guerre civile a darfour
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Guerre du Darfour
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Guerre du Darfour
Carte du Darfour
Informations générales
Lieu Darfour
Issue -
Belligérants
Union africaine
MINUAD
Milices janjawid
Mercenaires étrangers
Commandants
Flag of South Sudan.svg John Garang Flag of the United Nations.svg Martin Luther Agwai Flag of
Sudan.svg Omar el-Béchir
Forces en présence
Pertes
Batailles
Mellit · El Fasher · Troji · Rokoro
La guerre du Darfour est un conflit armé touchant depuis 2003 la région du Darfour, située dans l’ouest
du Soudan. Les origines du conflit sont discutées[2]. Elles sont parfois supposées anciennes et dues aux
tensions ethniques qui débouchent au premier conflit du Darfour de 1987[3]. Bien que le gouvernement
soudanais affirme que le nombre de morts se situe aux environs de 10 000, les États-Unis, Israël et le
Canada, soupçonnent que ce conflit couvre un génocide ayant fait environ 300 000 morts et 2,7 millions
de déplacés dont 230 000 réfugiés au Tchad[4],[5],[6]. La Commission d’enquête de l’Organisation des
Nations unies (ONU) sur les violations des droits de l’homme perpétrées au Soudan parle de crimes
contre l’humanité[7]. Constatant que la justice soudanaise ne peut ou ne veut rien faire pour y
remédier, elle transmet le dossier à la Cour pénale internationale (CPI)[7].
Le premier conflit du Darfour (1987-1989) a eu lieu en raison des tensions ethniques, entre les Fours et
les Arabes. Dans cette guerre, le gouvernement central n'intervient presque pas.
Le deuxième conflit eut lieu entre 1996 et 1998. Cette fois, ce sont les Masalits qui se soulèvent contre
les empiétements des Arabes.
Causes Modifier
Carte des concessions pétrolières et gazières (2004) : Les concessions du Darfour sont attribuées aux
chinois
Une origine climatique et environnementale[8] : un phénomène de sécheresse dans tout le Sahel, qui
s'amplifie et de désertification qui a commencé depuis les années 1970[9],[10],[11].
Des ethnies différentes, aux répartitions imbriquées. La guerre de 2003 opposait au départ les Zaghawas
aux Arabes pro-gouvernementaux pour ensuite s'étendre aux autres ethnies.
Les guerres du Tchad (1960-1990) et qui impliquaient les Zaghawas[réf. nécessaire] (ethnie étendue du
Tchad au Soudan) ont une conséquence directe sur le conflit.
Un pays vaste et mal unifié, le Soudan. Le pouvoir central néglige les peuples de la périphérie qui se
révoltent. Il contrôle les conflits locaux afin de satisfaire certains de leurs intérêts[11].
Le Darfour est une région du Sahel qui se trouve à l'ouest du Soudan : 7 millions de personnes y vivent ;
la région a un très faible niveau de développement : seulement un tiers des filles et 44,5 % des garçons
vont à l'école primaire.
La découverte du pétrole dans cette région a suscité les convoitises. Si le conflit a largement été décrit
en termes ethniques et politiques, il s'agit aussi d'une lutte pour les ressources pétrolières situées au
sud et à l'ouest.
Quatre peuples principaux sont installés au Darfour : les Fours, qui ont donné leur nom au Darfour, qui
signifie en arabe la maison de Four, les Masalits, les Zaghawas et les Arabes[13]. Jusqu'à présent, le
passage de chameliers arabes dans le Sud était demeuré sans incidents.
Pendant l'hiver 2002-2003, l’opposition au président soudanais Omar el-Béchir fait entendre sa voix. Au
Darfour, des attaques antigouvernementales ont lieu en janvier et sont revendiquées par la SLA. En
représailles, Khartoum laisse agir les milices arabes (les Janjawids dirigés par Choukratalla, ancien
officier de l'armée soudanaise) dans tout le Darfour. Les armées soudanaises bombardent les villages du
Darfour. Les populations sont victimes de bandes armées. Des observateurs humanitaires et
diplomatiques accusent le gouvernement d'avoir armé et payé les Janjawids[14].
Les Janjawid, des milices désignées comme arabes recrutées parmi les tribus Abbala. Le gouvernement
soudanais nie fournir une aide aux miliciens. Néanmoins Moussa Hilal, l'un des chefs des miliciens
Janjawids a été nommé en janvier 2008 conseiller du ministère des Affaires fédérales soudanaises[15].
Selon Amnesty International, la Chine[16] et la Russie fourniraient au gouvernement soudanais des
armes et des appareils militaires, malgré un embargo de l'ONU[17].
Les forces « rebelles » : Armée de libération du Soudan (SLA) et le Mouvement pour la justice et l'égalité
(MJE). Le SLA aurait le soutien de l'armée populaire de libération du Soudan (appelée SPLM et soutenue
par les États-Unis). Basé au Sud du Soudan, ce mouvement s'oppose au gouvernement central basé au
nord.
Les forces d'interposition : environ 7 000 soldats de l'Union africaine (UA) ont été déployés dans la
région dans le cadre de la mission AMIS pour protéger les civils. Leurs actions ont été considérées
comme inefficaces[18]. La création de la Mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine au
Darfour (MINUAD, UNAMID en anglais) a été décidé en juillet 2007 pour renforcer les effectifs des forces
d'interposition. Le gouvernement de Khartoum a autorisé les casques bleus envoyés par l'ONU à entrer
sur son territoire, pour renforcer la mission de l'Union africaine[19], des casques bleus de la mission
MINUS sont déjà présents au Soudan du Sud. Des tirs de l'armée soudanaise contre un convoi de la
MINUAD en janvier 2008 ont engendré des tensions. Les forces soudanaises ont été accusées par les
États-Unis et la Grande-Bretagne de chercher à bloquer la MINUAD[20].
Sur le plan international, les États-Unis qualifient l'action des Janjawids de génocide[21] et exigent des
sanctions commerciales internationales contre le Soudan et parlent même d’une intervention militaire
alors que l'Europe cherche une solution diplomatique. La France juge très préoccupante l’extension du
conflit soudanais aux pays voisins où elle maintient une assistance militaire, principalement au Tchad et
en République centrafricaine. La Chine, principal exploitant industriel du pétrole soudanais, menace
d'user de son droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies, pour bloquer des sanctions[14].
Selon Jan Pronk, la raison qui pousse le gouvernement soudanais à ne pas céder aux pressions de l'ONU,
et donc à entretenir la crise est assez simple : empêcher la « montée en puissance de l’opposition
intérieure », et éviter « le danger de perdre le pouvoir »[18].
Voir l'infographie du Monde sur le partage des terres au Darfour entre les ethnies.
Un spécialiste du Soudan au CNRS, Marc Lavergne, considère que le conflit ne serait pas racial[23] mais
que le problème majeur de ce pays vient de gouvernements médiocres qui se sont succédé depuis
l’indépendance. Ceux-là même qui ont ignoré les provinces périphériques de la capitale, dont le Darfour,
et qui instrumentalisent aujourd’hui des miliciens à des fins économiques[24]. Au contraire, pour
l'universitaire Bernard Lugan, le conflit est ancien et serait éminemment ethnique. Les raisons
économiques ne sont qu'un facteur aggravant et non déclencheur[25].
Par ailleurs, selon Gérard Prunier, chercheur au CNRS et spécialiste de l'Afrique de l'Est, interrogé par le
Monde diplomatique, la cause du conflit au Darfour est « racioculturelle ». Selon cet auteur, « les Arabes
sont minoritaires au Soudan. Et les islamistes ne sont que l’ultime incarnation historique de leur
domination ethnorégionale. Or la paix entre le Nord et le Sud est en train de se déliter rapidement. […] Il
faut donc manipuler le tracé frontalier Nord-Sud qui place la plus grande part du pétrole au Sud (c’est en
cours), se préparer à la reprise éventuelle des hostilités (on achète des armes), ancrer de solides
alliances internationales (la Chine est acquise et l’Iran en cours de séduction) et conserver la maîtrise du
territoire en créant un cordon sanitaire ethnorégional : les monts Nouba au Kordofan et le Darfour en
feraient partie. Or si les tribus noubas ont été écrasées militairement entre 1992 et 2002, le Darfour
paraît beaucoup plus menaçant. Les hiérarques arabes de Khartoum veulent éviter à tout prix une
brèche par laquelle les Noirs de l’Ouest s’allieraient demain avec un Sud négro-africain indépendant… et
pétrolier ! »[26].
Les populations civiles, enfants y compris, subissent les attaques de janjawids. L'ONU parle de crime
contre l'humanité, les États-Unis parlent de génocide.
Selon le ministère des Affaires étrangères français : « probablement plus de 300 000 morts » (juillet
2008)[27]
L'ONU estime « que quelque 300 000 personnes sont mortes lors de ces combats, mais aussi en raison
des attaques contre des villages et des politiques de terre brûlée »[4] (2008)
Médecins sans frontières estime qu'il y a eu 131 000 décès entre 2003 et juin 2005, dont les trois quart
de maladies et famine[28]. Le conflit aurait « baissé d'intensité », avec actuellement 200 morts par
mois[29].
Tous ces décomptes comptabilisent les morts indirectes dues aux maladies, malnutrition et autres
problèmes causés par les déplacements de population.
Au mois de juillet 2004, le congrès des États-Unis vote à l’unanimité une résolution pour qualifier de
génocide la guerre civile au Darfour. Se référant à une enquête faite pendant l’été 2004 dans dix-neuf
camps de réfugiés soudanais au Tchad, le secrétaire d’État américain Colin Powell qualifie les
événements du Darfour de génocide en septembre 2004. Satisfaits de cette reconnaissance, les rebelles
réclament une intervention directe de la communauté internationale.
El-Geneïna
À Riyad (20 000 déplacés), les réfugiés sont essentiellement des femmes et des enfants. Les ONG, le
Programme alimentaire mondial et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés se
plaignent du manque de sécurité qui gêne leur travail. Plusieurs travailleurs humanitaires soudanais
auraient été enlevés.
Plusieurs miliciens janjawids ont été condamnés par la justice locale à la peine de mort[30].
En mai 2007, la Cour pénale internationale a lancé deux mandats d’arrêts internationaux contre 2
soudanais accusés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité : Ahmed Haroun, ancien ministre
de l'Intérieur, et Ali Kosheib, l’un des principaux chefs des milices janjawids[31],[32].
En effet, malgré son inculpation, Ahmed Haroun a conservé son poste de ministre d’État chargé des
affaires humanitaires. De plus il a été nommé membre du Groupe national chargé du mécanisme de
surveillance de la force hybride ONU-Union africaine pour le Darfour (MINUAD). Le procureur de la CPI a
dit : « Le Gouvernement du Soudan défie de manière répétée l’autorité du Conseil de sécurité»[34].
Le 14 juillet 2008, le procureur de la Cour pénale internationale a demandé aux juges de la CPI d'émettre
un mandat d'arrêt à charge d'Omar el-Béchir parce qu'il aurait commis des crimes de génocide, des
crimes contre l’humanité et des crimes de guerre au Darfour[35].
Le 4 mars 2009, la CPI a émis un mandat d'arrêt contre le président soudanais, Omar el-Béchir. Ce
dernier est accusé de crime de guerre et crime contre l'humanité dans le cadre de la guerre civile au
Darfour[36].
Un Iliouchine Il-76 Candid affrété par l'USAID pour transporter de l'aide humanitaire sur l'aéroport Nyala
au Soudan
Aéroport de Kigali au Rwanda des policiers ougandais ayant participé pendant un an à la mission de
l'Union africaine au Darfour montent à bord d'un C-130 du Botswana.
L'ancien chef de la guérilla du Sud du Soudan John Garang trouvait que l’attitude de la communauté
internationale manquait de volonté et était parfois ambiguë.[réf. nécessaire]
L’Europe Modifier
Longtemps soupçonnée de complaisance envers le Soudan, la France est aujourd'hui en conflit larvé
avec le gouvernement de Khartoum, en raison de l'aide militaire qu'elle apporte aux gouvernements du
Tchad et de la Centrafrique, en butte aux incursions de forces rebelles dont des bases de repli se situent
en territoire soudanais.
Tony Blair a déclaré être contre toute intervention militaire au Darfour. Mais il soutient l'embargo
commercial mis en place par les États-Unis[37].
Le 25 juin 2007, le nouveau président élu de la République française Nicolas Sarkozy organise à Paris une
conférence internationale sur le Darfour réunissant les grandes puissances et les organisations
internationales concernées[38],[39].
Les États-Unis ont décrété un embargo sur la vente d'armes au Soudan et contre certaines compagnies
pétrolières est-africaines. George W. Bush désire faire passer au Conseil de sécurité des Nations unies
une résolution pour obtenir des mesures multilatérales[40],[37].
La Chine Modifier
Dans les affaires internationales, la Chine applique au Soudan les principes de sa politique étrangère
générale[41],[42] à savoir ne pas s'ingérer dans les prises de décision d'un gouvernement étranger
souverain. Pour elle, la crise du Darfour doit être réglée par les Soudanais eux-mêmes et non sous
pression étrangère. Elle est accusée par Amnesty International[40] de faire partie des vendeurs d'armes
au Soudan depuis quelques années, ce qu'elle nie[43] et achète 65 % de la production pétrolière
soudanaise. Selon le député canadien Maurice Vellacott, « la plupart des armes utilisées pour tuer,
violer, piller et le reste sont fabriquées au Soudan dans des usines chinoises ». Vellacott critique aussi les
utilisations répétées du droit de veto dont la République populaire de Chine et la Russie ont fait usage
concernant des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies contraignant le Soudan à arrêter les
exactions des milices djandjawids au Darfour[44]. Un rapport d'Amnesty International accuse Pékin
d'avoir envoyé plus de deux cents camions de transports militaires chinois au Soudan en août 2005[40].
La Chine s’oppose aux sanctions commerciales. Ainsi, lors de la conférence de Paris du 25 juin 2007, le
vice-ministre des Affaires étrangères chinois Liu Guijin déclare : « La communauté internationale doit
s’efforcer d’envoyer un signal positif et équilibré : il ne faut pas, pour un oui ou pour un non, menacer et
faire pression sur le gouvernement du Soudan »[45].
L'Union africaine s'engage activement dans la résolution du conflit du Darfour. Elle bénéficie notamment
de l'appui de l'OTAN, de l'Union européenne, des États-Unis et du Canada. À ce jour près de 7 000
soldats africains ont été déployés sur le terrain. C'est la première mission de maintien de la paix gérée
par une institution africaine. En dépit de tous les efforts fournis, la mission manque de ressources
financières. Si l'insuffisance n'est pas comblée, la réussite de ce véritable exploit africain pourrait en être
mise à mal.
Les ONG Modifier
Certaines ONG présentes au Darfour critiquent le manque d'intérêt de l’ONU et de l’Union européenne.
Les diplomates internationaux se succèdent pour demander à Omar el-Béchir d’aider les réfugiés. Des
collectifs de citoyens se sont créés dans plusieurs pays occidentaux pour alerter l'opinion sur l'urgence
de cette situation, dont ils rappellent les analogies avec la démission internationale pendant le génocide
au Rwanda.
Soixante dix neuf ONG[46] opèrent encore dans cette région[16]. La Croix-Rouge française demande
l'ouverture de corridors humanitaires au Darfour car l'accès aux victimes est le principal problème
rencontré par les ONG.
La pression des ONG françaises, dont beaucoup sont rassemblées par le CRID dans sa campagne « État
d'urgence planétaire », ont amené plusieurs candidats aux présidentielles françaises de 2007 à évoquer
ce problème.
Courant 2005, l'acteur américain George Clooney s'est mobilisé pour le Darfour. Sous son impulsion, un
épisode spécial de la série Urgences a été diffusé le 4 mai 2006 par NBC pour sensibiliser l'opinion
américaine au conflit. La diffusion de cet épisode de quarante minutes a quadruplé en un soir le temps
d'antenne consacré au Darfour en 2006 par les trois grands journaux du soir des chaînes nationales
américaines NBC, ABC et CBS. L'acteur américain a, de plus, produit le documentaire Le sable et la
douleur, qui suivait des activistes des droits de l'homme dans les camps de réfugiés à la frontière du
Soudan et du Tchad. Pour tout cela, il a été nommé par l'ONU Messager de la paix le 18 janvier
2008[47].
Il a, pour finir, créé une association avec les acteurs américains Brad Pitt, Matt Damon, Don Cheadle et
Jerry Weintraub, dans le but d'attirer l'attention sur la guerre civile du Darfour et de faire réagir les gens
pour aider les populations dévastées. Cette association s'appelle Not On Our Watch, dont le site internet
est http://www.notonourwatchproject.org
En 1972, le Sud-Soudan obtient un statut d'autonomie à l'issue d'une première guerre qui aurait fait
environ cinq cent mille morts en dix-sept ans.
En 1989, une junte militaire dirigée par le général Omar el-Béchir s'empare du pouvoir à Khartoum, alors
que ceux-ci n'avaient recueilli que 10 % des voix aux élections.
2003 Modifier
Le 10 février 2003, les rebelles du ASL/MSL et du MJE, attaquent et occupent Gulu, ville du Nord-
Darfour, et revendiquent une meilleure répartition des ressources et des richesses. C'est le début de la
nouvelle guerre civile avec massacres et destructions de villages. Le gouvernement de Khartoum arme
les nomades arabisés contre les cultivateurs noirs en exploitant les dissensions sur le contrôle des terres
mais également le racisme antinoir.
Le 25 avril 2003, les rebelles attaquent el Fasher, la capitale régionale : 70 soldats sont tués.
En septembre 2003, un premier bilan des massacres fait état de plusieurs dizaines de milliers de morts.
2004 Modifier
Une mère et son enfant malade au camp d'Abu Shouk dans le Nord Darfour, en 2004
Le 8 avril 2004 un cessez-le-feu, signé à Ndjamena, est décrété, mais il n'est pas respecté et les violences
se poursuivent.
En mai 2004, selon le journal allemand Die Welt, la Syrie aurait testé des armes chimiques au Darfour ;
des officiers syriens ont rencontré des représentants du gouvernement soudanais dans la banlieue de
Khartoum. La délégation syrienne aurait notamment « offert une coopération étroite dans le domaine
de la guerre chimique ». De son côté, Khartoum aurait « conseillé de tester des armes chimiques sur la
population » du Darfour. Le Conseil de sécurité de l'ONU s'inquiète de la situation.
Le 3 juillet 2004, lors de la venue à Khartoum du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, les autorités
soudanaises se sont engagées à désarmer les milices janjawids (milices arabes) qui sont accusées de
viols, de meurtres et de pillages dans les villages du Darfour. Les Nations unies estiment depuis que peu
de progrès avaient été enregistrés. « Je regrette de devoir dire que des attaques de milices djandjaouids
continuent d'avoir lieu », déplorait le 21 juillet 2004, Kofi Annan.
Le 23 juillet 2004, l'ONU estime à 30 000 le nombre de personnes tuées en quinze mois et, plus d'un
million ont été déplacées par les combats. Près de 200 000 d'entre eux se sont massés dans des camps
aux conditions de vie précaires de l’autre côté de la frontière tchadienne.
Le 30 juillet 2004 la résolution 1556[51] du Conseil de sécurité de l'ONU décide un embargo sur le
matériel militaire, mais à destination des milices non gouvernementales seulement.
À partir du 23 août 2004, des discussions avec les milices ont été engagées. Organisées par l’Union
africaine, elles ont pour but de désarmer les milices et de garantir la sécurité des populations locales.
Le 18 septembre 2004, Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte une résolution sur le Darfour[52]. Le
texte menace le Soudan de sanctions pétrolières s'il ne remplit pas l'engagement de restaurer la sécurité
au Darfour et ne coopère pas dans ce but avec l'Union africaine. Le ministre des Affaires étrangères
soudanais, Moustafa Osman Ismaïl, fait savoir qu'il rejette ce nouveau projet de résolution.
2005 Modifier
À la fin du mois de janvier 2005, un bombardement fait une centaine de morts et de blessés à Changil
Tobaya au nord du Darfour. L'ONU rend l'armée de l'air soudanaise responsable de ce massacre.
Le 31 janvier 2005, la commission d'enquête internationale sur le Soudan de l'ONU publie un rapport qui
conclut que les exactions perpétrées au Darfour constituent bien « des crimes contre l'humanité », mais
pas un génocide.
Le 31 mars 2005, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté la résolution no 1593[54] sur la question du
Darfour. Elle renvoie la situation à la Cour pénale internationale pour que celle-ci engage des poursuites
à l'encontre des responsables des crimes commis.
En avril 2005, les effectifs de la force de l'Union africaine passent à 7 000 soldats.
En juillet 2005, l'arrivée du leader sudiste John Garang au poste de vice-premier ministre, en
applications des accords de paix, est saluée par d'importantes acclamations dans les rues de Khartoum.
Il meurt dans un accident d'hélicoptère le 31 juillet 2005.
En décembre 2005, des rebelles tchadiens attaquent Adré. Le Tchad se déclare en « état de belligérance
» avec le Soudan.
2006 Modifier
Le 15 mars 2006, le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Soudan, Jan Pronk, déclare
que la situation au Darfour « est sombre alors que des combats ont lieu tous les jours ». Selon lui, « des
miliciens montés sur des chameaux lancent des attaques contre les villages dans le sud du Darfour, ce
qui a provoqué la mort de quelque 400 personnes depuis février ».
Le 5 mai 2006, l'Armée de libération du Soudan, principal mouvement de la rébellion annonce accepter
l'accord de paix proposé par l'Union africaine. L'accord de paix est signé mais les combats continuent.
25 juillet 2006, George W. Bush reçoit le chef des SLA, Minni Minnawi
Le 31 août 2006 Le conseil de sécurité adopte la résolution 1706[55] pour prendre la relève de l'Union
Africaine. Le gouvernement soudanais rejette la proposition (même si en pratique son application ne
nécessite pas l'accord du gouvernement). À la faveur de cette résolution, le contingent des Casques
bleus au Darfour sera rehaussé pour atteindre un effectif global de quelque 17 300 hommes, décision
contestée par le Soudan[56].
En août 2006, l'ONU vote le déploiement de 20 600 Casques bleus sur le territoire même du Darfour,
mais le gouvernement soudanais refuse.
En France, l'organisation Sauver Le Darfour interpelle par voie d'affiches les candidats à l'élection
présidentielle française de 2007 et en particulier Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal sur ce qu'ils
comptent faire pour le Darfour s'ils sont élus.
Le 17 septembre 2006, la journée Mondiale pour le Darfour a vu s'organiser en divers points du globe
des manifestations en faveur des populations de la région ouest soudanaise. Cette mobilisation
d'envergure internationale avait pour objectif celui de la sensibilisation de l'opinion publique mondiale.
Octobre/novembre 2006 : La crise du Darfour s'étend au Tchad voisin et à la Centrafrique. Des cas
d'attaques récurrentes dans les camps de réfugiés au Tchad sont rapportés. Les mêmes modes
opératoires que ceux observés au Darfour sont employés par les milices armées. Viols de femmes et
exactions commises sans distinction, notamment sur des enfants, sont à déplorer chaque semaine.
Le 22 octobre 2006, le Soudan ordonne l'expulsion de Jan Pronk, le représentant de Kofi Annan.
En décembre 2006, au moment de son départ des Nations unies, Kofi Annan déclara : « Soixante ans
après la libération des camps de la mort nazis, trente ans après le Cambodge, la promesse du "jamais
plus" sonne creux. Ils pourront avoir à répondre collectivement et individuellement pour ce qui est en
train de se passer au Darfour. »[57]. Selon l'association Sauver Le Darfour, cette guerre aurait provoqué
une épuration ethnique qui a causé plus de trois cent mille morts et plus de trois millions de personnes
déplacées.
2007 Modifier
Avril 2007 : un rapport de l'ONU[58], provisoire et non officiel, qui a été publié par le site du New York
Times[59] et par celui du Sudantribune, dit que l'armée gouvernementale viole l'embargo (résolution
1591), et camoufle des avions en blanc avec le sigle de l’ONU « UN ».
Mai 2007 :
La Cour pénale internationale a lancé deux mandats d’arrêts internationaux contre 2 soudanais, accusés
de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité :
Ahmed Haroun[31], l'ancien responsable soudanais de la sécurité au Darfour, et actuel secrétaire d'État
aux affaires humanitaires[60],
Juin 2007 :
Le 17 juin, le gouvernement français a décidé de mettre en place un pont aérien humanitaire entre
Abéché et l'Est du Tchad, afin de porter assistance aux réfugiés et déplacés du Darfour[61].
Juillet 2007 :
Le 31 juillet, le Conseil de sécurité des Nations unies a unanimement adopté une résolution autorisant le
déploiement au Darfour d'une force militaire pour assurer la sécurité des populations et garantir les
accords de paix[62]. Cette Mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine au Darfour
(MINUAD) augmentera ses effectifs à 30 600 environ (militaires essentiellement).
Le 27 octobre 2007, des négociations organisées par l'ONU s'ouvrent à Syrte, en Libye, entre les
protagonistes du conflit[63].
2008 Modifier
Le 20 mars 2008, un rapport de l'ONU déplore des attaques menées par l'armée soudanaise et des
milices qui ont fait en janvier et février « 115 victimes et provoqué le déplacement d'environ 30 000
personnes. »[64]
En mai 2008, les rebelles du MJE lancent une attaque qui est stoppée à Ondurman aux portes de
Khartoum.
À la fin de l'année 2008, la MINUAD a perdu 21 membres de son personnel pendant cette première
année d'opération. Selon Alain Le Roy[65], Secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations
de maintien de la paix, la situation ne s'est pas améliorée: plusieurs millions de personnes survivaient
encore dans des camps et étaient dépendantes de l'aide humanitaire, et rien que ces derniers mois, 100
000 personnes supplémentaires ont été déplacés. De plus, les bombardements aériens par l'aviation
gouvernementale se poursuivent, malgré un cessez-le-feu.
Un an après le début de la mise en place de la MINUAD, 63 % du personnel est déployé soit 12 374
soldats sur 19 555[4].
Rien que pour 2008, l'ONU a compté 315 000 nouveaux déplacés au Darfour ou dans l'est du Tchad[4].
2009 Modifier
Le gouvernement du Soudan a confirmé qu'un appareil des Forces armées soudanaises a frappé, le
mardi 13 janvier, des positions du MJE dans la région de Muhajeria. Des affrontements ont opposé, le
jeudi 15 janvier, dans cette même région, des membres du MJE à l'Armée de libération du Soudan[66].
Le 5 mars 2009, la Cour pénale internationale lance un mandat d'arrêt contre le président Omar el-
Béchir.
2010 Modifier
Le 12 juillet 2010, Omar el-Béchir fait l'objet d'un deuxième mandat d'arrêt de la Cour pénale
internationale, qui ajoute la qualification de génocide au premier mandat émis à son encontre[67].
2011 Modifier
↑ Soudan: situation "désespérée" des civils fuyant les combats au Darfour, selon l'ONU, AFP, 7 février
2016.
↑ Darfour, généalogies d’un conflit, sur le site mouvements.info - consulté le 6 octobre 2012
↑ Jean-Philippe Adam, « Opinion : Washington en quête d’une solution au Darfour », Le Devoir, 5 juin
2007 (lire en ligne).
↑ Dominique Poirier et Hélène Tainturier, « Darfour : Les sources de la crise », sur Radio-Canada.ca,
Société Radio-Canada, 27 octobre 2004 (consulté le 4 avril 2009).
↑ a et b « Des crimes contre l’humanité commis au Soudan, selon la Commission d’enquête » (consulté
le 27 mai 2009).
↑ Site de l'IRD-2003
↑ La dynamique du temps et du climat, Marcel Leroux, 2004, 2e édition, DUNOD (ISBN 2 10 004807 4)
↑ a et b Darfour : impacts ethniques et territoriaux d'une guerre civile en Afrique, par Marc Lavergne,
du CNRS, spécialiste du Soudan Afrique subsaharienne : territoires et conflits, sur le site Géoconfluences
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↑ (en) Darfur - UNAMID - Background, Site de l'ONU. « Sudan’s acceptance of this force in June 2007 ».
↑ (en) Sudan admits Darfur attack on UN, BBC News, 10 janvier 2008.
↑ Obama demande à Khartoum de mettre fin au "génocide" au Darfour, France 24, 19 octobre 2009.
↑ Fabrice WEISSMAN, Jean Hervé BRADOL (président de MSF dans Libération du 23 mars 2007)
↑ LCI.fr, « Soudan - Darfour : mandat d'arrêt contre le président Bachir », TF1.fr, 4 mars 2009 (consulté
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↑ a et b Darfour : Washington sanctionne à nouveau le Soudan, Afrik.com, 29 mai 2007.
↑ a, b et c « La Chine vend des armes à des pays qui violent les droits humains », dans Le Monde du 12
juin 2006, [lire en ligne]
↑ Politique Étrangère
↑ La Chine nie vendre des armes au Soudan utilisées au Darfour : Actualités : Aujourd'hui la Chine
↑ Compte-rendu officiel des débats de la Chambre des communes, 1er mai 2006
↑ Fabrice Weissman et Jean Hervé Bradol, « Massacres et démagogie », Libération, 23 mars 2007]
↑ Christophe Ayad, « Au Soudan, toute vérité n'est pas bonne à dire », dans Libération du 24/10/2006,
[lire en ligne]
↑ RFI 27/10/2007.
Soudan
Moussa Hilal
Sources Modifier
Bibliographie Modifier
Cinéma Modifier
Au loin des villages, documentaire réalisé par Olivier Zuchuat, sorti en 2009
Dossier complet sur la crise au Darfour du site du ministère des affaires étrangères, sur le site
diplomatie.gouv.fr
Darfour, la chronique d'un « génocide ambigu », par Gérard Prunier, sur le site monde-diplomatique.fr
Infographie De l'UNHCR sur les camps au Tchad (2004), sur le site unhcr.fr
1 an de processus de négociation depuis mai 2006, sur le site de RFI, sur le site rfi.fr
« Le conflit au Darfour n'est pas Racial », par Marc Lavergne, sur le site afrik.com
(en) Site de la Mission des Nations Unies au Soudan, sur le site unmis.org
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