Saveurs 2018'09 (250)
Saveurs 2018'09 (250)
Saveurs 2018'09 (250)
SAVEURS
SAVEURS
250
L E M A G A Z I N E D E L ’ A R T D E V I V R E G O U R M A N D • N° 2 5 0 • O C T . - N O V . 2 0 1 8 • 5 €
Cuisine provençale • Saucisses maison • Grenade • Légumes-racines
73
Caille rôtie
au raisin et au
cerfeuil tubéreux
RECET TES
DE SAISON
inédites
PETITS PLATS
PROVENÇAUX
Bel./Lux. : 5,30 € - Port. (cont.) : 5,60 € - CH : 8,90 SFR - All. : 6,50 € - Can. : 9,99 CAD - ESP. : 5,60 € - USA : 9,99 USD - GR : 6,10 € - IT. : 5,60 € - Polynésie FR/S : 950 XPF - N. Cal./S : 950 XPF - N. Cal./A : 1 800 XPF - NL : 6,10 € - Ant./Réunion/Guy. S : 5,50 € - Maroc : 65 DH
L’ACCENT DU SUD
CHARCUTERIE
MAISON
Je fais mes
saucisses !
3’:HIKPNH=\UZUUV:?k@c@f@a@k";
T E N DA N C E
AMUSE-BOUCHES
Cuisines et tendances p. 8 Sur le feu p. 10
Casseroles solidaires p. 12 Les mots de
la faim p. 16 Restos et bistrots p. 18 Chez
mon caviste p. 20 Dessert du dimanche p. 22
CUISINER
24 GOURMET EN COUVERTURE
Légumes-racines et Cie. Il est temps de mettre
les tubercules, rhizomes et autres délicieuses racines
en pleine lumière.
33 ZOOM
L’ail noir. Cette préparation d’origine japonaise
permet de donner aux gousses de surprenantes notes
de champignon, de pruneau et de raisin sec. À goûter
76
d’urgence !
36 EN CUISINE
La noisette. Pas besoin d’être un écureuil pour 64
en raffoler. Ce petit fruit à coque nous fait entrer dans
l’automne avec délice.
64 SIMPLEMENT BON
Recettes végétariennes pour tous les jours.
68 DRESS CODE
Pain de viande aux pistaches.
102
RECEVOIR
92 70 MENUS DE SAISON
Variations gourmandes autour de six recettes
pour toutes les occasions.
82 COURS DE PÂTISSERIE
Tartelettes au café expliquées en détail par
48 Carl Marletti, notre chef pâtissier.
84 PORTRAIT DE CHEF
Jacky Ribault. Dans son nouveau restaurant,
VOYAGER
92 EN FRANCE EN COUVERTURE
Le Pays de Fontainebleau. À 70 km de Paris,
les souverains français, les peintres, la nature et les
sœurs bénédictines ont laissé ici un bien bel héritage.
114 À L’ÉTRANGER
Grenade. La ville andalouse exhale un parfum d’Orient
mêlé d’exubérances baroques. Un joyeux métissage, que
l’on retrouve dans les assiettes.
122 VIGNOBLE
Saumur-Champigny. Dans les caves souterraines
de cette appellation sont élevés des vins bien supérieurs
114 à l’image de petits vins légers qu’on leur assigne souvent.
GARNITURES
Nos offres d’abonnement p. 113 et 131
Carnet d’adresses p. 129 Index des recettes
du numéro p. 130 Nos fiches cuisine p. 131
et ornementales
Par Maëva Terroy.
Cosmique
Assiette en grès Enchanté
inspirée de la voie Nappe en lin brodée d’une
lactée pour manger à couronne de feuillages pour
la belle étoile. Assiette repas chics et mystiques.
à dessert, Monoprix, Nappe Saisons, Alexandre
21 cm, 5,99 €. Turpault, à partir de 299 €.
Potion
Ce sublime flacon
au look Belle
Époque abrite un
gin 100 % français
de haute volée.
Gin, Citadelle,
70 cl, 29,90 €.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
Insolite
Pour tartiner vos blinis, troquez vos œufs de saumon contre des œufs
de brochet fumés ! Ils sont fermes, frais et croquants.
Œufs de brochet, Petrossian, 125 g, 40 €.
À croquer
Fleurs comestibles aux parfums
étonnants. Mini-fleurs
comestibles, Marius Auda chez
Casino, 10 à 15 fleurs, 3,99 €.
Métallique
Réchauffez, grillez et décongelez vos tranches de
pain avec ce nouveau grille-pain au design rétro.
Exquis Grille-pain Distinta Flair, Delonghi, 100 €.
Manger du bœuf avec
les doigts, impossible ?
Ces tranches séchées nous
prouvent le contraire ! Beef
Jerky teriyaki, Flagrands
délices à La Grande Épicerie
de Paris, 25 g, 5,60 €.
Organique
Ce jus détox à base de
légumes verts est un
véritable cocktail bienfaisant
pour le corps.
Jus Gratitude,
Paf, 24 cl,
4,90 €.
Pépite
Ce petit pot abrite
une purée de
noisettes grillées bio
à tomber. Purée de
Détournés noisettes, Mille
Jouez les apothicaires en conservant vos thés en vrac et Une Huiles,
et autres produits d’épicerie dans ces flacons en verre. 100 g, 6,80 €.
Flacon déco, Jardiland, à partir de 5,95 €.
M. Terroy
Quoi de neuf dans
la sphère culinaire ?
Coup d’œil sur
les dernières actus.
Le Q.G. de la gastronomie
Imaginez un lieu en plein Paris où de grands Apprenez à faire les nouilles soba
japonaises, ou bien achetez-les toutes
noms de la gastronomie française seraient réunis, faites, dans cet atelier-boutique parisien.
dans un espace lumineux à ciel ouvert, calme
et végétalisé. Ce nouveau « ventre de Paris »
s’appelle Beaupassage. Parmi la dizaine de
Ça change de la galette !
commerces présents, on trouve un café Pierre Dans la vitrine d’un local lumineux parisien, deux splendides meules en granit transforment
Hermé, une cantine version gourmet par Anne- des graines de sarrasin 100 % bio en farine, devant le regard fasciné des passants. On se
Sophie Pic, une boulangerie-pâtisserie signée croirait à Tokyo. Sur une table, à côté, Olivier Campardou coupe avec régularité des soba
Thierry Marx, une boucherie-restaurant par qu’il vient de préparer. Ce sympathique agriculteur ariégeois, mordu de sarrasin, formé au
Alexandre Polmard, pointure en matière de Japon, propose deux cours hebdomadaires pour s’initier à l’histoire et à la confection de
viande de race maturée, ainsi que l’Allénothèque, ces nouilles à base de farine de sarrasin. L’atelier fait aussi boutique. On nous avait toujours
projet XXL de Yannick Alleno, proposant, sur dit que les soba avaient un petit goût de noisette torréfiée. On l’a vérifié ici. Sylvie Gendron
plusieurs niveaux, un restaurant, une cave à vins Atelier Soba, 75011 Paris. Farine de sarrasin : 4 € les 500 g. Soba faites à la main : 5 €
et une galerie dédiée à l’artisanat. Maëva Terroy les 200 g. Sobacha (infusion de sarrasin) : 6 € les 150 g. Le cours de 3 à 4 heures (vendredi
Beaupassage, 75007 Paris. Ouvert tous les jours, de 19 h à 22 h, dimanche de 11 h à 15 h) suivi d’une dégustation : 75 €.
horaires variables selon les commerces.
Du 19 au 25 novembre,
le monde fêtera la semaine
de la cuisine italienne !
DR
de la cuisine de sa mère. Derrière cette quête
familiale contemplative et émouvante se dessine
L’art en profondeur
M. Terroy
pour donner envie aux curieux en lumière des par ces œuvres produites in situ
de dépasser leurs a priori. M. T. vignerons atypiques du Roussillon. Vous partagerez devient une expérience unique. S. G.
Liste des participants sur Internet leur passion, leurs galères, leur détermination, Domaine Pommery. L’esprit
dès mi-octobre. leur goût de l’entraide et leur foi dans un vin naturel souterrain. Expérience Pommery #14.
au plus proche du terroir. Théo Torrecillas Jusqu’au 15 juin 2019.
Une faim
de Louve
Depuis deux ans, un
supermarché coopératif et
participatif a ouvert à Paris.
On y trouve des produits
de qualité à prix réduits.
Texte Emmanuelle Jary. Photos Claire Payen.
C
atherine vient de quitter quelques heures son
travail pour nous faire visiter le supermar-
ché La Louve dans lequel il faut montrer patte
blanche pour pouvoir entrer. À l’accueil, elle
tend son badge. Elle opère bénévolement comme les quelque
4 237 membres actifs de ce supermarché un peu spécial. Inspirée
du Park Slope Food Coop, une grande surface créée à Brooklyn
dans les années 1970, La Louve a ouvert en 2016 grâce à l’éner-
gie de Tom Boothe et Brian Horihan, deux Américains installés
à Paris, qui voulaient fournir des produits de bonne qualité à
Des étiquettes alertent sur la date de péremption
prix bas au plus grand nombre. des produits et incitent les coopérateurs à les choisir
Nous naviguons dans les différents rayonnages où l’on trouve en priorité afin de limiter le gaspillage.
de tout, comme dans n’importe quelle grande surface, mais à
des prix entre 10 % et 40 % moins élevés. Comment est-ce pos- consommer de la viande car les volailles et le bœuf de qualité
sible ? Pour pouvoir faire ses courses à La Louve, il faut dans étaient trop onéreux. La Louve achète des bêtes entières pour
un premier temps devenir coopérateur en achetant des parts, réduire au maximum les coûts. Installés en bas d’un HLM, les
et donc verser 100 € (10 € quand on est aux minima sociaux), 1 000 mètres carrés destinés à la vente réjouissent les occupants
puis travailler trois heures par mois dans le supermarché, pour du dessus tout autant que les Parisiens, et même plus… « Un
réceptionner les produits, les placer en rayon, nettoyer le maga- des coopérateurs vient de Metz », nous précise Jean-François,
sin, tenir la caisse… « Nous n’avons que huit salariés, or une un des huit salariés présents le jour de notre visite.
telle structure en nécessiterait au moins quarante », précise une
des coopératrices en plein service de réception de la marchan- Échange d’idées et de recettes
dise. Mère de trois enfants, cette dernière achète désormais 99 % Pour limiter le gaspillage et donc les pertes liées aux dates de
de ce qu’elle mange à La Louve. Les fruits et les légumes sont péremption, La Louve a mis en place un système d’étiquetage
100 % bio et si possible de production locale. Mais c’est aussi signalant un produit arrivé en fin de vie. On peut lire : « J’expire
beaucoup pour la qualité de la viande et des produits laitiers, ce soir, achetez-moi ». « En général, les gens l’achètent et, si
notamment de délicieux fromages, que les coopérateurs et donc besoin, ils le congèlent », explique un coopérateur en train de
les clients se réjouissent. Certains d’entre eux avaient cessé de ranger les rayonnages. On s’étonne d’un tel comportement
1 2
Buon appetito !
« Les plats de viande italiens
gagnent à être connus. »
La gastronomie italienne se résume trop
souvent à la qualité de ses plats de pâtes et
la richesse de ses antipasti et de ses dolce.
En selle ! Ses plats à base de viande, si on excepte
l’osso buco, sont moins célèbres. Classé par
« Les routes de France sont type de viande, le livre fait un comparatif des
belles et gourmandes, il serait découpes et cuissons italiennes et françaises
dommage de passer à côté. » avant de donner des recettes typiques de
C’est à un joli voyage que nous invite la péninsule. Un chapitre sur les contorni
Sébastien Formal en nous ouvrant les (accompagnements) vient clôturer l’ouvrage.
pages de son journal de bord. Pendant Rôtir, braiser, mijoter, Les cuisines de la
un an, ce jeune cuisinier amoureux cuillère d’argent, Phaidon, 304 p., 39,95 €.
des bons produits est parti à vélo
sur les chemins de l’Hexagone à la
rencontre de restaurateurs, artisans, La bible du végétal
producteurs, pêcheurs… Le livre est « Je me suis efforcé de cuisiner et de goûter toutes les
riche d’anecdotes sur les péripéties de plantes dont je parle pour mieux guider le lecteur. »
son voyage, de découvertes de produits L’objectif de l’auteur était de rassembler dans un ouvrage l’ensemble
régionaux, d’échanges avec des chefs des espèces de plantes alimentaires en se plaçant du point de vue
et des artisans. 50 recettes gourmandes du consommateur (et non du collectionneur). Sont donc répertoriés
ponctuent ce tour de France culinaire. ici des produits que l’on trouve sur nos marchés, dans les épiceries
Sébastien le cuisinier à vélo, ou dans nos jardins. Les textes, accompagnés de nombreux
Sébastien Formal, Larousse, 258 p., dessins, nous renseignent sur les variétés, l’histoire et les usages
24,95 €. liés à chacune des 700 espèces à découvrir au fil des pages. Une
encyclopédie accessible et d’une richesse documentaire incroyable.
Encyclopédie des plantes alimentaires, Michel Chauvet, Belin,
880 p., 69 €.
100 % plaisir
Héritage gourmand « J’ai mis au point des techniques
« Un patrimoine évolue en permanence, il en va ainsi des alternatives afin d’éviter de cuisiner
cathédrales comme de la recette de la quiche lorraine. » avec du gras. »
303, la revue culturelle des Pays de la Loire consacre un hors-série Le résultat (ou la silhouette du chef) est là pour
à la cuisine et à l’alimentation. Les contributeurs ? Des historiens, des prouver l’efficacité des recettes ! Si en plus
sociologues, des journalistes, des chefs, des critiques d’art et des architectes Jean-François Piège, exigeant gourmet, affirme
qui ont été invités à se pencher sur les arts culinaires et la gastronomie. qu’il s’est régalé en cuisinant sans matière
Le résultat est passionnant et instructif. On prend plaisir à lire des textes grasse, on peut lui faire confiance. La liste
qui nous font découvrir la naissance de la grande cuisine française ou des ingrédients et les techniques de cuisson
encore le métier de critique culinaire par notre consœur Estérelle Payany. finiront de convaincre les plus sceptiques.
Arts culinaires, Patrimoines gourmands, 303 arts, recherches, créations, Zéro gras, Jean-François Piège,
248 p., 28 €. Hachette Cuisine, 128 p., 19,95 €.
INSOLITE
Passion poisson
PARIS – Une configuration étonnante
à quelques centaines de mètres de la
place de la Bastille. Ebisu reçoit par deux
portes distinctes. L’une donne sur une
poissonnerie, l’autre sur un restaurant.
À l’intérieur, les deux établissements
communiquent : les produits frais du premier,
en provenance de Quiberon, servent à la
préparation des plats délivrés à la clientèle
du second ; les consommateurs qui ont
apprécié leur repas peuvent repartir avec
du poisson, et ceux venus pour acheter du Une déco élégante
L. Grandadam
ÉPURÉ
Authentique
Îlot breton et gourmand En face de l’étang de Vaccarès,
en pleine Camargue, ce mazet
VANNES – Ce natif de Questembert, formé beau produit marin ou terrien. Le style de autrefois repère de chasseurs,
chez Paineau, passé par l’école hôtelière de Thierry Seychelles ? Épurer et faire simple propose une cuisine locale préparée
Pontivy, a tout appris chez les grands avec adresse, audace, finesse. On aime la avec les produits de la mer. Le fils
(Gagnaire, Ducasse, Passard et les Pourcel) : divine langoustine XL aux pommes de terre est pêcheur en semaine et attrape,
la technique, le doigté, le maniement du façon spaghettis, avec sa sauce aux anchois, dans le golfe de Beauduc ou aux
le homard bleu cuit au barbecue, avec son Saintes-Maries-de-la-Mer, des
immanquable goût fumé caractéristique, loups, des bars et autres poissons
ses asperges blanches et vertes, sa sauce qu’il fait griller entiers sur la braise.
maltaise (une hollandaise à l’orange), mais La mère prépare des tellines à l’ail
aussi la pomme de ris de veau, morilles, et au persil servies froides et de
sauce carotte. On n’oublie pas les superbes délicieuses soupes de favouilles
desserts, comme ce formidable hommage et de poissons. Menu unique, mais
à la gourmandise sucrée bretonne : ça nous va bien tant la cuisine
pomme confite, caramel au beurre salé est authentique, simple et bonne.
et cacahuètes grillées, sabayon vanille. La terrasse est ouverte une grande
Sa demeure bleutée à colombages du cœur partie de l’année. E. J.
de Vannes a du charme mais il s’y sent à Mazet du Vaccarès, 13200 Arles.
l’étroit. Il devrait déménager l’an prochain Menu unique à 38 €. Ouvert vendredi
M. Rougemont
dans une maison noble pile sur l’arrière. G. P. et samedi, midi et soir, et dim. midi.
Thierry Seychelles, un chef Pas de CB. Réservation conseillée.
qui apprécie les bons produits ! Le Roscanvec, 56000 Vannes. Menus : 30 €
(déj.), 55 €, 70 € et 92 €. Carte de 65 € à 85 €.
En pleine nature
BAS-RHIN – Guillaume Kassel est le jeune qui monte en
Alsace, côté Vosges du Nord. Après avoir fait ses classes
chez les plus grands (Marcon, Pras, Putelat, Bacquié), il est
revenu depuis deux ans pour affiner le style du restaurant
L. Grandadam
familial. Et cette pension de famille, avec sa situation de La mozzarella de bufflonne est
moulin agrandi près d’un étang et de maisons troglodytiques, confectionnée sur place et s’invite
devient une belle et grande table. On adore le pâté en croûte dans des assiettes gourmandes.
de légumes avec sa gelée de bouillabaisse, l’étonnant mariage
LOCAVORE
du bœuf d’Alsace et de la sardine bretonne, l’omble chevalier
La mozzarella di Parigi
avec ses petites girolles et courgettes ou le carré de cochon
« bien élevé » avec ses gnocchis au romarin. La carte des
vins fait le tour de France, et les jolis desserts (reine-des-prés
en crème brûlée avec framboises fraîches) emballent. Voilà PARIS – De la mozzarella de bufflonne et de fabrication locale ?
une maison d’avenir. Gilles Pudlowski Oui, c’est possible et même souhaitable car la mozzarella
di bufala ne voyage pas lorsqu’elle est confectionnée avec du lait
Au Vieux Moulin, 67320 Graufthal. Ch. : 60 € à 85 €. Suite : 135 €.
cru. Chez Nanina, le lait cru provient d’un élevage en Auvergne,
Menus : 14 € (déj., sem.), 32 €, 45 € et 58 €. Carte : de 55 € à 75 €.
Restaurant fermé le lundi (sauf pour les résidents). et pour confectionner les boules de fromage, Julien Carotenuto,
mi-italien mi-français, s’est associé à l’un de ses cousins napolitains
pour créer ce miracle à Paname. Tous les jours de la semaine,
il prépare donc avec Franco Picciuolo des tresses et autres boules
délicieuses. Elles sont conservées dans du petit-lait et, attention,
il ne faut jamais les mettre au réfrigérateur mais les garder
à température ambiante pendant 48 h maximum. Et là, quel délice.
Comme un bonheur n’arrive jamais seul, la maison propose des
scamorza (fromage à pâte filée recuite et fumée) et de la ricotta
(préparée avec le petit-lait de la mozzarella) du même acabit. Sur
place, on peut déguster des assiettes de fromage et de charcuterie
et des paninis confectionnés à la demande avec le meilleur des
produits de la Botte. Une pépite. Emmanuelle Jary
Nanina, 75011 Paris. Assiette dégustation : 15 €. Mozzarella di bufala :
Guillaume Kassel est revenu en Alsace
3 € les 100 g. Ouvert de 10 h à 20 h 30 du lundi au jeudi, et de 10 h à 22 h
pour reprendre le restaurant familial.
DR
le vendredi et le samedi.
2 EN 1
DR
Et de trois !
PARIS – De 2013 à 2018, la joyeuse équipe de copains de Papa
Sapiens a ouvert trois lieux parisiens dédiés aux produits de qualité
des terroirs français, proposés en circuit court. Après deux épiceries,
ils lancent une adresse hybride, où l’on peut faire ses courses mais
aussi déguster les mets en vente, cuisinés par le chef Clément
Flumian. Des assiettes simples mais justes, variant selon le marché,
accompagnent les classiques du lieu comme le croque-monsieur,
le tartare d’Alexandre Polmard ou le homard snacké. Le jour de
notre venue, le melon charentais avec ses tranches fines de langue
de bœuf fumée ouvrit le bal avec fraîcheur. Suivit une dorade à la
cuisson impeccable accompagnée de haricots croquants et de
gnocchis fondants à souhait. Ici, le projecteur est placé sur le travail
des producteurs, mais la dextérité et la finesse du chef sont aussi à
saluer ! Le soir, le lieu se change en bar dans lequel les vins naturels
s’accompagnent de planches et grignotages de haut vol. Théo Torrecillas Une épicerie-restaurant dans
un cadre très tendance.
Papa Sapiens Feydeau, 75002 Paris. Carte autour de 25 €. Fermé le dim.
1 - Un bon basique montagne de Reims, de la vallée de la Marne et bulle historique des arômes de fleurs et de pêche.
Cette bulle fruitée (prune et poire), bien équilibrée de la Côte des Bars, dont dix grands crus (sur les Dotée d’une belle finesse, elle est croquante et
et construite autour des trois cépages cham- dix-sept) participent à cette bulle charnue et frui- joyeuse, avec sa finale de mirabelle. Champagne
penois, raconte des vendanges « à point » sur tée (citron, orange) qui porte l’empreinte de cette Devaux, Augusta brut, 23,90 €.
ces coteaux ouest de la montagne de Reims. union installée à Reims. Jacquart, Mosaïque,
Quarante crus livrés par soixante exploitants brut, 25 €. 6 - Au pays des grands crus
depuis 1961 offrent à ce brut un profil qui traverse Avec cette nouvelle cuvée issue de grands crus,
le temps comme une page d’histoire, celle du 4 - Le pinot noir en majesté c’est une invitation au voyage et à l’art de l’as-
sacre des rois de France à Reims. Prestige des Ce rosé est avant tout à forte dominante de semblage des 600 parcelles et 35 lieux-dits qui
Sacres, brut, 25 €. pinot noir, l’ADN du terroir de la Côte des Bars. entrent dans cette composition parcellaire de
Cette cuvée provient de raisins sélectionnés sur pinot noir. Une cuvée emblématique qui affiche
2 - Les palmes académiques les meilleures parcelles, en première presse (le l’identité d’un travail méticuleux et collectif de
Il était une fois une success story, celle d’une meilleur jus), issus d’une seule année de ven- la vigne et du vin. Gourmande et fraîche, cette
marque, propriété de la coopérative de Chouilly, dange, 2009. Sa couleur rosée est notamment méthode champenoise charismatique incarne
devenue le champagne le plus vendu au monde due à un ajout de 12 % de vin rouge. Le dosage le cousu main à la française. Mailly, Grand Cru,
après Moët & Chandon et Veuve Clicquot, grâce (7 g/litre de sucre) et un vieillissement pendant blanc de pinot noir, 38 €.
à sa cuvée prestige Palmes d’Or créée en 1985. quatre ans laissent exprimer toute sa richesse et
Ce champagne, élaboré uniquement les grandes son équilibre. Chassenay d’Arce, Confidences, 7 - Blanc de blancs millésimé
années, est un assemblage de chardonnay et rosé 2009, 57,50 €. Dans ses 28 km de caves mûrissent 28 millions
de pinot noir issus de dix grands crus. Du luxe à de bouteilles élaborées grâce aux approvision-
moins de 100 €. Nicolas Feuillatte, Palmes d’Or, 5 - Nouvel hommage nements des 750 vignerons réunis dans cette
brut vintage 2006, 90 €. Les caves coopératives racontent aussi des coopérative régionale des vins de Champagne
histoires de famille. Créée au xixe siècle par les (CRVC), à Reims. Les saveurs iodées de ce pur
3 - Une mosaïque de crus Devaux, cette maison est successivement diri- chardonnay mûri pendant dix ans se mêlent à
Un champagne au style singulier, idéal avec des gée par trois femmes devenues veuves, dont des notes rares et élégantes, comme l’amertume
langoustines, du crabe ou des crevettes, né d’un Augusta qui a donné son nom à cette cuvée vieil- chocolatée ou les fruits blancs miellés. Avec des
assemblage très chardonnay, issu d’une grande lie deux ans. Sans héritier, la marque tombe dans langoustes, un tartare de saint-jacques ou un
variété de parcelles de 1800 vignerons. Une l’escarcelle de l’Union Auboise dans les années risotto à la truffe. De Castelnau, blanc de blancs
Fondant chocolat
à la farine de châtaigne
Recette et stylisme Audrey Cosson. Photo Marie-José Jarry.
M. Balme
V. Lhomme
G. Czerw
FICHE
PAGE 131
WOK DE SAUMON,
CAROTTE
ET CÉLERI-RAVE
AU MIEL
I
ls poussent en secret, dans l’obscurité, sous la surface nutritif souterrain assure en outre la survie du végétal en
de la terre. Pour les voir et juger de leur grosseur, il période de froid ou de sécheresse.
faut les extraire, les arracher du sol nourricier et par Les légumes-racines ont une racine pivotante, c’est-à-dire
là même stopper leur croissance. Le peuple légumier une racine unique qui creuse dans le sol. Elle peut avoir une
n’échappe pas à une hiérarchie de classes. Au sommet forme allongée (salsifis, carotte, panais) ou ronde (betterave,
trône la caste des légumes-fruits (nés d’une fleur, comme la céleri-rave, radis, navet). Elle ne produit qu’un légume par
tomate ou la courgette), fleuron de l’aristocratie potagère. tige. Là réside la différence fondamentale entre légume-
Viennent ensuite les parties aériennes (les feuilles), flirtant racine et tubercule. Un plant de carotte (légume-racine)
avec la grande bourgeoisie puis, en queue de peloton, les donnera naissance à une seule carotte. Un plant de pomme
éléments souterrains, longtemps jugés bassement terrestres, de terre (tubercule) produira plusieurs pommes de terre. Les
rustres, grossiers, indigestes et donc indignes des estomacs tubercules ont des super-pouvoirs que les légumes-racines
des gourmets. n’ont pas : ils peuvent s’autoreproduire. Si l’on plante une
Mais le vent est en train de tourner ! Longtemps considérés pomme de terre, elle germera. Avec une carotte, rien de tel
comme parents pauvres des légumes et légumes du pauvre, ne se passera. Les tubercules (du latin tuberculum, « petite
les racines, rhizomes et autres tubercules prennent du galon, bosse ») sont gorgés d’amidon. Ils présentent l’avantage de
surfant sur la vogue des variétés anciennes. se conserver plusieurs mois.
Les rhizomes sont quant à eux des tiges souterraines gorgées
Racine, rhizome ou tubercule ? de réserves qui ont la particularité de se développer plus
Un point de vocabulaire s’impose. Les légumes souter- ou moins à l’horizontale. Leur multiplication est assurée
rains peuvent être des légumes-racines (dits « racines véri- par replantation de portions de tiges. Le topinambour et le
tables »), des rhizomes ou des tubercules. La racine d’une crosne, par exemple, sont des rhizomes.
plante a deux fonctions. Premièrement, elle ancre le végé- Nous avons tout intérêt à mettre fréquemment au menu
tal dans la terre en lui fournissant une base structurelle. les membres du « racines club », bio de préférence, car ils
Deuxièmement, elle absorbe les minéraux et l’eau contenus sont peu onéreux, se conservent bien et assurent pendant la
dans le sol, nécessaires à la croissance de la plante, et stocke saison hivernale un apport de vitamines, minéraux et oligo-
les réserves sous forme d’amidon et de sucres. Cet organe éléments. Tonus assuré jusqu’au printemps prochain ! v
FICHE
PAGE 131
BEIGNETS
DE SALSIFIS,
SAUCE TARTARE
GALETTES DE LÉGUMES
AUX NOISETTES
Végétarien
Préparation : 35 min. Cuisson : 40 min. Pour 10 pièces :
n 80 g de riz semi-complet n 160 g de flocons de quinoa
n 22 cl de lait n 50 g de noisettes n 1 carotte n 1 panais
n 1 oignon nouveau n 80 g de gruyère râpé n 1 œuf
n 2 c. à café rases de curry n 2 c. à soupe d’huile d’olive
n Sel, poivre
FICHE
PAGE 131
TARTE SUCRÉE
À LA PATATE
DOUCE, STREUSEL
AUX NOIX DE
PÉCAN
L’ail noir
D’abord consacré par les adeptes
des médecines douces, ce mets rare venu du Japon
a conquis ses lettres de noblesse gastronomique.
Texte Léa Delpont. Recettes et stylisme Audrey Cosson. Photos Marie-José Jarry.
A
u pays du Soleil-Levant, l’ail noir est depuis des fond de succès fulgurant dans l’univers de la restauration. La
siècles un alicament. Les Japonais, mais aussi les région d’Aomori, au nord, arrive en tête des huit préfectures
Coréens et les Chinois, lui attribuent de nombreuses japonaises où le ministère de l’Agriculture recense des produc-
vertus aphrodisiaques ainsi que thérapeutiques contre l’hyper- teurs : 1 020 kilos sur un total de 6 025 en 2015. Une association y
tension, le cholestérol, le diabète et à peu près tous les maux a vu le jour en 2013. Elle a déposé en 2015 la marque collective
de la terre… Pourtant, ses origines demeurent assez floues. Les Aomori Black Garlic, et initié la World Black Garlic Association,
Égyptiens en consommaient déjà 3 000 ans avant Jésus-Christ, derrière celui qui fait figure de pionnier, Shinichi Kashiwawaki.
et il aurait atteint le Japon, via la Chine, autour du viiie siècle. Un début de protection pour un produit dont de nombreux
Mais son usage gastronomique a moins de trente ans. L’ail noir imitateurs se sont emparés dans quantité de pays, avec plus
parfume tout ce qu’il touche d’un éclat balsamique doux et ou moins de bonheur.
puissant. Ce condiment est le fruit d’une subtile alchimie de « Tous les aulx ne permettent pas d’obtenir la même qualité : il
préparation, entourée de mythes et de secrets. Le résultat : des faut des variétés à grosse tête, charnue, et une technique longue
gousses à la chair anthracite, comme des bonbons de réglisse à maîtriser, que les Japonais gardent jalousement pour eux »,
mous dans leur gangue de peau restée blanche. Débarrassées explique Olivier Derenne, du site marchand Nishikidori. Le
de l’allicine sulfurée (malodorante et piquante), elles déve- spécialiste de la gastronomie japonaise, qui a introduit l’ail noir
loppent des saveurs confites de pruneau et de raisin sec, jusqu’à dans l’Hexagone auprès de 140 chefs étoilés en 2008, confie
des notes de champignon. n’avoir « jamais été autorisé à voir de près la fabrication ». En
France, quelques aventuriers s’y essayent aussi. Avec de belles
Méfiez-vous des contrefaçons réussites pour Laurent Girard, qui utilise de l’ail rose de Billom,
La production artisanale, soutenue par plusieurs publications ou Fanny Boutarin, productrice d’ail blanc dans la Drôme, et
scientifiques, a connu un essor considérable depuis dix ans sur créatrice de la société Ail Shake. v
FICHE
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AGNEAU CONFIT
AU CHOU-FLEUR,
CRÈME D’AIL
NOIR AUX FIGUES
On craque pour
les noisettes !
Ce petit fruit à coque se glisse dans plein de recettes salées
ou sucrées et nous fait entrer dans l’automne avec délice.
Recettes et stylisme Lucie Dauchy. Photos Martin Balme.
n 6 œufs n 150 g d’abondance râpée n 150 g de ■ Préchauffez le four à 200 °C. Préparez les légumes rôtis. Nettoyez
chanterelles n 1 c. à soupe de crème épaisse les carottes, épluchez-les en conservant 2 cm de jeunes fanes.
n 1 gousse d’ail n 6 brins de persil n Huile d’olive Coupez la courge en lamelles sans l’éplucher. Lavez et séchez les
n Sel, poivre oranges. Coupez 1 orange en rondelles.
■ Dans un plat allant au four, rangez les carottes, la courge et les
■ Préchauffez le four à 240 °C.
rondelles d’orange. Arrosez généreusement d’huile d’olive et de
■ Nettoyez les champignons. Faites-les sauter miel, ajoutez les feuilles de sauge, salez et poivrez. Enfournez pour
dans de l’huile d’olive, ajoutez l’ail haché et 4 brins 30 min, ou jusqu’à ce que les légumes soient bien caramélisés.
de persil ciselé. Salez et poivrez. ■ Préparez les magrets. Prélevez le zeste de la seconde orange
■ Séparez les blancs des jaunes d’œufs. Montez
à l’aide d’une râpe fine puis pressez son jus. Ouvrez les capsules
les blancs en neige avec une pincée de sel. de cardamome, retirez les graines qu’elles contiennent.
■ Fouettez les jaunes avec la crème épaisse, du sel
Concassez-les finement. Entaillez le côté gras des magrets à l’aide
et du poivre. Râpez le fromage, incorporez-le à la d’un couteau bien aiguisé, sans attaquer la chair. Salez et poivrez
préparation. Ajoutez délicatement les blancs montés généreusement les deux faces de chaque magret.
en neige, mélangez à l’aide d’une spatule souple. ■ Faites chauffer une poêle à feu vif. Placez les magrets côté gras
■ Dans une sauteuse allant au four, faites
dans la poêle, laissez fondre le gras lors de la cuisson, retirez
chauffer un trait d’huile d’olive. Versez la préparation l’excédent de graisse en cours de cuisson. Au bout de 8 min
et laissez dorer le dessous de l’omelette 2 min. (comptez le temps à partir du moment où les magrets sont dans
Enfournez pour 10 à 12 min ou jusqu’à ce que la poêle), tournez les magrets côté chair dans la poêle, ajoutez
l’omelette soit soufflée et bien dorée. le jus et le zeste d’orange ainsi que la cardamome concassée et
■ Servez aussitôt, parsemé du persil restant et
la cannelle. Saisissez-les magrets 2 min maximum puis stoppez
accompagné, par exemple, d’un mesclun assaisonné. la cuisson. Hors de la poêle, couvrez les magrets 2 min.
Notre conseil vin : un chignin-bergeron ■ Servez 1/2 magret par personne accompagné de légumes
rôtis et parsemez le tout de feuilles de sauge.
Notre conseil vin : un collioure rouge.
VELOUTÉ DE NAVETS
BOULE D’OR, CRÈME À L’AIL
Onctueux
Préparation : 25 min. Repos : 1 h. Cuisson : 30 min.
Pour 4 personnes :
n2 beaux navets boule d’or n 2 petites pommes
de terre n 1 oignon n 2 gousses d’ail n 2 tranches de
pain de campagne n 1 litre de bouillon de légumes
n 50 cl de lait d’amande n 10 cl de crème fleurette
n 3 c. à soupe d’huile d’olive n 4 brins de cerfeuil
n Quelques feuilles de shiso rouge n Sel, poivre
sacré poisson !
Peu fréquent sur les étals, il est très apprécié
des grands chefs pour la finesse de sa chair.
Texte Théo Torrecillas. Recettes et stylisme Delphine Brunet. Photos Éric Fénot.
SAINT-PIERRE ET MOULES,
SAUCE AU CURRY
Raffiné
Préparation : 30 min. Cuisson : 30 min. Pour 4 personnes :
n 1 gros saint-pierre vidé et paré n 1 litre de moules n 125 g de
crème épaisse n 90 g de beurre demi-sel n 1 botte d’oignons
nouveaux n 4 brins d’estragon n 4 pincées de curry n Sel, poivre
Saucisses
maison
Bonne chère
Vous ne vous êtes jamais senti une vocation de
charcutier ? Après avoir vu nos recettes, vous pourriez
bien changer d’avis. Recettes et stylisme Orathay Souksisavanh. Photos David Japy.
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SAUCISSES
AUX HERBES
e s o u d e v in,
e d ’h e r b e s, d’épic
Agrémenté bien p lu s q ue d e la v iande !
la saucisse, c’est
SAUCISSES VIGNERONNES
À la vôtre ! aromates. Réservez au frais le temps de préparer les boyaux.
■ Rincez abondamment les boyaux, puis faites couler de l’eau
Prép. : 1 h 10. Repos : 12 h. Cuisson : 40 min. Pour 6 personnes :
froide à l’intérieur de ceux-ci pour faciliter l’embossage et vérifier
n2 mètres de boyaux de porc (pour être à l’aise) n 1 filet d’huile leur état. Si vous utilisez des boyaux conservés dans le sel,
pour la cuisson à la poêle faites-les tremper 1 h au préalable.
■ Égouttez un boyau tout en le gardant humide, puis enfilez-le sur
Pour la chair n 500 g d’échine de porc n 500 g de poitrine de porc
assez grasse (sans la couenne) n 200 g de guanciale (en épicerie le tube d’embossage du hachoir ou sur un entonnoir à saucisse.
fine italienne) ou de ventrèche, ou de lard fumé n 400 g d’oignons Laissez dépasser le boyau de 10 cm. Amenez la chair jusqu’à
n 100 g d’échalotes n 37,5 cl de vin rouge n 10 baies de genièvre
l’extrémité du tube d’embossage puis tirer le boyau en chassant
n 8 clous de girofle n 2 feuilles de laurier n 2 c. à soupe d’huile
l’air et faites un nœud. Remplissez le boyau en poussant la chair
n 5 g de sucre n 13 g de sel n 3 g de poivre moulu
à saucisse, le plus régulièrement possible, sans trop le remplir :
le boyau ne doit pas être trop tendu pour éviter qu’il n’éclate lors
Ustensiles n 1 entonnoir à saucisse ou 1 hachoir à viande muni de de l’embossage ou de la cuisson. Mesurez la taille souhaitée des
1 grosse grille et de 1 tube d’embossage n 1 morceau de gaze saucisses à former, pincez les extrémités d’une portion et tournez
cette portion sur elle-même pour obtenir une saucisse (ne la
■ Émincez les oignons et les échalotes. Coupez le guanciale en coupez pas). Faites de même tout le long en laissant 0,5 cm entre
dés. Enfermez les baies de genièvre et les clous de girofle dans chaque saucisse : poussez la chair au besoin pour ne pas avoir
une petite gaze ou un filtre à thé. Chauffez 2 c. à soupe d’huile de saucisses trop remplies. Si des bulles d’air se forment, piquez
dans une sauteuse. Faites revenir les dés de guanciale puis avec une aiguille pour chasser l’air. Fermez la dernière saucisse
ajoutez les oignons et les échalotes. Lorsqu’ils commencent à en faisant un nœud. Répétez l’opération jusqu’à épuisement des
être tendres, versez le vin, ajoutez le sucre, le laurier et le pochon ingrédients. Réservez les saucisses au frais au moins 12 h avant
d’aromates. Faites cuire jusqu’à ce que le vin soit presque de les cuire ou de les congeler.
totalement évaporé : il ne doit rester qu’un petit fond. Retirez le ■ Pour une cuisson à la poêle, chauffez un filet d’huile sur
pochon d’aromates et le laurier. Laissez complètement refroidir. feu moyen et mettez les saucisses à cuire 20 à 25 min, en les
■ Demandez au boucher de hacher la viande, à la grosse tournant régulièrement jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées.
grille (pour avoir de la mâche). Si vous souhaitez le faire Vous pouvez également les cuire au four. Dans ce cas,
vous-même, coupez la viande en morceaux et passez-les au préchauffez le four en mode gril et chaleur tournante, à 220 °C,
hachoir en alternant les morceaux maigres et gras. puis déposez les saucisses sur une plaque ou un plat et
■ Mélangez la viande hachée avec les oignons au vin faites-les cuire 30 à 35 min, en les retournant à mi-cuisson.
complètement refroidis. Ajoutez le sel et le poivre, continuez de
mélanger à la main au moins 5 min pour bien répartir les Notre conseil vin : un brouilly.
SAUCISSE THAÏE
Relevé
Préparation : 1 h 10. Repos : 12 h.
Cuisson : 20 min. Pour 6 personnes :
n2 mètres de boyaux de porc (pour être à l’aise)
n1 filet d’huile pour la cuisson à la poêle
Pour la chair n 500 g de poitrine de porc grasse
(sans la couenne) n 500 g d’épaule ou d’échine
de porc n 75 g de bâtons de citronnelle n 100 g
d’échalotes n 40 g de pâte de curry rouge thaï
n 15 g de feuilles de lime n 20 g de nuoc-mam
n 20 g de sucre n 8 g de sel
FICHE
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SAUCISSES DE
CANARD AUX
CHAMPIGNONS
ET AU PORTO
VÉGÉTARIENNES
Cuisiner sans viande ni poisson, c’est facile ! La preuve
en images, avec ces plats simples qui égaient le quotidien.
Recettes et stylisme Coralie Ferreira. Photos David Japy.
p o iv ro n s et le s to m ates dans
Placez le s o sez-les d’huile Après l’avoir rincé, faites cuire
ll a n t a u fo u r, a rr
un plat a rs emez-les d’épices. le freekeh dans une casserole d’eau
d’olive et d e m ie l p u is p a à frémissement pendant 25 min.salée
xez
Faites dorer les tranches de halloumi Pour réaliser le houmousil,verlat, comiriandre,
à la poêle 2 min de chaque côté. les haricots blancs avec le peunrsfilet d’huile d’olive.
le zeste et le jus de citron et
Cocotte Kinto.
Une aubergine, u
céleri, de l’ail et dne carotte, un oignon, du Apr ès av oi r ém in cé les lég um es, faites-les
constituent la bas es herbes de Provence ve ni r av ec la sa ug e, le th ym et le romarin.
e de ce ragoût de re
légumes.
Pour acco
m
Faites dorer les pignons de pin et frire une polentapagner les légumes, pr
les feuilles de sauge pour la finition. crémeuse au ép
parmesan.arez
Pain de viande
aux pistaches
Recette et stylisme Delphine Brunet. Photos Éric Fénot.
Appétissant
Prép. : 30 min. Cuis. : 1 h 10. Pour 6-8 pers. :
n 500 g de porc haché n 500 g de veau haché
n 16-20 tranches fines de poitrine fumée
n 100 g de pain de mie n 20 cl de lait n 1 œuf REVUE DE DÉTAIL
n 50 g de parmesan râpé n 4 gousses d’ail
n 1 poignée de pistaches non salées
n 1 citron bio n 10 brins de thym n 10 brins
de coriandre n 10 brins de persil n 2 pincées
de graines de fenouil n 2 pincées de graines
de cumin n 2 pincées de mélange 5-baies
n 1 c. à soupe de moutarde à l’ancienne
n 20 g de beurre n 3 c. à soupe de sirop
d’érable n Sel, poivre
Ustensile n 1 mortier
Pistache
V. Lhomme
P.-L. Viel
G. Czerw
VARIATIONS
FICHE
PAGE 137
CRÈME
DE CAROTTES
AU BLEU
Prép. : 40 min. Repos : 15 min. Cuis. : 3 h 50. Pour 4 pers. : Portez le vin à ébullition, ajoutez les cubes de jus de rôti
et de l’eau à hauteur. Faites bouillir 3 min, couvrez la
n 2 travers (plat-de-côtes) de bœuf de 700-800 g cocotte, placez-la dans le four. Laissez cuire 3 h 30, en
n1 grosse carotte n 1 oignon n 2 gousses d’ail n 4 feuilles retournant les travers une ou deux fois en cours de cuisson.
de laurier n 2 clous de girofle n 4 baies de genièvre ■ Préparez la polenta. Faites bouillir le lait dans une
n 1 c. à café de feuilles de romarin n 1 c. à soupe de casserole avec les gousses d’ail entières épluchées, du sel
feuilles de thym n 1 c. à soupe de cassonade n 50 cl de et du poivre. Versez la semoule en pluie dans le lait bouillant
vin rouge n 2 cubes de jus de rôti déshydraté en remuant, faites cuire la polenta le temps indiqué sur le
n 5 cl d’huile de tournesol n Sel, poivre paquet. Hors du feu, ajoutez le parmesan dans la polenta,
Pour la polenta n 140 g de polenta instantanée mélangez, retirez les gousses d’ail.
n 120 g de parmesan râpé n 75 cl de lait n 2 gousses d’ail ■ Versez la polenta dans un plat rectangulaire huilé,
n 5 cl d’huile d’olive répartissez-la en couche uniforme sur 1 cm d’épaisseur,
laissez-la refroidir, puis placez-la au réfrigérateur.
■ Préchauffez le four à 140 °C. Épluchez et hachez l’ail et ■ Au bout de 3 h 30 de cuisson, sortez la cocotte du four,
l’oignon, épluchez et taillez la carotte en tout petits cubes. laissez-la reposer 15 min, le temps de préparer les frites
Hachez grossièrement ensemble le romarin, le thym, le de polenta. Sortez la polenta, démoulez-la sur le plan de
laurier, les clous de girofle et les baies de genièvre. travail et découpez-la en frites de 1 x 12 cm. Faites chauffer
■ Dans une cocotte, faites saisir la viande avec l’huile, l’huile dans une poêle, déposez-y les frites de polenta et
5 min de chaque côté, sur feu moyen. Ajoutez l’ail, faites-les dorer 4 à 5 min de chaque côté sur feu moyen.
l’oignon et la carotte, faites revenir 3 min en mélangeant, ■ Servez les travers avec les frites de polenta et la sauce.
incorporez les herbes et les épices ainsi que le sucre.
Notre conseil vin : un luberon rouge.
Camping
d’automne
On enfile les gros pulls et on se réjouit
de partager des instants complices
et gourmands en pleine nature, pour
fêter la nouvelle saison.
Recettes et stylisme Sophie Dupuis-Gaulier. Photos Guillaume Czerw.
FICHE
PAGE 135
POIRES GRATINÉES
AU ROQUEFORT
ET AUX NOIX
PAGE 135
CUISSES DE
POULET
À L’ANCIENNE
BON
À SAVOIR
uf moyen
Pour un œ avec la
n 6 3 g
Carl Marletti réinvente avec talent (envi ro 30 g
les grands classiques de la gourmandise, o q u ill e ), on compte ne.
c g d e ja u
t 20
dans sa pâtisserie, au cœur de Paris. de blanc e e recette,
Pou r c e tt
dra
il vous fau
5 œufs.
Tartelettes au café
page 82 - SAVEURS N o 250
le crémeux au café
La veille, torréfiez 40 g de grains de café au four Laissez infuser à couvert 10 min hors du feu. Ajoutez ensuite la gélatine bien essorée entre
à 150 °C, pendant 10 min, pour développer leurs Filtrez puis reversez dans la casserole et portez vos doigts. Mélangez puis versez en deux fois
arômes. Laissez-les refroidir et concassez-les. de nouveau à ébullition. Ajoutez le mélange sur les fèves de chocolat au lait.
Blanchissez 80 g de jaunes d’œufs avec 20 g de jaunes d’œufs-sucre et réalisez une crème
sucre. Réservez. Faites tremper 4 g de gélatine anglaise en cuisant l’ensemble « à la nappe »,
dans un bol d’eau froide. Portez 170 g de lait entre 82 et 85 °C.
et 170 g de crème fleurette à frémissement avec
15 g de sucre et 5 g de café soluble, versez les
grains de café concassés.
Ajoutez 100 g de beurre en morceaux et mixez Mélangez 260 g de farine type 55, 105 g de Enveloppez la pâte dans du film alimentaire
l’ensemble. Filmez au contact. Laissez refroidir sucre glace, 30 g de poudre d’amandes brutes et réservez au frais au moins 1 h (idéalement
avant de réserver au frais au moins 12 h. et 2 g de sel tamisés ensemble. Ajoutez la veille).
150 g de beurre coupé en morceaux et sablez
l’ensemble. Versez 50 g d’œuf, 3 g de café
soluble et 5 g d’essence de café. Mélangez
jusqu’à obtenir une pâte lisse et homogène.
le montage
Sortez la pâte 20 min avant de l’abaisser sur Découpez le pourtour de pâte qui dépasse, Pochez le crémeux sur les fonds de tarte avec
2,5 mm d’épaisseur. Découpez des disques de puis réservez au frais pendant 1 h. une poche à douille. Lissez ensuite le crémeux
pâte plus grands que les cercles en Inox, foncez Préchauffez le four à 160 °C et enfournez les en forme de dôme à la spatule. Placez 15 min
les cercles préalablement beurrés. fonds de tarte 15 min environ. Vérifiez la cuisson au congélateur. Trempez ensuite les tartelettes
et laissez complètement refroidir hors du four. dans les 100 g de noix de pécan caramélisées.
Laissez revenir à température 20 min avant
de les déguster ou réservez au frais jusqu’au
moment de les servir.
Jacky Ribault
Une force de la nature
Dans son nouveau restaurant, L’Ours,
à Vincennes, ce chef propose une cuisine à son image :
à la fois intense et pleine de subtilité.
Texte Maëva Terroy. Photos Marie-José Jarry.
V
u le nom de son restaurant, Jacky Ribault aurait pu
faire de ce lieu une véritable tanière, avec des têtes
d’animaux empaillées accrochées au mur et une
déco boisée, ambiance retour de chasse. Pourtant,
même si un ours grandeur nature guette l’arrivée des clients
et que de magnifiques couteaux de forgeron sont disposés sur
chaque table, le lieu surprend plutôt par sa sérénité. Effet pro-
voqué par cette salle spacieuse, baignée de lumière, habillée
de tapis teintés de rose poudré, de murs peints à l’essuyé et
de sublimes bouquets champêtres que l’équipe laisse « vivre »
plusieurs jours d’affilée même si quelques boutons de fleurs
commencent à se flétrir, parce qu’il n’y a « rien de plus beau
qu’une fleur qui fane », nous souffle-t-on. Un lieu brut et ani-
mal d’une poésie étonnante. Soit un joli résumé du caractère
de Jacky Ribault, Breton à l’allure de rugbyman, aux cheveux
longs et à la poigne franche qui, en cuisine, se révèle calme,
appliqué et attaché à ses « jeunes », à qui il laisse volontiers le
passe pendant le service – chose assez rare de la part d’un chef
pour être soulignée.
Un travailleur infatigable
Il est loin le temps où il arrivait à l’école les mains pleines
de terre parce qu’il avait travaillé aux champs avec son père
jusqu’au petit matin. Mais on n’oublie jamais vraiment ce
que nos parents nous transmettent, Jacky Ribault ne dira
pas le contraire. Toujours à la tête du restaurant Qui plume
la lune (une étoile au Michelin), à Paris, et à peine quelques
mois après l’ouverture de L’Ours, à Vincennes, il pense déjà à
ouvrir un bistrot. Il a aussi repéré un château dans le Sud, vers
Nîmes, qu’il se verrait bien retaper complètement, histoire
d’en faire un genre de table d’hôtes. En parallèle, les maires La superbe salle du restaurant, spacieuse et lumineuse, est
des villes alentour le sollicitent pour ouvrir une table ponctuée de touches de couleur et de bouquets champêtres.
3 4
Spectacle vivant
Le service va commencer. Comme un artiste caché sur scène
derrière le rideau, Jacky s’éloigne de son poste de travail et
observe les clients s’installer. La première commande tombe.
On coupe la ventilation vrombissante, le silence règne. Sans
bruit, les portes coulissantes de la cuisine s’ouvrent entière-
ment sur la salle du restaurant. Le spectacle commence. Les
petits feuilletés briochés servis en guise de pain retombent
en température sur une grille tandis que les cuisiniers, à leur 1 et 3. Recoin intime ou table conviviale, la salle offre plusieurs
poste, s’exécutent dans le calme. Thé noir aux notes de cuir possibilités. 2 et 5. Jacky Ribault s’est entouré d’une équipe
jeune qu’il n’hésite pas à mettre en avant. 4. Les couteaux des
pour ouvrir l’appétit, bouillon dashi, feuille de nori, sésame, clients ont été réalisés artisanalement par un coutelier forgeron.
azuki… une succession d’aliments japonais défilent dans les
assiettes et singularisent avec subtilité les ingrédients de notre
terroir. Soudain, le décor de L’Ours prend tout son sens. Cette
5
poésie palpable, Jacky Ribault l’a puisée au pays du Soleil-
Levant, à l’époque où il était cuisinier pour une grande famille
de restaurateurs japonais. Là-bas, il découvre la légèreté d’une
cuisine pauvre en matières grasses ou alors soulignée par un
gras naturel – il garde, par exemple, la partie grasse localisée
sur le ventre du saumon pour saisir certains aliments. Gelée
de verveine, sauce émulsionnée au gingembre, crumble de
charbon végétal, légumes d’exception provenant du potager
de ses paysans préférés, servis façon wok, juste croquants…
L’homme cache bien son jeu. Derrière les fourneaux, malgré sa
grosse barbe grisonnante et son look à la Chabal, sa féminité
et sa délicatesse s’expriment. Mais restons dans le flou quant
à sa cuisine. Après tout, l’expérience exige la surprise, il serait
dommage de tout gâcher. v
Jessica Préalpato
À l’essentiel
Dans les cuisines du Plaza Athénée, à Paris, elle a dû
bousculer ses repères en pâtisserie pour exprimer la « naturalité »
d’Alain Ducasse en version sucrée. Portrait chinois.
Propos recueillis par Marie-Laure Fréchet. Photos Valérie Lhomme.
UN FRUIT ?
2
1. Le couteau est l’ustensile de prédilection de cette chef pour qui pâtisserie
et cuisine sont très proches. 2. Fraises fraîches, fraises au vinaigre, condiment
ortie, crème d’ortie, gelée de confiture de vieux garçon et pousses de shiso.
J.-F. Mallet
C. Lascève
M.-J. Jarry
FICHE
PAGE 137
TERRINE
DE GIBIER
1
2
1. Au milieu de l’étang des Carpes, se dresse un pavillon
dans lequel Louis XIV aimait dîner aux chandelles. Orné
de superbes boiseries peintes, il est en cours de restauration.
2. Voyage dans le temps dans les villages alentour, où il
n’est pas rare de croiser des cavaliers qui, après une 3
promenade en forêt, rentrent chez eux à cheval. 3. Carmen
Thelen, la talentueuse chef de la Table du Parc.
nature à 70 km de Paris.
saisons, également de la luzerne et du tournesol. L’apiculteur
élabore des bonbons et du pain d’épice à base de miel, et propose
aussi de la propolis, un produit de la ruche, réputée pour soigner
les maux de gorge.
C’est d’ailleurs pour soigner ceux des moines, que les sœurs
bénédictines de Moret-sur-Loing créèrent en 1638 le sucre
d’orge, qui est devenu un des plus anciens bonbons de France.
Rachetée en 2012 par Denis Jullemier, le descendant d’une
des plus vieilles familles du Gâtinais, la fabrique perpétue un
savoir-faire unique qui répond à une attente de plus en plus
grande des consommateurs : c’est en effet une friandise sans
colorants ni conservateurs. À Nemours, la société Des Lis mène
le même combat, celui qui consiste à perpétuer des traditions
anciennes. En l’occurrence celle de la transformation du coque-
licot en bonbons, sirop ou confit.
Malgré toutes les bonnes volontés, il arrive parfois que le fil de
l’histoire s’interrompe, mais le passé n’est jamais totalement
évanoui à Fontainebleau. À la Ferme de Filbois, c’est la poule
gâtinaise qui a ressurgi du néant. « Elle avait disparu au profit
de races à croissance plus rapide. Pourtant la finesse de sa
TOUT UN FROMAGE ! chair est exceptionnelle. On a donc retrouvé des sujets qui
Le fontainebleau, c’est aussi un dessert que la fromagerie correspondaient aux critères de cette race ancienne. Le centre
Barthélémy-Goursat perpétue dans les règles de l’art depuis de sélection de Béchanne, dans l’Ain, s’en est occupé. Celui-là
plus d’un siècle, et dont le secret se transmet de propriétaire même qui a fait la sélection de la volaille de Bresse », explique
en propriétaire. Un nuage de crème épaisse et de crème fleurette
l’éleveur, qui propose des chapons pour les fêtes de fin d’année
fouettées ensemble, qui se déguste à volonté.
dans la boutique de la ferme, une très ancienne bâtisse à cour
carrée typique, et datant pour les parties les plus anciennes du
Moyen Âge. Une époque de prospérité dans la région ! C’est en
effet à l’époque des croisades qu’un seigneur de Boynes aurait
rapporté des bulbes de Crocus sativus pour la culture du safran.
Jusqu’au xixe siècle, on comptait plus de 1000 hectares de planta-
tions. Puis le safran a progressivement été abandonné en cuisine,
tandis qu’un hiver difficile et des maladies l’ont fait disparaître
jusque dans les années 1980. « C’était devenu une culture de fond
de jardin, jusqu’à ce qu’un groupement de producteurs décide
de refaire vivre cette tradition », explique Hervé Viron, un gros
bocal de pistils odorants dans les mains. Ils sont à présent une
vingtaine à pratiquer cette culture.
À Milly-la-Forêt en revanche, la famille Bosc-Bierne est la der-
nière à cultiver la menthe poivrée (voir Saveurs no 221), une
plante aromatique tout autant que médicinale, connue des her-
boristeries du monde entier, nous affirme Alain Bosc-Bierne tan-
dis que nous pénétrons dans son séchoir. L’odeur de la menthe
est étourdissante. Une fois infusée, sa saveur devient sublime
et d’une puissance rare. Espérons que cette menthe connaîtra le
même destin que les autres produits du pays de Fontainebleau,
et qu’elle ne tombera jamais dans l’oubli. v
FONTAINEBLEAU
AUX FRUITS ROUGES
Pour 4 personnes. Dans un
cul-de-poule, mélangez
350 g de crème crue,
100 g de blancs d’œufs,
25 g de crème liquide et
120 g de sucre. Placez la
préparation dans un siphon
équipé de 2 cartouches
de gaz, actionnez le siphon
2 3
ron, crème montée et condiment potiron, turbot La Petite Ardoise ditionnelle, comme le civet de marcassin ou une
sauvage à la purée de topinambours, aux salsifis 16, rue Montebello, 77300 Fontainebleau. terrine de gibier. Côté desserts, le soufflé au Grand
rôtis et fumet de poisson. Les cuissons sont maîtri- Tél. : 01 64 24 08 66. Marnier et, sur demande, le soufflé à l’orange sont
sées. Le rapport qualité-prix du menu déjeuner est Une cuisine du marché de bonne facture avec des également des classiques. Belle carte des vins de
imbattable. Service impeccable. Une des meilleures produits de qualité. Cassolette d’escargots à la Bourgogne, de la vallée du Rhône et de la Loire.
tables de Fontainebleau. Formules à 25 € et 32 € au crème d’ail et brie de Meaux. Œufs cocotte au foie Restaurant gastronomique : menu à 60 €. Bistrot :
déjeuner (entrée-plat ou entrée-plat-dessert). Carte : gras. Bonne souris d’agneau braisée à l’ail et jus de menu à 29 €.
env. 60 €. Menu dégustation : 72 €. romarin. Ambiance de bistrot sympathique. Formule
Auberge de La Genevraye
déjeuner à 18 €. Menu à 32 €.
Le Bistrot du Broc 8, rue du Bourg, 77690 La Genevraye.
7, rue Murger, 77780 Bourron-Marlotte. Le Bas Bréau (7) Tél. : 01 64 45 83 99.
Tél. : 01 64 45 64 43. 22, rue Grande, 77630 Barbizon. Une sympathique petite auberge de campagne
Un lieu plein d’objets chinés, et agencé avec goût, Tél. : 01 60 66 40 05. proposant des plats mettant à l’honneur quelques
dans une ambiance bistrot. On goûte une cuisine Depuis des décennies, l’établissement est réputé produits locaux : filet de merlu à la rose ou une
française avec des classiques comme les œufs meu- pour sa cuisine au gibier. En saison, on retrouve aiguillette de canard accompagnée d’une sauce
rette à la couille d’âne, le braisé de bœuf au foie gras, à la carte de la grouse d’Écosse, du marcassin, au coquelicot. Salade au chèvre de Nonville et glace
l’île flottante ou le tartare et frites maison. Les sug- du chevreuil, du colvert, du perdreau gris… Deux au fromage de chèvre. En dessert, une crêpe aux
gestions du jour peuvent être plus exotiques, comme options : la table gastronomique (colvert en cra- pommes et miel du Gâtinais. Grand feu de cheminée
un poisson à la tahitienne. Bons desserts pâtissiers. paudine farci aux truffes, jus de cassis et rutaba- et rillettes de lapin maison à l’apéritif. Menus à 22 €,
Ambiance chaleureuse. Carte entre 30 et 50 €. gas au miel) ou le bistrot avec une cuisine plus tra- 32 € et 48 €. Carte : env. 50 €.
Il gusto italiano
Jusque dans sa cuisine, cette ville magique,
unique au monde, s’est enrichie de ses
nombreux échanges avec d’autres cultures.
Recettes et stylisme Laura Zavan, assistée de Sachiyo Harada.
Photos Valérie Lhomme.
FICHE
PAGE 137
SEPPIE
AL NERO
E POLENTA
BIGOLI IN SALSA
Spaghettis sauce oignons-anchois ■ Faites blondir les oignons, puis ajoutez quelques
cuillerées d’eau, couvrez et laissez cuire à feu doux
Préparation : 20 min. Cuisson : 45 min. Pour 4 personnes : jusqu’à ce qu’ils aient fondu (comptez environ 40 min).
n 350-400
g de bigoli (spaghettis à la farine complète Goûtez, salez si nécessaire (ou ajoutez des anchois)
Assiette boutique Mezzanine, serviette Himla.
ÇA CONSERVE !
« Cette préparation fait partie des
incontournables cicheti (prononcez
[ciketi]) – l’équivalent vénitien
des tapas – qui sont proposés dans
tout bon bacaro (bar à vins) qui se
respecte ! Le saor (littéralement,
“saveur”), marinade à base d’oignons
et de vinaigre, date du xive siècle.
On l’utilisait alors pour conserver
plus longtemps les aliments,
notamment sur les bateaux. »
4 5 6
VÉGANEMENT BON
« Même si ce gâteau rustique est
traditionnellement associé à l’Épiphanie,
on le prépare à Venise dès que l’automne
arrive. Je vous propose ma version
végane, pour laquelle j’ai utilisé de la
boisson au riz à la place du lait de vache,
et de l’huile d’olive à la place du beurre.
La couleur foncée de la pinza vient du
sucre de canne complet, si vous préférez
la couleur jaune de la polenta, utilisez
du sucre blond de canne. »
PINZA
Gâteau de polenta aux fruits secs écrasez légèrement les graines de fenouil au mortier
ou au mixeur.
Préparation : 20 min. Repos : 10 min. Cuisson : 1 h 15. ■ Dans une casserole, portez à ébullition la boisson
Pour 6-8 personnes : au riz avec 2 pincées de sel. Versez en pluie la semoule
n 250g de semoule de maïs pour polenta n 150 g de de maïs en mélangeant avec un fouet et faites cuire
farine n 100 g de sucre de canne complet n 70 cl de 5 min s’il s’agit de polenta précuite, sinon 45 min. Hors
boisson au riz n 10 cl de grappa (ou d’eau-de-vie ou du feu ajoutez le sucre, l’huile d’olive, les zestes de
de rhum) n 150 g de raisins secs n 100 g de figues l’orange et du citron, le jus de l’orange, les raisins secs
sèches n 50 g de pignons n 20 g de graines de fenouil égouttés, les figues, les pignons et les graines de fenouil.
n 5 cl d’huile d’olive vierge extra n 1 orange bio n 1 citron
Mélangez bien. Laissez refroidir avant d’incorporer au
bio n 1/2 sachet de levure chimique n 2 pincées de sel fur et à mesure la farine et la levure.
■ Préchauffez le four à 180 °C. Tapissez de papier
Ustensile n 1 moule rectangulaire de 30 x 22 cm cuisson un moule à gâteau rectangulaire de 30 x 22 cm
environ et répartissez la préparation en une couche
■ Placez les raisins secs avec l’alcool dans un bol d’épaisseur uniforme. Enfournez pour environ 1 h.
et complétez avec de l’eau tiède pour les couvrir ■ Laissez refroidir avant de découper.
entièrement. Râpez le zeste de l’orange et du citron.
Pressez l’orange. Coupez en petits morceaux les figues, Notre conseil vin : un muscat-de-beaumes-de-venise.
page 106 - SAVEURS N o 250 RETROUVEZ TOUTES NOS ADRESSES PAGE 129.
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C
eux qui mettent le raisin de Corinthe dans le même les épiceries fines, chez les traiteurs grecs ainsi que dans cer-
panier que les raisins secs que l’on trouve généra- taines grandes surfaces.
lement dans le commerce se méprennent : il n’a
vraiment rien à voir avec ces variétés. Véritable Né d’une crise économique
pépite culinaire, le raisin de Corinthe est aussi petit, cro- Le marché du raisin de Corinthe et celui du vin sont étroite-
quant et concentré en goût que les autres sont mous et insi- ment liés. À la fin du xixe siècle, le phylloxéra ruine les vignes
pides. Principalement cultivé au nord-ouest de la Grèce, sur françaises. Un drame auquel la France tente de remédier en
les îles Ioniennes de Céphalonie et de Zante ainsi que dans achetant des pieds de raisins de Corinthe à la Grèce, qu’elle uti-
le Péloponnèse – et plus particulièrement dans le golfe de lise comme porte-greffes, c’est-à-dire assemblés à des rameaux
Corinthe –, ce petit grain noir bleuté fait l’objet de toutes les de vignes françaises. Des échanges commerciaux se sont ainsi
convoitises auprès des Turcs qui tentent de le cultiver chez eux instaurés entre les deux pays pendant plusieurs années. Mais
depuis des années, en vain : le climat et la terre ont eu raison de ils se sont arrêtés net une fois que la production de vin a été
leurs nombreux essais. 95 % de la production de ce fabuleux relancée dans l’Hexagone, plongeant le pays d’Hercule dans
raisin est exportée dans une quarantaine de pays, Allemagne, une véritable crise économique. Pour remonter la pente, les
Espagne, France et Turquie en tête. On le trouve en France dans Grecs, qui avaient conscience du potentiel de leurs vignes,
1 2 3
1 et 2. La récolte des grappes de raisin s’effectue manuellement entre fin août et fin septembre selon les conditions météorologiques. 3. On fait en sorte de cueillir
le raisin le plus tard possible afin qu’il profite au mieux du soleil jusqu’à atteindre un stade de maturité extrême.
se sont davantage concentrés sur le travail du grain pour c’est tout le paysage qui se transforme en prenant la couleur
une consommation solide plutôt que liquide. C’est ainsi qu’est et le parfum des raisins qui le recouvrent peu à peu. Une fois
né le commerce du raisin de Corinthe comme on le connaît secs, les grains sont transportés vers l’usine située quelques
aujourd’hui. kilomètres plus bas pour être nettoyés, triés, légèrement huilés
afin d’empêcher qu’ils ne collent entre eux, puis conditionnés.
Une géographie déterminante Ils sont alors prêts à investir les cuisines du monde entier !
Il faut grimper sur les hauteurs du golfe de Corinthe pour
accéder aux champs de vignes. Des pans de montagne blancs, Petit mais goûteux
rouges et orangés les protègent du vent. Sous un ciel bleu Klein, D’à peine 0,5 cm de diamètre en moyenne, fripés et secs au
les pieds de raisin, plantés dans un sol sablonneux aux nuances toucher, les raisins de Corinthe explosent en bouche révélant
ocre, profitent d’une vue à 180° sur la mer. Un paysage à couper un mélange de douceur, d’acidité et de tanins. Comme ils
le souffle. À croire que la qualité de ce petit grain noir viendrait ne subissent aucune transformation, il arrive souvent qu’un
de ces conditions de culture exceptionnelles ! La récolte se fait pépin croque sous la dent. Pas de panique pour autant, la
manuellement et commence entre fin août et fin septembre, en taille du pépin est à l’image du grain lui-même : minuscule !
fonction de la météo : les grappes doivent suffisamment profiter 100 % naturels, ils se consomment évidemment tels quels, par-
du soleil et atteindre un stade de maturité extrême avant d’être faits en guise d’en-cas ou parsemés sur du yaourt nature au
cueillies. S’ensuit un séchage à l’air libre pendant une quinzaine petit déjeuner. Ils s’ajoutent aussi aux multiples préparations
de jours. L’occasion pour les abeilles de prendre d’assaut les de gâteaux, cakes et autres panettone et donnent des accents
fruits abîmés et d’effectuer un premier tri. Au fil de la récolte, orientaux aux viandes mijotées. v
Merci à Primaroli Factory, située à Stimfalia, Corinthe, Grèce.
1 2
1. Après la cueillette, les grappes sont disposées sur le sol pendant une quinzaine de jours pour sécher au soleil, les grains se racornissent peu à peu et concentrent
toutes leurs saveurs. 2. Lorsque la pluie menace de tomber, on tend des bâches afin que le processus naturel de séchage ne soit pas interrompu.
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Grenade
Entre deux mondes
Ultime bastion de la présence musulmane au nord
de la Méditerranée, Grenade exhale un parfum
d’Orient mêlé d’exubérances baroques. Un joyeux
métissage, que l’on retrouve dans la cuisine.
Texte Jean-Louis André. Photos Jean-François Mallet.
L
’Andalousie, ça commence souvent comme ça. À
peine arrivé, on s’installe à l’ombre sur une place,
pas loin de la cathédrale et on commande, par
exemple, des fèves au jambon, un gaspacho et un
manzanilla. Les serveurs, en chemise blanche et veston noir,
cavalent mais portent fier. Avec son air gentiment désuet,
le Chikito est un restaurant classique de Grenade. À la fin
du déjeuner, c’est-à-dire sur le coup des 16 heures, le fils du
patron, Diego, nous fait les honneurs de son établissement :
la bodega avec son long comptoir patiné ; les jambons qui
sèchent avec leurs petites ombrelles au-dessous pour récu-
pérer les gouttes de graisse ; la salle de restaurant veillée par
la statue de Federico García Lorca, poète et enfant du pays,
qui avait l’habitude de s’asseoir ici avec d’autres intellectuels
pour rêver d’un monde meilleur.
Pour nous raconter sa ville, ensuite, Diego fait comme tout le
1. Les couleurs et
monde. Il pointe la Plaza Nueva sur un plan. C’est le cœur de l’architecture de l’Albaicín,
la cité, la charnière autour de laquelle s’articulent trois quar- l’ancien quartier musulman,
rappellent Marrakech.
tiers historiques. L’Albaicín, avec ses ruelles, ses fontaines et
Maisons individuelles et
ses maisons blanches, qui était jadis peuplé de musulmans. Les palais y composent un décor
maisons s’appellent des carmen, en hommage à la treille (karm mauresque envoûtant.
2. L’exubérance baroque
en arabe) qui entretient parfois la fraîcheur des patios. Elles
marque le triomphe de
sont, en somme, la version andalouse des riads de Marrakech. l’Espagne catholique. Les
Au pied de cette colline, le Centro. On y croise une église, un églises surgissent au détour
des ruelles, sans crier gare.
oratoire ou un couvent à chaque coin de rue. Tout au bout,
le Realejo. Trois mille familles juives y ont vécu jusqu’à ce
que les rois catholiques, puis l’Inquisition, ne les forcent à
la conversion ou à l’exil. Dominant le tout, l’Alhambra,
L’Orient en héritage
FICHE
En fait, tout est dans tout, et ces frontières n’existent plus depuis
PAGE 133
fort longtemps. C’est bien simple : pas un coin de la ville ou
l’on ne surjoue l’Orient sur fond de baroque. Les volutes de la
FÈVES
AU JAMBON Renaissance côtoient les stucs mauresques. On entend chanter
Carmen dans des cours qui sentent l’orange amère. On chine des
castagnettes dans l’ancien marché de la soie, qui a été recons-
truit, au xixe siècle, en décor orientaliste de carton-pâte. La
plupart des églises sont d’anciennes mosquées, des vendeurs
d’épices et des restaurants à couscous s’étalent sur le parvis
de la cathédrale, mais l’on mange des churros et du jambon
comme dans toute l’Espagne, un peu plus même, parce que
Trevélez n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres et que ce
petit village de la Sierra Nevada produit l’un des meilleurs ser-
rano d’Espagne. C’est ce mélange, en réalité, qui fait le charme
de Grenade, de la même façon que Tanger, de l’autre côté,
cultive à plaisir son air d’Espagne.
Des séfarades, il ne reste en fait que des souvenirs. Grenade
n’est pas Gérone, dont le quartier juif est un monument. À
quelques mètres d’une synagogue disparue, Béatrice Chevalier-
Sola a transformé sa propre maison pour tenter de lutter contre
cet oubli. Elle situe avec précision le départ d’Andalousie de
OÙ ÉCOUTER DU FLAMENCO ?
« Le gitan (…) garde la braise, le sang et l’alphabet de la
vérité andalouse », écrivait García Lorca, enfant du pays.
Comme Cadix ou Séville, Grenade a son quartier gitan, la
colline du Sacromonte. Pauvres, les gitans ont longtemps
habité dans les grottes creusées sur les pentes de cette
colline. Entre agaves et cactus, juste derrière l’Albaicín,
bon nombre de ces grottes sont aujourd’hui des caves
dédiées au flamenco, ou plus exactement à une branche
de cet art, la zambra. Plusieurs formules à partir de
19 heures, qui vont du simple bar musical (on ne paye que
sa consommation) au dîner-spectacle. Bien sûr, le public
est pour l’essentiel touristique, mais à moins d’être un
spécialiste, on aurait tort de bouder son plaisir. Plusieurs
penyas (corporations) s’entraînent dans le quartier et
proposent des portes ouvertes. Se renseigner sur place.
Au restaurant Chikito,
un xérès siroté au
comptoir et accompagné
de tapas traditionnelles
permet de goûter à
l’authenticité des lieux.
FICHE
PAGE 133
SALMOREJO
& AUSSI
À ne pas manquer
n L’Alhambra (4)
Faire partie des 8 000 visiteurs quotidiens
admis dans le palais se mérite. Il est pru-
4 dent de réserver par Internet (alhambra-
tickets.es) jusqu’à un mois à l’avance.
Sinon essayer avec la Granada Carta
(un forfait de 35 € comprenant l’entrée
3 de plusieurs monuments et une entrée à
l’Alhambra). En désespoir de cause, les
Associée à la ville depuis toujours, tour-opérateurs de la ville ont leur propre
la grenade est représentée jusque quota de places (compter 50 €).
dans le mobilier urbain. n Le coucher de soleil depuis
le belvédère Saint-Nicolas
Il existe d’autres points de vue pour voir
le soleil se coucher sur les créneaux de
l’Alhambra, mais celui-ci reste un clas-
sique. En profiter pour se perdre dans
les ruelles blanches de l’ancien quartier
musulman.
n La Chapelle royale
Entre Renaissance et Baroque, cet
étrange délire architectural abrite le
tombeau des rois catholiques, considé-
rés en leur temps comme les sauveurs
de la chrétienté.
5 n La Cartuja
À une demi-heure à pied du centre-ville,
cet ancien couvent de chartreux est l’une
des plus belles compositions baroques
trouve en effet 450 références de vins espagnols, de mer depuis… 1942. Après avoir bataillé et joué que l’on connaisse. Débauche d’or, de
plus précisément d’Andalousie, voire du pays de des coudes au comptoir, on émerge tout content statues et de stucs.
Grenade, à découvrir. Luisa et Jésus ont repris l’af- avec une assiette de calamars, de crevettes ou de n Le Paséo de los Tristes
faire de leur mère depuis bientôt vingt-cinq ans. On palourdes à l’ail pour un prix défiant toute concur- Une promenade précieuse en été car
attaque avec les deux recettes transmises par leur rence. Environ 10 € la portion. elle longe la rivière Darro, ce qui rafraî-
grand-mère, omelette de pommes de terre et purée chit l’atmosphère. On en profite pour
de courge à la poêle, puis on improvise : piments Puerta del Carmen admirer l’Alhambra ainsi que les hôtels
grillés, asperges fraîches ou tout simplement salade Plaza del Carmen, 1, 18009 Granada. particuliers qui bordent l’Albaicin.
de tomates avec un filet d’huile d’olive. Tout est Tél. : 958 223 737. n Viandas de Salamanca
délicieux. Environ 15 €. puertadelcarmenrestaurante.com Reyes Católicos, 7,18001 Granada.
Hauts plafonds en caisson, baies vitrées et boise- Tel. : 958 264 617.
Rosario Varela ries lustrées donnent à cet établissement un air de Le fast-food du cochon de Salamanque.
Calle Varela, 10, 18009 Granada. brasserie parisienne. D’ailleurs, on y sert aussi bien Une chaîne, certes, mais la qualité est
irréprochable. Le sandwich au jambon
Tél. : 958 215 275. des huîtres que des poulpes sautés. Environ 20 €.
ibérique est à 3,90 € !
Tapas remises au goût du jour. Les clients sont plutôt
jeunes et portent parfois la barbe de hipster. Entre Parador de Granada (6) n Rey Fernando
Calle Real de la Alhambra, 18009 Granada. Reyes Católicos, 28, 18009 Granada.
la bodega et le loft post-industriel. Environ 20 €.
Tel. : 958 224 949.
Tel : 958 22 14 40.
Un très bon glacier qui fait également
Diamantes Ajo blanco, cabri, variations sur la pastilla maro- des piononos – une friandise inventée à
Calle Navas, 26, 18009 Granada. caine : une oasis au cœur de l’Alhambra. Ce para- l’occasion d’une visite de Pie IX, d’où son
Tél. : 958 227 070. www.barlosdiamantes.com dor, réputé le plus cher d’Espagne, est un ancien nom ! –, qui tiennent à la fois du canelé
Ça parle fort autour du comptoir de cette petite couvent franciscain. Depuis la terrasse, vue sur le bordelais et du pain perdu.
échoppe tout en longueur dédiée à la friture de fruits palais d’été des sultans. Environ 50 €.
Dominique Joseph,
du domaine Le Petit
Saint-Vincent, procède
au « bâtonnage »
de façon traditionnelle,
sans dodine Inox.
L
e vignoble ligérien, on le regarde toujours avec bon- tions naturelles idéales pour élever les vins sans les brutali-
homie et bienveillance, comme un pourvoyeur de ser, tout en préservant le fruit. L’accès très raide à ces caves
vins sympas, mais « pas capables de grandes choses peut cependant les rendre assez peu pratiques, notamment
contrairement au Bordelais, à la Bourgogne ou au lorsqu’il faut transporter des barriques.
nord de la vallée du Rhône ». Ces généralités sortent souvent de
la bouche de pseudo-connaisseurs à gros sabots, prêts à dégai- De plus en plus bio
ner le premier cliché venu pour étaler leur science devant un Qu’élève-t-on dans le secret de ces caves ? Du blanc de chenin
parterre de béotiens. Impossible de souscrire à ce discours qui en AOC Saumur, et du rouge, couleur unique de l’appellation
s’appuie sur de vieilles certitudes et des refrains ringards, et qui Saumur-Champigny, dont les vins sont principalement issus
fait fi du potentiel de nombreux terroirs de la vallée de la Loire du cépage cabernet franc même si le cahier des charges auto-
et du talent d’une foule de vignerons à l’exprimer en bouteilles. rise aussi le cabernet-sauvignon et le pineau d’Aunis. Avant
Zoomons par exemple sur l’appellation Saumur-Champigny, de vendanger, des vignerons emmènent le cabernet franc
l’une des sept AOC du Saumurois. Dans les années 1980 et 1990, assez loin en maturité. Thierry Germain le préfère « sur le fil ».
ses vins coulaient généreusement dans les bistrots de Paris et Au Domaine des Roches Neuves, il récolte ses raisins relati-
d’ailleurs, p’tits jajas légers servis glacés de préférence. Infliger vement tôt, lorsque la maturité est là mais « avant l’escalade
à des cuvées de cette couleur des températures quasi négatives des degrés » et l’effacement de la minéralité. Il ne faut pas
est aussi absurde que de servir un café froid. Cette image-là confondre puissance alcoolique et intensité. Les vins de Thierry
colle encore un peu à la peau de ses raisins, alors que ses vins Germain – comme d’autres – sont intenses mais extrêmement
rouges peuvent se révéler d’une profondeur remarquable fluides et digestes, frais et équilibrés, portés par une acidité
– sinon, comment expliquer l’engouement extraordinaire pour mûre. C’est le résultat permis par quinze ans de biodynamie. En
les vins du Clos Rougeard, avant le rachat par Bouygues, ou termes de bio, justement, le vignoble de Saumur-Champigny
pour ceux du Domaine des Roches Neuves ? évolue dans le bon sens avec 350 hectares cultivés de cette
manière, soit près de 25 % – bien au-dessus de la moyenne
Des kilomètres de caves nationale – des 1 600 hectares de la surface totale. Et quand la
L’AOC Saumur-Champigny a célébré son cinquantième anni- démarche à la vigne se double de vinifications respectueuses,
versaire en 2017. Au sud-est de la jolie ville de Saumur, elle sans matraquage d’intrants ni manipulations brutales du vin,
forme un triangle délimité au nord par la Loire – quelques les saumur-champigny de plusieurs domaines sont plébiscités
panoramas superbes sur le fleuve, notamment en surplomb par les meilleurs cavistes, les bistrots à vins les plus pertinents
du château de Montsoreau –, à l’ouest par le cours du Thouet, et les sommeliers les plus pointilleux. De quoi oublier définiti-
et à l’est par la forêt de Fontevraud. Le vignoble n’est pas vement les vieilles rengaines héritées des années 1980. v
forcément parmi les plus spectaculaires de l’Hexagone, mais
sans aucun doute parmi les plus aimables, les plus doux, avec
son relief vallonné ponctué de buttes aux coteaux en pente
raisonnable, de forêts et de bois. Alors que l’Anjou voisin
déploie ses terrains schisteux en bordure du Massif armo-
ricain, le Saumurois – donc le « Champigny » – se pose en
limite du Bassin parisien sur des sols argilo-calcaires et un
sous-sol de tuffeau. Cette fameuse et très lumineuse roche
calcaire habille les maisons locales et leur prête cette lumino-
sité extraordinaire. L’une des principales caractéristiques du
vignoble autochtone, véritable gruyère, est d’ailleurs directe-
ment liée à son exploitation. Les vignerons – et les producteurs
de champignons – ont depuis longtemps investi les anciennes
carrières vouées à l’extraction du tuffeau pour y installer leurs
caves. Au-delà de la beauté des lieux et de l’aspect insolite de
cette vie souterraine, ces galeries – qui pour les plus grandes
Le Saumurois, ses
s’étendent sur plusieurs kilomètres – sont une aubaine pour coteaux en pente douce,
les vignerons : une température fraîche d’une douzaine de ses demeures en tuffeau.
degrés et une hygrométrie constante constituent des condi-
DÉGUSTATION
DOMAINE DOMAINE tés sur les terroirs de Saint-Cyr-en- vignerons. Culture bio, vinification la
DES ROCHES NEUVES LES CLOS MAURICE Bourg et Brézé. Voilà à peine esquissés plus naturelle possible – à l’exception
Thierry Germain a parcouru un Mickaël Hardouin a repris le domaine les contours du domaine d’Arnaud d’un peu de sulfites si nécessaire –,
sacré bout de chemin depuis son familial en 2009, puis l’a converti à la Lambert. Vignes en bio, vinification voilà ce qui préside à la naissance
arrivée dans le coin au début des bio. 21 ha et surtout 56 parcelles, son de cuvées empreintes d’une certaine
années 1990. Conservatoire formi-
Carnet de route
L’Ami Chenin Aux Saveurs de la Tonnelle La Dive Bouteille
À Saumur, formidable maison semi- En bio ou biodynamie, 1 200 références en Tous les ans début février, dans les Caves
troglodytique, chambres et table d’hôtes de tout, 500 références de la Loire, dont pas Ackerman, à Saumur, se tient non pas un
bon goût et, cerise sur le gâteau, une cave à mal sur le Saumurois. Bar à vins attenant à énième salon mais le rendez-vous des vins
vin de première avec plusieurs centaines de la cave. Incontournable pour qui souhaite nature, d’ici et de beaucoup plus loin. De
références. De 75 € à 95 € la nuit. découvrir tout ce que ce terroir a de bon. belles découvertes en perspective.
2
Les filaments
de couenne de
porc séchée sont
plongés dans de
l’eau bouillante.
L’échine de
porc marinée
puis grillée
est émincée
finement.
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Portrait de Jacky
Ribault, un chef
à suivre, en p. 84.
PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ ET DIRECTEUR
DE LA PUBLICATION : Mark Fisher
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à SAVEURS (9 numéros + 1 hors-série) au prix de 47,00 €. Pour la garniture à la patate douce n 600 g de patates douces n 60 g de beurre fondu
n 100 g de sucre n 100 g de ricotta n 2 œufs n 1 c. à café rase de cannelle en poudre
Pour le streusel n 100 g de beurre froid n 125 g de sucre roux n 125 g de farine n 80 g de
noix de pécan n 1 c. à café rase de cannelle ou d’épices à pain d’épice n 1 pincée de sel
J’indique mes coordonnées Ustensiles n Billes de cuisson ou légumes secs
n Préparez la pâte à tarte. Dans un saladier, mélangez du bout des doigts le beurre
Mlle Mme M.
froid, la farine, le sucre glace, la poudre d’amandes et le sel. Incorporez l’œuf battu.
Mélangez rapidement sans trop travailler la pâte. Enveloppez-la dans du film alimentaire
Nom : ___________________________________________Prénom : ________________________________________________ et réservez-la au frais pendant au moins 1 h.
n Pendant ce temps, réalisez la crème de patate douce. Épluchez les patates douces.
Adresse : ______________________________________________________________________________________________________ Détaillez-les en dés et faites-les cuire à la vapeur pendant 20 min. Réduisez-les en
purée à l’aide d’une fourchette. Dans un saladier, fouettez les œufs avec le sucre.
Code Postal : |
—|—|—|—|—| Ville : ________________________________________________________________ Ajoutez la ricotta préalablement égouttée, le beurre fondu, la purée de patates douces
et la cannelle en poudre. Laissez refroidir.
Tél. : | | | | | | | | | | | | | | |
—— —— —— —— —— n Préchauffez le four à 180 °C. Réalisez le streusel. Détaillez le beurre en petits morceaux
et hachez grossièrement les noix de pécan. Mélangez tous les ingrédients du streusel
jusqu’à obtenir un mélange sableux. Déposez ce mélange sur une plaque tapissée
E-mail :____________________________________________________@_________________________________________________
de papier cuisson. Enfournez pour 15 min environ.
n Sortez le streusel du four et baissez la température du four à 160 °C.
J’indique mon mode de règlement DATE ET SIGNATURE OBLIGATOIRES
n Foncez un moule à tarte préalablement beurré avec la pâte. Recouvrez-la de légumes
Par chèque bancaire ou postal à l’ordre de SAVEURS/EHBM secs et faites-la cuire à blanc pendant 20 min. Remontez alors la température du four
à 180 °C, sortez le moule, retirez les légumes secs, puis versez la préparation à la patate
Par CB |—|—|—|—| |—|—|—|—| |—|—|—|—| |—|—|—|—| douce sur la pâte. Enfournez pour 35 à 40 min.
Expire fin : |—|—| / |—|—| nÀ la sortie du four, répartissez le streusel sur la tarte. Dégustez tiède ou froid.
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Notre conseil vin : un bonnezeaux.
qui figurent au dos de votre carte
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Offre valable jusqu’au 23/11/2018, réservée à la France métropolitaine. Pour les DOM-TOM et l’étranger,
nous consulter. En application de l’article 27 de la loi du 06/01/1978, les informations qui vous sont deman-
dées sont indispensables au traitement de votre abonnement et sont communiquées aux destinataires le
traitant. Vous bénéficiez d’un droit d’accès et de modification des données qui vous concernent. Sauf refus
de votre part au service abonnements, ces informations pourront être utilisées par des tiers. 132
FICHE 3 FICHE 4
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LÉGUMES, ŒUFS & ACCOMPAGNEMENTS ENTRÉES
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FICHE 3 FICHE 4
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VIANDES VIANDES
SAUCISSES DE CANARD
■ Entrées ■ Viandes ■ Poissons & crustacés ■ Légumes, œufs & accompagnements ■ Pâtes & riz SAUCISSES AUX HERBES AUX CHAMPIGNONS ET AU PORTO
■ Desserts ■ Sauces, dips & confitures ■ Quiches, pains & bouchées salées ■ Boissons & autres
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soit bien évaporée. Hors du feu, ajoutez l’ail. Mélangez, laissez complètement refroidir. les herbes et tous les autres ingrédients à la viande. Mélangez au moins 5 min à la main
pour bien répartir les aromates. Prélevez un peu de chair et faites cuire au micro-ondes
n Demandez au boucher de hacher la chair des cuisses de canard avec la peau ou à la poêle pour pouvoir vérifier l’assaisonnement. Ajustez-le au besoin. Filmez
(grille moyenne ou grosse) ou faites-le vous-même au hachoir. au contact et réservez au frais le temps de préparer les boyaux.
n Hachez le persil. Mélangez le canard haché avec les champignons complètement n Rincez abondamment les boyaux, puis faites couler de l’eau froide à l’intérieur
refroidis. Ajoutez 12 g de sel, le sucre, 3 g de poivre moulu, le porto et le persil. des boyaux pour faciliter l’embossage et vérifier leur état. Si vous utilisez des boyaux
Mélangez à la main au moins 5 min de façon à bien répartir les aromates. Faites conservés dans le sel, faites-les tremper pendant 1 h au préalable.
cuire un peu de farce au micro-ondes ou à la poêle pour vérifier l’assaisonnement.
Ajustez celui-ci au besoin. Filmez au contact et réservez au moins 12 h au frais. n Égouttez un boyau tout en le gardant humide, puis enfilez-le sur le tube d’embossage
du hachoir ou sur un entonnoir à saucisse. Laissez dépasser le boyau de 10 cm. Amenez
n Le lendemain, rincez abondamment les boyaux, puis faites couler de l’eau froide la chair jusqu’à l’extrémité du tube d’embossage puis tirez le boyau en chassant
à l’intérieur de ceux-ci pour faciliter l’embossage et vérifier leur état. Si vous utilisez l’air et faites un nœud. Remplissez le boyau en poussant la chair à saucisse, le plus
des boyaux conservés dans le sel, faites-les tremper 1 h au préalable. régulièrement possible, sans trop le remplir : le boyau ne doit pas être trop tendu pour
n Égouttez un boyau tout en le gardant humide, puis enfilez-le sur le tube d’embossage éviter qu’il n’éclate lors de l’embossage ou de la cuisson. Mesurez ensuite la taille
du hachoir ou sur un entonnoir à saucisse. Laissez dépasser le boyau de 10 cm. Amenez souhaitée des saucisses à former, pincez les extrémités d’une portion et tournez cette
la chair jusqu’à l’extrémité du tube d’embossage puis tirez le boyau en chassant portion sur elle-même pour obtenir une saucisse. Faites de même tout le long en laissant
l’air et faites un nœud. Remplissez le boyau en poussant la chair à saucisse, le plus 0,5 cm entre chaque saucisse : poussez la chair au besoin pour ne pas avoir de saucisses
régulièrement possible, sans trop le remplir : le boyau ne doit pas être trop tendu pour trop remplies. Si des trous d’air se forment, piquez avec une aiguille pour chasser l’air.
éviter qu’il n’éclate lors de l’embossage ou de la cuisson. Mesurez ensuite la taille Fermez la dernière saucisse en faisant un nœud. Répétez l’opération jusqu’à épuisement
souhaitée des saucisses à former, pincez les extrémités d’une portion et tournez cette des ingrédients. Réservez les saucisses au frais au moins 12 h avant de les cuire
portion sur elle-même pour obtenir une saucisse. Faites de même tout le long en laissant ou de les congeler.
0,5 cm entre chaque saucisse : poussez la chair au besoin pour ne pas avoir de saucisses n Pour une cuisson à la poêle, chauffez un filet d’huile sur feu moyen et mettez les
trop remplies. Si des trous d’air se forment, piquez avec une aiguille pour chasser l’air. saucisses à cuire 20 à 25 min, en les tournant régulièrement jusqu’à ce qu’elles soient
Fermez la dernière saucisse en faisant un nœud. Répétez l’opération jusqu’à épuisement bien dorées. Vous pouvez également les cuire au four. Dans ce cas, préchauffez le four
des ingrédients. À ce stade, vous pouvez cuire les saucisses, les réserver crues au frais en mode gril et chaleur tournante, à 220 °C, puis déposez les saucisses sur une plaque
jusqu’à 3 ou 4 jours ou bien les congeler. ou un plat et faites-les cuire 30 à 35 min, en les retournant à mi-cuisson.
n Pour une cuisson à la poêle, chauffez un filet d’huile sur feu moyen et mettez les
saucisses à cuire 20 min environ, en les tournant régulièrement jusqu’à ce qu’elles soient Notre conseil vin : un cheverny blanc.
bien dorées. Vous pouvez également les cuire au four. Dans ce cas, préchauffez le four
en mode gril et chaleur tournante à 220 °C, déposez les saucisses sur une plaque
et faites-les cuire 25 à 35 min, en les retournant à mi-cuisson.
Notre conseil vin : un madiran.
n Préchauffez le four à 180 °C. n Épluchez les échalotes et ciselez-les finement. Épluchez les carottes
n Lavez et séchez les poires. Coupez-les en deux dans le sens et coupez-les en fines rondelles.
de la hauteur. À l’aide d’un petit couteau ou d’une petite cuillère, n Retirez les pieds terreux des champignons. Nettoyez-les avec
retirez le cœur et les pépins. un papier absorbant humide. Détaillez-les en lamelles ou en quartiers
n Déposez les poires dans un plat allant au four. Enfournez pour 15 min. selon la grosseur.
n Pendantce temps, à l’aide d’une fourchette, écrasez le roquefort. n Dans une cocotte à fond épais, faites fondre le beurre avec l’huile.
Concassez grossièrement les noix. Mélangez le roquefort et les noix. Faites dorer les cuisses de poulet de tous les côtés pendant 15 min.
Déposez ce mélange sur les poires. Enfournez de nouveau pour 10 min. Retirez-les de la cocotte. Réservez-les.
n Parsemez de thym à la sortie du four. Salez, poivrez et servez chaud. n Dans la même cocotte, placez les échalotes, les carottes et les lardons.
Laissez-les dorer pendant 5 min. Ajoutez les champignons et poursuivez
Notre conseil vin : un montlouis. la cuisson pendant 5 min. Retirez le tout de la cocotte.
n Déglacez avec le vin blanc en grattant bien le fond pour décoller
Bon à savoir : Attention au sel, le roquefort est déjà salé. les sucs de cuisson.
n Remettez le poulet et tous les autres ingrédients dans la cocotte,
couvrez et laissez mijoter à feu doux pendant 20 min. Ajoutez
la crème 10 min avant la fin de la cuisson.
n Rectifiez l’assaisonnement, parsemez de feuilles de persil et servez
avec un riz complet par exemple.
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FICHE 3 FICHE 4
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■ Entrées ■ Viandes ■ Poissons & crustacés ■ Légumes, œufs & accompagnements ■ Pâtes & riz
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FICHES CUISINE ■ Desserts ■ Sauces, dips & confitures ■ Quiches, pains & bouchées salées ■ Boissons & autres
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ENTRÉES
POISSONS & CRUSTACÉS
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FICHE 1 FICHE 2
Une recette du restaurant Le Bas Bréau, à Barbizon. Une recette de Laura Zavan. Assiette boutique Mezzanine.
FICHE 3 FICHE 4
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Mettez les petits plats dans l ’écran!