainsi
que chez les adultes et presque durant toutes les saisons.
La fièvre typhoïde est une infection systémique causée par Salmonella enterica sérotype typhi
(S typhi) [35]. Elle a été une des causes bactériennes des fièvres au cours de notre étude.
Elle a été notée chez 145 patients de notre série soit une fréquence de 9,4% des infections avec
une CRP positive chez 126 patients, la procalcitonine positive chez 55 patients et 28 cas
d’hyperleucocytose. Traoré [38] avait rapporté de 13,8% en Médecine générale CHU Kati et
Csref Kati en 2009.
Le tableau clinique associant les signes digestifs et la classique dissociation pouls et température
était retrouvé.
Les anomalies biologiques varient : la leucopénie est orientatrice mais inconstante. Dans notre
série on a noté une anémie dans un cas et une bicytopénie dans un autre cas. Le diagnostic est
posé par la confirmation du TDR Typhoïde IgG/IgM, notée chez les 145 patients de notre série
et réconforté par l’évolution favorable sous antibiothérapie. Cependant, il pourrait y avoir des
faux positifs.
La leptospirose est présumée être la zoonose la plus répandue dans le monde [38]. Son
incidence est nettement plus élevée dans les pays à climat chaud que dans les régions tempérées
[39, 40]. La présentation clinique de la leptospirose est biphasique, avec une phase aiguë ou
septicémique d'environ une semaine, suivie de la phase immunitaire, caractérisée par la
production d'anticorps et l'excrétion de leptospires dans l'urine [41,42,43]. La plupart des
complications de la leptospirose sont associées à la localisation des leptospires dans les tissus
pendant la phase immunitaire et se produisent ainsi pendant la deuxième semaine. Elle est
généralement responsable d’un tableau typique à début brutal fait d’une fièvre en plateau, un
syndrome douloureux (arthralgies, myalgies, douleurs osseuses, céphalées), un syndrome
méningé (méningite aseptique cholestatique) et d’une hépatonéphrite (ictère, insuffisance
rénale). Les formes les plus graves sont : la méningo-encéphalite et l’hémorragie pulmonaire
avec insuffisance respiratoire.
Le diagnostic est confirmé à l’hémoculture/PL au cours de la première semaine post incubation
ou la sérologie Martin Petit/urines au moment de la rechute au cours de la 3ème semaine.
L’évolution est généralement favorable sous antibiothérapie.
On a noté onze (11) cas de leptospirose dans notre série avec une thrombopénie chez 05 patients,
10 cas de CRP positive et procalcitonine positive chez 07 patients. Il avait bien évolué sous
antibiothérapie. Un seul cas a été retrouvé dans la série de Samouche Mouna (Maroc) [46].
Les infections uro-génitales sont aussi responsables de fièvres surtout quand elles ont été
refroidies par une antibiothérapie probabiliste [36]. Elles sont dominées, dans la littérature, par
les pyélonéphrites et prostatites [27,37]. Dans la série de Moutsinga [30] on a noté 6 cas de
pyélonéphrites et 1 cas d’urétrite. Dans notre série, 62 cas (Cocci Gram+ et Bacille Gram-), dont
46 patients une CRP positive et seulement 02 cas de procalcitonine positive.
Infections virales
L’infection au VIH comportait une fièvre dans plus de 80 % des cas [33] mais celle-ci est
rarement à l’origine d’une FPI : c’est cependant une hypothèse à évoquer de principe chez
l’adulte jeune.
Dans notre série les 7 patients qui présentaient des dermatoses et pneumopathies avaient une
infection HIV concomitante. Dans la série de Samouche Mouna [46], il y avait 4 cas d’infection
à VIH associée à une tuberculose ganglionnaire et un cas de méningite virale dont
l’identification du germe n’a pas pu être réalisée.
La dengue est une infection virale transmise par la piqûre de moustique du genre Aedes. Nous
avons diagnostiqué 5 cas avec les TDR et de sérotype DEN-2 après PCR et tous avaient CRP
positive. Selon les investigations de l’OMS, entamées à la suite d’une étude du laboratoire
Mérieux, en 2017, sur 433 prélèvements dont 57 cas suspects, 33 cas soit 15,8% ont été positif à
la RT-PCR et au TDR à Missabougou à Bamako.
Nous pouvons affirmer que la dengue dont les sérotypes DEN-4 et DEN-2 circulent au Mali.
Ainsi, elle doit être évoqué parmi les étiologies possibles de fièvre au Mali et investiguées
comme telle. Cela passera par la mise à disposition de tests de diagnostic et la formation. Une
étude nationale pourrait être initiée pour connaitre sa prévalence réelle.
Hépatite B est définie comme par une inflammation du parenchyme hépatique associée à une
nécrose hépatocytaire et parfois une cholestase due à un virus alphabétique B ou virus
hépatotrope b (plus ou moins associée au D) [59,60,61].
Au Mali, une étude récente a rapporté la prévalence de l’antigène HBs (Ag HBs) du VHB à
14,7% de la population générale et cette prévalence a été par l’étude de DEMBELE [62] en 2011
dans le milieu urbain Bamako avec 13,93% de prévalence.
Le réservoir viral est humain. La transmission se fait par voie percutanée notamment par le sang
et ses dérivés ou par l’utilisation de matériel injectable mal stérilisé. Les excoriations cutanées
au contact du sang (infirmiers, personnel de laboratoire) représentent également une voie
d’entrée du virus VHB au cours d’activités médicales.
Les voies non parentérales sont liées à l’infectiosité notamment de la salive, du sperme, des
sécrétions vaginales. Les transmissions sexuelle et périnatale sont sans doute les modes de
contamination les plus usuels dans les zones d’endémie importante.
Ce qui répond notre fréquence de nombres cas. Notre zone reste une zone minière d’où les
pratiques sexuelles sont accentuées (professionnelles de sexes).
La physiopathologie de l’hépatite B est complexe. Le virus VHB se multiple dans les
hépatocytes.
Les infections chroniques sont fréquentes (5 à 10% des hépatites à VHB en France) et d’autant
plus fréquentes que l’infection concerne un sujet dont l’immunité est diminuée. La
contamination périnatale est un grand facteur de passage à la chronicité dans certains pays
(comme, par exemple, le Sénégal et Taiwan).
Nous notons 33 cas de l’hépatite B dans notre série dont 03 avaient une radiographie anormale et
20 patients de procalcitonine positive. La fréquence de cette infection mérite une attention
particulière.
Conclusion
A notre connaissance, il n’y'a pas une étude sur les étiologies des fièvres proprement dite.
Les fièvres palustres sont diagnostiquées toute l’année avec une recrudescence manifeste en
période post-hivernale et hivernale. En période hivernale une attention particulière doit être
portée aux infections ré-émergentes. La symptomatologie du paludisme reste polymorphe et
prête souvent à confusion avec les autres étiologies de fièvres au sein des zones miniers
(pneumopathie, infection urinaire, fièvres typhoïdes, méningites, hépatites virales, dengue,
leptospirose).
Une étude multicentrique sur la prévalence urbaine et pratique courante avec une méthodologie
standard devrait être entreprise tant les chiffres sont variables d’un auteur à un autre.
Les trois principales catégories étiologies sont : les pathologies infectieuses, les pathologies
inflammatoires et les néoplasies.
RECOMMANDATIONS
Les étiologies des fièvres restent donc un chapitre complexe de la médecine malgré les progrès
des moyens diagnostiques et reste un problème dans les pays en voie de développement ainsi
que dans les milieux de savane.
Aux autorités et aux sociétés minières :
Accentuer les campagnes d’information, d’éducation et de communication sur les
stations audiovisuelles sur les infections émergentes et ré-émergentes.
Elargir la couverture sanitaire dans les zones rurales enfin de répondre aux besoins de la
population.
Réduire le contact avec les animaux.
Restreindre la prévalence élevée des pathologies à transmission vectorielle et les
maladies sexuellement transmissibles.
Distribuer des moustiquaires imprégnées à la population.
Rendre accessible les bilans biologiques non disponibles (dengue, leptospirose,
chikungunya, etc.)
Effectuer et participer à la recherche des maladies infectieuses dans les zones semi-
tropicales.
Effectuer un dépistage de l’hépatite B chez les travailleurs pour connaitre sa prévalence
réelle enfin d’établir un protocole de vaccination.
Former de façon continue le personnel socio sanitaire sur la prise en charge de
l’hyperthermie et d’autres maladies infectieuses.
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milieu urbain Bamako Thèse, médecine, Bamako, 2011 ; 50.
FICHE SIGNALETIQUE
Nom : MARIKO
Prénom : Salif Lassana
Email : marikosaliflassana3@gmail.com
Tél : +223 70 54 89 70/65 91 59 22
Titre : étiologies des fièvres dans les camps du complexe minier Loulo-Gounkoto dans le cercle
de Kéniéba (à partir de 1540 cas).
Année : 2021
Ville de soutenance : Bamako
Pays d’origine : Mali
Lieu de dépôt : Bibliothèque de FMOS-FAPH
Secteur d’intérêt : Sante Publique, Secteur minier
Résumé : Aussi bien en Afrique qu’en Europe les fièvres ne sont pas exceptionnelles et posent
avant tout le problème de leur étiologie.
Notre étude qui a été prospective et descriptive, s’est déroulée du 01 Avril 2019 au 31 Mai 2020.
L’objectif principal était d’étudier les aspects épidémiologiques, cliniques, biologiques,
étiologiques chez les enfants et adulte à partir de 5 ans consultés aux 03 centres de santé du
complexe en Avril 2019 à Mai 2020.
L’âge moyen de nos patients était de 30 ans +/-25ans avec un sexe ratio (Hommes/Femmes) de
4.1. Le délai moyen de consultation était de 48 h.
Les patients avec antécédents de contact animalier seul étaient présents chez 231 patients,
dominés par aucun antécédent dans 1089 cas suivi de notion de voyage 94 cas.
Les pathologies principalement infectieuses avec le paludisme 39,8% (n=613), pneumopathies
21% (n=323), salmonellose 9,4% (n=145), foyer ORL 9,7% (n=150), gastro-entérite 8,8%
(n=136), uro-génitale 4,0%(n=62), hépatite B 2,8% (n=43), leptospirose 0,7% (n=11), dengue
0,3% (n=5).
En conclusion la fièvre représente encore un défi diagnostique pour les pays en voie de
développement, malgré le progrès des techniques médicales.
Mots clés : étiologies, fièvre, maladie émergente et ré-émergente, leptospirose, dengue,
kéniéba, mine.
7 ANNEXE
QUESTIONNAIRE N° :
Date : ____/____/201
I. Données sociodémographiques
1. Nom : ___________________ 2. Prénom : __________________________
3. Age : ____ans 4. Sexe : M □ F□ 5. Profession : _________________
6. Statut matrimonial : C□ M□ D□ V□
8. Niveau d’étude : Aucun □ Primaire □ Secondaire □ Supérieur □
9. Adresse : _______________________________________________________________
III. Paraclinique
12. TROD
Paludisme : P□ N□ HVB : P□ N□ HVC : P□ N□ Dengue : P□ N□
Rickettsiose : P□ N□ Lassa : P□ N□ VIH : P□ N□
13. GE: P□ N□ Densité parasitaire: _______________________________
14. NFS
Hb: ____g/dl GB: __________/mm3 PLQ: _______________/mm3
15. Microbiologie
Hemoculture: P□ N□ Si positif: Germe: _________________________________
ECBU : P□ N□ Si positif: Germe: _________________________________
Coproculture : P□ N□ Si positif: Germe: _________________________________
LCR : GB : _______/ Formule : ____% lymp ____%PNN Germe : ______________
Recherche de BK : P□ N□ Préciser localisation : _____________________________
Autres : _________________________________________
16. Biochimie : CRP : __________/ Procalcitonine : ____________/
Autres : ________________________________________________________________
SERMENT D’HYPOCRATE
Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma
langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à
corrompre les mœurs ni à favoriser le crime.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses !
Je le jure!