Polycopie.decours.génetique.et.Dynamique.des.Pop.24
Polycopie.decours.génetique.et.Dynamique.des.Pop.24
Polycopie.decours.génetique.et.Dynamique.des.Pop.24
1.1.Notion de population……………………..………………………..………………….…….03
I
Cours de Génétique et Dynamique des populations
IV .2. L’homogamie………………………..………………………..…………………………..40
IV .3.L’hétérogamie. ………………………..………………………..…………………………41
VII.2.3.Le Sex-Ratio…………………………………………………………………………….66
IV
Cours de Génétique et Dynamique des populations
V
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Tableau 8. degrés de polymorphisme et taux d’hétérozygotie pour plusieurs gènes dans trois
populations fictives……………………………………………………………………………………61
VI
Cours de Génétique et Dynamique des populations
VII
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Introduction
Pour la première fois, Fisher et Wright (entre 1918 et 1932) ont inauguré le domaine de la
génétique des populations. Ils ont accompli une synthèse formelle, ou mathématique, du
mécanisme de sélection naturelle de Darwin avec les principes de l'hérédité mendélienne. Ainsi
commença la période historique de la biologie évolutive appelée la synthèse évolutive, s'étendant
approximativement des années 1920 aux années 1950.
Fisher et Wright ont débattu du fondement conceptuel de la théorie de la génétique des
populations de 1928 jusqu'à la mort de Fisher en 1962. Puis Wright a poursuivi sa contribution
jusqu'à sa mort aussi en 1988. Vingt ans après Provine (1985) a publié son important article
exposant les questions cruciales de la controverse Fisher-Wright, qualifiant cette controverse de
centrale, fondamentale et très influente dans la biologie évolutive moderne (Robert and Skipper.,
2009)
Contrairement, de la génétique mendélienne qui étudie les mécanismes de transmission
des caractères d’une génération à une autre, la génétique des populations étudie le devenir des
gènes au niveau d'une population définie issue de croisements non contrôlés entre de
nombreux parents.
On démontre aisément à l’aide de modèles mathématiques simples qu’en l’absence de
choix du partenaire à la reproduction (notion de panmixie), de mutations et de pressions de
sélection, de migration et de dérive génétique, les fréquences alléliques et génotypiques restent
constantes d’une génération à l’autre, du moins dans les populations d’effectifs très élevés : c’est
la loi d’équilibre panmictique plus couramment connue sous le nom de loi de Hardy-Weinberg.
Cette loi à fondement purement théorique a en effet peu de chance d’être vérifiée dans les
conditions naturelles pour la simple raison que les facteurs capables de l’affecter sont presque
toujours opérationnels en milieu naturel.
La dynamique des populations ou écologie des populations peut être également appelée
[Texte] Page 1
Cours de Génétique et Dynamique des populations
démographie. Est une science ayant pour objet l’étude des populations humaines, et traitant de
leur dimension, de leur structure, de leur évolution et de de leurs caractères généraux envisagés
principalement d’un point de vue quantitatif ». Cette définition se rapporte uniquement aux
populations animales et végétales dont l’étude emprunte nombre de concepts
et de méthodes à la démographie humaine.
L’étude de la dynamique des populations peut se faire en décrivant soit les variations
d’abondance dans le temps, soit les variations d’abondance dans l’espace, ce dernier cas
correspond en particulier aux phénomènes d’extension d’une espèce à partir de son aire originale,
c’est-à-dire aux irruptions ou aux invasions.
Les variations d’abondance des populations animales ont été observées dès l’Antiquité.
Elles ont donné lieu à des descriptions plus ou moins fantaisistes et ont été interprétées de façon
irrationnelle en faisant intervenir l’action de forces surnaturelles. C’est le cas des invasions de
criquets ou de moustiques décrites dans la Bible et attribuées à la volonté divine. Les légendes
relatives aux pullulations de rats sont nombreuses.
Il convient d’insister sur le rôle pionnier des spécialistes de la démographie humaine qui
ont disposé très tôt de statistiques que les zoologistes ont bien du mal à obtenir encore de jours.
Le début de la phase scientifique de l’étude des populations peut être placé en 1798 avec le livre
de Malthus : « An essay on the principle of population ». Malgré un certain nombre de
conceptions erronées cet auteur a vu juste en montrant que la population humaine a une
croissance exponentielle, ce qui nous mène directement au problème de la faim dans le monde
auquel on doit faire face aujourd’hui.
Le principal objectif de ce cours est d’acquérir une meilleure connaissance sur les
notions générales de la génétique des populations ,de décrire la structure génétique d’une
population, de prévoir l’évolution de cette structure dans le temps en fonction de différentes
forces qui peuvent influencer sur la population. Elle s’intéresse aussi par la dynamique des
populations et d’autre phénomènes comme la spéciation et l’adaptation des populations à leurs
environnement.
[Texte] Page 2
Cours de Génétique et Dynamique des populations
1.1.Notion de population
Une population est définit comme étant un groupe d’individus appartenant à une même
espèce et qui peuvent se reproduire entre eux en un temps donné dans un espace donné,
I.2.Notion d’espèce
L'espèce est un groupe d’individu semblable, capable de se croiser entre eux et de donner
naissance à une descendance fertile . C’est le groupe le plus général au sein duquel les individus
sont susceptibles d'échanger des gènes entre eux (on dit qu'ils sont interféconds).
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
1.3. 4. Le locus est la localisation précise du gène sur un chromosome, les allèles sont les
différentes formes que peut prendre un même gène, à un locus donné
1.3. 5. Homozygote : Un individu homozygote pour un gène , si ce dernier est représenté par
deux allèles identiques..
1.3. 6. Hétérozygote : Un organisme est Hétérozygote quand ses cellules, contiennent au moins
deux versions différentes d'un même gène en leur noyau.
Exemple : Le Groupe sanguin : un parent avec un groupe B a un enfant avec une personne du
groupe A, cela donne un groupe sanguin AB. Ce groupe sanguin est hétérozygote.
1.3. 7. Dominance et récessivité et codominance
1- Si un allèle donné s'exprime chez les individus homozygotes pour ce gène mais aussi
chez les individus hétérozygotes, on dit qu'il est dominant.
2- Si un allèle donné ne s'exprime que chez les individus homozygotes pour ce gène, on
dit qu'il est récessif ; il ne s'exprime pas lorsque l'autre allèle du gène est dominant.
3- Si deux allèles s'expriment tous les deux chez un individu hétérozygote pour le gène en
question, on dit qu'ils sont codominants.
1.3. 8. Gènes indépendants: sont des gènes qui présentent des locus situant sur des
chromosomes non homologues.
1.3. 9. Gènes liés : Lorsque les locus des gènes sont situés sur un même chromosome, on parle
des gènes liés .
1.3.10. Cellule haploïde : Elle ne comporte qu'un seul exemplaire de chaque chromosome
1.3.11. Cellule diploïde : contient deux homologues de chaque chromosome (2n).
1.3.12. haplontes : ils ont un cycle de vie entièrement haploïde, où la phase diploïde est limitée à
la reproduction (formation de zygote )..
1.3.13. La consanguinité est le fruit d’une reproduction entre deux individus apparentés.
Pour un descendant donné, elle est d’autant plus importante que le lien de parenté entre
les géniteurs est étroit.
1.3.14. La panmixie, en génétique des populations: est le principe qui considère que les individus
sont répartis de manière homogène au sein de la population et se reproduisent tous aléatoirement.
C’est-à-dire que tous les individus ont une chance égale de trouver un partenaire
[Texte] Page 4
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Une population est considéré comme polymorphe si ses individus présentent au moins
deux types de phénotypes de façon relativement fréquente. Le terme polymorphisme indique la
variabilité des phénotypes existant au sein d’une population.
I.5. L'épigénétique : Elle concerne l'étude les différents changements héréditaires qui
concernent les fonctions des gènes, ayant lieu sans altération de la séquence de l'ADN".
Les généticiens des populations et aussi les généticiens quantitatifs, utilisent des paramètres
différents pour estimer la variabilité génétique d’une population. Ils appellent diversité
génétique le polymorphisme des marqueurs moléculaires et variabilité génétique le
polymorphisme des caractères phénotypiques. La première fait appel à l’étude des distributions
des fréquences alléliques tandis que la deuxième s’appuie sur les composantes de la variance
génétique de caractères quantitatifs (Kremer, 1994). La relation entre variabilité et diversité,
révèle l’existence d’une corrélation entre ces deux paramètres. Les donnes relatives à la diversité,
concernent les marqueurs génétiques neutres et non les locus contrôlant les
caractères quantitatifs.
[Texte] Page 5
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Lorsque la variabilité d'un caractère est n’est pas d’origine génétique, elle est qualifiée de
variabilité épigénétique. Cette dernière est le résultat de l'action des facteurs environnementaux
sur l'expression phénotypique d'un caractère comme la température, l’alimentation. Dans certains
cas, cette variabilité épigénétique peut être transmise à la descendance (héritable). Alors, On
parle d'hérédité épigénétique. C'est le cas par exemple des effets maternels qui apparaissent
lorsque l'environnement subi par les parents, souvent la mère, a des conséquences sur les
caractéristiques des descendants par le biais d'enzymes, protéines, hormones ou d'ARNm
transmis à la descendance à travers le cytoplasme des ovocytes ou encore durant le
développement embryonnaire précoce. Cette voie cytoplasmique peut être également un mode
de transmission de nombreux microorganismes intracellulaires (bactéries, virus) appelés
symbiotes qui peuvent être responsables d'importantes variations phénotypiques au sein des
populations naturelles de leurs hôtes(Françoise Hubert-Vincent.,2007)
[Texte] Page 6
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Environ 5000 caractères mendéliens sont connus chez l'homme. Pour d'autres cas, la
variabilité d'un caractère est déterminée par un grand nombre de gènes portant chacun plusieurs
allèles, alors est un déterminisme polygénique. Il concerne tous les caractères quantitatifs
demandant ainsi des mesures comme la taille et le poids par exemple. L'analyse génétique de ces
caractères relève de la génétique quantitative qui sépare les effets des gènes en effets additifs,
effets d'interaction entre gènes , effets de dominance, ou encore d'épistasie
Sur la plan génétique, une population donnée à un instant donné est caractérisée par :
la collection d’allèles qu’elle possède et la fréquence de ces allèles. En effet, chaque population
possède l’ensemble des gènes de l’espèce, mais pour un gène donné, la collection des allèles peut
être différente d’une population à l’autre. Si deux populations possèdent la même collection
d’allèles, elles diffèrent alors par les fréquences relatives de ceux-ci. Ainsi, la connaissance de la
structure génétique d’une population passe par la définition de trois catégories de fréquences :
les fréquences phénotypiques, les fréquences génotypiques, et les fréquences alléliques.
La constitution génétique d'une population peut être déterminer à l’échelle de trois
niveaux.
II.1.1.Constitution phénotypique: Veut dire les différents caractères et leurs fréquences dans
une population.
II.1.2.Constitution génotypique : Elle précise pour un caractère donné les différents génotypes
possibles et leurs fréquences
II.1.3.Constitution allèlique: Elle fournit pour un gène considéré lés allèles présents dans la
population et leurs fréquences.
[Texte] Page 7
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Soit un gène A se présentant sous deux formes allèliques A et a ,ce gène fournit trois formes
génotypiques différentes AA ; Aa ; aa.
n1 individus de génotype AA
n2 individus de génotype Aa
n3 individus de génotype aa
n1+n2+n3=N
La fréquence d'un allèle dans une population est égale au nombre d'allèles de ce type/ nombre
total d'allèles.
[Texte] Page 8
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Le nombre total d'allèle présent dans une population est donc 2N= 2 (n1+n2+n3)
II en résulte que la fréquence d'un allèle est la somme de la fréquence génotypique des
homozygotes pour cet allèle et de la moitié de celle des hétérozygotes porteurs de l'allèle en un
seul exemplaire
Remarque:
La somme des fréquences allèliques d'un même gène est égale à 1 [f (A) + f(a) = 1]
Les fréquences allèliques dans une population prennent un ensemble de valeurs possibles
comprises entre 0 (-> gêne perdu) et 1 (-> gène fixé).
Les fréquences allèliques peuvent être directement déduites à partir des fréquences génotypiques.
Cependant, connaître les fréquences allèliques ne permet pas toujours de préciser les fréquences
génotypiques.
Exemple :
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Soit une population renfermant un gène dont les deux allèles présentent une fréquence égale
f(A) = f(a) = 1/2 = 0.5 Pour cette fréquence on peut avoir plusieurs fréquences génotypiques
correspondantes :
Exercice 1
Soit deux bouquets de fleurs dont les proportions de fleurs rouges, roses, et blanches sont
variés. Le premier bouquet est composé de 85 fleurs rouges, 38 roses et 27 blanches, et le
second avec 22 fleurs rouges, 40 roses et 102 blanches,
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
F(RB)=40/164 = 0.243
F(BB)=102/164 = 0.621
3. Calcul des fréquences alléliques du premier bouquet
La fréquence d'un allèle dans une population = Nombre d'allèles de ce type / 2×Nombre
d’individus
F(R) = 85×2+38/ 2×150 = 208/300= 0.693
F(B) =27×2+38/ 2×1500 = 0.306
Ou bien
F(R)= f(RR)+1/2f(RB)= 0.566+1/2×0.253 =0.566+ 0.126 = 0.692
F(B) = f(BB)+1/2f(RB)= 0.18+1/2×0.253 = 0.18+0.126= 0.306
4. Calcul des fréquences alléliques deuxième bouquet
F(R) = 22×2+40/ 2×164= 84/328= 0.256
F(B) =102×2+40/ 2×164 = 244/328=0.743
Exercice 2
La coloration de la robe des bovins de boucherie de la race Shorthorn est due à un gène dont
les deux allèles R et B sont codominants.
Les bovins RR sont rouges, les bovins RB sont rouans, et les bovins BB sont blancs. Dans une
population d'animaux de cette race on dénombre: - 900 rouges, 450 rouans et 150blanc.
a) Quelle est la fréquence génotypique de chaque type de couleur ?
Solution
f(RR) = 900 / (900+ 450+ 150) = 0.60 60%
De la même manière f(RB) = 0.30 -> 30% et
f (BB) = 0. 10 -> 10% b)f (R) = (2 x 900) + 450 / 2 ( 900+450+1 50) = 0.75
Ou plus simple f(R) = f (RR) + 1/2 (RB) = 0.60 + 1/2 x 0.30 = 0.75
Pour les caractères portés par les chromosomes sexuels, les deux sexes ont des constitutions
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Le sexe homogamétique qui porte les deux mêmes chromosomes sexuels ;femelle
Le sexe hétérogamétique, qui porte deux chromosomes sexuels différents (ou un seul) :males
Ainsi pour un locus A/a, le sexe homogamétique présente 3 génotypes possibles XAXA,
XAXa, XaXa
Le calcul des fréquences alléliques s'effectue donc séparément entre mâle et femelle
Démonstration
Soit A et a des allèles d'un même gène situé sur le chromosome X. Dans une population
où l'on dénombre Nf individus de sexe homogamétique et Nm de sexe hétérogamétique. (Avec
Nf=Nm) Le nombre total d'allèles N est de 2Nf + Nm.
Notons :
f1, f2, f3, les effectifs des génotypes X AXA, XAXa, XaXa chez les femelles
[Texte] Page 12
Cours de Génétique et Dynamique des populations
En effet, dans l'ensemble de la population, les fréquences alléliques globales des allèles A
et a sont les moyennes de la fréquence de ces allèles dans les deux, sexes pondérées par leurs
contributions relatives, soit les coefficients 1/3 et 2/3 lorsqu'il y a autant de mâles que de femelles
dans la population
Remarque: Si la proportion des sexes est inégale, la pondération tient compte des effectifs Nm
des mâles et Nf des femelles :
Calculer les fréquences allèliques chez les femelles et chez les mâles, puis dans la population
globale.
Solution :
f(a) = 1 - 0.875
Fréquences allèliques chez les mâles:
f(A) =90/100 = 0.90
f(a) =10/100 = 0.1 f( a)= 1 - 0 . 9
Fréquences allèliques dans la population globale:
f(A) = 2/3x 0.875 + 1/3x0.9= 0.883
f(a) = 1- f(A) = 1- 0.883 = 0.117
II .3. Taux de polymorphisme hétérozygotie
Le taux de polymorphisme (P) est dit à une proportion de locus polymorphes.Il rend
compte de la proportion de protéines variables par rapport à l'ensemble des protéines étudiées.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Une population est considéré comme polymorphe pour un locus donné, si la fréquence allélique
de l'allèle le plus fréquent est inférieure à 0,95.
Les méthodes d’évaluation des états allèliques et des génotypes ne concernent pas tous
les loci. C’est à travers les loci pour lesquels les génotypes sont faciles à distinguer qu’on peut
étudie une population. Ainsi, les méthodes actuelles ne permettent de révéler les génotypes que
d’une fraction d’environ 1% des loci structuraux qui composent le génome d’une plante.
Le nombre moyen d'allèles par locus (A), appelé également taux d’allélisme ou richesse allélique,
est défini pour ni allèles au locus i et pour L loci comme :
A = (2 + 3 + 2)/3 = 2,33
[Texte] Page 14
Cours de Génétique et Dynamique des populations
divisé par le nombre total des individus de l'échantillon). De même, dans une population
panmictique la fréquence théorique des hétérozygotes Ho (expected heterozygosity) à un locus
peut être calculée à partir des fréquences alléliques. S'il y a n allèles avec les fréquences f1, f2,
f3, ...fn, la fréquence théorique des hétérozygotes sera :
avec h0, l’hétérozygotie observée et he l’hétérozygotie attendue, calculée à partir des fréquences
alléliques dans l’hypothèse de Hardy-Weinberg.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
III .1.Introduction
Cette étude est très difficile à réaliser à cause des très nombreux facteurs qui peuvent modifier
la fréquence des allèles (mutations, migrations, différence de survie ou fécondité entre
individus...).
5. Absence de sélection :tous les individus, quel que soit leur génotype, ont la même capacité à
se reproduire et à engendrer une descendance viable.
[Texte] Page 16
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Une première étape pour contourner les difficultés liées aux différents facteurs susceptibles de
modifier la structure génétique d'une population, est d'aborder la transmission des caractères dans
un cas simple, appelé population théorique idéale, qui se définit par les caractéristiques suivantes
[Texte] Page 17
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Mâle
Femelle A(p) a(q)
A(p) P2 Pq
AA (A) Aa (A)
a(q) Pq q2
Aa (A) aa (a)
Dans une population théorique idéale, ces fréquences seront également celles des adultes
reproducteurs de la génération n+1 (absence de sélection), pour lesquels la fréquence de chacun
des deux allèles sera égale à la fréquence génotypique des homozygotes pour cet allèle + la
moitié de la fréquence des hétérozygotes.
Les fréquences alléliques n’ont donc pas changé, ce qui donne encore à la génération suivante
n+2 les
mêmes fréquences génotypiques qu’à la génération précédente soit p^2 AA, 2pq Aa, et q^2 aa. Le
système est donc stable aussi bien en ce qui concerne les fréquences alléliques que les fréquences
génotypiques. On dit qu’on est à l’équilibre de Hardy-Weinberg.
Le test d'équilibre permet de savoir si une population donnée obéit à la loi de Hardy-Weinberg. Le
principe du test est simple et peut être résumé en 3 étapes:
[Texte] Page 18
Cours de Génétique et Dynamique des populations
1. Echantillonnage d'une population -> dénombrement des effectifs génotypiques réels (possible en
cas de codominance) et calcul des fréquences alléliques réelle parmi les N individus échantillonnés
soit p= f(A) et q=f(a).
2. Calcul des effectifs génotypiques attendus dans une population théorique idéale qui aurait le
même effectif et les mêmes fréquences alléliques que la population étudiée soit :
3. Comparaison des effectifs observés et des effectifs attendus par un test statistique du chi deux :
La valeur x2 est comparée a une valeur seuil, lue dans une table, en fonction d’un nombre de degrés de
liberté (ddl) égale a la différence entre le nombre de génotypes et le nombre d’allèles du système génétique
étudié :
Exercice
Chez l’homme le groupe sanguin MN est déterminé par un gène à deux allèles codominants M et
N. une étude portant sur 730 aborigènes australiens a donné les résultats suivants :
Solution :
q=(2×492+216)/2×730=0.822pour l’allèle N
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
X2= (22-23.1)2/23.1+(216-213.6)2/213.6+(492-493.2)2/493=0.083
Degrés de liberté :3-2=1
Pour 1 comme degré de liberté, la valeur de notre x 2 étant très inférieure à la valeur seuil
(x2 < 3.8) , on conclut qu'il n'y a pas de différence significative entre les effectifs observés et les
effectifs théoriques. On admet donc que la population d'aborigènes australiens est à l'équilibre de
Hardy--Weinberg.
Contrairement à un système codominant, il n'est pas possible de calculer les fréquences allèliques
dans la population car les proportions respectives des génotypes AA et Aa ne sont pas connues.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
f(Aa) = 2pq/(p2-2pq)
Application
f(Aa)= (p2-2pq)
Chez l'homme, une étude portant sur le système Rhésus a recensé 14% d'individus rhésus négatif.
Parmi les individus à Rhésus positif, quelle est la fréquence des individus Rh + Rh+ et celle des
individus Rh+Rh- ?
Solution
P= 1 -0.37 = 0.63
P2/(p2+2pq) = 0.45
[Texte] Page 21
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Dans une population à l’équilibre les fréquences alléliques sont les mêmes dans les deux
sexes et dans la population globale. Ainsi on peut bien utiliser les résultats obtenus chez les
femelles que chez les males.
En pratique pour obtenir la fréquence allélique de la population d’un locus A/a il suffit de
calculer les fréquences chez le sexe hétérogamétique du fait de la simplicité des calculs. En effet :
Les fréquences génotypiques dans chacun des deux sexes pour une population a l’équilibre sont
représentées
Exemple
Parmi les individus à Rhésus positif, quelle est la fréquence des individus Rh + Rh+ celle des
individus Rh+Rh- ?
Solution
q =racine(0.14) =0.37
P2/(p2+2pq)=0.45
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Chez la drosophile, le gène récessif w lié au sexe est responsable de la couleur blanche "white" des
yeux. L'allèle dominant w+ conduit au type sauvage à yeux rouges.
Dans une population de laboratoire à l'équilibre, on compte 170 mâles à yeux rouges et 30 mâles à
yeux blancs.
Quel pourcentage de femelles dans cette population devrait avoir les yeux blancs ?
Solution
Puisque la population est à l'équilibre les fréquences allèliques sont les même dans les deux
populations mâles et femelles. Les femelles à yeux blancs sont de génotype récessif Xw Xw leur
fréquence est q2
q2 = (0.15)2 = 0.0225 soit 2,255% -> 2.25% de femelle auront les yeux blancs.
Phénotype Genotype
Males Femelles
Yeux blancs Xw Y Xw Xw
[Texte] Page 23
Cours de Génétique et Dynamique des populations
La loi de Hardy-Weinberg s'applique également à des gènes qui existent sous plus de 2
états alléliques. L'équilibre correspond alors à l'association aléatoire des différents allèles pour
former les génotypes dont la fréquence reste stable de génération en génération.
Pour un locus à k allèles A1, A2, A3, ....Ak, il y aura en théorie (k(k+1))/2 génotypes
différents dans la population (où k est le nombre d'allèles par locus).
Si les fréquences de ces différents allèles sont respectivement p1, p2, p3, ...pk, les
fréquences des différents génotypes seront données par le développement de (p1+ p2+ p3+...+
pk)2
2p1p2 A1A2 2p1p3 A1A3 2p1pk A1Ak 2p2p3A2A3 2p2pk A2Ak etc.
Exemple 1 : Les groupes sanguins du système ABO chez l'homme sont dus à l'existence de 3
allèles A, B et O dont les fréquences peuvent être appelées respectivement p, q, r. Une population
à l'équilibre de Hardy-Weinberg aura alors les fréquences génotypiques suivantes :
Exemple 2 :
Lorsqu'un gène présente plus de 2 états alléliques, la fréquence des hétérozygotes H peut
dépasser 50%, et elle est d'autant plus élevée que le nombre d'allèles est important.
L'hétérozygotie maximale est atteinte lorsque tous les allèles ont même fréquence et sa valeur est
Par exemple, une population à l'équilibre peut comporter de plus de 90% d'hétérozygotes à un
locus donné lorsqu'il existe plus de 10 allèles ayant les mêmes fréquences.
[Texte] Page 24
Cours de Génétique et Dynamique des populations
- Fréquence des homozygotes parmi les individus [A] = p2/ (p2+2pq) ou p2/(1-q2)
- Fréquence des hétérozygotes parmi les individus [A] =2pq/ (p2+2pq) ou 2pq/(1-q2).
Exemple 3 :
Chez l'homme, une étude portant sur le système Rhésus a recensé 14% d'individus rhésus négatif.
Sachant que l'allèle Rh+ est dominant sur l'allèle Rh-, l'estimation de la fréquence de l'allèle Rh-
est q = 0,37 (racine carrée de 0,14) sous l'hypothèse que la population suit la loi de Hardy-
Weinberg. Calculez les fréquences génotypiques des individus Rh+Rh+ et Rh+Rh-
On peut en déduire la fréquence des individus Rh+Rh+ et Rh+Rh- parmi les individus Rhésus
positif, respectivement
Pour Rh+Rh+ fréquence des homozygotes parmi les individus [A] = p2/ (p2+2pq) = 0,45
Pour Rh+Rh- fréquence des hétérozygotes parmi les individus [A] =2pq/ (p2+2pq) ou 2pq / (1-
q2) = 0,55
Dans le cas d’un locus à 4 allèles tel que le locus déterminant le type d’hémoglobine où
les allèles sont codominants, les hétérozygotes et les homozygotes sont identifiables par
électrophorèse de l’hémoglobine le calcul est alors très simple.
Exemple :
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Pour un locus A/a deux type de gamètes sont produits A et a dont les fréquences sont p(A) et q(a)
pour un locus B/b on aura de même p(B) et q(b)
Si l’on examine la transition simultanée de ces deux locus, les gamètes produits résultent d’une
association entre les allèles. Les gamètes sont :
Un tableau à double entrée donne les fréquences des différentes génotypes obtenus r2, s2,
t2, u2, 2rs, 2 rs, 2rt, etc.
À l’équilibre on peut constater que ru - st = 0
Si l’équilibre n’est pas atteint ru – st = E différent de 0
[Texte] Page 26
Cours de Génétique et Dynamique des populations
L'hypothèse panmictique est n’est pas toujours réalisable pour les populations naturelles
, et le choix de conjoint par les individus reproducteurs se fait en fonction de critères variés. Les
populations étudiées seront toujours supposées d'effectif infini et sont loin et ne sont pas
affectées par les différentes forces évolutives. Deux cas sont distingués :
1- les individus qui se croisent entre eux présentant certain degré de parenté. Il s’agit donc
de la consanguinité. Cette situation peut être soit volontaire ou involontaire. Si elle est
involontaire, elle peut être en relation avec le comportement des individus. Par exemple , chez
certains hyménoptères parasitant un même hôte, ou chez le diptère Miastor qui pratique les
accouplements frère par soeur). La consanguinité de position sera entre des individus
géographiquement proches. Alors, elle est induite par des contraintes dans l’espace et dans le
temps.
2- les individus qui s'accouplent ont une certaine ressemblance, on parle alors
d'homogamie. Contrairement si le choix se fait pour un partenaire dissemblable on parle
d'hétérogamie. On peut aussi utiliser les termes de "croisements positivement ou négativement
assortis",
Pour l’ensemble de ces cas le choix effectué par les reproducteurs modifie les modalités
de rencontre des gamètes, par rapport à la panmixie. La constitution génique reste stable car il
n'y a pas de changement au niveau des différents allèles. Cependant, les probabilités de
formation des zygotes sont modifiées et la constitution génotypique est différente de celle
obtenue suivant le modèle de Hardy-Weinberg.
IV .1.Consanguinité :
Est l’accouplent entre des individus qui sont liés les uns aux autres par leur origine.
Autrement dit, la consanguinité est l’accouplement des individus apparentés. Deux individus
apparentés s’ils ayant au moins un ancêtre commun (liés par leur origine) (Robert .2002) .
[Texte] Page 27
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Le coefficient de consanguinité est la probabilité que les deux allèles portés par un
individu à un locus quelconque soient identique c’est la notion d’identité entre allèle.
[Texte] Page 28
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Les fréquences génotypiques exprimées par la variance de la fréquence génique dans l’équation
suivante :
Fréquences génotypiques pour un locus avec deux allèles exprimées en fonction du coefficient de
consanguinité F
[Texte] Page 29
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Aa 2 P0 q0 2 P0 q0- 2 P0 q0 F
Aa q02 q02+ P0 q0 F
Donc on peut constater que les fréquences des homozygotes augmentent aux dépens des
hétérozygotes.
Exercice :
Quelle sont les fréquences génotypiques moyenne de la population totale après subdivision ?
Quels sont les effectifs de la population totale après la subdivision ?
[Texte] Page 30
Cours de Génétique et Dynamique des populations
AA Aa aa Total AA Aa aa Total
[Texte] Page 31
Cours de Génétique et Dynamique des populations
2
F= q/ p0 q0 = 0.04 / 0.4 x 0.6 = 16.17%
[Texte] Page 32
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Exemple :
Si l’on applique cette formule à une population théorique comptant au total 1 000 individus,
on obtient 1 000 pour Ne si chaque individu se reproduit et si la proportion des sexes est de 500
femelles et 500 mâles. En effet, dans ce cas :
Ne = (4 x 500 x 500) / (500 x 500) = 1 000.
Un écart par rapport à ces conditions (tous les individus ne se reproduisent pas ou la
proportion des sexes n’est pas de 50-50) réduit Ne. Par exemple, si la taille totale de la population
est de 1 000 individus mais que seules 400 femelles se reproduisent avec 400 mâles, alors :
Ne = (4 x 400 x 400)/ (400 x 400) = 800.
Ne équivaut ainsi à 80 % de la taille totale de la population. Il faut se rappeler que l’on veut
[Texte] Page 33
Cours de Génétique et Dynamique des populations
maintenir une taille efficace de population supérieure à la taille minimale viable afin de s’assurer
que les populations conservent une diversité génétique suffisante
IV .1.4.Pedigree et consanguinité systématique
La généalogie ou le pedigree de l’individu x c’est la chronologie des individus qui ont une partie
de leur patrimoine génétique en commun avec X
Il existe 3 façons principales de présenter graphiquement une même généalogie. En voici des
Exemples :
[Texte] Page 34
Cours de Génétique et Dynamique des populations
C’est la généalogie fléchée qui est la plus pratique pour suivre la transmission du matériel
génétique. En général, un individu est à la conjugaison de 2 flèches qui indiquent ses 2
parents.
IV .1.5.1.Méthode indirecte :
Dans ce cas F est calculé selon la taille de la population et de la structure de reproduction
(système d’élevage) dans ce cas il s’agit d’un F moyenne de tous les individus de la population
IV .1.5.2.Méthode directe ou méthode des trajets ou chemins ou chaîne de pedigree :
Le calcul se fait d’une façon directe lorsque les informations généalogiques ou état civil
des individus sont disponibles et fiable. (La méthode la plus importante).
Cette deuxième méthode est souvent utilisée en élevage car en est souvent intéressé par
l’utilisation particulière de certain reproducteur dans un élevage donné en raison de certain
caractère recherché.
Pour le calcul des coefficients de consanguinité et de parenté la connaissance de généalogies
des individus concernés est indispensable dans la population humaine et animale. Les résultats
dépendent de ancienneté et la fiabilité des données généalogiques.
Le calcul du coefficient de consanguinité individuel s'effectue à partir d'une généalogie qui
permet de rechercher tous les ancêtres communs aux parents de l'individu consanguin.
Le coefficient de consanguinité est alors calculé en prenant en compte le nombre d'ancêtres
communs et le nombre de générations qui séparent ces ancêtres communs de l'individu
[Texte] Page 35
Cours de Génétique et Dynamique des populations
consanguin, sachant que la probabilité de transmission d'un allèle d'une génération à la suivante
est 1/2 pour des loci autosomiques.
Exemple :
Soit un individu x qui est un descendant de A par son père P et sa mère M
1er cas : l’ancêtre A n’est pas consanguin où le pedigree ne nous fournit aucun
renseignement sur leur origines donc FA = 0
[Texte] Page 36
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Si les deux parents ont plus d’un ancêtre commun, les probabilités correspondant à chaque
ancêtre doivent être additionnées pour donner le coefficient de consanguinité des enfants de ces
parents. Ainsi l’expression générale pour le coefficient de consanguinité d’un individu est :
Exemple : Calculez le coefficient de consanguinité de l’individu x dans les deux cas précédents
1er cas :
Fx = (1/2)n1 +n2 +1
[Texte] Page 37
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Pour l'ancêtre A, il y a un seul chemin possible PBACM (une seule piste allant de P à M)
Fx = (1/2)2 +2 +1
Fx = (1/2)5= 3.12%
2ème cas :
La probabilité que x reçoive des allèles identiques provenant de A :
Pour l'ancêtre A, il y a un seul chemin possible PBACM (une seule piste allant de P à M)
Mais A est un ancêtre commun consanguin. Les parents de A étaient donnés par le pédigrée
Fx = (1/2)2 +2 +1 (1 + 1/21+1+1)
Fx = (1/2)5 (1 + 1/23)
Fx = (1/2)5 + 1/28
L'identification de tous les ancêtres communs aux deux parents de l'individu consanguin.
La recherche de tous les chemins qui relient l'individu consanguin, ses deux parents et leur
ancêtre commun.
Le calcul de la consanguinité pour chacun de ces chemins qui dépend du nombre d'individu dans
le chemin.
un individu est consanguin lorsqu'il est issu du croisement de deux individus apparentés.
[Texte] Page 38
Cours de Génétique et Dynamique des populations
1er cas : issu des croisements entre deux individus ayant le même
père (½ frères, ½ soeurs)
À l’échelle d’une population non panmictique, le coefficient moyen de parenté est désigné par Fi
Soit un locus avec deux A1 et A2 ayant respectivement les fréquences p et q chez les parents.
F est le coefficient moyen de parenté à la génération des parents.
Les fréquences génotypiques de la génération suivante seront :
f(A1A1) = Fp + (1-F)p2
f(A1A1) = p2 + Fp (1-p)
f(A2A2) = Fq + (1-F)q2
f(A2A2) = q2 + Fq (1-q)
f(A1A2) = Fpq + (1-F)2pq
f(A1A2) = 2pq – 2Fpq
[Texte] Page 39
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Nous observons alors une augmentation de la fréquence des homozygotes, et une diminution de
la fréquence des hétérozygotes. Cependant, les fréquences alléliques demeurent stables.
IV .2. L’homogamie
Les individus ayant le même génotype ont un choix d’accouplement entre eux-mêmes
dont la compatibilité entre gamètes est augmentée par la ressemblance génétique. Les
conséquences sont identiques à l’autofécondation sauf qu’elles ne concernent que les gènes
responsables du caractère . On assiste un changement des fréquences génotypiques au niveau des
gènes en question.
En cas de codominance, les croisements phénotypiques possibles sont :[A]X[A],
[AB]X[AB], et [B]X[B] .Alors, nous avons trois types aussi de croisement d’un point de vue
génotypique. Les croisements phénotypiques possibles dans le cas de dominance sont :[A]X[A]
et [a]X[a] .
Dans tous les cas la proportion des hétérozygote pour certains loci diminue (les régions du
génome toucher sont ceux qui contrôle les caractères pour lesquels il y a homogamie).Il existe
une homogamie phénotypique et génotypique, (dominance et codominance).En situation
d’homogamie génotypique et de dominance, on peut avoir trois croisements différents ;
AA X AA, Aa X Aa et aa X aa pour le devenir des fréquences génotypiques, la situation est
identique qu’en situation d’homogamie et de codominance (la proportion des hétérozygotes
diminue de moitié à chaque génération).
IV .3.L’hétérogamie
[Texte] Page 40
Cours de Génétique et Dynamique des populations
[AB]X[B] ,[A]X[B] et trois types aussi de croisement d’un point de vue génotypique. En
dominance, le croisement phénotypique possible est [A]X[a] et deux croisements génotypiques
(AA X aa et Aa X aa).Dans l’ensemble des cas la proportion des hétérozygote pour certains loci
augmente .Il existe alors, une hétérogamie phénotypique et génotypique, (dominance et
codominance). L’hétérogamie génotypique en dominance est accompagnée par les croisements
AA X aa, Aa X AA et Aa X aa.
IV .4. La clonalité
Pour les généticiens, un clone est le résultat d’une seule méiose soit l’ensemble des
ramets portant le même génotype. Les ramets peuvent être physiquement reliés ou bien
séparés. c’est le clone génétique. En écologie, le clone est l’ensemble des ramets, provenant
d’un même genet ou de différents genets, physiologiquement connectés. C’est le clone
physiologique(Herben.T,1994).
[Texte] Page 41
Cours de Génétique et Dynamique des populations
En panmixie une grande population animale est stable pour ce qui est de fréquence
génique et génotypique, en l’absence de facteurs qui tendent à modifier ses propriétés génétiques.
Cependant, une population est rarement stable génétiquement, La plupart du temps sa
constitution génétique varié. Les causes majeures possibles de cette variation (par rapport à
l’équilibre de H-W) sont peu nombreuses. Ce sont : la migration , la mutation , la sélection ,le
système d’accouplement (les écarts à la panmixie : consanguinité ou l’inogamie, l’autogamie,
l’homogamie l’hétérogamie) et la dérive génique
Nous allons donc maintenant procéder à l’étude des facteurs qui peuvent modifier les
fréquences géniques et par conséquent les fréquences génotypiques.
Il y a deux types de processus :
- Les processus systématiques : qui modifient les fréquences géniques d’une façon
prévisible à la fois en valeur et en direction
Il y a trois processus systématiques : Migration, Mutation et Sélection
- les processus descriptifs : qui se produisent dans les petites populations par suite de
l’échantillonnage et que l’on peut prévoir en valeur mais pas en direction. Nous les étudierons
séparément, supposant qu’un seul de ces processus agit à la fois.
V.1 La migration
La migration est le mouvement d’un groupe d’individus d’un endroit à l’autre. Supposons
que dans une population locale, la fréquence de l’allèle b est f(b) = q. L'effet de la migration est
très simple à traiter. Prenons l'exemple d'une grande population accueillant à chaque génération
une proportion de m nouveaux immigrants (la pression ou taux d’immigration), le reste: (1-m)
étant les autochtones. Soit qm, la fréquence d'un certain gène chez les immigrants et qo sa
fréquence chez les autochtones; la fréquence q1 de ce gène dans la population entière sera:
q1 = mqm + (1-m) qo
q1 = m (qm-qo) + qo
Le changement de la fréquence génique Δ q apporte par une génération d'immigration est
égal à la différence entre la fréquence avant l'immigration et après celle-ci, donc:
[Texte] Page 42
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Δ q = m (qm-qo)
En+x = En (1-m)x
E : Écart entre fréquences p à la génération n dans deux populations différentes
x : nombres des générations
L’équilibre est atteint lorsque la fréquence de l’allèle dans la population locale est égale à
celle du même allèle dans la population immigrante. C'est-à-dire Δ q = 0
q t = qm + (1-m) t (q0 - q m)
Si l’immigration se limite à un seul sexe, c’est le cas lorsqu’on importe les mâles ou la semence
d’une race améliorée pour absorber une race, le taux de migration est divisé par 2. En effet, le
taux de migration m est la moyenne des taux de migration des mâles et des femelles. Le cas
extrême est lorsque les mâles utilisés en reproduction sont tous importés. Dans ce cas, la
proportion des mâles importés est 100 % et m = 0,5 x (100%) = 50%
V.2. Mutation
La mutation est un changement brutal ou héréditaire. Le taux de mutation d’un gène est
généralement très faible ; il est de l’ordre de 10-4 à 10-8. La mutation est à l’origine des variations
dans la nature.
L'effet d'une mutation sur les propriétés génétiques d'une population diffère suivant qu'il
s'agit d'une mutation rare au point d'être virtuellement unique, ou qu'il s'agit d'un saut mutationnel
qui se renouvelle. Dans le premier cas, cela n'introduit aucun changement permanent
contrairement à ce qui se passe dans le second cas.
V.2.1 Mutation non récurrente
Considérons d'abord une mutation qui introduit un seul représentant du gène ou du
chromosome muté dans la population entière. Cette sorte de mutation n'a qu'une faible
importance dans le changement de la fréquence génique parce que le produit d'une unique
[Texte] Page 43
Cours de Génétique et Dynamique des populations
mutation a infiniment peu de chance de survivre dans une grande population à moins de posséder
un avantage sélectif.
La conclusion est donc qu'une mutation unique qui n'entraîne pas d'avantage sélectif pour
le mutant ne peut pas produire de changement permanent dans une population.
Mutation non récurrente. Mutation crée un déséquilibre transitoire qui va disparaître au fil
des générations.
V.2.2 Mutation récurrente
C'est avec le second type de mutation, la mutation récurrente, que nous trouvons un facteur
susceptible d'entraîner des modifications de la fréquence génique. Chaque événement
mutationnel revient régulièrement avec une fréquence caractéristique. Nous allons donc chercher
quel est l’effet de cette «pression» de mutation sur la fréquence génique de la population.
Supposons que le gène A1 muté en A2 avec la fréquence «u» à chaque génération (u est la
proportion de tous les A1 qui mutent en A2 d'une génération à la suivante). Si la fréquence
de A1 pour une génération est po la fréquence des gènes nouvellement mutés en A2 est
upo pour la génération suivante.
De sorte que la nouvelle fréquence de A1 est :
(po - upo)
Donc pn+1 = p0 – up0 = p0 (1-u) (gènes nouvellement perdus)
= pn (1-u)²
Donc : pn+t= pn (1-u)t (t c’est le nombre des générations)
Pour le cas des mutations réciproques, supposons pour simplifier qu'il y ait seulement deux
allèles A1 et A2 dont les fréquences initiales sont po et qo. A1 mute en A2 au taux de u par
génération et de la même façon A2 mute en A1 au taux de v. Après une génération, on constate
un accroissement du nombre des gènes, A2 égal à upo résultat de la mutation dans un sens et une
perte égale à vqo due à la mutation dans l'autre sens. Ce qui exprime par les symboles habituels,
donne:
Taux de mutation
[Texte] Page 44
Cours de Génétique et Dynamique des populations
up0 = vq0
up0 = v(1-p0)
up0 = v – vp0
p0 (u+v) = v
Donc fréquence d’équilibre: pe = v / u+v
De même, on trouve qe = u / u+v
Il est facile de voir que cette situation mène à un équilibre de la fréquence génique que
rien ne pourra plus modifier ensuite. En effet si la fréquence d'un allèle augmente, la fréquence
de l'autre diminue il y aura donc davantage d'allèles du premier type qui pourront muter dans une
direction et moins d'allèles de l'autre type qui pourront muter en sens inverse.
Les mesures des taux de mutation indiquent des valeurs se situant entre 10-4 et 10-8 à
chaque génération (un sur dix mille à un sur cent millions de gamètes). A des taux normaux les
mutations ne peuvent donc être responsables que de très faibles changements de fréquence
génique. À l’échelle du temps de révolution elles prennent de l'importance, mais on ne peut les
détecter que rarement par l'expérimentation sauf chez les micro-organismes.
[Texte] Page 45
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Pour autant, il considère qu'une espèce adaptée à un contexte donné peut avoir sa place optimale
si l'environnement est altéré. Donc il n'existe des espèces de qualité que dans un contexte donné.
Pour justifier sa proposition théorique, Darwin repose sur deux références. D'un
premier côté, la sélection naturelle serait une extension de la vision du combat pour la vie
proposée par Candolle ainsi que Lyell et Herbert . Ces derniers, ont relié ce concept à des
variations démographiques en fonction des conditions de l’environnement et de la compétition
interspécifique, pour autant l'impact en termes évolutifs n'est pas soupçonné. D'un deuxième
côté, la pensée de Malthus, développée pour décrire les populations humaines, est étendue aux
autres espèces. Alors, Darwin a conclu qu’ à l’absence de la sélection, la démographie serait
très différente cars la croissance d'une population, fût-elle faible, est géométrique.
V.3.2 Effet de la sélection sur les fréquences alléliques entre deux générations successives
Les différences sélectives sont exclues dans le modèle de base. Ces différences sélectives
pourraient concerner les différents croisements possibles entre individus de génotypes différents
(Nicole P, 2011 ).
On remarquera que si les trois valeurs sélectives sont égales entre elles, soit en valeurs
relatives W1 = W2 = W3, il n'y a pas de sélection différentielle et le modèle est alors celui de
Hardy-Weinberg.
Dans cette population, soit un gène A existant sous 2 formes alléliques A1 et A2, dont les
fréquences respectives à la génération n sont p et q. Dans le cas le plus simple, seules les
probabilités de survie des génotypes sont différentes. Comment vont évoluer les fréquences
alléliques ?
Les étapes de calcul en donnant les valeurs des fréquences génotypiques avant et après la
sélection sont résumées dans le tableau 4.
Tableau 4. Fréquences génotypiques avant et après la sélection
[Texte] Page 46
Cours de Génétique et Dynamique des populations
fréquences
Parmi les zygotes formés sont
Valeurs sélectives : W1 W2 W3
Après action de sélection W1p2 W3q2 W3q2
cette
Composante est modifiée :
Exemple 1 : Calculez les coefficients de sélection des génotypes AA, Aa et aa à partir des taux de
viabilité et des taux de fertilité.
Tableau 5.Exemple des taux de viabilité et des taux de fertilité chez une population donné.
Génotype AA Aa aa
Taux de viabilité 0,50 0,25 0,05
Taux de fertilité 10 20 50
Exemple 2 : Une population en accouplement au hasard a des génotypes, BB, Bb et bb avec des
valeurs sélectives absolues respectivement 2, 1.6 et 1.2
Δ p = p'- p = p (W1+W2q) /W - p
[Texte] Page 47
Cours de Génétique et Dynamique des populations
On remarquera que Δ p = - Δ q
La sélection modifie les fréquences alléliques d’une génération à l’autre parce que les
différents génotypes n’ont pas la même fécondité, et partant, le même nombre moyen de
descendants.
Cette variation est exprimée par l’équation Δ p, et la limite du processus sélectif sera
atteinte lorsqu’un équilibre sera atteint pour certaines valeurs des fréquences alléliques.
Ces fréquences alléliques limites correspondent aux racines de l’équation pour lesquelles il
y a équilibre puisque Δ p = 0.
Ces racines ont deux valeurs 0 et 1, et une valeur fonction des coefficients de sélection :
p = 0 (alors q = 1) ;
p = 1 (alors q = 0) ;
pe = (W3 – W2)/ (W1 - 2W2 + W3)
qe = (W1 – W2)/ (W1 - 2W2 + W3) .
Que cela corresponde ou non à la réalité biologique de l’espèce, tout se passe, dans
une population panmictique, comme si les individus qui s’unissent mettaient un même
nombre (il n’y a pas de sélection) de gamètes dans une urne ; chaque individu de la
génération suivante étant le résultat d’un double tirage dans cette urne.
Les fréquences p et q des allèles A1 et A2 d’un gène di-allélique chez les parents sont aussi les
fréquences des gamètes porteurs de A1 et A2 dans l’urne et ce sont les probabilités de tirages de
ces gamètes.
[Texte] Page 48
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Quand la population est de grand effectif, le nombre de tirages est tellement élevé que la
fréquence des gamètes tirés ne sera pas beaucoup, voire pas du tout différente de leur probabilité
de tirage, soit p et q. C’est la même chose, quand on tire à pile ou face, la fréquence des piles ne
sera pas très différente de 1/2 si le nombre de tirage est très élevé (loi des grands nombres).
De ce fait les fréquences des génotypes réalisés par les doubles tirages sont dans les
proportions de Hardy-Weinberg, soit p2, 2pq et q2.
[Texte] Page 49
Cours de Génétique et Dynamique des populations
Quand la population est de grand effectif, le nombre de tirages est tellement élevé que la
fréquence des gamètes tirés ne sera pas beaucoup, voire pas du tout différente de leur probabilité
de tirage, soit p et q. C’est la même chose, quand on tire à pile ou face, la fréquence des piles ne
sera pas très différente de 1/2 si le nombre de tirage est très élevé (loi des grands nombres).
De ce fait les fréquences des génotypes réalisés par les doubles tirages sont dans les
proportions de Hardy-Weinberg, soit p2, 2pq et q2.
Au contraire, dès que l’effectif sera assez petit (on verra plus tard à quoi corres- pond
concrètement le « assez »), les fréquences des allèles A1 et A2, après le tirage peuvent différer
considérablement de leurs probabilités respectives de tirages. C’est la même chose, quand on
tire dix fois à pile ou face, et que le nombre de piles observés est égal à six ou sept. Dans ce cas,
la fréquence des piles, 0,6 ou 0,7, n’est pas du tout impossible et diffère beaucoup de la
probabilité de tirage 0,5 (fréquence observée si on réalise un grand nombre de tirages). Dans une
petite population, les fréquences alléliques vont donc fluctuer au gré des variations aléa- toires de
tirages, et ce, d’une génération à l’autre. Cette fluctuation des fréquences est un peu comme celle
de la trajectoire d’une bouteille lancée à la mer, soumise aux aléas des vents, des chocs et des
courants, et c’est la raison pour laquelle elle a été appelée « dérive génétique ».
En fait, il suffit de s’intéresser à la fréquence d’un seul allèle, celle de l’autre étant le
complément à 1.
La probabilité de tirage de l’allèle A1 dans l’urne gamétique est égale à la fréquence pi de l’allèle
A1 chez les parents.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Si on fait 2N tirages dans l’urne gamétique le nombre d’allèles A1 tirés peut être compris
entre 0 et 2N. En fait, ce nombre est une variable aléatoire Xi + 1 = « nombre d’allèles A1 tirés
dans l’urne, pour réaliser la génération i + 1 », dont la valeur est comprise entre 0 et 2N.
On sait que toute les valeurs de cette variable sont possibles mais que les probabi- lités
d’observer chacune de ces valeurs ne sont pas les mêmes. On sait plus précisé- ment que chacune
des valeurs de cette variable aléatoire Xi + 1 a une probabilité d’observation donnée par la loi
binomiale B(pi , 2N).
En fait, ce qui nous intéresse n’est pas tant le nombre tiré d’allèles A1 que leur fréquence
fi + 1, c’est-à-dire le rapport Xi + 1/2N. La distribution de probabilités de la fréquence fi + 1 suit
la même binomiale, mais les paramètres de distribution sont différents puisqu’il s’agit d’une
variable aléatoire X multipliée par le scalaire 1/2N. Dans ces conditions on sait que l’espérance
est multipliée par le scalaire 1/2N, et sa variance par (1/2N)2, soit :
E(fi + 1) = pi
On montre bien ainsi que, dans une grande population idéale (hypothèse du modèle de
Hardy-Weinberg), quand N tend vers l’infini, la variance de la fréquence fi + 1 est nulle ; de
ce fait la fréquence fi + 1 de A1 ne peut qu’être égale à son espérance pi, soit la fréquence de
A1 à la génération précédente.
Au contraire, dès que l’effectif est limité, la variance n’est plus nulle, et la fréquence fi +
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
génération est totalement imprévisible, elle fluctue de manière aléatoire ou chaotique.
Cette fluctuation allélique peut être illustrée par la figure .2, où trois populations, au
départ identiques dans leur composition génétique (même fréquence initiale f0), voient leur
diversité évoluer de manière chaotique et divergente en raison de la dérive génétique.
Toute population en dérive génétique finira tôt ou tard par atteindre un état absorbant
pour tel ou tel allèle de tel ou tel gène : c’est inéluctable et ce n’est qu’une question de
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
temps.
La dérive génétique aboutit donc à une réduction du polymorphisme génétique des
populations par la perte, pour certains gènes, de tous les allèles sauf un, celui quiest fixé.
On peut même imaginer que le temps aidant (on suppose toujours pour l’instant qu’il
n’y a pas de mutations) on obtiendrait, par dérive, une souche pure. Les conséquences
génétiques de cette réduction du polymorphisme du point de vue évolutif sont développées
un peu plus loin.
V.4.4.L’effet fondateur
L’espèce est par définition un groupe génétiquement fermé au sein duquel les
organismes sont susceptibles, par l’alternance méiose-fécondation de séparer ou de réunir
les divers allèles de chacun des gènes et de concevoir des combinaisons génétiques
nouvelles par la recombinaison génétique.Cependant tous les individus d’une même
espèce, s’ils sont potentiellement susceptibles de réaliser ce brassage peuvent en être
pratiquement empêchés quand des barrières limitent les possibilités de croisements entre
certains individus.
Il peut s’agir d’un isolement géographique, lié à l’existence d’une barrière naturelle
comme un océan pratiquement infranchissable ou une chaîne montagneuse plus facilement
franchissable, ou plus simplement par la distance qui limite la probabilité de croisements
entre individus très éloignés.
Il peut s’agir d’un isolement écologique. Par exemple des plantes d’une même espèce
occupant un même territoire semblent former une même population. Mais si une disparité
dans la composition du sol décale la floraison entre les plantes du sol A et celles du sol B, les
échanges génétiques entre les plantes des sols A et B seront limités. Il sera alors nécessaire
de définir deux populations A et B. La définition et l’analyse de populations naturelles
supposent donc une bonne connaissance de leur biologie et de leur biotope.
Il peut s’agir enfin, chez l’homme, de barrières culturelles, sociales ou ethniques, qui
limitent plus ou moins les possibilités d’unions entre individus, même géographiquement
proches.
Une espèce peut donc être subdivisée en sous-groupes au sein desquels la possibilité
d’échanges génétiques entre individus est effective ; ces sous-groupes sont appelés
populations et l’ensemble des allèles qu’ils partagent, pour chacun des gènes de l’espèce,
en constitue le patrimoine génétique (pool allélique).
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
La mesure de la diversité génétique à l’intérieur des populations mais aussi entre les
populations, l’origine et le devenir de ces diversités intra- et inter-populationnelles sont un
enjeu important de la génétique des populations, notamment chez l’homme, en raison des
polémiques qui ont accompagné la définition et l’usage du concept de race, ou les débats
sur l’émergence de l’homme moderne à partir de l’Homo erectus .
Il est possible de définir une chaîne de causalité liant la variabilité phénotypique des
caractères et la diversité génétique sous jacente qui en est la cause . À chacun des niveaux
hiérarchiques de la diversité, on peut associer des variables d’état qui mesurent la diversité
génétique à ce niveau, les fréquences alléli- ques, les fréquences génotypiques, les fréquences
phénotypiques .
Les fréquences phénotypiques sont toujours accessibles directement par le dénombrement
des phénotypes présents dans un échantillon, et la question se pose de savoir si il existe des
relations mathématiques simples permettant, si on connaît la diversité à un niveau hiérarchique,
d’en déduire la diversité à un autre niveau (figure 1.6, flèches doubles à droite). Si de telles
relations sont disponibles alors la connaissance de la diversité en un point quelconque des
niveaux hiérarchiques permettrait d’avoir une connaissance exhaustive de la diversité génétique
de la population en tout autre point.
Or c’est bien le premier but de la génétique des populations que de savoir mesurer la diversité pour
définir la composition génétique d’une population ou d’une espèce, au niveau des allèles et des
génotypes.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
VI. 2.Codominance et dominance : les limites de la mesure de la diversité génétique
Le typage est réalisé, comme pour le groupe ABO ou rhésus, par un test d’hémaglu-
tination, les individus appartenant aux groupes [M], [N] ou [MN] selon que leurs
hématies sont respectivement reconnues par l’anticorps anti-M ou l’anticorps anti-N ou les
deux (tableau .6.), parce qu’elles sont porteuses d’une chaîne peptidique spécifiée par
l’allèle LM et/ou l’allèle LN.
Tableau.6.échantillon aléatoire d’une population européenne
Ici, les phénotypes étudiés sont codominants, il est possible d’associer un phéno type
à un seul génotype et réciproquement. Dès lors les fréquences génotypiques sont égales
aux fréquences phénotypiques et les fréquences alléliques s’en déduisent aisément. La
constitution génétique de la population pour le gène concerné est connue sans ambiguïté.
Deux méthodes de calcul des fréquences alléliques sont possibles, un simple
comptage des allèles ou une formule probabiliste.
Méthode des comptages. Elle consiste à dire que les 1 000 individus sont porteurs de 2
000 allèles parmi lesquels les allèles M représentent 350 x2 (pour les homo- zygotes qui
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
possèdent 2) plus 500 (pour les hétérozygotes qui n’en possèdent qu’un). Les fréquences des
allèles M et N sont donc respectivement :
La fréquence de l’allèle A1 peut être définie comme la probabilité de tirer cet allèle au
hasard dans la population, ce qui suppose d’abord de tirer un individu, puis l’un de ses deux
allèles :
– l’individu tiré peut être A1/A1, avec la probabilité D ; dans ce cas l’allèle tiré au hasard
chez cet individu sera A1 avec la probabilité 1,
– ou l’individu tiré peut être A1/A2, avec la probabilité H ; dans ce cas l’allèle tiré au
hasard chez cet individu sera A1 avec la probabilité 1/2, car l’individu est aussiporteur de
A2.
– ou l’individu tiré peut être A2/A2, avec la probabilité R ; dans ce cas l’allèle tiré au
hasard chez cet individu sera A1 avec la probabilité 0, car il n’en possède pas.
Dans l’exemple du groupe MN, on retrouve évidemment les mêmes valeurs que celles
obtenues par l’autre méthode.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
b) Phénotypes dominants et récessifs : groupe sanguin ABO
Il est toujours possible d’estimer les fréquences phénotypiques (tableau.7) mais il est ici
impossible d’en déduire les fréquences génotypiques, du moins pour les phénotypes
dominants présentant plusieurs possibilités génotypiques sous jacentes ; dans ce cas la
fréquence du phénotype, par exemple celle de [A], est égale à la somme des fréquences des
deux génotypes, IA/IA et IA/IO, mais on ne peut connaître la valeur individuelle de la
fréquence de chaque génotype, indispensable pour estimer les fréquences alléliques selon
les formules vues plus haut. On ne peut mesurer la diversité génétique et, en se rapportant
à la figure 1.6, on reste bloqué dans l’ensemble des phénotypes car aucune des quatre
relations mathématiques n’est déterminée à ce stade.
Tableau .7. Groupes sanguins ABO dans un échantillon aléatoire de la population française.
Effectifs
observés 213 56 15 216
(total : 500)
Fréquences
phénotypiques 213/500 = 56/500 = 15/500 = 216/500 =
0,426 0,112 0,03 0,432
Génotypes IA/IA ou IB/IB ou IA/IB IO/IO
IA/IO IB/IO
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
pour l’instant, estimer la fréquence d’un allèle pathologique ni celle des porteurs sains.
On peut établir une mesure plus globale de la diversité génétique d’une population
en intégrant sur un grand nombre de gènes, la diversité allélique établie pour chacun d’entre
eux (voir paragraphe précédent). Cette diversité globale peut être appréhendée par le «
degré de polymorphisme » et le « degré d’hétérozygotie ».
Connaître la constitution génétique d’une population pour un seul gène poly- morphe
ne permet pas de savoir si cette population est ou n’est pas très polymorphe. Elle l’est si un
grand nombre de gènes sont polymorphes ; ce qui suppose, en pratique d’avoir étudié un
grand nombre d’individus pour un grand nombre de gènes.
Si on étudie un très grand nombre d’individus pour un gène, on trouvera toujours un
ou quelques allèles très rares correspondant notamment au bruit de fond des mutations de
novo, dont la plupart, comme on le verra (voir chapitre 8), disparais- sent en quelques
générations du pool génique. Autrement dit ces allèles sont trop rares pour qu’ils fassent
partie de ce pool sur un nombre significatif de générations en terme d’évolution. Le seuil
qui a été arbitrairement choisi pour distinguer l’allèle rare comptabilisable dans le pool de
celui qu’on délaissera est la fréquence de 1 %. Sur cette base un gène polymorphe est un
gène qui présente au moins deux formes alléliques de fréquence supérieure ou égale à 1 %,
et le degré de polymorphisme d’une population est défini par son pourcentage de gènes
polymorphes (tableau.8.).
Le degré de polymorphisme n’est cependant pas le seul, ni le meilleur indicateur de
la diversité génétique globale d’une population, car il ne prend en compte ni le nombre
d’allèles pour un gène, ni la valeur des fréquences alléliques mais seulement le fait que le
gène est ou n’est pas polymorphe.
Or si un gène polymorphe présente un allèle A1 très fréquent, à 99 % et un allèle
rare A2, à 1 %, la très grande majorité des individus sera constituée d’homozygote A1/A1 et
une minorité sera hétérozygote A1/A2 (les individus A2/A2 étant sans doute exceptionnels,
comme on le verra plus tard grâce à la relation de Hardy-Weinberg). Par contre si un gène
polymorphe présente deux allèles B1 et B2 de fréquences sensiblement égales (1/2), un
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
grand nombre d’individus sera hétérozygote.
La relation de Hardy-Weinberg permet de prévoir que la fréquence des hétérozygotes
sera égale à :
Dans les deux cas précédents, on obtient pour l’hétérozygotie des valeurs réspec tives
de 1,98 % et 50 %, ce qui montre bien que la population n’est pas génétique- ment dans la
même situation de diversité pour ces deux gènes di-alléliques. On notera en effet que le taux
H d’hétérozygotie tend vers une valeur maximale Hmax pour des valeurs égales des
fréquences alléliques.
Pour un gène polymorphe présentant n allèles différents (avec n fréquences alléliques
pi, i variant de 1 à n) il existe n homozygotes et n(n – 1)/2 hétérozygotes possibles (encart
1.1). Si les n allèles sont équifréquents, la valeur de cette fréquence allélique sera égale à 1/n
et la valeur du taux d’hétérozygotie sera égale à :
Pour un gène di-allélique la valeur de Hmax est égale à 50 % (voir figure 2.3) ; mais
pour un gène polymorphe avec 15 ou 20 allèles, comme il en existe dans le complexe majeur
d’histocompatibilité chez l’homme, la valeur de Hmax est égale à 93 ou 95 %. Cependant la
valeur réelle de H dans la population peut être très inférieure à Hmax si les fréquences
alléliques sont différentes parce qu’un allèle est très fréquent (en effet le terme pi2
correspondant à cet allèle prend alors une grande importance dans la formule de H, comme
dans le premier exemple où H = 1,98 % quand Hmax = 50 %)
On définit le taux moyen d’hétérozygotie d’une population comme la moyenne des taux
d’hétérozygotie pour un grand nombre de gènes étudiés (tableau .8.). Il constitue une
mesure de la diversité génétique globale plus précise que le degré de polymorphisme. Mais
celui-ci est également utile comme indicateur simple et direct du pourcentage de gènes
polymorphes dans la population ou l’espèce.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Tableau 8. degrés de polymorphisme et taux d’hétérozygotie pour plusieurs gènes dans trois
populations fictives.
population I II III
Gène A allèle A1 0,5 0,7 0,9
allèle A2 0,5 0,3 0,1
Degree de polymorphisme 75 % 75 % 50 %
Les populations I et II ont un même degré de polymorphisme car elles présentent trois
gènes polymorphes sur quatre, contre deux seulement dans la population III. Cependant
par le calcul du taux moyen d’hétérozygotie, on peut conclure que la population I présente
plus de diversité que la population II, notamment en raison du fait que le gène D y est
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
présent sous la forme de quatre allèles presque équifréquents alors qu’il n’est présent dans
les populations II et III que sous trois et deux formes alléliques d’une part, et des
fréquences très différentes entre elles d’autre part.
La population III est dépourvue de certains allèles et présente, pour les gènes
polymorphes, des différences de fréquences beaucoup plus prononcées que dans les autres
populations. Cette situation de moindre diversité est typiquement retrouvée dans toutes les
petites populations isolées d’Amérique ou d’Océanie. Cette particularité sera expliquée par
les phénomènes de dérive génétique .
La diversité estimée sur plusieurs dizaines de gènes chez l’homme, la souris et la
drosophile donne des valeurs respectives de 31, 29 et 42 % pour le degré de poly-
morphisme, et 10, 9 et 12 % pour le taux moyen d’hétérozygotie.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
VII 1. La population
Pour l’écologiste une population est un ensemble d’individus de même espèce. Les
individus d’une population peuvent communiquer entre eux. Ils peuvent aussi interagir:
s’apparier pour se reproduire, entrer en concurrence pour l’utilisation de ressources communes
(nourriture, sites de pontes ou de nidification, abris), coopérer pour une meilleure exploitation de
ces ressources ou pour se défendre contre les prédateurs, se transmettre des parasites ou des
maladies.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
VII..2.1.1.La densité brute : c'est le rapport du nombre total d'individus d'une population (ou de
sa biomasse) à la surface totale du milieu occupé par cette population.
VII.2.1.2.La densité écologique : c'est le rapport existant entre l'effectif total de la population
(ou sa biomasse ou son poids sec) et la surface d'habitat réellement disponible..
Le taux brut de natalité s'exprime par le nombre de naissances pour mille individus et par
an. A côté de ce taux, on peut aussi distinguer le taux net de reproduction qui correspond au
nombre total des naissances produites par chaque femelle féconde .C’est le taux de
multiplication par génération
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
La mortalité minimale ou le taux de disparition des individus dans les conditions de vie
optimales de la mortalité réelle ou écologique caractérisant la disparition des individus dans des
conditions d'environnement données. Cette dernière, n'est pas constante mais varie en fonction
de la population considérée et des facteurs du milieu.La mortalité minimale est théorique, car
elle représente le taux de disparition des individus à l'absence des facteurs limitants qui,
pratiquement ne peuvent pas manquer.
Les courbes de survie fournissent une bonne répartition de la mortalité naturelle dans la
population. On distingue trois grands types de courbes de survie (I, II, III) (Fig.2) qui traduisent
trois sortes de mortalités naturelles. Une courbe de survie est une représentation graphique de la
variation du logarithme décimal des effectifs N en fonction du temps t.
Le type I est une courbe convexe et correspond à une mortalité faible au stade jeune mais qui
devient forte par la suite. Il s'observe dans la population humaine.
Le type II est une courbe plus ou moins linéaire qui traduit un taux de mortalité constant tout au
long de la vie de l'espèce. Il a été observé chez l'hydre verte.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Le type III est une courbe concave qui correspond à une forte mortalité juvénile (au stade jeune),
mais qui décroît rapidement au stade adulte. Cette courbe a été observée chez le rouge-gorge.
VII.2.3.Le Sex-Ratio
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
part et d’autre d’une médiane puisque la mortalité n’affecte pas de façon égale les deux sexes en
fonction de l’âge(fig.3) .
On peut donner une représentation simplifiée d’une pyramide des âges en distinguant trois
groupes dans les effectifs de toute population: celui des individus jeunes, en période de pré
reproductive, celui des adultes (période reproductive) et celui des individus âgés qui ne sont plus
féconds (période post-reproductive ou sénile).
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
VIII- La croissance des populations naturelles
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
VIII .1.2.L’accroissement démographique logistique(croissance en présence des facteurs
limitant)
Dans ce cas, le milieu n’est plus infini mais possède une capacité limite qui est le nombre
maximal d’individus d’une population stable qui peuvent vivre dans un milieu au cours d’une
période relativement longue. Cette capacité limite est notée K et varie fortement en fonction du
milieu pour une même population. K représente la résistance du milieu. La résistance du milieu
sera d’autant plus grande que la densité de population sera importante.
L’équation qui régit l’accroissement démographique devient alors :
dN/dt = r maxN (K– N)/K ; N : taille de la population ; t : temps ; K : capacité limite de milieu ;
r max: taux d’accroissement maximal. La courbe obtenue pour cette équation a une forme en S.
La population a une taille qui croit rapidement au départ (comme dans une croissance
exponentielle) puis qui atteint une limite : la capacité limite du milieu.
Dans une population naturelle, les facteurs limitants, propres au milieu (facteurs
extrinsèques) ne manquent jamais. Ils diminuent la natalité et augmentent la mortalité. Ces
facteurs traduisent aussi, la résistance du milieu qui s'oppose à l'accroissement des effectifs,
lorsque la population devient nombreuse. Les facteurs intrinsèques, propres à l'espèce considérée
et les facteurs intrinsèques liés au milieu, combinent leurs effets pour ajuster les effectifs à une
valeur donnée. Dans un milieu aux ressources limitées, la croissance d'une population, ne peut
être pendant longtemps de nature exponentielle, car la résistance que lui offre ce milieu se
manifeste de façon plus intense que les densités sont plus fortes.
Des expériences réalisées au laboratoire, démontrent bien que la résistance du milieu est
d'autant plus grande que des effectifs sont plus élevés. Considérons l'expérience de PEARL
réalisée sur la croissance de la levure (Saccharomyces cerevisiae) en 1925.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Tableau .9. Evolution de la croissance de la levure de pain selon l'expérience de Pearl(1925)
4 71,1 42,1
6 174,6 103,5
8 350,7 176,1
10 513,3 162,6
12 594,1 81,1
14 640,8 46,4
16 655,9 15,1
18 661,8 5,9
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Les espèces ayant une croissance de type exponentiel sont des stratèges r : espèces à
croissance rapide dans des milieux imprévisibles. Lorsque les conditions sont favorables, elles
pullulent. Lorsque les ressources sont épuisées, la mortalité est de type catastrophe : la
quasitotalité de la population meurt. Leur démographie est donc en dents de scie. C’est le cas des
mouches à viande. De telles espèces sont aussi appelées espèces opportunistes.
Les espèces ayant une croissance démographique de type logistique sont des stratèges K :
espèces dont les individus ont une durée de vie longue dans un milieu stable qui leur laisse le
temps de s’installer. C’est le cas de l’homme. Ce sont des espèces dites spécialisées ou
compétitrices .Néanmoins, ces deux modèles de base sont aujourd’hui considérés comme
simplistes. Tous les intermédiaires entre des deux grandes stratégies sont possibles. De plus, ces
modèles sont modulés lors de la confrontation au milieu naturel où les populations ne sont pas
isolées .
- les milieux prévisibles occupés par des espèces à durée de vie longue,
- des milieux imprévisibles occupés par des espèces à durée de vie longue
- et des milieux imprévisibles occupés par des espèces à durée de vie courte (le milieu devient
alors prévisible car il ne change pas pendant la durée de vie des individus).
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
VIII.4.3.Populations stables
Les populations stables, sont des populations naturelles qui présentent des oscillations de
faible amplitude autour d’une valeur moyenne. Elles caractérisent généralement des espèces de
grande taille où les facteurs biotiques sont contraignants. Exemple : des populations d’arbres
dominants dans une forêt primitive ou un cheptel ovin en Tasmanie . Ces populations sont
appelées logistiques.
VIII.4.4.populations cycliques
La majorité des espèces animales, mais aussi de nombreuses espèces végétales herbacées
présentent des variations cycliques de leurs effectifs. Les fluctuations peuvent être saisonnières
(cas des Copépodes), annuelles (Thrips du Rosier), pluriannuelles (Lemmings). Ce sont des
espèces opportunistes.
Il est rarissime que les individus constituant une population naturelle soient répartis de
façon régulière à la surface de leur biotope, sauf pour les plantes cultivées. Les espèces végétales
sont généralement réparties au hasard, alors que les populations animales ont une distribution en
agrégats.
Les milieux naturels ne sont ni uniformes dans l’espace, ni dans le temps. Soit un espace
composé d’une multitude d’éléments distribués au hasard. Ces éléments diffèrent en fonction des
caractères abiotiques et biotiques , Si l’on se place du point de vue de la population, il existe
trois utilisations possibles du milieu :
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
– cas B : une utilisation globale indifférenciée de la population, mais avec spécialisation des
individus car chaque individu n’exploite qu’un type de ressource. C’est une espèce généraliste
composée d’individus spécialisés.
– cas C : une utilisation sélective du milieu par l’ensemble de la population. C’est une espèce
spécialiste.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
migre obliquement à travers les horizons supérieurs pour venir s’accumuler au bas des pentes ou
dans des dépressions.
Les facteurs topographiques façonnent donc des groupements végétaux et situent des zoonoses à
des étages bien définies. Ces derniers sont sous la dépendance des facteurs mésologiques.
IX.2. Influence des facteurs climatiques
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
*/ des espèces mésophiles; ex.: Charme
*/ des espèces xérophiles; ex.: Cactus.
La neige est un facteur écologique important en montagne et sous les climats froids où elle
joue vis-à-vis de la végétation un rôle de réservoir d’eau ainsi que de protection contre la
dessiccation et le froid (les sols sont rarement gelés sous leur couverture de neige). Certaines
associations chionophiles (chion = neige) supportent un enneigement allant de huit à onze mois.
Elles groupent des espèces à période de végétation très courte, capables de se développer et
même de fleurir sous la neige, puis de fructifier dès la fonte.
IX.3. Influence des facteurs édaphiques
La répartition des biocénoses est liée à l’ensemble des caractères physiques et chimiques du
sol. Les facteurs édaphiques, qui paraissent jouer le rôle le plus important dans le déterminisme
des groupements végétaux, peuvent être énumérés comme-suit:
*/ teneur en eau
*/ teneur en éléments minéraux
IX.3. 1. La teneur en eau
Son influence sur la localisation des êtres vivants peut être illustrée par la zonation de la
végétation qui s’établit autour des mares, des étangs ou des lacs. En fonction du gradient
d’humidité décroissant existant de l’eau libre vers l’intérieur des terres, les groupements se
répartissent, selon leur degré d’ hygrophylie, en ceintures plus ou moins concentriques. Leur
nature dépend de la profondeur de l’eau le long des rives, de sa composition chimique (sels
minéraux, matière organique, acidité), de ses variations de niveau (importance de la durée des
périodes d’émersion), en fin du substrat.
IX.3. 2. La teneur en éléments minéraux
- Le calcium joue un rôle essentiel dans la nutrition minérale des végétaux, mais leur
comportement vis-à-vis de cet élément est très variable. Certaines espèces, dites calcicoles, se
développent sur des sols où le calcium abonde, d’autres dites calcifuges, n’en supportent pas une
concentration élevée; des espèces intermédiaires semblent indifférentes. Les plantes calcicoles
sont en général des neutrophiles ou basiphiles; les calcifuges sont des acidiphiles.
- Le sodium: les sols salés sont impropres à la vie de la majorité des espèces végétales.
Certaines sont colonisés par une flore très spéciale dite Halophyte, ex.: Salicornia, Atriplex,
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Salsola, Suaeda. On observe généralement une zonation de différents groupements végétaux
halophiles fonction d’un gradient de salinité: tolérance.
IX .4. Influence des facteurs biotiques
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Un autre exemple mérite d’être évoqué: il s’agit du cas spectaculaire de l’élimination des
cactus d’Australie (Opuntia stricta; Opuntia inermis). Ces deux espèces, introduites
d’Amérique en Australie, ont envahis d’immenses surfaces. Elles sont devenues une menace pour
les cultures et les pâturages. Par l’introduction d’un papillon (Cactoblastis cactorum), l’aire de
distribution des deux cactus a régressé considérablement. Ce papillon, au stade de chenille, se
nourrit des pousses des cactus.
IX .5.3. Le parasitisme
Le parasitisme est l’association de deux organismes animaux ou végétaux d’espèces
différentes vivant l’un de l’autre. Il implique que le prédateur s’installe de façon permanente (exo
parasitisme) ou même à l’intérieur de sa proie (endoparasitisme). En ce sens restreint; le
parasitisme oblige le prédateur à posséder d’importants organes de fixation (crochets, ventouses)
qui empêchent l’hôte de se débarrasser de lui. La victime (= l’hôte) n’est pas tuée par son parasite
ou l’est le plus tard possible: les chenilles parasitées par les larves d’ichneumon ne meurent qu’à
la métamorphose de ces larves.
On connaît de très nombreux cas où un végétal s’installe sur un autre et vit au dépend de
ses tissus. Le gui fixé sur un arbre (pommiers, peupliers, chêne) absorbe de l’eau et des sels
minéraux de son hôte par l’intermédiaire d’un suçoir; la petite cuscute, au port lianoïde enserre
son support (trèfle, diverses légumineuses, fourragères, vigne, lin, ortie, houblon,...) et y envoie
des suçoirs dont les vaisseaux se raccordent à ceux du bois et du liber, de la plante parasitée, lui
permettant ainsi de prélever eau, sels minéraux et substances organiques. Le cytinus vit sur les
racines de cistes, les orobranches, le genet, le thym.
Le groupe des champignons renferme le plus de parasites; ceux-ci peuvent suivant les
espèces attaquées des angiospermes ou d’autres groupes. Parmi les maladies les plus fréquentes
provoquées par les champignons il y a les rouilles et l’ergot du seigle.
La rouille noire (Puccinia graminis) est une espèce de champignon parasitant le blé.
En 1944, Norman Borlaug, un phytopathologiste, se rendit au Mexique pour lutter contre une
épidémie de rouille noire à l'origine d'une famine généralisée. En croisant différentes variétés de
blé du monde entier, il obtint un hybride résistant à la rouille et à haut rendement.
Claviceps purpurea est un champignon qui prend successivement trois formes : le sclérote
(Sclerotium clavus), masse mycélienne noire violacée cassante, blanchâtre à l'intérieur, remplace
le grain, puis tombe sur le sol où elle se conserve l'hiver. Au printemps le sclérote germe
produisant plusieurs sphères pédicellées renfermant des périthèces, C'est la forme téléomorphe
Claviceps purpurea. Les asques renferment 8 ascospores filiformes qui vont contaminer les
stigmates d'un hôte (Poacée) puis l'ovaire, où le mycélium forme un capuchon blanc, c'est la
forme conidienne (Sphacelia segetum). Les conidies produites dans un miellat sont disséminées
par les insectes ou par le vent. Lorsque la production de conidies cesse, la forme sphacélienne
évolue en sclérote.
IX .6.1. Définitions
Ce sont les interactions qui se manifestent à l’intérieure d’une population donnée. Les
actions s’exerçant entre individus d’une même espèce sont dépendantes de la densité. On peut
distinguer les effets dépendants du groupement.
Les relations intraspécifiques entre organismes de la même espèce sont d’ordre:
*/ trophique (eau, aliment, éléments minéraux);
*/ spatiale (site de ponte ou de nidification, abris);
*/ reproductif (partenaires sexuels).
On reconnaît deux types différents de compétition selon qu’il y a ou qu’il n y a pas action
directe entre les individus ou les populations en concurrence. Dans le premier cas on parle de
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
compétition par interférence. Celle-ci peut être active, lorsqu’un comportement de type agressif
oppose les concurrents (défense du territoire, d’une proie, d’un partenaire sexuel), ou passive
lorsque, les compétiteurs s’ignorant, elle se fait par l’intermédiaire de substances chimiques
sécrétées ou excrétées (phénomène signalé notamment chez des organismes aquatiques et divers
micro-organismes et végétaux). Lorsqu’il n y a pas action directe entre les organismes en
concurrence on parle de compétition par exploitation: la compétition résulte du fait de
l’utilisation des ressources communes par l’un des concurrents diminue leur disponibilité pour
l’autre.
IX .6.2. Effet de la compétition interspécifique
La compétition intraspécifique, dont l’intensité croit avec la densité de la population (et la
raréfaction des ressources), aurait, dans beaucoup de populations, une fonction régulatrice. Ce
serait le mécanisme de la rétroaction densité-dépendante.
Si la compétition intraspécifique agit à travers les individus, ses effets se font sentir non
seulement sur la qualité et les performances de ceux-ci mais aussi sur leur nombre et sur la
structure de la population (répartition spatiale, organisation éthologique). La régulation est la
conséquence de tout cela.
Les effets de la surdensité sur la qualité et les performances des individus sont multiples:
affaiblissement physiologique, ralentissement de la croissance individuelle, diminution de la
fécondité et de la longévité, modifications du comportement. De tous ces effets il résulte non
seulement une diminution de la densité mais aussi, éventuellement, une modification de la
composition génétique de la population (par suite de phénomènes de mortalité sélective ou
d’émigration sélective) et de sa structure sociale .
Lorsque la compétition intraspécifique résulte de la raréfaction progressive des ressources
et qu’elle se traduit soit par des ajustements comportementaux (accroissement du territoire,
émigration) soit par une baisse de la fécondité, la rétroaction qu’elle instaure peut opérer avec des
délais courts ou relativement courts et stabiliser la population à une densité d’équilibre fixée par
la quantité des ressources disponibles.
Lorsque la surpopulation entraîne une dégradation de la qualité de l’environnement
(réduction de la production alimentaire ou du couvert végétal, accroissement de la prédation ou
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de la charge parasitaire), ou une modification de la structure génétique de la population, les effets
peuvent s’en faire sentir encore sur des générations suivantes.
Chez les végétaux, les conséquences de la compétition intraspécifique sont particulièrement
évidentes dans le cas des arbres forestiers. Une démonstration directe en est donnée par la
pratique de l’éclaircissement des taillis ou des jeunes futaies. Si l’on prélève des « carottes » dans
les troncs des sujets conservés sur pieds quelques années après que le boisement a été éclairci, on
trouve que les stries d’accroissement annuel, très étroites tant que les densités étaient élevées,
deviennent beaucoup plus larges pour la période ayant suivi l’éclaircissement.
L’accélération de la croissance est bien sûr également évidente sur les sections de troncs
effectuées plusieurs années après la coupe des sujets en excès. Tout cela témoigne de l’influence
favorable qu’a présentée pour la croissance des troncs la diminution de compétition
intraspécifique.
L’importance de la compétition intraspécifique pour les populations d’arbres forestiers est
aussi attestée par la diminution du nombre de sujets à l’hectare pendant la maturation des
boisements, c’est-à-dire, quand on suit la gradation suivante:
Gaulis perchis taillis futaie.
Dans les forêts naturelles, l’intensité de la compétition pour la lumière interdit la croissance
des jeunes plants. Aussi la régénération ne peut s’effectuer que par la chute des arbres les plus
âgés lors des tempêtes (chablis). Il se constitue ainsi des clairières qui permettent la germination
des semis et la croissance des jeunes plants qui disposent alors d’un éclairement suffisant.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Exercices proposés
Exercice 1
Soit deux bouquets de fleurs dont les proportions de fleurs rouges, roses, et blanches sont
variés. Le premier bouquet est composé de 85 fleurs rouges, 38 roses et 27 blanches, et le
second avec 22 fleurs rouges, 40 roses et 102 blanches,
Exercice 2
Chez la drosophile, la forme des yeux est contrôlée par un locus polymorphe à deux
allèles codominants A et B, situés sur le chromosome X. Le caractère "Bar" est gouverné par
l'allèle B et l'hétérozygote présente un oeil "réniforme". Une population est constituée de:
Exercice 3:
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Soit une population bovine présentant à la génération n la répartition suivante dans les
deux sexes.
- Calculez les fréquences alléliques ; chez les femelles puis à l’échelle de la population
Exercice 4
QCM 1
Indiquez la(les) proposition(s) exacte(s) dans les conditions de l’application de la loi de Hardy et
Weinberg :
A. Si p est la fréquence de l’allèle A et q est la fréquence de l’allèle B, la fréquence des
homozygotes AA est pq.
B. Si p est la fréquence de l’allèle A et q est la fréquence de l’allèle B, la fréquence des
hétérozygotes AB est 2pq.
C. La fréquence des allèles ne varie pas d’une génération sur l’autre.
D. La fréquence des génotypes varie d’une génération sur l’autre.
E. La population peut présenter une forte consanguinité.
QCM 2
Parmi les propositions suivantes, indiquer celle(s) qui fait(font) partie des conditions
d’application de la loi de Hardy et Weinberg :
A. Population de taille réduite (isolat de population).
B. Absence de migration des populations.
C. Panmixie.
D. Allèles d’expression récessive.
E. Absence de mutation.
QCM 3
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Parmi les propositions suivantes, indiquer celle(s) qui est(sont) exacte(s) dans les conditions de
l’application de la loi de Hardy et Weinberg :
A. Si p est la fréquence de l’allèle A et q est la fréquence de l’allèle B, la fréquence des
homozygotes AA est p2.
B. Si p est la fréquence de l’allèle A et q est la fréquence de l’allèle B, la fréquence des
hétérozygotes AB est 2pq.
C. Absence de migration des populations.
D. Croisements au hasard.
E. Allèles d’expression récessive.
QCM 4
Pour qu’une population atteigne l’équilibre de Hardy-Weinberg, toutes les conditions suivantes
sont nécessaires sauf une, laquelle ?
A. La population doit être grande et largement ouverte.
B. La méiose des individus doit être normale.
C. Le taux de mutations doit être nul au niveau du locus considéré.
D. Aucune sélection ne doit intervenir.
E. Les unions doivent se faire au hasard.
Exercice 5
Dans la population humaine, la taille plus courte de l’index par rapport à l’annulaire
semble être gouvernée par un gène dont le mode d'expression est lié au sexe qui serait dominant
chez les mâles et récessif chez les femelles.
Un échantillon de mâles de cette population a 120 index courts et 210 longs.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Calculez les fréquences attendues d’index longs et courts dans la population femelle de cette
population.
Exercice 7
Chez le bétail de la race Shorthorn, le phénotype CRCR est rouge, CRCB est rouan, et
CBCB est blanc.
a. Si 108 animaux rouges, 48 blancs, et 144 rouans se trouvent dans un échantillon de Shorthorn
de la vallée centrale de la Californie, calculez les fréquences estimées des allèles CR et CB dans
le pool de gènes de la population.
b. Si cette population est complètement panmictique, quelles seraient les fréquences zygotiques
attendues de la prochaine génération avec la loi de Hardy-Weinberg ?
c. Comment les données de l’échantillon (a) se comparent-elles avec les prévisions pour la
génération suivante de (b) ?
d. La population de la question (a) est-elle en équilibre ?
Exercice 8
On étudie une population où les fréquences génotypiques pour un locus diallélique sont à
la génération n de 0,1; 0,4; 0,5 chez les femmes et de 0,7; 0,2; 0,1 chez les hommes. Calculez les
fréquences alléliques à ce locus après deux générations de panmixie (c'est à dire à n+2).
Exercice 9
Chez une race de volailles de luxe et de prestige , Le caractère du plumage est sous le
contrôle d'un seul locus. Le phénotype frisé est dû à l'hétérozygotie MNMF à ce locus. Un
homozygote MFMF a un phénotype [crépu], un MNMN a un plumage [normal].
Sur un échantillon de 1000 individus, on a trouvé 800 frisés, 150 normaux et 50 crépus.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
MM (crépu) Mm (frisé) mm (norma)
50 800 150
Exercice 10
En considérant un taux de mutation de 10-5 par gamète et par génération, quel sera le
changement de fréquence observé:
Exercice 11
Soit un locus polymorphe à deux allèles. En considérant des taux de mutation de l’ordre
de 10-5 et 10-6 (mutation réverse), quelles seront les fréquences d'équilibre de ces deux allèles ?
Exercice 12
Exercice 13
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Une lignée est maintenue avec un nombre indéterminé, mais très grand, de femelles et
seulement un mâle par génération. Quelle est la valeur approximative de l'effectif efficace pour
cette population ?
Exercice 1
F(RR)=85/85+38+27
F(RR)=85/150
F(RR)= 0.566
F(RB)=38/150 = 0.253
F(RB)= 0.253
F(BB)=27/150 = 0.18
6. Calcul des fréquences génotypiques du deuxième bouquet
F(RR)=22/22+40+102
F(RR)=22/164= 0.134
F(RB)=40/164 = 0.243
F(BB)=102/164 = 0.621
7. Calcul des fréquences alléliques du premier bouquet
La fréquence d'un allèle dans une population = Nombre d'allèles de ce type/Nombre total
d'allèles
La fréquence d'un allèle dans une population = Nombre d'allèles de ce type / 2×Nombre
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
d’individus
F(R) = 85×2+38/ 2×150 = 208/300
F(R) = 208/300= 0.693
Ou bien
F(R)= f(RR)+1/2f(RB)= 0.566+1/2×0.253 =0.566+ 0.126 = 0.692
F(B) = f(BB)+1/2f(RB)= 0.18+1/2×0.253 = 0.18+0.126= 0.306
Exercice 2
1 gène à 2 allèles XA et XB . XA et XB sont Co- dominants
males femelles
Normal XA 983 Normal XA XA 748
Bar XB 301 Réniforme XA XB 452
Bar XB XB 104
Exercice 3
1-Calcul de la fréquence d’alléle A ; f(A)
Fréquence d’alléle A chez les femelles
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
f(A) f=(2f1+f2)/2Nf
F(A) f=(2×49+42) / 2×100
F(A) f =0.7
Fréquence d’alléle A chez les males
f(A) m=m1/Nm
f(A) m=60/100=0.3
Ou bien f(A) m= 1- f(A) f= 1- 0.7= 0.3
2. Calcul de la fréquence d’alléle a ;f(a)
Fréquence d’alléle a chez les femelles
f(a) f=(2f3+f2)/2Nf
f(a) f=(2×9+42)/200
f(a) f=60/200=0.3
Fréquence d’alléle a chez les males
f(a) m
f(a) m=1-0.3=0.7
Fréquences alléliques dans la population globale
1- On calcule la Fréquence d’alléle A dans la population globale
F(A)=2/3 ×f(A)f+1/3×f(A)m
F(A)=2/3 ×0.7+1/3×0.3
F(A)= 0.6
2- la Fréquence d’alléle a dans la population globale
F(A)=1-0.6=0.4
Exercice 4
QCM 1 : B-C
QCM 2 :B-C-E
QCM 3 :A-B-C-D
QCM 4 :B-C-D-E
Exercice 5
p2 (BB) + 2pq (Bb) + q2 (bb) = 1
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Si nous supposons que la population est en équilibre de Hardy-Weinberg, nous pouvons
prendre la racine carrée du pourcentage de la population du génotype récessif(bb) (phénotype)
comme notre estimation de la fréquence de l’allèle récessif.
La fréquence de l’allèle b
q = √q2 = √9/900 = 0,1
f(b)= 0.1
La fréquence de l’allèle B
Comme p + q = 1, p=1-q = 1- 0.1 = 0.9
f(B) = 0,9.
Exercice 6
On Calcule les fréquences attendues d’index longs et courts dans la population femelle
Le phénotype courte de l’index est gouverné par un gène lié au sexe qui serait dominant
chez les mâles et récessif chez les femelles.
Phénotypes
Génotypes Mâles Femelles
CC [Court] [Court]
Cc [Court] [Long]
cc [Long] [Long]
Soit p la fréquence de l’allèle C, q la fréquence de l’allèle c,
alors p2 (CC) + 2pq (Cc) + q2 (cc) = 1.
Chez les mâles, l’allèle pour le doigt long est récessif c.
Alors : q = √q2= √210/(120 + 210) = √0,64 = 0,8
p = 1-q = 1 – 0,8 = 0,2.
Chez les femelles, l’index court est récessif.
Alors p2 = (0,2) 2 = 0,04 ou 4 % des femelles de cette population auront un index court.
Les 96 % restants auront des index longs.
Exercice 7
(a) On calcule les fréquences estimées des allèles CR et CB dans le pool de gènes de la
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
population.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
On étudie une population où les fréquences génotypiques pour un locus diallélique sont à la
génération n de 0,1; 0,4; 0,5 chez les femmes et de 0,7; 0,2; 0,1 chez les hommes. Calculez les
fréquences alléliques à ce locus après deux générations de panmixie (c'est à dire à n+2).
AA Aa aa
AA Aa aa
p♀ × p♂ p♀×q♂ + p♂×q♀ q♀ × q♂
AA Aa aa
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
pn+12 2 × pn+1 × qn+1 qn+12
À la deuxième génération, l’équilibre d’HW est atteint (les fréquences ne varient plus)
Exercice 9 :
Chez une race de volailles de luxe et de prestige , Le caractère du plumage est sous le
contrôle d'un seul locus. Le phénotype frisé est dû à l'hétérozygotie MNMF à ce locus. Un
homozygote MFMF a un phénotype [crépu], un MNMN a un plumage [normal].
Sur un échantillon de 1000 individus, on a trouvé 800 frisés, 150 normaux et 50 crépus.
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
MM Mm mm
Fr theo p2 2pq q2
eff theo p2 N 2pqN q2N
202.5 495
302.5
X 2 = Σ (eff theo- eff obs)/ eff theo = 114,8 + 187,9 + 76,88 = 379,6
ddl= 3 - 2 ; α=5%
Execrcice 10 :
En considérant un taux de mutation de 10-5 par gamète et par génération, quel sera le
changement de fréquence observé:
gamètes A et a
pn qn
A a
taux de mutation u :
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
/ gamète / génération
qn+1 = qn + upn
= pn (1-u)²
donc fd pn + x= pn (1-u) x f d
a) pn = 1 ; x=1000
b) pn = 0,5 ; x=2000
Conséquences :
La mutation seule aura un faible impact sur les populations car il faut un grand nombre de
générations pour que les changements soient détectables !
Cependant, les mutations sont un facteur important car elles créent de la variabilité
En combinaison avec un autre facteur (comme la sélection), la fréquence de l’allèle muté peut se
maintenir (voire s’accroître ! cas des résistances aux insecticides)
Exercice 11
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Soit un locus polymorphe à deux allèles. En considérant des taux de mutation de l’ordre de 10-5
et 10-6 (mutation réverse), quelles seront les fréquences d'équilibre de ces deux allèles ?
u = 10-5 v=10-6
p = p –up + vq
n+1 n n n
upn = vqn
upn = v(1-pn)
upn = v - vpn
pn (u+v) = v
pn = u/ u+v = pe
Exercice 12
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
β+ > β+β+ β+βs βsβs
[viable]
[mort]
Valeur sélective w1 w3
w2
Si w1 = w2 et équilibre atteint
+ + + s s s
ββ ββ ββ
Valeur sélective w1 = 1 w2 = 1 w3 = 0
Δp = pn qn [qn(w2-w3) + pn(w1-w2) ] /
OU qn+x = qx /1+x qx
Δp = 0 quand :
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Si w1 ≠ w2 et équilibre atteint
+ + + s s s
ββ ββ ββ
w1 w2 0
Δp =p q [q (w2-w3) + p(w1-w2) ]
Exercice 13
Une lignée est maintenue avec un nombre indéterminé, mais très grand, de femelles et seulement
un mâle par génération. Quelle est la valeur approximative de l'effectif efficace pour cette
population ?
Ne : effectif efficace : taille qu’aurait une population idéale soumise à la dérive, dont le
comportement génétique et l’évolution seraient les mêmes que ceux de la population étudiée.
Quand la répartition des sexes est inégale, Ne est approché par :
Ne= 4 N m N f / N m+ N f = 4 × 1× ∞ /∞ = 4
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Cours de Génétique et Dynamique des populations
Références :
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8. Kaeuffer R ., R Réale D., Pontier D., Chapuis JL and Coltman DW., 2008. Local effects of
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institut de recherche pour le développement. Marseille..
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