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Depuis Les cahiers de cours de Moïse


(1963), Jean Sendy a publié : La lune,
clé de la Bible, Les dieux nous sont
nés, Nous autres, gens du Moyen Age
et, ici même, Ces dieux qui firent le ciel
et la terre, ouvrages qui allient l'audace,
la fantaisie, la profondeur et l'humour.
A propos des Cahiers de cours de
Moïse, " Le Canard Enchaîné " écri-
vait : "Jamais nous n'avions vu l'éso-
térisme sourire. C'est maintenant
chose faite. Le livre de Jean Sendy
est une fleur d'humour à la bouton-
nière du Sphinx. "

Documents de couverture. — Page 1 : Platon


explique par une énigme, par la "suite des nombres
1, 2, 3, 4, 9, 8, 27 le " mélange de l'âme et du
corps du monde Le sceau de Salomon donne la
clé de l'énigme. —Page 4 : Agrandissement d'une
période de " giclée " de pulsar, reçue sur l'oscil-
loscope de l'observatoire de radio-astronomie
d'Arecibo. (Photo des services américains d'infor-
mation et de relations culturelles).
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LES ÉNIGMES DE L'UNIVERS


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DU MÊME AUTEUR

LES CAHIERS DE COURS DE MOÏSE (Julliard, 1962)


LES DIEUX NOUS SONT NÉS (Grasset, 1966)
LA LUNE, CLÉ DE LA BIBLE (Julliard, 1968)
NOUS AUTRES, GENS DU MOYEN AGE (Julliard, 1969)
CES DIEUX QUI FIRENT LE CIEL ET LA TERRE
(Robert Laffont, 1969)
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JEAN SENDY

L'ÈRE
DU VERSEAU
fin de l'illusion humaniste

ÉDITIONS ROBERT LAFFONT


6,place Saint-Sulpice, Paris-6e
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IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE


SUR VELIN CHIFFON DES PAPETERIES
LANA, 20 EXEMPLAIRES NON NUMÉ-
ROTÉS DESTINÉS A L'AUTEUR ET
CONSTITUANT L'ÉDITION ORIGINALE

Si vous désirez être tenu au courant des publications de l'éditeur de cet ouvrage,
il vous suffit d'adresser votre carte de visite aux Éditions Robert LAFFONT,
Service « Bulletin », 6, place Saint-Sulpice, Paris, V I Vous recevrez régulièrement,
et sans aucun engagement de votre part, leur bulletin illustré, où, chaque mois, se
trouvent présentées toutes les nouveautés —romans français et étrangers, documents
et récits d'histoire, récits de voyage, biographies, essais —que vous trouverez chez votre
libraire.
© Éditions Robert Laffont, S. A., 1970
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Ala mémoire de Giordano Bruno,


qui n'enseignait que la vérité sur
nos congénères qui sont aux ²cieux,
mais qui fut condamné à mourir sur
le bûcher, en 1600, parce que ces
idées médiévales, que nos sciences
retrouvent, déplaisaient beaucoup
aux humanistes de la Renaissance.
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Une explication, formulée au Moyen-Age


par Rashi deTroyes(1040-1103), ettoujours
enseignée dans les cours d'instruction reli-
gieuse juive, présente les « fils d'Elohim »
qui donnèrent des fils aux «filles d'homme »
comme des « êtres célestes accomplissant
une mission »( Genèse, VI, 2).
Le texte ci-dessous, et le commentaire
ci-dessus, sont tirés du Pentateuque en cinq
volumes, édition bilingue hébreu-français,
publiée sous la direction d'Elie Munk, rab-
bin dela Communauté deStricte Observance
à Paris. (Diffusion FSJU, 19 bld Poisson-
nière, Paris.)

LES FILS D'ELOHIM TROUVÈRENT QUE LES


FILLES D'HOMMEÉTAIENT BELLES, ET ILS SE
PRIRENT DES FEMMES DE TOUT CE QU'ILS
CHOISISSAIENT.
L'enseignement de Rashi de Troyes est
pour la Synagogue ce que ceux de saint
Augustin et de saint Thomas sont pour
l'Église.
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CHAPITRE UN

LA SCIENCE
ET LE MYTHE
LA SCIENCE FICTIVE
LE MYTHE
DES GALAXIENS
EST-CE SÉRIEUX?
LA GENÈSE BIBLIQUE
LES SCIENCES D'AUJOURD'HUI
LE RATIONNEL ET LA TRADITION
ET TOUT CELA, ÇA SERT A QUOI?
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nQ uandtdusatpas
lees pbaretenm
tends unami,
entsdetoncœur
pdeosursalebobruit
ts deson cheval.
Proverbe chinois
La légende veut qu'un journal de Londres, un jour
où la tempête avait coupé toutes les communications
entre la Grande-Bretagne et l'Europe continentale, ait
titré : «Le Continent est isolé ». Quand nous parlons
d'Extraterrestres, nous commettons le même péché
d'orgueil naïf, la même erreur d'optique : nous sous-
entendons que les habitants de l'Univers sont partagés
en deux catégories :
a] les Terriens, centre et fleuron de la Création ;
b] les Autres, qui n'ont pas eu la chance d'être nés
parmi nous.
Ces autres, ce sont les «Extraterrestres ». Et on a beau
ne pas être raciste, un Extraterrestre... c'est une sorte
de métèque, non?
Un peu de modestie ne nous ferait pas de mal. Les
habitants de la Galaxie, ce sont les Galaxiens, comme
les habitants de l'Europe sont les Européens. Nous
sommes tous des Galaxiens.
Si la vie n'est pas un phénomène unique, dont par
un privilègeprodigieux nousserionslesseulsbénéficiaires,
nous ne sommes pas seuls dans l'Univers. Si l'évolution
de la matière vivante est soumise à des lois aussi uni-
verselles que la physique et la chimie, il suffit à un sys-
tème planétaire comparable au nôtre d'être un tout petit
peu plus vieux que le nôtre, pour que les problèmes qui
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nous tracassent aujourd'hui y aient été résolus depuis


longtemps.
Soyons modestes, évitons le ridicule de parler comme
si, faute de communications établies entre les autres
Galaxiens et nous, « la Galaxie était isolée ». Isolés,
c'est nous qui le sommes.
Nous sommes tellement isolés, dans la Galaxie, que
nous ne savons même pas de façon certaine si les
Galaxiens dont je viens de parler existent vraiment.

LA SCIENCE FICTIVE
Des Extraterrestres, on en trouve à la tonne, dans
des kilomètres de science-fiction. Ils sont toujours
effrayants, soit par leur apparence, soit par leurs inten-
tions, soit par les deux à la fois... ce sont toujours
d'affreux métèques que decourageuxTerriens repoussent
vers ces abîmes infinis qui donnaient le vertige à Pascal.
Et il ne peut guère en être autrement : mettez-vous
dans la peau d'un auteur de science-fiction, imaginez
des Visiteurs du Cosmos qui ne soient pas des métèques
extraterrestres, mais des Galaxiens tellement en avance
sur nous qu 'ils se rendent de Sirius à Proxima du Cen-
taure aussi facilement que vous de Paris à Deauville.
Jusque-là, pas de problème, n'est-ce pas : vous avez le
premier chapitre de votre livre de science-fiction. Et
ensuite ?
C'est ensuite que les problèmes se posent, des pro-
blèmes qui apparaissent vite insolubles : qu'est-ce que
des Galaxiens à la fois semblables à nous et en avance
sur nous peuvent bien être venus faire sur Terre? Nous
apporter la solution à nos difficultés d'aujourd'hui, que
leurs ancêtres ont depuis longtemps résolues? Quelle
solution ?
Et voici notre auteur de science-fiction dans la situa-
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tion difficile que Richard Feynman appelle «tentative


pour s'élever en l'air en tirant sur les lacets de ses chaus-
sures »: s'il possédait la solution à nos difficultés, notre
auteur de science-fiction n'en serait plus à écrire des
livres de science-fiction, il aurait le Prix Nobel... comme
Richard Feynman, qui a eule Nobel pouravoir découvert
la réponse à des problèmes incroyablement ardus de
physique théorique, mais qui ne connaît pas plus que
vous, que moi, ou que les plus beaux sociologues et
autres spécialistes de politique théorique, la solution
que les Galaxiens pourraient apporter à nos problèmes.
Notre auteur de science-fiction fait alors comme vous
feriez à sa place : il renonce à décrire des Galaxiens, il
se résigne à produire une histoire d'Extraterrestres.
Et les Extraterrestres sont nécessairement des hybrides
terrifiants :
leur technique surpasse de loin la nôtre;
leur intelligence ne peut en aucun cas surpasser
celle de l'auteur qui leur prête des actes et des inten-
tions.
Comment une civilisation ne surpassant pas la nôtre
en intelligence aurait-elle fait pour se donner des
moyens techniques prodigieux?
C'est là que se situe l'élément «Mystère et Boules de
Gomme », l'affirmation gratuite. La science-fiction qui
fait intervenir des Extraterrestres n'est jamais de la
science-fiction véritable, c'est soit un conte philoso-
phique, soit de la fiction gratuite, fondée sur une science
fictive.
La science fictive, c'est un domaine où rien n'interdit
à un cosmonef de dépasser la vitesse de la lumière, il
suffit de le propulser par un moteur anti-gravitationnel
alimenté en spéculate liquide d'ignorantium. Quant à
la fiction gratuite, il est facile de la rendre crédible :
on décrit des Extraterrestres verts, tripodes, bas du cul
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ou érigés sur des pattes d'échassier, afin de ne pas se


faire traiter de raciste... et on leur prête les intentions
abominables dans lesquelles le subconscient du lecteur
reconnaîtra automatiquement celles des Chinois qui
peuplent les cauchemars du Péril Jaune. James Bond a
fait l'économie des cosmonefs, en faisant directement
intervenir Chinois et Coréens.

LE MYTHE
Des Galaxiens dignes de ce nom, on n'en trouve que
dans un seul récit : dans le Mythe commun à toutes les
Premières Civilisations.
Balayons au passage une idée fausse très répandue :
Darwin n'a pas innové, en affirmant l'existence d'un
lien d'évolution entre le singe et l'homme ; il n'a fait
qu'exprimer en langage moderne une notion familière
à la pensée archaïque (le Singe-Pèlerin de la Tradition
chinoise, notamment). « Le mythe de l'ancêtre-singe
possède des racines perdues dans la pénombre, et sa
fixation se fait au XVIII siècle », rappelle André Leroi-
Gourhan, professeur au Collège de France, qui a fixé
aussi les «critères d'humanité »d'une façon maintenant
généralement admise.
Nous verrons dans la suite de ce livre que les données
acquises en ethnologie ne font qu'apporter de l'eau au
moulin du Mythe. Ce qui est acquis, c'est que notre
ancêtre direct, Homo Sapiens, dont le squelette était
identique au vôtre et au mien, était déjà là vers—35000.
Sapiens était évolué à partir d'Homo Faber, lui-même
produit d'une évolution étalée sur quelques centaines
de millions d'années à partir des formes de vie les plus
primitives.
Onappelle «préhistoire »toute la période pour laquelle
nous ne pouvons reconstituer la vie de notre ancêtre
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direct que comme nous établissons les coutumes des


espèces animales : on procède à des fouilles sur les sites
où l'homme préhistorique a vécu, on articule des hypo-
thèses sur les indices trouvés, on «fait parler les objets ».
Le nombre des sites explorés et des hypothèses concor-
dantes est maintenant suffisant pour que l'on puisse
tenir la préhistoire pour une science.
L'Histoire proprement dite commence à partir du
moment où les hommes commencent à se raconter eux-
mêmes : on n'a plus à «faire parler les objets », ces objets
manufacturés qu'on appelle les artefacts, on commence
à pouvoir «écouter parler les hommes ».
Entre la préhistoire et l'Histoire se situe la proto-
histoire, période de pénombre pour laquelle on fait
encore «parler les artefacts »maissurlaquelle leshommes
de l'aube des temps historiques projettent des lueurs :
la protohistoire, ils en émergeaient tout juste, ils en
avaient conservé des souvenirs... l'articulation de leur
Mythe, notamment. C'est dans cette protohistoire qu'est
née la pensée que l'on appelle la «pensée archaïque ».
A l'aube des temps historiques, entre — 5000 et
—3000, cesont devéritables civilisations quisurgissent,
tout armées, de la protohistoire : les Premières Civili-
sations du Moyen-Orient. Plus près de nous, entre
—3 500 et —3000, d'autres civilisations apparaissent,
en Chine et autour de la Méditerrannée grecque, qui
elles aussi ont droit à l'appellation Premières Civili-
sations : leur apparition dans l'Histoire est plus récente,
mais leurs racines plongent dans la même nuit des temps
que les Premières Civilisations d'Égypte et de Mésopo-
tamie, elles aussi apparaissent parfaitement articulées,
dès leur apparition.
Et ces Premières Civilisations ont en commun un
Mythe, dont le point de départ est identique partout,
des bords du Pacifique à la Méditerrannée occidentale:
«Tout ce que nous savons, tout ce qui fait notre
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civilisation, tout ce qui nous rend supérieurs aux


communautés humaines qui ne possèdent pas de
connaissances comparables aux nôtres, nous l'avons
appris dans l'héritage laissé par des bipèdes mammi-
fères, venus du ciel et repartis commeils étaient venus.
Ces bipèdes mammifères, c'étaient les dieux dont nous
vénérons la mémoire et transmettons la Tradition. »

DES GALAXIENS
Le Mythe nous offre, en somme, le seul récit où des
bipèdes venus du ciel ne fassent pas figure d'Extra-
terrestres de cauchemar, mais de Galaxiens conformes
à l'idée que l'on peut raisonnablement se faire de repré-
sentants d'une civilisation parvenue au stade cosmo-
nautique, se posant sur une planète habitable pour
eux, dans un autre système planétaire.
JE NE SAIS PASsi de tels Galaxiens se sont posés, aux
temps protohistoriques, devant nos ancêtres primitifs
éberlués ;
MAIS CE QUE JE SAIS, je le sais de science certaine :
le Mythe commun à toutes les Premières Civilisations
affirme que de tels Galaxiens ont vécu sur Terre, aux
temps protohistoriques.
Un certain nombre de faits font apparaître plausible
le récit du Mythe, à la lumière de l'acquis scientifique
d'aujourd'hui :
le Mythe décrit des «dieux »qui mangent les fruits
de la Terre, respirent le même air que nous ; si les
lois de l'évolution sont aussi universelles que les lois
physiques, la description du Mythe (« Ils étaient faits
comme nous, en plus beau ») est plus plausible que
les monstres de la fiction à base de pseudo-science ;
le Mythe décrit aussi des machines, volantes no-
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tamment, et des installations « divines » avec une


naïveté que l'on retrouve dans les descriptions de nos
réalisations par les primitifs d'aujourd'hui ;
le Mythe ne se contente pas de dire des dieux qu'ils
«avaient des connaissances prodigieuses »; il rapporte
ce que les hommes ont retenu de l'enseignement de
ces «dieux »: il transmet des connaissances (en astro-
nomie, notamment) dont les historiens des sciences
n'ont jamais pu expliquer comment des néolithiques
auraient pu faire pour les acquérir par leurs propres
moyens.

EST-CE SÉRIEUX ?
Je suis comme vous, je connais une foule de gens
qui donnent volontiers l'impression d'être bardés de di-
plômes, et qui haussent les épaules devant de tels pro-
pos : « Ce n'est pas sérieux, voyons! Vous n'allez pas
vous ridiculiser avec de pareilles balivernes! C'est du
trompe-l'œil ! Vous n'avez qu'à regarder les gens qui
s'occupent de ces choses! »
Des gens qui s'occupent sérieusement de «ces choses »,
j'en ai rencontré un certain nombre, aux États-Unis,
en février/mars 1970, au cours d'un voyage dont l'objet
était de faire le point sur ce qui est «sérieux »et sur ce
qui ne l'est pas, dans un domaine où l'on est passé de
la théorie aux réalisations pratiques, depuis qu'Apollo-11
et Apollo-12 ont franchi la frontière que le Mythe trace
entre « le domaine des hommes » et « le domaine des
dieux » :
pour toutes les Traditions, fouler le sol d'un autre
corps céleste, de la Lune plus particulièrement, c'est
très expressément «entrer dans le domaine des dieux ».
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Les hommes qui m'ont reçu font-ils partie des «gens


sérieux »?
Ils passent pour en faire partie, dans les universités
de la Nouvelle Angleterre, entre New York et Boston,
où ils enseignent, et à la NASA où ils participent à
l'élaboration et à l'analyse des programmes Apollo. Ils
ne seront pas nécessairement d'accord avec toutes les
conclusions de ce livre, qui n'était qu'à l'état de projet
à l'époque où ils m'ont reçu, mais il tombe sous le sens
que je n'ai pas envie de m'attirer des démentis... et
que j'ai donc tenu le plus grand compte des objections
qu'ils ont pu soulever à propos de conclusions tirées
de mes livres précédents.
Ces hommes ne sont-ils pas un peu «visionnaires »?
Certainement si. Les chercheurs de pointe le sont,
nécessairement, dans les pays où se font des découvertes.
«Pourvu que le radium ait une jolie couleur! » disait
M Curie, alors qu'elle était sur le point d'en obtenir
à l'état métallique (avant M Curie, le radium n'était
connu que par son minerai).
Dans la France d'aujourd'hui, l'opinion qui prévaut
chez beaucoup d'universitaires est celle qu'un professeur,
qui eut son heure de gloire commechercheur, aexprimée
dans un article publié en septembre 1965 : «L'impossi-
bilité est certaine, pour l'homme, de visiter d'éventuels
systèmes planétaires voisins du nôtre, même s'ils ne se
trouvent qu'à quelques dizaines d'années-lumière du
Soleil. [...] Il y faudrait une dépense de matière qui
impliquerait, au départ, une masse de l'ordre de celle
de la Terre. »
Ce même professeur n'a, il est vrai, rien ajouté à sa
gloire en affirmant, à unetable ronde diffusée par France-
Inter lors de l'expédition Apollo-11, que l'impossibilité
était également certaine pour l'organisme vivant le
plus élémentaire de survivre sur la Lune... et il n'a
jamais, à ma connaissance, publiquement commenté
la survie pendant de longs mois d'un staphylocoque
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terrestre dans la carcasse d'un Surveyorposésurla Lune.


Aux États-Unis, les hommes qui donnent son im-
pulsion à la recherche d'aujourd'hui, disent, écrivent et
enseignent que l'impossibilité pour l'homme d'explorer
d'autres systèmes planétaires n'existe absolument pas.
Pour la NASA, «aller vers les étoiles »est son objectif
expressément articulé. Et quand je me suis présenté
avec la recommandation d'Evry Schatzman, professeur
à l'Institut d'Astrophysique de Paris, que ces hommes
tiennent pour un de leurs pairs, les portes se sont
ouvertes toutes grandes.
Freeman Dyson, professeur à l'Institute for Advanced
Studies de Princeton, m'a confirmé qu'il voit toujours
dans les voyages interstellaires un problème de biologie,
et non d'énergie à mettre en œuvre, ainsi qu'il l'exposait
dans un article publié en 1964 dans Scientific American :
il n'existe aucune raison sérieuse de soutenir que d'au-
tres habitants de la Galaxie n'ont pas déjà réalisé des
expéditions à vitesse réduite, des expéditions dont la
durée aurait été de l'ordre de mille ans. Des expédi-
tions donc probablement sans esprit de retour, emme-
nant un petit groupe de scientifiques hommeset femmes,
perpétuant l'espèce entre eux, vers un autre système
planétaire de la Galaxie, afin d'y coloniser et civiliser les
éventuels indigènes.
I. S. Chklovski, astrophysicien de l'Institut Astrono-
mique Sternberg à Moscou,aémis (dès 1960)l'hypothèse
que les satellites de Mars pourraient être artificiels.
Carl Sagan m'a confirmé qu'il n'a pas changé d'avis
depuis 1966 où il écrivait : « Il semble possible que la
Terre ait reçu la visite de diverses civilisations de la
Galaxie. [...] Il n'est pas exclu que des artefacts témoi-
gnant de ces visites existent toujours. [...] La Lune
semble être un endroit où il est raisonnable de penser
qu'une base aurait pu être établie ». (Carl Sagan est
professeur d'astrophysique à l'Université Cornell.)
Comment expliquer, cela étant, que lorsque j'ai pour
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la première fois proposé (dans les Cahiers de cours de


Moïse) un raisonnement aboutissant à des conclusions
analogues, plusieurs personnes donnant volontiers l'im-
pression de savoir tout et de ne rien ignorer du reste
aient refusé d'y voir autre chose que « du roman dé-
pourvu de bases scientifiques », pour reprendre la for-
mule d'Albert Ducrocq ? Mon hypothèse ne supposait
pourtant rien de plus que l'arrivée, dans des cosmonefs
suffisamment vastes pour permettre des voyages longs
de plusieurs siècles (Dyson) peut-être laissés en orbite
autour deMars(Chklovski), d'une équipe de cosmonautes
dont tous les mythes issus de la protohistoire relatent le
séjour, et dont une base souterraine restant à découvrir,
sur la Lune probablement (Sagan), confirmerait que
les «dieux »du Mythe ne sont pas sortis de l'imagination
de nos ancêtres.
Je vois à cette attitude quatre raisons principales
(une cinquième étant le jugement d'autorité du Profes-
seur qui ne croit pas à la cosmonautique interstellaire) :
1] je propose une synthèse, construction plus
difficile à digérer pour les Idées Reçues que les échap-
pées isolées proposées par Sagan, Chklovski, Dyson
et quelques autres que nous rencontrerons dans la
suite de ce livre ;
2] je ne suis ni Dyson, ni Chklovski, ni Sagan et,
comme l'a fait remarquer Walter Sullivan (chef du
service scientifique du New York Times), « Il faut
une robuste réputation internationale pour proposer
des hypothèses ébouriffantes et s'en tirer avec les
honneurs de la guerre »;
3] mes Cahiers de Moïse sont de 1962 ; Univers,
Vie, Raison de Chklovski n'a été publié qu'en 1962
aussi —et en russe ; l'article de Dyson est de 1964 ;
Intelligent Life in the Universe, de Sagan et Chklovski
n'a été publié qu'en 1966 (et n'est malheureusement
toujours pas traduit en français) ;
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4) Chklovski, Sagan, Dyson et tous les scientifiques


à qui leur réputation internationale permet de pro-
poser des «hypothèses ébouriffantes »ne font jamais
—systématiquement jamais —état de la Bible.
Il leur arrive de citer des Mythes, pourtant. Mais la
Bible apparaît frappée d'un interdit absolu.
Or moi, c'est du texte biblique que je pars.
C'est dans la Bible, en effet, et plus spécifiquement,
dans les onze premiers chapitres de la Genèse que je
cherche (et pense avoir trouvé) les recoupements les
plus solides entre le Mythe issu de la nuit des temps et
les ouvertures de la science d'aujourd'hui.

LA GENÈSE BIBLIQUE
Il faut bien sûr lire la Genèse en faisant abstraction
de toutes les croyances religieuses qui s'y attachent, la
lire comme un ethnologue lit un mythe «païen », en y
cherchant uniquement le fond éventuel de vérité histo-
rique. L'idéal serait de la lire dans le texte hébreu,
en édition bilingue au besoin. A la rigueur, la traduction
Dhorme (NRF, Collection de la Pléiade) peut faire
l'affaire. Les Bibles « usuelles » (qui traduisent par
«Dieu »le pluriel hébreu Elohim) sont à peu près aussi
utiles qu'une « reconstitution fidèle » dans un film
d'Hollywood peut l'être pour saisir l'esprit du siècle
de Louis XIV.
Deux questions viennent aussitôt à l'esprit del'homme
du xxe siècle :
1] comment peut-on raisonnablement chercher
des «dieux »dans la Bible, monument du monothéisme,
monument du Dieu Un?
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2] pourquoi la Bible se trouverait-elle frappée d'un


interdit qui épargne les livres sacrés «idolâtres »?
C'est Voltaire qui répond directement à la première de
ces questions, à l'article «Genèse »de son Dictionnaire
Philosophique :
« Au commencement, Dieu fit le ciel et la terre.
C'est ainsi qu'on a traduit ; mais la traduction n'est pas
exacte. Il n'y a point d'homme un peu instruit qui ne
sache que le texte porte : Au commencement LES
DIEUX firent, ou LES DIEUX fit le ciel et la terre. »
Et indirectement, c'est encore Voltaire qui répond
aussi à la deuxième question :
a] au XVIII siècle, «tout homme un peu instruit »
savait que l'hébreu Elohim, traduit par « Dieu »
dans les Bibles usuelles, est un pluriel, et doit donc
raisonnablement être traduit par «les dieux »;
b] au XX siècle les «gens instruits »sont revenus à
l'interprétation de ceux que Voltaire tenait pour
incultes, et le «Dieu de la Bible »leur apparaît sous
les traits d'un néo-Zeus qui aurait accepté de donner
un petit coup de main à la NASA, pour sauver les
trois astronautes d'Apollo-13, à partir du moment
où on le lui a demandé respectueusement, par les
prières que recommandait officiellement le Prési-
dent Nixon... un Dieu sous-traitant de la NASA,
en quelque sorte.
Beaucoup d'hommes mieux qu' «un peu instruits »
ignorent systématiquement, au XX siècle, le livre
sacré d'où «l'usage »tire de telles absurdités. Quant à
ceux des scientifiques qui connaissent la Bible (en
hébreu, notamment), ils évitent d'y faire la moindre
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référence, de crainte qu'on les imagine embrigadés


derrière le néo-Zeus.
Les raisons de débarrasser la Bible du Dieu créateur
en six fois vingt-quatre heures, que les superstitieux y
ont introduit, les raisons d'y chercher «les dieux de Vol-
taire »et d'envisager que la Genèse puisse être un récit
cohérent et rationnel, je les ai exposées dans mes essais
précédents, je n'y reviendrai donc plus dans ce livre,
sauf lorsque ce sera nécessaire à la clarté du contexte.
Il y a un fait nouveau, par contre, en ce qui concerne
les «connaissances astronomiques de l'Antiquité », qui
constituent une des présomptions les plus fortes pour
l'hypothèse d'un enseignement effectivement laissé par
des Galaxiens à nos lointains ancêtres.
Onm'a souvent demandésije neprenais pasmesdésirs
pour la réalité, en tenant pour acquis que ces connais-
sances étaient déjà millénaires du temps des prêtres-as-
tronomes de Babylone. Acette objection, unlivre récent,
dont plusieurs professeurs m'ont parlé avecadmiration à
Princeton, à Cornellet à Harvard, répond d'une façon qui
nepermetplusguèred'en douter. Ils'agit deHamlet'sMill,
édité en 1969àBoston (Gambit). En voici deux extraits:
«Les périodes planétaires, sidérales et synodiques,
étaient connues et longuement «figurées »de façons
diverses, au cours de rites liturgiques déjà tradition-
nels aux époques archaïques »(page 3).
« On pourrait établir une édition très instructive
du Roman de Renart, entièrement illustrée de repro-
ductions tirées dedocuments rituels égyptiens et méso-
potamiens. Car il est probable que ces documents
représentent la dernière articulation d'un langage ini-
tiatique international, destiné à être compris de tra-
vers à la fois par les autorités soupçonneuses et par
la foule ignare »(page 347).
L'auteur de Hamlet's Mill est Giorgio de Santillana,
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professeur d'Histoire et Philosophie des Sciences au


prestigieux MIT (Massachusetts Institute of Techno-
logy), qui à sa prodigieuse connaissance du sujet a ajouté,
pour ce livre, des recherches financées par le Twentieth
Century Fund.

LES SCIENCES D'AUJOURD'HUI


Il y a d'excellents livres d'astronomie, aujourd'hui.
Mais s'il existait un équivalent moderne de l'Astronomie
Populaire de Camille Flammarion, cela se saurait, ce
serait un best-seller... et le Français de 1970, contempo-
rain du programme Apollo, saurait autant d'astronomie
et d'astrophysique moderne que le Français contempo-
rain de Flammarion et de Jules Verne en savait sur
l'univers connaissable de son temps.
Bien sûr, l'univers einsteinien est plus complexe que
l'univers d'avant Einstein, dans lequel vivait Flamma-
rion. Bien sûr, les méthodes indirectes de l'astronomie
donnent le vertige : dans notre système solaire, loin du
centre de la Galaxie, nous sommes dans la situation des
habitants d'un grain de poussière accroché près du bord
d'un pignon denté, qui chercheraient à connaître par
l'observation et le raisonnement le diamètre du pignon
dont le mouvement les entraîne, puis sa vitesse relative
par rapport à d'autres pignons, et enfin à déduire
du tout dans quel mécanisme tous ces pignons sont
réunis.
Bien sûr, les analogies entre le prodigieusement grand
de l'astronomie et le prodigieusement petit de la phy-
sique nucléaire semblent hors de portée pour le profane
qui ouvre un livre dont l'auteur cherche moins à montrer
en quoi c'est compréhensible qu'à faire étalage de sa
propre science.
En réalité tout cela est parfaitement accessible à qui
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limite son ambition à vouloir comprendre de quoi il


s'agit. Et tout cela devient accessible quand le vulgari-
sateur s'inspire de George Gamow, qui est à la fois un
scientifique de premier plan et le vulgarisateur qui a eu
l'idée de montrer la continuité del'univers en établissant
une échelle de grandeur intitulée «Reconsidération de
la place de l'homme dans l'Univers »: sur une échelle
logarithmique, fait ressortir Gamow, une tête d'homme
est à peu près à mi-chemin entre la dimension d'un
atome et celle du Soleil, à mi-chemin entre le noyau de
l'atome et le diamètre du système solaire.
«Cette échelle de grandeurs ne prouve rien! »m'ont
dit plusieurs personnes très sérieuses (à qui j'avais,
perfidement, caché que l'auteur en est George Gamow).
Ces personnes ont d'ailleurs raison, il ne s'agit pas de
prouver quelque chose, mais de titiller l'imagination.
Et, à l'imagination titillée par Gamow, l'échelle de gran-
deur fait apparaître un principe d'équilibre bien rassu-
rant pour la suite des opérations :

tant que la science ne parvenait pas à explorer au-


delà des atomes, vers le bas de l'échelle, les avions
ne dépassaient pas l'altitude de l'Everest ;
la «connaissance du Soleil »dont l'énergie provient
de la fusion ralentie du proton, et la réalisation d'une
telle fusion sont à égale distance de la tête-témoin ;
l'exploration du système solaire aura exigé une
connaissance approfondie à l'échelle de l'électron ;
la découverte de la Galaxie semble devoir aller de
pair avec celle des constituants du noyau (quarks?).

Nous ne sommes pas au centre de l'Univers. Mais il


semble bien que nous soyons au milieu de l'échelle,
qualifiés donc pour raisonner à partir d'un « postulat
de médiocrité »dont il sera beaucoup question plus loin.
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D'après George Gamow,


sur une idée d'Eddington.
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Autre constatation rassurante, notre effort actuel


semble bien être dans la bonne voie :
avant chacune desgrandes réalisations scientifiques,
il s'est immanquablement trouvé quelques cuistres
pour démontrer que ce ne serait jamais réalisable ;
TOUTES ces réalisations majeures ont confirmé
que les cuistres avaient simplement mal compris la
nature des lois physiques ;
AUCUNE de ces réalisations n'a fait apparaître la
moindre faille dans le cadre des lois fondamentales de
la physique théorique.
L'une des ambitions de ce livre est de montrer que
« pénétrer dans l'ensemble mystérieux de la science
contemporaine »n'est pas plus ardu que de suivre les
jeux éducatifs grâce auxquels les enfants d'aujourd'hui
entrent de plain-pied dans la «théorie des ensembles ».
L'autre ambition de ce livre est de montrer que la
science et les techniques d'aujourd'hui, loin de couper
les ailes du rêve, permettent au rêve d'aller beaucoup
plus loin. Nous sommes en effet parvenus au stade où
nous n'avons plus besoin d'en appeler à la magie pour
rêver; nous sommes parvenus au stade où l'irrationnel
est à placer dans un musée, à côté des instruments
agraires d'il y a deux mille ans.
L'irrationnel, ce sont les tapis volants des contes
orientaux. L'irrationnel, c'est aussi leur équivalent «mo-
derne »représenté par des machines qui «dépasseront
la vitesse de la lumière comme on a bien dépassé le mur
du son ».
Le rationnel, cela consiste à chercher si, dans le cadre
de ce que Richard Feynman a appelé «la nature des lois
physiques », l'hypothèse que je propose est, ou n'est pas,
suffisamment fondée pour qu'il soit raisonnable d'at-
tendre la découverte prochaine d'une base qui aurait
été laissée sur la Lune par les «Célestes »de la Tradition.
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Du fond de l'Univers, les pulsars, sources apparemment


ponctuelles, envoient des “giclées” de fréquences stables,
dont le tracé apparaît semblable à celui des ondes qu'émet
le cerveau et que transcrivent les encéphalogrammes.
Dans cet Univers où tout est rayonnement, ondes et fré-
quences, l' “honnête homme" perd pied. Le livre de Jean
Sendy constitue d'une part un guide à travers les embûches
des données scientifiques qui bouleversent l'Univers rassu-
rant d'hier et, de l'autre, une exploration des conséquences
que ces ouvertures nouvelles ont sur la place de l'Homme
dans l'Univers.
L'homme peut-il continuer à être un "produit de série",
issu de n'importe quel couple qui procréait en pensant à
autre chose, ou allons-nous être contraints de ne tenir pour
"homme", que le produit raisonné d'un couple conscient, qui
l'aura conçu, élevé et façonné comme une œuvre d'art ?
Toutes les idées reçues sont à reprendre de fond en comble.
C'est la fin de la rassurante illusion humaniste.
La réponse aux questions posées, la solution aux problèmes
qui nous menacent, Jean Sendy ne l'espère que "venant
des cieux”-de ces cieux où la science d'aujourd'hui redé-
couvre les “innombrables mondes habités" dont le Moyen
Age affirmait l'existence, et dont il tirait la certitude des
textes de la Tradition.
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