COURS Droits de l_Homme
COURS Droits de l_Homme
COURS Droits de l_Homme
Les droits de l'homme sont un concept selon lequel tout être humain possède des droits
universels, indivisibles et inaliénables, quel que soit le droit positif en vigueur ou les autres
facteurs locaux tels que l'ethnie, la nationalité ou la religion.
On peut ainsi, définir les droits de l’homme comme un ensemble de droits qui garantissent
la liberté de l’être humain, conditionnent le respect de sa dignité pour l’épanouissement
de sa personnalité.
Selon cette philosophie, combattue ou éclipsée aux XIXe siècle, XXe siècle et XXIe siècle par
d’autres doctrines (nazisme eugenisme….etc), tout homme -en tant que tel, et
indépendamment de sa condition sociale- a des droits « inhérents à sa personne,
inaliénables et sacrés », et donc opposables en toutes circonstances à la société et
au pouvoir.
des conventions internationales, afin que leur respect soit assuré par tous, y compris par
l'État.
Les libertés publiques peuvent être définies comme des droits de l’homme reconnus par des
textes et protégés juridiquement. Autrement dit, le terme de libertés publiques désigne une
forme de consécration juridique des droits de l’homme, il s’agit précisément de la
juridicisation des droits de l’homme.
Pour J. RIVERO ; Les droits de l’homme constituent une catégorie générale, permanente,
quasiment ajuridique. Il s’agit alors d’attributs essentiels de la personne, existant
indépendamment de leur consécration du droit positif.
Autrement dit, les libertés publiques sont la traduction juridique par un système juridique
donné des droits de l’homme. Elles correspondent à des droits de l’homme que leur
reconnaissance et leur aménagement par l’État ont inséré dans le droit positif.
Toutefois, cette conception, très inspirée de la théorie du droit naturel, encourt le reproche
de ne conférer aucun statut protecteur aux droits de l’homme, qui, ignorés ou écartés par
le droit, ne bénéficient d’aucune garantie. Or, cela ne correspond pas à la réalité, car les
mécanismes de protection des droits de l’homme ont donné naissance à la notion de libertés
fondamentales.
Les libertés fondamentales ont un contenu très large car elles englobent :
Certains systèmes traditionnels protégeant des libertés déjà affirmées dans des
textes de nature juridique diverse (ex. : Royaume Unis
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d’égalité devant la loi. Elle contenait également des dispositions interdisant la corruption et les
abus des officiels.
Largement considérée comme l’un des documents juridiques les plus importants pour le
développement de la démocratie moderne, la Magna Carta a marqué un tournant crucial dans
la lutte pour assurer la liberté.
La Constitution des Etats Unis 1787 & La déclaration des droits 1791
Écrite pendant l’été de 1787 à Philadelphie, la Constitution des États-Unis d’Amérique est la loi
fondamentale du système de gouvernement fédéral des USA et le document de base du monde
occidental. C’est la constitution nationale écrite la plus ancienne utilisée actuellement et elle
définit les principaux organes du gouvernement, leurs juridictions et les droits fondamentaux
des citoyens.
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Les dix premiers amendements de la Constitution — la Déclaration des droits (Bill of Rights) —
sont entrés en vigueur le 15 décembre 1791, limitant les pouvoirs du gouvernement fédéral des
États-Unis et protégeant les droits de tous les citoyens, résidents et visiteurs sur le territoire
américain.
La Déclaration des droits protège la liberté de parole, la liberté de religion, le droit de posséder
et de transporter des armes, la liberté de se réunir et le droit de pétition. Elle interdit aussi les
fouilles et les arrestations injustifiées, la punition cruelle et inhabituelle et les aveux sous
contrainte. Parmi les protections légales qu’elle accorde, la Déclaration des droits interdit au
Congrès d’adopter une loi quelconque concernant l’établissement de religions et au
gouvernement fédéral de priver quiconque de la vie, de la liberté ou de propriétés en l’absence
d’une décision de justice. Dans les cas de crime fédéral, elle exige la mise en accusation devant
un grand jury pour tout délit capital, ou crime infamant, garantit un jugement public rapide par
un jury impartial dans la région où le crime a été commis, et interdit la double accusation.
La Seconde Guerre mondiale avait fait rage de 1939 à 1945, laissant derrière elle des villes
d’Europe et d’Asie en ruines. Des millions de personnes étaient mortes, des millions d’autres
étaient sans foyer ou mouraient de faim. L’étau des forces russes se refermait sur les derniers
sursauts de la résistance allemande dans la capitale détruite par les bombardements, Berlin.
Dans le Pacifique, les marines américains luttaient toujours contre les forces japonaises
retranchées sur des îles comme Okinawa.
En avril 1945, les délégués de cinquante pays se sont réunis à San Francisco, pleins d’optimisme
et d’espoir. Le but de la Conférence des Nations Unies sur l’organisation internationale était de
créer un corps international pour promouvoir la paix et éviter defutures guerres. Les idéaux de
l’organisation ont été énoncés dans le préambule du projet de charte : « Nous, les peuples des
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Nations Unies, sommes déterminés à sauver les générations successives du fléau de la guerre,
qui, par deux fois dans notre vie, a apporté la douleur à l’humanité. »
La charte de l’ONU nouvellement créée est entrée en vigueur le 24 octobre 1945, date qui
est célébrée tous les ans comme Journée des Nations Unies.
En 1948, la nouvelle Commission des droits de l’Homme des Nations Unies a attiré l’attention
du monde. Sous la présidence dynamique d’Eleanor Roosevelt — veuve du président Franklin
Roosevelt, ardente défenderesse des droits de l’Homme et déléguée des États-Unis auprès de
l’ONU — la Commission a formulé le document qui allait devenir la Déclaration universelle des
droits de l’Homme. Eleanor Roosevelt, qui l’a inspirée, en parlait comme de la Grande
Charte internationale pour toute l’humanité. Elle a été ratifiée par l’ONU le 10 décembre 1948.
Dans son préambule et dans son article 1, la Déclaration proclame sans équivoque les droits
inhérents à tous lesêtres humains : « Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits
de l’Homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité,
l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la
terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme... Tous les
êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. »
Les pays membres des Nations Unies se sont engagés à collaborer afin de promouvoir les 30
articles des droits de l’Homme qui, pour la première fois dans l’histoire, ont été assemblés et
codifiés dans un document unique. En conséquence, nombre de ces droits, sous différentes
formes, font aujourd’hui partie des lois constitutionnelles des pays démocratiques.
La dimension de cette charte n’est pas juste géographique, mais aussi religieuse. Cette Ligie
illustre bien le relativisme des droits de l’homme.
En 1994, au Caire, on adopte la Charte arabe des droits de l’homme. Cette Charte comporte des
droits classiques. Le mécanisme de contrôle prévoit une Commission permanente, comme à
l’ONU.Le point de distinction, c’est la référence directe à la religion musulmane.« Les droits de
l’homme de l’Islam sont enracinés dans la conviction que Dieu, et Dieu seul est l’auteur de la
loi » : tous les droits de l’homme sont interprétés au regard de l’Islam. On trouve donc un
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encadrement des convictions, des pensées religieuses. Les libertés de la femme, elles, sont
interprétées au regard du Coran.
A - Dispositions constitutionnelles
La constitution de 1996 :
Le Royaume du Maroc adhère aux principes des droits de l’Homme, dans leur acception
universelle, et le préambule de sa Constitution dispose que : « conscient de la nécessité
d’inscrire son action dans le cadre des organismes internationaux dont il est un membre actif et
dynamique, le Royaume du Maroc souscrit aux principes, droits et obligations découlant des
chartes desdits organismes et réaffirme son attachement aux droits de l’Homme, tels qu’ils sont
universellement reconnus ».
La Constitution du Royaume garantit un ensemble de droits, et consacre notamment, l’égalité
de tous les marocains devant la loi (art. 5) ; le libre exercice des cultes (art. 6) ; l’égalité entre
l’homme et la femme dans l’exercice des libertés et droits civils, politiques et syndicaux (art. 8 &
9) ; le droit à l’éducation et au travail (art. 12 & 13) ; le droit de propriété et la liberté
d’entreprendre, sans discrimination aucune (art. 15), la liberté de circuler, la liberté d’opinion, la
liberté d’expression sous toutes ses formes, la liberté d’association (art. 9).
De même, la Constitution affirme l’indépendance de l’Autorité Judiciaire et consacre un
ensemble de principes fondamentaux, tels que le multipartisme. La réforme constitutionnelle de
1996, a élargi les prérogatives du Parlement, des commissions parlementaires d’enquête
peuvent être constituées, et un Conseil Constitutionnel a été créé pour contrôler la
constitutionnalité des lois et la régularité des élections législatives et des référendums.
La constitution de 2011 :
La constitution de 2011 va encore plus loin car elle consacre son deuxième titre aux libertés et
droits fondamentaux consacrant ainsi les droits de l’homme dans leur expression la plus
souveraine et de façon détaillée
Le droit à la vie art.20, le droit à la sécurité art.21,le droit à la dignité physique et psychique art
22, le droit d’information art.27……..etc.
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er
contrainte par corps pour une obligation contractuelle). En outre, dans son arrêt du 1 octobre
1976, elle a confirmé la décision de la Cour d’appel de Rabat, se basant sur la convention
maroco-française du 2 octobre 1956 et son protocole additionnel du 20 mai 1965, pour préciser
que l’ignorance de la langue arabe ne constitue pas un handicap à l’inscription sur le tableau de
l’un des barreaux du Maroc. Dans le même sens, cette Cour (arrêt 754 du 19 mai 1999) a
souligné que la convention des Nations Unies, relative au transport de marchandises, signée à
Hambourg le 31 mars 1978 et à laquelle le Maroc a adhéré le 17 juillet 1978, s’applique depuis le
er
1 novembre 1992 et qu’à compter de cette date, elle a force de loi à l’échelle nationale.
Aussi, la Cour d’appel de Casablanca, dans son arrêt 1413 du 23 mai 2007, s’est-elle basée sur
l’arrêt précité de la Cour suprême, pour souligner que « attendu que la convention
internationale est une norme particulière dont l’application prime sur le droit interne - qui, dans
le cas d’espèce, n’est autre que le code de statut personnel et code de la famille qui a une
norme générale -, et ce conformément au principe de la primauté de ces conventions, qui a été
affirmé par la Cour suprême dans son arrêt n° 754 du 19 mai 1999 ».
Le Tribunal administratif de Rabat, se référant à l’article 18 du Pacte international des droits
civils et politiques, a estimé que le droit à l’enseignement était non seulement un droit
constitutionnel, mais aussi un droit universellement reconnu. Dans le même sens, celui de
Meknès s’est référé au Pacte concernant le respect de la libre circulation des personnes. Ces
jugements ont été confirmés par la Cour suprême.
Aussi, faut-il souligner que plusieurs textes législatifs et réglementaires reconnaissent de
manière explicite la primauté de la norme internationale sur le droit interne. Il en est ainsi du
nouveau Code de procédure pénale, de la Loi sur l’exercice de la profession d’avocat et du Code
de la nationalité.
L’école du droit naturel et l’école du droit des gens. La première parle d’un droit qui
préexiste, de règles éternelles. Pour St Thomas d’Acquin, il existe une loi naturelle,
humaine à côté de la loi divine.L’école du droit des gens a aussi influencé les
révolutionnaires, en donnant naissance au droit international public, avec Suarez,
Vitoria, Grotius… Ils sont à la base du droit international du des droits de l’homme.
L’idée est que si la guerre est vraiment indispensable, il faut au moins en limiter les
effets ; on ne peut faire n’importe quoi des êtres humains. Les humains s’associent
au travers d’un contrat social. Hobbes (Léviathan, 1651) dit qu’avec ce contrat social,
les hommes abandonnent la liberté au profit de la sécurité : c’est donc un contrat
restrictif. Locke (Essai sur le Gouvernement Civil, 1669), au contraire, admet le
contrat social, mais pas la restriction des libertés, qui demeurent, étant juste
réglementées.
Les Lumières, surtout avec Montesquieu, qui aurait théorisé la séparation des trois
pouvoirs : cette idée est une sorte de dogme pour les révolutionnaires, pour lesquels
le pouvoir doit arrêter le pouvoir. Voltaire, lui, a influencé par sa tolérance, son idée
du respect des autres. Rousseau (Le Contrat Social, 1762) a eu une grande influence,
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Les Physiocrates, qui mettent en avant l’aspect économique des droits de l’homme et
des libertés fondamentales. Le principal aspect est le droit de propriété, avec
Mirabeau, Mercier de la Rivière, A. Smith.
La conception marxiste: l'idée de ce courant prévaut que l'existence des droits est
conditionné par une certaine intervention de l'Etat dans le domaine éco et social. le
marxisme est un matérialisme. il ne croit donc pas en une nature humaine
transcendante et abstraite; d'ou découleraient des D.H. Pour lui les droits naturels
n'existent pas. Les seuls droits dont il reconnait la réalité sont les droits positifs,
posés par les acteurs juridiques. Cette conception part du principe que la liberté n'est
pas donnée à l'homme, c'est une conquête liée aux transformations de la société.
Selon Marx, l'accession des individus aux droits et aux libertés réels suppose la
construction préalable de la société sans classes. la 1ère étape est celle de la
dictature de prolétariat - la seconde est celle de l'Etat socialiste - la 3ème est celle de
la société communiste.
L'effort contemporain pour établir le respect des droit humains s'insère dans une lutte pour
réaliser l'émancipation des individus qui dure depuis des siècles. Chaque étape de l'histoire
de l'humanité a contribué à élargir le concept des droits humains.
En général, les spécialistes parlent de trois générations de droits qui se sont développées au
cours des siècles, à savoir :
! le droit à la vie ;
! le droit à la dignité et à la sécurité de la personne
! le droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion et d'expression
! le droit de n'être ni torturé arrêté arbitrairement ou exilé ;
! le droit à la liberté de réunion et d'association ;
! le droit à l’égalité devant la justice ;
! le droit de vote et le droit d'accès aux responsabilités publiques ;
! le droit à la propriété privée ;
! le droit à une nationalité.
Cette conception d'abord essentiellement individualiste des droits a évolué avec le temps
pour finir par inclure également une dimension collective. C'est l'origine des droits
économiques, sociaux et culturels ou droits de la deuxième génération.
Cette deuxième catégorie de droit apparaît au XIXème siècle, elle est liée à la sociale
démocratie qui cherche à intégrer l'égalité socio-économique à la liberté. L'intention est de
garantir les conditions sociales et culturelles qui permettront à chacun et à chacune de jouir
pleinement de tous ses droits.
Ces deux générations de droits ont été énoncées sur le plan international dans la Déclaration
Universelle des Droit de l'Homme signée par les Nations Unies en 1948
Une troisième génération ou catégorie de droit se développe à partir des années 1970 en
réponse à la situation mondiale de notre époque. Certains auteurs l'appellent droits de la
solidarité.
Ces droits s'infèrent d'une conception planétaire qui tient compte de l'interdépendance
mondiale et du besoin d'établir un nouvel ordre politique et économique international. La
solidarité est considérée comme un élément nécessaire à la mise en application du respect
de ces droits. Etant donné l'état embryonnaire de leur formulation, on ne trouve pas encore
de texte universel qui les énonce dans leur ensemble, comme c'est le cas des deux
premières générations de droits.
! le droit à la paix ;
! le droit à la libre détermination des peuples ;
3
! le droit des minorités ;
! le droit au développement ;
! le droit à un environnement sain et à l'utilisation de ses ressources naturelles ;
! le droit à un régime démocratique représentant l'ensemble des citoyens et des
citoyennes, sans distinction de race, de sexe, de croyances et de couleur.
D- QUATRIEME GENERATION
Finalement, une quatrième génération ou catégorie de droits a pris forme durant les
dernières décennies. Il s'agit des droits des personnes vulnérables, à savoir ; les handicapés,
les personnes âgées et les enfants. Tout comme dans le cas précédant,
il n'existe pas encore de texte universel qui énoncerait ces droits dans leur ensemble. En ce
qui concerne les enfants, une convention sur les droits des enfants vient d'être signée
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en1989 par les Nations Unies à l'occasion du trentième anniversaire de la Déclaration des
Droits des enfants de 1959. Cette convention vient compléter la Déclaration de 1959.
Bien que ces diverses catégories de droits diffèrent par leur caractère et par leur système de
protection, les juristes s'entendent généralement pour affirmer que ces droits sont de
même nature, c'est-à-dire qu'ils sont inhérents à la dignité humaine.
En d'autres termes, aucune hiérarchisation qui voudrait justifier la présence d'une catégorie
de droits sur une autre n'est admissible. Ces droits sont tous reliés entre eux ; ils sont
interdépendants et constituent un tout.
Au niveau institutionnel
Les Droits de l’homme peuvent être mis en danger par le privé comme par le public. Il y a
donc des dispositifs pour protéger ces droits, pour sanctionner les violeurs.
Il y a protection contre toutes les autorités publiques. Il y a une grande diversité des
protecteurs de ces droits.
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Les premiers protecteurs sont les juges, qui peuvent prendre des sanctions. Selon les pays,
on peut avoir un seul ordre juridictionnel avec des branches spécialisées à l’intérieur
(Grande-Bretagne), ou plusieurs ordres juridictionnels séparés (Maroc et France).
La protection nationale
A. Les moyens non juridictionnels
1. Les recours administratifs
Le recours administratif trouve son fondement actuel en droit marocain à travers les
dispositions de l’article 23 de loi n°41-90 instituant les tribunaux administratifs qui
dispose : « que Les recours en annulation pour excès de pouvoir contre les décisions des
autorités administratives doivent être introduits dans le délai de soixante jours à compter de
la publication ou de la notification à l'intéressé de la décision attaquée. Toutefois, les
intéressés ont la faculté de saisir, avant l'expiration du délai visé à l'alinéa précédent, l'auteur
de la décision d'un recours gracieux ou de porter devant l'autorité administrative supérieure
un recours hiérarchique. Dans ce cas, le recours au tribunal administratif peut être
valablement présenté dans le délai de soixante jours à compter de la notification de la
décision expresse de rejet, total ou partiel, du recours administratif préalable. Le silence
gardé plus de 60 jours par l'autorité administrative sur le recours gracieux ou hiérarchique
vaut rejet. Si l'autorité administrative est un corps délibérant, le délai de 60 jours est
prolongé, le cas échéant, jusqu'à la fin de la première session légale qui suivra le dépôt du
recours. Lorsque la réglementation en vigueur prévoit une procédure particulière du recours
administratif, le recours en annulation n'est recevable qu'à l'expiration de ladite procédure et
dans les mêmes conditions de délais que ci-dessus. Le silence conservé pendant une période
de 60 jours par l'administration à la suite d'une demande dont elle a été saisie équivaut sauf
disposition législative contraire, à un rejet. L'intéressé peut alors introduire un recours devant
le tribunal administratif dans le délai de 60 jours à compter de l'expiration de la période de
60 jours ci-dessus spécifiée. Le recours en annulation n'est pas recevable contre les décisions
administratives lorsque les intéressés disposent pour faire valoir leurs droits du recours
ordinaire de pleine juridiction. »
Recours gracieux : c’est une demande à l’autorité ayant pris la décision de revenir
sur sa décision.
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2. Le droit de pétition
Dans les constitutions modernes, y compris celles des démocraties occidentales, l’occasion
est rare de voir figurer des entités comme la société civile. Dans la quasi-totalité des cas,
celle-ci ne transparaît qu’indirectement à travers la liberté d’association ou le droit de
pétition qui se veulent des outils classiques pour permettre au pouvoir civil d’agir et
d’influencer l’action des pouvoirs publics. Sur ce registre, le constituant marocain de 2011 a
fait œuvre de pionnier en consacrant textuellement la société civile comme entité titulaire
du droit de cité, au même titre que les autres institutions constitutionnelles.
Sur le second registre, le droit de regard dont disposent les organisations de la société civile
se trouve notamment conforté par la consécration du droit de pétition qui peut être défini
comme le droit accordé aux citoyens de faire une demande directe au souverain ou au
représentant de l’exécutif.
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3. Le médiateur
Au Maroc, les Sultans ont disposé d’institutions chargées de redresser les torts et les
préjudices occasionnés par des dysfonctionnements administratifs ou par une mauvaise
application de la loi. Ces institutions portaient différentes appellations :
• Wilayat Al Madhalim : exercée par le Sultan lui-même, le Sultan My Ismail réservait une
journée par semaine (mardi) pour traiter les doléances des citoyens ;
Statut :
Le médiateur est une institution nationale, indépendante et spécialisée, créée par le Dahir
n°1-11-25 du 17 Mars 2011. Le recours à l’institution du médiateur se fait gratuitement et
sans frais. Le recours à l’institution du médiateur n’a pas pour effet d’interrompre ou de
suspendre les délais de prescription et de recours prévus par la loi.
Missions :
• Contribuer au renforcement de la primauté du droit et à la propagation des principes de
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justice et d’équité ;
• Procéder à la diffusion des valeurs de la moralisation et de la transparence dans la gestion
des services publics ;
• Promouvoir une communication efficiente entre les citoyens et l’administration.
Attributions :
• Instruire, soit de la propre initiative du médiateur, soit sur plaintes ou doléances dont il est
saisi, les cas qui porteraient préjudices à des personnes physiques ou morales marocaines ou
étrangères en raison de tout acte de l’administration, qui soit une décision implicite ou
explicite, notamment lorsqu’il est entaché d’excès ou d’abus de pouvoir ou contraire aux
principes de justice et d’équité ;
• Procéder soit de la propre initiative du médiateur ou sur demande de règlement de
différend présentée par l’administration ou le plaignant, à toute médiation et conciliation en
vue de rechercher des solutions équitables et équilibrées au différend entre les parties ;
• Erigée en force de proposition.
Moyens d’intervention :
• Mener des enquêtes et des investigations pour s’assurer de la véracité des faits ;
• Engager des poursuites disciplinaires ou saisir le parquet, conformément aux dispositions
de la loi ;
• Présenter des recommandations concernant l'assistance judiciaire à apporter notamment
aux personnes les plus démunies et aux personnes en situation de précarité
le Conseil national des droits de l'homme est, selon les termes du Dahir n° 1-11-19
du 3 mars 2011 l'ayant créé , une institution pluraliste et indépendante chargée de connaître
de toutes les questions relatives à la défense et à la protection des droits de l’homme et des
libertés, à la garantie dans leur exercice et à leur promotion, ainsi qu’à la préservation de la
dignité, des droits et libertés individuelles et collectifs des citoyens et c'est dans un respect
stricte des références nationaux et universels en la matière1.
Il a remplacé le Conseil consultatif des droits de l'homme créé en 1990 par le Roi Hassan II.
libertés individuelles et collectives des citoyens par l’intervention par anticipation, ainsi
qu'un mandat régional distribué sur 13 régions du Royaume.
Le Conseil national des droits de l’Homme intervient en matière de protection à cinq
niveaux :
1- Le monitoring
Le Conseil national des droits de l’Homme veille à l’observation, à la surveillance et au suivi
de la situation des droits de l’Homme aux niveaux national et régional. Ainsi, chaque
commission régionale dispose d’un service de protection qui a pour mission de faire le suivi
de la situation des droits de l’Homme au niveau de la région ainsi que le traitement des
plaintes émanant des citoyens.
Le Conseil effectue également, dans le cadre de l’exercice de ses missions en matière de
protection des droits de l’Homme, des visites aux lieux de détention et aux établissements
pénitentiaires et surveille la situation des détenus et le traitement qui leur est réservé, ainsi
qu’aux centres de protection de l’enfance et de la réinsertion, les établissements hospitaliers
spécialisés dans le traitement des maladies mentales et psychiques et aux lieux de rétention
des étrangers en situation irrégulière.
Il élabore des rapports sur les visites qu’il a effectuées, faisant état de ses observations et de
ses recommandations visant à améliorer les conditions des détenus et des pensionnaires
desdits centres, établissements et lieux et les soumet aux autorités compétentes.
Les autorités publiques concernées sont tenues d’accorder au Conseil toutes les facilités à
même de lui permettre de s’acquitter de ses missions dans les meilleures conditions.
2- le traitement des plaintes
Le CNDH reçoit les plaintes des citoyens et examine les cas des violations des droits de
l’Homme.
Le Conseil procède, dans le cadre du suivi des plaintes dont il est saisi, à l’information des
plaignants concernés et à leur orientation et, dans la limite de ses compétences, prend
toutes les mesures nécessaires en vue de les assister.
Comme stipulé dans le règlement intérieur du Conseil, les plaintes sont adressées au
président du Conseil national des droits de l'Homme, directement par le/la plaignant(e) ou
par son (sa) représentant(e) à cet effet. Elles sont déposées auprès du secrétaire général du
Conseil, comme elles peuvent être envoyées par courrier recommandé, ou par tout autre
moyen jugé approprié à cet effet, au Conseil.
Une plainte recevable doit :
- Etre faite par écrit. Toutefois, le/la plaignant(e) ou son (sa) représentant(e), peut, à défaut,
la présenter oralement. Dans ce cas, elle est consignée et enregistrée par les services
compétents du Conseil. Une copie en est délivrée au (à la) plaignant(e) ;
- Etre signée par le/la plaignant(e) en personne, ou par son (sa) représentant(e) ;
- Etre accompagnée, le cas échéant, des preuves et des documents justificatifs en la
possession du (de la) plaignant(e) ;
- Relater, si nécessaire, les démarches entreprises par le/la plaignant(e) auprès d’autres
instances.
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L’article 55 du règlement intérieur stipule que les services compétents du Conseil remettent
au (à la) plaignant(e) ou à son/sa représentant(e) un récépissé provisoire contenant les
informations suivantes:
- La procédure de traitement de la plainte ;
- Le nom, le numéro de téléphone et le courrier électronique du responsable chargé du
traitement de la plainte ;
- Une formule indiquant que l’examen de la plainte ne peut ni arrêter ni suspendre les délais
de prescription ou de recours en révision, prévus par la loi.
Le Conseil peut, dans le cadre du suivi des plaintes qui lui sont soumises :
- Demander au (à la) plaignant(e) ou à son/sa représentant(e), ou aux autorités concernées
toute donnée jugée nécessaire ;
- Examiner les différents preuves, documents et données accompagnant la plainte ;
- Inviter le/la plaignant(e) ou son représentant, ou l'autorité concernée à participer à la
séance d’audition, que ce soit à titre individuel ou collectif.
Les parties susmentionnées sont convoquées sept jours avant la date de l'audition.
Il est créé, dans le cadre de cette procédure, une commission ad-hoc chargée de l’audition
des parties concernées.
Cette commission, présidée par le président du Conseil ou par son représentant, se compose
des membres suivants :
Il élabore, des rapports sur ses observations, ses conclusions et ses recommandations et les
soumet à l’autorité compétente. Le Conseil peut inviter, s’il y a lieu, les parties concernées et
toute personne dont le témoignage peut éclairer le Conseil, pour les auditionner et
compléter ainsi les informations et les données relatives aux violations examinées.
Le Conseil peut également demander aux administrations et aux institutions concernées de
lui transmettre des rapports spéciaux ou des éléments d’information sur les plaintes dont il
connaît ou les cas examinés par lui de sa propre initiative.
5- le reporting et la pratique conventionnelle
Le Conseil national des droits de l’Homme émet son avis sur toute question relevant de son
domaine de compétence, qui lui a été soumise par Sa Majesté le Roi. Le CNDH soumet à Sa
Majesté le Roi, des propositions ou des rapports spéciaux et thématiques sur tout ce qui est
de nature à contribuer à une meilleure protection et à une meilleure défense des droits de
l'Homme.
Il soumet à Sa Majesté un rapport annuel sur l'état des droits de l'Homme ainsi que sur le
bilan et les perspectives d'action du Conseil. Lequel rapport est publié au « Bulletin officiel».
Le président du Conseil informe l’opinion publique, les organisations et les instances
nationales et internationales concernées par les droits de l’Homme, du contenu dudit
rapport.
Il présente devant chacune des chambres du Parlement, en séance plénière, un exposé
synthétique du contenu dudit rapport, et ce, après en avoir saisi leurs présidents respectifs.
Concernant l’intervention du Conseil dans le domaine de la pratique conventionnelle, le
Conseil contribue, en coordination avec les autorités compétentes, à la mise en œuvre des
mécanismes prévus par les conventions internationales relatives aux droits de l'Homme et
les protocoles facultatifs ou additionnels que le Royaume du Maroc a ratifiés ou auxquels il a
adhéré.
Composée de cinq à sept membres suivant que le Parlement est monocaméral ou bicaméral
et présidée par le premier président de la Cour suprême, la Chambre constitutionnelle a
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exercé ses compétences pendant une trentaine d’années, totalisant avec la commission
constitutionnelle provisoire mise en place au cours de deux périodes, du 11 au 20 juin 1963
et du 9 octobre 1970 au 20 octobre 1977, huit cent vingt décisions prises aussi bien dans le
domaine du contrôle de constitutionnalité que dans celui du contentieux électoral.
Le Conseil constitutionnel est régi par la Constitution, qui définit notamment les bases de
son organisation, ses attributions essentielles ainsi que l’autorité de ces décisions, et par les
lois organiques dont l’une, sur invitation de la Constitution, détermine les règles touchant les
divers aspects de son organisation et de son fonctionnement.
La Cour constitutionnelle marocaine est composée de douze membres ; six nommés par le
Roi pour une durée de neuf ans et six désignés pour la même durée, moitié par le Président
de la Chambre des Représentants (chambre basse), moitié par le Président de la Chambre
des conseillers (chambre haute), après consultation des groupes parlementaires. Chaque
catégorie de membres est renouvelable par tiers tous les trois ans.
Une vue d'ensemble des décisions - plus de huit cent - rendues jusqu'à nos jours par le
Conseil constitutionnel, ne peut se faire qu'à travers les repères fonda- mentaux qui se
dégagent de l'apport jurisprudentiel général de ces décisions.
Placé dans le cadre d'un système constitutionnel qui poursuit les deux objectifs
fondamentaux de la démocratie et de l'État de droit, le Conseil a affirmé, à travers les
différentes compétences qui lui sont dévolues, un certain nombre d'éléments qui vont dans
le sens de ces objectifs.
Le Conseil a pu, ainsi, consacrer dans ses décisions relatives à la conformité à la Constitution
et au contentieux électoral, une série de principes et de règles relatifs soit aux institutions
constitutionnelles, soit aux individus en tant que citoyens.
D'une façon générale, les libertés de caractère politique sont affirmées par le Conseil aussi
bien dans le contrôle de la conformité que dans le contentieux électoral. En examinant des
dispositions de lois organiques, le Conseil sanctionne ce qui semble admettre l'appartenance
politique comme condition de candidature aux élections parlementaires (475 et 476/2002).
Dans le domaine électoral, les affirmations des libertés et des droits sont récurrentes: liberté
de choix de candidats (97/1995), droits liés aux listes électorales, faisant que le manquement
de l'administration dans l'établissement et le renouvellement des listes électorales est
sanctionné pour avoir privé certains électeurs de leur droit de vote (404/2000), secret du
vote (793/2010) et droit de candidature protégé à l'égard de jugements erronés des
tribunaux ou d'actes administratifs irréguliers (471/2004). Dans ce sens, le Conseil sévit
toujours contre l'inapplication par l'administration des décisions de justice annulant les
décisions de rejet de candidature (185/1998, 795, 796 et 800/2010).
Par ailleurs, le Conseil veille d'une façon récurrente à la sincérité du scrutin au profit de sa
régularité, dans l'intérêt des électeurs et des candidats (plusieurs décisions dans ce sens).
Dans ce cadre, le Conseil s'est basé, par exemple, sur le contenu des communications
téléphoniques des candidats dont l'élection est contestée, pour établir - tout en s'assurant
que les écoutes de ces communications ont été effectuées conformément aux prescriptions
légales - qu'il y a eu violation de la régularité du scrutin et de sa sincérité.
Des principes de portée plus générale sont affirmés par le Conseil. À titre d'exemple: le
principe de présomption d'innocence a été consacré plusieurs fois par le Conseil, faisant
(entre autres) que le prévenu ne peut être astreint à faire une déclaration (586/2004), et
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l'ordre public comme principe fondamental en matière électorale concernant des éléments
incontournables comme la sanction de l'inéligibilité même après désistement du requérant
(762/09).
Concernant le principe d'égalité, l'article 5 de la Constitution qui dispose que «Tous les
marocains sont égaux devant la loi » a été à maintes reprises rappelé et précisé par le
Conseil. Dans ce sens, ont été affirmés l'égalité de traitement entre les détenus (52/1995),
l'égalité entre candidats à l'élection (475/2002), l'égalité entre les électeurs (475/02) et le
droit d'accès de tous les citoyens, dans les mêmes conditions, aux fonctions et emplois
publics (382/2000).
La justice judiciaire est une organisation complexe de juridictions, chacune ayant sa spécificité.
Dans l’organisation judiciaire, il y a des juridictions répressives, d’autres non répressives. Il y a des
juridictions générales, d’autres spécialisées. Il y a les juridictions de premier degré, d’appel et de
cassation.
Les juridictions générales répressives oursuites. Cependant, ils n’ont pas le principe d’inamovibilité.
Organisation :
Les tribunaux administratifs, au nombre de 7, sont installés dans les principales régions du
Royaume.
Leurs magistrats relèvent du statut de la magistrature mais font l’objet d’un recrutement et
d’une formation adaptés à leur fonction.
Leurs assemblées générales définissent leur mode de fonctionnement interne.
La juridiction est collégiale. Les audiences sont tenues et les jugements rendus par trois
magistrats. Lorsque le volume des affaires le rend nécessaire, le tribunal peut être divisé en
sections spécialisées dans certains types d’affaires.
Le Président du tribunal administratif désigne parmi les magistrats du tribunal et sur
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Attributions :
On a donné aux juges un pouvoir d’injonction vers l’administration, afin que celle-ci soit
obligée de prendre des mesures.
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La Déclaration universelle des droits de l’Homme consacre dans son article 3 le principe
selon lequel « tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ». Le
Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par notre pays stipule quant à
lui que « le droit à la vie est inhérent à la personne humaine. Ce droit doit être protégé par la
loi. Nul ne peut être arbitrairement privé de la vie » (article 6, alinéa 1). Il ajoute que « dans
les pays où la peine de mort n’a pas été abolie, une sentence de mort ne peut être
prononcée que pour les crimes les plus graves, conformément à la législation en vigueur au
moment où le crime a été commis et qui ne doit pas être en contradiction avec les
dispositions du présent Pacte et avec la Convention pour la prévention et la répression du
crime de génocide… » (Article 6 alinéa 2).
La peine de mort
Caractéristiques générales de la peine de mort dans la législation marocaine
D’après le code pénal, le législateur marocain considère la peine de mort comme étant une
peine et l’a placée au sommet de la hiérarchie. Malgré cette classification, il a essayé
d’atténuer la situation en octroyant au tribunal la possibilité de faire profiter l’accusé de
circonstances atténuantes, et appliquer une peine de prison à perpétuité ou une
incarcération de 20 à 30 ans sauf existence d’un texte juridique stipulant le contraire,
lorsqu’il s’avère que la peine de mort est une peine sévère en comparaison aux actes
commis par l’accusé ou au degré de sa criminalité.
De même la législation a prévu des alternatives législatives autorisant le tribunal à substituer
ou à atténuer la peine de mort suivant les circonstances. En effet, la peine de mort peut être
substituée par une autre peine allant de 10 à 15 ans de prison dans le cas d’actes attribués à
des mineurs.
Parallèlement à cette mesure, et dans le but de consolider les garanties procédurales
accompagnant le verdict de peine de mort, l’instruction est devenue obligatoire dans les
crimes punis par cette peine.
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endroit différent, selon des formalités légales particulières. Un PV sera rédigé dont une copie
sera affichée durant 24 h à la porte de l’institution pénitentiaire ou au cas où l’exécution se
fait en dehors de l’institution pénitentiaire à la porte de la municipalité du lieu où aura lieu
l’exécution.
La dépouille du condamné sera remise à sa famille suite à leur demande, à condition qu’elle
s’engage à un enterrement non public. Sinon, les autorités compétentes se chargent de son
enterrement suite à la demande du Ministère public.
Les législations modernes accordent un grand intérêt aux victimes d’infractions, non
seulement pour leur rendre justice et leur octroyer la réparation des dommages subis, mais
aussi, dans la mesure du possible, pour leur permettre d’accéder à leurs droits par un
règlement amiable, sans avoir recours à un jugement, car comme le prévoit le préambule
du code de procédure pénale, la réconciliation des deux parties au litige élimine les troubles,
les désordres et les vengeances éventuelles et favorise donc la paix et la sécurité.
A cet égard, le code a prévu dans son article 41, une possibilité de transaction pour les
parties, alternative entre les décisions de poursuite et de classement dont dispose le
ministère public.
Cette possibilité concerne des délits définis, considérés comme non dangereux pour l’ordre
public et dont le préjudice ne concerne que les parties impliquées ; le consentements de ces
dernières est nécessaire pour la transaction. La transaction est contrôlée par la juridiction
qui doit vérifier qu’elle a eu lieu en présence des parties et de leur conseil avant qu’elle ne
soit approuvée par une ordonnance judiciaire délivrée par le président du tribunal ou son
représentant.
La protection de la liberté de l’accusé est assurée par la présomption d’innocence selon
laquelle toute personne est présumée innocente jusqu'à sa condamnation par un jugement
définitif. Le code de procédure pénale a mis en place dans son article 160 une nouvelle
disposition, la mise sous contrôle judiciaire, qui évite le recours à la détention préventive
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critiquée pour des raisons humanitaires et sociales. Cette mesure, exceptionnelle selon le
code tout comme la détention préventive, est soumise aux conditions, prévues par les
articles 161 à 174.
En relation avec la protection de la liberté du débiteur, en cas de condamnation à l’amende,
à des restitutions, dommages intérêts et frais de justice, les articles 633 à 647 traitent la
procédure de contrainte par corps, conformément à la loi n° 15-97 portant code de
recouvrement des créances publiques (promulguée par le dahir n° 1-00-175 du 3 mai 2000),
qu’il s’agisse des délais, de la procédure ou des motifs de dispense.
Outre la Déclaration universelle des droits de l’Homme (article 5), cette protection est
assurée par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention contre
la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et d’autres
instruments notamment, la convention relative à la lutte contre la discrimination et
l’ensemble des règles minima pour le traitement des détenus.
A la lumière de ces références internationales, le législateur marocain a organisé, au
cours de l’année 2003, des garanties supplémentaires pour le respect de ce droit dans le
cadre du nouveau code de procédure pénale et des dispositions répressives complétant ou
modifiant le code pénal.
I - Consolidation de la protection à travers de nouvelles règles de procédure
Ces nouvelles règles prévues par le code de procédure pénale sont les suivantes:
renforcement du contrôle des activités de la police judiciaire par la justice. Ainsi,
le procureur du Roi doit visiter périodiquement, au moins une fois par semaine,
les locaux de mise en garde à vue pour vérifier la légalité et les conditions de
détention ; par conséquent, il écoute les plaintes des détenus, détecte les cas de
torture ou de traitements cruels ou dégradants et prend les mesures nécessaires
(article 45),
Renforcement du rôle de l’avocat au cours de l’interrogatoire par le ministère
public en cas d’infraction flagrante. L’avocat a le droit de produire des documents
et des preuves au nom de son client, de demander sa mise en liberté contre un
cautionnement pécuniaire ou personnel, de demander un examen médical afin
de s’assurer qu’il n’a pas été torturé. Le procureur du Roi doit soumettre la
personne interpellée à cet examen si elle le demande (art.73-74), ou de lui-même
s’il constate des traces qui le justifient. La même procédure est, par ailleurs,
prescrite au juge d’instruction.
Interdiction de publier, quel qu’en soit le moyen, une enquête, un commentaire
ou un sondage d’opinion concernant une personne faisant l’objet d’une
procédure judiciaire en tant qu’inculpé ou victime, sans son consentement, et ce
pour la préserver contre toute diffamation ; la violation de ces dispositions est
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